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Dynamique et impact de l'exploitation du rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé


par Emile Roger MBOUNGUE
Ecole normale supérieure de Yaoundé - DIPES 2 2014
  

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LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEME'
DE E l RAPHIE

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UNIVERSITE DE YAOUNDE I

N

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix -- Travail - Patrie

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

 
 
 
 
 
 
 

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

BP : 47 Yaoundé, Cameroun. Tél. : (+237) 99 92 89 25

e-mail : riassakoanyahoo.fr; dptgeoq ensy1(&yahoo.fr

 
 
 

`T)Yi-IEWs/v/nrt'T-ç'Eo/ ng

Yaoundé, le 30 mai 2014

30 MAI 2014

LE CHEF DE DEPARTEME

E-mail : rjassako[ayahoo.fr mobile phone : (237) 99 92 89 25

LISTE DES ENSEIGNANTS DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE POUR LE COMPTE DE L'ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014.

A. ENSEIGNANTS PERMANENTS

1. Professeur ASSAKO ASSAKO René Joly, Professeur des Universités, Chef de Département ;

2. Pr. LIEUGOMG Médard, Maître de Conférences ;

3. Pr. PRISO Daniel Dickens, Maître de Conférences ; 4, Dr. MENGUE MBOM Alex, Chargé de Cours ;

5. Dr. NDI HUMPHREY NGALA, Chargé de Cours ;

6. Dr. NGAPGUE Jean Noël, Chargé de Cours ;

7. Dr. Eleno MANKA'A FUSE, Chargée de Cours ;

8. Dr. TCHUKOUA Louis Bernard, Chargé de Cours ;

9. M. FEUMBA Rodrigue, Assistant ; 10,M. NDOCK NDOCK Gaston, Assistant; 11.MIle PIEPPOUO GNIGNI NSANGOU Louisette, Assistant ;

12.M. NDZIE SOUGA Clotaire, Assistant ;

B. ENSEIGNANTS VACATAIRES

13.Professeur TCHAWA Paul, Professeur des Universités, Université de Yaoundé I ;

14.Dr. SIMEU KAMDEM Michel, Directeur de Recherche, Institut National de Cartographie ;

15,Dr. MBAHA Joseph Pascal, Chargé de Cours, Université de Douala,

16.Dr. ABOSSOLO Samuel Aimé, Chargé de Cours, Université de Yaoundé I

17.Dr. OJUKU TIAFACK, Chargé de Cours, Université de Yaoundé I ;

18. Dr. LEUMBE LEUMBE Olivier Noël, Chargé de Recherches, Institut National de Cartographie ;

19.Dr. NGUENDO YONGSI Blaise, Chargé de Cours, Université de Yaoundé II, IFORD ;

20.Dr. NSEGBE Antoine De Padoue, Assistant, Université de Douala ;

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

NE JOLY ASSAKO ASSAKO Professeur

21.M. NGOUCHEME MONGBET Ibrahim, Assistant assimilé, Ingénieur Informaticien, MINFOPRA ;

ABSTRACT

ii

For year, wood constituted the main source of revenue for the most part of countries in Congo Basin. It has always hidden the importance of PFNL, but for two decades now, with the negative effects of the illegal exploitation of wood, these products are considered as an alternative to reduce the effects of deforestation. The economic crisis of the late 1980/1990s, which was market by the fall in prices of profitable goods and the unemployment of youths, coupled with the demographic explosion, are at the origin of the increase in informal activities in Cameroonian towns and to the uncontrolled exploitation of PFNL by the local population. It is in such situations of environmental protection and economic crisis that populations will get involved in exploitation of these products of second order, particularly «rattan» in the southern part of Cameroon. Through this study, which is based on "Dynamique et impact de l'exploitation du rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé", we have wished to raise the aspect of the rattan branch which has undergone some transformations during this last decade (after the years 2000). With the aim of bringing forth its impacts on the environment.

To analyze all these contours, we have adopted a hypothetico-deductive method by the means of direct observations on the field, inquiries and documentary research.

At the end of these analysis, the acknowledgement carried out is that, some aspects of the branch undergone a remarkable transformation since a decade. This change is accentuated with the increase in the demand for rattan products. This inflation has led to consequences on the environment. We suggest an optimization of the rattan branch through lasting management of resources.

Key words: Dynamic, Impact, Rattan branch, Environment region of Yaoundé, Biodiversity.

DEDICACE

iii

A

Mes feus parents papa EHAWA François et maman NGO HIONG Augustine qui n'ont pas pu m'accompagner jusqu'à la fin de cette formation, mais qui m'ont élevé sur la voie de l'école comme moyen d'ascension sociale.

Et

Mon grand frère NDIMA Charly et son épouse MOUAGNOUNG Nadège que j'appelle affectueusement papa et maman pour leurs sacrifices consentis. Qu'ils voient en ce travail le fruit de leurs efforts.

REMERCIEMENTS

iv

Ce mémoire qui couronne la fin de notre formation à l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé n'aurait pu voir le jour sans le concours inconditionnel de plusieurs personnes ressources. Ainsi, qu'il nous soit permis de remercier toutes ces personnes qui, d'une manière ou d'une autre, nous ont soutenu pendant la rédaction de ce mémoire. Nos vifs remerciements vont à l'endroit de :

Notre encadreur de mémoire Pr PRISO D DICKENS, qui de toute sa force et malgré ses occupations a consacré du temps pour nous fournir un encadrement meilleur.

Au Dr DEFO Louis pour sa disponibilité, ses orientations et la documentation dont il nous a gratifiés. Qu'il trouve ici l'expression de notre entière reconnaissance.

Tous les enseignants du Département de Géographie pour leur enseignement durant ces cinq années de formation. Plus particulièrement à M. Gaston NDOCK, pour ses conseils, ses orientations.

Tous les vanniers et les coupeurs vendeurs de rotin brut de la zone de Yaoundé qui nous ont fourni les informations relatives à l'accomplissement de ce travail.

Tous nos camarades de la 51ème et 53ème promotion avec qui nous avons passé les meilleurs moments d'étude. Nous remercions particulièrement EKOTO ABAAYO Thomas Julio, MOMBELE Jean Robert, BEYALA Gertrude, MONGO EBWELE, NAMEKONG NGOULA Gaius, MBALLA Ondo Chidrick, ATCHANG Nadège, MOPOUN OUAMBO Judicaelle, AYANGA Samuel, MANOUORE Amsetou, NGONO Edwige. MBASSI Arlette, ESSON Marie Rose, OMGBA NGONO Patricia, KANOU Brice.

M et Mme SAME Guiom, M et Mme ETIOKO Guillaume, MOUKOUE Guy, M ENONE André, Mme MBOSSOU Berline, M Emmanuel GUIA pour leurs soutiens divers. Nous leur témoignons notre profonde gratitude.

Toute notre famille pour ses conseils. En particulier Maman NTINTI Odette, Maman MBOLA Janette, Mme EPOTE Charlotte, Papa ELABE Augustin, Maman NGOH Justine, HIONG Mathieu, ma grand-mère et mon grand-père, ENONE Gabriel, MBOUNGUE Celestin, ENONE Gabriel, EKANGUE Jean B.

Tous nos amis avec qui nous partageons de bons et mauvais moments. Nous remercions particulièrement MBOULE Roline, ESSOUMAN Prince, ATEKE Christiane Nadège, ELANSOL Rolland et Madame, MPONGO Michou, ESSOUMAN ESSOUMAN Olivier Sardou.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

v

BUCREP : Bureau Central de Recensement et d'Etude de la Population au Cameroun

CC : Centre commercial

CDB : Convention sur la Diversité Biologique

CIFOR : Centre de Recherche Forestière Internationale

COMIFAC : Commission des Forets d'Afrique Centrale

COVIMOF : Communauté Villageoise de Molombo, Okékat et Faékele.

CUT : Chef d'Unité de Transformation

CUY : Communauté Urbaine de Yaoundé

CV : Coupeur Vendeur

ENS : Ecole Normale Supérieure

FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation

HYSACAM : Hygiène et Salubrité du Cameroun

INC : Institut Nationale de la Cartographie

MINEF : Ministère de l'Environnement et des Forêts

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

PFNL : Produit Forestier Non Ligneux

UICN : Union Mondiale pour la Conservation de la Nature

UT : Unité de Transformation

WRI : World Ressource Institute

TABLE DES TABLEAUX

vi

Tableau 1 : Données de températures et de précipitations de Mbalmayo 7

Tableau 2 : Récapitulatif des questions, objectifs et hypothèses de recherche 18

Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable indépendante 32

Tableau 4 : Opérationnalisation de la variable dépendante 33

Tableau 5 : Critères de choix des localités d'enquête 38

Tableau 6 : La taille des échantillons par village enquêtés 39

Tableau 7 : La taille des enquêtés par quartier dans Yaoundé. 39

Tableau 14 : Evolution de la population de Yaoundé entre 1976 et 2005. 67

Tableau 15 : Evolution de la population de Zamakoé et Faékele entre 2005 et 2014. 67

Tableau 8 : Evolution des distances entre habitations et les sites de coupes des rotins d'après

les paysans. 71

Tableau 9 : Evolution des effectifs des CV du rotin brut dans les localités de Zamakoé et

Faékele avant et après les années 2000. 72

Tableau 10 : Evolution des quantités journalières produites à Mvog-mbi entre 1996 et 2013.73

Tableau 11 : Evolution spatiale des UT dans la ville de Yaoundé par quartier 75

Tableau 12 : Evolution des prix de quelques objets 77

Tableau 13 : Résumé de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé 78

Tableau 16 : Estimation du revenu moyen gagné par an suivant chaque vannier 85

Tableau 17 : Estimation du revenu mensuelle des CV 85

Tableau 18 : Nombre d'emplois en fonction des quartiers 86

TABLE DES FIGURES

vii

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude 6

Figure 2 : Carte de la végétation de Mbalmayo 8

Figure 3 : Filière rotin dans la zone de Yaoundé 21

Figure 4 : Typologie des PFNL 26

Figure 5 : Rencontre de l'offre et de la demande 27

Figure 6 : Confrontation des prix 28

Figure 7 : Etape méthodologique de la recherche 41

Figure 8 : Effectifs des exploitations par village 46

Figure 9 : Mode d'accès des exploitants à la ressource suivant les villages 47

Figure 10 : Raisons d'entrée des coupeurs vendeurs dans l'activité. 48

Figure 11 : Répartition par sexe des exploitants ruraux. 49

Figure 12 : Répartition par âge des exploitants ruraux. 50

Figure 13 : Répartition de la quantité coupée en fonction de l'âge du CV 50

Figure 14 : Répartition du statut matrimonial et du niveau d'étude des exploitants ruraux 51

Figure 15 : Répartition des CV en fonction de l'ancienneté dans l'activité. 52

Figure 16 : Répartition des origines des coupeurs vendeurs dans la zone de Yaoundé 53

Figure 17 : Destination du rotin coupé par les coupeurs-vendeurs 53

Figure 18 : Répartition des revenus moyens issus des ventes du rotin par les coupeurs CV 54

Figure 19 : Répartition des difficultés que rencontre les exploitants ruraux de rotin 55

Figure 20 : Les sites d'approvisionnement des vanniers de Yaoundé 56

Figure 21 : Répartition des UT selon les quartiers 57

Figure 22 : Implantation spatiale des unités de transformation dans la ville de Yaoundé 58

Figure 23 : Evolution spéciale d'UT suivant l'opinion des vanniers 59

Figure 24 : Répartition des vanniers par tranche d'âge 60

Figure 25 : Répartition par sexe des vanniers de la ville de Yaoundé 60

Figure 26 : Niveau d'étude des vanniers dans la ville de Yaoundé 61

Figure 27 : Qualification formelle des vanniers dans la ville de Yaoundé 62

Figure 28 : Répartition des vanniers selon leur origine 62

Figure 29 : Variation du prix des produits rotins en fonction des quartiers 65

Figure 36 : Evolution de l'espace urbanisé de Yaoundé entre 1980 et 2001 66

viii

Figure 37 : Répartition et Evolution de l'emploi à Yaoundé de 1989 à 2002 68

Figure 30 : Répartition par village des CV selon leur expérience dans l'activité 72

Figure 31 : Evolution des effectifs des CV par sexe 73

Figure 32 : Niveaux d'instruction des CV selon les deux périodes d'étude 74

Figure 33 : Evolution des outils et année d'intégration dans la vannerie selon l'avis des

vanniers. 75

Figure 34 : Évolution des prix selon la perception des vanniers 76

Figure 35 : Raisons d'évolution du prix des objets en rotin selon certains vanniers 76

Figure 38 : Temps mis pour accéder à la ressource en fonction des villages 81

Figure 39 : Méthodes de gestion des déchets par les vanniers à Yaoundé 81

Figure 40 : L'influence de la coupe du rotin sur la chasse selon la perception des coupeurs. 83

Figure 41 : Les orientations du revenu de la filière par les vanniers et les CV 84

Figure 42 : Les types d'accidents selon l'avis des CV en forêt 88

Figure 43 : L'avis des vanniers au sujet de la pénibilité du travail de vannerie 89

Figure 44 : Les différentes solutions suivant l'avis des CV 92

TABLE DES PHOTOS ET PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

ix

PHOTOS :

Photo 1 : Piège à gibier par le fil 11

Photo 2 : les « types » de rotin exploité dans la zone de Yaoundé 46

Photo 3 : Apparition d'une clairière après la coupe de l'Eremospatha macrocarpa 80

Photo 4 : Un vannier en pleine activité dans une UT à Mvog-mbi 87

Photo 5 : Le transport par tête du rotin de la forêt pour le village 89

PLANCHE:

Planche 1 : Accessibilité des localités d'exploitation du rotin 9

Planche 2 : Quelques objets fabriqués à base du rotin 64

Planche 3 : Déchets entassés et brulés en plein marché de Mvog-mbi 82

TABLE DES MATIERES

x

LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE i

ABSTRACT ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS v

TABLE DES TABLEAUX vi

TABLE DES FIGURES vii

TABLE DES PHOTOS ET PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES ix

TABLE DES MATIERES x

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE L'ETUDE 2

CHAPITRE I: EXPLORATION DU SUJET 3

I.1. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 3

I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 3

I.3. DELIMITATION DU SUJET 4

I.3.1. Délimitation thématique 4

I.3.2. Délimitation spatiale 4

I.3.3. Délimitation temporelle 11

I.4. CONTEXTE SCIENTIFIQUE 11

I.4.1. Approche portant sur les rapports ville-campagne 12

I.4.2. Approche portant sur l'exploitation des produits forestiers non-ligneux 12

I.4.3. Approche portant sur l'exploitation du rotin 14

I.5. PROBLEMATIQUE 14

I.6. QUESTIONS DE RECHERCHE 16

I.6.1. Question principale 16

I.6.2. Questions spécifiques 16

I.7. HYPOTHESES DE TRAVAIL 16

I.7.1. Hypothèse principale 16

I.7.2. Hypothèses spécifiques 17

I.8. OBJECTIFS DE L'ETUDE 17

xi

I.8.1. Objectif principal 17

I.8.2. Objectifs spécifiques 17

I.9. INTERET DE L'ETUDE 18

I.9.1. Intérêt académique 18

I.9.2. Intérêt pratique 19

I.9.3. Intérêt scientifique 19

I.10. CADRE CONCEPTUEL 20

I.10.1. Concept de dynamique 20

I.10.2. Concept de filière 20

I.10.3. Le rotin 22

I.10.4. Concept de biodiversité 22

I.10.5. Concept d'environnement 23

I.10.6. Concept de Produit Forestier Non Ligneux(PFNL) 24

I.11. CADRE THEORIQUE 27

I.11.1. La théorie de l'offre et de la demande d'Adam Smith 27

I.11.2. La théorie de la Place Centrale de Walter Christaller 29

I.11.3. La théorie de la diffusion spatiale des innovations à partir d'une aire centrale 29

I.11.4. La théorie systémique 30

I.11.5. La théorie de la tragédie des biens communs 30

I.11.6. La théorie environnementaliste 31

I.12. CADRE OPERATOIRE 31

I.12.1. La variable indépendante 31

I.12.2. Variable dépendante 32

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET

TRAITEMENT DES DONNEES 34

CHAPITRE II: RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS 35

II.1. QUESTION DE DEPART 35

II.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE 35

II.3. DONNEES SECONDAIRES ET PRIMAIRES 35

II.3.1. Les données secondaires 35

II.3.2. La collecte des données primaires 36

CHAPITRE III: TRAITEMENT DES DONNEES 40

III.1. TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE 40

III.2. TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES 40

III.3. DIFFICULTES RENCONTREES 42

xii

III.3.1. Les difficultés au niveau de la conception et du cadrage du sujet 42

III.3.2. Les difficultés au niveau de la collecte des données 42

TROISIEME PARTIE : PRESENTATION, CRITIQUES DES RESULTATS ET

RECOMMANDATIONS 44

CHAPITRE IV: L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE FILIERE DYNAMIQUE ET

PROMOTTEUSE 45

IV.1. ETAT DES LIEUX DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE YAOUNDE

45

IV.1.1. Etat des lieux de l'exploitation du rotin brut 45

IV.1.2. La vannerie : Un métier qui nourrit son homme 55

IV.1.3. Etat des lieux au niveau de la commercialisation des produits rotins 65

IV.2. LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS LA

ZONE DE YAOUNDE 65

IV.2.1. L' URBANISATION CROISANTE DE YAOUNDE 65

IV.2.2. L'EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE EN MILIEU URBAIN ET RURAL 66

IV.2.3. LA CRISE ECONOMIQUE 67

IV.2.4. LES FACTEURS ESTHETIQUES ET DU COÛT ECONOMIQUE DU

ROTIN 68

IV.2.5. LES FACTEURS HISTORIQUES 68

IV.2.6. LA PROXIMITE DES CAMPAGNES DE LA VILLE DE YAOUNDE 68

IV.2.7. AMENAGEMENT DE CERTAINES VOIES DE COMMUNICATION 69

IV.2.8. LES CONDITIONS ECOLGIQUES DU ROTIN 69

IV.2.9. LA LOI FORESTIERE ET LA CORRUPTION DES AGENTS PUBLICS

(MINFOF) 69

CHAPITRE V: DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE

YAOUNDE 71

V.1.1. Dynamique de la filière rotin au niveau de l'exploitation 71

V.1.2. Dynamique de la filière rotin au niveau de la transformation 74

V.1.3. Dynamique de la filière rotin au niveau de la commercialisation 76

CHAPITRE VI: IMPACTS DE LA FILIERE ROTIN SUR L'ENVIRONNEMENT 79

VI.1. . L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE ACTIVIT2 DESTRUCTRICE DE

L'ENVIRONNEMENT 79

VI.1.1. la dégradation de la végétation 79

VI.1.2. . Une exploitation sauvage de la ressource 80

VI.1.3. Impact sur la qualité de l'air 81

VI.1.4. Impact sur la faune 83

VI.1.5. Autres impacts sur l'environnement physique 83

VI.2.

xiii

Impact de la filière rotin sur le plan économique dans la zone de Yaoundé 84

VI.2.1. L'exploitation du rotin : une activité génératrice d'importants revenus 84

VI.2.2. La filière comme source d'emplois 86

VI.2.3. Le développement d'autres activités 86

VI.3. IMPACT DE LA FILIERE ROTIN SUR LE PLAN SOCIAL DANS LA ZONE

DE YAOUNDE 87

VI.3.1. Sur la santé 87

VI.3.2. Sur l'éducation 88

VI.3.3. Autres impacts sociaux 88

CHAPITRE VII: CRITIQUES DES RESULTATS ET RECOMMENDATIONS 90

VII.1. CRITIQUES DES RESULTATS 90

VII.1.1. Orientation du sujet 90

VII.1.2. Limites méthodologiques 90

VII.1.3. Les limites matérielles et financières 91

VII.2. RECOMMANDATIONS 91

VII.2.1. Recommandations à l'endroit des responsables du département de Géographie

de l'E.N.S 91

VII.2.2. Recommandations à l'endroit des exploitants ruraux du rotin (CV) 91

VII.2.3. Recommandations à l'endroit des exploitants urbains du rotin (vanniers) 92

VII.2.4. Recommandations à l'endroit des autorités publiques 92

CONCLUSION GENERALE 94

BIBLIOGRAPHIE 95

INTRODUCTION GENERALE

1

Les débats sur l'environnement et le développement au sommet de la terre, tenus à Rio de Janeiro en 1992, ont été une étape décisive dans l'évolution de la prise de conscience sur les questions environnementales (KONATE, 2001). De nos jours, ces problèmes suscitent beaucoup d'intérêts de la part des dirigeants du monde avec en droite ligne, la conservation de la biodiversité et surtout la réduction de la pauvreté des populations. C'est dans ce contexte de dégradation de l'environnement et de crise économique (qui a accentué la pauvreté) que l'intérêt est accordé de façon générale sur l'exploitation des PFNL et du rotin en particulier. Le rotin est exploité par les populations rurales et urbaines pour leurs besoins quotidiens. Cependant, la relation entre la contribution de l'exploitation du rotin au revenu ainsi que l'effet de cette exploitation sur le statut de la conservation des espèces collectées reste un sujet préoccupant dans le monde et au Cameroun en particulier. Pour donc apporter sa modeste contribution à la réponse à cette question de l'heure, l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé et surtout le département de Géographie a dû donc définir une thématique portant sur : « Activités humaines et gestion de la biodiversité en Afrique et au Cameroun » pour le compte de l'année académique 2013-2014. Ce qui nous a permis d'orienter notre sujet sur la « Dynamique et impact de l'exploitation rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé », sujet qui s'insère dans le troisième axe à savoir « Activités humaines et gestion des espaces de l'entre deux ». En dehors de l'exigence académique qui est de présenter un mémoire de DIPES 2 en fin de second cycle, notre choix a été motivé par l'importance de l'activité de la vannerie dans la ville de Yaoundé et surtout de l'inondation de nos rues par ce petit métier. Ainsi, pour réaliser ce travail à partir de nos observations directes sur le terrain, de nos enquêtes et recherches documentaires, nous avons défini le plan suivant : La première partie porte sur le cadrage général de l'étude qui porte sur le chapitre 1. Ce chapitre porte sur l'insertion du sujet et le cadre conceptuel et théorique. La deuxième partie porte sur la recherche, collecte et traitement des données. Elle est subdivisée en deux chapitres : le chapitre II qui porte sur la recherche et collecte des informations, le chapitre III sur le traitement des données. En fin la troisième partie qui porte la présentation, critiques des résultats et recommandations. Cette partie regroupe le chapitre IV intitulé état des lieux et facteur de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé, le chapitre V sur les dynamiques de cette filière, chapitre VI sur les impacts de la filière sur l'environnement et en fin le dernier chapitre VII de cette partie qui porte sur les critiques des résultats et recommandations.

PREMIERE PARTIE :
CADRAGE GENERAL DE L'ETUDE

2

Elle consistera à insérer le sujet dans son contexte de l'étude, voir qu'elles sont les mobiles liés à son choix. Elle portera également sur le cadre théorique et conceptuel.

CHAPITRE I:

EXPLORATION DU SUJET

3

Elle prendra en compte le contexte général de l'étude que nous allons mener et la justification du choix du sujet.

I.1. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE

Le Cameroun comme tous les autres pays d'Afrique subsaharienne a depuis la colonisation une économie basée sur les produits de rente (cacao, café, coton etc.). Au cours des années 1980 la crise économique qui a secoué le monde n'a pas épargné les pays du tiers monde et le Cameroun en particulier. Celle-ci se manifeste à plusieurs niveaux notamment par la baisse des salaires, ce qui a conduit à la baisse des revenus des ménages, l'augmentation du taux de chômage, l'accroissement démographique, la baisse drastique des prix des produits de rente qui constituaient la principale source de revenu des paysans. Tout ceci va accentuer la pauvreté des populations.

Au niveau des ressources forestières, le bois constituait la principale richesse des populations. Depuis quelques décennies, avec les effets pervers de l'exploitation incontrôlée du bois, on va assister à la mise en place des mesures pour y remédier. Ainsi l'accès à cette ressource de bois ne sera plus libre à tous mais à certaines personnes ayant remplies les conditions d'exploitation.

C'est dans ce contexte de pauvreté et de préservation de la forêt que les populations du Cameroun et celles de la zone de Yaoundé en particulier vont se lancer dans l'exploitation des produits forestiers non ligneux dont fait partie le rotin afin de subvenir à leurs différents besoins.

Outre ces motivations, on note dans les proches campagnes de Yaoundé (Mbalmayo et autres) une présence endémique des ressources de rotin, et certaines localités constituant des grands foyers. Notons aussi que la loi camerounaise N°94/01 du 20janvier 1994 et décret d'application N°95/531/PM du 23 aout 1995 stipule que les populations riveraines sont libres d'exercer la collecte par le "droit d'usage"1des produits forestiers notamment du raphia, du palmier, des rotins, des bambous, du bois de chauffe.

I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

Les produits forestiers non ligneux constituent de nos jours des ressources extrêmement importantes dans la région de Yaoundé et parmi ceux-ci le rotin. Tout d'abord le rotin est trouvé dans plusieurs localités environnantes de Yaoundé. Cependant depuis cette dernière décennie il fait l'objet de plusieurs convoitises et d'intérêt. Selon certaines études au Cameroun (DEFO, 1997) le rotin est une ressource comptée parmi les plus prisées. C'est un produit spécial qui contribue à l'emploi et à l'amélioration des revenus des ménages. C'est avant tout une filière qui ne nécessite pas pour ceux qui l'exploitent une qualification professionnelle. Toutes les catégories sociales (hommes, femmes, et enfants) s'y trouvent.

1 Droit d'usage c'est l'exploitation par les populations riveraines des produits forestiers fauniques ou halieutiques en vue d'une utilisation personnelle.

