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Dynamique et impact de l'exploitation du rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé


par Emile Roger MBOUNGUE
Ecole normale supérieure de Yaoundé - DIPES 2 2014
  

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I.5. PROBLEMATIQUE

Depuis plusieurs décennies, les questions relatives à la protection de l'environnement figurent parmi les préoccupations majeures de la communauté internationale. C'est ce qui justifie par exemple la tenue de plusieurs conférences internationales sur l'environnement (Conférence de Stockholm en 1972, celle de Nairobi en 1982, conférence de Rio en 1992, celle de Johannesburg en 2002), la création du programme des Nations Unies pour l'environnement et la signature de plusieurs conventions de portée internationale. La gestion des espaces forestiers tient ainsi une place de choix dans ces préoccupations, compte tenu des fonctions de la forêt (notamment au niveau des sols, des régimes hydrologiques des climats, de la diversité mondiale et des économies des pays concernés) ainsi que des particularités et des précarités du milieu tropical (pression démographique, explosion urbaine, structure

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politique et sociale en crise, économie reposant essentiellement sur le secteur primaire, recul accéléré du couvert forestier, etc.).

D'après une étude menée en 1992 par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO), elle place le taux global (mondial) de déboisement tropical à 17 millions d'hectare par an. Une autre étude menée par l'institut de Ressource du monde (WRI) suggère que la figure puisse être aussi haute que 20,4 millions d'hectare par an. Face à cette situation alarmante, l'exploitation commerciale des produits forestiers non ligneux peut ainsi augmenter la valeur économique de la forêt et par conséquent stimuler la conservation et la gestion durable des forêts. C'est dans cette logique partielle que la communauté internationale a eu à encourager l'exploitation des produits forestiers non ligneux surtout dans les pays à faible économie ou le seuil de pauvreté est extrêmement élevé.

Dans le contexte africain, la déforestation est celle qui progresse le plus rapidement dans le monde. Ceci s'explique par le taux d'urbanisation élevé, la pauvreté des populations rurales considérable qui entraine la recherche illégale du bois d'oeuvre et de chauffe. Selon l'Organisation des Nations Unies (ONU) chaque année le continent africain perd près de 4 millions d'hectare de forêt. Une perte qui est très loin supérieure à celle de la forêt amazonienne. Cette accentuation est aussi due dans plusieurs pays à des pratiques intensives de l'agriculture, des coupes non autorisées, l'utilisation grandissante du charbon de bois, etc. pour répondre à cette situation, certains pays africains en plus de la création d'un fond financés par les pays riches en vue de la protection de leur forêt ainsi que de la biodiversité, ont mis chacun dans leurs pays des structures en charge de la faune et de la flore.

Le Cameroun par exemple dans ce mouvement n'est pas en reste, car sur les 7 millions d'hectare des forêts du Cameroun, environ 76% soit au total 22,8 millions d'hectare ont déjà été déboisé ou ont été alloués à des concessions d'exploitation forestière. Moins d'1/5 des forêts camerounaises non protégées, situées principalement au centre et à l'Est du pays reste presque intacte. Seul 6% environ des 1/4 million d'hectare de forêt du pays sont protégés à titre de réserve ou de parcs nationaux. Les forêts camerounaises sont parmi les plus diverses du point de vue biologique et les plus menacés d'Afrique. Elles présentent une importance capitale dans sa diversité biologique. C'est le 5e rang africain de ce point de vue. En effet, on dénombre environ 70 mille espèces dans la flore camerounaise, 250 espèces de mammifère, 850 espèces d'oiseaux, 542 espèces de poisson (DEFO). Parmi les produits forestiers non ligneux, figure en bonne place le rotin (l'objet de notre étude), classé depuis un certain temps comme un produit spécial (MINFOF 2012).

Suite à la crise des années 1990 ayant affectée les cultures de rente, les lois forestiers limitant l'exploitation illégale du bois, les communautés rurales où ces produits occupaient une place importante de l'économie se trouvent maintenant devant la nécessité de diversifier leurs activités économiques. Dans ce contexte, l'exploitation des produits forestiers non ligneux apparaît ainsi comme une des solutions pouvant permettre de réduire l'impact négatif de cette crise des produits de rente (cacao, café) et à revitaliser les régions rurales parmi lesquelles celle de la région de Yaoundé.

L'activité du rotin jadis destiné à une utilisation traditionnelle notamment dans la réalisation des objets comme les hautes, les paniers, la construction des cases bref à une consommation limitée dans le milieu rural et a certain nombre homogène des acteurs et techniques, va ainsi subir une influence occidentale (modernité) à travers l'introduction des nouvelles mentalités et cultures liées à l'urbanisation, à l'explosion démographique et à l'utilisation massive des objets en rotin. Cet état de chose va ainsi entraîner une utilisation plus moderne du rotin notamment dans l'équipement des salons, la fabrication des berceaux, et autre. Cette activité en pleine expansion dans notre région, en particulier celle de Yaoundé

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avec sa proche campagne, entraine une forte pression sur les ressources de rotin qui deviennent de plus en plus rare. Influençant ainsi le marché de celui-ci (POKAM WADJA 1979 ; SHIEMBO, 1986 ; DEFO, 1997 ; SUNDERLAND, 1998).

C'est une activité qui vient en complément des autres activités paysannes chez les populations rurales car elle permet aux paysans de compléter leur revenu pour pouvoir s'acheter des produits pour leurs cultures principales. Cependant elle constitue une source d'emplois pour certaine catégorie de personnes dans la région de Yaoundé. Ainsi, pendant cette dernière décennie la filière rotin a connu des mutations considérables ce qui n'est pas loin de soulever des inquiétudes au niveau de sa durabilité et de la préservation de l'environnement. Au terme de cette analyse il ressort un problème, celui de l'exploitation durable de la ressource tout en tenant compte de l'environnement.

I.6. QUESTIONS DE RECHERCHE

L'exploitation des produits forestiers non ligneux est liée à l'apparition de l'homme sur la terre. C'est à partir de cette période que les ressources forestières connaissent ses premières agressions. Cependant, il est à noter que celles-ci ne sont pas encore en vue car la densité de la population reste encore très faible et leur disponibilité ne pose pas encore problème. Il a fallu attendre les années d'après les indépendances pour observer cet engouement autour des produits forestiers non ligneux en général et celle du rotin en particulier. Favorisée par la colonisation avec l'apport de l'urbanisation des villes ainsi que les méfaits de la crise des années 80 qui ont entrainés la chute des prix de nos produits de rentes. La demande devenant de plus en plus forte avec l'influence de la ville de Yaoundé et d'ailleurs, on va assister à une mutation considérable de la filière rotin ces dernières années.

I.6.1. Question principale

Au regard de l'attrait croissant du meuble en rotin, quels sont les impacts environnementaux probables de l'intensification de l'exploitation du rotin à Yaoundé?

I.6.2. Questions spécifiques

- Quel est l'état actuel de la filière rotin dans la zone de Yaoundé?

- Quels sont les facteurs de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé? - Quelles sont les mutations survenues dans la filière au cours de cette décennie ?

- Quels sont les impacts de la filière au niveau de l'environnement physique et socio-économique?

I.7. HYPOTHESES DE TRAVAIL

Une hypothèse de recherche est une réponse présumée à la question qui oriente une recherche. Dans le cadre de ce travail, nous avons défini une hypothèse principale et quatre hypothèses spécifiques.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand