WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement de Melong


par Emile Roger MBOUNGUE
Université de Douala - Master 2 2021
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

DEDICACE

A

Mes feus parents papa EHAWA François et maman NGO HIONG Augustine qui n'ont pas pu m'accompagner jusqu'à la fin de cette formation, mais qui m'ont élevé sur la voie de l'école comme moyen d'ascension sociale.

REMERCIEMENTS

Ce mémoire qui couronne la fin de notre cycle de Master à l'université de Douala n'aurait pu voir le jour sans le concours inconditionnel de plusieurs personnes ressources. Ainsi, qu'il nous soit permis de remercier toutes ces personnes qui, d'une manière ou d'une autre, nous ont soutenu pendant la rédaction de ce mémoire. Nos vifs remerciements vont à l'endroit de :

Notre encadreur de mémoire Dr NKUMBESONE MakoleyEssone, qui de toute sa force et malgré ses responsabilités a consacré du temps pour nous fournir un encadrement meilleur. Nous lui disons merci pour sa disponibilité, ses orientations et la documentation dont il nous a gratifiés. Qu'il trouve ici l'expression de notre entière reconnaissance.

Nos remerciements s'adressent ensuite à tous les enseignants du Département de Géographie de l'Université de Douala, qui ont ménagé des efforts conséquents pour le bon déroulement de notre formation : A notre Chef de Département, le Professeur MBAHA Joseph Pascal,Professeur René Joly ASSAKO ASSAKO, au Professeur ELONG Joseph Gabriel, Professeur FOGWE Z.Nji, Professeur NGO BALEPA Aurore Sara, Professeur FOUDA Martin, Professeur MEVA'A ABOMO Dominique, Professeur BA'ANA ETOUNDI Marie Louise, Dr. TCHIADEU Gratien Marie, Dr. DZALLA NGANGUE Guy Charly, Dr. MAYI Amélie-Emmanuelle, Dr. MODIKA Johnson, Dr. DIMBO NDAMA Jean Baptiste, Dr. NDJOGUI Thomas Éric et Dr. NSEGBE Antoine De Padoue.

Tous les agriculteurs qui nous ont fourni les informations relatives à l'accomplissement de ce travail. Nous remercions particulièrement NGO Eric, MOUKOU Charles, MOUYA Marius et les autorités de la DAADR en particulier madame NGOBE Clarisse.

Tous nos camarades de promotion avec qui nous avons passé les meilleurs moments d'étude.

Toute notre famille pour ses conseils. En particulier M et Mme NDIMA Charly, M et Mme SAME Guiom, M et Mme ETIOKO Guillaume, EWANE Parfait, EHAWA Paul Romeo, EKOBI Bernard, EWOUNDJO NDJABA Blondel, EHAWA Thierry, la grande famille Mankwa de Douala.Mon épouse MBOULE ENONE Roline Diane et mes enfants NGO MBOUNGUE Augustine Esther et MBOUNGUE EMAMBO Danielle pour leurs sacrifices consentis. Qu'ils voient en ce travail le fruit de leurs efforts.

Tous nos amis avec qui nous partageons de bons et mauvais moments. Nous remercions particulièrement MBEBI Jonas, KEUNI Danielle, NGANGUE Martial, TCHOUGA Giles, ETAME Joseph Didier, EWANE PENDA Rodrigue, NGNANGA Hervé, NSOULI Yves, ENONE Cyril.

RESUME

De tout temps et sous tous les cieux, l'agriculture, la modernisation de ses pratiques et la diversification de ses productions ont eu pour objectif principal de répondre au besoin sans cesse croissant et multiformes des populations. Les transformations de l'agriculture aux fins de faire face à une offre alimentaire locale adéquate s'expliquent par divers enjeux et comporte des défis à relever. La pression démographique, la crise économique et dans la limitation des terres agricoles disponibles, ont poussé les agriculteurs à passer d'une agriculture extensive à celle intensive. Dans le bassin de production nord-ouest des hauts plateaux de Manengouba où avec la baisse des prix des cultures de rente sur le marché mondial, les mentalités de production ont évolué vers plus de cultures vivrières que de cultures de rente. Il en est de même pour l'arrondissement de Melong. En effet, après la chute de la caféiculture causée par la crise économique des années 1980, les populations paysannes ce sont lancées dans les cultures vivrières à cycle court, dans le maraicher. Pour donc accroitre la production, les agriculteurs ce sont lancés dans l'utilisation accrue des fertilisants et produits chimiques au risque de la préservation de l'environnement.Ce travail tente de montrer comment une baisse des systèmes de monoculture de rente promis par l'État dans l'arrondissement de Melong a progressivement fait place à des cultures et des systèmes multiculturels et multi techniques non étatiques et associatifs. Ces systèmes et techniques multiples ont de graves impacts sur l'environnement. Étant donné que beaucoup d'engrais et de produits chimiques sont appliqués pour augmenter la production des cultures à cycle court.Face à ceproblème épineux nous avons trouvé judicieux de porter notre étude sur l'impact des dynamiques agricoles afin de mettre en exergue les mesures agro-écologiques. En réponse à cette préoccupation, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle les changements survenus dans l'agriculture au cours des dernières décennies se situent aux niveaux spatial, social, économique, politique et technique. Ceci a entraîné des impacts socio-économiques et la modification des écosystèmes de la localité de Melong. Pour y parvenir, nous avons collecté des données qualitatives et quantitatives, portées sur des observations directes sur le terrain, des enquêtes et la lecture de documents. Au terme, il ressort de ces recherches que la végétation a connu une forte régression entre 1975 où l'on avait une superficie forestière de 28 405 ha à une superficie de 9 453 ha en 2020. De plus, de nouvelles pratiques agricoles sont à l'origine de l'eutrophisation des eaux, la disparition de la faune dont les hérissons (33%), les antilopes (21%). Pour une agriculture durable, il est impératif de procéder à une utilisation raisonnée des pesticides et des engrais.

Mots clés : Impact, Dynamique agricole, Environnement, Arrondissement de Melong.

ABSTRACT

At all times and in all skies, agriculture, the modernization of its practices and the diversification of its productions have had the main objective of meeting the ever-growing and multifaceted needs of populations. The transformation of agriculture in order to cope with an adequate local food supply is explained by various issues and involves challenges to be met. Demographic pressure, the economic crisis and the limitation of available agricultural land, have pushed farmers to switch from extensive to intensive agriculture. In the north-western production basin of the highlands of Manengouba where with the fall in the prices of cash crops on the world market, production mentalities have evolved towards more food crops than cash crops. The same is true for the district of Melong. Indeed, after the fall of coffee growing caused by the economic crisis of the 1980s, the peasant populations started to cultivate short-cycle food crops, in the market garden. To therefore increase production, farmers have embarked on the increased use of fertilizers and chemicals at the risk of preserving the environment. This work attempts to show how a decline in the monoculture cash flow systems promised by the state in Melong district has gradually given way to non-state and associative multicultural and multi-technical cultures and systems. These multiple systems and techniques have serious impacts on the environment. Since a lot of fertilizers and chemicals are applied to increase the production of short cycle crops. Faced with this thorny problem, we found it wise to focus our study on the impact of agricultural dynamics in order to highlight agro-ecological measures. In response to this concern, we hypothesized that the changes that have occurred in agriculture over the past decades are at the spatial, social, economic, political and technical levels. This has resulted in socio-economic impacts and the modification of ecosystems in the locality of Melong. To achieve this, we collected qualitative and quantitative data, focused on direct observations in the field, surveys and reading documents. In the end, it emerges from this research that the vegetation experienced a sharp decline between 1975 when there was a forest area of ??28,405 ha to an area of ??9,453 ha in 2020. In addition, new agricultural practices are in the pipeline. Origin of the eutrophication of the water, the disappearance of fauna including hedgehogs (33%), antelopes (21%). For a sustainable agriculture, it is imperative to proceed to a reasoned use of pesticides and fertilizers.

Keywords: Impact, Agricultural dynamics, Environment, Melong district

SOMMAIRE

AVANT PROPOS Erreur ! Signet non défini.

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

RESUME. v

ABSTRACT vi

SOMMAIRE vii

LISTE DES FIGURES ix

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES xii

LISTE DES PHOTOS xiii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS xiv

PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE L'ETUDE, METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNEES 1

INTRODUCTON GENERALE 2

I.CONTEXTE GENERALE DE L'ETUDE 2

II.JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 4

III.DELIMITATION DU SUJET DE RECHERCHE 5

IV.REVUE DE LA LITTERATURE 8

VI.LES QUESTIONS DE RECHERCHE 15

VII.OBJECTIFS DE RECHERCHE 16

VIII.HYPOTHESE DE RECHERCHE 17

IX.CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE 21

X.CADRE OPERATOIRE 33

XI.INTERET DE L'ETUDE 35

XII.APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 37

XIII. LIMITES DE LA METHODOLOGIE 45

XIV.DIFFICULTES RENCONTREES 45

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION 48

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DE L'AGRICULTURE 49

I.1. DE NOMBREUSES TECHNIQUES AGRICOLES UTILISÉES 49

I.2. LES SYSTÈMES DE CULTURE 65

I.3. LES ACTEURS DE L'AGRICULTURE DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG 69

I.4. DES AGRICULTEURS A MAJORITÉ ORIGINAIRES DU LITTORAL 74

I.5. LE MODES D'ACCÈS À LA TERRE DOMINÉE PAR L'HÉRITAGE 75

I.6. DE NOMBREUX BASSINS AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG 78

CHAPITRE II : LES FACTEURS DES DYNAMIQUES AGRICOLES 81

INTRODUCTION 81

II.1. LES FACTEURS NATURELS : INCONTOURNABLES POUR LA PRATIQUE AGRICOLE 81

II.2. LES FACTEURS ÉCONOMIQUES : DE NOMBREUSES FACILITÉS ÉCONOMIQUES ET LA CRISE CAFÉIÈRE 91

II.3. FACTEURS SOCIOCULTURELS 92

II.4. LES FACTEURS POLITIQUES : L'ETAT ET SA POLITIQUE AGRICOLE 97

CHAPITRE III : LES DIFFERENTES DYNAMIQUES AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG 99

III.1. LES DYNAMIQUES SPATIALES 99

III.2. LES DYNAMIQUES SOCIALES 102

III.3. DES DYNAMIQUES AU NIVEAU ÉCONOMIQUE CONSIDÉRABLES 105

III.4. AU NIVEAU DES TECHNIQUES AGRICOLES 109

III.5. AU NIVEAU POLITIQUE 114

III.6. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL 118

CHAPITRE IV : IMPACTS DES DYNAMIQUES AGRICOLES 120

IV.1. IMPACT SOCIAL 120

IV.2. IMPACT ÉCONOMIQUE 122

IV.3. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL 125

IV.4. RECOMMANDATIONS 132

CONCLUDION 137

CONCLUSION GENERALE 138

BIBLIOGRAPHIE 148

TABLE DES MATIERES 156

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude. 3

Figure 2 : Interactions entre les sociétés humaines et la diversité biologique et conservation 27

Figure 3 : Confrontation de l'offre et demande 29

Figure 4 : Confrontation des prix 30

Figure 5 : Echantillon par village 42

Figure 6 : Etape méthodologique de la recherche 44

Figure 7 : Les différentes techniques agricoles 49

Figure 8 : Proportion de représentativité des techniques de désherbage utilisées par les agriculteurs. 54

Figure 9 : Avis sur l'utilisation de la jachère 61

Figure 10 : Utilisation des engrais 62

Figure 11 : Types d'intrant utilisés 63

Figure 12: L'origine ethnique des paysans 74

Figure 13 : Mode d'acquisition des terres arables 76

Figure 14 : L'état de terrain à l'acquisition 77

Figure 15 : Mode d'acquisition du terrain en fonction de la région d'origine 78

Figure 16 : Diagramme ombrothermique de l'arrondissement de Mélong 2013 82

Figure 17 : Carte pédologique de l'arrondissement de Melong 83

Figure 18 : Carte topographique de l'arrondissement de Melong 85

Figure 19 : Carte Hydrographie de l'arrondissement de Melong 87

Figure 20 : Carte de la végétation de l'arrondissement de Melong 89

Figure 21 : L'origine des différents agriculteurs 92

Figure 22 : Evolution de la population de la population de Melong 94

Figure 23 : Répartition par âge des agriculteurs 96

Figure 24 : Répartition par âge et par sexe des agriculteurs 96

Figure 25 :Evolution des distances en km entre habitations et les plantations d'après certains paysans. 100

Figure 26 :les raisons de l'évolution des distances entre habitations et les plantations. 100

Figure 27 : Carte de l'évolution des superficies des espaces agricoles entre 1975 et 2020 101

Figure 28 :Evolution des superficies agricoles entre 1975 et 2020 102

Figure 29 :Evolution d'accès genre à la terre 103

Figure 30 : Evolution des âges des agriculteurs 104

Figure 31 : Evolution d'origine des agriculteurs 104

Figure 32 :Evolution des prix de quelques productions agricoles 105

Figure 33 :De nouveaux types de cultures 106

Figure 34 :Avis sur l'augmentation de la production 107

Figure 35 :Avis sur la destination de la production 108

Figure 36 :avis sur l'utilisation des intrants agricoles 112

Figure 37 :Avis sur l'utilisation des subventions agricoles 115

Figure 38 : Rôles des OP 118

Figure 39 : Dimension de l'espace de terrain par agriculteur et leur avis sur l'augmentation de l'espace. 119

Figure 40 :Orientation des revenus issus de l'agriculture 124

Figure 41 : Régression de la végétation entre 1975 et 2020 126

Figure 42 :Régression de la végétation entre 1975 et 2020 129

Figure 43 : disparition de la faune 130

Figure 44 :Avis des agriculteurs sur le changement du microclimat 131

Figure 45 :Cumul de précipitations annuelles de 2005 à 2020 132

Figure 46 : Différents problèmes rencontrés par les agriculteurs 133

Figure 47 : Différentes solutions proposées par les agriculteurs 136

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Tableau synthétique de recherche 3

Tableau 2 : Opérationnalisation de la variable indépendante 34

Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable dépendante 35

Tableau 4 : Critères de choix des localités d'enquête 40

Tableau 5 : La taille des échantillons par village enquêtés 42

Tableau 6 : Calendrier des activités agricoles 66

Tableau 7 : Liste des op de la zone de mankwa et essekou 71

Tableau 8 : Les différents sub-bassins agricoles dansl'arrondissement de Melong 79

Tableau 9 : Données pluviométriques de la station de Nkongsamba en 2013 81

Tableau 10 : Projection de l'évolution de la population de Mélong 94

Tableau 11 : L'action de certains acteurs indirects 97

Tableau 12 : Evolution des distances en km entre habitations et les plantations d'après certains paysans. 99

Tableau 13 :Evolution des prix de quelques produits 105

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

Planche 1 : Quelques systèmes de cultures 3

Planche 2 : Quelques facilités économiques de l'agriculture 91

Planche 3 : Quelques types de cultures 109

Planche 4 : Récolte du vivrier marchand 110

Planche 5 : Quelques outils agricoles 111

Planche 6 : Quelques intrants agricoles 113

Planche 7 : Une rivière eutrophiée dans le village Essekou 126

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : L'abattage des arbres à Mankwa 3

Photo 2 : Feu de défrichement à Mankwa 52

Photo 3 : Parcelle de terre illustrant l'utilisation de l'herbicide 53

Photo 4 : Billonnage d'un champ en vue de planter les tubercules de manioc 55

Photo 5 : Labour pour tomate 59

Photo 6 : Une jachère de deux ans 60

Photo 7 : Champ contenant du macabo, gingembre et maïs 64

Photo 8 : DAADR de Melong 69

Photo 9 : Production caféière d'un hectare 107

Photo 10 : De l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde génération 117

Photo 11 : Un troupeau de boeuf dans un champ de Manioc 122

Photo 12 : Un pressoir né des bas-fonds d'un champ 123

Photo 13 : Route Mankwa-Melong 134

LISTE DES SIGLES

MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

MINEPIA : Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

MINEPDED : Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable

CTD : Collectivités territoriales décentralisées

CENEEMA : Centre National d'Etude et d'Expérimentation du Machinisme Agricole

UTAVA : Unité de Traitement Agricole par Voie Aérienne

EMF : Etablissements de micro finance

DAADR : Délégation d'Arrondissement d'Agriculture et du Développement Rural

FONADER : Fonds national de développement rural

PNVRA : Projet national de vulgarisation et de recherche agricole

OP : Organisation de producteur

FIDA :Fonds international de développement agricole

ONG : Organisation non gouvernementale

GIC : Groupe d'initiative commune

ACEFA :Appui à l'amélioration de la compétitivité des exploitations familiales agropastorales

PROSAPVA : Projet national de structuration, d'accompagnement des producteurs et de la vulgarisation agricole

PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE L'ETUDE, METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNEES

INTRODUCTON GENERALE

Le thème de ce mémoire de master est intitulé « Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong ». Il s'insère en même temps dans la géographie rurale et dans la géographie économique. Il s'agit pour nous dans ce travail d'examiner comment les pratiques agricoles ont connu des mutations et produit des impacts sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong. La présente étude a donc pour but de dégager la relation qu'il y a entre l'évolution des systèmes agricoles dans le but de donner de meilleurs rendements aux paysans de cet arrondissement et les impacts que celles-ci produit sur l'environnement. C'est bien d'avoir beaucoup de récolte, cependant il faut penser à protéger l'environnement. De nos jours ce problème suscite beaucoup d'intérêts de la part des dirigeants du monde ainsi que des environnementalistesavec en droite ligne la réduction des effets agricoles sur la biodiversité. C'est pour cette raison que l'intérêt est accordé de façon générale sur la pratique de l'agriculture durable. Pour apporter notre modeste contribution à cette actualité, le thème de ce travail a été orienté sur les impacts socioéconomiques et environnementaux de l'évolution des pratiques agricoles dans l'arrondissement de Melong. Pour réaliser ce travail à partir de nos observations directes sur le terrain, de nos enquêtes et recherches documentaires, nous avons défini le plan suivant : la première partie porte sur le cadrage général de l'étude, méthodologie de la recherche, collecte et traitement des données ; et enfin sur la présentation des résultats et recommandations.

I.CONTEXTE GENERALE DE L'ETUDE

Depuis les années 1980, les débats sur le développement ont toujours été une question importante au sein des organisations et institutions internationales à l'instar des Nations unies. De nos jours cette question de développement suscite beaucoup d'intérêts de la part des dirigeants du monde avec en droite ligne la réduction de la pauvreté des populations. Ainsi de nombreux pays du monde et surtout ceux du Sud, ont pour base de développement, l'agriculture. C'est le secteur dominant de l'économie dans les pays en voie de développement. Elle emploie, selon le rapport de la Banque Mondiale (2007) 1,3 milliard de petits paysans et constitue le principal moyen de subsistance pour 86% des populations rurales à travers le monde. En outre, elle génère en moyenne 30 à 35% du PIB et constitue la principale source de revenu et d'emploi pour plus de 60% de la population active. Les mêmes études ont montré également que cette agriculture n'arrive plus à satisfaire la demande en denrées alimentaires de la population mondiale ; ceci notamment à cause d'un accroissement démographique sans précédent, du désengagement de certains Etats vis-à-vis du secteur agricole.

Après des dizaines d'années de stagnation économique et alors que le nombre de sous-alimentés chroniques atteint les 200 millions, les dirigeants africains intensifient leurs efforts pour trouver des "solutions durables" à la famine et la pauvreté, avait déclaré l'ancien Président du Nigéria, OlusegunObasanjo. Le cadre principal de ces efforts est, à son avis, le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) qui stipule que "l'agriculture sera le vecteur de la croissance en Afrique".L'agriculture constitue encore le moyen de subsistance d'environ 60 % de la population active du continent, représentent 17 % de la totalité du produit intérieur brut et 40 % de ses recettes en devises étrangères.Pourtant les rendements agricoles stagnent depuis des dizaines d'années. L'accroissement constant de l'ensemble de la production agricole, parfois par la simple culture de terres supplémentaires, compense à peine la croissance démographique de l'Afrique. Le retard de la production alimentaire a entraîné une augmentation du nombre de sous-alimentés chroniques, qui est passé de 173 millions de personnes en 1990-1992 à 200 millions en 1997-1999, selon les dernières statistiques disponibles. Sur ce total, 194 millions de personnes vivent en Afrique subsaharienne. Cette progression de la faim intervient malgré l'importance des importations alimentaires, qui ont coûté 18,7 milliards de dollars en 2000 seulement. Pour répondre à ces défis, un vaste Programme intégré pour le développement de l'agriculture en Afrique a été élaboré et publié en juillet 2003.

Le Cameroun comme tous les autres pays d'Afrique subsaharienne a depuis la colonisation une économie basée sur les produits de rente (cacao, café, coton etc.) Au cours des années 1980 la crise économique qui a secoué le monde n'a pas épargné les pays du tiers monde et le Cameroun en particulier. Celle-ci se manifeste à plusieurs niveaux notamment par la baisse des salaires, ce qui a conduit à la baisse des revenus des ménages. L'augmentation du taux de chômage, l'accroissement démographique, la baisse drastique des prix des produits de rente qui constituaient la principale source de revenu des paysans. Le pays pour donner un souffle nouveau à son agriculture et atteindre une agriculture de deuxième génération, s'est lancé dans un vaste programme de révolution agricole qui passe par l'adoption de nouvelles techniques culturales, la relance des saisons agricoles avec distribution des engins et intrants agricoles. C'est dans ce contexte de crise et de relèvementagricole que les populations paysannes de l'arrondissement de Melong ont décidé depuis quelques années de révolutionner leur pratique agricole. Ils ont introduit de nouvelles techniques agricoles qui ont amélioré considérablement leur rendementagricole. Mais derrière cette bonne production se cache la non protection ou la non prise en compte de l`environnement par ces populations paysannes.

II.JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

L'agriculture constitue de nos jours l'activité la plus importante dans l'arrondissement de Melong. Tout d'abord elle occupe la majorité des populations de cette localité et constitue la principale source de revenu pour ces dernières. Cependant depuis cette dernière décennie les terres deviennent de plus en plus pauvres et les paysans ont opté pour de nouvelles techniques pour booster leur production. En effet, les sols de cette zone sont des sols volcaniques qui étaient très fertiles et favorable à l'agriculture. Mais aujourd'hui, la culture du café a tout épuisée le sol et les agriculteurs ont opté pour des cultures qui ont un cycle court de rentabilité.D'où l'utilisation incontrôlée et accrue des fertilisants pour augmenter la production. Ainsi dans un contexte où les problèmes de développement et de protection de l'environnement sont d'actualité et font l'objet de plusieurs travaux scientifiques, un tel sujet trouve bien sa justification.

Notre choix à ce sujet part également d'un constat effectué dans la localité. Ayant vécu dans l'arrondissement de Mélong, nous y avons observé un certain nombre de phénomènes. Le fait économique a particulièrement retenu notre attention. L'agriculture étant la principale activité, les nouvelles techniques culturales de cette localité nous ont marqué, car celles-ci ont un impact considérable sur l'environnement. Simple constat au départ, la question des pratiques agricoles est devenue un véritable questionnement scientifique. Ainsi, profitant de l'occasion qu'offre l'université de Douala dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de master, il a paru opportun de focaliser la recherche sur cette question de « Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong ».

Au niveau scientifique,dans leurs expressions variées et dans de diverses zones, plusieurs chercheurs d'une façon ou d'une autre, ont travaillés sur l'agriculture de façon générale et sur les techniques agricoles en particulier. C'est pourquoi afin de savoir comment orienter notre travail et apporter notre modeste contribution à la science, également savoir ce que d'autres chercheurs ont dit de notre sujet d'étude. L'analyse faite par chacun varie en fonction des préoccupations et des spécificités de chaque zone d'études et même des périodes. Après donc nos multiples recherches documentaires, nous nous sommes intéressés à ce qui touche notre sujet d'étude à savoir « Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong ». Même si ce n'est pas de façon directe, mais toujours est-il que nous ne sommes pas les premiers à aborder la question de l'agriculture au Cameroun car disait FROGNIERE cité par NKUMBESONE (2004 et 2006) et ESAME ESAME (2005) « on est rarement le premier à aborder un sujet ». Comme pour affirmer qu'avant nous plusieurs ont eu à travailler sur les techniques agricoles. Cette étude est faite dans le but de mettre en relation les dynamiques agricoles et l'impact socioéconomique et environnementaldans l'arrondissement de Mélong. Ceci dans le butd'apporter une contribution à une agriculture consciente au Cameroun à travers l'aménagement durable de l'espace. Cette contribution consiste à permettre aux autorités publiques de l'arrondissement de Mélongd'identifier les techniques agricoles qui détruisent l'environnement et d'envisager des mesures de correction afin d'allier l'agriculture et l'environnement pour le bien de toute la population.

III.DELIMITATION DU SUJET DE RECHERCHE

III.1. Délimitation temporelle

Pour mieux appréhender notre sujet d'étude, nous nous sommes proposé d'inscrire ce travail dans une optique évolutive. Ceci afin de présenter et d'analyser les différents impacts qui se sont produits dans la vie des populations de notre zone d'étude entre 2003 et 2020.Ainsi que les impacts environnementaux. Ainsi donc, notre espace temporel se situe entre 2003 et 2020 soit dix-sept ans oùl'activité a connu un engouement au sein de la localité avec la visite des ministres de l'agriculture et de multiples impacts à plusieurs niveaux. Cette période est également marquée par la reconversion des paysans et même l'extension des surfaces cultivables suite à l'explosion démographique qui a entrainé une forte demande. A partir de 2003 également, de nombreuses actions sont programmées et lancées en faveur du secteur rural dans l'arrondissement de Melong. Nous citons entre autres : le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole (PNVA) ; le Programme de Relance de la Filière Cacao-Café(PRFCC) ; le programme de relance de la filière banane et le programme d'appui à la création de la palmeraie villageoise.En partenariat avec le Fond International pour le Développement de l'Agriculture (FIDA), l'on a un peu plus tôt le démarrage en 2003 du programme national de développement des racines et tubercules(PNDRT) ; en 2005 du programme d'appui au développement communautaire(PADC). En partenariat avec l'Union Européenne le programme de développement rural du bassin Moungo-Nkam a vu le jour en 2004.

III.2. Délimitation spatiale

Mélong est l'un des onze arrondissements du Département du Moungo, dans la Région du Littoral. Sur le plan physique, Mélong a une superficie de 400km² et s'étire en longueur du 5° au 5°28' de latitude Nord et s'étale en largeur du 9°45' au 10°7'de longitude Est. Il est limité au Nord par les Départements de la Menoua et du Haut-Nkam, à l'Est par le département du Nkam, au Sud par l'arrondissement de Baré-Bakem et à l'Ouest par le Département du Koupé-Manengouba (région du Sud-Ouest). Prenant naissance dans le mont Manengouba, plusieurs cours d'eau traversent Mélong et se jettent dans le Nkam.

Sur le plan humain, l'arrondissement de Mélong est formé de deux cantons : le canton Elong constitué de neuf villages ; le canton Mbo composé de vingt-neuf villages. En outre, sa population totale est estimée à 59378 habitants soit environ 28970 hommes et 30408 femmes (d'après les résultats du 3e recensement général de la population et de l'habitat de novembre 2005). Les principales activités économiques sont l'agriculture, l'élevage et le commerce. C'est une localité essentiellement agricole et les paysans constituent plus de la moitié de la population totale.

Figure 1 : Localisation de la zone d'étude.

Source : Données OSM, 2020 modifiée par Mboungue

III.3. Délimitation épistémologique

Dans le contexte actuel où le monde est confronté à une crise économique, alimentaire et environnementale sans précédente accentuée par la croissance démographique et le chômage des jeunes, la diminution des offres d'emplois, la sous scolarisation, l'absence d'intégration, la pollution etc. le Cameroun s'est lancé dans une approche de l'agriculture de deuxième génération. C'est-à-dire une agriculture moderne plus intensive, productive et compétitive.

Toutes ces mutations au plan économique, spatial, technique, politique et social imposent ainsi à chacun une réflexion approfondie sur les problèmes liés à la survie des populations qu'elles soient rurales ou urbaines. C'est à dire trouver comment mener une activité pour survivre soi-même et sa famille. L'agriculture est un modèle de survie des populations de Melong. Ce travail dont le thème est « Impact des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong »s'inscrit ainsi dans cette optique de valorisation de cette activité mais en tenant compte de l'environnement. Ainsi cette étude s'intéresse à faire un état des lieux de cette activité génératrice de revenu dans l'arrondissement de Melongtout en dégageant ses mutations et ses impacts sur le plan environnemental, économique et social.

IV.REVUE DE LA LITTERATURE

Il existe une littérature abondante dans le cadre des études concernant les pratiques agricoles. Ainsi, plusieurs auteurs se sont penchés sur les conséquences des pratiques agricoles sur l'environnement. Cependant, les ouvrages que nous avons consultés, nous ont permis de regrouper notre revue de littérature selon trois perspectives : Approche portant sur les rapports ville-campagne, celle faisant allusion à l'influence désastreuse des pratiques agricoles sur l'environnement et l'autre montrant les apports positifs de ces pratiques.

IV.1. Approche portant sur les rapports ville-campagne et l'importance de l'agriculture

ELONG et PRISO, (2011) dans initiation à la géographie rurale et urbainedécrivent les interrelations qui existent entre les milieux urbains et ruraux ou entre la ville et sa proche campagne. Elles permettent de comprendre le fonctionnement des campagnes et des villes à travers les villes du Cameroun. La question de l'urbanisation a été bien abordée par ces auteurs dans cet ouvrage, pour eux c'est un fait lié à la croissance démographique et économique. Les centres urbains sont dominés par les activités de production et services, la ville étant un haut lieu d'échange. Les besoins en approvisionnement en produits divers augmentent en fonction du rythme soutenu de la croissance démographique. Le deuxième (PRISO) aborde la question de la banlieue, celle-ci varie entre 25km à plus de 80km du centre-ville, et avec les facilités de transport, approvisionnent le centre en produit.

Cette étude contribue énormément à notre travail, dans la mesure où elle nous permet de comprendre non seulement les relations entre la ville et sa proche campagne mais aussi pourquoi la dynamique agricole dans l'arrondissement de Melong. Et aussi notre thème étant situé dans l'axe de l'entre deux c'est-à-dire entre le milieu rural et celui urbain, cet ouvrage constitue un guide à notre travail. Avec le taux d'urbanisation et démographique croissant, la demande en produit agricole a augmenté. Aussi les localités d'approvisionnement ici peuvent être considérées comme banlieues et font parties de la zone d'étude de notre thème de recherche.

KENGNE FODOUOP dans ses différents articles publiés en 1991, 1998, 2000, 2002 et BOPDA Athanase (2000) etc. ont développé des thèses sur le développement des activités économiques en Afrique et ce sont par la intéressés aux dynamiques économiques et leurs corollaires. Tous dans leurs travaux ont essayé de faire une classification et des caractéristiques générales de ces activités qu'ils ont qualifié d'informelles. Ils décrivent la marginalité dans la qu'elle elles sont pratiquées et les conséquences sociales et environnementales qu'elles engendrent. Pour ces auteurs, le développement des activités économiques est lie à la croissance démographique des villes et à l'attraction que celles-ci exercent sur les régions environnantes. En se situant dans le contexte de la crise économique, qui a engendré de nombreux problèmes, ces auteurs expliquent que les populations camerounaises en particulier pour lutter contre la pauvreté et le chômage, ont développé des activités qui pour la plus part sont informelles (bayamsellam).

Pour Lewis (1955), l'agriculture est source de formation du capital. Elle libère la main d'oeuvre faiblement productive pour alimenter les autres secteurs notamment l'industrie en constituant ainsi un marché pour les produits industriels fournisseurs des devises permettant de financer les importations.

