2.2.2. Le prolongement utilitaire pour répondre aux
besoins de l'auditeur
Un site Internet, pour une radio, est avant tout une
fenêtre sur le monde multimédia, un élément constant
pour un média qui se vit « en direct ». Le flux de
communication émis par ce média audio est sans cesse
renouvelé, en mouvement. Or, Internet représente la base solide
sur laquelle la radio peut s'appuyer pour établir ou renforcer un plus
grand lien avec ses auditeurs. Grâce au site, elle peut permettre aux
auditeurs d'accéder à un support d'émission disponible 24
heures sur 24, 7 jours sur 7.
Pour exemple, prenons l'émission gastronomique
« Balade gourmande » de l'animateur Jean-Luc Petitrenaud
sur Europe 1. Dans cette chronique du week-end, diffusée deux fois le
samedi et deux fois le dimanche, l'animateur expose ses
préférences et ses conseils pour découvrir une ville, une
région, à travers sa couleur gastronomique. Il donne à
l'antenne des noms de restaurants, de spécialités locales
gourmandes à ne pas rater, des indications pratiques pour une
virée culinaire réussie. La chronique ne dure pas
longtemps : six à huit minutes à peine... Et les auditeurs
qui souhaitent prendre des notes sur les conseils prodigués ont
intérêt à avoir stylo et papier à portée de
main et à écrire vite, s'ils veulent retenir les indications
fournies par l'animateur. Un changement a permis le succès de cette
émission : la mise en ligne, sur le site d'Europe 1, des
informations données par Jean-Luc Petitrenaud (présentation
ci-dessous)
Plus besoin de s'arrêter sur le bord de la
chaussée quand on écoute l'émission en conduisant et que
l'on souhaite mémoriser les conseils donnés : l'auditeur
sait désormais qu'il n'a plus qu'à se connecter sur Internet pour
obtenir tous les renseignements fournis lors de l'émission. Il peut
réécouter la chronique s'il le désire, mais peut aussi
tout simplement reprendre les coordonnées complètes des lieux
conseillés (plus complètes d'ailleurs que ce qui est dit à
l'antenne, où seul le nom de l'établissement de restauration est
cité). Numéro de téléphone, adresse, nom du chef
cuisinier, tout est mis à disposition de l'internaute, et
réactualisé pour chaque chronique. A proximité de ces
indications, sur la page web, on peut également consulter une
présentation de l'animateur avec son parcours professionnel ainsi qu'un
énoncé résumant le concept de l'émission. Toutes
ces informations n'auraient bien sûr pas pu être données
à l'antenne, faute de temps et d'intérêt. Cependant, les
personnes appréciant la chronique savent, car Jean-Luc Petitrenaud le
précise à l'antenne plusieurs fois dans l'émission,
qu'elles peuvent avoir toutes ces précisions sur Internet. C'est selon
la volonté de l'auditeur, s'il a suffisamment d'affinités avec la
chronique ou non pour choisir d'aller plus loin en se connectant sur le site
d'Europe 1.
Les informations annexes des émissions, qui sont mises
à disposition des internautes sur les sites de radio, répondent
à un besoin pratique mais aussi à un désir de l'auditeur
d'avoir rapidement et de façon efficace les moindres précisions
qu'il souhaiterait obtenir en écoutant la radio. Bien plus que de
simples renseignements, ces indications permettent à la radio de
garantir, à celui qui l'écoute, une qualité des annexes de
même valeur à celle de l'émission. Cette garantie peut
être utilisée comme argument de « vente » par
la radio pour inciter les auditeurs occasionnels à devenir auditeurs
réguliers, mais également comme une chance, une
opportunité de renforcer le lien avec l'auditeur-internaute (pas
toujours radionaute). Une personne qui écoute une station par hasard
(prenons pour exemple France Bleu) « tombe » sur une
émission, un sujet qui l'intéresse. Intriguée, elle entend
l'animateur lui dire qu'elle peut trouver ces renseignements, et d'autres
encore, sur le sujet, sur le site internet de France Bleu. Une fois chez elle,
ou à son bureau, devant son ordinateur relié à Internet,
la personne va se souvenir, surtout si elle l'a noté, de cette
émission et se rend sur le site de la radio publique régionale.
