UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION
DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
B.P.131 Kinshasa XI
TRAUMATISME VICARIANT ET STRATEGIES DE COPING AUPRES DU
PERSONNEL SOIGNANT
Etude réalisée dans les urgences des
hôpitaux de la zone de santé de Limete à
Kinshasa
Par
Dorcas KONGO DIALUSAKUMUNU
Mémoire de fin d'études présenté et
défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en
psychologie.
Option : Psychologie clinique
Directrice : Prof. Dr Yvonne DUAGANI MASIKA Encadrant :
Ass. Mardochée MANZANZA
Année-académique 2022-2023
EPIGRAPHE
« Celui à qui la souffrance est
épargnée doit se sentir appelé à soulager celle des
autres »
Albert Schweitzer
II
DEDICACE
A nos très chers parents Fulbert Difweni Bunzi et
Annie Nkebani Kali ; A nos frères et soeurs.
Dorcas KONGO
Dorcas KONGO
III
REMERCIEMENTS
Au cours de notre cursus académique et
particulièrement pendant la rédaction de ce travail, nous avons
bénéficié du soutien de plusieurs personnes. Ainsi, nous
nous sentons redevable envers toutes ces personnes.
Avant tout, nous remercions le Dieu tout puissant,
maître de temps et de circonstance, pour nous avoir donné force,
souffle de vie et avoir rendu les choses simples pour nous, à lui soit
rendu gloire et honneur.
Nos remerciements vont à l'endroit de notre directeur
de recherche, la Professeure Yvonne Duagani Masika qui, malgré ses
multiples occupations, a bien voulu diriger de mains de maitre ce travail. Nous
avons eu beaucoup de plaisir de travailler avec elle pour son goût du
perfectionnisme. Sa rigueur et ses conseils constructifs nous ont
été bénéfiques dans la conduite et l'aboutissement
de ce travail.
Notre profonde gratitude particulière s'exprime
à l'assistant Mardochée Manzanza pour avoir accepté de
nous encadrer. Ses encouragements, son appui scientifique, son engagement et sa
disponibilité nonobstant ses multiples occupations nous ont
été précieux.
Nous remercions de tout coeur papa Joly Matondo, maman
Clandrine Zola, Abbé Michel Kapuli, oncle Patrick Bilongo, le professeur
Jonathan Enguta, l'assistant Moïse Mikanda, le frère Glody
Mambamika pour nous avoir soutenu d'une manière ou d'une autre durant la
réalisation de ce travail.
Nous sommes également redevables à nos
frères et soeurs de la famille, Berlyche Mabambanzila, Doréante
N'lemvo, Dellya Bata, Néhémie Difweni, Glody Kali et Osée
Kali pour leur amour et soutien multidimensionnel.
Nous ne pouvons oublier nos amis de la deuxième licence
en psychologie qui ont lutté à nos côtés, Lucie
Ekokanya, Omari Paypay, Perpétue Mumpanga et les autres pour leurs
encouragements.
A cette merveilleuse personne qui nous a partagé tout
son amour, ses conseils, ses encouragements quand on perdait courage, son
soutien indéfectible, sa formation pratique en informatique, Junior
Mukadi, qu'il trouve ici l'expression d'un coeur sincère.
A ceux qui n'ont pas trouvé leurs noms ici, cette ligne
vous concerne, merci infiniment pour tout.
iv
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET
ACRONYMES
APA : American psychiatric association
ASBL : Association sans but lucratif
BDOM : Bureau diocésain des oeuvres médicales
CIM 10 : Classification internationale des maladies version
10
COVID-19 : Coronavirus disease 2019
DSM V : Manuel Diagnostic et Statistique des Troubles mentaux,
5ième édition
ONG : Organisation non gouvernementale
RDC : République Démocratique du Congo
SPSS : Statistical Package for the Social Sciences
STSS : Secondary Traumatic Stress Scale
TSPT : Trouble de stress post-traumatique
WCC : Ways of coping checklist
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Les facteurs de risque du traumatisme
vicariant 17
Tableau n°2 : Les facteurs de protection du traumatisme
vicariant 18
Tableau n° 3 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon le sexe 42
Tableau n°4 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon l'âge 42
Tableau n°5 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon la catégorie professionnelle 42
Tableau n°6 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon l'état-civil 43
Tableau n°7 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon le niveau d'études 43
Tableau n°8 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon l'ancienneté au service d'urgence43
Tableau n°9 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon la religion 44
Tableau n°10 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon les institutions hospitalières 44
Tableau n°11 : Description de l'échelle de stress
traumatique secondaire 47
Tableau n°12 : Echelle d'interprétation de
l'échelle de stress traumatique secondaire 48
Tableau n°13 : Description de l'échelle Ways of
coping checklist 49
Tableau n°14 : Résultats issus de l'échelle
du stress traumatique secondaire 53
Tableau n° 15 : Résultats issus de
l'échelle Ways of coping checklist 54
Tableau n°16 : Pratique d'une activité sportive
régulière 55
Tableau n°17 : Type d'activité sportive
pratiquée 55
Tableau n°18 : Temps moyen de sommeil par nuit 56
Tableau n°19 : Nombre de repas par jour 56
Tableau n°20 : Hydratation 57
Tableau n°21 : Support social 57
Tableau n°22 : Perception du soutien social 58
Tableau n°23 : Qualité du soutien social
reçu 58
Tableau n°24 : Présentation des résultats
en fonction des variables sociodémographiques 59
Tableau n°25 : Etude de la normalité des
distributions de l'étude (p.0.05) 62
Tableau n°26 : corrélation entre traumatisme
vicariant et coping 62
Tableau n°27 : Influence du sexe sur les résultats
63
Tableau n°28 : Influence de l'Etat-civil sur les
résultats 64
Tableau n°29 : Influence de l'hôpital sur les
résultats 64
Tableau n°30 : ANOVA des résultats à
l'échelle du stress traumatique secondaire (STSS) 65
Tableau n°31 : ANOVA des résultats à
l'échelle Ways of coping checklist (WCC) 66
vi
RESUME
Cette étude portant sur le traumatisme vicariant et les
stratégies de coping des personnels soignants travaillant aux urgences,
a comme objectifs phares : Evaluer le traumatisme vicariant et identifier les
stratégies de coping des personnels soignants travaillant aux urgences
des hôpitaux de la zone de santé de Limete à Kinshasa.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons utilisé la
méthode d'enquête appuyée par les outils suivants :
l'échelle secondary traumatic stress scale (STSS), la version
française de l'échelle ways of coping checklist (WCC) et un
questionnaire renseignant les données sociodémographiques. Ces
outils ont été administrés auprès de 39 sujets
travaillant aux urgences des hôpitaux de la zone de santé de
Limete. L'analyse des données récoltées a
été rendu possible grâce au logiciel SPSS version 25.
Les résultats ont montré que les sujets inclus
dans l'étude présentent un traumatisme vicariant léger
(score moyen=37,74). Les stratégies de coping centrées sur le
problème (moyenne=26,85) et celles centrées sur la recherche du
soutien social (moyenne=23,62) sont les plus utilisées. A
côté de ces stratégies, les personnels soignants utilisent
aussi la pratique d'une activité sportive (69,2%), un sommeil suffisant
de 4 à 6 heures par nuit (64,1%), une bonne alimentation de deux repas
par jour (66,7%), l'hydratation avec 1litre et demi d'eau par jour (38,5%), le
support social (41%). Une corrélation très significative au seuil
de 5% entre le traumatisme vicariant et les stratégies de coping (r =
0,448) a été trouvée et cela justifie le niveau
léger du traumatisme vicariant observé dans notre population
d'étude car, les stratégies de coping mises en place ont permis
une adaptation face au stress du traumatisme vicariant. Concernant les
variables sociodémographiques prises en compte dans cette étude,
seule l'ancienneté a influencé la mise en place des
stratégies de coping (p=0,015). Le traumatisme vicariant n'a
été influencé par aucune autre variable.
Le personnel soignant qui travaillent aux urgences des
hôpitaux de la zone de santé de Limete sont exposés et
souffrent du traumatisme vicariant léger malgré qu'ils utilisent
les stratégies d'adaptation face à ce phénomène.
Des études approfondies devraient être menées sur cette
question afin d'étaler les connaissances scientifiques dans ce domaine.
Cette étude montre également la nécessité d'engager
les spécialistes en santé mentale dans les hôpitaux comme
les psychologues cliniciens pour l'accompagnement émotionnel et la prise
en charge psychothérapeutique des patients mais aussi des personnels
soignants.
Mots clés : Traumatisme vicariant,
stratégies de coping, personnels soignants
vii
SUMMARY
This study, which focuses on vicarious trauma and the coping
strategies of healthcare workers working in emergency rooms, has the following
key objectives : To assess vicarious trauma and identify the coping strategies
of healthcare workers working in emergency rooms of hospitals in the
Limeté health zone in Kinshasa.
To achieve these objectives, we used the survey method
supported by the following tools: the secondary stress traumatic scale (STSS),
the French version of the ways of coping check-list (WCC) scale and a
sociodemographic questionnaire. These tools were administered to 39 subjects
working in the emergency rooms of hospitals in the Limeté health zone.
The analysis of the data collected was made possible using SPSS version 25
software.
The results showed that the subjects included in the study had
mild vicarious trauma (mean score = 37.74). Coping strategies focused on the
problem (mean = 26.85) and those focused on the search for social support (mean
= 23.62) are the most used. Alongside these strategies, healthcare workers also
use the practice of a sporting activity (69.2%), sufficient sleep of 4 to 6
hours per night (64,1%), a good diet of two meals per day (66, 7%), hydration
with a liter and a half of water per day (38.5%), social support (41%). A very
significant correlation at the 5% threshold between vicarious trauma and coping
strategies (r = 0.448) was found and this justifies the mild level of vicarious
trauma observed in our study population because, the coping strategies
implemented place allowed adaptation to the stress of vicarious trauma
Regarding the sociodemographic variables taken into account in this study, only
seniority influenced the implementation of coping strategies (p = 0.015).
Vicarious trauma was not influenced by any other variable.
Nursing staff who work in the emergency rooms of hospitals in
the Limete health zone are exposed to and suffer from mild vicarious trauma
despite using coping strategies to deal with this phenomenon. In-depth studies
should be carried out on this issue in order to spread scientific knowledge.
This study also shows the need to hire mental health specialists in hospitals
such as clinical psychologists for the support and psychotherapeutic care of
patients but also of nursing staff.
Keywords : Vicarious trauma, coping strategies,
healthcare workers.
1
0. INTRODUCTION
La vie humaine est constituée de plusieurs
événements heureux et malheureux. Ainsi, l'être humain se
trouve souvent confronté, indépendamment de sa volonté,
à des situations désastreuses, comme des accidents, maladies,
guerres, inondations, etc., qui le mettent parfois en état
d'impuissance, en lui laissant des dégâts physiques, et/ou
psychologiques, surtout lorsque ces événements sont
appréhendés comme catastrophiques.
Une fois victime de ces évènements, l'être
humain se trouve dans un état de choc émotionnel qu'il convient
d'appeler selon Lebigot (2009) traumatisme psychique. Ce traumatisme intervient
le plus souvent dans des situations où une personne ou un groupe de
personnes perçoit sa vie en danger avec l'incapacité de la
contrôler. C'est pourquoi, subir un traumatisme est une condition qui
nécessite un accompagnement par des spécialistes de
manière régulière et efficace. Ces spécialistes
sont des personnes ayant des compétences en la matière à
l'instar du personnel soignant et autres (les pompiers, les policiers, etc.
...).
Etre personnel soignant efficace exige plusieurs
qualités, entre autres l'empathie, qui est cette capacité de
comprendre, ressentir les sentiments ou se mettre à la place des autres
personnes (Larousse, 1856). Le personnel soignant, surtout celui qui travaille
aux urgences, se met dans son quotidien à la place de ses patients et
essaie de comprendre leur vécu traumatique pour mieux les aider et/ou
soigner.
Bien qu'il apporte les soins et soutien aux patients, le
personnel soignant est aussi exposé de façon indirecte aux
traumatismes de ses patients. La compassion et/ou l'empathie qui lui permet
d'être touché par la souffrance de l'autre, peut provoquer un
épuisement professionnel susceptible de l'exposer au processus du
traumatisme secondaire caractérisé par l'apparition des
symptômes liés au contact permanant aux évènements
traumatiques (Laure et al. 2020).
Le risque que court le personnel soignant de développer
un traumatisme vicariant a retenu notre attention et nous a ainsi
poussés à orienter notre réflexion autour de ce
traumatisme auprès du personnel soignant.
2
0.1. Problématique
Pour son équilibre socio-économique, l'homme est
appelé à exercer au moins une activité
rémunératrice, qui souvent exige de lui des compétences et
qualités nécessaires pour son exercice. C'est ainsi que certains
métiers nécessitent de l'effort physique, et d'autres demandent
des aptitudes intellectuelles, morales et/ou psychologiques.
De cette dernière catégorie, il y a des
personnes pour qui la profession est d'accompagner les survivants des
situations ou événements potentiellement traumatiques.
Puisque les conséquences d'un évènement
(traumatique) dont la soudaineté, l'intensité et la
brutalité (accidents, violences volontaires physiques ou sexuelles,
guerres, expositions traumatiques dans le cadre du travail, catastrophes,
attentats) peuvent non seulement entrainer un choc physique mais aussi laisser
des traces durables sur le psychisme de la victime ou survivant (Bokanowski,
2010), il y a lieu d'envisager aussi la santé mentale de ceux qui
accompagnent de manière quotidienne ces personnes.
Une personne qui n'a pas subi de traumatisme direct, mais
entretient des contacts réguliers avec des personnes traumatisées
peut au fil du temps présenter des troubles psychosomatiques ou
psychologiques. Dans ce cas, on parle de traumatisme indirect, vicariant,
secondaire, où « c'est la rencontre avec la personne
traumatisée qui constitue en elle-même l'évènement
traumatique » (Josse, 2007 cité par Beguin, 2021).
Depuis quelques années, l'intérêt pour les
effets négatifs de l'intervention auprès des personnes
traumatisées a fortement augmenté. L'on donne de plus en plus de
l'importance aux risques que courent ces professionnels de soins dans leur
milieu de travail, sachant que le stress qu'ils ressentent au quotidien peut
susciter en eux le sentiment de mal-être, notamment s'il dépasse
leurs capacités de résilience (Goumdiss, 2017).
L'accompagnement des survivants des événements
traumatiques est donc un travail à risque impliquant différents
enjeux psychologiques de la part des intervenants, comme l'empathie qui est en
même temps très déterminante dans le développement
du traumatisme indirect, parce que dans l'empathie on sent, on voit, on entend,
on touche, et on ressent la même chose que la victime, en
l'écoutant raconter ses expériences en détails dans le but
d'atténuer sa douleur (Motreff et al., 2020 cités par Bellini,
2022 ; Dabin, 2020 ).
3
Comme on peut le constater, il y a possibilité de
développer le traumatisme secondaire ou vicariant en écoutant et
étant continuellement exposé aux récits et
expériences traumatiques des autres (patients ou clients), car une
personne qui n'a pas subi de traumatisme direct peut présenter des
troubles psycho-traumatiques consécutifs aux contacts qu'il entretient
avec une personne ou un groupe de personnes traumatisées. Ce type de
traumatisme peut survenir auprès de n'importe quel professionnel pour
autant que ce dernier travaille avec des victimes de traumatismes (Bouvier,
2019 ; Josse, 2017).
Le traumatisme vicariant est un syndrome qui est
présent dans la littérature depuis de nombreuses années
(Nikita, 2022). Il se manifeste par un retrait social, des troubles de
l'humeur, l'hyper vigilance, le flash-back, l'isolation, l'agressivité,
la fatigue, les troubles du sommeil, les attaques de paniques... (Morjane,
2019). Il s'agit des bouleversements indirects qui surviennent chez les
professionnels de prise en charge en raison de l'exposition
répétée au vécu des victimes (Josse, 2017), de
l'empathie ainsi que de la motivation à aider (Figley, 2002).
Bien que les statistiques sur le traumatisme vicariant et la
fatigue de compassion soient peu nombreuses, des résultats de recherches
sur la santé mentale des intervenants permettent de mettre en
lumière les risques associés aux professions d'aide (Fortin,
2014).
Une étude menée sur le vécu professionnel
des intervenants de la relation d'aide au Québec (Canada), rapporte que,
sur les huit participants, deux soit 25% ont présenté un risque
modéré du traumatisme vicariant, trois soit 37,5% en ont
présenté un risque élevé et 37,5% autres un risque
extrêmement élevé. Et aussi sur les huit, un participant
soit 12,5% a obtenu un score élevé des manifestations du stress
post-traumatique qui font référence au traumatisme vicariant
(Fortin, 2014).
En France, Desbiendras (2019) a travaillé sur le
traumatisme vicariant chez les intervenants d'urgence
médico-psychologique dans le contexte des attaques terroristes dont la
France était la cible ; et il est arrivé à une conclusion
selon laquelle il n'y a pas de prédispositions pour souffrir d'un
traumatisme vicariant, ce n'est pas non plus un signe de faiblesse mais il est
plutôt dû à l'exposition répétitive aux
souffrances des autres et à l'empathie qui motive l'intervention.
4
Au Sénégal, précisément à
Dakar, une étude qualitative sur l'engagement des professionnels
auprès des enfants en situation de rue à Dakar, a rapporté
qu'à l'écoute des récits des enfants, les professionnels
ont évoqué de sidération psychique ainsi que des
sentiments de vivre ou de voir le déroulement de la scène. Ils
citent des émotions violentes, le sentiment de rester accroché
à l'histoire de l'enfant et des reviviscences. Pour certains, ces
récits ont également réactualisé des traumatismes
personnels et des changements dans leur vision de la société
(Lauer et al., 2020)
Dans les milieux hospitaliers, le traumatisme vicariant est
très rependu, surtout pour les professionnels qui oeuvrent dans le
service des urgences ou dans des situations sanitaires d'urgence ; nous
l'avions très récemment constaté avec la pandémie
à la Covid-19.
Une étude menée en Belgique auprès du
personnel hospitalier ayant travaillé au seins des unités
Covid-19 a rapporté que 22,7% de la population d'étude avait un
stress post-traumatique sévère, et que le niveau total de
traumatisme vicariant était influencé négativement par le
fait d'être femme, d'avoir un salaire insuffisant, le stress, la
difficulté de voir les patients mourir sans leur famille, les
antécédents de burnout, et de traumatismes, ainsi que
l'environnement dangereux de travail (Oosterbosch, 2021).
Outre la pandémie de Covid-19, le simple fait
d'être médecin, infirmier ou tout autre professionnel de
santé du service des urgences expose grandement au traumatisme
vicariant. Mais pendant que les soignants des survivants des situations
potentiellement traumatisantes en RDC s'engouffrent avec le traumatisme
vicariant, l'abondance des travaux de recherche ne se penche que sur le
traumatisme des survivants.
Il y a certes quelques études dans le monde sur le
traumatisme vicariant chez les pompiers, les policiers, les agents des services
d'urgences et ambulanciers, des agents de protection civile, des conseillers en
accompagnement vers l'emploi (Nikita, 2022 ; Cusin & Fabre, 2017 ; Lessard,
2022 ; Barbara, 2020 ; De Cuyper, 2022) ; mais aucune à notre
connaissance ne l'a évalué chez le personnel soignant des
services des urgences dans quelques hôpitaux en RDC et
particulièrement dans la ville de Kinshasa.
Il est vrai que sur base de ce qui précède le
personnel soignant des urgences sont exposés au traumatisme vicariant.
L'on constate cependant que malgré ce grand risque couru par ces
intervenants, parmi ceux qui travaillent aux urgences des hôpitaux de la
ville de Kinshasa, nombreux sont ceux qui travaillent depuis des années,
avec divers cas reçus et traités, la pression du travail,
l'assistance à des différents cas de décès, le
surmenage, le
5
manque du soutien psychosocial professionnel..., mais ces
agents sont toujours là en service et semblent ne pas trop souffrir.
C'est ainsi que cette étude va s'intéresser
à cette population soignante des urgences des hôpitaux de la ville
de Kinshasa précisément dans la zone de santé de Limete
afin de vérifier l'existence de ce traumatisme, comme il est bien
démontré chez le personnel soignant d'autres pays. Cette
étude se propose également exposées également
d'identifier les pratiques de résilience ou d'adaptation
utilisées par ces professionnels qui leur permettent de rester
eux-mêmes malgré les risques et le stress du travail (traumatisme
vicariant précisément).
Au regard de ce qui précède, nous nous posons la
question principale suivante :
? Quel est le niveau du traumatisme vicariant vécu par
le personnel soignant travaillant aux urgences des hôpitaux de la Zone de
santé de Limete ?
A côté de cette question principale, nous nous
posons les questions secondaires suivantes :
? Quelles sont les stratégies d'adaptation mises en
place par ce personnel afin de faire face et de s'adapter au traumatisme
vicariant ?
? L'intensité de traumatisme vicariant est-elle
déterminée par les stratégies de coping utilisées
?
? Les variables sexe, âge, catégorie
professionnelle, état-civil, niveau d'études, ancienneté,
religion et institution hospitalière influencent-elles la survenue et le
développement du traumatisme vicariant ainsi que la mise en place des
stratégies d'adaptation (coping) chez le personnel soignant des urgences
des hôpitaux de la Zone de santé de Limete ?
0.2. Hypothèses de l'étude
En guise de réponses provisoires, nous émettons les
hypothèses suivantes aux questions de notre problématique :
0.2.1. Hypothèse principale
Les personnels soignants travaillant aux urgences des
hôpitaux de la Zone de santé de Limete souffriraient ou
présenteraient un niveau élevé du traumatisme vicariant
à cause de leur exposition continuelle aux souffrances de leurs
patients, de la volonté de vouloir aider et de l'empathie qu'ils
manifestent pour les aider.
