Octobre 2006
OPTION : Banque, Monnaie, Finances Internationales
Par:
BEUKAM Francis Valery
(00237) 738 44 77 // (00237) 788 29 04
beufranc@yahoo.fr
Maîtrise en
sciences économiques
Sous la direction de :
YIGBEDEK Zacharie
Docteur d'Etat en Sciences de Gestion
Chargé de cours à l'université de
Yaoundé II
Diplômé d'Etudes Supérieures
spécialisées
(DESS) en Assurance de l'Institut International des
Assurances (I.I.A).
Année Académique 2005/2006
Année Académique
2005/2006
Mémoire de troisième cycle présenté
et soutenu publiquement en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées (D.E.S.S) en Relations
Internationales
Institut des Relations Internationales du
Cameroun
International Relations Institute of
Cameroon
Dédicaces
A M. Paul FOKAM KAMMOGNE, Président du
Conseil
D'Administration d'AFRILAND FIRST BANK dont
la trajectoire socioprofessionnelle constitue pour nous une immense source
d'inspiration.
Aux Professeurs Maurice TCHUENTE et TCHUEM TCHUENTE dont les
conseils ineffables portent aujourd'hui leurs fruits.
Remerciements
Le présent travail est le résultat d'une
détermination personnelle, mais aussi et surtout des contributions
diverses qui ont permis d'améliorer son contenu et sa
qualité.
Qu'il nous soit permis d'exprimer notre reconnaissance
à un certain nombre de personnes.
Sans être exhaustif, nous remercions
particulièrement :
§ Le Docteur Zacharie YIGBEDEK, Directeur de notre
mémoire, qui nous a apporté tout le support et toute la caution
scientifique en dépit de ses charges extra académiques.
§ Les Professeurs Jean-Emmanuel PONDI, Ex Directeur de
l'I.R.I.C et Laurent ZANG, Directeur Adjoint chargé des études
pour leur encadrement administratif.
§ L'ensemble du corps enseignant de l'I.R.I.C et plus
particulièrement le Docteur Gabriel EBA EBE qui s'est montré
rigoureux, méthodique et disponible tout le long de notre formation.
Nous exprimons notre gratitude :
§ A tous nos amis.
§ A mon épouse Mme BEUKAM Mireille
§ A nos parents, Monsieur et Mme METCHADJIA.
§ A tous nos camarades de la promotion 2002 Banque,
Monnaie et Finances Internationales et diplomatie.
§ A nos frères et soeurs qui ont cru en ce
travail.
Résumé
La bancassurance est considérée en
première analyse comme un mode de distribution original des produits
d'assurance par les établissements bancaires. Ce circuit de
commercialisation des contrats d'assurance à domination
financière par les banques est relativement récent.
Aujourd'hui, les banques sont installées comme
des acteurs à part entière dans la distribution des produits
d'assurance, à côté des agents généraux et
des courtiers d'assurance.
Ce mémoire s'intéresse à la
description des différentes stratégies de la bancassurance, mais
aussi, se préoccupe de savoir à quel point cette technique de
commercialisation des produits d'assurance est pratiquée dans le
système financier camerounais.
Au Cameroun, la vente des contrats d'assurance par les
guichets bancaires est une réalité, malgré la faible
culture d'assurance et le manque de confiance des populations aux produits
d'assurance.
Cependant les perspectives du marché de
l'assurance sont bonnes à cause de la restructuration des
sociétés d'assurance, et de la solvabilité croissante des
compagnies d'assurance avec l'avènement du code CIMA.
Mots clés : bancassurance,
banque, assurance
Abstract
The bank insurance is considered in the first analysis like an
original mode of distribution of insurance products by the banking
institutions. This distribution chain of insurances contracts with financial
predominance as chief characteristic by the banks is relatively recent.
Today, banks are installed like actors with whole share in the
distribution of insurance products, just like general agents and insurance
brokers.
This report is not only based on the description of various
strategies of the bank insurance, but is also concerned to knowing at what
extend the bank insurance is practised in the Cameroonian financial system.
In Cameroon, the sale of insurance contracts by the banking
counters is a reality in spite of, the poor insurance culture and the lack of
confidence of the populations to insurance products.
However the prospects for the market of insurance are good
because of the increasing solvency of insurance companies with the advent of
CIMA code and the reconstruction of insurance companies.
Keys words: bank insurance, bank, insurance
Tableaux et figures
Tableau I : Les termes
sensiblement équivalents
utilisés par les banquiers et les
assureurs.................... 20
Tableau II : Différence
entre un agent général
et un
courtier.........................................................................31
Tableau III : Part de
marché des bancassureurs dans
L'assurance vie et les bons de capitalisations
en
France..............................................................................37
Tableau IV : Montant de
l'indemnité en fonction
de l'option choisie au
CLC.................................................... 61
Tableau V : Contrats d'assurance
souscrits
par ABC en
2004..................................................65
Tableau VI : Primes
collectées de janvier à août 2004
par la
BICEC..........................................................................68
Tableau VI : Quelques
produits de
Bancassurance
Cameroun......................................................71
Figure I : services des
intermédiaires financiers
dans
l'économie................................................15
Figure II : fonction des
intermédiaires
financiers
...............................................................17
Sigles et abréviations
A.B.C : Amity Bank of Cameroon.
A.C.M : Assurance du Crédit
Mutuel.
A.G.F : Assurance Général de
France.
A.S.A.C : Association des
Sociétés d'Assurance du
Cameroun.
A.F.B : Afriland First Bank.
B.I.C.E.C : Banque Internationale du Cameroun
pour l'Epargne et le Crédit.
C.E.M.A.C : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale.
C.B. C : Commercial Bank of Cameroon.
CITY-C : City Bank of Cameroon.
C.L.C : Crédit Lyonnais du
Cameroun.
ECOBANK: Ecobank of Cameroon.
I.A.R.D : Incendie, Accidents et Risques
Divers.
I.R.I.C : Institut des
Relations Internationales du Cameroun.
S.A.AR : Société Africaine
d'Assurance et de Réassurance
S.C.B.C : Standard Chartered Bank of
Cameroon.
S.G.B.C : Société
Générale de Banques du Cameroun.
U.B.C : Union Bank of
Cameroon.
C.I.M.A : Conférence Interafricaine
des Marchés d'Assurance.
INTRODUCTION GENERALE
Intérêt et actualité du
sujet
La distinction entre une banque et une société
d'assurance relève du passé1(*). L'assurance fait aujourd'hui partie intégrale
du paysage financier. Depuis les années 1970, les banques et les
sociétés d'assurance se sont associées pour créer
la bancassurance.
En France par exemple, les banques sont devenues les premiers
réseaux de distribution des produits d'assurance vie, au
détriment des agents généraux et des courtiers. En effet,
les banques occupent plus de 63% du marché de la distribution des
assurances vie en France depuis 19932(*). Par rapport à ces acteurs traditionnels de
distribution, les établissements bancaires bénéficient
d'une implantation géographique plus importante. La distribution d'un
produit nouveau par un réseau bancaire se fera à coût
fixe, pratiquement constant, et à coût marginal très
faible. Par ailleurs, la gestion des produits d'assurance vie est très
similaire à la gestion des produits d'épargne bancaire
classique.
La bancassurance semble être justifiée parce que
les deux métiers possèdent des éléments communs
parmi lesquels on peut citer : les relations de proximité avec la
clientèle, les similitudes dans la nature de la clientèle, la
technicité des produits, et la maîtrise des techniques
économiques et financières. En effet, la bancassurance peut
être considérée comme un moyen pour améliorer les
performances de l'assurance vie dans les pays membres de la CIMA. Il est
important de relever que le développement de l'assurance procure des
ressources durables au financement de l'économie. En ce sens que les
compagnies d'assurance investissent notamment dans les valeurs
mobilières , les dépôts à terme, et les actifs
immobiliers.
On est en droit de se demander si la distribution des
contrats d'assurance par des guichets bancaires contribue à
l'amélioration du produit net bancaire3(*) d'une part, et à la promotion de l'assurance
au Cameroun d'autre part.
Définition des concepts et questions de
recherche
Généralement, la bancassurance est perçue
comme un néologisme d'origine française apparu dans les
années 1980, et qui désigne les différents modes de
rapprochement entre les établissements bancaires et les
sociétés d'assurance.
D'après le dictionnaire LAROUSSE
(2004), la bancassurance se définit comme la pratique des
opérations d'assurance par les banques.
M. CHARRE-SERVEAU ET J. LANDEL (1992)
définissent la bancassurance comme l'ensemble des démarches
visant à rapprocher les activités des banquiers et des assureurs,
dans différents domaines :
§ en matière financière, par la
création de holdings, par des prises de contrôle ou de
participations croisées ou non, entre groupes bancaires et d'assurance,
afin d'accroître leurs fonds propres et leurs capacités
d'intervention sur les marchés financiers et dans l'économie.
§ dans le domaine du marketing et de la distribution, les
banquiers vendant des produits d'assurance à leurs guichets de banque
et réciproquement, les assureurs commercialisant des produits bancaires
et des cartes de crédit, dans le cadre d'une offre de services
financiers visant à intégrer l'ensemble des besoins patrimoniaux
d'un client. Ainsi par exemple, les assureurs proposent à leurs clients
de régler leur budget d'assurance à crédit, ce qui
«bancarise» les primes d'assurance : la prime
réglée comptant à l'assureur par l'organisme bancaire et
réclamée mensuellement par ce dernier à
l'assuré.
A partir des définitions ci-dessus, notre étude
consistera à répondre à deux interrogations
essentielles :
1. Quelles sont les raisons qui ont poussé certaines
banques du Cameroun à commercialiser les produits d'assurance vie?
2. Pour quels motifs la population camerounaise ne
souscrit-t-elle pas suffisamment les produits d'assurance ?
Nous allons répondre à ces interrogations
tout au long de notre développement.
Revue de la littérature
La bancassurance a fait l'objet d'une littérature
abondante. Des auteurs tels E. Bogoina et E. James,
(1991) démontrent que la bancassurance automobile continue de
progresser. Ils constatent que la bancassurance dommage s'accapare un
marché de plus en plus significatif. Mais la motivation des banques
à se lancer dans le développement de la bancassurance automobile
est celle de la rentabilité des guichets, car la commercialisation des
contrats d'assurance par un même réseau permet à la banque
d'amortir les charges d'infrastructures élevées. Cependant, leurs
travaux ne font pas allusion à l'assurance vie.
De même, J.P., Daniel (1992) explique
les raisons du succès de la commercialisation des contrats d'assurance
vie dans un réseau bancaire. Il affirme que plus de la moitié des
contrats d'assurance vie sont vendus par les banques en France et pose la
question de savoir si c'est la dernière étape avant la fin. Car,
pour lui, les banquiers savent vendre les produits financiers et sont
désormais installés comme des acteurs à part
entière dans la distribution des produits d'assurance à
domination financière. Il se demande si après leur succès
sur la commercialisation des assurances vie, les banques ne devraient pas
explorer les produits d'assurance automobile, et estime que la domination des
banques sur le marché des assurances va faire réagir les
assureurs qui pourront se mettre à vendre certains produits
bancaires et on pourra arriver à la déspécialisation des
intermédiaires financiers. Cet auteur ne s'intéresse qu'au
système financier français et n'aborde pas les autres
marchés.
P. Carsuald et S. Priami (1995)
présentent la bancassurance comme l'une des pôles filiales des
banques. Ils estiment que l'activité de la bancassurance se divise en
deux grands métiers : l'assurance vie (assurance et placement) et
l'I.A.R.D. (Incendie, Accidents et Risques Divers). La commercialisation de
l'assurance vie par les banques est assez ancienne, alors que celle de
l'assurance I.A.R.D est relativement récente. Ces auteurs ne
s'intéressent qu'aux filiales d'assurances créées par les
banques , puisqu'ils se réfèrent aux assurances FRUCTIVIE et
PACIFICIA, qui sont des filiales d'assurance des banques françaises
Crédit Mutuel et Crédit Agricole
respectivement. Les accords de distribution entre
sociétés d'assurance et banque ne sont pas abordés dans
leurs travaux.
Dans le magazine « Economic research » du
03 mars 1994, la bancassurance est présentée comme un concept
prometteur, sans être nouveau. Il ressort de l'analyse qu'en Suisse,
depuis le XIXe siècle, les banques et les assurances se sont
rapprochées, en fondant ensemble des entreprises ou en s'accordant
réciproquement des soutiens financiers. Il n'est pas toujours facile de
discerner à quel secteur, celui de la banque ou celui de l'assurance,
attribuer exactement le rapprochement de services offerts par chacune des
institutions. Le crédit Swiss Group est devenu par exemple un
géant financier qui offre aussi bien des produits de banque et
d'assurance séparément que des services intégrant les
activités de banques et celle d'assurance dans une même
entreprise.
M. PEBERREAU (1989) reconnaît que les
banques sont des entreprises. Elles doivent à l'écoute des
clients et des marchés, car la rentabilité est, plus que dans
tout autre secteur économique, la condition de développement. La
bancassurance répond ainsi à un besoin de satisfaction de la
clientèle et à la recherche de la rentabilité.
André LECOMTE(1994),
Président du groupe Cial4(*) estime que « les produits d'assurance
épargne sont des produits bancaires et il faut bien faire partager
cette conviction à son réseau ». De même,
M. BANDOC(1990) estime que dans le contexte concurrentiel de
l'Europe sans frontière, les dirigeants de la banque et de l'assurance
doivent adopter une stratégie agressive, pour faire face à la
concurrence communautaire.
Selon M. BENEDICTE (1996) les produits
d'assurance sont très sollicités par les ménages
français. La stratégie de bancassurance conduit les
établissements de crédit à inclure ces produits dans leurs
offres de service. Pour ces produits spécifiques, une stratégie
marketing adaptée paraît nécessaire.
Problématique
Les établissements de crédit doivent rester
à l'écoute de leurs clients et des marchés aujourd'hui.
Ceci du fait que la rentabilité est plus que dans tout autre secteur
économique, la condition de leur développement. Le traditionnel
métier d'intermédiation financière est attaqué de
deux bouts. Le développement de la finance de marché fera perdre
probablement aux banques de gros clients parmi les grandes entreprises. Car,
les entreprises trouveront probablement des ressources peu coûteuses par
l'émission des valeurs mobilières (actions et obligations) sur le
marché financier. Pour faire face à cette pression
concurrentielle, les banques vont recourir au développement des
commissions et essayer de réduire les frais généraux. La
bancassurance apparaît comme un début de solution.