Selon BELLA (2009), le secteur agricole, de par son potentiel de profits, attire des Investissements Directs Etrangers (IDE), créant de ce fait des emplois et ouvrant de nouveaux créneaux d'investissements au profit des entrepreneurs locaux pour une augmentation de la production locale. Dans ce même ordre d'idée, la Banque Mondiale (2008) estime que l'agriculture contribue au développement de plusieurs manières. D'abord, en tant qu'activité économique, « l'agriculture peut alimenter la croissance de l'économie nationale, offrir des opportunités d'investissement au secteur privé et être le principal moteur des industries apparentées et de l'économie rurale non agricole ». Ensuite, les industries et les services associés à l'agriculture dans les chaînes de valeur contribuent souvent pour plus de 30 % au PIB dans les pays en mutation et les pays urbanisés. Enfin, elle pense que l'agriculture constitue un instrument de développement unique en tant qu'activité économique, moyen de subsistance et fournisseur de services environnementaux.

Pour la B.M. (2008), la manière dont l'agriculture favorise le développement diffère d'un pays à un autre selon la façon dont chaque pays l'utilise pour alimenter la croissance et réduire la pauvreté. Dans les pays à vocation agricole à l'instar des pays d'Afrique sub-saharienne, l'agriculture est le principal moteur de la croissance. Dans les pays en mutation tels que la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Maroc et la Roumanie, elle n'est plus un facteur primordial de la croissance économique ; elle contribue en moyenne pour seulement 7 % à l'augmentation du PIB. Dans les pays urbanisés, la contribution directe de l'agriculture à la croissance économique est encore plus réduite (5 % de l'augmentation du PIB, en moyenne).

KUZNETS (1964) pour sa part, distingue quatre voies par lesquelles l'agriculture concourt au développement économique. D'abord, à travers ses produits, l'agriculture est source de nourriture. Elle permet d'alimenter la main d'oeuvre des autres secteurs. Elle procure à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole productif fournira des produits bon marché. D'où une amélioration du niveau de rémunération réelle et donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus, l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du PIB. Ensuite, le secteur agricole peut constituer une demande de biens industriels et des services. Une amélioration de la productivité dans ce secteur devrait permettre l'amélioration des revenus du monde paysan et par conséquent l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole peut ainsi faciliter l'émergence de nouveaux débouchés pour les industries. En outre, l'agriculture est source de devises pour l'ensemble de l'économie à travers l'exportation de ses produits. Ces devises peuvent permettre d'importer des machines et matières premières dont a besoin l'industrie pour se développer. Enfin, l'agriculture dégage le plus souvent un surplus de main d'oeuvre qui est considérée comme un important facteur de production aux autres secteurs, notamment l'industrie.

BAKO (2011) s'est intéressé aux problèmes de financement de l'agriculture burkinabé en mettant en exergue les potentialités et les défis de cette agriculture afin d'appréhender les besoins de financement du secteur et d'analyser les problèmes de son financement. Une analyse économétrique réalisée à partir d'un modèle à correction d'erreur a révélé qu'il existe une relation de long terme entre la production agricole et les financements publics et que ces financements ont un impact positif à court et à long terme sur la croissance agricole. Les simulations réalisées montrent qu'à partir d'un taux de croissance des financements publics agricoles de 9% sur la période 2009-2015, le pays pourrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière de réduction de la faim.

IV.2. Approche concernant l'apport positif des pratiques agricoles sur l'environnement

Mc GRATH (1987) pense que les pratiques agricoles, loin d'être une calamité pour les forêts, sont en réalité une « stratégie de gestion des ressources naturelles ». Mais il n'en est ainsi que sous certaines conditions. BOSERUP (1965) par exemple montre que l'évolution des systèmes agraires est fortement tributaire des variables démographiques. Pour plusieurs auteurs (FAO, 1974 ;MOUTAPA,1974 ; OBAM, 2001), l'agriculture itinérante sur brulis est un système agricole écologiquement acceptable car, ses méthodes sont adaptées aux conditions naturelles de la forêt tropicale, tant que la densité de la population et sa pression restent faibles, et que la demande des vivres par les marchés demeure négligeable.

Pour ROOSE R. (1993) la jachère a la capacité de restituer la fertilité des sols pauvres. Christian Foret et Al vont dans la même lancée en estimant que lorsqu'une baisse de rendement du travail se fait sentir, on a recours à la jachère qui permet d'assurer l'augmentation des éléments nutritifs et de reconstituer les propriétés du sol. Cette jachère permet également de lutter contre l'érosion.

Parlant du sarclage MAGALI CATHALA (2003) démontre qu'il permet de sélectionner les mauvaises herbes, joue un rôle de fertilisation et d'anti érosif. En effet, les mauvaises herbes séchées et en décomposition sont ramenés au pied de la plante, amassés en petits tas formant des micros reliefs ralentissant l'écoulement des eaux lors des pluies. Selon DAET, le sarclage manuel reste valable pour des cultures de faibles surfaces ou fragiles, mais devient vite limité dès que la surface cultivée augmente ou que les adventices s'accroissent par intensification des cultures.

CARRIERE (2002) parlant d'une autre pratique agricole qu'est l'abattage sélectif, montre que cette dernière accélère la régénération forestière et permet également de rentabiliser au mieux les temps de jachère. Grace à l'abattage sélectif, un choix d'espèce est non seulement opéré pour permettre de façonner la composition spécifique des forets, mais aussi de maintenir un mode d'exploitation respectueux du milieu dans lequel l'homme est le garant de la biodiversité.

L'agriculture selon la Direction Générale du Développement et de l'Aménagement de la Faune du Québec, peut cohabiter harmonieusement avec le milieu naturel et même contribuer au maintien de la biodiversité de la flore et de la faune sauvage.

IV.3. Concernant l'influence destructrice des pratiques agricoles sur l'environnement

Les pratiques agricoles sont considérées par un certain nombre d'auteurs comme étant la principale cause de déforestation dans les pays tropicaux. Plusieurs sources s'accordent sur le fait que, l'effet du recul de la forêt dû aux pratiques agricoles est plus élevé que l'effort de régénération. Plusieurs auteurs (ZAPFACK et al 2015 ; MBIDA, 1999) accordent une large place au système agraire, au déboisement et à l'agriculture intensive, principales causes de la déforestation. Selon Myers (1991), le taux annuel de déforestation au Cameroun est estimé à 200 000ha. Et cette situation est d'après AMELUNG et DIEHL (1992) engendrée à 95% par les pratiques agricoles. La forêt est détruite par les défrichements, l'abattage des arbres et les brulis successifs de parcelles de terre pour l'établissement des champs de vivriers et des plantations pérennes. Ces effets destructeurs de l'agriculture sur la forêt sont principalement liés au caractère itinérant de celle-ci ainsi qu'à ses techniques rudimentaires. En effet, la mise en culture récurrente des terres forestières, en plus de réduire l'extension spatiale de la forêt dense, a un double effet sur le peuplement de la végétation. Même si ces auteurs reconnaissent que ces pratiques agricoles ont connues des mutations au point de se présenter comme un système néo traditionnel. Selon les termes de RÖSLER (1997), elles continuent de présenter une sérieuse menace pour le couvert forestier.

Selon le rapport ORS PACA (2004), les pratiques agricoles notamment celles utilisées en agriculture intensive ont un impact négatif sur les sols. En effet, les pratiques agricoles exposent les sols et par conséquent l'eau à une pollution chimique diffuse comme l'acidification et la salinisation. Ces polluants présents dans le sol peuvent être transférés vers les plantes cultivées. À ce titre, l'alimentation constitue le vecteur majeur d'exposition aux substances chimiques utilisées dans le cadre des pratiques agricoles. L'agriculture intensive peut dans certains cas favoriser la stérilisation des sols par l'élimination des microfaunes. Les mêmes auteurs ont mentionné l'incidence négative des pratiques agricoles sur les eaux. En effet, lorsque les sols sont fragilisés par la surexposition et le déboisement, leur pouvoir filtrant est diminué et le risque de pollution des eaux souterraines et superficielles est donc plus important. Il convient de noter que la question des pratiques agricoles et de la dégradation de la biodiversité est abordée dans de nombreux travaux. Seulement ces ouvrages, articles scientifiques, thèses et mémoires traitent très souvent de façon globale cette question et ne l'abordent pas spécifiquement comme c'est le cas avec la présente étude. La principale spécificité de cette recherche est de faire une analyse de cause à effet entre les techniques agricoles et la dégradation de la biodiversité dans la localité de Mélong. Notre recherche souhaite aussi rompre avec le mutisme observé sur la littérature scientifique dans cette zone.

V.PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

Au Cameroun, le secteur agricole joue un rôle vital dans l'économie du pays dont il en est le moteur. D'après le« Cadre de Programmation Pays (CPP) » qui est un élément clef de la réforme de la FAO en collaboration avec le MINADER, le secteur agricole représente environ un quart du PIB soit 22,9% et génère la moitié des revenus des exportations non pétrolières.

Toujours, d'après ce document (CPP), il occupe 63% de la population active et environ 70% de la population en dépend pour sa survie. Environ 90% des ménages ruraux sont engagés dans une activité économique agricole et un tiers d'entre eux tire un revenu des cultures de rente. Il est par ailleurs la base de la sécurité alimentaire du pays par les produits qu'il est appelé à offrir pour l'autoconsommation des plus de 10 millions de ruraux camerounais et pour l'alimentation des populations urbaines estimées à plus de 10 millions. Son importance dans le maintien de l'équilibre écologique et la protection de la nature est maintenant largement reconnue.

Reconnaissant cette place de l'agriculture, la volonté politique clairement affirmée par les plus hautes autorités, en premier lieu le Chef de l'Etat qui dans son message de fin d'année 2012 affirmait « qu'afin de booster le développement de l'agriculture camerounaise, il faut opérer une véritable révolution agricole. Il s'agit de passer à une agriculture de seconde génération. » Pour favoriser l'amélioration de la productivité, les engrais et les pesticides sont fortement subventionnés. La Stratégie de développement du secteur rural (SDSR) estime que pour réaliser « La modernisation du monde rural et l'accélération de la croissance », les défis suivants doivent être relevés : (i) renforcement des capacités de l'ensemble des acteurs (ii) réalisation de grands aménagements agricoles, (iii) mise en place des infrastructures de désenclavement des zones de production, (iv) facilitation de l'accès aux services financiers (crédit, épargne, intrants) par l'appui à la promotion des organisations des producteurs de base, à savoir, les GIC, les Fédérations de GIC et les Coopératives (v) promotion de la mécanisation agricole ; (vi) gestion durable des ressources naturelles, (vii)'intensification des systèmes de production ; (viii) promotion des filières agro-alimentaires et de la transformation des produits pour obtenir plus de valeur ajoutée, plus de productivité au niveau des exploitations et plus de compétitivité au niveau des échanges commerciaux nationaux, sous régionaux , régionaux et mondiaux ; (ix) diversification des exportations agricoles qui restent concentrées sur quelques produits de rente qui accusent d'ailleurs un recul relatif sur le marché mondial (x) valorisation des opportunités qu'offre la mondialisation dans le cadre des marchés régionaux et internationaux. Cependant, dans l'objectif d'atteindre l'agriculture de second génération, il n'est mentionné la prise en compte de l'environnement. La modernisation de l'agriculture a certes permis de subvenir aux besoins alimentaires de la population croissante. Toutefois, les pratiques agricoles, souvent qualifiées d'intensives, engendrent des impacts importants sur l'environnement et menacent à long terme la durabilité de l'agriculture. Quand on sait que l'agriculture durable est celle qui se réfère principalement à la capacité de rester productif tout en maintenant la base des ressources.

En effet, l'agriculture durable est d'après Gips (1984) ; une agriculture écologiquement saine, économiquement viable, socialement juste et humaine. Economiquement saine, c'est-à-dire qu'elle préserve la qualité des ressources naturelles et qu'elle améliore la dynamique de l'ensemble de l'agroécosystème de l'homme aux micro-organismes du sol, en passant par les cultures des animaux.Le meilleur moyen d'assurer cette dynamique reste une gestion du sol, et de la santé des cultures, des animaux et des êtres humains, grâces à des procédés biologiques (autorégulation). Quant aux ressources locales, elles sont utilisées de manière à minimiser les pertes d'éléments minéraux, de biomasse et d'énergie et à éviter toute pollution, l'accent étant placé sur l'utilisation de ressources renouvelable. Economiquement viable, c'est-à-dire qu'elle permet aux agriculteurs de produire suffisamment pour assurer leur autonomie et/ou un revenu, et de fournir un profit suffisant pour garantir le travail et les frais engagés. La viabilité économique se mesure non seulement en termes de production agricole directe (rendement), mais également en fonction des critères tels que la préservation des ressources et la minimisation des risques. Socialement équitable, c'est-à-dire la répartition des ressources et du pouvoir est telle que les besoins essentiels de chaque membre de la société sont satisfaits, et que leurs droits concernant l'usage des terres, l'accès à un capital approprié, l'assistance technique, et les possibilités de marché, sont assurés.Humaine, c'est-à-dire que toute forme de vie (végétale, animale et humaine) est respectée, que la dignité fondamentale de tout homme est reconnue, que les différents rapports humains et institutionnels utilisent des valeurs essentielles telles que la confiance, l'honnêteté, l'amour-propre, la coopération et la compassion, et que l'intégrité culturelle et spirituelle de la société est préservée et entretenue. Adaptable, c`est-à-dire que les communautés rurales sont capables de s'adapter aux changements incessants des conditions dans lesquelles évolue l'agriculture (croissance démographique, politiques, demande de marché, etc.). Pour l'OCDE la durabilité en agriculture désigne le processus par lequel des pratiques agricoles économiquement efficientes, respectueuses de l'environnement etsocialement acceptables permettent de répondre à la demande de produits (aliments, fibres et autres productions)

Dans cet engouement national autour de l'agriculture, l'arrondissement de Melong n'est pas en reste. Les populations se sont lancées sans réserve. Les différentes réformes dans le domaine agricole ne sont pas sans conséquences pour l'environnement de l'Homme, dans la mesure où elles peuvent entrainer une modification de l'environnement. Nous pouvons citer par exemples la consommation toujours plus accrue de l'espace à des fins agricoles, synonyme d'une déforestation d'égale ampleur ; le temps de jachère de plus en plus réduit. Comme conséquence, la végétation naturelle n'a pas le temps de se reconstituer et les qualités du sol ne peuvent pas être restaurées. Tous ces antécédents réunis aboutissent au constat d'une dynamique dans l'espace et dans la composition spécifique du couvert forestier de la zone d'étude. Ceci est d'ailleurs observé lors de nos observations de terrain à travers lesquelles on remarque non seulement la présence des faciès de dégradation de la forêt originelle, mais aussi de vastes étendues de jachères et /ou de cultures. Pour accroitre les rendements, les paysans vont apporter des modifications sur les techniques usuelles et en introduire de nouvelles. Ces paysans à travers leurs pratiques agricoles, contribuent à la modification de l'environnement de la localité.En effet, certaines pratiques agricoles ne vont pas dans la logique de la durabilité des ressources disponibles. Le défi politique est la quête d'une cohabitation de l'agriculture et de la préservation de l'environnement. Mais, le fait est que très souvent les objectifs des paysans comme accroitre leur production ne prennent pas en compte la quête de cette cohabitation. Ce faisant, beaucoup de chemin reste à faire pour une intégration effective de l'agriculture et de l'environnement. Au terme de cette analyse, il ressort un problème : celui du non prise en compte de l'environnement dans les dynamiques agricoles que connait l'arrondissement de Melong qui subit une dégradation sauvage de la part de ses populations.

VI.LES QUESTIONS DE RECHERCHE

Pour une meilleure analyse de notre objet d'étude, nous devons prendre en compte la pertinence desquestions suivantes qui ont la particularité de démystifier le phénomène d'impact des dynamiques agricoles afin de bien saisir la quintessence du problème posé par la problématique.

VI.1. Question principale

Au regard des dynamiques observées dans l'agriculture,quels sont les impacts de celles-ci sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong?

VI.2. Questions spécifiques

Ø Question spécifique 1

Quel est l'état des lieux actuels de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong?

Ø Question spécifique 2

Quels sont les facteurs des dynamiquesagricoles dans l'arrondissement de Melong?

Ø Question spécifique 3

Quelles sont les dynamiques survenues dans l'agriculture dans l'arrondissement de Melong ?

Ø Question spécifique 4

Quels sont les impacts au niveau de l'environnement physique et socio-économique ?

VII.OBJECTIFS DE RECHERCHE 

Il faudrait admettre que dans ce travail de recherche, on ne pourra pas répondre à toutes les questions qui peuvent tourner autour du thème sous étude. Toutefois, nous nous fixons les objectifs suivants :

VII.1. Objectif principal

Montrer que l'agriculture a connu des mutations et a eu des impacts sur l'environnement au cours de ces dernières décennies. Pour cela il faut attacher une attention particulière à fin d'assurer une agriculture durable dans l'arrondissement de Melong.

VII.2. Objectifs spécifiques

Pour aboutir à l'objectif principal, les objectifs spécifiques fixés dans le cadre de cette étude sont au nombre de quatre (4) et se résument comme suit :

Ø Objectifs spécifiques 1

Présenter l'état actuel de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong

Ø Objectifs spécifiques 2

Identifier les facteurs des dynamiquesagricoles dans l'arrondissement de Melong

Ø Objectifs spécifiques 3

Ressortir les dynamiques survenues dans l'agriculture au cours de ces dernières décennies

Ø Objectifs spécifiques 4

Ressortir lesimpacts de ces changements sur l'environnement

VIII.HYPOTHESE DE RECHERCHE

Une hypothèse de recherche est une réponse présumée à la question qui oriente une recherche. Dans le cadre de ce travail, nous avons défini une hypothèse principale et quatre hypothèses spécifiques.

VIII.1. Hypothèse principale

Les changements survenus dans l'agriculture ces dernières décennies sont au niveau spatial, social, économique, politique et technique, ce qui a entrainé des impacts socioéconomiques et la modification des écosystèmes de la localité de Melong.

VIII.2. Hypothèses spécifiques

Ø Hypothèses spécifiques 1

L'agriculture est la principale activité à Melong. Elle porte sur plusieurs systèmes agricoles à la fois intensive et extensive.

Ø Hypothèses spécifiques 2

Les facteurs de la dynamique de l'agricole sont à la fois socio-économiques, politiques, culturels et environnementaux.

Ø Hypothèses spécifiques 3

Les principales dynamiques s'observent au niveau des espaces, du social, politique, économique et des techniques.

Ø Hypothèses spécifiques 4

Les dynamiques agricoles ont entrainé des impacts sur la vie sociale et économique des agriculteurs, ainsi que la destruction des écosystèmes.

Tableau 1 : Tableau synthétique de recherche

QUESTIONS DE RECHERCHE

OBJECTIF DE RECHERCHE

HYPOTHESE DE RECHERCHE

APPROCHE THEORIQUE

METHODOLOGIE DE COLLECTE DES DONNEES

METHODE D'ANALYSE DES DONNEES

CHAPITRES

Quel est l'état des lieux actuels de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong?

Présenter l'état actuel de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong.

.L'agricultureest la principale activité à Melong. Elle porte sur plusieurs systèmes agricoles à la fois intensive et extensive

La théorie systémique

Enquêtes par questionnaire

Entretien avec les personnes ressources

Collecte des données secondaires dans les archives de la délégation d'arrondissement du MINADER

Photographie du paysage

La démarche hypothético-déductive

Adobe Illustrator

Microsoft Office Picture management, Microsoft Word et Excel 2010.

CHAPITRE I

ETAT DES LIEUX DE L'AGRICLTURE

Quels sont les facteurs des dynamiques agricoles dans l'arrondissement de Melong?

Identifier les facteurs des dynamiques agricoles dans l'arrondissement de Melong

Les facteurs de la dynamique de la agricole sont à la fois socio-économiques, politiques, culturels et environnementaux.

La théorie de la Centralité galactique deRené Joly ASSAKA ASSAKO

La théorie de l'offre et de la demande d'Adam Smith

Enquêtes par questionnaire

Entretien avec les personnes ressources

Microsoft Word et Excel 2010.

CHAPITRE II

FACTEURS DES DYNAMIQUES

Quelles sont les dynamiques survenues dans l'agriculture dans l'arrondissement de Melong ?

Ressortir les dynamiques survenues dans l'agriculture au cours de ces dernières décennies

Les principales dynamiques s'observent au niveau des espaces, du social, politique, économique et des techniques.

La théorie systémique

Collecte des données secondaires dans les archives de la délégation d'arrondissement du MINADER

Enquêtes par questionnaire

Entretien avec les personnes ressources

Utilisation des images satellites

La démarche hypothético-déductive

ADOBE ILLUSTRATOR, le logiciel MAP INFO Arc Gis.

Microsoft Office Picture Management et le logiciel Photoshop, Microsoft Word et Excel 2010.

CHAPITRE III

LES DIFFERENTES DYNAMIQUES

Quels sont les impacts au niveau de l'environnement physique et socio-économique?

Ressortir les impacts de ces changements sur l'environnement

Les dynamiques agricoles ont entrainé des impacts sur la vie sociale et économique des agriculteurs, ainsi que la destruction des écosystèmes.

La théorie environnementaliste

Collecte des données secondaires dans les archives de la délégation d'arrondissement du MINADER

Enquêtes par questionnaire

Entretien avec les personnes ressources

Utilisation des images satellites

La démarche hypothético-déductive

ADOBE ILLUSTRATOR, le logiciel MAP INFO Arc Gis. Microsoft Office Picture Management et le logiciel Photoshop, Microsoft Word et Excel 2010.

CHAPITRE IV

LES IMPACTS DES DYNAMIQUES AGRICOLES

Source : Enquête de terrain, août 2020

IX.CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUEDE LA RECHERCHE

IX.1. Cadre conceptuel de la recherche

IX.1.1. Concept d'impact

On parle spécialement d'impacts dans le contexte des effets de l'exploitation sur l'environnement (structure de la forêt, peuplement restant et sol), la main d'oeuvre et les populations locales. Les impacts sont évalués en utilisant des indicateurs qui montrent le degré dans lequel les activités affectent la durabilité des ressources, le bien-être de la communauté, et l'efficience opérationnelle/financière de la production (FAO, 2003).

L'impact environnemental regroupe les effets, les perturbations et les modifications causées par l'activité humaine sur l'environnement. De plus, on peut évaluer les impacts environnementaux d'une activité à travers des indicateurs tels que l'intensité de l'impact, sa durée, sa fréquence et le niveau d'occurrence. Notre étude consistera à évaluer l'impact de l'exploitation agricole sur une composante de l'environnement qui est la biodiversité.

Le terme impact est défini comme effet produit par quelque chose qui peut être positif ou négatif. L'effet est positif dans le cas où celui-ci apporte un plus sur le précèdent que l'on juge non conforme aux besoins. Alors l'effet est négatif dans le cas où celui-ci freine l'amélioration du précèdent malgré son apport. Par extension, le mot est utilisé pour désigner les conséquences (éventuellement indirects et ou différés dans l'espace et dans le temps) d'un évènement, d'un processus, d'une activité.

IX.1.2. Concept de dynamique agricole

Selon NEWTON, la dynamique(1687), définit la dynamique selon trois lois : le principe d'inertie, le principe fondamental de la dynamique et le principe de l'action et de la réaction. Le premier principe stipule que si la somme vectorielle des forces s'appliquant sur un corps est nul, alors ce corps est immobile ou est animé d'un mouvement rectiligne uniforme. La deuxième loi de Newton relie l'accélération d'un corps aux forces auxquelles il est soumis. La troisième loi de Newton énonce qu'un corps exerçant une force sur un autre corps subit en retour une force de même intensité, de même direction mais de sens opposé (Encarta).En psychologie, « la dynamique de groupe » est l'ensemble de procèdes qui ont pour objet d'étudier le fonctionnement et le comportement d'un groupe humain. Ceci nous permet dans notreétude de comprendre le comportement de nos différents acteurs qui interviennent dans l'activité et leur relation.En démographie, ce terme caractérise une augmentation ou une diminution numérique et quantitative de la population dans un espace bien délimité. Ainsi à travers cette définition nous allons analyser la dynamique agricole soit dans son évolution ou dans sa régression.En économie, la dynamique désigne en somme, les flux ou le fléchissement de production, de distribution et de consommation des biens et services à l'intérieur d'une ville.

En géographie, le mot dynamique est associé à plusieurs expressions, ainsi on parle de dynamique spatiale qui désigne tout changement impliquant la dimension spatiale (J.LEVY et M. LASSAULT, 2003). Ensuite on a système dynamique qui désigne un ensemble de réalités géographiques en évolution et liée les unes aux autres par de fortes interactions. Il est implicitement considéré comme animé de mouvements internes. En fin on a l'analyse dynamique qui désigne une analyse qui introduit le temps dans une analyse géographique.

Appliqué à notre thème de recherche, le terme « dynamique agricole » désigne l'ensemble des changements ou mutations survenues dans cette activité agricole. La dynamique traduit l'état évolutif ou régressif, ou encore l'ensemble de mutations qui se sont opérées dans l'agriculture ces dernières années. Cette mutation peut être progressive ou régressive mais toujours est-il le phénomène étudié n'est pas resté statique dans le temps et dans l'espace, d'où notre attention.

IX.1.3. Concept de système agricole

En géographie agraire, l'expression système de production que nous pouvons encoreappelé système de culture, fut employée au XIXe siècle par les agronomes français. Lesgéographes l'emploient aussi dans le même sens : « la façon dont l'agriculteur tire partie deses terres : choix des plantes cultivée, assolement ». (A. MEYNIER), les paysages agraires,Paris 1958.Dans son ouvrage, Jean ASSOUMOU parlant de L'ECONOMIE DU CACAO,distingue trois types de systèmes de productions : le système de productions extensif, lesystème de production intensif et le système de production centré sur les cultures vivrièrescommerciales.Le système de production extensifLe système de production extensif qui associe culture vivrières commerciales depremière année sur défriche et culture abusives a de loin des préférences des producteursparce que c'est celui qui ramène le même le travail fourni, en même temps qu'il assurel'équilibre alimentaire du groupe familial et permet de vendre le surplus vivrier.Le système intensif le plus minoritaire est fondé sur la production intensive d'uneseule culture.

Le troisième type de système encore rare mais en expansion est centré sur lesproductions vivrières commerciales. La répartition géographique de ces systèmes leursvariantes transmet dans l'espace le rôle de la situation foncière et l'accès au marché.En ce qui concerne notre étude les systèmes qui feront l'objet de notre étude sontnotamment le système de production intensif et le système de production extensif. Ce choixn'est pas facultatif ; ce sont des termes « clés » dont il convient d'analyser afin de mieuxcerner les contours et le contexte de notre analyse.

SAUTTER et PELLISSIER (2OO7) définissent les techniques et pratiques agricoles comme des éléments de caractérisation, d'analyse et de fonctionnement d'un système de culture dont le terroir est l'expression dans le paysage. Selon cette approche, les pratiques agricoles sont définies comme un ensemble d'actions agricoles mises en oeuvre dans l'exploitation du milieu. Elles représentent un meilleur moyen d'analyse du système agraire, de sa cohérence et de son efficacité. Les pratiques paysannes résultent de l'ingéniosité des paysans accumulés et expérimentés dans un milieu pour faire face à une situation de crise. Elles sont au centre des rapports des sociétés à leur environnement ; les techniques pouvant être aussi bien intérieures qu'extérieures au milieu. Dans le cadre de notre étude, les techniques agricoles renvoient aux pratiques agricoles.

IX.1.4. Concept d'environnement

L'environnement est un concept qui a toujours fait l'objet d'intérêt non seulement pour plusieurs chercheurs mais aussi la communauté internationale, ceci vue les menaces qui pèsent sur lui, sa protection devient de plus en plus préoccupante. Ainsi une journée du 05 juin a été consacrée à son endroit pour une fois de plus démontrer son importance. On distingue ainsi plusieurs définitions du concept d'environnement. Le mot « Environnement », d'origine anglaise, employé dès le XVIe siècle pour signifier ce qui environne, ce qui est autour de. Ce mot s'est substitué peu à peu au mot « milieu » vers la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, il est considéré (dans sa définition générale) comme un ensemble des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes plus ou moins modifiées par l'action de l'homme. Plusieurs définitions ont été proposées pour le mot « Environnement » ; L'Environnement est : « Un ensemble des conditions physiques, chimiques et biologiques ainsi que des facteurs sociaux qui régissent la vie de l'homme ». (P. SYLVAIN, 1990),

P.QUIRION et P. BOURDEAU ont défini l'Environnement comme: « Un ensemble, dans le temps et dans l'espace, des facteurs biotiques et abiotiques susceptibles d'avoir des conséquences directs ou indirects, immédiates ou à long terme, et d'exercer des pressions de sélections sur les organismes vivants ».

? J. MARCEL et A. PARE, (1993) de leur côté, définissent L'Environnement comme : « Un ensemble d'agents physiques, chimiques et biologiques et des facteurs sociaux susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à long terme sur les êtres vivants et les activités humaines ».

? Une autre définition a été proposée par le Bureau d'Audiences Publiques sur l'Environnement (BAPE, 1998) : « Une notion élargie. Il ne s'agit plus seulement de considérer la dimension biophysique de l'environnement, mais d'intégrer également l'aspect socioculturel ».

? Dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, pour JEAN GODIN (1972) le mot environnement procure un sens différent : « L'environnement ne se résume plus seulement au milieu géographique et typographique d'une construction mais, bien au contraire, débouche sur tous les éléments sociologiques, humains, économiques et artistiques impliqués dans une construction ; bref, sur tous les champs d'action des sciences humaines qui ont un rapport plus au moins étroits avec l'art de bâtir ».

? Dans une autre approche, ce mot est défini dans le dictionnaire comme « ce qui est autour, voisinage, contexte », il tend à être perçu de façon différente par les administrations qui en privilégient souvent l'aspect technique (eau, air, déchets, nuisances, écosystèmes) et par les gens, qui pensent surtout à la qualité de la vie, au voisinage et à la nature. Ces différences de perception du concept « environnement » ont été remarquées dans certains pays, comme par exemple la Slovaquie. Une étude effectuée par le Centre Euro - Méditerranéen de l'Environnement a montré que le mot « environnement » signifiait « cadre de vie » pour les cadres et les professions libérales, « ville, circulation » pour les artisans et les commerçants, « nature » pour les employés, « pollution » pour les industriels, « voisinage » pour les agriculteurs.

Selon le Droit International de l'Environnement, l'environnement est l'ensemble des interactions et des relations entre les êtres vivants (dont l'homme) entre eux et avec le milieu, en relation avec l'ensemble de la biosphère.Pour la convention de Lugano sur la responsabilité civile des dommages résultant d'activités dangereuses pour l'environnement du 21 juin 1993 l'environnement comprend non seulement les ressources naturelles que l'air, l'eau, le sol, la faune, la flore, mais aussi les biens qui composent l'héritage culturel et les aspects caractéristiques du paysage. L'environnement est un système formé par des éléments naturels et artificiels interdépendants, lesquels ont tendance à être modifiés par l'action humaine. Il s'agit du milieu qui conditionne le mode de vie de la société et qui englobe les valeurs naturelles, sociales et culturelles qui existent dans un lieu et à un moment donné.Il y a lieu de mentionner que l'environnement renferme des facteurs physiques (tels que le climat et la géologie), biologiques (la population humaine, la flore, la faune, l'eau) et socio-économiques (le travail, l'urbanisation, les conflits sociaux).

Selon la loi n° 96/12 du 5 Aout 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun dans son article 4 définit l'environnement comme l'ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence, la transformation et le développement du milieu, des organismes vivants et des activités humaines.

IX.1.5. Concept de biodiversité 

Le grand scientifique américain, EDWARD WILSON, considéré comme l'inventeur du mot biodiversité, en donne la définition suivante : « la totalité de toutes les variations de tout le vivant ». La diversité biologique ou biodiversité, représente l'ensemble des espèces vivantes présentées sur la Terre (plantes, animaux, micro-organismes, etc.), les communautés formées par ces espèces et les habitats dans lesquels ils vivent. 

La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) définie de façon formelle la biodiversité dans son Article 2 comme étant la "variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces, et entre les espèces et ainsi que celle des écosystèmes".

