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Le Cameroun sous les fourches caudines du fmi d'après les journaux: 1988-2006


par Symphorien Loïc EMBOLO
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Histoire des relations internationales  2023
  

Disponible en mode multipage

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    Niveau : L3

    LE CAMEROUN SOUS LES FOURCHES CAUDINES DU FMI D'APRES LES JOURNAUX : 1988-2006

    Mémoire présenté et soutenu le 28 juillet 2023 en vue de l'obtention du Diplôme de Master en Histoire

    Spécialisation : Histoire des Relations internationales

    Par

    Symphorien Loïc EMBOLO

    Licencié en Histoire

    MEMBRES DU JURY

    Président : Pr. Mathieu Jérémie ABENA ETOUNDI (MC)

    Rapporteur : Pr. Philippe Blaise ESSOMBA (Pr)

    Examinateur : Dr. Jean Louis NDO ABE (CC)

    Juillet 2023

    AVERTISSEMENT

    Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie.

    Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l'utilisation de ce document.

    Par ailleurs, le Centre de Recherche et de Formation Doctorale en Sciences Humaines, Sociales et Éducatives de l'Université de Yaoundé I n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire ; ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

    SOMMAIRE

    SOMMAIRE Erreur ! Signet non défini.

    DEDICACE iii

    REMERCIEMENTS i

    LISTE DES ACRONYMES, ABREVIATIONS ET SIGLES v

    LISTE DES ILLUSTRATIONS...............................................................................viii

    RESUME ix

    ABSTRACT x

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHAPITREI : FACE AUXDEFIS DE L'HEURE,LE CAMEROUN RECOURT AU FMI 17

    I. UNE ECONOMIE ENTRE RESILIENCE ET CONTROVERSE....................................17

    II.LES RAISONS JUSTIFIANT LE RECOURS AU FMI 37

    III.AUX ORIGINES DU FMI ET DES PROGRAMMES D'AJUSTEMENT STRUCTUREL (PAS).. 45

    CHAPITRE II : VERS UNE COOPERATION EFFECTIVE ENTRE CAMEROUN ET FMI 52

    I. LA NATURE DES ACCORDS CONCLUS 52

    II. LES CONDITIONNALITES D'EMPRUNT ET LEUR MISE EN APPLICATION CONCRETE AU CAMEROUN 60

    III. LE DESACCORD SURL'APPLICATION DES PAS AU CAMEROUN 1

    CHAPITRE III : ANALYSE DES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET SOCIO-POLITIQUES DES PAS AU CAMEROUN, 18 ANS APRES 84

    I. ANALYSE DES PERFORMANCES ECONOMIQUES 84

    II. ANALYSE DES PERFORMANCESSOCIO-POLITIQUES 100

    III. LES INDICATEURS DE MESURE DU DEVELOPPEMENT A L'ATTEINTE DU POINT D'ACHEVEMENT DE L'IPPTE 117

    CHAPITRE IV : QUEL AVENIR POUR LA COLLABORATION CAMEROUN-FMI ? 127

    I. LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL : UN INSTRUMENT DEVANT PERMETTRE AUX POUVOIRS PUBLICS D'AMELIORER LES CONDITIONS FINANCIERES DURANT LA DECENNIE 1990 ? 127

    II. QUEL INTERET POUR LE CAMEROUN A COOPERER AVEC LE FMI ? 136

    III. QUELQUES PERSPECTIVES POUR TIRER PLEINEMENT PROFIT DE CETTE COOPERATION 141

    CONCLUSION GENERALE 148

    ANNEXES 151

    SOURCES ET REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES 186

    TABLE DES MATIERES 219

    À la famille EMBOLO

    REMERCIEMENTS

    Nous convenons d'adresser des remerciements ànotre Directeur de recherche, le Pr. Philippe BlaiseEssomba, pour son soutien durant tout le processus. En tant que nouvel étudiant en Master 2, il nous a pris sous son aile et nous a aidé à naviguer les méandres de la recherche scientifique. Sans son aide indéfectible, ses orientations et les opportunités offertes, nous n'aurions jamais eu des ressources pour parachever ce travail.

    Notre profonde gratitudeau Dr. Jean PaulinMengue Me Ndongo, pour ses orientations, au Pr. Mathieu Jérémie Abena Etoundi, pour ses remarques, et au Dr. Jean LouisNdo Abbe, dontl'examination, les commentaires et les suggestionsont contribué à améliorer ce travail.À tous lesprofesseurs du département d'Histoire,veillez trouver en ces mots l'écho et l'expression d'une âme en reconnaissante admiration.

    Nous remercionségalementnotre famille, dontnous devonsnotre vie, notre passion, tout le chemin parcouru et cette confiance absolue que rien n'est impossible. Vous êtes et serez toujours les piliers de notre vie grâce à tout ce que vous nous avez donné et enseigné.

    Un merci spécial à toutes ces personnes, vieux complices ou nouvelles amitiés qui ont été présentes durant les moments de découragement ou d'euphorie, ceux-là qui ont écouté patiemment les monologues de dépit ou les cris de joie à chaque étape franchie. A PaulinZapoueNgouanet, dont la compétence n'a d'égale que sa gentillesse, il a su prêter une oreille bienveillante et prodiguer des conseils utiles qui nous ont permis d'atteindre le bout du chemin. À Emmanuel RochelAzoaEmbolo et Diane DaïlaMessi Emmanuelle, qui nous ont inlassablement ramené à l'ordre et encouragé lorsque nous perdions espoir, chicané lorsque nous inventions des excuses.

    Notre gratitude à Paul Ulrich OndoaMvondo, Michel Arsène AtemballaOmgba et Sidoine Ghislain TsimiAbondo, pour leur amitié fraternelle ; aux archivistes et gestionnaires des centres de documents qui nous ont facilité l'accès à la documentation ;et à ceux-là qui nous ont prêté une oreille attentive à nosdifférentes préoccupations.

    LISTEDESACRONYMES,ABREVIATIONSETSIGLES

    APEB : Accords de Partenariat Économique Bilatéral

    AAS : Appui à l'Ajustement Structurel

    BAD : Banque Africaine de Développement

    BICEC : Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et le Crédit

    BIRD : Banque International pour la Reconstruction et le Développement

    BM : Banque Mondiale

    BUCREP : Bureau Central des Recensements et des Études de Population

    CAMAIR :CameroonAirline

    CAST : Crédit d'Ajustement Structurel Triennal

    CEMAC : Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale

    CTS : Comité Technique de Préparation et de Suivi des Programmes économiques

    CTSE : Comité Technique de Suivi et d'Évaluation des activités de mise en oeuvre du DSRP

    DSA : Dimension Sociale d'Ajustement

    DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

    DSRP : Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté

    DTS : Droit de Tirage Spécial

    EMF : Établissement de Micro Finance

    FAD :Fonds Africain de Développement

    FASR : Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé

    FMI : Fonds Monétaire International

    FNE : Fonds National de l'Emploi

    FOGAPE : Fonds de Gestion et d'Appui aux Petites et moyennes Entreprises

    FONADER : Fonds National de Développement Rural

    FRPC : Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance

    HEVECAM : Société d'Hévéa du Cameroun

    IADM : Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale

    INS : Institut National de la Statistique

    IPPTE : Initiative Pays Pauvre Très Endetté

    IPPTR : Initiative Pays Pauvre Très Endetté Renforcée

    MIDEVIV : Mission de Développement des cultures Vivrières

    MINEPAT : Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

    MINEFI : Ministère de l'Économie et des Finances

    MINFI : Ministère des Finances

    MINFOPRA : Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative

    MINREX : Ministère des Relations Extérieures

    OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique

    OMC : Organisation Mondiale du Commerce

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

    ONCPB : Organisation Nationale pour la Commercialisation des Produits de Base

    PEFT : Programme Économique et Financier Triennal

    PGE : Programme Général des Échanges

    PIB :Produit Intérieur Brut

    PME : Petite et Moyenne Entreprise

    PMI : Petite et Moyenne Industrie

    SISI : Stratégie d'Industrialisation par Substitution aux Importations

    SNH : Société Nationale des Hydrocarbures

    SPE : Stratégie de Promotion des Exportations

    SOCAPALM :Société Camerounaise de Palmeraies

    SODECAO : Société de Développement du Cacao

    SODECOTON : Société de Développement de Coton

    SONARA :Société Nationale de Raffinage

    STABEX :Fonds de stabilisation des recettes d'exportation sur les produits agricoles

    UC : Unité de compte

    UE : Union Européenne

    LISTEDES ILLUSTRATIONS

    I. CARTES

    1- Localisation du Cameroun en Afrique 1

    2- Carte géographique du Cameroun 7

    II. TABLEAUX

    1- Évolution de la population camerounaise entre 1988 et 2006..........................................................................................................5

    2- Structuration de la population camerounaise en 2004..........................................................................................................5

    3- Évolution du taux de croissance, des recettes et des dépenses au Cameroun entre 1977 et 1985......................................................................................................31

    4- Les engagements financiers des bailleurs de fonds pour la FASR........................59

    5- Évolution du PIB de l'État camerounais entre 1989 et 2005...............................91

    6- Évolution des effectifs des enseignants au Cameroun entre 1989 et 2006...............123

    7- Évolution de la dette publique du Cameroun entre 1980 et 1988........................137

    III. GRAPHISMES

    1- Structuration de la population camerounaise en 2004..........................................................................................................5

    2- Évolution du taux de croissance, des recettes et des dépenses au Cameroun de 1977 à 1985.........................................................................................................31

    3- Évolution du PIB de l'état camerounais entre 1989 et 2005.............................91

    RESUME

    Les difficultés économiques des années 1970 ont contraint bon nombre de chefs d'États africains à recourir au Fonds Monétaire International (FMI) dans le cadre des programmes d'ajustement structurel (PAS).Maispour le Cameroun de façon particulière, c'est en 1988 qu'une telle ambition est manifestée.Cardeux décennies après son indépendance, «le miracle camerounais''est l'expression qui caractérise l'évolution économique du pays, rendantainsi compte de l'impressionnante expansion économique imposée par l'abondance de ressources nationales et le pragmatisme des dirigeants.Acculé par l'échec de l'ajustement autonome et le poids des pesanteurs extérieuresaprès la création d'un contexte d'incertitude économique en 1985, le gouvernementse résout àsigner des accords de prêt avec le FMI dont la contrepartie signifie l'applicationdes PAS.Obnubilé par le processus de libéralisation et de démocratisation dès 1990, la problématique qui se pose iciest celle de savoir,quela été l'influence et l'opiniondes journaux sur l'évolution de cette coopération Cameroun-FMIentre 1988et2006 ?Pour traiter ce sujet, la méthode inductivo-déductive est adoptée. Il a fallu dépouiller des fonds d'archives et les articles de journaux.Et après une confrontation des sources et d'un travail de réflexion, de petites synthèses sur toute une série de faits sont proposées où il ressort, selon les journaux, quecette coopération durant la période d'étude aété un fiasco malgré la relativestabilisationde l'économie camerounaise au début des années 2000.

    Mots clés : Crise économique, coopération,ajustement structurel, mondialisation, conditionnalité

    Abstract

    The economic difficulties of the 1970s led many Africanheads of state to resort to the IMF's structural adjustment plans (SAP), but. for Cameroon in particular, itwas only in 1988 that such ambition is manifested. Indeed, over the decades after its independence, the Cameroonian miracle is the expression that characterizes the economic evolution of the country, thus reflecting the impressive economic expansion imposed by the abundance of national resources and the pragmatism of its leaders. But after the strengthening of protectionist policies in the USA at the 1980s, a context of uncertainly was created in the Cameroonian economy. Cornered by the failure of autonomous adjustment and the weight of external constraints subsequently, the government resolves to sign confirmations with the IMF in order to benefit from the financial support in exchange for application of SAP. Therefore, the problem that arises here is to know, what was the influence and opinion of the newspapers on the evolution of Cameroon-IMF cooperation between 1988 and 2006? To deal with this subject, the inductive-deductive method is adopted. It was necessary to examine archive funds and newspapers articles. After a comparison of sources and a work of reflection, small summaries on a whole series of facts are proposed where it emerges, according to the newspapers, that this cooperation was a fiasco despite the relative stabilization of the Cameroonian economy in the early 2000s.

    Keys words:Financial institution, cooperation,structural adjustment, globalization, conditionality

    INTRODUCTION GENERALE

    1. Contexte général de l'étude

    Ledébut de la décennie 1970 marque la fin des 30 glorieuses européennes et le début d'une crise économique mondiale engendrée par la crise du billet vert et la succession des crises pétrolières1(*).Pendant que lesÉtats se dépêchaient à trouver des moyens de régulation face à cette déchéance conjoncturelle, l'abondance des ressources nationales et le pragmatisme des autorités empêche àl'économie camerounaisede s'effondrer jusqu'en 1984, d'où le miracle camerounais. Avec untaux de croissance moyen de 8%durant cette période, le Cameroun se présente comme un modèle de développement raisonnable en Afrique2(*). Mais, au cours de l'exercice budgétaire 1985/86, le Cameroun qui était pourtant bien parti voit son économie dégringolée et connaitre une involution après la dévaluation du dollar et la chute des prix des principaux produits d'exportation3(*).

    De 1985 à 1987, soit en deux ans, la valeur des exportations chute de 65% pour le pétrole, 25% pour le cacao, 11% pour le café, 20% pour le caoutchouc et le revenu par habitant d'un tiers. Les termes de l'échange se détériorent pratiquement de 45%, entraînant une dégradation rapide des équilibres interne et externe du pays, tandis que les recettes d'exportations baissentde 8% par rapport au PIB4(*).Le 20 juin 1987, le gouvernement élabore, avec l'aide de la France, un plan de rigueur consistant à réduire les irrégularités afin de rétablir les équilibres macroéconomiques5(*). Maisface à l'échec dudit plan à cause de la mauvaise gestion des finances et à la pression de l'opinion publique nationale et internationale, les autorités camerounaisesse résolvent à prendre le chemin de New York en1988 pour recourir au soutien financier et aux conseils économiques du FMI, selon le quotidien national Cameroon tribune6(*).

    2. Les raisons de choix du sujet

    Le choix d'un sujet ne se fait pas au hasard, il émane d'un certain nombre de déterminants qui peuvent être personnels, académiques et scientifiques.

    Du point de vue personnel, c'est une fierté de relever le défi de l'écriture scientifique. Ce sujet suscite en nous une curiosité à plus d'un titre. Il reflètenotre passion pour l'économie monétaire, l'économie politique, la finance et la diplomatie économique. En effet, l'ambition de rédiger sur la coopération entre le Cameroun et le FMI selon les journaux a été marqué par des entretiens pluriels, d'où l'originalité de ce sujet qui permet de créer une banque de données dont d'autres chercheurs pourront en bénéficier.

    Les raisons académiques s'inscrivent dans la motivation d'obtenir un Doctorat PhD sous un système LMD (Licence-Master-Doctorat) qui exige la rédaction d'un mémoire en fin de cycle de Master, ceci dans le but de justifier des bases solides de l'étudiant dans sa spécialisation et sur le respect de la déontologie de la recherche scientifique.

    Concernant les raisons scientifiques, elles concernent le devoir qu'a un chercheur de renouveler les problématiques afin de faire avancer la science à travers la recherche. C'est la raison pour laquelle ce sujet apporte des alternatives et des nouveautésdans la connaissance antérieure afin de les ajouter à la littérature scientifique existante.Depuis le sacre du capitalisme sur le collectivisme en 1989, les relations diplomatiques du Cameroun n'ont cessé de se développer sous l'angle économique.Ainsi, mener une étude sur ce sujet selon les journaux, d'où son originalité, permetd'explorer les contours de la question de manière objective, de desceller les manquements et d'apporter une contribution significative dans ce vaste champ d'étude.

    3. Intérêts du sujet

    «Tout entreprise intellectuelle ou artistique de quelque importance sociale procède à la fois d'un malaise et d'un élan d'enthousiasme''7(*). C'est dans cette optique que s'inscrit ce travail de recherche qui revêt un triple intérêt. Il se propose d'explorer les dix-huit premières années de coopération entre le Cameroun et le FMI du point de vue des journaux.

    Sur le plan scientifique, l'intérêt de la présente étude s'apprécie à deux niveaux. D'une part, elle permet devérifier l'applicabilité des accords du FMI dansles États africains de façon générale, et au Cameroun particulièrement. D'autre part, cette recherche est scientifiquement intéressante car elle se préoccupe de l'étude des décisions politiques, diplomatique et stratégiques prises en situation de crise économique. En effet, l'analyse des processus de décision gouvernementale, centrée sur l'étude des crises, constitue un domaine privilégié de l'étude des Relations internationales.

    Sur le plan politique, cette étude permet au futur décideurs et diplomates de s'imprégner des marques de la politique du pays qu'il s'engage à servir, à travers la maitrise de ses rouages essentiels et ses objectifs, mais aussi de ses déterminants et contraintes.Elle permet également de comprendre l'économie politique internationale (EPI) en Afrique et les logiques qui guident le Cameroun dans ses relations avec les institutions financières internationales.Cette étude permet également d'évaluer le niveau de rapport entre les États africains et les institutions internationales.

    Sur le plan historique, ce sujet traite de l'historicité du Cameroun. Pour cernerles soubresauts de la coopération entre le Cameroun et le FMI de nos jours,comme dans tout autres domaines d'ailleurs, une étude rétrospective s'est toujours avérée primordiale. Car selon M. Bloch, «l'explication du plus proche par le plus lointain a toujours meublé nos recherches jusqu'à l'hypnose''8(*). Ainsi, dans l'optique d'avoir une vue globalesur les relations entre Cameroun et les institutions de Bretton Woods (IBW), il est préjudiciable d'aménager le contexte et les circonstances qui ont permis leur aboutissement. Ne dit-on pas quel'Histoire est le juge du monde ?

    4. Cadre spatio-temporel

    Du point de vue spatial, le Cameroun est un pays d'Afrique Centrale situé au fond du Golfe de Guinée entre les 2e et 13e degrés de latitude Nord et les 9e et 16e degrés de longitude Est. Il a une forme triangulaire,et occupe une superficie de 475000 km2dont la moitié est couverte par la forêt. Il s'étend du Sud,depuis la forêt sempervirente du climat équatorial, jusqu'aux steppes sahéliennes du Nord sur près de 1200 km ; une base d'Ouest en Est de 800 km2et dispose d'un microcosme de climats et d'écosystèmes variées9(*). Cette diversité confère une biodiversité riche et une forte vocation agricole au Cameroun. Il est bordé à l'Ouest par le Nigéria, au Nord-Est par le Tchad, à l'Est par la République Centrafricaine, au Sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale etau Sud-Ouest, le pays s'ouvre sur l'Océan Atlantique10(*).À cause de son énorme richesse en sous-sol, le territoire est considéré comme une Afrique en miniature.Cet État est une mosaïque humaine, riche de plus de 200 ethnies et presqu'autant de langues nationales. Le tableau ci-dessous présente l'évolution de la population de cet État entre 1988et 2006.

    Tableau n°1 : Évolution de la population camerounaise entre 1988et 2006

    Années

    1988

    1990

    1992

    1994

    1996

    1998

    2000

    2002

    2004

    2006

    Populations

    10759573

    11430520

    12128604

    12848862

    13575324

    14698973

    15091594

    15914033

    16909407

    17751333

    Source : Banque mondial

    D'après le tableau ci-dessus, de1988 à 2006, soit en 18 ans, la population du Cameroun a presque doublée passant de 10.759.573 habitants en 1988 à 17.751.333 habitants en 2006avec une densité moyenne de 39 habitants au kilomètre et une structuration relativement jeune comme le présente letableau statistique de l'annuaire 2004ci-dessus.

    Tableau n°2 : Structuration de la population camerounaise en 2004

    Age

    0-4

    5-14

    15-24

    25-34

    35-44

    45-54

    55-64

    65-65+

    Pourcentage

    16%

    28,3%

    20,2%

    15,4%

    7%

    5,1%

    4,2%

    3,8%

    Source : Annuaire statistique 2004

    Source : Graphique réalisé à partir des données statistiques de l'annuaire 2004.

    D'après l'Annuaire Statistique 2004 du Cameroun, la structure de la population de plus en plus jeune se présente ainsiqu'il suit : -5 ans (16%), 5-14 ans (28,3%), 15-24 ans (20,2%), 25-34 ans (15,4%), 35-44 ans (7%), 45-54 ans (5,1%), 55-64 ans (4,2) et plus de 65 ans (3,8%)11(*).

    Concernant le cadre temporel, plusieurs raisons motivent le choix des bornes chronologiques, soit 1988 et 2006. Le 24 septembre 1988,est choisie parce qu'elle représente la date à laquelle le Cameroun conclut avec le FMI lepremier accord de confirmation. Celle du 28avril 2006,par contre renvoie à l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays Pauvre et Très Endetté (IPPTE) par le Cameroun.

    Carte n°1 : Localisation du Cameroun en Afrique

    Source : www.openEditions-Books.com, vendredi le 16 juin 2023 à 19h06.

    Carte n°2 :Carte géographique du Cameroun

    Source : www.Wikimémoires.com, vendredi, 16 juin 2023, à 19h 15.

    5. Clarification conceptuelle

    Dans le but de déterminer le sens des concepts«fourches caudines'' et Fonds monétaire international'' employer dans cette étudeafin d'éviter toute confusion, une clarification azimutale s'avère primordiale.

    En effet, l'expression«fourches caudines'' vient du latin FurculaeCaudinae qui, à l'origine, est un défilé pratiqué à l'Est du Caudium, une région située en Capoue et Beneventum dans l'Italie centrale12(*). Mais cette expression se comprend de nos jours à plusieurs niveaux. Selon Fernand De Vischer et Violaine Epitalon,elle fait d'abord référence à la bataille qui opposait l'armée romaine et les Samnites à l'issue de laquelle les Samnites humilièrent les Romains en 321 avant J. C, rapportée par l'historien romain Tite-Live13(*). Ensuite, l'expression de «fourches caudines'' a été comprise au sens figuré par transposition du lieu géographique et de la fameuse bataille par le biais d'une métonymie.

    Aujourd'hui, elle se comprend donc au sens assez large de «vivre une situation désagréable''selon le journalExpressio qui considère que passer sous les fourches caudines c'est être vaincu, être contraint d'accepter des conditions humiliantes ou ruineuses imposées par une personne ou une situation, ou encore subir une cuisante humiliation14(*). Dans ce travail, l'expression«fourches caudines'' ou «passer sous les fourches caudines''traduiraitdonc l'allégeance et la soumission de l'État camerounaisau Fonds Monétaire International.

    Pour ce qui est duFonds monétaires international (FMI),il est primordial de noter que cette expressionoppose les opinions depuis sa création en 1944.Pour les néo-libéralistes tels que M.Vaisse, C. Morelleou encore M.Lelart, le FMI est une institution financière internationale qui détient une provision de devises fournies par chacun des États adhérents en fonction de leur place dans les échanges internationaux et dont le but consiste à permettre les opérations de compensation entre les États membres, à remédier aux problèmes créés par les crises financières, et à rappeler à ses membres les règles d'orthodoxie monétaire15(*).

    Ce point vu est contesté par des auteurs tels que Mongo Beti, Yves Tavernier et Joseph Stiglitzqui soutiennent plutôt l'idée selon laquelle cette institutionne serait rien d'autre qu'un instrument de l'impérialisme,soit une arme au service des intérêts des occidentaux,un véritable prédateur économique16(*). En effet, selon l'analyse de ses performances de façon générale, il ressort que sesinterventions plurielles dans les pays en développement se sont toujours soldées par la hausse des inégalités, du chômage,de la dette et de la suppression ou la diminution de la capacité d'intervention des États17(*).Mais dans cette étude, le sens retenue du FMI est celui d'une institution financière à vocation internationale, apportantun soutien financier et des conseils économique aux États qui en font la demande.

    6. Cadre théorique

    Tout travail de recherche scientifique s'inscrit dans un cadre théorique bien précis. Pour le chercheur, l'élaboration d'un cadre théorique permet de donner une orientation à son travail, pour l'inscrire dans un domaine scientifique donné. Dans ce travail,deux théories à l'instar du capitalisme et le libéralisme sont confirmées.

    En effet, le dictionnaire de poche Le grand Larousse définie le capitalisme comme étant un régime à la fois économique et politique fondé sur la primauté des capitaux privés dont le pouvoir est dépendant18(*). C'est cette même optique que se range Max Weber qui présente le capitalisme comme étant la condition dans laquelle apparait l'invention de la modernité économique. Car en son sein, la permanence est la réinvention de certaines formes de réciprocité sociale au coeur des processus de transition économique dont la Chine, l'Asie centrale et l'Afrique sont de parfaites illustrations19(*). Dans ce travail de recherche, cette doctrines'apparente un levier d'appui pour appréhender l'élargissement du marché et l'extension de l'économie de marché au Cameroun. En effet, la planétarisation du marché capitaliste résulte essentiellement de la convergence de trois mouvements, dont la libéralisation des échanges mondiaux, la déréglementation des économies nationales et la globalisation des grandes firmes industrielles et de services''20(*).

    Pour ce qui est du libéralisme,il part des revendications pour les libertés de l'individu contre l'absolutisme politique, le dirigisme économique, et l'intolérance philosophique politiques. Ses trois fort principes sont : la liberté, la propriété et la responsabilité21(*). Sur le domaine économique, il est considéré comme une doctrine économique hostile à l'intervention de l'État dans la vie économique et à son contrôle sur les moyens de production comme le soutient les classiques comme Adam Smith et David Ricardo. Dans les années 1970, il s'oppose à l'orthodoxie marxienne, mettant en avant l'idée d'une nouvelle économie qui prétend au dépassement de la forme néoclassique traditionnelle. Il préconise une économie généralisée dans un monde où tout est, par définition, rare22(*). Dans cette étude, le libéralisme permet d'expliquer lespolitiques de dérèglementation des marchéset de libéralisation économique au Cameroun entre 1989 et 2006.

    7. La revue de la littérature

    Conscient que la coopération entre Cameroun et le FMI ne constitue pas une terra incognita, il serait doncprétentieux de vouloir recenser de manière exhaustive la littérature sur le Cameroun et le FMI. Par ailleurs,on peut retracer quelques grands courants parmi ceux qui sont plus ou moins liés à notre recherche.

    J.-J. Aerts et Als23(*), mènent une étude macroéconomique sur l'économie camerounaise. Sa question centrale est celle de savoirpourquoi la régression économique mondiale a affecté le Cameroun au milieu de la décennie 1980 ? Dans cet ouvrage, une analyse historique, permettant de cerner avec aisance les fondements de l'économie camerounaise post indépendance, les mécanismes à l'origine de l'impasse, ainsi que des perspectives pouvant relever cette économie, est faite.

    Jean Ngandjeu24(*),traite des stratégies de développement post indépendances camerounaises et du contexte de crise des années 1980 lorsqu'il examine les facteurs de la crise et ses effets sur le Cameroun.

    Touna Mama25(*), dresse des diagnostiques des politiques de dérèglementation des institutions de Bretton Woods, puis conclurepar la suite que ces politiques n'ont pas permis d'atteindre les résultats escomptés, dans la mesure où elles aboutissent à l'aggravation de la crise et à la paupérisation croissante de la population, alors que des politiques alternatives auraient été plus adéquates.

    Fanny Pigeaud26(*), pour sa part traite de façon superficielle les causes de la crise, le contexte et les circonstances dans lequel le Cameroun intègre les institutions de Bretton Wood.

    Edy-Claude Okala27(*), analyse les changements économique et sociale que les PAS ont causé dans la société camerounaise pendant les 12 premières années de leur application, notammententre 1988 à 2000. Il met en exergue les problèmes qui minent la société camerounaise à cette époque, notamment une crise économique sévère, une crise politique, et une crise morale.

    Sous la direction de Georges Courade28(*), un ouvrage très documenté et très sérieux donne une vision réaliste et poignante de l'impact des politiques d'ajustement structurel dans les campagnes camerounaises. Il faut regretter malheureusement que leur étude se soit limitée au milieu rural.

    Il a fallu la réalisation des travaux de KengneFodouop29(*) sur les petits métiers derue pour combler avec parcimonie le vide laissé par les travaux de Courade et de son équipe. Ces travauxrapportentqu'une bonne partie de la population a trouvé dans le secteur informel un mode de survie face à la crise et autres mesures d'austérité en ville. Ils donnent en ce sens une meilleure lisibilité de l'incidence des politiques d'ajustement structurel sur les couchent urbaines.

    Par ailleurs, lerapport du Senat comptant pour la session 2001-200230(*),traite des origines dela criseéconomique au Cameroun en 1985. Dans ce rapport, il est également noté que depuis les élections de 1997, l'immobilisme des autorités en matière de réformes s'est traduit par la pauvreté liée à l'action du FMI, la recrudescence de l'insécurité et le développement de la corruption au Cameroun.

    Juliènne Carine Elembe31(*),dans son mémoire traite du problème de l'intégration de l'économie camerounaise dans la mondialisation. Après le début de la fluctuation économique en 1985, le Cameroun a dû adopter les programmes d'ajustement du FMI en 1988,ce qui a permis aux autorités d'arborer une vision prospective de développement et l'élaboration du DSCE'' devant stimuler la croissance économique et l'insertion régionale et internationale du pays.

    Samuel Fambon32(*), dans son article, «Endettement du Cameroun : problèmes et solutions'' fait une analyse sur la situation d'endettement interne et externe du Cameroun, sans oublier les perspectives de solution.

    Yolande NjikeNyatchou33(*) pour sa part traite de l'évolution de la dette extérieure du Cameroun entre 1960 et 2006.Selon elle n'a cessé d'augmenter, passant d'environ 302,7 milliards de franc CFA en 1981 à 4934 milliards en 2000 après la mise en application des programmes du FMI. Mais grâce l'initiative PPTE et l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale, elle est réduite à hauteur de 1095 milliards en 2006.

    Au vu de ce qui précède, force est de constater qu'une littérature exhaustiveest déjà produite sur la question, mais les avis des auteurs semblent limites à une analyse idéologique précis à leur domaine. On peut alors se demander si nous arriverons aux mêmes conclusions lorsque nous problématisons la coopération entre le Cameroun et le FMI du point de vue des journaux ?

    8. Problématique

    Après de fortes réticences des instances politiques camerounaises à recourir aux crédits conditionnels du FMI en 1987, dont la contrepartie signifie un désengagement de l'État des secteurs clés de l'économie, c'est finalement en septembre 1988 que le Cameroun signele premier accord «stand-by'' avec le Fonds, soit 3 ans après le début de la dégradation de la balance des paiements et des finances publiques. Confirmés par le décaissement du 15 novembre 1988, les programmes approuvés par le gouvernement camerounais à Washington avaient pour mission de stabiliser l'économie camerounaise. Maisface à l'exubérance des déséquilibres macroéconomiques, le Cameroun prolonge l'utilisation des ressources du FMI jusqu'à l'adoption et l'achèvement de l'Initiative Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE) en avril 2006.Acculé par le processus de libéralisation et de démocratisation sur la décennie 1990,la question qui se pose ici est celle de savoir quelle a été l'influence et l'opinion des journaux sur l'évolution de la coopération Cameroun-FMI entre 1988 et 2006 ?De cette problématique naissent les hypothèses de recherche ci-dessous.

    9. Hypothèses de recherche

    Selon G. Mace et F. Petry, l'hypothèse se présente comme une réponse anticipée à la question spécifique de la recherche, un résultat à la formulation du problème et le point de départ de toute vérification34(*). Dès lors, trois hypothèses sont formulées pour donner une orientation à ce travail de recherche :

    - Le Cameroun recourtà l'assistancedu FMI en 1988 sous la pression des journaux, afin de stabiliser son déséquilibre micro et macroéconomique ;

    - La recrudescence de la crise entraine l'utilisation prolongée des ressources du FMI jusqu'en 2006 ;

    - Les politiques de dérèglementations du Fonds permettent à l'État camerounais de stabiliser son économie et de renouer avec la croissance.

    10. Objectifs de la recherche

    Ce travail de recherche a un objectif principal et quatre objectifs subsidiaires. L'objectif principal consiste à évaluer les rapports de la coopération Cameroun-FMI entre 1988 et 2006, du point de vue des journaux.Concernant les objectifs subsidiaires, il s'agit dedonner les raisons qui amènentle Cameroun à recourir au FMI en 1988,de présenter la coopération effective entre les deux parties, de faire un bilan des étapes franchies par le Cameroun,18 ans après, et enfin de s'interroger sur l'avenir de cette collaboration après l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE.

    11. Cadre méthodologique

    Dans tout travail de recherche, la méthodologie renvoie à deux considérations majeures : d'une part les techniques par lesquels les données sont collectées, et d'autre part les méthodes par lesquelles lesdites données sont analysées.

    Concernant les sources, la collecte des données s'est faite dans plusieurs centres de documentation où nous avons exploité des Encyclopédies, des articles de journaux relatifs au domaine d'étude, des ouvrages méthodologiques, des mémoires, des thèses et des ouvrages en phase avec notre thème. Il s'agit : des bibliothèques universitaires de Yaoundé (Université de Yaoundé 1, Université de Yaoundé 2 (SOA), et l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC)),des archives nationales de Yaoundé (ANY), des maisons d'édition de journaux (Cameroontribune, Mutations), et les bibliothèques privées tels que l'Institut français du Cameroun (IFC) et bien d'autres.

    À côté de cela, nous avons procédéaux interrogations dans le but de recueillir des informations auprès despersonnes sources. Il s'agit notamment des professeurs, des personnels administratifs, de la société civile et des journalistes. La procédure s'est faite par interrogations ou procuration des questionnaires à récupérer plus tard. Également, les données et informations obtenues grâce à internet dans certains sites sérieux comme la fondation Friedrich Ebert-Cameroun ou d'autres instituts de recherche à l'instar du centre d'études et de recherches internationales (CERI) dont nous avons pu consulter les travaux en ligne ont également contribué à étayer notre argumentaire, à côté de la revue Politique africaine portant sur le Cameroun.

    Étant donné que cette étude s'intéresse particulièrementà l'opinion des journaux, l'apport de la presse aussi bien officielle que privée a été une source d'information appréciable dans le cadre de la réalisation de ce travail. Cameroon Tribune, le Messager, Jeune Afrique, Mutations,etLe Monde ont permis d'aborder la question de la coopération Cameroun-FMI au-delà des données statistiques ne reflétant toujours pas la réalité sociale des populations. Grâce à ces journaux, l'analyse va au contact des faits sociaux afin de faire ressortir le déphasage qui existe entre données économique chiffrées et réalité sociale.

    Pour mener à bien ce travail et surtout répondre aux questions relatives à la problématique, la méthodologie qui sied le mieux à notre étude est le raisonnement inductivo-déductive, qui s'illustre comme une technique adéquate préconisant plusieurs étapes. Notamment les enquêtes, la soumission des hypothèses, l'interprétation et l'analyse correspondent à ce que Jean de Bonville appelle «l'analyse et l'interprétation des données''35(*).

    L'analyse inductive se définit comme un ensemble de procédures systémiques permettant de traiter des données qualitatives. Elle permet de réduire les données brutes pour en arriver à extraire le sens derrière ces données36(*). Pour François Guillemette, elle est fondamentalement une ouverture à l'inédit, une attention à ce qui peut être découvert à partir du vécu37(*). Raison pour laquelle elle s'intéresse aux expériences subjectives, recueille des données auprès des témoins privilégiés sélectionnés minutieusement pour la recherche en tenant compte des contextes variés dans lesquels se déploient ces expériences, comme le souligne Jennifer Denis38(*).

    Dans ce travail, elle permet de s'immerger dans le phénomène pour en faire émerger les données et les compréhensions pertinentes. Cette manière d'aborder un phénomène permet de se poser des questions tant d'un point de vue épistémologique que d'un point de vue méthodologique. Et à partir de l'observation des situations empiriques où se trouvent les phénomènes, elle rend compte de manière approfondie des phénomènes processuels ou subjectifs tout aussi complexes les uns que les autres.

    La méthode déductive ou hypothético-déductive est une méthode d'enracinement de l'analyse dans les données de terrain39(*). Aussi appelée «déduction logique'' ou «approche hypothético-déductive'', elle consiste à formuler une hypothèse afin d'en déduire des conséquences observables futures, mais également passées afin de déterminer la validité40(*). C'est un processus qui permet de conclure une affirmation à partir d'hypothèses, de prémisses ou d'un cadre théorique. Elle est utilisée dans ce travail pour son utilité à tester plusieurs hypothèses, développer le sens critique, et de faire émerger de nouveaux éléments susceptibles d'approfondir le sujet. Ainsi, la confirmation ou la non confirmation des hypothèses de travail permettraitdonc de trouver une explication au sujet étudié41(*).

    12. Les difficultés

    La finalisation de ce travail n'a pas été sinécure.Les difficultés rencontrées sont inhérentes à la collecte de l'information, compte tenu de la confidentialité de certaines sources. À plusieurs reprises, nous avons failli céder au découragement, car il s'est posé le problème d'accès dans certains centres de recherche pourtant essentiels pour la collecte de sources primaires. L'absence de moyens financiers considérables a contribué non seulement à ralentir notre travail, mais aussi à le rendre plus difficile à élaborer. Par ailleurs, malgré les entraves propres à la recherche scientifique, c'est avec un soulagement certain que le plan ci-dessous a été adopté.

    13. Plan de travail

    Le travail s'articulé autour de quatre grands chapitres.Le premier chapitre, intitulé «face aux défis de l'heure, le Cameroun recourt au FMI'', traite des étapes de la lente récession de l'économie jusqu'à l'intervention du FMI. Le second chapitre intitulé,«vers une coopération effective entre le Cameroun et le FMI'', traite des crédits conditionnelsdu FMI et de leur mise en application concrète au Cameroun. Le troisième chapitre traite des performances socio-politiques et économiques des PAS, 18 ans après.Enfin, le chapitre quatre intitulé «quel avenir pour les relations entre le Cameroun et le FMI'', s'interroge sur la légitimité de ces relations tout en insistant sur des recommandations de développement pour le Cameroun.

    CHAPITRE I : FACE AUX DEFIS DE L'HEURE, LE CAMEROUN RECOURT AU FMI

    Après le vent des indépendances de 1960, le continent africain est resté confronté à des difficultés socio-politiques et économiques dans la majorité des États. Mais à un moment donné, on a l'impression que le Camerounsemblé s'en sortir.Plusieurs instances internationales appréciaient l'évolution du pays. En septembre 1982, lors de la conférence des bailleurs de fonds des pays de l'Occident à Toronto par exemple, un Brevet du pays africain le plus dynamique est même attribué à cet État42(*). Mais au cours de l'exercice budgétaire 1985/86, soit 2 ans plus tard, pourquoi l'économie camerounaise s'effondre-t-elle, atteignant la catégorie de mauvais élève classés par la Banque mondiale ?

    I. UNE ECONOMIE ENTRE RESILIENCE ET CONTROVERSE

    Pendant que les économies africaines font face à de rudes épreuves entre 1960 et 1980, celle du Cameroun semble en mesure d'éviter la crise grâce à l'abondance des richesses du sol, du sous-sol et du pragmatisme des dirigeants.Sous le choix du libéralisme planifié, l'administration met progressivement en place une parfaite ossature économique axée sur l'agriculturedès 1961. Ce qui permetau Cameroun de maintenirsa croissance économiqueà un taux moyen de 4% entre 1960 et 197643(*).

    Mais en 1977 la découverte et l'exploitation des gisements pétroliersdeKolé, Bavo, Bao Bakassi, Barombi, Inoua, Ekoundou Sud et Nord, Asoma et Kombo Nord,font du Cameroununeldoradopétrolier comme ses voisins le Gabon et le Nigéria avec des réserves estimées à plus de 200 millions de barils en 198444(*).C'est ainsi que le pétrole devient l'élément essentiel de l'économie et des devises de l'État.Et après la substitution du libéralisme planifié au développement autocentréexprimé,le PIB du Cameroun serelèveà un taux moyen de 8% par an entre 1980 et 198445(*).

    Par ailleurs, l'effondrement de l'activité économique aux Etats-Unis fait surgir un durcissement de la politique commerciale mondiale, soit un renforcement du protectionnisme dans les pays capitalistes. Aux traditionnels droits de douanes portés à des prix records s'ajoutent la hausse des taux d'intérêt, la dévaluation volontaire du dollar américain à Plazza, la réinstauration des taxes, des quotas, des normes sanitaires et d'autres roueries administratives46(*). Ce qui a favorisé le repli des économies sur elles-mêmes, laissant place à des répercussions qui crée un contexte d'incertitude dans l'économie camerounaise. Il s'agit notamment de la chute du cours des hydrocarbures, de la contraction des pris de produits pérennes et dela détérioration des termes de l'échange. Et selon Cameroon tribune, un déséquilibre budgétaire se créedonc dans cet État,changeantainsi le bel avenir du pays en un sentiment de doute profond quia conforté les tenants de l'afro-pessimisme47(*).

    1. L'économiecamerounaise : une brillante exception en Afrique ?

    C'est connu on le sait,après l'indépendance,l'économie camerounaise comme dans la plupart des pays du Sudest totalement dépendante de l'agriculture primitive. Mais contrairement au Sénégal qui vit presque exclusivement de l'arachide, ou du Gabon qui exporte exclusivement les bois tropicaux, le Cameroun dispose de ressources très diversifiées, notamment le cacao, le café, le coton, les produits du palmier à huile,la banane, le mil, les ignames, l'arachide et le maïs48(*). Étant bien doté sur le plan agricole, le président Ahidjo faitle choix du libéralisme planifié dans le butde faire du Cameroun le grenier de l'Afrique centrale,d'où la mise en place progressived'une parfaite ossature économiqueentre 1960 et 1985. En effet, les résultats de ce dur labeur n'ont pas tardé à combler les Camerounais et la plupart des bailleurs de Fonds qui le rangent dans la liste de pays sûrs du continent africain49(*).

    1.1. Une parfaite synergie entreabondance des ressources nationales et pragmatisme des dirigeants

    Au moment où tout semble mal parti pour les économies du continent africain après les indépendances, exactement comme le prédisait l'Agronome français René Dumont, le Cameroun par contre marque des points. Le pays va connaitre une phase de prospérité forte et rapide grâce aux initiatives audacieuses de réforme entreprises par les autorités dans lessecteurs agricoles, infrastructurel, commerciaux,et des hydrocarburesdans l'optique de renforcer le potentiel économique et social du pays50(*).

    Sur le plan agricole,le gouvernement renforce l'exécution des plans FIDES (Fonds d'Investissement pour le Développement Économique et Social des territoires d'Outre-mer) initié par la France coloniale en 1945 et 1953, généralement connu sous la nomination de plans quinquennaux en 196051(*). Les principaux objectifs visés étaient d'améliorer l'agriculture extensive et de doubler le revenu national par tête entre 1960 et 1980. Cela est confirmé par ces proposdu président Ahmadou Ahidjo rapporté par Le Monde Diplomatique : «l'objectif primordial a toujours été de consolider la nation camerounaise et de promouvoir son développement généralisé, concourant à l'épanouissement de l'homme camerounais''52(*). Ce qui explique doncla mobilisation et l'orientation des capitaux de l'Étatdanslessecteurs de l'agricultureet de l'infrastructure durant cette période.

    Par ailleurs,du moment où les objectifs du 1er et 2ème plan ont été partiellement atteints en 1971, le chef d'État décide de donner du tonus à l'économie camerounaiseenlançant la «révolution verte'' en mars 1973et en multipliant la créationdes agro-industries dans le pays afin de développer une agriculture extensive durant l'exécution de troisième plan53(*). Et dès 1974, la «révolution verte''devient le ferde lance de la politique du gouvernement dans sa quête d'accroitre la production rurale et animale,d'améliorerles revenus et les conditions de vie du paysan, et de favoriser une participation plus active du paysan à l'effort national du développement.

    Dans le secteur agro-industriel, la Société de Développement de l'Hévéa du Cameroun (HEVECAM) démarre un projet de 15.000 hectares d'hévéa à Kribi, la Société Sucrière du Cameroun (SOSUCAM) se fixe un objectif de croisière d'une production de 100.000 tonnes de sucre par an, la Cameroon Sugar Company (CASUCO) nait avec un objectif de production de 2500 tonnes par an, tandis que la Société Camerounaise de Tabac (SCT) décide d'encadrer efficacement 10.000 producteurs de tabac de cape dans la province de l'Est, selon les archives du journal français Le Monde54(*).

    Le 5 novembre 1974,le Cameroun signe avec la Belgique un arrangement particulier relatif à l'application des sciences nucléaires à l'agriculture à Yaoundé.Puis, suite à une initiative conjointe entre le gouvernement camerounais et l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), un laboratoire des radioisotopes à l'agriculture est créé au sein de l'École Nationale Supérieure Agronomique (ENSA) la même année. Subventionné par le PNUD et aidé techniquement par l'agence d'exécution de l'AIEA, ce projet apporte une aide complémentaire pour la construction d'une serre annexe et pour l'extension de la fourniture d'équipement scientifique et logistique afin de promouvoir l'enseignement et la recherche universitaire dans le domaine du développement agronomique au Cameroun55(*).