Il nous paraît judicieux de traiter de la bancassurance
à travers les raisons qui ont incité les banques à
commercialiser les contrats d'assurance. Il est important de comprendre dans
quel contexte et selon quelles logiques les banques ont été
amenées à franchir la frontière traditionnelle
séparant les activités de banques et d'assurance.
Notre recherche s'articule autour de deux questions auxquelles
nous nous efforcerons de répondre : Pourquoi la bancassurance au
Cameroun ? Quels sont les obstacles à son émergence .?
Méthodologie de l'étude
Le premier exercice de lecture auquel nous nous sommes
consacré nous a révélé l'existence d'une
littérature scientifique abondante sur la question. Les travaux sur la
bancassurance sont animés par les chercheurs occidentaux. Cependant, les
chercheurs issus des pays en voie de développement commencent à
s'y intéresser.
La première source d'information a consisté en
l'exploitation des sources documentaires disponibles sur la bancassurance.
Ensuite, nous avons eu des entretiens avec des responsables des
différentes banques commerciales exerçant au Cameroun. Enfin,
nous avons réalisé une enquête auprès des
différents acteurs de la bancassurance (administrations, banques,
Association des Sociétés d'Assurance du Cameroun).
Afin d'établir un premier entretien avec des personnes
chargées de la bancassurance, nous avons soumis un questionnaire aux
responsables du département bancassurance des banques, dans le but de
nous rendre compte de la place accordée aux produits d'assurance dans
l'offre de service. Par la suite, nous avons pris rendez-vous avec le chef de
division des assurances au ministère des finances. Il nous a
semblé nécessaire de connaître la politique gouvernementale
en matière de bancassurance. Enfin, nous avons adressé une
correspondance à l'Association des Sociétés d'Assurance du
Cameroun pour obtenir plus d'informations des professionnels du secteur.
Pour ce qui est de nos interviews (voir annexes), l'objectif
était d'obtenir des informations non confidentielles, permettant
d'approfondir les points essentiels de notre analyse.
Par ailleurs, nous nous sommes
intéressés aux contraintes liées à
l'évolution de la bancassurance et avons souhaité dégager
la part des contrats d'assurance commercialisés par les banques au
cameroun.
Notre démarche a consisté en une exploitation
documentaire des données brutes issues des questionnaires
administrés respectivement aux dirigeants des banques, aux responsables
du Ministère de l'Economie et des Finances et au menbre de L'ASAC.
L'analyse vise à apporter des éléments de réponse
à notre question centrale de recherche, et à nos questionnements
annexes.
Objectif de l'étude
L'objectif de cette étude est de mettre en
évidence l'importance de la bancassurance, mais aussi de voir comment
elle se met en place et s'articule concrètement à plusieurs
niveaux.
Ce travail est d'une importance indéniable pour les
banques, les sociétés d'assurance et l'Etat.
En effet, Les banques ont dans la bancassurance, un
moyen de fidéliser, de diversifier leur porte-feuille et
d'améliorer leur produit net bancaire
Pour les entreprises d'assurance, ce travail met en
exergue l'intérêt de négocier des partenariats avec les
banques pour la distribution de leur contrat d'assurance, car la banque doit
être désormais considérée comme un courtier
privilégié.
Pour les Etats, ils ont tout intérêt à
encourager la promotion de l'assurance. En effet, on peut citer entre autres le
fait que, les compagnies d'assurance sont des investisseurs institutionnels.
Par ailleurs, les sociétés d'assurance aident l'Etat dans la
couverture des besoins sociaux du citoyen assuré en cas de sinistre, ce
qui participe directement ou indirectement à la lutte contre la
pauvreté.
Notre travail s'articulera autour de deux grandes parties. La
première partie abordera l'approche théorique de la bancassurance
et la seconde explorera cette la pratique de cette discipline au Cameroun.
PREMIERE PARTIE :
Approche théorique de la bancassurance
Chapitre1
La place de la bancassurance dans l'offre des
services
Les sociétés d'assurance et les
établissements de crédit sont des intermédiaires
financiers. Nous étudierons dans une première section le
rôle des services financiers dans l'économie, ensuite nous
analyserons comment les produits d'assurance vie peuvent se substituer aux
produits d'épargnes bancaires et enfin, nous allons montrer
l'intérêt de la commercialisation des produits d'assurance par les
banques.
S1 - Les fonctions des services financiers dans
l'économie
Les prestations offertes par les banques et par les
sociétés d' assurance se recoupent ou se complètent, dans
la formation de l'épargne, l'intermédiation financière et
la protection du risque. Du point de vue de l'offre, il existe des
ressemblances dans la gamme existante des produits proposés , dans les
possibilités de distribution, dans l'administration et la logistique.
P1 Les intermédiaires
financiers dans l'économie
Les personnes et les entreprises ont des besoins
financiers dont la satisfaction nécessite des services financiers.
Elles disposent des revenus qu'elles souhaitent utiliser dans l'avenir. Elles
désirent aussi protéger leurs actifs matériels et
immatériels et mettre à profit, de manière optimale, le
décalage temporel entre les excédents de recettes et ceux des
dépenses.
Les banques offrent pour l'essentiel des instruments
simples pour les paiements, les placements et les financements. La
complexité du conseil et des prestations augmente avec les clients
fortunés et les entreprises qui ont des exigences élevées.
Les banques gèrent les fortunes, conseillent leur client dans
l'optimisation des produits financiers susceptibles de satisfaire leurs besoins
de nature économique et financière.
L'activité classique des sociétés
d'assurance et de réassurance consiste à assurer des risques et
à couvrir, en cas de sinistre, les pertes matérielles ou
immatérielles que pourraient subir les souscripteurs d'assurance. La
couverture des risques sera d'autant plus avantageuse que les primes auront
été bien placées et bien gérées.
S'agissant des assurances comportant une part
d'épargne, en particulier les assurances vie mixtes, les assureurs
doivent assurer le taux technique minimum promis à leurs assurés.
Il s'ensuit que les assureurs ne sont pas seulement des intermédiaires
financiers au sein d'un groupe de risques mais sont aussi des placeurs de
capitaux.
Les banques et les sociétés d'assurance
sont des entreprises d'intermédiation financière qui, grâce
à leurs services, permettent à leurs clients de répartir
l'utilité de leur argent dans le temps.
Figure 1: Service des intermédiaires
financiers.
BANQUE
ASSURANCE
· Placements
· Financements
· Assurances
· Intermédiation
· Conseil
· gestion
SOURCE: Economic Briefings N°12, Octobre
1999
Les ménages et les entreprises ont
désormais le choix entre souscrire une police d'assurance vie
auprès d'une société d'assurance et épargner
auprès d'une banque. Dans chacun des cas, ils renoncent à une
maximisation actuelle de la consommation, afin de pouvoir faire face à
des dépenses prévues ou imprévues à l'avenir. En
d'autres termes, épargner et s'assurer permettent de régler les
dépenses futures, à la différence toutefois que
l'épargne bancaire peut ne pas suffire pour couvrir les besoins, alors
que l'assurance peut en général aussi compenser des pertes de
revenus. Une autre différence entre l'épargne et l'assurance
réside dans la souplesse. Si le besoin ou la capacité
d'épargner ou d'assurer change, il est possible d'adapter
immédiatement l'épargne, tandis que les primes, du moins celles
des polices classiques, doivent être payées jusqu'à
l'expiration du contrat.
P2 La gestion des ressources collectées par
les intermédiaires financiers
Les services financiers contribuent à employer
les ressources de manière plus efficace. Les recettes et les
dépenses des ménages, des entreprises et des pouvoirs publics
dégagent des excédents. Comme ces excédents se produisent
à des moments différents et que leurs montants varient, les
intermédiaires financiers mettent à profit ces soldes
excédentaires, afin de dégager, à long terme une
utilité publique maximale. C'est ici qu'interviennent les banques et les
assurances, entre l'offre d'argent provenant de l'épargne et des primes.
Ce faisant, elles assument diverses fonctions : la transformation de
liquidités, la transformation des risques et la transformation des
informations comme le présente la Figure 2. Les banques et les
assurances harmonisent l'offre et la demande d'argent.
Les banques transforment les risques par le biais des
taux d'intérêts. Les risques doivent être choisis de telle
sorte que chaque classe de risque supporte elle-même ses propres
défaillances. Les banques peuvent aussi pratiquer une politique de
provisions et de fonds propres appropriés, de manière à
compenser la perte éventuelle.
Pour leur part, les sociétés d'assurance
transforment les risques, en les sélectionnant, en les regroupant, et en
amassant des capitaux constitués par les primes versées par les
clients, et destinés à couvrir les créances
découlant des polices d'assurance. Les banques et les
sociétés d'assurance sont parfaitement au courant des
caractéristiques de l'offre et de la demande d'argent. Elles valorisent
ces informations et les exploitent dans le cadre de la fourniture de leurs
services. Autrement dit, les banques et les sociétés
d'assurance transforment des informations pour créer de
l'utilité.
Figure 2 : Fonction des
intermédiaires financiers
Fonction d'intermédiaire
Transformation de liquidités
Transformation des risques
Transformation des informations
Intermédiation entre l'offre et la demande d'argent
Sélection des groupes de risque
Transformation des échéances
Source: Economic Briefings N°12, Octobre
1999
S 2 - La place de l'épargne dans les produits
d'assurance
Les métiers de banque et
d'assurance possèdent des éléments communs parmi lesquels
on peut citer la relation de proximité, les similitudes dans la nature
de la clientèle, la technicité des produits et la maîtrise
des techniques financières. Pour bien comprendre la convergence entre
les deux entreprises, il convient d'analyser la substituabilité des
produits proposés par chacun des deux secteurs et d'analyser les
produits modernes d'assurance qui se rapprochent des produits d'épargne
bancaire.
P1-La substitution au niveau des produits
proposés par les deux institutions.
La frontière entre les produits bancaires et les
produits d'assurance est quelques fois difficile à tracer ou
perceptible. Dès lors, une compétition s'installe entre les
compagnies d'assurance et les banques, chacune d'elles voulant multiplier les
stratégies pour obtenir la plus grande partie de l'épargne des
ménages.
Avant, les produits d'assurance vie traditionnels
manquaient de flexibilité c'est-à-dire que le souscripteur
d'assurance devait respecter les échéances de payement des
primes, et n'avait pas droit à une avance avant le terme du
contrat ; également, il était difficile pour un
assuré de comparer le rendement de son investissement en assurance vie
avec les autres formes de placements. De même, les différents
chargements 5(*)pour frais
de gestion n'étaient pas communiqués aux souscripteurs.
Aujourd'hui, les assureurs ont mis sur le marché des produits novateurs
susceptibles de concurrencer les produits d'épargne classique. Ils ont
compris qu'il fallait moderniser leur gamme, et ont ainsi conquis une part
beaucoup plus importante du marché de l'épargne, en proposant des
produits modernes qui pallient les inconvénients pesant sur les formules
classique d'assurance vie.
P2-Les produits modernes d'assurance.
Ils sont plus proches de l'épargne bancaire.
Nous parlerons des produits d'assurance « universal life
« et de l'assurance vie en unité de compte
A-les produits
d'assurance « universal life »
C'est l'innovation la plus significative sur le
marché de l'assurance vie. Dans ce contrat d'assurance, le souscripteur
du contrat d'assurance peut décider d'une part de la prestation qu'il
souhaite et du montant de la prime qu'il désire verser. Ce produit
apparu sur le marché américain durant les années soixante
dix, au moment où les banques et les assurances se
concurrençaient dans le domaine de l'épargne a connu un
succès éclatant. Le succès de ce type de contrat
réside dans ses deux grandes caractéristiques : la
transparence et la flexibilité qui le distingue des produits
d'assurance traditionnels.
I - La transparence
Ce contrat d'assurance a pour but de mettre en
évidence la partie épargne et le rendement de l'assurance vie ,
donnant alors plus d'élément de comparaison avec l'épargne
bancaire. Pour atteindre ce but, la prime est décomposée en trois
parties :
- la prime d'épargne, dont l'accumulation
capitalisée constitue la réserve mathématique ou compte
d'accumulation.
- La prime de risque qui sert à couvrir le risque
proprement dit
- Les chargements et taxes
Le souscripteur d'assurance connaît par
conséquent, quelle partie de son versement total est destinée
à couvrir les frais de l'assurance et les impôts, quelle autre
partie est utilisée pour la couverture du risque et quelle fraction est
ajoutée à ce qui est dénommée son compte
d'accumulation.
II - La flexibilité
Le produit « Universal life »
instaure la flexibilité. Il permet au souscripteur d'assurance de
modifier le capital assuré et, dans certaines limites, le paiement des
primes. Il permet d'effectuer des retraits. Ce produit ouvre une concurrence
au produit d'épargne bancaire classique, car l'assuré peut faire
des versements et des retraits quand il désire .
B- l'assurance vie en unité de
compte
Elle apporte une réponse aux reproches
formulées aux produits d'assurance traditionnels. Dans ce nouveau
contrat, la prime d'épargne est versée intégralement sous
forme d'unité de compte dans un fond indépendant. Les prestations
assurées peuvent être libellées en unité de compte.
Les revenus de placement profitent entièrement au souscripteur, à
charge pour lui d'en supporter le risque de placement. L'assurance vie
libellée en unité de compte se différencie de l'approche
classique, essentiellement en raison de l'élément
épargne.
Le marché des produits financiers est le
théâtre de grandes manoeuvres de la part des banquiers et des
assureurs. Tantôt, ils se livrent à une concurrence
effrénée pour attirer l'épargne des particuliers et des
entreprises, à l'aide des produits qui ne diffèrent presque plus
que par le nom, tantôt ils emploient leur synergie pour s'afficher
conjointement au travers de réseaux de
bancassurance distribuant les produits des uns et des
autres
P3- La comparaison entre les produits
d'assurance vie et les produits d'épargne bancaire
Traditionnellement, l'épargne bancaire
entraîne des versements, des retraits et la rémunération
à travers le compte d'épargne. Aujourd'hui, les produits
d'assurance vie offrent toutes ces alternatives au souscripteur de contrat
d'assurance.
Certains contrats d'assurance vie sont
constitués aujourd'hui de telle sorte que, l'épargne peut
être disponible. L'assuré peut bénéficier d'une
avance6(*) sur son contrat,
a la possibilité de faire un rachat partiel7(*) ou un rachat total8(*) et peut bénéficier
de crédits auprès de sa société d'assurance.
Comme on le verra schématiquement, les banques et
les sociétés d'assurance proposent des produits substituables
avec des terminologies différentes.
TABLEAU I : les termes sensiblement
équivalent utilisés par les banquiers et les assureurs.