Une fois sur la page d'accueil, l'architecture visuelle et thématique
est conçue pour solliciter l'attention du visiteur, quel que soit son
centre d'intérêt. Ce dernier est poussé à cliquer
sur des liens, de partenaires ou d'autres pages du site de la radio. Peu
à peu, une autre image, plus forte et sympathique, s'instaure. Le
visiteur, s'il ressent des affinités avec les sujets qui lui ont
été montré, est poussé à revenir se
connecter. Une relation de confiance et de connaissance de la radio se
construit visite après visite, et au bout d'un certain temps,
l'internaute est tenté d'établir une relation de
fidélité avec ce média (la radio sur laquelle il est, un
jour, tombé par hasard) qu'il ne connaissait pas il y a encore quelques
mois, voire quelques semaines. Le site a donc une fonction de publicité
et de construction de lien avec l'internaute, d'autant plus que cela peut se
faire, contrairement au média qu'il plébiscite, à toute
heure et à tout moment de l'année.
De plus, au niveau de l'apparence, avoir un site performant
et élaboré en termes d'éléments visuels et/ou
multimédias, c'est pouvoir montrer à l'internaute une image (de
la radio) moderne, actuelle, et soucieuse du confort de ses auditeurs. Une
radio pour « jeunes » de 15 à 25 ans,
c'est-à-dire qui s'adresse à une cible de la
« génération Internet », se doit d'avoir un
site web à la hauteur, contenant des possibilités de
téléchargement, de « tchat », des animations
Flash... Cette population a en effet été habituée à
utiliser l'ordinateur et la toile, elle sait reconnaître un site de
qualité et ne se sentirait pas prise en considération si le site
Internet de sa radio était trop peu développé dans sa
construction et son esthétique visuelle (et éventuellement
audio). Il s'agit aussi de s'adapter pour répondre aux exigences des
auditeurs ciblés afin que ces derniers ne soient pas déçus
du site de la radio à laquelle ils se sont identifiés.
Enfin, le site peut également répondre à
l'un des sentiments agaçants que peut éprouver l'auditeur
fidèle ou régulier qui souhaite écouter une
émission en particulier : la frustration. N'ayant pu, par aucun
moyen technique, suivre l'émission qui l'intéressait vivement,
celui-ci se retrouve frustré d'avoir « raté »
la séquence qu'il souhaitait écouter. La radio étant un
média s'écoutant en direct ; les passages de rediffusion
sont assez rares sur la plupart des stations, proportionnellement au temps
total de diffusion sur la semaine. Heureusement, il y a Internet... Grâce
au web, plusieurs solutions s'offrent à l'auditeur qui souhaite
malgré tout rattraper cette impossibilité d'avoir pu
écouter l'émission qui l'intéressait.
- Le téléchargement, en podcast, de
l'émission passée
- Les informations fournies, par l'animateur, sur le sujet
traité
- Le téléchargement en streaming de la
chronique
- La lecture du compte rendu/résumé de
l'émission, écrit suite à la diffusion
- L'indication des horaires de rediffusion, s'il y en a, de
l'émission
Ces services de « rattrapage »
dépendent de la politique établie par la radio et de sa
compétence en matière de gestion du site Internet. Tous les sites
de radio ne peuvent proposer un téléchargement de
l'émission (si l'auditeur n'a pas pu l'entendre) en parallèle de
la possibilité d'écouter selon ce même
procédé technique, la radio en direct. De ce point de vue
technique, le site le plus élaboré est sûrement celui
d'Europe 1, puisque ce dernier propose des téléchargements des
dernières chroniques et émissions, ainsi que la vision par webcam
de l'émission en cours.
Enfin, la compétence technique n'empêche pas la
radio de garder le monopole sur les plus importants de ses programmes et de
faire les choix de mise en ligne. On peut penser au premier abord qu'une radio
possédant un site riche en possibilités techniques mette tous les
éléments de sa programmation radiophonique à disposition
des internautes pour les fidéliser. En réalité, un
choix est fait. Dans le cas d'un concert diffusé sur les ondes,
même s'il n'est pas retransmis sur internet en podcasting, les
informations concernant sa diffusion sont inscrites sur le site. Les auditeurs,
en se connectant, peuvent avoir les renseignements voulus sur l'heure de
diffusion, sans pour autant pouvoir télécharger, autrement qu'en
streaming, et en direct, le concert auxquels ils se rapportent.
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