6
0.2.2. Hypothèses spécifiques ou
secondaires
> Pour tenir face aux menaces du traumatisme vicariant, les
personnels soignants des hôpitaux de la zone de santé de Limete
utiliseraient plus les copings centrés sur le problème et ceux
centrés sur la recherche du soutien social ; au détriment de ceux
centrés sur l'émotion. En plus ils utiliseraient d'autres
pratiques basées sur la résilience comme les activités
sportives, la bonne alimentation, l'hydratation et le soutien des proches ;
> Il existerait une relation positive et significative
entre l'intensité du traumatisme vicariant et les stratégies de
coping utilisées ;
> Les variables sexe, âge, catégorie
professionnelle, état-civil, ancienneté, niveau d'études,
religion et institution hospitalière auraient une influence
significative sur la survenue et le développement du traumatisme
vicariant ainsi que la mise en place des stratégies d'adaptation
(coping) chez le personnel soignant travaillant des services d'urgences des
hôpitaux de la Zone de santé de Limete ?
0.3. Objectifs du travail 0.3.1. Objectif
principal
Cette étude qui s'inscrit dans le domaine de la psycho
traumatologie cherche à évaluer le traumatisme vicariant chez le
soignant des services d'urgences des hôpitaux de la Zone de santé
de Limete.
0.3.2. Objectifs spécifiques
A côté de l'objectif principal poursuivi par la
présente étude, notre étude poursuit aussi les objectifs
spécifiques suivants :
> Identifier les stratégies de coping
utilisées par ces personnels pour faire face et s'adapter au traumatisme
vicariant ;
> Déterminer la relation entre le traumatisme
vicariant et les stratégies de coping de ces personnels soignants ;
> Déterminer l'influence des variables
sociodémographiques sur la manifestation du traumatisme vicariant et le
développement des stratégies de coping.
7
0.4. Intérêt de l'étude
Cette étude revêt un double intérêt :
un intérêt scientifique et un intérêt pratique.
Sur le plan scientifique, les résultats de
cette étude constituent un point de départ pour les chercheurs
qui voudraient approfondir la question du traumatisme vicariant chez les
personnels soignants travaillant aux urgences.
Sur le plan pratique, les résultats de cette
étude permettront de sensibiliser les autorités sur les risques
que courent les soignants dans l'exercice de leur métier et
constitueront les premières données pouvant permettre de faire un
plaidoyer pour l'affectation des professionnels de santé mentale dans
les services des urgences des hôpitaux généraux sur toute
l'étendue du territoire national afin d'accompagner ces professionnels
dans l'exercice de leur métier.
0.5. Méthodologie
Cette étude s'inscrit dans le cadre de la recherche en
clinique et elle fait recourt à la méthode d'enquête
appuyée par les techniques de questionnaire, d'échelle de stress
traumatique secondaire (STSS) et d'échelle ways of coping checklist
(WCC) version française. Ces instruments nous ont aidé dans la
récolte des données auprès des soignants des services
d'urgences des hôpitaux de la zone de santé de Limete à
Kinshasa. Notre échantillon était constitué de 39 sujets
professionnels de santé des services d'urgences des hôpitaux de la
zone de santé de Limete.
0.6. Délimitation
Tout travail scientifique est délimité dans le
temps et dans l'espace. Dans le temps, cette étude couvre l'année
académique 2022-2023, et la collecte des données s'est
effectué pendant la période allant du 15 novembre au 19
décembre 2023. Dans l'espace, les hôpitaux de la zone de
santé de Limete à Kinshasa (la Clinique Bondeko et
l'hôpital Saint Joseph) ont constitué le cadre physique de la
présente étude.
0.7. Subdivision du travail
Hormis cette partie introductive et la conclusion, cette
étude comprend trois chapitres :
? Le premier chapitre traite des considérations
théoriques ;
? Le deuxième chapitre aborde l'approche
méthodologique ; et
? Le dernier chapitre est axé sur la présentation,
l'analyse et l'interprétation des
résultats.
8
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS
THEORIQUES
Comme le titre l'indique, il s'agit dans ce chapitre de
définir les concepts clés associés à notre sujet de
recherche qui est : « Traumatisme vicariant et stratégies de coping
auprès du personnel soignant : Etude réalisée dans les
urgences des hôpitaux de la zone de santé de Limete à
Kinshasa ». À la suite des différentes
définitions sur le traumatisme, le coping et le personnel hospitalier ;
nous parlerons des différentes théories sur le traumatisme
vicariant et nous allons finir ce chapitre par quelques études
antérieures.
1.1. Traumatisme
1.1.1. Généralités sur le
traumatisme et/ou psycho-traumatisme
Le terme « traumatisme » est issu du grec ancien
« traumatismos » qui signifie « action de blesser
». Toutefois, son acceptation française actuelle correspond
plutôt au mot grec « Trauma » qui signifie « blessure
» (Crocq, 2012).
En psychologie, le concept traumatisme psychique ou trauma a
été emprunté à la pathologie chirurgicale,
où il signifie une transmission d'un choc mécanique exercé
par un agent physique extérieur sur une partie du corps et y provoquant
une blessure ou une contusion (Josse, 2011).
Transposé à la psychopathologie, le mot a
conservé cette connotation. Le traumatisme psychique est la transmission
d'un choc psychique exercé par un agent psychologique extérieur
sur le psychisme, y provoquant des perturbations psychopathologiques
transitoires ou durables (Crocq, 1999).
Le traumatisme psychique ou trauma est défini comme un
phénomène d'effraction du psychisme par les excitations violentes
afférentes à la survenue d'un évènement
potentiellement traumatique agressant ou menaçant pour la vie ou
l'intégrité physique et/ou psychique d'un individu, qui y est
exposé comme victime, témoin ou acteur (Josse, 2011).
1.1.1.1. Evénement potentiellement
traumatique
D'après la cinquième édition du manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux, DSM 5,
l'événement potentiellement traumatique se définit comme
une exposition à la mort, une menace de mort, des blessures graves, ou
des violences sexuelles. L'exposition peut survenir de plusieurs façons
et notamment au travail : soit le sujet est exposé directement à
l'événement ; soit il en est témoin direct sur une autre
personne ; soit il en est témoin
9
indirect en apprenant ce qui est arrivé à un
proche (l'événement doit avoir été violent ou
accidentel) ; soit il est exposé de manière
répétée ou extrême aux caractéristiques
aversives du ou des événements potentiellement traumatiques. Un
événement potentiellement traumatique peut être à
l'origine de troubles psychiatriques (APA, 2013).
Selon Crocq (2012), le caractère traumatique du choc
dépend de la violence de l'agression, mais aussi de l'état du
psychisme qui le subit. Un événement n'est jamais infailliblement
traumatique, mais tient notamment compte de la personnalité qui doit y
faire face, avec ses forces constitutionnelles et sa disponibilité
d'énergie. Voilà pourquoi il convient de parler plutôt
d'événement « potentiellement traumatique », car parmi
les sujets exposés à un évènement potentiellement
traumatique, tous ne le vivront pas sur un mode traumatique. Ce n'est donc pas
l'évènement qui est traumatique mais le vécu subjectif du
sujet qui l'a subi.
Pour Traber (2019), l'événement potentiellement
traumatique se caractérise par une exposition directe ou indirecte
à la mort ou à une menace de mort, à des blessures graves
ou à des violences sexuelles. En plus de ce caractère
exceptionnellement menaçant ou catastrophique, cet
événement peut provoquer un sentiment, plus ou moins intense, de
peur, d'horreur ou d'impuissance chez les individus exposés. Par
exemple, les catastrophes naturelles (tremblements de terre, tsunamis, feux de
forêt), les actes de violences (agressions physiques ou sexuelles,
attentats, conflits armés) ou encore les accidents (explosions,
incendies, accidents de la route) sont potentiellement
générateurs d'un trouble de stress post-traumatique.
Une exposition à un évènement traumatique
n'entraîne pas automatiquement un trouble de stress post-traumatique
(TSPT) : en moyenne seules 30 à 40 % des victimes directes vont
développer un TSPT. Cependant, lorsque l'exposition est multiple, chaque
réaction se cumule avec la réaction précédente, et
laisse envisager la possibilité d'aboutir au développement des
symptômes de TSPT (Breslau et Kessler, 2001).
1.1.1.2. Symptomatologie
Les symptômes qui se manifestent dans les
psychotraumatismes et permettent d'effectuer le diagnostic sont de
différentes natures : une reviviscence de l'événement
traumatique (souvenirs, cauchemars, flash-backs), un évitement des
stimuli associés au traumatisme (internes et/ou externes), une
activation neurovégétative (troubles du sommeil, troubles de la
concentration). En plus des symptômes de reviviscence, d'évitement
et d'une
10
perturbation de l'activation neurovégétative, il
est ajouté aux critères diagnostiques des symptômes de type
: altérations cognitives ou affectives (perte de
réactivité émotionnelle, croyances négatives) (APA,
2013).
1.1.1.3. Classification du traumatisme
Nous pouvons catégoriser les traumatismes selon la
nature de ou des événements potentiellement traumatique(s) et le
degré d'exposition.
1.1.1.3.1. Selon la nature de l'événement
potentiellement traumatique
Selon la nature de l'événement potentiellement,
nous devons à Terr (1991) la première catégorisation des
traumatismes en deux types : le traumatisme de type I et le traumatisme de type
II.
a. Les traumatismes de type I
Lenore Terr (1991) décrit le traumatisme de type I
comme « un évènement traumatique unique présentant un
commencement net et une fin claire. Ce type de traumatisme est induit par un
agent stressant aigu, non abusif » (Josse, 2007).
Le traumatisme de type I est causé par un
évènement isolé, imprévu et limité dans le
temps. Par exemple, ce traumatisme peut être une agression, un incendie,
un accident de circulation, une catastrophe naturelle, etc. Par convention, le
traumatisme de type I se soigne, se guérit beaucoup plus facilement
qu'un traumatisme de type II (Terr, 1991).
Les conséquences du traumatisme de type I sont des
réponses comportementales et physiologiques conditionnées
à l'évènement traumatique, comme des souvenirs
détaillés de l'évènement, des peurs
spécifiques à l'évènement, des hallucinations ou
une recherche de sens pour expliquer ce qui est arrivé, des
évitements, des reviviscences, etc. (Blavier, 2016).
De la même manière qu'une personne baissée
lors d'une agression peut garder un handicap physique, un traumatisme de type I
peut avoir des conséquences à long terme, et constituer une
source de souffrance psychique pour la victime (Josse, 2007).
Les symptômes du type I peuvent être
considérés comme des puissants mécanismes de
défense ayant pour fonction de protéger l'intégrité
psychologique de la personne et la sauvegarde de soi. Parmi les
mécanismes de défense, nous pouvons citer l'évitement,
l'isolement, le refoulement, le détournement de la rage vers soi ou vers
les autres (Blavier, 2016).
11
b. Les traumatismes de type II
Terr (1991) cité par Josse (2007) parle de traumatisme
de type II lorsque « l'évènement s'est
répété, lorsqu'il a été présent
constamment ou qu'il a menacé de se reproduire à tout instant
durant une longue période de temps. Il est induit par un agent stressant
chronique ou abusif ». Ceci fait référence aux
événements comme la violence intrafamiliale, la violence
politique, les faits de guerre, les abus sexuels, les traumatismes secondaires
des professionnels de l'aide, les agressions répétées, le
harcèlement au travail etc.
Il se remarque qu'un traumatisme de type II résulte de
l'exposition répétée, prolongée et multiple
à des évènements extrêmes, le plus souvent de nature
interpersonnelle.
Progressivement, des mécanismes d'adaptation de plus
en plus pathologiques se manifestent avec le développement du
traumatisme de type II - comme par d'importants changements de la
personnalité.
Solomon et Heide (1999) ont complété la
théorie de Leonore Terr en ajoutant une troisième
catégorie de traumatismes :
c. Le traumatisme de type III
Solomon et Heide (1999) les caractérisent
`'d'évènements multiples, envahissants et violents
présents durant une longue période de temps». La torture,
l'exploitation sexuelle forcée, les camps de concentration lors de la
guerre, les abus sexuels intrafamiliaux peuvent mener à un traumatisme
de type III.
Enfin, Josse (2007) propose une quatrième
catégorie pour désigner les traumatismes
d. Les traumatismes de type IV
Contrairement aux trois autres types de traumatismes, se
poursuivent dans le présent pour la victime. Ils peuvent être
causés par un kidnapping, des faits de guerre, des abus sexuels
intrafamiliaux, des épidémies mortelles, etc
1.1.1.3.2. Selon le degré
d'exposition.
Selon le degré d'exposition nous distinguons les
traumatismes directs et indirects. a. Les traumatismes
directs
Le traumatisme direct est évoqué lorsque la
victime a été confrontée au chaos, au sentiment de mort
imminente ou d'horreur. Elle peut avoir été sujette, acteur
(avoir provoqué volontairement ou involontairement) ou témoin
(avoir vu) de l'évènement traumatique (Josse, 2007, p.9).
12
b. Les traumatismes indirects
On parle du traumatisme indirect lorsqu' un sujet qui n'a pas
subi de traumatisme direct peut présenter des troubles
psycho-traumatiques consécutifs aux contacts qu'il entretient avec une
personne ou un groupe de personnes traumatisées. Dans ce cas, la
rencontre avec la personne traumatisée constitue en elle-même
l'évènement traumatique (Josse, 2007, p.9). Dans ce cas, nous
parlons de traumatisme vicariant, de traumatisation vicariante ou de
traumatisme secondaire.
1.1.2. Traumatismes psychiques en milieu professionnel
En milieu du travail on peut rencontrer :
1.1.2.1. La fatigue de compassion
A son origine, la fatigue de compassion est définie
comme une forme particulière d'épuisement professionnel affectant
les donneurs de soins (Joinson, 1992 ; Lombardo & Eyre, 2011).
L'expression anglaise « compassion fatigue » est
mentionnée pour la première fois par Joinson (1992) afin de
définir un type de dépression particulièrement
observé chez des infirmières travaillant dans les urgences des
hôpitaux.
Pour Bouvier (2019), la fatigue de compassion n'implique pas
obligatoirement d'être en contact avec une personne traumatisée.
Cette pathologie n'est pas non plus liée au secteur professionnel. Elle
représente « un débordement du professionnel ou d'un aidant,
ainsi qu'un épuisement face à la souffrance d'autrui, sans que
cela ne soit forcément en lien avec l'histoire traumatique de la
personne aidée ».
La fatigue de compassion se définit donc par un profond
désir d'alléger la souffrance d'une personne au point d'en
être épuisé (Tabor, 2011).
Figley (1995) définit ce terme comme étant le
coût de prendre soin (cost of caring). Les termes « fatigue
compassionnelle » et « usure de compassion » sont
utilisés comme synonymes au terme « fatigue de compassion »
13
1.1.2.2. Le Stress traumatique secondaire
Le stress traumatique secondaire se définit comme
étant les émotions et les comportements normaux découlant
du fait de savoir qu'une personne significative a vécu un
événement difficile ou traumatisant. Ce stress résulte du
fait d'aider ou de vouloir aider cette personne (Figley, 1999).
Figley (1999) précise que ce stress n'affecte pas
uniquement les membres de la famille et les amis de la personne souffrante ou
ayant vécu une expérience traumatique. En effet, les
professionnels de la relation d'aide en contact avec un tel individu se
trouvent également en situation de vulnérabilité.
Le traumatisme secondaire est à différencier du
traumatisme vicariant. C'est un terme qui englobe un grand nombre de
pathologies telles que la fatigue-compassion, le burnout et le stress
post-traumatique, y compris le traumatisme vicariant. Il est utilisé
pour parler de `'tous les concepts décrivant une atteinte de la
santé psychique d'un professionnel travaillant avec des personnes
traumatisées et se manifestant par les symptômes d'un état
de stress posttraumatique» (Pearlman et Saakvitne, 1995).
Le traumatisme vicariant, la fatigue de compassion et
l'épuisement professionnel sont les trois réactions au stress
traumatique secondaire (Newell & MacNeil, 2010 ; Williams et Sommer,
1999).
1.1.2.3. Epuisement professionnel ou Burn out
L'épuisement professionnel, également connu sous
le terme de « burnout », désigne un ensemble de
réactions émotionnelles, motivationnelles, comportementales et
physiologiques dysfonctionnelles qui se développe face à
certaines caractéristiques stressantes et/ou chroniques du contexte
professionnel (Rascle & Bruchon-Schweitzer, 2006).
Contrairement à la fatigue de compassion et au
traumatisme vicariant, l'épuisement professionnel provient
généralement du stress associé aux demandes
professionnelles comme le surinvestissement et la surcharge de travail.
Autrement dit, l'épuisement professionnel n'est pas causé par la
présence de matériel traumatique ou par l'exposition à la
souffrance.
Pour conrad & Kellar-Guenther cités par
Derdour-Campos (2018), le burn-out ou épuisement professionnel demeure
un concept plus large, touchant toutes les professions et non seulement les
professions de la relation d'aide.
14
Le burnout est une pathologie liée à
l'activité professionnelle. Les personnes en burnout sont face à
une situation de mal-être physique et/ou mental liée au travail.
Cette pathologie est décrite dans le DSM V comme étant une
sous-dimension de la dépression. On peut distinguer le terme de
`'burnout» et celui de `'traumatisme vicariant» par le fait que le
burnout peut atteindre n'importe quelle profession, tandis que le traumatisme
vicariant n'apparaît que chez les professionnels travaillant avec des
personnes traumatisées (Bouvier, 2019).
1.1.3. Traumatisme vicariant
Le traumatisme vicariant est défini comme la
transformation qui se produit chez un thérapeute ou une personne
s'occupant de personnes traumatisées en raison d'un engagement
empathique envers l'expérience traumatique d'une personne.
Ces changements peuvent causer des dérèglements
au niveau physiologique (sensation corporelles, réactions
physiologiques, etc...) et cognitif (images intrusives) et affecter
l'identité personnelle et professionnelle, la perception du monde, la
spiritualité, les capacités et habiletés personnelles, les
besoins psychologiques, les croyances en lien avec le sentiment de
sécurité, l'estime de soi, la confiance, l'intimité et le
sentiment de contrôle (Saakvine & Pearlman, 1996; Sabin-Farrell &
Turpin, 2003).
Le contre-transfert, l'empathie, la contagion
émotionnelle ainsi que des processus cognitifs ont été
proposés comme mécanismes par lesquels ces changements arrivent
(Sabin-Farrell & Turpin, 2003). Le contre-transfert est
considéré comme l'ensemble des réactions que peut avoir un
thérapeute ou un intervenant face à son client. La contagion
émotionnelle réfère plus à un mécanisme par
lequel le thérapeute « capte » les émotions du client
et les mime involontairement.
Le DSM-5 classe maintenant le traumatisme vicariant dans les
troubles de stress post-traumatiques (TSPT) à travers la reconnaissance
de l'exposition répétitive à du matériel
traumatique comme potentielle cause du TSPT (APA, 2013). Les symptômes
associés au traumatisme vicariant sont similaires à ceux du
trouble de stress post-traumatique (TSPT), soit des symptômes
neurovégétatifs ou encore d'intrusion et d'évitement.
Donc, même si les symptômes sont similaires, il s'agit de deux
problématiques différentes.
15
Les expressions « traumatisme secondaire », «
traumatisme indirect », « traumatisme par ricochet » et «
traumatisme par personne interposée » peuvent également
être utilisés comme synonyme au terme « traumatisme vicariant
».
1.1.3.1. Symptomatologie du traumatisme
vicariant
Les symptômes du traumatisme vicariant sont de trois
dimensions et s'apparentent à des manifestations du trouble de stress
post-traumatique (Bell et al.,2003 ; Brady et al., 1999 ; Dunkley & Whelan,
2006 ; Hernandez et al, 2007 ; Killian, 2008 ; McSwain et al, 1998 ; Pearlman
& Saakvitne, 1995 ; Salston & Figley, 2003 ; Shauben & Frazier,
1995, Sommer, 2008 ; Tabor, 2011 ; Vandeusen & Way, 2006).
Il s'agit de symptômes d'intrusion, comme des
pensées, des rêves et des hallucinations, de symptômes
d'évitement, comme la restriction des affects et la réduction de
l'intérêt ou l'évitement d'endroit, de situations et de
personnes et comme pour le stress post-traumatique, le traumatisme vicariant
peut amener des symptômes neurovégétatifs comme la
difficulté à s'endormir, hyper vigilance et l'irritabilité
(APA, 2013 ; Cerney, 1995 ; Stamm et al., 2002).
1.1.3.2. Place du traumatisme vicariant dans les
classifications internationales actuelles a. Dans le DSM-5
Dans la nouvelle édition du DSM, l'APA apporte des
modifications significatives dans la reconnaissance de la traumatisation
secondaire qui est inclus dans la catégorie des troubles liés
à des traumatismes ou à des facteurs de stress (APA,2013).
Alors que le DSM-4 considérait que seules les victimes
directes pouvaient souffrir d'un trouble post-traumatique aigu ou
chronicisé (APA,2000), la nouvelle version admet qu'un sujet puisse
être traumatisé du fait de sa proximité émotionnelle
avec une victime directe (famille et amis proches) ou parce qu'il a
été confronté de manière
répétée à des récits sordides en raison de
ses activités professionnelles. Nous trouvons cela dans les
critères A3 et A4 du DSM-5 dans la catégorie des troubles de
stress post-traumatique.
Le Critère A parle de l'exposition à la mort,
à des blessures graves, ou à la violence sexuelle, effectives ou
potentielles, d'une (ou plusieurs) des façons diverses quand le
critère A3 parle du fait d'apprendre que l'évènement
traumatique a été vécu par un membre de la famille proche
ou un ami proche. En cas de décès ou de danger de
décès d'un membre de la famille ou d'un ami,
l'évènement doit avoir été violent ou accidentel.
Et au critère A4 on parle
16
du fait de vivre une exposition répétée
ou extrême aux détails pénibles de
l'événement traumatique (par exemple, les premiers intervenants
ou les policiers). Le critère A4 ne s'applique pas à l'exposition
par le biais des médias électroniques, de la
télévision, de films ou de photos, à moins que cette
exposition soit liée au travail.
En conclusion, le traumatisme vicariant est aujourd'hui
classé dans la catégorie des troubles liés à des
traumatismes et aux facteurs de stress, précisément comme trouble
de stress post-traumatique (TSPT) se référant aux critères
diagnostics A3 et A4 du DSM5.
b. Dans la Classification mondiale des maladies version
10 (CIM 10)
Dans la CIM 10, le syndrome de stress post-traumatique
appartient à la catégorie des réactions à un stress
sévère et trouble de l'adaptation. Il est ainsi défini
comme « une réponse différée ou prolongée
à une situation ou à un événement stressant (de
courte ou de longue durée), exceptionnellement menaçant ou
catastrophique et qui provoquerait des symptômes évidents de
détresse chez la plupart des individus ». Ainsi, il n'y a
aucune référence à la traumatisation secondaire et donc au
traumatisme vicariant dans cette classification.