Banque
|
Assurance
|
Epargne
|
Prime
|
Retrait
|
- Avance
- rachat partiel
|
Intérêt compte d'épargne
|
- bénéfices financiers
- bénéfices techniques
|
Clôture de compte
|
Rachat total du contrat
|
Frais de tenue de compte
|
Chargement de gestion
|
Source : construit à partir
de nos enquêtes
Les produits d'assurance vie peuvent se substituer aux
produits d'épargne bancaire. C'est l'une des motivations des banques
à se lancer dans la commercialisation des produits d'assurance.
S3 : Intérêt du rapprochement de la
banque vers les sociétés d'assurance.
La commercialisation des produits d'assurance par les
banques offrent plusieurs avantages : la garantie des crédits,
l'amélioration des commissions , et la fidélisation de la
clientèle .
P1 - la garantie de remboursement des crédits
accordés par les banques
L'assurance du remboursement des emprunts est
pratiquée dans de nombreux établissements de crédit. Les
organismes de crédit souscrivent souvent des contrats d'assurance de
groupe couvrant leurs futurs emprunteurs contre les risques de
décès, de maladie et d'invalidité. L'assureur s'engage
à rembourser le capital restant dû à la banque en cas de
survenance de l'un des événements garantis.
En effet, une banque peut souscrire plusieurs types de
contrats d'assurance pour ses clients, afin de garantir la bonne fin du
crédit accordé : l'assurance en cas de décès,
l'assurance incendie, l'assurance perte d'emploi. Selon l'art 43 al1 du Code
CIMA « les indemnités dues par suite d'assurance
crédit sont attribuées sans qu'il y ait délégation
expresse aux créanciers privilégiés ou
hypothécaires suivant leur rang. »
A - L'assurance en cas de
décès.
C'est une combinaison qui garantit le paiement du capital
restant dû au contrat en cas de décès de l'assuré.
Par ce contrat d'assurance vie, une compagnie d'assurance garantit le
remboursement du capital restant dû au titre du prêt en cas de
décès du client. A cet effet, les ayants droits ne payeront plus
les traites, mais bénéficieront du bien financé sans
autres contraintes.
B - L'assurance incendie
L'assurance provient du besoin que l'on éprouve de se
mettre à l'abri d'un certain nombre de risques. L'assurance incendie est
une assurance de dommage c'est-à-dire que le montant de
l'indemnité dépend de l'évaluation du préjudice
causé par le sinistre. Elle est soumise au principe indemnitaire.
Selon l'article 31 du Code CIMA,
« L'indemnité due par l'assureur à l'assuré
ne peut pas dépasser le montant de la chose assurée au moment du
sinistre. Le principe indemnitaire à deux (02) conséquences : la
réparation intégrale du préjudice subi et,
l'indemnisation du seul préjudice subi »
La réparation intégrale du préjudice
impose l'évaluation exacte du dommage au moment du sinistre. Le
préjudice est la perte subie, mais aussi tout gain manqué du
fait du sinistre.
L'indemnité du seul préjudice subi suppose
l'interdiction des assurances excessives qui peuvent résulter de la sur
assurance.
Il y a surassurance lorsque la valeur
déclarée de la chose assurée le jour du sinistre est
supérieure à la valeur réelle(Art. 33 du code CIMA).
On parle de sous assurance lorsqu'au jour du sinistre, il
résulte des estimations que la valeur de la chose assurée est
supérieure à la valeur déclarée lors de la
conclusion du contrat. L'article 35 du code CIMA indique que l'assuré
est son propre assureur pour l'excédent et supporte une part du dommage,
proportionnellement à la sous assurance.
L'incendie peut entraîner la perte de la fortune
immobilière du débiteur qui est la garantie réelle du
prêt.
C- L'assurance perte d'emploi
Dans un environnement économique difficile et
imprévisible, un employé peut perdre son emploi et devenir
désormais incapable de payer ses dettes envers la banques.
L'assurance perte d'emploi est une convention entre
l'assuré et l'assureur qui garantit le paiement de quelques
échéances de remboursement après une perte d'emploi du
débiteur. L'assureur se substitue au débiteur pendant une
période bien déterminée dans le contrat.
P2- les motivations d'ordres stratégiques
Le bien fondé de la bancassurance s'articule
autour de deux grandes considérations : la rentabilité et
la fidélisation de la clientèle.
A-La rentabilisation des guichets
Au fil des années, les banques se verront
confrontées à des défis toujours beaucoup plus
nombreux ; par exemple : la désintermédiation, la
maîtrise du risque de crédits, l'émergence d'autres
services concurrents. Le développement des commissions et la
maîtrise des frais généraux demeurent la seule alternative
de salut. C'est la raison qui explique la vente des contrats d'assurance dans
les réseaux bancaires.
Par rapport à la dimension commerciale, les deux
partenaires, (Banques et sociétés d'Assurance) disposent
déjà de réseaux étendus. Le coût de
l'intégration d'une activité supplémentaire est marginale
et permet à la banque d'amortir les frais fixes. En outre, la
multiplication des produits renforce à la fois la marge
bénéficiaire et l'attachement du client.
A l'heure où les banques s'interrogent sur leur
rentabilité et sur les façons de l'améliorer, la
distribution par les réseaux bancaires de produits d'assurance
apparaît comme un moyen d'accroître leurs résultats.
Pour obtenir une rentabilité satisfaisante,
l'activité de la bancassurance exige des volumes de contrats
importants. Ce n'est qu'à partir d'un certain nombre de contrats
d'assurance détenus dans son porte feuille, que la banque peut
rentabiliser cette nouvelle activité. Or pour vendre un nombre de
contrat important, il est nécessaire entre autre de motiver les
chargés de clientèle et de former le personnel sur le concept de
bancassurance.
B -La fidélisation de la
clientèle
La fidélisation de la
clientèle a un avantage économique qui est un besoin universel
pour toute entreprise et un argument clé pour la commercialisation des
produits d'assurance
I- La fidélisation:
un avantage économique
Selon LEHU (2003), la fidélité du consommateur
doit être envisagée comme un objectif stratégique pour
toute entreprise. Ce qui conduit l'entreprise à s'investir sur le long
terme, dans la mesure où la stratégie est envisagée ou
orientée sur une période assez longue.
L'objectif stratégique du programme de
fidélisation est l'obtention d'un avantage économique pour
l'entreprise qui, par la mise en place d'actions organisées
(stratégie), cible une clientèle qui l'intéresse plus
particulièrement et tente de la satisfaire au mieux, afin d'entretenir
une relation de confiance et de stimuler son adhésion totale au
produit.
II-La fidélisation:
un besoin universel
La fidélisation correspond à un besoin
structurel et récurrent pour toutes les entreprises offrant des produits
ou services dont l'achat est susceptible d'être renouvelé par le
consommateur. Pour l'entreprise, l'investissement dans la création d'une
relation commerciale pérenne n'est pas gratuite, et elle se doit
d'être rentable à long terme. Ces remarques pourtant simples, ne
sont toujours pas respectées, puisque les entreprises s'efforcent
continuellement d'attirer de nouveaux consommateurs en mettant en place des
outils ou campagnes dits de <<fidélisation>>.
III-La
fidélisation : une motivation de la
Bancassurance
Tout prestataire de service doit rechercher la
fidélisation de sa clientèle. La vente des contrats d'assurance
dans les banques constitue un moyen d'augmenter la productivité bancaire
mais aussi de conquérir une clientèle potentielle.
Un établissement bancaire doit fixer un objectif
minimal de trois produits par client (découvert, compte
d'épargne, assurance) car la multiplication des produits renforce
l'attachement du client à son prestataire de service.
La distribution des produits d'assurance vie par la banque
constitue un puissant moyen de fidélisation, dans la mesure où la
durée de vie d'un contrat est généralement
supérieure à 5 ans.
L'avantage concurrentiel d'une banque réside dans sa
capacité à exploiter sa fréquence d'opportunité de
contrat avec sa clientèle.
Exemple : Dans les
contacts au quotidien, lors des visites du client à l'agence ou à
l'occasion des envois des extraits de comptes, les informations sur la gamme de
produits d'assurance proposés doivent être insérées.
De plus, afin de susciter un véritable enthousiasme auprès de sa
clientèle, la banque doit mettre en place une campagne publicitaire et
assurer une animation quotidienne de ses réseaux.
C - Les autres éléments du bien
fondé de la bancassurance
Le bien fondé stratégique de la bancassurance
s'articule autour de plusieurs considérations que l'on peut regrouper en
deux logiques : une logique de complémentarité et une
logique de facteurs.
I - La logique de
complémentarité
La banque et la compagnie d'assurance se trouvent aujourd'hui
dans une ère de complémentarité tout azimut. La
complémentarité consiste en ce que l'assureur puisse aider la
banque à se financer9(*). La banque contribue à l'amélioration du
développement du chiffre d'affaire de l'assurance en diffusant les
produits de celle-ci. Les deux partenaires (banque et sociétés
d'assurance) disposent déjà de réseaux étendus. Le
coût de l'intégration d'une activité supplémentaire
est marginal et permet à la banque d'amortir les frais fixes, notamment
par la réduction des coûts administratifs et informatiques, la
rationalisation des coûts de distribution. Or par rapport aux
compétences techniques, les banques possèdent une grande
expérience et un précieux savoir faire en matière de
« back office ». Par ailleurs , les compagnies
d'assurance ont acquis un savoir technique développé en
matière d'acception, de gestion et de contrôle des risques, ainsi
que de gestion à long terme des fonds collectés auprès du
public, chose dont peut bénéficier la banque.
Dans les pays où subsistent des réticences par
rapport au produit d'assurance, la culture de la clientèle
bancarisée peut contribuer à la vulgarisation du message
assuranciel.
II - La logique de facteur
La distribution des produits d'assurance à travers les
guichets bancaires présente, par rapport aux autres méthodes
classiques, des avantages indéniables. La banque propose
généralement des produits d'assurance standards et
simplifiés, leur gestion est informatisée. Le coût de
recouvrement est faible du fait qu'il se réalise par
prélèvement automatique sur le compte des clients de la banque.
Les arriérés de primes par l'assuré sont limités.
Le banquier connaît le flux financier de ses clients et peut dont
proposer des produits d'assurance à une clientèle ciblée
et rentable. Du fait de l'effet de masse et des frais commerciaux et de gestion
réduits, les prix de vente des contrats d'assurance sont
généralement très compétitifs.
La distribution de produits nouveaux par le réseau
bancaire nécessite toujours une formation et une motivation profonde.
Ceci est particulièrement vrai lorsque l'on propose des produits
différents de la gamme traditionnelle, dans un réseau qui est
déjà saturé par le nombre de produits. Toutefois, l'image
de l'assureur peut venir ternir celle de la banque notamment dans le couple
(assureur Traditionnel/Banque). Le développement d'une activité
d'assurance implique obligatoirement une gestion des sinistres performante.
C'est dans ceux-ci que réside le risque de la pollution de la relation
de la banque avec son client en cas de traitement insatisfait.
La banque et l'assurance sont toutes deux des
intermédiaires financiers qui ont à gérer des risques
liés à leurs activités. L'assurance repose sur la
mutualisation des risques. Les banques, en profitant de l'opportunité
offerte par la législation, en vue de commercialiser les produits
d'assurance, doivent maîtriser le risque d'assurance. Les banques et les
assurances sont soumises à diverses autorités de surveillance. La
surveillance de la solvabilité des assurances vise à assurer que
ces dernières puissent payer aux assurés les créances
découlant d'un dommage. La surveillance des banques s'attache en premier
lieu à garantir la sécurité des placements du public.
Chapitre II
La bancassurance dans le monde
La production et la fourniture des services financiers issus
de deux branches (banques et sociétés d'assurance), empruntent
des voies diverses. Plusieurs facteurs sont à l'origine de la
collaboration entre les deux institutions, il peut s'agir pour les banques et
pour les assurances du degré de saturation de leurs marchés
traditionnels, et de la similarité entre les clients. De même,
L'exploitation rationnelle des infrastructures déjà existantes
peut être autant d'éléments qui ont favorisé
l'émergence de la bancassurance. Cependant, la bancassurance ne
s'intègre pas de la même façon dans tous les pays. Nous
allons dans une première section étudier les différents
circuits de distribution des produits d'assurance , ensuite, nous allons
analyser les différentes stratégies de bancassurance et enfin
nous allons voir comment cette discipline se pratique dans le monde entier.
S1- Réseaux de distribution des contrats
d'assurance
L'assureur est la partie qui s'engage à garantir
l'assuré contre les risques prévus au contrat et à payer
la prestation indemnitaire ou forfaitaire en cas de sinistre. Il s'agit
généralement de sociétés commerciales
d'assurance , mais à côté de ces
sociétés, ils utilisent plusieurs réseaux de distribution
notamment les agents généraux, les courtiers et les banques qui
sont chargés de solliciter ou de recueillir la souscription ou
l'adhésion à un contrat d'assurance.
P1-L'Agent général
L'agent général est un intermédiaire dont
l'essentiel du travail consiste à présenter aux prospects
l'ensemble des opérations d'assurance et à amener ces potentiels
clients à la souscription des contrats. Il vend l'image de marque de la
compagnie qui lui donne mandat de placement exclusif de ses produits, mais se
doit aussi de défendre les intérêts de ses clients. En
somme, un agent général d'assurance reçoit le mandat d'une
compagnie d'assurance et une seule pour vendre ses produits . Toutefois, et
ceci doit être compris dans l'intérêt du prospect, la
compagnie le libère de son droit d'exclusivité, dès lors
qu'elle n'accepte pas un risque ou que les conditions de souscription ne sont
pas acceptées des parties. Dans ce cas de figure, l'agent
général agit comme un courtier et peut placer le risque
auprès de n'importe quelle autre compagnie d'assurance qui accepte ce
même risque.
P2 - le courtier
C'est un intermédiaire indépendant qui agit en
lieu et place du client. Elle effectue une étude ciblée sur les
risques que l'usager court pour ensuite lui prodiguer des conseils. Il
étudie aussi le marché, afin de déterminer, à
l'intérieur du large éventail des sociétés
d'assurance, celle qui remplit les conditions de garantie et de prime les plus
intéressantes. La société de courtage peut
présenter aux clients les produits de plusieurs sociétés
d'assurance de son choix.