De façon spécifique, le terme «biodiversité» signifie la variété à trois niveaux : 

- La diversité génétique au sein des espèces (cette variation génétique peut être apparente ou non). Elle se rapporte à la variété des gènes chez les plantes, animaux, champignons et micro-organismes et se rencontre aussi bien chez une espèce qu'entre les espèces. Par exemple, les caniches, les bergers allemands, les labradors sont tous des chiens, mais ils ont tous une apparence différente ;

- La diversité des espèces qui fait référence à la variété des différentes espèces (plantes, animaux, champignons et micro-organismes) tels les palmiers, les éléphants ou les bactéries

- La diversité des écosystèmes. Elle fait référence à tous les différents habitats - ou endroits - qui existent sur la Terre, comme les forêts tropicales ou tempérées, les déserts chauds ou froids, les zones humides, les rivières, les montagnes, les barrières de corail, etc. Chaque écosystème correspond à une série de relations complexes entre les éléments biotiques (vivants), éléments abiotiques (non vivants) tels que la lumière du soleil, l'air, l'eau et les éléments nutritifs. Deux points importants ressortent de ces différentes définitions :

- Les espèces constituent l'élément central de la diversité biologique. Toutefois, le concept d'espèce est une classification quelque peu arbitraire qui tente de mettre de l'ordre dans un large spectre de variation dont font preuve les différents organismes vivants.

- Les différents écosystèmes renferment différents ensembles d'espèces et de processus d'écosystèmes et que la meilleure façon de protéger les espèces et la diversité génétique au sein des espèces consiste à protéger les écosystèmes de celles-ci. Dans le cadre de notre travail la biodiversité renvoie aussi bien aux humains qu'à la nature

La vie sur terre comprend trois éléments interdépendants :

Ø la diversité des espèces (dont l'espèce humaine). On estime aujourd'hui à plus de 10 millions le nombre d'espèces êtres multicellulaires, mais seulement 1,8 millions ont déjà été identifiées.

Ø la diversité des individus (diversité des gènes) au sein de chaque espèce,

Ø la diversité des milieux de vie (écosystèmes) : des océans, prairies, forêts ... au contenu des cellules (des parasites peuvent notamment y vivre) en passant par la mare au fond du jardin...

La biodiversité est le produit de plus de 3 milliards d'années d'évolution et constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale dont l'humanité dépend de multiples façons.

BIODIVERSITE

Ethique, valeurs attachées à la biodiversité

Influence de l'homme, usages

Développement durable

Sociétés humaines

Figure 2 : Interactions entre les sociétés humaines et la diversité biologique et conservation

Source : LEVEQUE (1997), Biodiversité, dynamique biologique

Dans le cadre de notre étude nous parlerons de la dégradation de la biodiversité en général. Il sera question de présenter les répercussions des techniques agricoles sur la biodiversité éco systémique (sol, air et eau), floristique et faunique.

IX.2. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

En géographie la théorie est un ensemble cohérent d'énoncés, ayant pour objectif de rendre compte d'une réalité géographique. Elle se compose de postulat et d'hypothèses ayant subi avec succès l'épreuve des faits, d'hypothèses moins souvent testées et aussi d'hypothèses nouvelles qui attendent la confrontation avec l'observation, le projet de la théorie est d'expliquer. Ainsi pour vérifier nos hypothèses dans le cadre de notre travail, nous avons jugé bon d'utiliser certaines théories.

IX.2.1. La théorie de la Centralité galactiquede René Joly ASSAKA ASSAKO

Cette théorie est encore appelée « la centralité diffuse ou multimodale » a été élaborée parRené Joly ASSAKA ASSAKO en2020. D'après ce dernier dans son ouvrage la géographie transcendante, le principe de centralité ne se limite pas uniquement sur la polarisation à travers l'existence d'un simple réseau urbain, mais d'une organisation en nuage de point qui émousse les contrastes « centre-périphérie » et pose les prémices d'un continuum socio-spatial sur fond d'administration et de production économique.Cette théorie peut êtreimplémentée dans notre étude dans la mesure ou tout d'abord le développement de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong est influencé par un paradigme social dans la mesure ou de nouveaux systèmes sont introduits par le faite de brassage de plusieurs ethnies. En fin du fait que le développement agricole dans les villages environnant Melong, la politique agricole est impulsée par l'administration centrale en charge de l'agriculture qui est le MINADER situé au centre-ville et qui polarise la périphérie de Melong à travers sa politique agricole.Elle nous permet d'expliquer non seulement la relation que la ville de Melongentretient avec ses localités environnant, mais aussi son influence dans l'exploitation agricole avec sa proche campagne.

IX.2.2. La théorie de l'offre et de la demande d'Adam Smith

Adam Smith dans son model, définit l'offre d'un bien comme étant la quantité de produit offert à la vente par les vendeurs pour un prix donné. Tandis que la demande est comprise comme la quantité d'un certain produit demandé par les acheteurs pour un prix donné. Quant au prix d'un objet, c'est une quantité dépendant de l'offre et de la demande. Il s'agit d'un résumé autour une loi appelée Loi du marché. C'est une loi qui régit un marché, avec ou sans l'intervention de l'Etat.

Ici l'offre et la demande sont indépendantes et le comportement de l'une ou l'autre est relatif à la situation des prix du marché. On parle alors de l'équilibre partiel dont la figure est le suivant.

Figure 3 : Confrontation de l'offre et demande

Selon cette figure, dans les marches où on a une situation d'équilibre, on aura les effets suivants :

v Lorsque le prix monte :

L'offre ici a tendance à augmenter car les producteurs sont incités plus de bien, de nouveaux producteurs sont incités à s'installer sur le marché. Ainsi la demande a tendance à baisse, car plus les prix sont élevés, moins les acheteurs sont disposés à acheter.

v Lorsque le prix baisse :

Dans cette situation contraire que la première l'offre à tendance a tendance à baisser. Ainsi les producteurs sont découragés à produire car l'activité ou le marché n'est pas bon car personne ne peut accepter produire pour perdre. C'est une situation vécue généralement en période de crise ou les prix des produits chutent sur le marché. Cependant la demande a tendance à augmenter. Car moins les prix sont élevés, plus les acheteurs sont disposés à acheter.

Afin de résoudre ce problème de déséquilibre entre le demandeur et l'offreur, il faut donc trouver une situation ou un point d'intersection qui maximise le nombre d'échanges. Un prix un peu au-dessus laissera des vendeurs voulant bien vendre sans acheteurs. Par contre un prix un peu en dessous laissera des acheteurs voulant bien acheter sans vendeur.

Dans les deux cas, le nombre d'échanges sera aussi plus petit qu'au point d'intersection. Il y aura de toute façon des acheteurs et des vendeurs qui ne seront pas satisfaits, mais ce sera à cause du prix mais pas parce qu'ils n'ont trouvé personne en face.

Une courbe d'offre et de demande correspond à un nombre donné d'offreurs et de demandeurs. Une augmentation ou diminution du nombre d'offreurs ou de demandeurs provoque un déplacement vers la droite ou vers la gauche, et donc une modification de l'équilibre. Smith envisage ainsi une confrontation de l'offre et de la demande :

Figure 4 :Confrontation des prix

Le prix P d'un objet est déterminé par l'équilibre entre les deux courbes de demande D ainsi que de l'offre O. le graphique montre l'effet d'une augmentation de la courbe de demande D1 à D: le prix P et la quantité totale Q vendue augmentent tous les deux.

Les principaux déterminants de l'offre sont le prix du marché et les couts de production. Ceux de la demande sont le prix des objets, le revenu, les gouts, mais aussi l'offre et la demande des biens des objets. En construisant les deux courbes (offre et demande), on se trouve en face d'une nouvelle situation de marché. La rencontre entre la courbe de la demande et celle de l'offre, on obtient un point d'équilibre. Tant que ce point n'est pas atteint, l'excédent d'offre provoque la baisse du prix ou bien la forte demande provoque automatiquement sa montée. C'est donc par tâtonnement censé être atteint ce prix dans la réalité. Ainsi, la demande et l'offre connaissent des évolutions :

v Evolution de la demande : lorsque d'avantage de personnes désirent un bien, la quantité qui en est demandée pour un prix donné tend à augmenter. Cette hausse de la demande peut dériver d'une évolution des gouts, quand les consommateurs accroissent le désir qu'ils aient d'un bien donné. La conséquence de ce changement est la hausse du prix d'équilibre qui passe de P1 à P2, tandis que s'accroit également la quantité d'équilibre qui passe de Q1 à Q2. Inversement, lorsque la demande diminue, les phénomènes inverses se produisent. La quantité échangée décroit ainsi que le prix.

v Evolution de l'offre : lorsque les couts de production de l'offreur sont modifiés, la courbe de l'offre se déplace en conséquence. Si, par exemple quelqu'un découvre une nouvelle manière de faire pousser le rotin, les producteurs tenteront d'accroitre les quantités vendues, si bien que la courbe O0 se déplace vers la droite et deviendra O1.

Cet accroissement de l'offre provoque une diminution du prix d'équilibre qui passe de P1 à P2. Quant à la quantité d'équilibre, elle augmente de Q1 à Q2 car la quantité demandée est accrue par la baisse du prix. Cette évolution n'a d'effet que sur l'offre, la courbe de la demande reste identique.

Cette théorie présente clairement son rôle dans notre travail car elle nous permet de comprendre le comportement des différents acteurs de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong. Cette théorie nous permettra également de comprendre ce qui motive les agriculteurs de pratiquer de plus en plus ou de moins en moins de nouvelles techniques. Cependant on peut aussi à partir de cette théorie comprendre l'organisation du marché. L'agriculture faisant partie d'une activité économique où l'offre et la demande constituent les éléments essentiels dans le jeu du prix.

IX.2.3. La théorie systémique

Dans son ouvrage « introduction à la cybernétique » publié en 1956, ROSS ASHBY a essayé le premier, d'appliquer d'une manière rigoureuse, la philosophie des systèmes dans les sciences humaines. L'approche systémique se base sur le concept de système (qui est un ensemble d'éléments interalliés où l'absence d'un peu entrainer la chute du système tout entier) et met un accent particulier sur l'interdépendance des parties qui intègre le système. Elle étudie les interactions, autrement les interrelations réciproques entre les parties et les sous parties qui constituent le système.

Sur le plan sociologique, il faut noter que l'approche systémique a émergé suite à l'influence de la biologie sur le progrès des sciences humaines au XIXème siècle avec comme figures de proue Hubert Spencer et Vilfredo Pareto. Pour ainsi dire, cette approche explique les faits sociaux en considérant la société comme un tout ou comme une entité. Un système organique vivant à l'intérieur duquel les relations entre les divers éléments qui la constituent, contribuent de façon harmonieuse à son maintien et aux impératifs de son fonctionnement.

Dans le cadre de notre étude, le système qui retient notre attention est celui des différents écosystèmes forestiers et Eco-socio-système. C'est cette inter action qui favorise un équilibre naturel ou du moins environnemental et les interrelations entre les hommes. Toutefois, l'analyse systémique s'appuie sur quatre présupposés de base à savoir : La fonction normative, la fonction d'intégration, la fonction de poursuite de but et la fonction d'adaptation.

- La fonction normative renvoie à l'importance que représente l'agriculture pour la population de Melong dans le domaine de réduction de la pauvreté.

- La fonction d'intégration, elle consiste à la coordination entre les différents éléments de la biodiversité.

- En ce qui concerne la fonction de poursuite de but, nous faisons référence à la mission que se sont donnés les agriculteurs pour la valorisation de cette activité face aux contraintes naturelles et humaines, condition sine qua non de suivi de ceux-ci.

- Enfin, la fonction d'adaptation est liée aux moyens dont disposent les agriculteurs pour parvenir à leurs objectifs.

Tout compte fait, le modèle systémique dans le présent travail, nous offre la possibilité de voir les différentes relations que les acteurs entretiennent entre eux et avec leur milieu. En outre elle permet de comprendre les stratégies développées par les agriculteurs pour pourvoir s'adapter aux différents changements qui se sont opérés durant cette décennie.

IX.2.4. La théorie environnementaliste

HENRY DAVID THOREAU est le premier environnementaliste (1817-1862). Cette théorie considère que l'homme a la possibilité de poser des actes à ses risques et périls, même si ces actions vont à l'encontre des directives imposées par le milieu. Dans le même ordre d'idées, l'homme peut réorganiser son cadre de vie ou choisir d'aller à l'encontre des contraintes imposées par le milieu en exploitant son intelligence et ses moyens.

En implémentant cette théorie dans le cadre de notre thème nous pouvons dire que la pression des populations locales sur le milieu agricole peut conduire à des impacts considérables sur l'environnement. Montrer également que malgré la crise des années 1980 et d'autres difficultés comme l'accès à la terre et aux intrants, les populations de Melong ont su s'adapter aux contraintes de l'environnement.

X.CADRE OPERATOIRE

Il sera question pour nous de réaliser une opérationnalisation des variables. Toutefois, signalons ici que pour notre sujet portant sur  « Impact des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong ».Nous avons deux variables. Une indépendante et l'autre dépendante.

X.1. La variable indépendante

C'est celle qui décline la variable dépendante. On peut encore l'appeler variable cause. Elle comprend plusieurs dimensions et peut se mesurer en plusieurs indicateurs.

Tableau 2: Opérationnalisation de la variable indépendante 

Concepts

Dimensions

Variables

Indicateurs

Dynamiques agricoles

Spatiale

Distance d'accès

Courte, moyenne, longue

Moins de 1ha ; 1-5ha ; 6-10ha ; 11 a plus

Foret ; champ ; jachère

Augmentation ; diminution

Dimension des espaces cultivés

Types de végétation au départ

Variation des superficies

Socio-économique

Mode d'accès à la terre

Achat ; location ; dan ; legs

Appui financier ; les entrants ; autres

L'Etat ; Gic ; OP ; autres

Appuis étatiques

Acteurs

Politique

Niveau d'étude

Primaire ; secondaire ; supérieur

Augmentation ; diminution

Commercialisation ; autoconsommation

Augmentation ; diminution

Age

Sexe

Région d'origine

Activité d'élevage, chasse, commerce, autre

Production

Destination de la production

Variation du revenu

Tranche d'âge des agriculteurs

Influence du mode de vie

Activités connexes

Technique

Outillage

Maraicher, vivrier, fruitier, culture de rente

Houe, machette, tracteur, pulvérisateur, autre

Système intensif, extensif

Engrais, herbicide, pesticides

Polyculture, monoculture

Jachère, assolement, sur brulis

Type de culture

Système agricole

Entrants agricoles

Techniques agricoles

Source : Enquête de terrain, août 2020

X.2. Variable dépendante

C'est la variable sur laquelle celle indépendante produit des effets. On peut encore l'appeler variable-effet. Elle comprend quatre dimension et chacune mesurable à partir des indicateurs.

Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable dépendante

Concepts

Dimensions

Variables

Indicateurs

Impact environnemental

Socio-économique

Orientation du revenu

Etude, santé, construction, développer d'autres activités

Augmentée, diminuée

Amélioration, pas d'amélioration

Conflit foncier, conflit agriculteur éleveur, conflit entre agriculteurs

Quantité de production

Variation du pouvoir d'achat

difficultés

Milieu physique

Végétation

Dégradée, moins dégradée,

Changement, stable

Pauvre, riche

Faune

Flore

Eau

Accident

Autre

Climat

Sol

Autres ressources naturelles

Source : Enquête de terrain, août 2020

XI.INTERET DE L'ETUDE

La réalisation de ce travail de recherche n'est pas un fait du hasard. Bien au contraire, elle est une manière de participer à la réflexion sur un thème d'intérêt général qui répond aux aspirations profondes du chercheur et qui pourrait dans une simple mesure participer au bien-être des populations.

XI.1. Intérêt académique

La rédaction de ce travail répond avant tout à une exigence académique à savoir, la rédaction d'un mémoire sur un sujet original en vue de l'obtention d'un diplôme de Master 2. Il s'inscrit dans le cadre général de la recherche exigé dans l'enseignement post licence au Cameroun.Cette étude permet de faire les premiers pas dans la recherche, de mettre à la disposition de nos dirigeants et chercheurs, des informations afin de bien mener leur initiative de développement économique, politique et sociale en faveur de l'exploitation agricole.

XI.2. Intérêt scientifique

S'agissant de son intérêt scientifique, il s'agit d'apporter une contribution dans l'approfondissement des connaissances et des informations dans la géographie rurale, plus précisément dans l'exploitation agricole. Et surtout la place que cette activité occupe dans nos communautés et plus particulièrement celle de l'arrondissement de Melong. Ce phénomène a été étudié dans d'autres arrondissements, mais dans l'arrondissement de Melong reste à explorer, la perception des acteurs sur les pratiques et leurs impacts à court, moyen et long terme.

XI.3. Intérêt socio-économique et politique

Sur le plan opérationnel, cette étude met à la disposition des décideurs des informations permettant de mener à bien les initiatives de développement politique, économique et social. Elle va jouer un rôle de plaidoyer en fournissant ainsi aux chercheurs et aux acteurs du développement, des informations nécessaires à la recherche des solutions aux problèmes similaires.

Enfin, il permet de dresser un état des lieux et les principales dynamiques de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong, afin d'étudier ses impacts, tant sur le plan socio-économique qu'environnemental. Cela va permettre aux différents acteurs et surtout les agriculteurs de prendre conscience des méfaits de l'intensification de cette activité. De susciter l'intérêt des décideurs, afin que ces derniers puissent élaborer des politiques appropriées pour une gestion durable des ressources naturelles dans la zone rurale de l'arrondissement de Melong.

XII.APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

Au cours de nos recherches sur le terrain, nous avons recueilli des informations de natures diverses. Toutefois celles-ci ne peuvent être analysées que par des outils spécialisés. L'objectif de cette partie est de présenter les processus de recherche et collecte des données, ainsi que les méthodes d'analyse et de traitement de ces données.

XII.1. RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS

L'objectif poursuivi dans ce chapitre est de présenter les méthodes et techniques mises en place pour la recherche des informations et la collecte des données auprès des agriculteurs qui constituent notre population cible.

XII.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE

Dans le cadre de ce travail de recherche qui porte sur l'impact des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong, nous avons utilisé une méthode basée sur une démarche hypothético déductive. Elle consiste pour nous à formuler les hypothèses que nous irons ensuite vérifier sur le terrain. Il s'agit concrètement de confronter les tests empiriques c'est-à-dire les réalités observées sur le terrain aux hypothèses que nous avons formulé au préalable. Pour y parvenir, il sera question pour nous de présenter d'abord les types de données et ensuite la méthode et les outils utilisés pour traiter ces données.

XII.3. DONNEES PRIMAIRES ET SECONDAIRES

Pour accéder aux informations sur le phénomène étudié, il faut dans notre travail intégrer la recherche et la collecte des données primairesetsecondaires.

XII.3.1. Les données secondaires

Elles consistent à une recherche bibliographique, notamment à travers des travaux divers qui ont été menés sur certains aspects de notre thème. Ceci nous évite le plagiat et nous oriente dans notre recherche afin de savoir ce qui a déjà été fait ou quel aspect a été négligé dans le domaine. Il s'agit en effet des thèses, des mémoires, des revues scientifiques, des articles et des ouvrages. Cette phase primordiale a débuté depuis le jour où notre thème a été arrêté avec notre encadreur et a consisté pour nous à effectuer des lectures dans les bibliothèques et les centres de documentation divers notamment à la bibliothèque de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l'université de Douala, à la bibliothèque centrale de l'Université de Yaoundé I. Outre ces centres, nous avons également consulté les documents et différentes publications à travers la recherche sur différents sites disponibles sur internet ayant un rapport avec notre thème et notre zone d'étude. Pour ce qui est des données iconographiques nous nous sommes dirigés dans les centres de recherche comme à la délégation d'arrondissement de l'agriculture, et à la commune rurale de Melong afin d'avoir les informations d'ordre physique notamment les cartes de la zone d'étude.

XII.3.2. La collecte des données primaires

Il s'agit des données de première main collectées par nous même à travers plusieurs méthodes de collecte des données.

Ø L'observation directe

C'est l'observation à travers les sens de perception. En effet il y a des informations que nous ne pouvions pas avoir à travers le questionnaire ainsi les observations directes effectuées par nous-mêmes nous ont aidé dans ce sens. Ainsi nous l'avons effectué tant dans les plantations agricoles. Elle a consisté pour nous de faire desprospections de terrain afin d'identifier les différents acteurs ainsi que leur organisation. Elle a permis par la suite des prises de photo pour illustrer le phénomène et les informations recueillies pendant l'observation directe sur le terrain. Pour cela nous nous sommes munis des appareils numériques de photographie et une grille d'observation afin de discipliner notre regard.

Ø Les entretiens

Elle a consisté à échanger avec les personnes importantes ou ressources qui pouvaient nous aider dans notre travail de recherche. Nous avons procédé par des jeux de questions réponses à travers un guide d'entretien pour pouvoir avoir des informations utiles à notre étude que nous avons jugé difficiles à obtenir en procédant par l'enquête par questionnaire. Pour cela, nous nous sommes entretenus avec certains chefs du village. Le délégué d'arrondissement de l'agriculture afin de savoir s'il existe des données sur l'agriculture.

Ø Les enquêtes par questionnaire

Dans le cadre de notre étude, nous allons administrer le questionnaire pendant la période de décembre 2020. Il s'agit d'une période de préparation de la rentrée scolaire du deuxième trimestre, de la période de fête de Noel et nouvel an, et surtout des récoltes et dont le moment où les parents sont dans le besoin d'argent. Pour la réalisation de cette enquête, nous allons administrer les questionnaires aux exploitants agricoles sans distinction de sexe ni d'âge. Ceux-ci ont été recensés dans les différents villages de l'arrondissement de Melong, notamment les villages Mankwa et Essekou qui sont les plus importants bassins de production. Ce questionnaire sera administré par nous-mêmes, avec l'aide de quelques camarades formés pour la circonstance afin d'aller très vite, ainsi on s'est organisé en groupe d'aide tout en sachant que chacun aura son tour. Pour ce qui est du temps, nous l'avons fait les matins et dans l'après-midi ceci pour plusieurs raisons. Le matin est le moment propice ou les gens vont dans les champs, dans l'après-midi c'est le moment ou les enquêtés nous demandaient généralement de passer car disent-ils être très pressés le matin et ne peuvent pas nous accorder de leur temps.

Notre questionnaire est constitué de plusieurs rubriques : rubrique identification du répondant, la rubrique état des lieux de l'agriculture et celle des impacts de cette exploitation sur l'environnement.

XII.4. La population cible

C'est la population qui a fait l'objet de notre étude. Ainsi dans le cadre de notre recherche, nous avons une population cible qui intervient dans la pratique agricole. Il s'agit de la population paysanne. Parlant de la population agricole, l'arrondissement de Melong en 2005 lors du dernier recensement, comptait54279 habitants. Considérant un taux d'accroissement de 2,6% au Cameroun, cette population est estimée en 2019 à 74037 habitants.

XII.5. L'échantillonnage

Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé un échantillonnage aléatoire simple dans la mesure où tous ont la même chance d'être enquêté. Lors de nos passages, nous avons enquêtépremièrement les grands producteurs agricoles et qui sont propriétaires terriens. Mais tous n'ont pas été enquêtés pour des raisons de temps et d'accessibilité. En ce qui concerne les villages d'enquête nous nous sommes basés sur certains critères pour effectuer des choix car l'arrondissement de Melong compte deux cantons, un canton Mboet un canton Elonget plus de30 villages qui ravitaillent le marché de Melong.

Ø Critères de choix des villages enquêtés

Au terme de nos différents relevés sur le marché de vivre de Melongqui a duré trois marchés de samedi ainsi que nos différentes descentes dans les campagnes nous avons à partir de certains critères retenus deux villages parmi les sept recensés.

Tableau 4 : Critères de choix des localités d'enquête

Villages

Fréquence d'observation sur le marché

Type de production agricole

Disponibilité des données

Mankwa

5

Tout

peu

Mouanguel

3

Quelque

peu

Mbouroukou

6

Quelque

Existe

Nlelem

8

Quelque

Existe

Essekou

9

Tout

Existe

Mbouassoum

3

Tout

peu

mbokambo

1

Tout

non

Source : Enquête de terrain août et septembre 2020.

Au regard de notre tableau nous avons retenu deux villages : Essekou et Mankwa selon certains critères.

Ø Selon le critère de fréquence de ravitaillement sur le marché de Melong, certains villages présentent une fréquence élevée et d'autres une fréquence moyenne. Le choix est porté respectivement surEssekou et Mankwa qui sont des bassins de production agricole respectivement fort et moyen.

Ø Suivant le critère basé sur le type de produit agricole ou culture. Les deux villages font dans la polyculture. Les populations cultivent de tout.

Ø Par rapport à la disponibilité des informations certaines données existent sur ces deux villages, réalisées par l'hôpital de district de Melong.

Ainsi nous nous sommes posé la question suivante :

v Combien de personnes faudrait-il interroger afin que notre échantillon soit acceptable ? Il ressort les hypothèses suivantes :

ü L'enquêteur sera satisfait si la proportion de la population est de 10% de la population estimée. C'est-à-dire la marge d'erreur est e=0,10

ü L'enquêteur devra obtenir un niveau de confiance de 95% dans l'estimation de l'enquête. C'est-à-dire qu'il y aurait uniquement une chance sur 20 d'obtenir un échantillon qui donne une estimation hors de l'étendueP=0,10. Pour se faire, la valeur retenue est 1,96 pour le paramètreZ=1,96. Un taux de réponse de 64% est prévu. C'est-à-dire que r=1,01. En fin le degré de satisfaction est de 80%. C'est-à-dire que s=0,5

XII.6. La taille de l'échantillon

A partir des critères mentionnés ci-dessus, nous avons choisi deux villages d'exploitation agricole: le village Mankwa et celui d'Essekou qui ont respectivement un effectif agricole de 1200 et 700 exploitants agricoles(hôpital de district de Melong et les chefferies des deux villages). Partant de la taille de la population parente qui est de 1900 exploitants, nous avons administré le questionnaire à un échantillon de 190 agriculteurs soit les 10% de la population agricole.

v Le taux de réponse de l'enquête : on a comme données N= 1900 exploitants agricoles, degré de satisfaction est de 80%et n=ajustement de l'échantillon. Alors

n=1900x100/80=2375

v La taille de l'échantillon (n1)

On donne e=0,10 ; P=0,10 ; Z=1,96 ; r=1,01 ; S=0,5

v Ajustementde la taille de la population (n2)

n2=96 X=192

v Le plan d'échantillonnage (n3)

n3=Deff x n2 or Deff = 1 car ce plan est aléatoire simple. n3=1x192

v L'ajustement du taux de réponse (n4)

n4=192/1,01=190 exploitants

Comme nous l'avons déjà précisé plus haut, la technique d'échantillonnage choisie est l'échantillonnage aléatoire simple. Sachant que dans les sciences sociales, pour qu'un échantillon soit représentatif, le seuil d'échantillonnage doit être compris entre 5 et 10%. Dans le cadre de notre recherche, nous avons opté pour un seuil d'échantillonnage de 10%.

Ø Mankwa : 1200x10%=120

1900x10%=190

Ø Essekou : 700x10%=70

Pour obtenir notre échantillon, nous avons déterminé le nombre total d'exploitants des deux zones d'enquête. Ainsi, à travers le calcul des pourcentages de chaque population parente dans l'effectif total ou dans la population cible, nous avons trouvé le nombre d'exploitants à enquêter dans chacun des villages. Comme signalé plus haut, notre seuil d'échantillonnage est de 10% soit :

Cette technique utilisée nous a permis d'obtenir le tableau et le graphique ci-dessous qui présentent la répartition de cet échantillon.

Tableau 5 : La taille des échantillons par village enquêtés

Localités enquêtées

Nombre total d'exploitants

Nombre total d'exploitants enquêtés

Fréquences en %

Mankwa

1200

120

63%

Essekou

700

70

37%

Total

1900

190

100%

Source : Enquête de terrain Aout 2020

Figure 5 : Echantillon par village

Source : Enquête de terrain décembre 2020

D'après ce qui précède, un échantillon de 190 agriculteurs a fait l'objet de l'étude sur le terrain. Afin d'avoir les informations dans les différents villages marqués par le phénomène d'exploitation agricole, nous avons reparti les 190 exploitants dans les 2 villages sur 40 que comptent Melong. Mankwa représente 63% et Essekou 37%

XII.7. TRAITEMENT DES DONNEES

Il s'agit ici des outils d'analyse qui nous ont permis de traiter nos informations collectées sur le terrain. Ainsi, dans notre étude, plusieurs outils d'analyse et de traitement des informations nous ont permis de mieux élaborer notre travail.

XII.7.1. TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE

Pour le traitement des cartes les programmes d'application ADOBE ILLUSTRATOR et le logiciel MAP INFO Arc Gis ont été utilisés. Ceci nous a permis une fois de plus de mettre en application nos connaissances en informatique reçues dans les niveaux inférieurs. Nous avons à partir de ces logiciels conçus des cartes de notre travail.

Pour ce qui est du traitement des photographies, nous avons utilisé Microsoft Office Picture Management et le logiciel Photoshop.

XII.7.2. TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES

Cette étape a consisté pour nous d'utiliser plusieurs logiciels devant nous permettre le traitement des données statistiques. Nous avons utilisé les logiciels comme SPHINX, Microsoft Word et Excel 2013. Pour cela nous avons procédé tout d'abord par dépouiller manuellement de notre questionnaire car après les enquêtes beaucoup de modifications ce sont ajoutées, ensuite l'introduction dans SPHINX qui constitue le masque des données.

C'est grâce à ces logiciels que nous avons pu faire le masque de saisie, et l'analyse des données de l'enquête. Ainsi donc, parvenu au terme de cette première partie ou il était question pour nous de poser les jalons de notre travail, il sera ainsi question dans la suite de celui-ci, vous montrez comment nous avons procédé de la collecte jusqu'au traitement des données afin de parvenir aux résultats.

METHODOLOGIE

COLLECTE DES

DONNEES

PRIMAIRES

TRAITEMENT

NUMERIQUE DES

DONNEES

TRAITEMENT D'IMAGE

ECHANTILLONNAGE

EXPLORATION DUSUJET

Première descente sur le terrain

Lectures

Définition de la technique d'échantillonnage

Administration du questionnaire et du guide d'entretien

Traitement numérique des photos

Exploration des fonds de carte et réalisation des cartes

Dépouillement et masque de saisie

Traitement numérique dans SPSS et Excel

Problématique et hypothèses

Cartes et photos

Informations

Données brutes

Questionnaire

Choix de la population cible et des villages témoins

Figure 6 :Etape méthodologique de la recherche

Source : Enquête de terrain, août 2020

XIII.LIMITES DE LA METHODOLOGIE

Toute méthodologie de la recherche basée sur l'enquête de terrain admet toujours à quelque degréque ce soit des limites, donc celle-ci n'en saurait être exempte. Il faut dire que ce travail dontl'enquête a été faite sur un échantillon aléatoire simple de 190 agriculteurs aurait pu non seulementtenir compte d'un échantillon de plus grande taille, mais aussi s'étendre sur plusieurs d'autres villages de l'arrondissement de Melong. Cependant, des contraintes d'ordre financier, social, logistique et accessibilité nous ontempêchées de satisfaire toutes les exigences requises pour une telle étude. Toutefois, nous noussommes efforcés à donner le maximum de nous-mêmes dans l'évaluation et le traitement del'échantillon retenu afin que les résultats soient d'un point de vue scientifiques enfin que cette étudepuisse être satisfaisante et acceptable dans son ensemble.En outre, la faible disponibilité de la littérature et certaines données statistiques sur le phénomèneétudié sur notre site d'étude ont constitué un handicap quant à la présentation desdits villages notamment la taille de la population par village. Toutefois, nonobstant ces contraintes, cetteapproche méthodologique, est néanmoins la meilleure alternative dont nous disposions nouspermettant d'atteindre les objectifs escomptés afin de cerner la problématique sous étude selon leshypothèses retenues.

XIV.DIFFICULTES RENCONTREES

Durant notre travail de recherche, nous avons fait face à de nombreuses difficultés qu'il a fallu braver pour arriver à la réalisation de ce travail. Ces difficultés, nous les avons regroupés en difficultés primaires et difficultés secondaires.

XIV.1. Les difficultés au niveau de la conception et du cadrage du sujet

Celles-ci s'observent à plusieurs niveaux :

Ø Au niveau du choix du thème

Nos difficultés ont commencé depuis le jour où nous étions appelés à faire des choix de thème de mémoire. Pour trouver un thème faisable, il a fallu faire plusieurs propositions à nos encadreurs pour que celui-ci soit validé. Aussi il fallait se rassurer que les thèmes ne se ressemblent avec celui des camarades de la promotion.

