INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES0 DE
L'ÉDUCATION
(INSE)
LES DÉTERMINANTS DE LA RÉUSSITE DES
ÉTUDIANTS DU GRADE LICENCE DE L'UNIVERSITÉ DE LOMÉ
EXERCANT UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
THÈSE DE DOCTORAT UNIQUE EN SCIENCES DE
L'ÉDUCATION ET DE LA FORMATION
Mention : Sciences de l'Education
Spécialité : Education, Equité et
Développement en Afrique
Présenté par : MOKLI Kossi Kafui
Jury de soutenance :
1) Pr. AKAKPO-NUMADO Sena Yawo, Professeur de Sciences de
l'Education à l'Université de Lomé, Président
2) Pr. GBIKPI-BENISSAN Datè François, Professeur
Titulaire de Sciences de l'Education à l'Université de
Lomé, Rapporteur
3) Pr. BABA-MOUSSA Abdel, Professeur de Sciences de l'Education
à d'Abomey-Calavi, Membre
4) M. AMOUZOU-GLIKPA Amevor, Maître de Conférences
de Sociologie de l'Education à l'Université de Lomé,
Membre
Novembre 2021
2
Sommaire
Dédicace 3
Remerciements 4
Sigles et acronymes 6
INTRODUCTION GÉNÉRALE 10
PREMIÈRE PARTIE : PROBLÉMATIQUE ET
MÉTHODOLOGIE DE LA
RECHERCHE 17
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION 19
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES
THÉORIQUE ET
CONCEPTUEL 71
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
113
DEUXIÈME PARTIE : 138
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE 138
CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES CARACTÉRISTIQUES
SOCIODÉMOGRAPHIQUES, FAMILIALES ET DES CONDITIONS DE VIE ET
D'ÉTUDES 140
CHAPITRE 5 : INFLUENCE DES EXIGENCES LIÉES AUX
ÉTUDES ET À
L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EXERCÉE
SUR LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS
214
CHAPITRE 6 : INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES
RÉSULTATS 248
CONCLUSION GÉNÉRALE 275
Bibliographie 281
Liste des tableaux et graphiques 292
ANNEXES 298
3
Dédicace
A toi, Kevin Jonathan MOKLI,
A toi, ma mère Affi AKOGO
et
A toutes les personnes qui me portent dans leur coeur
et qui contribuent à rendre mon existence
agréable.
4
Remerciements
Nous adressons nos vifs et sincères remerciements
à toutes les personnes qui nous ont aidé, conseillé et
encouragé à réaliser ce modeste travail.
Plus particulièrement, nous tenons à
témoigner toute notre gratitude :
- à notre Directeur de thèse, Monsieur
GBIKPI-BENISSAN Datè François, Professeur Titulaire de Sciences
de l'Education, pour avoir accepté de nous encadrer et pour la
disponibilité, l'écoute et la patience dont il a fait preuve
à notre égard durant ce parcours ;
- aux membres de jury qui ont démontré une fois
encore leur attachement à la recherche scientifique en sacrifiant leur
précieux temps aux fins d'évaluation de cette thèse ;
- au Professeur AKAKPO-NUMADO Sena Yawo, Directeur de
l'Institut National des Sciences de l'Education pour son soutien et son
accompagnement ;
- au Professeur KOKOROKO Dodzi Komla, Président de
l'Université de Lomé (UL) pour l'opportunité
accordée au personnel administratif, technique et de service de l'UL de
développer ses compétences ;
- au Professeur BATAWILA Komla, 1er
Vice-Président de l'UL, pour son soutien ;
- au Professeur KOBA Koffi, Directeur des Ressources Humaines,
pour son soutien ; - aux Professeurs KETOH Koffivi et GBEMOU Kokou, pour leur
soutien ;
- à Monsieur KPOTCHOU Koffi (Maître de
Conférences), Chef de département de Sociologie pour son soutien
;
- au Docteur SENAYA Eli, pour sa disponibilité et la
précieuse aide qu'il nous a apportée durant ce travail ;
5
- aux enseignants, ainsi qu'aux étudiants qui ont eu
l'amabilité de répondre aux questionnaires durant la collecte des
données ;
- aux étudiants qui nous ont aidés à
collecter les données auprès de leurs camarades ;
- au Directeur Adjoint du COUL, Monsieur LARE Yendoubé
(Maître de Conférences), pour son précieux apport ;
- à Monsieur DAKEY Kossi, Mesdames GUINHOUYA Nettey et
KLU Enyonam ainsi qu'à tous nos anciens collègues du COUL,
particulièrement ceux du groupe « VIVA », pour leurs
encouragements ;
- au Docteur SOSSOE Kodjo, Directeur de Cabinet du
Président de l'UL, pour son soutien ;
- à Madame HUNLEDE Silvia, Chef Division Gestion
prévisionnelle et Statistiques à la Direction des Ressources
Humaines (DRH) de l'UL, pour son soutien ;
- à Madame WELBECK Abravi Dovenam, Chef Section Gestion
Prévisionnelle à la DRH de l'UL, pour ses précieux apports
et ses encouragements ;
- à mes collègues de la Direction des Ressources
Humaines de l'UL pour leur soutien ;
- à nos collègues et amis : Docteurs SEGNIAGBETO
Sébastien, KOSSI Dodzi, OURO-BITASSE Etienne, GNANE Napo, HOLU Yawo,
TCHAGNAOU Akimou, DJAGNIKPO Ella, LAWSON-HELLU Laté, YAOU Tamegno, pour
leurs soutien et encouragements ;
- à Monsieur AWANYO Yao Kouma et son épouse pour
leur soutien ;
- à notre très chère petite soeur MOKLI
Adjovi Kékéli et son époux pour leur soutien ; - à
Mademoiselle TCHAO Florence, pour son soutien ;
- à Monsieur KONDO Mesa pour ses précieux
conseils au démarrage de cette recherche ; - à vous toutes et
tous sans distinction, veuillez trouver ici nos signes de gratitude.
6
Sigles et acronymes
CIC-CAFMICRO : Centre Informatique et de Calcul / Centre
Inter-Africain de Formation à la maintenance Microinformatique
CNF-Lomé : Campus Numérique Francophone de
Lomé CNOU : Centre National des OEuvres Universitaires
COUL : Centre des OEuvres Universitaires de Lomé
CRIQ : Centre des Ressources de l'Innovation et de la
Qualité Pédagogiques DAAS : Direction des Affaires
Académiques et de la Scolarité
DBA-UL : Direction de la Bibliothèque et des Archives de
l'Université de Lomé DGA : Direction de la Gestion des
Archives
DGDU : Direction de la Gestion du Domaine Universitaire
DIRECOOPS : Direction de l'Information, des Relations
Extérieures et de la Coopération et des Prestations de
Services
DPP : Direction de la Planification et de la Prospective DRI :
Direction de la Recherche et de l'Innovation DRH : Direction des Ressources
Humaines
EAM : Ecole des Assistants Médicaux
ENSI : Ecole Nationale Supérieure d'Ingénieurs
ESA : Ecole Supérieure d'Agronomie
ESAAd : Ecole Supérieure des Assistants Administratifs
ESTBA : Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et
Alimentaires
7
FASEG : Faculté des Sciences Économiques et de
Gestion
FDD : Faculté de Droit
FDS : Faculté des Sciences
FLLA : Faculté des Lettres, Langues et Arts
FMMP : Faculté Mixte de Médecine et de
Pharmacie
FSHS : Faculté des Sciences de l'Homme et de la
Société
FSS : Faculté des Sciences de la Santé
INSE : Institut National des Sciences de l'Education
ISICA : Institut des Sciences de l'Information, de la
Communication et des Arts
IUT-G : Institut Universitaire de Technologie de Gestion
LMD : Licence Master Doctorat
MEN : Ministère de l'Education Nationale
MEPSA : Ministère des Enseignements Primaire,
Secondaire et de l'Alphabétisation
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PIEN-UL : Projet d'Insertion des Etudiants Nécessiteux
de l'Université de Lomé
UB : Université du Bénin
UE : Unité d'Enseignement
UL : Université de Lomé
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la
Culture)
8
Résumé
À sa création, l'Université de
Lomé (UL) dont la mission première était de former les
cadres de l'administration après l'indépendance du Togo, se
devait d'offrir de bonnes conditions de vie et d'études aux apprenants
en vue de leur permettre d'acquérir des compétences de bon
niveau. Mais après deux décennies d'existence de cette
université (années 1970 et 1980), le pays fait face à des
crises sur le plan économique puis politique qui affectent
également l'UL. À partir des années 1990, les
étudiants de cette université ne bénéficient plus
du même soutien de la part du gouvernement. Par ailleurs le soutien des
familles pour la grande proportion d'entre eux fait aussi défaut. Avec
leurs conditions de vie et d'études qui se sont dégradées,
les étudiants mettent en oeuvre des stratégies pour disposer des
moyens nécessaires à la poursuite des études, notamment
l'exercice d'une activité économique, dont l'ampleur est notable
de nos jours au sein d'une catégorie d'étudiants issus de
familles démunies. La préoccupation qui a ainsi conduit à
cette recherche est de relever les facteurs qui interviennent dans la
réussite de ces étudiants, malgré le cumul des
études et l'exercice d'une activité économique.
La méthodologie adoptée a concilié
l'approche quantitative et celle qualitative. De ce fait, nous avons
réalisé une enquête à l'aide d'un questionnaire
semi-fermé auprès d'un échantillon d'étudiants de
certains établissements préalablement identifiés comme
étant le plus souvent concernés par le phénomène.
De même pour l'aspect qualitatif, des entretiens semi-directifs ont
été réalisés tant avec les étudiants qu'avec
les enseignants.
Les résultats issus de cette recherche, nous permettent
d'affirmer que malgré leur situation, les étudiants qui exercent
une activité économique durant les études tirent profit de
certains facteurs liés à leurs caractéristiques
sociodémographiques et au milieu social d'origine ainsi qu'aux
conditions dans lesquelles ils effectuent leurs études, au respect de
certaines exigences liées à leurs études et à
certaines caractéristiques liées à l'activité
exercée. Au regard de ces résultats, nous soutenons que la
réussite des étudiants qui exercent une activité
économique est possible, étant donné que les études
universitaires impliquent un triple investissement : social, financier et
personnel (intellectuel et motivationnel). Ces étudiants sont donc
amenés à produire eux-mêmes les ressources
financières dont ils ont besoin, afin de rassembler les conditions de
réussite.
Mots clés : Activité économique -
Réussite universitaire - Catégorie socioprofessionnelle.
Abstract
When it was set up, Université de Lomé (UL),
whose primary mission was to train the administration staff after the
independence of Togo, had to offer good living and good study conditions to the
learners in order to have the right skills. But after two decades of existence
of this university (1970s and 1980s), the country faces economic and political
crises which have also direct consequences on the University. From 1990s
onwards, the students of this university no longer receive the same care from
the government as previously done. Moreover, a large proportion of these
students also lack the support of their family. With their deteriorating living
and study conditions, students are implementing strategies to ensure that they
have the means to continue their studies, including the pursuit of an economic
activity which is really significant these days among students from poor
families. The aim of this research is to identify the factors that intervene in
the success of these students, despite the combination of the study and an
economic activity.
The methodology adopted was a combination of quantitative and
qualitative approaches. Thus, I conducted a survey using a semi-closed
questionnaire with a sample of students from certain institutions previously
identified as being most often concerned by the phenomenon. Similarly, for the
qualitative aspect, semi-directive interviews were conducted with both students
and teachers.
The results of this research allow us to affirm that, despite
their situation, students who engage in economic activity during their studies
benefit from certain factors related to their socio-demographic characteristics
and social background, as well as to the conditions in which they carry out
their studies, to the fulfillment of certain requirements related to their
studies and to certain characteristics related to the activity carried out.
In light of these results, I argue that the success of
students engaged in economic activity is possible, given that university
studies involve a triple investment : social, financial and personal
(intellectual and motivational). These students are thus led to produce
themselves the financial resources they need, in order to gather the conditions
for success.
9
Key words : Economic activity - University success -
Socio-professional category.
10
INTRODUCTION GÉNÉRALE
11
La réussite de l'apprenant est l'une des
problématiques qui suscite un grand intérêt auprès
des spécialistes de l'éducation. De par sa particularité,
l'enseignement supérieur est le niveau d'études où les
étudiants sont souvent confrontés à des difficultés
de réussite, surtout lorsque les conditions optimales ne sont pas
réunies. Selon les contextes, des jalons sont posés en vue de
faciliter les conditions d'études et de réussite. C'est ainsi
qu'à la création des universités en Afrique subsaharienne
et particulièrement dans les pays francophones dans le contexte des
indépendances, l'accent a principalement été mis sur la
formation de cadres appelés à prendre les commandes de
l'administration pour le développement des nouveaux États. La
formation des cadres étant la mission prioritaire de ces
universités dans les années 1960 et 1970, les meilleures
conditions d'études étaient souvent réunies pour la
réussite des étudiants. Ce fut le cas du Togo aussi, qui s'est
doté de sa première et plus grande université publique en
1970.
L'ouverture de l'université à tous au Togo a
permis depuis les premières années à un public
diversifié d'accéder à l'Université du Bénin
(devenue Université de Lomé depuis 2001). Chaque année,
l'effectif des étudiants qui arrivaient dans cette université
augmentait. Avec plus de 60.000 étudiants en 2020, l'Université
de Lomé (UL), est l'université la plus fréquentée
du pays (malgré la création de l'Université de Kara et
l'existence de plusieurs établissements privés d'enseignement
supérieur). Depuis les années 1990, il y a une massification de
la population estudiantine surtout dans les facultés, où
l'entrée n'est pas sélective. Ces étudiants arrivent de
toutes les localités du pays et de toutes les couches
socioéconomiques, avec une prédominance au sein des milieux
défavorisés. Cela se comprend par le fait qu'il s'agissait de :
« (...) offrir des opportunités locales de formation
supérieure à tous les citoyens avides de connaissances,
méritants et surtout à ceux dont les moyens limités ne
permettent pas d'effectuer des études à l'extérieur.
» (Agbobli, 2004, p. 168). La préoccupation des gouvernants
était donc que les étudiants puissent disposer des conditions
nécessaires pour bien évoluer dans leur parcours.
12
La possibilité pour les nouveaux bacheliers d'effectuer
des études supérieures au pays était offerte à tous
et surtout à ceux dont les moyens financiers ne permettaient pas de
prendre en charge des études à l'étranger. Il faut
rappeler que dans les années qui ont précédé la
création de l'Université du Bénin (UB), les togolais
étaient contraints de partir à l'étranger (dans la
sous-région ou en Europe) pour effectuer leurs études
supérieures. Mais l'ouverture de cette université a
apporté une solution à ce problème. Si au début il
s'agissait de faciliter l'accès à l'enseignement supérieur
aux bacheliers qui n'avaient pas les moyens financiers nécessaires pour
entreprendre des études à l'étranger, par la suite, ce
sont les étudiants qui n'ont pas les moyens de s'inscrire dans une
université privée (avec des frais relativement
élevés1) que l'Université de Lomé attire
en masse. C'est dans ce contexte qu'Efionayi et Piguet, (2014) ont parlé
d'« université pour les pauvres », évoquant le contexte
ivoirien (qui est similaire à celui du Togo) où il y a plusieurs
universités privées vers lesquelles se dirigent certains
étudiants en mesure de payer des frais d'inscription
élevés (Efionayi & Piguet, 2014).
Dans la mesure où l'accès à l'UL se
présente sans grandes difficultés pour le plus grand nombre
d'étudiants, le maintien et surtout la prise en charge des études
représentent un défi majeur pour ceux qui viennent de familles
modestes (parents agriculteurs, artisans, etc.). Dans les années 1970 et
1980, les ambitions de l'Etat et le faible effectif des étudiants ont
permis d'offrir les conditions optimums d'études et de vie, ce qui
était un grand soulagement pour ceux qui venaient de familles pauvres.
Le soutien financier de l'Etat (bourse et allocation d'aide) et les
différentes formes d'assistance aux étudiants étaient un
secours pour les étudiants aux ressources limitées. L'impact
positif que les études universitaires ont produit sur les premiers
étudiants a ainsi permis à l'Université de Lomé de
donner à de plus en plus de bacheliers l'envie d'y étudier,
surtout ceux venant des milieux modestes. Les familles ont également su
apprécier les bienfaits d'avoir un enfant étudiant, puisque
celui-ci jouissait d'une autonomie financière grâce au soutien
de
1 Les frais de scolarité dans les
établissements privés varient entre 365 000 F CFA et 1 100 000 F
CFA par an (
http://rc.aau.org/files/GAYIBOR2.pdf)
13
l'Etat, d'où l'idée répandue (surtout
dans les milieux socioéconomiques défavorisés) selon
laquelle, un enfant qui devient étudiant n'est plus à la charge
de ses parents. A ce propos dans une étude réalisée par la
DAAS, le constat suivant est présenté : « Les études
universitaires constituent d'une part, des occasions pour les parents de se
désengager de leurs obligations financières vis-à-vis de
leurs enfants et d'autre part, des moyens pour les étudiants
eux-mêmes d'accéder à la manne financière de l'Etat
et à diverses prestations sociales. » (
http://rc.aau.org/files/GAYIBOR2.pdf).
Le soutien de l'Etat, à l'époque, dans le parcours des
étudiants était prépondérant au point où la
participation des familles dans la formation de leurs enfants était
quasi inexistante. Or cette participation est une nécessité.
L'intérêt de ce soutien est, en
réalité, de permettre à l'étudiant de mener ses
études dans de bonnes conditions. Il est en effet reconnu que les
études universitaires exigent un investissement financier substantiel
tant de la part des apprenants (le plus souvent à travers leur famille)
que de l'Etat et de l'institution universitaire elle-même. Il a
d'ailleurs été relevé que pour maintenir, voire
améliorer la qualité de l'enseignement supérieur dans les
pays africains, au regard des besoins de plus en plus croissants, il faudra
augmenter les coûts unitaires des étudiants dans de nombreux pays
(Amadou, 2011). Les conditions dans lesquelles se déroulent les
études universitaires sont donc importantes en vue de permettre à
l'apprenant de réaliser un bon parcours.
Avec l'insuffisance des ressources financières, de plus
en plus les étudiants de l'UL doivent contribuer à la prise en
charge de leurs études. La fin de l'Etat providence pour les
étudiants (bien que la part des dépenses affectée aux
charges sociales des étudiants reste élevée : 45% voire
70% selon Amadou, 2011), donne lieu à une nouvelle réalité
qui exige d'eux de contribuer un peu plus financièrement à leurs
études. Le rôle des facteurs financiers et matériels dans
la poursuite et la réussite des études universitaires se ressent
dans ces conditions. Ces facteurs ne sont certes pas les seuls
déterminants de la bonne performance des étudiants, mais ils
contribuent fortement au bon parcours universitaire de
14
l'étudiant. La question des conditions de vie et
d'études des étudiants de l'Université de Lomé
(à l'instar de ceux de plusieurs autres universités en Afrique
subsaharienne) s'est souvent posée, surtout dès l'apparition des
crises socioéconomiques et politiques auxquelles le pays a fait face. On
se souvient encore des crises répétitives au début des
années 2000, qui étaient souvent destinées à la
revendication de meilleures conditions de vie et d'études pour les
étudiants. Quand bien même ces revendications ciblaient divers
besoins des étudiants (restauration, logement, transport, etc.) l'aspect
financier en constituait beaucoup plus l'épine dorsale. D'autres
difficultés non moins importantes telles que l'insuffisance des salles
de cours, l'insuffisance d'enseignants se posent également aux
étudiants, mais elles ne sont pas souvent les principales sources de ces
revendications.
Les difficultés auxquelles les étudiants font
face du fait de la baisse de l'assistance financière qui leur
était offerte, notamment dans les années 1970 et 1980, ne
manquent pas de compliquer les conditions d'études et surtout les
conditions de vie de beaucoup d'étudiants qui viennent de milieux
défavorisés. Pour ceux dont la situation est plus
précaire, la poursuite des études devient quasi impossible. Quant
à ceux qui parviennent à se maintenir, la nécessité
d'avoir une autonomie financière et surtout de disposer des ressources
pouvant leur permettre de prendre en charge leurs études, conduit bon
nombre d'entre eux à cumuler les études et l'exercice d'une
activité économique. Dans les années 1970 et 1980 ce
phénomène n'avait pas d'ampleur, mais aujourd'hui il concerne de
plus en plus d'étudiants. De petits travaux occasionnels à des
activités régulières (à temps partiel), on
rencontre à l'Université de Lomé davantage
d'étudiants qui font le choix de ces activités
rémunérées pour subvenir à leurs besoins, tant ceux
liés à leur existence que ceux liés à leurs
études. Par ailleurs, tout comme leurs ainés des parcours Master
et Doctorat, les étudiants du parcours Licence sont également
concernés par ce phénomène. La difficulté chez les
étudiants du parcours licence est que le passage du secondaire à
l'université leur impose de s'adapter à de nouvelles
réalités et à des exigences différentes
15
de celles auxquelles ils étaient habitués au
secondaire. De ce fait le cumul des études et d'une activité
économique représente un véritable défi.
Quand bien même aujourd'hui dans les universités
africaines le phénomène de l'exercice d'activité
économique parallèlement aux études constitue une
réalité vécue par une proportion plus importante
d'étudiants, le constat est que cette question n'est pas suffisamment
prise en compte dans les différentes recherches. Il faut même dire
qu'à travers l'Afrique subsaharienne, il n'existe pas beaucoup
d'études qui traitent du travail étudiant qui mérite
d'être exploré afin d'en révéler toutes ses
implications. Cette réalité peut également se comprendre
par le fait que dans le contexte africain, le travail étudiant n'est pas
assez structuré comme dans les pays occidentaux où des offres
d'activités rémunérées existent pour les
étudiants. De même que la loi prend en compte le travail
rémunéré qui est de ce fait encadré.
Au regard de la situation à laquelle les
étudiants qui travaillent (en Afrique de façon
générale et spécifiquement au Togo) font face et de la
faiblesse de la production scientifique sur le sujet, nous portons un
intérêt spécifique aux déterminants de leur
réussite, dans le contexte de l'UL où le taux d'échec est
souvent élevé (50% de 1971 à 1988 : Gbikpi-Benissan et
Quashie, 1989 cités par Agbobli, 2004).
La préoccupation qui fonde la présente recherche
tire donc son essence de la réalité que vit une frange des
étudiants du grade Licence qui doivent travailler pour se prendre en
charge pendant qu'ils étudient. Fondamentalement cette
réalité nous a amené à nous interroger sur les
déterminants de la réussite de ces étudiants. Dans la
situation où ces étudiants se retrouvent, quels sont les
éléments de leur environnement social dont ils peuvent tirer
profit pour leur réussite ? Dans quelles mesures leur implication dans
les études peut favoriser leur réussite ? Dans quelles conditions
l'activité économique exercée peut être moins un
obstacle à la réussite de ces étudiants ? C'est autour de
ces interrogations que cette recherche est menée.
16
Dans le but de répondre aux exigences de la recherche,
la présente thèse s'articule autour de deux (02) parties
subdivisées en chapitres. La première partie aborde la
problématique et la méthodologie de la recherche et est
répartie en trois (03) chapitres. Dans le premier chapitre nous avons
procédé à l'analyse de la situation qui a
débouché sur l'énoncé du problème. Le
deuxième chapitre est consacré à la revue de la
littérature et aux cadres théorique et conceptuel. Dans le
troisième chapitre nous avons présenté la
méthodologie grâce à laquelle cette recherche a
été menée. La seconde partie est également
composée de trois (03) chapitres : les chapitres 4 et 5 et 6. Dans les
chapitres 4 et 5 nous avons présenté et analysé les
résultats de la collecte des données que nous avons
réalisée ; enfin le chapitre 6 a été
consacré à l'interprétation et à la discussion de
ces résultats.
PREMIÈRE PARTIE :
PROBLÉMATIQUE ET
MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Introduction partielle
La présente recherche trouve son fondement dans
l'existence d'une situation contradictoire, comme c'est le cas pour toute
recherche. Ici il est question des étudiants qui exercent une
activité économique parallèlement aux études, mais
qui arrivent à réussir (parfois mieux par rapport à ceux
qui n'exercent pas d'activité économique). La
réalité à laquelle ces étudiants font face ne peut
être cernée qu'à travers l'effort d'élucidation de
ses différents contours. Il est donc question pour nous de
présenter le plus explicitement possible les manifestations du
problème que nous avons identifié.
Il s'agit dans la première partie de cette recherche,
de présenter l'objet, les questions qu'elle suscite ainsi que les
réponses provisoires que nous y apportons.
19
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION
Tout comme la plupart des universités d'Afrique
subsaharienne et particulièrement des universités francophones,
l'Université de Lomé n'a pas échappé aux crises
socioéconomiques, voire politiques, seulement deux décennies
après sa création. Et pourtant, cette université
était au départ, le fruit de l'ambition qu'avaient nourrie les
gouvernants d'assurer le développement du pays à partir de la
formation des cadres de l'administration. Mais à partir des
années 1990, l'Université du Bénin (qui, à ses
débuts, offrait de bonnes conditions de vie et d'études à
ses étudiants) a été plongée dans des
difficultés de financement qui affectent jusqu'à nos jours, la
population estudiantine qu'elle accueille. Les conditions d'études et
les conditions de vie dans cette université deviennent difficiles pour
les étudiants. Certains d'entre eux, du fait des difficultés
rencontrées, optent pour des activités économiques pour se
prendre en charge et poursuivre leurs études.
1.1- De l'Université du Bénin (1970)
à l'Université de Lomé (2001) : aperçu historique
et conditions de vie et d'études des étudiants
La création de l'Université du Bénin (UB)
en 1970 répondait à la nécessité de doter le Togo
d'une institution d'enseignement supérieur, dont la mission était
de former les cadres qui doivent prendre la relève de l'administration
coloniale après l'accession à l'indépendance. Il
s'agissait également d'assumer la souveraineté de l'Etat
togolais, et surtout de mettre en place les institutions qui devront contribuer
au développement du pays. Ce fut le même contexte dans les autres
pays francophones d'Afrique, et Gioan (2007) écrira à ce propos :
« A l'origine, les dispositifs d'enseignement supérieur mis en
place dans la plupart des pays francophones d'Afrique ont été
conçus pour former les cadres destinés à diriger les pays
nouvellement indépendants. » (Gioan, 2007, p. 3).
Jusqu'à la fin des années 1970 voire 1980,
compte tenu de l'importance du besoin en cadres qui existait,
l'Université du Bénin a accompli cette mission de formation
des
20
cadres qui lui était confiée. Mais dès la
fin des années 1980, l'Etat togolais fait face à des
difficultés sur les plans socioéconomique et politique, ce qui
affecte la capacité de l'UB à accomplir sa mission dans de bonnes
conditions. Cela a eu comme conséquence, entre autres, la
dégradation des conditions d'existence des étudiants.
Il nous parait instructif, compte tenu de la situation qu'a
traversée l'Université de Lomé, de jeter un regard sur les
débuts de cette université (eu égard aux conditions de vie
et d'études acceptables qu'elle offrait aux étudiants) et
l'évolution qu'elle a connue.
1.1.1- Genèse de l'Université du
Bénin
La création de l'Université du Bénin
remonte à la date du 14 septembre 1970 par décret
No70-156 (Université de Lomé, 2009). Cette
décision a été prise d'une part grâce à la
volonté des autorités étatiques de doter le pays d'une
université autonome et d'autre part du fait des difficultés
éprouvées par les étudiants togolais à
l'étranger. Mais avant d'y arriver, dès 1965, le Togo avait en
commun avec le Dahomey (actuelle République du Benin) l'Institut
d'Enseignement Supérieur du Benin (IESB) grâce au soutien du
gouvernement français. Cet institut faisait partie des centres
d'enseignement supérieur dont la création a été
décidée grâce aux accords avec la Fédération
du Mali dans lesquels la République française s'engageait
à créer ou à développer dans les Etats signataires
(Burkina-Faso, Bénin, Congo, Côte d'Ivoire, Madagascar, Niger,
Sénégal) un enseignement supérieur d'un niveau égal
à celui de l'enseignement supérieur français (Manier,
2010). C'est dans cette optique que furent créés les centres
d'enseignement supérieur d'Abidjan, Brazzaville, Niamey, Ouagadougou,
Pointe-Noire et Porto-Novo. C'est donc à la suite de cet institut que la
création de l'UB a été décidée. Cette
création a surtout été facilitée par
l'accroissement de l'effectif des bacheliers, les difficultés des
autorités à faire face au coût élevé de la
formation à l'étranger, la forte demande intérieure
d'enseignement supérieur et le souci de créer une institution de
souveraineté autonome (Agbobli, 2004).
21
A l'origine, l'UB était composée de 4
écoles (écoles de droit, des lettres, de médecine et des
sciences). Les infrastructures n'étant pas encore construites, ces
établissements étaient éparpillés aux quatre coins
de la ville de Lomé. Mais très rapidement ce problème sera
réglé avec la construction du campus universitaire sur un terrain
de 300 hectares (Université du Bénin, 1977). Sur le plan de la
formation de façon concrète, déjà en 1972, afin
d'adapter l'enseignement donné à l'UB aux réalités
et exigences économiques du Togo, une réforme a été
mise en place. A travers cette réforme, la priorité a
été accordée à la formation des maitres
(enseignants) et à la formation des cadres dont avait besoin
l'administration au cours de ces années de démarrage
(Université du Bénin, 1990).
En 1972, par décret no72-181/PR de nouveaux
établissements ont été créés afin
d'élargir les domaines de formation à l'Université de
Lomé ; il s'agit entre autres de l'école supérieure
d'agronomie, de l'école supérieure de mécanique
industrielle, de l'école supérieure d'administration, de
l'école des techniques économiques, de gestion et de commerce, de
l'institut national des sciences de l'éducation et de l'école des
assistants médicaux. Pendant que les besoins sur le marché de
l'emploi se diversifiaient et que la demande de formation connaissait
progressivement un accroissement, l'UB prenait une certaine ampleur grâce
à l'augmentation du nombre d'établissements en vue de
répondre aux différentes attentes tant au niveau national que
dans la sous-région. En 1988, les premières écoles
(créées en 1970) furent transformées en facultés du
fait de l'affluence enregistrée dans ces établissements.
En ce qui concerne les effectifs à l'ouverture de cette
université, ils sont rapidement passés de 845 en 1970-1971
à 1369 en 1971-1972 (tableau 1) soit une augmentation de 62%.
L'ouverture de l'UB a constitué un soulagement pour les étudiants
togolais et a entrainé l'arrivée d'étudiants d'autres
nationalités.
22
Tableau 1 : Répartition des étudiants de
l'Université du Bénin en 1971-1972
Matières
|
Togolais
|
Dahoméens
|
Autres étrangers
|
Total
|
Droit et Sciences économiques
|
599
|
155
|
139
|
893
|
Lettres
|
111
|
154
|
34
|
299
|
Sciences
|
97
|
3
|
68
|
168
|
Médecine (6ème année)
|
2
|
-
|
7
|
9
|
Total
|
809
|
312
|
248
|
1369
|
Source : Hermann Jozsef et al. (1972, p. 7)
Au cours de l'année 1971-1972, l'UB comptait 809
étudiants de nationalité togolaise, soit 59,09% et 560
étudiants étrangers, soit 40,91% de l'effectif total. Parmi les
étudiants étrangers, il y avait une forte proportion
d'étudiants du Dahomey parce que ceux-ci étaient
déjà à l'UB pour le compte de l'Institut d'Enseignement
Supérieur du Bénin pour achever leurs études ; ce qui
explique d'ailleurs leur présence massive à l'école de
droit et sciences économiques ainsi qu'à l'école des
lettres. L'école de droit et sciences économiques recevait la
grande majorité des étudiants (893, soit 65,23%), suivi de
l'école des lettres (21,84%), puis de celle des sciences (12,27%). A
l'école de médecine, la première année
n'était pas encore ouverte, mais il y avait déjà 9
étudiants (0,66%) en année supérieure (ils avaient
commencé dans d'autres universités) dont la plupart
étaient des étrangers.
Après avoir démarré avec les 4
premières écoles créées en 1970, l'UB s'est
dotée au fil des années des établissements
nécessaires à la formation des cadres du Togo (voire d'autres
pays de la sous-région), tout en tenant compte des besoins et des
réalités du pays. Elle a surtout fait l'effort d'orienter la
formation donnée, selon les exigences liées au
développement du pays, du moins jusqu'à la fin des années
1980.
23
1.1.2- Aperçu des conditions de vie et
d'études des étudiants de l'Université du Bénin
dans les années 1970 et 1980
Au cours des années 1970, l'UB a profité de la
croissance économique et sociale du Togo (ESACJ, ESTEG, 1974). La
production et l'exportation du phosphate, principale matière
première du pays, concouraient en effet au développement de
l'économie togolaise. Les fruits de cette croissance économique
avaient ainsi rejailli sur le financement de l'UB et sur les conditions de vie
de ses étudiants. Les privilèges dont a
bénéficié l'institution universitaire dans ses deux
premières décennies peuvent s'apprécier à la fois
par rapport au financement qu'elle recevait et aux conditions
matérielles mises en place au profit des étudiants.
L'intérêt porté à cette université fait
même dire que d'énormes sacrifices ont été consentis
pour lui permettre d'évoluer (Agbobli, 2004, p. 172).
Avec l'attention dont bénéficiait l'UB sur le
plan financier, la situation socioéconomique des étudiants
était plus intéressante dans les années 1970 et 1980. Les
avantages dont jouissaient les étudiants peuvent s'apprécier au
regard de divers éléments, notamment l'allocation de bourse ou
d'aide dont les montants étaient d'un niveau à satisfaire leurs
besoins. L'allocation de bourse qui était de 15.000 F à la
création de l'université (Hermann et al., 1972, p. 14) est
passée à 21.600 F (ce qui est supérieur de 57% au SMIG
dont le montant s'élevait à 13.757 F). De plus, de neuf mois,
l'octroi de cette allocation est passé à douze mois. En somme, en
douze mois un étudiant boursier percevait une somme totale annuelle de
259.200 F. Cela représentait une somme substantielle, étant
donné que le PIB par habitant du Togo n'était que de 123 dollars
US (61.500 F, le taux du dollar étant à 500 F) en 1970. Ce PIB
malgré qu'il est passé à 475 dollars US (237.500 F CFA) en
1990 était toujours inférieur à l'allocation de bourse
annuellement perçue par les étudiants. Grâce à ce
soutien financier, les étudiants avaient les moyens d'avoir des
conditions de vie décentes.
24
Pour accéder à la bourse, l'étudiant
devait répondre à certaines conditions :
- dans les facultés, c'est l'étudiant admis en
deuxième année du premier cycle qui en bénéficiait.
Pour cela, étaient pris en compte son mérite et sa situation
sociale.
- quant aux écoles supérieures de formation
professionnelle, accessibles par voie de concours, la bourse était
attribuée aux étudiants dès la première
année.
Les étudiants non boursiers pouvaient pour leur part
prétendre à une allocation d'aide qui est : « une assistance
financière annuelle accordée à certains étudiants
non boursiers nécessiteux et remplissant les conditions
académiques. » (UL, 2002, p. 61 ; décret no
95-062/PR, article 6). Pour cela, ils devaient avoir de bons résultats
et être orphelins ou être issus d'une famille à faible
revenu (UL, 2002 ; décret no 95-062/PR). Cette allocation
d'aide dont le montant est inférieur à celui de la bourse
s'élevait à 120.000 F par an.
De ce point de vue, la bourse ou l'aide est destinée
à permettre aux étudiants d'améliorer leurs conditions de
vie et d'études. Ceux qui venaient de milieux démunis pouvaient
ainsi poursuivre sans grandes difficultés leurs études,
éventuellement en l'absence du soutien financier de leurs parents, et de
surcroit ils pouvaient participer à la résolution de certaines
difficultés financières de leur famille.
En plus de percevoir une allocation de bourse ou d'aide, les
étudiants bénéficiaient des oeuvres universitaires (qui
étaient davantage fournies), à savoir la restauration, le
logement, le transport, les soins de santé, l'assistance sociale. Ces
oeuvres universitaires subventionnées par l'Etat, leur revenaient
à des frais accessibles. Ainsi, le restaurant universitaire d'une
capacité de 2500 à 3000 repas en trois services (petit
déjeuner, déjeuner et diner) pratiquait les tarifs
indiqués dans le tableau 2.
25
Tableau 2 : Tarifs des repas servis au restaurant
universitaire avant les années 2000
Tarif du bénéficiaire des oeuvres
universitaires
|
Plein tarif pour les non-bénéficiaires
des oeuvres universitaires
|
Petit déjeuner : 30 F CFA
|
Petit déjeuner : 30 F CFA
|
Déjeuner : 90 F CFA
|
Déjeuner : 180 F CFA
|
Diner : 90 F CFA
|
Diner : 180 F CFA
|
Source : Université du Bénin (1990, p. 22)
Pour la journée, un étudiant
bénéficiaire des oeuvres universitaires qui décide de
manger au restaurant universitaire pouvait dépenser au total 210 F CFA
(Université du Bénin, 1990 : 22). Quant à ceux qui ne sont
pas bénéficiaires des oeuvres universitaires, c'est-à-dire
ceux qui ne possèdent pas la carte du Centre National des OEuvres
Universitaires (CNOU), ils dépensaient un peu plus (390 F CFA pour les
trois repas de la journée).
Quant aux services de logement, ils sont offerts à
travers les résidences installées sur le campus et les villas
baillées en ville (une trentaine en 1990). L'attribution du logement aux
étudiants qui se faisait à partir de la soumission d'un dossier
de demande, tenait compte de certaines conditions, dont des critères
socioéconomiques et la localité de provenance de
l'étudiant. La chance était surtout offerte aux étudiants
venant de l'intérieur du pays d'accéder aux logements
universitaires, parce que beaucoup d'entre eux n'avaient pas forcément
de parents chez qui loger à Lomé. De plus, le loyer dans les
cités universitaires qui était le même pour tout type de
logement (2000 F CFA jusqu'en 2001) était prélevé sur
l'allocation de bourse ou d'aide. Jusqu'en 1999, année de
résiliation des contrats de bail des villas, le nombre de places
disponibles pour le logement des étudiants atteignait environ 3000 lits.
Avant 1999, au fur et à mesure que la population estudiantine
augmentait, des dispositions étaient prises pour augmenter la
capacité de l'université à loger un plus grand nombre.
C'est ainsi qu'en plus des résidences construites sur le campus, des
villas étaient baillées plus ou moins à proximité
de l'université pour satisfaire un plus grand nombre d'étudiants.
De trois villas louées en 1978-1979, l'université est
passée à une vingtaine entre 1980-1985 puis à une
trentaine dans la décennie 1990. La pression de la demande devenant plus
grande, deux nouvelles
26
cités ont été construites en 1990-1991 en
plus de la rétrocession à l'université des cités D,
E et F (situées au campus nord), précédemment
utilisées pour le logement des policiers en recyclage (Adélayi,
2012). Les effectifs étant moins élevés, une proportion
plus importante d'étudiants avait ainsi la possibilité
d'être logée. En 1997 par exemple, 21% des étudiants
étaient logés (bien que l'effectif des étudiants devenait
important et que l'offre connaissait une régression), alors qu'en 2008,
seulement 3% des étudiants sont logés, le nombre de places
disponibles ayant chuté de 3000 à 1200 (Adélayi, 2012).
Quand bien même l'offre de logement au cours des
années qui ont précédé la crise ne comblait pas
totalement la demande, elle était nettement meilleure comparativement
à la capacité de logement de l'université depuis la fin du
bail des villas et surtout en l'absence de construction de nouvelles
cités.
En ce qui concerne le logement en dehors des résidences
universitaires, il faut reconnaitre que le coût de la location d'une
chambre en ville était moindre au cours des décennies 1970 et
1980 (le loyer d'une pièce était inférieur à 5000 F
CFA) comparativement aux années qui ont suivi la crise
socioéconomique et politique. L'un des avantages des étudiants
était ainsi de pouvoir se loger à des coûts moins
élevés comparativement aux années de crise.
Un autre volet des oeuvres universitaires est la prise en
charge médicale des étudiants. En la matière, pour tout
étudiant régulièrement inscrit et ayant constitué
un dossier médical, les soins étaient gratuitement offerts. Cette
prise en charge médicale comprenait également la prise en charge
des ordonnances prescrites. Ainsi, jusqu'en 1998, les étudiants
étaient bien suivis et bien soignés (Adjiakou, 2011). Quant au
service social qui a pendant longtemps fait partie du centre
médico-social du Centre National des OEuvres Universitaires (CNOU), il
apportait sur tous les plans, son aide aux étudiants qui rencontraient
des difficultés susceptibles de troubler le bon déroulement de
leurs études. Ce service aidait entre autres, les étudiants
boursiers à obtenir des avances sur bourse sous forme de prêts ;
les étudiants non boursiers pouvaient obtenir des dérogations
pour le
27
restaurant universitaire, des secours, des chambres dans les
résidences universitaires sans payer au vu de la précarité
de leur situation socioéconomique, etc.
Le transport était pour sa part offert aux
étudiants au tarif de 10 F CFA par trajet, quelle que soit la distance,
dans la limite des quartiers desservis. Cela permettait aux étudiants de
dépenser moins pour leur déplacement pour se rendre à
l'université et retourner chez eux. Par ailleurs, tout comme les
infrastructures, les véhicules affectés au transport des
étudiants n'étaient pas débordés.
Entre 1970 et 2001, les frais d'inscription à l'UB pour
les étudiants togolais s'élevaient à 4250 F CFA.
Comparés aux dépenses faites par l'institution à
l'époque pour un étudiant, ces frais d'inscription
représentaient une part infime. Déjà en 1972, un
étudiant coutait autour de 370.000 F CFA (Herman et al., 1972, p. 15).
En 1998, pour un étudiant du premier et du second cycle ce coût
était estimé à 447.489 F. Les frais d'inscription
représentaient autour du centième de ce que dépensait
l'Etat pour la formation d'un étudiant. La contribution des
étudiants au coût de leur formation à l'UB était
ainsi négligeable, puisqu'une part plus importante des coûts
était prise en charge par l'Etat.
Sur le plan socioéconomique, les étudiants de
l'Université du Bénin des années 1970 et 1980 avaient
accès à des avantages qui leur permettaient de faire face sans
grandes difficultés à leurs besoins tant existentiels
qu'académiques. Leur situation socioéconomique plus viable et les
autres facilités offertes en matière de soins de santé, de
restauration, de logement et de transport rendaient appréciables leurs
conditions d'existence. Cette attention dont jouissaient les étudiants
avait même un caractère spécial du fait de la
générosité dont ils pouvaient également
bénéficier auprès du chef de l'Etat d'alors :
Au Togo, les étudiants ont
bénéficié des bonnes grâces du pouvoir en place, de
la création de l'Université du Bénin en 1970 jusqu'en
1990. En effet, pendant cette période de parti unique, les
étudiants togolais étaient considérés comme les
protégés du pouvoir aussi bien à Lomé qu'à
l'intérieur du pays, étant donné que le président
de la République d'alors faisait preuve de
générosité à leur égard, en leur octroyant
des dons en espèces, lors des congrès, séminaires et des
marches de soutien. (Tsigbe, 2014, p. 144).
28
Pour ce qui est des infrastructures de cours, elles offraient
aux étudiants des cadres décents et propices. Nouvellement
construites, ces infrastructures étaient dotées
d'équipements en bon état, adaptés aux activités
pédagogiques. Les salles de cours n'étaient pas
débordées par les étudiants dont les effectifs
n'étaient pas excessifs. En 1970-1971, l'UB ne comptait que 845
étudiants (Herman et al., 1972).
En cette année, les infrastructures étaient
conçues pour 6000 étudiants (Abalo, 2005). Jusque dans les
années 1990, ces infrastructures pouvaient contenir l'effectif
d'étudiants qui arrivaient à l'université. Cet effectif
qui est passé de 3007 en 1978-1979 à 7144 en 1988-1989 (Lange,
1998 : 245), n'était pas excessif, au vu des infrastructures
disponibles. Les salles de cours et amphithéâtres pouvaient encore
contenir les étudiants sans que certains soient contraints de suivre les
cours dehors.
Toutes ces conditions de vie et d'études rendues
faciles au cours des décennies 1970 et 1980 n'ont pas pu perdurer.
Dès la fin des années 1980, les étudiants de l'UB ont
commencé à faire face à des conditions d'études et
de vie qui se dégradent consécutivement aux crises
socioéconomiques et politiques qui secouent le Togo.
L'austérité n'épargne pas cette université, qui
continue à trainer ses séquelles, particulièrement en ce
qui concerne les conditions de vie des étudiants.
1.2- Les étudiants face aux conditions de vie et
d'études difficiles à l'Université du Bénin puis
à l'Université de Lomé depuis les années
1990
L'Université du Bénin a connu un essor au cours
des deux premières décennies qui ont suivi sa création :
construction d'infrastructures neuves, équipées et
adaptées aux besoins de formation, installation des étudiants
dans des conditions d'études et d'existence optimales, augmentation de
la population estudiantine, etc.
L'Etat togolais a fait l'effort de mettre les ressources
nécessaires à la disposition de cette université, à
laquelle une grande importance était accordée. Mais la crise
économique des années 1980 à laquelle ont fait face les
pays d'Afrique subsaharienne n'a pas épargné le
29
Togo, et depuis les années 1990, l'Université du
Bénin est confrontée à des difficultés de
financement desquelles elle ne s'est pas encore totalement relevée. Ces
difficultés ont affecté le fonctionnement de cette institution et
les conditions d'existence de ses usagers, en l'occurrence celles des
étudiants.
1.2.1- Les difficultés de financement de
l'Université de Lomé et ses répercussions sur les
conditions de vie des étudiants
L'Université de Lomé a connu des bouleversements
qui ont occasionné d'importantes difficultés du point de vue du
financement. Les répercussions de ces difficultés sur les
conditions d'études et de vie des étudiants sont perceptibles
à plusieurs égards.
a- Les causes de la baisse du financement de
l'UL
Diverses raisons expliquent les difficultés de
financement auxquelles l'Université de Lomé fait face depuis les
années 1990. A l'origine, cette situation est consécutive aux
difficultés socioéconomiques et politiques qu'a connu le pays
à partir de la fin des années 1980 (UEMOA, 2004 ; FMI, 2010). En
effet, pendant les vingt années qui ont suivi son indépendance
(1960-1980), le Togo a connu une période de croissance économique
remarquable. Le facteur déterminant en était le prix
élevé du phosphate ainsi que du café et du cacao (Antoine
& Beguy, 2005). En plus des exportations, l'Etat togolais avait
également la possibilité de recourir à l'endettement
extérieur pour soutenir les investissements initiés. Cette
croissance économique confortable était, entre autres, favorable
pour financer de façon substantielle l'université, surtout que
celle-ci faisait partie des priorités. En plus de l'investissement de
l'Etat togolais dans l'enseignement supérieur, le soutien des
partenaires extérieurs a également été
décisif. On peut ainsi relever qu'à ses débuts,
l'Université du Bénin avait bénéficié d'un
appui financier extérieur important de façon directe ou en termes
d'appui technique ; par exemple en 1970-1971, les dépenses de
fonctionnement étaient prises en charge dans une proportion de 70% par
le gouvernement français et de 30% par le gouvernement togolais (Herman
et al., 1972). Progressivement la part de responsabilité de l'Etat
togolais en ce qui concerne
30
la mise à la disposition de l'université de
ressources financières est devenue plus importante, néanmoins le
soutien extérieur au cours des deux premières décennies
n'était pas négligeable. Cette contribution de l'Etat
représente 90% selon une étude réalisée par la
DAAS (
http://rc.aau.org/files/GAYIBOR2.pdf).
A partir des années 1980, l'économie du Togo
connait des difficultés : le cours des produits d'exportation chute,
pendant que les taux d'intérêt sur les prêts augmentent. Il
faut ajouter à cela des facteurs internes tels que la mauvaise gestion
des ressources et les erreurs d'investissement au cours de cette
période. Ainsi la chute des cours mondiaux, la flambée des prix
du pétrole et la crise du secteur financier n'ont pas été
favorable pour le Togo qui trainait un fardeau de la dette qui ne cessait de
s'alourdir du fait des éléphants blancs qui avaient
été construits à la suite des années de
prospérité2. Cette situation occasionne un
affaiblissement de l'économie du pays, qui fait face à une crise.
Les difficultés sur le plan économique ont été
exacerbées par les contestations sociopolitiques des années 1990,
ce qui a davantage fragilisé la capacité de financement des
secteurs sociaux de façon générale et
particulièrement de l'Université du Bénin par l'Etat.
La cause est également à chercher du
côté des partenaires techniques et financiers (PTF) qui avaient
commencé à émettre des réserves à l'encontre
de l'efficacité de ce niveau d'enseignement, considéré
comme absorbant trop de ressources.
Dans un contexte où le retard par rapport à la
scolarisation primaire universelle exige des efforts de rattrapage importants
et où un nombre croissant de diplômés de l'enseignement
supérieur rencontrent des difficultés d'insertion
professionnelle, les PTF se positionnent le plus souvent contre les risques de
dérapages budgétaires de l'enseignement supérieur, dont le
rendement économique et social s'avère plus faible que les autres
niveaux d'enseignement. (Amadou, 2011, p. 4).
Il était également question d'équité.
C'est ainsi qu'au Togo, selon l'UNESCO (2006) :
Tout d'abord, l'enseignement supérieur absorbe 18% du
budget alloué au secteur de l'éducation, alors que les
étudiants ne représentent que 3% de la population totale
bénéficiaire d'un enseignement. Certes le coût de formation
d'un étudiant est toujours supérieur à celui d'un
élève des enseignements primaire et secondaire, mais la
répartition de l'enveloppe disponible paraît être
déséquilibrée dans un pays où l'éducation
est reconnue comme un objectif fondamental du programme de réduction de
la pauvreté. (UNESCO, 2006, p. 7).
2
http://cvu-togo-diaspora.org/2010/07/30/banque-mondiale-selon-philip-english-%%AB-le-togo-est-riche-%E2%80%A6mais-mal-gere-%%BB/2181
31
La remise en cause de la rentabilité de l'enseignement
supérieur, notamment par les partenaires techniques et financiers (PTF),
lui fait perdre une part de son financement au profit du primaire qui obtient
désormais davantage de financement de ces partenaires et de l'Etat. A
titre indicatif, de 2004 à 2010, l'enseignement primaire reçoit
une part du budget de l'éducation qui passe de 42,8% à 48,4% ;
alors que l'enseignement supérieur reçoit un financement qui
décroit de 18,56% à 16,67% pour la même période
(MEPSA, 2011). On note ainsi que depuis les années 1990, la
priorité est donnée à l'enseignement primaire dans la
répartition du budget du secteur de l'éducation. Cette
réorientation du financement au sein du secteur de l'éducation
qui s'est faite essentiellement sous la pression des PTF, répond en
partie à la nécessité pour l'Etat de relever le
défi de l'éducation pour tous (EPT). Cette situation est ainsi
présentée dans le rapport de la conférence
régionale de formation tenue à Accra, du 22 au 25 septembre 2003
sur le thème Amélioration de l'enseignement supérieur en
Afrique sub-saharienne : ce qui marche ! :
A la fin des années 1980, les pouvoirs publics ont
commencé à réorienter les financements de l'enseignement
supérieur vers l'enseignement primaire, en partie sur insistance des
bailleurs de fonds internationaux, qui soutenaient, peut-être avec
raison, qu'avec des niveaux élevés d'analphabétisme en
Afrique, l'argent dépensé pour l'enseignement de base
contribuerait davantage à la réduction de la pauvreté. Au
même moment, bon nombre de bailleurs de fonds ont réduit l'appui
à l'enseignement supérieur, notamment les bourses aux
étudiants qui représentaient des coûts
élevés, et ont supprimé graduellement les subventions
destinées aux membres du corps enseignant étranger dans les
universités africaines. Par ailleurs, l'effondrement du communisme dans
l'ancien bloc soviétique a mis un terme aux bourses
généreuses qui permettaient à de nombreux jeunes africains
d'entreprendre leurs études universitaires en Europe de l'Est, en Union
soviétique et à Cuba. (Bollag, 2003, p. 4).
Le Togo devait également se conformer à cette
exigence en vue de favoriser l'éducation primaire. Cela implique
d'envoyer davantage de financement vers ce niveau d'éducation au
détriment de l'enseignement supérieur. Contrairement aux
décennies 1970 et 1980, l'enseignement supérieur semble ne plus
recevoir la même attention en ce qui concerne le financement public,
quand bien même l'essentiel de ses ressources continue de lui venir de
l'Etat : pour l'année 2003-2004, la subvention de l'Etat à l'UL
correspondait à 73,94% de son budget ; en 2009-2010 elle a atteint
93,94% (Yaou, 2015). En 2015, la subvention
32
de l'Etat à l'UL était de 9.500.000.000 F CFA
pour un budget de 10.720.636.000 F CFA, ce qui représentait un taux de
88,61% (Université de Lomé, 2015). On note que cette subvention
de l'Etat a une fois encore chuté en 2015, toutefois elle reste
prépondérante.
L'autre déterminant de l'insuffisance du financement
est relatif à l'accroissement récurrent de la population
estudiantine par rapport à l'évolution des ressources
octroyées. En effet, l'Etat, principal pourvoyeur de fonds de
l'Université de Lomé, doit faire face à un double
problème : d'une part la diminution des ressources qu'il est en mesure
de mobiliser pour les secteurs sociaux, dont l'éducation et d'autre part
l'augmentation à peine maitrisable de la population estudiantine. De
quelques centaines dans les années 1970, cette population est
passée à des milliers d'étudiants de nos jours. En vingt
ans, la population estudiantine de l'UB est passée de 845 en 1970-1971
à 7732 en 1989-1990 (Université du Bénin, 1990) ; puis cet
effectif est passé de 8755 en 1990-1991 à 14711 en 2000-2001. En
2009-2010 on dénombrait 41342 étudiants (Université de
Lomé, 2010 : 11). De 2000-2001 à 2009-2010, l'effectif des
étudiants de l'UL a presque triplé. On assiste au fil des
années à une massification des étudiants dans cette
université, compte tenu des conditions d'accès assez flexibles et
l'impossibilité pour les bacheliers issus de familles modestes de
s'inscrire dans les universités privées. Pourtant au moment de sa
création, les dirigeants ne s'imaginaient pas forcément qu'elle
allait connaitre un tel accroissement du point de vue de l'effectif (Amadou,
2011). Cette massification contribue à accentuer les besoins en
ressources financières, vu que l'UL n'arrive pas à mobiliser une
part importante des ressources dont elle a besoin. On peut ainsi comprendre que
non seulement le financement accordé à l'enseignement
supérieur dans le budget national diminue (MEPSA, 2011), mais encore il
n'est pas à la hauteur des besoins des universités, en
l'occurrence l'Université de Lomé.
b- Les implications de la baisse du financement de l'UL
par l'Etat
Du fait des difficultés de financement que connait
l'UL, plusieurs postes de dépenses, notamment ceux de la recherche et de
l'investissement ne reçoivent presque plus de
33
financement. Certaines dépenses sociales, en
l'occurrence la bourse aux étudiants, ont été
supprimées pendant plusieurs années ; les allocations d'aide et
la subvention du logement, des soins de santé, de la restauration ont
été réduites ou supprimées. En ce qui concerne
l'allocation de bourse aux étudiants, elle a été
supprimée en 2003-2004 (tableau 3).
De 2003-2004 à 2010-2011, plus aucun étudiant de
l'Université de Lomé n'y a eu accès, alors qu'elle
permettait aux bénéficiaires de faire face à leurs besoins
tant sur le plan académique qu'existentiel : « Les bourses et aides
sociales, autrefois expression de l'Etat providence dans la plupart des pays
d'Afrique, ne sont plus qu'un souvenir dans nombre de pays et constituent
souvent l'objet de revendications et donc de grèves. » (Makosso,
2006, p. 77).
Tableau 3 : Effectif des étudiants togolais de
l'UB boursiers de 1995-1996 à 20022003
Année
|
Effectif des étudiants
|
Effectifs des boursiers
|
Pourcentage des boursiers
|
1995-1996
|
11689
|
4363
|
37,33%
|
1996-1997
|
13124
|
3944
|
30,05%
|
1997-1998
|
14322
|
4677
|
32,66%
|
1998-1999
|
15034
|
4666
|
31,04%
|
1999-2000
|
14388
|
4287
|
29,80%
|
2000-2001
|
14711
|
2746
|
18,67%
|
2001-2002
|
10068
|
1454
|
14,44%
|
2002-2003
|
14249
|
12
|
0,08%
|
2003-2004
|
13839
|
0
|
0%
|
Source : Annuaires statistiques de la DAAS, 1995 à 2003
D'un effectif de 4363 en 1995-1996, les étudiants qui
avaient accès à la bourse à l'Université du
Bénin ont augmenté jusqu'à 4677 en 1997-1998, avant de
décroitre à 2746 en 2000-2001 puis à seulement 12 en
2002-2003. C'est en 1995-1996 que le taux le plus élevé de
boursiers a été enregistré (37,33%). Les trois
années qui ont suivi, la proportion d'étudiants boursiers est
restée autour des 30% (30,05% en 1996-1997, 32,66% en 19971998, 31,04%
en 1998-1999). La proportion d'étudiants bénéficiaires de
la bourse a
34
véritablement a chuté à partir de
2000-2001 passant de 18,67% à 0,08% en 2002-2003. L'année
2003-2004 consacre la suppression de la bourse avec un taux nul.
La fragilisation de l'économie du pays accentuée
par la rupture de la coopération avec les différents partenaires
extérieurs en 1993 ainsi que la dévaluation du franc CFA en 1994
ont ainsi provoqué la diminution progressive des étudiants
bénéficiaires de la bourse, jusqu'à la suppression
définitive de celle-ci. Cette suppression définitive est
intervenue à l'occasion de la crise qu'a connue l'UB en 2000-2001,
à l'issue de laquelle des mesures draconiennes, dont la suppression de
la bourse, ont été prises (Tsigbe, 2014). Ce n'est qu'en 2012 que
l'allocation de bourse a été réinstaurée.
En 2001, seule l'allocation d'aide d'un montant de 60.000 F
CFA par an payés en trois tranches de 20.000 F CFA (soit une tranche par
trimestre) a été maintenue ; cette allocation d'aide a
été augmentée ensuite à 80.000 F CFA et est
versée aux étudiants en quatre tranches. Depuis l'année
2012-2013, le montant de l'allocation d'aide a été relevé
à 120.000 F CFA par an. Avant cette revue à la hausse du soutien
financier de l'Etat aux étudiants, la situation de ces derniers sur le
plan économique a été encore plus fragilisée
pendant au moins une décennie. Malgré les efforts consentis
depuis 2012, souvent sous la pression des mouvements de revendication, la
situation socioéconomique des étudiants ne connait pas une grande
amélioration. En effet, en dehors de la réduction du montant de
l'allocation d'aide, celle-ci a souvent tardé à être
versée aux étudiants (versement repoussé en fin de
trimestre). Le plus souvent, les étudiants ne perçoivent leur
allocation d'aide que plusieurs mois après la rentrée, souvent
sous la menace de mouvement de revendication. Pendant au moins un trimestre
après la rentrée, les étudiants sont laissés
à eux-mêmes pour faire face aux difficultés
financières.
La baisse du financement de l'UB a également des
répercussions sur diverses autres prestations de cette université
au bénéfice des étudiants. C'est en ce sens qu'on peut
évoquer la réduction des capacités de logement, lorsque
les villas en dehors du campus ont été laissées, parce que
les dépenses de leur location étaient excessives : un
déficit de
35
plus de 35.000.000 F CFA était enregistré chaque
année malgré la subvention de l'Etat pour la location de ces
villas (Amegah, 1997, p. 41). Avec la rupture des contrats de bail, seules les
six cités construites sur le campus de l'UL et une villa à
l'extérieur du campus (le foyer des jeunes filles) sont mises à
la disposition des étudiants. Mais depuis 2015, la cité C est
fermée à cause de travaux de réparation. Quant à la
cité B, elle est louée à partir de 2014 à 12.500 F
CFA par mois, contre 5000 F CFA (et même 4500) les années
antérieures (tableau 4). En 2018, les travaux de rénovation se
sont étendus à la cité A dont les frais de logement sont
désormais fixés à 5000 F CFA (cf. note de service
no046/UL/P/SG/2018 fixant les modalités d'accès aux
logements des cités de l'Université de Lomé).
De 2800 places, les infrastructures de logement n'offrent plus
que 1125 places depuis 1999 pour une population d'étudiants qui ne cesse
de croitre (COUL, 2013, p. 60). L'institution universitaire étant
dépassée par les charges locatives des villas, a
préféré se désengager, sans pouvoir pour autant
construire de nouvelles résidences afin d'augmenter l'offre de logement.
L'une des implications de la baisse de l'offre de logement est que davantage
d'étudiants doivent se trouver leur logement en ville à des frais
plus élevés. Généralement, le loyer en ville est
plus élevé, et ces dernières années, la tendance
est à une hausse récurrente. Les chambres à
proximité de l'UL, souvent recherchées par les étudiants
reviennent plus chères (souvent la pièce n'est pas à moins
de 7000 F CFA par mois contre 2000 F CFA par mois pour une chambre double
à la cité universitaire par exemple). L'offre de chambre à
proximité de l'UL étant par contre faible, une proportion
importante d'étudiants est contrainte de résider chez des parents
ou louer une chambre à plusieurs kilomètres : au moins 50% des
étudiants vivent dans un quartier situé à au moins 8 km de
l'UL (Adelayi, 2012, p. 51). Les étudiants qui se retrouvent loin de
l'université, doivent faire face à des dépenses plus
élevées de transport pour se rendre au campus, d'où les
difficultés qu'ils rencontrent souvent pour se rendre au cours ou
rentrer après les cours.
36
Là où je suis, c'est un peu
éloigné du campus. C'est au niveau de Kossigan, derrière
le camp GP (Agoè) ; c'est là-bas que je quitte pour venir. Je me
déplace à vélo. Arrivé, je sue beaucoup. Pour
commencer le cours, il faut d'abord se reposer. Même si le cours a
démarré il faut se reposer d'abord avant de commencer par suivre
le cours. (Etudiant en FDS, Semestre 5, mai 2017).
Les difficultés de logement (et aussi de
déplacement) des étudiants sont dès lors perceptibles au
regard de leur vécu quotidien. Le tableau 4 nous donne un aperçu
de l'évolution du loyer dans les résidences universitaires
jusqu'en 2018.
Tableau 4 : Évolution des loyers dans les
cités universitaires
Période
|
Coût du loyer (en F CFA)
|
Nombre de mois de caution
|
Chambre individuelle
|
Chambre double
|
Avant 2001
|
2000
|
2000
|
Pas de caution
|
2001-2002
|
2500
|
2500
|
Pas de caution
|
2002-2004
|
5000
|
2500
|
3 mois
|
2004-2011
|
5000
|
2500
|
6 mois
|
2011-2014
|
4500
|
2000
|
6 mois
|
2014 à 2017
|
12.500 (Cité B seule)
|
2000
|
6 mois
|
2018
|
12.500 (Cité B seule)
|
2000 (cités non rénovées)
|
6 mois
|
5000 (cité rénovée)3
|
Source : Données collectées auprès de la
division du logement du COUL, 2018.
