4.2. Présentation du village de Magoumi
4.2.1. Milieu physique
Situé à 6 kilomètres à l'Ouest de
Glazoué, le village de Magoumi est limité au Nord par le village
de Assanté, au Sud par le village Houala, à l'Est par
Ogirin-boubou et à l'Ouest par Ouèdèmè. Il compte
trois quartiers (Monso, Haï et Aïdjesso) et couvre une superficie de
45 km2 soit 3% de la superficie totale de la commune de
Glazoué. Le village de Magoumi forme avec les villages de Houala et de
Ogirin-boubou l'arrondissement de Magoumi dont il est le chef lieu.
Le réseau hydrographique du village de Magoumi est
constitué de petites rivières alimentées par les eaux de
pluies. Il s'agit notamment des rivières: Aka, Kodji, Riffo, TranTran,
Joseph et Magoumi.
On rencontre principalement deux types de sol : - Les sols
ferrugineux tropicaux très dominants.
- Les sols hydromorphes favorables à la riziculture et
au maraîchage.
Les formations végétales naturelles ont
pratiquement disparues (du fait des actions anthropiques) laissant place aux
champs et jachères qui ont considérablement augmenté. Les
principales espèces ligneuses rencontrées sont Terminalia
macroptera, Termialia glaucesceus, Daniellia oliveri, Pterocarpus
erinaceus.
4.2.2. Milieu humain
> Histoire du village
Le village de Magoumi aurait été fondé
vers 1863 par un certain Awo Dètongnon Agoro venu de Tankossi dans
l'arrondissement de Gomé, commune de Glazoué. Ce dernier chasseur
et agriculteur de profession était en quête de terres fertiles et
se serait installé à son arrivée dans l'actuel quartier
Haï. Le village s'est peu à peu agrandi avec l'arrivée
d'autres migrants tels que: Vodougnon Elègbèrou, Fagnon,
Légbodjou, etc. Le village, resté pendant longtemps sous tutelle
de Tankossi était communément appelé « Savalou-Agban
». Agban nom Idaatcha pour désigner le rônier, une plante
abondante dans la zone à l'époque. Savalou
provient du fait que pour le fondateur du village, son nouveau
lieu de chasse lui paraissait symétrique à la ville de Savalou
par rapport à son village d'origine.
Vers les années 1960, le village devient
administrativement autonome et prit le nom de Magoumi qui signifie en Idaatcha
« ne me traverse pas ». D'après la légende, ce nom
aurait été donné par les chasseurs pour désigner la
rivière2 qui traverse la localité, rivière
qu'ils n'avaient pas besoin de traverser avant de trouver assez de gibiers.
Vers 1968, le village a été doté d'un
chef du nom de Noé Akossoun. Ses successeurs sont Obossa Kotchikpa,
Dedji et Awo Okoro.
Cette version de l'histoire de la création de Magoumi
n'est pas partagée par tous les habitants du village. Pour certains, le
village serait crée par le nommé Vodougnon
Elègbèrou qui se serait installé à son
arrivée dans l'actuel quartier Monso vers les années 1900.
Vodougnon serait originaire de Gomé et avant de venir s'installer
à Magoumi (SavalouAgban à l'époque) aurait transité
par Iradjafa (une ferme proche de l'actuel village Sowé). Selon cette
version, Dètongnon serait originaire de Okéméré
(dans l'actuelle commune de Dassa) et aurait connu Vodougnon à Iradjafa.
En effet, Dètongnon aurait été atteint de la variole (une
maladie qui faisait rage dans la zone à l'époque) et dans la
recherche de moyens de le sauver des griffes de la mort, un certain Agboro
aurait été informé qu'un nommé
Elègbèrou Vodougnon, Houngbonon (c'est-à-dire prêtre
féticheur du Sakpata), originaire de Gomé et basé à
Iradjafa guérissait la maladie de la variole. Ce fut alors que
Dètongnon fut conduit au guérisseur Vodougnon Elègberou
qui le prit en charge et lui administra toutes les recettes savantes pour le
sauver. Après sa guérison, Vodougnon l'aurait
libéré et il se serait retourné à
Okéméré son village natal. Entre temps, Vodougnon aurait
déjà quitté Iradjafa pour créer sa ferme
Savalou-Agban qui est devenu aujourd'hui Magoumi.
De temps en temps Détongnon venait voir son
guérisseur Vodougnon. Entre les deux s'établit une grande
amitié. C'est au cours de l'une de ses visites à son ami et
guérisseur Vodougnon que Dètongnon devint adepte du
fétiche Sakpata. Il fut rentré à Gomé par Vodougnon
afin qu'il puisse subir les rites de l'initiation. Ce qui fut fait.
Après l'initiation Dètongnon aurait pris le nom de Agorossi en
abrégé Agoro. Avant son retour à
Okéméré, toute la population aurait été
déjà informée qu'il est désormais devenu adepte de
Sakpata qui est un fétiche opposé à celui en vigueur dans
sa collectivité qui était le Boukou. C'est ceci qui
2 Cette rivière sert de limite entre le terroir de Magoumi
et celui du village voisin Houala
déchaîna la hargne et la fondre des gens de sa
lignée et l'obligea à s'enfuir et rejoindre son ami Vodougnon
à Savalou-Agban où il trouva refuge.
> Démographie
La population de Magoumi est estimée à 6.02 1
habitants en 2002. Cette population essentiellement agricole compte 907
ménages agricoles sur les 1007 ménages recensés. La
population agricole est estimée à 5638 habitants, soit 93,63% de
la population totale. La taille moyenne des ménages est de 6 membres. Le
tableau 5 montre les données démographiques du village en
2002.
