UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (BENIN)
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT D'ECONOMIE, DE SOCIO-ANTHROPOLOGIE ET
DE COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL
ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'ADOPTION ET DE LA
DIFFUSIN DU DISPOSITIF AMELIORE D'ETUVAGE DU RIZ DANS LA COMMUNE DE
GLAZOUE (Département des Collines)
THESE
Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur
Agronome Option : Economie, Socio- Anthropologie et
Communication
Présentée et soutenue par
LAWIN Kotchikpa Gabriel
Le 12, Décembre 2006
Superviseur : Simplice Davo VODOUHE
(PhD)
Co- Superviseurs : Paul Van MELE
(PhD)
Florent Kowouan OKRY (MSc)
Composition du Jury
Président: Rigobert TOSSOU (PhD)
Rapporteur : Simplice VODOUHE (PhD) Examinateur : Joseph DOSSOU
(PhD) Examinateur: Owuraku DAWSON-SAKYI (PhD)
FACULTY OF AGRONOMICS SCIENCES
DEPARTMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY AND
COMMUNICATION FOR RURAL DEVELOPMENT
ANALYSIS OF THE DETERMINANTS OF ADOPTION
AND DIFFUSION OF IMPROVED RICE PARBOILING EQUIPMENT IN GLAZOUE (Collines
department)
THESIS
Submitted in partial fulfillment of the requirement of the degree
of "Ingénieur Agronome"
Option: Rural Economy, Socio-Anthropology and
Communication
By
LAWIN Kotchikpa Gabriel
Presented on December 12th, 2006
Supervisor: Simplice Davo VODOUHE
(PhD)
Co-Supervisor: Paul Van MELE (PhD)
Florent Kowouan OKRY (MSc)
JUGDES
President: Rigobert TOSSOU (PhD)
Rapporter : Simplice VODOUHE (PhD)
Examinator : Joseph DOSSOU (PhD)
Examinator: Owuraku DAWSON-SAKYI (PhD)
CERTIFICATION
Je certifie que ce travail a été
réalisé par LAWIN Kotchikpa Gabriel au Département
d'Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour le
développement rural (DESAC) de la Faculté des Sciences
Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), sous ma
supervision.
Superviseur
Dr. Ir. Simplice Davo
VODOUHE Agro-économiste Maître assistant en vulgarisation
agricole
DEDICACE
Je dédie ce travail à
- Ogoudédji Salomon LAWIN, bien aimé
père, je te remercie du fond de mon coeur pour toute l'affection dont tu
as entouré tes enfants et pour tous les efforts que tu n'as cessé
de déployer pour nous rendre heureux.
- Itounou Rosalie AGODO, toi ma très chère
mère, je n'ai pas oublié tous les sacrifices que tu as faits pour
moi. Cette oeuvre en est un témoignage, je te la donne en signe de
gratitude pour toutes les peines que je t'ai imposées.
- Mes frères et soeurs (Emmanuel, Christine, Victor,
Fidèle, Gisèle et Albert), ce travail est le fruit de votre
soutien.
- Ma Chère collègue, feue Félicité
AZATASSOU, tu nous as quitté trop tôt, mais ton souvenir restera
gravé à jamais dans notre mémoire. Nous (étudiant
de la 30ème promotion de la FSA/UAC) te rendons un grand
hommage.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail n'a été
possible que grâce à la participation de certaines personnes
physiques et morales que nous tenons à remercier. Ainsi, nos
remerciements s 'adres sent particulièrement:
- Au Centre du riz pour l'Afrique (ADRAO) pour le financement de
cette étude.
- A notre superviseur, Dr. Davo Simplice VODOUHE. Votre
détermination au travail et
votre sens paternel nous ont marqué tout au long de ce
travail. Ils resteront longtemps
gravés dans notre mémoire. Nous vous remercions
aussi pour votre temps précieux
que vous avez accordé à ce travail à
travers vos multiples visites de terrain et vos
orientations au cours de la rédaction de cette
thèse.
- A nos co-superviseurs, Dr. Paul Van MELE, responsable de
l'unité "transfert de technologie" au Centre du riz pour l'Afrique
(ADRAO) et son assistant Florent Kowouan OKRY pour votre contribution au choix
du présent thème. Nous vous remercions sincèrement pour
votre encadrement rigoureux lors de la collecte et de l'analyse des
données.
- A Monsieur HOUSSOU Paul pour son encadrement et ses conseils
précieux. Nous vous exprimons nos profondes gratitudes.
- Au Docteur Joseph FANOU pour son encadrement et ses conseils
précieux.
- Aux Ingénieurs GLIN Laurent, KOUEVI Augustin et VODOUHE
Fifanou pour leur précieux apport scientifique et moral.
- Aux familles ESSE et ABISSI respectivement à Magoumi et
Kpakpaza, nous vous remercions pour tout.
- A Monsieur TOHINDE Parfait à
Ouèdèmè pour son hospitalité.
- A toutes les femmes transformatrices du riz à Magoumi,
Kpakpaza et Ouèdèmè pour leur franche collaboration.
- A Mr HODONOU Arsène, Mlle BAHINI Inès et Mlle
KOTCHIKPA Chantal pour tout le soutien que vous m'avez apporté au cours
de la saisie de la présente thèse. - A tous les enseignants et
tout le personnel de la FSA/UAC
- A tous les camarades de promotion pour les moments merveilleux
que nous avons passés ensemble.
RESUME
L'étuvage du riz paddy est une opération qui
entraîne des modifications physicochimiques et organoleptiques
avantageuses du point de vue nutritionnel et économique.