1.1.3.3. Facteurs de risque et de protection du
traumatisme vicariant
Ces facteurs d'influence peuvent se regrouper en deux grandes
catégories (Fortin, 2014) soit les facteurs personnels et les facteurs
organisationnels. Bien entendu, éviter un facteur de risque ou faire son
contraire est souvent considéré comme un facteur de protection et
vice-versa.
Afin d'éviter les redondances, ces facteurs ne seront
abordés qu'une seule fois, soit en tant que facteurs de protection ou
comme facteurs de risque.
L'ensemble des facteurs d'influence, soit les facteurs de
risque (Tableau 1) et les facteurs de protection (Tableau 2), personnels et
organisationnels du traumatisme vicariant sont résumés dans les
deux tableaux qui suivent.
17
Tableau n°1 : Les facteurs de risque du
traumatisme vicariant
Facteurs personnels
|
Facteurs organisationnels
|
- Peu ou pas d'expérience
|
- Faible soutien immédiat et organisationnel
|
- Faible conscience de soi
|
- Milieu physique inadéquat
|
- Mauvaises stratégies d'adaptation
|
- Qualité et quantité des supervisions
|
- Perception inadéquate de ses
|
- Milieu de travail sans suivi
|
responsabilités
|
- Présence de restrictions administratives
|
- Objectifs irréalistes
|
impactant l'intervention
|
- Obsession pour sauver ou venger la victime
|
- Présence de stress organisationnel
|
- Investissement de beaucoup de temps et
|
- Politique et valeurs du milieu de travail en
|
d'énergie pour combler les besoins des
|
discordance avec la perspective du
|
clients
|
travailleur
|
- Vulnérabilité personnelle
|
- Charge de travail élevée, peu diversifiée
et
|
- Habileté de voir et reconnaître les besoins
|
non représentative des compétences de
|
des autres
|
l'intervenant
|
- Faible réseau de soutien
|
- Absence de collaboration avec des
|
- Isolement social
|
ressources complémentaires
|
- Épuisement professionnel antérieur
|
- Restrictions institutionnelles avant un
|
- Limites personnelles non établies ou
|
impact sur l'intervention
|
irréalistes
|
- Constater le manque d'efficacité des autres
|
- Perfectionnisme
|
milieux d'intervention
|
- Recherche d'une satisfaction personnelle à
|
- Écoute d'événement traumatique
|
partir de la relation avec un client
|
- Type de client (en crise ou en urgence,
|
- Antécédents personnels de traumatismes
|
complexe, non-volontaire, agressive)
|
- Sentiment d'insécurité
|
- Problématiques provoquant l'animosité
|
- Pessimisme
|
|
- Impression de ne pas avoir le contrôle sur
la situation
|
|
- Gestion inadéquate de la colère et de la
tristesse
|
|
- -Techniques d'adaptation inadéquate
|
|
- Sentiment d'injustice
|
|
- Incompréhension de la présence d'un
contre-transfert
|
|
- Identification trop grande au client
|
|
18
Tableau n°2 : Les facteurs de protection du
traumatisme vicariant
Personnel
|
Organisationnel
|
Général
|
Individuel
|
Conditions
|
Soutien
|
Formation
|
Environnement de
|
|
au travail
|
de travail
|
organisationne
l et supervision
|
|
travail et
fonctionnement
|
Mode de vie
|
Satisfaction
|
Vacances
|
Conscience et
|
Formation des
|
Espace de travail
|
sain
|
de
|
Prévision de
|
Normalisation
|
nouveaux
|
sécuritaire,
|
Expression des
|
compassion
|
journées
|
des
|
employés
|
confortable et privé
|
émotions
|
Distance
|
de
|
effets du travail
|
Formation/infor
|
Présence d'objets
|
Distance avec
|
avec les
|
ressourcemen
|
Attitude
|
mation
|
personnels
|
les émotions
|
émotions
|
t
|
respectueuse
|
sur les
|
significatifs
|
Satisfaction de
|
Alternance
|
Mise en place
|
et supportant
|
répercussions
|
Présence d'un
|
compassion
|
entre les
|
d'un
|
Séances de
|
de la relation
|
espace
|
Présence de
|
différents
|
régime
|
ventilation
|
d'aide
|
de repos au travail
|
soutien
|
styles de
|
d'assurance-
|
et de
|
Formations sur
|
séparé des clients
|
social et
|
thérapie
|
maladie
|
«debriefing»
|
les
|
Transparence du
|
instrumental
|
Possibilité
|
Présence d'un
|
avec les
|
problématiques
|
fonctionnement
|
Appréciation de
|
de fixer un
|
comité
|
collègues
|
et la
|
organisationnel
|
la
|
nombre
|
de santé et
|
Soutien des
|
clientèle
|
Cohérence du
|
complexité
|
maximal de
|
sécurité au
|
pairs
|
rencontrées
|
fonctionnement
|
Optimisme
|
clients par
|
travail
|
Cohésion de
|
informer les
|
organisationnel
|
Demeurer
|
jour
|
Formation
|
groupe
|
nouveaux
|
|
empathique
|
Respect de
|
disponible
|
Supervisions en
|
employés des
|
|
Satisfaction
|
limites
|
Accessibilité
|
quantité et
|
impacts
|
|
personnelle
|
claires
|
à des
|
qualité
|
potentiels du
|
|
Voir un sens
|
Avoir des
|
consultations
|
suffisante
|
travail
|
|
dans la
|
objectifs
|
cliniques
|
Connaissances
|
Formation sur
|
|
profession
|
réalistes
|
Charge de
|
des
|
les
|
|
Avoir une
|
dans les
|
travail
|
répercussions
|
différentes
|
|
spiritualité
|
interventions
|
diversifiée et
|
de la
|
problématiques
|
|
personnelle
|
Alterner le
|
non
|
relation d'aide
|
et
|
|
Bonne
|
type de
|
démesurée
|
|
clients
|
|
connaissance de soi
|
responsabilit és
|
Équité salariale
|
|
rencontrés
|
|
Sentiment d'efficacité et de contrôle au travail
Autosensibilisati on
consciente
|
Organiser son horaire en tenant compte de ses limites
Prévoir des séances de ventilation
|
Assurer la sécurité Disponibilité de
congés payés Présence d'activités
pour les événements particuliers
|
|
|
|
19
1.1.3.4. Personnes exposées au traumatisme
vicariant
Fortin (2014) rapporte qu'une recension des écrits
réalisée par Bell, Kulkarni et Dalton (2003) démontre que
les travailleurs de différents milieux de professions d'aide peuvent
développer des symptômes du traumatisme vicariant tels que :
> Les travailleurs aux urgences
> Les infirmiers
> Les policiers
> Les personnes qui interviennent auprès des victimes
d'agression sexuelle
> Les travailleurs des services de protection de la
jeunesse
> Les intervenants de centre d'appels
téléphoniques
> Les thérapeutes travaillant avec les personnes
victimes de traumatismes
> Les pompiers
> Les psychologues...
En somme, toutes les personnes qui travaillent dans la
relation d'aide sont exposées au traumatisme vicariant et peuvent le
développer suite à l'interaction de trois éléments
suivants : l'exposition à la souffrance ou à du matériel
traumatique, l'empathie et la motivation à aider.
1.2. Coping
1.2.1. Généralités sur les
stratégies de coping
Lazarus et Folkman (1984) définissent le coping comme
« l'ensemble des efforts cognitifs et comportementaux,
constamment changeants, déployés pour gérer des exigences
spécifiques internes et/ou externes qui sont évaluées par
la personne comme consommant ou excédant ses ressources ».
Il s'agit bien ici d'une conception transactionnelle du stress et du
coping qui ne sont ni des caractéristiques de la situation, ni des
caractéristiques des individus, mais des processus impliquant des
actions réciproques entre sujet et environnement (l'individu pouvant
modifier - et être modifié par - la situation).
C'est donc des stratégies élaborées pour
tenter de maîtriser les situations aversives et/ou pour réduire la
détresse induite par ces situations. Cette définition souligne
bien que le coping est un processus constamment changeant et spécifique
et non une caractéristique générale et stable. Elle permet
de ne pas confondre les stratégies de coping (tout ce que l'individu
pense et fait face à la situation) avec leurs effets (réussite ou
échec). Ainsi on ne
20
peut considérer a priori une stratégie de coping
comme adaptée ou inadaptée, une stratégie pouvant
être efficace dans certaines situations et inefficace dans d'autres.
Selon Lazarus et Folkman (1984), il existe une relation
étroite et circulaire entre la personne et son environnement, ce qui
permet une première évaluation cognitive de la situation dite
stressante. La stratégie d'adaptation la plus efficace est celle qui
changera cette relation entre la personne et son environnement de façon
optimale (Lazarus & Folkman, 1984).
1.2.2. Types de coping
A l'origine, Lazarus et Folkman (1984) ont appliqué une
échelle de 67 items, la WCC (Ways of Coping Checklist), à 100
adultes qui devaient y répondre chaque mois pendant un an, en pensant
à un événement récent qui les avait
perturbés et à la façon dont ils avaient réagi. Ils
obtinrent, en regroupant ces réponses par des analyses factorielles,
huit petits facteurs se regroupant en deux stratégies
générales, le coping centré sur le problème et le
coping centré sur l'émotion.
On distingue jusqu'à ce jour deux grands types de
coping : le coping centré sur l'émotion et le coping
centré sur le problème. Pour Chabrol & Callahan (2013), le
coping centré sur l'émotion regroupe les stratégies qui
visent à réguler l'émotion associée à
l'évènement stressant. Le coping centré sur le
problème lui, implique les stratégies orientées vers le
management de l'évènement. A côté de ces deux grands
groupes, Greenglas (1993) a ajouté un troisième, le coping
centré sur la recherche du soutien social.
1.2.2.1. Le coping centré sur
l'émotion
Il vise à gérer les réponses
émotionnelles induites par la situation. Selon Lazarus & Folkman
(1984), le coping centré sur l'émotion comprend des
stratégies cognitives qui ne modifieront pas la situation mais
plutôt l'attitude de la personne envers ladite situation. Ils parlent de
deux types de changement émotionnel possible prônés en
thérapie cognitivo-comportementale, le recadrage et la décharge
émotionnelle.
La régulation des émotions peut se faire de
diverses façons (émotionnelle, physiologique, cognitive,
comportementale). Il existe beaucoup de réponses appartenant à
cette catégorie : consommer des substances (alcool, tabac, drogues),
s'engager dans diverses activités distrayantes (exercice physique,
lecture, télévision,), se sentir responsable (auto-accusation),
exprimer ses émotions (colère, anxiété,). Une
modalité cognitive de ce coping
21
consiste à transformer la signification de la situation
par exemple, en modérant sa gravité (minimisation), une autre
à nier la réalité (pensée magique,
dénégation). On peut utiliser à la fois un coping
centré sur le problème et celui centré sur
l'émotion face au même événement.
Un automobiliste victime d'un accident de la circulation peut
avoir envie de frapper ou d'insulter son adversaire, puis se dire que cela
n'arrangera pas la situation et se mettre à constater les
dégâts et à rédiger une déclaration
d'accident. En regroupant les réponses de 100 adultes aux 67 items de la
WCC, recueillies chaque mois pendant un an, Lazarus et Folkman (1984) avaient
obtenu de petits facteurs se rattachant au coping centré sur
l'émotion :
? Minimisation de la menace, prise de distance (j'ai fait
comme si rien ne s'était passé, je me suis dit que ce
n'était pas si grave,) ;
? Réévaluation positive (je suis sorti plus fort de
cette épreuve,) ;
? L'auto-accusation (j'ai compris que c'était moi qui
avais créé le problème) ;
? L'évitement-fuite (j'ai essayé de me sentir
mieux en buvant ou fumant ; j'ai essayé de tout oublier) ;
? La recherche de soutien émotionnel (j'ai
accepté la sympathie et la compréhension de quelqu'un).
1.2.2.2. Le coping centré sur le
problème
Cette stratégie vise à réduire les
exigences de la situation et/ou à augmenter ses propres ressources pour
mieux y faire face. La vie quotidienne fournit de nombreux exemples de ce type
de coping, comme : négocier un délai pour payer ses factures,
rechercher un emploi mieux rémunéré, consulter un
médecin, augmenter ses connaissances dans certains domaines, construire
un planning, rechercher des informations, ...
Le coping centré sur le problème comprend deux
facteurs plus petits dont la résolution du problème (recherche
d'informations, élaboration de plans d'action) et l'affrontement de la
situation (efforts et actions directs pour modifier le problème).
En dehors de ces deux grands types, on distingue
également d'autres types en fonction de l'orientation de la personne et
son activité en réponse à un stresseur.
22
Ainsi on a aussi :
a. Le coping actif : Paulhan et Bourgois
(1995) décrivent le coping actif comme une action qui consiste à
modifier directement les mêmes termes de la relation
personne-environnement par la mise en place d'efforts comportementaux actifs,
consistant à affronter le problème pour le résoudre.
À l'opposé du coping actif, on trouve le coping passif, qui
consiste à ne rien faire ouvertement. Cette inactivité face
à un stresseur est souvent liée à un état
émotionnel négatif, tel que la dépression, ainsi
qu'à une attitude de déni ;
b. Le coping évitant : Ce coping
consiste à détourner l'attention de la source du stress
(évitement) par le biais des comportements ou des cognitions. Cette
stratégie est la plus utilisée et elle met en oeuvre des
stratégies cognitives et comportementales dans le déni et/ou la
minimisation des problèmes rencontrés par l'individu (Cronkite et
Moos, 1995). Elle peut se traduire par la pratique d'un sport, de la
relaxation, ou le refuge dans les loisirs, etc. : l'individu a l'impression que
ces activités anéantissent la tension émotionnelle et
éprouvent un sentiment de bien-être. Ceci dit, le coping peut
éventuellement engendrer une catégorie d'activités
plutôt négatives, notamment des addictions (fumer, boire de
l'alcool, prendre des médicaments) dans le but de fuir la
détresse émotionnelle. Notons que le coping inévitable,
malgré la possibilité d'un évitement plutôt
adapté, semble le plus souvent être un générateur de
stress par la suite (par exemple en évitant de penser aux
problèmes financiers, des soucis financiers importants peuvent se
développer).
1.2.2.3. Coping centré sur la recherche du soutien
social
La recherche de soutien social apparaît comme un facteur
distinct dans 5 études analysées par Cousson et al. (1996). Ils
considèrent que la recherche de soutien social implique le fait de
solliciter et d'obtenir l'aide d'autrui. Il s'agit bien dans ce cas d'une
stratégie de coping élaborée par le sujet (Greenglass,
1993), et non d'une caractéristique du contexte social.
Cette stratégie se rapporte donc au fait de demander
conseil à un proche ou un professionnel, partager ce qu'on ressent avec
ses proches, accepter la sympathie des autres, etc.
23
1.2.3. Coping et traumatisme vicariant
Comme nous l'avons mentionné dans la partie sur
l'évènement potentiellement traumatique, seules 40% des personnes
exposées développent un trouble de stress post-traumatique
(TPST). Il parait pertinent de comprendre pourquoi certaines personnes sont
plus enclines à développer des symptômes par rapport
à d'autres. Les différents modèles étiologiques du
TSPT cherchent à répondre à cette question. Une variable
semble avoir un impact non négligeable dans le développement du
TSPT dans l'ensemble de ces modèles : les stratégies de
coping.
La qualité du coping mis en place a un impact indirect
et direct dans le développement de la symptomatologie du TSPT. La
présence d'un stress chronique fragilise les capacités de
régulation physiologique du stress. Cependant, son impact sur les
capacités de régulation peut être modéré par
le coping mis en place (Lazarus, & Folkman, 1984).
L'impact indirect des stratégies de coping sur le TSPT
réside dans le fait que les personnes qui utilisent un coping
inadéquat face au stress quotidien se maintiennent dans un état
de stress chronique qui perturbera à long terme leurs capacités
de régulation physiologique. Une fois que les capacités de
régulation physiologique dysfonctionnent, ces personnes seront plus
sujettes à développer les symptômes du TSPT et donc du
traumatisme vicariant s'il s'agit des professionnels en relation d'aide, en cas
d'exposition à un évènement potentiellement
traumatique.
L'impact direct du coping sur le TSPT réside dans le
fait que le type de coping utilisé après
l'événement traumatique peut favoriser le maintien des
symptômes du TSPT dans le temps. C'est pourquoi, il nous parait central
d'identifier, le ou les, coping(s) qui permettent la meilleure adaptation face
au stress, pour prédire un moindre impact en termes de stress chronique
et un moindre développement ou maintien du TSPT.
1.3. Personnel soignant
Travaillant dans un hôpital ou centre de santé
spécifique, le personnel soignant constitue un corps organisé de
médecins et autres prestataires de soins de santé
autorisés par la loi. Ils sont autorisés par un hôpital,
par le biais de privilèges d'admission, à fournir des soins
médicaux dans cet établissement. Bon nombre de personnes
participent à la prise en charge d'un individu pendant son séjour
à l'hôpital. Divers services entrent en cause pour offrir un
traitement réussi en allant de l'évaluation médicale aux
soins quotidiens.
24
Il faut également distinguer les personnels
hospitaliers des personnels soignants, car ces derniers est le groupe de
professionnels qui contribue aux soins et au traitement des patients. Ils
n'interviennent pas seulement dans un établissement hospitalier, mais
aussi dans un cabinet médical privé. On peut les trouver dans une
maison de retraite médicalisée ou à domicile chez des
particuliers.
Quatre grandes catégories du personnel hospitalier
(
https://clickandcare.fr/blog/128-les-differences-entre-le-personnel-hospitalier-et-le-personnel-soignant
) peuvent être classées dont :
1. Les médecins ou le personnel médical ;
2. Les infirmiers ;
3. Les professionnels paramédicaux ;
4. Le personnel de soutien.
Tous ces professionnels joueront un rôle important dans
le traitement et le rétablissement au niveau de l'hôpital. De
façon synthétique, voici le rôle de chacun d'eux :
a. Le personnel médical
Le personnel médical est composé des
médecins, des consultants spécialistes, des résidents et
des assistants. Les différences entre personnel hospitalier et personnel
soignant concernent les spécialités médicales de chaque
membre. En fait, le personnel médical se spécialise souvent dans
un domaine plus spécifique. Il a pour rôle d'évaluer et de
gérer le traitement médical à apporter aux malades. Les
médecins s'occupent du diagnostic, de la prescription des
médicaments dans leurs domaines d'expertises.
Un patient à l'hôpital peut également
être pris en charge par des internes ou des étudiants en
médecine. Ces derniers travaillent sous la supervision des
médecins principaux.
b. Les infirmières et infirmiers
Les infirmières et infirmiers gèrent la plupart
des soins infirmiers et des traitements à l'hôpital. Elles sont
présentes pour l'évaluation, la planification et l'administration
du traitement quotidien et gérer la santé générale.
Comme les médecins, les infirmières ont des rôles et des
responsabilités différentes en fonction de leur expérience
et leurs spécialités. Cette équipe est constituée
d'infirmière responsable d'unité, d'infirmière responsable
adjointe de l'unité, d'infirmières praticiennes et
d'infirmières spécialisées.
25
c. Les professionnels paramédicaux
Les professionnels paramédicaux sont des praticiens
formés à l'université qui font partie de l'équipe
de soins multidisciplinaire. Ils évaluent, diagnostiquent, traitent les
maladies et s'efforcent de prévenir les maladies et les handicaps.
Citons par exemple les diététiciens, les pharmaciens, les
ergothérapeutes, les physiothérapeutes, les orthophonistes...
1.4. Approches explicatives du traumatisme vicariant
1.4.1. Modèle bioécologique de Bronfenbrenner
Dans cette approche, un système se caractérise
par un ensemble d'éléments interdépendants et en
interaction. Il peut donc s'agir, par exemple, d'un individu, d'un groupe
d'individus, d'une organisation ou d'une société (Fortin,
2014).
Le postulat à la base de cette approche est que le
comportement d'une personne résulte d'une adaptation progressive et
mutuelle entre cet individu et l'ensemble de son environnement (Drapeau, 2008).
Cette approche considère aussi l'individu dans son contexte et en
évolution au travers différents systèmes. Autrement dit,
une personne vit en interdépendance et en interrelation avec les
systèmes dans lesquels elle vit et rencontre. Donc, chaque changement
dans un système produit un changement dans les systèmes en
relation, ce qui force l'ensemble des systèmes à évoluer
pour retrouver un équilibre.
Selon le modèle bioécologique de Bronfenbrenner
(1979) les interactions entre les systèmes ont des répercussions
sur le fonctionnement et la santé des individus. Cette notion
d'interrelation permet de bien comprendre les changements, notamment le
traumatisme vicariant, qui s'opèrent tant chez l'intervenant que le
client, dans le contexte du processus d'intervention.
Pour Fortin (2014), les interactions entre les
différents systèmes se produisent au travers des « inputs
» et des « outputs ». Le concept d'« input» fait
référence à tout ce qui provient de l'extérieur qui
entre dans le système comme de l'information, des valeurs, des
règles ou des comportements. À l'opposé, l'«
output» constitue tout ce qui sort du système vers
l'extérieur.
Dans le cadre d'une relation d'aide, le professionnel et le
client possèdent des éléments qui, lorsque mis en
interaction, peuvent mener au traumatisme vicariant. Tout d'abord,
l'intervenant en relation d'aide, de par sa profession, possède de
l'empathie et un désir d'aider dans son système. De son
côté, un client possède, dans la majorité des cas,
de la
26
souffrance ou un vécu traumatique. Lors du contact
entre ces deux systèmes, le récit détaillé des
événements pénibles est souvent utilisé comme
technique d'intervention.
Autrement dit, l'intervenant reçoit comme « input
» de l'information sur la souffrance du client ainsi que du
matériel traumatique. Ces informations, additionnées à
l'empathie et au désir d'aider, peuvent résulter en l'apparition
d'un stress traumatique chez l'intervenant en relation d'aide. Toutefois, bien
que touché par un stress traumatique secondaire, l'intervenant n'est pas
nécessairement atteint de symptômes de traumatisme vicariant. En
effet, l'approche bioécologique stipule également qu'un
système est plus complexe que la somme de ses parties.
De plus, un intervenant n'est pas influencé uniquement
par les clients, mais par l'ensemble des systèmes qui l'entourent. Ces
différents systèmes constituent des facteurs d'influence
diminuant ou augmentant le risque de l'intervenant de souffrir du traumatisme
vicariant.
1.4.2. Modèle de transmission du traumatisme de
Figley
En 1995, Figley (cité par De soir, 2000), dans son
oeuvre `'Compassion Fatigue», décrit l'épuisement des
professionnels par le stress de compassion. Selon lui, la compassion fatigue se
définit par `'un syndrome d'épuisement émotionnel dans
lequel le stress traumatique est transmis des victimes aux intervenants».
Par le biais de son modèle, il tente de définir les
mécanismes qui interviennent dans la transmission du traumatisme, de la
victime à l'intervenant qui en subit un déséquilibre
psychique.
Selon ce modèle, l'habilité empathique du
professionnel et l'engagement qu'il a envers sa victime ainsi que
l'incapacité à trouver un soulagement relatif à son
rôle d'aide et de soutien via les processus de découplage
émotionnel, l'incapacité de ressentir un sentiment
d'accomplissement personnel pour le travail réalisé et l'aide
apportée aux victimes traumatisées expliquent l'épuisement
émotionnel à travers le stress traumatique secondaire chez les
professionnels (De Soir, 2000).
Une interaction entre les 6 facteurs illustre le processus de
stress de compassion. L'habilité empathique qui est la capacité
de ressentir et de percevoir la souffrance d'autrui, est mise en lien avec la
contagion émotionnelle qui se définit comme le vécu des
émotions de la victime en fonction du degré d'exposition à
cette dernière et la façon dont le professionnel est
27
affecté par les émotions de la victime. Ces deux
facteurs sont associés et reflètent la compassion qu'a le
professionnel envers la victime (De Soir, 2000).
L'empathie est également associée à la
préoccupation empathique qui se définit par la motivation pour
agir et procurer de l'aide. La notion de motivation est importante à
prendre en compte. En effet, sans cette motivation, l'empathie ne serait pas
présente et le stress de compassion n'aurait donc pas lieu d'être
(De Soir, 2000). Vient ensuite la réponse empathique,
caractérisée par la mise en place de quelque chose pour
réduire la souffrance de l'autre (Blavier, 2018), qui est
influencée d'une part par la contagion émotionnelle et d'autre
part par les préoccupations empathiques. Ce sont donc les
habilités empathiques qui vont influencer la réponse empathique
du professionnel face à la souffrance de la victime.
Selon Figley (1995), cité par De soir (2000), le
découplage de la victime et le sentiment d'accomplissement sont deux
facteurs distincts et ceux-ci vont influencer la diminution ou l'augmentation
du stress de compassion. D'un côté, le découplage de la
victime représente chez le professionnel la mise en distance -ou non-
par rapport à la victime. La distance qui est mise en place doit
être adéquate, c'est à dire ni trop grande, ni trop
étroite.
1.5. Etudes antérieures
1.5.1. Etude de Oosterbosch (2021)
Dans cette étude portant sur « Evaluation du
traumatisme vicariant et de la résilience du personnel soignant ayant
travaillé au sein des unités covid-19 durant la pandémie,
tenant compte des facteurs sociodémographiques de celui-ci »,
l'auteur a voulu évaluer l'influence des facteurs
sociodémographiques sur le niveau de traumatisme vicariant et le niveau
de résilience du personnel hospitalier en réponse à la
pandémie de covid-19.
A cet effet, l'auteur a recouru à la méthode
quantitative transversale observationnelle s'intéressant au personnel
hospitalier du groupe de santé, appuyée par la technique de
questionnaire. Les échelles utilisées sont l'échelle de
stress traumatique secondaire (STSS), l'échelle de résilience de
Connor et Davidson (CD-RISC) et un questionnaire de données
sociodémographiques.
28
Après les analyses descriptives, univariées et
multivariées des données recueillies auprès de 352
volontaires, les résultats obtenus ont montré que le score total
moyen de traumatisme vicariant de l'échantillon (n = 352) est
modéré (38,020) et le score total moyen de résilience est
de 70,571. Un stress traumatique secondaire sévère a
été trouvé chez 22.17% de l'échantillon.
Le niveau total de résilience est influencé
positivement par le soutien social, les heures de sommeil, par le fait
d'être optimiste, d'être croyant ou pratiquant, d'utiliser l'humour
dans les situations difficiles et le fait d'avoir des enfants. Il est
influencé négativement par le stress et/ou
l'expérience.
Le niveau total de traumatisme vicariant est influencé
négativement par le fait d'être une femme, avoir un salaire
insuffisant, le stress, par la difficulté de voir les patients mourir
sans leur famille, par les antécédents de burnout et de
traumatismes, par les absences de longues durées et par l'environnement
dangereux de travail. Un niveau élevé de résilience est un
facteur de protection contre le traumatisme vicariant.
Notons par ailleurs que cette étude met en
évidence le lien qui existe entre les facteurs
sociodémographiques et le niveau de traumatisme vicariant ainsi que
celui de la résilience. Le point commun avec notre étude est que
toutes les deux contribuent à la prévention du traumatisme
vicariant en s'appuyant sur les facteurs de protections qu'il faut
prôner. Néanmoins, elle se différencie de la nôtre
qui s'intéresse aux différentes stratégies de coping et
les pratiques sur la résiliences mises en place par les personnels
hospitaliers pour faire face au traumatisme vicariant en ayant un niveau
élevé de résilience.
1.5.2. Etude de Fortin (2014)
Fortin (2014) a mené une étude portant sur
« le vécu professionnel des intervenants de la relation d'aide :
les facteurs d'influence de la fatigue de compassion et du traumatisme
vicariant ». L'auteur s'est posé la question de savoir : Quels sont
les facteurs de protection et les facteurs de risques de la fatigue de
compassion et du traumatisme vicariant chez les intervenants en relation d'aide
?
Les objectifs suivis par cette étude étaient
entre autres documenter la réalité professionnelle des
intervenants en relation d'aide, d'identifier les facteurs de risque et de
protection individuels, organisationnels et sociaux de la fatigue de compassion
et du traumatisme vicariant.
29
Dans cette étude qualitative, d'inspiration
bioécologique, l'auteur a appuyé sa méthode par la
technique d'entretien semi-directif pour parvenir aux résultats. La
taille de l'échantillon était de 8 sujets.
Les résultats de cette étude
réalisée sur les 8 répondants composés des
psychologues et des travailleurs sociaux de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et membres de leur ordre respectif mais travaillant de
façon autonome, confirment qu'une profession en relation d'aide peut
provoquer des répercussions négatives chez les professionnels.
Les répondants de cette étude ont d'ailleurs identifié une
perturbation de leurs pensées, leurs comportements, leurs
émotions, leur état de santé ou leurs rapports
interpersonnels causés par leur travail. Néanmoins, de par
l'ensemble des facteurs d'influence, il est possible de se protéger de
la fatigue de compassion et du traumatisme vicariant. Or, il est important de
constater que la mise en place des facteurs de protection et l'évitement
des facteurs de risque sont une responsabilité partagée par
plusieurs acteurs qui ont un rôle à jouer pour assurer la
protection des professionnels de la relation d'aide.
Tout d'abord, l'intervenant a lui-même la
responsabilité de certains facteurs d'influence. En effet, l'adoption de
contraintes personnelles au travail, de mécanismes d'adaptation et d'une
vie personnelle satisfaisante en dehors de la vie professionnelle sont des
éléments déterminés par le travailleur. De plus,
plusieurs formes de soutien au travail comme la ventilation, la supervision
professionnelle et la formation ne sont efficaces que si le travailleur les
utilise adéquatement. D'ailleurs, si ce soutien n'est pas offert
directement dans le milieu de travail, il en revient au professionnel d'aller
le chercher ailleurs.
Le milieu de travail a, lui aussi, une forte
responsabilité pour ce qui est de protéger les professionnels de
la fatigue de compassion et du traumatisme vicariant. Concrètement,
l'horaire, la charge, les responsabilités, le soutien et l'environnement
de travail sont des éléments devant être
considérés. Un facteur particulièrement important
dépend également du milieu de travail, soit l'attitude des autres
professionnels. En effet, des supérieurs et des collègues
conscients de la réalité des intervenants et des
répercussions possibles de leur travail et qui adoptent des
comportements témoignant leur soutien apportent une différence
importante.
La ressemblance de cette étude avec la nôtre se
trouve au niveau des facteurs d'influence du traumatisme vicariant. Elle se
différencie de la nôtre par le caractère précis du
facteur de protection que nous étudions (mécanismes de coping ou
d'adaptation).
30
1.5.3. Etude de Moreira (2019)
Il s'agit d'une étude portant sur : «
l'évaluation de l'épuisement professionnel chez les
infirmières oeuvrant auprès des grands brûlés et
leurs stratégies d'adaptation ». Cette étude avait pour
objectifs d'évaluer le niveau d'épuisement professionnel des
infirmières oeuvrant au centre des grands brûlés, de
décrire les stratégies d'adaptation utilisées par
celles-ci et finalement, d'évaluer la relation entre l'épuisement
professionnel et les stratégies d'adaptation.
Etant une étude descriptive corrélationnelle,
elle a été menée auprès de 23 infirmières
oeuvrant au centre des grands brûlés du Centre Hospitalier de
l'Université de Montréal (CHUM).
Pour atteindre les objectifs, un questionnaire en ligne a
été utilisé et ce dernier comportait 3 sections soit, la
version française de Maslach Burnout Inventory (MBI) pour
évaluer l'épuisement professionnel, la version française
de Ways of Coping Checklist (WCC) pour évaluer les
stratégies de coping et des questions sociodémographiques.
Après administration et interprétation des
données par le logiciel SPSS, les résultats ont
révélé ce qui suit : Le score de
l'épuisement émotionnel est bas (18,3) ainsi que le score de
dépersonnalisation (5,8), tandis que le score de l'accomplissement
professionnel est élevé (38,5). Ces résultats
révèlent que les infirmières sont peu
épuisées émotionnellement et manifestent peu de
dépersonnalisation dans leur travail. De plus, les infirmières
des GB manifestent dans leur travail un niveau d'accomplissement professionnel
élevé.
Les stratégies d'adaptation les plus utilisées
sont celles centrées sur le problème (31,7) et sur la recherche
de soutien social (24,3) alors que celles centrées sur l'émotion
sont les moins utilisées (22,0). Les deux premières
stratégies d'adaptation favorisent un niveau faible d'épuisement
professionnel. Une corrélation positive et statistiquement significative
a été identifiée entre le niveau d'épuisement
émotionnel et l'usage de stratégies d'adaptation centrées
sur l'émotion (r2 = 0,71). De plus, une corrélation
négative statistiquement significative a été
identifiée entre l'accomplissement professionnel et les
stratégies d'adaptation centrées sur l'émotion (r2 =
-0,61). Lorsque les infirmières utilisent des stratégies
d'adaptation centrées sur l'émotion, elles manifestent un niveau
d'épuisement émotionnel plus élevé en plus de
manifester un niveau d'accomplissement professionnel plus bas. Elles sont donc
plus à risque d'épuisement professionnel.
31
L'auteur conclue en disant que le niveau d'épuisement
professionnel identifié dans la présente étude est
inférieur par rapport aux études antérieures. Les
stratégies d'adaptation centrées sur le problème et sur la
recherche de soutien social sont les plus utilisées par les
infirmières oeuvrant auprès de Grands blessés. Deux
relations avec les stratégies d'adaptation centrées sur
l'émotion sont ressorties de cette étude, la première avec
le niveau d'épuisement émotionnel et la deuxième avec le
niveau d'accomplissement professionnel.
Cette étude se ressemble avec la nôtre au point
où elles cherchent toutes à identifier les stratégies de
coping utilisées par un groupe des soignants (les infirmières
pour cette étude et les personnels soignants pour la nôtre) et
à déterminer la relation entre ces stratégies et l'une des
conséquences psychologiques du travail. Elle se différencie de la
nôtre qui elle, est spécifique, cherchant à évaluer
une conséquence du travail en relation d'aide (le traumatisme vicariant)
auprès de tous les personnels soignants oeuvrant dans les urgences ;
alors que cette étude évalue l'épuisement professionnel
qui est un phénomène général à tout type de
travail.
32
CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE METHODOLOGIQUE
Toute étude qui se veut scientifique accorde une place
importante à la démarche méthodologique, car cette
dernière retrace les plus grandes lignes suivies par le chercheur pour
arriver aux résultats. Ce présent chapitre axé sur la
méthodologie présente les milieux d'étude, la population
concernée, l'échantillon choisi, les méthodes et les
techniques utilisées. Les difficultés rencontrées vont
marquer la fin de ce chapitre.
2.1. Présentation du milieu
d'étude
Notre étude a été menée dans deux
institutions hospitalières que compte la zone de santé de Limete
dans la ville de Kinshasa en R.D. Congo. Il s'agit de la clinique Bondeko et de
l'hôpital Saint Joseph. Ainsi, nous présentons de manière
brève les deux hôpitaux où s'est réalisé la
collecte des données.
2.1.1. Clinique Bondeko
2.1.1.1. Aperçu historique et
localisation
La clinique Bondeko est l'une des oeuvres de l'ASBL Bondeko ya
Sika, une ONG créée le 11 Novembre 1967 et dont l'initiateur est
le Révérend Père Arthur du Vernay de Plessis (17
Février 1923-16 Mars 2007), de nationalité Belge, membre de la
Congrégation Immaculée coeur de Marie CICM en sigle.
En effet, l'idée de créer en 1982 un dispensaire
du Centre Bondeko dans la commune de Limete est née de la situation
médicale déficiente dans laquelle se trouvaient des habitants de
la ville de Kinshasa et l'indigence de tant de malades. Cette idée fut
appuyée par les membres de la communauté et tous les
fidèles de la chapelle du centre Bondeko qui mirent en vigueur la dime
de l'ancien testament pour le financement dudit projet.
C'est alors que le projet fut présenté, au
Gouverneur de la ville de Kinshasa à l'époque, monsieur Kabayidi
wa Kabayidi qui, du reste l'encouragea en proposant à ses initiateurs,
le Révérend Père Arthur et les membres de la
communauté, de construire de préférence un hôpital
au lieu d'un dispensaire.
La proposition du Gouverneur fut favorablement accueillie et
l'autorité urbaine accorde aussitôt à l'ASBL, le terrain
anciennement appelé « Zamba ya Avocat » pour l'érection
de l'actuelle « Clinique Bondeko ». C'est en 1985 que fut
posée la première pierre
33
mais, suite aux difficultés financières, les
travaux de construction confié à l'entreprise «
AVC-construct », ne débutèrent qu'en 1986.
Le 02 Mai 1989, il eut l'ouverture du premier bâtiment
qui servit de dispensaire et à tous les malades du Centre Bondeko et
ceux de la société AVC-Construct furent soignés. Les
premières activités de ce dispensaire furent entre autres les
consultations externes et les consultations spécialisées de
pédiatrie et de gynécologie.
A cette même époque, le bloc opératoire
fut déjà opérationnel et pratiquant uniquement des
interventions mineures. Officiellement, la Clinique Bondeko fut ouverte
à toute la population de la ville de Kinshasa en 1990 avec un seul
bâtiment d'hospitalisation d'une capacité d'accueil de 6 lits.
L'année 1991 fut marquée par l'arrivée
des médecins spécialistes entrainant une extension des
activités de la médecine spécialisée. Une
année plus tard, en 1992 l'on finalisa les travaux de construction du
bâtiment réservé à l'hospitalisation des malades et
la Clinique Bondeko ouvrit alors le pavillon 1 qui abrite actuellement le
service de la chirurgie.
En 1993, l'on construit le pavillon 2 qui fut affecté
à la médecine interne et à la pédiatrie. Au cours
de la même année, les travaux de construction de la salle des
urgences, avec une capacité d'accueil de 11 lits des activités
médicotechniques de laboratoire, radiologie et
kinésithérapie. Enfin, l'année 1994 marque le début
de la construction de l'incinérateur et du bâtiment devant abriter
le service de maternité.
A l'heure actuelle, la Clinique Bondeko dispose de la
quasi-totalité des infrastructures utiles à son bon
fonctionnement. S'agissant de l'histoire de sa gestion, cinq Médecins
directeurs, se sont succédés à sa tête il s'agit
notamment de :
1. Professeur NGINI EHINGU KATWAKANI (de 1989 à 1998)
2. Docteur MONSENGWO WANA (de 1991 à 1998)
3. Docteur MASOKA KAPITA Baudouin (de 1998 à 2012)
4. Docteur MUALABA TSHIAMALA (de 2012 à 2022)
5. Docteur META TSHIKAYA du 15 Mars 2022 à ce jour
En ce qui concerne sa localisation, étant l'institution
de référence de la zone de santé de LIMETE, la Clinique
Bondeko se situe au numéro 7259 sur l'avenue YOLO au Quartier
Général MASIALA à la 7e rue Résidentiel,
dans la commune de LIMETE.
34
Elle est limitée :
? A l'Est par la Place commerciale de la 7e rue Limete
(près de 200 mètres) ;
? A l'Ouest par la mosquée musulmane et à 500
mètres du centre hospitalier « Yolo Médical » ;
? Au Nord par l'entrée de l'Avenue des Tropiques et au Sud
par le quartier Résidentiel de la 7e rue.
Ces voies d'accès faciles sont soit le Boulevard
Lumumba à partir de la 7e rue Résidentiel en longeant
l'avenue Yolo, soit l'avenue de l'Université à partir du
Rond-point Bongolo.
2.1.1.2. Infrastructures et capacités
d'accueil
Construit en style architectural mixte, c'est-à-dire
pavillonnaire en forme de deux peignes et bloc en hauteur, la clinique Bondeko
compte au total 10 bâtiments dont 7 pavillons d'hospitalisations.
Hormis la salle d'urgence avec une capacité d'accueil
de 300 lits à l'exception des chambres privées qui disposent
chacune un lit, chaque chambre compte trois lits et mesure 4,70 mètres
de longueur sur 3 mètres de largeur la dimension de chaque pavillon est
une longueur de 3,70 m et de largeur 3 m de hauteur avec le couloir de 2.20 m
de largeur, quatre de ces 10 bâtiments abritent le service
administratif.
Bref, ses infrastructures et sa capacité d'accueil lui
permettant de répondre aux normes d'un hôpital qui se prête
le mieux à une exploitation rationnelle avec toutes les
spécialités que l'on peut trouver dans n'importe quelle
institution.
2.1.1.3. Organisation fonctionnelle
Dans l'exercice de ses fonctions, le Médecin Directeur
supervise deux principales divisions qui coordonnent les activités
médicales et paramédicales ainsi qu'administratives et
financières de toute la Clinique. Il s'agit, d'une part, de la division
médicale et d'autre part de la division administrative et
financière.
a) La division médicale
Elle regroupe les services médicaux :
médicotechniques et nursing. Elle est placée sous
l'autorité du Médecin Chef de Staff Médical qui
lui-même, est nommé par le Conseil de gestion, sur proposition du
Médecin Directeur.
35
En cas d'empêchement de ce dernier, le Chef de Staff
Médical fait d'office du Médecin Directeur. Il a pour
attributions :
> D'assurer la coordination et la supervision des services
relevant de sa direction ;
> De veiller à l'éducation, à la
formation au recyclage et à l'encadrement des professionnels de
santé et des stagiaires.
b) Division administrative et
financière
Comme l'indique son nom, cette division coordonne les
activités des services administratifs et financiers. Elle regroupe en
son sein les services ci-après : accueil et réception,
comptabilité et caisse centrale, information, logistique, mouvement des
malades et personnel.
La division administrative et financière est
placée sous la responsabilité de l'Administrateur-Gestionnaire
titulaire, nommé par le Conseil de gestion, sur proposition du
Médecin Directeur. En sa qualité de premier responsable de
l'administration et des finances, l'administrateur-Gestionnaire a pour
attributions :
> De cordonner et superviser les activités au sein de
sa division ;
> D'assurer le secrétariat du comité de
direction de la Clinique ;
> De signer conjointement avec le Médecin Directeur
toutes les correspondances liant la Clinique avec le monde extérieur
;
> D'établir mutuellement le rapport
d'activités notamment le bilan, le compte d'exploitation, les tableaux
de synthèse et le mouvement du personnel.
2.1.1.4. Organisation structurelle
Le conseil de gestion, le comité de Direction, les
divisions, les services et les bureaux appelés (Unités) sont les
organes fonctionnels de la clinique Bondeko.
a) Conseil de gestion
Le conseil de gestion de la clinique Bondeko comprend neuf
membres ci-dessous :
> Une présidente ;
> Un représentant de l'ASBL ;
> Un médecin directeur ;
> Un administrateur-gestionnaire titulaire ;
> Trois représentant du domaine médical ;
36
> Un représentant du domaine économique et ;
> Un représentant du domaine juridique.
Le conseil de gestion de la clinique Bondeko a pour attributions
:
> De fixer les objectifs et concevoir la politique
générale ;
> De garantir le bon fonctionnement de la clinique ;
> De nommer le Médecin-Directeur, les chefs des
divisions et des services.
> D'approuver le bilan de la clinique, et
> De contrôler et évaluer les activités de
la clinique
b) Comité de direction
Chargé de veiller à la bonne marche de tous les
services et au strict respect du règlement d'ordre intérieur de
la clinique, le comité de direction est l'organe d'exécution des
décisions du conseil de gestion.
Il comprend :
> Un Médecin-Directeur
> Un Administrateur-Gestionnaire titulaire
(secrétaire)
> Un chef de Staff médical
> Un chef de Nursing
> Un Pharmacien
> Un Chef du personnel
c) Médecin directeur
Autorité permanente et représentant de
l'institution à l'extérieur, le Médecin-Directeur est
chargé de la direction, de la coordination et de gestion courante des
divisions médicales ainsi qu'administratives et financières.
Dans l'exercice de ses fonctions, le Médecin-Directeur
rend compte de son travail du Président au conseil de gestion de la
Clinique qui est aussi Président et coordonnateur de toutes les
activités de l'ASBL Bondeko ya Sika comme nous l'indique la structure
ci-après :
En collaboration avec l'Administrateur titulaire, il
élabore le budget à soumettre au Conseil de gestion pour
approbation mensuellement, il convoque son comité restreint
trimestriellement, le comité de direction élargie.