4

5

Notre intérêt à ce thème part également d'un constat effectué dans nos marchés et places publics où cette activité inonde les espaces. Dans la ville de Yaoundé, on assiste à la prolifération des activités liées au rotin notamment par la vente du rotin brut, la transformation surplace et la vente des produits finis. Il permet la fabrication des meubles, des fauteuils, bref le salon. Ce qui attire encore plus notre curiosité dans ce domaine c'est le fait que dans la ville de Yaoundé aujourd'hui, les objets en rotin sont très sollicités par les populations au point de vouloir concurrencer les objets en bois d'oeuvre comme les fauteuils. C'est une ressource qui présente une exploitation constante car elle est une activité pratiquée à n'importe qu'elle saisons de l'année. Ainsi donc vue l'importance économique et des acteurs sociaux autour de cette ressource dans la zone de Yaoundé, le rotin peut être considéré comme une ressource de référence et pour cela mérite une attention particulière pouvant ainsi faire l'objet d'une étude scientifique. Ainsi nous avons profité de l'occasion que nous offre l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de DIPES II pour focaliser notre recherche sur cette question de dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé et s'intéresser par-là sur les conséquences qui peuvent s'en suivent sur l'environnement.

I.3. DELIMITATION DU SUJET

Cette délimitation va se faire sur trois plans :

I.3.1. Délimitation thématique

Dans le contexte actuel où le monde est confronté à une crise pas économique comme celle observée dans les années antérieures, mais plutôt environnementale, accentuée par les activités de l'homme. Notamment la déforestation accélérée par les besoins en bois de façon générale, les activités agricoles, la recherche des produits forestiers non ligneux, la pollution de l'environnement, les crises de l'urbanisation etc.

Toutes ces mutations aux plans économique, environnemental et social imposent ainsi à chacun de nous une réflexion approfondie sur les problèmes liés à la survie des populations qu'elles soient rurales ou urbaines. C'est-à-dire mener ses activités sans toutefois détruire son environnement. On ne saurait s'en passer de cet environnement, car il constitue le socle de toutes activités de l'homme. C'est dans cette optique que le département de Géographie a défini pour la 53eme promotion, comme thème général de recherche, « Activités humaines et gestion de la biodiversité en Afrique et au Cameroun ». Ce thème se subdivise en quatre axes de recherche, notre sujet « Dynamique et impact de l'exploitation rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé» s'inscrit dans le troisième axe à savoir activités humaines et gestion des espaces de l'entre deux.

Ainsi, notre étude s'intéresse à présenter les différentes mutations qui se sont opérées dans la filière rotin dans la zone de Yaoundé et son impact sur l'environnement, partant de la zone de prélèvement ou d'exploitation jusqu'à la zone de transformation et de consommation. Donc il est question pour nous de suivre toute la filière avec ses différentes mutations connu au cours de cette dernière décennie dans Yaoundé et sa proche campagne tout en dégageant son impact sur l'environnement. Cependant il est important de relever que lorsque nous parlons de la proche campagne, il s'agit des zones de prélèvement du rotin brut autour de Yaoundé.

I.3.2. Délimitation spatiale

La localité sur laquelle porte notre étude est celle de Yaoundé et sa proche campagne. Parlant de Yaoundé, elle s'étend entre le 3°47' et 3°56' de l'attitude Nord, et 11°10' et 11°45'

de longitude Est (DEFO, 1997). Son altitude moyenne est d'environ 750m dans le centre du plateau sud camerounais. Selon la communauté urbaine de Yaoundé, la superficie de la ville est estimée à 254 km2 en 2009. Sa croissance spatiale annuelle oscille entre 7,5% et 10% (communauté urbaine de Yaoundé). Cette croissance est caractéristique des villes d'Afrique ou du tiers monde en général dont le taux d'urbanisation est important d'année en année. La population de Yaoundé était estimée à environ 1, 5 millions d'habitants en 2002 est évaluée selon le dernier recensement de 2005 et dont les résultats ont été publiés en 2010 à environ 1,9 millions (BUCREP, 2010). Cela montre d'avantage que sa croissance démographique est élevée. Ce qui est à l'origine des maux qu'on retrouve à Yaoundé notamment le chômage, la pauvreté et le développement du secteur informel.

Pour ce qui est ses frontières, Yaoundé est limitée à l'Ouest par l'arrondissement de Mbankomo, à l'Est par le département de la Mefou et Afamba, au Sud par le département de la Mefou et Akono et au Nord par l'arrondissement d'Okola, bref elle est limitée par trois départements à savoir la Mefou et Afamba, la Lekie et la Mefou et Akono. S'étendant sur le département du Mfoundi, elle est divisée en sept arrondissements : Yaoundé Ier, Yaoundé IIème, Yaoundé IIème, Yaoundé IVème, Yaoundé Vème, Yaoundé VIème, Yaoundé VIIème.

Notre espace porte également sur la proche campagne de cette métropole. La proche campagne représente les sites d'exploitation du rotin qui sont autour de Yaoundé et qui ravitaillent le marché urbain notamment les sites de Faékele et de Zamakoé. Ces sites ont été retenus non seulement à cause de l'importance de cette activité et de leur accessibilité, mais aussi à cause de l'existence de certaines études, des données sur ces deux localités. Ces zones subissent l'influence de Yaoundé dans la production de cette ressource. C'est pourquoi notre espace portera sur Mbalmayo (Zamakoé et Faekelé) dans le département du Nyong et So'o situé entre le 11°5 et 12° de latitude Nord et entre 3°7 et 3°50 de longitude Est (TOKAM J. 2013). Zamakoé est situé entre le 11°31' de latitude Nord et le 3°33' de longitude Est. Pour ce qui est de Faékele, il est situé entre le 11°36' de latitude Nord et le 3°30' de longitude Est.

C'est donc dans ces deux espaces que portera notre travail, car notre étude porte sur la filière rotin qui part de la coupe dans les villages pour la ville de Yaoundé raison pour laquelle nous parlons de zone.

Source : INC plus enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude

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I.3.2.1. Présentation physique I.3.2.1.1. Le climat

Faekelé et Zamakoé appartiennent à la région du centre, département du Nyong et So'o, arrondissement de Mbalmayo. Les deux villages sont situés dans la même zone climatique que celui de la région du centre, ainsi le climat qui y règne est de type équatorial. Tout le long de l'année, les températures demeurent élevées, soit une moyenne annuelle de 24,8°C.

Tableau 1 : Données de températures et de précipitations de Mbalmayo

Mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Tot al

P (mm)

12

,4

47, 6

126, 4

220, 9

184, 7

165, 6

62, 4

78

217, 7

258, 6

129, 9

26, 7

153 1

T (°C)

25

,6

26, 6

26,9

25,9

25,4

24,7

23, 9

23, 9

24,4

24,5

24,9

25, 3

25,2

Source : Délégation d'Arrondissement de l'Agriculture et du Développement Rural de Mbalmayo(2008) cité par TOKAM en 2013.

D'après le tableau des températures et des précipitations de Mbalmayo ci-dessus, il ressort une abondance de précipitation tout le long de l'année. Mbalmayo reçoit en moyenne 1531mm de pluies par an pour une température moyenne de 25,2°C. Ce qui laisse apparaitre quatre saisons dont deux saisons humides et deux saisons sèches. La grande saison sèche va de Décembre à Février, la petite quant à elle va de Juillet à Août, la grande saison pluvieuse va de Septembre à Novembre et la petite saison de pluie s'étend de Mars à Juin. Ce conditionnement de pluie abondante qui atteint même le maximum en Aout et de températures rythme les activités agricoles et économiques des populations locales. Toutefois, les points les plus élevés se situent entre Septembre et Novembre, les plus bas entre Décembre et Février.

I.3.2.1.2. La végétation

Elle est largement influencée par le climat équatorial qui sévit dans la région. La végétation de Faékele et de Zamakoé est celle de la région Congo guinéenne en générale et celle de Mbalmayo en particulier. Ainsi la végétation naturelle de cette région est la forêt dense humide sempervirente vers le Sud et la forêt semi-décidue dominante dans la zone de Mbalmayo (TOKAM 2013).

? Le domaine de la forêt dense humide

Cette formation végétale se localise vers le Sud allant vers Mbalmayo et est caractérisée par une forêt dense humide toujours verte. Elle se subdivise en savane péri forestière guinéo soudanienne et en forêt semi-caducifoliée guinéo congolaise. Le long des routes et des pistes apparaissent des savanes péri-forestières, obtenues à la suite des défrichages pour des raisons agricoles. Le sous-bois est détruit et la plupart des arbres disparaissent. Cependant il est important de mentionner que cette formation végétale apparait de façon discontinue à cause de l'agriculture pratiquée dans cette zone. Cette végétation favorise le développement du rotin.

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? Le domaine de la forêt semi-caducifoliée

Elle se compose typiquement de forêt dense humide semi-caducifoliée ou semi-décidue. Cette formation est très représentée dans la région de Mbalmayo. C'est la formation végétale dominante de notre zone d'étude. Caractérisée par une dynamique très rapide la forêt semi-décidue vise l'occupation des espaces laissés libres par la réduction de la forêt dense. Suite à l'importance des activités humaines, basées sur l'exploitation du bois d'oeuvre et de chauffe, des PFNL, de l'agriculture dans cette zone, cette forêt subit des modifications. Tout ceci a permis la mise en place d'une mosaïque de couvert végétale. D'après nos descentes sur les sites de Zamakoé et de Faékele, la forêt semble bien dégradée à Zamakoé qu'à Faékele. Cette dégradation semble être plus observée en bordure des regroupements humains et des pistes. Les formes dégradées de cette formation végétale se sont multipliées au fil du temps, ainsi classée en forêt dégradée, moins dégradée et très dégradée.

Source : INC plus enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 2 : Carte de la végétation de Mbalmayo

I.3.2.1.3. Le sol

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La combinaison des facteurs climatiques avec une pluviométrie abondante, associé au couvert végétal forestier, les régions de Zamakoé et de Faékele présentent des sols ferralitiques et hydro-morphes. L'abondance des précipitations donne de l'épaisseur aux sols toujours gorgé d'eau. Ce qui favorise une végétation pleine de rotin qui est une ressource qui pousse dans les forêts marécageuses.

I.3.2.2. Présentation humaine

I.3.2.2.1. Population

Zamakoé et Faékele sont deux villages presque peuplés uniquement d'Ewondo, localisées respectivement le long de la route principale Yaoundé-Mbalmayo et le long de la piste regroupée en hameaux.

Planche 1 : Accessibilité des localités d'exploitation du rotin

A

B

Source : Cliché MBOUNGUE, Décembre 2013

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Du haut vers le bas, nous avons les deux villages, respectivement Zamakoé (A) et Faékele (B). Le premier est situé le long de la route principale bitumée permettant un transport rapide de la ressource dès la sortie de la forêt et le second sur une route non bitumée en pleine forêt et dont l'accessibilité est très difficile en saison de pluie. Ceci peut expliquer l'importance de l'activité dans les deux localités. Faékele est divisé en Faékele I et Faékele II. Les ménages sont estimés à environ 53 foyers pour près de 500 âmes selon les chefs des villages. Pour Zamakoé les ménages sont estimés à près de 89 foyers pour près de 3000 âmes (chef du village). La population est majoritairement féminine et dominée par les jeunes.

I.3.2.2.2. Les activités traditionnelles des populations

Les activités humaines ici portent sur l'agriculture, l'élevage, la chasse, la cueillette et le ramassage.

? L'agriculture

C'est la principale activité des populations. Elle porte sur la pratique des cultures vivrières (dominantes) et des cultures de rente. Pour ce qui est des cultures vivrières elles sont en générale l'affaire des femmes et des jeunes et portent sur le manioc, le macabo. Cependant sa production reste faible. On retrouve également parmi ses cultures la banane plantain produit, considérée selon le chef de ses villages comme la culture principale. On cultive le maïs qui est vendu soit frais ou sec. Ces produits sont destinés à la consommation familiale, seul le surplus est vendu soit en bordure de route, soit dans les marchés de Mbalmayo ou de Yaoundé. Les cultures de rente portent sur la cacao-culture, elle est dominée par les hommes, les femmes se contentant dans le labour et la récolte.

? L'élevage

L'élevage ici est de type sentimental. Les produits de l'élevage sont rarement vendus mais servent beaucoup plus pour recevoir les étrangers et les cérémonies traditionnelles comme les funérailles et les mariages. Cet élevage porte sur les animaux comme le petit bétail, le porc, les ovins qui ne coutent pas de la peine aux responsables, car ces bêtes sont laissées en divagation.

? La chasse

Elle se pratique de façon traditionnelle. La chasse peut se faire la nuit ou en journée dans les forêts ou dans les champs. Les animaux chassés ici sont en général les singes, les rats, bref les mammifères. Ces viandes sont parfois vendues aux restaurateurs de la ville de Mbalmayo par un circuit de marché noir.

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Source : Cliché MBOUNGUE, Décembre 2013

Photo 1 : Piège à gibier par le fil

? Le ramassage et la cueillette

Ils servent de support aux activités économiques et de complément dans l'alimentation et dans la pharmacopée traditionnelle. Ils concernent les produits comme les écorces, les feuilles des végétaux, le rotin et les autres PFNL.

I.3.3. Délimitation temporelle

Pour mieux appréhender notre sujet d'étude, nous nous sommes proposés d'inscrire ce travail dans une optique évolutive, afin de présenter et d'analyser les différentes mutations qui se sont opérées dans notre domaine d'étude entre les années 2000 et 2014 si les données nous le permettent et ainsi dégager ses impacts sur l'environnement. Ainsi donc notre espace temporel se situe entre 2000 et 2014 où la filière rotin a connu un engouement dans l'exploitation et de multiples dynamiques à plusieurs niveaux notamment au niveau des acteurs qui interviennent dans la filière, des techniques utilisées, des mutations à caractères socio-économiques et aussi environnementales.

Cette période a justement retenu notre attention par ce que certaines études antérieures ont été menées dans ce sens jusqu'en 1999. Notamment les travaux de DEFO(1997) sur « La filière des produits forestiers non-ligneux : l'exemple du rotin au Sud Cameroun » C'est donc cette fourchette de temps qui constituera notre espace de guide pour le travail de ce mémoire.

I.4. CONTEXTE SCIENTIFIQUE

Plusieurs chercheurs d'une façon ou d'une autre, dans leurs expressions variées et de zones diverses, ont travaillé sur les produits forestiers non ligneux et du rotin en particulier. C'est pourquoi afin de savoir comment orienter notre travail et apporter notre modeste contribution à la science, également savoir ce que d'autres chercheurs ont dit de notre sujet d'étude. L'analyse faite par chacun varie en fonction des situations ou des préoccupations et

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des spécificités de chaque zone d'étude et même des périodes. Après donc nos multiples recherches documentaires, nous nous sommes intéressés à ceux qui touchent notre sujet d'étude à savoir : dynamique et impact de la filière rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé. Même si ce n'est pas de façon directe, mais toujours est-il que nous ne sommes pas les premiers à aborder la question du rotin au Cameroun car disait FROGNIERE cité par ESAME ESAME (2005) « on est rarement le premier à aborder un sujet ». Comme pour affirmer qu'avant nous plusieurs ont eu à travailler sur le rotin.

I.4.1. Approche portant sur les rapports ville-campagne

ELONG et PRISO, (2011) dans initiation à la géographie rurale et urbaine décrivent les interrelations qui existent entre les milieux urbains et ruraux ou entre la ville et sa proche campagne. Elles permettent de comprendre le fonctionnement des campagnes et des villes à travers les villes du Cameroun. La question de l'urbanisation a été bien abordée par ces auteurs dans cet ouvrage, pour eux c'est un fait lié à la croissance démographique et économique. Les centres urbains sont dominés par les activités de production et services, la ville étant un haut lieu d'échange. Les besoins en approvisionnement en produits divers augmentent en fonction du rythme soutenu de la croissance démographique. Le deuxième (PRISO) aborde la question de la banlieue, celle-ci varie entre 25km à plus de 80km du centre-ville, et avec les facilités de transport, approvisionnent le centre en produit.

Cette étude contribue énormément à notre travail, dans la mesure où elle nous permet de comprendre non seulement les relations entre la ville et sa proche campagne mais aussi pourquoi la dynamique des activités liées au rotin dans la ville de Yaoundé. Et aussi notre thème étant situé dans l'axe de l'entre deux c'est-à-dire entre le milieu rural et celui urbain, cet ouvrage constitue un guide à notre travail. Avec le taux d'urbanisation et démographique croissant, la demande en produit ou objet en rotin a augmenté. Aussi les localités d'approvisionnement ici peuvent être considérées comme banlieues et font parties de la zone d'étude de notre thème de recherche.

KENGNE FODOUOP, (1991, 1998, 2000, 2002) et BOPDA ATANASE (2000) etc. ont développé des thèses sur le développement des activités économiques en Afrique et ce sont par la intéressés aux dynamiques économiques et leurs corollaires. Tous dans leurs travaux ont essayé de faire une classification et des caractéristiques générales de ces activités qu'ils ont qualifié d'informelles. Ils décrivent la marginalité dans la qu'elle elles sont pratiquées et les conséquences sociales et environnementales qu'elles engendrent. Pour ces auteurs, le développement des activités économiques est lie à la croissance démographique des villes et à l'attraction que celles-ci exercent sur les régions environnantes. En se situant dans le contexte de la crise économique, qui a engendré de nombreux problèmes, ces auteurs expliquent que les populations camerounaises en particulier pour lutter contre la pauvreté et le chômage, ont développé des activités qui pour la plus part sont informelles.

Bien que la filière rotin dans la zone de Yaoundé fasse partie du secteur informel des exploitants, cet aspect n'a pas été abordé dans son entier et surtout dans l'aspect des différentes mutations qu'a connu le secteur rotin. Notre travail vient ainsi combler ce vide afin d'enrichir la science.

I.4.2. Approche portant sur l'exploitation des produits forestiers non-ligneux

OUSSEYNOU NDOYE, MANUEL RUIZ PEREZ et ANTOINE EYEBE (1997, 1998) dans leur document présentent le rôle que jouent les marchés et les intermédiaires commerciaux dans la coordination de l'offre et de la demande des PFNL. Ils indiquent que les ménages dépendent énormément des PFNL dans leurs différents besoins de subsistances et

financiers. Ainsi les marchés jouent un rôle important en permettant aux ménages dépendants des forêts de réaliser une partie significative de leurs revenus en vendant des PFNL. Dans ce travail ils présent l'urbanisation comme un facteur qui augmente l'ampleur des marchés des PFNL, car l'une des causes de l'urbanisation dans les pays en développement est l'exode rural, ce qui augmente de nouveaux consommateurs et non de producteurs. Pour appuyer leurs travaux, ils vont réaliser une étude sur quatre PFNL vendus dans la zone de forêt humide du Cameroun (Dacryodesedulis, Irvingiaspp., Cola acuminata et Ricinodendron heudelotii). Les résultats de cette étude démontrent la capacité de création d'emplois et de revenus des PFNL dans les pays du Sud en général.

DKAMELA (2001), présente les politiques relatives à l'utilisation durable des PFNL en Afrique Centrale qui portent sur cinq principaux points. Il s'agit :

- d'adopter une stratégie sous régionale participative de gestion des PFNL, - de développer et vulgariser les techniques de récolte durable des PFNL, - de promouvoir la domestication des PFNL phares et surexploités,

- d'élaborer, tester et appliquer des méthodes de détermination des quotas d'exploitation des PFNL et,

- d'harmoniser le cadre légal et règlementaire relatif à l'exploitation des PFNL en Afrique centrale.

VEDOUHE FIFANOU (2010), les PFNL sont exploités à travers le monde par les populations pour leurs besoins quotidiens ainsi que pour la confection des revenus. Au Benin cette exploitation est également faite par les populations riveraines ceci à de multiples utilisations. Ses travaux ont porté sur la perception qu'ont les populations riveraines en matière de conservation de la biodiversité, et l'importance économique des PFNL. Afin d'illustrer ses travaux il va mener des enquêtes dans la réserve de biosphère de la Pendjari (Benin). Dans cette partie du pays, l'activité implique aussi bien les pauvres que les riches. Ce qui démontre l'intérêt que les populations attachent aux PFNL.

COMIFAC (2005), la Commission des Forets d'Afrique Centrales est l'organe politique et technique d'orientation de coordination, de suivi et de gestion durable des écosystèmes forestières d'Afrique Centrale. La COMIFAC dans ses multiples rapports élabore des stratégies permettant de développer et de valoriser les PFNL à travers la domestication et l'agroforesterie.

TERRY SUNDERLAND (1997, 1998) montre dans ses travaux que l'exploitation du rotin se fait à l'état sauvage et constitue un travail pénible voire dangereux. Au niveau de la répartition spatiale, il stipule que la plus grande concentration d'espèces différentes se trouve dans les forêts Guinéo-congolaises d'Afrique Centrale. Plus de 90% des espèces de rotin connues se trouvent au Cameroun. Sunderland en 1998 précise qu'en Afrique, on retrouve près de 70% des espèces connues. Il essaye donc d'étudier les espèces qu'on retrouve en Afrique et leur répartition.

NGAPGUE (1994) montre que Les vallées à raphiales constituent pour les populations de la région de l'ouest les dernières possibilités d'extension des terres agricoles en l'absence des moyens d'acquisition des intrants adéquats. Jadis préservées à des fins diverses pour la communauté, les raphiales appartenaient au chef supérieur. Les modifications des systèmes fonciers en cours et la crise économique expliqueraient la tendance actuelle de diminution des espaces à raphiales.

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MEUTCHIEYE (2007). Cette étude montre la place des raphiales dans les solutions à la crise de l'emploi dans les villes de l'Ouest Cameroun. Elle a inventorié une variété de produits marchands issus de l'exploitation des raphiales de pratiquement tous les départements de la province. En plus des produits directs ou transformés issus du palmier raphia, elle a permis d'identifier une dizaine d'autres espèces des raphiales utilisées dans presque tous les secteurs vitaux des populations. Les populations urbaines de l'Ouest ainsi ne contribuent pas moins directement ou non à la dynamique des peuplements des raphiales. En effet, les prélèvements destinés vers les villes sont bien au-delà des possibilités de régénération naturelle des raphiales.

I.4.3. Approche portant sur l'exploitation du rotin

LOUIS DEFO (1997, 1998, 2004), dans ses différents travaux a montré que comme beaucoup d'autres PFNL, les rotins jouent un rôle économique important dans l'interface des populations de Yaoundé et de son arrière-pays : un arrière-pays qui par ailleurs se vide lentement mais surement de ses ressources naturelles. Ici les revenus obtenus de la vente du rotin permettent de s'acheter les produits de base. Cette activité est motivée par la pauvreté des exploitants, et le chômage. Dans cette activité, il précise dans ses travaux que les acteurs sont des jeunes mariés. Ainsi ce revenu lui permet de soutenir sa famille. Les rotins bruts sont coupés dans la proche campagne de Yaoundé. L'auteur aborde l'étude du rotin dans le plateau Sud en parlant de sa transformation et de sa commercialisation ainsi que son apport en termes de revenu. Tout ceci constitue un enrichissement à notre travail. Cependant il n'a pas mentionné les différentes mutations survenues dans la filière ces dernières années.

BENE (1994). « La demande des objets en rotins est de plus en plus élevée, surtout dans les centres urbains ». Bene indique dans ses travaux que la dimension économique de l'entreprise artisanale du rotin se justifie par la main d'oeuvre employée ainsi que sa contribution rémunératrice aux acteurs impliqués. Il démontre par la que l'activité économique est un secteur qui de nos jours présente non seulement une importance cruciale sur le plan économique en terme de revenu mais il emploie aussi un nombre important d'individus. Ce qui constitue une source d'emplois pour de nombreuses personnes leur permettant ainsi de subvenir à leurs besoins et de soutenir leur famille.

Après avoir parcouru cette littérature proposée par ces différents auteurs nous retenons plusieurs insuffisances dont il serait très important que nous apportions notre modeste contribution à l'enrichissement de la science. Tout d'abord aucun de ses auteurs n'a abordé le rotin après les années 2000. Or dix ans après plusieurs changements ce sont opérés dans la filière que ce soit de la coupe dans les villages de Yaoundé jusqu'à la commercialisation dans la ville de Yaoundé.

I.5. PROBLEMATIQUE

Depuis plusieurs décennies, les questions relatives à la protection de l'environnement figurent parmi les préoccupations majeures de la communauté internationale. C'est ce qui justifie par exemple la tenue de plusieurs conférences internationales sur l'environnement (Conférence de Stockholm en 1972, celle de Nairobi en 1982, conférence de Rio en 1992, celle de Johannesburg en 2002), la création du programme des Nations Unies pour l'environnement et la signature de plusieurs conventions de portée internationale. La gestion des espaces forestiers tient ainsi une place de choix dans ces préoccupations, compte tenu des fonctions de la forêt (notamment au niveau des sols, des régimes hydrologiques des climats, de la diversité mondiale et des économies des pays concernés) ainsi que des particularités et des précarités du milieu tropical (pression démographique, explosion urbaine, structure

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politique et sociale en crise, économie reposant essentiellement sur le secteur primaire, recul accéléré du couvert forestier, etc.).

D'après une étude menée en 1992 par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO), elle place le taux global (mondial) de déboisement tropical à 17 millions d'hectare par an. Une autre étude menée par l'institut de Ressource du monde (WRI) suggère que la figure puisse être aussi haute que 20,4 millions d'hectare par an. Face à cette situation alarmante, l'exploitation commerciale des produits forestiers non ligneux peut ainsi augmenter la valeur économique de la forêt et par conséquent stimuler la conservation et la gestion durable des forêts. C'est dans cette logique partielle que la communauté internationale a eu à encourager l'exploitation des produits forestiers non ligneux surtout dans les pays à faible économie ou le seuil de pauvreté est extrêmement élevé.