    Concernant particulièrement la culture du cacao au Cameroun, Cameroon tribunerapporteégalementque dans le cadre du troisième plan quinquennal, trois objectifs sont définis, notamment la mise en valeur des terres, la modernisation de l'agriculture et une rentrée des devises. Pour ce faire, le projet de production de 150 milles tonnes de cacao soutenu par le STABEX est conçu, bénéficiant du soutien de l'AFP qui octroie un prêt de 98,5 millions de FCFA à la Caisse Centrale de Coopération Économiquedu Cameroun56(*). En 1976, l'Organisation National de Commercialisation de Produit Brut (ONCPB) est ouverte pour contrôler les opérations commerciales et assurer une défense efficace des producteurs en soutenant les cours. En d'autres termes, c'est elle qui assume une partie des frais d'évacuation du produit des plantations jusqu'au port d'embarquement57(*).

    Dans leSud du pays, de nouvelles plantations sont créées, à l'instar des palmeraies villageoises autour des plantations de la SOCAPALM. Il s'agit d'une initiative qui démarre au cours de la campagne 1977-1978 et quiimplique un personnel formé et spécialisé dans les techniques modernes de culture du palmier à huile sélectionné58(*). Dans le Nord, l'évolution en dent de scie de la production cotonnière durantl'exercice 1968/1969 amène la SODECOTON à porter les superficies cultivées à 55 milles hectares, auxquels s'ajouteront quelques milliers d'hectares de culture traditionnelles. Le gouvernement subventionne cette culture d'une enveloppe de 3 milliards de FCFApour l'ensemencement et les protections. À côté de cela s'ajoutent également l'introduction et la distribution de variétés sélectionnées à cycle court adaptées aux conditions climatiques de la province du Nord, répondant aux exigences de l'évolution de la technologie59(*).

    Selon Cameroon tribune, plusieurs banques agricoles et commerciales s'installent au Cameroun dans le but oeuvrer pour l'éclosion des Petits et Moyens Entreprises (PME).L'instruction gouvernementale exige qu'elles consacrant un certain pourcentage de leurs dépôts à long terme aux PME60(*).Le 22 février 1979, le vice-ministre des finances camerounais, Hamadou Moustapha et M. Chawki Keidoudi, Vice-Président de la banque africaine de développement (BAD) signent à Abidjan, un accord de garantie dans lequel la BAD accorde un prêt de 5 millions d'Unité de Compte (UC), soit 1.4288 milliards de FCFA sous forme de linge de crédit à la Banque Camerounaise de Développement (BCD) afin de financer le coût en devise des PME pour lesquelles le gouvernement accorde une grande importance pour asseoir son indépendance économique61(*).

    En dehors des structures qui existaient déjà telles que le Centre d'Assistance aux Petits et Moyen Entreprises (CAPME) chargé des études de factibilités, le FONADER chargé des prêts au monde rural et la Banque Camerounaise de Développement (BCD) qui octroie des prêts aux PME ; le Fonds de Garantie aux Petits et Moyen Entreprises (FOGAPE) se voit attribuer de nouveau rôle. Par le décret présidentiel du 13 juin 1984, il devientune nouvelle structure habilitée à prendre des participations dans le capital social des PME ; à accorder des prêts directs pour le financement, le renouvellement et l'acquisition des immobilisations ;et à apporterune assistance technique en matière de formation, d'information, de conseil et de tenue de comptabilité62(*).

    Le secteur de l'agriculture de subsistance bénéficie de la Mission de Développement des cultures vivrières (MIDEVIV) qui est une société publique dont la mission est d'assurer les fonctions de commercialisation et d'assistance à la production des cultures vivrières. Elle assure également l'approvisionnement des planteurs en semences améliorés.C'est dans le cadre de cette mission quele plan national semencier est élaboré avec le concours de la FAO en 198063(*). Le dispositif de la MIDEVIV devait également permettre d'assurer le transport des produits vers les zones urbaines aux fins de commercialisation dans des centres créés en centralisant l'offre et en veillant à la qualité des produits proposés sur le marché de la consommation64(*).

    Dans le secteur infrastructurel,Cameroon tribune rapporte la bataille énergétique engagé par le gouvernement pour améliorerles infrastructures aériennes, routières, ferroviaires et maritimes. Concernant le transport aérien, les autorités gouvernantes décidentde rompre avecAir Afrique, dont le Cameroun est le plus grand contribuable,dans le but de créersa propre compagnie aérienne «laCameroon Airlines corporation (Camair-co)''. Une initiative qui devient effective en 1974, lorsqu'un avion avec un équipage 100% camerounais décolle de l'aéroport de Yaoundé65(*).

    Concernant les infrastructures maritimes et ferroviaires,le 3e plan quinquennal arrête deux grands projets, dontl'aménagement du port de Douala et la rectification du chemin de fer entre Douala et Yaoundé. Le 10 août 1977, le Ministre des transports, M. John NkengongMonie, signe avec la Caisse Centrale de Coopération Économique (CCCE) une convention de 1,5 milliards de FCFA, associant investissement public et privé,pour les travaux d'extension du port de Douala et de la rectification de certains tronçons, selon Cameroon tribune66(*).La première phase des travaux est caractérisée par la construction des postes de quais et des ateliers de réparation navale dans le secteur maritime et de la rectification du tronçon Yaoundé-Otélé.Acculé par l'insuffisance d'investissement, le projet s'appuieégalement sur les concours d'autres bailleurs financiers tels quela République Fédérale d'Allemagne et le Canada67(*).

    Pour ce qui est des infrastructures routières,une politique visant à maintenir en bon état le réseau existant, à améliorer, et à étendre le réseau bitumé est adoptée.Pour ce faire, un budget de 6.5 milliards de FCFA est accordé au ministère des transports en 1979 pendant la commission interministérielle de l'exercice budgétaire 1979/8068(*).En effet, ce budget devaitpermettre de désenclaver la plupart des zones rurales par la construction et l'entretien des pistes de production,la construction et l'entretien des routes reliant chacune des provinces du pays à la capitale, etd'embellir les routes de centres urbains69(*).

    Sur le terrain, les résultats ne tardent pas à combler les Camerounais qui voientle pays devenir un immense chantier d'innovation. Dans le sud du Cameroun par exemple, les projets de construction du pont sur la rivière Mborro etde la réfection de la route à Ambam sont lancés, tout comme le projet BAC deNgoazik70(*).En 1980 le pays apparait dans une situation plus solide du point de vue infrastructurel par rapport aux quinze années précédentes.Sur l'étendue du territoire national, plusieurs tronçons rail-route sont en cours de réalisation, notamment les tronçons Ngaoundéré-Garoua, Mora-Maroua, Douala-Tiko, Bafoussam-Bamenda, Kumba-Memfé, Lobé-Ndian ou encore Melong-Dschang71(*).

    Concernant les échanges commerciaux, le Président Ahidjo décide derenforcer le contrôle des prix etdes taxesd'un grand nombre de produits importés afin de rendre leur prix abordable sur le marché local en 197472(*).Ce qui permetau pays de se substituer de la «Stratégie d'Industrialisation par Substitution aux Importations'' (SISI) adoptée depuis 1960, comme la plupart des pays en voie de développement, au profit de la «promotion des exportations'' (PE)73(*). En effet, contrairement à la SISI qui visait à satisfaire la consommation locale par la production domestique, la politique de PE introduite dès 1970 vaà la conquête des marchés étrangers. Cette volonté exprimée dans le 3ème plan quinquennalsouhaiteaugmenter la production et l'exportation des cultures pérennes, des produits manufacturés, et du pétrole, d'où la multiplication des agro-industries,des PME, et les petites et moyennes industries (PMI)74(*).

    Dans le secteur des hydrocarbures,l'exploitation des gisements est attribuée aux compagnies française (ELF-Serapca) et Etats-Uniennes (Pecten, du groupe Shell) en 197775(*). Puis la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et la Caisse de Stabilisation des prix des hydrocarbures sont crééesen 1980 dans l'optique de gérer les intérêtscamerounais dans ce secteur.Ce qui va permettre au Cameroun de connaitre uneprospérité économique forteet rapide entre 1980 et 1985 avec des réserves pétrolières estimées à plus de 200 millions de barils, selon Cameroon tribune76(*). Le taux de croissance triple pratiquement,passant d'environ4,5% en 1980 à environ 13% en 1985 au moment où l'or noir devient le moteur de l'économie camerounaise avec une participation aux recettes de plus de 60% sous le choix délibéré du développement autocentré77(*).

    Au-delà de tout ce qui précède, il est également judicieux d'évoquerles efforts d'améliorationdu fonctionnement de l'administration par les chefs d'États Ahidjo et Biya.Pour rendre plus apte l'administration à affronter les tâches de développement qui sont chaque jour plus complexes, un Comité Technique d'Étude des Problèmes Administratifs (CTEPA) est mis sur pied, et les missions qui lui sont assignées sont :examiner le fonctionnement de tous les services publics tant au niveau central que provincial, et proposer des réformes très pertinentes78(*). Cela explique donc les belles performances de l'économie camerounaise sur la décennie 1975-1985.

    1.2. Un bilan positif et riche de promesse

    Sur la décennie1975-1985, le Cameroun s'est forgé une notoriété louable, soit celui d'un État qui respecte et honore ses engagements. Grâce àses énormes progrès socio-politique et économique, un «Brevet du pays africain qui se porte le mieux'' est même attribué à cet État en 1982, lors de la conférence des bailleurs de fonds des pays de l'occident à Toronto, d'où le miracle Camerounais79(*).SelonCameroon tribune, le Cameroun a eu le mérite de recevoir ce prix à cause de sa performance presqu'unique en Afrique sur le plan socio-politique et économique avec un taux de croissance moyende8%, une balance de paiements équilibrées, un endettement modéré et un service de ladette raisonnable80(*).

    Sur le plan social, le gouvernement camerounais fait d'énormes progrèspour améliorerle niveau de vie de la population.Les indicateurs mesurant plus largement le bien-être,notamment l'espérance de vie et l'instruction s'améliorent nettement. En effet, cela est le fruit de la construction et de l'amélioration des hôpitaux et des écoles par le gouvernement, mais également de la création des agro-industries telles que la SODECOTON, la SODECAO et de l'instauration de l'ONCPB en 1976 qui favorisentl'augmentation du revenudes planteurs, ce qui a permis aux parents de mieux soigner et scolariser leurs enfants81(*). Le 2 novembre 1979, un décret portant augmentation du prix d'achat du kilogramme du coton est signé par le président Ahidjo, au moment où les cours mondiaux sont au plus bas, traduisant ainsi la volonté du gouvernement d'encourager les paysans pour leur dur labeur82(*).

    Selon les données recueillies dans le quotidien nationalCameroon tribune, la SOCAPALM distribue des primes non remboursables, provenant d'une subvention que le gouvernement décide d'allouer au projet «palmeraies villageoise'', aux planteurs en 1979.Pour chaque hectare planté, le planteur reçoit gratuitement durant la première année 6 milles FCFA pour le défrichement et engrainage terminés, 4 milles FCFA pour piquetage et roulaison terminés, 8 milles FCFA pour semis de couverture et deux entretiens. Et pendant la deuxième année, 8 milles FCFA pour le premier et deuxième entretien du champ, soit 4 milles FCFA par tour. Durant la troisième année, les tarifs sont de 6 milles FCFA pour le premier et deuxième entretien, soit 3 milles FCFA par tour83(*).Ce qui fait en sortequ'au terme de la quatrième année, le planteur aurait reçu gratuitement des primes d'encouragement pour un montant de 41 milles FCFA pour ce cas de figure.

    Dans le même sens, une somme de 6,936 millionsde prime est distribuée à 149 planteursdans le département de la Manoua pour l'arrachage et la replantation des cacaoyères et caféiers84(*).Ce qui a favorisé la hausse du PIB par habitantdes Camerounais qui passe de 160 dollars américains en 1961 à 980 dollars en 1986après la valorisation des prix des produits de base d'exportation85(*).

    Dans le secteur de la santé, un budget de 9 milliards 389.655 millions est alloué au ministère de la santé publique durant l'exercice budgétaire de 1977/78 dans le but de vaincre l'insuffisance quantitative et l'acheminement anarchique des produits pharmaceutiques dans les hôpitaux et dans l'arrière-pays86(*). Ce qui a permis la construction d'hôpitaux et descentres de santé dans plusieurs provinces du Cameroun, soit au moins un par département, selon les informations fournies parCameroon tribune87(*).Dans le Suddu Cameroun par exemple, l'hôpital départemental d'Ebolowa, le centre élémentaire de Tchangue, et le centre développé de Ma'ansont construits.Celaafavorisé le recul du taux de mortalité etla hausse de l'espérance de vie qui passe de de 39,4 ans à 45,9 ans chez les hommes et de 42,6 ans à 49,2 chez les femmes88(*).

    Dans le secteur éducatif, la construction de nouvelles infrastructures scolaires sur l'étendu national, à l'instar du lycée mixte d'Ebolowa, du collège d'enseignement secondaire et lu collège d'enseignement général d'Ambam dans le Sud Cameroun par exemple ; l'achèvement du centre universitaire de Buea à l'Ouest ; et l'extension de la faculté des sciences et la cité universitaire de l'université de Yaoundé au centre, aboutissent à :

    - la moralisation de l'éducation qui s'est concrétisée par une présence marquée des enseignants à leurs postes de travail, et par une plus grande prise de conscience de la noblesse de leur mission ;

    - l'établissement d'une carte scolaire adaptée aux conditions démographiques ;

    - rapprocher les écoles des élèves ;

    - l'institution dans l'enseignement technique d'un comité d'étude sur le développement de cet ordre d'enseignement ;

    - l'opérationnalisation de la décentralisation universitaire ;

    - l'adoption progressive des programmes scolaires adaptés aux réalités nationales89(*).

    Une véritable révolution s'est opérée dans le système éducatif camerounais.

    Dans le secteur administratif, des augmentations de salaires sont faites afin d'améliorer le niveau de vie des Camerounais. Elles se font d'un pourcentage de 8% à 10% selon les catégories dans le secteur public, et de 12% pour les travailleurs de 1er zone, 14% pour les travailleurs de 2e zones, et de 15% pour le travailleur 3e zone dans le secteur privé, selon Cameroon tribune90(*). Pendant ce temps, les domestiques et les employés de maison voient leur revenu augmenter de 10% pour les catégories 1 à 4, et de 8% pour les catégories 5 à 891(*). En effet, ces conditions mélioratives témoignent de la sollicitude particulière du gouvernement à l'égard des Camerounais pour un partage équitable entre différentes catégories d'agents économiques.

    Sur le planpolitique,le dynamisme des dirigeants les amène à pratiquer une diplomatie active et offensivesur fond de non-alignement pour trouver des solutions aux problèmes mondiaux de l'heure, notamment le déficit budgétaire, le problème d'investissement et de l'endettement, rapporte Cameroon tribune92(*). En effet, la diversification despartenairespermet à cet Étatde se distinguer en Afrique par ses relations diplomatiques que par les accords de coopération qu'il établit avec les pays étrangers tant de l'Ouest que de l'Est.Notamment avec l'Irak, le Gabon, etc. Seul en juin 1979 par exemple, l'Ambassadeur gabonais S.E. Hubert Okouma, et l'Ambassadeurirakien, S.E. Abdul Karim Mohammed Najimsont accrédités au Yaoundé93(*).

    Cela se perpétuesur le règne du second chef d'État Paul Biya, carlorsqu'il accède à la magistrature suprêmele 6 novembre 1982, il recommande également une diplomatie de participation active et positive. Ce qui explique donc le passage régulierdes émissaires étrangers au Palais de l'unité de Yaoundé recueillir l'avis du président ou l'informer sur un quelconque problème donné94(*). En janvier 1985 par exemple, plusieurs délégations étrangères foulent le sol camerounais pour des problèmes d'intérêt mutuel. Il s'agit de la délégation du congrès américain, sous le patronage d'Howard E. Wolpe qui, devant assister à une conférence à l'institut afro-américaine à Libreville, décide de séjourner à Douala dans le but de discuter avec les autorités nationales des problèmes d'intérêts mutuel ; des Ministres ivoiriens ; et du ministre de la culture, de la jeunesse et des sports de la Mauritanie M. Ba Mahmoud et sa délégation, qui étaient tous porteurs d'un message de la part de leur président, selon Cameroon tribune95(*).

    À cette liste exhaustive s'ajoute la visite du Président Equato-guinéenTheodoro Obiang NguemaMbazogo, qui arrive au Cameroun pour remercier le Chef d'État de son appui moral et économique pour l'adhésion de la Guinée à l'UDEAC96(*). Par ailleurs, ce rayonnement si puissant de l'État camerounais amène certains médias internationaux afro-pessimistes, à l'instar de Jeune Afrique et Le Mondediplomatiqueà braquer irrésistiblement leurs projecteurs sur le Cameroun97(*).

    Sur le terrain, cette diplomatie offensive pratiquée par les chefs d'État permet au Cameroun d'être une terre d'accueil pour les investissements étrangers essentiels à la réalisation d'une infrastructure solide. Durant la réalisation du chemin de fer Trans-camerounais destronçons Yaoundé-Ngaoundéré, Yaoundé-Maloumé, Douala-Edéa et l'extension du port autonome de Douala par exemple, le Cameroun bénéficie des concours financiers de la France, de la Communauté ÉconomiqueEuropéenne (CEE), des USA, de la République Fédérale d'Allemagne, du Canada de la BM, de la BAD et de la Banque Arabe pour le développement Économique de l'Afrique (BADEA)98(*).

    Dans le secteur de l'énergie, les travaux d'aménagement des barrageshydroélectrique de Sonloulouet de Lagdo sont menés grâce aux aides de l'Arabie Saoudite, la BADEA, la Banque Islamique de Développement (BID), l'Organisation des Pays Producteurs de Pétrole (OPPP), la Chine, du Koweït,duQatar ainsi que de la France et la CEE par le biais de la Banque Européenne d'Investissement (BEI)99(*).Cameroon tribune rapporte également l'assistance del'Union Soviétique dans la construction de deux écoles de formation des techniciens d'agriculture des eaux et forêts au Cameroun.

    Au-delà de ce qui précède,la politique intérieure permetde raffermir l'unité nationale etde réorganiserles grands services de l'Étatet des ministères telsque le Ministère du Commerce et de l'Industrie (MINCI), le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, le Ministère de l'Information et du Marché public. Ce qui a favorisé la réalisation de grands projets dans l'agriculture, l'infrastructure, le commerce et une gestion contrôlée de l'endettement.En 1979 par exemple, les réformes entreprises dans le secteur agricole permettent une production record de 95 milles tonnes de café contre 81 milles en 1977 etune production cotonnière dépassant les 60 milles tonnes contre 41 milles en 1978, selonCameroon tribune100(*).

    Ces bonnes performances place le Cameroun quatrième producteur mondial de cacao derrière la Côte d'Ivoire en 1980. Selon Etienne Ntsama, alors ministre camerounais des Finances, « le Cameroun est un pays assez favorable'' disait-il lors de la deuxième réunion des gouverneurs des banques centrales de la zone franc tenue à Yaoundé en 1985101(*). Carpendantque de nombreux pays sont confrontés à de sérieux problèmes alimentaires et où la famine tend à devenir endémique, le Cameroun peut s'enorgueillir d'avoir atteint une relative autosuffisance alimentaire grâce à son tableau économique et financier, dont le comice agro-pastoral de Bamenda de 1984 fait référence.

    En effet, le Comice agro-pastoral de Bamenda qui se tientdu 13 au 15 décembre 1984 est, selon les journaux, le plus grand évènement de la vie économique du pays depuis l'indépendance. Ila donné l'occasion aux nombreux visiteurs, hôtes de marque et observateurs présents d'apprécier de manière objective la vitalité et le dynamisme de l'économie camerounaise à travers les produits exposés102(*). Le premier à l'ère du Renouveau,ce comice tient toutes ses promesses, aussi bien au niveau de la participation quede la quantité et de la qualitédes produits grâce au dynamisme des Camerounais et au pragmatisme des dirigeants.Hormisles représentants traditionnels du monde rural, on y voit également la présence de grandes sociétés, de banques, des maisons de commerce et de certains pays amis et partenaires étrangers, tels que les USA, le Canada, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et même le Nigéria à cet évènement103(*).

    Au-delà de cette représentation homogène des États des quatre coins du monde, l'autre trait notoire du comice de Bamenda est l'importance accordée aux réalisations techniques agricoles et au développement communautaire à travers les essais et démonstrations présentées au chef de l'État et à sa suite. Il s'agit notammentd'une pépinière de 350000 plants des différentes cultures et essences forestières camerounaises, d'un exemple de village modèle, d'un essai de labour attelé, d'une démonstration de la production du biogaz et de ses différentes applications, etd'une association entre la pisciculture et l'élevage104(*).Grosso modo, ce comicea étéun véritable baromètre d'une économie en bonne santé, garante de l'autosuffisance alimentaire et de progrès substantiels dans tous les secteurs d'activités de la nation.

    Concernant le secteur des transports,le pays se dote et améliore les infrastructures existantes.Dans l'aviation civile,la Cameroon Airlines (CAMAIR) connait sa période de gloire avec MouliomNjifendjou comme PDG malgré les difficultés tels que la concurrence accrue des vieilles compagnies comme Air France et UTA, beaucoup plus expérimentées ; la crise économique mondiale prépondérante ; la gestion mafieuse des dirigeants ;et la politique imposée par certains États et le non-paiement des dettes contractées par les États membresd'Air Afrique105(*). Le pays construit l'aéroport de Douala le 12 juin 1977, l'aéroport de Garoua en 1980 ettotalise environ trente-neuf aérodromes sur l'étendue du territoire, notamment àKoutaba, Bafoussam et autres.

    Concernant les infrastructures routières,Cameroon tribune rapportele bitumage de plusieurs grands axes,notammentl'axe Douala-Yaoundé, le tronçon Bafia-Bafoussam, la route Yaoundé-Bafoussam, Bafang-Banganté, Limbé-Idenau et le tronçon Bamenda-Nso de la Ring Road. Dans la banlieue de Yaoundé, la nature fuit devant la gloutonnerie des Bulldozers, tandis que Kumba renait du bitume par exemple106(*). Cela a favorisé les déplacements confortables des Camerounais et l'intensification des échanges de biens et services entre les provinces et milieux. Ainsi, pendant que les observateurs dubitatifs rapportent que l'économie camerounaise se détériore à l'oeil nu, le peuple camerounais s'émerveille devant les réalisations infrastructurelles.

    Pour ce qui est des infrastructures ferroviaires, plusieurs réalisations, notamment l'expansion du réseau ferroviaire, la modernisation des infrastructures, l'acquisition de nouveaux trains, l'introduction de nouvelles technologies, et le renforcement de la sécurité sont relevés par les journaux durant la période 1970-1985. La ligne de Yaoundé-Ngaoundéréest achevéeafin d'améliorer la connectivité entre les différentes régions et de faciliter les échanges commerciaux entre le Nord et le Sud du pays. Pour moderniser ce secteur, le gouvernement investit dans l'achat de nouveaux trains et wagons, ce qui a permis l'amélioration de la capacité de transport et le confort des passagers.

    Sur la ligneDouala-Yaoundé, les locomotives et matériel ferroviaire roulant démodés sont remplacés107(*). Les systèmes de gestion informatisés sont introduites et la sécurité du personnel renforcéeafin deprévenir les accidents, et optimiser la planification et l'exploitation du réseau, ce qui a permis l'amélioration de la ponctualité des trains et de réduire les retards108(*).

    Concernant les exportations, le commercedu pétrole et des produits pérennes s'améliore graduellement. Entre 1981 et 1985, le Cameroun atteint une production record de plus de 10 millions de tonnes decacao et café en 1985, ce qui a permis de combler le déficit du solde extérieur des années 1970109(*).Et à côté de cela,Jacques Tillier révèle également que«le Cameroun, véritable oasis de l'Afrique, devient en très peu de temps le grenier de l'Afrique centrale etcommence à ravitailler les boucheries canadiennes, belges et états-uniennes en 1985''110(*). Cela a permis d'améliorer le budget, les recettes d'exportation, les dépenses et le taux de croissance économique du pays comme le présente le tableau ci-dessous.

    Tableau n°3 : Évolution du taux de croissance, des recettes et des dépenses au Cameroun entre 1977 et 1985

    Années

    1977-1981

    1982-1985

    Taux de croissance en %

    13

    8

    Recettes-en %

    15

    24

    Dépenses-en %

    14

    22

    Source :données recueillies dans, L'économie camerounaise, un espoir évanoui, de J.J. Aerts.

    Source : Graphique réalisé à partir des données du tableau ci-dessus.

    Selon le tableau ci-dessus, l'abondance et le pragmatisme des dirigeant propulse la croissance du PIB à un taux moyen de 13% en 1981, les recettes de 15% et les dépenses de 14%. Mais faceaux défis conjoncturels du début des années 1980, la croissance du PIB se maintient à un rythme soutenu de 8% alors que les recettes augmentent de 24% et les dépenses de 22% en 1984,ce qui a permis de classer le Cameroun dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire par la banque mondiale.

    Concernant le niveau d'endettement,le gouvernementfait le choix délibéré de réduire la dette extérieure du pays et celui de maintenir une partie importante des recettes pétroliers dans les comptes à l'extérieur. En 1980 l'endettement du Cameroun, dans la mesure où on la connait, apparait moins élevé par rapport à ses voisins à la ronde.Cet équilibre budgétairejustifie la volonté de l'État d'amorcer le développement du pays, par le biais de l'investissement autonome, destiné à combler les déficits grandissants des entreprises publiques et parapubliques111(*).Après un tel bilan aussi positif et riche de promesse, quel homme ne serait pas fier d'avoir réussi une telle oeuvre dans ce Cameroun que chacun s'accorde à reconnaitre le mérite d'une Afrique en miniature ?s'interrogeait Cameroon tribune.

    Par ailleurs, face à la chute du cours des matières pérennes, la dévaluation du dollar américain, la hausse des taux d'intérêts et le manque des entreprises locales à atteindre les objectifs pour lesquels elles ont été créées, le Cameroun entre finalement dans la catégorie des mauvais élèves classé par la Banque mondiale en 1987, soit 2 ans plus tard.

    2. Le difficile destin de l'économie camerounaise

    La diversification de l'économie camerounaise n'empêche pas à cet État de couler dans la crise en 1987 malgré les prédictions d'un avenir radieux. Après avoir connu une prospérité forte et soutenue grâce à l'abondance des ressources nationales et le pragmatisme des dirigeants entre 1977 et 1985,la vulnérabilité du Cameroun sur le marché mondial face aux défis de l'heure entraine une involution des indicateurs de performance économiqueen 1986112(*).

    2.1. Les signaux d'alerte : la stagnation des produits de base, la baisse de la manne pétrolière et le recul de la production industrielle

    L'involution économique du Cameroun à partir de 1985 est justifiée parle renforcement des politiques protectionnistes aux USA, la sécheresse et la menace des criquets migrateurs quiaffecte brutalement la santé économique du pays.

    La dévaluation du dollar à la Conférence de Plazza en 1984 rend très difficile et aléatoire toute prévision économique. Concernant le Cameroun de façon particulière,un exportateur camerounais qui vendait son cacao aux Etats-Unis d'Amérique à cette période, ne pouvait être sûr du montant de sa recette puisque le cours du dollar pouvaitfluctuer entre la date du contrat et celle du paiement, ce qui représentait un manque à gagner considérable pour ce dernier113(*). Par ailleurs, pour réduire ce risque de change, l'exportateur devait donc réaliser en avance une opération de couverture en constituant des prévisions l'obligeant à mettre en place un service de trésorerie assez onéreux au détriment des efforts financiers pour accroitre sa productivité, rapporte Cameroon tribune114(*).

    En effet, la dévaluation du dollaraméricain conjuguée aux roueries protectionnistes progressivement renforcés avait pour corolaire la pratique de l'import-substitution, soit la réduction des importations et la hausse des exportations des produits subventionnés sur le marché mondial. Ainsi, les pays de l'occident qui encourageaientl'augmentation des productions agricoles diminuent leurs importations en provenance de la zone Afrique centrale, ce qui expliquedonc la baisse des recettes d'exportation du Cameroun et la chute du cours de ces produits pérennes. Ses avoirs extérieurs nets se ramollissent à 128 milliards de FCFA le 30 septembre 1986 contre 158 milliards de FCFA un an plus tôt, aprèsl'examen des membres du comité monétaire camerounais115(*).Et dans un pays, quand les sources de recettes tarissent, la situation devient difficile.

    Au cours de l'année 1986, les exportations de cacao rapportent74 milliards de FCFA contre 94 milliards de FCFA en 1985et les exportationsdu café robusta et arabica82 milliards contre 110 milliards de FCFAla même année116(*). Cette baisse des recettes aégalement eu un impact significatif sur le prix du kilogramme de cacao et café,ce qui a favorisé la conversion des planteurs vers l'agriculture de subsistance et la pêche. «À l'Ouest du pays, les grandes plantations de café se transforme progressivement engrands jardins de cultures vivrières, notamment de pommes de terre, d'arachides et autres'', selon Apollinaire Kaffo117(*).En 1987, les exportations de produits de base ne représentent plus que 2,4% du PIB contre 8% sur le tableau en 1980. Il était donc devenuillusoire pour le Cameroun de compter continuer de compter, comme par le passé, sur les filières agro exports pour stabilisation le déséquilibre macroéconomique.

    En se spécialisant dans l'exportation des produits de base et dans importation des produits manufacturé après l'indépendance, le Cameroun est devenu dépendant de l'extérieur que ce soit du côté de l'offre de de la demande.Le pays s'est donc exposé aux fluctuations économiques extérieures lui permettant de tirer avantage que des rares cycles de hausse de la demande sur les marchés internationaux.La décennie 1980 est révélateur là-dessus parce qu'elle démontre l'incapacité extrême de cet État à faire face aux nouveaux défis économiques imposés par la mondialisation à savoir : satisfaction des besoins dans un contexte de concurrence accrue et âpre118(*).

    De cette analyse, il ressort donc quele miracle camerounais ne reposait que sur des bases fragilesdu boom pétrolier qui apeu transféréla technologie dans l'économie nationale. Car après la découverte et l'exploitation des gisements pétroliers au milieu de la décennie 1970,la croissance lente et peu intégrée de l'économie du pays s'est projetée à un rythme de surchauffe économique artificielproduisant de nombreux déséquilibres connussous la nomination de «boom économique''119(*). Ainsi,face à la dévaluation du dollar américain et aux désaccords qui règnent au sein de l'OPEP, lebudget de l'État subit la foudre d'une contraction de 419 milliards de FCFA au cours de l'exercice 1986/87, puis de 233 milliards l'exercice suivant120(*).

    Hormis la stagnation des produits de base sur le marché mondiale,la dévaluation du dollar participe également à un net recul de la productionindustrielle locale. Comment le comprendre ? En effet, à côté des problèmes internes cité par Cameroon tribune tels que la corruption, la bureaucratie excessive, le manque d'infrastructures adéquats et la mauvaise gestion, la baisse de la valeur du dollar américain favorise l'inondation du marché international des produits américains au détriments des produits des autres États à des prix défiant toute concurrence. Ce quiexplique donc la faillite des entreprises de taille moyenne d'Europe et du Tiers-monde comme ce fut le cas d'ALLUCAM, SEMERY et autres au Cameroun au cause de la baisse de la demande de produits et une perte de confiance des investisseurs locaux et étrangers121(*).

    Pris en étau entre déficit budgétaire et poids des pesanteurs extérieures, le gouvernement camerounais élabore, avec l'appui financier de la France et de l'Allemagne, un plan de rigueur en 1987 dans le but delimiter les irrégularités.

    2.2. Le plan de rigueur et les mesures préconisées pour limiter les irrégularités

    La chute drastique des recettes d'exportation conjugué à la réticence du gouvernement à recourir au FMI contraintle chef d'État Paul Biya à élaborer, avec l'appui financier de la France et de l'Allemagne, un plande rigueur conciliant aspect économique, institutionnelle et politiquedans le but de limiter les irrégularités et le gaspillage : il s'agit du «plan antilope'' de l'exercice budgétaire 1987/88122(*).

    Sur le plan économique,le budget implique une surveillance accrue des engagements de l'État, la réduction du train de vie des administrations publiques, l'assainissement de la gestion des finances publiques via l'application stricte de l'orthodoxie budgétaire et la protection sans faille de la trésorerie de l'État123(*).Carentre 1980 et 1986, des scandales autour des fraudes douanières, des paiements de fonctionnaires fictifs et l'attribution de logements auraient causé la volatilité d'environ 2000 milliards de FCFA dans les caisses de l'État,d'où l'introduction de peines de prisons pour toute personne reconnue coupable de fraude et la suppression de toute mission économique à l'étranger estimée couteuse et non rentable124(*).

    Sur le plan institutionnel, les textes accordant les avantages aux personnels de la fonction publique, selon le Statut Générale de la Fonction Publique (SGFP), sont révisés. Il s'agitnotamment des textes sur la réception d'un salaire fixe et régulier, l'assurance maladie et l'assurance retraite, le droit à certain nombre de jours de congé payé chaque année, l'attribution de logement ou la réception d'une allocation logement pour couvrir les dépenses de logement,l'allocation de transport pour couvrir les frais de déplacement domicile-travail ou de déplacement professionnels,l'allocation pour aider à payer les frais de scolarité, etc.125(*).

    Selon le circulaire n°00027/MINFI/B du 1er juillet 1987des archives du MINFI, les virements de crédits, de dépenses du personnel et les dépenses de matériel administratifs sur l'utilisation du téléphone, des véhicules administratifs, de la gratuité de l'eau et de l'électricité, des frais de relève, de l'ordonnancement des pensions, des frais de déplacement, des dépenses de carburant ou d'habillement sont interdits126(*). Une gestion stricte du patrimoine renvoyant au contrôle de l'attribution des logements est adoptée.En dehors des exceptions énumérées dans le décret n°85/1284article 11 alinéa 2, tous les déplacements à l'intérieur et à l'extérieur du pays s'effectuent en classe économique, tandis que les engagements de dépense dans l'alimentation des internats, des hôpitaux, des prisons et des casernements de l'imputation 01-603-00 sont bloqué de 5%127(*).

    Les répartitions des travaux de construction ou d'aménagement des bâtiments et des routes, les bons d'engagement sont appuyés d'un devis descriptif préalable accepté et visé par les services techniques compétents. À cet effet, une cellule de contrôle de prix est créée au sein de la Direction du budget et des contrôles provinciaux des finances dans l'optique de veiller au contrôle strict de la facturation des biens et services fournis à l'État, tout en identifiant les fournisseurs et leur existence juridique128(*).En cas de demande suffisamment motivée par un ministère quelconque, les virements de crédits ne sont autorisés que par le Ministre des finances sur proposition du Ministère du Plan et de l'aménagement du territoire129(*).

    Sur le plan politique, le ministre du commerce et de l'industrie, M. NomoOngolo Edouard, fait appel à plus de coopération dans la sous-région pour entraver les effets pervers de la crise et pour réduire la portée sur les jeunes nations, lorsdes travaux du Comité de commerce des douanes et de l'immigration tenu à Yaoundé entrele 16 et le 21 janvier 1987130(*).Pour ce dernier, les échanges commerciaux doivent constituer la base même des coopérations économiques entre les État membres de la sous-région afin de limiter l'extraversion des économies et la dépendance sous-régionale vis-à-vis des marchés extérieurs.Cela explique donc la limitation progressive de barrières douanières par les instances politiques des État membres131(*).

    Par ailleurs, toutes ces mesures prises sur le plan local et sous-régional n'ont pas permis de contenir l'évolution de la crise au Cameroun, d'où le recours au soutien du FMI en septembre 1988.

    II. LES RAISONS JUSTIFIANT LE RECOURS AU FMI

    Faceaux tentatives vaines d'auto ajustement et à la pression des institutions extérieures, les autorités camerounaises prennent le chemin de New York pour recourir au soutien financieret aux conseils économiques du FMI.

    1. Les raisons microéconomiques et macroéconomiques

    Face à l'échec de l'ajustement autonome,le Cameroun entre dans une spirale de crise économique sévère et d'instabilité politique et sociale.

    1.1. Une crise économique sévère

    L'application des mesures de rigueur élaborées par le gouvernement n'ont pas permis d'arrêter ou de contenir le mouvement enclenché parla diminution des recettes d'exportation,la détérioration de la balance des paiements, la gestion économique jugée inefficace, et l'endettement excessifau Cameroun.

    En effet, les contraintes changeantes imposées par l'économie mondiale caractérisées par l'effondrement de 40% à 65% des cours des matières premières, notamment du cacao, du café, du coton, du caoutchouc et du pétrole en moins de 5 ans, entraine la baisse des recettes d'exportation et la détérioration de la balance des paiements au Cameroun, d'où la déclaration mémorable du président Biya à la télévision nationale le 19 février 1987 : «la crise est là et elle a atteint le Cameroun''132(*).Fortement dépendant des cultures pérennes et des cultures vivrières, la fluctuationmondiale de leurcours accroit la pression sur les ressources financières du pays, d'où le déficit budgétaire et le problème de balance de paiementrencontré au Cameroun en 1987133(*). C'est cela qui a été à l'origine d'un endettement élevé et de l'accumulation d'arriérés intérieurs et extérieurs important. Le prix du kilogramme de cacao à l'exportation chute de moitié, passant de 1102 FCFA en 1984/85 à 552 FCFA, tandis que les ressources financières du café chutent de 11% en 1987134(*).

    Concernant les cours de pétrole,il faut noter que le Cameroun a su profiter de la hausse des prix du baril de pétrole par les pays de l'OPEP entre 1978 et 1986. Maisaprès la chute du prix du pétrole de manière significative sur le marché international en raison d'une surabondance de l'offre sur le marché mondial en 1984,larépercussion sefait ressentir sur les recettes budgétairesdu Cameroun dont le pétrole contribue à hauteur de 60% en moyenne135(*).Le pétrole perd 2/5 de sa valeur, ce qui aggrave l'écart de la dette. Le prix du pétrole brut qui était en moyen de 35 dollars en 1985 s'établit à moyen de 20 dollars 1987, engendranten filigrane la faillite des banques, l'explosion de la dette et la fermeture d'entreprises136(*).

    Au cours de l'exercicebudgétaire de1987/88, le secteur bancaire, qui ne compte qu'une banque centrale (BEAC) et quelques banques commerciales, notamment la Société Camerounaise de Banque (SCB), la Banque Internationale pour le Commerce et Industrie au Cameroun (BICIC), la Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC), rencontre des disfonctionnements. Notamment de graves pénuries de liquidité, une crise de solvabilité, une crise de rentabilité, une faible capitalisation et une mauvaise structure du portefeuille avec une grande proportion des créances douteuses sans garanties. Le déficit entre les dépôts et les crédits croît de 100 à 326 milliards de FCFA entre 1985 et 1989137(*).

    Plusieurs banques agricoles mettent la clé sous le paillasson à l'instar de la BCD, le FONADER, et le FOGATE.Le peu de banques qui survivent ne sont plus en mesures de prêter à des entreprises en difficultés à cause de la contraction des recettes d'exportation. Cela a favorisé la réticence des investisseurs étrangers deviennent, le retrait des établissements financiers étrangers du pays etl'augmentation des défauts de paiement,d'oùles longs fils d'attentes devant les guichets.

    Concernant la fermeture des entreprises, le manque de performance de ces agro-industries, créées à des sommes astronomiques et fortement dépendant des subventions l'État, font d'elles de véritables hémorragies pour les finances publiques. La SOCAME et la CELLUCAM, qui n'atteint pas les objectifs pour lesquels elles sont créé avant de disparaitre, détériore le solde budgétaire qui passe d'un déficit de 15 milliards durant 1985/86 à 464 milliards durant l'exercice 1986/87138(*). Par ailleurs, ces évènements inédits dans l'histoire économique du pays empêchent le Cameroun de continuer de solder sa dette extérieurequi s'estime à plus de 302,7 milliards de FCFA en 1987. Cette situation onéreuse creuse l'écart du niveau de vie entre Camerounais, d'oùles bouillonnements politiques et sociaux au Cameroun en 1988.

    1.2. L'instabilité politique et sociale

    Au-delà de l'urgence financier qui accule le gouvernement à cette époque, la presse nationale et internationale couvreégalementle bouillonnement d'un Cameroun en gestation des tensions qui s'aggravent entre l'État et la société aboutissant à l'instabilité politique et sociale. Parmi ces turbulences, on retientlamanifestation de la faim de février 1988 marquée par des émeutes à travers le pays et les élections présidentielles anticipées.

    Selon les enquêtes menées sur le terrain, les manifestations de la faim de février 1988 renvoie à une série de protestation qui éclatent dans plusieurs villes du pays en raison du difficile accèsaux produits de première nécessité et de la détérioration des conditions de vie de nombreux Camerounais. En effet, l'extension des agglomérations et le faible niveau de revenu de la plupart des ménages font que seuls les beaux quartiers et les groupes sociaux aisés soient correctement desservis en eau, éducation, électricité et en soin de santé, tandis que la masse des défavorisés est délaissée dans un état élevé de morbidité139(*).

    Pour exprimer leur colère, les manifestants descendentdans les rues et appellent à des réformes économiques et politiques adéquates.Selon Cameroon tribune, ces manifestations débutent dans la ville de Ngaoundéré, région du Nord Cameroun, et se propagent rapidement dans d'autres régions du pays afin que les autorités gouvernantes prennent des mesures urgentes contre l'accès à l'emploi et l'accès aux services sociaux de base140(*).

    Concernant la problématique de l'emploi au Cameroun en 1988, les mesures de centrages affectent le marché du travail et augmente le taux de chômage parmi les jeunes diplômés de moins de 30 ans, soit 60% de la population. En effet,l'Étatcamerounais réduitle budget public,réduitle personnel dans les entreprises publiques, et suspendles recrutements, à l'exception des prises en charge des élèves sortis des écoles de formation, selon les archives riches consultés au MINEFI141(*).Ainsi, les jeunes générations plus qualifiées se retrouvent de plus en plus exclus du marché de l'emploi tandis que la main d'oeuvre vieillie baigne dans le secteur moderne. Cela a plongé une grande partie de la main-d'oeuvre dans le secteur informel sans accès à la protection sociale ni à des conditions de travail décentes,motivant beaucoup de gens à rentrer au village142(*).

    Durant l'exercice budgétaire de 1987/1988, le recul du rôle de l'Étatentrainela réduction les budgets alloués au ministère de la santé et de l'éducationde 20% en 1987 puis de 29% en 1988, d'où la balkanisation de l'organisation du système de soins de santé et d'éducation dans le pays143(*). Dans les hôpitaux publics, on relève une pénurie de personnel médical, d'équipements et de médicaments, rendant ainsi difficile l'accès aux soins de santé de base à bon nombre de Camerounais. Lacouverture santé dont bénéficiaient bon nombre de Camerounais est supprimée et la construction des centres médicaux d'arrondissement sont arrêtés par le ministère de la santé144(*).Pourtant, en dehorsdes fonctions sanitaires, ces établissements jouaient également un rôle politique important. Ils étaient la manifestation de la présence de l'État, surtout de l'importance accordé à un arrondissement donné.

    Dans le secteur éducatif, la réduction budgétaire confronte ce secteur à de nombreux défis durant l'exercice 1987/1988.Après de progrès notables réalisés au cours de la période 1980-1985, après la mise en place des politiques visant à améliorer l'accès à l'éducation pour tous les citoyens, la réduction budgétaire dans le ministère de l'éducation confronte le système éducatifà plusieurs défis. Notamment l'inégale accès à l'éducation, le manque de ressources financières et matérielles, la vétusté des infrastructures scolaires,le manque d'enseignants qualifiés et le surpeuplement des salles. Celaaentrainé dans les régions rurales et les zones défavorisées un manque d'accès à une éducation de qualité et une limite d'opportunités d'apprentissage pour de nombreux enfants, selon Cameroon tribune145(*). Également, les infrastructures defourniture en eau potable eten électricité sont insuffisantes ou inexistantes dans certaines régions du pays.

    Sur le plan politique, l'élection présidentielle du 26 avril 1988a lieu après coup d'État manqué de 1984 et l'avènement de la crise économique en 1985 où le président sortant et unique candidat M. Paul Biya est assuré d'être réélu, rapporte Le Monde146(*). Ces résultats plébiscitaires à transparence contestée constituent une rupture paradigmatique dans la trajectoire politique camerounaise. D'une part,les Musulmans quiperdent beaucoup de leur pouvoir, non seulement à Yaoundé mais aussi dans le Nord du pays, constituent un fief d'opposition contre le RDPC de Paul Biya dont les répercussions ne sont pas anodines après l'élection d'avril 1988. D'autre part, le mauvais management de la crise économique par le régime du président Biya met en rogne le bon nombre de Camerounais qui contestent cette élection et de la légitimité du régime en place, d'où les manifestations dans les grandes villes du pays147(*).

