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LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEME' DE E l
RAPHIE
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UNIVERSITE DE YAOUNDE I
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N
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REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix -- Travail - Patrie
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ECOLE NORMALE SUPERIEURE
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
BP : 47 Yaoundé, Cameroun. Tél. : (+237) 99 92 89
25
e-mail : riassakoanyahoo.fr; dptgeoq
ensy1(&yahoo.fr
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`T)Yi-IEWs/v/nrt'T-ç'Eo/ ng
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Yaoundé, le 30 mai 2014
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30 MAI 2014
LE CHEF DE DEPARTEME
E-mail : rjassako[ayahoo.fr mobile phone : (237) 99 92 89 25
LISTE DES ENSEIGNANTS DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE
GEOGRAPHIE POUR LE COMPTE DE L'ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014.
A. ENSEIGNANTS PERMANENTS
1. Professeur ASSAKO ASSAKO René Joly, Professeur des
Universités, Chef de Département ;
2. Pr. LIEUGOMG Médard, Maître de
Conférences ;
3. Pr. PRISO Daniel Dickens, Maître de Conférences
; 4, Dr. MENGUE MBOM Alex, Chargé de Cours ;
5. Dr. NDI HUMPHREY NGALA, Chargé de Cours ;
6. Dr. NGAPGUE Jean Noël, Chargé de Cours ;
7. Dr. Eleno MANKA'A FUSE, Chargée de Cours ;
8. Dr. TCHUKOUA Louis Bernard, Chargé de Cours ;
9. M. FEUMBA Rodrigue, Assistant ; 10,M. NDOCK NDOCK Gaston,
Assistant; 11.MIle PIEPPOUO GNIGNI NSANGOU Louisette, Assistant ;
12.M. NDZIE SOUGA Clotaire, Assistant ;
B. ENSEIGNANTS VACATAIRES
13.Professeur TCHAWA Paul, Professeur des Universités,
Université de Yaoundé I ;
14.Dr. SIMEU KAMDEM Michel, Directeur de Recherche, Institut
National de Cartographie ;
15,Dr. MBAHA Joseph Pascal, Chargé de Cours,
Université de Douala,
16.Dr. ABOSSOLO Samuel Aimé, Chargé de Cours,
Université de Yaoundé I
17.Dr. OJUKU TIAFACK, Chargé de Cours, Université
de Yaoundé I ;
18. Dr. LEUMBE LEUMBE Olivier Noël, Chargé de
Recherches, Institut National de Cartographie ;
19.Dr. NGUENDO YONGSI Blaise, Chargé de Cours,
Université de Yaoundé II, IFORD ;
20.Dr. NSEGBE Antoine De Padoue, Assistant, Université de
Douala ;
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
NE JOLY ASSAKO ASSAKO Professeur
21.M. NGOUCHEME MONGBET Ibrahim, Assistant assimilé,
Ingénieur Informaticien, MINFOPRA ;
ABSTRACT
ii
For year, wood constituted the main source of revenue for the
most part of countries in Congo Basin. It has always hidden the importance of
PFNL, but for two decades now, with the negative effects of the illegal
exploitation of wood, these products are considered as an alternative to reduce
the effects of deforestation. The economic crisis of the late 1980/1990s, which
was market by the fall in prices of profitable goods and the unemployment of
youths, coupled with the demographic explosion, are at the origin of the
increase in informal activities in Cameroonian towns and to the uncontrolled
exploitation of PFNL by the local population. It is in such situations of
environmental protection and economic crisis that populations will get involved
in exploitation of these products of second order, particularly
«rattan» in the southern part of Cameroon. Through this study, which
is based on "Dynamique et impact de l'exploitation du rotin sur
l'environnement dans la zone de Yaoundé", we have wished to
raise the aspect of the rattan branch which has undergone some transformations
during this last decade (after the years 2000). With the aim of bringing forth
its impacts on the environment.
To analyze all these contours, we have adopted a
hypothetico-deductive method by the means of direct observations on the field,
inquiries and documentary research.
At the end of these analysis, the acknowledgement carried out
is that, some aspects of the branch undergone a remarkable transformation since
a decade. This change is accentuated with the increase in the demand for rattan
products. This inflation has led to consequences on the environment. We suggest
an optimization of the rattan branch through lasting management of
resources.
Key words: Dynamic, Impact, Rattan branch,
Environment region of Yaoundé, Biodiversity.
DEDICACE
iii
A
Mes feus parents papa EHAWA François et maman NGO HIONG
Augustine qui n'ont pas pu m'accompagner jusqu'à la fin de cette
formation, mais qui m'ont élevé sur la voie de l'école
comme moyen d'ascension sociale.
Et
Mon grand frère NDIMA Charly et son épouse
MOUAGNOUNG Nadège que j'appelle affectueusement papa et maman pour leurs
sacrifices consentis. Qu'ils voient en ce travail le fruit de leurs efforts.
REMERCIEMENTS
iv
Ce mémoire qui couronne la fin de notre formation
à l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé n'aurait pu voir
le jour sans le concours inconditionnel de plusieurs personnes ressources.
Ainsi, qu'il nous soit permis de remercier toutes ces personnes qui, d'une
manière ou d'une autre, nous ont soutenu pendant la rédaction de
ce mémoire. Nos vifs remerciements vont à l'endroit de :
Notre encadreur de mémoire Pr PRISO D DICKENS, qui de
toute sa force et malgré ses occupations a consacré du temps pour
nous fournir un encadrement meilleur.
Au Dr DEFO Louis pour sa disponibilité, ses
orientations et la documentation dont il nous a gratifiés. Qu'il trouve
ici l'expression de notre entière reconnaissance.
Tous les enseignants du Département de
Géographie pour leur enseignement durant ces cinq années de
formation. Plus particulièrement à M. Gaston NDOCK, pour ses
conseils, ses orientations.
Tous les vanniers et les coupeurs vendeurs de rotin brut de la
zone de Yaoundé qui nous ont fourni les informations relatives à
l'accomplissement de ce travail.
Tous nos camarades de la 51ème et
53ème promotion avec qui nous avons passé les
meilleurs moments d'étude. Nous remercions particulièrement EKOTO
ABAAYO Thomas Julio, MOMBELE Jean Robert, BEYALA Gertrude, MONGO EBWELE,
NAMEKONG NGOULA Gaius, MBALLA Ondo Chidrick, ATCHANG Nadège, MOPOUN
OUAMBO Judicaelle, AYANGA Samuel, MANOUORE Amsetou, NGONO Edwige. MBASSI
Arlette, ESSON Marie Rose, OMGBA NGONO Patricia, KANOU Brice.
M et Mme SAME Guiom, M et Mme ETIOKO Guillaume, MOUKOUE Guy, M
ENONE André, Mme MBOSSOU Berline, M Emmanuel GUIA pour leurs soutiens
divers. Nous leur témoignons notre profonde gratitude.
Toute notre famille pour ses conseils. En particulier Maman
NTINTI Odette, Maman MBOLA Janette, Mme EPOTE Charlotte, Papa ELABE Augustin,
Maman NGOH Justine, HIONG Mathieu, ma grand-mère et mon
grand-père, ENONE Gabriel, MBOUNGUE Celestin, ENONE Gabriel, EKANGUE
Jean B.
Tous nos amis avec qui nous partageons de bons et mauvais
moments. Nous remercions particulièrement MBOULE Roline, ESSOUMAN
Prince, ATEKE Christiane Nadège, ELANSOL Rolland et Madame, MPONGO
Michou, ESSOUMAN ESSOUMAN Olivier Sardou.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
v
BUCREP : Bureau Central de Recensement et
d'Etude de la Population au Cameroun
CC : Centre commercial
CDB : Convention sur la Diversité
Biologique
CIFOR : Centre de Recherche Forestière
Internationale
COMIFAC : Commission des Forets d'Afrique
Centrale
COVIMOF : Communauté Villageoise de
Molombo, Okékat et Faékele.
CUT : Chef d'Unité de
Transformation
CUY : Communauté Urbaine de
Yaoundé
CV : Coupeur Vendeur
ENS : Ecole Normale Supérieure
FAO : Fonds des Nations Unies pour
l'Agriculture et l'Alimentation
HYSACAM : Hygiène et Salubrité
du Cameroun
INC : Institut Nationale de la
Cartographie
MINEF : Ministère de l'Environnement
et des Forêts
MINFOF : Ministère des Forêts et
de la Faune
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PFNL : Produit Forestier Non Ligneux
UICN : Union Mondiale pour la Conservation de
la Nature
UT : Unité de Transformation
WRI : World Ressource Institute
TABLE DES TABLEAUX
vi
Tableau 1 : Données de températures et de
précipitations de Mbalmayo 7
Tableau 2 : Récapitulatif des questions, objectifs et
hypothèses de recherche 18
Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable
indépendante 32
Tableau 4 : Opérationnalisation de la variable
dépendante 33
Tableau 5 : Critères de choix des localités
d'enquête 38
Tableau 6 : La taille des échantillons par village
enquêtés 39
Tableau 7 : La taille des enquêtés par quartier
dans Yaoundé. 39
Tableau 14 : Evolution de la population de Yaoundé
entre 1976 et 2005. 67
Tableau 15 : Evolution de la population de Zamakoé et
Faékele entre 2005 et 2014. 67
Tableau 8 : Evolution des distances entre habitations et les
sites de coupes des rotins d'après
les paysans. 71
Tableau 9 : Evolution des effectifs des CV du rotin brut dans
les localités de Zamakoé et
Faékele avant et après les années 2000.
72
Tableau 10 : Evolution des quantités
journalières produites à Mvog-mbi entre 1996 et 2013.73
Tableau 11 : Evolution spatiale des UT dans la ville de
Yaoundé par quartier 75
Tableau 12 : Evolution des prix de quelques objets
77
Tableau 13 : Résumé de la dynamique de la
filière rotin dans la zone de Yaoundé 78
Tableau 16 : Estimation du revenu moyen gagné par an
suivant chaque vannier 85
Tableau 17 : Estimation du revenu mensuelle des CV 85
Tableau 18 : Nombre d'emplois en fonction des quartiers 86
TABLE DES FIGURES
vii
Figure 1 : Localisation de la zone d'étude 6
Figure 2 : Carte de la végétation de Mbalmayo
8
Figure 3 : Filière rotin dans la zone de Yaoundé
21
Figure 4 : Typologie des PFNL 26
Figure 5 : Rencontre de l'offre et de la demande 27
Figure 6 : Confrontation des prix 28
Figure 7 : Etape méthodologique de la recherche 41
Figure 8 : Effectifs des exploitations par village 46
Figure 9 : Mode d'accès des exploitants à la
ressource suivant les villages 47
Figure 10 : Raisons d'entrée des coupeurs vendeurs dans
l'activité. 48
Figure 11 : Répartition par sexe des exploitants
ruraux. 49
Figure 12 : Répartition par âge des exploitants
ruraux. 50
Figure 13 : Répartition de la quantité
coupée en fonction de l'âge du CV 50
Figure 14 : Répartition du statut matrimonial et du
niveau d'étude des exploitants ruraux 51
Figure 15 : Répartition des CV en fonction de
l'ancienneté dans l'activité. 52
Figure 16 : Répartition des origines des coupeurs
vendeurs dans la zone de Yaoundé 53
Figure 17 : Destination du rotin coupé par les
coupeurs-vendeurs 53
Figure 18 : Répartition des revenus moyens issus des
ventes du rotin par les coupeurs CV 54
Figure 19 : Répartition des difficultés que
rencontre les exploitants ruraux de rotin 55
Figure 20 : Les sites d'approvisionnement des vanniers de
Yaoundé 56
Figure 21 : Répartition des UT selon les quartiers
57
Figure 22 : Implantation spatiale des unités de
transformation dans la ville de Yaoundé 58
Figure 23 : Evolution spéciale d'UT suivant l'opinion
des vanniers 59
Figure 24 : Répartition des vanniers par tranche
d'âge 60
Figure 25 : Répartition par sexe des vanniers de la
ville de Yaoundé 60
Figure 26 : Niveau d'étude des vanniers dans la ville
de Yaoundé 61
Figure 27 : Qualification formelle des vanniers dans la ville
de Yaoundé 62
Figure 28 : Répartition des vanniers selon leur origine
62
Figure 29 : Variation du prix des produits rotins en fonction
des quartiers 65
Figure 36 : Evolution de l'espace urbanisé de
Yaoundé entre 1980 et 2001 66
viii
Figure 37 : Répartition et Evolution de l'emploi
à Yaoundé de 1989 à 2002 68
Figure 30 : Répartition par village des CV selon leur
expérience dans l'activité 72
Figure 31 : Evolution des effectifs des CV par sexe 73
Figure 32 : Niveaux d'instruction des CV selon les deux
périodes d'étude 74
Figure 33 : Evolution des outils et année
d'intégration dans la vannerie selon l'avis des
vanniers. 75
Figure 34 : Évolution des prix selon la perception des
vanniers 76
Figure 35 : Raisons d'évolution du prix des objets en
rotin selon certains vanniers 76
Figure 38 : Temps mis pour accéder à la
ressource en fonction des villages 81
Figure 39 : Méthodes de gestion des déchets par
les vanniers à Yaoundé 81
Figure 40 : L'influence de la coupe du rotin sur la chasse
selon la perception des coupeurs. 83
Figure 41 : Les orientations du revenu de la filière
par les vanniers et les CV 84
Figure 42 : Les types d'accidents selon l'avis des CV en
forêt 88
Figure 43 : L'avis des vanniers au sujet de la
pénibilité du travail de vannerie 89
Figure 44 : Les différentes solutions suivant l'avis
des CV 92
TABLE DES PHOTOS ET PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
ix
PHOTOS :
Photo 1 : Piège à gibier par le fil 11
Photo 2 : les « types » de rotin exploité
dans la zone de Yaoundé 46
Photo 3 : Apparition d'une clairière après la
coupe de l'Eremospatha macrocarpa 80
Photo 4 : Un vannier en pleine activité dans une UT
à Mvog-mbi 87
Photo 5 : Le transport par tête du rotin de la
forêt pour le village 89
PLANCHE:
Planche 1 : Accessibilité des localités
d'exploitation du rotin 9
Planche 2 : Quelques objets fabriqués à base du
rotin 64
Planche 3 : Déchets entassés et brulés en
plein marché de Mvog-mbi 82
TABLE DES MATIERES
x
LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE i
ABSTRACT ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS v
TABLE DES TABLEAUX vi
TABLE DES FIGURES vii
TABLE DES PHOTOS ET PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES ix
TABLE DES MATIERES x
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE L'ETUDE 2
CHAPITRE I: EXPLORATION DU SUJET 3
I.1. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 3
I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 3
I.3. DELIMITATION DU SUJET 4
I.3.1. Délimitation thématique 4
I.3.2. Délimitation spatiale 4
I.3.3. Délimitation temporelle 11
I.4. CONTEXTE SCIENTIFIQUE 11
I.4.1. Approche portant sur les rapports ville-campagne 12
I.4.2. Approche portant sur l'exploitation des produits
forestiers non-ligneux 12
I.4.3. Approche portant sur l'exploitation du rotin 14
I.5. PROBLEMATIQUE 14
I.6. QUESTIONS DE RECHERCHE 16
I.6.1. Question principale 16
I.6.2. Questions spécifiques 16
I.7. HYPOTHESES DE TRAVAIL 16
I.7.1. Hypothèse principale 16
I.7.2. Hypothèses spécifiques 17
I.8. OBJECTIFS DE L'ETUDE 17
xi
I.8.1. Objectif principal 17
I.8.2. Objectifs spécifiques 17
I.9. INTERET DE L'ETUDE 18
I.9.1. Intérêt académique 18
I.9.2. Intérêt pratique 19
I.9.3. Intérêt scientifique 19
I.10. CADRE CONCEPTUEL 20
I.10.1. Concept de dynamique 20
I.10.2. Concept de filière 20
I.10.3. Le rotin 22
I.10.4. Concept de biodiversité 22
I.10.5. Concept d'environnement 23
I.10.6. Concept de Produit Forestier Non Ligneux(PFNL) 24
I.11. CADRE THEORIQUE 27
I.11.1. La théorie de l'offre et de la demande d'Adam
Smith 27
I.11.2. La théorie de la Place Centrale de Walter
Christaller 29
I.11.3. La théorie de la diffusion spatiale des
innovations à partir d'une aire centrale 29
I.11.4. La théorie systémique 30
I.11.5. La théorie de la tragédie des biens
communs 30
I.11.6. La théorie environnementaliste 31
I.12. CADRE OPERATOIRE 31
I.12.1. La variable indépendante 31
I.12.2. Variable dépendante 32
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET
TRAITEMENT DES DONNEES 34
CHAPITRE II: RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS 35
II.1. QUESTION DE DEPART 35
II.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE 35
II.3. DONNEES SECONDAIRES ET PRIMAIRES 35
II.3.1. Les données secondaires 35
II.3.2. La collecte des données primaires 36
CHAPITRE III: TRAITEMENT DES DONNEES 40
III.1. TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE 40
III.2. TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES 40
III.3. DIFFICULTES RENCONTREES 42
xii
III.3.1. Les difficultés au niveau de la conception et du
cadrage du sujet 42
III.3.2. Les difficultés au niveau de la collecte des
données 42
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION, CRITIQUES DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS 44
CHAPITRE IV: L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE FILIERE DYNAMIQUE
ET
PROMOTTEUSE 45
IV.1. ETAT DES LIEUX DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE
YAOUNDE
45
IV.1.1. Etat des lieux de l'exploitation du rotin brut 45
IV.1.2. La vannerie : Un métier qui nourrit son homme
55
IV.1.3. Etat des lieux au niveau de la commercialisation des
produits rotins 65
IV.2. LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS
LA
ZONE DE YAOUNDE 65
IV.2.1. L' URBANISATION CROISANTE DE YAOUNDE 65
IV.2.2. L'EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE EN MILIEU URBAIN ET RURAL
66
IV.2.3. LA CRISE ECONOMIQUE 67
IV.2.4. LES FACTEURS ESTHETIQUES ET DU COÛT ECONOMIQUE
DU
ROTIN 68
IV.2.5. LES FACTEURS HISTORIQUES 68
IV.2.6. LA PROXIMITE DES CAMPAGNES DE LA VILLE DE YAOUNDE 68
IV.2.7. AMENAGEMENT DE CERTAINES VOIES DE COMMUNICATION 69
IV.2.8. LES CONDITIONS ECOLGIQUES DU ROTIN 69
IV.2.9. LA LOI FORESTIERE ET LA CORRUPTION DES AGENTS PUBLICS
(MINFOF) 69
CHAPITRE V: DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE
DE
YAOUNDE 71
V.1.1. Dynamique de la filière rotin au niveau de
l'exploitation 71
V.1.2. Dynamique de la filière rotin au niveau de la
transformation 74
V.1.3. Dynamique de la filière rotin au niveau de la
commercialisation 76
CHAPITRE VI: IMPACTS DE LA FILIERE ROTIN SUR L'ENVIRONNEMENT
79
VI.1. . L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE ACTIVIT2 DESTRUCTRICE DE
L'ENVIRONNEMENT 79
VI.1.1. la dégradation de la végétation
79
VI.1.2. . Une exploitation sauvage de la ressource 80
VI.1.3. Impact sur la qualité de l'air 81
VI.1.4. Impact sur la faune 83
VI.1.5. Autres impacts sur l'environnement physique 83
VI.2.
xiii
Impact de la filière rotin sur le plan économique
dans la zone de Yaoundé 84
VI.2.1. L'exploitation du rotin : une activité
génératrice d'importants revenus 84
VI.2.2. La filière comme source d'emplois 86
VI.2.3. Le développement d'autres activités 86
VI.3. IMPACT DE LA FILIERE ROTIN SUR LE PLAN SOCIAL DANS LA
ZONE
DE YAOUNDE 87
VI.3.1. Sur la santé 87
VI.3.2. Sur l'éducation 88
VI.3.3. Autres impacts sociaux 88
CHAPITRE VII: CRITIQUES DES RESULTATS ET RECOMMENDATIONS 90
VII.1. CRITIQUES DES RESULTATS 90
VII.1.1. Orientation du sujet 90
VII.1.2. Limites méthodologiques 90
VII.1.3. Les limites matérielles et financières
91
VII.2. RECOMMANDATIONS 91
VII.2.1. Recommandations à l'endroit des responsables du
département de Géographie
de l'E.N.S 91
VII.2.2. Recommandations à l'endroit des exploitants
ruraux du rotin (CV) 91
VII.2.3. Recommandations à l'endroit des exploitants
urbains du rotin (vanniers) 92
VII.2.4. Recommandations à l'endroit des autorités
publiques 92
CONCLUSION GENERALE 94
BIBLIOGRAPHIE 95
INTRODUCTION GENERALE
1
Les débats sur l'environnement et le
développement au sommet de la terre, tenus à Rio de Janeiro en
1992, ont été une étape décisive dans
l'évolution de la prise de conscience sur les questions
environnementales (KONATE, 2001). De nos jours, ces problèmes suscitent
beaucoup d'intérêts de la part des dirigeants du monde avec en
droite ligne, la conservation de la biodiversité et surtout la
réduction de la pauvreté des populations. C'est dans ce contexte
de dégradation de l'environnement et de crise économique (qui a
accentué la pauvreté) que l'intérêt est
accordé de façon générale sur l'exploitation des
PFNL et du rotin en particulier. Le rotin est exploité par les
populations rurales et urbaines pour leurs besoins quotidiens. Cependant, la
relation entre la contribution de l'exploitation du rotin au revenu ainsi que
l'effet de cette exploitation sur le statut de la conservation des
espèces collectées reste un sujet préoccupant dans le
monde et au Cameroun en particulier. Pour donc apporter sa modeste contribution
à la réponse à cette question de l'heure, l'Ecole Normale
Supérieure de Yaoundé et surtout le département de
Géographie a dû donc définir une thématique portant
sur : « Activités humaines et gestion de la
biodiversité en Afrique et au Cameroun » pour le compte de
l'année académique 2013-2014. Ce qui nous a permis d'orienter
notre sujet sur la « Dynamique et impact de l'exploitation rotin
sur l'environnement dans la zone de Yaoundé », sujet qui
s'insère dans le troisième axe à savoir «
Activités humaines et gestion des espaces de l'entre deux ».
En dehors de l'exigence académique qui est de présenter
un mémoire de DIPES 2 en fin de second cycle, notre choix a
été motivé par l'importance de l'activité de la
vannerie dans la ville de Yaoundé et surtout de l'inondation de nos rues
par ce petit métier. Ainsi, pour réaliser ce travail à
partir de nos observations directes sur le terrain, de nos enquêtes et
recherches documentaires, nous avons défini le plan suivant : La
première partie porte sur le cadrage général de
l'étude qui porte sur le chapitre 1. Ce chapitre porte sur l'insertion
du sujet et le cadre conceptuel et théorique. La deuxième partie
porte sur la recherche, collecte et traitement des données. Elle est
subdivisée en deux chapitres : le chapitre II qui porte sur la recherche
et collecte des informations, le chapitre III sur le traitement des
données. En fin la troisième partie qui porte la
présentation, critiques des résultats et recommandations. Cette
partie regroupe le chapitre IV intitulé état des lieux et facteur
de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé, le
chapitre V sur les dynamiques de cette filière, chapitre VI sur les
impacts de la filière sur l'environnement et en fin le dernier chapitre
VII de cette partie qui porte sur les critiques des résultats et
recommandations.
PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE
L'ETUDE
2
Elle consistera à insérer le sujet dans son
contexte de l'étude, voir qu'elles sont les mobiles liés à
son choix. Elle portera également sur le cadre théorique et
conceptuel.
CHAPITRE I:
EXPLORATION DU SUJET
3
Elle prendra en compte le contexte général de
l'étude que nous allons mener et la justification du choix du sujet.
I.1. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE
Le Cameroun comme tous les autres pays d'Afrique
subsaharienne a depuis la colonisation une économie basée sur les
produits de rente (cacao, café, coton etc.). Au cours des années
1980 la crise économique qui a secoué le monde n'a pas
épargné les pays du tiers monde et le Cameroun en particulier.
Celle-ci se manifeste à plusieurs niveaux notamment par la baisse des
salaires, ce qui a conduit à la baisse des revenus des ménages,
l'augmentation du taux de chômage, l'accroissement démographique,
la baisse drastique des prix des produits de rente qui constituaient la
principale source de revenu des paysans. Tout ceci va accentuer la
pauvreté des populations.
Au niveau des ressources forestières, le bois
constituait la principale richesse des populations. Depuis quelques
décennies, avec les effets pervers de l'exploitation
incontrôlée du bois, on va assister à la mise en place des
mesures pour y remédier. Ainsi l'accès à cette ressource
de bois ne sera plus libre à tous mais à certaines personnes
ayant remplies les conditions d'exploitation.
C'est dans ce contexte de pauvreté et de
préservation de la forêt que les populations du Cameroun et celles
de la zone de Yaoundé en particulier vont se lancer dans l'exploitation
des produits forestiers non ligneux dont fait partie le rotin afin de subvenir
à leurs différents besoins.
Outre ces motivations, on note dans les proches campagnes de
Yaoundé (Mbalmayo et autres) une présence endémique des
ressources de rotin, et certaines localités constituant des grands
foyers. Notons aussi que la loi camerounaise N°94/01 du 20janvier 1994 et
décret d'application N°95/531/PM du 23 aout 1995 stipule que les
populations riveraines sont libres d'exercer la collecte par le "droit
d'usage"1des produits forestiers notamment du raphia, du palmier,
des rotins, des bambous, du bois de chauffe.
I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
Les produits forestiers non ligneux constituent de nos jours
des ressources extrêmement importantes dans la région de
Yaoundé et parmi ceux-ci le rotin. Tout d'abord le rotin est
trouvé dans plusieurs localités environnantes de Yaoundé.
Cependant depuis cette dernière décennie il fait l'objet de
plusieurs convoitises et d'intérêt. Selon certaines études
au Cameroun (DEFO, 1997) le rotin est une ressource comptée parmi les
plus prisées. C'est un produit spécial qui contribue à
l'emploi et à l'amélioration des revenus des ménages.
C'est avant tout une filière qui ne nécessite pas pour ceux qui
l'exploitent une qualification professionnelle. Toutes les catégories
sociales (hommes, femmes, et enfants) s'y trouvent.
1 Droit d'usage c'est l'exploitation par les
populations riveraines des produits forestiers fauniques ou halieutiques en vue
d'une utilisation personnelle.
4
5
Notre intérêt à ce thème part
également d'un constat effectué dans nos marchés et places
publics où cette activité inonde les espaces. Dans la ville de
Yaoundé, on assiste à la prolifération des
activités liées au rotin notamment par la vente du rotin brut, la
transformation surplace et la vente des produits finis. Il permet la
fabrication des meubles, des fauteuils, bref le salon. Ce qui attire encore
plus notre curiosité dans ce domaine c'est le fait que dans la ville de
Yaoundé aujourd'hui, les objets en rotin sont très
sollicités par les populations au point de vouloir concurrencer les
objets en bois d'oeuvre comme les fauteuils. C'est une ressource qui
présente une exploitation constante car elle est une activité
pratiquée à n'importe qu'elle saisons de l'année. Ainsi
donc vue l'importance économique et des acteurs sociaux autour de cette
ressource dans la zone de Yaoundé, le rotin peut être
considéré comme une ressource de référence et pour
cela mérite une attention particulière pouvant ainsi faire
l'objet d'une étude scientifique. Ainsi nous avons profité de
l'occasion que nous offre l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé
dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de DIPES II pour
focaliser notre recherche sur cette question de dynamique de la filière
rotin dans la zone de Yaoundé et s'intéresser par-là sur
les conséquences qui peuvent s'en suivent sur l'environnement.