A partir de l'année académique 2001-2002, le
coût du loyer dans les cités universitaires a connu une
augmentation. De 2000 F CFA au cours des années antérieures, il
est passé à 2500 F CFA, soit une augmentation de 25%. Jusqu'en
2001-2002, les frais du loyer en chambre individuelle et en chambre double
étaient les mêmes. A partir de 2002-2003, le loyer a
été fixé selon le type de logement : la chambre
individuelle était à 5000 F CFA alors que la chambre double
était à 2500 F CFA. C'est également à partir de
2002 que le versement d'une caution est institué. De 2002 à 2004,
cette caution était de 3 mois ; elle a été ensuite
portée à 6 mois. L'augmentation du loyer des cités
universitaires ayant souvent
3 Note de service no046/UL/P/SG/2018 fixant
les modalités d'accès aux logements des cités de
l'Université de Lomé.
37
fait l'objet de mécontentement des étudiants,
ceux-ci ont obtenu une réduction en 2011. C'est ainsi que de 2011
à 2014 le loyer de la chambre individuelle est ramené à
4500 F CFA et celui de la chambre double à 2000 F CFA.
Tout comme les infrastructures de logement, les
véhicules mis en service pour le transport des étudiants
répondent moins aux besoins, au fur et à mesure que l'effectif
des étudiants augmente. Déjà en 1973-1974, il était
créé un parc automobile disposant de trois (03) bus de trente
(30) places chacun, pour transporter les étudiants logés dans les
villas, de leur lieu de résidence au campus et de les ramener
après les cours. Au total ces bus avaient un effectif de 1545
étudiants à transporter (Adelayi, 2012, p. 32). Dans les
années 1990, huit (8) bus dont le nombre de places était de 60 ou
80 assuraient le transport des étudiants. A cette époque en
moyenne chaque bus avait un effectif de 1700 étudiants à
transporter. Au fil des années et avec la rupture des contrats de bail
des villas, le transport universitaire est offert aux étudiants qui
vivent chez eux dans des quartiers qui ne sont pas à proximité du
campus. Ceci s'est accompagné de l'accroissement de l'effectif
d'étudiants à transporter, d'où une surexploitation du
parc automobile. Dans de telles conditions, les véhicules sont
progressivement tombés en panne et ne peuvent plus être
utilisés. En quantité insuffisante, ils sont difficilement
renouvelés et gardés en bon état. Avec l'augmentation de
la population estudiantine, l'offre de transport des étudiants par l'UL
a régressé. Au début des années 2000, le transport
universitaire a même été suspendu du fait du mauvais
état des bus. En 2012, faisant suite à l'accord du 7 juillet 2011
entre les autorités gouvernementales, universitaires et les
étudiants, le gouvernement a doté l'UL de dix (10) nouveaux bus.
Toutefois le problème de transport universitaire n'est pas
définitivement résolu, parce que le nombre de bus n'a pas
évolué proportionnellement à celui des étudiants
qui sollicitent ce service. En plus de cela, le tarif du transport
universitaire a été relevé de 10 F CFA à 150 F CFA
en 2001-2002 (Viagbo, 2007) ; il a ensuite été ramené
à 100 F CFA l'année suivante. En 2016, le transport universitaire
a été concédé à la Société de
Transport de Lomé (SOTRAL) dont les tarifs sont fixés à
150 F CFA (Dizewe, 2017). Sept (07) lignes sont retenues par cette
société pour assurer le
38
transport des étudiants : Adétikopé-UL ;
Agoè Assiyéyé-UL ; Atigangomé-UL ;
Ségbé-UL ; Adjololo-UL ; Adakpamé-UL ;
Akodessewa-Bè-UL. Les étudiants qui ne se trouvent pas à
proximité des points de départ doivent y arriver parfois en
parcourant des distances relativement longues à pied ou par taxi-moto.
Il y a néanmoins plusieurs autres quartiers qui ne sont pas desservis,
ce qui n'arrange pas un grand nombre d'étudiants vivant dans ces zones :
Togo 2000, Atiégou, Sagboville, Kpogan et Kégué (Dizewe
Kossi, 2017).
La conséquence de l'insuffisance des bus mis à
la disposition des étudiants est que la majorité de ceux-ci
doivent se rabattre sur les systèmes de transport privé (taxi,
taxi-moto) pour se rendre au campus, mais à des tarifs plus
élevés par rapport à celui du transport universitaire. Ces
tarifs n'ont pas cessé d'augmenter avec la flambée du prix des
produits pétroliers. A titre indicatif, avec le prix de l'essence qui
est passé de 245 F CFA au début des années 1990 à
plus de 500 F CFA en 2019, le tarif du transport pour les distances standard
comme des banlieues au grand marché de Lomé qui était de
125 F CFA au début des années 1990 est passé à 300
F CFA voire plus aujourd'hui (Lawson Body, 2014). Les étudiants qui
vivent pour la grande majorité hors du campus et souvent dans les
quartiers périphériques de Lomé doivent payer ces frais de
transport plus élevés lorsqu'ils n'ont pas accès au
transport universitaire. Encore faut-il qu'ils aient les moyens de prendre les
transports privés. Certes, il y a des étudiants qui se procurent
leur propre moyen de déplacement, mais ceux qui doivent prendre un taxi
ou un taxi moto sont plus nombreux. Parmi eux, il y en a qui sont
obligés de parcourir plusieurs kilomètres à pied pour se
rendre au campus ou pour rentrer.
Les autres implications de la baisse du financement de l'UL
sont ressenties en ce qui concerne la subvention accordée aux oeuvres
universitaires : la restauration, l'assistance sociale et les soins
médicaux. De 2004 jusqu'en 2017 (après avoir suspendu ses
prestations en 2002) le restaurant universitaire a ramené le nombre de
repas journalier à un seul et à un tarif qui est passé de
500 F CFA à 350 F CFA (Viagbo, 2006). Pendant cette période,
seulement le déjeuner (composé de : entrée, plat principal
et dessert) était
39
servi. Le prix du déjeuner complet s'élevait
à 350 F CFA. Selon leur moyen, les étudiants prenaient le
déjeuner complet ou seulement le plat principal (200 F CFA). Le nombre
de plats servis par jour par le restaurant universitaire a par ailleurs
énormément chuté et la qualité des repas est
souvent remise en cause par les étudiants. Depuis la rentrée
universitaire 2017-2018, les prestations du restaurant universitaire ont
été cédées à un opérateur
privé. Le résultat de ce choix des autorités
universitaires est que le tarif des repas est à nouveau passé
à 500 F CFA (quoiqu'il s'agisse d'un tarif subventionné) ; le
nombre de repas journaliers est quant à lui passé à deux
(déjeuner et diner).
L'autre alternative mise en place, surtout en faveur de la
grande masse des étudiants qui n'ont pas les moyens d'aller manger au
restaurant universitaire est de permettre à des restaurateurs
privés de s'installer sur le campus et de servir des repas à des
tarifs relativement moins élevés et surtout assez flexibles par
rapport au moyen de chacun. Selon les moyens de subsistance dont ils disposent,
les étudiants se tournent vers le restaurant universitaire ou vers les
restaurateurs privés.
Mais que ce soit dans un cas comme dans l'autre, les
étudiants dépensent un peu plus cher pour manger au campus, qu'il
y a trente ou quarante ans. Ceux qui n'ont pas les moyens de prendre des repas
sur le campus sont contraints de rester sans manger durant tout le temps qu'ils
y passent, et parfois c'est toute la journée.
Pour le manger, puisque les cours à
l'université, souvent quand tu arrives et que tu as seulement le cours
de 7 heures jusqu'à 13 heures, à 13 heures tu pars à la
maison s'il y a quelque chose à manger tu manges et dans le cas
contraire si tu as quelque chose dans la poche tu vas à
l'Espace4 pour manger. Ce n'est pas tous les jours qu'on mange au
campus. Si tu n'as rien, tu es obligé d'attendre jusqu'à 13
heures et partir. Le matin si tu te lèves très tôt, s'il y
a une nourriture qui est restée la veille tu manges ça, avant de
prendre la route. (Etudiant en FASEG, Semestre 3, mai 2017).
Il faut ainsi noter que sur le plan de la restauration, la
situation des étudiants de l'UL n'a pas connu une importante
amélioration.
4 Espace Restauration (il s'agit du lieu de
restauration où servent les restaurateurs privés. Il y en a deux
sur le campus : un au campus sud et un autre au campus nord).
40
En ce qui concerne l'assistance sociale et les soins
médicaux, plusieurs avantages offerts aux étudiants dans les
années antérieures ont été supprimés. On
peut relever par exemple que les étudiants nécessiteux ne
bénéficient plus de lits sociaux ; les tickets de restauration et
de bus ne sont plus offerts à ceux qui n'ont pas les moyens de s'en
procurer, etc. L'assistance sociale a par ailleurs été
réduite à des prestations de moindre envergure et de moins en
moins d'étudiants en bénéficient malgré la
précarité à laquelle ils font face.
Pour les soins médicaux, seule la consultation est
restée gratuite. Les étudiants sont désormais tenus de
payer les ordonnances qui leur sont prescrites. Le service médical
(Division Médico-psycho-sociale) ne dispose plus des mêmes moyens
qu'il avait par le passé. Même le personnel soignant a
été réduit. De 4 médecins, 2 assistants
médicaux et 6 infirmiers en 1990 (Adjiakou, 2011) pour un effectif de
8755 étudiants inscrits au cours de l'année académique
1990-1991, le personnel soignant de ce service est passé à 1
médecin, 2 assistants médicaux, 2 infirmiers et 3
aides-infirmières de nos jours pour un effectif de plus en plus
croissant d'étudiants (49348 étudiants en 2016-2017 : DAAS,
2017). La capacité de prestation de ce service a été
fortement réduite alors que l'effectif des étudiants ne cesse
d'augmenter. Plusieurs prestations ne sont plus offertes, ce qui contraint les
étudiants à opter pour l'automédication ou à
trainer des maladies sur de longues périodes avec des
conséquences plus graves.
Malgré l'existence d'une mutuelle destinée
à apporter aux étudiants un soutien financier en cas de maladie
ou d'accident, celle-ci fonctionne sous des conditions plus ou moins
restrictives qui font que peu d'étudiants peuvent prétendre en
bénéficier. En effet, dans le règlement intérieur
de ladite mutuelle, l'étudiant ne peut être aidé à
se soigner qu'en cas de maladie, d'accident ou de sinistre survenu du fait de
l'exercice d'une activité académique. En matière de soins
de santé, les étudiants n'ont pas les mêmes
facilités pour se soigner ; ils doivent payer des frais de traitement
parfois plus élevés lorsqu'ils tombent malades.
41
On peut néanmoins relever que depuis ces deux
dernières années des initiatives sont prises pour
améliorer les prestations sociales en faveur des étudiants. Le
projet travail étudiant en est une illustration.
Au regard de la réduction des diverses prestations des
oeuvres universitaires, une frange importante de la population estudiantine de
l'UL effectue les études dans des conditions de vie difficiles, souvent
en termes d'alimentation décente, de transport, de soin de santé,
de logement, etc. (tableau 5).
Tableau 5 : Répartition des étudiants selon
leur appréciation de leurs conditions de vie
Appréciation des conditions de vie par
l'étudiant
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Bonnes
|
13
|
4,1%
|
Acceptables
|
178
|
55,6%
|
Pénibles
|
107
|
33,4%
|
Très pénibles
|
22
|
6,9%
|
Total
|
320
|
100%
|
Source : Mokli, données de pré enquête,
décembre 2016
Concernant leurs conditions de vie, il ressort des
données exploratoires que nous avons collectées que seulement une
infime proportion d'étudiants (4,1%) estiment que leur parcours
universitaire se déroule dans de bonnes conditions de vie. Pour la
majorité d'entre eux (55,6%) leurs conditions de vie sont acceptables.
Ceux qui ont déclaré avoir des conditions de vie pénibles
ou très pénibles représentent respectivement 33,4% et
6,9%.
Une autre difficulté concerne les frais d'inscription
qui sont passées de 4250 F CFA à 50.000 F CFA en 2001-2002 pour
les étudiants togolais des premier et deuxième cycles. Cette
décision qui est intervenue à l'issue de la crise qu'a connu l'UB
en 2000-2001, s'inscrit entre autres dans la logique d'augmentation des
ressources financières de l'université à cause des
difficultés de financement. Après deux années successives
de moratoire durant lesquelles les étudiants ont payé 25.000 F
CFA, ils se sont inscrits à
42
50.000 F CFA en 2003-2004. A cause des difficultés
éprouvées pour payer ces frais d'inscription, des mouvements de
mécontentement ont été organisés avec une telle
intensité que les autorités ont finalement décidé
de ramener ces frais d'inscription à 25.000 F CFA en 2005-2006, suite
à des négociations avec les étudiants.
Ces frais d'inscription ont continué à
être remis en cause par les étudiants, ce qui conduit à une
légère baisse pour le grade licence avec l'entrée en
vigueur du système LMD. Ainsi depuis 2010-2011, les étudiants
paient leur inscription par rapport au nombre de crédits que comptent
les UE qu'ils choisissent de suivre au cours de l'année. Ils paient
dès lors au niveau licence des frais d'inscription pédagogique
qui s'élèvent à 250 F CFA par crédit en plus de
5000 F CFA comme droit d'inscription, des frais d'inscription
pédagogique de 1000 F CFA et une mutuelle de 1000 F CFA. Un
étudiant de semestres 1 et 2 peut payer autour de 21.000 F CFA. Pour un
grand nombre d'étudiants, ces frais d'inscription ne sont pas faciles
à supporter.
Concernant la formation proprement dite, avec le
système LMD, les étudiants ont davantage de
responsabilités. Ils sont appelés à participer plus
activement à ladite formation à travers les recherches
personnelles qu'ils doivent faire pour compléter les connaissances que
leur transmettent les enseignants. Un étudiant doit, en effet, accumuler
par crédit 20 heures de charge de travail, soit 12 heures d'enseignement
et 8 heures de travail personnel (Université de Lomé, 2014, p.
7). Pour obtenir la licence, il doit alors effectuer 3600 heures de travail,
soit 2160 heures et 1440 heures de travail personnel.
Pour le travail personnel, il revient aux étudiants de
s'acheter les ouvrages nécessaires à leur documentation ou du
moins de s'inscrire dans les bibliothèques et centres de recherche
disposant de la documentation dont ils ont besoin. Cette exigence faite
à l'étudiant d'effectuer des travaux personnels pour sa
formation, représente ainsi des frais (achat d'ouvrages, frais de
connexion à internet, abonnement dans les bibliothèques, etc.).
Mais le plus souvent, compte tenu des difficultés financières,
bon nombre d'étudiants n'arrivent pas à assurer les
dépenses liées aux recherches personnelles. Ainsi, à
défaut de
43
pouvoir s'acheter des ouvrages liés à leur
domaine d'études dans les librairies ou de s'inscrire dans les
bibliothèques, les étudiants se contentent
généralement des photocopies des cours que les enseignants
donnent, et qui rassemblent parfois des parties d'ouvrages de certains auteurs
importants.
Avec le système LMD, les enseignants mettent à
la disposition des étudiants ces polycopies, même s'il y a encore
certains qui ne le font pas (Dekor et al., 2011). L'acquisition de ces
polycopies vient également accroitre les dépenses des
étudiants. Néanmoins, l'accès à la connexion
internet est facilité aux étudiants par l'installation du wifi
(chaque étudiant dispose de 100 heures gratuites par mois) sur le campus
depuis 2013 (inauguration officielle en 2018), ce qui leur permet de faire des
recherches pendant qu'ils sont au campus.
Sur presque tous les aspects qui concernent les
dépenses liées à leurs études et surtout à
leur existence, les étudiants sont, depuis la fin des années
1990, confrontés à des charges plus élevées.
D'après les résultats d'une étude de la Banque Mondiale,
en 1998 les dépenses mensuelles de la vie courante d'un étudiant
inscrit à l'UB prenant en compte la restauration, le logement et
l'équipement, l'habillement et la toilette s'élèvent
à 57.765 F CFA, alors que celles d'une étudiante se retrouvent
à 65.474 F CFA. Ce niveau de dépense qui ne prend pas en compte
les charges liées aux études est en effet un indicateur de
l'importance des ressources financières que l'étudiant doit
mettre à contribution durant son parcours à l'Université
de Lomé. Ces montants mensuels nécessaires aux étudiants
sont souvent au-delà de leurs capacités financières
à faire des dépenses de plus en plus élevées
étant donné que leur situation financière est devenue
davantage précaire (Adelayi, 2012, p. 52).
44
1.2.2- L'influence du contexte socioéconomique
sur la précarisation de la situation des étudiants
La population togolaise est confrontée depuis les
années 1990 à une hausse récurrente du niveau de vie. Mais
au même moment, les revenus n'évoluent pas de façon
proportionnelle. Cette situation entraine dès lors une cherté de
la vie et accentue la dégradation des conditions de vie des populations
(Lawson Body, 2014). Les étudiants de l'UL sont également
confrontés à cette réalité dans un contexte
où ils subissent une diminution du soutien financier qu'ils
reçoivent. En effet, en dehors de la baisse du soutien de l'Etat aux
étudiants, le coût de la vie dans le pays et
particulièrement dans la ville de Lomé est de plus en plus
élevé. La cherté de la vie rejaillit aussi sur le pouvoir
économique des étudiants qui doivent par exemple prendre le taxi
ou le taxi-moto à un tarif qui ne cesse de croître selon les
fluctuations du prix du carburant. Les différentes augmentations du prix
du carburant ont véritablement impacté les tarifs du transport
urbain et interurbain. Outre la hausse des tarifs du transport, les produits de
première nécessité (maïs, sorgho, riz, haricot,
huile, pain, sucre, lait, pâtes alimentaires, viande, poulet, poisson,
ciment, etc.) connaissent de façon concomitante une augmentation
récurrente. La même répercussion s'observe sur les loyers
qui connaissent aussi une augmentation parfois déconcertante (Lawson
Body, 2014). Cette situation contribue à affecter davantage le niveau de
vie des étudiants.
Lorsqu'on s'intéresse au milieu social d'origine des
étudiants, on se rend compte que la majorité d'entre eux ne vient
pas de familles aisées, dans un pays où l'indice de
développement humain (IDH) se retrouve à 0,49 avec un revenu par
habitant par an de 350 dollars (Banque Mondiale, 2009) et un taux de
pauvreté de 58,7% en 2011 (DGSCN, 2011).
Face aux conditions d'études et de vie difficiles dans
lesquelles les étudiants se retrouvent, il revient à leurs
parents d'assumer davantage la prise en charge de leurs frais d'études
en compensation du soutien financier (direct ou indirect) qu'ils ne peuvent
plus obtenir de l'Etat. Mais il se révèle que la majorité
des étudiants se retrouvent laissés à
45
eux-mêmes. Les parents ne parviennent pas à
régler le problème né de l'affaiblissement du soutien de
l'Etat, parce qu'ils apportent à leurs enfants des ressources souvent
insuffisantes. Ainsi, un grand nombre d'étudiants s'inscrivent et
poursuivent leurs études sans le soutien financier de leurs parents, du
fait de la précarité dans laquelle ceux-ci se trouvent. Cette
situation se justifie en partie par la pauvreté à laquelle les
populations sont exposées : dans les différentes régions
du Togo en dehors de Lomé, le taux de pauvreté est assez
élevé et a connu une progression entre 2006 et 2011 (diagramme
1), atteignant même 80% dans la région centrale et 91% dans la
région des savanes (PNUD, 2012).
Diagramme 1 : Incidence de la pauvreté par
région, 2006 et 2011 (données en %)
Source : PNUD, (2012, p. 13)
En effet, nous pouvons avancer par déduction qu'une
proportion importante d'entre eux, vient de familles à revenu modeste,
en nous fondant aussi sur le fait que dès ses débuts,
l'Université du Bénin a eu des effectifs d'étudiants
constitués en grande partie, par des enfants issus de milieux
défavorisés, et en particulier des milieux ruraux (Commission
Nationale Togolaise pour l'UNESCO, 2007, p. 26). Le tableau 6 nous permet
d'avoir un aperçu de la profession exercée par les pères
des étudiants.
46
Tableau 6 : Répartition des étudiants selon
la profession du père
Profession du père
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Aucune
|
34
|
10,6%
|
Retraité
|
18
|
5,6%
|
Agriculteur
|
50
|
15,6%
|
Artisan (couturier, menuisier, coiffeur, mécanicien,
etc.)
|
60
|
18,8%
|
Commerçant
|
18
|
5,6%
|
Instituteur/enseignant du secondaire
|
40
|
12,5%
|
Religieux/Pasteur
|
5
|
1,6%
|
Employé/fonctionnaire
|
52
|
16,3%
|
Policier/militaire
|
16
|
5%
|
Médecin/ingénieur/architecte
|
18
|
5,6%
|
Technicien supérieur
|
9
|
2,8%
|
Total
|
320
|
100%
|
Source : Mokli, données d'enquête exploratoire,
décembre 2016
Les données d'enquête exploratoire
collectées auprès des étudiants montrent que la grande
majorité des étudiants ne sont pas issus de père ayant une
profession à revenu élevé. Ils ont pour la plupart un
père, artisan (18,8%), agriculteur (15,6%), employé ou
fonctionnaire (16,3%), enseignant (12,5%). Très peu d'étudiants
ont un père ayant une profession à revenu élevé :
médecin, ingénieur ou architecte (5,6%).
Par ailleurs en ce qui concerne les ressources
financières dont ils disposent pour subvenir à leurs besoins, la
plus grande partie des étudiants de notre enquête exploratoire ont
déclaré que ces ressources leur permettent difficilement d'y
arriver (tableau 7).
47
Tableau 7 : Répartition des étudiants
selon que les ressources financières leur permettent de satisfaire leurs
besoins
Les ressources financières de l'étudiant
lui permettent de satisfaire ses besoins
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Facilement
|
24
|
7,5%
|
Passablement
|
147
|
45,9%
|
Difficilement
|
149
|
46,6%
|
Total
|
320
|
100%
|
Source : Mokli, données d'enquête exploratoire,
décembre 2016
Pour 46,6% des étudiants, c'est difficilement que les
ressources dont ils disposent leur permettent de satisfaire leurs besoins. Une
faible proportion d'entre eux y arrive facilement (7,5%).
Même si une certaine frange de bacheliers ne peut pas
accéder à l'enseignement supérieur à cause du
manque de moyens financiers, la catégorie socioéconomique des
étudiants qui arrivent à l'UL n'a pas énormément
évolué, vu qu'il s'agit généralement de ceux qui ne
peuvent pas s'inscrire dans les établissements privés
d'enseignement supérieur dont les frais d'inscription sont souvent
élevés : l'inscription dans ces établissements coûte
en moyenne quinze fois plus cher que dans le public (Commission Nationale
Togolaise pour l'UNESCO, 2007). Par ailleurs, il ne faut pas non plus perdre de
vue que la majorité des étudiants vient de l'intérieur du
pays. Dans la mesure où le niveau de pauvreté est plus
élevé dans les régions de l'intérieur, il s'en
dégage que les étudiants qui viennent de ces régions ne
viennent pas souvent de milieux socioéconomiques aisés. Ils sont
généralement de parents agriculteurs, artisans, revendeurs,
instituteurs, chauffeurs, etc., comme on a pu le voir avec les données
exploratoires. Certains ont perdu au moins un parent et il y en a beaucoup qui
sont issus d'une famille polygame, etc. (Mokli, 2010). Les données de
l'enquête exploratoire nous livrent à travers le tableau 8 un
aperçu de la proportion des étudiants selon qu'ils sont
nés dans une famille monogame ou polygame.
48
Tableau 8 : Répartition des étudiants selon
le type de famille d'appartenance
Type de famille
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Monogame
|
193
|
60,3%
|
Polygame
|
127
|
39,7%
|
Total
|
320
|
100%
|
Source : Mokli, données d'enquête exploratoire,
décembre 2016
Il ressort de notre enquête exploratoire que la
majorité des étudiants sont issus d'une famille monogame (soit
60,3%), alors que 39,7% d'entre eux viennent de famille polygame. Quand bien
même la majorité des étudiants est issue d'une famille
monogame, il n'en demeure pas moins qu'une proportion non négligeable
(un peu plus du 1/3) vient d'une famille polygame.
Au vu de la situation socioéconomique dans laquelle se
retrouvent les étudiants de l'UL, ceux-ci poursuivent désormais
leurs études dans des conditions précaires. Avec la
volonté et le désir de faire des études universitaires,
ils se retrouvent presqu'abandonnés à leur sort. Le soutien
qu'ils reçoivent des parents ou de l'Etat est insuffisant pour leur
permettre d'étudier dans de bonnes conditions. Il est donc
nécessaire pour eux de trouver les moyens d'améliorer leur
situation socioéconomique.
1.2.3- Les mesures institutionnelles mises en place pour
assister les étudiants nécessiteux
A sa création, l'UB a été dotée
d'un service social qui fait partie des divisions du CNOU actuellement
dénommé Centre des OEuvres Universitaires de Lomé (COUL).
Ce service apporte dans la mesure de ses moyens, son aide aux étudiants
qui rencontrent des difficultés de nature à troubler le
déroulement normal de leurs études (Université du
Bénin, 1990, p. 24). Mais, du fait de la diminution du budget
destiné aux prestations du service social, l'aide proposée aux
étudiants a été réorientée. Pour rappel,
jusque dans les années 1990, par l'intermédiaire du service
social, les étudiants boursiers régulièrement inscrits
pouvaient obtenir du CNOU des avances sur bourses sous forme de prêts.
Quant
49
aux étudiants qui n'étaient ni boursiers, ni
bénéficiaires de l'allocation d'aide, ils pouvaient obtenir en
s'adressant au service social des dérogations pour le restaurant
universitaire, des secours, des « lits sociaux », etc. Une assistance
directe était apportée aux étudiants qui étaient en
difficulté et qui formulaient des demandes à l'endroit du service
social. Ainsi, selon le besoin dans lequel ils se trouvaient, ces
étudiants demandeurs de l'assistance du service social recevaient
gratuitement des tickets de restaurant, de bus, des rations alimentaires, etc.
(Université du Bénin, 1990).
Mais au début des années 2000, cette forme
d'assistance a été supprimée au profit d'un soutien aux
étudiants en situation socioéconomique précaire, qui n'a
pas la même ampleur en termes d'effectif d'étudiants
bénéficiaires. La plupart des prestations du service social
notamment l'assistance directe aux étudiants ont été
abandonnées. Sous l'impulsion des autorités universitaires, une
autre orientation a été donnée à l'assistance
sociale aux étudiants à partir de 2003. Ainsi, le service social
(qui est devenu division psychosociale en 2011) offre désormais ses
services aux étudiants sur trois volets jusqu'en 2017 : le Projet
d'Insertion des Etudiants Nécessiteux de l'Université de
Lomé (PIEN-UL), la prise en charge psychosociale et médicale et
la prise en charge psychosociale des étudiants consommateurs de drogues
et des étudiants séropositifs. Chacun de ces volets en ce qui le
concerne apporte un soutien aux étudiants qui sont confrontés
à des difficultés sur le plan socioéconomique,
psychologique et médical : « la division psychosociale a pour
mission d'assister les étudiants nécessiteux ou malades. »
(COUL, 2013, p. 7).
La division psychosociale du COUL intervient dès lors
dans le renforcement du pouvoir économique des étudiants
nécessiteux à travers le PIEN-UL qui est un projet
créé en 2003 (COUL/Service Social, rapport annuel 2003-2004). Ce
projet offrait aux étudiants qui y étaient inscrits de petits
travaux pour lesquels ils étaient payés. Les travaux que les
étudiants exécutaient dans le cadre du PIEN-UL sont : la collecte
des droits d'entrée dans les toilettes des amphithéâtres et
des Espaces-Restauration, le ramassage des sachets plastiques, le balayage des
amphis et des salles de cours, la vidange des poubelles
50
installées sur le campus et l'enlèvement des
décharges anarchiques. Au cours des premières années de ce
projet, les étudiants inscrits au PIEN-UL étaient
sollicités pour exécuter les travaux de plomberie, d'extension
des réseaux électrique et téléphonique et le
rangement à la bibliothèque universitaire. Au démarrage de
ce projet, 94 étudiants étaient recrutés et ont
contribué à l'exécution des activités. Chaque
année, de nouveaux étudiants étaient recrutés pour
bénéficier de ce projet à la suite d'une sélection.
Les critères de sélection de ces étudiants reposaient
essentiellement sur leur situation socioéconomique (parents
décédés ou pauvres : agriculteurs, revendeurs,
instituteurs, artisans, chauffeurs, etc.).
Ce projet dont l'objectif était d'aider les
étudiants en difficulté sur le plan socioéconomique ne
recevait néanmoins qu'un faible effectif d'étudiants. En plus de
cela, à partir de l'année 2009-2010, cet effectif a connu une
diminution à cause de la réduction du budget prévu pour
payer les étudiants. Le tableau 9 montre le nombre d'étudiants
recrutés depuis la mise en place du projet jusqu'en 2012.
Tableau 9 : Effectif des étudiants
recrutés par le PIEN-UL de 2003-2004 à 2011-2012
Année
|
Nombre d'étudiants recrutés par le
PIENUL
|
Filles
|
Garçons
|
Total
|
2003-2004
|
-
|
-
|
73
|
2004-2005
|
-
|
-
|
191
|
2005-2006
|
-
|
-
|
231
|
2006-2007
|
-
|
-
|
190
|
2007-2008
|
-
|
-
|
250
|
2008-2009
|
-
|
-
|
259
|
2009-2010
|
21
|
69
|
90
|
2010-2011
|
31
|
67
|
98
|
2011-2012
|
26
|
68
|
94
|
Source : Rapport de la division psychosociale du COUL, 2012
De 2003-2004 à 2008-2009, l'effectif des
étudiants bénéficiaires du PIEN-UL a connu une
augmentation, passant de 73 à 259. En six années
académiques, les bénéficiaires de
51
ce projet ont presque quadruplé. A partir de 2009-2010,
cet effectif a considérablement chuté, se retrouvant en
deçà de 100 étudiants. Il faut noter qu'au fil des
années certaines activités du projet ont été
supprimées, justifiant aussi la diminution des effectifs. En outre,
l'enthousiasme et le soutien dont ce projet a bénéficié
à ses débuts se sont quelque peu émoussés.
En 2018, ce projet a été revu, et est
exécuté sous l'appellation Projet Emploi Etudiants (PEE). Il
s'agit en effet avec cette nouvelle formule d'explorer toutes les
opportunités d'emploi pouvant être offertes aux étudiants
en situation de vulnérabilité. La nouveauté avec ce projet
est de diversifier les activités offertes aux étudiants sur le
campus et de leur permettre d'avoir du travail au sein de structures
partenaires de l'Université de Lomé. Ces
activités5 qui sont offertes aux étudiants
préalablement soumis à une sélection sur la base de
certains critères6, sont exécutées durant leur
temps libre contre une rémunération destinée à leur
permettre de subvenir à leurs besoins aussi bien académiques
qu'existentiels. À partir d'une programmation pour les
différentes activités sur la base de leurs heures libres, les
étudiants bénéficiaires du projet exécutent les
différentes activités dans le respect de leurs obligations
académiques.
La particularité de ce projet est qu'il tient compte de
la nécessité pour les étudiants de participer aux
activités académiques. De ce fait les travaux qu'ils
exécutent ne sont pas de nature à constituer une entrave à
leurs études. Les différentes activités sont alors
programmées à des heures ou des jours où les
étudiants n'ont pas cours. Le PEE va plus loin que le PIEN-UL en mettant
un accent sur l'excellence. En effet, les étudiants
bénéficiaires sont également tenus de fournir de bons
résultats académiques pour pouvoir continuer à jouir du
projet.
5 Le balayage des salles de cours et amphis ; la
brigade verte ; la surveillance des toilettes ; le pointage des
étudiants au restaurant universitaire ; le service au restaurant
(plonge, service de plats, etc.).
6 Etre de nationalité togolaise ; être
titulaire du Bac 2 ; être inscrit à dans un établissement
de l'UL ; être orphelin de père et/ou de mère ou être
issu de parents démunis ; pour les anciens étudiants qui sont
à leur première demande, avoir obtenu 50 et 60 crédits au
cours de l'année académique précédente ; pour les
anciens étudiants bénéficiaires et candidats au
renouvellement, avoir obtenu 60 crédits au cours de l'année
académique précédente.
52
Mais en 2020, le PEE a été révisé
pour donner naissance à un autre projet dénommé Projet
Bénévolat Etudiant (PBE). Pour l'essentiel les activités
du PEE n'ont pas été modifiées, mais leur programmation et
leur exécution sont entièrement confiées à des
associations d'étudiants (GEVES, Brigade Verte, etc.). Le COUL
appuyé par la DGDU n'intervient que pour le contrôle. Le grand
changement avec le PBE est que les étudiants ne sont plus payés,
des difficultés de financement étant évoquées.
L'autre domaine d'action de la division psychosociale est la
prise en charge psychosociale et médicale. Il s'agit d'assister
moralement ou financièrement les étudiants malades ou
accidentés dans le cadre d'activités académiques, qui
n'ont pas les moyens de se soigner. Dans ce cas des fonds pouvant couvrir une
partie des frais des soins nécessaires sont accordés aux
étudiants à condition qu'ils fassent une demande. A la suite de
la restructuration du COUL intervenue en 2018, cette section a
été transférée à la Division
Médico-Psycho- Sociale (DMPS).
En dehors des actions menées par l'UL à travers
le COUL, d'autres organisations ou associations viennent en aide à ces
étudiants. Il y a entre autres le Centre Catholique Universitaire (CCU),
l'Association des Etudiants Musulmans du Togo (AEMT), les associations
d'étudiants venant de diverses localités du Togo qui accompagnent
dans la mesure de leurs possibilités les étudiants en
difficulté. Au CCU, c'est l'Organisation de la Charité pour un
Développement Intégral (OCDI), qui intervient pour soutenir les
étudiants nécessiteux ; on estime d'ailleurs que ces
étudiants sont majoritaires et que leurs difficultés se
manifestent sous forme de manque de moyens pour se loger, se nourrir et payer
les inscriptions. Cette organisation intervient alors pour leur apporter un
soutien à la fois moral, matériel et financier. Sur le plan
financier, elle aide les étudiants à payer les frais
d'inscription, le loyer ainsi que l'achat de documents pour étudier.
Toutefois, toutes ces mesures semblent insuffisantes pour
offrir au plus grand nombre d'étudiants les conditions devant leur
permettre d'avoir la sérénité nécessaire sur le
plan socioéconomique. Ils n'hésitent donc pas à
développer des stratégies pouvant leur
53
permettre de faire face à la précarité.
Deux options peuvent à cet effet être identifiées : les
mouvements de revendication pour l'amélioration de la situation
socioéconomique des étudiants et l'exercice d'une activité
rémunératrice.
1.3- Les stratégies des étudiants pour
faire face à leurs conditions de vie difficiles
Durant au moins deux décennies (1990 et 2000), la
situation des étudiants de l'UL sur le plan socioéconomique s'est
fragilisée. Pendant que le soutien de l'Etat à leur profit
s'affaiblit, le coût de la vie auquel ils doivent faire face pour
effectuer leurs études augmente. Alors que l'amenuisement de l'aide de
l'Etat devrait être compensé par d'autres alternatives, notamment
une plus grande participation des parents à la prise en charge de la
scolarité des étudiants, ceux-ci semblent être
laissés à eux-mêmes. Ils sont ainsi confrontés
à des conditions de vie difficiles, ce qui les pousse à chercher
des solutions pour pouvoir aller au bout de leurs études.
1.3.1- Les mouvements revendicatifs pour
l'amélioration des conditions de vie des étudiants
Afin de faire face à leurs conditions d'existence
difficiles, les étudiants font divers choix destinés à
leur permettre d'avoir davantage de ressources financières ou à
leur alléger les difficultés financières. Il y a entre
autres des solutions que nous pouvons identifier comme étant «
collectives » et des solutions « individuelles ». Nous entendons
par solutions « collectives » les mouvements de revendication
à l'égard des autorités universitaires et étatiques
en vue d'amener celles-ci à améliorer leurs conditions de vie.
Dans ce registre, les étudiants de l'Université de Lomé se
sont illustrés de façon notoire depuis 1990, année
où les premiers mouvements de contestation des étudiants ont
été enregistrés (Tsigbe, 2014). Ayant un caractère
plus politique dans les années 1990 parce que la préoccupation
majeure de l'époque étant la lutte pour l'avènement de la
démocratie au Togo, ces revendications ont par la suite pris une allure
plus sociale en demandant une amélioration
54
des conditions de vie des étudiants qui se sont
dégradées au cours des années qui ont suivi.
Comme on peut le constater, les mouvements étudiants
à l'Université de Lomé entre 1990 et 2003 ont connu deux
phases : l'une politique et l'autre sociale. La première qui s'inscrit
dans le début du processus de démocratisation du Togo (1990-1992)
a vu les étudiants s'affilier ouvertement à des partis
politiques, soit de la mouvance présidentielle, soit de l'opposition.
Ces partis ont servi de base arrière pour les mouvements
étudiants et ont transplanté sur le terrain universitaire, les
dissensions que connaissait la classe politique togolaise à
l'époque. La conséquence a été l'exacerbation de la
violence sur le campus universitaire. Pour calmer le jeu, le pouvoir en place,
après avoir usé la méthode forte surtout vis-à-vis
des étudiants proches de l'opposition, a fait preuve d'une certaine
ouverture en acceptant de négocier. Les recommandations issues de ces
négociations ont été partiellement honorées, le
reste, renvoyées aux calendes grecques, ce qui va être le ferment
des mouvements à caractère social dans la seconde phase
(1999-2003). (Tsigbe, 2014, p. 153-154).
Les étudiants sont souvent entrés dans des
situations de bras de fer avec les autorités, provoquant quelques fois
de véritables tensions au sein de l'université.
Généralement, ces mouvements de revendications des
étudiants à la tête desquels se trouvent des
étudiants responsables d'associations, débouchent sur des
affrontements physiques entre les étudiants et les forces de l'ordre
souvent envoyées pour empêcher les mouvements. Ils ont souvent
entrainé la destruction de biens publics aussi bien au sein de
l'université qu'en dehors, selon leur ampleur. Le plus dur est atteint
lorsque les autorités se retrouvent dans l'obligation de fermer
l'université en pleine année académique ou même
lorsque ces perturbations entrainent l'invalidation de l'année
académique. A propos de la fermeture de l'UL, elle est intervenue
à l'issue des mouvements des années 1990-1991, 1998-1999,
1999-2000, 2000-2001, 2004 et 2011 (Tsigbe, 2014). Toute la communauté
universitaire était à chaque fois contrainte de suspendre les
activités pendant plusieurs jours. Ce n'est que lorsqu'un accord est
trouvé entre les étudiants et les autorités que
l'université est à nouveau ouverte : à titre indicatif,
nous pouvons citer l'accord du 7 juillet 2011 entre les autorités et les
étudiants à l'issue des mouvements qui ont entrainé la
fermeture de l'UL en juin 2011.
Par ailleurs en 2000, les autorités ont plutôt
été obligées d'invalider l'année académique
dans plusieurs établissements (FLESH, FASEG, FDS, IUT-G). Il faut
également noter que ces mouvements ont souvent eu comme réponse
une répression qui va de
55
l'intervention policière à la suppression de la
bourse, la majoration des frais d'inscription, des oeuvres universitaires ou
encore l'exclusion des meneurs (Viagbo, 2006). La tension ainsi
provoquée par ces mouvements ne baisse qu'à partir du moment
où les étudiants et les autorités discutent pour trouver
des réponses aux revendications.
A l'issue de ces différentes crises dont la principale
cause se trouve le plus souvent dans le retard du payement des allocations
d'aide (ou de la bourse) et surtout l'insuffisance du montant de l'allocation
d'aide après la suppression de la bourse, les étudiants
parviennent dans une certaine mesure à obtenir satisfaction parce que la
tranche d'aide sollicitée leur est par la suite versée. De
même, de ces différents mouvements de revendication, les
étudiants ont pu obtenir la revue à la hausse du montant de
l'allocation d'aide et du nombre de tranches de ladite allocation. A l'issue de
l'accord du 7 juillet 2011 par exemple, les autorités ont
décidé « d'octroyer au titre de l'année
académique en cours une prime pour la vie chère de 10.000 F CFA
» à chaque étudiant. En plus de cela d'autres mesures
concernant l'augmentation du nombre de bus pour le transport des
étudiants, la baisse du loyer des chambres des cités
universitaires, du prix des repas au restaurant universitaire et des frais
d'inscription, ont été prises. Grâce à ces
mouvements de revendication, aujourd'hui, les étudiants
perçoivent 144.000 F CFA d'aide par an subdivisés en quatre
tranches de 36.000 F CFA chacune. Pour un étudiant
bénéficiaire de l'allocation d'aide, ce montant représente
en moyenne un revenu mensuel d'un peu plus de 12.000 F CFA. Quant à
l'allocation de bourse elle a été réinstaurée en
2011. Les étudiants qualifiés pour y accéder doivent
respecter certains critères (performance scolaire, âge). Elle est
payée en quatre (04) tranches de 54.000 F CFA chacune, soit 18.000 F CFA
par mois (pour tout étudiant inscrit en licence, quel que soit le
semestre).
A travers des actions collectives les étudiants
parviennent ainsi à obtenir une revue à la hausse des ressources
financières mises à leur disposition par l'Etat et à la
baisse des frais de certaines prestations sociales.
56
1.3.2- Le choix des activités économiques
pour améliorer la situation financière
De façon « individuelle », il y a des
étudiants de l'UL qui optent pour l'exercice d'une activité
économique parallèlement à leurs études pour
améliorer leur situation socioéconomique. Deux raisons
fondamentales les poussent à ce choix : premièrement, le besoin
de ressources financières et deuxièmement le besoin
d'acquérir une expérience professionnelle (OVE, 2010 ; OVE,
2013). Mais dans la plupart des cas, les étudiants exercent une
activité économique pour faire face à leurs conditions de
vie difficiles, surtout dans un contexte de précarité. Au
département de Sociologie de l'Université de Lomé, il a
été relevé que la majorité des étudiants,
soit 51,3%, exerçaient une activité économique (Mokli,
2010, p. 57). De plus, de façon cumulative la majorité de ces
étudiants avait une situation socioéconomique précaire :
22,8% avaient un père agriculteur, 20,2% étaient orphelins de
père, 13,9% avaient un père retraité, 5,1% avaient un
père instituteur. 45,5% de ces étudiants avaient une mère
ménagère et 34,2% avaient une mère commerçante ou
revendeuse (Mokli, 2010). Seulement une minorité d'entre eux avaient un
père issu d'une catégorie socioprofessionnelle (CSP)
élevée : 1,3% avait un père juriste ; on retrouve la
même proportion chez les étudiants qui avaient un père
banquier.
Vu la catégorie socioprofessionnelle de leurs parents,
il se dégage que la majorité des étudiants qui exercent
une activité économique proviennent d'un milieu social à
faible revenu. Quant aux étudiants dont le père appartient
à une catégorie socioprofessionnelle supérieure, ils
recourent moins souvent au travail rémunéré pour financer
leurs études en raison de l'aide financière familiale plus
élevée dont ils bénéficient (Beffy et al., 2009).
La plupart des étudiants qui sont entrainés vers l'exercice d'une
activité économique y arrivent avant tout par
nécessité de subvenir à leurs besoins existentiels et
ensuite à ceux liés à leurs études. Il s'agit
parfois de stratégies de survie pour se maintenir dans le système
d'enseignement supérieur et parvenir à obtenir un diplôme.
L'ampleur des dépenses auxquelles ils sont confrontés
amène les étudiants à s'adonner à l'exercice
57
d'activités économiques : par exemple 79% des
étudiants de l'UL qui ne sont pas logés dans une résidence
universitaire, exercent une activité économique, parce qu'ayant
loué une chambre en ville et ou habitant dans un quartier
éloigné de l'université, ils paient des loyers plus
élevés et dépensent plus pour le transport (Adelayi, 2012,
p. 53).
A l'UL, de plus en plus d'étudiants exercent des
activités rémunératrices parallèlement à
leurs études. Généralement c'est une gamme variée
d'activités qui sont exercées ; et ces activités se
retrouvent pour la plupart dans le secteur informel ou privé. Les
étudiants concernés initient une activité pour leur propre
compte ou sont recrutés par un employeur. Parmi les activités
exercées, on peut citer le petit commerce, les cours de
répétition ou l'enseignement dans des établissements
privés, la conduite de taxi moto, le service d'accueil à des
manifestations publiques, le gardiennage, le journalisme, etc. Certaines
activités sont parfois physiquement éprouvantes ou
nécessitent que l'étudiant y investisse plus de temps : conduite
de taxi-moto, travail sur les chantiers de construction, service dans les bars,
etc. Le plus souvent ce sont des activités qui n'ont pas de rapport avec
les études effectuées, car ce qui est visé c'est
l'accès à un revenu plus ou moins suffisant pour la satisfaction
des besoins existentiels.
Une analyse des activités exercées par les
étudiants et du contexte togolais (voire africain) montre que les
étudiants ne disposent pas d'assez d'offres ou même qu'il existe
peu d'offres d'activités rémunérées
destinées aux étudiants comme dans les pays occidentaux. Il
s'agit d'un domaine qui n'est pas encore structuré comme on peut
l'observer en Europe ou en Amérique du nord où il existe
même des textes réglementant le travail des étudiants. En
témoigne, dans le cas spécifique de l'université de
Lomé, la difficulté à avoir l'adhésion des
entreprises aux différentes initiatives du COUL (évoquées
plus haut) visant à offrir du travail à une proportion plus
importante d'étudiants. Les offres de travail aux étudiants ne
sont pas systématiques contrairement à la pratique dans les pays
d'Europe ou d'Amérique du nord où les entreprises ont des offres
à l'endroit des étudiants. En France, une étude
réalisée en 2019 par Amar et al. de l'inspection
générale
58
de l'administration de l'éducation nationale et de la
recherche (IGAENR) à la demande du ministre de l'enseignement
supérieur, de la recherche et de l'innovation, fait le constat que
l'emploi durant les études (tant en France qu'en Europe) est devenu une
modalité normale de la vie universitaire qui concerne trois
étudiants sur quatre à un moment ou un autre de leur parcours
universitaire (Amar et al., 2019). Cette réalité est tributaire
du contexte socioéconomique des pays occidentaux de façon
générale, qui offre la possibilité aux étudiants de
travailler durant les études. On peut ainsi relever qu'« il a
toujours existé de nombreux dispositifs qui prévoient des
activités rémunérées d'étudiants en relation
plus ou moins étroite avec leurs études,
généralement dans des filières professionnalisées
ou à des niveaux élevés des cursus (internat, monitorat,
attaché temporaire d'enseignement et de recherche, etc.) (Amar et al.,
2019, p. 5). L'ampleur du phénomène amène même
à recommander l'augmentation des offres d'emploi par les
établissements d'enseignement supérieur ainsi que la prise en
compte des expériences acquises avec les activités
exercées par les étudiantes dans leur parcours (Amar et al.,
2019).
Les étudiants qui exercent une activité
économique consacrent une part de leur temps et leur énergie
à cette activité. Pour que l'étudiant puisse avoir du
temps pour exercer une activité économique, il faut donc que le
type de formation ou l'établissement qu'il fréquente lui permette
d'avoir du temps à consacrer à cette activité. Lorsque
l'étudiant est inscrit dans un établissement où les
activités académiques prennent plus de temps, il lui est
difficile de s'adonner à un travail rémunéré :
« D'une manière générale, la probabilité de
travailler est d'autant plus faible que les exigences des études, en
matière d'assiduité ou de travail, sont plus grandes. »
(Grignon, 2003, p. 12).
C'est le cas souvent des étudiants inscrits dans les
écoles et les instituts et même dans certaines facultés
(CIC, ENSI, ESA, FSS, IUT-G, ISICA). Dans ces établissements où
il y a une plus grande rigueur, un contrôle de l'assiduité et de
la performance des étudiants, l'exercice d'une activité
économique n'est pas répandu chez ces étudiants. Cette
réalité nous a été confirmée par un
enseignant de l'ISICA en ces termes :
59
« Chez nous ici, les étudiants ne sont pas
vraiment dans ces genres d'activités. Leur emploi du temps de cours est
souvent chargé et surtout ils sont tenus de justifier leur absence. Ceux
qui s'absentent sans motifs s'exposent à l'exclusion. Néanmoins,
il y a des étudiants qui sont en fin de parcours et qui n'ont que peu
d'UE à valider qui font de petits boulots par moment. » (Entretien
avec enseignant ISICA, mai 2017)
Par contre dans les facultés de grande
fréquentation où les étudiants ont un peu plus de temps
libre et sont moins contrôlés, il arrive plus fréquemment
que ceux-ci s'investissent dans l'exercice d'une activité
économique. D'autres raisons liées à l'origine
socioéconomique des étudiants qui s'orientent vers les
différents établissements pourraient être également
évoquées. Le tableau 10, dont les données ont
été obtenues à la suite de l'enquête exploratoire
que nous avons réalisée dans les différents
établissements de l'UL, nous permet de voir la répartition des
étudiants par établissement selon qu'ils exercent ou non une
activité économique.
60
Tableau 10 : Répartition des
enquêtés selon l'établissement et l'exercice d'une
activité économique
|
Exerce une
activité économique
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Établissement
|
CIC
|
Effectif
|
4
|
6
|
10
|
Pourcentage
|
40%
|
60%
|
100%
|
ENSI
|
Effectif
|
3
|
6
|
9
|
Pourcentage
|
33,3%
|
66,7%
|
100%
|
ESTBA
|
Effectif
|
2
|
6
|
8
|
Pourcentage
|
25%
|
75%
|
100%
|
ESA
|
Effectif
|
4
|
11
|
15
|
Pourcentage
|
26,7%
|
73,3%
|
100%
|
ESAAd
|
Effectif
|
1
|
8
|
9
|
Pourcentage
|
11,1%
|
88,9%
|
100%
|
FSS
|
Effectif
|
3
|
9
|
12
|
Pourcentage
|
25%
|
75%
|
100%
|
FDS
|
Effectif
|
22
|
39
|
61
|
Pourcentage
|
36,1%
|
63,9%
|
100%
|
FLLA
|
Effectif
|
15
|
18
|
33
|
Pourcentage
|
45,5%
|
54,5%
|
100%
|
IUT-G
|
Effectif
|
2
|
2
|
4
|
Pourcentage
|
50%
|
50%
|
100%
|
ISICA
|
Effectif
|
3
|
5
|
8
|
Pourcentage
|
37,5%
|
62,5%
|
100%
|
FDD
|
Effectif
|
11
|
10
|
21
|
Pourcentage
|
52,4%
|
47,6%
|
100%
|
FSHS
|
Effectif
|
32
|
17
|
49
|
Pourcentage
|
65,3%
|
34,7%
|
100%
|
FASEG
|
Effectif
|
25
|
31
|
56
|
Pourcentage
|
44,6%
|
55,4%
|
100%
|
INSE
|
Effectif
|
9
|
16
|
25
|
Pourcentage
|
36%
|
64%
|
100%
|
Total
|
Effectif
|
136
|
184
|
320
|
Pourcentage
|
42,5%
|
57,5%
|
100%
|
Source : Mokli, données d'enquête exploratoire,
décembre 2016
61
La répartition de ces données exploratoires
montre que l'exercice d'une activité économique est plus
fréquent dans certains établissements que d'autres. On observe
ainsi que 65,3% des étudiants de la FSHS exercent une activité
économique ; à la FDD, ils sont 52,4% ; 50% à l'IUT-G,
45,5% à la FLLA, etc. Dans d'autres établissements moins
d'étudiants s'adonnent à l'exercice d'une activité
économique : ESAAd, 11,1% ; ESTBA, 25% ; FSS, 25%, etc. Les
écoles sont moins affectées par ce phénomène que
par les établissements de grande fréquentation. Les raisons
évoquées plus haut peuvent être prises en compte pour
expliquer cette situation.
Lorsque leur emploi du temps leur en donne la
possibilité et surtout quand leur situation socioéconomique les y
contraint, une proportion importante d'étudiants s'adonne à des
activités économiques, qui leur permettent de gagner de l'argent
pour vivre.
1.3.3- La question de la réussite des
étudiants à l'Université de Lomé
Dans une institution universitaire telle que l'UL où le
niveau de réussite n'est pas souvent élevé, il est
important de s'interroger sur les facteurs déterminants qui agissent
tant en faveur de ceux qui réussissent qu'au détriment de ceux
qui échouent. Au sein de cette université, rarement le niveau
global de réussite en fin d'année a franchi le seuil des 50% (cf.
statistiques de la DAAS). Entre 1990-1991 et 1999-2000, le taux de
réussite ayant évolué en dents de scie est passé de
16,84% à 12,28%. Le niveau de réussite le plus
élevé était atteint en 1992-1993 soit 18,98% (Commission
Nationale Togolaise pour l'UNESCO, 2007). Ce taux a beaucoup plus
évolué à partir de 2001-2002, mais il est resté
toujours faible comme le montre le tableau 11.
62
Tableau 11 : Taux de réussite à
l'Université de Lomé de 2000-2001 à 2007-2008
Années
|
Effectifs d'étudiants ayant
réussi
|
Taux de réussite (en %)
|
Taux global de réussite (en %)
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
2000-2001
|
12784
|
2799
|
9,83
|
11,22
|
10,08
|
2001-2002
|
8377
|
1801
|
56,50
|
53,75
|
56,01
|
2002-2003
|
12010
|
2608
|
43,86
|
41,72
|
44,85
|
2003-2004
|
11572
|
2543
|
48,26
|
48,80
|
48,36
|
2004-2005
|
12384
|
3040
|
49,70
|
50,51
|
49,88
|
2005-2006
|
16946
|
4401
|
42,69
|
44,08
|
42,98
|
2006-2007
|
19265
|
5449
|
45,34
|
44,24
|
45,10
|
2007-2008
|
24497
|
7203
|
34,81
|
30,96
|
33,94
|
Source : Statistiques de la DAAS, 2001-2002 à 2007-2008
En huit (08) années académiques les taux de
réussite à l'Université de Lomé n'ont franchi les
50% qu'en 2001-2002 (56,01%), année qui a suivi l'année
académique 2000-2001, invalidée dans la plupart des
établissements à l'issue des troubles qu'a connu l'UL.
Généralement, le taux de réussite dans cette
université se retrouvent dans les 40% : 44,85% en 2002-2003 ; 48,36% en
2003-2004 ; 42,98% en 2005-2006. Si le taux de réussite a pu connaitre
une augmentation continue de 2002-2003 à 2004-2005, il a chuté en
2005-2006, avant de remonter l'année suivante et de chuter une fois
encore en 20072008. Bien qu'étant plus nombreux chaque année, les
garçons n'ont pas toujours un meilleur taux de réussite que les
filles. Il y a des années où les filles ont mieux réussi
que les garçons : 2000-2001, 11,22% pour les filles, contre 9,83% pour
les garçons ; 20032004, 48,80% pour les filles contre 48,26% pour les
garçons. En dehors des 56,01% de réussite enregistrés en
2001-2002, les troubles auxquelles l'UL a fait face au début des
années 2000 ont contribué à la faiblesse des taux de
réussite. Le faible niveau de réussite dans les facultés
(où les étudiants ne sont pas soumis à la même
rigueur que dans les écoles et instituts) a aussi contribué
à enregistrer ces taux de réussite.
Après 2007-2008, avec le basculement dans le
système LMD, il est devenu difficile d'obtenir les taux de
réussite dans les établissements et à l'échelle de
l'université. Nous
63
avons vu qu'avant l'entrée en vigueur de ce
système, le niveau de réussite des étudiants à
l'Université de Lomé n'était pas élevé. A
titre illustratif, Bagan (2016) présente la progression des
étudiants dans le système LMD à travers des données
de la DAAS sur la capitalisation des crédits par les étudiants
qui ont accompli 3 inscriptions au cours de l'année 2012-2013, pour les
établissements suivants :
- FLESH : 0,05% d'étudiant a capitalisé les 180
crédits requis pour obtenir la licence ; 44,25% d'étudiants ont
capitalisé 121 crédits au moins (2/3 des crédits requis)
;
- FDS : 0,14% d'étudiant a capitalisé les 180
crédits requis pour obtenir la licence ;
20,7% d'étudiants ont capitalisé 121 crédits
au moins (2/3 des crédits requis) ;
- FDD : aucun étudiant n'a capitalisé les 180
crédits requis pour obtenir la licence ; 2% d'étudiants ont
capitalisé 121 crédits au moins (2/3 des crédits requis)
;
- FASEG : 0,07% d'étudiant a capitalisé les 180
crédits requis pour obtenir la licence ; 4% d'étudiants ont
capitalisé 121 crédits au moins (2/3 des crédits
requis).
Les mêmes données ayant été
relevées auprès des étudiants qui avaient
enregistré 4 inscriptions pour la même année, Bagan (2016)
fait le constat que l'évolution des étudiants demeure faible
aussi bien après 3 inscriptions qu'après 4 inscriptions au grade
licence. Dans le Plan Directeur de Développement 2017-2020 de
l'Université de Lomé, la question de la réussite des
étudiants est également abordée. Il y apparait que les
taux de réussite sont peu appréciables ; ainsi en 2016, seul 2,6%
des étudiants ont eu la licence en trois inscriptions (Université
de Lomé, 2017, p. 18).
L'un des avantages reconnus au système LMD est
l'amélioration du niveau de réussite et de compétence des
étudiants. Ainsi, l'une des raisons ayant conduit à l'adoption de
ce système est la volonté de réduire les taux
d'échec. Toutefois, le taux de réussite à
l'Université de Lomé avec l'application de ce système ne
s'est pas substantiellement amélioré. Malgré les exigences
en matière d'amélioration des méthodes d'enseignement,
64
d'études, d'évaluation, etc. les
résultats obtenus sont en deçà des attentes (Dekor et al.,
2011, p. 7). Parmi les conditions défavorables à la
réussite des étudiants dans le contexte du système LMD,
Dekor et al. (2011) relèvent : l'absence de politique pour renflouer les
bibliothèques en documents récents et adaptés aux
programmes enseignés, le manque de centres cybernétiques et de
bibliothèques disposant de documents, les difficultés
d'adaptation des enseignants et la survivance de méthodes d'enseignement
de l'ancien système, le nombre élevé d'UE par semestre,
l'insuffisance de conseillers d'orientation pour aider les étudiants
à avoir des projets d'études bien spécifiés et
être assez responsables vis-à-vis de leur formation, le manque de
moyens financiers pour faire des recherches. Le constat qui découle de
ces conditions difficiles de mise en oeuvre du LMD à l'UL est que les
étudiants passent davantage d'années pour avoir la licence, qui
exige d'eux l'obtention de 180 crédits répartis en six (06)
semestres, soit 30 crédits par semestre. Une grande proportion
d'étudiants ne parvient pas à obtenir ces crédits durant
les six (06) semestres du niveau Licence. Tout en évoluant aux semestres
suivants, ils ont le plus souvent des UE à reprendre dans les semestres
antérieurs. Ainsi, au bout des trois (03) ans ils n'ont pas obtenu tous
les crédits requis du niveau Licence et se retrouvent donc avec des UE
à reprendre sur un ou plusieurs semestres. Un grand nombre
d'étudiants de l'UL passe alors quatre (04) ans ou plus à tenter
d'avoir la Licence. Avec le LMD qui exige de l'étudiant un niveau de
performances plus élevé par rapport au système classique,
les difficultés de réussite semblent plus importantes.
Néanmoins, on remarque qu'il y a des étudiants
qui exercent une activité économique et qui réussissent
tout autant que ceux qui n'exercent pas d'activité économique.
Ils sont également soumis quelquefois à des difficultés
durant leurs études. Dans le contexte de l'UL, les bas niveaux de
réussite enregistrés sont le résultat de l'action d'un
certain nombre de déterminants. Dans ce cas l'influence des facteurs
à l'oeuvre doit être identifiée, dans l'optique de la
connaissance de l'ampleur de leur action et éventuellement de la
recherche de solutions pour l'amélioration du niveau de réussite
à l'UL. Pour notre
65
part, il s'agit de nous intéresser aux facteurs
à l'oeuvre, en l'occurrence en situation d'exercice d'une
activité économique.
1.4- Enoncé du problème
Depuis plus de deux décennies, les étudiants de
l'Université de Lomé font face à des conditions de vie et
d'études difficiles. Les facilités initialement offertes pour
leur permettre d'étudier sereinement ont été quasiment
supprimées. La crise économique des années 1980 et les
troubles sociopolitiques des années 1990 ont pour ainsi dire mis fin
à l'Etat providence. L'Etat qui a depuis toujours été le
principal pourvoyeur des ressources financières de l'Université
de Lomé ne peut plus continuer à supporter intégralement
les besoins de ladite université. Mais depuis ces années de
crise, l'UL reçoit un important flux d'étudiants, créant
ainsi un déséquilibre entre les ressources financières
disponibles et les besoins à satisfaire, spécifiquement ceux des
étudiants.
Ils se retrouvent ainsi laissés à leur propre
sort parce que ne pouvant compter ni sur l'aide de l'Etat, ni sur celle de
leurs parents, dont la plupart n'ont pas les ressources nécessaires pour
prendre en charge leurs enfants. Certes la bourse et l'allocation d'aide, entre
temps supprimées, ont été rétablies, mais le
contexte socioéconomique du pays, caractérisé par la
cherté de la vie contribue à maintenir la plupart des
étudiants dans une certaine précarité. Pour les
étudiants qui espèrent bénéficier essentiellement
du soutien financier de l'Etat pour la prise en charge de leurs études
universitaires, les conditions de vie deviennent plus difficiles.
Au vu des conditions de vie et d'études dans lesquelles
ils doivent évoluer, deux catégories d'étudiants peuvent
être distinguées à l'UL : d'une part ceux qui sont en
difficulté sur le plan socioéconomique et qui doivent chercher
par eux-mêmes les moyens financiers (la totalité ou un
complément) nécessaires pour prendre en charge leurs
études à travers l'exercice d'une activité
économique ; d'autre part ceux dont la situation socioéconomique
est plus ou moins bonne, qui se consacrent exclusivement à leurs
études. La première catégorie d'étudiants est
partagée entre les études et une activité de
66
survie (habituellement), ce qui est de nature à avoir
des répercussions sur le bon déroulement de leurs études.
Quant au second groupe d'étudiants, ils ne sont pas contraints de
partager leur temps entre les études et une activité
économique, ce qui leur offre a priori davantage de chances de se
soustraire aux répercussions d'un tel choix sur leurs études.
L'exercice d'une activité économique est donc de nature à
désavantager les étudiants qui en font le choix par rapport
à leurs collègues qui s'adonnent uniquement aux études.
Toutefois, certains étudiants qui exercent une activité
économique parviennent à réussir bien qu'ils ne soient pas
dans les conditions leur permettant de réussir. C'est cet aspect de la
réalité qui nous intéresse. Il est question pour nous de
mettre en lumière les facteurs qui contribuent à la
réussite des étudiants qui exercent une activité
économique par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique.
1.5- Justification du choix du sujet
Le choix du sujet qui fait l'objet de la présente
recherche répond à une justification que nous articulons autour
de trois (03) points : la motivation et l'intérêt pour le sujet,
la pertinence scientifique du sujet puis sa pertinence sociale.
1.5.1- Motivation et intérêt pour le
sujet
Beaucoup d'étudiants arrivent à
l'université avec l'espoir et la conviction de pouvoir en ressortir avec
un diplôme qui puisse leur assurer l'accès au monde du travail.
