4.2.2.5 Une
amélioration de la productivité et l'élargissement des
zones de diffusion des produits et d'approvisionnement jugés
limités
L'autoroute n'est pas considérée comme
améliorant la productivité. La présence d'une telle
infrastructure à proximité d'une entreprise semble en effet
être un facteur mineur quant à sa productivité, car
celle-ci dépend largement de la demande, et donc de la conjoncture
économique. Aussi, les modes de production adoptés par
l'entreprise sont également un élément
déterminant.
La notation relativement basse attribuée au facteur
élargissement de la zone de diffusion des produits tient
à la logique de coût et de performance du transport à
toutes les échelles. En effet, les moyens de communication modernes,
comme internet notamment, permettent de s'affranchir des limites physiques de
l'espace. A n'importe quel point du globe, des particuliers et des
professionnels peuvent prendre connaissance de la production d'une entreprise.
Le même raisonnement peut être appliqué pour le facteur
élargissement de la zone d'approvisionnement. Il
également important de rappeler que les notations attribuées a
ces facteurs peuvent s'expliquer par la longueur restreinte de cet axe, de
seulement 53 kilomètres, et qui dès lors n'ouvre pas les
territoires à des espaces jusqu'alors méconnu ou
inexploités.
Cette enquête révèle les facteurs
prépondérants de la localisation des entreprises qui rendent
d'autant plus pertinente la formule selon laquelle l'attractivité ne
dépend pas seulement de l'accessibilité. En effet, le facteur
proximité de l'autoroute n'est pas le mieux noté, il est
même devancé par l'image du site et le prix du
terrain et des locaux. Toutefois, les entrepreneurs ayant répondu
à cette enquête perçoivent en elle des potentialités
relatives à l'image de marque de l'entreprise et des
territoires, ainsi qu'en ce qui concerne les gains sur les
délais de livraison et d'acheminement des produits. La question
relative à la hausse de la concurrence et de la
compétitivité reste sensible, car même si le futur
tronçon reste court, le gain en termes d'accessibilité et de
mobilité dans ce secteur où les déplacements restent
contraignants rend d'autant plus prégnant ce sentiment.
Les entreprises de L'espace d'étude ne sont pas
uniformément reparties. Les plus grosses concentrations se superposent
à l'armature urbaine. Ainsi, dans l'Ouest lyonnais, près de la
moitié des entreprises de la zone d'étude sont localisées.
Puis, vient L'agglomération roannaise, suivie par Tarare et Feurs.
Plusieurs communes à dominante rurale concentrent également
beaucoup d'entreprises, notamment Amplepuis, Thizy, Bourg-de-Thizy, Cours la
Ville et Boën. Dans ces communes, l'activité industrielle est
traditionnelle. A cet égard, nous avons pu constater que les
territoires présentent des spécialisations dans le secteur de
l'industrie. De Roanne à Tarare, c'est dans le textile, tandis qu'autour
de Boën et Feurs, l'activité industrielle dominante est le
traitement des métaux. Enfin, dans l'Ouest lyonnais, les
activités industrielles sont diversifiées. La répartition
des entreprises par secteur d'activité montre une nette dominance du
tertiaire, présent dans la quasi-totalité des communes de
l'espace d'étude. Dans ce secteur, les plus fortes concentrations sont
observées dans les villes importantes, comme Roanne, Feurs et Tarare, et
dans l'Ouest lyonnais. Cette répartition correspond aussi pour les
entreprises de construction, et dans une moindre mesure pour les entreprises de
transport, qui se localisent de façon privilégiée dans les
communes proches ou traversées par les axes de transport routier
d'envergure nationale.
Cette répartition nous amène à aborder la
question relative aux logiques de localisation des entreprises, et aux effets
escomptés ou attendus du futur « barreau » A89.
L'enquête réalisée dans ce mémoire nous apprend que
les facteurs de localisation de première importance sont : le
prix des terrains et des locaux, la possibilité de stockage, de
stationnement, d'extension future, et la qualité des locaux. Puis,
deux facteurs concernant la perception sont également jugés
importants : il s'agit de la qualité de l'environnement et
l'image du site. Ces résultats soulignent donc que, dans le
processus de localisation, les facteurs objectifs sont aussi importants que
ceux moins objectifs, relatifs à la perception de l'espace. La
proximité de l'autoroute est également un facteur
important, mais pas le mieux noté, ce qui tend à remettre en
cause la forte attractivité qu'on lui attribue souvent. Les effets
escomptés ou attendus du futur axe A89 sont l'amélioration
des échanges d'affaires et les gains sur les délais de
livraison et d'approvisionnement d'une part, qui sont des effets concrets
et objectifs, et l'amélioration de l'image de marque des territoires
et de l'entreprise d'autre part, qui sont davantage relatifs à la
perception de l'espace.
Au regard des facteurs de localisation, les zones
d'activités semblent être des emplacements
privilégiés, dans la mesure où elles ne sont pas pleines,
que les prix des terrains et des locaux soient bas et qu'elles se situent au
plus près d'une autoroute ou du tracé du futur barreau
autoroutier. Dès lors, qu'en est-il du stock de zones d'activités
sur la zone d'étude? Quelles sont leurs caractéristiques? Comment
se repartissent-elles?
|