I.3. DELIMITATION DU SUJET
Cette délimitation va se faire sur trois plans :
I.3.1. Délimitation thématique
Dans le contexte actuel où le monde est
confronté à une crise pas économique comme celle
observée dans les années antérieures, mais plutôt
environnementale, accentuée par les activités de l'homme.
Notamment la déforestation accélérée par les
besoins en bois de façon générale, les activités
agricoles, la recherche des produits forestiers non ligneux, la pollution de
l'environnement, les crises de l'urbanisation etc.
Toutes ces mutations aux plans économique,
environnemental et social imposent ainsi à chacun de nous une
réflexion approfondie sur les problèmes liés à la
survie des populations qu'elles soient rurales ou urbaines. C'est-à-dire
mener ses activités sans toutefois détruire son environnement. On
ne saurait s'en passer de cet environnement, car il constitue le socle de
toutes activités de l'homme. C'est dans cette optique que le
département de Géographie a défini pour la
53eme promotion, comme thème général de
recherche, « Activités humaines et gestion de la
biodiversité en Afrique et au Cameroun ». Ce thème se
subdivise en quatre axes de recherche, notre sujet « Dynamique et impact
de l'exploitation rotin sur l'environnement dans la zone de
Yaoundé» s'inscrit dans le troisième axe à savoir
activités humaines et gestion des espaces de l'entre deux.
Ainsi, notre étude s'intéresse à
présenter les différentes mutations qui se sont
opérées dans la filière rotin dans la zone de
Yaoundé et son impact sur l'environnement, partant de la zone de
prélèvement ou d'exploitation jusqu'à la zone de
transformation et de consommation. Donc il est question pour nous de suivre
toute la filière avec ses différentes mutations connu au cours de
cette dernière décennie dans Yaoundé et sa proche campagne
tout en dégageant son impact sur l'environnement. Cependant il est
important de relever que lorsque nous parlons de la proche campagne, il s'agit
des zones de prélèvement du rotin brut autour de
Yaoundé.
I.3.2. Délimitation spatiale
La localité sur laquelle porte notre étude est
celle de Yaoundé et sa proche campagne. Parlant de Yaoundé, elle
s'étend entre le 3°47' et 3°56' de l'attitude Nord, et
11°10' et 11°45'
de longitude Est (DEFO, 1997). Son altitude moyenne est
d'environ 750m dans le centre du plateau sud camerounais. Selon la
communauté urbaine de Yaoundé, la superficie de la ville est
estimée à 254 km2 en 2009. Sa croissance spatiale
annuelle oscille entre 7,5% et 10% (communauté urbaine de
Yaoundé). Cette croissance est caractéristique des villes
d'Afrique ou du tiers monde en général dont le taux
d'urbanisation est important d'année en année. La population de
Yaoundé était estimée à environ 1, 5 millions
d'habitants en 2002 est évaluée selon le dernier recensement de
2005 et dont les résultats ont été publiés en 2010
à environ 1,9 millions (BUCREP, 2010). Cela montre d'avantage que sa
croissance démographique est élevée. Ce qui est à
l'origine des maux qu'on retrouve à Yaoundé notamment le
chômage, la pauvreté et le développement du secteur
informel.
Pour ce qui est ses frontières, Yaoundé est
limitée à l'Ouest par l'arrondissement de Mbankomo, à
l'Est par le département de la Mefou et Afamba, au Sud par le
département de la Mefou et Akono et au Nord par l'arrondissement
d'Okola, bref elle est limitée par trois départements à
savoir la Mefou et Afamba, la Lekie et la Mefou et Akono. S'étendant sur
le département du Mfoundi, elle est divisée en sept
arrondissements : Yaoundé Ier, Yaoundé
IIème, Yaoundé IIème, Yaoundé
IVème, Yaoundé Vème, Yaoundé
VIème, Yaoundé VIIème.
Notre espace porte également sur la proche campagne de
cette métropole. La proche campagne représente les sites
d'exploitation du rotin qui sont autour de Yaoundé et qui ravitaillent
le marché urbain notamment les sites de Faékele et de
Zamakoé. Ces sites ont été retenus non seulement à
cause de l'importance de cette activité et de leur accessibilité,
mais aussi à cause de l'existence de certaines études, des
données sur ces deux localités. Ces zones subissent l'influence
de Yaoundé dans la production de cette ressource. C'est pourquoi notre
espace portera sur Mbalmayo (Zamakoé et Faekelé) dans le
département du Nyong et So'o situé entre le 11°5 et 12°
de latitude Nord et entre 3°7 et 3°50 de longitude Est (TOKAM J.
2013). Zamakoé est situé entre le 11°31' de latitude Nord et
le 3°33' de longitude Est. Pour ce qui est de Faékele, il est
situé entre le 11°36' de latitude Nord et le 3°30' de
longitude Est.
C'est donc dans ces deux espaces que portera notre travail,
car notre étude porte sur la filière rotin qui part de la coupe
dans les villages pour la ville de Yaoundé raison pour laquelle nous
parlons de zone.
Source : INC plus enquête de
terrain Décembre 2013 et Janvier 2014
Figure 1 : Localisation de la zone
d'étude
7
I.3.2.1. Présentation physique I.3.2.1.1. Le
climat
Faekelé et Zamakoé appartiennent à la
région du centre, département du Nyong et So'o, arrondissement de
Mbalmayo. Les deux villages sont situés dans la même zone
climatique que celui de la région du centre, ainsi le climat qui y
règne est de type équatorial. Tout le long de l'année, les
températures demeurent élevées, soit une moyenne annuelle
de 24,8°C.
Tableau 1 : Données de températures et de
précipitations de Mbalmayo
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Tot al
|
P (mm)
|
12
,4
|
47, 6
|
126, 4
|
220, 9
|
184, 7
|
165, 6
|
62, 4
|
78
|
217, 7
|
258, 6
|
129, 9
|
26, 7
|
153 1
|
T (°C)
|
25
,6
|
26, 6
|
26,9
|
25,9
|
25,4
|
24,7
|
23, 9
|
23, 9
|
24,4
|
24,5
|
24,9
|
25, 3
|
25,2
|
Source : Délégation
d'Arrondissement de l'Agriculture et du Développement Rural de
Mbalmayo(2008) cité par TOKAM en 2013.
D'après le tableau des températures et des
précipitations de Mbalmayo ci-dessus, il ressort une abondance de
précipitation tout le long de l'année. Mbalmayo reçoit en
moyenne 1531mm de pluies par an pour une température moyenne de
25,2°C. Ce qui laisse apparaitre quatre saisons dont deux saisons humides
et deux saisons sèches. La grande saison sèche va de
Décembre à Février, la petite quant à elle va de
Juillet à Août, la grande saison pluvieuse va de Septembre
à Novembre et la petite saison de pluie s'étend de Mars à
Juin. Ce conditionnement de pluie abondante qui atteint même le maximum
en Aout et de températures rythme les activités agricoles et
économiques des populations locales. Toutefois, les points les plus
élevés se situent entre Septembre et Novembre, les plus bas entre
Décembre et Février.
I.3.2.1.2. La végétation
Elle est largement influencée par le climat
équatorial qui sévit dans la région. La
végétation de Faékele et de Zamakoé est celle de la
région Congo guinéenne en générale et celle de
Mbalmayo en particulier. Ainsi la végétation naturelle de cette
région est la forêt dense humide sempervirente vers le Sud et la
forêt semi-décidue dominante dans la zone de Mbalmayo (TOKAM
2013).
? Le domaine de la forêt dense humide
Cette formation végétale se localise vers le Sud
allant vers Mbalmayo et est caractérisée par une forêt
dense humide toujours verte. Elle se subdivise en savane péri
forestière guinéo soudanienne et en forêt
semi-caducifoliée guinéo congolaise. Le long des routes et des
pistes apparaissent des savanes péri-forestières, obtenues
à la suite des défrichages pour des raisons agricoles. Le
sous-bois est détruit et la plupart des arbres disparaissent. Cependant
il est important de mentionner que cette formation végétale
apparait de façon discontinue à cause de l'agriculture
pratiquée dans cette zone. Cette végétation favorise le
développement du rotin.
8
? Le domaine de la forêt
semi-caducifoliée
Elle se compose typiquement de forêt dense humide
semi-caducifoliée ou semi-décidue. Cette formation est
très représentée dans la région de Mbalmayo. C'est
la formation végétale dominante de notre zone d'étude.
Caractérisée par une dynamique très rapide la forêt
semi-décidue vise l'occupation des espaces laissés libres par la
réduction de la forêt dense. Suite à l'importance des
activités humaines, basées sur l'exploitation du bois d'oeuvre et
de chauffe, des PFNL, de l'agriculture dans cette zone, cette forêt subit
des modifications. Tout ceci a permis la mise en place d'une mosaïque de
couvert végétale. D'après nos descentes sur les sites de
Zamakoé et de Faékele, la forêt semble bien
dégradée à Zamakoé qu'à Faékele.
Cette dégradation semble être plus observée en bordure des
regroupements humains et des pistes. Les formes dégradées de
cette formation végétale se sont multipliées au fil du
temps, ainsi classée en forêt dégradée, moins
dégradée et très dégradée.
Source : INC plus enquête de
terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 2 : Carte de
la végétation de Mbalmayo
I.3.2.1.3. Le sol
9
La combinaison des facteurs climatiques avec une
pluviométrie abondante, associé au couvert végétal
forestier, les régions de Zamakoé et de Faékele
présentent des sols ferralitiques et hydro-morphes. L'abondance des
précipitations donne de l'épaisseur aux sols toujours
gorgé d'eau. Ce qui favorise une végétation pleine de
rotin qui est une ressource qui pousse dans les forêts
marécageuses.
I.3.2.2. Présentation humaine
I.3.2.2.1. Population
Zamakoé et Faékele sont deux villages presque
peuplés uniquement d'Ewondo, localisées respectivement le long de
la route principale Yaoundé-Mbalmayo et le long de la piste
regroupée en hameaux.
Planche 1 : Accessibilité des localités
d'exploitation du rotin
A
B
Source : Cliché MBOUNGUE,
Décembre 2013
10
Du haut vers le bas, nous avons les deux villages,
respectivement Zamakoé (A) et Faékele (B). Le premier est
situé le long de la route principale bitumée permettant un
transport rapide de la ressource dès la sortie de la forêt et le
second sur une route non bitumée en pleine forêt et dont
l'accessibilité est très difficile en saison de pluie. Ceci peut
expliquer l'importance de l'activité dans les deux localités.
Faékele est divisé en Faékele I et Faékele II. Les
ménages sont estimés à environ 53 foyers pour près
de 500 âmes selon les chefs des villages. Pour Zamakoé les
ménages sont estimés à près de 89 foyers pour
près de 3000 âmes (chef du village). La population est
majoritairement féminine et dominée par les jeunes.
I.3.2.2.2. Les activités traditionnelles des
populations
Les activités humaines ici portent sur l'agriculture,
l'élevage, la chasse, la cueillette et le ramassage.
? L'agriculture
C'est la principale activité des populations. Elle
porte sur la pratique des cultures vivrières (dominantes) et des
cultures de rente. Pour ce qui est des cultures vivrières elles sont en
générale l'affaire des femmes et des jeunes et portent sur le
manioc, le macabo. Cependant sa production reste faible. On retrouve
également parmi ses cultures la banane plantain produit,
considérée selon le chef de ses villages comme la culture
principale. On cultive le maïs qui est vendu soit frais ou sec. Ces
produits sont destinés à la consommation familiale, seul le
surplus est vendu soit en bordure de route, soit dans les marchés de
Mbalmayo ou de Yaoundé. Les cultures de rente portent sur la
cacao-culture, elle est dominée par les hommes, les femmes se contentant
dans le labour et la récolte.
? L'élevage
L'élevage ici est de type sentimental. Les produits de
l'élevage sont rarement vendus mais servent beaucoup plus pour recevoir
les étrangers et les cérémonies traditionnelles comme les
funérailles et les mariages. Cet élevage porte sur les animaux
comme le petit bétail, le porc, les ovins qui ne coutent pas de la peine
aux responsables, car ces bêtes sont laissées en divagation.
? La chasse
Elle se pratique de façon traditionnelle. La chasse
peut se faire la nuit ou en journée dans les forêts ou dans les
champs. Les animaux chassés ici sont en général les
singes, les rats, bref les mammifères. Ces viandes sont parfois vendues
aux restaurateurs de la ville de Mbalmayo par un circuit de marché
noir.
11
Source : Cliché MBOUNGUE,
Décembre 2013
Photo 1 : Piège à gibier par le
fil
? Le ramassage et la cueillette
Ils servent de support aux activités économiques
et de complément dans l'alimentation et dans la pharmacopée
traditionnelle. Ils concernent les produits comme les écorces, les
feuilles des végétaux, le rotin et les autres PFNL.
I.3.3. Délimitation temporelle
Pour mieux appréhender notre sujet d'étude, nous
nous sommes proposés d'inscrire ce travail dans une optique
évolutive, afin de présenter et d'analyser les différentes
mutations qui se sont opérées dans notre domaine d'étude
entre les années 2000 et 2014 si les données nous le permettent
et ainsi dégager ses impacts sur l'environnement. Ainsi donc notre
espace temporel se situe entre 2000 et 2014 où la filière rotin a
connu un engouement dans l'exploitation et de multiples dynamiques à
plusieurs niveaux notamment au niveau des acteurs qui interviennent dans la
filière, des techniques utilisées, des mutations à
caractères socio-économiques et aussi environnementales.
Cette période a justement retenu notre attention par ce
que certaines études antérieures ont été
menées dans ce sens jusqu'en 1999. Notamment les travaux de DEFO(1997)
sur « La filière des produits forestiers non-ligneux :
l'exemple du rotin au Sud Cameroun » C'est donc cette fourchette de
temps qui constituera notre espace de guide pour le travail de ce
mémoire.
I.4. CONTEXTE SCIENTIFIQUE
Plusieurs chercheurs d'une façon ou d'une autre, dans
leurs expressions variées et de zones diverses, ont travaillé sur
les produits forestiers non ligneux et du rotin en particulier. C'est pourquoi
afin de savoir comment orienter notre travail et apporter notre modeste
contribution à la science, également savoir ce que d'autres
chercheurs ont dit de notre sujet d'étude. L'analyse faite par chacun
varie en fonction des situations ou des préoccupations et
12
13
des spécificités de chaque zone d'étude
et même des périodes. Après donc nos multiples recherches
documentaires, nous nous sommes intéressés à ceux qui
touchent notre sujet d'étude à savoir : dynamique et impact de la
filière rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé.
Même si ce n'est pas de façon directe, mais toujours est-il que
nous ne sommes pas les premiers à aborder la question du rotin au
Cameroun car disait FROGNIERE cité par ESAME ESAME (2005) « on est
rarement le premier à aborder un sujet ». Comme pour affirmer
qu'avant nous plusieurs ont eu à travailler sur le rotin.
I.4.1. Approche portant sur les rapports ville-campagne
ELONG et PRISO, (2011) dans initiation à la
géographie rurale et urbaine décrivent les interrelations qui
existent entre les milieux urbains et ruraux ou entre la ville et sa proche
campagne. Elles permettent de comprendre le fonctionnement des campagnes et des
villes à travers les villes du Cameroun. La question de l'urbanisation a
été bien abordée par ces auteurs dans cet ouvrage, pour
eux c'est un fait lié à la croissance démographique et
économique. Les centres urbains sont dominés par les
activités de production et services, la ville étant un haut lieu
d'échange. Les besoins en approvisionnement en produits divers
augmentent en fonction du rythme soutenu de la croissance démographique.
Le deuxième (PRISO) aborde la question de la banlieue, celle-ci varie
entre 25km à plus de 80km du centre-ville, et avec les facilités
de transport, approvisionnent le centre en produit.
Cette étude contribue énormément à
notre travail, dans la mesure où elle nous permet de comprendre non
seulement les relations entre la ville et sa proche campagne mais aussi
pourquoi la dynamique des activités liées au rotin dans la ville
de Yaoundé. Et aussi notre thème étant situé dans
l'axe de l'entre deux c'est-à-dire entre le milieu rural et celui
urbain, cet ouvrage constitue un guide à notre travail. Avec le taux
d'urbanisation et démographique croissant, la demande en produit ou
objet en rotin a augmenté. Aussi les localités
d'approvisionnement ici peuvent être considérées comme
banlieues et font parties de la zone d'étude de notre thème de
recherche.
KENGNE FODOUOP, (1991, 1998, 2000, 2002) et BOPDA ATANASE
(2000) etc. ont développé des thèses sur le
développement des activités économiques en Afrique et ce
sont par la intéressés aux dynamiques économiques et leurs
corollaires. Tous dans leurs travaux ont essayé de faire une
classification et des caractéristiques générales de ces
activités qu'ils ont qualifié d'informelles. Ils décrivent
la marginalité dans la qu'elle elles sont pratiquées et les
conséquences sociales et environnementales qu'elles engendrent. Pour ces
auteurs, le développement des activités économiques est
lie à la croissance démographique des villes et à
l'attraction que celles-ci exercent sur les régions environnantes. En se
situant dans le contexte de la crise économique, qui a engendré
de nombreux problèmes, ces auteurs expliquent que les populations
camerounaises en particulier pour lutter contre la pauvreté et le
chômage, ont développé des activités qui pour la
plus part sont informelles.
Bien que la filière rotin dans la zone de
Yaoundé fasse partie du secteur informel des exploitants, cet aspect n'a
pas été abordé dans son entier et surtout dans l'aspect
des différentes mutations qu'a connu le secteur rotin. Notre travail
vient ainsi combler ce vide afin d'enrichir la science.
I.4.2. Approche portant sur l'exploitation des produits
forestiers non-ligneux
OUSSEYNOU NDOYE, MANUEL RUIZ PEREZ et ANTOINE EYEBE (1997,
1998) dans leur document présentent le rôle que jouent les
marchés et les intermédiaires commerciaux dans la coordination de
l'offre et de la demande des PFNL. Ils indiquent que les ménages
dépendent énormément des PFNL dans leurs différents
besoins de subsistances et
financiers. Ainsi les marchés jouent un rôle
important en permettant aux ménages dépendants des forêts
de réaliser une partie significative de leurs revenus en vendant des
PFNL. Dans ce travail ils présent l'urbanisation comme un facteur qui
augmente l'ampleur des marchés des PFNL, car l'une des causes de
l'urbanisation dans les pays en développement est l'exode rural, ce qui
augmente de nouveaux consommateurs et non de producteurs. Pour appuyer leurs
travaux, ils vont réaliser une étude sur quatre PFNL vendus dans
la zone de forêt humide du Cameroun (Dacryodesedulis, Irvingiaspp., Cola
acuminata et Ricinodendron heudelotii). Les résultats de cette
étude démontrent la capacité de création d'emplois
et de revenus des PFNL dans les pays du Sud en général.
DKAMELA (2001), présente les politiques relatives
à l'utilisation durable des PFNL en Afrique Centrale qui portent sur
cinq principaux points. Il s'agit :
- d'adopter une stratégie sous régionale
participative de gestion des PFNL, - de développer et vulgariser les
techniques de récolte durable des PFNL, - de promouvoir la domestication
des PFNL phares et surexploités,
- d'élaborer, tester et appliquer des méthodes
de détermination des quotas d'exploitation des PFNL et,
- d'harmoniser le cadre légal et règlementaire
relatif à l'exploitation des PFNL en Afrique centrale.
VEDOUHE FIFANOU (2010), les PFNL sont exploités
à travers le monde par les populations pour leurs besoins quotidiens
ainsi que pour la confection des revenus. Au Benin cette exploitation est
également faite par les populations riveraines ceci à de
multiples utilisations. Ses travaux ont porté sur la perception qu'ont
les populations riveraines en matière de conservation de la
biodiversité, et l'importance économique des PFNL. Afin
d'illustrer ses travaux il va mener des enquêtes dans la réserve
de biosphère de la Pendjari (Benin). Dans cette partie du pays,
l'activité implique aussi bien les pauvres que les riches. Ce qui
démontre l'intérêt que les populations attachent aux
PFNL.
COMIFAC (2005), la Commission des Forets d'Afrique Centrales
est l'organe politique et technique d'orientation de coordination, de suivi et
de gestion durable des écosystèmes forestières d'Afrique
Centrale. La COMIFAC dans ses multiples rapports élabore des
stratégies permettant de développer et de valoriser les PFNL
à travers la domestication et l'agroforesterie.
TERRY SUNDERLAND (1997, 1998) montre dans ses travaux que
l'exploitation du rotin se fait à l'état sauvage et constitue un
travail pénible voire dangereux. Au niveau de la répartition
spatiale, il stipule que la plus grande concentration d'espèces
différentes se trouve dans les forêts Guinéo-congolaises
d'Afrique Centrale. Plus de 90% des espèces de rotin connues se trouvent
au Cameroun. Sunderland en 1998 précise qu'en Afrique, on retrouve
près de 70% des espèces connues. Il essaye donc d'étudier
les espèces qu'on retrouve en Afrique et leur répartition.
NGAPGUE (1994) montre que Les vallées à
raphiales constituent pour les populations de la région de l'ouest les
dernières possibilités d'extension des terres agricoles en
l'absence des moyens d'acquisition des intrants adéquats. Jadis
préservées à des fins diverses pour la communauté,
les raphiales appartenaient au chef supérieur. Les modifications des
systèmes fonciers en cours et la crise économique expliqueraient
la tendance actuelle de diminution des espaces à raphiales.
14
MEUTCHIEYE (2007). Cette étude montre la place des
raphiales dans les solutions à la crise de l'emploi dans les villes de
l'Ouest Cameroun. Elle a inventorié une variété de
produits marchands issus de l'exploitation des raphiales de pratiquement tous
les départements de la province. En plus des produits directs ou
transformés issus du palmier raphia, elle a permis d'identifier une
dizaine d'autres espèces des raphiales utilisées dans presque
tous les secteurs vitaux des populations. Les populations urbaines de l'Ouest
ainsi ne contribuent pas moins directement ou non à la dynamique des
peuplements des raphiales. En effet, les prélèvements
destinés vers les villes sont bien au-delà des
possibilités de régénération naturelle des
raphiales.
I.4.3. Approche portant sur l'exploitation du
rotin
LOUIS DEFO (1997, 1998, 2004), dans ses différents
travaux a montré que comme beaucoup d'autres PFNL, les rotins jouent un
rôle économique important dans l'interface des populations de
Yaoundé et de son arrière-pays : un arrière-pays qui par
ailleurs se vide lentement mais surement de ses ressources naturelles. Ici les
revenus obtenus de la vente du rotin permettent de s'acheter les produits de
base. Cette activité est motivée par la pauvreté des
exploitants, et le chômage. Dans cette activité, il précise
dans ses travaux que les acteurs sont des jeunes mariés. Ainsi ce revenu
lui permet de soutenir sa famille. Les rotins bruts sont coupés dans la
proche campagne de Yaoundé. L'auteur aborde l'étude du rotin dans
le plateau Sud en parlant de sa transformation et de sa commercialisation ainsi
que son apport en termes de revenu. Tout ceci constitue un enrichissement
à notre travail. Cependant il n'a pas mentionné les
différentes mutations survenues dans la filière ces
dernières années.
BENE (1994). « La demande des objets en rotins est de
plus en plus élevée, surtout dans les centres urbains ».
Bene indique dans ses travaux que la dimension économique de
l'entreprise artisanale du rotin se justifie par la main d'oeuvre
employée ainsi que sa contribution rémunératrice aux
acteurs impliqués. Il démontre par la que l'activité
économique est un secteur qui de nos jours présente non seulement
une importance cruciale sur le plan économique en terme de revenu mais
il emploie aussi un nombre important d'individus. Ce qui constitue une source
d'emplois pour de nombreuses personnes leur permettant ainsi de subvenir
à leurs besoins et de soutenir leur famille.
Après avoir parcouru cette littérature
proposée par ces différents auteurs nous retenons plusieurs
insuffisances dont il serait très important que nous apportions notre
modeste contribution à l'enrichissement de la science. Tout d'abord
aucun de ses auteurs n'a abordé le rotin après les années
2000. Or dix ans après plusieurs changements ce sont
opérés dans la filière que ce soit de la coupe dans les
villages de Yaoundé jusqu'à la commercialisation dans la ville de
Yaoundé.
I.5. PROBLEMATIQUE
Depuis plusieurs décennies, les questions relatives
à la protection de l'environnement figurent parmi les
préoccupations majeures de la communauté internationale. C'est ce
qui justifie par exemple la tenue de plusieurs conférences
internationales sur l'environnement (Conférence de Stockholm en 1972,
celle de Nairobi en 1982, conférence de Rio en 1992, celle de
Johannesburg en 2002), la création du programme des Nations Unies pour
l'environnement et la signature de plusieurs conventions de portée
internationale. La gestion des espaces forestiers tient ainsi une place de
choix dans ces préoccupations, compte tenu des fonctions de la
forêt (notamment au niveau des sols, des régimes hydrologiques des
climats, de la diversité mondiale et des économies des pays
concernés) ainsi que des particularités et des
précarités du milieu tropical (pression démographique,
explosion urbaine, structure
15
politique et sociale en crise, économie reposant
essentiellement sur le secteur primaire, recul accéléré du
couvert forestier, etc.).
D'après une étude menée en 1992 par
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO),
elle place le taux global (mondial) de déboisement tropical à 17
millions d'hectare par an. Une autre étude menée par l'institut
de Ressource du monde (WRI) suggère que la figure puisse être
aussi haute que 20,4 millions d'hectare par an. Face à cette situation
alarmante, l'exploitation commerciale des produits forestiers non ligneux peut
ainsi augmenter la valeur économique de la forêt et par
conséquent stimuler la conservation et la gestion durable des
forêts. C'est dans cette logique partielle que la communauté
internationale a eu à encourager l'exploitation des produits forestiers
non ligneux surtout dans les pays à faible économie ou le seuil
de pauvreté est extrêmement élevé.
Dans le contexte africain, la déforestation est celle
qui progresse le plus rapidement dans le monde. Ceci s'explique par le taux
d'urbanisation élevé, la pauvreté des populations rurales
considérable qui entraine la recherche illégale du bois d'oeuvre
et de chauffe. Selon l'Organisation des Nations Unies (ONU) chaque année
le continent africain perd près de 4 millions d'hectare de forêt.