Cet objectif, un grand nombre d'étudiants n'arrivent pas à
l'atteindre par faute de moyen ou par manque de volonté. Toutefois,
malgré des conditions difficiles, nous avons observé que certains
étudiants parviennent à réussir, par leurs propres moyens,
en dehors de tout soutien de leurs parents. Cette observation nous a
amené à entreprendre au sein du département de sociologie
une recherche sur les effets des activités économiques des
étudiants sur leur réussite en 2010 (Mokli, 2010) pour
l'obtention du DEA. Cette recherche nous a permis de relever que malgré
les difficultés auxquelles ils font face, il y a des étudiants
qui cumulent études et activité économique, mais qui
réussissent (et parfois mieux que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique). Au vu de ces résultats,
67
nous nous sommes intéressé à l'ampleur de
ce phénomène à l'échelle d'autres
établissements de l'UL et particulièrement aux atouts qu'ont les
étudiants qui exercent une activité économique pour
réussir. Vu que le niveau de réussite n'est pas très
élevé à l'Université de Lomé, il est pour
nous intéressant de jeter un regard sur une catégorie
d'étudiants qui y arrive, malgré des conditions difficiles.
1.5.2- Pertinence scientifique du sujet
Les recherches sur la réussite universitaire
mentionnent souvent plusieurs facteurs comme étant à l'origine de
la réussite ou de l'échec des étudiants. Il est clair
qu'il n'est pas possible de comprendre la réussite universitaire
uniquement à la lumière de quelques facteurs, même si
certains paraissent dominants, notamment le milieu social d'origine.
Néanmoins selon les auteurs, certains aspects de la réussite
peuvent paraitre plus déterminants que d'autres.
Concernant spécifiquement le travail étudiant,
les contributions sur la question sont diverses et on peut noter une divergence
de positions à propos de son influence sur la réussite de
l'étudiant. Dans une revue des différentes approches existantes
sur le sujet, Body et al. (2015) relèvent que pour certains ce sont les
caractéristiques de l'activité exercée qui ont une
influence sur la réussite de l'étudiant, l'ampleur du temps
consacré à l'activité ou encore le lien de
l'activité avec la formation suivie ou le niveau d'études. Mais
pour Body et al. (2015), il est important de prendre en compte les facteurs
endogènes relatifs à la motivation qui a conduit
l'étudiant à exercer une activité économique.
À chaque recherche entreprise, il est question
d'éclairer un aspect donné du problème qui n'est pas
forcément pris en compte par les recherches précédentes.
Pour notre part, c'est la même préoccupation qui nous conduit
à nous intéresser à ce sujet dont certains aspects peuvent
encore être explorés. Généralement, la
littérature existante prend en compte l'influence du travail
étudiant sur la réussite des étudiants concernés
sous l'angle de certains facteurs seulement : nombre d'heures de travail,
niveau d'études, type d'activité,
68
caractéristiques sociodémographiques, etc. Pour
nous, il s'agit de nous intéresser à davantage de variables, pour
avoir plus de connaissance sur d'autres facteurs déterminants. À
cela, s'ajoute le fait que le phénomène du travail
étudiant ne fait pas l'objet de beaucoup de travaux dans le contexte
socioculturel et économique togolais. Il s'agit donc pour nous
d'apporter notre contribution à une meilleure connaissance d'une
réalité vue dans un contexte différent.
1.5.3- Pertinence sociale du sujet
La formation universitaire, au-delà de la
liberté qu'elle donne à l'étudiant d'aller à son
rythme (surtout dans le cadre du LMD) présente des exigences auxquelles
celui-ci doit se conformer pour réussir.
La connaissance par l'étudiant de ces exigences au
moment d'opérer ses choix peut être un atout pour le bon
déroulement de ses études. En l'occurrence, la connaissance des
obstacles liés au cumul de l'exercice d'une activité
économique et des études constitue un avantage certain.
L'étudiant doit ainsi savoir faire son choix afin d'atteindre son
objectif qui est d'étudier et obtenir un diplôme qui est
nécessaire pour son insertion socioprofessionnelle.
L'importance de l'appui financier de l'Etat et des parents aux
étudiants est capitale pour permettre aux étudiants
d'étudier dans de bonnes conditions. En ce qui concerne l'Etat,
d'importants investissements sont effectués. La rentabilisation de ces
investissements passe en effet par la réussite des étudiants. Un
moindre niveau de réussite est défavorable à la
rentabilité des ressources déboursées par l'Etat. Il en
est de même pour les parents qui parviennent à soutenir leurs
enfants. Ils sont contraints d'investir plus qu'il ne faut pour cette
formation. La connaissance des déterminants liés à la
réussite des étudiants, notamment ceux qui exercent une
activité économique est donc utile pour permettre à chaque
acteur de prendre en compte tout ce que comporte cette réalité de
bon et moins bon.
69
1.6- Objectifs de recherche
Des objectifs de connaissance théorique et des
objectifs d'application pratique sont visés dans le cadre de cette
recherche.
1.6.1- Objectifs de connaissance
théorique
La question de la réussite à l'université
de façon générale et particulièrement à
l'Université de Lomé, nécessite qu'une masse de
connaissances théoriques soit constituée pour mieux
l'appréhender.
La présente recherche s'intéresse donc à
apporter une contribution à la compréhension des facteurs qui
sous-tendent la réussite des étudiants de cette université
qui exercent une activité économique parallèlement aux
études.
a- Objectif général
L'objectif général poursuivi est
d'étudier les déterminants de la réussite des
étudiants du grade licence qui exercent une activité
économique par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique.
b- Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de connaissance théorique
sont les suivants :
- déterminer l'influence des caractéristiques
sociodémographiques et socioculturelles des étudiants qui
exercent une activité économique sur leur réussite par
rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique
;
- déterminer l'influence des conditions de vie et
d'études des étudiants qui exercent une activité
économique sur leur réussite par rapport à ceux qui
n'exercent pas d'activité économique ;
- déterminer l'influence de l'implication des
étudiants qui exercent une activité économique dans leurs
études sur leur réussite par rapport à ceux qui n'exercent
pas d'activité économique ;
- montrer l'influence de l'activité économique
sur la réussite des étudiants.
70
1.6.2- Objectifs d'application pratique
Les objectifs d'application pratique suivants sont
associés à la présente recherche.
a- Objectif général
L'objectif général d'application pratique
poursuivi est d'inciter à la prise en compte de la réalité
vécue par les étudiants de condition socioéconomique
précaire, dans la perspective de l'amélioration des conditions de
vie et d'études pouvant favoriser une meilleure réussite à
l'Université de Lomé.
b- Objectifs spécifiques
Pour atteindre l'objectif général
susmentionné, les objectifs spécifiques suivants sont poursuivis
:
- inciter à un meilleur soutien aux étudiants en
situation difficile ;
- éclairer les étudiants sur les dispositions
à prendre en vue de se donner plus de chances de réussir
lorsqu'ils exercent une activité économique ;
- relever les types d'activités économiques
à exercer par les étudiants.
71
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES
THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
La question de la réussite et particulièrement
au niveau universitaire a souvent bénéficié d'un
intérêt du point au niveau des chercheurs. Avant même
d'aborder l'aspect empirique même de cette recherche, il est
indispensable de marquer un arrêt pour parcourir la littérature,
afin de nous imprégner des travaux réalisés sur le sujet
auquel nous nous intéressons. À travers ce chapitre, nous avons
défini les concepts qui se rattachent intrinsèquement à
cette recherche puis exploré la question de la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique, tel que
cela a été abordé par la littérature. En effet, cet
exercice nous a conduit à identifier et à nous inspirer de
l'approche théorique qui puisse nous permettre de cerner notre objet de
recherche.
2.1- Définition de concepts
Afin d'avoir une compréhension des concepts dans le
contexte de la présente recherche, il est important de définir
ceux que nous estimons être les plus importants. Cette rubrique nous
permet ainsi de clarifier les concepts ainsi retenus.
2.1.1- Activité économique
De tout temps lorsque les hommes vivent ensemble, il se
crée des besoins tant primaires que secondaires dont la satisfaction
nécessite l'accès à des biens et des services. Pour cela,
ils s'organisent et créent les structures pouvant leur permettre de
satisfaire ces besoins. Des formes d'organisations diverses et variées
ont parcouru l'histoire de l'humanité jusqu'à nos jours. Les
activités ainsi entreprises dans le but d'offrir des biens et des
services pouvant permettre aux individus de satisfaire les besoins auxquels ils
font face sont de ce fait qualifiées d'activités
économiques. Dans le dictionnaire du site Jobintree on note que : «
L'activité économique représente l'ensemble des actions
que doit accomplir la population humaine afin de satisfaire ses besoins
grâce à la production
72
de biens et de services. » (
www.jobintree.com/dictionnaire/definition-activité-economique-1241.html).
Une activité économique implique donc la mise en
place d'unités de production (entreprises, sociétés)
à qui revient la charge d'offrir ces biens et services. De ce point de
vue, selon CREFOR Haute-Normandie (2015), « L'activité
économique d'une unité de production est le processus qui conduit
à la fabrication d'un produit ou à la mise à disposition
d'un service. » (CREFOR Haute-Normandie, 2015, p. 5). Les unités de
production contribuent ainsi au système économique en vigueur
dans l'espace géographique dans lequel elles sont implantées et
à son développement. L'activité économique peut
alors s'entendre à l'échelle globale d'une localité, d'une
région, d'un pays ou d'un continent. Il s'agit de toutes les formes de
production qui contribuent au développement de l'environnement où
l'ensemble des activités se déroulent.
Selon Andrews (1953) cité par Segessemann (2016) on
peut distinguer les activités économiques dites basiques et les
activités économiques de service à la population dites
induites. Par activités basiques, cet auteur entend les activités
primaires qui produisent des biens manufacturés pour l'usage
général, alors que les activités induites sont dites
auxiliaires et sont qualifiées par Andrews (1953) comme des
activités directement ou indirectement au service et à la
commodité des gens engagés dans les activités primaires
(Segessemann, 2016, 28). À travers cette double catégorisation
des activités économiques, l'auteur fait également une
distinction entre les acteurs selon la nature et les
bénéficiaires des biens et services produits.
L'activité économique implique également
la mise à disposition d'une certaine catégorie d'individus, des
emplois pour lesquels ils sont rémunérés. Ces
employés ou encore salariés représentent des acteurs
importants de l'activité économique puisqu'ils sont les agents
d'exécution à différents niveaux.
Ces derniers sont à l'oeuvre dans le but de s'assurer
un revenu (salaire). Il s'agit dans la perspective marxienne, de la force de
travail qui se met à disposition des propriétaires des
73
moyens de production, contre une rémunération.
L'initiation d'une activité économique respecte ainsi une double
logique : elle vise la satisfaction de besoins auxquels font face les membres
d'une communauté et met des emplois sur le marché du travail.
Les formes d'activités économiques se sont
diversifiées et les acteurs sollicités pour les exécuter
doivent s'y accommoder. C'est ainsi qu'on peut retrouver des activités
exercées à temps plein, à temps partiel,
occasionnellement, saisonnièrement, etc. Dans les formes les plus
organisées, diverses formes de contrats sont appliquées à
l'exécution des activités économiques. Compte tenu de
cette diversité, si des individus ayant achevé leur formation se
mettent à disposition pour offrir leurs compétences pour exercer
une activité, de même, certains n'ayant pas achevé leur
formation, ont également la possibilité d'offrir leur force de
travail pour des activités appropriées à leur situation.
Les étudiants se trouvant dans cette seconde catégorie ont ainsi
la possibilité de mettre leur force de travail à disposition pour
exercer une activité économique souvent à temps partiel.
Ces étudiants s'inscrivent ainsi dans la logique de s'assurer un revenu,
tout en participant à la production de biens et de services
nécessaires à la satisfaction de besoins existant dans leur
environnement immédiat ou lointain. La production à travers
l'activité économique n'est donc pas seulement du ressort des
producteurs de richesse et autres travailleurs comme semble le signifier
Andrews (1953) cité par Segessemann (2016), qui exclut les
étudiants qu'il considère comme étant entretenus par leurs
parents. Les étudiants peuvent ainsi être considérés
dans la perspective de Pinto (2014) comme des personnes actives. Dans le cas
des étudiants, il s'agit donc de toute forme d'activité à
temps partiel, saisonnière ou occasionnelle lui permettant
d'accéder à un revenu lui permettant de se prendre en charge
partiellement ou totalement.
Il s'agit donc de toutes formes d'activités, que ce
soit dans le formel (le plus souvent au sein des sociétés
privées) ou dans l'informel, pouvant procurer aux étudiants un
gain afin de prendre en charge leurs études. Les étudiants
entrent ainsi dans des relations employeur - employé. Mais il y en a
également parmi eux certains qui initient pour leur
74
propre compte de petites activités dans la même
logique d'avoir un revenu, surtout dans le contexte de notre étude ou le
secteur informel est assez développé.
Ici, nous n'entendons donc pas le concept d'activité
économique dans une approche macroéconomique, qui implique
l'activité des entreprises et des diverses unités de production
existant dans une localité ou dans un pays. Il s'agit en effet
d'activités auxquelles accèdent des individus, en l'occurrence
les étudiants, qui les exercent dans le but d'avoir un revenu pouvant
leur permettre de faire face à des besoins essentiels.
À travers la littérature on peut retrouver des
termes comme activité rémunérée, travail
rémunéré, travail étudiant, emploi étudiant
qui rejoignent le sens que nous attribuons au concept d'activité
économique. Ce concept occupe une place centrale dans la présente
recherche, parce que c'est autour de lui que sera analysée la
réussite des étudiants durant leur parcours à
l'Université de Lomé.
2.1.2- Réussite universitaire
Avant de procéder à toute tentative de
clarification du concept de réussite universitaire, il est important de
mentionner que ce concept, tout comme celui d'échec, comporte quelques
spécificités en ce qui concerne le sens qui lui est donné.
Diverses approches théoriques se mettent à contribution, et
parfois dans une logique dynamique conformément à
l'évolution de la réalité sociale, pour permettre de
comprendre ce concept qui se conçoit comme la réussite scolaire
:
Le concept de réussite scolaire est polysémique
et multidimensionnel. Concrètement, son étude s'articule en
fonction des paradigmes adoptés par les chercheurs et les praticiens.
L'activité des uns comme des autres, orientée vers la
réussite scolaire, s'inscrit dans un temps et un lieu donné.
(Laferrière et al., 2011, p. 159).
La définition de ce concept se rapporte, en effet,
à la prise en compte de différents facteurs liés tant aux
acteurs qu'à leur environnement. De façon générale,
synonyme de la réalisation d'un objectif pédagogique, la
réussite universitaire suppose que l'apprenant (étudiant) a
assimilé les connaissances qui lui ont été transmises par
les enseignants et que, dans le cadre de l'évaluation, il est parvenu
à les restituer convenablement. De ce
75
point de vue, il s'agit de l'achèvement avec
succès d'un parcours universitaire, souvent sanctionné par le
passage à un niveau supérieur ou l'obtention d'un diplôme,
d'un certificat ou d'une attestation d'études. Les apprenants sont dans
ce cas tenus de fournir une certaine performance définie à
l'avance.
En 1992, le CRIRES, cité par Laferrière et al.
(2011), adopte une définition de ce concept en précisant qu'il
s'agit de l'atteinte d'objectifs propres à chaque étape du
cheminement scolaire. Ce cheminement conduit à l'obtention d'un
diplôme ou d'un certificat, lorsque l'apprenant arrive à la fin
d'un cycle ou d'un ordre d'enseignement, et ultérieurement par une
intégration réussie dans le monde du travail (CRIRES, 1992,
cité par Laferrière et al., 2011, p. 165).
Toutefois, il est à noter que ce concept ne saurait
être univoque, parce qu'il dépend de plusieurs
éléments, notamment, le degré de difficulté du
programme et le degré de difficulté éprouvée par
les apprenants. Il peut également concerner tout ou partie d'un
programme d'apprentissage. On parvient alors à différentes
définitions qui prennent en compte les divers aspects qui sont
susceptibles d'être considérés pour parler de
réussite universitaire. Dans ce sens, cette réussite n'est pas
seulement l'obtention d'un diplôme, mais l'atteinte des objectifs que
s'est fixé l'apprenant. L'on considère ainsi la réussite
comme le « fait de réaliser la tâche dans laquelle on s'est
engagé, d'atteindre un but fixé préalablement »
(Thinès & Lempereur, 1975, p. 842). Il faut aussi prendre en compte
en définissant la réussite, la performance de l'apprenant par
rapport à un cours donné d'une part et sa performance en ce qui
concerne les études effectuées de façon
générale, d'autre part.
Faisant ainsi intervenir d'autres éléments,
notamment le plan de la formation de l'apprenant, qui fixe ses propres
objectifs, la réussite est appréhendée comme étant
restrictive lorsqu'on se limite aux objectifs pédagogiques fixés
par l'institution d'enseignement (Laferrière et al., 2011). En tenant
compte des objectifs visés par les apprenants eux-mêmes, on
obtient une définition qui s'adapte plutôt à ceux-ci,
mettant en
76
avant leur projet de formation (Lapostolle, 2006). Dans le
contexte universitaire et dans le cadre du système LMD, la
réussite s'entend également de la même façon. Il
revient à l'étudiant de choisir le type de formation qu'il
souhaite et d'évoluer dans ce sens.
Il y a même une perception plus large de la
réussite qui va au-delà de la réussite dans le cadre
institutionnel, pour parler de réussite éducative. La
première est dans ce sens entendue comme étant l'atteinte
d'objectifs de scolarisation liés à la maitrise du savoir
à l'intérieur d'un réseau scolaire, académique.
Quant à la seconde, elle se rapporte à l'atteinte d'objectifs
liés à la transmission d'attitudes, de comportements et de
valeurs. Cette forme de réussite est la résultante du processus
de socialisation scolaire. Dans ce second cas, la réussite inclut dans
le parcours scolaire un « curriculum caché »
(Laferrière et al., 2011). Divers critères qui ne sont pas
directement liés aux programmes d'apprentissage sont ainsi
définis. La réussite se retrouve circonscrite dans une
réalité beaucoup plus vaste, qu'est la réussite
éducative. De ce fait, concernant l'atteinte des objectifs de
l'apprentissage, la réussite prend également en compte le niveau
de scolarisation et est ainsi traduite :
Pour ce qui concerne les ordres d'enseignement primaire et
secondaire, il s'agit minimalement d'instruire, de socialiser et de qualifier.
Sur le plan de l'instruction, la réussite réfère à
l'acquisition des habiletés et compétences nécessaires
pour assurer le développement cognitif et la maîtrise des savoirs
; sur celui de la socialisation, elle s'exprime par la capacité à
établir et à entretenir des relations sociales, à
s'adapter et à s'intégrer à la vie en
société, à exercer une citoyenneté responsable ;
enfin, sur celui de la qualification, elle se manifeste par l'obtention,
à la fin d'un parcours scolaire, d'une reconnaissance officielle des
compétences requises pour exercer un métier ou poursuivre des
études à un palier supérieur. En ce qui a trait à
l'enseignement supérieur, il est convenu de prendre en compte non
seulement la réussite scolaire mais également le projet de
développement personnel et d'intégration sociale.
(Laferrière et al., 2011, p. 167).
Si la réussite prend en compte les performances
individuelles des apprenants, elle concerne également leur environnement
social. Dans la définition de la réussite, les rapports sociaux
interviennent également, ce qui porte ce concept au-delà d'une
réalité individuelle. Cette notion renferme donc une connotation
sociale en ce sens que, de certains points de vue, les apprenants
acquièrent de leur milieu social d'origine des aptitudes qui leur
permettent d'avoir de bonnes performances scolaires. Des facteurs
77
externes à l'individu et à l'institution
scolaire sont alors impliqués dans la réussite et
l'évolution de l'apprenant. La réussite scolaire stipule donc la
capacité à assimiler et à reproduire une certaine culture
propre à une catégorie sociale donnée, notamment la classe
aisée (Bourdieu, Passeron, 1964, 1970 ; Coleman, 1966 ; Baudelot &
Establet, 1971 ; Merle, 2002). La réussite scolaire n'est donc pas
seulement le fruit de l'effort personnel de l'apprenant, mais aussi le
résultat de ses acquis reçus de son environnement social.
Il est clair que le concept de réussite est
polysémique et peut se comprendre dans le sens où soit c'est la
responsabilité de l'apprenant qui est engagée, soit c'est
à l'institution scolaire ou à son environnement social qu'il se
rapporte.
La réussite universitaire à notre sens implique
le résultat de l'étudiant au bout d'une année
académique ou d'un semestre, en s'inscrivant dans le contexte du
système LMD. Certes, ce système exige de l'étudiant de se
fixer des objectifs d'apprentissage, mais dans un contexte où les
apprenants s'inscrivent dans la logique de recherche de diplôme au terme
de leur parcours universitaire, l'on pourrait appréhender la
réussite en se situant dans cette optique. Au bout d'une période
d'apprentissage (semestre ou année), il s'agit ici pour les
étudiants d'obtenir tous les crédits requis. La réussite
pour nous suppose aussi que l'étudiant n'a pas une ou des années
de retard durant sa carrière universitaire. Ce concept est donc
indispensable pour apprécier les rendements des étudiants,
lorsqu'ils exercent une activité économique ou non.
2.1.3- Catégorie socioprofessionnelle
(CSP)
La situation des étudiants de l'UL sur le plan
socioéconomique nous a amené à prendre en compte le
concept de catégorie socioprofessionnelle comme ayant une
affinité avec cette recherche. En effet, la classification des
catégories socioprofessionnelles (CSP) ou des professions et
catégories socioprofessionnelles (PCS) dépend de chaque pays
compte tenu de la différence des réalités sur le plan
social, économique et professionnel. Néanmoins celle
élaborée en 1954 et revue en 1982, en 2003 puis en 2017 en France
par l'institut
78
National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE)
est assez populaire. Les PCS (Professions et catégories
socioprofessionnelles) qui sont en fait l'édition refondue de l'ancienne
classification des CSP, en vue de tenir compte de l'évolution de la
structure sociale, constituent un outil dont l'objectif est de classer les
populations actives en catégories socialement homogènes, aussi
proches que possible des groupes réels construits par l'histoire sociale
(Jean et al., 2004, p. 55). Ainsi, prenant en compte différents
critères et superposant différentes logiques de classement, la
nomenclature des PCS distingue huit (8) groupes socioprofessionnels, dont six
(06) groupes d'actifs. Il faut tout de même noter que cette
classification ne fait pas souvent l'unanimité (Desrosières &
Thévenot, 2002).
Dans le contexte togolais, les PCS se rapportent d'une
certaine manière à une classification en groupe
socioéconomique établie par le QUIBB 2011 (DGSCN, 2011, p. 2). Ce
groupe est défini pour les personnes ayant 15 ans ou plus, par rapport
à la situation d'occupation au cours des sept (07) derniers jours ou des
douze (12) derniers mois (DGSCN, 2011, p. 2). Tenant également compte du
statut dans l'emploi, ce groupe distingue les catégories suivantes :
salarié du public, salarié du privé, agriculteur
indépendant, autre indépendant, actif saisonnier, apprenti, aide
familiale, autre actif, chômeur et inactifs. Cette classification en
groupe socioéconomique représente une forme de photographie de la
structure sociale essentiellement fondée sur la situation
professionnelle des individus.
Pour ce qui est des étudiants, ils se retrouvent dans
le groupe des inactifs ou encore dans la perspective de l'INSEE, dans la
catégorie « divers ». Leur situation peut être
dès lors doublement prise en compte : tout d'abord au regard de la
classification de leurs parents, ensuite (spécifiquement à la
présente recherche) au regard de l'exercice d'une activité
économique. On enregistre par exemple des étudiants qui exercent
comme employés à temps plein dans des sociétés de
gardiennage. De ce fait cette classification ne saurait répondre
très exactement à la situation d'une certaine catégorie
d'étudiants, notamment
79
ceux qui ont des emplois à temps plein ou à
temps partiel durant leurs études. L'intérêt que nous
portons à ce concept dans le compte de cette recherche n'exclut pas
l'une et l'autre situation.
Par ailleurs, il faut noter le caractère
évolutif des PCS du fait de l'évolution de la
société et du changement de certains emplois. Coutrot (2002) dira
à cet effet que :
« Personne ne contestera que les ouvriers d'aujourd'hui
sont, de bien des façons, différents de ceux d'hier, mais l'on
trouve trop vite affirmée l'idée qu'il n'y a plus de classe
ouvrière, ni d'ouvriers, ni d'ailleurs de classe sociale et que les
outils statistiques forgés pour étudier la société,
les catégories socioprofessionnelles, sont à renvoyer aux
poubelles de l'histoire. » (Coutrot, 2002, 107)
Cet auteur a, en effet, eu le mérite de montrer que les
CSP, au-delà des critiques qui leur sont adressées connaissent
des changements mesurés et l'on ne peut se défaire des outils de
mesure desdites catégories. On peut noter entre autres que de certains
points de vue, même si les conditions ont changé, les positions
n'ont tout de même pas évolué (Bourdieu, 1966). En clair,
tout porte à croire que malgré les évolutions
observées, celles-ci ne suppriment pas ou n'améliorent pas les
distances sociales. De plus, évoquer les CSP amène à
parler de la subdivision de la société en classes.
Il faut tout de même remarquer que la classification en
PCS ou en groupe socioéconomique se distingue de la subdivision de la
société en classes qui va au-delà de la profession en
prenant en compte plusieurs critères. Cette classification a son
importance parce qu'elle permet d'avoir une vue sur la situation
socioéconomique des individus, en l'occurrence des étudiants qui
constituent notre population cible.
2.2- Revue de littérature
Moins présente dans le milieu universitaire avant les
années 1980, l'exercice d'une activité
rémunérée s'est au fil des années répandu au
sein des étudiants. Cela se comprend, parce que, comme le disait Bonin
(2013), le travail rémunéré pendant les études
universitaires constitue pour beaucoup d'étudiants un mal
nécessaire. Selon les motifs qui y conduisent ou y contraignent les
étudiants qui en font le choix, les activités exercées
présentent diverses caractéristiques du point de vue de leur
nature, de leurs
80
exigences, du temps que les étudiants y investissent,
des avantages qu'en tirent ces étudiants, de l'influence qu'elles ont
sur leur réussite, etc. La littérature qui aborde le sujet prend
en compte ces différents aspects, ainsi que les influences que le
travail rémunéré a sur l'étudiant aussi bien que
sur sa réussite. Dans la présente revue de littérature,
nous nous proposons de parcourir les différents travaux, après
avoir au préalable évoqué la question des
inégalités sociales de réussite, thématique dans
laquelle s'inscrit le sujet de cette thèse.
2.2.1- Les déterminants de la réussite
liés à l'appartenance socioéconomique et aux conditions
matérielles
Parmi les déterminants de la réussite
universitaire les plus mentionnés, se trouve l'origine
socioéconomique et culturelle de l'étudiant. Cette origine
sociale est davantage lisible à travers les caractéristiques de
leurs parents et de leur environnement social.
Aussi bien aux niveaux inférieurs que dans le
supérieur, l'influence du milieu social d'appartenance de l'apprenant a
souvent été déterminante. La famille d'origine à
travers les divers aspects qui la caractérisent a une influence sur les
performances de l'étudiant. Malgré qu'ils aient
échappé à la rude loi de la sélection scolaire en
grande partie basée sur l'origine sociale en arrivant à
l'université, ils ne sont tout de même pas définitivement
sortis de l'influence de ce facteur sur leurs études. Le milieu social
d'origine intervient dès lors durant les études
universitaires.
Bourdieu et Passeron (1964), se démarquant de la
conception républicaine de l'école développée par
Durkheim, sont convaincus et montrent que cette institution a essentiellement
pour fonction de légitimer les inégalités de chances dont
sont porteurs les apprenants (étudiants), du fait de leur origine
sociale. Selon Bourdieu et Passeron (1964) les enfants de milieux
favorisés (enfants de cadres supérieurs ou de professions
libérales) acquièrent au sein de leur environnement familial un
héritage culturel qui leur donne une avance sur les enfants de milieux
défavorisés (enfants d'ouvriers, d'agriculteurs, de cadres
moyens) durant leur parcours scolaire. Or le savoir-faire et le
savoir-être dont
81
héritent les enfants de cadres supérieurs et de
professions libérales est analogue à ceux que transmettent
l'enseignement. Ils montrent alors que ce déséquilibre qui
s'observe dès le départ au sein de leur milieu social d'origine
entre les enfants des familles favorisées et ceux des familles
défavorisées les accompagne durant toute leurs études et
notamment lorsqu'ils arrivent à l'université. Les enfants
d'ouvriers réussissant moins durant leur parcours, il est ainsi clair du
point de vue de ces auteurs que ces enfants disposent de moins de chances que
ceux de cadres supérieurs d'accéder à l'université
ou alors d'y réaliser un parcours performant :
« Un fils de cadre supérieur a quatre-vingts
fois plus de chances d'entrer à l'université qu'un fils de
salarié agricole et quarante fois plus qu'un fils d'ouvrier ; ses
chances sont encore le double de celles d'un fils de cadre moyen. »
(Bourdieu & Passeron, 1964, p. 12).
Au vu de leur situation, tout comme aux niveaux
antérieurs, l'enseignement supérieur est pour les enfants
d'ouvriers un univers étranger, ce qui n'est pas le cas pour les enfants
de cadres. Gruel (2002) dira ainsi, parlant de la réussite universitaire
que : « On sait également que les étudiants issus des
classes populaires ont des taux de réussite plus faibles que ceux de
leurs condisciples d'origine aisée. » (Gruel, 2002, p. 1). Il
analyse la réussite des étudiants par rapport à leur
origine sociale en prenant en compte des éléments comme le niveau
de revenu des parents ainsi que leur niveau d'instruction. Toutefois, le niveau
d'instruction des parents n'a pas autant d'influence sur le parcours des
enfants au supérieur qu'au primaire et au secondaire. En
résumé on peut retenir que dans la conception de Gruel, les
facteurs sociaux ont un effet déterminant sur la réussite de
l'étudiant, mais ils agissent avec d'autres facteurs. Dans le même
sens, Gourévitch (1973) démontre que les enfants d'ouvriers sont
victimes d'une inégalité de réussite devant
l'école, tant leur effectif chute au fur et à mesure qu'on va
vers les niveaux d'enseignement les plus élevés.
Lambert-Le Mener (2012) ne rejette pas pour sa part l'effet du
facteur social, mais cet auteur considère ce facteur comme ayant une
influence secondaire. Son influence sur la réussite à
l'université n'est pas directe.
82
« Les analyses en pistes causales menées dans
cette recherche ont en effet montré que, bien que le milieu social, dans
une acception large du terme, n'ait que peu d'influence directe sur la
réussite universitaire, il exerce un effet indirect qui transite par la
série du baccalauréat. Plus particulièrement, il a
été mis en avant qu'un niveau élevé de
diplôme pour la mère augmente la probabilité
d'accéder en série scientifique au lycée, parcours
confortant une meilleure chance de réussite universitaire. En outre, le
statut professionnel et social exerce également un impact indirect sur
la réussite via les séries du baccalauréat. Ainsi, un
enfant de cadre augmente ses chances de réussite universitaire par une
accession facilitée en série scientifique, quand l'effet
d'être un enfant d'ouvrier sur les performances académiques
à l'université s'exerce à travers la probabilité
accrue d'accéder à une série technologique ou
professionnelle.» (Lambert-Le Mener, 2012, p. 289).
Dans le même ordre d'idée, Coulon et al. (1990)
admettent que le milieu social d'appartenance exerce une influence
déterminante sur les études des apprenants. Cependant ils
démontrent qu'ayant subi l'influence de cette inégalité
liée à l'origine sociale durant leur parcours antérieur,
les apprenants qui arrivent au niveau supérieur après avoir
passé l'étape supplémentaire de la sélection,
semblent être moins soumis aux inégalités de
réussite dans l'enseignement supérieur que dans les niveaux
antérieurs. Contrairement à d'autres auteurs, Coulon et al.
(1990) relativisent l'influence de l'origine sociale de l'étudiant sur
son parcours universitaire. Ils démontrent alors la dissimulation de
l'influence du milieu social sur la réussite à
l'université en affirmant que :
« Si on considère en effet les filières
séparément, on s'aperçoit que la réussite parait
liée dans la plupart des cas à l'origine sociale. Si on
considère l'ensemble de la population étudiante toutes
disciplines confondues, cette liaison disparait et le taux de réussite
parait indépendant de l'origine sociale. Ce paradoxe s'explique
aisément : c'est que les étudiants de milieux populaires ont
tendance à se concentrer dans les filières « faciles »
ou peu sélectives, qui sont aussi les moins rentables socialement, alors
que les étudiants issus des milieux privilégiés
choisissent plus fréquemment les filières où la
sélection est plus sévère, comme la physique et la
médecine. L'auto-sélection que constitue le choix de
filières plus faciles et moins « rentables » socialement sert
ainsi de masque, de relais et d' « adoucissant » à
l'inégalité devant la sélection. » (Coulon et al.,
1990, p. 63).
Coulon et al. (1990) montrent en fin de compte qu'au fur et
à mesure qu'on monte dans les études, les déterminants
scolaires (études effectuées antérieurement, mentions
obtenues, etc.) tendent à peser davantage que les déterminants
proprement sociaux (milieu d'origine). Ils reconnaissent néanmoins que
« ce passé scolaire est lui-même dans une large mesure la
retraduction (volontiers « oublieuse ») d'un passé social.
» (Coulon et al., 1990, p. 631).
83
L'influence de l'environnement social très
déterminante ou du moins très souvent évoquée dans
les niveaux d'études antérieurs ne connait pas la même
ampleur à l'université. La famille d'origine de l'étudiant
participe ainsi à lui procurer des avantages par rapport à ses
autres camarades de familles défavorisées notamment sur le plan
matériel. En effet les études universitaires requièrent un
investissement financier ou matériel important. Mais les
étudiants n'ont pas tous la possibilité de disposer des moyens
nécessaires pour prendre en charge ces études. Certains font face
à des difficultés matérielles qui ne manquent pas d'avoir
des répercussions sur leur parcours universitaire. Ce qui signifie que
les conditions matérielles des étudiants sont également
à prendre en compte dans la connaissance des déterminants de la
réussite à l'université.
« Les étudiants qui réussissent se
caractérisent donc par des dépenses plus importantes pour leur
vie étudiante (études, habillement, santé,
téléphone). Ceux qui sont en échec ont davantage de soucis
financiers et des dépenses relatives à la vie quotidienne plus
importantes (logement, alimentation, transport). » (Lassarre et al., 2003
: 13)
Durant son parcours universitaire l'étudiant est soumis
à des exigences relatives à ses études, mais aussi
à son existence quotidienne. Il a notamment besoin des moyens financiers
pour payer l'inscription, le logement, l'alimentation, etc. La
difficulté apparait lorsque l'étudiant ne dispose pas des moyens
nécessaires pour assurer ses études universitaires. Et cette
situation a forcément des répercussions sur ses choix et ses
résultats scolaires. Parmi tant de déterminants de la
réussite à l'université, Demeuse et al. (2014) ont
relevé que la réussite des étudiants à
l'université dépend également de leur niveau de revenu ou
de celui de leurs parents : « les étudiants sont d'autant plus
susceptibles d'échouer ou d'abandonner durant leur premier cycle
à l'université qu'ils (ou leurs parents) ont de faibles revenus
... » (Demeuse et al., 2014, p. 1). Dans la même optique,
s'intéressant à l'échec notoire des enfants de la
démocratisation, Beaud (2005) relève que ces enfants de famille
modeste (désormais étudiants) ont en majorité une
situation socioéconomique précaire.
« ... la grande majorité d'entre eux, qui
appartiennent à des familles populaires frappées par la
précarité, vivent souvent « en cité » et
beaucoup d'entre eux sont issus de l'immigration (maghrébine, turque ou
africaine). Or le contraste est saisissant entre, d'une part, le
84
caractère massif de cet échec - tel qu'on
peut le constater à partir d'enquêtes de terrain et/ou en tant
qu'enseignant en Fac (c'est notre cas -) et, d'autre part, la faible attention,
eu égard à l'importance de l'enjeu, accordée par
l'institution universitaire ou par les représentants politiques à
cette question. » (Beaud, 2005, p. 1).
A l'université, le lien entre niveau de revenu et
résultats scolaires est encore très perceptible. L'une des
implications des difficultés de l'étudiant sur le plan financier
est l'exercice d'un travail rémunéré, parallèlement
aux études.
En ce qui concerne les familles, lorsque les dépenses
publiques à l'éducation diminuent, celles qui sont les plus
pauvres sont affectées. Les étudiants issus de ces familles
subissent l'influence des difficultés de financement en termes de leur
condition d'études et de vie. A propos du Togo, l'UNESCO (2007) a
relevé que :
« Ces dernières années, les fonds
publics destinés aux écoles publiques se sont
révélés insuffisants pour répondre à
l'augmentation de la demande d'éducation. Les dépenses publiques
d'éducation étaient de 41,3 milliards de FCFA en 2000 contre 37,1
milliards en 2004, soit une diminution d'environ 10 % en valeur absolue. Leur
part dans les dépenses totales de l'État a décliné
de 23,1 % en l'an 2000 à 18,5 % en 2004. De même, la part des
dépenses publiques réservée au secteur de
l'éducation par rapport au PIB a aussi diminué de 4% à 3,1
% pendant la même période. Compte tenu de la diminution relative
des dépenses publiques pendant cette période, le secteur de
l'éducation a subi des réductions plus sévères que
les autres secteurs. L'impact de cette situation sur les populations les plus
pauvres a été important. La réduction drastique des appuis
extérieurs, qui ont longtemps représenté 80% des
dépenses d'investissements de ce secteur, a participé comme
ailleurs à la forte baisse des investissements réalisés.
» (UNESCO, 2007, p. 6-7).
Avec la massification que connaissent les universités,
la tendance à l'arrivée des étudiants d'origine modeste
est plus que certaine. Du fait des difficultés économiques ces
étudiants sont soit contraints d'abandonner les études
universitaires (UNESCO, 2007 : 26), soit tenus de faire face aux conditions
d'études pénibles avec les répercussions qui s'en suivent,
notamment sur leurs résultats.
L'influence des conditions matérielles sur
l'éducation détermine bien souvent la possibilité pour les
apprenants de se maintenir ou non dans le système éducatif, ainsi
que d'avoir de bons résultats. En situation de précarité,
les apprenants issus de familles démunies connaissent des
difficultés pour évoluer normalement dans leur scolarité,
développent des stratégies pour se maintenir dans le
système ou optent simplement pour
85
l'abandon. C'est dans cette optique que Vissého (2005)
démontre que lorsque les conditions de vie se dégradent, les
ménages scolarisent de moins en moins leurs enfants mais les engagent
sur le marché du travail de manière croissante (Vissého,
2005). L'importance des ressources financières dans l'entrée et
le maintien dans le système éducatif est fondamentale. Les
familles, à qui reviennent les charges d'éducation des enfants
doivent être en mesure de mobiliser les ressources nécessaires
pour assurer à leurs enfants le type d'éducation qu'elles
souhaitent. Les problèmes relatifs à la sous scolarisation des
populations, notamment en Afrique subsaharienne proviennent en partie de la
faiblesse des ressources financières des familles. Ces
difficultés financières auxquelles les étudiants de
familles pauvres sont contraints de faire face ont généralement
des répercussions sur leur réussite. De ce point de vue on peut
également concevoir qu'à niveau scolaire équivalent, les
étudiants les plus en difficulté financière
échouent plus souvent que les autres (MENESR, 2014). Des travaux de
Beffy et al. (2009), il est entre autres ressorti que lorsque les conditions de
vie des étudiants sont précaires, cela les conduit à opter
pour un travail parallèlement aux études et ensuite leurs
résultats sont affectés, surtout à partir du moment que
ceux-ci franchissent le seuil des 16 heures de travail par semaine. Le manque
de ressources financières est également à l'origine de
l'abandon des études ou de la réalisation d'études courtes
(Verley, Zilloniz, 2011).
Il apparait à travers cette section que l'influence du
milieu social d'origine sur la réussite des étudiants est assez
mitigée, d'autres déterminants entrant en jeu pour agir sur la
réussite ou la poursuite des études par l'étudiant. De ce
fait nous nous intéressons dans les sections qui suivent, aux facteurs
relatifs à l'exercice d'une activité économique, au regard
de la spécificité de cette thèse.
2.2.2- Ampleur et motivations liées à
l'exercice d'une activité économique
Le choix d'exercer une activité économique
(encore désignée sous les appellations travail étudiant,
emploi étudiant, activité rémunérée) est une
réalité dont l'ampleur s'est révélée dans
les universités occidentales à partir des années
1980-1990. En France, de 1992 à
86
2002, la proportion des étudiants salariés
était de 12,6% et de 19,2% entre 2004 et 2006 (Wolff, 2017). Aux
Etats-Unis où le phénomène est plus présent, la
proportion des étudiants qui travaillent est encore plus
élevée et augmente quand on évolue vers les niveaux
supérieurs : 23% pour ceux inscrits en première année, 45%
en deuxième année, 66% en troisième année et 75% en
quatrième année sur la période allant de 1997 à
2003. Zilloniz (2017) évoque pour sa part l'ampleur du travail
rémunérée au sein des jeunes âgés de 18
à 29 ans et qui étudient. Ces jeunes représentent selon
l'auteur, 13% et optent le plus souvent pour des contrats de courte
durée (CDD, contrat saisonnier ou d'intérim) ou des travaux
à temps partiel.
La démocratisation de l'enseignement supérieur
ainsi que les types de contrats qui sont désormais offerts se trouvent
être des éléments déclencheurs :
La démocratisation de l'accès à
l'enseignement supérieur, de 1960 à aujourd'hui, a conduit
à de nouveaux besoins de financement des études pour une
proportion d'étudiants de plus en plus grande. La
généralisation en parallèle de contrats de courte
durée, d'intérim, ou à temps
partiel, a permis le développement du cumul
emploi-études. (Zilloniz, 2017, p. 1).
L'auteur précise que la part des étudiants qui
exercent une activité économique augmente au fur et à
mesure qu'avance l'âge. Pour Béduwé et Cahuzac (1997), en
France, plus du tiers des étudiants de l'université travaille.
Domingo (2006) citant l'Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) dira quant
à elle que 8 étudiants sur 10 exercent au moins une
activité rémunérée (emploi régulier, jobs
d'été ou petits boulots) pendant l'année et 5 sur 10
travaillent pendant l'année universitaire, au risque de compromettre
leurs études.
Dans une étude menée auprès des
étudiants de l'Université du Québec, le constat est qu'en
près de 20 ans (1993 à 2011), la proportion d'étudiants
qui a un emploi au premier trimestre des études de baccalauréat
à temps complet est passée de 38 % à 66 % en 2011, ce qui
représente une augmentation de plus de 70 % du taux de participation. De
même que le nombre d'heures passées au travail par ces
étudiants a augmenté, passant de 14,6 heures à 16,7 heures
par semaine.
Les motifs qui amènent les étudiants à
l'exercice d'une activité économique ne sont pas les mêmes
pour tous. Si pour beaucoup il est d'ordre économique, certains y
voient
87
l'occasion de se préparer à leur future
carrière professionnelle. Avec la massification dans les
universités, beaucoup d'étudiants venant de familles
défavorisées se retrouvent dans des conditions d'études
difficiles, mais aussi font par la suite face à des difficultés
à accéder à l'emploi. Cela fait donc dire à
Béduwé et Giret (2008) que l'exercice d'une activité
économique obéit à une double motivation :
Il a, en effet, deux facettes : à la fois ressource
financière et source d'expérience professionnelle, il est en
même temps gênant pour la réussite des études et
plutôt bénéfique lorsqu'il s'agit de trouver son premier
emploi. Un certain consensus se dégage toutefois quant à son
rôle sur la vie des étudiants, pour peu qu'on tienne compte de la
diversité et de la durée de ces activités en cours
d'études. (Béduwé & Giret, 2008, p. 25).
Domingo Pauline (2006) dira que le travail étudiant
n'est pas seulement destiné à satisfaire les besoins d'ordre
financier indispensables à la poursuite des études, notamment les
besoins alimentaires, mais il permet à ceux qui s'y adonnent de
découvrir le marché du travail et le monde de l'entreprise et
souvent d'acquérir des compétences. Domingo Pauline
précisera qu'il y a une hétérogénéité
en ce qui concerne la combinaison études - activités
rémunérées. Mais de la typologie qu'elle a dressée,
il ressort que les conditions socioéconomiques des parents et
l'avancement en âge des étudiants sous-tendent cette combinaison.
Les interactions avec le projet professionnel sont également
relevées.
Hoffmann-Martinot et al. (2016) identifient trois raisons pour
lesquelles les étudiants optent pour une activité
rémunérée. Par rapport à ces raisons, ils
catégorisent les étudiants en trois groupes : les
étudiants-travailleurs dont l'emploi n'est pas une
nécessité économique, les étudiants-travailleurs
bénéficiant d'une aide financière de la famille
limitée et les étudiants-travailleurs ne
bénéficiant d'aucune aide financière de la famille. Pour
ces auteurs, l'influence de la famille est donc centrale dans la
détermination des motifs qui conduisent les étudiants à
l'exercice d'une activité rémunérée. Ils diront
ainsi que :
La possibilité d'une prise en charge financière
par la famille par exemple, ou l'intérêt qu'elle porte à la
réussite universitaire et professionnelle conditionne en effet les
motivations à exercer un emploi étudiant, les modalités de
son exercice ou encore, les parcours d'études chaotiques.
(Hoffmann-Martinot et al., 2016, p. 5).
88
Berail (2007) est également d'avis que le choix d'un
travail étudiant est davantage motivé par des besoins financiers.
Si pour les uns la poursuite des études en dépend, pour les
autres, il s'agit d'améliorer les conditions de vie ou encore, financer
les loisirs (Berail, 2007, p. 8). Mais selon l'auteur, le travail
étudiant ne répond pas uniquement à un besoin d'ordre
financier. Il faut également y voir le besoin d'une indépendance
financière dans la mesure où les études se prolongent, le
désir d'une affirmation social ou la recherche d'expérience.
Cependant, le besoin de financement des études n'est
pas la seule motivation qui conduit les étudiants à travailler.
D'autres raisons existent, plus difficilement quantifiables, comme le souhait
d'autonomie et de reconnaissance sociale ou la volonté de
découvrir le monde du travail ou de rechercher des expériences
professionnelles qui pourraient s'avérer utiles dans leur futur
parcours. (Berail, 2007, p. 8).
Considérant les études comme un investissement
destiné à avoir un revenu plus important dans le futur
(anticipation), Dagenais et al. (2000) révèlent que certains
étudiants n'espérant pas récolter les fruits de cet
investissement (dans le cas où les formations suivies n'offrent pas
d'emploi à la sortie) optent pour l'exercice d'une activité qui
puisse leur permettre d'accumuler de l'expérience dans des domaines
pouvant leur permettre d'accéder à un emploi après les
études. Ils diront pour cela que :
Or pour certains étudiants, rien ne garantit la
réalisation de ces anticipations. Plusieurs sources d'incertitude
existent. La formation reçue prépare-t-elle au marché du
travail ? Certains étudiants pourraient ne pas voir dans
l'immédiat l'intérêt de s'assurer d'un emploi par une
formation académique et ils peuvent chercher à élargir
leurs expériences par un travail à temps partiel. »
(Dagenais et al., 2000, p. 151).
La préoccupation des étudiants par rapport
à l'accès à l'emploi après la formation est de plus
en plus grandissante, d'où cette approche, que certains étudiants
poussent à l'extrême en abandonnant les études pour
l'activité exercée (Dagenais et al., 2000). On peut ainsi
mentionner que lorsqu'ils ont conscience de la précarité de leur
condition de vie, les étudiants, notamment ceux qui optent pour une
activité rémunérée par nécessité
posent un regard beaucoup plus éclairé par rapport à leur
avenir professionnel et ont davantage de projets au plan familial que les
étudiants qui travaillent par choix (Jetté, 2001, p. 67). Mais
pour Pinto (2014), le choix d'exercer une activité économique ne
tient pas du
89
hasard ; le domaine dans lequel l'étudiant s'oriente
dépend de son origine sociale. Sarfati (2014) commentant l'étude
de Pinto (2014) dira à ce propos que les ressources sociales dont on
dispose et l'expérience acquise, en un mot, les propriétés
sociales des individus ont tendance à les « prédestiner
» à occuper un emploi dans tel ou tel pôle alors même
qu'ils n'envisagent pas d'y avoir une présence durable.
L'étudiant ne serait dans ce cas pas totalement maître du choix
qu'il fait, mais il subit également une influence de son milieu social
d'origine.
Ayant pris de l'ampleur à partir des années
1980-1990 du fait de la massification dans l'enseignement supérieur et
de l'arrivée en nombre des étudiants de couches sociales modestes
(Bérail, 2007), l'emploi étudiant trouve chez les
concernés des justifications de plusieurs ordres : prise en charge des
besoins existentiels, besoin d'indépendance financière, prise en
charge des besoins de loisir, nécessité d'acquisition
d'expérience professionnelle, etc. Deux catégories
d'étudiants sont néanmoins à distinguer selon leur rapport
à l'activité économique : ceux qui font ce choix par
nécessité et ceux qui n'y sont pas contraints (Jetté,
2001). Schuller (2017) parlera de motifs de nécessité (comme se
loger, se nourrir) et de motifs de confort (comme les loisirs). Elle a
indiqué par ailleurs que contrairement aux élèves du
secondaire dont l'exercice d'un travail rémunéré est
destiné à avoir plus d'argent de poche à dépenser
dans des biens de consommation rapide, dans l'enseignement supérieur,
l'exercice d'une activité économique est davantage une
nécessité pour la poursuite des études. Perrin (2007)
précisera ainsi pour sa part que :
Pour un tiers de ces étudiants, l'apport financier
représenté par ce type d'emploi est essentiel, car il leur permet
de payer leur nourriture ou leur loyer. Pour les autres, il permet d'engager un
projet personnel, ou de diminuer leur niveau de dépendance par rapport
à leur famille, et d'une manière générale de
disposer de plus d'autonomie. (Perrin, 2007, p. 9).
A la suite de ce choix, quelles sont véritablement les
activités que les étudiants se retrouvent à exercer ? Le
sous-titre suivant nous éclairera sur cet aspect.
2.2.3- Les formes et les types d'activités
auxquelles les étudiants s'adonnent
Les activités rémunérées dans
lesquelles les étudiants s'engagent prennent diverses formes et ont des
caractéristiques différentes. La littérature aborde cet
aspect du
90
phénomène en prenant en compte le moment de
l'année auquel l'activité est exercée, le rapport de
l'activité à la formation suivie, la nature même de
l'activité exercée. Béduwé et Giret (2004)
évoqueront ainsi les différenciations suivantes entre formes
d'activités : emplois réguliers (plus de 8 heures par semaine
tout au long de l'année), petits boulots (activité non
régulière, mais pendant le temps scolaire), jobs de vacances,
stages en entreprise. Il faut également souligner que les recherches sur
le travail étudiant ciblent généralement les
étudiants en temps plein, c'est-à-dire ceux dont les
études sont considérées comme l'activité
principale. Dans cette logique, les étudiants peuvent exercer une
activité économique en période de cours (durant
l'année académique) ou en vacances. Domingo (2006) distingue de
ce fait « emploi régulier, job d'été et petits
boulots ». Zilloniz (2017) s'est en ce sens intéressée aux
formes sous lesquelles se présentent ces activités et
révèle que les étudiants occupent une diversité
d'activités : activité exercée tout ou partie de
l'année, activité exercée uniquement l'été,
activité parallèle aux études, activité au moins en
partie liée à leurs études (stage, vacation dans un
laboratoire, internat hospitalier, etc.), activité
régulière, activité occasionnelle. Il s'agit souvent
d'activités à contrat de courte durée (CDD, contrat
saisonnier ou d'intérim) ou des travaux à temps partiel.
Une autre préoccupation est de savoir si
l'activité exercée par l'étudiant est liée ou non
à ses études. De façon globale, les étudiants qui
exercent une activité économique s'investissent soit dans une
activité qui est en relation avec la formation qu'ils suivent, soit dans
une activité qui n'a pas de lien avec leur formation. Selon Sales et al.
(1996) cités par Jetté (2001), la majorité des
étudiants estime que la nature de leur travail
rémunéré durant leurs études ne leur a permis
d'acquérir aucune expérience liée à leur domaine
d'études. Ceci traduit le fait que le lien n'existait pas. Selon une
étude réalisée en 2016 en France, il y a davantage
d'étudiants exerçant une activité économique qui
n'est pas en lien avec leur formation que d'étudiants ayant une
activité liée à leur formation (Schuller, 2017).
Généralement lorsqu'ils y arrivent par nécessité de
combler
91
des besoins d'ordre financier, la préoccupation est
moins d'opter pour une activité en lien avec la formation suivie.
Par rapport à la nature même des activités
exercées par les étudiants, Perrin (2007) y a apporté une
précision, tout en reconnaissant qu'elles sont d'une infinie
variété. Ces activités vont donc de la garde d'enfants
à des emplois d'encadrement, en passant par les leçons
particulières, les « jobs » d'employé de commerce
(nombreux dans la restauration rapide), les activités d'animation,
d'enquête, de surveillance ou d'enseignement (suppléance de
professeurs des écoles par exemple), d'ouvriers, d'employés de
bureau ou de travailleurs dans les services. Il s'agit là
d'activités qui n'ont généralement pas de liens avec les
études. Quant aux activités qui ont un lien avec les
études, l'auteur a relevé des emplois d'ATER (Attaché
Temporaire d'Enseignement et de Recherche), de professeur stagiaire, de
vacataire universitaire, d'interne ou d'externe d'hôpitaux. Perrin (2007)
confirme que les étudiants dont l'activité est en lien avec les
études sont en faible proportion par rapport à ceux dont
l'activité à un lien avec les études. Par ailleurs, les
étudiants de plus jeune âge, ceux issus de familles aisées
ou encore les filles s'orientent davantage vers des activités qui sont
en lien avec leurs études (Laberge et al., 2011). De même, les
étudiants des grandes écoles sont plus représentés
dans les domaines d'activité liés à la formation suivie,
alors que ceux qui s'inscrivent dans les filières littéraires
exercent des activités qui n'ont aucun lien avec leur formation (Pinto,
2014). Sales et al. (1996) montreront quant à eux que de façon
globale, les étudiants des sciences pures et appliquées et des
sciences de la santé se retrouvent moins dans un travail
rémunéré que les étudiants des autres domaines
d'études.
S'efforçant de caractériser les
différents marchés du travail étudiant, avant de
dévoiler les usages sociaux dudit travail, Pinto (2014) dresse une
typologie à partir des secteurs d'activité qu'elle a
ciblés : un pôle commercial (activités marchandes) et un
pôle culturel (activités s'inscrivant dans le secteur non
lucratif) ; le pôle commercial étant celui qui est le plus investi
par les étudiants. Laberge et al. (2011) identifient également
les activités
92
telles que le commerce, l'hébergement et la
restauration comme étant celles pour lesquelles les étudiants
optent le plus :
Sans surprise, la majorité des emplois occupés
pendant les études par les participants se retrouvent dans les secteurs
d'activité habituellement fortement investis par les jeunes
travailleurs, tels le commerce de détail, l'hébergement et la
restauration. (Institut de la statistique du Québec, 2007 cité
par Laberge et al., 2011, p. 67).
Les étudiants qui travaillent se retrouvent donc le
plus souvent dans le secteur tertiaire. En effet, cela s'explique selon
Jetté (2001) par l'expansion qu'a connue ce secteur au cours des
années 1960. Il s'agit, explique l'auteur, d'un secteur qui ne
nécessite pas de grandes compétences et qui demande une
main-d'oeuvre flexible. Les étudiants sont qualifiés pour occuper
les emplois que crée ce secteur. Fradette (2009) retrouve
également dans une étude auprès de jeunes
élèves et collégiens une grande majorité d'entre
eux qui travaillent dans le secteur du commerce.
Les étudiants qui occupent une activité
rémunérée se retrouvent dans diverses situations la forme
et les caractéristiques que prend cette activité. Le niveau
d'engagement étant relatif à la nature de l'activité
exercée, un intérêt est accordé au temps qu'elle
leur prend.
2.2.4- Le temps consacré à l'exercice d'une
activité économique
Le temps que les étudiants consacrent à
l'activité économique qu'ils exercent fait souvent objet de
débat du fait de l'influence d'un temps élevé
d'activité sur leur bien-être ainsi que sur leur réussite.
A cause de cette influence, on peut relever à travers les recherches des
seuils à prendre en compte. C'est par exemple dans cette optique qu'en
1996 au Canada, les syndicats et le patronat québécois se sont
entendus pour introduire une limite d'heures de travail par semaine pour les
étudiants, aujourd'hui fixée à quatorze (14) heures
(Schuller, 2017).
Dans une étude sur le phénomène de cumul
d'activité rémunérée et des études par les
étudiants en France, Zilloniz (2017) fait l'état des lieux des
différentes formes d'activités occupées par ceux-ci et le
temps qu'ils y consacrent selon chaque forme d'activité. Ainsi
retrouve-t-on les étudiants stagiaires qui sont des salariés
à temps complet, qui ne suivent
93
pas d'enseignement pendant leur période de stage et qui
effectuent 35 heures de travail par semaine ; les salariés
étudiants effectuent quant à eux un nombre plus
élevé d'heures de travail, soit 40 heures (ils travaillent
souvent tard le soir, la nuit, le samedi et le dimanche) ; les étudiants
occupant des emplois occasionnels, souvent en été avec plus de 3
jours par semaine et 5 heures d'activité par jour ; pour ce qui est des
étudiants qui occupent des emplois occasionnels en dehors des mois
d'été, ils travaillent en moyenne 15 heures 35 minutes par
semaine. C'est cette dernière forme d'activité qui est le plus
souvent prise en compte dans la littérature en étudiant son lien
avec la réussite des étudiants.
Ainsi, avec le développement de l'emploi
étudiant, le nombre d'heures qu'un étudiant consacre à
l'activité exercée a également connu une augmentation.
Sylvie (2013) constate de ce fait qu'à
l'Université du Québec (UQ), la moyenne d'heures
travaillées par semaine a connu une hausse, passant de 14,6 heures en
1993-1994 pour atteindre 16,7 heures en 2011. De même, le seuil d'heures
de travail est passé de 15 heures de 1993-1994 à 2001 à 25
heures en 2006. Les étudiants sont donc amenés à
travailler plus qu'ils ne le faisaient.
De par la littérature, il faut dire qu'il n'existe pas
de consensus sur le nombre d'heures qu'un étudiant devrait travailler et
par conséquent sur le seuil à ne pas dépasser en ce qui
concerne le nombre d'heures de travail. Ce seuil qui est en fait le nombre
d'heures de travail par semaine que ne devraient pas dépasser les
étudiants concernés est souvent vu par rapport à son
incidence sur leurs chances de réussite ainsi que de poursuite des
études. En ce sens, l'observatoire de la vie étudiante en
Aquitaine (2016) s'est penché sur la question du temps consacré
à l'activité rémunérée. Du point de vue de
l'observatoire, le seuil à ne pas dépasser par les
étudiants est de 8 heures d'activité par semaine. Les
étudiants qui travaillent en deçà de ce seuil
réussissent même mieux que ceux qui n'ont pas d'emploi
rémunéré. Par contre, ceux qui travaillent au-delà
des 8 heures ont plus de difficultés à réussir. Pour
Steinberg et Dornbusch (1991), le seuil d'heures de travail à ne
94
pas dépasser pour s'assurer la réussite
universitaire est légèrement élevé par rapport
à celui de l'observatoire. Ils considèrent pour leur part que les
étudiants qui ont une activité qui leur prend 10 heures ou moins
par semaine ne perçoivent pas d'influence négative sur leur
réussite. Au-delà de ce seuil, ils ressentent les effets
négatifs de ce choix sur leur réussite.
Dans son étude auprès des étudiants du
niveau baccalauréat à temps plein, le seuil relevé par
Sylvie (2013) est 20 heures. Mais selon l'auteur, de façon
spécifique les femmes de première génération
universitaire de même que les moins de 21 ans peuvent aller
jusqu'à 25 heures, alors que les hommes de première
génération universitaire ne devront pas dépasser 15 heures
de travail par semaine. Des particularités apparaissent donc par rapport
aux catégories d'étudiants en ce qui concerne le nombre d'heures
de travail à ne pas dépasser pour ne pas porter préjudice
à leurs études.
Dans son étude sur l'influence du travail
étudiant sur la réussite universitaire, D'Amico (1984) montre que
le temps consacré aux études ainsi qu'aux activités de
loisir subit une influence du fait des variations des heures de travail. Les
répercussions négatives sur les résultats scolaires
dépendent quant à elles du dépassement du seuil des 20
heures de travail par semaine. La réussite des étudiants est donc
affectée négativement quand ils effectuent plus de 20 heures de
travail par semaine.
Marsh (1991) quant à lui prend en compte un ensemble
d'indicateurs de performance scolaire sur lesquels les effets négatifs
du travail étudiant sont relevés. Ces effets sont positifs ou
négatifs selon que le nombre d'heures de travail est
modéré ou élevé. Dans la même logique, Turner
mesure l'influence du nombre d'heures de travail à partir d'un
indicateur tel que l'emploi du temps. Le temps passé devant la
télévision et celui passé à faire les devoirs sont
pris en compte. L'auteur démontre en effet que lorsque les
étudiants travaillent durant 20 heures par semaine, le temps
passé devant la télévision est réduit par rapport
à celui consacré aux devoirs. Selon l'auteur, c'est sur les
activités de loisirs que le travail rémunéré
agit.
95
Le temps consacré à l'activité
économique par les étudiants est un élément
déterminant pour percevoir l'influence ou non de celle-ci sur leur
réussite, mais aussi sur leurs activités de loisirs, leur
bien-être, etc. Toutefois, il est difficile de fixer un temps
précis que les étudiants devront respecter.
2.2.5- L'influence du travail étudiant
Les étudiants qui choisissent d'exercer une
activité économique parallèlement aux études
rencontrent souvent fortunes diverses. Les implications que peut avoir un tel
choix ne sont donc pas vécues de la même façon ; elles
touchent autant le bien-être de ces étudiants, que leurs
performances scolaires et même la poursuite des études.
En ce qui concerne le bien-être des étudiants qui
exercent une activité rémunérée, Fradette (2009)
s'est intéressé aux risques que courent les jeunes (17 et 18 ans)
qui travaillent pendant qu'ils étudient.
Il s'agit de jeunes qui occupent des emplois variés et
qui consacrent en moyenne 14 heures par semaine à leur activité
voire plus. C'est en effet le nombre élevé d'heures
d'activité qui soulève des préoccupations chez l'auteur,
notamment pour ce qui est de la santé de ces jeunes. Selon lui, le cumul
études/travail prédispose les jeunes à développer
des symptômes relatifs à la fatigue. Des conséquences plus
sérieuses pèsent sur leur santé, car le travail expose les
jeunes aux accidents ainsi qu'à des problèmes de sommeil et des
symptômes relatifs à des lésions professionnelles (douleurs
au dos, au cou, à la nuque, aux épaules, aux bras, aux poignets,
aux mains).
L'auteur met l'accent sur la possibilité pour les
étudiants qui travaillent de préserver leur bien-être
à travers la mise en place de formation aux mesures de
sécurité pour certains types d'emploi, afin d'éviter les
problèmes de santé qui surviennent, ainsi que les accidents. Dans
la logique des effets de l'activité rémunérée sur
le bien-être des étudiants, Möller (2016) s'est
intéressée à l'influence d'un travail parallèlement
aux études sur le sommeil de l'étudiant. Dans une étude
réalisée auprès d'étudiants qui cumulent formation
et emploi, l'auteur a montré que ce phénomène ne manque
pas de perturber le sommeil
96
des étudiants concernés, parce que ceux-ci se
retrouvent à couper dans leurs heures de sommeil pour réussir
à effectuer toutes leurs tâches. L'auteur révèle
ainsi que le cumul formation-emploi a un effet négatif sur le sommeil
des étudiants en cours d'année scolaire, de même que sur
leurs activités socioculturelles. La même préoccupation a
guidé Berail (2007) selon qui :
« Les expériences de travail ont des
conséquences dans la vie des étudiants, notamment sur la
santé et leurs rythmes de vie. Même si peu de travaux
étudient le lien direct avec l'exercice d'une activité
rémunérée, des observateurs s'inquiètent ainsi de
la situation de la santé des étudiants tant dans ses aspects
physiologiques que psychologiques : stress, déprime, accroissement des
comportements à risque, augmentation des problèmes de sommeil...
» (Berail, 2007, p. 10).
Cette situation est néanmoins à relativiser
selon l'auteur, car du point de vue de certains auteurs, les situations de
cumul études-travail auraient un impact en fonction de leur
intensité et de leurs conditions.
Il précise ainsi que :
« (...) au-delà d'une durée de 15 à
20 heures par semaine, le travail entraîne une diminution du nombre
d'heures de sommeil et de l'exercice physique ainsi qu'une augmentation de la
consommation de tabac et d'alcool et une plus grande fatigue. À
l'inverse, une situation de travail de qualité, qui permet notamment de
développer des apprentissages, a un effet positif avec non seulement une
augmentation de la motivation et de la satisfaction au travail, mais aussi une
meilleure santé, une plus grande estime de soi et une diminution du
stress et des tendances dépressives. » (Berail, 2007, p. 10).
Le phénomène ayant interpelé Wolff
(2017), il reconnaitra pour sa part, comme effet de l'exercice d'une
activité économique, que celle-ci lorsqu'elle est exercée
pendant l'année universitaire se fait au détriment du temps
consacré aux études, à la fois à suivre les cours
et en ce qui concerne le travail personnel. Non seulement la
régularité de l'étudiant aux cours est affectée,
son investissement dans les travaux personnels liés aux études
subit également une influence négative. La conséquence est
de ce fait perceptible sur la réussite de l'étudiant :
« Les contraintes horaires imposées par l'emploi,
qui vont être d'autant plus fortes que les étudiants travaillent
à mi-temps ou davantage, sont autant d'obstacles pour pouvoir assister
régulièrement aux cours et ne permettent pas non plus de
dégager le temps nécessaire pour travailler les cours chez soi,
même si l'étudiant dispose de davantage de latitude pour
l'organisation de son temps personnel. Cette difficulté à
consacrer le temps nécessaire aux études supérieures en
cas d'emploi est à même d'expliquer les effets négatifs
très significatifs sur la réussite au diplôme. »
(Wolff, 2017, p. 21).
97
Par rapport à la réussite des étudiants
qui exercent une activité économique parallèlement aux
études, les résultats de différentes études sont
divergents : une première catégorie de travaux a essayé de
relever les effets négatifs de l'exercice d'une activité
économique sur la réussite universitaire (Greenberger &
Steinberg, 1980 ; Mortimer et Finch, 1986 ; Marsh, 1991). Dans cette logique,
Beffy et al. (2009) ayant réalisé l'estimation des effets du
travail salarié des étudiants sur leur réussite
universitaire et leur décision de poursuite des études, ont
montré que l'occupation d'un emploi régulier réduit
significativement la probabilité de réussite à l'examen de
fin d'année universitaire. Cette situation peut avoir une influence
négative sur la réussite de l'étudiant
spécifiquement lorsqu'il consacre beaucoup d'heures au travail
salarié (Beffy et al., 2009). Pour Hoffmann-Martinot et al. (2016), la
réussite universitaire est assez impactée par le temps
consacré à l'emploi.
De leur point de vue, le travail rémunéré
agit positivement sur la réussite si l'étudiant n'y consacre pas
plus de 8 heures par semaine. En effet, les étudiants qui ont moins de 8
heures de travail ont 1,3 fois plus de chances de réussir leur
année universitaire par rapport à ceux qui ne cumulent pas
travail et études. Par contre, les étudiants qui ont plus de 8
heures de travail par semaine ont 1,3 fois plus de chances d'échouer par
rapport à ceux qui ne travaillent pas. En clair selon les auteurs, le
travail rémunéré ne constitue pas un handicap à la
réussite de l'étudiant, surtout, tant qu'il n'est pas en
concurrence avec ses études. Mais tout compte fait, on ne peut
appréhender la réussite des étudiants qu'à la
lumière du seul déterminant qu'est le travail ; d'autres
éléments tels que la situation économique, la
santé, le logement doivent également être
considérés. Froment (2012) s'est pour sa part
intéressé à la réussite des étudiants de
première année qui exercent une activité
économique. À la question de savoir si les effets
pénalisants du travail salarié en première année
s'observent sur la poursuite des études, l'auteur a répondu que
le dépassement du seuil de temps consacré au travail a un impact
sur l'accès des étudiants en deuxième année.
98
Pour cet auteur aussi, les étudiants qui ne
dépassent pas le seuil de 8 heures d'activité par semaine n'ont
pas de difficultés pour passer de la première à la
deuxième année. Concernant le seuil d'heures de travail, Froment
(2012) n'a pas manqué de préciser que dans la littérature,
le seuil critique souvent relevé est situé entre 10 à 20
heures de travail par semaine. Bonin (2013) affirme quant à elle que
c'est au-delà de 20 heures de travail rémunéré par
semaine, que l'étudiant au baccalauréat à temps complet
devient plus à risque de quitter son établissement sans
diplôme. Dans un article sur le travail étudiant, Body et al.,
(2015) ont essayé d'en mesurer l'impact sur la réussite scolaire
en première année de licence et en année
supérieure. Les résultats obtenus par les auteurs montrent que
l'emploi salarié et sa fréquence vont de pair avec une plus forte
probabilité d'abandonner les études en cours d'année et
une plus faible probabilité de réussir l'année. Ces effets
sont d'autant plus forts que l'intensité de l'emploi occupé est
forte.
Zilloniz (2017) considère dans cette logique que les
activités les plus déconnectées des études,
exercées de façon régulière ou intense peuvent
avoir des répercussions non négligeables sur les conditions
d'études et sur leur réussite. Belghith (2015) considère
en ce sens qu'il faut prendre en compte les caractéristiques de
l'activité exercée :
« L'activité rémunérée, parce
qu'elle peut empiéter sur le temps des études, présente le
risque de venir perturber la réussite des études. Ce risque est
variable selon les caractéristiques de l'activité
rémunérée. Deux critères de l'activité
rémunérée sont particulièrement discriminants : les
études et le temps consacré à l'activité. »
(Belghith, 2015, p. 9).
De façon absolue, l'activité économique
ne constitue pas un frein à la réussite des étudiants ou
à la poursuite des études. Elle exerce son effet négatif
sous certaines conditions. En guise de synthèse des travaux abordant le
sujet sur le plan de la réussite et de l'abandon des études,
Bérail (2007) déclare que :
« Des différents travaux menés sur le lien
entre le travail étudiant et l'échec aux examens ou l'arrêt
des études se dégage un consensus global selon lequel une
durée hebdomadaire du travail importante réduit très
fortement la probabilité de réussite. En effet, si, en dessous
d'un seuil de 15 heures de travail hebdomadaire, l'impact sur la
réussite universitaire est faible, le taux d'échec et d'abandon
va en augmentant très nettement à partir de 16 à 20 heures
travaillées par semaine, avec des différences selon le type
d'emploi exercé, le lien avec le cursus de formation ainsi que la
filière suivie et le niveau d'études. » (Berail, 2007, p.
10).
99
Mais pour une autre catégorie de chercheurs, une
activité rémunérée ne constitue pas un facteur
d'échec. Le cumul travail-étude n'a pas d'influence significative
sur la réussite (Gade & Peterson, 1980 ; Meyer & Wise, 1982 ;
Steinberg et al., 1982 ; D'Amico, 1984 ; Hotchkiss, 1986). Au contraire,
l'exercice d'une activité économique contribue à la
réussite : « Un emploi régulier ne semble pas être un
obstacle à la réussite, au contraire il semble apporter un
confort financier investi dans les études plutôt favorables.
» (Lassarre et al., 2003, p. 13). Gury (2007) dira aussi qu'avoir un
travail régulier pendant ses études paraît augmenter les
chances d'accès au diplôme. Belghith (2015) a également
identifié les conditions dans lesquelles une activité
économique est favorable à la réussite : selon lui, une
activité liée aux études, peu importe son
intensité, augmente la probabilité de réussite des
études par rapport au fait de ne pas exercer une activité
économique.
En dehors de ne pas constituer un obstacle à la
réussite, le travail rémunéré est utile pour les
étudiants qui s'y adonnent dans la mesure où il leur facilite
l'accès à l'emploi à la fin de leur formation ainsi
qu'à un revenu élevé. Dagenais et al. (1999) diront
à ce propos que : « Malgré cette difficulté, un
consensus se dégage parmi les chercheurs selon lequel le travail pendant
les études est fortement corrélé avec une hausse des taux
d'emploi et des revenus de travail après la fin des études.
» (Dagenais et al., 1999, p. 11).
Les auteurs reconnaitront qu'en règle
générale, le travail étudiant a des effets
bénéfiques sur l'intégration des étudiants au monde
du travail. Marsh (1991) a également montré que la
probabilité du chômage deux ans après l'obtention du
diplôme décroît pour ceux qui ont occupé un emploi
pendant leur dernière année d'études. Dans la même
optique, Béduwé et Giret (2004) ont tenté de comprendre en
quoi le fait de travailler pendant les études constitue un atout pour
les étudiants pour leur carrière professionnelle future. Pour
eux, le travail étudiant possède des dimensions de valeur
professionnelle tout en apportant une nuance. Ils écriront ainsi que
:
« L'enjeu de ces activités menées de front
avec des études initiales va ainsi au-delà du rôle
évident et essentiel qu'elles jouent dans la constitution de revenus
pour les étudiants. Ces activités étudiantes sont, d'une
manière générale, jugées positivement par les
étudiants et les employeurs, mais elles sont également d'une
extrême hétérogénéité. Ainsi, seules
certaines
100
d'entre elles sont porteuses d'une réelle valeur
professionnelle que les employeurs reconnaissent en la
rémunérant. Ce sont les activités professionnelles les
plus qualifiées, celles qui ont été menées sur de
relativement longues durées et celles en rapport avec la formation
initiale suivie qui sont les plus valorisées par les étudiants et
par leurs futurs employeurs. » (Giret et Béduwé, 2004, p.
22).
Ces auteurs ont le mérite de circonscrire dans quel
cadre le travail rémunéré peut être
bénéfique aux étudiants du point de vue professionnel,
après leur formation. Les activités exigeant un niveau de
qualification ainsi que celles en lien avec la formation suivie sont celles qui
sont les plus profitables aux étudiants après les études.
La diplomation étant la finalité des études, en
l'occurrence, des études supérieures, l'influence de l'exercice
d'une activité rémunérée sur la réussite des
étudiants et sur leur avenir (abandon ou non des études,
entrée rapide dans le monde du travail) a fait l'objet de plusieurs
travaux de recherche. De façon globale, cette influence (négative
ou positive) est considérée par rapport au seuil d'heures de
travail et au lien de l'activité exercée avec les études,
mais aussi à l'origine sociale, aux caractéristiques
sociodémographiques de l'étudiant, etc.
2.3- Cadre de référence
théorique
À la suite des réponses que révèle
la littérature sur la question du travail étudiant, il est
indiqué que nous inscrivions notre recherche dans le cadre
théorique pouvant permettre de comprendre les résultats. Il est
en effet apparu à travers cette littérature que les recherches
sur le travail étudiant sont davantage courantes en Amérique du
Nord et en Europe. En ce qui concerne l'Université de Lomé, les
travaux sur la question ne foisonnent guère. Toutefois, nous avons la
possibilité de nous appuyer sur les travaux existants, quel que soit
leur cadre géographique (en dépit de quelques divergences
concernant le contexte social, culturel et économique). Le modèle
théorique ainsi choisi a une triple orientation : il prend en compte les
approches relatives au déterminisme social, à l'investissement
dans l'activité exercée et à la motivation de
l'étudiant.
Nous avons retenu des travaux consultés que la
décision que prennent les étudiants d'exercer une activité
économique est marquée par des motifs de divers ordres.
101
De façon globale, la logique de ces étudiants
est fondée sur la recherche de moyens financiers pour soutenir leurs
études, de quête d'autonomie financière, de renforcement
des acquis de leur formation ou encore de besoin d'expérience
professionnelle. Dans le contexte des universités africaines, et
spécifiquement de l'Université de Lomé, la logique qui
conduit les étudiants à ce choix est le plus souvent d'ordre
économique. En la faveur de l'ouverture de l'université à
tous depuis ses premières années, l'UL à toujours
accueilli en grande proportion des étudiants issus de familles modestes.
Au regard des difficultés de financement existant, ces étudiants
sont ceux qui s'orientent davantage vers l'exercice d'une activité
économique. La réalité de ces étudiants peut
être comprise à la lumière des travaux de Hoffmann-Martinot
et al. (2016) qui ont catégorisé les étudiants en
situation de travail selon qu'ils reçoivent ou non un soutien financier
de leur famille ; nous nous appuyons de même sur les travaux de Berail
(2007) qui a mis un accent sur l'influence de l'absence de moyens financiers
sur le choix d'exercer une activité économique. L'approche
déterministe, telle que développée nous permet donc de
comprendre que les difficultés financières et matérielles
des étudiants qui optent par conséquent pour l'exercice d'une
activité économique.
Il faut dire que beaucoup d'étudiants font le choix
d'un travail rémunéré dès le secondaire, sous le
poids du déterminisme socioéconomique auquel ils sont soumis
(parent décédé, famille monoparentale, famille polygame,
famille nombreuse, parents paysans, etc.). La contrainte pour ces
étudiants réside également dans le fait que leurs
ainés sont passés par l'université pour avoir une
meilleure situation socioéconomique (même si les conditions dans
lesquelles se sont déroulées leurs études étaient
plus acceptables). À partir de ce moment, il pèse sur eux le
désir de toute une famille, voire de leur communauté de les voir
emprunter les mêmes chemins de la réussite. Si les conditions
matérielles conduisent les étudiants dans la plupart des cas
à exercer une activité économique, la qualité de
ces conditions contribue également aux performances de ces
étudiants. Le poids des attentes de l'environnement social constitue
donc un déterminisme social qui accompagne le choix et le parcours de
ces étudiants.
102
Les caractéristiques de l'activité
exercée et l'intensité de leur implication dans cette
activité ont également constitué une base d'explication de
la réussite des étudiants concernés par ce
phénomène. Ainsi, il est ressorti des travaux de Beffy et al.
(2009), qu'à partir du moment où le temps consacré
à l'activité dépasse un certain seuil (16 heures), la
réussite de l'étudiant a des chances d'être compromise. En
dehors de Beffy et al. (2009), les travaux qui mentionnent un effet
négatif du travail étudiant sur la réussite
considèrent que cet effet est perceptible lorsqu'un seuil est
dépassé, même s'il n'existe pas de consensus sur ce seuil.
Avec Bonin (2013) le niveau horaire de travail de l'étudiant est revu
à la hausse (20 heures) ; elle a démontré que les niveaux
horaires peuvent varier selon le sexe de l'étudiant. De façon
générale, le temps qu'investit l'étudiant dans
l'activité économique exercée traduit l'ampleur de son
engagement dans cette activité et par conséquent le niveau de son
investissement dans les études. On peut ainsi évoquer avec
Belghith (2015) l'approche relative à l'intensité avec laquelle
l'activité est exercée.
Au travers des différents travaux, nous pouvons
examiner la réussite des étudiants qui exercent une
activité économique pour le compte de la présente
recherche à la lumière de l'intensité avec laquelle ils
s'y investissent et des caractéristiques de l'activité
exercée, comme on le retrouve dans les travaux de Belghith (2015), Bonin
(2013) ou encore de Beffy et al. (2009). Pour trouver le lien entre la
réussite de ces étudiants et leur activité
rémunérée, il faut donc s'appuyer sur leur engagement dans
cette activité.
L'engagement de l'étudiant se situe également en
ce qui concerne son implication dans les activités liées à
ses études. Les études universitaires requièrent de
l'étudiant une certaine responsabilité. Lorsqu'il est investi sur
ce plan, les influences relatives à l'exercice d'une activité
économique peuvent être minimisées. Cet investissement se
retrouve parmi les facteurs personnels ou endogènes à la
réussite de l'étudiant. On peut ainsi dire que chez une certaine
catégorie d'étudiants, les causes de l'échec sont à
rechercher dans les facteurs personnels, notamment les questions de motivation,
de détermination, de volonté, de confiance en soi. Zimmermann
(1995) dira dans ce sens que
103
les étudiants pensent que leurs échecs scolaires
sont dus avant tout à un manque de confiance en eux-mêmes. Dans le
cas des étudiants qui exercent une activité économique,
nous nous appuyons sur Body et al. (2015) pour dire que la motivation constitue
un des moteurs de la réussite de ces étudiants.
Généralement, les conditions dans lesquelles ces étudiants
ont évolué les incitent à s'accrocher aux études
universitaires qui constituent la seule piste de sortie, pour eux-mêmes
avant tout et pour leur famille. Surtout pour ceux issus de familles de
paysans, un retour à la terre n'est pas envisageable. La volonté
de réussir dans la vie constitue une motivation à la
réussite de leurs études quelles que soient les conditions dans
lesquelles celles-ci se déroulent.
Sur la base des recherches existantes sur le travail
étudiant, les modèles pris en compte pour l'explication de la
réussite des étudiants qui exercent une activité
économique à l'Université de Lomé constituent le
fondement pour cerner la situation à laquelle ces étudiants sont
confrontés.
2.4- Questions de recherche
À l'Université de Lomé, on retrouve aussi
bien des étudiants qui exercent une activité économique,
pour financer leurs études et d'autres qui ne font pas ce choix. Cette
situation est à l'origine des questions que nous nous posons pour le
compte de cette recherche, notamment en ce qui concerne la réussite de
ces étudiants.
2.4.1- Question générale
La question générale à laquelle
s'intéresse la présente recherche est la suivante : Quels sont
les déterminants de la réussite des étudiants du grade
licence qui exercent une activité économique ?
2.4.2- Questions spécifiques (QS)
De la question générale de cette recherche
découlent quatre (4) questions spécifiques suivantes :
QS1- Y a-t-il des caractéristiques
sociodémographiques et familiales dont jouissent les étudiants
qui exercent une activité économique en faveur de leur
réussite ?
QS2-
104
Les étudiants qui exercent une activité
économique disposent-ils de conditions de vie et d'études
favorables à leur réussite ?
QS3- La réussite des étudiants qui exercent une
activité économique dépend-elle de leur implication dans
les activités liées à leurs études ?
QS4- La réussite des étudiants qui exercent une
activité économique est-elle liée aux exigences de
l'activité exercée ?
2.5- Hypothèses de recherche
2.5.1- Hypothèse
générale
Comme hypothèse générale, nous
énonçons que la réussite des étudiants qui exercent
une activité économique dépend de déterminants tels
que : les caractéristiques propres à ces étudiants, leurs
conditions de vie et d'études, leur implication dans les études
ainsi que la nature de l'activité économique exercée.
2.5.2- Hypothèses spécifiques
(HS)
Les quatre (4) réponses provisoires spécifiques que
nous formulons sont les suivantes :
HS1- Les étudiants qui exercent une activité
économique tout en jouissant de certaines caractéristiques
sociodémographiques et familiales réussissent leur parcours
universitaire ;
HS2- Les étudiants qui exercent une activité
économique tout en disposant de meilleures conditions de vie et
d'études réussissent leur parcours universitaire ;
HS3- Les étudiants qui ont la possibilité de
s'impliquer dans leurs études malgré l'exercice d'une
activité économique réussissent leur parcours
universitaire ;
HS4- Les étudiants qui exercent une activité
économique dont les caractéristiques ne sont pas contraignantes
réussissent leur parcours universitaire.
105
2.6- Variables et indicateurs
2.6.1- Les variables
a- Variables indépendantes (VI)
Les variables indépendantes identifiées en vue
de nous permettre de répondre aux questions soulevées par la
présente recherche sont au nombre de quatre (4) :
VI 1- Les caractéristiques
sociodémographiques et familiales
Les caractéristiques propres aux étudiants,
aussi bien du point de vue personnel que du point de vue de leur milieu social
d'origine sont prises en compte dans le cadre de cette recherche afin
d'appréhender leur influence favorable ou non sur la réussite des
étudiants, lorsqu'ils cumulent études et activité
économique.
VI 2- Les conditions de vie et
d'études
À travers les conditions de vie et d'études des
étudiants nous entendons appréhender les difficultés
auxquelles ces étudiants font face durant leur parcours universitaire.
Il s'agit de partir de ces conditions pour déterminer leur influence sur
la réussite des étudiants qui exercent une activité
économique.
VI 3- L'implication dans les activités
liées aux études
Les étudiants sont soumis à des exigences
relatives à la formation pour laquelle ils se sont inscrits : des
exigences d'assiduité aux cours, de recherche, de lecture des cours,
etc. Qu'ils exercent ou non une activité économique, ils sont
soumis au même titre à ses exigences, pour se donner des chances
de réussite.
VI 4- L'activité économique
L'exercice d'une activité économique est pour
l'étudiant une réalité qui n'est pas à priori
compatible avec les études. Un étudiant doit normalement
consacrer son temps aux études et aux activités qui s'y
rapportent pour mettre toutes les chances de réussite de son
côté. Mais lorsqu'il exerce une activité économique,
il se retrouve contraint de partager son temps entre ses études et cette
activité. Dans cette logique, il est important de prendre en
106
compte les caractéristiques que présente
l'activité économique exercée en les mettant en lien avec
la réussite des étudiants concernés.
b- Variable dépendante (VD) : la
réussite
Dans le cadre de cette recherche, la variable
dépendante est la réussite des étudiants du grade licence
qui exercent une activité économique. En réalité
cette réussite signifie l'obtention par l'étudiant des 30
crédits requis pour chaque semestre. Néanmoins pour le compte de
cette recherche, au vu des difficultés que la majorité des
étudiants éprouve à obtenir ces 30 crédits, nous
entendons cette réussite à deux (02) niveaux :
- l'obtention par l'étudiant de tous les crédits
des semestres où il a déjà été
évalué ; - la possession d'un nombre de crédits restant
à obtenir inférieur ou égal à 15.
La réussite dans le contexte du système LMD
signifie que l'étudiant a obtenu tous les 30 crédits requis pour
chaque semestre. Les étudiants à prendre en compte sont ceux qui
ont réussi à obtenir les crédits des semestres où
ils ont déjà été évalués. Cela
suppose qu'un étudiant qui est en semestre 3 a déjà obtenu
60 crédits (aux semestres 1 et 2) ; un étudiant en semestre 5 a
déjà obtenu 120 crédits (aux semestres 1, 2, 3 et 4) ;
etc. Toutefois, pour une grande proportion d'étudiants, l'obtention des
30 crédits par semestre est difficile (Bagan, 2016). Cela nous a conduit
à considérer les étudiants qui ont peu de crédit
à obtenir (1 à 15 crédits), comme ayant marqués un
pas important vers la réussite. Ce sont les difficultés
qu'éprouvent la majorité des étudiants à obtenir la
licence au bout des 6 semestres ou à obtenir les 30 crédits
à la fin de chaque semestre qui nous ont poussé à
considérer la réussite sous ce second aspect.
Pour cette recherche, nous prenons en compte les
étudiants qui ont déjà subi des évaluations,
c'est-à-dire, ceux qui sont au moins à leur deuxième
inscription au grade licence.
107
2.6.2- Indicateurs
a- Indicateurs des variables
indépendantes
. Indicateurs des caractéristiques
sociodémographiques et familiales des étudiants
(VI 1) :
- genre de l'étudiant ;
- âge de l'étudiant ;
- type de famille dont est issu l'étudiant (polygame,
monogame) ;
- situation matrimoniale des parents (parents vivant ensemble ou
séparés) ;
- taille de la fratrie de l'étudiant (nombre de
frères et soeurs) ;
- niveau d'instruction des parents ;
- profession des parents ;
- revenu des parents ;
- résidence de l'étudiant ;
- parent(s) vivant(s) ou décédé(s).
. Indicateurs des conditions de vie et d'études
des étudiants (VI 2) :
- accès à la bourse ou l'allocation d'aide ;
- prise en charge de la scolarité de l'étudiant
;
- recours à des prêts ;
- satisfaction des besoins liés aux études ;
- achat des supports de cours (polycopies) ;
- achat de livres ;
- déplacement au campus ;
- possession d'un moyen de déplacement ;
- alimentation.
. Indicateurs de l'implication dans les activités
liées aux études (VI 3) : - régularité
dans la lecture des cours ;
- recherches sur internet ;
108
- fréquentation d'une bibliothèque ;
- nombre de jours de cours par semaine ; - assiduité aux
cours.
. Indicateurs des caractéristiques de
l'activité économique exercée (VI 4) :
- moment auquel l'étudiant a commencé à
exercer une activité économique ;
- existence de lien entre l'activité exercée et la
formation suivie ;
- nombre de jours d'exercice de l'activité
économique par semaine ;
- nombre d'heures d'exercice de l'activité
économique par semaine ;
- effets de l'activité exercée sur
l'étudiant ;
- institution ou personne pour qui l'étudiant
travaille.
b- Indicateurs de la variable dépendante : la
réussite des étudiants du grade licence (ayant déjà
fait au moins 2 semestres) qui exercent une activité économique
- obtention des crédits requis aux semestres antérieurs
;
- nombre de crédits restant à obtenir.
Le tableau 12 présente un récapitulatif des
variables et leurs indicateurs.
109
Tableau 12 : Récapitulatif des variables et
indicateurs
Variables
|
Indicateurs
|
Variables indépendantes
|
Les caractéristiques sociodémographiques et
familiales des étudiants
|
- genre des étudiants ;
- âge des étudiants ;
- type de famille dont est issu l'étudiant ;
- situation matrimoniale des parents ;
- taille de la fratrie de l'étudiant ;
- niveau d'instruction des parents ;
- profession des parents ;
- revenu des parents ;
- résidence de l'étudiant ;
- parent(s) vivant(s) ou décédé(s).
|
Les conditions de vie et d'études des étudiants
|
- accès à la bourse ou l'allocation d'aide ;
- prise en charge de la scolarité de l'étudiant
;
- recours à des prêts ;
- satisfaction des besoins liés aux études ;
- achat des supports de cours (polycopies) ;
- achat de livres ;
- déplacement au campus ;
- possession d'un moyen de déplacement ;
- alimentation.
|
L'implication dans les activités liées aux
études
|
- régularité dans la lecture des cours ;
- recherches sur internet ;
- fréquentation d'une bibliothèque ;
- nombre de jours de cours par semaine ;
- assiduité aux cours.
|
Les caractéristiques de l'activité
économique exercée
|
- moment auquel l'étudiant a commencé à
exercer une
activité économique ;
- existence de lien entre l'activité exercée et
la formation ;
- nombre de jours d'exercice de l'activité
économique par semaine ;
- nombre d'heures d'exercice de l'activité
économique par semaine ;
- effets de l'activité exercée sur
l'étudiant ;
- institution ou personne pour qui l'étudiant
travaille.
|
Variable dépendante
|
Réussite des étudiants qui exercent une
activité économique
|
- obtention des crédits des semestres
précédents ;
- nombre de crédits restant à obtenir.
|
110
2.7- Enoncés opérationnels
2.7.1- Enoncés opérationnels de
l'hypothèse spécifique 1
Lorsqu'ils exercent une activité économique, les
étudiants réussissent mieux que les étudiantes ;
Les étudiants d'âge avancé qui exercent
une activité économique ont moins de difficultés à
réussir ;
Les étudiants issus de famille monogame et qui exercent
une activité économique ont moins de difficultés à
réussir ;
Les étudiants dont les parents vivent ensemble et qui
exercent une activité économique ont moins de difficultés
à réussir ;
Les étudiants issus de famille de moins de cinq (05)
enfants ont moins de difficultés à réussir ;
Les étudiants dont les parents sont instruits et qui
exercent une activité économique ont moins de difficultés
à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique dont les parents sont dans une catégorie
socioprofessionnelle supérieure ont plus de chances de réussite
;
Les étudiants qui exercent une activité
économique, dont les parents ont un revenu élevé ont moins
de difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui vivent avec leurs parents ont moins de
difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et dont aucun parent n'est décédé ont
moins de difficultés à réussir.
111
2.7.2- Enoncés opérationnels de
l'hypothèse spécifique 2
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui ont accès au soutien financier de l'Etat ont
moins de difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui ne recourent pas à des prêts pour
subvenir à leurs besoins ont moins de difficultés à
réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui arrivent à satisfaire les besoins liés
à leurs études ont moins de difficultés à
réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui arrivent facilement à s'acheter les supports de
cours ont moins de difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui arrivent facilement à s'acheter des livres pour
leur formation ont moins de difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui se déplacent facilement pour se rendre au
campus ont moins de difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui disposent d'un moyen de déplacement ont moins
de difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui arrivent à s'alimenter correctement ont moins
de difficultés à réussir.
2.7.3- Enoncés opérationnels de
l'hypothèse spécifique 3
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui étudient quotidiennement au cours de
l'année ont moins de difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui ont le temps de faire des recherches sur internet ont
moins de difficultés à réussir ;
112
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui ont le temps de faire des recherches en
bibliothèque ont moins de difficultés à réussir
;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui ont 1 à 2 jours de cours ont moins de
difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique et qui sont assidus au cours ont moins de difficultés
à réussir.
2.7.4- Enoncés opérationnels de
l'hypothèse spécifique 4
Les étudiants qui exerçaient une activité
économique avant d'arriver à l'université ont moins de
difficulté à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique en lien avec leur formation ont moins de difficultés
à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique 1 à 2 jours par semaine ont moins de
difficultés à réussir ;
Les étudiants qui consacrent moins de 15 heures par
semaine à leur activité économique ont moins de
difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique qui n'a aucun effet sur eux (fatigue ou maladie) ont moins de
difficultés à réussir ;
Les étudiants qui exercent une activité
économique pour un employeur plutôt que pour leur propre compte
ont moins de difficultés à réussir.
113
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La recherche de façon générale requiert
de la rigueur afin d'aboutir à des résultats qui permettent
d'expliquer ou de comprendre un phénomène. Pour cela il est
essentiel d'adopter une démarche méthodologique. C'est à
juste titre que Van Campenhoudt et al. (2017) ont déclaré
à ce propos que : « Il importe avant tout que le chercheur soit
capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif d'élucidation
du réel, c'est-à-dire, dans son sens le plus large, une
méthode de travail. » (Van Campenhoudt et al, 2017, p. 17). C'est
dans l'optique de répondre à cette exigence que la
méthodologie de cette recherche est conçue et
présentée dans le présent chapitre.
La structuration de ce chapitre nous amène tout d'abord
à prendre connaissance du cadre physique et institutionnel dans lequel
la recherche a été réalisée. Ensuite, la population
ciblée a été présentée et enfin nous avons
décrit comment les données ont été
collectées et exploitées.
3.1- Cadre physique et institutionnel de la recherche et
population cible
La connaissance du milieu dans lequel se déroule une
recherche est importante pour saisir la réalité dans ses divers
aspects. Il est ici question de se familiariser avec le contexte institutionnel
et la population auprès de laquelle cette recherche est entreprise. Le
site de la recherche est de ce fait l'Université de Lomé et la
population cible est constituée des étudiants du grade licence.
Diverses raisons militent en faveur du choix de cette université. De
prime abord, cette recherche est dans la continuité de celle que nous
avions menée pour le compte du mémoire du Diplôme d'Etudes
Approfondies et qui s'était limitée aux étudiants du
département de sociologie (Mokli, 2010). Cette première recherche
qui a permis d'étudier l'influence de l'exercice d'une activité
économique sur la réussite des étudiants
enquêtés, nous a amené à recentrer notre
intérêt sur les facteurs de réussite de ces
étudiants malgré les difficultés auxquelles ils sont
confrontés.
114
Il est également question pour le compte de cette
thèse d'élargir la recherche à d'autres
établissements de l'UL, notamment ceux qui sont les plus
concernés par ce phénomène.
L'autre raison pour laquelle nous avons choisi l'UL pour cette
recherche est que cette université a une histoire qui date de cinquante
ans. Toutefois, malgré cette histoire, il y a toujours un besoin de
réaliser des recherches la concernant, notamment dans le domaine des
sciences de l'éducation. Il s'agit donc de contribuer à fournir
une documentation sur des questions importantes telles que celles relatives
à la réussite des étudiants au sein de cette
université. Provenant encore en grand nombre des diverses régions
du pays, en partie du fait de l'inexistence de certaines formations à
l'Université de Kara (la deuxième université publique du
pays) les étudiants sont davantage soumis aux difficultés
socioéconomiques surtout avec le coût de la vie qui est
relativement élevé à Lomé par rapport aux autres
villes du Togo. Nous avons ainsi la possibilité d'apprécier
l'ampleur du phénomène dans ses aspects les plus variés,
mais aussi au sein d'une population plus élargie. Enfin, nous pouvons
dire que notre proximité géographique par rapport à l'UL
est également une des raisons de ce choix.
Le terrain et la population d'étude ayant
été choisis, nous nous proposons ici de les présenter dans
les divers aspects qui puissent permettre de les connaitre davantage et
d'arriver à une meilleure compréhension du
phénomène étudié.
3.1.1- Présentation de l'Université de
Lomé
a- Le cadre physique de l'Université de
Lomé
Créée par décret No 70-156/PR
du 14 septembre 1970 (UB, 1990), l'Université de Lomé, autrefois
dénommée Université du Bénin, est la
première institution d'enseignement supérieur du Togo du point de
vue de l'ancienneté et de l'effectif d'étudiants qu'elle
accueille. Elle est née de la volonté des autorités du
pays de se doter d'une institution d'enseignement supérieur qui forme
les citoyens dans divers domaines et non plus seulement dans un seul domaine
comme c'était le cas avec l'Institut Supérieur du Bénin
(Agbobli, 2004). À l'époque, un espace d'une superficie de 300
hectares a alors été acquis
115
pour installer cette université. Aujourd'hui, le
domaine l'UL couvre une superficie de 248 hectares (15 hectares ayant
été amputés pour l'installation des sociétés
et services tels que Togo-Cellulaire, LONATO, CNSS,
etc. et 37 hectares
rétrocédés aux propriétaires terriens :
Université de Lomé, 2017).
La situation géographique de l'Université de
Lomé montre qu'elle est installée en bordure du boulevard
Gnassingbé Eyadema (
www.univ-lome.tg) en face
de la résidence du Bénin, des cités de l'OUA et de
l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique. S'étirant sur une longueur
d'environ 2 km (Buan & Batard, 2014), l'UL, de par sa structure, est
constituée de deux blocs spatiaux : le campus sud et le campus nord. Au
campus sud, on retrouve la majorité des établissements (CFC,
CIC/CAFMICRO, EAM, ENSI, ESA, ESAAd, ESTBA, FDD, FDS, FLLA, INSE, ISICA,
IUT-G), mais aussi des services centraux comme la Direction des Affaires
Académiques et de la Scolarité (DAAS), la Direction de la
Bibliothèque et des Archives de l'Université de Lomé
(DBA-UL) et le Centre des OEuvres Universitaires de Lomé (COUL).
Le campus nord se situe, comme son nom l'indique, dans la
partie nord de l'université. La Faculté des Sciences Economiques
et de Gestion (FASEG) et la Faculté des Sciences de l'Homme et de la
Société (FSHS) ainsi que la Direction des Ressources Humaines
(DRH) et la Direction de la Recherche et de l'Innovation (DRI) y sont
installées. Depuis au moins une décennie, des infrastructures de
cours de plus grande capacité d'accueil (amphis 1000, 1500, bloc
polyvalent) sont construites afin de favoriser l'accès de tous les
étudiants aux salles surtout dans les facultés, où les
effectifs des étudiants sont importants aux semestres 1 et 2 s'y
déroulent.
Entre le campus nord et le campus sud se trouve le Centre
Hospitalier Universitaire du Campus (CHU Campus) qui est l'une des plus grandes
structures de soins de la ville de Lomé. Souvent, les étudiants
de certaines facultés font des va-et-vient entre le campus nord et le
campus sud pour suivre les cours, ceux-ci n'ayant pas des salles fixes pour
tous les cours.
116
En dehors des bâtiments administratifs des
facultés, des écoles, des instituts, des centres, des services
centraux, des amphithéâtres et des résidences
universitaires (six au total, dont trois au campus sud et trois au campus
nord), un restaurant universitaire et d'autres lieux de restauration (espaces
de restauration et marché Gayibor) sont également construits sur
le campus de l'UL. Les autres services de cette institution notamment la
Présidence, la Direction de la Gestion du Domaine universitaire (DGDU),
la Direction de l'Information, des Relations Extérieures et de la
Coopération et des Prestations de Services (DIRECOOPS) et la Direction
de la Planification et de la Prospective (DPP) sont installés en dehors
du campus.
b- L'organisation administrative et pédagogique de
l'UL
L'Université de Lomé est un établissement
d'enseignement qui regroupe à la fois les établissements qui sont
chargés de la formation des étudiants et des structures qui
remplissent des tâches relatives au fonctionnement de l'université
(Université de Lomé, 2009). Au fil des années,
l'organisation pédagogique et administrative de l'UL a connu des
réaménagements.
Sur le plan administratif et du point de vue de son
organisation hiérarchique, cette institution est dotée d'un
Conseil de l'université, d'une Présidence, des facultés,
des écoles, des instituts, des centres et des services centraux (cf. loi
No97-14 portant statuts des universités du Togo,
modifiée par la loi No2000-002 et la loi
No2006-004).
Le Conseil de l'université est l'organe qui assure
l'exécution des options pédagogiques définies par le
conseil de l'enseignement supérieur (loi No97-14 portant
statuts des Universités du Togo). Pour l'UL, cet organe est l'instance
de prise de décisions.
Quant au Président de l'UL, il dirige l'institution et
ses services pédagogiques, administratifs et techniques. Il est
assisté par deux vice-présidents.
Les facultés, les écoles, les instituts et les
centres d'une part et les services centraux d'autre part sont respectivement
les structures d'exécution des activités pédagogiques et
administratives. Les établissements de l'UL ont la charge de dispenser
l'enseignement
117
aux étudiants, chacun dans son domaine. Mais ils sont
tenus d'assurer leur enseignement dans le cadre de la politique
d'éducation et de formation telle que voulue par le gouvernement.
L'UL est par ailleurs dotée d'un conseil de discipline
qui statue sur les fautes disciplinaires commises d'une part par son personnel
(personnel enseignement et de recherche et personnel administratif technique et
de service) et d'autre part, par les étudiants. D'autres commissions
spécialisées sont également mises en place pour traiter de
questions spécifiques : il s'agit entre autres des commissions du budget
et des finances, de la prévision et des structures, des relations
intérieures, de la documentation scientifique et technique, etc.
c- Les établissements et la formation en licence
à l'UL
Les établissements qui assurent la formation des
étudiants de l'UL ont assez évolué dans le temps. De
quatre (04) écoles en 1970, ils sont passés aujourd'hui à
seize (16), soit six (06) facultés (FASEG, FDD, FDS, FLLA, FSHS, FSS),
cinq (05) écoles (EAM, ENSI, ESA, ESTBA, ESAAd), trois (03) instituts
(INSE, ISICA, IUT-G) et deux (02) centres (CFC et CIC). Pour ce qui est du CFC,
il assure essentiellement la formation des professionnels en cours du soir.
Depuis 2009, la formation à l'UL est délivrée dans le
cadre du système Licence, Master, Doctorat (LMD) afin de répondre
aux exigences actuelles du système d'enseignement supérieur.
Le système LMD est un système d'enseignement
instauré dans les universités européennes dans le cadre du
processus de Bologne. Ce système tout en s'inspirant du modèle
nord-américain (Bachelor, Master, PhD : BMP), s'inscrit dans la logique
d'adapter les formations aux réalités du marché du
travail, mais aussi au contexte de la mondialisation où la concurrence
est rude, en l'occurrence dans le monde de l'enseignement supérieur. Les
universités francophones d'Afrique subsaharienne, loin de se mettre en
marge des transformations qui interviennent dans la formation universitaire, se
sont résolues à emboiter le pas aux universités
européennes en adaptant
118
progressivement leurs formations au système LMD. C'est
ainsi que depuis 2005, l'Université de Lomé, au côté
d'autres universités réunies au sein du Réseau pour
l'Excellence de l'Enseignement Supérieur en Afrique de l'Ouest (REESAO),
est entrée dans le processus devant conduire à l'instauration
définitive du système LMD. Ce n'est qu'en septembre 2009, au vu
des progrès réalisés, que la décision a
été prise de basculer totalement dans le système LMD pour
ce qui concerne le grade licence (DRPI, 2010).
Dans le cadre du système LMD, l'année
académique, à l'UL, est subdivisée en deux (02) semestres
(Harmattan et Mousson). Chaque semestre représente seize (16) semaines
d'activités, soit douze (12) semaines de cours et quatre (04) semaines
d'examens (Université de Lomé, 2014, p. 7). Les unités
d'enseignement ont une valeur qui est exprimée en crédits.
À l'UL, un (01) crédit représente vingt (20) heures de
charges de travail pour l'étudiant, soit douze (12) heures
d'enseignement et huit (08) heures de travail personnel (Université de
Lomé, 2014, p. 7). Pour chaque semestre, l'étudiant est tenu de
capitaliser trente (30) crédits. Pour obtenir la licence,
l'étudiant doit alors capitaliser 180 crédits en six (06)
semestres (semestres 1, 2, 3, 4, 5 et 6). Par ailleurs, pour le master, il doit
capitaliser 120 crédits en quatre (04) semestres et pour le doctorat,
l'étudiant est tenu de capitaliser 180 crédits en six (06)
semestres.
La formation à l'UL est délivrée dans
huit (8) domaines selon les disciplines et les champs d'application. Certains
établissements, à travers leurs filières, se retrouvent
dans plus d'un domaine de formation (tableau 13). Les formations données
sont soit à option professionnelle, soit à option recherche. Les
formations de type professionnel préparent l'étudiant à
être immédiatement opérationnel sur le marché du
travail, alors que celles orientées vers la recherche sont davantage
tournées vers une carrière de recherche. Tous les
établissements de l'UL ne sont pas dotés des deux types de
formation, mais progressivement, ceux-ci se mettent en place.
119
Tableau 13 : Récapitulatif des domaines de
formation à l'Université de Lomé
Domaine
|
Etablissement
|
Parcours
|
Sciences et Technologie (ST)
21 parcours
|
ESTBA
(1 parcours)
|
Licence Professionnelle en Génie de l'environnement
|
FDS
(6 parcours)
|
Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie animale
Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie végétale
Licence en Géosciences - Géologie
Licence en Sciences de la Matière - Physique
Licence en Sciences de la Matière - Chimie
Licence en Mathématiques
|
ENSI
(12 parcours)
|
Licence en Sciences de l'Ingénierie - Génie
Electrique Licence en Sciences de l'Ingénierie - Génie Civil
Licence en Sciences de l'Ingénierie - Génie
Mécanique Licence Professionnelle en Sciences de l'Ingénierie -
Génie Electrique
Licence Professionnelle en Sciences de l'Ingénierie -
Génie Civil
Licence Professionnelle en Sciences de l'Ingénierie -
Génie Mécanique
Licence Professionnelle Génie Electrique, Conducteur des
Travaux
Licence Professionnelle Génie Civil, Conducteur des
Travaux Licence Professionnelle Génie Mécanique, Conducteur des
Travaux
Licence Professionnelle Génie Electrique, Cadre Technique
des Travaux
Licence Professionnelle Génie Civil, Cadre Technique des
Travaux
Licence Professionnelle Génie Mécanique, Cadre
Technique des Travaux
|
CIC
(2 parcours)
|
Licence Professionnelle en Maintenance et Réseaux
Informatiques
Licence Professionnelle en Génie Logiciel
|
Sciences
Agronomiques (SA)
4 parcours
|
ESTBA (1 parcours)
|
Licence Professionnelle en Sciences et Technologie des
Aliments
|
ESA (3 parcours)
|
Licence Professionnelle en Phytotechnie
Licence Professionnelle en Socio-économie rurale Licence
Professionnelle en Zootechnique
|
Sciences de la Santé (SS) 3 parcours
|
FSS
(2 parcours)
|
Licence en Pharmacie - Officine Licence en Médecine
|
ESTBA (1 parcours)
|
Licence Professionnelle en Analyse biomédicale
|
120
Domaine
|
Etablissement
|
Parcours
|
Sciences Economiques et de Gestion (SEG)
8 parcours
|
FASEG
(6 parcours)
|
Licence en Economie - Analyse et Politique Economique Licence en
Economie - Economie Internationale
Licence en Economie - Economie du Développement Licence en
Gestion - Comptabilité, Contrôle Audit
Licence en Gestion - Marketing et Stratégie
Licence en Gestion - Organisation et Gestion des Ressources
|
IUT-G
(2 parcours)
|
Licence Professionnelle en Gestion - Finance et
Comptabilité Licence Professionnelle en Gestion - Gestion Commerciale
|
Sciences de l'Homme et de la Société (SHS)
11 parcours
|
FSHS
(3 parcours)
|
Licence en Psychologie appliquée - Psychologie de la
Santé Licence en Psychologie appliquée - Psychologie de
l'Education Licence en Psychologie appliquée - Psychologie du Travail
|
ISICA
(3 parcours)
|
Licence Professionnelle en Communication - Journalisme Licence
Professionnelle en Communication - Communication des Organisations
Licence Professionnelle en Communication - Publicité et
Arts Graphiques
|
FSHS
(5 parcours)
|
Licence en Anthropologie
Licence en Sociologie
Licence en Géographie
Licence en Histoire
Licence en Philosophie générale
|
Lettres, Langues et Arts (LLA)
5 parcours
|
FLLA
(5 parcours)
|
Licence en Allemand
Licence en Anglais
Licence en Etudes ibériques - Littérature et
Civilisation Hispanique
Licence en Français - Littérature Africaine et
du Monde Licence en Linguistique - Linguistique Générale
|
Sciences Juridiques, Politiques et de l'Administration (SJPA)
8 parcours
|
FDD
(2 parcours)
|
Licence en Droit Public Licence en Droit Privé
|
ESAAd
(6 parcours)
|
Licence Professionnelle en Assistant administratif - Entreprise
& Administration
Licence Professionnelle en Assistant administratif - Juridique
Licence Professionnelle en Assistant administratif - Médicale Licence
Professionnelle en Assistant administratif-Entreprise & Administration
(Cours du soir)
Licence Professionnelle en Assistant administratif - Juridique
(Cours du soir)
Licence Professionnelle en Assistant administratif -
Médicale (Cours du soir)
|
121
Domaine
|
Etablissement
|
Parcours
|
|
|
Licence Fondamentale de Science de l'Education et de la
|
|
|
Formation
|
|
|
Licence Professionnelle Formation des enseignants du secondaire -
Français
|
Sciences de
|
|
Licence Professionnelle Formation des enseignants du
|
l'Education et de
|
|
secondaire - Anglais
|
la Formation
|
INSE
|
Licence Professionnelle Formation des enseignants du
|
(SEF)
|
(7 parcours)
|
secondaire-Histo-Géo
|
|
|
Licence Professionnelle Formation des enseignants du
|
7 parcours
|
|
secondaire-Sciences de la Vie
|
|
|
Licence Professionnelle Formation des enseignants du
secondaire-Mathématiques
|
|
|
Licence Professionnelle Formation des enseignants du
secondaire-Sciences Physiques
|
Source :
http://www.daas.univ-lome.tg/offresForma.php
du 27/02/2017
Les établissements de formation (facultés,
écoles, instituts et centre) que compte l'UL sont ainsi repartis selon
les domaines et les parcours dans lesquels le contenu de leurs enseignements
s'inscrit. Les diplômes délivrés à l'issue des
formations dans les parcours sont soit à caractère professionnel,
soit à caractère fondamental.
3.2- La population
3.2.1- Composition de la population
Cette recherche concerne les étudiants du grade licence
de l'Université de Lomé, qui ont déjà fait au moins
une année (les deux premiers semestres). Il s'agit donc des
étudiants qui sont inscrits en semestre 3 ou 4 et 5 ou 67 et
qui sont censés avoir déjà capitalisé au moins
soixante (60) crédits. En effet, ces étudiants ayant
déjà été soumis à des évaluations,
nous avons la possibilité d'apprécier leurs performances à
travers les résultats qu'ils ont obtenus. De façon
précise, les étudiants ciblés sont ceux des
établissements où le phénomène
étudié, c'est-à-dire l'exercice d'une activité
économique parallèlement aux études, est le plus
observé, ou encore les établissements dans lesquels les
étudiants ont davantage de liberté pour ce cumul. Sur cette base,
le choix des établissements s'est fait à
7 L'inscription pour le compte d'une année
académique prend en compte les 2 semestres : harmattan pour les
semestres (semestres 3 et 5) impairs et mousson pour les semestres pairs
(semestres 4 et 6).
122
partir des données de l'enquête exploratoire que
nous avons réalisée (tableau 14). L'une des difficultés de
cette recherche est l'absence de données en ce qui concerne l'exercice
d'activités économiques à l'Université de
Lomé. Il a donc été question pour nous de réaliser
cette enquête exploratoire auprès de certains étudiants
choisis de façon raisonnée. Pour cela, nous nous sommes rendu
dans les salles de cours, où nous avons demandé aux
étudiants qui exercent une activité économique de lever la
main et à ceux qui n'exercent pas d'activité économique de
faire pareil. Sur cette base nous avons déterminé les proportions
pour chaque catégorie et distribué les questionnaires
d'enquête exploratoire à certains étudiants choisis au
hasard en tenant compte des proportions de chaque groupe. Cet exercice a
concerné tous les établissements des huit (8) domaines de
formation que compte l'UL. Trois cent vingt (320) étudiants ont ainsi
été pris en compte pour cette enquête exploratoire, comme
on peut le voir dans le tableau 14.
123
Tableau 14 : Répartition des étudiants
selon le domaine de formation et l'exercice d'une activité
économique
|
Exerce une
activité économique
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Domaine de
formation
|
Sciences et technologies
|
Effectif
|
29
|
51
|
80
|
Pourcentage
|
36,2%
|
63,8%
|
100%
|
Sciences agronomiques
|
Effectif
|
4
|
11
|
15
|
Pourcentage
|
26,7%
|
73,3%
|
100%
|
Sciences de la santé
|
Effectif
|
5
|
15
|
20
|
Pourcentage
|
25%
|
75%
|
100%
|
Sciences économiques et de gestion
|
Effectif
|
27
|
33
|
60
|
Pourcentage
|
45%
|
55%
|
100%
|
Sciences de l'homme et de la société
|
Effectif
|
39
|
31
|
70
|
Pourcentage
|
55,7%
|
44,3%
|
100%
|
Lettres, Langues et arts
|
Effectif
|
16
|
19
|
35
|
Pourcentage
|
45,7%
|
54,3%
|
100%
|
Sciences Juridiques, politiques et de l'administration
|
Effectif
|
12
|
18
|
30
|
Pourcentage
|
40%
|
60%
|
100%
|
Sciences de l'éducation et de la formation
|
Effectif
|
4
|
6
|
10
|
Pourcentage
|
40%
|
60%
|
100%
|
Total
|
Effectif
|
136
|
184
|
320
|
Pourcentage
|
42,5%
|
57,5%
|
100%
|
Source : Mokli, données d'enquête exploratoire,
décembre 2016
À partir de l'enquête exploratoire que nous avons
réalisée, nous avons une vue globale permettant d'avoir un
repère sur l'ampleur de l'exercice d'une activité
économique dans chacun de ces domaines. Il ressort en effet que les
domaines de formation les plus concernés par l'exercice
d'activités économiques sont : les sciences de l'homme et de la
société (55,7%), les lettres, langues et arts (45,7%), les
sciences économiques et de gestion (45%), les sciences juridiques,
politiques et de l'administration (40%), les sciences de l'éducation et
de la formation (40%) et les sciences et technologies (36,2%). Il faut
également noter qu'au sein de chacun de ces domaines de formation, les
écoles, instituts et centre sont moins concernés par cette
réalité. Pour le compte de cette recherche, nous avons choisi de
nous intéresser aux domaines de formation dans lesquels le
phénomène existe à une proportion relativement importante.
Ainsi les domaines suivants sont
124
retenus : les sciences de l'homme et de la
société, les lettres, langues et arts, les sciences juridiques,
politiques et de l'administration, les sciences économiques et de
gestion, et les sciences et technologies (tableau 15).
Tableau 15 : Répartition des établissements
et des parcours ciblés par domaine de formation
Domaines de formation
|
Etablissements
|
Parcours
|
Sciences de l'Homme et de la Société
|
FSHS
(5 parcours)
|
Licence en Anthropologie
Licence en Sociologie
Licence en Géographie
Licence en Histoire
Licence en Philosophie générale
|
Langues, Lettres et Arts
|
FLLA
(5 parcours)
|
Licence en Allemand
Licence en Anglais
Licence en Etudes ibériques - Littérature et
Civilisation Hispanique
Licence en Français - Littérature Africaine et
du
Monde
Licence en Linguistique - Linguistique Générale
|
Sciences Economique et de Gestion
|
FASEG
(6 parcours)
|
Licence en Economie - Analyse et Politique
Economique
Licence en Economie - Economie Internationale Licence en Economie
- Economie du Développement Licence en Gestion - Comptabilité,
Contrôle Audit Licence en Gestion - Marketing et Stratégie
Licence en Gestion - Organisation et Gestion des Ressources
|
Domaines de formation
|
Etablissements
|
Parcours
|
Sciences Juridiques, Politiques et de l'Administration
|
FDD
(2 parcours)
|
Licence en Droit Public Licence en Droit Privé
|
Sciences et Technologies
|
FDS
(6 parcours)
|
Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie
animale
Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie
végétale
Licence en Géosciences - Géologie
Licence en Sciences de la Matière - Physique
Licence en Sciences de la Matière - Chimie
Licence en Mathématiques
|
Source : Mokli, données d'enquête exploratoire,
décembre 2016
125
L'exercice d'une activité économique
parallèlement aux études est moins répandu dans les autres
établissements, notamment les écoles et instituts. La situation
socioéconomique plus ou moins stable des étudiants de ces
établissements et surtout les contraintes de présence au cours et
l'intensité des cours pourraient expliquer qu'il y en ait peu d'entre
eux qui exercent une activité économique. En sciences de
l'éducation et de la formation, dont les étudiants
relèvent de l'INSE, il faut dire que ce sont généralement
des étudiants qui ont déjà effectué le parcours
licence dans un autre établissement et qui s'y inscrivent pour
consolider leur formation. Ce sont parfois des étudiants qui ont une
profession plus ou moins stable. Cette catégorie d'étudiants nous
intéresse moins.
Cette population est diversement composée et
présente de ce fait plusieurs caractéristiques. Au total,
l'effectif de la population concernée par cette recherche au regard des
établissements choisis est de 44440 étudiants. Il s'agit de la
population des étudiants inscrits en semestre 3 ou 4 et 5 ou 6 au sein
des établissements retenus. Le tableau 16 donne la répartition de
cette population par établissement.
Tableau 16 : Répartition de la population cible
par faculté en 2016-2017
Etablissement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
FASEG
|
13389
|
30,13%
|
FDD
|
6532
|
14,69%
|
FDS
|
6834
|
15,38%
|
FLLA
|
7146
|
16,08%
|
FSHS
|
10539
|
23,72%
|
Total
|
44440
|
100%
|
Source : Statistiques de la DAAS, janvier 2017
Bien que ne couvrant pas tous les étudiants de
l'Université de Lomé, la diversité des étudiants de
notre population se trouve ainsi d'une part par rapport à leur
appartenance à différents établissements (facultés)
et par conséquent à différents parcours de formation ;
d'autre part, elle se répartit en deux (02) catégories : les
étudiants qui exercent une activité économique et les
étudiants qui n'exercent pas d'activité économique. Le
troisième niveau auquel se répartit cette population est celui
des semestres : les étudiants
126
de deux niveaux qui se retrouvent aux semestres 3 ou 4 et 5 ou
6 (selon qu'on est en semestre harmattan ou mousson).
Si de façon globale nous avons les effectifs de la
population par établissement, il est moins aisé d'avoir
très exactement la proportion des étudiants qui exercent une
activité économique. Nous pouvons seulement avancer qu'une
proportion importante d'étudiants exerce une activité
économique à l'UL. À titre d'exemple, il a
été relevé que 51,3% d'étudiants
enquêtés au département de sociologie exercent une
activité économique (Mokli, 2010). À l'échelle de
l'UL, au vu des données de notre enquête exploratoire, le
phénomène est davantage présent dans certains
établissements que dans d'autres.
En ce qui concerne la répartition par semestre,
beaucoup d'étudiants se retrouvent généralement à
cheval entre deux et même trois semestres, parce qu'ils ont des
crédits à obtenir dans les semestres antérieurs. Cela est
dû à la possibilité qu'ils ont de suivre les cours des UE
des autres semestres où ils ont des crédits à obtenir. Au
cours d'une année académique donnée et pour le même
semestre (harmattan par exemple), on retrouve des étudiants inscrits
à la fois aux différents niveaux (semestre 1, 3 voire 5). Ainsi
dans un semestre donné, il y a les étudiants qui s'y inscrivent
pour la première fois et ceux qui reviennent s'y inscrire au moins pour
la deuxième fois, tout en étant inscrits à un semestre
supérieur. Dans les faits, les effectifs dans les différents
semestres sont gonflés par ceux qui ne s'inscrivent pas pour leur
première fois. Les différentes données à notre
disposition sur la population sont en fait les fondements qui nous permettent
de choisir les étudiants auprès desquels la collecte des
données a été réalisée.
3.2.2- L'échantillonnage
Prenant en compte la population cible que représente
l'ensemble des étudiants du grade Licence de l'UL nous avons, à
partir de l'enquête exploratoire, déterminé la population
source au sein de laquelle nous avons sélectionné un
échantillon auprès duquel la collecte de données a
été réalisée.
127
La population source de cette recherche est à la fois
dense (44440 étudiants à la date du 17 janvier 2017) et
variée. Il s'agit des étudiants des parcours licence des
établissements dans lesquels l'exercice d'une activité
économique est le plus fréquent (FASEG, FDD, FDS, FLLA et FSHS).
Nous avons opté pour le choix qui nous a paru le plus approprié
afin de sélectionner les étudiants de cette population,
auprès desquels la collecte des données a été
réalisée. Quand bien même une enquête exploratoire a
été réalisée, nous devons signaler que cette
population ne nous a pas livré un certain nombre d'informations
précises : nous ne disposons pas en réalité de la
répartition des étudiants selon leur milieu
socioéconomique d'appartenance et surtout de leur répartition
selon qu'ils exercent ou non une activité économique. En clair,
bien que l'enquête exploratoire nous ait permis de cibler les
établissements où les étudiants ont le plus souvent
tendance à exercer une activité économique, la proportion
exacte d'étudiants concernés par ce phénomène reste
à être déterminée.
Ainsi, au vu des caractéristiques de la population et
des informations disponibles, nous avons opté pour une étude de
cas. La proportion des étudiants concernés par le
phénomène étudié n'étant pas connue nous
avons adopté un échantillonnage non probabiliste,
précisément un échantillonnage par quotas en ce sens que
nous avons déterminé pour l'ensemble des étudiants
à enquêter un quota. Nous avons ainsi, du fait de la taille
importante de la population, choisi un échantillon de 720
étudiants à enquêter, ce qui correspond à une
proportion de 1,62% de la population source. En prenant en compte les parcours
qui se retrouvent au niveau de chaque établissement choisi (tableau 15)
et les semestres auxquels les étudiants sont inscrits, nous avons
également déterminé des quotas que nous avons
enquêtés. À l'intérieur des parcours
également, nous avons choisi des quotas en tenant compte de l'effectif
de chaque parcours. Ainsi, selon la proportion d'étudiants dans un
parcours, 20 (pour les parcours qui n'accueillent pas beaucoup
d'étudiants : moins de 300 étudiants) ou 40 (pour les parcours
à forte concentration d'étudiants : 300 étudiants et
plus). Pour les parcours à faibles effectifs, nous avons retenu 10
étudiants en semestre 3 ou 4 et 10 étudiants en semestre 5 ou 6.
Pour les parcours à
128
grands effectifs, 20 étudiants ont été
retenus par niveau. Pour l'ensemble des parcours concernés, 720
étudiants ont ainsi été touchés par la collecte des
données quantitatives. A tous les niveaux, nous avons
enquêté autant d'étudiants qui exercent une activité
économique que d'étudiants qui n'exercent pas d'activité
économique (soit 360 pour chacune des deux catégories
d'étudiants).
Pour identifier les enquêtés, nous les avons
retrouvés sur les lieux de cours, à la sortie ou avant le
démarrage des cours et à différents endroits sur le campus
de l'Université de Lomé (reposoirs, près du restaurant
universitaire, des espaces de restauration, des cités universitaires,
etc.). Nous avons pris soin de recueillir certaines informations auprès
des étudiants choisis au hasard avant de leur soumettre le questionnaire
d'entretien. Il s'est agi entre autres d'informations qui nous ont permis de
déterminer si l'étudiant exerce ou non une activité
économique, son parcours de formation ainsi que le semestre auquel il
est inscrit.
3.3- Collecte des données
En vue de cerner notre objet de recherche et de parvenir
à des résultats qui aient un fondement scientifique, il est
essentiel de procéder à la collecte des données sur le
terrain. La nature des données à utiliser, les instruments ayant
servi à leur collecte doivent être clairement
déterminés afin de pouvoir comprendre le phénomène
étudié. Ainsi cette section prend en compte la collecte des
données, les instruments utilisés pour cette collecte.
3.3.1- Démarche utilisée
La démarche adoptée en vue d'accéder aux
informations nécessaires à la compréhension du
phénomène étudié, est fondée sur les
approches quantitative et qualitative. Cette recherche s'intéressant
à la réussite des étudiants qui exercent une
activité économique, nous avons d'une part choisi la collecte de
données chiffrées afin de pouvoir analyser celles-ci sur la base
de la mise en corrélation des différentes variables
identifiées. En
129
dehors de faire une description statistique de ces
données, il s'est agi surtout de rechercher les liens de
causalité entre les variables choisies.
Comme l'a souligné Aubin-Auger (2008), l'approche
qualitative n'est pas en opposition avec celle quantitative, mais il y a une
complémentarité entre les deux approches. Pour nous, opter pour
cette approche, c'est recueillir des informations à exploiter de
façon à consolider ou appuyer les données quantitatives.
Il a été ainsi question de recueillir des données verbales
qui ont été exploitées pour l'analyse et
l'interprétation des résultats de cette recherche. La collecte de
ces données a été possible à travers des entretiens
individuels qui nous ont permis de mieux comprendre les conditions de
réussite des étudiants ciblés.
