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Profil épidémio-cliniques des enfants de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave


par Henock ZOLA NGANGA
Université de Kinshasa - 7eme année de Médecine.  2019
  

Disponible en mode multipage

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    EPIGRAPHE

    « Celui qui est destiné à devenir grand est caractérisé par la patience. »

    La sagesse Africaine

    IN MEMORIAM

    En mémoire de mes regrettés grands-parents Thomas ZOLA, Marie KIZEKA, Martin MAYEMBA et Helene MBANDU, mon oncle René MAYEMBA, à ma tante Aimée ZOLA, à mon frère-ami Petit SUANA et à mon vieux Junior MAKASU

    J'aurai voulu que vous soyez présents à ce jour mémorable, mais DIEU TOUT PUISSANT a décidé autrement.

    Vous que la mort nous a brutalement arrachés de cette terre des hommes et qui seraient les invités d'honneur à ce rendez-vous de dégustation de la joie caractérisant le fruit de ce travail ; nous vous témoignons par le présent, notre profonde gratitude pour les bons souvenirs que nous gardons de vous.

    Que vos âmes reposent en paix !

    Hénock ZOLA NGANGA

    DEDICACE

    A vous mes parents Simon ZOLA et Ruth MAYEMBA pour votre tendre affection et abnégation, ainsi que les sacrifices énormes consentis pour notre éducation et instruction ;

    A vous mes soeurs de la famille Franchise ZOLA, Dorcas ZOLA et Hazaria ZOLA, à mes enfants chéris Armed MANUANA et Soraya PELENDA.

    A vous, ma chère maman Valentine, papa Emma Basola, KOKO Samy MATANTU, KOKO Isidore LUYEYE, mes oncles Martin MAYEMBA, Henry MAYEMBA, Kivo MAYEMBA, Henry MAYEMBA et André ZOLA, mes tantes Leya MAYEMBA, Alice MAYEMBA, Josée ZOLA, Marie-Louise ZOLA, Odette ZOLA, Carine ZOLA, Joceline ZOLA, Antha ZOLA et Hyvette NKENGE.

    REMERCIEMENTS

    Nous nous réjouissons tout particulièrement de l'honneur qui nous est fait en rédigeant ce présent travail qui couronne nos sept années de cursus passées à l'Université de Kinshasa. Qu'il nous soit permis d'exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui ont soutenu et contribué à son élaboration.

    Nous remercions particulièrement Le DIEU Tout Puissant, Le Très Miséricordieux pour la force, l'intelligence et la sagesse qu'Il nous a accordées pour l'élaboration de ce travail.

    Nous remercions également le professeur Serge MAYAKA qui, en dépit de ses multiples occupations, a bien voulu assuré la direction de ce travail, ses remarques et ses sages conseils nous ont été d'un grand secours.

    Il nous serait ingrat si nous laissons passer le soutien moral de nos frères et pères du quartier Poncelet MAYUNGA, Radjab KIYAMBU, Rodrigue SUKAMA, Trésor KIAMESO, Reagan LUBU, Eric KAMESA, Shadrack NSIALA, Richy MAYUNGA, Yanick LUYEYE, QuercyMASSAMBA, Caleb MUAMBA, Sem MUAMBA, Eddy LUBU, papas Jean MAYUNGA et Bijou NSIALA avec lesquels nous avons partagés les moments de bonheur et de douleurs.

    A mes cousins de la famille, nous ne vous oublions pas : Glodi ZOLA, Clamart ZOLA, Patricia ZOLA, Hornella ZOLA, Deborah ZOLA, Merseille ZOLA, Lyrette ZOLA, Dieu ZOLA, Mon reve ZOLA, Joyce ZOLA, Henry MAKUIZA, Glodie et Dieu MOFUTA, Don KILADI, Plamedie LUNKANGA, Falonne KALUSIVI, Verlaine MBIMBA Nadine MBANDU, Bobette MAYEMBA, Jotham MAYEMBA, Roddy GALA et REAGEAN PULULU

    Nos reconnaissances s'adressent également à mes frères de lutte dont : Denis BALAKO, Eldad DAMUNA, Patricien GONGO, Papin KUAMA, Toussaint BWUSHA, Célestin KUIZA, Hervé BATULOSA, Aaron MATONDO, Teddy TSHIMANGA, Joël YEMBI, Esperance YEMWENI, Ewing VANGU, Jonathan VUKA, Jonathan TSHIBANGU, Félicité TSHITUALA, Cristelle TSHIFU, Alexis WASIDO, Albert WEMO, Rebecca TSHIKUDI, Laurette YAMBENGA, Aristote LUNTEZILA, Jeancy MBELA, Schadrack DIAKIESE, Gauthier KUITI, Marcel KWIKILA, Jeancy DIASILUA, Erick NDISIMAO, Bénit KABUIKU et à tous mes amis du groupe d'étude sénat.

    LISTE DES ABREVIATIONS

    ? OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

    ? RDC : République Démocratique du Congo

    ? LCR : Liquide Céphalorachidien

    ? TAS : Tension Artérielle Systolique

    ? Hb : Hémoglobine

    ? ACT : Artemisinine-based combinationtherapy

    ? IM : Intramusculaire

    ? IV : Intraveineux

    ? IR : Intra rectale

    ? CUK : Cliniques Universitaires de Kinshasa

    ? ONATRA : Office Nationale de Transport

    ? OTRACO : Office de Transport Congolais

    ? CSMEB : Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu

    ? MII : Moustiquaire imprégné d'insecticide

    ? TDR : Test de Diagnostic Rapide

    ? PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme

    ? EDS : Enquête Epidémiologique de santé

    LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

    Tableau I : Répartition des enfants en fonction de la tranche d'âge

    Tableau II : Répartition des enfants en fonction du sexe

    Tableau III : Répartition des enfants selon la provenance

    Tableau IV a : Répartition des enfants selon le niveau d'instruction des parents (pères)

    Tableau IV b : Répartition des enfants selon le niveau d'instruction des parents (mères)

    Tableau V : Répartition des enfants selon la profession des pères

    Tableau VI : Répartition des enfants selon la profession des mères

    Tableau VII : Répartition des patients selon le mode d'admission

    Tableau VIII : Répartition des patients selon l'utilisation des MII

    Tableau IX : Répartition des enfants en fonction des motifs consultations

    Tableau X : Répartition des enfants selon la température d'admission

    Tableau XI : Répartition des patients en fonction du diagnostic retenu

    Tableau XII : Répartition des patients en fonction des tests de confirmation diagnostic

    Tableau XIII : Répartition des patients en fonction de traitement reçu avant consultation aux

    CUK ou au CSMEB

    Tableau XIV : Répartition des patients en fonction de la durée de l'hospitalisation

    Tableau XV : Répartition des patients en fonction de l'évolution des patients

    Tableau XVI : Association paludisme grave à l'âge des enfants.

    Tableau XVII : association paludisme grave au sexe de l'enfant.

    Tableau XVIII : Association paludisme grave l'utilisation des MII.

    Tableau XIX : Association paludisme grave au traitement reçu avant consultation

    Tableau XX : Association paludisme grave à la température au moment de la consultati

    Tableau XXI : Association paludisme grave aux motifs de consultation.

    Graphique I : Répartition des enfants selon l'âge des parents

    Graphique II : Répartition des enfants en fonction de la période d'admission

    RESUME

    Le paludisme grave atteint un nombre important des enfants dans le monde et constitue un frein du développement des pays. La maladie tue plus d'un million d'enfants chaque année (2800 enfants par jour). Dans les zones où la transmission est élevée, 40% des nourrissons peuvent mourir des formes graves. Parmi les groupes à haut risque, on trouve les enfants, les femmes enceintes, les voyageurs, les réfugiés, les personnes déplacées et travailleurs arrivant dans les zones endémiques. Les enfants de 1 à 4 ans sont les plus susceptibles de contracter le paludisme et d'en mourir. Près de 50% des décès chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique sont causés par le paludisme.

    L'objectif de la présente étude est de décrire le profil épidémiologique des enfants âgés de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave au département de pédiatrie des cliniques universitaires de Kinshasa au cours d'une période allant du 1er janvier au 31 décembre 2018.

    Nous avons mené une étude descriptive transversale concernant 226 enfants de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave aux CUK et au CSMEB en 2018. Des fiches d'enquêtes ont été utilisées pour recueillir des informations médicales figurants dans les dossiers. Des moyennes, le de Chi-carré-test ont été calculées.

    L'âge moyen des enfants était de 31.1 mois, la tranche de 24 à 35 mois était majoritaire avec une prédominance masculine. Les mères ayant l'âge compris entre 25 et 34 ans étaient majoritaires avec un âge moyen de 29.8 ans, les pères avec l'âge de 24 à 35 ans et de 35 à 44 ans étaient majoritaires avaient un âge moyen de 35.2 ans. Les pères ouvriers étaient les plus représentés contre les mères ménagères, les parents ayant un niveau scolaire secondaire étaient majoritaires soit 42.0%des pères et 48.2% des mères.63.7% des enfants étaient référés.62.8% de nos enfants dormaient sous le MII. La fièvre était le motif de consultation la plus concernée suivie du coma et des signes digestifs.

    La majorité de nos patients avait une température comprise entre 37°5-38.5°C soit 41.6% suivie de la tranche allant de 38.6°-40°C (31%). La forme anémique était la plus représentée soit 49.1%. La goutte épaisse faite seule était majoritaire soit 86.7%. 50.0% de nos patients s'étaient auto médiques.

    La majorité (55.8%) de nos patients était hospitalisée durant un intervalle de plus de 5 jours avec une moyenne d'hospitalisation de 5.8 jours.

    82.3% de nos patients étaient guéris suivis de 10.2% des décès. Les séquelles neurologiques observées sont repartis comme suit : 5 cas d'aphasie+8 déficits moteurs et 4 cas d'hypotonie sévère.

    Notre étude a montré que seuls l'âge des enfants et les motifs de consultation étaient en relation avec le paludisme grave avec les valeurs de P significatifs (soit respectivement 0.033 et 0.043)

    TABLE DES MATIERES

    EPIGRAPHE 1

    IN MEMORIAM 2

    DEDICACE 3

    REMERCIEMENTS 4

    LISTE DES ABREVIATIONS 5

    LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES 6

    RESUME 7

    A. INTRODUCTION 10

    1. Problématique 10

    2. Objectifs 11

    3. But: 12

    4. Subdivision du travail 12

    B. GENERALITES 13

    1. Accès palustre de primo invasion à Plasmodium falciparum 14

    2. Accès palustre simple à fièvre périodique 14

    3. Le paludisme grave 15

    4. Diagnostic 19

    5. Prise en charge 21

    C. TRAVAIL PERSONNEL 26

    CHAPITRE I. MATERIEL ET METHODES 26

    I.1. MATERIEL 26

    I.1.1. Description du cadre de l'étude 26

    I.1.2. Description de la population de l'étude 28

    I.2. METHODE 28

    I.2.4. Collectes des données 29

    I.2.5. Traitement et analyse des données 30

    I.2.6. Considérations éthiques 30

    CHAPITRE II. RESULTATS 32

    2.1. Caractéristiques sociodémographiques des enfants et des parents 32

    2.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des enfants 32

    2.1.2. Caractéristiques sociodémographiques des parents 34

    2 35

    2.2. Caractéristiques cliniques des enfants 37

    2.2.1. Mode d'admission des enfants 37

    2.2.2. Fréquence d'admission 37

    2.2.3. Utilisation des MII 38

    2.2.4. Motifs de consultations 39

    2.2.5. Température à l'admission 40

    2.2.6. Diagnostic retenu 40

    2.3. Aspects para cliniques 41

    2.4. Analyse itinéraire thérapeutique 41

    2.5. Analyse de la prise en charge 42

    ASSOCIATIONS DES FACTEURS 43

    CHAPITRE III. DISCUSSION 46

    3.1. Caractéristiques sociodémographiques 46

    3.1.1. Les patients 46

    3.2. Caractéristiques cliniques des enfants 47

    3.3. Aspects para cliniques 47

    3.4. Analyse de la prise en charge 47

    3.5. Evolution des patients 48

    3.6. Association paludisme grave aux facteurs identifiés 48

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 49

    BIBLIOGRPHIE 51

    ANNEXE 52

    A. INTRODUCTION

    1. Problématique

    Le paludisme demeure une maladie préoccupante dans le monde. Plus de 41% de la population mondiale est exposée au risque de contracter le paludisme et ce chiffre augmente chaque année en raison de la détérioration des systèmes de santé, de la résistance accrue aux médicaments et aux insecticides, du changement de climat et des guerres [1]. Le paludisme a causé plus de 3000 décès par jour dans le monde en 2015[2].

    Le paludisme grave atteint un nombre important d'enfants dans le monde et constitue un frein au développement des pays. La maladie tue plus d'un million d'enfants chaque année (2800 enfants par jour). Dans les zones où la transmission est élevée, 40% des nourrissons peuvent mourir des formes graves [3]. Parmi les groupes à haut risque, on trouve en effet les enfants, mais aussi les femmes enceintes, les voyageurs, les réfugiés, les personnes déplacées et travailleurs arrivant dans les zones endémiques [1]. Les enfants de 1 à 4 ans sont les plus susceptibles de contracter le paludisme et d'en mourir. Près de 50% des décès chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique sont causés par le paludisme [2]..

    L'Afrique subsaharienne qui compte près de 530 millions d'habitants est la région où le taux d'infection est plus élevé. Dans cette partie de l'Afrique, le paludisme tue au moins 1 million de personnes chaque année. Selon certaines estimations 275 millions de personnes qui y habitent sont porteuses du parasite mais ne présentent pas nécessairement des symptômes [2]. Les enfants de moins de 5 ans représentent l'un des groupes les plus vulnérables touchés par le paludisme. En Afrique, environ 285 000 enfants sont morts avant d'avoir atteint leur cinquième anniversaire en 2016[.4]

    En 2015, l'OMS a répertorié 212 millions de cas de paludisme dont 429 000 décès. Et, près de 90% de ces malades étaient localisés en Afrique Subsaharienne. De plus, les deux tiers des décès liés au paludisme surviennent chez les enfants de moins de 5 ans [5].

    Des 4 espèces du parasite qui affectent l'être humain, le plasmodium falciparum est la plus répandue. On lui attribue environ 95% des décès causés par le paludisme dans le monde. Son taux de mortalité est de 1 à 3% [6].

    De plus en plus, on reconnait aujourd'hui que le Paludisme est à la fois une maladie due à la pauvreté et une cause de pauvreté (OMS 2001). Autant dire que s'il fallait indiquer sur ses fléaux africains, le Paludisme arriverait sans doute en tête de la liste.

    Conscients de l'impact négatif du Paludisme, les Chefs d'Etats Africains avaient manifesté leur souhait de combattre efficacement la maladie lors du sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) en Juin 1997 à Harare (Zimbabwe).

    Cette initiative s'est soldée par la ratification, le 24 Avril 2000, de la déclaration du plan d'action d'Abuja (Nigeria) sur le projet « Faire reculer le Paludisme » (Roll Back Malaria) en Afrique. Lequel projet, qui émane donc de la population, a été lancé en 1998 par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à et

    la Banque Mondiale (BM), convaincus que seule « une approche globale et coordonnée permettra de lutter efficacement contre la maladie ». Ce plan s'était fixé comme objectifs à atteindre avant fin 2005 :

    · Qu'au moins 60% des patients atteints du Paludisme aient accès à un traitement approprié dans les vingt-quatre heures (24h) suivant la survenue des symptômes ;

    · Qu'au moins 60% des femmes enceintes aient accès à un chimio prophylaxie ou un traitement préventif approprié. [7]

    En RDC, le paludisme est un problème majeur de santé publique, il est la première cause de morbidité et de mortalité en particulier parmi les enfants de moins de 5 ans [8] et les femmes enceintes. Le paludisme a tué 467 000 personnes, parmi lesquelles 200 000 enfants de moins de 5 ans en 2000 en RDC, selon le ministère de la santé. Avec une moyenne de 500 000 décès par an. Le paludisme est la première cause de mortalité en RDC, en particulier chez les moins de 5 ans et les femmes enceintes, loin devant le SIDA selon le document diffusé à l'occasion de la journée africaine de lutte contre le paludisme. La maladie sévit de façon endémique en RDC où sa transmission est quasi-permanente. L'extrême pauvreté de la majeure partie de la population, l'instabilité en milieux urbains et la pratique généralisée de l'auto médication sont à la base de la forte prévalence de cette endémie en RDC [9].

    Dans notre recherche, nous nous interrogeons pour savoir comment se présentent le profil des enfants de moins de 5 ans qui viennent avec un tableau de paludisme grave aux CUK et au CSMEB durant l'année 2018 ?

    Dans les lignes qui suivent nous tacherons d'apporter des réponses à cette question en précisant toute la démarche pour y parvenir.

    2. Objectifs

    2. a. Objectif général :

    Décrire le profil épidemio-clinique des enfants de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave aux services de pédiatrie des CUK et du CSMEB.

    2. b. Objectifs spécifiques :

    Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques ont été énoncés comme suit :

    · Déterminer les caractéristiques sociodémographiques des enfants hospitalisés pour paludisme grave aux services de pédiatrie des CUK et du CSMEB

    · Décrire les aspects cliniques et para cliniques de ces enfants hospitalisés pour paludisme grave

    · Analyser l'itinéraire thérapeutique suivi par ces patients avant leur hospitalisation aux services de pédiatrie des CUK et du CSMEB

    · Analyser la prise en charge et l'évolution des patients lors de leur hospitalisation

    · Formuler les recommandations pour améliorer la qualité de prise en charge

    3. But:

    La mortalité des enfants de moins de 5 ans est l'une de plus grandes préoccupations des acteurs de notre système de santé. Le fait que cela concerne les enfants, sur qui reposent l'espoir et le développement de notre pays, nous interpelle au plus haut point. En ciblant le paludisme grave, principal responsable de ces chiffres alarmants de mortalité infantile, nous espérons apporter d'avantage d'informations pouvant non seulement nous aider à comprendre le profil des patients affectés, mais aussi à éclairer sur les activités adéquates de lutte à mettre en oeuvre à tous les échelons du système de santé.

    4. Subdivision du travail

    Ce travail sera subdivisé de la manière suivante :

    · L'introduction

    · Des généralités sur le paludisme grave

    · La méthodologie générale

    · La présentation des résultats

    · La discussion

    · La conclusion et des recommandations

    B. GENERALITES

    DEFINITION

    Le paludisme (malaria en anglais) est une parasitose due à des hématozoaires du genre Plasmodium, transmise par des moustiques du genre Anophèles. Cette maladie, surtout importante pour les populations vivant en zone d'endémie (zone intertropicale), l'est aussi pour les voyageurs. [10]

    Actuellement, il a été identifié cinq espèces plasmodiales spécifiquement humaines:Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale,Plasmodium malariae, Plasmodium knowlesi.Plasmodium knowlesiproche génétiquement de Plasmodium vivax, et

    microscopiquement de Plasmodium malariaea été découvert récemment chez l'homme en Malaisie (mais était connu antérieurement chez le singe en Asie du Sud-est) [11].

    Le cycle biologique du plasmodium se déroule en deux phases, la phase asexuée ou schizogonique et la phase sexuée ou sporogonique[11].

    ? Phase asexuée ou schizogonique

    Elle se déroule chez l'homme.

    La piqure du moustique inocule des centaines et des centaines de parasites sous forme de sporozoites qui gagnent le foie (en 30minutes environ) ou s'effectue le cycle exo-érythrocytaire: les sporozoites pénètrent dans les hépatocytes où ils se cachent sous le nom de cryptozoïtes. Ces cryptozoïtes vont se multiplier à l'intérieur des hépatocytes pendant environ une semaine pour donner des schizontes. L'éclatement des hépatocytes libère dans la circulation sanguine des merozoïtes. Ce cycle ne se produit qu'une fois pour Plasmodium falciparumalors qu'il peut se reproduire plusieurs fois pour les autres espèces.

    Dans le sang se déroule le cycle érythrocytaire: les merozoites pénètrent chacun dans une hématie, se transforment en trophozoïtes puis en schizontes, s'y multiplient, se libèrent par éclatement du globule rouge et vont recoloniser d'autres hématies. Le cycle de maturation des schizontes varie selon l'espece, entre 48heures (P. falciparum) et 72heures (P. malariae) expliquant la périodicité variable de la fièvre. Apres plusieurs cycles schizogoniques, apparaissent dans les hématies des gamétocytes, males et femelles. [11]

    ? Cycle sexué ou sporogonique chez l'anophèle :

    Au cours d'une piqure chez un paludéen, l'anophèle absorbe les gamétocytes males et femelles. Ces derniers se transforment en gamètes.

    La fécondation donne un oeuf mobile appelé ookinète qui se transforme en oocyste. L'oocyste se divise en donnant des sporozoïtes qui gagnent les glandes salivaires de l'anophèle et seront à leur tour inoculés à un sujet réceptif. [11]

    1. Accès palustre de primo invasion à Plasmodium falciparum

    C'est la forme clinique la plus souvent observée en France métropolitaine car elle atteint un sujet neuf, non immunisé, comme les voyageurs. En zone d'endémie elle est observée chez les jeunes enfants. [10]

    Incubation

    Elle correspond à la durée de la phase hepatocytaire (7 à 12 jours pour P. falciparum) et est totalement asymptomatique. [10]

    Invasion

    Elle est marquée par l'apparition d'une fièvre brutale, continue, souvent accompagnée d'un malaise générale avec myalgies, céphalées et parfois troubles digestifs (anorexie, douleurs abdominales, nausées, vomissements et même parfois diarrhée). La clinique est à ce stade souvent normale, le foie et la rate ne sont pas palpables. Ultérieurement le foie peut augmenter de volume et devenir un peu douloureux, la rate devient palpable au bout de quelques jours, les urines sont rares, foncées et peuvent contenir des protéines. On observe parfois un bouquet d'herpes labial.

    Le tableau clinique est donc totalement non spécifique. Le malade peut, à tout moment et en quelques heures, évoluer de « l'accès simple » (c'est à dire non complique) vers un accès grave, d'évolution rapidement mortelle en l'absence d'une prise en charge adaptée. Au début de l'épisode, aucun argument épidémiologique, clinique ou biologique, ne permet de faire un pronostic et de savoir si un patient évoluera ou non vers un tableau grave. [10]

    2. Accès palustre simple à fièvre périodique

    Cette forme clinique correspond à la description de la triade classique de l'accès palustre : « frissons, chaleur, sueurs » survenant tous les 2 ou 3 jours. En pratique elle n'est observée de manière typique que dans les infestations à P. vivax, P. ovale et P. malariae, faisant suite à un accès de primo invasion mais pouvant survenir longtemps après l'épisode fébrile initial.

