§2 : Etat et dynamique
de la population
Cotonou comptait en Février 2002, 665.100 habitants
avec 48,6% d'homme et 51,4% de femme. La proportion d'actifs (15-59 ans) est de
62,7% avec une répartition presque équitable entre les deux sexes
(31,3% chez les hommes et 31,4% chez les femmes). L'état de la
population de Cotonou en 2002 révèle une population jeune. Les
personnes âgées de plus de 59 ans ne représentent que 3,3%
de la population. (voir tableau n°2 ) Cet état de chose
nécessite une attention particulière par rapport aux
problèmes d'emploi et de logement.
Tableau n°2 :
Répartition par grands groupes
d'âge de la population de Cotonou
Groupes d'âges
|
2002
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
0 - 14
|
15,9
|
18,1
|
34,1
|
15 - 59
|
31,3
|
31,4
|
62,7
|
60 et +
|
1,4
|
1,9
|
3,3
|
Ensemble
|
48,6
|
51,4
|
100
|
Source : données RGPH
3
Tableau n°3: Effectif et taux de croissance
démographique à Cotonou
Années
|
Population
|
Taux d'accroissement annuel moyen
|
1961
|
78300
|
-
|
1979
|
320348
|
8
|
1992
|
536827
|
3.9
|
2002
|
665100
|
2.2
|
Source: Données RGPH 1, RGPH 2, RGPH
3
En 1961 Cotonou comptait 73800 habitants. Cette population a
atteint 320348 habitants en 1979, soit un taux d'accroissement de 8% (entre les
deux années). En 1992, la population a atteint 536827 habitants avec un
taux d'accroissement de 3,9% par an, et au dernier recensement en 2002, 665100
habitants soit un taux d'accroissement de 2,2%. (cf. tableau n°3)
Graphique
n°1: Pyramides des âges de la ville de Cotonou
1979
1992
2002
D'une manière générale, les pyramides de
la ville de Cotonou ont des bases larges et une forte proportion de jeunes. En
outre, nous pouvons faire deux remarques :
-La pyramide de 1979 a une base plus large que celle de 1992
et de 2002 et la partie de la pyramide correspondant aux groupes d'âges
5-9 ans à 10-14 ans de l'année 1979 est plus large que celle de
l'année 1992 et de 2002. Cette observation traduit une proportion du
groupe d'âge 0-14 ans plus importante en 1979 qu'en 1992 et
2002 ;
-la partie de la pyramide correspondant aux groupes
d'âges 20-24 ans à 35-39 ans de l'année 2002 est nettement
plus large que celle de l'année 1992 et de 1979. Cette différence
est synonyme d'une proportion du groupe d'âge 15-59 ans plus grande en
2002 qu'en 1992 et 1979.
Le graphique 2 donne une nette observation de ces
différences.
Graphique
n°2 : Structure par âge de la population de Cotonou entre
1979-1992-2002
Source: Données RGPH 1, RGPH 2, RGPH
3
Cette évolution de la structure de la population a
entraîné son vieillissement. Ainsi, l'âge médian est
passé de 19,1 ans à 21,6 ans en 10 ans (1992 à 2002).
Aussi, l'accroissement de la population de Cotonou est
lié à l'ampleur de l'exode rural et des migrations. Une lecture
dans le temps des migrations internes de la ville montre que le solde
migratoire interne a décru jusqu'à avoir une valeur
négative en 2002 (tableau n°4).
Tableau
n°4: Evolution de la migration depuis 1979 à Cotonou
Années
|
Migrations internes
|
|
Migrations externes
|
|
Immigrants
|
Emigrants
|
Solde
|
|
1979
|
56399
|
22076
|
34323
|
10510
|
1992
|
68356
|
61171
|
7185
|
14860
|
2002
|
79231
|
122024
|
-42793
|
42017
|
Source: Données
RGPH1-2-3
Tableau
n°5: La migration dans les trois villes à statut particulier en
2002
|
Immigrants
|
Emigrants
|
Soldes
|
Taux de sortie (E/Pv)
|
Porto-Novo
|
18.724
|
31.375
|
-12.651
|
14,0
|
Cotonou
|
79.231
|
122.024
|
-42.793
|
18,3
|
Parakou
|
20.388
|
20.891
|
-503
|
13,9
|
E=Emigrants
Pv=Population de la ville
Source:, Données RGPH
3
En dépit de cette situation, elle continue de jouer le
rôle de grand pôle d'attraction au Sud (79231 immigrants en 2002
contre 20388 pour Parakou et 18724 pour Porto-Novo).
Son taux de sortie élevé (18,3%) est dû
entre autres aux multiples problèmes sociaux et environnementaux que
rencontrent les habitants de Cotonou.
En effet le ralentissement accusé dans l'augmentation
des effectifs de la population de la ville s'explique aussi bien par
l'imposition des limites territoriales de la ville qui sont restées
inchangées depuis 1979 que par la croissance de la banlieue de Cotonou
comme en témoigne le rythme de croissance élevée de la
population des villes avoisinantes (Sèmè-Kpodji et Abomey-Calavi)
qui est en quelque sorte, la réponse aux contraintes de sites
(exiguïté, insalubrité, inondation chronique, pollution de
toutes sortes), à la pauvreté urbaine qui a favorisé aussi
la péri-urbanisation et aux autres considérations d'ordre
économique et sociologique.
|