Dans le contexte africain, la déforestation est celle qui progresse le plus rapidement dans le monde. Ceci s'explique par le taux d'urbanisation élevé, la pauvreté des populations rurales considérable qui entraine la recherche illégale du bois d'oeuvre et de chauffe. Selon l'Organisation des Nations Unies (ONU) chaque année le continent africain perd près de 4 millions d'hectare de forêt. Une perte qui est très loin supérieure à celle de la forêt amazonienne. Cette accentuation est aussi due dans plusieurs pays à des pratiques intensives de l'agriculture, des coupes non autorisées, l'utilisation grandissante du charbon de bois, etc. pour répondre à cette situation, certains pays africains en plus de la création d'un fond financés par les pays riches en vue de la protection de leur forêt ainsi que de la biodiversité, ont mis chacun dans leurs pays des structures en charge de la faune et de la flore.

Le Cameroun par exemple dans ce mouvement n'est pas en reste, car sur les 7 millions d'hectare des forêts du Cameroun, environ 76% soit au total 22,8 millions d'hectare ont déjà été déboisé ou ont été alloués à des concessions d'exploitation forestière. Moins d'1/5 des forêts camerounaises non protégées, situées principalement au centre et à l'Est du pays reste presque intacte. Seul 6% environ des 1/4 million d'hectare de forêt du pays sont protégés à titre de réserve ou de parcs nationaux. Les forêts camerounaises sont parmi les plus diverses du point de vue biologique et les plus menacés d'Afrique. Elles présentent une importance capitale dans sa diversité biologique. C'est le 5e rang africain de ce point de vue. En effet, on dénombre environ 70 mille espèces dans la flore camerounaise, 250 espèces de mammifère, 850 espèces d'oiseaux, 542 espèces de poisson (DEFO). Parmi les produits forestiers non ligneux, figure en bonne place le rotin (l'objet de notre étude), classé depuis un certain temps comme un produit spécial (MINFOF 2012).

Suite à la crise des années 1990 ayant affectée les cultures de rente, les lois forestiers limitant l'exploitation illégale du bois, les communautés rurales où ces produits occupaient une place importante de l'économie se trouvent maintenant devant la nécessité de diversifier leurs activités économiques. Dans ce contexte, l'exploitation des produits forestiers non ligneux apparaît ainsi comme une des solutions pouvant permettre de réduire l'impact négatif de cette crise des produits de rente (cacao, café) et à revitaliser les régions rurales parmi lesquelles celle de la région de Yaoundé.

L'activité du rotin jadis destiné à une utilisation traditionnelle notamment dans la réalisation des objets comme les hautes, les paniers, la construction des cases bref à une consommation limitée dans le milieu rural et a certain nombre homogène des acteurs et techniques, va ainsi subir une influence occidentale (modernité) à travers l'introduction des nouvelles mentalités et cultures liées à l'urbanisation, à l'explosion démographique et à l'utilisation massive des objets en rotin. Cet état de chose va ainsi entraîner une utilisation plus moderne du rotin notamment dans l'équipement des salons, la fabrication des berceaux, et autre. Cette activité en pleine expansion dans notre région, en particulier celle de Yaoundé

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avec sa proche campagne, entraine une forte pression sur les ressources de rotin qui deviennent de plus en plus rare. Influençant ainsi le marché de celui-ci (POKAM WADJA 1979 ; SHIEMBO, 1986 ; DEFO, 1997 ; SUNDERLAND, 1998).

C'est une activité qui vient en complément des autres activités paysannes chez les populations rurales car elle permet aux paysans de compléter leur revenu pour pouvoir s'acheter des produits pour leurs cultures principales. Cependant elle constitue une source d'emplois pour certaine catégorie de personnes dans la région de Yaoundé. Ainsi, pendant cette dernière décennie la filière rotin a connu des mutations considérables ce qui n'est pas loin de soulever des inquiétudes au niveau de sa durabilité et de la préservation de l'environnement. Au terme de cette analyse il ressort un problème, celui de l'exploitation durable de la ressource tout en tenant compte de l'environnement.

I.6. QUESTIONS DE RECHERCHE

L'exploitation des produits forestiers non ligneux est liée à l'apparition de l'homme sur la terre. C'est à partir de cette période que les ressources forestières connaissent ses premières agressions. Cependant, il est à noter que celles-ci ne sont pas encore en vue car la densité de la population reste encore très faible et leur disponibilité ne pose pas encore problème. Il a fallu attendre les années d'après les indépendances pour observer cet engouement autour des produits forestiers non ligneux en général et celle du rotin en particulier. Favorisée par la colonisation avec l'apport de l'urbanisation des villes ainsi que les méfaits de la crise des années 80 qui ont entrainés la chute des prix de nos produits de rentes. La demande devenant de plus en plus forte avec l'influence de la ville de Yaoundé et d'ailleurs, on va assister à une mutation considérable de la filière rotin ces dernières années.

I.6.1. Question principale

Au regard de l'attrait croissant du meuble en rotin, quels sont les impacts environnementaux probables de l'intensification de l'exploitation du rotin à Yaoundé?

I.6.2. Questions spécifiques

- Quel est l'état actuel de la filière rotin dans la zone de Yaoundé?

- Quels sont les facteurs de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé? - Quelles sont les mutations survenues dans la filière au cours de cette décennie ?

- Quels sont les impacts de la filière au niveau de l'environnement physique et socio-économique?

I.7. HYPOTHESES DE TRAVAIL

Une hypothèse de recherche est une réponse présumée à la question qui oriente une recherche. Dans le cadre de ce travail, nous avons défini une hypothèse principale et quatre hypothèses spécifiques.

I.7.1. Hypothèse principale

- L'attrait croissant, l'intensification de l'exploitation a entrainé les impacts probables sur l'environnement physique et socio-économique.

I.7.2. Hypothèses spécifiques

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- La filière connait une diversité au niveau de l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation.

- Les facteurs de la dynamique de la filière rotin sont à la fois socio-économiques, politiques, culturels et environnementaux.

- Les principales mutations s'observent au niveau de l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation.

- La filière rotin a des impacts sur l'environnement physique et socio-économique. I.8. OBJECTIFS DE L'ETUDE

I.8.1. Objectif principal

Montrer que la filière rotin a connu des mutations et a eu des impacts sur l'environnement au cours de cette dernière décennie (année 2000 à nos jours). Pour cela il faut attacher une attention particulière à fin d'assurer une exploitation durable de la ressource dans la zone de Yaoundé.

I.8.2. Objectifs spécifiques

- Présenter l'état actuel de la filière rotin dans la zone de Yaoundé

- Identifier les facteurs de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé

- Ressortir les mutations survenues dans la filière au cours de cette dernière décennie

- Ressortir l'impact de cette filière sur l'environnement

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Tableau 2 : Récapitulatif des questions, objectifs et hypothèses de recherche

Questions de recherche

Hypothèses de recherche

Objectifs de recherche

Question principale

Hypothèse principale

Objectif principal

Au regard de l'attrait croissant du meuble en rotin,

quels sont les impacts
environnementaux probables

de l'intensification de

l'exploitation du rotin à
Yaoundé?

L'attrait croissant,

l'intensification de

l'exploitation a entrainé les

impacts probables sur

l'environnement physique et
socio-économique.

montrer que la filière rotin a connu des mutations et a

eu des impacts sur
l'environnement au cours de cette dernière décennie (2000 à nos jours).

Question spécifique N°1

Hypothèse spécifique N°1

Objectif spécifique N°1

Quel est l'état actuel de la filière ?

La filière connait une diversité au niveau de l'exploitation, de

la transformation et de la
commercialisation

Présenter l'état actuel de la filière rotin dans la zone de Yaoundé

Question spécifique N°2

Hypothèse spécifique N°2

Objectif spécifique N°2

Quels sont les facteurs de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé?

Les facteurs de la dynamique de la filière rotin sont à la fois socio-économiques, politiques, culturels et environnementaux.

Identifier les facteurs de la

dynamique de la filière

rotin dans la zone de
Yaoundé

Question spécifique N°3

Hypothèse spécifique N°3

Objectif spécifique N°3

Qu'elles sont les mutations survenues dans la filière au cours de cette décennie ?

Les principales mutations

s'observent au niveau de

l'exploitation, de la

transformation et de la
commercialisation.

Ressortir les mutations

survenues dans la filière
au cours de cette dernière décennie

Question spécifique N°4

Hypothèse spécifique N°4

Question spécifique N°4

Quels sont les impacts de la

filière au niveau de
l'environnement physique et socio-économique?

La filière rotin a des impacts sur l'environnement physique et socio-économique.

Ressortir l'impact de cette filière sur l'environnement

I.9. INTERET DE L'ETUDE

La réalisation de ce travail de recherche n'est pas un fait du hasard. Bien au contraire, elle est une manière pour nous de participer à la réflexion sur un thème d'intérêt général qui répond aux aspirations profondes du chercheur et qui pourrait dans une simple mesure participer au bien-être de nos populations. Notre thème de recherche présente ainsi un intérêt divers.

I.9.1. Intérêt académique

Ce travail de recherche répond avant tout a une exigence académique a savoir, la rédaction et la présentation d'un mémoire sur un sujet original en vue de l'obtention d'un diplôme de professeur de l'enseignement secondaire deuxième grade (DIPES II). Il s'inscrit dans le cadre général de l'initiation à la recherche exigée dans l'enseignement post licence au Cameroun. Ainsi donc nous pouvons dire que cette étude nous permettra de faire nos

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premiers pas dans la recherche et constitue une étape importante dans notre progression vers le cycle de la recherche.

I.9.2. Intérêt pratique

Ce travail présente un intérêt pratique particulier pour de nombreux chercheurs dans la mesure où il permet de mettre à la disposition de ceux-ci des informations sur l'évolution de la filière rotin, et que cette dynamique présente un impact sur l'environnement. Savoir des mutations qui se sont opérées dans la filière cette dernière décennie en proposant des solutions par rapport aux problèmes que rencontre la filière depuis les zones d'approvisionnement jusqu'à la consommation. Dans la même logique, cette étude permet également de mettre à la disposition de nos dirigeants ces informations afin de bien mener leur initiative de développement économique, politique et sociale en faveur du rotin. Pour les différents acteurs, il met à leur disposition des méthodes permettant une exploitation durable qui ne dégrade pas l'environnement, organiser la filière et l'harmonie entre les différents acteurs de la chaine.

I.9.3. Intérêt scientifique

Il s'agit pour nous d'apporter notre modeste contribution dans l'approfondissement des connaissances et des informations sur la culture et à l'évolution de la filière rotin dans la région de Yaoundé ces dix dernières années. Montrer également que la dynamique de l'exploitation des ressources du rotin très observé dans nos forêts peut conduire à un disfonctionnement de notre écosystème forestier. Sans oublier la place que cette activité occupe dans nos villes et plus particulièrement la ville de Yaoundé. Nous avons jugé important d'apporter notre modeste contribution à la connaissance de celle-ci.

I.10. CADRE CONCEPTUEL

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I.10.1. Concept de dynamique

Selon NEWTON, la dynamique(1687), définit la dynamique selon trois lois : le principe d'inertie, le principe fondamental de la dynamique et le principe de l'action et de la réaction. Le premier principe stipule que si la somme vectorielle des forces s'appliquant sur un corps est nul, alors ce corps est immobile ou est animé d'un mouvement rectiligne uniforme. La deuxième loi de Newton relie l'accélération d'un corps aux forces auxquelles il est soumis. La troisième loi de Newton énonce qu'un corps exerçant une force sur un autre corps subit en retour une force de même intensité, de même direction mais de sens opposé (Encarta2009).

En psychologie, « la dynamique de groupe » est l'ensemble de procèdes qui ont pour objet d'étudier le fonctionnement et le comportement d'un groupe humain. Cette nous permet dans notre de comprendre le comportement de nos différents acteurs qui interviennent dans la filière et leur relation.

En démographie, ce terme caractérise une augmentation ou une diminution numérique et quantitative de la population dans un espace bien délimité. Ainsi à travers cette définition nous allons analyser la filière soit dans son évolution ou dans sa régression.

En économie, la dynamique désigne en somme, les flux ou le dé fléchissement de production, de distribution et de consommation des biens et services à l'intérieur d'une ville.

Dans le cadre de notre étude la dynamique traduit l'état évolutif, ou encore l'ensemble de mutations qui se sont opérées dans la filière rotin ces dix dernières années. Cette mutation peut être progressive ou régressive mais toujours est-il le phénomène étudié n'est pas resté statique dans le temps d'où notre attention.

I.10.2. Concept de filière

D'après le petit Larousse (2005) la filière est l'ensemble des activités des industries relatives à un produit de base, par exemple filière bois.

Pour la FAO (1993), la filière retrace donc la succession des opérations qui, partant en amont d'une matière première ou d'un produit intermédiaire aboutit en aval, après plusieurs stades de transformations (valorisation) a un ou plusieurs produits finis au niveau du consommateur.

Quant à DOUYA (1989) cité par NGUEGANT (2008), il considère la filière comme étant un découpage du réel délimitant un champ qui englobe l'ensemble des opérations techniques et économiques ayant trait à la production, à la transformation, à la distribution et à la commercialisation d'un produit.

Pour HATCHEU (2003) le concept de filière rend compte de l'inscription spatiale du commerce local ou international d'un produit. En intéressant aux filières artisanales à régulation marchande, il estime qu'elles sont caractérisées par une division du travail ou interviennent les petits producteurs, porteurs, les collecteurs, les chargeurs, les transporteurs, les déchargeurs, les porteurs, les stockeurs, les distributeurs permettant l'accès aux utilisateurs finaux. Elles se constituent à partir des filières non marchandes, mais en modifient les lieux de transformation des produits tout en accroissant l'espace de circulation des marchandises. Il pense que l'analyse de la filière marchande repose sur l'hypothèse selon laquelle les systèmes de production, de transformation et de consommation des biens sont organisés selon des hiérarchies sociales complexes.

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HUGON (1987) cité par HACHEU (2003) atteste que l'espace urbain ou se noue l'essentiel des petites activités dites informelles occupe une place stratégique dans les dynamiques de la filière marchande en raison de l'importance du commerce de micro détail. Selon HACHEU (2003), la filière dans un sens plus large, est un lieu intermédiaire pour comprendre, au-delà la succession d'opération technique, les dynamiques des sous-systèmes productifs. Au sein des filières, les modes de consommation, de circulation et de production se transforment à des rythmes différents obligeant les acteurs à réaliser des ajustements ou des transformations structurelles.

Dans notre travail, il est question pour nous de présenter la filière qui part de la coupe dans nos forêts jusqu'à dans les marchés de consommation. Ainsi donc notre filière se présente en plusieurs étapes qui partent de la coupe au transport, de la transformation à la commercialisation et consommation. La filière de notre thème peut être présentée comme suit :

Forêts

Coupeurs de rotin brut en

forêt

Véhicule de ramassage

Marchés : Points de dépôts, de vente en gros et détails, de ravitaillement des artisans transformateurs (Vanniers)

Divers ateliers de transformations et points de vente du produit fini

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 3 : Filière rotin dans la zone de Yaoundé

I.10.3. Le rotin

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WIKIPEDIA : Le mot «rotin» vient du malais2 rotang et signifie palmier grimpant, c'est une liane à épine qui une fois débarrassée de son enveloppe (la canne) permet de réaliser des meubles, des paniers, des chapeaux, des cages à oiseaux etc. C'est le deuxième produit d'importance économique après le bois dans de nombreux pays d'Asie. Les rotins, qui abondaient jadis dans les forêts tropicales se font de plus en plus rares en raison de la surexploitation de la forêt et des coupes sauvages. Presque tout le rotin est récolté à partir des forêts naturelles et il n'existe pas encore de modèle de gestion durable du rotin dans les forêts. Ces dernières années, la récolte et le déboisement incontrôlés ont décimé les différentes espèces de rotin. Parmi 600 espèces de rotin, 117 sont inscrites dans la Liste rouge des espèces menacées de l'Union mondiale pour la nature (UICN) et 21 sont en danger d'extinction totale.

Les rotins sont des palmiers lianes épineux, grimpant ou rampant, qui appartiennent à la sous-famille des Calamoideae (LETOUZEY, 1982). Ils grimpent à divers supports à l'aide soit des flagelles qui sont des pousses sortant directement de la gaine foliaire et considérés comme des fleurs modifiées (Backer et al., 1999), soit des cirres qui sont des extensions en forme de fouet placées avant la feuille et souvent garnies d'épines courtes et arquées (TOMLINSON, 1990).

LETOUZEY cité par DEFO (2004) qui est le premier à fournir les plus gros efforts de collectes et d'identification des espèces de rotins au Cameroun. Au cours de ses travaux phytogéographiques, il a identifié précisément sept espèces de rotins appartenant au genre Ancistrophyllum, Eremospatha, Calamus et Oncocalamus au Cameroun (BENE 1994).

BENE (1994) quant à lui s'est penché sur la filière de transformation du rotin dans la ville de Yaoundé. Il a abouti au résultat selon lequel cette transformation se fait de façon artisanale avec un matériel rudimentaire. Il a souligné l'importance des revenus issus de cette activité pour les artisans et préconisé la création des plantations artificielles de rotin compte tenu de la diminution de leurs peuplements naturels.

I.10.4. Concept de biodiversité

Le grand scientifique américain, EDWARD WILSON, considéré comme l'inventeur du mot biodiversity, en donne la définition suivante : « la totalité de toutes les variations de tout le vivant ».

La diversité biologique ou biodiversité, représente l'ensemble des espèces vivantes présentées sur la Terre (plantes, animaux, micro-organismes, etc.), les communautés formées par ces espèces et les habitats dans lesquels ils vivent.

La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) définie de façon formelle la biodiversité dans son Article 2 comme étant la "variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces, et entre les espèces et ainsi que celle des écosystèmes".

De façon spécifique, le terme «biodiversité» signifie la variété à trois niveaux :

2 Langue de la famille malayo-polynésienne parlée en Malaisie

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- La diversité génétique au sein des espèces (cette variation génétique peut être apparente ou non). Elle se rapporte à la variété des gènes chez les plantes, animaux, champignons et microorganismes et se rencontre aussi bien chez une espèce qu'entre les espèces. Par exemple, les caniches, les bergers allemands, les labradors sont tous des chiens, mais ils ont tous une apparence différente;

- La diversité des espèces qui fait référence à la variété des différentes espèces (plantes, animaux, champignons et micro-organismes) tels les palmiers, les éléphants ou les bactéries

- La diversité des écosystèmes. Elle fait référence à tous les différents habitats - ou endroits - qui existent sur la Terre, comme les forêts tropicales ou tempérées, les déserts chauds ou froids, les zones humides, les rivières, les montagnes, les barrières de corail, etc. Chaque écosystème correspond à une série de relations complexes entre les éléments biotiques (vivants), éléments abiotiques (non vivants) tels que la lumière du soleil, l'air, l'eau et les éléments nutritifs.

Deux points importants ressortent de ces différentes définitions :

- Les espèces constituent l'élément central de la diversité biologique. Toutefois, le concept d'espèce est une classification quelque peu arbitraire qui tente de mettre de l'ordre dans un large spectre de variation dont font preuve les différents organismes vivants.

- Les différents écosystèmes renferment différents ensembles d'espèces et de processus d'écosystèmes et que la meilleure façon de protéger les espèces et la diversité génétique au sein des espèces consiste à protéger les écosystèmes de celles-ci. Dans le cadre de notre travail la biodiversité renvoie aussi bien aux humains qu'à la nature.

I.10.5. Concept d'environnement

L'environnement est un concept qui a toujours fait l'objet d'intérêt non seulement pour plusieurs chercheurs mais aussi la communauté internationale, ceci vue les menace qui pèsent sur lui, sa protection devient de plus en plus préoccupante. Ainsi une journée du 05 juin a été consacrée à son endroit pour une fois de plus démontrer son importance. On distingue ainsi plusieurs définitions du concept d'environnement.

Le Petit Robert définit l'environnement comme l'ensemble des conditions naturelles (physique, chimique, biologique) et culturelles (sociologiques) dans lesquelles les organismes vivants se développent.

Selon le Droit International de l'Environnement, l'environnement est l'ensemble des interactions et des relations entre les êtres vivants (dont l'homme) entre eux et avec le milieu, en relation avec l'ensemble de la biosphère.

Pour la convention de Lugano sur la responsabilité civile des dommages résultant d'activités dangereuses pour l'environnement du 21 juin 1993 l'environnement comprend non seulement les ressources naturelles que l'air, l'eau, le sol, la faune, la flore, mais aussi les biens qui composent l'héritage culturel et les aspects caractéristiques du paysage.

L'environnement est un système formé par des éléments naturels et artificiels interdépendants, lesquels ont tendance à être modifiés par l'action humaine. Il s'agit du milieu qui conditionne le mode de vie de la société et qui englobe les valeurs naturelles, sociales et culturelles qui existent dans un lieu et à un moment donné.

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Il y a lieu de mentionner que l'environnement renferme des facteurs physiques (tels que le climat et la géologie), biologiques (la population humaine, la flore, la faune, l'eau) et socio-économiques (le travail, l'urbanisation, les conflits sociaux).

Selon la loi n° 96/12 du 5 Aout 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun dans son article 4 définit l'environnement comme l'ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence, la transformation et le développement du milieu, des organismes vivants et des activités humaines.

I.10.6. Concept de Produit Forestier Non Ligneux(PFNL)

Le terme produit forestier non ligneux(PFNL) désigne toutes les matières biologiques à l'exception du bois qui est exploité à une échelle industrielle, c'est d'ailleurs pour cette raison que la FAO(194) préfère le designer par produits forestiers autres que le bois. Ils comprennent une grande diversité de produits utiles : aliments ; épices ; médicaments ; fourrages ; huiles essentielles ; résines ; gommes ; latex ; tanins ; teintures ; rotins ; fibres ; bambous et toutes sortes de produits animaux et de plantes ornementales.

Les bailleurs de fonds les désignent sous le sigle de PFNL vu leur importance économique au regard de celle des grumes, on parle souvent de produit forestier « mineur » ou « secondaires ». Ils regroupent en fait toute la gamme de ressources végétales et animales autres que le bois dérivées des forets ou des essences arborées forestières. Ils peuvent récoltés dans la nature ou dans des systèmes de production intermédiaire à espèces plus ou moins domestiquées.

En 1995 la FAO a fait un premier pas vers une définition harmonisée des produits forestiers non ligneux, en organisant la consultation internationale des experts sur les produits forestiers non ligneux à Yogyakarta(Indonésie), accueilli par le ministère indonésien des forets. Au cours de cette réunion, 120 participants venus de 26 pays, les représentants des ONG et des institutions des Nations Unies se sont accordés sur la définition suivante des PFNL « les produits forestiers non ligneux sont des biens d'origine biologique autre que le bois, ou des services dérivés des forets et des utilisations similaires des terres ».

CHANDRASEKHARAN, (1995) il s'agit « de toute ressource biologique et tout service marchand, excepté toutes les formes de bois d'oeuvre, issus de la forêt ou de tout autre écosystème ayant des fonctions similaires »

TSIAMALA-TCHIBANGU et NDJIGBA (1998) rapportent « qu'il s'agit d'aliments, de combustibles, de médicaments, d'animaux et des produits tirés d'animaux, de matières premières pour l'artisanat, et des produits utilisés en construction ou lors des manifestations culturelles ou religieuses ».

JOËL LOUMETO (2006) considère comme : « tout matériel biologique qui peut être extrait des forêts naturelles, des bois, des jachères ou des plantations forestières, ainsi que leur utilisation à des fins de récréation, parc ou réserve ».

Selon TCHATAT (1999), il définit les PFNL comme étant « l'ensemble des autres ressources forestières autres que le bois d'oeuvre dont l'exploitation ne nécessite pas d'investissement particulier et dont l'usage ou la commercialisation profite directement aux riverains ».

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D'après TÖB et la GTZ, « les PFNL comprennent tous les produits forestiers et les produits poussant et vivant à l'état sauvage (faune et flore) dans la forêt et dans d'autres systèmes de production analogues à la forêt (systèmes agro forestiers, vergers, plantations, etc.) dans la mesure où il ne s'agit pas de produits ligneux ».

La FAO (1999) propose la définition suivante « les produits forestiers non ligneux sont des biens d'origine biologique autre que le bois, dérivés des forêts, des autres terres boisées et des arbres hors forêts. Ils peuvent être récoltés dans la nature ou produits dans les plantations forestières, ou par les arbres hors forêt ». Suivant cette définition, légèrement modifiée par rapport à celle qui avait été adoptée en 1995, les trois composantes du terme « produits forestiers non ligneux » sont interprétées comme suit :

Produits : il s'agit des biens qui sont des objets physiques et tangibles d'origine biologique, tels que les plantes, les animaux et leurs produits. Les services forestiers (par exemple écotourisme, pâturage et bio prospection) et les avantages forestiers (par exemple conservation des sols, fertilité des sols et protection des bassins versants) sont exclus.

Forestiers : il est indéniable que les produits forestiers non ligneux proviennent des forets et des utilisations divers de la terre.

La FAO a mis au point des définitions des « forets » et des « autres terres boisées », dans un document de travail intitulé « évaluation des ressources forestières 2000 ». Les plantations étant incluses dans la définition des forets de la FAO, les produits forestiers non ligneux qui en dérivent, comme la gamme arabique (acacia Sénégal) ou le caoutchouc (hévéa bresiliensis), sont donc eux aussi inclus dans la définition des PFNL.

Non ligneux : le terme PFNL exclut toutes les matières premières ligneuses, c'est-à-dire ne contenant pas la lignine. Sont donc exclus le bois, le charbon de bois de feu, ainsi que les « petits bois », comme les outils, l'équipement ménager et les sculptures. A la différence des PFNL, les produits forestiers autres que le bois et le bois de feu et les autres « petits bois ».la nouvelle définition de la FAO ressort une classification nette entre les produits forestiers ligneux et non ligneux.