    2. Le poids des pesanteurs extérieures

    L'involution économique du Cameroun au milieu de la décennie 1980, fait sombrer le pays dans une léthargie qui pose la question de la place et le rôle de ce pays pivot en Afriquesubsaharienne et sur le plan international. Lorsque la France voit ses intérêts et celui de ses alliés menacés dans ce «pré carré'' après l'échec de l'ajustement autonome, des mouvements conspirationnistes obligent le locataire d'Étoudià recourirà l'assistance du FMI dont il a vivement critiqué en 1987.

    2.1. Selon les considérations économiques

    Le Cameroun est la chasse gardée du capital colonial français à cause de son abondance en ressource du sol et du sous-sol depuis 1922. Après l'indépendance de façade du 1er janvier 1960, c'est finalement le 13 janviers 1960, soit 10 jours après l'assassinat de Felix Moumié en Genève par la«Main rouge'', que les accords bilatéraux régissant les relations franco-camerounaises, jusqu'ici provisoires, sont signés de manière définitive entre le gouvernement de De Gaulle et celuid'Ahidjo148(*).Il s'agit notamment de l'accord sur la dette coloniale pour remboursement des bénéfices de la colonisation, de l'accord sur la confiscation automatique des réserves financières nationales, de l'accord sur le droit de premier refus sur toute ressource brute ou naturelle découverte dans le pays,de l'accord sur la priorité aux intérêts et aux entreprises françaises dans les marchés publics et appels d'offres publics, et de l'accord sur l'obligation d'envoyer en France, un bilan annuel et un rapport d'État des réserves149(*). De part ces accords, Paris devait garder un accès privilégié surles matières premières du Cameroun au bénéficed'entreprises françaises, auquel se joints certains groupes du marché commun CEE.

    Ainsi, lorsque leCameroun devient un El Doradopétrolieren 1977, plusieurs accords,jamais révélés, sont conclus avecles compagnies pétrolières française et allier telles Elf Aquitaine, Shell, Total ou encore ExxonMobil, qui investissent massivement dans le pays pour exploiterles vastes réserves de pétrole offshore150(*).Tenace et exalté après la chute des cours mondiaux de pétrole et de matières premières en 1985, créant une régression des recettes d'exportations dans le pays, le gouvernement camerounais se démène à trouver des soutiens diplomatiques, financiers et matérielsafin de combler le manque de recouvrement d'intérêts des compagnies étrangère se dévoile. Face à cette pression économique, le chef d'État renégocieles accords avec l'Élysée et les compagniesétrangères avant de prendre le chemin de New York en 1988.

    A priori, le président Biya refuse dans un premier temps de recourir aux programmes du FMI en 1987 et décide de s'investir dans un ajustement local, mais cela tourne court à cause du déficit budgétaire et la mauvaise gouvernance. Mais dans le but de sauvegarderles nombreux et puissants intérêts des entreprises françaises,notamment avec Total, et surtout le groupe Bolloré qui contrôle l'exploitation du port de Douala et de la CAMRAIL,Paris va mettre la pression sur les autorités de Yaoundé lorsqu'il impose de lourdes taxes douanièresaux produits sortant du Cameroun, afin qu'ilrecourt à l'assistance du FMI. À cela s'ajoute le retrait de plusieurs filiales des banques occidentales du système bancaire camerounais et la réductiondes volumes d'aide française nette qui deviennent largement conditionnés151(*).

    Ainsi, lorsque le gouvernement camerounais engage des négociations avec le Club de Paris et de Londres pourrééchelonner sa dette extérieure, la condition sine qua nonequi lui est imposée par la Franceestcelle de négocier un accord de prêt avec le FMI152(*).En fait, Paris exige que le Cameroun soit engagé dans un programme appuyé par le Fonds pour être habilité à bénéficier d'un accord de rééchelonnement. Ce qui explique doncla signature du premier accord de confirmationet du premier accord de rééchelonner de la dette extérieure, d'un montant de 621 milliards, du Camerounen septembre 1988153(*).

    2.2. Selon les considérations politiques

    Au-delà des considérations économiques, le poids des pesanteurs politiques extérieuresont également contraint le gouvernement camerounais à recourirau soutien financier et aux conseils économiques du FMI en 1988. En1960,les scandales de rétro-commission et les trafics d'influence permettent au président De Gaulle via son homme de main Foccartd'instaurer une realpolitik dans les sommets de l'administration camerounaise, ce qui aconstitué un discret mais puissant lobby français au Cameroun154(*).

    En effet, la légende voudrait que la France, «patrie des droits de l'homme'', ait généreusement offert l'indépendance à ses anciennes colonies d'Afrique noire en 1960. Mais les données dignes d'intérêts recueillies sur le terrain racontent une toute autre histoire, soit celle d'une guerre brutale, violente, meurtrière, qui a permis à Paris d'inventer un nouveau système de domination qui est la Françafrique. Cette guerre secrète se déroule au Cameroun entre 1950 et 1960. Confrontées à un vaste mouvement social et politique porté par l'UPC, les autorités françaises décident de passer en force en utilisant, comme en Algérie,des tortures, bombardements de masse, action psychologique, afin d'éradiquer militairement les contestataires et à installer un gouvernement pro-français à Yaoundé155(*).

    Ainsi, lorsque le président camerounais critiques l'action du FMI en 1987, et déclare «qu'avec ou sans le FMI, le Cameroun sortira de la crise'', une note diplomatique, traduisant le mécontentement de l'Élysée,parvient à Étoudi. Aussitôt,le président Biya effectue une visite de courtoisie àPariset rencontre son homologue français François Mitterrand afin de«discuter de la manière dont la France pourrait aider le Cameroun à faire face à ses problèmes économiques''.Du retour de cette visite,les décisions prises par le président de la République camerounaise seront clairement opposées à sa position antérieure vis-à-vis des IBW. Ce qui permet de conclure que ces décisions ont été fonctions d'objectifs et de contraintes politiques non directement observables, car en 1988le gouvernement décide de prendre le chemin de New York pour recourir aux programmes du FMI156(*).

    Au-delà de cette manoeuvre diplomatique, l'ancienne métropole avait également toutes les cartes en main pour déjouer les plans de Yaoundéen ce qui concernait le recours au FMI.À cette époque, et comme toujours, la politique monétairedu Camerounest totalement dépendante des fluctuations de la politique monétaire de la France, et étant le principal partenaire économique du Cameroun, la France menace d'imposer des sanctions sur les exportations camerounaises. À côté de cela, il est également judicieux de noter que toutes les autorités gouvernementales ou presquesont le produit des écoles françaises, ce qui a représenté un moyen de pression sur l'État Camerounais157(*). La forte admirationdes autorités camerounaises envers leur bienfaiteur et pourfendeur la France dont le soutien aux réalisations de projets est presque racheté depuis 1960 illustre à merveille cette maxime du président gabonais Omar Bongo «l'Afrique sans la France, c'est une voiture sans chauffeur''158(*).

    Grâce à ces contraintes politiques exercées par la France, l'élite en place, souvent formé en France, s'estmême convaincue de son incapacité à prendre des décisions nécessaires face à l'ancienne métropole qui maintient et affirme une position forte et ouverte, à la fois comme bailleur de fonds et référence culturelle principale.Parmi cette élite formée en Francevient en tête de liste le nom du natif de Mvomeka'a qui est de loin le meilleur élève de la France à la fin des années 1980, et «le meilleur élève de François Mitterrand'' selon Jeune Afrique159(*).

    Né le 13 février à Mvomeka'adans l'arrondissement de Meyomessalale, département du Dja-et-Lobo, province du Sud, Paul Biya effectue ses études primaires à l'école de la Mission Catholique de Nden (Zoétélé) où il obtient le CEPE en 1948, suit une formation au pré-séminaire Saint Tharcissius d'Edéa de 1948 à 1950, puis une formation au petit séminaire d'Akono de 1950 à 1954. En 1954, il intègre le lycée général Leclercoù il obtient un Baccalauréat 1ère partie en juin 1955, puis un Baccalauréat 2e partie ensérie philosophie en juin 1956, après quoi s'envole pour France où il poursuivra ses études en supérieures. À l'issue de ses études, il obtient une Licence et un Diplôme d'Études Supérieures en Droit Public à la Sorbonne, un Diplôme de l'Institut d'Études Politiques de Paris, plus connu sous le nom de «Sciences Po'', option Relations internationales, et un Diplôme de l'Institut des Hautes Études d'Outre-Mer, section administrative160(*).Ce qui fait donc de lui le meilleur élève de la France à la fin des années 1980,et «le meilleur élève de François Mitterrand'' selon l'avocat Yondo Black161(*).

    III. AUX ORIGINES DU FMI ET DES PROGRAMMES D'AJUSTEMENT STRUCTUREL (PAS)

    Dans lebut de reconstruire l'Europe après la Deuxième Guerre mondiale, d'éviter la répétition des crises comme celle de 1929 et d'assurer le leadership des USA sur le monde, 44 pays alliés sous l'initiative du gouvernement américain planchent très tôt sur la création d'institutions financières internationales fortes et capables d'imposer des règles au secteur financier privé. C'est ainsi qu'en 1944 naitrons à Bretton Woods le FMI et la Banque mondiale,sous l'administration de Franklin Roosevelt.

    1. Aux origines du FMI

    C'est en pleine seconde guerre mondiale, soit en 1941 que débute l'élaboration et la discussion sur les institutions internationales à mettre en place une fois la guerre terminée afin de répondre à la volonté des alliés d'établir un système de change fixe.

    1.1. Contexte et circonstances de création du FMI

    La profonde dépression économique étasunienned'après première guerre mondiale a eu un effet contagieux sur l'ensemble du capitalisme mondial.Comment le comprendre ? Lorsque l'Allemagne interrompt le remboursement de sa dette de guerre envers la France, la Belgique, l'Italie et la Grande Bretagne, ces pays cessent de rembourser leur dette extérieure à l'égard des USA. C'est la raison pour laquelle les Etats-Unis réduisent radicalement l'exportations de leurs capitaux entre 1928 et en 1931162(*).Pendant que les pays endettés ne disposent plus d'assez de dollars pour rembourser, les Etats-Unis refusent de se faire rembourser en nature, ce qui expliquedonc la multiplication des dévaluations par les pays dans le but de conquérir des parts de marchés aux dépends des autres163(*).

    Pendant ce temps, les Etats-Unis créé en 1934 l'Export-Import Bank of Washington(Eximbank)afin de protéger et de défavoriser les exportateurs américains, eten contrepartie les exportations sont garanties par l'octroi des crédits à long terme à des étrangers pour qu'ils importent des produits des USA. C'est la raison pour laquelle L'Eximbank ne déboursait de l'argent qu'après avoir reçu la preuve que les produits sont embarqués vers l'étranger, soit vers l'Amérique latine et Caraïbe, la Chine et la Finlande164(*). Au départ, la somme totale de prêts octroyé est de 60 millions de dollars, mais lorsque le volume augmente, la somme atteint les 200 millions en 1940. Par ailleurs, sous l'initiative des Etats-Unis, la Banque interaméricaine, regroupant la Bolivie, le Brésil, la Colombie, la République dominicaine, l'Équateur, le Mexique, le Nicaragua et le Paraguay est créée en 1940. Selon E. Toussaint, quatre raisons poussent l'administration de Roosevelt à la création de cette banque.

    Primo, le gouvernement comprend qu'il doit prêter de l'argent pour qu'on lui achète ses produits, et doit aussi acheter les exportations des pays à qui il veut vendre ses marchandises. Secundo, Washington considère Wall Street et les grandes banques privées comme responsables de la crise de 1929 et de son prolongement. Il faut donc se doter d'un instrument public pour agir sérieusement. Tertio, le gouvernement de Roosevelt veut convaincre les gouvernements latino-américains d'entrer activement dans le jeu de relations renforcées avec les USA. Et quarto,une banque devait être créée pour s'assurer que les emprunteurs remboursent leurs dettes165(*). Ce même principe sera également appliqué au FMI et à la Banque mondiale. Ainsi, suite aux résultats positifs qui s'en suivent, à l'instar d'une croissance économique et d'un regagne d'une marge importante d'autonomie, l'administration Roosevelt débute activement en 1942 les discutions sur l'ordre économique et financier à établir dans l'après-guerre, d'où la création du FMI et la Banque mondiale à Bretton Woods en 1944.

    Le FMI, ou Fonds de stabilisation, comme le Plan white le dénommait, estcrééà Bretton Woods, dans l'État du New Hampshire aux USA, le 22 juillet 1944 après la signature des accords par des représentants de 44 pays réuni pour discuter de la reconstruction de l'économie mondiale après laSecond Guerre mondiale166(*).Mais bien avant cela, à l'entame de cette Conférence monétaire et financière des Nations unies, connue sous le nom de conférence de Bretton Woods,l'idéologie de l'Économiste Britannique John Maynard Keynes s'oppose àcelle de l'Américain Harry Dexter Whitelors des pourparlers. Notamment leProposals for an International Clearing Union,qui propose une facilitéd'accès au crédit,une compensationdes créances et des dettes des pays, contreleProposal for a united nations stabilizationfund qui limite plutôtles recours au crédit et orientel'action de l'institution monétaire vers l'équilibre des balances des paiements et la stabilisation des taux de change167(*).

    Après une longue phase de plaidoirie entre la délégationdes USA menée par Henry Morgenthau et Harry White, et la délégation britannique menée par Lord John Maynard Keynes,c'est finalement le plande White instituant le FMI et la Banque mondiale quiest ratifié par une large majorité du Congrès en 1945, cela malgré l'hostilité de Wall Street et le parti républicain face à plusieurs éléments fondamentaux du projet White168(*). Malgré la dénaturation du projet original par les concessions faites par Roosevelt sur la création d'une monnaie propre à la banque, le recours à son propre capital pour faire des prêts et la stabilisation du cours des matières premières, ce n'est qu'en 1947 que Wall Street appuiera vraiment la Banque et le Fonds.Seul Moscoune ratifie pas les accordsfinaux et dénonce ces institutions (FMI et Banque mondiale) comme étant subordonnées à des objectifs politiques d'une seule grande puissance'', à l'assemblée générale de l'ONU en 1947169(*). Dès lors, quels ont été les objectifs et les missions attribuées aux FMI ?

    1.2. Les objectifs et les missions attribuées au FMI

    Selon le mémorandum du Conseil des relation étrangères du 1er avril 1942, le FMI devait être créé pour

    «réglementer les investissements internationaux de capitaux privés en prévoyant des possibilités judiciaires et d'arbitrage pour le règlement des différends entre créanciers et débiteurs et pour écarter le danger de l'utilisation par les pays créanciers de leurs revendications comme base pour des exigences politiques, économiques ou illégitimes.''170(*)

    Ainsi, lorsque les accords instituant cette institution sont ratifiés en 1945, l'article 1 de la charte des statuts stipule que les principaux objectifs arrêté sont :

    - la promotion de la coopération monétaire internationale ;

    - lafacilitation, l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce international ;

    - lapromotion de la stabilité des changes, le maintien, entre les États membres, des régimes de change ordonnés et d'éviter les dépréciations concurrentielles ;

    - l'aide à établir un système multilatéral de règlements des transactions courantes entre les États membre et à éliminer les restrictions de change qui entravent le développement du commerce international ;

    - donner confiance aux États membres en mettant les ressources générales du Fonds temporairement à leur disposition moyennant des garanties adéquates, leur fournissant ainsi la possibilité de corriger les déséquilibres de leurs balances des paiement sans recourir à des mesures préjudiciables à la prospérité nationale ou internationale171(*).

    Ces objectifs ont permis au Fonds de se fixer trois types de mission, notamment la mission de financement, la mission de régulation et la mission de consultation. Concernantla mission de financement, le Fonds prête auxÉtats membres ce qu'il possède à l'équivalent de 200% de leur quote-part en monnaie nationale,réparti en5 tranches de 25%172(*). Pour ce qui est dela mission de régulation, il s'agit des obligations des membres en matière de régimes de change, de surveillance des politiques de taux de change des pays membres et de régulation de la finance via le mécanisme de la conditionnalité173(*). Et lorsque les PAS sont mis en exécution, le FMIeffectue également des missions de consultation, afin d'être updatesur l'utilisation ressources empruntées et l'évolution économique de l'État.

    En effet, ces missions devaient permettre de maintenir un contexte favorable à l'essor du commerce mondial et de reconstruire l'Europe après la guerre. C'est donc dans ce sens qu'oeuvre le FMI durant la période des «trente glorieuses'' européenne. Par ailleurs, la circulation de 53 milliards de dollars dans le monde, soit un montant 5 fois plus que les stocks d'or des Etats-Unis en août 1971, entraine la perte de confiance envers le billet vert. C'est la raison pour laquelle les USA mettent fin au système de change fixe, soit la convertibilité du dollar en or, lors des accords de Jamaïque en 1976 et en contrepartie redéfinissent le rôle des programmes d'ajustement dont l'exigence veut que,lorsqu'un pays est confronté à des difficultés financières pouvant compromettre la stabilité de son système, le FMI lui accorde des prêts pour garantir sa solvabilité et empêcher l'éclatement d'une crise économique174(*). Cette institution devient donc la « banque centrale des banques centrales et trésors publics''.

    2. Les visées des PAS du FMI

    À l'origine, les programmes d'ajustement structurel sont conçus pour aider les pays en développement à manager les problèmesrécurrents d'endettement et de mouvements de capitaux. Mais face aux problèmes économiques pressants de déséquilibres économiques, decorruption et de mauvaise gouvernance, ces programmesse convertissent enun ensemble de mesures de réduction des déséquilibres macro-économiques et de libéralisation économique.

    2.1. Le consensus de Washington : le fondement théorique des PAS

    Au moment où se déroule la Conférence monétaire et financière des Nations unies, connue sous le nom de conférence de Bretton Woods, du 1er au 22 juillet 1944, deux idéologies d'Économistes de renom s'opposèrent, d'un côté celle du Britannique Keynes et de l'autre celle de l'américain Harry White.Et lorsque le plan américain est préféré par la majorité du Congrès en 1945 au détriment des visées britanniques, les Etats-Unis, uniques pays créditeurs, voulaientcontrôler le capital qu'il proposeraiten imposant une formule de prêts conditionnés,mais l'opposition de la Grande Bretagne, de l'URSS, du parti républicainet l'hostilité de Wall Street obligent le choixd'une formule des «prêts automatiques''175(*). Cela explique donc l'absence des politiques d'ajustement dans la charte initiale du FMI.

    Mais face à l'insistance des problèmes récurrents de mauvaise gouvernance, de corruption et d'endettement des États africains, le FMI introduit dans sa chartedes règles et procédures d'utilisation deses ressources en 1968 : c'est ce qui constituera donc les premiers programmes d'ajustement176(*).En effet, ces conditionsdevaient permettre aux Étatmembres de rembourser leurs dettes auprès des banques privées dans lesquelles ils s'étaient endettés pour financer leur développement. Maisalors en 1970, la majorité des pays subsahariens sont confrontésaux problèmesde dégradation des termes de l'échange, d'endettement croissant, de choc pétrolier,decrise économique etdedétournements de fonds. Ce qui permet donc l'interruptiondes remboursementsdu capital et les intérêts des emprunts contractéspar ces États durant toute la décennie 70. C'est donc pour cette raison que le FMI décide d'impliquer la Banque mondiale dans l'élaboration de ses nouveaux programmes d'ajustement en 1979 afin de permettre un retour d'investissement177(*).

    2.2. Le modèle intégré FMI-Banque mondiale des PAS

    Le régime de Bretton Woods implose durant la décennie 1970 face aux problèmes croissants de crises pétrolières, de fluctuation du dollar, de solvabilité des PVD et du détachement du dollar de l'or178(*).Par ailleurs, pour reconstruire un nouvel ordre économique mondial,la Francepropose le retour à l'étalon d'or, chose que n'approuvent pas le président Nixon qui veut supprimer toute référence à l'or afin de résoudre le problème de fluctuation monétaire que traverse les Etats-Unis à cette époque. Néanmoins, après une longue période de controverses et de rumeurs conspirationnistes,la Conférence de Jamaïque vient enfin prononcer le verdict en faveur des USA en 1976. Les accords signés à l'issu de cette conférence permettentdonc d'imposer la vision américaine d'un nouveau système monétaire international qui maintient la prééminence du dollar, démonétise l'or et adopte le Droit de Tirage Spécial (DTS) comme principale monnaie de réserve du FMI179(*). Du coup, le Fonds perd son rôle de gardien du système de taux de change fixe et retrouve un nouveau rôle dans les années 1980-1990 lorsqu'il fait dépendre son aide de l'adoption de programme d'ajustement structurel élaboré avec la BM.

    Impuissant face à l'ampleur des déséquilibres occasionnés par la crise de la dette, le FMI fait évoluer son action qui ne peut plus se limiter à une simple contraction de la demande extérieure pour rétablir l'équilibreextérieur. Elle décide de se situer dans la durée et d'impliquer une orientation plus prononcée vers la restauration de l'offre et de la croissance dans l'économie. Pour ce faire, le Fonds décide de combiner ses modèles monétaires aux modèles réels de la Banque mondiale lors de la réforme de ses statuts en 1979, ce qui confère à l'ajustement le caractère qui lui faisait défaut dans le modèle monétaire simple180(*). Lesdeux principaux objectifs poursuivis par ce modèle intégré d'ajustement sontd'aider les PVD à retrouver une situation économique plus saine d'une part et d'assurer la survie du système bancaire international mis en péril par des placements inconsidérés d'autre part181(*). Dans ces nouveaux programmes sontincluentdes principes comme la libéralisation du commerce, la privatisation des entreprises publiques, la réduction des dépenses publiques et la réforme fiscale, dans le but de stimuler la croissance économique,d'augmenter les investissements étrangers et d'améliorer l'efficacité des entreprises182(*).

    Pour conclure ce chapitre, où il était question de traiter des raisons ayant entrainé le recours du Cameroun au FMI, il ressort qu'après avoir connu une prospérité économiques forteet rapide entre 1977 et 1985 avec un PIB moyen de 8%, grâce à l'abondance des ressources nationales et le pragmatisme des dirigeants,la détériorations des termes de l'échange, la chute du prix du baril de pétrole, la dévaluation du dollar américain et l'échec de l'ajustement autonome entraine l'arrêt de l'État providence au Cameroun. Ainsi, pris en étau entre une sévère crise interne et poids des pesanteurs extérieurs durant l'exercice budgétaire 1987/1988,les autorités camerounaises se résolvent enfin à prendre le chemin de New York pour recourir au soutien financier et aux conseils économiques du FMI en 1988 selon les journaux.

    CHAPITRE II : VERS UNE COOPERATION EFFECTIVE ENTRE CAMEROUN ET FMI

    Face à la réticence vaine du président Biya, l'échec de l'ajustement autonome, et le poids des pesanteurs extérieures, les autorités camerounaises vont solliciter l'intervention du FMI, dans le cadre de programmes d'ajustement structurel en 1988. Créé à l'origine pour pallier à des faiblesses temporaires dans les marché financiers, le Fonds s'est transformé en champion du néo-libéralisme, exigeant pour délivrer ses aides, que les pays en difficulté privatisent leurs biens publics, éliminent les frais de douanes et les prix fixes, ouvrent tous les marchés à la concurrence étrangère183(*). En d'autres termes, son intervention au Cameroun devait être une histoire de longue haleine.Dès lors, quelle est la nature des accords conclus entre les deux parties et les conditions qui en découléentre 1988 et 2006?

    I. LA NATURE DES ACCORDS CONCLUS ENTRE LE CAMEROUN ET LE FMI

    Après la détérioration des termes de l'échange,la chute du prix du pétrole et la dévaluation du dollar américain, un déficit budgétaire et des tensions de trésoreries'emparent des finances camerounaises dès l'exercice budgétaire 1985/86.Ainsi, l'échec relatif des politiques d'ajustement autonomes, mises en place à partir de 1987, conjugué à la pression des bailleurs de fonds, notamment de la France, les autorités camerounaises se résolvent donc à accepter le principe d'une négociation avec le FMI,malgré la réticence du président Biya en 1987 lorsqu'il affirme devant l'Assemblée nationale que«le Cameroun n'ira pas au FMI'', rapporté par Cameroon tribune184(*). Après des études ayant abouti à la rédaction de la Déclaration de Stratégie et de Relance Économique (DSRE) c'est finalement le 24 septembre 1988 que le premier accord de confirmation est signé, après plusieurs mois de laborieuses négociations.

    1. Les accords de confirmation ou Stand-by Arrangement

    Selon NgoudjiTameko et Baye Menjo, un accord de confirmation estune facilité de prêt créée en 1952 pour apporter une aide financière sous conditions à un pays qui en fait la demande, dans le but de corriger les déséquilibres macroéconomiques et de restructurer l'économie en vue de la rendre plus prospère185(*).Mais au-delà de ce point de vue,l'article xxx, section b des statuts du FMI définit également un accord de confirmation comme étant une décision par laquelle le Fonds donne à un État membre l'assurance qu'il pourra, conformément à ladite décision, effectuer des achats au compte de ressources générales pendant une période spécifiée, jusqu'à concurrence d'un montant spécifié. C'est cesaccords qui posent les bases d'une coopération effective entre le Cameroun et le FMI durant la période 1988-2006.

    1.1. L'accord de confirmation du 24 septembre 1988

    Lorsque le Cameroun est confronté à une crise économique sévère en 1987, les autoritéscamerounaises définissent les premières mesures d'ajustement, sous la pression de la banque mondialeafin delimiter les irrégularités et les gaspillages. Les principaux objectifs définis sont essentiellement économiques,notamment le redressement des finances de l'État et des entreprises publiques, le soutien des activités économiques, et la poursuite des efforts en faveur des secteurs productifs de l'économie national186(*).Par ailleurs, exécuté durantune période de contraction économique mondiale et nationale sévère, ce budget subit la foudre des méandres conjoncturelles. Ainsi, le Cameroun enregistredes pertes colossales de recettes fiscales à hauteur de 150 milliards de FCFA en valeur absolue,selon le Circulaire de l'exercice budgétaire 1987/1988187(*).Face à cette situation onéreuse, conjuguépar les pressions politiques, la haine alimentée par le nationalisme et les velléités de la crise économique, le gouvernement camerounais signe le premier accord de confirmation avec le FMIen 1988188(*).

    En effet, c'est le 24 septembre 1988 que le ministre des Finances camerounais, Sadou Hayatou189(*) et le Directeur général du FMI, Michel Camdessus, français d'origine,concluent le premier stand-by agreementd'un montant de69,525 millions de DTS pour une période de 2 ans.Additionnellement, le Cameroun demande un financement compensatoire de 46,35 millions de DTS, pour pallier la perte de recettes fiscales de l'exercice 1987/88190(*). Ce qui fait un total de 115,875 millions de DTS répartis en 6 tranches.Les objectifs fondamentaux de cet accordsont essentiellement économiques, soit la réduction du solde du compte courant à 4,3% du PIB en 1988/89 et à 3% en 1991/92, et la stabilisation des finances publiques afin de résorber totalement le déficit en 1991/92191(*).Sur le terrain, les programmes d'ajustement issu de cet accord cherchentà rationaliser et restructurerles entreprises publiques, à réhabiliterle système bancaire, et à reformulerle système d'incitations, d'où le découpage par tranches de financement afinde permettre aux autorités du Fonds de suivre pas à pas l'état d'exécution du programme, et éventuellement d'en négocier les termes192(*).

    Maisaprès le bilan effectué en mai 1990 par les administrateurs du Fonds au titre de l'article IV, le Fondsdécide d'abrogerunilatéralement l'accord parce qu'iljuge que ses termes ne sont pas respectés sur la durée au point de vue macroéconomique. Ni les objectifs de recettes publiques, ni le programme de restructuration des entreprises publiques ne sont atteints, selon le rapport d'évaluation193(*). Cette convention est finalement mise en retrait en juin 1990 sans avoir été réactivé et sans que soit décaissés les 30,9 millions de DTS restants.

    SelonLe Figaro,les lourdeurs relevées lors del'exécution dece programme sont issues d'un sabotage de la part de l'opposition qui estime que ce contrat n'est rien d'autre qu'un moyen pour le Chef d'État de consolider son pouvoir et d'y rester indéfiniment, d'où la forte opposition de la part de l'opposition et de la société civile194(*). Au-delà de ce point de vue,Cameroon tribune rapporte également des irrégularités constantes comme les fraudes fiscales, la corruption, les repressions gouvernementales, et les détournements de fonds publics comme les causesde l'échec de ce programme195(*).Par ailleurs, pour corriger les distorsions qui continuent de sévir, un second accord est négocié entre les deux parties en 1991.

    1.2. L'accord de confirmation du 12 décembre 1991

    Après l'échec du premier accord de confirmation, le pays seconfrontée à une dégradation record du solde budgétaire de -15% par rapport au PIB, d'un ratio d'endettement de 59% par rapport au PIB et d'un taux de croissance de -3% en 1991, d'où la montée de l'incivisme fiscale dans le pays à cette période196(*). Pour y remédier, le gouvernement camerounais négocie un second accord de confirmation avec la direction du FMI. Il estconcluà Washington le 12 décembre 1991 entre la délégation du Premier ministre Camerounais Sadou Hayatou et le Directeur général du FMI, Michel Camdessus pour un montant de 70 milliards de FCFA répartis en deux tranches.Les objectifs visés dans ce deuxième programme sont :la stabilisation du déficit budgétaire à 210 milliards de FCFA, la restauration des équilibres macroéconomiques, la stabilisation des comptes extérieurs, la réalisation d'un taux de croissance moyen de 5%, le rétablissement des équilibres externes et internes pour une croissance durable,et le contrôle de l'encours à l'endettement197(*).Le premier décaissement d'un montant de 10 milliards de FCFA est effectifen 1992, dans le but de soutenir les programmes d'ajustement.

    Mais après la mission d'évaluation effectué par les administrateurs du Fonds en septembre 1992, le contrat est une fois de plus résilié par le FMI qui juge que le Cameroun est à nouveau sorti du cadre macroéconomique négocié avec eux.Lesengagements de la deuxième tranche, soit de 12,5 MECU, restantesont suspendus par l'ensemble des bailleurs de fonds198(*).Selon les journaux, ce second échec aux origines plurielles fait du Cameroun un mauvais élève aux yeux du FMI.La Nouvelle Expressionévoquela paralysie étatique,après les mouvements les villes mortes et les revendications démocratiques,comme entrave majeur à la bonne exécution de ce second programme199(*).

    Ces bouillonnements entre État et sociétéindisposedonc le FMI qui estime que les résultats espérés ne pourraient être atteintspar le Cameroun, d'où la rupture du dialogue entre les parties et le gel des décaissements. Les USA, l'Allemagne et l'UE suspendent leur aide sur la base d'un rapport faisant état de fraudes électorales lors des élections présidentielles d'octobre 1992.Ce n'est qu'après la dévaluation du franc CFA en 1994 et la déclaration de politique économique et financière du gouvernement la même année que le dialogue reprend avec les bailleurs de fonds200(*).

    1.3. L'accord de confirmation du 25 mars 1994

    Sans alternatives réelles pour contrecarrer les effets pervers de la criseaprès la suspension du second accord de confirmation,pour non-respect des exigences fixées avec les bailleurs et le problème de fraude électorale,le chef du gouvernement camerounais Simon AchidiAchu, et le Directeur général du FMIMichel Camdessus conclut un nouvel accord de confirmation à Washington le 25 mars 1994 pour une somme de 121 millions de dollars sur 1 an et demi201(*). Les objectifs fondamentaux de cette troisième convention sont à la fois politiques et économiques.

    Sur le plan politique, les objectifs visent à garantir la paix et la stabilité dans le pays. Sur le terrain, le gouvernement met en place un Gouvernement d'Union Nationale (GUN) pour inclure des représentants de tous les partis politiques et différentes régions du pays, créé une Commission Nationale de Médiation (CNM) chargée de résoudre les conflits politiques et sociaux, réforme le système électoral pour garantir des élections libres et transparentes, met en place un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants, instaure l'amnistie pour tous les prisonniers politiques et exilés, et promeut la diversité culturelle et linguistique du pays202(*).Par ailleurs, malgréla réduction de la violence politique et le favoritismed'une plus grande participation politique des différents groupes au Cameroun sur la courte durée, des défis tels que les tensions anglophones et francophones demeurent d'actualité.

    Sur le plan économique, lesobjectifsspécifiques concernentle dégagementd'un excédent budgétaire au niveau du solde primaire et l'organisation d'une meilleure répartition des dépenses entre les dépenses courantes et les dépenses d'investissement à travers la réduction de la masse salariale des fonctionnaires203(*).Pour atteindre ces objectifs, les stratégies sont portées sur l'élaborationdes politiques budgétaires, monétaires, sociale, de l'endettement, et de réformes structurelles.

    Mais au mois de juin 1994,les administrateurs du Fonds reprochent à l'Étatdu Cameroun des retards dans la mise en oeuvre des réformes économiques, notamment en matière de recettes budgétaires et de restructuration du secteur public, rapporteLes Échos204(*).L'accord estabrogéen mai 1995.Mais seul le financement de l'UEvia le STABEX permet à l'État camerounais de donner des signes de bonne volonté en 1995 enredressantses recettes fiscales,d'où laconclusiondu quatrième contratavec le Fonds en juillet 1995.

    1.4. L'accord de confirmation du 27juillet 1995

    Après de longues et difficiles négociations,legouvernement de Yaoundé, représenté par Simon AchidiAchusigne mercredi 27 juillet 1997 une lettre d'intention avec le FMI, représenté par Michel Camdessus en vue d'obtenir de nouveaux crédits d'un montant de 97 millions de dollars pour la mise en oeuvre d'un PAS205(*).En théorie, les objectifs fondamentaux concernent la réalisationd'un taux de croissance réelle du PIB de 5%, laréductionde l'inflation de 8%et lastabilisationdu déficit des transactions extérieures courantes à environ 2,5% du PIB. Et pour atteindre ces objectifs,le gouvernement renforce substantiellement la position deses finances publiques, élabore une politique monétaire restrictive et réforme lesecteur public, le secteur agricole et celui des transports206(*).

    Maisaprès la mission d'évaluation du 2 mars 1996 effectuée par les administrateurs du Fonds, cet accord est abrogé par le FMI à cause des lourdeurs observésdans son exécution. Selon Jeune Afrique,ces lourdeurs sont caractérisées parles retards dans la mise en oeuvre des réformes structurelles, le non-respect des engagements pris par le gouvernement, les problèmes de corruption, l'instabilité politique, les tensions sociales, et la mauvaise gestion des ressources publiques207(*). Compte tenu de ces distorsions, le Fonds juge que l'atteinte des objectifs fixés dans ce quatrième programme en matière de finances publiques et d'ajustement structurel ne pourront être atteints.Ainsi, face aux échecs répétés des accords de confirmation et de la sévérité des effets néfastes de la crise au Cameroun comme dans bien d'autres pays sous ajustement, le Fonds décide d'adopter en 1996 des mesures de centrages de politique économique afin de justifier sa légitimité.

    2. Les accords économiques et financiers triennaux

    Face au ralentissement économique mondial et aux difficultés sociales qui sévissent dans les États sous ajustement, le Fonds réforme son mode d'intervention en 1996 lors de la 51e réunion du Comité intérimaire du Conseil des gouvernements sur le système monétaire international.Il se charge d'assurer le redressement de l'économie en s'attaquant énergiquement aux faiblesses structurelles du secteur financier et social, d'où l'adoption de la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR) etla Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) dans le cadre de l'Initiative Pays Pauvre Très Endetté (IPPTE) proposé au Cameroun en 1997208(*).

    2.1. La Facilité d'ajustement structurel renforcé (FASR), 1997-2000

    Il s'agit d'un type d'accord octroyé par le FMI au sein de l'IPPTE dans le but d'aider les États en crise àmettre en place des réformesstructurelles efficaces de lutte contre la pauvreté sur une période de 3 ans. Lorsque le Cameroun devient off Track en 1996, le premier ministre Peter MafanyMusongeconclut avec Michel Camdessus une facilité de 529,42 millions d'Unité de Compte (UC)le 1er juillet 1997209(*). Les objectifs fondamentaux sont essentiellement économiques, soitla limitation du déficit budgétaire courant du PIB, le maintien d'un taux de croissance économique à 5%, et la baisse de l'inflation à un seuil de 2% jusqu'en 2000.Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement élaboredes politiques de transparence financière,de rigueur budgétaire etde privatisation d'entreprises publiques, selon Jeune Afrique210(*).Cette facilité fait recours à l'assistance de plusieurs bailleurs de fonds comme indique le tableau ci-dessous :

    Tableau n°4 :Les engagements financières des bailleurs de fonds pour la FASRau Cameroun

    Bailleurs de Fonds

    FAD

    FMI

    BM

    UE

    France

    Sommes allouées en millions d'ECU

    13,02

    157,1

    206,2

    19,04

    134,06

    Source : Fonds Africaine de Développement 2001.

    Selon le tableau ci-dessus, le FADavait un engagement de13,02 millions UC,le FMIde 157,10 millions UC, la BMde 206,20 millions UC,l'UEde 19,04 millions UC, et France de 134,06 millions UC.Mais selon les données recueillies sur le terrain, seul 493,22 millions d'UC sont déboursés et 170 millions bloqués par la Banque mondiale pour retards de privatisationd'entreprises publiques211(*). Celaa perturbé le bon déroulement du programme qui permet tant bien quemal au Cameroun d'atteindre le point de décision en octobre 2000, d'où l'annulation de sa dette extérieure d'environ 900 millions de dollars par le Club de Paris etla signature d'une nouvelle facilité.

    2.2. LaFacilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), octobre 2000

    La presque bonne exécution de la FASR restaure la crédibilité du Cameroun au sein de la communauté financière internationale, d'où la signature de la FRPC au titre de l'initiative PPTE renforcée entre Peter MafanyMusonge et Michel Camdessus d'une somme de le 1er octobre 2000 dans le but de soutenir les programmes destinés à renforcer de manière substantielle et continue la position de la balance des paiements et de contribuer à une croissance durable212(*). Les principaux objectifs consistent àaugmenterletaux de croissance moyen de 5% en 2004, de porter les recettes non pétrolières à 15,6% en 2002, de limiter le déficit budgétaire de 3% par rapport au PIB,de limiterle déficit extérieure courant du PIB, et decontenir l'inflation mesurée par les prix à la consommation à 2%213(*).

    Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement élabore des programmes pour acheverla privatisation des sociétés publiques et parapubliques,pour renforcer la bonne gouvernance,pour lutter contre la corruption, etpour renforcer l'intégration régionale214(*).Mais en octobre 2002,le président Biya change de cap et le torchon brûle entre Yaoundé et Washington.Le FMI accuse le gouvernement camerounais de fournir des données erronées surle fonctionnement ministériel, la privatisation desentreprises et lagestion budgétaire, selon Jeune Afrique215(*). Cela débouche par la suite à la suspension de tous les programmes en cours par le Fondset à l'absence du Cameroun sur la liste des pays qui atteignent le point d'achèvement de l'IPPTER en 2004.

    Après une longue période de rupture de négociation, ce n'est qu'après la réélection du président Biya en 2004 que le Cameroun et le FMI relancent le partenariat économique et financier. Comment le comprendre ? En effet, dès l'entame de son 4e mandat présidentiel, monsieur Biyademande à son gouvernement de pratiquer une gestion rigoureuse des finances publiques, de sécuriser les recettes de l'État et de restructurer les entreprises publiques,ce qui a permis la mise en place d'un arsenal de lutte contre la corruption et une agence d'investigation financière. Le Cameroun redevient un «bon élève'' aux yeux des IBW, et lui permet debénéficier à nouveau de la FRPC avec à la clé 14,5 milliards de FCFA sur 3 ans pour financer les réformes engagées et 4,4 milliards de FCFA en annulation de dette.

    Ainsi, après le rendez-vous manqué du G8 de juillet 2004 ayant entériné l'annulation de la dette multilatérale de 18 pays pauvres pour une somme de 40 milliards de dollars, le Cameroun atteint le point d'achèvement de l'IPPTER le 1er mai 2006216(*). Par ailleurs, sachant que les décaissements devant soutenir l'application des PAS se font après engagement de respect de certaines conditions depuis le second amendement des statuts du Fonds, quelles sont celles qui ont été convenues pour l'État camerounais ?

    II. LES CONDITINNALITES D'EMPRUNT ET LEUR MISE EN APPLICATION CONCRETE AU CAMEROUN

    Selon C. Samson, la conditionnalité est l'ensemble des politiques que les pays utilisant les ressources du FMI doivent suivre pour «résoudre'' leurs difficultés de balance des paiements217(*). Malgré leur absence dans les statuts initiaux du Fonds, elles trouventleur assise légale dans la déclaration n°2603 du 20 septembre 1968 par laquelle les administrateurs du Fondsintègrent et rendent obligatoires les conditions dans les accords de confirmationdu FMI218(*).Ces conditions consistaient à ouvrir les paysdu Sud aux investissements étrangers, à accroitrela résilience et à diversifierles économies. Dès lors, la question ici posée est celle de savoir quelles sont celles qui ont été approuvées par l'Étatcamerounais entre 1988 et 2006 ?

    1. Les politiques de réformeapprouvées par l'Étatscamerounais

    En effet,lorsqu'un État signe un accord avec le FMI, cela voudrait dire que cette État approuve l'ensemble de mesures correctives ou politiques de réforme que lui impose cette institution.Concernant le Cameroun de façon particulière, elles ont été à la fois macroéconomiques et structurelles.

    1.1. Les politiquesmacroéconomiques

    Les politiquesmacroéconomiquessont celles qui opèrent une rupture radicale avec les choix antérieurs de l'Étatet impactent directement les conditions de vie des citoyens.Il s'agit de la réduction des dépenses publiques et la réduction de la masse monétaire en circulation.

    Concernant la réduction des dépenses publiques, elle consiste à appliquerdans le pays des politiques d'austérité budgétaire, consistant à diminuer les consommations des administrations publiques, les salaires, les subventions et les transferts. Cela explique doncl'abandon des subventions, l'assainissentdu budget et la réforme du systèmefiscale au Cameroun.La Loi des Finances 88/89 relève la fiscalité par une augmentation de la taxe spéciale sur les produits pétroliers, revalorise les tarifs des services publics, institutionnalise une nouvelle taxe sur la propriété foncière et le reversement par la SNH d'une redevance pétrolière, et limiteégalementles dépenses courantes, ainsi que les programme d'investissement publics219(*).

    Dans l'agriculture et les produits de première nécessité, le gouvernement cesse brusquement les subventions,ce qui entraine une la baisse de la production des cultures de café, de cacao et de coton qui sont les principales bénéficiaires de ces aides. Leur production passe de plus de 5% en moyenne annuelle entre 1961 et 1986 à moins de 1% entre 1987 et 2004, selon L'Express220(*). Le Camerounsupprime les taxes à l'exportation, réduit l'encadrement de la production par les sociétés publiques, élimine le contrôle des prix et la qualité des cultures, et libéralise la commercialisation de ces produits ainsi que les intrants utilisés dans leur production221(*).

    Pour ce qui est de la réduction de la masse monétaire en circulation, il s'agit du contrôle strict du crédit par l'augmentation de son coût ou par la diminution de sa quantité. Selon le FMI, ce contrôle permet de lutter efficacement contre l'inflation et la perte de la compétitivité de l'économie. Cela explique donc lacontractiondes sommes allouées dans les secteurs de la santé et l'éducation,l'améliorela collecte des impôts,la lutte contre la fraude fiscale et ledésengagement progressifde l'Étatau profit du secteur privé222(*).Au-delà de ce point de vue de Davalas Aguilar, Cameroon tribune rapporte également qu'une redevance informatique, les taxes minimums à l'importation,et le droit de consommation sont introduits, tandis qu'un taux d'intérêt exact est fixé afin de décourager les petits producteurs et entreprises àfaible rentabilité qui continuentde drainer les ressources financières de la communauté223(*).

    1.2. Les politiquesstructurelles

    Contrairement aux mesures macroéconomiques, les mesures structurelles concernent la privatisation des entreprises publiques, la réforme du système financier, la réforme de la fiscalité, la réforme industrielle, la libéralisation du commerce extérieur et la dévaluation de la monnaie locale.

    Concernant laprivatisation des entreprises publiques, elle consiste en l'assainissement des sociétés publiques et parapubliques dans le but d'améliorer la performance des résultats médiocres des entreprises publiques. En effet, le secteur privé devrait être le seul acteur capable de dynamiser ces entreprises, ce qui confirme donc la caractère classique et capitaliste des programmes d'ajustement structurel. Au Cameroun, la commission de réhabilitation est créée avec pour mission d'identifier celles qui doivent être liquidées, privatisées ou rester sous contrôle public.En 1990, les résultats de l'audit des 75 entreprises publiques concluent que 15 devaient être liquidées, 12 privatisées et 30 restructurées224(*). En contrepartie, ces mesures entrainent la cessation de l'État providence et la mise au chômage de plus de 14 milles Camerounais.

    Pour ce qui est de la réforme du système financier, elle se traduit dans la pratique par la liquidation des institutions financière défaillantes, la restructuration des modalités de fonctionnement du système financier, la modernisation du système de paiement, la mise en place du dispositif prudentiel et d'un cadre favorable à la finance directe. Notamment la désintermédiation financière, la création des marchés financiers et la dérèglementation financière225(*).