Tableau II : Différences
entre un agent général et un courtier
comparaison
|
Agent général
|
Courtier
|
Situation juridique
|
Profession libérale
|
Commerçant
|
Mandat
|
Mandataire d'une société d'assurance
|
Mandataire d'assuré
|
Relation avec les sociétés d'assurance.
|
Travaille avec société mandataire
|
Indépendance :travaille avec les
sociétés de son choix
|
Source : construit à partir du code CIMA
P3 - La banque
Les courtiers et les agents généraux sont deux
intermédiaires traditionnels d'assurance. La distribution des produits
d'assurance par les banques est récente. Par rapport à ses
réseaux de distribution anciens , les banques bénéficient
d'une implantation géographique remarquable, d'une
notoriété et d'une clientèle ciblée. Le banquier
est par nature un intermédiaire, car son métier consiste en la
collecte de l'épargne des agents à capacité de financement
et en l'octroi de crédit aux agents à besoin de financement. Le
développement d'une activité d'assurance à
côté de l'activité principale s'adapte bien à sa
culture. Cette nouvelle activité nécessite peu d'investissement
préalable et répond bien au souci de diversification.
En réalité, la concurrence n'existe pas entre la
banque et les sociétés d'assurance, dans la majorité des
cas et à l'exception de la clientèle haut de gamme avec laquelle
la concurrence est antérieure, ceux qui achètent des contrats
d'assurance vie à leurs banques n'ont pas toujours souscrit un autre
de même nature auprès de leur assureur. Il faut également
rappeler que dans le secteur des assurances, les intermédiaires sont en
règle générale l'interface entre les clients et les
sociétés d'assurance. Leur rôle est primordial dans le
développement de ce secteur. Ce sont eux l'outil didactique, la
facilitation dans la relation commerciale et technique.
S2 - Les stratégies de bancassurance
En pratique, il existe plusieurs stratégies de
bancassurance : on peut citer la signature d'un accord de distribution
entre la banque et la compagnie d'assurance, la signature d'un partenariat avec
prise de participation stratégique et la création de filiales
communes.
P1 La signature d'un accord de distribution
entre la banque et une société d'assurance
Aujourd'hui, il est assez rare que le fabriquant
vende directement ses produits à l'utilisateur final. En
général, une multitude d'intermédiaires aux noms
variés s'interposent entre le producteur et le consommateur final.
Le circuit de distribution est un mode d'organisation
permettant d'accomplir des activités qui ont toutes pour but d'amener au
bon endroit et au bon moment les produits appropriés10(*). Le recours aux
intermédiaires se justifie lorsqu'ils remplissent les fonctions de
commercialisation plus efficacement que les producteurs. Par exemple, les
produits d'assurance peuvent être vendus par les réseaux bancaires
à des coûts inférieurs à ceux des services de
l'assurance.
L'accord de distribution des produits d'assurance par
la banque est la forme la plus simple de la bancassurance. L'objectif est la
rentabilisation du réseau de distribution de la banque d'une part, et
l'accès, pour l'assureur, à une clientèle plus rentable
et plus solvable d'autre part . Tout en demeurant indépendant chacune
des deux sociétés sur le plan juridique, ces accords peuvent
être assortis d'une participation croisée ou non mais très
minoritaire dans le capital de la banque ou de l'assurance : la banque est
un simple intermédiaire en assurance et fait concurrence plutôt
aux courtiers et aux agents généraux.
Cette solution présente l'avantage de limiter
l'investissement initial, la prise de risque et procure une rentabilité
plus rapide, tout ceci, bien sûr au prix d'un partage des
bénéfices. Cependant, cette formule impose une cohabitation des
cultures d'entreprises différentes, entraîne une perte de
contrôle de la qualité de la clientèle et peut être
à l'origine des conflits. Huit banques camerounaises ont adopté
cette forme de partenariat avec les compagnies d'assurance.
P2- la création d'une
filiale.
C'est la forme de bancassurance la plus
engagée. Elle se met en place, soit par la création d'une filiale
d'assurance par la banque , soit par la création d'une filiale bancaire
par une société d'assurance. Avant de présenter les
différentes formes de filiale de bancassurance, il importe de
définir la « filiale ».
A- Définition de la
filiale
La filiale est une société au sein de laquelle
les participations d'une autre société ou d'un autre groupe est
supérieure à 50% dans le capital. D'une manière
générale, la filiale a une autonomie de gestion, elle est
différente d'une succursale qui est une simple représentation de
la maison mère sans personnalité morale. Il existe trois types de
filiales :
- La filiale commune : on parle de
filiale commune lorsque le capital est détenu égalitairement par
les sociétés.
- La filiale relais : elle produit les
même biens que la société mère et la filiale
constitue une extension ou un prolongement des activités de la
société mère à l'étranger.
- La filiale atelier : c'est une filiale
spécialisée dans un élément particulier du
processus de production, en raison des avantages suivants: prise de
décision autonome, conception des produits adaptés à la
clientèle, maîtrise de la rentabilité.
Cependant, cette stratégie nécessite des
investissements importants dans le développement des compétences
et des infrastructures adaptées. Cette formule est coûteuse et
peut être risquée, mais en cas de succès, les
retombées financières reviennent intégralement à
l'établissement initiateur.
B- Les formes de filiales de bancassurance
I-la création d'une filiale d'assurance par la
banque
Généralement, en Europe, le rapprochement
entre la banque et l'assurance se fait par la création d'une
société d'assurance par la banque. Daniel, JP ( 1992 ) pense que
chaque établissement de crédit doit avoir au moins une filiale
d'assurance dans son actif. Le Crédit Mutuel est la première
institution financière à avoir instauré la bancassurance
en France. C'est une coopérative qui a monté ses propres
sociétés d'assurance, afin de couvrir les encours de
crédits qu'elle accordait aux entreprises. De même, le
Crédit Agricole, une autre coopérative française, vend
avec succès, par le biais de son réseau de filiales à la
campagne, les produits de deux sociétés qu'il a
créées notamment PREDICA (société d'assurance vie)
et PACIFICA (société d'assurance dommages).
II-La création d'une filiale bancaire par une
société d'assurance
Cette forme de partenariat s'appelle assurfinance.
C'est une réaction des compagnies d'assurance à la concurrence
bancaire. Les compagnies d'assurance ont créé des
établissements de crédit pour renforcer la vente des contrats
d'assurance.
En France par exemple11(*), des assurances AXA, A.G.F, GROUPAMA ont
créé chacune une filiale bancaire AXA Banque, AGF Banque et
GROUPAMA Banque, respectivement. AXA Banque comptait 430 000 clients en 2004,
et a octroyé le crédit à 45 000 clients. Par ailleurs,
selon YANN MENETRER, directeur de la distribution du GROUPAMA ASSURANCE
« une partie de nos nouveaux clients est conquise par l'offre
bancaire, qui complète l'offre d'assurance »12(*)
Cette offensive des assureurs qui lancent leur propre gamme de
produits bancaires reste encore marginale.
S3-La pratique de la bancassurance dans le monde
La bancassurance désigne
générallement la vente des produits d'assurance par
l'intermédiaire des réseaux bancaires. Mais ce terme ne recouvre
pas une spécificité de la distribution. D'autres
caractéristiques d'ordre fiscal, légal et/ou comportemental,
doivent être intégrées dans ce concept. C'est en effet
l'ensemble de ces caractéristiques qui peut expliquer les
différences de la bancassurance, d'un pays à l'autre. Alors
qu'elle domine très nettement certains marchés, d'autres
marchés ne l'ont pas acceptées comme modèle.
P1 - la bancassurance en Europe
A- le modèle français
Historiquement, les métiers de banque et
d'assurance ont toujours été séparés et
exercés par des institutions distinctes. Or, les évolutions
économiques et juridiques ont conduit à un extraordinaire
développement de ces deux activités auprès d'une
clientèle élargie.
En France, ce sont les Assurances du Crédit
Mutuel (ACM), qui sont les précurseurs, en obtenant l'agrément de
la bancassurance, le 26 janvier 1971. Le Crédit Mutuel a commencé
à se développer vers la fin du XIXe siècle en Alsace, en
Lorraine et en Franche Comté. En effet, le coût engendré
par l'assurance, portant sur les prêts que le crédit mutuel
consentait à ses clients, était relativement important.
Dès lors, est apparu une volonté de gérer
directement les assurances crédit pour en recevoir les
bénéfices.
La réussite de la bancassurance en France se
mesure par l'augmentation de la part de marché des réseaux
bancaires, et par la croissance du secteur de l'assurance vie. Ce
modèle est dominant dans le système financier français.
Les 18 premières banques françaises en total de bilan ont au
moins une filiale d'assurance13(*).
En terme de commercialisation, les réseaux
bancaires et assimilés dominent les autres circuits de distribution
depuis 1993. Des sources concordantes démontrent qu'en France, les
bancassureurs sont arrivés à 62% de la collecte et à 60%
des encours.
TABLEAU III : Part de marché des
bancassureurs dans l'assurance-vie et les bons de capitalisation
Réseaux d'assurance et autres modes
|
49%
|
41%
|
40%
|
39%
|
38%
|
Encours
Réseaux bancaires et
assimilés
|
44%
|
53%
|
57%
|
59%
|
60%
|
Réseaux d'assurance et autres modes
|
56%
|
47%
|
43%
|
41%
|
40%
|
Source : Rapport
Prédica 2002.
Dans le domaine de l'assurance dommage, les banques
détiennent d'ores et déjà 8% du marché
(source:rapport PREDICA 2002) et y impulsent un fort courant
d'innovations.
La réussite de la bancassurance en France a
été favorisée par la combinaison de plusieurs
facteurs : la fiscalité attractive, le scepticisme croissant des
français à l'égard de leur système de
prévoyance et l'étendue du réseau bancaire français
qui facilite les relations avec les clients.
Le Crédit Mutuel est une banque qui a
monté ses propres sociétés d'assurance, afin de couvrir
les encours des crédits qu'elle accorde aux entreprises. De 1971
à 1974, ces sociétés ne travaillaient qu' avec les clients
de la banque uniquement. C'est dès 1975 que les assurances du
Crédit Mutuel ont étendu leurs contrats au non client. Le
succès de ces filiales d'assurance du Crédit Mutuel a
été rapide, puisqu'elles ont su aborder les problèmes
d'assurance dans une perspective de services à rendre à la
clientèle.
Pour réussir, trois ingrédients ont
été mélangés : des assurances adaptées
au mode de vie moderne, des contacts plus simples avec la clientèle, la
mobilisation des réseaux grâce à un effort de
formation.
Par ailleurs, Le Crédit Agricole vend avec
succès les produits d'assurance de ses deux filiales Predica (en ce qui
concerne les assurances vie) et Pacifica (en ce qui concerne les assurances non
vie). De même, la Société Générale a
créé sa propre filiale d'assurance (SOGESSUR), en
assurance-dommages. Les produits sont commercialisés sous l'appellation
« les assurances essentielles ». L'objectif de le
Société Générale était la
fidélisation de la clientèle existante et la
rentabilité.
Le Crédit Lyonnais a réalisé
d'importants investissements dans le domaine des assurances, en devenant
propriétaire dès les années 1970, de la MEDICALE de
France, une société d'assurance. Ce n'est qu'à partir de
1985 que le groupe MEDICAL deviendra le producteur des contrats vie qui seront
vendus par le Crédit Lyonnais.
B- le modèle Suisse
La convergence des banques et les
sociétés d'assurance Suisse s'est faite par étapes depuis
une vingtaine d'années. Les deux entreprises se sont livrées
à une compétition d'élimination. A la suite de la
saturation qui se dessinait dans les affaires d'assurance dommage, les
sociétés d'assurance se sont mises à la recherche de
nouveaux marchés. Elles les ont trouvés dans les assurances vie
combinées avec la protection du risque et la formation des capitaux. La
prévoyance professionnelle obligatoire est née le 1er
janvier 1985, suivie le 13 novembre de la même année, de la
déduction fiscale des versements à des institutions de
prévoyance reconnues. Ces deux nouveautés ont aiguisé la
concurrence entre les banques et les sociétés d'assurance. Dans
le premier cas en matière d'affaires collectives, dans le second cas en
ce qui concerne les affaires individuelles. Grâce aux expériences
dont elles jouissaient déjà, les banques ont su tirer un plus
grand profit de ces nouveautés au détriment des
sociétés d'assurance.
Depuis 1986, les primes encaissées par les
sociétés d'assurance vie ont triplé14(*) , concurrençant, la
constitution de fortunes auprès des banques. Pour contrer le reflux de
fonds du public qui représentent une source avantageuse de refinancement
pour les affaires de prêts, les banques ont commencé à
offrir des produits proches de l'assurance, surtout dans le domaine de la
prévoyance. CS Holding a créé, en 1989, CS Life, une
société spécialisée dans les assurances vie
individuelles.
Ces dernières années, la concurrence
d'éviction qui régnait entre les deux institutions a
cédé la place à diverses stratégies de
coopération. Les grandes banques et les sociétés
d'assurance ont décidé de coopérer : la SBS Banque
avec Zurich Assurance, l'UBS Banque avec Rentenanstalt, le Crédit Suisse
Group a fusionné avec la Winterthur.
La poste a aussi ouvert progressivement de nouveaux
marchés de services financiers. Aujourd'hui, elle autorise de
légers dépassements de limites sur les comptes chèques
postaux, verse des intérêts sur des comptes actifs et distribue
des assurances vie de la Winterthur.
On note qu'en Suisse, la bancassurance se
développe aussi bien dans les différents segments de clients
individuels et de clients d'entreprises que dans les affaires de placement avec
les grandes entreprises toutes catégories confondues, ainsi que les
assurances, y participent à des degrés divers.
C- La bancassurance dans les autres pays européens
Très développée en France et en
Suisse, la bancassurance l'est aussi dans les autres pays
européens.
La bancassurance occupe, aujourd'hui plus de 65% du
chiffre d'affaire de l'assurance vie, environ 17 milliards d'euros en 2001 en
Espagne. La spécificité propre du marché espagnol
provient du fait que les caisses d'épargnes régionales
détiennent 50% 15(*) du marché de l'épargne.
La bancassurance au Portugal enregistre la plus forte
pénétration, avec 82% de part de marché
d'assurance.16(*)
La bancassurance italienne s'est
caractérisée par la rapidité de son développement.
C'est la loi Amato de 1990, qui autorise aux banques de détenir des
participations dans les compagnies d'assurance. A cela s'est ajouté,
entre 1995 et 1998, un contexte fiscal favorable aux produits d'assurance vie.
Enfin, un important réseau bancaire bien réparti sur le
territoire, ajouté à la confiance des Italiens en leurs
banquiers, ont permis au modèle de poursuivre sa croissance. La part de
marché des bancassureurs est ainsi passée de 8% en 1992 à
50% en 2002, et représente plus de 60% de la production vie.