La FAO a essayé de faire une classification des PFNL en deux catégories. - Les produits forestiers non ligneux d'origine végétale

Ici les plantes et produits végétaux non ligneux sont constitués des organes des plantes alimentaires et médicinales, les fourrages, des pailles, les plantes ornementales, des plantes mellifères, des plantes utilisées dans l'artisanat des plantes aromatiques (huiles essentielles) et biochimiques (cire, tanins, gommes, etc.).

- Les produits forestiers non ligneux d'origine animale

Il s'agit des animaux et produits forestiers non ligneux d'origine animale, comprenant la viande de brousse, les animaux vivants, poissons (vivant, ornemental), les reptiles, les insectes, les insectes, les peaux, les escargots, les fourrures, les os, les dents, les coquilles, les plumes d'oiseaux, les queues, les huiles de poisson et de serpent etc.

PFNL

BIEN

SERVICES

Exemple : tourisme et loisir

PFNL d'origine animale

PFNL d'origine animale
alimentaire

Exemple : chenille

PFNL d'origine non alimentaire

Exemple : corne

PFNL d'origine végétale

 
 
 
 

PFNL d'origine végétale
alimentaire

 

PFNL d'origine végétale non
alimentaire.

 

Exemple : rotin

Exemple : champignon

Source : Tabuna et al, 2007 adapté par MBOUNGUE Figure 4 : Typologie des PFNL

I.11. CADRE THEORIQUE

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Larousse 2010, définit la théorie comme étant l'ensemble de lois, de règles propre à un domaine. C'est aussi l'ensemble d'opinion touchant un domaine particulier.

En géographie, c'est un ensemble cohérent d'énoncés, ayant pour objectif de rendre compte d'une réalité géographique. Elle se compose de postulat et d'hypothèses ayant subi avec succès l'épreuve des faits, d'hypothèses moins souvent testées et aussi d'hypothèses nouvelles qui attendent la confrontation avec l'observation, le projet de la théorie est d'expliquer. Ainsi pour vérifier nos hypothèses dans le cadre de notre travail, nous avons jugé bon d'utiliser certaines théories.

I.11.1. La théorie de l'offre et de la demande d'Adam Smith

Adam Smith dans son model, définit l'offre d'un bien comme étant la quantité de produit offert à la vente par les vendeurs pour un prix donné. Tandis que la demande est comprise comme la quantité d'un certain produit demandé par les acheteurs pour un prix donné. Quant au prix d'un objet, c'est une quantité dépendant de l'offre et de la demande. Il s'agit d'un résumé autour une loi appelée Loi du marché. C'est une loi qui régit un marché, avec ou sans l'intervention de l'Etat.

Ici l'offre et la demande sont indépendantes et le comportement de l'une ou l'autre est relatif à la situation des prix du marché. On parle alors de l'équilibre partiel dont la figure est le suivant.

Figure 5 : Rencontre de l'offre et de la demande

Selon cette figure, dans les marches où on a une situation d'équilibre, on aura les effets suivants :

? Lorsque le prix monte :

L'offre ici a tendance à augmenter car les producteurs sont incités plus de bien, de nouveaux producteurs sont incités à s'installer sur le marché. Ainsi la demande a tendance à baisse, car plus les prix sont élevés, moins les acheteurs sont disposés à acheter.

? Lorsque le prix baisse :

Dans cette situation contraire que la première l'offre à tendance a tendance à baisser. Ainsi les producteurs sont découragés à produire car l'activité ou le marché n'est pas bon car personne ne peut accepter produire pour perdre. C'est une situation vécue généralement en période de crise ou les prix des produits chutent sur le marché. Cependant la demande a

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tendance à augmenter. Car moins les prix sont élevés, plus les acheteurs sont disposés à acheter.

Afin de résoudre ce problème de déséquilibre entre le demandeur et l'offreur, il faut donc trouver une situation ou un point d'intersection qui maximise le nombre d'échanges. Un prix un peu au-dessus laissera des vendeurs voulant bien vendre sans acheteurs. Par contre un prix un peu en dessous laissera des acheteurs voulant bien acheter sans vendeur.

Dans les deux cas, le nombre d'échanges sera aussi plus petit qu'au point d'intersection. Il y aura de toute façon des acheteurs et des vendeurs qui ne seront pas satisfaits, mais ce sera à cause du prix mais pas parce qu'ils n'ont trouvé personne en face.

Une courbe d'offre et de demande correspond à un nombre donné d'offreurs et de demandeurs. Une augmentation ou diminution du nombre d'offreurs ou de demandeurs provoque un déplacement vers la droite ou vers la gauche, et donc une modification de l'équilibre.

Smith envisage ainsi une confrontation de l'offre et de la demande :

Figure 6 : Confrontation des prix

Le prix P d'un objet est déterminé par l'équilibre entre les deux courbes de demande D ainsi que de l'offre O. le graphique montre l'effet d'une augmentation de la courbe de demande D1 à D2 : le prix P et la quantité totale Q vendue augmentent tous les deux.

Les principaux déterminants de l'offre sont le prix du marché et les couts de production. Ceux de la demande sont le prix des objets, le revenu, les gouts, mais aussi l'offre et la demande des biens des objets. En construisant les deux courbes (offre et demande), on se trouve en face d'une nouvelle situation de marché. La rencontre entre la courbe de la demande et celle de l'offre, on obtient un point d'équilibre. Tant que ce point n'est pas atteint, l'excédent d'offre provoque la baisse du prix ou bien la forte demande provoque automatiquement sa montée. C'est donc par tâtonnement censé être atteint ce prix dans la réalité. Ainsi, la demande et l'offre connaissent des évolutions :

? Evolution de la demande : lorsque d'avantage de personnes désirent un bien, la quantité qui en est demandée pour un prix donné tend à augmenter. Cette hausse de la demande peut dériver d'une évolution des gouts, quand les consommateurs accroissent le désir qu'ils aient d'un bien donné. La conséquence de ce changement est la hausse du prix d'équilibre qui passe de P1 à P2, tandis que s'accroit également la quantité d'équilibre qui passe de Q1 à Q2. Inversement, lorsque la demande diminue, les phénomènes inverses se produisent. La quantité échangée décroit ainsi que le prix.

? Evolution de l'offre : lorsque les couts de production de l'offreur sont modifiés, la courbe de l'offre se déplace en conséquence. Si, par exemple quelqu'un découvre une nouvelle manière de faire pousser le rotin, les producteurs tenteront d'accroitre les quantités vendues, si bien que la courbe O0 se déplace vers la droite et deviendra O1.

Cet accroissement de l'offre provoque une diminution du prix d'équilibre qui passe de P1 à P2. Quant à la quantité d'équilibre, elle augmente de Q1 à Q2 car la quantité demandée est accrue par la baisse du prix. Cette évolution n'a d'effet que sur l'offre, la courbe de la demande reste identique.

Cette théorie présente clairement son rôle dans notre travail car elle nous permet de comprendre le comportement des différents acteurs de la filière rotin dans la zone de Yaoundé. On peut comprendre pourquoi les populations préfèrent les objets faits à base du rotin. Cette théorie nous permettra également de comprendre ce qui motive les coupeurs de pratiquer de plus en plus ou de moins en moins cette activité. Cependant on peut aussi à partir de cette théorie comprendre l'organisation du marché. Le rotin faisant partie d'une activité économique où l'offre et la demande constituent les éléments essentiels dans le jeu du prix.

I.11.2. La théorie de la Place Centrale de Walter Christaller

Cette théorie est encore appelée « théorie des lieux centraux ou de la place centrale » a été élaborée par Walter Christaller en 1993, à partir d'une étude faite dans les villes du Sud de l'Allemagne. D'après ce dernier, le principe de centralité « repose sur l'idée que l'offre et la demande des biens se concentrent dans les lieux centraux ou places centrales, privilégiés pour leur accessibilité et qui constituent des marchés. Ce centre devient une zone d'attraction de toutes les activités. Il concentre également des acteurs qui appartiennent chacun à une auréole concentrique qui se créent autour de la ville. On dit ainsi qu'il y a polarisation à cause du vaste réseau des interrelations qui lient la grande ville à son environnement plus ou moins immédiat.

Cette théorie peut s'implémenter dans notre étude dans la mesure où elle nous permet d'expliquer non seulement la relation que la ville de Yaoundé entretient avec l'arrière-pays mais aussi son influence dans l'exploitation des rotins dans sa proche campagne.

I.11.3. La théorie de la diffusion spatiale des innovations à partir d'une aire centrale

L'organisation spatiale des mobilités et des flux dans l'aire périurbaine présente un gradient des niveaux de relation développée avec l'espace centrale. Cet espace évolue du centre vers la périphérie. Les espaces en relation avec le coeur dense se dispersent dans l'espace selon un modelé de diffusion initiée par le centre.

Yaoundé par le processus d'urbanisation impulse la dynamique de la filière rotin ceci afin de répondre à la demande sans cesse croissante en produits de rotin. Tout cela entraine une diffusion des nouvelles techniques dans l'exploitation de la ressource en zone locale et même dans sa transformation dans les unités de transformation de la ville de Yaoundé.

Cependant cette diffusion des innovations ne s'est pas fait avec la même intensité dans toute la sphère périurbaine de Yaoundé, car la proche campagne de la ville ne bénéficie pas des mêmes commodités d'accès. Par exemple la difficulté d'accès par les routes et l'inégalité répartition de la ressource. Ainsi dans le cadre de notre étude cette théorie nous permettra de bien opérer nos choix de zones de production ou l'activité est intense.

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I.11.4. La théorie systémique

Dans son ouvrage « introduction à la cybernétique » publié en 1956, ROSS ASHBY cité par (BANGORA, 2004) a essayé le premier, d'appliquer d'une manière rigoureuse, la philosophie des systèmes dans les sciences humaines. L'approche systémique se base sur le concept de système (qui est un ensemble d'éléments interalliés où l'absence d'un peu entrainer la chute du système tout entier) et met un accent particulier sur l'interdépendance des parties qui intègre le système. Elle étudie les interactions, autrement les interrelations réciproques entre les parties et les sous parties qui constituent le système.

Sur le plan sociologique, il faut noter que l'approche systémique a émergé suite à l'influence de la biologie sur le progrès des sciences humaines au XIXème siècle avec comme figures de proue Hubert Spencer et Vilfredo Pareto. Pour ainsi dire, cette approche explique les faits sociaux en considérant la société comme un tout ou comme une entité. Un système organique vivant à l'intérieur duquel les relations entre les divers éléments qui la constituent, contribuent de façon harmonieuse à son maintien et aux impératifs de son fonctionnement.

Dans le cadre de notre étude, le système qui retient notre attention est celui des différents écosystèmes forestiers et Eco-socio-système. C'est cet inter action qui favorise un équilibre naturel ou du moins environnemental et les interrelations entre les hommes. Toutefois, l'analyse systémique s'appuie sur quatre présupposés de base à savoir : La fonction normative, la fonction d'intégration, la fonction de poursuite de but et la fonction d'adaptation.

- La fonction normative renvoie à l'importance que représente l'exploitation des rotins

dans la population locale et urbaine au sein de ce PFNL dans le domaine de réduction de la pauvreté.

- La fonction d'intégration, elle consiste à la coordination entre les différents éléments de la biodiversité.

- En ce qui concerne la fonction de poursuite de but, nous faisons référence à la mission

que se sont donnés les rotiniers pour la valorisation de la filière rotin face aux contraintes naturelles et humaines, condition sine qua non de suivi de ceux-ci.

- Enfin, la fonction d'adaptation est liée aux moyens dont disposent les rotiniers pour parvenir à leurs objectifs.

Tout compte fait, le modèle systémique dans le présent travail, nous offre la possibilité de voir les différentes relations que les acteurs entretiennent entre eux et avec leur milieu. En outre elle permet de comprendre les stratégies développées par les rotiniers pour pourvoir s'adapter aux différents changements qui se sont opérés durant cette décennie.

I.11.5. La théorie de la tragédie des biens communs

Le concept de tragédie des biens communs est introduit en économie et en sciences de l'environnement par Garret Hardin en 1968. La tragédie des biens communs ou tragédie des communaux consiste au fait que des usagers, se fondant sur des calculs individuels, épuisent une ressource ou l'exploitent de manière excessive parce que rien ne les incite à adopter une attitude de conservation dont d'autres pourraient bénéficier (Young, 2000). Quand on parle des biens communs ici on perçoit des ressources, biens ou services. Cette théorie dit en bref que la préservation de ce qui appartient à tout le monde ne suscite guère d'intérêt de la part de chacun. Le texte original de Garrett Hardin décrit comment l'accès libre à une ressource limitée pour laquelle la demande est forte mène inévitablement à la surexploitation de cette

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ressource et finalement à sa disparition. Chaque individu ayant un intérêt personnel à utiliser la ressource commune de façon à maximiser son usage individuel, tout en distribuant entre chaque utilisateur les coûts d'exploitation, est la cause du problème. La tragédie des biens communs concerne des ressources, généralement naturelles, qui sont soit en libre accès (n'importe qui peut contester l'exploitation), soit propriété d'une communauté d'acteurs. Elles possèdent deux particularités :

- Il est coûteux et difficile d'attribuer des droits de propriété individuels sur la ressource. Par exemple, il serait très délicat de faire respecter un droit de propriété sur une partie de l'océan.

- La ressource est un bien rival.

Ainsi pour éviter la surexploitation, il a été proposé trois solutions pour limiter les intérêts individuels à l'origine de la dégradation de la ressource : La nationalisation c'est-à-dire que l'Etat devienne propriétaire de la ressource en règlementant l'accès, ou bien en l'exploitant directement lui-même ; la privatisation c'est-à-dire convertir la ressource commune en propriété privée pour inciter le propriétaire à une gestion rationnelle de cette ressource., et la gestion par des communautés locales, c'est-à-dire la gestion des ressources par les acteurs locaux à travers des normes sociales et des arrangements institutionnels.

I.11.6. La théorie environnementaliste

HENRY DAVID THOREAU est le premier environnementaliste (1817-1862). Cette théorie considère que l'homme a la possibilité de poser des actes à ses risques et périls, même si ces actions vont à l'encontre des directives imposées par le milieu. Dans le même ordre d'idées, l'homme peut réorganiser son cadre de vie ou choisir d'aller à l'encontre des contraintes imposées par le milieu en exploitant son intelligence et ses moyens.

En implémentant cette théorie dans le cadre de notre thème nous pouvons dire que la pression des populations locales sur les rotins peut conduire à des impacts considérables sur l'environnement. Montrer également que malgré la crise des années 1980 et les difficultés d'accès au rotin, les populations de la zone de Yaoundé ont su s'adapter aux contraintes de l'environnement.

I.12. CADRE OPERATOIRE

Il sera question pour nous de réaliser une opérationnalisation des variables. Toutefois, signalons ici que pour notre sujet portant sur « dynamique et impact de la filière rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé» nous avons deux variables. Une indépendante et l'autre dépendante.

I.12.1. La variable indépendante

C'est celle qui décline la variable dépendante. On peut encore l'appeler variable cause. Elle comprend plusieurs dimensions et peut se mesurer en plusieurs indicateurs.

32

Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable indépendante

Variables

Dimensions

Indicateurs

Dynamique de

l'exploitation du rotin

spatiale

-nombre de site de coupe dans la localité -localité de coupe dans la zone d'étude -position par rapport au marché -localisation des unités de transformation -localisation du marché de rotin brut

sociale

-nombre d'acteur

-normes ou droits d'accès à la ressource -organisation des acteurs

Politique

-appuis

-organisation sociale

-cadre légal et règlementaire d'exploitation -institutions de contrôle ou de promotion

économique

-prix du rotin brut

-type produits finis

-revenu

-quantité de coupe

-cout de transport

-finalité des revenus

-activités parallèles

-type d'acteur (âge, sexe, niveau d'étude, statut

matrimonial, région d'origine)

-moyens de transport utilisé

technique

-outil de transformation -outils de coupe

-utilisation des produits chimiques -techniques de coupe -technique de transformation -techniques de vente

I.12.2. Variable dépendante

C'est la variable sur laquelle celle indépendante produit des effets. On peut encore l'appeler variable-effet. Elle comprend quatre dimension et chacune mesurable à partir des indicateurs.

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Tableau 4 : Opérationnalisation de la variable dépendante

Variable

Dimension

Indicateurs

Impacts sur l'environnement

Social

-accident de travail

-les activités connexes

-qualité ou pénibilité de l'activité

d'exploitation

-éducation

-conflits

-santé

Economique

-le pouvoir d'achat

-activités connexes

-impact sur le niveau de vie -création ou source d'emplois -emplois

-revenu

Dimension spatiale

-impact sur le couvert végétal -impact sur les sols

-impact sur l'habitat faunique -impact sur le mouvement de la faune terrestre

-diminution de certaines espèces du rotin

-impact sur la disponibilité de la ressource

-salubrité au niveau des UT

DEUXIEME PARTIE :

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT DES

DONNEES

Au cours de nos recherches sur le terrain, nous avons recueilli des informations de natures diverses. Toutefois celles-ci ne peuvent être analysées que par des outils spécialisés. L'objectif de cette partie est de présenter les processus de recherche et collecte des données, ainsi que les méthodes d'analyse et de traitement de ces données.

CHAPITRE II:

RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS

35

L'objectif poursuivi dans ce chapitre est de présenter les méthodes et techniques mises en place pour la recherche des informations et la collecte des données auprès des vanniers et les CV de rotin qui constituent notre population cible.

II.1. QUESTION DE DEPART

. Pour que notre étude soit bien menée il faut d'abord dégager une question qui orientera notre recherche. Notre étude sur la dynamique et impacts de la filière rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé est très importante. Dans la mesure où depuis la traversée de la crise économique qu'a connue le Cameroun, et particulièrement la ville de Yaoundé et sa proche campagne avec une population sans cesse croissante, l'activité artisanale du rotin a pris de l'ampleur. En plus de cette crise, on peut relever les facilités d'accès de transport de plus en plus grandissant de la ville vers la périphérie. Tout ceci a sans doute eu des répercussions sur la filière rotin. La question qui se dégage de ce constat est de savoir si tel est le cas qu'elles peuvent être les changements et les impacts survenus dans la filière rotin sur l'environnement au cours de ces dernières années ? Ainsi donc, pour y parvenir nous allons dans notre recherche adopter une méthodologie appropriée pour avoir des informations et être bien éclairé sur le phénomène.

II.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE

Dans le cadre de ce travail de recherche qui porte sur la dynamique et impact de la filière rotin sur l'environnement, nous allons utiliser une méthode basée sur une démarche hypothético déductive. Elle consiste pour nous à formuler les hypothèses que nous irons ensuite vérifier sur le terrain. Il s'agit concrètement de confronter les tests empiriques c'est-à-dire les réalités observées sur le terrain aux hypothèses que nous avons formulé au préalable. Pour y parvenir, il sera question pour nous de présenter d'abord les types de données et ensuite la méthode et les outils utilisés pour traiter ces données.

II.3. DONNEES SECONDAIRES ET PRIMAIRES

Pour accéder aux informations sur le phénomène étudié, il faut dans notre travail intégrer la recherche et la collecte des données secondaires et primaires.

II.3.1. Les données secondaires

Elles consistent à une recherche bibliographique, notamment à travers des travaux divers qui ont été menés sur certains aspects de notre thème. Ceci nous évite le plagiat et nous oriente dans notre recherche afin de savoir ce qui a déjà été fait ou quel aspect a été négligé dans le domaine. Il s'agit en effet des thèses, des mémoires, des revues scientifiques, des articles et des ouvrages. Cette phase primordiale a débuté depuis le jour où notre thème a été arrêté avec notre encadreur le Professeur PRISO et a consisté pour nous à effectuer des lectures dans les bibliothèques et les centres de documentation divers notamment à la

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bibliothèque de l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé, à la bibliothèque de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l'université de Yaoundé I, à la bibliothèque centrale de l'Université de Yaoundé I, à la recherche scientifique, au CIFOR et à la bibliothèque du ministère de l'environnement située à Mvog-mbi, sans oublier la bibliothèque de l'école des eaux et forêt de Mbalmayo. Outre ces centres, nous avons également consulté les documents et différentes publications à travers la recherche sur différents sites disponible sur internet ayant un rapport avec notre thème et notre zone d'étude. Pour ce qui est des données iconographiques nous nous sommes dirigés dans les centres de recherche comme à l'INC, et à la communauté urbaine de Yaoundé (CUY) afin d'avoir les informations d'ordre physique notamment les cartes de la zone d'étude.

II.3.2. La collecte des données primaires

Il s'agit des données de première main collectées par nous même à travers plusieurs méthodes de collecte des données.

II.3.2.1. L'observation directe

C'est l'observation à travers les sens de perception. En effet il y a des informations que nous ne pouvions pas avoir à travers le questionnaire ainsi les observations directes effectuées par nous-mêmes nous ont aidé dans ce sens. Ainsi nous l'avons effectué tant dans les campagnes et dans le milieu urbain. Elle a consisté pour nous de faire des prospections de terrain afin d'identifier les différents acteurs de la filière rotin, leur localisation ainsi que leur organisation bref les sites d'exploitation. Elle a permis par la suite des prises de photo pour illustrer le phénomène et les informations recueillies pendant l'observation directe sur le terrain. Pour cela nous nous sommes munis des appareils numériques de photographie et une grille d'observation afin de discipliner notre regard.

II.3.2.2. Les entretiens

Elle a consisté à échanger avec les personnes importantes ou ressources qui pouvaient nous aider dans notre travail de recherche. Nous avons procédé par des jeux de questions réponses à travers un guide d'entretien pour pouvoir avoir des informations utiles à notre étude que nous avons jugé difficiles à obtenir en procédant par l'enquête par questionnaire. Pour cela, nous nous sommes entretenus avec certains chefs d'unité de transformation. Les personnels du ministère des forets en particulier la direction des PFNL afin de savoir s'il existe des données sur le rotin ainsi que son statut juridique. Enfin nous nous sommes rendus dans les zones de coupe des rotins bruts pour interroger certains coupeurs vendeurs et chefs de village.

II.3.2.3. Les enquêtes par questionnaire

Dans le cadre de notre étude, nous avons administré le questionnaire pendant la période de Décembre 2013 et Janvier 2014. Il s'agit d'une période de préparation des fêtes de fin d'année et de nouvel an et dont la pression se fait plus ressentie sur la ressource. Moment où les parents sont dans le besoin d'argent pour les fêtes de noël et de nouvel an et où ils sont stables. Pour la réalisation de cette enquête, nous avons administré les questionnaires aux exploitants urbains (CUT) sans distinction de sexe ni d'âge. Ceux-ci ont été recensés dans les différents quartiers et places publiques de la ville de Yaoundé, notamment les marchés et le long des voies de communication. Nous avons également trouvé judicieux d'administrer le questionnaire aux exploitants ruraux qui impactent sur l'environnement physique du lieu de coupe, à cet effet nous avons recensé les localités périphériques de la ville de Yaoundé où provenait le rotin brut. Pour avoir nos zones rurales de coupe du rotin brut afin d'enquêter,

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nous avons premièrement effectué un relevé de pré-enquête. Pour le faire, nous nous sommes rendus dans les zones de stockage et de transformation du rotin et leur soumettre un tableau de relever. Dans ce tableau, il était question pour nous de relever les quantités qu'ils exploitent au cours d'une période déterminée. Ainsi compter les paquets de maraca et du rotin liane qui sont les espèces exploitées. Connaitre le prix par paquet et les villages de provenance. Ceci nous a permis de cibler les villages à forte provenance, et les villages à moyenne provenance de rotin (surtout la proche campagne de Yaoundé vue le temps limité et aussi la prise en compte de notre notion de région). C'est en procédant ainsi que nous avons pu avoir les zones d'enquêtes rurales. Ici nous avons enquêté les paysans exploitant le rotin brut, seulement les coupeurs et aussi ceux qui font dans la coupe et la vannerie au même moment, mais qui ravitaillent la ville de Yaoundé. Cependant il est important de souligner que cette activité est secondaire pour eux, car étant avant tout des paysans agriculteurs (l'agriculture est l'activité principale pour ces acteurs ruraux). Ce questionnaire a été administré par nous-mêmes, avec l'aide de quelques camarades formés pour la circonstance et originaires de la région afin d'aller très vite, ainsi on s'est organisé en groupe d'aide tout en sachant que chacun aura son tour. Pour ce qui est du temps, nous l'avons fait les matins et dans l'après-midi ceci pour plusieurs raisons. Le matin est le moment propice ou les gens vont dans les forêts de coupe (pour les enquêtés ruraux), dans l'après-midi c'est le moment ou les enquêtés urbains nous demandaient généralement de passer car disent-ils être très occupés le matin et ne peuvent pas nous accorder de leur temps.

Notre questionnaire est constitué de plusieurs rubriques : rubrique identification du répondant, la rubrique exploitation et celle des impacts de cette exploitation sur l'environnement.

II.3.2.3.1. La population cible

C'est la population qui a fait l'objet de notre étude. Ainsi dans le cadre de notre recherche, nous avons eu deux populations cibles qui interviennent dans toute la filière ou qui exploitent le rotin. Nous avons d'un côté la population rurale qui exploite le rotin par la coupe et l'achemine vers la ville, et la population urbaine qui transforme en produits finis consommable. Car comme nous l'avons bien précisé plus haut, notre filière va de la coupe dans la proche campagne (village de coupe) jusqu'à la consommation en milieu urbain sans toutefois prendre en compte les petits intermédiaires et les petits fabricants ruraux. Parlant de la population rurale de Faékele et Zamakoé, en 2005 lors du dernier recensement, ces villages comptaient respectivement 276 habitants et 968 habitants soit un total de 1244 habitants pour les deux localités enquêtées. Considérant un taux d'accroissement de 2,8% au Cameroun, cette population est estimée en 2014 à 1557 habitants. Cependant ce n'est pas toute la population qui pratique cette activité. Ainsi pour avoir le nombre d'exploitant dans les deux villages nous avons utilisé plusieurs moyens : d'abord nous avons procédé par un recensement et aussi nous nous sommes fait aider par les chefs. Partant donc de ce recensement rapide et en comparaison des données fournies par les chefs de village, nous avons un effectif de 35 exploitants à Faékele et 30 à Zamakoé ce qui fait un total de 65 exploitants. Pour ce qui est des exploitants urbains nous avons procédé par un recensement systématique des UT dans la ville de Yaoundé où nous n'avons que interrogé des chefs d'unité de transformation recensés. Dans les quartiers de la ville où nous sommes passé, nous avons recensé un effectif total de 59 chefs d'unité que nous avons tous enquêté.

