IV.2. LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS
LA ZONE DE YAOUNDE
Pendant des dennies, jusqu'au debut des années 1980, le
bois a regulierement caché l'importance des produits forestiers non
ligneux et en particulier celle du rotin. Mais depuis une certaine periode, on
observe un engouement de la part des populations urbaines et rurales de la zone
de Yaoundé autour de cette ressource. Cet engouement ou engagement a
été en grande partie provoqué par l'interêt toujours
accrue que les paysans et les citadins on toujours portés pour les
produits en rotin. Ainsi plusieurs facteurs ont favorisé cette dynamique
de la filiere rotin. Parmi ceux-ci on note :
IV.2.1. L' URBANISATION CROISANTE DE YAOUNDE
Capitale du Cameroun depuis 1909, Yaoundé connait comme
toutes les villes africaines une urbanisation exponantielle. Le tissus urbain
est passé de 38,07 km2, soit 3807ha en 1980 à 159,19km2 soit
15919ha en 2001 (communauté urbaine de Yaoundé) soit une
difference de 12112ha en 20 ans. Ce qui necessite une demande
d'équipement des habitats. Ainsi, les objets en rotin sont
sollicités pour l'équipement des maisons. Accentuant par
consequent la demande qui devient superieure à l'offree. En effet
certaines personnes
6 On retrouve les clients qui sont riches, des clients
moyens et des clients pauvres
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utilisent le rotin pour les plafonds des maisons. Donc le
rotin est utilisé pour la construction. Notons tout de même que
ctte croissance n'est pas directement liée à la consommation du
rotin. L'étallement de Yaoundé joue donc un rôle indirect
de collecte et de redistribution pour le rotin.
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Tissus urbanisé Limite de la CUY
Tissus urbanisé Limites de la CUY
Source : Communauté urbaine
de Yaoundé (CUY)
Figure 30 : Evolution de l'espace urbanisé de
Yaoundé entre 1980 et 2001
D'après cette carte du tissus urbain de la ville de
Yaoundé entre 1980 et 2001, la ville n'occupait que la moitié
nord du bassin versant du Mfoundi en 1982, elle occupe désormais
l'ensemble du bassin versant. Comme la barrière de hauts reliefs
à l'Ouest et les vallées du Foulou et de l'Anga'a forment des
obstacles à l'extension urbaine, la ville s'est développée
vers l'est jusqu'à déborder les limites actuelles de la CUY.
Désormais, l'urbanisation incontrôlée se développe
vers le Nord et le Sud en suivant les axes routiers.
IV.2.2. L'EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE EN MILIEU URBAIN ET
RURAL
Peuplée à l'origine par les Ewondo, la ville de
Yaoundé est aujourd'hui cosmopolite du fait des migrations internes
d'une part des differentes tribus du Cameroun et d'autre part du faite de
l'afflux d'immigrants d'Afrique et des expatriés d'origines europeennes,
asiatiques et autres. Ainsi, au fil du temps, cette population s'est accrue, de
même que leur besoin. Dit-on souvent, plus de personnes signifie plus de
bouche à nourrir, à eberger, à employer etc.
Sous l'influence de l'occidentarisation et de brassage des
populations de diverses origines, l'explosion urbaine s'est accompagnée
par de profondes mutations de mode de vie. Parmi ces mutations, l'utilisation
massive des objets en rotin est à mettre à l'actif de plusieurs
facteurs parmis lesquels ces changements tiennent une place de choix.
L'explosion demographique de Yaoundé a permis l'introduction de
l'utilisation des boucarreaux, des salons en rotin, de berceaux, les penderies,
etc totalement meconnus des populations autochtones. Ainsi donc, la demande
accrue de rotin en ville a largement contribué à
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l'augmentation drastique des quantités de Maraca
(Eromospatha)et de rotin liane (Laccosperma) coupés dans les forêt
de la proche campagne de Yaoundé. La ville de Yaoundé devient
alors non seulement des debouchés du rotin et des articles en rotin,
mais egalement un pôle de diffusion de l'exploitation du rotin et de
production d'article dans les campagnes.
Tableau 8 : Evolution de la population de Yaoundé
entre 1976 et 2005.
Années
|
|
1976
|
1987
|
|
2005
|
Effectifs
|
313
|
706
|
649
|
252
|
1
|
817
|
524
|
Taux
d'accroissement annuel moyen (%)
|
|
9,5
|
|
6,8
|
|
|
5,7
|
Source : RGPH 1976, 1987, 2005
Suivant le tableau ci-dessus, la population de Yaoundé
depuis 1976 n'a cessé de croitre avec un taux de croissance annuelle
toujours important. Cette croissance peut s'expliquer par le fait que la ville
de Yaoundé comme celle des autres pays au Sud du Sahara connait les
phénomènes d'exode rural et un taux d'accroissement naturel
positif.
Cette croissance démographique s'observe
également dans le milieu rural même si elle reste faible par
rapport à celle observée en milieu urbain. Pour faute des
données sur la population de nos localités avant les
années 2000, nous avons utilisé celles du recensement de 2005
avec le taux d'accroissement de 2,8% par an. Ce taux nous a permis d'estimer la
population de 2014 comme l'illustre le tableau 15 ci-dessous.
Tableau 9 : Evolution de la population de Zamakoé
et Faékele entre 2005 et 2014.
Villages
|
Population 2005
|
Population 2014
|
Zamakoé
|
968
|
1212
|
Faékele
|
276
|
345
|
Source : RGPH 2005 et enquêtes de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014 IV.2.3. LA CRISE
ECONOMIQUE
La crise economique est une periode caracterisée par le
ralentissement des activités économiques. Suite à la crise
économique des années 1980, accentuée encore par celle des
années 2008 (crise monétaire), les populations de Yaoundé
n'ont pas été epargnées. Elles ont été
marquée respectivement par la chute des prix des produits de rente et la
flambée des prix des produits de premiere necessité. Dans la
ville de Yaoundé comme partout d'ailleurs, on a observé le
chômage des jeunes, et la pauvreté des populations urbaine et
rurale. Yaoundé aujourd'hui represente la premiere ville camerounaise ou
le taux de chomage est le plus elevé. Yaoundé regroupe 30% de
chomeurs de la population active contre 20% à Douala qui vient seconde
position (KENGNE FODOUOP 1991). Tous ces corollaires, ont poussé les
jeunes à se lancer dans les activités du secteur informel (qui se
défini comme étant l'ensemble des activités
économiques qui échappent à la régulation de l'Etat
et qui se réalise en marge de a législation). Parmi ces
activités du secteur informel l'artisanat emploie bon nombre de
personnes comme l'illustre le graphique suivant.
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Source : Annuaire statistique du Cameroun 1999
et INSS-EESI 2005 Figure 31 : Répartition et Evolution de
l'emploi à Yaoundé de 1989 à 2002
A lobservation de cette figure nous observons
qu'avec le temps c'est-à-dire de 1989 à 2002, la proportion de la
population du secteur informel a augmenté. Elle quitte de moins de 30%
entre 1989 et 1990 à plus de 70% entre 2001 et 2002. Pendant que la
proportion de la population du secteur public et para public à
diminuée de plus de 35% entre 1989 et 2002. Ceci s'explications par le
fait que la crise économique des années 1990 avait conduit
à l'accentuation de la pauvreté des populations, le chômage
causé par des licenciements et la réduction des emplois. Ainsi
pour pouvoir s'adapter, les populations vont se lancer dans le secteur informel
parmi lesquels la vannerie.
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