Une perte qui est très loin supérieure à celle de la
forêt amazonienne. Cette accentuation est aussi due dans plusieurs pays
à des pratiques intensives de l'agriculture, des coupes non
autorisées, l'utilisation grandissante du charbon de bois, etc. pour
répondre à cette situation, certains pays africains en plus de la
création d'un fond financés par les pays riches en vue de la
protection de leur forêt ainsi que de la biodiversité, ont mis
chacun dans leurs pays des structures en charge de la faune et de la flore.
Le Cameroun par exemple dans ce mouvement n'est pas en reste,
car sur les 7 millions d'hectare des forêts du Cameroun, environ 76% soit
au total 22,8 millions d'hectare ont déjà été
déboisé ou ont été alloués à des
concessions d'exploitation forestière. Moins d'1/5 des forêts
camerounaises non protégées, situées principalement au
centre et à l'Est du pays reste presque intacte. Seul 6% environ des 1/4
million d'hectare de forêt du pays sont protégés à
titre de réserve ou de parcs nationaux. Les forêts camerounaises
sont parmi les plus diverses du point de vue biologique et les plus
menacés d'Afrique. Elles présentent une importance capitale dans
sa diversité biologique. C'est le 5e rang africain de ce
point de vue. En effet, on dénombre environ 70 mille espèces dans
la flore camerounaise, 250 espèces de mammifère, 850
espèces d'oiseaux, 542 espèces de poisson (DEFO). Parmi les
produits forestiers non ligneux, figure en bonne place le rotin (l'objet de
notre étude), classé depuis un certain temps comme un produit
spécial (MINFOF 2012).
Suite à la crise des années 1990 ayant
affectée les cultures de rente, les lois forestiers limitant
l'exploitation illégale du bois, les communautés rurales
où ces produits occupaient une place importante de l'économie se
trouvent maintenant devant la nécessité de diversifier leurs
activités économiques. Dans ce contexte, l'exploitation des
produits forestiers non ligneux apparaît ainsi comme une des solutions
pouvant permettre de réduire l'impact négatif de cette crise des
produits de rente (cacao, café) et à revitaliser les
régions rurales parmi lesquelles celle de la région de
Yaoundé.
L'activité du rotin jadis destiné à une
utilisation traditionnelle notamment dans la réalisation des objets
comme les hautes, les paniers, la construction des cases bref à une
consommation limitée dans le milieu rural et a certain nombre
homogène des acteurs et techniques, va ainsi subir une influence
occidentale (modernité) à travers l'introduction des nouvelles
mentalités et cultures liées à l'urbanisation, à
l'explosion démographique et à l'utilisation massive des objets
en rotin. Cet état de chose va ainsi entraîner une utilisation
plus moderne du rotin notamment dans l'équipement des salons, la
fabrication des berceaux, et autre. Cette activité en pleine expansion
dans notre région, en particulier celle de Yaoundé
16
avec sa proche campagne, entraine une forte pression sur les
ressources de rotin qui deviennent de plus en plus rare. Influençant
ainsi le marché de celui-ci (POKAM WADJA 1979 ; SHIEMBO, 1986 ; DEFO,
1997 ; SUNDERLAND, 1998).
C'est une activité qui vient en complément des
autres activités paysannes chez les populations rurales car elle permet
aux paysans de compléter leur revenu pour pouvoir s'acheter des produits
pour leurs cultures principales. Cependant elle constitue une source d'emplois
pour certaine catégorie de personnes dans la région de
Yaoundé. Ainsi, pendant cette dernière décennie la
filière rotin a connu des mutations considérables ce qui n'est
pas loin de soulever des inquiétudes au niveau de sa durabilité
et de la préservation de l'environnement. Au terme de cette analyse il
ressort un problème, celui de l'exploitation durable de la ressource
tout en tenant compte de l'environnement.
I.6. QUESTIONS DE RECHERCHE
L'exploitation des produits forestiers non ligneux est
liée à l'apparition de l'homme sur la terre. C'est à
partir de cette période que les ressources forestières
connaissent ses premières agressions. Cependant, il est à noter
que celles-ci ne sont pas encore en vue car la densité de la population
reste encore très faible et leur disponibilité ne pose pas encore
problème. Il a fallu attendre les années d'après les
indépendances pour observer cet engouement autour des produits
forestiers non ligneux en général et celle du rotin en
particulier. Favorisée par la colonisation avec l'apport de
l'urbanisation des villes ainsi que les méfaits de la crise des
années 80 qui ont entrainés la chute des prix de nos produits de
rentes. La demande devenant de plus en plus forte avec l'influence de la ville
de Yaoundé et d'ailleurs, on va assister à une mutation
considérable de la filière rotin ces dernières
années.
I.6.1. Question principale
Au regard de l'attrait croissant du meuble en rotin, quels
sont les impacts environnementaux probables de l'intensification de
l'exploitation du rotin à Yaoundé?
I.6.2. Questions spécifiques
- Quel est l'état actuel de la filière rotin dans
la zone de Yaoundé?
- Quels sont les facteurs de la dynamique de la filière
rotin dans la zone de Yaoundé? - Quelles sont les mutations survenues
dans la filière au cours de cette décennie ?
- Quels sont les impacts de la filière au niveau de
l'environnement physique et socio-économique?
I.7. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Une hypothèse de recherche est une réponse
présumée à la question qui oriente une recherche. Dans le
cadre de ce travail, nous avons défini une hypothèse principale
et quatre hypothèses spécifiques.
I.7.1. Hypothèse principale
- L'attrait croissant, l'intensification de l'exploitation a
entrainé les impacts probables sur l'environnement physique et
socio-économique.
I.7.2. Hypothèses spécifiques
17
- La filière connait une diversité au niveau de
l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation.
- Les facteurs de la dynamique de la filière rotin sont
à la fois socio-économiques, politiques, culturels et
environnementaux.
- Les principales mutations s'observent au niveau de
l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation.
- La filière rotin a des impacts sur l'environnement
physique et socio-économique. I.8. OBJECTIFS DE
L'ETUDE
I.8.1. Objectif principal
Montrer que la filière rotin a connu des mutations et a
eu des impacts sur l'environnement au cours de cette dernière
décennie (année 2000 à nos jours). Pour cela il faut
attacher une attention particulière à fin d'assurer une
exploitation durable de la ressource dans la zone de Yaoundé.
I.8.2. Objectifs spécifiques
- Présenter l'état actuel de la filière
rotin dans la zone de Yaoundé
- Identifier les facteurs de la dynamique de la filière
rotin dans la zone de Yaoundé
- Ressortir les mutations survenues dans la filière au
cours de cette dernière décennie
- Ressortir l'impact de cette filière sur
l'environnement
18
Tableau 2 : Récapitulatif des questions, objectifs
et hypothèses de recherche
Questions de recherche
|
Hypothèses de recherche
|
Objectifs de recherche
|
Question principale
|
Hypothèse principale
|
Objectif principal
|
Au regard de l'attrait croissant du meuble en rotin,
quels sont les impacts environnementaux probables
de l'intensification de
l'exploitation du rotin à Yaoundé?
|
L'attrait croissant,
l'intensification de
l'exploitation a entrainé les
impacts probables sur
l'environnement physique et socio-économique.
|
montrer que la filière rotin a connu des mutations et
a
eu des impacts sur l'environnement au cours de cette
dernière décennie (2000 à nos jours).
|
Question spécifique N°1
|
Hypothèse spécifique N°1
|
Objectif spécifique N°1
|
Quel est l'état actuel de la filière ?
|
La filière connait une diversité au niveau de
l'exploitation, de
la transformation et de la commercialisation
|
Présenter l'état actuel de la filière rotin
dans la zone de Yaoundé
|
Question spécifique N°2
|
Hypothèse spécifique N°2
|
Objectif spécifique N°2
|
Quels sont les facteurs de la dynamique de la filière
rotin dans la zone de Yaoundé?
|
Les facteurs de la dynamique de la filière rotin sont
à la fois socio-économiques, politiques, culturels et
environnementaux.
|
Identifier les facteurs de la
dynamique de la filière
rotin dans la zone de Yaoundé
|
Question spécifique N°3
|
Hypothèse spécifique N°3
|
Objectif spécifique N°3
|
Qu'elles sont les mutations survenues dans la filière au
cours de cette décennie ?
|
Les principales mutations
s'observent au niveau de
l'exploitation, de la
transformation et de la commercialisation.
|
Ressortir les mutations
survenues dans la filière au cours de cette
dernière décennie
|
Question spécifique N°4
|
Hypothèse spécifique N°4
|
Question spécifique N°4
|
Quels sont les impacts de la
filière au niveau de l'environnement physique et
socio-économique?
|
La filière rotin a des impacts sur l'environnement
physique et socio-économique.
|
Ressortir l'impact de cette filière sur l'environnement
|
I.9. INTERET DE L'ETUDE
La réalisation de ce travail de recherche n'est pas un
fait du hasard. Bien au contraire, elle est une manière pour nous de
participer à la réflexion sur un thème
d'intérêt général qui répond aux aspirations
profondes du chercheur et qui pourrait dans une simple mesure participer au
bien-être de nos populations. Notre thème de recherche
présente ainsi un intérêt divers.
I.9.1. Intérêt académique
Ce travail de recherche répond avant tout a une
exigence académique a savoir, la rédaction et la
présentation d'un mémoire sur un sujet original en vue de
l'obtention d'un diplôme de professeur de l'enseignement secondaire
deuxième grade (DIPES II). Il s'inscrit dans le cadre
général de l'initiation à la recherche exigée dans
l'enseignement post licence au Cameroun. Ainsi donc nous pouvons dire que cette
étude nous permettra de faire nos
19
premiers pas dans la recherche et constitue une étape
importante dans notre progression vers le cycle de la recherche.
I.9.2. Intérêt pratique
Ce travail présente un intérêt pratique
particulier pour de nombreux chercheurs dans la mesure où il permet de
mettre à la disposition de ceux-ci des informations sur
l'évolution de la filière rotin, et que cette dynamique
présente un impact sur l'environnement. Savoir des mutations qui se sont
opérées dans la filière cette dernière
décennie en proposant des solutions par rapport aux problèmes que
rencontre la filière depuis les zones d'approvisionnement jusqu'à
la consommation. Dans la même logique, cette étude permet
également de mettre à la disposition de nos dirigeants ces
informations afin de bien mener leur initiative de développement
économique, politique et sociale en faveur du rotin. Pour les
différents acteurs, il met à leur disposition des méthodes
permettant une exploitation durable qui ne dégrade pas l'environnement,
organiser la filière et l'harmonie entre les différents acteurs
de la chaine.
I.9.3. Intérêt scientifique
Il s'agit pour nous d'apporter notre modeste contribution dans
l'approfondissement des connaissances et des informations sur la culture et
à l'évolution de la filière rotin dans la région de
Yaoundé ces dix dernières années. Montrer également
que la dynamique de l'exploitation des ressources du rotin très
observé dans nos forêts peut conduire à un
disfonctionnement de notre écosystème forestier. Sans oublier la
place que cette activité occupe dans nos villes et plus
particulièrement la ville de Yaoundé. Nous avons jugé
important d'apporter notre modeste contribution à la connaissance de
celle-ci.
I.10. CADRE CONCEPTUEL
20
I.10.1. Concept de dynamique
Selon NEWTON, la dynamique(1687), définit la dynamique
selon trois lois : le principe d'inertie, le principe fondamental de la
dynamique et le principe de l'action et de la réaction. Le premier
principe stipule que si la somme vectorielle des forces s'appliquant sur un
corps est nul, alors ce corps est immobile ou est animé d'un mouvement
rectiligne uniforme. La deuxième loi de Newton relie
l'accélération d'un corps aux forces auxquelles il est soumis. La
troisième loi de Newton énonce qu'un corps exerçant une
force sur un autre corps subit en retour une force de même
intensité, de même direction mais de sens opposé
(Encarta2009).
En psychologie, « la dynamique de groupe » est
l'ensemble de procèdes qui ont pour objet d'étudier le
fonctionnement et le comportement d'un groupe humain. Cette nous permet dans
notre de comprendre le comportement de nos différents acteurs qui
interviennent dans la filière et leur relation.
En démographie, ce terme caractérise une
augmentation ou une diminution numérique et quantitative de la
population dans un espace bien délimité. Ainsi à travers
cette définition nous allons analyser la filière soit dans son
évolution ou dans sa régression.
En économie, la dynamique désigne en somme, les
flux ou le dé fléchissement de production, de distribution et de
consommation des biens et services à l'intérieur d'une ville.
Dans le cadre de notre étude la dynamique traduit
l'état évolutif, ou encore l'ensemble de mutations qui se sont
opérées dans la filière rotin ces dix dernières
années. Cette mutation peut être progressive ou régressive
mais toujours est-il le phénomène étudié n'est pas
resté statique dans le temps d'où notre attention.
I.10.2. Concept de filière
D'après le petit Larousse (2005) la filière est
l'ensemble des activités des industries relatives à un produit de
base, par exemple filière bois.
Pour la FAO (1993), la filière retrace donc la
succession des opérations qui, partant en amont d'une matière
première ou d'un produit intermédiaire aboutit en aval,
après plusieurs stades de transformations (valorisation) a un ou
plusieurs produits finis au niveau du consommateur.
Quant à DOUYA (1989) cité par NGUEGANT (2008),
il considère la filière comme étant un découpage du
réel délimitant un champ qui englobe l'ensemble des
opérations techniques et économiques ayant trait à la
production, à la transformation, à la distribution et à la
commercialisation d'un produit.
Pour HATCHEU (2003) le concept de filière rend compte
de l'inscription spatiale du commerce local ou international d'un produit. En
intéressant aux filières artisanales à régulation
marchande, il estime qu'elles sont caractérisées par une division
du travail ou interviennent les petits producteurs, porteurs, les collecteurs,
les chargeurs, les transporteurs, les déchargeurs, les porteurs, les
stockeurs, les distributeurs permettant l'accès aux utilisateurs finaux.
Elles se constituent à partir des filières non marchandes, mais
en modifient les lieux de transformation des produits tout en accroissant
l'espace de circulation des marchandises. Il pense que l'analyse de la
filière marchande repose sur l'hypothèse selon laquelle les
systèmes de production, de transformation et de consommation des biens
sont organisés selon des hiérarchies sociales complexes.
21
HUGON (1987) cité par HACHEU (2003) atteste que
l'espace urbain ou se noue l'essentiel des petites activités dites
informelles occupe une place stratégique dans les dynamiques de la
filière marchande en raison de l'importance du commerce de micro
détail. Selon HACHEU (2003), la filière dans un sens plus large,
est un lieu intermédiaire pour comprendre, au-delà la succession
d'opération technique, les dynamiques des sous-systèmes
productifs. Au sein des filières, les modes de consommation, de
circulation et de production se transforment à des rythmes
différents obligeant les acteurs à réaliser des
ajustements ou des transformations structurelles.
Dans notre travail, il est question pour nous de
présenter la filière qui part de la coupe dans nos forêts
jusqu'à dans les marchés de consommation. Ainsi donc notre
filière se présente en plusieurs étapes qui partent de la
coupe au transport, de la transformation à la commercialisation et
consommation. La filière de notre thème peut être
présentée comme suit :
Forêts
Coupeurs de rotin brut en
forêt
Véhicule de ramassage
Marchés : Points de dépôts, de vente en gros
et détails, de ravitaillement des artisans transformateurs (Vanniers)
|
Divers ateliers de transformations et points de vente du produit
fini
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 3 : Filière rotin
dans la zone de Yaoundé
I.10.3. Le rotin
22
WIKIPEDIA : Le mot «rotin» vient du
malais2 rotang et signifie palmier grimpant, c'est une liane
à épine qui une fois débarrassée de son enveloppe
(la canne) permet de réaliser des meubles, des paniers, des chapeaux,
des cages à oiseaux etc. C'est le deuxième produit d'importance
économique après le bois dans de nombreux pays d'Asie. Les
rotins, qui abondaient jadis dans les forêts tropicales se font de plus
en plus rares en raison de la surexploitation de la forêt et des coupes
sauvages. Presque tout le rotin est récolté à partir des
forêts naturelles et il n'existe pas encore de modèle de gestion
durable du rotin dans les forêts. Ces dernières années, la
récolte et le déboisement incontrôlés ont
décimé les différentes espèces de rotin. Parmi 600
espèces de rotin, 117 sont inscrites dans la Liste rouge des
espèces menacées de l'Union mondiale pour la nature (UICN) et 21
sont en danger d'extinction totale.
Les rotins sont des palmiers lianes épineux, grimpant
ou rampant, qui appartiennent à la sous-famille des Calamoideae
(LETOUZEY, 1982). Ils grimpent à divers supports à l'aide soit
des flagelles qui sont des pousses sortant directement de la gaine foliaire et
considérés comme des fleurs modifiées (Backer et al.,
1999), soit des cirres qui sont des extensions en forme de fouet placées
avant la feuille et souvent garnies d'épines courtes et arquées
(TOMLINSON, 1990).
LETOUZEY cité par DEFO (2004) qui est le premier
à fournir les plus gros efforts de collectes et d'identification des
espèces de rotins au Cameroun. Au cours de ses travaux
phytogéographiques, il a identifié précisément sept
espèces de rotins appartenant au genre Ancistrophyllum, Eremospatha,
Calamus et Oncocalamus au Cameroun (BENE 1994).
BENE (1994) quant à lui s'est penché sur la
filière de transformation du rotin dans la ville de Yaoundé. Il a
abouti au résultat selon lequel cette transformation se fait de
façon artisanale avec un matériel rudimentaire. Il a
souligné l'importance des revenus issus de cette activité pour
les artisans et préconisé la création des plantations
artificielles de rotin compte tenu de la diminution de leurs peuplements
naturels.
I.10.4. Concept de biodiversité
Le grand scientifique américain, EDWARD WILSON,
considéré comme l'inventeur du mot biodiversity, en donne la
définition suivante : « la totalité de toutes les variations
de tout le vivant ».
La diversité biologique ou biodiversité,
représente l'ensemble des espèces vivantes
présentées sur la Terre (plantes, animaux, micro-organismes,
etc.), les communautés formées par ces espèces et les
habitats dans lesquels ils vivent.
La Convention sur la Diversité Biologique (CDB)
définie de façon formelle la biodiversité dans son Article
2 comme étant la "variabilité des organismes vivants de toute
origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres,
marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au
sein des espèces, et entre les espèces et ainsi que celle des
écosystèmes".
De façon spécifique, le terme
«biodiversité» signifie la variété à
trois niveaux :
2 Langue de la famille malayo-polynésienne
parlée en Malaisie
23
- La diversité génétique au sein des
espèces (cette variation génétique peut être
apparente ou non). Elle se rapporte à la variété des
gènes chez les plantes, animaux, champignons et microorganismes et se
rencontre aussi bien chez une espèce qu'entre les espèces. Par
exemple, les caniches, les bergers allemands, les labradors sont tous des
chiens, mais ils ont tous une apparence différente;
- La diversité des espèces qui fait
référence à la variété des
différentes espèces (plantes, animaux, champignons et
micro-organismes) tels les palmiers, les éléphants ou les
bactéries
- La diversité des écosystèmes. Elle fait
référence à tous les différents habitats - ou
endroits - qui existent sur la Terre, comme les forêts tropicales ou
tempérées, les déserts chauds ou froids, les zones
humides, les rivières, les montagnes, les barrières de corail,
etc. Chaque écosystème correspond à une série de
relations complexes entre les éléments biotiques (vivants),
éléments abiotiques (non vivants) tels que la lumière du
soleil, l'air, l'eau et les éléments nutritifs.
Deux points importants ressortent de ces différentes
définitions :
- Les espèces constituent l'élément
central de la diversité biologique. Toutefois, le concept
d'espèce est une classification quelque peu arbitraire qui tente de
mettre de l'ordre dans un large spectre de variation dont font preuve les
différents organismes vivants.
- Les différents écosystèmes renferment
différents ensembles d'espèces et de processus
d'écosystèmes et que la meilleure façon de protéger
les espèces et la diversité génétique au sein des
espèces consiste à protéger les écosystèmes
de celles-ci. Dans le cadre de notre travail la biodiversité renvoie
aussi bien aux humains qu'à la nature.
I.10.5. Concept d'environnement
L'environnement est un concept qui a toujours fait l'objet
d'intérêt non seulement pour plusieurs chercheurs mais aussi la
communauté internationale, ceci vue les menace qui pèsent sur
lui, sa protection devient de plus en plus préoccupante. Ainsi une
journée du 05 juin a été consacrée à son
endroit pour une fois de plus démontrer son importance. On distingue
ainsi plusieurs définitions du concept d'environnement.
Le Petit Robert définit l'environnement comme
l'ensemble des conditions naturelles (physique, chimique, biologique) et
culturelles (sociologiques) dans lesquelles les organismes vivants se
développent.
Selon le Droit International de l'Environnement,
l'environnement est l'ensemble des interactions et des relations entre les
êtres vivants (dont l'homme) entre eux et avec le milieu, en relation
avec l'ensemble de la biosphère.
Pour la convention de Lugano sur la responsabilité
civile des dommages résultant d'activités dangereuses pour
l'environnement du 21 juin 1993 l'environnement comprend non seulement les
ressources naturelles que l'air, l'eau, le sol, la faune, la flore, mais aussi
les biens qui composent l'héritage culturel et les aspects
caractéristiques du paysage.
L'environnement est un système formé par des
éléments naturels et artificiels interdépendants, lesquels
ont tendance à être modifiés par l'action humaine. Il
s'agit du milieu qui conditionne le mode de vie de la société et
qui englobe les valeurs naturelles, sociales et culturelles qui existent dans
un lieu et à un moment donné.
24
Il y a lieu de mentionner que l'environnement renferme des
facteurs physiques (tels que le climat et la géologie), biologiques (la
population humaine, la flore, la faune, l'eau) et socio-économiques (le
travail, l'urbanisation, les conflits sociaux).
Selon la loi n° 96/12 du 5 Aout 1996 portant loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement au Cameroun dans son article 4
définit l'environnement comme l'ensemble des éléments
naturels ou artificiels et des équilibres biogéochimiques
auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques, sociaux et
culturels qui favorisent l'existence, la transformation et le
développement du milieu, des organismes vivants et des activités
humaines.
I.10.6. Concept de Produit Forestier Non Ligneux(PFNL)
Le terme produit forestier non ligneux(PFNL) désigne
toutes les matières biologiques à l'exception du bois qui est
exploité à une échelle industrielle, c'est d'ailleurs pour
cette raison que la FAO(194) préfère le designer par produits
forestiers autres que le bois. Ils comprennent une grande diversité de
produits utiles : aliments ; épices ; médicaments ; fourrages ;
huiles essentielles ; résines ; gommes ; latex ; tanins ; teintures ;
rotins ; fibres ; bambous et toutes sortes de produits animaux et de plantes
ornementales.
Les bailleurs de fonds les désignent sous le sigle de
PFNL vu leur importance économique au regard de celle des grumes, on
parle souvent de produit forestier « mineur » ou « secondaires
». Ils regroupent en fait toute la gamme de ressources
végétales et animales autres que le bois dérivées
des forets ou des essences arborées forestières. Ils peuvent
récoltés dans la nature ou dans des systèmes de production
intermédiaire à espèces plus ou moins
domestiquées.
En 1995 la FAO a fait un premier pas vers une
définition harmonisée des produits forestiers non ligneux, en
organisant la consultation internationale des experts sur les produits
forestiers non ligneux à Yogyakarta(Indonésie), accueilli par le
ministère indonésien des forets. Au cours de cette
réunion, 120 participants venus de 26 pays, les représentants des
ONG et des institutions des Nations Unies se sont accordés sur la
définition suivante des PFNL « les produits forestiers non ligneux
sont des biens d'origine biologique autre que le bois, ou des services
dérivés des forets et des utilisations similaires des terres
».
CHANDRASEKHARAN, (1995) il s'agit « de toute ressource
biologique et tout service marchand, excepté toutes les formes de bois
d'oeuvre, issus de la forêt ou de tout autre écosystème
ayant des fonctions similaires »
TSIAMALA-TCHIBANGU et NDJIGBA (1998) rapportent « qu'il
s'agit d'aliments, de combustibles, de médicaments, d'animaux et des
produits tirés d'animaux, de matières premières pour
l'artisanat, et des produits utilisés en construction ou lors des
manifestations culturelles ou religieuses ».
JOËL LOUMETO (2006) considère comme : « tout
matériel biologique qui peut être extrait des forêts
naturelles, des bois, des jachères ou des plantations
forestières, ainsi que leur utilisation à des fins de
récréation, parc ou réserve ».
Selon TCHATAT (1999), il définit les PFNL comme
étant « l'ensemble des autres ressources forestières autres
que le bois d'oeuvre dont l'exploitation ne nécessite pas
d'investissement particulier et dont l'usage ou la commercialisation profite
directement aux riverains ».
25
D'après TÖB et la GTZ, « les PFNL comprennent
tous les produits forestiers et les produits poussant et vivant à
l'état sauvage (faune et flore) dans la forêt et dans d'autres
systèmes de production analogues à la forêt
(systèmes agro forestiers, vergers, plantations, etc.) dans la mesure
où il ne s'agit pas de produits ligneux ».
La FAO (1999) propose la définition suivante « les
produits forestiers non ligneux sont des biens d'origine biologique autre que
le bois, dérivés des forêts, des autres terres
boisées et des arbres hors forêts. Ils peuvent être
récoltés dans la nature ou produits dans les plantations
forestières, ou par les arbres hors forêt ». Suivant cette
définition, légèrement modifiée par rapport
à celle qui avait été adoptée en 1995, les trois
composantes du terme « produits forestiers non ligneux » sont
interprétées comme suit :
Produits : il s'agit des biens qui sont des
objets physiques et tangibles d'origine biologique, tels que les plantes, les
animaux et leurs produits. Les services forestiers (par exemple
écotourisme, pâturage et bio prospection) et les avantages
forestiers (par exemple conservation des sols, fertilité des sols et
protection des bassins versants) sont exclus.
Forestiers : il est indéniable que les
produits forestiers non ligneux proviennent des forets et des utilisations
divers de la terre.
La FAO a mis au point des définitions des « forets
» et des « autres terres boisées », dans un document de
travail intitulé « évaluation des ressources
forestières 2000 ». Les plantations étant incluses dans la
définition des forets de la FAO, les produits forestiers non ligneux qui
en dérivent, comme la gamme arabique (acacia Sénégal) ou
le caoutchouc (hévéa bresiliensis), sont donc eux aussi inclus
dans la définition des PFNL.
Non ligneux : le terme PFNL exclut toutes les
matières premières ligneuses, c'est-à-dire ne contenant
pas la lignine. Sont donc exclus le bois, le charbon de bois de feu, ainsi que
les « petits bois », comme les outils, l'équipement
ménager et les sculptures. A la différence des PFNL, les produits
forestiers autres que le bois et le bois de feu et les autres « petits
bois ».la nouvelle définition de la FAO ressort une classification
nette entre les produits forestiers ligneux et non ligneux.
La FAO a essayé de faire une classification des PFNL en
deux catégories. - Les produits forestiers non ligneux d'origine
végétale
Ici les plantes et produits végétaux non ligneux
sont constitués des organes des plantes alimentaires et
médicinales, les fourrages, des pailles, les plantes ornementales, des
plantes mellifères, des plantes utilisées dans l'artisanat des
plantes aromatiques (huiles essentielles) et biochimiques (cire, tanins,
gommes, etc.).