II.3.2.3.2. L'échantillonnage

Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé un échantillonnage aléatoire simple (en milieu urbain et rural), dans la mesure où tous ont la même chance d'être enquêté. Lors de nos passages, tous ceux qu'on trouvait, étaient enquêtés. Il a été pour nous très difficile de

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procéder par une enquête autre que celle exhaustive, car la population n'étant pas assez large. Mais tous n'ont pas été enquêtés pour des raisons de temps et d'accessibilité. Ainsi il a fallu passer avant tout par un recensement rapide des exploitants dans les différentes zones pour avoir une base de sondage. La plus grande difficulté à cet exercice a été dans la ville de Yaoundé pour les exploitants urbains. Comme il a été impossible de recenser toute la ville, nous avons ciblé quelques quartiers où nous avons été renseignés. En ce qui concerne les villages d'enquête nous nous sommes basés sur certains critères pour effectuer des choix car la ville est ravitaillée par plusieurs sites d'approvisionnement.

? Critères de choix des villages enquêtés

Au terme de nos différents relevés sur le marché de rotin brut à Mvog-mbi qui a duré trois mois (septembre à novembre) ainsi que nos différentes descentes dans les campagnes de coupe nous avons à partir de certains critères retenus deux villages parmi les sept recensés.

Tableau 5 : Critères de choix des localités d'enquête

Villages

Fréquence d'observation sur le marché

Type d'activité

liée à la
ressource

Comparaison

par rapport

aux données

disponibles

Ekali

6

Vente brute et

artisanat

---

Memian

2

Vente brute et

artisanat

---

Zamakoué

6

Vente brute et

artisanat

Existe

Faékele

9

Vente brute

Existe

Nkolmetet

4

Vente brute et

artisanat

---

Akonolinga

1

Vente brute

---

So'o

1

Vente brute

---

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Au regard de notre tableau nous avons retenu deux villages : Zamakoué et Faékele selon certains critères.

? Selon le critère de fréquence de ravitaillement sur le marché brut, deux villages présentent une fréquence élevée et l'autre moyenne. Respectivement Faékele et Zamakoué

? Suivant le critère basé sur le type d'activité liée à la ressource nous avons recueilli deux. Celle liée à la vente brute du rotin et l'autre liée à la vente brute et à l'artisanat respectivement Faékele et Zamakoé.

? Par rapport à la disponibilité des informations certaines études ont été réalisées dans ces deux villages notamment celles de DEFO(1997). Ce qui favorisera la comparaison ou encore comprendre la dynamique.

II.3.2.3.3. La taille de l'échantillon

39

A partir des critères mentionnés ci-dessus, nous avons choisi deux

sites d'exploitation: le site de Faékele et de Zamakoé ont un effectif de 65 exploitants pour une population totale estimée à environ 1544 habitants. Partant de la taille de la population parente qui est de 65 exploitants (CV), nous avons administré le questionnaire à un échantillon de 32 CV. Ce taux se justifie par l'absence de certains CV lors de nos passages avec des rendez-vous manqués de certains, aussi l'accès très difficile et la période d'enquête relativement courte.

Tableau 6 : La taille des échantillons par village enquêtés

Localités enquêtées

Nombre

total

d'exploitants

Nombre d'enquêtés ou taille de l'échantillon

CV

ART

CVART

Faékele

35

17

/

/

Zamakoé

30

/

9

6

Total

65

17

9

6

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

En ce qui concerne les acteurs urbains, ils ont été recensés dans neuf principaux foyers à Yaoundé. Nous avons recensé 59 unités de transformation. Nous avons pendant ce recensement interrogé les chefs de chaque unité. Ainsi nous pouvons parler d'une enquête exhaustive comme l'illustre le tableau suivant :

Tableau 7 : La taille des enquêtés par quartier dans Yaoundé.

Zone d'enquête

Nombre d'enquêtés (CUT)

Marché Mvog-mbi

33

Bastos

10

Nsam

5

Olézoa

3

Tsinga

2

Carrière

1

Centre-ville

1

Fouda

3

Nlongkak

1

Total

59

Source : Enquête de terrain Décembre et Janvier 2013-2014.

CHAPITRE III:

TRAITEMENT DES DONNEES

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Il s'agit ici des outils d'analyse qui nous ont permis de traiter nos informations collectées sur le terrain. Ainsi, dans notre étude, plusieurs outils d'analyse et de traitement des informations nous ont permis de mieux élaborer notre travail.

III.1. TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE

Pour le traitement des cartes, nous avons utilisé les programmes d'application ADOBE ILLUSTRATOR, le logiciel MAP INFO Arc Gis. Ceci nous a permis une fois de plus de mettre en application nos connaissances en informatique reçues dans les niveaux inférieurs. Nous avons à partir de ces logiciels conçus des cartes de notre travail.

Pour ce qui est du traitement des photographies, nous avons utilisé Microsoft Office Picture Management et le logiciel Photoshop.

III.2. TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES

Cette étape a consisté pour nous d'utiliser plusieurs logiciels devant nous permettre le traitement des données statistiques. Nous avons utilisé les logiciels comme SPSS.10, Microsoft Word et Excel 2010. Pour cela nous avons procédé tout d'abord par dépouiller manuellement notre questionnaire car après les enquêtes beaucoup de modifications ce sont ajoutées, ensuite l'introduction dans SPSS qui constitue le masque des données.

C'est grâce à ces logiciels que nous avons pu faire le masque de saisie, et l'analyse des données de l'enquête. Ainsi donc, parvenu au terme de cette première partie ou il était question pour nous de poser les jalons de notre travail, il sera ainsi question dans la suite de celui-ci, vous montrez comment nous avons procédé de la collecte jusqu'au traitement des données afin de parvenir aux résultats.

METHODOLOGIE

TRAITEMENT

TRAITEMENT D'IMAGE

EXPLORAT ION DU SUJET

NUMERIQUE

DES

DONNEES

ECHANTILLO NNAGE

PRIMAIRES

COLLECTE

DONNEES

DES

Traitement numérique

Choix de la population cible et des villages témoins

Administration du

des photos

guide d'entretien

Dépouillement et

masque de saisie

Traitement

questionnaire et du

de carte et réalisation

des cartes

et Excel

Exploration des fonds

numérique dans SPSS

Définition de la technique d'échantillonnage

Première descente sur le terrain

Lectures

es

Questionn

aire

Problémat ique et hypothès

Informations

Cartes et photos

Données

brutes

41

Figure 7 : Etape méthodologique de la recherche

III.3. DIFFICULTES RENCONTREES

42

Durant notre travail de recherche, nous avons fait face à de nombreuses difficultés qu'il a fallu braver pour arriver à la réalisation de ce travail. Ces difficultés, nous les avons regroupés en difficultés primaires et difficultés secondaires.

III.3.1. Les difficultés au niveau de la conception et du cadrage du sujet Celles-ci s'observent à plusieurs niveaux :

> Au niveau du choix du thème

Nos difficultés ont commencé depuis le jour où nous étions appelés à faire des choix de thème de mémoire. Pour trouver un thème faisable autour de la thématique centrale, il a fallu faire plusieurs propositions à nos encadreurs pour que celui-ci soit validé. Aussi il fallait se rassurer que les thèmes ne se ressemblent avec celui des camarades de la promotion.

> Au niveau de la délimitation spatiale

La délimitation spatiale de notre thème d'étude a constitué un problème majeur pour nous. Car nous qui travaillons dans des thèmes qui portent sur l'axe de l'entre deux, on ne savait qu'elle zone choisir dans la délimitation. Pire encore lorsqu'il s'agit d'une étude portant sur la filière.

> Au niveau de la réalisation du contexte scientifique

La réalisation du contexte scientifique a été pour nous un grand parcours de combattant. On note ici la rareté des documents qui traitent du rotin et surtout de la dynamique et impact de la filière rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé. En effet, le constat que nous avons fait, c'est que le rotin jusqu'ici n'a pas encore fait l'objet de plusieurs études scientifiques.

> Au niveau académique

Il s'est posé ici un problème de temps. En effet, la gestion du temps entre nos emplois de temps à l'école et le temps consacré à la recherche n'était pas du tout facile, car il a fallu même parfois rater certains cours pour aller faire des recherches sur le terrain. Même après les examens de DIPES, il fallait gérer le stage et la recherche, nos encadreurs au stage étaient indifférents à nos cris.

III.3.2. Les difficultés au niveau de la collecte des données

On peut dire qu'elles ont été les plus difficiles et rudes. Ceci a été un véritable parcours de combattant. Dans la mesure où il a fallu braver plusieurs obstacles pour aboutir à ces résultats.

> Au niveau de l'accessibilité des zones d'enquête

Certaines zones enclavées, il fallait parfois parcourir des kilomètres à pied parfois sous la pluie ou sous un soleil ardent. Les couts au niveau de l'accessibilité n'étaient pas faciles car il fallait parfois prendre les motos de brousse pour atteindre certaines localités.

> Les rendez-vous manqués

Ceci était lié à l'indisponibilité de certains enquêtés. Pour certains exploitants, il fallait calculer le moment où ils étaient libre et quand bien même on venait et que la journée était

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mauvaise ou ils n'ont pas suffisamment fait une bonne recette, ils étaient toujours énervés et nous renvoyaient en nous disant qu'il faut revenir une prochaine fois.

? La réticence de certains acteurs

Il fallait parfois face à certains acteurs monnayer pour qu'ils acceptent de nous recevoir. Car pour certains quand on leur présentait les attestations de recherche venant de l'ENS, ils croyaient que nous avons de l'argent, et qu'il fallait "donner leur part de gombo".

? Le problème de langue dans les villages

Etant pour la plus part des Bétis et Bamilékés et pour certains enquêtés, ils n'ont jamais été à l'école. Ainsi le dialogue n'était pas facile, il a fallu parfois se faire aider par certains camarades et payer leur transport pour traduire les entretiens et certaines questions du questionnaire.

? La méfiance de certains acteurs

Certains des acteurs que nous avons enquêté pensaient que nous étions des services de renseignement. Il fallait prendre du temps pour les mettre en confiance que ce n'était que pour des études académiques, et que cela pourrait même un jour améliorer leur condition de travail, leur faire connaitre en valorisant leur métier, car s'ils sont négligés c'est justement parce qu'on ne maitrise pas leur importance dans l'économie camerounaise. Il a donc fallu procéder de cette façon pour relever ces difficultés.

TROISIEME PARTIE :

PRESENTATION, CRITIQUES DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

L?objectif de cette partie est de présenter les résultats collectés à base des outils méthodologiques que nous avons mentionnés au Chapitre précédent, que ce soit sur le terrain ou dans les centres de documentation. Les critiques et recommandations ferons aussi partie intégrante de cette rubrique.

44

CHAPITRE IV:

L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE FILIERE DYNAMIQUE ET PROMOTTEUSE

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La filière rotin dans la zone de Yaoundé présente un processus très simple. En effet, la filière commence de la coupe dans les forêts de la proche campagne de Yaoundé jusqu'à la transformation au niveau des UT dans la métropole de Yaoundé. Suite à l'amélioration de l'accessibilité des moyens de transport, de la conjoncture économique et de l'accroissement démographique de Yaoundé, l'exploitation du rotin brut est une activité qui prend de l'ampleur dans la ville de Yaoundé. Ainsi tout au long de ce chapitre, il sera question pour nous de présenter l'état actuel de la filière rotin. C'est-à-dire, l'état de l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation, tout en présentant les facteurs ayant favorisés cette dynamique.

IV.1. ETAT DES LIEUX DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE YAOUNDE

Il s'agit ici pour nous de présenter la situation de la filière rotin de la coupe jusqu'à la commercialisation des produits finis en passant par la transformation.

IV.1.1. Etat des lieux de l'exploitation du rotin brut

Il est question de voir comment les paysans accèdent au rotin, leur mode de transport, où est ce qu'ils vendent leur rotin et savoir à quel prix ils les vendent sur le marché.

IV.1.1.1. Approvisionnement de Yaoundé en rotin brute

Cette dernière décennie est marquée par une série d'évènements qui ont marqué les populations urbaines et rurales. Il s'agit de la pauvreté des populations marquée par la baisse du niveau de vie, le chômage élevé etc. Ces facteurs ont favorisé le développement du secteur informel3. D'où vient le rotin exploité dans la ville de Yaoundé ?

IV.1.1.1.1. Les sites d'approvisionnement de Yaoundé

Le rotin de Yaoundé est vendu essentiellement par les paysans et vient essentiellement des villages du Nyong et So'o et Nyong et Mfoumou. Cependant la majorité vient des villages de Mbalmayo plus particulièrement dans les villages de Zamakoé et Faékele. Faékele est un site de production du rotin brut essentiellement, tandis que celui de Zamakoé produit à la fois le rotin à l'état brut et celui déjà transformé et commercialisé soit sur place ou à Yaoundé. Cependant dans ces villages on exploite deux types de Rotin. A savoir le rotin liane (Laccosperma secundiflorum) et la maraca (Eremospatha macrocarpa).

3 Il s'agit d'un secteur pas règlementé et qui échappe au contrôle des pouvoirs publics

B

A

46

Source : Cliché MBOUNGUE, Décembre 2013.

Photo 2 : les « types » de rotin exploité dans la zone de Yaoundé

Comme nous l'observons sur cette photo, il s'agit des « types » de rotin les plus prisées dans les forêts de la proche campagne de Yaoundé. En (A) nous avons la maraca (Eremospatha macrocarpa) plus solide que le rotin liane (Laccosperma secundiflorum en (B).

Parmi les deux sites de coupe qui ont retenus notre attention, on note une inégale exploitation.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 8 : Effectifs des exploitations par village

Au regard de notre figure, le site de Faékele apparait comme le plus grand site des exploitations avec un pourcentage de 53,1%, alors que Zamakoé représente 46,9%. Cette domination s'explique par le faite que ce village présente un grand foyer de rotin ou ces « types » sont encore bien disponibles, car la forêt n'a pas encore tellement par rapport à Zamakoé. Notons également que malgré l'enclavement de la route par rapport à Zamakoé reste qu'a même praticable et bien pendant la saison sèche.

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Depuis 2012, le rotin a été classé comme un produit spécial par le ministère des forêts et de la faune. Ce qui démontre à suffisance l'intérêt que le gouvernement camerounais porte pour la ressource. Ainsi quel est le mode d'accès à la ressource?

IV.1.1.1.2. Mode d'accès à la ressource libre

Le mode d'accès à la ressource ici représente la procédure utilisée par les paysans pour accéder à la ressource. Le rotin dans ces villages est coupé dans les forêts qui appartiennent soit aux particulières ou placées sous autorité de la communauté encore appelé forêts communautaires. La majorité des coupeurs s'approvisionnent dans leur propre forêt. C'est le cas des coupeurs de Faékele qui se ravitaillent généralement dans la forêt communautaire COVIMOF.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014

Figure 9 : Mode d'accès des exploitants à la ressource suivant les villages

Suivant la figure l'accès à la ressource se fait suivant plusieurs procédures. Dépendant aussi des villages, l'accès peut se faire à travers un permis délivré ou autorisé par le gouvernement. Dans les deux villages, il existe des exploitants qui opèrent dans la règlementation. A Faékele, presque tous ont une autorisation de l'Etat. Il ne s'agit pas d'une autorisation par un document mais plutôt un accès libre par ce que la Forêt est celle communautaire (COVIMOF). Cependant cet accès n'est pas libre pour les étrangers. Ces communautés s'organisent donc en comité de vigilance pour surveiller leur forêt. C'est à Zamakoé qu'on retrouve tout genre d'exploitant. Ceux qui ont un permis, certains par contre accèdent par achat c'est-à-dire voir le « propriétaire » de la forêt et négocier avec lui. L'achat peut se faire suivant les paquets ou en terme de journée mais à moindre coût. Certains font dans la coupe anarchique ou illégale. Cependant cette coupe ou accès au rotin reste dominé par un accès libre et anarchique (40,80%). Ici l'anarchie est vis-à-vis de l'Etat ou de la règlementation en vigueur et aussi vis-à-vis du propriétaire de la forêt. C'est-à-dire que la forêt n'appartient pas au CV, mais y exploite sans autorisation du « propriétaire ». D'autres par contre passe par le chef du village pour accéder à la ressource.

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IV.1.1.1.3. Acteurs d'approvisionnement de la ville de Yaoundé

Le rotin qui arrive à Yaoundé est approvisionné par les paysans des villages environnants qu'on appelle coupeur-vendeur4.

? Les motivations des exploitants ruraux

Les coupeurs vendeurs sont avant tout des agriculteurs, mais exercent également l'activité du rotin ceci pour plusieurs raisons. A savoir des raisons de pauvreté, profession, ou parce qu'il en tire le maximum de profit donc une source de revenu non négligeable, une activité complémentaire, pour satisfaire les besoins quotidiens ou un héritage des parents qu'il faut pérenniser.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 10 : Raisons d'entrée des coupeurs vendeurs dans l'activité.

De tout ce qui précède, la majorité de la population coupe par ce qu'il veut compléter ses revenus agricoles. Soit 31,3% de la population. Tout simplement par ce qu'avant tout agriculteurs, les revenus issus de la vente du rotin leur permettent de compléter les revenus agricoles. Ceci pour l'achat des intrants agricoles ou soutenir leur besoin. Par contre, d'autres le font pour satisfaire les besoins quotidiens. 25% de la population se sert de cette activité pour s'acheter les choses de cuisine, le pétrole, le savon etc.

? L'exploitation du rotin : une activité dominée par les hommes

L'exploitation du rotin dans la proche campagne de Yaoundé est une activité exercée par les hommes et par les femmes. Généralement les hommes mettent plus longtemps et coupent les deux espèces de rotin. Alors que les femmes exploitent beaucoup plus le rotin liane. Selon les raisons recueillies auprès de certains coupeurs sont que le maraca demande plus d'effort et de force. Pour ce qui est de leurs âges, on retrouve presque toutes catégories de personnes. Pour ce qui est des quantités produites, elles varient suivant les périodes et les saisons. Suivant nos enquêtes sur le marché de dépôt de Mvog-mbi et les informations recueillies auprès des CV, les périodes de grande production sont la veille de la rentrée

4 Coupeur-vendeur est une expression utilisée par DEFO (1997) dans ses travaux de thèse pour parler des populations qui coupent le rotin dans les forêts pour approvisionner les vanniers en milieux urbain.

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scolaire et des fêtes. Pour la saison il s'agit de la saison sèche. La quantité produite pour la période de Septembre à Octobre 2013 (période où nous avons effectuée des relevés sur le marché de vente de rotin brut : confère annexes) est de 2464 paquets de maraca et 3352 rouleaux de liane.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 11 : Répartition par sexe des exploitants ruraux.

Comme l'illustre la figure ci-dessus, la coupe reste dominée par les hommes avec une représentativité de 81% contre 19% des femmes. Ceci peut se justifier par le fait que les hommes sont plus résistants que les femmes. C'est-à-dire que supporte la douleur et la fatigue car c'est une activité qui demande plus de force et également pénible avec les accidents rencontrés au cours des différentes coupes. Les femmes disposent moins de temps car il est très difficile pour elles d'associer les travaux champêtres, le foyer et la coupe. Tout ceci demande d'énormes sacrifices de leur part pour ce qui est du temps. Parlant de la pénibilité du travail, la coupe dans les forêts demande trop d'effort physique car il faut tirer le rotin en forêt après avoir coupé, aussi le transport pour la maison et en plus sur la tête, ne paraissent pas faciles. Généralement, dans la plus part des cas, l'homme a plus besoin de moyens ou d'argent que la femme car étant le chef de la famille, il lui revient la responsabilité d'assurer les besoins de la famille et par conséquent il faut diversifier les sources de revenu. Car l'agriculture a une rentabilité temporelle.

? L'exploitation du rotin : une activité dominée par les jeunes

Au niveau de l'âge, d'après notre graphique, la majorité des coupeurs sont des jeunes qui représentent 68,8% de l'ensemble des coupeurs contre 31,2% des vieux. On peut justifier cette domination de l'activité par les jeunes, du fait que les jeunes sont plus actifs que les vieux qui par contre sont fatigués par le poids de l'âge. Cette activité exige trop d'effort, de courage, de force et de temps que ce soit au niveau de la coupe, ou du transport de la brousse pour la maison. Cependant la tranche d'âge dominante est celle compris entre 21 et 30 ans qui représente 37,5% qui sont des jeunes très actifs. Comme l'illustre la figure ci-dessous.

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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 12 : Répartition par âge des exploitants ruraux.

Toutefois, l'âge a un impact sur la quantité que peut produire le coupeur au cours d'une journée.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 13 : Répartition de la quantité coupée en fonction de l'âge du CV

Suivant cette figure, la quantité produite dépend de l'âge des producteurs. Car plus on est jeune plus la quantité produite est importante. Les jeunes qui sont regroupés dans la tranche d'âge compris entre 21 et 40ans (50%) sont les seuls à produire plus de 41 paquets de rotins par coupe.

? Le statut matrimonial et le faible niveau d'école des exploitants ruraux

L'exploitation du rotin dans la proche campagne de Yaoundé qui approvisionne le centre urbain provient des acteurs qui peut être sont mariés ou pas ou veufs. Avec un niveau d'étude inférieur ou supérieur au primaire. Ceci peut déterminer la perception de l'activité par les exploitants.

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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 14 : Répartition du statut matrimonial et du niveau d'étude des exploitants ruraux

Suivant la figure ci-dessus, la coupe du rotin dans la proche campagne de Yaoundé est de nos jours dominée par les mariés qui occupent 50% de la population qui pratique la coupe. Secondé par les célibataires qui représentent 43,8% et en fin les veufs qui représentent 6,3%. Cette domination par les mariés peut s'expliquer le fait que les mariés ont beaucoup de responsabilité ou de charge à supporter. Cette responsabilité qui nécessite les moyens financiers pousse ces parents à se donner corps et âme dans l'exploitation. La faible représentativité des veufs peut s'expliquer par le fait que ceux-ci n'ont pas assez de temps pour d'autres activités autres que l'entretien des plantations et de la famille laissées par leurs conjoints.

Parlant du niveau d'étude, la majorité des coupeurs n'a que le niveau primaire, avec plus de la moitié des coupeurs soit un pourcentage de de 68,8%. Le niveau d'étude le plus élevé des coupeurs se limite au secondaire avec 18,8% des coupeurs. Cependant d'autres n'ont même pas fait les études (12,5%). Bref la coupe reste l'affaire des paysans sous scolarisés. On comprend que ceci est dû par le fait que l'exploitation ne demande aucune expertise, ni une qualification, mais juste une machette bien aiguisée avec des gants pour certains.

? L'expérience des coupeurs dans le métier

Les activités liées à la coupe de rotin dans les forêts de Faékele, de Zamakoé et autres a connu cette dernière décennie un intérêt particulier des coupeurs ce qui peut conduire à une entrée tardive de ces derniers dans l'exploitation au niveau de ces villages.

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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 15 : Répartition des CV en fonction de l'ancienneté dans l'activité.

D'après la figure ci-dessus, l'essentiel des coupeurs ont une expérience compris entre 1-5ans avec un pourcentage de 43,8%. Dans l'ensemble, la plupart des coupeurs est entrée dans l'activité il y a moins de 10 ans, soit une proportion de 56,3%. Le reste a plus de 10 ans d'expérience. Cet état de chose peut s'expliquer par le fait que la croissance de la demande des produits naturels en milieu urbain, dû à la croissance urbaine de Yaoundé constitue une forte pression dans les milieux ruraux. Cette forte demande exige également une forte coupe et la tranche de la population douée pour satisfaire cette demande est celle des jeunes. C'est ce qui explique d'une part cette extrême jeunesse des coupeurs et par conséquent leur jeune expérience dans le métier. Une autre explication se situe dans le fait que la coupe du rotin constitue une activité lucrative pour la population, ainsi suite à la crise économique avec ses différentes conséquences les jeunes se sont lancés dans la coupe pour pouvoir s'en sortir. La plus faible proportion est comprise entre 16-20 ans avec une représentativité de 6,3%. Ce qui démontre le désintérêt que cette population portait vis-à-vis du rotin il y a plus de 10 ans.

? Les coupeurs de rotin : Une activité dominée par les natifs du centre

L'essentiel des coupeurs vendeurs (93,8%) des deux villages approvisionnant la ville de Yaoundé est originaire de la région du centre. On retrouve cependant les natifs de l'Ouest et du Sud. Ceci s'explique par le fait que les foyers d'approvisionnement sont en majorité dominés par les originaires de la région.

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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 16 : Répartition des origines des coupeurs vendeurs dans la zone de Yaoundé

Suivant la figure ci-dessus, l'essentiel du rotin ravitaille la ville de Yaoundé est coupé par les originaires du centre appartenant à l'ethnie Ewondo. Ceci se justifie par le fait que les villages environnants de Yaoundé sont encore homogènes5.. Entre les populations de la localité, l'accès reste libre, car le village est organisé en grands groupes de famille. Néanmoins on retrouve les originaires de la région du Sud et de l'Ouest.