Ø Au niveau de la réalisation du contexte scientifique

La réalisation du contexte scientifique a été pour nous un grand parcours de combattant. On note ici la rareté des documents qui traitent des dynamiques agricoles et surtout del'agriculture dans l'arrondissement de Melong. En effet, le constat que nous avons fait, c'est que les dynamiques agricoles jusqu'ici n'ont pas encore fait l'objet de plusieurs études scientifiques.

Ø Au niveau académique

Il s'est posé ici un problème de temps. En effet, la gestion du temps entre nos emplois de temps à l'Université, dans la vie professionnelle et le temps consacré à la recherche n'était pas du tout facile, car il a fallu même parfois rater certains cours pour aller faire des recherches sur le terrain. Même après les examens de fin des semestres un et deux, il fallait gérer les examens officiels au lycée et la recherche.

XIV.2. Les difficultés au niveau de la collecte des données

On peut dire qu'elles ont été les plus difficiles et rudes. Ceci a été un véritable parcours de combattant. Dans la mesure où il a fallu braver plusieurs obstacles pour aboutir à ces résultats.

Ø Au niveau de l'accessibilité des zones d'enquête

Les zones rurales enclavées, il fallait parfois parcourir des kilomètres à pied parfois sous la pluie ou sous un soleil ardent. Les couts au niveau de l'accessibilité n'étaient pas faciles car il fallait parfois prendre les motos de brousse pour atteindre certaines localités.

Ø Les rendez-vous manqués

Ceci était lié à l'indisponibilité de certains enquêtés. Pour certains exploitants, il fallait calculer le moment où ils étaient libres et quand bien même on venait et que la journée était mauvaise ou de mauvaise humeur, ils étaient toujours énervés et nous renvoyaient en nous disant qu'il faut revenir une prochaine fois.

Ø La réticence de certains acteurs

Il fallait parfois face à certains acteurs monnayer pour qu'ils acceptent de nous recevoir. Car pour certains quand on leur disait qu'on est étudiant en master, ils croyaient que nous avons de l'argent, et qu'il fallait "donner leur part de gombo".

Ø Le problème de langue dans les villages

Etant pour la plupart des Mbo et Bamilékés et pour certains enquêtés, ils n'ont jamais été à l'école. Ainsi le dialogue n'était pas facile, il a fallu parfois se faire aider par certains camarades et payer leur transport pour traduire les entretiens et certaines questions du questionnaire.

Ø La méfiance de certains acteurs

Certains des acteurs que nous avons enquêté pensaient que nous étions des services de renseignement. Il fallait prendre du temps pour les mettre en confiance que ce n'était que pour des études académiques, et que cela pourrait même un jour améliorer leur condition de travail, leur faire connaitre en valorisant leur métier, car s'ils sont négligés c'est justement parce qu'on ne maitrise pas leur importance dans l'économie camerounaise. Il a donc fallu procéder de cette façon pour relever ces difficultés.

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DE L'AGRICULTURE

INTRODUCTION

L'agriculture est une activité qui consiste à cultiver la terre afin de produire les plantes et les animaux utiles à l'homme. L'arrondissement de Melong comme partout au Cameroun pratique comme activité première l'agriculture. Presque toute la population y pratique avec des techniques et cultures différentes, ou on retrouve de nombreux intervenants venant des origines diverses. Plusieurs bassins de production.

I.1. DE NOMBREUSES TECHNIQUES AGRICOLES UTILISÉES

En ce qui concerne le mode de préparation des champs, plusieurs techniques sont utilisées par les paysans de la localité pour préparer les champs ou les parcelles à cultiver. Nous pouvons citer entre autres le défrichement, la coupe des arbres, la pratique des feux de brousse et la pulvérisation. L'utilisation de chacune de ces techniques varie en fonction des saisons.

Figure 7 : Les différentes techniques agricoles

Source : Enquête de terrain décembre 2020

I.1.1 Le défrichement et l'abattage des arbres restent incontournable et plus utilisés

A partir de la figure 7 ci-dessus, on constate que parmi les différentes techniques agricoles utilisées, le défrichage représente plus de 90%. En effet, le défrichage reste indispensable pour tous les agriculteurs.Le défrichement s'effectue après le choix de la parcelle à cultiver qui doit être en principe une jeune ou vieille jachère ou une forêt primaire ou secondaire. Dans un premier temps, on coupe les herbes et les arbustes au ras du sol. Cette étape dure généralement une ou deux semaines, ceci en fonction de la dimension de la parcelle qu'on veut atteindre et du nombre de personnes qui vont travailler. On essaie autant que possible de grouper les herbes coupées à l'aide de la fourche qui se tient à la main pendant le défrichement. Le défrichement est facile dans la forêt primaire ou secondaire ancienne où le sous-bois est clair. Il se complique dans la jachère de trois ou quatre ans envahie par l'Eupathoriumendoratum et le « Sissongo ». L'abattage des arbres comme on l'observe dans notre photo 1 ci-dessous est l'une des étapes les plus épuisantes, le paysan utilise la hache ou le scie à moteur pour couper les arbres moyens et quelques gros ; ceci dans le but d'aérer le champ. Dans la forêt primaire ou secondaire ancienne où on note beaucoup d'essences, le travail est plus harassant si bien qu'on est obligé de sélectionner celle à abattre. On abat ce qu'on peut, les autres sont détruits d'une autre manière (brulis). Généralement, l'abattage s'effectue en groupe de quatre ou cinq paysans. Pour ceux qui sont riches, il se fait à l'aide des tronçonneuses, capables d'éliminer tous les arbres donnant l'ombre susceptibles de nuire au développement de la plante. Une fois les arbres abattus, on procède au découpage des troncs et des branchages en morceaux facilement transportables. Ensuite on laisse le champ sécher pendant une semaine au moins.

Photo 1 : L'abattage des arbres à Mankwa

Source : Enquête de terrain aout 2020

I.1.2. Le brulis en voie de disparition

Les paysans de Mélong pratiquent l'agriculture sur brulis. L'allumage des feux de brousse et de forêt fait partie des techniques employées surtout en saison sèche. En effet, trois à quatre semaines après l'abattage des arbres, le paysan met le feu aux rameaux et troncs d'arbres lorsqu'ils sont secs. Généralement lorsque le défrichement et l'abattage des arbres se sont bien déroulés, le champ brule bien de façon à ce qu'il ne reste que des morceaux de troncs d'arbres, auquel cas, on organise des journées de nettoyage systématique du champ qui consiste à dégager la terre de toute la saleté (reste de branchage) Ces feux de défrichement et feux culturaux sont utilisés pour défricher des morceaux de forêt, de galeries forestières et de jachères et installer ses cultures ou les étendre. En outre, par le système de l'écobuage des terres agricoles et l'incinération des résidus de récoltes, le paysan fertilise son champ à l'aide de la cendre obtenue. Les feux cynégétiques permettent d'avoir une meilleure visibilité et une pénétration facile en brousse, mais sont aussi responsables de plusieurs sinistres. Après cette phase, le paysan nettoie le sol et le débarrasse des troncs d'arbres qui ont résistés au feu en les déposant en bordure du champ. Ainsi, la terre est nue, prête à recevoir les semis. Toutefois, lorsque le champ est laissé au repos parce qu'il ne produit plus, il ne sera plus défriché, mais tout simplement brulé par le feu. Cette période de mise en repos est appelée jachère et sa durée est de plus en plus réduite de nos jours.

Photo 2 : Feu de défrichement à Mankwa

Source : Enquête de terrain décembre 2020

D'après cette photo 2 sur le brulis, nous constatons qu'elle laisse apparaitre des résidus de brulis et d'autre part, un sol complètement dénudé. Ici le feu a été mis sur une jachère sans avoir préalablementcoupé les herbes. Ce choix est fait généralement quand il n'y a pas de culture dans le champ qui peut êtredétruit par le feu. Aussi faute aux moyens et l'urgence des travaux, le paysan en procède ainsi.

I.1.3 La pulvérisation

En saison pluvieuse, le brulis et les feux de brousse devenant moins évidents, certains paysans utilisent des herbicides comme procédé dedésherbage. Ce procédé consiste à pulvériser des herbicides sur les herbes grâce à un pulvérisateur. Ce qui facilite la tâche au paysan qui économise ainsi la force physique du désherbage manuel.

A

B

Photo 3 : Parcelle de terre illustrant l'utilisation de l'herbicide

Source : Enquête de terrain aout 2020

Après observation de cette photo 3, on aperçoit une végétation dont la teinte jaune met en évidence l'utilisation des herbicides représentée par la lettre A. A l'opposé se trouve une végétation verte représentée par la lettre B, encore non affectée par ces produits chimiques. Il est important de noter que l'utilisation des herbicides a un but. En effet, selon les paysans, elle permet d'éliminer les mauvaises herbes surtout en saison pluvieuse où le défrichement n'est pas évident. Il est à noter également que les paysans utilisent toutes sortes de pesticides à savoir les fongicides (Manèbe, Manocozèle, Ridonil plus, Zinèbe, Bedomyl, Merpan, Peltar), les insecticides et les nématicides (Methyl, Parathion, Dursban, Furadan, Actellic, Dimethode...). Ces produits (qui s'incorporent à la sève des plantes) sont aux choix des paysans. Ils peuvent utiliser les produits de substitution quand ils ne trouvent pas l'un de ces produits sur le marché local. Ces pesticides utilisés sont généralement en poudre. Les herbicides viennent en quelque sorte simplifier le travail des agriculteurs qui n'utilise plus sa force manuelle.

Et même cette simplification des opérations de travail du sol continue, notamment avec lasuppression du labour. Cette technique de culture sans labour est de plus en plus utilisée par les paysans qui après avoir pulvérisé les herbicides sur une parcelle, sèment directement. La Technique Culturale sansLabourconsisteà ne pas retourner le sol à l'aide d'une houe comme c'était le cas au par-avant. Cette technique s'oppose donc au labour conventionnel (labour entre 20 et 30 cm avec retournement). Ici, le labour est réduit ; c'est-à-dire que le travail du sol est superficiel avec semis direct sous couvert végétal. Ces techniques (pulvérisation et non labour) ont été mises en place afin d'apporter des réponses aux exigences économiques (diminution des charges de mécanisation) et environnementales (lutte contre l'érosion, stockage du carbone, biodiversité) de l'agriculture actuelle.

Figure 8 : Proportion de représentativité des techniques de désherbage utilisées par les agriculteurs.

Source : Enquête de terrain décembre 2020

D'après cette figure 8, le défrichement à la machette reste la technique la plus utilisée par les paysans, soit un taux de représentativité de 54%. La part négligeable du brulis (2%), peut s'expliquer par le risque en couru à bruler les champs y compris celui du voisin. Les 44% représentant l'utilisation du labour. Nous pouvons aussi constater que pour préparer leurs plantations, plus de la moitié des personnes interrogées associent plusieurs techniques à la fois. Ainsi, avant la mise en culture d'un champ, ce dernier suit d'abord les étapes de défrichement qui consiste à couper les arbustes et les herbes dans la parcelle à cultiver. A la suite de l'élimination des herbes, arbrisseaux et arbustes, les gros arbres sont coupés pour aérer et libérer l'espace devant accueillir les cultures. Enfin est mis dans la parcelle le feu, ceci dans le but non seulement de bruler les arbres et herbes antérieurement coupés, mais aussi les plus gros arbres dont la coupe demeure difficile.

I.1.4 Le billonnage 

Photo 4 : billonnage d'un champ en vue de planter les tubercules de manioc

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Les herbes défrichées sont mises en tas parallèlement et sont recouvertes par la suite de terre à l'aide de la houe pour servir de fumures organiques. Il en résulte un paysage ressemblant à une tôle ondulée (J.L.DONGMO, 1981). Car les billons sont les parties saillantes et les sillons les parties creuses. Leur orientation se fait en fonction de la vigueur de la pente. Ainsi, sur les pentes de moins de 8%, les billons sont confectionnés parallèlement aux courbes de niveaux. Par contre sur les pentes moyennement fortes ou fortes, les billons sont obliques à la pente.

Ce billonnage constitue le mode de préparation des champs au labour. En saison pluvieuse, quelques semaines après le défrichement, la terre est retournée à l'aide de la houe et est prête pour les semailles. En saison sèche, les herbes défrichées sont entassées horizontalement et verticalement sur la future parcelle à labourer, et sont recouvertes à leur sommet par quelques mottes de terre et brulées : c'est l'écobuage. Pour les champs en jachère où poussent le PenissetumPurpureum et les arbustes, les défrichements se font à l'aide de machette et de pioche. Les arbustes et les graminées sont mis en tas pour former l'écobuage ou alors après dessèchement, sont brulés complètement. Les ingénieurs agronomes utilisent les herbicides pour défricher leurs champs.

L'agriculture sur brulis tant à disparaitre malgré les difficultés de moyens financiers pour se procurer les herbicides. Les sillons permettent aux paysans de circuler librement sans piétiner les billons ou les plantes. Cependant ce système de billons n'est pas sans inconvénients. Les champs construits en billons d'une largeur de 30-60cm, sont organisés en parcelles ayant des formes géométriques bien déterminées.

La disposition des parcelles en billons et sillons protège les cultures contre l'érosion torrentielle. C'est pour cette raison qu'en saison de pluie, les sillons stockent la terre provenant des billons voisins sur haut versant convexe aux profils tendus et aux pentes raides. Par contre sur versant très fort les billons sont orientés parallèlement à la pente à cause des difficultés de confection des billons perpendiculaires à la pente trop raide. C'est pour cette raison que l'érosion y est plus active. En général, les billons alternés sont également confectionnés sur les versants dont la pente est inférieure à 75%. Ceci grâce aux nouvelles idées apportées par les ingénieurs agronomes, les moniteurs et délégués agricoles. La hauteur entre le billon et le sillon est de 30-45cm. Il s'étale sur une longueur variant de 11-15cm contre 30-60cm de large.

Le billonnage outechniquede buttage est une opération qui a pour objectif de ramener la terre au pied des plantes et d'y former une sorte de butte. Cette technique s'emploie essentiellement dans la culture de certaines cultures vivrières comme la pomme de terre, le haricot. Butter une terre permet de blanchir les légumes et de ce fait, d'augmenter le rendement de la plantation en favorisant la création de racines et la croissance. Le buttage permet aussi de protéger les plantes contre le froid.

Pour butter une terre, on utilise une houe. Elle permet de ramener la terre vers le pied de la plante et de constituer ainsi, tout autour, une petite butte de 10 à 15 centimètres de hauteur. Le buttage doit être régulièrement répété, au fur et à mesure de la croissance de la plante, afin d'augmenter en conséquence la taille de la butte. La culture en butte est une méthode de culture dans laquelle les végétaux sont plantés dans des bandes de terre surélevées : l'enracinement des plantes se fait donc en profondeur.

Ce sont des techniques courantes dans notre zone d'étude pour assurer le bon développement des racines (manioc, igname) et aussi une manière de rassembler la terre fertile autour des plantes cultivées. Le billonnage permet également de maîtriser plus facilement les mauvaises herbes en donnant aux plants cultivés un avantage de 10 à 20 cm de hauteur par rapport aux adventices. Cependant, le billonnage et surtout le buttage sont des pratiques dangereuses car si, théoriquement, elles augmentent la surface d'infiltration du sol (donc en principe diminuent le ruissellement), elles augmentent aussi la pente moyenne du terrain, diminuent la cohésion du sol et concentrent les eaux de ruissellement sur une ligne. Finalement, elles augmentent l'érosion qui croît de façon exponentielle avec la pente du terrain.

Il serait facile de réduire les pertes en terre et en eau des cultures sur buttes et billons en les cloisonnant et en les paillant. Mais dans ce cas, on ne peut éviter la formation d'une structurelamellaire très défavorable dans les sillons et dans les cuvettesformées qui réduisent la capacité d'infiltration du sol en fin de saison des pluies. En zone soudano-sahélienne semi-aride, la plantation à plat suivie d'un sarclage et d'un sarclobuttage à trois semaines d'intervalle, puis d'un cloisonnement, permet sur les glacis ferrugineux tropicaux, d'absorber des averses de l'ordre de 50 à 70 mm qui sont les averses auxquelles on peut s'attendre en début de saison des pluies lorsque le couvert n'est pas encore fixé.

Malheureusement, sur certains solsgravillonnaires,peu profonds sur cuirasse, la capacité de stockage des eauxet la fertilité des sols sont si basses que le complément d'infiltration ne profite que rarement au rendement des cultures. D'après les essais effectués au simulateur de pluie dans la région du lac Bam par Collinet et Lafforgue, le billonnage cloisonné sur des pentes de moins de 1 % permet d'infiltrer une hauteur de pluie de 60 mm/h et de stocker dans le sol plus de 100 mm, c'est à dire trois fois autant que si le sol n'avait pas été travaillé.

L'effet d'un labour isohypse et surtout d'un billonnage isohypse est difficile et même discutable à tester sur des parcelles d'érosion d'aussi petites dimensions (5 m de large x 20 m de long). Cependant, il est reconnu par de nombreux auteurs que le travail du sol suivant les courbes de niveau réduit considérablement les risques d'érosion, tout au moins sur des pentes inférieures à 10 %. Sur des pentes plus fortes, la lame d'eau retenue par les billons isohypses diminue et par conséquent, les risques de rupture en chaîne des billons le long des versants augmentent d'autant. Le drainage en profondeurpeut également avoir une influence sur le ruissellement et l'érosion. La pluie d'imbibition augmente ainsi que la capacité finale d'infiltration. Cependant, dans bon nombre de ces sols comportant une semelle de labour ou un horizon B peu perméable, l'amélioration due au drainage est localisée à une faible distance de ces drains.

Il faut encore souligner ici l'influence très importante de la gestion des résidus de culture. Rappelons les résultats obtenus lorsque les résidus d'ananas sont brûlés et enfouis, l'érosion et le ruissellement augmentent beaucoup plus rapidement que lorsque les résidus sont enfouis. Par contre, lorsque les résidus sont laissés à la surface du sol, l'érosion et le ruissellement deviennent négligeables, quelle que soit la pente du terrain (Roose, 1980). En zone semi-aride où l'augmentation de la densité du semis n'augmente pas les rendements car le stockage d'eau du sol est trop faible, l'avenir consiste à mieux aménager la surface du sol, d'une part en effaçant les pellicules de battance et en approfondissant l'enracinement des plantes et d'autre part, en maintenant à la surface du sol un maximum de résidus de cultures. Sur ces sols volcaniques très riches, les paysans ont coutume, sur les fortes pentes, de planter une demi-douzaine de plantes associées sur de gros billons qu'ils orientent dans le sens de la pente (FOTSING, 1992). Les agronomes inexpérimentés ont voulu orienter ces gros billons perpendiculairement à la plus grande pente. Ils ont constaté que dans ce cas, lors des plus fortes averses, les eaux se rassemblaient en certains points du versant et débordaient les billons et formaient ensuite des ravines plus graves encore que dans le système traditionnel. Il est important de bien noter que sur les pentes supérieures à 25 %, il est plus avantageux d'orienter les billonnages dans le sens de la plus grande pente, ce qui limite le bassin versant et donc le volume ruisselant entre les billons. Pour les averses petites et moyennes, les dégâts seront évidemment plus importants lorsque le buttage est dans le sens de la pente, il se formera des petites griffes, mais pour les plus grosses averses, il vaut mieux limiter les risques de catastrophe en acceptant un billonnage dans le sens de la pente qui va entraîner certes une érosion non négligeable tout au long de l'année, mais va réduire les risquesmajeurs de glissement de terrain ou de ravinement. On ne peut donc généraliser la méthode du billonnage isohypse. Une solution élégante consisterait à faire de gros billons en pente légère (moins de 1 %) vers un exutoire aménagé à l'avance et de prévoir le cloisonnement entre ces billons dans une limite comprise entre 1 et 5 m. Ces cloisons doivent être moins hautes que les billons eux-mêmes pour permettre un drainage latéral progressif lors des averses exceptionnelles. Mais le secret de la réussite des méthodes de billonnage consiste à maintenir à la surface du sol un couvert permanent très dense grâce à l'association d'un nombre important de cultures tout au long de l'année. Mais l'efficacité des billons dépend du couvert végétal développé par les cultures associées.

I.1.5. Les labours et les semis Les labours se font uniquement pour certaines plantes alors que les semis sont pratiqués pour toutes les plantes. Les labours se font à la houe et à la pioche. Pour les cultures vivrières à l'exemple du mais, les paysans grattent le sol afin de former des billons ou buttes d'environ 8 cm d'épaisseur. C'est généralement la houe qu'on utilise dans ce genre de travail. Dans certains secteurs avec la présence des sissongo et d'eupathlorium restés enfouis sous terre, on utilise la pioche pour les dégager. Les buttes sont disposées sans ordre précis et sur ces buttes, on enterre deux ou trois graines de maize tout en espaçant en fonction de la grandeur des billons. On associe les autres cultures telles que le haricot, les rhizomes de macabo, le manioc, patates, l'avocat qu'on dissémine çà et là entre les sillons. On met des tuteurs pour les ignames sur chaque butte. Les légumes et gombo sont semés à la volée par pockets. Quant au plantain, il se cultive par rejet qui demande une trouaison au départ à l'aide du plantoir. Les trous sont creusés à la profondeur de 10 à 15cm, on y introduit immédiatement le rejet.

Photo 5 : Labour pour tomate

Source : Enquête de terrain aout 2020

Pour l'enfouissement des résidus et des adventices, on ignore souvent la masse des résidus de culture, de racines et surtout des adventices que les paysans enfouissent lors des labours et sarclages. C'est pourtant une filière courte (1 à 3 mois) qui permet un recyclage rapide des nutriments contenus dans la biomasse. Il existe d'ailleurs diverses méthodes traditionnelles où l'on ramasse en tas les adventices pour les faire sécher, puis on les recouvre d'une butte de terre que l'on plante aussitôt de patates douces. A la récolte de celles-ci, la terre riche en matière organique est répandue alentour. Ces enfouissements répétés dans l'année de matières organiques fraîches, permettent de maintenir un certain niveau de carbone organique dans le sol, mais leur action sur la fertilité du sol et sur sa résistance à l'érosion, est limitée. D'une part, les paysans exploitent de plus en plus cette biomasse pour l'élevage des animaux, puisque les jachères disparaissent.

D'autre part, l'élévation de 1 % du taux de matières organiques du sol ne réduit que de 5% l'érodibilité du sol (Wischmeier, Johnson et Cross, 1972). Or, il faut des apports considérables de matières organiques évoluées pour augmenter de 1 % le taux de carbone de 10 cm de sol (1 % de 1 500 tonnes de terre). L'enfouissement brutal de 15 tonnes de paille peu évoluée entraîne par ailleurs une faim d'azote (fixé par la masse microbienne) et réduit les rendements.

I.1.6 La jachère

Source : Enquête de terrain aout 2020

Photo 6 : Une jachère de deux ans

Selon SEBILOT (1993), la jachère est l'état d'une parcelle dont la culture a été momentanément interrompue pour des raisons d'ordre agro écologique ou socio-économique et même politique. Normalement à Mélong comme en Afrique tropicale, les paysans, après la culture d'une parcelle pendant 5 à 6 ans, doivent abandonner par la suite pour une durée de 10 à 30 ans dès qu'une baisse de la fertilité de sols se fait sentir, ou alors quand elle est envahie de mauvaises herbes. Mais en réalité après plus de 5 années de culture d'une parcelle quelconque, elle est abandonnée seulement pour une durée 6 mois à 1 an seulement. Ceci s'explique par la forte pression démographique qui utilise presque tous les finages de façon continue.

Or cette courte durée de jachère ne permet pas la régénération des sols déjà pauvres, leur protection contre l'érosion et la reprise des activités fauniques. Cette situation est apparue donc après 1932 avec les impacts de la colonisation. Le système d'occupation traditionnelle permettait pourtant l'application de cette technique de protection des sols. Car de vastes étendues de pâturages collectifs y existaient en réserves foncières et permettaient donc une bonne rotation des cultures. Mais à partir de la période coloniales jusqu'à l'heure actuelle, le système de jachère à longue durée et la rotation des cultures sont battus en brèche. A cette jachère, s'est substitué les engrais organiques et chimiques comme mode de régénération de la fertilité des sols. La jachère reste encore présente dans les techniques de culture mais sa durée a fortement changée. En observant notre figure ci-dessous, on remarque que 58% de la population utilisent encore cette technique contre 42% qui dit l'avoir abandonné.

Figure 9 : Avis sur l'utilisation de la jachère

Source : Enquête de terrain aout 2020

I.1.7 Une utilisation généralisée des engrais organiques et chimiques A cause de la forte pression humaine sur les sols déjà pauvres, les paysans, sous la conduite des moniteurs, techniciens et délégué agricoles, ainsi que les ingénieurs agronomes, se tournent vers l'utilisation des engrais chimiques et organiques pour fertiliser leur sol. Cette technique a commencé avec l'introduction de la caféiculture. Ces intrants chimiques étaient subventionnés par l'Etat et était à la portée de tous les paysans. Mais suite au désengagement de l'Etat, les paysans en fonction de leurs moyens utilisent différents fertilisants à savoir les engrais organiques (fiente de poule, compost et fumure d'animaux). Les engrais chimiques quant à eux sont sous la forme NPK (N=azote, P=potasse, K=phosphate) qui sont fonction de la variation du degré de concentration des éléments à l'exemple du 12-6-20, du 20-10-10. En plus des KNP, l'Urée ou le 46%N, le NH3 et les engrais foliaires sont autant de types d'engrais utilisés. Ces engrais chimiques se vendent sur le marché local aussi bien en gros qu'en détail et le prix du kilogramme varie de 350F CFA à 500F CFA (le kilogramme de l'Urée coûte 450F CFA). Un commerçant d'engrais nous-même confié que les quantités vendues sont énormes actuellement.

Figure 10 : Utilisation des engrais

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Les produits phytosanitaires sont utilisés par les paysans. En plus de ces produits, ils utilisent aussi des fongicides spécialisés dans la lutte contre les champignons, les bactéries. Les némacides sont utilisés pour détruire les nématodes et les pesticides pour chasser les insectes. Il faut noter que ces produits sont utilisés uniquement sur les plantes de la famille des « solancées » donc les cultures maraichères pour éviter les pourritures brunes.

Figure 11 : Types d'intrant utilisés

Source : Enquête de terrain aout 2020

Il ressort de cette figure, que l'appauvrissement des sols a conduit à l'utilisation quasi systématique d'engrais chimique, quelle que soit la catégorie d'agriculteurs. En effet lors de notre enquête sur le terrain, tous les agriculteurs s'accordent sur un fait à savoir la production agricole a baissé de façon assez importante au fil des années. Cette baisse du rendement est liée au climat et à la baisse de la fertilité des sols à la fois. Pour lutter contre le problème relatif à la baisse des récoltes au champ, les paysans se sont lancés dans l'utilisation généralisée des engrais chimiques avec 50,50% des paysans. L'une des conséquences d'une agriculture devenue « intensive » et « continue » de la terre telle que décrite par J.L. NDONGMO, en faisant allusion au système d'exploitation agricole du sol chez les Bamilékés a été de rendre inefficaces les techniques traditionnelles de fertilisation des sols cultivés.

Il s'agit de l'utilisation quasi exclusive de « l'engrais vert, obtenu par enfouissement des mauvaises herbes, des résidus de haricot et d'arachide, des tiges de mais, les feuilles de bananier, etc. les cendres et les ordures ménagères. » De nos jours il est devenu quasi impossible d'obtenir un rendement sur une parcelle en n'utilisant uniquement que ce procédé comme seul moyen d'enrichissement des sols en éléments minéraux. En effet en nous référent aux résultats de notre enquête, plus de la moitié des paysans enquêtés sont d'accord sur le fait que les récoltes obtenues aux champs actuellement sont plus faibles que celles qu'ils y obtenaient il y a 20 à 30 années.

D'après eux, les causes de cette baisse de rendement sont la baisse de la fertilité des sols et le climat. C'est la raison pour laquelle la position des paysans de Mélong à l'idée d'utiliser les engrais chimiques de façon indispensable a fortement changé et diffère de celle décrite par J.L. DONGMO lorsqu'il écrivait à ce sujet : « L'utilisation des engrais chimiques pour les cultures vivrières donne des résultats intéressants, mais elle est malheureusement encore très réduite. » En effet les paysans de Mélong ont pris conscience de l'épuisement de leurs sols et du bénéfice qu'ils pouvaient tirer de l'utilisation de ces engrais. Ils les combinent par ailleurs avec les techniques traditionnelles de fertilisation des sols décrites précédemment (20,5% utilisent les types d'engrais). Seulement 7,5% de paysans utilisent exclusivement l'engrais organique faute de moyens financiers.

I.1.8. La polyculture

Photo 7 : Champ contenant du macabo, gingembre et maïs

Source : Enquête de terrain août 2020

Le système poly cultural est pratiqué à Mélong. Ce système consiste à ensemencer deux ou plusieurs espèces végétales sur une seule et même parcelle « de façon à ce qu'il y ait chevauchement temporel et spatial de la croissance et du développement de quelques-unes ou de toutes ces espèces végétales » (TAYLOR, 1977). Selon leur répartition dans l'espace, nous pouvons distinguer en saison pluvieuse de la vallée jusqu'aux altitudes et selon leur exigence en eau et température les types de cultures suivants : les cultures maraichères localisées dans certaines vallées humides et sur quelques sommets où l'air est très froid et les pluies journalières égales à 400mm de pluie. Il s'agit des variétés telles que les légumes, les tomates qui poussent sur les billons confectionnés en écobuage un peu partout sur les versants. Les cultures de base étant constitués de maïs, haricot, macabo, manioc, patate, taro, pomme de terre sont cultivés un peu partout dans les champs, qu'ils aient des rendements élevés ou non car ils rentrent facilement dans les habitudes alimentaires des populations. Il en est de même pour la banane douce et le plantain. Ces cultures sont élaborées en deux campagnes agricoles. Contrairement aux plantes à cycle végétatif long (3 à 5 ans) comme le macabo, le taro, le bananier-plantain, les plantes à cycle végétatif court (mais, haricot, culture maraichère, pomme de terre) font le plus souvent l'objet de deux (02) campagnes agricoles. Ces plantes à cycle végétatif court, à l'aide des méthodes intensives (engrais chimique, fumure animale, déchets de cuisine et semences sélectionnées et diffusées par le PNVRA), peuvent être cultivées sur une même parcelle deux (02) à trois (03) fois au cours de l'année. La grande campagne agricole correspond à la saison pluvieuse qui débute en Mars et se termine en Août. C'est la période d'association des cultures (légumineuse-graminées) à cycle précoce comme le haricot et à cycle tardif comme le maïs et l'arachide. En réalité, les légumineuses tels que le haricot et le soja tout comme l'arachide, ont la capacité de capter l'azote de l'air grâce aux bactéries contenues dans leurs racines. Par la suite lorsqu'elles sèchent ou pourrissent, ces bactéries enrichissent le sol. D'où l'importance de la culture associée. Pendant cette campagne, les cultures bénéficient des eaux de pluie pour accomplir leur cycle végétatif. La deuxième campagne débute en Août et se termine en Décembre. Au cours de celle-ci, ce sont les cultures pures qui dominent car on a affaire soit aux parcelles de haricot, de pomme de terre où à celle de maïs uniquement.

I.2. LES SYSTÈMES DE CULTURE

Ici nous avons les cultures vivrières, les cultures maraichères et les cultures de rentes pérennes. L'activité agricole dans la localité deMélong est marquée par la production de la caféiculture dont elle constituait un grand foyer dans les années d'avant la crise des années 1980. Mélong constitue aussi un important pôle de production du vivrier marchand. En effet, la zone présente une large gamme de produits agricoles issus de la production vivrière (banane, plantain, macabo, maïs, manioc, gingembre) et maraichère (tomate) qui font désormais de Mélong un important grenier agricole. Elle approvisionne les marchés de Nkongsamba, de Douala et des autres régions par sa large variété de produits vivriers. A cette production, s'ajoute une production fruitière considérable. La localité de Mélong en effet, est réputée pour sa forte production en fruits (mandarines, mangues, avocat...) importants pour la consommation locale et le ravitaillement des grands centres urbains comme Douala.

