VII.2.3. Recommandations à l'endroit des
exploitants urbains du rotin (vanniers)
Afin d'améliorer les conditions de vie des vanniers,
nous suggérons que ceux-ci puissent s'organiser en association car il
fonctionne dans l'anarchie. Ainsi ils pourront mieux revendiquer leurs
intérêts. L'organisation ou le regroupement des vanniers permettra
à ces derniers de mieux canaliser les énergies, s'échanger
des techniques etc.
VII.2.4. Recommandations à l'endroit des
autorités publiques
Dans le but d'optimiser la filière rotin dans la zone
de Yaoundé et au Cameroun en général, nous
suggérons à l'Etat camerounais de prendre en compte les acteurs
de la filière en établissant un recensement des différents
intervenants de la filière, en intensifiant les campagnes de
sensibilisation, valoriser la vannerie. L'Etat doit subventionner les vanniers,
car ceux-ci ne disposent pas assez de moyens pour produire en quantité
suffisante et pourvoir répondre à la demande sur le
marché.
Afin d'organiser les vanniers dans la ville de Yaoundé
qui s'installent dans les rues de la capitale, l'Etat peut créer un
cadre approprié pour la vannerie par la construction des centres
artisanaux où on peut même immatriculer les artisans et être
plus proche d'eux.
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La vannerie dans la ville de Yaoundé opère dans
l'informel, l'Etat peut organiser le secteur en identifiant chaque vannier.
La maitrise du rythme d'exploitation du rotin ne peut avoir
lieu que si les recherches sont effectuées dans ce sens. Ainsi, pour une
exploitation durable, nous proposons un recensement des espèces
exploitées, faire l'inventaire des quantités disponibles et
délimiter les quantités ou le quotas d'exploitation à
prélever soit par mois ou par an pour permettre la durabilité de
la ressource. Définir et orienter les stratégies de gestion
durable passe également par la formation des CV dans les techniques de
coupe de rotin.
Déréglementation des marchés au
bénéfice des cueilleurs de rotin et de ceux qui en font le
commerce (par exemple suppression des obstacles au transport et des
restrictions à l'exportation) et appui à l'amélioration de
la collecte et de la diffusion des informations sur le marché.
Renforcement de l'appui aux organisations locales de coupeurs,
pour la vulgarisation de méthodes de réduction des pertes
après coupe, d'amélioration de l'entreposage, et de toutes autres
techniques requises.
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CONCLUSION GENERALE
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Au terme de notre étude qui porte sur la «
Dynamique et impact de l'exploitation du rotin sur l'environnement dans la zone
de Yaoundé », il a été question de ressortir les
principales mutations et impacts de la filière rotin sur l'environnement
cette dernière décennie. Une fois le sujet cadré et la
méthodologie élaborée, nous avons trouvé important
de faire un état de lieux de la filière rotin et sa dynamique,
les différents facteurs qui ont contribué à son
évolution, pour en fin ressortir son impact sur l'environnement.
A partir de nos recherches et enquêtes nous pouvons dire
que la situation actuelle de celle-ci reste dominée par l'exploitation
de deux types de rotin (Eramospatha macrocarpa et Laccosperma
secundiflorum) dans les proches campagnes de la ville de Yaoundé.
Cette exploitation est essentiellement pratiquée par les populations
paysannes qui ravitaillent la ville de Yaoundé en rotin brut à
partir d'un marché de dépôt situé à Mvog-mbi
où tous les vanniers s'approvisionnent pour la confession des objets
dans les différents ateliers de transformation de la ville. Dans
l'activité, on retrouve aussi bien les jeunes, les adultes que les
vieux. Cette dernière décennie, la filière rotin est
marquée par une dynamique dans l'exploitation, la transformation et la
commercialisation. Notamment par l'évolution des sites d'exploitation,
de quantités coupées, des acteurs impliqués, des prix de
vente, et les outils de transformation. Cette dynamique est favorisée
par les facteurs socioéconomiques et politiques. Le développement
de la filière rotin a entrainé les impacts environnementaux et
socioéconomiques aussi bien dans les espaces de coupe que de
transformation. Ces résultats nous permettent de dire que nos
hypothèses ont été confirmées dans la mesure
où la filière reste dominée par l'exploitation des deux
types de rotin par les paysans de la proche campagne de Yaoundé, la
transformation qui a lieu dans les UT à travers la ville de
Yaoundé et la commercialisation. Ce qui a conduit à des impacts
sur l'environnement physique et socioéconomique des produits finis.
Cependant, au regard du rythme d'exploitation de la ressource,
il y a lieu de réfléchir sur sa durabilité. C'est
pourquoi, nous proposons une délimitation des taux de
prélèvement, une interdiction de certaines méthodes en
zone de coupe, une sensibilisation des populations locales, et en fin un
inventaire des quantités disponibles et une définition des quotas
d'exploitation.
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BIBLIOGRAPHIE
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