IV.1.1.1.4. Le devenir du rotin coupé par les coupeurs-vendeurs

Après la coupe du rotin dans les forêts de la proche campagne de Yaoundé, le rotin brut suit une destination selon le besoin des coupeurs.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 17 : Destination du rotin coupé par les coupeurs-vendeurs

D'après la figure ci-dessus, l'essentiel du rotin coupé suit une destination commerciale, ce qui représente 53,1% des utilisations. Cependant d'autres l'utilisent pour la vente et l'artisanat rural (18,8%). Ce déséquilibre vient du fait que dans le village Zamakoé,

5 Homogène ici fait référence à l'ethnie qui n'est autre que l'Ewondo.

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les coupeurs font aussi de la vannerie rurale comme nous l'avons vu plus haut. Le rotin vendu à destination de Yaoundé est transporté soit par la tête ou par la brouette sur la route principale afin d'être transporté pour le marché de dépôt qui est Mvog-mbi. Le prix du transport est fixé selon la quantité de la coupe et aussi selon les espèces. Car le rotin liane coûte moins chère dans le transport que la maraca.

En définitif, l'exploitation du rotin commence par la coupe dans les forêts, où le coupeur doit se rendre très tôt le matin muni d'une machette. En forêt, il doit aménager un espace où il doit réunir les rotins en paquets ou en rouleaux pendant des heures jusqu'à ce qu'il atteigne une quantité suffisante. Ce rotin transporté vers le village est ensuite acheminé vers Yaoundé où il sera vendu.

IV.1.1.1.5. La commercialisation du rotin brut à Yaoundé

L'essentiel du rotin qui vient des campagnes est commercialisé dans l'unique dépôt de marché Mvog-mbi de Yaoundé. La quantité qui arrive dépend essentiellement de la disponibilité des coupeurs, des saisons, des coûts de transport, sans oublier des différents prix qui y sont pratiqués sur le marché. Tous ces facteurs varient tout le long de l'année.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 18 : Répartition des revenus moyens issus des ventes du rotin par les coupeurs CV

La figure ci-dessus représente la quantité de revenu issu de la vente du rotin par les paysans sur le marché de dépôt de Mvog-mbi à Yaoundé (revenu par vente, et la vente se fait deux fois en moyenne par semaine). Il traduit le caractère instable des revenus. Ceci s'explique par le fait que les prix sur le marché varient en fonction de la quantité sur le marché de dépôt. Le prix du paquet de maraca selon certains vendeurs que nous avons enquêté, varie entre 5000 FCFA et 8000 FCFA (un paquet compte entre 20 et 25 maraca pour une longueur qui varie entre 5 et 6m). Tan disque le prix du rouleau de rotin liane oscille entre 7000 FCFA et 10000 FCFA (un paquet compte entre 20 et 30 tige de rotin liane pour une longueur variant entre 10 et 12m). Quand la matière est rare le prix augmente alors que quand elle est en abondance, le prix chute. C'est la loi de l'offre et de la demande. Dans cette perspective, le revenu élevé se situe entre 40000 FCFA et plus pour une proportion de 50%. Il s'agit ici des paysans qui font de la coupe-vente une activité principale. C'est-à-dire qu'ils effectuent des déplacements pour la ville juste pour vendre leur marchandise. Par contre ceux

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qui réalisent un revenu compris entre 1000 et 10000FCFA sont des coupeurs occasionnels. C'est-à-dire ceux qui profitent de leur séjour ou de leur voyage pour Yaoundé, et garde quelques paquets pour compléter leur revenu.

IV.1.1.1.6. Les difficultés des coupeurs vendeurs dans l'approvisionnement de Yaoundé

Les coupeurs vendeurs de la zone de Yaoundé, qui jouent d'ailleurs un rôle important dans l'approvisionnement de Yaoundé en rotin font face à de nombreuses difficultés qui ne sont pas loin d'entraver les activités de vannerie dans Yaoundé.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 19 : Répartition des difficultés que rencontre les exploitants ruraux de rotin

La figure ci-dessus représente les différents problèmes que les exploitants ruraux rencontrent au quotidien dans l'approvisionnement en rotin. Les difficultés les plus rencontrées sont les tracasseries, déforestation et l'enclavement des routes. Cette difficulté représente une proportion de 50% des coupeurs. Ceci explique clairement les fluctuations qui s'observent dans l'approvisionnement de Yaoundé en rotin. On retrouve également des difficultés liées aux conflits (6,3%) entre les coupeurs représentant l'une des plus négligeables. Cet état de chose s'explique par le fait que les coupeurs coupent majoritairement dans leur "propre forêt", aussi par ce qu'ils sont organisés en petits groupes représentant en fait une famille.

IV.1.2. La vannerie : Un métier qui nourrit son homme

La transformation du rotin consiste à changer le rotin brut pour obtenir les différents objets utilisable par les populations. Dans la plupart des quartiers de la ville, on retrouve disséminé au moins une unité de transformation. Comme nous l'avons précisé dans la méthodologie, il n'a pas été possible pour nous de visiter tous les quartiers de la ville de Yaoundé. Néanmoins, les quelques (au total 9) que nous avons visité, nous avons également enquêté. L'activité est exercée par des personnes qu'on appelle vanniers et nous avons appelé exploitant urbain de rotin.

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IV.1.2.1. Les sites d'approvisionnement des vanniers à Yaoundé

Les vanniers s'approvisionnent au niveau du dépôt de rotin brut situé à Mvog-mbi ou dans les villages.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 20 : Les sites d'approvisionnement des vanniers de Yaoundé

La figure ci-dessus représente les différents sites d'approvisionnement des exploitants urbain de la ville de Yaoundé. D'après ce graphique, les vanniers achètent le rotin brut dans deux sites : Mvog-mbi et les villages. Celui de Mvog-mbi est le foyer principal où l'essentiel des vanniers achètent le rotin brut pour aller transformer dans leur UT respective. Mvog-mbi représentent 94,9% dans la distribution de la matière première. La domination de Mvog-mbi comme foyer principal, peut s'expliquer par la position géographique de ce marché par rapport à la provenance du rotin dans les villages. En effet le marché de Mvog-mbi est le plus grand marché de Yaoundé situé au sud de la périphérie de la ville, ainsi il constitue un dépôt pour les coupeurs venant des campagnes du sud de Yaoundé, elle aussi principal foyer de coupe. Le second site de ravitaillement pour certains vanniers constitue les villages de coupe qui représentent 5,1% du rotin utilisé par les vanniers. Cette faible représentativité peut s'expliquer par le fait que certains vanniers sont originaires du centre et ont leur village pas loin de Yaoundé, ainsi ils profitent donc du fait que lorsqu'ils partent au village pour des séjours, ils profitent pour rentrer avec le rotin. On peut ajouter que ce déséquilibre est aussi dû par le fait qu'aller se ravitailler loin au village parait plus difficile et trop de dépense et pourtant la vannerie est un métier de débrouillardise qui n'utilise pas un bon capital.

IV.1.2.2. Répartition et localisation des unités de transformation dans l'espace urbain

La répartition inégale des unités de transformation dans la ville de Yaoundé se caractérise par des quartiers qui regroupent un important effectif des UT et d'autres par une faible représentativité.

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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 21 : Répartition des UT selon les quartiers

La figure ci-dessus représente la répartition des UT selon les quartiers. Ainsi, pour les neuf quartiers que nous avons enquêté, celui de Mvog-mbi représente l'essentiel des UT avec une représentativité de 55,9%. Pendant que la plus faible représentation vient avec 1,7% des UT, il s'agit du centre-ville ou encore quartier administratif et la zone de Nlonkak. En effet, cette inégale répartition des UT s'explique par le fait que Mvog-mbi soit un quartier où les densités de population sont très élevées avec en majorité des jeunes. Ce qui implique le développement du secteur informel. Or celui du centre-ville est un quartier administratif ou les emplois du secteur public sont plus élevés, avec une faible densité de population. Et où les mesure d'assainissement de la ville sont plus stricte or on sait tout que la vannerie implique la saleté. Mvog-mbi étant à la périphérie constitue un dépotoir d'ordure et là il s'agit plus des autochtones : il s'agit d'un quartier résidentiel.

Pour ce qui est de la localisation, les UT de transformation sont beaucoup plus localisées près des places publiques comme les voies de communication, les marchés etc.

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Source : INC plus enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014

Figure 22 : Implantation spatiale des unités de transformation dans la ville de Yaoundé

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D'après cette carte, les UT sont localisées tout le long de la voirie urbaine dans l'optique de rapprocher des consommateurs les produits de la vannerie et des expositions des produits. Ici Mvog-mbi constitue à la fois un dépôt de rotin brut et un centre de transformation.

Après la création des UT dans les différents endroits de la ville de Yaoundé, l'espace d'occupation de départ n'est pas resté le même. Certaines UT ont migrées pour des raisons diverses.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 23 : Evolution spéciale d'UT suivant l'opinion des vanniers

Selon la figure ci-dessus, les UT ont connu une évolution de leur espace de départ. En effet suivant notre descente sur le terrain, l'essentiel des CUT affirme ayant changé d'espace depuis leur entrée dans la vannerie ces dernières années. 59,3% disent oui contre 40,7% qui disent non. Cette évolution dans l'espace peut s'expliquer par le fait que les vanniers suite à la crise économique, essaient de se rapprocher vers les endroits où il y a un bon marché de consommation (par exemple Bastos), aussi vers les endroits la production est à moindre coût avec une main d'oeuvre abondance (cas de Mvog-mbi). Selon certains CUT que nous enquêté, ils nous disent qu'ils ont changé d'espace pareils ont été chassés par la CUY. Pour d'autre par le propriétaire de l'espace.

IV.1.2.3. Le profil des vanniers et des UT dans la ville de Yaoundé

La vannerie dans la ville de Yaoundé relève du secteur informel cosmopolite qui emploie une main d'oeuvre hétérogène présentant un profil divers.

IV.1.2.3.1. La vannerie : Une activité dominée par les adultes

La vannerie est une activité en majorité exercée par les adultes qui font la force de production des unités de vannerie dans la ville de Yaoundé.

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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 24 : Répartition des vanniers par tranche d'âge

Les tranches d'âge des vanniers varient d'un groupe à l'autre. L'activité est majoritairement dominée par les adultes dont la tranche d'âge est comprise entre 31-40ans qui représentent environ 44,1%. Cette forte représentativité est la preuve que l'activité demande beaucoup de courage et d'effort. En effet, avec la forte demande de la ville pour ce qui est des objets en rotin, la vannerie a besoin des personnes actives pour pouvoir produire en masse et satisfaire la demande sur le marché sans cesse croissante. La faible représentativité des personnes âgées (vieux) dont la tranche d'âge est comprise entre 61 ans et plus (une représentativité de 1,7%), s'explique par le fait que ces vieux sont fatigués et ne peuvent pas produire en abondance pour satisfaire la demande. Ils ne peuvent pas facilement supporter les intempéries comme les jeunes.

IV.1.2.3.2. La vannerie : Un secteur dominée par les hommes

Ceux-ci occupent les taches difficiles dans les UT par rapport aux femmes qui exercent des taches souples. Elles sont généralement des vendeuses, ainsi elles s'occupent de la commercialisation des produits finis.

12%

88%

Masculin

Feminin

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 25 : Répartition par sexe des vanniers de la ville de Yaoundé

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La figure ci-dessus présente le déséquilibre observé dans la vannerie au niveau du genre. Elle reste en majorité dominée par les hommes qui représentent 88% de l'essentiel du secteur contre 12% des femmes. Cette inégale répartition peut s'expliquer par le fait que les hommes sont des chefs de famille et doivent travailler dure pour satisfaire leur besoins familiaux. La vannerie est un métier qui prend du temps et revêt un caractère pénible que la femme ne supporte pas facilement. La majorité des vanniers travaille dans une situation précaire sous des intempéries qu'il serait très difficile pour la femme de supporter.

IV.1.2.3.3. Un niveau d'étude moyen

Les vanniers de Yaoundé sont représentent une population de moins en moins scolarisé. Ce niveau diminue lorsqu'on quitte du primaire pour le supérieur.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 26 : Niveau d'étude des vanniers dans la ville de Yaoundé

Cette figure présente le niveau de scolarisation des vanniers dans la ville de Yaoundé qui est à majorité dominé par des personnes ayant un niveau d'étude primaire et secondaire. Présentant respectivement 47,5% pour le primaire et 44,1% pour le secondaire. Contre 1,7% pour des personnes qui n'ont aucun niveau d'instruction. Cette domination du primaire s'explique par le fait que la vannerie ne demande aucune expertise ni une connaissance académique pour l'exercer. Elle regroupe l'ensemble de personnes qui n'a pas trouvé mieux ailleurs. Les personnes ayant aucun niveau d'instruction sont faiblement représentées par ce que la ville favorise l'instruction des jeunes avec la présence des structures scolaires.

IV.1.2.3.4. Qualification des vanniers

Parmi les différents types de producteurs qu'on retrouve dans la vannerie à Yaoundé, on retrouve certains qui sont qualifiés et d'autres pas. De nos jour plusieurs n'ont pas de qualification par rapport au métier de la vannerie, même s'il est vrai que les structures de formation reste rare à travers le pays.

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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 27 : Qualification formelle des vanniers dans la ville de Yaoundé

Suivant la figure, la majorité des vanniers n'a pas une qualification dans le métier de la vannerie. On retrouve une proportion de 62,5% des producteurs qui n'ont pas subi une formation formelle. Ceci s'explique par le fait qu'il n'y a pas encore vraiment de centre de formation en vannerie.

IV.1.2.3.5. Origine des vanniers de la ville de Yaoundé

On retrouve dans la vannerie, des personnes venant de diverses régions du Cameroun. Les originaires de la région du centre sont majoritaires et se répartissent selon les ethnies Eton, Ewondo, Yambassa etc.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 28 : Répartition des vanniers selon leur origine

Suivant la figure ci-dessus, l'essentiel des exploitants de la ville sont des personnes du Centre. Ils représentent 70% de l'ensemble des producteurs contre 2% des ressortissants de

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l'Extrême-nord. Cette forte représentation s'explique par le fait que les gens du centre sont des peuples de la forêt et sont des habitués de ce milieu. Ainsi, la vannerie pour eux est une tradition. Selon Mveng dans son livre Histoire du Cameroun Tom1 (1984), les peuples du centre sont depuis la période précoloniale des artisans comme pour dire que la vannerie pour les gens du centre est une tradition, un héritage. Aussi, on peut dire que le caractère pénible de la vannerie sied mieux avec les peuples de la forêt.

IV.1.2.3.6. Le futur du vannier dans la vannerie

La vannerie est constituée de plusieurs personnes en fonction de leurs tranches d'âge et de leur statut matrimonial. Comme nous l'avons vu plus haut, l'âge de ces derniers varie entre 21 et plus de 61ans. A la question de savoir s'il pensaient y demeurer dans la vannerie, les réponses sont largement influencées par l'âge et le statut matrimonial des vanniers.

Source : Enquête de terrain Décembre et Janvier 2013-2014.

Figure 29 : Avenir des vanniers en fonction de leur tranche d'âge et du statut matrimonial

La figure ci-dessus présente l'influence de l'âge et du statut matrimonial sur le devenir des vanniers dans la vannerie. A la question de savoir si les vanniers pensaient demeurer dans cette activité, leur réponse reste toujours influencée par leur tranche d'âge et leur statut matrimonial. Ainsi ce graphique nous présente deux situations : la première situation est qu'au fur et à mesure que l'âge est faible, et que le vannier est célibataire sa réponse est qu'il ne pense pas rester dans la vannerie. A titre d'exemple les vanniers âgés entre 21 et 30 ans et célibataires estiment ne pas demeurer dans la vannerie. La deuxième situation est que plus les vanniers ont l'âge qui pèse et qu'ils sont mariés, leur réponse est qu'ils pensent demeurer dans la vannerie. A titre d'exemple les vanniers dont les âges sont compris entre 41 et 50 ans et mariés, estiment y demeurer dans la vannerie. Ceci peut s'expliquer par le fait que les vanniers de bas âge sont jeunes, sans charge et espèrent trouver un métier plus rentable que la vannerie. Pendant que les vanniers âges et mariés sont presque des responsables avec des enfants à leur charge dont il faut soutenir. Ainsi ils sont obligés de se concentrer dans la vannerie afin de subvenir à leur besoin.

IV.1.2.4. La transformation du rotin dans la zone de Yaoundé

La transformation du rotin se fait comme nous l'avons dit plus haut dans les UT. Ainsi, après séchage du rotin dépouillé de la peau verte, il est taillé sur mesure selon le modèle voulu. Pour cette raison, cette étape nécessite des techniques et des outils de plus en plus modernisés.

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IV.1.2.4.1. Les outils de transformation archaïques mais très efficaces

La technique reste manuelle. Les équipements d'une UT sont nombreux. La vannerie est une activité où quel que soit la taille des moyens, on peut lancer sa petite activité durant notre travail de terrain nous avons recensé des outils utilisés par les vanniers. Les outils sont entre autres : Un couteau, une scie, un mètre, un crayon, une brosse, un sceau à peinture, des diluants, un manteau, un chalumeau, une tenaille, les clous. Avec le temps, certaines UT ont eu à moderniser leurs outils de transformation.

IV.1.2.4.2. Les objets fabriqués

Les objets fabriqués dépendent du modèle commandé par le client mais aussi du vannier lui-même. Ces modèles varient de simple objet à des objets de plus en plus en plus sophistiqués. On distingue des simples paniers, des salons, des étagères, des pots de fleurs pour décorer les maisons et les églises, la fabrication des lits en rotin, les plafonds de maison, et des cercueils en rotin etc. ces objets sont utilisés soit pour des stencils de cuisine, des bouquets de fleur, des paniers pour les collectes à l'église, soit pour l'ameublement des maisons.

Planche 2 : Quelques objets fabriqués à base du rotin

Source : Cliché MBOUNGUE, Janvier 2014

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IV.1.3. Etat des lieux au niveau de la commercialisation des produits rotins

La commercialisation des produits en rotins dans la ville de Yaoundé se fait sur des places publiques pour pouvoir exposer les différents articles aux clients. Les produits sont destinés non seulement au marché intérieur mais aussi aux clients étrangers. On retrouve tout type de client6 sur le marché. Les prix des objets dépendent énormément des quartiers : (confère figure 29 ci-dessous)

Source : Enquête de terrain Décembre et Janvier 2013-2014.

Figure 29 : Variation du prix des produits rotins en fonction des quartiers

Suivant cette figure, nous constatons que les prix des objets varient en fonction des quartiers dans lequel l'UT se trouve. Les objets paraissent plus chers à Bastos (entre 201000 et plus) tandis à Mvog-mbi on retrouve tous les prix et c'est dans ce quartier qu'on trouve les objets des plus bas prix (entre 1000-20000). Cette situation peut s'expliquer par le fait que Bastos est un quartier où on retrouve les personnes nanties. Or à Mvog-mbi, on retrouve toutes les couches sociales. Le prix des objets est influencé par le modèle fabriqué, par la quantité de matière ou de rotin utilisée pour confectionner l'article.

IV.2. LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE YAOUNDE

Pendant des dennies, jusqu'au debut des années 1980, le bois a regulierement caché l'importance des produits forestiers non ligneux et en particulier celle du rotin. Mais depuis une certaine periode, on observe un engouement de la part des populations urbaines et rurales de la zone de Yaoundé autour de cette ressource. Cet engouement ou engagement a été en grande partie provoqué par l'interêt toujours accrue que les paysans et les citadins on toujours portés pour les produits en rotin. Ainsi plusieurs facteurs ont favorisé cette dynamique de la filiere rotin. Parmi ceux-ci on note :

IV.2.1. L' URBANISATION CROISANTE DE YAOUNDE

Capitale du Cameroun depuis 1909, Yaoundé connait comme toutes les villes africaines une urbanisation exponantielle. Le tissus urbain est passé de 38,07 km2, soit 3807ha en 1980 à 159,19km2 soit 15919ha en 2001 (communauté urbaine de Yaoundé) soit une difference de 12112ha en 20 ans. Ce qui necessite une demande d'équipement des habitats. Ainsi, les objets en rotin sont sollicités pour l'équipement des maisons. Accentuant par consequent la demande qui devient superieure à l'offree. En effet certaines personnes

6 On retrouve les clients qui sont riches, des clients moyens et des clients pauvres

66

utilisent le rotin pour les plafonds des maisons. Donc le rotin est utilisé pour la construction. Notons tout de même que ctte croissance n'est pas directement liée à la consommation du rotin. L'étallement de Yaoundé joue donc un rôle indirect de collecte et de redistribution pour le rotin.

Tissus urbanisé Limite de la CUY

Tissus urbanisé Limites de la CUY

Source : Communauté urbaine de Yaoundé (CUY)

Figure 30 : Evolution de l'espace urbanisé de Yaoundé entre 1980 et 2001

D'après cette carte du tissus urbain de la ville de Yaoundé entre 1980 et 2001, la ville n'occupait que la moitié nord du bassin versant du Mfoundi en 1982, elle occupe désormais l'ensemble du bassin versant. Comme la barrière de hauts reliefs à l'Ouest et les vallées du Foulou et de l'Anga'a forment des obstacles à l'extension urbaine, la ville s'est développée vers l'est jusqu'à déborder les limites actuelles de la CUY. Désormais, l'urbanisation incontrôlée se développe vers le Nord et le Sud en suivant les axes routiers.

IV.2.2. L'EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE EN MILIEU URBAIN ET RURAL

Peuplée à l'origine par les Ewondo, la ville de Yaoundé est aujourd'hui cosmopolite du fait des migrations internes d'une part des differentes tribus du Cameroun et d'autre part du faite de l'afflux d'immigrants d'Afrique et des expatriés d'origines europeennes, asiatiques et autres. Ainsi, au fil du temps, cette population s'est accrue, de même que leur besoin. Dit-on souvent, plus de personnes signifie plus de bouche à nourrir, à eberger, à employer etc.

Sous l'influence de l'occidentarisation et de brassage des populations de diverses origines, l'explosion urbaine s'est accompagnée par de profondes mutations de mode de vie. Parmi ces mutations, l'utilisation massive des objets en rotin est à mettre à l'actif de plusieurs facteurs parmis lesquels ces changements tiennent une place de choix. L'explosion demographique de Yaoundé a permis l'introduction de l'utilisation des boucarreaux, des salons en rotin, de berceaux, les penderies, etc totalement meconnus des populations autochtones. Ainsi donc, la demande accrue de rotin en ville a largement contribué à

67

l'augmentation drastique des quantités de Maraca (Eromospatha)et de rotin liane (Laccosperma) coupés dans les forêt de la proche campagne de Yaoundé. La ville de Yaoundé devient alors non seulement des debouchés du rotin et des articles en rotin, mais egalement un pôle de diffusion de l'exploitation du rotin et de production d'article dans les campagnes.

Tableau 8 : Evolution de la population de Yaoundé entre 1976 et 2005.

Années

 

1976

1987

 

2005

Effectifs

313

706

649

252

1

817

524

Taux

d'accroissement annuel moyen (%)

 

9,5

 

6,8

 
 

5,7

Source : RGPH 1976, 1987, 2005

Suivant le tableau ci-dessus, la population de Yaoundé depuis 1976 n'a cessé de croitre avec un taux de croissance annuelle toujours important. Cette croissance peut s'expliquer par le fait que la ville de Yaoundé comme celle des autres pays au Sud du Sahara connait les phénomènes d'exode rural et un taux d'accroissement naturel positif.

Cette croissance démographique s'observe également dans le milieu rural même si elle reste faible par rapport à celle observée en milieu urbain. Pour faute des données sur la population de nos localités avant les années 2000, nous avons utilisé celles du recensement de 2005 avec le taux d'accroissement de 2,8% par an. Ce taux nous a permis d'estimer la population de 2014 comme l'illustre le tableau 15 ci-dessous.

Tableau 9 : Evolution de la population de Zamakoé et Faékele entre 2005 et 2014.

Villages

Population 2005

Population 2014

Zamakoé

968

1212

Faékele

276

345

Source : RGPH 2005 et enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 IV.2.3. LA CRISE ECONOMIQUE

La crise economique est une periode caracterisée par le ralentissement des activités économiques. Suite à la crise économique des années 1980, accentuée encore par celle des années 2008 (crise monétaire), les populations de Yaoundé n'ont pas été epargnées. Elles ont été marquée respectivement par la chute des prix des produits de rente et la flambée des prix des produits de premiere necessité. Dans la ville de Yaoundé comme partout d'ailleurs, on a observé le chômage des jeunes, et la pauvreté des populations urbaine et rurale. Yaoundé aujourd'hui represente la premiere ville camerounaise ou le taux de chomage est le plus elevé. Yaoundé regroupe 30% de chomeurs de la population active contre 20% à Douala qui vient seconde position (KENGNE FODOUOP 1991). Tous ces corollaires, ont poussé les jeunes à se lancer dans les activités du secteur informel (qui se défini comme étant l'ensemble des activités économiques qui échappent à la régulation de l'Etat et qui se réalise en marge de a législation). Parmi ces activités du secteur informel l'artisanat emploie bon nombre de personnes comme l'illustre le graphique suivant.

68

Source : Annuaire statistique du Cameroun 1999 et INSS-EESI 2005 Figure 31 : Répartition et Evolution de l'emploi à Yaoundé de 1989 à 2002

A lobservation de cette figure nous observons qu'avec le temps c'est-à-dire de 1989 à 2002, la proportion de la population du secteur informel a augmenté. Elle quitte de moins de 30% entre 1989 et 1990 à plus de 70% entre 2001 et 2002. Pendant que la proportion de la population du secteur public et para public à diminuée de plus de 35% entre 1989 et 2002. Ceci s'explications par le fait que la crise économique des années 1990 avait conduit à l'accentuation de la pauvreté des populations, le chômage causé par des licenciements et la réduction des emplois. Ainsi pour pouvoir s'adapter, les populations vont se lancer dans le secteur informel parmi lesquels la vannerie.