    La réforme de la fiscalité pour sa part consiste en l'adoption d'un régime fiscale souple, soit la baisse du taux d'imposition, pour promouvoir l'investissement privé et élargir l'assiette fiscale. Par ailleurs, ces recettes fiscales devront permettre à l'État camerounais de concrétiser des projets de dépenses de fonctionnement et d'investissement sans compromettre l'investissement privé. L'objectif fondamental est d'attirer les Investissement Direct Étranger (IDE)226(*).

    Concernant la réforme industrielle, il est question de réduire les effets négatifs liés à la pratique des prix administratifs, au système d'attribution des marchés publics, et de simplifier les lourdeurs administratives.Le but est de donner au secteur privé la confiance indispensable pour la réalisation d'une croissance soutenue et durable. Et c'est pour cette raison que le Cameroun créé des zones franches industrielles, et aménage les codes d'investissement et de passation des marchés publics.

    Concernant le développement du commerce extérieur, il s'agit d'ouvrir l'économie nationale sur le marché mondial, afin qu'elle puisse profiter des avantages comparatifs et intégrer la mondialisation porteuse de nombreux bienfaits. Ce volet des mesures échoit plus spécifiquement à la Banque mondiale que le FMI, dans la mesure où il touche directement la libéralisation de l'économie et le système d'incitation à la production et à l'exportation. À l'intérieur du pays, le contrôle des prix est démantelé pour favoriser la concurrence, les salaires du secteur privé et des marges commerciales sont désindexés par rapport aux salaires publics, la mobilité professionnelle devient un facteur de réduction des coûts du travail, et un nouveau code de travail est mis en place227(*).

    Sur le plan extérieur, le système de restrictions quantitatives est remplacé par une politique de tarifs, un certain nombre de quotas est éliminé sur les importations, et les taxes à l'exportation disparaissent. Par ailleurs, une réforme est entreprise au niveau de l'UDEAC pour harmoniser les droits de douane et le niveau de protection228(*). Cette stratégie a également été bénéfique pour les Dragons d'Asie, notamment le Taiwan, la Corée du Sud, Le Singapour, Hong Kong, et la Thaïlande.

    Concernant la dévaluation monétaire, elle renvoie à la décision délibérée et officielle des autorités monétaires de modifier à la baisse la parité de la monnaie nationale par rapport au numéraire. Elle diffère de ce fait de la dépréciation qui est la perte de la valeur de la monnaie sur le marché de change du fait des spéculations. L'objectif principal est de converger vers la relance économique via la réduction de la tendance à trop importer à cause du renchérissement des produits importés, et la stimulation des exportations à cause de la baisse de leurs prix.

    2. Mise en application concrète des conditionnalitésapprouvées par le gouvernementcamerounais

    La mise en application concrètede ces conditionss'est traduite sur le terrain par la mise en place d'un certain nombre d'instruments sur le plan institutionnel, politique et économique entre 1988 et 2006.

    2.1. Sur le planinstitutionnel et politiques

    En 1991, le gouvernementmet sur pied un nouveau code de travail et établi un nouveau Taux Horaire de Salaire (THS).Cela estparachevé en 1994 avec l'adoptiondes dispositions du décret n°94/160 du 16 août 1994 réformant le Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative (MINFOPRA)229(*).Cette réforme implique l'arrêt de recrutement dans la fonction publique et les licenciements massifs du personnel administratif. Plusieurs Camerounais, dont le seul employeur était l'État, sont donc mis hors service et à la retraite anticipée entre 50 ou 55 ans à la force de l'âge, au lieu de 55 ou 60 ans comme auparavant230(*).Pour ceux qui n'ont pas perdu les emplois, les salaires sont revus à la baisse en 1993.

    L'accès à l'emploi et la promotion des fonctionnaires devient conditionné par certains déterminants,notamment le versement de pots-de-vin ou le trafic d'influence, selonLe Messager231(*). Les jeunes vivants dans les ménages où les parents travaillent dans le secteur formel deviennentplus favorisésà participer au marché du travailau détriment des jeunes dont le chef de ménage travaille dans le privé informel. Selon Gauthier, pour un jeune dont le chef de ménage travaille dans le secteur public formel, ses chances de participer au marché du travail sont de 34%, tandis que pourun jeune dont le chef de ménage travaille dans le privé informel,ses chances de participer au marché du travail sont de 9% seulement232(*).

    En effet, la libéralisation du marché du travailpar le nouveau code fait l'objet de débats télévisés.L'opinion nationale conteste vivement la légitimité et la bonne foi du gouvernement en place et cela pour plusieurs raisons. En 1991,seul le Fonds National de l'Emploi (FNE) compte11 milles demandeurs d'emploi eten 1993, l'indicateur hautement significatif du taux de salaire horaire ouvrier (THS) établi par le ministère du Travail subi une stagnation inférieure à 0,8% à l'évolution des prix233(*).Pour les fonctionnaires qui ne perdent pas d'emploi, les salaires sont ramenés à 2,6% en 1993, contre 4% en 1992 et 4,9% en 1991.Ainsi, un jeune cadre et un Commis qui touchaient respectivement un salaire de 298916 FCFA et 53433 FCFA non dévalués le 1er juillet 1987 gagnent 102000FCFA et 15676 FCFA dévalués en 1994234(*). Le pouvoir d'achat des ménages se ramollit à hauteur de 0,2% contre 1,6% en 1992 et 1,7% en 1991235(*).

    Sur le plan politique interne,le début des années 1990 est symbolique dans la marche,loin d'être sinécure, du Cameroun sur les sentiers de la démocratie. Alors qu'en 1989 Le Messager évoquait encore le monolithisme dans sa rubrique Takala et Munyenga, c'est en 1990 que le coup d'envoi non officiel du processus démocratique camerounais est donné avec la création d'une «Coordination Nationale pour la Démocratie et le Multipartisme''. Cela a valu l'arrestation de Me Yondo Black, ancien bâtonnier et de plusieurs autres personnes pour sédition, subversion, affront au chef de l'État en février 1990236(*). Par ailleurs, malgré le refus officiel du multipartisme, John FruNdi lance en mai 1990 à Bamenda, le Social Democratic Front (SDF) lors d'une marche dont la répression cause la mort de 6 personnes.Mais c'est finalement le 4 juillet 1990 que le président Biya accepte d'abandonner le monopole politique du parti unique exercé depuis 1966 au profit du multipartisme237(*).

    En décembre 1990, l'Assemblée nationale adopte une série de lois sur la liberté d'association et de création de partis politiques. Mais c'est le 30 octobre 1991que le Premier ministre Sadou Hayatouinitie une conférence tripartite gouvernement-opposition-société civiledans le but de définir le cadre électoral, l'accès aux médias publics et la réforme constitutionnelle su 18 janvier 1996.Après le boycotte de l'opposition, elle se tint finalement en mars 1992, et seul le RDPC, l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Bello Bouba, le Mouvement pour la défense de la République (MDR) et l'Union du Peuple Camerounais (UPC) deKodock se partagent les 180 sièges du parlement avec respectivement 88 pour le RDPC, 68 pour l'UNDP, 18 pour l'UPC et 6 pour le MRD238(*).

    Le 11 octobre 1992, l'issu des élections présidentielles donne la victoire auprésident sortant Paul Biya avec 39,9% des voix contre 35,9% pour J. FruNdi et 19,21% pour B. Bouba, selon Cameroun tribune239(*). Cette issue n'est pas partagée par tous les millions des Camerounais, les observateurs et certains ONG. Caraprès la publication des résultats, le pouvoir est accusé de fraude par le National Democratic Institute qui est une ONG américaine de scrutateurs par exemple, alors que des émeutes éclatent dans le Nord-Ouest du pays où l'état d'urgence est proclamé et des leaders de l'opposition arrêtés ou mis en résidence surveillée, comme ce fut le cas de J. FruNdi. Par contre ni à l'Assemblée nationale, ni dans la rue de Yaoundé, la panique du pouvoir ne s'est muée240(*).

    Le 18 janvier 1996, une nouvelle Constitutionfaisant du Cameroun un États unitaire décentralisé est promulguée par le chef d'État.Les objectifs visés dans cette loi fondamentale sont :la modernisationdes institutions, la démocratisation de la vie politique et l'assuranced'une décentralisation effective, selonCameroon tribune241(*).Cette constitution bannit les vestiges du parti unique contenus dans la précédente loi fondamentale,instaure la liberté de communication, la liberté d'expression, la liberté de presse, la liberté de réunion, laliberté d'association, la liberté syndicale et garanti le droit de grève242(*). L'article 14 établit le Senat comme chambre Haute du parlement, tandis que l'article 6 détermine la durée du mandat présidentiel à 7 ans renouvelable une fois243(*).En effet, cet aménagement de l'espace juridico-politique permet de constituer une opposition légale.

    Concernant la politique extérieure,le Ministère des relations extérieures est remanié en 1988afin d'instaurer une diplomatie plus offensive dans le butde consolider les anciennes amitiés et de chercher les nouveaux partenaires via une coopération suivie et efficace.Dès 1990, on peut donc observer la récurrence des voyages diplomatiqueset la multiplication des audiences dule Chef d'Étatavec plusieurs personnalités étrangères dans la capitale politique244(*). LeCamerounélargi le cercle de ses partenaires à travers le monde grâce à la création ou la réouverture de plusieurs missions diplomatiques et consulaires à l'étranger. Cela a permis de traduire la volonté de réaffirmer la présence et la participation du Cameroun sur la scène internationale.Ainsi, sur la période de 1990 à 1995, cet État signe plusieurs accordsstratégiques, de coopération économique et technique avec les pays des quatre coins du monde à l'instar de la Chine (1990), la Russie (1991), l'Inde (1993) et le Brésil (1995).Celaa ouvert la voie à des projets de développement dans les secteurs de l'agriculture, l'énergie et les infrastructures par exemple245(*).

    2.2. Sur le plan économique

    Le gouvernement assainit la gestion des entreprises publiques et parapubliques par une triple action de restructuration, liquidation ou privatisation, conformément à l'ordonnance n°90/004 du 22 juin 1990246(*). Ce décret favorise la privatisation des entreprises publiques telles quela SODECOTON, la SOCAPALM, la CDC, la CAMAIR, et la CAMRAILentre 1990 et 2005, et hissele groupe Bolloré, qui n'a pas hésité à profiter de la situation,au rangd'acteur majeur dans le tissu économique et la vie politique du Cameroun.Concessionnaire de la société de chemin de fer CAMRAIL en 1999, il obtientégalement la concession du terminal à conteneurs du port de Douala en 2005. Ce qui lui permet de s'installer un peu partout au Cameroun, notamment à Douala, Yaoundé et Garoua247(*).

    En 2004 par exemple, l'État du Cameroun cède ses parts dans plusieurs sociétés du secteur parapublic,ce qui favorise l'éclosion d'un secteur privé dynamique qui contribue à attirer les capitaux étrangers, participe au transfert de technologie et à la formation de la main d'oeuvre qui acquiert un savoir-faire, rapporte Bertin OnanadansJournal du Cameroun248(*).Par ailleurs, l'accaparement de ces entreprises stratégiques par de lointains jeux financiers des transnationales incite certains Camerounais à considérer l'intrusion de ces entreprises comme un mouvement intense de néocolonialisme249(*).

    Concernant la restructuration des dépenses publiques, le gouvernement adopte des mesures de réduction des subventions dans les hôpitaux publics,et promeut des programmes de santé publiques axés sur la prévention et la promotion de la santé, notamment la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, dans le secteur de la santé.La gratuité des soins disparait au profit desdysfonctionnements techniques etl'absence de management de qualité et vétusté des infrastructures.Au Cameroun, tandis que l'hôpital public souffre de tous les maux, les usagers peinent à se prendre en charge, selonJeune Afrique250(*).Ce point de vue de M. Cotinat est confirmé parEdzimbiEmboloAngèle lors des enquêtes sur le terrain, qui rapporte «qu'au Cameroun [à cette époque], si tu es malade et que tu n'as pas d'argent, tu meurs,car le malade doit payer de sa poche jusqu'au gants utilisés par les médecins et les infirmières, soit 100 FCFA la paire''251(*).Cela confirme les dires du politologue Jean-François Médard qui soulignait que «L'hôpital au Cameroun n'est plus fait pour soigner ; mais il arrive qu'on y soigne''252(*).

    Les coûts de soins de santé augmentent, tandis que les services de santé publics sont réduits en raison de la diminution des subventions gouvernementales.Face à ces faiblesses, auxquelles on peut ajouter l'absence d'éthique professionnelle et le peu d'implication de certains acteurs du secteur, les hôpitaux montrent de grands signes d'essoufflement et ne portent plus les marques d'excellence d'il y a quelques années. Pour s'en sortir, certains se rendent dans les centres de santés de quartiers où le coût des soins est moins cher que dans les hôpitaux, tandis que d'autres personnes se tournent vers des établissements clandestins où infirmiers et laborantins se reconvertissent en spécialistes253(*).

    Dans le secteur éducatif, le Cameroun entame la refonte en 1993 dans le secteur à travers un processus de réforme qui s'étale sur plus d'une décennie. Le désengagement de l'État se traduit par la réduction des dépenses scolaires, la fermeture de nombreux établissement,la suppression des bourses d'étude et la promotion du secteur privé de l'éducation.Cela cristallisele système éducatifcamerounais, surtout supérieur,et favorisela culture de la paresse254(*). Pourtant lorsqu'on remonte au milieu de la décennie 1970, on constate que l'une des filles du président A. Ahidjo a passé une session de rattrapage après son échec au brevet d'études du premier cycle (BEPC) comme 70% de cette génération. Cela démontre donc à quel point le système éducatifétait rigoureux, vertueux, impartial et ambitieux d'excellence. Mais en 1990, un tel évènement est inconcevable.L'enseignement devient comme un bien privé dans lequel les individus investissent et escomptent un rendement tout aussi privé, où l'éthique est mise sur le boisseau, et les compétences en berne.

    En 1996, les bourses accordées aux étudiants sont supprimant,ce qui susciteune réaction négative de la part de ces derniers et de leur famille. Selon l'opinion estudiantine, cette décision est considérée comme mesure discriminatoire et injuste parce qu'elle affecte principalement les étudiants africains qui ne peuvent pas se permettre de payer les frais de scolarité élevés dans les universités publiques du Cameroun255(*). En effet, cette période présente les sombres jours de l'université au Cameroun, car beaucoup d'étudiants venant de familles pauvres ont dû tout abandonner leur cursus.

    Pour paraphraser PierreOnana, une victime du système,cettegénération a été les brebis galeuses parce que les bourses académiques sont supprimées et le payement obligatoire des droits universitaires instauré. Ainsi, malgré de bonnes notes à son actif, il a été obligé de rentrer au village sans pouvoir obtenir sa licence256(*).Pourtant depuis 1973, les étudiants recevaient une bourse mensuelle de 55 milles en plus des frais de scolarité gratuits.Mais en 1996, les étudiants étrangers qui étaient autrefois formés au Cameroun sont contraints de chercher des opportunités de formation ailleurs, d'où la perte de revenus pour les universités publiques du Cameroun.

    Concernant le secteur bancaire, le gouvernement camerounais lance un programme de réforme porté essentiellement sur le système d'intermédiation bancaire et limite sa participation dans le capital des banques à 20% conformément à la loi n°97/014 du 18 juillet 1997. Celase caractérise par une redéfinition de la politique monétaire et une restructuration du système bancaire par le biais des liquidations, de fusions, ou de recapitalisation de certaines banques257(*). Pour conforter ces réformes, la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC), dont l'objectif est d'assainirle système bancaire par un contrôle régulier et une supervision des établissements de crédit, est créé en 1990258(*).

    Cameroon tribune rapporte également la privatisation et la fusion de plusieurs banques et sociétés d'assurancesdans le but de renforcer leur position sur le marché. C'est le cas par exemple de la BICIC qui devient BICEC le 14 mars 1997, puis une filiale du groupe Banque populaire en 2000259(*). Par ailleurs, malgré certains quiproquos en matière d'inclusion financière et de développement des services financiers dans les zones rurales, ces réformespermettent de consolider le secteur financier camerounais.

    Concernant la libéralisation, elle se fait au Cameroun de façon unilatérale et multilatérale.De façon unilatérale, le gouvernement ouvrel'économie aux investissements étrangersvia l'adoption de plusieurs décrets et mesures. Il s'agit notamment dela loi n°89/011 du 28 juillet 1989 sur la restauration d'une économie de marché et l'ordonnance n°90/001 du 29 janvier 1990 qui créent le régime de la zone franche industrielle au Cameroun, la suppressiondes barrières commerciales, laprivatisationdes entreprises publiques, du contrôlant de l'inflation, la simplification des procédures administratives, la réduction des formalités bureaucratiques, et de la dérèglementant des marchés260(*).Ce point de vue d'Élisa Paulin converge avec celui de Jeune Afrique qui rapporte en 1990 que le Cameroun met progressivement sur pied des mesures de libéralisation économique unilatérales dans le but de stimuler la croissance économique et d'attirer des investissements étrangers261(*).

    Par ailleurs, les entreprises installées dans les zones franches industrielles bénéficient, pendant les dix premières années de leur exploitation, de l'exonération totale des impôts et taxes directes et/ou indirectes en vigueurs, dans le but de rendre compétitif les productions pérennes,demaintenir le pouvoir d'achat des travailleurs, de stabiliser les revenus des producteurs, et de contrôler l'inflation.Ainsi, les prix des facteurs de production et des biens et services cesse d'être déterminés par le gouvernement, mais plutôt que par les forces du marché262(*). Les journaux n'ont pas connaissance de ces soubresauts divers.

    Pour faciliter les échanges commerciaux avec d'autres pays, des mesures de restriction quantitative, les exemptions tarifaires,les licences d'importations, et les avantages douaniers et fiscaux sont supprimésouréduits. Après la dévaluation du franc CFA le 12 janvier 1994, un nouveau PGE est adopté pour renforcerles mesures de libéralisation et uniformiser la nouvelle politique commerciale afinde mieux tirer profit de la dévaluation. Un cadre juridique pour lutter contre les pratiques commerciales illicites et la concurrence déloyale est également adopté263(*). Cela a permis d'instituer des prélèvements sur l'exportation des produits de base (cacao, café, coton, sucre, l'huile de palme, caoutchouc et les plantes médicinales)et de maximiser les effets positifs de la dévaluation.

    Par ailleurs, cettelibéralisationa également été un sujet de polémiquedansla presse.SelonLes Échos,la libéralisation de la SODECOTON par exemple manque in extremis de se traduire par un rachat en sous-main et vil prix d'une bonne partie du capital par quelques investisseurs locaux en quête de profits faciles. En 1995, près de la moitié du capital estpresque rachetée par un groupe de notables du nord du pays, tous proches du pouvoir et rassemblés autour de l'ancien Premier ministre Sadou Hayatou, pour 15 millions de FCFA264(*). Or durant l'exercice 1984/85, cette entreprise réalise une somme dérisoire de 50 millions de FCFA de bénéfices, réalise un chiffre d'affaire de 650 millions de FCFA et emploie 1500 personnes.Ainsi, lorsque cette opération hautement secrète fini par se savoir,cela provoque la colère des Camerounais, des dirigeant de la SODECOTON, de la CFDT, et de Justin Ndioro, le ministre des Finances, qui voit là échapper une importante source de recettes pour l'État265(*).Celaéclaire doncla lanterne sur la menace affairiste qui pèse sur les entreprises camerounaises dans le cadre des privatisations caractériséespar le manque de réalisme des schémas libéraux de la BM.

    Concernant la libéralisation multilatérale, elle se fait dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et de plusieurs groupes de négociation auxquels appartient le Cameroun, notamment le Groupe africain, le Groupe des pays ACP, le G-90, le Groupe de Pays visés par le paragraphe 6 et le groupe «Auteur'' du«W52''266(*).Elle se traduit par la réduction des barrières commerciales comme les droits de douane et les restrictions quantitatives sur les importations.

    Grâce à son statut de PVD, le Cameroun bénéficie d'un certain nombre de préférences lui permettant d'avoir accès au marché européen et américains en franchise de droits de douane via les conventions de Lomé, de Cotonou, etdel'AfricaGrowth and Opportunity Act (AGOA) avec les Etats-Unis d'Amérique267(*).Après un cycle infructueux de négociation dans le cadre de la CEMAC, le Cameroun négocie unilatéralement avec l'UEl'Accord de Partenariat Économique Bilatéral (APEB), encore appelé accord d'étape qui devient le nouveau cadre de référence des relations commerciales entre les deux parties268(*).

    Ce choix que fait le Cameroun de conclure cet accord de libre-échange avec l'UE est tout simplement stratégique et correspond aux impératifs internes de restructuration et de reconfiguration économique dans une perspective d'émergence à moyen terme du pays269(*).Au-delà des démantèlement tarifaires, l'APE étape prévoit également l'interdiction des droits de douane à l'importation, l'interdiction de quotas d'importation ou d'exportation, la suppression progressive des subventions à l'exportation des produits agricoles issus de l'UE, l'interdiction des pratiques commerciales déloyales, et la possibilité de mettre en place des mesures de sauvegarde multilatérales temporaires270(*).

    Au Cameroun, les lois des financessurl'exercice 1997/98 et 1999/00 suppriment de 10 à 13,5% les taxes à l'exportation, sauf pour les agrumes, ce qui permet d'accorderune place de choixau produit camerounais dans les échanges commerciaux au sein des blocs économiques d'intégration centreafricaine, comme la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) et la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC)271(*).

    III. LE DESACCORDSUR L'APPLICATION DES PROGRAMMES D'AJUSTEMENT AU CAMEROUN

    Sollicité en 1988 pour pallier aux effets néfastes de la crise, les PAS du FMI ont fait partie de ceux qui ont polarisé les opinionsdans la presse locale.Cellequi est «contre'' dénonce le Fonds comme un rouleau compresseur écrasant tout ce qui entrave ses ambitions de créer une société multiforme, notamment les législations protectrices, les traditions et les spécificités à l'instar de Le Messageret Cameroon tribune. Et à l'inverse, celle quiest «pour'' croit que cette institution apporte une certaine stabilité économique et un développement quelconqueen édifiant des mécanismes de bonne gouvernance, comme Mutations, Le Messager, et Cameroon tribune.

    1. Une mise en avant des limites des programmes d'ajustement

    «À qui profite la globalisation ?Certainement pas au continent noir'', estime Aminata Dramane Traoré, Ministre de la Culture et du Tourisme malien, lors d'un entretien avec Melvin Akam, rapporté par Le Messager272(*). C'est dans cette perspective qu'une franche partie de la population et observateurs se montrent sceptique enversl'ajustement proposé par le FMI.Les limites qui sont mises en avant sont : une vision dogmatique et statique du développement, une négligence du volet social, une politique de change incertaine, l'inefficacité d'une politique monétaire sévère et l'ingérence dans les affaires internes.

    1.1. La vision dogmatico-statique du développement et la négligence du volet social

    Comme dans bien d'autres pays auparavant, les PAS sont appliqués au Cameroun sans tenir compte des spécificités économiques propres de l'État. Les mêmes programmes basés sur la fameuse trilogie «Stabilisation, Privatisation, et Libéralisation'', communément appelée Consensus de Washington sont imposés au Cameroun comme solution miracleà sa crise économique. Obnubilés par le rétablissement des grands équilibres, tels que l'équilibre budgétaire, l'équilibre de la balance des paiements, ajustement des taux des changes, et l'équilibre de l'offre et de la demande intérieure, les PAS relèguent au second plan le bien-être social de la population et ignorent la nécessité d'un réel développement économique du Cameroun273(*).

    Malgré la nature des difficultés économiques, le FMI applique la fameuse conditionnalité qui consiste à réduire les dépenses de l'État et à augmenter les recettes fiscales, à réduire la demande intérieure, à accroitre les exportations, et à dévaluer la monnaie locale. En demandant au gouvernement camerounais de réduire le budget, un ou deux choix draconiens se sont imposés : soit cesser ou diminuer l'équipement du pays, indispensable au développement du pays, ou celui de cesser ou de diminuer l'éducation des enfants, le traitement des maladies, le logement et la nourriture des citoyens274(*). Mais le gouvernement a été contraint de réduire le bien-être de la population en compressant les effectifs dans le secteur formel, en baissantles salaires des fonctionnaires, en réduisant les budgets dans les secteurs sociaux et en supprimant les subventions par exemple.

    En effet,le gel des recrutements, la suppression d'emploi et les licenciements massifs du personnel dans les entreprises, conformément au nouveau code de travail voulu par le FMI, en 1991créent un cadre d'incertitude pourles Camerounais qui perdent foi au gouvernement et pour les jeunes diplômés qui voient s'éteindre en eux l'espoir d'exercer dans l'administrations275(*). Dans le secteur bancaire par exemple, la liquidation de la Société Camerounaise de Banque (SCB) met 1000 Camerounais au chômage, tandis que celle de l'ONCPB fait près de de 1800 victimes. Et avant cela, la SODEBLE, la SODENKAM, et l'OCB avaient déjà mis la clé sous le paillasson mettant beaucoup de Camerounais au chômage276(*).

    Après les mises hors service,nombreux sont ceux quiutilisent les petites annonces, les médiasou comptent sur leur réseau de connaissance pour trouver un emploi.Ce qui explique donc le faible taux d'inscription des chômeurs au Fonds National de l'Emploi (FNE)et la prolifération des petits métiers de rue dans les centres urbains du pays qui concentre plus de 84% de la population en 1996,selon les enquêtes 1-2-3 de 1993 et ECAM 1 de 1996277(*). A priori, l'impact direct de cette reconfiguration du secteur de l'emploi est la dégradation duniveau de vie de la population,du moment qu'on sait qu'au Cameroun, un salaire fait vivre plusieurs familles278(*).

    En milieu rural, les agriculteurssubissent le châtiment de la chute drastique du prix des principaux produits de base, notamment le café, le cacao, et lecoton, causantune baisse généralisée de revenus au sein desménages279(*).Les migrations de retour cessent d'être une option pour les jeunes citadins,la légitimité et l'image de marque que revêtait le gouvernement camerounais depuis la décennie 1970 sont détériorés,alors que sa gestion économique est mise en cause. Cela explique doncles nombreux troubles socio-politiques de la décennie 1990, notammentla manifestation estudiantine de 1991, l'opérations villes mortes de 1991, les contestations électorales de 1992 etl'appel de l'opposition à l'incivisme fiscalde 1992 pour ne citer que celles-là.

    Les chaussures abandonnées et les flaques de sang au sol témoignant le théâtre des opérations, c'est le 04 mai 1991que les forces de l'ordre se heurtent au mouvement de plus de 10 milles étudiants de l'Université de Yaoundé organisés en meeting pour protester contre le gouvernement et réclamer le départ du président Paul Biya280(*).Et selon TeneSop, cette confrontation se solde par la mort de plusieurs d'entre eux, 200 blessés et plus de 300 arrestations. Après ce triste bilan établit par ce dernier et son acolyte Jean Bosco Tagne, la contestation estudiantine se transporta alors dans toutes les villes du grand Ouest, emballant les populations autour de la revendication. C'est ainsi que le mois de mai 1991 s'est transformé en mois de contestations, grèves et sit-in dans les villes de Douala, Bafoussam, Bamenda, Kumba, Buea, etc.281(*)

    Ainsi,ces manifestations vont faire partir d'un mouvement de contestation plus large en Afrique et dans le monde entier, notamment en Côte d'Ivoire, au Gabon, en RDC, contre les programmes du FMI, connues sous la nomination de «mouvement anti-FMI/Banque mondiale''282(*). Le mouvement est soutenu par des personnalités politiques opposées au régime en place et des acteurs de la société civile, tels que les syndicats, les associations de travailleurs et les organisations de défense des droits de l'homme.

    Concernant «l'opération ville morte'', c'est en avril 1991 que la Coordination Nationale des Partis Politiques (CNPP) lance depuis Bamenda dans plusieurs villes du pays l'opération ville morte de désobéissance civile basée sur des manifestations, des grèves, et le non-paiement des impôts et taxes. Cette action gagne tout le pays dure jusqu'en juin 1991, et la répression fait plusieurs morts283(*). En effet, ces politiques d'ajustement au élaborées par des technocrates aux Etats-Unis ont créé de vive tension entre le gouvernement et la société civile.

    1.2. Une politique monétaire sévère inefficace et une ingérence dans les affaires d'États

    À l'évidence, la politique monétaire est un instrument de politique économique générale susceptible de concourir, cumulativement ou alternativement, à la réalisation de trois objectifs majeurs à savoir : la stabilisation des prix, la croissance économique et le plein emploi, et l'équilibre extérieur. Et avoir d'effets positifs, cette augmentation de la masse monétaire devrait s'accompagner d'une hausse de la production, au risque de se traduire essentiellement en inflation284(*). Mais lorsque le FMI, la Banque mondiale et la France s'accordent à dévaluer le FCFA le 12 janvier 1994, les conditions de réussite qui vont avec ne sont pas garanties, notamment la dépendance de l'économie nationale envers l'extérieur et la capacité de réaction des structures productives face à la hausse de la demande interne.

    Ainsi, bien que constituant un corpus de solutions louables, comme la réduction de la tendance à trop importer à cause du renchérissement des prix des produits importés et la stimulation des exportations du fait de la baisse des prix, force est de constater que la dévaluation n'a pas véritablement produit les résultats escomptés sur le terrain même si le bilan reste mitigé dans les journaux. À contrario, l'indicateur hautement significatif du taux de salaire horaire ouvrier (THS) établi par le ministère du Travail subi un véritable coup de frein, soit une stagnation inférieure à 0,8% à l'évolution des prix. Les salaires des fonctionnaires qui ne perdent pas d'emploi, sont ramenés à 2,6% en 1994, contre 4% en 1992 et 4,9% en 1991285(*).Ainsi, un jeune cadrequi touchait un salaire de 298916 FCFAnon dévalués le 1er juillet 1987 se retrouve à toucher 102000FCFAdévalués en 1994286(*).Cela a entrainé la chute du pouvoir d'achat des ménages à hauteur de 0,2% en 1994 contre 1,6% en 1992 et 1,7% en 1991287(*).

    À cela s'ajoute également l'inflation causée par l'insuffisance de l'offre de biens et service par rapport à la hausse de la demande. En effet, l'encadrement du crédit conduit à la réduction du volume de crédit dans les entreprises publiques, d'où la contraction de la production.Le caractère embryonnaire des marchés monétaire et financier camerounais fait en sorte que la baisse du volume de crédit débouche inévitablement à la hausse des taux d'intérêt288(*). Cela explique donc l'impasse dans lequel a évolué le secteur financier camerounaisentre 1989 et 2006. Par ailleurs, est-il légitime de juger l'application des programmes d'ajustement en se basant sur ses limites et ses effets pervers ?

    2. Le pragmatisme de l'autorité nationaleface aux défis de l'heure

    Face à l'échec relatif despolitiques d'ajustement autonomeset à la pression des bailleurs de fonds, les autorités nationales se résolvent à solliciter l'intervention du FMI dans le cadre des programmes d'ajustement structurel. Pour ceux qui sont pour,ces programmes proposés par le Fonds devraient apporter une certaine stabilité économique et un développement quelconque.

    2.1. Ajustement structurel commebase solide de lutte contre les déséquilibresmicroéconomiques et macroéconomiques

    Dans le souci de corriger les dysfonctionnements quiminent l'économie camerounaise depuis 1985, le président Biyadécide de mettre en place les programmes du FMI qui vise à rétablir les équilibres internes et externes du pays. Après la forte réticence du gouvernement à recourir aux crédits conditionnels du fonds, dont la contrepartie signifie une perte sensible d'autonomie dans la conduite de la politique économique de l'État, c'est finalement en septembre 1988, soit près de 3 ans après le début de la dégradation de la balance des paiements et des finances publiques, qu'un premier accord stand-by est passé avec le FMI après de difficiles négociations289(*).Regroupés sous le sigle PAS, ils devaient permettre de réaliser des progrès notables dans la résolution des problèmes économiques du Cameroun comme ce fut le cas dans les pays d'Europe de l'Ouest et aux Philippines dans les années 1970290(*).

    En effet, les programmes d'ajustement sont des réformes économiques visant à modifier la structure fondamentale d'une économie, souvent en modifiant les politiques gouvernementales, les réglementations et les institutions. Lorsqu'ils sont bien conçus et mis en oeuvre, ces ajustements peuvent contribuer à résoudre les déséquilibres microéconomiques et macroéconomiques291(*).

    Au niveau microéconomique, les ajustements structurels peuvent encourager la compétitivité des entreprises, stimuler l'innovation, favoriser l'investissement et améliorer l'efficacité des marchés. Cela peut aider à réduire les déséquilibres au niveau des entreprises et des secteurs spécifiques, comme ce fut le cas en France et en Angleterre pendant les 30 glorieuses. Par ailleurs, la récession que connait l'État du Cameroun depuis 1985 contribue à créer jusqu'en 1988 des déséquilibres dans son économie. La presse publique camerounaise rapporte donc que la pression de l'opinion publique sur le gouvernement contraint les autorités à penser que les réformes structurelles sont adoptés immédiatement, elles peuvent aider à résoudre les déséquilibres existants en rendant la dette extérieure plus soutenable, en facilitant la réaffectation des ressources entre secteurs, en contribuant à éviter le chômage à long terme, en attirant les capitaux étrangers, en améliorants les signaux donnés par les prix et en facilitant l'ajustement des salaires et des prix292(*).

    Au niveau macroéconomique, les ajustements structurels peuvent contribuer à stabiliser les finances publiques, à réduire l'inflation, à promouvoir la croissance économique et à atténuer les déséquilibres commerciaux. En favorisant une allocation plus efficace des ressources et en renforçant la résilience de l'économie, ces ajustements peuvent aider à atténuer les déséquilibres macroéconomiques.C'est ainsi que le gouvernement camerounais pris attache avec le FMI en septembre 1988, afin de mettre sur pied des programmes d'ajustement macroéconomique et de réformes structurelles.

    Selon B. Onana fleure l'optimisme dans Journal du Cameroun, ces programmes du FMI arrivent à point nommé au Cameroun et pourraient, s'ils sont bien exécutés, sortir le Cameroun de ses problèmes économiques, comme celui de l'endettement qui mine la société jusqu'à l'hypnose. Car,depuis le début de la régression économique,les sociétés publiquescontinuent de drainer des ressources dans les caisses de l'Étatpar exemple. Ainsi,la suppression des subventions comme le propose le FMI, dans le but d'orienter les structures publiques vers des outils de financement de prêts non souverains telles que les banques privées, s'avèrecapital pour la résolution du déficit budgétaireau Cameroun293(*).SelonCameroon tribune, cette intervention du Fonds devrait permettre au Cameroun d'acquérir les ressources financières et les conseils économiques dont il a besoin pour relancer son économie.

    2.2. Ajustement structurel comme plans d'actioncontre l'autoritarisme au Cameroun

    Grâce au bon gite que promettaient les programmes d'ajustement du FMI sur le plan politique, l'opposition politique a vite fait de mettre la pression sur le gouvernement en place à leur adoption.Euphorie ou pas, les orientations tracées, les décisions prises, et les concepts introduits dans ces programmesavait pour but de faire disparaitreles phénomènes depuis longtemps combattus tels que la mal gouvernance et l'autoritarisme, rapporteLe Messager294(*).En effet, depuis 1966le Cameroun est dirigé d'une «main de fer'' par le président Amadou Ahidjo, où l'exercice des libertés fondamentales comme la liberté d'expression, la liberté de penser, et la liberté de manifester sont systématiquement réprimées295(*). Ainsi, le retour à l'expérience du multipartisme, telqu'éprouvé au lendemain de l'indépendance, avec le renouveau démocratique s'avère donc une libération contre le régime autoritaire d'Etoudi.

    Le trihebdomadaire Le Messagerqui ne cesse de subir la foudre des humeurs du gouvernement depuis 1979, publie dans ses colonnes des articles quisoutiennentmordicusl'importance d'une diversité politique et d'une participation citoyenne dans le processus démocratique au Cameroun.Puis. Njawé, Directeur du journal Le Messager,soutient le «gouvernement du Renouveau'' dans cette réforme de paradigmes politiques, et estime que les programmes du FMI devraient apporter un vent nouveau du moment qu'ils mettent en échec toutes les manoeuvres divers d'intimidation et les contradictions apparentes de certains hauts placés, dont la démocratie «menace les rentes et intérêts qu'ils ont accumulés illégitimement depuis des années296(*).

    Selon l'articlede l'Économiste Célestin Monga«La démocratie truquée. Lette ouverte à Paul Biya'', publié par Le Messager en 1990, les droits les plus élémentaires de l'homme sont bafoués au Cameroun depuis l'indépendance, et la majorité des gens n'ont pas de quoi vivre alors qu'une petite poigné d'arrivistes se partagent impunément les richesses du pays. En moyenne 98% de la population urbaine vit dans les bidonvilles sans moyens de se soigner, de ne se nourrir correctement ni même de revendiquer leurs droits, d'où le déphasage qui existe entre des discours abstraits du premier magistrat de l'État du Cameroun et les réalités du pays.297(*).Cela explique donc le coup d'envoi non officiel du processus démocratique donné en 1990 avec la création d'une «Coordination Nationale pour la Démocratie et le Multipartisme'' en février 1990 et la création du Social Democratic Front (SDF) de John FruNdi en mai 1990 ayant abouti à l'arrestation de Me Yondo Black, ancien bâtonnier, et ses acolytes pour sédition, subversion, affront au chef de l'État298(*).C'est dans cette mouvance que le verrou du parti unique saute en décembre 1990 lorsque l'Assemblée nationale adopte une série de lois sur la liberté d'association et de création de partis politiques299(*).

    Le 30 octobre 1991, le Premier ministre Sadou Hayatoulance l'appel à une conférence tripartite gouvernement-opposition-société civile dans le but de définir le cadre électoral et l'accès aux médias publics, qui se tint finalement en mars 1992.Boycotté par le SDF, seuls le RDPC, l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Bello Bouba, le Mouvement pour la défense de la République (MDR) et l'Union du Peuple Camerounais (UPC) conduit par Kodock se partagent les 180 sièges du parlement avec respectivement 88 pour le RDPC, 68 pour l'UNDP, 18 pour l'UPC et 6 pour le MRD300(*).

    Le 11 octobre 1992 se déroule la première élection présidentielle pluraliste de l'histoire du pays, avec pour principaux candidats le président sortant Paul Biya du RDPC, Ni John FruNdi du SDF et Maigari Bello Bouba, président de l'UNDP. Selon les toutes premières indications fournies par les journaux le 12 octobre, N. J. FruNdi semble bien placé, la rumeur lui donne la victoire301(*). Mais grande sera la surprise de l'opinion publique lorsque la Cour suprême annonce la réélection de Paul Biya avec 39,9% des suffrages contre 35,9% pour N. J. FruNdi et 19,21% pour B. Bouba302(*).Suite à cette nouvelle victoire du président sortant, le pouvoir est accusé de fraude par le National Democratic Institute, une ONG américaine de scrutateurs, ce qui occasionnepar la suite des émeutes dans les grandes villes du pays par les partisans de Ni John FruNdi qui considèrent sa défaite comme inconcevable.Considéré comme le «candidat du changement'', les pauvres et les exclus estiment que seule la fraude pourrait permettre à l'ancien chef d'État de remporter cette élection présidentielle contre celui qu'ils appellent «le Mandela du Cameroun303(*).

    Le journal Le Monde, qui a observé de prêt le déroulement de ces élections met en exergue une mafia du régime en place lorsqu'il rapporte qu'enanticipant les élections de sept mois et en imposant un scrutin à un tour, le régime a manifestement eu l'intention de prendre à court l'opposition et leurs partisansqui s'étaient lancés corps et âme, passion et inquiétude pour ces élections304(*). Tout porte donc à croire que cette élection du 11 octobre 1992 n'était rien d'autre qu'une grotesque mise en scène, habillement baptisée élection présidentielle, dans le but de maintenir au pouvoir le locataire d'Etoudi305(*).

    En effet, le 1er mars 1992,soit 6 mois auparavant, le gouvernement avait déjà fait preuve de magouilles durantlesélections législatives, dans le but de déstabiliser l'opposition. D'abord prévues pour 1991, elles sont repoussées à des dates ultérieurs, soit le 16 février 1992,puis le 1er mars 1992. Lorsque l'opposition politiquedécide finalement de boycott les élections, le président Biya met à leur disposition une somme de 500 millions de FCFA,à partager entre chefs de partis politiques qui accepteront de participer aux élections. Un acte que l'opinion publique nationale avisée et internationale qualifie de corruption ouverte et publique306(*). Cela explique donc la présence d'une trentaine de partis politiques inscrit aux listes électorales, où seuls quatre obtiennent des sièges au parlement. Notamment du RDPC (88 sièges), l'UNDP (68 sièges), l'UPC (18 sièges) et le MDR (4 sièges)307(*). Selon les enquêtes menées sur le terrain, il ressort également que le chef d'État achète l'opposition dans de disposer d'une Assemblée Nationale non monocolore, afin de mieux s'attaquer à la crise économique dans laquelle le Cameroun est plongé.

    Pris en étau entre dévaluation du franc CFA et résilience de convention avec le FMI, le chef d'État Paul Biya promulguela nouvelle Constitution le 18 janvier 1996 dans le but de consolider son assise démocratique et d'assurer la décentralisation effective du Cameroun, selonCameroon tribune308(*).Dans son préambule, elle bannit les vestiges du parti unique contenus dans la précédente loi fondamentale. «La liberté de communication, la liberté d'expression, la liberté de presse, la liberté de réunion, la liberté d'association, la liberté syndicale et le droit de grève sont garantis dans les conditions fixées par la loi''309(*). Selon l'article 6, la durée du mandat présidentiel est établie à une durée de 7 ans renouvelable une fois, tandis que l'article 14 établit le Senat comme chambre Haute du parlement310(*). Par ailleurs, cet aménagement de l'espace juridico-politique permet de constituer une opposition solide et légale.

    Ainsi, lors des élections législatives du 17 mai 1997, 34 partis politiques y figurent, avec en tête de liste le RDPC, le SDF, l'UNDP, l'UPC, et le MDR. Par ailleurs, le théâtre est le même que celui du 1er mars 1992. Car prévues pour mars 1997, c'est finalement en avril 1999 qu'elles ont lieu. Durant cette période de traine en parallèle, plusieurs mesures sont prises par le chef d'État, notamment la revalorisationde salaire des magistrats de la Cour suprême chargés de proclamer les résultats des élections, sans raison apparente, et le rejet de la candidature de Ndoh, représentant de l'UPC, pour des raisons inconnues par les journaux. Ainsi, le salaire du président de la cour suprême passe de 200 milles FCFA a 1,150 million, avec des avantages divers, notamment l'accès gratuit à l'eau, l'électricité,téléphone, etc.Et le jour du scrutin, les dirigeants de l'UPC comme Mack-Kit et Moukokopriso sont arrêtés et leurs bulletins retirés. Ainsi, avec un nombre de 3844330 inscrits au scrutin, le RDPC seul recueille 1328550suffrages, soit presque la moitié des votants311(*).C'est également dans cette atmosphère de compromis que se tinrent les législatives du 30 juin 2002 et la présidentielle du 11 octobre 2004.

    Pour conclure ce chapitre qui traite de la collaboration effective entre le Cameroun et le FMI, c'est l'échec relatifde l'ajustement autonome et la pression desinstitutions françaises qui contraintles autorités camerounaisesà solliciter l'intervention du FMI, dans le cadre des programmes d'ajustement structurel, en 1988 ceci malgré les fortes réticences des instances politiques nationales à recourir à ces crédits conditionnés du Fonds, dont la contrepartie signifie une perte d'autonomie dans la conduite de politiques économique en 1987. Par ailleurs, après l'élaboration de la «Déclaration de Stratégie et de Relance Économique'' par la commission interministérielle, c'est finalement le 24 septembre 1988 que le premier accord de confirmation est signé, après de laborieuses négociations, ce qui a débouché par la suiteà l'adoption des mesures de libéralisation économique et de dérèglementation des marchés. Dès lors, ces programmes ont-ils réussi leur pari au Cameroun, 18 ans après?

    CHAPITRE III : ANALYSE DES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET SOCIO-POLITIQUES DES PASAU CAMEROUN, 18 ANS APRES

    Après l'échec relatif des politiques d'ajustement autonomes mises en place à partir de 1986, la pression des bailleurs de fonds,et la réticence des autorités nationales en 1987, c'est finalement en septembre 1988 que le gouvernement acceptede signer avec le FMI le premieraccord dans le cadre des programmes d'ajustement312(*).Adoptées comme techniques innovatrices pour canaliser l'activité économique au Cameroun,peut-on dire que les programmes du Fonds ont réussi le pari qui était de permettre au Cameroun d'améliorer ses performanceséconomiques, politiques et sociales, 18 ans après ?