En Belgique, la bancassurance a connu une croissance
rapide ces dernières années. Elle a été soutenue
par des investissements de compagnies étrangères, principalement
luxembourgeoises. Elle a également profité d'un marché vie
en forte croissance. Avec 56% de part de marché en vie, la bancassurance
est désormais le premier réseau de distribution. Elle est
caractérisée par une forte proportion de produits individuels et
un équilibre entre les produits d'épargne et les produits de
prévoyance.
Le marché britannique de l'assurance vie est
dominé par des courtiers. Leur part de marché est passée
de 40% en 1999 à 54% en 2002. Les réseaux salariés jouent
également un rôle important, sur un marché
entièrement réglementé par le «Financial Service
& Markets Acts» (F.S.M.A.), qui impose des conditions très
strictes de commercialisation. Ainsi, les banques n'ont pas réussi
à pénétrer le marché. Leur part de marché
sur la commercialisation des produits d'assurance vie, plafonnée
à 15% au début des années 1990, est de 9% aujourd'hui.
Même si des partenariats entre banques et assureurs sont conclus, et des
réformes de la distribution des produits d'assurance vie prévues,
la croissance de la bancassurance reste difficile à
envisager.
En Allemagne, le marché reste dominé par
les réseaux d'agents généraux, même si leur part de
marché a diminué de 85% en 1992, à 54% en 1999. Cette
baisse a profité aux courtiers et aux assureurs, passant respectivement
de 2% à 20%, et de 1% à 18%, entre 1992 et 1999. Le faible
succès de la bancassurance peut être expliqué par des
contraintes réglementaires liées aux produits d'assurance
vie.
P2-la bancassurance dans les autres continents
En Afrique, la bancassurance est très peu
développée. Cette situation s'explique par la faible culture
d'assurance, la méfiance des populations vis-à-vis des produits
d'assurance et un manque de motivation des banquiers à proposer des
produits d'assurance dans leurs guichets. La bancassurance est malgré
tout bien reconnue et réglementée.
Aux Etats-Unis, la bancassurance est peu, voire pas
développée. Il existe très peu de partenariats entre
banquiers et assureurs, à l'exception de l'assurance des emprunteurs.
Aujourd'hui, les seuls produits distribués par les banquiers sont des
produits d'épargne. La commercialisation de quelques produits de
prévoyance, comme la dépendance ou les temporaires
décès, ne fait qu'émerger.
En Asie, les marchés ont souvent fait ou vont
faire l'objet d'une réglementation autorisant une diversification des
modes de distribution.
En Thaïlande, encore récemment, les
compagnies d'assurance n'étaient pas autorisées à payer
des commissions aux banques. Aujourd'hui, tout produit d'assurance peut
être distribué par le canal bancaire. De plus, de nombreux liens
d'actionnariat entre banques et compagnies d'assurance favorisent la
croissance de ce canal de distribution.
Au Japon, depuis 1990, les autorités
dérégulent progressivement le secteur financier. La bancassurance
était jusque là interdite. La distribution des contrats
d'assurance par les banques est aujourd'hui autorisée dans ce pays.
Tout au long de la première partie, il a
été question pour nous d'analyser l'approche théorique de
la bancassurance, également, nous avons étudié la
commercialisation à travers les réseaux bancaires des produits
d'assurance vie et non vie dans le monde.
La seconde partie de notre travail sera
consacrée à l'étude de la bancassurance au cameroun. En
d'autres termes, nous allons analyser le cadre réglementaire
régissant cette activité au Cameroun, puis nous allons
présenter quelques exemples concrets de la bancassurance.
DEUXIEME PARTIE :
L'analyse de la bancassurance au Cameroun
CHAPITRE III
Le cadre réglementaire régissant les
activités de la bancassurance
La bancassurance est régie par le Code des
assurances. Nous nous proposons donc d'explorer cette législation. Il
convient dans un premier temps de présenter le code CIMA, ensuite
d'étudier les opérations d'assurance susceptibles d'être
commercialisées par les banques.
S1-la réglementation de la bancassurance par le Code
CIMA.
En effet, c'est à partir du cadre réglementaire
que se greffe le développement de toute stratégie d'entreprise.
Nous parlerons d'abord du code CIMA, ensuite nous analyserons le cadre
réglementaire de cette activité.
P1-la conférence interafricaine des
marchés des assurances.
Les premières législations sur le droit des
assurances sont apparues en Afrique au moment de la colonisation. Jusqu'en 1992
, le droit des assurances était régi au Cameroun par la loi
française du 13 juillet 1930, ainsi que l'ordonnance N°90/1197 du
03 août 1990. Ces textes ont été abrogés par le
traité instituant une organisation intégrée de
l'industrie des assurances dans certains états africains. C'est la
conférence interafricaine du marché des assurances ( CIMA)
A -les dispositions du traité
C'est un traité instituant une organisation
intégrée de l'industrie des assurances dans les Etats Africains,
signé le 10 juillet 1992 à Yaoundé par les gouvernements
des Etats suivants : Bénin, Burkina-faso, Cameroun, Centrafrique,
Comores, Congo, Côte d'ivoire, Gabon, Guinée Equatoriale , Mali,
Niger, Sénégal , Tchad, Togo. Avant sa signature, chaque Etat
membre disposait d'une législation différente de celle des autres
Etats. L'objectif du traité était de favoriser le
développement de l'industrie des assurances en mettant en place une
législation commune, de favoriser l'investissement local des provisions
techniques et mathématiques générées par les
opérations d'assurance, au profit de l'économie nationale
des pays ou de la sous- région, de poursuivre la politique
d'harmonisation et d'unification des dispositions législatives et
réglementaires aux opérations techniques d'assurance et de
réassurance ainsi qu'au contrôle des entreprises d' assurance au
plan national et sous- régional, de renforcer la coopération dans
le domaine des assurances dans les Etats membres en instituant un
marché élargi et intégré de l'industrie des
assurances réunissant les conditions d'un équilibre satisfaisant
au point de vue technique, économique et financier. La C.I.M.A a
crée aussi des organes institutionnelles chargé de définir
la politique des états en matière des assurances, de surveiller
et de contrôler les entreprises d'assurance.
B- les organes institutionnels de la CIMA
Ils sont composés du conseil des ministres, du
secrétariat général de la conférence et de la
commission régionale des contrôles des assurances.
I- le conseil des
ministres
Il est composé des ministres chargés des
assurances dans les états membres. Chaque Etat est
représenté par un ministre chargé du secteur de
l'assurance. Le conseil est chargé de la réalisation des
objectifs du traité. Dans le cadre de cette mission, il peut modifier ou
compléter le code CIMA par voix de règlements, il fixe les
règles de fonctionnement des organes de la conférence. Il se
réunit en session ordinaire deux fois par an.
II-le secrétariat
général
Il est constitué d'un secrétaire
général et deux secrétaires généraux
adjoints désignés par le conseil des ministres , ils doivent
justifier des compétences techniques dans le domaine des assurances. Il
est chargé de la préparation , de l'exécution et de suivre
les travaux du conseil et de la commission. De transmettre au conseil les
dossiers et rapport relatif aux sociétés d'assurance
III-la commission régionale des contrôles
des assurances
Cette commission est chargée de surveiller et de
contrôler les sociétés d'assurance sur place et sur
pièces , en cas d'infraction à la réglementation des
assurances, elle recommande à la société concernée
de prendre des mesures qu'elle prescrit. Si la société ne
s'exécute pas dans les délais prévus, elle peut prononcer
des sanctions disciplinaires ( avertissement , blâme, limitation ou
interdiction d'exercer tout ou une partie des opérations , suspension ou
démission d'offices des dirigeants responsables de l'infraction et peut
retirer l'agrément d'exercer ). Elle peut en outre infliger des amendes
et prononcer le transfert du porte feuille des contrats à une autre
société
P2 - La réglementation de la bancassurance au
cameroun.
Le Cameroun a signé le traité instituant la
CIMA, c'est -à- dire que les entreprises d'assurance sont régies
par ce code.
Le Code CIMA autorise une gamme variée de personnes
à présenter les opérations d'assurance. Peuvent exercer
cette activité selon l'article 501(modifié par décision
du conseil des ministre du 20avril 2004) de ce code :
« -les personnes physiques ou morales justifiant
d'une immatriculation au registre de commerce pour l'exercice du courtage
d'assurance et agréées à cet effet par le ministre
chargé des assurances.
- les agents généraux, personnes
physiques ou morales, ou personnes chargées d'exercer provisoirement les
fonctions d'agent général pour une durée maximale et non
renouvelable de 2 ans.
- les personnes physiques salariées affectées
à la présentation des opérations d'assurance.
- Les personnes physiques non salariés
- les prêteurs, les banques ou les personnes
concourrant à l'octroi du prêt, pour ce qui est des assurances
souscrites en vue de garantir le remboursement du prêt (assurance
décès, assurance invalidité, ou assurance perte
d'emploi).
Selon l'Article 503 (modifié par décision
du conseil des ministres de 20 avril 2004), les opérations
ci-après définies peuvent être présentées
sous la forme aussi bien de souscription d'assurance individuelle, que
d'adhésion à des assurances collectives, par les personnes
respectivement énoncées dans chaque cas :
« -Assurance contre les risques de
décès, d'invalidité, de perte de l'emploi ou de
l'activité professionnelle souscrite expressément et
exclusivement en vue de servir de garantie au remboursement d'un
prêt : le prêteur ou les personnes concourant à
l'octroi de ce prêt.
-Assurance de transport de marchandises ou facultés par
voie fluviale : les courtiers de fret.
-Assurance couvrant à titre principal, les frais des
interventions d'assistance liés aux déplacements et
effectuées par des tiers : les dirigeants, le personnel des
agences de voyages, des banques et établissements financiers et leurs
préposés. »
Selon ce même article,«les banques, les
établissements financiers , les institutions de micro finance
agréées, les caisses d'épargne et la poste peuvent
présenter les opérations d'assurance dans leurs guichets
dès lors que la personne habilitée à présenter ces
opérations est titulaire d'une carte professionnelle visée
à l'article 510 du même code modifié par décision du
conseil des ministres du 16 septembre 1997».
L'article 510 précise que : «la
présentation des opérations d'assurance est effective par
l'obtention d'une carte professionnelle délivrée par le ministre
en charge du secteur de l'assurance. La validité de cette carte est
limitée à deux ans renouvelables. Elle est conforme à un
modèle défini par la commission de contrôle.»
La commercialisation des produits d'assurance est en accord
avec la législation. Nous étudierons les opérations
d'assurance commercialisées par les banques au Cameroun.
S2 - Les produits d'assurance susceptibles d'être
commercialisées par les banques.
les banques camerounaises commercialisent les
opérations d'assurance vie et les opérations de capitalisation.
Par ailleurs, ils peuvent commercialiser les assurances dommages.
P1- les produits d'assurance vie
L'assurance vie est une assurance de personnes qui a pour
objet de garantir le versement d'une certaine somme d'argent (capital ou rente)
lorsque survient un événement lié à la personne
assurée : son décès, un accident, une maladie.
L'assuré souhaite prémunir sa famille contre les
conséquences financières de son décès ou obtenir un
capital lui permettant de compenser la diminution de ses revenus à
l'âge de sa retraite.
On présentera l'assurance en cas de vie, l'assurance
en cas de décès et l'assurance mixte.
A - Les assurances en cas de vie
L'assurance en cas de vie est un contrat par lequel,
en échange d'une prime unique ou périodique, l'assureur s'engage
à verser une certaine somme à une date déterminée,
si l'assuré est toujours vivant. Les formules proposées par les
compagnies d'assurance sont :
- l'assurance de capital différé ;
- l'assurance de rente en cas de vie.
I- L'assurance de capital
différé
C'est une formule qui assure le paiement d'un capital à
l'assuré s'il est encore vivant à la fin du contrat. C'est le
cas de l'assurance retraite qui garantit à l'assuré le versement
d'un capital donné à l'âge de la retraite.
Exemple : l'assurance retraite
C'est un compte personnalisé qui garantit une retraite
heureuse à son titulaire. Celui-ci effectue une épargne
contractuelle mensuelle dont il choisit le montant. Les primes versées
sont capitalisées jusqu'à la date de mise en retraite du
client.
II- Les rentes
Ce sont les combinaisons qui garantissent le paiement, selon
une périodicité déterminée, de sommes
appelées « arrérages » pendant que
l'assuré est en vie. Il existe de rentes viagères qui sont
payables jusqu'au décès de l'assuré et les rentes
temporaires qui ne sont payables que jusqu'à une certaine date.
III-la contre assurance
Dans les assurances en cas de vie , le décès de
l'assuré libère l'assureur de toutes obligations. Pour
éviter la perte de prime sans contrepartie pour les héritiers ,
l'assuré peut souscrire une contre assurance. Le risque garanti est ici
le décès de l'assuré avant l'échéance.
B- Les assurances en cas de
décès
Ce sont celles par lesquelles, en contrepartie d'une
prime unique ou périodique, l'assureur garantit le paiement du capital
assuré aux ayants droits ou à tout autre personne
désignée, si l'assuré décède avant la date
convenue dans la police d'assurance. L'assuré ne souscrit pas le
contrat d'assurance pour en bénéficier lui même , mais pour
en faire bénéficier les tiers prévus au contrat. Outre les
mentions qui sont exigées pour tous les contrats d'assurances, le
contrat d'assurances en cas de décès doit mentionner le nom du
bénéficiaire. La désignation du bénéficiaire
peut être faite au moment de la souscription ou ultérieurement et
jusqu'à la mort de l'assuré par lettre envoyée à
l'assureur. L'article 69 du code CIMA précise que le souscripteur
procède le droit de révoquer le bénéficiaire de
l'assurance vie jusqu'à sa mort.
C- L'assurance mixte
Ce type de contrat combine les deux types
d'assurance précédemment cités. Le capital peut être
versé, soit au décès de l'assuré si ce
décès intervient avant une date déterminée, soit
après une échéance fixée si l'assuré est
encore en vie à cette date, sous forme de capital ou de rente contre le
paiement d'une prime unique ou périodique. Cette opération
s'apparente à l'épargne bancaire classique puisque dans tous les
cas, l'assuré est indemnisé par la compagnie alors que pour les
autres contrats, le dénouement du contrat peut être tel qu'il ne
soit payé aucune indemnité par l'assureur. C'est par exemple le
cas du décès avant le terme du contrat pour celui qui a souscrit
une assurance en cas de vie, sauf lorsque l'assuré a pris une contre
assurance lui garantissant le remboursement de primes.