IV.2.4. LES FACTEURS ESTHETIQUES ET DU COÛT ECONOMIQUE DU ROTIN

En effet, les produits en rotin sont très sollicités sur les marchés de Yaoundé. Ceci pour des raisons multiples : tout d'abord les objets fabriqués à base du rotin sont très solides et durables par rapport au bois d'oeuvre (par rapport à certaines essences de bois). En plus de cela, le rotin parrait plus legers que le bois, ce qui facilite le deplacement, le demenagement. Pour certains consommateurs, les salons en rotin paraissent plus naturels que les salon en fauteuil. Ainsi fatigués de consommer ce qui vient de l'occident, il est important de se tourner vers les objets naturels, disant qu'il faut "consommer le naturel". Les objets en rotin sont tres appreciés de par leur beauté, mais aussi a cause du prix tres abordable. Ce ci permet à tout type de client de trouver son compte.

IV.2.5. LES FACTEURS HISTORIQUES

Parmi ces facteurs on note l'utilisation traditionnelle du rotin. Dans le passé, le rotin était utilisé pour des fins médicinales et aussi consommé comme complement de certains tubercules comme le manioc ou le macabo. Pour certains paysans, la vente du rotin est une activité pratiquée par leur grand parent. Ainsi donc c'est un heritage légué par leur parent dont il faut perenniser.

IV.2.6. LA PROXIMITE DES CAMPAGNES DE LA VILLE DE YAOUNDE

Il s'agit en fait des relations que Yaoundé la ville entretient avec sa proche campagne. En effet Yaoundé constitue le plus grand marché des campagnes de la région. Ainsi elle

69

représente un pôle d'attraction des petites villes et villages environnants. Yaoundé possède ainsi une influence remarquable sur sa proche campagne (Zamakoé et Faékele en particulier dans le cadre de notre travail), en matière d'exploitation du rotin car elle a besoin d'être ravitaillée. Ces campagnes fournissent des matière premieres et ainsi certains produits finis (objets en rotin) en échange des produits manufacturés, des outils agricoles comme les machettes.

IV.2.7. AMENAGEMENT DE CERTAINES VOIES DE COMMUNICATION

Parmis les differents foyers de production du rotin, certains ont connu ces derniers temps, un desenclavement de leur bassin de production (c'est le cas de Zamakoé situé sur la route principale Yaoundé-Mbalmayo), même si beaucoup reste à faire. Cependant beaucoup d'efforts sont faits dans ce sens pour pouvoir connecter ces villages à la ville de Yaoundé. Ainsi l'amélioration de l'accessibilité de moyen de transport a considerablement augmenté le trafic routier entre ces bassins de production et leur centre urbain.

IV.2.8. LES CONDITIONS ECOLGIQUES DU ROTIN

Le rotin est une espece vegetale qui pousse dans les conditions écologiques specifiques. Son peuplement n'est pas un fait du hasard. Il faut que certaines conditions écologiques soient reunies pour voir cette plante pousser et aussi à une quantité considérable. Ainsi la zone de Yaoundé comme celle du Cameroun meridional est une aire favorable à la croissance du rotin. A partir des caracteristiques écologiques générales de cette aire de peuplement de l'espèce, on peut dire que les especes exploitées à Yaoundé se developpent dans des milieux à forte insolation et à forte hygrometrie elative, avecdes temperatures et des précipitations moyennes annuelles variant de 20°C à 26°C et 1500mm à 2000mm respectivement suivant les régions (DEFO 2005). Pour ce qui est des altitudes, la zone présente une altitude moyenne qui est celle du plateau Sud Camerounais (Environ 700m). Les pentes qu'il colonise sont de faible degré et quand bien même elle est forte, il se localise au bas fond de celle-ci. Les sols sont ici ferralitiques et hydro-morphes. Bref c'est dans les marécages que la plante pousse favorablement. Pour ce qui est du couvert vegetal ici, il est du type de formation végétale primaire, secondaire et aussi dans les jacheres abandonné pendant.

IV.2.9. LA LOI FORESTIERE ET LA CORRUPTION DES AGENTS PUBLICS (MINFOF)

Au Cameroun, il existe bel et bien une loi forestière portant régime des forêts. Il s'agit de la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régimedes forêts, de la faune et de la pêche. Cette loi a pour objectif de perenniser et de developper les fonctions économiques, écologiques et sociales de nos forêts, dans le cadre d'une gestion intégrée qui assure de façon soutenue et durable la conservation et l'utilisation des ressources et des écosystemes forestiers (loi 94/01, MINEF 1995). Depuis 2012, le rotin est classé parmi les produits speciaux qui necessite une gestion durable. Ainsi au Cameroun l'application des lois reste encore souple et superflus sur l'exploitation des PFNL en général et en particulier sur cette ressource forestiere. En effet, les agents des eaux et forêt chargés de s'assurer de l'application des lois forestieres restent très corrumpus. Ce qui encourage les populations dans son exploitation accrue car conscientes qu'elles vont monnayer pour leur passage. Or le droit d'usage de ces produits ne se limite qu'à la l'autoconsommation et interdit la commercialisation par les populations locales.

Les Nations Unies suggerent qu'il faut associer les populations locales dans la gestion des PFNL à fin de reduire la pauvreté de ces populations et aussi la sur-exploitation du bois, de l'arbre qui de nos jours commence à apporter des consequences ou des problèmes

70

environnementaux. Ainsi pour lutter contre cette deforestation incontrolée, il faut encourager les populations locales à se tourner plutôt vers les produits autre que le bois.

Au terme de cette partie qui portait sur les facteurs de la dynamique de la filiere rotin dans la zone de Yaoundé, il en ressort que l'intensification de cette activité n'est que la consequence ou le resultat d'une multitude de facteurs qu'on pourait regrouper en facteurs socio-économiques, environnementaux et politiques.

CHAPITRE V: DYNAMIQUE DE LA FILIERE ROTIN DANS LA ZONE DE YAOUNDE

71

Elle s'est effectuée soit positivement ou négativement dans la filière rotin notamment au niveau de l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation. Dans cette partie, nous nous limiterons à présenter les aspects qui ont changés soit dans le sens de l'évolution ou de la régression. Nous allons faire fi des aspects qui ont été stables par ce que nous voulons ressortir les mutations subvenues dans la filière entre deux périodes.

V.1.1. Dynamique de la filière rotin au niveau de l'exploitation

Au niveau des sites d'exploitation, elle porte sur le mode d'accès à la ressource, les caractéristiques sociales des CV, et la commercialisation du rotin brut.

V.1.1.1. Dynamique au niveau des sites d'exploitation

Plusieurs localités constituent des sites d'approvisionnement de la ville de Yaoundé. Dans le cadre de cette étude, les deux localités d'étude ont toujours constitués des foyers de production du rotin. Cependant, avec le temps, ces localités (Zamakoé et Faékele) ont subi des changements. En effet, Zamakoé qui constituait le foyer principal par rapport à Faékele pendant les années d'avant 2000 constitue de nos jours un foyer secondaire par rapport à Faékele. Les changements dans la fréquence et la quantité de coupe du rotin dans cette localité s'explique par l'abondance ou la disponibilité de la ressource par rapport à Zamakoé, car cette localité jadis dominatrice devient presque vide en ressource.

Cette dynamique s'observe également au niveau de la distance parcourue par les coupeurs pour atteindre la ressource. Elle varie entre 2h et 5h de marche du village à la forêt où se trouve le rotin. D'après nos entretiens avec les coupeurs des deux localités, ils affirment que la distance a énormément augmentée et même les espaces de coupe. Cette variation s'observe dans le tableau suivant :

Tableau 10 : Evolution des distances entre habitations et les sites de coupes des rotins d'après les paysans.

Année

Zamakoé

Faékele

1992

5,83

2,77

1995

5,3

3,3

1996

6

3,8

1997

8,72

4,04

2014

10

5

Source : DEFO (1997) et enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014

Suivant ce tableau les distances ont au fil des années connues une évolution constante. Que ce soit à Faekele ou à Zamakoé, les deux localités ont augmenté de distances entre les habitations et les sites de coupes des rotins.

Pour ce qui est des effectifs des coupeurs, ils ont baissé dans la localité de Zamakoé par rapport à Faékele. Ainsi le tableau suivant nous présente cette dynamique.

72

Tableau 11 : Evolution des effectifs des CV du rotin brut dans les localités de Zamakoé et Faékele avant et après les années 2000.

Villages

Effectifs de

CV avant les années 2000

Pourcentage %

Effectifs de CV

après les
années 2000

Pourcentage %

Faékele

38

49

35

54

Zamakoé

39

51

30

46

Total

77

100

65

100

Source : DEFO (1997) et enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014

D'après ce tableau, la localité de Zamakoé représentait l'essentiel des CV (51%) par rapport à Faékele (49%) avant les années 2000. Aujourd'hui, Faékele représente l'essentiel des exploitants (54%) par rapport à Zamakoé avec 46% des CV. On constate ici que la localité de Zamakoé connait une réduction des effectifs des CV tandis que celle de Faékele est en nette croissance. Ceci peut s'expliquer par le faite l'essentiel des CV ont intégré l'activité il y a moins de 10ans que ce soit dans la localité de Zamakoé que dans la localité de Faékele. Comme l'illustre la figure 30 ci-dessous :

Source : Enquête de terrain Décembre et Janvier 2013-2014

Figure 32 : Répartition par village des CV selon leur expérience dans l'activité

D'après cette figure, l'essentiel des CV a moins de 10ans d'expérience dans la coupe du rotin. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'activité exigeant beaucoup de force, les vieux ont abandonné la coupe, laissant ainsi la place aux jeunes et aux adultes qui n'ont pas assez d'expériences.

V.1.1.2. Dynamique au niveau des modes d'accès à la ressource

Il est vrai que le mode d'accès à la ressource a toujours été libre. Mais avec l'importance accordé à la ressource par les populations locales et l'Etat pour sa durabilité, son mode d'accès devient de plus en plus clarifié et rigoureux. Ainsi le mode d'accès est de nos jours non seulement libre, mais également par permis d'exploitation délivré par l'Etat et aussi par autorisation du chef de village. En 2012, le rotin a été classé comme un produit spécial dont l'exploitation nécessite un permis d'exploitation (Confère annexes).

73

V.1.1.3. Dynamique au niveau des quantités produites

Cette quantité est en nette croissance par rapport aux études antérieures. En 20 ans, cette quantité a presque doublée comme l'illustre le tableau suivant :

Tableau 12 : Evolution des quantités journalières produites à Mvog-mbi entre 1996 et 2013.

Types de rotin

Nombre de paquets de maraca

Nombre de

rouleaux de liane

Ensemble

Quantité moyenne

journalière en 1996

50,95

44,11

95,06

Quantité moyenne

journalière en 2013

82,13

111,73

193,86

Source : DEFO (1997) et enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 V.1.1.4. Dynamique au niveau des caractéristiques sociales des CV

La filière rotin connait un changement au niveau des caractéristiques sociales des exploitants. D'après nos enquêtes de terrain, la coupe reste dominée par les hommes. Toutefois on note une nette intégration des femmes. Selon les études menées par DEFO (1997) dans la zone de Yaoundé, les hommes représentaient 92% des CV, mais aujourd'hui, il ne représente 81% soit une régression de 11%.

Source : DEFO (1997) et enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 33 : Evolution des effectifs des CV par sexe

Le niveau d'instruction des CV a connu un changement remarquable. Il reste dominé par les coupeurs ayant un niveau d'étude primaire et secondaire. Mais aujourd'hui on observe l'apparition des coupeurs ayant aucun niveau d'étude et l'absence des personnes ayant fait le niveau supérieur.

74

Source : DEFO (1997) et enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014 Figure 34 : Niveaux d'instruction des CV selon les deux périodes d'étude

Suivant la figure ci-dessus, les exploitants de la première période avaient jusqu'au niveau d'étude supérieure et personne n'était sans niveau d'étude. Par contre de nos jours on retrouve les personnes qui n'ont aucun niveau d'étude et on ne retrouve pas les coupeurs du niveau d'étude supérieure. Toutefois, il est important de constater que la coupe reste dominée par les exploitants du niveau d'étude primaire.

V.1.1.5. Dynamique au niveau de la vente du rotin brut

Elle se gère entre les CV et les vanniers car il n'existe pas un prix officiel sur le marché. Toutefois, avec le temps et d'autres facteurs, la commercialisation du rotin brut a connu une évolution des prix de paquets et aussi le nombre de liane et tige par paquet. D'après les études de DEFO (1997) menées au cours de la période du 30/09/ au 06/10/1996, le prix moyen du paquet de maraca était de 1500F pour le petit paquet de 15 tiges et 2000F pour le gros paquet de 20 tiges, soit 120F la tige. Le rotin liane coutait 600-700F pour le petit rouleau et 1000F pour un gros rouleau. Mais d'après nos études menées entre Septembre et Novembre 2013, le petit paquet de 20 tiges de maraca coute en moyen 4000F, celui de 25 tiges coute 5000F, soit 200F par tige. Il ressort une nette augmentation de 80F par tige tandis que le rouleau de rotin liane coute en moyen 8000F et 10000F (respectivement petit paquet et gros paquet). En bref, nous pouvons dire que la prix du rotin brut dans le dépôt de Mvog-mbi a connu une évolution remarquable entre 1996 et 20137.

V.1.2. Dynamique de la filière rotin au niveau de la transformation

La transformation du rotin brut s'effectue dans les différents UT de la ville de Yaoundé. Certains espaces ont vu leur effectif d'UT augmenter ou baisser. D'autres par cotre ont été créés.

7 Année ou nous avons fait des relevées sur le marché de brut à Mvog-mbi. Voir la fiche de relevée à l'annexe.

75

V.1.2.1. Dynamique au niveau de la répartition des UT dans la ville de Yaoundé

Tableau 13 : Evolution spatiale des UT dans la ville de Yaoundé par quartier

Quartiers

Effectifs d'UT

avant les années

2000 par quartier

Pourcenta ge %

Effectifs d'UT après les années 2000 par quartier

Pourcentage %

Mvog-mbi

24

38

33

56

Bastos

4

6

10

17

Nsam

0

0

5

8

Olézoa

4

6

3

5

Quartier Fouda

9

14

3

5

Tsinga

1

2

2

3

Carrière

11

17

1

2

Centre-ville

1

2

1

2

Nlongkak

10

15

1

2

total

64

100

59

100

Source : DEFO et enquêtes de terrain MBOUNGUE Décembre 2013 et Janvier 2014

Suivant ce tableau, on observe dans certains quartiers l'évolution spatiale des effectifs des UT comme c'est le cas dans le quartier Mvog-mbi où on retrouve la majorité des UT, ainsi on est passé de 38% à 56% des UT de la ville de Yaoundé. Tandis que le quartier carrière a connu une régression considérable de son effectif. Soit 17% à 2%. Ceci peut s'expliquer par le fait que certaines UT ont été détruites par la CUY, d'autres espaces ont été vendus par le bailleur ou reconvertis a d'autres activités comme les bars, certaines ont migrées vers d'autres quartiers à la recherche de bon marché de consommation. Notons également que certaines UT ce sont éteintes avec le temps. Cependant, on note l'apparition de certains quartiers où on ne retrouvait pas d'UT, ce qui témoigne une fois de plus l'importance ou l'engouement autour de la vannerie à Yaoundé. C'est le cas du quartier Nsam qui regroupe environ 8% des UT de la ville.

V.1.2.2. Dynamique au niveau des outils de transformation dans les UT

Il est vrai que la vannerie reste dominée par les outils archaïques comme le couteau, la scie, le mètre, etc. Toutefois on retrouve de nos jours quelques UT équipées d'outils modernes permettant de produire rapidement et en quantité les produits fabriqués à base du rotin. Cette évolution est marquée par l'introduction ou l'utilisation des outils comme les scies sorteuses, le compresseur à peinture, la perceuse, etc.

40

20

Année d'intégration des nouveaux ...

0

5,1

11,9

30,5

8,5

1,7

40

60

n

20

c

0

ect n

Oui Non

Evolution des outils

59,3

40,7

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 35 : Evolution des outils et année d'intégration dans la vannerie selon l'avis des vanniers.

76

D'après les figures ci-dessus, les outils de transformation dans la vannerie ont connu ces dernières décennies une évolution considérable car 59,3% des vanniers reconnaissent avoir intégré dans leur liste d'anciens outils des nouveaux plus modernes contre 40,7%. Cependant, 30,5% de ces outils ont été intégrés au cours de ces cinq dernières années donc entre 3 et 5 ans. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'avec le temps la demande sur le marché de rotin est en pleine hausse, des lors il faut satisfaire cette demande, ce qui exige l'intégration de nouveaux outils plus moderne pour produire en masse. Aussi, certains vanniers avec le temps ont pu s'acheter de nouveaux outils avec leur petite économie.

V.1.3. Dynamique de la filière rotin au niveau de la commercialisation

La commercialisation des produits en rotin dans la ville de Yaoundé reste largement influencée par les coûts de production et d'autres facteurs. Les prix ont connu une évolution en fonction des modèles et des quartiers.

100

40

80

60

20

0

Evolution des prix d'objet selon la perception des artisans

86,4

Oui Non

13,6

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014. Figure 36 : Évolution des prix selon la perception des vanniers

Ainsi plusieurs raisons expliquent ce dynamisme comme l'illustre notre figure 35 ci-dessous.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 37 : Raisons d'évolution du prix des objets en rotin selon certains vanniers

77

Cette figure nous présente les raisons qui ont favorisé l'augmentation des prix sur le marché. Pour cela la raison dominante est celle liée à la pénurie de la matière sur le marché. Le rotin brut se fait déjà rare sur le marché ce qui entraine inéluctablement la hausse des prix pas seulement de la matière mais aussi des objets fabriqués car le producteur ne produit pas pour perdre mais réaliser du profit, ainsi c'est le consommateur final qui dépenses.

Tableau 14 : Evolution des prix de quelques objets

Désignation de l'objet ou ensemble d'objet

Prix moyen avant les

années 2000 en FCFA

Prix moyen après les

années 2000 en FCFA

Salon ABOA « dos barré »

50000-80000

100000-125000

Berceau sans support (100cm x 40cm x 25cm)

4000-5000

7500-15000

Salon rembourré (tissé)

100000-13000

125000-180000

Salle à manger de 6 places, dossier de chaise cané.

50000-75000

60000-80000

Etagère tête arrondie et

étagère d'angle

3000-15000

3500-30000

Source : DEFO et enquêtes de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014

D'après le tableau ci-dessus présentant les prix de quelques articles relevés sur le marché de Mvog-mbi avant et après les années 2000, on constate qu'à l'espace de 10 ans les prix ont presque doublés. Un salon ABOA « dos barré » qu'on achetait par exemple entre 50000 à 80000F (DEFO.1996) coûte aujourd'hui entre 100000 à 125000F. Traduisant ainsi l'évolution des prix des objets en rotin. Mais la question qu'on se pose est celle de savoir pourquoi ce dynamisme ? Ou encore, quels sont les facteurs qui ont motivé les différents changements intervenus dans la filière au cours de cette dernière décennie ?

Tableau 15 : Résumé de la dynamique de la filière rotin dans la zone de Yaoundé.

78

Etapes de la filière

 

Etat de la filière

rotin avant les
années 2000

Etat actuel de la filière rotin

Manifestation de la dynamique

Exploitation

+ La distance du

village pour la

forêt faible

+ Accès à la
ressource libre

+ Activité quasiment

réservée aux
hommes

+ La tige du rotin

ne coute que
120F

+ Distance

moyenne ou

forte pour

atteindre la

ressource

+ Accès libre +

accès par
permis

d'exploitation

et par
autorisation du chef du village

+ Intégration progressive des femmes dans la coupe-vente

+ La tige coute
200F

actuellement

+ Augmentation de

la distance entre
village et forêt de rotin

+ Accès par permis

de coupe et

autorisation du
chef

+ La prise en

compte des

femmes dans

l'exploitation

+ Dynamique des
espaces de coupe

+ Accroissement des quantités exploitées

+ Augmentation du prix de vente du rotin brut

Transformation

+ Les outils faibles

dans la plupart
des UT

+ Disponibilité de
la matière dans les UT

+ Espaces

partiellement représentés

+ Outils faibles + outils modernes et intégration de nouveaux outils

+ Faible

disponibilité de

la ressource

dans les UT

+ Création de
nouveaux espaces d'UT

+ Amélioration des

outils de
transformation dans les UT

+ Pénurie de la

matière dans les
UT

+ Dynamique

spatiale des UT

dans la ville de
Yaoundé

commercialisation

+ Le prix des

articles est
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Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

CHAPITRE VI:

IMPACTS DE LA FILIERE ROTIN SUR L'ENVIRONNEMENT

79

La dynamique de la filière rotin observée cette dernière décennie, a entrainé une forte pression sur la ressource dans les forêts de la proche campagne. L'augmentation du nombre d'acteurs, de la population urbaine et rurale, de la demande des produits en rotin, a entrainé le prélèvement des rotins dans les forêts. Ainsi dans ce chapitre, il sera question pour nous de relever les différents impacts que l'engouement autour de la filière a entrainés ces dix dernières années. Nous verrons tout à tour les impacts sur l'environnement physique, économique et social.

VI.1. . L'EXPLOITATION DU ROTIN : UNE ACTIVIT2 DESTRUCTRICE DE L'ENVIRONNEMENT

VI.1.1. la dégradation de la végétation

L'impact de l'exploitation du rotin sur la végétation peut d'entrée de jeu paraitre négligeable, mais il est important de relever que la coupe abusive contribue plus ou moins à la destruction du couvert végétale. Les rotins en forêt se présentent sous deux formes : la première se présente comme un arbuste, un palmier avec des feuilles larges appelé Eremospatha macrocarpa (maraca), et la deuxième sous forme de liane mesurant plusieurs mètres de long appelé Lacosperma secundiflerum (rotin liane). Ainsi, leur coupe entraine une réduction du couvert végétale et surtout celui du sous-bois de la forêt avec notamment l'apparition des clairières. Le niveau de dégradation du couvert végétale dépend de l'intensité ou de la fréquence de coupe. De fois, l'exploitation entraine la diminution par la coupe d'autres arbustes pour pouvoir tirer la liane. Pour constituer les paquets en forêt, les coupeurs se servent des piquets pour soutenir et pouvoir former le rouleau. Ainsi la coupe entraine la destruction de la canopée faisant des troués ou des clairières dans la forêt ce qui laisse pénétrer la lumière dans la forêt comme l'illustre cette photo ci-dessous.

80

Source : Cliché MBOUNGUE, Janvier 2014

Photo 3 : Apparition d'une clairière après la coupe de l'Eremospatha macrocarpa VI.1.2. . Une exploitation sauvage de la ressource

De nos jours, le mode et le rythme de prélèvement de rotin pose de plus en plus le problème de la durabilité de la ressource. Il s'agit ici de l'impact que l'exploitation a sur la disponibilité et les formes de gaspillage de la ressource. En effet, l'exploitation du rotin entraine des gaspillages à chaque étape de la filière partant de la coupe à la transformation. Car pour accéder aux tiges matures, les CV sont parfois obligé de couper les tiges qui ne sont pas encore arrivées en maturité, ce qui ne favorise pas la régénération et la pérennisation de l'espèce. Encore plus dans les forêts et dans les lieux de transformation, on assiste aux gaspillages qui laissent trainer sur le sol les morceaux que les coupeurs et les vanniers jugent inutile. Lors de leurs expéditions dans la forêt, il leur arrive de couper les jeunes rotins, les arbustes et les herbes autour des tas de rotin.

Parlant de la disponibilité de la ressource, il est important de relever que la pression subite par le rotin dans certains villages aujourd'hui contribue énormément à la diminution du peuplement de cette espèce végétale. Suivant nos descentes sur le terrain, nous avons constaté que la ressource a énormément diminuée et tend même à disparaitre dans le village de Zamakoé par rapport à Faékele. L'entretien avec le chef nous révèle qu'à l'époque, Zamakoé comparativement avec les autres villages du département du Nyong et So'o, était plus riche en rotin et produisait en grande quantité. Mais de nos jours certains vanniers et CV partent plutôt à Faekele se ravitailler. Le rotin reste plus disponible à Faékele comme l'illustre le graphique ci-dessous :

81

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 38 : Temps mis pour accéder à la ressource en fonction des villages

Suivant cette figure, la distance parcourue (du village pour la forêt) pour accéder au rotin varie en fonction des villages. Le temps mis pour accéder à la ressource parait plus court à Faekele (1-2h) équivalent à plus de 5Km et plus longue à Zamakoé (5h et plus) équivalent à plus de 10Km. Cette variation de la distance en heure s'explique par le fait que la ressource a subi au cours de cette dernière décennie des agressions considérables dû aux facteurs que nous avons fait allusion plus haut. Ce qui a entrainé une baisse considérable de la quantité des rotins en forêt surtout celle de Zamakoé. Disons également que l'impact sur la disponibilité de la ressource peut aussi s'expliquer par les effets de la déforestation observés dans nos villages pour la pratique de l'agriculture, ainsi la distance pour atteindre les forêts a considérablement augmenté. Cela est plus observé à Zamakoé qu'à Faékele. La raison est que le premier village est un ancien foyer d'exploitation tandis que le second est nouvellement découvert.

VI.1.3. Impact sur la qualité de l'air

L'exploitation du rotin présente un impact sur la qualité de l'air. En effet, lors des transformations dans les ateliers, les vanniers utilisent plusieurs moyens pour gérer les déchets comme le démontre nos enquêtes de terrain.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 39 : Méthodes de gestion des déchets par les vanniers à Yaoundé

82

Suivant la figure ci-dessus, l'essentiel des UT (62,7%) gèrent leurs déchets en brulant pendant que certaines jettent à la poubelle de HYSACAM (27,1%) et d'autres utilisent les deux moyens. Le feu utilisé dans ces espaces rejette le dioxyde de carbone (CO2). Le CO2 rejeté au cours de ce mode de gestion des déchets pollue l'air en plein centre urbain qui reste dangereux pour la santé des hommes. Certains profitent souvent de ce feu pour jeter les ordures qui sont non biodégradables comme les plastiques et les bouteilles.