    I. ANALYSE DES PERFORMANCES ECONOMIQUES

    La période qui s'étale de 1989 à 2006 est une période cruciale pour l'économe camerounaise. Durant ces années, le Cameroun connait une croissance économique significative, marquée par une augmentation du produit intérieur brut (PIB), de l'investissement et l'emploi.Cette dynamique est étroitement liée à la mise en place de politiques de dérèglementation visant à libéraliser l'économie et à favoriser un environnement propice à l'investissement. Dans cette partie, nous examinons l'impact de ces tendances économiques sur le développement global du Cameroun, afin d'offrir un éclairage précieux sur cette période clé de son histoire.

    1. La dérèglementation des politiques économiques

    La dérèglementation des politiques économiques se traduit par la libéralisation du marché camerounais et l'installation d'une concurrence dans le secteur industrielle.

    1.1. La libéralisation du marché camerounais

    En 1989 le gouvernement camerounais adopte des politiques publiques consistant à réduire les barrières commerciales et à promouvoir l'intégration du Cameroun dans l'économie mondiale. Le désengagement progressif de l'État des activités agricoles se traduit par la suppression des taxes à l'exportation, la réduction substantielle de l'encadrement de la production par des sociétés publiques, la libéralisation de la commercialisation, et l'élimination du contrôle des prix et de la qualité du café et du cacao par l'État313(*).

    En 1990,le Cameroun supprime l'ONCPB et adhère à la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), et à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), ce qui a facilité la libre circulation des biens, des services et des personnes. Les produits agricoles et le pétrole prédomine dans la feuille des exportations du Cameroun. Le pétrole représente plus de 50% des exportations totales du pays, tandis que les autres produits comprennent le gaz naturel, les fèves de cacao, le café, le coton, l'aluminium et l'or. Le principal partenaire du Cameroun est l'UE qui représente 45% des exportations totales et les autres incluant la Chine et les Etats-Unis le reste314(*).

    En 1994, le gouvernement se dote d'un code d'investissement accordant de larges avantages fiscaux et douaniers aux investisseurs étrangers. Il s'agit d'une loi qui vient renforcer l'Ordonnance présidentielle n°90/001 qui créée le régime de la Zone Franche Industrielle (ZFI) dans la région portuaire de Douala. Les principaux objectifs sont : la promotion de nouveaux investissements productifs dans les secteurs clés comme l'agroalimentaire, les technologies de l'information et les services ; l'augmentation des exportations ; et la création d'emploi315(*). C'est cet instrument de développement des échanges qui restaure la stratégie de l'Industrialisation par Substitution aux Exportations (ISE) et crée l'Office National des Zones Franches Industrielles (ONZFI) en 1991.

    Par ailleurs, les importations et les exportations en zone franche ne sont assujetties ni à une licence, ni à une autorisation, et encore moins à une limitation de quotas. Aucun contrôle de prix ou de marges bénéficiaires ne s'applique aux produits et services des entreprises des ZFI. En effet, les avantages fiscaux et douaniers se déclinent en termes d'exonérations totales jusqu'en 2000,notamment pour tout droits d'enregistrement et de timbre de toutes natures, tous les impôts et taxes en vigueur, et sur le transfert de devises et la libre circulation des capitaux316(*). Cela a encouragé la création de 48 entreprises sur la zone franche entre 1992 et 2000. En outre, cette évolution industrielle est également dû à la publication de la Loi n°94/01 du 20 janvier 1994 par le ministère de l'Environnement et des Forêts, interdisant l'exportation de certaines essences forestières à l'État brut.

    Sur le terrain, les sociétés sont donc poussées à se convertir en sociétés de transformation afin de survivre, ce qui a favorisél'augmentationdes investissements cumulés en zone franche Cameroun. Ils passent de 13, 8 millions de FCFA en 1992/93 à 17,5 millions en 1999/00, puis à 77,4 millions en 2000/01317(*). En effet, 66% de ces investissements sont essentiellement d'origine étrangère et principalement européennes en provenance de la France, de la Belgique et de l'Italie. Mais concernantles opportunités d'emplois, seuls 6096 emplois sont permanents, avec environ 1786 emplois saisonniers, soit un taux relativement faible lorsque l'Institut Nationale de la Statistique divulgue un chiffre de 800 milles chômeurs en 2000. Par ailleurs, les exportations réalisées par les entreprises de la zone franche atteint près de 100 milliards de FCFA en l'an 2000, représentant ainsi 70% des exportations totales du pays contribuant à améliorer la balance des paiements du Cameroun qui passe d'un solde déficitaire de 123,760 milliards de FCFA en 1990 à un solde excédentaire de 205,694 milliards de FCFA en 2000318(*).

    Lorsque ces performances régressent en 2001, le gouvernement camerounais signe unilatéralement un accord de partenariat économique avec l'Union européenne, ouvrant ainsi le marché européen aux produits camerounais et encourageant l'investissement européen dans le pays319(*). D'après les journaux, cela permet au Cameroun d'être actif dans le commerce international entre 2001 et 2006. Le flux d'exportation de pétrole, du bois, de cacao, et de café augmente. Durant l'exercice 2004/05, le Cameroun produit et exporte près de 180 milles tonnes de fèves de cacao, au moment où la production baisse en Côte d'Ivoire et au Ghana à cause des troubles politiques et sociaux qui interrompent les livraisons de cacao320(*).

    Concernant le cadre commercial, la SONARA réalise un chiffre d'affaires d'environ 740 millions d'euros en 2005, grâce à la multiplication des exportations en zone CEMAC et vers d'autres pays comme le Nigéria. Seul 7% de pétrole sortant de cette usine est vendu localement321(*). La commercialisation du café et du coton connait également un boost grâce à l'action du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC) et l'Office National du Café et du Cacao (ONCC) qui supervisent la commercialisation d'environ 46,5 milles tonnes du café robusta en 2005, plaçant ainsi le Cameroun au 6e rang des producteurs mondiaux322(*). Pour ce qui est du coton, la SEDECOTON et la CICAM transforment et exportent près de 260 milles tonnes de coton fibre, tandisque les graines issues de la transformation servent à la production d'environ 15 millions de litres d'huile et 51 milles tonnes de tourteaux également destinées à 96% à l'exportation323(*). Par ailleurs, les contraintes rencontrées sur le marché mondial par les produits camerounais feront du marché camerounais l'un des moins ouvert du continent,avec pic en dessous de la moyenne de l'Afrique subsaharienne et mondiale, soit de 46,1 en 2006 par la suite324(*).Comment le comprendre ?

    SelonCameroon tribune, le café camerounais par exemple a fait face à la contrainte d'écoulement sur le marché mondial entre 1990 et 2005 à cause de l'hétérogénéité des lots qui a fait peser une grande incertitude sur le produit.Après la libéralisation de la filière café et la chute du prix aux agriculteurs, des soins illégaux sont apportés aux caféières par les planteurs. L'utilisation de l'engrais faiblie, l'entretien des plants diminue, le lavage du café dans les marigots après la récolte pose un problème sanitaire, et l'insuffisante fermentation et triage suite à un mauvais dépulpage s'avère défavorable pour le développement des arômes, diminuant ainsi l'astringence325(*). Or, sur le marché mondial, les torréfacteurs ont besoin de connaitre parfaitement legoût, le calibrage etl'arôme du produit pour que leur café, qui mélange plusieurs origines et des qualités différentes, soit le plus constant possible afin de réponde fidèlement à leur clientèle.

    Cette mauvaise qualité du produit a donc fait perdre la crédibilité des exportateurs camerounais qui onteu du mal à obtenir des crédits nécessaires pour préfinancer leurs stocks et fournir une garantie bancaire à leurs partenaires internationaux. Plus aucune banque ne voulait s'engager avec un exportateur qui n'est pas sûr de récupérer sa mise le jour de la livraison326(*).Mais après l'amélioration des termes de l'échange et la hausse des prix de produits de base sur le marché mondial en 2000, le Cameroun s'enferme dans une logique d'économie de rente, traduisant ainsi sa forte dépendance envers les cours mondiaux de matières premières agricoles.Les secteurs pétrolier et agricole ont constitué les principaux pôles d'exportation du pays avec 49% et 34% des produits exportés, contre 13% de produits manufacturier en 2006327(*).En outre, cette dérèglementation des marchés entraine également des répercussions sociales néfastes en termes d'emplois perdus et la résilience de l'industrie locale face à la concurrence étrangère.

    1.2. L'instauration de la concurrence dans le secteur industrielle

    Après l'ouverture du marché camerounais au transnationales étrangères, une rude concurrence s'installe dans l'industrie locale, notamment pétrolière, sylvicole et cacaoyère, stimulant l'innovation et encourageant les entreprises à proposer de meilleurs produits et services.

    Concernant l'industrie pétrolière, l'avènement de la concurrence loyale, incite la SNH à améliorer son efficacité, sa compétitivité, et la diversification des produits pétroliers disponibles sur le marché, rapporte Le Quotidien de l'Économie. En effet, de la libéralisation commerciale débouche dans ce secteur une cohorte de transfert d'investissements étrangers, un climat de pression sur les prix, une nécessité d'innover, un accès à de nouveaux marché, et des risques liés à la volatilité des prix, après l'arrivée d'entreprises internationales telles que Perenco, Addax Petroleum et Victoria Oil& Gas, sur le marché camerounais328(*).

    Ainsi, pour faire face à la concurrence, la SNH a dû mettre en place des subterfuges efficaces, notamment de la maitrise des ressources, l'établissement des partenariats, le développement d'une expertise technique solide et la diversification de ses activités, auxquels on ajoutele soutien du gouvernement camerounais qui met en place des politiques favorables à cette société. Ce qui a permis à cette dernière d'accroitre ses opérations et activités, d'augmenter sa production, de s'adapter, d'être à la hauteur des entreprises étrangères disposant de ressources et de technologies plus avancées, de se démarquer et de maintenir sa position sur le marché malgré la concurrence étrangère. Pour répondre à la demande nationale et internationale, en 2005 par exemple, elle produit environ 23,5 millions de barils de pétrole brut avec une production moyenne d'environ 64 milles 400 barils par jour329(*).

    Dans le secteur du bois et les produits dérivés, la réforme du secteur forêt-bois de 1990 permet une gestion durable des forêts et le développement d'un secteur industriel performant. Cela se renforce en 1997, avec l'adoption de deux mesures fondamentales créant une industrie du bois pour chaque unité forestière d'aménagement exploitée et interdisant l'exportation en grume de la plupart des essences traditionnelles. Ce qui a eu un impact fort sur le nombre d'usines et la capacité de transformation dans le pays, soit 85 usines pour 3 millions de mètre cube par an en 2000330(*).

    Durant cette période, l'industrie du bois se conforme aux normes internationales et augmente les exportations. Mais il convient également de souligner que ces performances se fragilisent par la suite à cause de sa forte dépendance aux cours mondiaux du bois, son manque d'assise financière nécessaire à l'amélioration de la compétitivité, et du déséquilibre entre l'offre et la demande qui se crée sur le marché après le fort développement du secteur industriel et du secteur informel.

    Dans l'industrie cacaoyère, l'année 1994 rompt la lassitude des planteurs et marque le point d'achèvement de la libéralisation de la filière avec la suppression du système de stabilisation des prix au producteur et des prélèvements étatiques sur les filières. L'annonce habituelle de la campagne cacaoyère, début août, fixé par décret présidentiel depuis 1956 disparait au profit des négociations libre de prix entre planteurs et acheteurs331(*). Le gouvernement adopte le système de prix flexible au producteur, sous le poids des pesanteurs extérieurs, d'où la dissolution de la Caisse de Stabilisation en 1991.

    L'ONCPB est substituée par l'Office National du café et du cacao (ONCC), et les principales fonctions qui lui sont confiées sont : la gestion de la stabilisation annuelle des coûts intermédiaires, le contrôle de la qualité du cacao, la réalisation d'études liées aux filières et l'établissement d'une liaison avec le ministère du Développement industriel et du Commerce dans ses prises de décision. En effet, cette nouvelle structure devait fournir des informations à ce ministère grâce à son système d'information sur les cours mondiaux du café et cacao à la bourse de Londres (FOX LONDON). Et pour plus d'efficacité, le Comité Interprofessionnel du Café et du Cacao (CICC) est créé en 1992332(*).Il s'agit d'une cellule indépendante d'information sur les prix de ces produits.

    Selon Cameroon tribune, cette libéralisation se fait de façon lente pour des raisons politiques.En effet, le régime en place redoutait l'effet boomerang qu'une accélération du processus de libéralisation pouvait avoir au Cameroun où la situation est déjà pléthorique. C'est la raison pour laquelle les structures dites de «développement'' telles que l'ONCPB et la Caisse de stabilisation ont été liquidé en douceur. Ce qui a permis aux producteurs de vendre directement leur production aux acheteurs internationaux333(*). Malgré la mauvaise qualité du cacao camerounais à cause du non-respect de bonnes pratiques agricoles par les producteurs, les acheteurs se sont quand même livrés à la course au tonnage et parfois à des pratiques illégales matérialisées par le mélange des qualités comme l'achat du cacao humide et peu fermenté.

    2. Une croissance économique diversifiée et soutenue

    L'évolution de la croissance économique d'un pays se réfère généralement à la manière dont l'activité économique change au fil du temps et se mesure par le taux de variation du produit intérieur brut (PIB) réel sur une période donnée334(*). Après une tendance relativement négative entre 1988 et 1993, c'est finalement en 1994, après près d'une décennie de dégradation, que le Cameroun convertit positivement son niveau de production intérieure.

    2.1. Lahausse du niveau de production intérieure

    Le niveau de production d'un État renvoie généralement à l'ensemble de richesses dégagées par les différents secteurs et branches de l'économie nationale. Après une période au rouge, marquée par une involution économique entre 1987 et 1993, la libéralisation des secteurs productifs et la dévaluation de la monnaie locale en 1994 permettent au Cameroun de maintenir une croissance moyenne de 3,5% jusqu'en 2005, comme le montre le tableau ci-dessous.

    Tableau n°5 : Évolution du PIBde l'État camerounais entre 1989 et 2005

    Source :données recueillies dans les journaux, rapport du FMI et de la Banque mondiale

    Source : Graphisme réalisé à base des données du tableau ci-dessus

    Selon le graphisme ci-dessus, la production du Cameroun connait une involution grave avec un PIB moyen de -3% entre 1989 et 1993, soit le plus faible de l'Afrique, aggravant davantage la crise de la dette du pays.Les multiples dérapagesobservés lors de l'exécution de certains critères quantitatifs des PAS expliquent cette faible production, selon les journaux.En 1993 le bilan économique est quasiment négatif à quelques exceptions prêtes. Par ailleurs, la cohésion qui débouche de la dévaluation du FCFA en janvier 1994, les moyens d'accompagnement de la dévaluation du FCFA apportés par la France aux pays de la zone franc, et l'aide des bailleurs de Fonds, permet à l'État camerounais de retrouver le chemin du développement et de la croissance, avec un taux moyen de 3% entre 1994 et 2005.

    En 1995, la rigueur apportée dans la mise en oeuvre des programmes d'ajustement au Cameroun, notamment dans la coordination des politiques budgétaires, le transfert du poids de la dette et des arriérés vers les institutions de Bretton Woods, la mise en place d'un système de surveillance multilatérale des politiques monétaires et budgétaires, permet à l'État camerounais de connaitre un gage de stabilité économique remarquable, favorisant l'accroissement du PIB à un taux de 2,89%, soit une hausse de 1,13% par rapport à 1994335(*).

    En 1996, l'aide apporté par les bailleurs de Fonds dans le cadre des programmes d'ajustement favorise l'expansion de l'agriculture, de l'industrie, et du dynamisme de l'activité exportatrice du pétrole. Cela a permis le redressement des comptes budgétaires de l'État et la balance de paiement. Le solde budgétaire primaire passe à plus de 5% du PIB jusqu'en 1997, d'où le maintien d'un taux de croissance moyen de 4,2% jusqu'en 1999,reflétant ainsi la parfaite reprise de la production économique camerounaise dans le cadre de l'initiative PPTE336(*).

    Par ailleurs, face à l'exubérance des difficultés économiques que traverse le pays en l'an 2000, caractérisées par la sécheresse qui affecte le secteur agricole et la chute du cours des matières premières sur le marché mondial, le niveau de production intérieure du pays régresse à 3,83%337(*). Selon Cameroon tribune, les cultures ont gravement été touchées, entrainant des pénuries alimentaires dans certaines région. Des sources d'eau potable ont également été touchées, ce qui a eu un impact sur la santé de la population locale. Cela amène les autorités camerounaises à mettre en place des mesures d'urgence comme la fourniture d'aide alimentaire, mais contribue également à sensibiliser davantage aux défis du changement climatique.

    Mais après la conclusion de la deuxième facilité économique et financière triennale en 2000, dans le cadre des programmes d'ajustement, cofinancé par le FMI, la BM, le FAD, la BAD et la France, le Cameroun connait un afflux d'investissement étranger dans les secteurs productifs de l'économie et une forte demande intérieure. Cela a permis d'améliorer les conditions de vie des Camerounais entre 2002 et 2003, ce qui explique donc le maintien d'une croissance moyenne de 4,47% durant cette période338(*).

    Pour consolider et stimuler davantage cette croissance, le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) cofinancé par les bailleurs de Fonds est adopté par le gouvernement en avril 2003. Mais les dérapages observés dans son exécution en 2004 empêchent le Cameroun d'atteindre le point d'achèvement, comme envisagé en octobre 2000339(*). En 2005le PIB chute drastiquement à 19,51 milliards de dollar, soit un taux de 2,22%, malgré l'améliorationsubstantielle de la politique macroéconomique au cours de la première moitié de l'exercice budgétaire 2005/06 et du bénéfice d'un nouveau programme appuyé par la FRPC au cours de la seconde340(*).

    Par ailleurs, il serait tout de même illusoire d'analyser l'évolution niveau de production intérieure du Cameroun sous une dette publique importante et dans un contexte où l'accès au financement est limité à certains acteurs sans toutefois évoquer l'apport des secteurs clés de son économie.

    2.2. L'amélioration du rendement des principaux secteurs économiques

    Après la libéralisation, les secteurs agricole, minier, industriel et infrastructurel sont les principaux secteurs économiques ayant favorisé la hausse du niveau de production au Cameroun entre 1989 et 2006.

    Concernant le secteur agricole, l'organisation des filières d'exportation cacao-café est démantelée et les politiques d'innovation, d'investissement et de changement structurel, notamment le désengagement progressif de l'État, dans le cadre des accords avec le FMI concentre les terres agricoles entre les mains de grandes entreprises agro-industrielles, ce qui permet d'améliorer la productivité de culture pérennes et vivrières malgré de nombreuses lacunes341(*). Selon la presse locale Mutations, les politiques libérales du FMI et le Projet d'Appui à l'Agriculture Africaine (PAAA) dont la mission est d'aider les trois pays pilotes (Cameroun, Ghana et Mali) améliorent la politique agricole et incitent le développement d'une économie d'échelle dans la productivité entre 1990 et 2005342(*).

    La Caisse de stabilisation est dissoute en 1990, sous la pression des instances internationales, au profit de l'adoption d'un système de prix flexible au producteur basé sur les contrats de vente déjà passés et des prévisions sur le marché mondial. Mais cette lassitude est rompue en 1994 avec la suppression du système de stabilisation des prix au producteurs, des prélèvements étatiques sur les filières café et cacao, et la dévaluation du FCFA le 11 janvier qui permettent de doubler le prix du kilogramme et d'augmenter progressivement la demande des produits vivriers sur les marchés urbains343(*). En effet, dès la campagne cacaoyère du mois d'août, les planteurs se retrouvent face aux acheteurs pour négocier le prix du cacao alors qu'il était fixé par décret présidentiel depuis 1956344(*). Cela permet donc d'améliorer sensiblement l'environnement socio-économique des agriculteurs et d'instaurer une concurrence saine basé sur les principes de la rentabilité économique et de la compétitivité à l'exportation entre cultures vivrières et cultures pérennes au sein des micro-exploitations.

    La production moyenne de cacao par exemple est de 18,8 sacs en moyenne par exploitation entre 1993-1994 et de 20,3 sacs après la dévaluation. Ainsi la commercialisation de ces cultures d'exportation permet à l'État camerounais d'accroitre ses recettes d'exportation et d'améliorer la santé budgétaire de l'État. Cette hausse de production améliore également le bien-être des citoyens qui voit augmenter leur revenu après le doublement du prix du kilogramme. En outre, les enquêtes de terrain ont également permis de desceller de nombreuses lacunes telles que l'exclusion des petits agriculteurs locaux des marchés à cause leur manque de compétitivité face aux produits importés, l'augmentations du prix des intrants, et la pollution de l'environnement.

    En mars 2004, Cameroon tribune met en exergue la dégradation de l'environnement agraire due à une agriculture intensive axée sur les cultures d'exportation au détriment des cultures vivrières destinées à la consommation locale. Après le doublement du prix des intrants sur les marchés, un regain d'intérêt pour les cultures pérennes n'a pas tardé à se faire ressentir. Dans l'ensemble de la zone cacaoyère par exemple, les planteurs reprennent l'entretien des cacaoyères en commençant par le débroussaillement des plantations plus ou moins délaissées depuis la campagne 1988/89345(*). Cela favorise par la suite la surexploitation des terres arables, l'augmentation de la déforestation, et la perte de la biodiversité du pays. Car pour maintenir une bonne production, les petits agriculteurs se sont retrouvés obligés de recourir à des pratiques agricoles non durables, telles que l'utilisation excessive d'engrais et de pesticides, responsables d'une pollution massive des sols, et surtout une des causes majeures de pollution des eaux souterraines346(*).

    Concernant le secteur minier, ne disposant pas d'une industrie minière capable d'assurer une exploitation endogène des mines jusque-là, c'est au début des années 2000 que les plans d'ajustement démembrent l'intervention de l'État et encourage l'investissement étranger dans l'exploitation minière. En 2001, un code minier, incité par les institutions de Bretton Woods, est adopté dans le but de confier l'exploitation minière à des compagnies privées étrangères. Cela permet au secteur minier d'entrer dans une nouvelle ère caractérisée par un afflux d'entreprises étrangères, notamment les sociétés d'exploitation canadiennes, australiennes, sud-africaines et autres qui favorisent l'augmentation significative de la production minière au Cameroun, l'augmentation de la TVA et la dégradation des conditions de vie de plusieurs Camerounais347(*).

    Avant l'adoption du nouveau code minier qui favorise la libéralisation du secteur minier en 2001, c'est la loi 64/LF/3 du Conseil 1964 qui régissait l'exploitation minière au Cameroun. Et durant cette période, le Cameroun ne produisait que la cassitérite et l'or, tous deux exploités de manière artisanale et semi-industrielle, respectivement dans le Mayo-Darlé et l'Est du pays,excepté les hydrocarbure et l'aluminium, selon le rapport des Nations Unies sur l'industrie minière de l'Afrique centrale348(*). Mais après la libéralisation du secteur minier en 2001, l'afflux d'investissement étranger qui en résulte permet d'augmenter l'exploitation des mines, ce qui a probablement haussé la production de l'or (environ 300kg en 1989 à 4000kg en 2003), du diamant (300 milles carats en 2005 contre 1000 en 1989), du fer (1,5 millions de tonnes en 2006 contre 50 milles tonnes en 1989), et de la bauxite (50 milles tonnes en 1989 à plus de 500 milles tonnes en 2006)349(*). Seule la production du cobalt et le nickel diminue après l'effondrement des prix sur le marché mondial.

    Mais en termes de conséquences socio-économiques sur le plan national, les compagnies privées étrangères contribuent peu à l'emploi des jeunes, aux caisses de l'État, à l'économie nationale et à la délivrance de services publiques à la population. Majoritairement stationnées dans les enclaves sécurisées et bénéficiant de conditions fiscales favorables, l'action des compagnies minières étrangères permet certes d'ajouter de la valeur dans le PIB de l'État camerounais, soit près de 4% en moyenne entre 2000 et 2005, mais ces exploitations les ont été plus bénéfiques qu'à l'État Camerounais. Et cela s'explique par le fait que certaines mines jugées non rentables sont fermées par ces compagnies, privant ainsi plusieurs creuseurs de leur principale source de revenus, selon Cameroon tribune350(*).

    En 2002 la privatisation et la restructuration des entreprises miniers telles que la CameroonDevelopment Corporation (CDC) et la Société Camerounaise des Mines (SOCAMIN) a soit mis au chômage plusieurs Camerounais ou détériore les conditions de travail des Camerounais qui conservent leur emploi, d'où les actions de protestation de la part des populations que certaines compagnies n'ont pas hésité à réprimer violemment avec le soutien des forces de police (confer privatisation de la CDC). Ces circonstances rendent ainsi difficile l'accès aux services sociaux de base telles que l'éducation et les soins de santé par manque de moyens pour les couches les vulnérables, rapporte le quotidien national Le Jour351(*).

    Concernant le secteur industriel, la filière est libéralisée en 1990 dans le but d'encourager les investissements privés. Ce changement de paradigme met l'accent sur l'industrie du pétrole, l'industrie du bois et l'industrie de cacao, et entraine une relative multiplication par près de 4 le PIB du Cameroun. Dans l'industrie pétrolière, la libéralisation permet au pétrole de tenir une place structurante pour les finances publiques et l'équilibre des comptes extérieurs jusqu'en 2006, compte tenu de l'épuisement des réserves pétrolières, malgré les perspectives de mise en place d'un régime de croissance «post-pétrolier'' visant à diversifier l'économie afin d'asseoir la croissance sur une trajectoire plus soutenue352(*).

    Grâce à la faible diversification de l'économie camerounaise et la prépondérance des exportations de biens primaires, le secteur pétrolier représente 7% du PIB en 1995 et atteint 10% en 2006, ce qui représente plus du quart des recettes budgétaires sur la décennie 1990 et environ 45% des recettes d'exportations353(*). En effet les exportations des hydrocarbures sont restées stables au Cameroun entre 1990 et 2006.

    Concernant l'industrie du bois, la filière devient l'une des activités économiques les plus importantes du Cameroun durant la décennie 1990. Après les réformes amorcées sur le secteur forestier, la filière industrielle du bois évolue fortement dans la gestion durable des forêts et constitue un secteur industriel de transformation du bois performant entre 1994 et 2000. La capacité de transformation augmente, tout comme l'activité vers l'exportation. Cela permet à cette filière de constituer, grâce aux recettes d'exportation engendrées par la transformation et des grumes, la seconde source de devises du pays, soit 20% des recettes d'exportation, derrière les produits pétroliers qui comptent pour 50% en 2001354(*).

    Pour ce qui est de l'industrie du cacao, la filière connait une croissance soutenue après la décision de diversifier et développer les secteurs hors pétrolier. C'est la raison pour laquelle le Cameroun devient l'un des principaux producteurs de cacao en Afrique et dans le monde avec une production moyenne de 115 milles tonnes de fève par an. Cela est due à cause de la conjugaison de plusieurs facteurs, notamment la stimulation des investissements dans ce secteur grâce à la libéralisation, la mise en place des politiques et programmes adéquats pour améliorer la productivité et la qualité du cacao par le gouvernement, et la croissance de la demande sur le marché mondial, ce qui permet d'augmenter la production et les exportations du cacao355(*).

    Selon Cameroon tribune, la culture du cacao est également soutenue par les écoles paysannes conduites par le projet SustainableTreeCrops Program (STCP) de l'International Institute of Tropical Agriculture (IITA)qui favorisent des exploitations de plus grande taille, une production plus intensive et des rendements trois fois plus élevés que la période 1987-1994356(*). En effet, l'objectif de ce projet était d'accroitre les rendements des paysans en encourageant une bonne santé de l'exploitation, notamment l'élagage, la gestion de l'ombre, le désherbage et la récolte phytosanitaire, afin de réduire l'incidence de la pourriture brune et d'améliorer les connaissances des paysans sur les maladies et les ravageurs357(*).

    Quinze ans après le début du processus de libéralisation du secteur agricole en générale et de la filière cacao en particulier, la cacao culture est restée la principale culture commerciale des exploitations agricoles du pays. Les revenus issus de la vente de cacao contribuent de manière significative à l'économie nationale du Cameroun, car elles représentent une ressource importante pour les recettes de l'État et permettent aux planteurs de réaliser la plupart des investissements (foncier, moyen de locomotion, équipement agricole, etc.), de faire face aux multiples dépenses du ménage (scolarité des enfants, frais santé, etc.) et de supporter les dépenses sociales diverses (paiement de la dot, deuil, etc.).

    Concernant le secteur des infrastructures, l'impact de la libéralisation sur le terrain reste mitigé malgré l'afflux d'investissements étrangers dans le secteur. En 1989, Le Messager met en lumière l'enclavement des routes, des écoles, les hôpitaux et d'autres infrastructures essentielles au Cameroun après la réduction des dépenses publiques de l'État. Car dans le but de restructurer les finances du pays, certains projets de construction et de rénovation sont retardés ou annulés, laissant de nombreuses infrastructures dans un état de délabrement358(*). Ce qui a accentué les défis auxquels le pays est confronté sur le plan social, notamment des difficultés d'accès aux services essentiels, tels que l'éducation et la santé.

    Au-delà de ce point de vue de Le Messager, Cameroon tribune rapporte par contre que la crise économique a certes stoppé le développement des infrastructures entamé depuis l'indépendance et annihilé les efforts de maintenance, mais les réformes entreprises par le gouvernement entre 1990 et 2005 dans les principaux secteurs infrastructurels permettent de ralentir la dégradation du parc infrastructurel359(*). Ainsi, malgré leur insuffisance, le pays améliore considérablement le taux d'accès aux infrastructures en générant une offre qui anticipe la demande. Les problèmes tels que le manque d'entretien des routes (route nationale 1 (RN1), route nationale 3 (RN3), route nationale 5 (RN5), etc.), les pannes fréquentes d'électricité, les difficultés d'accès à l'eau potable et les lacunes dans les infrastructures de communication diminuent considérablement360(*).

    Le nombre de kilomètre de routes bitumées pour 1000 habitants passe de 0,27 à 0,34 tandis que les réseaux d'adduction d'eau potable, de puits, et des forages sont construits. Les pénuries d'électricité qui ont perturbé la vie des ménages et entrainé le ralentissement de la croissance économique du pays depuis les années 1990 sont atténuées avec la construction et la mise en service de plusieurs centrales thermiques diesel et d'une centrale thermique au fioul lourd portant le potentiel de production de l'AES-SONEL à 933 MW361(*).

    Durant l'exercice budgétaire 2005/06, le concessionnaire de service AES-SONEL engage un programme de réhabilitation, de renforcement, et de rénovation des ouvrages de production, de transport et de distribution d'électricité devant aller jusqu'à 2012, pour un coût global de 250 milliards de FCFA. En outre, l'accès des populations à l'éducation, à la santé, et l'approvisionnement en eau s'améliore grâce au Plan d'Action National Energie pour la Réduction de la Pauvreté (PANERP) élaboré par le gouvernement362(*).

    Concernant le secteur financier, les efforts de libéralisation engagés durant la décennie 1990 débouchent à une relative évolution positive en 2005. Après avoir signé des accords avec le FMI sous le cadre des programmes d'ajustement, les autorités camerounaises mettent sur pied des politiques de liquidation, de scission et de privatisation dans le but de mettre fin à la crise bancaire, de promouvoir les investissements, d'encourager les banques à accorder des prêts aux entreprises privées, et d'améliorer leur responsabilité363(*).

    Mais face à l'exubérance de la crise financière, le chef d'État conjugue dans un premier temps les liquidations à la signature d'un décret portant le minimum du capital social des banques à 1 milliards de FCFA au lieu de 300 millions en 1990. Dans un second temps, le retrait progressif de l'État est amorcé dans la plupart des entreprises camerounaises, et la privatisation des entreprises entamées. Dans le cadre sous régional, la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) est créée le 16 octobre 1990 dans le but de réguler le système bancaire camerounais comme dans tous les autres États de la CEMAC364(*).

    Par ailleurs, cette libéralisation du secteur financier camerounais partage également les opinions au sein de la presse locale qui estime d'une part que cela contribue à moderniser le secteur, à réglementer et à améliorer la gouvernance financière ; et d'autre part à augmenter la dette extérieure du pays, et accroitre les inégalités sociales et les défis tels que la faible inclusion financière et une dépendance accrue à l'égard des bailleurs de fonds internationaux365(*). Ce point de vue de Le Messager est partagé par Le Quotidien de l'Économie, qui rapporte que l'augmentation des taux d'intérêt rend difficile l'accès au crédit pour de nombreux camerounais. Car la réglementation et la supervision du secteur financier entrainent une augmentation des risques liés aux activités financières, aboutissant parfois à des cas de fraude et de corruption dans le secteur financier camerounais366(*).

    II. ANALYSEDES PERFORMANCES SOCIO-POLITIQUES

    Adoptés comme mesures innovatrices pour canaliser l'activité économique du pays et améliorer le bien-être des citoyens en 1988, les programmes d'ajustement du FMI vonts'apparenter une expérience extraordinaire qui engendre des coûts sociaux et politiques à la fois prévus et imprévus selon l'opinion publique témoigné par les journaux367(*).

    1. L'impact des PAS sur le système politique camerounais

    Durant l'exécution des programmes d'ajustement, notamment entre 1988 et 2006, les autorités camerounaises vont entreprendre des réformes institutionnelles et redéfinirles politiques publiques.

    1.1. Les changements institutionnels

    Ces changementsconcernent laréforme du code électoral de 1990, la révision constitutionnelle de 1996,et la réforme du code pénal de 2005.

    En effet, la réforme du code électoral de 1990 introduitune démocratie pluraliste fondée sur la souveraineté du peuple ; la pluralité des partis ;l'organisation des élections libres, transparentes et justes ; le respect des droits fondamentaux de la personne et l'égalité des citoyens devant la loi conjuguéeavec des valeurs de tolérance, de coopération et de compromis. Sur le terrain, la Commission nationale de recensement général des votes est créée, la double nationalité pour les candidats à la présidence est supprimée,le scrutin à deux tours pour les élections présidentielles est introduit,les bulletins de vote sécurisés sont utilisés, et les débats télévisés entre candidats sont organisés368(*).

    Présenté en un tout cohérent et facile à consulter l'ensemble des règles gouvernant les questions électorales au Cameroun, l'opposition, la société civile et les observateurs internationaux,accueillent le nouveau code avec enthousiasme et optimisme.Auparavant présenté par les partis politique camerounais de l'opposition comme un instrument au service de l'ordre dirigeant qui l'utilise pour se maintenir au pouvoir par le truchement de l'ordre institutionnel acquis à sa cause, cette réforme s'avère une avancéeimportante sur la scène politique camerounaise, selon les opinions exprimées dans les journaux. Car ce code apporte des dispositions novatrices dans la participation politique et des améliorations dans la répartition des compétences entre les organes, rapporteLe Messager369(*).

    La hiérarchie d'autorité entre Conseil électoral et Direction Générale, et l'objectivité, la transparence et la sincérité des scrutins sont clairement établies370(*). Mais après les élections législatives de mars 1992 et les élections présidentielles d'octobre 1992, ce texte va se retrouver au coeur des controverses, et les acteurs politiques de l'opposition vont pousser le pouvoir en place à créer un organe de gestion des élections. C'est ainsi que l'Observatoire National des Élections (ONEL) est créé en 2000 pour donner un peu plus de crédibilité au processus électoral371(*).

    Au-delà de ces dispositions novatrices, le nouveau Code fera également l'objet d'une vive controverse sur l'arène politiquecamerounaise à causedes insuffisances, des ambiguïtés et des multiples discrédits observés durant les campagnes électorales de 1992, 1997, 2002, 2004, etc. Fort limités sur le plan pratique,cecode est très vitecristallisé pour son impartialité.Car malgré la ruse de l'histoire, cela conduit difficilement à un changement d'homme au sommet de la pyramide, ce qui ne permet pas de mettre un terme aux tensions d'autorité apparues depuis 1972 et qui affectent incontestablement la nation372(*).Et pour l'opposition politique nationale,ce code présente une entrave à l'accès au palais d'Étoudiparce que ses dispositions régulatrices du jeu politique permettent d'assurer l'hégémonie quasi certaine du parti au pouvoir au détriment des autres leaders sur la scène politique nationale373(*).

    À l'analyse, il convient de souligner que cette réouverture démocratique au Cameroun dans un contexte de misère expose les Camerounais à la débrouillardise et à l'instrumentalisation politique. Ils s'agitent en prêtant le flanc à l'opportunisme des intérêts égoïstes personnels, claniques, tribaux ou ethniques des promoteurs du retour à la démocratie. Cela étant dit, nombreux sont les Camerounais qui décident également de créer des partis politiques débouchant au libertinage politique qui est donc exploité à bon escient par le gouvernement en place dans le cadre de la division scientifique de l'électorat en faveur de son parti, le RDPC374(*). Ainsi donc,le nouveau Code électoral ne saurait à lui tout seul justifier les échecs et la fébrilité des partis de l'opposition dans leur recherche effrénée de conquête du pouvoir d'État.

    Concernant la révision constitutionnelle de 1996, elle représente l'une des étapes majeures dans le processus de démocratisation du Cameroun.Plusieurs réformessont mises en avant, notamment la consolidation du multipartisme, la bicaméralisassions du parlement et la reconnaissance des droits de l'opposition. Cela permet de renforcer la stabilité politique au Cameroun375(*).D'après ce texte de référence incontournable dans le gouvernement du Cameroun dès 1996, la durée du mandat présidentiel est limitée à 7 ans renouvelables une seule fois. En d'autres termes, après son élection en 1997, le président Biya pouvait se représenter pour la toute dernière fois comme candidat aux élections présidentielles qu'en 2004.

    En effet,cette disposition impose l'alternance au pouvoir à tous les citoyens Camerounais dans le contexte d'un État de droit et s'oppose à l'éternisation du président en exercice au pouvoir. Aussi, des nouvelles mesures, tels que la création du Senat au sein du parlement, permetd'assurer une alternance pacifique au pouvoir,d'éviter les dérives autoritaires, et de renforcer le rôle du parlement dans le système politique camerounais, selon La Nouvelle Expression376(*).

    Par ailleurs, malgré les mesures novatrices pour consolider la démocratie et la notion de pluralisme dans cette loi fondamentale, elle était loin de donner satisfaction à tout le peuple camerounais. Le Messager le reproche d'accorder au chef de l'État des pouvoirs étendus, notamment en matière de nomination et de révocation des gouverneurs de provinces, des juges et des procureurs par exemple, ce qui a suscité des inquiétudes au sein de la population publique sur l'équilibre des pouvoirs, de l'indépendance de la justice et de l'impartialité de la constitution377(*). Les collectivités territoriales connaissent une plus forte dépendance enversle pouvoir central, entravantainsi leur capacité à prendre des décisions autonomes et à répondre aux besoins spécifiques de leurs populations, favorisant par la suite la corruption et le clientélisme au Cameroun378(*).

    Concernant la réforme du code pénal de 2005,le gouvernement modernise et adapte le code pénal àl'évolution de la société camerounaise. Après, plusieurs années de débats et de consultations entre acteurs de la société civile et du système judiciaire, c'est finalement en 2005 que le président Biya promulgue le nouveau code pénal. Il supprime la peine de mort pour certains crimes, comme le vol à main armée,et introduit des peines alternatives à l'emprisonnement, telles que le travail d'intérêt général, selonCameroon tribune379(*).

    Par ailleurs,Le Messagerexprime son dégoût contre la réduction des peines pour certains crimes, tels que le viol et l'inceste, dénoncées comme étant trop clémente et ne prenant pas suffisamment en compte les droits des victimes380(*). Au-delà de ce point de vue de Le Mesager, la presse privée tire également la sonnette d'alarme surles entraves qu'encourent la liberté d'expression et les droits de l'homme au Cameroun, si les dispositions du nouveau code pénal étaient mises en oeuvre de manière abusive par les autorités.

    Cela étant dit, il n'est pas si difficile de trancher, cette loi permetd'enrichir l'arsenal juridique camerounais à traversl'abrogation du code d'instruction criminelle et d'un ensemble des textes anciens jusqu'alors appliqués. Car le retrait des textes anciens consacre la conciliation entre plusieurs pratiques différentes liées au bi-juridisme camerounais sur le plan de la loi pénal de forme381(*).Selon Simon-Pierre HemleDjobSotong, «lesnormes du droit international des droits de l'homme sontintégrées dans la procédure pénale camerounaise dans les dispositions relatives à l'enquête préliminaire''382(*). En effet, le nouveau Code pénal camerounais s'est armé des mécanismes nécessaires pour faire face aux défis de l'harmonisation de la loi pénale de forme au Cameroun, et de l'intégration des aspects techniques novateurs.

    1.2. La redéfinition des politiques publiques

    Les bouleversements intervenus au Cameroun au cours des décennies 1980 et 1990, dans le cadre de l'ajustement structurel, se traduisent par la mise en oeuvre de politiques publiques libérales et de lutte contre la pauvreté.

    En 1990, la loi n°90-031 du 10 août 1990 régissant l'activité commerciale au Camerounabroge les dispositions antérieures et pose les bases de lalibéralisation économique, assure le désengagement progressif de l'État, favorise l'entrée en scène de nombreux opérateurs privés sur le marché camerounais, et favorise le développement d'une concurrence saine et loyale383(*). Au nom de cette loi, le gouvernement initie des politiques incitatives aux investissements étrangers et à la stimulation de la croissance.

    Sur le terrain, le gouvernement supprimeles subventions sur les produits de première nécessité,privatiseles entreprises publiques, réduitles barrières douanières, libéralisele secteur financier et adopte la dévaluation de la monnaie locale.Cela a permis de matérialiser par la suite le développement d'un entrepreneuriat privé et des coalitions d'acteurs publics et privés384(*).

    SelonCameroon tribune, ces politiques sont bénéfiques pour l'économie camerounaise dans la mesure oùelles permettent de stimuler les exportations, de renforcer la compétitivité des entreprises camerounaises sur le marché international, d'augmenter l'accès au crédit, et de diversifier l'économienationale385(*).Cela explique donc la nette amélioration de la gestion et de la rentabilité des ex entreprises publiques privatisées,etla réductiondu fardeau de l'État en matière de subventions.En contrepartie,Mutationsévoque pour sa part la suppression des subventions sur les produits de première nécessité,l'augmentation des prix et la baisse du pouvoir d'achat des ménages par exemple comme conséquences néfastes de ces nouvelles politiques386(*).Selon ApollinaireKaffo,les conditions de vie deviennentdifficiles. «Le prix du verre de riz qui était à 25FCFA non dévalué au début des années 1980 passe à 350f après la dévaluation de 1994'' rapporte-t-il387(*).

    Concernant la réduction des barrières douanières,elle favorise la concurrence étrangère au détriment des entreprises locales.Les grandes entreprises internationales inondent le marché avec leurs produits à des prix compétitifs, rendant ainsi difficile la rivalité des petites entreprises locales qui ont dûmettre la clé sous le paillassoncomme des bibliothèques en faillite à cause de la baisse des ventes et des revenus, rapporte Le Messager388(*).

    Aussi, le manque de transparence dans le processus de privatisation des entreprises publiques entraine la suppression de nombreux emplois dans les entreprises et l'absence de protection sociale pour ceux qui conservent leur emploi.Ce qui expose lestravailleursà une grande vulnérabilité etune grande précarisation de l'emploi au Cameroun.En effet,lorsque les entreprises privées commencent à proposerdes CDD (Contrats à Durée Déterminée)et desemplois temporaires, la planification d'un avenir devientdifficile pour les travailleurs qui ne bénéficient plus d'une sécurité financière à long terme. Le cas de la privatisation de la CDC est assez révélateur.

    Face à l'échec de l'ajustement en 1987, les institutions de Bretton Woods vont faire pression sur le gouvernement, dans le cadre des programmes d'ajustement, pour qu'il privatise les sociétés d'État comme condition préalable pour bénéficier des prêts. C'est ainsi que les plantations de thé de la CameroonDevelopment Corporation (CDC) sont vendues au consortium sud-africain BrodonFinex PTY Limited qui gérait le secteur du thé sous le nom de Cameroun Tea Estate (CTE), en 2002389(*). Cette action a des conséquences négatives sur les travailleurs et les habitants des environs qui bénéficient grandement de la société. Plus de 1700 de ses employés sont mis au chômage technique390(*).

    Concernant les politiques de lutte contre la pauvreté, le retrait de l'État entraine l'injonction des partenariats publics-privés d'où l'élaboration de la Dimension Sociale de l'Ajustement (DSA) de la Banque mondiale etla Facilité d'ajustement structurel (FAS) du FMI dans le butde réduire à tout prix les effets négatifs des PAS sur les couches vulnérables que sont les femmes, les enfants et les vieillards391(*). Sur le terrain,le gouvernement camerounais met en place des programmes d'éducation et de formation professionnelle dans le butd'améliorer les compétences et les opportunités d'emploi. Il s'agit du Programme de Recherche Appliquée à la Formation Professionnelle (PRAFP), de la création des centres de formation professionnelleà l'Université de Douala et l'Université de Dschang, et la mise en place des initiatives de microcrédit et de coopération internationale392(*).

    En 1992, le Ministère de l'Agriculture met sur pied un dispositif d'accompagnement à la création et à la légalisation des organisations de producteurs qui s'articule autour de la Central Unit for Rural Organisation Reform (CUROR) et du Fonds d'Appui aux Organisations Rurales (FONDAOR)393(*).À l'analyse, cela permet de responsabiliser davantage les agriculteurs, de diversifier la production agricole, de valoriser le potentiel de production et les possibilités de commercialisation existantes, et de protéger la production nationale.

