3.7.3 Modules élastiques de double paroi virtuelle
obtenus via le modèle M3
Pour un Ef de 62 GPa, et pour 10 degrés
(Figure 3.23, colonne J du Tableau 3.12); ELpM3 (10°) = 32
GPa
ETpM3 (10°) = 2 GPa
La valeur cible ETpC ne peut
être atteinte qu'à partir d'un angle de 24 degrés (Figure
3.23).
96
Hiérarchisation des paramètres descriptifs de
l'anisotropie élastique du bois normal
ETpM3 (24°) =
ETpC
L'emploi d'un module de microfibrille Ef double (120
GPa) ne permet d'atteindre ETpC qu'à partir d'un AMF
(ö) de 17 degrés.
L'examen de la Figure 3.23 permet de noter d'une part la
faible sensibilité de ELpM3 à l'AMF
(ö) par rapport à son homologue
ELpM1, mais aussi le caractère rigidifiant, dans la
direction
longitudinale de la modélisation M3 par rapport à
la modélisation M1. Ainsi, si pour 5 degrés
les ELpM1(5°) et ELpM3(5°),
sont sensiblement égaux à 32 GPa, un angle (ö) de
20 degrés fait
chuter ELpM1(20°) à 26 GPa tandis que
ELpM3 (20°) demeure très proche de 32 GPa.
Certains modules expérimentaux ETp, singulièrement
inférieurs à la dizaine de GPa (1,5- 3
GPa bois initial de Picea abies, Bergander et
al, 2000b), demeurent accessibles par les modélisation de
type squelette (M3) ou bicouche (M1), mais pas par une
approche multicouche (M2) (Figure 3.23) attribuant à la double
paroi isolée une rigidité transverse minimale ( pour un
ö = 5°) proche de la dizaine de GPa (colonne H du Tableau
3.13).
L'obtention de modules élastiques pariétaux
longitudinaux de résineux, aussi bien théoriques
(Cave, 1968, Khale et al, 1994, Farruggia, 1998,
Bergander et al, 2000b), qu'expérimentaux
(Suzuki, 1969 dans Bodig et al, 1982, Bergander et
al, 2000a) par une approche multicouche, nécessite alors l'emploi
d'un module longitudinal des microfibrille de cellulose Ef
supérieur
(120 GPa) à celui rendu nécessaire dans une
modélisation de type squelette (62 GPa). Pour rendre compte de la
restriction de cisaillement, les modèles multicouches doivent faire
appel à une rigidité microfibrillaire importante et proche
de celle de la cellulose I purement cristalline.
![](inventaire-parametres-proprietes-mecano-physiques-tissus-ligneux57.png)
Figure 3.24 : Evolutions comparées des modules de
double paroi prédits par les 3 modèles M1, M2 et M3
en fonction de l'AMF dans la sous couche
S2
97
Hiérarchisation des paramètres descriptifs de
l'anisotropie élastique du bois normal
3.7.4 Degrés d'anisotropie pariétale
Le Tableau 3.12 fournit les valeurs ELp et ETp obtenues par les
modèles M1, M2 et M3 et ce pour des cellules dites de bois final et bois
initial (définis respectivement par un AMF (ö) de
10 degrés, et un AMF (ö) de 35
degrés). L'anisotropie de la paroi cellulaire est alors
caractérisée par le rapport ELp / ETp appelé «
degré d'anisotropie de la paroi cellulaire ».
Dans le cas du bois final, le degré
d'anisotropie donné par le modèle squelette M3 est
particulièrement élevé, avec une valeur de ELp / ETp =
10, prés de 1,5 fois supérieure à la valeur prédite
par M1 (ELp / ETp =7,8) et plus de 3 fois plus importante que le
résultat obtenu
via le modèle M2 (ELp / ETp
=2,8).
L'explication de la différence entre les deux
modèles multicouches à fibres disjointes M1 et
M2 résulte de l'augmentation de la quantité de sous
couche S1 présentant un large angle (ö =
60°), ce faisant ELp décroît de
30 à 23 GPa, tandis que ETp augmente de 4 à 7
GPa.
Pour le bois initial, et en comparaison au bois final
(passage d'un AMF de 10° à 35°), l'anisotropie
pariétale diminue drastiquement, en particulier pour le modèle M3
(division par
7 du degré d'anisotropie). Cette diminution du
degré d'anisotropie résulte plus d'une forte augmentation de
ETp (de 2 à 18 GPa) que d'une diminution, somme toute peu importante de
ELp (de 32 à 29 GPa).
Le coefficient d'anisotropie devient naturellement égal
à 1 pour une inclinaison de 45 degrés, dans le cadre des
modèles M1 et M3. On remarque que pour le modèle M2 cette valeur
est obtenue pour un angle (ö) légèrement
inférieur (41°) en raison de la présence d'une plus
grande proportion de sous couche S1 à fibres particulièrement
inclinées.
On rappelle enfin que quelque soit le modèle
envisagé, les modules élastiques longitudinaux d'une double paroi
de bois initial sont toujours inférieurs à ceux d'une double
paroi de bois final. Les modules transverses de double paroi d'un bois
initial sont eux supérieurs à ceux d'un bois final. Ces
résultats sont conformes à diverses observations (Wimmer et
al, 1997, Farruggia, 1998) expliquées respectivement par une teneur
en cellulose plus important dans la paroi de bois final (Panshin et
al, 1980) et un AMF (ö) plus important dans le bois
initial.
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