- Les produits forestiers non ligneux d'origine animale
Il s'agit des animaux et produits forestiers non ligneux
d'origine animale, comprenant la viande de brousse, les animaux vivants,
poissons (vivant, ornemental), les reptiles, les insectes, les insectes, les
peaux, les escargots, les fourrures, les os, les dents, les coquilles, les
plumes d'oiseaux, les queues, les huiles de poisson et de serpent etc.
PFNL
BIEN
SERVICES
Exemple : tourisme et loisir
PFNL d'origine animale
PFNL d'origine animale alimentaire
Exemple : chenille
PFNL d'origine non alimentaire
Exemple : corne
PFNL d'origine végétale
|
|
|
|
PFNL d'origine végétale alimentaire
|
|
PFNL d'origine végétale
non alimentaire.
|
|
Exemple : rotin
|
Exemple : champignon
|
Source : Tabuna et al, 2007 adapté par
MBOUNGUE Figure 4 : Typologie des PFNL
I.11. CADRE THEORIQUE
27
Larousse 2010, définit la théorie comme
étant l'ensemble de lois, de règles propre à un domaine.
C'est aussi l'ensemble d'opinion touchant un domaine particulier.
En géographie, c'est un ensemble cohérent
d'énoncés, ayant pour objectif de rendre compte d'une
réalité géographique. Elle se compose de postulat et
d'hypothèses ayant subi avec succès l'épreuve des faits,
d'hypothèses moins souvent testées et aussi d'hypothèses
nouvelles qui attendent la confrontation avec l'observation, le projet de la
théorie est d'expliquer. Ainsi pour vérifier nos
hypothèses dans le cadre de notre travail, nous avons jugé bon
d'utiliser certaines théories.
I.11.1. La théorie de l'offre et de la demande
d'Adam Smith
Adam Smith dans son model, définit l'offre d'un bien
comme étant la quantité de produit offert à la vente par
les vendeurs pour un prix donné. Tandis que la demande est comprise
comme la quantité d'un certain produit demandé par les acheteurs
pour un prix donné. Quant au prix d'un objet, c'est une quantité
dépendant de l'offre et de la demande. Il s'agit d'un
résumé autour une loi appelée Loi du marché. C'est
une loi qui régit un marché, avec ou sans l'intervention de
l'Etat.
Ici l'offre et la demande sont indépendantes et le
comportement de l'une ou l'autre est relatif à la situation des prix du
marché. On parle alors de l'équilibre partiel dont la figure est
le suivant.
Figure 5 : Rencontre de l'offre et de la
demande
Selon cette figure, dans les marches où on a une
situation d'équilibre, on aura les effets suivants :
? Lorsque le prix monte :
L'offre ici a tendance à augmenter car les producteurs
sont incités plus de bien, de nouveaux producteurs sont incités
à s'installer sur le marché. Ainsi la demande a tendance à
baisse, car plus les prix sont élevés, moins les acheteurs sont
disposés à acheter.
? Lorsque le prix baisse :
Dans cette situation contraire que la première l'offre
à tendance a tendance à baisser. Ainsi les producteurs sont
découragés à produire car l'activité ou le
marché n'est pas bon car personne ne peut accepter produire pour perdre.
C'est une situation vécue généralement en période
de crise ou les prix des produits chutent sur le marché. Cependant la
demande a
28
29
tendance à augmenter. Car moins les prix sont
élevés, plus les acheteurs sont disposés à
acheter.
Afin de résoudre ce problème de
déséquilibre entre le demandeur et l'offreur, il faut donc
trouver une situation ou un point d'intersection qui maximise le nombre
d'échanges. Un prix un peu au-dessus laissera des vendeurs voulant bien
vendre sans acheteurs. Par contre un prix un peu en dessous laissera des
acheteurs voulant bien acheter sans vendeur.
Dans les deux cas, le nombre d'échanges sera aussi plus
petit qu'au point d'intersection. Il y aura de toute façon des acheteurs
et des vendeurs qui ne seront pas satisfaits, mais ce sera à cause du
prix mais pas parce qu'ils n'ont trouvé personne en face.
Une courbe d'offre et de demande correspond à un nombre
donné d'offreurs et de demandeurs. Une augmentation ou diminution du
nombre d'offreurs ou de demandeurs provoque un déplacement vers la
droite ou vers la gauche, et donc une modification de l'équilibre.
Smith envisage ainsi une confrontation de l'offre et de la
demande :
Figure 6 : Confrontation des prix
Le prix P d'un objet est déterminé par
l'équilibre entre les deux courbes de demande D ainsi que de l'offre O.
le graphique montre l'effet d'une augmentation de la courbe de demande D1
à D2 : le prix P et la quantité totale Q vendue augmentent tous
les deux.
Les principaux déterminants de l'offre sont le prix du
marché et les couts de production. Ceux de la demande sont le prix des
objets, le revenu, les gouts, mais aussi l'offre et la demande des biens des
objets. En construisant les deux courbes (offre et demande), on se trouve en
face d'une nouvelle situation de marché. La rencontre entre la courbe de
la demande et celle de l'offre, on obtient un point d'équilibre. Tant
que ce point n'est pas atteint, l'excédent d'offre provoque la baisse du
prix ou bien la forte demande provoque automatiquement sa montée. C'est
donc par tâtonnement censé être atteint ce prix dans la
réalité. Ainsi, la demande et l'offre connaissent des
évolutions :
? Evolution de la demande : lorsque d'avantage de personnes
désirent un bien, la quantité qui en est demandée pour un
prix donné tend à augmenter. Cette hausse de la demande peut
dériver d'une évolution des gouts, quand les consommateurs
accroissent le désir qu'ils aient d'un bien donné. La
conséquence de ce changement est la hausse du prix d'équilibre
qui passe de P1 à P2, tandis que s'accroit également la
quantité d'équilibre qui passe de Q1 à Q2.
Inversement, lorsque la demande diminue, les phénomènes inverses
se produisent. La quantité échangée décroit ainsi
que le prix.
? Evolution de l'offre : lorsque les couts de production de
l'offreur sont modifiés, la courbe de l'offre se déplace en
conséquence. Si, par exemple quelqu'un découvre une nouvelle
manière de faire pousser le rotin, les producteurs tenteront d'accroitre
les quantités vendues, si bien que la courbe O0 se déplace vers
la droite et deviendra O1.
Cet accroissement de l'offre provoque une diminution du prix
d'équilibre qui passe de P1 à P2. Quant à la
quantité d'équilibre, elle augmente de Q1 à Q2 car la
quantité demandée est accrue par la baisse du prix. Cette
évolution n'a d'effet que sur l'offre, la courbe de la demande reste
identique.
Cette théorie présente clairement son rôle
dans notre travail car elle nous permet de comprendre le comportement des
différents acteurs de la filière rotin dans la zone de
Yaoundé. On peut comprendre pourquoi les populations
préfèrent les objets faits à base du rotin. Cette
théorie nous permettra également de comprendre ce qui motive les
coupeurs de pratiquer de plus en plus ou de moins en moins cette
activité. Cependant on peut aussi à partir de cette
théorie comprendre l'organisation du marché. Le rotin faisant
partie d'une activité économique où l'offre et la demande
constituent les éléments essentiels dans le jeu du prix.
I.11.2. La théorie de la Place Centrale de Walter
Christaller
Cette théorie est encore appelée «
théorie des lieux centraux ou de la place centrale » a
été élaborée par Walter Christaller en 1993,
à partir d'une étude faite dans les villes du Sud de l'Allemagne.
D'après ce dernier, le principe de centralité « repose sur
l'idée que l'offre et la demande des biens se concentrent dans les lieux
centraux ou places centrales, privilégiés pour leur
accessibilité et qui constituent des marchés. Ce centre devient
une zone d'attraction de toutes les activités. Il concentre
également des acteurs qui appartiennent chacun à une
auréole concentrique qui se créent autour de la ville. On dit
ainsi qu'il y a polarisation à cause du vaste réseau des
interrelations qui lient la grande ville à son environnement plus ou
moins immédiat.
Cette théorie peut s'implémenter dans notre
étude dans la mesure où elle nous permet d'expliquer non
seulement la relation que la ville de Yaoundé entretient avec
l'arrière-pays mais aussi son influence dans l'exploitation des rotins
dans sa proche campagne.
I.11.3. La théorie de la diffusion spatiale des
innovations à partir d'une aire centrale
L'organisation spatiale des mobilités et des flux dans
l'aire périurbaine présente un gradient des niveaux de relation
développée avec l'espace centrale. Cet espace évolue du
centre vers la périphérie. Les espaces en relation avec le coeur
dense se dispersent dans l'espace selon un modelé de diffusion
initiée par le centre.
Yaoundé par le processus d'urbanisation impulse la
dynamique de la filière rotin ceci afin de répondre à la
demande sans cesse croissante en produits de rotin. Tout cela entraine une
diffusion des nouvelles techniques dans l'exploitation de la ressource en zone
locale et même dans sa transformation dans les unités de
transformation de la ville de Yaoundé.
Cependant cette diffusion des innovations ne s'est pas fait
avec la même intensité dans toute la sphère
périurbaine de Yaoundé, car la proche campagne de la ville ne
bénéficie pas des mêmes commodités d'accès.
Par exemple la difficulté d'accès par les routes et
l'inégalité répartition de la ressource. Ainsi dans le
cadre de notre étude cette théorie nous permettra de bien
opérer nos choix de zones de production ou l'activité est
intense.
30
I.11.4. La théorie systémique
Dans son ouvrage « introduction à la
cybernétique » publié en 1956, ROSS ASHBY cité par
(BANGORA, 2004) a essayé le premier, d'appliquer d'une manière
rigoureuse, la philosophie des systèmes dans les sciences humaines.
L'approche systémique se base sur le concept de système (qui est
un ensemble d'éléments interalliés où l'absence
d'un peu entrainer la chute du système tout entier) et met un accent
particulier sur l'interdépendance des parties qui intègre le
système. Elle étudie les interactions, autrement les
interrelations réciproques entre les parties et les sous parties qui
constituent le système.
Sur le plan sociologique, il faut noter que l'approche
systémique a émergé suite à l'influence de la
biologie sur le progrès des sciences humaines au XIXème
siècle avec comme figures de proue Hubert Spencer et Vilfredo Pareto.
Pour ainsi dire, cette approche explique les faits sociaux en
considérant la société comme un tout ou comme une
entité. Un système organique vivant à l'intérieur
duquel les relations entre les divers éléments qui la
constituent, contribuent de façon harmonieuse à son maintien et
aux impératifs de son fonctionnement.
Dans le cadre de notre étude, le système qui
retient notre attention est celui des différents
écosystèmes forestiers et Eco-socio-système. C'est cet
inter action qui favorise un équilibre naturel ou du moins
environnemental et les interrelations entre les hommes. Toutefois, l'analyse
systémique s'appuie sur quatre présupposés de base
à savoir : La fonction normative, la fonction d'intégration, la
fonction de poursuite de but et la fonction d'adaptation.
- La fonction normative renvoie à l'importance que
représente l'exploitation des rotins
dans la population locale et urbaine au sein de ce PFNL dans
le domaine de réduction de la pauvreté.
- La fonction d'intégration, elle consiste à la
coordination entre les différents éléments de la
biodiversité.
- En ce qui concerne la fonction de poursuite de but, nous
faisons référence à la mission
que se sont donnés les rotiniers pour la valorisation
de la filière rotin face aux contraintes naturelles et humaines,
condition sine qua non de suivi de ceux-ci.
- Enfin, la fonction d'adaptation est liée aux moyens
dont disposent les rotiniers pour parvenir à leurs objectifs.
Tout compte fait, le modèle systémique dans le
présent travail, nous offre la possibilité de voir les
différentes relations que les acteurs entretiennent entre eux et avec
leur milieu. En outre elle permet de comprendre les stratégies
développées par les rotiniers pour pourvoir s'adapter aux
différents changements qui se sont opérés durant cette
décennie.
I.11.5. La théorie de la tragédie des biens
communs
Le concept de tragédie des biens communs est introduit
en économie et en sciences de l'environnement par Garret Hardin en 1968.
La tragédie des biens communs ou tragédie des
communaux consiste au fait que des usagers, se fondant sur des calculs
individuels, épuisent une ressource ou l'exploitent de manière
excessive parce que rien ne les incite à adopter une attitude de
conservation dont d'autres pourraient bénéficier (Young, 2000).
Quand on parle des biens communs ici on perçoit des ressources, biens ou
services. Cette théorie dit en bref que la préservation de ce qui
appartient à tout le monde ne suscite guère
d'intérêt de la part de chacun. Le texte original de Garrett
Hardin décrit comment l'accès libre à une ressource
limitée pour laquelle la demande est forte mène
inévitablement à la surexploitation de cette
31
ressource et finalement à sa disparition. Chaque
individu ayant un intérêt personnel à utiliser la ressource
commune de façon à maximiser son usage individuel, tout en
distribuant entre chaque utilisateur les coûts d'exploitation, est la
cause du problème. La tragédie des biens communs concerne des
ressources, généralement naturelles, qui sont soit en libre
accès (n'importe qui peut contester l'exploitation), soit
propriété d'une communauté d'acteurs. Elles
possèdent deux particularités :
- Il est coûteux et difficile d'attribuer des droits de
propriété individuels sur la ressource. Par exemple, il serait
très délicat de faire respecter un droit de
propriété sur une partie de l'océan.
- La ressource est un bien rival.
Ainsi pour éviter la surexploitation, il a
été proposé trois solutions pour limiter les
intérêts individuels à l'origine de la dégradation
de la ressource : La nationalisation c'est-à-dire que l'Etat devienne
propriétaire de la ressource en règlementant l'accès, ou
bien en l'exploitant directement lui-même ; la privatisation
c'est-à-dire convertir la ressource commune en propriété
privée pour inciter le propriétaire à une gestion
rationnelle de cette ressource., et la gestion par des communautés
locales, c'est-à-dire la gestion des ressources par les acteurs locaux
à travers des normes sociales et des arrangements institutionnels.
I.11.6. La théorie environnementaliste
HENRY DAVID THOREAU est le premier environnementaliste
(1817-1862). Cette théorie considère que l'homme a la
possibilité de poser des actes à ses risques et périls,
même si ces actions vont à l'encontre des directives
imposées par le milieu. Dans le même ordre d'idées, l'homme
peut réorganiser son cadre de vie ou choisir d'aller à l'encontre
des contraintes imposées par le milieu en exploitant son intelligence et
ses moyens.
En implémentant cette théorie dans le cadre de
notre thème nous pouvons dire que la pression des populations locales
sur les rotins peut conduire à des impacts considérables sur
l'environnement. Montrer également que malgré la crise des
années 1980 et les difficultés d'accès au rotin, les
populations de la zone de Yaoundé ont su s'adapter aux contraintes de
l'environnement.
I.12. CADRE OPERATOIRE
Il sera question pour nous de réaliser une
opérationnalisation des variables. Toutefois, signalons ici que pour
notre sujet portant sur « dynamique et impact de la filière rotin
sur l'environnement dans la zone de Yaoundé» nous avons deux
variables. Une indépendante et l'autre dépendante.
I.12.1. La variable indépendante
C'est celle qui décline la variable dépendante.
On peut encore l'appeler variable cause. Elle comprend plusieurs dimensions et
peut se mesurer en plusieurs indicateurs.
32
Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable
indépendante
Variables
|
Dimensions
|
Indicateurs
|
Dynamique de
l'exploitation du rotin
|
spatiale
|
-nombre de site de coupe dans la localité -localité
de coupe dans la zone d'étude -position par rapport au marché
-localisation des unités de transformation -localisation du
marché de rotin brut
|
sociale
|
-nombre d'acteur
-normes ou droits d'accès à la ressource
-organisation des acteurs
|
Politique
|
-appuis
-organisation sociale
-cadre légal et règlementaire d'exploitation
-institutions de contrôle ou de promotion
|
économique
|
-prix du rotin brut
-type produits finis
-revenu
-quantité de coupe
-cout de transport
-finalité des revenus
-activités parallèles
-type d'acteur (âge, sexe, niveau d'étude, statut
matrimonial, région d'origine)
-moyens de transport utilisé
|
technique
|
-outil de transformation -outils de coupe
-utilisation des produits chimiques -techniques de coupe
-technique de transformation -techniques de vente
|
I.12.2. Variable dépendante
C'est la variable sur laquelle celle indépendante
produit des effets. On peut encore l'appeler variable-effet. Elle comprend
quatre dimension et chacune mesurable à partir des indicateurs.
33
Tableau 4 : Opérationnalisation de la variable
dépendante
Variable
|
Dimension
|
Indicateurs
|
Impacts sur l'environnement
|
Social
|
-accident de travail
-les activités connexes
-qualité ou pénibilité de
l'activité
d'exploitation
-éducation
-conflits
-santé
|
Economique
|
-le pouvoir d'achat
-activités connexes
-impact sur le niveau de vie -création ou source d'emplois
-emplois
-revenu
|
Dimension spatiale
|
-impact sur le couvert végétal -impact sur les
sols
-impact sur l'habitat faunique -impact sur le mouvement de la
faune terrestre
-diminution de certaines espèces du rotin
-impact sur la disponibilité de la ressource
-salubrité au niveau des UT
|
DEUXIEME PARTIE :
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT
DES
DONNEES
Au cours de nos recherches sur le terrain, nous avons
recueilli des informations de natures diverses. Toutefois celles-ci ne peuvent
être analysées que par des outils spécialisés.
L'objectif de cette partie est de présenter les processus de recherche
et collecte des données, ainsi que les méthodes d'analyse et de
traitement de ces données.
CHAPITRE II:
RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS
35
L'objectif poursuivi dans ce chapitre est de présenter
les méthodes et techniques mises en place pour la recherche des
informations et la collecte des données auprès des vanniers et
les CV de rotin qui constituent notre population cible.
II.1. QUESTION DE DEPART
. Pour que notre étude soit bien menée il faut
d'abord dégager une question qui orientera notre recherche. Notre
étude sur la dynamique et impacts de la filière rotin sur
l'environnement dans la zone de Yaoundé est très importante. Dans
la mesure où depuis la traversée de la crise économique
qu'a connue le Cameroun, et particulièrement la ville de Yaoundé
et sa proche campagne avec une population sans cesse croissante,
l'activité artisanale du rotin a pris de l'ampleur. En plus de cette
crise, on peut relever les facilités d'accès de transport de plus
en plus grandissant de la ville vers la périphérie. Tout ceci a
sans doute eu des répercussions sur la filière rotin. La question
qui se dégage de ce constat est de savoir si tel est le cas qu'elles
peuvent être les changements et les impacts survenus dans la
filière rotin sur l'environnement au cours de ces dernières
années ? Ainsi donc, pour y parvenir nous allons dans notre recherche
adopter une méthodologie appropriée pour avoir des informations
et être bien éclairé sur le phénomène.
II.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE
Dans le cadre de ce travail de recherche qui porte sur la
dynamique et impact de la filière rotin sur l'environnement, nous allons
utiliser une méthode basée sur une démarche
hypothético déductive. Elle consiste pour nous à formuler
les hypothèses que nous irons ensuite vérifier sur le terrain. Il
s'agit concrètement de confronter les tests empiriques
c'est-à-dire les réalités observées sur le terrain
aux hypothèses que nous avons formulé au préalable. Pour y
parvenir, il sera question pour nous de présenter d'abord les types de
données et ensuite la méthode et les outils utilisés pour
traiter ces données.
II.3. DONNEES SECONDAIRES ET PRIMAIRES
Pour accéder aux informations sur le
phénomène étudié, il faut dans notre travail
intégrer la recherche et la collecte des données secondaires et
primaires.
II.3.1. Les données secondaires
Elles consistent à une recherche bibliographique,
notamment à travers des travaux divers qui ont été
menés sur certains aspects de notre thème. Ceci nous évite
le plagiat et nous oriente dans notre recherche afin de savoir ce qui a
déjà été fait ou quel aspect a été
négligé dans le domaine. Il s'agit en effet des thèses,
des mémoires, des revues scientifiques, des articles et des ouvrages.
Cette phase primordiale a débuté depuis le jour où notre
thème a été arrêté avec notre encadreur le
Professeur PRISO et a consisté pour nous à effectuer des lectures
dans les bibliothèques et les centres de documentation divers notamment
à la
36
bibliothèque de l'Ecole Normale Supérieure de
Yaoundé, à la bibliothèque de la Faculté des Arts,
Lettres et Sciences Humaines de l'université de Yaoundé I,
à la bibliothèque centrale de l'Université de
Yaoundé I, à la recherche scientifique, au CIFOR et à la
bibliothèque du ministère de l'environnement située
à Mvog-mbi, sans oublier la bibliothèque de l'école des
eaux et forêt de Mbalmayo. Outre ces centres, nous avons également
consulté les documents et différentes publications à
travers la recherche sur différents sites disponible sur internet ayant
un rapport avec notre thème et notre zone d'étude. Pour ce qui
est des données iconographiques nous nous sommes dirigés dans les
centres de recherche comme à l'INC, et à la communauté
urbaine de Yaoundé (CUY) afin d'avoir les informations d'ordre physique
notamment les cartes de la zone d'étude.
II.3.2. La collecte des données primaires
Il s'agit des données de première main
collectées par nous même à travers plusieurs
méthodes de collecte des données.
II.3.2.1. L'observation directe
C'est l'observation à travers les sens de perception.
En effet il y a des informations que nous ne pouvions pas avoir à
travers le questionnaire ainsi les observations directes effectuées par
nous-mêmes nous ont aidé dans ce sens. Ainsi nous l'avons
effectué tant dans les campagnes et dans le milieu urbain. Elle a
consisté pour nous de faire des prospections de terrain afin
d'identifier les différents acteurs de la filière rotin, leur
localisation ainsi que leur organisation bref les sites d'exploitation. Elle a
permis par la suite des prises de photo pour illustrer le
phénomène et les informations recueillies pendant l'observation
directe sur le terrain. Pour cela nous nous sommes munis des appareils
numériques de photographie et une grille d'observation afin de
discipliner notre regard.
II.3.2.2. Les entretiens
Elle a consisté à échanger avec les
personnes importantes ou ressources qui pouvaient nous aider dans notre travail
de recherche. Nous avons procédé par des jeux de questions
réponses à travers un guide d'entretien pour pouvoir avoir des
informations utiles à notre étude que nous avons jugé
difficiles à obtenir en procédant par l'enquête par
questionnaire. Pour cela, nous nous sommes entretenus avec certains chefs
d'unité de transformation. Les personnels du ministère des forets
en particulier la direction des PFNL afin de savoir s'il existe des
données sur le rotin ainsi que son statut juridique. Enfin nous nous
sommes rendus dans les zones de coupe des rotins bruts pour interroger certains
coupeurs vendeurs et chefs de village.
II.3.2.3. Les enquêtes par questionnaire
Dans le cadre de notre étude, nous avons
administré le questionnaire pendant la période de Décembre
2013 et Janvier 2014. Il s'agit d'une période de préparation des
fêtes de fin d'année et de nouvel an et dont la pression se fait
plus ressentie sur la ressource. Moment où les parents sont dans le
besoin d'argent pour les fêtes de noël et de nouvel an et où
ils sont stables. Pour la réalisation de cette enquête, nous avons
administré les questionnaires aux exploitants urbains (CUT) sans
distinction de sexe ni d'âge. Ceux-ci ont été
recensés dans les différents quartiers et places publiques de la
ville de Yaoundé, notamment les marchés et le long des voies de
communication. Nous avons également trouvé judicieux
d'administrer le questionnaire aux exploitants ruraux qui impactent sur
l'environnement physique du lieu de coupe, à cet effet nous avons
recensé les localités périphériques de la ville de
Yaoundé où provenait le rotin brut. Pour avoir nos zones rurales
de coupe du rotin brut afin d'enquêter,
37
nous avons premièrement effectué un
relevé de pré-enquête. Pour le faire, nous nous sommes
rendus dans les zones de stockage et de transformation du rotin et leur
soumettre un tableau de relever. Dans ce tableau, il était question pour
nous de relever les quantités qu'ils exploitent au cours d'une
période déterminée. Ainsi compter les paquets de maraca et
du rotin liane qui sont les espèces exploitées. Connaitre le prix
par paquet et les villages de provenance. Ceci nous a permis de cibler les
villages à forte provenance, et les villages à moyenne provenance
de rotin (surtout la proche campagne de Yaoundé vue le temps
limité et aussi la prise en compte de notre notion de région).
C'est en procédant ainsi que nous avons pu avoir les zones
d'enquêtes rurales. Ici nous avons enquêté les paysans
exploitant le rotin brut, seulement les coupeurs et aussi ceux qui font dans la
coupe et la vannerie au même moment, mais qui ravitaillent la ville de
Yaoundé. Cependant il est important de souligner que cette
activité est secondaire pour eux, car étant avant tout des
paysans agriculteurs (l'agriculture est l'activité principale pour ces
acteurs ruraux). Ce questionnaire a été administré par
nous-mêmes, avec l'aide de quelques camarades formés pour la
circonstance et originaires de la région afin d'aller très vite,
ainsi on s'est organisé en groupe d'aide tout en sachant que chacun aura
son tour. Pour ce qui est du temps, nous l'avons fait les matins et dans
l'après-midi ceci pour plusieurs raisons. Le matin est le moment propice
ou les gens vont dans les forêts de coupe (pour les enquêtés
ruraux), dans l'après-midi c'est le moment ou les enquêtés
urbains nous demandaient généralement de passer car disent-ils
être très occupés le matin et ne peuvent pas nous accorder
de leur temps.
Notre questionnaire est constitué de plusieurs
rubriques : rubrique identification du répondant, la rubrique
exploitation et celle des impacts de cette exploitation sur l'environnement.
II.3.2.3.1. La population cible
C'est la population qui a fait l'objet de notre étude.
Ainsi dans le cadre de notre recherche, nous avons eu deux populations cibles
qui interviennent dans toute la filière ou qui exploitent le rotin. Nous
avons d'un côté la population rurale qui exploite le rotin par la
coupe et l'achemine vers la ville, et la population urbaine qui transforme en
produits finis consommable. Car comme nous l'avons bien précisé
plus haut, notre filière va de la coupe dans la proche campagne (village
de coupe) jusqu'à la consommation en milieu urbain sans toutefois
prendre en compte les petits intermédiaires et les petits fabricants
ruraux. Parlant de la population rurale de Faékele et Zamakoé, en
2005 lors du dernier recensement, ces villages comptaient respectivement 276
habitants et 968 habitants soit un total de 1244 habitants pour les deux
localités enquêtées. Considérant un taux
d'accroissement de 2,8% au Cameroun, cette population est estimée en
2014 à 1557 habitants. Cependant ce n'est pas toute la population qui
pratique cette activité. Ainsi pour avoir le nombre d'exploitant dans
les deux villages nous avons utilisé plusieurs moyens : d'abord nous
avons procédé par un recensement et aussi nous nous sommes fait
aider par les chefs. Partant donc de ce recensement rapide et en comparaison
des données fournies par les chefs de village, nous avons un effectif de
35 exploitants à Faékele et 30 à Zamakoé ce qui
fait un total de 65 exploitants. Pour ce qui est des exploitants urbains nous
avons procédé par un recensement systématique des UT dans
la ville de Yaoundé où nous n'avons que interrogé des
chefs d'unité de transformation recensés. Dans les quartiers de
la ville où nous sommes passé, nous avons recensé un
effectif total de 59 chefs d'unité que nous avons tous
enquêté.