P2 - Les opérations de
capitalisation
C'est un contrat par lequel d'une part, une personne
s'engage à verser pendant un certain temps une cotisation ou à
procéder à un versement unique, et d'autre part, l'assureur
s'engage à lui verser une somme déterminée soit à
l'échéance au contrat, soit par anticipation. Le contrat de
capitalisation est matérialisé par un bon ou titre de
capitalisation. Ce document doit indiquer le montant du capital remboursable
à l'échéance, le montant et la date d'exigibilité
des primes, le délai et les modalités de règlement du
capital, les sommes à prélever pour frais de gestion.
exemple : L'assurance Education.
C'est un contrat de compte engagé par un parent en
faveur de son enfant pour le financement de ses études. Ce contrat
entraîne la constitution d'une épargne (qui à terme sera
remise à l'enfant). Le bénéficiaire pourra jouir de cet
argent à l'âge défini par le contrat. Michel Bisch (1988)
estime que « l'assurance éducation offre deux familles de
solution. La première est celle de l'épargne préalable sur
un contrat d'assurance vie. Les intérêts perçus lorsque le
contrat est souscrit suffisamment tôt ont un effet multiplicateur, et
contribuent à réduire le coût des études. Autre
solution, l'assurance vie couvre l'étudiant contre le risque de
décès de ses parents.»
P3 -les produits d' assurance de dommages
.
Ce sont des assurances non vie. Ce sont des assurances qui
sont gérées par une technique de répartition c'est
à dire que la masse des primes au cours d` une période
donnée est utilisée pour résoudre les sinistres intervenus
pendant cette période contrairement au assurance de personne qui sont
gérées par une technique de capitalisation Elles sont soumises au
même règle fondamentale.
A- les règles fondamentaux régissant les
assurances de dommages.
Nous parlerons du principe indemnitaire et la subrogation
légale de l'assureur contre les tiers responsables du dommage.
I-le principe indemnitaire
L'article 31 du code CIMA précise que
l'indemnité dû par l'assureur ne peut dépasser le montant
de la chose assurée au moment du sinistre. C'est à dire que
l'assurance ne doit pas être une source d'enrichissement pour les
assurés. Ce principe exige que l'assureur doit indemniser le seul
préjudice subi .
II- la subrogation légale de l'assureur contre
les tiers responsables du dommages
Selon l'article 42 du code CIMA, l'assureur qui a payé
l'indemnité d'assurance est subrogé jusqu'à concurrence
de cette indemnité dans les droits et obligations de l'assuré
contre les tiers qui ont causé le dommage ayant donné lieu
à la garantie de l'assurance. L'assureur qui a payé
l'indemnité se substitut dont à l'assuré dans son action
en responsabilité contre les tiers qui ont causé le dommage
ayant donné lieu à la garantie de l'assureur.
B -les différentes assurances de dommages
On distingue les assurances de dommages obligatoires et
les assurances de dommages non obligatoire.
Les assurances de dommages obligatoires sont les assurances
automobiles , les assurances des facultés à l'importation , les
assurances de risques de constructions. Toutes les autres sont facultatives
En somme, les banques sont autorisées à
commercialisées les produits d'assurance vie et les produits d'assurance
dommages , mais compte tenu de la complexité de la gestion des
assurances dommages. Pour pénétrer dans la commercialisation des
produits d'assurance plusieurs banques ont opté pour la
commercialisation des produits d'assurance vie compte tenu de la
facilité de gestion de ces contrats.
Chapitre IV
La pratique de la bancassurance au Cameroun
Depuis plus d'une décennie, plusieurs banques
camerounaises se sont lancées dans la vente des produits d'assurance et
des contrats de capitalisation en vue d'accroître le volume de leurs
commissions d'une part et fidéliser leurs clients d'autre part. Nous
allons présenter les résultats de nos enquêtes dans une
première section, ensuite, nous allons étudier quelques cas
pratiques des activités de bancassurance au Cameroun et enfin, nous
allons proposer nos recommandations pour améliorer cette activité
dans notre pays.
S1- Présentation des résultats de notre
enquête
Suite à notre travail théorique, nous avons
procédé à des enquêtes auprès des
différentes banques exerçant au Cameroun, auprès de la
division des Assurances et auprès de l'Association des
Sociétés d'Assurance du Cameroun. Ces enquêtes nous ont
permis d'approfondir notre travail. Nous avons intégré certaines
de ces données tout au long de ce mémoire. Il est cependant
ressorti de ces travaux quelques points remarquables.
Les résultats de l'enquête que nous avons obtenu
auprès des différentes banques exerçant au Cameroun
relèvent que la commercialisation des contrats d'assurance aux guichets
des banques leur permettait de diversifier leur portefeuille,
d'améliorer leur rendement et de fidéliser leurs clients.
Au Cameroun, la relation principale entre la banque et les
sociétés d'assurance s'articule autour de l'assurance
prêt. En effet, toutes les banques exerçant au Cameroun sont en
relation avec au moins une société d'assurance. Cependant, on
note plusieurs accords de distribution des produits d'assurance entre les
banques et les assurances. Nous avons relevé à la suite de nos
investigations que sur les dix banques commerciales exerçant au Cameroun
en 2004, huit d'entre elles vendaient les produits d'assurance dans leur
guichet. Il s'agit en l'occurrence de : la BICEC, le CLC, la S.G.B.C,
ECOBANK, la SCBC, ABC, la C.B.C, l' AFB. Nous avons pu constater, que seules
deux banques notamment Union Bank of Cameroon et City Bank n'ont pas encore
développé un projet dans ce sens , et qu'aucune banque ne
commercialisait les produits IARD
Des entretiens menés auprès du chef de la
division des assurances du Ministère des Finances, il ressort que la
bancassurance a influencé considérablement la branche vie ces
dernières années, car beaucoup de contrats sont
réalisés par ce réseau. Malheureusement, aucun chiffre
n'est disponible pour apprécier quantitativement l'apport de la banque
dans la commercialisation des produits d'assurance.
De même, dans les différents rapports de l'ASAC,
on note que la distribution des contrats d'assurance par les réseaux
bancaires n'y figure pas, seuls les intermédiaires traditionnels tels
que les courtiers et les agents généraux sont pris en compte.
Cependant, les responsables de cette Association affirment que les
sociétés d'assurance trouvent une source importante de leur
chiffre d'affaires dans la distribution de leur contrat à travers les
guichets bancaires, en ce qui concerne les assurances crédits et les
produits d'assurance vie.
De même, les compagnies d'assurances ont pris des
participations dans le capital des banques. Par ailleurs, les compagnies
d'assurances ont ouvert des comptes de placement (dépôt à
terme, bon de caisse)17(*)
auprès des établissements bancaires. Cependant, la forme la plus
engagée de la bancassurance, c'est-à-dire la création
d'une filiale d'assurance par les banques, n'a pas encore vu le jour au
Cameroun.
L' enquête menées auprès des
assurés démontre que 60% de personnes interrogées ne font
pas confiance aux produits d'assurance. La faillite de certaines
sociétés d'assurance observée dès la fin des
années 1980 peut en être la cause. Car, certains assurés
n'ont pas pu être indemnisé pendant la période de crise du
secteur des assurances. Cette situation a accentué une phobie et un
pessimisme fort vis-à-vis des produits d'assurance.
S2-Quelques exemples de la bancassurance au Cameroun
Nous illustrerons notre travail par des cas
concrets des produits d'assurance vendus par les banques au
Cameroun.
P1- les produits d'assurances commercialisés par le
Crédit Lyonnais Cameroun.
Le Crédit Lyonnais Cameroun propose plusieurs produits
bancaires au public, et pratique la bancassurance en partenariat avec AGF
Vie qui est une compagnie d'assurance vie. Nous étudierons les produits
d'assurance associés aux comptes chèques et les opérations
de capitalisation
A- les produits d'assurance décès
associés aux comptes chèques
Nous parlerons du compte protégé et du super
compte protégé. La différence entre les deux types de
comptes est la nature accidentelle ou non du décès du titulaire
du compte.
I- Le compte protégé
C'est une assurance temporaire décès qui
garantit le paiement d'un capital au décès de l'assuré, si
ce décès survient avant l'âge de 60 ans. Cependant, en cas
de suicide avant les deux premières années du contrat ou de
décès provoqué par l'un des bénéficiaires,
l'assuré ne bénéficie pas du capital assuré.
En effet, selon l'article 66 du code CIMA :
« l'assurance en cas de décès est de nul effet si
l'assuré se donne consciemment la mort au cours des deux
premières années du contrat. ». De même,
l'article 78 alinéa 1 du même code précise que :
« le contrat d'assurance cesse d'avoir effet à
l'égard du bénéficiaire qui a été
condamné pour avoir donné volontairement la mort à
l'assuré ». L'alinéa 2 de cette article
complète en indiquant que : « le
montant de la provision mathématique18(*) doit être versé par l'assureur aux
autres ayant droits, à moins qu'ils ne soient condamnés comme
complice ou auteur du meurtre de l'assuré.» Le principe de
cette assurance veut que le montant de l'indemnisation soit égal au
double du solde du compte. Les conditions liées à cette assurance
sont les suivantes :
- La prime annuelle est de cinq mille (5000)
FCFA ;
- La garantie du contrat va jouer jusqu'au
soixantième anniversaire du titulaire du compte ;
- Le montant de l'indemnité est de trois cent
mille (300 000) F CFA au minimum et de cinq millions (5 000 000) de F CFA
au maximum.
II - le super compte
protégé
Cette assurance respecte la plupart des conditions de
l'assurance sur le compte protégé. Elle garantit un capital en
cas de décès par accident de circulation. Deux options y sont
rattachées, en fonction du montant de la prime annuelle
versée.
Pour l'option A
La prime annuelle est de douze mille (12 000) FCFA et
le montant d'indemnisation est égal à cinq fois le solde en
compte, le montant minimum de l'indemnisation étant de cinq cent mille
(500 000) FCFA et le maximum de cinq millions (5 000 000 ) de
FCFA.
Pour l'option B
La prime annuelle est de vingt quatre mille (24 000)
FCFA, le montant d'indemnisation équivaut à dix fois le solde en
compte, le minimum étant fixé à cinq cent mille (500 000)
F CFA et le maximum à dix millions (10 000 000 ) de FCFA.
L'indemnisation est versée aux ayant droits trente jours après la
présentation des pièces justificatives.
B-les opérations de capitalisation
Les comptes lion retraite et lion éducation sont
les opérations de capitalisation pratiquées au Crédit
Lyonnais Cameroun
I - Le compte Lion retraite
C'est un compte personnalisé qui garantit une
retraite heureuse à son titulaire. Celui-ci effectue une épargne
contractuelle mensuelle dont il choisit le montant, le minimum étant
fixé à cinq mille francs (5 000) FCFA. Les primes versées
sont capitalisées jusqu'à la date de mise en retraite du client
et une assurance vie est couplée à cette épargne. Le
contrat du compte Lion retraite va pourvoir un capital aux
bénéficiaires si le client décède avant son
soixantième anniversaire. Les conditions de ce compte sont les
suivantes :
- Les frais d'adhésion s'élèvent
à cinq mille (5 000) F CFA
- La prime annuelle d'assurance est de cinq mille (5
000) F CFA pour l'option A et de huit mille (8 000) FCFA pour l'option
B
Le montant de l'indemnité en cas de
décès de l'assuré est le suivant, en fonction de l'option
choisie :
TABLEAU IV : Montant de l'indemnité
en fonction de l'option choisie par le client au CLC
|
Décès par maladie
|
Décès accidentel
(FCFA)
|
Décès consécutif à un accident de
circulation (FCFA)
|
Option A
|
500 000
|
1000 000
|
1 500 000
|
Option B
|
1 000 000
|
2000 000
|
3 000 000
|
Source : prospectus Crédit Lyonnais
Cameroun 2004
Le client peut demander le remboursement
anticipé au bout de deux années de cotisation au moins. Lion
retraite garantit contractuellement une rentabilité de 3,5 % l'an,
conformément au Code CIMA et est exonéré de la taxe sur la
valeur ajoutée.
Exemple19(*)
Un assuré de 28 ans qui verse une prime
mensuelle de 10 000 F CFA pourra bénéficier d'un capital de 6 500
000 F CFA à soixante ans, alors qu'il n'a versé que 3 840 000 F
CFA seulement.
Un assuré de 40 ans qui verse 15 000 F CFA par
mois pourrait bénéficier d'un capital de 4 850 000 F CFA alors
qu'il n'a cotisé que 3 600 000 F CFA.
Ce produit associe à la fois l'épargne
et la prévoyance. L'épargne est rémunérée au
taux de 3,5 % l'an et l'adhérent au contrat Lion retraite
bénéficie d'un capital décès.
II - Le compte Lion éducation
C'est un contrat souscrit par les parents pour le
financement des études supérieures de leur enfant. Ce contrat
entraîne la constitution d'une épargne qui est elle même
assurée. A la signature du contrat, l'âge de l'enfant doit
être précisé et un gestionnaire de rente différent
du souscripteur désigné. La cotisation mensuelle versée
est d'un montant minimal de sept mille (7 000) F CFA réparti de la
manière suivante : deux tiers de la cotisation pour la constitution
du capital et le tiers restant est employé à la constitution
d'une rente qui est versée à l'enfant en cas de
décès de son parent, avant la fin du contrat.
La rente sera versée chaque année pour la
couverture des frais scolaires jusqu'à l'âge fixé dans le
contrat pour la remise du capital. Dans le cas où le parent ne
décède pas dans la période ci- dessus, indiquée, la
rente est perdue.
P2- la bancassurance à Amity Bank Cameroon
Amity Bank Cameroun a intégré la
vente des produits d'assurance dans sa stratégie de diversification de
son porte feuille. Aujourd'hui, elle a conclu une convention avec la
société d'assurance ACTIVA pour commercialiser les produits de
cette dernière et deux produits d'assurance sont proposés aux
clients : L'assurance en cas de décès «Well
Cover » qui est un produit de bancassurance et l'assurance du
remboursement des emprunts.
A - L'assurance en cas de décès
«Well Cover »
C'est un contrat d'assurance destiné
à tout titulaire d'un compte qui garantit le payement d'un capital
choisi par l'assuré en cas de décès, toutes causes sans
limitation territoriale. En plus, lorsque le décès est dû
à un accident, le capital à verser aux
bénéficiaires est doublé.
Le contrat prend effet dès sa signature, se renouvelle
par tacite reconduction, le 1er janvier de chaque année,
sauf avis de résiliation adressé par l'une ou l'autre partie.
