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DÉPARTEMENT DE
GÉOGRAPHIE
GEOGRAPHY DEPARTMENT
SUJET :
GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS
DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES COMMUNES DE YAOUNDÉ II ET
III
MÉMOIREPRÉSENTÉPOURL'ÉVALUATIONPARTIELLEEN
VUEDEL'OBTENTIONDUDIPLÔME DE MASTEREN GÉOGRAPHIE
SPÉCIALITÉ :
DYNAMIQUEDEL'ENVIRONNEMENTET RISQUES (D.E.R)
OPTION : BIOGÉOGRAPHIE, ÉCOLOGIE
URBAINE
PRÉSENTÉ PAR :
HUBERT ARISTIDE MANGA MVONDO
LICENCE EN GÉOGRAPHIE PHYSIQUE
MATRICULE : 17B491
SOUS LA DIRECTION DE :
JOSEPH YOUTA HAPPI
PROFESSEUR
JUILLET2023
Avant-propos
Le système universitaire : Licence,
Master, Doctorat (LMD) prévoit la rédaction d'un mémoire
qui marque la fin d'études du cycle de Master. C'est dans cette logique
que s'inscrit notre travail dont le but est l'obtention du diplôme de
Master académique en Géographie, spécialité :
Dynamique de l'Environnement et Risques (DER) ; option :
Biogéographie et dans le domaine de l'écologie urbaine. La
réalisation de ce mémoire a été guidée par
le souci d'appliquer les méthodologies théoriques et les cours
d'amphithéâtre reçus lors des différents
séminaires durant notre formation à l'Université de
Yaoundé I (Ngoa ékélé). Les travaux relatifs
à notre sujet de recherche qui s'intitule « Gestion
des espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement
durable des communes de Yaoundé II et III» nous ont mis
face à certaines difficultés liées notamment à
l'obtention de certaines informations auprès des personnes
ressources.Nous nous en sommes donc tenus sur les données de quelques
interviews, des questionnaires et des entretiens semi directifsau sein de la
direction des jardins et espaces verts de la Communauté Urbaine de
Yaoundé (CUY) ainsi qu'avec les visiteurs souvent rencontrés dans
les espaces verts municipaux de Yaoundé. En plus de cela, il a
été question pour nous de mener d'autres travaux de terrain
(relevés botaniques) dans l'objectif d'obtenir les données de
source primaire pour avancer dans notre étude. La gestion des espaces
verts en milieu urbain est une thématique actuelle dans de nombreux pays
qui allient l'urbanisme et l'environnement/Nature. C'est ainsi qu'au vue des
inégalités de gestion ou de la gestion parfois chaotique des
espaces verts municipaux de Yaoundé, nous avons voulu proposer notre
modeste contribution dans le but de mieux les gérer équitablement
et durablement. De nombreux travaux sur la place du végétal
affluent ces dernières décennies et c'est pour rendre ce travail
pratique que nous avons proposé dessuggestions sur la base d'un
modèle de gestion de ces espaces verts municipaux. En outre, notre
travail a le souci d'informer et de conscientiser les usagers contre
l'incivisme environnemental tout en attirant l'attention des décideurs
sur le fait de reconsidérer, de façon particulière, la
place du végétal en milieu urbain. C'est donc dans cette optique
que cette recherche s'inscrit dans le cadre d'une recherche-action.
Sommaire
Avant-propos
i
Sommaire
ii
Dédicace
v
Remerciements
vi
Résumé
vii
Abstract
viii
Liste des tableaux
ix
Liste des figures
x
Liste des cartes
x
Liste des photos
xi
Liste des planches
xi
Liste des abréviations
xii
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
1
I- CONTEXTE GÉNÉRAL DE
L'ÉTUDE
2
II- JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE
3
III- INTERETS DE L'ÉTUDE
4
IV- DÉLIMITATIONS THÉMATIQUE
ET TEMPORELLE
5
V- REVUE DE LITTÉRATURE
9
VI- PROBLÉMATIQUE
13
VII- QUESTIONS DE RECHERCHE
15
VIII- ÉTAT DE LA QUESTION
15
IX- HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
17
X- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
17
XI- CADRE CONCEPTUEL
18
XII- CADRE THÉORIQUE
22
XIII- CADRE INSTITUTIONNEL
24
XIV- MÉTHODOLOGIE
26
XV- DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES
32
XVI- TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE
33
CHAPITRE
1 :
34
CONDITIONS
DE CRÉATION ET D'ÉVOLUTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE
YAOUNDÉ 2 ET 3
34
INTRODUCTION
35
Conclusion
67
CHAPITRE
2 :
68
ANALYSE
DES LOGIQUES D'ACTEURS, DES STRATÉGIES DE GESTION ET D'ADAPTATIONS DANS
LES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ
68
INTRODUCTION
69
Conclusion
96
CHAPITRE
3 :
97
ANALYSE
DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS
DANS LES COMMUNES DE YAOUNDE II et III
97
INTRODUCTION
98
Conclusion
117
CONCLUSION GÉNÉRALE
118
BIBLIOGRAPHIE
120
WEBOGRAPHIE
124
TEXTES DE LOIS ET DECRETS
124
ANNEXES
125
Table des matières
134
Dédicace
À mes parents.
Mon papa MVONDO NTOLO Albert
Ma maman ZEH ANNE Désiré
ÉpseMVONDO
Remerciements
Les remerciements vont à l'endroit de toutes
les personnes qui m'ont accompagnées de près ou de loin durant le
processus de rédaction de ce mémoire. Je tiens tout d'abord
à exprimer ma reconnaissance et à remercier mon encadrant, le
Professeur Youta HAPPI (Université de Yaoundé I) de m'avoir
encadré, guidé, conseillé durant tout le processus de
rédaction de ce mémoire. J'adresse par la suite mes remerciements
à l'endroit de l'ensemble des enseignants du département de
Géographie de l'Université de Yaoundé I ; en
l'occurrence, le Professeur Tchawa, le Professeur Ngoufo Roger, le Professeur
TCHINDJANG Mesmin, le Professeur ENCHAW Gabriel, le Professeur Tchouikoua Louis
Bernard, le Professeur Kengne Fodouop, le Professeur Moupou Moïse, le
Docteur Tende, le Docteur NDI, le Docteur FEUMBA, (ÉcoleNormale
Supérieure de Yaoundé), pour les différentes orientions
méthodologiques données lors des différents
séminaires.
Je remercie particulièrement monsieur Elandi,
chef service de la création et l'aménagement des espaces verts
municipaux à la direction des jardins et espaces verts de la
Communauté Urbaine de Yaoundé pour sa disponibilité et ses
réponses lors des différents entretiens semi-directifs durant la
phase de terrain de notre étude. J'exprime ma profonde gratitude
à l'endroit de KENFACK Jean-Baptiste et NGO LISSOUGUE NGOMNA Clarice
pour leur soutien technique dans l'analyse et le traitement des données
de l'étude.
Je remercie mon frère OWONA MVONDO Pascal
Péguy ; mes soeurs NTOLO MVONDO Marie Sophie, MELINGUI MVONDO
Marthe Prisca pour leurs accompagnements et encouragements. Une pensée
particulière à ma fille AVOMO ZEH Urielle Alexandraqui a
été ma source d'inspiration et de motivation permanentes.
Pour finir, je remercie mes amis et mes camarades de
promotion NNA MBANG Larsain Morel, ESSOMBA ENYEGUE Théophile, MEFFO FOKA
Ingrid Yvanna, KAMENI WENDJI Paule Oriane, pour les discussions et critiques
constructives qui m'ont permis d'avancer dans le travail.
Résumé
Cette étude s'intéresse à la gestion des
espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable
des communes de Yaoundé 2 et 3. Elle analyse le problème d'une
gestion centralisée de ces espaces verts par la communauté
urbaine de Yaoundé (CUY). Cette gestion centralisée conduit
à certains problèmes liés aux aménagement,
l'esthétique et la pollution des espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3. L'étude a pour objectif principal
d'étudier la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et
3 afin d'établir si elle contribue à la promotion du
développement durable des deux communes.À partir de là,
trois objectifs spécifiques ont été formulés et qui
ont consisté à : étudier la gestion des espaces verts
municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin de déterminer si elle contribue
à la promotion au développement durable des deux communes ;
déterminer les conditions de création et d'évolution des
espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin d'établir si leur
mise en place compense partiellement l'extension du bâti et des
infrastructures au détriment de la forêt naturelle des communes
étudiés ; Analyser les logiques d'acteurs et leurs
stratégies de gestion et des adaptations dans la promotion du
développement durable à travers les espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3 ; Présenter les implications de la gestion et
les services fournis par les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3
par la CUY.
La méthodologie pour collecter les données a
consisté à mener des entretiens semi-directifs à la
direction des jardins et espaces verts de la CUY, faire des interviews
auprès de usagers dans les EVMY, procéder à
l'administration des questionnaires d'enquête ; effectuer des
relevés botaniquesont été réalisés sur deux
espaces verts municipaux dans deux communes à savoir le Bois sainte
Anastasie (3,4 ha) (Yaoundé 2) et l'annexe du Bois Charles Atangana
(1ha) (côté cimetière) et faire des analyses diachroniques
ont également été effectuées sur trois dates (1990,
2000 et 2020).
Il ressort des analyses diachroniques une régression du
taux de boisement de -35,92% pour un taux moyen annuel d'expansion de -1,55%
pour la commune de Yaoundé 3 et sur la même période,
on observe également une régression du taux de boisement de
-52,25% dans la commune de Yaoundé 2. Ces régressions sont la
conséquences de la très forte extension du bâti et des
infrastructures qui représentent respectivement 97,64% et 180,65% pour
les communes de Yaoundé 2 et 3.Le calcul des ratios espace vert/habitant
a révélé que les espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 procurent un ratio de 1,35m² d'espace vert par habitant.
Par contre, les espaces verts municipaux de Yaoundé 3 procurent un ratio
de 1,5m² d'espace vert par habitant. Ces ratios sont largement en
deçà de celui recommandé par ONU-Habitat (minimum 9m²
d'espace vert/habitant). Sur la base du seuil d'au moins 800m² d'espace
boisé pour 1000hbts recommandés par la loi forestière du
Cameroun de 1994, les communes de Yaoundé 2 et 3 procurent
respectivement 618,6m² et 742,6m² d'espace boisé/1000hbts. Ce
qui est proche du seuil recommandé.Les manquements dans des espaces
verts municipaux de Yaoundémettent en place des stratégies
d'adaptation des acteurs directs (CUY) et indirects (visiteurs/usagers) qui ne
sont pas sans conséquences sur l'attraction des espaces verts municipaux
des deux communes. Toutefois, l'étude a démontré les
apports sur le développement durable à Yaoundé 2 et 3 de
ces espaces verts. Cependant, une gestion décentralisée (La
gestion appliquée) pourrait permettre une gestion plus rationnelle,
équitable et durable des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et
3.
Mots clés : espaces verts
municipaux, Yaoundé 2, Yaoundé 3, développement
durable,Gestion Appliquée
Abstract
This study focuses on the management of municipal green spaces
and their contributions to the sustainable development of the municipalities of
Yaoundé 2 and 3. It analyzes the problem of centralized management of
these green spaces by the urban community of Yaoundé (CUY). This
centralized management leads to certain problems related to the development,
the aesthetics and pollution of the municipal green spaces of Yaoundé 2
and 3. The main objective of the study is to study the management of the
municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3 to determine whether it
contributes to the promotion of sustainable development of the two
municipalities. From there, three specific objectives were formulated: to study
the management of the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3 in order
to determine whether it contributes to the promotion of the sustainable
development of the two municipalities; determine the conditions for the
creation and development of the municipal green spaces of Yaoundé 2 and
3 in order to establish whether their establishment partially compensates for
the extension of buildings and infrastructures to the detriment of the natural
forest of the municipalities studied; Analyze the logics of actors and their
management strategies and adaptations in the promotion of sustainable
development through the municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3;
Present the implications of the management and services provided by the
municipal green spaces of Yaoundé 2 and 3 by the CUY.
The methodology for collecting the data consisted of
conducting semi-structured interviews at the CUY Gardens and Green Spaces
Directorate, conducting interviews with users in the EVMY, and administering
survey questionnaires; Botanical surveys were carried out on two municipal
green spaces in two municipalities: the Holy Anastasia Wood (3.4 ha)
(Yaoundé 2) and the annex of the Charles Atangana Wood (1ha) (cemetery
side) and diachronic analyses were also performed on three dates (1990, 2000
and 2020).
Diachronic analyses show a regression of the afforestation
rate of -35.92% for an annual average rate of expansion of -1.55% for the
municipality of Yaoundé 3 and over the same period, there is also a
regression of the afforestation rate of -52.25% in the municipality of
Yaoundé 2. These regressions are the consequences of the very strong
extension of the built and the infrastructures which represent respectively
97,64% and 180.65% for the municipalities of Yaoundé 2 and 3. The
calculation of the green space/inhabitant ratios revealed that the municipal
green spaces of Yaoundé 2 provide a ratio of 1.35m² of green space
per inhabitant. On the other hand, the municipal green spaces of Yaoundé
3 provide a ratio of 1.5m² of green space per capita. These ratios are
well below the one recommended by UN-Habitat (minimum 9m² of green space/
inhabitant). Based on the threshold of at least 800m² of wooded space per
1000hbts recommended by the Cameroon Forest Law of 1994, the municipalities of
Yaoundé 2 and 3 provide respectively 618.6m² and 742.6m² of
wooded space/ 1000hbts. Which is close to the recommended threshold. The
shortcomings in municipal green spaces of Yaoundé implement adaptation
strategies of direct actors (CUY) and indirect (visitors/ users) that are not
without consequences on the attraction of municipal green spaces of the two
municipalities. However, the study demonstrated the contributions on
sustainable development in Yaoundé 2 and 3 of these green spaces.
However, decentralized management (applied management) could allow a more
rational, equitable and sustainable management of municipal green spaces of
Yaoundé 2 and 3.
Keywords: municipal green spaces,
Yaoundé 2, Yaoundé 3, sustainable development, Applied
Management
Liste des tableaux
Tableau 1 : Conceptualisation du concept
d'espace vert
1
Tableau 2 : Opérationnalisation de la
variable dépendante
22
Tableau 3 : Opérationnalisation de la
variable indépendante
22
Tableau 4 : arrondissement d'origine des
enquêtés
28
Tableau 5 : Tableau synoptique de la
recherche
33
Tableau 6 : Effectifs de la population de
Yaoundé entre 1957 et 2020
36
Tableau 7 : Quelques espèces d'arbres
et leurs utilités rencontrées dans les espaces verts municipaux
de Yaoundé
41
Tableau 8 : les forêts urbaines
municipales des communes de Yaoundé II et III
45
Tableau 9 : Typologie des espaces verts
municipaux en fonction de la dominance spécifique
47
Tableau 10 : Taux moyen annuel d'expansion des
superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et
2020
53
Tableau 11 : Taux d'évolution des
superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et
2020
54
Tableau 12 : Taux moyens annuels d'expansion
des superficies d'occupation des sols à Yaoundé III entre 1990 et
2020
56
Tableau 13 : Taux d'évolution des
superficies d'occupation du sol entre 1990 et 2020
57
Tableau 14 : Relevé botanique à
l'annexe du Bois Charles Atangana (cimetière)
60
Tableau 15 : Relevé botanique du Bois
Ste Anastasie
61
Tableau 16 : Inventaire non exhaustif des
textes juridiques en lien avec les espaces verts et leur gestion au
Cameroun
76
Tableau 17 : Aperçu des orientations
des documents de planification urbaine à Yaoundé.
78
Tableau 18 : Quelques principes de la gestion
de l'environnement au Cameroun
83
Tableau 19 : Projections de création et
d'aménagement des espaces verts à Yaoundé II et III
« Horizon 2035 »
90
Tableau 20 : Correlations matrix ACP
92
Tableau 21 : moyenne des variables ACM
93
Tableau 22 : Niveaux d'alphabétisation
des enquêtés
94
Tableau 23 : Test de Khi 2
95
Tableau 24 : Perceptions et place
accordée aux espaces verts en milieu urbain
101
Tableau 25 : Valeur économique des
espaces verts
106
Tableau 26 : Récapitulatif des prix
d'accès à l'espace vert-monument le patriote
111
Liste des figures
Figure 1 : Problématique de
l'étude
1
Figure 2 : les piliers du développement
durale
19
Figure
3 : Modèle simplifié de la création d'un espace vert
municipal à Yaoundé
43
Figure 4 : Diagramme ombrothermique de
Yaoundé
66
Figure 5 : exode rural et la
dégradation/pollution des espaces verts urbains
74
Figure 6 : Création d'un espace
vert et vulnérabilité des visiteurs/ usagers
80
Figure 7 : Liens de causalité
entre la création d'un EVM, les aménagements et les
adaptations
86
Figure 8 : aménagements verts
municipaux et comportements des usagers
89
Figure 9 : Corrélation des
variables tranches d'âge/situation matrimoniale
92
Figure 10 : Corrélations de
variables ACM
94
Figure 11 : Niveau
d'alphabétisation et perception des espaces verts
municipaux
95
Figure
12 : Rétro actions en liens avec la gestion des espaces verts en
milieu urbain
100
Figure
14 : Rôles des espaces verts (Malard, 2002, cité par
Bougé Félix , 2009)Environnemental
104
Figure 15 : Conditions
météorologiques de visites des espaces verts municipaux de
Yaoundé
108
Figure 16 : Niveau de satisfaction de
la création de l'espace vert et évaluation du projet
111
Figure
17 : Modèle graphique de la Gestion Appliquée des espaces
verts
115
Liste des cartes
Carte 1 : Localisation de Yaoundé
1
Carte 2 : La commune de Yaoundé II
7
Carte
3 : La commune de Yaoundé III
8
Carte 4 : Espaces verts municipaux de
Yaoundé II
50
Carte 5 : Espaces verts municipaux de
Yaoundé III
51
Carte 7 : Occupation du sol Yaoundé
II
55
Carte 6 : Occupation du sol Yaoundé
III
58
Liste des photos
Photo 1 : Jardin avec système
d'irrigation au bois Ste Anastasie
1
photo 2 : dénudation du sol à
l'annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé 3
62
Photo 3 : Blessure sur un tronc d'Eucalyptus
spp
64
Photo 4 : Remplacement d'un arbre
altéré (Eucalyptus) au Bois Ste Anastasie
64
Photo 5 : Règlement intérieur du
bois Ste Anastasie
82
photo
6 : Allée piétonne non réglementaire à
l'annexe du Bois Charles Atangana
86
photo 7 : « banc » dans
l'annexe du Bois Charles Atangana
87
Photo 8 : Revalorisation des bouteilles
plastiques au Bois Ste Anastasie
87
photo 9 : développement des petits
commerces à coté du Bois Sainte Anastasie, Yaoundé 2
103
Photo 10 : Espace vert municipal comme lieu
d'expression de la foi (annexe bois Charles Atangana)
109
Photo 11 : espace vert comme support de
patrimoine/monument le patriote
110
Liste des planches
Planche
1 : site d'étude 1 : annexe du Bois Charles Atangana
59
Planche
2 : défaut de curage et pollution du canal du Mfoundi dans le bois
Sainte Anastasie
63
Planche 3 : Assèchement ( A) et
floraison (B) de Millettia laurentii
67
Planche 4 : Adaptations des
usagers/visiteurs
88
Planche
5 : Espace vert comme lieu de repos et détente (Annexe du bois
Charles Atangana
104
Planche 6 : espace vert municipal comme lieu
de repos, Annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé 3
105
Liste des abréviations
ACM: Analyse des Correspondances Multiples
ACP : Analyse des Composantes
Principales
ANAFOR : Agence Nationale d'Appui au
Développement Forestier
ANATEF : Association Nationale des
Techniciens des Eaux et forêts
BSA : Bois Sainte Anastasie
CTD : Collectivités Territoriales
Décentralisées
CAY2 : Commune d'Arrondissement de
Yaoundé 2
CAY3 : Commune d'Arrondissement de
Yaoundé 3
CUY : Communauté Urbaine de
Yaoundé
EMIA : École Militaire
Inter-Armée
EVMY : Espaces Verts Municipaux de
Yaoundé
FAO : Organisation des Nations Unies Pour
l'Alimentation et l'agriculture/ Food and Agriculture Organization
GA : Gestion Appliquée
IUCN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
IRAD : Institut de Recherche Agricole pour
le Développement
MINDHU : Ministère du
Développement et de l'Habitat Urbain
MINESEC : Ministère des
Enseignements Secondaires
ODD : Objectifs pour le
Développement Durable
OMD : Objectifs Millénaires Pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PDU : Plan de Développement
Urbain
POS : Plan d'Occupation des Sols
SDAM : Schéma Directeur
d'Aménagement Métropolitain
UNEP : Programme des Nations Unies pour
l'Environnement/ United Nations Environment Program/ Union Nationale des
Entreprises du Paysage
INTRODUCTION GÉNÉRALE
I- CONTEXTE GÉNÉRAL DE
L'ÉTUDE
Le monde fait face à un certain nombre de défis
majeurs parmi lesquels la préservation, la conservation et la protection
de l'environnement. C'est d'ailleurs l'un des huit Objectifs Millénaires
pour le Développement (OMD) : assurer un environnement
durable ; les Objectifs de Développement Durable (ODD)
énoncés par l'Organisation des Nations Unies dans son agenda 2030
à travers la promotion des villes et communautés durales
c'est-à-dire rendre les villes et les établissements humains
inclusifs, sûrs, résilients et durables (fiche ODD n°11) et
la gestion durable des forêts font tout aussi de l'environnement durale
une priorité. La gestion durable de l'environnement consiste donc
à mettre sur pied des pratiques qui ne concourent pas à sa
détérioration. De manière plus officielle, la gestion de
l'environnement désigne l'ensemble des décisions et les actions
ayant trait à l'affectation et au développement des ressources
ainsi qu'à l'utilisation, à la restauration, à la
réhabilitation, à la surveillance et à l'évaluation
de la modification de l'environnement (Maureen, 2010). D'après le mini
dictionnaire LAROUSSE (2008), l'environnement désigne l'ensemble des
éléments naturels et artificiels qui entourent les hommes.
Dans une approche globale, la situation de l'environnement
varie selon qu'on se trouve dans une région géographique ou dans
une autre. Selon le rapport de l'UNEP (Programme des Nations Unies pour
l'Environnement) portant sur l'évaluation régionale GEO-6 pour
l'Afrique, l'environnement se détériore plus rapidement qu'on le
pensait auparavant, en interpelant ainsi les États à agir plus
rapidement pour inverser les pires tendances. Cette détérioration
est due au fait que les États africains exploitent de manière
incontrôlée leur capital naturel.Ledit rapport souligne que ce
n'est qu'en utilisant ce capital naturel de manière rationnelle ou
durable que les États africains connaîtront une croissance
économique conséquente. Toutefois, la détérioration
de l'environnement en Afrique peut davantage être une conséquence
des inégalités des aménagements des espaces. En effet,
selon le dictionnaire LAROUSSE (2008), Aménager c'est transformer ou
modifier (un espace) pour le rendre plus agréable et plus
attractif. D'après cette clarification conceptuelle, il ne s'agit pas
ici de rendre certains espaces plus attractifs par rapport aux autres espaces
mais tous les espaces étant donné que ceux-ci (en milieu urbain)
constituent a priori des sites touristiques pour les citadins. Les espaces qui
sont donc moins bien aménagés et peu contrôlés
peuvent être sujets à la dégradation, à la
détérioration.
Le Cameroun n'est pas en marge du problème de
la détérioration de son environnement urbain. Dans les pays
d'Afrique du Sud en général et au Cameroun en particulier, la
croissance de la population urbaine , avec l'occupation de différents
espaces et des différentes mises en valeur de ces espaces,
entraîne d'énormes difficultés dans la gestion de
l'environnement (Tchouikoua et Elong, 2015). Au Cameroun, l'environnement
est un laissé-pour-compte et malgré les efforts fournis par les
acteurs en charge de la protection et de la gestion de l'environnement, on peut
toujours observer ici et là des insuffisances qui nécessitent
tout de même une correction.
L'aménagement des espaces urbains, avec la mise en
place des espaces verts par les communautés urbaines, est une question
qui a toujours suscité un intérêt particulier dans les pays
qui allient l'urbanisme et l'environnement. Les années 1960 marquent la
plaque charnière de l'essor de l'urbanisme et du boom
démographique. En effet,les urbanistes de cette époque se sont
appropriés le terme « espace
vert »ceci pour matérialiser les sites
représentés par la couleur verte sur des cartes urbaines. C'est
donc dans une perspective urbanistique que les communautés urbaines
créent des espaces verts et entretiennent ceux-ci. Les idées
relatives à la protection de l'environnement sont assez récentes
au Cameroun (Olinga, 2012), la loi n°96/12 du 5 août 1996 portant
loi-cadre relative à la gestion de l'environnement est comme une
orientation pour les communautés urbaines dans leur mission de promotion
du développement durable. C'est dans cet optique que la
communauté urbaine de Yaoundé dispose d'un service
d'hygiène et de salubrité ainsi que des parcs et jardins.
Mais seulement, l'aménagement d'un espace vert
sans une gestion durable de celui-ci est voué à accroitre la
vulnérabilité des populations urbaines car ces espaces sont en
contact direct avec les populations, il ne suffit non plus de gérer,
mais aussi accroîtrela nécessité de la gestion puisqu'elle
est primordiale pour le bien être non pas seulement pour ces espaces,
mais aussi pour les populations.Il s'agit donc d'une interpellation pourune
prise en compte du volet social dans le processus de mise en place des espaces
verts par les communautés urbaines (Manusset, 2012).
II- JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE
Alors que la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY)
travaille sur l'embellissement de la ville à travers les projets de mise
en place des espaces verts, la gestion de ces derniers nécessite une
attention bien particulière car c'est d'abord, à la base des
espaces de recueillement pour les citadins. En effet, la présente
étude qui porte sur la Gestion des espaces verts municipaux
et leurs apports dans le développement durable des communes
deYaoundéII et III a pour but d'analyser le mode de gestion des
espaces verts municipaux de Yaoundé afin d'établir si elle
contribue au développement durable des communes de Yaoundé 2 et
3.
S'intéresser à la problématique du
développement urbain durable revient à prendre en compte tous ses
aspects, ses composantes ; parmi lesquelles : l'environnement. Si la
création des espaces verts par la communauté urbaine de
Yaoundé répond davantage à un besoin d'urbanisme vert, il
est tout aussi indispensable de prendre en compte leur gestion et leur
entretien équitables et à une fréquence continue. Pour le
cas des espaces verts municipaux de Yaoundé, l'enjeu est, non seulement
de réduire la vulnérabilité des populations ;
même si ces dernières sont tout aussi des acteurs qui participent
directement à accroitre cette vulnérabilité. À la
suite des manquements identifiés dans des espaces verts municipaux de
Yaoundé, cette étude propose un modèle de gestion du
végétal qui vise la correction de ces insuffisances. Ce
modèle est désigné sous les vocables de la Gestion
Appliquée du végétal en milieu urbain.
III- INTERETS DE L'ÉTUDE
Notre recherche trouve ses intérêts sur
un quadruple plan. Commençant du plan scientifique, ensuite le plan
environnemental et social et enfin sur le plan institutionnel.
1- Intérêt scientifique
Toute recherche à caractère
scientifique a pour but d'examiner un phénomène, d'obtenir des
réponses précises à partir d'investigations et de
résoudre un problème. Notre recherche se propose donc d'analyser
la gestion des espaces verts municipaux et leurs apports dans le
développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3 ; il
pose le problème principal des inégalités de gestion ou de
la gestion parfois chaotique des espaces verts municipaux. Ainsi, la
quête des réponses s'est donc faite suivant une
méthodologie basée sur la collecte des données primaires
et secondaires ce qui participe à apporter de nouvelles connaissances
dans le champ de recherche géographique.
2- Intérêt social et
environnemental
La géographie est, par essence, une science
qui est à cheval entre les sciences de la nature et les sciences
sociales. Il n'est donc pas envisageable de mener une recherche en
géographie sans pour autant y inclure l'aspect social car l'homme occupe
une place centrale dans les préoccupations géographiques. Le
thème de notre recherche de manière fondamentale étudie
une composante de l'environnement à savoir le
végétal : sa place en milieu urbain et les services qu'il
fournit tout en envisageant sa gestion durable et son apport au
développement durable de la ville de Yaoundé.
3- Intérêt institutionnel
La recherche que nous menons propose son apport modeste pour
une gestion durable des espaces verts municipaux aux décideurs,
notamment à la Communauté Urbaine de Yaoundé(CUY). C'est
donc une sorte de boussole ou de guide de gestion des Espaces Verts Municipaux
de Yaoundé (EVMY).
IV- DÉLIMITATIONS THÉMATIQUE ET TEMPORELLE
Les délimitations thématique et
temporelle de notre recherche nous ont permis de situer notre recherche dans le
temps (délimitation temporelle) et de spécifier les aspects que
nous avons abordés dans notre recherche(délimitation
thématique).
1- Délimitation
thématique
La présente étude vise l'amélioration de
la gestion des espaces verts municipaux qui sont sujets à une
gestion parfois chaotiques pour certains.La finalité étant
d'offrir un cadre plus sein et agréable à l'accueil des
populations qui visitent les espaces verts municipaux de Yaoundé. Ainsi,
trois centres d'intérêt sont développés pour mener
à bien notre recherche, il s'agit d'abord de présenter les
conditions de création et d'évolution des espaces verts
municipaux de Yaoundé II et III.Ensuite, nous abordons la question des
logiques d'acteurs et leurs stratégies dans la gestion et les
différentes adaptations dans les espaces verts.Enfin, nous nous
intéressons aux implications de la gestion de ces espaces ainsi que
leurs apports pour le développement durable des deux communes.
2- Délimitation spatiale
La communauté urbaine de Yaoundé compte
7 communes. Chacune d'elle dispose d'espaces verts municipaux
gérés par la CUY.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de2.png)
Carte 1 : Localisation
des communes de Yaoundé
La présente recherche a été
menée concomitamment sur deux des sept communes que compte la
Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). Il s'agit des communes de
Yaoundé II et III. Les limites de ces deux communes correspondent aux
limites des arrondissements de Yaoundé II et III (MINADTD, 2007).
2-1 La
commune de Yaoundé II ( coordonnées : 11°28'0'' et
11°31'0'' Latitude Nord et 3°52'0'' et 3°56'0'' Longitude
Est)
Située au Nord-Ouest de la ville de Yaoundé, la
commune de Yaoundé II est limitée :
? Au Nord-Ouest par la commune d'Okola (Département de
la Lékié) ;
? A l'Ouest par la Commune d'arrondissement de Yaoundé
VII ;
? Au Sud par les Communes d'Arrondissement de Yaoundé
VI et de Yaoundé III ;
? À l'Est et au Nord-est par la Commune
d'Arrondissement de Yaoundé I
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de3.png)
Carte 2 : La commune
de Yaoundé II Source : CUY-G² conception
2-2La commune de Yaoundé III (
coordonnées : entre 11°26'0'' et 11°32'0'' Longitude Est
et entre 3°44'0''et 3°52'0'' Latitude Nord)
Située au Sud de la ville de Yaoundé, elle est
limitée :
? Au Nord par les communes d'arrondissement de Yaoundé
1, Yaoundé 2 et Yaoundé 5 ; À l'Est par la Commune
d'Arrondissement de Yaoundé 4.
? Au Nord-Ouest par la Commune d'arrondissement de
Yaoundé 6 ;
Carte 3 : La commune
de Yaoundé III source : CUY-G² Conception
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de4.png)
? Au Sud-Ouest et au Sud par la Commune de Mbankomo
(Département de la Méfou et Akono) ; ? Au Sud-Est par la commune
de Bikok (Département de la Méfou et Akono) ;
3- Délimitation temporelle
Étudier la gestion des espaces verts municipaux
de Yaoundé revient à faire une retro spection en 2004, suivant la
l'article 16 de la Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004 (annexe 6) ainsi que
l'article 156 du code général des CTD fixant les règles
applicables aux communes en rapport avec la création et la gestion des
espaces verts en milieu urbain dans la ville de Yaoundé. Cette
étude s'étend jusqu'en 2023 du fait que les espaces verts
municipaux sont créés progressivement.
V-
REVUE DE LITTÉRATURE
Dès lors qu'apparut l'idée de donner
à la nature une place en milieu urbain, de nombreux auteurs ont produit
des connaissances relatives à la gestion de ces espaces. S'il y a
nécessité d'intégrer la nature en ville, des
procédés d'entretien (équitables) de ces espaces doivent
tout aussi être mis sur pied. La revue de littérature de notre
recherche est chronologique, elle propose l'évolution des savoirs
développés par des auteurs sur la question de la gestion du
végétal en milieu urbain.
Dugas (1997) a abordé la question de la
gestion des espaces naturels dans le prisme des responsabilités qui
incombent aux élus en matière de leur gestion. L'auteur a d'abord
souligné la délicatesse de traiter d'une telle question devant
les élus surtout quand cette approche est celle d'un
universitaire ; car les maires sont considérés comme des
hommes de terrain par excellence et donc maîtrisent la question de la
gestion des espaces verts mieux qu'un universitaire qui, par nature, par
formation ou par fonction conçoivent les problèmes selon une
méthode dogmatique que les élus. Toutefois, l'observation ou
l'interprétation que l'on peut faire à propos d'un fait ne
saurait être le propre d'une catégorie de personne ; si le
végétal a pu trouver une place en milieu urbain, lieu où
vivent les populations, il serait tout à fait logique que ces
populations aient des appréhensions ou des perceptions et
appréciations sur la présence du végétal ainsi que
leur gestion en milieu urbain.
La responsabilité des élus est donc de
prendre des décisions en vue d'une gestion durable des espaces verts et
de veiller à ce que ces décisions soient mises en pratique en
milieu urbain. Cependant, on peut parfois observer des insuffisances, des
inégalités ou encore des difficultés de gestion de ces
espaces naturels en milieu urbain souvent causées par les
différences d'aménagement de ces espaces verts. La question de la
responsabilité des élus en matière de gestion des espaces
verts est largement abordée par l'auteur.
Façonner les paysages, mettre en place des
espaces verts consiste à donner un coup de pouce à la
biodiversité ; c'est du reste l'orientation que veulent donner les
entreprises du paysage à leur métier en découvrant ou
redécouvrant des pratiques alternatives (Fabrégat, 2010). Le
végétal occupe une place importante en milieu urbain.
D'après Manusset (2012), l'écologisation des espaces urbains ne
devrait pas davantage tendre vers la construction de sorte de
« cités vertes ». L'auteure pense que pour
répondre à l'enjeu de l'urbanisme durable, il convient
d'intégrer le volet sociétal, environnemental. Tout au long de
son article, l'auteure présente une méthodologie précise
qui propose de définir le volet sociétal de l'urbanisme de
demain en prenant en compte les appréhensions des usagers par rapport
à la présence des espaces verts en milieu urbain. De
manière fondamentale, l'auteure propose de présenter,
au-delà des impacts environnementaux, sociologiques et culturels, les
impacts psychologiques des espaces verts.
Botolisam et al.(2015) ont démontré que
la présence des espaces verts en milieu urbain pose un réel
problème des politiques liées à leur gestion. Par
ailleurs, de nombreux problèmes sont reconnus aux espaces verts en
milieu urbain dans les villes d'Algérie tels que les présente
Ali-Khodja (2010), il s'agit entre autres des problèmes du design et des
aménagements verts urbains réalisés souvent
inappropriés et ne répondant pas généralement aux
besoins des populations. L'auteure décrit également le manque
d'espaces verts de proximité, l'insécurité,
l'accessibilité. D'après cette auteure, les espaces verts urbains
ne jouent plus leur vrai rôle social comme lieu de sociabilité et
de vie communautaire et ceci impacte sur leur fréquentation.
D'après Ali-Khodja (2010), l'impact sur le taux de fréquentation
des espaces verts urbains pousse les populations à visiter davantage les
espaces verts péri urbains plutôt que ceux qui sont
localisés dans la ville. De plus, Bopda (1996) soulignait pour sa part
que l'accès difficile à un espace limite son attrait1(*). Ces problèmes traduisent
en effet, une non-prise en compte voire une non-considération
particulière de la place du végétal en milieu urbain.
Par ailleurs, dans une étude menée par
Long et Tonini (2012) en prenant l'exemple des villes occidentales et en
particulier la ville de Strasbourg, les auteurs soulignent le fait que le
végétal occupe une place importante en milieu urbain, et que les
populations désirent davantage plus d'espaces verts (entretenus) autour
d'eux. D'après Akbari (2002) cité par Long et Tonini(2012), les
espaces verts jouent un rôle important ; ce sont des lieux qui
contribuent à l'apaisement et à la réduction de certains
maux urbains telle la pollution des eaux, de l'air ou de l'îlot de
chaleur urbain. D'ailleurs, septFrançais sur dix choisissent leur milieu
de vie en fonction de la présence d'espaces verts à
proximité de leurs habitations (UNEP, 2008) (op.cit.).
Dans une étude réalisée une
année plus tôt, Vida.(2011) a abordé à son tour la
thématique des espaces verts urbains en lien avec la santé.
L'auteur a procédé à un examen des effets
bénéfiques des espaces verts urbains pour la santé des
populations en soulignant que ceux-ci jouent un rôle très
important dans les milieux urbanisés ; dès lors ils sont
considérés comme des régulateurs pour l'environnement, la
santé physique et mentale des populations. À la fin l'auteur
suggère que les espaces verts en milieu urbain doivent être
considérés comme un élément central lors de la
planification urbaine. Le besoin de verdir les espaces urbains est une
priorité pour les pays qui allient l'urbanisme et l'environnement, mieux
l'écologie. D'après une étude menée par Botolisam
et al.(2015), L'émergence des espaces verts en milieu urbain pose le
problème des politiques publiques liées à leur gestion
durable. Les auteurs dans leur article font un bilan de la politique publique
et de l'état des lieux de la gestion des espaces verts. Ils analysent
également les dysfonctionnements et les manquements liés aux
cadres institutionnel et juridique.
Pour Coulomb et Coulon (2013), les espaces verts
doivent être gérés de manière durable. Il s'agit
pour ces auteurs de prendre en compte le développement durabledes
espaces verts s'articule en trois piliers : écologique (diminuer les
pollutions, protéger la biodiversité), économique
(diminuer les coûts, en particulier de main d'oeuvre) et social (penser
aux utilisateurs de ces espaces).
Les espaces verts remplissent de nombreuses
fonctions, on parle davantage de services écosystémiques (SE).
D'après le Millenium Ecosystem Assessment (2005) cité
par Mehdi et al.(2017), les services écosystémiques sont
définis comme les bienfaits que les groupes humains tirent des
écosystèmes. Mehdi et al.(2017) reviennent avec insistance sur
les fonctions des espaces verts ou leur apport surtout en termes de services
écosystémiques.
De plus, Wissal et Weber.(2017) sur
l'évaluation des services écosystémiques urbains abordent
la complexité du concept de services écosystémiques et son
aspect pragmatique la finalité étant de montrer que cette
complexité n'est pas un frein quant à l'application du concept.
Une évaluation ascendante des services écosystémiques a
été développée par les auteurs basée sur la
caractérisation de la végétation urbaine ce qui a permis
d'étudier le fonctionnement des arbres urbains et de quantifier les
services écosystémiques rendus par la société en
appliquant le modèle « i-tree eco ». Lenoir (2018) aborde
la question de la gestion des espaces verts en la rapportant à la
thématique du développement durable. Pour l'auteur, le
développement durable s'applique aux espaces verts à travers des
pratiques telles que la diversification des essences plantées, la
réduction des opérations de désherbage, la
réduction des consommation d'eau.
Par ailleurs, les travaux réalisés par
Kabanyegeye et al.(2020) ont révélé une
inégalité dans la répartition des espaces verts dans la
ville de Bujumbura au Burundi. Ce qui tend à mettre en évidence
des différences au niveau de l'entretien de ces espaces verts
urbains.
Dans une perspective de développement urbain
durable, PAYSALIA (2023) martèle la nécessité de
l'urbanisme durable en mettant en évidence de nombreux bienfaits de
cette forme d'urbanisme qui promeut la croissance de villes vertes.
D'après cette entreprise du paysage, l'urbanisme durable contribue
à réduire le stress des citadins, diminuer la pollution de
l'air, elle vise l'éducation à la biodiversité urbaine. De
plus, l'urbanisme durable favorise l'insertion sociale et rafraichit les
villes. Il s'agit donc d'une idéologie purement écologique que
les villes devraient mettre en pratique afin de garantir « un
avenir meilleur à tous ». quelques années avant,
Fadel et al.(2015) présentent le développement durable comme une
prise de conscience intégrée des différentes dimensions
dans lesquelles l'homme se développe. Pour ces auteurs, la protection de
l'environnement est une condition nécessaire à un
développement durable. D'ailleurs, de nombreuses politiques urbaines
ayant pris conscience de cet aspect du développement affectent les
espaces verts sur des espaces non bâtis. À travers leur
étude, ces auteurs ont démontré que les espaces verts
permettent aux populations d'être plus à l'aise sur leur
territoire et se réconcilier avec la nature.
Tous ces travaux ont abordé la
problématique des espaces verts en milieu urbain de façon
particulière mettant en place différents éléments
qui ont participé à l'atteinte des objectifs de chaque
étude, qu'il s'agisse des concepts, des modèles, des approches ou
des méthodologies. La dégradation, évaluation des services
écosystémiques, impacts de la mauvaise gestion des espaces verts
en milieu urbain ont constitué des angles d'approche de la plupart des
recherches sans toutefois mettre un accent particulier sur le problème
de l'inégalité de gestion des espaces verts en milieu urbain ou
des différences d'aménagement qui peuvent tout aussi contribuer
à l'accroissement de la pollution ou de la dégradation des
espaces verts en milieu urbain.
Notre contribution ne visant pas à clore les
débats sur les modes de gestion des espaces verts en milieu urbain, nous
envisageons, en s'appuyant sur les travaux existants, apporter notre modeste
contribution pour de nouvelles connaissances en s'intéressant à
un angle d'approche particulier qui est celui des implications relatives aux
inégalités de gestion des espaces verts en milieu urbain.
VI- PROBLÉMATIQUE
Les pratiques du verdissement urbain s'accompagnent
généralement d'un certain nombre d'insuffisances ou des
manquements relatifs à la gestion des espaces verts créés.
Pour le cas précis des espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3
et principalement sur le plan de leur gestion, le code général
des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) dans
son article 241 donne l'exclusivité de la création,
l'entretien et la gestion des espaces verts à la Communauté
Urbaine de Yaoundé, des espaces publics ainsi que des
cimetières publics. Il s'agit donc d'une gestion
centralisée. Les observations directes sur le terrain couplées
aux entretiens semi directifs (avec le chef service de la création et de
l'aménagement des espaces verts de la direction des jardins et espaces
verts de la CUY) nous ont permis d'établir que cette situation qui met
en exergue une gestion centralisée des espaces verts municipaux de
Yaoundé ne favorise pas une gestion optimale et durable des espaces
verts municipaux dans la mesure où ces espaces verts ne sont pas suivis
concomitamment sur le plan de leur gestion. La gestion centralisée des
espaces verts municipaux à Yaoundé 2 et 3 met conduit à un
certain nombre de problèmes liés aux aménagements,
à l'esthétique des espaces verts et même aux
problèmes environnementaux.Ces problèmes sont imbriqués et
peuvent être appréhendés suivant une considération
systémique (Figure 1).
Pour ce qui est des problèmes d'aménagements,
des observations directes sur le terrain d'étude nous ont permis de
constater l'absence voire l'insuffisance des bancs publics dans l'annexe du
bois Charles Atangana, l'absence des poubelles, des allées
piétonnes réglementaires, des toilettes publiques. Les espaces
verts municipaux de Yaoundé2 et 3 souffrent aussi d'un problème
d'éclairage (Onana, 2009) ; du moins dans les espaces verts
municipaux avec un faible niveau d'entretien : le cas des annexes du bois
Charles Atangana, et bien d'autres. Ce manque d'éclairage concoure
à accroître la vulnérabilité des personnes qui
visitent ces EVM nuitamment et sont de ce fait exposées aux agressions.
Par ailleurs, il existe un réel problème de communication entre
la CUY et la population urbaine de Yaoundé en ce qui concerne
l'existence des espaces verts propres à la Communauté Urbaine car
9,3% des enquêtés révèlent ne pas connaître
leur existence. L'absence des poubelles contraint les populations à
jeter les ordures à même le sol ce qui concoure à
accroître la pollution au sein des EVM. Dès lors, il se
développe une sorte de naïveté environnementale. On
considère les espaces verts non plus comme des lieux paisibles où
les citadins peuvent se reposer mais davantage comme des espaces
verts-poubelles.
Sur le plan esthétique, la plupart des espaces
verts urbains non contrôlés de Yaoundé II et III avec une
végétation dense, constituent très souvent un excellent
repère pour les délinquants(CUY-PADY III, 2021). Ce qui pose donc
un réel problème d'entretien des espaces verts urbains par la
Communauté Urbaine de Yaoundé. Les problèmes d'entretien
se manifestent par le défaut de nettoyage fréquent des espaces
verts ce qui impacte sur leur attractivité. L'impact sur
l'attractivité est une conséquence de la dénudation du sol
qui a pour conséquence de dégrader la beauté de l'espace
vert.
Les considérations précédentes
font donc naître des problèmes environnementaux dans les espaces
verts municipaux de Yaoundé2 et 3. Ainsi, sur le plan environnemental,
la gestion centralisée fait en sorte que les espaces verts municipaux
qui ne sont pas contrôlés (cas de l'annexe du bois Charles
Atangana- cimetière) sont sujets à la pollution par
déversement d'ordures.Et on y observe pas des mécanismes de
repiquage des herbes. Il en est de même pour des arbres morts.Et ceci a
pour conséquence d'impacter sur l'attractivité des EVMY 2 et
3.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de5.png)
Figure 1 :
Problématique de l'étude
VII- QUESTIONS DE RECHERCHE
Question principale : quel est l'apport
de la gestion des espaces verts municipaux dans le développement durable
des communes de Yaoundé 2 et 3 ?
Question spécifique 1 : sur
quelles bases sont créés les espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3 et quelle est leur étendue spatiale au niveau des
deux communes ?
Question spécifique 2 : qu'est-ce
qui justifie les logiques d'acteurs et quelles sont les stratégies de
gestion et d'adaptation de ces acteurs dans les espaces verts municipaux de
Yaoundé2 et 3 ?
Question spécifique 3 : quelles
sont les implications de la gestion et les services fournis par les espaces
verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3?
VIII- ÉTAT DE
LA QUESTION
La littérature sur la thématique de la
gestion des espaces verts en milieu urbain est assez fournie, les apports de la
verdure en ville ont lui aussi un intérêt pour les chercheurs.
Dans ses travaux de thèse de doctorat en architecture et urbanisme, Atik
Tarik (2015) a tout d'abord mentionné que les espaces verts urbains ont
souvent été créés dans le but de mettre au service
de l'homme des lieux de proximité pour la détente et la
récréation, qu'ils soient privés ou publics. Pour
l'auteur, les espaces verts constituent donc des lieux de recueillement, de
recollection pour les citadins.Ils jouent donc un rôle positif ;
d'un autre côté, l'auteur a montré le côté
négatif des espaces verts en disant qu'ils peuvent affecter
négativement le comportement des usagers par l'accroissement de
l'isolement et l'exclusion sociale.
En ce qui concerne les apports de la
végétation en ville, l'auteur fait remarquer que les espaces
verts, en milieu urbain, permettent l'établissement d'un microclimat
particulier, ce dernier étant amélioré de diverses
façons : rafraichissement par évapotranspiration notamment
en temps de chaud et sec, régénération de l'air,
constitution d'un ombrage et amortissement des vents. Les espaces verts
contribuent à l'embellissement de la ville (Onana, 2009)Op.cit.
Dans le même ordre d'idées, Akbari (2002) ; Nowak et al
(2006) ; Matusoka et al (2008) cités par Long et Tonini (2012), les
apports de la végétation sont indéniables : elle est
une source de bien-être et de plaisir, et son pouvoir apaisant contribue
à la réduction de certains maux urbains comme la pollution l'eau
et de l'air ou l'îlot de chaleur urbain. Par ailleurs, dans son ouvrage
« Une écologie du paysage urbain », Clergeau aborde de
façon claire le problème de la place de la nature en ville et des
évolutions en cours à ce sujet. Il propose même de
l'analyser en utilisant les fondamentaux de l'écologie du paysage
développée par Baudry au contexte urbain. Dans ce contexte, les
espaces verts forment autant d'entités dont il faut analyser les
relations complexes (Bougé,2009). Il devient donc indéniable de
confirmer les relations, les interactions voire les rétroactions pouvant
être établies entre les espaces verts et les hommes
La question de la gestion durable des espaces verts
en milieu urbain est assez récente. De nombreuses publications
présentent la Gestion Différenciée comme modèle de
gestion durable des espaces verts en milieu urbain. La gestion
différenciée encore appelée gestion raisonnée est
un modèle qui est apparue dans les années 1990 et est davantage
appliquée dans les communes de France. Elle permet, sur un espace
donné, d'adapter les techniques au milieu tout en contribuant à
son développement durable.
Jault et Divo.(2015) reviennent sur la gestion
différenciée comme modèle de gestion raisonnée des
espaces verts ; les auteurs la présente aux décideurs comme
une approche de gestion durable, de la préservation de la
biodiversité en milieu urbain en y incluant des outils pratiques pour
aménager les espaces verts. Les auteurs partent d'une observation :
l'extinction accélérée des espèces animales et
végétale. Pour les auteurs, la gestion différenciée
se présente comme une solution durable pour résoudre le
problème de la préservation de la biodiversité en milieu
urbain. L'ouvrage développe plusieurs points parmi lesquels les
techniques d'entretien par type d'espace vert allant dans le sens de soumettre
une différence de gestion d'un espace vert à un autre car chaque
espace a ses spécificités.
La gestion différenciée des espaces
verts propose de concilier l'accueil des populations dans les EV et la
protection de l'environnement ; par définition, il s'agit d'une
manière de manager les espaces verts plus respectueusement et plus
proche de la nature. La Gestion différenciée s'oppose ainsi aux
approches de gestion classiques des espaces verts en milieu urbain. Elle part
du principe selon lequel chaque végétal doit être mis en
place dans son milieu propre en rapport avec le climat, le type de sol,
l'environnement urbain etc...Cette approche consiste en outre à limiter
l'entretien et les traitements phytosanitaires, de favoriser le
développement de la faune et la flore, bref de laisser la nature grandir
en milieu urbain. L'application d'une telle gestion des espaces permettrait de
profiter davantage de leurs apports.
IX- HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
Hypothèse principale : les
espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3, du fait de leur gestion
centralisée par la CUY et non durable ne contribuent pas au
développement des communes de Yaoundé 2 et 3.
Hypothèse spécifique 1 :
La création des EVMY 2 et 3 suit un processus particulier au cours
duquel la CUY s'appuie sur les documents de planification urbaine.
Hypothèse spécifique 2 :
Les logiques des acteurs sont basées sur une volonté des acteurs
de promouvoir l'embellissement et la protection des espaces verts municipaux ,
elles semblent idoines pour l'implémentation des stratégies de
gestion et d'adaptation durables dans les espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3.
Hypothèse spécifique 3 :
La gestion des EVMY 2 et 3 implique la modification du comportement des
usagers. Les EVMY 2 et fournissent de nombreux services
écosystémiques et sont une source d'emploi et produisent des
devises.
X-
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Objectif principal : le présent
travail a pour objectif d'étudier la gestion des espaces verts
municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin de déterminer si elle contribue
à la promotion au développement durable des deux communes.
Objectif spécifique 1 :
déterminer les conditions de création et d'évolution des
espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin d'établir si leur
mise en place compense partiellement l'extension du bâti et des
infrastructures au détriment de la forêt naturelle des communes
étudiés.
Objectif spécifique 2 : Analyser
les logiques d'acteurs et leurs stratégies de gestion et des adaptations
dans la promotion du développement durable à travers les espaces
verts municipaux de Yaoundé 2 et 3.
Objectif spécifique 3 :
Présenter les implications de la gestion et les services fournis par les
espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 par la CUY.
XI- CADRE CONCEPTUEL
Il s'agit ici de clarifier certains concepts afin
d'éviter des erreurs de compréhensions.
Développement durable2(*) : le
développement durable est l'idée que les sociétés
humaines doivent vivre et répondre à leurs propres besoins sans
compromettre la capacité des générations futures à
répondre à leurs propres besoins. Il s'agit d'organiser la
société de manière à lui permettre d'exister sur le
long terme. Et ceci implique de prendre en compte à la fois les
impératifs présents mais aussi ceux du futur, comme la
préservation de l'environnement et des ressources naturelles ou
l'équité sociale et économique. Le concept de
développement durable émerge dans les années 1970 dans le
sillage des grandes conférences mondiales focalisées sur le
thème de l'interdépendance entre développement
(l'aménagement) et environnement. À l'issue de la
conférence d'Airlie House près de Washington, il a
été convenu de la nécessité d'une prise en compte
des problèmes liés à la dégradation de
l'environnement dans l'exécution des projets d'assistance au
développement. Depuis Rio en juin 1992, des progrès ont
été réalisés dans la mise en application du
développement urbain durable, l'un des thèmes d'étude les
plus féconds dans la problématique des relations
homme/environnement et dans l'optique de réduire la pauvreté et
d'assurer un développement social viable et fiable. Pour redynamiser
l'engagement envers le développement urbain durable, de multiples
conférences ou sommets se sont tenus dans le monde, en l'occurrence, la
conférence sur la population au Caire en 1994, le sommet sur le
développementsocial à Copenhague en 1995, le sommet de la femme
(Beijing, 1995), la conférence sur les établissements humains
« Habitat II » à Istanbul en juin 1996, le sommet du
millénaire des Nations Unies en septembre 2000, la Conférence de
Johannesburg en juin 2002, le forum sur l'habitat à Vancouver,
20063(*).
De façon lus officielle, le rapport de Brundtland
de 1987 présente le développement durable comme étant
: « un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la possibilité, pour les
générations à venir, de pouvoir répondre à
leurs propres besoins ».Dans l'atteinte des objectifs de
développement durable, trois composantes imbriquées doivent
être prises en compte :
- L'environnement
- L'économie
- Le social
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de6.png)
Figure 2 : les piliers du
développement durale
Planification Urbaine : c'est la
méthode de prévision et d'organisation qui permet aux
autorités publiques d'orienter et de maîtriser le
développement Urbain par la mise en oeuvre de documents
d'urbanisme ; elle s'exprime par les plans d'occupation des sols et le
plan directeur d'urbanisme4(*)
Le concept de forêt : les
critères de définition de la forêt sont très
variables, même si certaines ressemblances peuvent être
observées, clarifier le concept de forêt reste fort
délicat. En effet, certains critères doivent être pris en
compte, il s'agit de la surface, de la densité des arbres et arbustes,
la hauteur des arbres et du taux de recouvrement du sol mais aussi du contexte
biogéographique. Ainsi, selon la FAO (2006) par exemple, « une
forêt est un terrain d'une superficie d'au moins 50 ares, d'une largeur
supérieure à 20 m, couvert à au moins 10% (taux de
recouvrement des couronnes) par des arbres et dont l'utilisation
prédominante n'est ni agricole ni urbaine (exclusion des vergers
agricoles et des parcs et jardins urbains. » De façon
générale, la forêt est un peuplement d'arbres et d'arbustes
répartis de manière et dont les cimes sont plus ou moins
jointives. C'est aussi une étendue boisée, relativement dense et
serré, dominée par des arbres d'une ou plusieurs espèces.
Forêt urbaine : c'est une notion
qui est née à la fin du XXe siècle, désignant une
forêt ou des boisements poussant dans une aire urbaine. Il existe
plusieurs types de forêts urbaines, il existe :
- Celles qui sont des vestiges préservés de la
forêt naturelle, elles ont souvent bénéficié des
réaménagements.
- On distingue aussi un type issu des boisements anciens
présents avant l'accroissement urbain.
- On distingue également des forêts qui ont leur
origine dans des reboisements replantés ou artificiellement
créés. Cette dernière définition semble concorder
avec le type de forêt urbaine de notre contexte car les forêts
urbaines municipales de Yaoundé sont des boisements ou des reboisements
(artificiels) ayant pour but de coloniser les marécageset bas-fonds de
la ville de Yaoundé et dans un souci de protection des
écosystèmes (CUY).
Espace vert : le terme désigne,
pour les urbanistes, tout espace d'agrément
végétalisé pouvant être constitués d'arbres,
d'herbes, de fleurs et parfois des pistes pour faciliter le passage des
personnes. Ainsi, pour les urbanistes, les espaces verts peuvent être
définis de deux manières :
· À l'échelle d'une ville, les espaces
verts peuvent désigner l'ensemble des espaces utilisés, parcs
urbains, jardins publics, squares, d'une certaine dimension, accessibles
à pieds ou à vélo mais non aux engins motorisés, et
ne présentant pas de danger pour les usagers, enfants en particulier.
Cette définition idéaliste des espaces verts semble faire fie
d'un certains nombres de facteurs tel que la gestion de ces espaces qui,
lorsqu'elle est chaotique peut accroître la vulnérabilité
des usagers.
· À l'échelle d'une
copropriété ou d'une résidence, les espaces verts peuvent
également désigner l'ensemble des espaces
végétalisés et aquatiques d'une zone construite.
On peut aussi les définir en termes de calme, de lutte
contre le bruit, de relaxation, de détente etc... (Long et Tonini,
2012). Toutefois, présenter les verts de cette façon pousse
à les considérer comme des espaces idéaux à
l'épanouissement des populations, mais on peut constater que cette
définition ne s'adapte pas partout, surtout dans le cadre de notre
recherche dans la mesure où les espaces verts municipaux sont
diamétralement juxtaposés à d'autres activités
humaines (la musique, le transport avec des klaxons émis par des
véhicules etc...) qui ne cadrent forcément pas avec les
expressions comme « le calme », « lutte contre le
bruit ».
Toute approche de la clarification du concept
d'espace vert est propre à son auteur ; les clarifications varient
donc selon les considérations propres de ces auteurs. Ainsi,
Bourguignon(2020) définit ces espaces comme étant tout
« espace public ou privé, situé en plein air,
accessible à tous, sans frais ni autre restriction d'entrée. La
zone doit pouvoir être utilisée de l'intérieur et comporte
au minimum un élément végétal (arbre, buisson,
pelouse, bac de fleurs, etc.) »dans la même lancée,
Swanwick et Al.(2003) présentent les espaces verts comme des
« terrains constitués principalement de surfaces non
scellées, perméables et molles, telles que la terre, l'herbe, les
arbustes et les arbres. »5(*) ; quant à l'OMS (Organisation
Mondiale de la Santé), il s'agit d'un « ensemble de
terrains couverts par une végétation de toute nature. Il s'agit
de la végétation des terrains privés et publics,
indépendamment de leur fonction, et peut également comprendre des
petits plans d'eau tels que les étangs, des lacs ou des cours
d'eau »6(*).
Ces auteurs ont une conception semblable des espaces verts ;
cependant on peut releverqu'ils ont clarifié ce concept sans toutefois
prendre en compte le critère de l'entretien des espaces verts en milieu
urbain.
Par ailleurs, selon le dictionnaire de la géographie
4è édition (1982), l'auteur français Pierre George
définit le concept d'espace vert comme un ensemble qui comprend les
jardins, les bois, les parcs et les espaces boisés qu'on rencontre
à l'intérieur d'une ville. La définition du
géographe français Pierre George est plus explicite et s'adapte
parfaitement à notre recherche.
Tableau 1 : Conceptualisation du
concept d'espace vert
Concept
|
Dimensions
|
Composantes
|
Indicateurs
|
Espace vert
|
Socio culturelle
|
Récréative
|
Nombre de personnes qui visitent les EVMY II et III
|
Économique
|
CUY
|
Augmentation des recettes
|
Environnementale
|
Écologie urbaine et trame verte
|
Réduction sonore urbain, nombre de services rendus aux
usagers
|
Gestion durable : il s'agit d'un
concept général défini depuis la conférence de RIO
en 1992 comme « une gestion susceptible de fournir aux
générations actuelles les biens et services fournis par une
forêt/ espace vert etc... sans remettre en cause la possibilité,
pour les générations futures de faire de même. »
Dans le cadre de notre recherche, il s'agira pour nous de mettre en place un
modèle de gestion durable que nous appelons, la gestion appliquée
des espaces verts.
· Cadre opératoire
Notre thème de recherche s'intitule : gestion des
espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable
des communes de Yaoundé 2 et 3. Ilpeut être
décomposéen deux variables : une dépendante et une
indépendante
- La variable dépendante
Tableau 2 : Opérationnalisation de la
variable dépendante
Variable
|
Dimensions
|
Composantes
|
Indicateurs
|
développement durable
|
Économique
|
CUY
|
-Création d'emplois
- Apport des devises
-Droit d'accès
|
Environnementale
|
Écologie urbaine
|
-Conservation de la biodiversité
|
Sociale
|
Population urbaine
|
-Nombre de visites, nombre d'emplois créés
|
- La variable indépendante
Tableau 3 : Opérationnalisation de la
variable indépendante
Variable
|
Dimensions
|
Composantes
|
Indicateurs
|
Gestion7(*)
|
Anthropique
|
Populations urbaines/usagers des EVMY 2 et 3
|
Nombre de personnes en charge de la gestion des EVMY 2 et 3
|
Économique
|
CUY
|
-Prix d'accès à certains espaces verts
municipaux de Yaoundé 2 et 3
|
XII- CADRE THÉORIQUE
Le cadre théorique consiste à
énoncer certaines théories ainsi que des lois qui s'adaptent
à notre étude. Pour notre étude, nous avons retenu deux
théories :
1- La théorie de l'acteur
stratégique
C'est une théorie qui a été
élaborée par Michel Crozier et Erhad Frieberg au cours des
années 1970 part du constat suivant : étant donné
qu'on ne peut considérer que le jeu des acteurs soit
déterminé par la cohérence du système dans lequel
ils s'insèrent, ou par les contraintes environnementales, on doit
chercher en priorité à comprendre comment se construisent les
actions collectives à partir de comportements et d'intérêts
individuels parfois contradictoires. Au lieu de relier la stratégie
organisationnelle à un ensemble de facteurs externes, cette
théorie essaie de l'appréhender comme une élaboration
humaine, un système d'action concret.
Dans notre recherche, cette théorie est importante
et va nous permettre de mieux comprendre les stratégies individuelles
que développent les acteurs passifs et actifs dans le cadre de la
gestion des espaces verts municipaux et non pas sur la fonction de ces acteurs.
La gestion des espaces verts ne devrait pas se limiter uniquement sur les
rôles que doit jouer chaque acteur mais davantage sur les comportements,
les stratégies ou encore sur les techniques que ces derniers mettent sur
pied afin de mener une gestion rationnelle et pérenne des espaces
verts ; tout en sachant que chaque acteur dispose des atouts particuliers
pouvant participer à cette gestion. C'est donc dans cette mesure,
qu'à partir de cette théorie, nous avons élaboré
des guides d'entretien et des questionnaires d'enquête avec les acteurs
qui interviennent de façon active et passive à la gestion des
espaces verts municipaux de Yaoundé.
2- La théorie
systémique
On doit cette théorie à Ludwig Von
Bertallanffy qui, en 1968, a développé la théorie des
systèmes ou théorie systémique basée sur le
postulat selon lequel tout type de phénomène doit être
considéré comme un système, ou peut être
conceptualisé selon une logique de système, c'est-à-dire
comme un ensemble complexe d'interactions (Dutriaux, 2019).
Nous optons pour cette théorie dans notre
recherche car elle nous permet d'interpréter les relations entre les
hommes et les espaces verts de manière systémique ; pour
dire qu'il y a d'abord, en amont l'action de créer les espaces verts
municipaux par les hommes, les interactions entre espaces verts et les hommes
vont toutefois dépendre du comportement de hommes envers ces espaces
verts ce qui fait donnera lieu à des rétroactions positives ou
négatives toujours en fonction du comportement des hommes envers les
EVM ; si les hommes entretiennent les espaces verts c'est-à-dire
assurer la propreté de ceux-ci, la rétroaction sera positive et
donc les EV seront un cadre d'épanouissement des hommes. En revanche, en
entretenant mal les espaces verts municipaux, la rétroaction sera
négative et les espaces verts seront, à ce moment-là,
considérés comme des lieux néfastes, infects et dangereux
pour la santé des populations par exemple.
Les hommes qui créent les espaces verts
bénéficient de multiples services écosystémiques
que ceux-ci les offrent ; ces espaces verts constituent un cadre où
les hommes peuvent développer certaines activités, la prise des
photos par exemple du fait de la beauté du paysage. La théorie
systémique est, en effet, en accord avec la première loi de la
géographie.
3- Loi appliquée à
l'étude :Échanges et proximité : la
première loi de la géographie
La première loi de la géographie
stipule en effet que : « tout interagit avec tout
mais deux choses voisines ont plus de chances d'entrer en interaction que deux
choses lointaines. » Cette loi s'applique à notre recherche
dans la mesure où, comme le stipule la théorie systémique,
on peut considérer les relations entre les hommes et les espaces verts
dans une logique systémique, les hommes crées les espaces verts
et en retour ils reçoivent des services que ces espaces verts
fournissent ; il y a donc interaction ; d'autant plus que les espaces
verts et les hommes « cohabitent » dans l'espace urbain.
L'interaction entre les deux éléments est donc
indéniable.
XIII- CADRE INSTITUTIONNEL
Les espaces verts répartis dans les communes de
Yaoundé 2 et 3 sont régis par un ensemble de textes de lois et/ou
de décrets relativement à la création et à la
gestion de ces espaces verts.
D'après les textes de Lois au Cameroun, deux
principales institutions sont chargées de créer et de
gérer les espaces verts urbains. Il s'agit d'une part du
Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDHU) et la
de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). Mais à
côté d'eux, des agents du privé (Organisations Non
Gouvernementales et Associations) contribuent également dans ce
processus dans le cadre des coopérations. En effet, le décret
n°2005/190 du 03 juin 2005 portant organisation du Ministère du
Développement Urbain et de l'Habitat (MINDHU), l'article 25
alinéa 7 charge la direction du développement urbain en liaison
avec les ministères et les Collectivités Territoriales
Décentralisées (CTD) d'embellir les centres urbains.
L'embellissement des espaces urbains est davantage relié aux missions
dédiés aux communes d'après l'article 157 du code
général des CTD et la Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004
fixant les règles applications aux communes. En effet, cette Loi permet
aux commune de créer, entretenir et gérer les espaces verts
urbains, parcs et jardins d'intérêt communal. Avec le processus de
décentralisation, les responsabilités liées à la
création et à la gestion des espaces verts urbains, des espaces
publics et des cimetières sont redirigées au niveau de la
Communauté Urbaine de Yaoundé. En effet, d'après le code
général des CTD, La Communauté Urbaine est
compétente pour toute action relevant de l'intercommunalité, des
grands travaux et des projets structurants, et à ce titre, les
Communautés Urbaines ont l'exclusivité de la création,
l'entretien et la gestion des espaces verts, des espaces publics ainsi
que des cimetières publics d'intérêt communautaire.
Constat : la question de la
création et de la gestion des espaces verts urbains, à
Yaoundé 2 et 3 voire dans les autres communes que compte la CUY, met en
exergue plusieurs institutions qui devraient mettre en accord leurs
stratégies liées à la promotion des villes vertes et du
développement urbain afin de donner une image saine des communes sur le
plan esthétique mais aussi d'offrir un cadre de vie attrayant aux
populations urbaines.
Le constat est tout autre sur le terrain. En effet, on observe
une inadéquation entre ce qui est prévu par les textes de Lois et
décrets et les réalisations faites sur le terrain. Ceci est
notamment lié au défaut de coordination des actions des
différentes institutions en charge de la protection ou de la gestion des
espaces verts urbains. L'interprétation et l'analyse faites après
nos entretiens semi directifs au services de la création et de
l'aménagement des espaces verts de la CUY, ont permis d'établir
que cette situation est due au fait que certains espaces verts municipaux
urbains sont privilégiés par rapport aux autres notamment sur le
plan de leurs aménagements et de la fréquence de leurs
entretiens. En effet, pour le cas des espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3 qui sont en grande partie localisés au
centre-ville, les entretiens y sont fréquents et les aménagements
sont bien mieux (le cas du Bois Sainte Anastasie, Parcours Vita etc...) par
rapport aux espaces verts éloignés du centre urbains. Toutefois,
quelques insuffisances subsistent toujours au sein même de certains
espaces verts municipaux des deux communes (le cas du Bois Charles Atangana et
ses annexes).
On peut noter par ailleurs la non prise en compte et la
non-application des principes de la gestion de l'environnement telles que
présentées par la Loi n°96/12 du 05 aout 1996 portant
Loi-cadre relative à la protection de l'environnement au Cameroun. En
effet, cette Loi fixe un certain nombre de modalité liées
à la protection de l'environnement en général. Le cas du
principe du Pollueur-payeur n'est pas par exemple appliqué lorsqu'on
sait que les usagers des espaces verts municipaux participent de façon
active à la pollution des espaces verts municipaux des communes de
Yaoundé 2 et 3. Ceci est principalement dû à la
négligence de la surveillance de l'environnement des espaces verts. Et
cette situation tend à encourager un laisser-faire et un laisser-aller
des visiteurs dans les EVMY 2 et 3.
XIV-
MÉTHODOLOGIE
1- Approche méthodologique
La présente recherche était
basée sur une approche par raisonnement
hypothético-déductif. Elle s'est appuyée sur des
observations directes sur le terrain qui ont conduit à la formulation de
nos hypothèses de recherche. De nombreuses méthodes nous ont
permis de mener à bien notre étude. Nous avons notamment eu
recours à des méthodes principales et secondaires.
1-1) Les méthodes principales
Il s'agit des méthodes qui nous ont permis d'atteindre
nos objectifs de recherches. Et ces méthodes comprennent la collecte des
données de source secondaires et primaires.
1-1-a) La collecte des
données de source secondaire
Une démarche duale nous a permis de procéder
à la collecte des données de source secondaire :
- La recherche
documentaire classique : elle désigne l'ensemble des
documents avec lesquels nous avons été en contact durant notre
recherche. Il a été question pour nous de consulter des
mémoires, des thèses, articles, ouvrages généraux,
dictionnaires spécialisés et illustrateurs. Ces recherches ont
été menées dans la bibliothèque du
département de géographie de l'université de
Yaoundé 1, la bibliothèque de la Faculté des Arts, Lettres
et Sciences Humaines de l'Université de Yaoundé 1. Nous avons eu
recours aux différents documents qui nous ont été fournis
à la communauté Urbaine de Yaoundé ; il s'agit des
Plan d'occupation du sol des communes de 2019, du plan directeur d'urbanisme de
Yaoundé de 2020.
- La recherche
documentaire sur Internet : aujourd'hui, internet constitue une
banque d'informations. C'est le lieu par prédilection pour des
recherches car il fournit des données qui sont facilement accessibles et
bien organisées. Avec pour moteur principal de recherche Google Chrome,
notre recherche s'est davantage appuyée sur la base de données
scholar google ; nous y avons notamment eu à
télécharger des articles.Nous avons également eu
à consulter des mémoires en ligne afin d'avoir des informations
liés à notre sujet de recherche.
1-1-b) Les données de
source primaire
Les données de source primaire
désignent l'ensemble des données que nous avons eu à
collecter sur la base des travaux de terrain. La présente recherche nous
a permis d'élaborer une base de données dont certaines ont
été le résultat des enquêtes de terrain. Ainsi,
trois méthodes principales ont été adoptées.
- Les enquêtes et entretiens
semi-directifs
Il a été question pour nous de procéder
à l'administration des questionnaires auprès de la population
cible ; de mener des entretiens semi-directifs, à l'aide du guide
d'entretien, avec les acteurs qui sont directement et indirectement liés
à la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé. En plus des
entretiens semi-directifs qui ont été menées à la
direction des jardins et espaces verts de la CUY, nous avons
réalisé des interviews à l'aide d'un
magnétophoneavec des visiteurs rencontrés dans différents
espaces verts municipaux de Yaoundé pour recueillir leurs avis sur
l'état d'entretien des espaces verts municipaux, sur les pratiques
écologiques menées par ces derniers dans ces espaces verts lors
de leurs visites et de façon globale sur la présence du
végétal en milieu urbain.
Nous avons également procédé
à des relevés GPS à partir de l'application GPS
ESSENTIALS version 4.4.61ce qui a permis de spatialiser les espaces verts
municipaux des communes de Yaoundé II et III. Les observations directes
sur le terrain nous ont permis d'identifier les manquements dans la gestion des
espaces verts municipaux de Yaoundé, bref les inégales gestion
des EVM de Yaoundé. Il s'est agi de faire des observations sur des sites
que nous avons préalablement choisis sur la base du critère de
l'attractivité ; ce qui nous a permis de distinguer les espaces
verts moins bien entretenus et ceux dont l'entretien est suivi.
L'administration des questionnaires s'est
effectuée sur un échantillon de population que nous avons
préalablement déterminé.
-
Détermination de la population cible et de la taille de
l'échantillon
La population cible de notre étude était
constituée des personnes qui visitent les espaces verts municipaux, ceux
qui ont en charge leur gestion. La CUY dispose d'environ 40 personnes (des
administrateurs aux agents d'exécution) en charge des espaces verts
municipaux.L'échantillon n'étant pas assez représentatif,
nous avons opté pour la méthode probabiliste et plus
concrètement la méthode de la boule de neige. Il s'agit d'une
méthode qui consiste à diffuser des questionnaires à des
personnes ayant des caractéristiques que l'on recherche puis leur
demander de diffuser à d'autres personnes. Ceci dans le but d'atteindre
un taux de saturation. Ainsi, chaque personne de la population de
Yaoundé peut être représentée dans
l'échantillon. Le choix de cette méthode d'échantillonnage
est dû au fait que nous ne disposions pas du nombre exact de personnes
qui visitent les EVM de Yaoundé. de ce fait, nous avons eu à
administrer 150 questionnaires d'enquêtes.
Tableau 4 : arrondissement d'origine des
enquêtés
Communes
|
Yaoundé 1
|
Yaoundé 2(*)
|
Yaoundé 3(*)
|
Yaoundé 4
|
Yaoundé 5
|
Yaoundé 6
|
Yaoundé 7
|
Total
|
Questionnaires
|
10
|
50
|
50
|
10
|
10
|
10
|
10
|
150
|
N.B : les astérisques
(*) représentent les principales communes de notre
étude.
- Les analyses diachroniques
Les analyses diachroniques ont été
effectuées par le biais des images Landsat des années 1990, 2000
et 2020 téléchargées sur google earth. En effet, ces
images nous ont permis d'apprécier, d'analyser et d'interpréter
les évolutions des différentes entités d'occupation du sol
dans les communes de Yaoundé II et III. Cette méthode nous a par
ailleurs permis de faire une analyse où il a été question
d'établir si l'évolution des superficies occupées par les
espaces verts municipaux de Yaoundé II et III compense les taux de
régression du boisement dans les deux communes entre 1990 et 2020. Pour
y parvenir, nous avons utilisé deux formules :
· Le taux moyen annuel des expansions des
entités d'occupation du sol
Le taux moyen annuel d'expansion qui exprime la
proportion de chaque entité d'occupation du sol qui change annuellement
a été calculé à partir des superficies de ces
entités. La formule qui a été utilisée est celle de
Bernier (1992) cité par Bidossessi et al.(2018) :
Équation 1T = [(lnS2 - lnS1) / ((t2 - t1)
× lne)] × 100
S1 et S2 : Superficie d'une unité
paysagère à la date t1 et t2 respectivement ;
t2 - t1 : Nombre d'année
d'évolution ;
ln : Logarithme népérien ;
e : Base du logarithme népérien
(e = 2,71828).
· L'évolution de l'occupation du
sol
Pour l'évolution des catégories d'occupation du
sol, la formule utilisée est la suivante :
Equation2 E= (B-A)/A * 100
E= Évolution ;
B= Année récente A=
Année ancienne
Si E= 0 ; il y a stabilité ;
si E est supérieur à 0, il y a
progression ; si E est inférieur à
0, il y a régression.
Le ratio d'espace vert par habitant a été
calculé en rapportant la superficie de l'espace vert à la
population de chaque commune.
· Les critères d'abondance et dominance
spécifique
L'abondance spécifique a été
calculée à partir de la formule suivante :
Équation 3
Où
-Pi= Abondance proportionnelle ou pourcentage
(%) d'abondance d'une espèce
-ni= Nombre d'individus
dénombrés pour une espèce présente
-N= Nombre total d'individus
dénombrés/ toute espèce confondue
- Les relevés Botaniques
Les relevés botaniques ont été
effectués sur deux espaces verts municipaux à savoir le BOIS
SAINTE ANASTASIE (Yaoundé II) et l'annexe du Bois CHARLES ATANGANA
(Yaoundé III). Le choix de ces deux espaces verts est dû à
leur situation stratégique dans les deux communes. De plus, elles
traduisent le mieux la problématique de notre étude. Ainsi, les
relevés ont été effectués sur une superficie
globale de 4,4 hectares soit, 1ha pour l'annexe du Bois Charles Atangana et 3,4
hectares pour le Bois Sainte Anastasie. Ces relevés nous ont permis de
déterminer la composition floristique, d'effectuer le diagnostic
sanitaire, de faire des observations sur la phénologie des deux
principaux espaces verts des deux communes.
- Outils de collecte de données
Durant les travaux de terrain et en ce qui concerne
principalement la collection des données botaniques, nous avons
utilisé les outils tels que : un bloc note, un stylo, un
mètre (pour mesurer les circonférence des arbres), un
téléphone avec le GPS ESSENTIALS pour les relevés des
coordonnées GPS des espaces verts municipaux et pour les prises de
photos. La craie a également été utilisée pour
marquer les arbres lors des relevés botaniques.
1-2 Les méthodes secondaires
Il s'agit des méthodes qui nous ont permis de
réaliser certaines analyses qui ont également contribuées
à mieux atteindre nos objectifs de recherche.
- La méthode ou approche systémique
(Belleville et al, 2019) : l'approche systémique
qualifie une méthode d'analyse, d'appréhension d'un
système complexe privilégiant l'approche globale par rapport
à l'étude exhaustive des détails. Elle permet de maitriser
la complexité sans trop simplifier le réel. C'est donc sur
la base des schémas systémiques qu'il est possible de mieux
appréhender les ramifications d'un phénomène. Dans cette
étude, nous l'avons employé pour analyser certains faits par le
biais des schémas systémiques ( cf. chapitres 2 et 3).
- La méthode comparative : ici,
il a été question pour nous comparer les niveaux d'entretien des
espaces verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3 par le biais
d'une grille d'observation qui comprenait le nom de l'espace vert. Ceci a
également été rendu possible à travers les
questionnaires d'enquête où les populations enquêtées
ont donné leur avis sur les niveaux d'entretien des espaces verts
municipaux de Yaoundé 2 et 3.
2- Traitement et analyse des
données
L'étape qui a suivi celle de l'acquisition des
données sur le terrain a consisté à leur traitement. Ces
dernières ont suivi des traitements en fonction de leur nature
(données qualitatives et quantitatives). Les données issues des
enquêtes par questionnaires ont été traitées via le
logiciel SPSS 23.Où il a été question de procéder
à la description des résultats d'analyse obtenues, d'autres forme
d'analyse ont attiré notre attention comme la recherche d'une
éventuelle corrélation entre l'âge et la
fréquentation régulière des espaces verts municipaux, le
niveau scolaire et/ou le statut social et cette fréquentation. De plus,
les analyses dans SPSS 23.0 nous ont permis d'apprécier
l'intensité de relation entre les deux variables analysées en
connaissance du seuil de significativité qui est de 0,05 en sciences
sociales. La mise en avant des tests paramétriques et de la loi non
normale sans oublier les précisions à base de l'exemple de
l'échelle de Likert servant d'apprécier lors des
interprétations les relations plus ou moins, fortes des choix des
individus entre les variables qualitatives. Et une relation de la force de
significativité c'est-à dire en degré entre les variables
quantitatives analysées de notre étude. C'est ainsi que nous
avons couplé à ces test l'Analyse en Composantes Principales
(ACP) et l'Analyse en Correspondances Multiples (ACM) en vue de se servir
d'une, deux ou trois variables dites « explicatives »de
l'étude pour expliquer les autres variables et les choix de
réponse de la population échantillonnée de la population
totale.
Pour ce qui est des données issues des
observations directes sur le terrain, elles ont été
traitées à l'aide la suite office qui nous permis de
réaliser des tableaux et des schémas sur les bases des
informations issues des grilles d'observations sur le terrain.
En ce qui concerne le traitement des données
cartographiques, la suite du logiciel ArcGIS a été
utilisée et plus précisément ArcMap version 10.8. Il a
été question d'exploiter la base de données fournie par la
CUY pour procéder à la réalisation des cartes des espaces
verts. Nous avons au préalable procédé aux relevés
GPS de quelques espaces verts municipaux dans les deux principales communes de
notre étude. Les données qualitatives ont été
traitées via la suite Microsoft office, où Word 2010 nous permis
de traiter les données textes et de rédiger le mémoire,
Excel 2010 quant à lui nous a permis de réaliser des tableaux et
des figures sur la base des données recueillies sur le terrain.
XV- DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES
La principale difficulté à laquelle
nous avons fait face a été de d'identifier et de
catégoriser certaines espèces d'arbres lors des relevés
botaniques sur le terrain ; cette difficulté était due au
fait que la hauteur très élevée des arbres ne facilitait
pas leur reconnaissance, et donc il était quasiment impossible de
prélever leur échantillon ce qui n'a pas facilité le
recensement total des espèces d'arbres dans les sites
étudiés. Par ailleurs, le défaut d'indication
précise sur la localisation de certains espaces verts municipaux n'a pas
facilité la tâche d'identifier, à partir des
coordonnées géographiques, tous les espaces verts municipaux de
Yaoundé2 et 3 en général.
XVI- TABLEAU
SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE
L'étude s'articule autour de trois (03)
chapitres correspondants aux objectifs spécifiques.
Tableau 5 : Tableau synoptique de la
recherche
Sujet : gestion des espaces verts municipaux
et leurs apports dans le développement durable des communes de
Yaoundé 2 et 3
|
Question principale
|
Hypothèse principale
|
Objectif principal
|
Quel est l'apport de la gestion des espaces verts municipaux
dans le développement durable des communes de Yaoundé 2 et
3 ?
|
Les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3, du fait
de leur gestion centralisée par la CUY et non durable ne contribuent pas
au développement des communes de Yaoundé 2 et 3.
|
Le présent travail a pour objectif d'étudier la
gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin de
déterminer si elle contribue à la promotion au
développement durable des deux communes.
|
Q.s. 1
|
Sur quelles bases sont créés les espaces verts
municipaux de Yaoundé 2 et 3 et quelle est leur étendue spatiale
au niveau des deux communes ?
|
Hs 1
|
La création des EVMY 2 et 3 suit un processus
particulier au cours duquel la CUY s'appuie sur les documents de planification
urbaine.
|
Os 1
|
Déterminer les conditions de création et
d'évolution des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 afin
d'établir si leur mise en place compense partiellement l'extension du
bâti et des infrastructures au détriment de la forêt
naturelle des communes étudiés.
|
Chapitres
|
Méthodes
|
Chap. 1 : Conditions de création
et d'évolution des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3
|
Analyses diachroniques, relevés botaniques, entretien semi
directifs et questionnaires d'enquête
|
Q.s. 2
|
Qu'est-ce qui justifie les logiques d'acteurs et quelles sont
les stratégies de gestion et d'adaptation de ces acteurs dans les
espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 ?
|
Hs 2
|
Les logiques des acteurs sont basées sur une
volonté des acteurs de promouvoir l'embellissement et la protection des
espaces verts municipaux, elles semblent idoines pour l'implémentation
des stratégies de gestion et d'adaptation durables dans les espaces
verts municipaux de Yaoundé 2 et 3.
|
Os 2
|
Analyser les logiques d'acteurs et leurs stratégies de
gestion et des adaptations dans la promotion du développement durable
à travers les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3
|
Chap. 2 :Analyse des logiques d'acteurs,
des stratégies de gestion et d'adaptation dans les espaces verts
municipaux de Yaoundé 2 et 3
|
Entretiens semi directifs, observations directes sur le terrain,
méthode systémique et comparative, analyses des ACM et ACP
|
Q.s. 3
|
Quelles sont les implications de la gestion et les services
fournis par les espaces verts municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3
?
|
Hs 3
|
La gestion des EVMY 2 et 3 implique la modification du
comportement des usagers. Les EVMY 2 et fournissent de nombreux services
écosystémiques et sont une source d'emploi et produisent des
devises.
|
Os 3
|
Présenter les implications de la gestion et les
services fournis par les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 par
la CUY.
|
Chap. 3 : analyse des implications de la
gestions et leurs apports dans le développement durable des communes de
des Yaoundé 2 et 3.
|
Observations directes sur le terrain, méthode
systémique, questionnaires d'enquête
|
CHAPITRE 1 :
CONDITIONS DE CRÉATION ET D'ÉVOLUTION DES
ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 ET 3
INTRODUCTION
Le besoin de verdir les espaces publics est une tendance qui
tient les pouvoirs publics à coeur ; car soucieux de la
problématique du développement urbain durable. En effet, depuis
plusieurs années, la Communauté Urbaine de Yaoundé ( CUY)
travaille dans le processus de verdir les espaces urbains de la cité
capitale. Cela se traduit, entre autres, à travers la création
des espaces verts. Il s'agit donc ici d'un travail progressif. Le but de ce
chapitre est de passer en revue les politiques qui sous-tendent la
création de ces espaces verts municipaux. Il s'agira, entre autres
de présenter la situation qui prévaut dans les espaces verts
municipaux des communes de Yaoundé 2 et 3 étudiés en
particulier. De plus, une typologie des espaces verts sera dès lors
établie afin de procéder non seulement à leur
spatialisation, mais aussi de procéder à une étude
comparative afin d'évaluer le niveau d'entretien ou de gestion de ces
espaces verts par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). De
nombreux critères entrent en jeu lorsqu'il s'agit de créer un
espace vert municipal, ainsi, nous partons du postulat selon lequel la
création des espaces verts municipaux, tels que présentés
et répartisdans la ville deYaoundé reposent sur des
critères relatifs au choix des sites, les types d'arbre, les fleurs, les
gazons àplanter.
1.1
LA NÉCESSITÉ DE L'AMÉNAGEMENT URBAIN
La population de la ville de Yaoundé ne cesse
de croître au fil du temps et ceci a une incidence directe sur la
morphologie urbaine8(*) et
les éléments qui la composent. En effet, la création des
espaces verts municipaux n'est qu'une conséquence de cette croissance
démographique et dont le but est d'embellir la ville pour offrir un
cadre agréable aux populations.
En effet, de l'indépendance à nos jours, la
ville de Yaoundé a connu une explosion démographique passant de
59000 en 1957 à près de 3000000 d'habitants.Cette croissance
rapide de la population est alimentée par l'exode rural
(Mougouéet Nya, 2021). Dans le langage courant, l'exode rural
désigne le départ massif des populations rurales à
destination des villes, motivées par la recherche d'un travail ou de
meilleures conditions de vie.9(*) Pourtant, les populations des zones rurales, en
arrivant en ville n'auront que l'intention de reproduire ce qu'ils faisaient en
zone rurale (Yemmafouo, 2014). D'où la nécessité de
réorganiser les aménagements verts urbains.
Tableau 6 : Effectifs de la population de
Yaoundé entre 1957 et 2020
Années
|
Effectifs de la population
|
1957
|
59 000
|
1962
|
89 969
|
1976
|
313 706
|
1980
|
443 000
|
1987
|
649 252
|
1992
|
914 000
|
2005
|
1 817 524
|
2010
|
2 153 931
|
2015
|
2 765 568
|
2020
|
2 809 712
|
Source : Franqueville (1984) ; RGPH
(1976, 1987, 2005) + projection10(*)
De façon plus globale, le tableau6 ci-dessus
dévoile l'évolution exponentielle de la population de
Yaoundé à partir de 1957. Cette population qui croît
très rapidement occupent l'espace urbain de façon
incontrôlée. Toutefois, on peut également observer le
déplacement des populations d'une ville à une autre. Ces
populations s'installent en milieu urbain permettant ainsi l'extension spatiale
de la ville. Les politiques publiques, face aux contraintes souvent
liées à des occupations anarchiques et incontrôlées
des espaces par les populations, mettent sur pied des stratégies
relatives aux aménagements urbains dans le but de mieux organiser ou de
réorganiser le fonctionnement et les occupations de l'espace11(*) en milieu urbain. Il s'agit en
substance d'une stratégie des pouvoirs publics à
réintroduire la nature en ville, à travers la création des
espaces verts, compte tenu de la régression rapide de la
végétation naturelle au profit de l'urbanisation (Nimpa, 2020).
L'urbanisation est donc un facteur de développement des
stratégies de végétalisation des villes en Afrique.
D'ailleurs, Bopda (1996), cité par Nimpa (2020) affirmait
déjà qu'en Afrique comme tout ailleurs, l'urbanisation
était un parcours spatial, celui par lequel des hommes
s'aggloméraient en nombre relativement important sur un espace
restreint. D'où la nécessité d'offrir un cadre de vie
attrayant à la population urbaine compte tenu de son évolution
rapide dans le temps et dans l'espace.
L'aménagement en milieu urbain est une action
volontaire, consciente, programmée d'une collectivité sur son
territoire qui consiste à modifier, rectifier, corriger, adapter et
transformer un espace donné en vue d'un objectif
déterminé(Amor, 2010).Les travaux d'aménagements urbains
de la cité capitale se réalisent de façon spontanée
ou suivant logique bien établie et bien déterminée. Cela
se traduit par exemple à travers les politiques d'aménagements
des villes notamment, celles menées par la Communauté Urbaine de
Yaoundé (CUY). En effet, de nombreux travaux d'embellissement urbain,
d'aménagements ou de réaménagements sont
réalisés chaque année par le Ministère du
Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH) suivant l'article 25 de
loi n°2005/190 du 03 juin 2005 (annexe 6) portant organisation du
Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH).En
effet, cet organe, à travers la direction du développement
urbain, réalise des embellissements des centres urbains, en liaison avec
les départements ministériels et les Collectivités
Territoriales Décentralisées (CTD). La réalisation de ces
travaux d'aménagements, en liaison avec la Communauté Urbaine de
Yaoundé (CUY), participent à ce qu'il y a lieu de désigner
sous les vocables de la « restructuration urbaine » (Voundi
et al, 2018). Par ailleurs, parmi les missions assignées à la
CUY, il y la création, l'entretien, et la gestion des espaces verts, des
parcs et jardins. La création de ces espaces particuliers obéit
à un processus précis et tient compte de nombreux critères
définis par la Communauté Urbaine de Yaoundé. Ces
critères sont en adéquation avec les prescriptions fixées
dans le Plan Directeur d'Urbanisme (PDU, 2020) et les Plans d'Occupation des
Sols (POS, 2019) de Yaoundé relatives aux choix des sites de
création et aux choix des espèces végétales
à planter dans chaque espace vert municipal.
1.1.1Le Plan Directeur
d'Urbanisme et les Plans d'Occupation des Sols : des objectifs
variés
La reconstitution du territoire camerounais en
général et de ses en ville en particulier à travers les
aménagements urbains passent par les documents de planification urbaine.
En effet, dans une approche historique, le Cameroun a connu trois politiques
(Op.cit.)12(*) depuis les
années 1960 représentant les trois hases de la planification
urbaine ; on a d'abord eu la planification centralisée (1960-1990)
où toutes les décisions relatives aux aménagements
nationaux étaient prises au niveau de l'État central. Ensuite, la
deuxième phase va 1990 à 2004 : phase de la gestion urbaine
d'ajustement et enfin la troisième phase qui va de 2004 à nos
jours avec la promulgation de la Loi 2004/003 du 21 avril 2004 ; Loi
régissant l'Urbanisme au Cameroun.
La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY)
dans le processus de création d'espaces verts municipaux se sert du Plan
Directeur d'Urbanisme (PDU) et des Plans d'Occupation des Sols (POS) comme
guides ou boussoles. Ces documents eux-mêmes s'appuient sur les
indications du Schéma Directeur d'Aménagement
Métropolitain (SDAM) qui fixe les grandes lignes en matière
d'équipements structurants, de desserte, de réseaux, d'habitat et
d'activités sur l'ensemble du territoire métropolitain. En effet,
les aménagements sur le territoire national suivent une logique bien
établie et les schémas d'aménagements s'échelonnent
du niveau national (SNAT) au niveau local (Plan secteur).
1.1.1.a Le Plan Directeur d'Urbanisme
Les stratégies d'aménagement urbain
durable d'une ville ont pour visée ou objectif de garantir aussi bien le
bien être des citadins, de relever le statut d'une ville sous plusieurs
plans, mais aussi de réorganiser les modes d'occupations
réglementaires d'un espace urbain. Pour le cas de la ville de
Yaoundé, le Plan Directeur d'Urbanisme (PDU) propose d'atteindre
certains objectifs sur les plans environnemental, l'habitat, la mobilité
etc...En effet, les objectifs majeurs du PDU 2020 de Yaoundé consistent
à :
· Faire de Yaoundé une ville plus rayonnante
· Une ville plus accueillante et plus agréable
à vivre
· Une ville réorganisée et
équilibrée
· Une ville mieux accessible
De plus, ces objectifs s'accompagnent du processus
d'aménagements paysagers qui consistent à accroître les
efforts de la CUY engagée dans le domaine des espaces verts de
proximité tels que :
- Les jardins et les parcs Urbains
- L'Aménagement sur voirie ( terre-plein, alignement,
place)
- Les cimetières protégés et monuments
protégés
- Les coulées vertes et réserves
écologiques
- Décharges protégées
- Zones réservées pour extensions futures.
1.1.1.b Les Plans d'Occupation
des Sols (POS)
Le POS13(*) est un document de planification urbaine qui a pour
objectifs général la détermination générale
et spécifique de la destination des terres situées à
l'intérieure du territoire communal. Son élaboration s'inscrit
dans une démarche stratégique et prospective.
De façon spécifique, le POS a pour objectif
de :
· Élaborer la cartographie de base de la
localité ;
· Analyser le site pour déterminer les zones
propres et impropres à l'urbanisation pour des raisons durables
(drainage, pentes excessives, risques d'inondation, pollution, etc.), et les
zones méritant protection pour des raisons patrimoniales et/ou
écologiques ;
· Dresser un diagnostic du développement urbain
;
· Faire un état des lieux des différents
tissus urbains et leur dynamique d'évolution ;
· Dégager les atouts et les contraintes ainsi que
les potentialités des zones bâties et non bâties ;
· Évaluer le niveau d'activités
économiques et l'influence du territoire sur ce dernier ;
· Évaluer le mode de fonctionnement de
l'institution communale et les capacités financières
locales ;
· Évaluer les besoins en superficie et
équipements au regard de la croissance démographique
attendue ;
· Déterminer les zones d'extensions
préférentielles ;
· Déterminer les grands principes d'organisation
générale de l'espace et d'aménagement urbain ;
· Programmer les équipements sociaux collectifs
à créer ;
· Définir un zonage de la commune qui s'attache
à définir les zones à même d'accueillir le
développement de l'habitat, des zones d'activités
économiques, des zones de mixité fonctionnelles, les servitudes
et les grands équipements ;
· Élaborer des stratégies de protection de
l'environnement et des aires naturelles.
Le processus de création d'un espace vert
municipal à Yaoundé obéit aux prescriptions
élaborées par le POS.Ainsi, chaque commune dispose d'un Plan
d'Occupation des Sols qui leur donne des indications précises sur les
lieux appropriés pour l'implantation d'un espace vert.
1.1.1.c Le choix des
espèces d'arbres
Les données issues des entretiens semi
directif à la direction des parcs et espaces verts de la CUY font
état de ce que le choix des espèces d'arbres à planter
dans un espace vert municipal est davantage porté sur des espèces
qui ont des caractéristiques particulières c'est-à-dire
celles qui offrent une croissance rapide verticale et horizontale. Ce sont des
espèces d'arbres qui ont la particularité de fournir l'ombrage
pour la tranquillité des visiteurs les mettant à l'abri du
soleil. Par ailleurs, la Communauté Urbaine de Yaoundé, dans sa
campagne de sécurisation des bas-fonds marécageux opte
généralement pour des espèces d'arbres particuliers ;
c'est le cas des Eucalyptus. Le choix porté sur les
Eucalyptus est dû au fait qu'ils connaissent, non seulement une
croissance une croissance rapide, mais aussi ils ont une capacité de
produire de l'ombrage et résistent, par-dessus tout, aux sols
hydromorphes ; toutefois, le choix des Eucalyptus pour leur plantation
dans les zones marécageuses est assez controversé compte tenu du
rôle néfaste que joue les Eucalyptus qui
assèchentles marécages. Pour le cas des jardins, la
Communauté Urbaine de Yaoundé opte beaucoup plus pour des
arbustes, capables de produire également de l'ombrage. Le tableau 7
présente quelques espèces d'arbres que l'on retrouve dans les
espaces verts municipaux de Yaoundé ( bois ou forêt urbaine
municipale).
Tableau 7 : Quelques espèces d'arbres et
leurs utilités rencontrées dans les espaces verts municipaux de
Yaoundé
N°
|
Désignation scientifique
|
Utilité
|
Images
|
1
|
Terminalia ivorensis
(Framiré) : bois Charles Atangana
|
Ombrage
|
photo : (c)Manga 03/2022.
|
2
|
Des variétés d'Eucalyptus (bois Charles
Atangana)
|
Ombrage/
Pharmaceutique
|
Photo : (c) Manga 03/2022
|
3
|
Termilia catappa ( Annexe Bois
Charles Atangana)
|
Ombrage
|
source :
www.pinterest.com
|
4
|
Des arbres fruitiers à l'instar de Theobroma
cacao (le cacaoyer) au bois Ste Anastasie
|
Approvisionnement,
|
Source photo :
www.mi.aime.a.ou.com
|
5
|
Le Fraké,Terminalia superba
|
Ombrage, ameublement
|
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de11.png)
Source :
www.inaturalist.org
|
Source :
documentation CUY-recherche documentaire- Travaux de terrain.
La création d'un espace vert municipal dans les
communes de Yaoundé 2 et 3 n'est pas un fait de hasard. En effet, elle
suit un processus bien particulier partant de l'amont( CUY), instance de prise
décisions, vers l'aval ( agents d'exécution des décisions
relatives à la création de l'espace vert). Pour parvenir à
ses fins, la CUY exploite le PDU et les POS des communes de Yaoundé,
s'en sert comme boussole ou de guide. En effet, ces documents donnent des
indications précises sur des sites à créer ou à
aménager les espaces verts. Cependant, dans le processus de
création, la Communauté Urbaine de Yaoundé
privilégie les zones stratégiques qui occupent par exemples des
institutions ; le cas des espaces verts municipaux localisés au
Centre Commercial (Yaoundé 3) ou encore du Bois sainte Anastasie
(Yaoundé 2). Les espaces verts municipaux à Yaoundé sont,
pour la plupart localisées dans des zones urbanisées car elles
sont des lieux où converge un important flux de la population urbaine.
Le choix des arbres et des plantes horticoles(sur appel d'offres), qui suivent
le choix du site de création, est également stratégique.On
privilégie beaucoup plus des espèces capables de produire de
l'ombrage.Ces espèces sont ainsi plantées ainsi que le piquage du
gazon naturel. La figure 3 présente le modèle simplifié de
la création d'un espace vert municipal à Yaoundé.
COMMUNAUTÉURBAINE DE YAOUNDÉ (CUY)
CHOIX DU SITE
PLAN D'OCCUPATION DES SOLS
PLAN DIRECTEUR D'URBANISME
CHOIX DES ESPECES D'ARBRES (sur appel d'offre)
CHOIX DES ESPECES HORTICOLES (sur appel d'offre)
CRÉATION DE L'ESPACE VERT MUNICIPAL (CUY)
Figure 3 :
Modèle simplifié de la création d'un espace vert municipal
à Yaoundé
Source des données : entretiens
semi directifs, service de la création et de l'aménagement des
espaces verts/CUY, mars 2022
Au regard du modèle de création des espaces
verts municipaux dans les communes de Yaoundé 2 et 3
particulièrement, on constate que les autorités municipales se
penchent beaucoup plus sur un aspect ; celui lié à la
quête des plants et qui se fait uniquement sur appels d'offres auxquelles
peuvent répondre des Organisations Non Gouvernementales (ONG) ou encore
des Associations. Cependant, on peut déplorer la non prise en compte de
l'ensemble des éléments fondamentaux que devraient contenir un
espace vert en milieu urbain. Par éléments fondamentaux, nous
faisons allusions aux allées piétonnes réglementaires,
à l'éclairage, aux poubelles, aux toilettes publiques, des points
d'eau potable, des airs de jeu pour enfants etc...A propos du choix du site
à créer un espace vert municipal, on peut noter le souci de
l'appropriation de l'espace. L'espace où on procède à un
aménagement vert influence sur le fonctionnement de la ville et peut
être ou non à la sourcede problèmes (comme des accidents)
pour les populations urbaines. Pour preuve, la construction du monument le
patriote qui est adossé sur un espace vert et qui est un mini site
touristique est situé dans un espace qui ne facilite pas non seulement
l'accès des populations mais ne garantit pas en même temps la
sécurité de ceux qui visitent ledit mini site touristique. Il y
donc un réel problème d'occupation de l'espace dans le processus
de création d'un espace vert municipal à Yaoundé 2 et 3
voire dans les autres espaces verts municipaux de Yaoundé en
général.
D'après Mabou (2010), pour créer les
espaces verts, les pouvoirs publics préparent minutieusement les sols
devant accueillir les pépinières de fleurs. Souvent, le service
de parcs et des jardins de la Communauté Urbaine est confronté
à de multiples difficultés : la rareté et la mauvaise
qualité des terrains à aménager. Pour ce faire, il
procède au défrichage des herbes, au dessouchage des vieux troncs
d'eucalyptus datant de la période coloniale pour le cas du Bois Charles
Atangana en 1999, à l'ameublissement du sol et à l'apport du sol
noir mélangé auxengrais verts (compost, fientes des poules,
etc.). Par la suite, il dote l'espace d'équipements d'accompagnement des
espaces verts. Il s'agit de mettre en place des allées, des bancs
publics, des canalisations d'eau d'arrosage sur lesquelles sont fixés
les asperseurs, des chaises, des mobiliers de protection, des lampadaires, des
poubelles, la construction des monuments, des dancings, des snacks bars
restaurants, des postes de police pour la sécurité des visiteurs,
des toilettes publiques mobiles, etc. Pour les responsables du service des
parcs et des jardins de la CUY, le repiquage des fleurs dépend du type
d'espace vert à aménager (bois, jardin, plantation d'alignement,
bois mixte, etc.).
1.2 TYPOLOGIE DES ESPACES VERTS
MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 et 3
On distingue globalement deux grandes
catégories des espaces verts municipaux à Yaoundé2 et 3.
Il s'agit d'une part de la catégorie des espaces verts dominés
par les arbres et d'autre part la catégorie des espaces verts
dominés par les plantes herbacées. De façon globale, la
Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) compte 13 forêts
urbaines et une soixantaine d'espaces engazonnés. Cependant, le nombre
d'espaces verts municipaux n'est pas statistique car la CUY travail au
quotidien pour verdir la ville. Le tableau 8 présente globalement les
forêts urbaines municipales localisées dans les communes de
Yaoundé3 et 3.
Tableau 8 : les forêts urbaines municipales
des communes de Yaoundé II et III
N°
|
Désignation et date de
création
|
Superficie (ha)14(*)
|
Nombre de plants (réussite)
|
Variété
|
Zone concernée
|
1
|
F.U n°4, 2014, Yaoundé II
|
9,5ha
|
2500
2500
2500
|
Eucalyptus ( saligna, deglupta,
)
|
De l'échangeur simplifié à la limite du
bureau des Nations Unies, nouvelle route bastos
|
2
|
F.U n°5, 2014, Yaoundé III
|
/
|
3000
3000
3000
|
Eucalyptus spp, wenge,
Terminalia catappa
|
Entre l'assemblée nationale et l'ENAM
|
3
|
Parcours Vita, réhabilitation en 2012, et
rétrocession à la CUY en 2014 Don de la salle de fitness par la
Chine le 22 septembre 2010, Yaoundé II
|
20ha
|
/
|
Fruitiers, essences forestières, wenge, fraké,
iroko etc...
|
Bas-fond de l'hôtel Mont Fébé au golf
club
|
4
|
Bois Sainte-Anastasie, 2006, Yaoundé II
|
7ha
|
2000
2000
500
|
Terminalia catappa, eucalyptus saligna, eucaliptus
deglupta, frutiers
|
À côté du palais des sports de
Yaoundé
|
5
|
Bois palais des congrès de Yaoundé, 2014,
Yaoundé II
|
/
|
5000
2000
500
|
Eucalyptus saligna et eucalyptus
deglupta, fruitiers
|
Mont Nkolnyada
|
6
|
Restaurant cascades du Mfoundi, 2014, Yaoundé 2
|
3,5ha
|
1000
|
Fruitiers, Eucalyptus spp, le catappa,
largestromia
|
Situé en face campost et mitoyen à l'immeuble
ministériel n°1
|
7
|
Bois Charles ATANGANA, 2007, Yaoundé III
|
5ha
|
2000
|
Acacias, eucalyptus, framiré, largestromia,
wenge)
|
Carrefour Eneo centrale-monument Charles ATANGANA
|
F.U=Forêt Urbaine
Source : documentation CUY/ service de création et
d'aménagement
des EVMY.
1.2.1
Les critères d'abondance et de dominance
Les espaces verts municipaux de Yaoundé se
caractérisent par une richesse floristique très
diversifiée. Les critères d'abondance et de dominance
spécifique nous ont permis d'établir une typologie
détaillée des espaces verts municipaux dans les communes de
Yaoundé II et III. Par définition, une espèce floristique
abondante désigne le nombre total d'individus de chaque espèce
dans l'échantillon total tandis que la dominance quant à elle
désigne l'aire occupée ( en utilisant le recouvrement) par une
espèce dans un peuplement, par unité de surface15(*).
Les espèces d'arbres des deux espaces verts
municipaux produisent une quantité importante d'ombrage.Les cimes des
arbres se chevauchent les unes sur les autres.De ce fait, ils offrent un taux
de recouvrement supérieur à 70% ce qui correspond au niveau 4 de
l'échelle présentée par Blanquet(1934) soit les ¾ de
la surface de ces deux espaces verts municipaux. En effet, cette échelle
se présente comme suit :
Niveau 5 : nombre quelconque d'individus
- recouvrement supérieur à ¾ de la surface de
référence.
Niveau 4 : nombre de recouvrement entre
½ et ¾ (50 - 75% de recouvrement) de la surface de
référence.
Niveau 3 : nombre de recouvrement entre
¼ et ½ (25 - 50% de recouvrement) de la surface de
référence.
Niveau 2 : nombre de recouvrement entre
1/20 et ¼ (5-25% de recouvrement) de la surface de
référence.
Niveau 1 : recouvrement inférieur
à 1/20 (5%). + : peu d'individus, avec très faible
recouvrement. (Michael, 2006)16(*). De façon beaucoup plus précise, le
tableau9 présente une typologie des espaces verts à partir des
deux catégories identifiées : les espaces verts
dominés par les arbres et les espaces verts dominés par les
plantes herbacées.
Tableau 9 : Typologie des espaces verts
municipaux en fonction de la dominance spécifique
Catégories
|
Sous-catégorie/dominance
spécifique
|
Statut UICN17(*)*
|
Localisations
|
Espaces verts dominés par les arbres
|
Plantation d'alignement dominée par Terminalia
ivorensis (le Framiré)
|
Espèce vulnérable (VU)
|
Le long de l'axe allant du monument de la Réunification
jusqu'au stade militaire.
|
Le long de l'axe Minesec jusqu'à MESSA (Mokolo), camp
sic.
|
Le long des abords de la route à partir du Minfi
jusqu'à Eneo central.
|
Flanc droit de l'Hôtel de ville de Yaoundé
|
Plantation d'alignement dominée par Roystonea
regia (Palmier Royal)
|
Menacé, en danger
|
Le long de l'axe derrière le collège de la Retraite
jusqu'aux abords du palais des congrès, passant par la nouvelle route
Bastos.
|
Plantation d'alignement dominée par Mangifera
indica(le manguier)
|
Données insuffisantes (DD)
|
À partir du carrefour Eugène Jamot jusqu'au
carrefour Warda
|
Boisement dominé par Eucalyptus
saligna
|
Espèce menacée18(*)
|
Bois Charles Atangana, situé en face d'Eneo central
|
Jardin public dominé par Eucalyptus
deglupta et Eucalyptus saligna
|
Bois Sainte Anastasie, situé entre le restaurant les
cascades du Mfoundi et le Palais des sports
|
Boisement dominé par Eucalyptus
saligna
|
Restaurant les cascades du Mfoundi
|
Espace vert palais des congrès de Yaoundé
|
Boisement dominé par Terminalia ivorensis (le
Framiré)
|
Vulnérable ( VU)
|
Restaurant en face du Minfi
|
En face de la boulangerie Calafatas
|
En face de l'école de police de Tsinga
|
Boisement dominé par Ficus
benjamina (le Figuier)
|
Préoccupation mineure ( LC)
|
À côté et derrière l'Hôtel
Hilton de Yaoundé
|
Derrière l'ENAM
|
Boisement dominé par
Tectonia grandis
|
En danger ( EN)
|
Espace vert MINSUP
|
Boisement dominé par
Pinus caribaea ( le pin caraïbe)
|
Préoccupation mineure (LC)
|
Palais des sports de Yaoundé
|
Jardin public dominé
par Polyathia longifolia
|
Non évalué
|
Carrefour Jamot, en face du MINESEC
|
Parc dominé par Eucalyptus
saligna
|
Menacé
|
Palais des congrès
|
Espaces verts dominés par les plantes herbacées
|
Terre-plein dominé par Agave
segurae
(pépinière palmaris)
d'une part et
d'autre part dominé par des
Veitia merilii
|
Non évalués
|
Avenue Kennedy : Du carrefour intendance au croisement de
l'Institut Français
|
Espaces engazonnés dominés par
diverses plantes ornementales telles
que l'Hibiscusrosa-sinensis
(Rose de Chine),
Nerium oleander
(laurier-rose)
|
Préoccupation mineure ( LC)
|
Carrefour Mvog-Mbi et Carrefour Coron
|
Rond-point en face du Lac municipal et en face de la
délégation des travaux publics.
|
Espace engazonné dominé par
les arbustes tels que
Largestromia speciosa,
Bauhinia purpurea,
Calistemon specious,
Diospyros mespiliformis
|
Non évalués
|
Rond-point poste centrale et espaces verts à
côté de l'École Militaire Inter Armée (EMIA)
|
Source : Travaux de terrain, Janvier 2023
*UICN(Union Internationale pour
la Conservation de la Nature).
Les espaces verts dominés par les plantes
herbacées qui composent la deuxième catégorie des espaces
verts municipaux sont disséminés dans toutes les communes de
Yaoundé. Les jardins de la Communauté Urbaines de Yaoundé
sont constitués de plantes ornementales et parfois d'un système
d'irrigation en eau (photo 1).
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de12.png)
Photo 1 : Jardin
avec système d'irrigation au bois Ste Anastasie
Le système d'irrigation ici est employé pour
éviter l'assèchement des fleurs durant la période
sèche (c)Manga, décembre 2022
· Quelques plantes ornementales (liste non
exhaustive) rencontrées dans les espaces verts municipaux de
Yaoundé
La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY)
plante des fleurs (Horticulture) dans le processus d'embellissement de ces
espaces verts et même des abords des routes de la capitale. Les
perceptions sur l'état de beauté des jardins municipaux de
Yaoundé varient d'une personne à une autre. D'après les
données issues des questionnaires d'enquête, il ressort que 76,76%
apprécient le niveau de beauté des jardins publics municipaux.
1.2.2 Étude de cas :
les communes d'arrondissement de Yaoundé II et Yaoundé III
Deux principaux espaces verts ont retenu notre
attention dans ces deux communes d'arrondissement du fait de leur position
stratégique et au regard de leur importance et de leurs
différents attraits dans la ville de Yaoundé. Il s'agit du bois
Sainte Anastasie à Yaoundé II et de l'annexe (côté
cimetière) du bois Charles Atangana à Yaoundé III. En
effet, ces deux espaces verts municipaux révèlent des aspects qui
se situent aux antipodes sur le plan de leur gestion, leurs aménagements
et plus précisément de leur entretien. Qu'il s'agisse des
jardins, des espaces engazonnés, des bois, ou encore des forêts
urbaines municipales, les deux communes offrent une spatialisation
singulière de ces espaces.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de13.png)
Carte 4 : Espaces
verts municipaux de Yaoundé II
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de14.png)
Carte 5 : Espaces
verts municipaux de Yaoundé III
1.2.2. aObservations générales et ratios
d'espace vert/habitant
Les cartes 4 et 5 présentent la répartition
spatiale des espaces verts municipaux dans les communes d'arrondissement de
Yaoundé 2 et Yaoundé 3. En effet, on constate que les espaces
verts municipaux, tels que spatialisés, sont inégalement
répartis dans les deux communes.On note d'ailleurs leur forte
concentration dans les zones urbaines des communes, c'est-à-dire au Nord
de la commune d'arrondissement de Yaoundé 3 et au Sud-est de la Commune
d'arrondissement de Yaoundé 2 (CAY ).
Les espaces verts municipaux de la CAY 2 occupent une
superficie de 61,861592 ha sur les 2298 ha de la superficie de la commune.Ils
représentent donc seulement 2,6% de la superficie totale. Pour la
commune d'arrondissement de Yaoundé 3, les espaces verts municipaux
occupent 74,26063 ha des 6837 ha de la CAY 3 soit 1,08% de la superficie totale
de la commune. Le faible taux de représentativité des espaces
verts municipaux dans les deux communes étudiées témoigne
de la nécessité de créer et d'aménager
équitablement plus d'espaces verts dans ces communes en particulier et
dans la ville de Yaoundé en général. D'ailleurs, 92,5% des
enquêtés souhaitent que la CUY créent davantage les espaces
verts, les aménagent et les entretiennent équitablement pour une
cité beaucoup plus rayonnante et attrayante. Par ailleurs, la
localisation des espaces verts municipaux en zone est due au fait d'une forte
concentration de la population dans ces zones.La plupart des espaces verts
municipaux de Yaoundé 3 sont localisés au centre administratif
(POS Yaoundé 3, 2019).
Le calcul des ratios espace vert/habitant, qui
permet de déterminer la quantité d'espaces verts par habitant
dans une agglomération (Salma et al., 2020), effectué dans les
deux communes de Yaoundé 2 et 3 a permis de constater d'une part que, les espaces verts municipaux de Yaoundé II
occupant une superficie de 618 615,92m² avec une population de
457 267 habitants en 2020 procurent un ratio de 1,35m² d'espace vert
par habitant. D'autre part, les espaces verts municipaux de Yaoundé III
ayant une superficie de 742 606,3m² avec une population de
484 335 habitants en 2020 procurent un ratio de 1,5m² d'espace vert
par habitant. Seulement, si l'on s'en tient à la position de
l'ONU-Habitat (sur le plan international), qui recommande un minimum de
9m² d'espace vert/habitant (Prance et al,2014 cités par Salma et
al,2020),on se rend compte que les ratios des deux communes sont très
largement en deçà du minimum recommandé encore moins du
seuil de 60m²EV/hbt pour un objectif de développement durable
prescrit par ONU-Habitat (Prance et al,2014)Op.cit.
Sur le plan national, la loi forestière du Cameroun de
1994 préconise un ratio de 800m² d'espaces boisés pour 1000
habitants. En faisant le ratio, on constate que les espaces verts municipaux la
commune de Yaoundé II procurent 618,6m² pour 1000 habitants. Quant
à la commune de Yaoundé III, ce ratio est de 742,6m² pour
1000hbts. On constate dès lors que les deux ratios se rapprochent de
celui des 800m² pour 1000hbts préconisé par la Loi
forestière du Cameroun de 1994.
1.2.2.b Évolution de l'occupation du sol entre 1990 et
2020
Les différences de superficies observées pour
chaque entité d'occupation du sol permettent de mieux cerner les
différents changements survenus dans les deux communes de Yaoundé
II et III entre 1990 et 2020.
-
La commune de Yaoundé 2
Les superficies d'occupation du sol évolué dans
le temps et dans l'espace dans la commune de Yaoundé 2 comme le montre
le tableau 10 ci-dessous.
Tableau 10 : Taux moyen annuel d'expansion des
superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et
2020
Yaoundé II (superficies en ha)
|
|
Taux moyen annuel d'expansion
|
Années
Entités
|
1990
|
2000
|
2020
|
|
1990-2000
|
2000-2020
|
1990-2020
|
Boisement
|
1121,8
|
1005,5
|
535,6
|
|
-0,93%
|
-3,25%
|
-2,48%
|
Végétation clairsemée et terrain vague
parfois cultivé
|
421,8
|
466,4
|
540,3
|
|
0,93%
|
0,81%
|
0,85%
|
Bâti
|
547,6
|
1232,9
|
1082,4
|
|
8,37%
|
-0,69%
|
2,32%
|
Sols nus
|
206,3
|
484,7
|
139,5
|
|
8,60%
|
-6,27%
|
-1,31%
|
Source : analyse et
interprétation de l'occupation du sol
De la lecture des données du tableau 10, il ressort
globalement que les superficies du boisement et des sols nus ont connu une
nette régression ; soit respectivement -52,25% et -32,35% et un
taux annuel moyen d'expansion de -2,48% et -1,31% entre 1990 et 2020 soit une
période de 30 ans. Cependant, on observe également une extension
considérable du bâti et de la végétation
clairsemée soit respectivement 97,64% et 28,09% pour un taux moyen
annuel d'expansion de 2,32% ( bâti) et 0,85% pour la
végétation clairsemée.
Tableau 11 : Taux d'évolution des
superficies d'occupation du sol à Yaoundé II entre 1990 et
2020
Classe d'entités
|
Pourcentages/année
E= (B-A)/A*100
|
Yaoundé 2
|
Entre 1990 et 2000
|
R
|
P
|
Entre 2000 et 2020
|
R
|
P
|
Entre 1990 et 2020
|
R
|
P
|
Boisement
|
-10,37%
|
X
|
|
-46,72%
|
X
|
|
-52,25%
|
X
|
|
Végétation clairsemée et terrain vague
parfois cultivés
|
10,56%
|
|
X
|
15,84%
|
|
X
|
28,09%
|
|
X
|
Bâtis
|
125,12%
|
|
X
|
-12,20%
|
X
|
|
97,64%
|
|
X
|
Sols nus
|
134,88%
|
|
X
|
-71,20%
|
X
|
|
-32,35%
|
X
|
|
R=Régression
P=Progression Source : analyse et
interprétation de l'occupation du sol
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de15.png)
Carte 6 : Occupation
du sol Yaoundé II
-
La commune de Yaoundé 3
Les différentes entités d'occupation du
sol ( Boisement, végétation clairsemée et terrain vague
parfois cultivé, bâtis, et les sols nus) ont des superficies qui
ont suivi une dynamique dans le temps et dans l'espace. Le taux moyen annuel
d'expansion qui exprime la proportion de chaque entité d'occupation du
sol qui change annuellement a été calculé à partir
des superficies de ces entités. La formule qui a été
utilisée est celle de Bernier (1992) cité par Bidossessi et
al.(2018) :
T = [(lnS2 - lnS1) / ((t2 - t1) × lne)] ×
100
S1 et S2 : Superficie d'une unité
paysagère à la date t1 et t2 respectivement ; t2 et
t1 : Nombre d'année d'évolution ; ln :
Logarithme népérien ;e : Base du logarithme
népérien (e = 2,71828).
Tableau 12 : Taux moyens annuels d'expansion des
superficies d'occupation des sols à Yaoundé III entre 1990 et
2020
Yaoundé III (superficies en ha)
|
|
Taux moyen annuel d'expansion
|
Années
Entités
|
1990
|
2000
|
2020
|
|
1990-2000
|
2000-2020
|
1990-2020
|
Boisement
|
2244,5
|
1344,3
|
1438,13
|
|
-5,34%
|
0,34%
|
-1,55%
|
VCTVC*
|
2939,8
|
2976,6
|
1625,5
|
|
0,23%
|
-3%
|
-1,93%
|
Bâti
|
922,7
|
1601,9
|
2589,8
|
|
5,58%
|
2,44%
|
3,48%
|
Sols nus
|
716
|
900
|
1169,6
|
|
2,3%
|
0,5%
|
1,55%
|
Source : Analyse et
interprétation de la carte d'occupation du sol
NB : VCTVC*=
Végétation Clairsemée et terrain vague parfois
cultivé
Les analyses diachroniques réalisées
sur plusieurs dates (1990-2000 ; 2000-2020 et 1990-2000) ont permis de
constater par exemple que sur la période allant de 1990 à 2000,
le taux de boisement à Yaoundé 3 était en
régression, soit -40,10% avec un taux moyen annuel d'expansion de
-5,34%. Par ailleurs, dans la même période, on a observé
une croissance exponentielle du taux du bâti de l'ordre de 73,59% pour un
taux moyen annuel d'expansion de 5,58%. Toutefois, on note tout de même
une petite progression des surfaces boisées de l'ordre de 6,97% entre
2000 et 2020. Globalement, on note des taux de régression de
-35,92% et -44,70% respectivement pour le boisement et la
végétation clairsemée et terrain vague parfois
cultivé soit respectivement -1,55% et -1,93% des taux moyens annuels sur
la période 1990-2020. En effet, les régressions
précédentes sont une conséquence de l'extension du
bâti qui est en progression depuis 1990 soit respectivement 73,59% entre
1990 et 2000 ( 5,58% taux moyen annuel) ; 61,66% entre 2000 et 2020 (2,44%
taux moyen annuel) ; et un taux global 180,65% entre 1990 et 2020 soit
3,48% du taux moyen annuel d'expansion. En ce qui concerne l'évolution
des catégories d'occupation du sol, la formule qui a été
utilisée était la suivante :
E= (B-A)/A * 100
E= Évolution ;
B= Année récente ;A=
Année ancienne. Si E= 0 ; il y a
stabilité ; si E est supérieur à
0, il y a progression ; si E est
inférieur à 0, il y a régression.
Tableau 13 : Taux d'évolution des
superficies d'occupation du sol entre 1990 et 2020
Classe d'entités
|
Dynamique/année
E= (B-A)/A*100
|
Yaoundé 3
|
1990- 2000
|
R
|
P
|
2000-2020
|
R
|
P
|
1990-2020
|
R
|
P
|
Boisement
|
-40,10%
|
X
|
|
6,97%
|
|
X
|
-35,92%
|
X
|
|
Végétation clairsemée et terrain vague
parfois cultivés
|
1,25%
|
|
X
|
-40,38%
|
X
|
|
-44,70%
|
X
|
|
Bâtis
|
73,59%
|
|
X
|
61,66%
|
|
X
|
180,65%
|
|
X
|
Sols nus
|
2,57%
|
|
X
|
25,73%
|
|
X
|
63,35%
|
|
X
|
R=Régression
P=Progression Source : analyse et
interprétation de l'occupation du sol
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de16.png)
Carte 7 : Occupation
du sol Yaoundé III
1.3
ÉTUDE DE DEUX ESPACES VERTS MUNICIPAUX : L'annexe du Bois Charles
Atangana (côté cimetière) et le Bois Sainte Anastasie
(Yaoundé 2)
1.3.1
L'annexe du Bois Charles Atangana
Le bois Charles Atangana est l'un des espaces verts
municipaux que compte la commune de Yaoundé III. En effet, La commune
d'arrondissement de Yaoundé 3 dispose seulement de quelques
équipements de loisirs (SIG CUY, Mars 2018). Il s'agit de quatre
forêts urbaines dont les forêts urbaines no 1, no 2 et no 3, toutes
localisées au centre administratif. Il s'agit également de deux
parcs urbains dont l'un appartenant à la municipalité
(localisé au centre administratif), l'autre appartenant à un
promoteur privé (au quartier Ahala) ; et un jardin public (situé
au centre administratif)19(*). Le choix porté sur l'annexe du bois Charles
Atangana (côté cimetière, planche 1) est dû au fait
d'une grande diversité spécifique d'arbres qu'il regorge.
B
A
Planche 1 : site
d'étude 1 : annexe du Bois Charles Atangana
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de17.png) ![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de18.png)
La planche 1 présente le site d'étude en
saison pluvieuse (A) et en saison sèche (B) @Manga, Mars et
décembre 2022
Les deux photos de la planche ci-dessus ont
été respectivement prises en mars (A) et décembre (B)
2022. En effet, elles nous permettent d'apprécier deux saisons, à
gauche, la saison pluvieuse où le feuillage des arbres assez verdoyant
et un sous-bois quasi dépourvu de feuilles mortes. Par contre, la photo
à droite nous présente le site en saison sèche
caractérisée par une importante tombée de feuilles mortes
(Eucalyptus spp et Millettia laurentii) suite à une forte
exposition au soleil. Par ailleurs, il nous a semblé nécessaire
d'étudier ledit espace vert municipal dans le but d'analyser le niveau
de son attractivité. En effet, d'après les données
d'enquêtes recueillies sur le terrain, il en ressort que cet espace vert
est moins attractif du fait de son faible taux de fréquentation, soit
13,4%. Ce faible taux de fréquentation est lié aux manquements de
cet espace vert municipal.
Tableau 14 : Relevé botanique
àl'annexe duBois Charles Atangana (cimetière)
Coordonnées
géographiques :
N 03°51.328' Latitude
E 011°31.206 Longitude Altitude:
732,13m Superficie : 1ha
|
Espèces
|
Fréquence
|
Genres
|
Familles
|
%
|
Circonférence (supérieure ou
égale)
|
Hauteur (estimation en mètres)
|
A
|
D
|
Eucalyptus saligna
|
115
|
Eucalyptus
|
Myrtaceceae
|
51%
|
17cm
|
10m
|
Oui
|
Oui
|
Framiré Terminalia
ivorensis
|
4
|
Terminalia
|
Combrétacées
|
1,7%
|
14,2cm
|
8m
|
Non
|
Non
|
Acacias sp
|
29
|
Acacia
|
Fabaceae
|
12,7%
|
20,4cm
|
8m
|
Non
|
Non
|
Wenge20(*), Milletia laurentii
|
60
|
Milletia
|
Papilionacées
|
26,4%
|
9,5cm
|
5m
|
Non
|
Non
|
Fruitiers: goyaviers:Psidium
guajava
|
6
|
Psidium
|
Myrtacées
|
2,6%
|
7,1cm
|
3m
|
Non
|
Non
|
(Plamiers à huile)Elaesis
guineensis
|
12
|
Elaesis
|
Aracaceae
|
5,2%
|
20cm
|
6m
|
Non
|
Non
|
Tectonia grandis
|
1
|
Tectonia
|
Lamiacées
|
0,4%
|
Égale à 9,2cm
|
5m
|
Non
|
Non
|
Total
|
227
|
/
|
100%
|
/
|
/
|
/
|
/
|
A= Abondance D= Dominance
Source: travaux de terrain, Janvier 2022
1.3.2 Le Bois Sainte
Anastasie
Le bois sainte Anastasie est l'un des espaces verts
municipaux que compte la commune d'arrondissement de Yaoundé 2. En
effet, La commune d'arrondissement de Yaoundé 2 dispose seulement de
quelques espaces de loisirs aménagés (SIG CUY, Mars 2018). Il
s'agit du bois Ste Anastasie; des jardins publics localisés au rondpoint
Bastos, au Parcours Vita, etc. On distingue également plusieurs espaces
verts publics aménagés mais non dédier aux
loisirs.21(*)
Tableau 15 : Relevé botanique duBois Ste
Anastasie
Coordonnées Géographiques:
N 3°52'16.6512''
LatitudeE 11°30'52.2''
LongitudeAltitude: 721mSuperficie: 3,4ha
|
Espèces
|
Fréquence
|
Genres
|
Familles
|
%
|
Circonférence
(supérieure ou égale)
|
Hauteur (estimation)
|
A
|
D
|
Fruitiers( manguiers,)Mangifera
indica
|
23
|
Mangifera
|
Anacardiacées
|
4%
|
10cm
|
9m
|
Non
|
Non
|
Eucalyptus saligna et declupta
|
505
|
Eucalyptus
|
Myrtaceceae
|
92%
|
23cm
|
12m
|
Oui
|
Oui
|
Framiré
(Terminalia ivorensis)
|
5
|
Terminalia
|
Combrétacées
|
1%
|
15cm
|
8m
|
Non
|
Non
|
Terminalia catappa
|
15
|
Terminalia
|
Combrétacées
|
3%
|
10cm
|
8m
|
Non
|
Non
|
Total
|
549
|
/
|
100%
|
/
|
/
|
/
|
/
|
A= Abondance D=
DominanceSource: travaux de terrain, Mars
2022
Les deux sites d'études choisis
révèlent un état des lieux diamétralement
opposé sur le plan de leur gestion en général. En effet,
l'entretien et les aménagements dans ces deux espaces ne sont pas les
mêmes.
De façon plus générale, 60,9%
des personnes interrogées révèlent être
insatisfaites du niveau d'entretien des espaces verts municipaux de
Yaoundé. Ce pourcentage assez élevé traduit les failles
que l'on peut détecter dans les stratégies que les
différents acteurs mettent en place dans le but d'une bonne gestion des
espaces verts municipaux de Yaoundé. par ailleurs, 39,1%
révèlent tout de même être satisfaits ce qui traduit
le fait que la CUY est au four et au moulin pour donner à la population
de Yaoundé un environnement sain, fiable et viable à travers ses
espaces verts. L'annexe du bois Charles Atangana (espace vert dominé par
les arbres) que nous avons particulièrement étudié
révèle un niveau d'entretien assez faible, cette faiblesse est
due à plusieurs insuffisances que nous avons identifié sur le
terrain. Le site est caractérisé par une dénudation du
sol ( photo 6); conséquence de l'érosion anthropique, et
ceci n'est pas suivi d'un processus de repiquage du gazon par les
décideurs. Cette dénudation du sol concoure à mettre en
place des espaces semi verdoyants atténuant ainsi leur
attractivité.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de19.png)
photo 2 : dénudation du
sol à l'annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé 3
(c)Manga, Mars 2022
Le Bois Sainte Anastasie quant à lui est
l'espace vert municipal dominé par les arbres. Il est classé
comme l'espace vert le plus visité de Yaoundé en
général et de la commune d'arrondissement de Yaoundé II en
particulier. D'ailleurs, 62,5% des personnes interrogées visitent cet
espace vert municipal ; la raison de ce fort taux de visite est due aux
différents aménagements attractifs dans cet espace vert qui sont
propices à l'accueil des visiteurs. En effet, il s'agit d'un espace vert
qui a été créé dans le but de réduire le
taux d'agression qui prévalait autour cette zone. Le bois sainte
Anastasie révèle un niveau d'entretien moyen ; les travaux
d'entretien s'y font chaque jour, c'est un espace vert bien
aménagé et procure aux visiteurs une sécurité
considérable. Toutefois, on note un délaissement du canal du
Mfoundi (planche 2) qui traverse le bois. Ledit canal est souvent sujet
à la pollution (présence des déchets) et les travaux de
curation ne se font pas de façon systématique ce qui expose les
visiteurs aux odeurs nauséabondes ainsi qu'aux maladies respiratoires.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de20.png) ![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de21.png)
Planche 2 :
défaut de curage et pollution du canal du Mfoundi dans le bois Sainte
Anastasie
(c)Manga, décembre 2022
1.3.3 Diagnostic sanitaire des
espèces d'arbres
Une observation particulière sur l'état
de santé des deux espaces verts municipaux que nous avons
particulièrement étudiés nous a permis d'établir le
constat selon lequel 9/10 des espèces d'arbre sont en bonne
santé. En effet, certains critères nous ont permis
d'établir ce constat, il s'agit de deux approches telles que
présentées par l'association Abrexperts22(*) : l'approche par
diagnostic visuel et l'effet sonore produit par les troncs d'arbres.
· Le diagnostic
visuel : consiste dans un premier temps à
déterminer l'essence de l'arbre. De plus, l'arbre est observé en
détail ; pied de l'arbre et départ des racines, tronc
embranchement, branches charpentières, branches et brindilles. Au cours
du diagnostic, on cherche à déterminer les défauts de
l'arbre ; des blessures, présence des champignons lignivore, tout
ce qui pourrait occasionner des risques de rupture ou de
dépérissement. Des informations supplémentaires sur
l'historique du site sont tout aussi importantes. Pour le cas
spécifique des espaces d'arbres dans les sites étudiés, on
note ici et là des blessures occasionnées par les usagers ou
quelques visiteurs en quête des écorces de certains arbres ;
le cas des eucalyptus (photo 7). L'occurrence de ces blessures sur les
espèces d'arbre est une conséquence de la non-surveillance de
certains espaces verts municipaux de Yaoundé.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de22.png)
Photo 3 : Blessure
sur un tronc d'Eucalyptus spp
(c) Manga, Janvier 2022
· L'effet sonore : il
s'agit d'une méthode qui permet d'avoir une bonne idée de
l'état interne des troncs sans pour autant occasionner de
dégât. En effet, la méthode s'appuie sur le fait qu'une
onde sonore est mieux transmise dans du bois sain que dans du bois
altéré.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de23.png)
Photo 4 :
Remplacement d'un arbre altéré (Eucalyptus) au bois Ste
Anastasie
NB : Le processus de
remplacement des arbres ayant subi une altération sa fait de
façon systématique dans certains espaces verts municipaux de
Yaoundé comme le montre la photo 8. (c)Manga, décembre
2022.
1.3.4Observations des traits
phénologiques des sites étudiés
L'observation des phases phénologiques des
espèces floristiques dans les sites étudiés s'est
basée sur les données climatiques de Yaoundé. En effet,
nous avons observé, sur une période d'un an le comportement de la
flore de ces sites et dans d'autres espaces verts municipaux de Yaoundé.
Il en ressort que le comportement de la flore est déterminé et
influencé par les variations météorologiques, et de
façon plus globale par les variations climatiques.
Les variations phénologiques des espaces verts
municipaux sont soumis au diktat d'un déterminisme climatique
très pesant. Par définition, le déterminisme climatique
est une hypothèse selon laquelle le climat influence sur le
développement d'une société, et par extension, d'une
formation végétale, de manière directe ou indirecte. Le
diagramme ombrothermique (figure 4), couplé aux observations directes
sur le terrain, nous ont permis d'interpréter et d'analyser le
comportement de la flore dans les sites étudiés. En effet, il a
été question d'observer les différentes phases
phénologiques (feuillaison, floraison, fructification) dans ces sites
à partir des données climatiques de Yaoundé. Ces
observations directes nous ont particulièrement permis de constater un
comportement assez particulier de la flore dans les deux espaces verts
municipaux étudiés ; en effet, les phases
phénologiques s'entremêlent durant la saison sèche ( qui
s'étend de décembre à février) et la saison des
pluies ( qui va de mars à novembre).
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de24.png)
Figure 4 : Diagramme
ombrothermique de Yaoundé
Le diagramme renseigne que la ville de Yaoundé
reçoit en moyenne 1570mm de précipitations par an ; cet
important flux de précipitations favorise la croissance rapide des
arbres et des plantes et amorce la phase de la feuillaison ; durant cette
phase, les arbres fournissement une quantité importante d'ombrage avec
le développement des feuilles. En effet, si la majorité des
arbres y compris l'Eucalyptus gardent toutes feuilles toute
l'année durant, en revanche, les plantes herbacées (surtout les
gazons) s'assèchent complètement entre décembre et
février, période qui correspond à la saison
sèche.
En ce qui concerne les Acacias et en fonction de leur
exposition au soleil, ils suivent trois étapes chacune
caractérisée par une couleur du feuillage particulière,
tout d'abord l'espèce d'arbre est caractérisée par un
feuillage ayant une couleur vert foncé. Ensuite, au fur à mesure,
le feuillage change de progressivement de couleur et vire au jaune et enfin au
brun. Cette dernière couleur caractérise le stade où les
feuilles s'assèchent et tombent.
B
A
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de25.png)
Planche 3 :
Assèchement ( A) et floraison (B) de Millettia laurentii
(c)Manga, Annexe du Bois Charles Atangana, Décembre
2022.
Conclusion
On retient de ce chapitre 1 que la création
d'un espace vert municipal à Yaoundé suit un processus
particulier qui s'appuie sur les documents de planification urbaines (POS et le
PDU) dans les processus de prises de décisions. La Communauté
Urbaine de Yaoundé, à travers la direction des jardins et espaces
verts, s'inspire de ces documents mais crée également les espaces
verts de façon spontanée pour de diverses raisons. De nombreux
critères tels que le choix des sites, le choix des plants d'arbres et
horticoles entrent en jeu dans le processus de prises décisions pour la
création de l'espace vert municipal.
Ensuite, il existe deux catégories d'espaces verts
municipaux de Yaoundé : les espaces verts dominés par les
arbres (plantation d'alignement, jardin publics, parcs, boisement) et les
espaces verts dominés par les plantes herbacées (fleurs, espaces
engazonnés, terre-plein). Bien que les perceptions des usagers
diffèrent en ce qui concerne l'état d'embellissement des jardins
publics de la CUY, ces espaces verts redorent le blason de la cité
capitale. Et il en ressort au final que ces espaces verts sont soumis au diktat
d'un déterminisme climatique pesant qui permet d'observer des phases
phénologiques de la flore. Par ailleurs, les espaces verts sont
davantage soumis aux différentes stratégies de gestion que les
différents acteurs mettent en place qu'il s'agisse de celles qui visent
la protection de certains espaces verts ou celles qui ont pour finalité
de palier aux manquements ou insuffisances dans ces espaces (stratégies
d'adaptation).
CHAPITRE 2 :
ANALYSE DES LOGIQUES D'ACTEURS, DES STRATÉGIES DE
GESTION ET D'ADAPTATIONS DANS LES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2
et 3
INTRODUCTION
La gestion des espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3 englobe l'ensemble des activités que les acteurs
de gestion mettent en place dans le but de valoriser et de contenir la nature
en milieu urbain. Ces activités englobent à la fois la
quête des plants d'arbres auprès de quelques Organisations Non
Gouvernementales (ONG), la quête des plantes horticoles et/ou
ornementales ainsi que du gazon23(*), éléments qui fondamentaux pour la
création des espaces verts municipaux à Yaoundé. De plus,
il s'agit également, pour ces acteurs, de mettre en place des
stratégies durables relatives à l'entretien, à
l'aménagement ou au réaménagement d'un espace vert
municipal dans le but de contribuer au développement durable de la ville
en général. Cependant, Les actions relatives à la gestion
des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 (EVMY) ne sauraient
être dépourvues d'insuffisances inhérentes à ces
pratiques d'aménagements ; ce qui concoure à accroître
la pollution et/ou l'insécurité voire le délaissement dans
certains sites EVMY 2 et 3, bref à l'inégalité et à
une gestion parfois chaotique des EVMY. En effet, les visiteurs de ces espaces
participent non seulement de façon passive à la gestion de ces
espaces verts mais aussi de façon active à leur pollution.
Dès lors, Il y a une inadéquation sur le plan communicationnel
entre les acteurs directs (CUY) et les acteurs indirects (visiteurs) dans la
gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé.
En s'appuyant sur la théorie de l'acteur
stratégique élaborée dans les années 1970 et
basée sur la mise en commun des actions collectives à partir du
comportement et des intérêts individuels pouvant aussi être
contradictoires, les auteurs, Crozier et Frieberg (1977) démontrent en
effet, dans leur théorie, que la non prise en compte de ce fondement
dans les logiques d'actions des acteurs dans un système peut concourir
à accroitre des erreurs inhérentes même aux comportements
de ces acteurs dans ce système. Pour le cas des espaces verts municipaux
de Yaoundé, il s'agit, pour les différents acteurs, de faire
corréler leurs stratégies afin de gérer de façon
efficace et durable ces espaces verts municipaux.
Dans une considération plus conventionnelle, la
promotion d'un environnement sain et viable est l'un des principes fondamentaux
défendus dans la déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement lors du sommet « Planète
Terre » de Rio 92. En effet, le premier principe de cette
déclaration stipule que les êtres humains sont au centre des
préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit
à une vie saine et productive en harmonie avec la nature.Cependant,
malgré la création des espaces verts en milieu urbain par la
Communauté Urbaine de Yaoundé pour promouvoir ce principe, on
constate des failles qui entravent dans certains cas à
l'épanouissement des populations urbaines.
L'objectif dans ce chapitre a été de
passer en revue les rôles des différents acteurs et d'analyser
leurs logiques d'actions ainsi que leurs stratégies relatives à
la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé ; il a
également été question d'identifier les stratégies
des visiteurs ou de la CUY face aux manquements ou insuffisances
observés dans certains espaces verts municipaux. En sus, il a
été question, entre autres, de tenter une analyse des liens de
causalités non seulement entre la création des espaces verts en
milieu urbain et la vulnérabilité des populations urbains face
à la gestion de ces espaces particuliers, mais aussi entre l'exode rural
et la pollution dans ces espaces atypiques. D'autres liens de causalité
ont également été mis en évidence.
2.1 L'IMPULSION DES POLITIQUES
D'AMENAGEMENTS URBAINS
Les aménagements dans la ville de
Yaoundé semblent suivre la forte croissance démographique qu'elle
subit depuis fort longtemps. En effet, le Cameroun aborde sa transition urbaine
depuis 2010, avec 10 091 172 citadins, soit 52% de la population.En
1967, le pays comptait à peine 23% de citadins. Mais entre 1976-1987,
5,3% d'accroissement annuel de la population urbaine sont enregistrés
pour une moyenne générale de 2,9% (Yemmafouo, 2014). Les
politiques d'aménagement urbain au Cameroun sont régies par une
règlementation bien établie. D'après Brunetet al.(1995)
cités par Amor(2010), l'aménagement du territoire
désigne à la fois l'« Action d'une collectivité sur
son territoire, et le résultat de cette action. C'est l' « action
volontaire et réfléchie d'une collectivité sur son
territoire, soit au niveau local (aménagement rural, urbain, local),
soit au niveau régional (grands aménagement régionaux,
irrigations), soit au niveau national (aménagement du territoire)
». C'est aussi le « résultat de cette
action ».
En effet, c'est la Loi n°2011/008 du 6 MAI 2011
qui oriente les procédés d'aménagement et le
développement durable du territoire Camerounais. Il s'agit, pour les
administrations de mettre en oeuvre des stratégies durables
d'aménagement du territoire du niveau national au niveau local.
D'ailleurs, la mise en oeuvre des stratégies d'aménagements
urbains s'inspire d'un certain nombre de principes tel qu'énoncés
par la Loi susmentionnée ; en effet, parmi ces principes figure la
prise en compte de la décentralisation et du développement
durable par le transfert des compétences et des ressources
appropriées aux collectivités territoriales
décentralisées (CTD) en matière d'aménagement du
territoire et par la prise en compte des préoccupations relatives
à la préservation des écosystèmes et à la
sauvegarde des paysages et des expressions artistiques et culturelles24(*). Les espaces verts municipaux
sont une réponse aux préoccupations d'aménagements urbains
que mettent en avant les pouvoirs publics au Cameroun en général
et dans la ville de Yaoundé en particulier. D'ailleurs, il s'agit d'une
réalité évidente dans toutes les grandes villes
camerounaises de jours ; même si la question de leur mode de gestion
persiste et demeure toujours.
2.1.1 ) La Communauté
Urbaine de Yaoundé dans les pratiques d'aménagements urbains
L'ensemble des pratiques ou des actions
d'aménagements urbains menées par des communes a pour but non
seulement de réorganiser l'espace urbain et de transformer la ville ou
le paysage urbain, mais aussi de créer un cadre urbain plus attrayant
pour l'accueil des populations et pour leur bien-être. En prenant appui
sur les niveaux d'aménagement du territoire identifiés par
Brunetet al.(1995) (Op.cit.)et mis en pratique par les
collectivités, les travaux d'aménagement urbain à
travers la création des espaces verts par les responsables municipaux de
la direction des jardins et des espaces verts de la CUY, s'inscrivent au niveau
local des aménagements du territoire (aménagements urbains).
De nombreux projet d'aménagement vert se
réalisent au sein de la Communauté Urbaine de Yaoundé
(CUY) et en partenariat avec d'autres entreprises. C'est le cas du
« Projet de restauration et de réhabilitation des
formations forestières de l'aire métropolitaine (Grand
Yaoundé) et aménagement du futur jardin zoo botanique des Monts
Messa à Yaoundé »25(*) ; en effet, il s'agit d'une
« vision verte de l'aménagement urbain qui cadre avec les
orientations du schéma stratégique national d'aménagement
du territoire »26(*). de façon globale, le projet vise la
restructuration et la réhabilitation des zones dégradées
ainsi que leur mise en valeur économique et éco-touristique.
Entre autres raisons de la mise en oeuvre de ce projet, c'est en effet, une
façon de la CUY d'oeuvrer davantage dans le processus
d' « embellissement et d'attraction de la ville et son aire
métropolitaine (périphérie) pour le plus grand plaisir des
visiteurs ». De nombreuses espèces d'arbres sont
exploitées par la CUY dans la conquête des bas-fond
marécageux dans la lutte contre les inondations ; il s'agit entre
autres des : Eucalyptus Spp, Wenge (Milletia laurentii), Andok,
Framiré (Terminalia ivorensis), Ayous, Acacia, Neem, Bibolo, Acajou,
Bété et des fruitiers.
Les aménagements urbains se font sur tous les
plans, y compris sur le plan environnemental, notamment à travers la
création, l'aménagement ou le réaménagement des
espaces verts. Aménager un espace urbain consiste à prendre en
compte les composantes du développement durable et d'assurer leur
durabilité ; ces composantes sont : la composante sociale,
économique et environnementale. Cette dernière composante
s'inscrit dans le cadre d'une durabilité forte. Ainsi, les
différents aménagements réalisés en milieu urbain
tiennent compte des prescriptions prônées dans les ODD (Objectifs
de Développement Durables, annexe 7). En effet, le point 15 des ODD
recommande qu'il faudrait « Préserver et restaurer les
écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de
façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre
la désertification, enrayer et inverser le processus de
dégradation des terres et mettre fin à l'appauvrissement de la
biodiversité ».
De plus, ces aménagements urbains prennent tout
aussi en compte le besoin perçu des populations urbaines qui accordent
une place importante au végétal en milieu urbain. D'ailleurs
97,3% des personnes interrogées lors du placement des questionnaires
d'enquête sur le terrain révèlent ne pas entrevoir une
ville sans espace vert ; ce pourcentage très élevé
révèle le désir profond et considérable de la
nécessité du végétal en milieu urbain.
De façon pratique, les enquêtes par
questionnaires ont démontré que 37,84% seulement des personnes
interrogées révèlent avoir déjà
créé un espace vert dans leur environnement. Ceci traduit un
engouement considérable de ces populations pour les espaces verts et
cela se traduit donc par la création des espaces verts dans leur
environnement. Cependant, les raisons de la création d'un espace vert
varient d'un enquêté à un autre. D'aucuns créent des
espaces verts dans leur environnement pour des besoins d'esthétique ou
d'embellissement de leurs domiciles ; d'autres par contre les
créent dans le but de s'offrir un cadre de méditation, pour
l'amour de la nature ou tout simplement pour le plaisir. Pour les 62,16% qui
révèlent n'avoir pas encore créé d'espace vert, la
raison avancée est le manque d'espace pour leur création
cependant, ces personnes déclarent tout au moins avoir l'idée de
création en projet. Seulement, les espaces verts en milieu urbain sont
souvent sujets à la pollution du fait des négligences sur le plan
de leur gestion issue elle-même des inégalités de gestion
et/ou d'aménagement de ces espaces. De façon littérale, la
pollution désigne la destruction ou la dégradation d'un
écosystème ou de la biosphère par l'introduction,
généralement humaines, d'entités (physiques, chimiques, ou
biologiques) ou de radiations altérant le fonctionnement de cet
écosystème. De nombreux facteurs contribuent à la
pollution des espaces verts municipaux de Yaoundé. Entre autres
facteurs, nous avons le phénomène de l'exode rural.
2.1.2) Exode rural et pollution des espaces verts
urbains : des liens de causalité remarquables
Les facteurs qui contribuent à la pollution
des espaces verts municipaux de Yaoundé sont d'autant plus
endogènes qu'exogènes. Le premier facteur exogène qui nous
intéresse ici est l'exode rural. Le rapport établissant des liens
de causalité entre l'exode rural, la pollution des espaces verts en
milieu urbain et la vulnérabilité des populations urbaines peut
être appréhendé par le schéma systémique.
Le schéma systémique (figure 5) montre
les liens de causalité qui existent entre l'exode rural et la
dégradation ou la pollution que l'on peut observer dans des espaces
verts pouvant ainsi conduire à la vulnérabilité de la
population en milieu urbain. En effet, tout débute avec les
déplacements des populations des zones rurales pour accroître la
densité de la population urbaine. De multiples raisons justifient ces
déplacements, en effet, la ville possède de nombreux aspects
attractifs (école, travail, espaces de loisirs, etc...) qui attirent ces
ruraux. Ces déplacements contribuent, dans certains cas, à la
pauvreté urbaine pour des populations qui ne parviennent pas à
subvenir à leurs besoins élémentaires
quotidiennement ; cette situation concoure de ce fait à accroitre
les pressions sur l'environnement en général et sur les espaces
verts urbains en particulier.
Les espaces verts subissent donc tout aussi ces multiples
pressions outrepassant ainsi les rôles fondamentaux de ces lieux
particuliers. Les espaces verts en milieu urbain, dédiés à
l'accueil des populations, sont souvent exploités comme des lieux
où on pratique de l'agriculture par certains citadins ; cette
pression sur ces espaces particuliers accroît la dégradation voire
la pollution de ces espaces entraînant ainsi la
vulnérabilité des visiteurs. Dès lors, on fait face
à une contre utilisation ou une contre considération des espaces
verts en milieu urbain. Certains usagers, qui considèrent les espaces
verts municipaux comme des lieux propices à faire leurs besoins,
participent de façon active à la pollution de certains espaces
verts municipaux.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de26.png)
Figure 5 :exode rural
et la dégradation/pollution des espaces verts urbains
Par ailleurs, les pollutions souvent observées
résultent aussi des insuffisances ou des manquements que l'on peut
observer dans les espaces verts, pour le cas des espaces verts municipaux.
Malgré les stratégies de gestion de ces espaces mises en place,
les manquements subsistent et partant, la pollution de ces espaces verts. Mais
les insuffisances que l'on peut observer ne devrait nullement estomper les
pratiques de leur correction par les acteurs en charge de la gestion de ces
espaces verts.
L'autre facteur exogène qui explique la
présence de déchets participant à la pollution des espaces
verts en milieu urbain est le vent. Les travaux de nombreux chercheurs ont
démontré la force de déplacement des matériaux d'un
certain poids par les vents. En effet, les vents ont la particularité de
jouer un rôle de transporteur grâce à leur vitesse de
déplacement27(*).
Ainsi, les déchets transportés par les vents se retrouvent
généralement au sein des espaces verts contribuant de ce fait
à leur pollution.
2.1.3 Cadre institutionnel
relatif à la création et à la gestion des espaces verts en
milieu urbain
La création et la présence d'espaces
verts en milieu urbain a Cameroun en général et à
Yaoundé en particulier répond à une double
nécessité : il s'agit d'une part, pour les responsables
municipaux et particuliers, de transformer le paysage urbain, mieux, de
reconfigurer l'organisation spatiale de la ville et d'autre part, de conserver
et de protéger les écosystèmes urbains comme le
prévoit d'ailleurs le point n°15 des Objectifs de
Développement Durables (ODD). Ce processus de création d'espaces
verts traduit l'intérêt fort et particulier de ces acteurs face
à la problématique du verdissement urbain. D'ailleurs, la
Communauté urbaine de Yaoundé travaille depuis 2010 à
revaloriser et à réhabiliter les bas-fonds et marécages
dans le sens de la protection de ces écosystèmes. Toutefois, les
campagnes de création, d'aménagement des espaces verts municipaux
à Yaoundé remontent en 2004. Suivant l'article 110 de la Loi
n°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux
communes, la Communauté Urbaine de Yaoundé assure un certain
nombre de compétences parmi lesquelles :
- La création, l'entretien, la gestion des espaces
verts, parcs et jardins communautaires,
- Le nettoiement des espaces publics communautaires,
- L'élaboration des plans d'action pour
l'environnement, notamment en matière de lutte contre les nuisances et
les pollutions, de protection des espaces verts,
- La création, l'entretien et la gestion des
cimetières publics,
- La création et l'aménagement d'espaces publics
urbains d'intérêt communautaire,
La mise en pratique des missions de la
Communauté Urbaine de Yaoundé passe par le déploiement de
stratégies sur le terrain. Ainsi, de 2004 à nos jours, la
communauté urbaine de Yaoundé (CUY) a créé une
soixantaine d'espaces verts municipaux ( jardins, terre-plein, espaces verts
engazonné, bois, forêts urbaines municipales). Des efforts sont
davantage fournis dans le sens de verdir progressivement la cité
capitale. Cependant, certains de ces espaces verts n'ont pas toujours
appartenus à la Communauté Urbaine de Yaoundé ; le
cas du parcours Vita qui a été rétrocédé
à la CUY en 2014. En réalité, la problématique de
« re-naturation » des villes Camerounaise et de gestion de
cette nature s'appuie sur les prescriptions éditées dans la Loi
n°96/12 du 5 Août 1996 portant Loi-cadre relative à la
gestion de l'environnement. En effet, c'est cette loi-cadre qui fixe les
orientations ou les directives à suivre en matière de
planification urbaine et de protection des établissements humains. Il
s'agit donc davantage de s'appuyer sur les documents d'urbanisme et de la Loi
forestière28(*) du
Cameroun dans la prise en compte globale des préoccupations de la
gestion de l'environnement et de ses composantes. Mais de façon plus
globale, la création des espaces verts en milieu urbain et de leur
gestion au Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé
en particulier est régi par une réglementation bien pensée
et assortie d'un ensemble de textes juridiques tels que résumés
dans le tableau 16.
Tableau 16 : Inventaire non exhaustif des textes
juridiques en lien avec les espaces verts et leur gestion au
Cameroun
Orientations
|
Lois
|
Création de lotissement
|
Décret n°79-194 du 19 Mai 1979
|
Règles applicables aux communes
|
Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004
|
Gestion de l'environnement (Loi-cadre)
|
Loi n°96/12 du 5 Août 1996
|
MINDUH et attributions
|
Loi n°2005/190 du 03 juin 2005
|
Aménagement et développement du territoire au
Cameroun
|
Loi n°2011/008 du 06 MAI 2011
|
Orientations de la décentralisation
|
Loi n°2004/17 du 22 juillet 2004
|
Code général des collectivités
territoriales décentralisées
|
Loi n°2019/24 du 24 décembre 2019
|
(Foresterie) Régime des forêts, de la faune et la
pêche
|
Loi n°94/01 du 20 janvier 1994
|
Orientation de l'urbanisme au Cameroun
|
Loi n°2004-003 du 21 avril 2004
|
Source : recherche documentaire
On constate, à partir de ce tableau que de
1994 à 2019, de nombreux textes de lois ayant un lien quelconque avec
les espaces verts au Cameroun et leur gestion ont été
votés. Il s'agit de façon générale des textes qui
attribuent les responsabilités à certains organes ainsi qu'un
ensemble d'orientation en ce qui concerne la gestion de l'environnement au
Cameroun en général ; y compris les espaces verts urbains en
particulier. Par ailleurs, on remarque que malgré l'adoption des Lois
ayant un lien avec les espaces verts, on note davantage des exactions qui sont
perpétrées par les usagers ; ce sont en effet des lieux qui
sont de plus en plus sujets à des pollutions de toute sorte lors des
différentes visites dans certains espaces verts.
Mentionnons tout de même le décret
n°79-194 du 19 Mai 1979 fixant les règles relatives à la
création des lotissements au Cameroun. En effet, ce décret
rappelle que la Communauté Urbaine de Yaoundé, anciennement
dénommée Mairie de Yaoundé n'a pas toujours
été l'organe à la base de la création des espaces
verts en milieu urbain ; en effet, ce décret rappelle que les
lotissement (y compris les espaces verts ) étaient créés
par l'État sur l'initiative du ministère chargé des
domaines, et sur proposition éventuelle du préfet
territorialement compétent. Ceci tend d'ailleurs à confirmer que
la présence des espaces verts en milieu urbain a toujours
été bien règlementée. Cependant, la gestion de ces
lotissements en général et des espaces verts en particulier est
naturellement guidée par des logiques d'action et des stratégies
d'acteurs concernés par leur gestion.
2.2
Logiques d'acteurs et stratégies de gestion des espaces verts municipaux
de Yaoundé 2 et 3
La logique qui guide les actions des
communautés urbaines dans les processus d'aménagements urbains
est fortement emprunte par une volonté de suivre un cadre logique bien
établi au préalable. C'est pour confirmer cela que fut
adoptée la Loi n°2004/17 du 22 juillet 2004 portant orientation de
la décentralisation qui, en son article 2, stipule que
« les plans régionaux et communaux d'aménagements
du territoire sont élaborés en tenant compte, autant que
possible, des plans de développement et d'aménagement
nationaux » . Il s'agit donc là d'une orientation
méthodique que suivent les communes en ce qui concerne les
stratégies et les travaux liés aux aménagements du
territoire ou des espaces urbains.
L'objectif ici est de procéder à une analyse des
stratégies que les acteurs qui participent à la gestion des
espaces verts municipaux de Yaoundé mettent en place pour la promotion
d'une cité verdoyante et attrayante ainsi que pour promouvoir un
environnement sain à travers la création d'espaces verts. Il
s'agit, de façon plus spécifique, d'analyser les logiques
d'action liées au processus de gestion de ces lieux particuliers. Ainsi,
pour ce faire, un accent sera mis sur la caractérisation desdits
acteurs, leurs rôles ainsi que leurs différentes stratégies
qu'ils déploient. Face aux insuffisances ou aux manquements
identifiés dans certains espaces verts municipaux, il est question de
présenter les stratégies d'adaptation des visiteurs et même
de la CUY pour y faire face. De ce fait, deux catégories d'acteurs
peuvent être distingués dans la gestion des espaces verts
municipaux de Yaoundé.Il s'agit d'une part des acteurs directs : ce
sont les acteurs qui agissent de façon directe dans la gestion des
espaces verts municipaux de Yaoundé ( prise des décisions dans le
processus de création des espaces verts municipaux de Yaoundé, la
fourniture des espèces végétales à planter,
l'entretien) en effet, cette catégorie d'acteurs est constituée
principalement de la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), des
Organisations Non Gouvernementales (ONG) et certaines associations.
Mais de façon plus globale, le processus de
développement urbain durables (sur la base des documents de
planification urbaine) dans la communauté urbaine de Yaoundé en
général est guidé par un certain nombre de
préoccupions ou d'orientations.
Tableau 17 : Aperçu des orientations des
documents de planification urbaine à Yaoundé.
Orientations PDU
Yaoundé
|
Orientations CDS
Yaoundé et son aire
métropolitaine
|
Orientations du POS de
Yaoundé 2 et Yaoundé 3
|
§ Capital et centralité ;
§ Habitat et recomposition urbaine ;
§ Déplacement, transport et
réseaux ;
§ Environnement et cadre de vie ;
§ Économie et équipements.
|
§ Assurer une bonne gouvernance de Yaoundé et son
aire métropolitaine
§ Maîtriser le processus d'urbanisation
§ Développer une cité verte dans un
environnement sain
§ Développer les équipements et services
sociaux urbains de manière équitable dans la métropole
§ Favoriser la mobilité urbaine durable
§ Renforcer les pôles économiques pour mieux
positionner l'agglomération à l'échelle internationale
|
§ Protéger les espaces naturels et
inondables ;
§ Maîtriser l'urbanisation en recomposant le tissu
urbain ;
§ Structurer l'armature économique de la commune
;
§ Accompagner les politiques de déplacements ;
§ Embellir le paysage urbain.
|
Source : PDU, 2020
L'autre catégorie d'acteurs est
constituée d'acteurs passifs qui participent tout aussi à
l'entretien des espaces verts, mais de façon indirecte, car leur action
ne dépend pas des décisions prises par les acteurs actifs ;
cette catégorie est essentiellement constituée des populations
qui visitent les EVM de Yaoundé. Le postulat ici est que l'ensemble des
stratégies déployées par ces acteurs aboutissent à
une parfaite maîtrise de ces espaces verts.
2.2.1 Les acteurs directs de la
gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3
Comme nous l'avons mentionné plus haut, les
acteurs directs sont constitués de la Communauté Urbaine de
Yaoundé (CUY), des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et quelques
Associations ; ces acteurs interviennent directement dans la gestion des
espaces verts municipaux. Cependant, la Communauté Urbaine de
Yaoundé, à travers la direction des jardins et espaces verts, est
le principal acteur de la création et de la gestion des espaces verts
municipaux ; en effet, la Communauté Urbaine de Yaoundé
(CUY) (composée de sept Communes Urbaines d'Arrondissement) est
guidée par les intentions du délégué du
gouvernement qui s'est engagé dans une vaste campagne d'embellissement
de la ville (René, J.A, 2012) ; ceci se matérialise à
travers la mise sur pied d'un ensemble de projets relatifs à la
création et à l'aménagement des espaces verts à
Yaoundé et bien d'autres aménagements ; même si
certains d'entre eux se font sur la base de la destruction de certains habitats
mettant ainsi en mal une certaine catégorie de personnes. Les
observations relatives au niveau d'entretien des espaces verts municipaux de
Yaoundé sont assez diversifiées ; d'ailleurs, de nombreuses
personnes interrogées durant l'enquête jugent mal leur niveau
d'entretien et du coup se sentent mal à l'aise dans certains espaces
vert municipaux. Ceci traduit le fait que la création d'un espace vert
municipal s'accompagne de la vulnérabilité des visiteurs lorsque
ceux-ci sont mal entretenus.
En effet, la figure 6renseigne sur les liens de
causalités qui peuvent être établis entre la
création d'un espace vert municipal et la vulnérabilité
des populations qui les visitent. Ces liens s'établissent à la
suite des modes de gestion de ces espaces verts municipaux de Yaoundé
qui sont gérés par la CUY selon le code général des
Collectivités territoriales Décentralisées (CTD)29(*). La gestion
inégale/problème d'entretien qui en découle favorise la
dégradation dans ces espaces et ceci est d'ailleurs corroboré par
les 60,9% des personnes interrogées qui révèlent ne pas
être satisfaites du niveau d'entretien des espaces verts municipaux de
Yaoundé ; car pour ces personnes, les EVM sont des lieux où
pollution et insécurité cohabitent. Ces problèmes
concourent justement à accroître la vulnérabilité
des populations qui visitent ces espaces.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de27.png)
Figure 6 :
Création d'un espace vert et vulnérabilité des visiteurs/
usagers
La création d'un espace vert municipal
à Yaoundé est le résultat d'un processus de prise de
décisions bien réglementées (voir modèle de
création d'un espace vert municipal à Yaoundé). Ces prises
de décisions prennent en compte non seulement les critères
liés aux choix des sites, des espèces d'arbres et horticoles
à planter mais aussi le mise en pratique et du suivi des travaux
d'aménagement d'un espace vert municipal.
Ainsi par exemple, le ravitaillement des
espèces d'arbres à planter dans un espace vert municipal se fait
sur la base d'appels d'offres lancées par la Communauté Urbaine
de Yaoundé auprès de quelques Organisations Non Gouvernementales
(ONG), des entreprises et des Associations qui s'investissent dans les travaux
d'aménagements paysagers urbains. Pour preuve, suite à la
publication de l'appel d'offre n°225/AONO/CUY/CIPM/19 du 14/09/2019 de la
CUY, les entreprises GIC LA MARLENE et Ets TREES OF LIFE ont contribué
à la fourniture des plants d'Eucalyptus Deglupta ainsi que des
travaux relatifs à leur plantation et à la sécurisation
des bas-fonds marécageux dans la ville de Yaoundé. D'autres
Organisations Non Gouvernementales (ONG) et associations sont souvent
associées à la gestion des espaces verts municipaux de
Yaoundé ; mais davantage dans la fourniture des plants d'arbres
à implanter dans des EVMY, il s'agit entre autres de L'ANAFOR (Agence
Nationale d'Appui au Développement Forestier) ; en effet, il s'agit
d'une structure pour objet d'appuyer la mise en oeuvre du programme national de
développement des plantations forestières privées et
communautaires par l'exécution, sur financement du programme, de
nombreuses tâches30(*)parmi lesquelles :
· La réalisation des études, la
planification , la programmation et le suivi-évaluation du programme,
ainsi que la coordination , l'information, la promotion et la recherche des
financements nationaux et internationaux ;
· La fourniture aux opérateurs privés et
communautaires, à leur demande et sur leur financement, des semences et
des plants ainsi que d'un appui-conseil pour leurs projets de plantations.
En plus de l'ANAFOR, il y a l'IRAD ( Institut de
recherche Agricole pour le développement) et de l'Association Nationale
des Techniciens des Eaux et Forêts (ANATEF). Tous ces organes
réalisent des prestations de services auprès de la
Communauté Urbaine de Yaoundé et à la demande de celle-ci.
L'IRAD parmi ses missions concoure ou participe, en tant que de besoin ou
sous quelque forme que ce soit, d'initiative ou sur commande, à la
réalisation d'études ou de prestations en conformité avec
son objet ; il participe également à la mise en oeuvre et au
suivi-évaluation des activités se rapportant à son
objet31(*). Mais de
façon plus légale, les quêtes de fournitures de plants
passent généralement par les appels d'offres lancées par
la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY). La création des
espaces verts municipaux participe à la mise en place d'une trame verte
en milieu urbain à Yaoundé.
2.2.1.a La CUY : entre
éveille de conscience et volonté de protection de l'environnement
des espaces verts municipaux
Les responsables municipaux dans leur dynamisme de
mettre en place un cadre environnemental, sain et viable aux populations
urbaines mettent sur pieds certaines stratégies dans le but d'orienter
les populations qui visitent les espaces verts municipaux à adopter une
attitude qui tend au respect de l'environnement dans ces espaces verts. La
Loi-cadre de 96 définit l'environnement comme étant
l'ensemble des éléments naturels ou artificiels et des
équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que
les facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent
l'existence, la transformation et le développement du milieu, des
organismes vivants et des activités humaines.Les espaces verts
municipaux de Yaoundé sont le résultat d'une activité
anthropique et sont donc par conséquent d'origine artificielle.
La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY),
pour s'inscrire dans une tendance d'un développement urbain vert durable
a en son sein certains services qui travaillent dans ce sens ; il s'agit
entre autres de la direction des jardins et espaces verts qui a pour rôle
de créer et d'aménager les espaces verts municipaux. La CUY
dispose tout aussi de la direction de l'urbanisme, de l'architecture et du
cadre de vie. En effet, ces directions suivent les orientations
énoncées dans les documents d'aménagement urbain de
Cameroun (POS, PDU...). De façon plus pratique, la CUY, dans certains
EVMY, procède à des installations de règlement
intérieur (règlement intérieur du Bois Ste Anastasie Photo
9) dans le but de réguler le comportement des visiteurs dans les espaces
verts municipaux de Yaoundé. Cependant, cette mesure préventive
n'est pas appliquée dans tous les espaces verts municipaux ce qui
révèle davantage les limites dans les modes de gestion actuelles
de ces espaces verts.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de28.png)
Photo 5 :
Règlement intérieur du bois Ste Anastasie (c)Manga,
décembre 2022
On peut toutefois déplorer l'absence de cette
mesure de sensibilisation de la protection des espaces verts dans de nombreux
autres espaces verts municipaux de Yaoundé II et III. Ceci n'est pas
sans conséquence. En effet, dans la quasi-totalité des espaces
verts municipaux de Yaoundé II et III, il n'existe pas une mesure de
sensibilisationqui va indiquer les usagers à adopter des comportements
éco responsables dans les espaces verts. Les observations directes sur
le terrain nous ont mis face à l'absence des plaques portant des
messages de sensibilisation. Et cette situation est sans doute à
l'origine de l'incivisme environnemental qui est factuel dans les espaces verts
municipaux de Yaoundé II et III.
2.2.1.b La non-prise en compte
des principes de la gestion de l'environnement
De façon littérale, l'environnement
c'est l'ensemble des éléments ( d'origine naturelle ou
artificielle) qui entourent un individu. Les éléments artificiels
sont le produit d'une anthropisation pesante dans un milieu donné ;
en effet, l'homme peut contribuer à façonner ou à
aménager son environnement et le produit de ces aménagements
nécessite une gestion particulière en fonction des
éléments présents dans l'espace concerné. La
question de la gestion de l'environnement au Cameroun répond à
une volonté de garantir une prise en compte parfaite des composantes du
Développement Durable (environnement, social, économique). C'est
d'ailleurs dans cette optique qu'il a été adopté la
Loi-cadre de 1996 sur la gestion de l'environnement. En effet, cette Loi
présente un certain nombre de principes ou d'orientations à
prendre en compte dans le processus de gestion de l'environnement au Cameroun
en général.
Tableau 18 : Quelques principes de la gestion de
l'environnement au Cameroun
Principes
|
Orientations
|
Niveau d'engagement32(*)
|
Le principe pollueur-payeur
|
Les frais résultants des mesures de prévention,
de réduction de la pollution et de la lutte contre celle-ci et de la
remise en l'état des sites pollués doivent être
supportés par le pollueur.
|
Moyen
|
Le principe de responsabilité
|
Toute personne qui, par son action, crée des conditions
de nature à porter atteinte à la santé de l'homme et
à l'environnement, est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer
l'élimination dans des conditions propres à éviter lesdits
effets.
|
Moyen
|
Le principe de participation
|
- Chaque citoyen doit avoir accès aux informations
relatives à l'environnement, y compris celles relatives aux substances
et activités dangereuses ; chaque citoyen a le devoir de veiller
à la sauvegarde de l'environnement et de contribuer à la
protection de celui-ci ; les personnes publiques et privées doivent,
dans toutes leurs activités, se conformer aux mêmes exigences ;
les décisions concernant l'environnement doivent être prises
après concertation avec les secteurs d'activité ou les groupes
concernés, ou après débat public lorsqu'elles ont une
portée générale.
|
Moyen
|
Source : Loi-cadre n°96/12 du 5
Août 1996
Cependant, malgré l'antériorité
de ces principes et la volonté d'aménager les espaces urbains par
la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), et dans le cadre de la
gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé, on note une
difficulté desdits principes à s'appliquer sur le terrain par des
responsables municipaux qui décrient tout de même l'incivisme
environnemental, mieux du désordre urbain opéré par les
visiteurs ou les usagers des espaces verts municipaux de Yaoundé. Ceci
dit, les espaces verts municipaux sont un laisser pour compte. Les observations
directes sur les sites d'étude nous ont permis de caractériser le
niveau d'engagement des de la CUY et des visiteurs dans la mise en pratique des
prescriptions énoncées dans la Loi-cadre de 1996 (tableau 18), il
en ressort que le niveau d'engagement est moyen. Moyen dans la mesure où
on constate des inégalités de gestion qui persistent et qui
tendent d'ailleurs à alimenter la pollution dans certains espaces verts
municipaux. Au sujet désordre urbain dans les espaces verts municipaux,
le chef service de la création et de l'aménagement des espaces
verts municipaux de la CUY a été assez expressif et
suggestif :
« ...En plus du désordre urbain, nous
allons ajouter l'incivisme parce que quand on parle du désordre urbain,
on peut peut-être énumérer les gens qui mènent des
activités tels que les petits commerces dans les espaces verts
municipaux. L'incivisme ce sont aussi des gens qui viennent faire leurs besoins
dans les jardins, pendant qu'ils sont dans un jardin, ils jettent les ordures
n'importe où pourtant il y a des corbeilles de jardins. Moi je
préconise à cet effet une sensibilisation des populations
à préserver les espaces verts que la ville de Yaoundé
regorge ; c'est un fort potentiel qu'il faut préserver. Il y a des
gens qui marchent sur les pelouses pourtant il y a des allées
piétonnes. Nous décrions cela... » Entretien
semi-directif avec le chef service de la création et
l'aménagement des parcs et jardins- direction des jardins et des espaces
verts- CUY : Mars 2022
La manifestation de l'incivisme dans les espaces verts
municipaux de Yaoundé n'est que le résultat de la gestion
inégale de ces espaces. Cela est d'autant plus manifeste avec les 29,7%
des personnes interrogées qui clament l'absence des toilettes publiques
dans certains espaces verts municipaux de Yaoundé et bien d'autres
manquements. Les aménagements verts en milieu urbains engendrent
souvent des mésententes au sein même des décideurs dans le
processus de prise des décisions.En effet, les politiques de promotion
de la nature en ville qui supposent une réorientation des pratiques
gestionnaires et des normes urbanistiques peuvent engendrer des conflits
(Rouadjia, 2017) du fait des contradictions ou des divergences au niveau des
idées d'aménagement émises de part et d'autre par les
différents acteurs.
2.3 Logiques d'acteurs indirects
et stratégies d'adaptation
Les logiques d'acteurs passifs sont
influencées par celles des acteurs actifs. En effet, les acteurs passifs
de la gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé sont
essentiellement constitués des visiteurs ou des usagers de ces espaces.
Ils participent donc indirectement à leur gestion dans la mesure
où, étant dans un espace vert municipal, certains peuvent mener
des actions écologiques dans le but de préserver l'environnement
des espaces verts municipaux. Certains objets comme des sacs plastiques
sont souvent très utilisés par les visiteurs ou les usagers des
espaces verts municipaux de Yaoundé dans le but de collecter des
déchets, ou du moins emporter leurs déchets. En effet, les
espaces verts municipaux (le cas du Bois Ste Anastasie) constituent le lieu
oùles visiteurs font du pique-nique( Boutefeu, 2007).
2.3.1 Les espaces verts
municipaux de Yaoundé entre manquements et stratégies
d'adaptation des visiteurs
2.3.1.a Considérations par
lien de causalité
La création d'un espace vert municipal
à Yaoundé engendre un certain nombre d'implications qui peuvent
être appréhendées par le biais des liens de
causalité33(*). En
effet, les inégalités de gestion des espaces verts municipaux de
Yaoundé qui se manifestent par différents aménagements de
ceux-ci conduisent à de multiples formes d'adaptations des visiteurs ou
des usagers de ces espaces verts. Dès lors, les adaptations constituent
une réponse des visiteurs face aux insuffisances ou aux manquements
identifiés dans certains espaces verts municipaux tels que ceux
identifiés dans l'annexe du Bois Charles Atangana (Yaoundé III)
et dans bien d'autres EVMY. Toutefois, ces adaptations ne répondent pas
toujours aux normes.
Les aménagements dans les espaces verts
municipaux de Yaoundé influencent sur leur attractivité. Ainsi,
un espace vert sera plus visité qu'un autre en fonction des
aménagements qu'on y retrouve et bien d'autres critères tels que
l'offre en sécurité, aux toilettes, aux bancs publiques,
l'éclairage etc...la combinaison entre les manquements et/ou les
insuffisances que l'on identifie dans un espace vert municipal et l'impact sur
l'attractivité de celui-ci conduit les visiteurs à mettre en
place des stratégies d'adaptation dans le but de mieux se sentir
à l'aise dans un espace vert municipal.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de29.png)
Figure 7 : Liens de
causalité entre la création d'un EVM, les aménagements et
les adaptations
2.3.1.bQuelques formes
d'adaptations dans les espaces verts municipaux de Yaoundé
La plupart des adaptions des visiteurs que nous avons
identifiées sur le terrain se réfèrent à l'absence
des bancs publics et des allées piétonnes
réglementaires.
- Le défaut des allées piétonnes
réglementaires
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de30.png)
photo 6 :
Allée piétonne non réglementaire à l'annexe du bois
Charles Atangana(c)Manga, mars 2022
Le défaut des allées piétonnes
réglementaires dans certains espaces verts municipaux de Yaoundé
contraint les visiteurs à marcher sur les pelouses ou sur le gazon
naturel et ceci a pour conséquence d'accroître la
dénudation du sol et à mettre en place des espaces semi-verts
voire des sols nus.
- Le défaut ou l'absence de bancs
publics
Face à l'absence des bancs publics dans
l'annexe du bois Charles Atangana, qui reçoit tout de même
quelques visiteurs. En effet, il arrive que le gazon naturel soit assez humide
et les populations qui veulent éviter de se mouiller s'adaptent à
l'aide des pierres, ou des morceaux de bois comme le montre la photo 11.
Toutefois, le manque ou l'insuffisance des bancs publics dans certains espaces
verts municipaux a conduit la Communauté urbaine de Yaoundé
à opter pour une revalorisation des bouteilles plastiques (photo 12) en
fabriquant des bancs dans le but d'accueillir davantage les visiteurs en leur
offrant un cadre convivial.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de31.png)
photo 7 :
« banc » dans l'annexe du Bois Charles Atangana
(c)Manga, mars 2022
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de32.png)
Photo 8 :
Revalorisation des bouteilles plastiques au Bois Ste
Anastasie(c)Manga, décembre 2022
La revalorisation des bouteilles plastiques est une forme
d'adaptation écologique de la CUY face à l'insuffisance des bancs
publics dans cet espace vert qui reçoit un important flux de visiteurs.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de33.png)
Planche 4 :
Adaptations des usagers/visiteurs
La planche présente deux formes d'adaptation face
à l'insuffisance des bancs publics dans le Bois Ste Anastasie (A)
où on peut voir un visiteur assis sur un rocher ; et à
l'annexe du Bois Charles Atangana (B) où on peut voir des morceaux de
parpaings souvent utilisés par les visiteurs. (c)Manga, Décembre
2022.
Qu'il s'agisse des adaptations de la communauté urbaine
de Yaoundé ou des usagers dues à l'insuffisance de certains
éléments fondamentaux dans les espaces verts municipaux de
Yaoundé II et III, il n'en demeure pas moins vrai que ces formes
d'adaptations ne sont pas sans conséquences et ceci impacte
inéluctablement sur un aspect important : l'attraction de l'espace
vert concerné. En effet, certaines adaptations comme les allées
piétonnes non réglementaires, créés par les
usagers, impactent directement sur le caractère esthétique de
l'espace vert ( tel que l'on peut le voir à l'annexe du Bois CHARLES
ATANGANA, à Yaoundé III et bien d'autres) en le dégradant.
C'est ce qui explique d'ailleurs sa faible fréquentation par les
citadins (13,4% des enquêtés). Il est donc impérieux de
mettre sur pied des stratégies de correction de cette forme
d'adaptation. Il en est de même pour les adaptations des visiteurs qui,
pour essayer de palier au problème lié à l'absence des
bancs publics, utilisent des morceaux de bois et des parpaings cassés
tel qu'on peut le voir sur la photo 11. Tous ces éléments tendent
à dégrader et à réduire le taux de
fréquentation des espaces verts municipaux de Yaoundé II et III
voire des autres communes de la communauté urbaine de Yaoundé.
On peut également déplorer les
inégalités d'usage et de revalorisation écologiques des
bouteilles plastiques qui est une forme d'adaptation de la CUY face à
l'insuffisance des bancs publics au Bois SAINTE ANASTASIE à
Yaoundé III. Cette forme d'adaptation pourrait être mise sur pied
dans d'autres espaces verts et pourrait permettre aux usagers d'avoir des
places assises. Pourtant, on observe jusqu'ici une sorte
d'hiérarchisation des espaces verts qui tend à négliger
d'autres et donc à encourager des actions anti écologiques dans
d'autres espaces verts municipaux qui ne disposent pas de bancs publics. Les
aménagements dans des espaces verts urbains modifient le comportement
des usagers. En effet, les enquêtes de terrain par questionnaires nous
ont permis d'obtenir la figure ci-dessous qui nous permet d'interpréter
des faits suivant une logique systémique pour dire que plus un espace
vert est bien aménagé (bancs publics, toilettes publiques,
allées piétonnes règlementaires, aires de jeu, poubelles,
éclairage etc...) les usagers adopteront et développeront des
comportements éco responsables. Seulement, un espace vert avec des
insuffisances dans les aménagements aura tendance à engendrer des
actions anti écologiques des usagers ( incivisme
environnemental)34(*).
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de34.png)
Figure 8 : aménagements
verts municipaux et comportements des usagers
Source : enquêtes de terrain
Tout compte fait, la création des espaces verts
municipaux, en tant que processus, est combinée par une série de
projections de leur création par la Communauté Urbaine de
Yaoundé dans les différents arrondissements. Pour le cas
particulier de nos deux communes d'étude, elles prévoient de
créer davantage des espaces boisés voire des jardins et squares
pour le bien être des usagers compte tenu de faible disponibilité
ainsi qu'à leur accessibilité dans les deux communes. Ainsi, les
objectifs se fixent vers l'horizon 2035 ; ce qui tend à souligner
la tendance de la CUY à travailler pour le développement urbain
durable vert pour l'émergence souhaitée au Cameroun.
Tableau 19 : Projections de création et
d'aménagement des espaces verts à Yaoundé II et III
« Horizon 2035 »
Dates/Horizon
|
Objectifs
|
Commune concernée
|
2025
|
Créer deux jardins
équipés
|
Yaoundé 3
|
Créer un jardin
équipé
|
Yaoundé 2
|
2030
|
Créer un square
|
Yaoundé 2
|
Créer deux espaces verts municipaux
aménagés, un jardin
équipé, un square, un parc
Urbain
|
Yaoundé 3
|
2035
|
Créer deux espaces verts municipaux
aménagés, trois jardins équipés,
deux squares
|
Yaoundé 3
|
Créer un square
|
Yaoundé 2
|
Source : documentation CUY (POS,
Yaoundé 2019).
La projection de création d'espaces verts
municipaux par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) est une
tendance qui s'inscrit non seulement dans le but de répondre aux besoins
des populations qui demandent plus d'espaces verts urbains
aménagés équitablement, mais il s'agit davantage d'une
tendance qui s'inscrit dans le processus d'émergence du Cameroun
annoncée pour 2035. En effet, la vision de
l' « émergence du Cameroun horizon
2035 » naît d'une volonté de transformer le
Cameroun sur tous les plans, et partant, sur le plan environnemental ;
d'ailleurs, c'est une vision qui s'étend sur de nombreux pôles
d'action parmi lesquels le pôle et environnemental. Ce pôle a pour
vocation de :
- Protéger l'environnement
- Préserver les écosystèmes
- Révolutionner l'agriculture avec l'avènement
de l'agriculture de seconde génération.
En effet, cette vision de l'émergence vise à
faire du Cameroun « un pays qui crée des richesses
et les redistribue de manière
équitable, un pays qui offre à tous les
opportunités égales d'épanouissement, un
pays à la croissance forte et durable
(...) »35(*). Il s'agit donc ici de comprendre cette visée
au sens plus large du terme car le développement doit être
envisagé sur tous les plans. Les espaces verts en milieu urbain sont des
richesses offertes aux populations urbaines non seulement pour redorer le
blason de la ville mais aussi pour le bien-être de ces populations ;
ils participent donc de façon irréfutable à leur
épanouissement et promeuvent aussi le développement urbain
durable.
2.4 L
'Analyse des Correspondances Multiples (ACM) et l'Analyse en Composantes
Principales (ACP)
L'analyse des données a permis de choisir
certaines variables ( tranche d'âge et la situation matrimoniale pour les
ACP ; le sexe de l'enquêté et le niveau
d'alphabétisation pour les ACM) qui ont eu la particularité
d'expliquer d'autres variables de l'étude.Ceci a permis de mieux
appréhender les relations qui existent dans les perceptions des espaces
verts en milieu urbain en général et les espaces verts municipaux
en particulier. De plus, les variables sélectionnées pour les ACP
et les ACM nous ont permis de constater qu'elles impactent ou alors qu'elles
agissent sur la connaissance des espaces verts municipaux, les perceptions, les
périodes des visites des espaces verts ainsi que l'appréciation
du niveau d'entretien de ces espaces verts. En effet, deux méthodes nous
ont permis de procéder à ces analyses ; il s'agit d'une part
de l'Analyse des Composantes Principales (ACP)36(*) et d'autre part de l'Analyse des Correspondances
Multiples (ACM)37(*).
2.4.1 L'Analyse en Composantes
Principales (ACP)
Les ACP concernent les variables quantitatives ou
qualitatives ordinales. Il a été question de corréler la
tranche d'âge, la situation matrimoniale et l'appréciation du
niveau de beauté des espaces verts municipaux de Yaoundé. Ainsi,
l'ACP lancé nous a renseigné qu'il y a une corrélation
moyenne soit 0,507 entre la tranche d'âge et la situation matrimoniale de
l'enquêté.Le tableau 19 ci-dessous montre clairement les niveaux
de corrélation entre les variables choisies pour expliquer certains
faits de notre étude. La corrélation moyenne entre la tranche
d'âge et la situation matrimoniale peut être
appréhendée comme suit : le traitement des données
issues des questionnaires révèle 7,3% des enquêtés
mariés contre 81,3% de célibataires ; ceci influence sur la
connaissance, par exemple des noms espaces verts municipaux. En effet, il est
admis que de nombreux couples ont une meilleure connaissance des noms des
espaces verts municipaux dans la mesure où ces espaces constituent
souvent des lieux de prises de photos après les
célébrations de mariages ou encore lors des pratiques de
pique-nique réunissant les membres d'une famille ou même des
couples dans certains espaces verts urbains de Yaoundé.
Tableau 20 : Correlations matrix ACP
|
Tranche d'âge
|
Situation matrimoniale
|
Si oui, appréciation du niveau de beauté des
EVMY
|
Corrélation
|
Tranche d'âge
|
1.000
|
.507
|
.008
|
Situation matrimoniale
|
.507
|
1.000
|
-.070
|
Si oui, appréciation du niveau de beauté des
EVMY
|
.008
|
.070
|
1.000
|
Source : analyse des données
d'enquête
Plus précisément, le component plot ci-dessous
montre davantage la corrélation entre la tranche d'âge et la
situation matrimoniale de l'enquêté. Ce sont, en effet, les deux
grandes dimensions qui expliquent mieux l'étude dans la mesure où
il n'y a pas réellement de corrélation entre
l'appréciation de la beauté d'un espace vert municipal et les
deux autres variables. La figure ci-dessous le montre clairement. On voit que
tranche d'âge et situation matrimoniale sont côte à
côte.Il y a donc corrélation.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de35.png)
Figure 9 :
Corrélation des variables tranches d'âge/situation
matrimoniale
2.4.2 Analyse des Correspondances
Multiples (ACM)
L'analyse des correspondances multiples (ACM) de notre
étude concerne les variables qualitatives ou nominales ou encore
quantitatives ordinales. Ici,le choix s'est porté sur deux principales
variables. Il s'agit du sexe de l'enquêté (1) et du niveau
d'alphabétisation (2). En effet, il s'agit des deux variables qui,
lorsqu'on les cumule ont une forte corrélation soit
5.349.
Tableau 21 : moyenne des
variables ACM
Model Summary
|
Dimension
|
Cronbach's Alpha
|
Variance Accounted For
|
Total (Eigenvalue)
|
Inertia
|
1
|
.845
|
5.700
|
.139
|
2
|
.820
|
4.998
|
.122
|
Total
|
|
10.699
|
.261
|
Mean
|
.833a
|
5.349
|
.130
|
a. Mean Cronbach's Alpha is based on the mean Eigenvalue.
|
Source : enquête de terrain + analyse des
données
La figure 10 montre les relations entre différentes
variables de l'étude.On peut y déceler que la variable 3 qui
représente (pour l'enquêté) la situation professionnelle
est éloignée des autres variables ; pour dire que cette
variable n'impacte pas sur les perceptions que les usagers ont des espaces
verts municipaux ou sur tout autre aspect de l'étude tel que le niveau
d'entretien de ces espaces verts municipaux par exemple.
Pour revenir aux deux principales variables qui
expliquent l'étude c'est-à-dire le sexe de l'enquêté
(dimension 1) et le niveau d'alphabétisation (dimension 2) qui ont une
très forte relation, on peut interpréter cela comme suit :
par rapport à l'enquêtéayant un niveau de scolarisation ou
d'alphabétisation primaire, l'enquêté qui a un niveau
scolaire élevé ou supérieura plus de chances mieux
interpréter l'importance et le rôle des espaces verts en milieu
urbain un enquêté ayant un niveau d'alphabétisation
inférieur.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de36.png)
Figure 10 : Corrélations de variables
ACM
De façon pratique, en partant de
l'hypothèse que les usagers des EVMY ayant un niveau d'étude
supérieur ont une forte capacité d'appréhender et de
saisir mieux l'importance de ces espaces verts, l'analyse des données
par le test de khi 238(*)
entre les deux variables (niveau d'alphabétisation et
appréciation des espaces verts municipaux) a par exemple permis
d'évaluer la perception des enquêtés en rapport avec le
niveau d'entretien des EVMY.Cette analyse a donc par ailleurs permis de
vérifier l'hypothèse sus évoquée.
Tableau 22 : Niveaux d'alphabétisation des
enquêtés
Niveaux d'alphabétisation
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Primaire
|
11
|
7,3%
|
Secondaire
|
20
|
13,3%
|
Supérieur
|
119
|
79,3%
|
Total
|
150
|
100%
|
Source : enquêtes de terrain
La figure 11 montre les tendances qui traduisent les
contrastes en termes d'appréciation du niveau d'entretien des EVMY. En
effet, les enquêtés ayant un niveau d'étude
supérieur ont un niveau de perception plus poussé en termes du
niveau d'entretien des espaces verts municipaux. En effet, d'aucuns
révèlent ne pas être satisfaits de leur niveau d'entretien
tandis que d'autres trouvent que ces EVMY sont bien entretenus. Les perceptions
des enquêtés du supérieur dans cette étude ont donc
été évaluées à 79,5%. De plus,
l'étude révèle une faible participation et de perception
des enquêtés ayant un niveau primaire soit 7%.Par ailleurs, on
constate tout de même que 13,5% ayant un niveau secondaire ont des points
de vue tout aussi contradictoires. En bref, cette figure est une réponse
à la question de savoir comment l'entretien des espaces verts municipaux
de Yaoundé est-il perçu par des usagers en fonction de
leursdifférents niveaux d'alphabétisation.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de37.png)
Figure 11 : Niveau d'alphabétisation et
perception des espaces verts municipaux
Le tableau 21 ci-dessous présente globalement le test
de khi 2 des deux variables.
Tableau 23 : Test de Khi 2
Niveau d'alphabétisation * Êtes-vous satisfait du
niveau d'entretien des espaces verts municipaux de Yaoundé? Cross
tabulation
|
|
Êtes-vous satisfait du niveau d'entretien des espaces
verts municipaux de Yaoundé?
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Niveau d'alphabétisation
|
Primaire
|
Count
|
1
|
8
|
9
|
Residual
|
-2.5
|
2.5
|
|
Secondaire
|
Count
|
8
|
10
|
18
|
Residual
|
1.0
|
-1.0
|
|
Supérieur
|
Count
|
43
|
63
|
106
|
Residual
|
1.6
|
-1.6
|
|
Total
|
Count
|
52
|
81
|
133
|
Source : analyse des données
d'enquête de terrain
Conclusion
Il s'agissait dans ce deuxième chapitre
d'identifier les acteurs et d'analyser leurs logiques d'actions dans le
processus de gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé. de plus,
suite aux manquements ou aux insuffisances d'aménagements
identifiés dans certains espaces verts municipaux de Yaoundé, il
a été question pour nous d'analyser les stratégies
d'adaptation ou des tentatives de remédiation tant bien celles de la CUY
que celles des usagers ou des visiteurs de ces espaces verts. Les politiques
d'aménagements urbains visent la réorganisation spatiale de la
ville tout en impulsant son rayonnement ; toutefois, ces
aménagements sont sujets à questions et les avis divergent d'une
personne à une autre. Les aménagements verts sont sujets à
la pollution, conséquence des inégalités de leur gestion
et de l'incivisme environnemental des visiteurs. Cependant, malgré les
différences d'aménagements, les manquements voire les
insuffisances d'aménagements dans les espaces verts municipaux de
Yaoundé, on assiste à des pratiques d'adaptation (création
des allées piétonnes non règlementaires, l'usage des
pierres comme des bancs, etc...) dans ces espaces verts. Ces diverses formes
d'adaptation traduisent le besoin des visiteurs de tout faire pour se sentir
à l'aise dans un espace vert municipal.
CHAPITRE 3 :
ANALYSE DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS
MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS DANSLES COMMUNES DE YAOUNDE II et III
CHAPITRE 3 :
ANALYSE DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS
MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS DANSLES COMMUNES DE YAOUNDE II et III
INTRODUCTION
La création des Espaces Verts Municipaux à
Yaoundé (EVMY) suit un processus particulier39(*) et la gestion de ces espaces
verts est fortement marquée par le déploiement d'un ensemble de
stratégies par les acteurs directs et indirects et ceci dans le but de
mieux contenir cette nature en milieu urbain et d'offrir un environnement sain,
agréable et viable aux visiteurs de ces espaces verts. Cependant, la
gestion actuelle des espaces verts municipaux n'est pas dépourvue
d'implications qu'il est nécessaire d'analyser. Les apports des espaces
verts en milieu urbain sont indéniables. Il est donc question
d'identifier les différents services écologiques fournis par ces
espaces verts aux usagers qui les visitent. De plus, il est question dans ce
chapitre d'analyser les rapports entre les espaces verts municipaux et le
développement de certaines activités autour de ceux-ci. Les
interactions entre les espaces verts et les usagers sont donc pris en comptent
de façon globale.
En effet, en s'appuyant sur la première loi de la
géographie40(*) qui
établit un rapport d'influence entre le rapprochement de deux choses et
leur possibilité d'entrer en interaction, on parvient à saisir le
fait que la création des espaces verts en milieu urbain a des
répercussions sur les modes de fonctionnement d'une ville et de ses
occupants. De plus, la théorie systémique41(*), développée par
Ludwig Von Bertallanffy en 1968 qui propose d'appréhender tout
phénomène comme un étant un système d'interactions,
permet de mieux comprendre les interactions et même des
rétroactions qui existent entre les espaces verts et les hommes.Les
interactions existent dans la mesure où les hommes créent des
espaces verts et profitent en retour des services écologiques que ces
derniers offrent. Cependant, et pour le cas des espaces verts municipaux de
Yaoundé en particulier, les rétro actions vont dépendre du
principal critère de la gestion en général et de
l'entretien de ces espaces verts en milieu urbain par les différents
acteurs en particulier. Dès lors, Les rétro actions seront
positives ou négatives selon les niveaux d'aménagement et
d'entretien de ces espaces verts. Ces interactions et rétro actions
peuvent davantage être appréciées par le biais des liens de
causalité.
3.1
IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX
À l'ère de
l'Anthropocène42(*), caractérisée par un processus
d'Anthropisation43(*)
très pesant, les modifications ou les transformations d'un espace
donné ne sauraient ne pas produire des répercussions non
seulement dans le processus de prise en compte globale du milieu
anthropisé et de l'ensemble des éléments qui le
constituent, mais aussi sur les modes d'usages que l'on fait de ces espaces. En
effet, Les espaces verts municipaux de Yaoundé, résultat du
processus d'Anthropisation de l'espace urbain, ne sont pas en reste et leur
gestion engendre de nombreuses conséquences.De façon plus
précise, un mode de gestion particulier des espaces verts impacte sur le
développement de certaines activités autour de ces espaces voire
même à l'intérieur.
3.1.1 Implications vues sous
l'angle des liens de causalité
L'action de créer les espaces verts en milieu
urbain implique la mise en place inévitable des bonnes stratégies
liées à leur gestion. Ainsi, le niveau de gestion,
d'aménagement, de réaménagement voire d'entretien des
espaces verts par l'homme dans les métropoles, influence non seulement
les usagers mais aussi et surtout les différentes interactions et
rétroactions entre ces deux éléments du système. De
ce fait, une bonne gestion de ces lieux particuliers aura plus de
possibilité d'engendrer des rétroactions positives ;
c'est-à-dire que l'espace vert, lorsqu'il est par exemple bien
aménagé et bien entretenu fréquemment va permettre aux
usagers de mieux s'y plaire, de se sentir à l'aise et de profiter du
paysage offert. Et ceci influence sur l'attractivité des espaces verts
biens entretenus et bien aménagés qui vont recevoir plus de
visiteurs que dans les espaces verts où le niveau d'entretien et
d'aménagement est quelques fois chaotique.
Par ailleurs, une gestion emprunte de manquements et
d'insuffisances garantit le contraire, d'où la
vulnérabilité des usagers ou des visiteurs. L'homme a donc un
grand rôle à jouer dans le système. En effet, de nombreuses
collectivités cherchent à améliorer leur cadre de vie en
ayant recours aux solutions fondées sur la nature.Mais la
réappropriation de l'espace public par la nature transforme les paysages
et peut s'accompagner de réactions positives ou négatives de la
part des usagers et des gestionnaires44(*)(CEREMA,2022).
Le schéma systémique (figure 12)
ci-dessous démontre clairement les liens de causalité entre la
présence des espaces verts en milieu urbain, les interactions et les
rétroactions avec l'homme. Toutefois, malgré les niveaux
d'entretien différents que peuvent connaître les espaces verts en
milieu urbain, les interactions subsistent tout de même car les hommes
bénéficient toujours des services écosystémiques de
ces espaces verts malgré leur vulnérabilité perçue.
D'après Roberts (2017) cité par Selma et al.(2020), les espaces
verts sont des lieux d'interaction avec la nature et entre les usagers. Ils
sont des lieux de rencontre par excellence, permettant de stimuler des
interactions sociales, les comportements prosociaux et la cohésion
sociale.
Espaces verts
Espaces verts
Interactions Interactions
Gestion inégale ou chaotique par l'homme/insuffisances
et manquements
Gestion inégale ou chaotique par l'homme/insuffisances
et manquements
Bonne gestion de l'homme
Bonne gestion de l'homme
Rétroaction négative et
vulnérabilité des usagers.
Rétroaction négative et
vulnérabilité des usagers.
Rétroaction positive
Figure 12 :
Rétro actions en liens avec la gestion des espaces verts en milieu
urbainRétroaction positive
Figure 14 :
Rétro actions en liens avec la gestion des espaces verts en milieu
urbain
Figure 14 : Rétro
actions en liens avec la gestion des espaces verts en milieu urbain
Réalisation : Hubert Aristide Manga
Mvondo
3.1.2 L'attrait des traits des
espaces verts municipaux
Les espaces verts municipaux de Yaoundé sont
indispensables dans le fonctionnement de la ville.D'ailleurs, 89,8% des
enquêtés qui sont pour la présence des espaces verts en
milieu urbain pensent qu'ils occupent une place importante et que ces derniers
contribuent considérablement au rehaussement de la beauté du
paysage et au développement urbain.
Le tableau 24 présente un croisement de deux variables
qui ont permis de peser, au près des enquêtés, le pour et
le contre et de déterminer la perception de ces usagers sur la place
qu'ils accordent aux espaces verts en milieu urbain. Entre place importante
accordée aux espaces, lieu idéal de se ressourcer et lieu par
excellence de balade et de découverte, les avis varient et divergent
d'un enquêté à un autre. Notons tout de même que
quelques enquêtés se sont abstenus de donner leur avis du fait de
l'ignorance de l'importance ou de la nécessité ou non des espaces
verts en milieu urbain.
Tableau 24 : Perceptions et place accordée
aux espaces verts en milieu urbain
|
Place accordée aux espaces verts en milieu
urbain ?
|
|
Place importante
|
%
|
Ils permettent de se ressourcer
|
%
|
Lieu de repos, de balade et de
découverte
|
%
|
Total
|
Pour ou contre la présence des espaces verts en
milieu urbain ?
|
Être pour
|
70
|
89,8%
|
29
|
88%
|
32
|
82%
|
131
|
Être contre
|
1
|
1,2%
|
1
|
3%
|
1
|
2,5%
|
3
|
Abstention
|
7
|
9%
|
3
|
9%
|
6
|
15%
|
16
|
Total
|
78
|
100%
|
33
|
100%
|
39
|
100%
|
150
|
Source : enquête de terrain
Les différents aménagements des espaces verts
peuvent influencer fortement sur leur attractivité. Pour le cas
spécifique des espaces verts municipaux de Yaoundé, le
comportement des usagers est assez particulier, on s'attendrait à
compter un flux de visites important dans les espaces verts où
l'entrée n'est pas payante que dans un espace vert où il faut au
préalable payer l'entrée avant de profiter des services qu'offre
ledit espace vert. Cela est tout simplement dû au fait que les espaces
verts municipaux de Yaoundé regorgent des différences dans leurs
aménagements et cela impacte directement sur leur attractivité.En
effet, les espaces verts municipaux de Yaoundé où l'entrée
est payante (le cas du bois Ste Anastasie) disposent des aménagements
bien plus importants (sécurité, restaurants, bancs publics,
diversité floristique, les décorations etc...) que les espaces
verts où l'entrée est gratuite (le cas de l'annexe du bois
Charles Atangana) où on constate des manquements ou des insuffisances
dans les aménagements.
Par ailleurs, les espaces verts influencent le vécu des
citadins ; cependant, les comportements de ces derniers envers ces espaces
vont dépendre de certains critères tels que le niveau
d'entretien, l'offre en sécurité, les qualités
d'aménagements. Bien d'autres facteurs peuvent influencer la
disponibilité et l'attractivité des espaces verts comme le type
et la superficie, la fragmentation, l'accessibilité et des
équipements dans ces espaces (Selmaet al, 2020). Les observations
directes sur le terrain ont justement permis de constater que les espaces verts
municipaux, ( dominés par des plantes herbacées comme le gazon)
comme ceux situés dans des rond-point de la ville, sont moins
visités du fait de leur faible superficie au profit de ceux dont les
superficies sont nettement grandes.
De plus, l'ombrage qu'offre ces espaces est également
un facteur important du choix de l'espace vert municipal à visiter.Le
choix sera donc davantage porté sur les espaces verts où le taux
de recouvrement est important. D'ailleurs, 67% des enquêtés
révèlent éprouver un plaisir à profiter de
l'ombrage qu'offre les espaces verts en milieu urbain. L'ensemble des
éléments attractifs que peuvent regorger les espaces verts
peuvent contribuer au développement de certaines activités
économiques tels que les petits commerces. Les espaces verts en milieu
urbain sont, dès lors, considérés comme des supports de
commerce. Ces petits commerces se développent généralement
soit à l'intérieur d'un espace vert soit autour de celui-ci.
En réalité, ces petits commerces ont la
particularité de se développer à l'intérieur ou
autour des espaces verts municipaux de Yaoundé qui reçoivent un
important flux de visiteurs ; il s'agit entre autres du Bois Sainte
Anastasie ( Yaoundé II) en photo ci-dessus. Ainsi, les populations qui
passent à côté ou les usagers des espaces verts profitent
pour faire des achats.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de38.png)
photo 9 : développement
des petits commerces à coté du Bois Sainte Anastasie,
Yaoundé 2
(c)Manga, décembre 2022
Ces éléments permettent donc d'établir
des liens indéniables entre l'attrait des traits des espaces verts et le
développement des activités économiques.Tous ces
éléments n'entravent pas tout de même sur l'apport des
espaces verts en milieu urbain.
3.2 LES SERVICES FOURNIS PAR LES
ESPACES VERTSMUNICIPAUX DE YAOUNDE 2 et 3
De nombreuses recherches relatives aux apports des
espaces verts en milieu urbain ont été réalisées.
Toutefois, les avis sur les services ou sur les apports des espaces verts
diffèrent d'une personne à une autre. En effet, les
données issues des enquêtes ont révélé que
l'idée d'un apport ou non d'un espace vert en milieu urbain est
largement influencée par le fait de pouvoir ou pas penser une ville sans
espaces verts. Pour preuve, il ressort des enquêtes effectuées que
95,33% des enquêtés pensent ne pas entrevoir une ville sans
espaces verts. Ce qui corrobore davantage l'important rôle que joue les
espaces verts. Seulement, 4,67% des enquêtés
révèlent entrevoir une ville sans espaces verts. Le fait de ne
pas entrevoir une ville sans espaces verts signifie donc qu'ils sont
importants. D'après Malard (2002) cité par Bougé, F
(2009), les espaces verts ont plusieurs rôles sur le plan urbanistique,
environnemental et social.
-détente, besoin physiologique
Urbanistique
Urbanistique
-culturel, sportif, récréatif,
pédagogique
Social
Social
Rôle des espaces verts
Rôle des espaces verts
-Esthétique
-Renforcement
de la lisibilité
-isolation
contre le bruit
Environnemental
Figure 15 :
Rôles des espaces verts (Malard, 2002, cité par Bougé
Félix , 2009)Environnemental
(Malard, 2002, Bougé Félix,
2009)
(Malard, 2002, Bougé Félix,
2009)
Figure 17 : Rôles des espaces verts
(Malard, 2002, cité par Bougé Félix , 2009)
Planche 5 : Espace vert comme lieu de repos et
détente (Annexe du bois Charles AtanganaFigure17 : Rôles des
espaces verts (Malard, 2002, cité par Bougé Félix ,
2009)
-épuration chimique,
thermorégulation, épuration bactériologique etc...
De façon lus spécifique, les
rôles45(*) des
espaces verts en milieu urbain peuvent être appréhendés
ainsi qu'il suit:
Sur l'aspect de l'Esthétique : Le premier rôle
des espaces verts est d'embellir la ville. Les végétaux
introduisent des dimensions d'une grande sensibilité : jeux de
lumières, couleurs (les verts dans toutes ses nuances, le bleuté
et le pourpre, mais aussi tout le nuancier des fleurissements), textures. Le
rôle esthétique est important pour la politique
d'attractivité touristique des villes concernées.
Pour le cas du renforcement de la lisibilité, les
espaces verts permettent de limiter les espaces. Par la diversité de
paysage qu'ils créent, ils donnent une meilleure identité aux
sites. Les plantations d'alignement renforcent la lisibilité des axes
principaux, diminuent l'impact visuel d'un bâti trop
hétérogène (le cas des plantations d'alignement
municipales le long de l'axe de la place de la Réunification jusqu'au
stade militaire (Yaoundé III), diversifient, en variant les
espèces, les paysages crées. Ce sont donc des
éléments essentiels de la composition urbaine.
La protection contre le bruit : Les plantations
suffisamment épaisses permettent d'atténuer les nuisances
sonores. Elles permettent alors de réduire un certain nombre de troubles
psychologiques et physiologiques engendrés par le bruit. Une ceinture
d'arbre de 30 mètres d'épaisseur diminue le bruit de 6 à 8
décibels. Toutefois, Le végétal n'est cependant pas qu'un
régulateur dans la ville, c'est aussi un médiateur social,
c'est-à-dire ce par quoi l'identité et la qualité de la
ville adviennent, ce par quoi l'agglomération devient cité
appropriée ou appropriable par les habitants (Donadieu, 1996).
Sur le plan social, les espaces verts en milieux urbain
facilitent la détente voire de repos pour les usagers (photo 21 et 22).
En effet, les espaces verts sont une nécessité vitale pour les
habitants des villes soumis à de nombreux stress : bruit continuel,
pollution atmosphérique, manque de repos...La
détérioration accélérée de l'environnement
urbain engendre des troubles nerveux, des déséquilibres
psychologiques. Le maintien de cet équilibre peut être
favorisé par l'aspect naturel, par la souplesse des lignes, par la
création d'une ambiance agréable et par des effets calmants, par
la sensation d'espace et de lumière.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de39.png) ![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de40.png)
Planche 6 : espace vert
municipal comme lieu de repos, Annexe du Bois Charles Atangana, Yaoundé
3
(c)Manga, Mars, 2022
L'autre rôle reconnu aux espaces verts en milieu urbain
est celui de la Fixation des poussières, produits goudronneux et huileux
: ces produits très présents dans l'air urbain se déposent
sur les feuillages et sont en partie lavés quand il pleut. Pour que
cette action épuratrice soit efficace, il faut cependant que les
végétaux ne soient pas surchargés, ce qui suppose un
minimum d'espaces verts. « Le filtrage se produit surtout à une
échelle micro climatique (dans l'îlot de chaleur urbain), en
particulier en soirée dans les milieux les plus chauds (zones fortement
minéralisés) et les plus fraîches (espaces verts). Il est
donc souhaitable de compartimenter l'agglomération urbaine dense par des
masses végétales permettant entre autres de piéger la
pollution (Certu, 2002). L'accroissement des espaces verts fait donc partie
intégrante de la lutte contre la pollution.
De plus, les espaces verts jouent un rôle
thermorégulateur ; en effet, l'atmosphère est favorable
à la vie si elle contient une certaine teneur en vapeur d'eau. Les
feuillages en émettent des quantités considérables. Cette
émission s'accompagne d'absorption de chaleur, ce qui permet une baisse
de température appréciable en période chaude. La baisse
des températures entraîne des mouvements descendants qui
compensent les mouvements ascendants de l'aire dans les zones bâties.
Ceci permet d'éviter, en l'absence de vent, que des masses d'air
pollué se forment au-dessus des villes.
En bref, les espaces verts, disposent d'une double
valeur dans le champ de l'économie de l'environnement46(*) ; il s'agit de la valeur
d'usage et de la valeur de non-usage désignant respectivement les
bénéfices récréatifs (promenades, détente,
activités sportives...), écologiques (régulation
thermique, dépollution...) et à leurs usages futurs. la valeur de
non-usage comprend quant à elle une valeur d'héritage (legs aux
générations futures) et d'existence. Le simple fait de savoir
qu'un espace naturel existe en ville suffit en effet pour induire une certaine
satisfaction des citadins, même s'ils ne sont pas eux-mêmes usagers
de ces espaces (ASTERES, 2016). Les espaces verts en milieu urbain ont de ce
fait une valeur économique( Tableau 25).
Tableau 25 : Valeur économique des espaces
verts
Valeur économique des espaces verts
|
Valeur d'usage
|
Valeur d'usage direct
|
Prestations directes consommées
|
Bénéfices récréatifs(sport,
détente, promenade)
|
Bénéfices santé
|
Bénéfices économiques(création
d'emplois, valorisation des déchets, attractivité des villes)
|
Valeur d'usage indirect
|
Avantages fonctionnels
|
Bénéfices écologiques (régulation
thermique, dépollution, évacuation des eaux de pluie,
biodiversité)
|
Valeur d'option
|
Usage potentiel futur
|
Valeur de non-usage
|
Valeur d'héritage patrimoniale
|
Conservation pour les générations futures
|
Préservation de la biodiversité
|
|
Valeur d'existence
|
Valeur attachée à la seule existence, hors de
tout usage présent
|
Bien-être attaché au simple fait de savoir qu'un
espace vert existe
|
Source : Chomert (2009), cité par
UNEP (2016)
3.2.1
Espaces verts comme sources d'inspiration
L'effet inspirationnel que procure les espaces verts
est appuyé par 56% des enquêtés. En effet, ceci est
justifié par le fait que lors des visites dans des espaces verts,
certains usagers, du fait du calme qui règne dans ces espaces,
réussissent à avoir une vision plus avancée sur un projet
ou des idées nouvelles en ce qui concerne leurs projets en cours. Le
rôle psychologique et moral des espaces verts en milieu urbain est
indéniable ; d'ailleurs, la plupart des citadins ressentent un
besoin quasi vital de se rapprocher et de renouer avec la nature, en
quête de bien-être et grâce aux bienfaits des espaces verts,
on concilie vie urbaine et bonne santé morale47(*) . De nombre travaux ont
démontré les espaces verts influencent et améliorent
l'efficacité au travail ; ceci est d'ailleurs justifié par
le rapport ASTERES (2016) pour l'Union Nationale des Entreprises du
Paysage (UNEP); en effet, ce rapport renseigne
que : « Outre les nombreuses études ayant
démontré le lien entre le bien-être, la santé des
résidents et la présence d'espaces verts dans leurs quartiers,
certaines études se sont quant à elles intéressées
à l'impact des plantes d'intérieur, et plus largement des
éléments de nature, sur le bien-être et la
productivité des employés de bureau. Il a ainsi été
démontré que le contact avec des éléments naturels,
ou avec des créations imitant des matériaux naturels, ont un
impact positif sur la santé, la concentration, la
créativité et la productivité au travail. Un environnement
de travail végétalisé réduit ainsi le turn-over des
employés et les arrêts maladie ».
L'un des facteurs qui influence les visites dans
les espaces verts est le facteur des conditions météorologiques.
Les enquêtes de terrain ont révélé que 39,42% des
usagers préfèrent visiter les espaces verts municipaux quand il
fait chaud, car en étant dans un espace vert, dont l'un des rôles
est de réguler les températures, les usagers se sentent mieux
à l'aise sur le plan psychologique. Par contre, 16,06%
préfèrent une condition météorologique moins
chaude. Mais 44,53% ont révélé ne pas avoir de
préférence.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de41.png)
Figure 18 :
Conditions météorologiques de visites des espaces verts
municipaux de Yaoundé
3.2.2
Espaces verts municipaux comme lieu d'approvisionnement
Les services d'approvisionnement constituent l'un
des services écosystémiques qu'offrent les espaces verts en
milieu urbain. Par services écosystémiques (SE), on entend
l'ensemble des bénéfices que les humains retirent des
écosystèmes sans avoir à intervenir directement pour leur
formation. De façon opérationnelle, les usagers qui visitent les
espaces verts municipaux de Yaoundé, sans pour autant contribuer
à leur création, bénéficient tout de même des
services écosystémiques offerts par ces espaces verts. La
végétation urbaine en général, les espaces verts
municipaux en particulier offrent une pléthore de services
écologiques. Il s'agit entre autres, des services d'approvisionnement,
des services de régulation, des services culturels et des services
globaux.
Les approvisionnements dans des espaces verts
municipaux dépendent des raisons de visites de certains espaces verts
par les usagers. Outre les raisons évoquées par les
enquêtés telles que le sport, les balades, les rencontres voire
pour étudier. Certains enquêtés ont
révélé visiter des espaces verts pour la quête des
écorces ou pour la cueillette des fruits ainsi que la recherche des
racines en vue de traitement thérapeutiques. L'espèce d'arbre le
plus recherché par les usagers est l'Eucalyptus qui est reconnu
pour ses biens faits pharmaceutiques.
Notes :l'Eucalyptus
est la plante des pathologies broncho-pulmonaires qui a
plusieursrôles48(*)
:les feuilles des eucalyptus s'utilisent dans les bronchites et les pharyngites
grâce au pouvoir astringent de leurs tanins. C'est un anti-inflammatoire
et anti-infectieux qui a des bienfaits sur l'appareil respiratoire (nez, gorge,
oreilles, poumons ),repousse les moustiques. L'écorce de l'eucalyptus
est utilisée en phytothérapie pour traiter les inflammations et
les infections des voies respiratoires (toux, bronchite, rhume, sinusite).
3.2.3
Les espaces verts municipaux comme lieu d'expression de la foi
L'importance des espaces verts en milieu urbain peut
être appréhendée et interprétée sous
différents angles en fonction des appréhensions des usagers de
ces espaces. Bien plus qu'un simple lieu de recueillement, les espaces verts
constituent, pour certains, un lieu d'expression de la foi religieuse. En
effet, la photo 14 présente un lieu de recueillement, d'expression de la
foi et de prière pour les partisans de la communauté musulmane.
Il s'agit en effet d'un groupe de croyants qui mènent des
activités de lavage de véhicules et de motos à
côté de l'espace vert concerné (annexe bois CHARLES
ATANGANA) et qui, aux heures de prières, se retrouvent dans l'espace
vert du fait de l'ombrage offert par cet espace. On peut y voir en effet, des
petits conteneurs d'eau à gauche et un espace dédié
à la prière à droite.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de42.png)
Photo 10 : Espace
vert municipal comme lieu d'expression de la foi (annexe bois Charles Atangana)
(c)Manga, Mars 2022
3.2.4
Espace vert municipal : support de patriotisme mais à
controverse
La réalisation des projets structurants au
Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé en
particulier a pour but de faire croître les traits attractifs dans
l'espace urbain. En effet, les aménagements verts en milieu urbain sont
souvent accompagnés d'autres éléments attractifs dans le
but d'attirer davantage les visiteurs ou tout simplement redorer le blason de
la ville sur le plan esthétique. C'est donc dans cette lancée
qu'a été créé « le monument le
patriote » par la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY).
Il s'agit en effet d'un mini site touristique qui reçoit une
quantité non négligeable de la population urbaine de
Yaoundé ; il est constitué d'un monument imposant qui a pour
support un espace vert constitué de plantes ornementales et du gazon.
D'autres éléments attractifs y figurent également tels que
les lumières (pour les visites de nuit), les jets d'eau.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de43.png)
Photo 11 : espace
vert comme support de patrimoine/monument le patriote49(*)
Les enquêtes sur le terrain nous avons permis
d'évaluer le degré d'acceptabilité ou la perception des
populations en prenant le niveau de satisfaction comme critère
d'évaluation vis-à-vis dudit espace. Il en ressort que les avis
sont partagés entre le fait de trouver l'oeuvre encombrante et le fait
de l'identifier à un bon projet d'expression du patriotisme. D'une part,
on a 83,3% des enquêtés qui révèlent être
insatisfaits de la présence dudit monument en milieu urbain et trouvent
d'ailleurs l'oeuvre encombrante. Seulement, 16,7% jaugent l'état
d'entretien de l'oeuvre par une satisfaction au-delà du fait qu'elle
encombre ( trouble la circulation).
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de44.png)
Figure 19 : Niveau de
satisfaction de la création de l'espace vert et évaluation du
projet
D'autre part, 58,3% des enquêtés qui
trouvent tout de même qu'il s'agit d'un projet patriotique
martèlent en même temps leur insatisfaction en ce qui
concerne les aménagements qui y ont été
réalisés ; les raisons évoquées par ces derniers
sont entre autres, le manque d'ombrage et l'insécurité des
usagers de cet espace vert/monument. Les différentes
appréhensions de cet espace révèlent son caractère
ambigu ; pour preuve, 41,7% des enquêtés qui pensent que le
projet est une bonne expression du patriotisme, jugent le niveau
d'aménagement de cet espace suffisant. Ceci révèlent
davantage l'ambivalence des perceptions de ce mini site touristique pour les
populations enquêtées. Toutefois, au-delà des
appréhensions de ce mini site touristique en milieu urbain, les visites
y sont règlementées et les conditions d'usage du site figurent
dans le tableau 26 ci-dessous.
Tableau 26 : Récapitulatif des prix
d'accès à l'espace vert-monument le patriote
|
Activités
|
Valeurs
|
Prix Unitaire en FCFA
|
Durée maximale de la visite
|
1
|
Simple visite
|
Enfant de 0 à 14 ans
|
200
|
30min
|
Adultes à partir de 15 ans
|
500
|
30min
|
Famille de 10 personnes
|
3500
|
30min
|
2
|
Visite scolaire
|
10 à 20 élèves
|
5000
|
1h
|
20 à 50 élèves
|
10000
|
1h
|
Plus de 50 élèves
|
15000
|
1h
|
3
|
Séance photos de mariage
|
Séance photos annoncée au préalable
|
15000
|
45min
|
Séance photo non annoncée
|
20000
|
45min
|
Photographe non affilié au site/ appareil photo
personnel
|
2000
|
30min
|
4
|
Tournage de vidéogramme/film
|
Séance annoncée au préalable
|
15000
|
/
|
Séance non annoncée
|
20000
|
/
|
Source : Celcom-RP/CUY
Les espaces verts municipaux de Yaoundé sont
indéniablement des lieux où des usagers dépensent des
moyens financiers ; que ce soit pour payer des entrées ou de payer
d'autres services internes présents dans certains espaces verts
municipaux (le cas du restaurant au Bois Sainte Anastasie, ou les cascades du
Mfoundi , Yaoundé II). Cependant, les dépenses monétaires
effectuées dans un espace verts municipal varient d'un usager à
un autre ; les enquêtes sur le terrain ont permis de situer ces
dépenses entre 200 Fcfa et 25000 Fcfa en fonction des raisons de visite.
La finalité des fonds acquis permettent notamment de payer les salaires
du personnel qui s'occupe de l'espace vert concerné. En effet, les
espaces verts en milieu urbain sont une source économique et de
réduction du chômage dans les villes car la mise en oeuvre et
l'entretien des infrastructures vertes contribuent à la création
d'emplois locaux et de richesses économiques, tant de manière
directe qu'indirecte. L'emploi direct est celui lié à
l'aménagement des sites, à leur maintenance et à leur
gestion. L'emploi indirect repose quant à lui sur une
attractivité démographique et touristique accrue des villes.
Cette attractivité contribue à renforcer les activités
économiques initialement présentes et à susciter de
nouvelles implantations d'entreprises (UNEP, 2016).
3.3.
La gestion appliquée : proposition d'un modèle de gestion
|du végétal en milieu urbain.| : cas des espaces verts
municipaux de Yaoundé.
Tout chercheur qui s'inscrit dans le processus d'une
recherche-action devrait avoir pour leitmotiv d'émettre des propositions
pour l'amélioration des connaissances dans son champ de recherche
spécifique ; connaissances qui pourront, permettre la
résolution d'un problème identifié. Ces propositions
peuvent se faire sur la base de modèles(théorique,
mathématique ou graphique).
Les modèles, aussi bien en géographie
que dans les autres sciences appliquées, ont pour but de
décomplexifier une réalité difficile à
appréhender.Ils peuvent dès lors servir de guides, de boussoles,
de source ou de référence dans l'optique d'une résolution
d'un problème précis voire de prises de décisions.
Plusieurs modes de gestion ont été proposés dans le but de
gérer efficacement les espaces verts tant en milieu urbain que rural. Le
plus connu des modes de gestion est désigné sous plusieurs
vocables ; on peut parler de gestion écologique, de gestion
différenciée, raisonnée, durable, ou encore de gestion
harmonique des espaces verts. En effet, cette gestion propose de gérer
les espaces verts dans le strict respect de la nature et consiste à
utiliser le moins possible de produits phytosanitaires et donc à
éviter la pollution des nappes phréatiques, tout en
régulant la consommation en eau, et ce en choisissant de remplacer la
végétation ornementale par des plantes locales mieux
adaptées au climat (Rouadjia, 2017).Cependant, cette gestion ne prend
pas en compte l'étendue spatiale et des difficultés
perçues des acteurs à mettre sur pied des stratégies de
gestion équitables et durables des espaces verts urbains.
Ainsi, les insuffisances ou les manquements constatés
sur le terrain et à la suite des avis favorables50(*) des personnes
interrogées sur la correction de ces insuffisances ou des manquements et
l'amélioration du cadre de vie dans les espaces verts nous ont permis
d'envisager un modèle qui vise la correction desdits manquements :
le modèle de la Gestion Appliquée du végétal en
milieu urbain. Ce modèle prend appuie sur la gestion actuelle des
espaces verts municipaux de Yaoundé.
· Présentation
du modèle
Le modèle de la Gestion Appliquée du
végétal en milieu urbain repose sur le principe de la
« pollution zéro au sein des espaces verts en milieu
urbain ». Il vise non seulement à estomper toute sorte de
pollution dans ces espaces, à lutter contre les inégalités
de gestion ou d'aménagements de ces espaces, car ce sont, en
réalité, ces inégalités d'aménagements ou
des insuffisances d'aménagements qui participent à une sorte de
laisser-aller dans ces espaces verts permettant ainsi les pollutions de toute
sorte et partant, de la croissance de l'incivisme environnemental des usagers
de ces espaces. La gestion appliquée vise aussi à
reconsidérer la place (importante) qu'occupe le végétal en
milieu urbain.Il s'agit, en effet, de mettre en place une véritable
politique d'aménagement ou tout au moins une réorganisation
profonde des politiques d'aménagements verts urbains à travers la
création et la régularisation systématique et
systémique de la gestion des espaces verts tant des acteurs publics que
privés. En effet, les végétaux doivent être
considérés comme des organismes vivants, et comme tout organisme,
ils nécessitent une attention particulière sur le plan de leur
gestion/entretien en zone urbaine. Cette attention particulière doit se
manifester par des tondes fréquentes des pelouses, du remplacement
systématique des bois morts, de la sécurisation équitable
de ces espaces.
La création des espaces verts, par des
responsables municipaux des villes, s'accompagne souvent par des
stratégies développées par des acteurs qui concourent
à la gestion de ces espaces en milieu urbain. Dans une
considération beaucoup plus contextualisée, la tâche de la
gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé incombe à la
Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), selon la Loi 2019/024 du 24
décembre 2019 portant code général des
collectivités territoriales décentralisées. Il s'agit ici
d'une gestion centralisée ; car l'alinéa 3 de ladite loi
stipule que la CUY a pour compétence la création, l'entretien et
la gestion des espaces verts, parcs et jardins communautaires. Les communes qui
composent la CUY ne participent qu'à « veiller sur
l'environnement » y compris donc les espaces verts municipaux.
À partir de là, la gestion appliquée du
végétal en milieu urbain propose une déconcentration de la
gestion de ces espaces aux communes d'arrondissement qui permettrait une
gestion équilibrée et durable de ceux-ci. De façon
théorique,cette gestion appliquée des espaces verts comporte un
certain nombre de principes à prendre en compte à
savoir :
- La mise en place dans chaque commune d'un plan de gestion
des espaces verts
- Chaque commune d'arrondissement doit avoir connaissance du
nombre d'espaces verts qui sont dans sa circonscription communale.
- Malgré le « souci
d'uniformité » que prône les responsables de la
direction des espaces verts et jardins de la CUY dans la gestion des espaces
verts municipaux de Yaoundé, la gestion appliquée propose une
forme beaucoup plus décentralisée où chaque commune peut
décider des types d'aménagements à implanter dans un
espace vert communal.
- L'établissement d'un cadre logique de gestion des
espaces verts municipaux dans chaque commune ; ce cadre logique doit
comprendre les critères du choix des espèces d'arbres à
implanter dans chaque espace vert municipal ainsi que les sites
d'implantation.
- En fin, chaque commune devrait avoir en son sein une
unité de suivi-évaluation en ce qui concerne les pratiques
liées à l'entretien des espaces verts communaux.
- La mise en place dans chaque espace vert municipal des
plaques qui portent des messages de sensibilisation de protection de
l'environnement des espaces verts
- Accroître la politique communicationnelle dans le but
d'orienter les usagers de manière à connaître les espaces
verts qui sont sous la tutelle de la CUY.
Dans la gestion appliquée, les Communautés
Urbaines ont pour rôle de créer les espaces verts municipaux,
d'assurer ou de coordonner la gestion de ces espaces ; elles sont donc
aussi des acteurs à part entière dans ce processus.
Unité de décision et de création de
l'espace vert
Unité de décision et de création de
l'espace vert
Unités d'entretien (ONG, Associations, les mairies)
Unités d'entretien (ONG, Associations, les mairies)
Unité chargée du suivi-évaluation
fréquent des espaces verts
Unité chargée du suivi-évaluation
fréquent des espaces verts
Figure 20 :
Modèle graphique de la Gestion Appliquée (G.A) des espaces
verts
En bref, la gestion appliquée propose que chaque
commune gère les espaces verts(qui sont dans leurs circonscriptions
communales) et les différents aménagements y afférents. La
Gestion Appliquée (GA) est la somme des relations entre
une unité de concertations (UC) et les prises
décisions(D) relatives à la création des
espaces verts municipaux, les unités d'entretien ainsi que celle du
suivi-évaluation fréquent (SEF) de ces espaces
verts. Ainsi, cette relation peut s'établir de la manière
suivante :
Où :
-GA= Gestion Appliquée,
UC= Unité de Concertation D=
Décisions, SEF= Suivi-Évaluation
Fréquent
Dans une considération beaucoup plus inclusive et
soucieuse des avis des usagers des espaces verts ; la gestion
appliquée propose la mise en pratique des avis des visiteurs (
enquêtés) sur les possibles aménagements verts dans la
ville de Yaoundé d'autant plus que l'homme doit être davantage mis
au centre des préoccupations des aménagements urbains (Assako,
2012) car c'est lui qui a des capacités de juger et d'apprécier
la beauté que peuvent offrir ces différents aménagements
en milieu urbain.
Sur le plan pratique, la Gestion Appliquée
préconise la multiplication fréquente des campagnes de
création d'espaces verts municipaux, ou tout au moins aménager et
entretenir équitablement et durablement les espaces verts urbains. Ceci
passe par la multiplication de l'introduction des espèces d'arbres ou de
plantes ayant une très forte capacité d'absorption des gaz
à effet de serre tel que le Bambou qui a la capacité
d'absorber cinq fois plus de gaz à effet de serre et produit 35%
d'oxygène supplémentaire qu'un volume d'arbres équivalent.
D'autres espèces d'arbres comme l'Iroko (Milicia excelsa) sont
aussi considérés comme des arbres
« miraculeux » qui stockent le CO2 pour le transformer en
calcaire
Les espaces verts sont de plus en plus désirés
par les populations urbaines. D'ailleurs, Au cours du XXe siècle, les
recherches en écologie urbaine51(*) se sont traduites par un questionnement sur la place
de la nature dans le milieu urbain sous l'angle de sa sauvegarde et/ou de sa
restauration (Long et Tonini, 2012). Les espaces verts en milieu urbain en
général nécessitent une attention
particulière ; et ce n'est que par la prise de conscience de
l'importance de ces espaces verts et des services écosystémiques
qu'ils rendent que tout programme visant leur protection peut avoir un sens
(Kabanyegeye et al, 2020).
Conclusion
Dans ce chapitre, il était question d'analyser
les implications ou les impacts de la gestion des espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3 d'une part. d'autre part, il était question
d'évoquer les services écologiques et les rôles des espaces
verts en milieu urbain ; de nombreux travaux d'autres auteurs nous ont
permis de mieux étayer ces différents rôles. La gestion des
espaces verts municipaux implique la modification voire une
réorientation du fonctionnement de la ville et des activités de
ses occupants en général et des usagers de ces espaces verts en
particulier. D'ailleurs, l'attrait des traits des espaces verts valident cette
hypothèse ; on observe ici et là le développement de
certaines activités ( commerce, sport) sur des EVM non destinés
à ces activités. Les espaces verts jouent plusieurs rôles
(lieu de repos, méditation, balade, etc...) mais les perceptions des
espaces verts en milieu urbain varient d'un usager à un autre. Les
espaces verts en milieu sont des lieux particuliers et leur gestion
nécessite également une attention particulière ;
ainsi, suite aux manquements et insuffisances relatives à la gestion de
ces EVMY 2 et 3, un modèle a été proposé dans
l'objectif de palier à ce problème d'inégalités de
gestion des espaces verts: la gestion appliquée du végétal
en milieu urbain.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au terme de notre étude sur la Gestion des
espaces verts municipaux et leurs apports dans le développement durable
des communes de Yaoundé2 et 3, il est important de rappeler qu'elle part
du constat d'après lequel les espaces verts municipaux, en plus
d'être inégalement répartis dans la ville de Yaoundé
en général et dans les communes de Yaoundé 2 et 3 en
particulier, sont également sujets à une gestion parfois
chaotique. Suite à ce constat, nous avons posé une
hypothèse principale d'après laquelle la gestion
centralisée et non-durable des espaces verts municipaux ne contribuent
pas au développement durable des communes de Yaoundé 2 et 3. Les
résultats d'enquêtes et d'observations sur le terrain ont permis
la vérification de cette hypothèse ainsi que les
hypothèses spécifiques (3) de notre étude.
Avec respectivement 74,26ha d'espaces verts sur 6837ha de
superficie de la commune de Yaoundé III et 61,8ha d'espaces verts sur
2298ha de superficie de la commune de Yaoundé II, les espaces verts
municipaux ne représentent que 2,67% et 1,08% des superficies de
Yaoundé II et III respectivement. En plus, les études
diachroniques ont révélé l'explosion du taux du bâti
et infrastructures de 180,65% à Yaoundé III sur la période
1990-2020 et 97,64% à Yaoundé II sur la même
période. Par conséquent, ces données statistiques tendent
à vérifier et à valider la première
hypothèse spécifique de notre étude car elles
démontrent justement que malgré les espaces verts
créés jusqu'ici par la Communauté Urbaine de
Yaoundé (CUY), ces derniers ne compensent pas suffisamment l'extension
du bâti étant donné leur faible extension spatiale. La
régression du taux de boisement de -35,92% sur la période de
1990-2020 tend davantage à confirmer cette hypothèse.Toutefois,
la CUY mène des opérations de verdissement urbain pour tenter
d'accroître le taux d'espaces verts en milieu urbain.
La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) est
l'acteur principal de la gestion des espaces verts municipaux de
Yaoundé. Toutefois, dans le cadre des coopérations et d'appels
d'offres, la CUY sollicite souvent des plants au près des ONG, des
entreprises ou des associations, ceci dans le but de la création
d'espaces verts municipaux. Outre ces acteurs directs, les usagers ou les
visiteurs de ces espaces verts, comme acteurs indirects, participent
également mais minimalement à la gestion de ces espaces. Dans
l'objectif de réglementer les modes d'usage et d'occupation des espaces
verts municipaux, la CUY procède à l'élaboration d'un
règlement intérieur ( le cas du règlement intérieur
du bois Ste Anastasie).
Les stratégies d'adaptation dans les espaces verts
concernent à la fois celles des visiteurs qui, face à
l'insuffisance ou l'absence des bancs publiques ou des poubelles publiques
optent pour les sacs en plastiques pour emballer leurs déchets. les
pierres et des morceaux de bois constituent des modes d'adaptation des
visiteurs face à l'insuffisance des bancs publiques. La CUY en
réponse aux manquements ou au insuffisances des bancs publics optent
pour une revalorisation des bouteilles plastiques (c'est le cas au bois Ste
ANASTASIE).
La gestion centralisée des espaces verts municipaux de
Yaoundé implique leur non-prise en compte simultanée. De plus,
les traits des espaces verts influencent sur le développement de
certaines activités telles que le commerce. De façon
générale, les espaces verts municipaux de Yaoundé jouent
plusieurs rôles : lieu de repos, lieu d'expression de la foi, source
d'inspiration, support patriotique, ils sont également des lieux
où les usagers peuvent s'approvisionner pour la quête des
écorces ou des racines à des fins pharmaceutiques.
Sur la base des résultats et observations
précédentes, on peut noter que les espaces verts municipaux
contribuent de façon considérable au développement durable
de la ville de Yaoundé en général. Ils sont une source
d'emplois sur le plan social et génèrent des revenus sur le plan
économique. En plus, ils constituent une sorte d'héritage naturel
qu'il est nécessaire de protéger et conserver pour les
générations futures. Notre étude s'est focalisée
uniquement sur les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3 et ceci a
permis d'avoir une vue partielle sur leur contribution au développement
durable de ces deux communes.
Cependant, il serait bien plus intéressant et important
pour nous non seulement de se projeter sur les éventualités des
expansions de ces espaces verts municipaux, mais aussi d'avoir une vue globale
qui va donc s'étendre sur la prise en compte de tous les espaces verts
municipaux de la ville de Yaoundé et d'évaluer leurs apports au
développement durable de la ville. Aussi, il serait important
d'évaluer l'apport des EVMY dans le développement de l'éco
tourisme de la ville de Yaoundé.
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Yaoundé 2 et 3 (2019)
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TEXTES DE LOIS ET DECRETS
Orientations
|
Lois
|
Création de lotissement
|
Décret n°79-194 du 19 Mai 1979
|
Règles applicables aux communes
|
Loi n°2004/018 du 22 juillet 2004
|
Gestion de l'environnement (Loi-cadre)
|
Loi n°96/12 du 5 Août 1996
|
MINDUH et attributions
|
Loi n°2005/190 du 03 juin 2005
|
Aménagement et développement du territoire au
Cameroun
|
Loi n°2011/008 du 06 MAI 2011
|
Orientations de la décentralisation
|
Loi n°2004/17 du 22 juillet 2004
|
Code général des collectivités
territoriales décentralisées
|
Loi n°2019/24 du 24 décembre 2019
|
(Foresterie) Régime des forêts, de la faune et la
pêche
|
Loi n°94/01 du 20 janvier 1994
|
Orientation de l'urbanisme au Cameroun
|
Loi n°2004-003 du 21 avril 2004
|
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire d'enquête
Ceci est une fiche d'enquête qui a pour but de collecter
des données relatives à la « gestion des
espaces verts municipaux et leurs apports dans la ville de
Yaoundé. » Les réponses fournies ne
serviront qu'aux fins académiques et scientifiques.
· Informations sur l'enquêté(e)
1- Sexe : a) Masculin b)
Féminin
2- Tranche d'âge : a) (10-20 ans) b) (
21-31 ans) c) (32-42)
d) (43 et plus)
3- Niveau d'alphabétisation : a) Primaire
; b) secondaire d) supérieur
4- Situation matrimoniale : a) en couple b)
célibataire d) marié(e)
e) en concubinage f) veuf(ve)
5- Lieu de résidence
..............................................
6- Avez-vous un quelconque emploi ? a) Oui
b) Non
· Connaissance des espaces verts municipaux de
Yaoundé
1- Y-a-t-il un quelconque espace vert dans votre
environnement ? a) oui b) Non
2- Si oui, quel type d'espace vert ? a) jardin b)
Bois c) autres (à
préciser)..................................
3- Si non, Pourquoi ? a) C'est encombrant b)
Pas de place
4- Avez-vous connaissance de l'existence des espaces verts
municipaux de Yaoundé? a) Ouib) Non
5- Si oui, visitez-vous souvent les espaces verts
municipaux ? a) Oui b) Non
6- Si oui, pour quelle(s) raison(s) visitez-vous les espaces
verts municipaux ? a) Sport
b) Balade c) Étudier d) Le calme
e) Causeries d) Autres( à préciser)
................................................
7- Si non, pourquoi ? a) Pas de temps b)
l'accès est limité
8- Êtes-vous pour ou contre la présence des espaces
verts en milieu urbain ? a) Oui b) Non
9- Si Oui, selon vous, quel est le rôle d'un espace vert en
milieu urbain ?................................
...........................................................................................................................
10- Si Non,
Pourquoi ?.....................................................................................................
11- Quel(s) espace(s) vert(s) municipal(aux) de Yaoundé
visitez-vous souvent ? .........
................................................................
· Contribution des espaces verts au bien-être
humain et citadin
1- Entrevoyez-vous une ville sans espaces verts ? a) oui
b) Non
2- Quelle place accordez-vous aux espaces verts en milieu
urbain ?............................
...........................................................................................
3- Êtes-vous militant(e ) des questions
environnementales ? a) oui b) non
4- Dépensez-vous souvent des sommes d'argent lorsque vous
êtes dans un espace vert municipal ? a) oui b)
Non
a.a) Si oui, combien en
moyenne ?........................................................
5- Avez-vous déjà eu la solution à un
problème ou la vision sur projet lors d'un recueillement sans un espace
public comme les espaces verts ? a) oui ; b) non
6- a.a) Si oui, oùexactement ?
................................ ;..........................
7- Avez-vous déjà créer un espace vert
quelconque chez vous ? a) oui , b) Non
a.a) si oui, l'envie naît de quoi ?
..................................................
b.a) si non, pourquoi ? a) vous l'avez en projet
b) ils ne servent à rien
c) ils sont encombrant
6- Que pensez-vous du projet de
construction/réhabilitation de l'espace vert municipal du carrefour de
la primature dénommé « carrefour j'aime mon pays le
Cameroun » ?
a) Bon projet patriotique b) oeuvre encombrante
· Aspects sur l'entretien des espaces verts
municipaux de Yaoundé
1- Êtes-vous souvent attiré(e) par les espaces verts
municipaux de Yaoundé ? a) Oui
b) Non
2- Si oui, pour quelle(s) raison(s) ? a) pour leur
beauté b) ils sont agréables
c) ce sont des lieux de loisirs
3- Si non, pourquoi ? a) Insécurité
b) ils sont nauséabonds c) manque de bancs publics
d) pollution
- Si pollution : a) présence des déchets
plastiques b) déchets bureautiques
c) pollution sonore
4- Êtes-vous satisfait(e) du niveau d'entretien des espaces
verts municipaux de Yaoundé ?
a) Oui b) Non
5- Vous est-il déjà arrivé d'être mal
à l'aise dans un espace vert municipal de Yaoundé ?
a) Oui b) Non
5-a-a : si oui, pour quelle(s) raison(s) ? a) pour
cause de pollution b) insécurité
5-b- si non : a) je fais tout pour m'y plaire
b) il s'agit de l'un de mes moments les plus agréables
6- Avez-vous observé des manquements dans les espaces
verts municipaux que vous avez visité ? a) Oui b)
Non
- Si oui, lesquels ? a) pas de bancs publics ou insuffisance
b) pas de poubelles c) pas d'éclairage (la nuit)
d) pas de toilettes publiques
7- Les aménagements dans les espaces verts municipaux
influencent-ils votre comportement lorsque vous les visitez ? a) Oui
b) Non
· Recommandations/suggestions
1- Pensez-vous que des mesures de corrections des insuffisances
que vous avez observées doivent être prises ? a) Oui
b) Non
2- Désirez-vous plus d'espaces verts à
aménager équitablement par la communauté urbaine de
Yaoundé ? a) Oui b) Non
a.a) Si oui, où exactement souhaitez-où la
création d'un nouvel espace vert municipal ?........
...............................................................................................................
b.a) Si non, il y a assez d'espaces verts municipaux à
Yaoundé comme ça
*pourquoi dites-vous ça
exactement ?.......................................................................
3- Auriez-vous des suggestions sur le positionnement anormal d'un
espace vert municipal de Yaoundé ? a) Oui b) Non
- Si oui, de quel(s) espaces verts s'agit-il ?
...........................................................................................
- Quelles sont vos raisons de délocalisation de ces
espaces ? ..............................
.................................................................................................
- Si non, pourquoi ? a) on devrait créer plus
d'espaces verts
· Aspects sensoriels
1- Quelle condition météorologique
préférez-vous lorsque vous visitez un espace vert ? a)
quand il fait chaud b) quand il fait froid c)pas de
préférence
2- Selon vous, les espaces verts municipaux engazonnés et
fleuris de Yaoundé sont-ils en parfaite embellissant ? a) oui
b) Non
- Si oui, la beauté de ces espaces est : a)
acceptable b) très acceptable
- Si non, que proposer vous : a) nouvelles
espècesà cultiver ; b) projet spécial
- Si nouvelles espèces,
lesquelles :..................... ; ...........................
- Si projet spécial : non du
projet :.................................... ; caractériser le
en quelques
mots :..........................................................................................
............................................................................................
Annexe 2 : Guide
d'entretien
Guide d'entretien alloué au chef service des
parcs et jardins, direction des jardins et espaces verts, CUY
Les travaux de recherche qui portent sur la
« Gestion des espaces verts municipaux et leurs apports
dans la ville de Yaoundé. » s'inscrivent dans le
cadre de la rédaction du mémoire de Master en vue de l'obtention
d'un diplôme de Master 2/Recherche en Géographie. Sollicitant
votre bienveillance sur les questions de la thématique
susmentionnée, les réponses ne serviront qu'aux besoins
académiques.
· Date : ............
Heure : Nom du
responsable :
1- Quelle perception portez-vous des espaces verts municipaux
par rapport à leur rôle dans la ville de Yaoundé ?
2- Selon vous, ces espaces sont-ils également
répartis au regard de leur importance dans la cité
capitale ?
3- Quels sont les principaux critères, à la base
du choix du site de l'aménagement d'un espace vert municipal ?
4- Y-a-t-il des critères de choix des espaces verts
à entretenir ? si oui lesquels ? et à quelle
fréquence sont-ils entretenus ?
5- Quels sont les critères du choix des espèces
d'arbres à planter ? ce choix répond-t-il souvent aux
exigences des populations résidentes ou de l'État ?
6- Sur quoi porte exactement votre suivi évaluation en
matière d'entretien des sites et du renforcement des capacités
d'attrait et de rayonnement des espaces verts municipaux ?
7- Y-a-t-il des sites payants ? si oui, que peut
être la part des bénéfices en termes de perception des
droits et de remplissement des caisses de la CUY ?
8- Au final, que prévoit votre plan de création
d'autres espaces verts pour une cité verdoyante et rayonnante et
attrayante ?
9- Quel est votre regard global des espaces verts municipaux
dans la ville de Yaoundé ?
10- Pensez-vous que les politiques qui sous-tendent la
création des espaces verts municipaux à Yaoundé soient
efficaces en matière de développement du tourisme de
loisirs ?
11- Quel constat faîtes-vous du désordre urbain
en rapport avec les souillures ou pollution souvent constaté dans
certains des espaces verts municipaux de Yaoundé, objet central au coeur
de leur politique d'aménagement urbain ?
12- Ne croyez-vous pas qu'il y a encore beaucoup d'efforts
à fournir à des fins d'embellissement de la ville via la
création et surtout le suivi fréquent des espaces verts ?
13- Le budget consacré à la création, la
reconstruction et le suivi de ces espaces ressort-il suffisant ? quelles
politiques durables en matière de sensibilisation des usagers plus ou
moins consciencieux, moteur direct des difficiles gestion de ces
espaces
Annexe 3 : Attestation de
recherche/département de géographie/UY1.
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de45.png)
Annexe 4 : organigramme CUY
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de46.png)
Annexe 5 : Fiche de relevés
botaniques
Nom du site/lieu-dit
|
|
Numéro du site
|
|
Nom
|
|
Coordonnées géographiques
|
|
Nom (scientifique) de l'espèce d'arbre, classe,
ordre, famille
|
|
Circonférence
|
|
Hauteur (estimation)
|
|
État de santé
|
|
État du site (observations)
|
|
Abondance/dominance
|
|
Annexe 6 : Loi n°2005/190 du 03 juin
2005- article 24 ; MINDUH
Décret n° 2005/190 du 03 juin 2005 portant
organisation du Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat
Le Président de la République,
Vu la Constitution ;
Vu le décret n° 2004/320 du 08 décembre 2004
portant organisation du Gouvernement,
Décrète :
CHAPITRE IV
DE LA DIRECTION DU DEVELOPPEMENT URBAIN
Article 25 :
(1) Placée sous l'autorité d'un Directeur, la
Direction du Développement Urbain est chargée, en liaison avec
les Ministères et les Collectivités Territoriales
Décentralisées concernés :
- du suivi de l'application de la réglementation en
matière d'hygiène et de salubrité, d'enlèvement
et/ou de traitement des ordures ménagères ;
- de la mise en oeuvre des stratégies
d'amélioration de la mobilité urbaine, en liaison avec les
administrations concernées ;
- du contrôle de l'exécution des travaux de
constructions, de réhabilitation et d'entretien des réseaux
urbains ainsi que de leur maintenance ;
- de l'établissement des plans d'aménagement, de
restructuration, d'assainissement et de drainage des villes et quartiers ;
- de la maîtrise d'ouvrage des travaux
d'aménagement, de restructuration, d'assainissement et de drainage et du
contrôle desdits travaux ;
- du suivi et du contrôle des travaux de construction,
d'entretien et de réhabilitation des voiries urbaines des réseaux
divers, ainsi que des ouvrages d'art, en liaison avec les administrations
concernées ; - de la protection du patrimoine routier urbain,
en liaison avec les administrations concernées ;
- de l'embellissement des centres urbains, en liaison
avec les départements ministériels et les collectivités
territoriales décentralisées intéressées ;
- de la participation à l'élaboration de la
nomenclature et de la classification des voiries et des équipements ;
- de la mise en oeuvre des stratégies de gestion des
infrastructures urbaines ;
- de l'appui technique aux collectivités territoriales
décentralisées en matière de voirie ;
- de la maîtrise d'ouvrage des travaux d'éclairage
public des villes et du contrôle desdits travaux.
Annexe 7 : Règles applicables aux communes
Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les
règles applicables aux communes
Catégorie : Lois
L'Assemblée nationale a délibéré et
adopté,
Le Président de la République promulgue la loi dont
la teneur suit :
SECTION II
DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
Article 16 : Les compétences suivantes
sont transférées aux communes :
- l'alimentation en eau potable ;
- le nettoiement des rues, chemins et espaces publics communaux ;
- le suivi et le contrôle de gestion des déchets
industriels ;
- les opérations de reboisement et la création de
bois communaux ;
- la lutte contre l'insalubrité, les pollutions et les
nuisances ;
- la protection des ressources en eaux souterraines et
superficielles ;
- l'élaboration de plans communaux d'action pour
l'environnement ;
- la création, l'entretien et la gestion des
espaces verts, parcs et jardins d'intérêt communal ;
- la gestion au niveau local des ordures ménagères.
Annexe 7 : fiche des Objectifs de
Développement Durable
![](Gestion-des-espaces-verts-municipaux-et-leurs-apports-dans-le-developpement-durable-des-communes-de47.png)
Table des matières
Avant-propos
i
Sommaire
ii
Dédicace
iv
Remerciements
v
Résumé
vi
Abstract
vii
Liste des tableaux
viii
Liste des figures
viii
Liste des cartes
ix
Liste des photos
ix
Liste des planches
ix
Liste des abréviations
x
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
1
I- CONTEXTE GÉNÉRAL DE
L'ÉTUDE
2
II- JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE
3
III- INTERETS DE L'ÉTUDE
4
1- Intérêt scientifique
4
2- Intérêt social et
environnemental
5
3- Intérêt institutionnel
5
IV- DÉLIMITATIONS THÉMATIQUE
ET TEMPORELLE
5
1- Délimitation thématique
5
2- Délimitation spatiale
6
2-1 La commune de Yaoundé II (
coordonnées : 11°28'0'' et 11°31'0'' Latitude Nord et
3°52'0'' et 3°56'0'' Longitude Est)
7
2-2 La commune de Yaoundé III (
coordonnées : entre 11°26'0'' et 11°32'0'' Longitude Est
et entre 3°44'0''et 3°52'0'' Latitude Nord)
8
3- Délimitation temporelle
8
V- REVUE DE LITTÉRATURE
9
VI- PROBLÉMATIQUE
13
VII- QUESTIONS DE RECHERCHE
15
VIII- ÉTAT DE LA QUESTION
15
IX- HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
17
X- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
17
XI- CADRE CONCEPTUEL
18
XII- CADRE THÉORIQUE
22
1- La théorie de l'acteur
stratégique
23
2- La théorie systémique
23
3- Loi appliquée à
l'étude : Échanges et proximité : la
première loi de la géographie
24
XIII- CADRE INSTITUTIONNEL
24
XIV- MÉTHODOLOGIE
26
1- Approche méthodologique
26
1-1) Les méthodes principales
26
1-1-a) La collecte des données de source
secondaire
26
- La recherche documentaire classique
26
- La recherche documentaire sur Internet
27
1-1-b) Les données de source primaire
27
1-2 Les méthodes secondaires
30
2- Traitement et analyse des
données
31
XV- DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES
32
XVI- TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE
33
CHAPITRE
1 :
34
CONDITIONS
DE CRÉATION ET D'ÉVOLUTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE
YAOUNDÉ 2 ET 3
34
INTRODUCTION
35
1.1 LA NÉCESSITÉ DE
L'AMÉNAGEMENT URBAIN
35
1.1.1 Le Plan Directeur d'Urbanisme et les Plans
d'Occupation des Sols : des objectifs variés
37
1.1.1.a Le Plan Directeur d'Urbanisme
38
1.1.1.b Les Plans d'Occupation des Sols (POS)
39
1.1.1.c Le choix des espèces d'arbres
40
1.2 TYPOLOGIE DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE
YAOUNDÉ 2 et 3
44
1.2.1 Les critères d'abondance et de
dominance
46
1.2.2 Étude de cas : les communes
d'arrondissement de Yaoundé II et Yaoundé III
49
1.2.2. a Observations générales
et ratios d'espace vert/habitant
52
1.2.2.b Évolution de l'occupation du sol
entre 1990 et 2020
53
1.3 ÉTUDE DE DEUX ESPACES VERTS
MUNICIPAUX : L'annexe du Bois Charles Atangana (côté
cimetière) et le Bois Sainte Anastasie (Yaoundé 2)
59
1.3.1 L'annexe du Bois Charles Atangana
59
1.3.2 Le Bois Sainte Anastasie
61
1.3.3 Diagnostic sanitaire des espèces
d'arbres
63
1.3.4 Observations des traits phénologiques
des sites étudiés
65
Conclusion
67
CHAPITRE
2 :
68
ANALYSE
DES LOGIQUES D'ACTEURS, DES STRATÉGIES DE GESTION ET D'ADAPTATIONS DANS
LES ESPACES VERTS MUNICIPAUX DE YAOUNDÉ 2 et 3
68
INTRODUCTION
69
2.1 L'IMPULSION DES POLITIQUES D'AMENAGEMENTS
URBAINS
70
2.1.1 ) La Communauté Urbaine de
Yaoundé dans les pratiques d'aménagements urbains
71
2.1.2) Exode rural et pollution des espaces verts
urbains : des liens de causalité remarquables
73
2.1.3 Cadre institutionnel relatif à la
création et à la gestion des espaces verts en milieu urbain
74
2.2 Logiques d'acteurs et stratégies de
gestion des espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3
77
2.2.1 Les acteurs directs de la gestion des espaces
verts municipaux de Yaoundé 2 et 3
78
2.2.1.a La CUY : entre éveille de
conscience et volonté de protection de l'environnement des espaces verts
municipaux
81
2.2.1.b La non-prise en compte des principes de la
gestion de l'environnement
83
2.3 Logiques d'acteurs indirects et
stratégies d'adaptation
85
2.3.1 Les espaces verts municipaux de
Yaoundé entre manquements et stratégies d'adaptation des
visiteurs
85
2.3.1.a Considérations par lien de
causalité
85
2.3.1.b Quelques formes d'adaptations dans les
espaces verts municipaux de Yaoundé
86
2.4 L 'Analyse des Correspondances Multiples (ACM)
et l'Analyse en Composantes Principales (ACP)
91
2.4.1 L'Analyse en Composantes Principales
(ACP)
91
2.4.2 Analyse des Correspondances Multiples
(ACM)
92
Conclusion
96
CHAPITRE
3 :
97
ANALYSE
DES IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS MUNICIPAUX ET LEURS APPORTS
DANS LES COMMUNES DE YAOUNDE II et III
97
INTRODUCTION
98
3.1 IMPLICATIONS DE LA GESTION DES ESPACES VERTS
MUNICIPAUX
99
3.1.1 Implications vues sous l'angle des liens de
causalité
99
3.1.2 L'attrait des traits des espaces verts
municipaux
100
3.2 LES SERVICES FOURNIS PAR LES ESPACES VERTS
MUNICIPAUX DE YAOUNDE 2 et 3
103
3.2.1 Espaces verts comme sources d'inspiration
107
3.2.2 Espaces verts municipaux comme lieu
d'approvisionnement
108
3.2.3 Les espaces verts municipaux comme lieu
d'expression de la foi
109
3.2.4 Espace vert municipal : support de
patriotisme mais à controverse
110
3.3. La gestion appliquée : proposition
d'un modèle de gestion |du végétal en milieu
urbain.| : cas des espaces verts municipaux de Yaoundé.
112
Conclusion
117
CONCLUSION GÉNÉRALE
118
BIBLIOGRAPHIE
120
WEBOGRAPHIE
124
TEXTES DE LOIS ET DECRETS
124
ANNEXES
125
Table des matières
134
* 1 La plupart des espaces verts
municipaux de Yaoundé II et III du fait de leur concentration au
centre-ville limite leur taux de fréquentation par les populations
urbaines ou péri urbaines.
* 2'
www.youmatter.world-développement-durable-:-définition-histoire-enjeux--qu'est-ce-que-le-développement-durable?
* 3 Mabou, B.(2020). Pouvoirs
publics et aménagements urbains au Cameroun. Thèse de doctorat
Ph.D
* 4 Planification urbaine au
Cameroun : nature, origine et défis| Géographie et
environnement
https://moutilgeo.hypothèses.org/17
* 5
https://www.Capru.be/espaces-verts-et-verdurisation-des-espaces-Cap-ruralité
* 6
https://www.Capru.be/espaces-verts-et-verdurisation-des-espaces-Cap-ruralité
* 7 Gestion : ensembles
des stratégies visant à coordonner des actions pour mener
à bien une activité. Pour le cas des espaces verts municipaux de
Yaoundé 2 et 3, il s'agit, pour la CUY, les ONG, les Associations et les
populations de mettre sur pied des stratégies durables relatives
à la gestion durable et équitable des EVMY des deux communes
pouvant aussi s'étendre dans les autres communes de Yaoundé.
* 8La morphologie urbaine
désigne la forme urbaine ou son étude (Formation,
évolution, transformation, strates, structure...). La morphologie
urbaine est le résultat des conditions historiques, politiques,
culturelles (et notamment architecturales) dans lesquelles la ville a
été créée et s'est agrandie. (POS, 2019)
* 9 Geoconfluences.ens-Lyon.fr
* 10Op cit.
Mougoué, B et al.2021. Croissance de la ville de Yaoundé et
résilience aux pandémies
* 11 L'espace ici doit
être appréhendé comme celui qui est le produit des
sociétés humaines : l'espace géographique. Les hommes
l'organisent et le mettent en valeur pour répondre à plusieurs
objectifs(recréation, appropriation, échanges, communication
etc....geoconfluences.ens/lyon.fr
* 12Op.cit.
Planification urbaine au Cameroun : nature, origine et défis|
Géographie et environnement
https://moutilgeo.hypothèses.org/17
* 13G2 Conception International
- Aout 2018
* 14 Superficies lors de la
création des espaces verts municipaux.
* 15'
www.institut-numérique.org/contribution-à-l'étude-de-la-biodiversité-végétale-du-parc-national-de-Théniet-El-Had-cas-du-canton-pépinière
* 16Op.cit. ;
contribution à l'étude de la biodiversité
végétale du parc national de Théniet El Had : Cas du
canton pépinière
* 17 De la lecture des
statuts UICN des différentes espèces d'arbres identifiés
dans les espaces verts municipaux de Yaoundé 2 et 3, on constate que
nombreuses parmi elles sont classées comme espèces
vulnérables ou en danger d'après la liste rouge de l'UICN qui
donne le statut de conservation des espèces d'arbres à
l'échelle mondiale. On constate dès lors que la CUY dans sa
campagne de végétaliser les espaces urbains privilégient
ces espèces dans le but de contribuer à leur conservation.
* 18 Boughriet,
R.(2019).Biodiversité: le statut de dix espèces menacées
s'est amélioré, selon l'UICN. Actu Environnement.
https://www.actu-environnement.com
* 19 POS, 2020, Yaoundé
III
* 20 Classée comme une
espèce en danger dans la liste rouge de l'UICN ( l'union internationale
pour la conservation de la nature)
* 21 POS, 2020, Yaoundé
II
* 22 Groupe d'experts qui
proposent des travaux de diagnostiques sur l'état de santé des
arbres. « comment diagnostiquer l'état sanitaire d'un
arbre ?-Woodtli+Leuba SA-Soins aux Arbres » ''
https://www.woodtli-leuba.ch/comment-diagnostiquer-l'état-sanitaire-d'un-arbre
* 23 Le gazon naturel est
utilisé dans la création des espaces verts municipaux de
Yaoundé.
* 24Loi n°2011/008 du 6
MAI 2011
* 25
« Notices-Communauté Urbaine de Yaoundé »
https://yaoundé.cm/wpsite/notices/
* 26 Ces orientations
prévoient le maintien d'un terroir forestier représentatif de
l'ensemble des écosystèmes forestiers et de leur rôle
* 27 cours Géo
4 : hydrosystèmes et dynamiques des versants
* 28 La Loi forestière
préconise 800m² pour 1000hbts
* 29 Stratégie Nationale
de Développement, SND30
* 30
https://www.osidimbea.cm/entreprises/a-capitaux-publics/anafor/
* 31
https://googleweblight.com/sp?hl=fr-FR&geid=NSTN&u=http://irad.cm/index.php/fr/a-propos-de-l-irad/prestation/missions
* 32 Le niveau d'engagement ici
ne concerne que les observations faites sur les deux espaces verts municipaux
de Yaoundé que nous avons étudiés à savoir le bois
Sainte Anastasie et l'annexe du bois Charles Atangana (côté
cimetière.)
* 33 Les liens de
causalité désignent les liens de cause à effet entre le
fait générateur de responsabilité et le dommage dont il
est demandé réparation.
* 34 L'incivisme
environnemental ici va se manifester par un certain nombre d'actions : des
usagers qui seront contraints de jeter leurs ordures au sol du fait de
l'absence des poubelles, des usagers qui vont faire leurs besoins dans un
espace vert à l'air libre du fait de l'inexistence des toilettes
publiques, etc...
* 35
www.PRC.cm
* 36 Méthode de la
famille de l'analyse des données et plus généralement de
la statistique multivariée qui consiste à transformer des
variables liées entre elles (dites corrélées en
statistique) en de nouvelles variables décorrélées les
unes des autres. Elle permet de résumer l'information en
réduisant le nombre de variables.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Analyse_des_Composantes_Principales
* 37 Méthode d'analyse
factorielle adaptée aux données qualitatives qui permet
d'étudier plus de deux variables.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Analyse_des_Correspondances_Multiples
* 38 Le test de khi-deux
vérifie si deux variables sont susceptibles d'être liées ou
pas.
www.jmp.com
* 39voir le modèle de la
création des EVMY, chapitre 1
* 40 La première Loi de
la géographie : échanges et proximité stipule
que : « Tout interagit avec tout. Mais deux choses
voisines ont plus de chance d'entrer en interaction que deux choses
lointaines »
* 41Op.cit.
Céline. (2019). La théorie systémique, c'est quoi ?
https://www.the-conversation-la-théorie-
systémique-c'est-quoi?
* 42 Anthropocène :
époque marquée par la forte emprunte de l'homme sur la nature.
* 43 Anthropisation : il
s'agit de la transformation d'espaces, de paysages,
d'écosystèmes, ou des milieux semi naturels sous l'effet de
l'action humaine.
www.geoconfluences.com
* 44
https://www.cerema.fr/fr/actualites/nature-ville-developper-biodiversité-milieu-urbain
Nature en ville: développer la biodiversité dans le milieu
urbain
* 45Op.Cit; Bougé
Félix, 2009
* 46 Branche de
l'économie qui traite d'un point de vue théorique des relations
économiques entre les sociétés humaines et l'environnement
'
https://fr.m.wikipedia.org/wiki_Economie_de_l'environnement
* 47
https://idverde.fr/blog/la-nature-au-coeur-des-villes-les-bienfaits-des-espaces-verts-sur-la-santé/
* 48'
www.pharmaciengiphar.com/les-vertus-de-l'eucalyptus
* 49 Source photo :
www.sipnlc.com
* 50 Les avis concernent
uniquement la tranche des personnes ayant constaté des manquements ou
des insuffisances dans les espaces verts municipaux de Yaoundé
visités.
* 51 Cf. l'article Emelianoff
C., 2000-2001, L'écologie urbaine entre science et urbanisme, Quaderni,
43, pp85-99, qui retrace l'évolution de l'écologie urbaine en
tant que « science », depuis l'École de Chicago
jusqu'à la fin du siècle où le concept de
« ville durable » vient relancer les questions latentes
autour de l'écologie urbaine.
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