3.3.2- Instruments et déroulement de la collecte
des données
La collecte des données auprès des
étudiants s'est faite à travers les étapes de
l'enquête exploratoire et de l'enquête auprès de
l'échantillon sélectionné. Les instruments utilisés
ainsi que leur déroulement sont présentés dans cette
sous-section.
a- Enquête exploratoire
Dans la démarche méthodologique de cette
recherche, nous avons été amené à réaliser
une enquête exploratoire en tant qu'étape importante pour une
meilleure maîtrise de la réalité sur le terrain. Elle nous
a permis, comme le conçoit Durand (2009)8, de mieux connaitre
la population concernée par le phénomène
étudié. Pour notre part, nous avons opté pour
l'enquête exploratoire à cause du manque de certaines informations
et surtout de données empiriques sur le phénomène du
travail des étudiants à l'Université de Lomé. De ce
fait elle a été réalisée pour collecter des
informations et des données qui ne nous ont pas été
accessibles, à travers la documentation. De façon
concrète, elle a permis d'appréhender les conditions dans
lesquelles les étudiants poursuivent les études, surtout ceux qui
viennent des familles démunies et qui généralement optent
pour des activités économiques. L'enquête exploratoire nous
a ainsi permis de mieux cerner le problème et
8
https://www.webdepot.umontreal.ca/Enseignement/SOCIO/Intranet/Sondage/public/textes/preenq.pdf
130
construire l'objet d'étude. A cette fin, nous avons,
d'une part, réalisé des entretiens avec des responsables
d'organisations de soutien aux étudiants nécessiteux, notamment
l'Association des Etudiants Musulmans du Togo (AEMT) et le Centre Catholique
Universitaire (CCU). Nous avons également recueilli des informations
auprès des certains responsables du Centre des OEuvres Universitaires de
Lomé (COUL) par rapport à la restauration, au logement et au
soutien aux étudiants nécessiteux. Les informations reçues
nous ont permis d'enrichir la problématique de la recherche. De
façon globale, il a été question dans un premier temps de
cerner l'environnement dans lequel les étudiants, notamment ceux
démunis se retrouvent, les conditions dans lesquelles ils effectuent
leurs études et les soutiens dont ils bénéficient pour
pouvoir poursuivre leurs études.
D'autre part, l'enquête exploratoire nous a
été utile en ce qui concerne la définition de la
population source. En effet, ne pouvant pas avoir des données sur la
proportion d'étudiants concernés par l'exercice d'une
activité économique à l'échelle de l'UL, il nous a
paru nécessaire de réaliser une enquête exploratoire en vue
de constituer une base sur laquelle nous fonder pour définir la
population concernée par le phénomène. Cette enquête
exploratoire nous a donc permis de nous rendre compte que l'exercice d'une
activité économique parallèlement aux études existe
réellement dans presque tous les établissements de l'UL.
Toutefois, certains établissements sont davantage concernés que
d'autre et nous avons pu identifier ces établissements grâce aux
données collectées. Pour cela un questionnaire semi-fermé
a été élaboré et administré à 320
étudiants choisis de façon raisonnée dans les
différents établissements de l'UL. De par son contenu, ce
questionnaire nous a permis de nous renseigner sur la situation
socioéconomique et familiale des étudiants, leurs conditions
d'études ainsi que sur le fait qu'ils exercent ou non une
activité économique et la nature de l'activité
exercée.
Pour le compte de cette enquête exploratoire, nous avons
considéré quatorze (14) établissements installés
sur le campus universitaire de Lomé (seuls les étudiants de l'EAM
n'ont pas été touchés). Afin de collecter les
données, nous nous sommes rendu
131
dans les salles de cours où nous avons pris contact
avec les délégués, qui nous ont aidé à
identifier les étudiants à enquêter. Certains
délégués se sont même rendus disponibles pour
administrer les questionnaires.
En vue de sélectionner les étudiants qui ont
répondu au questionnaire, nous les avons identifiés dans les
salles de cours, en ayant préalablement demandé ceux qui exercent
une activité économique et ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. À partir de l'effectif
relevé pour chaque groupe d'étudiants (ceux qui exercent une
activité économique et ceux qui n'exercent pas d'activité
économique) nous avons choisi de façon proportionnelle ceux
à qui nous avons distribué les questionnaires. Les
étudiants auxquels les questionnaires ont été remis les
ont remplis eux-mêmes, parfois avec notre aide.
Il faut tout de même noter que cette enquête
exploratoire ne nous a pas permis d'avoir avec exactitude la proportion
d'étudiants exerçant une activité économique dans
chaque établissement. Elle a néanmoins eu le mérite de
nous donner un aperçu de l'ampleur du phénomène dans les
différents établissements.
b- L'enquête
Pour vérifier les réponses provisoires
apportées à nos questions de recherche, une collecte de
données a été réalisée auprès de
l'échantillon d'étudiants sélectionné. À
cette fin, nous avons élaboré un questionnaire comportant des
questions fermées, semi-fermées, ouvertes et semi-ouvertes, que
nous avons administré aux étudiants de cet échantillon,
tant ceux qui exercent une activité économique, que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique au sein du même grade
de formation (Licence). Le même questionnaire a été
administré aux deux groupes d'étudiants, avec des filtres
permettant à chaque catégorie d'enquêtés de
répondre aux questions qui la concerne. Il s'agit d'un questionnaire
structuré en quatre (4) parties qui nous a permis de collecter des
informations sur les caractéristiques sociodémographiques et
familiales des étudiants, les difficultés auxquelles ils font
face en ce qui concerne leurs conditions de vie et d'études, sur
l'activité économique qu'ils exercent et sur leur parcours
universitaire.
132
Pour collecter les informations à partir des
questionnaires, une équipe d'agents de collecte a été
constituée. Ceux-ci après avoir été formés
à l'administration du questionnaire, ont été
chargés de collecter les données auprès des
étudiants de l'échantillon d'enquête. Ils ont
été répartis par établissement et le nombre
d'enquêteurs affectés à un établissement
dépendait de la taille de celui-ci. Ainsi par établissement, nous
avons utilisé trois (3) à cinq (5) agents de collecte. Une
équipe de quinze enquêteurs, composée d'étudiants en
sciences sociales, formée à la collecte des données de la
présente recherche a été mise à contribution pour
administrer les questionnaires. Il a été question d'une
administration indirecte des questionnaires.
Cette collecte des données s'est déroulée
durant le mois d'avril 2017 (les jours de cours ont été
ciblés : lundi à samedi pour chaque semaine). Avant
l'administration des questionnaires, des contacts préalables avec les
responsables des différents établissements ont été
pris en vue d'obtenir leur accord. Pour choisir les étudiants à
enquêter, nous avons pris soin de leur demander certaines informations
à la suite desquelles le questionnaire leur est administré. Il
s'agissait de connaitre le semestre auquel ils sont inscrits, leur parcours,
leur établissement et s'ils exercent ou non une activité
économique.
Pour un établissement donné ou un parcours
donné, lorsque le quota prévu est atteint pour l'une ou l'autre
catégorie, nous nous intéressons aux étudiants de la
catégorie dont le quota n'est pas encore atteint. Il était
question d'un choix raisonné des étudiants auxquels le
questionnaire est administré. Les étudiants ont été
abordés sur le campus à proximité des salles de cours, au
niveau des cités universitaires, du restaurant universitaire, des
espaces de restauration, des reposoirs, etc. Certains ont également
été enquêtés dans les amphithéâtres,
aux heures où ils n'ont pas cours. Dans ces cas, l'appui des
délégués des différents établissements nous
ont été nécessaire.
En ce qui concerne le volet qualitatif de cette recherche,
nous avons réalisé des entretiens individuels semi-directifs avec
des étudiants et des enseignants. Afin d'assurer la collecte des
données, nous avons utilisé un guide d'entretien semi-directif
dont le contenu a été
133
adapté selon qu'il s'agit des enseignants ou des
étudiants. Dans son contenu ce guide d'entretien a pris en compte pour
chaque catégorie d'interlocuteur les conditions d'études des
étudiants, l'exercice d'une activité économique et leur
réussite malgré les conditions d'études difficiles et
l'exercice d'une activité économique.
Ces entretiens ont été réalisés
durant le mois de mai 2017 avec l'aide de deux (2) étudiants doctorants,
disposant d'une bonne expérience en matière de collecte de
données qualitatives. Le choix des interlocuteurs s'est fait de
façon raisonnée. Ainsi, dix (10) entretiens individuels ont
été réalisés avec les étudiants venant des
établissements ciblés, à raison de deux (2) par
établissement (FASEG, FDD, FDS, FLLA, FSHS) ; ils ont eu lieu sur le
campus aux heures libres des étudiants choisis. Quant aux enseignants,
nous avons fait quatre entretiens individuels avec eux selon leur
disponibilité. Durant les entretiens, nous avons principalement
utilisé un enregistreur pour recueillir les informations, mais nous
avons également fait des prises de note.
3.4- Exploitation des données
collectées
A l'issue de la collecte des données, il est
nécessaire de traiter les informations reçues, en vue de
présenter les résultats qui découlent de cette collecte.
Cette étape nous a permis de traduire de façon claire la
réalité observée sur le terrain. Le traitement a
concerné aussi bien les données quantitatives que
qualitatives.
3.4.1- Traitement des données
Les données quantitatives collectées au cours de
l'enquête sur le terrain ont été traitées à
l'aide du logiciel de traitement des données, SPSS. À cette fin,
nous avons rassemblé les questionnaires qui ont été
remplis. Les questionnaires ayant été préalablement
codés, dans le logiciel, l'ensemble des caractéristiques de
chaque question a été introduit. Ce logiciel nous a permis de
dépouiller les informations collectées et de produire les
tableaux destinés à exposer les résultats de
l'enquête. Des tableaux croisés ont été
élaborés pour présenter les réponses
collectées. La particularité de ces tableaux est qu'elles
intègrent trois (03) variables, notamment deux variables
indépendantes et la variable dépendante. Il
134
a été question de mettre en relation le fait
d'exercer une activité économique et une autre variable relative
aux caractéristiques sociodémographiques et au milieu social
d'origine, aux conditions d'études, au respect des exigences
liées aux études et aux caractéristiques liées
à l'activité exercée dans l'optique de mettre en exergue
leur influence soit sur l'obtention des crédits par les
étudiants, soit sur le nombre de crédits restant à
obtenir. Dès lors, chacun des tableaux a fait l'objet d'une analyse afin
de relever les différentes tendances relatives au
phénomène étudié.
Quant aux données qualitatives, nous avons
procédé à la transcription des informations recueillies
auprès de chaque interlocuteur à partir des enregistrements faits
et des prises de note. Ces informations ont ensuite été l'objet
d'analyses qui nous ont permis de relever les propos les plus pertinents qui
ont servi pour appuyer les analyses quantitatives. Des verbatims ont donc
été utilisés dans l'analyse et dans
l'interprétation des résultats. Ces verbatims nous ont surtout
permis de comprendre la situation des étudiants, eu égard
à leurs conditions d'études et aux déterminants qui
contribuent réellement à leur réussite. Les verbatims
retenus sont issus des recoupements faits entre les propos des
différents interlocuteurs en vue de retenir les idées qui sont
partagées par ceux-ci.
3.4.2- Analyse des données
L'analyse des données collectées a
consisté à présenter celles-ci tout en relevant les
observations notables qui se dégagent et la compréhension qui en
découle. Les tableaux élaborés à la suite de la
collecte des données ont fait l'objet de ladite analyse. Il a surtout
été question de relever les corrélations entre les
différentes variables préalablement identifiées en vue de
démontrer effectivement l'influence ou non de l'exercice d'une
activité économique sur la réussite des étudiants
de l'UL.
3.4.3- Plan d'analyse des données
L'analyse des informations recueillies sur le terrain est
structurée en quatre (04) parties conformément aux objectifs
fixés pour la présente recherche.
135
Tout d'abord, il a été question de
déterminer l'influence des caractéristiques
sociodémographiques et familiales sur la réussite des
étudiants lorsqu'ils exercent une activité économique. En
ce sens, nous nous sommes intéressé aux indicateurs de ces
caractéristiques, à la fois en ce qui concerne les
étudiants qui exercent une activité que ceux qui n'en exercent
pas. Cette rubrique nous a permis d'établir la corrélation entre
le profil des deux catégories d'étudiants et la réussite
à l'UL.
Dans la deuxième partie de cette analyse, nous avons
présenté l'influence des conditions de vie et d'études des
deux catégories d'étudiants sur leur réussite. Cette
partie prend en compte les difficultés auxquelles sont confrontés
les étudiants qui exercent une activité économique par
rapport à leurs collègues qui n'exercent pas d'activité
économique durant leur parcours universitaire. Il s'agit de
difficultés relatives à leurs conditions de vie et
d'études.
Dans la troisième partie, nous avons pris en compte
l'implication de l'étudiant dans ses études, grâce à
son engagement dans les diverses activités qui s'y rapportent.
L'influence de cette implication tant sur les étudiants qui exercent une
activité économique que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique est examinée.
Une quatrième partie est consacrée aux
caractéristiques de l'activité exercée par les
étudiants. Nous avons ainsi pris en compte les effets de
l'activité exercée par les étudiants sur leur
réussite. Cette partie nous a permis de relever les
particularités liées aux activités exercées par les
étudiants et leur influence en ce qui concerne la réussite de ces
étudiants.
3.5- Difficultés
Au cours de cette recherche, nous avons été
confronté à des difficultés. La première est
liée à la conciliation de notre activité professionnelle
et le travail de recherche. A divers moments nous avons accusé du retard
du fait des contraintes professionnelles.
En ce qui concerne la question des activités
rémunérées à l'Université de Lomé, il
n'y a pas de données disponibles relatives à l'ampleur du
phénomène dans ladite université.
136
L'impossibilité de disposer de ces données nous
a conduit à réaliser une enquête exploratoire qui nous a
permis d'identifier les établissements où le
phénomène est le plus présent. Néanmoins, nous
n'avons pas réussi à avoir à l'échelle de l'UL la
proportion d'étudiants concernés par l'exercice d'une
activité économique. Cette difficulté a donc
orienté le choix de l'échantillonnage.
Pour la collecte des données sur le terrain, nous avons
fait face au refus de certains étudiants de répondre ou au
non-retour de plusieurs questionnaires. Cette réalité ne nous a
pas permis d'avoir une proportion rigoureuse des étudiants selon qu'ils
exercent ou non une activité économique par établissement
et par parcours de formation.
137
Conclusion partielle
Le chemin qu'a parcouru l'Université de Lomé
depuis sa création jusqu'à nos jours révèle une
période de stabilité ou de fonctionnement normal (1970 à
1990) et une période de crise ou de difficulté de financement
(1990 à nos jours). Il faut toutefois reconnaitre que des efforts
d'amélioration sont consentis au cours de ces cinq dernières. La
situation des étudiants pour chacune de ces périodes s'en est
ressentie. Si pour les étudiants des années 1970 à 1990
les études s'étaient déroulées dans de bonnes
conditions, pour les étudiants de la seconde période les
difficultés de financement ont affecté le bon déroulement
de leurs études. L'ampleur que connait l'exercice d'activités
économiques par les étudiants de l'UL constitue une des
manifestations de ces difficultés. La première partie de cette
recherche nous a permis de présenter la situation des étudiants
qui se retrouvent contraints d'exercer une activité économique
(la plupart du temps) pour soutenir leurs études. Cette
réalité qui comporte forcément des répercussions
sur le bon déroulement de leurs études nous a donc amené
à nous interroger sur les conditions qui peuvent favoriser la
réussite de ces étudiants.
Pour répondre aux interrogations suscitées, nous
avons adopté et mis en oeuvre une démarche méthodologique
qui nous a permis de collecter les données nécessaires. Le type
de données recherchées (quantitatives et qualitatives) a
été précisé et les instruments pour les recueillir
ont été présentés. Enfin, nous avons
également précisé comment les données
collectées ont été utilisées. Dans la seconde
partie de notre travail, nous présentons les résultats de cette
recherche.
DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS DE
LA
RECHERCHE
Introduction partielle
A l'issue de l'identification du problème de recherche
et de la définition de la démarche méthodologique, nous
avons collecté les données nécessaires pour expliquer la
réalité à laquelle sont confrontés les
étudiants qui exercent une activité économique et de
répondre aux questions qui constituent le fondement même de cette
recherche. Les données collectées ont ainsi été
analysées et nous permettent de présenter les résultats
auxquels nous sommes parvenu dans la deuxième partie de ce travail.
Dans un premier temps il s'agit de présenter et
d'analyser les données recueillies puis dans un deuxième temps de
les interpréter et de les discuter.
140
CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES CARACTÉRISTIQUES
SOCIODÉMOGRAPHIQUES, FAMILIALES ET DES CONDITIONS DE VIE ET
D'ÉTUDES
À la suite de la collecte des données
quantitatives effectuée auprès des étudiants, nous nous
devons de présenter les résultats issus de cette collecte. Dans
le présent chapitre composé de deux (02) sections, nous
présentons et analysons les résultats relatifs à
l'influence des caractéristiques sociodémographiques, familiales
et des conditions de vie et d'études sur la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique. Cette
analyse nous a permis de déterminer les facteurs dont les
étudiants en situation d'exercice d'une activité
économique tirent profit en faveur de leur réussite.
Signalons que dans certains tableaux les effectifs changent au
niveau des étudiants qui exercent une activité économique
(269 au lieu de 360) et de ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (259 au lieu de 360). Cette variation se justifie par le fait
que ces tableaux prennent en compte uniquement les étudiants qui ont des
crédits à obtenir pour l'une et l'autre catégorie.
4.1- Les caractéristiques
sociodémographiques et familiales et la réussite comparée
des étudiants qui exercent ou non une activité
économique
Les étudiants qui font le choix de cumuler
activité économique et études subissent des influences en
ce qui concerne leur réussite, tout autant que leurs collègues
qui se consacrent exclusivement aux études. Les données que nous
présentons et analysons dans cette section prennent en compte
l'implication des caractéristiques sociodémographiques et
familiales dans la réussite de ces étudiants.
4.1.1- Le genre
Le tableau 17 montre l'influence du genre des étudiants
sur leur réussite quand ils exercent une activité
économique.
141
Tableau 17 : Influence du genre des
enquêtés9 sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Genre
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Masculin
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
68
|
73
|
Pourcentage
|
18,9%
|
20,3%
|
Non
|
Effectif
|
193
|
161
|
Pourcentage
|
53,6%
|
44,7%
|
Féminin
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
23
|
28
|
Pourcentage
|
6,4%
|
7,8%
|
Non
|
Effectif
|
76
|
98
|
Pourcentage
|
21,1%
|
27,2%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 17 nous montre qu'indifféremment du genre,
les étudiants qui exercent une activité économique sont
moins nombreux par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité
économique à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Ainsi, parmi les étudiants (garçons),
18,9% de ceux qui exercent une activité économique ont obtenu les
crédits des semestres précédents, contre 20,3% de ceux qui
n'exercent pas d'activité économique. Chez les étudiantes,
6,4% de celles qui exercent une activité économique ont obtenu
les crédits des semestres précédents, contre 7,8% de
celles qui n'exercent pas d'activité économique. En ce qui
concerne uniquement les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux de sexe masculin sont en plus grande proportion
à avoir obtenu les crédits des semestres précédents
(19,9% contre 6,4% pour les étudiantes).
On retiendra du tableau 17 que les étudiants et les
étudiantes ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents quand ils n'exercent pas d'activité
économique. Par ailleurs, parmi ceux qui exercent une activité
économique, les étudiants sont ceux qui ont le plus de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents par
9 Par les enquêtes nous entendons les
étudiants qui exercent une activité économique et ceux qui
n'exercent pas d'activité économique.
142
rapport aux étudiantes. Dans le tableau 18, l'exercice
d'une activité économique en lien avec le genre et le nombre de
crédits restant à obtenir aux semestres antérieurs par les
étudiants, est pris en compte.
Tableau 18 : Influence du genre des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Genre
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Masculin
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
111
|
97
|
Pourcentage
|
41,3%
|
37,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
59
|
43
|
Pourcentage
|
21,9%
|
16,6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
23
|
21
|
Pourcentage
|
8,5%
|
8,1%
|
Féminin
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
50
|
72
|
Pourcentage
|
18,6%
|
27,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
18
|
19
|
Pourcentage
|
6,7%
|
7,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
8
|
7
|
Pourcentage
|
3%
|
2,7%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 18 montre que parmi les étudiants (sexe
masculin), ceux qui exercent une activité économique sont plus
nombreux (41,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (37,5%) à avoir 1 à 15 crédits restant
à obtenir aux semestres antérieurs. Mais chez les
étudiantes, c'est la situation inverse : celles qui exercent une
activité économique sont plutôt moins nombreuses (18,6%)
que celles qui n'exercent pas d'activité économique (27,8%)
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs. Parmi les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux de sexe masculin sont plus nombreux que les
étudiantes à avoir 1 à 15 crédits restant à
obtenir les crédits des semestres antérieurs.
On peut ainsi retenir que c'est parmi les étudiants
(sexe masculin) que ceux qui exercent une activité économique ont
davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux
143
semestres antérieurs. Par ailleurs, lorsqu'il s'agit
seulement de ceux qui exercent une activité économique, les
étudiants ont davantage de chances que les étudiantes d'avoir
moins de crédits à obtenir aux semestres
précédents.
4.1.2- L'âge
Les tableaux 19 et 20 prennent en compte l'âge des
étudiants en lien avec l'exercice d'une activité
économique et leur réussite.
Tableau 19 : Influence de l'âge des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Âge
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Moins de 18 ans
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,3%
|
Non
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,3%
|
18 à 21 ans
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
35
|
31
|
Pourcentage
|
9,7%
|
8,6%
|
Non
|
Effectif
|
82
|
113
|
Pourcentage
|
22,8%
|
31,4%
|
22 à 25 ans
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
44
|
57
|
Pourcentage
|
12,2%
|
15,8%
|
Non
|
Effectif
|
144
|
130
|
Pourcentage
|
40%
|
36,1%
|
26 à 29 ans
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
11
|
12
|
Pourcentage
|
3%
|
3,3%
|
Non
|
Effectif
|
37
|
14
|
Pourcentage
|
10,3%
|
3,9%
|
30 ans et plus
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
1
|
0
|
Pourcentage
|
0,3%
|
0%
|
Non
|
Effectif
|
6
|
1
|
Pourcentage
|
1,7%
|
0,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
144
Le tableau 19 montre que les tranches d'âge 18 à
21 ans, 22 à 25 ans et 26 à 29 ans sont les plus
concernées par l'exercice d'une activité économique. De
façon notable, on peut observer que les étudiants
âgés de 18 à 21 ans qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (9,7%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents par rapport à ceux
du même âge qui n'exercent pas d'activité économique
(8,6%). Avec les tranches d'âge suivantes, ce sont les étudiants
qui n'exercent pas d'activité économique qui sont les plus
nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. C'est le cas, par exemple, chez les étudiants
âgés de 22 à 25 ans : ceux qui n'exercent pas
d'activité économique représentent une proportion de 15,8%
contre 12,2% pour ceux qui exercent une activité économique.
Quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ce sont ceux qui sont âgés de
22 à 25 ans qui ont le plus obtenu les crédits des semestres
précédents (12,2%), suivi de ceux qui ont 18 à 21 ans
(9,7%).
On peut retenir du tableau 19 que les étudiants qui
exercent une activité économique et qui ne sont pas les plus
âgés ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents. Par ailleurs, ce ne sont pas les plus
jeunes ni les plus âgés de ceux qui exercent une activité
économique qui obtiennent le plus les crédits des semestres
précédents : ces chances sont plus parmi ceux qui sont
âgés de 22 à 25 ans et 18 à 21 ans.
145
Tableau 20 : Influence de l'âge des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Âge
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Moins de 18 ans
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
18 à 21 ans
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
52
|
78
|
Pourcentage
|
19,3%
|
30,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
23
|
28
|
Pourcentage
|
8,6%
|
10,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
7
|
Pourcentage
|
2,6%
|
2,7%
|
22 à 25 ans
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
84
|
83
|
Pourcentage
|
31,2%
|
32%
|
15 à 30
|
Effectif
|
41
|
31
|
Pourcentage
|
15,2%
|
12%
|
30 et plus
|
Effectif
|
19
|
16
|
Pourcentage
|
7,1%
|
6,2%
|
26 à 29 ans
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
22
|
7
|
Pourcentage
|
8,2%
|
2,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
11
|
2
|
Pourcentage
|
4,1%
|
0,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
5
|
Pourcentage
|
1,5%
|
1,9%
|
30 ans et plus
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
3
|
0
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0%
|
15 à 30
|
Effectif
|
2
|
1
|
Pourcentage
|
0,7%
|
0,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
0
|
Pourcentage
|
0,4%
|
0%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Dans le tableau 20, on observe que parmi les étudiants
de la tranche d'âge 18 à 21 ans, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (19,3%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (30,1%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux
146
semestres antérieurs. Il en est de même parmi les
étudiants âgés de 22 et 25 ans. Par contre, au sein des
étudiants dont l'âge est un peu plus avancé, ceux qui
exercent une activité économique sont plus nombreux que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs : chez les
étudiants qui ont 26 à 29 ans, ceux qui exercent une
activité économique représentent 8,2% contre 2,7% pour
ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois, les
étudiants les moins âgés (18 à 21 ans et 22 à
25 ans) qui exercent une activité économique sont plus nombreux
que ceux un peu plus âgés (25 à 29 ans et 30 ans et plus)
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir.
Nous pouvons retenir du tableau 20 que les étudiants
qui sont âgés de 18 à 21 ans et 22 à 25 ans et qui
exercent une activité économique ont moins de chances que ceux
des mêmes tranches d'âge qui n'exercent pas d'activité
économique d'avoir moins de crédits à obtenir (1 à
15 crédits). Toutefois, si on prend en compte uniquement les
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
ont les tranches d'âges 18 à 21 ans et 22 à 25 ont plus de
chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
Dans les tableaux qui suivent, les caractéristiques
familiales des étudiants, dont certaines sont évoquées par
cet étudiant de la FDD, sont abordées au regard de leur influence
sur la réussite :
« Nous sommes pauvres. Mon père est menuisier, ma
mère est revendeuse de tchouk (boisson locale). En fait, ici je suis
chez mon frère. On est cinq (05) enfants. Mes parents vivent à
Sotouboua où j'ai fait ma scolarité jusqu'à l'obtention du
Bac. » (Entretien avec étudiant FDD, semestre 5, mai 2017).
147
4.1.3- Le type de famille
Les tableaux 21 et 22 qui suivent présentent quant
à lui l'influence du type de famille auquel appartient l'étudiant
sur sa réussite lorsqu'il exerce ou non une activité
économique.
Tableau 21 : Influence du type de famille des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Type de famille
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Monogame
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
61
|
62
|
Pourcentage
|
17%
|
17,2%
|
Non
|
Effectif
|
143
|
166
|
Pourcentage
|
39,7%
|
46,1%
|
Polygame
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
30
|
39
|
Pourcentage
|
8,3%
|
10,8%
|
Non
|
Effectif
|
126
|
93
|
Pourcentage
|
35%
|
25,8%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 21 montre que les étudiants issus de famille
monogame qui exercent une activité économique (17%) sont moins
nombreux que ceux de famille monogame qui n'exercent pas d'activité
économique (17,2%) à avoir obtenu les crédits des
semestres précédents. Il en est de même chez les
étudiants issus de famille polygame 8,3% pour ceux qui exercent une
activité économique, contre 10,8% pour ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Toutefois, il est à noter que les
étudiants issus de famille monogame et qui exercent une activité
économique sont presque dans les mêmes proportions que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique. Par ailleurs, quand on
prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux de famille monogame sont plus nombreux
(17%) que ceux de famille polygame (8,3%).
Du tableau 21, nous pouvons retenir que lorsque les
étudiants exercent une activité économique, ceux qui sont
issus de famille monogame réussissent presqu'autant que ceux
148
qui n'exercent pas d'activité économique et qui
sont également issus de famille monogame.
Tableau 22 : Influence du type de famille des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Type de famille
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Monogame
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
83
|
110
|
Pourcentage
|
30,8%
|
42,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
44
|
40
|
Pourcentage
|
16,4%
|
15,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
16
|
16
|
Pourcentage
|
5,9%
|
6,2%
|
Polygame
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
78
|
59
|
Pourcentage
|
29%
|
22,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
33
|
22
|
Pourcentage
|
12,3%
|
8,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
15
|
12
|
Pourcentage
|
5,6%
|
4,6%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 22 montre que chez les étudiants issus de
famille monogame, ceux qui exercent une activité économique
(30,8%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (42,5%) à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir aux semestres précédents. Parmi les étudiants qui
viennent d'une famille polygame, c'est la situation inverse : ceux qui exercent
une activité économique (29%) sont plus nombreux que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (22,8) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir. Toutefois, quand on prend en
compte uniquement les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux qui sont issus de famille monogame sont en plus grande
proportion (30,8%) par rapport à ceux qui sont issus de famille polygame
(29%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs.
Nous pouvons retenir que par rapport au type de famille dont
ils sont issus, les étudiants de famille polygame ont plus de chances
d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
149
antérieurs lorsqu'ils exercent une activité
économique par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Mais au sein des étudiants qui
exercent une activité économique, ceux qui sont issus de famille
monogame sont plus nombreux à avoir moins de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs.
4.1.4- Les parents vivent ensemble ou non
Dans les tableaux 23 et 24, le fait que les parents vivent ou
non ensemble est mis en relation avec l'exercice d'une activité
économique pour déceler leur influence sur la réussite des
étudiants.
Tableau 23 : Influence du fait que les parents des
enquêtés vivent ensemble sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Les parents vivent ensemble
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
50
|
71
|
Pourcentage
|
13,9%
|
19,7%
|
Non
|
Effectif
|
160
|
167
|
Pourcentage
|
44,4%
|
46,4%
|
Non
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
41
|
30
|
Pourcentage
|
11,4%
|
8,3%
|
Non
|
Effectif
|
109
|
92
|
Pourcentage
|
30,3%
|
25,6%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 23 montre que parmi les étudiants dont les
parents vivent ensemble, ceux qui exercent une activité
économique sont en plus faible proportion (13,9%) par rapport à
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (19,7%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Alors
qu'avec les étudiants dont les parents ne vivent pas ensemble, ceux qui
exercent une activité économique sont plus nombreux (11,4%) que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (8,3%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quand
on considère uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux dont les parents vivent ensemble, sont
plus nombreux (13,9%) que
150
ceux dont les parents ne vivent pas ensemble (11,4%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents.
On retiendra du tableau 23 que lorsque leurs parents ne vivent
pas ensemble, les étudiants qui exercent une activité
économique éprouvent moins de difficultés à
réussir que ceux qui n'exercent pas d'activité économique.
Mais au sein des étudiants qui se retrouvent tous dans la même
situation d'exercice d'une activité économique, ceux dont les
parents vivent ensemble, ont davantage de chances de réussir que ceux
dont les parents ne vivent pas ensemble.
Tableau 24 : Influence du fait que les parents des
enquêtés vivent ensemble sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Les parents vivent ensemble
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
99
|
113
|
Pourcentage
|
36,8%
|
43,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
46
|
38
|
Pourcentage
|
17,1%
|
14,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
15
|
16
|
Pourcentage
|
5,6%
|
6,2%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
62
|
56
|
Pourcentage
|
23%
|
21,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
31
|
24
|
Pourcentage
|
11,5%
|
9,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
16
|
12
|
Pourcentage
|
6%
|
4,6%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
On observe dans le tableau 24 qu'au sein des étudiants
dont les parents vivent ensemble, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (36,8%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (43,6%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Cependant
parmi les étudiants dont les parents ne vivent pas ensemble, ceux qui
exercent une activité économique sont plus nombreux (23%) que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (21,6%) à
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
151
semestres antérieurs. Au sein des étudiants qui
exercent une activité économique, par contre, ceux dont les
parents vivent ensemble, sont plus nombreux (36,8%) que ceux dont les parents
ne vivent pas ensemble (23%) à avoir 1 à 15 crédits
à obtenir.
Le tableau 24 nous renseigne que les chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs est plus en
faveur des étudiants qui exercent une activité économique
par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité
économique quand leurs parents ne vivent pas ensemble.
Toutefois, parmi ceux qui exercent une activité
économique uniquement, ceux dont les parents vivent ensemble ont plus de
chances d'avoir moins de crédits aux semestres antérieurs que
ceux dont les parents ne vivent pas ensemble.
4.1.5- Le nombre d'enfants
Dans les tableaux 25 et 26, nous nous intéressons
à l'influence de la fratrie sur la réussite des étudiants
qui exercent une activité économique.
152
Tableau 25 : Influence de la fratrie des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Nombre d'enfants
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
1 à 3
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
31
|
34
|
Pourcentage
|
8,6%
|
9,4%
|
Non
|
Effectif
|
44
|
74
|
Pourcentage
|
12,2%
|
20,5%
|
4 à 6
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
35
|
33
|
Pourcentage
|
9,7%
|
9,2%
|
Non
|
Effectif
|
110
|
110
|
Pourcentage
|
30,6%
|
30,6%
|
7 à 10
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
14
|
20
|
Pourcentage
|
3,9%
|
5,6%
|
Non
|
Effectif
|
70
|
45
|
Pourcentage
|
19,4%
|
12,5%
|
Plus de 10
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
11
|
14
|
Pourcentage
|
3,1%
|
3,9%
|
Non
|
Effectif
|
45
|
30
|
Pourcentage
|
12,5%
|
8,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 25 que dans la plupart des cas, les
étudiants qui n'exercent pas d'activité économique sont
plus nombreux que ceux qui exercent une activité économique
à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Ainsi parmi ceux qui sont issus d'une famille de 1
à 3 enfants, les étudiants qui n'exercent pas d'activité
économique représentent 9,4% contre 8,6% pour ceux qui exercent
une activité économique à avoir obtenu les crédits
des semestres précédents. Il n'y a qu'au sein des
étudiants issus de famille de 4 à 6 enfants que ceux qui exercent
une activité économique sont en plus grande proportion (9,7%) par
rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique
(9,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Au sein des étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui sont issus d'une famille de 4
à 6 enfants sont plus nombreux que les autres à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents.
153
On peut retenir du tableau 25 que les étudiants qui
exercent une activité économique et qui parviennent à
obtenir les crédits des semestres précédents ne sont pas
ceux issus de famille de la plus petite taille ni de grande taille. Ceux qui
sont issus de famille de taille moyenne (4 à 6 enfants)
réussissent. C'est notamment le cas de cet étudiant :
« J'appartiens à une famille qui n'est pas
polygame, mais qui ne vit plus ensemble. Je suis le frère de 2
garçons et j'ai une grande soeur. Donc nous somme 4. Les 3 vivent chez
la maman et moi je vis chez un membre de la famille. » (Entretien avec
étudiant FASEG, semestre 3, mai 2017).
154
Tableau 26 : Influence de la fratrie des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Nombre d'enfants
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
1 à 3
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
29
|
47
|
Pourcentage
|
10,8%
|
18,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
13
|
17
|
Pourcentage
|
4,8%
|
6,6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
10
|
Pourcentage
|
0,7%
|
4%
|
4 à 6
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
64
|
74
|
Pourcentage
|
23,8%
|
28,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
34
|
28
|
Pourcentage
|
12,6%
|
10,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
12
|
8
|
Pourcentage
|
4,5%
|
3,1%
|
7 à 10
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
43
|
27
|
Pourcentage
|
16%
|
10,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
16
|
12
|
Pourcentage
|
6%
|
4,6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
11
|
6
|
Pourcentage
|
4,1%
|
2,3%
|
Plus de 10
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
25
|
21
|
Pourcentage
|
9,3%
|
8,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
14
|
5
|
Pourcentage
|
5,2%
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
6
|
4
|
Pourcentage
|
2,2%
|
1,5%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 26 nous montre qu'au sein des fratries les moins
nombreuses (1 à 3 enfants et 4 à 6 enfants), les étudiants
qui exercent une activité économique sont moins nombreux
(respectivement 10,8% et 23,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (18,1% et 28,6%) à avoir 1 à 15 crédits
à obtenir aux semestres antérieurs. C'est la situation inverse
qui s'observe parmi les étudiants issus de famille un peu plus
nombreuse
155
(7 à 10 enfants et plus de 10 enfants). Par exemple
parmi les étudiants qui viennent d'une famille de 7 à 10 enfants,
ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux
(16%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (10,4%)
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs. Toutefois au sein des étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui sont issus d'une famille de 4
à 6 enfants sont ceux qui ont la plus grande proportion (23,8%) à
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
On peut retenir du tableau 26 que les étudiants qui
exercent une activité économique et qui sont issus de famille de
taille moyenne (4 à 6 enfants) ont davantage de chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
4.1.6- Le niveau d'instruction du père
Les tableaux 27 et 28 prennent en compte le niveau
d'instruction du père pour montrer son influence sur la réussite
des étudiants qui exercent une activité économique.
156
Tableau 27 : Influence du niveau d'instruction du
père des enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Niveau d'instruction du père
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Non instruit
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
14
|
12
|
Pourcentage
|
3,9%
|
3,3%
|
Non
|
Effectif
|
43
|
20
|
Pourcentage
|
11,9%
|
5,6%
|
Primaire
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
7
|
9
|
Pourcentage
|
1,9%
|
2,5%
|
Non
|
Effectif
|
41
|
34
|
Pourcentage
|
11,4%
|
9,4%
|
Collège
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
24
|
22
|
Pourcentage
|
6,7%
|
6,1%
|
Non
|
Effectif
|
65
|
56
|
Pourcentage
|
18,1%
|
15,6%
|
Lycée
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
25
|
26
|
Pourcentage
|
6,9%
|
7,2%
|
Non
|
Effectif
|
70
|
85
|
Pourcentage
|
19,4%
|
23,6%
|
Université
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
21
|
32
|
Pourcentage
|
5,8%
|
8,9%
|
Non
|
Effectif
|
50
|
64
|
Pourcentage
|
13,9%
|
17,8%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 27 montre que les étudiants dont le
père n'est pas instruit et qui exercent une activité
économique (3,9%) sont plus nombreux que les étudiants dont le
père n'est pas instruit (3,3%) à avoir obtenu les crédits
des semestres précédents. Il en est de même parmi les
étudiants dont le père a un niveau collège. Quant aux
autres étudiants, ceux qui n'exercent pas d'activité
économique sont plus nombreux que ceux qui exercent une activité
économique. C'est le cas, par exemple, avec les étudiants dont le
père a fait l'université : ceux qui exercent une activité
économique représentent 5,8%, contre 8,9% pour ceux qui
n'exercent pas d'activité économique. Au sein des
étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont
le père a fait le lycée sont les plus nombreux à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents (6,9%) ; ils
sont suivis par ceux dont le père a
157
le niveau collège (6,7%). On peut retenir du tableau 27
que le plus souvent parmi les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux dont le père a le niveau secondaire
(lycée et collège) ont plus de chances d'obtenir les
crédits des semestres antérieurs.
Tableau 28 : Influence du niveau d'instruction du
père des enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Niveau d'instruction du père
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Non instruit
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
24
|
15
|
Pourcentage
|
8,9%
|
5,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
14
|
5
|
Pourcentage
|
5,2%
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
5
|
0
|
Pourcentage
|
1,9%
|
0%
|
Primaire
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
20
|
20
|
Pourcentage
|
7,4%
|
7,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
14
|
8
|
Pourcentage
|
5,2%
|
3,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
6
|
Pourcentage
|
2,6%
|
2,3%
|
Collège
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
41
|
33
|
Pourcentage
|
15,2%
|
12,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
17
|
13
|
Pourcentage
|
6,3%
|
5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
10
|
Pourcentage
|
2,6%
|
3,9%
|
Lycée
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
43
|
56
|
Pourcentage
|
16%
|
21,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
19
|
23
|
Pourcentage
|
7%
|
8,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
8
|
6
|
Pourcentage
|
3%
|
2,3%
|
Université
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
33
|
45
|
Pourcentage
|
12,3%
|
17,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
13
|
13
|
Pourcentage
|
4,8%
|
5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
6
|
Pourcentage
|
1,5%
|
2,3%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
158
Le tableau 28 nous montre qu'au sein des étudiants dont
le père n'est pas instruit, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (8,9%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (5,8%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de
même au sein des étudiants dont le père a fait le
collège. Quant aux étudiants dont le père a le niveau
primaire, lycée ou université, ceux qui n'exercent pas
d'activité économique sont plus nombreux que ceux qui exercent
une activité économique à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Par exemple
pour les étudiants dont le père a le niveau lycée, ceux
qui exercent une activité économique représentent 16%,
contre 21,6% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique.
De même au sein des étudiants qui exercent une activité
économique, ceux dont le père a le niveau lycée sont les
plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 28 que lorsqu'on prend en compte
les étudiants qui exercent une activité économique, ceux
dont le père a le niveau secondaire (lycée et collège) ont
plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
4.1.7- Le niveau d'instruction de la
mère
Les tableaux 29 et 30 montrent pour leur part l'influence du
niveau d'instruction de la mère sur la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique.
159
Tableau 29 : Influence du niveau d'instruction de la
mère des enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Niveau d'instruction de la mère
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Non instruite
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
21
|
21
|
Pourcentage
|
5,8%
|
5,8%
|
Non
|
Effectif
|
76
|
44
|
Pourcentage
|
21,1%
|
12,2%
|
Primaire
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
16
|
30
|
Pourcentage
|
4,4%
|
8,3%
|
Non
|
Effectif
|
74
|
78
|
Pourcentage
|
20,6%
|
21,7%
|
Collège
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
32
|
30
|
Pourcentage
|
9%
|
8,3%
|
Non
|
Effectif
|
81
|
91
|
Pourcentage
|
22,5%
|
25,3%
|
Lycée
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
15
|
12
|
Pourcentage
|
4,2%
|
3,3%
|
Non
|
Effectif
|
30
|
34
|
Pourcentage
|
8,3%
|
9,4%
|
Université
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
7
|
8
|
Pourcentage
|
1,9%
|
2,2%
|
Non
|
Effectif
|
8
|
12
|
Pourcentage
|
2,2%
|
3,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 29 montre qu'en ce qui concerne le niveau
d'instruction de la mère, parmi les étudiants dont la mère
n'est pas instruite, ceux qui exercent une activité économique et
ceux qui n'exercent pas une activité économique se retrouvent
dans les mêmes proportions à obtenir les crédits des
semestres précédents (5,8%). Mais au sein des étudiants
dont la mère a le niveau primaire, ceux qui n'exercent pas
d'activité économique sont plus nombreux (8,3%) que ceux qui
exercent une activité économique (4,4%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
au sein des étudiants dont la mère a le niveau université.
Par contre, parmi les étudiants dont la mère a le niveau
collège, ceux qui exercent une activité économique sont
plus nombreux (9%)
160
que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (8,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. C'est le cas également chez les
étudiants dont la mère a le niveau lycée. Au sein des
étudiants qui exercent une activité économique uniquement,
ce sont ceux dont la mère a le niveau collège (9%) qui sont les
plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents.
On retiendra donc du tableau 29 que les étudiants qui
exercent une activité économique et dont la mère a le
niveau collège ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents, comme c'est le cas de la mère de
cette étudiante :
« Ma maman a seulement fait le collège. Elle n'a
pas pu trouver un emploi rémunérateur. Elle est maintenant
ménagère, elle vend « ayimolou » (du riz) pour
s'occuper de nous depuis notre enfance. » (Entretien avec étudiante
FLLA, semestre 5, mai 2017).
161
Tableau 30 : Influence du niveau d'instruction de la
mère des enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Niveau d'instruction de la mère
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Non instruite
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
44
|
31
|
Pourcentage
|
16,4 %
|
12%
|
15 à 30
|
Effectif
|
23
|
9
|
Pourcentage
|
8,6%
|
3,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
4
|
Pourcentage
|
3,3%
|
1,5%
|
Primaire
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
41
|
44
|
Pourcentage
|
15,2%
|
17%
|
15 à 30
|
Effectif
|
22
|
21
|
Pourcentage
|
8,2%
|
8,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
11
|
13
|
Pourcentage
|
4,1%
|
5%
|
Collège
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
50
|
62
|
Pourcentage
|
18,6%
|
23,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
22
|
20
|
Pourcentage
|
8,2%
|
7,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
9
|
Pourcentage
|
3,3%
|
3,5%
|
Lycée
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
19
|
24
|
Pourcentage
|
7,1%
|
9,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
9
|
8
|
Pourcentage
|
3,3%
|
3,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
2
|
Pourcentage
|
0,7%
|
0,8%
|
Université
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
7
|
8
|
Pourcentage
|
2,6%
|
3,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
1
|
4
|
Pourcentage
|
0,4%
|
1,5%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
L'observation du tableau 30 montre qu'au sein des
étudiants dont la mère n'est pas instruite, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (16,4%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (12%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux
162
semestres antérieurs. Il en est de même pour les
étudiants dont la mère a fait le lycée ou
l'université. Par contre chez les étudiants dont les mères
ont fait le primaire, ceux qui exercent une activité économique
sont moins nombreux (15,2%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (17%) à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir aux semestres antérieurs. Toutefois lorsqu'on considère
uniquement les étudiants qui exercent une activité
économique, ce sont ceux qui ont le niveau collège qui ont la
plus grande proportion de ceux qui ont 1 à 15 crédits à
obtenir.
On peut retenir du tableau 30 que lorsqu'ils exercent une
activité économique, les étudiants qui ont une mère
qui a le niveau collège sont ceux qui ont davantage de chances d'avoir
moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
4.1.8- La profession du père
Dans les tableaux 31 et 32, l'influence de la profession du
père sur la réussite des étudiants qui exercent une
activité économique est prise en compte.
163
Tableau 31 : Influence de la profession du père
des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Profession du père
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Cultivateur
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
17
|
14
|
Pourcentage
|
4,7%
|
3,9%
|
Non
|
Effectif
|
64
|
36
|
Pourcentage
|
17,8%
|
10%
|
Artisans/particulier
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
37
|
39
|
Pourcentage
|
10,3%
|
10,8%
|
Non
|
Effectif
|
101
|
91
|
Pourcentage
|
28,1%
|
25,3%
|
Enseignant
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
6
|
13
|
Pourcentage
|
1,7%
|
3,6%
|
Non
|
Effectif
|
28
|
44
|
Pourcentage
|
7,8%
|
12,2%
|
Agent de l'Etat
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
18
|
14
|
Pourcentage
|
5%
|
3,9
|
Non
|
Effectif
|
38
|
45
|
Pourcentage
|
10,6%
|
12,5%
|
Professions libérales et responsable d'entreprise
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
12
|
18
|
Pourcentage
|
3,3%
|
5%
|
Non
|
Effectif
|
29
|
27
|
Pourcentage
|
8,1%
|
7,5%
|
Retraité
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
1
|
3
|
Pourcentage
|
0,3%
|
0,8%
|
Non
|
Effectif
|
9
|
16
|
Pourcentage
|
2,5%
|
4,4%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
L'observation du tableau 31 montre qu'au sein des
étudiants qui ont un père cultivateur, ceux qui exercent une
activité économique (4,7%) sont plus nombreux que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (3,9%) à avoir obtenu
les crédits des semestres précédents. Il en est de
même pour les étudiants qui ont un père qui est un agent de
l'Etat. Quant aux étudiants qui ont un père artisan ou
particulier, ceux qui exercent une activité
164
économique sont moins nombreux (10,3%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (10,8%) à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de
même pour les étudiants qui ont un père enseignant, de
profession libérale ou cadre d'institution ou encore retraité.
Dans la plupart des cas, les étudiants qui exercent une activité
économique sont donc moins nombreux que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique à avoir obtenu les crédits
des semestres précédents. Quand on considère uniquement
les étudiants qui exercent une activité économique, ceux
dont le père est artisan ou particulier sont les plus nombreux à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents.
Du tableau 31 on retiendra que les étudiants qui
exercent une activité économique et dont le père est
artisan ou particulier, sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents.
165
Tableau 32 : Influence de la profession du père
des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Profession du père
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Cultivateur/Eleveur
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
40
|
23
|
Pourcentage
|
14,9%
|
8,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
17
|
10
|
Pourcentage
|
6,3%
|
3,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
3
|
Pourcentage
|
2,6%
|
1,2%
|
Artisans/particulier
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
57
|
57
|
Pourcentage
|
21,2%
|
22%
|
15 à 30
|
Effectif
|
28
|
24
|
Pourcentage
|
10,4%
|
9,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
16
|
10
|
Pourcentage
|
5,9%
|
3,9%
|
Enseignant
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
20
|
29
|
Pourcentage
|
7,4%
|
11,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
7
|
9
|
Pourcentage
|
2,6%
|
3,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
6
|
Pourcentage
|
0,4%
|
2,3%
|
Agent de l'Etat
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
17
|
35
|
Pourcentage
|
6,3%
|
13,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
16
|
7
|
Pourcentage
|
5,9%
|
2,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
5
|
3
|
Pourcentage
|
1,9%
|
1,2%
|
Professions libérales et responsable d'entreprise
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
22
|
20
|
Pourcentage
|
8,2%
|
7,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
7
|
5
|
Pourcentage
|
2,6%
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
0
|
2
|
Pourcentage
|
0%
|
0,8%
|
Retraité
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
5
|
5
|
Pourcentage
|
1,9%
|
1,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
2
|
7
|
Pourcentage
|
0,7%
|
2,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
4
|
Pourcentage
|
16,0%
|
1,5%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
166
Le tableau 32 montre que c'est seulement avec les
étudiants qui ont un père cultivateur que ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (14,9%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (8,9%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
Parmi les étudiants dont le père est retraité, ceux qui
exercent une activité économique et ceux qui n'exercent pas
d'activité économique sont dans les mêmes proportions
(1,9%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs. Quant aux autres étudiants, ceux qui
exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Ainsi avec les
étudiants dont le père est artisan/particulier, ceux qui exercent
une activité économique représentent 21,2%, contre 22%
pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Au sein des
étudiants qui exercent une activité économique uniquement,
ceux dont le père est artisan/particulier sont les plus nombreux
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs (21,2%).
On peut retenir du tableau 32 que dans la plupart des cas, les
étudiants qui exercent une activité économique sont moins
nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique
à avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs. En ce qui concerne seulement les étudiants qui
exercent une activité économique, ceux qui ont un père
artisan/particulier ont davantage de chances d'avoir moins de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs.
4.1.9- La profession de la mère
Dans les tableaux 33 et 34, nous relevons l'influence de la
profession de la mère sur la réussite des étudiants qui
exercent une activité économique.
167
Tableau 33 : Influence de la profession de la mère
des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Profession de la mère
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Ménagère
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
3
|
3
|
Pourcentage
|
0,8%
|
0,8%
|
Non
|
Effectif
|
28
|
27
|
Pourcentage
|
7,8%
|
7,5%
|
Cultivatrice
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
8
|
3
|
Pourcentage
|
2,2%
|
0,8%
|
Non
|
Effectif
|
18
|
10
|
Pourcentage
|
5%
|
2,8%
|
Revendeuse/ Commerçante
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
63
|
72
|
Pourcentage
|
17,5%
|
20%
|
Non
|
Effectif
|
179
|
170
|
Pourcentage
|
49,7%
|
47,2%
|
Artisane (coiffeuse, couturière)
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
4
|
4
|
Pourcentage
|
1,1%
|
1,1%
|
Non
|
Effectif
|
28
|
25
|
Pourcentage
|
7,8%
|
6,9%
|
Enseignante
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
3
|
3
|
Pourcentage
|
0,8%
|
0,8%
|
Non
|
Effectif
|
5
|
10
|
Pourcentage
|
1,4%
|
2,8%
|
Employé dans une institution
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
5
|
10
|
Pourcentage
|
1,4%
|
2,8%
|
Non
|
Effectif
|
4
|
12
|
Pourcentage
|
1,1%
|
3,3%
|
Cadre dans une institution
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
5
|
6
|
Pourcentage
|
1,4%
|
1,7%
|
Non
|
Effectif
|
6
|
2
|
Pourcentage
|
1,7%
|
0,6%
|
Retraité
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Non
|
Effectif
|
1
|
3
|
Pourcentage
|
0,3%
|
0,8%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
168
Le tableau 33 montre qu'au sein des étudiants qui ont
une mère ménagère, ceux qui exercent une activité
économique sont dans les mêmes proportions que ceux qui n'exercent
pas d'activité économique (0,8%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
chez les étudiants qui ont une mère artisane ou encore
enseignante. Quant aux étudiants qui ont une mère cultivatrice,
ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents : 2,2% pour
les premiers, contre 0,8% pour les seconds. Quand on considère
uniquement les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux qui ont une mère revendeuse/commerçante
(17,5%) sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des
semestres précédents.
Du tableau 33 nous pouvons retenir que dans la plupart des
cas, les étudiants qui exercent une activité économique
sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents ou ils se retrouvent dans les mêmes proportions
qu'eux. Concernant uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui ont une mère
revendeuse/commerçante ont plus de chances d'obtenir les crédits
des semestres précédents.
Cette étudiante répond bien à ce profil :
« Mon père est blanchisseur ; ma mère est revendeuse. Je vis
avec eux. Nous sommes à Avépozo. » (Entretien avec
étudiante FLLA, semestre 3, mai 2017).
169
Tableau 34 : Influence de la profession de la mère
des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Profession de la mère
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Ménagère
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
18
|
16
|
Pourcentage
|
6,7%
|
6,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
6
|
10
|
Pourcentage
|
2,2%
|
3,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
1
|
Pourcentage
|
1,5%
|
0,4%
|
Cultivatrice
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
10
|
8
|
Pourcentage
|
3,7%
|
3,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
6
|
2
|
Pourcentage
|
2,2%
|
0,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
0
|
Pourcentage
|
0,7%
|
0%
|
Revendeuse/ Commerçante
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
107
|
113
|
Pourcentage
|
39,8%
|
43,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
53
|
35
|
Pourcentage
|
19,7%
|
13,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
19
|
22
|
Pourcentage
|
7,1%
|
8,5%
|
Artisane (coiffeuse, couturière)
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
19
|
14
|
Pourcentage
|
7,1%
|
5,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
6
|
8
|
Pourcentage
|
2,2%
|
3,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
3
|
Pourcentage
|
1,1%
|
1,2%
|
Enseignante
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
1
|
7
|
Pourcentage
|
0,4%
|
2,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
1
|
3
|
Pourcentage
|
0,4%
|
1,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
0
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0%
|
Employé dans une institution
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
1
|
7
|
Pourcentage
|
0,4%
|
2,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
3
|
4
|
Pourcentage
|
1,1%
|
1,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
170
Profession de la mère
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Cadre dans une institution
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
4
|
2
|
Pourcentage
|
1,5%
|
0,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
2
|
0
|
Pourcentage
|
0,7%
|
0%
|
Retraité
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
1
|
2
|
Pourcentage
|
0,4%
|
0,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 34 nous montre qu'au sein des étudiants qui
ont une mère ménagère, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (6,7%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (6,2%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il
en est de même chez les étudiants qui ont une mère
cultivatrice, artisane ou cadre dans une institution. Par contre parmi les
autres étudiants, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique à avoir 1 à 15 crédits
à obtenir aux semestres antérieurs. C'est le cas par exemple des
étudiants dont la mère est revendeuse/commerçante : 39,8%
pour ceux qui exercent une activité économique, contre 43,6% pour
ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Quand on
considère uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui ont une mère
revendeuse/commerçante sont les plus nombreux (39,8%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 34 qu'en dehors des
étudiants dont la mère est cadre dans une institution, la plupart
des étudiants qui exercent une activité économique dont la
mère a une profession non formelle ont plus de chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Du
côté uniquement de ceux qui exercent une activité
économique
171
ce sont ceux qui ont une mère
revendeuse/commerçante qui ont davantage de chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
4.1.10- Le revenu du père
Les parents n'ayant pas des revenus conséquents, les
étudiants doivent se prendre en charge comme c'est le cas de celui-ci
:
« Parfois comme l'économie ne me suffit pas, je
viens, elle me dit, il faut être un peu indépendant. Donc je dois
associer quelque chose qui doit me donner de l'argent plus vite et plus
beaucoup que ce qu'elle me donne pour faire des économies. Mon
père c'est parfois qu'il me donne de l'argent. » (Entretien avec
étudiant FDD Entretien avec étudiant FDD, semestre 3, mai
2017).
Les tableaux 35 et 36 présentent l'influence du revenu
du père sur la réussite des étudiants qui exercent une
activité économique. Il s'agit des revenus que nous ont
déclarés les étudiants.
172
Tableau 35 : Influence du revenu du père des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Revenu du père
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Sans/plus de revenu
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
21
|
19
|
Pourcentage
|
5,8%
|
5,3%
|
Non
|
Effectif
|
75
|
48
|
Pourcentage
|
20,8%
|
13,3%
|
Moins de 150.000 F CFA
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
41
|
43
|
Pourcentage
|
11,4%
|
11,9%
|
Non
|
Effectif
|
129
|
117
|
Pourcentage
|
35,8%
|
32,5%
|
150.000 à 300.000 F CFA
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
10
|
19
|
Pourcentage
|
2,8%
|
5,3%
|
Non
|
Effectif
|
32
|
55
|
Pourcentage
|
8,9%
|
15,3%
|
300.000 à 350.000 F CFA
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
16
|
7
|
Pourcentage
|
4,4%
|
1,9%
|
Non
|
Effectif
|
16
|
19
|
Pourcentage
|
4,4%
|
5,3%
|
500.000 F CFA et plus
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
1
|
4
|
Pourcentage
|
0,3%
|
1,1%
|
Non
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,3%
|
Ne sait pas
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
2
|
9
|
Pourcentage
|
0,6%
|
2,5%
|
Non
|
Effectif
|
17
|
19
|
Pourcentage
|
4,7%
|
5,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 35 montre que dans la plupart des cas, les
étudiants qui exercent une activité économique sont moins
nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique
à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. C'est ce qui s'observe par exemple parmi les
étudiants dont le père a un revenu inférieur à
150.000 F CFA (11,4% pour les premiers contre 11,9% pour les seconds). Les
étudiants qui exercent une activité économique sont
néanmoins en plus grande proportion (5,8%) par rapport à ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (5,3%) quand leur
père n'a pas de revenu.
173
Il en est de même avec les étudiants dont le
père a un revenu de 300.000 à 500.000 F CFA. Au sein des
étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont
le père a un revenu inférieur à 150.000 F CFA ont la plus
grande proportion (11,4%).
Le tableau 35 nous renseigne que chez les étudiants qui
exercent une activité économique ceux qui ont un père qui
a un revenu inférieur à 150.000 F CFA ont davantage de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents.
Tableau 36 : Influence du revenu du père des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Revenu du père
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Sans/plus de revenu
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
42
|
34
|
Pourcentage
|
15,6%
|
13,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
19
|
10
|
Pourcentage
|
7,1%
|
3,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
14
|
4
|
Pourcentage
|
5,2%
|
1,5%
|
Moins de 150.000 F CFA
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
80
|
70
|
Pourcentage
|
29,7%
|
27%
|
15 à 30
|
Effectif
|
39
|
31
|
Pourcentage
|
14,5%
|
12%
|
30 et plus
|
Effectif
|
10
|
16
|
Pourcentage
|
3,7%
|
6,2%
|
150.000 à 300.000 F CFA
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
18
|
38
|
Pourcentage
|
6,7%
|
14,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
11
|
11
|
Pourcentage
|
4,1%
|
4,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
6
|
Pourcentage
|
1,1%
|
2,3%
|
300.000 à 500.000 F CFA
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
12
|
13
|
Pourcentage
|
4,5%
|
5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
4
|
5
|
Pourcentage
|
1,5%
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
500.000 F CFA et plus
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4
|
174
Revenu du père
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Ne sait pas
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
9
|
13
|
Pourcentage
|
3,3%
|
5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
4
|
5
|
Pourcentage
|
1,5%
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
1
|
Pourcentage
|
1,5%
|
0,4%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 36 montre qu'au sein des étudiants dont le
père n'a aucun revenu, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (15,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (13,1%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de
même pour les étudiants dont le père a un revenu de moins
150.000 F CFA. Parmi les autres étudiants, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent
pas d'activité économique à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. C'est le cas
par exemple des étudiants dont le père a un revenu de 150.000
à 300.000 F CFA : 6,7% pour ceux qui exercent une activité
économique, contre 14,7% pour ceux qui n'exercent pas d'activité
économique. Parmi les étudiants qui exercent une activité
économique eux-mêmes, ceux dont le père a un revenu de
moins de 150.000 F CFA sont les plus nombreux à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 36 que les étudiants qui ont
un père disposant d'un revenu inférieur à 150.000 F CFA
sont ceux qui ont plus de chances d'avoir moins de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs.
4.1.11- Le revenu de la mère
L'influence du revenu de la mère sur la réussite
des étudiants est quant à elle prise en compte dans les tableaux
37 et 38 qui suivent.
175
Tableau 37 : Influence du revenu de la mère des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Revenu de la mère
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Sans/plus de revenu
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
15
|
11
|
Pourcentage
|
4,2%
|
3,1%
|
Non
|
Effectif
|
43
|
39
|
Pourcentage
|
11,9%
|
10,8%
|
Moins de 120.000 F CFA
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
62
|
69
|
Pourcentage
|
17,2%
|
19,2%
|
Non
|
Effectif
|
193
|
185
|
Pourcentage
|
53,6%
|
51,4%
|
120.000 à 210.000 F CFA
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
8
|
3
|
Pourcentage
|
2,2%
|
0,8%
|
Non
|
Effectif
|
10
|
13
|
Pourcentage
|
2,8%
|
3,6%
|
210.000 F CFA et plus
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
5
|
9
|
Pourcentage
|
1,4%
|
2,5%
|
Non
|
Effectif
|
4
|
4
|
Pourcentage
|
1,1%
|
1,1%
|
Ne sait pas
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
1
|
9
|
Pourcentage
|
0,3%
|
2,5%
|
Non
|
Effectif
|
19
|
18
|
Pourcentage
|
5,3%
|
5%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 37 montre qu'au sein des étudiants dont la
mère n'a aucun revenu, ceux qui exercent une activité
économique sont en plus grande proportion (4,2%) par rapport à
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (3,1%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en
est de même chez les étudiants dont la mère a un revenu de
120.000 à 210.000 F CFA et de ceux qui ignorent le revenu de leur
mère. Quant aux étudiants dont la mère a un revenu
inférieur à 120.000 F CFA, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (17,2%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité
176
économique (19,2%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
avec les étudiants dont la mère a un revenu de 210.000 F CFA et
plus. Au sein des étudiants qui exercent une activité
économique eux-mêmes, ceux dont la mère a un revenu de
moins de 120.000 F CFA sont les plus nombreux (17,2%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents.
On retiendra du tableau 37 que c'est avec les étudiants
dont la mère n'a aucun revenu et de ceux dont la mère a un revenu
de 120.000 à 210.000 F CFA que les étudiants qui exercent une
activité économique ont plus de chances que ceux qui n'exercent
pas d'activité économique d'obtenir les crédits des
semestres précédents. Mais quand on considère uniquement
les étudiants qui exercent une activité économique, ce
sont ceux dont la mère a un revenu de moins de 120.000 F CFA qui ont
plus de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents.