L'adhésion au contrat est réservée aux personnes
physiques âgées de 18 ans à 65 ans, au moment de la
souscription.
L'indemnité ainsi que la prime
dépendent du capital choisi par l'assuré. La garantie cesse
à la date de clôture du compte, lorsque l'assuré atteint 65
ans, si la prime n'est pas réglée et en cas de rupture de contrat
par l'une des parties.
B- l' assurance de remboursement des
emprunts
C'est un contrat d'assurance qui permet à l'emprunteur
à s'acquitter des obligations financières liées à
l'emprunt en cas de son invalidité ou de son décès. Elle
prévoit le remboursement du solde assuré du prêt à
la suite du décès de l'assuré. En 2004, 68 contrats
(WC+AC)20(*) ont
été souscrits par ABC( Amity Bank Cameroun) pour un montant
total de primes uniques de 9.187.777.FCFA comme le présente le
tableauV. Ces primes sont reparties en prime pure21(*) plus les chargements de
prime.
Les chargements sont des montants destinés à
la couverture des frais d'acquisitions et de gestion qui viennent s'ajouter
à la prime pure.
Les chargements pour frais d'acquisition ont pour vocation de
couvrir les commissions versées aux intermédiaires notamment
celles versées aux banques dans le cadre de la bancassurance.
TABLEAU V : contrats d'assurance
souscrits par ABC en 2004
Mois
|
Total de Contrat
(wc +AC)
|
Total des primes
(wc +AC)
|
Nbre
assurance crédit
|
Assurance crédit
|
Nbre de Contrat wc
|
Montant
|
|
04
|
262.400
|
04
|
262.400
|
0
|
0
|
Fév. 2004
|
07
|
305.000
|
05
|
189.000
|
02
|
116.000
|
Mars 2004
|
18
|
773.487
|
01
|
30487
|
17
|
743.000
|
Avril 2004
|
04
|
2.454.585
|
06
|
2.217.585
|
4
|
237.000
|
Mai 2004
|
04
|
220.935
|
04
|
220.935
|
0
|
0
|
Juin 2004
|
03
|
898.870
|
01
|
876.870
|
2
|
22.000
|
Juill. 2004
|
04
|
1.664.500
|
02
|
1.499.500
|
2
|
165.000
|
Août 2004
|
04
|
220.000
|
0
|
0
|
04
|
220.000
|
Oct. 2004
|
11
|
1.366.000
|
01
|
420.000
|
10
|
946.000
|
Nov. 2004
|
03
|
286.000
|
0
|
0
|
03
|
286.000
|
Déc. 2004
|
04
|
736.000
|
01
|
87.000
|
03
|
649.000
|
Sources : rapport ABC
Yaoundé 2004
Plus précisément, la banque attend de son
assureur une commission en fonctions des primes collectées. Une
question se pose : La rentabilité est-t-elle le motif de la
bancassurance à ABC ?
D'après, des sources provenant de la direction de cette
banque, les arguments de fidélisation et de diversification du porte
feuille sont les motivations de cette activité.
En ce qui concerne la rentabilité, beaucoup
d'efforts sont à faire pour améliorer la part des commissions
issus de la bancassurance dans le produit net bancaire. Ainsi, de nouveaux
produits doivent être proposés au public, tels que le plan
d'épargne Education, le plan d'épargne Retraite, les produits
d'assurances en cas de vie.
P3- la pratique de la bancassurance à la BICEC
La BICEC propose plusieurs produits d'assurance
à leurs clients. Parmi ceux-ci, nous retiendrons « la super
retraite BICEC » qui est un produit d'assurances
commercialisé depuis juin 2003 par la BICEC, en collaboration avec AXA
Vie.
La Super retraite est un contrat d'assurance mixte
comportant deux garanties : la garantie d'épargne et la garantie de
prévoyance. Elle permet la constitution d'une épargne pour un
fond pouvant servir de retraite complémentaire, soit par des versements
mensuels à cotisation minimale de 15 000 F CFA, soit par un versement en
prime unique, avec un minimum de 5 000 000 F CFA, soit par le versement d'un
capital, ou encore par des versements exceptionnels. Elle
couvre le décès de l'assuré par le versement d'un capital.
A- Fonctionnement du compte
En ce qui concerne la garantie d'épargne,
l'assureur ouvre un compte individuel alimenté par les cotisations. Ces
fonds ainsi constitués sont rémunérés à taux
minimal de 3,5%, plus une participation aux bénéfices
techniques22(*) et
financiers23(*).
L'assuré a la possibilité d'effectuer des retraits sous forme de
rachat :
- partiels : trois fois au maximum pendant la
durée du contrat,
- total : de la valeur acquise avec application
d'une pénalité si le retrait a lieu les trois premières
années. En cas de décès avant l'échéance du
contrat, l'assureur verse la valeur acquise aux bénéficiaires
désignés au contrat.
La garantie de prévoyance prévoit le
versement d'un capital aux bénéficiaires, en cas de
décès de l'assuré ou à l'assuré lui
même, en cas d'invalidité absolue et définitive de
l'adhérent avant la fin du contrat.
B- Les avantages du contrat
« La super retraite » offre
plusieurs avantages :
Sur le plan financier, la rentabilité est
assurée par le taux de rémunération minimum garantie de
3,5% conformément au code CIMA et l'assuré
bénéficie également des bénéfices techniques
et financiers
Sur le plan technique, le caractère mixte du
produit permet à l'assuré de tirer le meilleur avantage de son
contrat en cas de vie ou en cas de décès. L'avantage offert
à l'adhérent de « super retraite » est la
constitution d'une épargne pour une retraite complémentaire. Le
contrat a un caractère de capitalisation et un intérêt
social. La collecte des primes est suivie des virements dans un compte
à terme ouvert dans les livres de la banque au nom de la
société d'assurance. Il faut rappeler que ces ressources stables
permettent à la banque d'accorder les crédits à long
terme.
TABLEAU VI : - Primes collectées de
janvier à août 2004 par la BICEC pour le « produit super
retraite ».
Mois
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Primes
|
113 255320
|
115833440
|
116141578
|
116141578
|
114 924568
|
115476507
|
114985110
|
112 824225
|
Source : rapport d'activités
BICEC 2004
P4-la bancassurance à Afriland First
Bank
Afriland first bank et SAAR -VIE ont
conçu un produit de bancassurance appelé « As
millénium », nous allons dans un premier temps décrire
le produit, ensuite , nous allons décrire le fonctionnement du contrat,
et enfin , nous allons présenter les avantages du contrat .
A- la présentation de « AS
Millénium »
AS Millénium est un contrat d'assurance
éducation qui garantit le financement des études
supérieures de l'enfant quel ques soient les aléas de la vie
(perte d'emploi, maladie, décès, invalidité, etc.) au
Cameroun ou à l'étranger. C'est également un produit
d'épargne car, l'assuré détermine le montant de la prime
et la périodicité des cotisations. Ce contrat offre le choix au
souscripteur dès la signature du contrat de choisir la qualité
de formation et l'établissement d'enseignement supérieur de
l'enfant.
B- le fonctionnement du contrat « As
Millenium »
§ Le souscripteur définit avec l'aide de son
conseiller clientèle le montant de la prime, la durée des
cotisations, la périodicité de paiement avec un minimum de la
prime mensuelle de 5000 F. CFA.
§ Il choisit le montant du capital qu'il désire
constituer pour l'enfant et la banque ou la SAAR-VIE calcule le montant de la
prime à verser en fonction de la périodicité (mensuelle,
trimestrielle, semestrielle, annuelle ) choisie. Le capital constitué
est versé, soit en totalité à l'assuré(l'enfant) au
terme du contrat, soit sous forme de rentes.
C-Les avantages du contrat
AS millenium permet aux parents d'assurer l'avenir de leurs
enfants quels que soient les aléas de la vie :
§ En cas d'interruption involontaire de l'
activité professionnelle du souscripteur, SAAR-VIE paye les cotisations
sur la période de douze mois maximum.
§ Si votre enfant n'arrive pas à
l'université, un capital lui sera versé pour lui permettre de
faire un autre choix de vie.
§ En cas d'hospitalisation, vous bénéficiez
d'une indemnité journalière à concurrence de 90 Jours
maximum par événement.
§ En cas de décès par accident, un capital
supplémentaire est payé aux ayants droits,
§ En cas de décès ou d'invalidité
permanente et totale intervenant en cours de contrat, SAAR-VIE continue de
payer les cotisations à votre place .
TABEAUX VII
: Quelques produits de bancassurance au Cameroun
BANQUES
|
PRODUITS DE BANCASSURANCE
|
B.I.C.E.C
|
§ Super retraite
§ Assurance associée au prêt
|
C.L.C
|
§ Lion retraite
§ Lion éducation
§ Assurance associée au prêt
|
S.G.B.C
|
§ Assurance associée au prêt
§ IROKO
§ Ebène retraite
§ sogeassur
|
AFRILAND FIRST BANK
|
§ AS Millenium
§ Assurance associée au prêt
|
C.B.C
|
§ Prévenir
§ Assurance associée au prêt
|
S.C.B.C
|
§ Assurance associée aux comptes chèques
§ Assurance associée au prêt
|
ECOBANK
|
§ ecosur
§ Assurance associée au prêt
|
AMITY BANK
|
§ wellcover
§ Assurance associée au prêt
|
CITY BANK
|
Assurance associée au prêt
|
UNION BANK OF CAMEROOON
|
Assurance associée au prêt
|
S3 La contribution de la bancassurance au
développement de l'assurance vie au Cameroun
P1- la situation du marché de
l'assurance au Cameroun
Le marché de l'assurance a réalisé un
chiffre d'affaire de 84 milliards de F CFA en 2004. L'assurance vie
représente 15% de cette valeur et les assurances dommages 85%. Ce
volume en terme de chiffre d'affaires, place le Cameroun en deuxième
position en Afrique, dans la zone CIMA, après la Côte d'Ivoire
qui a réalisé 110 milliards de F CFA (vie et dommages) au cours
de la même période. Les sociétés d'assurance
camerounaises ont payé 29.276.000.000 F CFA au titre des sinistres, ce
qui représente 31% du chiffre d'affaire et ont servi aux
intermédiaires 7000.000.000 (sept milliards) FCFA24(*)à titre de commissions.
Il faut rappeler que les intermédiaires sont constitués
essentiellement des banques,des courtiers et les agents généraux.
Le marché de l'assurance vie connaît
une croissance remarquable au Cameroun. Cette évolution peut être
due à l'avènement du Code CIMA et surtout par la distribution des
contrats d'assurance par les banques. En effet, la clientèle
bancarisée a contribué à la vulgarisation du message
assuranciel.
Pour les banques, la commercialisation des contrats
d'assurance par leurs agences, leur a permis de garantir leurs prêts, de
fidéliser leur client et d'améliorer leur rentabilité.
En ce qui concerne la garantie d'assurance pour un contrat de
prêt, les banquiers camerounais exigent en général :
L'assurance vie, l'assurance incendie et de l'assurance perte d'emploi.
Les banques sont généralement
rémunérées par commissions sur les contrats d'assurance
vendus. Le coût de distribution étant marginal, ces commissions
améliorent le produit net bancaire. Cependant, par rapport aux autres
commissions perçues par la banque (commissions sur les opérations
internationales, commissions sur les opérations domestiques, commissions
sur les engagements hors bilan......), les commissions perçues sur les
produits d'assurance restent marginales. Les motifs de couverture des
crédits, de diversification du porte feuille sont les motivations de la
pratique de la bancassurance dans nos banques. Les établissements de
crédit souscrivent le plus souvent l'assurance de groupe pour l'ensemble
de leurs clients.
Selon l'article 95 du code CIMA, l'assurance de groupe est un
contrat souscrit par une personne morale ou un chef d'entreprise, en vue de
l'adhésion d'un ensemble de personnes répondant à des
conditions définies au contrat, pour la couverture des risques
dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant
atteintes à l'intégrité physique de la personne, des
risques d'incapacité de travail, d'invalidité ou de
chômage. Les adhérents doivent avoir un même lien avec le
souscripteur. L'assurance de groupe a pour but de garantir les futurs
emprunteurs contre les risques de décès, maladies,
d'invalidité ou de chômage. L'assureur s'engage à
rembourser le solde restant dû en cas de survenance de l'un des
événements garantis et le lien avec le souscripteur est le
contrat de prêt. Dans ce type de contrat, l'assuré ne traite pas
directement avec l'assureur, le contrat est conclu entre le souscripteur et
l'assureur, si bien que l'assuré n'a pas la possibilité de
discuter les conditions de garanties et d'exclusion. C'est pourquoi l'article
98 du code CIMA fait peser une obligation d'information sur le souscripteur. Il
doit remettre à l'adhérent un document provenant de l'assureur
qui définit les modalités d'entrée en vigueur ainsi que
les formalités à accomplir en cas de sinistre. Il doit informer
les adhérents des modifications de leurs droits et de leurs
obligations.
P2 - Les obstacles à l'évolution
de la bancassurance au Cameroun
L'évolution de la bancassurance au Cameroun est
intimement liée au marché de l'assurance. Nous étudierons
les principaux freins à la commercialisation des produits d'assurance.
Le marché des assurances en Afrique en général et au
Cameroun en particulier est très complexe à cause de l'ignorance
du fonctionnement des produits d'assurance d'une part et de l'entrée
timide de ce type de protection financière dans les moeurs de la
population d'autre part. Trois facteurs principaux freinent la
commercialisation des produits d'assurance : la faillite des
sociétés d'assurance, l'activité de tontine et le manque
de culture d'assurance
A- la faillite des
sociétés d'assurance
Des dix compagnies que comptaient l'A.S.A.C en 1990, cinq ont
disparu. Les sociétés en faillite ne se comptent pas que du
côté des sociétés à capitaux privés
telles que la Médiatrice, la Compagnie des Provinces Réunies,
Trans Africaine Assurance. Le premier boulet a été tiré en
direction d'une société parapublique à forte participation
de l'Etat : l'Assurance Mutuelle Agricole du Cameroun (AMACAM), sa
consoeur, la Société Camerounaise des Assurances (SOCAR) n'a pu
résister. Certains assurés n'ayant pas pu être
indemnisés au moment des défaillances des compagnies d'assurance
ont accentué une phobie et un pessimisme fort vis-à-vis des
produits d'assurance.
B-l' activité des
tontines
Les tontines sont les associations où les regroupements
d'individus organisés selon des règles établies d'un
commun accord. La fonction la plus connue à ces types d'associations
est l'épargne et le crédit, ainsi que la micro assurance.
