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Gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3


par Hubert Aristide Manga Mvondo
Université de Yaoundé 1 - Master en géographie 2023
  

Disponible en mode multipage

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DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

GEOGRAPHY DEPARTMENT

SUJET :

GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES COMMUNES DE YAOUNDÉ II ET III

MÉMOIREPRÉSENTÉPOURL'ÉVALUATIONPARTIELLEEN VUEDEL'OBTENTIONDUDIPLÔME DE MASTEREN GÉOGRAPHIE

SPÉCIALITÉ : DYNAMIQUEDEL'ENVIRONNEMENTET RISQUES (D.E.R)

OPTION : BIOGÉOGRAPHIE, ÉCOLOGIE URBAINE

PRÉSENTÉ PAR :

HUBERT ARISTIDE MANGA MVONDO

LICENCE EN GÉOGRAPHIE PHYSIQUE

MATRICULE : 17B491

SOUS LA DIRECTION DE :

JOSEPH YOUTA HAPPI

PROFESSEUR

JUILLET2023

Avant-propos

Le système universitaire : Licence, Master, Doctorat (LMD) prévoit la rédaction d'un mémoire qui marque la fin d'études du cycle de Master. C'est dans cette logique que s'inscrit notre travail dont le but est l'obtention du diplôme de Master académique en Géographie, spécialité : Dynamique de l'Environnement et Risques (DER) ; option : Biogéographie et dans le domaine de l'écologie urbaine. La réalisation de ce mémoire a été guidée par le souci d'appliquer les méthodologies théoriques et les cours d'amphithéâtre reçus lors des différents séminaires durant notre formation à l'Université de Yaoundé I (Ngoa ékélé). Les travaux relatifs à notre sujet de recherche qui s'intitule « Gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes de Yaoundé II et III» nous ont mis face à certaines difficultés liées notamment à l'obtention de certaines informations auprès des personnes ressources.Nous nous en sommes donc tenus sur les données de quelques interviews, des questionnaires et des entretiens semi directifsau sein de la direction des jardins et espaces verts de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) ainsi qu'avec les visiteurs souvent rencontrés dans les espaces verts municipaux de Yaoundé. En plus de cela, il a été question pour nous de mener d'autres travaux de terrain (relevés botaniques) dans l'objectif d'obtenir les données de source primaire pour avancer dans notre étude. La gestion des espaces verts en milieu urbain est une thématique actuelle dans de nombreux pays qui allient l'urbanisme et l'environnement/Nature. C'est ainsi qu'au vue des inégalités de gestion ou de la gestion parfois chaotique des espaces verts municipaux de Yaoundé, nous avons voulu proposer notre modeste contribution dans le but de mieux les gérer équitablement et durablement. De nombreux travaux sur la place du végétal affluent ces dernières décennies et c'est pour rendre ce travail pratique que nous avons proposé dessuggestions sur la base d'un modèle de gestion de ces espaces verts municipaux. En outre, notre travail a le souci d'informer et de conscientiser les usagers contre l'incivisme environnemental tout en attirant l'attention des décideurs sur le fait de reconsidérer, de façon particulière, la place du végétal en milieu urbain. C'est donc dans cette optique que cette recherche s'inscrit dans le cadre d'une recherche-action.

Sommaire

Avant-propos i

Sommaire ii

Dédicace v

Remerciements vi

Résumé vii

Abstract viii

Liste des tableaux ix

Liste des figures x

Liste des cartes x

Liste des photos xi

Liste des planches xi

Liste des abréviations xii

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

I- CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE 2

II- JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE 3

III- INTERETS DE L'ÉTUDE 4

IV- DÉLIMITATIONS THÉMATIQUE ET TEMPORELLE 5

V- REVUE DE LITTÉRATURE 9

VI- PROBLÉMATIQUE 13

VII- QUESTIONS DE RECHERCHE 15

VIII- ÉTAT DE LA QUESTION 15

IX- HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 17

X- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 17

XI- CADRE CONCEPTUEL 18

XII- CADRE THÉORIQUE 22

XIII- CADRE INSTITUTIONNEL 24

XIV- MÉTHODOLOGIE 26

XV- DIFFICULTÉS RENCONTRÉES 32

XVI- TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE 33

CHAPITRE 1 : 34

CONDITIONS DE CRÉATION ET D'ÉVOLUTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 ET 3 34

INTRODUCTION 35

Conclusion 67

CHAPITRE 2 : 68

ANALYSE DES LOGIQUES D'ACTEURS, DES STRATÉGIES DE GESTION ET D'ADAPTATIONS DANS LES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 68

INTRODUCTION 69

Conclusion 96

CHAPITRE 3 : 97

ANALYSE DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS DANS LES COMMUNES DE YAOUNDE II et III 97

INTRODUCTION 98

Conclusion 117

CONCLUSION GÉNÉRALE 118

BIBLIOGRAPHIE 120

WEBOGRAPHIE 124

TEXTES DE LOIS ET DECRETS 124

ANNEXES 125

Table des matières 134

Dédicace

À mes parents.

Mon papa MVONDO NTOLO Albert

Ma maman ZEH ANNE Désiré ÉpseMVONDO

Remerciements

Les remerciements vont à l'endroit de toutes les personnes qui m'ont accompagnées de près ou de loin durant le processus de rédaction de ce mémoire. Je tiens tout d'abord à exprimer ma reconnaissance et à remercier mon encadrant, le Professeur Youta HAPPI (Université de Yaoundé I) de m'avoir encadré, guidé, conseillé durant tout le processus de rédaction de ce mémoire. J'adresse par la suite mes remerciements à l'endroit de l'ensemble des enseignants du département de Géographie de l'Université de Yaoundé I ; en l'occurrence, le Professeur Tchawa, le Professeur Ngoufo Roger, le Professeur TCHINDJANG Mesmin, le Professeur ENCHAW Gabriel, le Professeur Tchouikoua Louis Bernard, le Professeur Kengne Fodouop, le Professeur Moupou Moïse, le Docteur Tende, le Docteur NDI, le Docteur FEUMBA, (ÉcoleNormale Supérieure de Yaoundé), pour les différentes orientions méthodologiques données lors des différents séminaires.

Je remercie particulièrement monsieur Elandi, chef service de la création et l'aménagement des espaces verts municipaux à la direction des jardins et espaces verts de la Communauté Urbaine de Yaoundé pour sa disponibilité et ses réponses lors des différents entretiens semi-directifs durant la phase de terrain de notre étude. J'exprime ma profonde gratitude à l'endroit de KENFACK Jean-Baptiste et NGO LISSOUGUE NGOMNA Clarice pour leur soutien technique dans l'analyse et le traitement des données de l'étude.

Je remercie mon frère OWONA MVONDO Pascal Péguy ; mes soeurs NTOLO MVONDO Marie Sophie, MELINGUI MVONDO Marthe Prisca pour leurs accompagnements et encouragements. Une pensée particulière à ma fille AVOMO ZEH Urielle Alexandraqui a été ma source d'inspiration et de motivation permanentes.

Pour finir, je remercie mes amis et mes camarades de promotion NNA MBANG Larsain Morel, ESSOMBA ENYEGUE Théophile, MEFFO FOKA Ingrid Yvanna, KAMENI WENDJI Paule Oriane, pour les discussions et critiques constructives qui m'ont permis d'avancer dans le travail.

Résumé

Cette étude s'intéresse à la gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3. Elle analyse le problème d'une gestion centralisée de ces espaces verts par la communauté urbaine de Yaoundé (CUY). Cette gestion centralisée conduit à certains problèmes liés aux aménagement, l'esthétique et la pollution des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3. L'étude a pour objectif principal d'étudier la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin d'établir si elle contribue à la promotion du développement durable des deux communes.À partir de là, trois objectifs spécifiques ont été formulés et qui ont consisté à : étudier la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin de déterminer si elle contribue à la promotion au développement durable des deux communes ; déterminer les conditions de création et d'évolution des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin d'établir si leur mise en place compense partiellement l'extension du bâti et des infrastructures au détriment de la forêt naturelle des communes étudiés ; Analyser les logiques d'acteurs et leurs stratégies de gestion et des adaptations dans la promotion du développement durable à travers les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 ; Présenter les implications de la gestion et les services fournis par les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 par la CUY.

La méthodologie pour collecter les données a consisté à mener des entretiens semi-directifs à la direction des jardins et espaces verts de la CUY, faire des interviews auprès de usagers dans les EVMY, procéder à l'administration des questionnaires d'enquête ; effectuer des relevés botaniquesont été réalisés sur deux espaces verts municipaux dans deux communes à savoir le Bois sainte Anastasie (3,4 ha) (Yaoundé 2) et l'annexe du Bois Charles Atangana (1ha) (côté cimetière) et faire des analyses diachroniques ont également été effectuées sur trois dates (1990, 2000 et 2020).

Il ressort des analyses diachroniques une régression du taux de boisement de -35,92% pour un taux moyen annuel d'expansion de -1,55% pour la commune de Yaoundé 3 et sur la même période, on observe également une régression du taux de boisement de -52,25% dans la commune de Yaoundé 2. Ces régressions sont la conséquences de la très forte extension du bâti et des infrastructures qui représentent respectivement 97,64% et 180,65% pour les communes de Yaoundé 2 et 3.Le calcul des ratios espace vert/habitant a révélé que les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 procurent un ratio de 1,35m² d'espace vert par habitant. Par contre, les espaces verts municipaux de Yaoundé 3 procurent un ratio de 1,5m² d'espace vert par habitant. Ces ratios sont largement en deçà de celui recommandé par ONU-Habitat (minimum 9m² d'espace vert/habitant). Sur la base du seuil d'au moins 800m² d'espace boisé pour 1000hbts recommandés par la loi forestière du Cameroun de 1994, les communes de Yaoundé 2 et 3 procurent respectivement 618,6m² et 742,6m² d'espace boisé/1000hbts. Ce qui est proche du seuil recommandé.Les manquements dans des espaces verts municipaux de Yaoundémettent en place des stratégies d'adaptation des acteurs directs (CUY) et indirects (visiteurs/usagers) qui ne sont pas sans conséquences sur l'attraction des espaces verts municipaux des deux communes. Toutefois, l'étude a démontré les apports sur le développement durable à Yaoundé 2 et 3 de ces espaces verts. Cependant, une gestion décentralisée (La gestion appliquée) pourrait permettre une gestion plus rationnelle, équitable et durable des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3.

Mots clés : espaces verts municipaux, Yaoundé 2, Yaoundé 3, développement durable,Gestion Appliquée

Abstract

This study focuses on the management of municipal green spaces and their contributions to the sustainable development of the municipalities of Yaoundé 2 and 3. It analyzes the problem of centralized management of these green spaces by the urban community of Yaoundé (CUY). This centralized management leads to certain problems related to the development, the aesthetics and pollution of the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3. The main objective of the study is to study the management of the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3 to determine whether it contributes to the promotion of sustainable development of the two municipalities. From there, three specific objectives were formulated: to study the management of the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3 in order to determine whether it contributes to the promotion of the sustainable development of the two municipalities; determine the conditions for the creation and development of the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3 in order to establish whether their establishment partially compensates for the extension of buildings and infrastructures to the detriment of the natural forest of the municipalities studied; Analyze the logics of actors and their management strategies and adaptations in the promotion of sustainable development through the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3; Present the implications of the management and services provided by the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3 by the CUY.

The methodology for collecting the data consisted of conducting semi-structured interviews at the CUY Gardens and Green Spaces Directorate, conducting interviews with users in the EVMY, and administering survey questionnaires; Botanical surveys were carried out on two municipal green spaces in two municipalities: the Holy Anastasia Wood (3.4 ha) (Yaoundé 2) and the annex of the Charles Atangana Wood (1ha) (cemetery side) and diachronic analyses were also performed on three dates (1990, 2000 and 2020).

Diachronic analyses show a regression of the afforestation rate of -35.92% for an annual average rate of expansion of -1.55% for the municipality of Yaoundé 3 and over the same period, there is also a regression of the afforestation rate of -52.25% in the municipality of Yaoundé 2. These regressions are the consequences of the very strong extension of the built and the infrastructures which represent respectively 97,64% and 180.65% for the municipalities of Yaoundé 2 and 3. The calculation of the green space/inhabitant ratios revealed that the municipal green spaces of Yaoundé 2 provide a ratio of 1.35m² of green space per inhabitant. On the other hand, the municipal green spaces of Yaoundé 3 provide a ratio of 1.5m² of green space per capita. These ratios are well below the one recommended by UN-Habitat (minimum 9m² of green space/ inhabitant). Based on the threshold of at least 800m² of wooded space per 1000hbts recommended by the Cameroon Forest Law of 1994, the municipalities of Yaoundé 2 and 3 provide respectively 618.6m² and 742.6m² of wooded space/ 1000hbts. Which is close to the recommended threshold. The shortcomings in municipal green spaces of Yaoundé implement adaptation strategies of direct actors (CUY) and indirect (visitors/ users) that are not without consequences on the attraction of municipal green spaces of the two municipalities. However, the study demonstrated the contributions on sustainable development in Yaoundé 2 and 3 of these green spaces. However, decentralized management (applied management) could allow a more rational, equitable and sustainable management of municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3.

Keywords: municipal green spaces, Yaoundé 2, Yaoundé 3, sustainable development, Applied Management

Liste des tableaux

Tableau 1 : Conceptualisation du concept d'espace vert 1

Tableau 2 : Opérationnalisation de la variable dépendante 22

Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable indépendante 22

Tableau 4 : arrondissement d'origine des enquêtés 28

Tableau 5 : Tableau synoptique de la recherche 33

Tableau 6 : Effectifs de la population de Yaoundé entre 1957 et 2020 36

Tableau 7 : Quelques espèces d'arbres et leurs utilités rencontrées dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 41

Tableau 8 : les forêts urbaines municipales des communes de Yaoundé II et III 45

Tableau 9 : Typologie des espaces verts municipaux en fonction de la dominance spécifique 47

Tableau 10 : Taux moyen annuel d'expansion des superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et 2020 53

Tableau 11 : Taux d'évolution des superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et 2020 54

Tableau 12 : Taux moyens annuels d'expansion des superficies d'occupation des sols à Yaoundé III entre 1990 et 2020 56

Tableau 13 : Taux d'évolution des superficies d'occupation du sol entre 1990 et 2020 57

Tableau 14 : Relevé botanique à l'annexe du Bois Charles Atangana (cimetière) 60

Tableau 15 : Relevé botanique du Bois Ste Anastasie 61

Tableau 16 : Inventaire non exhaustif des textes juridiques en lien avec les espaces verts et leur gestion au Cameroun 76

Tableau 17 : Aperçu des orientations des documents de planification urbaine à Yaoundé. 78

Tableau 18 : Quelques principes de la gestion de l'environnement au Cameroun 83

Tableau 19 : Projections de création et d'aménagement des espaces verts à Yaoundé II et III « Horizon 2035 » 90

Tableau 20 : Correlations matrix ACP 92

Tableau 21 : moyenne des variables ACM 93

Tableau 22 : Niveaux d'alphabétisation des enquêtés 94

Tableau 23 : Test de Khi 2 95

Tableau 24 : Perceptions et place accordée aux espaces verts en milieu urbain 101

Tableau 25 : Valeur économique des espaces verts 106

Tableau 26 : Récapitulatif des prix d'accès à l'espace vert-monument le patriote 111

Liste des figures

Figure 1 : Problématique de l'étude 1

Figure 2 : les piliers du développement durale 19

Figure 3 : Modèle simplifié de la création d'un espace vert municipal à Yaoundé 43

Figure 4 : Diagramme ombrothermique de Yaoundé 66

Figure 5 : exode rural et la dégradation/pollution des espaces verts urbains 74

Figure 6 : Création d'un espace vert et vulnérabilité des visiteurs/ usagers 80

Figure 7 : Liens de causalité entre la création d'un EVM, les aménagements et les adaptations 86

Figure 8 : aménagements verts municipaux et comportements des usagers 89

Figure 9 : Corrélation des variables tranches d'âge/situation matrimoniale 92

Figure 10 : Corrélations de variables ACM 94

Figure 11 : Niveau d'alphabétisation et perception des espaces verts municipaux 95

Figure 12 : Rétro actions en liens avec la gestion des espaces verts en milieu urbain 100

Figure 14 : Rôles des espaces verts (Malard, 2002, cité par Bougé Félix , 2009)Environnemental 104

Figure 15 : Conditions météorologiques de visites des espaces verts municipaux de Yaoundé 108

Figure 16 : Niveau de satisfaction de la création de l'espace vert et évaluation du projet 111

Figure 17 : Modèle graphique de la Gestion Appliquée des espaces verts 115

Liste des cartes

Carte 1 : Localisation de Yaoundé 1

Carte 2 : La commune de Yaoundé II 7

Carte 3 : La commune de Yaoundé III 8

Carte 4 : Espaces verts municipaux de Yaoundé II 50

Carte 5 : Espaces verts municipaux de Yaoundé III 51

Carte 7 : Occupation du sol Yaoundé II 55

Carte 6 : Occupation du sol Yaoundé III 58

Liste des photos

Photo 1 : Jardin avec système d'irrigation au bois Ste Anastasie 1

photo 2 : dénudation du sol à l'annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé 3 62

Photo 3 : Blessure sur un tronc d'Eucalyptus spp 64

Photo 4 : Remplacement d'un arbre altéré (Eucalyptus) au Bois Ste Anastasie 64

Photo 5 : Règlement intérieur du bois Ste Anastasie 82

photo 6 : Allée piétonne non réglementaire à l'annexe du Bois Charles Atangana 86

photo 7 : « banc » dans l'annexe du Bois Charles Atangana 87

Photo 8 : Revalorisation des bouteilles plastiques au Bois Ste Anastasie 87

photo 9 : développement des petits commerces à coté du Bois Sainte Anastasie, Yaoundé 2 103

Photo 10 : Espace vert municipal comme lieu d'expression de la foi (annexe bois Charles Atangana) 109

Photo 11 : espace vert comme support de patrimoine/monument le patriote 110

Liste des planches

Planche 1 : site d'étude 1 : annexe du Bois Charles Atangana 59

Planche 2 : défaut de curage et pollution du canal du Mfoundi dans le bois Sainte Anastasie 63

Planche 3 : Assèchement ( A) et floraison (B) de Millettia laurentii 67

Planche 4 : Adaptations des usagers/visiteurs 88

Planche 5 : Espace vert comme lieu de repos et détente (Annexe du bois Charles Atangana 104

Planche 6 : espace vert municipal comme lieu de repos, Annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé 3 105

Liste des abréviations

ACM: Analyse des Correspondances Multiples

ACP : Analyse des Composantes Principales

ANAFOR : Agence Nationale d'Appui au Développement Forestier

ANATEF : Association Nationale des Techniciens des Eaux et forêts

BSA : Bois Sainte Anastasie

CTD : Collectivités Territoriales Décentralisées

CAY2 : Commune d'Arrondissement de Yaoundé 2

CAY3 : Commune d'Arrondissement de Yaoundé 3

CUY : Communauté Urbaine de Yaoundé

EMIA : École Militaire Inter-Armée

EVMY : Espaces Verts Municipaux de Yaoundé

FAO : Organisation des Nations Unies Pour l'Alimentation et l'agriculture/ Food and Agriculture Organization

GA : Gestion Appliquée

IUCN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le Développement

MINDHU : Ministère du Développement et de l'Habitat Urbain

MINESEC : Ministère des Enseignements Secondaires

ODD : Objectifs pour le Développement Durable

OMD : Objectifs Millénaires Pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PDU : Plan de Développement Urbain

POS : Plan d'Occupation des Sols

SDAM : Schéma Directeur d'Aménagement Métropolitain

UNEP : Programme des Nations Unies pour l'Environnement/ United Nations Environment Program/ Union Nationale des Entreprises du Paysage

INTRODUCTION GÉNÉRALE

I- CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE

Le monde fait face à un certain nombre de défis majeurs parmi lesquels la préservation, la conservation et la protection de l'environnement. C'est d'ailleurs l'un des huit Objectifs Millénaires pour le Développement (OMD) : assurer un environnement durable ; les Objectifs de Développement Durable (ODD) énoncés par l'Organisation des Nations Unies dans son agenda 2030 à travers la promotion des villes et communautés durales c'est-à-dire rendre les villes et les établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et durables (fiche ODD n°11) et la gestion durable des forêts font tout aussi de l'environnement durale une priorité. La gestion durable de l'environnement consiste donc à mettre sur pied des pratiques qui ne concourent pas à sa détérioration. De manière plus officielle, la gestion de l'environnement désigne l'ensemble des décisions et les actions ayant trait à l'affectation et au développement des ressources ainsi qu'à l'utilisation, à la restauration, à la réhabilitation, à la surveillance et à l'évaluation de la modification de l'environnement (Maureen, 2010). D'après le mini dictionnaire LAROUSSE (2008), l'environnement désigne l'ensemble des éléments naturels et artificiels qui entourent les hommes.

Dans une approche globale, la situation de l'environnement varie selon qu'on se trouve dans une région géographique ou dans une autre. Selon le rapport de l'UNEP (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) portant sur l'évaluation régionale GEO-6 pour l'Afrique, l'environnement se détériore plus rapidement qu'on le pensait auparavant, en interpelant ainsi les États à agir plus rapidement pour inverser les pires tendances. Cette détérioration est due au fait que les États africains exploitent de manière incontrôlée leur capital naturel.Ledit rapport souligne que ce n'est qu'en utilisant ce capital naturel de manière rationnelle ou durable que les États africains connaîtront une croissance économique conséquente. Toutefois, la détérioration de l'environnement en Afrique peut davantage être une conséquence des inégalités des aménagements des espaces. En effet, selon le dictionnaire LAROUSSE (2008), Aménager c'est transformer ou modifier (un espace) pour le rendre plus agréable et plus attractif. D'après cette clarification conceptuelle, il ne s'agit pas ici de rendre certains espaces plus attractifs par rapport aux autres espaces mais tous les espaces étant donné que ceux-ci (en milieu urbain) constituent a priori des sites touristiques pour les citadins. Les espaces qui sont donc moins bien aménagés et peu contrôlés peuvent être sujets à la dégradation, à la détérioration.

Le Cameroun n'est pas en marge du problème de la détérioration de son environnement urbain. Dans les pays d'Afrique du Sud en général et au Cameroun en particulier, la croissance de la population urbaine , avec l'occupation de différents espaces et des différentes mises en valeur de ces espaces, entraîne d'énormes difficultés dans la gestion de l'environnement (Tchouikoua et Elong, 2015). Au Cameroun, l'environnement est un laissé-pour-compte et malgré les efforts fournis par les acteurs en charge de la protection et de la gestion de l'environnement, on peut toujours observer ici et là des insuffisances qui nécessitent tout de même une correction.

L'aménagement des espaces urbains, avec la mise en place des espaces verts par les communautés urbaines, est une question qui a toujours suscité un intérêt particulier dans les pays qui allient l'urbanisme et l'environnement. Les années 1960 marquent la plaque charnière de l'essor de l'urbanisme et du boom démographique. En effet,les urbanistes de cette époque se sont appropriés le terme « espace vert »ceci pour matérialiser les sites représentés par la couleur verte sur des cartes urbaines. C'est donc dans une perspective urbanistique que les communautés urbaines créent des espaces verts et entretiennent ceux-ci. Les idées relatives à la protection de l'environnement sont assez récentes au Cameroun (Olinga, 2012), la loi n°96/12 du 5 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement est comme une orientation pour les communautés urbaines dans leur mission de promotion du développement durable. C'est dans cet optique que la communauté urbaine de Yaoundé dispose d'un service d'hygiène et de salubrité ainsi que des parcs et jardins.

Mais seulement, l'aménagement d'un espace vert sans une gestion durable de celui-ci est voué à accroitre la vulnérabilité des populations urbaines car ces espaces sont en contact direct avec les populations, il ne suffit non plus de gérer, mais aussi accroîtrela nécessité de la gestion puisqu'elle est primordiale pour le bien être non pas seulement pour ces espaces, mais aussi pour les populations.Il s'agit donc d'une interpellation pourune prise en compte du volet social dans le processus de mise en place des espaces verts par les communautés urbaines (Manusset, 2012).

II- JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE

Alors que la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) travaille sur l'embellissement de la ville à travers les projets de mise en place des espaces verts, la gestion de ces derniers nécessite une attention bien particulière car c'est d'abord, à la base des espaces de recueillement pour les citadins. En effet, la présente étude qui porte sur la Gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes deYaoundéII et III a pour but d'analyser le mode de gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé afin d'établir si elle contribue au développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3.

S'intéresser à la problématique du développement urbain durable revient à prendre en compte tous ses aspects, ses composantes ; parmi lesquelles : l'environnement. Si la création des espaces verts par la communauté urbaine de Yaoundé répond davantage à un besoin d'urbanisme vert, il est tout aussi indispensable de prendre en compte leur gestion et leur entretien équitables et à une fréquence continue. Pour le cas des espaces verts municipaux de Yaoundé, l'enjeu est, non seulement de réduire la vulnérabilité des populations ; même si ces dernières sont tout aussi des acteurs qui participent directement à accroitre cette vulnérabilité. À la suite des manquements identifiés dans des espaces verts municipaux de Yaoundé, cette étude propose un modèle de gestion du végétal qui vise la correction de ces insuffisances. Ce modèle est désigné sous les vocables de la Gestion Appliquée du végétal en milieu urbain.

III- INTERETS DE L'ÉTUDE

Notre recherche trouve ses intérêts sur un quadruple plan. Commençant du plan scientifique, ensuite le plan environnemental et social et enfin sur le plan institutionnel.

1- Intérêt scientifique

Toute recherche à caractère scientifique a pour but d'examiner un phénomène, d'obtenir des réponses précises à partir d'investigations et de résoudre un problème. Notre recherche se propose donc d'analyser la gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3 ; il pose le problème principal des inégalités de gestion ou de la gestion parfois chaotique des espaces verts municipaux. Ainsi, la quête des réponses s'est donc faite suivant une méthodologie basée sur la collecte des données primaires et secondaires ce qui participe à apporter de nouvelles connaissances dans le champ de recherche géographique.

2- Intérêt social et environnemental

La géographie est, par essence, une science qui est à cheval entre les sciences de la nature et les sciences sociales. Il n'est donc pas envisageable de mener une recherche en géographie sans pour autant y inclure l'aspect social car l'homme occupe une place centrale dans les préoccupations géographiques. Le thème de notre recherche de manière fondamentale étudie une composante de l'environnement à savoir le végétal : sa place en milieu urbain et les services qu'il fournit tout en envisageant sa gestion durable et son apport au développement durable de la ville de Yaoundé.

3- Intérêt institutionnel

La recherche que nous menons propose son apport modeste pour une gestion durable des espaces verts municipaux aux décideurs, notamment à la Communauté Urbaine de Yaoundé(CUY). C'est donc une sorte de boussole ou de guide de gestion des Espaces Verts Municipaux de Yaoundé (EVMY).

IV- DÉLIMITATIONS THÉMATIQUE ET TEMPORELLE

Les délimitations thématique et temporelle de notre recherche nous ont permis de situer notre recherche dans le temps (délimitation temporelle) et de spécifier les aspects que nous avons abordés dans notre recherche(délimitation thématique).

1- Délimitation thématique

La présente étude vise l'amélioration de la gestion des espaces verts municipaux qui sont sujets à une gestion parfois chaotiques pour certains.La finalité étant d'offrir un cadre plus sein et agréable à l'accueil des populations qui visitent les espaces verts municipaux de Yaoundé. Ainsi, trois centres d'intérêt sont développés pour mener à bien notre recherche, il s'agit d'abord de présenter les conditions de création et d'évolution des espaces verts municipaux de Yaoundé II et III.Ensuite, nous abordons la question des logiques d'acteurs et leurs stratégies dans la gestion et les différentes adaptations dans les espaces verts.Enfin, nous nous intéressons aux implications de la gestion de ces espaces ainsi que leurs apports pour le développement durable des deux communes.

2- Délimitation spatiale

La communauté urbaine de Yaoundé compte 7 communes. Chacune d'elle dispose d'espaces verts municipaux gérés par la CUY.

Carte 1 : Localisation des communes de Yaoundé

La présente recherche a été menée concomitamment sur deux des sept communes que compte la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). Il s'agit des communes de Yaoundé II et III. Les limites de ces deux communes correspondent aux limites des arrondissements de Yaoundé II et III (MINADTD, 2007).

2-1 La commune de Yaoundé II ( coordonnées : 11°28'0'' et 11°31'0'' Latitude Nord et 3°52'0'' et 3°56'0'' Longitude Est)

Située au Nord-Ouest de la ville de Yaoundé, la commune de Yaoundé II est limitée :

? Au Nord-Ouest par la commune d'Okola (Département de la Lékié) ;

? A l'Ouest par la Commune d'arrondissement de Yaoundé VII ;

? Au Sud par les Communes d'Arrondissement de Yaoundé VI et de Yaoundé III ;

? À l'Est et au Nord-est par la Commune d'Arrondissement de Yaoundé I

Carte 2 : La commune de Yaoundé II Source : CUY-G² conception

2-2La commune de Yaoundé III ( coordonnées : entre 11°26'0'' et 11°32'0'' Longitude Est et entre 3°44'0''et 3°52'0'' Latitude Nord)

Située au Sud de la ville de Yaoundé, elle est limitée :

? Au Nord par les communes d'arrondissement de Yaoundé 1, Yaoundé 2 et Yaoundé 5 ; À l'Est par la Commune d'Arrondissement de Yaoundé 4.

? Au Nord-Ouest par la Commune d'arrondissement de Yaoundé 6 ;

Carte 3 : La commune de Yaoundé III source : CUY-G² Conception

? Au Sud-Ouest et au Sud par la Commune de Mbankomo (Département de la Méfou et Akono) ; ? Au Sud-Est par la commune de Bikok (Département de la Méfou et Akono) ;

3- Délimitation temporelle

Étudier la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé revient à faire une retro spection en 2004, suivant la l'article 16 de la Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004 (annexe 6) ainsi que l'article 156 du code général des CTD fixant les règles applicables aux communes en rapport avec la création et la gestion des espaces verts en milieu urbain dans la ville de Yaoundé. Cette étude s'étend jusqu'en 2023 du fait que les espaces verts municipaux sont créés progressivement.

V- REVUE DE LITTÉRATURE

Dès lors qu'apparut l'idée de donner à la nature une place en milieu urbain, de nombreux auteurs ont produit des connaissances relatives à la gestion de ces espaces. S'il y a nécessité d'intégrer la nature en ville, des procédés d'entretien (équitables) de ces espaces doivent tout aussi être mis sur pied. La revue de littérature de notre recherche est chronologique, elle propose l'évolution des savoirs développés par des auteurs sur la question de la gestion du végétal en milieu urbain.

Dugas (1997) a abordé la question de la gestion des espaces naturels dans le prisme des responsabilités qui incombent aux élus en matière de leur gestion. L'auteur a d'abord souligné la délicatesse de traiter d'une telle question devant les élus surtout quand cette approche est celle d'un universitaire ; car les maires sont considérés comme des hommes de terrain par excellence et donc maîtrisent la question de la gestion des espaces verts mieux qu'un universitaire qui, par nature, par formation ou par fonction conçoivent les problèmes selon une méthode dogmatique que les élus. Toutefois, l'observation ou l'interprétation que l'on peut faire à propos d'un fait ne saurait être le propre d'une catégorie de personne ; si le végétal a pu trouver une place en milieu urbain, lieu où vivent les populations, il serait tout à fait logique que ces populations aient des appréhensions ou des perceptions et appréciations sur la présence du végétal ainsi que leur gestion en milieu urbain.