177
Tableau 38 : Influence du revenu de la mère des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Revenu de la mère
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Sans/plus de revenu
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
23
|
21
|
Pourcentage
|
8,6%
|
8,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
11
|
14
|
Pourcentage
|
4,1%
|
5,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
4
|
Pourcentage
|
3,3%
|
1,5%
|
Moins de 120.000 F CFA
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
114
|
125
|
Pourcentage
|
42,4%
|
48,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
60
|
40
|
Pourcentage
|
22,3%
|
15,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
19
|
20
|
Pourcentage
|
7%
|
7,7%
|
120.000 à 210.000 F CFA
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
8
|
8
|
Pourcentage
|
3%
|
3,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
2
|
4
|
Pourcentage
|
0,7%
|
1,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
210.000 F CFA et plus
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
4
|
3
|
Pourcentage
|
1,5%
|
1,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
Ne sait pas
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
12
|
12
|
Pourcentage
|
4,5%
|
4,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
4
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
1,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
2
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0,8%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
L'observation du tableau 38 montre qu'au sein des
étudiants dont la mère n'a aucun revenu, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (8,6%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (8,1%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux
178
semestres antérieurs. Les mêmes tendances
s'observent chez les étudiants dont la mère a un revenu de
210.000 F CFA et plus. Par contre avec les étudiants dont les
mères ont un revenu de moins de 120.000 F CFA, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (42,4%) que ceux qui
exercent une activité économique (48,3%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il
en est de même chez les étudiants dont la mère a un revenu
de 120.000 à 210.000 F CFA et ceux qui ignorent le revenu de leur
mère. Lorsqu'on prend en compte seulement les étudiants qui
exercent une activité économique, on observe que ceux dont la
mère a un revenu de moins de 120.000 F sont les plus nombreux à
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
Nous retenons du tableau 38 que quand leur mère n'a
aucun revenu ou dispose d'un revenu mensuel de 210.000 F CFA et plus, les
étudiants qui exercent une activité économique ont
davantage de chances que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique d'avoir moins de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs. Quant aux étudiants qui exercent une
activité économique, ceux dont la mère a un revenu de
moins de 120.000 F CFA sont ceux qui ont davantage de chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
4.1.12- Le cadre de vie de l'étudiant
Celui/ceux avec qui vivent les étudiants est
également mis en relation avec l'exercice d'une activité
économique pour relever son influence sur la réussite des
étudiants dans les tableaux 39 et 40.
179
Tableau 39 : Influence de la personne chez qui vivent les
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Celui/ceux avec qui il vit
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Avec mes parents
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
38
|
60
|
Pourcentage
|
10,6%
|
16,6%
|
Non
|
Effectif
|
83
|
113
|
Pourcentage
|
23%
|
31,4%
|
Chez un membre de la famille/tuteur
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
11
|
15
|
Pourcentage
|
3%
|
4,2%
|
Non
|
Effectif
|
77
|
79
|
Pourcentage
|
21,4%
|
22%
|
Seul en location
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
42
|
26
|
Pourcentage
|
11,7%
|
7,2%
|
Non
|
Effectif
|
109
|
67
|
Pourcentage
|
30,3%
|
18,6%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 39 montre qu'au sein des étudiants qui
vivent avec leurs parents, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (10,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (16,6%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
parmi les étudiants qui vivent chez un membre de leur famille ou un
tuteur.
Au sein des étudiants qui vivent seuls en location,
c'est la situation inverse qui est observée : ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (11,7%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (7,2%) à avoir obtenu
les crédits des semestres précédents. Au sein des
étudiants qui exercent une activité économique
eux-mêmes, ceux qui vivent seuls en location ont la plus grande
proportion (11,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents, suivis de ceux qui vivent avec leurs parents
(10,6%).
180
Du tableau 39 nous pouvons retenir que lorsqu'ils vivent
seuls, les étudiants qui exercent une activité économique
ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents.
Tableau 40 : Influence de la personne chez qui vivent
les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Celui/ceux avec qui il vit
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Avec mes parents
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
50
|
73
|
Pourcentage
|
18,6%
|
28,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
24
|
29
|
Pourcentage
|
8,9%
|
11,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
11
|
Pourcentage
|
3,3%
|
4,2%
|
Chez un membre de la famille/tuteur
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
42
|
53
|
Pourcentage
|
15,6%
|
20,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
24
|
15
|
Pourcentage
|
8,9%
|
5,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
11
|
11
|
Pourcentage
|
4,1%
|
4,2%
|
Seul en location
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
69
|
43
|
Pourcentage
|
25,7%
|
16,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
29
|
18
|
Pourcentage
|
10,8%
|
7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
11
|
6
|
Pourcentage
|
4,1%
|
2,3%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 40 montre qu'au sein des étudiants qui
vivent avec leurs parents, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (18,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (28,2%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de
même chez les étudiants qui vivent chez un membre de leur famille
ou un tuteur. Par contre avec les étudiants qui vivent seuls en
location, ceux qui exercent une activité économique (25,7%) sont
plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique
(16,6%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs. Au sein des étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui vivent seuls en
181
location sont plus nombreux (25,7%) que les autres (18,6% pour
ceux qui vivent avec leurs parents et 15,6% pour ceux qui vivent avec un membre
de leur famille ou un tuteur) à avoir 1 à 15 crédits
à obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 40 que les étudiants qui vivent
seuls en location sont ceux qui ont davantage de chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs lorsqu'ils
exercent une activité économique.
4.1.13- Le père est vivant ou non
Les tableaux 41 et 42 prennent en compte la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique selon que
leur père est vivant ou non.
Tableau 41 : Influence du fait que le père des
enquêtés est vivant sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Père vivant
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
70
|
82
|
Pourcentage
|
19,4%
|
22,8%
|
Non
|
Effectif
|
194
|
211
|
Pourcentage
|
54%
|
58,6%
|
Non
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
21
|
19
|
Pourcentage
|
5,8%
|
5,3%
|
Non
|
Effectif
|
75
|
48
|
Pourcentage
|
20,8%
|
13,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 41 montre qu'au sein des étudiants dont le
père est vivant, ceux qui exercent une activité économique
(19,4%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (22,8%) à avoir obtenu les crédits des
semestres précédents. Mais parmi les étudiants dont le
père n'est plus vivant, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (5,8%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (5,3%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Toutefois, au sein
182
des étudiants qui exercent une activité
économique, ceux dont le père est vivant ont la plus grande
proportion (19,4%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents par rapport à ceux dont le père ne vit
plus (5,8%).
On peut retenir du tableau 41 que lorsque leur père
n'est pas vivant, les étudiants qui exercent une activité
économique ont plus de chances de d'obtenir les crédits des
semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Toutefois parmi ceux qui exercent une
activité économique, ceux dont le père est vivant
réussissent mieux que ceux dont le père n'est plus vivant.
Tableau 42 : Influence du fait que le père des
enquêtés est vivant sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Père vivant
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
119
|
135
|
Pourcentage
|
44,2%
|
52,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
58
|
52
|
Pourcentage
|
21,6%
|
20,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
17
|
24
|
Pourcentage
|
6,3%
|
9,3%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
42
|
34
|
Pourcentage
|
15,6%
|
13,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
19
|
10
|
Pourcentage
|
7,1%
|
3,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
14
|
4
|
Pourcentage
|
5,2%
|
1,5%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 42 montre qu'au sein des étudiants dont le
père est vivant, ceux qui exercent une activité économique
(44,2%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (52,1%) à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir aux semestres antérieurs. Mais parmi les étudiants dont
le père n'est plus vivant, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (15,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité
183
économique (13,1%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Toutefois, au
sein des étudiants qui exercent une activité économique,
ceux dont le père est vivant ont la plus grande proportion (44,2%)
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs par rapport à ceux dont le père ne vit plus
(15,6%).
On peut retenir du tableau 42 que lorsque leur père
n'est pas vivant, les étudiants qui exercent une activité
économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux qui
n'exercent pas d'activité économique. Toutefois parmi ceux qui
exercent une activité économique, ceux dont le père est
vivant ont plus de chances d'avoir moins de crédits aux semestres
antérieurs que ceux dont le père n'est plus vivant.
4.1.14- La mère est vivante ou non
Très jeunes, certains étudiants avaient
déjà perdu un parent. Dès lors, il leur est difficile de
bénéficier du soutien nécessaire pour étudier dans
de bonnes conditions :
« En ce moment j'avais déjà perdu ma maman,
et le papa, lui aussi au village se dit que je suis chez un membre de la
famille, donc il peut subvenir à mes besoins. Donc je ne
bénéficiais de rien. » (Entretien avec étudiant FLLA,
semestre 3, mai 2017)
Dans les tableaux 43 et 44, nous présentons l'influence
du fait que la mère soit vivante ou non sur la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique.
184
Tableau 43 : Influence du fait que la mère des
enquêtés est vivant sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Mère vivante
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
78
|
90
|
Pourcentage
|
21,7%
|
25%
|
Non
|
Effectif
|
243
|
236
|
Pourcentage
|
67,5%
|
65,6%
|
Non
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
13
|
11
|
Pourcentage
|
3,6%
|
3%
|
Non
|
Effectif
|
26
|
23
|
Pourcentage
|
7,2%
|
6,4%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 43 montre qu'au sein des étudiants dont la
mère est vivante, ceux qui exercent une activité
économique (21,7%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (25%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Mais avec les
étudiants dont la mère n'est plus vivante, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (3,6%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (3%) à avoir obtenu
les crédits des semestres précédents. Toutefois, au sein
des étudiants qui exercent une activité économique, ceux
dont la mère est vivante ont la plus grande proportion (21,7%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents par
rapport à ceux dont la mère ne vit plus (3,6%).
On peut retenir du tableau 43 que lorsque leur mère
n'est pas vivante, les étudiants qui exercent une activité
économique ont plus de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Toutefois parmi ceux qui exercent une
activité économique, ceux dont la mère est vivante
réussissent mieux que ceux dont la mère n'est plus vivante.
185
Tableau 44 : Influence du fait que la mère des
enquêtés est vivant sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Mère vivante
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
148
|
159
|
Pourcentage
|
55%
|
61,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
70
|
53
|
Pourcentage
|
26%
|
20,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
25
|
24
|
Pourcentage
|
9,3%
|
9,3%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
13
|
10
|
Pourcentage
|
4,8%
|
3,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
7
|
9
|
Pourcentage
|
2,6%
|
3,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
6
|
4
|
Pourcentage
|
2,2%
|
1,5%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Dans le tableau 44, parmi les étudiants dont la
mère est vivante, ceux qui n'exercent pas d'activité
économique sont plus nombreux (61,4%) que ceux qui exercent une
activité économique (55%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir les crédits des semestres
antérieurs. Mais chez les étudiants dont la mère n'est
plus vivante, ceux qui exercent une activité économique sont plus
nombreux (4,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique
(3,9%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs. Toutefois, au sein des étudiants qui
exercent une activité économique, ceux dont la mère est
vivante ont la plus grande proportion (61,4%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport
à ceux dont le père ne vit plus (4,8%).
On peut retenir du tableau 44 que lorsque leur mère
n'est pas vivante, les étudiants qui exercent une activité
économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux qui
n'exercent pas d'activité économique.
186
Toutefois parmi ceux qui exercent une activité
économique, ceux dont la mère est vivante ont plus de chances
d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs que ceux dont la mère n'est plus vivante.
Au regard des données présentés dans ces
différents tableaux, il faut dire que l'exercice d'une activité
économique par un étudiant associé à certains
déterminants sociodémographiques et familiaux influence
positivement la réussite des étudiants concernés.
4.2- Les conditions de vie et d'études et la
réussite des étudiants qui exercent une activité
économique par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique
La réussite des études universitaires est
soumise à l'influence d'autres facteurs tels que les conditions de vie
et d'études dans lesquelles les étudiants effectuent leur
parcours. Généralement, ces conditions s'imposent à eux
selon leur milieu social d'origine.
« Les conditions de vie, c'est difficile. Actuellement,
pour les études, on n'arrive pas à gagner assez de moyens pour
bien s'engager dans les études. Par le passé, quand le papa
était en fonction, il assurait bien. Maintenant qu'il est à la
retraite, il est un peu vieux et ça devient difficile. D'abord quand
j'ai eu le Bac, j'ai passé un (1) an à la maison pour me
préparer, parce qu'il n'y avait pas assez de moyens pour continuer. Il
fallait de l'argent. J'ai fait du manoeuvrage. Cela associé à
l'aide de mon grand frère, qui travaille à la TDE. Quand je me
suis inscrit, les difficultés que j'ai, c'est la distance à
parcourir entre mon domicile et le campus. Je suis jusqu'à
Adidogomé. C'est à vélo que je me déplace. Pour le
manger, le papa envoie ça. Pour les topos, c'est moi qui m'en charge.
Durant les vacances, je fais un peu d'économie pour ça. Je
retourne à Blitta pour faire du manoeuvrage. Pendant les congés
et les vacances c'est ce que je fais. » (Entretien avec étudiant
FSHS, semestre 3, mai 2017).
Les données d'enquête que nous présentons
ici nous permettent en effet de relever la contribution de ces conditions dans
la réussite des étudiants lorsqu'ils exercent une activité
économique.
4.2.1- L'accès à la bourse ou
l'aide
Dans les tableaux 45 et 46 qui suivent, l'obtention par les
étudiants de la bourse ou de l'aide est mise en relation avec l'exercice
d'une activité économique pour relever leur influence sur la
réussite des étudiants.
187
Tableau 45 : Influence de l'accès des
enquêtés à la bourse ou à l'aide sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
Accès à la bourse ou l'aide
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Bourse
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
25
|
34
|
Pourcentage
|
6,9%
|
9,4%
|
Non
|
Effectif
|
28
|
33
|
Pourcentage
|
7,8%
|
9,2%
|
Aide
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
47
|
54
|
Pourcentage
|
13,1%
|
15%
|
Non
|
Effectif
|
173
|
180
|
Pourcentage
|
48%
|
50%
|
Aucun
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
19
|
13
|
Pourcentage
|
5,3%
|
3,6%
|
Non
|
Effectif
|
68
|
46
|
Pourcentage
|
18,9%
|
12,8%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 45 nous montre qu'au sein des étudiants qui
bénéficient de la bourse, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (6,9%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (9,4%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
chez les étudiants qui bénéficient de l'aide (13,1% contre
15%). Mais avec les étudiants qui ne bénéficient ni de la
bourse, ni de l'aide, ceux qui exercent une activité économique
sont plus nombreux (5,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (3,6%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Toutefois en considérant uniquement les
étudiants qui exercent une activité économique, on observe
que ce sont ceux qui bénéficient de l'aide (13,1%) qui ont la
plus grande proportion à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents, suivis de ceux qui bénéficient de la
bourse (6,9%).
188
Nous pouvons retenir du tableau 45 que lorsqu'ils ne
bénéficient ni de la bourse ni de l'aide, les étudiants
qui exercent une activité économique ont plus de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport
à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais
quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui bénéficient de l'aide
ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents que les autres.
Tableau 46 : Influence de l'accès des
enquêtés à la bourse ou à l'aide sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs
Accès à la bourse ou à
l'aide
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Bourse
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
20
|
28
|
Pourcentage
|
7,4%
|
10,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
7
|
3
|
Pourcentage
|
2,6%
|
1,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
2
|
Pourcentage
|
0,4%
|
0,8%
|
Aide
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
107
|
115
|
Pourcentage
|
39,8%
|
44,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
48
|
49
|
Pourcentage
|
17,8%
|
18,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
18
|
16
|
Pourcentage
|
6,7%
|
6,2%
|
Aucun
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
34
|
26
|
Pourcentage
|
12,6%
|
10%
|
15 à 30
|
Effectif
|
22
|
10
|
Pourcentage
|
8,2%
|
3,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
12
|
10
|
Pourcentage
|
4,5%
|
3,9%
|
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
L'observation du tableau 46 montre qu'au sein des
étudiants qui bénéficient de la bourse, ceux qui exercent
une activité économique sont moins nombreux (7,4%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (10,8%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux
189
semestres antérieurs. Il en est de même parmi les
étudiants qui bénéficient de l'aide. Avec les
étudiants qui ne bénéficient ni de la bourse, ni de
l'aide, les tendances sont inverses : ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (12,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (10%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 46 que lorsqu'ils ne
bénéficient pas du soutien financier de l'Etat, les
étudiants qui exercent une activité économique ont plus de
chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs. Mais lorsqu'il s'agit seulement des étudiants qui
exercent une activité économique, ceux qui
bénéficient de l'aide ont davantage de chances que les autres
d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
4.2.2- La source de financement de la
scolarité
Dans les tableaux 47 et 48, l'influence de l'exercice d'une
activité économique en relation avec la source de financement de
la scolarité des étudiants est mise en exergue.
190
Tableau 47 : Influence de la source de financement de la
scolarité des enquêtés sur l'obtention des crédits
des semestres précédents
Source de financement de la scolarité
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Les parents
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
50
|
80
|
Pourcentage
|
13,9%
|
22,2%
|
Non
|
Effectif
|
140
|
163
|
Pourcentage
|
38,9%
|
45,3%
|
Un membre de la famille
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
6
|
5
|
Pourcentage
|
1,7%
|
1,4%
|
Non
|
Effectif
|
24
|
38
|
Pourcentage
|
6,7%
|
10,6%
|
Moi-même
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
35
|
15
|
Pourcentage
|
9,7%
|
4,2%
|
Non
|
Effectif
|
92
|
50
|
Pourcentage
|
25,6%
|
13,9%
|
Les parents, un membre de la famille et moi-même
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Non
|
Effectif
|
0
|
2
|
Pourcentage
|
0%
|
0,6
|
Les parents et moi- même
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Non
|
Effectif
|
9
|
4
|
Pourcentage
|
2,5%
|
1,1%
|
Les parents et un membre de la famille
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Non
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,3
|
Un membre de la famille et moi-même
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,3%
|
Non
|
Effectif
|
4
|
1
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 47 montre qu'au sein des étudiants dont les
parents paient la scolarité, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (13,9%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (22,2%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Mais parmi les
étudiants qui paient eux-mêmes leur scolarité, ceux qui
exercent une activité économique sont plus nombreux (9,7%) que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (4,2%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en
est de même
191
chez les étudiants dont la scolarité est
payée par un membre de la famille. Quand on considère uniquement
les étudiants qui exercent une activité économique, ceux
dont les parents financent les études sont les plus nombreux à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents ; ils
sont suivis par les étudiants qui financent eux-mêmes leurs
études.
On peut retenir du tableau 47 que lorsque leur
scolarité est payée par eux-mêmes, les étudiants qui
exercent une activité économique ont plus de chances d'obtenir
les crédits des semestres précédents. C'est le cas
notamment de cet étudiant :
« Si je dis qu'un parent m'envoie quelque chose, je suis
en train de mentir. Au début quand j'ai eu le Bac, ma maman était
contente. C'est elle qui m'avait donné 35.000 francs. Avec cette somme
et ce que j'ai gagné en faisant du manoeuvrage, j'ai passé des
concours qui n'ont pas marché. Déjà au lycée, c'est
moi-même qui me prenais en charge. Depuis que je suis arrivé
à l'université, c'est moi-même qui paie ma
scolarité. Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas le faire quand même.
» (Entretien avec étudiant FSHS, semestre 5, mai 2017).
192
Tableau 48 : Influence de la source de financement de la
scolarité des enquêtés sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs
Source de financement de la scolarité
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Les parents
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
85
|
104
|
Pourcentage
|
31,6%
|
40,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
42
|
42
|
Pourcentage
|
15,6%
|
16,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
13
|
17
|
Pourcentage
|
4,8%
|
6,6%
|
Un membre de la famille
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
16
|
25
|
Pourcentage
|
6%
|
9,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
7
|
8
|
Pourcentage
|
2,6%
|
3,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
5
|
Pourcentage
|
0,4%
|
1,9%
|
Moi-même
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
51
|
35
|
Pourcentage
|
19%
|
13,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
27
|
10
|
Pourcentage
|
10%
|
3,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
14
|
5
|
Pourcentage
|
5,2%
|
1,9%
|
Les parents, un membre de la famille et moi-même
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
Les parents et moi-même
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
6
|
3
|
Pourcentage
|
2,2%
|
1,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
1
|
1
|
Pourcentage
|
0,4%
|
0,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
0
|
Pourcentage
|
0,7%
|
0%
|
Les parents et un membre de la famille
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
30 et plus
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4
|
Un membre de la famille et moi-même
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
3
|
1
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
0
|
Pourcentage
|
0,4%
|
0%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
193
Dans le tableau 48, on observe qu'au sein des étudiants
dont les parents paient la scolarité, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (31,6%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (40,2%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il
en est de même avec les étudiants dont un membre de la famille
paie la scolarité. Mais chez les étudiants qui paient
eux-mêmes leur scolarité, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (19%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (13,5%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de
même parmi les étudiants qui paient leur scolarité avec
leur parent ou avec un autre membre de la famille. Au sein des étudiants
qui exercent une activité économique, ceux qui se font payer leur
scolarité par leurs parents sont les plus nombreux à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs,
suivis de ceux qui la paie eux-mêmes.
Nous pouvons retenir du tableau 48 que lorsqu'ils paient leur
scolarité eux-mêmes, les étudiants qui exercent une
activité économique ont davantage de chances que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique à avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Mais quand il
s'agit uniquement des étudiants qui exercent une activité
économique, ceux dont les parents paient la scolarité ont plus de
chances que les autres d'avoir moins de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs.
4.2.3- Le recours à des prêts pour subvenir
aux besoins
Dans les tableaux 49 et 50, l'influence de l'exercice d'une
activité économique en lien avec le recours des étudiants
à des prêts pour subvenir à leurs besoins est mise en
exergue.
194
Tableau 49 : Influence du recours à des
prêts par les enquêtés sur l'obtention des crédits
des semestres précédents
Recours à des prêts pour subvenir aux
besoins
|
Exercice d'une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
39
|
33
|
Pourcentage
|
10,8%
|
9,2%
|
Non
|
Effectif
|
105
|
91
|
Pourcentage
|
29,2%
|
25,3%
|
Non
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
52
|
68
|
Pourcentage
|
14,4%
|
18,9%
|
Non
|
Effectif
|
164
|
168
|
Pourcentage
|
45,6%
|
46,6%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Dans le tableau 49, parmi les étudiants qui ont recours
à des prêts pour subvenir à leurs besoins, ceux qui
exercent une activité économique sont plus nombreux (10,8%) que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (9,2%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quant
aux étudiants qui n'ont pas recours à des prêts, ceux qui
exercent une activité économique (14,4%) sont moins nombreux que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (18,9%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quand
on considère uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui n'ont pas recours à des
prêts pour subvenir à leurs besoins sont les plus nombreux
à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents.
On peut retenir du tableau 49 que lorsqu'ils ont recours
à des prêts pour subvenir à leurs besoins, les
étudiants qui exercent une activité économique ont plus de
chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par
rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique.
Mais s'agissant uniquement des étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui n'ont pas recours à des
prêts sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents.
195
Tableau 50 : Influence du recours à des
prêts par les enquêtés sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs
Recours à des prêts pour subvenir aux
besoins
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
61
|
63
|
Pourcentage
|
22,7%
|
24,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
29
|
15
|
Pourcentage
|
10,8%
|
5,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
15
|
13
|
Pourcentage
|
5,6%
|
5%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
100
|
106
|
Pourcentage
|
37,2%
|
41%
|
15 à 30
|
Effectif
|
48
|
47
|
Pourcentage
|
17,8%
|
18,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
16
|
15
|
Pourcentage
|
5,9%
|
5,8%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 50 qu'au sein des étudiants qui
ont recours à des prêts pour subvenir à leurs besoins, ceux
qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux
qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres
précédents. C'est la même tendance qui s'observe chez les
étudiants qui n'ont pas recours à des prêts pour subvenir
à leurs besoins (37,2% pour ceux qui exercent une activité
économique et 41% pour ceux qui n'exercent pas d'activité
économique). Lorsqu'on considère uniquement les étudiants
qui exercent une activité économique, ceux qui n'ont pas recours
à des prêts pour subvenir à leurs besoins ont plus de
chances que ceux qui y ont recours, d'avoir 1 à 15 crédits
à obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 50 que les étudiants qui
exercent une activité économique ont moins de chances d'avoir
moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs,
qu'ils aient recours ou non à des prêts pour subvenir à
leurs besoins.
196
S'agissant uniquement des étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui n'ont pas recours à des
prêts sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des
semestres antérieurs.
4.2.4- La satisfaction des besoins liés aux
études
Les tableaux 51 et 52 nous permettent de relever l'influence de
l'exercice d'une activité économique sur la réussite des
étudiants en relation avec la possibilité pour eux de satisfaire
les besoins liés à leurs études.
Tableau 51 : Influence de la satisfaction des besoins
liés aux études par les enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
Satisfaction des besoins liés aux
études
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
44
|
44
|
Pourcentage
|
12,2%
|
12,2%
|
Non
|
Effectif
|
79
|
66
|
Pourcentage
|
22%
|
18,3%
|
Difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
44
|
51
|
Pourcentage
|
12,2%
|
14,2%
|
Non
|
Effectif
|
167
|
170
|
Pourcentage
|
46,4%
|
47,2%
|
Très
difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
3
|
6
|
Pourcentage
|
0,8%
|
1,7%
|
Non
|
Effectif
|
23
|
23
|
Pourcentage
|
6,4%
|
6,4%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 51 révèle qu'il y a autant
d'étudiants exerçant une activité économique que
d'étudiants n'exerçant pas d'activité économique
(12,2% à chaque niveau) qui ont obtenu les crédits des semestres
précédents lorsqu'ils arrivent à satisfaire facilement
leurs besoins. Mais lorsqu'ils y arrivent difficilement, la proportion
d'étudiants exerçant une activité économique et qui
a obtenu les crédits des semestres précédents est
inférieure (12,2%) à celle des étudiants n'exerçant
pas d'activité économique et qui a obtenu les crédits des
semestres précédents (14,2%) ; les mêmes tendances sont
observées au sein
197
des étudiants qui arrivent très difficilement
à satisfaire leurs besoins. Toutefois, on observe qu'au sein des
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
arrivent à satisfaire facilement leurs besoins liés aux
études et ceux qui y arrivent difficilement réussissent mieux
dans les mêmes proportions (12,2%) que ceux qui y arrivent très
difficilement (0,8%).
Le tableau 51 nous renseigne donc que lorsqu'ils arrivent
à satisfaire facilement leurs besoins liés aux études ou
même difficilement, les étudiants qui exercent une activité
économique parviennent mieux à obtenir les crédits des
semestres antérieurs que ceux qui y arrivent très
difficilement.
Tableau 52 : Influence de la satisfaction des besoins
liés aux études par les enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs
Satisfaction des besoins liés aux
études
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
46
|
44
|
Pourcentage
|
17,1%
|
17%
|
15 à 30
|
Effectif
|
26
|
17
|
Pourcentage
|
9,7%
|
6,6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
5
|
Pourcentage
|
2,6%
|
1,9%
|
Difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
107
|
111
|
Pourcentage
|
39,8%
|
43%
|
15 à 30
|
Effectif
|
40
|
40
|
Pourcentage
|
14,9%
|
15,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
20
|
19
|
Pourcentage
|
7,4%
|
7,3%
|
Très
difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
8
|
14
|
Pourcentage
|
3%
|
5,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
11
|
5
|
Pourcentage
|
4%
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
1,5%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
198
Le tableau 52 montre qu'au sein des étudiants qui
arrivent facilement à satisfaire leurs besoins liés aux
études, ceux qui exercent une activité économique se
retrouvent presque dans les mêmes proportions (17,1%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (17%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
Par contre chez les étudiants qui arrivent difficilement à
satisfaire leurs besoins liés aux études, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (39,8%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (43%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il
en est de même chez les étudiants qui arrivent très
difficilement à satisfaire leurs besoins liés aux études.
Mais parmi les étudiants qui exercent une activité
économique uniquement, ceux qui arrivent difficilement à
satisfaire leurs besoins liés aux études sont en plus grande
proportion à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs (39,8%, contre 17,1% pour ceux qui y arrivent
facilement et 3% pour ceux qui y arrivent très difficilement).
La possibilité pour les étudiants de satisfaire
facilement leurs besoins liés aux études leur permet d'avoir
moins de crédits (1 à 15) à obtenir par rapport à
ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois en
prenant en compte seulement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui arrivent difficilement à
satisfaire les besoins liés aux études ont plus de chances
d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs ; ils sont suivis par ceux qui y arrivent facilement.
4.2.5- L'achat des polycopies
Dans les tableaux 53 et 54, il est question de l'influence de
l'achat des polycopies par les étudiants en relation avec l'exercice
d'une activité économique, sur leur réussite.
199
Tableau 53 : Influence de l'achat des polycopies par les
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Achat des polycopies
|
Exercent une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
49
|
46
|
Pourcentage
|
13,6%
|
12,8%
|
Non
|
Effectif
|
83
|
72
|
Pourcentage
|
23,1%
|
20%
|
Difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
39
|
50
|
Pourcentage
|
10,8%
|
13,9%
|
Non
|
Effectif
|
169
|
165
|
Pourcentage
|
47%
|
45,8%
|
Très
difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
3
|
5
|
Pourcentage
|
0,8%
|
1,4%
|
Non
|
Effectif
|
17
|
22
|
Pourcentage
|
4,7%
|
6,1%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 53 montre qu'au sein des étudiants qui
arrivent facilement à s'acheter les polycopies, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (13,6%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (12,8%) à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents. Parmi les
étudiants qui arrivent difficilement à s'acheter les polycopies,
ceux qui exercent une activité sont moins nombreux (10,8%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (13,9%) à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de
même parmi les étudiants qui arrivent très difficilement
à s'acheter les polycopies. En prenant en compte uniquement les
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
arrivent facilement à acheter les polycopies (13,6%) ont davantage de
chances d'obtenir les crédits des semestres précédents que
les autres.
Les difficultés auxquelles sont confrontés
certains étudiants, notamment en ce qui concerne l'acquisition des
polycopies sont ainsi traduites par cet étudiant :
« Premièrement, c'est le manger qui est difficile.
Maintenant il faut voir le cas des documents, les photocopies qu'il faut faire,
etc. Si vous ne trouvez pas à manger, c'est le manger d'abord.
Maintenant il n'y a pas le manger, pour les photocopies, ce serait plus
200
difficile. Il y a certaines photocopies qu'on n'arrive pas
à faire. On dit ceci coute 400f, 500f. Si tu n'as rien tu dis demain si
j'ai (de l'argent), je peux faire. C'est justement parce que je n'arrivais pas
à faire les topos que j'ai raté la première année.
C'est à cause de ça qu'arrivé à un moment j'ai
cessé d'aller, j'ai laissé la première année pour
faire quelques jobs : aide-
maçon. » (Entretien avec étudiant FASEG,
semestre 3, mai 2017)
On retiendra donc que les étudiants qui exercent une
activité économique et qui arrivent facilement à s'acheter
les polycopiés ont moins de difficultés à obtenir les
crédits des semestres précédents. De même au sein de
ceux qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent
facilement à acheter les polycopies ont plus de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents.
201
Tableau 54 : Influence de l'achat des polycopies par les
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Achat des polycopies
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
52
|
48
|
Pourcentage
|
19,3%
|
18,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
24
|
19
|
Pourcentage
|
8,9%
|
7,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
5
|
Pourcentage
|
2,6%
|
2%
|
Difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
101
|
106
|
Pourcentage
|
37,5%
|
41%
|
15 à 30
|
Effectif
|
45
|
39
|
Pourcentage
|
16,7%
|
15%
|
30 et plus
|
Effectif
|
23
|
20
|
Pourcentage
|
8,6%
|
7,7%
|
Très
difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
8
|
15
|
Pourcentage
|
3%
|
5,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
8
|
4
|
Pourcentage
|
3%
|
1,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
3
|
Pourcentage
|
0,4%
|
1,2%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
50,9%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 54 montre que lorsque les étudiants arrivent
facilement à s'acheter les polycopies, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (19,3%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (18,5%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
Avec les étudiants qui arrivent difficilement à s'acheter les
polycopies, ceux qui exercent une activité économique sont moins
nombreux (37,5%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (41%) à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même chez les
étudiants qui arrivent très difficilement à s'acheter les
polycopiés. Lorsqu'on considère uniquement les étudiants
qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent
difficilement à s'acheter les polycopies sont les plus nombreux à
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
202
Le tableau 54 nous renseigne que lorsqu'ils arrivent
facilement à s'acheter les polycopies, les étudiants qui exercent
une activité économique ont plus de chances d'avoir moins de
crédits (1 à 15 crédits) à obtenir aux semestres
antérieurs que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique. Mais au sein de ceux qui exercent une activité
économique uniquement, ceux qui ont des difficultés à
s'acheter les polycopies ont plus de chances que les autres d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
En plus de la possibilité pour les étudiants de
s'acheter les polycopies, nous avons pris en compte l'achat des livres par les
étudiants.
4.2.6- L'achat de livres
Les tableaux 55 et 56 mettent le lien entre la
possibilité pour les étudiants d'acheter des livres pour leur
formation et leur réussite, selon qu'ils exercent ou non une
activité économique.
Tableau 55 : Influence de l'achat de livres par les
enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres
précédents
Achat de livres
|
Exercent une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
33
|
35
|
Pourcentage
|
9,2%
|
9,7%
|
Non
|
Effectif
|
71
|
68
|
Pourcentage
|
19,7%
|
18,9%
|
Non
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
58
|
66
|
Pourcentage
|
16,1%
|
18,3%
|
Non
|
Effectif
|
198
|
191
|
Pourcentage
|
55%
|
53,1%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 55 que les étudiants qui exercent
une activité économique sont moins nombreux que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents, qu'ils arrivent ou non
à s'acheter des livres. Ainsi parmi ceux
203
qui arrivent à s'acheter des livres, 9,2% de ceux qui
exercent une activité économique ont obtenu les crédits
des semestres précédents, contre 9,7% de ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Quant à ceux qui n'arrivent pas
à s'acheter des livres, 16,1% de ceux qui exercent une activité
économique ont obtenu les crédits des semestres
précédents, contre 18,3% de ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Quand on prend uniquement en compte les
étudiants qui exercent une activité économique, il
apparait que ceux qui n'arrivent pas à s'acheter des livres sont les
plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents (16,1%, contre 9,2% pour ceux qui y arrivent).
On peut retenir du tableau 55 que l'achat de livres pour leur
formation ne favorise pas davantage la réussite des étudiants qui
exercent une activité économique par rapport à ceux qui
n'en exercent pas.
Par ailleurs, les étudiants qui n'arrivent pas à
s'acheter des livres ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents.
204
Tableau 56 : Influence de l'achat de livres par les
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Achat de livres
|
Exercent une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
49
|
49
|
Pourcentage
|
18,2%
|
19%
|
15 à 30
|
Effectif
|
17
|
14
|
Pourcentage
|
6,3%
|
5,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
5
|
5
|
Pourcentage
|
1,9%
|
1,9%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
112
|
120
|
Pourcentage
|
41,6%
|
46,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
60
|
48
|
Pourcentage
|
22,3%
|
18,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
26
|
23
|
Pourcentage
|
9,7%
|
8,9%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 56 qu'au sein des étudiants qui
arrivent à s'acheter des livres ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (18,2%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (19%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. De même
parmi les étudiants qui n'arrivent pas à s'acheter des livres,
ceux qui exercent une activité économique (41,6%) sont moins
nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique
(46,3%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs. S'agissant seulement des étudiants qui
exercent une activité économique, ceux qui n'arrivent pas
à s'acheter des livres sont les plus nombreux à avoir 1 à
15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs (41,6%,
contre 18,2% pour ceux qui y arrivent).
On peut retenir du tableau 56 qu'en ce qui concerne l'achat
des livres, les étudiants qui exercent une activité
économique ont moins de chances que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique, d'avoir moins de crédits à
obtenir (1 à 15 crédits) aux semestres antérieurs.
Lorsqu'il s'agit uniquement des étudiants qui exercent une
activité
205
économique, ceux qui n'arrivent pas à s'acheter des
livres ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs.
4.2.7- Le transport au campus
Dans les tableaux 57 et 58 qui suivent, le transport des
étudiants au campus est mis en relation avec l'exercice d'une
activité économique pour relever l'influence qu'ils ont sur leur
réussite.
Tableau 57 : Influence du niveau de difficulté du
transport des enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Transport au campus
|
Exercent une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
50
|
43
|
Pourcentage
|
13,9%
|
12%
|
Non
|
Effectif
|
104
|
85
|
Pourcentage
|
28,9%
|
23,6%
|
Difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
38
|
54
|
Pourcentage
|
10,6%
|
15%
|
Non
|
Effectif
|
154
|
158
|
Pourcentage
|
42,8%
|
43,9%
|
Très
difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
3
|
4
|
Pourcentage
|
0,8%
|
1,1%
|
Non
|
Effectif
|
11
|
16
|
Pourcentage
|
3%
|
4,4%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 57 montre que les étudiants qui exercent une
activité économique et qui arrivent à se déplacer
facilement pour se rendre au campus sont plus nombreux (13,9%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (12%) à avoir obtenu
les crédits des semestres précédents. Par contre, parmi
les étudiants qui arrivent difficilement à se déplacer
pour se rendre au campus, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (10,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (15%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
chez les étudiants qui
206
arrivent très difficilement à se déplacer
pour se rendre au campus. Au sein des étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui arrivent à se
déplacer facilement sont plus nombreux à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents.
Les difficultés de transport sont ainsi
présentées par cet étudiant :
« Par exemple moi quand on m'a amené, on m'a
laissé très loin depuis Adidogomé (Wonyomé) chez un
membre de la famille. Chaque matin, il faut quitter là-bas, venir sur le
campus ; ce que tu peux faire, c'est te débrouiller pour arriver sur le
campus. Se débrouiller pour arriver : il y avait les bus universitaires
mais seulement ces bus, n'arrivaient pas là-bas (Wonyomé),
puisque c'est un coin un peu reculé, donc il faut te lever très
tôt le matin, pour venir attendre le bus au niveau du lycée
technique. Quand eux ils arrivent, ils n'attendent pas ou bien ils arrivent il
y a trop de personnes, le peu qu'ils arrivent à prendre, ils partent.
Donc quand toi tu arrives là-bas, tu as raté le bus, à toi
de voir si tu vas prendre le taxi ou bien « Z » (taxi-moto). Or le
« Z » c'est trop cher. Quand je rate le bus, je prends le taxi depuis
là-bas jusqu'à Atikoumé. Tu paies 200 ou 250 et maintenant
de là tu marches pour venir à l'université.
Déjà ce temps-là que tu as perdu depuis le lycée
technique jusqu'à arriver à Atikoumé ici et le temps de
marcher pour arriver sur l'université, tu ne pourras même pas
rentrer dans la salle, parce que quand tu arrives déjà, toutes
les places sont occupées. Même d'autres se débrouillent
pour amener les briques pour s'asseoir. Toi tu n'auras même pas
accès à ça, parce que c'est déjà plein. Donc
tu seras obligé de rester derrière le mur et suivre ce que
l'enseignant dit. » (Entretien avec étudiant FSHS, semestre 3, mai
2017)
On peut retenir du tableau 57 que lorsqu'ils arrivent à
se déplacer facilement pour se rendre au campus, les étudiants
qui exercent une activité économique parviennent plus à
obtenir les crédits des semestres précédents.
207
Tableau 58 : Influence du niveau de difficulté du
transport des enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Transport au campus
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
58
|
54
|
Pourcentage
|
21,6%
|
20,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
36
|
21
|
Pourcentage
|
13,4%
|
8,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
10
|
10
|
Pourcentage
|
3,7%
|
3,9%
|
Difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
102
|
104
|
Pourcentage
|
37,9%
|
40,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
34
|
36
|
Pourcentage
|
12,6%
|
14%
|
30 et plus
|
Effectif
|
18
|
18
|
Pourcentage
|
6,7%
|
7%
|
Très
difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
1
|
11
|
Pourcentage
|
0,4%
|
4,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
7
|
5
|
Pourcentage
|
2,6%
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
0
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 58 montre que chez les étudiants qui se
déplacent facilement, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (21,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (20,8%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir. Par contre chez les étudiants qui
arrivent à se déplacer difficilement, ceux qui n'exercent pas
d'activité économique sont plus nombreux (40,1%) que ceux qui
exercent une activité économique (37,9%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il
en est de même chez les étudiants qui se déplacent
très difficilement. Par ailleurs entre les étudiants qui exercent
une activité économique, ceux qui arrivent à se
déplacer facilement pour se rendre au campus sont les plus nombreux
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
208
On peut retenir que les étudiants qui n'ont pas de
difficulté à se déplacer pour se rendre au campus ont plus
de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
4.2.8- La possession d'un moyen de
déplacement
Nous nous intéressons à travers les tableaux 59
et 60 au lien entre la possession par les étudiants d'un moyen de
déplacement et l'obtention des crédits des semestres
précédents puis le nombre de crédits restant aux semestres
antérieurs, selon qu'ils exercent ou non une activité
économique.
Tableau 59 : Influence de la possession d'un moyen de
déplacement par les enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
Possession d'un moyen de déplacement
|
Exercent une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
35
|
35
|
Pourcentage
|
9,7%
|
9,7%
|
Non
|
Effectif
|
84
|
50
|
Pourcentage
|
23,3%
|
13,9%
|
Non
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
56
|
66
|
Pourcentage
|
15,6%
|
18,3%
|
Non
|
Effectif
|
185
|
209
|
Pourcentage
|
51,4%
|
58,1%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 59 montre qu'au sein des étudiants qui
disposent d'un moyen de déplacement, ceux qui exercent une
activité économique sont dans les mêmes proportions que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (9,7%) à
avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Avec
les étudiants qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement,
ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux
(15,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (18,3%)
à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Quand on s'intéresse uniquement aux
étudiants qui exercent une activité économique, on observe
que ceux qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement (15,6%) sont
plus
209
nombreux que ceux qui en disposent (9,7%) à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents.
Le tableau 59 nous renseigne que lorsqu'ils exercent une
activité économique, les étudiants qui disposent d'un
moyen de déplacement pour se rendre au campus ont autant de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents que ceux
qui ne disposent pas de moyen de déplacement ; ils y parviennent moins
lorsqu'ils n'ont pas de moyen de déplacement. Toutefois quand on prend
en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux qui ne possèdent pas un moyen de
déplacement ont plus de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents par rapport à ceux qui
possèdent un moyen de déplacement.
Tableau 60 : Influence de la possession d'un moyen de
déplacement par les enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs
Possession d'un moyen de déplacement
|
Exercent une
activité économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
48
|
29
|
Pourcentage
|
17,8%
|
11,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
27
|
13
|
Pourcentage
|
10%
|
5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
8
|
Pourcentage
|
3,3%
|
3,1%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
113
|
140
|
Pourcentage
|
42%
|
54%
|
15 à 30
|
Effectif
|
50
|
49
|
Pourcentage
|
18,6%
|
19%
|
30 et plus
|
Effectif
|
22
|
20
|
Pourcentage
|
8,2%
|
7,7%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 60 qu'au sein des étudiants qui
disposent d'un moyen de déplacement, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (17,8%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (11,2%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir
210
aux semestres antérieurs. Par contre parmi les
étudiants qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement, ceux
qui exercent une activité économique sont moins nombreux (42%)
que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (54%) à
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs. Pour ce qui est uniquement des étudiants qui exercent
une activité économique, ceux qui ne disposent pas d'un moyen de
déplacement sont plus nombreux (42%) que ceux qui disposent d'un moyen
de déplacement à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 60 que lorsqu'ils disposent d'un
moyen de déplacement les étudiants qui exercent une
activité économique, ont plus de chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Mais en
considérant uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui ne disposent pas d'un moyen de
déplacement ont davantage de chances d'avoir moins de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux qui
disposent d'un moyen de déplacement.
4.2.9- L'alimentation
En ce qui concerne leur alimentation les étudiants sont
souvent confrontés à des difficultés. Ces
difficultés sont perceptibles dans les dispositions qu'ils prennent pour
répondre à ce besoin comme c'est le cas de cet étudiant
inscrit à la FDS :
« Pour le manger, puisque les cours à
l'université, souvent quand tu arrives et que tu as seulement le cours
de 7 heures jusqu'à 13 heure, à 13 heures tu pars à la
maison s'il y a quelque chose à manger tu manges et dans le cas
contraire si tu as quelque chose dans la poche tu vas à l'espace (Espace
Restauration) pour manger. Ce n'est pas tous les jours qu'on mange au campus.
Si tu n'as rien tu es obligé d'attendre jusqu'à 13 heures et
partir. Le matin si tu te lèves très tôt, s'il y a une
nourriture qui restait la veille tu manges ça avant de prendre la route.
» (Entretien avec étudiant FDS, semestre 5, mai 2017)
A la lumière de ces difficultés, dans les
tableaux 61 et 62, nous nous intéressons au lien entre la
possibilité pour les étudiants de bien s'alimenter ou non et leur
réussite, selon qu'ils exercent ou non une activité
économique.
211
Tableau 61 : Influence du niveau de difficulté
d'alimentation des enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Alimentation
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
57
|
66
|
Pourcentage
|
15,8%
|
18,3%
|
Non
|
Effectif
|
140
|
142
|
Pourcentage
|
38,9%
|
39,4%
|
Difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
32
|
30
|
Pourcentage
|
8,9%
|
8,3%
|
Non
|
Effectif
|
115
|
109
|
Pourcentage
|
31,9%
|
30,3%
|
Très
difficilement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
2
|
5
|
Pourcentage
|
0,6%
|
1,4%
|
Non
|
Effectif
|
14
|
8
|
Pourcentage
|
3,9%
|
2,2%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 61 montre qu'au sein des étudiants qui
arrivent facilement à s'alimenter, ceux qui exercent une activité
économique sont moins nombreux (15,8%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (18,3%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
chez les étudiants qui arrivent très difficilement à
s'alimenter (0,6% contre 1,4%). Par contre chez les étudiants qui
arrivent difficilement à s'alimenter, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (8,9%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (8,3%) à avoir des
crédits à obtenir aux semestres précédents. En
considérant uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui arrivent facilement à
s'alimenter sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des
semestres précédents (15,8% contre 8,9% pour ceux qui y arrivent
difficilement et 0,6% pour ceux qui y arrivent très difficilement).
Le tableau 61 nous montre que lorsqu'ils exercent une
activité économique, les étudiants qui arrivent
difficilement à s'alimenter ont plus de chances d'obtenir les
crédits des
212
semestres antérieurs par rapport à ceux qui
n'exercent pas d'activité économique. Toutefois au sein des
étudiants qui exercent une activité économique, ce sont
ceux qui arrivent facilement à s'alimenter qui ont plus de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents.
Tableau 62 : Influence du niveau de difficulté
d'alimentation des enquêtés le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Alimentation
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Facilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
87
|
87
|
Pourcentage
|
32,3%
|
33,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
40
|
40
|
Pourcentage
|
15%
|
15,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
13
|
15
|
Pourcentage
|
4,8%
|
5,8%
|
Difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
64
|
75
|
Pourcentage
|
23,8%
|
29%
|
15 à 30
|
Effectif
|
34
|
21
|
Pourcentage
|
12,6%
|
8,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
17
|
13
|
Pourcentage
|
6,3%
|
5%
|
Très
difficilement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
10
|
7
|
Pourcentage
|
3,7%
|
2,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
3
|
1
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
0
|
Pourcentage
|
0,4%
|
0%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
50,9%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Du tableau 62, il ressort qu'en ce qui concerne les
étudiants qui s'alimentent facilement, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (32,3%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (33,6%) à avoir 1
à 15 crédits. Il en est de même parmi les étudiants
qui arrivent à s'alimenter difficilement. Par contre parmi les
étudiants qui arrivent à s'alimenter très difficilement,
ceux qui exercent une activité économique (3,7%) sont plus
nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (2,7%)
à
213
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs. Toutefois au sein des étudiants qui
exercent une activité économique, ceux qui arrivent facilement
à s'alimenter sont les plus nombreux à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 62 que lorsqu'ils s'alimentent
difficilement, les étudiants qui exercent une activité
économique sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique à avoir le minimum de crédits
(1 à 15) à obtenir aux semestres antérieurs.
L'extrême difficulté des conditions alimentaires ne constitue donc
pas un handicap pour ces étudiants. Toutefois parmi les étudiants
qui exercent une activité économique, ceux qui s'alimentent
facilement sont plus nombreux à avoir moins de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs.
Grâce à l'activité économique
qu'ils exercent, les étudiants parviennent à satisfaire certains
besoins nécessaires pour étudier dans de bonnes conditions comme
l'exprime cet étudiant : « Comme avantage, ça me permet
quand même de pouvoir m'acheter quelques documents, de trouver de quoi
manger, parfois aussi de quoi m`habiller. » (Entretien avec
étudiant FSHS, semestre 5, mai 2017).
214
CHAPITRE 5 : INFLUENCE DES EXIGENCES LIÉES AUX
ÉTUDES ET À L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EXERCÉE
SUR LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS
Dans la collecte des données, nous nous sommes
intéressé aux poids des exigences liées aux études
et à celui de la nature de l'activité exercée par les
étudiants sur leur réussite. Les résultats que cette
collecte nous a livré et dont nous présentons l'analyse dans ce
chapitre nous permettent de relever les conditions relatives aux exigences
liées aux études et à l'activité exercée qui
agissent positivement sur la réussite des étudiants.
5.1- Les exigences liées aux études et
la réussite des étudiants qui exercent une activité
économique par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique
Les études universitaires ont des exigences auxquelles
les étudiants doivent satisfaire pour mettre de leurs côtés
plus de chances de réussite. À la lumière de certaines de
ces exigences, nous présentons l'influence de celle-ci sur la
réussite des étudiants qui exercent une activité
économique.
5.1.1- La fréquence de lecture des
cours
Dans le tableau 63, il est question du lien entre la
fréquence à laquelle les étudiants ont
déclaré étudier leurs cours et l'obtention des
crédits des semestres précédents selon l'exercice ou non
d'une activité économique.
215
Tableau 63 : Influence de la fréquence de lecture
des cours par les enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Fréquence de lecture des cours
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Au jour le jour
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
27
|
42
|
Pourcentage
|
7,5%
|
11,6%
|
Non
|
Effectif
|
48
|
78
|
Pourcentage
|
13,3%
|
21,7%
|
Souvent, mais pas au jour le jour
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
44
|
50
|
Pourcentage
|
12,2%
|
13,9%
|
Non
|
Effectif
|
166
|
149
|
Pourcentage
|
46,1%
|
41,4%
|
À l'approche des devoirs/examens
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
20
|
9
|
Pourcentage
|
5,6%
|
2,5%
|
Non
|
Effectif
|
55
|
32
|
Pourcentage
|
15,3%
|
8,9%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 63 montre qu'au sein des étudiants qui
déclarent lire les cours au jour le jour, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (7,5%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (11,6%) à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de
même chez ceux qui disent étudier souvent, mais pas au jour le
jour. Par contre parmi les étudiants qui disent qu'ils étudient
à l'approche des devoirs/examens, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (5,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (2,5%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Au sein des
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
affirment étudier souvent, mais pas au jour le jour sont plus nombreux
(12,2%) que les autres (7,5% pour ceux qui affirment qu'ils étudient au
jour le jour et 5,6% pour ceux qui déclarent qu'ils étudient
à l'approche des devoirs/examens) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents.
216
Le tableau 63 nous renseigne que lorsqu'ils déclarent
étudier à l'approche des devoirs/examens, les étudiants
qui exercent une activité économique ont davantage de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport
à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais au
sein des étudiants qui exercent seulement une activité
économique, ceux qui déclarent étudier souvent, mais pas
au jour le jour, ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents.
Le tableau 64 prend en compte le lien entre la
fréquence à laquelle les étudiants lisent leurs cours et
le nombre de crédits à obtenir aux semestres
précédents, selon qu'ils exercent ou non une activité
économique.
Tableau 64 : Influence de la fréquence de
lecture des cours par les enquêtés sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs
Fréquence de lecture des cours
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Au jour le jour
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
33
|
52
|
Pourcentage
|
12,3%
|
20,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
10
|
15
|
Pourcentage
|
3,7%
|
5,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
5
|
11
|
Pourcentage
|
1,9%
|
4,2%
|
Souvent, mais pas au jour le jour
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
96
|
100
|
Pourcentage
|
35,7%
|
38,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
53
|
37
|
Pourcentage
|
19,7%
|
14,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
17
|
12
|
Pourcentage
|
6,3%
|
4,6%
|
A l'approche des devoirs/examens
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
32
|
17
|
Pourcentage
|
11,9%
|
6,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
14
|
10
|
Pourcentage
|
5,2%
|
3,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
5
|
Pourcentage
|
3,3%
|
1,9%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
217
Le tableau 64 montre qu'au sein des étudiants qui
déclarent lire les cours au jour le jour, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (12,3%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (20,1%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres
précédents. Il en est de même chez les étudiants qui
affirment étudier souvent, mais pas au jour le jour. Par contre parmi
les étudiants qui disent lire les cours à l'approche des
devoirs/examens, ceux qui exercent une activité économique sont
plus nombreux (11,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (6,6%) à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir aux semestres précédents. En prenant en compte uniquement
les étudiants qui exercent une activité économique, ceux
qui déclarent étudier souvent, mais pas au jour le jour sont plus
nombreux (35,7%) que les autres (12,3% pour ceux qui déclarent
étudier au jour le jour et 11,9% pour ceux qui disent étudier
à l'approche des devoirs/examens) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents.
Le tableau 64 nous renseigne que les étudiants qui
exercent une activité économique ont plus de chances d'avoir
moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique, lorsqu'ils
déclarent étudier à l'approche des devoirs/examens.
S'agissant seulement des étudiants qui exercent une activité
économique, ceux qui affirment lire les cours souvent, mais pas au jour
le jour ont plus de chances que les autres d'avoir moins de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs.
5.1.2- Les recherches sur internet
Les tableaux 65 et 66 qui suivent nous instruisent sur
l'influence de l'exercice d'une activité économique et la
réalisation de recherches par les étudiants sur internet sur
leur
réussite.
218
Tableau 65 : Influence de la fréquence de
recherches sur internet par les enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
Recherches sur internet
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Toujours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
9
|
8
|
Pourcentage
|
2,5%
|
2,2%
|
Non
|
Effectif
|
25
|
16
|
Pourcentage
|
6,9%
|
4,4%
|
Souvent
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
46
|
48
|
Pourcentage
|
12,8%
|
13,3%
|
Non
|
Effectif
|
77
|
72
|
Pourcentage
|
21,4%
|
20%
|
Quelques fois
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
26
|
25
|
Pourcentage
|
7,2%
|
7%
|
Non
|
Effectif
|
114
|
99
|
Pourcentage
|
31,7%
|
27,5%
|
Rarement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
8
|
16
|
Pourcentage
|
2,2%
|
4,4%
|
Non
|
Effectif
|
42
|
60
|
Pourcentage
|
11,7%
|
16,7%
|
Pas du tout
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
2
|
4
|
Pourcentage
|
0,6%
|
1,1%
|
Non
|
Effectif
|
11
|
12
|
Pourcentage
|
3%
|
3,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 65 montre qu'au sein des étudiants qui font
toujours des recherches sur internet, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (2,5%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (2,2%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
chez les étudiants qui font quelques fois des recherches sur internet.
Par contre chez les étudiants qui font souvent des recherches sur
internet, ceux qui exercent une activité économique sont moins
nombreux (12,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (13,3%) à avoir obtenu les crédits des
semestres précédents. Il en est de même chez les
étudiants qui ont rarement ou n'ont pas du tout les moyens de payer des
heures de recherches sur internet. Parmi les étudiants qui exercent
219
une activité économique uniquement, ceux qui
font souvent des recherches sur internet sont les plus nombreux (12,8%)
à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents.
On peut retenir du tableau 65 que lorsqu'ils font toujours des
recherches sur internet, les étudiants qui exercent une activité
économique ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Quant aux étudiants qui exercent
une activité économique, ceux qui font souvent des recherches ont
davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents.
220
Tableau 66 : Influence de la fréquence de
recherches sur internet par les enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs
Recherches sur internet
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Toujours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
15
|
12
|
Pourcentage
|
5,6%
|
4,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
6
|
0
|
Pourcentage
|
2,2%
|
0%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
1,5%
|
Souvent
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
49
|
51
|
Pourcentage
|
18,2%
|
19,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
21
|
16
|
Pourcentage
|
7,8%
|
6,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
5
|
Pourcentage
|
2,6%
|
2%
|
Quelques fois
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
66
|
66
|
Pourcentage
|
24,5%
|
25,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
36
|
26
|
Pourcentage
|
13,4%
|
10%
|
30 et plus
|
Effectif
|
12
|
7
|
Pourcentage
|
4,5%
|
2,7%
|
Rarement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
28
|
33
|
Pourcentage
|
10,4%
|
12,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
9
|
15
|
Pourcentage
|
3,3%
|
5,8%
|
30 et plus
|
Effectif
|
5
|
12
|
Pourcentage
|
1,9%
|
4,6%
|
Pas du tout
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
3
|
7
|
Pourcentage
|
1,1%
|
2,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
5
|
5
|
Pourcentage
|
1,9%
|
2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
0
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
221
Le tableau 66 montre qu'au sein des étudiants qui font
toujours des recherches sur internet, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (5,6%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (4,6%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir. Mais parmi les autres étudiants, ceux
qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux
qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres
précédents. C'est le cas par exemple avec les étudiants
qui font souvent des recherches sur internet où ceux qui exercent une
activité économique représentent 18,2%, contre 19,7% pour
ceux qui n'exercent pas d'activité économique. En
considérant uniquement les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui font quelques fois des recherches
sur internet sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits
à obtenir aux semestres antérieurs.
On peut retenir du tableau 66 que les étudiants qui
exercent une activité économique et qui ont toujours les moyens
de payer des heures de recherches sur internet ont plus de chances d'avoir
moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Parmi
les étudiants qui exercent une activité économique, ceux
qui font quelques fois des recherches sur internet ont plus de chances d'avoir
moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
5.1.3- La fréquentation d'une bibliothèque
Dans les tableaux 67 et 68, il s'agit de rechercher le lien
entre la fréquentation d'une bibliothèque par les
étudiants et leur réussite, selon qu'ils exercent ou non une
activité économique.
222
Tableau 67 : Influence de la fréquentation d'une
bibliothèque par les enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
Fréquentation d'une
bibliothèque
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
24
|
33
|
Pourcentage
|
6,7%
|
9,2%
|
Non
|
Effectif
|
69
|
53
|
Pourcentage
|
19,1%
|
14,7%
|
Non
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
67
|
68
|
Pourcentage
|
18,6%
|
18,9%
|
Non
|
Effectif
|
200
|
206
|
Pourcentage
|
55,6%
|
57,2%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 67 montre qu'au sein des étudiants qui
fréquentent une bibliothèque, ceux qui exercent une
activité économique sont moins nombreux (6,7%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (9,2%) à avoir obtenu
les crédits des semestres précédents. Il en est de
même chez les étudiants qui ne fréquentent pas une
bibliothèque. Quand on prend en compte uniquement les étudiants
qui exercent une activité économique, ceux qui ne
fréquentent pas une bibliothèque sont plus nombreux (18,6%) que
ceux qui fréquentent une bibliothèque (6,7%) à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents.
On peut retenir du tableau 67 que les étudiants qui
exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique à obtenir les
crédits des semestres précédents, qu'ils
fréquentent ou non une bibliothèque. Toutefois lorsqu'on
considère les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux qui fréquentent une bibliothèque ont plus
de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents
que ceux qui ne fréquentent pas une bibliothèque.
223
Tableau 68 : Influence de la fréquentation d'une
bibliothèque par les enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs
Fréquentation d'une
bibliothèque
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
42
|
38
|
Pourcentage
|
15,6%
|
14,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
19
|
11
|
Pourcentage
|
7%
|
4,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
8
|
4
|
Pourcentage
|
3%
|
1,5%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
119
|
131
|
Pourcentage
|
44,2%
|
50,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
58
|
51
|
Pourcentage
|
21,6%
|
19,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
23
|
24
|
Pourcentage
|
8,6%
|
9,3%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 68 qu'au sein des étudiants qui
font des recherches dans une bibliothèque, ceux qui exercent une
activité économique sont plus nombreux (15,6%) que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (14,7%) à avoir 1
à 15 à obtenir aux semestres antérieurs. Mais c'est
plutôt la situation inverse chez les étudiants qui ne font pas de
recherche dans une bibliothèque : 44,2% pour ceux qui exercent une
activité économique et 50,6% pour ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Toutefois en prenant en compte uniquement
les étudiants qui exercent une activité économique, ceux
qui font des recherches dans une bibliothèque sont les plus nombreux
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
Le tableau 68 nous renseigne donc que les étudiants qui
ont les moyens de s'inscrire dans une bibliothèque ont davantage de
chances d'avoir moins de crédits à obtenir lorsqu'ils exercent
une activité économique. Mais quand il s'agit uniquement des
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
ne font pas de recherche dans une
224
bibliothèque ont davantage de chances d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
5.1.4- Le nombre de jours de cours par
semaine
Les tableaux 69 et 70 présentent le lien entre le nombre
de jours de cours que les étudiants ont et leur réussite, selon
qu'ils exercent ou non une activité économique.
Tableau 69 : Influence du nombre de jour de cours des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Nombre de jours de cours par semaine
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
1 jour
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
2
|
4
|
Pourcentage
|
0,6%
|
1,1%
|
Non
|
Effectif
|
3
|
2
|
Pourcentage
|
0,8%
|
0,6%
|
2 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
3
|
2
|
Pourcentage
|
0,8%
|
0,6%
|
Non
|
Effectif
|
6
|
3
|
Pourcentage
|
1,7%
|
0,8%
|
3 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
16
|
12
|
Pourcentage
|
4,4%
|
3,3%
|
Non
|
Effectif
|
33
|
30
|
Pourcentage
|
9,2%
|
8,3%
|
4 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
19
|
20
|
Pourcentage
|
5,3%
|
5,6%
|
Non
|
Effectif
|
47
|
55
|
Pourcentage
|
13,1%
|
15,3%
|
5 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
25
|
32
|
Pourcentage
|
6,9%
|
8,9%
|
Non
|
Effectif
|
106
|
68
|
Pourcentage
|
29,4%
|
18,9%
|
6 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
26
|
31
|
Pourcentage
|
7,2%
|
8,6%
|
Non
|
Effectif
|
74
|
101
|
Pourcentage
|
20,6%
|
28%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
50%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
225
Il ressort du tableau 69 qu'au sein des étudiants qui
ont 1 jour de cours, ceux qui exercent une activité économique
sont moins nombreux (0,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (1,1%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Il en est de même chez les étudiants qui
ont 4, 5 et 6 jours de cours. Par contre, parmi les étudiants qui ont 2
jours de cours, ceux qui exercent une activité économique sont
plus nombreux (0,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (0,6%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Il en est de même chez les étudiants qui
ont 3 jours de cours. Parmi les étudiants qui exercent une
activité économique, ceux qui ont 6 jours de cours sont les plus
nombreux (7,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents.
Du tableau 69 on peut retenir qu'en dehors des
étudiants qui ont 1 jour de cours, les étudiants qui ont un
minimum de jours de cours (2 ou 3 jours) et qui exercent une activité
économique ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Toutefois, au sein des étudiants
qui exercent une activité économique, ce sont ceux qui ont 6
jours de cours qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents.