L'assurance tontine est une épargne obligatoire
où la contribution de chaque membre aux différentes
caisses « secours » (secours santé, secours
décès, banque scolaire) lui permet de bénéficier
des aides et assistances en cas de maladie, ou d'événements
heureux dans sa famille. SHRIEDER et CUEVAS (1992) repris par ESSEMBE (2005)
ont estimé que 70% de la population camerounaise participerait aux
associations financières informelles et que les membres de ces groupes
bénéficiaires avaient mis sur pied un système d'assurance
informel.
La population camerounaise adhère aux assurances
tontines probablement à cause des relations de proximité qui
existent entre les membres, de l'obligation d'adhérer à ce
système si l'on veut faire partie intégrante du groupe et
surtout de la rapidité des prestations en cas de sinistre.
Ces associations ont quasiment la même structure
basique. Il s'agit généralement d'un groupe d'individus ayant en
commun un lien ( famille, amis, tribu, ethnie....) qui se regroupent pour
mettre en commun leur ressource, afin de bénéficier d'une aide ou
d'un prêt en cas d'urgence ou d'imprévus pour eux mêmes ou
pour leur famille. Ces associations interviennent dans les cas de
décès, de mariage, de maladie, de scolarité...
C-le manque de culture
d'assurance
Dans la plupart des pays développés,
l'individualisme est de règle. Dès lors, chacun prend ses
dispositions pour se prémunir contre les conséquences d'une
maladie invalidante, d'un décès ou d'une cessation
d'activité. En Afrique, les descendants se donnent le devoir de prendre
en charge leurs parents retraités en signe de reconnaissance et de
gratitude. Egalement , au plan économique, la plupart des ménages
à qui s'adresse généralement l'assurance vie ont un revenu
qui couvre à peine les besoins de subsistance immédiate (la
nutrition, la santé et le logement).
Conclusion générale
La commercialisation des produits d'assurance par les banques
est une réalité au Cameroun. Plusieurs produits d'assurance vie
sont proposés soit par les banques , soit par les compagnies. La
bancassurance dommage c'est-à-dire la vente des contrats d'assurance
dommage par les banques reste quant à elle encore limitée.
Parallèlement, l'assurfinance n'est pas encore développé
dans notre pays.
Les banques camerounaises disposent d'un réseau
dense. Ce qui constitue un atout non négligeable pour la
commercialisation des produits d'assurance vie et dommage. Cependant, pour
rentabiliser la commercialisation des produits d'assurance, il faudrait
qu'elles mettent sur pied une stratégie de volume. Car les commissions
perçus sur les contrats d'assurance vendus ne peuvent être
significatives qu'à partir d'un nombre considérable de contrats
conclus. A cet effet, les dirigeants des banques doivent initier les
gestionnaires de la clientèle à la vente des produits
d'assurance par des stages de formation afin que ces derniers intègrent
totalement les produits d'assurance dans leur offre de service à la
clientèle.
Les établissements de crédit doivent choisir
cette activité comme un moyen de prospection et de fidélisation
de la clientèle. En effet, la fidélisation du client augmente
avec le nombre de contrats souscrits dans une entreprise. Les chargés de
la clientèle doivent proposer les produits d'assurance au même
titre qu'un crédit d'habitation, un découvert ou une
facilité de caisse. Par ailleurs, ils ne doivent pas s'adresser
à l'ensemble de leur clientèle, mais cibler les clients capables
de payer les primes pour une longue durée. La distribution des produits
d'assurance est un puissant moyen de fidélisation de la clientèle
bancaire dans la mesure où la durée de vie d'un contrat est en
général supérieure à 5 ans. Grâce à
leur puissance financière et aux informations dont elles disposent, les
banques peuvent exercer une influence très importante sur leurs
clientèles et leur vendre assez facilement les produits d'assurance. Il
est alors relativement aisé au chargé de la clientèle
bancaire de présenter les produits d'assurance et de les argumenter.
Par ailleurs, il est important pour les équipes de marketing des banques
de rédiger des contrats plus faciles et plus simples à comprendre
afin de former leurs commerciaux et guichetiers d'une part, et de se
démarquer des assureurs traditionnels dont les contrats sont plus
compliqués d'autre part.
Cependant, il convient de noter que la relation
banque-assurance peut être source de risque pour le banquier. En effet,
une mauvaise gestion des risques peut ternir la relation principale de la
banque avec son client. Il convient pour la banque d'intégrer cet
élément de risque et de mettre l'accent sur la qualité du
service en veillant à l'indemnisation rapide du client après la
survenance du risque, car un mauvais traitement du client pourrait conduire
à la résiliation de sa relation avec la banque (clôture du
compte) voire à une propagation d'une image négative de la
banque. C'est pourquoi la banque doit assister le client et veiller à
une indemnisation irréprochable.
A la suite de notre recherche sur la
bancassurance, notre travail débouche sur un ensemble de
propositions.
L' A.S.A.C et la division des assurances du
Ministère de l'Economie et des Finances du Cameroun doivent tenir compte
dans leurs statistiques de la proportion de contrats d'assurances souscrits
par le réseau bancaire, afin de prendre d'éventuelles mesures
restrictives ou incitatives.
L'Etat doit promouvoir les produits d'assurance, car
la bonne santé du secteur assurance permettra aux compagnies d'assurance
de disposer des ressources nécessaires aux placements qu'elles
effectueront , et d'animer les opérations du marché financier
notamment par la souscription des obligations émises par les
entreprises.
Table des matières
Dédicace...........................................................................................
i
Remerciements................................................................................
.ii
Résumé...........................................................................................iii
Abstract...........................................................................................iv
Tableaux et
Figures...........................................................................v
Sigles et
abréviations.......................................................................
vi
Introduction
générale.....................................................................
1
Intérêt et actualité du
sujet............................................................... 2
Définition des concepts et questions de
recherche........................ ......3
Revue de la
littérature................................................................
.......5
Problématique..........................................................................
....... 7
Méthodologie de
l'étude.......................................................
............. 8
Objectif de l'étude
................................................................... ......
10
Première partie : Approche
théorique de la bancassurance............12
Chapitre I : La place de la bancassurance dans
l'offre des services
financiers............................................... ........
13
S1 - Les fonctions des services financiers dans
l'économie.................13
P1-Les intermédiaires financiers dans
l'économie................13
P2-La gestion des ressources collectées par
les intermédiaires
financiers..........................................16
S2 - La place de l'épargne dans les produits
d'assurance...................17
P1-La substitution au niveau des produits
proposés par les deux
institutions..............................18
P2 Les produits modernes
d'assurance..............................19
A- Les produits d'assurance « Universal
Life ».............. ..19
I- La
transparence............................... .......... . ..19
II -La
flexibilité.............................................. .....20
B- L'assurance vie en unité de
compte.......................... 20
P3 - La comparaison entre les produits d'assurance
vie et les produits d'épargne
bancaire................................21
S3 - Intérêt du rapprochement entre la banque
et les sociétés
d'assurance............................................22
P1-La garantie de remboursements des crédits
accordés par les
banques.........................................................22
A - L'assurance en cas de
décès.................................... 23
B - L'assurance
incendie...............................................24
C - L'assurance perte
d'emploi.......................................24
P2 les motivations d'ordres
stratégiques................................... 24
A - La rentabilisation des
guichets................................25
B - La fidélisation de la
clientèle...................................25
I-la fidélisation : un avantage
économique.................26
II-la fidélisation : un besoin
universel........................26
III-La fidélisation : une
motivation
la
bancassurance................................................................26
C - Les autres éléments du bien
fondé de la
bancassurance........................................27
I - La logique de
complémentarité................... ...........27
II - La logique de
facteur................................. ...........28
Chapitre II: La bancassurance dans le
monde...............................30
S1-les réseaux de distribution des contrats
d'assurances...................30
P1-l'agent
général..............................................................31
P2-le
courtier....................................................................31
P3-la
banque....................................................................32
S2- Les stratégies de la
bancassurance......................................33
P1-La signature d'un accord de distribution entre
la banque et une société
d'assurance.............. ...............33
P2-la création d'une
filiale......................................................34
A- Définition de la filiale................
................ .................35
B -Les formes de filiales de bancassurance.....
.................35
I-La création d'une filiale d'assurance
par la banque........... ..... .......... ...........
......... ....36
II-La création d'une filiale bancaire par
une société d'assurance..... ........ ..........
....... ...........36
S3 - La pratique de la bancassurance dans le
monde.................37
P1-La bancassurance en Europe......... .....
...... .....................37
A- Le modèle Français......... .....
......... ..... ........................37
B-Le modèle Suisse......... .....
...................... .....................40
C-La bancassurance dans les autres les autres
pays
Européens...............................................................41
P2 - la bancassurance dans les autres continents
..................43
Deuxième partie : L'analyse de la
bancassurance
au
Cameroun...................................................45
Chapitre III : Le cadre réglementaire
régissant les
activités de bancassurance au
Cameroun........................................46
S1 - La réglementation de la
bancassurance par la
CIMA......................................................46
P1 - La conférence interafricaine du
marché des
assurances............................................................46
A -les dispositions du
traité...........................................47
B- les organes institutionnels de la CIMA
.......................47
I- le conseil des ministres
.........................................48
II-le secrétariat général
.............................................48
III-la commission régionale des contrôles
des
assurances.........................................................48
P2-La réglementation de la
bancassurance au
Cameroun..........................................49
S2 - Les produits d'assurance susceptibles d'être
commercialisés par les
banques...............................................51
P1-Les produits d'assurance
vie.................................................51
A- L'assurance en cas de vie................
.............................52
I- L'assurance de capital
différé.......................52
II- Les
rentes........................... ......................52
III- La
contre-assurance...................................53
B - Les assurances en cas de
décès...................................53
C- L'assurance
mixte........................................................53
P2 -Les opérations de capitalisation
...........................................54
P3 -les produits d'assurance de
dommages................................ 55
A-les règles fondamentaux régissant
les
assurances
dommages..................................................55
I-le principe indemnitaire
.................................55
II-la subrogation légale de
l'assureur
contre les tiers responsables du dommages ...............55
B- les différentes assurances de
dommages...................... ..56
Chapitre IV : La pratique de la bancassurance au
Cameroun.........57
S1-présentation des résultats de notre
enquête ................................57
S2-Quelques exemples de la
bancassurance au
Cameroun.....................................................59
P1-les produits d'assurance commercialisés par
le Crédit Lyonnais Cameroun
..................................................59
A - l'assurance décès associée
aux comptes
chèques................................................60
I - Le compte
protégé...........................................60
II - Le super compte
protégé...................... ......... 61
B - les opérations de
capitalisation........................... 62
I-Le compte lion
retraite......................................62
II- Le compte lion
éducation................................63
P2-La bancassurance à AMITY BANK
CAMEROON...............64
A- L'assurance en cas de décès « well
cover ».....................64
B- L'assurance de remboursement des
emprunts..............65
P3- la pratique de la bancassurance à la
BICEC..................67
A- Le fonctionnement du
compte.....................................68
C- Les avantages du
contrat............................................68
P4- la pratique de la bancassurance à
Afriland First
Bank..........................................................................69
A-la présentation de « AS
Millenium ».............................70
B-le fonctionnement du contrat
.....................................70
C- les avantages du
contrat............................................71
S3-La contribution de la bancassurance au
développement de l'assurance
vie..........................................74
P1-la situation du marché de
l'assurance au Cameroun........74
P2- Les obstacles à l'évolution de
la bancassurance au Cameroun
....................................... .76
A-la faillite des sociétés d'assurance
.................................77
B-L'activité de
tontines....................................................77
C -le manque de culture d'assurance
................................78
Conclusion
générale...............................................................79
Bibliographie..........................................................................83
Questionnaire.........................................................................88
Table des
matières..................................................................94
* 1Cette affirmation est de
Rainer Gut, Président du Crédit Suisse.
* 2 Rapport PREDICA 1994
* 3 Le produit net bancaire est
constitué essentiellement de la marge sur intérêt et des
commissions
* 4 rapport PREDICA,1994
* 5 Les chargements sont les
majorations de la prime pure dont la vocation est de couvrir les frais
d'acquisition (commissions versés aux intermédiaires, notamment
celles versées aux banques dans le cadre de la bancassurance) et les
frais de gestion salaires, fournitures, services divers).
* 6 L'avance est une partie du
capital remis à l'assuré à sa demande. Cette somme doit
être remboursée moyennant des intérêts
* 7 Le rachat partiel est le
résultat d'une partie du capital assuré à la date de
demande de l'assuré.
* 8 Le rachat total est la
récupération du montant total de la valeur de rachat.
* 9 Les compagnies d'assurance
souscrivent le plus souvent les dépôts à terme et les bons
de caisse auprès de leurs banques partenaires.
* 10 Kotler, P,t Dubois, B
« marketing management »,publi union ,EDITION,PARIS ,
2000
* 11 sources : ARGUS de
l'assurance n° 6928 du 06 mai 2005
* 12 sources : ARGUS de
l'assurance n° 6928 du 06 mai 2005
* 13 l'Argus de l'assurance No
6927 du 290avril 2005)
* 14 source : Economic
briefings, N° 12, octobre 1999
* 15
source : l'argus de l'assurance N° 6781 du 12/04/02.
* 16 Scorvie, février
2003
* 17 . Il faut rappeler que
ces comptes produisent des ressources stables nécessaires à
l'octroi du crédit par les banques
* 18 Ce sont les sommes que
les entreprises d'assurance sur la vie doivent être en mesure de
justifier et qui correspondent à la différence entre les valeurs
actuelles des engagements pris par l'assureur et ceux pris par l'assuré
*
19Source : prospectus crédit lyonnais
Cameroun 2004
* 20 WC (Well Cover) et AC
(Assurance Crédit)
* 21 La prime pure ou prime
technique est la partie de la prime destinée à faire face aux
engagements pris par l'assureur. La prime pure est le montant destiné
à couvrir le sinistre
* 22 Ce sont les
bénéfices de mortalité et les bénéfices de
gestion. Les entreprises d'assurances réalisent des
bénéfices de mortalité lorsque la mortalité
réelle est inférieure à celle qui se dégage des
tables de mortalité qui ont servi de base au calcul des primes. Les
bénéfices de gestion sont réalisés lorsque les
frais de gestion sont inférieurs au chargement qui ont
été pratiqués sur la prime pure.
* 23 Ils se composent des
bénéfices d'intérêt dont la réalisation
résulte de l'écart existant entre le taux de
l'intérêt des placements et l'intérêt dont sont
crédités les provisions mathématiques, ainsi que des plus
values nettes de la réalisation des valeurs de placement.
* 24 Source :rapport ASAC
2004
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