37
2.1.2. Hôpital Saint Joseph 2.1.2.1. Localisation
physique
Situé dans la commune de Limete, entre
14ème et 15ème rues, l'Hôpital Saint
Joseph, se trouve dans le district de la Funa, à Kin-Centre. Il est
situé dans la zone de santé de Limete et est limité :
? Au Nord, par le couvent des pères dominicains ;
? Au Sud, par le quartier Motel Fikin ;
? À l'Est, par le boulevard Lumumba ;
? À l'Ouest, par le quartier Masiala, un des quartiers
résidentiels de la commune de
Limete.
2.1.2.2. Historique et vocation a. Historique
Selon les archives de l'hôpital (Kangiama, 2011), cette
institution médicale fut un couvent des soeurs de Sainte
Thérèse de l'Enfant Jésus qui sont des Soeurs
diocésaines de Kinshasa. Conformément au projet du feu cardinal
Joseph Malula, alors archevêque de Kinshasa, le couvent qui fut
transformé ensuite en Facultés Catholiques, devrait devenir une
université catholique abritant entre autres facultés, celle de
médecine. Un hôpital serait alors construit dans cette
concession.
A l'occasion de son jubilé de vie épiscopale, le
Cardinal Joseph Malula reçut un don présidentiel d'un montant de
27.676 dollars américains. Ceci provoqua le déplacement des
facultés à leur emplacement actuel. Les anciens bâtiments
abritant les facultés ont été modifiés et
constitueront, avec ce don présidentiel, le fonds de départ de
l'actuel hôpital Saint Joseph.
A l'inauguration, en 1987, il n'y avait encore qu'un
dispensaire comme premier service comptant deux médecins et quelques
infirmiers. Le service de la maternité verra le jour un peu plus
tard.
Après la mort de son initiateur, le cardinal Malula, la
gestion de l'hôpital fut confiée aux religieux dont le père
Lietard Edouard. Petit à petit, les différents services verront
le jour les uns après les autres et l'hôpital dispensera les soins
de santé primaires.
38
Présentement, l'Hôpital Saint Joseph constitue
une unité hospitalière de référence du bureau
diocésain des oeuvres médicales (B.D.O.M) de
l'archidiocèse de Kinshasa, avec son fonctionnement actuel.
b. Missions ou vocation
Comme toute autre institution sanitaire digne de sa mission,
l'Hôpital Saint Joseph a comme tâche principale de répondre
aux besoins de santé de la population, et surtout :
Premièrement, de s'assurer sur les soins de santé
des patients :
? En soins médicamenteux, assisté par un
laboratoire biomédical et imagerie pour les examens
appropriés.
? En soins adaptatifs, domaine de la médecine physique,
la kiné, l'orthopédie et rééducation.
Deuxièmement, d'assurer la formation du personnel
soignant (des médecins juniors, les médecins stagiaires, les
administratifs et les stagiaires de tous les autres domaines, dont les
psychologues cliniciens). La formation est assurée en staff, par des
conférences, exposés et cours, assurés par les
médecins de la structure et des visiteurs. Cette formation est
organisée selon des thèmes préparés par les
superviseurs et assistants et présentés lors des réunions
du matin dans la salle de réunion ou en modules des services
séparés.
Troisièmement, de renforcer la capacité de son
chirurgien résident de la fistule à travers des exercices de
formations chirurgicales ; afin de réduire les distances à
parcourir par les malades en quête des soins médicaux.
2.1.2.3. Organisation de l'hôpital.
L'organe de décision de l'Hôpital Saint Joseph
est le Comité de gestion. Hormis la direction générale,
l'hôpital dispose de quatre autres directions suivantes : Direction
administrative, Direction médicale, Direction financière et
Direction de nursing.
a) Direction administrative
Cette direction a pour tâche de :
? Tenir l'administration de l'hôpital ;
? Représenter l'hôpital chez les différents
partenaires ; ? Engager l'hôpital en cas de besoin.
39
b) Direction financière
Les attributions dévolues à cette direction sont
les suivants :
> Assurer la gestion de la trésorerie ;
> Planifier les recettes, l'exercice et les dépenses
de l'exercice ;
> Contrôler les couts ; > Déterminer les
tarifs.
c) Direction médicale
Cette direction est chargée principalement de
l'organisation des soins et collabore avec les médecins chefs de
services et pharmacien. Elle regroupe tout le corps médical et coordonne
l'action de cette dernière. Elle organise les roulements de
médecins. La direction médicale est subdivisée en services
suivants :
Dispensaire ; Urgences ;
Réanimation ; Médecine interne ; Maternité
post-partum ; Chirurgie ;
Gynécologie ; Ophtalmologie ; Pédiatrie
(néonatologie) ; Pavillon privé ;
|
Oto-rhino-laryngologie (orl) ;
Dentisterie kinésithérapie ;
Dermatologie ;
Stérilisation ;
Pharmacie ;
Salle d'opération ;
Anesthésie ;
Diabétologie ;
Consultation prénatale.
|
d) Direction nursing
Cette dernière direction s'occupe de la dispensation des
soins infirmiers. Elle joue les rôles ci-après :
> Regrouper les infirmiers et les techniciens chefs de
services paramédicaux : organiser le roulement des infirmiers
> Étudier l'organisation matérielle, la
planification et la dotation humain.
40
2.2. Participants à l'étude 2.2.1.
Population
La présente étude porte sur le traumatisme
vicariant et les mécanismes de coping des personnels hospitaliers des
urgences dans les hôpitaux de la zone de santé de Limete. De ce
fait, notre population d'étude est constituée des personnels
hospitaliers des urgences de l'hôpital Saint Joseph et la clinique
Bondeko.
2.2.2. Echantillon 2.2.2.1. Notions
Puisqu'il est difficile d'atteindre toute la population
concernée dans l'étude, il est important d'extraire de cette
population un groupe des personnes ayant les caractéristiques dont le
chercheur veut étudier. L'échantillon est ainsi défini
comme un segment ou une partie de la communauté étudiée
qui porte les caractéristiques de cette communauté et qui la
représente en ce qui concerne l'objet de la recherche
(Friendrich-Ebert-Stiftung, 2016).
2.2.2.2. Types d'échantillons
Sachant que l'échantillonnage est la manière
d'extraire un échantillon dans une population, nous disposons deux types
d'échantillonnage dont l'échantillonnage de probabilité et
l'échantillonnage de non-probabilité (Mwamba, 2019).
2.2.2.2.1. Échantillonnage de
probabilité
L'échantillonnage de probabilité implique de
choisir les sujets d'une façon telle que leur chance d'être
sélectionné ou de se retrouver dans l'étude sont connues
et peuvent être calculées. Il faudrait donc commencer par
définir la population que l'on veut étudier. Pour y arriver le
chercheur doit utiliser une méthode non biaisée telle que pile ou
face, tirage au sort ou loterie ; Cette approche est dite aléatoire
(Mwamba, 2019).
Ce type d'échantillonnage est subdivisé en
quatre, dont l'échantillonnage aléatoire simple,
l'échantillonnage aléatoire systématique,
l'échantillonnage aléatoire stratifié et
l'échantillonnage en grappe.
41
2.2.2.2.2. Échantillonnage de
non-probabilité
Même si la sélection aléatoire des sujets
est considérée comme le soubassement d'une bonne recherche, la
plupart d'enquête et de recherches sont basées sur des
échantillons de non-probabilité, dans lesquels les sujets ne sont
pas choisis au hasard. On peut compter, selon Mwamba (2019), quatre types
d'échantillons de non-probabilité dont : l'échantillonnage
par quotas, l'échantillonnage par commodité,
l'échantillonnage intentionnel, et l'échantillonnage par boule de
neige. Dans le contexte de la présente étude, nous avons fait
recours à l'échantillonnage par commodité.
Il convient de noter que ce type d'échantillon
s'obtient en utilisant n'importe quel sujet ou groupe disponible. Il est
souvent utilisé par rapport à d'autres types
d'échantillons parce qu'il est moins coûteux et rapide.
2.2.3. Critères d'inclusion
C'est suivant les critères qui suivent que les sujets
étaient retenus pour constituer l'échantillon de notre
étude :
? Être personnel soignant
? Travailler aux urgences de l'un de deux hôpitaux de
l'étude ? Avoir la maitrise de la langue française
? Être disponible pour répondre favorablement
à toutes les questions de nos trois instruments à savoir le
questionnaire d'enquête, l'échelle de stress traumatique
secondaire et l'échelle Ways of coping checklist.
Tous les sujets n'ayant pas rempli les critères ci-dessus
sont exclus de l'étude. 2.2.4. Caractéristiques de
l'échantillon
Dans ce présent point nous présentons les
différentes caractéristiques des sujets ayant constitué
notre échantillon de recherche. Rappelons que l'échantillon de
notre travail est hétérogène. C'est ainsi que nous
présenterons les tableaux en tenant compte de chaque aspect selon les
variables de l'étude (genre, âge, catégorie
professionnelle, Etat-civil, niveau d'étude, ancienneté et
religion). Nous avons pu atteindre 49 sujets pour notre étude dont 10
n'ont pas répondus à nos critères d'inclusion à
savoir ils n'ont pas répondu à toutes les questions, ainsi notre
échantillon était resté à une taille de 39
sujets.
42
Tableau n° 3 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon le sexe
Sexe
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Masculin
|
20
|
51,3
|
Féminin
|
19
|
48,7
|
Total
|
39
|
100,0
|
Il ressort du tableau n°3 que sur 100% des
enquêtés, 51,3% (soit 20 sujets) sont des hommes et 48,7% (soit 19
sujets) sont des femmes.
Tableau n°4 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon l'âge
Tranche d'âge
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Moins de 30 ans
|
16
|
41,0
|
30 à 45 ans
|
13
|
33,3
|
46 à 60 ans
|
9
|
23,1
|
Plus de 60 ans
|
1
|
2,6
|
Total
|
39
|
100,0
|
Les résultats du tableau n°4 nous
révèlent que 41% des enquêtés (soit 16 sujets) ont
un âge inférieur à 30 ans ; 33,3% (soit 13 sujets) ont
l'âge entre 30 et 45 ans ; 23,1% (soit 9 sujets) ont l'âge qui
varie entre 36 et 60 ans ; et 2,6% (soit 1 sujet) a plus de 60 ans.
Tableau n°5 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon la catégorie professionnelle
Catégorie professionnelle
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Infirmier
|
20
|
51,3
|
Chirurgien
|
2
|
5,1
|
Médecin généraliste
|
14
|
35,9
|
Anesthésiste et réanimateur
|
2
|
5,1
|
Médecin en santé publique
|
1
|
2,6
|
Total
|
39
|
100,0
|
Le cinquième tableau nous renseigne que notre
échantillon est composé de 20 infirmiers (soit 51,3%) ; 2
chirurgiens (soit 5,1%) ; 2 spécialistes en anesthésie et
réanimation (soit 5,1%) ; 14 médecin généraliste
soit 35,9% et 1 médecin spécialiste en santé publique
(soit 2,6%).
43
Tableau n°6 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon l'état-civil
Etat-civil
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Célibataire
|
19
|
48,7
|
Marié(e)
|
20
|
51,3
|
Total
|
39
|
100,0
|
Le tableau n°6 montre que sur 39 sujets
enquêtés, 19 sujets (soit 48,7%) sont célibataires et 20
sujets (soit 51,3%) sont marié(é)s.
Tableau n°7 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon le niveau d'études
Niveau d'étude
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Diplômé A2
|
2
|
5,1
|
Gradué(e)
|
16
|
41,0
|
Licencié(e)
|
4
|
10,3
|
Docteur
|
17
|
43,6
|
Total
|
39
|
100,0
|
Légende : A2 : Diplôme d'état en
section sciences infirmières.
En rapport avec le niveau d'études, le tableau ci-haut
révèle que notre échantillon comprend 2
diplômés A2 (soit 5,1%) ; 16 gradué(e)s (soit 41%) ; 4
licencié(e)s (soit 10,3%) et 17 docteurs en médecine (soit
43,6%).
Tableau n°8 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon l'ancienneté au service
d'urgence
Ancienneté
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Moins de 5 ans
|
21
|
53,8
|
5 à 10 ans
|
9
|
23,1
|
11 à 15 ans
|
3
|
7,7
|
16 à 20 ans
|
2
|
5,1
|
Au-delà de 20 ans
|
4
|
10,3
|
Total
|
39
|
100,0
|
Il ressort du tableau n°8 que 53,8% de notre
échantillon (soit 21 sujets) ont fait moins de 5 ans aux urgences ;
23,1% (soit 9 sujets) ont une ancienneté comprise entre 5 et 10 ans ; 3
sujets (soit 7,7%) ont fait entre 11 et 15 ans aux urgences ; 5,1% (soit 2
sujets) ont entre 16 et 20 ans d'ancienneté ; et 4 sujets (soit 10,3%)
ont fait plus de 20 ans aux urgences.
44
Tableau n°9 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon la religion
Religion
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Catholique
|
13
|
33,3
|
Protestante
|
9
|
23,1
|
Eglise de réveil
|
11
|
28,2
|
Témoins de Jéhovah
|
3
|
7,7
|
Kimbanguiste
|
1
|
2,6
|
Armée du salut
|
1
|
2,6
|
The way international
|
1
|
2,6
|
Total
|
39
|
100,0
|
Le tableau n°9 nous révèle que sur 100% des
sujets enquêtés, 33,3% (soit 13 sujets) sont catholiques ; 23,1%
(soit 9 sujets) sont protestants ; 28,2% (soit 11 sujets) prient dans les
églises de réveil ; 7,7% (soit 3 sujets) sont Témoins de
Jéhovah ; 2,6% (soit 1 sujet) est kimbanguiste ; 2,6% (soit 1 sujet) est
croyant de l'Armée du salut ; et 2,6% (soit 1 sujet) prie à The
way international.
Tableau n°10 : Répartition des sujets de
l'échantillon selon les institutions hospitalières
Institution hospitalière
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Clinique Bondeko
|
20
|
51,3
|
Hôpital Saint Joseph
|
19
|
48,7
|
Total
|
39
|
100,0
|
Le tableau n° 10 montre que notre échantillon est
composé de 20 sujets (soit 51,3%) de la clinique Bondeko et 19 sujets
(soit 48,7%) de l'hôpital Saint Joseph.
2.3. Méthode et technique 2.3.1.
Méthode
Il est démontré qu'aucun travail scientifique ne
peut aboutir à une bonne fin sans l'utilisation d'une bonne
méthode. Cette dernière aide le chercheur à organiser,
programmer et structurer ses instruments et/ou outils de travail pour
l'aboutissement heureux de sa tâche.
La méthode étant la marche à suivre pour
atteindre un but, Kanga Kalema Vita (1999) pense à ce sujet que la
méthode est un ensemble des normes qui permettent de
sélectionner, de coordonner les techniques des recherches.
Considérée comme un ensemble, la méthode englobe en elle
les techniques et procédés.
45
Quand on parle de la méthode en sciences
psychologiques, nous voyons en premier lieu l'observation qui est la seule et
l'unique méthode telle que défini par Claude Bernard pour toutes
les sciences de la nature (Mangoni, 2019). L'observation consiste donc à
noter et rapporter systématiquement des évènements, des
situations.
Il existe en sciences psychologiques, tant d'autres
méthodes qui partent toujours de l'observation, entre autres la
méthode expérimentale, introspective, clinique, psychanalytique
ou dynamique, d'enquête (Ngub'Usim Pey Nka, 2005). C'est à cette
dernière méthode que nous avons fait recours dans notre
étude.
2.3.1.1. Méthode d'enquête
La méthode d'enquête dont nous avons fait recours
dans notre étude est une procédure de recherche qui consiste
à recueillir des données verbales ou écrites auprès
des groupes ou échantillons de sujets choisis en fonction d'objectifs
précis dans le but de décrire et d'analyser une situation
particulière (Kutunga, 2011).
Nous pouvons comprendre la technique comme étant
l'outil ou instrument qu'utilise le chercheur soit pour récolter les
données de son étude, soit pour traiter les données
récoltées (Manzanza, 2019).
En guise de vérification des hypothèses
émises dans notre étude, nous avons recouru au questionnaire
d'enquête, à l'échelle du stress traumatique secondaire et
l'échelle Ways of coping checklist que nous allons présenter sur
le point : instruments de mesure et variables prises en compte.
Le questionnaire nous a permis d'identifier les
différentes variables sociodémographiques et certaines habitudes
quotidiennes ayant de l'influence sur la santé en général
et sur le traumatisme vicariant en particulier. L'échelle de stress
traumatique secondaire de Bride et al. (2004) nous avons servi à
l'évaluation du traumatisme vicariant auprès des sujets de notre
enquête. L'échelle Ways of coping checklist a permis d'identifier
les stratégies misent en place par ces sujets pour faire face au
traumatisme vicariant et s'adapter.
Comme dit tantôt, nous avons dans le cadre de notre
recherche utilisé le questionnaire d'enquête, l'échelle du
stress traumatique secondaire (STSS) et la version française de
l'échelle Ways of coping checklist (WCC).
46
2.3.2.1. Questionnaire d'enquête
Le questionnaire d'enquête est une suite des
propositions ayant une forme et un certain ordre sur lequel on sollicite
l'avis, le jugement ou l'évaluation du sujet interrogé (Michelin,
1971).
Wolf (cité par Ngongo, 1971) définit le
questionnaire comme étant un instrument d'auto-rapport utilisé
pour récolter les informations concernant les variables qui
intéressent le chercheur. Il consiste en un certain nombre de questions
ou items écrits ou oraux auxquels le répondant lit ou entend et
répond.
Pour nous, le questionnaire est une trame des questions
logiques et cohérentes à laquelle on veut obtenir des
informations sur un sujet ou un groupe de sujets, lesquelles informations,
seront considérées comme étant des conduites et non des
simples données objectives (Manzanza, 2019).
Puisque notre recherche porte sur le traumatisme vicariant des
personnels hospitaliers des urgences et les mécanismes de coping de ces
derniers, le fond de notre questionnaire comprends deux thèmes
essentiels dont le premier traite des questions relatives aux habitudes
quotidiennes de ces personnes (sport, sommeil, alimentation, hydratation) et le
deuxième regroupe les questions en rapport avec le soutien social.
Sur le plan de la forme, notre questionnaire comprend 8
questions hormis les différents éléments d'identification.
Ce questionnaire a été conçu en fonction des
hypothèses émises et des objectifs poursuivis par notre
étude.
2.3.2.2. Echelle de stress traumatique secondaire (Bride
& al. 2004) a) Nature et objectif
L'échelle de stress traumatique secondaire
développée par Bride et al., est une liste de 17 questions visant
à mesurer les conséquences négatives qu'un travail
consistant à aider régulièrement des personnes
traumatisées peut entrainer. Cette échelle permet
d'évaluer les symptômes d'intrusion, d'évitement ainsi que
d'hyperactivité neurovégétative (éveil).
47
b) Consigne de passation
Voici une liste de déclarations faites par des
personnes qui ont été affectées par leur travail avec des
personnes traumatisées. Lisez chaque déclaration et indiquez
ensuite à quelle fréquence cette déclaration était
vraie pour vous dans les trois derniers mois en cochant la
case correspondant à côté de la déclaration. «
Client » est utilisé pour indiquer des personnes avec qui vous avez
été engagé dans une relation d'aide. Vous pouvez
substituer un autre nom qui représente mieux votre travail, comme «
consommateur », « patient », « bénéficiaire
», etc.
c) Cotation et interprétation
Le résultat de cette échelle est
déterminé à l'aide d'un score démontrant si la
personne souffre de ce traumatisme. Les participants doivent remplir le
questionnaire à l'aide d'une échelle incluant cinq
possibilités de réponse (jamais = 1, rarement = 2,
occasionnellement = 3, souvent = 4, très souvent = 5), le score final
obtenu varie de 17 à 85.
Un score est attribué à chaque sous-dimension
(évitement, intrusion et éveil) en additionnant les
fréquences choisies par les participants à chaque item. Les deux
tableaux ci-dessous présentent respectivement la répartition des
questions selon les thèmes (les dimensions) étudiés et la
structure d'interprétation de l'échelle.
Tableau n°11 : Description de l'échelle de
stress traumatique secondaire
Thèmes/ Dimensions
|
|
|
Items
|
Intrusion
|
2,
|
3,
|
6, 10 et 13
|
Evitement
|
1,
|
5,
|
7, 9, 12, 14 et 17
|
Eveil ou hyper vigilance
|
4,
|
8,
|
11, 15 et 16.
|
|
Il sied de noter que l'intrusion se caractérise par des
souvenirs répétitifs et envahissants, des rêves
répétitifs et des cauchemars en lien avec
l'événement ainsi que des flash-backs. L'évitement se
reflète par des efforts visant à éviter les souvenirs, les
pensées, les sentiments en lien avec l'événement
provoquant un sentiment de détresse. Les symptômes d'éveil
se centrent sur la perturbation du sommeil, un comportement irritable, des
accès de colère, une hyper vigilance et des difficultés de
concentration.
48
Tableau n°12 : Echelle d'interprétation de
l'échelle de stress traumatique secondaire
Niveau ou intervalle
|
Signification
|
Moins de 28
|
Peu ou pas de stress traumatique secondaire
|
28-37
|
stress traumatique secondaire léger
|
38-43
|
stress traumatique secondaire modéré
|
44-48
|
stress traumatique secondaire élevé
|
Au-delà de 49
|
stress traumatique secondaire sévère
|
Pour obtenir ce score final permettant
l'interprétation, on additionne la fréquence approuvée
pour chaque dimension se trouvant au tableau n°11.
NB : Le stress traumatique secondaire c'est
l'appellation du traumatisme vicariant selon le DSM5.
d) Valeurs psychométriques
A propos des qualités psychométriques du
questionnaire, elles semblent de bonne qualité. La STSS obtient comme
résultats un alpha de 0,94 ce qui signifie qu'elle a des niveaux
élevés en ce qui concerne la cohérence interne et la
fiabilité. De plus, la fiabilité permet de démontrer que
chaque item reflète bien ce qu'il est censé mesurer avec un
coefficient alpha de 0,83 pour l'intrusion, 0,89 pour l'évitement et
0,85 pour l'éveil. Ces scores ont été
démontrés par Bride et al. (2004).
Ayant ces valeurs nous sommes assurés qu'en utilisant
cette échelle, elle nous permet d'évaluer réellement ce
que nous voulons évaluer, le traumatisme vicariant.
2.3.2.3. Echelle Ways of coping checklist version
française
a) Nature et objectif
La version française du ways of coping checklist
validée par Cousson, et al. (1996) est un questionnaire qui permet
d'évaluer les types de stratégies d'adaptation utilisées
pour faire face au stress. Il comporte 27 questions réparties en trois
dimensions dont le coping centré sur le problème, le coping
centré sur l'émotion et le coping centré sur la recherche
du soutien social.
Ainsi, la dimension ayant un score élevé
correspond à la stratégie la plus utilisée
également.
49
b) Consigne de passation
Avant de répondre au questionnaire, une brève
mise en situation est introduite c'est-à-dire que le participant devait
réfléchir à une ou plusieurs situations stressantes
vécues dans le cadre de son travail aux urgences. Cette mise en
situation a permis d'évaluer les stratégies d'adaptation face au
stress vécu au travail et non dans la vie privée
Ainsi, la consigne était celle-ci : «
Après avoir choisi une situation difficile que vous viviez au
travail actuellement ou non, pour laquelle vous vous sentez tout à fait
concerner et qui est très angoissante, stressante, vous
préciserez votre façon de réagir face à cette
situation stressante. Inscrivez la situation difficile que vous avez choisi
dans la première ligne.
Pour chacune des affirmations cochez la case qui vous
correspond le mieux. Vous trouverez 4 chiffres qui indiquent dans quelle mesure
vous utilisez l'affirmation proposée (Non : 1, Plutôt Non : 2,
Plutôt Oui : 3, Oui : 4). Vous essayez de répondre
à toutes les affirmations si c'est possible. »
c) Cotation et interprétation
Ce questionnaire comprend 27 questions reparties selon les
types de coping tels que présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau n°13 : Description de l'échelle
Ways of coping checklist
Thèmes /Dimensions
|
|
|
Questions
|
|
|
|
Coping centré sur le problème
|
1,
|
4,
|
7, 10, 13,
|
16,
|
19,
|
22,
|
25,
|
27
|
Coping centré sur l'émotion
|
2,
|
5,
|
8, 11,14,
|
17,
|
20,
|
23,
|
26
|
|
Coping centré sur la recherche du soutien social
|
3,
|
6,
|
9,12, 15,
|
18,
|
21,
|
24
|
|
|
Chaque item est coté sur une échelle de Likert
de 1 à 4 points (Non : 1, Plutôt Non : 2, Plutôt Oui : 3,
Oui : 4), sauf l'item 15 qui est coté en sens inverse (Non : 4,
Plutôt non : 3, Plutôt oui : 2, Oui : 1). Les résultats du
questionnaire sont obtenus en faisant la somme des scores d'items correspondant
à chaque dimension, soit un total minimum de 27 et un maximum de 108.
50
d) Valeurs psychométriques
L'homogénéité des items qui composent les
variables mesurées par l'instrument a été
évaluée à l'aide d'un coefficient de consistance interne
(Cousson et al., 1996). Les coefficients alpha Cronbach sont
modérés pour les stratégies d'adaptation centrées
sur l'émotion (0,72) et pour les stratégies d'adaptation
centrées sur le soutien social (0,73), tandis qu'il est
légèrement plus élevé pour les stratégies
d'adaptation centrées sur le problème (0,79). Des coefficients de
fidélité de type test-retest à une semaine d'intervalle
ont également été vérifiés. Les
résultats démontrent une stabilité temporelle
adéquate pour les stratégies d'adaptation centrées sur le
problème (0 ,90), pour les stratégies d'adaptation
centrées sur l'émotion (0 ,84) et pour les stratégies
d'adaptation centrées sur le soutien social (0 ,75) (Cousson et al.,
1996).
2.3.2.4. Technique de traitement des
données
Le dépouillement de nos données a
consisté à reprendre, pour chaque sujet dans un tableau à
double entrée, toutes ses réponses aux questions de
l'enquête. Et pour le traitement de ces données nous nous sommes
référés à la technique statistique avec le calcul
des moyennes, écart-types et l'utilisation de quelques tests
statistiques comme t de student, Kolmogorov Smirnov, anova, le test F de
snédecor. Nous avons utilisé pour cela le logiciel statistique
SPSS version 25.
2.3.2.5. Variables prises en compte
Dans la présente étude nous avions retenu comme
variables sociodémographiques ce
qui suit :
> Sexe (en deux modalités dont : masculin et
féminin)
> Age (en quatre tranches dont : moins de 30 ans, 30
à 45 ans, 46 à 60 ans et plus de 60 ans
> Catégorie professionnelle (en cinq
modalités dont : Infirmier, chirurgien, médecin
généraliste, anesthésiste-réanimateur et
médecin en santé publique)
> Etat-civil (en deux modalités : Célibataire et
marié)
> Niveau d'étude (en quatre modalités :
Diplômé A2, gradué(e), licencié(e) et docteur)
> Ancienneté (en cinq tranches : moins de 5 ans, 5
à 10 ans, 11 à 15 ans, 16 à 20 ans et au-delà de 20
ans)
> Religion (en sept modalités : Catholique,
protestante, église de réveil, témoins de Jéhovah,
kimbanguiste, armée du salut et The way international).
51
? Institution hospitalière (en deux modalités dont
: l'hôpital saint joseph et la clinique Bondeko).
2.5. Procédure d'administration des instruments
2.5.1. Pré-enquête
Cette pré-enquête nous a permis d'avoir un
premier contact avec le terrain d'enquête et de récolter plus de
données concernant notre sujet de recherche, ce qui nous a aidé
de revoir nos hypothèses, nos instruments de récolte de
données, et cela grâce à l'administration de nos
instruments à 12 sujets dont 4 du genre féminin et 8 masculins,
tous personnels hospitaliers à l'hôpital Saint Joseph où
nous avons effectué notre stage académique de fin de cycle.
Après l'administration des instruments, les résultats de la
pré-enquête nous ont permis de réaménager le
questionnaire c'est-à-dire supprimer, ajuster et ajouter d'autres
questions en vue d'une vérification non biaisée de nos
hypothèses. Nous avons également remarqué que toutes les
questions des échelles choisies ont été répondues
sans peine. Cette pré-enquête a été
réalisé le 29 et 30 octobre 2023. Il convient de signaler que les
sujets de la Pré-enquête n'ont pas participé à
l'enquête proprement dite.
2.5.2. Enquête proprement dite
En cette partie de l'enquête nous avons
procédé par l'administration de nos instruments auprès des
personnels hospitaliers des urgences dans les institutions
précitées.
Nous avons travaillé pendant trois semaines pour
pouvoir contacter tous les personnels hospitaliers de deux hôpitaux de
notre étude. Rappelons que seuls les sujets ayant répondu
favorablement aux questions ont constitué notre échantillon de
recherche.
2.5.2.1. Déroulement de la collecte des
données
Etant donné qu'il ne s'agissait que des échelles
Likert à remplir, nous soumettions les instruments (questionnaire
d'enquête, échelle de stress traumatique secondaire,
échelle Ways of coping checklist) aux sujets de l'étude en leurs
expliquant au préalable le fondement de l'étude et les consignes
pour répondre aux différentes questions.
Nous accordions ensuite au maximum une heure du temps aux
enquêtés pour répondre car nous savions qu'ils n'ont pas
que nos questionnaires à traiter étant donné que nous les
prenions en plein service.
Ensuite, nous récupérions les protocoles tout en
remerciant nos collaborateurs.
52
2.5.2.2. Dépouillement et traitement des
données collectées
Après avoir fini la phase d'enquête sur terrain,
nous avons rassemblé et identifié tous les protocoles en vue de
les valider. Nous avons vérifié si chaque sujet d'enquête a
répondu à chaque item conformément aux consignes
données en vue d'écarter ceux qui n'ont pas répondu
à toutes les questions et ceux qui ont mal répondu à
certaine question (par exemple cocher deux fois dans une même
question).
Le dépouillement s'est fait item par item avec le
logiciel Excel tout en codifiant les variables et les possibilités de
réponses dans les items. Le traitement des données s'est fait par
la technique statistique, avec le logiciel SPSS Version 25 pour les calculs.
2.6. Difficultés rencontrées
La réalisation de ce travail n'était pas facile
puisque nous avons rencontré certaines difficultés. La plus
grande difficulté était d'ordre financier, nous étions
censés payer les frais de recherches à la zone de santé
d'abord, à la clinique Bondeko et à l'hôpital saint joseph.
Ceci avait constitué un frein dans l'avancement de notre recherche.
Etant donné que notre population d'étude
était constituée des personnels soignants aux urgences, nous
avions la difficulté de les trouver disponibles pour répondre une
fois pour toute aux questions de nos instruments qui semblaient
kilométriques pour eux. Nous passions ainsi toute la journée
à l'hôpital, attendant que nos sujets parviennent à
répondre à toutes les questions. Mais malgré cela,
nombreux n'ont pas répondu à toutes les questions et nous les
avons écartés de l'étude.
L'autre difficulté était la rareté voire
l'absence des travaux sur le traumatisme vicariant surtout en Afrique en
général et en R.D. Congo en particulier.
Malgré tout ceci, seules la volonté, la
détermination et la persévérance nous ont permis de
contourner ces difficultés et réaliser ce travail.
53
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, il est question de présenter,
d'analyser et d'interpréter les résultats obtenus après
traitement statistique des données à l'aide du logiciel SPSS
25.
3.1. Présentation des résultats
La présentation des résultats se fera à
cinq volets : la présentation globale des résultats, la
présentation des résultats selon les variables
sociodémographiques, l'étude de la corrélation,
l'étude de la normalité et de l'homogénéité
des distributions de scores des sujets aux deux instruments psychologiques
(Echelle de stress traumatique secondaire et l'échelle Ways of coping
Checklist) et l'analyse différentielle.
3.1.1. Présentation globale des
résultats
Nous présentons ici de manière globale les
résultats issus de nos outils de collecte des données. La
présentation globale touche les aspects liés à la
statistique descriptive, notamment les indices de tendances centrale et ceux de
dispersion. Notons en outre que nous recourons à la moyenne et à
l'écart type pour expliquer nos résultats observés suivant
les outils de récolte des données.
3.1.1.1. Résultats en rapport avec le traumatisme
vicariant (N=39)
Tableau n°14 : Résultats issus de
l'échelle du stress traumatique secondaire
Indices statistiques
|
Intrusion
|
Evitement
|
Hyperactivité
|
Traumatisme
|
Moyenne
|
10,51
|
15,90
|
11,46
|
37,74
|
Erreur standard de la moyenne
|
0,60
|
0,83
|
0,69
|
1,85
|
Médiane
|
10,00
|
16,00
|
11,00
|
38,00
|
Mode
|
6
|
15
|
8
|
45
|
Ecart type
|
3,79
|
5,19
|
4,32
|
11,57
|
Variance
|
14,41
|
26,99
|
18,68
|
133,78
|
Minimum
|
6
|
8
|
5
|
21
|
Maximum
|
25
|
35
|
25
|
85
|
Somme
|
410
|
620
|
447
|
1472
|
La lecture des résultats consignés dans le
tableau n° 14 montre que, de manière globale, les sujets de
l'étude ont un score moyen de 37,74 à l'échelle de stress
traumatique secondaire. Ce qui revient à dire que les personnels
soignants travaillant aux urgences des hôpitaux de la zone de
santé de Limete souffrent d'un léger traumatisme vicariant car le
score obtenu est compris dans l'intervalle 28-37 d'interprétation de
cette échelle.
54
3.1.1.2. Résultats en rapport avec les
stratégies de coping (N=39)
Tableau n° 15 : Résultats issus de
l'échelle Ways of coping checklist
Indices statistiques
|
CP
|
CE
|
CRS
|
Coping
|
Moyenne
|
26,85
|
23,23
|
23,62
|
73,69
|
Erreur standard de la moyenne
|
0,73
|
0,82
|
0,91
|
2,02
|
Médiane
|
27,00
|
25,00
|
24,00
|
74,00
|
Mode
|
27
|
26
|
21
|
71
|
Ecart type
|
4,59
|
5,13
|
5,65
|
12,64
|
Variance
|
21,08
|
26,34
|
31,93
|
159,80
|
Minimum
|
14
|
8
|
9
|
32
|
Maximum
|
36
|
30
|
35
|
99
|
Somme
|
1047
|
906
|
921
|
2874
|
Légende : CP : coping centré sur le
problème ; CE : coping centré sur l'émotion et CRS
: coping centré sur la recherche du soutien social.
Le tableau n° 15 contient les résultats qui nous
indiquent que globalement, le coping centré sur le problème est
le plus utilisé avec une moyenne de 26,85 par les personnels soignants
travaillant aux urgences des hôpitaux de la zone de santé de
Limete ; en deuxième position nos sujets utilisent plus le coping
centré sur la recherche du soutien social avec une moyenne de 23,62 ; et
en dernière position ils utilisent le coping centré sur
l'émotion avec 23,23 comme moyenne.
Ceci revient à dire que pour faire face au stress
traumatique secondaire c'est-à-dire au traumatisme vicariant, les
personnels soignants des urgences des hôpitaux de la zone de santé
de Limete utilisent beaucoup plus des stratégies pour s'attaquer au
problème (rechercher les infirmations, élaborer les plans
d'action, augmenter ses propres ressources pour faire face au stress...),
ensuite pour avoir un soutien social ( se confier aux autres, partager ses
peines avec les autres, accepter la sympathie des autres à son
égard...). En dernière position, ils utilisent les
stratégies basées uniquement sur l'émotion comme la
consommation des substances (alcool, drogue...), l'auto-blâme (se sentir
responsable de la situation), l'expression des émotions par la
colère ou l'anxiété.
3.1.1.3. Présentation des résultats issus
du questionnaire
Il sied de noter en amont que notre questionnaire rapporte les
pratiques basées sur la résilience utilisée par les
personnels soignants. Le questionnaire ayant 8 questions, nous
présentons les résultats de chaque question dans un tableau.
55
La première question nous renseigne sur la pratique
régulière du sport. Elle est construite de la manière
suivante : « pratiquez-vous une activité sportive
régulière ? »
Tableau n°16 : Pratique d'une activité
sportive régulière
Réponse
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Oui
|
27
|
69,2
|
Non
|
12
|
30,8
|
Total
|
39
|
100,0
|
Les résultats du tableau n° 16 indiquent que 69,2%
d'enquêtés (soit 27 sujets) pratiquent une activité
sportive régulière et 30,8% (soit 12 sujets) n'ont pas la
pratique régulière d'une activité sportive.
La deuxième question nous renseigne sur la type
d'activités sportives pratiquées par nos sujets. Elle est
formulée comme suit : « si oui, quelle activité
sportive pratiquez-vous régulièrement ? »
Tableau n°17 : Type d'activité sportive
pratiquée
Activité sportive
|
Indices statistiques
|
Fréquence(f)
|
Pourcentage (%)
|
Football
|
3
|
11,1
|
La marche
|
19
|
70,4
|
La boxe
|
2
|
7,4
|
Saut de corde
|
3
|
11,1
|
Total
|
27
|
100,0
|
Les résultats consignés dans le tableau
n°17 montrent que sur 100% des enquêtés qui pratiquent une
activité sportive, 70,4% (soit 19 sujets) pratiquent la marche comme
sport régulier ; 11,1% (soit 3 sujets) pratiquent le football ; 11,1%
(soit 3 sujets) font régulièrement le saut de corde ; 7,4% (soit
2 sujets) pratiquent régulièrement la boxe.
La troisième question aborde le temps de sommeil par
nuit de nos sujets. Elle stipule ceci : « vous dormez en
moyenne combien d'heures par nuit ? »
56
Tableau n°18 : Temps moyen de sommeil par
nuit
Temps de sommeil
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Moins de 4 heures
|
5
|
12,8
|
4 à 6 heures
|
25
|
64,1
|
6 à 8 heures
|
9
|
23,1
|
Total
|
39
|
100,0
|
La lecture du tableau n°18 révèle que 25
sujets (soit 64,1%) dorment en moyenne 4 à 6 heures par nuit, 9 sujets
(soit 23,1%) dorment en moyenne 6 à 8 heures par nuit et 5 sujets (soit
12,8%) ont un temps de sommeil de moins de 4 heures par nuit.
La quatrième question parle de l'alimentation et est
formulée comme suite : « combien de repas avez-vous par
jour ? »
Tableau n°19 : Nombre de repas par
jour
Nombre de repas par jour
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Un repas
|
3
|
7,7
|
Deux repas
|
26
|
66,7
|
Trois repas
|
8
|
20,5
|
Plus de trois repas
|
2
|
5,1
|
Total
|
39
|
100,0
|
Le tableau n° 19 contient les résultats qui
renseignent que 66,7% (soit 26 sujets) ont deux repas par jour ; 20,5% (soit 8
sujets) ont trois repas par jour ; 7,7% (soit 3 sujets) ont un repas par jour
et 5,1% (soit 2 sujets) ont plus de trois repas par jour.
La cinquième question renseigne sur l'hydratation de
nos sujets. Elle est construite comme ceci : « combien de
litre d'eau buvez-vous par jour ? »
57
Tableau n°20 : Hydratation
Quantité d'eau
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Moins d'un litre par jour
|
4
|
10,3
|
1L par jour
|
10
|
25,6
|
1L et demi par jour
|
15
|
38,5
|
2L par jour
|
6
|
15,4
|
Plus de 2L par jour
|
4
|
10,3
|
Total
|
39
|
100,0
|
La lecture du tableau n°20 montre que 38,5% (soit 15
sujets) boivent un litre et demi d'eau par jour ; 25,6% (soit 10 sujets)
prennent un litre d'eau par jour ; 15,4% (soit 6 sujets) boivent deux litres
par jour ; 10,3% (soit 4 sujets) prennent moins d'un litre d'eau par jour et
10,3% (soit 4 sujets) vont au-delà de deux litres d'eau par jour.
La sixième question donne les informations sur les
types de soutien social qu'ont nos sujets. Elle dit ceci : «
Quel type de support social avez-vous ? »
Tableau n°21 : Support social
Type de support social
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Les amis
|
7
|
17,9
|
Les membres de famille
|
16
|
41,0
|
Les collègues de travail
|
14
|
35,9
|
Les coreligionnaires
|
1
|
2,6
|
Les parents
|
1
|
2,6
|
Total
|
39
|
100,0
|
Les résultats du tableau n°21
révèlent que 16 sujets (soit 41%) ont pour soutien social les
membres de famille ; 14 sujets (soit 35,9%) ont les collègues de travail
comme soutien social ; 7 sujets (soit 17,9%) ont pour soutien social les amis
et 2 sujets (soit 2,6%) chacun, ont respectivement les coreligionnaires et les
parents comme soutien social.
Quant à la septième question, elle montre la
perception du soutien reçu par nos sujets. Elle est construite comme
ceci : « Croyez-vous que vos proches vous soutiennent
adéquatement pendant ou immédiatement après les derniers
événements particulièrement douloureux vécu en lien
avec votre travail aux urgences ? »
58
Tableau n°22 : Perception du soutien
social
Degré d'appréciation
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Pas adéquatement
|
1
|
2,6
|
Peu adéquatement
|
6
|
15,4
|
Sans avis
|
5
|
12,8
|
Adéquatement
|
14
|
35,9
|
Très adéquatement
|
13
|
33,3
|
Total
|
39
|
100,0
|
Le tableau n°22 montre que 35,9% (soit 14 sujets) pensent
que leurs proches les soutiennent adéquatement ; 33,3% (soit 13 sujets)
pensent que leurs proches les soutiennent très adéquatement ;
15,4% (soit 6 sujets) disent qu'ils ont un soutien peu adéquat venant de
leurs proches ; 12,8% (soit 5 sujets) sont sans avis quant au soutien de leurs
proches lors des évènements douloureux vécus en lien avec
leur travail aux urgences et 2,6% (soit 1 sujet) pense qu'il n'est pas soutenu
adéquatement par ses proches.
La huitième question montre l'appréciation de la
qualité du soutien social reçu. La voici : «
comment évaluez-vous la qualité du soutien reçu de vos
proches »
Tableau n°23 : Qualité du soutien social
reçu
Degré d'appréciation
|
Indices statistiques
|
Fréquence (f)
|
Pourcentage (%)
|
Assez bien
|
5
|
12,8
|
Bien
|
12
|
30,8
|
Très bien
|
11
|
28,2
|
Excellent
|
11
|
28,2
|
Total
|
39
|
100,0
|
La lecture du tableau n°23 révèle que 12
sujets (soit 30,8%) évaluent la qualité du soutien reçu
à bien ; 11 sujets (soit 28,2%) évaluent l'évalue à
très bien ; 11 sujets (soit 28,2%) apprécient la qualité
de ce soutien comme excellent et 5 sujets (soit 12,8%) pensent que le soutien
reçu de leurs proches est assez bien.
59
3.1.2. Présentation des résultats en
fonction des variables sociodémographiques
Dans cette partie, il est question de présenter les
résultats du traumatisme vicariant obtenus grâce à
l'échelle de stress traumatique secondaire et ceux du coping obtenus
grâce à la version française de l'échelle Ways of
coping checklist en fonction des variables sociodémographiques. Nous
rappelons que nous avons retenus 8 variables pour notre étude dont :
sexe, âge, catégorie professionnelle, état-civil, niveau
d'étude, ancienneté, religion et hôpital.
