I.3.2.1.3. Le sol

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La combinaison des facteurs climatiques avec une
pluviométrie abondante, associé au couvert végétal
forestier, les régions de Zamakoé et de Faékele
présentent des sols ferralitiques et hydro-morphes. L'abondance des
précipitations donne de l'épaisseur aux sols toujours
gorgé d'eau. Ce qui favorise une végétation pleine de
rotin qui est une ressource qui pousse dans les forêts
marécageuses.
I.3.2.2. Présentation humaine
I.3.2.2.1. Population
Zamakoé et Faékele sont deux villages presque
peuplés uniquement d'Ewondo, localisées respectivement le long de
la route principale Yaoundé-Mbalmayo et le long de la piste
regroupée en hameaux.
Planche 1 : Accessibilité des localités
d'exploitation du rotin

A
B
Source : Cliché MBOUNGUE,
Décembre 2013

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Du haut vers le bas, nous avons les deux villages,
respectivement Zamakoé (A) et Faékele (B). Le premier est
situé le long de la route principale bitumée permettant un
transport rapide de la ressource dès la sortie de la forêt et le
second sur une route non bitumée en pleine forêt et dont
l'accessibilité est très difficile en saison de pluie. Ceci peut
expliquer l'importance de l'activité dans les deux localités.
Faékele est divisé en Faékele I et Faékele II. Les
ménages sont estimés à environ 53 foyers pour près
de 500 âmes selon les chefs des villages. Pour Zamakoé les
ménages sont estimés à près de 89 foyers pour
près de 3000 âmes (chef du village). La population est
majoritairement féminine et dominée par les jeunes.
I.3.2.2.2. Les activités traditionnelles des
populations
Les activités humaines ici portent sur l'agriculture,
l'élevage, la chasse, la cueillette et le ramassage.
? L'agriculture
C'est la principale activité des populations. Elle
porte sur la pratique des cultures vivrières (dominantes) et des
cultures de rente. Pour ce qui est des cultures vivrières elles sont en
générale l'affaire des femmes et des jeunes et portent sur le
manioc, le macabo. Cependant sa production reste faible. On retrouve
également parmi ses cultures la banane plantain produit,
considérée selon le chef de ses villages comme la culture
principale. On cultive le maïs qui est vendu soit frais ou sec. Ces
produits sont destinés à la consommation familiale, seul le
surplus est vendu soit en bordure de route, soit dans les marchés de
Mbalmayo ou de Yaoundé. Les cultures de rente portent sur la
cacao-culture, elle est dominée par les hommes, les femmes se contentant
dans le labour et la récolte.
? L'élevage
L'élevage ici est de type sentimental. Les produits de
l'élevage sont rarement vendus mais servent beaucoup plus pour recevoir
les étrangers et les cérémonies traditionnelles comme les
funérailles et les mariages. Cet élevage porte sur les animaux
comme le petit bétail, le porc, les ovins qui ne coutent pas de la peine
aux responsables, car ces bêtes sont laissées en divagation.
? La chasse
Elle se pratique de façon traditionnelle. La chasse
peut se faire la nuit ou en journée dans les forêts ou dans les
champs. Les animaux chassés ici sont en général les
singes, les rats, bref les mammifères. Ces viandes sont parfois vendues
aux restaurateurs de la ville de Mbalmayo par un circuit de marché
noir.


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Source : Cliché MBOUNGUE,
Décembre 2013
Photo 1 : Piège à gibier par le
fil
? Le ramassage et la cueillette
Ils servent de support aux activités économiques
et de complément dans l'alimentation et dans la pharmacopée
traditionnelle. Ils concernent les produits comme les écorces, les
feuilles des végétaux, le rotin et les autres PFNL.
I.3.3. Délimitation temporelle
Pour mieux appréhender notre sujet d'étude, nous
nous sommes proposés d'inscrire ce travail dans une optique
évolutive, afin de présenter et d'analyser les différentes
mutations qui se sont opérées dans notre domaine d'étude
entre les années 2000 et 2014 si les données nous le permettent
et ainsi dégager ses impacts sur l'environnement. Ainsi donc notre
espace temporel se situe entre 2000 et 2014 où la filière rotin a
connu un engouement dans l'exploitation et de multiples dynamiques à
plusieurs niveaux notamment au niveau des acteurs qui interviennent dans la
filière, des techniques utilisées, des mutations à
caractères socio-économiques et aussi environnementales.
Cette période a justement retenu notre attention par ce
que certaines études antérieures ont été
menées dans ce sens jusqu'en 1999. Notamment les travaux de DEFO(1997)
sur « La filière des produits forestiers non-ligneux :
l'exemple du rotin au Sud Cameroun » C'est donc cette fourchette de
temps qui constituera notre espace de guide pour le travail de ce
mémoire.
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