    En 1994, le Cameroun adhère au Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA) initié par la FAO pour faire face à la pauvreté dans les pays en développement dans le butde lutter contre la faim et la sécurité alimentaire. Les premiers décaissements devant soutenir l'exécution du programme se font en janvier 2002, soit 8 ans plus tard. Mais malgré ce retard, ce programme permetd'accroitrela production végétale,de sécuriserles productions, d'améliorerle revenu monétaire des producteurs, surtout ceux des femmes et des jeunes,d'améliorerle système de stockage des céréales, en particulier dans les zones à risques, et d'améliorer l'état nutritionnel des populations au Cameroun394(*).

    Par ailleurs,pour renforcer ces mesures, les autorités camerounaises collaborent davantage avec les bailleurs de Fonds dans l'élaborationle Document de stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) en 2003. Il s'agit d'unprojet vêtu de 8 objectifs essentiels à savoir : réduirel'extrême pauvreté et la faim, promouvoir l'éducation primaire pour tous, l'égalité des sexes etl'autonomisation des femmes,réduirela mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, promouvoir un développement écologiquement viable, et enfin lamettreen place un partenariat mondiale pour le développement395(*).Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement consolide le secteur agricole, qui redevientle moteur de développement économique et social du pays, promeut l'organisation professionnelle et interprofessionnelle des différents opérateurs économiques, et améliore la sécurité alimentaire des populations grâce à l'augmentation des productions et de l'ensemble des revenus396(*).

    Malgré laforte dépendancede ce document à plusieurs facteurs internes et externescomme la bonne gouvernance, la transparence et l'allocation efficace des ressources, l'évolution de l'économie mondiale, les chocs externes et internes, ainsi que les situations de conflit ou de crise qui influencent la lutte contre la pauvreté, force est de reconnaitre en 2006 quel'impact réel du DSRP sur la réduction de la pauvreté au Camerounest significatif, malgré l'insuffisance des attentes.Cela explique donc l'élaboration des stratégies plus cohérentes dans le cadre du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi qui devient le nouveau cadre national du développement économique et social en 2009.

    2. Une nettereconfiguration sociétale

    Selon les données recueillies dans Cameroon tribune, Le Messager et Mutations,les programmes d'ajustement du FMI ont un impact mitigé sur les inégalités sociales au Cameroun entre 1989-2006.

    2.1. Le renforcement de l'écart du niveau de vie entre Camerounais

    L'application des programmes d'ajustement sur la période1989 et 2006est lourde de conséquences sur les inégalités sociales.En milieu rural, les fonds spécialisés tels que la FONADER, l'ONCPB et la Caisse de Stabilisation créés pour assurer l'octroi des prêts subventionnés aux agriculteurslocaux, et d'assurer le financement du développement rural et la stabilisation des prix à travers les mécanismes de prélèvement sur les recettes des produits d'exportations sont liquidés.

    En août 1990, le Fonds National de Développement Rural (FONADER), institution spécialisée pour assurer l'octroi des prêts subventionnés aux paysans qui ne peuvent accéder facilement aux autres institutions formelles de crédit, est dissout selon la loi n°90/012 du 10 août 1990397(*).En juin 1991 c'est au tour de l'ONCPB et de la Caisse de stabilisation camerounaise de tous les produits d'exportations en culture familiale d'être dissoutes398(*). On assiste donc par la suite à l'application direct de la libéralisation dans un secteur stratégique qui a longtemps constitué une base d'accumulation économique essentielle au Cameroun. Le planteur moyens'est ainsi retrouvé dans un désidérata économique sévère à cause de la multiplication des duperiesdes acheteurs dans la négociation des prix du kilogramme de cacao ou du café, rapporte Cameroon tribune399(*).

    En outre,lorsque le gouvernementréforme le code de travail et contracte le budget public d'environ 71%, les chefs de ménages perdent leur emploi et leur source de revenue, ce qui ne résout pas l'écart du niveau de vie entre riches et pauvres.Les hôpitaux et les centres de santé se démunissent en médicament essentiels et en matériel médical,entrainant les temps d'attentes trop long, un mauvais accueil des patients et la mise en place d'une politique de tarificationélevéeet difficile à endosser pour les plus vulnérables, selon les journaux.

    Cela expliquedonc la moindre utilisation des services de santé modernes formels en faveurdesmicro-unités informelles, destradipraticiens et des techniques d'ordre spirituel par les ménages à faible revenu entre 1992 et 2006, malgré les initiatives prises par le gouvernement pour instaurer un accès plus facile aux médicaments et aux soins, pour éviter la fermeture des hôpitaux et des centres de santé, et pour améliorer leur gestion propre et la prise en charge des patients, conformément à l'initiative de Bamako de 1992400(*).Carselon les journaux, la mal gouvernance favorise l'imposition d'une«fiscalité informelle''aux ménages par certains agents médicaux, rendant encore plus onéreux l'accès aux soins de santé.

    Dans le domaine de l'éducation, la baisse régulière du budget et des revenus des ménages entraine la détérioration des équipements, la perdition des écoles, et la difficile scolarisation des enfants. Ceux issus dans ménages plus vulnérables sontparfoisretirés des écolesd'après les journaux. En milieu rural, le taux d'analphabétisation des personnes âgées de 11 ans et plus passe de 67% en 1990 à 73% en 1994 après la suppression des subvention agricoles et la libéralisation des marché401(*).

    Au sein des unités domestiques, un contexte nouveau «d'économie domestique de pénurie'' s'installe, entrainant une baisse de consommation par tête de 50%. Plusieurs agents du secteur public et privé perdent leur emploi après la révision du code de travail de 1990. Pour les salariés qui conservent leur emploi, une double baisse de salaired'environ 75% intervient en 1993 et en 2002 dans l'ensemble de la fonction publique. Ainsi, un jeune cadre qui touchait un salaire de 300millesFCFA le 1er juillet 1987 gagne en janvier 1994, 102 millesFCFA, et un commis qui gagnait 53,5 millesFCFA en 1987 gagne 15,5 millesFCFA en 2002402(*). En conséquence, la pauvreté qui touchait 1% des ménages à Douala et Yaoundé en 1983 passe à 32% en 2001403(*).

    Cette paupérisation de la population en milieu urbain entraîne la hausse de la corruption, l'intensification des migrations de retour et les changements d'habitudes citadines.La fréquence de consommation de viande et de repas quotidien diminue.Les citadinsrecourent de plus en plus à la friperie, aux chaussures en écailles, aux mototaxis et au ligne de taxis clandestins404(*). La solidarité africaine s'adapte,la réciprocité des dons et des aides s'installe entre personnes, et les échanges entre campagnes et villes se rétrécissent. Les liens familiaux sont mis en veilleuse à cause de la très grande difficulté à assurer les obligations sociales dans une situation de baisse des revenus. Par ailleurs, ces difficultés des hommes avec leurs sources de revenus renforcent le poids des femmes dans les ménages grâce à la vente des surplus vivriers405(*).

    Selon Cameroon tribune, ce contexte de paupérisation des ménages débouche à l'apparition d'une corruption obligatoire au Cameroun. Paraphrasant le témoignage,M. Ibrahim Ngou, Président du groupe des transports,les «taximen'' subissent une corruption obligatoire de la part des forces de l'ordre lors des contrôles routiers, que l'on soit en règle ou non.Car«refuser de payer signifie que votre dossier reste, et qu'au prochain control, c'est le véhicule qui est retenu'' ajoute-t-il406(*).

    Dans le Ministère des Postes et de Télécommunication par exemple, le fonctionnement devient comme celui d'un État dans un État avec un budget annexe où les fonctionnaires et agents du département ne connaissent ni baisse des salaires, ni retards grâce aux comptes hors circuits où est déposé l'argent gagné par la corruption. Car lorsqu'une zone rencontre des problèmes, il faut passer par des «tuyaux'' et débourser une somme de 60 000 FCFA aux techniciens afin d'être immédiatement servi et éviter les longues attentes sans aboutissement, rapporte le quotidien national Cameroon tribune407(*).

    L'exode rural cesse d'être un phénomène d'actualité en raison des difficultés d'insertion en ville par manque d'emploi,ce qui adétruit l'imagerie traditionnelle de la ville au Cameroun. Selonles enquêtes menées sur le terrain, M. O. F. Ngono,a pu affirmer que :«i bongo bengabeminkangambobengabedzamning à tsissuan''.Ce qui veut dire dans la langue de Molière que «seuls les enfants éveillés avaient la possibilité derésider en ville à cette époque''408(*).Il faut de ce pas entendre par «enfant éveillé'' celui-là qui pouvait faire preuve de résilience faceà la baisse ou suppression de revenues, aux licenciements massifs, au difficile accès aux médicaments, à l'insuffisance des plateauxtechniques dans les hôpitaux départementaux, et la quasi-inexistence du personnel médical dans certains centres de santé nouvellement construits409(*).Dans les provinces septentrionalesl'insuffisance des puits et forages débouche au partage des quelques points d'eau entre populations et animaux, malgré les risques de contamination.

    Aussi, lacriminalité connait une marge de progression importante tant en province qu'au sein des villes, aboutissant parfois à de formes d'agressions violents.En effet,la participation des habitants au développement et l'idéale de nouvelles gouvernance données par les dirigeants du pays s'hypothèquentavec l'insécurité qui règne en grand maître au Cameroun entre 1999 et 2005. Selon A. Djimeli, la décennie2000débuteen cauchemar pour les habitants du Camerounqui ont même pensé à un début d'apocalypse, à cause des tueries en séries des enfants (4 enfants tués le 25 décembre 1999),des ressortissants étrangers (Gabriel Nourri, charcutier français résidant à Douala est assassiné en janvier 2000), et des cadres du gouvernement(uncadre au ministère de l'Économie et des Finances et un cadre au ministère de la Justice en 2000)410(*).

    En février 2000, l'ambassadeur des Etats-Unis et le chargé d'affaires des Pays-Bas sont molestés par un groupe de brigands au Cameroun,dégradant ainsi l'image de marque de ce pays en matière de droit. Cela a attisé l'inquiétude de la communauté internationale de façon générale et de l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique en particulier qui adresse une lettre de80 exécutions sommaires au Président Paul Biya par la suite. Ce qui explique donc la campagne de remaniementministérielle de mars 2000, soit 1 mois plus tard, dans le but de renforcer la sécurité nationale. De ce fait, un nouveau ministre de la justiceest nommé, un commandement opérationnel unifié est créé à Douala, les moyens des forces de sécurités de Yaoundé sont renforcés, et un centre régional des Droits de l'homme est installé à Yaoundé en juin de la même année411(*).

    2.2. La résilience de la populationet l'émergence du secteur informel

    Face à l'échec des politiques de relance du développement rural, de la création d'emplois en milieu urbain et des manifestations syndicales contre les mesures d'austérités,le secteur informel, caractérisé par petits métiers de rue,se développe en milieu urbain. Dans les zones rurales, les agriculteurs abandonnent la culture du cacao, du café et du coton au profit des cultures vivrières, de la pêche, de la chasse et du travail à la tâche.

    En effet, Le Messager et Cameroon tribune nous renseignent que l'adoption de la Nouvelle Politique Agricole (NPA) en 1990et le lancement du programme de privatisation camerounais, sans réunion de conditions fondamentales devant assurer le succès, débouchent à la privatisation des poids lourds de l'économie camerounaise à l'instar de la REGIFERCAM, la SODECAO, le FONADER, la SOCAPALM, la CAMAIR, la CDC, et la CAMSHIP, conformément à la loi n°89/030 du 29 décembre 1989 autorisant le Président de la République à définir le régime de laprivatisation et complété par le décret n°90/1423 du 3 octobre 1990412(*).Plusieurs Camerounais sont mis au chômage, pourtant ces salaires faisaient vivre plusieurs familles.Cela explique donc de vives contestations syndicales dans les rues de Yaoundé et de Douala.

    Les enseignants suspendenttemporairement les cours dans les établissements, les conducteurs ramollissent les trafics routiers,etles commerçants ferment leurs magasins en soutient aux protestations sociales413(*).En effet, ces grèvessontporteuses d'un message fort envoyé au gouvernement et au FMI pour trouver des solutions alternatives à l'austérité, afin de protéger les droits des travailleurs et d'investir dans les programmes sociaux pour aider les plus vulnérables.

    Mais pour le gouvernement,ces mesures sont nécessaires pour redresser l'économie du pays et rembourser la dette extérieure. Car entre 1985 et 1993, des phénomènes suivants sont observés : une baisse du revenu par tête de 40%, accompagnée d'une baisse drastique du taux d'épargne de 35% du PIB à 10%, un déficit budgétaire non résorbé de 12% du PIB, une conversion au libéralisme des décideurs encore insuffisante, un système financier défaillant malgré la restructuration financière des banques commerciales et la liquidation des banques de développement414(*). Cela malgrélaconclusion d'une Facilité d'Ajustement Structurel (FAS) et l'adoption de la Dimension Sociale d'Ajustement (DSA) proposées par le FMI et la Banque mondiale.

    Lesprincipales mesures qui y sont préconisées dans ces programmes sont : la protection des groupes les plus vulnérables (en accordant un accès aux fournitures, aux alimentations et à la santé des milieux défavorisés), et la mise en place des mesures compensatoires et des dispositions transitoires, soit l'introductiondes primes de départ des agents publics, d'appui financier, et la fourniture de formation aux sortants des systèmes scolaires415(*). Cela explique donc la mise sur pied des institutions telles que le Fonds National de l'Emploi (FNE), leProgramme de Développement Communautaire (PRODEC), leProgramme «Femme et Développement'' (PFD), le Programme «Santé et Population'' (PSP), et la maîtrise la croissance démographique, qui ne parviennent pas à satisfaire les attentes des millions de Camerounais416(*).

    En 1991, les universités deviennent le théâtre des mouvements de contestations estudiantines, qui se déroule sur fond de grève.Elles s'intensifienten 1993 aprèslasuppressiondes bourses accordées aux étudiants et l'augmentationdes frais d'inscription dans les universités, passant de 3300 FCFA à 50000 FCFA, soit une augmentation vertigineuse de 1415%417(*).Et cela dans cette mouvance de contraction des finances de l'État. Les étudiants vont exprimer leurs mécontentements dans toutes les villes abritant une université publique, notammentà Yaoundé, Douala, Buea, Ngaoundéré, etc.

    Selon la presse locale tels que Le Messager,Cameroon tribune et L'oeil du Sahel, les étudiantsde l'université de Yaoundé organisent une marche pacifique et des «sit-in'', violemment réprimé par les forces de l'ordre, le 17 mai 1994, faisant état de plusieurs blessés et nombreuses incarcérations418(*). ÀDouala et Ngaoundéré, les étudiantsarborententre 1999 et 2002 des comportements antisociaux : incendies des véhiculent administratifs, destructions du matériel de travail, barrage des routes avec des pneus incendiés, etc.419(*)Au Nord du pays,les débordements estudiantins sont marqués par la mise au point des barricades sur la nationale n°1, bloquant ainsi toute communication entre les provinces du Nord, de l'Extrême Nord et du centre, empêchant la libre circulation sous régionale420(*). Ce qui a constitué un obstacle majeur au bon déroulement des cours et d'activités économiques durant cette période.Au-delà de ce qui précède,L'oeil du Sahel rapporte également des actes isolés de vandalisme qui sont issus de ces contestations. Ils se soldent par des dégâts matériels chiffrés à plus d'un milliard de FCFA selon les autorités nationales421(*).

    À l'analyse, cette situation d'insécurité qui planedans les campus et les voies publiques s'avéré donc une équation difficile à résoudre pour le gouvernementqui décide de revenir sur sa décision concernant la suppression des bourses d'études pour les étudiants les plus démunis, même si la hausse des frais universitaires reste inchangée.

    En 1995, une nouvelle vague de protestations éclate dans le pays après l'augmentation du prix du carburant et du ticketdes transports en commun. Toujours dans l'optique d'augmenter les recettes fiscales du pays, le gouvernement procède à une hausse du prix d'essence de 92 FCFA, passant de 178 FCFA le litre à 270 FCFA422(*). Ce qui débouche donc d'une part à l'augmentation des tickets dans les transports en commun, aggravant davantage le mécontentement des populations qui contestent depuis lors la bonne foi des autorités en place, et d'autre part la chute des ventes de la SONARA et l'entrée massive d'essence de contrebande (le zouazoua) du Nigéria423(*).

    Par ailleurs, grâce aux «opérations daurade'' dans le Sud-Ouest et le conflit de Bakassi, le gouvernement réussit à écouler techniquement tout l'essence nigérian sur le territoire et à procéder à nouveau à une hausse des prix de 20%.Le litred'essence et de gasoil atteint donc respectivement 280 FCFA et 260 FCFA en février 1995424(*).Les usagersse retrouvent donc à payer deux fois plus le prix des tickets de bus et de taxis.

    Cette hausse du prix du carburant à la pompe provoque une grogne généralisée, surtoutdes travailleurs et étudiants qui dépendent fortement des transports en commun pour se déplacer, rapporte Le Messager425(*).En réponse à ces contestations, le gouvernement va mettre sur pied un Comité de suivi pour évaluer l'impact de la hausse des prix sur les populations les plus vulnérables et d'étudier d'éventuelles mesures d'accompagnement par le gouvernement. Parmi les mesures prises, nous relevons l'introduction du système de «solde-paie'',qui devait avoir pour but d'assurer une gestion équitable des ressources financières du pays selon les autorités gouvernantes426(*).

    Mais sur le terrain, ce système de rémunération des fonctionnairesentraine plutôtla diminution significative des salaires des enseignants, allant jusqu'à 50% pour certains d'entre eux427(*). Cela explique doncles multiples manifestations organisées par les Enseignants devant le Ministère de l'éducation et des Finances pour faire entendre leur mécontentementdans l'espoird'amener le gouvernement à revoir cette décision et à revaloriser leur statut.

    Pour apaiser les tensions, une table ronde est organisée entre gouvernement et syndicats des Enseignants, où des mesures telles quel'augmentation des ressources allouées à l'éducation, la promesse d'augmentation de salaire, la suspension temporaire de certaines mesures d'austérité, le recrutement de nouveaux enseignants, et le renforcement de la sécurité dans les écoles sont décidés428(*). Ces mesures sont réaffirmées par le chef d'État lors dutraditionnel discours de la veille de la fête de la jeunesse de 2000, lorsquel'instauration de la gratuite de l'enseignement primaire,dont l'effective est prévue pour cours de la rentrée scolaire 2000/2001,conformément aux recommandations des états généraux de l'éducation de 1995 et de celles de Dakar de 2000429(*).

    Mais sur le terrain, toutes ces belles promesses de ne suivent pas. Seule l'instauration de la gratuité de l'enseignement primaire est annoncée en 2000 par le chef d'État,lors du traditionnel discours de laveille de fête de la jeunesse. Cependant le budget allouéà l'éducation public reste inférieur à l'indice moyen fixé par le calendrier des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). En 2001, le gouvernement n'accorde que 15,7% des recettes publiques à son système éducatif contre 19% pour la moyenne des pays africains de niveau de développement comparable, et 20% selon les OMD430(*).

    Concernant le problème de la revalorisation salariale des enseignants,les données recueillies à la direction du MINEDUC révèlent que les enseignant ont continué de subir les humeurs des délégués et des responsables des services extérieurs des Finances, ce qui explique les retards toujours observés dans les paiements des salaires et la budgétisation tardive des ressources allouées pour payer les instituteurs. C'est dans ces conditions onéreuses que ces fonctionnaires ont continué d'exercer431(*).Au-delà de toutes ces tentatives vaines,nombreux Camerounais trouvent duréconfort dans les acteurs qui étaient pourtant non-prioritaires auparavant.

    En milieu urbain, les licenciements massifs dans le secteur formel entrainent l'essor du secteur informel, caractérisé par les petits métiers offrant des débouchées aux personnes vouées au chômage en fin d'étude ou aux licenciées.Parmi ces métiers, on relève la création incontrôlée d'institutions micro finance (IMF), conformément à la loi n°90/053 du 19 décembre 1990 et la loi n°92/006du 14 août 1992 par les banquiers licenciés du secteur formel, la multiplication des petits commerces dans la distribution des biens alimentaires, l'apparitiondes coupeurs d'ongles, des «peseurs d'hommes'',et la multiplication des cireurs de chaussures, de vendeurs de beignets, de laveur de voitures, etc.432(*)En effet,la pratique des petits métiers de rue devientun éventail très large, remplissant une fonction très vitale dans les villes du Cameroun avec des revenus loin d'être négligeable. En 1992 par exemple, 70% des intéressés gagneraient plus de 100 milles FCFA par moisgrâce à l'auto-emploi dans le secteur informel selon K. Fouadop433(*).

    La presse locale encourage ces initiatives pour leur importance dans la régulation de la crise économique et sociale au Cameroun. L'un des auteurs ayant particulièrement abordé le sujet est Jean-Paul Tchakounté, un journaliste spécialisé dans les questions économiques et sociales. Dans ses articles, ce dernier souligne le rôle crucial des petits métiers de rue dans la création d'emplois informels, la résilience des populations face à l'instabilité économique, la solidarité communautaire et la contribution à l'économie locale. Il metégalement en lumière la capacité des travailleurs de rue à s'adapter aux conditions économiques difficiles et à maintenir une certaine stabilité financière malgré les défis rencontrés434(*).

    En milieu rural, les agriculteurs opèrent une reconversion.L'agriculture pérenne est progressivement remplacée par l'agriculture vivrière, la pêche et le travail à la tâche.Les associations et les tontines se développent au détriment des banques formelles.Selon A. Kaffo, «les grands champs de café à l'Ouest du pays, et précisément dans le village de Babadjou, deviennent progressivement de grands jardins fruitiers et d'agriculture vivrière''435(*). Au centre,«les vastes champs de cacaoyer deviennent les lieux de rencontre des avocatiers, des orangers, des safoutiers, des manguiers, etc.''436(*), nous rapporte sa majesté Ambassa durant notre entretien.

    En 1993 par exemple,la totalité des revenus escomptés des cultures vivrières, fruitières ou maraichères se rapproche de celles du café et du cacao dans les revenus globaux du pays, soit 35,9% pour les premières contre 44% pour les secondes437(*). Cela s'explique par la reconversiondes planteurs, qui ne sont plus prêts à jouer leur va-tout pour les cultures d'exportationau moment où le kilogramme du cacaose vend à 200FCFA et celui du café robusta à 150 FCFA en 1992-1993, alors quele prix de produits vivriers augmente renchérit sur le marché local438(*). À cet effet, les femmes qui contrôlaient la commercialisation des vivres ont pu avoir un rôle économique crucial au sein des ménages.

    Hormis l'agriculture vivrière, les populationsrurales se convertissent égalementau travail à la tâche comme la pêche,quioccupe progressivement une place importante dans l'emploi du temps des ménages et les revenus annuels. Selon S. AngoMengue, les paysans des deux sexes consacrent 64% de leur temps de travail à la pêche, soit 650 heures par an sur un total de 1015 heures, délaissant ainsi leur plantation qui ne rapporte plus assez439(*). Celadébouche à l'effondrement de la qualité et la quantité de production du cacao et du caféentre 1993 et 2005. ÀAyos par exemple, la production de cacao de grade 1 passe de 274 à 12 tonnes, tandis que celle de café passe de 204 à moins de 50 tonnes pour les grades supérieurs440(*).

    III. LES INDICATEURS DE MESURE DU DEVELOPPEMENT AU CAMEROUN A L'ATTEINTE DU POINTD'ACHEVEMENT DE L'IPPTE

    Selon le quotidien nationalMutations, c'est par le communiqué n°06/85 du 1er mai 2006 que le FMI et la Banque mondiale font savoir que le Cameroun a atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE, devenant ainsi le 19e pays du genre441(*).Mais au moment où ce pays décroche ce fameux sésame, il serait donc illusoire de ne pas tenir compte des indicateurs économiques du développement, afin d'évaluer la pertinence de ces programmes d'ajustement qui ont longtemps polarisé les débats.

    1. Les indicateurs économiques du développement

    Deux indicateurs permettent de mesurer concrètement le développement d'un pays. Il s'agit du Produit Intérieure Brute (PIB) et le PIB par Habitant.

    1.1. Le Produit Intérieur Brut (PIB)

    L'étude du PIB d'un pays durant une période donnée permet d'évaluer sa production et son poids économique durant cette période. Lorsque l'initiative PPTE est conjointement proposéeaux États sous ajustement structurel en septembre 1996 par le FMI et la BMà Lyon, le but était de s'assurer qu'aucun pays ne soit confronté à une charge d'endettement qu'il ne puisse gérer. En d'autres termes, cette initiative s'inscrivait dans le cadre de la conversion de la dette dans les pays fortement endetté, et aucun pays ne pouvait appliquer les programmes du FMI sans être endetté. Cependant, après avoir été déclaré off Track en 1996,c'est en octobre 2000 que l'adhésion du Cameroun à ce programme est approuvée par le FMI442(*).Cela permet aux autorités de mettre en place une nouvelle dynamiquedans les politiques publiques de gestion économique.

    Après le rendez-vous manqué de 2004 et l'obtention d'un moratoire auprès des IBW, c'est finalement à la fin du premier trimestre 2006 que le Cameroun atteint le point d'achèvement, après la mise en oeuvre satisfaisante des réformes structurelles et macroéconomiques, conformément au communiqué n°06/85 du 1er mai 2006 publié par le FMI et la Banque mondiale, et rapporté par Mutations443(*). Au cours de la mise en oeuvre du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (2003-2006), le PIB enregistré au Cameroun est de 3,32%, soit un taux en dessous des 5,8% des États africains au Sud du Sahara et des 4,23% observée dans ce pays au cours de la période 2000-2002444(*). Cela peut s'expliquer par l'absence d'une mise en application concrète d'un programme formel du FMI au Cameroun.

    Durant cette période, seule la demande intérieure constitue le moteur exclusif de la croissance.Elle contribue à hauteur de 3,54%, tandis que les exportations nettes s'illustrent par leur contribution négative de -0,22%, et les dépenses de 0,44% avec un taux d'investissement moyen de 17,8% du PIB entre 2003 et 2006445(*). Cela explique donc le fait que la croissance économique soit restée fragile au Cameroun. Les principaux phénomènes observés durant cette période sont :un solde extérieur déficitaire d'environ 44,1 milliards de FCFA et une balance commerciale hors pétrolier également déficitaire d'une moyenne de -432 milliards de FCFA446(*).À l'analyse, seul le problème de l'inflation est plutôt bien maitrisé avec un taux de 1,9%.

    S'agissant de l'évolution monétaire, l'IPPTE permet de résoudre les principaux problèmes liés à la crise d'endettement et celui de la négociation de la dette multilatérale du Cameroun.Après avoir bénéficié d'un allègement de 144,7 milliards de FCFA lors du point de décision en octobre 2000, le stock de la dette publique du Cameroun passe de 4890,3 milliards de FCFA en 2005 à 1427,6 milliards en mai 2006, soit une réduction de 30% dans le cadre multilatéral et d'un allègement de 75 milliards de FCFA dans le cadre bilatéral sur une période de 10 ans447(*).

    Selon les points de vue exprimés dans le quotidienMutations,cela représente un nouveau départ, une occasion unique pour l'État camerounais. Car grâce à ce dégagement de ressources, le Cameroun devrait envisager sa nouvelle voie,notamment celle susceptible de conduire une politique économique plus autonome. En d'autres termes, cet allègement est un moyen particulièrement efficace de financer le développement dans la mesure où une fois acté, il libère des ressources budgétaires considérable pour la mise en oeuvre de politique économique de développement448(*).

    1.2. Le Produit Intérieur Brut par habitant (PIB/HBT)

    Après la dévaluation de 1994 du Franc CFA, le Cameroun se positionne sur une trajectoire de croissance molle avec un PIB par habitant variant entre 646,2 et 686,6 dollars en moyenne jusqu'en 2003, soit une stabilisation de 1,4% par an449(*). Cette croissance est en grande partie dépendante à 90% de la consommation privée et l'investissement privé. Car durant cette période, le chômage est exprimé avec plus d'acuité, notamment de 21,5% en 1996 et de 18,6% en 2001, suite aux fermetures d'entreprises publiques et privées, aux licenciements dans la fonction publique et au gel des recrutement dans les secteurs publics et privés450(*).

    Mais entre 2004 et 2006, durant l'application du DSRP, le PIB par habitant connait une relative hausse de 300 dollars. Ainsi, au moment où le Cameroun atteint le point d'achèvement en avril 2006, son PIB par habitant est de 984 dollars américains, notamment grâce aux belles performances macroéconomiques dégagées par la bonne exécution des programmes d'ajustement451(*).

    Grâce à l'appui des programmes du FMI, le gouvernement camerounais :

    - prépare et met en oeuvre un DSRP complet entériné par les conseils de l'IDA et du FMI ;

    - maintient un cadre macroéconomique stable en moyenne de 3,8% entre 2001 et 2005 grâce à la forte expansion d'activités dans le secteur tertiaire et agricole qui permettent de compenser l'importante baisse de la production pétrolière ;

    - utilise avec satisfaction les économies dégagées par l'allègement intérimaire conformément à l'accord conclu lors de l'atteinte du point de décision qui permet au gouvernement d'adopter une nomenclature permettant d'identifier les programmes et projets relatifs à la lutte contre la pauvreté;

    - exécute avec brio les réformes structurelles appuyées par le troisième crédit d'ajustement structurel (CASIII), notamment la privation de la SOCAPALM, la CAMSUCO, la SODECOTON, la CDC et la CAMAIR, ainsi que la réforme des sous-secteurs maritime, ferroviaire et routier ;

    - fait preuve de bonne gouvernance et prend des mesures de lutte contre la corruption regroupé autour du Programme National Quinquennal de bonne gouvernance qui permet d'améliorer l'administration et la justice ;

    - et enfin conduit avec succès les réformes sociales essentielles, notamment la réforme en 2000 du secteur éducatif ayant abouti à la construction de 3768 nouvelles salles de classe en novembre 2005 et la restructuration du Ministère de la Santé qui aboutit à l'organisation de vastes consultations à travers le pays dès 2002452(*).

    C'est la raison pour laquelle la décision de faire du Cameroun le 15e pays africain à atteindre le point d'achèvement le 28 avril 2006 est prise à l'unanimité par le Conseil d'administration du FMI après de nombreuses missions de revue conduit à tour de rôle et à des époques différentes par Menahem Katz, Edouard Maciejewski, Doris Ross et DharneshwarGhura, au Cameroun453(*). Après examen du premier, deuxième et troisième rapport soumis aux conseils de l'IDA et duFMI en mars 2004, décembre 2005 et février 2006, le Conseil d'administration conclu à cette date du 28 avril 2006 que toutes les conditions étaientréunies pour permettre à l'État camerounais de redevenir un pays à revenu intermédiaire sur le plan économique454(*).

    Les Camerounais des 4 coins du pays accueillent cette nouvelle étape avec beaucoup d'enthousiasme et d'optimisme. Bien que n'étant pas en réalité une fin en soi,la population y voit une mise à la disposition de Yaoundé d'importants financements destinés à sortir le pays du sous-développement, selon les opinions recueillies parCameroon tribune455(*). Le Cameroun bénéficie de l'annulation de sa dette multilatérale de 30% et d'une baisse de sa dette bilatérale vis-à-vis de certains partenaires comme la France qui conclut un contrat de désendettement-développement (D) d'une valeur de 75 milliards de FCFA sur une période de 10 ans par exemple. Ainsi,l'argent dépensé pour le service de la dette estconverti en fonds d'investissement dans des secteurs de développement prioritaires comme l'éducation, la santé, les routes, ce qui a permis à l'État camerounais de s'en sortir avec un PIB par habitant de 1100 dollars américain durant cette année de référence456(*).

    2. Les indicateurs sociaux du développement à l'atteinte du point d'achèvement

    Les indicateurs sociaux du développement, notamment l'Indice de Développement Humain (IDH), l'Indice de Développement Humain ajusté des Inégalité (IDHI) et l'Indice d'Inégalité du Genre (IIG) se sont nettement améliorés à partir de 2000, après une longue phase de dégradation.

    2.1. L'Indice du Développement Humain (IDH)

    L'IDH est un indicateur composite qui mesure le niveau de développement humain d'un pays en prenant en compte des dimensions telles que le revenu par habitant, l'espérance de vie et le niveau d'éducation457(*).Selon le rapport national sur le suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté national est quasiment stable entre 2001 et 2007, passant de 40,2% à 39,9%. D'aprèsCameroon tribune, seuls4 Camerounais sur 10 vivent en dessous du seuil du revenu annuel de 232.547 FCFA, jugé nécessaire pour permettre à un individu à Yaoundé de s'offrir un «panier minimal'' de dépenses essentielles alimentaires et non-alimentaires à l'atteinte du point d'achèvement.Ces dépenses concernent généralement la santé, l'éducation et le logement458(*).

    Concernant l'espérance de vie à la naissance, elle demeure relativement dégradée en mai 2006, malgré les efforts consentis dans le domaine de la santépar le gouvernement. Pendant que le taux de mortalité des moins de 5 ans se stabilise à 144% entre 2004 et 2006, l'espérance de vie à la naissance est d'environ57 ans chez les femmes et de 54 ans chez les hommes, selon les données fournies par l'INS459(*).Ces chiffres peuvent varier légèrement en fonction des sources et des méthodes de calcul utilisées.

    Cependant, après l'annulation de la dette extérieure du Cameroun entre 2000 et 2006, les conditions économiques du pays s'améliorent, ce qui permet de renforcer les investissements dans les secteurs clés tels que la santé et l'éducation. Cela a contribué à améliorerprogressivement l'espérance de vie au fil du temps à cette époque. Pour l'ensemble des décès des femmes en âge de procréation (15-49 ans) en 2004, seuls 19% seraient dus à des causes maternelles contre 26% en moyenne entre 1991 et 1997460(*).

    Pour ce qui est du niveau d'éducation à l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE, le Cameroun réalise des progrès en la matière avec une augmentation du taux de scolarisation et la qualité de l'enseignement. En effet, depuis 1997, le gouvernement reprend le recrutement des enseignants formés et jusque-là en chômage comme l'indique le tableau ci-après.

    Tableau n°6 : Évolution des effectifs des enseignants au Cameroun entre 1989 et 2006

    Années scolaires

    1989/90

    1990/91

    1996/97

    1997/98

    2006/07

    Effectifs des enseignants

    37804

    38429

    34386

    37230

    72827

    Source : MINEDUC/DPRD/SDP

    Entre 2001 et 2006, la situation éducative s'améliore sensiblement. Les enseignants jusque-là formés et en chômage sont contractualisés pour réduire le déficit constaté dans l'encadrement des élèves.Ainsi le taux net de scolarisation connait une légère hausse de 0,3 point, au moment oùl'alphabétisation des hommes de 15 à 24 ans passe de 82,3% à 83,1%, tandis que pour les femmes du même âge passe de 0,79 à environ 0,88461(*). Au cours de l'année scolaire 2006/07, les 3120 357 élèves du primaire recensés sont encadrés par 72827 enseignants, dont 1967 constitué d'enseignants non permanents462(*).

    2.2. L'Indice du Développement Humain ajusté aux Inégalités (IDHI) et l'Indice d'Inégalité du Genre (IIG)

    Les préjudices dont sont victimes les femmes et les filles au Cameroun lors de l'atteinte du point d'achèvement en avril 2006 sont une source majeure d'inégalités et l'un des obstacles les plus important au progrès du développement humain dans cet État durant cette période. Selon les indices rendant compte des inégalités hommes-femmes, notamment l'IDHI qui permet d'évaluer le niveau de développement humain en tenant compte des inégalités et l'IIG qui reflète les inégalités dont souffrent les femmes en termes de santé reproductive, d'éducation, de représentation politique et sur le marché du travail,le rapport garçons-filles et hommes-femmesest élevé en 2006, soit de 0,89 contre 0,83 durant la décennie 1990 et 2006463(*). Comment le comprendre ?

    Ayant évolué de façon instable depuis lors et connu une montée spectaculaire en 1987, le nombre de personnes vivant dans l'extrême misère resteconsidérableau Cameroun après l'atteinte du point d'achèvement, ceci malgré l'augmentation de la richesse mondiale et la remise de la dette au début des années 2000464(*). Cela s'explique par le fait que les richesses soient essentiellement concentrées entre les mains de la haute classe,aggravant ainsi les écarts considérables entre les plus riches et les plus pauvres.

    Sur le plan géographique, on observe une concentration des activités, des revenus et des populations dans certaines zonesprésentant un avantage comparatif (notamment Yaoundé et Douala), indurant ainsi un phénomène d'exclusion des groupes vulnérables ou marginalisés, dont les femmes, les personnes âgées, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap465(*). Cela a continué de menacer la cohésion sociale.Si le taux de scolarisation dans le cycle primaire et secondaire semble indiquer l'estomption dans les disparités entre sexes, les inégalités à l'âge adulte restent très marquées. Le taux de participation au marché du travail est plus faible. En 2006, seules 8% environ des femmes exercent dans l'administration en 2006466(*).Ce qui explique donc leur taux élevé de chômage et leur présence massive dans le secteur informel.

    Si les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, le pourcentage d'hommes bénéficiant d'une pension de retraite est supérieur à celui des femmes. Ce qui témoigne de l'inefficacité des systèmes de sécurité sociale. Ce manque d'autonomisation des femmes et des filles permet de les rendre vulnérable aux atteintes portées à leur intégrité physique. En 2006 en moyenne 47% des femmes subissent des violences au sein du couple selon l'Institut National de la Statistique467(*). Et à cela s'ajoute également le fléau de la corruption.

    Au moment où le Cameroun atteint le point d'achèvement de l'IPPTE, des pratiques illicites tellesRackets, pot-de-vin et détournent de fonds publics font du Cameroun l'un des pays les plus corrompus du monde, selon le magazine Jeune Afrique468(*). Développée au Cameroun depuis le début des années 1980,la corruptionbénéficie d'une tolérancede la part du gouvernement qui a préféré baisser les salaires des fonctionnaires pour combler les déficits plutôt que d'éradiquer définitivement ce fléau. Cela alégitimécette pratique au sein de l'administration et favorisé l'avènement d'autres pratiques peu orthodoxes comme le développement d'une comptabilité parallèles, caractérisée par la non déclaration de certaines ressources, soit le développement d'une économie mafieuse parallèle469(*).Ainsi, le 28 avril 2006, le Journal du Cameroun rapporte que la corruption atteint des proportions nécessitant des mesures plus radicales que celles appliquées jusque-là,ayant permis l'accumulation de fortunes subites au sein de la haute et moyenne administration470(*).

    Cette corruption s'estégalement révéléesous la formede pratiques homosexuelsau sein de l'administration selon les rumeurs. En 2006le bimensuel La Météo, le journalLa Nouvelle Afrique, et l'Anecdotequi publient une liste de 50 personnalités supposées homosexuelles où on y trouve de hauts responsables politiques, administratifs, et des chefs de cadre d'entreprises.Par la suite, les principaux éditeurs de ces publications vont subir la foudre duministre de la communication, M. Pierre MoukokoMboujo, qui pointe d'un doigt accusateur les difficultés économiques de ces médias, le chômage de la population et l'écart grandissant du niveau de vie entre une minorité riche et une majorité pauvreté comme responsables de ces allégations471(*).

    Mais selonles opinionsexprimées à cette époque,nombreux sont les Camerounais qui estiment que pour obtenir un poste, une promotion, gagner un appel d'offre, ou décrocher un concours administratif, il fallait se livrer aux appétits d'un homme, connue sous la nomination de « promotion canapé''472(*). Le 25 décembre 2005 par exemple, l'Archevêque de Yaoundé, Mgr Victor TonyeBakot, dénonçait les rapports charnels entre personnes du même sexe au nom d'un emploi, ou d'octroi d'une prétendue promotion473(*).Le 30 janvier 2006, le quotidien Mutationsdénonce le mal que cette pratique peut engendrer au Camerounet invite la population à y mener un combat féroce.

    Au moment de clore ce chapitre oùil était question de faire le bilan des performances des PAS entre 1988 et 2006, soit en 18 ans d'application, il ressort que les thérapies menées par le FMI n'ont pas été à la hauteur des objectifs fixés à quelques exceptions prêtes.Ce n'est après la dévaluation du Franc CFA en 1994 et après l'intégration à l'initiative PPTE en 2000 que le PIB du Cameroun connait une croissance molle jusqu'en 2006 avec un taux moyen de 4%.Cependant, au moment où le Cameroun atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE en avril 2006, marquant symboliquement l'apogée de la crise économique, on se demande donc quel avenir pourrait avoir cette collaboration Cameroun-FMI ?

    CHAPITRE IV : QUEL AVENIR POUR LACOLLABORATION CAMEROUN-FMI ?

    Après avoir passé 18 ans sous le joug de l'ajustement économique,c'est finalement par le communiqué n°06/85 du 1er mai 2006 que le Cameroun redevient un pays à revenu intermédiaire lorsqu'il atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE renforcé.Ildevientainsi le 15eÉtatafricain à franchir le cap474(*). Caractérisant également la fin des périodes sombres et la preuve d'une reprise économique prospère, signé par la fin d'une décennie d'endettement aigu, pourquoi est-ce que le Cameroun doit-il continuerde coopérer avec le FMI dans le cadre des programmes d'ajustement structurel ?

    I. LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL : UN INSTRUMENT DEVANT PERMETTRE AUX POUVOIRS PUBLICS D'AMELIORER LES CONDITIONS FINANCIERESDURANT LA DECENNIE 1990 ?

    Sollicité en 1988 pour pallier aux effets néfastes de la crise,le FMIa fait partie de ceux quiont polarisé les opinions dans la presse locale.Celui qui est «pour'' croit que cette institution apporte une certaine stabilité économique et un développement quelconqueen édifiant des mécanismes de bonne gouvernance. Mais à l'inverse, celui qui est «contre'' dénonce le Fonds comme un rouleau compresseur écrasant tout ce qui entrave ses ambitions de créer une société multiforme, notamment leslégislations protectrices, les traditions et les spécificités475(*).

    1. Le FMI,unepanacée contre les déséquilibres économiques au Cameroun

    Lorsquele FMI est crééà Bretton Woods en juillet 1944,la mission qui lui est assignée est celle de traiter des questions économiques et financières dans le monde, y compris dans les pays en développement.Cette démarche ne s'explique pas seulement par sa Charte constitutive fondée sur la dichotomie tranchée entre champ de l'économie et les considérations extra-économiques, mais également par les dogmes de la théorie économique servant à expulser les droits de l'homme476(*). C'est la raison pour laquelle cette institution opère une avancée majeure à l'encontre des jeunes États en 1960 lorsqu'elle modifieles structures économiques internationales afin defaciliter la résolution des problèmes d'industrialisation, de sous-développement, d'endettement et de crise économiques dans cesanciennes colonies477(*).

    De ce point de vue et au regard de la structure dérisoire de l'économie camerounaise en 1988, la démonstration de l'échec de l'ajustement autonome contraint les autorités camerounaises àprendre le chemin de New York afin derecourir à l'assistance du FMI, ceci après la rédactiond'une «Déclaration de Stratégie et de Relance Économique (DSRE)''communément appelé «lettre d'intention''. Après de laborieuses négociations, c'est finalementen septembre 1988 que le premier accord sollicité par le Cameroun est signé. Cela a permisde mettre en place des politiques de stabilisationet d'ajustement structurel.

    1.1. La logique d'une mise en place des politiques d'ajustement et de stabilisation

    Après la forte réticence des instances politiques camerounaises à recourir aux crédits du FMI en 1987, l'échec relatif de l'ajustement autonome et l'insistance des institutions françaisesobligent les autorités nationales à recourir aux PAS proposés par cette institution. Dès 1989 les premières politiques d'ajustement destinées à réduire le déficit public et à stabiliser les déséquilibres sont mises en place478(*).

    Il s'agit notamment de l'abandon des subventions aux produits et services de premières nécessité (pain, riz, lait, combustible, etc.), l'austérité budgétaire et réduction des dépenses (baisse de budgets sociaux non productifs (santé, éducation, subvention aux produits de base), la dévaluation de la monnaie locale, l'élévation du taux d'intérêt pour attirer les capitaux étrangers avec une rémunération élevée, la production agricole tout entière est tournée vers l'exportation pour faire rentrer les devises, l'ouverture totale des marchés par la suppression des barrières douanières, la libéralisation de l'économie par l'abandon du contrôle des mouvements de capitaux et la suppression du contrôle des changes, la privatisation massive des entreprises publiques, et l'introduction d'une TVA pour préserver les revenus du capital479(*).Ces mesures devaient permettre de surmonter sans tarder les difficultés auxquelles se heurte déjà la balance des paiements etd'empêcher que les difficultés ne surgissent.