226
Tableau 70 : Influence du nombre de jour de cours des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Nombre de jours de cours par semaine
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
1 jour
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
3
|
1
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
2 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
4
|
0
|
Pourcentage
|
1,5%
|
0%
|
15 à 30
|
Effectif
|
0
|
1
|
Pourcentage
|
0%
|
0,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
2
|
Pourcentage
|
0,7%
|
0,8%
|
3 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
20
|
19
|
Pourcentage
|
7,4%
|
7,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
10
|
6
|
Pourcentage
|
3,7%
|
2,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
5
|
Pourcentage
|
1,1%
|
1,9%
|
4 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
27
|
34
|
Pourcentage
|
10%
|
13,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
14
|
16
|
Pourcentage
|
5,2%
|
6,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
6
|
5
|
Pourcentage
|
2,2%
|
1,9%
|
5 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
61
|
48
|
Pourcentage
|
22,7%
|
18,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
34
|
12
|
Pourcentage
|
12,6%
|
4,6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
11
|
8
|
Pourcentage
|
4,1%
|
3,1%
|
6 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
46
|
67
|
Pourcentage
|
17,1%
|
26%
|
15 à 30
|
Effectif
|
19
|
26
|
Pourcentage
|
7,1%
|
10%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
8
|
Pourcentage
|
3,3%
|
3,1%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
227
Le tableau 70 montre qu'au sein des étudiants qui ont 1
jour de cours, ceux qui exercent une activité économique sont
plus nombreux (1,1%) que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique (0,4%) à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir. Il en est de même chez les étudiants qui ont 3 jours et 5
jours de cours. Parmi les étudiants qui ont 4 jours de cours, ceux qui
exercent une activité économique sont moins nombreux (10%) que
ceux qui n'exercent pas d'activité économique (13,1%) à
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
précédents. Quand on considère uniquement les
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
ont 5 jours de cours sont les plus nombreux à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres précédents.
On peut retenir du tableau 70 que les étudiants qui ont
moins de jours de cours ont plus de chances d'avoir moins de crédits (1
à 15) à obtenir même lorsqu'ils exercent une
activité économique. Mais ceux qui ont 5 jours de cours ont
davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir au sein
des étudiants qui exercent une activité économique.
5.1.5- L'absence aux cours
La réalité de l'absence des étudiants qui
exercent une activité économique est ainsi traduite par cet
étudiant :
« Ca perturbe : des fois tu es obligé de suivre un
cours à moitié et aller faire les répétitions.
Quand tu suis ça, à une heure donnée tu dois quitter afin
d'arriver à l'heure. Je fais trois jours de répétition par
semaine. » (Entretien avec étudiant FDS, semestre 3, mai 2017).
Les tableaux 71 et 72 montrent le lien entre le fait que les
étudiants s'absentent aux cours et l'obtention des crédits des
semestres précédents, selon qu'ils exercent ou non une
activité économique.
228
Tableau 71 : Influence de l'assiduité des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
S'absentent aux cours
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Souvent
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
11
|
3
|
Pourcentage
|
3,1%
|
0,8%
|
Non
|
Effectif
|
53
|
25
|
Pourcentage
|
14,7%
|
7%
|
Quelques fois
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
32
|
28
|
Pourcentage
|
9%
|
7,8%
|
Non
|
Effectif
|
108
|
93
|
Pourcentage
|
30%
|
25,8%
|
Rarement
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
32
|
43
|
Pourcentage
|
8,8%
|
11,9%
|
Non
|
Effectif
|
70
|
101
|
Pourcentage
|
19,4%
|
28,1%
|
Pas du tout
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
16
|
27
|
Pourcentage
|
4,4%
|
7,5%
|
Non
|
Effectif
|
38
|
40
|
Pourcentage
|
10,6%
|
11,1%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 71 montre qu'au sein des étudiants qui
s'absentent souvent aux cours, ceux qui exercent une activité
économique sont plus nombreux (3,1%) que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (0,8%) à avoir obtenu les
crédits des semestres précédents. Il en est de même
avec les étudiants qui s'absentent quelques fois aux cours. Mais parmi
les étudiants qui ne s'absentent pas du tout aux cours, la tendance est
inversée en faveur des étudiants qui n'exercent pas
d'activité économique (4,4% contre 7,5% pour ceux qui exercent
une activité économique). En ce qui concerne uniquement les
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
s'absentent quelques fois aux cours sont les plus nombreux (9%) à avoir
obtenu les crédits des semestres précédents.
Le tableau 71 nous renseigne que quand ils s'absentent souvent
ou quelques fois aux cours, les étudiants qui exercent une
activité économique ont plus de chances d'obtenir les
229
crédits des semestres précédents par
rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique.
Au sein des étudiants qui exercent une activité
économique, ceux qui s'absentent quelques fois aux cours ont davantage
de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents.
Tableau 72 : Influence de l'assiduité des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
S'absentent aux cours
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Souvent
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
26
|
15
|
Pourcentage
|
9,7%
|
5,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
17
|
8
|
Pourcentage
|
6,3%
|
3,1%
|
30 et plus
|
Effectif
|
10
|
2
|
Pourcentage
|
3,7%
|
0,8%
|
Quelques fois
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
66
|
57
|
Pourcentage
|
24,5%
|
22%
|
15 à 30
|
Effectif
|
32
|
23
|
Pourcentage
|
11,9%
|
9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
10
|
13
|
Pourcentage
|
3,7%
|
5%
|
Rarement
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
47
|
70
|
Pourcentage
|
17,5%
|
27%
|
15 à 30
|
Effectif
|
15
|
20
|
Pourcentage
|
5,6%
|
7,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
8
|
11
|
Pourcentage
|
3%
|
4,2%
|
Pas du tout
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
22
|
27
|
Pourcentage
|
8,2%
|
10,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
13
|
11
|
Pourcentage
|
4,8%
|
4,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
2
|
Pourcentage
|
1,1%
|
0,8%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
259
|
Pourcentage
|
100%
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
230
Le tableau 72 montre qu'au sein des étudiants qui
s'absentent souvent aux cours, ceux qui exercent une activité
économique (9,7%) sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas
d'activité économique (5,8%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir. Il en est de même chez les
étudiants qui s'absentent quelques fois aux cours. Parmi les
étudiants qui s'absentent rarement aux cours, ce sont plutôt ceux
qui n'exercent pas d'activité économique qui sont plus nombreux
(27%) que ceux qui exercent une activité économique (17,5%)
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
précédents. Il en est de même avec les étudiants qui
ne s'absentent pas du tout aux cours. En ce qui concerne uniquement les
étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui
s'absentent quelques fois aux cours sont plus nombreux (24,5%) à avoir
moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
On retiendra du tableau 72 que les étudiants qui
exercent une activité économique parviennent à avoir moins
de crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport
à ceux qui n'exercent pas d'activité économique,
lorsqu'ils s'absentent souvent ou quelques fois aux cours. Lorsqu'ils sont
assidus aux cours, les étudiants qui n'exercent pas d'activité
économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits. Par
ailleurs au sein des étudiants qui exercent une activité
économique, ce sont ceux qui s'absentent quelques fois aux cours qui ont
plus de chances d'avoir moins de crédits.
Les données présentées à travers
les tableaux de cette rubrique nous ont permis de relever les
éléments relatifs à l'implication des étudiants
dans les activités liées aux études et leur
réussite. Dans la dernière rubrique qui suit, nous
présentons les influences de l'activité exercée par les
étudiants sur leur réussite.
5.2- Les caractéristiques de l'activité
économique exercée et la réussite des
étudiants
Les données que nous présentons dans cette
rubrique montrent l'influence du type d'activité économique
exercée par les étudiants sur leur réussite. Pour la
majorité des étudiants, l'option d'exercer une activité
économique provient d'un souci de disposer des ressources
nécessaires pour étudier dans de bonne condition :
231
« Comme je le dis, je prends de l'argent par mois, mais
on ne me dit pas prends ça c'est pour acheter des habits, prends
ça c'est pour tel. Elle donne, c'est à toi-même de faire
des économies pour acheter. Parfois comme l'économie ne me suffit
pas, je viens, elle me dit, il faut être un peu indépendant. Donc
je dois associer quelque chose qui doit me donner de l'argent plus vite et plus
beaucoup que ce qu'elle me donne pour faire des économies. »
(Entretien avec étudiant FDD, semestre 5, mai 2017).
Les activités n'étant pas les mêmes, nous
estimons en effet que la réussite des étudiants dépend
également de la nature de chaque activité.
5.2.1- L'obtention des crédits des semestres
antérieurs
Dans les tableaux 73 et 74, nous nous intéressons tout
d'abord à la réussite des étudiants quand ils exercent ou
non une activité économique.
Tableau 73 : Influence de l'exercice d'une
activité économique sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
91
|
25,3%
|
101
|
28,1%
|
Non
|
269
|
74,7%
|
259
|
71,9%
|
Total
|
360
|
100%
|
360
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 73 que, tant chez les étudiants
qui exercent une activité économique que chez ceux qui n'exercent
pas d'activité économique, la proportion de ceux qui n'ont pas
obtenu les crédits est plus importante que celle de ceux qui ont obtenu
les crédits. Lorsqu'on considère les étudiants qui n'ont
pas obtenu les crédits des semestres précédents, les
étudiants qui exercent une activité économique sont plus
nombreux (74,7%) que les étudiants qui n'exercent pas d'activité
économique (71,9%). Quant aux étudiants qui ont obtenu les
crédits des semestres précédents, ceux qui n'exercent pas
d'activité économique sont plus nombreux (28,1%) que ceux qui
exercent une activité économique (25,3%).
Le tableau 73 nous renseigne donc que lorsqu'ils exercent une
activité économique, les étudiants ont moins de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport
à ceux qui n'exercent pas d'activité économique.
232
Tableau 74 : Influence de l'exercice d'une
activité économique sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Non
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 à 15
|
161
|
59,9%
|
169
|
65,3%
|
15 à 30
|
77
|
28,6%
|
62
|
23,9%
|
30 et plus
|
31
|
11,5%
|
28
|
10,8%
|
Total
|
269
|
100%
|
259
|
100%
|
Source : MOKLI, données de terrain, 2017
Le tableau 74 montre que les étudiants qui exercent une
activité économique (59,9%) sont moins nombreux que ceux qui
n'exercent pas d'activité économique (65,3%) à avoir 1
à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
Par contre, parmi les étudiants qui ont 15 à 30 crédits,
ceux qui exercent une activité économique (28,6%) sont plus
nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique
(23,9%). Il en est de même chez les étudiants qui ont 30
crédits et plus.
On peut retenir du tableau 74 que les étudiants qui
n'exercent pas d'activité économique ont davantage de chances
d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs que ceux qui exercent une activité
économique.
5.2.2- Le moment auquel l'étudiant a
commencé à exercer une activité économique
Dans le tableau 75, le lien entre le moment auquel l'étudiant a
commencé à exercer une activité économique et
l'obtention des crédits des semestres précédents est
présenté.
233
Tableau 75 : Influence du début de l'exercice
d'une activité économique sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Début de l'exercice d'une activité
économique
|
Exercent une activité
économique
|
Avant d'arriver à l'université
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
41
|
Pourcentage
|
11,4%
|
Non
|
Effectif
|
87
|
Pourcentage
|
24,2%
|
Dès mon entrée à l'université
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
30
|
Pourcentage
|
8,3%
|
Non
|
Effectif
|
126
|
Pourcentage
|
35%
|
Cette année
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
20
|
Pourcentage
|
5,5%
|
Non
|
Effectif
|
56
|
Pourcentage
|
15,6%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 75 montre que, quelle que soit la période
à laquelle ils ont commencé à exercer une activité
économique, la plupart des étudiants concernés n'ont pas
obtenu les crédits des semestres précédents : 35% de ceux
qui ont commencé à exercer une activité économique
dès leur entrée à l'université n'ont pas obtenu les
crédits des semestres précédents ; 15,6% de ceux qui ont
commencé à exercer une activité économique cette
année n'ont pas obtenu les crédits des semestres
précédents ; 24,2% de ceux qui exerçaient une
activité économique avant d'arriver à l'université
n'ont pas obtenu les crédits des semestres précédents. Il
ressort par ailleurs que les étudiants qui exerçaient une
activité économique avant d'arriver à l'université
sont plus nombreux (11,4%) à avoir obtenu les crédits des
semestres précédents que ceux qui ont commencé à
exercer une activité économique dès leur entrée
à l'université (8,3%) et ceux qui ont commencé à
exercer une activité économique cette année (5,5%). Ces
étudiants ont en effet la capacité de s'adapter à cette
situation déjà étant au secondaire :
« Au début c'est l'oncle qui payait ma
scolarité, mais quand il a eu sa retraite, il n'avait plus rien, c'est
nous même qui nous défendons pour pouvoir payer. Je faisais de
petits jobs dans le week-end : par exemple il peut y avoir quelqu'un dans la
localité qui a besoin qu'on lui
234
arrange la devanture ou bien dans son petit champ à
côté. Avec ça on est reconnu qu'il y a les petits jeunes
qui cherchent quelque chose, donc s'il y a quelque chose comme ça,
puisqu'ils nous connaissent, ils nous font appel et on le fait. Et c'est avec
ça qu'on se défend pour payer la scolarité jusqu'à
avoir le Bac. » (Entretien avec étudiant FLLA, semestre 5, mai
2017).
On peut retenir de ce tableau que les étudiants qui
exerçaient une activité économique avant d'entrer à
l'université ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents.
Dans le tableau 76, le lien entre le moment auquel
l'étudiant a commencé à exercer une activité
économique et le nombre de crédits à obtenir aux semestres
précédents est présenté.
Tableau 76 : Influence du début de l'exercice
d'une activité économique sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs
Début de l'exercice d'une activité
économique
|
Exercent une activité
économique
|
Avant d'arriver à l'université
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
55
|
Pourcentage
|
20,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
22
|
Pourcentage
|
8,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
10
|
Pourcentage
|
3,7%
|
Dès mon entrée à l'université
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
73
|
Pourcentage
|
27,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
39
|
Pourcentage
|
14,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
14
|
Pourcentage
|
5,2%
|
Cette année
|
Nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
33
|
Pourcentage
|
12,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
16
|
Pourcentage
|
6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
Pourcentage
|
2,6%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 76 montre que les étudiants qui ont
commencé à exercer une activité économique à
leur arrivée à l'université sont plus nombreux (27,1%)
à avoir moins de
235
crédits à obtenir aux semestres antérieurs
(1 à 15) que les étudiants qui exerçaient une
activité économique avant d'arriver à l'université
(20,4%) et ceux qui ont commencé à
exercer une activité économique seulement cette
année (12,3%).
On peut retenir que les étudiants qui ont commencé
à exercer une activité économique à leur
arrivée à l'université ont plus de chances d'avoir moins
de crédits (1 à 15) à obtenir aux semestres
antérieurs.
5.2.3- Le lien entre l'activité économique
et la formation suivie
Dans le tableau 77, nous présentons le lien entre le
rapport entre l'activité économique exercée et la
formation des étudiants et l'obtention des crédits des semestres
précédents.
Tableau 77 : Influence du fait que l'activité est
en lien avec la formation des enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
L'activité est en lien avec leur
formation
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
18
|
Pourcentage
|
5%
|
Non
|
Effectif
|
62
|
Pourcentage
|
17,2%
|
Non
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
73
|
Pourcentage
|
20,3%
|
Non
|
Effectif
|
207
|
Pourcentage
|
57,5%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 77 montre que les étudiants dont
l'activité économique n'a pas de lien avec la formation suivie
sont plus nombreux (20,3%) que ceux dont l'activité a un lien avec la
formation (5%), à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents.
On peut retenir du tableau 77 que le fait qu'il existe un lien
entre l'activité économique qu'exerce un étudiant ne
favorise pas sa réussite par rapport à l'étudiant dont
l'activité n'a pas de lien avec la formation.
236
Le tableau 78 présente le lien entre le rapport entre
l'activité économique exercée et la formation des
étudiants et le nombre de crédits à obtenir aux semestres
précédents.
Tableau 78 : Influence du fait que l'activité
est en lien avec la formation des enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs
L'activité est en lien avec leur
formation
|
Exercent une activité
économique
|
Oui
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
32
|
Pourcentage
|
11,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
17
|
Pourcentage
|
6,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
13
|
Pourcentage
|
4,8%
|
Non
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
129
|
Pourcentage
|
48%
|
15 à 30
|
Effectif
|
60
|
Pourcentage
|
22,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
18
|
Pourcentage
|
6,7%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 78 montre que les étudiants dont
l'activité n'a aucun lien avec la formation sont plus nombreux (48%) que
ceux dont l'activité a un lien avec la formation (11,9%) à avoir
1 à 15 crédits à obtenir.
On retiendra du tableau 78 l'existence de lien entre la formation
suivie et l'activité économique exercée ne donne pas plus
de chances aux étudiants d'avoir moins de crédits à
obtenir.
5.2.4- Le nombre de jours d'exercice de
l'activité
Le tableau 79 prend en compte le lien entre le nombre de jours
d'exercice de l'activité économique par l'étudiant et
l'obtention des crédits des semestres précédents.
237
Tableau 79 : Influence du nombre de jours d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
Nombre de jours d'exercice de l'activité dans la
semaine
|
Exercent une activité
économique
|
1 jour
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
2
|
Pourcentage
|
0,6%
|
Non
|
Effectif
|
23
|
Pourcentage
|
6,4%
|
2 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
19
|
Pourcentage
|
5,3%
|
Non
|
Effectif
|
57
|
Pourcentage
|
15,8%
|
3 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
17
|
Pourcentage
|
4,7%
|
Non
|
Effectif
|
57
|
Pourcentage
|
15,8%
|
4 jours
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
10
|
Pourcentage
|
2,8%
|
Non
|
Effectif
|
21
|
Pourcentage
|
5,8%
|
5 jours et plus
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
19
|
Pourcentage
|
5,3%
|
Non
|
Effectif
|
56
|
Pourcentage
|
15,5%
|
Activité
occasionnelle
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
24
|
Pourcentage
|
6,7%
|
Non
|
Effectif
|
55
|
Pourcentage
|
15,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Il ressort du tableau 79 que ce sont les étudiants qui
exercent une activité occasionnelle qui sont en plus grande proportion
(6,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents. Ils sont suivis par ceux qui ont 2 jours
d'activité (5,3%) et ceux qui ont 5 jours d'activité (5,3%). Les
étudiants qui ont la plus faible proportion sont ceux qui ont une
activité qui leur prend seulement 1 jour (0,6%).
238
On retient du tableau 79 que les étudiants qui exercent
une activité occasionnelle sont ceux qui ont davantage de chances
d'obtenir les crédits des semestres antérieurs.
Dans le tableau 80, nous présentons le lien entre le
nombre de jours d'exercice de l'activité économique par
l'étudiant et le nombre de crédits à obtenir aux semestres
précédents.
Tableau 80 : Influence du nombre de jours d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs
Nombre de jours d'exercice de l'activité dans la
semaine
|
Exercent une
activité économique
|
1 jour
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
17
|
Pourcentage
|
6,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
5
|
Pourcentage
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
Pourcentage
|
0,4%
|
2 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
34
|
Pourcentage
|
12,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
20
|
Pourcentage
|
7,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
3
|
Pourcentage
|
1,1%
|
3 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
30
|
Pourcentage
|
11,1%
|
15 à 30
|
Effectif
|
18
|
Pourcentage
|
6,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
9
|
Pourcentage
|
3,3%
|
4 jours
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
12
|
Pourcentage
|
4,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
5
|
Pourcentage
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
5 jours et plus
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
32
|
Pourcentage
|
11,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
12
|
Pourcentage
|
4,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
12
|
Pourcentage
|
4,5%
|
239
Nombre de jours d'exercice de l'activité dans la
semaine
|
Exercent une
activité économique
|
Activité occasionnelle
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
36
|
Pourcentage
|
13,4%
|
15 à 30
|
Effectif
|
17
|
Pourcentage
|
6,3%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
Pourcentage
|
0,7%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 80 montre que les étudiants qui exercent une
activité occasionnelle sont en plus grande proportion (13,4%) à
avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs ; ils sont suivis par les étudiants qui consacrent 2
jours par semaines à leur activité (12,6%), puis par ceux qui lui
consacrent au moins 5 jours (11,9%). Les étudiants qui exercent leur
activité pendant 4 jours sont ceux qui sont le moins nombreux (4,5%)
à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
On peut retenir du tableau 80 que les étudiants qui ont
une activité occasionnelle et ceux qui ont moins de jours
d'activité ont davantage la possibilité d'avoir moins de
crédits à obtenir aux semestres antérieurs.
5.2.5- Le nombre d'heures d'exercice de
l'activité
Dans les tableaux 81 et 82 le lien entre le nombre d'heures
d'exercice de l'activité économique par les étudiants et
leur réussite est présenté.
240
Tableau 81 : Influence du nombre d'heures d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents
Nombre d'heures d'exercice de l'activité par
semaine
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Moins de 15 heures
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
56
|
Pourcentage
|
15,6%
|
Non
|
Effectif
|
165
|
Pourcentage
|
45,8%
|
15 à 20 heures
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
10
|
Pourcentage
|
2,8%
|
Non
|
Effectif
|
27
|
Pourcentage
|
7,5%
|
20 à 25 heures
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
8
|
Pourcentage
|
2,2%
|
Non
|
Effectif
|
27
|
Pourcentage
|
7,5%
|
25 heures et plus
|
Obtention des crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
17
|
Pourcentage
|
4,7%
|
Non
|
Effectif
|
50
|
Pourcentage
|
13,9%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 81 montre que les étudiants qui consacrent
moins de 15 heures à l'activité économique qu'ils exercent
sont plus nombreux (15,6%) à avoir obtenu les crédits des
semestres antérieurs. Ils sont suivis par les étudiants qui
consacrent 25 heures et plus (4,7%) à leur activité par semaine.
Les étudiants qui ont le moins obtenu les crédits des semestres
précédents sont ceux qui consacrent 20 à 25 heures (2,2%)
à leur activité.
Du tableau 81 nous retenons que les étudiants qui
consacrent moins de 15 heures par semaine à l'activité
économique qu'ils exercent ont plus de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents.
241
Tableau 82 : Influence du nombre d'heures d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs
Nombre d'heures d'exercice de l'activité par
semaine
|
Exercice d'une activité
économique
|
Oui
|
Moins de 15 heures
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
105
|
Pourcentage
|
39%
|
15 à 30
|
Effectif
|
49
|
Pourcentage
|
18,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
11
|
Pourcentage
|
4,1%
|
15 à 20 heures
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
16
|
Pourcentage
|
5,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
7
|
Pourcentage
|
2,6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
20 à 25 heures
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
17
|
Pourcentage
|
6,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
6
|
Pourcentage
|
2,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
25 heures et plus
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
23
|
Pourcentage
|
8,6%
|
15 à 30
|
Effectif
|
15
|
Pourcentage
|
5,6%
|
30 et plus
|
Effectif
|
12
|
Pourcentage
|
4,5%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
Pourcentage
|
100,0%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 82 montre que les étudiants qui consacrent
moins de 15 heures à leur activité économique sont plus
nombreux (39%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir.
Ils sont suivis par ceux qui ont 25 heures et plus d'activité
économique par semaine (8,6%).
Les étudiants qui ont 14 à 20 heures
d'activité sont les moins nombreux à avoir 1 à 15
crédits à obtenir (5,9%).
242
Nous retenons du tableau 82 que les étudiants qui ont
moins d'heures d'activité économique par semaine (moins de 15
heures), sont ceux qui ont moins de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs.
5.2.6- Les effets de l'activité économique
exercée
Le tableau 83 met en exergue la relation entre les effets de
l'activité économique exercée par l'étudiant sur
l'obtention des crédits des semestres précédents.
Tableau 83 : Influence des effets de l'activité
subits par les enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents
Les effets de l'activité économique sur
eux
|
Exercent une activité
économique
|
Aucun
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
19
|
Pourcentage
|
5,3%
|
Non
|
Effectif
|
41
|
Pourcentage
|
11,4%
|
Fatigue
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
59
|
Pourcentage
|
16,4%
|
Non
|
Effectif
|
190
|
Pourcentage
|
52,8%
|
Maladies fréquentes
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
2
|
Pourcentage
|
0,6%
|
Non
|
Effectif
|
5
|
Pourcentage
|
1,4%
|
Stress
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
7
|
Pourcentage
|
1,9%
|
Non
|
Effectif
|
11
|
Pourcentage
|
3%
|
Fatigue et stress
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
4
|
Pourcentage
|
1,1%
|
Non
|
Effectif
|
21
|
Pourcentage
|
5,8%
|
Fatigue et Maladies fréquentes
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Non
|
Effectif
|
1
|
Pourcentage
|
0,3%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 83 montre que les étudiants qui sont les
plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents sont ceux qui ont évoqué la fatigue
(16,4%) comme effet
243
sur eux et ceux qui ont déclaré que cette
activité n'a aucun effet sur eux (5,3%). Les étudiants qui sont
les moins nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres
précédents sont ceux qui ont évoqué les maladies
fréquentes (0,6%).
On peut retenir du tableau 83 que de façon
générale les étudiants qui subissent uniquement la fatigue
et ceux qui ne subissent aucun effet de l'activité économique
qu'ils exercent ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents.
Le tableau 84 nous instruit sur le lien entre les effets de
l'activité économique exercée par les étudiants et
le nombre de crédits à obtenir aux semestres
précédents.
244
Tableau 84 : Influence des effets de l'activité
subits par les enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs
Les effets de l'activité économique sur
eux
|
Exercent une activité
économique
|
Aucun
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
29
|
Pourcentage
|
10,8%
|
15 à 30
|
Effectif
|
10
|
Pourcentage
|
3,7%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
Pourcentage
|
0,7%
|
Fatigue
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
110
|
Pourcentage
|
40,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
57
|
Pourcentage
|
21,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
23
|
Pourcentage
|
8,5%
|
Maladies fréquentes
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
Pourcentage
|
0,4%
|
Stress
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
4
|
Pourcentage
|
1,5%
|
15 à 30
|
Effectif
|
5
|
Pourcentage
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
Pourcentage
|
0,7%
|
Fatigue et stress
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
14
|
Pourcentage
|
5,2%
|
15 à 30
|
Effectif
|
5
|
Pourcentage
|
1,9%
|
30 et plus
|
Effectif
|
2
|
Pourcentage
|
0,7%
|
Fatigue et Maladies fréquentes
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
30 et plus
|
Effectif
|
1
|
Pourcentage
|
0,4%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 84 montre que les étudiants qui ont
évoqué la fatigue comme effet de l'activité exercé
sur eux sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits
à obtenir aux semestres
245
(40,9%) ; ils sont suivis par ceux qui ne subissent aucun
effet de l'activité qu'ils exercent (10,8%). Les étudiants qui
ont évoqué les maladies fréquentes ou le stress sont ceux
qui sont le moins nombreux à avoir 1 à 15 crédits à
obtenir aux semestres précédents (1,5% à chaque
niveau).
On peut retenir du tableau 84 que les étudiants qui
subissent seulement la fatigue ou qui ne subissent aucun effet de
l'activité économique qu'ils exercent ont davantage de chances
d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs.
5.2.7- Celui pour qui l'étudiant
travaille
Dans le tableau 85, nous relevons le lien entre celui pour qui
l'étudiant travaille et l'obtention des crédits des semestres
précédents.
Tableau 85 : Influence de l'employeur des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents
Employeur
|
Exercent une activité
économique
|
Moi-même
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
36
|
Pourcentage
|
10%
|
Non
|
Effectif
|
113
|
Pourcentage
|
31,4%
|
Une société
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
19
|
Pourcentage
|
5,3%
|
Non
|
Effectif
|
53
|
Pourcentage
|
14,7%
|
Un
particulier
|
Ont obtenu les crédits des semestres
précédents
|
Oui
|
Effectif
|
36
|
Pourcentage
|
10%
|
Non
|
Effectif
|
103
|
Pourcentage
|
28,6%
|
Total
|
Effectif
|
360
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 85 montre que les étudiants qui exercent une
activité économique pour leur propre compte ou pour un
particulier sont plus nombreux (10% à chaque niveau) à avoir
246
obtenu les crédits des semestres précédents
par rapport à ceux qui travaillent pour une société
(5,3%).
On retient du tableau 85 que les étudiants qui exercent
une activité économique pour leur propre compte ou qui sont
employés par un particulier ont davantage de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents.
Dans le tableau 86, nous présentons le lien entre celui
pour qui l'étudiant travaille et le nombre de crédits à
obtenir aux semestres précédents.
Tableau 86 : Influence de l'employeur des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs
Employeur
|
Exercent une activité
économique
|
Moi-même
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
68
|
Pourcentage
|
25,3%
|
15 à 30
|
Effectif
|
35
|
Pourcentage
|
13%
|
30 et plus
|
Effectif
|
10
|
Pourcentage
|
3,7%
|
Une société
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
32
|
Pourcentage
|
11,9%
|
15 à 30
|
Effectif
|
14
|
Pourcentage
|
5,2%
|
30 et plus
|
Effectif
|
7
|
Pourcentage
|
2,6%
|
Un
particulier
|
Nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs
|
1 à 15
|
Effectif
|
61
|
Pourcentage
|
22,7%
|
15 à 30
|
Effectif
|
28
|
Pourcentage
|
10,4%
|
30 et plus
|
Effectif
|
14
|
Pourcentage
|
5,2%
|
Total
|
Effectif
|
269
|
Pourcentage
|
100%
|
Source : Mokli, données de terrain, 2017
Le tableau 86 montre que les étudiants qui travaillent
pour leur propre compte sont plus nombreux (25,3%) à avoir 1 à 15
crédits à obtenir aux semestres antérieurs ; ils sont
suivis par ceux qui sont employés par un particulier (22,7%). Les
étudiants qui sont
247
employés par une société sont les moins
nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux
semestres antérieurs.
En ce qui concerne le nombre de crédits qu'il leur
reste à obtenir aux semestres antérieurs, les étudiants
qui travaillent pour leur propre compte ou pour le compte d'un particulier ont
davantage de chances d'avoir moins de crédits.
248
CHAPITRE 6 : INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES
RÉSULTATS
À la suite de la collecte et de l'analyse des
données, nous pouvons mieux aborder la question de la réussite
des étudiants de l'Université de Lomé, en lien avec le
choix d'exercer une activité économique. Les résultats de
l'analyse ont le mérite de nous éclairer davantage sur un aspect
de la réussite des étudiants à l'UL, surtout dans le cadre
du système LMD qui a été instauré depuis
pratiquement une décennie. Dans ce chapitre, il est question de mettre
en lumière les déterminants de la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique.
6.1- Interprétation des
résultats
6.1.1- L'influence des caractéristiques
sociodémographiques et familiales sur la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique
Dans un contexte de massification, due à la
démocratisation de l'enseignement supérieur, où de plus en
plus d'étudiants viennent de milieux socioéconomiques
défavorisés, la possession des ressources nécessaires
à la poursuite des études est un défi qui s'ajoute
à celui de la réussite du parcours universitaire. Il est donc
important d'interroger les facteurs d'ordre sociodémographique et
familial dont peuvent jouir les étudiants qui optent pour l'exercice
d'une activité économique pour leur réussite. C'est ainsi
que nous avons énoncé dans notre hypothèse
spécifique 1 (HS1) que les étudiants qui exercent une
activité économique jouissent de certaines
caractéristiques sociodémographiques et familiales pour leur
réussite. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons pris
en compte les éléments tels que : le genre, l'âge, le type
de famille, le fait que les parents vivent ou non ensemble, la fratrie, le
niveau d'instruction des parents, leur profession, leur revenu, le fait que
l'étudiant vive ou non avec ses parents ainsi que le fait que leurs
parents soient vivants ou non. À partir de ces facteurs, nous avons
formulé des énoncés opérationnels.
249
Il est important de déterminer si ces
éléments ont une quelconque répercussion sur la
réussite des étudiants lorsqu'ils exercent une activité
économique, ce qui nous permettra de confirmer ou infirmer notre
hypothèse.
S'agissant des caractéristiques
sociodémographiques, le genre et l'âge ont été
considérés. La prise en compte de ces indicateurs tient au fait
qu'à travers la littérature des recherches sur le sujet ont tenu
compte de ces indicateurs qui sont déterminants surtout pour le maintien
ou non de l'étudiant dans le système. Concernant par exemple
l'âge, il est révélé que les étudiants
d'âge avancé ont souvent tendance à se maintenir dans
l'activité qu'ils exercent, succombent parfois à la tentation
d'abandonner les études au profit de l'activité exercée.
De ce fait, ces étudiants éprouvent également des
difficultés à réussir.
Pour ce qui est du genre, notre énoncé
opérationnel est que lorsqu'ils exercent une activité
économique, les étudiants réussissent mieux que les
étudiantes. Les résultats que nous avons obtenus nous permettent
de dire que cet énoncé est pertinent, étant donné
qu'en prenant en compte les étudiants qui exercent une activité
économique, ceux de sexe masculin sont en plus grande proportion
à avoir obtenu les crédits des semestres précédents
ou à avoir moins de crédits aux semestres
précédents. Il est à noter que l'Université de
Lomé a, de tout temps, accueilli plus d'étudiants que
d'étudiantes. Cette réalité est intrinsèquement
liée au système éducatif même du pays où les
filles sont davantage représentées aux niveaux inférieurs
; au fur et à mesure qu'on évolue vers les niveaux
supérieurs l'effectif des filles diminue au niveau supérieur. Les
étudiants se retrouvent en plus grande proportion que les
étudiantes à l'université et aussi à exercer une
activité économique. Par ailleurs, on peut comprendre la
meilleure réussite des étudiants par rapport aux
étudiantes par le fait que les premiers manifestent davantage de
capacité de conciliation des études et une activité
économique que les secondes.
L'âge des étudiants est le second indicateur des
variables sociodémographiques prises en compte. Nous énoncions
que les étudiants d'âge avancé qui exercent une
activité économique ont moins de difficultés à
réussir. Les étudiants les plus concernés par
250
l'exercice d'une activité économique
d'après nos résultats sont ceux âgés de 18 à
29 ans. La tranche d'âge la plus représentée est celle des
22 à 25 ans. Les résultats auxquels nous sommes parvenus,
montrent en effet que les étudiants qui réussissent mieux sont
ceux qui se retrouvent dans les tranches d'âge de 18 à 21 ans et
de 22 à 25 ans. Les plus âgés (26 ans et plus) sont donc
ceux qui réussissent moins ; il en découle que notre
hypothèse opérationnelle n'est pas pertinente. Les
étudiants d'âge moins avancé ont davantage la
possibilité de bénéficier d'autres soutiens financiers
complémentaires (parents, bourses ou aides). Cela représente pour
ces étudiants un atout non négligeable qui réduit leur
niveau d'engagement dans une activité économique par rapport aux
étudiants d'âge plus élevé qui ont moins de chances
de continuer à bénéficier du soutien financier des parents
ainsi que de l'Etat. Cette réalité nous a été
présentée en ces termes par un enseignant :
« Moi je connais des jeunes qui font la maçonnerie
les week-ends et même j'ai un frère, il a son enfant en agronomie.
Lorsque tu vois l'enfant là. C'est un frère du village. Il m'a
parlé de son enfant et un jour je vois l'enfant sur un chantier à
coté de ma maison. Un jour aussi il y a un monsieur qui a des champs
à Tsévié, l'enfant va là-bas, les congés
comme ça il cultive, on le paie, etc. Et actuellement, il me dit il a la
bourse, il a réussi la première année, il est très
bien. Donc il sait, l'argent là à quoi ça va servir.
Aujourd'hui il a une moto, il a un ordinateur. Tout ce qu'il fait c'est pour
réussir. Il ne prend pas ça comme une carrière qu'il est
en train de faire, mais comme un moyen véritablement pour atteindre son
objectif. Et lorsqu'on prend comme ça on va réussir. Tu vois
l'enfant, il n'est pas trop âgé mais, il le fait. Tout
dépend de la priorité que l'étudiant accorde aux
études par rapport à l'activité. » (Entretien avec
enseignant FSHS, mai 2017).
Les caractéristiques relatives à l'environnement
familial de l'étudiant ont également permis d'apporter un certain
éclairage à la réussite de ceux qui exercent une
activité économique. Concernant le milieu social d'origine, les
propos suivants sont édifiants à propos de ces étudiants
issus de famille défavorisée et qui exercent une activité
économique :
« Il y a des étudiants de classe sociale
aisée, des étudiants de milieu défavorisé et des
étudiants intermédiaires. En bon togolais dans tous les cas les
étudiants des milieux défavorisés sont majoritaires, mais
ils essaient quand même de se donner, de faire l'essentiel, le maximum
possible pour suivre les cours et réussir. » (Entretien avec
enseignant FASEG, mai 2017).
Par rapport au type de famille dont ils sont issus, notre
énoncé opérationnel est que les étudiants de
famille monogame qui exercent une activité économique ont moins
de difficultés à réussir. Les résultats que nous
avons obtenus nous permettent de dire que cet énoncé
opérationnel est pertinent, puisque les étudiants appartenant
à une famille
251
monogame sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents ou d'avoir un minimum de
crédits à obtenir. L'environnement qu'offre une famille monogame
est moins perturbant pour un étudiant qui exerce une activité
économique pour se concentrer sur ses études malgré le
cumul. De plus, les parents ont moins de charges, ce qui permet à
l'étudiant issu de ce type de famille de bénéficier par
moment de leur soutien, même s'il n'est pas conséquent.
La tranquillité qu'offre l'environnement familial pour
les études est également liée au fait que les parents
vivent ensemble. Dans le cas des étudiants qui exercent une
activité économique, nous avons énoncé que ces
étudiants ont moins de difficultés à réussir
lorsque leurs parents vivent ensemble. Cet énoncé est pertinent
dans la mesure où les étudiants dont les parents vivent ensemble
sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir.
L'appartenance à une famille, dont les parents ne sont pas
séparés constitue donc un atout pour les étudiants qui
exercent une activité économique pour le bon déroulement
de leurs études.
Quant à la taille de la famille, nous avons
énoncé que les étudiants qui exercent une activité
économique et qui sont issus d'une famille de moins de cinq (05) enfants
ont moins de difficultés à réussir. Cet
énoncé est en partie pertinent, étant donné que ce
sont les étudiants appartenant à une famille de 4 à 6
enfants qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir.
Les familles de petite taille offrent un cadre de soutien aux enfants durant
leurs études. Les étudiants de famille de taille moyenne
bénéficient ainsi de cet atout.
Concernant le niveau d'instruction des parents, nous avons
énoncé que les étudiants dont les parents sont instruits
et qui exercent une activité économique ont moins de
difficultés à réussir. Cet énoncé est
pertinent au regard des résultats que nous avons obtenus. Il est, en
effet, ressorti que les étudiants qui exercent une activité
économique, dont les parents ont le niveau secondaire (lycée ou
collège) ont davantage de chances d'obtenir les crédits des
semestres antérieurs ou d'avoir moins de crédits à
obtenir. Ces étudiants peuvent en
252
effet compter sur le soutien de leurs parents dont le souhait
est souvent que leurs enfants aillent plus loin dans les études qu'eux.
Ils bénéficient pour cela de l'accompagnement et de
l'encouragement nécessaire, même si les moyens financiers sont
limités.
En ce qui concerne la profession de leurs parents, notre
énoncé est que les étudiants qui exercent une
activité économique dont les parents sont dans une
catégorie socioprofessionnelle supérieure ont plus de chances de
réussir. Cet énoncé opérationnel n'est pas
pertinent, puisque ce sont les étudiants dont le père est
artisan/particulier et la mère revendeuse/commerçante qui
réussissent mieux. Il ne s'agit généralement pas de
catégorie socioprofessionnelle supérieure, ce qui constitue pour
ces étudiants une motivation pour réussir et avoir une meilleure
situation socioprofessionnelle par rapport à leurs parents. Il faut
également observer que les étudiants dont les parents sont dans
une catégorie socioprofessionnelle élevée ne se retrouvent
pas en grand nombre à exercer une activité économique.
S'agissant de la rémunération des parents, notre
énoncé opérationnel est que les étudiants qui
exercent une activité économique, dont les parents ont un revenu
élevé ont moins de difficultés à réussir. Au
regard des résultats que nous avons obtenus, cet énoncé
n'est pas pertinent. Il est en effet apparu que les étudiants, dont le
père a un revenu inférieur à 150.000 F CFA et ceux dont la
mère a un revenu inférieur à 120.000 F CFA, sont ceux qui
réussissent mieux. Il ne s'agit pas de gros revenu pouvant en effet
mettre ces étudiants à l'abri des ressources nécessaires
à leurs études. Les difficultés financières
liées à la situation des parents constituent un
élément de motivation pour ces étudiants en vue de leur
réussite.
Nous nous sommes par ailleurs intéressé au fait
que les étudiants vivent ou non avec leurs parents et son influence sur
la réussite sur ceux qui exercent une activité économique.
Nous avons pour cela énoncé que les étudiants qui exercent
une activité économique et qui vivent avec leurs parents ont
moins de difficultés à réussir. Cet énoncé
n'est pas pertinent, étant donné que ce sont les étudiants
qui vivent seuls en location qui ont plus de
253
chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents ou d'avoir moins de crédits à
obtenir.
Pour ce qui est du fait que leurs parents soient vivants ou
non, notre énoncé était que les étudiants qui
exercent une activité économique et dont aucun parent n'est
décédé ont moins de difficultés à
réussir. Cet énoncé est pertinent, étant
donné que les étudiants dont le père est vivant et ceux
dont la mère est vivante sont ceux qui ont plus de chances de
réussir. Il faut ainsi comprendre que les parents représentent un
soutien important pour ces étudiants pour le bon déroulement de
leur parcours.
De façon globale, notre hypothèse
spécifique 1 qui stipule que les étudiants qui exercent une
activité économique jouissent de l'influence favorable de
certaines caractéristiques sociodémographiques et familiales pour
leur réussite est confirmée, puisqu'ils sont le plus souvent
d'âge moins avancé, issus de famille monogame et de taille
moyenne, ayant des parents instruits (au moins le collège), qui vivent
ensemble et qui ne sont pas tous les deux décédés.
Toutefois, ceux dont les parents ont une profession à revenu peu
élevé et ceux qui vivent seuls (non dans un cadre familial)
réussissent mieux. Ces deux dernières réalités se
comprennent dans la mesure où c'est le faible ou le manque de revenu de
leurs parents qui conduit généralement ces étudiants
à l'exercice d'une activité rémunérée.
L'activité qu'ils exercent leur permet en effet de gagner les ressources
nécessaires pour combler ce manque de soutien financier de la part de
leurs parents. Lorsqu'ils se retrouvent seuls, ils ont entre autres, la
possibilité de disposer de leur temps et de s'organiser de façon
à concilier les études et leur vécu quotidien.
6.1.2- Conditions de vie et d'études des
étudiants et réussite universitaire
Les étudiants étant le plus souvent
amenés à exercer une activité économique parce
qu'ils n'ont pas une bonne situation socioéconomique, il n'est pas exclu
que les conditions de vie et d'études auxquelles ils font face, tout en
travaillant, influencent leur réussite. Ils peuvent pour ainsi dire,
subir l'influence positive ou négative des conditions de vie et
d'études. Pour cela, nous avons émis dans l'hypothèse
spécifique 2 (HS2) que les
254
étudiants qui exercent une activité
économique et qui ont de bonnes conditions de vie et d'études
réussissent leur parcours universitaire. Ces propos suivants d'un
enseignant de la FSHS nous paraissent illustratifs :
« Ils développent à mon avis des
stratégies parfois inimaginables leur permettant de tenir le bout
d'abord en ville à Lomé et puis à l'université,
parce que les 2 sont liés. L'existence dans une maison et la poursuite
des études, c'est lié dans la mesure où, le milieu s'il
est favorable, ça met l'étudiant à l'aise. Si le milieu
n'est pas favorable, l'étudiant n'est pas à l'aise. »
(Entretien avec enseignant FDD, mai 2017)
L'importance de l'influence des conditions de vie et
d'études sur l'étudiant qui est en situation d'exercice d'une
activité économique parallèlement à ses
études est ainsi relevée par cet enseignant. Grâce aux
résultats auxquels nous sommes parvenu, nous pouvons déterminer
les éléments relatifs aux conditions de vie et d'études
des étudiants qui exercent une activité économique, qui
sont favorables à leur réussite.
Quand on prend en compte l'accès au soutien financier
de l'Etat, notre énoncé opérationnel est que les
étudiants qui perçoivent ce soutien ont moins de
difficultés de réussite, malgré l'exercice d'une
activité économique. Cet énoncé est en partie
pertinent pour ce qui est des étudiants qui perçoivent
l'allocation d'aide, puisqu'ils ont davantage de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de
crédits à obtenir. L'apport d'un soutien financier
extérieur en plus de leur revenu issu de l'activité
économique exercée est donc d'un certain secours à ces
étudiants. Nous pouvons mieux comprendre l'utilité de ce soutien
financier de l'Etat grâce à cette déclaration d'un
étudiant de semestre 5 qui a désormais, grâce à
l'allocation d'aide (désignée par tranches dans ses propos), la
possibilité de manger durant la journée quand il va au cours :
« Je pense que maintenant, j'arrive à manger
quelque chose quand même. Parce qu'en première année,
arrivé ici, d'ailleurs le matin quand je quitte, je dois trouver quelque
chose ; s'il y a quelque chose qui reste, je prends ça. Arrivé
ici, je finis les cours d'abord, retourné à la maison avant de
manger quelque chose. Mais en deuxième année comme je commence
à avoir quelque chose à partir des tranches, je trouve quelque
chose à manger. Je prends ça avant de penser à la maison.
» Entretien avec étudiant FDS, semestre 5, mai 2017)
Pour beaucoup d'étudiants, le financement même
des études constitue un sérieux problème, ce qui fait
qu'il y en a qui paient par eux-mêmes leur scolarité. Par rapport
à
255
cet aspect, nous avons énoncé que les
étudiants qui exercent une activité économique et qui
financent eux-mêmes leurs études ont des chances de réussir
leur parcours universitaire. Cet énoncé n'est pas pertinent,
parce que les étudiants qui réussissent mieux quand ils exercent
une activité économique, ce sont ceux dont les parents paient la
scolarité. L'importance du soutien des parents apparait ainsi dans la
réussite de l'étudiant même quand il exerce une
activité économique. Lorsque ce soutien vient en appui aux
ressources qu'ils gagnent, ces étudiants se retrouvent dans des
conditions qui favorisent leur réussite.
Mais l'ampleur des difficultés auxquelles ils sont
confrontés amène certains à recourir à des
prêts auprès de tierces personnes pour subvenir à leurs
besoins, parfois, les plus élémentaires. Cette
réalité nous a amené à énoncer que les
étudiants qui exercent une activité économique et qui ne
recourent pas à des prêts pour subvenir à leurs besoins ont
moins de difficultés à réussir. Cet énoncé
est pertinent, étant donné que nos résultats ont
révélé que les étudiants qui n'ont pas recours
à des prêts pour satisfaire leurs besoins ont davantage de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir
moins de crédits à obtenir. Le recours à des prêts
révèle, en effet, l'importance des difficultés
financières des étudiants qui le font. Ceux qui ne le font pas
ont un avantage dans le sens de leur réussite, étant donné
qu'ils ont une certaine stabilité financière.
L'importance des ressources financières réside
dans le fait qu'elles permettent à l'étudiant de subvenir
à ses besoins se rapportant à ses études. Ainsi, notre
énoncé opérationnel est que les étudiants qui
exercent une activité économique et qui arrivent à
satisfaire leurs besoins liés aux études ont moins de
difficultés à réussir. Cet énoncé en partie
est pertinent, vu que lorsqu'ils arrivent à satisfaire facilement leurs
besoins liés aux études, les étudiants qui exercent une
activité économique parviennent mieux à obtenir les
crédits des semestres antérieurs, mais ce sont ceux qui y
arrivent difficilement qui ont plus de chances d'avoir moins de crédits
à obtenir. Les difficultés de réussite se posent surtout
aux étudiants qui exercent une activité économique et pour
qui il est très difficile de
256
subvenir aux besoins liés aux études.
Jusqu'à un certain niveau, les étudiants qui exercent une
activité économique sont en effet capables d'affronter ces
difficultés et de réussir.
Dans le contexte du LMD, les étudiants doivent se
procurer les supports des différents cours. Or cela n'est pas
aisé pour tous, ce qui nous a amené à énoncer que
les étudiants qui exercent une activité économique et qui
arrivent facilement à s'acheter les supports de cours ont moins de
difficultés à réussir. Cet énoncé est en
partie pertinent, puisque les étudiants qui exercent une activité
économique et qui arrivent facilement à acheter les polycopies
ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres
précédents, mais en ce qui concerne ceux qui ont moins de
crédits à obtenir, ce sont ceux qui ont des difficultés
à s'acheter les polycopies qui ont plus de chances. Néanmoins,
les étudiants pour qui l'acquisition des polycopies est très
difficile sont ceux qui réussissent le moins. La possibilité pour
les étudiants de posséder facilement les supports de cours
constitue un avantage pour eux lorsqu'ils exercent une activité
économique. La possession de ces supports à temps leur permet de
s'imprégner régulièrement des contenus des cours.
Durant leur formation, les étudiants doivent
également être en mesure de se documenter, d'acquérir de la
documentation pour leur propre compte. La prise en compte de cet
élément dans la réussite de l'étudiant nous a donc
amené à énoncer que les étudiants qui exercent une
activité économique et qui arrivent facilement à s'acheter
des livres pour leur formation ont moins de difficultés à
réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent dans la mesure
où ce sont les étudiants qui exercent une activité
économique et qui n'arrivent pas à s'acheter des livres qui
parviennent le mieux à obtenir les crédits des semestres
précédents ou à avoir moins de crédits à
obtenir. La plupart du temps, les étudiants s'appuient davantage sur les
polycopies que les enseignants mettent à leur disposition. Ces
polycopies constituent le fondement des cours sur la base duquel les
évaluations sont faites. Le fait de s'en tenir et de lire
sérieusement ces cours constitue un atout pour eux, même quand ils
exercent une activité économique.
257
Le déplacement pour se rendre au campus
représente pour beaucoup d'étudiants un problème au vu des
distances qu'ils doivent parcourir. Nous avons pour cela énoncé
que les étudiants qui exercent une activité économique et
qui se déplacent facilement pour se rendre au campus ont moins de
difficultés à réussir. Cet énoncé est
pertinent, étant donné que lorsqu'ils arrivent à se
déplacer facilement pour se rendre au campus, les étudiants qui
exercent une activité économique parviennent plus à
obtenir les crédits des semestres précédents ou à
avoir moins de crédits à obtenir. La possibilité de se
rendre au cours ou de s'y rendre à temps constitue pour les
étudiants un grand atout pour suivre ces cours dans de bonnes conditions
(occuper une bonne place dans l'amphithéâtre). Ils se fatiguent
moins, puisqu'ils n'ont pas à marcher sur de longues distances pour se
rendre au cours ou rentrer à la maison. Lorsqu'il n'y a pas de
complication sur le plan du déplacement, les étudiants qui
exercent une activité économique ont moins de difficultés
à réussir.
La possession d'un moyen de déplacement peut être
considérée comme un atout supplémentaire pour ces
étudiants, pour réduire les difficultés de transport.
Ainsi avons-nous énoncé que les étudiants qui exercent une
activité économique et qui disposent d'un moyen de
déplacement ont moins de difficultés à réussir. Cet
énoncé n'est pas pertinent, parce que les résultats que
nous avons obtenus indiquent que les étudiants qui ne disposent pas de
moyen de déplacement ont plus de chances d'obtenir les crédits
des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits
à obtenir. La possession d'un moyen de déplacement est un
élément supplémentaire qui ne contribue pas
forcément à la réussite des étudiants qui exercent
une activité économique. L'important pour les étudiants
qui exercent une activité économique est de pouvoir se
déplacer facilement pour se rendre au campus ou rentrer à la
maison.
En ce qui concerne leur alimentation, nous avons
énoncé que les étudiants qui exercent une activité
économique et qui arrivent à s'alimenter normalement ont moins de
difficultés à réussir. Cet énoncé est
pertinent, étant donné que les étudiants qui exercent une
activité économique et qui arrivent à bien s'alimenter ont
plus de chances d'obtenir
258
les crédits des semestres précédents ou
d'avoir moins de crédits à obtenir. Pouvoir se nourrir est vital
pour tout individu, et en l'occurrence pour ce qui concerne les
étudiants, la possibilité de s'alimenter normalement contribue
à leur bien-être tant physique que mental, ce qui leur permet
d'être dans de bonnes dispositions pour étudier. Par rapport
à l'importance de l'alimentation et la prise en charge d'autres besoins
par l'étudiant qui exerce une activité économique, les
propos de cet enseignant nous permettent de mieux comprendre leur effet positif
sur la réussite des étudiants qui exercent une activité
économique : « Ils doivent faire les photocopies, payer leur loyer,
trouver quotidiennement ce qu'il faut manger. Et justement pour beaucoup, le
fait de subvenir à ces besoins-là, ils ont le temps
également d'apprendre et de réussir. » (Entretien avec
enseignant FSHS, mais 2017).
Les différents éléments pris en compte en
ce qui concerne les conditions de vie et d'études des étudiants
qui exercent une activité économique nous ont permis de relever
leur influence sur la réussite de ces étudiants. Ils nous
permettent de dire que de façon globale, les étudiants qui
exercent une activité économique ont besoin de certaines
conditions favorables pour pouvoir réussir les études
universitaires, notamment le soutien financier de l'Etat, le paiement de leur
scolarité par leurs parents, le non-recours à des prêts, la
possibilité de satisfaire facilement les besoins liés aux
études, la possibilité d'acheter facilement les supports de
cours, de se déplacer et de s'alimenter normalement. Par contre, les
aspects relatifs à l'achat des livres et la possession d'un moyen de
déplacement n'ont pas une grande influence sur la réussite de ces
étudiants. En clair, de façon globale, les résultats de
cette recherche confirment l'hypothèse spécifique 2, selon
laquelle les étudiants qui exercent une activité
économique et qui ont de bonnes conditions de vie et d'études
réussissent leur parcours universitaire.
259
6.1.3- L'implication des étudiants dans les
activités liées aux études et leur
réussite
Les études universitaires présentent leurs
exigences auxquelles les étudiants doivent se soumettre pour s'assurer
un bon parcours. Cette réalité justifie en partie les
difficultés de réussite que rencontrent les étudiants qui
arrivent en première année ou qui sont au grade licence.
Malgré la relative liberté dont ils jouissent à
l'université, il leur revient de s'impliquer davantage dans leurs
études, parce qu'ils ont un niveau de maturité qui leur permet de
s'organiser eux-mêmes par rapport à la formation suivie. C'est
pour cela que nous avons énoncé dans l'hypothèse 3 (HS3)
que les étudiants qui exercent une activité économique et
qui s'impliquent dans leurs études réussissent leur parcours
universitaire.
Pour vérifier cette hypothèse, nous nous sommes
appuyé sur des énoncés opérationnels. Ainsi
avons-nous formulé l'énoncé selon lequel les
étudiants qui exercent une activité économique et qui
étudient quotidiennement au cours de l'année ont moins de
difficultés à réussir. Cet énoncé n'est pas
pertinent parce que ce sont les étudiants qui étudient souvent,
mais pas au jour le jour qui ont plus de chances d'obtenir les crédits
des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits
à obtenir. Ces étudiants ont néanmoins une
régularité dans la lecture des cours, contrairement à
leurs camarades qui ne lisent les cours qu'à l'approche des examens. En
effet, pour bien assimiler les enseignements qui leur sont donnés, il
revient aux étudiants de s'appliquer en relisant
régulièrement les cours. Cette activité leur permet non
seulement de bien comprendre le cours, mais aussi de déceler les zones
d'ombre et de les clarifier en posant des questions à l'enseignant ou en
allant faire des recherches eux-mêmes. Le plus souvent pour les
étudiants qui n'ont pas coutume de faire des recherches personnelles,
cet exercice leur permet d'acquérir l'essentiel des connaissances pour
réussir leur évaluation.
En plus des cours, l'une des exigences du LMD est que les
étudiants fassent eux-mêmes des recherches en vue d'enrichir les
connaissances que leur transmettent les enseignants. Pour cela, nous avons
énoncé que les étudiants qui exercent une activité
économique et qui font des recherches sur internet ont moins de
difficultés à réussir. Cet énoncé est
260
pertinent, puisque nos résultats ont
révélé que ce sont les étudiants qui font souvent
des recherches ou qui les font quelques fois, qui ont davantage de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir
moins de crédits à obtenir. Internet est, en effet, devenu un
outil incontournable dans la recherche du savoir. Son accessibilité aux
étudiants de l'Université de Lomé leur permet
désormais de s'instruire davantage et constitue un atout pour ceux qui
exercent une activité économique.
De même, dans l'optique de compléter les
connaissances qu'ils reçoivent, les étudiants sont
également appelés à faire des recherches dans une
bibliothèque. Ainsi avons-nous énoncé que les
étudiants qui exercent une activité économique et qui font
des recherches dans une bibliothèque ont moins de difficultés
à réussir. Cet énoncé est en partie pertinent
étant donné que ceux qui fréquentent une
bibliothèque ont plus de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents, alors que ceux qui ont un minimum de
crédits à obtenir sont ceux qui ne fréquentent pas une
bibliothèque. En considérant que l'obtention des crédits
est l'objectif à atteindre par les étudiants, la
réalisation de recherches dans une bibliothèque est aussi
bénéfique pour ceux qui exercent une activité
économique. En effet, la recherche sur internet et dans une
bibliothèque participe à la formation de l'étudiant,
notamment dans le contexte du système LMD. L'étudiant est
appelé à contribuer à sa propre formation à travers
l'acquisition de connaissances complémentaires devant lui permettre
d'approfondir les fondamentaux que lui transmet l'enseignant. C'est au vu de
cette nécessité qu'à l'UL, la mise à disposition de
la connexion aux étudiants est désormais effective et la
bibliothèque universitaire est davantage dotée de nouveaux
ouvrages et réorganisée. De même, plusieurs
établissements disposent d'une bibliothèque spéciale en
vue de faciliter l'accès aux ouvrages surtout ceux liés au
domaine de formation spécifique de l'établissement. L'implication
personnelle à travers les recherches personnelles est donc un facteur
déterminant pour la réussite des étudiants qui exercent
une activité économique.
261
La participation des étudiants aux cours est un
élément important pour leur formation. Pour ceux qui exercent une
activité économique, il est nécessaire de disposer du
temps à consacrer aux études et à l'activité
exercée. Pour cela, nous avons énoncé que les
étudiants qui exercent une activité économique et qui ont
1 à 2 jours de cours ont moins de difficultés à
réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent, parce que ce sont
les étudiants qui ont 6 jours ou 5 jours de cours qui ont plus de
chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou
d'avoir moins de crédits à obtenir. Cette réalité
tient de la nature même de l'activité exercée par les
étudiants ou de l'emploi du temps des cours. Lorsqu'ils se retrouvent en
situation d'exercice d'une activité économique, il arrive aux
étudiants de rater des cours, mais le nombre de jours de cours
hebdomadaire ne constitue pas pour eux un handicap à leur
réussite.
Concernant justement leur assiduité, nous avons
énoncé que les étudiants qui exercent une activité
économique et qui sont assidus au cours ont moins de difficultés
à réussir. Les résultats que nous avons obtenus confirment
partiellement cet énoncé, puisque ce sont les étudiants
qui s'absentent quelques fois aux cours qui ont plus de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de
crédits à obtenir. Il s'agit en effet d'étudiants qui sont
souvent présents aux cours, mais il leur arrive de temps à autre
de s'absenter, ce qui n'influence pas véritablement leurs chances de
réussite. Les propos de cet enseignant nous permettent de comprendre
l'influence que le temps consacré à l'activité
exercé a sur la participation des étudiants aux cours et sur leur
réussite.
« Au début, en termes de temps consacré
pour les études, c'est clair que le temps consacré aux
études est réduit et qui dit temps réduit dit aussi qu'il
y a les effets des fatigues de ces boulots qui font qu'ils ne se retrouvent pas
toujours dans les bonnes conditions pour étudier. Il y a le fait que
quelques fois ces boulots les empêchent de suivre tous les cours. Ils
ratent certains cours. Ça a forcément un impact sur leur
résultat scolaire. » (Entretien avec enseignant FDS, mai 2017).
L'implication de l'étudiant en situation d'exercice
d'une activité économique a été prise en compte
à travers la lecture régulière des cours, la
réalisation de recherches personnelles ainsi que la participation aux
cours en vue de relever les éléments favorables ou non à
sa réussite. Globalement, l'hypothèse spécifique 3 a
été partiellement confirmée, ce qui nous
262
fait dire que dans une certaine mesure, les étudiants
qui exercent une activité économique et qui s'impliquent dans
leurs études réussissent leur parcours universitaire.
6.1.4- Les caractéristiques de l'activité
exercée et la réussite universitaire
La prise en compte de l'influence des activités
économiques exercées par les étudiants sur leur
réussite, eu égard à leur spécificité, nous
a paru nécessaire dans le cadre de la présente recherche. Nous
avons ainsi énoncé dans l'hypothèse 4 (HS4) que les
étudiants qui exercent une activité économique qui ne
présente pas de contraintes sur leurs études réussissent
leur parcours universitaire. La nature de l'activité exercée est
donc déterminante comme le reconnait cet enseignant, parlant de
certaines activités :
« Il y a des activités difficiles (gardiennage par
exemple). Les étudiants qui le font dorment au cours. Mais il y a des
activités moins pénibles qui ne sont pas à risque.
Zémidjan, gardien, ça c'est dangereux pour ces étudiants.
» (Entretien avec enseignant FLLA, mai 2017).
À travers ces propos, nous pouvons comprendre que le
type d'activité économique exercée par l'étudiant a
des répercussions sur ses études et par conséquent sur sa
réussite. Il faut en effet relever que ces activités agissent
à des niveaux différents sur le déroulement de leur
parcours et leur participation aux activités académiques, ce qui
est de nature à influencer leurs performances. Les
caractéristiques des activités économiques exercées
peuvent ainsi être prises en compte pour renforcer les
déterminants identifiés plus haut.
Parmi les étudiants qui arrivent à
l'université, il y en a qui avaient déjà l'habitude de se
« débrouiller » (à travers l'exercice de petits travaux
rémunérés) pour se prendre en charge, soit totalement ou
partiellement durant leurs études. Dans le contexte togolais, il y a des
étudiants qui commencent à exercer des activités
rémunérées dès le secondaire, faute de soutien des
parents (par manque de moyens ou parce qu'ils ne vivent plus). L'autre
catégorie d'étudiants ce sont ceux qui doivent se prendre en
charge eux-mêmes à leur entrée à
l'université. Nous avons ainsi énoncé que les
étudiants qui exerçaient une activité économique
avant d'arriver à l'université ont moins de difficulté
à réussir. Cet énoncé est pertinent, parce que les
étudiants qui exerçaient une activité économique
avant
263
d'entrer à l'université ont davantage de chances
d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir
moins de crédits à obtenir. En effet, la difficulté
d'adaptation et même l'acceptation de cette réalité pour
les étudiants qui avaient déjà l'habitude de cumuler
études et activité économique sont moins pénibles
par rapport à ceux qui doivent faire ce choix à
l'université. Les premiers, grâce à leur expérience
antérieure, savent comment s'organiser pour que l'activité
économique perturbe le moins possible leurs études. Quant aux
étudiants qui cumulent les études et une activité
économique seulement à leur entrée à
l'université, ils font face à une nouvelle réalité,
qui n'est pas de nature à leur faciliter le déroulement de leurs
études.