Tableau n°24 : Présentation des
résultats en fonction des variables
sociodémographiques
|
Traumatisme
|
Coping
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Sexe
|
Masculin
|
36
|
10
|
72
|
12
|
Féminin
|
40
|
13
|
75
|
13
|
Age
|
Moins de 30 ans
|
35
|
9
|
72
|
16
|
30 à 45 ans
|
35
|
10
|
75
|
10
|
46 à 60 ans
|
46
|
16
|
76
|
10
|
Plus de 60 ans
|
38
|
.
|
76
|
.
|
Catégorie professionnelle
|
Infirmier
|
39
|
6
|
74
|
12
|
Chirurgien
|
35
|
4
|
76
|
11
|
Médecin généraliste
|
35
|
12
|
71
|
14
|
Anesthésiste et réanimateur
|
56
|
41
|
89
|
15
|
Médecin en santé publique
|
28
|
.
|
78
|
.
|
Etat-civil
|
Célibataire
|
37
|
9
|
71
|
14
|
Marié(e)
|
39
|
14
|
77
|
10
|
Niveau d'étude
|
Diplômé A2
|
36
|
5
|
77
|
8
|
Gradué(e)
|
43
|
12
|
78
|
10
|
Licencié(e)
|
35
|
9
|
62
|
18
|
Docteur
|
34
|
11
|
72
|
13
|
Ancienneté
|
Moins de 5 ans
|
36
|
9
|
73
|
14
|
5 à 10 ans
|
40
|
9
|
69
|
8
|
11 à 15 ans
|
33
|
10
|
76
|
4
|
16 à 20 ans
|
34
|
2
|
85
|
11
|
Au-delà de 20 ans
|
51
|
23
|
84
|
11
|
Religion
|
Catholique
|
35
|
10
|
76
|
7
|
Protestante
|
35
|
8
|
68
|
16
|
Eglise de réveil
|
44
|
15
|
79
|
10
|
Témoins de Jéhovah
|
42
|
7
|
76
|
9
|
Kimbanguiste
|
35
|
.
|
71
|
.
|
Armée du salut
|
22
|
.
|
32
|
.
|
The way international
|
32
|
.
|
77
|
.
|
Hôpital
|
Clinique Bondeko
|
38
|
14
|
77
|
10
|
Hôpital Saint Joseph
|
38
|
9
|
71
|
15
|
Note : les cellules vides correspondent aux
catégories qui ont un (1) comme effectif ce qui fait que les
écart-types sont nuls.
60
Il ressort du tableau n°24 ce qui suit :
> Les sujets masculins ont un score total de 36 à
l'échelle du traumatisme et ceux du sexe féminin en ont de 40.
Quant au coping, les sujets masculins ont un score total 72 alors que les
femmes ont un score total de 75 ;
> A l'échelle du traumatisme vicariant, les sujets
ont obtenu les scores suivants : 35 pour ceux ayant moins de 30 ans d'âge
; 35 pour ceux dont l'âge varie entre 30 et 45 ans ; 46 pour ceux qui
sont dans l'intervalle d'âge de 46 à 60 ans ; et 38 pour ceux
ayant plus de 60 ans d'âge. Aussi, à l'échelle du coping
les sujets ont obtenu les scores ci-après :72 pour ceux de moins de 30
ans d'âge ; 75 pour ceux dont l'âge varie entre 30 et 45 ans ; 76
pour ceux qui sont entre 46 et 60 ans ; et 76 pour ceux qui ont plus de 60 ans
d'âge.
> A l'échelle du traumatisme, les sujets infirmiers
ont un score de 39, les chirurgiens un score de 35, les sujets médecins
généralistes ont obtenu 35, les anesthésistes et
réanimateurs ont un score de 56 et les médecins en santé
publique ont 28 comme score. En ce qui concerne l'échelle du coping, les
infirmiers ont obtenu un score de 74, les chirurgiens 76, les médecins
généralistes 71, les anesthésistes et réanimateurs
ont un score de 89 et les médecins généralistes ont un
score de 78.
> Les sujets célibataires et mariés ont
obtenu respectivement 37 et 39 comme scores à l'échelle du
traumatisme ; et du côté de l'échelle du coping ils ont
obtenu les scores respectifs de 71 te 77.
> Au niveau d'étude, les sujets
diplômés A2, gradués, licenciés et ayant un
diplôme de doctorat ont obtenu respectivement un score de 36, 43, 35 et
34 à l'échelle du traumatisme vicariant et respectivement un
score de 77, 78, 62 et 72 à l'échelle WCC du coping.
> Les sujets ayant moins de 5 ans d'ancienneté ont
obtenu un score de 36 à l'échelle du traumatisme vicariant et un
score de 73 à l'échelle WCC ; les sujets dont les années
d'ancienneté sont comprises entre 5 et 10 ans un score de 40 pour le
traumatisme vicariant et un score de 69 pour le coping ; les sujets avec une
ancienneté de 11 à 15 ans ont les scores de 33 et 76
respectivement l'échelle du traumatisme vicariant et à
l'échelle WCC ; les sujets ayant 16 à 20 ans et ceux ayant plus
de 20 ans d'ancienneté ont respectivement les scores de 34 et 51
à l'échelle du traumatisme vicariant et ils ont respectivement
les scores de 85 et 84 à l'échelle WCC
61
? Les sujets catholiques ont obtenu un score moyen de 35 à
l'échelle du traumatisme et
76 à l'échelle WCC du coping ; les sujets
protestants ont un score de 35 à l'échelle du traumatisme et un
score de 68 à l'échelle du coping ; les sujets des églises
de réveil ont obtenu les scores de 44 et 79 respectivement à
l'échelle du traumatisme vicariant et à l'échelle ways du
coping ; les témoins de Jéhovah et kimbanguistes ont obtenu
respectivement les scores de 42 et 35 à l'échelle du traumatisme
et les scores de 76 et 71 à l'échelle du coping ; les sujets de
l'armée du salut ont un score de 22 à l'échelle du
traumatisme vicariant et un score de 32 à l'échelle du coping ;
les sujets priant à The way international ont un score de 32 pour
l'échelle du traumatisme et un score de
77 pour l'échelle WCC du coping.
? Les personnels soignants travaillant aux urgences de la
clinique Bondeko ont un score de 38 à l'échelle du traumatisme
vicariant et un score de 77 à l'échelle WCC du coping, et les
personnels soignants travaillant aux urgences de l'hôpital saint joseph
ont un score de 38 à l'échelle du traumatisme et un score de 71
à l'échelle WCC du coping.
3.1.3. Etude de la normalité des
distributions
Dans toute étude scientifique qui utilise un instrument
de recherche relevant de l'échelle d'intervalle, il est exigé au
chercheur d'étudier la normalité des distributions car de cela
dépend le choix des tests statistiques à utiliser au niveau de
l'analyse différentielle.
En statistique, plusieurs tests éprouvent
l'hypothèse de la normalité d'une distribution d'étude. On
peut citer parmi ces tests : le chi-carré, la technique
d'asymétrie et de la voussure, le test de Kolmogorov Smirnov, le test de
Shapiro...
En ce qui nous concerne, nous avons choisi le test de
Kolmogorov Smirnov à cause de son caractère pratique et de sa
facilité dans l'interprétation. Le tableau n°23
présente les indices statistiques se rapportant à l'étude
de la normalité des distributions des résultats de notre
étude via le test de Kolmogorov Smirnov.
62
Tableau n°25 : Etude de la normalité des
distributions de l'étude (p.0.05)
N
|
Traumatisme
|
Coping
|
39
|
39
|
Paramètres normauxa,b
|
Moyenne
|
37,74
|
73,69
|
Ecart type
|
11,57
|
12,64
|
Différences les plus
extrêmes
|
Absolue
|
0,11
|
0,19
|
Positif
|
0,11
|
0,10
|
Négatif
|
-0,07
|
-0,19
|
Statistiques de test
|
0,11
|
0,18
|
Sig. asymptotique (bilatérale)
|
0,07
|
0,10
|
Légende : N : effectifs ; sig :
signification
La lecture des données du tableau n°25 montre que
toutes les probabilités associées aux distributions des
résultats de notre étude (0,07 et 0,10) sont statistiquement
supérieures à la probabilité critique (0,05). Ainsi, nous
acceptons l'hypothèse nulle de manque de différence entre ces
distributions et affirmons que la distribution de nos résultats est
théoriquement normale. Nous allons donc recourir aux tests
paramétriques parce que nos variables sont homogènes.
3.1.4. Etude de la corrélation
Nous voulons ici vérifier la corrélation entre
les scores des sujets à l'échelle du stress traumatique
secondaire (STSS) et ceux à l'échelle ways of coping checklist
(WCC). Pour cela, nous avons fait recoure à la corrélation
bi-variée avec l'usage du coefficient de corrélation de Bravais
Pearson. Le tableau n°22 reprend les scores de coefficient de Bravais
Pearson.
Tableau n°26 : corrélation entre
traumatisme vicariant et coping
|
Traumatisme
|
Coping
|
Traumatisme
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
0,448**
|
Sig. (Bilatérale)
|
|
0,004
|
N
|
39
|
39
|
Coping
|
Corrélation de Pearson
|
0,448**
|
1
|
Sig. (Bilatérale)
|
0,004
|
|
N
|
39
|
39
|
Légende : ** La corrélation est très
significative au niveau 0.01 (bilatéral).
63
Le tableau n°26 indique l'existence d'une
corrélation très significative au seuil de 5% entre les scores
des sujets à l'échelle du stress traumatique secondaire (STSS) et
ceux de l'échelle ways of coping checklist (WCC) car en effet, r =
0,448.
3.1.5. Analyse différentielle des
résultats
Dans cette section de notre travail, il est question de tester
la signification des différences dues aux variables modératrices
de notre étude (sexe, âge, catégorie professionnelle,
état-civil, niveau d'étude, ancienneté, religion et
hôpital) sur le traumatisme vicariant et les stratégies de coping
des sujets de notre étude. Il est question, en d'autres termes, de
confirmer ou d'infirmer les tendances apparues au niveau de la
présentation des résultats en fonction des variables
sociodémographiques.
Pour ce faire, nous avons recouru au test t de Student pour
tester l'influence de la variable sexe, Etat-civil et hôpital sur le
traumatisme vicariant et les stratégies de coping. Le recours à
ce test se justifie par le fait qu'il est indiqué pour comparer les
moyennes de deux groupes ayant de petits ou de grands échantillons dont
les distributions sont normales (Chanquoy, 2005).
Par contre, pour tester l'influence de l'âge, de la
catégorie professionnelle, du niveau d'étude, de
l'ancienneté et de la religion sur les résultats de notre
étude, nous avons fait recours à l'analyse de la variance. Ce
choix s'explique par le fait qu'elle est indiquée pour comparer plus de
deux moyennes respectant la condition de normalité.
Tableau n°27 : Influence du sexe sur les
résultats
|
Test t pour égalité des
moyennes
|
t
|
Ddl
|
Sig.
(bilatéral)
|
Décision
|
Traumatisme
|
-1,08
|
37
|
0,29
|
NS
|
Coping
|
-0 ,65
|
37
|
0,52
|
NS
|
Légende : t : valeur observée du test t de
Student , · ddl : degré de liberté , · sig :
signification. N.S. : Non significatif.
Le tableau n°27 montre que la variable sexe n'a pas
influencé les résultats de notre étude. Autrement dit, la
variable sexe n'a pas permis de différencier les notes des sujets
d'étude à l'échelle du traumatisme secondaire et à
l'échelle ways of coping checklist. Cette
64
conclusion se justifie du fait que toutes les probabilités
y associées (0,29 et 0,52) sont supérieures à la
probabilité critique (0,05).
Tableau n°28 : Influence de l'Etat-civil sur les
résultats
|
Test t pour égalité des moyennes
|
t
|
Ddl
|
Sig.
(bilatéral)
|
Décision
|
Traumatisme
|
-0,41
|
37
|
0,68
|
NS
|
Coping
|
-1,50
|
37
|
0,14
|
NS
|
Légende : t : valeur observée du test t de
Student , ddl : degré de liberté , sig : signification. N.S. :
Non significatif.
La lecture du tableau n°28 révèle que les
probabilités associées (0,68 et 0,14) sont supérieures
à la probabilité critique. Ceci nous amène à
conclure que la variable Etat-civil n'a pas influencé les notes de nos
sujets sur le traumatisme et sur le coping. Il n'y a donc pas de
différence statistique entre les célibataires et les
mariés en ce qui concerne le développement du traumatisme
vicariant et la mise en place des stratégies de coping.
Tableau n°29 : Influence de l'hôpital sur
les résultats
|
Test t pour égalité des
moyennes
|
t
|
Ddl
|
Sig.
(bilatéral)
|
Décision
|
Traumatisme
|
0,11
|
37
|
0,91
|
NS
|
Coping
|
1,50
|
37
|
0,14
|
NS
|
Légende : t : valeur observée du test t de
Student , ddl : degré de liberté , sig : signification. N.S. :
Non significatif.
La lecture du tableau n° 29 indique que la variable
hôpital n'a pas permis de différencier les notes des sujets de
l'étude au niveau de l'échelle de stress traumatique secondaire
et de l'échelle ways of coping checklist. Cette conclusion se justifie
par le fait que toutes les probabilités y associées (0,91 et
0,14) sont supérieures à la probabilité critique
(0.05).
65
Tableau n°30 : ANOVA des résultats à
l'échelle du stress traumatique secondaire
(STSS)
|
Somme des carrés
|
Ddl
|
Carré moyen
|
F
|
sig
|
Décision
|
Age
|
Intergroupes
|
9,31
|
22
|
,423
|
0,36
|
0,99
|
NS
|
Intragroupes
|
19,05
|
16
|
1,19
|
|
|
|
Total
|
28,36
|
38
|
|
|
|
|
Catégorie profession- nelle
|
Intergroupes
|
68,99
|
22
|
3,14
|
1,53
|
0,19
|
NS
|
Intragroupes
|
32,70
|
16
|
2,04
|
|
|
|
Total
|
101,69
|
38
|
|
|
|
|
Niveau d'étude
|
Intergroupes
|
23,07
|
22
|
1,05
|
0,95
|
0,56
|
NS
|
Intragroupes
|
17,70
|
16
|
1,11
|
|
|
|
Total
|
40,77
|
38
|
|
|
|
|
Ancienneté
|
Intergroupes
|
29,60
|
22
|
1,35
|
0,56
|
0,90
|
NS
|
Intragroupes
|
38,30
|
16
|
2,39
|
|
|
|
Total
|
67,90
|
38
|
|
|
|
|
Religion
|
Intergroupes
|
47,74
|
22
|
2,17
|
0,70
|
0,79
|
NS
|
Intragroupes
|
49,95
|
16
|
3,12
|
|
|
|
Total
|
97,69
|
38
|
|
|
|
|
Légende : Ddl : degré de liberté ; F :
test F de snedecor ; sig : signification ; NS : non
significatif
Il ressort du tableau n°30 que toutes les variables
(âge, catégorie professionnelle, niveau d'étude,
ancienneté et religion) n'ont pas influencé les résultats
à l'échelle STSS. En effet, les probabilités
associées de ces variables (0,99 ; 0,19 ; 0, 56 ; 0,90 et 0,79) sont
supérieures à la probabilité critique (0,05).
Ceci veut dire que le développement du traumatisme
vicariant chez les personnels soignants oeuvrant aux urgences des
hôpitaux de la zone de santé de limete ne dépend pas de
l'âge, de la catégorie professionnelle, du niveau d'étude,
de l'ancienneté ou de la religion. Tous sont victimes de la même
manière.
66
Tableau n°31 : ANOVA des résultats à
l'échelle Ways of coping checklist (WCC)
|
Somme des carrés
|
Ddl
|
Carré moyen
|
F
|
sig
|
Décision
|
Age
|
Intergroupes
|
18,53
|
22
|
0,84
|
1,37
|
0,26
|
NS
|
Intragroupes
|
9,83
|
16
|
0,62
|
|
|
|
Total
|
28,36
|
38
|
|
|
|
|
Catégorie professionnelle
|
Intergroupes
|
66,69
|
22
|
3,03
|
1,39
|
0,25
|
NS
|
Intragroupes
|
35,00
|
16
|
2,19
|
|
|
|
Total
|
101,69
|
38
|
|
|
|
|
Niveau d'étude
|
Intergroupes
|
24,27
|
22
|
1,10
|
1,07
|
0,45
|
NS
|
Intragroupes
|
16,50
|
16
|
1,03
|
|
|
|
Total
|
40,77
|
38
|
|
|
|
|
Ancienneté
|
Intergroupes
|
54,56
|
22
|
2,48
|
2,98
|
0,02
|
Sign
|
Intragroupes
|
13,33
|
16
|
0,83
|
|
|
|
Total
|
67,90
|
38
|
|
|
|
|
Religion
|
Intergroupes
|
72,36
|
22
|
3,29
|
2,08
|
0,07
|
NS
|
Intragroupes
|
25,33
|
16
|
1,58
|
|
|
|
Total
|
97,69
|
38
|
|
|
|
|
Du tableau n°31, on constate que la variable
ancienneté a influencé sur les stratégies de coping car la
probabilité y associée (0,02) est inférieure à la
probabilité critique (0.05). Par contre, les variables âge,
catégorie professionnelle, niveau d'étude et religion n'ont pas
influencé le coping. Cette conclusion se justifie par le fait que toutes
les probabilités y associées (0,26 ; 0,25 ; 0,45 et 0,07) sont
supérieures à la probabilité critique (0.05).
Ceci veut dire qu'avoir une ancienneté
élevée dans le service d'urgences permet aux personnels soignants
de développer plus de stratégies d'adaptation (coping) pour faire
face au stress du travail et au traumatisme vicariant. Cependant l'âge,
la catégorie professionnelle, le niveau d'étude et la religion
n'influencent pas significativement le développement des
stratégies de coping pouvant permettre de faire face au traumatisme
vicariant.
3.2. Discussion des résultats
Après la présentation et l'analyse des
résultats, nous procédons à leur discussion. Il s'agit de
donner un sens aux résultats observés et les comparer à
ceux des études antérieures. Nous confrontons également
nos résultats avec nos hypothèses afin de déterminer si
elles sont confirmées ou infirmées. Et tout cela
conformément aux objectifs que nous nous sommes assignés :
évaluer le traumatisme vicariant au sein des membres du personnel
soignant travaillant aux urgences des hôpitaux de la Zone de santé
de Limete, identifier les stratégies de coping utilisées par ces
personnels pour tenir bon et faire face au traumatisme vicariant,
67
déterminer la relation entre le traumatisme vicariant
et les stratégies de coping de ces personnels soignants,
déterminer l'influence des variables sociodémographiques dans la
manifestation du traumatisme vicariant.
Il ressort des résultats à l'échelle STSS
que nos sujets ont obtenus de manière globale un score de 37,74 se
situant dans l'intervalle de 28-37 d'interprétation et correspondant
à un niveau léger du traumatisme vicariant. Cela nous permet
d'attester que les personnels soignants travaillant aux urgences dans les
hôpitaux sont exposés et souffrent du traumatisme vicariant mais
à un niveau léger contrairement au niveau élevé
comme nous l'avions envisagé.
Ces résultats poussent à infirmer notre
première hypothèse qui stipule que les personnels soignants
travaillant aux urgences des hôpitaux de la Zone de santé de
Limete souffriraient ou présenteraient un niveau élevé du
traumatisme vicariant par le fait de leur exposition continuelle aux
souffrances de leurs patients, de la volonté de vouloir aider et
l'empathie manifestée pour les aider.
Ces résultats rencontrent ceux de Fortin (2014)
où il a été constaté que la profession de relation
d'aide peut provoquer des répercussions négatives chez les
professionnels.
Les répondants de cette étude ont
identifié comme effets négatifs de leur travail la perturbation
de leurs pensées, comportements, émotions, l'état de
santé ou les rapports interpersonnels.
Pour ce qui concerne notre travail, nous avons en effet
noté les répercussions suivantes chez nos sujets : le syndrome
d'intrusion (avec un score moyen de 10,51) qui se rapporte à des
souvenirs répétitifs et envahissants, aux rêves
répétitifs et des cauchemars en lien avec
l'évènement (le travail aux urgences pour notre cas) ainsi qu'aux
flash-backs ; le syndrome d'évitement (avec un score moyen de 15,90) qui
se reflète par des efforts visant à éviter les souvenirs,
les pensées , les sentiments en lien avec l'évènement
provoquant un sentiment de détresse ; et le syndrome d'éveil (
avec un score moyen de 11,46 ) qui se centrent sur la perturbation du sommeil,
un comportement irritable, des accès de colère, une hyper
vigilance et des difficultés de concentration. Cela, malgré le
fait que nous les avions identifiés à un niveau bas que chez
Fortin (2014).
68
Nos résultats contredisent ceux de Oosterbosch
(2021) où il a été constaté que
les personnels soignants souffrent du traumatisme vicariant
modéré avec un score moyen de 38,020.
Malgré le fait que ces personnels soignants souffrent
du traumatisme vicariant ou ont un traumatisme vicariant, ils ont
développé des stratégies pour s'adapter et faire face
à ce stress.
Les résultats issus de l'échelle WCC ont
montré que nos sujets utilisent beaucoup plus les stratégies de
coping centrés sur le problème (CP) avec un score moyen de 26,85
et ceux centrés sur la recherche du soutien social avec 23,62 comme
score moyen. Ceci veut dire que ces personnels soignants utilisent dans la
plupart de temps les actions ci-après pour faire face au traumatisme
vicariant : la réduction des exigences de la situation, l'augmentation
de ses propres ressources pour faire face au problème, la recherche des
informations sur la situation, l'élaboration des plans d'actions et leur
mise en pratique, le partage de la situation avec les proches, la recherche de
l'aide d'un professionnel, etc....
A côté de ces stratégies de coping, les
personnels soignants utilisent aussi quelques pratiques de la vie basées
sur la résilience. Les résultats issus du questionnaire nous
rapportent que la majorité de nos sujets d'étude (69,2%)
pratiquent une activité sportive régulière.
L'activité sportive la plus pratiquée étant la marche
(48,7%), ces personnels soignants dorment en moyenne 4 à 6 heures par
nuit (64,1%) ; ils ont deux repas en moyenne par jour (66,7%), ils s'hydratent
bien avec 1litre et demi d'eau par jour (38,5%). Le support social majoritaire
de nos sujets est composé des membres de famille (41%). Ces personnels
soignants pensent que leurs proches les soutiennent adéquatement (33,3%)
pendant ou immédiatement après les événements
particuliers douloureux vécus en lien avec leur travail aux urgences et
ils évaluent bien la qualité du soutien reçu de leurs
proches (30,8%).
Au regard de ce qui précède, nous confirmons
notre deuxième hypothèse selon laquelle pour tenir face aux
menaces du traumatisme vicariant, les personnels soignants des hôpitaux
de la zone de santé de limete utiliseraient plus les copings
centrés sur le problème et ceux centrés sur la recherche
du soutien social ; au détriment de ceux centrés sur
l'émotion ; et ils utiliseraient d'autres pratiques sur la
résilience comme les activités sportives, le support social, la
bonne alimentation, l'hydratation et le soutien des proches.