    En laissant jouer les forces du marché dans toute la mesure du possible, la main d'oeuvre et le capital se sont dirigés vers les emplois les plus productifs avec un enjeu suffisamment clair : «l'efficacité économique et une croissance non inflationniste''.Grâce à son assistance technique, pas toujours mentionné mais dont le but est de former les fonctionnaires de l'État et de banques centrales, le FMI réussit à transmettre aux autorités locales des connaissance sur la fiscalité, l'administration, la gestion des dépenses, la politique monétaire,et la politique macroéconomique480(*). Cela explique donc les multiples réformes socio-politiques et économiques entreprises au Cameroun entre 1988 et 2006, suivies desmissions de surveillance du Fonds dont le but était de d'aider le Cameroun à mieux affronter les chocs extérieurs dus à la récession générale, et de créer des conditions propres à rétablir la croissance économique.

    Avec le volet financement qui est un appui supplémentaire au profit de cet État dans le but de soutenir les réformes dans les domaines socio-économiques, les programmes de stabilisation et d'ajustement visaient surtout les institutions d'État, notamment le Secrétariat général de la présidence (SGP), le Ministère de l'Économie et desFinances (MINEFI), le Ministère de la Planification et du Développement (MINPAD) ;les partenaires du secteur privé ; et les entreprises publiques afin de favoriser une plus grande efficacité des marchés, et de réaménager l'ordre de priorité des investissements, réduisant ainsi les dépenses dans les domaines non productifs en y appliquant les lois de libre marché481(*).

    1.2. Une évolution riche de virtualitéset pleine de promesses

    La crise économique au Cameroun s'est traduite par une baisse tendancielle du PIB courant à partir de l'année 1985/86. Cette baisse est allée jusqu'en 1992/93. Mais après 1994, année de dévaluation du FCFA, dans le cadre l'ajustement structurel, le Cameroun renoue avec une croissance d'environ 4,5% par an. La production intérieurede cet État revient à son niveau d'il y a 20 ans environ, bien que n'étant pas fabuleux482(*).

    Depuis le tournant des années 2000, le Cameroun a assisté à une amélioration des indicateurs économiques et sociaux après le flirte plus ouvert du FMI avec des thèmes qui s'inscrivent dans la problématique d'une prise en compte des problèmes sociaux dans le développement économique du pays.Ce qui explique donc l'adoption des stratégies visant à réduire la pauvreté et à stimuler la croissance économique au Cameroun,notamment la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), le Document de Stratégie pour laRéduction de la Pauvreté (DSRP), l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM), et l'Instrument de Soutien à la Politique Économique (ISPE)483(*).

    Dans le cadre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), décidée au Cameroun en 2000 après l'atteintedu point de décision de l'initiative pays pauvre très endetté, le gouvernement camerounais élabore avec l'aide des bailleurs de fonds et de la société civile unDocument de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) dont le but est de réduire la pauvreté et recourir au financement extérieur.Cette facilité permetau Cameroun d'améliorer l'accès aux services de santé, d'éducation, et de développement rural et économique d'une part. D'autre part, elle permetde renforcer l'État de droit, les politiques de lutte contre la corruption, le fond d'investissement des infrastructures, le soutienau développement du secteur privé, et les l'espaceentrepreneurialau Cameroun484(*).

    La FRPC favorise également une croissance économique plus inclusive après la mise en place des politiques de protection sociale, de renforcement des filets de sécurité sociale, et de promotion de l'égalité des chances pour tous. En 2002 par exemple, le Cameroun représente la moitié du PIB de la CEMAC avec un chiffreà hauteur de 8,8 milliards de dollars et un taux de croissance de 5%. Ce qui a permis deplacer le Cameroun au 132e rang mondiale des pays les plus performant et le 12e en Afrique subsaharienne des pays en voie de développement,selon le rapport de la session ordinaire du Sénat rapporté par M. J. Chaumont de 2002485(*).

    Concernant leDSRP, il s'agitd'un document élaboréen 2003 par les autorités gouvernantes, la société civile et les bailleurs de Fondscombinant à la fois les objectifs économiques et sociaux, conformément aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD).Selon les rapports de 2004, 2005 etde 2006 dudit document, l'État camerounais réussi à consolider les progrès réalisés grâce à la FRPC surle plan économique et sociale. Notamment sur laréductionde la pauvreté, la stimulationde la croissance économique, lerenforcement de l'état de droit, la lutte contre la corruption, la promotionde l'éducation et la formation professionnelle, l'investissement dans les infrastructures, le soutiendu développement du secteur privé, et l'encouragement de l'entreprenariat486(*).

    Concernant l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM) qui estdécidée en juin 2005 par le G8 dans le but de renforcer l'IPPTE, elle débiteune dette additionnelle de 229 millions de dollarsà l'Étatcamerounais à l'atteinte du point d'achèvement, ce qui a constitué un réel soulagement pour la santé financière de l'État487(*). Cependant,la réduction de201 millions de dollars dans la dette du Cameroun pendant la période intérimaire de 2000 à 2006permet de dégager des fonds pour construireles infrastructures routières en milieu rural et pour abonder les budgets des secteurs éducatif et sanitaire488(*).

    Aussi, l'IADM permetde réduirela pression fiscale sur les finances publiquesetd'améliorer la gestion des ressources du pays.Ce qui explique donc la créationd'un environnement plus propice à l'investissement privé et à d'emplois, réduisant ainsi la pauvreté et contribuant à améliorerles conditions de vie des Camerounais489(*).Par ailleurs,malgré le renforcement de l'intervention du FMI en 1999 et les évolutions en matière de traitement de la dette, des interrogations persistent quant à l'appréciation des politiques et des logiques qui sous-tendent cette institution internationale.

    2.La contre-facettedel'interventions du FMI au Cameroun

    Le fait qu'une personne comme Joseph Stiglitz qui a occupé une fonction clé dans «l'établissement de la mondialisation'' adopte une posture résolument critique à l'égard du FMI indique à quel point cette institution serait devenue une énorme bureaucratie progressivement affranchie de l'influence des Étatscapitalistes comme les USA, la France et la Grande Bretagne. Né en 1944 à Bretton Woods, le FMI trouve sa genèse doctrinale dans le plan de White qui incarnait le paradigme américain envahissant durant la guerre froide. C'est la raison pour laquelle au long de son histoire,les Etats-Unis ont été l'actionnaire principal et le pays membre le plus influent, d'oùla question sur la responsabilité internationale de cette institution490(*). Le cas de l'Argentine et du Brésil qui ont décidé fin 2005 d'anticiper leurs remboursements envers le FMI pour se libérer de sa tutelle est assez révélateur.

    2.1.Favoriser l'expansion des entreprises occidentales

    L'une des accusations portées contre le FMI se rapporte à l'atteinte à la souveraineté de l'État et au bien-être des peuplesà travers ses interventions. L'accusation se baseen effet sur la méthode brutale utilisée par le Fonds pour changer le régime économique du pays, soit une thérapie de choc où l'injonction tient lieu des politiques de privatisation, de dérèglementation, de libéralisation des changes et de mouvement de capitaux, d'équilibre budgétaire et d'inflation491(*). Il s'agit là d'une méthode qui évoque plus le diktat que la libre négociation entre partenaires égaux, comment le comprendre ?

    En effet, du moment où le Mexique a annoncé qu'il n'est plus en mesure de rembourser sa dette extérieure en août 1982, les bailleurs de fonds internationaux perdent ainsi confiance et refusent désormais d'alimenter le flux de capitaux vers les pays endettés, tel que le Cameroun à cette époque492(*). Or, après la reconstruction de l'Europe dans les années 1960,de nouvelles orientations politiques sont données aux missions du FMIpar les pays occidentaux dans le but derestituer leur hégémonie et leur sphère d'influence sur les anciennes colonies nouvellement indépendantes. Ainsi, une aide pour les pays du Sud sur fond d'intérêt général est créée, et la supervision confiée au FMI et à la BM493(*). C'est donc ainsi que le FMI devient le seul recours qui accepte de prêter l'argent nécessaire, qui permet surtout de sauver les créanciers privésoccidentaux.

    Arrivé en prêteur de dernier recours, au taux fort bien sûr, ne pouvaient bénéficier de son assistance financière que les pays qui acceptent les conditions et décident de mener la politique décidée par ses experts : ce sont les fameuses conditionnalités du FMI. En d'autres termes, la politique économique de l'État endetté passe sous le contrôle du Fonds et de ses experts multilatéraux494(*).Cela étant dit, il était donc illusoire de penser que les politiques d'ajustementimposées par le FMI devaient être suffisamment outillées pour résoudre les problèmes économiques et sociaux propre au Cameroun, et encore moins de soucier du respect de sa souveraineté et son intégrité.

    Lorsque les autorités camerounaises recourent au soutien économique et financier du FMI en 1988, une cohorte de mesures d'austérité lui sont imposées dans le but de mieux préparer le pays satisfaireles intérêts étrangers au détriment du développement économique et social du Cameroun.Dans la presse locale et internationale,le débat partage les opinions.Selon Le Messager, cette intervention du FMI setraduite par l'accentuation des inégalités et l'accumulation sans limite de richesses au bénéfice exclusif d'une infime minorité tandis que l'écrasante majorité de la population vit dans des conditions de plus en plus précaires.

    En effet, la liquidation et la restructuration des entreprises publiques,par exemple, réduitle contrôle qu'exerçait le gouvernement sur l'acquisition d'entreprises nationales.Les mesures de contrôle sur les mouvements de capitaux, le contrôle de changes etla nationalisation des entreprises sont abandonnés et supprimés au profit des transnationales occidentales495(*).Ce qui a entrainéune perte de contrôle d'éléments stratégiques pour le développement etles services d'intérêts publics par l'État, accentuant ainsi la précarité du niveau de vie des Camerounais qui voient se réduire les services auxquels ilsavaient accès, rapporte le journal français Le Monde496(*).

    Entre 1990 et 2002, une poignée d'entreprises transnationales, à l'instar de Bolloré, contrôlaient la majeure partie de la production nationale sur les secteurs bancaire, infrastructurel, de la distribution, du tourisme, des moyens d'information, etc. En 1995 par exemple, seulsles USA, le Japon, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni se partageaient plus de 75% des entreprises installées au Cameroun avec un chiffre d'affaired'environ 85,9% de l'État497(*).En effet, les PAS permettent aux transnationales occidentales d'infiltrer toutes les couchesindustrielles de l'État et de créer une concurrence déloyale sur le marché camerounais498(*). Carles pratiques qui suivent ces privatisationsvont généralement à l'encontre de toute rationalité et bon sens économiquedes États en crise selon J. Stiglitz499(*).

    Les programmes d'ajustement ne constaient pas seulement à ajuster la balance de paiement au Cameroun, mais également à ajuster le pays lui-même, la politique et la structure sociale à un contexte mondial que, par définition, il ne contrôlait pas. C'est ainsi que la notion d'ajustement structurel créé un contexte nouveau de crise économique et de l'endettement. Car dans cet État naissent un niveau de demande trop élevé, un niveau de consommation et d'investissement reposant fortement sur les importations, une baisse des prix réels d'exportation, un niveau d'efficacité économique trop bas et une accumulation trop élevée du volume de la dette500(*).

    2.2.Renforcerle circuit infernal d'argent-dette et d'aide-crédit concessionnel

    Après le passage de l'utopie de l'État développeur au mythe du marché autorégulateur, le caractère conditionné des accords, et les droits économiques et sociaux posent expressément une relation de dépendance vis-à-vis des ressources financières extérieurs. Cela se distingue autant par la continuité d'une aide crédit concessionnel qui ne permet pas réellement au Cameroun de se démarquer sur le plan économique et social, que par son surendettement improductif501(*).

    Lorsque le FMI intervient au Cameroun en 1988, il décide quel'État recourt à l'endettement extérieur pour se procurer des devises, pourtant ces endettements excessifs ont servi uniquement à acheter des équipements et des biens de consommation auprès des pays les plus industrialisés,notamment les pays de l'OCDE et les pays du G7 qui font tout pour entretenir leur domination sur les pays subsahariens avec l'appui du Comité d'aide au développement de l'OCDE, du Club de Paris, du FMI, de la Banque mondiale, de leurs institutions publiques spécialisées et de leurs Trésors publics502(*).Cela a permis de promouvoir l'aide-crédit concessionnel au Cameroun, comme moyen adapté de financement de leur développement.

    En effet, l'application des programmes d'ajustement structurel au Cameroun entre novembre 1988 et avril 2006 étaient souvent liés à des prêts et des aides financières octroyés par des bailleurs de fonds, notamment le FMI, la Banque mondiale, la BAD, le France, etc. En échange de ces prêts et aides, le Cameroun était tenu de mettre en oeuvre des réformes économiques et politiques, y compris des mesures d'austérité, de libéralisation économique, de privatisation et d'autre politiques visant à stabiliser son économie et à réduire sa dette. Cependant, ces réformes ont entrainé une augmentation de la dette extérieure de cet État, car le pays devait emprunter davantage pour financer ses besoins budgétaires et pour rembourser ses dettes antérieures.De plus,l'assistance financière accordée par les institutions internationales était souvent liée à des conditions strictes, ce qui a créé un cercle vicieux de dépendance à l'égard de l'argent-dette et de l'aide-crédit concessionnel.

    Les journaux tels que Le Quotidien, Mutations, Cameroon tribune et les annalyses économiques de l'époque confirme cela lorsqu'ils rapportent que les programmes d'ajustements ont entrainé une augmentation de la dette extérieure du Cameroun, une réduction des dépenses publiques dans les secteurs de la santé et l'éducation, une augmentation du chômage et la pauvreté, ainsi qu'une dépendance accrue à l'égard des institutions financières internationales.

    Ainsi, pendant que cetÉtatpauvre et démuni en termes de développement humain continue de transférer des sommes considérables à «ses richescréanciers'' pour rembourser sa dette extérieure en 2005, une grande partie de sa population s'enfonçait dans la misère.En effet, lorsque le FMI prête de l'argent avec intérêts, celapermet aux firmes occidentales d'avoir une main mise sur les ressources naturelles nationales et de piller l'État créancier sous couvert de libéralisation.Cela adonc permis de maintenir le Cameroun dans le cercle vicieux du sous-développement et du surendettement improductif,alors que les membres de l'OCDE et les institutions qu'ils contrôlent se sont enrichis notablement503(*).

    Entre 1980 et 2004 par exemple, le total bilan du FMI s'est accru de 407%, soit une augmentation de 43,86 milliards à 222,43 milliards de dollar américain et celui de la Banque mondiale de 320%, soit de 85,1 milliards à 357,14 milliards de dollars, alors que la dette de l'Afrique subsaharienne passait d'une moyenne de 22 milliards de dollar à une moyenne de 208 milliards de dollar, soit un bond de 845% selon Mutations504(*). Et selon J. Perkins, le FMI «[dit] venir en aide aux pays à risque afin deles surendetteretimposer son diktat dans le but d'exploiter leurs mines. Et après s'être suffisamment servit, elles parlent d'annulation de la dette'', ajout-il505(*). Quel paradoxe ?

    Cela étant dit,l'allègement de dette au Cameroun ne seraitqu'utopique, d'oùle retour récurrent de thèmes sur«l'endettement, l'aide publique au développement, les stratégiques de lutte contre la pauvreté,l'éradication de la corruption, etc.''506(*)

    II. QUEL INTERET POUR LE CAMEROUN A COLLABORER AVEC LE FMI ?

    En 1988 c'est la crise économique et le poidsdes pesanteurs extérieuresqui obligent les autorités camerounaises à s'appuyer sur des leviers extérieurs capables de faire basculer la donne, d'où le recours aux programmes d'ajustement le FMI. Mais en avril 2006, lors de l'atteintedu point d'achèvement, le partenariat est maintenupar la signature de nouveaux accords triennaux entre les deux parties, comment le comprendre ?

    1. Rétrospective sur la banqueroute et le recours du FMI en 1988

    Après près de 25 ans de prospérité économique imposée par l'abondance des ressources naturelles et le pragmatisme des dirigeants, le Cameroun entre dans une phase d'involutionéconomique en 1986, caractérisée par un déséquilibre de la balance de paiement et d'un endettement sévère. Maisface à l'échec de l'ajustement autonome et le poids des pesanteurs extérieurs en 1988, les autorités gouvernantes concluent sur la décennie 1990 plusieurs accords avec le FMI dans le cadre des programmes d'ajustement structurel.

    1.1. Une nécessité de rétablir les équilibres micro et macroéconomiques

    Lorsque les autorités camerounaises sollicitent l'intervention du FMI en 1988, le but est de stabiliser, grâce aux soutien financier et aux conseils économiques duFonds, les déséquilibres macroéconomiqueset le problème dela balance de paiement causés par la dévaluation du dollar américain à la Conférence de Plazza, la chute mondiale des cours de matières première et la hausse des taux d'intérêtspar le Trésor américain en 1984507(*).

    En effet, à la session budgétaire de juin 1987, une situation particulière et inédite se produit à l'Assemblée nationale lors du vote du budget de l'exercice qui devait débuter en 1988 : le budget général est réduit. Pour la première fois, le budget camerounais connait une réduction globale de près de 150 milliards de FCFA, soit une réduction de 19% par rapport à l'exercice précédent. Il passe de 800 milliards durant l'exercice 1985/86 à 650 milliards en 1986/87508(*). Cette évolution en étroite relation avec celle du PIB est la résultante d'un malaise constaté dans les finances publiques quelques années plus tôt à cause des sombres perspectives de l'évolution de l'activité économique tant au niveau national qu'international.

    De plus, du fait du ralentissement de l'activité économique et de la baisse des cours des produits d'exportations sur les marchés internationaux, le Cameroun subi un important manque à gagner sur les recettes fiscales, et une augmentation des dépenses avec les multiples sollicitations de l'État sur tous les secteurs de la vie nationale. La conséquence directe est la création d'un déficit important dans le trésor public. Face à l'inefficacité des perspectives qui ne donnent aucune lueur d'espoir en raison de la chute continue des cours de matières premières d'exportation et du mouvement descendant du dollar américain, la tendance à la baisse de l'économie engage le pays dans un cycle récurrent de déficit extérieur et endettement, comme l'indique le tableau ci-dessous.

    Tableau n°7 : Évolution de la dette publique du Cameroun entre 1980 et 1988

    Années

    1980

    1985

    1986

    1987

    1988

    Dette à long terme

    2183

    2384

    2898

    3293

    3354

    Service de la dette

    280

    641

    662

    649

    650

    Dette publique/ Exportation en %

    136,7

    104,3

    127,7

    188,5

    199,2

    Dette publique/ PNB en %

    36,8

    38,5

    36,3

    34,8

    38,2

    Service de la dette/ Exportation en %

    15,2

    22,7

    22,8

    30,4

    30,7

    Source : Banque mondiale,«World debt tables : External Finance for Developing Countries'',vol.2, 1993.

    À l'analyse, le tableau ci-dessus indique en clair que le Cameroun, en dépensant plus qu'il ne produisait, vivait largement au-dessus de ses moyens durant l'exercice 1986/87 et 1987/88. Face à l'échec de l'auto-ajustement, les indicateurs de l'économie camerounaise deviennent typiques à ceux des pays candidats aux programmes d'ajustement structurel.

    Ainsi, lorsque le Cameroun conclut son premier accord avec le FMIaprès de laborieuses négociations dans le cadre des programmes d'ajustement en septembre 1988, l'objectif principal était de permettre à cet État de réunir les conditions internes nécessaires afin de faire face aux difficultés conjoncturelles sur une période de 3 ans. Cela explique donc le processus en interne de l'ajustement économique et financier entrepris par les autorités camerounaises avec l'aide du Fonds monétaire international.Pour résoudre le problème d'endettement, le gouvernement camerounais négocie avec le FMI des accords de rééchelonnement de la dette extérieure dans le but de dégager des ressources devant stimuler les budgets et la croissance économique.

    1.2. Pour bénéficier du rééchelonnement de la dette extérieure

    En 1984,la dépréciation du dollar, la hausse des taux d'intérêts par le Trésor américain et la détérioration des termes de l'échange rendent le Cameroun insolvable auprès des bailleurs de fonds et les banques privées.Cela pousse donc les autorités nationales à négocier un accord de rééchelonnement avec le Club de Paris et de Londres509(*).Mais face à l'échec cuisant de l'ajustement autonome, les groupes de lobbies français obligent les autorités camerounaises à aller au FMIafin de bénéficier du rééchelonnement de la dette et de sauvegarderles nombreux et puissants intérêts des sociétés étrangères, notamment de Total et surtout le groupe Bolloré qui contrôle l'exploitation du port de Douala et celle de chemin de fer CAMRAIL510(*).

    En effet, le Club de Paris exige que le Cameroun soit engagé dans un programme appuyé par le Fonds afinde bénéficier d'un accord de rééchelonnement. Cela explique donc la le contexte de signature du premier accord de confirmation et celui dupremier accord relatif au rééchelonnement de 621 milliards de FCFAde septembre 1988511(*).Pour être totalement débité de cette somme, le gouvernement national a dû adopter la supervision de l'initiative de Dakar en 1989, le Plan Trinidad en 1990 et l'IAD et l'IADMen 1997 et 2005. C'est dans ce cadre que le Japonrééchelonne la dette du Cameroun de 200 millions de FCFA en 1992,de 3,1 milliards le 30 mars 1995, de 1 milliard le 10 novembre 1997,et enfin de 3,2 milliards le 18 juin 1999512(*). En contrepartie, le gouvernement camerounais devait mettre en oeuvre des réformes économiques et structurelles visant à améliorer la gestion des finances publiques, à promouvoir la transparence et la bonne gouvernance, et à renforcer le secteur financier. Cela a également permis à l'Étatcamerounais d'attirer davantage les investissements étrangers et de stimuler la croissance économique entre 2000 et 2005.

    2. Pourquoi coopérer avec le FMI après l'atteinte du point d'achèvement del'IPPTE ?

    Plusieurs raisons expliquent l'intérêt pour le Cameroun à coopérer avec le FMIaprès l'atteintedu point d'achèvement de l'IPPTE.D'une part, cet État devait bénéficier pleinement des flux financiers d'allègement, et d'autre part renforcer les politiques publiques post point d'achèvement pour une croissance plus diversifiée et inclusive.

    2.1. Pour bénéficier pleinement des flux financiers d'allègement

    Selon la presse locale Mutations, le Cameroun après le point d'achèvement de l'IPPTE compte bénéficier de tous les flux financiers d'allègement ou d'annulation de la dette extérieure de l'initiative bilatérale française et l'IADM513(*). Et pour cela, il fallait conclure de nouveau accords de partenariat avec le FMI qui estime que l'État camerounais ne dispose pas encore d'un secteur financierrobuste et bien réglementé. Carles politiques économiques envisagées par le chef d'État ne seront pas pertinentes et crédibles par rapport aux attentes des marchés, des citoyens et des investisseurs nationaux et internationaux514(*).

    Ainsiil fallait donc s'appuyer sur des leviers solides comme le FMI qui est l'institution d'élaboration et de diffusion de nouvelles normes internationales dans le but d'instiguer de la confianceauprès des investisseurs, d'accroitre la transparence de la politique économique et de permettre aux marchés financiers de mieux évaluer la côte de crédit de l'emprunteur ainsi que les normes de bonne conduite qui puissent servir de référence515(*).

    Pour rendre crédible le Cameroun auprès des investisseurs étrangers, le FMI devrait oeuvrer pour une plus grande transparence et une meilleure communication des données, tant du secteur public que du secteur privé.Ce qui explique donc la diffusion fréquente des données mises à jour sur les positions des réserves internationales et les engagements extérieurs du Cameroun, notamment de la dette extérieure et des mouvements de capitaux privés à court, moyen et à long terme516(*).Cela se matérialise par une utilisation plus fréquente des Notes d'Information au Public (NIP) et d'une diffusion plus large des lettres d'intention et des documents-cadrés de politique économique qui sous-tendent les programmes appuyés par le FMI517(*).

    2.2. Pour une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée

    Le gouvernement camerounais, dans l'optique de renforcer et de soutenir sa croissance économique après le point d'achèvement s'allie avec le FMI qui se présente commele meilleur refuge contre les crises financières après des innovations. Depuis le début de la décennie 2000, le Fonds a su mettre en oeuvre des programmes qui se sont avérés efficaces contre l'exubérance de la crise économique et financière. Ce qui a permis d'améliorer la santé économique de cette nation et le bien-être des populations.Cela est passé par l'application des politiques d'ajustement structurel, l'élaboration puis l'adoptiondu Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté etenfinl'adoption du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi qui pose les bases d'une vision de l'émergence du Cameroun à l'horizon 2035518(*).

    En effet, le DSCEdevrait atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales du pays en garantissant la stabilité macroéconomique ; en renforçant la bonne gouvernance, les efforts de transparence et de lutte contre la corruption ; en accélérant les réformes budgétaires structurelles pour moderniser les administrations fiscales et douanières, en mobilisant les recettes, en améliorant la gestion des finances publiques, accroissant l'efficacité des investissements et réduisant les risques budgétaires des entreprises publiques ;enrenforçant la gestion de la dette et réduisant les vulnérabilités de la dette ; et en mettant en oeuvre des réformes structurelles pour accélérer la diversification et la dynamisation de l'économie tirée par le privé519(*).

    Élaboré dans un contexte caractérisé par le renchérissement du coût de la vie etla recrudescence de la crise financière, alimentaire et énergétiquemondial, le DSCEgrâce à l'appui financier des bailleurs de Fonds se présente commeun cadre intégré de développement, de cohérence financière, de coordination de l'action gouvernementale et des appuis extérieurs, de consultation et de concertation avec la société civile, le secteur privé et les partenaires au développement, et un cadre d'orientation des travaux analytiques pour éclairer la gestion du développement520(*).

    III. QUELQUES PERSPECTIVES POUR TIRER PLEINEMENTPROFIT DE CETTE COLLABORATION

    Dans une coopération comme celle du Cameroun et du FMI, on n'est jamais aussi vainqueur ni aussi vaincu qu'on l'imagine. Au lieu de toujours pointé d'un doigt accusateur les programmes d'ajustement du FMI commeseuls responsables du marasme économique dans cet État, les autorités nationales devraient plutôt améliorer la gouvernance afin de mieux tirer profit de cette coopération pour un développement durable et équitable du pays. Il s'agit de rompreavec le pacte colonial etde mettre en place des stratégies de développement durable plus inclusives par exemple.

    1. Rompre avecle pacte colonial

    La rupture du pacte colonial tient compte de la qualité de l'éducation et de l'adaptation à des situations diverses.

    1.1. Renforcer le capital humain

    Investir dans l'éducation et la formation professionnelle est crucial pour assurer un développement économique durable. Car cela permet aux individus de développer leur esprit, de remettre en question les normes établies et de contribuer activement à la construction d'une société plus juste et équitable. Cela est parfaitement résumé par la maxime «le secret de la liberté réside dans l'éducation'', soulignantainsi l'importance de l'éducation dans le processus de libération et d'émancipation des peuples. Selon J. Poirot, «l'accès à l'éducation est une des libertés politiques et sociales qui, avec la liberté de participation ou d'expression et le droit à la santé, sont des éléments constitutifs du développement''521(*). En investissant donc dans l'éducation, un pays comme le Cameroun peut former une population instruite, critique et capable de prendre en main son propre destin. Pour élucider le rôle crucial de l'éducation dans le développement économique à long terme d'un pays,on se réfère généralement à l'histoire de la Chine.

    C'est également dans cet ordre d'idée que se rangeait Nelson Mandela lorsqu'il affirmait que l'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde, car elle permet de comprendre les valeurs et les principes fondamentaux qui guident la vie humaine à prendre les décisions éclairées.Cela explique donc la pertinence d'un bon système éducatif pour le développement d'un pays tel que le Cameroun.Car lorsque nous analysons le type d'éducationdans ce pays, force est de constater que malgré le taux d'alphabétisation, des lacunes telles que la mauvaise orientation dans la sphère du vivre, du survivre, et des raisons de vivre est éminente, d'où le manque de créativité et d'inventivité de la part des dirigeant dans le secteur économique par exemple522(*).

    En paraphrasant J. Ki-Zerbo, le Cameroun en est arrivé là non seulement à cause de la perpétuité d'un système éducatif colonial, mais également à cause de la phase euphorique qui correspondait à une période de haute conjoncture internationale, soit après l'indépendance quand l'argent facile régnait en maître. L'époque où le gouvernement recevait, distribuait et faisait des plans. Il y avait une sorte de merveilleuse élasticité de la demande en matière de ressources humaines523(*). Mais depuis l'avènement de la crise économique jusqu'au point d'achèvement, c'est fini tout ça, d'où la nécessité de rompre avec ce pacte et investir dans le capital humain afin de permettre à l'Étatcamerounais de réaliser son plein potentiel en tant que nation souveraine et démocratique.

    1.2. S'adapter aux défis et aux opportunités

    Après avoir atteint le point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006, le Cameroun a bénéficié d'un allègement de sa dette extérieure et a pu bénéficier de ressources supplémentaires pour investir dans le développement économique et social du pays. Cependant, pour prospérer après cette étape importante, il est crucial que le pays sache s'adapter aux défis et aux opportunités qui se présentent. Il doit inventer son développement, et ne plus penser que l'aide est la solution miracle. C'est la raison pour laquelle les moments de crise doivent être les moments de remise en question et d'adaptation524(*).Mais au lieu de ça, le gouvernement cherche plutôt à maximiser l'aide qu'il considère comme une source permanente, au lieu d'élaborer et mettre en oeuvre des stratégies pour accélérer la croissance et réduire les inégalités.En effet, les pays qui ont connu un développement important, que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie, tels la France, la Chine et les USA, doivent leurs performances non pas à l'aide extérieure, mais à leur capacité à créer des richesses525(*).

    Plusieurs grands auteurs ont abordé la question de l'adaptation comme un élément clé du développement économique et social. Par exemple, Joseph Schumpeter, économiste autrichien, souligne l'importance de l'innovation et de la créativité dans le processus de développement économique. Selon lui, les entreprises et les pays qui sont capables de s'adapter rapidement aux changements du marché sont ceux qui prospèrent à long terme526(*). Le cas de la Chine est illustratif.

    Il y a quelques années les pays africains à l'instar du Burundi, Burkina Faso, Cameroun disposaient d'un revenu par habitant supérieure à celui de la Chine,mais depuis la fin des années 1990, la Chine connait une croissance soutenue grâce à sa rapide capacitéed'adaptation aux changements du marché mondial et deses investissements dans les secteurs productifs527(*). Ce qui n'est pas encore le cas du Cameroun, où les fonds assignés officiellement aux secteurs sociaux et économiques vitaux sont souvent utilisés pour financer des dépenses improductives et nourrir la corruption. Le gouvernement doit se proposer un modèle assurant la croissance économique et permettant une réduction significative de la pauvreté du pays.

    De même, Amartya Sen, lauréat du prix Nobel d'économie en 1998, met en avant l'idée que le développement économique ne se résume pas seulement à la croissance du PIB, mais qu'il doit également prendre en compte les dimensions sociales, politiques et environnementales528(*). Pour prospérer après le point d'achèvement, le Cameroun doit donc s'adapter non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan social et environnemental. Car, le développement, ce n'est pas seulement les indicateurs de la croissance économique, surtout quand ils ne sont que macro-économiques et fondés sur des moyennes. C'est la raison pour laquelle il ne faut pas pousser l'extraversion jusqu'à vendre sa propre histoire pour acheter le développement d'autrui529(*). Il faut dire oui à l'argent du libéralisme, mais à certaines conditions qui ne sont pas des conditionnalités ! En effet, le bien-être des Camerounais doit demeurer la priorité, car l'argent est bon, mais l'homme est meilleur, parce qu'il répond quand on l'appelle.

    C'est dans ce sens que s'aligne également Jeffrey Sachs, économiste américain et défenseur du développement durable lorsqu'il souligne l'importance de l'investissement dans les infrastructures et les technologies pour favoriser la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement530(*). Ainsi, le Cameroun devrait donc investir dans ces domaines tout en s'adaptant aux défis liés à la mondialisation, aux changements climatiques et aux inégalités sociales.

    2. Mettre en place des stratégies de développement durable

    Après avoir atteint le point d'achèvement de l'IPPTE, le Cameroun devrait mettre en place des stratégies efficaces pour prospérer et assurer un développement économique et social durable. Notamment la diversification économique et le renforcement des infrastructures d'une part, et la promotion de l'entrepreneuriat et l'intégration régionale et internationale d'autre part.

    2.1. Diversifierl'économie et développerles infrastructures

    Concernant la diversification économique, le Cameroun devrait chercher à diversifier son économie au-delà de ses secteurs traditionnels tels que l'agriculture, le pétrole et le gaz ; et à penser à inclure le développement de secteurs tels que le tourisme, les technologies de l'information et de la communication, les énergies renouvelables, et la transformation des ressources naturelles. Ce qui pourrait être essentiel pour permettre à cet État de de tirer parti des opportunités offertes par la mondialisation tout en préservant sa souveraineté et sa cohésion sociale. En effet, la dépendance excessive à un seul ou deux secteurs économiques peut rendre un rendre un pays vulnérable aux chocs externes et limiter ses perspectives de croissance à long terme, comme ce fut le cas du Cameroun au milieu des années 1980.

    Par ailleurs, plusieurs auteurs tels que René Dumont, Adam Smith, Célestin Monga et Éric Toussaint ont également abordé la question de la diversification économique dans le contexte africain et ont souligné l'importance pour les pays comme le Cameroun de diversifier leurs économies afin de réduire leur dépendance à l'égard des matières premières, d'encourager le développement d'autres secteurs tels que le tourisme, l'industrie manufacturière, les services et de favoriser une croissance économique plus stable et durable. En effet, la concentration excessive sur les matières premières expose l'économie camerounaise à des risques importants en raison de la volatilité des prix sur les marchés mondiaux531(*).

    Pour ce qui est du renforcement des infrastructures, le Cameroun devrait renforcer ses infrastructures pour soutenir sa croissance économique et promouvoir un développement durable. En effet, l'atteinte du point d'achèvement en avril 2006 par cet État, dans le cadre de l'IPPTE, a permis au pays de bénéficier d'un allégement de sa dette extérieure et de ressources supplémentaires pour investir dans le développement532(*). Ce qui devrait permettre de renforcer les infrastructures.

    A priori, les infrastructures de transport, d'énergie, d'eau et d'assainissement sont essentielles pour favoriser le développement économique et social du pays. En effet, des routes en état de délabrement, un accès limité à l'électricité et à l'eau potable, ainsi que des infrastructures de santé et d'éducation insuffisantes entravent la croissance économique et le bien-être des populations.

    A fortiori, plusieurs auteurs ont souligné l'importance des infrastructures dans le développement des pays en développement. Paul Collier dans son ouvrage The Bottom Billion par exemple met en avant le rôle crucial des infrastructures dans la réduction de la pauvreté et la promotion de la croissance économique. De même l'économiste Jeffrey Sachs, dans son livre The End of Poverty, insiste sur la nécessité d'investir massivement dans les infrastructures pour sortir les pays pauvres de la pauvreté533(*).

    Ainsi, renforcer les infrastructures au Cameroun permettrait de stimuler l'investissement privé et d'attirer davantage de capitaux étrangersdans les domaines clés pour un développement durable534(*). En améliorant les conditions de transport, d'énergie et de communication, le pays pourrait augmenter sa compétitivité sur le plan international et favoriser la création d'emplois et la diversification de son économie.

    2.2. Promouvoir l'entrepreneuriat, l'intégration régionale et internationale

    Il est crucial de promouvoir l'entrepreneuriat dans un pays comme le Cameroun pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et favoriser le développement durable. L'économiste Joseph Schumpeter développe le concept de «destruction créatrice'' selon lequel l'innovation et l'entrepreneuriat sont des moteurs essentiels du progrès économique535(*). En favorisant l'émergence de start-ups et de petites entreprises innovantes par exemple, le Cameroun pourrait dynamiser son économie et accroitre sa compétitivité sur le plan international.

    De plus, l'entrepreneuriat peut jouer un rôle clé dans la diversification de l'économie camerounaise fortement dépendante de matières premières et du secteur pétrolier. En encourageant la création d'entreprises dans des secteurs tels que l'agriculture, le tourisme, les technologies de l'information et de la communication, le pays pourrait réduire sa vulnérabilité aux chocs externes et stimuler une croissance plus équilibrée et durable. Aussi, promouvoir l'entrepreneuriat au Cameroun permettrait de renforcer le tissu économique local, de favoriser l'innovation et de créer des emplois pour une population jeune et dynamique. En investissant dans l'éducation entrepreneuriale, en facilitant et en soutenant les initiatives locales, le pays pourrait bâtir un écosystème entrepreneurial solide et contribuer à son développement économique à long terme.

    Concernant l'intégration régionale et internationale, le Cameroun devrait promouvoir l'intégration régionale et internationale afin de consolider les acquis en matière de développement économique et social. En s'engageant dans les accords de libre-échange avec ses voisins et des organisation régionales telles que la CEMAC et la zone de Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), le Cameroun pourrait bénéficier de synergies économiques et renforcer sa compétitivité sur les marchés internationaux.Cela favoriserait le transfert de connaissance, de technologies et de bonnes pratiques entre les pays membres, ce qui pourrait stimuler l'innovation, renforcer les capacités productives et améliorer la compétitivité des entreprises camerounaises.

    Par ailleurs, en promouvant également une intégration internationale progressive et équilibrée, le Cameroun pourrait concilier le trilemme de la mondialisation selon lequel «l'intégration économique, la démocratie et la souveraineté nationale'', ce qui permettrait de renforcer sa position sur la scène internationale tout en préservant ses intérêts nationaux536(*). Car le Cameroun pourrait diversifier les ressources de croissance, accroitre la résilience face aux chocs externe et renforcer la coopération avec ses partenaires pour relever les défis communs tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et la santé publique.

    Au terme de ce chapitre où il était question de traiter de l'avenir des relations entre le FMI et le Cameroun,il ressort que malgré le caractère quelque fois complexede cette collaboration, lorsque les intérêts égoïstes sont pris en filature,il y a du mérite à continuer cette coopération. Mais à condition quele gouvernement camerounais prenne, d'une part des mesures audacieuses contre les défis auxquels le pays fait face afin de bénéficier pleinement desavantagesqui en découlent,notamment l'accès aux financements, l'acquisition de l'expertise, de la crédibilité, des conseils économiques à contextualiser, etc. D'autre part, le gouvernement devrait mieux orienter la mobilité des capitaux vers les secteurs essentiels et stratégiques comme dans le capital humain par exemple.

    CONCLUSION GENERALE

    Pour conclure ce projet de recherche où il était question de s'appesantir surl'investitureet le point de vue des journaux dansl'évolution de la coopération Camerounais-FMI entre 1988 et 2006, force est de reconnaitre que la presse, aussi bien locale qu'internationale, a joué un rôle déterminant dans le processus de régulation de la crise économique de 1985 et le recours au FMI dans le cadre des programmes d'ajustement en 1998.

    Alors qu'en 1960 la philosophie économique du Cameroun s'alignait à la vision politique dont elle se présente comme le versant grâce à l'abondance des ressources nationales et le pragmatisme des autorités gouvernantes,l'introductiond'une politique d'import-substitution en 1970permet de remplacer les importations par la production locale, ce qui a favorisél'assise d'une autosuffisance alimentaire et la sortiedu pays d'une économie de traite.Et en 1980 de nouveaux objectifs à long terme, devant diversifier l'appareil de production, réaliser un développement endogène et faciliter l'accès de tous aux équipements sociaux de basesont fixés pour l'an 2000.Mais en 1986, la crise économique oblige l'urgence d'un retour à la stabilité macroéconomique, d'où la suspensiondes plans quinquennaux.

    Après l'avènement de cette crise, Cameroon tribune, Le Messager et Mutations, vont apaiser la panique sociale en informant le public sur les causes et les conséquences de la crise, et vont mettre en lumière les politiques économiques mises en place par le gouvernement pour y faire face, tout en critiquant les mesures qui n'étaient pas efficaces. Ils ont également donné une tribune aux experts économiques pour analyser la situation et proposer des solutions.

    En outre, les journaux étrangers tels que Jeune Afrique et Le Monde ont apporté un regard extérieur sur la crise économique au Cameroun, ce qui a permis de mettre en perspective les politiques économiques du pays par rapport à celles des autres pays et d'identifier les meilleurs pratiques à suivre.Cette couverture de la crise a permis de sensibiliser l'opinion publique camerounaise sur les enjeux économiques et de mobiliser la société civile pour demander des réformes économiques plus efficaces. Cela a mis la pression sur le gouvernement camerounais à recourir aux programmes d'ajustement du FMI.

    Après l'élaboration de la «Déclaration de Stratégie et de Relance Économique'' par la Commission interministérielle camerounaise, c'est finalement le 24 septembre 1988 que le premier accord de confirmation est signé, dans le cadre des programmes d'ajustement structurel, après de laborieuses négociations. Ce qui a débouché à la mise en place des mesures de réforme socio-politiques et économiques entre 1988 et 2006.Il s'agit de l'abandon des subventions aux produits et services de premières nécessité, l'austérité budgétaire et réduction des dépenses, la dévaluation de la monnaie locale, l'élévation des taux d'intérêt, la promotion d'une production agricole pérenne pour faire rentrer les devises, la suppression des barrières douanières, la libéralisation de l'économie, la suppression du contrôle des changes, la privatisation massive des entreprises publiques, et l'introduction d'une TVA.Ces mesures devaient permettre de surmonter sans tarder les difficultés auxquelles se heurte déjà la balance des paiements etd'empêcher que les difficultés ne resurgissent.

    Mais d'après les journaux, ce n'est qu'après la dévaluation du FCFA en 1994 que l'économie camerounaise se stabilise et réentame une croissance soutenue.Entre 1995 et 2006, la production intérieure passe d'un déficit de -0,06% entre 1988 et 1994 àune croissance de 4% en moyenne entre 1995 et 2006.La situation des finances publiques s'améliore nettement grâce à une meilleure mobilisation des recettes propres, tandis que le taux de chômage passe de 24,6% de la population active en 1993 à 7,5%, ce qui a permis d'améliorer la cotation internationale du Cameroun. Concernant le problème d'endettement qui n'a cessé d'accroitre jusqu'en 1999,c'est sousl'achèvement de l'initiative PPTE que l'encours de cet endettement excessif est réduit grâce à l'IADM adopté en 2005 à Lyon.

    Par ailleurs, à l'image des autres pays d'Afrique noire comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal, le Cameroun a étéincapable de promouvoir une industrie locale solide à cause de la concurrence étrangère dont la politique industrielle accorde des avantages difficilement réversibles 18 ans après. À l'atteinte de l'initiative PPTE renforcée en avril 2006, la production économique camerounaise se limite aux matières premières, aux activités dont les coûts de transport à l'importation sont très élevés, aux petites industries à faible économie d'échelle et aux activités de bouts de filières.

    Celaa amené certains journaux, tels queLe Messager, Mutations et Jeune Afriqueà considérer les programmes d'ajustement comme un fiasco au Cameroun. Car même si le FMI permet de desserrer la contrainte financière grâce ses conditionnalités, la contrepartie a été l'accroissement des risques de ré endettement et de faiblesse de la coordination des politiques d'aide, d'où le Cameroun dans les fourches caudines du FMI.

    Le gouvernement camerounais a également été critiqué pour sa gestion de la coopération avec le FMI, soulignant des problèmes de transparence et de corruption. Pour y remédier les perspectives proposées sont : d'adopter des dispositifs efficaces pour faire face à ces défis et orienter les capitaux vers l'innovation des secteurs essentiels et stratégiques comme l'éducation, la santé,les infrastructures, l'agriculture, etc.

    ANNEXES

    Annexe 1 : Interview exclusiveduprésident de la République El Hadj Ahmadou Ahidjo accordé au journaliste EngelbertNgog-Hoble 12 novembre 1974

    Source : Cameroon tribune, n°115.

    Annexe 2 : Opération 150.000 t. de cacao encouragé par la SODECAO pendant le 3e plan quinquennal

    Source : Cameroon tribune, n°108.

    Annexe 3 : Lois relatives au régime des substances minérales, et fixant l'assiette, les taux et mode de recouvrement des droits fixes, redevances et taxe minières en 1978

    Source :Cameroon tribune, n°1365.

    Annexe 4: Bilan du Quatrième plan quinquennal dans la région du Centre et du Sud du Cameroun

    Source : Cameroon tribune, n°1412.

    Annexe 5: Message du Chef d'État, El Hadj Ahmadou Ahidjo, adressé à la nation le 31 décembre 1979

    Source : Cameroon tribune.

    Annexe 6 : Discours de bonne année du Chef de l'État, Paul Biya le 31 décembre 1984.

    Source : Cameroon tribune, n°3164.

    Annexe 7 : Rétrospective sur le Comice agro-pastorale de Bamenda en 1984

    Source :Cameroon tribune, n°3169.

    Annexe 8 :Interviewdu président de la République Paul Biya accordé au journaliste ÉricChinje,février 1987

    Source : Cameroon tribune, n°3804.