Tableau 5: Données démographiques du
village de Magoumi (2002)
Quartiers
|
Nombre
|
Population
|
Hommes
|
Femmes
|
Taille
|
Ménages
|
Population
|
|
de ménages
|
totale
|
|
|
ménage
|
agricoles
|
agricole
|
Aïdjesso
|
330
|
1959
|
904
|
1055
|
5.9
|
297
|
1867
|
Haï
|
290
|
1649
|
817
|
832
|
5.7
|
268
|
1579
|
Monso
|
387
|
2413
|
1173
|
1240
|
6.2
|
342
|
2192
|
Total
|
1007
|
6021
|
2894
|
3127
|
-
|
907
|
5638
|
Source : INSAE, 2004. Cahier des villages et quartiers de villes.
Département des collines. Direction des études
démographiques. RGPH3. PP 14-15.
Le village de Magoumi est peuplé majoritairement par
les Idaatcha qui sont les chefs de terre. Toutefois on y rencontre d'autres
groupes socio-linguistiques tels que les Adja, les Ifè, les Ditamari et
les peuhls.
4.2.3. Activités économiques
Le village de Magoumi comporte une population essentiellement
agricole. Les femmes s'adonnent au même titre que les hommes aux
activités champêtres. Elles disposent de leur propre champ et
travaillent également dans ceux de leur mari.
Les cultures les plus importantes sont : le maïs,
l'arachide, le soja, l'igname et le riz. Ensuite viennent les cultures telles
que le sorgho, le niébé et le voandzou. Le maraîchage
occupe également les producteurs à travers la culture du gombo,
de tomate, de piment et des légumes. Les plantations d'anacardiers et de
manguiers constituent des activités alternatives pour augmenter les
revenus des paysans. Le calendrier agricole du village est
présenté en annexe 3.
L'élevage constitue l'activité secondaire des
ménages et est dominée par les porcins, la volaille, les ovins et
les caprins. La pêche se pratique en période de décrue des
cours d'eau qui traversent le terroir du village. La chasse à la battue
est pratiquée en saison sèche par les jeunes souvent en
équipe. Les femmes s'adonnent également aux activités de
transformation des produits agricoles en produits divers.
4.3. Présentation du village de Kpakpaza
4.31. Milieu Physique
Le village de Kpakpaza est limité au Nord par le
village de Sowé, au Sud par Haya, à l'Est par Yawa et à
l'Ouest par Egbèssi. Il forme avec les villages de Sowé et Yawa
l'arrondissement de Kpakpaza dont il est le chef lieu. Il compte deux quartiers
: Akpari et Zongo.
Le relief du village de Kpakpaza est accidenté dû
à la présence des collines. Le réseau hydrographique est
dominé par la présence des bas-fonds (qui sont fertiles et
propices à la culture du riz et de l'igname) et par cinq cours d'eau qui
sont : Tran -tran, Toga, Sokpatin, Owokan et Ilàa fiankou. On rencontre
essentiellement des sols ferrugineux tropicaux basés sur socle
cristallin. La végétation est constituée de formations
naturelles et de plantation de teck et d'anacardiers.
4.3.2. Milieu Humain
> Histoire du village
Le village de Kpakpaza à été crée
vers les années 1900 par un certain Aziza du clan des "Omon Djagou"
originaire de Tankossi, arrondissement de Gomé, commune de
Glazoué. Ce dernier agriculteur et chasseur de profession était
en quête de terres fertiles et se serait installé à son
arrivé dans l'actuel quartier Akpari. Le village s'est peu à peu
peuplé avec l'arrivé d'autres migrants comme Abissi et ses
frères.
> Démographie
La population du village de Kpakpaza est estimée
à 1.411 habitants en 2002 (INSAE, 2002). Cette population est
essentiellement agricole avec 256 ménages agricoles sur un total de 262
soit une proportion de 97,7%. Le tableau 6 montre la structure de la population
de Kpakpaza en 2002
Tableau 6: Structure de la population de Kpakpaza en
2002
Nombre de Population Homme Femme Ménage Population
ménages Totale agricole agricole
262 1.411 677 734 256 1128
Source : INSAE, 2004. Cahier des villages et quartiers de
villes Département des collines. Direction des études
démographique. RGPH3. pp 14 -15
Ce tableau montre que les femmes représentent 52% de la
population totale et la taille moyenne des ménages est de 7 membres. La
population agricole représente une proportion de 80% de la population
totale, ce qui constitue un atout très important pour la production
rizicole dans le village.
En effet, en dehors des Idaatcha qui sont majoritaires et
propriétaire des terres, le village de Kpakpaza est peuplé
également par d'autres ethnies qui y ont migrés : les Fon, les
Ditamari, les Peulh...
4.3.3. Activités économiques
L'agriculture constitue la principale source de revenu pour la
majeure partie de la population. Les principales cultures annuelles
pratiquées sont : le maïs, le riz, l'igname, le manioc, le soja,
l'arachide, le niébé, le sorgho et l'égussi. Les cultures
maraîchères sont dominées par le piment, le gombo, la
tomate et les légumes. Comme cultures pérennes pratiquées
nous pouvons distinguer l'anacardier et le manguier. Le calendrier agricole du
village est présenté en annexe 4.
L'élevage constitue une activité secondaire pour
les ménages. Elle est dominée par les caprins, les ovins et les
porcins. La pêche est pratiquée dans les cours d'eau du village en
période de décrue par les jeunes. La chasse à la battue
est aussi pratiquée et ceci en saison sèche.
Les activités commerciales concernent la vente des
produits agricoles d'une part et la vente d'articles importés d'autre
part. Le village ne dispose pas de marché mais bénéficie
énormément de sa proximité avec le marché de
Glazoué qui s'anime tous les Mercredis.
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