69
Ces résultats vont de pair avec ceux de l'étude
de Moreira (2019) où il a été rapporté que les
stratégies d'adaptation les plus utilisées par les
infirmières du centre des grands blessés sont celles
centrées sur le problème (31,7) et sur la recherche de soutien
social (24,3) alors que celles centrées sur l'émotion sont les
moins utilisées (22,0). Les deux premières stratégies
d'adaptation favorisent un niveau faible d'épuisement professionnel.
En outre, nos résultats montrent une corrélation
très significative au seuil de 1% entre le traumatisme vicariant et les
stratégies de coping étudiées dans cette investigation (r
= 0,448). Ces résultats nous permettent de confirmer notre
troisième hypothèse postulant qu'il existerait une relation
corrélative entre l'intensité du traumatisme vicariant et les
stratégies de coping utilisées. Cette relation explique donc le
niveau léger du traumatisme vicariant observé dans notre
population d'étude car, en effet, les stratégies de coping mises
en place ont permis une adaptation face au stress du traumatisme vicariant
quand bien même certains sujets ont un niveau de traumatisme plus
élevé que la moyenne de tous.
L'analyse différentielle a révélé
que seule l'ancienneté dans le service des urgences a influencé
le développement des stratégies de coping et que les autres
variables de l'étude telles que le sexe, l'âge, la religion, le
niveau d'étude, l'Etat-civil, la catégorie professionnelle et
l'hôpital n'ont eu aucune influence ni sur le traumatisme vicariant et
moins encore sur les stratégies de coping. Ces résultats nous
amènent à infirmer la grande partie de notre dernière
hypothèse qui stipule que le traumatisme vicariant et les
stratégies de coping varieraient selon quelques variables
sociodémographiques telles que le sexe, l'âge, la catégorie
professionnelle, l'état-civil, l'ancienneté, le niveau
d'étude et la religion, et de ne confirmer qu'une partie montrant que le
développement des stratégies de coping varie selon qu'on est plus
ancien ou pas dans le service des urgences.
70
CONCLUSION
Ce travail que nous concluons a porté sur «
traumatisme vicariant et stratégies de coping auprès du personnel
soignant. Etude réalisée dans les urgences des hôpitaux de
la zone de santé de Limete à Kinshasa ». L'objectif
principal poursuivi par la présente étude était
d'évaluer le traumatisme vicariant au sein des soignants travaillant aux
urgences des hôpitaux de la Zone de santé de Limete. Cet objectif
a donné lieu aux questions suivantes pour son atteinte :
> Quel est le niveau du traumatisme vicariant vécu
par le personnel soignant travaillant aux urgences des hôpitaux de la
Zone de santé de Limete ?
> Quelles sont les stratégies d'adaptation misent en
place par ces personnels afin de faire face et s'adapter au traumatisme
vicariant ?
> L'intensité de traumatisme vicariant est-elle
déterminée par les stratégies de coping utilisée
?
> Les variables sexe, âge, catégorie
professionnelle, état-civil, niveau d'étude, ancienneté,
religion et institution hospitalière influencent-elles la survenue et le
développement du traumatisme vicariant ainsi que la mise en place des
stratégies d'adaptation (coping) chez le personnel soignant travaillant
aux urgences des hôpitaux de la Zone de santé de Limete ?
Face à ce questionnement, les hypothèses suivantes
ont été émises :
> Les personnels soignants travaillant aux urgences des
hôpitaux de la Zone de santé de Limete souffriraient ou
présenteraient un niveau élevé du traumatisme vicariant
par le fait de leur exposition continuelle aux souffrances de leurs patients,
de la volonté de vouloir aider et l'empathie manifestée pour les
aider.
> Pour tenir face aux menaces du traumatisme vicariant, les
personnels soignants des hôpitaux de la zone de santé de Limete
utiliseraient plus les copings centrés sur le problème et ceux
centrés sur la recherche du soutien social, au détriment de ceux
centrés sur l'émotion ; et ils utiliseraient d'autres pratiques
basées sur la résilience comme les activités sportives, le
support social, la bonne alimentation, l'hydratation et le soutien des proches
;
> Il existerait une relation corrélative entre le
traumatisme vicariant et les stratégies de coping utilisées ;
71
? Le traumatisme vicariant et les stratégies de coping
varieraient selon quelques variables sociodémographiques telles que le
sexe, l'âge, la catégorie professionnelle, l'état-civil,
l'ancienneté, le niveau d'étude, la religion et l'institution
hospitalière.
Pour vérifier ces hypothèses et atteindre les
objectifs auxquels nous nous sommes assignés, nous avons recouru
à la méthode d'enquête, opérationnalisée par
les techniques de questionnaire d'enquête, de l'échelle de stress
traumatique secondaire (STSS) et de la version française de
l'échelle waus of coping checklist (WCC).
Ces instruments nous ont permis de récolter les
données auprès de 39 personnels soignants travaillant aux
urgences des hôpitaux de la zone de santé de Limete en
l'occurrence la clinique Bondeko et l'hôpital Saint Joseph. Les
données récoltées ont été traitées
grâce au logiciel statistique SPSS version 25.
Après présentation, analyse et
interprétation des résultats, nous avons constaté ce
qui
suit :
? Les personnels soignants travaillant aux urgences des
hôpitaux de la zone de santé de Limete ont un niveau léger
du traumatisme vicariant. Cela nous a permis d'attester que les personnels
soignants travaillant aux urgences dans les hôpitaux sont exposés
et souffrent du traumatisme vicariant.
? Nos sujets utilisent beaucoup plus les stratégies de
coping centrés sur le problème et ceux centré sur la
recherche du soutien social, les stratégies de coping centrées
sur l'émotion sont les moins utilisées. A côté de
ces stratégies de coping, ces personnels soignants utilisent aussi
quelques pratiques de la vie liées basées sur la
résilience telles que la pratique d'une activité sportive
régulière où la majorité pratique la marche. Ces
personnels soignants dorment en moyenne 4 à 6 heures par nuit ; ils ont
deux repas en moyenne par jour ; ils s'hydratent bien, ayant tous un support
social et celui qui est majoritaire c'est les membres de famille. Ils pensent
que leurs proches les soutiennent adéquatement pendant ou
immédiatement après les événements particuliers
douloureux vécus en lien avec leur travail aux urgences et ils
évaluent bien la qualité du soutien reçu de leurs
proches.
? Il y a une relation positive et très significative
entre le traumatisme vicariant et les stratégies de coping
étudiées dans cette étude. Ce qui explique le niveau
léger du traumatisme vicariant observé dans notre population
d'étude car en effet, les stratégies de coping mises en place ont
permis une adaptation face au stress du traumatisme
72
vicariant quand bien même certains sujets ont un niveau
de traumatisme plus élevé que la moyenne de tous ;
? Seule la variable l'ancienneté dans le service des
urgences a influencé le développement des stratégies de
coping et les autres variables de l'étude telles que le sexe,
l'âge, la religion, le niveau d'étude, l'Etat-civil, la
catégorie professionnelle et la variable hôpital n'a eu aucune
influence tant sur le traumatisme vicariant que les stratégies de
coping.
Ces constats nous ont permis d'infirmer notre première
hypothèse sans rejeter totalement l'existence du traumatisme vicariant
au sein de notre population d'étude, de confirmer totalement nos deux
hypothèses suivantes et partiellement la quatrième
hypothèse en infirmant une grande partie de celle-ci. Ainsi nous pouvons
dire que nos objectifs ont été tous atteints et nous formulons
les suggestions suivantes :
? Au pouvoir public : d'engager les
psychologues cliniciens dans les hôpitaux pour la prise en charge et
l'accompagnement des membres du personnel soignant qui présentent les
difficultés après des expériences stressantes
vécues en lien avec leur travail car, il est important que ces
personnels soient en équilibre mental afin de mener à bien leur
travail ;
? Au personnel soignant : de toujours
recourir à un psychologue clinicien lorsque les stratégies
personnelles et l'apport des proches ne permettent pas de reprendre
l'équilibre mental perdu après un événement
troublant vécu au travail. Ceci permettra d'éviter le
développement des pathologies psychologiques graves ;
? Aux scientifiques et étudiants en psychologie
clinique : approfondir des recherches sur les questions des
conséquences d'un travail en relation d'aide surtout en
République Démocratique du Congo afin d'orienter les
interventions des psychologues auprès de ces aidants qui semblent
être abandonnés à leur propre sort.
73
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80
ANNEXES
81
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Bonjour !
Je suis Dorcas KONGO, étudiante finaliste du
deuxième cycle en psychologie clinique à l'Université de
Kinshasa. Dans le cadre de mon mémoire de fin de cycle, je suis en train
de réaliser une étude sur le traumatisme vicariant au près
des personnels soignants de quelques hôpitaux généraux de
Kinshasa, en vue justement d'améliorer leurs bien-être au
quotidien.
Pour cela, je sollicite votre franche collaboration en
répondant aux questions ci-dessous, et vous rassure du caractère
anonyme de ce questionnaire.
D'avance merci pour votre collaboration.
Consigne : Répondez aux questions en cochant la case
de l'assertion qui vous convient.
Identification
Sexe : a. Masculin n ou b. Féminin n
Âge : a. Moins de 30 ans n
b. 30-45 ans n
c. 46-60 ans n
d. Plus de 60 ans n
n
Catégorie professionnelle :
a. Infirmier
b. Chirurgien n
c.
n
Kinésithérapeute
d. Médecin généraliste n
e. n
Technicien de laboratoire
Etat civil :
a. Célibataire n
b. Marié(e) n
c. Divorcé(e) n
n
n
c. Licencié(e)
e. Docteur
n
n
n
a. Catholique
b. Protestante
c. Eglise de réveil
82
Niveau d'étude :
a. Diplômé(e) d'état ou A2 n
c. Gradué(e)
n
Vous êtes de quelle confession
religieuse
d. Témoins de Jéhovah n
e. Kimbanguiste
f. Musulmane
g. Armée du salut n
h. Autre à préciser
n
n
n
Habitudes quotidiennes
1. Pratiquez-vous une activité physique
régulière ? Oui n ou Non n Si Oui, Quelle
activité sportive pratiquez-vous régulièrement
?
a. Le football n
b. La marche n
d. Le boxe
f. Autre à préciser n
n
Combien d'années avez-vous travaillé aux
urgences ?
a. Moins de 5 ans n
c. 5 à 10 ans
n
e. 11 à 15 ans n
f. 16 à 20 ans n
g. Au-delà de 20 ans n
n
m. Les amis
83
2. Vous dormez en moyenne combien d'heures par nuit
?
a. Moins de 4 heures n
b. 4 à 6 heures
c. 6 à 8 heures
3. Combien de repas avez-vous par jour ?
d. Un repas par jour
e. Deux repas par jour
f. Trois repas par jour
g. Plus de trois repas par jour n
4. Combien de litre d'eau buvez-vous par jour
?
h. Moins d'un litre par jour
i. Un litre par jour
j. Un litre et demi par jour
l. Deux litres par jour
m. Plus de deux litres par jour
Soutien social
5.Quel type de support social avez-vous ?
n. Les membres de famille n
o. Les collègues de travail n
p. Les coreligionnaires n
e. Autres à préciser
7. Croyez-vous que vos proches vous soutiennent
adéquatement pendant ou immédiatement après les derniers
événements particulièrement douloureux vécu en lien
avec votre travail aux urgences ? (Cochez la case
appropriée):
a. Très adéquatement 5 n
b. Adéquatement 4 n
c. Sans avis 3 n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
84
d. Peu adéquatement 2 fl
e. Pas adéquatement 1 fl
8. Comment évaluez-vous la qualité du
soutien reçu (cochez la case appropriée) :
a. Excellent 5 fl
b. Très bien 4 fl
c. Bien 3 fl
d. Assez bien 2 fl
e. Mauvaise 1 fl
85
ANNEXE 2 : ÉCHELLE DE STRESS TRAUMATIQUE
SECONDAIRE (BRIDE ET
AL., 2004)
1. Votre travail vous met-il en contact avec des personnes
traumatisées sur le plan
psychologique et physique ?
a. Jamais ;
b. Rarement ;
c. Occasionnellement ;
d. Souvent ;
e. Très souvent.
2. À quand remonte votre dernier contact avec une
personne traumatisée ?
1 jour - 1 semaine - 1 mois - 6 mois - 1 an - plus d'un an
Consigne :
Voici une liste de déclarations faites par des personnes
qui ont été affectées par
leur travail avec des personnes traumatisées. Lisez chaque
déclaration et indiquez ensuite à
quelle fréquence cette déclaration était
vraie pour vous dans les trois derniers mois en cochant la case correspondant
à côté de la déclaration.
NOTE : « Client » est utilisé pour indiquer des
personnes avec qui vous avez été
engagé dans une relation d'aide. Vous pouvez substituer
un autre nom qui représente mieux votre travail, comme «
consommateur », « patient », « bénéficiaire
», etc.
1. Jamais ;
2. Rarement ;
3. Occasionnellement ;
4. Souvent ;
5. Très souvent.
|
ENONCES
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
1
|
Je me suis senti(e) émotionnellement engourdi(e),
insensible
|
|
|
|
|
|
2
|
Mon coeur a commencé à palpiter quand j'ai
pensé à mon travail avec les clients
|
|
|
|
|
|
3
|
C'était comme si je revivais le(s) trauma(s)
expérimenté(s) par mon (mes) client(s)
|
|
|
|
|
|
4
|
J'ai eu du mal à dormir
|
|
|
|
|
|
5
|
Je me suis senti(e) découragé(e) à propos du
futur
|
|
|
|
|
|
86
6
|
Des rappels de mon travail avec des patients me bouleversent
|
|
|
|
|
|
7
|
J'avais peu d'intérêt à côtoyer
d'autres personnes
|
|
|
|
|
|
8
|
Je me suis senti(e) nerveux (se)
|
|
|
|
|
|
9
|
J'étais moins actif (ve) que d'habitude
|
|
|
|
|
|
10
|
J'ai pensé à mon travail avec les clients quand je
n'en avais pas l'intention
|
|
|
|
|
|
11
|
J'avais des difficultés de concentration
|
|
|
|
|
|
12
|
J'ai évité les gens, les endroits, ou les choses
qui m'ont rappelé mon travail avec les client(s)
|
|
|
|
|
|
13
|
J'ai fait des rêves troublants sur mon travail avec les
clients
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14
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J'ai voulu éviter de travailler avec quelques clients
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15
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J'étais facilement contrarié(e),
énervé(e)
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16
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Je me suis attendu à ce que quelque chose de mal arrive
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17
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J'ai remarqué des trous de mémoire à propos
de séances avec les clients
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Avez-vous d'autres observations ou commentaires à
émettre ?
87
ANNEXE 3 : ÉCHELLE WAYS OF COPING
CHECKLIST
Consigne : Lorsque vous affrontez une situation
difficile, vous réagissez de façon variable.
Après avoir choisi une situation difficile que vous
viviez actuellement ou non, pour laquelle vous vous sentez tout à fait
concerner et qui est très angoissante, stressante, vous
préciserez votre façon de réagir face à cette
situation stressante.
Inscrivez la situation difficile que vous avez choisissez dans la
première ligne. Pour chacune des affirmations cochez la case qui vous
correspond le mieux.
Vous trouverez 4 chiffres qui indiquent dans quelle mesure
vous utilisez l'affirmation proposée :
1. Non
2. Plutôt non
3. Plutôt oui
4. Oui
Vous essayez de répondre à toutes les affirmations
si c'est possible.
N°
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ENONCES
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1
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2
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3
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4
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1
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J'ai établi un plan d'action et je l'ai suivi
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2
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J'ai souhaité que le problème disparaisse ou
finisse d'une façon ou d'une autre
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3
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J'ai parlé à quelqu'un de ce que je ressentais
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4
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J'ai insisté et je me suis battu pour ce que je voulais
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5
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J'ai voulu pouvoir changer ce qui était arrivé
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6
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J'ai cherché l'aide d'un professionnel ( médecin,
psychologue...) et j'ai fait ce qu'il recommandait
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7
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En tant que personne, j'ai changé ou évolué
positivement
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8
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Je me suis senti(e) mal, parce que je n'avais pas pu
éviter le problème
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9
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J'ai demandé conseil à quelqu'un que je respecte et
je l'ai suivi
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10
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J'ai pris les choses une à la fois
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88
11
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J'ai espère qu'un miracle se produise
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12
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J'ai parlé à quelqu'un pour me renseigner sur la
situation
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13
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Je me suis concentré sur quelque chose de bon qui pourrait
résulter de la situation
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14
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Je me suis rendu compte que j'étais à l'origine du
problème
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15
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J'ai accepté mes émotions fortes, mais je ne les ai
pas laissées interférer trop avec les choses
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16
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Je suis sortie de cette expérience meilleur(e) que je n'y
étais entré(e)
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17
|
J'ai pensé à des choses fantastiques ou
irréelles ( comme une revanche parfaite, ou trouver un million d'euros)
qui m'ont fait me sentir mieux
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18
|
J'ai parlé à quelqu'un qui pouvait faire quelque
chose pour le problème
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19
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J'ai changé quelque chose en moi pour mieux faire face
à la situation
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20
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J'ai tenté de tout oublier
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21
|
J'ai évité que les autres se rendent compte combien
les choses allaient mal
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22
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J'ai essayé de ne pas agir trop précipitamment et
de ne pas suivre mes intuitions
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23
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J'ai souhaité pouvoir changer la façon dont j'avais
réagi émotionnellement dans la situation
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24
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J'ai accepté la sympathie et la compréhension de
quelqu'un
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25
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J'ai trouvé au moins deux solutions différents au
problème
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26
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Je me suis critiqué (e) ou je me suis fait la
leçon
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27
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Je sais ce qu'il fallait faire, aussi j'ai redoublé les
efforts pour que ça marche
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89
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES iv
LISTE DES TABLEAUX v
RESUME vi
SUMMARY vii
0. INTRODUCTION 1
0.1. Problématique 2
0.2. Hypothèses de l'étude 5
0.2.1. Hypothèse principale 5
0.2.2. Hypothèses spécifiques ou secondaires 6
0.3. Objectifs du travail 6
0.3.1. Objectif principal 6
0.3.2. Objectifs spécifiques 6
0.4. Intérêt de l'étude 7
0.5. Méthodologie 7
0.6. Délimitation 7
0.7. Subdivision du travail 7
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS THEORIQUES 8
1.1. Traumatisme 8
1.1.1. Généralités sur le traumatisme et/ou
psycho-traumatisme 8
1.1.1.1. Evénement potentiellement traumatique 8
1.1.1.2. Symptomatologie 9
1.1.1.3. Classification du traumatisme 10
1.1.1.3.1. Selon la nature de l'événement
potentiellement traumatique 10
1.1.1.3.2. Selon le degré d'exposition. 11
1.1.2. Traumatismes psychiques en milieu professionnel 12
1.1.2.1. La fatigue de compassion 12
1.1.2.2. Le Stress traumatique secondaire 13
1.1.2.3. Epuisement professionnel ou Burn out 13
1.1.3. Traumatisme vicariant 14
90
1.1.3.1. Symptomatologie du traumatisme vicariant 15
1.1.3.2. Place du traumatisme vicariant dans les classifications
internationales actuelles
15
1.1.3.3. Facteurs de risque et de protection du traumatisme
vicariant 16
1.1.3.4. Personnes exposées au traumatisme vicariant 19
1.2. Coping 19
1.2.1. Généralités sur les stratégies
de coping 19
1.2.2. Types de coping 20
1.2.2.1. Le coping centré sur l'émotion 20
1.2.2.2. Le coping centré sur le problème 21
1.2.2.3. Coping centré sur la recherche du soutien social
22
1.2.3. Coping et traumatisme vicariant 23
1.3. Personnel soignant 23
1.4. Approches explicatives du traumatisme vicariant 25
1.4.1. Modèle bioécologique de Bronfenbrenner 25
1.4.2. Modèle de transmission du traumatisme de Figley
26
1.5. Etudes antérieures 27
1.5.1. Etude de Oosterbosch (2021) 27
1.5.2. Etude de Fortin (2014) 28
1.5.3. Etude de Moreira (2019) 30
CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE METHODOLOGIQUE 32
2.1. Présentation du milieu d'étude 32
2.1.1. Clinique Bondeko 32
2.1.1.1. Aperçu historique et localisation 32
2.1.1.2. Infrastructures et capacités d'accueil 34
2.1.1.3. Organisation fonctionnelle 34
2.1.1.4. Organisation structurelle 35
2.1.2. Hôpital Saint Joseph 37
2.1.2.1. Localisation physique 37
2.1.2.2. Historique et vocation 37
2.1.2.3. Organisation de l'hôpital. 38
2.2. Participants à l'étude 40
2.2.1. Population 40
2.2.2. Echantillon 40
91
2.2.2.1. Notions 40
2.2.2.2. Types d'échantillons 40
2.2.2.2.1. Échantillonnage de probabilité 40
2.2.2.2.2. Échantillonnage de non-probabilité 41
2.2.3. Critères d'inclusion 41
2.2.4. Caractéristiques de l'échantillon 41
2.3. Méthode et technique 44
2.3.1. Méthode 44
2.3.1.1. Méthode d'enquête 45
2.3.2.1. Questionnaire d'enquête 46
2.3.2.2. Echelle de stress traumatique secondaire (Bride &
al. 2004) 46
2.3.2.3. Echelle Ways of coping checklist version
française 48
2.3.2.4. Technique de traitement des données 50
2.3.2.5. Variables prises en compte 50
2.5. Procédure d'administration des instruments 51
2.5.1. Pré-enquête 51
2.5.2. Enquête proprement dite 51
2.5.2.1. Déroulement de la collecte des données
51
2.5.2.2. Dépouillement et traitement des données
collectées 52
2.6. Difficultés rencontrées 52
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES
RESULTATS 53
3.1. Présentation des résultats 53
3.1.1. Présentation globale des résultats 53
3.1.1.1. Résultats en rapport avec le traumatisme
vicariant (N=39) 53
3.1.1.2. Résultats en rapport avec les stratégies
de coping (N=39) 54
3.1.1.3. Présentation des résultats issus du
questionnaire 54
3.1.2. Présentation des résultats en fonction des
variables sociodémographiques 59
3.1.3. Etude de la normalité des distributions 61
3.1.4. Etude de la corrélation 62
3.1.5. Analyse différentielle des résultats 63
3.2. Discussion des résultats 66
CONCLUSION 70
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 73
92
ANNEXES 80
TABLE DES MATIERES 89
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