II.3.2.3.2. L'échantillonnage
Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé
un échantillonnage aléatoire simple (en milieu urbain et rural),
dans la mesure où tous ont la même chance d'être
enquêté. Lors de nos passages, tous ceux qu'on trouvait,
étaient enquêtés. Il a été pour nous
très difficile de
38
procéder par une enquête autre que celle
exhaustive, car la population n'étant pas assez large. Mais tous n'ont
pas été enquêtés pour des raisons de temps et
d'accessibilité. Ainsi il a fallu passer avant tout par un recensement
rapide des exploitants dans les différentes zones pour avoir une base de
sondage. La plus grande difficulté à cet exercice a
été dans la ville de Yaoundé pour les exploitants urbains.
Comme il a été impossible de recenser toute la ville, nous avons
ciblé quelques quartiers où nous avons été
renseignés. En ce qui concerne les villages d'enquête nous nous
sommes basés sur certains critères pour effectuer des choix car
la ville est ravitaillée par plusieurs sites d'approvisionnement.
? Critères de choix des villages
enquêtés
Au terme de nos différents relevés sur le
marché de rotin brut à Mvog-mbi qui a duré trois mois
(septembre à novembre) ainsi que nos différentes descentes dans
les campagnes de coupe nous avons à partir de certains critères
retenus deux villages parmi les sept recensés.
Tableau 5 : Critères de choix des localités
d'enquête
Villages
|
Fréquence d'observation sur le
marché
|
Type d'activité
liée à la ressource
|
Comparaison
par rapport
aux données
disponibles
|
Ekali
|
6
|
Vente brute et
artisanat
|
---
|
Memian
|
2
|
Vente brute et
artisanat
|
---
|
Zamakoué
|
6
|
Vente brute et
artisanat
|
Existe
|
Faékele
|
9
|
Vente brute
|
Existe
|
Nkolmetet
|
4
|
Vente brute et
artisanat
|
---
|
Akonolinga
|
1
|
Vente brute
|
---
|
So'o
|
1
|
Vente brute
|
---
|
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Au regard de notre tableau nous avons retenu deux villages :
Zamakoué et Faékele selon certains critères.
? Selon le critère de fréquence de
ravitaillement sur le marché brut, deux villages présentent une
fréquence élevée et l'autre moyenne. Respectivement
Faékele et Zamakoué
? Suivant le critère basé sur le type
d'activité liée à la ressource nous avons recueilli deux.
Celle liée à la vente brute du rotin et l'autre liée
à la vente brute et à l'artisanat respectivement Faékele
et Zamakoé.
? Par rapport à la disponibilité des
informations certaines études ont été
réalisées dans ces deux villages notamment celles de DEFO(1997).
Ce qui favorisera la comparaison ou encore comprendre la dynamique.
II.3.2.3.3. La taille de l'échantillon
39
A partir des critères mentionnés ci-dessus, nous
avons choisi deux
sites d'exploitation: le site de Faékele et de
Zamakoé ont un effectif de 65 exploitants pour une population totale
estimée à environ 1544 habitants. Partant de la taille de la
population parente qui est de 65 exploitants (CV), nous avons administré
le questionnaire à un échantillon de 32 CV. Ce taux se justifie
par l'absence de certains CV lors de nos passages avec des rendez-vous
manqués de certains, aussi l'accès très difficile et la
période d'enquête relativement courte.
Tableau 6 : La taille des échantillons par village
enquêtés
Localités enquêtées
|
Nombre
total
d'exploitants
|
Nombre d'enquêtés ou taille de
l'échantillon
|
CV
|
ART
|
CVART
|
Faékele
|
35
|
17
|
/
|
/
|
Zamakoé
|
30
|
/
|
9
|
6
|
Total
|
65
|
17
|
9
|
6
|
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
En ce qui concerne les acteurs urbains, ils ont
été recensés dans neuf principaux foyers à
Yaoundé. Nous avons recensé 59 unités de transformation.
Nous avons pendant ce recensement interrogé les chefs de chaque
unité. Ainsi nous pouvons parler d'une enquête exhaustive comme
l'illustre le tableau suivant :
Tableau 7 : La taille des enquêtés par
quartier dans Yaoundé.
Zone d'enquête
|
Nombre d'enquêtés (CUT)
|
Marché Mvog-mbi
|
33
|
Bastos
|
10
|
Nsam
|
5
|
Olézoa
|
3
|
Tsinga
|
2
|
Carrière
|
1
|
Centre-ville
|
1
|
Fouda
|
3
|
Nlongkak
|
1
|
Total
|
59
|
Source : Enquête de terrain
Décembre et Janvier 2013-2014.
CHAPITRE III:
TRAITEMENT DES DONNEES
40
Il s'agit ici des outils d'analyse qui nous ont permis de
traiter nos informations collectées sur le terrain. Ainsi, dans notre
étude, plusieurs outils d'analyse et de traitement des informations nous
ont permis de mieux élaborer notre travail.
III.1. TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE
Pour le traitement des cartes, nous avons utilisé les
programmes d'application ADOBE ILLUSTRATOR, le logiciel MAP INFO Arc Gis. Ceci
nous a permis une fois de plus de mettre en application nos connaissances en
informatique reçues dans les niveaux inférieurs. Nous avons
à partir de ces logiciels conçus des cartes de notre travail.
Pour ce qui est du traitement des photographies, nous avons
utilisé Microsoft Office Picture Management et le logiciel Photoshop.
III.2. TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES
Cette étape a consisté pour nous d'utiliser
plusieurs logiciels devant nous permettre le traitement des données
statistiques. Nous avons utilisé les logiciels comme SPSS.10, Microsoft
Word et Excel 2010. Pour cela nous avons procédé tout d'abord par
dépouiller manuellement notre questionnaire car après les
enquêtes beaucoup de modifications ce sont ajoutées, ensuite
l'introduction dans SPSS qui constitue le masque des données.
C'est grâce à ces logiciels que nous avons pu
faire le masque de saisie, et l'analyse des données de l'enquête.
Ainsi donc, parvenu au terme de cette première partie ou il était
question pour nous de poser les jalons de notre travail, il sera ainsi question
dans la suite de celui-ci, vous montrez comment nous avons
procédé de la collecte jusqu'au traitement des données
afin de parvenir aux résultats.
METHODOLOGIE
TRAITEMENT
TRAITEMENT D'IMAGE
EXPLORAT ION DU SUJET
NUMERIQUE
DES
DONNEES
ECHANTILLO NNAGE
PRIMAIRES
COLLECTE
DONNEES
DES
Traitement numérique
Choix de la population cible et des villages
témoins
Administration du
des photos
guide d'entretien
Dépouillement et
masque de saisie
Traitement
questionnaire et du
de carte et réalisation
des cartes
et Excel
Exploration des fonds
numérique dans SPSS
Définition de la technique
d'échantillonnage
Première descente sur le terrain
Lectures
es
Questionn
aire
Problémat ique et hypothès
Informations
Cartes et photos
Données
brutes
41
Figure 7 : Etape méthodologique de la
recherche
III.3. DIFFICULTES RENCONTREES
42
Durant notre travail de recherche, nous avons fait face
à de nombreuses difficultés qu'il a fallu braver pour arriver
à la réalisation de ce travail. Ces difficultés, nous les
avons regroupés en difficultés primaires et difficultés
secondaires.
III.3.1. Les difficultés au niveau de la conception
et du cadrage du sujet Celles-ci s'observent à plusieurs niveaux :
> Au niveau du choix du thème
Nos difficultés ont commencé depuis le jour
où nous étions appelés à faire des choix de
thème de mémoire. Pour trouver un thème faisable autour de
la thématique centrale, il a fallu faire plusieurs propositions à
nos encadreurs pour que celui-ci soit validé. Aussi il fallait se
rassurer que les thèmes ne se ressemblent avec celui des camarades de la
promotion.
> Au niveau de la délimitation spatiale
La délimitation spatiale de notre thème
d'étude a constitué un problème majeur pour nous. Car nous
qui travaillons dans des thèmes qui portent sur l'axe de l'entre deux,
on ne savait qu'elle zone choisir dans la délimitation. Pire encore
lorsqu'il s'agit d'une étude portant sur la filière.
> Au niveau de la réalisation du contexte
scientifique
La réalisation du contexte scientifique a
été pour nous un grand parcours de combattant. On note ici la
rareté des documents qui traitent du rotin et surtout de la dynamique et
impact de la filière rotin sur l'environnement dans la zone de
Yaoundé. En effet, le constat que nous avons fait, c'est que le rotin
jusqu'ici n'a pas encore fait l'objet de plusieurs études
scientifiques.
> Au niveau académique
Il s'est posé ici un problème de temps. En
effet, la gestion du temps entre nos emplois de temps à l'école
et le temps consacré à la recherche n'était pas du tout
facile, car il a fallu même parfois rater certains cours pour aller faire
des recherches sur le terrain. Même après les examens de DIPES, il
fallait gérer le stage et la recherche, nos encadreurs au stage
étaient indifférents à nos cris.
III.3.2. Les difficultés au niveau de la collecte
des données
On peut dire qu'elles ont été les plus
difficiles et rudes. Ceci a été un véritable parcours de
combattant. Dans la mesure où il a fallu braver plusieurs obstacles pour
aboutir à ces résultats.
> Au niveau de l'accessibilité des zones
d'enquête
Certaines zones enclavées, il fallait parfois parcourir
des kilomètres à pied parfois sous la pluie ou sous un soleil
ardent. Les couts au niveau de l'accessibilité n'étaient pas
faciles car il fallait parfois prendre les motos de brousse pour atteindre
certaines localités.
> Les rendez-vous manqués
Ceci était lié à l'indisponibilité
de certains enquêtés. Pour certains exploitants, il fallait
calculer le moment où ils étaient libre et quand bien même
on venait et que la journée était
43
mauvaise ou ils n'ont pas suffisamment fait une bonne recette,
ils étaient toujours énervés et nous renvoyaient en nous
disant qu'il faut revenir une prochaine fois.
? La réticence de certains acteurs
Il fallait parfois face à certains acteurs monnayer
pour qu'ils acceptent de nous recevoir. Car pour certains quand on leur
présentait les attestations de recherche venant de l'ENS, ils croyaient
que nous avons de l'argent, et qu'il fallait "donner leur part de gombo".
? Le problème de langue dans les villages
Etant pour la plus part des Bétis et
Bamilékés et pour certains enquêtés, ils n'ont
jamais été à l'école. Ainsi le dialogue
n'était pas facile, il a fallu parfois se faire aider par certains
camarades et payer leur transport pour traduire les entretiens et certaines
questions du questionnaire.
? La méfiance de certains acteurs
Certains des acteurs que nous avons enquêté
pensaient que nous étions des services de renseignement. Il fallait
prendre du temps pour les mettre en confiance que ce n'était que pour
des études académiques, et que cela pourrait même un jour
améliorer leur condition de travail, leur faire connaitre en valorisant
leur métier, car s'ils sont négligés c'est justement parce
qu'on ne maitrise pas leur importance dans l'économie camerounaise. Il a
donc fallu procéder de cette façon pour relever ces
difficultés.
TROISIEME PARTIE :
PRESENTATION, CRITIQUES DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
L?objectif de cette partie est de présenter les
résultats collectés à base des outils
méthodologiques que nous avons mentionnés au Chapitre
précédent, que ce soit sur le terrain ou dans les centres de
documentation. Les critiques et recommandations ferons aussi partie
intégrante de cette rubrique.
44
CHAPITRE IV:
L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE FILIERE DYNAMIQUE ET
PROMOTTEUSE
45
La filière rotin dans la zone de Yaoundé
présente un processus très simple. En effet, la filière
commence de la coupe dans les forêts de la proche campagne de
Yaoundé jusqu'à la transformation au niveau des UT dans la
métropole de Yaoundé. Suite à l'amélioration de
l'accessibilité des moyens de transport, de la conjoncture
économique et de l'accroissement démographique de Yaoundé,
l'exploitation du rotin brut est une activité qui prend de l'ampleur
dans la ville de Yaoundé. Ainsi tout au long de ce chapitre, il sera
question pour nous de présenter l'état actuel de la
filière rotin. C'est-à-dire, l'état de l'exploitation, de
la transformation et de la commercialisation, tout en présentant les
facteurs ayant favorisés cette dynamique.
IV.1. ETAT DES LIEUX DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE
YAOUNDE
Il s'agit ici pour nous de présenter la situation de la
filière rotin de la coupe jusqu'à la commercialisation des
produits finis en passant par la transformation.
IV.1.1. Etat des lieux de l'exploitation du rotin brut
Il est question de voir comment les paysans accèdent au
rotin, leur mode de transport, où est ce qu'ils vendent leur rotin et
savoir à quel prix ils les vendent sur le marché.
IV.1.1.1. Approvisionnement de Yaoundé en rotin
brute
Cette dernière décennie est marquée par
une série d'évènements qui ont marqué les
populations urbaines et rurales. Il s'agit de la pauvreté des
populations marquée par la baisse du niveau de vie, le chômage
élevé etc. Ces facteurs ont favorisé le
développement du secteur informel3. D'où vient le
rotin exploité dans la ville de Yaoundé ?
IV.1.1.1.1. Les sites d'approvisionnement de
Yaoundé
Le rotin de Yaoundé est vendu essentiellement par les
paysans et vient essentiellement des villages du Nyong et So'o et Nyong et
Mfoumou. Cependant la majorité vient des villages de Mbalmayo plus
particulièrement dans les villages de Zamakoé et Faékele.
Faékele est un site de production du rotin brut essentiellement, tandis
que celui de Zamakoé produit à la fois le rotin à
l'état brut et celui déjà transformé et
commercialisé soit sur place ou à Yaoundé. Cependant dans
ces villages on exploite deux types de Rotin. A savoir le rotin liane
(Laccosperma secundiflorum) et la maraca (Eremospatha
macrocarpa).
3 Il s'agit d'un secteur pas règlementé
et qui échappe au contrôle des pouvoirs publics
B
A
46
Source : Cliché MBOUNGUE,
Décembre 2013.
Photo 2 : les « types » de rotin
exploité dans la zone de Yaoundé
Comme nous l'observons sur cette photo, il s'agit des «
types » de rotin les plus prisées dans les forêts de la
proche campagne de Yaoundé. En (A) nous avons la maraca (Eremospatha
macrocarpa) plus solide que le rotin liane (Laccosperma secundiflorum en
(B).
Parmi les deux sites de coupe qui ont retenus notre attention, on
note une inégale exploitation.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 8 : Effectifs des
exploitations par village
Au regard de notre figure, le site de Faékele apparait
comme le plus grand site des exploitations avec un pourcentage de 53,1%, alors
que Zamakoé représente 46,9%. Cette domination s'explique par le
faite que ce village présente un grand foyer de rotin ou ces «
types » sont encore bien disponibles, car la forêt n'a pas encore
tellement par rapport à Zamakoé. Notons également que
malgré l'enclavement de la route par rapport à Zamakoé
reste qu'a même praticable et bien pendant la saison sèche.
47
Depuis 2012, le rotin a été classé comme
un produit spécial par le ministère des forêts et de la
faune. Ce qui démontre à suffisance l'intérêt que le
gouvernement camerounais porte pour la ressource. Ainsi quel est le mode
d'accès à la ressource?
IV.1.1.1.2. Mode d'accès à la ressource
libre
Le mode d'accès à la ressource ici
représente la procédure utilisée par les paysans pour
accéder à la ressource. Le rotin dans ces villages est
coupé dans les forêts qui appartiennent soit aux
particulières ou placées sous autorité de la
communauté encore appelé forêts communautaires. La
majorité des coupeurs s'approvisionnent dans leur propre forêt.
C'est le cas des coupeurs de Faékele qui se ravitaillent
généralement dans la forêt communautaire COVIMOF.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014
Figure 9 : Mode d'accès des exploitants à
la ressource suivant les villages
Suivant la figure l'accès à la ressource se fait
suivant plusieurs procédures. Dépendant aussi des villages,
l'accès peut se faire à travers un permis délivré
ou autorisé par le gouvernement. Dans les deux villages, il existe des
exploitants qui opèrent dans la règlementation. A Faékele,
presque tous ont une autorisation de l'Etat. Il ne s'agit pas d'une
autorisation par un document mais plutôt un accès libre par ce que
la Forêt est celle communautaire (COVIMOF). Cependant cet accès
n'est pas libre pour les étrangers. Ces communautés s'organisent
donc en comité de vigilance pour surveiller leur forêt. C'est
à Zamakoé qu'on retrouve tout genre d'exploitant. Ceux qui ont un
permis, certains par contre accèdent par achat c'est-à-dire voir
le « propriétaire » de la forêt et négocier avec
lui. L'achat peut se faire suivant les paquets ou en terme de journée
mais à moindre coût. Certains font dans la coupe anarchique ou
illégale. Cependant cette coupe ou accès au rotin reste
dominé par un accès libre et anarchique (40,80%). Ici l'anarchie
est vis-à-vis de l'Etat ou de la règlementation en vigueur et
aussi vis-à-vis du propriétaire de la forêt.
C'est-à-dire que la forêt n'appartient pas au CV, mais y exploite
sans autorisation du « propriétaire ». D'autres par contre
passe par le chef du village pour accéder à la ressource.
48
IV.1.1.1.3. Acteurs d'approvisionnement de la ville de
Yaoundé
Le rotin qui arrive à Yaoundé est
approvisionné par les paysans des villages environnants qu'on appelle
coupeur-vendeur4.
? Les motivations des exploitants ruraux
Les coupeurs vendeurs sont avant tout des agriculteurs, mais
exercent également l'activité du rotin ceci pour plusieurs
raisons. A savoir des raisons de pauvreté, profession, ou parce qu'il en
tire le maximum de profit donc une source de revenu non négligeable, une
activité complémentaire, pour satisfaire les besoins quotidiens
ou un héritage des parents qu'il faut pérenniser.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 10 : Raisons
d'entrée des coupeurs vendeurs dans l'activité.
De tout ce qui précède, la majorité de la
population coupe par ce qu'il veut compléter ses revenus agricoles. Soit
31,3% de la population. Tout simplement par ce qu'avant tout agriculteurs, les
revenus issus de la vente du rotin leur permettent de compléter les
revenus agricoles. Ceci pour l'achat des intrants agricoles ou soutenir leur
besoin. Par contre, d'autres le font pour satisfaire les besoins quotidiens.
25% de la population se sert de cette activité pour s'acheter les choses
de cuisine, le pétrole, le savon etc.
? L'exploitation du rotin : une activité
dominée par les hommes
L'exploitation du rotin dans la proche campagne de
Yaoundé est une activité exercée par les hommes et par les
femmes. Généralement les hommes mettent plus longtemps et coupent
les deux espèces de rotin. Alors que les femmes exploitent beaucoup plus
le rotin liane. Selon les raisons recueillies auprès de certains
coupeurs sont que le maraca demande plus d'effort et de force. Pour ce qui est
de leurs âges, on retrouve presque toutes catégories de personnes.
Pour ce qui est des quantités produites, elles varient suivant les
périodes et les saisons. Suivant nos enquêtes sur le marché
de dépôt de Mvog-mbi et les informations recueillies auprès
des CV, les périodes de grande production sont la veille de la
rentrée
4 Coupeur-vendeur est une expression utilisée
par DEFO (1997) dans ses travaux de thèse pour parler des populations
qui coupent le rotin dans les forêts pour approvisionner les vanniers en
milieux urbain.
49
scolaire et des fêtes. Pour la saison il s'agit de la
saison sèche. La quantité produite pour la période de
Septembre à Octobre 2013 (période où nous avons
effectuée des relevés sur le marché de vente de rotin brut
: confère annexes) est de 2464 paquets de maraca et 3352 rouleaux de
liane.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 11 : Répartition
par sexe des exploitants ruraux.
Comme l'illustre la figure ci-dessus, la coupe reste
dominée par les hommes avec une représentativité de 81%
contre 19% des femmes. Ceci peut se justifier par le fait que les hommes sont
plus résistants que les femmes. C'est-à-dire que supporte la
douleur et la fatigue car c'est une activité qui demande plus de force
et également pénible avec les accidents rencontrés au
cours des différentes coupes. Les femmes disposent moins de temps car il
est très difficile pour elles d'associer les travaux champêtres,
le foyer et la coupe. Tout ceci demande d'énormes sacrifices de leur
part pour ce qui est du temps. Parlant de la pénibilité du
travail, la coupe dans les forêts demande trop d'effort physique car il
faut tirer le rotin en forêt après avoir coupé, aussi le
transport pour la maison et en plus sur la tête, ne paraissent pas
faciles. Généralement, dans la plus part des cas, l'homme a plus
besoin de moyens ou d'argent que la femme car étant le chef de la
famille, il lui revient la responsabilité d'assurer les besoins de la
famille et par conséquent il faut diversifier les sources de revenu. Car
l'agriculture a une rentabilité temporelle.
? L'exploitation du rotin : une activité
dominée par les jeunes
Au niveau de l'âge, d'après notre graphique, la
majorité des coupeurs sont des jeunes qui représentent 68,8% de
l'ensemble des coupeurs contre 31,2% des vieux. On peut justifier cette
domination de l'activité par les jeunes, du fait que les jeunes sont
plus actifs que les vieux qui par contre sont fatigués par le poids de
l'âge. Cette activité exige trop d'effort, de courage, de force et
de temps que ce soit au niveau de la coupe, ou du transport de la brousse pour
la maison. Cependant la tranche d'âge dominante est celle compris entre
21 et 30 ans qui représente 37,5% qui sont des jeunes très
actifs. Comme l'illustre la figure ci-dessous.
50
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 12 : Répartition
par âge des exploitants ruraux.
Toutefois, l'âge a un impact sur la quantité que
peut produire le coupeur au cours d'une journée.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 13 : Répartition de la quantité
coupée en fonction de l'âge du CV
Suivant cette figure, la quantité produite
dépend de l'âge des producteurs. Car plus on est jeune plus la
quantité produite est importante. Les jeunes qui sont regroupés
dans la tranche d'âge compris entre 21 et 40ans (50%) sont les seuls
à produire plus de 41 paquets de rotins par coupe.
? Le statut matrimonial et le faible niveau
d'école des exploitants ruraux
L'exploitation du rotin dans la proche campagne de
Yaoundé qui approvisionne le centre urbain provient des acteurs qui peut
être sont mariés ou pas ou veufs. Avec un niveau d'étude
inférieur ou supérieur au primaire. Ceci peut déterminer
la perception de l'activité par les exploitants.
51
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 14 : Répartition du statut matrimonial et
du niveau d'étude des exploitants ruraux
Suivant la figure ci-dessus, la coupe du rotin dans la proche
campagne de Yaoundé est de nos jours dominée par les
mariés qui occupent 50% de la population qui pratique la coupe.
Secondé par les célibataires qui représentent 43,8% et en
fin les veufs qui représentent 6,3%. Cette domination par les
mariés peut s'expliquer le fait que les mariés ont beaucoup de
responsabilité ou de charge à supporter. Cette
responsabilité qui nécessite les moyens financiers pousse ces
parents à se donner corps et âme dans l'exploitation. La faible
représentativité des veufs peut s'expliquer par le fait que
ceux-ci n'ont pas assez de temps pour d'autres activités autres que
l'entretien des plantations et de la famille laissées par leurs
conjoints.
Parlant du niveau d'étude, la majorité des
coupeurs n'a que le niveau primaire, avec plus de la moitié des coupeurs
soit un pourcentage de de 68,8%. Le niveau d'étude le plus
élevé des coupeurs se limite au secondaire avec 18,8% des
coupeurs. Cependant d'autres n'ont même pas fait les études
(12,5%). Bref la coupe reste l'affaire des paysans sous scolarisés. On
comprend que ceci est dû par le fait que l'exploitation ne demande aucune
expertise, ni une qualification, mais juste une machette bien aiguisée
avec des gants pour certains.
? L'expérience des coupeurs dans le
métier
Les activités liées à la coupe de rotin
dans les forêts de Faékele, de Zamakoé et autres a connu
cette dernière décennie un intérêt particulier des
coupeurs ce qui peut conduire à une entrée tardive de ces
derniers dans l'exploitation au niveau de ces villages.
52
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 15 : Répartition des CV en fonction de
l'ancienneté dans l'activité.
D'après la figure ci-dessus, l'essentiel des coupeurs
ont une expérience compris entre 1-5ans avec un pourcentage de 43,8%.
Dans l'ensemble, la plupart des coupeurs est entrée dans
l'activité il y a moins de 10 ans, soit une proportion de 56,3%. Le
reste a plus de 10 ans d'expérience. Cet état de chose peut
s'expliquer par le fait que la croissance de la demande des produits naturels
en milieu urbain, dû à la croissance urbaine de Yaoundé
constitue une forte pression dans les milieux ruraux. Cette forte demande exige
également une forte coupe et la tranche de la population douée
pour satisfaire cette demande est celle des jeunes. C'est ce qui explique d'une
part cette extrême jeunesse des coupeurs et par conséquent leur
jeune expérience dans le métier. Une autre explication se situe
dans le fait que la coupe du rotin constitue une activité lucrative pour
la population, ainsi suite à la crise économique avec ses
différentes conséquences les jeunes se sont lancés dans la
coupe pour pouvoir s'en sortir. La plus faible proportion est comprise entre
16-20 ans avec une représentativité de 6,3%. Ce qui
démontre le désintérêt que cette population portait
vis-à-vis du rotin il y a plus de 10 ans.
? Les coupeurs de rotin : Une activité
dominée par les natifs du centre
L'essentiel des coupeurs vendeurs (93,8%) des deux villages
approvisionnant la ville de Yaoundé est originaire de la région
du centre. On retrouve cependant les natifs de l'Ouest et du Sud. Ceci
s'explique par le fait que les foyers d'approvisionnement sont en
majorité dominés par les originaires de la région.
53
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 16 : Répartition des origines des coupeurs
vendeurs dans la zone de Yaoundé
Suivant la figure ci-dessus, l'essentiel du rotin ravitaille
la ville de Yaoundé est coupé par les originaires du centre
appartenant à l'ethnie Ewondo. Ceci se justifie par le fait que les
villages environnants de Yaoundé sont encore
homogènes5.. Entre les populations de la localité,
l'accès reste libre, car le village est organisé en grands
groupes de famille. Néanmoins on retrouve les originaires de la
région du Sud et de l'Ouest.
IV.1.1.1.4. Le devenir du rotin coupé par les
coupeurs-vendeurs
Après la coupe du rotin dans les forêts de la
proche campagne de Yaoundé, le rotin brut suit une destination selon le
besoin des coupeurs.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 17 : Destination du rotin
coupé par les coupeurs-vendeurs
D'après la figure ci-dessus, l'essentiel du rotin
coupé suit une destination commerciale, ce qui représente 53,1%
des utilisations. Cependant d'autres l'utilisent pour la vente et l'artisanat
rural (18,8%). Ce déséquilibre vient du fait que dans le village
Zamakoé,
5 Homogène ici fait référence
à l'ethnie qui n'est autre que l'Ewondo.