Malheureusement, au Bénin la méthode traditionnelle
d'étuvage ne permet pas touj ours d'obtenir du riz cargo de bonne
qualité répondant au goût des consommateurs. Ceci est en
particulier dû au type de dispositif utilisé. C'est pour cela
qu'il a été introduit un dispositif d'étuvage à la
vapeur, composé d'une marmite en fonte d'aluminium et d'un bac
d'étuvage (récipient en forme de seau dont le fond et le quart
inférieur du pourtour sont perforés). La présente
étude conduite dans la commune de Glazoué est une contribution
à la connaissance des facteurs déterminants l'adoption de ce
dispositif ainsi que les stratégies à adopter pour sa
diffusion.
L'étude a consisté en une série
d'enquêtes menées à différentes échelles : au
niveau des transformatrices, des consommateurs, des commerçants et des
diverses institutions qui interviennent dans la promotion du dispositif
amélioré d'étuvage. Les principaux outils de collecte et
d'analyse des données sont conformes à l'orientation qualitative
du sujet. Toutefois, il nous a été essentiel d'assortir
l'interprétation de nos résultats par des données
quantitatives afin de concrétiser certains aspects.
Les résultats obtenus montrent que le dispositif
amélioré d'étuvage contribue à améliorer de
façon significative la qualité du riz qui est bien
appréciée par les consommateurs (riz propre, savoureux, moins
brisé et qui gonfle mieux à la cuisson) et qui se vend à
un bon prix. Sur l'ensemble des villages enquêtés, les
transformatrices s'accordent sur le fait que le dispositif favorise un
séchage rapide, facilite le transvasement du paddy après cuisson
et permet d'accroître le rendement au décorticage. De plus le
dispositif permet d'étuver de grandes quantités de paddy
augmentant la quantité de riz traitée par unité de
transformation. Toutefois, son coût d'acquisition élevé
constitue un facteur limitant son accessibilité aux transformatrices.
Certaines transformatrices évoquent comme contrainte la consommation
élevée en bois. Mais l'analyse des données montre que
cette contrainte que les transformatrices lient souvent au dispositif
amélioré d'étuvage serait en partie due au type de foyer
qu'elles utilisent. En effet, la plupart des transformatrices utilisent un
foyer constitué de trois pierres. Il en résulte donc une perte
considérable en énergie lors de l'étuvage et par
conséquent une consommation élevée en bois
Les résultats obtenus montrent aussi que plusieurs
acteurs sont impliqués dans la vulgarisation du dispositif. Il s'agit
des ONGs locales (RABEMAR, Castor Appuis-conseil et
Un Monde) appuyées par les ONGs internationales VECO et
Helvétas ; le CeCPA Glazoué appuyé par le PSSA et le PADSA
; le CPAC et l'UNIRIZ-C appuyés par l'ONG internationale Oxfam
Québec. Toutefois, il n'existe pas une synergie d'action entre ces
derniers. Ainsi, on note sur le terrain que plusieurs acteurs donnent la
même formation à un même groupement alors que dans le
même temps, il existe dans le village des groupements dont les membres
n'ont jamais été formés. Aussi, tous les acteurs ont-ils
choisi les groupements des riziculteurs existant dans les villages comme canal
d'introduction du dispositif. La réussite de cette option est tributaire
du bon fonctionnement des groupements qui doivent jouer le rôle de
relais. Mais le constat est que, la plupart de ces groupements ne sont
représentés que par leurs leaders. La notion du bien collectif a
déserté le forum. Ainsi l'approche par organisation paysanne
choisie par les structures d'intervention constitue un biais dans le cas de la
diffusion du dispositif amélioré et montre que cette option n'est
pas une panacée, un modèle passe partout. Le mauvais
fonctionnement des groupements ne constitue pas la seule cause de ce biais.
L'autre raison est que dans la zone d'étude, il existe trois
catégories de transformatrices : les producteurs-transformateurs, les
collecteurstransformateurs et les grossistes-transformateurs. Seule une partie
des producteurstransformateurs sont membres des groupements. Or ces derniers
n'étuvent que de petites quantités de paddy. Ceci voudra dire que
la vulgarisation est jusque là orientée vers les petites
transformatrices mettant de coté les grandes transformatrices, les
professionnels en la matière.
L'utilisation de l'outil Enterprise Web a fait ressortir
certaines activités clés nécessaires pour l'adoption du
dispositif et qui jusque là n'ont pas encore été pris en
compte par les structures d'intervention. Il s'agit de la formation des
meuniers et de l'approvisionnement des transformatrices en crédit non
seulement pour l'achat du dispositif mais aussi pour le paddy surtout en
période d'abondance. Par ailleurs, nous avons remarqué qu'il
n'existe pas de relation entre les artisans locaux formés pour la
duplication du dispositif et les transformatrices (utilisateurs potentiels) ;
conséquence, ces dernières n'ont pas souvent d'information sur le
lieu d'approvisionnement du dispositif et des modalités d'achat d'une
partie de l'ensemble (achat du bac uniquement par exemple) pouvant concourir
à la réduction du coût d'adoption.
Au vu des résultats de cette étude, il
apparaît recommandable de :
- renforcer la capacité fonctionnelle et organisationnelle
des groupements ;
- élargir la formation des transformatrices aux
non-membres des groupements ; - mettre en place un système de suivi des
formations ;
- avoir une synergie d'action entre les structures d'intervention
;
- faciliter l'accès des femmes transformatrices au
crédit non seulement pour l'acquisition du dispositif mais aussi pour
l'achat du paddy ;
- former les femmes à la construction de foyer
amélioré ;
- mettre les artisans locaux formés directement en
relation avec les transformatrices ;
- encourager la formation des artisans locaux tout en laissant le
soin du choix de ces derniers par les transformatrices ;
- initier la formation des meuniers à la maîtrise du
réglage de la décortiqueuse ; - combiner les formations par des
informations sur les chaînes de radio locale.
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