La responsabilité des élus est donc de prendre des décisions en vue d'une gestion durable des espaces verts et de veiller à ce que ces décisions soient mises en pratique en milieu urbain. Cependant, on peut parfois observer des insuffisances, des inégalités ou encore des difficultés de gestion de ces espaces naturels en milieu urbain souvent causées par les différences d'aménagement de ces espaces verts. La question de la responsabilité des élus en matière de gestion des espaces verts est largement abordée par l'auteur.

Façonner les paysages, mettre en place des espaces verts consiste à donner un coup de pouce à la biodiversité ; c'est du reste l'orientation que veulent donner les entreprises du paysage à leur métier en découvrant ou redécouvrant des pratiques alternatives (Fabrégat, 2010). Le végétal occupe une place importante en milieu urbain. D'après Manusset (2012), l'écologisation des espaces urbains ne devrait pas davantage tendre vers la construction de sorte de « cités vertes ». L'auteure pense que pour répondre à l'enjeu de l'urbanisme durable, il convient d'intégrer le volet sociétal, environnemental. Tout au long de son article, l'auteure présente une méthodologie précise qui propose de définir le volet sociétal de l'urbanisme de demain en prenant en compte les appréhensions des usagers par rapport à la présence des espaces verts en milieu urbain. De manière fondamentale, l'auteure propose de présenter, au-delà des impacts environnementaux, sociologiques et culturels, les impacts psychologiques des espaces verts.

Botolisam et al.(2015) ont démontré que la présence des espaces verts en milieu urbain pose un réel problème des politiques liées à leur gestion. Par ailleurs, de nombreux problèmes sont reconnus aux espaces verts en milieu urbain dans les villes d'Algérie tels que les présente Ali-Khodja (2010), il s'agit entre autres des problèmes du design et des aménagements verts urbains réalisés souvent inappropriés et ne répondant pas généralement aux besoins des populations. L'auteure décrit également le manque d'espaces verts de proximité, l'insécurité, l'accessibilité. D'après cette auteure, les espaces verts urbains ne jouent plus leur vrai rôle social comme lieu de sociabilité et de vie communautaire et ceci impacte sur leur fréquentation. D'après Ali-Khodja (2010), l'impact sur le taux de fréquentation des espaces verts urbains pousse les populations à visiter davantage les espaces verts péri urbains plutôt que ceux qui sont localisés dans la ville. De plus, Bopda (1996) soulignait pour sa part que l'accès difficile à un espace limite son attrait1(*). Ces problèmes traduisent en effet, une non-prise en compte voire une non-considération particulière de la place du végétal en milieu urbain.

Par ailleurs, dans une étude menée par Long et Tonini (2012) en prenant l'exemple des villes occidentales et en particulier la ville de Strasbourg, les auteurs soulignent le fait que le végétal occupe une place importante en milieu urbain, et que les populations désirent davantage plus d'espaces verts (entretenus) autour d'eux. D'après Akbari (2002) cité par Long et Tonini(2012), les espaces verts jouent un rôle important ; ce sont des lieux qui contribuent à l'apaisement et à la réduction de certains maux urbains telle la pollution des eaux, de l'air ou de l'îlot de chaleur urbain. D'ailleurs, septFrançais sur dix choisissent leur milieu de vie en fonction de la présence d'espaces verts à proximité de leurs habitations (UNEP, 2008) (op.cit.).

Dans une étude réalisée une année plus tôt, Vida.(2011) a abordé à son tour la thématique des espaces verts urbains en lien avec la santé. L'auteur a procédé à un examen des effets bénéfiques des espaces verts urbains pour la santé des populations en soulignant que ceux-ci jouent un rôle très important dans les milieux urbanisés ; dès lors ils sont considérés comme des régulateurs pour l'environnement, la santé physique et mentale des populations. À la fin l'auteur suggère que les espaces verts en milieu urbain doivent être considérés comme un élément central lors de la planification urbaine. Le besoin de verdir les espaces urbains est une priorité pour les pays qui allient l'urbanisme et l'environnement, mieux l'écologie. D'après une étude menée par Botolisam et al.(2015), L'émergence des espaces verts en milieu urbain pose le problème des politiques publiques liées à leur gestion durable. Les auteurs dans leur article font un bilan de la politique publique et de l'état des lieux de la gestion des espaces verts. Ils analysent également les dysfonctionnements et les manquements liés aux cadres institutionnel et juridique.

Pour Coulomb et Coulon (2013), les espaces verts doivent être gérés de manière durable. Il s'agit pour ces auteurs de prendre en compte le développement durabledes espaces verts s'articule en trois piliers : écologique (diminuer les pollutions, protéger la biodiversité), économique (diminuer les coûts, en particulier de main d'oeuvre) et social (penser aux utilisateurs de ces espaces).

Les espaces verts remplissent de nombreuses fonctions, on parle davantage de services écosystémiques (SE). D'après le Millenium Ecosystem Assessment (2005) cité par Mehdi et al.(2017), les services écosystémiques sont définis comme les bienfaits que les groupes humains tirent des écosystèmes. Mehdi et al.(2017) reviennent avec insistance sur les fonctions des espaces verts ou leur apport surtout en termes de services écosystémiques.

De plus, Wissal et Weber.(2017) sur l'évaluation des services écosystémiques urbains abordent la complexité du concept de services écosystémiques et son aspect pragmatique la finalité étant de montrer que cette complexité n'est pas un frein quant à l'application du concept. Une évaluation ascendante des services écosystémiques a été développée par les auteurs basée sur la caractérisation de la végétation urbaine ce qui a permis d'étudier le fonctionnement des arbres urbains et de quantifier les services écosystémiques rendus par la société en appliquant le modèle « i-tree eco ». Lenoir (2018) aborde la question de la gestion des espaces verts en la rapportant à la thématique du développement durable. Pour l'auteur, le développement durable s'applique aux espaces verts à travers des pratiques telles que la diversification des essences plantées, la réduction des opérations de désherbage, la réduction des consommation d'eau.

Par ailleurs, les travaux réalisés par Kabanyegeye et al.(2020) ont révélé une inégalité dans la répartition des espaces verts dans la ville de Bujumbura au Burundi. Ce qui tend à mettre en évidence des différences au niveau de l'entretien de ces espaces verts urbains.

Dans une perspective de développement urbain durable, PAYSALIA (2023) martèle la nécessité de l'urbanisme durable en mettant en évidence de nombreux bienfaits de cette forme d'urbanisme qui promeut la croissance de villes vertes. D'après cette entreprise du paysage, l'urbanisme durable contribue à réduire le stress des citadins, diminuer la pollution de l'air, elle vise l'éducation à la biodiversité urbaine. De plus, l'urbanisme durable favorise l'insertion sociale et rafraichit les villes. Il s'agit donc d'une idéologie purement écologique que les villes devraient mettre en pratique afin de garantir « un avenir meilleur à tous ». quelques années avant, Fadel et al.(2015) présentent le développement durable comme une prise de conscience intégrée des différentes dimensions dans lesquelles l'homme se développe. Pour ces auteurs, la protection de l'environnement est une condition nécessaire à un développement durable. D'ailleurs, de nombreuses politiques urbaines ayant pris conscience de cet aspect du développement affectent les espaces verts sur des espaces non bâtis. À travers leur étude, ces auteurs ont démontré que les espaces verts permettent aux populations d'être plus à l'aise sur leur territoire et se réconcilier avec la nature.

Tous ces travaux ont abordé la problématique des espaces verts en milieu urbain de façon particulière mettant en place différents éléments qui ont participé à l'atteinte des objectifs de chaque étude, qu'il s'agisse des concepts, des modèles, des approches ou des méthodologies. La dégradation, évaluation des services écosystémiques, impacts de la mauvaise gestion des espaces verts en milieu urbain ont constitué des angles d'approche de la plupart des recherches sans toutefois mettre un accent particulier sur le problème de l'inégalité de gestion des espaces verts en milieu urbain ou des différences d'aménagement qui peuvent tout aussi contribuer à l'accroissement de la pollution ou de la dégradation des espaces verts en milieu urbain.

Notre contribution ne visant pas à clore les débats sur les modes de gestion des espaces verts en milieu urbain, nous envisageons, en s'appuyant sur les travaux existants, apporter notre modeste contribution pour de nouvelles connaissances en s'intéressant à un angle d'approche particulier qui est celui des implications relatives aux inégalités de gestion des espaces verts en milieu urbain.

VI- PROBLÉMATIQUE

Les pratiques du verdissement urbain s'accompagnent généralement d'un certain nombre d'insuffisances ou des manquements relatifs à la gestion des espaces verts créés. Pour le cas précis des espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3 et principalement sur le plan de leur gestion, le code général des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) dans son article 241 donne l'exclusivité de la création, l'entretien et la gestion des espaces verts à la Communauté Urbaine de Yaoundé, des espaces publics ainsi que des cimetières publics. Il s'agit donc d'une gestion centralisée. Les observations directes sur le terrain couplées aux entretiens semi directifs (avec le chef service de la création et de l'aménagement des espaces verts de la direction des jardins et espaces verts de la CUY) nous ont permis d'établir que cette situation qui met en exergue une gestion centralisée des espaces verts municipaux de Yaoundé ne favorise pas une gestion optimale et durable des espaces verts municipaux dans la mesure où ces espaces verts ne sont pas suivis concomitamment sur le plan de leur gestion. La gestion centralisée des espaces verts municipaux à Yaoundé 2 et 3 met conduit à un certain nombre de problèmes liés aux aménagements, à l'esthétique des espaces verts et même aux problèmes environnementaux.Ces problèmes sont imbriqués et peuvent être appréhendés suivant une considération systémique (Figure 1).

Pour ce qui est des problèmes d'aménagements, des observations directes sur le terrain d'étude nous ont permis de constater l'absence voire l'insuffisance des bancs publics dans l'annexe du bois Charles Atangana, l'absence des poubelles, des allées piétonnes réglementaires, des toilettes publiques. Les espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3 souffrent aussi d'un problème d'éclairage (Onana, 2009) ; du moins dans les espaces verts municipaux avec un faible niveau d'entretien : le cas des annexes du bois Charles Atangana, et bien d'autres. Ce manque d'éclairage concoure à accroître la vulnérabilité des personnes qui visitent ces EVM nuitamment et sont de ce fait exposées aux agressions. Par ailleurs, il existe un réel problème de communication entre la CUY et la population urbaine de Yaoundé en ce qui concerne l'existence des espaces verts propres à la Communauté Urbaine car 9,3% des enquêtés révèlent ne pas connaître leur existence. L'absence des poubelles contraint les populations à jeter les ordures à même le sol ce qui concoure à accroître la pollution au sein des EVM. Dès lors, il se développe une sorte de naïveté environnementale. On considère les espaces verts non plus comme des lieux paisibles où les citadins peuvent se reposer mais davantage comme des espaces verts-poubelles.

Sur le plan esthétique, la plupart des espaces verts urbains non contrôlés de Yaoundé II et III avec une végétation dense, constituent très souvent un excellent repère pour les délinquants(CUY-PADY III, 2021). Ce qui pose donc un réel problème d'entretien des espaces verts urbains par la Communauté Urbaine de Yaoundé. Les problèmes d'entretien se manifestent par le défaut de nettoyage fréquent des espaces verts ce qui impacte sur leur attractivité. L'impact sur l'attractivité est une conséquence de la dénudation du sol qui a pour conséquence de dégrader la beauté de l'espace vert.

Les considérations précédentes font donc naître des problèmes environnementaux dans les espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3. Ainsi, sur le plan environnemental, la gestion centralisée fait en sorte que les espaces verts municipaux qui ne sont pas contrôlés (cas de l'annexe du bois Charles Atangana- cimetière) sont sujets à la pollution par déversement d'ordures.Et on y observe pas des mécanismes de repiquage des herbes. Il en est de même pour des arbres morts.Et ceci a pour conséquence d'impacter sur l'attractivité des EVMY 2 et 3.

Figure 1 : Problématique de l'étude

VII- QUESTIONS DE RECHERCHE

Question principale : quel est l'apport de la gestion des espaces verts municipaux dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3 ?

Question spécifique 1 : sur quelles bases sont créés les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 et quelle est leur étendue spatiale au niveau des deux communes ?

Question spécifique 2 : qu'est-ce qui justifie les logiques d'acteurs et quelles sont les stratégies de gestion et d'adaptation de ces acteurs dans les espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3 ?

Question spécifique 3 : quelles sont les implications de la gestion et les services fournis par les espaces verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3?

VIII- ÉTAT DE LA QUESTION

La littérature sur la thématique de la gestion des espaces verts en milieu urbain est assez fournie, les apports de la verdure en ville ont lui aussi un intérêt pour les chercheurs. Dans ses travaux de thèse de doctorat en architecture et urbanisme, Atik Tarik (2015) a tout d'abord mentionné que les espaces verts urbains ont souvent été créés dans le but de mettre au service de l'homme des lieux de proximité pour la détente et la récréation, qu'ils soient privés ou publics. Pour l'auteur, les espaces verts constituent donc des lieux de recueillement, de recollection pour les citadins.Ils jouent donc un rôle positif ; d'un autre côté, l'auteur a montré le côté négatif des espaces verts en disant qu'ils peuvent affecter négativement le comportement des usagers par l'accroissement de l'isolement et l'exclusion sociale.

En ce qui concerne les apports de la végétation en ville, l'auteur fait remarquer que les espaces verts, en milieu urbain, permettent l'établissement d'un microclimat particulier, ce dernier étant amélioré de diverses façons : rafraichissement par évapotranspiration notamment en temps de chaud et sec, régénération de l'air, constitution d'un ombrage et amortissement des vents. Les espaces verts contribuent à l'embellissement de la ville (Onana, 2009)Op.cit. Dans le même ordre d'idées, Akbari (2002) ; Nowak et al (2006) ; Matusoka et al (2008) cités par Long et Tonini (2012), les apports de la végétation sont indéniables : elle est une source de bien-être et de plaisir, et son pouvoir apaisant contribue à la réduction de certains maux urbains comme la pollution l'eau et de l'air ou l'îlot de chaleur urbain. Par ailleurs, dans son ouvrage « Une écologie du paysage urbain », Clergeau aborde de façon claire le problème de la place de la nature en ville et des évolutions en cours à ce sujet. Il propose même de l'analyser en utilisant les fondamentaux de l'écologie du paysage développée par Baudry au contexte urbain. Dans ce contexte, les espaces verts forment autant d'entités dont il faut analyser les relations complexes (Bougé,2009). Il devient donc indéniable de confirmer les relations, les interactions voire les rétroactions pouvant être établies entre les espaces verts et les hommes

La question de la gestion durable des espaces verts en milieu urbain est assez récente. De nombreuses publications présentent la Gestion Différenciée comme modèle de gestion durable des espaces verts en milieu urbain. La gestion différenciée encore appelée gestion raisonnée est un modèle qui est apparue dans les années 1990 et est davantage appliquée dans les communes de France. Elle permet, sur un espace donné, d'adapter les techniques au milieu tout en contribuant à son développement durable.

Jault et Divo.(2015) reviennent sur la gestion différenciée comme modèle de gestion raisonnée des espaces verts ; les auteurs la présente aux décideurs comme une approche de gestion durable, de la préservation de la biodiversité en milieu urbain en y incluant des outils pratiques pour aménager les espaces verts. Les auteurs partent d'une observation : l'extinction accélérée des espèces animales et végétale. Pour les auteurs, la gestion différenciée se présente comme une solution durable pour résoudre le problème de la préservation de la biodiversité en milieu urbain. L'ouvrage développe plusieurs points parmi lesquels les techniques d'entretien par type d'espace vert allant dans le sens de soumettre une différence de gestion d'un espace vert à un autre car chaque espace a ses spécificités.

La gestion différenciée des espaces verts propose de concilier l'accueil des populations dans les EV et la protection de l'environnement ; par définition, il s'agit d'une manière de manager les espaces verts plus respectueusement et plus proche de la nature. La Gestion différenciée s'oppose ainsi aux approches de gestion classiques des espaces verts en milieu urbain. Elle part du principe selon lequel chaque végétal doit être mis en place dans son milieu propre en rapport avec le climat, le type de sol, l'environnement urbain etc...Cette approche consiste en outre à limiter l'entretien et les traitements phytosanitaires, de favoriser le développement de la faune et la flore, bref de laisser la nature grandir en milieu urbain. L'application d'une telle gestion des espaces permettrait de profiter davantage de leurs apports.

IX- HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Hypothèse principale : les espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3, du fait de leur gestion centralisée par la CUY et non durable ne contribuent pas au développement des communes de Yaoundé 2 et 3.

Hypothèse spécifique 1 : La création des EVMY 2 et 3 suit un processus particulier au cours duquel la CUY s'appuie sur les documents de planification urbaine.

Hypothèse spécifique 2 : Les logiques des acteurs sont basées sur une volonté des acteurs de promouvoir l'embellissement et la protection des espaces verts municipaux , elles semblent idoines pour l'implémentation des stratégies de gestion et d'adaptation durables dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3.

Hypothèse spécifique 3 : La gestion des EVMY 2 et 3 implique la modification du comportement des usagers. Les EVMY 2 et fournissent de nombreux services écosystémiques et sont une source d'emploi et produisent des devises.

X- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Objectif principal : le présent travail a pour objectif d'étudier la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin de déterminer si elle contribue à la promotion au développement durable des deux communes.

Objectif spécifique 1 : déterminer les conditions de création et d'évolution des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin d'établir si leur mise en place compense partiellement l'extension du bâti et des infrastructures au détriment de la forêt naturelle des communes étudiés.

Objectif spécifique 2 : Analyser les logiques d'acteurs et leurs stratégies de gestion et des adaptations dans la promotion du développement durable à travers les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3.

Objectif spécifique 3 : Présenter les implications de la gestion et les services fournis par les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 par la CUY.

XI- CADRE CONCEPTUEL

Il s'agit ici de clarifier certains concepts afin d'éviter des erreurs de compréhensions.

Développement durable2(*) : le développement durable est l'idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs propres besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Il s'agit d'organiser la société de manière à lui permettre d'exister sur le long terme. Et ceci implique de prendre en compte à la fois les impératifs présents mais aussi ceux du futur, comme la préservation de l'environnement et des ressources naturelles ou l'équité sociale et économique. Le concept de développement durable émerge dans les années 1970 dans le sillage des grandes conférences mondiales focalisées sur le thème de l'interdépendance entre développement (l'aménagement) et environnement. À l'issue de la conférence d'Airlie House près de Washington, il a été convenu de la nécessité d'une prise en compte des problèmes liés à la dégradation de l'environnement dans l'exécution des projets d'assistance au développement. Depuis Rio en juin 1992, des progrès ont été réalisés dans la mise en application du développement urbain durable, l'un des thèmes d'étude les plus féconds dans la problématique des relations homme/environnement et dans l'optique de réduire la pauvreté et d'assurer un développement social viable et fiable. Pour redynamiser l'engagement envers le développement urbain durable, de multiples conférences ou sommets se sont tenus dans le monde, en l'occurrence, la conférence sur la population au Caire en 1994, le sommet sur le développementsocial à Copenhague en 1995, le sommet de la femme (Beijing, 1995), la conférence sur les établissements humains « Habitat II » à Istanbul en juin 1996, le sommet du millénaire des Nations Unies en septembre 2000, la Conférence de Johannesburg en juin 2002, le forum sur l'habitat à Vancouver, 20063(*).

De façon lus officielle, le rapport de Brundtland de 1987 présente le développement durable comme étant  : « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins ».Dans l'atteinte des objectifs de développement durable, trois composantes imbriquées doivent être prises en compte :

- L'environnement

- L'économie

- Le social

Figure 2 : les piliers du développement durale

Planification Urbaine : c'est la méthode de prévision et d'organisation qui permet aux autorités publiques d'orienter et de maîtriser le développement Urbain par la mise en oeuvre de documents d'urbanisme ; elle s'exprime par les plans d'occupation des sols et le plan directeur d'urbanisme4(*)

Le concept de forêt : les critères de définition de la forêt sont très variables, même si certaines ressemblances peuvent être observées, clarifier le concept de forêt reste fort délicat. En effet, certains critères doivent être pris en compte, il s'agit de la surface, de la densité des arbres et arbustes, la hauteur des arbres et du taux de recouvrement du sol mais aussi du contexte biogéographique. Ainsi, selon la FAO (2006) par exemple, « une forêt est un terrain d'une superficie d'au moins 50 ares, d'une largeur supérieure à 20 m, couvert à au moins 10% (taux de recouvrement des couronnes) par des arbres et dont l'utilisation prédominante n'est ni agricole ni urbaine (exclusion des vergers agricoles et des parcs et jardins urbains. » De façon générale, la forêt est un peuplement d'arbres et d'arbustes répartis de manière et dont les cimes sont plus ou moins jointives. C'est aussi une étendue boisée, relativement dense et serré, dominée par des arbres d'une ou plusieurs espèces.

Forêt urbaine : c'est une notion qui est née à la fin du XXe siècle, désignant une forêt ou des boisements poussant dans une aire urbaine. Il existe plusieurs types de forêts urbaines, il existe :

- Celles qui sont des vestiges préservés de la forêt naturelle, elles ont souvent bénéficié des réaménagements.

- On distingue aussi un type issu des boisements anciens présents avant l'accroissement urbain.

- On distingue également des forêts qui ont leur origine dans des reboisements replantés ou artificiellement créés. Cette dernière définition semble concorder avec le type de forêt urbaine de notre contexte car les forêts urbaines municipales de Yaoundé sont des boisements ou des reboisements (artificiels) ayant pour but de coloniser les marécageset bas-fonds de la ville de Yaoundé et dans un souci de protection des écosystèmes (CUY).

Espace vert : le terme désigne, pour les urbanistes, tout espace d'agrément végétalisé pouvant être constitués d'arbres, d'herbes, de fleurs et parfois des pistes pour faciliter le passage des personnes. Ainsi, pour les urbanistes, les espaces verts peuvent être définis de deux manières :

· À l'échelle d'une ville, les espaces verts peuvent désigner l'ensemble des espaces utilisés, parcs urbains, jardins publics, squares, d'une certaine dimension, accessibles à pieds ou à vélo mais non aux engins motorisés, et ne présentant pas de danger pour les usagers, enfants en particulier. Cette définition idéaliste des espaces verts semble faire fie d'un certains nombres de facteurs tel que la gestion de ces espaces qui, lorsqu'elle est chaotique peut accroître la vulnérabilité des usagers.

· À l'échelle d'une copropriété ou d'une résidence, les espaces verts peuvent également désigner l'ensemble des espaces végétalisés et aquatiques d'une zone construite.

On peut aussi les définir en termes de calme, de lutte contre le bruit, de relaxation, de détente etc... (Long et Tonini, 2012). Toutefois, présenter les verts de cette façon pousse à les considérer comme des espaces idéaux à l'épanouissement des populations, mais on peut constater que cette définition ne s'adapte pas partout, surtout dans le cadre de notre recherche dans la mesure où les espaces verts municipaux sont diamétralement juxtaposés à d'autres activités humaines (la musique, le transport avec des klaxons émis par des véhicules etc...) qui ne cadrent forcément pas avec les expressions comme « le calme », « lutte contre le bruit ».

Toute approche de la clarification du concept d'espace vert est propre à son auteur ; les clarifications varient donc selon les considérations propres de ces auteurs. Ainsi, Bourguignon(2020) définit ces espaces comme étant tout « espace public ou privé, situé en plein air, accessible à tous, sans frais ni autre restriction d'entrée. La zone doit pouvoir être utilisée de l'intérieur et comporte au minimum un élément végétal (arbre, buisson, pelouse, bac de fleurs, etc.) »dans la même lancée, Swanwick et Al.(2003) présentent les espaces verts comme des « terrains constitués principalement de surfaces non scellées, perméables et molles, telles que la terre, l'herbe, les arbustes et les arbres. »5(*) ; quant à l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), il s'agit d'un « ensemble de terrains couverts par une végétation de toute nature. Il s'agit de la végétation des terrains privés et publics, indépendamment de leur fonction, et peut également comprendre des petits plans d'eau tels que les étangs, des lacs ou des cours d'eau »6(*). Ces auteurs ont une conception semblable des espaces verts ; cependant on peut releverqu'ils ont clarifié ce concept sans toutefois prendre en compte le critère de l'entretien des espaces verts en milieu urbain.

Par ailleurs, selon le dictionnaire de la géographie 4è édition (1982), l'auteur français Pierre George définit le concept d'espace vert comme un ensemble qui comprend les jardins, les bois, les parcs et les espaces boisés qu'on rencontre à l'intérieur d'une ville. La définition du géographe français Pierre George est plus explicite et s'adapte parfaitement à notre recherche.

Tableau 1 : Conceptualisation du concept d'espace vert

Concept

Dimensions

Composantes

Indicateurs

Espace vert

Socio culturelle

Récréative

Nombre de personnes qui visitent les EVMY II et III

Économique

CUY

Augmentation des recettes

Environnementale

Écologie urbaine et trame verte

Réduction sonore urbain, nombre de services rendus aux usagers

Gestion durable : il s'agit d'un concept général défini depuis la conférence de RIO en 1992 comme « une gestion susceptible de fournir aux générations actuelles les biens et services fournis par une forêt/ espace vert etc... sans remettre en cause la possibilité, pour les générations futures de faire de même. » Dans le cadre de notre recherche, il s'agira pour nous de mettre en place un modèle de gestion durable que nous appelons, la gestion appliquée des espaces verts.

· Cadre opératoire

Notre thème de recherche s'intitule : gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3. Ilpeut être décomposéen deux variables : une dépendante et une indépendante

- La variable dépendante

Tableau 2 : Opérationnalisation de la variable dépendante

Variable

Dimensions

Composantes

Indicateurs

développement durable

Économique

CUY

-Création d'emplois

- Apport des devises

-Droit d'accès

Environnementale

Écologie urbaine

-Conservation de la biodiversité

Sociale

Population urbaine

-Nombre de visites, nombre d'emplois créés

- La variable indépendante

Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable indépendante

Variable

Dimensions

Composantes

Indicateurs

Gestion7(*)

Anthropique

Populations urbaines/usagers des EVMY 2 et 3

Nombre de personnes en charge de la gestion des EVMY 2 et 3

Économique

CUY

-Prix d'accès à certains espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3

XII- CADRE THÉORIQUE

Le cadre théorique consiste à énoncer certaines théories ainsi que des lois qui s'adaptent à notre étude. Pour notre étude, nous avons retenu deux théories :

1- La théorie de l'acteur stratégique

C'est une théorie qui a été élaborée par Michel Crozier et Erhad Frieberg au cours des années 1970 part du constat suivant : étant donné qu'on ne peut considérer que le jeu des acteurs soit déterminé par la cohérence du système dans lequel ils s'insèrent, ou par les contraintes environnementales, on doit chercher en priorité à comprendre comment se construisent les actions collectives à partir de comportements et d'intérêts individuels parfois contradictoires. Au lieu de relier la stratégie organisationnelle à un ensemble de facteurs externes, cette théorie essaie de l'appréhender comme une élaboration humaine, un système d'action concret.

Dans notre recherche, cette théorie est importante et va nous permettre de mieux comprendre les stratégies individuelles que développent les acteurs passifs et actifs dans le cadre de la gestion des espaces verts municipaux et non pas sur la fonction de ces acteurs. La gestion des espaces verts ne devrait pas se limiter uniquement sur les rôles que doit jouer chaque acteur mais davantage sur les comportements, les stratégies ou encore sur les techniques que ces derniers mettent sur pied afin de mener une gestion rationnelle et pérenne des espaces verts ; tout en sachant que chaque acteur dispose des atouts particuliers pouvant participer à cette gestion. C'est donc dans cette mesure, qu'à partir de cette théorie, nous avons élaboré des guides d'entretien et des questionnaires d'enquête avec les acteurs qui interviennent de façon active et passive à la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé.

2- La théorie systémique

On doit cette théorie à Ludwig Von Bertallanffy qui, en 1968, a développé la théorie des systèmes ou théorie systémique basée sur le postulat selon lequel tout type de phénomène doit être considéré comme un système, ou peut être conceptualisé selon une logique de système, c'est-à-dire comme un ensemble complexe d'interactions (Dutriaux, 2019).

Nous optons pour cette théorie dans notre recherche car elle nous permet d'interpréter les relations entre les hommes et les espaces verts de manière systémique ; pour dire qu'il y a d'abord, en amont l'action de créer les espaces verts municipaux par les hommes, les interactions entre espaces verts et les hommes vont toutefois dépendre du comportement de hommes envers ces espaces verts ce qui fait donnera lieu à des rétroactions positives ou négatives toujours en fonction du comportement des hommes envers les EVM ; si les hommes entretiennent les espaces verts c'est-à-dire assurer la propreté de ceux-ci, la rétroaction sera positive et donc les EV seront un cadre d'épanouissement des hommes. En revanche, en entretenant mal les espaces verts municipaux, la rétroaction sera négative et les espaces verts seront, à ce moment-là, considérés comme des lieux néfastes, infects et dangereux pour la santé des populations par exemple.

Les hommes qui créent les espaces verts bénéficient de multiples services écosystémiques que ceux-ci les offrent ; ces espaces verts constituent un cadre où les hommes peuvent développer certaines activités, la prise des photos par exemple du fait de la beauté du paysage. La théorie systémique est, en effet, en accord avec la première loi de la géographie.

3- Loi appliquée à l'étude :Échanges et proximité : la première loi de la géographie

La première loi de la géographie stipule en effet que « tout interagit avec tout mais deux choses voisines ont plus de chances d'entrer en interaction que deux choses lointaines. » Cette loi s'applique à notre recherche dans la mesure où, comme le stipule la théorie systémique, on peut considérer les relations entre les hommes et les espaces verts dans une logique systémique, les hommes crées les espaces verts et en retour ils reçoivent des services que ces espaces verts fournissent ; il y a donc interaction ; d'autant plus que les espaces verts et les hommes « cohabitent » dans l'espace urbain. L'interaction entre les deux éléments est donc indéniable.

XIII- CADRE INSTITUTIONNEL

Les espaces verts répartis dans les communes de Yaoundé 2 et 3 sont régis par un ensemble de textes de lois et/ou de décrets relativement à la création et à la gestion de ces espaces verts.