54
les coupeurs font aussi de la vannerie rurale comme nous
l'avons vu plus haut. Le rotin vendu à destination de Yaoundé est
transporté soit par la tête ou par la brouette sur la route
principale afin d'être transporté pour le marché de
dépôt qui est Mvog-mbi. Le prix du transport est fixé selon
la quantité de la coupe et aussi selon les espèces. Car le rotin
liane coûte moins chère dans le transport que la maraca.
En définitif, l'exploitation du rotin commence par la
coupe dans les forêts, où le coupeur doit se rendre très
tôt le matin muni d'une machette. En forêt, il doit aménager
un espace où il doit réunir les rotins en paquets ou en rouleaux
pendant des heures jusqu'à ce qu'il atteigne une quantité
suffisante. Ce rotin transporté vers le village est ensuite
acheminé vers Yaoundé où il sera vendu.
IV.1.1.1.5. La commercialisation du rotin brut à
Yaoundé
L'essentiel du rotin qui vient des campagnes est
commercialisé dans l'unique dépôt de marché Mvog-mbi
de Yaoundé. La quantité qui arrive dépend essentiellement
de la disponibilité des coupeurs, des saisons, des coûts de
transport, sans oublier des différents prix qui y sont pratiqués
sur le marché. Tous ces facteurs varient tout le long de
l'année.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 18 : Répartition des revenus moyens issus
des ventes du rotin par les coupeurs CV
La figure ci-dessus représente la quantité de
revenu issu de la vente du rotin par les paysans sur le marché de
dépôt de Mvog-mbi à Yaoundé (revenu par vente, et la
vente se fait deux fois en moyenne par semaine). Il traduit le caractère
instable des revenus. Ceci s'explique par le fait que les prix sur le
marché varient en fonction de la quantité sur le marché de
dépôt. Le prix du paquet de maraca selon certains vendeurs que
nous avons enquêté, varie entre 5000 FCFA et 8000 FCFA (un paquet
compte entre 20 et 25 maraca pour une longueur qui varie entre 5 et 6m). Tan
disque le prix du rouleau de rotin liane oscille entre 7000 FCFA et 10000 FCFA
(un paquet compte entre 20 et 30 tige de rotin liane pour une longueur variant
entre 10 et 12m). Quand la matière est rare le prix augmente alors que
quand elle est en abondance, le prix chute. C'est la loi de l'offre et de la
demande. Dans cette perspective, le revenu élevé se situe entre
40000 FCFA et plus pour une proportion de 50%. Il s'agit ici des paysans qui
font de la coupe-vente une activité principale. C'est-à-dire
qu'ils effectuent des déplacements pour la ville juste pour vendre leur
marchandise. Par contre ceux
55
qui réalisent un revenu compris entre 1000 et 10000FCFA
sont des coupeurs occasionnels. C'est-à-dire ceux qui profitent de leur
séjour ou de leur voyage pour Yaoundé, et garde quelques paquets
pour compléter leur revenu.
IV.1.1.1.6. Les difficultés des coupeurs vendeurs
dans l'approvisionnement de Yaoundé
Les coupeurs vendeurs de la zone de Yaoundé, qui jouent
d'ailleurs un rôle important dans l'approvisionnement de Yaoundé
en rotin font face à de nombreuses difficultés qui ne sont pas
loin d'entraver les activités de vannerie dans Yaoundé.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 19 : Répartition des difficultés que
rencontre les exploitants ruraux de rotin
La figure ci-dessus représente les différents
problèmes que les exploitants ruraux rencontrent au quotidien dans
l'approvisionnement en rotin. Les difficultés les plus
rencontrées sont les tracasseries, déforestation et l'enclavement
des routes. Cette difficulté représente une proportion de 50% des
coupeurs. Ceci explique clairement les fluctuations qui s'observent dans
l'approvisionnement de Yaoundé en rotin. On retrouve également
des difficultés liées aux conflits (6,3%) entre les coupeurs
représentant l'une des plus négligeables. Cet état de
chose s'explique par le fait que les coupeurs coupent majoritairement dans leur
"propre forêt", aussi par ce qu'ils sont organisés en petits
groupes représentant en fait une famille.
IV.1.2. La vannerie : Un métier qui nourrit son
homme
La transformation du rotin consiste à changer le rotin
brut pour obtenir les différents objets utilisable par les populations.
Dans la plupart des quartiers de la ville, on retrouve disséminé
au moins une unité de transformation. Comme nous l'avons
précisé dans la méthodologie, il n'a pas été
possible pour nous de visiter tous les quartiers de la ville de Yaoundé.
Néanmoins, les quelques (au total 9) que nous avons visité, nous
avons également enquêté. L'activité est
exercée par des personnes qu'on appelle vanniers et nous avons
appelé exploitant urbain de rotin.
56
IV.1.2.1. Les sites d'approvisionnement des vanniers
à Yaoundé
Les vanniers s'approvisionnent au niveau du dépôt
de rotin brut situé à Mvog-mbi ou dans les villages.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 20 : Les sites
d'approvisionnement des vanniers de Yaoundé
La figure ci-dessus représente les différents
sites d'approvisionnement des exploitants urbain de la ville de Yaoundé.
D'après ce graphique, les vanniers achètent le rotin brut dans
deux sites : Mvog-mbi et les villages. Celui de Mvog-mbi est le foyer principal
où l'essentiel des vanniers achètent le rotin brut pour aller
transformer dans leur UT respective. Mvog-mbi représentent 94,9% dans la
distribution de la matière première. La domination de Mvog-mbi
comme foyer principal, peut s'expliquer par la position géographique de
ce marché par rapport à la provenance du rotin dans les villages.
En effet le marché de Mvog-mbi est le plus grand marché de
Yaoundé situé au sud de la périphérie de la ville,
ainsi il constitue un dépôt pour les coupeurs venant des campagnes
du sud de Yaoundé, elle aussi principal foyer de coupe. Le second site
de ravitaillement pour certains vanniers constitue les villages de coupe qui
représentent 5,1% du rotin utilisé par les vanniers. Cette faible
représentativité peut s'expliquer par le fait que certains
vanniers sont originaires du centre et ont leur village pas loin de
Yaoundé, ainsi ils profitent donc du fait que lorsqu'ils partent au
village pour des séjours, ils profitent pour rentrer avec le rotin. On
peut ajouter que ce déséquilibre est aussi dû par le fait
qu'aller se ravitailler loin au village parait plus difficile et trop de
dépense et pourtant la vannerie est un métier de
débrouillardise qui n'utilise pas un bon capital.
IV.1.2.2. Répartition et localisation des
unités de transformation dans l'espace urbain
La répartition inégale des unités de
transformation dans la ville de Yaoundé se caractérise par des
quartiers qui regroupent un important effectif des UT et d'autres par une
faible représentativité.
57
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 21 : Répartition
des UT selon les quartiers
La figure ci-dessus représente la répartition
des UT selon les quartiers. Ainsi, pour les neuf quartiers que nous avons
enquêté, celui de Mvog-mbi représente l'essentiel des UT
avec une représentativité de 55,9%. Pendant que la plus faible
représentation vient avec 1,7% des UT, il s'agit du centre-ville ou
encore quartier administratif et la zone de Nlonkak. En effet, cette
inégale répartition des UT s'explique par le fait que Mvog-mbi
soit un quartier où les densités de population sont très
élevées avec en majorité des jeunes. Ce qui implique le
développement du secteur informel. Or celui du centre-ville est un
quartier administratif ou les emplois du secteur public sont plus
élevés, avec une faible densité de population. Et
où les mesure d'assainissement de la ville sont plus stricte or on sait
tout que la vannerie implique la saleté. Mvog-mbi étant à
la périphérie constitue un dépotoir d'ordure et là
il s'agit plus des autochtones : il s'agit d'un quartier résidentiel.
Pour ce qui est de la localisation, les UT de transformation
sont beaucoup plus localisées près des places publiques comme les
voies de communication, les marchés etc.
58
Source : INC plus enquêtes de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014
Figure 22 : Implantation spatiale des unités de
transformation dans la ville de Yaoundé
59
D'après cette carte, les UT sont localisées tout
le long de la voirie urbaine dans l'optique de rapprocher des consommateurs les
produits de la vannerie et des expositions des produits. Ici Mvog-mbi constitue
à la fois un dépôt de rotin brut et un centre de
transformation.
Après la création des UT dans les
différents endroits de la ville de Yaoundé, l'espace d'occupation
de départ n'est pas resté le même. Certaines UT ont
migrées pour des raisons diverses.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 23 : Evolution
spéciale d'UT suivant l'opinion des vanniers
Selon la figure ci-dessus, les UT ont connu une
évolution de leur espace de départ. En effet suivant notre
descente sur le terrain, l'essentiel des CUT affirme ayant changé
d'espace depuis leur entrée dans la vannerie ces dernières
années. 59,3% disent oui contre 40,7% qui disent non. Cette
évolution dans l'espace peut s'expliquer par le fait que les vanniers
suite à la crise économique, essaient de se rapprocher vers les
endroits où il y a un bon marché de consommation (par exemple
Bastos), aussi vers les endroits la production est à moindre coût
avec une main d'oeuvre abondance (cas de Mvog-mbi). Selon certains CUT que nous
enquêté, ils nous disent qu'ils ont changé d'espace pareils
ont été chassés par la CUY. Pour d'autre par le
propriétaire de l'espace.
IV.1.2.3. Le profil des vanniers et des UT dans la ville de
Yaoundé
La vannerie dans la ville de Yaoundé relève du
secteur informel cosmopolite qui emploie une main d'oeuvre
hétérogène présentant un profil divers.
IV.1.2.3.1. La vannerie : Une activité
dominée par les adultes
La vannerie est une activité en majorité
exercée par les adultes qui font la force de production des
unités de vannerie dans la ville de Yaoundé.
60
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 24 : Répartition
des vanniers par tranche d'âge
Les tranches d'âge des vanniers varient d'un groupe
à l'autre. L'activité est majoritairement dominée par les
adultes dont la tranche d'âge est comprise entre 31-40ans qui
représentent environ 44,1%. Cette forte représentativité
est la preuve que l'activité demande beaucoup de courage et d'effort. En
effet, avec la forte demande de la ville pour ce qui est des objets en rotin,
la vannerie a besoin des personnes actives pour pouvoir produire en masse et
satisfaire la demande sur le marché sans cesse croissante. La faible
représentativité des personnes âgées (vieux) dont la
tranche d'âge est comprise entre 61 ans et plus (une
représentativité de 1,7%), s'explique par le fait que ces vieux
sont fatigués et ne peuvent pas produire en abondance pour satisfaire la
demande. Ils ne peuvent pas facilement supporter les intempéries comme
les jeunes.
IV.1.2.3.2. La vannerie : Un secteur dominée par les
hommes
Ceux-ci occupent les taches difficiles dans les UT par rapport
aux femmes qui exercent des taches souples. Elles sont
généralement des vendeuses, ainsi elles s'occupent de la
commercialisation des produits finis.
12%
88%
Masculin
Feminin
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 25 : Répartition par sexe des vanniers de
la ville de Yaoundé
61
La figure ci-dessus présente le
déséquilibre observé dans la vannerie au niveau du genre.
Elle reste en majorité dominée par les hommes qui
représentent 88% de l'essentiel du secteur contre 12% des femmes. Cette
inégale répartition peut s'expliquer par le fait que les hommes
sont des chefs de famille et doivent travailler dure pour satisfaire leur
besoins familiaux. La vannerie est un métier qui prend du temps et
revêt un caractère pénible que la femme ne supporte pas
facilement. La majorité des vanniers travaille dans une situation
précaire sous des intempéries qu'il serait très difficile
pour la femme de supporter.
IV.1.2.3.3. Un niveau d'étude moyen
Les vanniers de Yaoundé sont représentent une
population de moins en moins scolarisé. Ce niveau diminue lorsqu'on
quitte du primaire pour le supérieur.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 26 : Niveau d'étude
des vanniers dans la ville de Yaoundé
Cette figure présente le niveau de scolarisation des
vanniers dans la ville de Yaoundé qui est à majorité
dominé par des personnes ayant un niveau d'étude primaire et
secondaire. Présentant respectivement 47,5% pour le primaire et 44,1%
pour le secondaire. Contre 1,7% pour des personnes qui n'ont aucun niveau
d'instruction. Cette domination du primaire s'explique par le fait que la
vannerie ne demande aucune expertise ni une connaissance académique pour
l'exercer. Elle regroupe l'ensemble de personnes qui n'a pas trouvé
mieux ailleurs. Les personnes ayant aucun niveau d'instruction sont faiblement
représentées par ce que la ville favorise l'instruction des
jeunes avec la présence des structures scolaires.
IV.1.2.3.4. Qualification des vanniers
Parmi les différents types de producteurs qu'on
retrouve dans la vannerie à Yaoundé, on retrouve certains qui
sont qualifiés et d'autres pas. De nos jour plusieurs n'ont pas de
qualification par rapport au métier de la vannerie, même s'il est
vrai que les structures de formation reste rare à travers le pays.
62
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 27 : Qualification formelle des vanniers dans la
ville de Yaoundé
Suivant la figure, la majorité des vanniers n'a pas une
qualification dans le métier de la vannerie. On retrouve une proportion
de 62,5% des producteurs qui n'ont pas subi une formation formelle. Ceci
s'explique par le fait qu'il n'y a pas encore vraiment de centre de formation
en vannerie.
IV.1.2.3.5. Origine des vanniers de la ville de
Yaoundé
On retrouve dans la vannerie, des personnes venant de diverses
régions du Cameroun. Les originaires de la région du centre sont
majoritaires et se répartissent selon les ethnies Eton, Ewondo, Yambassa
etc.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 28 : Répartition
des vanniers selon leur origine
Suivant la figure ci-dessus, l'essentiel des exploitants de la
ville sont des personnes du Centre. Ils représentent 70% de l'ensemble
des producteurs contre 2% des ressortissants de
63
l'Extrême-nord. Cette forte représentation
s'explique par le fait que les gens du centre sont des peuples de la
forêt et sont des habitués de ce milieu. Ainsi, la vannerie pour
eux est une tradition. Selon Mveng dans son livre Histoire du Cameroun Tom1
(1984), les peuples du centre sont depuis la période précoloniale
des artisans comme pour dire que la vannerie pour les gens du centre est une
tradition, un héritage. Aussi, on peut dire que le caractère
pénible de la vannerie sied mieux avec les peuples de la forêt.
IV.1.2.3.6. Le futur du vannier dans la vannerie
La vannerie est constituée de plusieurs personnes en
fonction de leurs tranches d'âge et de leur statut matrimonial. Comme
nous l'avons vu plus haut, l'âge de ces derniers varie entre 21 et plus
de 61ans. A la question de savoir s'il pensaient y demeurer dans la vannerie,
les réponses sont largement influencées par l'âge et le
statut matrimonial des vanniers.
Source : Enquête de terrain
Décembre et Janvier 2013-2014.
Figure 29 : Avenir des vanniers en fonction de
leur tranche d'âge et du statut matrimonial
La figure ci-dessus présente l'influence de l'âge
et du statut matrimonial sur le devenir des vanniers dans la vannerie. A la
question de savoir si les vanniers pensaient demeurer dans cette
activité, leur réponse reste toujours influencée par leur
tranche d'âge et leur statut matrimonial. Ainsi ce graphique nous
présente deux situations : la première situation est qu'au fur et
à mesure que l'âge est faible, et que le vannier est
célibataire sa réponse est qu'il ne pense pas rester dans la
vannerie. A titre d'exemple les vanniers âgés entre 21 et 30 ans
et célibataires estiment ne pas demeurer dans la vannerie. La
deuxième situation est que plus les vanniers ont l'âge qui
pèse et qu'ils sont mariés, leur réponse est qu'ils
pensent demeurer dans la vannerie. A titre d'exemple les vanniers dont les
âges sont compris entre 41 et 50 ans et mariés, estiment y
demeurer dans la vannerie. Ceci peut s'expliquer par le fait que les vanniers
de bas âge sont jeunes, sans charge et espèrent trouver un
métier plus rentable que la vannerie. Pendant que les vanniers
âges et mariés sont presque des responsables avec des enfants
à leur charge dont il faut soutenir. Ainsi ils sont obligés de se
concentrer dans la vannerie afin de subvenir à leur besoin.
IV.1.2.4. La transformation du rotin dans la zone de
Yaoundé
La transformation du rotin se fait comme nous l'avons dit plus
haut dans les UT. Ainsi, après séchage du rotin
dépouillé de la peau verte, il est taillé sur mesure selon
le modèle voulu. Pour cette raison, cette étape nécessite
des techniques et des outils de plus en plus modernisés.
64
IV.1.2.4.1. Les outils de transformation archaïques
mais très efficaces
La technique reste manuelle. Les équipements d'une UT
sont nombreux. La vannerie est une activité où quel que soit la
taille des moyens, on peut lancer sa petite activité durant notre
travail de terrain nous avons recensé des outils utilisés par les
vanniers. Les outils sont entre autres : Un couteau, une scie, un mètre,
un crayon, une brosse, un sceau à peinture, des diluants, un manteau, un
chalumeau, une tenaille, les clous. Avec le temps, certaines UT ont eu à
moderniser leurs outils de transformation.
IV.1.2.4.2. Les objets fabriqués
Les objets fabriqués dépendent du modèle
commandé par le client mais aussi du vannier lui-même. Ces
modèles varient de simple objet à des objets de plus en plus en
plus sophistiqués. On distingue des simples paniers, des salons, des
étagères, des pots de fleurs pour décorer les maisons et
les églises, la fabrication des lits en rotin, les plafonds de maison,
et des cercueils en rotin etc. ces objets sont utilisés soit pour des
stencils de cuisine, des bouquets de fleur, des paniers pour les collectes
à l'église, soit pour l'ameublement des maisons.
Planche 2 : Quelques objets fabriqués à
base du rotin
Source : Cliché MBOUNGUE,
Janvier 2014
65
IV.1.3. Etat des lieux au niveau de la commercialisation
des produits rotins
La commercialisation des produits en rotins dans la ville de
Yaoundé se fait sur des places publiques pour pouvoir exposer les
différents articles aux clients. Les produits sont destinés non
seulement au marché intérieur mais aussi aux clients
étrangers. On retrouve tout type de client6 sur le
marché. Les prix des objets dépendent énormément
des quartiers : (confère figure 29 ci-dessous)
Source : Enquête de terrain
Décembre et Janvier 2013-2014.
Figure 29 : Variation du prix des produits rotins en
fonction des quartiers
Suivant cette figure, nous constatons que les prix des objets
varient en fonction des quartiers dans lequel l'UT se trouve. Les objets
paraissent plus chers à Bastos (entre 201000 et plus) tandis à
Mvog-mbi on retrouve tous les prix et c'est dans ce quartier qu'on trouve les
objets des plus bas prix (entre 1000-20000). Cette situation peut s'expliquer
par le fait que Bastos est un quartier où on retrouve les personnes
nanties. Or à Mvog-mbi, on retrouve toutes les couches sociales. Le prix
des objets est influencé par le modèle fabriqué, par la
quantité de matière ou de rotin utilisée pour
confectionner l'article.
IV.2. LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS
LA ZONE DE YAOUNDE
Pendant des dennies, jusqu'au debut des années 1980, le
bois a regulierement caché l'importance des produits forestiers non
ligneux et en particulier celle du rotin. Mais depuis une certaine periode, on
observe un engouement de la part des populations urbaines et rurales de la zone
de Yaoundé autour de cette ressource. Cet engouement ou engagement a
été en grande partie provoqué par l'interêt toujours
accrue que les paysans et les citadins on toujours portés pour les
produits en rotin. Ainsi plusieurs facteurs ont favorisé cette dynamique
de la filiere rotin. Parmi ceux-ci on note :
IV.2.1. L' URBANISATION CROISANTE DE YAOUNDE
Capitale du Cameroun depuis 1909, Yaoundé connait comme
toutes les villes africaines une urbanisation exponantielle. Le tissus urbain
est passé de 38,07 km2, soit 3807ha en 1980 à 159,19km2 soit
15919ha en 2001 (communauté urbaine de Yaoundé) soit une
difference de 12112ha en 20 ans. Ce qui necessite une demande
d'équipement des habitats. Ainsi, les objets en rotin sont
sollicités pour l'équipement des maisons. Accentuant par
consequent la demande qui devient superieure à l'offree. En effet
certaines personnes
6 On retrouve les clients qui sont riches, des clients
moyens et des clients pauvres
66
utilisent le rotin pour les plafonds des maisons. Donc le
rotin est utilisé pour la construction. Notons tout de même que
ctte croissance n'est pas directement liée à la consommation du
rotin. L'étallement de Yaoundé joue donc un rôle indirect
de collecte et de redistribution pour le rotin.
Tissus urbanisé Limite de la CUY
Tissus urbanisé Limites de la CUY
Source : Communauté urbaine
de Yaoundé (CUY)
Figure 30 : Evolution de l'espace urbanisé de
Yaoundé entre 1980 et 2001
D'après cette carte du tissus urbain de la ville de
Yaoundé entre 1980 et 2001, la ville n'occupait que la moitié
nord du bassin versant du Mfoundi en 1982, elle occupe désormais
l'ensemble du bassin versant. Comme la barrière de hauts reliefs
à l'Ouest et les vallées du Foulou et de l'Anga'a forment des
obstacles à l'extension urbaine, la ville s'est développée
vers l'est jusqu'à déborder les limites actuelles de la CUY.
Désormais, l'urbanisation incontrôlée se développe
vers le Nord et le Sud en suivant les axes routiers.
IV.2.2. L'EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE EN MILIEU URBAIN ET
RURAL
Peuplée à l'origine par les Ewondo, la ville de
Yaoundé est aujourd'hui cosmopolite du fait des migrations internes
d'une part des differentes tribus du Cameroun et d'autre part du faite de
l'afflux d'immigrants d'Afrique et des expatriés d'origines europeennes,
asiatiques et autres. Ainsi, au fil du temps, cette population s'est accrue, de
même que leur besoin. Dit-on souvent, plus de personnes signifie plus de
bouche à nourrir, à eberger, à employer etc.
Sous l'influence de l'occidentarisation et de brassage des
populations de diverses origines, l'explosion urbaine s'est accompagnée
par de profondes mutations de mode de vie. Parmi ces mutations, l'utilisation
massive des objets en rotin est à mettre à l'actif de plusieurs
facteurs parmis lesquels ces changements tiennent une place de choix.
L'explosion demographique de Yaoundé a permis l'introduction de
l'utilisation des boucarreaux, des salons en rotin, de berceaux, les penderies,
etc totalement meconnus des populations autochtones. Ainsi donc, la demande
accrue de rotin en ville a largement contribué à
67
l'augmentation drastique des quantités de Maraca
(Eromospatha)et de rotin liane (Laccosperma) coupés dans les forêt
de la proche campagne de Yaoundé. La ville de Yaoundé devient
alors non seulement des debouchés du rotin et des articles en rotin,
mais egalement un pôle de diffusion de l'exploitation du rotin et de
production d'article dans les campagnes.
Tableau 8 : Evolution de la population de Yaoundé
entre 1976 et 2005.
Années
|
|
1976
|
1987
|
|
2005
|
Effectifs
|
313
|
706
|
649
|
252
|
1
|
817
|
524
|
Taux
d'accroissement annuel moyen (%)
|
|
9,5
|
|
6,8
|
|
|
5,7
|
Source : RGPH 1976, 1987, 2005
Suivant le tableau ci-dessus, la population de Yaoundé
depuis 1976 n'a cessé de croitre avec un taux de croissance annuelle
toujours important. Cette croissance peut s'expliquer par le fait que la ville
de Yaoundé comme celle des autres pays au Sud du Sahara connait les
phénomènes d'exode rural et un taux d'accroissement naturel
positif.
Cette croissance démographique s'observe
également dans le milieu rural même si elle reste faible par
rapport à celle observée en milieu urbain. Pour faute des
données sur la population de nos localités avant les
années 2000, nous avons utilisé celles du recensement de 2005
avec le taux d'accroissement de 2,8% par an. Ce taux nous a permis d'estimer la
population de 2014 comme l'illustre le tableau 15 ci-dessous.
Tableau 9 : Evolution de la population de Zamakoé
et Faékele entre 2005 et 2014.
Villages
|
Population 2005
|
Population 2014
|
Zamakoé
|
968
|
1212
|
Faékele
|
276
|
345
|
Source : RGPH 2005 et enquêtes de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014 IV.2.3. LA CRISE
ECONOMIQUE
La crise economique est une periode caracterisée par le
ralentissement des activités économiques. Suite à la crise
économique des années 1980, accentuée encore par celle des
années 2008 (crise monétaire), les populations de Yaoundé
n'ont pas été epargnées. Elles ont été
marquée respectivement par la chute des prix des produits de rente et la
flambée des prix des produits de premiere necessité. Dans la
ville de Yaoundé comme partout d'ailleurs, on a observé le
chômage des jeunes, et la pauvreté des populations urbaine et
rurale. Yaoundé aujourd'hui represente la premiere ville camerounaise ou
le taux de chomage est le plus elevé. Yaoundé regroupe 30% de
chomeurs de la population active contre 20% à Douala qui vient seconde
position (KENGNE FODOUOP 1991). Tous ces corollaires, ont poussé les
jeunes à se lancer dans les activités du secteur informel (qui se
défini comme étant l'ensemble des activités
économiques qui échappent à la régulation de l'Etat
et qui se réalise en marge de a législation). Parmi ces
activités du secteur informel l'artisanat emploie bon nombre de
personnes comme l'illustre le graphique suivant.
68
Source : Annuaire statistique du Cameroun 1999
et INSS-EESI 2005 Figure 31 : Répartition et Evolution de
l'emploi à Yaoundé de 1989 à 2002
A lobservation de cette figure nous observons
qu'avec le temps c'est-à-dire de 1989 à 2002, la proportion de la
population du secteur informel a augmenté. Elle quitte de moins de 30%
entre 1989 et 1990 à plus de 70% entre 2001 et 2002. Pendant que la
proportion de la population du secteur public et para public à
diminuée de plus de 35% entre 1989 et 2002. Ceci s'explications par le
fait que la crise économique des années 1990 avait conduit
à l'accentuation de la pauvreté des populations, le chômage
causé par des licenciements et la réduction des emplois. Ainsi
pour pouvoir s'adapter, les populations vont se lancer dans le secteur informel
parmi lesquels la vannerie.
IV.2.4. LES FACTEURS ESTHETIQUES ET DU COÛT
ECONOMIQUE DU ROTIN
En effet, les produits en rotin sont très
sollicités sur les marchés de Yaoundé. Ceci pour des
raisons multiples : tout d'abord les objets fabriqués à base du
rotin sont très solides et durables par rapport au bois d'oeuvre (par
rapport à certaines essences de bois). En plus de cela, le rotin parrait
plus legers que le bois, ce qui facilite le deplacement, le demenagement. Pour
certains consommateurs, les salons en rotin paraissent plus naturels que les
salon en fauteuil. Ainsi fatigués de consommer ce qui vient de
l'occident, il est important de se tourner vers les objets naturels, disant
qu'il faut "consommer le naturel". Les objets en rotin sont tres
appreciés de par leur beauté, mais aussi a cause du prix tres
abordable. Ce ci permet à tout type de client de trouver son compte.