Nous avons également pris en compte l'existence de
rapport entre la formation suivie par l'étudiant et l'activité
économique en énonçant que les étudiants qui
exercent une activité économique en lien avec leur formation ont
moins de difficultés à réussir. Cet énoncé
n'est pas pertinent, nos résultats ayant indiqué que l'existence
de lien entre l'activité exercée et la formation suivie n'est pas
un déterminant pour obtenir les crédits des semestres
antérieurs ou avoir moins de crédits à obtenir. En effet,
dans certains établissements, à partir d'un certain niveau
l'étudiant doit effectuer des activités en lien avec sa
formation, généralement sous forme de stage. Dans ce cas, il
s'agit d'activité exigée au sein de l'établissement. Cette
pratique est davantage répandue dans les établissements comme la
FSS, l'ESTBA, l'EAM. Toutefois, il y a des étudiants qui pour soutenir
leurs études exercent des activités qui sont en accord avec leur
formation : par exemple un étudiant inscrit en Mathématiques qui
fait des répétitions de cette matière aux
élèves du secondaire. C'est ce second aspect de cette
réalité qui est pris en compte. De notre point de vue, une
activité économique qui est en relation avec la formation suivie
par un étudiant lui permet d'apprendre ou de rester en contact avec les
connaissances de son domaine de formation pendant qu'il travaille. Le fait que
pour cette recherche le lien n'est pas en faveur de la réussite des
étudiants peut se comprendre étant donné que ce lien n'est
pas forcément intrinsèque avec la formation suivie comme cela
peut l'être avec les étudiants qui font des stages exigés
par leur établissement.
264
L'une des questions importantes qui se pose en ce qui concerne
l'exercice d'une activité économique par les étudiants,
c'est le temps qu'ils y consacrent. Ainsi avons-nous estimé que les
étudiants qui exercent une activité économique moins de 1
à 2 jours par semaine ont moins de difficultés à
réussir. Cet énoncé est en partie pertinent, puisque ce
sont les étudiants qui ont une activité occasionnelle ou qui ont
moins de jours d'activité qui ont plus de chances d'obtenir les
crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de
crédits à obtenir. En termes de nombre de jours, un
étudiant qui a une activité régulière voit ses
chances de réussite s'amoindrir par rapport à celui qui a 1 ou 2
jours d'activité ou une activité occasionnelle. Le cas d'un
étudiant travaillant comme agent de sécurité illustre bien
cette situation. Il est au travail presque toutes les nuits sans dormir et il
doit aller au cours dans la journée. Rien que le nombre de jours qu'ils
passent à faire ce travail ne peut pas lui permettre de se concentrer
véritablement sur ses études. Toutefois, l'intensité de
l'activité exercée et le temps qui lui est consacré dans
la journée peuvent plutôt agir positivement. Il y a en effet des
étudiants qui exercent des activités qu'ils mènent
à leur rythme et pendant un nombre réduit d'heures dans la
journée, comme le petit commerce fait sur le campus ou à la
maison après les cours. Avoir moins de jours d'activité ou une
activité non régulière est donc déterminant pour la
réussite des étudiants qui ont une activité
rémunérée. L'intensité de l'activité et sa
nature même peuvent être prises en compte pour déterminer la
réussite des étudiants.
Dans la même logique, nous avons énoncé
que les étudiants qui consacrent moins de 15 heures par semaine à
leur activité ont moins de difficultés à réussir.
Les résultats que nous avons obtenus nous amènent à dire
que cet énoncé opérationnel est pertinent, étant
donné que ce sont les étudiants qui ont moins de 15 heures
d'activité économique par semaine qui obtiennent plus les
crédits des semestres précédents ou qui ont moins de
crédits à obtenir. La nécessité pour
l'étudiant de consacrer du temps à ses études
également apparait donc à travers ce résultat. Il est
important pour l'étudiant qui cumule travail
rémunéré et études de disposer du temps
nécessaire durant la semaine pour lire ses cours et participer aux
différentes activités pédagogiques.
265
Les activités que les étudiants exercent sont de
diverses natures et ont des influences différentes sur eux, soit
physiquement ou mentalement. Les perturbations que peuvent subir les
études chez un étudiant dépendent dès lors du type
d'influence que l'activité exercée a sur lui. De ce fait, pour
nous, les étudiants qui exercent une activité économique
qui n'a aucun effet sur leur bien-être, ont moins de difficultés
à réussir. Conformément à nos résultats, cet
énoncé opérationnel est en partie pertinent, puisque nous
avons relevé que ce sont les étudiants qui ne connaissent que de
la fatigue et ceux qui ne subissent pas du tout d'effet de l'activité
exercée qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des
semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à
obtenir. On peut ainsi dire que les étudiants qui ne subissent aucun
effet ne sont pas seulement ceux qui réussissent le mieux, mais ils ont
également un bon niveau de réussite par rapport aux autres
étudiants qui subissent la fatigue. La fatigue issue de
l'activité qu'exercent les étudiants peut être
considérée comme un moindre mal (par rapport à des
problèmes de santé liés à l'activité), ce
qui n'a pas d'impact substantiel sur leur réussite.
Généralement, les étudiants qui exercent
une activité économique travaillent pour quelqu'un ou pour leur
propre compte. Ceux qui travaillent pour un employeur (un particulier ou au
sein d'une institution) sont plus importants. Un étudiant qui exerce une
activité pour son propre compte et celui qui travaille pour quelqu'un
n'ont pas le même investissement en termes d'énergie et de temps,
et ne subissent pas le même effet sur leur réussite. C'est pour
cela que nous avons énoncé que les étudiants qui exercent
une activité économique pour un employeur ont moins de
difficultés à réussir. Il est ressorti que ce sont les
étudiants qui travaillent pour un employeur (le plus souvent un
particulier) qui ont plus de chances de réussir, ce qui rend pertinent
notre énoncé. Il s'agit en effet d'activités le plus
souvent flexibles, voire occasionnellement exercées. En effet, avec un
employeur, les moments d'exercice sont plus réglementés et la
plupart des étudiants ne travaillent pas à plein temps. Avec les
particuliers notamment, ils ont également la possibilité
d'accommoder leur activité avec leurs études, avec l'accord de
leur employeur.
266
Globalement, le type d'activité économique
exercée par les étudiants influence leur réussite. Les
étudiants qui ont plus de chances de réussir sont : ceux qui
exerçaient déjà une activité économique
avant d'arriver à l'université, ceux qui ont des activités
à temps partiel et qui y consacrent moins de 15 heures par semaine, une
activité qui n'a pas d'effet sur leur santé et ceux qui jouissent
de la flexibilité de travailler pour le compte d'un particulier. Au vu
de ces éléments, nous pouvons dire que notre hypothèse
spécifique 4 est confirmée dans une large mesure.
6.2- Discussion des résultats
Les résultats que nous avons obtenus à l'issue
de la présente recherche ne peuvent être consolidés et
acquérir une valeur scientifique qu'à travers leur confrontation
avec d'autres travaux sur la question. Ces travaux ont eu comme
préoccupation de relever l'influence négative de ce
phénomène sur la réussite des étudiants ou sur la
poursuite des études par ceux-ci. Si pour Wolff (2017) par exemple, il
s'agissait de mieux comprendre pourquoi les étudiants ayant une
activité rémunérée pendant leurs études
réussissent relativement moins bien aux examens, pour notre part, il
s'agissait de mettre en lumière les déterminants de la
réussite de ces étudiants.
Notons au préalable que le travail étudiant est
davantage structuré dans le contexte occidental que dans celui africain.
En Europe ou en Amérique du nord par exemple, il existe une
législation relative au travail étudiant et il y a des
activités pour lesquelles ce sont les étudiants qui sont
sollicités, que ce soit en cours d'année ou pendant les vacances.
Cette réalité a donc constitué une influence au regard de
la littérature exploitée et des variables retenues ; ces
dernières n'étant pas forcément relatives au contexte
africain et plus spécifiquement togolais.
267
6.2.1- La réussite des étudiants qui
exercent une activité économique à la lumière des
facteurs sociodémographiques, familiaux et de leurs conditions de vie et
d'études
Le choix par un étudiant d'exercer une activité
économique découle généralement de facteurs
contraignants. Il s'agit de situations souvent liées à la
personne même de l'étudiant (âge, sexe) ou à des
éléments qui lui sont externes (profession et revenu des parents,
type de famille d'appartenance, fratrie, etc.). La population cible prise en
compte par notre recherche s'est en grande partie retrouvée dans
l'exercice d'une activité économique par nécessité
de se procurer les ressources nécessaires à la poursuite des
études. Les caractéristiques personnelles et familiales de ces
étudiants ont ainsi été observées pour relever leur
influence sur leur réussite. Nous rejoignons ainsi Bonin (2013), pour
qui il est nécessaire de tenir compte des caractéristiques
sociologiques des étudiants, en raison de la complexité de la
relation entre la réussite scolaire et l'emploi (Bonin, 2013, p. 5). Cet
auteur a ainsi pris en compte le sexe, l'âge et le capital scolaire des
parents pour expliquer la réussite des étudiants qui exercent une
activité rémunérée. Concernant le sexe, selon
l'auteur, les femmes subissent (en termes de réussite durant les
études) moins l'influence négative de l'augmentation des heures
de travail que les hommes. Quant à l'âge de ces étudiants,
les plus jeunes sont ceux qui réussissent mieux. Les plus
âgés sont donc ceux qui ont moins de chances de réussir.
Par rapport au niveau d'instruction, l'auteur a considéré les
étudiants dont les parents n'ont pas un niveau universitaire. Les
résultats auxquels elle est parvenue montrent que les femmes de
première génération universitaire peuvent cumuler plus
d'heures de travail que les hommes de la même catégorie. Par
ailleurs, les hommes dont les parents ont un niveau universitaire, qui ne
travaillent pas réussissent mieux. Les résultats de Bonin (2013)
et ceux que nous avons obtenus ne se rejoignent pas en tout point de vue,
notamment en ce qui concerne la réussite selon le genre. Nous avons en
effet obtenu qu'au sein de notre population d'étude, les
étudiants réussissent mieux que les étudiantes lorsqu'ils
exercent une activité économique. Dans le contexte togolais, il
n'est pas facile aux filles d'arriver
268
au niveau universitaire. Lorsqu'elles se retrouvent en
situation de manque de soutien, elles ont davantage de mal à supporter
les difficultés (ce qui explique en partie les abandons de leur part
tout au long du parcours scolaire) que les garçons qui sont un peu plus
persévérants et dont beaucoup expérimentaient
déjà cette réalité au secondaire. Cette
réalité liée au contexte socioéconomique et
culturel du Togo est, de notre point de vue, le fondement de la meilleure
réussite des garçons par rapport aux filles en situation
d'exercice d'une activité économique, que notre recherche a
montrée. En ce qui concerne l'âge, nos résultats rejoignent
ceux de Bonin (2013), puisque ce sont les plus jeunes qui réussissent
parmi les étudiants qui exercent une activité économique.
Quant au niveau d'instruction des parents, l'auteur s'est surtout
intéressé au seuil (nombre d'heures de travail) à ne pas
dépasser quand ceux-ci n'ont pas un niveau universitaire, alors que pour
nous il s'agissait de déterminer si un niveau d'instruction
élevé des parents est un atout ou non pour la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique. Bonin
(2013) ne s'est pas non plus intéressée, dans son travail,
à d'autres aspects liés à l'environnement familial de
l'étudiant en situation d'exercice d'une activité
économique. De façon générale, notre constat est
que les travaux sur les activités économiques des
étudiants ne prennent pas souvent en compte les aspects relatifs au
milieu social d'origine des concernés, en lien avec leur réussite
comme c'est le cas dans la présente recherche. Toutefois, nous pouvons
relever les travaux de Beffy et al. (2009) d'après qui l'origine sociale
d'un étudiant peut affecter sa propension à accepter un emploi
salarié en cours d'études, et de ce fait ses chances de
réussite à l'examen. Les résultats que nous avons obtenus,
nous permettent par contre de dire que certains facteurs du milieu social
d'origine de l'étudiant qui a un travail rémunéré
agissent en faveur de sa réussite.
En effet, ceux parmi les étudiants qui ont les
conditions matérielles nécessaires ont le plus souvent davantage
de chances de réussir malgré qu'ils se retrouvent dans une
situation qui les oblige à cumuler les études et
l'activité économique. Lassarre et al. (2003) en
s'intéressant à l'influence des conditions financières,
des étudiants sur leur réussite ont admis que les sources de
revenu des étudiants sont diverses (famille, bourse ou allocation,
269
emploi étudiant). Ainsi, les étudiants qui
réussissent sont ceux qui ont des dépenses plus
élevées concernant leurs études, l'habillement, la
santé et le téléphone. Quant à ceux qui
échouent, ils ont un budget difficile et ils dépensent davantage
en transport, alimentation et en logement. Bref, les étudiants qui sont
en échecs sont ceux qui ont plus de difficultés
financières et des dépenses plus importantes concernant leur
existence de tous les jours. Aussi les étudiants qui échouent
sont-ils en plus grand nombre à déclarer, entre autres, souffrir
de leurs conditions de transport pour se rendre à l'université.
Donc, les étudiants qui ont les ressources financières
nécessaires pour satisfaire ces besoins liés aux études
ont des chances réelles de réussir leur parcours universitaire.
Ces résultats ne s'écartent pas substantiellement de ceux
auxquels nous sommes parvenus, même si les indicateurs choisis ne sont
pas exactement les mêmes que ceux de Lassarre et al. (2003). Nous pouvons
convenir avec ces auteurs à partir de nos résultats que les
étudiants qui se retrouvent dans de bonnes conditions financières
et qui n'ont pas de problème en ce qui concerne les dépenses
liées aux études ont moins de difficultés de
réussite. Ainsi avons-nous obtenu, pour notre part, que les
étudiants qui exercent une activité économique et qui
réussissent sont ceux qui bénéficient d'un soutien
financier de l'Etat, ne recourent pas à des prêts pour subvenir
à leurs besoins, n'ont pas de difficulté à se
déplacer, et surtout qui parviennent à satisfaire leurs besoins
liés aux études. Nous n'avons pas pu comme ces auteurs estimer le
montant des dépenses pour les différents besoins, cet exercice
n'étant pas facile pour les étudiants ; mais il faut noter comme
eux que les revenus des étudiants qui ont une activité
économique contribuent pour beaucoup à leurs dépenses
liées aux études et par conséquent à leur
réussite. Nous pouvons appuyer ces résultats en convenant avec
Lassarre et al. (2003) que la bourse ou l'allocation donnée par les
parents sert au nécessaire ; cet argent gagné « à la
sueur de son front » autorise le superflu et ce superflu concerne avant
tout les études, l'habillement et la santé. Ces dépenses,
comme les revenus des emplois, sont corrélées avec la
réussite universitaire. Le gain que perçoivent les
étudiants de leur activité et les dépenses dans lesquelles
ils sont investis sont donc déterminants pour leur réussite.
Lassarre et al. (2003) ont également eu le mérite de
270
spécifier les postes de dépenses qui ont un lien
favorable avec la réussite des étudiants qui obtiennent de bons
résultats et ceux qui coïncident avec la situation des
étudiants qui sont en échec. Pour notre part, nous avons pu
relever que la contribution des parents au payement de la scolarité des
étudiants qui exercent une activité économique est un
atout pour leur réussite. Par ailleurs, dans le contexte de notre
étude, les étudiants se contentent souvent des polycopies des
cours ce qui ne rend pas l'achat de livres indispensable à leur
réussite.
En prenant en compte les résultats des travaux
évoqués plus haut, nous retrouvons des points de convergences
avec lesdits résultats, notamment pour ce qui est du lien positif entre
le jeune âge des étudiants qui exercent une activité
économique et la réussite, de même que l'apport favorable
des conditions financières pour la satisfaction de certains besoins sur
la réussite de ces étudiants. Toutefois, en ce qui concerne le
sexe, nous avons plutôt obtenu qu'en situation d'exercice d'une
activité économique, les étudiants réussissent
mieux que les étudiantes.
6.2.2- Les facteurs liés aux études et
aux caractéristiques de l'activité exercée et la
réussite des étudiants
La part des facteurs liés aux études ainsi
qu'aux caractéristiques de l'activité économique
exercée par les étudiants a également été
prise en compte dans la présente recherche. Il nous est paru important
de nous intéresser à l'implication de l'étudiant dans ses
études qui est aussi un élément déterminant dans la
réussite de tout étudiant, qu'il exerce ou non une
activité économique. De même, les influences directes de
l'activité exercée sur l'étudiant en relation avec sa
réussite ne peuvent pas être négligées. Cette
rubrique nous permet de porter un regard sur les résultats auxquels nous
sommes parvenus en nous appuyant sur les travaux qui ont abordé la
question en relevant la contribution de ces éléments sur la
réussite des étudiants.
Nous avons relevé que pour les étudiants qui
exercent une activité économique, se conformer à certaines
exigences liées aux études a un effet bénéfique sur
leur réussite. De
271
ce fait, nos résultats ont montré que ceux
d'entre eux qui étudient souvent (mais pas quotidiennement), qui font
des recherches sur internet, qui (dans une certaine mesure) font des recherches
en bibliothèque et qui sont assidus au cours ont un effet positif sur
leur réussite. Dans ses travaux, Fantin (2012) a démontré
que l'habitude de la lecture ou de la fréquentation de la
bibliothèque apporte un bénéfice à
l'étudiant, même quand il exerce une activité
économique. Les résultats auxquels cet auteur est parvenu
rejoignent ceux que nous avons obtenus, étant donné que les
étudiants qui lisent souvent leur cours, ainsi que ceux qui font des
recherches sur internet ou en bibliothèque en situation d'exercice
d'activité économique réussissent mieux.
Lassarre et al. (2014) ont également
évoqué l'importance du travail personnel de l'étudiant
dans sa réussite. Selon eux, les étudiants qui ont plus de
chances de réussir sont ceux qui font davantage de fiches de lecture.
Mais au-delà de cela, c'est la mise en oeuvre de telles méthodes
d'apprentissage tout au long de l'année qui favorise
véritablement la réussite aux examens. Ainsi, durant une
année académique, la régularité dans le travail est
un facteur de réussite. Toutefois, en fin d'année, c'est
également une plus grande motivation face aux examens qui favorise la
réussite universitaire. L'intensité de cette énergie
motivationnelle influence les pratiques d'apprentissage. La capacité de
l'étudiant à faire face au stress est aussi déterminante
(Lassarre et al., 2014). Ces auteurs ont mis l'accent sur un
élément spécifique dans l'implication personnelle de
l'étudiant dans ses études, notamment les fiches de lectures.
Nous ne nous sommes pas, pour notre part, intéressé à cet
aspect relevant de la participation de l'étudiant à sa formation,
toutefois, les résultats de ces auteurs et les nôtres se
rejoignent sur l'importance du travail personnel de l'étudiant en
situation d'exercice d'activité économique. La
régularité de l'étudiant dans cette implication est
également à considérer.
Par rapport aux caractéristiques de l'activité
économique exercée par les étudiants, un aspect est
souvent ressorti : il s'agit du temps que l'étudiant qui travaille
investit dans son activité. Plus l'étudiant s'investit dans
l'activité qu'il exerce, moins il a de temps à
272
consacrer à ses études. En ce sens, dans ses
travaux, Franke (2003) a montré que plus le temps consacré
à l'activité rémunérée est important
(au-delà de 15, 20 voire 25 heures par semaine), plus la réussite
de l'étudiant est compromise. Pour notre part, nous avons pris en compte
le nombre de jours de même que le nombre d'heures de travail durant la
semaine. Il s'est avéré que les étudiants qui ont une
activité occasionnelle ou qui ont une activité qui leur prend 1
à 2 jours et qui y consacrent moins de 15 heures par semaine, sont ceux
qui réussissent mieux. Le niveau d'investissement en termes de temps
(nombre de jours) chez ces étudiants est moindre par rapport à
ceux qui ont plusieurs jours et plus de 15 heures d'activité, ce qui
rejoint les travaux qui ont mis l'accent sur le nombre d'heures de travail,
notamment ceux de Franke (2003) qui considèrent aussi le
dépassement du seuil de 15 heures de travail par semaine comme pouvant
freiner la réussite de l'étudiant.
Toutefois, la seule considération du temps investi dans
l'activité n'est pas suffisante : l'absence de prise en compte de
l'endogénéité potentielle de la situation de cumul peut
constituer un facteur de biais, du point de vue de Beffy et al. (2009). Pour
ces auteurs, il faut aller au-delà des 16 heures de travail et prendre
en compte le fait que les étudiants qui choisissent d'exercer une
activité économique s'arment de la détermination, de la
motivation nécessaire pour réussir. De ce fait, pour eux,
l'élément temps n'est pas tant déterminant dans la
réussite des étudiants qui exercent une activité
économique. Ces dispositions personnelles sont pour ces étudiants
le fondement qui favorise leur réussite par rapport à ceux qui
n'exercent pas d'activité économique. Dans notre recherche,
l'aspect motivation peut s'entrevoir à travers la
persévérance de ces étudiants qui n'abandonnent pas les
études, malgré que plusieurs d'entre eux se prenaient en charge
depuis le secondaire grâce à l'exercice d'une activité
économique, leur assiduité aux cours, la réalisation de
recherches sur internet, en bibliothèque et aussi la
régularité dans la lecture de leur cours.
273
Par rapport au lien entre l'activité économique
et la formation reçue, nos résultats rejoignent ceux de Lassarre
et al. (2003) pour qui les emplois intermittents, même
éloignés des études sont formateurs ; ils incitent le
jeune à organiser son travail, à mieux gérer son temps et
en fin de compte, il y a des répercussions positives sur le travail
universitaire de ces étudiants ; même n'ayant pas de lien avec
leur formation les activités économiques exercées par les
étudiants n'ont pas d'influence négative sur leur
réussite. Le travail étudiant entretient l'estime de soi, ce qui
est favorable à la réussite de ceux qui en font le choix. Viau
(2006) ou encore Galand (2004) sont également parvenus aux mêmes
résultats, car pour eux, ce sont les dispositions personnelles de
l'étudiant qui sont à prendre en compte dans sa réussite.
Les résultats que nous avons obtenus montrent également que ce ne
sont pas les étudiants dont l'activité est en lien avec la
formation qui réussissent le mieux. Toutefois, ces résultats sont
à limiter aux étudiants des établissements pris en compte
dans le cadre de notre recherche, parce que les établissements dont la
formation exige des emplois ou des stages pratiques (domaine des sciences de la
santé par exemple) n'ont pas été considérés
pour mettre en lien leur réalité avec la réussite de leurs
études.
Pour ce qui est de l'influence de l'implication de
l'étudiant dans les activités liées à ses
études et des caractéristiques de l'activité
économique, nous avons relevé dans la littérature des
points de similitudes avec les résultats que nous avons obtenus et aussi
des divergences avec d'autres travaux. Ces divergences peuvent être
liées au contexte et au cadre institutionnel dans lequel s'est
déroulée cette recherche. On peut, par exemple, comprendre que du
point de vue de la motivation, les étudiants qui arrivent à
l'Université de Lomé et qui se retrouvent obligés
d'exercer une activité économique (à moins de trouver un
travail qui leur apporte une rémunération importante) parfois
couplée avec une situation extrêmement précaire sur le plan
financier, soient déterminés à aller au bout de leurs
études pour obtenir un diplôme universitaire qui leur permettrait
d'entrevoir de meilleures perspectives sur le plan professionnel.
274
Conclusion partielle
Les résultats obtenus à la suite de cette
recherche ont permis de relever et de comprendre les déterminants qui
interviennent dans la réussite de ces étudiants qui exercent une
activité économique. Nous avons ainsi eu la possibilité de
relever les facteurs les plus influents et ceux qui ne sont pas très
pertinents dans le contexte de l'Université de Lomé.
À la lumière de ces résultats, il
apparait de notre point de vue que l'exercice d'une activité
économique, semble a priori ne pas laisser la possibilité aux
étudiants de bien étudier. Or les études
académiques requièrent un triple investissement social, financier
et personnel (intellectuel et motivationnel). Pour faciliter la réussite
universitaire, il est nécessaire que ces trois investissements soient
réunis. À partir du moment où les institutions
académiques ou les familles ont la capacité d'apporter les
soutiens social et financier aux étudiants leur réussite ne
pourrait requérir que le troisième investissement qui
relève de facteurs personnels. Toutefois, l'étudiant est
appelé à produire l'une ou l'autre forme de soutien en cas de
défaillance dans l'optique de réussir. Concernant la
présente recherche, la production de sources de revenu est la condition
de réussite des étudiants dans un contexte de crise
académique ou familiale. Dès lors, notre thèse place
l'acquisition d'une source de revenu comme étant au coeur de la
réussite académique à condition que l'apprenant s'engage
à rentabiliser son temps et à miser sur ses aptitudes
intellectuelles et sa motivation. Au-delà des courants qui placent
l'origine familiale (Bourdieu et Passeron, 1964) au coeur de la réussite
académique, nous énonçons pour notre part que c'est la
capacité de l'étudiant lui-même à se prendre en
charge qui détermine sa réussite dans un contexte de
pénurie des ressources.
275
CONCLUSION GÉNÉRALE
276
Les études universitaires constituent pour beaucoup
d'étudiants un défi qui n'est pas aisé à relever,
au regard des contraintes auxquelles ce niveau d'enseignement les soumet en ce
qui concerne les conditions d'études et d'existence. L'université
est à la fois un monde de liberté et un monde assez exigeant sur
un certain nombre d'aspects, notamment celui de la discipline dans le travail.
L'ouverture de l'université à tous et les
nécessités d'une formation de qualité qui contraste avec
un manque notoire de financement semblent être à l'origine de
beaucoup de difficultés, surtout dans les universités d'Afrique
noire francophone.
À l'Université de Lomé, l'entrée
des étudiants a depuis toujours été soumise à la
seule condition d'obtention du baccalauréat. Cette université a,
au fil des années, été victime de son propre succès
en ce sens que les étudiants étaient bien pris en charge par le
passé. De plus, ils pouvaient rapidement trouver un emploi à la
fin de leur formation, et donc avaient la possibilité de parvenir
à un meilleur positionnement social. Les conditions attrayantes
qu'offrait cette université ont favorisé l'arrivée massive
d'étudiants issus de diverses couches socioéconomiques, encore
plus, celle d'étudiants issus de familles pauvres. Les
difficultés auxquelles ces derniers font face, notamment avec
l'amenuisement du soutien financier de l'Etat et la quasi inexistence de celui
de leurs familles contraignent beaucoup d'entre eux à opter pour des
solutions pouvant leur permettre de se prendre en charge durant leurs
études. C'est ainsi qu'on compte à l'université de
Lomé de plus en plus d'étudiants qui exercent des
activités économiques en même temps qu'ils poursuivent
leurs études. Il s'agit d'une réalité qui est
présente dans toute université, mais si dans d'autres contextes
le désir d'indépendance est aussi fortement ressenti que la
nécessité de se procurer des ressources financières
souvent complémentaires, dans le contexte de l'UL la plupart des
étudiants font ce choix par pure nécessité de se prendre
en charge, leurs parents n'ayant pas les moyens de le faire.
Il a été démontré à travers
plusieurs recherches que le cumul « activité économique et
études » influence de façon générale, le bon
déroulement des études, soit en termes de
277
réussite, soit en termes d'échec et d'abandon.
Il est également souvent ressorti que c'est à partir d'un seuil
(au-delà de 15 heures, 16 heures, 20 heures voire 25 heures, selon les
cas) que le travail étudiant influence négativement la
réussite de ceux qui s'y adonnent. Des facteurs endogènes,
relatifs entre autres à la motivation de l'étudiant ont
également été évoqués. Notre
intérêt s'est alors porté sur les éléments
déterminant la réussite des étudiants qui exercent une
activité économique alors qu'ils sont a priori destinés
à ne pas réussir. C'est cette préoccupation qui a
orienté les questions qui étaient à l'origine de cette
recherche.
Pour pouvoir répondre aux questions que nous nous
sommes posées par rapport à la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique, nous avons
adopté une méthodologie qui nous a permis de collecter les
données nécessaires. Cette collecte de données
au-delà d'être documentaire a été faite
auprès des étudiants et d'autres acteurs du monde universitaire.
Tant l'aspect quantitatif que qualitatif ont été pris en compte.
Nous pouvons relever néanmoins quelques manquements relatifs à
notre démarche qui peuvent apporter des restrictions à la
généralisation des résultats obtenus. En effet, compte
tenu de la méconnaissance de l'ampleur du phénomène sur le
terrain, nous n'avons pas pu constituer un échantillon
représentatif de chaque catégorie d'étudiants selon qu'ils
exercent ou non une activité économique (nous n'avons pas de
données sur le taux d'étudiants ayant un travail
rémunéré au cours de l'année). En ce qui concerne
les données collectées, notamment auprès des
étudiants, il faut dire que ces données sont issues de leurs
déclarations. La possibilité d'erreur dans les informations
qu'ils nous ont données n'est donc pas à écarter et peut
constituer une faiblesse pour la présente recherche. Par ailleurs, nous
n'avons pas pu fournir de données chiffrées de certains
indicateurs, notamment le revenu des étudiants, du fait de la
difficulté pour les étudiants eux-mêmes d'en donner une
estimation réaliste.
À la suite des données que nous avons
collectées, du traitement de ces données et de leur analyse, nous
avons pu relever quelques éléments déterminants de la
réussite des
278
étudiants qui exercent une activité
économique par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique. Il nous est d'abord apparu que les
étudiants qui exercent une activité économique et qui
réussissent ont des traits communs du point de vue des
caractéristiques sociodémographiques et familiales. Ce sont au
regard de nos résultats, des étudiants de sexe masculin et
d'âge moins avancé. En ce qui concerne leur milieu social
d'origine, ces étudiants sont de famille monogame, ont des parents qui
vivent ensemble, une fratrie peu nombreuse ; ce sont des étudiants dont
les parents sont instruits, mais qui n'ont pas des revenus
élevés. Ces étudiants ont au moins un parent vivant, mais
ne vivent pas avec leurs parents. Concernant les caractéristiques de
l'activité, les étudiants qui ont un travail
rémunéré et qui réussissent ont souvent l'avantage
d'avoir l'habitude de cumuler un travail et les études avant d'arriver
à l'université, de travailler pour le compte d'un particulier ou
d'une institution, de faire moins de jours d'activité et par
conséquent moins d'heures de travail (moins de 15 heures) et de ne subir
aucun effet de cette activité sur le plan de la santé. En plus de
ces éléments favorables à leur réussite, les
étudiants qui exercent une activité économique tirent
profit de la facilité de satisfaire les besoins liés aux
études, notamment de la possibilité de s'alimenter normalement,
de se déplacer pour se rendre au cours, de se procurer les supports de
cours ; ce sont aussi des étudiants qui perçoivent un soutien
financier de l'Etat (bourse ou allocation d'aide), bénéficient du
soutien de leurs parents pour payer leur scolarité et n'ont pas recours
à des prêts. La satisfaction de quelques exigences liées
aux études est également avantageuse pour la réussite des
étudiants qui exercent une activité économique. Il s'agit
entre autres pour ces derniers de lire souvent les cours (même si ce
n'est pas quotidiennement), de faire des recherches sur internet ainsi qu'en
bibliothèque, d'avoir un à deux jours d'activité dans la
semaine et d'être assidus aux cours.
Au regard des résultats auxquels la présente
recherche nous a permis de parvenir, les étudiants qui exercent une
activité économique et qui parviennent à réussir
correspondent à un profil sur le plan sociodémographique, ils ont
besoin d'avoir certaines facilités du point de vue des conditions de vie
et d'études. En plus, ils doivent répondre à certaines
279
exigences liées à leurs études et enfin
l'activité exercée doit avoir certaines caractéristiques.
La mise en place de programmes ciblant ces étudiants en vue de leur
offrir des activités qui puissent leur permettre de concilier les
études et ces activités, tout en obtenant les ressources
nécessaires à la prise en charge des étudiants doit
à cet effet être envisagée par l'université.
Au terme de cette recherche, nous pouvons dire que l'exercice
d'une activité économique constitue seulement sous certaines
conditions un handicap pour la réussite des étudiants qui font ce
choix (le plus souvent pour faire face aux difficultés
financières). Toutefois, certains de ces étudiants arrivent
à réussir, et même parfois, mieux que leurs camarades qui
ne cumulent pas études et activité
rémunérée.
Aussi pouvons-nous affirmer que lorsque les étudiants
exercent une activité économique parallèlement aux
études, on pourrait penser qu'ils ne disposent plus de temps pour les
études. Or la réalité des études académiques
engage un triple investissement : social, financier et personnel (intellectuel
et motivationnel). Le manque de l'un de ces trois éléments
entrave la réussite académique. Ainsi, soit les institutions
académiques (et l'Etat) ont la capacité d'apporter les soutiens
social et financier aux étudiants pour que le troisième soit le
seul qui requiert l'effort de l'apprenant ; soit c'est le cadre familial qui
est capable d'assumer ce rôle à défaut de l'accompagnement
de l'institution académique elle-même. Le défaut de l'une
ou l'autre forme de soutien amène nécessairement
l'étudiant à ne réussir ses études que s'il est
capable de produire lui-même les ressources dont il a besoin. Nous
estimons donc dans le cadre de cette recherche que la production de sources de
revenu est la condition de réussite à l'UL dans un contexte de
crise académique ou familiale. La thèse soutenue place
l'acquisition d'une source de revenu comme étant au coeur de la
réussite académique à condition que l'apprenant s'engage
à rentabiliser son temps et à miser sur ses aptitudes
intellectuelles et sa motivation. Contrairement à Bourdieu et Passeron
(1964), qui placent l'origine familiale au coeur de la réussite
académique, nous énonçons que c'est la capacité de
l'étudiant lui-même à se
280
prendre en charge qui est déterminante pour sa
réussite dans un contexte de pénurie des ressources.
L'école togolaise devrait désormais former à aller vers
l'entrepreneuriat ou la professionnalisation personnelle comme vecteur non
négligeable de la poursuite des ambitions académiques, notamment
chez les étudiants issus de familles modestes.
Étant donné que l'exercice d'une activité
économique parallèlement aux études prend une ampleur
notable, il est quand même important que les étudiants qui se
retrouvent dans des cas extrêmes de difficulté
bénéficient d'une certaine assistance en vue de leur permettre
d'avoir des conditions de vie et d'études satisfaisantes. Autant l'Etat,
l'institution universitaire que les familles des étudiants doivent
prendre des dispositions en vue d'améliorer les conditions des plus
nécessiteux.
281
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Liste des tableaux et graphiques
Tableau 1 : Répartition des étudiants de
l'Université du Bénin en 1971-1972 22
Tableau 2 : Tarifs des repas servis au restaurant
universitaire avant les années 2000 25
Tableau 3 : Effectif des étudiants togolais de l'UB
boursiers de 1995-1996 à 2002-2003 33
Tableau 4 : Évolution des loyers dans les cités
universitaires 36
Tableau 5 : Répartition des étudiants selon leur
appréciation de leurs conditions de vie 41
Tableau 6 : Répartition des étudiants selon la
profession du père 46
Tableau 7 : Répartition des étudiants selon que
les ressources financières leur permettent
de satisfaire leurs besoins 47
Tableau 8 : Répartition des étudiants selon le
type de famille d'appartenance 48
Tableau 9 : Effectif des étudiants recrutés par
le PIEN-UL de 2003-2004 à 2011-2012 50
Tableau 10 : Répartition des enquêtés
selon l'établissement et l'exercice d'une activité
économique 60
Tableau 11 : Taux de réussite à
l'Université de Lomé de 2000-2001 à 2007-2008 62
Tableau 12 : Récapitulatif des variables et indicateurs
109
Tableau 13 : Récapitulatif des domaines de formation
à l'Université de Lomé 119
Tableau 14 : Répartition des étudiants selon le
domaine de formation et l'exercice d'une
activité économique 123
Tableau 15 : Répartition des établissements et
des parcours ciblés par domaine de
formation 124
Tableau 16 : Répartition de la population cible par
faculté en 2016-2017 125
Tableau 17 : Influence du genre des enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 141
Tableau 18 : Influence du genre des enquêtés sur
le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs 142
Tableau 19 : Influence de l'âge des
enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres
précédents 143
293
Tableau 20 : Influence de l'âge des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs 145
Tableau 21 : Influence du type de famille des
enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents 147
Tableau 22 : Influence du type de famille des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir
aux semestres antérieurs 148
Tableau 23 : Influence du fait que les parents des
enquêtés vivent ensemble sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 149
Tableau 24 : Influence du fait que les parents des
enquêtés vivent ensemble sur le nombre
de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 150
Tableau 25 : Influence de la fratrie des enquêtés
sur l'obtention des crédits des semestres
précédents 152
Tableau 26 : Influence de la fratrie des enquêtés
sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs 154
Tableau 27 : Influence du niveau d'instruction du père
des enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 156
Tableau 28 : Influence du niveau d'instruction du père
des enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 157
Tableau 29 : Influence du niveau d'instruction de la
mère des enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 159
Tableau 30 : Influence du niveau d'instruction de la
mère des enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 161
Tableau 31 : Influence de la profession du père des
enquêtés sur l'obtention des crédits
des semestres précédents 163
Tableau 32 : Influence de la profession du père des
enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs 165
Tableau 33 : Influence de la profession de la mère des
enquêtés sur l'obtention des crédits
des semestres précédents 167
Tableau 34 : Influence de la profession de la mère des
enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs 169
294
Tableau 35 : Influence du revenu du père des
enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents 172
Tableau 36 : Influence du revenu du père des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir
aux semestres antérieurs 173
Tableau 37 : Influence du revenu de la mère des
enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents 175
Tableau 38 : Influence du revenu de la mère des
enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs 177
Tableau 39 : Influence de la personne chez qui vivent les
enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 179
Tableau 40 : Influence de la personne chez qui vivent les
enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 180
Tableau 41 : Influence du fait que le père des
enquêtés est vivant sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 181
Tableau 42 : Influence du fait que le père des
enquêtés est vivant sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs 182
Tableau 43 : Influence du fait que la mère des
enquêtés est vivant sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 184
Tableau 44 : Influence du fait que la mère des
enquêtés est vivant sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs 185
Tableau 45 : Influence de l'accès des
enquêtés à la bourse ou à l'aide sur l'obtention
des
crédits des semestres précédents 187
Tableau 46 : Influence de l'accès des
enquêtés à la bourse ou à l'aide sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 188
Tableau 47 : Influence de la source de financement de la
scolarité des enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 190
Tableau 48 : Influence de la source de financement de la
scolarité des enquêtés sur le
nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 192
Tableau 49 : Influence du recours à des prêts par
les enquêtés sur l'obtention des crédits
des semestres précédents 194
295
Tableau 50 : Influence du recours à des prêts par
les enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs 195
Tableau 51 : Influence de la satisfaction des besoins
liés aux études par les enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 196
Tableau 52 : Influence de la satisfaction des besoins
liés aux études par les enquêtés sur le
nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 197
Tableau 53 : Influence de l'achat des polycopies par les
enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 199
Tableau 54 : Influence de l'achat des polycopies par les
enquêtés sur le nombre de crédits
à obtenir aux semestres antérieurs 201
Tableau 55 : Influence de l'achat de livres par les
enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents 202
Tableau 56 : Influence de l'achat de livres par les
enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs 204
Tableau 57 : Influence du niveau de difficulté du
transport des enquêtés sur l'obtention
des crédits des semestres précédents
205
Tableau 58 : Influence du niveau de difficulté du
transport des enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 207
Tableau 59 : Influence de la possession d'un moyen de
déplacement par les enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 208
Tableau 60 : Influence de la possession d'un moyen de
déplacement par les enquêtés sur
le nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 209
Tableau 61 : Influence du niveau de difficulté
d'alimentation des enquêtés sur l'obtention
des crédits des semestres précédents
211
Tableau 62 : Influence du niveau de difficulté
d'alimentation des enquêtés le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 212
Tableau 63 : Influence de la fréquence de lecture des
cours par les enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 215
Tableau 64 : Influence de la fréquence de lecture des
cours par les enquêtés sur le nombre
de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 216
296
Tableau 65 : Influence de la fréquence de recherches
sur internet par les enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 218
Tableau 66 : Influence de la fréquence de recherches
sur internet par les enquêtés sur le
nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 220
Tableau 67 : Influence de la fréquentation d'une
bibliothèque par les enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 222
Tableau 68 : Influence de la fréquentation d'une
bibliothèque par les enquêtés sur le
nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 223
Tableau 69 : Influence du nombre de jour de cours des
enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 224
Tableau 70 : Influence du nombre de jour de cours des
enquêtés sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs 226
Tableau 71 : Influence de l'assiduité des
enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents 228
Tableau 72 : Influence de l'assiduité des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs 229
Tableau 73 : Influence de l'exercice d'une activité
économique sur l'obtention des crédits
des semestres précédents 231
Tableau 74 : Influence de l'exercice d'une activité
économique sur le nombre de crédits à
obtenir aux semestres antérieurs 232
Tableau 75 : Influence du début de l'exercice d'une
activité économique sur l'obtention
des crédits des semestres précédents
233
Tableau 76 : Influence du début de l'exercice d'une
activité économique sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 234
Tableau 77 : Influence du fait que l'activité est en
lien avec la formation des enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 235
Tableau 78 : Influence du fait que l'activité est en
lien avec la formation des enquêtés sur
le nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 236
Tableau 79 : Influence du nombre de jours d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 237
Tableau 80 : Influence du nombre de jours d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur le
nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 238
Tableau 81 : Influence du nombre d'heures d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur
l'obtention des crédits des semestres
précédents 240
Tableau 82 : Influence du nombre d'heures d'exercice de
l'activité par les enquêtés sur le
nombre de crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 241
Tableau 83 : Influence des effets de l'activité subits
par les enquêtés sur l'obtention des
crédits des semestres précédents 242
Tableau 84 : Influence des effets de l'activité subits
par les enquêtés sur le nombre de
crédits à obtenir aux semestres
antérieurs 244
Tableau 85 : Influence de l'employeur des
enquêtés sur l'obtention des crédits des
semestres précédents 245
Tableau 86 : Influence de l'employeur des
enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux
semestres antérieurs 246
297
Diagramme 1 : Incidence de la pauvreté par région,
2006 et 2011 (données en %) 45
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaires
Questionnaire d'enquête exploratoire
auprès des étudiants
Sexe : / Age : / Domaine d'études :
Etablissement : Niveau/Semestres : / Nombre
d'années à l'UL :
Profession du père : / Profession de la
mère :
Type de famille : Monogame / Polygame / Nombre de
frères et soeurs :
Lieu d'obtention du BAC ? : / Quartier de
résidence :
Au cours de l'année, vivez-vous chez vos parents ou
seul (location/cité) ? : Combien avez-vous par mois pour vos
besoins ? :
Vos parents vous donnent/envoient-ils : de l'argent ? /
des vivres ? / les deux ?
Qui vous soutient financièrement ? : Parents : /
Frère/Soeur : / Oncle/Tante : /
Autres :
Bénéficiez-vous de : la bourse ? /
l'aide ? . / Aucun ?
L'argent que vous recevez vous permet-il de subvenir à
vos besoins ? : Difficilement...../Passablement..../Facilement.....
Est-ce que vous faites un job/boulot durant l'année
académique pour subvenir à vos besoins ?
Oui ..... Non
Si oui précisez ce que vous faites : Pourquoi
faites-vous un job parallèlement à vos études ?
Si non, pourquoi ne faites-vous aucun job ? : Pas de
temps à cause des études : / Je n'ai pas
trouvé de job : / J'ai de l'argent pour subvenir
à mes besoins : / Autres réponses (Préciser) :
Parlez-nous de vos conditions de vie ?
Par quel moyen venez-vous au campus ? A pied.... / Avec
taxi-moto...... / En taxi..... / Taxi et
pieds / Avec mon vélo / Avec ma moto
Comment qualifierez-vous vos conditions de vie ? :
Bonnes : ..... / Acceptables : ..... / Pénibles : .....
/ Très Pénibles : ......
300
Questionnaire d'enquête aux
étudiants
1. Identification de l'étudiant
No
|
Libellé de la question
|
Propositions de réponse
|
Passer à
|
Q102
|
Votre âge
|
|
|
Q101
|
Votre sexe
|
Féminin 1
|
|
|
|
Masculin 2
|
|
Q103
|
Dans quelle faculté êtes-vous inscrit
|
FASEG .1
|
|
|
cette année ?
|
FDD ..2
|
|
|
|
FDS ..3
|
|
|
|
FLLA 4
|
|
|
|
FSHS 5
|
|
Q104
|
Quel est votre domaine d'études ?
|
LLA .....1
|
|
|
|
SEF 2
|
|
|
|
SHS 3
|
|
|
|
SJPA 4
|
|
|
|
ST ..5
|
|
Q105
|
Quel est votre parcours de formation ?
|
|
|
Q106
|
Dans quel quartier résidez-vous à
|
|
|
|
Lomé ?
|
|
|
301
2. Situation socioéconomique des
étudiants
No
|
Libellé de la question
|
Propositions de réponse
|
Passer à
|
Q201
|
Quel est le niveau d'instruction de votre mère ?
|
Non instruite 1
Primaire 2
Collège ....3
Lycée 4
Université ........5
|
|
Q202
|
Quel est le niveau d'instruction de votre père ?
|
Non instruit 1
Primaire 2
Collège .3
Lycée 4
Université 5
|
|
Q203
|
Votre père est-il vivant ?
|
Oui 1
Non 0
|
|
Q204
|
Quelle est (ou était s'il est décédé)
la profession de votre père
|
|
|
Q205
|
Combien votre père gagne-t-il ?
|
|
|
Q206
|
Votre mère est-elle vivante ?
|
Oui 1
Non 0
|
|
Q207
|
Quelle est (ou était si elle est
décédé) la profession de votre mère
|
|
|
Q208
|
Combien votre mère gagne-t-elle ?
|
|
|
Q209
|
A quel type de famille appartenez- vous ?
|
Monogame 1
Polygame 2
|
Q211
|
Q210
|
Si vous êtes né dans une famille polygame, combien
de femmes votre père a-t-il ?
|
2 femmes ` 1
3 femmes ..2
Plus de 3 femmes 3
|
|
Q211
|
Combien d'enfants votre famille compte-t-elle ?
|
|
|
Q212
|
Avec qui vivez-vous à Lomé ?
|
Avec mes parents .1
Chez un membre de la
famille/tuteur 2
Seul en location 3
|
|
Q213
|
Qui paie votre scolarité depuis que vous êtes
à l'université ?
|
Les parents 1
Un membre de la famille 2
Moi-même 3
|
|
Q214
|
Vos parents vous donnent-ils de l'argent pour subvenir à
vos besoins ?
|
Oui 1
Non ..0
|
Q217
|
302
Q215
|
A quelle fréquence ?
|
Par semaine ..1
Par mois 2
Par trimestre 3
Par Semestre .4
Une fois l'an .5
Indéterminé, mais très
rarement ...6
|
|
Q216
|
Combien recevez-vous mensuellement de vos parents ?
|
Moins de 5000F ...1
5000-10000F 2
|
|
|
|
10000-15000F ..3
|
|
|
|
15000-20000F ..4
|
|
|
|
20000-25000F ..5
|
|
|
|
25000-30000 6
|
|
|
|
30000F et plus ..7
|
|
Q217
|
Recevez-vous de l'argent d'autres
|
Oui 1
|
|
|
personnes de la famille ?
|
Non 0
|
Q219
|
Q218
|
Combien recevez-vous d'eux ?
|
|
|
Q219
|
De combien disposez-vous mensuellement pour satisfaire vos
besoins ?
|
|
|
Q220
|
Etes-vous boursier ?
|
Oui 1
|
|
|
|
Non 0
|
|
Q221
|
Si non, bénéficiez-vous de l'allocation
|
Oui 1
|
|
|
d'aide ?
|
Non ..0
|
|
Q222
|
Avez-vous recours à des prêts (chez des amis ou des
proches) pour subvenir à vos besoins ?
|
Oui 1
Non ...0
|
|
303
3. Conditions de vie et d'études des
étudiants
No
|
Libellé de la question
|
Propositions de réponse
|
Passer à
|
Q301
|
Arrivez-vous à vous alimenter :
|
Facilement .1
Difficilement 2
Très difficilement 3
|
|
Q302
|
Est-ce que vous mangez lorsque vous venez au campus ?
|
Pas du tout 1
Rarement .....2
Quelques fois 3
Souvent .4
Toujours 5
|
|
Q303
|
Si vous ne mangez pas souvent au campus, pourquoi ?
|
Manque de moyens 1
Manque de temps .2
Choix personnel 3
Autres (préciser) ..4
|
|
Q304
|
Où mangez-vous au campus ?
|
Restaurant universitaire 1
Espace restauration 2
Marché Gayibor 3
|
|
Q305
|
Arrivez-vous à vous déplacer :
|
Facilement .1
Difficilement 2
Très difficilement 3
|
|
Q306
|
Disposez-vous d'un moyen de
déplacement personnel pour vous rendre au campus ?
|
Oui ...1
Non ..0
|
|
Q307
|
Par quel moyen vous rendez-vous au campus ?
|
A pied 1
Avec mon vélo .2
Avec ma moto ..3
Bus
universitaire/SOTRAL.4
Taxi .5
Taxi-moto 6
Pieds et Bus/Taxi/Taxi-
moto ....7
|
|
Q308
|
S'il vous arrive souvent de vous rendre au campus ou de rentrer
à pied, pourquoi ?
|
Manque d'argent ..1
Maison proche ..2
|
|
Q309
|
Arrivez-vous à vous acheter des habits ?
|
Facilement 1
Difficilement 2
Très difficilement 3
|
|
304
Q310
|
Vos moyens vous permettent-ils de participer à des
activités de loisirs ?
|
Souvent 1
Quelques fois 2
Rarement .3
Pas du tout 4
|
|
Q311
|
Arrivez-vous à avoir de l'argent pour satisfaire vos
besoins liés à vos études
|
Facilement .1
Difficilement 2
|
|
|
(photocopies, achats de livres, inscription dans les
bibliothèques, etc.) ?
|
Très difficilement 3
|
|
Q312
|
Les moyens dont vous disposez vous
|
Facilement 1
|
|
|
permettent-ils de vous acheter les
|
Difficilement 2
|
|
|
polycopes ?
|
Très difficilement.......3
|
|
Q313
|
Les moyens dont vous disposez vous
|
Oui ..1
|
|
|
permettent-ils de vous acheter des livres ?
|
Non ..0
|
|
Q314
|
Combien de livres avez-vous acheté depuis que vous
êtes étudiant ?
|
|
|
Q315
|
Les moyens dont vous disposez vous
|
Oui .1
|
|
|
permettent-ils de vous inscrire dans une bibliothèque
de la ville ?
|
Non .0
|
|
Q316
|
Est-ce que vos moyens vous permettent-
|
Toujours .1
|
|
|
ils de payer des heures de recherche sur
|
Souvent .2
|
|
|
internet ?
|
Quelques fois 3
|
|
|
|
Rarement 4
|
|
|
|
Pas du tout .5
|
|
Q317
|
Que dites-vous de vos conditions de
|
Très bonne 1
|
|
|
vie en tant qu'étudiant ?
|
Bonne 2
|
|
|
|
Acceptables 3
|
|
|
|
Mauvaises 4
|
|
|
|
Très mauvaises .5
|
|
Q318
|
Que dites-vous de vos conditions
|
Très bonne 1
|
|
|
d'études en tant qu'étudiant ?
|
Bonne .........2
|
|
|
|
Acceptables 3
|
|
|
|
Mauvaises .4
|
|
|
|
Très mauvaises .5
|
|
305
4. Exercice d'une activité
économique
No
|
Libellé de la question
|
Propositions de réponse
|
Passer à
|
Q401
|
Est-ce que vous exercez une activité économique
parallèlement à vos études ?
|
Oui 1
Non ...0
|
|
Q402
|
Depuis quand exercez-vous une activité
économique ?
|
Avant d'arriver à
l'université 1 Dès mon entrée à
l'université 2
Cette année 3
|
|
Q402
|
Si non, pourquoi ?
|
Je n'en ai pas trouvé 1
Je n'ai pas le temps pour
ça ..2
J'ai déjà les moyens 3
Refus de mes parents 4
Ce n'est pas compatibles
avec mes études 5
Autres (préciser) 6
|
|
Q403
|
Quelle est (sont) cette (ces) activité(s)
économique(s)
|
|
|
Q404
|
Pendant combien de jours exercez-vous cette activité dans
la semaine ?
|
1 jour 1
2 jours 2
3 jours 3
4jours 4
5jours et plus 5
|
|
Q405
|
A quel moment de la journée exercez- vous cette
activité ?
|
Le matin ..1
L'après-midi 2
La nuit ..3
Toute la journée 4
Alternativement le matin
ou l'après-midi 5
Autres (à préciser) 6
|
|
Q407
|
Combien d'heures consacrez-vous à votre activité
à chaque fois que vous l'exercez ?
|
|
|
Q408
|
Combien cette activité vous permet-elle de gagner ?
|
|
|
306
Q409
|
Quels sont les effets de cette activité sur vous ?
|
Aucun 1
Fatigue 2
Maladies fréquentes 3
Stress 4
Autres 5
|
|
Q410
|
Quels effets cette activité a sur votre participation au
cours ?
|
Aucun 1
Retard au cours 2
Non assiduité aux cours3 Non compréhension des
cours 4 Manque de concentration
sur les études 5
Autres (à préciser) 6
|
|
Q406
|
Vous arrive-t-il de rater des cours ?
|
Toujours 1
Souvent 2
Quelques fois 3
Rarement .4
Pas du tout 5
|
|
Q411
|
Qui est votre employeur ?
|
Moi-même...1
Une société 2
Un particulier 4
|
|
Q412
|
Avez-vous le temps de lire quotidiennement les cours ?
|
Toujours.....1
Souvent 2
Quelques fois .3
Rarement 4
Pas du tout 5
|
|
Q413
|
Au cours de l'année est-ce que vous étudiez
sérieusement :
|
Au jour le jour 1
A l'approche des
examens 2
|
|
Q414
|
Si vous étudiez au jour le jour, combien d'heures
d'études avez-vous par jour ?
|
|
|
|
Vous arrive-t-il de faire des recherches personnelles ?
|
Pas du tout 1
Rarement 2
Quelques fois 3
Souvent 4
Toujours 5
|
|
Q415
|
Votre situation vous donne-t-elle envie de :
|
Poursuivre les études 1
Abandonner les études 2
|
|
307
5. Carrière universitaires et investissement des
étudiants dans les études
No
|
Libellé de la question
|
Propositions de réponse
|
Passer à
|
Q501
|
Combien d'années faites-vous à l'UL ?
|
2 ans 1
3 ans 2
4 ans 3
Plus de 4 ans 4
|
|
Q502
|
Avez-vous fréquenté à l'UL un autre
établissement avant celui que vous fréquentez actuellement ?
|
Oui ..1
Non ..0
|
|
Q503
|
Si oui, lequel ?
|
|
|
Q504
|
Combien d'années avez-vous fait dans cet
établissement ?
|
1 an .1
2 ans 2
Plus de 2 ans .3
|
|
Q505
|
Pourquoi avez-vous quitté cet établissement ?
|
Echecs .1
Manque d'intérêt .2
Mauvaise orientation...3
Autres (préciser) 4
|
|
Q506
|
A quel semestre êtes-vous inscrit actuellement ?
|
3 / 4 1
5 / 6 2
|
|
Q507
|
Avez-vous capitalisé tous les crédits des
semestres précédents ?
|
Oui 1
Non ...0
|
|
Q508
|
Si non, quels sont les semestres où vous avez des
crédits à capitaliser ?
|
|
|
Q509
|
Combien de crédits vous reste-t-il à capitaliser
aux semestres antérieurs ?
|
|
|
Q510
|
Par rapport à vos conditions de vie et d'études
vous arrive-t-il de vouloir abandonner l'université ?
|
Oui 1
Non ..0
|
|
Q511
|
Si vous ne bénéficiiez pas du soutien de vos
parents/famille, auriez-vous poursuivi les études ?
|
Oui 1
Non ...0
|
|
Q512
|
Qu'est-ce qui vous motive à poursuivre les études
?
|
|
|
308
Annexe 2 : Guides d'entretien
Guide d'entretien à l'endroit des enseignants
1. Votre appréciation des conditions d'études et
de vie des étudiants de l'UL
2. Telles que présentées, dites-nous, ce qui
justifie ces conditions
3. Dites-nous ce que vous pensez des étudiants qui
travaillent pour prendre en charge leurs études
4. En termes d'investissement dans les études et de
réussite, dites-nous les difficultés auxquelles ces
étudiants font face
5. Parlez-nous des étudiants qui réussissent
bien à l'UL (tant ceux qui exercent une activité
économique que ceux qui n'exercent pas d'activité
économique)
309
Guide d'entretien avec les
étudiants
1. Parlez-nous de votre milieu social d'origine
2. Vos conditions de vie en tant qu'étudiant
3. Dites-nous ce qui vous a poussé à choisir
d'exercer une activité économique parallèlement aux
études
4. Parlez-nous de cette activité que vous exercez
5. Dites-nous comment vous arrivez à concilier les
études et l'activité que vous exercez
6. Dites-nous ce qui vous pousse à continuer les
études malgré vos conditions difficiles
310
Table des matières
Dédicace 3
Remerciements 4
Sigles et acronymes 6
INTRODUCTION GÉNÉRALE 10
PREMIÈRE PARTIE : PROBLÉMATIQUE ET
MÉTHODOLOGIE DE LA
RECHERCHE 17
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION 19
1.1- De l'Université du Bénin (1970) à
l'Université de Lomé (2001) : aperçu
historique et conditions de vie et d'études des
étudiants 19
1.1.1- Genèse de l'Université du Bénin 20
1.1.2- Aperçu des conditions de vie et d'études des
étudiants de l'Université du
Bénin dans les années 1970 et 1980 23
1.2- Les étudiants face aux conditions de vie et
d'études difficiles à l'Université du
Bénin puis à l'Université de Lomé
depuis les années 1990 28 1.2.1- Les difficultés de
financement de l'Université de Lomé et ses
répercussions
sur les conditions de vie des étudiants 29
a- Les causes de la baisse du financement de l'UL 29
b- Les implications de la baisse du financement de l'UL par
l'Etat 32 1.2.2- L'influence du contexte socioéconomique sur la
précarisation de la situation
des étudiants 44 1.2.3- Les mesures institutionnelles
mises en place pour assister les étudiants
nécessiteux 48
1.3- Les stratégies des étudiants pour faire face
à leurs conditions de vie difficiles 53
1.3.1- Les mouvements revendicatifs pour l'amélioration
des conditions de vie des
étudiants 53 1.3.2- Le choix des activités
économiques pour améliorer la situation
financière 56
1.3.3- La question de la réussite des étudiants
à l'Université de Lomé 61
1.4- Enoncé du problème 65
1.5- Justification du choix du sujet 66
1.5.1- Motivation et intérêt pour le sujet 66
1.5.2- Pertinence scientifique du sujet 67
1.5.3- Pertinence sociale du sujet 68
1.6- Objectifs de recherche 69
311
1.6.1- Objectifs de connaissance théorique 69
a- Objectif général 69
b- Objectifs spécifiques 69
1.6.2- Objectifs d'application pratique 70
a- Objectif général 70
b- Objectifs spécifiques 70
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES
THÉORIQUE ET
CONCEPTUEL 71
2.1- Définition de concepts 71
2.1.1- Activité économique 71
2.1.2- Réussite universitaire 74
2.1.3- Catégorie socioprofessionnelle (CSP) 77
2.2- Revue de littérature 79
2.2.1- Les déterminants de la réussite liés
à l'appartenance socioéconomique et aux
conditions matérielles 80
2.2.2- Ampleur et motivations liées à l'exercice
d'une activité économique 85
2.2.3- Les formes et les types d'activités auxquelles les
étudiants s'adonnent 89
2.2.4- Le temps consacré à l'exercice d'une
activité économique 92
2.2.5- L'influence du travail étudiant 95
2.3- Cadre de référence théorique 100
2.4- Questions de recherche 103
2.4.1- Question générale 103
2.4.2- Questions spécifiques (QS) 103
2.5- Hypothèses de recherche 104
2.5.1- Hypothèse générale 104
2.5.2- Hypothèses spécifiques (HS) 104
2.6- Variables et indicateurs 105
2.6.1- Les variables 105
a- Variables indépendantes (VI) 105
b- Variable dépendante (VD) : la réussite 106
2.6.2- Indicateurs 107
a- Indicateurs des variables indépendantes 107
b- Indicateurs de la variable dépendante : la
réussite des étudiants du grade licence (ayant
déjà fait au moins 2 semestres) qui exercent une activité
économique 108
2.7- Enoncés opérationnels 110
2.7.1- Enoncés opérationnels de l'hypothèse
spécifique 1 110
312
2.7.2- Enoncés opérationnels de l'hypothèse
spécifique 2 111
2.7.3- Enoncés opérationnels de l'hypothèse
spécifique 3 111
2.7.4- Enoncés opérationnels de l'hypothèse
spécifique 4 112
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
113
3.1- Cadre physique et institutionnel de la recherche et
population cible 113
3.1.1- Présentation de l'Université de Lomé
114
a- Le cadre physique de l'Université de Lomé
114
b- L'organisation administrative et pédagogique de l'UL
116
c- Les établissements et la formation en licence à
l'UL 117
3.2- La population 121
3.2.1- Composition de la population 121
3.2.2- L'échantillonnage 126
3.3- Collecte des données 128
3.3.1- Démarche utilisée 128
3.3.2- Instruments et déroulement de la collecte des
données 129
a- Enquête exploratoire 129
b- L'enquête 131
3.4- Exploitation des données collectées 133
3.4.1- Traitement des données 133
3.4.2- Analyse des données 134
3.4.3- Plan d'analyse des données 134
3.5- Difficultés 135
DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
138
CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES CARACTÉRISTIQUES
SOCIODÉMOGRAPHIQUES, FAMILIALES ET DES CONDITIONS DE VIE ET
D'ÉTUDES 140
4.1- Les caractéristiques sociodémographiques et
familiales et la réussite comparée
des étudiants qui exercent ou non une activité
économique 140
4.2- Les conditions de vie et d'études et la
réussite des étudiants qui exercent une
activité économique par rapport à ceux qui
n'exercent pas d'activité économique 186
CHAPITRE 5 : INFLUENCE DES EXIGENCES LIÉES AUX
ÉTUDES ET À L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EXERCÉE
SUR LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS . 214
5.1- Les exigences liées aux études et la
réussite des étudiants qui exercent une activité
économique par rapport à ceux qui n'exercent pas
d'activité économique 214
313
5.2- Les caractéristiques de l'activité
économique exercée et la réussite des étudiants
230
CHAPITRE 6 : INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES
RÉSULTATS 248
6.1- Interprétation des résultats 248
6.1.1- L'influence des caractéristiques
sociodémographiques et familiales sur la
réussite des étudiants qui exercent une
activité économique 248
6.1.2- Conditions de vie et d'études des étudiants
et réussite universitaire 253
6.1.3- L'implication des étudiants dans les
activités liées aux études et leur réussite 259
6.1.4- Les caractéristiques de l'activité
exercée et la réussite universitaire 262
6.2- Discussion des résultats 266
6.2.1- La réussite des étudiants qui exercent une
activité économique à la lumière des facteurs
sociodémographiques, familiaux et de leurs conditions de vie et
d'études 267
6.2.2- Les facteurs liés aux études et aux
caractéristiques de l'activité exercée et la
réussite des étudiants 270
CONCLUSION GÉNÉRALE 275
Bibliographie 281
Liste des tableaux et graphiques 292
ANNEXES 298
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