    Annexe 9 :Tableau canevas de mise en application progressive des réformes du FMI au Cameroun sur 10 ans

    Années de réformes et secteurs

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    Macro-économie

    Stabiliser

    Maintenir la stabilisation

    Marché-prix

    Libéraliser la plupart des prix

    Libéraliser les prix de certains biens de première nécessité

    Commerce

    Supprimer les restrictions quantitatives aux importations

    Ramener les droits de douane à un niveau modeste

    Distribution

    Privatiser

    Développer

    Marché du travail

    Dérèglementer l'embauche et licenciement

    Libéraliser les négociation salariales

    Marché des capitaux

    Restructurer

    Libéraliser et privatiser

    Structure du capital

    Petites entreprises

    Développer et privatiser

    Grande entreprises

    Évaluer

    Restructurer et privatiser

    Investissement étranger

    Réviser la réglementation

     
     
     
     
     
     
     

    Pouvoirs publics

    Cadre juridique

    Réformer le droit commercial, de la propriété et de la fiscalité

    Étendre la réforme à tous les domaines

    Cadre institutionnel

    Réformer les institutions juridiques et la gestion financière

    Source : Rapports FMI et Banque mondiale.

    Annexe 10 : Indicateurs économiques du FMI en 1996

    Source :FMI, Rapport annuel,1997, p.197.

    Annexe 11: Conditionnalités structurelles pour la FSRP

    Source : archive du BRFMIC

    Annexe 12: Lettre d'intention du Premier Ministre camerounais Peter MafanyMusongue au Directeur Général du FMI en 1997

    Source : MINFI.

    Annexe 13: Rapport de la mission de consultation du FMI au Cameroun, 16 juin 2001

    Source : Archive du BRFMIC

    Annexe 14: Bilan des programmes appuyés par le FMI (2001-2005)

    Source : Archive du BRFMIC.

    Annexe 15: Lettre Ministérielle datant de 2001

    SSSS

    Source : MINFI

    SOURCES ET REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES

    I. SOURCES

    1. Orales

    Noms et Prénoms

    Age

    Fonction

    Lieu de l'entretien et jour

    Anonyme

    //

    Archiviste

    Yaoundé, 18 Août 2022 (SOPECAM)

    Anonyme

    //

    Responsable Service courriel au MINEPAT

    Yaoundé, le 6 juin 2023(MINEPAT)

    Anonyme

    //

    Étudiant Université de Yaoundé 1

    Yaoundé, le 27 juin 2023 (Campus Université de Yaoundé 1)

    Bekono Cyrille Aimard

    //

    Enseignant des Universités

    Yaoundé, le 17 février 2023 (Département d'Histoire)

    EdzimbiEmbolo Angèle

    68 ans

    Cultivatrice

    Ebom, le 16 août 2022 (Résidence)

    Enouga Gaspard

    35 ans

    Chargé de cours à l'ISSEA

    Yaoundé, le 28 novembre 2022 (Campus de l'ISSEA)

    Kaffo Apollinaire

    48 ans

    Mécanicien

    Yaoundé, 15 janvier 2023 (Résidence)

    Majesté Ambasa

    //

    Chef de village

    Nkolngok, 02 juin 2023 (Chefferie)

    Mengue Me Ndongo Jean Paulin

    53 ans

    Historien, Enseignant et chercheur, Chargé de cours

    Yaoundé, le 4 mai 2023 (Département d'Histoire et Résidence)

    Ngono Odile Flore

    45 ans

    //

    Yaoundé, le 26 mai 2023 (Résidence)

    Tchokote Du Prince

    //

    Économiste

    Yaoundé, 12 avril 2023 (Bureau du FMI au Cameroun)

    TsalaTsala Cristian

    //

    Professeur des Universités

    Yaoundé, 13 avril 2023 (Département d'Histoire)

    ZapoueNgouanet Paulin

    27 ans

    Ingénieur statisticien Économiste

    Yaoundé, le 13 juin 2022 (Résidence)

    2. Archives

    · MINEFI

    Annuaire du Cameroun 1994, (une publication de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, Ministère de l'économie et des Finances).

    Annuaire du Cameroun 1997, (une publication de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, Ministère de l'économie et des Finances).

    Annuaire du Cameroun 1999, (une publication de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, Ministère de l'économie et des Finances).

    Annuaire du Cameroun 2000, (une publication de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, Ministère de l'économie et des Finances).

    Annuaire du Cameroun 2004, (une publication de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, Ministère de l'économie et des Finances).

    Circulaire n°00199/MINFI/B du 3 juillet 1985 portant sur l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État, des organismes subventionnés et du budget annexe pour l'exercice 1985/1986, (Etienne Ntsama, le Ministre des Finances, à titre de compte rendu).

    Circulaire n°00027/MINFI/B du 1er juillet 1987 portant instruction relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État, des organismes subventionnés et du budget annexe pour l'exercice 1987/1988, (André Booto à Ngon, le Ministre des Finances, à titre de compte rendu).

    Circulaire n°396/MINFI/B du 12 juillet 1988 portant instruction relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État, des organismes subventionnés et du budget annexe pour l'exercice 1988/1989. (Sadou Hayatou, Ministre des finances, ordonnateur principal du budget), fait à Yaoundé, le 12 juillet 1988.

    Circulaire n°0007/MINFI/B du 5 juillet 1989 portant instructions relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État pour l'exercice 1990/1991, (Le Ministre des finances, ordonnateur principal du budget), fait à Yaoundé, le 5 juillet 1989.

    Circulaire n°2985/MINFI/B du 6 juillet 1990 portant instruction relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État pour l'exercice 1990/1991, (Sadou Hayatou, le Ministre des finances, ordonnateur principal du budget).

    Circulaire n°02926/MINFI/B du 11 juillet 1991 portant instructions relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État pour l'exercice 1991/1992, (Justin Ndiora, le Ministre des finances, ordonnateur principale du budget).

    Circulaire n°0395/MINFI/B du 07 juillet 1994 portant instructions relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État pour l'exercice 1994/1995, (Antoine L. Tsimi, le Ministre des finances, ordonnateur principal du budget).

    Circulaire n°002/CAB/PR du 27 avril, 2001, relative au devoir de solidarité gouvernementale (Paul Biya, le Président de la République), fait à Yaoundé le 27 avril 2001.

    Circulaire n°006/CAB/PM du 23 juillet 2001, relative à l'acquisition des véhicules dans les administrations de l'État, (Peter MafanyMusongue, le Premier Ministre, Chef du gouvernement), fait à Yaoundé, le 23 juillet 2001.

    Circulaire n°253/CF/MINEFI/B du 05 juillet 2002 portant instructions relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État, des organismes subventionnés pour la période transitoire du 01 juillet au 31 décembre 2002, (Michel Meva'a m'Eboutou, le Ministre de l'économie et des Finances, ordonnateur principal du budget).

    Circulaire n°003/MINEFI/B du 03 janvier 2005 portant instructions relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État et des organismes subventionnés pour l'exercice 2005(Polycarpe AbahAbah, Le ministre de l'Économie et des Finances, ordonnateur principal du budget de l'État).

    Lettre d'intention du premier ministre, chef du gouvernement à Monsieur le Directeur général du FMI, 24 février 1989.

    Lettre ministérielle du 21 juin 2001, (Laurent Fabius, Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie ; Michel Sapin, Ministre de la fonction publique et de la réforme de l'État).

    MINFI, «Aide-mémoire sur la politique économique et financière du Gouvernement camerounais'', Août 1988, 28p [1er PAS].

    MINFI, Déclaration de stratégie et de relance économique, 1988.

    MINFI,«Aide-mémoire sur la politique économique et financière du Gouvernement camerounais'', Juillet 1991, 14p [2ème PAS].

    MINFI, «Scénario d'un programme économique à moyen terme pour leCameroun'', Septembre 1991, 42p + annexes [2ème PAS].

    MINFI, «Déclaration de politique économique et financière du gouvernement camerounais'', datée du 17 février 1994.

    MINEFI, «Document-cadre de politique économique et financière à moyen terme 1997/98-1999/2000'', Juillet 1997, 24p + annexes [5ème PAS].

    Ordonnance n°90/001 du 29 janvier 1990.

    Premier Ministère, «Déclaration de politique économique et financière du Gouvernement camerounais'', Février 1994, 41p [3ème PAS].

    Premier Ministère, «Déclaration de politiques économique et financière, Septembre 1995'', 23p + annexes [4ème PAS].

    · MINEPAT

    C.T.S, Plan de stabilisation des Finances publiques et de la relance économique, mars 1989.

    Déclaration de Politique Économique et Financière du Cameroun, juillet 1994.

    Déclaration de Politique Économique et Financière du Cameroun, septembre 1995.

    Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), avril 2003.

    EssombaD. et Als, «Cameroun Vision 2035'', Document de travail, février 2009.

    Étude socio-économique régionales de la pauvreté au Cameroun. Cadrage national, 2000.

    Mémorandum sur les Politiques Économiques et Financières du Gouvernement camerounais,juin 1994.

    MINEPAT, PNUD et Bureau des Services d'Appui des Projets, «Études socio-économiques régionales de la pauvreté au Cameroun. Cadrage national'', 2000.

    · Nationales

    Accord franco-camerounais, 13 Novembre 1960.

    Bulletin du FMI, édition spéciale de septembre 1987.

    Décision n°6056-(79/38), Recueil de décisions du Fonds Monétaire International, dixième édition, Washington, Fonds Monétaire International, 1983.

    Cameroon tribune, n°1391, samedi 3 février 1979.

    Cameroon tribune, n°1412, jeudi, 1er mars 1979.

    Cameroon tribune, n°1487, samedi, 2 juin 1979.

    Cameroon tribune, n°1488, dimanche 3 et lundi 4 juin 1979.

    Cameroon tribune, n°1691, vendredi, 1er février 1980.

    Cameroon tribune, n°3172, vendredi 11 janvier 1985.

    Cameroon tribune, n°3179 du dimanche 19 janvier 1985.

    Cameroon tribune, n°3763, jeudi 1er et vendredi 2 janvier 1987.

    Cameroun Tribune, n°3773, dimanche 11 et Lundi 12 janvier 1987.

    Cameroon tribune, n°3775, vendredi 16 janvier 1987.

    Cameroon tribune, n°3779, mercredi 21 janvier 1987.

    Cameroon tribune, n°3810, jeudi 26 février 1987.

    Cameroon tribune, n°4167, 18 février 1988.

    Charte du FMI, 1945.

    Document «Stratégie sectorielle de santé 2001-2015'', 2001.

    Kemayou Happi L., «Projet de loi n°15/PJL/AN portant approbation du premier Plan quinquennal de développement économique et social'', Yaoundé, 16 décembre 1960.

    MINADER et OCDE, «Analyse des interactions entre les politiques macroéconomiques et le développement agricole'', 2006.

    MINADER, «Répertoire des projets et programmes du MINADER'', 2012.

    Ordonnance n°90/004 du 22 juin 1990 relative à la privatisation des entreprises publiques et parapubliques et les différents décrets d'application.

    3. Décrets et lois

    Décret n°86/656 du 3 juin 1986 portant création d'une Mission de réhabilitation du secteur public et parapublic.

    Décret n°90/1257 du 30 août 1990 portant application de l'ordonnance n°90/004 du 22 juin 1990 relative à la privatisation des entreprises publiques et parapubliques.

    Décret n°90/1423 du 3 octobre 1990 portant privatisation de certaines entreprises du secteur et parapublic.

    Décret n°94/125 du 14 juillet1994 portant admission de certaines entreprises du secteur public et parapublic à la procédure de privatisation.

    Décret n°95/056 du 29 mars 1995 portant réorganisation de la Mission de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic.

    Décret n°2003/2221/PM du 29 septembre 2003 portant création, organisation et fonctionnement d'un comité technique de suivi et d'évaluation des activités de mise en oeuvre du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté.

    Loi n°88/005 du 1er juillet 1988 portant loi de Finances de la République du Cameroun pour l'exercice 1988/1989, (l'Assemblée Nationale a délibéré et adopté, le Président de la République promulgué).

    Loi n°89/030 du 29 décembre 1989 autorisant le Président de la République à définir par ordonnance un régime de la privatisation des entreprises du secteur public et parapublic.

    Loi n°90-031 du 10 août 1990, régissant l'activité commerciale au Cameroun, Yaoundé, le 10 août 1990.

    Loi n°96/06 du 18 janvier 1996 (Constitution de la République du Cameroun).

    4. Discours et interviews parus dans les journaux

    Discours de fin d'année du Chef de l'ÉtatPaul Biya, inCameroon Tribune n°3164, mardi, 31 décembre 1984.

    Discours de nouvel an du Chef de l'État Paul Biya, in Cameroon Tribune, n°3169, dimanche 6 et lundi 7 janvier 1985.

    Discours de nouvel an du Chef de l'État, in Cameroun Tribune, n°3763, jeudi 1 et vendredi 2 janvier 1987.

    Éditorial deNjamkepo J. L., «L'aviation civile arrive au Cameroun en 1934'', in CCAA News, 29 novembre 2010.

    Éditorial du ministre de l'agriculture de la République Unie du Cameroun,Tchoungui G. A., «La révolution verte au service du développement'', in Le Monde, 19 juillet 1976.

    Éditorial du président Ahmadou Ahidjo, «Faire une authentique nation'', in Le Monde diplomatique, numéro spécial, septembre 1971.

    Interview entre Babale A., ancien ministre, etAmougou A. F., journaliste, «Paul Biya, l'homme, l'oeuvre, l'ambition'', in Cameroon tribune, Edition spéciale du 06 novembre 2007.

    Interview entre le Directeur de la SOCAPALM etle journaliste Nko W., in Cameroon tribune, n°1388, jeudi, 1er février 1979.

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    · Articles parus dans les Revues

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    TankeuKouatang T., «Le franc CFA et son influence sur le commerce extérieure du Cameroun 1945-2003'', Mémoire de Maitrise en Histoire, Université de Yaoundé I,2008.

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    TsalaBuni M., «L'aide internationale au développement du secteur agricole au Cameroun de 1978 à 2013 : Le cas du FIDA et la FAO'', Mémoire de Master en Histoire, Université de Yaoundé 1, 2015.

    8. Thèses

    Abena Etoundi, M. J., «La planification économique au Cameroun : aperçu Historique (1960-2000)'',thèse de Doctorat PhD en Histoire, Université de Yaoundé 1, 2008.

    Banyongen S. E., «Les institutions de Bretton-Woods : Étude de cas de l'IPPTE au Cameroun (la rencontre d'une logique de l'information stratégique avec les dynamiques socio-culturelles)'',thèse de Doctorat enarts de la communication, Université d'Ottawa, Canada, 2007.

    Davalas Aguilar P.,«La révolution silencieuse de la banque mondiale et du FMI, et le « BuenVivir''. Essai critique sur le développement »,thèse de Doctorat en sciences économique, Université Grenoble Alpes, 3 mai 2017.

    NzomoTcheunta J., «Le processus de retrait de l'État de la production des biens et services au Cameroun. Premier bilan et perspectives'',thèse de 3e cycle en sciences économiques, Université de Yaoundé 2 (SOA), 2000.

    Toussaint E., «Enjeux politiques de l'action de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement et du Fonds Monétaire International envers le tiers-monde'',thèse de Doctorat en sciences politiques à l'Université de Liège-Université de Paris 8, 2004.

    Yalla O., «Culture du coton et dynamique socio-économique au Nord Cameroun1965-2008'',thèse de Doctorat PhD en Histoire, Université de Yaoundé 1, 2013.

    III. Dictionnaires

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    Capul J.-Y. et Garnier O., Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Paris, Hatier, 1996.

    Collectif, Grand Larousse universel, Paris, Larousse, 1987.

    Collectif, Le Robert Micro, Paris, Le Robert, 1998.

    Duc G. et Daloz J.-P., Dictionnaire de relations internationales, Paris, Armand Colin, 2001.

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    Soutou G.-H., Dictionnaire des relations internationales, Paris, Dalloz, 2008.

    Vaisse M. et Morelle C., Dictionnaire des relations internationales, de 1900 à nos jours, 3e édition, Paris, Armand Colin, 2009.

    TABLE DES MATIERES

    SOMMAIRE i

    DEDICACE iii

    REMERCIEMENTS ivv

    LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS v

    LISTE DES ILLUSTRATIONS..............................................................................VIII

    RESUME ix

    ABSTRACT x

    INTRODUCTION GENERALE 1

    1. Contexte général de l'étude 2

    2. Raisons de choix du sujet 3

    3. Intérêts du sujet 3

    4. Cadre spatio-temporel 4

    5. Clarification conceptuelle 8

    6. Cadre théorique 9

    7. Revue critique de la littérature 10

    8. Problématique 12

    9. Objectifs de la recherche 13

    10. Hypothèses de recherche 13

    11. Cadre méthodologique 14

    12. Les difficultés 16

    13. Plan de travail 16

    CHAPITRE 1 : FACE AUX DEFIS DE L'HEURE, LE CAMEROUN RECOURT AU FMI 17

    I. UNE ECONOMIE ENTRE RESILIENCE ET CONTROVERSE 17

    1. L'économie camerounaise : une brillante exception en Afrique ? 18

    1.1. Une parfaite synergie entre  «abondance des ressources nationales et pragmatisme des dirigeants'' 18

    1.2. Un bilan positif et riche de promesse 24

    2. Le difficile destin de l'économie camerounaise 32

    2.1. Les signaux d'alerte : la stagnation des produits de base, la baisse de la manne pétrolière et le recul de la production industriel 32

    2.2. Le plan de rigueur et les mesures préconisées pour limiter les irrégularités 35

    II. LES RAISONS JUSTIFIANT LE RECOURS AU FMI 37

    1. Les raisons microéconomiques et macroéconomiques 37

    1.1. Une crise sévère.........................................................................................37

    1.2. L'instabilité politique et sociale 39

    2. Le poids des pesanteurs extérieures 41

    2.1. Selon des considérations économiques 41

    2.2. Considérations politiques 43

    III. AUX ORIGINES DU FMI ET DES PROGRAMMES D'AJUSTEMENT STRUCTUREL (PAS).. 45

    1. Aux origines du FMI 45

    1.1. Contexte et circonstances de création du FMI 45

    1.2. Les objectifs et les missions attribuées au FMI 47

    2. Les visées des PAS du FMI 49

    2.1. Le consensus de Washington : fondement théorique des PAS 49

    2.2. Le modèle intégré FMI-Banque mondiale des PAS 50

    CHAPITRE 2 : VERS UNE COOPERATION EFFECTIVE ENTRE CAMEROUN ETET FMI 52

    I. LA NATURE DES ACCORDS CONCLUS 52

    1. Les accords de confirmation ou Stand-by Arrangement 53

    1.1. L'accord de confirmation du 24 septembre 1988 53

    1.2. L'accord de confirmation du 20 décembre 1991 55

    1.3. L'accord de confirmation du 25 mars 1994 56

    1.4. L'accord de confirmation du 27 juillet 1995 57

    2. Les accords économiques et financiers triennaux 58

    2.1. La Facilité d'ajustement structurel renforcé (FASR), 1997-2000 58

    2.2. La Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), octobre 2000-2003............................................................................................................................................................58

    II. LES CONDITIONNALITES D'EMPRUNT ET LEUR MISE EN APPLICATION CONCRETE AU CAMEROUN 60

    1. Les politiques de réformes approuvées par l'Etat Camerounais 61

    1.1. Les politiques macroéconomiques 61

    1.2. Les politiques structurelles 62

    2. La mise en application concrète des conditionnalités approuvées par le gouvernement camerounais 64

    2.1. Sur le plan institutionnels et politiques 64

    2.2. Sur le plan économique 67

    III. LE DESACCORD SURL'APPLICATIONDES PAS AU CAMEROUN 73

    1. Une mise en avant des limites des PAS 73

    1.1. La vision dogmatico-satique du développement et la négligence du volet social Erreur ! Signet non défini.

    1.2. La polituqe de change incertaine, l'inefficacité d'une politique monétaire sévère et l'ingérence dans les affaires des Etats 76

    2. L'idéalisme des autorités des autorités camerounaises face aux problèmes conjoncturels 77

    2.1. LAjustement structurel comme base solide de lutte contre les irrégularités microéconomiques et macroéconomiques 78

    2.2. Ajustement structurel comme plan d'action contre l'autoritarisme au Cameroun 79

    CHAPITRE 3 : ANALYSE DES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET SOCIO-POLITIQUES PAS AU CAMEROUN, 18 ANS APRES 84

    I. ANALYSE DES PERFORMANCES ECONOMIQUES 84

    1. La dérèglementation des politiques économiques 84

    1.1. La libéralisation du marché camerounais 84

    1.2. L'instauration de la concurrence dans le secteur industriel 88

    2. Une croissance économique diversifiée et soutenue..................................................90

    2.1. La hausse du niveau de la production intérieure.....................................................93

    2.2. L'amélioration du rendement des principaux secteurs économiques..............................98

    II. ANALYSE DES PERFORMANCES SOCIO-POLITIQUES 100

    1. L'impact des PAS sur le système politique camerounais 100

    1.1. Les changements institutionnels 100

    1.2. La redéfinition des politiques publiques 104

    2. Une nette reconfiguration sociétale 107

    2.1. Le renforcement de l'écart du niveau de vie entre Camerounais 108

    2.2. La résilience de la population et l'émergence du secteur informel 111

    III. LES INDICATEURS DE MESURE DU DEVELOPPEMENT AU CAMEROUN A L'ATTEINTE DU POINT D'ACHEVEMENT DE L'IPPTE 117

    1. Les indicateurs économiques du développement 118

    1.1. Le Produit Intérieur Brut (PIB) 118

    1.2. Le PIB par habitant (PIB/hbt) 119

    2. Les indicateurs sociaux du développement 121

    2.1. L'Indice du Développement Humain (IDH) 122

    2.2. L'Indice du Développement Humain Ajusté des Inégalité (IDHI) et l'Indice d'Inégalité du Genre (IIG) 123

    CHAPITRE 4 : QUEL AVENIR POUR LA COLLABORATION CAMEROUN-FMI ? 127

    I.LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL : UN INSTRUMENT DEVANT PERMETTRE AUX POUVOIRS PUBLICS D'AMELIORER LES CONDITIONS FINANCIERES DURANT LA DECENNIE 1990 ? 127

    1. Le FMI, une panacée contre les déséquilibres économiques au Cameroun 127

    1.1. La logique d'une mise en application des politiques d'ajustement et de stabilisation 128

    1.2. Une évolution riche de virtualitéset pleines de promesses 129

    2. La coontre-facette de l'intervantion du FMI au Cameroun 131

    2.1. Favoriser l'expansion des entreprises occidentales 132

    2.2. Renforcerle circuit infernald'argent-dette et d'aide-credit concessionnel 134

    II. QUEL INTERET POUR LE CAMEROUN A COLLABORER AVEC LE FMI ? 136

    1. Rétrospective sur la banqueroute etle recoursdu FMI en 1988 136

    1.1. Une nécessité de rétablir les équilibres micoéconomiques et macroéconomiques 136

    1.2. Pour bénéficier du rééchelonnement de la dette extérieure 138

    2. Pourquoi coopérer avec le FMI après l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE ? 139

    2.1. Pour bénéficier pleinement des flux financiers d'allègement 139

    2.2. Pour une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée 140

    III. QUELQUES PERSPECTIVES POUR TIRER PLEINEMENT PROFIT DE CETTE COLLABORATION 141

    1. Rompre avecle pacte colonial 141

    1.1. Renforcerle capital humain 141

    1.2. S'adapter aux défis et oppportunités 142

    2. Mettre en place des stratégies de développement durable 144

    2.1. Diversifierl'économie et développerles infrastructures 144

    2.2. Promouvoir l'entrepreneuriat, l'intégration régionale et internationale 146

    CONCLUSION GENERALE 148

    ANNEXES 151

    SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 186

    TABLE DES MATIERES 219

    * 1M. Vaisse et C. Morelle, Dictionnaire des relations internationales, de 1900 à nos jours, 3e édition, Paris, Armand Colin, 2009, p.136.

    * 2MINEPAT, PNUD et Bureau des Services d'Appui des Projets, «Études socio-économiques régionales de la pauvreté au Cameroun. Cadrage national'', 2000, p.9.

    * 3 F. Pigeau, Au Cameroun de Paul Biya, Paris, Karthala, 1994, p.8.

    * 4M. J. Abena Etoundi, «La longue crise économique des années 80 : efforts de redressement et répercussions socio-économiques au Cameroun'', in EditorialBoardMembers, n°76, consulté en ligne sur www.afjolih.com, le 13 janvier 2022 à 16h 47.

    * 5D. C. FouelefackTsamo, «L'économie camerounaise de la décennie 1990 : entre réformes structurelles et ajustement conjoncturels'', in Regards croisés sur les nineties, n°139, 2020, consulté en ligne sur www.torroa.com,le 18 avril 2022 à 08h35.

    * 6André-Vincent, «Les vérités du Président'', in Cameroontribune, n°3771, dimanche 11 et Lundi 12 janvier 1987, p.4.

    * 7M. Fraud et M. Bartholy, Du contrat social, Paris, Bordas, 1985, p.3.

    * 8M. Bloch, Apologie pour l'Histoire ou métier d'historien, Paris, Armand Colin, 2e édition, 1952, p.10.

    * 9Ministère de la Santé Publique, «Document de Stratégie sectorielle de santé 2001-2015'', Edition 2009, p.5.

    * 10MINSANTE, «Document de Stratégie sectorielle..., p.5.

    * 11Annuaire statistique du Cameroun, 2004, p.4.

    * 12Anonyme, «Fourches caudines'', consulté en ligne sur www.wikipedia.org, le 18 août 2022 à 13h06.

    * 13V. Epitalon, «Passer sous les fourches caudines : définition et origine de l'expression'',consulté en ligne sur www.wipedia.org, le 18 août 2022 à 13h20.

    * 14Anonyme, «Passer sous les fourches caudines'',in Expressio,consulté en ligne sur www.expressio.fr, 14 avril 2023, 10h24.

    * 15M. Lelart, Le Fonds monétaire international, Paris, PUF, 1995, p.10.

    * 16Y. Tavernier, «Critiquer les institutions financières internationales'',in L'Économie politique, vol.2, n°10, 2001, p.18.

    * 17J. E. Stiglitz, La grande désillusion, Paris, Fayard, 2002.

    * 18Le grand Larousse illustré, Paris, Larousse, 2006, p.186.

    * 19J.-F. Bayart, La réinvention du capitalisme, Paris, Karthala, 1994, consulté en ligne sur www.google.books.com, le 4 avril 2023 à 9h25.

    * 20 É. Cohen, La Tentation hexagonale. La souveraineté à l'épreuve de la mondialisation, Paris, Fayard, 1996, p. 15.

    * 21P. Salin, Libéralisme, Paris, Odile Jacob, 2000, consulté en ligne sur www.google.books.com, le 4 avril 2023 à 10h03.

    * 22H. Lepage, «Demain le libéralisme'', in Le livre de poche, 1980, consulté en ligne sur www.catallaxi.free.fr, le 4 avril 2023 à 12h40.

    * 23J.-J. Aerts et Als, L'économie camerounaise. Un espoir évanoui, Paris, Karthala, 2000.

    * 24J. Ngandjeu, Le Cameroun et la crise. Renaissance ou blocage ? Paris, L' Harmattan, 1988.

    * 25Touna Mama, Crise économique et politique de déréglementation au Cameroun, Paris, L'Harmattan, 1996.

    * 26Pigeau, Au Cameroun de Paul Biya...

    * 27 E. C. Okala, «Analyse socio-économique des relations entre le Cameroun et les institutions de Bretton Woods de 1988-2000 : perspective historique'', Mémoire DEA en Histoire, Université de Yaoundé I, 2002.

    * 28G. Courade, Le village camerounais à l'heure de l'ajustement, Paris, L'Harmattan, 1994.

    * 29KengneFodouop, Les petits métiers de rue et l'emploi, le cas de Yaoundé, Yaoundé, SOPECAM, 1999.

    * 30Senat, «Session ordinaire de 2001-2002'', Rapport, n°228, par M. J. Chaumont, 13 février 2002.

    * 31 C. J. Elembe, «L'économie camerounaise face aux problèmes de l'arrimage à la nouvelle dynamique libérale planétaire 1960-2012'', Mémoire de Master en Histoire, Université de Yaoundé 1, 2014.

    * 32 S. Fambon, «Endettement du Cameroun : problèmes et solutions'', Discussion Paper n°49, Mai 2002.

    * 33 Y. NjikeNyatchou, «L'évolution de la dette extérieure du Cameroun de 1960 à 2014 : Approche historique'', Mémoire de DIPESS I en Histoire, Université de Yaoundé 1-ENS, 2016.

    * 34G. Mace et F. Petry, Guide d'élaboration d'un projet de recherche en sciences sociales, Québec, Presses Universitaires de Laval, 2000, p.123.

    * 35 J. De Bonville, L'analyse de contenu des médias de la problématique au traitement statistique, De Boeck Université, 2000, p.28.

    * 36 www.recherche-qualitative.qc.ca consulté le 10 mai 2023 à 08h19.

    * 37F. Guillemette, «Approches inductives II'', in Recherches qualitatives, vol. 28, n°2, 2009, p.1, consulté en ligne sur www.erudit.org/Approches-inductives, le 10 mai 2023 à 07h34.

    * 38J. Denis et Als,«Introduction : les approches inductives dans la collecte et l'analyse des données. Approches inductives'', vol.6, n°1, 2019, p.3, consulté en ligne sur https://doi.org/10.7202/1060042ar, le 9 mai 2023 à 8h33.

    * 39F. Guillemette, «L'approche de la Grounded Theory ; pour innover ?'', in Recherches qualitatives, vol.26, n°1, 2006, p.32, consulté en ligne sur www.erudit.org/methode-déductive, le 10 mai 2023 à 07h23.

    * 40 www.scribbr.fr/methodologie/méthode-inductives-et-déductives/, consulté le 10 mai 2023, 10h.

    * 41G. Claude, «La méthode déductive, qu'est-ce que c'est ?'', consulté en ligne sur https://www.scribbr.fr/methodologiedéductive/, le 10 mai 2023 à 07h55.

    * 42Pigeau, Au Cameroun de Paul Biya..., p.19.

    * 43Anonyme, «Dossier Cameroun : Une économie à toute épreuve'', in Jeune Afrique, consulté en ligne sur www.JeuneAfrique.com, le 16 septembre 2022 à 10h03.

    * 44Anonyme, «Le Cameroun, nouvel eldorado pétrolier en Afrique'', in Le Monde, consulté en ligne sur www.lemonde.fr le 13 novembre 2022 à 15h41.

    * 45 J. C. Willame, «Cameroun : les avatars d'un libéralisme planifié'', in Politique africaine, n°18, 1985, p.44.

    * 46Aerts et Als, L'économie camerounaise..., p.7.

    * 47Ibid.

    * 48P. Decraene, «En dépit d'une industrialisation rapide, l'économie du Cameroun repose surtout sur l'agriculture'', in Le Monde diplomatique, n°1325 du 13 avril 1971, p.21.

    * 49Willame, «Cameroun : les avatars d'un libéralisme planifié''..., p.44.

    * 50E. Messina Mvogo, «Le Cameroun et le nouvel ordre économique international 1974-1981'', Mémoire de Maitrise en Histoire, Université de Yaoundé I, 2001, p.15.

    * 51L. Kemayou Happi, «Projet de loi n°15/PJL/AN portant approbation du premier Plan quinquennal de développement économique et social'', Yaoundé, 16 décembre 1960, p.18.

    * 52Éditorial du président Ahmadou Ahidjo, «Faire une authentique nation'', in Le Monde diplomatique, numéro spécial, septembre 1971, p.17.

    * 53P. Decraene, «Les planificateurs de l'économie camerounaise se sont fixé des objectifs précis et réalistes'', in Le Monde diplomatique, septembre 1971, p.20, consulté en ligne sur www.le-monde-diplomatique.fr, le 9 novembre 2022 à 08h18.

    * 54Éditorial du ministre de l'agriculture de la République Unie du Cameroun M. G. A. Tchoungui, «La révolution verte au service du développement'', in Le Monde, 19 juillet 1976, consulté en ligne sur www.lemonde.fr, le 10 novembre 2022 à 11h02.

    * 55C. Datchoua Soupa, «Notre agriculture peut miser sur l'énergie nucléaire'', in Cameroon tribune, n°132, mardi, 3 décembre 1974, p.2.

    * 56Ibid.

    * 57Pigeau, Au Cameroun de Paul Biya... p.25.

    * 58 Interview entre W. Nko et le Directeur des palmeraies de la SOCAPALM, in Cameroon tribune, n°1388, jeudi, 1er février 1979, p.5.

    * 59 A. Boyomo, «Coton : Certitudes et espoirs'', in Cameroon tribune, n°1617, samedi 3 novembre 1979, p.3.

    * 60D. Fotso, «Le centre d'assistance des PME : Un instrument national de promotion collective'', in Cameroon tribune, n°1388, jeudi, 1er février 1979, p.7.

    * 61Cameroon tribune, n°1414, samedi, 3 mars 1979, p.4.

    * 62J. Ngadjeu, «Economie : De nombreuses mesures de relance prises en 1984'', in Cameroon tribune, n°3160, dimanche 7 et lundi 8 janvier 1985, p.20.

    * 63J. D. D. AwoumouAmougou, «La libéralisation des marchés et le développement durable en Afrique : le cas du secteur agricole au Cameroun'', Mémoire de Master en Administration publique, Université Louis Pasteur Strasbourg, 2006, p.10.

    * 64Ibid.

    * 65 Ma Pondi, «Un envol irrésistible..., p.19.

    * 66A. Ndzinga, «Extension du port de Douala : 1,5 milliards de francs prêtés au Cameroun par la CCCE'', in Cameroon tribune, n°1487, Samedi, 2 juin 1979, p.4.

    * 67Interview exclusive du Président de la RépubliqueAhmadou Ahidjo et du journaliste E.Ngog-Hob,in Camerroon tribune, n°115 du mercredi 13 novembre 1974, p.3.

    * 68A. Ahanda, «A quoi serviront les budgets des services publics ?'', in Cameroon tribune, n°1510, vendredi 29 juin 1979, p.4.

    * 69Ibid.

    * 70Cameroon tribune, n°1412, jeudi 1er mars 1979, p.8.

    * 71Interview du Président Ahidjo et du journaliste Ngog-Hob..., p.3.

    * 72Ibid., p.2.

    * 73M. Kouty, «Guide pratique d'analyse de politique commerciales : Adaptation locale pour le Cameroun. Analyse du commerce et des politiques commerciales du Cameroun'', Yaoundé, Centre d'études et de recherche en économie et gestion, Université de Yaoundé II, 2015, p.2.

    * 74Ibid.

    * 75Aerts et Als, L'économie camerounaise..., p.12.

    * 76Interview du Président Ahidjo et du journaliste Ngog-Hob... p.2.

    * 77Pigeau, Au Cameroun de Paul Biya... p.25.

    * 78Éditorial du Président de la RépubliqueAhmadou Ahidjo à Afrique Industrie, in Cameroon tribune, n°1386, mardi,30 janvier 1979, p.3.

    * 79Aerts et Als, L'économie camerounaise... p.26.

    * 80H. Bandolo, «Fin aujourd'hui de la visite du Président Paul Biya en France'',in Cameroon Tribune, n°3195, jeudi, 7 février 1985, p.16.

    * 81T. Kamje, «Cameroun-USA : le Cameroun est bien préparé pour affronter le défi de l'avenir'', in Cameroon tribune, n°3173, 1985, p.2.

    * 82Boyomo, «Coton : Certitudes et espoirs''..., p.3.

    * 83Interview du Directeur de la SOCAPALM etdu journaliste W. Nko, in Cameroon tribune, n°1388, jeudi, 1er février 1979, p.5.

    * 84Cameroon tribune, n°1691, vendredi, 1er février 1980, p.8.

    * 85 B. Gauthier, «La dynamique du secteur manufacturier africain en période d'ajustement structurel : le cas du Cameroun'', in Revue Région & Développement, n°3, 1996, p.4.

    * 86Ahanda, «A quoi serviront les budgets des services publics..., p.4.

    * 87Ibid.

    * 88Cameroon tribune, n°1412, jeudi, 1er mars 1979, p.8.

    * 89Ahanda, «A quoi serviront les budgets des services publics..., p.4.

    * 90Anonyme, «Revalorisation substantielle des salaires'', in Cameroon tribune, n°1639, jeudi, 29 novembre 1979, p.1.

    * 91Ibid.

    * 92Cameroon tribune, n°1488, dimanche 3 et lundi 4 juin 1979, p.1.

    * 93Cameroon tribune, n°1487, samedi, 2 juin 1979, p.15.

    * 94Ma Pondi, «Un envol irrésistible..., p.19.

    * 95Cameroon tribune, n°3179 du dimanche 19 janvier 1985, p.3.

    * 96 Ma Pondi, «Un envol irrésistible..., p.19.

    * 97Kouamo, «L'homme de l'année..., p.10.

    * 98 Interview du PrésidentAhidjo à Afrique Industrie..., p.3.

    * 99Ibid.

    * 100Cameroon tribune, n°1391, samedi 3 février 1979, p.1.

    * 101M. Onomo, «Zone Franc : pas de bonne monnaie sans bonne économie'', in Cameroon tribune, n°3172, vendredi 11 janvier 1985, p.3.

    * 102A.-V. Ekani, «Le comice agro-pastoral de Bamenda : le reflet d'une économie en bonne santé'', in Cameroon tribune, n°3169, dimanche 6 et lundi 7 janvier 1985, p.22.

    * 103Ibid.

    * 104Ibid.

    * 105Editorial de M. J. L. Njamkepo, «L'aviation civile arrive au Cameroun en 1934'', in CCAA News, 29 novembre 2010, consulté en ligne sur www.ccaa.aero, le 14 mars 2023 à 06h08.

    * 106J. Mboudou, «La chevauché des infrastructures'', in Cameroon tribune, n°3164, mardi 1 et mercredi 2 janvier 1985, p.2.

    * 107Ekani, «Le reflet d'une économie en bonne santé..., p.23.

    * 108Ibid.

    * 109Cameroon tribune, n°3172, vendredi 11 janvier 1985, p.3.

    * 110Journal du dimanche, 1984, p.3.

    * 111Herrera, La nature de la crise financière camerounaise..., p.48.

    * 112AwoumouAmougou, «La libéralisation des marchés..., p.3.

    * 113C. Tchakounté, «L'évolution erratique du dollar et ses contradictions'', in Cameroun tribune, n°3805, samedi 21 février 1987, p.4.

    * 114Ibid.

    * 115Cameroun Tribune, n°3773, dimanche 11 et Lundi 12 janvier 1987, p.7.

    * 116 L. Liesse, «La politique d'ajustement structurelle et son incidence sur l'agriculture de rente camerounaise : le cas de la province de l'Ouest (1923-1994)'', Mémoire de Master en Histoire, Université de Yaoundé 1, 2010, p.16.

    * 117A. Kaffo, 48 ans, Mécanicien, Yaoundé le 15 janvier 2023.

    * 118AwoumouAmougou, «La libéralisation des marchés..., p.3.

    * 119Willame, Cameroun : les avatars d'un libéralisme planifié..., p.45.

    * 120Okala, «Analyse socio-économique..., p.70.

    * 121Tchakounté, «L'évolution erratique du dollar..., p.4.

    * 122Cameroon tribune, n°3763, jeudi 1er et vendredi 2 janvier 1987, p.3.

    * 123MINFI, Circulaire n°00027/MINFI/B du 1er juillet 1987 portant instruction relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État, des organismes subventionnés et du budget annexe pour l'exercice 1987/1988, p.1.

    * 124Brunel, Les difficultés du Cameroun..., p.140.

    * 125Statut Général de la Fonction Publique, p.13.

    * 126 MINFI, Circulaire n°00027/MINFI/B du 1er juillet 1987..., p.9.

    * 127 Ibid.

    * 128Cameroon tribune, n°3763, jeudi 1er et vendredi 2 janvier 1987, p.3.

    * 129MINFI, Circulaire n°00027/MINFI/B du 1er juillet 1987..., p.3.

    * 130Cameroon tribune, n°3775, vendredi 16 janvier 1987, p.5.

    * 131Cameroon tribune, n°3779, mercredi 21 janvier 1987, p.7.

    * 132G. De Bernis et J. Léonard, «Le fardeau de la dette africaine : Une ruineuse course aux crédit extérieurs'', in Le Monde diplomatique, 1986, consulté en ligne sur www.lemonde-diplomatique.fr, le 04 juin 2023 à 2h33.

    * 133C. JuompanYakam, «Les recettes de l'économie camerounaise pour éviter la crise'', in Jeune Afrique, consulté en ligne sur www.jeuneafrique.com, le 15 mai 2023 à 5h56.

    * 134NjikeNyatchou, «L'évolution de la dette..., p.69.

    * 135Okala, «Analyse socio-économique..., p.70.

    * 136P. Artus et Als, «Les effets d'un prix du pétrole élevé et volatil'', Rapport, Paris, 2010, p.12.

    * 137 M. TafamKoagne, «La problématique du financement de l'industrie manufacturière au Cameroun (1946-99)'', Mémoire de DEA en Histoire, Université de Yaoundé 1, 2005 p.30.

    * 138NjikeNyatchou, «L'évolution de la dette..., p.73.

    * 139P. Vennetier, «Cadre de vie urbain et problèmes de l'eau en Afrique noire'', in Annales de géographie, 1988, p.171.

    * 140Cameroon tribune, n°4167, 18 février 1988, p.1.

    * 141 Sadou Hayatou, Ministre des finances, Circulaire n°396/MINFI/B du 12 juillet 1988 portant instruction relatives à l'exécution et au contrôle de l'exécution du budget de l'État, des organismes subventionnés et du budget annexe pour l'exercice 1988/1989, p.6.

    * 142A. Kaffo, 48 ans, Mécanicien, Yaoundé, 15 janvier 2023.

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    * 163Toussaint, Banque mondiale, le coup d'État permanent..., p.26.

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    * 182Ibid.

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    * 309Loi n°96/06 du 18 janvier 1996 (Constitution de la République du Cameroun), p.2.

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    * 311Mack-Kit, «Les élections au Cameroun''..., p.29.

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    * 316 Ngo Balepa, «Le régime de la zone franche industrielle au Cameroun.... p.346.

    * 317Ibid., p.351.

    * 318Ibid.

    * 319J. AbengmoniEssomba, «Les incitations à l'investissement et la relance de l'investissement au Cameroun'', Université de Yaoundé II-SOA, 2016, p.3.

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    * 321Anonyme, «Cameroun : Analyse de politiques et pratique commerciales par secteur'', consulté en ligne sur https://docs.wto.org/dol2fe/Pages/SS/directdoc.aspx?filename=R:/WT/TPR/S/187/Rev.1., le 23 février 2023 à 23h11.

    * 322 Ibid.

    * 323Ibid.

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    * 420 G. Guibai, in L'oeil du Sahel, n°25, 1999.

    * 421 Ibid.

    * 422J. Herrera, «Du « fédéral » et des « Koweitiens » : la fraude de l'essence nigériane au Cameroun'', in Autrepart, n°6, 1998, p.184.

    * 423Ibid..

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    * 425 F. Mvondo, «Le gouvernement face à la crise des transports : quelles solutions ?'', in Le Messager, 1995, consulté en ligne sur www.lemessager.net, le 21 mai 2023 à 09h39.

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    * 433Ibid.

    * 434J.-P. Tchakounté, in Le Messager, 2005.

    * 435A. Kaffo, 48 ans, Mécanicien, Yaoundé, dimanche 15 janvier 2023.

    * 436 Chef du village Nkol-Ngok,

    * 437S. AngoMengue, «Après les cultures de rente, la reconversion dans la pêche : l'arrondissement d'Ayos à la crise'', in Le village camerounais à l'heure de l'ajustement, n°1, 1994, p.312.

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    * 439AngoMengue, «Après les cultures de rente, la reconversion dans la pêche..., p.317.

    * 440Ibid.

    * 441Anonyme, «Cameroun : l'économie après le point d'achèvement'', in Mutations, 2 juin 2006, consulté en ligne sur www.cameroon-info.net, le 26 février 2023 à 14h03.

    * 442Anonyme, «Cameroun : l'économie après le point d'achèvement''..., consulté en ligne sur www.cameroon-info.net, le 26 février 2023 à 14h03.

    * 443 Ibid.

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    * 445 Anonyme, «Document de stratégie pour la croissance et l'emploi'', 2009, p.10.

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    * 448Anonyme, «Cameroun : l'économie après le point d'achèvement''... consulté en ligne sur www.cameroon-info.net, le 26 février 2023 à 14h03.

    * 449INS, «Enquête sur l'emploi et le secteur informel'', juin 2006, p.3.

    * 450I. Fozing, L'éducation au Cameroun, entre crises et ajustements économiques, Paris, L'Harmattan, 2014, p.17.

    * 451Document de Stratégie pour le Croissance et l'Emploi, 2009, p.2.

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    * 512Cameroun tribune, n°8588/4787, 28 Avril 2006, p.2.

    * 513Anonyme, «Cameroun : l'économie après le point d'achèvement''..., consulté en ligne sur www.cameroon-info.net, le 13 mai 2023 à 14h03.

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    * 516FMI, Rapport annuel 1999, p.198.

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