IV.2.5. LES FACTEURS HISTORIQUES
Parmi ces facteurs on note l'utilisation traditionnelle du
rotin. Dans le passé, le rotin était utilisé pour des fins
médicinales et aussi consommé comme complement de certains
tubercules comme le manioc ou le macabo. Pour certains paysans, la vente du
rotin est une activité pratiquée par leur grand parent. Ainsi
donc c'est un heritage légué par leur parent dont il faut
perenniser.
IV.2.6. LA PROXIMITE DES CAMPAGNES DE LA VILLE DE
YAOUNDE
Il s'agit en fait des relations que Yaoundé la ville
entretient avec sa proche campagne. En effet Yaoundé constitue le plus
grand marché des campagnes de la région. Ainsi elle
69
représente un pôle d'attraction des petites
villes et villages environnants. Yaoundé possède ainsi une
influence remarquable sur sa proche campagne (Zamakoé et Faékele
en particulier dans le cadre de notre travail), en matière
d'exploitation du rotin car elle a besoin d'être ravitaillée. Ces
campagnes fournissent des matière premieres et ainsi certains produits
finis (objets en rotin) en échange des produits manufacturés, des
outils agricoles comme les machettes.
IV.2.7. AMENAGEMENT DE CERTAINES VOIES DE COMMUNICATION
Parmis les differents foyers de production du rotin, certains
ont connu ces derniers temps, un desenclavement de leur bassin de production
(c'est le cas de Zamakoé situé sur la route principale
Yaoundé-Mbalmayo), même si beaucoup reste à faire.
Cependant beaucoup d'efforts sont faits dans ce sens pour pouvoir connecter ces
villages à la ville de Yaoundé. Ainsi l'amélioration de
l'accessibilité de moyen de transport a considerablement augmenté
le trafic routier entre ces bassins de production et leur centre urbain.
IV.2.8. LES CONDITIONS ECOLGIQUES DU ROTIN
Le rotin est une espece vegetale qui pousse dans les
conditions écologiques specifiques. Son peuplement n'est pas un fait du
hasard. Il faut que certaines conditions écologiques soient reunies pour
voir cette plante pousser et aussi à une quantité
considérable. Ainsi la zone de Yaoundé comme celle du Cameroun
meridional est une aire favorable à la croissance du rotin. A partir des
caracteristiques écologiques générales de cette aire de
peuplement de l'espèce, on peut dire que les especes exploitées
à Yaoundé se developpent dans des milieux à forte
insolation et à forte hygrometrie elative, avecdes temperatures et des
précipitations moyennes annuelles variant de 20°C à
26°C et 1500mm à 2000mm respectivement suivant les régions
(DEFO 2005). Pour ce qui est des altitudes, la zone présente une
altitude moyenne qui est celle du plateau Sud Camerounais (Environ 700m). Les
pentes qu'il colonise sont de faible degré et quand bien même elle
est forte, il se localise au bas fond de celle-ci. Les sols sont ici
ferralitiques et hydro-morphes. Bref c'est dans les marécages que la
plante pousse favorablement. Pour ce qui est du couvert vegetal ici, il est du
type de formation végétale primaire, secondaire et aussi dans les
jacheres abandonné pendant.
IV.2.9. LA LOI FORESTIERE ET LA CORRUPTION DES AGENTS
PUBLICS (MINFOF)
Au Cameroun, il existe bel et bien une loi forestière
portant régime des forêts. Il s'agit de la loi n° 94/01 du 20
janvier 1994 portant régimedes forêts, de la faune et de la
pêche. Cette loi a pour objectif de perenniser et de developper les
fonctions économiques, écologiques et sociales de nos
forêts, dans le cadre d'une gestion intégrée qui assure de
façon soutenue et durable la conservation et l'utilisation des
ressources et des écosystemes forestiers (loi 94/01, MINEF 1995). Depuis
2012, le rotin est classé parmi les produits speciaux qui necessite une
gestion durable. Ainsi au Cameroun l'application des lois reste encore souple
et superflus sur l'exploitation des PFNL en général et en
particulier sur cette ressource forestiere. En effet, les agents des eaux et
forêt chargés de s'assurer de l'application des lois forestieres
restent très corrumpus. Ce qui encourage les populations dans son
exploitation accrue car conscientes qu'elles vont monnayer pour leur passage.
Or le droit d'usage de ces produits ne se limite qu'à la
l'autoconsommation et interdit la commercialisation par les populations
locales.
Les Nations Unies suggerent qu'il faut associer les
populations locales dans la gestion des PFNL à fin de reduire la
pauvreté de ces populations et aussi la sur-exploitation du bois, de
l'arbre qui de nos jours commence à apporter des consequences ou des
problèmes
70
environnementaux. Ainsi pour lutter contre cette deforestation
incontrolée, il faut encourager les populations locales à se
tourner plutôt vers les produits autre que le bois.
Au terme de cette partie qui portait sur les facteurs de la
dynamique de la filiere rotin dans la zone de Yaoundé, il en ressort que
l'intensification de cette activité n'est que la consequence ou le
resultat d'une multitude de facteurs qu'on pourait regrouper en facteurs
socio-économiques, environnementaux et politiques.
CHAPITRE V: DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE
YAOUNDE
71
Elle s'est effectuée soit positivement ou
négativement dans la filière rotin notamment au niveau de
l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation. Dans cette
partie, nous nous limiterons à présenter les aspects qui ont
changés soit dans le sens de l'évolution ou de la
régression. Nous allons faire fi des aspects qui ont été
stables par ce que nous voulons ressortir les mutations subvenues dans la
filière entre deux périodes.
V.1.1. Dynamique de la filière rotin au niveau de
l'exploitation
Au niveau des sites d'exploitation, elle porte sur le mode
d'accès à la ressource, les caractéristiques sociales des
CV, et la commercialisation du rotin brut.
V.1.1.1. Dynamique au niveau des sites d'exploitation
Plusieurs localités constituent des sites
d'approvisionnement de la ville de Yaoundé. Dans le cadre de cette
étude, les deux localités d'étude ont toujours
constitués des foyers de production du rotin. Cependant, avec le temps,
ces localités (Zamakoé et Faékele) ont subi des
changements. En effet, Zamakoé qui constituait le foyer principal par
rapport à Faékele pendant les années d'avant 2000
constitue de nos jours un foyer secondaire par rapport à Faékele.
Les changements dans la fréquence et la quantité de coupe du
rotin dans cette localité s'explique par l'abondance ou la
disponibilité de la ressource par rapport à Zamakoé, car
cette localité jadis dominatrice devient presque vide en ressource.
Cette dynamique s'observe également au niveau de la
distance parcourue par les coupeurs pour atteindre la ressource. Elle varie
entre 2h et 5h de marche du village à la forêt où se trouve
le rotin. D'après nos entretiens avec les coupeurs des deux
localités, ils affirment que la distance a énormément
augmentée et même les espaces de coupe. Cette variation s'observe
dans le tableau suivant :
Tableau 10 : Evolution des distances entre habitations
et les sites de coupes des rotins d'après les paysans.
Année
|
Zamakoé
|
Faékele
|
1992
|
5,83
|
2,77
|
1995
|
5,3
|
3,3
|
1996
|
6
|
3,8
|
1997
|
8,72
|
4,04
|
2014
|
10
|
5
|
Source : DEFO (1997) et enquêtes de
terrain Décembre 2013 et Janvier 2014
Suivant ce tableau les distances ont au fil des années
connues une évolution constante. Que ce soit à Faekele ou
à Zamakoé, les deux localités ont augmenté de
distances entre les habitations et les sites de coupes des rotins.
Pour ce qui est des effectifs des coupeurs, ils ont
baissé dans la localité de Zamakoé par rapport à
Faékele. Ainsi le tableau suivant nous présente cette
dynamique.
72
Tableau 11 : Evolution des effectifs des CV du rotin brut
dans les localités de Zamakoé et Faékele avant et
après les années 2000.
Villages
|
Effectifs de
CV avant les années 2000
|
Pourcentage %
|
Effectifs de CV
après les années 2000
|
Pourcentage %
|
Faékele
|
38
|
49
|
35
|
54
|
Zamakoé
|
39
|
51
|
30
|
46
|
Total
|
77
|
100
|
65
|
100
|
Source : DEFO (1997) et enquêtes de
terrain Décembre 2013 et Janvier 2014
D'après ce tableau, la localité de
Zamakoé représentait l'essentiel des CV (51%) par rapport
à Faékele (49%) avant les années 2000. Aujourd'hui,
Faékele représente l'essentiel des exploitants (54%) par rapport
à Zamakoé avec 46% des CV. On constate ici que la localité
de Zamakoé connait une réduction des effectifs des CV tandis que
celle de Faékele est en nette croissance. Ceci peut s'expliquer par le
faite l'essentiel des CV ont intégré l'activité il y a
moins de 10ans que ce soit dans la localité de Zamakoé que dans
la localité de Faékele. Comme l'illustre la figure 30 ci-dessous
:
Source : Enquête de terrain
Décembre et Janvier 2013-2014
Figure 32 : Répartition par village des CV selon
leur expérience dans l'activité
D'après cette figure, l'essentiel des CV a moins de
10ans d'expérience dans la coupe du rotin. Ceci peut s'expliquer par le
fait que l'activité exigeant beaucoup de force, les vieux ont
abandonné la coupe, laissant ainsi la place aux jeunes et aux adultes
qui n'ont pas assez d'expériences.
V.1.1.2. Dynamique au niveau des modes d'accès
à la ressource
Il est vrai que le mode d'accès à la ressource a
toujours été libre. Mais avec l'importance accordé
à la ressource par les populations locales et l'Etat pour sa
durabilité, son mode d'accès devient de plus en plus
clarifié et rigoureux. Ainsi le mode d'accès est de nos jours non
seulement libre, mais également par permis d'exploitation
délivré par l'Etat et aussi par autorisation du chef de village.
En 2012, le rotin a été classé comme un produit
spécial dont l'exploitation nécessite un permis d'exploitation
(Confère annexes).
73
V.1.1.3. Dynamique au niveau des quantités
produites
Cette quantité est en nette croissance par rapport aux
études antérieures. En 20 ans, cette quantité a presque
doublée comme l'illustre le tableau suivant :
Tableau 12 : Evolution des quantités
journalières produites à Mvog-mbi entre 1996 et 2013.
Types de rotin
|
Nombre de paquets de maraca
|
Nombre de
rouleaux de liane
|
Ensemble
|
Quantité moyenne
journalière en 1996
|
50,95
|
44,11
|
95,06
|
Quantité moyenne
journalière en 2013
|
82,13
|
111,73
|
193,86
|
Source : DEFO (1997) et enquêtes de
terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 V.1.1.4. Dynamique au
niveau des caractéristiques sociales des CV
La filière rotin connait un changement au niveau des
caractéristiques sociales des exploitants. D'après nos
enquêtes de terrain, la coupe reste dominée par les hommes.
Toutefois on note une nette intégration des femmes. Selon les
études menées par DEFO (1997) dans la zone de Yaoundé, les
hommes représentaient 92% des CV, mais aujourd'hui, il ne
représente 81% soit une régression de 11%.
Source : DEFO (1997) et enquêtes de
terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 33 : Evolution des
effectifs des CV par sexe
Le niveau d'instruction des CV a connu un changement
remarquable. Il reste dominé par les coupeurs ayant un niveau
d'étude primaire et secondaire. Mais aujourd'hui on observe l'apparition
des coupeurs ayant aucun niveau d'étude et l'absence des personnes ayant
fait le niveau supérieur.
74
Source : DEFO (1997) et enquêtes de
terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 34 : Niveaux
d'instruction des CV selon les deux périodes d'étude
Suivant la figure ci-dessus, les exploitants de la
première période avaient jusqu'au niveau d'étude
supérieure et personne n'était sans niveau d'étude. Par
contre de nos jours on retrouve les personnes qui n'ont aucun niveau
d'étude et on ne retrouve pas les coupeurs du niveau d'étude
supérieure. Toutefois, il est important de constater que la coupe reste
dominée par les exploitants du niveau d'étude primaire.
V.1.1.5. Dynamique au niveau de la vente du rotin brut
Elle se gère entre les CV et les vanniers car il
n'existe pas un prix officiel sur le marché. Toutefois, avec le temps et
d'autres facteurs, la commercialisation du rotin brut a connu une
évolution des prix de paquets et aussi le nombre de liane et tige par
paquet. D'après les études de DEFO (1997) menées au cours
de la période du 30/09/ au 06/10/1996, le prix moyen du paquet de maraca
était de 1500F pour le petit paquet de 15 tiges et 2000F pour le gros
paquet de 20 tiges, soit 120F la tige. Le rotin liane coutait 600-700F pour le
petit rouleau et 1000F pour un gros rouleau. Mais d'après nos
études menées entre Septembre et Novembre 2013, le petit paquet
de 20 tiges de maraca coute en moyen 4000F, celui de 25 tiges coute 5000F, soit
200F par tige. Il ressort une nette augmentation de 80F par tige tandis que le
rouleau de rotin liane coute en moyen 8000F et 10000F (respectivement petit
paquet et gros paquet). En bref, nous pouvons dire que la prix du rotin brut
dans le dépôt de Mvog-mbi a connu une évolution remarquable
entre 1996 et 20137.
V.1.2. Dynamique de la filière rotin au niveau de la
transformation
La transformation du rotin brut s'effectue dans les
différents UT de la ville de Yaoundé. Certains espaces ont vu
leur effectif d'UT augmenter ou baisser. D'autres par cotre ont
été créés.
7 Année ou nous avons fait des relevées
sur le marché de brut à Mvog-mbi. Voir la fiche de relevée
à l'annexe.
75
V.1.2.1. Dynamique au niveau de la répartition des
UT dans la ville de Yaoundé
Tableau 13 : Evolution spatiale des UT dans la ville de
Yaoundé par quartier
Quartiers
|
Effectifs d'UT
avant les années
2000 par quartier
|
Pourcenta ge %
|
Effectifs d'UT après les années 2000 par
quartier
|
Pourcentage %
|
Mvog-mbi
|
24
|
38
|
33
|
56
|
Bastos
|
4
|
6
|
10
|
17
|
Nsam
|
0
|
0
|
5
|
8
|
Olézoa
|
4
|
6
|
3
|
5
|
Quartier Fouda
|
9
|
14
|
3
|
5
|
Tsinga
|
1
|
2
|
2
|
3
|
Carrière
|
11
|
17
|
1
|
2
|
Centre-ville
|
1
|
2
|
1
|
2
|
Nlongkak
|
10
|
15
|
1
|
2
|
total
|
64
|
100
|
59
|
100
|
Source : DEFO et enquêtes de terrain
MBOUNGUE Décembre 2013 et Janvier 2014
Suivant ce tableau, on observe dans certains quartiers
l'évolution spatiale des effectifs des UT comme c'est le cas dans le
quartier Mvog-mbi où on retrouve la majorité des UT, ainsi on est
passé de 38% à 56% des UT de la ville de Yaoundé. Tandis
que le quartier carrière a connu une régression
considérable de son effectif. Soit 17% à 2%. Ceci peut
s'expliquer par le fait que certaines UT ont été détruites
par la CUY, d'autres espaces ont été vendus par le bailleur ou
reconvertis a d'autres activités comme les bars, certaines ont
migrées vers d'autres quartiers à la recherche de bon
marché de consommation. Notons également que certaines UT ce sont
éteintes avec le temps. Cependant, on note l'apparition de certains
quartiers où on ne retrouvait pas d'UT, ce qui témoigne une fois
de plus l'importance ou l'engouement autour de la vannerie à
Yaoundé. C'est le cas du quartier Nsam qui regroupe environ 8% des UT de
la ville.
V.1.2.2. Dynamique au niveau des outils de transformation
dans les UT
Il est vrai que la vannerie reste dominée par les
outils archaïques comme le couteau, la scie, le mètre, etc.
Toutefois on retrouve de nos jours quelques UT équipées d'outils
modernes permettant de produire rapidement et en quantité les produits
fabriqués à base du rotin. Cette évolution est
marquée par l'introduction ou l'utilisation des outils comme les scies
sorteuses, le compresseur à peinture, la perceuse, etc.
40
20
Année d'intégration des
nouveaux ...
0
5,1
11,9
30,5
8,5
1,7
40
60
n
20
c
0
ect n
Oui Non
Evolution des outils
59,3
40,7
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 35 : Evolution des outils et année
d'intégration dans la vannerie selon l'avis des vanniers.
76
D'après les figures ci-dessus, les outils de
transformation dans la vannerie ont connu ces dernières décennies
une évolution considérable car 59,3% des vanniers reconnaissent
avoir intégré dans leur liste d'anciens outils des nouveaux plus
modernes contre 40,7%. Cependant, 30,5% de ces outils ont été
intégrés au cours de ces cinq dernières années donc
entre 3 et 5 ans. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'avec le temps la demande
sur le marché de rotin est en pleine hausse, des lors il faut satisfaire
cette demande, ce qui exige l'intégration de nouveaux outils plus
moderne pour produire en masse. Aussi, certains vanniers avec le temps ont pu
s'acheter de nouveaux outils avec leur petite économie.
V.1.3. Dynamique de la filière rotin au niveau de la
commercialisation
La commercialisation des produits en rotin dans la ville de
Yaoundé reste largement influencée par les coûts de
production et d'autres facteurs. Les prix ont connu une évolution en
fonction des modèles et des quartiers.
100
40
80
60
20
0
Evolution des prix d'objet selon la perception des
artisans
86,4
Oui Non
13,6
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 36 : Évolution des
prix selon la perception des vanniers
Ainsi plusieurs raisons expliquent ce dynamisme comme
l'illustre notre figure 35 ci-dessous.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 37 : Raisons d'évolution du prix des objets
en rotin selon certains vanniers
77
Cette figure nous présente les raisons qui ont
favorisé l'augmentation des prix sur le marché. Pour cela la
raison dominante est celle liée à la pénurie de la
matière sur le marché. Le rotin brut se fait déjà
rare sur le marché ce qui entraine inéluctablement la hausse des
prix pas seulement de la matière mais aussi des objets fabriqués
car le producteur ne produit pas pour perdre mais réaliser du profit,
ainsi c'est le consommateur final qui dépenses.
Tableau 14 : Evolution des prix de quelques
objets
Désignation de l'objet ou ensemble
d'objet
|
Prix moyen avant les
années 2000 en FCFA
|
Prix moyen après les
années 2000 en FCFA
|
Salon ABOA « dos barré »
|
50000-80000
|
100000-125000
|
Berceau sans support (100cm x 40cm x 25cm)
|
4000-5000
|
7500-15000
|
Salon rembourré (tissé)
|
100000-13000
|
125000-180000
|
Salle à manger de 6 places, dossier de chaise
cané.
|
50000-75000
|
60000-80000
|
Etagère tête arrondie et
étagère d'angle
|
3000-15000
|
3500-30000
|
Source : DEFO et enquêtes de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014
D'après le tableau ci-dessus présentant les prix
de quelques articles relevés sur le marché de Mvog-mbi avant et
après les années 2000, on constate qu'à l'espace de 10 ans
les prix ont presque doublés. Un salon ABOA « dos barré
» qu'on achetait par exemple entre 50000 à 80000F (DEFO.1996)
coûte aujourd'hui entre 100000 à 125000F. Traduisant ainsi
l'évolution des prix des objets en rotin. Mais la question qu'on se pose
est celle de savoir pourquoi ce dynamisme ? Ou encore, quels sont les facteurs
qui ont motivé les différents changements intervenus dans la
filière au cours de cette dernière décennie ?
Tableau 15 : Résumé de la dynamique de la
filière rotin dans la zone de Yaoundé.
78
Etapes de la filière
|
Etat de la filière
rotin avant les années 2000
|
Etat actuel de la filière rotin
|
Manifestation de la dynamique
|
Exploitation
|
+ La distance du
village pour la
forêt faible
+ Accès à la ressource libre
+ Activité quasiment
réservée aux hommes
+ La tige du rotin
ne coute que 120F
|
+ Distance
moyenne ou
forte pour
atteindre la
ressource
+ Accès libre +
accès par permis
d'exploitation
et par autorisation du chef du village
+ Intégration progressive des femmes dans la
coupe-vente
+ La tige coute 200F
actuellement
|
+ Augmentation de
la distance entre village et forêt de rotin
+ Accès par permis
de coupe et
autorisation du chef
+ La prise en
compte des
femmes dans
l'exploitation
+ Dynamique des espaces de coupe
+ Accroissement des quantités exploitées
+ Augmentation du prix de vente du rotin brut
|
Transformation
|
+ Les outils faibles
dans la plupart des UT
+ Disponibilité de la matière dans les UT
+ Espaces
partiellement représentés
|
+ Outils faibles + outils modernes et intégration de
nouveaux outils
+ Faible
disponibilité de
la ressource
dans les UT
+ Création de nouveaux espaces d'UT
|
+ Amélioration des
outils de transformation dans les UT
+ Pénurie de la
matière dans les UT
+ Dynamique
spatiale des UT
dans la ville de Yaoundé
|
commercialisation
|
+ Le prix des
articles est moyen
|
+ Prix divers et
élevé des articles
|
+ Evolution des prix
des articles sur le marché
|
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
CHAPITRE VI:
IMPACTS DE LA FILIERE ROTIN SUR
L'ENVIRONNEMENT
79
La dynamique de la filière rotin observée cette
dernière décennie, a entrainé une forte pression sur la
ressource dans les forêts de la proche campagne. L'augmentation du nombre
d'acteurs, de la population urbaine et rurale, de la demande des produits en
rotin, a entrainé le prélèvement des rotins dans les
forêts. Ainsi dans ce chapitre, il sera question pour nous de relever les
différents impacts que l'engouement autour de la filière a
entrainés ces dix dernières années. Nous verrons tout
à tour les impacts sur l'environnement physique, économique et
social.
VI.1. . L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE ACTIVIT2
DESTRUCTRICE DE L'ENVIRONNEMENT
VI.1.1. la dégradation de la
végétation
L'impact de l'exploitation du rotin sur la
végétation peut d'entrée de jeu paraitre
négligeable, mais il est important de relever que la coupe abusive
contribue plus ou moins à la destruction du couvert
végétale. Les rotins en forêt se présentent sous
deux formes : la première se présente comme un arbuste, un
palmier avec des feuilles larges appelé Eremospatha macrocarpa
(maraca), et la deuxième sous forme de liane mesurant plusieurs
mètres de long appelé Lacosperma secundiflerum (rotin
liane). Ainsi, leur coupe entraine une réduction du couvert
végétale et surtout celui du sous-bois de la forêt avec
notamment l'apparition des clairières. Le niveau de dégradation
du couvert végétale dépend de l'intensité ou de la
fréquence de coupe. De fois, l'exploitation entraine la diminution par
la coupe d'autres arbustes pour pouvoir tirer la liane. Pour constituer les
paquets en forêt, les coupeurs se servent des piquets pour soutenir et
pouvoir former le rouleau. Ainsi la coupe entraine la destruction de la
canopée faisant des troués ou des clairières dans la
forêt ce qui laisse pénétrer la lumière dans la
forêt comme l'illustre cette photo ci-dessous.
80
Source : Cliché MBOUNGUE, Janvier 2014
Photo 3 : Apparition d'une clairière après
la coupe de l'Eremospatha macrocarpa VI.1.2. . Une exploitation
sauvage de la ressource
De nos jours, le mode et le rythme de
prélèvement de rotin pose de plus en plus le problème de
la durabilité de la ressource. Il s'agit ici de l'impact que
l'exploitation a sur la disponibilité et les formes de gaspillage de la
ressource. En effet, l'exploitation du rotin entraine des gaspillages à
chaque étape de la filière partant de la coupe à la
transformation. Car pour accéder aux tiges matures, les CV sont parfois
obligé de couper les tiges qui ne sont pas encore arrivées en
maturité, ce qui ne favorise pas la régénération et
la pérennisation de l'espèce. Encore plus dans les forêts
et dans les lieux de transformation, on assiste aux gaspillages qui laissent
trainer sur le sol les morceaux que les coupeurs et les vanniers jugent
inutile. Lors de leurs expéditions dans la forêt, il leur arrive
de couper les jeunes rotins, les arbustes et les herbes autour des tas de
rotin.
Parlant de la disponibilité de la ressource, il est
important de relever que la pression subite par le rotin dans certains villages
aujourd'hui contribue énormément à la diminution du
peuplement de cette espèce végétale. Suivant nos descentes
sur le terrain, nous avons constaté que la ressource a
énormément diminuée et tend même à
disparaitre dans le village de Zamakoé par rapport à
Faékele. L'entretien avec le chef nous révèle qu'à
l'époque, Zamakoé comparativement avec les autres villages du
département du Nyong et So'o, était plus riche en rotin et
produisait en grande quantité. Mais de nos jours certains vanniers et CV
partent plutôt à Faekele se ravitailler. Le rotin reste plus
disponible à Faékele comme l'illustre le graphique ci-dessous
:
81
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 38 : Temps mis pour accéder à la
ressource en fonction des villages
Suivant cette figure, la distance parcourue (du village pour
la forêt) pour accéder au rotin varie en fonction des villages. Le
temps mis pour accéder à la ressource parait plus court à
Faekele (1-2h) équivalent à plus de 5Km et plus longue à
Zamakoé (5h et plus) équivalent à plus de 10Km. Cette
variation de la distance en heure s'explique par le fait que la ressource a
subi au cours de cette dernière décennie des agressions
considérables dû aux facteurs que nous avons fait allusion plus
haut. Ce qui a entrainé une baisse considérable de la
quantité des rotins en forêt surtout celle de Zamakoé.
Disons également que l'impact sur la disponibilité de la
ressource peut aussi s'expliquer par les effets de la déforestation
observés dans nos villages pour la pratique de l'agriculture, ainsi la
distance pour atteindre les forêts a considérablement
augmenté. Cela est plus observé à Zamakoé
qu'à Faékele. La raison est que le premier village est un ancien
foyer d'exploitation tandis que le second est nouvellement découvert.
VI.1.3. Impact sur la qualité de l'air
L'exploitation du rotin présente un impact sur la
qualité de l'air. En effet, lors des transformations dans les ateliers,
les vanniers utilisent plusieurs moyens pour gérer les déchets
comme le démontre nos enquêtes de terrain.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 39 : Méthodes de gestion des déchets
par les vanniers à Yaoundé
82
Suivant la figure ci-dessus, l'essentiel des UT (62,7%)
gèrent leurs déchets en brulant pendant que certaines jettent
à la poubelle de HYSACAM (27,1%) et d'autres utilisent les deux moyens.