D'après les textes de Lois au Cameroun, deux principales institutions sont chargées de créer et de gérer les espaces verts urbains. Il s'agit d'une part du Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDHU) et la de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). Mais à côté d'eux, des agents du privé (Organisations Non Gouvernementales et Associations) contribuent également dans ce processus dans le cadre des coopérations. En effet, le décret n°2005/190 du 03 juin 2005 portant organisation du Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDHU), l'article 25 alinéa 7 charge la direction du développement urbain en liaison avec les ministères et les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) d'embellir les centres urbains. L'embellissement des espaces urbains est davantage relié aux missions dédiés aux communes d'après l'article 157 du code général des CTD et la Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applications aux communes. En effet, cette Loi permet aux commune de créer, entretenir et gérer les espaces verts urbains, parcs et jardins d'intérêt communal. Avec le processus de décentralisation, les responsabilités liées à la création et à la gestion des espaces verts urbains, des espaces publics et des cimetières sont redirigées au niveau de la Communauté Urbaine de Yaoundé. En effet, d'après le code général des CTD, La Communauté Urbaine est compétente pour toute action relevant de l'intercommunalité, des grands travaux et des projets structurants, et à ce titre, les Communautés Urbaines ont l'exclusivité de la création, l'entretien et la gestion des espaces verts, des espaces publics ainsi que des cimetières publics d'intérêt communautaire.

Constat : la question de la création et de la gestion des espaces verts urbains, à Yaoundé 2 et 3 voire dans les autres communes que compte la CUY, met en exergue plusieurs institutions qui devraient mettre en accord leurs stratégies liées à la promotion des villes vertes et du développement urbain afin de donner une image saine des communes sur le plan esthétique mais aussi d'offrir un cadre de vie attrayant aux populations urbaines.

Le constat est tout autre sur le terrain. En effet, on observe une inadéquation entre ce qui est prévu par les textes de Lois et décrets et les réalisations faites sur le terrain. Ceci est notamment lié au défaut de coordination des actions des différentes institutions en charge de la protection ou de la gestion des espaces verts urbains. L'interprétation et l'analyse faites après nos entretiens semi directifs au services de la création et de l'aménagement des espaces verts de la CUY, ont permis d'établir que cette situation est due au fait que certains espaces verts municipaux urbains sont privilégiés par rapport aux autres notamment sur le plan de leurs aménagements et de la fréquence de leurs entretiens. En effet, pour le cas des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 qui sont en grande partie localisés au centre-ville, les entretiens y sont fréquents et les aménagements sont bien mieux (le cas du Bois Sainte Anastasie, Parcours Vita etc...) par rapport aux espaces verts éloignés du centre urbains. Toutefois, quelques insuffisances subsistent toujours au sein même de certains espaces verts municipaux des deux communes (le cas du Bois Charles Atangana et ses annexes).

On peut noter par ailleurs la non prise en compte et la non-application des principes de la gestion de l'environnement telles que présentées par la Loi n°96/12 du 05 aout 1996 portant Loi-cadre relative à la protection de l'environnement au Cameroun. En effet, cette Loi fixe un certain nombre de modalité liées à la protection de l'environnement en général. Le cas du principe du Pollueur-payeur n'est pas par exemple appliqué lorsqu'on sait que les usagers des espaces verts municipaux participent de façon active à la pollution des espaces verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3. Ceci est principalement dû à la négligence de la surveillance de l'environnement des espaces verts. Et cette situation tend à encourager un laisser-faire et un laisser-aller des visiteurs dans les EVMY 2 et 3.

XIV- MÉTHODOLOGIE

1- Approche méthodologique

La présente recherche était basée sur une approche par raisonnement hypothético-déductif. Elle s'est appuyée sur des observations directes sur le terrain qui ont conduit à la formulation de nos hypothèses de recherche. De nombreuses méthodes nous ont permis de mener à bien notre étude. Nous avons notamment eu recours à des méthodes principales et secondaires.

1-1) Les méthodes principales

Il s'agit des méthodes qui nous ont permis d'atteindre nos objectifs de recherches. Et ces méthodes comprennent la collecte des données de source secondaires et primaires.

1-1-a) La collecte des données de source secondaire

Une démarche duale nous a permis de procéder à la collecte des données de source secondaire  :

- La recherche documentaire classique : elle désigne l'ensemble des documents avec lesquels nous avons été en contact durant notre recherche. Il a été question pour nous de consulter des mémoires, des thèses, articles, ouvrages généraux, dictionnaires spécialisés et illustrateurs. Ces recherches ont été menées dans la bibliothèque du département de géographie de l'université de Yaoundé 1, la bibliothèque de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Yaoundé 1. Nous avons eu recours aux différents documents qui nous ont été fournis à la communauté Urbaine de Yaoundé ; il s'agit des Plan d'occupation du sol des communes de 2019, du plan directeur d'urbanisme de Yaoundé de 2020.

- La recherche documentaire sur Internet : aujourd'hui, internet constitue une banque d'informations. C'est le lieu par prédilection pour des recherches car il fournit des données qui sont facilement accessibles et bien organisées. Avec pour moteur principal de recherche Google Chrome, notre recherche s'est davantage appuyée sur la base de données scholar google ; nous y avons notamment eu à télécharger des articles.Nous avons également eu à consulter des mémoires en ligne afin d'avoir des informations liés à notre sujet de recherche.

1-1-b) Les données de source primaire

Les données de source primaire désignent l'ensemble des données que nous avons eu à collecter sur la base des travaux de terrain. La présente recherche nous a permis d'élaborer une base de données dont certaines ont été le résultat des enquêtes de terrain. Ainsi, trois méthodes principales ont été adoptées.

- Les enquêtes et entretiens semi-directifs

Il a été question pour nous de procéder à l'administration des questionnaires auprès de la population cible ; de mener des entretiens semi-directifs, à l'aide du guide d'entretien, avec les acteurs qui sont directement et indirectement liés à la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé. En plus des entretiens semi-directifs qui ont été menées à la direction des jardins et espaces verts de la CUY, nous avons réalisé des interviews à l'aide d'un magnétophoneavec des visiteurs rencontrés dans différents espaces verts municipaux de Yaoundé pour recueillir leurs avis sur l'état d'entretien des espaces verts municipaux, sur les pratiques écologiques menées par ces derniers dans ces espaces verts lors de leurs visites et de façon globale sur la présence du végétal en milieu urbain.

Nous avons également procédé à des relevés GPS à partir de l'application GPS ESSENTIALS version 4.4.61ce qui a permis de spatialiser les espaces verts municipaux des communes de Yaoundé II et III. Les observations directes sur le terrain nous ont permis d'identifier les manquements dans la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé, bref les inégales gestion des EVM de Yaoundé. Il s'est agi de faire des observations sur des sites que nous avons préalablement choisis sur la base du critère de l'attractivité ; ce qui nous a permis de distinguer les espaces verts moins bien entretenus et ceux dont l'entretien est suivi.

L'administration des questionnaires s'est effectuée sur un échantillon de population que nous avons préalablement déterminé.

- Détermination de la population cible et de la taille de l'échantillon

La population cible de notre étude était constituée des personnes qui visitent les espaces verts municipaux, ceux qui ont en charge leur gestion. La CUY dispose d'environ 40 personnes (des administrateurs aux agents d'exécution) en charge des espaces verts municipaux.L'échantillon n'étant pas assez représentatif, nous avons opté pour la méthode probabiliste et plus concrètement la méthode de la boule de neige. Il s'agit d'une méthode qui consiste à diffuser des questionnaires à des personnes ayant des caractéristiques que l'on recherche puis leur demander de diffuser à d'autres personnes. Ceci dans le but d'atteindre un taux de saturation. Ainsi, chaque personne de la population de Yaoundé peut être représentée dans l'échantillon. Le choix de cette méthode d'échantillonnage est dû au fait que nous ne disposions pas du nombre exact de personnes qui visitent les EVM de Yaoundé. de ce fait, nous avons eu à administrer 150 questionnaires d'enquêtes.

Tableau 4 : arrondissement d'origine des enquêtés

Communes

Yaoundé 1

Yaoundé 2(*)

Yaoundé 3(*)

Yaoundé 4

Yaoundé 5

Yaoundé 6

Yaoundé 7

Total

Questionnaires

10

50

50

10

10

10

10

150

N.B : les astérisques (*) représentent les principales communes de notre étude.

- Les analyses diachroniques

Les analyses diachroniques ont été effectuées par le biais des images Landsat des années 1990, 2000 et 2020 téléchargées sur google earth. En effet, ces images nous ont permis d'apprécier, d'analyser et d'interpréter les évolutions des différentes entités d'occupation du sol dans les communes de Yaoundé II et III. Cette méthode nous a par ailleurs permis de faire une analyse où il a été question d'établir si l'évolution des superficies occupées par les espaces verts municipaux de Yaoundé II et III compense les taux de régression du boisement dans les deux communes entre 1990 et 2020. Pour y parvenir, nous avons utilisé deux formules :

· Le taux moyen annuel des expansions des entités d'occupation du sol

Le taux moyen annuel d'expansion qui exprime la proportion de chaque entité d'occupation du sol qui change annuellement a été calculé à partir des superficies de ces entités. La formule qui a été utilisée est celle de Bernier (1992) cité par Bidossessi et al.(2018) :

Équation 1T = [(lnS2 - lnS1) / ((t2 - t1) × lne)] × 100

S1 et S2 : Superficie d'une unité paysagère à la date t1 et t2 respectivement ;

t2 - t1 : Nombre d'année d'évolution ;

ln : Logarithme népérien ;

e : Base du logarithme népérien (e = 2,71828).

· L'évolution de l'occupation du sol

Pour l'évolution des catégories d'occupation du sol, la formule utilisée est la suivante :

Equation2 E= (B-A)/A * 100

E= Évolution ; B= Année récente A= Année ancienne

Si E= 0 ; il y a stabilité ; si E est supérieur à 0, il y a progression ; si E est inférieur à 0, il y a régression.

Le ratio d'espace vert par habitant a été calculé en rapportant la superficie de l'espace vert à la population de chaque commune.

· Les critères d'abondance et dominance spécifique

L'abondance spécifique a été calculée à partir de la formule suivante :

Pi = 100 * ni / N

Équation 3

-Pi= Abondance proportionnelle ou pourcentage (%) d'abondance d'une espèce

-ni= Nombre d'individus dénombrés pour une espèce présente

-N= Nombre total d'individus dénombrés/ toute espèce confondue

- Les relevés Botaniques 

Les relevés botaniques ont été effectués sur deux espaces verts municipaux à savoir le BOIS SAINTE ANASTASIE (Yaoundé II) et l'annexe du Bois CHARLES ATANGANA (Yaoundé III). Le choix de ces deux espaces verts est dû à leur situation stratégique dans les deux communes. De plus, elles traduisent le mieux la problématique de notre étude. Ainsi, les relevés ont été effectués sur une superficie globale de 4,4 hectares soit, 1ha pour l'annexe du Bois Charles Atangana et 3,4 hectares pour le Bois Sainte Anastasie. Ces relevés nous ont permis de déterminer la composition floristique, d'effectuer le diagnostic sanitaire, de faire des observations sur la phénologie des deux principaux espaces verts des deux communes.

- Outils de collecte de données

Durant les travaux de terrain et en ce qui concerne principalement la collection des données botaniques, nous avons utilisé les outils tels que : un bloc note, un stylo, un mètre (pour mesurer les circonférence des arbres), un téléphone avec le GPS ESSENTIALS pour les relevés des coordonnées GPS des espaces verts municipaux et pour les prises de photos. La craie a également été utilisée pour marquer les arbres lors des relevés botaniques.

1-2 Les méthodes secondaires

Il s'agit des méthodes qui nous ont permis de réaliser certaines analyses qui ont également contribuées à mieux atteindre nos objectifs de recherche.

- La méthode ou approche systémique (Belleville et al, 2019) : l'approche systémique qualifie une méthode d'analyse, d'appréhension d'un système complexe privilégiant l'approche globale par rapport à l'étude exhaustive des détails. Elle permet de maitriser la complexité sans trop simplifier le réel. C'est donc sur la base des schémas systémiques qu'il est possible de mieux appréhender les ramifications d'un phénomène. Dans cette étude, nous l'avons employé pour analyser certains faits par le biais des schémas systémiques ( cf. chapitres 2 et 3).

- La méthode comparative : ici, il a été question pour nous comparer les niveaux d'entretien des espaces verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3 par le biais d'une grille d'observation qui comprenait le nom de l'espace vert. Ceci a également été rendu possible à travers les questionnaires d'enquête où les populations enquêtées ont donné leur avis sur les niveaux d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3.

2- Traitement et analyse des données

L'étape qui a suivi celle de l'acquisition des données sur le terrain a consisté à leur traitement. Ces dernières ont suivi des traitements en fonction de leur nature (données qualitatives et quantitatives). Les données issues des enquêtes par questionnaires ont été traitées via le logiciel SPSS 23.Où il a été question de procéder à la description des résultats d'analyse obtenues, d'autres forme d'analyse ont attiré notre attention comme la recherche d'une éventuelle corrélation entre l'âge et la fréquentation régulière des espaces verts municipaux, le niveau scolaire et/ou le statut social et cette fréquentation. De plus, les analyses dans SPSS 23.0 nous ont permis d'apprécier l'intensité de relation entre les deux variables analysées en connaissance du seuil de significativité qui est de 0,05 en sciences sociales. La mise en avant des tests paramétriques et de la loi non normale sans oublier les précisions à base de l'exemple de l'échelle de Likert servant d'apprécier lors des interprétations les relations plus ou moins, fortes des choix des individus entre les variables qualitatives. Et une relation de la force de significativité c'est-à dire en degré entre les variables quantitatives analysées de notre étude. C'est ainsi que nous avons couplé à ces test l'Analyse en Composantes Principales (ACP) et l'Analyse en Correspondances Multiples (ACM) en vue de se servir d'une, deux ou trois variables dites « explicatives »de l'étude pour expliquer les autres variables et les choix de réponse de la population échantillonnée de la population totale.

Pour ce qui est des données issues des observations directes sur le terrain, elles ont été traitées à l'aide la suite office qui nous permis de réaliser des tableaux et des schémas sur les bases des informations issues des grilles d'observations sur le terrain.

En ce qui concerne le traitement des données cartographiques, la suite du logiciel ArcGIS a été utilisée et plus précisément ArcMap version 10.8. Il a été question d'exploiter la base de données fournie par la CUY pour procéder à la réalisation des cartes des espaces verts. Nous avons au préalable procédé aux relevés GPS de quelques espaces verts municipaux dans les deux principales communes de notre étude. Les données qualitatives ont été traitées via la suite Microsoft office, où Word 2010 nous permis de traiter les données textes et de rédiger le mémoire, Excel 2010 quant à lui nous a permis de réaliser des tableaux et des figures sur la base des données recueillies sur le terrain.

XV- DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

La principale difficulté à laquelle nous avons fait face a été de d'identifier et de catégoriser certaines espèces d'arbres lors des relevés botaniques sur le terrain ; cette difficulté était due au fait que la hauteur très élevée des arbres ne facilitait pas leur reconnaissance, et donc il était quasiment impossible de prélever leur échantillon ce qui n'a pas facilité le recensement total des espèces d'arbres dans les sites étudiés. Par ailleurs, le défaut d'indication précise sur la localisation de certains espaces verts municipaux n'a pas facilité la tâche d'identifier, à partir des coordonnées géographiques, tous les espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3 en général.

XVI- TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE

L'étude s'articule autour de trois (03) chapitres correspondants aux objectifs spécifiques.

Tableau 5 : Tableau synoptique de la recherche

Sujet : gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3

Question principale

Hypothèse principale

Objectif principal

Quel est l'apport de la gestion des espaces verts municipaux dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3 ?

Les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3, du fait de leur gestion centralisée par la CUY et non durable ne contribuent pas au développement des communes de Yaoundé 2 et 3.

Le présent travail a pour objectif d'étudier la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin de déterminer si elle contribue à la promotion au développement durable des deux communes.

Q.s. 1

Sur quelles bases sont créés les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 et quelle est leur étendue spatiale au niveau des deux communes ?

Hs 1

La création des EVMY 2 et 3 suit un processus particulier au cours duquel la CUY s'appuie sur les documents de planification urbaine.

Os 1

Déterminer les conditions de création et d'évolution des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin d'établir si leur mise en place compense partiellement l'extension du bâti et des infrastructures au détriment de la forêt naturelle des communes étudiés.

Chapitres

Méthodes

Chap. 1 : Conditions de création et d'évolution des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3

Analyses diachroniques, relevés botaniques, entretien semi directifs et questionnaires d'enquête

Q.s. 2

Qu'est-ce qui justifie les logiques d'acteurs et quelles sont les stratégies de gestion et d'adaptation de ces acteurs dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 ?

Hs 2

Les logiques des acteurs sont basées sur une volonté des acteurs de promouvoir l'embellissement et la protection des espaces verts municipaux, elles semblent idoines pour l'implémentation des stratégies de gestion et d'adaptation durables dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3.

Os 2

Analyser les logiques d'acteurs et leurs stratégies de gestion et des adaptations dans la promotion du développement durable à travers les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3

Chap. 2 :Analyse des logiques d'acteurs, des stratégies de gestion et d'adaptation dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3

Entretiens semi directifs, observations directes sur le terrain, méthode systémique et comparative, analyses des ACM et ACP

Q.s. 3

Quelles sont les implications de la gestion et les services fournis par les espaces verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3 ?

Hs 3

La gestion des EVMY 2 et 3 implique la modification du comportement des usagers. Les EVMY 2 et fournissent de nombreux services écosystémiques et sont une source d'emploi et produisent des devises.

Os 3

Présenter les implications de la gestion et les services fournis par les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 par la CUY.

Chap. 3 : analyse des implications de la gestions et leurs apports dans le développement durable des communes de des Yaoundé 2 et 3.

Observations directes sur le terrain, méthode systémique, questionnaires d'enquête

CHAPITRE 1 :

CONDITIONS DE CRÉATION ET D'ÉVOLUTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 ET 3

INTRODUCTION

Le besoin de verdir les espaces publics est une tendance qui tient les pouvoirs publics à coeur ; car soucieux de la problématique du développement urbain durable. En effet, depuis plusieurs années, la Communauté Urbaine de Yaoundé ( CUY) travaille dans le processus de verdir les espaces urbains de la cité capitale. Cela se traduit, entre autres, à travers la création des espaces verts. Il s'agit donc ici d'un travail progressif. Le but de ce chapitre est de passer en revue les politiques qui sous-tendent la création de ces espaces verts municipaux. Il s'agira, entre autres de présenter la situation qui prévaut dans les espaces verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3 étudiés en particulier. De plus, une typologie des espaces verts sera dès lors établie afin de procéder non seulement à leur spatialisation, mais aussi de procéder à une étude comparative afin d'évaluer le niveau d'entretien ou de gestion de ces espaces verts par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). De nombreux critères entrent en jeu lorsqu'il s'agit de créer un espace vert municipal, ainsi, nous partons du postulat selon lequel la création des espaces verts municipaux, tels que présentés et répartisdans la ville deYaoundé reposent sur des critères relatifs au choix des sites, les types d'arbre, les fleurs, les gazons àplanter.

1.1 LA NÉCESSITÉ DE L'AMÉNAGEMENT URBAIN

La population de la ville de Yaoundé ne cesse de croître au fil du temps et ceci a une incidence directe sur la morphologie urbaine8(*) et les éléments qui la composent. En effet, la création des espaces verts municipaux n'est qu'une conséquence de cette croissance démographique et dont le but est d'embellir la ville pour offrir un cadre agréable aux populations.

En effet, de l'indépendance à nos jours, la ville de Yaoundé a connu une explosion démographique passant de 59000 en 1957 à près de 3000000 d'habitants.Cette croissance rapide de la population est alimentée par l'exode rural (Mougouéet Nya, 2021). Dans le langage courant, l'exode rural désigne le départ massif des populations rurales à destination des villes, motivées par la recherche d'un travail ou de meilleures conditions de vie.9(*) Pourtant, les populations des zones rurales, en arrivant en ville n'auront que l'intention de reproduire ce qu'ils faisaient en zone rurale (Yemmafouo, 2014). D'où la nécessité de réorganiser les aménagements verts urbains.

Tableau 6 : Effectifs de la population de Yaoundé entre 1957 et 2020

Années

Effectifs de la population

1957

59 000

1962

89 969

1976

313 706

1980

443 000

1987

649 252

1992

914 000

2005

1 817 524

2010

2 153 931

2015

2 765 568

2020

2 809 712

Source : Franqueville (1984) ; RGPH (1976, 1987, 2005) + projection10(*)

De façon plus globale, le tableau6 ci-dessus dévoile l'évolution exponentielle de la population de Yaoundé à partir de 1957. Cette population qui croît très rapidement occupent l'espace urbain de façon incontrôlée. Toutefois, on peut également observer le déplacement des populations d'une ville à une autre. Ces populations s'installent en milieu urbain permettant ainsi l'extension spatiale de la ville. Les politiques publiques, face aux contraintes souvent liées à des occupations anarchiques et incontrôlées des espaces par les populations, mettent sur pied des stratégies relatives aux aménagements urbains dans le but de mieux organiser ou de réorganiser le fonctionnement et les occupations de l'espace11(*) en milieu urbain. Il s'agit en substance d'une stratégie des pouvoirs publics à réintroduire la nature en ville, à travers la création des espaces verts, compte tenu de la régression rapide de la végétation naturelle au profit de l'urbanisation (Nimpa, 2020). L'urbanisation est donc un facteur de développement des stratégies de végétalisation des villes en Afrique. D'ailleurs, Bopda (1996), cité par Nimpa (2020) affirmait déjà qu'en Afrique comme tout ailleurs, l'urbanisation était un parcours spatial, celui par lequel des hommes s'aggloméraient en nombre relativement important sur un espace restreint. D'où la nécessité d'offrir un cadre de vie attrayant à la population urbaine compte tenu de son évolution rapide dans le temps et dans l'espace.

L'aménagement en milieu urbain est une action volontaire, consciente, programmée d'une collectivité sur son territoire qui consiste à modifier, rectifier, corriger, adapter et transformer un espace donné en vue d'un objectif déterminé(Amor, 2010).Les travaux d'aménagements urbains de la cité capitale se réalisent de façon spontanée ou suivant logique bien établie et bien déterminée. Cela se traduit par exemple à travers les politiques d'aménagements des villes notamment, celles menées par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). En effet, de nombreux travaux d'embellissement urbain, d'aménagements ou de réaménagements sont réalisés chaque année par le Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH) suivant l'article 25 de loi n°2005/190 du 03 juin 2005 (annexe 6) portant organisation du Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH).En effet, cet organe, à travers la direction du développement urbain, réalise des embellissements des centres urbains, en liaison avec les départements ministériels et les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD). La réalisation de ces travaux d'aménagements, en liaison avec la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), participent à ce qu'il y a lieu de désigner sous les vocables de la « restructuration urbaine » (Voundi et al, 2018). Par ailleurs, parmi les missions assignées à la CUY, il y la création, l'entretien, et la gestion des espaces verts, des parcs et jardins. La création de ces espaces particuliers obéit à un processus précis et tient compte de nombreux critères définis par la Communauté Urbaine de Yaoundé. Ces critères sont en adéquation avec les prescriptions fixées dans le Plan Directeur d'Urbanisme (PDU, 2020) et les Plans d'Occupation des Sols (POS, 2019) de Yaoundé relatives aux choix des sites de création et aux choix des espèces végétales à planter dans chaque espace vert municipal.

1.1.1Le Plan Directeur d'Urbanisme et les Plans d'Occupation des Sols : des objectifs variés

La reconstitution du territoire camerounais en général et de ses en ville en particulier à travers les aménagements urbains passent par les documents de planification urbaine. En effet, dans une approche historique, le Cameroun a connu trois politiques (Op.cit.)12(*) depuis les années 1960 représentant les trois hases de la planification urbaine ; on a d'abord eu la planification centralisée (1960-1990) où toutes les décisions relatives aux aménagements nationaux étaient prises au niveau de l'État central. Ensuite, la deuxième phase va 1990 à 2004 : phase de la gestion urbaine d'ajustement et enfin la troisième phase qui va de 2004 à nos jours avec la promulgation de la Loi 2004/003 du 21 avril 2004 ; Loi régissant l'Urbanisme au Cameroun.

La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) dans le processus de création d'espaces verts municipaux se sert du Plan Directeur d'Urbanisme (PDU) et des Plans d'Occupation des Sols (POS) comme guides ou boussoles. Ces documents eux-mêmes s'appuient sur les indications du Schéma Directeur d'Aménagement Métropolitain (SDAM) qui fixe les grandes lignes en matière d'équipements structurants, de desserte, de réseaux, d'habitat et d'activités sur l'ensemble du territoire métropolitain. En effet, les aménagements sur le territoire national suivent une logique bien établie et les schémas d'aménagements s'échelonnent du niveau national (SNAT) au niveau local (Plan secteur).

1.1.1.a Le Plan Directeur d'Urbanisme

Les stratégies d'aménagement urbain durable d'une ville ont pour visée ou objectif de garantir aussi bien le bien être des citadins, de relever le statut d'une ville sous plusieurs plans, mais aussi de réorganiser les modes d'occupations réglementaires d'un espace urbain. Pour le cas de la ville de Yaoundé, le Plan Directeur d'Urbanisme (PDU) propose d'atteindre certains objectifs sur les plans environnemental, l'habitat, la mobilité etc...En effet, les objectifs majeurs du PDU 2020 de Yaoundé consistent à :

· Faire de Yaoundé une ville plus rayonnante

· Une ville plus accueillante et plus agréable à vivre

· Une ville réorganisée et équilibrée

· Une ville mieux accessible

De plus, ces objectifs s'accompagnent du processus d'aménagements paysagers qui consistent à accroître les efforts de la CUY engagée dans le domaine des espaces verts de proximité tels que :

- Les jardins et les parcs Urbains

- L'Aménagement sur voirie ( terre-plein, alignement, place)

- Les cimetières protégés et monuments protégés

- Les coulées vertes et réserves écologiques

- Décharges protégées

- Zones réservées pour extensions futures.

1.1.1.b Les Plans d'Occupation des Sols (POS)

Le POS13(*) est un document de planification urbaine qui a pour objectifs général la détermination générale et spécifique de la destination des terres situées à l'intérieure du territoire communal. Son élaboration s'inscrit dans une démarche stratégique et prospective.

De façon spécifique, le POS a pour objectif de :

· Élaborer la cartographie de base de la localité ;

· Analyser le site pour déterminer les zones propres et impropres à l'urbanisation pour des raisons durables (drainage, pentes excessives, risques d'inondation, pollution, etc.), et les zones méritant protection pour des raisons patrimoniales et/ou écologiques ;

· Dresser un diagnostic du développement urbain  ;

· Faire un état des lieux des différents tissus urbains et leur dynamique d'évolution ;

· Dégager les atouts et les contraintes ainsi que les potentialités des zones bâties et non bâties ;

· Évaluer le niveau d'activités économiques et l'influence du territoire sur ce dernier ;

· Évaluer le mode de fonctionnement de l'institution communale et les capacités financières locales ;

· Évaluer les besoins en superficie et équipements au regard de la croissance démographique attendue ;

· Déterminer les zones d'extensions préférentielles ;

· Déterminer les grands principes d'organisation générale de l'espace et d'aménagement urbain ;

· Programmer les équipements sociaux collectifs à créer ;

· Définir un zonage de la commune qui s'attache à définir les zones à même d'accueillir le développement de l'habitat, des zones d'activités économiques, des zones de mixité fonctionnelles, les servitudes et les grands équipements ;

· Élaborer des stratégies de protection de l'environnement et des aires naturelles.

Le processus de création d'un espace vert municipal à Yaoundé obéit aux prescriptions élaborées par le POS.Ainsi, chaque commune dispose d'un Plan d'Occupation des Sols qui leur donne des indications précises sur les lieux appropriés pour l'implantation d'un espace vert.

1.1.1.c Le choix des espèces d'arbres

Les données issues des entretiens semi directif à la direction des parcs et espaces verts de la CUY font état de ce que le choix des espèces d'arbres à planter dans un espace vert municipal est davantage porté sur des espèces qui ont des caractéristiques particulières c'est-à-dire celles qui offrent une croissance rapide verticale et horizontale. Ce sont des espèces d'arbres qui ont la particularité de fournir l'ombrage pour la tranquillité des visiteurs les mettant à l'abri du soleil. Par ailleurs, la Communauté Urbaine de Yaoundé, dans sa campagne de sécurisation des bas-fonds marécageux opte généralement pour des espèces d'arbres particuliers ; c'est le cas des Eucalyptus. Le choix porté sur les Eucalyptus est dû au fait qu'ils connaissent, non seulement une croissance une croissance rapide, mais aussi ils ont une capacité de produire de l'ombrage et résistent, par-dessus tout, aux sols hydromorphes ; toutefois, le choix des Eucalyptus pour leur plantation dans les zones marécageuses est assez controversé compte tenu du rôle néfaste que joue les Eucalyptus qui assèchentles marécages. Pour le cas des jardins, la Communauté Urbaine de Yaoundé opte beaucoup plus pour des arbustes, capables de produire également de l'ombrage. Le tableau 7 présente quelques espèces d'arbres que l'on retrouve dans les espaces verts municipaux de Yaoundé ( bois ou forêt urbaine municipale).

Tableau 7 : Quelques espèces d'arbres et leurs utilités rencontrées dans les espaces verts municipaux de Yaoundé

Désignation scientifique

Utilité

Images

1

Terminalia ivorensis

(Framiré) : bois Charles Atangana

Ombrage

photo : (c)Manga 03/2022.

2

Des variétés d'Eucalyptus (bois Charles Atangana)

Ombrage/

Pharmaceutique

Photo : (c) Manga 03/2022

3

Termilia catappa ( Annexe Bois Charles Atangana)

Ombrage

source : www.pinterest.com

4

Des arbres fruitiers à l'instar de Theobroma cacao (le cacaoyer) au bois Ste Anastasie

Approvisionnement,

Source photo : www.mi.aime.a.ou.com

5

Le Fraké,Terminalia superba

Ombrage, ameublement

Source : www.inaturalist.org

Source : documentation CUY-recherche documentaire- Travaux de terrain.

La création d'un espace vert municipal dans les communes de Yaoundé 2 et 3 n'est pas un fait de hasard. En effet, elle suit un processus bien particulier partant de l'amont( CUY), instance de prise décisions, vers l'aval ( agents d'exécution des décisions relatives à la création de l'espace vert). Pour parvenir à ses fins, la CUY exploite le PDU et les POS des communes de Yaoundé, s'en sert comme boussole ou de guide. En effet, ces documents donnent des indications précises sur des sites à créer ou à aménager les espaces verts. Cependant, dans le processus de création, la Communauté Urbaine de Yaoundé privilégie les zones stratégiques qui occupent par exemples des institutions ; le cas des espaces verts municipaux localisés au Centre Commercial (Yaoundé 3) ou encore du Bois sainte Anastasie (Yaoundé 2). Les espaces verts municipaux à Yaoundé sont, pour la plupart localisées dans des zones urbanisées car elles sont des lieux où converge un important flux de la population urbaine. Le choix des arbres et des plantes horticoles(sur appel d'offres), qui suivent le choix du site de création, est également stratégique.On privilégie beaucoup plus des espèces capables de produire de l'ombrage.Ces espèces sont ainsi plantées ainsi que le piquage du gazon naturel. La figure 3 présente le modèle simplifié de la création d'un espace vert municipal à Yaoundé.

COMMUNAUTÉURBAINE DE YAOUNDÉ (CUY)

CHOIX DU SITE

PLAN D'OCCUPATION DES SOLS

PLAN DIRECTEUR D'URBANISME

CHOIX DES ESPECES D'ARBRES (sur appel d'offre)

CHOIX DES ESPECES HORTICOLES (sur appel d'offre)

CRÉATION DE L'ESPACE VERT MUNICIPAL (CUY)

Figure 3 : Modèle simplifié de la création d'un espace vert municipal à Yaoundé

Source des données : entretiens semi directifs, service de la création et de l'aménagement des espaces verts/CUY, mars 2022

Au regard du modèle de création des espaces verts municipaux dans les communes de Yaoundé 2 et 3 particulièrement, on constate que les autorités municipales se penchent beaucoup plus sur un aspect ; celui lié à la quête des plants et qui se fait uniquement sur appels d'offres auxquelles peuvent répondre des Organisations Non Gouvernementales (ONG) ou encore des Associations. Cependant, on peut déplorer la non prise en compte de l'ensemble des éléments fondamentaux que devraient contenir un espace vert en milieu urbain. Par éléments fondamentaux, nous faisons allusions aux allées piétonnes réglementaires, à l'éclairage, aux poubelles, aux toilettes publiques, des points d'eau potable, des airs de jeu pour enfants etc...A propos du choix du site à créer un espace vert municipal, on peut noter le souci de l'appropriation de l'espace. L'espace où on procède à un aménagement vert influence sur le fonctionnement de la ville et peut être ou non à la sourcede problèmes (comme des accidents) pour les populations urbaines. Pour preuve, la construction du monument le patriote qui est adossé sur un espace vert et qui est un mini site touristique est situé dans un espace qui ne facilite pas non seulement l'accès des populations mais ne garantit pas en même temps la sécurité de ceux qui visitent ledit mini site touristique. Il y donc un réel problème d'occupation de l'espace dans le processus de création d'un espace vert municipal à Yaoundé 2 et 3 voire dans les autres espaces verts municipaux de Yaoundé en général.

D'après Mabou (2010), pour créer les espaces verts, les pouvoirs publics préparent minutieusement les sols devant accueillir les pépinières de fleurs. Souvent, le service de parcs et des jardins de la Communauté Urbaine est confronté à de multiples difficultés : la rareté et la mauvaise qualité des terrains à aménager. Pour ce faire, il procède au défrichage des herbes, au dessouchage des vieux troncs d'eucalyptus datant de la période coloniale pour le cas du Bois Charles Atangana en 1999, à l'ameublissement du sol et à l'apport du sol noir mélangé auxengrais verts (compost, fientes des poules, etc.). Par la suite, il dote l'espace d'équipements d'accompagnement des espaces verts. Il s'agit de mettre en place des allées, des bancs publics, des canalisations d'eau d'arrosage sur lesquelles sont fixés les asperseurs, des chaises, des mobiliers de protection, des lampadaires, des poubelles, la construction des monuments, des dancings, des snacks bars restaurants, des postes de police pour la sécurité des visiteurs, des toilettes publiques mobiles, etc. Pour les responsables du service des parcs et des jardins de la CUY, le repiquage des fleurs dépend du type d'espace vert à aménager (bois, jardin, plantation d'alignement, bois mixte, etc.).

1.2 TYPOLOGIE DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 et 3

On distingue globalement deux grandes catégories des espaces verts municipaux à Yaoundé2 et 3. Il s'agit d'une part de la catégorie des espaces verts dominés par les arbres et d'autre part la catégorie des espaces verts dominés par les plantes herbacées. De façon globale, la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) compte 13 forêts urbaines et une soixantaine d'espaces engazonnés. Cependant, le nombre d'espaces verts municipaux n'est pas statistique car la CUY travail au quotidien pour verdir la ville. Le tableau 8 présente globalement les forêts urbaines municipales localisées dans les communes de Yaoundé3 et 3.

Tableau 8 : les forêts urbaines municipales des communes de Yaoundé II et III

Désignation et date de création

Superficie (ha)14(*)

Nombre de plants (réussite)

Variété

Zone concernée

1

F.U n°4, 2014, Yaoundé II

9,5ha

2500

2500

2500

Eucalyptus ( saligna, deglupta, )

De l'échangeur simplifié à la limite du bureau des Nations Unies, nouvelle route bastos

2

F.U n°5, 2014, Yaoundé III

/

3000

3000

3000

Eucalyptus spp, wenge, Terminalia catappa

Entre l'assemblée nationale et l'ENAM

3

Parcours Vita, réhabilitation en 2012, et rétrocession à la CUY en 2014 Don de la salle de fitness par la Chine le 22 septembre 2010, Yaoundé II

20ha

/

Fruitiers, essences forestières, wenge, fraké, iroko etc...

Bas-fond de l'hôtel Mont Fébé au golf club

4

Bois Sainte-Anastasie, 2006, Yaoundé II

7ha

2000

2000

500

Terminalia catappa, eucalyptus saligna, eucaliptus deglupta, frutiers

À côté du palais des sports de Yaoundé

5

Bois palais des congrès de Yaoundé, 2014, Yaoundé II

/

5000

2000

500

Eucalyptus saligna et eucalyptus deglupta, fruitiers

Mont Nkolnyada

6

Restaurant cascades du Mfoundi, 2014, Yaoundé 2

3,5ha

1000

Fruitiers, Eucalyptus spp, le catappa, largestromia

Situé en face campost et mitoyen à l'immeuble ministériel n°1

7

Bois Charles ATANGANA, 2007, Yaoundé III

5ha

2000

Acacias, eucalyptus, framiré, largestromia, wenge)

Carrefour Eneo centrale-monument Charles ATANGANA

F.U=Forêt Urbaine Source : documentation CUY/ service de création et d'aménagement

des EVMY.

1.2.1 Les critères d'abondance et de dominance

Les espaces verts municipaux de Yaoundé se caractérisent par une richesse floristique très diversifiée. Les critères d'abondance et de dominance spécifique nous ont permis d'établir une typologie détaillée des espaces verts municipaux dans les communes de Yaoundé II et III. Par définition, une espèce floristique abondante désigne le nombre total d'individus de chaque espèce dans l'échantillon total tandis que la dominance quant à elle désigne l'aire occupée ( en utilisant le recouvrement) par une espèce dans un peuplement, par unité de surface15(*).

Les espèces d'arbres des deux espaces verts municipaux produisent une quantité importante d'ombrage.Les cimes des arbres se chevauchent les unes sur les autres.De ce fait, ils offrent un taux de recouvrement supérieur à 70% ce qui correspond au niveau 4 de l'échelle présentée par Blanquet(1934) soit les ¾ de la surface de ces deux espaces verts municipaux. En effet, cette échelle se présente comme suit :

Niveau 5 : nombre quelconque d'individus - recouvrement supérieur à ¾ de la surface de référence.

Niveau 4 : nombre de recouvrement entre ½ et ¾ (50 - 75% de recouvrement) de la surface de référence.

Niveau 3 : nombre de recouvrement entre ¼ et ½ (25 - 50% de recouvrement) de la surface de référence.

Niveau 2 : nombre de recouvrement entre 1/20 et ¼ (5-25% de recouvrement) de la surface de référence.

Niveau 1 : recouvrement inférieur à 1/20 (5%). + : peu d'individus, avec très faible recouvrement. (Michael, 2006)16(*). De façon beaucoup plus précise, le tableau9 présente une typologie des espaces verts à partir des deux catégories identifiées : les espaces verts dominés par les arbres et les espaces verts dominés par les plantes herbacées.

Tableau 9 : Typologie des espaces verts municipaux en fonction de la dominance spécifique

Catégories

Sous-catégorie/dominance spécifique

Statut UICN17(*)*

Localisations

Espaces verts dominés par les arbres

Plantation d'alignement dominée par Terminalia ivorensis (le Framiré)

Espèce vulnérable (VU)

Le long de l'axe allant du monument de la Réunification jusqu'au stade militaire.

Le long de l'axe Minesec jusqu'à MESSA (Mokolo), camp sic.

Le long des abords de la route à partir du Minfi jusqu'à Eneo central.

Flanc droit de l'Hôtel de ville de Yaoundé

Plantation d'alignement dominée par Roystonea regia (Palmier Royal)

Menacé, en danger

Le long de l'axe derrière le collège de la Retraite jusqu'aux abords du palais des congrès, passant par la nouvelle route Bastos.

Plantation d'alignement dominée par Mangifera indica(le manguier)

Données insuffisantes (DD)

À partir du carrefour Eugène Jamot jusqu'au carrefour Warda

Boisement dominé par Eucalyptus saligna

Espèce menacée18(*)

Bois Charles Atangana, situé en face d'Eneo central

Jardin public dominé par Eucalyptus deglupta et Eucalyptus saligna

Bois Sainte Anastasie, situé entre le restaurant les cascades du Mfoundi et le Palais des sports

Boisement dominé par Eucalyptus saligna

Restaurant les cascades du Mfoundi

Espace vert palais des congrès de Yaoundé

Boisement dominé par Terminalia ivorensis (le Framiré)

Vulnérable ( VU)

Restaurant en face du Minfi

En face de la boulangerie Calafatas

En face de l'école de police de Tsinga

Boisement dominé par Ficus

benjamina (le Figuier)

Préoccupation mineure ( LC)

À côté et derrière l'Hôtel Hilton de Yaoundé

Derrière l'ENAM

Boisement dominé par

Tectonia grandis

En danger ( EN)

Espace vert MINSUP

Boisement dominé par

Pinus caribaea ( le pin caraïbe)

Préoccupation mineure (LC)

Palais des sports de Yaoundé

Jardin public dominé

par Polyathia longifolia

Non évalué

Carrefour Jamot, en face du MINESEC

Parc dominé par Eucalyptus saligna

Menacé

Palais des congrès

Espaces verts dominés par les plantes herbacées

Terre-plein dominé par Agave segurae

(pépinière palmaris) d'une part et

d'autre part dominé par des

Veitia merilii

Non évalués

Avenue Kennedy : Du carrefour intendance au croisement de l'Institut Français

Espaces engazonnés dominés par

diverses plantes ornementales telles

que l'Hibiscusrosa-sinensis

(Rose de Chine),

Nerium oleander (laurier-rose)

Préoccupation mineure ( LC)

Carrefour Mvog-Mbi et Carrefour Coron

Rond-point en face du Lac municipal et en face de la délégation des travaux publics.

Espace engazonné dominé par

les arbustes tels que

Largestromia speciosa,

Bauhinia purpurea,

Calistemon specious,

Diospyros mespiliformis

Non évalués

Rond-point poste centrale et espaces verts à côté de l'École Militaire Inter Armée (EMIA)

Source : Travaux de terrain, Janvier 2023

*UICN(Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Les espaces verts dominés par les plantes herbacées qui composent la deuxième catégorie des espaces verts municipaux sont disséminés dans toutes les communes de Yaoundé. Les jardins de la Communauté Urbaines de Yaoundé sont constitués de plantes ornementales et parfois d'un système d'irrigation en eau (photo 1).

Photo 1 : Jardin avec système d'irrigation au bois Ste Anastasie

Le système d'irrigation ici est employé pour éviter l'assèchement des fleurs durant la période sèche (c)Manga, décembre 2022

· Quelques plantes ornementales (liste non exhaustive) rencontrées dans les espaces verts municipaux de Yaoundé

La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) plante des fleurs (Horticulture) dans le processus d'embellissement de ces espaces verts et même des abords des routes de la capitale. Les perceptions sur l'état de beauté des jardins municipaux de Yaoundé varient d'une personne à une autre. D'après les données issues des questionnaires d'enquête, il ressort que 76,76% apprécient le niveau de beauté des jardins publics municipaux.

1.2.2 Étude de cas : les communes d'arrondissement de Yaoundé II et Yaoundé III

Deux principaux espaces verts ont retenu notre attention dans ces deux communes d'arrondissement du fait de leur position stratégique et au regard de leur importance et de leurs différents attraits dans la ville de Yaoundé. Il s'agit du bois Sainte Anastasie à Yaoundé II et de l'annexe (côté cimetière) du bois Charles Atangana à Yaoundé III. En effet, ces deux espaces verts municipaux révèlent des aspects qui se situent aux antipodes sur le plan de leur gestion, leurs aménagements et plus précisément de leur entretien. Qu'il s'agisse des jardins, des espaces engazonnés, des bois, ou encore des forêts urbaines municipales, les deux communes offrent une spatialisation singulière de ces espaces.

Carte 4 : Espaces verts municipaux de Yaoundé II

Carte 5 : Espaces verts municipaux de Yaoundé III

1.2.2. aObservations générales et ratios d'espace vert/habitant

Les cartes 4 et 5 présentent la répartition spatiale des espaces verts municipaux dans les communes d'arrondissement de Yaoundé 2 et Yaoundé 3. En effet, on constate que les espaces verts municipaux, tels que spatialisés, sont inégalement répartis dans les deux communes.On note d'ailleurs leur forte concentration dans les zones urbaines des communes, c'est-à-dire au Nord de la commune d'arrondissement de Yaoundé 3 et au Sud-est de la Commune d'arrondissement de Yaoundé 2 (CAY ).

Les espaces verts municipaux de la CAY 2 occupent une superficie de 61,861592 ha sur les 2298 ha de la superficie de la commune.Ils représentent donc seulement 2,6% de la superficie totale. Pour la commune d'arrondissement de Yaoundé 3, les espaces verts municipaux occupent 74,26063 ha des 6837 ha de la CAY 3 soit 1,08% de la superficie totale de la commune. Le faible taux de représentativité des espaces verts municipaux dans les deux communes étudiées témoigne de la nécessité de créer et d'aménager équitablement plus d'espaces verts dans ces communes en particulier et dans la ville de Yaoundé en général. D'ailleurs, 92,5% des enquêtés souhaitent que la CUY créent davantage les espaces verts, les aménagent et les entretiennent équitablement pour une cité beaucoup plus rayonnante et attrayante. Par ailleurs, la localisation des espaces verts municipaux en zone est due au fait d'une forte concentration de la population dans ces zones.La plupart des espaces verts municipaux de Yaoundé 3 sont localisés au centre administratif (POS Yaoundé 3, 2019).

Le calcul des ratios espace vert/habitant, qui permet de déterminer la quantité d'espaces verts par habitant dans une agglomération (Salma et al., 2020), effectué dans les deux communes de Yaoundé 2 et 3 a permis de constater d'une part que, les espaces verts municipaux de Yaoundé II occupant une superficie de 618 615,92m² avec une population de 457 267 habitants en 2020 procurent un ratio de 1,35m² d'espace vert par habitant. D'autre part, les espaces verts municipaux de Yaoundé III ayant une superficie de 742 606,3m² avec une population de 484 335 habitants en 2020 procurent un ratio de 1,5m² d'espace vert par habitant. Seulement, si l'on s'en tient à la position de l'ONU-Habitat (sur le plan international), qui recommande un minimum de 9m² d'espace vert/habitant (Prance et al,2014 cités par Salma et al,2020),on se rend compte que les ratios des deux communes sont très largement en deçà du minimum recommandé encore moins du seuil de 60m²EV/hbt pour un objectif de développement durable prescrit par ONU-Habitat (Prance et al,2014)Op.cit.

Sur le plan national, la loi forestière du Cameroun de 1994 préconise un ratio de 800m² d'espaces boisés pour 1000 habitants. En faisant le ratio, on constate que les espaces verts municipaux la commune de Yaoundé II procurent 618,6m² pour 1000 habitants. Quant à la commune de Yaoundé III, ce ratio est de 742,6m² pour 1000hbts. On constate dès lors que les deux ratios se rapprochent de celui des 800m² pour 1000hbts préconisé par la Loi forestière du Cameroun de 1994.

1.2.2.b Évolution de l'occupation du sol entre 1990 et 2020

Les différences de superficies observées pour chaque entité d'occupation du sol permettent de mieux cerner les différents changements survenus dans les deux communes de Yaoundé II et III entre 1990 et 2020.

- La commune de Yaoundé 2

Les superficies d'occupation du sol évolué dans le temps et dans l'espace dans la commune de Yaoundé 2 comme le montre le tableau 10 ci-dessous.

Tableau 10 : Taux moyen annuel d'expansion des superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et 2020

Yaoundé II (superficies en ha)

 

Taux moyen annuel d'expansion

Années

Entités

1990

2000

2020

 

1990-2000

2000-2020

1990-2020

Boisement

1121,8

1005,5

535,6

 

-0,93%

-3,25%

-2,48%

Végétation clairsemée et terrain vague parfois cultivé

421,8

466,4

540,3

 

0,93%

0,81%

0,85%

Bâti

547,6

1232,9

1082,4

 

8,37%

-0,69%

2,32%

Sols nus

206,3

484,7

139,5

 

8,60%

-6,27%

-1,31%

Source : analyse et interprétation de l'occupation du sol

De la lecture des données du tableau 10, il ressort globalement que les superficies du boisement et des sols nus ont connu une nette régression ; soit respectivement -52,25% et -32,35% et un taux annuel moyen d'expansion de -2,48% et -1,31% entre 1990 et 2020 soit une période de 30 ans. Cependant, on observe également une extension considérable du bâti et de la végétation clairsemée soit respectivement 97,64% et 28,09% pour un taux moyen annuel d'expansion de 2,32% ( bâti) et 0,85% pour la végétation clairsemée.

Tableau 11 : Taux d'évolution des superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et 2020

Classe d'entités

Pourcentages/année

E= (B-A)/A*100

Yaoundé 2

Entre 1990 et 2000

R

P

Entre 2000 et 2020

R

P

Entre 1990 et 2020

R

P

Boisement

-10,37%

X

 

-46,72%

X

 

-52,25%

X

 

Végétation clairsemée et terrain vague parfois cultivés

10,56%

 

X

15,84%

 

X

28,09%

 

X

Bâtis

125,12%

 

X

-12,20%

X

 

97,64%

 

X

Sols nus

134,88%

 

X

-71,20%

X

 

-32,35%

X

 

R=Régression P=Progression Source : analyse et interprétation de l'occupation du sol

Carte 6 : Occupation du sol Yaoundé II

- La commune de Yaoundé 3

Les différentes entités d'occupation du sol ( Boisement, végétation clairsemée et terrain vague parfois cultivé, bâtis, et les sols nus) ont des superficies qui ont suivi une dynamique dans le temps et dans l'espace. Le taux moyen annuel d'expansion qui exprime la proportion de chaque entité d'occupation du sol qui change annuellement a été calculé à partir des superficies de ces entités. La formule qui a été utilisée est celle de Bernier (1992) cité par Bidossessi et al.(2018) :

T = [(lnS2 - lnS1) / ((t2 - t1) × lne)] × 100

S1 et S2 : Superficie d'une unité paysagère à la date t1 et t2 respectivement ; t2 et t1 : Nombre d'année d'évolution ; ln : Logarithme népérien ;e : Base du logarithme népérien (e = 2,71828).

Tableau 12 : Taux moyens annuels d'expansion des superficies d'occupation des sols à Yaoundé III entre 1990 et 2020

Yaoundé III (superficies en ha)

 

Taux moyen annuel d'expansion

Années

Entités

1990

2000

2020

 

1990-2000

2000-2020

1990-2020

Boisement

2244,5

1344,3

1438,13

 

-5,34%

0,34%

-1,55%

VCTVC*

2939,8

2976,6

1625,5

 

0,23%

-3%

-1,93%

Bâti

922,7

1601,9

2589,8

 

5,58%

2,44%

3,48%

Sols nus

716

900

1169,6

 

2,3%

0,5%

1,55%

Source : Analyse et interprétation de la carte d'occupation du sol

NB : VCTVC*= Végétation Clairsemée et terrain vague parfois cultivé

Les analyses diachroniques réalisées sur plusieurs dates (1990-2000 ; 2000-2020 et 1990-2000) ont permis de constater par exemple que sur la période allant de 1990 à 2000, le taux de boisement à Yaoundé 3 était en régression, soit -40,10% avec un taux moyen annuel d'expansion de -5,34%. Par ailleurs, dans la même période, on a observé une croissance exponentielle du taux du bâti de l'ordre de 73,59% pour un taux moyen annuel d'expansion de 5,58%. Toutefois, on note tout de même une petite progression des surfaces boisées de l'ordre de 6,97% entre 2000 et 2020. Globalement, on note des taux de régression de -35,92% et -44,70% respectivement pour le boisement et la végétation clairsemée et terrain vague parfois cultivé soit respectivement -1,55% et -1,93% des taux moyens annuels sur la période 1990-2020. En effet, les régressions précédentes sont une conséquence de l'extension du bâti qui est en progression depuis 1990 soit respectivement 73,59% entre 1990 et 2000 ( 5,58% taux moyen annuel) ; 61,66% entre 2000 et 2020 (2,44% taux moyen annuel) ; et un taux global 180,65% entre 1990 et 2020 soit 3,48% du taux moyen annuel d'expansion. En ce qui concerne l'évolution des catégories d'occupation du sol, la formule qui a été utilisée était la suivante :

E= (B-A)/A * 100

E= Évolution ; B= Année récente ;A= Année ancienne. Si E= 0 ; il y a stabilité ; si E est supérieur à 0, il y a progression ; si E est inférieur à 0, il y a régression.

Tableau 13 : Taux d'évolution des superficies d'occupation du sol entre 1990 et 2020

Classe d'entités

Dynamique/année

E= (B-A)/A*100

Yaoundé 3

1990- 2000

R

P

2000-2020

R

P

1990-2020

R

P

Boisement

-40,10%

X

 

6,97%

 

X

-35,92%

X

 

Végétation clairsemée et terrain vague parfois cultivés

1,25%

 

X

-40,38%

X

 

-44,70%

X

 

Bâtis

73,59%

 

X

61,66%

 

X

180,65%

 

X

Sols nus

2,57%

 

X

25,73%

 

X

63,35%

 

X

R=Régression P=Progression Source : analyse et interprétation de l'occupation du sol

Carte 7 : Occupation du sol Yaoundé III

1.3 ÉTUDE DE DEUX ESPACES VERTS MUNICIPAUX : L'annexe du Bois Charles Atangana (côté cimetière) et le Bois Sainte Anastasie (Yaoundé 2)

1.3.1 L'annexe du Bois Charles Atangana

Le bois Charles Atangana est l'un des espaces verts municipaux que compte la commune de Yaoundé III. En effet, La commune d'arrondissement de Yaoundé 3 dispose seulement de quelques équipements de loisirs (SIG CUY, Mars 2018). Il s'agit de quatre forêts urbaines dont les forêts urbaines no 1, no 2 et no 3, toutes localisées au centre administratif. Il s'agit également de deux parcs urbains dont l'un appartenant à la municipalité (localisé au centre administratif), l'autre appartenant à un promoteur privé (au quartier Ahala) ; et un jardin public (situé au centre administratif)19(*). Le choix porté sur l'annexe du bois Charles Atangana (côté cimetière, planche 1) est dû au fait d'une grande diversité spécifique d'arbres qu'il regorge.

B

A

Planche 1 : site d'étude 1 : annexe du Bois Charles Atangana

La planche 1 présente le site d'étude en saison pluvieuse (A) et en saison sèche (B) @Manga, Mars et décembre 2022

Les deux photos de la planche ci-dessus ont été respectivement prises en mars (A) et décembre (B) 2022. En effet, elles nous permettent d'apprécier deux saisons, à gauche, la saison pluvieuse où le feuillage des arbres assez verdoyant et un sous-bois quasi dépourvu de feuilles mortes. Par contre, la photo à droite nous présente le site en saison sèche caractérisée par une importante tombée de feuilles mortes (Eucalyptus spp et Millettia laurentii) suite à une forte exposition au soleil. Par ailleurs, il nous a semblé nécessaire d'étudier ledit espace vert municipal dans le but d'analyser le niveau de son attractivité. En effet, d'après les données d'enquêtes recueillies sur le terrain, il en ressort que cet espace vert est moins attractif du fait de son faible taux de fréquentation, soit 13,4%. Ce faible taux de fréquentation est lié aux manquements de cet espace vert municipal.

Tableau 14 : Relevé botanique àl'annexe duBois Charles Atangana (cimetière)

Coordonnées géographiques :

N 03°51.328' Latitude E 011°31.206 Longitude Altitude: 732,13m Superficie : 1ha

Espèces

Fréquence

Genres

Familles

%

Circonférence (supérieure ou égale)

Hauteur (estimation en mètres)

A

D

Eucalyptus saligna

115

Eucalyptus

Myrtaceceae

51%

17cm

10m

Oui

Oui

Framiré Terminalia ivorensis

4

Terminalia

Combrétacées

1,7%

14,2cm

8m

Non

Non

Acacias sp

29

Acacia

Fabaceae

12,7%

20,4cm

8m

Non

Non

Wenge20(*), Milletia laurentii

60

Milletia

Papilionacées

26,4%

9,5cm

5m

Non

Non

Fruitiers: goyaviers:Psidium guajava

6

Psidium

Myrtacées

2,6%

7,1cm

3m

Non

Non

(Plamiers à huile)Elaesis guineensis

12

Elaesis

Aracaceae

5,2%

20cm

6m

Non

Non

Tectonia grandis

1

Tectonia

Lamiacées

0,4%

Égale à 9,2cm

5m

Non

Non

Total

227

/

100%

/

/

/

/

A= Abondance D= Dominance Source: travaux de terrain, Janvier 2022

1.3.2 Le Bois Sainte Anastasie

Le bois sainte Anastasie est l'un des espaces verts municipaux que compte la commune d'arrondissement de Yaoundé 2. En effet, La commune d'arrondissement de Yaoundé 2 dispose seulement de quelques espaces de loisirs aménagés (SIG CUY, Mars 2018). Il s'agit du bois Ste Anastasie; des jardins publics localisés au rondpoint Bastos, au Parcours Vita, etc. On distingue également plusieurs espaces verts publics aménagés mais non dédier aux loisirs.21(*)

Tableau 15 : Relevé botanique duBois Ste Anastasie

Coordonnées Géographiques:

N 3°52'16.6512'' LatitudeE 11°30'52.2'' LongitudeAltitude: 721mSuperficie: 3,4ha

Espèces

Fréquence

Genres

Familles

%

Circonférence

(supérieure ou égale)

Hauteur (estimation)

A

D

Fruitiers( manguiers,)Mangifera indica

23

Mangifera

Anacardiacées

4%

10cm

9m

Non

Non

Eucalyptus saligna et declupta

505

Eucalyptus

Myrtaceceae

92%

23cm

12m

Oui

Oui

Framiré

(Terminalia ivorensis)

5

Terminalia

Combrétacées

1%

15cm

8m

Non

Non

Terminalia catappa

15

Terminalia

Combrétacées

3%

10cm

8m

Non

Non

Total

549

/

100%

/

/

/

/

A= Abondance D= DominanceSource: travaux de terrain, Mars 2022

Les deux sites d'études choisis révèlent un état des lieux diamétralement opposé sur le plan de leur gestion en général. En effet, l'entretien et les aménagements dans ces deux espaces ne sont pas les mêmes.

De façon plus générale, 60,9% des personnes interrogées révèlent être insatisfaites du niveau d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé. Ce pourcentage assez élevé traduit les failles que l'on peut détecter dans les stratégies que les différents acteurs mettent en place dans le but d'une bonne gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé. par ailleurs, 39,1% révèlent tout de même être satisfaits ce qui traduit le fait que la CUY est au four et au moulin pour donner à la population de Yaoundé un environnement sain, fiable et viable à travers ses espaces verts. L'annexe du bois Charles Atangana (espace vert dominé par les arbres) que nous avons particulièrement étudié révèle un niveau d'entretien assez faible, cette faiblesse est due à plusieurs insuffisances que nous avons identifié sur le terrain. Le site est caractérisé par une dénudation du sol ( photo 6); conséquence de l'érosion anthropique, et ceci n'est pas suivi d'un processus de repiquage du gazon par les décideurs. Cette dénudation du sol concoure à mettre en place des espaces semi verdoyants atténuant ainsi leur attractivité.

photo 2 : dénudation du sol à l'annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé 3

(c)Manga, Mars 2022

Le Bois Sainte Anastasie quant à lui est l'espace vert municipal dominé par les arbres. Il est classé comme l'espace vert le plus visité de Yaoundé en général et de la commune d'arrondissement de Yaoundé II en particulier. D'ailleurs, 62,5% des personnes interrogées visitent cet espace vert municipal ; la raison de ce fort taux de visite est due aux différents aménagements attractifs dans cet espace vert qui sont propices à l'accueil des visiteurs. En effet, il s'agit d'un espace vert qui a été créé dans le but de réduire le taux d'agression qui prévalait autour cette zone. Le bois sainte Anastasie révèle un niveau d'entretien moyen ; les travaux d'entretien s'y font chaque jour, c'est un espace vert bien aménagé et procure aux visiteurs une sécurité considérable. Toutefois, on note un délaissement du canal du Mfoundi (planche 2) qui traverse le bois. Ledit canal est souvent sujet à la pollution (présence des déchets) et les travaux de curation ne se font pas de façon systématique ce qui expose les visiteurs aux odeurs nauséabondes ainsi qu'aux maladies respiratoires.

Planche 2 : défaut de curage et pollution du canal du Mfoundi dans le bois Sainte Anastasie

(c)Manga, décembre 2022

1.3.3 Diagnostic sanitaire des espèces d'arbres

Une observation particulière sur l'état de santé des deux espaces verts municipaux que nous avons particulièrement étudiés nous a permis d'établir le constat selon lequel 9/10 des espèces d'arbre sont en bonne santé. En effet, certains critères nous ont permis d'établir ce constat, il s'agit de deux approches telles que présentées par l'association Abrexperts22(*) : l'approche par diagnostic visuel et l'effet sonore produit par les troncs d'arbres.

· Le diagnostic visuel : consiste dans un premier temps à déterminer l'essence de l'arbre. De plus, l'arbre est observé en détail ; pied de l'arbre et départ des racines, tronc embranchement, branches charpentières, branches et brindilles. Au cours du diagnostic, on cherche à déterminer les défauts de l'arbre ; des blessures, présence des champignons lignivore, tout ce qui pourrait occasionner des risques de rupture ou de dépérissement. Des informations supplémentaires sur l'historique du site sont tout aussi importantes. Pour le cas spécifique des espaces d'arbres dans les sites étudiés, on note ici et là des blessures occasionnées par les usagers ou quelques visiteurs en quête des écorces de certains arbres ; le cas des eucalyptus (photo 7). L'occurrence de ces blessures sur les espèces d'arbre est une conséquence de la non-surveillance de certains espaces verts municipaux de Yaoundé.

Photo 3 : Blessure sur un tronc d'Eucalyptus spp

(c) Manga, Janvier 2022

· L'effet sonore : il s'agit d'une méthode qui permet d'avoir une bonne idée de l'état interne des troncs sans pour autant occasionner de dégât. En effet, la méthode s'appuie sur le fait qu'une onde sonore est mieux transmise dans du bois sain que dans du bois altéré.

Photo 4 : Remplacement d'un arbre altéré (Eucalyptus) au bois Ste Anastasie

NB : Le processus de remplacement des arbres ayant subi une altération sa fait de façon systématique dans certains espaces verts municipaux de Yaoundé comme le montre la photo 8. (c)Manga, décembre 2022.

1.3.4Observations des traits phénologiques des sites étudiés

L'observation des phases phénologiques des espèces floristiques dans les sites étudiés s'est basée sur les données climatiques de Yaoundé. En effet, nous avons observé, sur une période d'un an le comportement de la flore de ces sites et dans d'autres espaces verts municipaux de Yaoundé. Il en ressort que le comportement de la flore est déterminé et influencé par les variations météorologiques, et de façon plus globale par les variations climatiques.

Les variations phénologiques des espaces verts municipaux sont soumis au diktat d'un déterminisme climatique très pesant. Par définition, le déterminisme climatique est une hypothèse selon laquelle le climat influence sur le développement d'une société, et par extension, d'une formation végétale, de manière directe ou indirecte. Le diagramme ombrothermique (figure 4), couplé aux observations directes sur le terrain, nous ont permis d'interpréter et d'analyser le comportement de la flore dans les sites étudiés. En effet, il a été question d'observer les différentes phases phénologiques (feuillaison, floraison, fructification) dans ces sites à partir des données climatiques de Yaoundé. Ces observations directes nous ont particulièrement permis de constater un comportement assez particulier de la flore dans les deux espaces verts municipaux étudiés ; en effet, les phases phénologiques s'entremêlent durant la saison sèche ( qui s'étend de décembre à février) et la saison des pluies ( qui va de mars à novembre).

Figure 4 : Diagramme ombrothermique de Yaoundé

Le diagramme renseigne que la ville de Yaoundé reçoit en moyenne 1570mm de précipitations par an ; cet important flux de précipitations favorise la croissance rapide des arbres et des plantes et amorce la phase de la feuillaison ; durant cette phase, les arbres fournissement une quantité importante d'ombrage avec le développement des feuilles. En effet, si la majorité des arbres y compris l'Eucalyptus gardent toutes feuilles toute l'année durant, en revanche, les plantes herbacées (surtout les gazons) s'assèchent complètement entre décembre et février, période qui correspond à la saison sèche.

En ce qui concerne les Acacias et en fonction de leur exposition au soleil, ils suivent trois étapes chacune caractérisée par une couleur du feuillage particulière, tout d'abord l'espèce d'arbre est caractérisée par un feuillage ayant une couleur vert foncé. Ensuite, au fur à mesure, le feuillage change de progressivement de couleur et vire au jaune et enfin au brun. Cette dernière couleur caractérise le stade où les feuilles s'assèchent et tombent.

B

A

Planche 3 : Assèchement ( A) et floraison (B) de Millettia laurentii

(c)Manga, Annexe du Bois Charles Atangana, Décembre 2022.

Conclusion

On retient de ce chapitre 1 que la création d'un espace vert municipal à Yaoundé suit un processus particulier qui s'appuie sur les documents de planification urbaines (POS et le PDU) dans les processus de prises de décisions. La Communauté Urbaine de Yaoundé, à travers la direction des jardins et espaces verts, s'inspire de ces documents mais crée également les espaces verts de façon spontanée pour de diverses raisons. De nombreux critères tels que le choix des sites, le choix des plants d'arbres et horticoles entrent en jeu dans le processus de prises décisions pour la création de l'espace vert municipal.

Ensuite, il existe deux catégories d'espaces verts municipaux de Yaoundé : les espaces verts dominés par les arbres (plantation d'alignement, jardin publics, parcs, boisement) et les espaces verts dominés par les plantes herbacées (fleurs, espaces engazonnés, terre-plein). Bien que les perceptions des usagers diffèrent en ce qui concerne l'état d'embellissement des jardins publics de la CUY, ces espaces verts redorent le blason de la cité capitale. Et il en ressort au final que ces espaces verts sont soumis au diktat d'un déterminisme climatique pesant qui permet d'observer des phases phénologiques de la flore. Par ailleurs, les espaces verts sont davantage soumis aux différentes stratégies de gestion que les différents acteurs mettent en place qu'il s'agisse de celles qui visent la protection de certains espaces verts ou celles qui ont pour finalité de palier aux manquements ou insuffisances dans ces espaces (stratégies d'adaptation).

CHAPITRE 2 :

ANALYSE DES LOGIQUES D'ACTEURS, DES STRATÉGIES DE GESTION ET D'ADAPTATIONS DANS LES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 et 3

INTRODUCTION

La gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 englobe l'ensemble des activités que les acteurs de gestion mettent en place dans le but de valoriser et de contenir la nature en milieu urbain. Ces activités englobent à la fois la quête des plants d'arbres auprès de quelques Organisations Non Gouvernementales (ONG), la quête des plantes horticoles et/ou ornementales ainsi que du gazon23(*), éléments qui fondamentaux pour la création des espaces verts municipaux à Yaoundé. De plus, il s'agit également, pour ces acteurs, de mettre en place des stratégies durables relatives à l'entretien, à l'aménagement ou au réaménagement d'un espace vert municipal dans le but de contribuer au développement durable de la ville en général. Cependant, Les actions relatives à la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 (EVMY) ne sauraient être dépourvues d'insuffisances inhérentes à ces pratiques d'aménagements ; ce qui concoure à accroître la pollution et/ou l'insécurité voire le délaissement dans certains sites EVMY 2 et 3, bref à l'inégalité et à une gestion parfois chaotique des EVMY. En effet, les visiteurs de ces espaces participent non seulement de façon passive à la gestion de ces espaces verts mais aussi de façon active à leur pollution. Dès lors, Il y a une inadéquation sur le plan communicationnel entre les acteurs directs (CUY) et les acteurs indirects (visiteurs) dans la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé.

En s'appuyant sur la théorie de l'acteur stratégique élaborée dans les années 1970 et basée sur la mise en commun des actions collectives à partir du comportement et des intérêts individuels pouvant aussi être contradictoires, les auteurs, Crozier et Frieberg (1977) démontrent en effet, dans leur théorie, que la non prise en compte de ce fondement dans les logiques d'actions des acteurs dans un système peut concourir à accroitre des erreurs inhérentes même aux comportements de ces acteurs dans ce système. Pour le cas des espaces verts municipaux de Yaoundé, il s'agit, pour les différents acteurs, de faire corréler leurs stratégies afin de gérer de façon efficace et durable ces espaces verts municipaux.

Dans une considération plus conventionnelle, la promotion d'un environnement sain et viable est l'un des principes fondamentaux défendus dans la déclaration de Rio sur l'environnement et le développement lors du sommet « Planète Terre » de Rio 92. En effet, le premier principe de cette déclaration stipule que les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature.Cependant, malgré la création des espaces verts en milieu urbain par la Communauté Urbaine de Yaoundé pour promouvoir ce principe, on constate des failles qui entravent dans certains cas à l'épanouissement des populations urbaines.

L'objectif dans ce chapitre a été de passer en revue les rôles des différents acteurs et d'analyser leurs logiques d'actions ainsi que leurs stratégies relatives à la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé ; il a également été question d'identifier les stratégies des visiteurs ou de la CUY face aux manquements ou insuffisances observés dans certains espaces verts municipaux. En sus, il a été question, entre autres, de tenter une analyse des liens de causalités non seulement entre la création des espaces verts en milieu urbain et la vulnérabilité des populations urbains face à la gestion de ces espaces particuliers, mais aussi entre l'exode rural et la pollution dans ces espaces atypiques. D'autres liens de causalité ont également été mis en évidence.

2.1 L'IMPULSION DES POLITIQUES D'AMENAGEMENTS URBAINS

Les aménagements dans la ville de Yaoundé semblent suivre la forte croissance démographique qu'elle subit depuis fort longtemps. En effet, le Cameroun aborde sa transition urbaine depuis 2010, avec 10 091 172 citadins, soit 52% de la population.En 1967, le pays comptait à peine 23% de citadins. Mais entre 1976-1987, 5,3% d'accroissement annuel de la population urbaine sont enregistrés pour une moyenne générale de 2,9% (Yemmafouo, 2014). Les politiques d'aménagement urbain au Cameroun sont régies par une règlementation bien établie. D'après Brunetet al.(1995) cités par Amor(2010), l'aménagement du territoire désigne à la fois l'« Action d'une collectivité sur son territoire, et le résultat de cette action. C'est l' « action volontaire et réfléchie d'une collectivité sur son territoire, soit au niveau local (aménagement rural, urbain, local), soit au niveau régional (grands aménagement régionaux, irrigations), soit au niveau national (aménagement du territoire) ». C'est aussi le « résultat de cette action ».

En effet, c'est la Loi n°2011/008 du 6 MAI 2011 qui oriente les procédés d'aménagement et le développement durable du territoire Camerounais. Il s'agit, pour les administrations de mettre en oeuvre des stratégies durables d'aménagement du territoire du niveau national au niveau local. D'ailleurs, la mise en oeuvre des stratégies d'aménagements urbains s'inspire d'un certain nombre de principes tel qu'énoncés par la Loi susmentionnée ; en effet, parmi ces principes figure la prise en compte de la décentralisation et du développement durable par le transfert des compétences et des ressources appropriées aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) en matière d'aménagement du territoire et par la prise en compte des préoccupations relatives à la préservation des écosystèmes et à la sauvegarde des paysages et des expressions artistiques et culturelles24(*). Les espaces verts municipaux sont une réponse aux préoccupations d'aménagements urbains que mettent en avant les pouvoirs publics au Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé en particulier. D'ailleurs, il s'agit d'une réalité évidente dans toutes les grandes villes camerounaises de jours ; même si la question de leur mode de gestion persiste et demeure toujours.

2.1.1 ) La Communauté Urbaine de Yaoundé dans les pratiques d'aménagements urbains

L'ensemble des pratiques ou des actions d'aménagements urbains menées par des communes a pour but non seulement de réorganiser l'espace urbain et de transformer la ville ou le paysage urbain, mais aussi de créer un cadre urbain plus attrayant pour l'accueil des populations et pour leur bien-être. En prenant appui sur les niveaux d'aménagement du territoire identifiés par Brunetet al.(1995) (Op.cit.)et mis en pratique par les collectivités, les travaux d'aménagement urbain à travers la création des espaces verts par les responsables municipaux de la direction des jardins et des espaces verts de la CUY, s'inscrivent au niveau local des aménagements du territoire (aménagements urbains).

De nombreux projet d'aménagement vert se réalisent au sein de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) et en partenariat avec d'autres entreprises. C'est le cas du « Projet de restauration et de réhabilitation des formations forestières de l'aire métropolitaine (Grand Yaoundé) et aménagement du futur jardin zoo botanique des Monts Messa à Yaoundé »25(*) ; en effet, il s'agit d'une « vision verte de l'aménagement urbain qui cadre avec les orientations du schéma stratégique national d'aménagement du territoire »26(*). de façon globale, le projet vise la restructuration et la réhabilitation des zones dégradées ainsi que leur mise en valeur économique et éco-touristique. Entre autres raisons de la mise en oeuvre de ce projet, c'est en effet, une façon de la CUY d'oeuvrer davantage dans le processus d' « embellissement et d'attraction de la ville et son aire métropolitaine (périphérie) pour le plus grand plaisir des visiteurs ». De nombreuses espèces d'arbres sont exploitées par la CUY dans la conquête des bas-fond marécageux dans la lutte contre les inondations ; il s'agit entre autres des : Eucalyptus Spp, Wenge (Milletia laurentii), Andok, Framiré (Terminalia ivorensis), Ayous, Acacia, Neem, Bibolo, Acajou, Bété et des fruitiers.

Les aménagements urbains se font sur tous les plans, y compris sur le plan environnemental, notamment à travers la création, l'aménagement ou le réaménagement des espaces verts. Aménager un espace urbain consiste à prendre en compte les composantes du développement durable et d'assurer leur durabilité ; ces composantes sont : la composante sociale, économique et environnementale. Cette dernière composante s'inscrit dans le cadre d'une durabilité forte. Ainsi, les différents aménagements réalisés en milieu urbain tiennent compte des prescriptions prônées dans les ODD (Objectifs de Développement Durables, annexe 7). En effet, le point 15 des ODD recommande qu'il faudrait « Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l'appauvrissement de la biodiversité ».

De plus, ces aménagements urbains prennent tout aussi en compte le besoin perçu des populations urbaines qui accordent une place importante au végétal en milieu urbain. D'ailleurs 97,3% des personnes interrogées lors du placement des questionnaires d'enquête sur le terrain révèlent ne pas entrevoir une ville sans espace vert ; ce pourcentage très élevé révèle le désir profond et considérable de la nécessité du végétal en milieu urbain.

De façon pratique, les enquêtes par questionnaires ont démontré que 37,84% seulement des personnes interrogées révèlent avoir déjà créé un espace vert dans leur environnement. Ceci traduit un engouement considérable de ces populations pour les espaces verts et cela se traduit donc par la création des espaces verts dans leur environnement. Cependant, les raisons de la création d'un espace vert varient d'un enquêté à un autre. D'aucuns créent des espaces verts dans leur environnement pour des besoins d'esthétique ou d'embellissement de leurs domiciles ; d'autres par contre les créent dans le but de s'offrir un cadre de méditation, pour l'amour de la nature ou tout simplement pour le plaisir. Pour les 62,16% qui révèlent n'avoir pas encore créé d'espace vert, la raison avancée est le manque d'espace pour leur création cependant, ces personnes déclarent tout au moins avoir l'idée de création en projet. Seulement, les espaces verts en milieu urbain sont souvent sujets à la pollution du fait des négligences sur le plan de leur gestion issue elle-même des inégalités de gestion et/ou d'aménagement de ces espaces. De façon littérale, la pollution désigne la destruction ou la dégradation d'un écosystème ou de la biosphère par l'introduction, généralement humaines, d'entités (physiques, chimiques, ou biologiques) ou de radiations altérant le fonctionnement de cet écosystème. De nombreux facteurs contribuent à la pollution des espaces verts municipaux de Yaoundé. Entre autres facteurs, nous avons le phénomène de l'exode rural.

2.1.2) Exode rural et pollution des espaces verts urbains : des liens de causalité remarquables

Les facteurs qui contribuent à la pollution des espaces verts municipaux de Yaoundé sont d'autant plus endogènes qu'exogènes. Le premier facteur exogène qui nous intéresse ici est l'exode rural. Le rapport établissant des liens de causalité entre l'exode rural, la pollution des espaces verts en milieu urbain et la vulnérabilité des populations urbaines peut être appréhendé par le schéma systémique.

Le schéma systémique (figure 5) montre les liens de causalité qui existent entre l'exode rural et la dégradation ou la pollution que l'on peut observer dans des espaces verts pouvant ainsi conduire à la vulnérabilité de la population en milieu urbain. En effet, tout débute avec les déplacements des populations des zones rurales pour accroître la densité de la population urbaine. De multiples raisons justifient ces déplacements, en effet, la ville possède de nombreux aspects attractifs (école, travail, espaces de loisirs, etc...) qui attirent ces ruraux. Ces déplacements contribuent, dans certains cas, à la pauvreté urbaine pour des populations qui ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins élémentaires quotidiennement ; cette situation concoure de ce fait à accroitre les pressions sur l'environnement en général et sur les espaces verts urbains en particulier.

Les espaces verts subissent donc tout aussi ces multiples pressions outrepassant ainsi les rôles fondamentaux de ces lieux particuliers. Les espaces verts en milieu urbain, dédiés à l'accueil des populations, sont souvent exploités comme des lieux où on pratique de l'agriculture par certains citadins ; cette pression sur ces espaces particuliers accroît la dégradation voire la pollution de ces espaces entraînant ainsi la vulnérabilité des visiteurs. Dès lors, on fait face à une contre utilisation ou une contre considération des espaces verts en milieu urbain. Certains usagers, qui considèrent les espaces verts municipaux comme des lieux propices à faire leurs besoins, participent de façon active à la pollution de certains espaces verts municipaux.

Figure 5 :exode rural et la dégradation/pollution des espaces verts urbains

Par ailleurs, les pollutions souvent observées résultent aussi des insuffisances ou des manquements que l'on peut observer dans les espaces verts, pour le cas des espaces verts municipaux. Malgré les stratégies de gestion de ces espaces mises en place, les manquements subsistent et partant, la pollution de ces espaces verts. Mais les insuffisances que l'on peut observer ne devrait nullement estomper les pratiques de leur correction par les acteurs en charge de la gestion de ces espaces verts.

L'autre facteur exogène qui explique la présence de déchets participant à la pollution des espaces verts en milieu urbain est le vent. Les travaux de nombreux chercheurs ont démontré la force de déplacement des matériaux d'un certain poids par les vents. En effet, les vents ont la particularité de jouer un rôle de transporteur grâce à leur vitesse de déplacement27(*). Ainsi, les déchets transportés par les vents se retrouvent généralement au sein des espaces verts contribuant de ce fait à leur pollution.

2.1.3 Cadre institutionnel relatif à la création et à la gestion des espaces verts en milieu urbain

La création et la présence d'espaces verts en milieu urbain a Cameroun en général et à Yaoundé en particulier répond à une double nécessité : il s'agit d'une part, pour les responsables municipaux et particuliers, de transformer le paysage urbain, mieux, de reconfigurer l'organisation spatiale de la ville et d'autre part, de conserver et de protéger les écosystèmes urbains comme le prévoit d'ailleurs le point n°15 des Objectifs de Développement Durables (ODD). Ce processus de création d'espaces verts traduit l'intérêt fort et particulier de ces acteurs face à la problématique du verdissement urbain. D'ailleurs, la Communauté urbaine de Yaoundé travaille depuis 2010 à revaloriser et à réhabiliter les bas-fonds et marécages dans le sens de la protection de ces écosystèmes. Toutefois, les campagnes de création, d'aménagement des espaces verts municipaux à Yaoundé remontent en 2004. Suivant l'article 110 de la Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, la Communauté Urbaine de Yaoundé assure un certain nombre de compétences parmi lesquelles :

- La création, l'entretien, la gestion des espaces verts, parcs et jardins communautaires,

- Le nettoiement des espaces publics communautaires,

- L'élaboration des plans d'action pour l'environnement, notamment en matière de lutte contre les nuisances et les pollutions, de protection des espaces verts,

- La création, l'entretien et la gestion des cimetières publics,

- La création et l'aménagement d'espaces publics urbains d'intérêt communautaire,

La mise en pratique des missions de la Communauté Urbaine de Yaoundé passe par le déploiement de stratégies sur le terrain. Ainsi, de 2004 à nos jours, la communauté urbaine de Yaoundé (CUY) a créé une soixantaine d'espaces verts municipaux ( jardins, terre-plein, espaces verts engazonné, bois, forêts urbaines municipales). Des efforts sont davantage fournis dans le sens de verdir progressivement la cité capitale. Cependant, certains de ces espaces verts n'ont pas toujours appartenus à la Communauté Urbaine de Yaoundé ; le cas du parcours Vita qui a été rétrocédé à la CUY en 2014. En réalité, la problématique de « re-naturation » des villes Camerounaise et de gestion de cette nature s'appuie sur les prescriptions éditées dans la Loi n°96/12 du 5 Août 1996 portant Loi-cadre relative à la gestion de l'environnement. En effet, c'est cette loi-cadre qui fixe les orientations ou les directives à suivre en matière de planification urbaine et de protection des établissements humains. Il s'agit donc davantage de s'appuyer sur les documents d'urbanisme et de la Loi forestière28(*) du Cameroun dans la prise en compte globale des préoccupations de la gestion de l'environnement et de ses composantes. Mais de façon plus globale, la création des espaces verts en milieu urbain et de leur gestion au Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé en particulier est régi par une réglementation bien pensée et assortie d'un ensemble de textes juridiques tels que résumés dans le tableau 16.

Tableau 16 : Inventaire non exhaustif des textes juridiques en lien avec les espaces verts et leur gestion au Cameroun

Orientations

Lois

Création de lotissement

Décret n°79-194 du 19 Mai 1979

Règles applicables aux communes

Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004

Gestion de l'environnement (Loi-cadre)

Loi n°96/12 du 5 Août 1996

MINDUH et attributions

Loi n°2005/190 du 03 juin 2005

Aménagement et développement du territoire au Cameroun

Loi n°2011/008 du 06 MAI 2011

Orientations de la décentralisation

Loi n°2004/17 du 22 juillet 2004

Code général des collectivités territoriales décentralisées

Loi n°2019/24 du 24 décembre 2019

(Foresterie) Régime des forêts, de la faune et la pêche

Loi n°94/01 du 20 janvier 1994

Orientation de l'urbanisme au Cameroun

Loi n°2004-003 du 21 avril 2004

Source : recherche documentaire

On constate, à partir de ce tableau que de 1994 à 2019, de nombreux textes de lois ayant un lien quelconque avec les espaces verts au Cameroun et leur gestion ont été votés. Il s'agit de façon générale des textes qui attribuent les responsabilités à certains organes ainsi qu'un ensemble d'orientation en ce qui concerne la gestion de l'environnement au Cameroun en général ; y compris les espaces verts urbains en particulier. Par ailleurs, on remarque que malgré l'adoption des Lois ayant un lien avec les espaces verts, on note davantage des exactions qui sont perpétrées par les usagers ; ce sont en effet des lieux qui sont de plus en plus sujets à des pollutions de toute sorte lors des différentes visites dans certains espaces verts.

Mentionnons tout de même le décret n°79-194 du 19 Mai 1979 fixant les règles relatives à la création des lotissements au Cameroun. En effet, ce décret rappelle que la Communauté Urbaine de Yaoundé, anciennement dénommée Mairie de Yaoundé n'a pas toujours été l'organe à la base de la création des espaces verts en milieu urbain ; en effet, ce décret rappelle que les lotissement (y compris les espaces verts ) étaient créés par l'État sur l'initiative du ministère chargé des domaines, et sur proposition éventuelle du préfet territorialement compétent. Ceci tend d'ailleurs à confirmer que la présence des espaces verts en milieu urbain a toujours été bien règlementée. Cependant, la gestion de ces lotissements en général et des espaces verts en particulier est naturellement guidée par des logiques d'action et des stratégies d'acteurs concernés par leur gestion.

2.2 Logiques d'acteurs et stratégies de gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3

La logique qui guide les actions des communautés urbaines dans les processus d'aménagements urbains est fortement emprunte par une volonté de suivre un cadre logique bien établi au préalable. C'est pour confirmer cela que fut adoptée la Loi n°2004/17 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation qui, en son article 2, stipule que « les plans régionaux et communaux d'aménagements du territoire sont élaborés en tenant compte, autant que possible, des plans de développement et d'aménagement nationaux » . Il s'agit donc là d'une orientation méthodique que suivent les communes en ce qui concerne les stratégies et les travaux liés aux aménagements du territoire ou des espaces urbains.

L'objectif ici est de procéder à une analyse des stratégies que les acteurs qui participent à la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé mettent en place pour la promotion d'une cité verdoyante et attrayante ainsi que pour promouvoir un environnement sain à travers la création d'espaces verts. Il s'agit, de façon plus spécifique, d'analyser les logiques d'action liées au processus de gestion de ces lieux particuliers. Ainsi, pour ce faire, un accent sera mis sur la caractérisation desdits acteurs, leurs rôles ainsi que leurs différentes stratégies qu'ils déploient. Face aux insuffisances ou aux manquements identifiés dans certains espaces verts municipaux, il est question de présenter les stratégies d'adaptation des visiteurs et même de la CUY pour y faire face. De ce fait, deux catégories d'acteurs peuvent être distingués dans la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé.Il s'agit d'une part des acteurs directs : ce sont les acteurs qui agissent de façon directe dans la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé ( prise des décisions dans le processus de création des espaces verts municipaux de Yaoundé, la fourniture des espèces végétales à planter, l'entretien) en effet, cette catégorie d'acteurs est constituée principalement de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et certaines associations.

Mais de façon plus globale, le processus de développement urbain durables (sur la base des documents de planification urbaine) dans la communauté urbaine de Yaoundé en général est guidé par un certain nombre de préoccupions ou d'orientations.

Tableau 17 : Aperçu des orientations des documents de planification urbaine à Yaoundé.

Orientations PDU

Yaoundé

Orientations CDS

Yaoundé et son aire métropolitaine

Orientations du POS de

Yaoundé 2 et Yaoundé 3

§ Capital et centralité ;

§ Habitat et recomposition urbaine ;

§ Déplacement, transport et réseaux ;

§ Environnement et cadre de vie ;

§ Économie et équipements.

§ Assurer une bonne gouvernance de Yaoundé et son aire métropolitaine 

§ Maîtriser le processus d'urbanisation

§ Développer une cité verte dans un environnement sain

§ Développer les équipements et services sociaux urbains de manière équitable dans la métropole

§ Favoriser la mobilité urbaine durable

§ Renforcer les pôles économiques pour mieux positionner l'agglomération à l'échelle internationale

§ Protéger les espaces naturels et inondables ;

§ Maîtriser l'urbanisation en recomposant le tissu urbain ;

§ Structurer l'armature économique de la commune ;

§ Accompagner les politiques de déplacements ;

§ Embellir le paysage urbain.

Source : PDU, 2020

L'autre catégorie d'acteurs est constituée d'acteurs passifs qui participent tout aussi à l'entretien des espaces verts, mais de façon indirecte, car leur action ne dépend pas des décisions prises par les acteurs actifs ; cette catégorie est essentiellement constituée des populations qui visitent les EVM de Yaoundé. Le postulat ici est que l'ensemble des stratégies déployées par ces acteurs aboutissent à une parfaite maîtrise de ces espaces verts.

2.2.1 Les acteurs directs de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3

Comme nous l'avons mentionné plus haut, les acteurs directs sont constitués de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et quelques Associations ; ces acteurs interviennent directement dans la gestion des espaces verts municipaux. Cependant, la Communauté Urbaine de Yaoundé, à travers la direction des jardins et espaces verts, est le principal acteur de la création et de la gestion des espaces verts municipaux ; en effet, la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) (composée de sept Communes Urbaines d'Arrondissement) est guidée par les intentions du délégué du gouvernement qui s'est engagé dans une vaste campagne d'embellissement de la ville (René, J.A, 2012) ; ceci se matérialise à travers la mise sur pied d'un ensemble de projets relatifs à la création et à l'aménagement des espaces verts à Yaoundé et bien d'autres aménagements ; même si certains d'entre eux se font sur la base de la destruction de certains habitats mettant ainsi en mal une certaine catégorie de personnes. Les observations relatives au niveau d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé sont assez diversifiées ; d'ailleurs, de nombreuses personnes interrogées durant l'enquête jugent mal leur niveau d'entretien et du coup se sentent mal à l'aise dans certains espaces vert municipaux. Ceci traduit le fait que la création d'un espace vert municipal s'accompagne de la vulnérabilité des visiteurs lorsque ceux-ci sont mal entretenus.

En effet, la figure 6renseigne sur les liens de causalités qui peuvent être établis entre la création d'un espace vert municipal et la vulnérabilité des populations qui les visitent. Ces liens s'établissent à la suite des modes de gestion de ces espaces verts municipaux de Yaoundé qui sont gérés par la CUY selon le code général des Collectivités territoriales Décentralisées (CTD)29(*). La gestion inégale/problème d'entretien qui en découle favorise la dégradation dans ces espaces et ceci est d'ailleurs corroboré par les 60,9% des personnes interrogées qui révèlent ne pas être satisfaites du niveau d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé ; car pour ces personnes, les EVM sont des lieux où pollution et insécurité cohabitent. Ces problèmes concourent justement à accroître la vulnérabilité des populations qui visitent ces espaces.

Figure 6 : Création d'un espace vert et vulnérabilité des visiteurs/ usagers

La création d'un espace vert municipal à Yaoundé est le résultat d'un processus de prise de décisions bien réglementées (voir modèle de création d'un espace vert municipal à Yaoundé). Ces prises de décisions prennent en compte non seulement les critères liés aux choix des sites, des espèces d'arbres et horticoles à planter mais aussi le mise en pratique et du suivi des travaux d'aménagement d'un espace vert municipal.

Ainsi par exemple, le ravitaillement des espèces d'arbres à planter dans un espace vert municipal se fait sur la base d'appels d'offres lancées par la Communauté Urbaine de Yaoundé auprès de quelques Organisations Non Gouvernementales (ONG), des entreprises et des Associations qui s'investissent dans les travaux d'aménagements paysagers urbains. Pour preuve, suite à la publication de l'appel d'offre n°225/AONO/CUY/CIPM/19 du 14/09/2019 de la CUY, les entreprises GIC LA MARLENE et Ets TREES OF LIFE ont contribué à la fourniture des plants d'Eucalyptus Deglupta ainsi que des travaux relatifs à leur plantation et à la sécurisation des bas-fonds marécageux dans la ville de Yaoundé. D'autres Organisations Non Gouvernementales (ONG) et associations sont souvent associées à la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé ; mais davantage dans la fourniture des plants d'arbres à implanter dans des EVMY, il s'agit entre autres de L'ANAFOR (Agence Nationale d'Appui au Développement Forestier) ; en effet, il s'agit d'une structure pour objet d'appuyer la mise en oeuvre du programme national de développement des plantations forestières privées et communautaires par l'exécution, sur financement du programme, de nombreuses tâches30(*)parmi lesquelles :

· La réalisation des études, la planification , la programmation et le suivi-évaluation du programme, ainsi que la coordination , l'information, la promotion et la recherche des financements nationaux et internationaux ;

· La fourniture aux opérateurs privés et communautaires, à leur demande et sur leur financement, des semences et des plants ainsi que d'un appui-conseil pour leurs projets de plantations.

En plus de l'ANAFOR, il y a l'IRAD ( Institut de recherche Agricole pour le développement) et de l'Association Nationale des Techniciens des Eaux et Forêts (ANATEF). Tous ces organes réalisent des prestations de services auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé et à la demande de celle-ci. L'IRAD parmi ses missions concoure ou participe, en tant que de besoin ou sous quelque forme que ce soit, d'initiative ou sur commande, à la réalisation d'études ou de prestations en conformité avec son objet ; il participe également à la mise en oeuvre et au suivi-évaluation des activités se rapportant à son objet31(*). Mais de façon plus légale, les quêtes de fournitures de plants passent généralement par les appels d'offres lancées par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). La création des espaces verts municipaux participe à la mise en place d'une trame verte en milieu urbain à Yaoundé.

2.2.1.a La CUY : entre éveille de conscience et volonté de protection de l'environnement des espaces verts municipaux

Les responsables municipaux dans leur dynamisme de mettre en place un cadre environnemental, sain et viable aux populations urbaines mettent sur pieds certaines stratégies dans le but d'orienter les populations qui visitent les espaces verts municipaux à adopter une attitude qui tend au respect de l'environnement dans ces espaces verts. La Loi-cadre de 96 définit l'environnement comme étant l'ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que les facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence, la transformation et le développement du milieu, des organismes vivants et des activités humaines.Les espaces verts municipaux de Yaoundé sont le résultat d'une activité anthropique et sont donc par conséquent d'origine artificielle.

La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), pour s'inscrire dans une tendance d'un développement urbain vert durable a en son sein certains services qui travaillent dans ce sens ; il s'agit entre autres de la direction des jardins et espaces verts qui a pour rôle de créer et d'aménager les espaces verts municipaux. La CUY dispose tout aussi de la direction de l'urbanisme, de l'architecture et du cadre de vie. En effet, ces directions suivent les orientations énoncées dans les documents d'aménagement urbain de Cameroun (POS, PDU...). De façon plus pratique, la CUY, dans certains EVMY, procède à des installations de règlement intérieur (règlement intérieur du Bois Ste Anastasie Photo 9) dans le but de réguler le comportement des visiteurs dans les espaces verts municipaux de Yaoundé. Cependant, cette mesure préventive n'est pas appliquée dans tous les espaces verts municipaux ce qui révèle davantage les limites dans les modes de gestion actuelles de ces espaces verts.

Photo 5 : Règlement intérieur du bois Ste Anastasie (c)Manga, décembre 2022

On peut toutefois déplorer l'absence de cette mesure de sensibilisation de la protection des espaces verts dans de nombreux autres espaces verts municipaux de Yaoundé II et III. Ceci n'est pas sans conséquence. En effet, dans la quasi-totalité des espaces verts municipaux de Yaoundé II et III, il n'existe pas une mesure de sensibilisationqui va indiquer les usagers à adopter des comportements éco responsables dans les espaces verts. Les observations directes sur le terrain nous ont mis face à l'absence des plaques portant des messages de sensibilisation. Et cette situation est sans doute à l'origine de l'incivisme environnemental qui est factuel dans les espaces verts municipaux de Yaoundé II et III.

2.2.1.b La non-prise en compte des principes de la gestion de l'environnement

De façon littérale, l'environnement c'est l'ensemble des éléments ( d'origine naturelle ou artificielle) qui entourent un individu. Les éléments artificiels sont le produit d'une anthropisation pesante dans un milieu donné ; en effet, l'homme peut contribuer à façonner ou à aménager son environnement et le produit de ces aménagements nécessite une gestion particulière en fonction des éléments présents dans l'espace concerné. La question de la gestion de l'environnement au Cameroun répond à une volonté de garantir une prise en compte parfaite des composantes du Développement Durable (environnement, social, économique). C'est d'ailleurs dans cette optique qu'il a été adopté la Loi-cadre de 1996 sur la gestion de l'environnement. En effet, cette Loi présente un certain nombre de principes ou d'orientations à prendre en compte dans le processus de gestion de l'environnement au Cameroun en général.

Tableau 18 : Quelques principes de la gestion de l'environnement au Cameroun

Principes

Orientations

Niveau d'engagement32(*)

Le principe pollueur-payeur

Les frais résultants des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de la lutte contre celle-ci et de la remise en l'état des sites pollués doivent être supportés par le pollueur.

Moyen

Le principe de responsabilité

Toute personne qui, par son action, crée des conditions de nature à porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement, est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination dans des conditions propres à éviter lesdits effets.

Moyen

Le principe de participation

- Chaque citoyen doit avoir accès aux informations relatives à l'environnement, y compris celles relatives aux substances et activités dangereuses ; chaque citoyen a le devoir de veiller à la sauvegarde de l'environnement et de contribuer à la protection de celui-ci ; les personnes publiques et privées doivent, dans toutes leurs activités, se conformer aux mêmes exigences ; les décisions concernant l'environnement doivent être prises après concertation avec les secteurs d'activité ou les groupes concernés, ou après débat public lorsqu'elles ont une portée générale.

Moyen

Source : Loi-cadre n°96/12 du 5 Août 1996

Cependant, malgré l'antériorité de ces principes et la volonté d'aménager les espaces urbains par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), et dans le cadre de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé, on note une difficulté desdits principes à s'appliquer sur le terrain par des responsables municipaux qui décrient tout de même l'incivisme environnemental, mieux du désordre urbain opéré par les visiteurs ou les usagers des espaces verts municipaux de Yaoundé. Ceci dit, les espaces verts municipaux sont un laisser pour compte. Les observations directes sur les sites d'étude nous ont permis de caractériser le niveau d'engagement des de la CUY et des visiteurs dans la mise en pratique des prescriptions énoncées dans la Loi-cadre de 1996 (tableau 18), il en ressort que le niveau d'engagement est moyen. Moyen dans la mesure où on constate des inégalités de gestion qui persistent et qui tendent d'ailleurs à alimenter la pollution dans certains espaces verts municipaux. Au sujet désordre urbain dans les espaces verts municipaux, le chef service de la création et de l'aménagement des espaces verts municipaux de la CUY a été assez expressif et suggestif :

« ...En plus du désordre urbain, nous allons ajouter l'incivisme parce que quand on parle du désordre urbain, on peut peut-être énumérer les gens qui mènent des activités tels que les petits commerces dans les espaces verts municipaux. L'incivisme ce sont aussi des gens qui viennent faire leurs besoins dans les jardins, pendant qu'ils sont dans un jardin, ils jettent les ordures n'importe où pourtant il y a des corbeilles de jardins. Moi je préconise à cet effet une sensibilisation des populations à préserver les espaces verts que la ville de Yaoundé regorge ; c'est un fort potentiel qu'il faut préserver. Il y a des gens qui marchent sur les pelouses pourtant il y a des allées piétonnes. Nous décrions cela... » Entretien semi-directif avec le chef service de la création et l'aménagement des parcs et jardins- direction des jardins et des espaces verts- CUY : Mars 2022

La manifestation de l'incivisme dans les espaces verts municipaux de Yaoundé n'est que le résultat de la gestion inégale de ces espaces. Cela est d'autant plus manifeste avec les 29,7% des personnes interrogées qui clament l'absence des toilettes publiques dans certains espaces verts municipaux de Yaoundé et bien d'autres manquements. Les aménagements verts en milieu urbains engendrent souvent des mésententes au sein même des décideurs dans le processus de prise des décisions.En effet, les politiques de promotion de la nature en ville qui supposent une réorientation des pratiques gestionnaires et des normes urbanistiques peuvent engendrer des conflits (Rouadjia, 2017) du fait des contradictions ou des divergences au niveau des idées d'aménagement émises de part et d'autre par les différents acteurs.

2.3 Logiques d'acteurs indirects et stratégies d'adaptation

Les logiques d'acteurs passifs sont influencées par celles des acteurs actifs. En effet, les acteurs passifs de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé sont essentiellement constitués des visiteurs ou des usagers de ces espaces. Ils participent donc indirectement à leur gestion dans la mesure où, étant dans un espace vert municipal, certains peuvent mener des actions écologiques dans le but de préserver l'environnement des espaces verts municipaux. Certains objets comme des sacs plastiques sont souvent très utilisés par les visiteurs ou les usagers des espaces verts municipaux de Yaoundé dans le but de collecter des déchets, ou du moins emporter leurs déchets. En effet, les espaces verts municipaux (le cas du Bois Ste Anastasie) constituent le lieu oùles visiteurs font du pique-nique( Boutefeu, 2007).

2.3.1 Les espaces verts municipaux de Yaoundé entre manquements et stratégies d'adaptation des visiteurs

2.3.1.a Considérations par lien de causalité

La création d'un espace vert municipal à Yaoundé engendre un certain nombre d'implications qui peuvent être appréhendées par le biais des liens de causalité33(*). En effet, les inégalités de gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé qui se manifestent par différents aménagements de ceux-ci conduisent à de multiples formes d'adaptations des visiteurs ou des usagers de ces espaces verts. Dès lors, les adaptations constituent une réponse des visiteurs face aux insuffisances ou aux manquements identifiés dans certains espaces verts municipaux tels que ceux identifiés dans l'annexe du Bois Charles Atangana (Yaoundé III) et dans bien d'autres EVMY. Toutefois, ces adaptations ne répondent pas toujours aux normes.

Les aménagements dans les espaces verts municipaux de Yaoundé influencent sur leur attractivité. Ainsi, un espace vert sera plus visité qu'un autre en fonction des aménagements qu'on y retrouve et bien d'autres critères tels que l'offre en sécurité, aux toilettes, aux bancs publiques, l'éclairage etc...la combinaison entre les manquements et/ou les insuffisances que l'on identifie dans un espace vert municipal et l'impact sur l'attractivité de celui-ci conduit les visiteurs à mettre en place des stratégies d'adaptation dans le but de mieux se sentir à l'aise dans un espace vert municipal.

Figure 7 : Liens de causalité entre la création d'un EVM, les aménagements et les adaptations

2.3.1.bQuelques formes d'adaptations dans les espaces verts municipaux de Yaoundé

La plupart des adaptions des visiteurs que nous avons identifiées sur le terrain se réfèrent à l'absence des bancs publics et des allées piétonnes réglementaires.

- Le défaut des allées piétonnes réglementaires

photo 6 : Allée piétonne non réglementaire à l'annexe du bois Charles Atangana(c)Manga, mars 2022


Le défaut des allées piétonnes réglementaires dans certains espaces verts municipaux de Yaoundé contraint les visiteurs à marcher sur les pelouses ou sur le gazon naturel et ceci a pour conséquence d'accroître la dénudation du sol et à mettre en place des espaces semi-verts voire des sols nus.

- Le défaut ou l'absence de bancs publics

Face à l'absence des bancs publics dans l'annexe du bois Charles Atangana, qui reçoit tout de même quelques visiteurs. En effet, il arrive que le gazon naturel soit assez humide et les populations qui veulent éviter de se mouiller s'adaptent à l'aide des pierres, ou des morceaux de bois comme le montre la photo 11. Toutefois, le manque ou l'insuffisance des bancs publics dans certains espaces verts municipaux a conduit la Communauté urbaine de Yaoundé à opter pour une revalorisation des bouteilles plastiques (photo 12) en fabriquant des bancs dans le but d'accueillir davantage les visiteurs en leur offrant un cadre convivial.

photo 7 : « banc » dans l'annexe du Bois Charles Atangana

(c)Manga, mars 2022

Photo 8 : Revalorisation des bouteilles plastiques au Bois Ste Anastasie(c)Manga, décembre 2022

La revalorisation des bouteilles plastiques est une forme d'adaptation écologique de la CUY face à l'insuffisance des bancs publics dans cet espace vert qui reçoit un important flux de visiteurs.

Planche 4 : Adaptations des usagers/visiteurs

La planche présente deux formes d'adaptation face à l'insuffisance des bancs publics dans le Bois Ste Anastasie (A) où on peut voir un visiteur assis sur un rocher ; et à l'annexe du Bois Charles Atangana (B) où on peut voir des morceaux de parpaings souvent utilisés par les visiteurs. (c)Manga, Décembre 2022.

Qu'il s'agisse des adaptations de la communauté urbaine de Yaoundé ou des usagers dues à l'insuffisance de certains éléments fondamentaux dans les espaces verts municipaux de Yaoundé II et III, il n'en demeure pas moins vrai que ces formes d'adaptations ne sont pas sans conséquences et ceci impacte inéluctablement sur un aspect important : l'attraction de l'espace vert concerné. En effet, certaines adaptations comme les allées piétonnes non réglementaires, créés par les usagers, impactent directement sur le caractère esthétique de l'espace vert ( tel que l'on peut le voir à l'annexe du Bois CHARLES ATANGANA, à Yaoundé III et bien d'autres) en le dégradant. C'est ce qui explique d'ailleurs sa faible fréquentation par les citadins (13,4% des enquêtés). Il est donc impérieux de mettre sur pied des stratégies de correction de cette forme d'adaptation. Il en est de même pour les adaptations des visiteurs qui, pour essayer de palier au problème lié à l'absence des bancs publics, utilisent des morceaux de bois et des parpaings cassés tel qu'on peut le voir sur la photo 11. Tous ces éléments tendent à dégrader et à réduire le taux de fréquentation des espaces verts municipaux de Yaoundé II et III voire des autres communes de la communauté urbaine de Yaoundé.

On peut également déplorer les inégalités d'usage et de revalorisation écologiques des bouteilles plastiques qui est une forme d'adaptation de la CUY face à l'insuffisance des bancs publics au Bois SAINTE ANASTASIE à Yaoundé III. Cette forme d'adaptation pourrait être mise sur pied dans d'autres espaces verts et pourrait permettre aux usagers d'avoir des places assises. Pourtant, on observe jusqu'ici une sorte d'hiérarchisation des espaces verts qui tend à négliger d'autres et donc à encourager des actions anti écologiques dans d'autres espaces verts municipaux qui ne disposent pas de bancs publics. Les aménagements dans des espaces verts urbains modifient le comportement des usagers. En effet, les enquêtes de terrain par questionnaires nous ont permis d'obtenir la figure ci-dessous qui nous permet d'interpréter des faits suivant une logique systémique pour dire que plus un espace vert est bien aménagé (bancs publics, toilettes publiques, allées piétonnes règlementaires, aires de jeu, poubelles, éclairage etc...) les usagers adopteront et développeront des comportements éco responsables. Seulement, un espace vert avec des insuffisances dans les aménagements aura tendance à engendrer des actions anti écologiques des usagers ( incivisme environnemental)34(*).

Figure 8 : aménagements verts municipaux et comportements des usagers

Source : enquêtes de terrain

Tout compte fait, la création des espaces verts municipaux, en tant que processus, est combinée par une série de projections de leur création par la Communauté Urbaine de Yaoundé dans les différents arrondissements. Pour le cas particulier de nos deux communes d'étude, elles prévoient de créer davantage des espaces boisés voire des jardins et squares pour le bien être des usagers compte tenu de faible disponibilité ainsi qu'à leur accessibilité dans les deux communes. Ainsi, les objectifs se fixent vers l'horizon 2035 ; ce qui tend à souligner la tendance de la CUY à travailler pour le développement urbain durable vert pour l'émergence souhaitée au Cameroun.

Tableau 19 : Projections de création et d'aménagement des espaces verts à Yaoundé II et III « Horizon 2035 »

Dates/Horizon

Objectifs

Commune concernée

2025

Créer deux jardins équipés

Yaoundé 3

Créer un jardin équipé

Yaoundé 2

2030

Créer un square

Yaoundé 2

Créer deux espaces verts municipaux aménagés, un jardin équipé, un square, un parc Urbain

Yaoundé 3

2035

Créer deux espaces verts municipaux aménagés, trois jardins équipés, deux squares

Yaoundé 3

Créer un square

Yaoundé 2

Source : documentation CUY (POS, Yaoundé 2019).

La projection de création d'espaces verts municipaux par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) est une tendance qui s'inscrit non seulement dans le but de répondre aux besoins des populations qui demandent plus d'espaces verts urbains aménagés équitablement, mais il s'agit davantage d'une tendance qui s'inscrit dans le processus d'émergence du Cameroun annoncée pour 2035. En effet, la vision de l' « émergence du Cameroun horizon 2035 » naît d'une volonté de transformer le Cameroun sur tous les plans, et partant, sur le plan environnemental ; d'ailleurs, c'est une vision qui s'étend sur de nombreux pôles d'action parmi lesquels le pôle et environnemental. Ce pôle a pour vocation de :

- Protéger l'environnement

- Préserver les écosystèmes

- Révolutionner l'agriculture avec l'avènement de l'agriculture de seconde génération.

En effet, cette vision de l'émergence vise à faire du Cameroun « un pays qui crée des richesses et les redistribue de manière équitable, un pays qui offre à tous les opportunités égales d'épanouissement, un pays à la croissance forte et durable (...) »35(*). Il s'agit donc ici de comprendre cette visée au sens plus large du terme car le développement doit être envisagé sur tous les plans. Les espaces verts en milieu urbain sont des richesses offertes aux populations urbaines non seulement pour redorer le blason de la ville mais aussi pour le bien-être de ces populations ; ils participent donc de façon irréfutable à leur épanouissement et promeuvent aussi le développement urbain durable.

2.4 L 'Analyse des Correspondances Multiples (ACM) et l'Analyse en Composantes Principales (ACP)

L'analyse des données a permis de choisir certaines variables ( tranche d'âge et la situation matrimoniale pour les ACP ; le sexe de l'enquêté et le niveau d'alphabétisation pour les ACM) qui ont eu la particularité d'expliquer d'autres variables de l'étude.Ceci a permis de mieux appréhender les relations qui existent dans les perceptions des espaces verts en milieu urbain en général et les espaces verts municipaux en particulier. De plus, les variables sélectionnées pour les ACP et les ACM nous ont permis de constater qu'elles impactent ou alors qu'elles agissent sur la connaissance des espaces verts municipaux, les perceptions, les périodes des visites des espaces verts ainsi que l'appréciation du niveau d'entretien de ces espaces verts. En effet, deux méthodes nous ont permis de procéder à ces analyses ; il s'agit d'une part de l'Analyse des Composantes Principales (ACP)36(*) et d'autre part de l'Analyse des Correspondances Multiples (ACM)37(*).

2.4.1 L'Analyse en Composantes Principales (ACP)

Les ACP concernent les variables quantitatives ou qualitatives ordinales. Il a été question de corréler la tranche d'âge, la situation matrimoniale et l'appréciation du niveau de beauté des espaces verts municipaux de Yaoundé. Ainsi, l'ACP lancé nous a renseigné qu'il y a une corrélation moyenne soit 0,507 entre la tranche d'âge et la situation matrimoniale de l'enquêté.Le tableau 19 ci-dessous montre clairement les niveaux de corrélation entre les variables choisies pour expliquer certains faits de notre étude. La corrélation moyenne entre la tranche d'âge et la situation matrimoniale peut être appréhendée comme suit : le traitement des données issues des questionnaires révèle 7,3% des enquêtés mariés contre 81,3% de célibataires ; ceci influence sur la connaissance, par exemple des noms espaces verts municipaux. En effet, il est admis que de nombreux couples ont une meilleure connaissance des noms des espaces verts municipaux dans la mesure où ces espaces constituent souvent des lieux de prises de photos après les célébrations de mariages ou encore lors des pratiques de pique-nique réunissant les membres d'une famille ou même des couples dans certains espaces verts urbains de Yaoundé.

Tableau 20 : Correlations matrix ACP

 

Tranche d'âge

Situation matrimoniale

Si oui, appréciation du niveau de beauté des EVMY

Corrélation

Tranche d'âge

1.000

.507

.008

Situation matrimoniale

.507

1.000

-.070

Si oui, appréciation du niveau de beauté des EVMY

.008

.070

1.000

Source : analyse des données d'enquête

Plus précisément, le component plot ci-dessous montre davantage la corrélation entre la tranche d'âge et la situation matrimoniale de l'enquêté. Ce sont, en effet, les deux grandes dimensions qui expliquent mieux l'étude dans la mesure où il n'y a pas réellement de corrélation entre l'appréciation de la beauté d'un espace vert municipal et les deux autres variables. La figure ci-dessous le montre clairement. On voit que tranche d'âge et situation matrimoniale sont côte à côte.Il y a donc corrélation.

Figure 9 : Corrélation des variables tranches d'âge/situation matrimoniale

2.4.2 Analyse des Correspondances Multiples (ACM)

L'analyse des correspondances multiples (ACM) de notre étude concerne les variables qualitatives ou nominales ou encore quantitatives ordinales. Ici,le choix s'est porté sur deux principales variables. Il s'agit du sexe de l'enquêté (1) et du niveau d'alphabétisation (2). En effet, il s'agit des deux variables qui, lorsqu'on les cumule ont une forte corrélation soit 5.349.

Tableau 21 : moyenne des variables ACM

Model Summary

Dimension

Cronbach's Alpha

Variance Accounted For

Total (Eigenvalue)

Inertia

1

.845

5.700

.139

2

.820

4.998

.122

Total

 

10.699

.261

Mean

.833a

5.349

.130

a. Mean Cronbach's Alpha is based on the mean Eigenvalue.

Source : enquête de terrain + analyse des données

La figure 10 montre les relations entre différentes variables de l'étude.On peut y déceler que la variable 3 qui représente (pour l'enquêté) la situation professionnelle est éloignée des autres variables ; pour dire que cette variable n'impacte pas sur les perceptions que les usagers ont des espaces verts municipaux ou sur tout autre aspect de l'étude tel que le niveau d'entretien de ces espaces verts municipaux par exemple.

Pour revenir aux deux principales variables qui expliquent l'étude c'est-à-dire le sexe de l'enquêté (dimension 1) et le niveau d'alphabétisation (dimension 2) qui ont une très forte relation, on peut interpréter cela comme suit : par rapport à l'enquêtéayant un niveau de scolarisation ou d'alphabétisation primaire, l'enquêté qui a un niveau scolaire élevé ou supérieura plus de chances mieux interpréter l'importance et le rôle des espaces verts en milieu urbain un enquêté ayant un niveau d'alphabétisation inférieur.

Figure 10 : Corrélations de variables ACM

De façon pratique, en partant de l'hypothèse que les usagers des EVMY ayant un niveau d'étude supérieur ont une forte capacité d'appréhender et de saisir mieux l'importance de ces espaces verts, l'analyse des données par le test de khi 238(*) entre les deux variables (niveau d'alphabétisation et appréciation des espaces verts municipaux) a par exemple permis d'évaluer la perception des enquêtés en rapport avec le niveau d'entretien des EVMY.Cette analyse a donc par ailleurs permis de vérifier l'hypothèse sus évoquée.

Tableau 22 : Niveaux d'alphabétisation des enquêtés

Niveaux d'alphabétisation

Fréquence

Pourcentage

Primaire

11

7,3%

Secondaire

20

13,3%

Supérieur

119

79,3%

Total

150

100%

Source : enquêtes de terrain

La figure 11 montre les tendances qui traduisent les contrastes en termes d'appréciation du niveau d'entretien des EVMY. En effet, les enquêtés ayant un niveau d'étude supérieur ont un niveau de perception plus poussé en termes du niveau d'entretien des espaces verts municipaux. En effet, d'aucuns révèlent ne pas être satisfaits de leur niveau d'entretien tandis que d'autres trouvent que ces EVMY sont bien entretenus. Les perceptions des enquêtés du supérieur dans cette étude ont donc été évaluées à 79,5%. De plus, l'étude révèle une faible participation et de perception des enquêtés ayant un niveau primaire soit 7%.Par ailleurs, on constate tout de même que 13,5% ayant un niveau secondaire ont des points de vue tout aussi contradictoires. En bref, cette figure est une réponse à la question de savoir comment l'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé est-il perçu par des usagers en fonction de leursdifférents niveaux d'alphabétisation.

Figure 11 : Niveau d'alphabétisation et perception des espaces verts municipaux

Le tableau 21 ci-dessous présente globalement le test de khi 2 des deux variables.

Tableau 23 : Test de Khi 2

Niveau d'alphabétisation * Êtes-vous satisfait du niveau d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé? Cross tabulation

 

Êtes-vous satisfait du niveau d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé?

Total

Oui

Non

Niveau d'alphabétisation

Primaire

Count

1

8

9

Residual

-2.5

2.5

 

Secondaire

Count

8

10

18

Residual

1.0

-1.0

 

Supérieur

Count

43

63

106

Residual

1.6

-1.6

 

Total

Count

52

81

133

Source : analyse des données d'enquête de terrain

Conclusion

Il s'agissait dans ce deuxième chapitre d'identifier les acteurs et d'analyser leurs logiques d'actions dans le processus de gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé. de plus, suite aux manquements ou aux insuffisances d'aménagements identifiés dans certains espaces verts municipaux de Yaoundé, il a été question pour nous d'analyser les stratégies d'adaptation ou des tentatives de remédiation tant bien celles de la CUY que celles des usagers ou des visiteurs de ces espaces verts. Les politiques d'aménagements urbains visent la réorganisation spatiale de la ville tout en impulsant son rayonnement ; toutefois, ces aménagements sont sujets à questions et les avis divergent d'une personne à une autre. Les aménagements verts sont sujets à la pollution, conséquence des inégalités de leur gestion et de l'incivisme environnemental des visiteurs. Cependant, malgré les différences d'aménagements, les manquements voire les insuffisances d'aménagements dans les espaces verts municipaux de Yaoundé, on assiste à des pratiques d'adaptation (création des allées piétonnes non règlementaires, l'usage des pierres comme des bancs, etc...) dans ces espaces verts. Ces diverses formes d'adaptation traduisent le besoin des visiteurs de tout faire pour se sentir à l'aise dans un espace vert municipal.

CHAPITRE 3 :

ANALYSE DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS DANSLES COMMUNES DE YAOUNDE II et III

CHAPITRE 3 :

ANALYSE DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS DANSLES COMMUNES DE YAOUNDE II et III

INTRODUCTION

La création des Espaces Verts Municipaux à Yaoundé (EVMY) suit un processus particulier39(*) et la gestion de ces espaces verts est fortement marquée par le déploiement d'un ensemble de stratégies par les acteurs directs et indirects et ceci dans le but de mieux contenir cette nature en milieu urbain et d'offrir un environnement sain, agréable et viable aux visiteurs de ces espaces verts. Cependant, la gestion actuelle des espaces verts municipaux n'est pas dépourvue d'implications qu'il est nécessaire d'analyser. Les apports des espaces verts en milieu urbain sont indéniables. Il est donc question d'identifier les différents services écologiques fournis par ces espaces verts aux usagers qui les visitent. De plus, il est question dans ce chapitre d'analyser les rapports entre les espaces verts municipaux et le développement de certaines activités autour de ceux-ci. Les interactions entre les espaces verts et les usagers sont donc pris en comptent de façon globale.

En effet, en s'appuyant sur la première loi de la géographie40(*) qui établit un rapport d'influence entre le rapprochement de deux choses et leur possibilité d'entrer en interaction, on parvient à saisir le fait que la création des espaces verts en milieu urbain a des répercussions sur les modes de fonctionnement d'une ville et de ses occupants. De plus, la théorie systémique41(*), développée par Ludwig Von Bertallanffy en 1968 qui propose d'appréhender tout phénomène comme un étant un système d'interactions, permet de mieux comprendre les interactions et même des rétroactions qui existent entre les espaces verts et les hommes.Les interactions existent dans la mesure où les hommes créent des espaces verts et profitent en retour des services écologiques que ces derniers offrent. Cependant, et pour le cas des espaces verts municipaux de Yaoundé en particulier, les rétro actions vont dépendre du principal critère de la gestion en général et de l'entretien de ces espaces verts en milieu urbain par les différents acteurs en particulier. Dès lors, Les rétro actions seront positives ou négatives selon les niveaux d'aménagement et d'entretien de ces espaces verts. Ces interactions et rétro actions peuvent davantage être appréciées par le biais des liens de causalité.

3.1 IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX

À l'ère de l'Anthropocène42(*), caractérisée par un processus d'Anthropisation43(*) très pesant, les modifications ou les transformations d'un espace donné ne sauraient ne pas produire des répercussions non seulement dans le processus de prise en compte globale du milieu anthropisé et de l'ensemble des éléments qui le constituent, mais aussi sur les modes d'usages que l'on fait de ces espaces. En effet, Les espaces verts municipaux de Yaoundé, résultat du processus d'Anthropisation de l'espace urbain, ne sont pas en reste et leur gestion engendre de nombreuses conséquences.De façon plus précise, un mode de gestion particulier des espaces verts impacte sur le développement de certaines activités autour de ces espaces voire même à l'intérieur.

3.1.1 Implications vues sous l'angle des liens de causalité

L'action de créer les espaces verts en milieu urbain implique la mise en place inévitable des bonnes stratégies liées à leur gestion. Ainsi, le niveau de gestion, d'aménagement, de réaménagement voire d'entretien des espaces verts par l'homme dans les métropoles, influence non seulement les usagers mais aussi et surtout les différentes interactions et rétroactions entre ces deux éléments du système. De ce fait, une bonne gestion de ces lieux particuliers aura plus de possibilité d'engendrer des rétroactions positives ; c'est-à-dire que l'espace vert, lorsqu'il est par exemple bien aménagé et bien entretenu fréquemment va permettre aux usagers de mieux s'y plaire, de se sentir à l'aise et de profiter du paysage offert. Et ceci influence sur l'attractivité des espaces verts biens entretenus et bien aménagés qui vont recevoir plus de visiteurs que dans les espaces verts où le niveau d'entretien et d'aménagement est quelques fois chaotique.

Par ailleurs, une gestion emprunte de manquements et d'insuffisances garantit le contraire, d'où la vulnérabilité des usagers ou des visiteurs. L'homme a donc un grand rôle à jouer dans le système. En effet, de nombreuses collectivités cherchent à améliorer leur cadre de vie en ayant recours aux solutions fondées sur la nature.Mais la réappropriation de l'espace public par la nature transforme les paysages et peut s'accompagner de réactions positives ou négatives de la part des usagers et des gestionnaires44(*)(CEREMA,2022).

Le schéma systémique (figure 12) ci-dessous démontre clairement les liens de causalité entre la présence des espaces verts en milieu urbain, les interactions et les rétroactions avec l'homme. Toutefois, malgré les niveaux d'entretien différents que peuvent connaître les espaces verts en milieu urbain, les interactions subsistent tout de même car les hommes bénéficient toujours des services écosystémiques de ces espaces verts malgré leur vulnérabilité perçue. D'après Roberts (2017) cité par Selma et al.(2020), les espaces verts sont des lieux d'interaction avec la nature et entre les usagers. Ils sont des lieux de rencontre par excellence, permettant de stimuler des interactions sociales, les comportements prosociaux et la cohésion sociale.

Espaces verts

Espaces verts

Interactions Interactions

Gestion inégale ou chaotique par l'homme/insuffisances et manquements

Gestion inégale ou chaotique par l'homme/insuffisances et manquements

Bonne gestion de l'homme

Bonne gestion de l'homme

Rétroaction négative et vulnérabilité des usagers.

Rétroaction négative et vulnérabilité des usagers.

Rétroaction positive

Figure 12 : Rétro actions en liens avec la gestion des espaces verts en milieu urbainRétroaction positive

Figure 14 : Rétro actions en liens avec la gestion des espaces verts en milieu urbain

Figure 14 : Rétro actions en liens avec la gestion des espaces verts en milieu urbain

Réalisation : Hubert Aristide Manga Mvondo

3.1.2 L'attrait des traits des espaces verts municipaux

Les espaces verts municipaux de Yaoundé sont indispensables dans le fonctionnement de la ville.D'ailleurs, 89,8% des enquêtés qui sont pour la présence des espaces verts en milieu urbain pensent qu'ils occupent une place importante et que ces derniers contribuent considérablement au rehaussement de la beauté du paysage et au développement urbain.

Le tableau 24 présente un croisement de deux variables qui ont permis de peser, au près des enquêtés, le pour et le contre et de déterminer la perception de ces usagers sur la place qu'ils accordent aux espaces verts en milieu urbain. Entre place importante accordée aux espaces, lieu idéal de se ressourcer et lieu par excellence de balade et de découverte, les avis varient et divergent d'un enquêté à un autre. Notons tout de même que quelques enquêtés se sont abstenus de donner leur avis du fait de l'ignorance de l'importance ou de la nécessité ou non des espaces verts en milieu urbain.

Tableau 24 : Perceptions et place accordée aux espaces verts en milieu urbain

 

Place accordée aux espaces verts en milieu urbain ?

 

Place importante

%

Ils permettent de se ressourcer

%

Lieu de repos, de balade et de découverte

%

Total

Pour ou contre la présence des espaces verts en milieu urbain ?

Être pour

70

89,8%

29

88%

32

82%

131

Être contre

1

1,2%

1

3%

1

2,5%

3

Abstention

7

9%

3

9%

6

15%

16

Total

78

100%

33

100%

39

100%

150

Source : enquête de terrain

Les différents aménagements des espaces verts peuvent influencer fortement sur leur attractivité. Pour le cas spécifique des espaces verts municipaux de Yaoundé, le comportement des usagers est assez particulier, on s'attendrait à compter un flux de visites important dans les espaces verts où l'entrée n'est pas payante que dans un espace vert où il faut au préalable payer l'entrée avant de profiter des services qu'offre ledit espace vert. Cela est tout simplement dû au fait que les espaces verts municipaux de Yaoundé regorgent des différences dans leurs aménagements et cela impacte directement sur leur attractivité.En effet, les espaces verts municipaux de Yaoundé où l'entrée est payante (le cas du bois Ste Anastasie) disposent des aménagements bien plus importants (sécurité, restaurants, bancs publics, diversité floristique, les décorations etc...) que les espaces verts où l'entrée est gratuite (le cas de l'annexe du bois Charles Atangana) où on constate des manquements ou des insuffisances dans les aménagements.

Par ailleurs, les espaces verts influencent le vécu des citadins ; cependant, les comportements de ces derniers envers ces espaces vont dépendre de certains critères tels que le niveau d'entretien, l'offre en sécurité, les qualités d'aménagements. Bien d'autres facteurs peuvent influencer la disponibilité et l'attractivité des espaces verts comme le type et la superficie, la fragmentation, l'accessibilité et des équipements dans ces espaces (Selmaet al, 2020). Les observations directes sur le terrain ont justement permis de constater que les espaces verts municipaux, ( dominés par des plantes herbacées comme le gazon) comme ceux situés dans des rond-point de la ville, sont moins visités du fait de leur faible superficie au profit de ceux dont les superficies sont nettement grandes.

De plus, l'ombrage qu'offre ces espaces est également un facteur important du choix de l'espace vert municipal à visiter.Le choix sera donc davantage porté sur les espaces verts où le taux de recouvrement est important. D'ailleurs, 67% des enquêtés révèlent éprouver un plaisir à profiter de l'ombrage qu'offre les espaces verts en milieu urbain. L'ensemble des éléments attractifs que peuvent regorger les espaces verts peuvent contribuer au développement de certaines activités économiques tels que les petits commerces. Les espaces verts en milieu urbain sont, dès lors, considérés comme des supports de commerce. Ces petits commerces se développent généralement soit à l'intérieur d'un espace vert soit autour de celui-ci.

En réalité, ces petits commerces ont la particularité de se développer à l'intérieur ou autour des espaces verts municipaux de Yaoundé qui reçoivent un important flux de visiteurs ; il s'agit entre autres du Bois Sainte Anastasie ( Yaoundé II) en photo ci-dessus. Ainsi, les populations qui passent à côté ou les usagers des espaces verts profitent pour faire des achats.

photo 9 : développement des petits commerces à coté du Bois Sainte Anastasie, Yaoundé 2

(c)Manga, décembre 2022

Ces éléments permettent donc d'établir des liens indéniables entre l'attrait des traits des espaces verts et le développement des activités économiques.Tous ces éléments n'entravent pas tout de même sur l'apport des espaces verts en milieu urbain.

3.2 LES SERVICES FOURNIS PAR LES ESPACES VERTSMUNICIPAUX DE YAOUNDE 2 et 3

De nombreuses recherches relatives aux apports des espaces verts en milieu urbain ont été réalisées. Toutefois, les avis sur les services ou sur les apports des espaces verts diffèrent d'une personne à une autre. En effet, les données issues des enquêtes ont révélé que l'idée d'un apport ou non d'un espace vert en milieu urbain est largement influencée par le fait de pouvoir ou pas penser une ville sans espaces verts. Pour preuve, il ressort des enquêtes effectuées que 95,33% des enquêtés pensent ne pas entrevoir une ville sans espaces verts. Ce qui corrobore davantage l'important rôle que joue les espaces verts. Seulement, 4,67% des enquêtés révèlent entrevoir une ville sans espaces verts. Le fait de ne pas entrevoir une ville sans espaces verts signifie donc qu'ils sont importants. D'après Malard (2002) cité par Bougé, F (2009), les espaces verts ont plusieurs rôles sur le plan urbanistique, environnemental et social.

-détente, besoin physiologique

Urbanistique

Urbanistique

-culturel, sportif, récréatif, pédagogique

Social

Social

Rôle des espaces verts

Rôle des espaces verts

-Esthétique

-Renforcement de la lisibilité

-isolation contre le bruit

Environnemental

Figure 15 : Rôles des espaces verts (Malard, 2002, cité par Bougé Félix , 2009)Environnemental

(Malard, 2002, Bougé Félix, 2009)

(Malard, 2002, Bougé Félix, 2009)

Figure 17 : Rôles des espaces verts (Malard, 2002, cité par Bougé Félix , 2009)

Planche 5 : Espace vert comme lieu de repos et détente (Annexe du bois Charles AtanganaFigure17 : Rôles des espaces verts (Malard, 2002, cité par Bougé Félix , 2009)

-épuration chimique, thermorégulation, épuration bactériologique etc...

De façon lus spécifique, les rôles45(*) des espaces verts en milieu urbain peuvent être appréhendés ainsi qu'il suit:

Sur l'aspect de l'Esthétique : Le premier rôle des espaces verts est d'embellir la ville. Les végétaux introduisent des dimensions d'une grande sensibilité : jeux de lumières, couleurs (les verts dans toutes ses nuances, le bleuté et le pourpre, mais aussi tout le nuancier des fleurissements), textures. Le rôle esthétique est important pour la politique d'attractivité touristique des villes concernées.

Pour le cas du renforcement de la lisibilité, les espaces verts permettent de limiter les espaces. Par la diversité de paysage qu'ils créent, ils donnent une meilleure identité aux sites. Les plantations d'alignement renforcent la lisibilité des axes principaux, diminuent l'impact visuel d'un bâti trop hétérogène (le cas des plantations d'alignement municipales le long de l'axe de la place de la Réunification jusqu'au stade militaire (Yaoundé III), diversifient, en variant les espèces, les paysages crées. Ce sont donc des éléments essentiels de la composition urbaine.

La protection contre le bruit : Les plantations suffisamment épaisses permettent d'atténuer les nuisances sonores. Elles permettent alors de réduire un certain nombre de troubles psychologiques et physiologiques engendrés par le bruit. Une ceinture d'arbre de 30 mètres d'épaisseur diminue le bruit de 6 à 8 décibels. Toutefois, Le végétal n'est cependant pas qu'un régulateur dans la ville, c'est aussi un médiateur social, c'est-à-dire ce par quoi l'identité et la qualité de la ville adviennent, ce par quoi l'agglomération devient cité appropriée ou appropriable par les habitants (Donadieu, 1996).

Sur le plan social, les espaces verts en milieux urbain facilitent la détente voire de repos pour les usagers (photo 21 et 22). En effet, les espaces verts sont une nécessité vitale pour les habitants des villes soumis à de nombreux stress : bruit continuel, pollution atmosphérique, manque de repos...La détérioration accélérée de l'environnement urbain engendre des troubles nerveux, des déséquilibres psychologiques. Le maintien de cet équilibre peut être favorisé par l'aspect naturel, par la souplesse des lignes, par la création d'une ambiance agréable et par des effets calmants, par la sensation d'espace et de lumière.

Planche 6 : espace vert municipal comme lieu de repos, Annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé 3

(c)Manga, Mars, 2022

L'autre rôle reconnu aux espaces verts en milieu urbain est celui de la Fixation des poussières, produits goudronneux et huileux : ces produits très présents dans l'air urbain se déposent sur les feuillages et sont en partie lavés quand il pleut. Pour que cette action épuratrice soit efficace, il faut cependant que les végétaux ne soient pas surchargés, ce qui suppose un minimum d'espaces verts. « Le filtrage se produit surtout à une échelle micro climatique (dans l'îlot de chaleur urbain), en particulier en soirée dans les milieux les plus chauds (zones fortement minéralisés) et les plus fraîches (espaces verts). Il est donc souhaitable de compartimenter l'agglomération urbaine dense par des masses végétales permettant entre autres de piéger la pollution (Certu, 2002). L'accroissement des espaces verts fait donc partie intégrante de la lutte contre la pollution.

De plus, les espaces verts jouent un rôle thermorégulateur ; en effet, l'atmosphère est favorable à la vie si elle contient une certaine teneur en vapeur d'eau. Les feuillages en émettent des quantités considérables. Cette émission s'accompagne d'absorption de chaleur, ce qui permet une baisse de température appréciable en période chaude. La baisse des températures entraîne des mouvements descendants qui compensent les mouvements ascendants de l'aire dans les zones bâties. Ceci permet d'éviter, en l'absence de vent, que des masses d'air pollué se forment au-dessus des villes.

En bref, les espaces verts, disposent d'une double valeur dans le champ de l'économie de l'environnement46(*) ; il s'agit de la valeur d'usage et de la valeur de non-usage désignant respectivement les bénéfices récréatifs (promenades, détente, activités sportives...), écologiques (régulation thermique, dépollution...) et à leurs usages futurs. la valeur de non-usage comprend quant à elle une valeur d'héritage (legs aux générations futures) et d'existence. Le simple fait de savoir qu'un espace naturel existe en ville suffit en effet pour induire une certaine satisfaction des citadins, même s'ils ne sont pas eux-mêmes usagers de ces espaces (ASTERES, 2016). Les espaces verts en milieu urbain ont de ce fait une valeur économique( Tableau 25).

Tableau 25 : Valeur économique des espaces verts

Valeur économique des espaces verts

Valeur d'usage

Valeur d'usage direct

Prestations directes consommées

Bénéfices récréatifs(sport, détente, promenade)

Bénéfices santé

Bénéfices économiques(création d'emplois, valorisation des déchets, attractivité des villes)

Valeur d'usage indirect

Avantages fonctionnels

Bénéfices écologiques (régulation thermique, dépollution, évacuation des eaux de pluie, biodiversité)

Valeur d'option

Usage potentiel futur

Valeur de non-usage

Valeur d'héritage patrimoniale

Conservation pour les générations futures

Préservation de la biodiversité

 

Valeur d'existence

Valeur attachée à la seule existence, hors de tout usage présent

Bien-être attaché au simple fait de savoir qu'un espace vert existe

Source : Chomert (2009), cité par UNEP (2016)

3.2.1 Espaces verts comme sources d'inspiration

L'effet inspirationnel que procure les espaces verts est appuyé par 56% des enquêtés. En effet, ceci est justifié par le fait que lors des visites dans des espaces verts, certains usagers, du fait du calme qui règne dans ces espaces, réussissent à avoir une vision plus avancée sur un projet ou des idées nouvelles en ce qui concerne leurs projets en cours. Le rôle psychologique et moral des espaces verts en milieu urbain est indéniable ; d'ailleurs, la plupart des citadins ressentent un besoin quasi vital de se rapprocher et de renouer avec la nature, en quête de bien-être et grâce aux bienfaits des espaces verts, on concilie vie urbaine et bonne santé morale47(*) . De nombre travaux ont démontré les espaces verts influencent et améliorent l'efficacité au travail ; ceci est d'ailleurs justifié par le rapport ASTERES (2016) pour l'Union Nationale des Entreprises du Paysage (UNEP); en effet, ce rapport renseigne que : « Outre les nombreuses études ayant démontré le lien entre le bien-être, la santé des résidents et la présence d'espaces verts dans leurs quartiers, certaines études se sont quant à elles intéressées à l'impact des plantes d'intérieur, et plus largement des éléments de nature, sur le bien-être et la productivité des employés de bureau. Il a ainsi été démontré que le contact avec des éléments naturels, ou avec des créations imitant des matériaux naturels, ont un impact positif sur la santé, la concentration, la créativité et la productivité au travail. Un environnement de travail végétalisé réduit ainsi le turn-over des employés et les arrêts maladie ».

L'un des facteurs qui influence les visites dans les espaces verts est le facteur des conditions météorologiques. Les enquêtes de terrain ont révélé que 39,42% des usagers préfèrent visiter les espaces verts municipaux quand il fait chaud, car en étant dans un espace vert, dont l'un des rôles est de réguler les températures, les usagers se sentent mieux à l'aise sur le plan psychologique. Par contre, 16,06% préfèrent une condition météorologique moins chaude. Mais 44,53% ont révélé ne pas avoir de préférence.

Figure 18 : Conditions météorologiques de visites des espaces verts municipaux de Yaoundé

3.2.2 Espaces verts municipaux comme lieu d'approvisionnement

Les services d'approvisionnement constituent l'un des services écosystémiques qu'offrent les espaces verts en milieu urbain. Par services écosystémiques (SE), on entend l'ensemble des bénéfices que les humains retirent des écosystèmes sans avoir à intervenir directement pour leur formation. De façon opérationnelle, les usagers qui visitent les espaces verts municipaux de Yaoundé, sans pour autant contribuer à leur création, bénéficient tout de même des services écosystémiques offerts par ces espaces verts. La végétation urbaine en général, les espaces verts municipaux en particulier offrent une pléthore de services écologiques. Il s'agit entre autres, des services d'approvisionnement, des services de régulation, des services culturels et des services globaux.

Les approvisionnements dans des espaces verts municipaux dépendent des raisons de visites de certains espaces verts par les usagers. Outre les raisons évoquées par les enquêtés telles que le sport, les balades, les rencontres voire pour étudier. Certains enquêtés ont révélé visiter des espaces verts pour la quête des écorces ou pour la cueillette des fruits ainsi que la recherche des racines en vue de traitement thérapeutiques. L'espèce d'arbre le plus recherché par les usagers est l'Eucalyptus qui est reconnu pour ses biens faits pharmaceutiques.

Notes :l'Eucalyptus est la plante des pathologies broncho-pulmonaires qui a plusieursrôles48(*) :les feuilles des eucalyptus s'utilisent dans les bronchites et les pharyngites grâce au pouvoir astringent de leurs tanins. C'est un anti-inflammatoire et anti-infectieux qui a des bienfaits sur l'appareil respiratoire (nez, gorge, oreilles, poumons ),repousse les moustiques. L'écorce de l'eucalyptus est utilisée en phytothérapie pour traiter les inflammations et les infections des voies respiratoires (toux, bronchite, rhume, sinusite).

3.2.3 Les espaces verts municipaux comme lieu d'expression de la foi

L'importance des espaces verts en milieu urbain peut être appréhendée et interprétée sous différents angles en fonction des appréhensions des usagers de ces espaces. Bien plus qu'un simple lieu de recueillement, les espaces verts constituent, pour certains, un lieu d'expression de la foi religieuse. En effet, la photo 14 présente un lieu de recueillement, d'expression de la foi et de prière pour les partisans de la communauté musulmane. Il s'agit en effet d'un groupe de croyants qui mènent des activités de lavage de véhicules et de motos à côté de l'espace vert concerné (annexe bois CHARLES ATANGANA) et qui, aux heures de prières, se retrouvent dans l'espace vert du fait de l'ombrage offert par cet espace. On peut y voir en effet, des petits conteneurs d'eau à gauche et un espace dédié à la prière à droite.

Photo 10 : Espace vert municipal comme lieu d'expression de la foi (annexe bois Charles Atangana) (c)Manga, Mars 2022

3.2.4 Espace vert municipal : support de patriotisme mais à controverse

La réalisation des projets structurants au Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé en particulier a pour but de faire croître les traits attractifs dans l'espace urbain. En effet, les aménagements verts en milieu urbain sont souvent accompagnés d'autres éléments attractifs dans le but d'attirer davantage les visiteurs ou tout simplement redorer le blason de la ville sur le plan esthétique. C'est donc dans cette lancée qu'a été créé « le monument le patriote » par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). Il s'agit en effet d'un mini site touristique qui reçoit une quantité non négligeable de la population urbaine de Yaoundé ; il est constitué d'un monument imposant qui a pour support un espace vert constitué de plantes ornementales et du gazon. D'autres éléments attractifs y figurent également tels que les lumières (pour les visites de nuit), les jets d'eau.

Photo 11 : espace vert comme support de patrimoine/monument le patriote49(*)

Les enquêtes sur le terrain nous avons permis d'évaluer le degré d'acceptabilité ou la perception des populations en prenant le niveau de satisfaction comme critère d'évaluation vis-à-vis dudit espace. Il en ressort que les avis sont partagés entre le fait de trouver l'oeuvre encombrante et le fait de l'identifier à un bon projet d'expression du patriotisme. D'une part, on a 83,3% des enquêtés qui révèlent être insatisfaits de la présence dudit monument en milieu urbain et trouvent d'ailleurs l'oeuvre encombrante. Seulement, 16,7% jaugent l'état d'entretien de l'oeuvre par une satisfaction au-delà du fait qu'elle encombre ( trouble la circulation).

Figure 19 : Niveau de satisfaction de la création de l'espace vert et évaluation du projet

D'autre part, 58,3% des enquêtés qui trouvent tout de même qu'il s'agit d'un projet patriotique martèlent en même temps leur insatisfaction en ce qui concerne les aménagements qui y ont été réalisés ; les raisons évoquées par ces derniers sont entre autres, le manque d'ombrage et l'insécurité des usagers de cet espace vert/monument. Les différentes appréhensions de cet espace révèlent son caractère ambigu ; pour preuve, 41,7% des enquêtés qui pensent que le projet est une bonne expression du patriotisme, jugent le niveau d'aménagement de cet espace suffisant. Ceci révèlent davantage l'ambivalence des perceptions de ce mini site touristique pour les populations enquêtées. Toutefois, au-delà des appréhensions de ce mini site touristique en milieu urbain, les visites y sont règlementées et les conditions d'usage du site figurent dans le tableau 26 ci-dessous.

Tableau 26 : Récapitulatif des prix d'accès à l'espace vert-monument le patriote

 

Activités

Valeurs

Prix Unitaire en FCFA

Durée maximale de la visite

1

Simple visite

Enfant de 0 à 14 ans

200

30min

Adultes à partir de 15 ans

500

30min

Famille de 10 personnes

3500

30min

2

Visite scolaire

10 à 20 élèves

5000

1h

20 à 50 élèves

10000

1h

Plus de 50 élèves

15000

1h

3

Séance photos de mariage

Séance photos annoncée au préalable

15000

45min

Séance photo non annoncée

20000

45min

Photographe non affilié au site/ appareil photo personnel

2000

30min

4

Tournage de vidéogramme/film

Séance annoncée au préalable

15000

/

Séance non annoncée

20000

/

Source : Celcom-RP/CUY

Les espaces verts municipaux de Yaoundé sont indéniablement des lieux où des usagers dépensent des moyens financiers ; que ce soit pour payer des entrées ou de payer d'autres services internes présents dans certains espaces verts municipaux (le cas du restaurant au Bois Sainte Anastasie, ou les cascades du Mfoundi , Yaoundé II). Cependant, les dépenses monétaires effectuées dans un espace verts municipal varient d'un usager à un autre ; les enquêtes sur le terrain ont permis de situer ces dépenses entre 200 Fcfa et 25000 Fcfa en fonction des raisons de visite. La finalité des fonds acquis permettent notamment de payer les salaires du personnel qui s'occupe de l'espace vert concerné. En effet, les espaces verts en milieu urbain sont une source économique et de réduction du chômage dans les villes car la mise en oeuvre et l'entretien des infrastructures vertes contribuent à la création d'emplois locaux et de richesses économiques, tant de manière directe qu'indirecte. L'emploi direct est celui lié à l'aménagement des sites, à leur maintenance et à leur gestion. L'emploi indirect repose quant à lui sur une attractivité démographique et touristique accrue des villes. Cette attractivité contribue à renforcer les activités économiques initialement présentes et à susciter de nouvelles implantations d'entreprises (UNEP, 2016).

3.3. La gestion appliquée : proposition d'un modèle de gestion |du végétal en milieu urbain.| : cas des espaces verts municipaux de Yaoundé.

Tout chercheur qui s'inscrit dans le processus d'une recherche-action devrait avoir pour leitmotiv d'émettre des propositions pour l'amélioration des connaissances dans son champ de recherche spécifique ; connaissances qui pourront, permettre la résolution d'un problème identifié. Ces propositions peuvent se faire sur la base de modèles(théorique, mathématique ou graphique).

Les modèles, aussi bien en géographie que dans les autres sciences appliquées, ont pour but de décomplexifier une réalité difficile à appréhender.Ils peuvent dès lors servir de guides, de boussoles, de source ou de référence dans l'optique d'une résolution d'un problème précis voire de prises de décisions. Plusieurs modes de gestion ont été proposés dans le but de gérer efficacement les espaces verts tant en milieu urbain que rural. Le plus connu des modes de gestion est désigné sous plusieurs vocables ; on peut parler de gestion écologique, de gestion différenciée, raisonnée, durable, ou encore de gestion harmonique des espaces verts. En effet, cette gestion propose de gérer les espaces verts dans le strict respect de la nature et consiste à utiliser le moins possible de produits phytosanitaires et donc à éviter la pollution des nappes phréatiques, tout en régulant la consommation en eau, et ce en choisissant de remplacer la végétation ornementale par des plantes locales mieux adaptées au climat (Rouadjia, 2017).Cependant, cette gestion ne prend pas en compte l'étendue spatiale et des difficultés perçues des acteurs à mettre sur pied des stratégies de gestion équitables et durables des espaces verts urbains.

Ainsi, les insuffisances ou les manquements constatés sur le terrain et à la suite des avis favorables50(*) des personnes interrogées sur la correction de ces insuffisances ou des manquements et l'amélioration du cadre de vie dans les espaces verts nous ont permis d'envisager un modèle qui vise la correction desdits manquements : le modèle de la Gestion Appliquée du végétal en milieu urbain. Ce modèle prend appuie sur la gestion actuelle des espaces verts municipaux de Yaoundé.

· Présentation du modèle

Le modèle de la Gestion Appliquée du végétal en milieu urbain repose sur le principe de la « pollution zéro au sein des espaces verts en milieu urbain ». Il vise non seulement à estomper toute sorte de pollution dans ces espaces, à lutter contre les inégalités de gestion ou d'aménagements de ces espaces, car ce sont, en réalité, ces inégalités d'aménagements ou des insuffisances d'aménagements qui participent à une sorte de laisser-aller dans ces espaces verts permettant ainsi les pollutions de toute sorte et partant, de la croissance de l'incivisme environnemental des usagers de ces espaces. La gestion appliquée vise aussi à reconsidérer la place (importante) qu'occupe le végétal en milieu urbain.Il s'agit, en effet, de mettre en place une véritable politique d'aménagement ou tout au moins une réorganisation profonde des politiques d'aménagements verts urbains à travers la création et la régularisation systématique et systémique de la gestion des espaces verts tant des acteurs publics que privés. En effet, les végétaux doivent être considérés comme des organismes vivants, et comme tout organisme, ils nécessitent une attention particulière sur le plan de leur gestion/entretien en zone urbaine. Cette attention particulière doit se manifester par des tondes fréquentes des pelouses, du remplacement systématique des bois morts, de la sécurisation équitable de ces espaces.

La création des espaces verts, par des responsables municipaux des villes, s'accompagne souvent par des stratégies développées par des acteurs qui concourent à la gestion de ces espaces en milieu urbain. Dans une considération beaucoup plus contextualisée, la tâche de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé incombe à la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), selon la Loi 2019/024 du 24 décembre 2019 portant code général des collectivités territoriales décentralisées. Il s'agit ici d'une gestion centralisée ; car l'alinéa 3 de ladite loi stipule que la CUY a pour compétence la création, l'entretien et la gestion des espaces verts, parcs et jardins communautaires. Les communes qui composent la CUY ne participent qu'à « veiller sur l'environnement » y compris donc les espaces verts municipaux. À partir de là, la gestion appliquée du végétal en milieu urbain propose une déconcentration de la gestion de ces espaces aux communes d'arrondissement qui permettrait une gestion équilibrée et durable de ceux-ci. De façon théorique,cette gestion appliquée des espaces verts comporte un certain nombre de principes à prendre en compte à savoir :

- La mise en place dans chaque commune d'un plan de gestion des espaces verts

- Chaque commune d'arrondissement doit avoir connaissance du nombre d'espaces verts qui sont dans sa circonscription communale.

- Malgré le « souci d'uniformité » que prône les responsables de la direction des espaces verts et jardins de la CUY dans la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé, la gestion appliquée propose une forme beaucoup plus décentralisée où chaque commune peut décider des types d'aménagements à implanter dans un espace vert communal.

- L'établissement d'un cadre logique de gestion des espaces verts municipaux dans chaque commune ; ce cadre logique doit comprendre les critères du choix des espèces d'arbres à implanter dans chaque espace vert municipal ainsi que les sites d'implantation.

- En fin, chaque commune devrait avoir en son sein une unité de suivi-évaluation en ce qui concerne les pratiques liées à l'entretien des espaces verts communaux.

- La mise en place dans chaque espace vert municipal des plaques qui portent des messages de sensibilisation de protection de l'environnement des espaces verts

- Accroître la politique communicationnelle dans le but d'orienter les usagers de manière à connaître les espaces verts qui sont sous la tutelle de la CUY.

Dans la gestion appliquée, les Communautés Urbaines ont pour rôle de créer les espaces verts municipaux, d'assurer ou de coordonner la gestion de ces espaces ; elles sont donc aussi des acteurs à part entière dans ce processus.

Unité de décision et de création de l'espace vert

Unité de décision et de création de l'espace vert

Unités d'entretien (ONG, Associations, les mairies)

Unités d'entretien (ONG, Associations, les mairies)

Unité chargée du suivi-évaluation fréquent des espaces verts

Unité chargée du suivi-évaluation fréquent des espaces verts

Figure 20 : Modèle graphique de la Gestion Appliquée (G.A) des espaces verts

En bref, la gestion appliquée propose que chaque commune gère les espaces verts(qui sont dans leurs circonscriptions communales) et les différents aménagements y afférents. La Gestion Appliquée (GA) est la somme des relations entre une unité de concertations (UC) et les prises décisions(D) relatives à la création des espaces verts municipaux, les unités d'entretien ainsi que celle du suivi-évaluation fréquent (SEF) de ces espaces verts. Ainsi, cette relation peut s'établir de la manière suivante :

G.A = UC + D * SEF

Où :

-GA= Gestion Appliquée, UC= Unité de Concertation D= Décisions, SEF= Suivi-Évaluation Fréquent

Dans une considération beaucoup plus inclusive et soucieuse des avis des usagers des espaces verts ; la gestion appliquée propose la mise en pratique des avis des visiteurs ( enquêtés) sur les possibles aménagements verts dans la ville de Yaoundé d'autant plus que l'homme doit être davantage mis au centre des préoccupations des aménagements urbains (Assako, 2012) car c'est lui qui a des capacités de juger et d'apprécier la beauté que peuvent offrir ces différents aménagements en milieu urbain.

Sur le plan pratique, la Gestion Appliquée préconise la multiplication fréquente des campagnes de création d'espaces verts municipaux, ou tout au moins aménager et entretenir équitablement et durablement les espaces verts urbains. Ceci passe par la multiplication de l'introduction des espèces d'arbres ou de plantes ayant une très forte capacité d'absorption des gaz à effet de serre tel que le Bambou qui a la capacité d'absorber cinq fois plus de gaz à effet de serre et produit 35% d'oxygène supplémentaire qu'un volume d'arbres équivalent. D'autres espèces d'arbres comme l'Iroko (Milicia excelsa) sont aussi considérés comme des arbres « miraculeux » qui stockent le CO2 pour le transformer en calcaire

Les espaces verts sont de plus en plus désirés par les populations urbaines. D'ailleurs, Au cours du XXe siècle, les recherches en écologie urbaine51(*) se sont traduites par un questionnement sur la place de la nature dans le milieu urbain sous l'angle de sa sauvegarde et/ou de sa restauration (Long et Tonini, 2012). Les espaces verts en milieu urbain en général nécessitent une attention particulière ; et ce n'est que par la prise de conscience de l'importance de ces espaces verts et des services écosystémiques qu'ils rendent que tout programme visant leur protection peut avoir un sens (Kabanyegeye et al, 2020).

Conclusion

Dans ce chapitre, il était question d'analyser les implications ou les impacts de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 d'une part. d'autre part, il était question d'évoquer les services écologiques et les rôles des espaces verts en milieu urbain ; de nombreux travaux d'autres auteurs nous ont permis de mieux étayer ces différents rôles. La gestion des espaces verts municipaux implique la modification voire une réorientation du fonctionnement de la ville et des activités de ses occupants en général et des usagers de ces espaces verts en particulier. D'ailleurs, l'attrait des traits des espaces verts valident cette hypothèse ; on observe ici et là le développement de certaines activités ( commerce, sport) sur des EVM non destinés à ces activités. Les espaces verts jouent plusieurs rôles (lieu de repos, méditation, balade, etc...) mais les perceptions des espaces verts en milieu urbain varient d'un usager à un autre. Les espaces verts en milieu sont des lieux particuliers et leur gestion nécessite également une attention particulière ; ainsi, suite aux manquements et insuffisances relatives à la gestion de ces EVMY 2 et 3, un modèle a été proposé dans l'objectif de palier à ce problème d'inégalités de gestion des espaces verts: la gestion appliquée du végétal en milieu urbain.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de notre étude sur la Gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable des communes de Yaoundé2 et 3, il est important de rappeler qu'elle part du constat d'après lequel les espaces verts municipaux, en plus d'être inégalement répartis dans la ville de Yaoundé en général et dans les communes de Yaoundé 2 et 3 en particulier, sont également sujets à une gestion parfois chaotique. Suite à ce constat, nous avons posé une hypothèse principale d'après laquelle la gestion centralisée et non-durable des espaces verts municipaux ne contribuent pas au développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3. Les résultats d'enquêtes et d'observations sur le terrain ont permis la vérification de cette hypothèse ainsi que les hypothèses spécifiques (3) de notre étude.

Avec respectivement 74,26ha d'espaces verts sur 6837ha de superficie de la commune de Yaoundé III et 61,8ha d'espaces verts sur 2298ha de superficie de la commune de Yaoundé II, les espaces verts municipaux ne représentent que 2,67% et 1,08% des superficies de Yaoundé II et III respectivement. En plus, les études diachroniques ont révélé l'explosion du taux du bâti et infrastructures de 180,65% à Yaoundé III sur la période 1990-2020 et 97,64% à Yaoundé II sur la même période. Par conséquent, ces données statistiques tendent à vérifier et à valider la première hypothèse spécifique de notre étude car elles démontrent justement que malgré les espaces verts créés jusqu'ici par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), ces derniers ne compensent pas suffisamment l'extension du bâti étant donné leur faible extension spatiale. La régression du taux de boisement de -35,92% sur la période de 1990-2020 tend davantage à confirmer cette hypothèse.Toutefois, la CUY mène des opérations de verdissement urbain pour tenter d'accroître le taux d'espaces verts en milieu urbain.

La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) est l'acteur principal de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé. Toutefois, dans le cadre des coopérations et d'appels d'offres, la CUY sollicite souvent des plants au près des ONG, des entreprises ou des associations, ceci dans le but de la création d'espaces verts municipaux. Outre ces acteurs directs, les usagers ou les visiteurs de ces espaces verts, comme acteurs indirects, participent également mais minimalement à la gestion de ces espaces. Dans l'objectif de réglementer les modes d'usage et d'occupation des espaces verts municipaux, la CUY procède à l'élaboration d'un règlement intérieur ( le cas du règlement intérieur du bois Ste Anastasie).

Les stratégies d'adaptation dans les espaces verts concernent à la fois celles des visiteurs qui, face à l'insuffisance ou l'absence des bancs publiques ou des poubelles publiques optent pour les sacs en plastiques pour emballer leurs déchets. les pierres et des morceaux de bois constituent des modes d'adaptation des visiteurs face à l'insuffisance des bancs publiques. La CUY en réponse aux manquements ou au insuffisances des bancs publics optent pour une revalorisation des bouteilles plastiques (c'est le cas au bois Ste ANASTASIE).

La gestion centralisée des espaces verts municipaux de Yaoundé implique leur non-prise en compte simultanée. De plus, les traits des espaces verts influencent sur le développement de certaines activités telles que le commerce. De façon générale, les espaces verts municipaux de Yaoundé jouent plusieurs rôles : lieu de repos, lieu d'expression de la foi, source d'inspiration, support patriotique, ils sont également des lieux où les usagers peuvent s'approvisionner pour la quête des écorces ou des racines à des fins pharmaceutiques.

Sur la base des résultats et observations précédentes, on peut noter que les espaces verts municipaux contribuent de façon considérable au développement durable de la ville de Yaoundé en général. Ils sont une source d'emplois sur le plan social et génèrent des revenus sur le plan économique. En plus, ils constituent une sorte d'héritage naturel qu'il est nécessaire de protéger et conserver pour les générations futures. Notre étude s'est focalisée uniquement sur les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 et ceci a permis d'avoir une vue partielle sur leur contribution au développement durable de ces deux communes.

Cependant, il serait bien plus intéressant et important pour nous non seulement de se projeter sur les éventualités des expansions de ces espaces verts municipaux, mais aussi d'avoir une vue globale qui va donc s'étendre sur la prise en compte de tous les espaces verts municipaux de la ville de Yaoundé et d'évaluer leurs apports au développement durable de la ville. Aussi, il serait important d'évaluer l'apport des EVMY dans le développement de l'éco tourisme de la ville de Yaoundé.

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Tourangelle. Projet de fin d'études. École polytechnique de l'Université de Tours.

86p

[34] Bopda (1996). Yaoundé dans la construction nationale au Cameroun : territoire urbain

et intégration. Thèse de Doctorat en géographie, 511 pages

[35] Mabou, B.(2010). Pouvoirs publics et aménagements urbains au Cameroun : le cas

de la ville de Yaoundé. Thèse de doctorat Ph.D en géographie. Département de

géographie, Université de Yaoundé 1. 593p

[36 Nimpa, N.(2020). Urbanisation, politiques publiques et aménagement durable des espaces

verts à Yaoundé, Cameroun. Thèse de Doctorat Ph.D en géographie. Département

de géographie, aménagement, environnement. Université de Dschang. 241 p

[37] Olinga, J. (2012).Vulnérabilité des espaces urbains et stratégies locales

de développement durable : étude du cas de la ville de DOUALA (Cameroun),

mémoire de D.E.A (master) en géographie, Université de Douala

[38] Yogo, S. (2005). Contribution à la maitrise de la gestion des boues de vidange dans la

ville de Yaoundé. Mémoire de fin d'étude d'ingénierie des industries agricoles

agroalimentaires. ENSAI, Université de Ngaoundéré (Cameroun), 54p

Rapports et dictionnaires

[39] Belleville, P et al.(2019). Approche systémique. Dictionnaire d'agroécologie

[40] CEREMA.(2022). Nature en ville : développer la biodiversité dans le milieu urbain.

https://www.cerema.fr/fr/actualites/nature-ville-developper-biodiversité-milieu- urbain consulté le 17 janvier 2023

[41] Dictionnaire LAROUSSE, édition 2008

[42] Plan directeur d'urbanisme de la ville de Yaoundé (2020)

[43] Plans d'occupations des sols des communes de Yaoundé 2 et 3 (2019)

[44] Rapport ASTERES.(2016). Les espaces verts urbains : lieux de santé publique et

vecteurs d'activité économique

[45]UNEP, (2008), les espaces verts de demain. Usages et attentes des Français. Ipsos

WEBOGRAPHIE

[1] https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/echanges-et-proximité-la-première-loi-de-la-géographie/ consulté le 17 mars 2022

[2] www.aquaportail-services-écosystémiques.com consulté-le-06janvier2022

[3] https://environnement.brussels/thématiques/espaces-verts-et-biodiversité/les-parcs-et-jardins/la-gestion-des-espaces-verts consulté le 01er décembre 2021

[4] www.larousse.fr consulté le 13 décembre 2022

[5] www.informea.org/consulté le 19 septembre 2021

[6] www.wikipédia.Yaoundé.com/consulté le 20 septembre 2021

[7] www.wikipédia.foreet-urbaine.com consulté le 13 janvier 2022

[8] www.semencemag-gestion-différenciée-des-espaces-verts.fr consulté le 01 mars 2022

[9] www.scribbr-étude-qualitative.fr consulté le 02 mars 2022

[10] www.scribbr-étude-quantitative.fr consulté le 02 mars 2022

[11] www.fr.m.wikipédia/décentralisation-Cameroun.org consulté le 03 janvier 2022

[12] www.Unep.org/regions/africa/our-work-africa consulté le 18 Juin 2022

TEXTES DE LOIS ET DECRETS

Orientations

Lois

Création de lotissement

Décret n°79-194 du 19 Mai 1979

Règles applicables aux communes

Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004

Gestion de l'environnement (Loi-cadre)

Loi n°96/12 du 5 Août 1996

MINDUH et attributions

Loi n°2005/190 du 03 juin 2005

Aménagement et développement du territoire au Cameroun

Loi n°2011/008 du 06 MAI 2011

Orientations de la décentralisation

Loi n°2004/17 du 22 juillet 2004

Code général des collectivités territoriales décentralisées

Loi n°2019/24 du 24 décembre 2019

(Foresterie) Régime des forêts, de la faune et la pêche

Loi n°94/01 du 20 janvier 1994

Orientation de l'urbanisme au Cameroun

Loi n°2004-003 du 21 avril 2004

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête

Ceci est une fiche d'enquête qui a pour but de collecter des données relatives à la « gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans la ville de Yaoundé. » Les réponses fournies ne serviront qu'aux fins académiques et scientifiques.

· Informations sur l'enquêté(e)

1- Sexe : a) Masculin b) Féminin

2- Tranche d'âge : a) (10-20 ans) b) ( 21-31 ans) c) (32-42)

d) (43 et plus)

3- Niveau d'alphabétisation : a) Primaire ; b) secondaire d) supérieur

4- Situation matrimoniale : a) en couple b) célibataire d) marié(e)

e) en concubinage f) veuf(ve)

5- Lieu de résidence ..............................................

6- Avez-vous un quelconque emploi ? a) Oui b) Non

· Connaissance des espaces verts municipaux de Yaoundé

1- Y-a-t-il un quelconque espace vert dans votre environnement ? a) oui b) Non

2- Si oui, quel type d'espace vert ? a) jardin b) Bois c) autres (à préciser)..................................

3- Si non, Pourquoi ? a) C'est encombrant b) Pas de place

4- Avez-vous connaissance de l'existence des espaces verts municipaux de Yaoundé? a) Ouib) Non

5- Si oui, visitez-vous souvent les espaces verts municipaux ? a) Oui b) Non

6- Si oui, pour quelle(s) raison(s) visitez-vous les espaces verts municipaux ? a) Sport

b) Balade c) Étudier d) Le calme e) Causeries d) Autres( à préciser) ................................................

7- Si non, pourquoi ? a) Pas de temps b) l'accès est limité

8- Êtes-vous pour ou contre la présence des espaces verts en milieu urbain ? a) Oui b) Non

9- Si Oui, selon vous, quel est le rôle d'un espace vert en milieu urbain ?................................

...........................................................................................................................

10- Si Non, Pourquoi ?.....................................................................................................

11- Quel(s) espace(s) vert(s) municipal(aux) de Yaoundé visitez-vous souvent ? .........

................................................................

· Contribution des espaces verts au bien-être humain et citadin

1- Entrevoyez-vous une ville sans espaces verts ? a) oui b) Non

2- Quelle place accordez-vous aux espaces verts en milieu urbain ?............................

...........................................................................................

3- Êtes-vous militant(e ) des questions environnementales ? a) oui b) non

4- Dépensez-vous souvent des sommes d'argent lorsque vous êtes dans un espace vert municipal ? a) oui b) Non

a.a) Si oui, combien en moyenne ?........................................................

5- Avez-vous déjà eu la solution à un problème ou la vision sur projet lors d'un recueillement sans un espace public comme les espaces verts ? a) oui ; b) non

6- a.a) Si oui, oùexactement ? ................................ ;..........................

7- Avez-vous déjà créer un espace vert quelconque chez vous ? a) oui , b) Non

a.a) si oui, l'envie naît de quoi ? ..................................................

b.a) si non, pourquoi ? a) vous l'avez en projet b) ils ne servent à rien

c) ils sont encombrant

6- Que pensez-vous du projet de construction/réhabilitation de l'espace vert municipal du carrefour de la primature dénommé « carrefour j'aime mon pays le Cameroun » ?

a) Bon projet patriotique b) oeuvre encombrante

· Aspects sur l'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé

1- Êtes-vous souvent attiré(e) par les espaces verts municipaux de Yaoundé ? a) Oui

b) Non

2- Si oui, pour quelle(s) raison(s) ? a) pour leur beauté b) ils sont agréables

c) ce sont des lieux de loisirs

3- Si non, pourquoi ? a) Insécurité b) ils sont nauséabonds c) manque de bancs publics d) pollution

- Si pollution : a) présence des déchets plastiques b) déchets bureautiques

c) pollution sonore

4- Êtes-vous satisfait(e) du niveau d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé ?

a) Oui b) Non

5- Vous est-il déjà arrivé d'être mal à l'aise dans un espace vert municipal de Yaoundé ?

a) Oui b) Non

5-a-a : si oui, pour quelle(s) raison(s) ? a) pour cause de pollution b) insécurité

5-b- si non : a) je fais tout pour m'y plaire b) il s'agit de l'un de mes moments les plus agréables

6- Avez-vous observé des manquements dans les espaces verts municipaux que vous avez visité ? a) Oui b) Non

- Si oui, lesquels ? a) pas de bancs publics ou insuffisance b) pas de poubelles c) pas d'éclairage (la nuit) d) pas de toilettes publiques

7- Les aménagements dans les espaces verts municipaux influencent-ils votre comportement lorsque vous les visitez ? a) Oui b) Non

· Recommandations/suggestions

1- Pensez-vous que des mesures de corrections des insuffisances que vous avez observées doivent être prises ? a) Oui b) Non

2- Désirez-vous plus d'espaces verts à aménager équitablement par la communauté urbaine de Yaoundé ? a) Oui b) Non

a.a) Si oui, où exactement souhaitez-où la création d'un nouvel espace vert municipal ?........

...............................................................................................................

b.a) Si non, il y a assez d'espaces verts municipaux à Yaoundé comme ça

*pourquoi dites-vous ça exactement ?.......................................................................

3- Auriez-vous des suggestions sur le positionnement anormal d'un espace vert municipal de Yaoundé ? a) Oui b) Non

- Si oui, de quel(s) espaces verts s'agit-il ? ...........................................................................................

- Quelles sont vos raisons de délocalisation de ces espaces ? ..............................

.................................................................................................

- Si non, pourquoi ? a) on devrait créer plus d'espaces verts

· Aspects sensoriels

1- Quelle condition météorologique préférez-vous lorsque vous visitez un espace vert ? a) quand il fait chaud b) quand il fait froid c)pas de préférence

2- Selon vous, les espaces verts municipaux engazonnés et fleuris de Yaoundé sont-ils en parfaite embellissant ? a) oui b) Non

- Si oui, la beauté de ces espaces est : a) acceptable b) très acceptable

- Si non, que proposer vous : a) nouvelles espècesà cultiver ; b) projet spécial

- Si nouvelles espèces, lesquelles :..................... ; ...........................

- Si projet spécial : non du projet :.................................... ; caractériser le en quelques mots :..........................................................................................

............................................................................................

Annexe 2 : Guide d'entretien

Guide d'entretien alloué au chef service des parcs et jardins, direction des jardins et espaces verts, CUY

Les travaux de recherche qui portent sur la « Gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans la ville de Yaoundé. » s'inscrivent dans le cadre de la rédaction du mémoire de Master en vue de l'obtention d'un diplôme de Master 2/Recherche en Géographie. Sollicitant votre bienveillance sur les questions de la thématique susmentionnée, les réponses ne serviront qu'aux besoins académiques.

· Date : ............ Heure : Nom du responsable :

1- Quelle perception portez-vous des espaces verts municipaux par rapport à leur rôle dans la ville de Yaoundé ?

2- Selon vous, ces espaces sont-ils également répartis au regard de leur importance dans la cité capitale ?

3- Quels sont les principaux critères, à la base du choix du site de l'aménagement d'un espace vert municipal ?

4- Y-a-t-il des critères de choix des espaces verts à entretenir ? si oui lesquels ? et à quelle fréquence sont-ils entretenus ?

5- Quels sont les critères du choix des espèces d'arbres à planter ? ce choix répond-t-il souvent aux exigences des populations résidentes ou de l'État ?

6- Sur quoi porte exactement votre suivi évaluation en matière d'entretien des sites et du renforcement des capacités d'attrait et de rayonnement des espaces verts municipaux ?

7- Y-a-t-il des sites payants ? si oui, que peut être la part des bénéfices en termes de perception des droits et de remplissement des caisses de la CUY ?

8- Au final, que prévoit votre plan de création d'autres espaces verts pour une cité verdoyante et rayonnante et attrayante ?

9- Quel est votre regard global des espaces verts municipaux dans la ville de Yaoundé ?

10- Pensez-vous que les politiques qui sous-tendent la création des espaces verts municipaux à Yaoundé soient efficaces en matière de développement du tourisme de loisirs ?

11- Quel constat faîtes-vous du désordre urbain en rapport avec les souillures ou pollution souvent constaté dans certains des espaces verts municipaux de Yaoundé, objet central au coeur de leur politique d'aménagement urbain ?

12- Ne croyez-vous pas qu'il y a encore beaucoup d'efforts à fournir à des fins d'embellissement de la ville via la création et surtout le suivi fréquent des espaces verts ?

13- Le budget consacré à la création, la reconstruction et le suivi de ces espaces ressort-il suffisant ? quelles politiques durables en matière de sensibilisation des usagers plus ou moins consciencieux, moteur direct des difficiles gestion de ces espaces 

Annexe 3 : Attestation de recherche/département de géographie/UY1.

Annexe 4 : organigramme CUY

Annexe 5 : Fiche de relevés botaniques

Nom du site/lieu-dit

 

Numéro du site

 

Nom

 

Coordonnées géographiques

 

Nom (scientifique) de l'espèce d'arbre, classe, ordre, famille

 

Circonférence

 

Hauteur (estimation)

 

État de santé

 

État du site (observations)

 

Abondance/dominance

 

Annexe 6 : Loi n°2005/190 du 03 juin 2005- article 24 ; MINDUH

Décret n° 2005/190 du 03 juin 2005 portant organisation du Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat

Le Président de la République,

Vu la Constitution ;

Vu le décret n° 2004/320 du 08 décembre 2004 portant organisation du Gouvernement,

Décrète :

CHAPITRE IV

DE LA DIRECTION DU DEVELOPPEMENT URBAIN

Article 25 :

(1) Placée sous l'autorité d'un Directeur, la Direction du Développement Urbain est chargée, en liaison avec les Ministères et les Collectivités Territoriales Décentralisées concernés :

- du suivi de l'application de la réglementation en matière d'hygiène et de salubrité, d'enlèvement et/ou de traitement des ordures ménagères ;

- de la mise en oeuvre des stratégies d'amélioration de la mobilité urbaine, en liaison avec les administrations concernées ;

- du contrôle de l'exécution des travaux de constructions, de réhabilitation et d'entretien des réseaux urbains ainsi que de leur maintenance ;

- de l'établissement des plans d'aménagement, de restructuration, d'assainissement et de drainage des villes et quartiers ;

- de la maîtrise d'ouvrage des travaux d'aménagement, de restructuration, d'assainissement et de drainage et du contrôle desdits travaux ;

- du suivi et du contrôle des travaux de construction, d'entretien et de réhabilitation des voiries urbaines des réseaux divers, ainsi que des ouvrages d'art, en liaison avec les administrations concernées ; - de la protection du patrimoine routier urbain, en liaison avec les administrations concernées ;

- de l'embellissement des centres urbains, en liaison avec les départements ministériels et les collectivités territoriales décentralisées intéressées ;

- de la participation à l'élaboration de la nomenclature et de la classification des voiries et des équipements ;

- de la mise en oeuvre des stratégies de gestion des infrastructures urbaines ;

- de l'appui technique aux collectivités territoriales décentralisées en matière de voirie ;

- de la maîtrise d'ouvrage des travaux d'éclairage public des villes et du contrôle desdits travaux.

Annexe 7 : Règles applicables aux communes

Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes

Catégorie : Lois

L'Assemblée nationale a délibéré et adopté,

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

SECTION II

DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

Article 16 : Les compétences suivantes sont transférées aux communes :

- l'alimentation en eau potable ;

- le nettoiement des rues, chemins et espaces publics communaux ;

- le suivi et le contrôle de gestion des déchets industriels ;

- les opérations de reboisement et la création de bois communaux ;

- la lutte contre l'insalubrité, les pollutions et les nuisances ;

- la protection des ressources en eaux souterraines et superficielles ;

- l'élaboration de plans communaux d'action pour l'environnement ;

- la création, l'entretien et la gestion des espaces verts, parcs et jardins d'intérêt communal ;

- la gestion au niveau local des ordures ménagères.

Annexe 7 : fiche des Objectifs de Développement Durable

Table des matières

Avant-propos i

Sommaire ii

Dédicace iv

Remerciements v

Résumé vi

Abstract vii

Liste des tableaux viii

Liste des figures viii

Liste des cartes ix

Liste des photos ix

Liste des planches ix

Liste des abréviations x

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

I- CONTEXTE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE 2

II- JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE 3

III- INTERETS DE L'ÉTUDE 4

1- Intérêt scientifique 4

2- Intérêt social et environnemental 5

3- Intérêt institutionnel 5

IV- DÉLIMITATIONS THÉMATIQUE ET TEMPORELLE 5

1- Délimitation thématique 5

2- Délimitation spatiale 6

2-1 La commune de Yaoundé II ( coordonnées : 11°28'0'' et 11°31'0'' Latitude Nord et 3°52'0'' et 3°56'0'' Longitude Est) 7

2-2 La commune de Yaoundé III ( coordonnées : entre 11°26'0'' et 11°32'0'' Longitude Est et entre 3°44'0''et 3°52'0'' Latitude Nord) 8

3- Délimitation temporelle 8

V- REVUE DE LITTÉRATURE 9

VI- PROBLÉMATIQUE 13

VII- QUESTIONS DE RECHERCHE 15

VIII- ÉTAT DE LA QUESTION 15

IX- HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 17

X- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 17

XI- CADRE CONCEPTUEL 18

XII- CADRE THÉORIQUE 22

1- La théorie de l'acteur stratégique 23

2- La théorie systémique 23

3- Loi appliquée à l'étude : Échanges et proximité : la première loi de la géographie 24

XIII- CADRE INSTITUTIONNEL 24

XIV- MÉTHODOLOGIE 26

1- Approche méthodologique 26

1-1) Les méthodes principales 26

1-1-a) La collecte des données de source secondaire 26

- La recherche documentaire classique 26

- La recherche documentaire sur Internet 27

1-1-b) Les données de source primaire 27

1-2 Les méthodes secondaires 30

2- Traitement et analyse des données 31

XV- DIFFICULTÉS RENCONTRÉES 32

XVI- TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE 33

CHAPITRE 1 : 34

CONDITIONS DE CRÉATION ET D'ÉVOLUTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 ET 3 34

INTRODUCTION 35

1.1 LA NÉCESSITÉ DE L'AMÉNAGEMENT URBAIN 35

1.1.1 Le Plan Directeur d'Urbanisme et les Plans d'Occupation des Sols : des objectifs variés 37

1.1.1.a Le Plan Directeur d'Urbanisme 38

1.1.1.b Les Plans d'Occupation des Sols (POS) 39

1.1.1.c Le choix des espèces d'arbres 40

1.2 TYPOLOGIE DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 et 3 44

1.2.1 Les critères d'abondance et de dominance 46

1.2.2 Étude de cas : les communes d'arrondissement de Yaoundé II et Yaoundé III 49

1.2.2. a Observations générales et ratios d'espace vert/habitant 52

1.2.2.b Évolution de l'occupation du sol entre 1990 et 2020 53

1.3 ÉTUDE DE DEUX ESPACES VERTS MUNICIPAUX : L'annexe du Bois Charles Atangana (côté cimetière) et le Bois Sainte Anastasie (Yaoundé 2) 59

1.3.1 L'annexe du Bois Charles Atangana 59

1.3.2 Le Bois Sainte Anastasie 61

1.3.3 Diagnostic sanitaire des espèces d'arbres 63

1.3.4 Observations des traits phénologiques des sites étudiés 65

Conclusion 67

CHAPITRE 2 : 68

ANALYSE DES LOGIQUES D'ACTEURS, DES STRATÉGIES DE GESTION ET D'ADAPTATIONS DANS LES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 et 3 68

INTRODUCTION 69

2.1 L'IMPULSION DES POLITIQUES D'AMENAGEMENTS URBAINS 70

2.1.1 ) La Communauté Urbaine de Yaoundé dans les pratiques d'aménagements urbains 71

2.1.2) Exode rural et pollution des espaces verts urbains : des liens de causalité remarquables 73

2.1.3 Cadre institutionnel relatif à la création et à la gestion des espaces verts en milieu urbain 74

2.2 Logiques d'acteurs et stratégies de gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 77

2.2.1 Les acteurs directs de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 78

2.2.1.a La CUY : entre éveille de conscience et volonté de protection de l'environnement des espaces verts municipaux 81

2.2.1.b La non-prise en compte des principes de la gestion de l'environnement 83

2.3 Logiques d'acteurs indirects et stratégies d'adaptation 85

2.3.1 Les espaces verts municipaux de Yaoundé entre manquements et stratégies d'adaptation des visiteurs 85

2.3.1.a Considérations par lien de causalité 85

2.3.1.b Quelques formes d'adaptations dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 86

2.4 L 'Analyse des Correspondances Multiples (ACM) et l'Analyse en Composantes Principales (ACP) 91

2.4.1 L'Analyse en Composantes Principales (ACP) 91

2.4.2 Analyse des Correspondances Multiples (ACM) 92

Conclusion 96

CHAPITRE 3 : 97

ANALYSE DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS DANS LES COMMUNES DE YAOUNDE II et III 97

INTRODUCTION 98

3.1 IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX 99

3.1.1 Implications vues sous l'angle des liens de causalité 99

3.1.2 L'attrait des traits des espaces verts municipaux 100

3.2 LES SERVICES FOURNIS PAR LES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDE 2 et 3 103

3.2.1 Espaces verts comme sources d'inspiration 107

3.2.2 Espaces verts municipaux comme lieu d'approvisionnement 108

3.2.3 Les espaces verts municipaux comme lieu d'expression de la foi 109

3.2.4 Espace vert municipal : support de patriotisme mais à controverse 110

3.3. La gestion appliquée : proposition d'un modèle de gestion |du végétal en milieu urbain.| : cas des espaces verts municipaux de Yaoundé. 112

Conclusion 117

CONCLUSION GÉNÉRALE 118

BIBLIOGRAPHIE 120

WEBOGRAPHIE 124

TEXTES DE LOIS ET DECRETS 124

ANNEXES 125

Table des matières 134

* 1 La plupart des espaces verts municipaux de Yaoundé II et III du fait de leur concentration au centre-ville limite leur taux de fréquentation par les populations urbaines ou péri urbaines.

* 2' www.youmatter.world-développement-durable-:-définition-histoire-enjeux--qu'est-ce-que-le-développement-durable?

* 3 Mabou, B.(2020). Pouvoirs publics et aménagements urbains au Cameroun. Thèse de doctorat Ph.D

* 4 Planification urbaine au Cameroun : nature, origine et défis| Géographie et environnement https://moutilgeo.hypothèses.org/17

* 5 https://www.Capru.be/espaces-verts-et-verdurisation-des-espaces-Cap-ruralité

* 6 https://www.Capru.be/espaces-verts-et-verdurisation-des-espaces-Cap-ruralité

* 7 Gestion : ensembles des stratégies visant à coordonner des actions pour mener à bien une activité. Pour le cas des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3, il s'agit, pour la CUY, les ONG, les Associations et les populations de mettre sur pied des stratégies durables relatives à la gestion durable et équitable des EVMY des deux communes pouvant aussi s'étendre dans les autres communes de Yaoundé.

* 8La morphologie urbaine désigne la forme urbaine ou son étude (Formation, évolution, transformation, strates, structure...). La morphologie urbaine est le résultat des conditions historiques, politiques, culturelles (et notamment architecturales) dans lesquelles la ville a été créée et s'est agrandie. (POS, 2019)

* 9 Geoconfluences.ens-Lyon.fr

* 10Op cit. Mougoué, B et al.2021. Croissance de la ville de Yaoundé et résilience aux pandémies

* 11 L'espace ici doit être appréhendé comme celui qui est le produit des sociétés humaines : l'espace géographique. Les hommes l'organisent et le mettent en valeur pour répondre à plusieurs objectifs(recréation, appropriation, échanges, communication etc....geoconfluences.ens/lyon.fr

* 12Op.cit. Planification urbaine au Cameroun : nature, origine et défis| Géographie et environnement https://moutilgeo.hypothèses.org/17

* 13G2 Conception International - Aout 2018

* 14 Superficies lors de la création des espaces verts municipaux.

* 15' www.institut-numérique.org/contribution-à-l'étude-de-la-biodiversité-végétale-du-parc-national-de-Théniet-El-Had-cas-du-canton-pépinière

* 16Op.cit. ; contribution à l'étude de la biodiversité végétale du parc national de Théniet El Had : Cas du canton pépinière

* 17 De la lecture des statuts UICN des différentes espèces d'arbres identifiés dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3, on constate que nombreuses parmi elles sont classées comme espèces vulnérables ou en danger d'après la liste rouge de l'UICN qui donne le statut de conservation des espèces d'arbres à l'échelle mondiale. On constate dès lors que la CUY dans sa campagne de végétaliser les espaces urbains privilégient ces espèces dans le but de contribuer à leur conservation.

* 18 Boughriet, R.(2019).Biodiversité: le statut de dix espèces menacées s'est amélioré, selon l'UICN. Actu Environnement. https://www.actu-environnement.com

* 19 POS, 2020, Yaoundé III

* 20 Classée comme une espèce en danger dans la liste rouge de l'UICN ( l'union internationale pour la conservation de la nature)

* 21 POS, 2020, Yaoundé II

* 22 Groupe d'experts qui proposent des travaux de diagnostiques sur l'état de santé des arbres. « comment diagnostiquer l'état sanitaire d'un arbre ?-Woodtli+Leuba SA-Soins aux Arbres » '' https://www.woodtli-leuba.ch/comment-diagnostiquer-l'état-sanitaire-d'un-arbre

* 23 Le gazon naturel est utilisé dans la création des espaces verts municipaux de Yaoundé.

* 24Loi n°2011/008 du 6 MAI 2011

* 25 « Notices-Communauté Urbaine de Yaoundé » https://yaoundé.cm/wpsite/notices/ 

* 26 Ces orientations prévoient le maintien d'un terroir forestier représentatif de l'ensemble des écosystèmes forestiers et de leur rôle

* 27 cours Géo 4 : hydrosystèmes et dynamiques des versants

* 28 La Loi forestière préconise 800m² pour 1000hbts

* 29 Stratégie Nationale de Développement, SND30

* 30 https://www.osidimbea.cm/entreprises/a-capitaux-publics/anafor/

* 31 https://googleweblight.com/sp?hl=fr-FR&geid=NSTN&u=http://irad.cm/index.php/fr/a-propos-de-l-irad/prestation/missions

* 32 Le niveau d'engagement ici ne concerne que les observations faites sur les deux espaces verts municipaux de Yaoundé que nous avons étudiés à savoir le bois Sainte Anastasie et l'annexe du bois Charles Atangana (côté cimetière.)

* 33 Les liens de causalité désignent les liens de cause à effet entre le fait générateur de responsabilité et le dommage dont il est demandé réparation.

* 34 L'incivisme environnemental ici va se manifester par un certain nombre d'actions : des usagers qui seront contraints de jeter leurs ordures au sol du fait de l'absence des poubelles, des usagers qui vont faire leurs besoins dans un espace vert à l'air libre du fait de l'inexistence des toilettes publiques, etc...

* 35 www.PRC.cm

* 36 Méthode de la famille de l'analyse des données et plus généralement de la statistique multivariée qui consiste à transformer des variables liées entre elles (dites corrélées en statistique) en de nouvelles variables décorrélées les unes des autres. Elle permet de résumer l'information en réduisant le nombre de variables. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Analyse_des_Composantes_Principales

* 37 Méthode d'analyse factorielle adaptée aux données qualitatives qui permet d'étudier plus de deux variables. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Analyse_des_Correspondances_Multiples

* 38 Le test de khi-deux vérifie si deux variables sont susceptibles d'être liées ou pas. www.jmp.com

* 39voir le modèle de la création des EVMY, chapitre 1

* 40 La première Loi de la géographie : échanges et proximité stipule que : « Tout interagit avec tout. Mais deux choses voisines ont plus de chance d'entrer en interaction que deux choses lointaines »

* 41Op.cit. Céline. (2019). La théorie systémique, c'est quoi ? https://www.the-conversation-la-théorie- systémique-c'est-quoi?

* 42 Anthropocène : époque marquée par la forte emprunte de l'homme sur la nature.

* 43 Anthropisation : il s'agit de la transformation d'espaces, de paysages, d'écosystèmes, ou des milieux semi naturels sous l'effet de l'action humaine. www.geoconfluences.com

* 44 https://www.cerema.fr/fr/actualites/nature-ville-developper-biodiversité-milieu-urbain Nature en ville: développer la biodiversité dans le milieu urbain

* 45Op.Cit; Bougé Félix, 2009

* 46 Branche de l'économie qui traite d'un point de vue théorique des relations économiques entre les sociétés humaines et l'environnement ' https://fr.m.wikipedia.org/wiki_Economie_de_l'environnement

* 47 https://idverde.fr/blog/la-nature-au-coeur-des-villes-les-bienfaits-des-espaces-verts-sur-la-santé/

* 48' www.pharmaciengiphar.com/les-vertus-de-l'eucalyptus

* 49 Source photo : www.sipnlc.com

* 50 Les avis concernent uniquement la tranche des personnes ayant constaté des manquements ou des insuffisances dans les espaces verts municipaux de Yaoundé visités.

* 51 Cf. l'article Emelianoff C., 2000-2001, L'écologie urbaine entre science et urbanisme, Quaderni, 43, pp85-99, qui retrace l'évolution de l'écologie urbaine en tant que « science », depuis l'École de Chicago jusqu'à la fin du siècle où le concept de « ville durable » vient relancer les questions latentes autour de l'écologie urbaine.






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite