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Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement de Melong


par Emile Roger MBOUNGUE
Université de Douala - Master 2 2021
  

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II.3.1. Une population en constante évolution et de plus en plus diversifiée

La zone duMoungo en général et Mélong en particulier, malgré sa grande fertilité, était faiblement occupée avant l'arrivée des colons.Son peuplement est composé des Elong et Mbo connus sous l'appellation « Ngoh et Nsongo » qui occupe tout le pourtour du versant du Manengouba. Ces ethniessont issues d'un même ancêtre commun appelé Ngoh à qui ces autochtones doivent leur origine. D'après NGOULA (2005), la population du sous ensemble Ngoh-Nsongo est incluse dans l'ensemble « Oroko-Ngoh », qui lui est inclus dans le sous-groupe Sawa. Lequel sous-groupe Sawa fait partir du sous-groupe Bantou. Les ethnies du sous ensemble Ngoh et Nsongo ont la même culture et parlent le même dialecte. Elles forment par conséquent un groupe uni culturellement et linguistiquement. C'est pourquoi, les chercheurs pendant l'époque coloniale, tentèrent de les inclure dans un même groupe. Dès le XXe siècle, la région s'est présentée comme une terre d'accueil pour les gens venus d'horizons divers (régions voisines en l'occurrence le pays Bamiléké et le Nkam).

L'arrivée des allogènes lentes au début, s'est donc accélérée avec la colonisation européenne. D'après DONGMO (1981), on ne sait pas à combien s'élevait la population à l'époque de la colonisation, mais il est clair qu'elle était très peu nombreuse, et que les densités étaient très inférieures à celles d'autres région comme l'Ouest par exemple. En effet, l'on note qu'en 1936, malgré l'existence d'une proportion déjà importante d'allogènes dans sa population, le Moungo n'avait qu'une densité de 15 habitants au km2, contre 85 pour le pays Bamiléké.

L'augmentation de cette population a également été encouragée par l'afflux des populations d'autres régions sous forme de main d'oeuvre. En effet, les populations de la région ne montraient guère d'ardeur au travail, à tort ou à raison le surnom de « paresseux » par les européens. Comme exemple de population venue en renfort de main d'oeuvre, on peut citer les populations du pays Bamiléké et des régions du Nkam, contribuant ainsi au brassage culturel dans la région. Ce qui explique la raison pour laquelle jusqu'à nos jours la population du Moungo est demeuréecosmopolite.

Le recensement général de la population de 2005 montre que Mélong connait une croissance démographique assez remarquable, soit 54279 habitants pour un taux d'accroissement naturel de 2,8% au niveau national (BUCREP(2010), RGPH 2005). Une projection statistique faisant des paramètres de la croissance démographique (mortalité, fécondité, migration) et considérant le même taux d'accroissement, laisse apparaitre une population de 70541 habitants en 2015. La population de Mélong connait une évolution nette. Cette projection statistique n'est valable que si les paramètres de l'évolution démographique sont exclus et le taux d'accroissement maintenu.

Tableau 10 : Projection de l'évolution de la population de Mélong

Années

Population

2005

54279

2010

61878

2015

70541

2020

75447

Source : BUCREP, 2010, modifié par Mboungue en 2020

Figure 22 : Evolution de la population de la population de Melong

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Les projetions du tableau ci-dessus ont été réalisées à partir des chiffres de la population de 2005 et le taux d'accroissement de la région (2,8%). Ce tableau décrit la croissance arithmétique allant de 54279 habitants en 2005 à 75447 habitants en 2020, soit une augmentation d'environ 30000 habitants. D'après ce tableau, nous constatons que la population de Mélong connait une évolution nette. Ce phénomène s'explique non seulement par un taux d'accroissement élevé, mais également par un solde migratoire positif. Ce dernier facteur affecte par ailleurs la structure et la composition de la population. C'est une population dont la structure et la composition sont constamment modifiées par l'exode rural et différentes formes de migrations telles que les migrations temporaires, migration périodiques, migration saisonnières, migrations quotidiennes, migrations de retour. En effet, on remarque la présence de plusieurs groupes ethniques en majorité en provenance des régions environnantes (Ouest, Sud-ouest, Nord-ouest). Cette population est essentiellement agricole. Par ailleurs, on note la présence des campements Bororo qui sont des éleveurs nomades et sont installés aux pieds du Mont Manengouba.

La population de Mélong est dominée par les allogènes. La région a connu très tot un phénomène migratoire intense, puisqu'elle offre de nombreuses possibilités d'emploi par sa richesse naturelle. Ceci a contribué à faire de cette région un lieu de brassage ethnique avec les autochtones Ngoh et Nsongo et les immigrants parmi lesquels les Bamiléké installés majoritairement au pied de la montagne (Mont Manengouba). La présence d'une terre assez fertile et le développement des plantations coloniales attireront une foule de travailleurs à la recherche d'emploi dans la région du Moungo en général et plus précisément de notre zone d'étude. Les richesses naturelles, notamment la qualité du sol, vont très vite être exploitées par les européens. Les colons développent une économie de marché avec utilisation d'une main d'oeuvre abondante. Les habitants de l'Ouest connus pour être assidus au travail seront vite les fournisseurs de cette main d'oeuvre relayés plus tard par ceux des autres régions du pays (Nord-ouest, Sud-ouest...). Pour certains, il s'agira de migrations définitives. Ce mouvement migratoire va donc faciliter la colonisation de l'espace à travers la construction des habitations et la mise en place des plantations.

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