Le feu utilisé dans ces espaces rejette le dioxyde de carbone (CO2). Le
CO2 rejeté au cours de ce mode de gestion des déchets pollue
l'air en plein centre urbain qui reste dangereux pour la santé des
hommes. Certains profitent souvent de ce feu pour jeter les ordures qui sont
non biodégradables comme les plastiques et les bouteilles.
Planche 3 : Déchets entassés et
brulés en plein marché de Mvog-mbi
A
B
Source : Cliché MBOUNGUE, Janvier 2014
83
Notons que ces déchets après être
entassés (A), sont brulés (B). Ainsi par l'effet d'érosion
des pluies qui tombent dans la ville de Yaoundé, les cendres sont
entrainées vers les eaux de la ville par les canalisations. On assiste
à cet effet à la pollution de l'eau.
VI.1.4. Impact sur la faune
La coupe du rotin dans les forêts contribue à la
perte des habitats sauvages. Sur certaines feuilles on retrouve les nids
d'oiseau, des invertébrés et même les charançons qui
ont trouvé leurs abris sur les troncs du rotin. La coupe entraine la
destruction de l'habitat de ses animaux. La tige du rotin constitue
également une activité qui entraine la perturbation des
mouvements d'animaux. Ceci peut entrainer leur migration vers d'autres zones
car les pistes sont déviées ou détruites après la
coupe.
En dehors de l'impact sur la faune, mentionnons que la coupe
est liée à la chasse. Certains CV associent l'activité de
coupe à la chasse des animaux soit par des pièges à
câbles ou à l'aide d'une arme à feu. Ainsi nous avons
interrogés les CV sur la question de savoir si la coupe est liée
à la chasse ? L'essentiel d'entre eux a répondu par l'affirmatif.
Ainsi, 53,1% profitent du fait qu'ils partent couper le rotin en forêt
pour chasser contre 46,9% qui ne s'intéresse pas à la chasse.
Confère figure 40 ci-dessous.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 40 : L'influence de la coupe du rotin sur la
chasse selon la perception des coupeurs.
En forêt les animaux comme le porc-épic utilisent
les feuilles et les jeunes rotins pour leur nutrition. Ainsi la coupe peut
affecter l'écosystème où ses animaux n'auront plus de quoi
se nourrir.
VI.1.5. Autres impacts sur l'environnement physique
Dans les milieux urbains où on retrouve les UT, on
assiste généralement à un phénomène qui
parait un peu anodin mais à prendre véritablement en compte. Il
s'agit de l'enlaidissement et de l'encombrement du paysage dans les espaces
publics. Les vanniers occupent de façon illégale les rues de la
ville de Yaoundé. Le non-respect de la règlementation en vigueur
et la corruption des argents de la communauté urbaine par ces derniers
ont accentué le phénomène de vannerie. Elle
représente une activité qui salit les espaces publics d'où
leur enlaidissement.
A la suite de l'exploitation du rotin, on note une exposition
du sol à l'érosion et au lessivage. La coupe du rotin
s'accompagne de la destruction du couvert végétal qui constitue
une barrière protectrice du sol contre les agents de
l'érosion.
VI.2. Impact de la filière rotin sur le plan
économique dans la zone de Yaoundé
L'importance économique de la filière rotin
comme celle des PFNL en général dans la zone de Yaoundé
n'est plus à démontrer de nos jours, suite à la chute des
produits de rente qui n'avaient qu'un apport saisonnier pour les populations
locales. L'exploitation du rotin reste au contraire une activité
permanente.
VI.2.1. L'exploitation du rotin : une activité
génératrice d'importants revenus
La filière rotin contribue efficacement au renforcement
du revenu de tous les acteurs qui interviennent dans la filière,
c'est-à-dire les CV et les vanniers qui sont les principaux
intervenants. La filière génère plusieurs types de revenus
selon le but de l'exploitation.
Les revenus urgents : Il s'agit des revenus qui proviennent de
la vente pour résoudre des besoins ponctuels. Ainsi, ce revenu permet
à l'exploitant de résoudre certains évènements
inattendus ou encore de s'offrir les produits pour des besoins ponctuels. Par
exemple s'acheter le pétrole de cuisine ou les intrants agricoles. Ce
genre de revenu est généralement obtenu lorsque le paysan
effectue un voyage à Yaoundé, ainsi il profite pour vendre
quelques paquets de rotin. Bref il s'agit du revenu issu de la vente par
occasion du rotin.
Les revenus saisonniers : Il s'agit du revenu
généré par la filière rotin à un moment
précis de l'année. En effet, les CV étant avant tout des
paysans qui ont un niveau de vie défavorisé et qui connaissent
des saisons morte de leur culture, se trouvent parfois obligé de trouver
d'autres activités qui leur permettent de tenir le cap. Ainsi pendant la
saison morte, la vente du rotin permet de résoudre certains
problèmes comme les deuils, les baptêmes, la rentrée
scolaire etc.
Les revenus permanents : il s'agit du revenu issu de
l'exploitation du rotin pendant toute l'année.
Généralement ce revenu est issu des acteurs permanents, ceux qui
font de l'exploitation du rotin, une activité principale. Ce revenu peut
être épargné pour résoudre les problèmes plus
tard. Ainsi ces différents revenus servent à résoudre
différents problèmes comme le présente la figure
ci-dessous.
84
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 41 : Les orientations du revenu de la
filière par les vanniers et les CV
85
Suivant la figure ci-dessus, le revenu permet aux
différents intervenants de la filière de payer les études
de leurs progénitures pour ceux qui ont des enfants en charge ou de
payer leur propre étude pour les vanniers scolarisées, soyer et
de payer leur loyer pour ce qui est des vanniers (40,7%). En ce qui concerne
les CV, le revenu issu de la vente du brut est orienté dans les
études de leur progénitures, de se faire soigner et aussi acheter
les intrants agricoles (37,5%). D'autres orientations portent sur le
financement des autres activités lucratives, de l'habillement pour
certains.
Tableau 16 : Estimation du revenu moyen gagné par
an suivant chaque vannier
Revenus moyens par an en FCFA
|
Effectifs des vanniers
enquêtés
|
Pourcentage %
|
10000-20000
|
3
|
5,1
|
21000-50000
|
4
|
6,8
|
51000-100000
|
15
|
25,4
|
101000-250000
|
13
|
22,0
|
251000-500000
|
7
|
11,9
|
501000-1000000
|
6
|
10,2
|
1000000 et plus
|
11
|
18,6
|
Total
|
59
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Au regard du tableau ci-dessus, les revenus annuels varient
entre 10000 FCFA et plus de 1000000 FCFA. De façon précise, la
majorité des vanniers gagnent entre 51000Fcfa et 250000 FCFA, soit un
pourcentage de 47,4% des producteurs urbains. Cependant la minorité des
vanniers de la ville de Yaoundé gagnent un revenu compris entre
10000-20000 FCFA pour 5,1% et plus de 1000000 FCFA. Cette situation ou la
majorité gagnent entre 51000 et 25000 FCFA montre que la vannerie
aujourd'hui est une activité rentable car favorisée par la
croissance démographique et de la montée demande des objets en
rotin les vanniers sont ainsi appelés de se faire des
bénéfices. Car selon la loi de l'offre et de la demande, quand la
demande est supérieure à l'offre, le prix augmente. Dans le cas
contraire le prix baisse. Nous pouvons dire que la vannerie est une
activité qui nourrit son homme comme l'illustre le tableau
ci-dessous.
Tableau 17 : Estimation du revenu mensuelle des
CV
Revenus moyens par mois
|
Effectifs des CV enquêtés
|
Pourcentage %
|
8000-80000
|
2
|
6,3
|
80000-160000
|
6
|
18,8
|
160000-240000
|
5
|
15,6
|
240000-320000
|
3
|
9,4
|
320000 et plus
|
16
|
50,0
|
Total
|
32
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Suivant le graphique ci-dessus, les revenus mensuels sont
compris entre 8000 FCFA et plus de 320000 FCFA. De façon
spécifique, l'essentiel des CV (c'est-à-dire 50% des CV)
réalisent un revenu mensuel compris entre 320000 FCFA et plus contre
6,3% des CV qui gagnent entre 8000FCFA et 80000 FCFA chaque mois. Ceci peut
s'expliquer par le fait que le rotin constitue une matière
recherchée par les vanniers et dont sa commercialisation est très
rentable. C'est une ressource très prisée de par sa forte demande
dans les vanneries.
86
VI.2.2. La filière comme source d'emplois
La filière rotin est une activité qui
génère de l'emploi à toutes ses étapes. On retrouve
dans cette chaine les coupeurs, les transporteurs et les vanniers. Les coupeurs
dans leur rôle se font généralement aidés par les
transporteurs qu'ils paient pour sortir le rotin de la brousse pour la maison.
De même que pour acheminer le stock vers la ville, ceux-ci s'organisent
en groupe pour faire venir la voiture qui fera le transport pour la ville. Au
niveau des UT, on retrouve le chef, avec quelques employeurs dont l'effectif
dépend de la taille de l'atelier. Dans la ville de Yaoundé, la
vannerie occupe une place importante en termes d'emplois. C'est dans ce sillage
que DEFO(2005) dans ses travaux affirmaient que « Yaoundé est en
terme d'effectifs d'artisans, le plus grand pôle de transformation de
rotin du Pays ». Dans le cadre de notre travail, nous avons recensé
dans les 9 quartiers les UT et leur effectif d'emplois suivant le tableau
ci-dessous.
Tableau 18 : Nombre d'emplois en fonction des
quartiers
Quartiers
|
Nombre d'UT
|
Effectifs d'employés dans l'UT
|
Pourcentage %
|
Mvog-mbi
|
33
|
167
|
61
|
Bastos
|
10
|
53
|
19
|
Tsinga
|
2
|
2
|
1
|
Nsam
|
5
|
15
|
5
|
Olézoa
|
3
|
20
|
7
|
Carrière
|
1
|
1
|
1
|
Centre-ville
|
1
|
4
|
2
|
Quartier Fouda
|
3
|
8
|
3
|
Nlongkak
|
1
|
2
|
1
|
Total
|
59
|
273
|
100
|
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
D'après la figure ci-dessus, l'ensemble des UT occupent
273 personnes temporaires ou permanentes. Le quartier qui a le plus grand
effectif est celui de Mvog-mbi avec près de 61% de l'essentiel des
emplois. Ceci peut s'expliquer par le fait que Mvog-mbi est un quartier
populaire ayant le plus effectif des UT et où on trouve l'un des plus
grand marché de la ville. Pendant que les quartiers Nlongkak, Tsinga et
Carrière ne représentent que 1% à cause de la
rareté des UT. Les UT qu'on y trouve n'emploient que le CUT uniquement,
peut-être par faut de moyen.
VI.2.3. Le développement d'autres
activités
Les revenus issus de la vente du rotin permettent aux acteurs
de la filière de développer ou d'investir dans d'autres
activités lucratives. En effet, l'argent issus de la vente du brut
permet aux paysans de développer le petit commerce au village ou ils
vendent les articles comme le cube, le savon, la cigarette, les whiskys en
sachet, etc. Pour ce qui est des vanniers, leurs revenus leur permettent
d'investir également dans le commerce, comme l'ouverture des bars pour
la vente des bières, l'élevage, la construction etc.
87
VI.3. IMPACT DE LA FILIERE ROTIN SUR LE PLAN SOCIAL DANS LA
ZONE DE YAOUNDE
L'exploitation du rotin dans la zone de Yaoundé est une
activité qui affecte de façon positive et négative la vie
des populations locales et urbaines.
VI.3.1. Sur la santé
La transformation du rotin dans les UT implique l'utilisation
des produits toxiques comme la peinture qui ont un effet pervers sur la
santé des artisans. Selon les informations recueillies auprès de
certains vanniers, « après une journée de longue utilisation
de peinture, on a du mal à bien respirer en soirée et surtout
qu'on n'a pas de cache-nez ».
L'exposition des vanniers aux intempéries renforce leur
vulnérabilité aux maladies. En effet, les vanniers travaillent
généralement dans des conditions difficiles parfois sous le
soleil ou sous la pluie car travaillant à l'aire libre. Les UT ne sont
pas construites, certaines sont construites avec du matériel provisoire
comme des bâches, d'autre sous les arbres.
B
A
Source : Cliché MBOUNGUE,
Janvier 2014
Photo 4 : Un vannier en pleine activité dans une
UT à Mvog-mbi
Cette photo représente une UT construit dans le
marché de Mvog-mbi près d'une maison. L'UT est construite
à base de quelques piquets sur lesquels on a mis de la bâche (A)
qui sert d'ombrage au vannier (B). C'est également sous cette
bâche ou tente que garde son matériel de travail, ce qui l'expose
aux vols.
Toutefois, l'argent issu de la vente, permet aux
différents acteurs (CV et vanniers) de se soigner ou d'assurer la
santé de leur famille.
VI.3.2. Sur l'éducation
88
L'exploitation du rotin à but lucrative dans la zone de
Yaoundé pousse les jeunes enfants à abandonner les classes pour
se lancer dans la recherche effrénée de l'argent. En effet,
certains enfants dans les villages quittent très tôt les bancs
pour se lancer dans la coupe du rotin afin de satisfaire leur besoin. De
même, dans certaines UT, on retrouve les jeunes du primaire, du
secondaire, ou du supérieur qui ont abandonné les classes pour se
lancer dans la recherche de l'argent. L'exploitation du rotin est une source de
revenus rapide. Ainsi, les jeunes la préfèrent par rapport aux
activités épuisantes et demandent beaucoup d'effort et de temps
pour générer des revenus. C'est le cas de l'agriculture que
ceux-ci trouvent qu'elle est réservée aux vieux.
Toutefois, les revenus issus de la vente du rotin permettent
à certains à investir dans l'école de leurs enfants. Comme
nous l'avons précisé tantôt, le rotin procure un argent
rapide aux exploitants, c'est pourquoi pendant les périodes de
rentrées scolaires, on observe une forte intensité de cette
activité pour permettre d'avoir de l'argent pour pouvoir inscrire leurs
progénitures.
VI.3.3. Autres impacts sociaux
L'exploitation du rotin est une source de conflit entre les CV
en forêt, entre les CV et les agents du MINFOF, entre les vanniers eux
même et les agents de la CUY. En effet, dans les forêts, on assiste
aux conflits entre les coupeurs et surtout lorsque le rotin se fait rare dans
les forêts communes. Lors du transport pour la ville, les paysans font
face aux tracasseries des agents du MINFOF qui exigent de l'argent aux CV, ce
qui irrite ces derniers. Dans la ville de Yaoundé, les vanniers non
seulement se font des problèmes entre eux pour discuter les clients ou
les coups de vol des tiges et lianes de rotin, mais subissent des bastonnades
des agents de la CUY par ce qu'ils occupent les voies publiques.
La filière rotin présente à chaque
étape de la chaine des risques d'accident de travail. Ces accidents
peuvent se produire soit pendant la coupe en forêt par les morsures de
serpent, la guêpe, et les blessures, les accidents routiers pendant le
transport, les accidents pendant la transformation dans les UT avec les
brulures et les blessures de couteau.
Source : Enquête de terrain
Décembre2013 et Janvier 2014. Figure 42 : Les types d'accidents
selon l'avis des CV en forêt
Suivant la figure ci-après, les CV font face à
plusieurs risques d'accident de travail. L'essentiel des coupeurs (59,4%)
reçoit des blessures au cours de la coupe contre 6,3% des
89
coupeurs qui sont mordues par le serpent. Ces blessures
résultent des machettes et des piquants des tiges de rotin.
La pénibilité de l'activité n'est pas en
reste. Dans les campagnes les coupeurs pour sortir les tas formés de la
forêt pour le village, transporte des charges sur la tête ce qui
n'est pas chose facile pour ces CV après toute la fatigue de la
journée.
Source : Cliché MBOUNGUE,
Janvier 2014
Photo 5 : Le transport par tête du rotin de la
forêt pour le village
Dans les UT, d'après nos enquêtes de terrain,
l'essentiel des vanniers jugent le travail trop pénible et y restent par
ce qu'ils n'ont pas trouvé mieux.
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 43 : L'avis des vanniers au sujet de la
pénibilité du travail de vannerie
La figure ci-dessus représente les proportions des avis
des vanniers au sujet de la pénibilité de l'activité de la
vannerie. 94,9% des vanniers affirment que le travail de vannier est un
métier pénible. 5,1% trouve facile et aisé
l'activité.
CHAPITRE VII:
CRITIQUES DES RESULTATS ET RECOMMENDATIONS
90
Comme à la fin de tout travail scientifique, il est
toujours important de faire un bilan critique dans le but d'améliorer
les travaux futurs. Dans le cadre de notre étude, nous ne saurons
manquer d'humilité de relever les manquements de notre travail car
dit-on souvent qu'aucune recherche scientifique n'est
parfait.de ces critiques nous allons
suggérer quelques recommandations.
VII.1. CRITIQUES DES RESULTATS
Au terme de ce travail, il est important de relever les
manquements dont nous avons eu dans la réalisation de cette
étude. Ces manquements ce sont observés au niveau de
l'orientation du sujet, de la méthodologie, de la disponibilité
des matériels et des ressources financières.
VII.1.1. Orientation du sujet
Un bon modèle opératoire dans une étude
scientifique permet de couvrir tous les aspects d'un sujet dans ses dimensions
et ses indicateurs. Il permet de rendre plus crédible les
résultats dans une recherche. Dans le cadre de ce travail, certains
indicateurs comme l'impact sur le sol et la faune n'ont pas été
bien mesurés, ainsi pour atteindre cet objectif, nous avons juste
observé et expliqué. Toutefois ce manquement ne peut en aucun cas
jeter du discrédit dans notre travail. Car, malgré tout ceci
notre dimension portant sur la biodiversité a été bien
atteinte.
VII.1.2. Limites méthodologiques
La méthodologie joue un rôle très
important dans la collecte et le traitement des données dans un travail
de recherche scientifique. Cependant, elle a constitué quelques entraves
dans la réalisation de ce travail.
Dans le cadre de la détermination de la population
parente ou d'étude de notre travail, il a été très
difficile pour nous d'obtenir l'effectif de la population exacte qui pratique
la coupe pour les villages et la vannerie pour la ville. Pour atteindre cet
objectif, nous nous somme basées sur les études
antérieures et les informations fournies par les chefs des villages.
Dans le cadre de la ville, nous avons procédé à un
recensement systématique et rapide des vanniers. Il arrivait que
certains vanniers lors de nos passages soient absents ce qui peut remettre en
cause l'effectif de ces vanniers. Mais ceci ne saurait remettre en cause notre
travail.
Dans le cadre de la collecte des données par le
questionnaire, nous avons été heurté aux exigences
académiques (les cours pour de DIPES2, et le stage pratique) ce qui ne
nous a pas permis de collecter à fond toutes les informations des
différents intervenants de la filière. C'est le cas des
transporteurs que nous n'avons pas pu enquêter dans cette filière.
Cette
91
situation nous a empêché d'étudier de fond
en comble tous les aspects de la filière. C'est pourquoi nous nous
sommes arrêtés dans l'administration du questionnaire à
deux principaux acteurs de la filière à savoir les exploitants
ruraux (CV) et les exploitants urbains (vanniers).
Dans le cadre du traitement des données, nous avons
utilisé le logiciel SPSS. Ce logiciel permet de traiter les questions de
type fermé. Nous avons donc été confrontés à
la difficulté de traiter les questions de type ouverte qui laisse la
libre expression au répondant. Ce qui fait que nous avons laissé
évaporer certaines réponses. Toutefois, pour remédier,
nous avons procédé au préalable à un
dépouillement manuel de ces questions avant d'insérer
quelques-unes dans le logiciel SPSS.
VII.1.3. Les limites matérielles et
financières
Dans le cadre de la recherche du matériel pour
construire notre travail, nous avons été limités dans la
disponibilité de certains ouvrages indispensable à notre
étude. Toutefois cette contrainte n'a pas influencé notre travail
qui pourtant reste fiable.
Dans le cadre de nos travaux de terrain, nous avons
été confrontés aux contraintes financière, ce qui
nous a empêchés de couvrir tous les espaces de notre zone
d'étude. Cependant nous pensons que les espaces que nous avons couverts
dans le cadre de cette filière rotin permettent de mieux comprendre ce
phénomène.
VII.2. RECOMMANDATIONS
Il s'agira pour nous de faire des suggestions susceptibles
d'améliorer la situation de la vannerie dans la ville de Yaoundé,
proposer aux CV des méthodes permettant une coupe durable du rotin dans
les forêts locales.
VII.2.1. Recommandations à l'endroit des
responsables du département de Géographie de l'E.N.S
On ne saurait terminer ce travail sans toutefois apporter
notre modeste contribution à l'amélioration de la
méthodologie de recherche dans notre département de
géographie. Face au temps des mémoires relativement courts qui
est d'un an voir moins, nous suggérons que pour une optimisation des
résultats de la recherche et d'une recherche approfondie, que les
thèmes de mémoire soient proposés en début
d'année académique du niveau IV, ensuite que les programmes de
cours parfois chargés au niveau IV et V soient réduits pour
permettre aux étudiants d'avoir un peu plus de temps et concilier la
recherche aux études.
VII.2.2. Recommandations à l'endroit des
exploitants ruraux du rotin (CV)
L'essentiel des CV opère dans le désordre et
individuellement, pour cela nous suggérons à ces derniers de se
regrouper en GIC (groupe d'initiative commune). Cette stratégie leur
permettrait de faire une sorte de vente groupée du rotin brut et avoir
une grande capacité de négociation des prix sur le marché.
Outre cet avantage, cette organisation va également permettre aux CV
d'éviter les conflits entre eux.
Afin d'éviter les gaspillages et de permettre la
durabilité de la ressource dans les forêts, les CV doivent
éviter de couper les tiges jeunes et faire une coupe sélective
des tiges mures pour permettre la pérennisation de l'espèce.
Notons également que face aux nombreuses
difficultés que les CV rencontrent au quotidien, certaines solutions ont
été proposées par eux.
92
Source : Enquête de terrain
Décembre 2013 et Janvier 2014.
Figure 44 : Les différentes solutions suivant
l'avis des CV
Suivant cette figure, les CV proposent les solutions suivantes
:
? L'élimination des "tracasseries" routières des
agents du MINFOF,
? Subventionner les CV,
? Désenclaver les routes des bassins de production pour
mieux écouler pas seulement le rotin mais aussi les produits
agricoles
? La création des plantations de rotin pour permettre
les cultures des types en diminution dans certains peuplements. C'est le cas du
village de Zamakoé ou la ressource n'est presque plus disponible
à cause de la déforestation accélérée.
VII.2.3. Recommandations à l'endroit des
exploitants urbains du rotin (vanniers)
Afin d'améliorer les conditions de vie des vanniers,
nous suggérons que ceux-ci puissent s'organiser en association car il
fonctionne dans l'anarchie. Ainsi ils pourront mieux revendiquer leurs
intérêts. L'organisation ou le regroupement des vanniers permettra
à ces derniers de mieux canaliser les énergies, s'échanger
des techniques etc.
VII.2.4. Recommandations à l'endroit des
autorités publiques
Dans le but d'optimiser la filière rotin dans la zone
de Yaoundé et au Cameroun en général, nous
suggérons à l'Etat camerounais de prendre en compte les acteurs
de la filière en établissant un recensement des différents
intervenants de la filière, en intensifiant les campagnes de
sensibilisation, valoriser la vannerie. L'Etat doit subventionner les vanniers,
car ceux-ci ne disposent pas assez de moyens pour produire en quantité
suffisante et pourvoir répondre à la demande sur le
marché.
Afin d'organiser les vanniers dans la ville de Yaoundé
qui s'installent dans les rues de la capitale, l'Etat peut créer un
cadre approprié pour la vannerie par la construction des centres
artisanaux où on peut même immatriculer les artisans et être
plus proche d'eux.
93
La vannerie dans la ville de Yaoundé opère dans
l'informel, l'Etat peut organiser le secteur en identifiant chaque vannier.
La maitrise du rythme d'exploitation du rotin ne peut avoir
lieu que si les recherches sont effectuées dans ce sens. Ainsi, pour une
exploitation durable, nous proposons un recensement des espèces
exploitées, faire l'inventaire des quantités disponibles et
délimiter les quantités ou le quotas d'exploitation à
prélever soit par mois ou par an pour permettre la durabilité de
la ressource. Définir et orienter les stratégies de gestion
durable passe également par la formation des CV dans les techniques de
coupe de rotin.
Déréglementation des marchés au
bénéfice des cueilleurs de rotin et de ceux qui en font le
commerce (par exemple suppression des obstacles au transport et des
restrictions à l'exportation) et appui à l'amélioration de
la collecte et de la diffusion des informations sur le marché.
Renforcement de l'appui aux organisations locales de coupeurs,
pour la vulgarisation de méthodes de réduction des pertes
après coupe, d'amélioration de l'entreposage, et de toutes autres
techniques requises.
CONCLUSION GENERALE
94
Au terme de notre étude qui porte sur la «
Dynamique et impact de l'exploitation du rotin sur l'environnement dans la zone
de Yaoundé », il a été question de ressortir les
principales mutations et impacts de la filière rotin sur l'environnement
cette dernière décennie. Une fois le sujet cadré et la
méthodologie élaborée, nous avons trouvé important
de faire un état de lieux de la filière rotin et sa dynamique,
les différents facteurs qui ont contribué à son
évolution, pour en fin ressortir son impact sur l'environnement.
A partir de nos recherches et enquêtes nous pouvons dire
que la situation actuelle de celle-ci reste dominée par l'exploitation
de deux types de rotin (Eramospatha macrocarpa et Laccosperma
secundiflorum) dans les proches campagnes de la ville de Yaoundé.
Cette exploitation est essentiellement pratiquée par les populations
paysannes qui ravitaillent la ville de Yaoundé en rotin brut à
partir d'un marché de dépôt situé à Mvog-mbi
où tous les vanniers s'approvisionnent pour la confession des objets
dans les différents ateliers de transformation de la ville. Dans
l'activité, on retrouve aussi bien les jeunes, les adultes que les
vieux. Cette dernière décennie, la filière rotin est
marquée par une dynamique dans l'exploitation, la transformation et la
commercialisation. Notamment par l'évolution des sites d'exploitation,
de quantités coupées, des acteurs impliqués, des prix de
vente, et les outils de transformation. Cette dynamique est favorisée
par les facteurs socioéconomiques et politiques. Le développement
de la filière rotin a entrainé les impacts environnementaux et
socioéconomiques aussi bien dans les espaces de coupe que de
transformation. Ces résultats nous permettent de dire que nos
hypothèses ont été confirmées dans la mesure
où la filière reste dominée par l'exploitation des deux
types de rotin par les paysans de la proche campagne de Yaoundé, la
transformation qui a lieu dans les UT à travers la ville de
Yaoundé et la commercialisation. Ce qui a conduit à des impacts
sur l'environnement physique et socioéconomique des produits finis.
Cependant, au regard du rythme d'exploitation de la ressource,
il y a lieu de réfléchir sur sa durabilité. C'est
pourquoi, nous proposons une délimitation des taux de
prélèvement, une interdiction de certaines méthodes en
zone de coupe, une sensibilisation des populations locales, et en fin un
inventaire des quantités disponibles et une définition des quotas
d'exploitation.
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