Planche 3 : Déchets entassés et brulés en plein marché de Mvog-mbi

A

B

Source : Cliché MBOUNGUE, Janvier 2014

83

Notons que ces déchets après être entassés (A), sont brulés (B). Ainsi par l'effet d'érosion des pluies qui tombent dans la ville de Yaoundé, les cendres sont entrainées vers les eaux de la ville par les canalisations. On assiste à cet effet à la pollution de l'eau.

VI.1.4. Impact sur la faune

La coupe du rotin dans les forêts contribue à la perte des habitats sauvages. Sur certaines feuilles on retrouve les nids d'oiseau, des invertébrés et même les charançons qui ont trouvé leurs abris sur les troncs du rotin. La coupe entraine la destruction de l'habitat de ses animaux. La tige du rotin constitue également une activité qui entraine la perturbation des mouvements d'animaux. Ceci peut entrainer leur migration vers d'autres zones car les pistes sont déviées ou détruites après la coupe.

En dehors de l'impact sur la faune, mentionnons que la coupe est liée à la chasse. Certains CV associent l'activité de coupe à la chasse des animaux soit par des pièges à câbles ou à l'aide d'une arme à feu. Ainsi nous avons interrogés les CV sur la question de savoir si la coupe est liée à la chasse ? L'essentiel d'entre eux a répondu par l'affirmatif. Ainsi, 53,1% profitent du fait qu'ils partent couper le rotin en forêt pour chasser contre 46,9% qui ne s'intéresse pas à la chasse. Confère figure 40 ci-dessous.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 40 : L'influence de la coupe du rotin sur la chasse selon la perception des coupeurs.

En forêt les animaux comme le porc-épic utilisent les feuilles et les jeunes rotins pour leur nutrition. Ainsi la coupe peut affecter l'écosystème où ses animaux n'auront plus de quoi se nourrir.

VI.1.5. Autres impacts sur l'environnement physique

Dans les milieux urbains où on retrouve les UT, on assiste généralement à un phénomène qui parait un peu anodin mais à prendre véritablement en compte. Il s'agit de l'enlaidissement et de l'encombrement du paysage dans les espaces publics. Les vanniers occupent de façon illégale les rues de la ville de Yaoundé. Le non-respect de la règlementation en vigueur et la corruption des argents de la communauté urbaine par ces derniers ont accentué le phénomène de vannerie. Elle représente une activité qui salit les espaces publics d'où leur enlaidissement.

A la suite de l'exploitation du rotin, on note une exposition du sol à l'érosion et au lessivage. La coupe du rotin s'accompagne de la destruction du couvert végétal qui constitue une barrière protectrice du sol contre les agents de l'érosion.

VI.2. Impact de la filière rotin sur le plan économique dans la zone de Yaoundé

L'importance économique de la filière rotin comme celle des PFNL en général dans la zone de Yaoundé n'est plus à démontrer de nos jours, suite à la chute des produits de rente qui n'avaient qu'un apport saisonnier pour les populations locales. L'exploitation du rotin reste au contraire une activité permanente.

VI.2.1. L'exploitation du rotin : une activité génératrice d'importants revenus

La filière rotin contribue efficacement au renforcement du revenu de tous les acteurs qui interviennent dans la filière, c'est-à-dire les CV et les vanniers qui sont les principaux intervenants. La filière génère plusieurs types de revenus selon le but de l'exploitation.

Les revenus urgents : Il s'agit des revenus qui proviennent de la vente pour résoudre des besoins ponctuels. Ainsi, ce revenu permet à l'exploitant de résoudre certains évènements inattendus ou encore de s'offrir les produits pour des besoins ponctuels. Par exemple s'acheter le pétrole de cuisine ou les intrants agricoles. Ce genre de revenu est généralement obtenu lorsque le paysan effectue un voyage à Yaoundé, ainsi il profite pour vendre quelques paquets de rotin. Bref il s'agit du revenu issu de la vente par occasion du rotin.

Les revenus saisonniers : Il s'agit du revenu généré par la filière rotin à un moment précis de l'année. En effet, les CV étant avant tout des paysans qui ont un niveau de vie défavorisé et qui connaissent des saisons morte de leur culture, se trouvent parfois obligé de trouver d'autres activités qui leur permettent de tenir le cap. Ainsi pendant la saison morte, la vente du rotin permet de résoudre certains problèmes comme les deuils, les baptêmes, la rentrée scolaire etc.

Les revenus permanents : il s'agit du revenu issu de l'exploitation du rotin pendant toute l'année. Généralement ce revenu est issu des acteurs permanents, ceux qui font de l'exploitation du rotin, une activité principale. Ce revenu peut être épargné pour résoudre les problèmes plus tard. Ainsi ces différents revenus servent à résoudre différents problèmes comme le présente la figure ci-dessous.

84

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 41 : Les orientations du revenu de la filière par les vanniers et les CV

85

Suivant la figure ci-dessus, le revenu permet aux différents intervenants de la filière de payer les études de leurs progénitures pour ceux qui ont des enfants en charge ou de payer leur propre étude pour les vanniers scolarisées, soyer et de payer leur loyer pour ce qui est des vanniers (40,7%). En ce qui concerne les CV, le revenu issu de la vente du brut est orienté dans les études de leur progénitures, de se faire soigner et aussi acheter les intrants agricoles (37,5%). D'autres orientations portent sur le financement des autres activités lucratives, de l'habillement pour certains.

Tableau 16 : Estimation du revenu moyen gagné par an suivant chaque vannier

Revenus moyens par an en FCFA

Effectifs des vanniers

enquêtés

Pourcentage %

10000-20000

3

5,1

21000-50000

4

6,8

51000-100000

15

25,4

101000-250000

13

22,0

251000-500000

7

11,9

501000-1000000

6

10,2

1000000 et plus

11

18,6

Total

59

100,0

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Au regard du tableau ci-dessus, les revenus annuels varient entre 10000 FCFA et plus de 1000000 FCFA. De façon précise, la majorité des vanniers gagnent entre 51000Fcfa et 250000 FCFA, soit un pourcentage de 47,4% des producteurs urbains. Cependant la minorité des vanniers de la ville de Yaoundé gagnent un revenu compris entre 10000-20000 FCFA pour 5,1% et plus de 1000000 FCFA. Cette situation ou la majorité gagnent entre 51000 et 25000 FCFA montre que la vannerie aujourd'hui est une activité rentable car favorisée par la croissance démographique et de la montée demande des objets en rotin les vanniers sont ainsi appelés de se faire des bénéfices. Car selon la loi de l'offre et de la demande, quand la demande est supérieure à l'offre, le prix augmente. Dans le cas contraire le prix baisse. Nous pouvons dire que la vannerie est une activité qui nourrit son homme comme l'illustre le tableau ci-dessous.

Tableau 17 : Estimation du revenu mensuelle des CV

Revenus moyens par mois

Effectifs des CV enquêtés

Pourcentage %

8000-80000

2

6,3

80000-160000

6

18,8

160000-240000

5

15,6

240000-320000

3

9,4

320000 et plus

16

50,0

Total

32

100,0

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Suivant le graphique ci-dessus, les revenus mensuels sont compris entre 8000 FCFA et plus de 320000 FCFA. De façon spécifique, l'essentiel des CV (c'est-à-dire 50% des CV) réalisent un revenu mensuel compris entre 320000 FCFA et plus contre 6,3% des CV qui gagnent entre 8000FCFA et 80000 FCFA chaque mois. Ceci peut s'expliquer par le fait que le rotin constitue une matière recherchée par les vanniers et dont sa commercialisation est très rentable. C'est une ressource très prisée de par sa forte demande dans les vanneries.

86

VI.2.2. La filière comme source d'emplois

La filière rotin est une activité qui génère de l'emploi à toutes ses étapes. On retrouve dans cette chaine les coupeurs, les transporteurs et les vanniers. Les coupeurs dans leur rôle se font généralement aidés par les transporteurs qu'ils paient pour sortir le rotin de la brousse pour la maison. De même que pour acheminer le stock vers la ville, ceux-ci s'organisent en groupe pour faire venir la voiture qui fera le transport pour la ville. Au niveau des UT, on retrouve le chef, avec quelques employeurs dont l'effectif dépend de la taille de l'atelier. Dans la ville de Yaoundé, la vannerie occupe une place importante en termes d'emplois. C'est dans ce sillage que DEFO(2005) dans ses travaux affirmaient que « Yaoundé est en terme d'effectifs d'artisans, le plus grand pôle de transformation de rotin du Pays ». Dans le cadre de notre travail, nous avons recensé dans les 9 quartiers les UT et leur effectif d'emplois suivant le tableau ci-dessous.

Tableau 18 : Nombre d'emplois en fonction des quartiers

Quartiers

Nombre d'UT

Effectifs d'employés dans l'UT

Pourcentage %

Mvog-mbi

33

167

61

Bastos

10

53

19

Tsinga

2

2

1

Nsam

5

15

5

Olézoa

3

20

7

Carrière

1

1

1

Centre-ville

1

4

2

Quartier Fouda

3

8

3

Nlongkak

1

2

1

Total

59

273

100

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

D'après la figure ci-dessus, l'ensemble des UT occupent 273 personnes temporaires ou permanentes. Le quartier qui a le plus grand effectif est celui de Mvog-mbi avec près de 61% de l'essentiel des emplois. Ceci peut s'expliquer par le fait que Mvog-mbi est un quartier populaire ayant le plus effectif des UT et où on trouve l'un des plus grand marché de la ville. Pendant que les quartiers Nlongkak, Tsinga et Carrière ne représentent que 1% à cause de la rareté des UT. Les UT qu'on y trouve n'emploient que le CUT uniquement, peut-être par faut de moyen.

VI.2.3. Le développement d'autres activités

Les revenus issus de la vente du rotin permettent aux acteurs de la filière de développer ou d'investir dans d'autres activités lucratives. En effet, l'argent issus de la vente du brut permet aux paysans de développer le petit commerce au village ou ils vendent les articles comme le cube, le savon, la cigarette, les whiskys en sachet, etc. Pour ce qui est des vanniers, leurs revenus leur permettent d'investir également dans le commerce, comme l'ouverture des bars pour la vente des bières, l'élevage, la construction etc.

87

VI.3. IMPACT DE LA FILIERE ROTIN SUR LE PLAN SOCIAL DANS LA ZONE DE YAOUNDE

L'exploitation du rotin dans la zone de Yaoundé est une activité qui affecte de façon positive et négative la vie des populations locales et urbaines.

VI.3.1. Sur la santé

La transformation du rotin dans les UT implique l'utilisation des produits toxiques comme la peinture qui ont un effet pervers sur la santé des artisans. Selon les informations recueillies auprès de certains vanniers, « après une journée de longue utilisation de peinture, on a du mal à bien respirer en soirée et surtout qu'on n'a pas de cache-nez ».

L'exposition des vanniers aux intempéries renforce leur vulnérabilité aux maladies. En effet, les vanniers travaillent généralement dans des conditions difficiles parfois sous le soleil ou sous la pluie car travaillant à l'aire libre. Les UT ne sont pas construites, certaines sont construites avec du matériel provisoire comme des bâches, d'autre sous les arbres.

B

A

Source : Cliché MBOUNGUE, Janvier 2014

Photo 4 : Un vannier en pleine activité dans une UT à Mvog-mbi

Cette photo représente une UT construit dans le marché de Mvog-mbi près d'une maison. L'UT est construite à base de quelques piquets sur lesquels on a mis de la bâche (A) qui sert d'ombrage au vannier (B). C'est également sous cette bâche ou tente que garde son matériel de travail, ce qui l'expose aux vols.

Toutefois, l'argent issu de la vente, permet aux différents acteurs (CV et vanniers) de se soigner ou d'assurer la santé de leur famille.

VI.3.2. Sur l'éducation

88

L'exploitation du rotin à but lucrative dans la zone de Yaoundé pousse les jeunes enfants à abandonner les classes pour se lancer dans la recherche effrénée de l'argent. En effet, certains enfants dans les villages quittent très tôt les bancs pour se lancer dans la coupe du rotin afin de satisfaire leur besoin. De même, dans certaines UT, on retrouve les jeunes du primaire, du secondaire, ou du supérieur qui ont abandonné les classes pour se lancer dans la recherche de l'argent. L'exploitation du rotin est une source de revenus rapide. Ainsi, les jeunes la préfèrent par rapport aux activités épuisantes et demandent beaucoup d'effort et de temps pour générer des revenus. C'est le cas de l'agriculture que ceux-ci trouvent qu'elle est réservée aux vieux.

Toutefois, les revenus issus de la vente du rotin permettent à certains à investir dans l'école de leurs enfants. Comme nous l'avons précisé tantôt, le rotin procure un argent rapide aux exploitants, c'est pourquoi pendant les périodes de rentrées scolaires, on observe une forte intensité de cette activité pour permettre d'avoir de l'argent pour pouvoir inscrire leurs progénitures.

VI.3.3. Autres impacts sociaux

L'exploitation du rotin est une source de conflit entre les CV en forêt, entre les CV et les agents du MINFOF, entre les vanniers eux même et les agents de la CUY. En effet, dans les forêts, on assiste aux conflits entre les coupeurs et surtout lorsque le rotin se fait rare dans les forêts communes. Lors du transport pour la ville, les paysans font face aux tracasseries des agents du MINFOF qui exigent de l'argent aux CV, ce qui irrite ces derniers. Dans la ville de Yaoundé, les vanniers non seulement se font des problèmes entre eux pour discuter les clients ou les coups de vol des tiges et lianes de rotin, mais subissent des bastonnades des agents de la CUY par ce qu'ils occupent les voies publiques.

La filière rotin présente à chaque étape de la chaine des risques d'accident de travail. Ces accidents peuvent se produire soit pendant la coupe en forêt par les morsures de serpent, la guêpe, et les blessures, les accidents routiers pendant le transport, les accidents pendant la transformation dans les UT avec les brulures et les blessures de couteau.

Source : Enquête de terrain Décembre2013 et Janvier 2014. Figure 42 : Les types d'accidents selon l'avis des CV en forêt

Suivant la figure ci-après, les CV font face à plusieurs risques d'accident de travail. L'essentiel des coupeurs (59,4%) reçoit des blessures au cours de la coupe contre 6,3% des

89

coupeurs qui sont mordues par le serpent. Ces blessures résultent des machettes et des piquants des tiges de rotin.

La pénibilité de l'activité n'est pas en reste. Dans les campagnes les coupeurs pour sortir les tas formés de la forêt pour le village, transporte des charges sur la tête ce qui n'est pas chose facile pour ces CV après toute la fatigue de la journée.

Source : Cliché MBOUNGUE, Janvier 2014

Photo 5 : Le transport par tête du rotin de la forêt pour le village

Dans les UT, d'après nos enquêtes de terrain, l'essentiel des vanniers jugent le travail trop pénible et y restent par ce qu'ils n'ont pas trouvé mieux.

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 43 : L'avis des vanniers au sujet de la pénibilité du travail de vannerie

La figure ci-dessus représente les proportions des avis des vanniers au sujet de la pénibilité de l'activité de la vannerie. 94,9% des vanniers affirment que le travail de vannier est un métier pénible. 5,1% trouve facile et aisé l'activité.

CHAPITRE VII:

CRITIQUES DES RESULTATS ET RECOMMENDATIONS

90

Comme à la fin de tout travail scientifique, il est toujours important de faire un bilan critique dans le but d'améliorer les travaux futurs. Dans le cadre de notre étude, nous ne saurons manquer d'humilité de relever les manquements de notre travail car dit-on souvent qu'aucune recherche scientifique n'est parfait.de ces critiques nous allons suggérer quelques recommandations.

VII.1. CRITIQUES DES RESULTATS

Au terme de ce travail, il est important de relever les manquements dont nous avons eu dans la réalisation de cette étude. Ces manquements ce sont observés au niveau de l'orientation du sujet, de la méthodologie, de la disponibilité des matériels et des ressources financières.

VII.1.1. Orientation du sujet

Un bon modèle opératoire dans une étude scientifique permet de couvrir tous les aspects d'un sujet dans ses dimensions et ses indicateurs. Il permet de rendre plus crédible les résultats dans une recherche. Dans le cadre de ce travail, certains indicateurs comme l'impact sur le sol et la faune n'ont pas été bien mesurés, ainsi pour atteindre cet objectif, nous avons juste observé et expliqué. Toutefois ce manquement ne peut en aucun cas jeter du discrédit dans notre travail. Car, malgré tout ceci notre dimension portant sur la biodiversité a été bien atteinte.

VII.1.2. Limites méthodologiques

La méthodologie joue un rôle très important dans la collecte et le traitement des données dans un travail de recherche scientifique. Cependant, elle a constitué quelques entraves dans la réalisation de ce travail.

Dans le cadre de la détermination de la population parente ou d'étude de notre travail, il a été très difficile pour nous d'obtenir l'effectif de la population exacte qui pratique la coupe pour les villages et la vannerie pour la ville. Pour atteindre cet objectif, nous nous somme basées sur les études antérieures et les informations fournies par les chefs des villages. Dans le cadre de la ville, nous avons procédé à un recensement systématique et rapide des vanniers. Il arrivait que certains vanniers lors de nos passages soient absents ce qui peut remettre en cause l'effectif de ces vanniers. Mais ceci ne saurait remettre en cause notre travail.

Dans le cadre de la collecte des données par le questionnaire, nous avons été heurté aux exigences académiques (les cours pour de DIPES2, et le stage pratique) ce qui ne nous a pas permis de collecter à fond toutes les informations des différents intervenants de la filière. C'est le cas des transporteurs que nous n'avons pas pu enquêter dans cette filière. Cette

91

situation nous a empêché d'étudier de fond en comble tous les aspects de la filière. C'est pourquoi nous nous sommes arrêtés dans l'administration du questionnaire à deux principaux acteurs de la filière à savoir les exploitants ruraux (CV) et les exploitants urbains (vanniers).

Dans le cadre du traitement des données, nous avons utilisé le logiciel SPSS. Ce logiciel permet de traiter les questions de type fermé. Nous avons donc été confrontés à la difficulté de traiter les questions de type ouverte qui laisse la libre expression au répondant. Ce qui fait que nous avons laissé évaporer certaines réponses. Toutefois, pour remédier, nous avons procédé au préalable à un dépouillement manuel de ces questions avant d'insérer quelques-unes dans le logiciel SPSS.

VII.1.3. Les limites matérielles et financières

Dans le cadre de la recherche du matériel pour construire notre travail, nous avons été limités dans la disponibilité de certains ouvrages indispensable à notre étude. Toutefois cette contrainte n'a pas influencé notre travail qui pourtant reste fiable.

Dans le cadre de nos travaux de terrain, nous avons été confrontés aux contraintes financière, ce qui nous a empêchés de couvrir tous les espaces de notre zone d'étude. Cependant nous pensons que les espaces que nous avons couverts dans le cadre de cette filière rotin permettent de mieux comprendre ce phénomène.

VII.2. RECOMMANDATIONS

Il s'agira pour nous de faire des suggestions susceptibles d'améliorer la situation de la vannerie dans la ville de Yaoundé, proposer aux CV des méthodes permettant une coupe durable du rotin dans les forêts locales.

VII.2.1. Recommandations à l'endroit des responsables du département de Géographie de l'E.N.S

On ne saurait terminer ce travail sans toutefois apporter notre modeste contribution à l'amélioration de la méthodologie de recherche dans notre département de géographie. Face au temps des mémoires relativement courts qui est d'un an voir moins, nous suggérons que pour une optimisation des résultats de la recherche et d'une recherche approfondie, que les thèmes de mémoire soient proposés en début d'année académique du niveau IV, ensuite que les programmes de cours parfois chargés au niveau IV et V soient réduits pour permettre aux étudiants d'avoir un peu plus de temps et concilier la recherche aux études.

VII.2.2. Recommandations à l'endroit des exploitants ruraux du rotin (CV)

L'essentiel des CV opère dans le désordre et individuellement, pour cela nous suggérons à ces derniers de se regrouper en GIC (groupe d'initiative commune). Cette stratégie leur permettrait de faire une sorte de vente groupée du rotin brut et avoir une grande capacité de négociation des prix sur le marché. Outre cet avantage, cette organisation va également permettre aux CV d'éviter les conflits entre eux.

Afin d'éviter les gaspillages et de permettre la durabilité de la ressource dans les forêts, les CV doivent éviter de couper les tiges jeunes et faire une coupe sélective des tiges mures pour permettre la pérennisation de l'espèce.

Notons également que face aux nombreuses difficultés que les CV rencontrent au quotidien, certaines solutions ont été proposées par eux.

92

Source : Enquête de terrain Décembre 2013 et Janvier 2014.

Figure 44 : Les différentes solutions suivant l'avis des CV

Suivant cette figure, les CV proposent les solutions suivantes :

? L'élimination des "tracasseries" routières des agents du MINFOF,

? Subventionner les CV,

? Désenclaver les routes des bassins de production pour mieux écouler pas seulement le rotin mais aussi les produits agricoles

? La création des plantations de rotin pour permettre les cultures des types en diminution dans certains peuplements. C'est le cas du village de Zamakoé ou la ressource n'est presque plus disponible à cause de la déforestation accélérée.

VII.2.3. Recommandations à l'endroit des exploitants urbains du rotin (vanniers)

Afin d'améliorer les conditions de vie des vanniers, nous suggérons que ceux-ci puissent s'organiser en association car il fonctionne dans l'anarchie. Ainsi ils pourront mieux revendiquer leurs intérêts. L'organisation ou le regroupement des vanniers permettra à ces derniers de mieux canaliser les énergies, s'échanger des techniques etc.

VII.2.4. Recommandations à l'endroit des autorités publiques

Dans le but d'optimiser la filière rotin dans la zone de Yaoundé et au Cameroun en général, nous suggérons à l'Etat camerounais de prendre en compte les acteurs de la filière en établissant un recensement des différents intervenants de la filière, en intensifiant les campagnes de sensibilisation, valoriser la vannerie. L'Etat doit subventionner les vanniers, car ceux-ci ne disposent pas assez de moyens pour produire en quantité suffisante et pourvoir répondre à la demande sur le marché.

Afin d'organiser les vanniers dans la ville de Yaoundé qui s'installent dans les rues de la capitale, l'Etat peut créer un cadre approprié pour la vannerie par la construction des centres artisanaux où on peut même immatriculer les artisans et être plus proche d'eux.

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La vannerie dans la ville de Yaoundé opère dans l'informel, l'Etat peut organiser le secteur en identifiant chaque vannier.

La maitrise du rythme d'exploitation du rotin ne peut avoir lieu que si les recherches sont effectuées dans ce sens. Ainsi, pour une exploitation durable, nous proposons un recensement des espèces exploitées, faire l'inventaire des quantités disponibles et délimiter les quantités ou le quotas d'exploitation à prélever soit par mois ou par an pour permettre la durabilité de la ressource. Définir et orienter les stratégies de gestion durable passe également par la formation des CV dans les techniques de coupe de rotin.

Déréglementation des marchés au bénéfice des cueilleurs de rotin et de ceux qui en font le commerce (par exemple suppression des obstacles au transport et des restrictions à l'exportation) et appui à l'amélioration de la collecte et de la diffusion des informations sur le marché.

Renforcement de l'appui aux organisations locales de coupeurs, pour la vulgarisation de méthodes de réduction des pertes après coupe, d'amélioration de l'entreposage, et de toutes autres techniques requises.

CONCLUSION GENERALE

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Au terme de notre étude qui porte sur la « Dynamique et impact de l'exploitation du rotin sur l'environnement dans la zone de Yaoundé », il a été question de ressortir les principales mutations et impacts de la filière rotin sur l'environnement cette dernière décennie. Une fois le sujet cadré et la méthodologie élaborée, nous avons trouvé important de faire un état de lieux de la filière rotin et sa dynamique, les différents facteurs qui ont contribué à son évolution, pour en fin ressortir son impact sur l'environnement.

A partir de nos recherches et enquêtes nous pouvons dire que la situation actuelle de celle-ci reste dominée par l'exploitation de deux types de rotin (Eramospatha macrocarpa et Laccosperma secundiflorum) dans les proches campagnes de la ville de Yaoundé. Cette exploitation est essentiellement pratiquée par les populations paysannes qui ravitaillent la ville de Yaoundé en rotin brut à partir d'un marché de dépôt situé à Mvog-mbi où tous les vanniers s'approvisionnent pour la confession des objets dans les différents ateliers de transformation de la ville. Dans l'activité, on retrouve aussi bien les jeunes, les adultes que les vieux. Cette dernière décennie, la filière rotin est marquée par une dynamique dans l'exploitation, la transformation et la commercialisation. Notamment par l'évolution des sites d'exploitation, de quantités coupées, des acteurs impliqués, des prix de vente, et les outils de transformation. Cette dynamique est favorisée par les facteurs socioéconomiques et politiques. Le développement de la filière rotin a entrainé les impacts environnementaux et socioéconomiques aussi bien dans les espaces de coupe que de transformation. Ces résultats nous permettent de dire que nos hypothèses ont été confirmées dans la mesure où la filière reste dominée par l'exploitation des deux types de rotin par les paysans de la proche campagne de Yaoundé, la transformation qui a lieu dans les UT à travers la ville de Yaoundé et la commercialisation. Ce qui a conduit à des impacts sur l'environnement physique et socioéconomique des produits finis.

Cependant, au regard du rythme d'exploitation de la ressource, il y a lieu de réfléchir sur sa durabilité. C'est pourquoi, nous proposons une délimitation des taux de prélèvement, une interdiction de certaines méthodes en zone de coupe, une sensibilisation des populations locales, et en fin un inventaire des quantités disponibles et une définition des quotas d'exploitation.

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