Dans cette zone, en dehors des cultures maraichères qui sont pratiquées à contre saison de façon intensive, la production vivrière obéit à un calendrier agricole observé et exécuté depuis des décennies. Dans ce calendrier, chaque culture est pratiquée pendant les saisons propices à son développement.

Tableau 6 : Calendrier des activités agricoles

Domaines

Spéculations

Opérations culturales

Période

 

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Cultures

vivrières

Maïs et légumes

Préparation de terrain

x

X

 
 
 

X

x

 
 
 
 
 

Semis

 
 

x

x

 
 
 

x

x

 
 
 

Entretien

 
 
 

x

x

 
 
 

x

x

 
 

Récolte

x

X

 
 
 
 

x

x

 
 

x

x

Manioc

Macabo

Taro

Igname

Préparation de terrain

x

X

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Préparation du matériel végétal

 
 

x

x

 
 
 
 
 
 
 
 

Mise en place des semences

 
 

x

x

 
 
 
 
 
 
 
 

Entretien en champ

 
 
 

x

x

X

x

x

x

x

 
 

Récolte

x

X

 
 
 
 
 
 
 

x

x

x

Patate

Préparation de terrain

 
 

x

x

 
 

x

x

x

 
 
 

Planting boutures

 
 
 

x

x

 

x

x

x

 
 
 

Entretien en champ

 
 
 
 

x

X

 
 
 

x

x

 

Récolte

x

 
 
 
 
 

x

x

x

 
 

x

Bananier

plantain

Préparation du terrain

 
 

x

x

x

X

x

 
 
 
 
 

Mise en place des rejets

 
 

x

x

x

X

x

x

 
 
 
 

Entretien en champ

 
 
 
 

x

X

x

x

x

x

x

x

Récolte

x

X

x

x

x

X

x

x

x

x

x

x

Cultures

maraichères

Piment

Conduite en pépinière

 

X

x

 
 
 

x

x

x

 
 
 

Préparation du terrain

 
 

x

 
 
 
 
 

x

x

 
 

Repiquage

 
 
 

x

x

 
 

x

x

 
 
 

Entretien en champ

 
 
 

x

x

X

x

x

x

x

x

 

Récolte

x

 
 
 
 
 

x

x

x

 

x

x

Concombre

Préparation du terrain

 

X

x

 
 
 

x

x

 
 
 
 

Semis

 
 

x

x

 
 
 

x

x

 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

x

x

Pastèque

Préparation du terrain

 
 
 
 
 
 

x

x

x

x

x

x

Semis

 
 
 
 
 
 

x

x

x

x

x

x

Entretien en champ

 
 
 
 
 
 

x

x

x

x

x

x

Récolte

x

 
 
 
 
 
 
 

x

x

x

x

Gombo

Préparation du terrain

 

X

x

 
 
 
 

x

x

 
 
 

Semis

 
 

x

x

 
 
 
 

x

x

 
 

Entretien en champ

 
 

x

x

 
 
 
 

x

x

 
 

Récolte

x

 
 
 

x

X

 
 
 
 
 

x

Tomate

Mise en place des germoirs

 

X

x

 
 
 

x

x

x

 
 
 

Préparation du terrain et planting

 
 

x

x

x

 

x

x

x

 
 
 

Entretien en champ

 
 
 

x

x

X

 
 

x

x

x

 

Récolte

 
 
 
 

x

X

 
 

x

x

x

 

Cultures

pérennes

Palmier à huile

Défrichage, abattage et andainage

x

X

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pépinière

x

X

x

 
 

X

x

x

x

x

x

x

Piquetage, trouaison et planting

 

X

x

x

x

X

x

 
 
 
 
 

Entretien

x

X

x

x

x

X

x

x

x

x

x

x

Récolte

 
 

x

x

x

X

x

 
 
 
 
 

Caféier robusta

Préparation de terrain

x

X

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Piquetage, trouaison et planting

 
 

x

x

x

X

x

 
 
 
 
 

Entretien de la plantation

 
 
 
 

x

X

x

x

x

 
 
 

Traitement phytosanitaire

 
 
 

x

x

X

x

 
 
 
 
 

Récolte

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 

x

x

Conditionnement

x

X

 
 
 
 
 
 
 
 
 

x

 

Cacao

Préparation de terrain

x

X

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Piquetage, trouaison et plantation

 

X

x

 

x

X

x

x

x

x

 
 

Entretien de la plantation

 

X

x

x

x

X

x

x

x

 
 
 

Traitement phytosanitaire

x

X

x

x

x

X

x

x

x

 
 
 

Récolte

x

 
 
 
 
 
 
 
 

x

x

x

Conditionnement

x

X

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : DAADR et enquête de terrain décembre 2020

X = Activités culturales

Ce calendrier agricole est variable dans sa globalité selon les catégories de cultures. On distingue trois catégories de cultures :

Ø Les cultures à cycles court (mais, piment, pistache)

Ø Les cultures annuelles (bananier plantain, manioc, macabo, taro)

Ø Les cultures pérennes (cacaoyer, caféier robusta, palmier à huile)

A

B

D

C

Planche 1 : Quelques systèmes de cultures

Source : Enquète de terrain Aout 2020

Cette planche1 de photos présente la large gamme de plantes cultivées dans l'arrondissement de Mélong suivant différents systèmes. Il s'agit surtout de cultures associées de façon extensive (mais, haricot, bananier plantain parsemé café et de palmier à huile) pour les trois premières photos (A, B, C) et d'une monoculture de maraicher à savoir la tomate pour la quatrième photo (D), ici c'est le système intensif qui mis en jeu dans le but de maximiser la production. Ceci pour montrer la prédominance de la polyculture dans la zone de Mélong.

I.3. LES ACTEURS DE L'AGRICULTURE DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG

I.3.1. De nombreux acteurs indirects

Ø L'Etat camerounais à travers le MINADER

Photo 8 : DAADR de Melong

Source :Enquête de terrain décembre 2020

Depuis l'indépendance, l'Etat a entrepris plusieurs actions pour améliorer les conditions de vie des populations du Moungo et de celles de Mélong en particulier. Plusieurs projets ont été conçus : la construction des établissements scolaires et des centres de formation des jeunes, le FONADER pour la distribution et le recouvrement du crédit en milieu rural, le soutien, l'appui et le contrôle des organes coopératifs dans les zones d'intervention.

De même, les agents de service d'agriculture, moniteurs assistants, conducteurs agricoles et animateurs ruraux sont chargés de la vulgarisation agricole. C'est ainsi que le PNVRA se déploie sur le terrain et ses missions sont les suivantes : la vulgarisation des produits de la recherche auprès des producteurs agropastoraux, la recherche agricole, la formation aux nouvelles techniques agropastorales, l'appui aux producteurs en nature et même en espèce. En plus le programme s'occupe de regrouper les producteurs en OP, de la valorisation des ressources humaines, du développement participatif à l'échelon local, de l'appui aux organisations et associations paysannes et liens avec les autres partenaires et enfin du suivi évaluation et études. Actuellement, l'Etat est le principal actionnaire du programme depuis le retrait de la Banque Mondiale et du FIDA. Aussi, il transfère les matériels et ressources humaines à ses partenaires et s'occupe juste du suivi évaluation selon les conventions. L'existence des postes agricoles dans la localité est aussi un atout dans la mesure où ceux-ci ont pour missions : l'appui conseil et technique (pour la création des OP et le montage des projets), la formation des producteurs organisés, la vulgarisation des innovations agricoles dans la zone, le recensement et la transmission des besoins et problèmes des agriculteurs à la hiérarchie qui planifie les actions.

Tableau 7 : Liste des op de la zone de Mankwaet Essekou

NOM DE L'OP

NOM DU DELEGUE

CONTACT

EFFECTIFS

SPECULATION SUIVIE

LOCALITE

 

H

F

T

 

ASSOCIATION GAM DE NDOM

EWANE CHARLES

760 81 65 25

09

00

09

Maïs

Bananier/plantain

MANKWA

GIC PROMAPOVO

NKENGMO ANDRE

695 86 30 91

04

06

10

Maïs

ESSEKOU

ASSOCIATION GALM

KENGNE WILLIAM

 

11

06

17

Café production

Maïs

ESSEKOU

AFAN

NTUBA THERESE

673 81 60 67

00

20

20

Maïs

Café production

MANKWA

GIC KOM NTANG WOMEN

DJOUDA HONORINE

678 18 88 29

00

20

20

Maïs

Café production

ESSEKOU

GIC FONADA

TAYI HENRY NEMBUANYI

679 67 84 62

30

00

30

Maïs

Café production

NKANDJOU

GIC BINAM

YANLEU

 

05

05

10

Maïs

Café production

ESSEKOU

SOCOOPENSECAML

EWESSU MICHEL

674 83 93 94

08

02

10

Maïs

Café production

MANKWA

GIC MAIN DANS LA MAIN

DJOUDA RENE

675 76 05 20

06

04

10

Maïs

Café production

ESSEKOU

GIC PROGCAM

NGOUYEM SEVERIN

674 81 13 22

07

06

13

Maïs

Café production

ESSEKOU

GIC PLAESDON

FOTOUO SADOUO HENRY

672 99 01 88

04

03

07

Maïs

Café production

ESSEKOU

GIC CCRML

DIFFO ZACHARIE

675 05 09 23

16

06

22

Maïs

Café production

ESSEKOU

GIC PLAEDIMONK

DONDJO FERDINAND

677 65 16 25

09

01

10

Maïs

Café production

ESSEKOU

GIC FAPRACAL

CHETCHENG JEAN JACQUES

678 33 12 82

04

03

07

Café production

Palmier à huile

ESSEKOU

GIC JPAN

FONYOU JAXA

676 83 36 79

05

10

15

Maïs

Café production

NKANDJOU I

GIC PODEAN

BASHI BRIDGET MATANG

676 53 36 79

06

11

17

Maïs

Café production

NKANDJOU II

GIC MAIN FORTE

BIAKAM MIREILLE

679 07 62 33

05

15

20

Maïs

Café production

ESSEKOU

GPEN

MBOUKEU JEAN PIERRE

627 65 22 37

06

02

08

Maïs

Café production

NKANDJOU II

ASSOCIATION UTN

AKWELLE THOMAS

674 88 51 68

06

04

10

Maïs

Café production

MANKWA

COOP SOCEAL

NWONGULE ABOUBAKAR

675 95 62 62

11

04

15

 
 
 
 

TOTAL

172

108

280

 
 

Source : DAADR et enquête de terrain décembre 2020

Ø Les ONG

Les ONG à travers la coopération multilatérale l'Union Européenne par exemple, a mis sur pied le PDRBA-MN. Ce programme fait partie des nombreux programmes initiés par l'Union Européenne pour le développement rural au Cameroun. L'objectif global de ce programme est de « relever significativement le niveau de vie des populations rurales dans le bassin agricole du Moungo-Nkam ». Les objectifs spécifiques étant : l'amélioration de la circulation des biens et des personnes, la facilitation de l'accès aux services sociaux de qualité, l'amélioration durable des capacités des acteurs économiques, le renforcement de la capacité de programmation des communes afin que les populations soient mieux sensibilisées à la gestion durable des ressources naturelles et que le dispositif d'information-éducation-communication soit développé durablement. La gestion du programme est effective et s'appuie sur un cadre suivi/évaluation fonctionnel. Le projet a été financé à un coût de 5 milliards de franc CFA. Il démarre le 15 novembre 2006 pour une durée de 36 mois. Les bénéficiaires sont : les populations des départements du Moungoet duNkam, les populations de l'arrondissement de Santchou (département de la Menoua), les arrondissements de Bafang, Bakou, Kékem et de Banwa dans le département du Haut Nkam. Le siège est installé à Nkongsamba.

Ø Les élites

Les élites ont intégré l'agriculture après la réduction des salaires des fonctionnaires et agents de l'Etat consécutive à la crise économique des années 1980. Pour supporter les charges tout au moins incompressibles deleur famille (nutrition, santé, scolarité, loyer...), ces élites ont décidé de recourir au travail de la terre et d'apporter l'aide nécessaire aux acteurs locaux. Ces derniers se retrouvent au village surtout les week-ends où se trouvent leurs exploitations et certains membres de leur famille. Ces exploitations, généralement vastes sont entretenues par une main d'oeuvre familiale ou salariale. C'est un moyen pour ces ouvriers salariés de gagner beaucoup d'argent car ces élites octroient de bonnes rémunérations. Parfois, on y trouve aussi des jeunes du village venu travailler afin de résoudre un problème ponctuel. Nous n'avons pas estimé leur pourcentage.

I.3.2.De nombreux acteurs directs

Contrairement aux acteurs indirects, les acteurs directs ont des affinités avec le terroir. Les populations de la localité de Mélong ne sont pas en marge des préoccupations sur les questions de développement. Elles sont impliquées de façon individuelle et de façon collective.

Ø Les paysans

Les paysans sont le pilier principal du développement de l'arrondissement. Ils mettent l'arrondissement en valeur à travers la construction des maisons, la création des plantations et l'implantation de nombreuses activités économiques. Les autochtones et les ressortissants d'autres régions sont impliquées et travaillent sans désemparer dans les plantations. La plupart des ménages ruraux consacrent leur temps aux travaux agricoles. Pour la majorité d'entre eux, le travail aux champs couvre toute l'année or tel n'était pas le cas dans les années précédentes à cause des effets de la crise des années 1980. Les plus occupés sont ceux qui exploitent à la fois les plantations de rente, les champs vivriers et maraichers.

Ø Les GIC (Groupement d'Initiative Commune) :

Pour accroitre leur capacité de production et réaliser le profit, bon nombre de paysans se sont regroupés dans des structures formelles de travail en commun, dénommés GIC. Ces groupements sont régis par la loi N°92/006 du 14 aout 1992, portant création légale des sociétés coopératives et des groupements d'initiatives communes et qui procède de la politique du gouvernement camerounais de confier à l'initiative privée la part essentielle de l'exercice des activités économiques. Les paysans évoluaient avant dans les groupes de travail. Aujourd'hui, l'Etat a décidé d'accorder l'aide au GIC, UGIC, FUGIG et les coopératives. C'est à travers ces organisations qu'on passe la formation des paysans (ELONG, 2004) et même les subventions. Depuis, on a vu les groupements paysans se multiplier à un rythme rapide. En effet, les GIC vont d'abord se former dans le chef-lieu d'arrondissement et ensuite dans les villages. Dans notre zone d'étude, on dénombre depuis 1990, année de création des premiers GIC, plus d'une trentaine de GIC actuellement. Exemples de GIC : Jeunes Producteurs du Cameroun, CHARITE, UNE, Femmes Productrices de Vivriers et de Semences, etc. A l'instar des tontines d'argent, les GIC sont administrés par un bureau exécutif comprenant un président, un secrétaire, un trésorier et un commissaire aux comptes. L'unité territoriale de compétence d'un GIC est le canton ou le village. L'ensemble des GIC d'un arrondissement constitue l'union des GIC du dit arrondissement. De son côté, la fédération des GIC dont le ressort territorial de compétence est le département, regroupe les unions des GIC implantés dans le département. Constitué de 5à 40 personnes, les GIC concourent à la mise en valeur des exploitations communautaires dont la production est généralement répartie entre les différents membres. Les terrains sont mis à la disposition des GIC par les notables ou les grands du village. Les membres des GIC y travaillent à tour de rôle par des groupes de 3 à 5 personnes depuis le labour jusqu'aux récoltes. Les GIC interviennent aussi dans la mise en valeur des exploitations individuelles. Les personnes constituant un GIC travaillent dans les champs de chacune d'entre elle suivant un calendrier préétabli. Ces GIC sont parfois confrontés à certains problèmes qui entravent leur bon fonctionnement tels que l'insuffisance des ressources financières et de matériel de production, le refus des membres à épargner et à cotiser, les conflits d'intérêts entre les membres.

I.4. DES AGRICULTEURS A MAJORITÉ ORIGINAIRES DU LITTORAL

Les paysans exerçants dans la localité de Mélong ou tout au moins dans les villages enquêtés sont d'origines diverses. Ceci peut s'expliquer par le fait que Mélong est situé au carrefour de trois à savoir l'Ouest, le Littoral, le Nord-ouest, l'Extreme-Nord et le Sud-ouest. Cette situation a favorisé diverses migrations dont la résultante est une population cosmopolite aux cultures diverses. Cette diversité se ressent aussi au niveau de l'importance des pratiques agricoles dans la zone. Elle regroupe dans son ensemble, les natifs de la région et les migrants venant des autres régions.

Figure 12: L'origine ethnique des paysans

Source : Enquète de terrain decembre 2020

En ce qui concerne l'origine de provenance des agriculteurs enquétés dans notre zone d'étude, la figure ci-dessus nous indique qu'ils proviennent de milieux variés. En dehors des ressortissants de la région du Littoral qui sont majoritaires soit plus de 45% des agriculteurs enquetés. Ceci s'explique par le faite que ceux-ci sont les premiers occupants de la localité et sont donc autochtones. Les autres regions les plus impliqées sont les originaires de la région de l'Ouest avec plus de 20% contre 15% originaires du Nord-Ouest, 10% originaires du Sud-ouest et moins de 5% originaire du l'Extreme-Nord.

On peut justifier le pourcentage élevé pour ceux originaires de l'Ouest par le fait que la pratique de l'agriculture fait partie de leurs habitudes acquises depuis leur tendre enfance à travers leur socialisation. L'ethnie Bamiléké est particulièrement reconnue dynamique du point de vue économique, partout où elle se trouve. De même, en raison de leurs préférences culinaires, ces acteurs produisent le mais qui leur permet entre autres de répondre à la demande des consommateurs.

Ainsi donc la présence des populations issues des autres régions se fait ressentir tant dans les types de cultures privilégiées (céréales, tubercules majoritairement) que dans les les techniques culturales. Il est démontré que le brassage des peuples d'origine différente contribue à l'enrichissement des habitudes alimentaires des zones considérées.

I.5. LE MODES D'ACCÈS À LA TERRE DOMINÉE PAR L'HÉRITAGE

Pour l'occupation des terres agricoles, certains critères sanctionnent le choix des terres à cultiver dans la localité. Il s'agit entre autres de l'héritage, la disponibilité des terres, la qualité du sol, le type de culture à pratiquer et la proximité du champ par rapport au village. Les résultats de notre enquête montrent que l'héritage, la qualité et la disponibilité des terres demeurent les principaux critères de choix des terres à cultiver.

La figure ci-après présente la réponse des différents enquêtés sur les critères utilisés pour choisir leurs terres à cultiver.

Figure 13 : Mode d'acquisition des terres arables

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Les modes d'appropriation des terres sont régis par :

Ø L'héritage

L'héritage est le principal mode d'appropriation des terres de la localité ou du moins des différents villages échantillonnés où 41,60% des personnes enquêtées ont répondu avoir hérité de leurs plantations. En effet, si certains paysans affirment, hériter leurs champs de leurs parents, la majorité de ces derniers affirment avoir reçu des Jachères et des forets. La raison évoquée par ces enquêtés est simple et fondée sur le seul fait que la forêt et les Jachères leur appartiennent étant donné qu'ils sont natifs du village comme nous le confirme la figure ci-dessous.

Figure 14 : L'état de terrain à l'acquisition

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Ø L'achat

L'acquisition des terres à cultiver par la voie d'achat reste le deuxième mode le moins utilisé dans la zone d'étude puisque les populations tiennent beaucoup à ce patrimoine et ne le vendent pas facilement. En effet, sur les 200 personnes enquêtées dans les différents villages échantillonnés, seules quelques personnes (soit 38,40%) ont répondu avoir acquis leurs champs moyennant une contrepartie. Cette enquête menée auprès des paysans sur le mode d'appropriation des terres nous a permis de comprendre que seuls les allogènes obtiennent leurs terres après avoir versé une certaine somme. En fait ces personnes viennent surtout des régions de l'Ouest, du Centre, du Sud-ouest.

Ø La location

C'est le troisième mode d'appropriation des terres dans la localité et représente 17,90% de l'effectif enquêté. Les terres de la zone étant réputées pour leur fertilité, certains agriculteurs viennent y exercer les droits d'usufruit pour une période donnée. C'est ce qui explique le taux relativement élevé de cette proportion.

Ø Le Don

C'est le dernier mode d'acquisition de terrain dans la localité de Melong, il représente 2,10% de la proportion de la population enquêtée. En effet suivant nos enquêtes sur le terrain, ils nous affirmé que le don n'est pas l'héritage, car ici un propriétaire peut faire le don à n'importe qui dépendant des relations ou du service que vous lui avez rendu.

Figure 15 : Mode d'acquisition du terrain en fonction de la région d'origine

Source : Enquête de terrain décembre 2020

De tout ce qui précède, nous remarquons que le mode d'accès à la terre est fonction de la région d'origine de l'agriculteur. Les originaires de la région du littoral ont plus accès par l'héritage qui représente 79%. Les autres modes sont le don et la location qui sont de 4%. Ici l'achat n'existe presque pas. Par contre, les originaires d'autres régions n'ont pas d'héritage, tous ont accès à travers l'chat qui est majoritaire et la location.

I.6. DE NOMBREUX BASSINS AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG

L'arrondissement de Mélong est constitué de plusieurs villages. Certains sont des villages de premier degré comme Mbouroukou ; d'autre de deuxième degré comme Mouanguel et enfin ceux du troisième degré. Ils pratiquent essentiellement de l'agriculture. Cependant, ces villages agricoles sont pour certains accessibles tandis que d'autres ne le sont pas. Tout ceci conditionne la pratique agricole.

Tableau 8 : Les différents sub-bassins agricoles dans l'arrondissement de Melong

Bassins de production

Accessibilité

Mbouanssoum

accessible

Nyabang

inaccessible

Ekolkang

accessible

NgalMbo

accessible

Mbouroukou

accessible

Ekanang

accessible

Mboango

accessible

Nkah

accessible

Nkah

accessible

Mbokola

accessible

Mbomoungo

/

Denzo

accessible

Mbondang

accessible

Nlongko

accessible

Mankouat

Inaccessible

Njinjo Village

Inaccessible

Njinjo I

Inaccessible

Njinjo II

Inaccessible

Essékou

Inaccessible

LelemMouatong

accessible

LelemMangwete

accessible

Nkongsoung

accessible

Mbokambo

Inaccessible

Ekal

Inaccessible

Nlolack

Inaccessible

Etabang

Inaccessible

Ebakong

Inaccessible

Nsanke

Inaccessible

Mama

Inaccessible

Ebang Mama

Inaccessible

Nzobi

Inaccessible

Ediengo

Inaccessible

Manqwekang

Inaccessible

Ninong

Inaccessible

Ndokou

Inaccessible

Ekolbouni

Inaccessible

Mouangel

Accessible

Source : Enquêtes de terrain Aout 2020

CONCLUSION

L'objectif de ce chapitre était de faire un état des lieux de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong. Pour atteindre cet objectif, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle l'agriculture est la principale activité à Melong et quelle porte sur plusieurs systèmes agricoles à la fois intensive et extensive.Au terme de ceci, nous notons que l'agriculture dans l'arrondissement de Melong existe depuis des siècles et est pratiquée par les populations autochtones, allogènes sans oublier les ONG et d'autres acteurs. Jusqu'aujourd'hui, elle demeure l'activité principale des populations de cet arrondissement. On y cultive presque toutes les cultures avec de nombreuses techniques agricoles dans un système tantôt intensif, tantôt extensif. Plusieurs cultures y sont cultivées. Cependant on constate que les anciennes cultures cafetières ont été fortement influencées par la maraichère et le vivrier marchand qui sont aujourd'hui plus cultivés d'où l'implementarisation de notre théorie systémique. Car l'activité fonctionne comme un système dans lequel les éléments sont liés. Bref, on retient ici que les systèmes agricoles sont le système intensif beaucoup utilisé dans le maraicher, et le système extensif dans le vivrier et la caféiculture.

CHAPITRE II : LES FACTEURS DES DYNAMIQUES AGRICOLES

INTRODUCTION

Les dynamiques agricoles ne sont pas un fait du hasard dans l'arrondissement de Melong. Depuis des années, avec la croissance démographique rapide, et afin d'assurer une alimentation suffisante. Le monde agricole a toujours pensé comment accroitre sa production. Ainsi, ce deuxième chapitre nous permettra dans ce travail d'examiner ses éléments ayant participé à ces changements. Il s'agit des facteurs qui sont à la fois naturels, socioéconomiques, politiques etc.

II.1. LES FACTEURS NATURELS : INCONTOURNABLES POUR LA PRATIQUE AGRICOLE

II.1.1. Climat

La commune de Mélong est soumise à un climat équatorial de type guinéen. Les pluies y sont abondantes et réparties sur presque toute l'année. On y enregistre en moyenne 1960 mm de pluies par an. Le climat est marqué par deux saisons de pluies dont une grande qui va du 20 juin au 15 novembre et une petite qui va du 20 mars au 15 avril, et deux saisons sèches allant du 20 novembre au 15 mars pour la grande et du 20 avril au 15 mai pour la petite. La pluviométrie de la commune est de l'ordre de 2350 mm de pluie par an avec un maximum de précipitation en Août et septembre. L'humidité permanente du climat est favorisée par la proximité avec l'atlantique. Les températures sont basses et peuvent descendre jusqu'à 10°C au sommet des montagnes. L'amplitude thermique reste généralement faible.

Tableau 9 : Données pluviométriques de la station de Nkongsamba en 2013

Mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Précipitation (mm)

38,9

451

1798

396

170

3354

2389

3232

3895

2551

2095

36

Température (°C)

24,9

25,3

23,9

24,6

23,4

23,6

22,3

21,9

22,2

23,3

22,6

24,7

Source : Station météorologique de Nkongsamba

Le climat de Mélong est un climat chaud et humide. Il est caractérisé par une forte pluviométrie et une humidité relative importante et se prête très bien au développement des cultures en toute saison. Il est également favorable à la diversification des cultures, d'où l'existence d'une large gamme de produits cultivés dans la localité. L'on trouve aussi bien les céréales (mais), que les tubercules, les légumes variés et de nombreuses espèces de fruits. Pour ce qui est des vents dominants ; c'est principalement la mousson qui souffle du golfe de Guinée vers l'intérieur. Un tel climat est favorable au développement des activités agricoles avec des éléments clés tels que l'altitude, la pluviométrie, la température et le taux d'humidité. Ces éléments confèrent à la zone des conditions agro-écologiques convenables et qui expliquent l'essor de l'agriculture dans cette zone.

Figure 16 : Diagramme ombrothermique de l'arrondissement de Mélong 2013

Source : Station météorologique de Nkongsamba

II.1.2. Sols

Les sols de Mélong sont variés. Le sol est défini comme « couche de terre généralement meuble et peu épaisse (quelques mètres) produisant et contenant tous les éléments nécessaires à la vie. Les sols ici sont noirs et essentiellement argilo-latéritiques, mais on rencontre par endroit des sols sablo argileux. Les sols hydro-morphes se trouvent généralement dans les bas-fonds marécageux. Du nord au sud de Melong, les sols sont constitués en grande partie des laves volcaniques solidifiées qui sont des sédiments issus du Mont Manengouba. On distingue quatre types de sols :

· Les sols ferralitiques ou sols basiques : Ce sont les sols dérivés du basalte, Ils sont argilo sablonneux, généralement pas profonds et rajeunis par l'érosion.

· Les sols ferralitiques humifères Ils sont argileux à PH acide avec une forte teneur en matière organique (13%).

· Les sols ferralitiques typiques :Ce sont des sols moyennement profonds, (moins de 2 m), argilo limoneux avec un PH compris entre 5,5 et 6,5. Ils sont sensibles à l'érosion. On les rencontre à l'ouest de Melong.

· Les sols Hydromorphes

Figure 17 : Carte pédologique de l'arrondissement de Melong

Source : BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières).Enquête terrain décembre 2020

Ils sont caractérisés par des concrétions ferrugineuses et ont une texture argilo sableuse. Leur Ph est acide. Ces terres agricoles sont d'importance inégale et de fertilité variable. Malgré leur richesse naturelle, il faut toujours apporter un complément azoté, phosphaté (pour compenser les fixations) et potassique. Dans tous les cas et comme précédemment, le niveau de ces apports complémentaires dépend de la culture pratiquée. De même, la superficie de Mélong (495 km²) offre une disponibilité relative d'espace cultivable. De ce fait, la principale activité à Mélongc'est l'agriculture surtout le vivrier marchand du fait de la déprise caféière.

II.1.3. Le relief

Le relief de la commune de Melong est très varié. Toutefois, il se subdivise en deux zones : Les hautes et nombreuses montagnes et les vastes plaines D'une manière générale, l'élévation du relief se fait par paliers successifs sous la forme d'un escalier. C'est ici qu'on retrouve les hauts sommets dont l'altitude est comprise entre 740 m (Plaine des Mbos) et 2 268 m (Mont Manengouba). La ville de Mélong a un relief accidenté fait de plateaux, de vallées et de collines. Elle est marquée par des pentes tapissées quelques fois de lits de cours d'eau de très fort débit par le bas. C'est ainsi que ce relief est un facteur de développement de l'agriculture car la réalisation des travaux de champ sont faciles, la pratiques de plusieurs types de cultures surtout quand il s'agit de la maraichère.

Figure 18 : Carte topographique de l'arrondissement de Melong

Source : USGS, DEM ASTER, 2011. Enquête terrain décembre 2020

II.1.4. Hydrographie

L'hydrographie de la localité est assez riche et variée. On observe un seul fleuve : le Nkam et de nombreuses rivières dont les principales sont : Mboussé, Edibwang, Mouandjong, Mbe, Mounhe, Mbiang, Nkudi, Hué, Editebeng, Mébondé, Aboho, Mbel, Meneh, Mê, Kousso, Ngoedi, Ebanouel, Mbong, Mebang, Edjel, Moukang, Medo, Mwediboum, Mandi, Ngang, Black water, Ma'a, Njoh, Mpouandang, Nkonkele, Mvou, Mwetibi, Otieu et Edikum desservant la plupart des villages. De plus, il faut noter la présence de plusieurs chutes dans les localités : Ndikambo (40m) et Schuio (37m). Les cours d'eau rencontrés sont poissonneux, sablonneux et pour certains, rocailleux. Ils sont exploités par les agriculteurs pendant les cultures maraichères par l'irrigation, pour pulvériser et le traitement des plantes.

Figure 19 : Carte Hydrographie de l'arrondissement de Melong

Source : Extraction du MNT DEM ASTER, 2011. Enquête terrain décembre 2020

II.1.5. Flore

En général, nous avons, dans les localités proches du centre urbain, une végétation constituée d'agroforesterie, et de savane. Dans les extrémités nous avons des forêts secondaires et des forêts galeries. Les principales espèces florales qu'on y retrouve sont le Bilinga, l'Iroko, l'Azobé, le Baobab, le Padou, Landa, le Mokingui,... ces forêts regorgent des produits forestiers non ligneux (PFNL) tels le djansang, les noisettes, le « bitter Kola », le rotin, le bambou, et le raphia ; et sans oublier les plantes médicinales variées. La disparition de la forêt dans certaines localités est une conséquence de la coupe anarchique d'arbre. La végétation de cette zone d'étude est celle de la forêt humide dite forêt humide sempervirente ou biafréenne (l'humidité extrême donne l'aspect d'une forêt toujours verte d'où la qualification de forêt sempervirente). Elle est localisée entre les altitudes de 200 et 800 mètres, composée d'arbres et d'arbustes divers constituant un étage intermédiaire au-dessus du sous-bois de lianes et de plantes herbacées (J.C.OLIVRY, Régime hydrologique des fleuves et rivières du Cameroun, Tome I, 1ère et 2ème partie, P48). Seulement cette forêt est en disparition à la suite de l'action anthropique et surtout à la double exploitation sylvicole et agricole (E.C.TENGUE NGOMEDJE, « La mise en valeur du Moungo : Impact environnemental 1895-1995 », mémoire de Maitrise en Histoire,UYI, 2000,P11). De cette exploitation, on est passé d'une forêt entièrement boisée à une véritable « zone franche agricole » (P.YEN EPOH, « Cohabitation ethnique et conscience nationale au Cameroun : Cas du Moungo, Kékem et Santchou (1884-2010) »9, 2010/2011, P27). En raison de l'exploitation forestière, de multiples essences végétales ont été détruites au profit des palmerais, des bananerais, caféiers...A cela s'ajoutent la savane de type Hyparreniarufa (Mbouassoum, Mankwa, Essékou), la réserve forestière de Mélong.

Figure 20 : Carte de la végétation de l'arrondissement de Melong

Source : Landsat TM du 17/10/2020 ; Google Earth , 2020. Enquête terrain décembre 2021

D'après la figure20 ci-dessus on observe quatre types de végétation à savoir la forêt dense humide sempervirente, la forêt sempervirente dégradée, la mosaïque de culture et de savane arborée et les prairies. Cependant la végétation de cette localité reste dominée par la forêt dégradée. Ceci peut s'expliquer par la croissance ou le développement des activités agricoles dans cette zone. Cette dégradation est plus intense dans la zone Sud de Mélong qui constitue en fait le principal foyer agricole.

Ø L'écosystème forêt que l'on retrouve surtout sur les flancs Sud du Mont Manengouba fait ressortir trois types de formations forestières qui s'étendent sur au moins 100 hectares (FOMETE, 1998 qui cite CULVERWELL, 1997) ; une forêt semi caducifiée ayant colonisée les laves volcaniques, une ceinture de forêt atlantique à cesalpiniaceae rares entre 1200 et 1400 m et des groupement saxicoles divers.

Ø L'écosystème de savane que l'on rencontre sur les versants Nord et Est du Manengouba. Ces savanes recèlent d'espèces floristiques telles que le Tremasorientalis, le Harunganamadagascariensis et fauniques telles que le cerf, la biche, les antilopes et les reptiles.

Les formations prairiales qui apparaissent lorsque la savane se dégrade, notamment sur les sommets. Elles sont constituées essentiellement de plantes herbacées et de graminées et s'étendent sur les versants Nord et Est du Manengouba dont les flancs sont soit entièrement dénudé, soit couverts par une végétation herbacée dégradée par les activités agropastorales.

Cette végétation est favorable à l'agriculture pour plusieurs raisons, car elle est très facile pour la mise en valeur ; favorable à l'élevage etc.

II.1.6. Faune

L'effet de la déforestation rend la faune pauvre. Plusieurs espèces ont disparues de ce qui autrefois était comme savane et forêt. Nous avons par exemple le chimpanzé et le gorille à Ediengo, Nzakon, Mama, Mbokem ; et l'éléphant. Néanmoins, nous avons des oiseaux sauvages (le faisant, le corbeau, l'épervier, le toucan, la perdrix, pigeons sauvages, des animaux sauvages (les singes, les antilopes, lièvres, porc épic, les chats tigres, les rats palmistes et autres petits mammifères rongeurs, sans oublier les reptiles que l'on rencontre dans les zones humides). La faune aquatique quant à elle regroupe des carpes, silures serpents, crabes, et tilapias. Cette diversité faunique, que l'on relève est aussi menacée considérablement de disparition de certaines espèces, dues soit à la chasse non réglementée, soit aux feux de brousses et, surtout cette déforestation continue.

II.2. LES FACTEURS ÉCONOMIQUES : DE NOMBREUSES FACILITÉS ÉCONOMIQUES ET LA CRISE CAFÉIÈRE

S'agissant de ces facteurs économiques, mous avons des facilités de déplacement pour les agriculteurs qui vont au champ. En effet dans l'arrondissement de Melong, chaque agriculteur dispose un moyen de déplacement qui permet de se rendre au champ. Ces engins parfois transporte la main d'oeuvre, transporte les engins, les engrais. Ainsi la distance de la maison pour le champ ne constitue plus un obstacle. Aussi, il est facile pour les agriculteurs que nous avons que nous avons rencontré d'obtenir du crédit soit auprès des micros finances ou auprès des boutiques de produits agricoles généralement appelé maison de planteurs.

Planche 2 : Quelques facilités économiques de l'agriculture

Source : Enquète de terrain Aout 2020

La décennie 1980 constitue pour le Cameroun une période de forte turbulence. Ebranlé par les chocs externes d'une ampleur inégalée qui conduisent à des déséquilibres macroéconomiques graves, le pays plonge dans une récession prolongée caractérisée par l'adoption en 1989 des plans d'ajustement structurels(PAS). Cette situation se répercute nécessairement sur le marché du travail analysé sur deux plans : l'explosion du chômage et les stratégies de survie. Avec la crise économique des années 1980, le café a connu une chute dans l'arrondissement de Melong, dès lors de nombreux agriculteurs se sont tourné vers le vivrier marchand. Aussi, avec l'augmentation du chômage, les jeunes se sont tournés vers l'agriculture.

II.3. FACTEURS SOCIOCULTURELS

S'agissant de ces facteurs, l'arrondissement de Melong bénéficie d'un brassage culturel du aux migrations. En effet Melong est limitrophe de la région de l'ouest qui est une région avec des habitudes et cultures particulières, ainsi les peuples de cette région ont transporté leur culture vers Melong à travers les migrations. Ainsi dans l'arrondissement on pratique de nouvelles cultures qu'on ne trouvait pas avant. De même la main d'oeuvre a augmenté. Notons également que Melong est limitrophe de la région du Sud-Ouest principalement Bagueme qui est une région en crise.

Figure 21 : L'origine des différents agriculteurs

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Suivant cette figure les différents agriculteurs de l'arrondissement de Melong sont d'origines diverses. La majorité d'entre eux est d'origine de la localité qui représente plus de 45%, cependant par l'effet des migrations plusieurs autres tribus se sont implantés et de ce fait ont transporté leur culture.

II.3.1. Une population en constante évolution et de plus en plus diversifiée

La zone duMoungo en général et Mélong en particulier, malgré sa grande fertilité, était faiblement occupée avant l'arrivée des colons.Son peuplement est composé des Elong et Mbo connus sous l'appellation « Ngoh et Nsongo » qui occupe tout le pourtour du versant du Manengouba. Ces ethniessont issues d'un même ancêtre commun appelé Ngoh à qui ces autochtones doivent leur origine. D'après NGOULA (2005), la population du sous ensemble Ngoh-Nsongo est incluse dans l'ensemble « Oroko-Ngoh », qui lui est inclus dans le sous-groupe Sawa. Lequel sous-groupe Sawa fait partir du sous-groupe Bantou. Les ethnies du sous ensemble Ngoh et Nsongo ont la même culture et parlent le même dialecte. Elles forment par conséquent un groupe uni culturellement et linguistiquement. C'est pourquoi, les chercheurs pendant l'époque coloniale, tentèrent de les inclure dans un même groupe. Dès le XXe siècle, la région s'est présentée comme une terre d'accueil pour les gens venus d'horizons divers (régions voisines en l'occurrence le pays Bamiléké et le Nkam).

L'arrivée des allogènes lentes au début, s'est donc accélérée avec la colonisation européenne. D'après DONGMO (1981), on ne sait pas à combien s'élevait la population à l'époque de la colonisation, mais il est clair qu'elle était très peu nombreuse, et que les densités étaient très inférieures à celles d'autres région comme l'Ouest par exemple. En effet, l'on note qu'en 1936, malgré l'existence d'une proportion déjà importante d'allogènes dans sa population, le Moungo n'avait qu'une densité de 15 habitants au km2, contre 85 pour le pays Bamiléké.

L'augmentation de cette population a également été encouragée par l'afflux des populations d'autres régions sous forme de main d'oeuvre. En effet, les populations de la région ne montraient guère d'ardeur au travail, à tort ou à raison le surnom de « paresseux » par les européens. Comme exemple de population venue en renfort de main d'oeuvre, on peut citer les populations du pays Bamiléké et des régions du Nkam, contribuant ainsi au brassage culturel dans la région. Ce qui explique la raison pour laquelle jusqu'à nos jours la population du Moungo est demeuréecosmopolite.

Le recensement général de la population de 2005 montre que Mélong connait une croissance démographique assez remarquable, soit 54279 habitants pour un taux d'accroissement naturel de 2,8% au niveau national (BUCREP(2010), RGPH 2005). Une projection statistique faisant des paramètres de la croissance démographique (mortalité, fécondité, migration) et considérant le même taux d'accroissement, laisse apparaitre une population de 70541 habitants en 2015. La population de Mélong connait une évolution nette. Cette projection statistique n'est valable que si les paramètres de l'évolution démographique sont exclus et le taux d'accroissement maintenu.

Tableau 10 : Projection de l'évolution de la population de Mélong

Années

Population

2005

54279

2010

61878

2015

70541

2020

75447

Source : BUCREP, 2010, modifié par Mboungue en 2020

Figure 22 : Evolution de la population de la population de Melong

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Les projetions du tableau ci-dessus ont été réalisées à partir des chiffres de la population de 2005 et le taux d'accroissement de la région (2,8%). Ce tableau décrit la croissance arithmétique allant de 54279 habitants en 2005 à 75447 habitants en 2020, soit une augmentation d'environ 30000 habitants. D'après ce tableau, nous constatons que la population de Mélong connait une évolution nette. Ce phénomène s'explique non seulement par un taux d'accroissement élevé, mais également par un solde migratoire positif. Ce dernier facteur affecte par ailleurs la structure et la composition de la population. C'est une population dont la structure et la composition sont constamment modifiées par l'exode rural et différentes formes de migrations telles que les migrations temporaires, migration périodiques, migration saisonnières, migrations quotidiennes, migrations de retour. En effet, on remarque la présence de plusieurs groupes ethniques en majorité en provenance des régions environnantes (Ouest, Sud-ouest, Nord-ouest). Cette population est essentiellement agricole. Par ailleurs, on note la présence des campements Bororo qui sont des éleveurs nomades et sont installés aux pieds du Mont Manengouba.

La population de Mélong est dominée par les allogènes. La région a connu très tot un phénomène migratoire intense, puisqu'elle offre de nombreuses possibilités d'emploi par sa richesse naturelle. Ceci a contribué à faire de cette région un lieu de brassage ethnique avec les autochtones Ngoh et Nsongo et les immigrants parmi lesquels les Bamiléké installés majoritairement au pied de la montagne (Mont Manengouba). La présence d'une terre assez fertile et le développement des plantations coloniales attireront une foule de travailleurs à la recherche d'emploi dans la région du Moungo en général et plus précisément de notre zone d'étude. Les richesses naturelles, notamment la qualité du sol, vont très vite être exploitées par les européens. Les colons développent une économie de marché avec utilisation d'une main d'oeuvre abondante. Les habitants de l'Ouest connus pour être assidus au travail seront vite les fournisseurs de cette main d'oeuvre relayés plus tard par ceux des autres régions du pays (Nord-ouest, Sud-ouest...). Pour certains, il s'agira de migrations définitives. Ce mouvement migratoire va donc faciliter la colonisation de l'espace à travers la construction des habitations et la mise en place des plantations.

II.3.2 Une population jeune, dynamique et beaucoup plus masculine

La structure de la population de Mélong à l'image de celle du Cameroun, fait ressortir la jeunesse de la population. Dans l'ensemble, la population de Mélong est constituée en majorité de jeunes, suivis des adultes et des personnes âgées.Cettepopulation de Mélong est résolument décidée à engager tous leurs efforts dans l'agriculture. Pour cette population, l'activité agro-pastorale n'est pas un simple mode de vie mais une véritable entreprise sur laquelle repose toute leur vie. Les femmes constituent l'essentiel de la force de production. Elles sont des ouvrières non salariées et travaillent dans la plupart des cas pour le compte du mari.

Figure 23 : Répartition par âge des agriculteurs

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Figure 24 : Répartition par âge et par sexe des agriculteurs

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Comme l'illustre les figures ci-dessus, l'agriculture reste dominée par les hommes avec une représentativité de 67% contre 33% des femmes. Ceci peut se justifier par le fait que les hommes sont plus résistants que les femmes. C'est-à-dire que supporte la douleur et la fatigue car c'est une activité qui demande plus de force et également pénible avec les accidents rencontrés. Les femmes disposent moins de temps car il est très difficile pour elles d'associer les travaux champêtres, le foyer etc. Tout ceci demande d'énormes sacrifices de leur part pour ce qui est du temps. Parlant de la pénibilité du travail, les différentes taches demandent trop d'effort physique car il faut défricher, aussi pulvériser ne parait pas faciles. Généralement, dans la plupart des cas, l'homme a plus besoin de moyens ou d'argent que la femme car étant le chef de la famille, il lui revient la responsabilité d'assurer les besoins de la famille et par conséquent il faut diversifier les sources de revenu. Car l'agriculture a une rentabilité temporelle.

v L'exploitation agricole une activité qui attire de plus en plus les jeunes

Au niveau de l'âge, d'après notre figure, la majorité des agriculteurs sont des jeunes qui représentent plus de 53% de l'ensemble des agriculteurs contre 47% des vieux. On peut justifier cette des jeunes, du fait que ceux-ci sont plus actifs que les vieux qui par contre sont fatigués par le poids de l'âge. Cette activité exige trop d'effort, de courage, de force et de temps. Cependant la tranche d'âge dominante est celle compris entre 40 et 50 ans qui représente 38% comme l'illustre la figure ci-dessus.

II.4. LES FACTEURS POLITIQUES : L'ETAT ET SA POLITIQUE AGRICOLE

Les services déconcentrés à l'instar de la Délégation Départementale et la Délégation d'Arrondissement du MINADER sont des garants de la politique gouvernementale sur l'agriculture. En effet l'Etat pour atteindre sa politique d'agriculture de seconde génération offre des facilités aux agriculteurs à travers ses divers programmes. MINADER, DDADER, DAADER, Postes agricoles favorisent la promotion de l'agriculture, encadrement, suivi des agriculteurs et le développement rural. Il y'a également le PNVRA Sensibilisation et vulgarisation des innovations agropastorales.

Tableau 11: L'action de certains acteurs indirects

ACTEURS

ACTIONS MENEES

Bailleurs de fonds, ONG

Appui matériel et financier aux groupes

MINADER, DDADER, DAADER, Postes agricoles

Promotion de l'agriculture, encadrement, suivi des agriculteurs et développement rural, appui financier

PNVRA

Sensibilisation et vulgarisation des innovations agropastorales

PROSAPVA

Regroupe tous projets agricoles dans l'arrondissement

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Il ressort de l'analyse de ce tableau que dans l'arrondissement de Mélong, plusieurs catégories d'acteurs agissent au côté des paysans qui développent des techniques. Ces acteurs sont les membres de la société civile, des bailleurs de fonds et des services déconcentrés de l'Etat.

CONCLUSION

L'objectif de ce chapitre était de montrer les facteurs de la dynamique agricole dans l'arrondissement de Melong. Et pour atteindre cet objectif, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle les facteurs de la dynamique de l'agricole sont à la fois socio-économiques, politiques, culturels et environnementaux. Au terme de ceci, nous notons que les dynamiques agricoles ont été encouragées par les facteurs naturels, car le milieu naturel est un élément déterminant dans le type de culture et la technique agricole. Malheureusement avec la culture du café longtemps pratiqué, certains sols se sont épuisés. S'agissant des facteurs socioculturels, ceci se justifie par le dynamisme de la population, la crise économique des années 1980 qui a conduit à la chute des produits de rente comme le café et favorisant l'émergence de nouvelle culture maraichère et vivrière. Notons également le brassage culturel qui a favorisé l'introduction de nouvelles tribus, mais surtout des moyens dont dispose le paysan qui déterminent le type de système à adopter. Enfin les facteurs politiques. Ceux-ci se justifient à travers la politique agricole du gouvernement qui souhaite atteindre l'agriculture de seconde génération en facilitant les paysans dans l'accès à certaines possibilités agricoles. Mais aussi c'est l'Etat en tant que pouvoir central, qui définit les politiques agricoles. Comme dans la théorie de la centralité galactique de René Joly AssakoAssako. Enfin les déplacements de certaines populations des régions voisines vers Melongqui sont à la recherche du bien-être, constituent aujourd'hui une main d'oeuvre importante et certaines mêmes sont devenues propriétaires.

CHAPITRE III : LES DIFFERENTES DYNAMIQUES AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG

INTRODUCTION

Les dynamiques agricoles ici signifient les changements survenus dans l'agriculture. Depuis quelques années, grâce à de nombreux facteurs, l'agriculture a connu de nombreuses mutations. Ces changements peuvent être dans le sens de progression ou de régression. Ainsi les dynamiques agricoles dans l'arrondissement de Melong, cette dernière décennie sont à la fois spatiales, sociales, économique, au niveau des techniques agricoles et au niveau politique. Ce qui fera l'objet de notre étude dans cette 3ème partie

III.1. LES DYNAMIQUES SPATIALES

III.1.1. Les distance entre les maisons ou habitats et les plantations de plus en plus grandes.

Plusieurs localités constituent des bassins agricoles dans l'arrondissement de Melong. Dans le cadre de cette étude ou nous avons enquêté dans les deux villages, nous avons discuté avec quelques agriculteurs âgés qui avaient des plantations depuis des années sur la distance avec les champs agricoles. Plusieurs d'entre eux nous ont confirmé que les distances ont aujourd'hui évoluées, surtout lorsque vous voulez un champ fertile. Cette dynamique s'observe au niveau de la distance parcourue par les agriculteurs pour atteindre la plantation. Elle varie entre 2h et 5h de marche du village pour le champ. D'après nos entretiens avec ces derniers dans les deux localités, ils affirment que la distance a énormément augmentée. Cette variation s'observe dans le tableau suivant :

Tableau 12 : Evolution des distances en km entre habitations et les plantations d'après certains paysans.

Année

Mankwa

Essekou

1975

5,3

3,3

1990

6

3,8

2005

8,72

4,04

2020

10

5

Source : Enquêtes de terrain Décembre 2020

Figure 25 : Evolution des distances en km entre habitations et les plantations d'après certains paysans.

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Suivant ce tableau 12 les distances ont au fil des années connues une évolution considérable. Que ce soit à Mankwa ou à Essekou, les deux localités ont augmenté de distances entre les habitations et les sites agricoles. En fait ces distances deviennent de plus en plus grandes à cause de la recherche des terres un peu plus fertiles et d'un espace plus grand afin d'augmenter la production. En dehors de la recherche des terres fertiles, cette distance dépend également du type de culture et de la disponibilité de l'espace. Comme le démontre notre figure 26 ci-dessous.

Figure 26 : les raisons de l'évolution des distances entre habitations et les plantations.

Source : Enquête de terrain décembre 2020

III.1.2. Des superficies des cultures de plus en plus grandes

Au fil des années, les superficies agricoles ont connu des dynamiques. Ceci peut s'expliquer par le fait que la demande de consommation a augmenté à cause de la forte croissance de la population, mais aussi à l'augmentation des travailleurs. Aussi certains anciens espaces devenus pauvres, ont poussé le paysan à chercher de nouveaux espaces. Cette dynamique peut s'observer sur notre carte suivante :

Figure 27 : Carte de l'évolution des superficies des espaces agricoles entre 1975 et 2020 Source : Image Landsat TM du 17/10/2020

Figure 28 : Evolution des superficies agricoles entre 1975 et 2020

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Au regard de cette figure 28 présentant les dynamiques des superficies agricoles, on constate que cette superficie a presque doublée après chaque 15 ans. Par exemple de 1975 à 1990, on est passé de 9063 à 15673 ha. Ceci peut s'expliquer par le fait que c'est une période ou le Moungo de façon générale et Melong en particulier connait l'afflux des migrants Bamilékés venus de la région de l'Ouest. Pareille entre 2005 et 2020. Bref, les dynamiques au niveau de l'espace agricole ont toujours été constantes. De 1975 à 2020 on est passé de 9063ha à 33061ha.

III.2. LES DYNAMIQUES SOCIALES

Aujourd'hui, les dynamiques agricoles ont considérablement impacté le social des populations.

III.2.1. Evolution d'accès genre à la terre

L'accès à la terre aujourd'hui n'est plus l'affaire des hommes uniquement même si la proportion des femmes reste toujours faible.

Figure 29 : Evolution d'accès genre à la terre

Source : Enquête de terrain décembre 2020

D'après cette figure à proportion d'accès à la terre reste dominée par les hommes qui représentent 95%. Ceci se justifie par le fait que ce sont les hommes qui sont des héritiers généralement. La proportion de femmes représente 5%. En fait, il s'agit beaucoup plus des veuves et les célibataires.

III.2.2. Les acteurs agricoles dans l'arrondissement de Melong de plus en plus nombreux

De nos jours les acteurs agricoles deviennent de plus en plus nombreux dans le but d'améliorer la production agricole. Ici nous avons l'Etat qui met en place les programmes et projets agricoles, nous avons GIC au sein duquel les agriculteurs se réunissent pour mettre en commun leur initiative. Les élites qui font du champ dans le cadre de leur retraite. Les ONG et les paysans eux même.

III.2.3. Les agriculteurs de plus en plus jeunes

Après la crise des années 1980, l'agriculture a été abandonnée par les jeunes. Seuls les vieux étaient impliqués dans l'agriculture. Aujourd'hui de plus en plus on observe un retour des jeunes dans l'agriculture. Ceci s'explique par le fait qu'il y'a crise d'emploi a la fonction publique et de nombreux après leur étude se lance dans l'agriculture. De même la politique du gouvernement impulsée par le chef de l'Etat de passer à l'agriculture de seconde génération permet de valoriser cette activité et encourager l'implication des jeunes.

Figure 30 : Evolution des âges des agriculteurs

Source : Enquête de terrain décembre 2020

III.2.4. Des agriculteurs de plus en plus nombreux et d'origine diverses

L'agriculture dans les années 1980 jusqu'en 2000 était pratiquée par les populations locales du littoral et celle de la région voisine de l'ouest qui avait connu les migrations dans le moungo. Mais aujourd'hui n plus e ces deux régions on note l'arrivée des populations d'origine autres. Ceci peut s'expliquer du fait des crises du nord avec BOKO HARAM et celle de la zone anglophone du Sud-ouest et du Nord-ouest.

Figure 31 : Evolution d'origine des agriculteurs

Source : Enquête de terrain décembre 2020

III.3. DES DYNAMIQUES AU NIVEAU ÉCONOMIQUE CONSIDÉRABLES

III.3.1. Au niveau des prix des produits

Tableau 13 : Evolution des prix de quelques produits

Produits

Année 2000

2005

2008

2015

2020

2021

Café

20000

20000

8000

20000

18000

18000

Maïs

10000

8000

11000

25000

30000

30000

Gingembre

7000

7000

7000

18000

45000

40000

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Figure 32 : Evolution des prix de quelques productions agricoles

Source : Enquête de terrain décembre 2020

En observation de cette figure, on constate que les prix de certains produits comme le café ont connu une régression au fil des années. Pendant que d'autres ont plutôt évolué avec le temps. C'est le cas beaucoup plus des produits vivriers comme le maïs et gingembre. Avec encore l'avènement du COVID-19 le gingembre a connu une inflation de plus de 100% en 2020. Ainsi on retient que les dynamiques ne sont pas seulement évolutives mais aussi régressives.

III.3.2. L'introduction de nouveaux types de cultures

Depuis la période coloniale, les cultures qui étaient cultivées sont les cultures de rente comme le café. Aujourd'hui après les crises des années 1980 et 2008, le café a chuté et laisser place aux nombreuses autres cultures comme le maïs, la banane plantain et le gingembre qui peuvent se cultiver même deux à trois fois l'an.

Figure 33 : De nouveaux types de cultures

Source : Enquête de terrain décembre 2020

III.3.3. Les quantités de production en augmentation pour le vivrier marchant

Selon les entretiens sur le terrain avec certains agriculteurs, les quantités de production ont considérablement augmentées pour ce qui est du vivrier marchant. Par contre le café a connu une chute de production importante. Car les agriculteurs n'accordent plus d'importance au café mais ne l'abandonnent pas totalement.

Figure 34 : Avis sur l'augmentation de la production

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Un parent nous faisait comprendre que son champ de Café de 1ha qui donnait plus de 20 à 25 sacs lui donne aujourd'hui à peine 10 sacs comme le montre la photo 9 ci-dessous.

Photo 9 : production caféière d'un hectare

Source : Enquète de terrain décembre 2020

III.3.4. La destination de la production de plus en plus diverse

Dans la localité de Melong, seules les cultures de rente comme le café et la banane plantain étaient les produits agricoles les plus commercialisés. Les produits vivriers connaissaient uniquement une consommation familiale. Aujourd'hui la production vivrière connait une destination à la fois familiale et surtout commerciale. Ceci s'explique par le fait que les produits de rente ou de commercialisation ont connu une chute drastique des prix. Ce qui ne permet pas aux agriculteurs de vivre durant l'année.

Figure 35 : Avis sur la destination de la production

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Au regard de cette figure, on note que aucun agriculteur ne produit uniquement pour l'autoconsommation. La majorité de ces derniers, c'est à dire 88% produisent pour la consommation et la vente. Ceci se justifie par le fait que le vivrier marchant est devenu facilement commerciable, la demande sur le marché est devenue de plus en plus forte. De plus la commercialisation se fait à tout moment. Ce qui produit un revenu permanent. En fin lorsqu'il y'a donc reste ou après le tri de la production où les meilleurs produits sont vendus, le reste est destiné à la consommation familiale. Dans ce groupe, il y'en a qui produisent uniquement pour vendre. Ils représentent 12% de la population.

III.4. AU NIVEAU DES TECHNIQUES AGRICOLES

B

A

Aujourd'hui de plus en plus les techniques agricoles ont évolué. Certaines comme la jachère et l'agriculture sur brulis sont en voie de disparition. Les durées de jachère pour ceux qui en font ont diminué. De même la polyculture, la monoculture et l'agriculture mixte sont de plus en plus valorisées.

C

Planche 3 : Quelques types de cultures

Source : Enquète de terrain Aout 2020

Au niveau de cette planche 3, on note sur les photos A et B la polyculture ou respectivement on a deux culture de rente notamment le café et le cacao. Au niveau de la photo C nous avons la monoculture d'arachide.

III.4.1. Une agriculture de plus en plus dominée par le vivrier marchand

Dans l'arrondissement de Melong, de plus en plus le vivrier marchant domine l'agriculture au détriment des cultures de rente qui connaissent de nos jours un recul considérable. Ceci s'explique par le fait que les prix des produits de rente ont beaucoup chuté. De plus ces cultures notamment le café ne produisent qu'une fois l'an, ainsi pendant ce temps le paysan vit difficilement. C'est pourquoi ceux-ci ont opté pour le vivrier marchant qui ont un cycle très court de production.

Planche 4 : Récolte du vivrier marchand

Source : Enquète de terrain decembre 2020

III.4.2. L'amélioration considérable des outils

L'outillage aujourd'hui a évolué. Il est difficile de nos jours de parler de l'agriculture traditionnelle au sens pure, car de plus en plus les agriculteurs utilisent des outils améliorés. On assiste à la mécanisation. De nombreux outils agricoles font leur apparition dans la localité non seulement pour améliorer la production mais aussi les conditions de vie des agriculteurs.

B

A

D

C

Planche 5 : Quelques outils agricoles

Source : Enquète de terrain Aout et decembre 2020

Sur cette planche 5, on note à la photo A un tracteur à multiple utilisations, on peut l'utiliser pour transporter les produits des champs, pour labourer en mettant les lames. A la photo B se trouve une motopompe pour arroser les champs. Ainsi l'agriculteur n'a pas de période et peut cultiver à tout moment. La photo C, il s'agit d'un pulvérisateur permettant de pulvériser les herbes du champ et de traiter les cultures. En fin nous avons des méthodes de conservation des récoltes permettant d'attendre le moment propice pour évacuer la production.

III.4.3. L'avènement des intrants agricoles

Dans l'arrondissement de Melong, les paysans se sont lancés dans l'utilisation généralisée de des entrants agricoles à savoir les engrais et les produits phytosanitaires. Ceci à cause de la forte pression humaine sur les sols déjà pauvres, les paysans se tournent vers l'utilisation des engrais chimiques et organiques pour fertiliser leur sol. Les paysans en fonction de leurs moyens utilisent différents fertilisants à savoir les engrais organiques (fiente de poule, compost et fumure d'animaux) ; les engrais chimiques sous forme NPK (N=azote, P=potasse, K=phosphate) qui sont fonction de la variation du degré de concentration des éléments à l'exemple du 12-6-20, du 20-10-10. En plus des KNP, l'Urée ou le 46%N, le NH3 et les engrais foliaires sont autant de types d'engrais utilisés. Un commerçant d'engrais nous-même confié que les quantités vendues sont énormes actuellement.


Figure 36 : avis sur l'utilisation des intrants agricoles

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Planche 6 : Quelques intrants agricoles

Source : Enquète de terrain Aout et decembre 2020

Aujourd'hui la majorité des agriculteurs utilisent les entrants pour booster la production. Ceci est observé sur la figure 36 ou plus de 94% affirment ne pas travailler aujourd'hui sans intrants agricoles car les sols sont devenus pauvre. Sur la planche 6, on retrouve parmi les entrants, les fertilisants constitués du Sulfate, du 20-10-10 et de de l'Urée. On retrouve des insecticides ou pesticides constitués du Cypercal, du Piriforce, du Bomec, du Vertox, du K-optimal etc. En fin des herbicides constitués du Glyphosate (Glycote) et du gramosole (Coxone super).

III.5. AU NIVEAU POLITIQUE

III.5.1. Subventions

On appelle subventions agricole un outil utilisé par l'Etat pour rechercher un (des) effet(s) levier(s) sur l'ensemble de l'économie nationale et sur la filière agricole et agroalimentaire en particulier. Cette subvention est vue comme un outil de développement ayant des impacts au niveau politique, stratégique, commercial, financier, alimentaire, social, environnemental, etc. Les points touchés par la recherche d'effets leviers sont notamment :

Ø Appuyer et orienter le développement économique du secteur agricole ;

Ø Réduire la dépendance à l'égard des importations agroalimentaires ;

Ø Améliorer la balance nationale des paiements ;

Ø Augmenter la production agricole nationale

Le manuel de subvention des intrants et équipements agricoles s'inscrit dans le cadre de la politique gouvernementale de soutien au développement de l'agriculture camerounaise visant à atteindre l'autosuffisance alimentaire nationale et l'amélioration de la balance commerciale par le développement d'une agriculture de seconde génération orientée sur le marché et compétitive.

Le défi à relever étant le passage à une production rurale intensive et industrielle, le Gouvernement entend promouvoir, dans le cadre de la Révolution Agricole voulue par le Chef de l'Etat, une agriculture dite de seconde génération par la mise en place d'un plan d'accroissement et modernisation du circuit de la production agricole. Le manuel de subvention agricole est donc un outil permettant de répondre aux besoins des objectifs spécifiques de la stratégie nationale (SDSR) du MINADER concernant l'amélioration de la productivité des filières et la modernisation des infrastructures du monde rural et des facteurs de production agricole.

Les différentes subventions concernées sont des subventions en intrants des équipements agricoles productifs notamment de Catégorie 1 (engrais, semences, produits phytosanitaires) : ce sont les subventions de masse, Catégorie 2 (équipements et machines agricoles) qui sont les subventions ciblées.

Les bénéficiaires directes sont les agriculteurs et les organisations de producteurs. Le manuel des subventions agricoles s'adresse en particulier aux membres des commissions départementales et régionales d'analyse de demandes de subventions de catégorie 2. les subventions agricoles financées par le BIP du Cameroun. Toutefois, les programmes financés sur d'autres ressources sont tenus de s'aligner sur la même logique afin de préserver la cohérence de l'action publique. Les critères pour bénéficier de ces subventions sont :

Ø Une demande de subvention qui doit être approuvée au niveau local dans les comités de sélection au niveau des arrondissements

Ø Etre une organisation de producteurs, une société de coopérative

Ø Le chef de poste agricole doit produire pour le délégué d'arrondissement, un diagnostic exploratoire d'exploitation, le but étant d'assurer que le demandeur dispose véritablement d'une exploitation agricole.


Figure 37 : Avis sur l'utilisation des subventions agricoles

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Cette figure 37 nous présente le pourcentage de personnes bénéficiant des subventions agricoles. Cette proportion certes encore faible mais est en hausse. Cette faible proportion vient du fait que plusieurs personnes ignorent la procédure pour bénéficier de ces subventions.

III.5.2. Mise en place des politiques agricoles : de l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde génération

Aujourd'hui au Cameroun, de manière générale, quatre ministères sont directement chargés du développement du secteur rural : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER), Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA), Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) et le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (MINEPDED). En aval des administrations centrales, les Collectivités territoriales décentralisées (CTD), communes et régions, assurent le dialogue permanent et la concertation avec les démembrements territoriaux desdits ministères pour la résolution des problèmes locaux et de proximité. Du fait de la décentralisation, les CTD sont appelées à jouer un rôle déterminant dans la planification et le financement du développement local au premier niveau duquel se trouvent l'agriculture, l'élevage la pêche et la forêt. En plus des actions menées par les ministères, l'Etat a créé des établissements parapublics pour contribuer à moderniser l'appareil de production et mener des interventions stratégiques en faveur du milieu rural. Il s'agit notamment du Centre National d'Etude et d'Expérimentation du Machinisme Agricole (CENEEMA), de l'Unité de Traitement Agricole par Voie Aérienne (UTAVA), chargée de la lutte contre les fléaux des cultures, les épizooties et la protection de l'environnement rural et des Etablissements de micro finance (EMF) orientés vers la satisfaction des besoins des ruraux en matière de services financiers (crédit, épargne, transfert de fonds, etc.). La politique de l'Etat du Cameroun est de quitter de l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde génération. La photo 10 ci-dessous permet de ressortir les différences entre les deux types d'agriculture.

Photo 10 : De l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde génération

Source : Enquète de terrain decembre 2020

III.5.3. Les OP et GIC

A la base, le milieu rural est structuré en Organisations de producteurs (OP) de taille très variable (Groupements d'Initiative Commune (GIC), Fédérations de GIC, Coopératives et Unions de Coopératives). Les OP rassemblent les producteurs sur un produit particulier (coton, cacao, café, hévéa, palmier à huile, oignon, etc.) ou sur une base territoriale (village, département, région). Elles entretiennent des relations plus ou moins soutenues avec les services centraux ou décentralisés de l'Etat. Leur mise en place, leur pérennité et leur opérationnalité sont souvent liées à des projets qui suscitent leur création. Le chantier de la restructuration de groupements d'initiatives communes (GIC) en structures coopératives mieux organisées et structurées pour en faire des interlocuteurs crédibles tant vis-à-vis de l'Etat que des structures privées d'appui et de financement constitue l'un des programmes majeurs du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural. L'arrondissement de Melong n'est pas en reste, aujourd'hui on compte plusieurs organisations paysannes qui oeuvrent pour le développement du secteur agricole. Le rôle des OP se résume dans ce schéma de Pesche (2001).

Développement local

Intérêt général

OP

Représentation des intérêts

Intérêt du groupe

Services aux membres

interets

Figure 38 : Rôles des OP

Source : Pesche (2001)

Suivant cette figure 38 on distingue trois rôles des OP : la fourniture de services à leurs membres qui peuvent être de nature technique ou économique ; la représentation des intérêts de leurs membres et, plus largement, des agriculteurs ou ruraux sans forcément qu'ils soient membres et enfin l'implication dans le développement local, sous forme d'investissements sociaux en suppléant l'Etat.

III.6. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL

III.6.1. Les dimensions de terrain occupées

De plus en plus avec la demande en produits vivriers de plus en plus croissante, les agriculteurs ont augmenté leurs superficies. Les dimensions du terrain sont majoritairement comprises entre 6 et 10ha. De plus la plupart d'entre eux affirment qu'ils ont augmenté cet espace depuis l'acquisition de leur premier champ. Ceux-là représentent 60% de la population.

Figure 39 : Dimension de l'espace de terrain par agriculteur et leur avis sur l'augmentation de l'espace.

Source : Enquête de terrain décembre 2020

CONCLUSION

Au terme de ce chapitre dont l'objectif était de montrer les différentes dynamiques survenues dans l'agriculturedans l'arrondissement de Melong. Nous avons émis l'hypothèse selon laquelleles principales dynamiques s'observent au niveau des espaces, du social, politique, économique et des techniques. Bref nous notons que celles-ci ont été observées dans tous les aspects. Cette dynamique a été tantôt positive à travers des évolutions, tantôt négatives par la régression. C'est le cas des plantations de café et de leur production qui ont aujourd'hui connu une baisse considérable par rapport aux années d'avant la crise. Aujourd'hui les agriculteurs ont opté pour les vivriers, le maraicher et les fruitiers.De même on note que les espaces agricoles ont augmentés et presque doublés. De même, l'agriculture extensive au sens stricte a presque disparue de nos jours. Car aucun agriculteur ne travaille sans engrais ou sans pesticide. Le recours à ces entrants agricoles s'est généralisé. Ceci n'est pas sans conséquences sur l'environnement.

CHAPITRE IV : IMPACTS DES DYNAMIQUES AGRICOLES

INTRODUCTION

L'agriculture est une activité humaine qui modifie profondément les écosystèmes naturels afin de produire des ressources (principalement alimentaires) utiles aux humains. Elle occupe une proportion importante des surfaces de terres émergées, avec des conséquences majeures pour être utiles aux humains. Les impacts de l'agriculture sur les sols et la biodiversité existent depuis son apparition, il y a environ 10 000 ans. À partir de 1945, l'augmentation de l'utilisation des engrais minéraux, l'apparition des pesticides organiques, le développement de l'irrigation (dans le cadre de la révolution verte, notamment) et la motorisation de l'agriculture ont fortement augmenté les impacts environnementaux de l'agriculture. Les impacts environnementaux de l'agriculture contemporaine s'étendent au-delà des écosystèmes agricoles, et incluent la pollution des eaux et de l'air, la modification au niveau social, économique, la contribution au réchauffement climatique. La modification des pratiques agricoles a également des impacts paysagers.

IV.1. IMPACT SOCIAL

IV.1.1. Au niveau de la santé

L'argent issu de la vente, permet aux différents agriculteurs de se soigner ou d'assurer la santé de leur famille.

Cependant l'utilisation des produits toxiques comme les herbicides et les pesticides ont un effet pervers sur la santé. Selon les informations recueillies auprès de certains agriculteurs, « après une journée de longue utilisation de pulvérisation, on a du mal à bien respirer en soirée et surtout qu'on n'a pas de cache-nez ».

IV.1.2. Au niveau de l'éducation

Les revenus issus de la vente de la vente de la production agricole permettent à certains à investir dans l'école de leurs enfants. Comme nous l'avons précisé plus haut dans les types de revenu, certaines cultures procurent un argent rapide aux exploitants. C'est pourquoi pendant les périodes de rentrées scolaires, on observe une forte intensité de cette activité pour permettre d'avoir de l'argent pour pouvoir inscrire leurs progénitures. De nombreux parents ont financé les études de leurs enfants grâce aux revenus issus de l'agriculture.

IV.1.3. Les pertes des valeurs traditionnelles

Aujourd'hui, les dynamiques agricoles ont considérablement impacté les valeurs traditionnelles. Il y en a qui ont perdu les valeurs traditionnelles du travail du champ. Or avant les subventions et les entrants on cultivait à base des traditions, on lisait de façon traditionnelle la nature avant de cultiver. Mais aujourd'hui tout est possible avec les entrants. S'il n'y a pas de pluie, il y'a l'urée, on pouvait vérifier de façon traditionnelle et évoquer les ancêtres en aspergeant le vin blanc et la nourriture au champ avant de travailler. De nos jours on croit aux forces des entrants.

IV.1.3. Les conflits

L'agriculture est de plus en plus confrontée à de nombreux conflits. On distingue ici les conflits entre les agriculteurs eux même. Ceux-ci parfois se disputent les limites de champ ou victime entre eux de vol de leur production. Généralement le premier coupable est le voisin. De plus on assiste à la naissance des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Ces éleveurs sont généralement des éleveurs bororos. Alors leur de transhumance, les boeufs peuvent échapper à leur contrôle et se retrouver dans le champ d'un agriculteur comme l'illustre la photo ci-dessous :

B

A

Photo 11 : Un troupeau de boeuf dans un champ de Manioc

Source : Enquète de terrain decembre 2020

Dans la photo 11 on constate que les boeufs (A) environnent le champ de manioc (B). Pendant cette transhumance les boeufs têtus qui le troupeau et se retrouvent dans les champs. Faisant ainsi les conflits entre ces bergers et les agriculteurs.

IV.2. IMPACT ÉCONOMIQUE

IV.2.1. L'agriculture entraine la création d'autres activités annexes directes ou indirectes

Les revenus issus de la vente des productions agricoles permettent aux acteurs de l'agriculture de développer ou d'investir dans d'autres activités lucratives. En effet, l'argent issus de la vente permet aux paysans de développer le petit commerce au village ou ils vendent les articles comme le cube, le savon, la cigarette, les whiskys en sachet, etc. Ils investissent également dans l'ouverture des bars pour la vente des bières, dans l'élevage. D'autres profitent pour ouvrir des pressoirs afin de transformer l'huile de palme généralement dans les bas-fonds comme le montre notre photo 12 ci-dessous.

Source : Enquète de terrain decembre 2020

Photo 12 : Un pressoir né des bas-fonds d'un champ

IV.2.2. L'agriculture comme première source d'emploi dans l'arrondissement de Melong

L'agriculture est une activité source d'emploi pour la population de Melong. Elle emploie presque toute la population de l'arrondissement de Melong. Il y'en a qui la pratique comme activité principale ; d'autres comme activité secondaire. On retrouve dans cette activité, toute classe sociale et tout niveau d'étude.

IV.2.3. L'augmentation du pouvoir d'acheter et du niveau de vie des agriculteurs

L'agriculture contribue efficacement au renforcement du revenu de tous les agriculteurs qui interviennent dans l'agriculture. La filière agricole génère plusieurs types de revenus selon le but de l'exploitation.

Les revenus urgents : Il s'agit des revenus qui proviennent de la vente pour résoudre des besoins ponctuels. Ainsi, ce revenu permet à l'exploitant de résoudre certains évènements inattendus ou encore de s'offrir les produits pour des besoins ponctuels. Par exemple s'acheter le pétrole de cuisine ou les intrants agricoles. Ce genre de revenu est généralement obtenu lorsque le paysan effectue un voyage en ville, ainsi il profite pour vendre quelques régimes de plantains. Bref il s'agit du revenu issu de la vente par occasion des produits agricoles.

Les revenus saisonniers : Il s'agit du revenu généré par l'agriculture à un moment précis de l'année. En effet, les paysans qui ont un niveau de vie défavorisé et qui connaissent des saisons mortes de leur culture, se trouvent parfois obligé de trouver d'autres activités qui leur permettent de tenir le cap. Ainsi pendant la saison morte du café, la vente d'autres produits permet de résoudre certains problèmes comme les deuils, les baptêmes, la rentrée scolaire etc.

Les revenus permanents : il s'agit du revenu issu de l'exploitation agricole pendant toute l'année. Généralement ce revenu est issu des acteurs permanents, ceux qui font dans diverses exploitations. Ainsi l'agriculture est pour eux une activité principale. Ce revenu peut être épargné pour résoudre les problèmes plus tard. Ainsi ces différents revenus servent à résoudre différents problèmes comme présente la figure ci-dessous.

Figure 40 : Orientation des revenus issus de l'agriculture

Source : Enquête de terrain décembre 2020

La majorité des revenus ici de l'agriculture st orientée à la fois dans l'école, la santé, et l'agriculture. Il permet également l'achat des produits de première nécessité et dans la construction de la maison.

IV.3. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL

IV.3.1. Une agriculture de plus en plus polluante

L'agriculture sur brulis pratiquée dans notre zone d'étude est un facteur de pollution. Déjà chargée de gaz carbonique, l'air que l'on respire à Mélong est souillée par la fumée et les gaz qui émanent des feux qui sont mis sur les herbes, fauchées ou pas, dans l'optique d'avoir de la cendre pour fertiliser les sols.

Ces brulis causent également l'érosion rapide des sols et provoquent l'ébranlement de ceux-ci sur les pentes plus ou moins abruptes. Il est à noter aussi la perturbation du cycle de l'eau, du carbone et la transformation du milieu écologique. En effet, la disparition progressive de la forêt pour des fins agricoles a provoqué un déséquilibre de l'eau et du carbone à Mélong. Ceci a sans aucun doute contribué à la réduction des quantités de pluies locales, ainsi que la diminution progressive des capacités de séquestration des différents gaz à effet de Serre. Ce qui entraine une variation du microclimat.

L'un des rôles de la forêt est la régulation des processus des écosystèmes tels que le climat et le sol. Les techniques agricoles par ses impacts sur les ressources végétales, entraine la rupture de ces principaux services, conduisant au réchauffement du micro-climat dans l'arrondissement Mélong. ACHIM STEIMER (2007) estime que 1 million d'arbres absorbent près de 250 millions de carbone. Les arbres jouent donc un rôle important dans la réduction des gaz à effets de Serre. Ainsi, le déboisement dû à la pratique de certaines techniques agricoles à Mélong entraine la diminution des puits de carbone. Ceci baisse l'absorption du CO2 et le rejet de l'O2. EMILIEN DUBIEZ (2008) montre que les arbres constituent des puits de carbone importants pour la régulation du climat. Mais le déboisement lié au brulis et à la coupe des arbres entraine une baisse considérable de ces puits, d'où le réchauffement climatique. Ces constats corroborent avec les données recueillies sur le terrain.

L'utilisation accrue des engrais à Mélong entraine la pollution de l'eau et de l'air. En effet, la majorité des paysans enquêtés font recours aux produits chimiques pour maximiser la production, lutter contre les maladies des plantes. Or ces produits chimiques utilisés sont lessivés lors des pluies dans les rivières ; et en plus des autres paramètres d'évacuation de la pollution des cours d'eau de la région.L'usage de pesticides, produits extrêmement nocifs aux êtres vivants, entraine une dissémination de ces substances dans des milieux aquatiques, souterrains ou de surface et provoque la mort de certaines espèces animales. Les nitrates et les phosphates, contenus en fortes quantités dans ces engrais, entrainent des problèmes d'eutrophisation comme le montre la photo ci-après.

B

A

Planche 7 : Une rivière eutrophiée dans le village Essekou

Source : Enquète de terrain Aout et decembre 2020

Les engrais sont causes de pollution quand ils sont appliqués en quantité supérieure à ce que les cultures peuvent absorber, ou lorsqu'ils sont emportés par l'eau ou par le vent avant de pouvoir être absorbés. L'excès d'azote et de phosphates peut être lessivé dans les eaux souterraines ou s'écouler dans les eaux de surface. Cette surcharge d'éléments nutritifs cause l'eutrophisation des lacs, réservoirs et mares, et provoque une prolifération d'algues qui détruisent les autres plantes et les animaux aquatiques.Le (A) nous montre le comblement du cours d'eau et la prolifération d'espèces végétales invasives.Suivant l'entretien avec certain agriculteurs environnants le cours d'eau, ils ont constaté qu'avec le temps la couleur de la rivière a changé. Elle est passée du claire au sombre. Ceci s'explique par la déforestation quia causé le ruissellement et l'érosion des engrais chimiques, des fumiers, les eaux usées et les boues. Le B sur la planche nous présente des éléments fertilisants contenus dans un engrais de 2O-10-10. Il s'agit de l'Azote (N), du Phosphate (P2 O5) et du Potassium (K2O). Leur présence dans un cours d'eau entraine la poussée rapide des algues et herbes. D'où ce comblement des eaux.

IV.3.2. Un recul très considérable du couvert végétal

L'agriculture contribue énormément à la diminution du couvert végétal. Sa vitesse a dépendu de l'augmentation de la population, de la création des voies de communication, la coupe industrielle du bois et l'urbanisation. Cependant, le facteur majeur qui explique cette régression du couvert végétal est la pratique des activités agricoles. Car la majorité de la population étant plus des agriculteurs. La mise en culture récurrente des terres forestières, en plus de réduire l'extension spatiale de la forêt, a un double effet sur le peuplement de la végétation. Elle provoque une diminution quantitative et qualitative des essences forestières.

Figure 41 : Régression de la végétation entre 1975 et 2020

Souce :Image Landsat TM du 22/02/1975 ; 09/012/1990 ; 13/11/2005 ; 17/10/2020

Figure 42 : Régression de la végétation entre 1975 et 2020

Source : Enquête de terrain décembre 2020

On constate qu'au cours de ces quatre periodes entre 1975 et 2020, la vegetation a considerablment diminuée. La forét est passée de 28405ha a 9432ha. La forèt degradée a connu une augmentation et est passée de 440ha a 599ha. La forèt galerie est passée de 5662ha a 1995ha. En fin la prairie-steppe est passée de 14755ha a 7821ha.

IV.3.3. Une faune de plus en plus très pauvre

La pratique de l'agriculture entraine une disparition non seulement des espèces animales, mais aussi de la disponibilité des animaux. Elle peut entrainer leur migration vers d'autres zones car leur habitat est détruit après la coupe de la forêt. En dehors de l'impact sur la faune, mentionnons que l'agriculture est liée à la chasse. Certains agriculteurs associent l'activité à la chasse des animaux soit par des pièges à câbles pour protéger les champs des animaux qui mangent les plantes ou à l'aide d'une arme à feu de chasse en sortant très tôt le matin.

Figure 43 : disparition de la faune

Source : Enquête de terrain décembre 2020

IV.3.4. Changement du microclimat

L'agriculture est une source importante d'émissions de gaz à effet de serre. Elle dégage de grandes quantités de gaz carbonique lors de la combustion de la biomasse, surtout dans les localités de déboisement et de feux de prairies. L'agriculture est également responsable du dégagement de grandes quantités d'un autre gaz à effet de serre : l'oxyde nitreux. Ce gaz est produit par des processus naturels, mais sa production est renforcée par le lessivage, la volatilisation et le ruissellement des engrais azotés, et la décomposition des résidus de cultures et des déchets animaux. Dans l'arrondissement de Melong, les agriculteurs commencent déjà à ressentir les effets de ce changement du microclimat comme le montre la figure 44 ci-dessous sur leur perception sur le changement du climat.

Figure 44 : Avis des agriculteurs sur le changement du microclimat

Source : Enquête de terrain décembre 2020

La forêt joue un rôle très important dans la régulation du climat dans la mesure où les arbres l'adoucissent. En effet les arbres constituent des puits de carbone important qui permettent de stocker le gaz carbonique. En effet, le CO2 est un gaz à effet de serre qui accélère le réchauffement climatique. Lorsque les arbres sont abattus ces puits de carbone diminuent et le taux de CO2 dans la nature augmente. Les habitants de l'arrondissement de Melong sont unanimes sur le fait que les températures ont augmenté et les pluies ont considérablement diminué. Au regard de cette figure 44, nous constatons que la majorité des agriculteurs affirment constater un changement de climat dans leur localité, soit une proportion de 88% contre 12%. Rendu à la station météorologique de Nkongsamba, nous avons pu recueillir uniquement les données pluviométriques. Les températures n'étant pas disponibles. Ainsi nous avons eu les données entre 2002 et 2020.

Figure 45 : Cumul de précipitations annuelles de 2005à 2020

Source : Station météorologique de Nkongsamba 2020

Au regard de cette figure 45 qui porte sur le cumul de précipitations entre 2005 et 2020, nous remarquons qu'au fur et à mesure que le temps passe, les précipitations diminuent.Entre ces deux années on est passé de 2443,9mm à 1409,5mm. Soit une diminution de 1034,4mm de précipitation. Ainsi on peut dire que le microclimat de notre localité a subi un changement remarquable. De plus ce changement est plus remarquable entre 2019 et 2020. Ceci est dû à la déforestation rapide de la localité accentuée par la pratique agricole. En effet, avec la pandémie de COVID-19, les populations se sont concentré dans le vivrier et à utiliser plus les techniques traditionnelles agricoles par manque de moyens et le confinement dans les champs. C'est ainsi qu'un agriculteur nous a affirmé que « vu que je ne pouvais pas voyager ni sortir, je me confinais plus dans mes champs en attendant que la situation sanitaire s'améliore »

IV.4. RECOMMANDATIONS

Importante sur les plans économique et social, l'agriculture présente toutefois un bilan environnemental déficitaire pouvant compromettre à long terme sa pérennité ainsi que l'intégrité des milieux naturels. De plus en plus populaires, les pratiques engendrent plusieurs effets néfastes. Il faut toutefois que les agriculteurs concentrent leurs efforts sur les pratiques alternatives les plus efficaces en termes de réduction des impacts sur l'environnement. Ainsi nous présentons ici des recommandations que les agriculteurs devraient privilégier pour diminuer les pressions sur l'environnement et ainsi améliorer le bilan agricole à Melong et partout au Cameroun. Pour agir sur les problématiques locales et maximiser les gains environnementaux, il est préférable d'identifier au préalable les impacts agricoles les plus importants. Cela permet de choisir ensuite les pratiques agroenvironnementales les plus efficientes pour atténuer ces pressions sur l'environnement. En dehors des problèmes environnementaux dont les agriculteurs font face il en existe d'autres comme le démontre le tableau suivant :

Figure 46 : Différents problèmes rencontrés par les agriculteurs

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Au regard de cette figure, mous constatons que le problème majeur est celui de l'accès aux intrants agricoles qui représente 55,80% de la population enquêtée. Ensuite nous avons l'enclavement des routes ou les bassins agricoles ne sont pas desservis en route.

Photo 13 : Route Mankwa-Melong

Source :Enquète de terrain août 2020

Les résultats obtenus dans le cadre de ce travail nous permettent d'envisager les recommandations suivantes :

D'abord les recommandations à l'endroit des agriculteurs

Ø L'essentiel des agriculteurs opère individuellement, pour cela nous suggérons à ces derniers de se regrouper en GIC (groupe d'initiative commune).

Cette stratégie leur permettrait de faire une sorte de vente groupée de leur production et avoir une grande capacité de négociation des prix sur le marché. Outre cet avantage, cette organisation va également permettre aux agriculteurs de déposer des demandes de subvention. Condition préalable d'accès aux subventions de l'état.

Ø Procéder à l'utilisation réduite des pesticides.

Cette pratique permet de réduire la quantité de pesticides chimiques utilisée, en plus de pouvoir diminuer le nombre de passages de la machinerie au champ.

Ø Désherbage mécanique

En pouvant réduire jusqu'à 100 % la consommation d'herbicides et diminuer aussi l'apport en fertilisants, le désherbage mécanique est bénéfique pour les dimensions de la qualité de l'air et de la biodiversité.

Ø Épandeur avec incorporation simultanée au sol (équipement d'épandage efficace)

Ce type d'épandeur permet l'incorporation directement au sol des matières fertilisantes, favorisant notamment la diminution du lessivage de celles-ci vers les cours d'eau, des odeurs et des polluants atmosphériques.

Ø Travail réduit du sol

Cette pratique permettrait la diminution du nombre de passages par la machinerie ou la houe au champ, la réduction du travail du sol.

Ø Rotation des cultures

Permettant la succession de différents types de plantes sur une même parcelle. La rotation des cultures brise aussi le cycle des ravageurs, des adventices et des maladies, ce qui permet de réduire les quantités de pesticides utilisées. Notons également que face aux nombreuses difficultés que les agriculteurs rencontrent au quotidien, certaines solutions ont été proposées par eux mais au gouvernement.

Figure 47 : Différentes solutions proposées par les agriculteurs

Source : Enquête de terrain décembre 2020

Recommandations à l'endroit des autorités publiques

Dans le but d'optimiser la production agricole à Melong et au Cameroun en général, nous suggérons à l'Etat camerounais :

Ø D'intensifier les campagnes de sensibilisation sur la protection de l'environnement

Ø L'Etat doit faciliter les subventions aux agriculteurs en réduisant la procédure d'obtention

Pour faciliter la tâche aux paysans, l'Etat doit porter un regard attentif sur les agriculteurs qui doivent être au centre de toute politique agricole. C'est dans cette optique que LIEUGOMG (2000) dit que le développement du monde rural ne sera palpable que s'il est calqué sur la base d'un développement par le bas. C'est-à-dire un développement qui prenne en compte les aspirations profondes des basses couches de la société.

Ø L'entretien et la construction des infrastructures de communication

Ø La formation des paysans 

La formation d'un nombre importantde techniciens agricoles : Le MINADER, structure étatique, doit former un plus grand nombre d'ingénieurs des travaux agricoles pour répondre à la forte demande en personnels techniques que nous avons observé sur le terrain. Mélong fait partie des grandes zones agricoles du Cameroun, mais qui souffre d'une insuffisance en personnels spécialistes du domaine agricole. La résolution de ce problème passe par la formation qualitative et quantitative en personnels en vue d'assister les agriculteurs et les aider à résoudre les problèmes qu'ils rencontrent au quotidien.

CONCLUSION

L'objectif de ce chapitre était de montrer les facteurs les dynamiques agricoles dans l'arrondissement de Melong ont eu des impacts. Pour cela on a émis l'hypothèse selon laquelle les dynamiques agricoles ont entrainé des impacts sur la vie sociale et économique des agriculteurs, ainsi que la destruction des écosystèmes.Au terme de ceci, nous notons que les pratiques agricoles engendrent des impacts importants sur l'environnement et menacent à long terme la pérennité de l'agriculture. Importante sur les plans économique et social, l'agriculture présente toutefois un bilan environnemental déficitaire pouvant compromettre à long terme sa pérennité ainsi que l'intégrité des milieux naturels. Aujourd'hui avec l'utilisation généralisée des fertilisants dans l'arrondissement ou les agriculteurs n'ont même pas de notion sur la protection de l'environnement. Même s'il est vrai que la production et le revenu ont augmenté il faut toutefois que les agriculteurs concentrent leurs efforts sur les pratiques alternatives les plus efficaces en termes de réduction des impacts sur l'environnement.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude qui porte sur la « L'impact des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong », il a été question de ressortir les principaux impacts dus aux différents changements survenus dans l'agriculture sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong ces dernières décennies. Une fois le sujet cadré et la méthodologie élaborée, nous avons trouvé important de faire un état de lieux de l'agriculture dans cet arrondissement, d'examiner les principaux facteurs et différentes dynamiques, pour en fin ressortir son impact sur l'environnement.

Pour mener à bien ces travaux, nous avons utilisé la méthode générale de recherche en géographie qui a servi de cadre aux éléments empruntés à diverses disciplines scientifiques. Ainsi grâce aux étapes de la démarche géographique que sont : l'observation, la description, l'analyse et l'interprétation les présents travaux ont été réalisés et édifiés. Le courant géographique qui a servi de tremplin à cette étude est le courant hypothético-déductif qui a consisté à poser des hypothèses afin de les vérifier sur le terrain. A partir de nos observations sur le terrain, un constat a permis de dégager le problème, celui du non-respect ou la non-préservation de l'environnement à la suite des engouements autour des pratiques agricoles par les agriculteurs de Melong. A coeur de résoudre ce problème, nous avons effectué des descentes sur le terrain à travers des enquêtes directes et indirectes ou nous avons pris deux localités pour l'administration du questionnaire à travers un échantillon de 190 agriculteurs. Pour le traitement de données nous avons utilisé SPHINX pour le dépouillement des questionnaires, EXCEL pour la réalisation des figures et les Image Landsat TM pour la réalisation de nos cartes. Au terme de cette mise en route, nous avons obtenu plusieurs résultats à partir des objectifs suivants :

Ø Présenter l'état actuel de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong

Ø Identifier les facteurs des dynamiques agricoles dans l'arrondissement de Melong

Ø Ressortir les dynamiques survenues dans l'agriculture au cours de ces dernières décennies

Ø Ressortir les impacts de ces changements sur l'environnement

S'agissant de l'état de lieu de l'agriculture dans l'arrondissement, il ressort au terme de ceci, nous notons que l'agriculture dans l'arrondissement de Melong existe depuis des siècles et est pratiquée par les populations autochtones et allogènes. Jusqu'aujourd'hui, elle demeure l'activité principale des populations de cet arrondissement. On y cultive presque toutes les cultures avec de nombreuses techniques agricoles dans un système tantôt intensif, tantôt extensif. Plusieurs cultures y sont cultivées. Cependant on constate que les anciennes cultures cafetières ont été fortement influencées par la maraichère et le vivrier marchand qui sont aujourd'hui plus cultivés. Bref, on retient ici que les systèmes agricoles sont le système intensif beaucoup utilisé dans le maraicher, et le système extensif dans le vivrier et la caféiculture.

Au niveau des facteurs de la dynamique agricole, nous avons noté la croissance démographique avec les migrations des populations des régions voisines et dont les nouvelles émanent des régions en crise du nord-ouest et du sud-ouest plus précisément les zones de Baguem et de Bamenda. On note également parmi les facteurs de la dynamique agricole de l'arrondissement de Melong comme partout d'ailleurs au Cameroun, la crise économique qui a engendré la montée du chômage et la chute des produits de rente comme le café, laissant ainsi place à l'émergence des produits du vivrier marchand et du maraicher. Il est également important de mentionner parmi ceux-ci la politique gouvernementale à propos de l'agriculture de seconde génération caractérisée par une forte mécanisation et l'utilisation accru des intrants. En fin les facteurs naturels ont facilité la mise en place des pratiques agricoles et l'application des politiques gouvernementales.

Au niveau des différentes dynamiques, la production des cultures vivrières a augmenté tandis que celle du café a considérablement baissée ainsi que les superficies des champs de café. De même au niveau des techniques on note une utilisation généralisée des fertilisants faisant disparaitre l'agriculture traditionnelle au sens pure. Les superficies agricoles ont augmenté connaissant même le double. Cette dynamique a été tantôt positive à travers des évolutions, tantôt négatives par la régression. Les plantations de café et leur production ont aujourd'hui connu une baisse considérable par rapport aux années d'avant la crise. Les agriculteurs ont opté pour les vivriers, le maraicher et les fruitiers.De même on note que les espaces agricoles ont augmentés et presque doublés.

En fin au niveau des impacts, nous notons que les pratiques agricoles engendrent des impacts importants sur l'environnement et menacent à long terme la pérennité de l'agriculture. Importante sur les plans économique et social, l'agriculture présente toutefois un bilan environnemental déficitaire pouvant compromettre à long terme sa pérennité ainsi que l'intégrité des milieux naturels. Aujourd'hui avec l'utilisation généralisée des fertilisants dans l'arrondissement ou les agriculteurs n'ont même pas de notion sur la protection de l'environnement même s'il est que la production et le revenu ont augmenté il faut toutefois que les agriculteurs concentrent leurs efforts sur les pratiques alternatives les plus efficaces en termes de réduction des impacts sur l'environnement. La baisse ou l'ignorance des considérations environnementales chez les exploitants agricoles, la multiplication des actions dans le but d'augmenter la production laissent présager un avenir negatif pour l'agriculture a Melong, d'autant plus que les technologies et les nombreuses pratiques alternatives disponibles actuellement ont le potentiel de modifier rapidement le visage de celle-ci. Ces travaux contribuent au processus de changement d'une agriculture destructrice vers une agriculture plus respectueuse de l'environnement en ciblant les pratiques agroenvironnementales les plus efficaces en termes de gains environnementaux. En privilégiant celles-ci, le bilan environnemental est ainsi susceptible de s'améliorer plus rapidement. Toutefois, pour inciter davantage les producteurs agricoles à favoriser ces pratiques agroenvironnementales, des actions provenant des différentes instances gouvernementales pourraient être nécessaires. D'ailleurs, il serait intéressant d'étudier plus en profondeur le rôle que devraient jouer les différents paliers gouvernementaux dans l'amélioration du bilan environnemental de l'agriculture à Melong, ainsi que les mesures à mettre en oeuvre, notamment en ce qui concerne le cadre réglementaire et les mesures incitatives.

« L'impact des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong »

NB : Ces informations seront utilisées dans un but exclusivement académique ; nous vous Remercions d'avance pour votre participation et très bonne compréhension. Nous comptons sur votre coopération pour mener nos travaux.

Date de l'enquête..................

Questionnaire N0  |__|__||__|

Village........................

SECTION I : RENSEIGNEMENTS GENERAUX

Q1

Sexe

1=Masculin 2= Féminin

|__|

Q2

Age

1=10-20 ans 2=21-30 3=31-40 4=41-50 5=51-60 6=61 et plus

|__|

Q3

Statut matrimonial

1= Célibataire 2= Marié(e) 3= Divorcé(e) 4=Veuf (ve)

|__|

Q4

Niveau d'étude

1=aucun 2=primaire 3= secondaire 4= supérieur

|__|

Q5

Qualification professionnelle

1=Oui 2=Non

|__|

Q6

Région d'origine :

1 = Adamaoua 2= Centre 3= Est 4= Extrême- nord 5= Littoral

6 =Nord 7=Nord-ouest 8=Ouest 9= Sud 10=Sud-ouest

|__|

Q7

Nombre d'enfants

1= 0 2= 1 3= 2 4=3 5= 4 et plus

|__|

SECTION II : DONNEES SUR L'AGRICULTURE

Q8

Avez- vous une plantation ?

1= Oui 2= Non

|__|

Q9

Comment avez-vous acquis la plantation ?

1= Don 2= legs 3 = achat 4=location 5=autre---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q10

Quel était son état à l'acquisition ?

1= champ 2= jachère 3 = foret

|__|

Q11

Les superficies approximatives

1= moins de 1ha 2= 1-5ha 3 = 6-10ha 4=11ha et plus

|__|

Q12

Qu'elle est l'année de création de votre plantation ?

1=1 a 5ans 2= 6 a 10ans 3= 11 a 15ans 4= 16 ans et plus 6=aucune idee

__|

Q13

Avez-vous augmenté cette superficie ?

1= Oui 2= Non

|__|

Q14

Si oui combien d'hectares ?

1= moins de 1ha 2= 1-5ha 3 = 6-10ha 4=11ha et plus

|__|

Q15

Quel type de végétation avez-vous augmenté

1= la forêt 2= Vieille jachère

|__|

Q16

Pourquoi avez-vous eu recours à un nouvel espace ?

1= agrandir la production 2= sol appauvri 3 = juste avoir beaucoup d'espace 4=un legs 5=autre---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Q17

Les critères de choix des parcelles ?

1=Disponibilité des terres 2= Fertilité des terres 3= Type de culture à pratiquer 4= Proximité au village 5= héritage 6= Autres raisons (écrire) --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q18

Les terres cultivables sont-elles encore disponibles dans la zone?

1= Oui 2=Non

|__|

Q19

Sinon pourquoi ?____________________

|__|

Q20

Quels sont les modes d'acquisition des terres arables ?

1= Héritage 2=Achat 3= Location 4= Autres raisons________

|__|

Q21

Plantes cultivées et date des travaux (remplir le tableau)

CULTURES/MOISJFMAMJJASONDMAISHARICOTBANANE/ PLANTAINPATATEMACABOIGNAMEIGNAME DOUCEARACHIDEMANIOCGERGEMBECONCOMBREMARAICHERS : TOMATE PIMENT CONDIMENT VERT

 

Q22

Activités et date des travaux dans les champs (remplir le tableau)

ACTIVITES/MOISJFMAMJJASONDDéfrichementNettoyageSemisSarclageRécolte

|__|

Q23

Qu'est-ce que vous utilisez pour nettoyer votre plantation ?

1=machette 2=pulvérisation 3=tracteur 4=brulis 5=autres--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q24

Quelle technique utilisez-vous pour la mise en valeur de vos champs ?

1=le défrichage 2=le brulis 3= le billonnage 4=autre (préciser) --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Q25

Pourquoi utilisez-vous cette technique ?

1=la pauvreté 2=c'est par volonté 3=autres raisons (préciser) ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Q26

Recevez-vous des subventions ?

1=Oui 2=Non

 

Q27

Utilisez-vous les intrants ?

1= Oui 2=Non

|__|

Q28

Si oui lesquels ?

1= Engrais chimique 2= Pesticides 3=Herbicides 4=Insecticides 5=Autres____

|__|

Q29

Sinon pourquoi ?_____________

|__|

Q30

Les utilisiez-vous avant ?

1= Oui 2=Non

|__|

Q31

Sinon pourquoi ?

1=Sol pauvre, 2=augmenter la production 3=autres-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q32

Utilisez-vous des ouvriers ?

1= Oui 2=Non

 

Q33

La production a-t-elle augmentée ?

1=oui 2=non

|__|

Q34

Quels usages faites-vous de vos récoltes ?

1= Auto consommation 2= Commercialisation 3= Les deux 4= élevage

4=autres (préciser) -------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q35

Laissez-vous souvent les plantations en jachère ?

1=oui 2=non

|__|

Q36

Si oui, de combien d'années ?

DUREE DE LA JACHERERAISONS0-5 ans6- 10 ans11-15 ans16-20 ans21 ans et plus

|__|

SECTION III : PERCEPTION DE L'IMPACT DE L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT

Q37

Quelle est la destination de votre récolte ?

1=autoconsommation 2=vente 3=les deux

|__|

Q38

Si vente, quelles sont les orientations de l'argent?

1= École 2= santé 3= agriculture 4= Ecole, santé, agriculture 5= Achat des produits de premières nécessités 6=construction maison 7=autre(apreciser)-------------------------------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q39

Les revenus issus de cette activité couvre-t-ils tous vos besoins ?

1= Oui 2= Non

|__|

Q40

Si non, comment faites-vous pour subvenir à tous vos besoins ?

1= commerce 2= Elevage 3= Chasse4= commerce, élevage et chasse

|__|

Q41

Comment se présente la végétation de nos jours selon vous ?

1=Dégradée 2= Moins dégradée

|__|

Q42

Le sol est-il encore riche comme avant?

1=Oui 2=Non

|__|

Q43

Si non, comment le jugez-vous aujourd'hui ?

1=riche 2=pauvre 3= plus pauvre

|__|

Q44

Quels sont les éléments du milieu qui sont touchés ?

1=le sol 2=l'eau 3=les arbres 4=les herbes 5=les animaux 6=autres

|__|

Q45

Avant la mise en valeur de votre espace, existaient-ils les animaux ?

1=Oui 2=Non

|__|

Q46

Si oui lesquels ?

1=Les hérissons 2=les rats 3=Le lièvre 4= antilope 5=autres (préciser) ---------------------------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q47

Il en existe encore beaucoup ?

1=Oui 2=Non 3=aucune connaissance

|__|

Q48

Les espèces d'arbre sont-elles en disparition dans la zone ?

1=Oui 2=Non

|__|

Q49

Recevez-vous des conseils sur la protection de l'environnement ?

1=Oui 2=Non

|__|

Q50

Si oui par quel moyen

1=par les media 2=les ONG 3=par l'Etat 4=par les associations de protection de l'environnement 5=autre (préciser)

|__|

Q51

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l'exercice de cette activité ?

1=Les tracasseries 2= Accidents 3= Conflits 4= Problème d'accès aux intrants 5 = L'enclavement de la route 6= autres---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

|__|

Q52

Que proposez-vous comme solutions ?

1= Organiser des formations 2=Financer les exploitants 3= Aménager les voies d'accès

|__|

Merci pour votre bonne collaboration

BIBLIOGRAPHIE

A. OUVRAGES

1. ALDEN A., PAULA R., GEORGES F., BARBARA P., FRED S., (1993).Biodiversité africaine : fondement pour l'avenir. Maryland, WWF-WRI-USAID-TNC, 186 p.

2. ARLAUD S. et PERIGORD M. (1997). Dynamique des agriculteurs et des campagnes dans le monde, Paris, OPHRYS, 248 p.

3. AUBERVILLE, A. (1947). Les brousses secondaires en Afrique équatoriale-Cote d'Ivoire, Cameroun, A.E.F. Bois et Forêts des Tropiques 2, 24-49 pp.

4. BAHUCHET S., (1993).Situation des populations indigènes des forêts denses et humides. Commission européenne, 511p.

5. BAILLY A.S. et al., 1991. Les concepts de la géographie humaine. Paris, Masson, 274p.

6. BAKO Dramane(2011), « Financement de l'agriculture et croissance agricole : cas du Burkina Faso », articles de la DPSAA à des conférences scientifiques, janvier, p. 3-24.

7. BANQUE MONDIALE (2008), « Rapport sur le développement dans le monde 2008 : L'agriculture au service du développement », Banque Mondiale.

8. BASSEUL J. (2003). Introduction à l'économie du développement, A. colin, coll. Cursus, 188p

9. BELLA Hervé (2009), « Agriculture et croissance économique au Cameroun », mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique.

10. BOSERUP E. (1970).Evolution agraire et pression démographique, Paris, Flammarion, 22p.

11. BOUDET G. (1979).Quelques observations sur les fluctuations du couvert végétal sahélien au Mali et leurs conséquences pour une stratégie de gestion sylvo-pastorale.Bois et Forêts des Tropiques 184, 31-44pp.

12. BOUDET G. (1989). Evolution de la végétation des parcours sahéliens et possibilités de réhabilitation, Paris, Fourrages 120 : 401-415pp.

13. BOULIERE F. (1983). Tropical Savannas Ecosystems of the World 13. Elsevier, Amsterdam, 321p.

14. BREMAN, H. & A.M. CISST. (1977).Dynamics of Sahelian pastures in relation to drought and grazing,Oecologia, Berlin 28 :301-315p.

15. BUCREP (2010).Recensement General de la population et de l'habitat(RGPH), 2010

16. Carrière, S. M., 2002 : l'abatage sélectif : une pratique agricole ancestrale au service de la régénération forestière, bois et forêts du tropique no212, pp. 45-62

17. CHALEARD J.L., DUBRESSON A. (1999). Villes et campagnes dans les pays du Sud, Editions Kartala, 205 p.

18. CHALEARD. J.L (2003), Cultures vivrières et cultures commerciales en Afrique occidentale : la fin d'un dualisme ? In « l'Afrique, vulnérabilité et défis » (LESSOURD) Collection Question de géographie, Nantes (France). Editions du temps, 447 p ; pp267 292.

19. CHAPMAN H., (1992).Global biodiversity: Status of the earth's living resources.London, World Conservation Monitoring Centre, 585p.

20. COURADE G. (1994).Le village Camerounais à l'heure de l'ajustement, Paris, Karthala, 280 p.

21. COURADE G. (2000).Le désarroi camerounais, l'épreuve de l'économie-monde, Collection Les Afriques, Paris,Karthala, 283p.

22. DONGMO J. L. (1981). Le dynamisme Bamiléké ; Tome1 CEPER, 424p

23. ELA J.M. (1982). L'Afrique des villages. Paris, Karthala, 217p.

24. ELONG J.G. et PRISO D.D. (2012).Initiation à la géographie rurale et urbaine, Yaoundé-Cameroun, 237p.

25. ELONG J.G. (2007) Organisations paysannes et construction des pouvoirs dans le Cameroun forestier. Presse Universitaire de Yaoundé. 151P.

26. GARTLAN S. (1989).La conservation écosystèmes forestiers du Cameroun, le programme de l'UICN pour les forêts tropicales. UICN, Gland, Suisse. 186p.

27. GipsT., 1984. What is sustainable agriculture? Manna 1, 4, July Aug

28. GRET, (1998).Développement participatif au Cameroun, programme FOURMI, tome 2, Paris, 223p.

29. Guy DIMEO (1991).L'homme, la société, l'espace, Paris, Anthropos/Economica, 319p.

30. HEUZE G. (1962). Les assolements et les systèmes de culture, Hachette, Paris, 534pp.

31. JEAN LOUIS DONGMO(1981), le dynamisme bamileké, volume2, la maitrise de l'espace urbain.290p

32. Joseph Gabriel ELONG et Al. (2015). Participation et développement rural au Cameroun. Edition Clé, Yaoundé Cameroun, 322p

33. KAYSER B. (1969), l'agriculture et la société rurale des régions tropicales, Paris, SEDES.

34. KENGNE FODOUOP F. (1991).Les petits métiers de rue et l'emploi. Le cas de Yaoundé, SOPECAM, Coll. « Idée », 163p

35. KENGNE FODOUOP. (2000).Economie informelle et développement dans les pays du sud à l'ère de la mondialisation. PUY. 468p

36. KUZNETS S. (1964),«Economic growth and the contribution of agriculture: notes for measurement», in C. EICHER and L. WITT, eds., Agriculture in economic development, New York: McGraw-Hill.

37. LE PLAIDEUR A. (1985). Les systèmes d'agriculture en zone forestière, Les paysans du centre et du sud Cameroun, Paris, Harmattan, 124p.

38. Lewis A. (1955), « The theory of economic growth » Homewood hill. : Ricard D. Irwin.

39. OCDE, 2001. Multifonctionnalité. Elaboration d'un cadre analytique. 29 p

40. PESCHE D., (1995). Les organisations paysannes et rurales, acteurs du developpement en Qfrique sub-saharienne, Reseau GAO, 120p.

41. RENE JOLY ASSAKA ASSAKO (2020). Géographie transcendante, outils conceptuels et méthodologiques pour géographier autrement en Afrique.L'harmattan 2020. 172p

42. ROLING N., 1997. « Féliciter l'agriculture durable en inversant les politiques traditionnelles » In, Khartala, P. 383-387.

43. ROOSER (1993).Capacité des jachères à restituer la fertilité des sols pauvres en zone sahélienne d'Afrique occidentale, Paris, ORSTOM, 244p.

44. SAUTTER, GILLES « la géographie rurale en crise » études rurales, juillet-aout, 1986

45. VON THUNEN J. H. (1826). L'état isolé en relation avec l'agriculture et l'économie nationale, Friedrich Perthes, Hambourg.

B. MEMOIRES ET THESES

1. ALEXANDRE, D. Y.(1989).Dynamique de la régénération naturelle en forêt dense de Cote d'Ivoire. Etudes et Thèses. ORSTOM, Paris.

2. ASSOUMOU, 2006, dynamique des paysages végétaux du littoral centre ouest de Gabon autour de port-gentil : Approche spéciale et analyse des données de terrain, Thèse doctorat de géographie, Univ. de Mont pellier III, 302p

3. BELLA HERVE. (2009), agriculture et croissance economique au cameroun . mémoire de fin de formation issea.79p

4. BOPDA. (1993), Le secteur vivrier Sud-Camerounais face à la crise cacaoyère ; Travaux de l'Institut géographique de Reins, 300 p.

5. CARRIERE S.M. 1999 ;  «  Les orphelins de la forêt » influence de l'agriculture itinérante sur brulis des Ntumu et des pratiques agricoles associées sur la dynamique forestière du Sud Cameroun ; thèse doctorat, Univ. Mont Peller II, France, 448p

6. DJOMO A. (2007) Impact des pratiques et des systèmes de production agricole sur l'environnement urbain : cas des bas-fonds de la ville de Yaoundé, « Mémoire de DESS », Université de Yaoundé I, 68p.

7. DONFACK, P. (1998).Végétation des jachères du Nord Cameroun: Typologie, Diversité, Dynamique, Production. Thèse présentée en vue de l'obtention du Doctorat d'État en Science de Nature, Option Biologie et Physiologie végétales. Université de Yaoundé I. 224 pages + Annexes.

8. DONGMO J.L., La colonisation agricole Bamiléké dans le Moungo l'exemple de l'arrondissement de Mandjocahier du département de Géographie Yaoundé N°1 P59

9. ELLA J. B. (1988). L'agriculture villageoise et la condition paysanne dans la région d'Ambam Sud-Cameroun, « Thèse de Doctorat 3ème cycle », Université de Bordeaux III, 428p.

10. INC. (2011).Monographie départementale : Le Nkam, Yaoundé, Terroir, 145p

11. JACQUET F. (1993).Economie et stratégies agricoles, A. Colin, Paris, 15-73pp.

12. LIEUGOM M.Les plantations industrielles et les plantations villageoises de palmier sélectionné dans la zone d'intervention de la SOCAPALM le cas de Dibombari et d'Eséka, thèse de Géographie nouveau régime, Université de Paris 10 Nanterre, 485 P

13. MBIDA FILS E. G., 1999, activités agricoles et évolution du couvert forestier dans l'arrondissement de Mbalmayo (province du centre Cameroun), Mémoire de maitrise, UYI, 123p

14. MELONE (1968)Parenté et la terre dans la stratégie du développement exemple du Sud Cameroun Thèse en droit.

15. MONGO E. (2014).Techniques agricoles et dégradation de la biodiversité dans l'arrondissement de Mélong. « Mémoire DIPES2 », 107p

16. NDAM. I (2008), Dynamique agricole et mutations socio-spatiales en pays Bamoum (OuestCameroun). Mémoire de DEA en Géographie. UY I 154 p.

17. NGAPGUE J. N. (1994). Mutation des milieux agraires en pays Bamiléké : l'exemple des vallées raphiales du village Bafou dans le département de la Menoua, Mémoire de Maîtrise de Géographie. Université de Dschang. 119p. CEREHT, Université de Dschang

18. NKUMBESONE M. E (2007). The dynamics of gender based agrarian systems of the western slopes of manegouba highlands on the Bakossi highland. DEA geography dissertation, 72p, Mélange en hommage au professeur Joseph Gabriel ELONG, Editions CLE, Yaoundé 2016, 772p

19. OBAM F. M. 2001.L'agriculture itinérante et sa prise en compte dans le cadre de l'aménagement durable du milieu forestier : l'exemple du secteur Bipindi-AkomII de la « zone Tropenbos » Sud Cameroun

20. TCHONANG GOUDJOU B. (2010).Les dynamiques spatiales et leurs impacts sur le fonctionnement de la gare routière de Mvan (Yaoundé), Mémoire master2. Uniersité de Yaoundé I

21. TOKAM J. (2013).Gestion des forêts communautaires et dynamique des peuplements forestiers au centre Cameroun dans le département du Nyong et So'o : Le cas de COVIMOF, Mémoire Master2. 167p. Université de Yaoundé I

22. ZAPFACK, L. (2015). Impact de l'agriculture itinérante sur brulis sur la biodiversité végétale et la séquestration du carbone. Thèse présenté en vue de l'obtention du grade de Docteur d'État ès Sciences, Option Écologie Végétale. Université de Yaoundé I. 225 pages + Annexes.

C. REVUES, ARTICLES ET DICTIONNAIRES

1. A. MEYNIER. Les paysages agraires. Paris, A. Colin, 1958, 199p

2. ADEDEJI F.O. (1984). Nutrient cycles and successional changes following shifting cultivation practice in moist semi-decidious forest in Nigeria, in `'Forest Ecology and Management'', 87-99 pp.

3. ALEXANDRE, D.Y. (1993). Amélioration des jachères en zone des savanes : l'expérience de reforestation des friches du Nazinon, Dans : C. Floret& G. Serpantié (Eds), La jachère en Afrique de l'Ouest, Collection Colloques et Séminaires. ORSTOM, Paris, 395-403 pp.

4. BAPE. (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement). www.bape.gouv.qc.ca

5. CHARREAU C. (1972).Problèmes posés par l'utilisation agricole des sols tropicaux par des cultures annuelles. Agronomie Tropicale 27 .in de la forêt tropicale après culture traditionnelle (sud-ouest de la cote d'Ivoire), « Mémoire » ORSTOM97, Paris 905-929pp.

6. CIRAD, GRET, Ministère Français des Affaires Etrangères, Mémento de l'agronome, février 2006, P447). 

7. COURADE G. (1985)."Villes/campagnes : les liaisons dangereuses», In Bricas et al, Nourrir la ville en Afrique subsaharienne, Paris, L'Harmattan, 67 P.

8. COURADE G. (2000). Sociétés et environnement au Cameroun. Imprimerie Saint Paul, 254p.

9. DEAT (1986). « Le désherbage des cultures un facteur d'optimisation des rendements », in 4ème congrès sur la protection de la santé humaine et des cultures en milieu tropical, chambre de commerce et des industries de Marseille, France, 41-48 pp

10. G. SAUTTER et PELISSIER (2005) Pour un Atlas des terroirs africains, structure-type d'une étude de terroir. 72p

11. G. SAUTTER et PELISSIER (2007), Technique et pratiques agricoles.

12. JEAN GODIN, Revue critère, numéro 5, 1972

13. JEAN-MARIE P. G. (2010). « La maitrise des risques en agriculture... ou l'après 2013 », Prospective et évaluation analyse no2. Paris, pp3-11.

14. JEREMY DEMERS POLIQUIN. (2017). Analyse des pratiques agricoles permettant de réduire les impacts environnementaux et d'améliorer le bilan environnemental de l'agriculture au Québec, 131p

15. JOCE, (1992). Règlement, Commission no2293/92.

16. JOCE, (1992). Règlement, Conseil no1765/92.

17. LA VOIX DU PAYSAN (2001), Recueil de fiches techniques pour l'entrepreneur rural, Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement, Tome 2, 2001, P17).

18. LEVEQUE C.1994a. La biodiversité. Que sais-je ? no 3166. Presses universitaire de France, Paris.

19. LIEUGOMG M. (2000). « Les oléiculteurs de la région d'Eseka et le refus de développement par le haut »,In Annales de la FALSH de l'Université de Ngaoundéré, Vol V. pp43-53.

20. LIEUGOMG M. (2004). « Maitrise des innovations techniques et développement des régions oléicoles d'Eseka et de Dibamba », In Revue de géographie du Cameroun. Vol. XVI. No1, 50-55pp.

21. MARCEL et A. PARE : « l'environnement : un champ de recherche en formation », Nature-Société-Société. Vol 1, numéro 1, 1993

22. MichelLASEAULT et JACQUES LEVY; l'odyssée des espacesBerlin; 2003; 1024p.

23. Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, Cadre de Programmation Pays Cameroun. 2013-2017

24. MOISE MOUNPOU et NDAM ILIASSOU (2016). Déchéance de l'économie caféière et dynamiques agricoles en pays Bamoun (Ouest-Cameroun), p117

25. MYERS N., 1994. Tropical déforestation : rates and patterns. In: Brown K. & Peace D. W. The causes of tropical deforestation. London: University college London, 27-40

26. NGO BALEPA A. (2012). « Dynamique récente de la culture de palmier huile sélectionné et problématique d'un développement durable dans l'arrondissement de NgogMapubi (Cameroun) », pp. 147-156, in Maurice Tsalefac et Pierre Kamdem, les mutations socio-spatiale au Cameroun, Mélanges en hommage au professeur Jean Louis Dongmo, IRESMA, Paris, 326p

27. NGO BALEPA A. et Al. Pour une géographie de l'action. Mélange en hommage au professeur ELONG. J. G, Edition CLE, Yaoundé Cameroun, 772p

28. Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. (1996). « Matériel agricole et développement des éléments de mécanisation », no84 bulletin des services agricoles de la FAO, 112p.

29. Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. (2000). « Les conditions de la sécurité alimentaire durable : un cadre conceptuel intégré », In collection Travaux de recherche, Université Laval, 1-34pp.

30. Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. 1974. L'agriculture itinérante et la conservation des sols en Afrique. Séminaire régional FAO/ SIDA/ ARCN. Bulletin pédologique de la FAO N024, Rome 209p

31. Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (2001), « Le rôle de l'agriculture dans le développement des pays les moins avancés et leur intégration à l'économie mondiale », Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, 14-20 mai, p107.

32. ORSTOM(1988), « systèmes de production agricole en Afrique Tropicale », cahier des sciences humaines no 1, 2, 3, 4

33. P. QUIRION, P. BOURDEAU : « Lexique des sciences biologiques » coop. Comptoir sciences, université Laval : Québec.

34. P. SYLVAIN : « Dictionnaire des sciences de l'environnement » Edition, BROQUET, Québec 1990

35. ROSS ASHBY (1956):An Introduction to cybernetics.

36. TIMOTHEE FOMETE NEMBOT (1998). La gestion des écosystèmes forestiers du Cameroun à l'aube de l'an 2000

37. YANN DESJEUX. (2009),Le conseil en agriculture: revue de littérature et analyse des dispositifs de conseil. 119p

D. WEBOGRAPHIE

1. WWW.marylanduniverssity.Landsatdata.fr(ETM + 2001, ETM + 2013). Consulté le 15 fevrier 2014 à 22H 17min

2. http://www.mediatere.org/afrique-ouest/actu,20050821(Date de consultation : le 12 Août 2013)

3. www.congoline.com(consulté le 5 juin 2013)

E. DICTIONNAIRES

1. JACQUES LÉVY ET MICHEL LASSAULT (2003). Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, paris Berlin, 2003,1033p

2. LAROUSSE DE POCHE (2012). Dictionnaire encyclopédique illustré. Paris, Larousse, 1033p.

3. PARENT SYLVAIN.1990. Dictionnaire des sciences de l'environnement. Broquet : Québec, 748p

4. PIERRE G. ; VERGER F., 2006. Le dictionnaire de la géographie, Paris, PUF, 9è Ed, 472p.

5. PIERRE GEORGE., 1994. Dictionnaire de géographie. PUF, 497p.

TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS Erreur ! Signet non défini.

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

RESUME v

ABSTRACT vi

SOMMAIRE vii

LISTE DES FIGURES ix

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES xii

LISTE DES PHOTOS xiii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS xiv

PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE L'ETUDE, METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNEES 1

INTRODUCTON GENERALE 2

I.CONTEXTE GENERALE DE L'ETUDE 2

II.JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 4

III.DELIMITATION DU SUJET DE RECHERCHE 5

III.1. Délimitation temporelle 5

III.2. Délimitation spatiale 6

III.3. Délimitation épistémologique 8

IV.REVUE DE LA LITTERATURE 8

IV.1. Approche portant sur les rapports ville-campagne et l'importance de l'agriculture 8

IV.2. Approche concernant l'apport positif des pratiques agricoles sur l'environnement 11

IV.3. Concernant l'influence destructrice des pratiques agricoles sur l'environnement 12

V.PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 13

VI.LES QUESTIONS DE RECHERCHE 15

VI.1. Question principale 16

VI.2. Questions spécifiques 16

VII.OBJECTIFS DE RECHERCHE 16

VII.1. Objectif principal 16

VII.2. Objectifs spécifiques 16

VIII.HYPOTHESE DE RECHERCHE 17

VIII.1. Hypothèse principale 17

VIII.2. Hypothèses spécifiques 17

IX.CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE 21

IX.1. Cadre conceptuel de la recherche 21

IX.1.1. Concept d'impact 21

IX.1.2. Concept de dynamique agricole 21

IX.1.3. Concept de système agricole 22

IX.1.4. Concept d'environnement 23

IX.1.5. Concept de biodiversité 25

IX.2. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 27

IX.2.1. La théorie de la Centralité galactique de René Joly ASSAKA ASSAKO 28

IX.2.2. La théorie de l'offre et de la demande d'Adam Smith 28

IX.2.3. La théorie systémique 31

IX.2.4. La théorie environnementaliste 32

X.CADRE OPERATOIRE 33

X.1. La variable indépendante 33

X.2. Variable dépendante 35

XI.INTERET DE L'ETUDE 35

XI.1. Intérêt académique 36

XI.2. Intérêt scientifique 36

XI.3. Intérêt socio-économique et politique 36

XII.APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 37

XII.1. RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS 37

XII.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE 37

XII.3. DONNEES PRIMAIRES ET SECONDAIRES 37

XII.3.1. Les données secondaires 37

XII.3.2. La collecte des données primaires 38

XII.4. La population cible 39

XII.5. L'échantillonnage 39

XII.6. La taille de l'échantillon 41

XII.7. TRAITEMENT DES DONNEES 43

XII.7.1. TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE 43

XII.7.2. TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES 43

XIII. LIMITES DE LA METHODOLOGIE 45

XIV.DIFFICULTES RENCONTREES 45

XIV.1. Les difficultés au niveau de la conception et du cadrage du sujet 45

XIV.2. Les difficultés au niveau de la collecte des données 46

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION 48

CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DE L'AGRICULTURE 49

INTRODUCTION 49

I.1. DE NOMBREUSES TECHNIQUES AGRICOLES UTILISÉES 49

I.1.1 Le défrichement et l'abattage des arbres restent incontournable et plus utilisés 50

I.1.2. Le brulis en voie de disparition 51

I.1.3 La pulvérisation 52

I.1.4 Le billonnage 55

I.1.5. Les labours et les semis 59

I.1.7 Une utilisation généralisée des engrais organiques et chimiques 62

I.1.8. La polyculture 64

I.2. LES SYSTÈMES DE CULTURE 65

I.3. LES ACTEURS DE L'AGRICULTURE DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG 69

I.3.1. De nombreux acteurs indirects 69

I.3.2.De nombreux acteurs directs 72

I.4. DES AGRICULTEURS A MAJORITÉ ORIGINAIRES DU LITTORAL 74

I.5. LE MODES D'ACCÈS À LA TERRE DOMINÉE PAR L'HÉRITAGE 75

I.6. DE NOMBREUX BASSINS AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG 78

CONCLUSION 80

CHAPITRE II : LES FACTEURS DES DYNAMIQUES AGRICOLES 81

INTRODUCTION 81

II.1. LES FACTEURS NATURELS : INCONTOURNABLES POUR LA PRATIQUE AGRICOLE 81

II.1.1. Climat 81

II.1.2. Sols 82

II.1.3. Le relief 84

II.1.4. Hydrographie 86

II.1.5. Flore 88

II.1.6. Faune 90

II.2. LES FACTEURS ÉCONOMIQUES : DE NOMBREUSES FACILITÉS ÉCONOMIQUES ET LA CRISE CAFÉIÈRE 91

II.3. FACTEURS SOCIOCULTURELS 92

II.3.1. Une population en constante évolution et de plus en plus diversifiée 93

II.3.2 Une population jeune, dynamiqueet beaucoup plus masculine 95

II.4. LES FACTEURS POLITIQUES : L'ETAT ET SA POLITIQUE AGRICOLE 97

CONCLUSION 98

CHAPITRE III : LES DIFFERENTES DYNAMIQUES AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG 99

INTRODUCTION 99

III.1. LES DYNAMIQUES SPATIALES 99

III.1.1. Les distance entre les maisons ou habitats et les plantations de plus en plus grandes. 99

III.1.2. Des superficies des cultures de plus en plus grandes 101

III.2. LES DYNAMIQUES SOCIALES 102

III.2.1. Evolution d'accès genre à la terre 102

III.2.2. Les acteurs agricoles dans l'arrondissement de Melong de plus en plus nombreux 103

III.2.3. Les agriculteurs de plus en plus jeunes 103

III.2.4. Des agriculteurs de plus en plus nombreux et d'origine diverses 104

III.3. DES DYNAMIQUES AU NIVEAU ÉCONOMIQUE CONSIDÉRABLES 105

III.3.1. Au niveau des prix des produits 105

III.3.2. L'introduction de nouveaux types de cultures 106

III.3.3. Les quantités de production en augmentation pour le vivrier marchant 106

III.3.4. La destination de la production de plus en plus diverse 108

III.4. AU NIVEAU DES TECHNIQUES AGRICOLES 109

III.4.1. Une agriculture de plus en plus dominée par le vivrier marchand 110

III.4.2. L'amélioration considérable des outils 111

III.4.3. L'avènement des intrants agricoles 112

III.5. AU NIVEAU POLITIQUE 114

III.5.1. Subventions 114

III.5.2. Mise en place des politiques agricoles : de l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde génération 116

III.5.3. Les OP et GIC 117

III.6. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL 118

III.6.1. Les dimensions de terrain occupées 118

CONCLUSION 119

CHAPITRE IV : IMPACTS DES DYNAMIQUES AGRICOLES 120

INTRODUCTION 120

IV.1. IMPACT SOCIAL 120

IV.1.1. Au niveau de la santé 120

IV.1.2. Au niveau de l'éducation 120

IV.1.3. Les pertes des valeurs traditionnelles 121

IV.1.3. Les conflits 121

IV.2. IMPACT ÉCONOMIQUE 122

IV.2.1. L'agriculture entraine la création d'autres activités annexes directes ou indirectes 122

IV.2.2. L'agriculture comme première source d'emploi dans l'arrondissement de Melong 123

IV.2.3. L'augmentation du pouvoir d'acheter et du niveau de vie des agriculteurs 123

IV.3. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL 125

IV.3.1. Une agriculture de plus en plus polluante 125

IV.3.2. Un recul très considérable du couvert végétal 127

IV.3.3. Une faune de plus en plus très pauvre 129

IV.3.4. Changement du microclimat 130

IV.4. RECOMMANDATIONS 132

CONCLUSION 137

CONCLUSION GENERALE 138

BIBLIOGRAPHIE 148

TABLE DES MATIERES 156






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo