III.5.2. Mise en place des
politiques agricoles : de l'agriculture de survivance à
l'agriculture de seconde génération
Aujourd'hui au Cameroun, de manière
générale, quatre ministères sont directement
chargés du développement du secteur rural : Ministère de
l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER), Ministère de
l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA),
Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) et le
Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du
Développement durable (MINEPDED). En aval des administrations centrales,
les Collectivités territoriales décentralisées (CTD),
communes et régions, assurent le dialogue permanent et la concertation
avec les démembrements territoriaux desdits ministères pour la
résolution des problèmes locaux et de proximité. Du fait
de la décentralisation, les CTD sont appelées à jouer un
rôle déterminant dans la planification et le financement du
développement local au premier niveau duquel se trouvent l'agriculture,
l'élevage la pêche et la forêt. En plus des actions
menées par les ministères, l'Etat a créé des
établissements parapublics pour contribuer à moderniser
l'appareil de production et mener des interventions stratégiques en
faveur du milieu rural. Il s'agit notamment du Centre National d'Etude et
d'Expérimentation du Machinisme Agricole (CENEEMA), de l'Unité de
Traitement Agricole par Voie Aérienne (UTAVA), chargée de la
lutte contre les fléaux des cultures, les épizooties et la
protection de l'environnement rural et des Etablissements de micro finance
(EMF) orientés vers la satisfaction des besoins des ruraux en
matière de services financiers (crédit, épargne, transfert
de fonds, etc.). La politique de l'Etat du Cameroun est de quitter de
l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde
génération. La photo 10 ci-dessous permet de ressortir les
différences entre les deux types d'agriculture.
Photo 10 : De
l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde
génération
Source : Enquète de terrain decembre
2020
III.5.3. Les OP et GIC
A la base, le milieu rural est structuré en
Organisations de producteurs (OP) de taille très variable (Groupements
d'Initiative Commune (GIC), Fédérations de GIC,
Coopératives et Unions de Coopératives). Les OP rassemblent les
producteurs sur un produit particulier (coton, cacao, café,
hévéa, palmier à huile, oignon, etc.) ou sur une base
territoriale (village, département, région). Elles entretiennent
des relations plus ou moins soutenues avec les services centraux ou
décentralisés de l'Etat. Leur mise en place, leur
pérennité et leur opérationnalité sont souvent
liées à des projets qui suscitent leur création. Le
chantier de la restructuration de groupements d'initiatives communes (GIC) en
structures coopératives mieux organisées et structurées
pour en faire des interlocuteurs crédibles tant vis-à-vis de
l'Etat que des structures privées d'appui et de financement constitue
l'un des programmes majeurs du Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural. L'arrondissement de Melong n'est pas en reste,
aujourd'hui on compte plusieurs organisations paysannes qui oeuvrent pour le
développement du secteur agricole. Le rôle des OP se résume
dans ce schéma de Pesche (2001).
Développement local
Intérêt général
OP
Représentation des intérêts
Intérêt du groupe
Services aux membres
interets
Figure 38 : Rôles
des OP
Source : Pesche (2001)
Suivant cette figure 38 on distingue trois rôles des
OP : la fourniture de services à leurs membres qui peuvent
être de nature technique ou économique ; la
représentation des intérêts de leurs membres et, plus
largement, des agriculteurs ou ruraux sans forcément qu'ils soient
membres et enfin l'implication dans le développement local, sous forme
d'investissements sociaux en suppléant l'Etat.
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