    Le paludisme grave se définit par la mise en évidence clinique ou au laboratoire du dysfonctionnement d'un organe vital. [12]

    L'accès est souvent précédé d'une phase prodromique, toujours identique chez un même patient, qui associe lassitude et troubles digestifs. L'accès débute classiquement le soir et dure une dizaine d'heures, associant successivement :

    · Stade de frissons : agite de frissons violents, le malade se blottit sous ses draps alors que sa température atteint 39°C. La rate augmente de volume, la tension artérielle diminue. Cette phase dure environ une heure.

    · Stade de chaleur : la température peut dépasser 40°C, la peau est sèche et brulante et le malade rejette ses draps. Cette phase s'accompagne de céphalées et de douleurs abdominales ; elle dure 3 à 4 heures. La rate diminue de volume.

    · Stade de sueurs : ce sont des sueurs profuses qui baignent le malade. Le malade émet des urines foncées, la température s'effondre brusquement, avec même parfois une phase d'hypothermie. La tension artérielle remonte. Ce stade dure 2 à 4 heures et s'accompagne d'une sensation de bien-être, d'euphorie, concluant la crise.

    Cette crise typique correspond à la schizogonie érythrocytaire. Le rythme des accès est donc fonction de l'espèce :

    · Fièvre tierce avec clocher thermique survenant a J1, J3, J5 ... Elle correspond à une schizogonie de 48 heures. En pratique elle peut être régulière et correspondre à une infection par P. vivax ou P.ovale(fièvre tierce bénigne). Elle peut être irrégulière et faire suite a un accès de primo-invasion à P.falciparum(fièvre tierce maligne). Dans ce dernier cas il faudra toujours redouter l'évolution, toujours possible, vers un accès grave.

    · Fièvre quarte avec clocher thermique survenant a J1, J4, J7 ... Elle correspond a une schizogonie de 72 heures et elle est donc observée exclusivement au cours des infections à P. malariae.

    · Fièvre quotidienne avec clocher thermique survenant toutes les 24 heures pour les rares accès dus à P. knowlesiou, parfois, pour des infections par deux clones de P. falciparum décalés de 24 heures.

    Quelle que soit l'espèce en cause, la répétition des accès s'accompagne d'une anémie et d'une

    Splénomégalie progressivement croissantes. Cela explique que tout paludisme, même du à une espèce autre que P. falciparum, peut à terme avoir des répercussions graves, notamment chez les enfants.

    La splénomégalie palustre peut rarement se compliquer de rupture, et exceptionnellement d'infarctus splénique. [10]

    3. Le paludisme grave

    Le décès, quand il survient, est secondaire à la défaillance aigue d'une ou de plusieurs grandes fonctions, et ce, parfois, même si la mise en place d'un traitement étiologique s'avère efficace. Seule l'instauration rapide d'une réanimation adaptée peut alors sauver le malade. [10]

    Le paludisme à P. falciparum du sujet non immun (jeune enfant en zone d'endémie, femme enceinte, expatrié, voyageur). [10]

    Les groupes cibles : les enfants de 6 mois à < 5 ans, les femmes enceintes, les immunodéprimés (SIDA, ...), les vieillards. [13]

    Le paludisme grave chez l'enfant a actuellement 3 formes : anémique, respiratoire et neurologique. [14]

    3.1. Forme anémique

    L'anémie sévère est la principale cause de mortalité chez l'enfant atteint de

    paludisme. [6] L'anémie sévère est un signe d'appel fréquent du paludisme à P.
    falciparum
    et à P. vivax dans les régions de forte transmission

    Dans les anémies chroniques, on observe en général une adaptation physiologique, de sorte que la tachycardie et la dyspnée peuvent être absentes. [12]

    L'anémie sévère se développe rapidement en présence d'une forte densité parasitaire. Dans ce cas, c'est la destruction massive des hématies parasitées qui est responsable de l'anémie et un suivi attentif est requis pendant le traitement. Les enfants présentant une apparition brutale d'une anémie sévère n'auront en général pas le temps de s'adapter physiologiquement et pourront présenter une pâleur des conjonctives et des muqueuses une tachycardie et une dyspnée. L'anémie peut contribuer à l'apparition d'un état de confusion et d'agitation, de signes d'acidose (respiration profonde) et, très rarement, on observe des signes cardio-pulmonaires (insuffisance cardiaque), une hépatomégalie et un oedème pulmonaire. [12]

    3.2. Forme respiratoire

    On retrouve ici cliniquement une difficulté respiratoire sans signe auscultatoire et biologiquement une acidose métabolique et hyperlactatémie. [14]

    3.3. Neuropaludisme

    Il s'agit d'une altération profonde et durable de la conscience (coma > 1 h sans autre cause apparente ni prise de sédatif ni hypoglycémie). [14]

    La fièvre (38° - 41 °C) est en général le premier symptôme du Neuropaludisme chez l'enfant ; suivent ensuite, un refus de s'alimenter et de boire. Les vomissements et la toux sont fréquents, la diarrhée rare. [12]

    Chez l'enfant, la perte de conscience après des convulsions fébriles ne conduit à envisager le Neuropaludisme que si le coma persiste plus de 30 minutes après la crise convulsive. [12]

    La profondeur du coma peut être évaluée avec l'échelle pédiatrique des états

    comateux

    Échelle pédiatrique des stades comateux (échelle de Blantyre)

    L'échelle des stades comateux de Blantyre8 est une variante de l'échelle largement utilisée de Glasgow. Elle est applicable aux enfants, et notamment à ceux qui ne savent pas encore parler. [12]

    Type des réponses

    Réponses

    Scores

    Réponse motrice

    Localisation du stimulus douloureux

    2

    Retrait du membre en réponse à la douleur

    1

    Réponse non spécifique ou absence de la réponse

    0

    Réponse verbale

    Pleurs appropries

    2

    Gémissements ou pleurs Inappropriés

    1

    Aucune

    0

    Mouvements des yeux

    Dirigés (suivent le visage de la mère, par exemple)

    1

     

    Non dirigés

    0

    Total

     

    0-5

    Le coma est aréactif lorsque le score est < 3 [12].

    Échelle des stades comateux de Glasgow (Applicable aux adultes et aux enfants de plus de 5 ans)

    Type des réponses

    Réponses

    scores

    Ouverture des yeux

    Spontanément

    4

    En réponse à la voix

    3

    En réponse a la douleur

    2

    A aucun moment

    1

    Meilleure réponse verbale

    Orientée

    5

    Confuse

    4

    Choix des mots inappropriés

    3

    Sons incompréhensibles

    2

    Aucune

    1

    Meilleure réponse motrice

    Exécution des demandes

    6

    Mouvements justifies en réponse à un stimulus douloureux

    5

    Retrait en réponse à la douleur

    4

    Flexion en réponse à la douleur

    3

    Extension en réponse à la douleur

    2

    Aucune

    1

    Total

     

    3-15

    Le coma est aréactif lorsque le score est < 11. [12]

    On observe souvent une hypertonie chez l'enfant atteint de Neuropaludisme. Chez certains enfants, on observe un opisthotonos prononce pouvant évoquer un diagnostic erroné de tétanos ou de méningite. [12]

    La pression du LCR à la ponction lombaire est en général augmentée (en moyenne 160 mm H2O chez l'enfant atteint de Neuropaludisme). [12]

    Une respiration profonde (amplitude générale accrue sans signe de consolidation pulmonaire) est un signe sensible et spécifique d'une acidose métabolique. [12]

    Pour parler de paludisme grave, il faut les critères de gravité tels que définis par l'OMS [10].

    CLINIQUES

    BIOLOGIE

    Troubles de conscience (Score de Glasgow modifie = 9 chez l'adulte et

    enfant de plus de 5 ans

    Score de Blantyre = 2 chez le petit enfant)

     

    Convulsions répétées (= 2 / 24 heures, malgré la correction de

    l'hyperthermie)

     

    Prostration

     

    Détresse respiratoire

     

    Ictère

    (bilirubine> 50 ìmol/L)

    Urines coca-cola

    Hémoglobinurie macroscopique

    Collapsus circulatoire

    TAS < 80 mmHg chez l'adulte et TAS < 50 mm Hg chez l'enfant

    OEdème pulmonaire

    Définition radiologique

    Saignement anormal

     

    Pâleur

    Adulte : Hb< 7 g/dL ou Hte< 20 % Enfant : Hb< 5 g/dL ou Hte< 15%

    Hypoglycémie

    Glycémie < 2,2 mmol/L

    Acidose métabolique

    pH< 7,35 ou bicarbonates < 15 mmol/L

    Hyperlactatemie

    Lactates plasmatiques > 5 mmol/L

    Hyperparasitemie

    > 4% chez un sujet non immun

    Insuffisance rénale

    Creatininemie> 265 ìmol/L après réhydratation

    ou diurèse < 400 ml/24h chez l'adulte (< 12mL/kg/24h chez l'enfant)

    4. Diagnostic

    4.1. Orientation

    ? Orientation clinique

    Nous avons vu la diversité des tableaux cliniques du paludisme. Le diagnostic du paludisme est une urgence, tout accès palustre survenant chez un sujet non prémuni (cas du paludisme d'importation) peut évoluer en quelques heures vers un paludisme grave potentiellement mortel.

    En pratique il faut retenir les règles suivantes :

    1) Toute fièvre au retour d'une zone d'endémie est un paludisme jusqu'à preuve du contraire

    2) Face a une suspicion d'accès palustre il convient de rechercher immédiatement des signes cliniques de gravité, notamment neurologiques. La présence d'un signe neurologique, quel qu'il soit, impose l'hospitalisation en urgence du malade.

    ? Orientation biologique

    ? Thrombopénie : la thrombopénie se définie comme un taux de plaquettes sanguines inferieur a 150 000/ mm3 est une anomalie fréquentée et précoce au cours du paludisme, indépendamment de l'espèce plasmodiale en cause et du tableau clinique. Elle est d'intensité variable, mais parfois sévère (< 50000 / mm3). C'est un très bon signe d'orientation mais sa valeur pronostique est encore controversée.

    ? Anémie : une anémie hémolytique est un bon signe d'orientation mais elle peut manquer, surtout au début d'un accès de primo invasion. L'anémie sera plus souvent présente chez un sujet présentant des accès de reviviscence.

    4.2. Confirmation

    4.2.1. Parasitologie

    ? Goutte épaisse

    Cette technique très ancienne réalise une micro concentration et reste la méthode de référence. Elle consiste à examiner quelques ìl de sang après hémolyse des globules rouges et coloration selon la méthode de Giemsa. C'est une excellente technique mais de réalisation un peu délicate et qui nécessite une bonne expérience pour la lecture. Le diagnostic d'espèce n'est pas toujours possible. Le nombre de parasites pour 200 leucocytes doit être compté [10].

    ? Frottis mince

    La lame est colorée selon la méthode de May-Grunwald-Giemsa ou par du Giemsa après fixation à l'alcool.

    Les parasites, colores en rouge (noyau) et bleu (cytoplasme) sont retrouvés à l'intérieur des globules rouges (pas d'hémolyse dans cette technique).

    4.2.2. Sérologie

    Tests de diagnostic rapide immun chromatographiques

    Le principe de ces tests est la détection de protéines spécifiques de Plasmodium (antigènes

    HRP-2 ou enzymes pLDH, aldolase), en chromatographie sur un support solide. Certains de ces tests permettent maintenant d'affirmer un diagnostic positif (présence de Plasmodium) et d'orienter le diagnostic d'espèce : P. falciparum et/ou autre espèce. Ces tests rapides, très simples d'utilisation et conditionnés en emballages unitaires, sont très pratiques et ont une bonne sensibilité (surtout pour P. falciparum s'ils détectent l'antigène HRP-2) mais ne permettent pas de mesurer la parasitémie et restent positifs, pour certains, plusieurs jours après la disparition des plasmodies du sang.

    Il n'existe pas de schéma prophylactique idéal. Le choix de la chimio prophylaxie doit être discuté et adapté à chaque voyageur. Il dépend de la zone visitée

    4.3.3. Biologie moléculaire

    Des techniques de biologie moléculaire ont été développées pour le diagnostic

    du paludisme.

    Leur sensibilité est excellente et elles permettent un diagnostic d'espèce. Elles peuvent donc constituer une aide au diagnostic dans certains cas difficiles. Mais leur temps de réalisation et leur coût ne permettent pas, à l'heure actuelle, de les envisager en diagnostic de routine.

    5. Prise en charge

    5.1. Volet préventif

    5.1.1. Prévention individuelle

    Une prévention du paludisme est envisageable à l'échelle individuelle. Pour être efficace, cette prévention doit associer une protection contre les piqures de moustiques et une chimio prophylaxie médicamenteuse. Il ne faut cependant pas oublier qu'aucune protection n'est fiable à 100 % [10].

    a. Lutte contre les piqures de moustiques

    A partir du coucher du soleil, c'est la première ligne de défense vis-à-vis du

    paludisme :

    ? A l'extérieur des habitations :

    o Porter des vêtements longs le soir, si possible imprégnés d'insecticide ;

    o Mettre des répulsifs sur les parties découvertes (produits à base de DEET 30 à 50%, IR3535

    o 20 à 35%, ou Picaridine 20 a 30%) (Attention au choix des produits chez l'enfant et la femme enceinte) ;

    o Utiliser des tortillons fumigènes.

    ? A l'intérieur des habitations :

    o Installer des moustiquaires aux portes et aux fenêtres ;

    o Et/ou dormir sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide ;

    o À défaut de moustiquaire de lit (qui assure incontestablement la protection mécanique la plus efficace), on peut, si on dispose d'une climatisation, associer climatisation et insecticide.

    b. Chimio prophylaxie médicamenteuse

    Sauf cas particuliers (femmes enceintes), la chimioprophylaxie n'est plus utilisée actuellement pour les populations autochtones des zones d'endémie et y vivant en permanence. En revanche, elle doit être envisagée de manière systématique pour tout sujet non immun se rendant en zone impaludée.

    (intensité de transmission et niveau de résistance aux antipaludiques), de la saison et du sujet concerne (âge, femme enceinte, mode de vie, antécédents médicaux, etc.).

    En France, les zones impaludées sont classées en trois groupes en fonction des données épidémiologiques fournies par le Centre national de référence du paludisme permettant d'adapter la prophylaxie à la zone géographique.

    Groupe 1 : Zone sans chloroquinoresistance. À Ce groupe concerne essentiellement les pays d'Amérique centrale, Haïti et la République dominicaine.

    Groupe 2 : Zone de chloroquinoresistance isolée. À Inde en partie et Sri Lanka.

    Groupe 3 : Zone de prévalence élevée de chloroquinoresistance et de multi résistance. À Le nombre de pays classés dans ce groupe augmente constamment. On y trouve maintenant tous les pays d'Afrique subsaharienne. Ce groupe comprend aussi tout le bassin amazonien et les zones dites de multi résistance d'Asie du Sud-est (en particulier les régions frontalières entre la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Myanmar et le Vietnam). On y trouve également désormais Madagascar.

     

    Adulte

    Femme enceinte

    Enfant

    Groupe 1

    Chloroquine 100 mg par jour (Nivaquine 1 cp/jour) Séjour + 4 semaines après

    idem

    Chloroquine 1,5 mg/kg/jour (Nivaquine susp. buvable) Séjour

    + 4 semaines après

    Groupe 2

    Chloroquine 100 mg/jour + proguanil 200 mg/jour (Nivaquine 1 cp/jour + Paludrine2 cp/jour ou Savarine1 cp/jour) Séjour + 4 semaines après

    idem

    Chloroquine + proguanil (Nivaquine 1,5 mg/kg/jour + Paludrine3 mg/kg/jour) Séjour

    + 4 semaines après

    Groupe 3

    Mefloquine 250 mg (Lariam1 cp. par semaine) 10 jours avant + séjour + 3 semaines après

     

    Si > 15 kg : mefloquine 250 mg (Lariam5 mg/kg par semaine, cp.

    sécables)

    10 jours avant + séjour

    + 3 semaines après Doxycycline 100 mg (monohydrate de doxycycline) Séjour + 4 semaines après Si

    < 40 kg : doxycycline 50 mg/jour

    Séjour + 4 semaines après

    5.1.2. Prévention collective

    La prévention collective du paludisme est difficile et, jusqu'à présent, les programmes d'éradication du paludisme à l'échelle mondiale avaient échoué. Le rapport 2011 de l'OMS sur la situation du paludisme dans le monde laisse espérer un début de contrôle. La lutte antipaludique repose actuellement sur plusieurs axes :

    ? Une prévention de la transmission par l'utilisation généralisée des moustiquaires

    imprégnées dans toute la population, prioritairement chez les plus exposes (enfants et femmes enceintes) et par une prise en charge rapide et adaptée des accès palustres ;

    ? Le développement de nouvelles molécules et surtout le développement de combinaisons thérapeutiques reposant sur l'association d'un dérivé de l'artemisinine(molécule issue d'une plante, Artemisiaannua, de la pharmacopée traditionnelle chinoise, d'activité tres rapide et sans résistance connue jusqu'à présent) avec une ou plusieurs autres molécules (artemisinine-basedcombinationtherapy, ou ACT). Sont déjà utilisées ou en développement les combinaisons artesunate-

    amodiaquine(Coarsucam), artemether-lumefantrine (Coartem, Riamet),
    dihydroartemisininepiperaquine (Artekin, Eurartesim), etc. Les programmes nationaux de lutte contre le paludisme de nombreux pays africains travaillent actuellement sur l'introduction de ces combinaisons thérapeutiques ;

    ? La poursuite de la lutte anti vectorielle au niveau des pays : contrôle des gites à
    moustiques, pulvérisation intra domiciliaire d'insecticide ;

    ? La recherche d'un vaccin : un candidat vaccin actif sur les formes pré-érythrocytaires
    est, en 2012, en phase III des essais cliniques.

    Il est difficile d'éradiquer le paludisme dans certaines régions ou la transmission est très intense, mais on constate cependant que tous les pays qui ont réussi à élever leur niveau de vie ont fait reculer la maladie. La lutte contre le paludisme passe donc aussi par une lutte contre la pauvreté à l'échelle mondiale.

    5.2. Volet curatif

    5.2.1. Accès palustre simple

    On utilise les combinaisons thérapeutiques à base d'arthemisinine(ACT) [13] Actuellement, l'OMS recommande les CTA suivantes [12] :

    ? Artéméther plus luméfantrine (ATM+LMF)

    ? Artésunate plus amodiaquine (AS+AQ)

    ? Artésunate plus méfloquine (AS+ML)

    ? Artésunate plus sulfadoxine-pyriméthamine (AS+SP)

    ? Dihydroartémisinine plus pipéraquine (DHA+PI)

    Posologies :

    SP: 1 cé / 20 kg

    AQ: 10 mg / kg

    AS: 4 mg / kg

    DHA: 4 mg / kg

    SP+AS : SP+AS en 1 prise au J1, AS seul aux J2-3 Tjrs en 1 prise

    AQ+AS : 1 prise / j / 3j ;

    AQ+DHA : 1 prise / j / 3j

    Co formulation AS-AQ:

    4,5-8 kg (2-11 mois) --- 1cé/j/3j (AS25 / AQ67,5)

    9-17 kg (1-5 ans) ---- 1cé/j/3j (AS50 / AQ135)

    18-35 kg (6-13 ans) ---- 1cé/j/3j (AS100 / AQ270)

    =36 kg (=14 ans) 2cés/j/3j (AS100 / AQ270)

    Co formulation ATM-LMF :

    5 à < 15 kg: 2 x 1 cé / j / 3 j et

    15 à < 25 kg: 2 x 2 cés / j / 3 j

    25 à <35 kg : 2 x 3 cés/j/3j

    =35 kg : 2 x 4 cés/j/3j

    5.2.2. Paludisme grave

    Toutes les formes de paludisme grave chez l'adulte et l'enfant on utilise l'Artésunate 2,4 mg/kg de poids corporel administrés par voie intraveineuse (IV) ou intramusculaire (IM) à l'admission (t = 0), puis 12 h et 24 h plus tard et, par la suite, une fois par jour jusqu'à ce que le patient puisse prendre sesmédicaments par voie orale. [12]

    Si l'on n'a pas d'artésunate injectable, il peut être remplacé par l'artéméther ou

    la quinine :

    artéméther : 3,2 mg/kg de poids corporel à l'admission puis 1,6 mg/kg par jour ou Dichlorhydrate de quinine : 20 mg de sel de quinine/kg (dose de charge) à l'admission, puis 10 mg/kg toutes les 8 h. Chaque dose est administrée en perfusion intraveineuse, diluée dans 10 ml/kg de soluté salin isotonique, en 2 à 4 heures avec une vitesse de perfusion ne dépassant pas 5 mg de sel de quinine/kg par heure. Si l'on ne peut pas administrer la quinine en perfusion IV, on peut pratiquer une injection IM à la même posologie sur la face antérieure

    de la cuisse. Chaque dose pour l'injection IM doit être diluée dans un soluté salin normal à une concentration de 60-100 mg de sel/ml puis injectée en deux sites afin d'éviter d'administrer un trop grand volume au niveau d'un seul site. [12]

    Il est à noter que l'administration des antipaludiques par voie parentérale se fait au minimum pendant 24 heures, même si le patient peut prendre plus tôt des médicaments per os. [12]

    Ensuite faire le relais per os selon l'évolution clinique du patient par les ACT.

    [12]

    Traitement spécifique de quelques manifestations cliniques :

    En cas de convulsion ou trouble de la conscience, le diazépam est administré en raison de 0,5-1mg /kg par voie intra rectale (IR) ou intramusculaire (IM). Si les convulsions persistent on administre le phénobarbital (GARDENAL) en raison de 10 à 15mg/kg. [11]

    Si anémie est sévère (taux d'hémoglobine inferieur a 6 g/décilitre): on administre en urgence du sang en raison de 20ml/kg de poids de sang total ou 10ml/kg de culot globulaire chez les enfants. [11]

    En cas d'hypoglycémie on administre 3ml/kg pour le sérum glucose 10% ou 1ml/kg pour le sérum glucosé à 30%. Lorsque l'administration par voie intraveineuse est impossible ; on administre du glucose ou toute autre solution sucrée par la sonde naso-gastrique.

    En cas de déshydratation on administre 100ml/kg de solution de ringer lactate 2 ou 4 heures puis on réévalue le malade après pour déterminer ; les besoins hydriques et l'état de déshydratation.

    En cas de vomissement important administrer du metoclopramide injectable 0,4 mg/kg (ou Primperam) ou du metopimazine injectable :

    1mg/kg par jour par voie intramusculaire (IM) ou par voie intraveineuse(IV).

    En cas de fièvre importante, nous administrons de paracétamol injectable (perfalgan) : 15mg/kg soit (1,5 multiplier par poids) en voie intraveineuse directe (IVD) ; à répéter toutes les 6 heures jusqu' à ce qu'elle revienne à la normal

    C. TRAVAIL PERSONNEL

    CHAPITRE I. MATERIEL ET METHODES

    I.1. MATERIEL

    I.1.1. Description du cadre de l'étude

    Notre étude a été réalisée en milieu hospitalier tertiaire (aux Cliniques universitaires de Kinshasa) et dans un centre de santé de référence (au Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu).

    Les cliniques universitaires de Kinshasa situées dans la ville province de KINSHASA dans la commune de LEMBA, ayant une superficie de 27100 m2, fondées en 1957 par l'Université LOVANIUM.

    Ces bâtiments sont l'offre de l'ONATRA (EX - OTRACO). La capacité d'accueil à la construction était de 1000 lits et actuellement près de 800 lits disponibles, environ 545 lits sont fonctionnels et une occupation estimée entre 50 À 70%.

    Les CUK ont une triple mission :

    · Dispensation des soins de santé de haute qualité en tant qu'Hôpital de dernière Référence du pays

    · Dispensation des enseignements cliniques et la pratique de stage (Fin d'études toute catégorie, perfectionnement)

    · Recherche scientifique (Clinique, Laboratoire)

    Les CUK comprennent les départements suivants : ANESTHESIE-REANIMATION, BIOLOGIE MEDICALE, CHIRURGIE, GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE, MEDECINE INTERNE, MEDECINE PHYSIQUE ET READAPTION, MEDECINE TROPICALE, ODONTO-STOMATOLOGIE, LES SPECIALITES (DERMATO, OPHTALMO, ORL) ET PEDIATRIE qui est le cadre dans lequel nous avons effectué notre travail. Les autres services sont : la Radiologie, le service des appareillages orthopédiques, le service de Technique, le service de la garde universitaire et le service de la morgue.

    Le département de pédiatrie a un chef de département qui est secondé par le chef de département adjoint, le chef des infirmiers et son adjoint. Il est fait de 7 services notamment

    · Néonatologie (avec ses deux unités)

    · Réhabilitation nutritionnelle, gastro-entérologie-neurologie

    · Cardiologie-pathologies infectieuses et parasitaires-pneumologie

    · Hématologie-oncologie-néphrologie

    · Soins intensifs

    · Salle d'urgence

    Chaque service a un professeur chef de service, les spécialistes, les médecins généralistes (seniors et juniors), les médecins stagiaires, les infirmiers et si possibles les stagiaires infirmiers.

    Le Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu est implanté dans la commune de Bumbu, précisément à côté de la maison communale. Il est borné :

    · Au nord par l'avenue Mafuta

    · Au sud par l'avenue Lubaki

    · A l'est par la direction Shaba

    · Et à l'ouest par la direction Assossa

    A Kinshasa, le programme du Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu a été établi en 1973 sous les hospices de Maman Yemo, afin de répondre aux besoins croissants dans le domaine des services sanitaires. Ses missions sont les suivantes :

    · Offrir un service de prestation en matière de santé maternelle et infantile et de naissances désirables

    · Décentraliser les services prénatal et natal de l'hôpital General de Référence de Kinshasa

    Le Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu comprend :

    · Le service ambulatoire

    · Dispensaire

    · Prise en charge des tuberculeux

    · Consultation externe et urgence

    · Vaccination

    · Naissance désirable

    · Service opératoire

    · Nutrition

    · Service d'imagerie médicale

    · Laboratoire

    · Banque de sang

    · Pharmacie

    · CPN et CPS

    · Service de dentisterie

    · Salle d'opération

    · Pédiatrie, le cadre de notre étude

    · Service médical légal

    · Service de maternité

    Notre étude a portée sur les données des patients ayant fréquenté les structures suscitées durant la période allant du 1 janvier au 31 décembre 2018.

    Le Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu a une capacité d'accueil de 80 lits (75 opérationnels) repartis de manière suivante :

    · Salle d'accouchement : 12 lits

    · Dispensaire : 13 lits

    · Petite chirurgie : 11 lits

    · Pédiatrie : 22 lits

    · Maternité : 22 lits

    I.1.2. Description de la population de l'étude

    Cette étude a pris en compte les cas pris en charge au service de pédiatrie des CUK et du CSMEB au cours de la période d'étude et dont les dossiers étaient disponibles. De manière plus spécifique les critères d'inclusion et d'exclusion s'énoncent comme suit :

    Critères d'inclusions

    Tout enfant de moins de 5 ans qui ont consulté au département de pédiatrie des CUK ou au CSMEB pour paludisme grave durant la période de notre étude

    Critères d'exclusion

    Tout patient n'ayant pas répondu aux critères d'inclusion I.1.3. Matériel de collecte

    Nous avons collecté nos données à l'aide d'une fiche d'enquête individuelle, mieux détaillée en annexe, comportant les grandes rubriques suivantes :

    · Caractéristiques sociodémographiques des enfants et des parents

    · Caractéristiques cliniques

    · Aspects para cliniques

    · Analyse itinéraire thérapeutique

    · Analyse de la prise en charge

    · Evolution

    I.2. METHODE I.2.1. Type d'étude

    Nous avons effectué une étude descriptive transversale dans le service de pédiatrie des CUK et au CSMEB

    I.2.2. Période

    I.2.3 Echantillonnage

    ? Taille de l'échantillon : elle a été calculée en recourant à la formule suivante

    n : taille de l'échantillon

    Z : coefficient de confiance à 95% (1.96)

    p : prévalence selon la dernière étude : en 2010 la prévalence du paludisme grave est de 15,86%

    q : 1-p => q=1-0,1586 = 0,8414

    d : le degré de précision que nous avions voulu à 95% soit une marge d'erreur à 5% (0.05)

    Tenant compte des non-réponses ou des erreurs possibles lors de la collecte des données, ce nombre minimal de patients à enquêter a été majoré de 10 % ; d'où la taille finale a été arrondie à 226 patients.

    L'enquête s'est donc déroulée auprès de 226 patients pour l'ensemble de l'univers de notre étude.

    I.2.4. Collectes des données

    A l'aide de fiche d'enquête individuelle nous avons collecté nos données contenues dans les dossiers des patients sélectionnés dans l'univers statistique de notre étude.

    Avec cette revue documentaire des dossiers, nous avons enregistré les informations fournies par les mères ou gardiens des enfants qui étaient interrogés minutieusement le jour de la consultation. Ces informations concernent d'une part la mère ou le gardien de l'enfant (son identité, sa provenance, son niveau d'instruction, sa profession, son état civil, son âge) et d'autre part son enfant(les motifs de la consultation, l'utilisation de moustiquaire imprégnée d'insecticide toutes les nuits, la date de début des signes, l'évolution, la notion de fièvre dans les 24h, de troubles digestifs, de convulsions, de troubles du comportement, d'ictère, de coma, d'anorexie, les éventuels traitements anti-palustres avant l'admission etc.)

    En suivant les phases de l'examen clinique du patient, nous nous sommes appesanti sur les données de l'examen physique général des patients contenus dans leurs dossiers, à savoir:

    - Le poids : les enfants ont été pesés à l'aide de l'une des 2 balances (pèse-bébé ou balance mère-enfant).

    - La température a été quantifiée à l'aisselle à l'aide d'un thermomètre à mercure.

    - La taille a été mesurée avec un mètre ruban

    - La pâleur cutanéo-muqueuse et l'ictère ont été recherchés.

    - L'état d'hydratation a été apprécié par la présence ou non de plis cutanés de déshydratation persistant ; de la soif si l'enfant peut boire ; les yeux enfoncés ou pas et l'état de conscience.

    - L'état nutritionnel a été évalué sur quelques paramètres cliniques : cheveux roux et défrisés, plis de nutrition, oedème des extrémités, rapport poids taille et périmètre brachial.

    - La fréquence respiratoire, chaque signe de détresse a été noté (tirage sous costal,

    battement des ailes du nez, polypnée, enfoncement xiphoïdien, cyanose)

    - La fréquence cardiaque à la recherche d'une tachycardie.

    I.2.5. Traitement et analyse des données

    Au décours de chaque journée de collecte des données, les fiches individuelles des patients étaient vérifiées de façon à garantir la meilleure qualité des données.

    Cette vérification a porté non seulement sur la complétude des fiches mais devait permettre de détecter des incohérences et des omissions éventuelles. Lorsque l'une ou l'autre de ces situations se présentaient, nous sommes retournés dans le service afin corriger ou compléter les informations manquantes.

    Ces fiches vérifiées et validées sur le plan qualitatif ont ensuite été transmises chez un informaticien pour codifier, saisir et exportées les données sur le logiciel SPSS 23.0 pour analyse, précédée aussi d'un nettoyage afin de réduire sensiblement le taux de missing. Un contrôle de saisie de chaque fichier, avec des tests de cohérence et de logique, a été effectué.

    Au cours de l'analyse des données recueillies, l'on a cherché à synthétiser toutes les informations en exploitant les méthodes statistiques indiquées : fréquence, moyenne, et tableaux croisés (X2= Chi-carré-test) ; et en recherchant des associations avec certains facteurs ou paramètres importants. Toutes les analyses ont été faites au seuil de confiance de 95 %.

    I.2.6. Considérations éthiques

    Cette étude a respecté le fondement de toutes les réglementations ou lignes directrices afférentes à l'éthique de la recherche en santé :

    ? Elle a veillé au principe du respect de la personne en obtenant le consentement libre et éclairé des parents ou du gardien de l'enfant. A ce propos, la confidentialité des informations livrées par les participants a été garantie ainsi que le principe de la non-nuisance. Les noms et les constats purement privés faits lors de l'analyse des informations figurant dans les dossiers des patients ne figureront sur aucun rapport de cette étude.

    ? Elle a veillé au principe de bienfaisance, en assurant la protection du bien-être aussi bien physique, mental et social des personnes dont les données ont été exploitées.

    ? Elle a veillé enfin au principe de justice en faisant en sorte que les patients, unités statistiques de notre échantillon soient choisis de manière équitable. Le chercheur devait, pour garantir cette équité, demeurer neutre durant tout le déroulement de sa recherche et évitera d'avoir un parti pris.

    La tranche d'âge de 24 à 35 mois représentait aux CUK 17.7% des cas contre 15.5% au CSMEB soit au total 33.2 % des cas avec une moyenne d'âge de 31.1 mois.

    CHAPITRE II. RESULTATS

    Cette section présentera les résultats sur les 226 cas du paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans, observés aux CUK et au CSMEB entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018.

    Ces résultats porteront sur :

    · Les caractéristiques sociodémographiques des enfants et des parents

    · Les caractéristiques cliniques des enfants

    · Les aspects para cliniques

    · L'analyse de l'itinéraire thérapeutique des patients

    · L'analyse de la prise en charge

    · L'évolution

    2.1. Caractéristiques sociodémographiques des enfants et des parents 2.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des enfants

    2.1.1.1. Age des enfants

    Tableau I : Répartition des enfants en fonction de la tranche d'âge

    Tranche d'âge

     

    Nom de structure sanitaire

     

    Total

    Effectif %

     
     

    Effectif

    %

     

    22

    9,7

    14

    6,2

    36

    15,9

    12 à 23 mois

    20

    8,8

    7

    3,1

    27

    11,9

    24 à 35 mois

    40

    17,7

    35

    15,5

    75

    33,2

    36 à 47 mois

    19

    8,4

    27

    11,9

    46

    20,4

    48 à 59 mois

    18

    8,0

    24

    10,6

    42

    18,6

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    2.1.1.2. Sexe des enfants

    Tableau II : Répartition des enfants en fonction du sexe

    Sexe des enfants Nom de structure sanitaire Total

     
     
     
     
     

    Effectif

    %

     

    Centre de Santé
    Mère et Enfant de
    Bumbu

     

    %

    Effectif

    %

     

    62

    27,4

    56

    24,8

    118

    52,2

    Féminin

    57

    25,2

    51

    22,6

    108

    47,8

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    Dans notre étude, les enfants de sexe masculin étaient le plus représenté soit 52.2 % (soit 27.4% aux CUK contre 24.8%) avec un sexe ratio de 1.09.

    2.1.1.3. Provenance des enfants

    Tableau III : Répartition des enfants selon la provenance

    Provenance Nom de structure sanitaire Total

     
     
     
     
     

    Effectif

    %

     

    Centre de Santé
    Mère et Enfant de
    Bumbu

     

    %

    Effectif

    %

     

    111

    49,1

    106

    46,9

    217

    96,0

    En dehors de Kinshasa

    8

    3,5

    1

    0,4

    9

    4,0

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    La majorité de nos enfants résidaient à Kinshasa soit 96% (nous notons 49.1%

    contre 46.9%).

    2.1.2. Caractéristiques sociodémographiques des parents 2.1.2.1. Age des parents

    Graphique I : Répartition des enfants selon l'âge des parents

    70 60 50 40 30 20 10

    0

     
     
     
     

    Mères
    Pères

     

    15 à 24 ans 25 à 34 ans 35 à 44 ans Plus de 44ans

    La tranche d'âge la plus représentée pour les mères était celle de 25 à 34 ans soit 65.9%(34.9% aux CUK contre 31% au CSMEB) avec une moyenne d'âge de 29.8 ans, l'âge de forte activité sexuelle. Les pères âgés de 25 à 34 ans et de 35 à 44 ans étaient les plus représentés soit respectivement 46.5% et 46% avec une moyenne d'âge de 35.2 ans. 15.5% des mères avaient un âge entre 15 et 24ans contre 1.3 % des pères dans cette tranche d'âge.

    Les mères instruites de niveau secondaire représentaient 26.5% aux CUK contre 21.7% au CSMEB (soit au total 48.2%).

    2.1.2.2. Niveau d'instruction des parents

    Tableau IV a : Répartition des enfants selon le niveau d'instruction des parents (pères)

    Niveau d'instructions pères Nom de structure sanitaire Total

    Cliniques Centre de Santé

    Universitaires de Mère et Enfant de

    Kinshasa Bumbu

    Effectif % Effectif % Effectif %

    Non scolarisé(e) 15 6,6 10 4,4 25 11,1

    Primaire 35 15,5 31 13,7 66 29,2

    Secondaire 51 22,6 44 19,5 95 42,0

    Supérieure 18 8,0 22 9,7 40 17,7

    Total 119 52,7 107 47,3 226 100,0

    Les pères ayant un niveau secondaire étaient majoritaires soit 22.5% aux CUK contre 19.5% au CSMEB soit au total 42.0%.

    Tableau IV b : Répartition des enfants selon le niveau d'instruction des parents (mères)

    Niveau d'instructions des mères

    Nom de structure sanitaire Total

     
     

    Cliniques Universitaires de Kinshasa

    Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu

     

    Effectif % Effectif % Effectif %

    Non scolarisé(e) Primaire Secondaire Supérieure

    14 6,2 16 7,1 30 13,3

    37 16,4 32 14,2 69 30,5

    60 26,5 49 21,7 109 48,2

    8 3,5 10 4,4 18 8,0

     

    Total 119 52,7 107 47,3 226 100,0

    2.1.2.3. Profession des parents

    Tableau V : Répartition des enfants selon la profession des pères

    Profession des pères

    Nom de structure sanitaire

    Total

    Effectif %

     

    Centre de Santé
    Mère et Enfant de
    Bumbu

     

    %

    Effectif

    %

     

    24

    10,6

    22

    9,7

    46

    20,4

    Ouvrier

    28

    12,4

    25

    11,1

    53

    23,5

    Fonctionnaire

    19

    8,4

    12

    5,3

    31

    13,7

    Autres

    19

    8,4

    24

    10,6

    43

    19,0

    Chauffeur

    20

    8,8

    19

    8,4

    39

    17,3

    Etudiant/Elève

    9

    4,0

    5

    2,2

    14

    6,2

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    Les pères ouvriers étaient les plus représentés soit 23.5% (soit 12.4% aux CUK contre 11.1% au CSMEB) suivis des commerçants (20.4%).

    Tableau VI : Répartition des enfants selon la profession des mères

    Profession des mères

     

    Nom de structure sanitaire

     

    Total

     

    Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu

     
     

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif %

     

    51

    22,6

    55

    24,3

    106 46,9

    Ménagère

    25

    11,1

    15

    6,6

    40 17,7

    Etudiante/ Elève

    29

    12,8

    25

    11,1

    54 23,9

    Commerçante

    7

    3,1

    4

    1,8

    11 4,9

    Fonctionnaire

     
     
     
     
     

    Autres

    7

    3,1

    8

    3,5

    15 6,6

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226 100,0

     

    Les mères ménagères étaient majoritaires aux CUK soit 22.6% contre 24.3% au CSMEB soit au total 46.9%.

    Les pères ouvriers et les mères ménagères ont été majoritaires, ces parents ont une difficulté de prendre en charge leurs enfants, ceci peut expliquer la survenue du paludisme grave chez ces enfants.

    2.2. Caractéristiques cliniques des enfants

    2.2.1. Mode d'admission des enfants

    Tableau VII : Répartition des patients selon le mode d'admission

    Mode d'admission des enfants Nom de structure sanitaire Total

    Cliniques

    Universitaires de Kinshasa

    Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu

     

     
     
     
     
     

    %

     

    %

    Effectif

    % Effectif

     

    45

    19,9

    37

    16,4

    82 36,3

    Référés

    74

    32,7

    70

    31,0

    144 63,7

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226 100,0

     

    63.7% de nos patients ont été référés (soit 19.9% au CUK contre 16.4% au CSMEB).

    2.2.2. Fréquence d'admission

    Graphique II : Répartition des enfants en fonction de la période d'admission

    Les mois de janvier avait presque le même nombre des cas (11.1%) que le mois d'octobre (11.5%) et les fréquences faibles étaient aux mois de juin (6.6%), juillet (6.2%), aout (7.1%) et septembre (6.6%).

    2.2.3. Utilisation des MII

    Tableau VIII : Répartition des patients selon l'utilisation des MII

     

    Nom de structure sanitaire

     

    Total

     

    Centre de Santé

     

    Utilisation des moustiquaires

    Universitaires de

    Mère et Enfant de

     
     

    Kinshasa

    Bumbu

     
     

    Effectif %

    Effectif

    %

    Effectif %

    Oui

    77 34,1

    65

    28,8

    142 62,8

    Non

    42 18,6

    42

    18,6

    84 37,2

    Total

    119 52,7

    107

    47,3

    226 100,0

     

    62.8% de nos patients dormaient sous le MII soit 34.1% des enfants des CUK contre 28.8% de ceux du CSMEB.

    2.2.4. Motifs de consultations

    Tableau IX : Répartition des enfants en fonction des motifs consultations

    Motifs de consultation

    Nom de structure sanitaire

    Total

    %

     

    Centre de Santé
    Mère et Enfant
    de Bumbu

     
     

    %

    Effectif

    %

    Effectif

     

    48

    21,2

    38

    16,8

    86

    38,1

    Frisson

    2

    0,9

    1

    0,4

    3

    1,3

    Toux

    8

    3,5

    6

    2,7

    14

    6,2

    Céphalée

    1

    0,4

    4

    1,8

    5

    2,2

    Troubles digestifs

    17

    7,5

    14

    6,2

    31

    13,7

    Urine coca cola

    5

    2,2

    3

    1,3

    8

    3,5

    Coma

    15

    6,6

    17

    7,5

    32

    14,2

    Prostration

    6

    2,7

    9

    4,0

    15

    6,6

    Saignement digestif spontané

    0

    0,0

    1

    0,4

    1

    0,4

    Troubles de comportement

    1

    0,4

    0

    0,0

    1

    0,4

    Convulsion

    16

    7,1

    14

    6,2

    30

    13,3

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    La fièvre étant le symptôme principal du paludisme, notre étude montre qu'elle était le motif de consultation majoritaire soit 38.1% (soit 21.2% aux CUK contre16.8% au CSMEB) suivie du coma (14.2%) et des signes digestifs (13.7%)

    2.2.5. Température à l'admission

    Tableau X : Répartition des enfants selon la température d'admission

     

    Nom de structure sanitaire

     

    Total

    Effectif %

    Température à l'admission

    Cliniques
    Universitaires de
    Kinshasa

    Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu

     

    Effectif

    %

    Effectif

    %

     

    34

    15,0

    19

    8,4

    53

    23,5

    37°5 À 38°5C

    52

    23,0

    42

    18,6

    94

    41,6

    38°6 À 40°C

    31

    13,7

    39

    17,3

    70

    31,0

    >40°C

    2

    0,9

    7

    3,1

    9

    4,0

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    La majorité de nos patients avait une température comprise entre 37°5-38.5°C soit 41.6%(soit 23.0% des enfants aux CUK contre 18.6% aux CSMEB).

    2.2.6. Diagnostic retenu

    Tableau XI : Répartition des patients en fonction du diagnostic retenu

    Diagnostic retenu

    Nom de structure sanitaire

     

    Total

    %

     

    Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu

     
     

    %

    Effectif

    %

    Effectif

     

    78

    34,5

    33

    14,6

    111

    49,1

    Paludisme grave forme neurologique

    26

    11,5

    52

    23,0

    78

    34,5

    Paludisme grave forme respiratoire

    15

    6,6

    22

    9,7

    37

    16,4

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    Dans les deux structures de santé, la forme anémique était la plus représentée soit 49.1% (soit 34.5% aux CUK contre 14.6% au CSMEB alors qu'ici la forme neurologique était majoritaire).

    L'automédication était plus représentative soit 50.0% (30.1% des enfants des CUK contre 19.9% du CSMEB).

    2.3. Aspects para cliniques

    Tableau XII : Répartition des patients en fonction des tests de confirmation diagnostic

     

    Nom de structure sanitaire

     

    Total

     

    Cliniques

    Centre de Santé Mère

     

    Universitaires de

    et Enfant de Bumbu

     
     

    Kinshasa

     
     
     
     

    Effectif %

    Effectif

    %

    Effectif %

    Goutte épaisse

    119 52,7

    77

    34,1

    196 86,7

    Goutte épaisse + TDR

    0 0,0

    30

    13,3

    30 13,3

    Total

    119 52,7

    107

    47,3

    226 100,0

     

    La goutte épaisse faite seule représentait 86% des tests soit 52.7% aux CUK contre 34.1% au CSMEB. La goutte épaisse réalisée avec le TDR était faite seulement au CSMEB soit 13.3% contre 0% aux CUK.

    2.4. Analyse itinéraire thérapeutique

    Tableau XIII : Répartition des patients en fonction de traitement reçu avant consultation aux CUK ou au CSMEB

     

    Nom de structure sanitaire

     

    Total

    Traitement avant consultation aux CUK/CMEB

    Cliniques
    Universitaires de
    Kinshasa

    Centre de Santé Mère
    et Enfant de Bumbu

     
     

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif %

    Automédication

    68

    30,1

    45

    19,9

    113 50,0

    Prescrits par un agent de santé

    46

    20,4

    44

    19,5

    90 39,8

    Médecine traditionnelle

    4

    1,8

    8

    3,5

    12 5,3

    Aucun

    1

    0,4

    10

    4,4

    11 4,9

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226 100,0

     

    2.5. Analyse de la prise en charge

    226 cas sur 226 répertoriés étaient hospitalisés soit 100%

    Tableau XIV : Répartition des patients en fonction de la durée de l'hospitalisation

    Nom de structure sanitaire Total

     
     
     
     
     

    Effectif %

    Durée de l'hospitalisation

    Cliniques Universitaires de
    Kinshasa

    Centre de Santé
    Mère et Enfant
    de Bumbu

     

    Effectif

    %

    Effectif

    %

     

    48

    21,2

    52

    23,0

    100

    44,2

    Plus de 5 jours

    71

    31,4

    55

    24,3

    126

    55,8

    Total

    119

    52,7

    107

    47,3

    226

    100,0

     

    La majorité (55.8%) de nos patients était hospitalisée de plus de 5 jours avec unemoyenne d'hospitalisation de 5.8 jours.

    2.6. Evolution ou devenir des patients

    Tableau XV : Répartition des patients en fonction de l'évolution des patients

     

    Nom de structure sanitaire

    Total

     

    Cliniques Universitaires Centre de Santé Mère et

     

    Evolution des enfants

    de Kinshasa Enfant de Bumbu

     
     

    Effectif %

    Effectif %

    Effectif %

    Guérison avec disparition des signes cliniques

    103 45,6

    83 36,7

    186 82,3

    Guérison avec séquelles

    6 2,7

    11 4,9

    17 7,5

    Décédés

    10 4,4

    13 5,8

    23 10,2

    Total

    119 52,7

    107 47,3

    226 100,0

     

    82.3% de nos patients étaient guéris suivis de 10.2% des décès. Les séquelles neurologiques observées sont reparties comme suit : 5 cas d'aphasie+8 déficits moteurs et 4 cas d'hypotonie sévère.

    ASSOCIATIONS DES FACTEURS

    TABLEAU XVI : Association paludisme grave à l'âge des enfants.

    Répartition de l'âge de l'enfant Forme de paludisme grave p

    Anémique Non anémique (neuro

    et respiratoire)

    Effectif % Effectif %

    Enfant de moins de 36 mois 75 33,2 63 27,9 0,033*

    Enfant de 36 mois et plus 36 15,9 52 23,0

    Total 111 49,1 115 50,9

    Il ressort de ce tableau qu'il existe une relation statistiquement significative entre la survenue du paludisme grave et l'âge du patient. p (0.033) = 0.05

    TABLEAU XVII : association paludisme grave au sexe de l'enfant.

    Sexe de l'enfant Forme de paludisme grave p

    Anémique Non anémique (neuro

    et respiratoire)

    Effectif % Effectif %

    Masculin 55 24,3 63 27,9 0,257

    Féminin 56 24,8 52 23,0

    Total 111 49,1 115 50,9

    Il ressort de ce tableau qu'il n'existe pas une relation statistiquement significative entre la survenue du paludisme grave et le sexe des enfants (p =0.257)

    TABLEAU XVIII : Association paludisme grave l'utilisation des MII.

    Utilisation des moustiquaires Forme de paludisme grave p

     
     
     
     
     
     
     

    Non anémique (neuro
    et respiratoire)

     

    %

    Effectif

    %

     

    71

    31,4

    71

    31,4

    0,418

    Non

    40

    17,7

    44

    19,5

     

    Total

    111

    49,1

    115

    50,9

     
     

    Il ressort de ce tableau qu'il n'existe de relation statistiquement significative entre la survenue du paludisme grave et l'utilisation des MII (p=0.418).

    TABLEAU XIX : Association paludisme grave au traitement reçu avant consultation

    Traitement pris avant consultation Forme de paludisme grave p

     
     
     
     
     
     
     

    Non anémique (neuro
    et respiratoire)

     

    %

    Effectif

    %

     

    64

    28,3

    72

    31,9

    0,266

    Prise en charge par un prestataire

    47

    20,8

    43

    19,0

     

    Total

    111

    49,1

    115

    50,9

     
     

    Il ressort de ce tableau qu'il n'existe pas de relation statistiquement

    significative entre la survenue du paludisme grave et le traitement reçu avant consultation (p =0.266)

    TABLEAU XX : Association paludisme grave à la température au moment de la consultation.

    Niveau de température Forme de paludisme grave p

     
     
     
     
     
     
     

    Non anémique (neuro
    et respiratoire)

     

    %

    Effectif

    %

     

    82

    36,3

    91

    40,3

    0,219

    Non élevé

    29

    12,8

    24

    10,6

     

    Total

    111

    49,1

    115

    50,9

     
     

    Il ressort de ce tableau qu'il n'existe pas de relation statistiquement significative entre la survenue du paludisme grave et la température des enfants (p =0.219)

    TABLEAU XXI : Association paludisme grave aux motifs de consultation.

    Motifs de consultation Forme de paludisme grave p

     

    Anémique

    Non anémique (neuro
    et respiratoire)

     
     

    %

    Effectif

    %

     

    49

    21,7

    37

    16,4

    0,043*

    Autres signes

    62

    27,4

    78

    34,5

     

    Total

    111

    49,1

    115

    50,9

     
     

    Il ressort de ce tableau qu'il existe une relation statistiquement significative entre la survenue du paludisme grave et les motifs de consultation p (0.043) = 0.05.

    CHAPITRE III. DISCUSSION

    3.1. Caractéristiques sociodémographiques 3.1.1. Les patients

    ? Sexe :

    Une prédominance masculine a été notée avec 52.2%, soit un ratio de 1,09 ; et une relation statistiquement significative avec la survenue du paludisme grave n'a pas été notée. Cette prédominance masculine a été trouvée aussi par une étude réalisée au centre de santé de référence de la commune I du District de Bamako par Bakary COULIBALY [11].Une autre étude réalisée à l'Hôpital Saint LUC au Kongo central a trouvé une prédominance féminine par DIMITRI TUMUINIMO et CHRISTIAN NGOY [15].

    ? Age :

    L'âge moyen des patients était de 31.1 mois avec des extrêmes de 6 mois et 59 mois ; et Il ressort de notre analyse qu'il existe une relation statistiquement significative entre la survenue du paludisme grave et l'âge du patient. La tranche d'âge de 24 à 35 mois a été la plus atteinte avec 33.2% ; lorsqu'on sait que les enfants de cette tranche d'âge ont une immunité faible et ont perdu les anticorps materno-acquis, une explication peut être donnée sur le plan physiopathologique. Chez Bakary COULIBALY, la tranche d'âge de 12 à 36 mois était majoritaire avec 52.3% [11]. DIMITRI TUMUINIMO et CHRISTIAN NGOY ont trouvé 43.1% chez les enfants avec un âge compris entre 0 à 12 mois [15].

    3.1.2. Les parents :

    ? Age des parents

    La tranche d'âge la plus représentée pour les mères était celle de 25 à 34 ans avec une moyenne d'âge de 29.8 ans. Les pères âgés de 25 à 34 ans et de 35 à 44 ans étaient les plus représentés soit respectivement 46.5% et 46% avec une moyenne d'âge de 35.2 ans. 15.5% des mères avaient un âge entre 15 et 24ans contre 1.3 % des pères dans cette tranche d'âge.

    A noter que ces âges correspondent à l'âge de la procréation ou à la période où l'homme et la femme sont sexuellement actifs.

    Bakary COULIBALY [11] avait trouvé que l'âge moyen des mères était de 28 ans avec la tranche d'âge de 25 à 34 ans qui était la plus représentative. Pour lui les pères âgés de 15 à 24 ans étaient très minoritaires avec 1.3% ce qui correspond presque aux résultats de notre étude

    ? Niveau d'instruction :

    La majorité des parents de nos patients était scolarisée avec le niveau d'instruction secondaire le plus représentatif soit de 42.0% pour les pères et de 48.2% pour les mères.

    La majorité (55.8%) de nos patients était hospitalisée durant plus de 5 jours avec moyenne d'hospitalisation de 5.8 jours pour parvenir à une rémission complète des

    Il ne faudrait pas négliger le problème récurrent d'analphabétisation existant dans notre pays.Bakary COULIBALY avait trouvé que la majorité des parents n'ont pas été scolarisés avec 56,7% pour les mères et 48,3% pour des pères [11].

    ? Sur le plan professionnel :

    Les mères ménagères étaient majoritaires et représentaient 46.9% contre 23.5% des pères ouvriers.

    Tout en écartant les cas de fausses déclarations sur la profession des parents, désirant bénéficier d'un tarif préférentiel lors de la facturation finale, nous pensons que le niveau socio-économique bas peut expliquer une plus grande fréquence des cas dans cette catégorie. Nous reconnaissons qu'aucune relation statistiquement significative n'a été trouvée à ce niveau.

    Chez Bakary COULIBALY [11] les femmes ménagères étaient aussi majoritaires avec 72.3% alors que les pères étaient majoritairement commerçants avec 35.3%

    3.2. Caractéristiques cliniques des enfants

    144 sur 226 de nos patients ont été référés (63.7%) après un premier traitement (moderne ou traditionnel) alors que 82 patients (36.3%) étaient venus directement en consultation. Bakary COULIBALY [8] a trouvé que la majorité de leurs patients étaient venus d'eux-mêmes, leurs pourcentages respectifs étaient 84,7% et 98,73%.

    La fièvre était le principal motif de consultation soit 38.1% suivi du coma (14.2%) et des troubles digestifs (13.7%). Alors que l'EDS II RDC [16] a trouvé que 30% des enfants avaient présenté la fièvre deux semaines avant le début de leur enquête.

    62.8% de nos patients dormaient sous le MII, l'EDS II RDC [16] a trouvé que 56% des enfants de moins de 5 ans dormaient sous le MII en 2013.

    41.6% de nos patients venaient avec une température comprise entre 37.5° à 38.5°C.Le paludisme grave forme anémique a été le diagnostic retenu le plus majoritaire soit 49.1%. Alors que Bakary COULIBALY [11] avait trouvé une prédominance de la forme neurologique.

    3.3. Aspects para cliniques

    La majorité de nos patients avait une goutte épaisse positive (86.7%), la goutte épaisse faite avec le TDR représentait 13.3% des cas. L'EDS II RDC [16] a trouvé que 31 % ont été testés positifs au TDR du paludisme et 23 % à la goutte épaisse.

    3.4. Analyse de la prise en charge

    symptômes de départ qu'ont présenté les patients. Bakary COULIBALY [11] avait trouvé que la durée d'hospitalisation était inférieure à 4 jours avec une moyenne de 2.27 jours.

    Une piste de recherche intéressante serait d'analyser si les durées d'hospitalisation assez longues ne seraient aussi pas liées à des motifs économiques. En effet, dans ce contexte de pauvreté, à la vue du profil socio-économique des patients atteints, on pourrait également explorer la capacité et la volonté à payer des ménages.

    3.5. Evolution des patients

    Nous avons trouvé 82.3% des patients guéris suivis de 10.2% des décès. Bakary COULIBALY [11] avait 2% de létalité et une autre étude menée en Côte d'Ivoire par K. Asse [19] au centre Hospitalier de Bouake avait trouvé 13% de létalité

    3.6. Association paludisme grave aux facteurs identifiés

    Notre étude a montré que seuls l'âge des enfants et les motifs de consultation étaient en relation avec le paludisme grave avec les valeurs de P significatifs (soit respectivement 0.033 et 0.043)

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    Dans le cadre spécifique de notre étude descriptive ayant pour objectif général de décrire le profil épidemio-clinique des enfants de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave aux services de pédiatrie des CUK et du CSMEB ; laquelle étude a porté sur 226 patients de moins de 5 ans ayant été hospitalisés du 1erjanvier au 31 décembre 2018, il en ressort principalement ce qui suit :

    · La tranche d'âge des enfants de 24 à 35 mois représentait aux CUK 17.7% des cas contre 15.5% au CSMEB soit au total 33.2 % des cas avec une moyenne d'âge de 31.1 mois.

    · Les enfants de sexe masculin étaient le plus représenté soit 52.2 % (soit 27.4% aux CUK contre 24.8%) avec un sexe ratio de 1.09.

    · La tranche d'âge la plus représentée pour les mères était celle de 25 à 34 ans soit 65.9%(34.9% aux CUK contre 31% au CSMEB) avec une moyenne d'âge de 29.8 ans.Les pères âgés de 25 à 34 ans et de 35 à 44 ans étaient les plus représentés soit respectivement 46.5% et 46% avec une moyenne d'âge de 35.2 ans.

    · La fièvre était le motif de consultation le plus représenté soit 38.1% (soit 21.2% aux CUK contre16.8% au CSMEB).62.8% de nos patients dormaient sous le MII soit 34.1% des enfants des CUK contre 28.8% de ceux du CSMEB.

    · Dans les deux structures de santé, la forme anémique était la plus représentée soit 49.1% (soit 34.5% aux CUK contre 14.6% au CSMEB alors qu'ici la forme neurologique était majoritaire).

    · Il existe des relations statistiquement significatives entre la survenue du paludisme avec l'âge des enfants et les motifs de consultation (valeurs de p respectivement de 0.033 et de 0.043)

    De ce qui précède, nous pouvons formuler les recommandations suivantes

    ? Aux autorités sanitaires :

    · Sensibiliser la population à l'utilisation des moustiquaires imprégnées surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.

    · Doter les CUK et le CSMEB de stocks suffisants de matériels pour le diagnostic biologique du paludisme.

    · Envisager la chimio prophylaxie du paludisme chez l'enfant.

    · Promouvoir une bonne gestion de l'environnement et une lutte antivectorielle durable par des travaux d'assainissement efficace dans la gestion des déchets solides et liquides

    · Obtenir la participation communautaire dans la lutte contre la maladie : par la limitation des contacts infectants avec l'utilisation des moustiquaires imprégnés d'insecticides à longue durée d'action, par des activités d'assainissement du milieu, par une gestion correcte des déchets solides et liquides, etc.

    ? Aux personnels de santé :

    ? Faire le diagnostic précoce des cas de paludisme et assurer leur traitement selon les recommandations du PNLP pour éviter la survenue de complications,

    ? Apprendre à transférer à temps les graves vers la structure de santé la mieux équipée pour une prise en charge plus optimale (surtout pour le CSMEB)

    ? Bien tenir tous les registres en rapport avec le paludisme grave afin d'aider les autorités sanitaires compétentes dans la surveillance épidémiologique.

    ? Aux populations :

    ? Eviter l'automédication et consulter au centre de santé dès les premiers signes de la maladie.

    ? Dormir sous moustiquaire imprégnée d'insecticide toutes les nuits et en toute saison.

    BIBLIOGRPHIE

    1. World Health Organization. World malaria report 2014 Geneva. WorldHealthOrganization ; 2016

    2. Jauréguiberry S., Eléments du physiopathologie du paludisme grave à P. falciparum. Paris université Pierre Marie et Curie. 2012, p4-6.

    3. OMS. Programme de lutte antipaludique de l'OMS, Third world network Features, santé Canada, the centers for Disease control and prevention et Desowitz, Robert S. The Malaria Capers (More Tales of parasites and people, Research and Reality). W.w. Norton and Company, New York, 1991.

    4. OMS, Le paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, 26 janvier 2018

    5. OMS, Paludisme, maladie parasitaire.2015. www.santé-sur-le-net.com

    6. FOUCAULT C., DELMONT J, BROUQUI P. : Revue du praticien, maladies infectieuses, Paludisme.1999, p9

    7. UNICEF, New York. Paludisme : Une des principales causes des décès et de pauvreté chez les enfants en Afrique.2004.p3

    8. OMS, Rapport sur le paludisme dans le monde, 2016, p7

    9. Agence France-presse-octobre, 19/2001.p18

    10. Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (ANOFEL), Paludisme. 2014, vol 1, p4, 13, 15,20-23,25

    11. Bakary C : Paludisme de l'enfant de moins de 5 ans dans le service de pédiatrie du centre de santé de référence de la commune I du district de Bamako [Thèse]. Bamako, Université des sciences, des techniques et de technologies de Bamako.2012. p18, 35-36,

    12. OMS : La prise en charge du paludisme grave À guide pratique. Troisième édition Août 2013. p7, 15, 28-29, 33,74-75

    13. MBULA : maladies infectieuses et parasitaires premier doctorat faculté médecine [Cours]. Université de Kinshasa. 2010. P71-72

    14. SITUAKIBANZA : Particularités du paludisme grave de l'enfant, Cours International de Paludologie PNLP-UNIKIN Édition 2O15. P1, 4

    15. TUMUINIMO D et NGOY C : Mortalité hospitalière due au paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans à l'Hôpital Saint Luc de Kinsantu.

    16. Enquête démographique et de santé (EDS-RDC II). 2013-2014. P 195, 201,205

    17. ASSE K., BROUH Y., Paludisme grave de l'enfant au centre hospitalier universitaire de Bouaké en République de Côte d'Ivoire. 2013. P56

    ANNEXE

    1.1. Amené par : /

    FICHE D'ENQUETE :

    THEME : paludisme grave chez les enfants de moins 5 ans au département de pédiatrie des CUK/CSMEB

    N° de la fiche /

    Date d'entrée /

    I. Identification et caractéristiques sociodémographiques;

    1. patient

    Nom : /

    Prénom. : /

    Age / _ en mois_

    Sexe : 1. Masculin... / 2. Féminin.../

    Résidence : /

    Poids. : Kg.... / P /T: %...../ taille : .cm.../

    PB : cm.../ pc : cm .... /

    Catégories(Tarif)...

    2. Père: /

    · Age /ans.

    · Niveau d'instruction : a) aucun / b) primaire/ c) secondaire/ d) supérieure/

    · Profession :...

    · Etat civil: a) marié/ b) célibataire/ c) divorce/ d) veuf/

    3. Mère : /

    · Age :.../ans

    · Etat civil : a) mariée/ b) divorcée/ c) célibataire/ d) veuve

    · Niveau d'instruction :a) aucun/ b) primaire/ c) Secondaire/ d) Supérieure

    · Profession : a) ménagère/ b) fonctionnaire/ c) Commerçante/ d) élève/

    étudiante e) autres /

    II. Interrogatoire :

    1. Mode d'admission :

    1.2. Référé : a oui .... / b non . /

    1.3. Provenance :

    1.3-1 commune /

    1.3-2 quel quartier /

    1.3-3 en dehors de Kinshasa ? Préciser.../

    2. motifs de consultation ;

    1. Fièvre : 1 oui / 2 non /

    2 Frisson : 1 oui / 2 non /

    3 Toux : 1 oui / 2 non.../

    4 Céphalées : 1 oui.../ 2 non..../

    5 Troubles digestifs : a constipation : 1 oui.../ 2 non.../

    b. douleurs abdominales :1 oui... / 2 non /

    c. nausées : 1 oui.../ 2 non.../

    d. vomissements : 1 Oui.../ 2 non.../

    e diarrhées : 1 oui / 2 non.../

    6 Oligurie : 1 oui.../ 2 non....../

    Ou urine de couleur coca cola 1oui..../. 2non.../

    7 Etat de conscience : 1 normal.../ 2 léthargique..../ 3 inconscient /

    8 Prostration : incapable de s'asseoir ou de tenir debout.1oui..../2non.../

    9 Saignement spontané : 1 oui / 2 non /

    10 Troubles du comportement : 1 oui.... / 2 non.... / Si oui le[s]quel[s]

    10.1. Agitation 10.2. Hallucination 10.3. Somnolence

    11. convulsion. 1 oui / 2non.../

    3. Utilisation de moustiquaire imprégnée toutes les nuits : 1oui.../ 2non.../
    Si non pourquoi.../ III. HISTOIRE DE LA MALADIE

    1. Automédication : a. oui..../ b. non

    2. Consultation au C.S périphérique ? a. oui...
    b. non.../

    3. Médecine traditionnelle : a. oui.../ b. non.../

    4. Consulté directement CUK/CSMEB: a. oui.../ b. non...../

    IV. Examen physique :

    1 Température axillaire :... .. ..°C/

    2 Conjonctives palmo plantaires : a colorées..../ b Pâleur.../

    3 Ictère : a oui.../ b non...../

    4 choc : 1 oui .... / 2 non...... / si oui le[s] quel[s] a) pouls filant.../ b) Imprenable

    / c) extrémités froides / d) temps de recoloration capillaire

    5 splénomégalie : a .oui..../ b non.../

    6 hépatomégalie : a oui.../ b non..../

    7 signe de déshydratation [ ] : a oui.../ b non.../

    8 détresse respiratoire: a) tirage intercostal .../ b) battement des ailes du nez /

    c)dyspnée / d absent.... /

    9 Coma : 1 oui.../ 2 non..../ si quel oui stade Blantyre: stade I : 4points

    . Stade II : 2-3pts Stade III : 1pt Stade IV : 0pts

    V. Examens complémentaires :

    1 goutte épaisse : a) positive.../ b) négative.... / c) non faite /

    2 frottis mince :a) positif.../ b) négatif.../ c non fait /

    3 TDR :a) positive / b) négatif.../ c) non fait /

    4 Taux d'hémoglobine...g/dl. / Hématocrite...%/

    VI. Diagnostic retenu :

    1 paludisme grave forme.../

    2 autres pathologies associées : 1.oui.... / 2 non / si oui la[les]quelle[s]

    /

    VII. Traitement :

    a) hospitalisé 1 oui.../ 2 non..../ si oui durée /

    b) sortie avec ordonnance: a oui.../ b non..../

    VII. Evolution :

    1. Guérison avec disparition des signes cliniques : a)oui / b) non.../

    2. Guérison avec séquelles : a) oui / b) non /

    Si OUI la(les)quelle(s)

    3. Evolution fatale (mort) : a) oui / b) non






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry