DEDICACE
A
Mes feus parents papa EHAWA François et maman NGO HIONG
Augustine qui n'ont pas pu m'accompagner jusqu'à la fin de cette
formation, mais qui m'ont élevé sur la voie de l'école
comme moyen d'ascension sociale.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire qui couronne la fin de notre cycle de Master
à l'université de Douala n'aurait pu voir le jour sans le
concours inconditionnel de plusieurs personnes ressources. Ainsi, qu'il nous
soit permis de remercier toutes ces personnes qui, d'une manière ou
d'une autre, nous ont soutenu pendant la rédaction de ce mémoire.
Nos vifs remerciements vont à l'endroit de :
Notre encadreur de mémoire Dr NKUMBESONE MakoleyEssone,
qui de toute sa force et malgré ses responsabilités a
consacré du temps pour nous fournir un encadrement meilleur. Nous lui
disons merci pour sa disponibilité, ses orientations et la documentation
dont il nous a gratifiés. Qu'il trouve ici l'expression de notre
entière reconnaissance.
Nos remerciements s'adressent ensuite à tous les
enseignants du Département de Géographie de l'Université
de Douala, qui ont ménagé des efforts conséquents pour le
bon déroulement de notre formation : A notre Chef de Département,
le Professeur MBAHA Joseph Pascal,Professeur René Joly ASSAKO ASSAKO, au
Professeur ELONG Joseph Gabriel, Professeur FOGWE Z.Nji, Professeur NGO BALEPA
Aurore Sara, Professeur FOUDA Martin, Professeur MEVA'A ABOMO Dominique,
Professeur BA'ANA ETOUNDI Marie Louise, Dr. TCHIADEU Gratien Marie, Dr. DZALLA
NGANGUE Guy Charly, Dr. MAYI Amélie-Emmanuelle, Dr. MODIKA Johnson, Dr.
DIMBO NDAMA Jean Baptiste, Dr. NDJOGUI Thomas Éric et Dr. NSEGBE Antoine
De Padoue.
Tous les agriculteurs qui nous ont fourni les informations
relatives à l'accomplissement de ce travail. Nous remercions
particulièrement NGO Eric, MOUKOU Charles, MOUYA Marius et les
autorités de la DAADR en particulier madame NGOBE Clarisse.
Tous nos camarades de promotion avec qui nous avons
passé les meilleurs moments d'étude.
Toute notre famille pour ses conseils. En particulier M et Mme
NDIMA Charly, M et Mme SAME Guiom, M et Mme ETIOKO Guillaume, EWANE Parfait,
EHAWA Paul Romeo, EKOBI Bernard, EWOUNDJO NDJABA Blondel, EHAWA Thierry, la
grande famille Mankwa de Douala.Mon épouse MBOULE ENONE Roline Diane et
mes enfants NGO MBOUNGUE Augustine Esther et MBOUNGUE EMAMBO Danielle pour
leurs sacrifices consentis. Qu'ils voient en ce travail le fruit de leurs
efforts.
Tous nos amis avec qui nous partageons de bons et mauvais
moments. Nous remercions particulièrement MBEBI Jonas, KEUNI Danielle,
NGANGUE Martial, TCHOUGA Giles, ETAME Joseph Didier, EWANE PENDA Rodrigue,
NGNANGA Hervé, NSOULI Yves, ENONE Cyril.
RESUME
De tout temps et sous tous les cieux, l'agriculture, la
modernisation de ses pratiques et la diversification de ses productions ont eu
pour objectif principal de répondre au besoin sans cesse croissant et
multiformes des populations. Les transformations de l'agriculture aux fins de
faire face à une offre alimentaire locale adéquate s'expliquent
par divers enjeux et comporte des défis à relever. La pression
démographique, la crise économique et dans la limitation des
terres agricoles disponibles, ont poussé les agriculteurs à
passer d'une agriculture extensive à celle intensive. Dans le bassin de
production nord-ouest des hauts plateaux de Manengouba où avec la baisse
des prix des cultures de rente sur le marché mondial, les
mentalités de production ont évolué vers plus de cultures
vivrières que de cultures de rente. Il en est de même pour
l'arrondissement de Melong. En effet, après la chute de la
caféiculture causée par la crise économique des
années 1980, les populations paysannes ce sont lancées dans les
cultures vivrières à cycle court, dans le maraicher. Pour donc
accroitre la production, les agriculteurs ce sont lancés dans
l'utilisation accrue des fertilisants et produits chimiques au risque de la
préservation de l'environnement.Ce travail tente de montrer comment une
baisse des systèmes de monoculture de rente promis par l'État
dans l'arrondissement de Melong a progressivement fait place à des
cultures et des systèmes multiculturels et multi techniques non
étatiques et associatifs. Ces systèmes et techniques multiples
ont de graves impacts sur l'environnement. Étant donné que
beaucoup d'engrais et de produits chimiques sont appliqués pour
augmenter la production des cultures à cycle court.Face à
ceproblème épineux nous avons trouvé judicieux de porter
notre étude sur l'impact des dynamiques agricoles afin de mettre en
exergue les mesures agro-écologiques. En réponse à cette
préoccupation, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle
les changements survenus dans l'agriculture au cours des dernières
décennies se situent aux niveaux spatial, social, économique,
politique et technique. Ceci a entraîné des impacts
socio-économiques et la modification des écosystèmes de la
localité de Melong. Pour y parvenir, nous avons collecté des
données qualitatives et quantitatives, portées sur des
observations directes sur le terrain, des enquêtes et la lecture de
documents. Au terme, il ressort de ces recherches que la
végétation a connu une forte régression entre 1975
où l'on avait une superficie forestière de 28 405 ha à une
superficie de 9 453 ha en 2020. De plus, de nouvelles pratiques agricoles sont
à l'origine de l'eutrophisation des eaux, la disparition de la faune
dont les hérissons (33%), les antilopes (21%). Pour une agriculture
durable, il est impératif de procéder à une utilisation
raisonnée des pesticides et des engrais.
Mots clés : Impact, Dynamique agricole,
Environnement, Arrondissement de Melong.
ABSTRACT
At all times and in all skies, agriculture, the modernization
of its practices and the diversification of its productions have had the main
objective of meeting the ever-growing and multifaceted needs of populations.
The transformation of agriculture in order to cope with an adequate local food
supply is explained by various issues and involves challenges to be met.
Demographic pressure, the economic crisis and the limitation of available
agricultural land, have pushed farmers to switch from extensive to intensive
agriculture. In the north-western production basin of the highlands of
Manengouba where with the fall in the prices of cash crops on the world market,
production mentalities have evolved towards more food crops than cash crops.
The same is true for the district of Melong. Indeed, after the fall of coffee
growing caused by the economic crisis of the 1980s, the peasant populations
started to cultivate short-cycle food crops, in the market garden. To therefore
increase production, farmers have embarked on the increased use of fertilizers
and chemicals at the risk of preserving the environment. This work attempts to
show how a decline in the monoculture cash flow systems promised by the state
in Melong district has gradually given way to non-state and associative
multicultural and multi-technical cultures and systems. These multiple systems
and techniques have serious impacts on the environment. Since a lot of
fertilizers and chemicals are applied to increase the production of short cycle
crops. Faced with this thorny problem, we found it wise to focus our study on
the impact of agricultural dynamics in order to highlight agro-ecological
measures. In response to this concern, we hypothesized that the changes that
have occurred in agriculture over the past decades are at the spatial, social,
economic, political and technical levels. This has resulted in socio-economic
impacts and the modification of ecosystems in the locality of Melong. To
achieve this, we collected qualitative and quantitative data, focused on direct
observations in the field, surveys and reading documents. In the end, it
emerges from this research that the vegetation experienced a sharp decline
between 1975 when there was a forest area of ??28,405 ha to an area of ??9,453
ha in 2020. In addition, new agricultural practices are in the pipeline. Origin
of the eutrophication of the water, the disappearance of fauna including
hedgehogs (33%), antelopes (21%). For a sustainable agriculture, it is
imperative to proceed to a reasoned use of pesticides and fertilizers.
Keywords: Impact, Agricultural dynamics,
Environment, Melong district
SOMMAIRE
AVANT PROPOS
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défini.
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
RESUME.
v
ABSTRACT
vi
SOMMAIRE
vii
LISTE
DES FIGURES
ix
LISTE
DES TABLEAUX
xi
LISTE
DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
xii
LISTE
DES PHOTOS
xiii
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
xiv
PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE
L'ETUDE, METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT DES
DONNEES
1
INTRODUCTON
GENERALE
2
I.CONTEXTE GENERALE DE L'ETUDE
2
II.JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
4
III.DELIMITATION DU SUJET DE RECHERCHE
5
IV.REVUE DE LA LITTERATURE
8
VI.LES QUESTIONS DE RECHERCHE
15
VII.OBJECTIFS DE RECHERCHE
16
VIII.HYPOTHESE DE RECHERCHE
17
IX.CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE
21
X.CADRE OPERATOIRE
33
XI.INTERET DE L'ETUDE
35
XII.APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
37
XIII. LIMITES DE LA METHODOLOGIE
45
XIV.DIFFICULTES RENCONTREES
45
DEUXIEME
PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
48
CHAPITRE
I : ETAT DES LIEUX DE L'AGRICULTURE
49
I.1. DE NOMBREUSES TECHNIQUES AGRICOLES
UTILISÉES
49
I.2. LES SYSTÈMES DE CULTURE
65
I.3. LES ACTEURS DE L'AGRICULTURE DANS
L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
69
I.4. DES AGRICULTEURS A MAJORITÉ ORIGINAIRES
DU LITTORAL
74
I.5. LE MODES D'ACCÈS À LA TERRE
DOMINÉE PAR L'HÉRITAGE
75
I.6. DE NOMBREUX BASSINS AGRICOLES DANS
L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
78
CHAPITRE
II : LES FACTEURS DES DYNAMIQUES AGRICOLES
81
INTRODUCTION
81
II.1. LES FACTEURS NATURELS : INCONTOURNABLES
POUR LA PRATIQUE AGRICOLE
81
II.2. LES FACTEURS ÉCONOMIQUES : DE
NOMBREUSES FACILITÉS ÉCONOMIQUES ET LA CRISE
CAFÉIÈRE
91
II.3. FACTEURS SOCIOCULTURELS
92
II.4. LES FACTEURS POLITIQUES : L'ETAT ET SA
POLITIQUE AGRICOLE
97
CHAPITRE
III : LES DIFFERENTES DYNAMIQUES AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE
MELONG
99
III.1. LES DYNAMIQUES SPATIALES
99
III.2. LES DYNAMIQUES SOCIALES
102
III.3. DES DYNAMIQUES AU NIVEAU ÉCONOMIQUE
CONSIDÉRABLES
105
III.4. AU NIVEAU DES TECHNIQUES AGRICOLES
109
III.5. AU NIVEAU POLITIQUE
114
III.6. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL
118
CHAPITRE
IV : IMPACTS DES DYNAMIQUES AGRICOLES
120
IV.1. IMPACT SOCIAL
120
IV.2. IMPACT ÉCONOMIQUE
122
IV.3. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL
125
IV.4. RECOMMANDATIONS
132
CONCLUDION
137
CONCLUSION
GENERALE
138
BIBLIOGRAPHIE
148
TABLE
DES MATIERES
156
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Localisation
de la zone d'étude.
3
Figure 2 : Interactions
entre les sociétés humaines et la diversité biologique et
conservation
27
Figure 3 : Confrontation de
l'offre et demande
29
Figure 4 : Confrontation des
prix
30
Figure 5 : Echantillon
par village
42
Figure 6 : Etape
méthodologique de la recherche
44
Figure 7 : Les
différentes techniques agricoles
49
Figure 8 : Proportion
de représentativité des techniques de désherbage
utilisées par les agriculteurs.
54
Figure 9 : Avis sur
l'utilisation de la jachère
61
Figure 10 : Utilisation
des engrais
62
Figure 11 : Types
d'intrant utilisés
63
Figure 12: L'origine
ethnique des paysans
74
Figure 13 : Mode
d'acquisition des terres arables
76
Figure 14 :
L'état de terrain à l'acquisition
77
Figure 15 : Mode
d'acquisition du terrain en fonction de la région d'origine
78
Figure 16 : Diagramme
ombrothermique de l'arrondissement de Mélong 2013
82
Figure 17 : Carte
pédologique de l'arrondissement de Melong
83
Figure 18 : Carte
topographique de l'arrondissement de Melong
85
Figure 19 : Carte
Hydrographie de l'arrondissement de Melong
87
Figure 20 : Carte de la
végétation de l'arrondissement de Melong
89
Figure 21 : L'origine
des différents agriculteurs
92
Figure 22 : Evolution
de la population de la population de Melong
94
Figure 23 :
Répartition par âge des agriculteurs
96
Figure 24 :
Répartition par âge et par sexe des agriculteurs
96
Figure 25 :Evolution
des distances en km entre habitations et les plantations d'après
certains paysans.
100
Figure 26 :les raisons
de l'évolution des distances entre habitations et les plantations.
100
Figure 27 : Carte de
l'évolution des superficies des espaces agricoles entre 1975 et 2020
101
Figure 28 :Evolution
des superficies agricoles entre 1975 et 2020
102
Figure 29 :Evolution
d'accès genre à la terre
103
Figure 30 : Evolution
des âges des agriculteurs
104
Figure 31 : Evolution
d'origine des agriculteurs
104
Figure 32 :Evolution
des prix de quelques productions agricoles
105
Figure 33 :De nouveaux
types de cultures
106
Figure 34 :Avis sur
l'augmentation de la production
107
Figure 35 :Avis sur la
destination de la production
108
Figure 36 :avis sur
l'utilisation des intrants agricoles
112
Figure 37 :Avis sur
l'utilisation des subventions agricoles
115
Figure 38 : Rôles
des OP
118
Figure 39 : Dimension
de l'espace de terrain par agriculteur et leur avis sur l'augmentation de
l'espace.
119
Figure 40 :Orientation
des revenus issus de l'agriculture
124
Figure 41 :
Régression de la végétation entre 1975 et
2020
126
Figure
42 :Régression de la végétation entre
1975 et 2020
129
Figure 43 : disparition
de la faune
130
Figure 44 :Avis des
agriculteurs sur le changement du microclimat
131
Figure 45 :Cumul de
précipitations annuelles de 2005 à 2020
132
Figure 46 :
Différents problèmes rencontrés par les
agriculteurs
133
Figure 47 :
Différentes solutions proposées par les agriculteurs
136
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Tableau
synthétique de recherche
3
Tableau 2 :
Opérationnalisation de la variable
indépendante
34
Tableau 3 :
Opérationnalisation de la variable dépendante
35
Tableau 4 : Critères
de choix des localités d'enquête
40
Tableau 5 : La taille des
échantillons par village enquêtés
42
Tableau 6 : Calendrier
des activités agricoles
66
Tableau 7 : Liste des
op de la zone de mankwa et essekou
71
Tableau 8 : Les
différents sub-bassins agricoles dansl'arrondissement de Melong
79
Tableau 9 :
Données pluviométriques de la station de Nkongsamba en 2013
81
Tableau 10 : Projection
de l'évolution de la population de Mélong
94
Tableau 11 : L'action
de certains acteurs indirects
97
Tableau 12 : Evolution des
distances en km entre habitations et les plantations d'après certains
paysans.
99
Tableau 13 :Evolution
des prix de quelques produits
105
LISTE DES PLANCHES
PHOTOGRAPHIQUES
Planche 1 : Quelques
systèmes de cultures
3
Planche 2 : Quelques
facilités économiques de l'agriculture
91
Planche 3 : Quelques
types de cultures
109
Planche 4 :
Récolte du vivrier marchand
110
Planche 5 : Quelques
outils agricoles
111
Planche 6 : Quelques
intrants agricoles
113
Planche 7 : Une
rivière eutrophiée dans le village Essekou
126
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : L'abattage
des arbres à Mankwa
3
Photo 2 : Feu de
défrichement à Mankwa
52
Photo 3 : Parcelle de
terre illustrant l'utilisation de l'herbicide
53
Photo 4 : Billonnage
d'un champ en vue de planter les tubercules de manioc
55
Photo 5 : Labour pour
tomate
59
Photo 6 : Une
jachère de deux ans
60
Photo 7 : Champ
contenant du macabo, gingembre et maïs
64
Photo 8 : DAADR de
Melong
69
Photo 9 : Production
caféière d'un hectare
107
Photo 10 : De
l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde
génération
117
Photo 11 : Un troupeau
de boeuf dans un champ de Manioc
122
Photo 12 : Un pressoir
né des bas-fonds d'un champ
123
Photo 13 : Route
Mankwa-Melong
134
LISTE
DES SIGLES
MINADER : Ministère de l'Agriculture
et du Développement Rural
MINEPIA : Ministère de l'Elevage,
des Pêches et des Industries Animales
MINFOF : Ministère des Forêts
et de la Faune
MINEPDED : Ministère de
l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement
durable
CTD : Collectivités territoriales
décentralisées
CENEEMA : Centre National d'Etude et
d'Expérimentation du Machinisme Agricole
UTAVA : Unité de Traitement Agricole
par Voie Aérienne
EMF : Etablissements de micro finance
DAADR : Délégation
d'Arrondissement d'Agriculture et du Développement Rural
FONADER : Fonds national de
développement rural
PNVRA : Projet national de vulgarisation et
de recherche agricole
OP : Organisation de producteur
FIDA :Fonds international de
développement agricole
ONG : Organisation non gouvernementale
GIC : Groupe d'initiative commune
ACEFA :Appui à l'amélioration
de la compétitivité des exploitations familiales
agropastorales
PROSAPVA : Projet national de
structuration, d'accompagnement des producteurs et de la vulgarisation
agricole
PREMIERE PARTIE : CADRAGE
GENERAL DE L'ETUDE, METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT DES
DONNEES
INTRODUCTON GENERALE
Le thème de ce mémoire de master est
intitulé « Impacts des dynamiques agricoles sur
l'environnement dans l'arrondissement de Melong ». Il
s'insère en même temps dans la géographie rurale et dans la
géographie économique. Il s'agit pour nous dans ce travail
d'examiner comment les pratiques agricoles ont connu des mutations et produit
des impacts sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong. La
présente étude a donc pour but de dégager la relation
qu'il y a entre l'évolution des systèmes agricoles dans le but de
donner de meilleurs rendements aux paysans de cet arrondissement et les impacts
que celles-ci produit sur l'environnement. C'est bien d'avoir beaucoup de
récolte, cependant il faut penser à protéger
l'environnement. De nos jours ce problème suscite beaucoup
d'intérêts de la part des dirigeants du monde ainsi que des
environnementalistesavec en droite ligne la réduction des effets
agricoles sur la biodiversité. C'est pour cette raison que
l'intérêt est accordé de façon
générale sur la pratique de l'agriculture durable. Pour apporter
notre modeste contribution à cette actualité, le thème de
ce travail a été orienté sur les impacts
socioéconomiques et environnementaux de l'évolution des pratiques
agricoles dans l'arrondissement de Melong. Pour réaliser ce travail
à partir de nos observations directes sur le terrain, de nos
enquêtes et recherches documentaires, nous avons défini le plan
suivant : la première partie porte sur le cadrage
général de l'étude, méthodologie de la recherche,
collecte et traitement des données ; et enfin sur la présentation
des résultats et recommandations.
I.CONTEXTE GENERALE DE L'ETUDE
Depuis les années 1980, les débats sur le
développement ont toujours été une question importante au
sein des organisations et institutions internationales à l'instar des
Nations unies. De nos jours cette question de développement suscite
beaucoup d'intérêts de la part des dirigeants du monde avec en
droite ligne la réduction de la pauvreté des populations. Ainsi
de nombreux pays du monde et surtout ceux du Sud, ont pour base de
développement, l'agriculture. C'est le secteur dominant de
l'économie dans les pays en voie de développement. Elle emploie,
selon le rapport de la Banque Mondiale (2007) 1,3 milliard de petits paysans et
constitue le principal moyen de subsistance pour 86% des populations rurales
à travers le monde. En outre, elle génère en moyenne 30
à 35% du PIB et constitue la principale source de revenu et d'emploi
pour plus de 60% de la population active. Les mêmes études ont
montré également que cette agriculture n'arrive plus à
satisfaire la demande en denrées alimentaires de la population
mondiale ; ceci notamment à cause d'un accroissement
démographique sans précédent, du désengagement de
certains Etats vis-à-vis du secteur agricole.
Après des dizaines d'années de stagnation
économique et alors que le nombre de sous-alimentés chroniques
atteint les 200 millions, les dirigeants africains intensifient leurs efforts
pour trouver des "solutions durables" à la famine et la pauvreté,
avait déclaré l'ancien Président du Nigéria,
OlusegunObasanjo. Le cadre principal de ces efforts est, à son avis, le
Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) qui
stipule que "l'agriculture sera le vecteur de la croissance en
Afrique".L'agriculture constitue encore le moyen de subsistance d'environ 60 %
de la population active du continent, représentent 17 % de la
totalité du produit intérieur brut et 40 % de ses recettes en
devises étrangères.Pourtant les rendements agricoles stagnent
depuis des dizaines d'années. L'accroissement constant de l'ensemble de
la production agricole, parfois par la simple culture de terres
supplémentaires, compense à peine la croissance
démographique de l'Afrique. Le retard de la production alimentaire a
entraîné une augmentation du nombre de sous-alimentés
chroniques, qui est passé de 173 millions de personnes en 1990-1992
à 200 millions en 1997-1999, selon les dernières statistiques
disponibles. Sur ce total, 194 millions de personnes vivent en Afrique
subsaharienne. Cette progression de la faim intervient malgré
l'importance des importations alimentaires, qui ont coûté 18,7
milliards de dollars en 2000 seulement. Pour répondre à ces
défis, un vaste Programme intégré pour le
développement de l'agriculture en Afrique a été
élaboré et publié en juillet 2003.
Le Cameroun comme tous les autres pays d'Afrique subsaharienne
a depuis la colonisation une économie basée sur les produits de
rente (cacao, café, coton etc.) Au cours des années 1980 la crise
économique qui a secoué le monde n'a pas épargné
les pays du tiers monde et le Cameroun en particulier. Celle-ci se manifeste
à plusieurs niveaux notamment par la baisse des salaires, ce qui a
conduit à la baisse des revenus des ménages. L'augmentation du
taux de chômage, l'accroissement démographique, la baisse
drastique des prix des produits de rente qui constituaient la principale source
de revenu des paysans. Le pays pour donner un souffle nouveau à son
agriculture et atteindre une agriculture de deuxième
génération, s'est lancé dans un vaste programme de
révolution agricole qui passe par l'adoption de nouvelles techniques
culturales, la relance des saisons agricoles avec distribution des engins et
intrants agricoles. C'est dans ce contexte de crise et de
relèvementagricole que les populations paysannes de l'arrondissement de
Melong ont décidé depuis quelques années de
révolutionner leur pratique agricole. Ils ont introduit de nouvelles
techniques agricoles qui ont amélioré considérablement
leur rendementagricole. Mais derrière cette bonne production se cache la
non protection ou la non prise en compte de l`environnement par ces populations
paysannes.
II.JUSTIFICATION DU CHOIX DU
SUJET
L'agriculture constitue de nos jours l'activité la plus
importante dans l'arrondissement de Melong. Tout d'abord elle occupe la
majorité des populations de cette localité et constitue la
principale source de revenu pour ces dernières. Cependant depuis cette
dernière décennie les terres deviennent de plus en plus pauvres
et les paysans ont opté pour de nouvelles techniques pour booster leur
production. En effet, les sols de cette zone sont des sols volcaniques qui
étaient très fertiles et favorable à l'agriculture. Mais
aujourd'hui, la culture du café a tout épuisée le sol et
les agriculteurs ont opté pour des cultures qui ont un cycle court de
rentabilité.D'où l'utilisation incontrôlée et accrue
des fertilisants pour augmenter la production. Ainsi dans un contexte où
les problèmes de développement et de protection de
l'environnement sont d'actualité et font l'objet de plusieurs travaux
scientifiques, un tel sujet trouve bien sa justification.
Notre choix à ce sujet part également d'un
constat effectué dans la localité. Ayant vécu dans
l'arrondissement de Mélong, nous y avons observé un certain
nombre de phénomènes. Le fait économique a
particulièrement retenu notre attention. L'agriculture étant la
principale activité, les nouvelles techniques culturales de cette
localité nous ont marqué, car celles-ci ont un impact
considérable sur l'environnement. Simple constat au départ, la
question des pratiques agricoles est devenue un véritable questionnement
scientifique. Ainsi, profitant de l'occasion qu'offre l'université de
Douala dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de master, il a
paru opportun de focaliser la recherche sur cette question de «
Impacts des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de
Melong ».
Au niveau scientifique,dans leurs expressions variées
et dans de diverses zones, plusieurs chercheurs d'une façon ou d'une
autre, ont travaillés sur l'agriculture de façon
générale et sur les techniques agricoles en particulier. C'est
pourquoi afin de savoir comment orienter notre travail et apporter notre
modeste contribution à la science, également savoir ce que
d'autres chercheurs ont dit de notre sujet d'étude. L'analyse faite par
chacun varie en fonction des préoccupations et des
spécificités de chaque zone d'études et même des
périodes. Après donc nos multiples recherches documentaires, nous
nous sommes intéressés à ce qui touche notre sujet
d'étude à savoir « Impacts des dynamiques
agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de
Melong ». Même si ce n'est pas de façon
directe, mais toujours est-il que nous ne sommes pas les premiers à
aborder la question de l'agriculture au Cameroun car disait FROGNIERE
cité par NKUMBESONE (2004 et 2006) et ESAME ESAME (2005) « on
est rarement le premier à aborder un sujet ». Comme pour
affirmer qu'avant nous plusieurs ont eu à travailler sur les techniques
agricoles. Cette étude est faite dans le but de mettre en relation les
dynamiques agricoles et l'impact socioéconomique et environnementaldans
l'arrondissement de Mélong. Ceci dans le butd'apporter une contribution
à une agriculture consciente au Cameroun à travers
l'aménagement durable de l'espace. Cette contribution consiste à
permettre aux autorités publiques de l'arrondissement de
Mélongd'identifier les techniques agricoles qui détruisent
l'environnement et d'envisager des mesures de correction afin d'allier
l'agriculture et l'environnement pour le bien de toute la population.
III.DELIMITATION DU SUJET DE
RECHERCHE
III.1.
Délimitation temporelle
Pour mieux appréhender notre sujet d'étude, nous
nous sommes proposé d'inscrire ce travail dans une optique
évolutive. Ceci afin de présenter et d'analyser les
différents impacts qui se sont produits dans la vie des populations de
notre zone d'étude entre 2003 et 2020.Ainsi que les impacts
environnementaux. Ainsi donc, notre espace temporel se situe entre 2003 et 2020
soit dix-sept ans oùl'activité a connu un engouement au sein de
la localité avec la visite des ministres de l'agriculture et de
multiples impacts à plusieurs niveaux. Cette période est
également marquée par la reconversion des paysans et même
l'extension des surfaces cultivables suite à l'explosion
démographique qui a entrainé une forte demande. A partir de 2003
également, de nombreuses actions sont programmées et
lancées en faveur du secteur rural dans l'arrondissement de Melong. Nous
citons entre autres : le Programme National de Vulgarisation et de
Recherche Agricole (PNVA) ; le Programme de Relance de la Filière
Cacao-Café(PRFCC) ; le programme de relance de la filière
banane et le programme d'appui à la création de la palmeraie
villageoise.En partenariat avec le Fond International pour le
Développement de l'Agriculture (FIDA), l'on a un peu plus tôt le
démarrage en 2003 du programme national de développement des
racines et tubercules(PNDRT) ; en 2005 du programme d'appui au
développement communautaire(PADC). En partenariat avec l'Union
Européenne le programme de développement rural du bassin
Moungo-Nkam a vu le jour en 2004.
III.2.
Délimitation spatiale
Mélong est l'un des onze arrondissements du
Département du Moungo, dans la Région du Littoral. Sur le plan
physique, Mélong a une superficie de 400km² et s'étire en
longueur du 5° au 5°28' de latitude Nord et s'étale en largeur
du 9°45' au 10°7'de longitude Est. Il est limité au Nord par
les Départements de la Menoua et du Haut-Nkam, à l'Est par le
département du Nkam, au Sud par l'arrondissement de Baré-Bakem et
à l'Ouest par le Département du Koupé-Manengouba
(région du Sud-Ouest). Prenant naissance dans le mont Manengouba,
plusieurs cours d'eau traversent Mélong et se jettent dans le Nkam.
Sur le plan humain, l'arrondissement de Mélong est
formé de deux cantons : le canton Elong constitué de neuf
villages ; le canton Mbo composé de vingt-neuf villages. En outre,
sa population totale est estimée à 59378 habitants soit environ
28970 hommes et 30408 femmes (d'après les résultats du
3e recensement général de la population et de
l'habitat de novembre 2005). Les principales activités
économiques sont l'agriculture, l'élevage et le commerce. C'est
une localité essentiellement agricole et les paysans constituent plus de
la moitié de la population totale.
Figure 1 : Localisation de la zone
d'étude.
Source : Données OSM, 2020 modifiée
par Mboungue
III.3.
Délimitation épistémologique
Dans le contexte actuel où le monde est
confronté à une crise économique, alimentaire et
environnementale sans précédente accentuée par la
croissance démographique et le chômage des jeunes, la diminution
des offres d'emplois, la sous scolarisation, l'absence d'intégration, la
pollution etc. le Cameroun s'est lancé dans une approche de
l'agriculture de deuxième génération. C'est-à-dire
une agriculture moderne plus intensive, productive et compétitive.
Toutes ces mutations au plan économique, spatial,
technique, politique et social imposent ainsi à chacun une
réflexion approfondie sur les problèmes liés à la
survie des populations qu'elles soient rurales ou urbaines. C'est à dire
trouver comment mener une activité pour survivre soi-même et sa
famille. L'agriculture est un modèle de survie des populations de
Melong. Ce travail dont le thème est « Impact des
dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de
Melong »s'inscrit ainsi dans cette optique de valorisation
de cette activité mais en tenant compte de l'environnement. Ainsi cette
étude s'intéresse à faire un état des lieux de
cette activité génératrice de revenu dans l'arrondissement
de Melongtout en dégageant ses mutations et ses impacts sur le plan
environnemental, économique et social.
IV.REVUE DE LA LITTERATURE
Il existe une littérature abondante dans le cadre des
études concernant les pratiques agricoles. Ainsi, plusieurs auteurs se
sont penchés sur les conséquences des pratiques agricoles sur
l'environnement. Cependant, les ouvrages que nous avons consultés, nous
ont permis de regrouper notre revue de littérature selon trois
perspectives : Approche portant sur les rapports ville-campagne, celle
faisant allusion à l'influence désastreuse des pratiques
agricoles sur l'environnement et l'autre montrant les apports positifs de ces
pratiques.
IV.1.
Approche portant sur les rapports ville-campagne et l'importance de
l'agriculture
ELONG et PRISO, (2011) dans initiation à la
géographie rurale et urbainedécrivent les interrelations qui
existent entre les milieux urbains et ruraux ou entre la ville et sa proche
campagne. Elles permettent de comprendre le fonctionnement des campagnes et des
villes à travers les villes du Cameroun. La question de l'urbanisation a
été bien abordée par ces auteurs dans cet ouvrage, pour
eux c'est un fait lié à la croissance démographique et
économique. Les centres urbains sont dominés par les
activités de production et services, la ville étant un haut lieu
d'échange. Les besoins en approvisionnement en produits divers
augmentent en fonction du rythme soutenu de la croissance démographique.
Le deuxième (PRISO) aborde la question de la banlieue, celle-ci varie
entre 25km à plus de 80km du centre-ville, et avec les facilités
de transport, approvisionnent le centre en produit.
Cette étude contribue énormément à
notre travail, dans la mesure où elle nous permet de comprendre non
seulement les relations entre la ville et sa proche campagne mais aussi
pourquoi la dynamique agricole dans l'arrondissement de Melong. Et aussi notre
thème étant situé dans l'axe de l'entre deux
c'est-à-dire entre le milieu rural et celui urbain, cet ouvrage
constitue un guide à notre travail. Avec le taux d'urbanisation et
démographique croissant, la demande en produit agricole a
augmenté. Aussi les localités d'approvisionnement ici peuvent
être considérées comme banlieues et font parties de la zone
d'étude de notre thème de recherche.
KENGNE FODOUOP dans ses différents articles
publiés en 1991, 1998, 2000, 2002 et BOPDA Athanase (2000) etc. ont
développé des thèses sur le développement des
activités économiques en Afrique et ce sont par la
intéressés aux dynamiques économiques et leurs
corollaires. Tous dans leurs travaux ont essayé de faire une
classification et des caractéristiques générales de ces
activités qu'ils ont qualifié d'informelles. Ils décrivent
la marginalité dans la qu'elle elles sont pratiquées et les
conséquences sociales et environnementales qu'elles engendrent. Pour ces
auteurs, le développement des activités économiques est
lie à la croissance démographique des villes et à
l'attraction que celles-ci exercent sur les régions environnantes. En se
situant dans le contexte de la crise économique, qui a engendré
de nombreux problèmes, ces auteurs expliquent que les populations
camerounaises en particulier pour lutter contre la pauvreté et le
chômage, ont développé des activités qui pour la
plus part sont informelles (bayamsellam).
Pour Lewis (1955), l'agriculture est source de formation du
capital. Elle libère la main d'oeuvre faiblement productive pour
alimenter les autres secteurs notamment l'industrie en constituant ainsi un
marché pour les produits industriels fournisseurs des devises permettant
de financer les importations.
Selon BELLA (2009), le secteur agricole, de par son potentiel
de profits, attire des Investissements Directs Etrangers (IDE), créant
de ce fait des emplois et ouvrant de nouveaux créneaux d'investissements
au profit des entrepreneurs locaux pour une augmentation de la production
locale. Dans ce même ordre d'idée, la Banque Mondiale (2008)
estime que l'agriculture contribue au développement de plusieurs
manières. D'abord, en tant qu'activité économique, «
l'agriculture peut alimenter la croissance de l'économie nationale,
offrir des opportunités d'investissement au secteur privé et
être le principal moteur des industries apparentées et de
l'économie rurale non agricole ». Ensuite, les industries et les
services associés à l'agriculture dans les chaînes de
valeur contribuent souvent pour plus de 30 % au PIB dans les pays en mutation
et les pays urbanisés. Enfin, elle pense que l'agriculture constitue un
instrument de développement unique en tant qu'activité
économique, moyen de subsistance et fournisseur de services
environnementaux.
Pour la B.M. (2008), la manière dont l'agriculture
favorise le développement diffère d'un pays à un autre
selon la façon dont chaque pays l'utilise pour alimenter la croissance
et réduire la pauvreté. Dans les pays à vocation agricole
à l'instar des pays d'Afrique sub-saharienne, l'agriculture est le
principal moteur de la croissance. Dans les pays en mutation tels que la Chine,
l'Inde, l'Indonésie, le Maroc et la Roumanie, elle n'est plus un facteur
primordial de la croissance économique ; elle contribue en moyenne pour
seulement 7 % à l'augmentation du PIB. Dans les pays urbanisés,
la contribution directe de l'agriculture à la croissance
économique est encore plus réduite (5 % de l'augmentation du PIB,
en moyenne).
KUZNETS (1964) pour sa part, distingue quatre voies par
lesquelles l'agriculture concourt au développement économique.
D'abord, à travers ses produits, l'agriculture est source de nourriture.
Elle permet d'alimenter la main d'oeuvre des autres secteurs. Elle procure
à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole
productif fournira des produits bon marché. D'où une
amélioration du niveau de rémunération réelle et
donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus,
l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du PIB.
Ensuite, le secteur agricole peut constituer une demande de biens industriels
et des services. Une amélioration de la productivité dans ce
secteur devrait permettre l'amélioration des revenus du monde paysan et
par conséquent l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole
peut ainsi faciliter l'émergence de nouveaux débouchés
pour les industries. En outre, l'agriculture est source de devises pour
l'ensemble de l'économie à travers l'exportation de ses produits.
Ces devises peuvent permettre d'importer des machines et matières
premières dont a besoin l'industrie pour se développer. Enfin,
l'agriculture dégage le plus souvent un surplus de main d'oeuvre qui est
considérée comme un important facteur de production aux autres
secteurs, notamment l'industrie.
BAKO (2011) s'est intéressé aux problèmes
de financement de l'agriculture burkinabé en mettant en exergue les
potentialités et les défis de cette agriculture afin
d'appréhender les besoins de financement du secteur et d'analyser les
problèmes de son financement. Une analyse économétrique
réalisée à partir d'un modèle à correction
d'erreur a révélé qu'il existe une relation de long terme
entre la production agricole et les financements publics et que ces
financements ont un impact positif à court et à long terme sur la
croissance agricole. Les simulations réalisées montrent
qu'à partir d'un taux de croissance des financements publics agricoles
de 9% sur la période 2009-2015, le pays pourrait atteindre les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière de
réduction de la faim.
IV.2.
Approche concernant l'apport positif des pratiques agricoles sur
l'environnement
Mc GRATH (1987) pense que les pratiques agricoles, loin
d'être une calamité pour les forêts, sont en
réalité une « stratégie de gestion des
ressources naturelles ». Mais il n'en est ainsi que sous certaines
conditions. BOSERUP (1965) par exemple montre que l'évolution des
systèmes agraires est fortement tributaire des variables
démographiques. Pour plusieurs auteurs (FAO,
1974 ;MOUTAPA,1974 ; OBAM, 2001), l'agriculture itinérante sur
brulis est un système agricole écologiquement acceptable car, ses
méthodes sont adaptées aux conditions naturelles de la
forêt tropicale, tant que la densité de la population et sa
pression restent faibles, et que la demande des vivres par les marchés
demeure négligeable.
Pour ROOSE R. (1993) la jachère a la capacité
de restituer la fertilité des sols pauvres. Christian Foret et Al vont
dans la même lancée en estimant que lorsqu'une baisse de rendement
du travail se fait sentir, on a recours à la jachère qui permet
d'assurer l'augmentation des éléments nutritifs et de
reconstituer les propriétés du sol. Cette jachère permet
également de lutter contre l'érosion.
Parlant du sarclage MAGALI CATHALA (2003) démontre
qu'il permet de sélectionner les mauvaises herbes, joue un rôle de
fertilisation et d'anti érosif. En effet, les mauvaises herbes
séchées et en décomposition sont ramenés au pied de
la plante, amassés en petits tas formant des micros reliefs ralentissant
l'écoulement des eaux lors des pluies. Selon DAET, le sarclage manuel
reste valable pour des cultures de faibles surfaces ou fragiles, mais devient
vite limité dès que la surface cultivée augmente ou que
les adventices s'accroissent par intensification des cultures.
CARRIERE (2002) parlant d'une autre pratique agricole qu'est
l'abattage sélectif, montre que cette dernière
accélère la régénération forestière
et permet également de rentabiliser au mieux les temps de
jachère. Grace à l'abattage sélectif, un choix
d'espèce est non seulement opéré pour permettre de
façonner la composition spécifique des forets, mais aussi de
maintenir un mode d'exploitation respectueux du milieu dans lequel l'homme est
le garant de la biodiversité.
L'agriculture selon la Direction Générale du
Développement et de l'Aménagement de la Faune du Québec,
peut cohabiter harmonieusement avec le milieu naturel et même contribuer
au maintien de la biodiversité de la flore
et de la faune sauvage.
IV.3.
Concernant l'influence destructrice des pratiques agricoles sur
l'environnement
Les pratiques agricoles sont considérées par un
certain nombre d'auteurs comme étant la principale cause de
déforestation dans les pays tropicaux. Plusieurs sources s'accordent sur
le fait que, l'effet du recul de la forêt dû aux pratiques
agricoles est plus élevé que l'effort de
régénération. Plusieurs auteurs (ZAPFACK et al 2015 ;
MBIDA, 1999) accordent une large place au système agraire, au
déboisement et à l'agriculture intensive, principales causes de
la déforestation. Selon Myers (1991), le taux annuel de
déforestation au Cameroun est estimé à 200 000ha. Et cette
situation est d'après AMELUNG et DIEHL (1992) engendrée à
95% par les pratiques agricoles. La forêt est détruite par les
défrichements, l'abattage des arbres et les brulis successifs de
parcelles de terre pour l'établissement des champs de vivriers et des
plantations pérennes. Ces effets destructeurs de l'agriculture sur la
forêt sont principalement liés au caractère
itinérant de celle-ci ainsi qu'à ses techniques rudimentaires. En
effet, la mise en culture récurrente des terres forestières, en
plus de réduire l'extension spatiale de la forêt dense, a un
double effet sur le peuplement de la végétation. Même si
ces auteurs reconnaissent que ces pratiques agricoles ont connues des mutations
au point de se présenter comme un système néo
traditionnel. Selon les termes de RÖSLER (1997), elles continuent de
présenter une sérieuse menace pour le couvert forestier.
Selon le rapport ORS PACA (2004), les pratiques agricoles
notamment celles utilisées en agriculture intensive ont un impact
négatif sur les sols. En effet, les pratiques agricoles exposent les
sols et par conséquent l'eau à une pollution chimique diffuse
comme l'acidification et la salinisation. Ces polluants présents dans le
sol peuvent être transférés vers les plantes
cultivées. À ce titre, l'alimentation constitue le vecteur majeur
d'exposition aux substances chimiques utilisées dans le cadre des
pratiques agricoles. L'agriculture intensive peut dans certains cas favoriser
la stérilisation des sols par l'élimination des microfaunes. Les
mêmes auteurs ont mentionné l'incidence négative des
pratiques agricoles sur les eaux. En effet, lorsque les sols sont
fragilisés par la surexposition et le déboisement, leur pouvoir
filtrant est diminué et le risque de pollution des eaux souterraines et
superficielles est donc plus important. Il convient de noter que la question
des pratiques agricoles et de la dégradation de la biodiversité
est abordée dans de nombreux travaux. Seulement ces ouvrages, articles
scientifiques, thèses et mémoires traitent très souvent de
façon globale cette question et ne l'abordent pas spécifiquement
comme c'est le cas avec la présente étude. La principale
spécificité de cette recherche est de faire une analyse de cause
à effet entre les techniques agricoles et la dégradation de la
biodiversité dans la localité de Mélong. Notre recherche
souhaite aussi rompre avec le mutisme observé sur la littérature
scientifique dans cette zone.
V.PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
Au Cameroun, le secteur agricole joue un rôle vital dans
l'économie du pays dont il en est le moteur. D'après le«
Cadre de Programmation Pays (CPP) » qui est un élément clef
de la réforme de la FAO en collaboration avec le MINADER, le secteur
agricole représente environ un quart du PIB soit 22,9% et
génère la moitié des revenus des exportations non
pétrolières.
Toujours, d'après ce document (CPP), il occupe 63% de
la population active et environ 70% de la population en dépend pour sa
survie. Environ 90% des ménages ruraux sont engagés dans une
activité économique agricole et un tiers d'entre eux tire un
revenu des cultures de rente. Il est par ailleurs la base de la
sécurité alimentaire du pays par les produits qu'il est
appelé à offrir pour l'autoconsommation des plus de 10 millions
de ruraux camerounais et pour l'alimentation des populations urbaines
estimées à plus de 10 millions. Son importance dans le maintien
de l'équilibre écologique et la protection de la nature est
maintenant largement reconnue.
Reconnaissant cette place de l'agriculture, la volonté
politique clairement affirmée par les plus hautes autorités, en
premier lieu le Chef de l'Etat qui dans son message de fin d'année 2012
affirmait « qu'afin de booster le développement de l'agriculture
camerounaise, il faut opérer une véritable révolution
agricole. Il s'agit de passer à une agriculture de seconde
génération. » Pour favoriser l'amélioration de la
productivité, les engrais et les pesticides sont fortement
subventionnés. La Stratégie de développement du secteur
rural (SDSR) estime que pour réaliser « La modernisation du monde
rural et l'accélération de la croissance », les défis
suivants doivent être relevés : (i) renforcement des
capacités de l'ensemble des acteurs (ii) réalisation de grands
aménagements agricoles, (iii) mise en place des infrastructures de
désenclavement des zones de production, (iv) facilitation de
l'accès aux services financiers (crédit, épargne,
intrants) par l'appui à la promotion des organisations des producteurs
de base, à savoir, les GIC, les Fédérations de GIC et les
Coopératives (v) promotion de la mécanisation agricole ; (vi)
gestion durable des ressources naturelles, (vii)'intensification des
systèmes de production ; (viii) promotion des filières
agro-alimentaires et de la transformation des produits pour obtenir plus de
valeur ajoutée, plus de productivité au niveau des exploitations
et plus de compétitivité au niveau des échanges
commerciaux nationaux, sous régionaux , régionaux et mondiaux ;
(ix) diversification des exportations agricoles qui restent concentrées
sur quelques produits de rente qui accusent d'ailleurs un recul relatif sur le
marché mondial (x) valorisation des opportunités qu'offre la
mondialisation dans le cadre des marchés régionaux et
internationaux. Cependant, dans l'objectif d'atteindre l'agriculture de second
génération, il n'est mentionné la prise en compte de
l'environnement. La modernisation de l'agriculture a certes permis de subvenir
aux besoins alimentaires de la population croissante. Toutefois, les pratiques
agricoles, souvent qualifiées d'intensives, engendrent des impacts
importants sur l'environnement et menacent à long terme la
durabilité de l'agriculture. Quand on sait que l'agriculture durable est
celle qui se réfère principalement à la capacité de
rester productif tout en maintenant la base des ressources.
En effet, l'agriculture durable est d'après Gips
(1984) ; une agriculture écologiquement saine,
économiquement viable, socialement juste et humaine. Economiquement
saine, c'est-à-dire qu'elle préserve la qualité des
ressources naturelles et qu'elle améliore la dynamique de l'ensemble de
l'agroécosystème de l'homme aux micro-organismes du sol, en
passant par les cultures des animaux.Le meilleur moyen d'assurer cette
dynamique reste une gestion du sol, et de la santé des cultures, des
animaux et des êtres humains, grâces à des
procédés biologiques (autorégulation). Quant aux
ressources locales, elles sont utilisées de manière à
minimiser les pertes d'éléments minéraux, de biomasse et
d'énergie et à éviter toute pollution, l'accent
étant placé sur l'utilisation de ressources renouvelable.
Economiquement viable, c'est-à-dire qu'elle permet aux agriculteurs de
produire suffisamment pour assurer leur autonomie et/ou un revenu, et de
fournir un profit suffisant pour garantir le travail et les frais
engagés. La viabilité économique se mesure non seulement
en termes de production agricole directe (rendement), mais également en
fonction des critères tels que la préservation des ressources et
la minimisation des risques. Socialement équitable, c'est-à-dire
la répartition des ressources et du pouvoir est telle que les besoins
essentiels de chaque membre de la société sont satisfaits, et que
leurs droits concernant l'usage des terres, l'accès à un capital
approprié, l'assistance technique, et les possibilités de
marché, sont assurés.Humaine, c'est-à-dire que toute forme
de vie (végétale, animale et humaine) est respectée, que
la dignité fondamentale de tout homme est reconnue, que les
différents rapports humains et institutionnels utilisent des valeurs
essentielles telles que la confiance, l'honnêteté, l'amour-propre,
la coopération et la compassion, et que l'intégrité
culturelle et spirituelle de la société est
préservée et entretenue. Adaptable, c`est-à-dire que les
communautés rurales sont capables de s'adapter aux changements
incessants des conditions dans lesquelles évolue l'agriculture
(croissance démographique, politiques, demande de marché, etc.).
Pour l'OCDE la durabilité en agriculture désigne le processus par
lequel des pratiques agricoles économiquement efficientes, respectueuses
de l'environnement etsocialement acceptables permettent de répondre
à la demande de produits (aliments, fibres et autres productions)
Dans cet engouement national autour de l'agriculture,
l'arrondissement de Melong n'est pas en reste. Les populations se sont
lancées sans réserve. Les différentes réformes dans
le domaine agricole ne sont pas sans conséquences pour l'environnement
de l'Homme, dans la mesure où elles peuvent entrainer une modification
de l'environnement. Nous pouvons citer par exemples la consommation toujours
plus accrue de l'espace à des fins agricoles, synonyme d'une
déforestation d'égale ampleur ; le temps de jachère de
plus en plus réduit. Comme conséquence, la
végétation naturelle n'a pas le temps de se reconstituer et les
qualités du sol ne peuvent pas être restaurées. Tous ces
antécédents réunis aboutissent au constat d'une dynamique
dans l'espace et dans la composition spécifique du couvert forestier de
la zone d'étude. Ceci est d'ailleurs observé lors de nos
observations de terrain à travers lesquelles on remarque non seulement
la présence des faciès de dégradation de la forêt
originelle, mais aussi de vastes étendues de jachères et /ou de
cultures. Pour accroitre les rendements, les paysans vont apporter des
modifications sur les techniques usuelles et en introduire de nouvelles. Ces
paysans à travers leurs pratiques agricoles, contribuent à la
modification de l'environnement de la localité.En effet, certaines
pratiques agricoles ne vont pas dans la logique de la durabilité des
ressources disponibles. Le défi politique est la quête d'une
cohabitation de l'agriculture et de la préservation de l'environnement.
Mais, le fait est que très souvent les objectifs des paysans comme
accroitre leur production ne prennent pas en compte la quête de cette
cohabitation. Ce faisant, beaucoup de chemin reste à faire pour une
intégration effective de l'agriculture et de l'environnement. Au terme
de cette analyse, il ressort un problème : celui du non prise en compte
de l'environnement dans les dynamiques agricoles que connait l'arrondissement
de Melong qui subit une dégradation sauvage de la part de ses
populations.
VI.LES QUESTIONS DE RECHERCHE
Pour une meilleure analyse de notre objet d'étude, nous
devons prendre en compte la pertinence desquestions suivantes qui ont la
particularité de démystifier le phénomène d'impact
des dynamiques agricoles afin de bien saisir la quintessence du problème
posé par la problématique.
VI.1.
Question principale
Au regard des dynamiques observées dans
l'agriculture,quels sont les impacts de celles-ci sur l'environnement dans
l'arrondissement de Melong?
VI.2.
Questions spécifiques
Ø Question spécifique 1
Quel est l'état des lieux actuels de l'agriculture dans
l'arrondissement de Melong?
Ø Question spécifique 2
Quels sont les facteurs des dynamiquesagricoles dans
l'arrondissement de Melong?
Ø Question spécifique 3
Quelles sont les dynamiques survenues dans l'agriculture dans
l'arrondissement de Melong ?
Ø Question spécifique 4
Quels sont les impacts au niveau de l'environnement physique et
socio-économique ?
VII.OBJECTIFS DE RECHERCHE
Il faudrait admettre que dans ce travail de recherche, on ne
pourra pas répondre à toutes les questions qui peuvent tourner
autour du thème sous étude. Toutefois, nous nous fixons les
objectifs suivants :
VII.1.
Objectif principal
Montrer que l'agriculture a connu des mutations et a eu des
impacts sur l'environnement au cours de ces dernières décennies.
Pour cela il faut attacher une attention particulière à fin
d'assurer une agriculture durable dans l'arrondissement de Melong.
VII.2.
Objectifs spécifiques
Pour aboutir à l'objectif principal, les objectifs
spécifiques fixés dans le cadre de cette étude sont au
nombre de quatre (4) et se résument comme suit :
Ø Objectifs spécifiques 1
Présenter l'état actuel de l'agriculture dans
l'arrondissement de Melong
Ø Objectifs spécifiques 2
Identifier les facteurs des dynamiquesagricoles dans
l'arrondissement de Melong
Ø Objectifs spécifiques 3
Ressortir les dynamiques survenues dans l'agriculture au cours
de ces dernières décennies
Ø Objectifs spécifiques 4
Ressortir lesimpacts de ces changements sur l'environnement
VIII.HYPOTHESE DE RECHERCHE
Une hypothèse de recherche est une réponse
présumée à la question qui oriente une recherche. Dans le
cadre de ce travail, nous avons défini une hypothèse principale
et quatre
hypothèses spécifiques.
VIII.1.
Hypothèse principale
Les changements survenus dans l'agriculture ces
dernières décennies sont au niveau spatial, social,
économique, politique et technique, ce qui a entrainé des impacts
socioéconomiques et la modification des écosystèmes de la localité de
Melong.
VIII.2.
Hypothèses spécifiques
Ø Hypothèses spécifiques
1
L'agriculture est la principale activité à
Melong. Elle porte sur plusieurs systèmes agricoles à la fois
intensive et extensive.
Ø Hypothèses spécifiques
2
Les facteurs de la dynamique de l'agricole sont à la
fois socio-économiques, politiques, culturels et environnementaux.
Ø Hypothèses spécifiques
3
Les principales dynamiques s'observent au niveau des espaces,
du social, politique, économique et des techniques.
Ø Hypothèses spécifiques
4
Les dynamiques agricoles ont entrainé des impacts sur
la vie sociale et économique des agriculteurs, ainsi que la destruction
des écosystèmes.
Tableau 1 : Tableau synthétique de
recherche
QUESTIONS DE RECHERCHE
|
OBJECTIF DE RECHERCHE
|
HYPOTHESE DE RECHERCHE
|
APPROCHE THEORIQUE
|
METHODOLOGIE DE COLLECTE DES DONNEES
|
METHODE D'ANALYSE DES DONNEES
|
CHAPITRES
|
Quel est l'état des lieux actuels de l'agriculture dans
l'arrondissement de Melong?
|
Présenter l'état actuel de l'agriculture dans
l'arrondissement de Melong.
|
.L'agricultureest la principale activité à
Melong. Elle porte sur plusieurs systèmes agricoles à la fois
intensive et extensive
|
La théorie systémique
|
Enquêtes par questionnaire
Entretien avec les personnes ressources
Collecte des données secondaires dans les archives de la
délégation d'arrondissement du MINADER
Photographie du paysage
|
La démarche hypothético-déductive
Adobe Illustrator
Microsoft Office Picture management, Microsoft Word et Excel
2010.
|
CHAPITRE I
ETAT DES LIEUX DE L'AGRICLTURE
|
Quels sont les facteurs des dynamiques agricoles dans
l'arrondissement de Melong?
|
Identifier les facteurs des dynamiques agricoles dans
l'arrondissement de Melong
|
Les facteurs de la dynamique de la agricole sont à la fois
socio-économiques, politiques, culturels et environnementaux.
|
La théorie de la Centralité galactique
deRené Joly ASSAKA ASSAKO
La théorie de l'offre et de la demande d'Adam Smith
|
Enquêtes par questionnaire
Entretien avec les personnes ressources
|
Microsoft Word et Excel 2010.
|
CHAPITRE II
FACTEURS DES DYNAMIQUES
|
Quelles sont les dynamiques survenues dans l'agriculture dans
l'arrondissement de Melong ?
|
Ressortir les dynamiques survenues dans l'agriculture au cours
de ces dernières décennies
|
Les principales dynamiques s'observent au niveau des espaces, du
social, politique, économique et des techniques.
|
La théorie systémique
|
Collecte des données secondaires dans les archives de la
délégation d'arrondissement du MINADER
Enquêtes par questionnaire
Entretien avec les personnes ressources
Utilisation des images satellites
|
La démarche hypothético-déductive
ADOBE ILLUSTRATOR, le logiciel MAP INFO Arc Gis.
Microsoft Office Picture Management et le logiciel Photoshop,
Microsoft Word et Excel 2010.
|
CHAPITRE III
LES DIFFERENTES DYNAMIQUES
|
Quels sont les impacts au niveau de l'environnement physique
et socio-économique?
|
Ressortir les impacts de ces changements sur
l'environnement
|
Les dynamiques agricoles ont entrainé des impacts sur la
vie sociale et économique des agriculteurs, ainsi que la destruction des
écosystèmes.
|
La théorie environnementaliste
|
Collecte des données secondaires dans les archives de la
délégation d'arrondissement du MINADER
Enquêtes par questionnaire
Entretien avec les personnes ressources
Utilisation des images satellites
|
La démarche hypothético-déductive
ADOBE ILLUSTRATOR, le logiciel MAP INFO Arc Gis. Microsoft
Office Picture Management et le logiciel Photoshop, Microsoft Word et Excel
2010.
|
CHAPITRE IV
LES IMPACTS DES DYNAMIQUES AGRICOLES
|
Source : Enquête de terrain, août
2020
IX.CADRE
CONCEPTUEL ET THEORIQUEDE LA RECHERCHE
IX.1. Cadre conceptuel de la
recherche
IX.1.1.
Concept d'impact
On parle spécialement d'impacts dans le contexte des
effets de l'exploitation sur l'environnement (structure de la forêt,
peuplement restant et sol), la main d'oeuvre et les populations locales. Les
impacts sont évalués en utilisant des indicateurs qui montrent le
degré dans lequel les activités affectent la durabilité
des ressources, le bien-être de la communauté, et l'efficience
opérationnelle/financière de la production (FAO, 2003).
L'impact environnemental regroupe les effets, les
perturbations et les modifications causées par l'activité humaine
sur l'environnement. De plus, on peut évaluer les impacts
environnementaux d'une activité à travers des indicateurs tels
que l'intensité de l'impact, sa durée, sa fréquence et le
niveau d'occurrence. Notre étude consistera à évaluer
l'impact de l'exploitation agricole sur une composante de l'environnement qui
est la biodiversité.
Le terme impact est défini comme effet produit par
quelque chose qui peut être positif ou négatif. L'effet est
positif dans le cas où celui-ci apporte un plus sur le
précèdent que l'on juge non conforme aux besoins. Alors l'effet
est négatif dans le cas où celui-ci freine l'amélioration
du précèdent malgré son apport. Par extension, le mot est
utilisé pour désigner les conséquences
(éventuellement indirects et ou différés dans l'espace et
dans le temps) d'un évènement, d'un processus, d'une
activité.
IX.1.2.
Concept de dynamique agricole
Selon NEWTON, la dynamique(1687), définit la dynamique
selon trois lois : le principe d'inertie, le principe fondamental de la
dynamique et le principe de l'action et de la réaction. Le
premier principe stipule que si la somme vectorielle des forces
s'appliquant sur un corps est nul, alors ce corps est immobile ou est
animé d'un mouvement rectiligne uniforme.
La deuxième loi de Newton relie
l'accélération d'un corps aux forces auxquelles il est soumis.
La troisième loi de Newton énonce qu'un corps
exerçant une force sur un autre corps subit en retour une force de
même intensité, de même direction mais de sens opposé
(Encarta).En psychologie, « la dynamique de groupe » est
l'ensemble de procèdes qui ont pour objet d'étudier le
fonctionnement et le comportement d'un groupe humain. Ceci nous permet dans
notreétude de comprendre le comportement de nos différents
acteurs qui interviennent dans l'activité et leur relation.En
démographie, ce terme caractérise une augmentation ou une
diminution numérique et quantitative de la population dans un espace
bien délimité. Ainsi à travers cette définition
nous allons analyser la dynamique agricole soit dans son évolution ou
dans sa régression.En économie, la dynamique désigne en
somme, les flux ou le fléchissement de production, de distribution et de
consommation des biens et services à l'intérieur d'une ville.
En géographie, le mot dynamique est associé
à plusieurs expressions, ainsi on parle de dynamique spatiale qui
désigne tout changement impliquant la dimension spatiale (J.LEVY et M.
LASSAULT, 2003). Ensuite on a système dynamique qui désigne un
ensemble de réalités géographiques en évolution et
liée les unes aux autres par de fortes interactions. Il est
implicitement considéré comme animé de mouvements
internes. En fin on a l'analyse dynamique qui désigne une analyse qui
introduit le temps dans une analyse géographique.
Appliqué à notre thème de recherche, le
terme « dynamique agricole » désigne l'ensemble des
changements ou mutations survenues dans cette activité agricole. La
dynamique traduit l'état évolutif ou régressif, ou encore
l'ensemble de mutations qui se sont opérées dans l'agriculture
ces dernières années. Cette mutation peut être progressive
ou régressive mais toujours est-il le phénomène
étudié n'est pas resté statique dans le temps et dans l'espace, d'où notre
attention.
IX.1.3.
Concept de système agricole
En géographie agraire, l'expression système de
production que nous pouvons encoreappelé système de culture, fut
employée au XIXe siècle par les agronomes français.
Lesgéographes l'emploient aussi dans le même sens : « la
façon dont l'agriculteur tire partie deses terres : choix des plantes
cultivée, assolement ». (A. MEYNIER), les paysages
agraires,Paris 1958.Dans son ouvrage, Jean ASSOUMOU parlant de L'ECONOMIE
DU CACAO,distingue trois types de systèmes de productions : le
système de productions extensif, lesystème de production intensif
et le système de production centré sur les cultures
vivrièrescommerciales.Le système de production extensifLe
système de production extensif qui associe culture vivrières
commerciales depremière année sur défriche et culture
abusives a de loin des préférences des producteursparce que c'est
celui qui ramène le même le travail fourni, en même temps
qu'il assurel'équilibre alimentaire du groupe familial et permet de
vendre le surplus vivrier.Le système intensif le plus minoritaire est
fondé sur la production intensive d'uneseule culture.
Le troisième type de système encore rare mais en
expansion est centré sur lesproductions vivrières commerciales.
La répartition géographique de ces systèmes leursvariantes
transmet dans l'espace le rôle de la situation foncière et
l'accès au marché.En ce qui concerne notre étude les
systèmes qui feront l'objet de notre étude sontnotamment le
système de production intensif et le système de production
extensif. Ce choixn'est pas facultatif ; ce sont des termes « clés
» dont il convient d'analyser afin de mieuxcerner les contours et le
contexte de notre analyse.
SAUTTER et PELLISSIER (2OO7) définissent les techniques
et pratiques agricoles comme des éléments de
caractérisation, d'analyse et de fonctionnement d'un système de
culture dont le terroir est l'expression dans le paysage. Selon cette approche,
les pratiques agricoles sont définies comme un ensemble d'actions
agricoles mises en oeuvre dans l'exploitation du milieu. Elles
représentent un meilleur moyen d'analyse du système agraire, de
sa cohérence et de son efficacité. Les pratiques paysannes
résultent de l'ingéniosité des paysans accumulés et
expérimentés dans un milieu pour faire face à une
situation de crise. Elles sont au centre des rapports des
sociétés à leur environnement ; les techniques
pouvant être aussi bien intérieures qu'extérieures au
milieu. Dans le cadre de notre étude, les techniques agricoles renvoient
aux pratiques agricoles.
IX.1.4. Concept d'environnement
L'environnement est un concept qui a toujours fait l'objet
d'intérêt non seulement pour plusieurs chercheurs mais aussi la
communauté internationale, ceci vue les menaces qui pèsent sur
lui, sa protection devient de plus en plus préoccupante. Ainsi une
journée du 05 juin a été consacrée à son
endroit pour une fois de plus démontrer son importance. On distingue
ainsi plusieurs définitions du concept d'environnement. Le mot «
Environnement », d'origine anglaise, employé dès le XVIe
siècle pour signifier ce qui environne, ce qui est autour de. Ce mot
s'est substitué peu à peu au mot « milieu » vers la fin
du XIXe siècle. Aujourd'hui, il est considéré (dans sa
définition générale) comme un ensemble des
caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des
écosystèmes plus ou moins modifiées par l'action de
l'homme. Plusieurs définitions ont été proposées
pour le mot « Environnement » ; L'Environnement est : « Un
ensemble des conditions physiques, chimiques et biologiques ainsi que des
facteurs sociaux qui régissent la vie de l'homme ». (P. SYLVAIN,
1990),
P.QUIRION et P. BOURDEAU ont défini l'Environnement
comme: « Un ensemble, dans le temps et dans l'espace, des facteurs
biotiques et abiotiques susceptibles d'avoir des conséquences directs ou
indirects, immédiates ou à long terme, et d'exercer des pressions
de sélections sur les organismes vivants ».
? J. MARCEL et A. PARE, (1993) de leur côté,
définissent L'Environnement comme : « Un ensemble d'agents
physiques, chimiques et biologiques et des facteurs sociaux susceptibles
d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à long terme sur
les êtres vivants et les activités humaines ».
? Une autre définition a été
proposée par le Bureau d'Audiences Publiques sur l'Environnement (BAPE,
1998) : « Une notion élargie. Il ne s'agit plus seulement de
considérer la dimension biophysique de l'environnement, mais
d'intégrer également l'aspect socioculturel ».
? Dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, pour
JEAN GODIN (1972) le mot environnement procure un sens différent :
« L'environnement ne se résume plus seulement au milieu
géographique et typographique d'une construction mais, bien au
contraire, débouche sur tous les éléments sociologiques,
humains, économiques et artistiques impliqués dans une
construction ; bref, sur tous les champs d'action des sciences humaines qui ont
un rapport plus au moins étroits avec l'art de bâtir ».
? Dans une autre approche, ce mot est défini dans le
dictionnaire comme « ce qui est autour, voisinage, contexte », il
tend à être perçu de façon différente par les
administrations qui en privilégient souvent l'aspect technique (eau,
air, déchets, nuisances, écosystèmes) et par les gens, qui
pensent surtout à la qualité de la vie, au voisinage et à
la nature. Ces différences de perception du concept « environnement
» ont été remarquées dans certains pays, comme par
exemple la Slovaquie. Une étude effectuée par le Centre Euro -
Méditerranéen de l'Environnement a montré que le mot
« environnement » signifiait « cadre de vie » pour les
cadres et les professions libérales, « ville, circulation »
pour les artisans et les commerçants, « nature » pour les
employés, « pollution » pour les industriels, « voisinage
» pour les agriculteurs.
Selon le Droit International de l'Environnement,
l'environnement est l'ensemble des interactions et des relations entre les
êtres vivants (dont l'homme) entre eux et avec le milieu, en relation
avec l'ensemble de la biosphère.Pour la convention de Lugano sur la
responsabilité civile des dommages résultant d'activités
dangereuses pour l'environnement du 21 juin 1993 l'environnement comprend non
seulement les ressources naturelles que l'air, l'eau, le sol, la faune, la
flore, mais aussi les biens qui composent l'héritage culturel et les
aspects caractéristiques du paysage. L'environnement est un
système formé par des éléments naturels et
artificiels interdépendants, lesquels ont tendance à être
modifiés par l'action humaine. Il s'agit du milieu qui conditionne le
mode de vie de la société et qui englobe les valeurs naturelles,
sociales et culturelles qui existent dans un lieu et à un moment
donné.Il y a lieu de mentionner que l'environnement renferme des
facteurs physiques (tels que le climat et la géologie), biologiques (la
population humaine, la flore, la faune, l'eau) et socio-économiques (le
travail, l'urbanisation, les conflits sociaux).
Selon la loi n° 96/12 du 5 Aout 1996 portant loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement au Cameroun dans son article 4
définit l'environnement comme l'ensemble des éléments
naturels ou artificiels et des équilibres biogéochimiques
auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques,
sociaux et culturels qui favorisent l'existence, la transformation et le
développement du milieu, des organismes vivants et des activités
humaines.
IX.1.5.
Concept de biodiversité
Le grand scientifique américain, EDWARD WILSON,
considéré comme l'inventeur du mot biodiversité, en donne
la définition suivante : « la totalité de toutes
les variations de tout le vivant ». La diversité biologique ou
biodiversité, représente l'ensemble des espèces vivantes
présentées sur la Terre (plantes, animaux, micro-organismes,
etc.), les communautés formées par ces espèces et les
habitats dans lesquels ils vivent.
La
Convention
sur la Diversité Biologique (CDB) définie de façon
formelle la biodiversité dans son Article 2 comme étant la
"variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces,
et entre les espèces et ainsi que celle des
écosystèmes".
De façon spécifique, le terme
«biodiversité» signifie la variété à
trois niveaux :
- La diversité génétique au sein des
espèces (cette variation génétique peut être
apparente ou non). Elle se rapporte à la variété des
gènes chez les plantes, animaux, champignons et micro-organismes et se
rencontre aussi bien chez une espèce qu'entre les espèces. Par
exemple, les caniches, les bergers allemands, les labradors sont tous des
chiens, mais ils ont tous une apparence différente ;
- La diversité des espèces qui fait
référence à la variété des
différentes espèces (plantes, animaux, champignons et
micro-organismes) tels les palmiers, les éléphants ou les
bactéries
- La diversité des écosystèmes. Elle fait
référence à tous les différents habitats - ou
endroits - qui existent sur la Terre, comme les forêts tropicales ou
tempérées, les déserts chauds ou froids, les zones
humides, les rivières, les montagnes, les barrières de corail,
etc. Chaque écosystème correspond à une série de
relations complexes entre les éléments biotiques (vivants),
éléments abiotiques (non vivants) tels que la lumière du
soleil, l'air, l'eau et les éléments nutritifs. Deux points
importants ressortent de ces différentes définitions :
- Les espèces constituent l'élément
central de la diversité biologique. Toutefois, le concept
d'espèce est une classification quelque peu arbitraire qui tente de
mettre de l'ordre dans un large spectre de variation dont font preuve les
différents organismes vivants.
- Les différents écosystèmes renferment
différents ensembles d'espèces et de processus
d'écosystèmes et que la meilleure façon de protéger
les espèces et la diversité génétique au sein des
espèces consiste à protéger les écosystèmes
de celles-ci. Dans le cadre de notre travail la biodiversité renvoie
aussi bien aux humains qu'à la nature
La vie sur terre comprend trois éléments
interdépendants :
Ø la diversité des espèces (dont
l'espèce humaine). On estime aujourd'hui à plus de 10 millions le
nombre d'espèces êtres multicellulaires, mais seulement 1,8
millions ont déjà été identifiées.
Ø la diversité des individus (diversité
des gènes) au sein de chaque espèce,
Ø la diversité des milieux de vie
(écosystèmes) : des océans, prairies,
forêts ... au contenu des cellules (des parasites peuvent notamment
y vivre) en passant par la mare au fond du jardin...
La biodiversité est le produit de plus de 3 milliards
d'années d'évolution et constitue un patrimoine naturel et une
ressource vitale dont l'humanité dépend de multiples
façons.
BIODIVERSITE
Ethique, valeurs attachées à la
biodiversité
Influence de l'homme, usages
Développement durable
Sociétés humaines
Figure 2 : Interactions entre les
sociétés humaines et la diversité biologique et
conservation
Source : LEVEQUE (1997), Biodiversité,
dynamique biologique
Dans le cadre de notre étude nous parlerons de la
dégradation de la biodiversité en général. Il sera
question de présenter les répercussions des techniques agricoles
sur la biodiversité éco systémique (sol, air et eau),
floristique et faunique.
IX.2.
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
En géographie la théorie est un ensemble
cohérent d'énoncés, ayant pour objectif de rendre compte
d'une réalité géographique. Elle se compose de postulat et
d'hypothèses ayant subi avec succès l'épreuve des faits,
d'hypothèses moins souvent testées et aussi d'hypothèses
nouvelles qui attendent la confrontation avec l'observation, le projet de la
théorie est d'expliquer. Ainsi pour vérifier nos
hypothèses dans le cadre de notre travail, nous avons jugé bon
d'utiliser certaines théories.
IX.2.1.
La théorie de la Centralité galactiquede René Joly ASSAKA
ASSAKO
Cette théorie est encore appelée « la
centralité diffuse ou multimodale » a été
élaborée parRené Joly ASSAKA ASSAKO en2020. D'après
ce dernier dans son ouvrage la géographie transcendante, le principe de
centralité ne se limite pas uniquement sur la polarisation à
travers l'existence d'un simple réseau urbain, mais d'une organisation
en nuage de point qui émousse les contrastes
« centre-périphérie » et pose les
prémices d'un continuum socio-spatial sur fond d'administration et de
production économique.Cette théorie peut
êtreimplémentée dans notre étude dans la mesure ou
tout d'abord le développement de l'agriculture dans l'arrondissement de
Melong est influencé par un paradigme social dans la mesure ou de
nouveaux systèmes sont introduits par le faite de brassage de plusieurs
ethnies. En fin du fait que le développement agricole dans les villages
environnant Melong, la politique agricole est impulsée par
l'administration centrale en charge de l'agriculture qui est le MINADER
situé au centre-ville et qui polarise la périphérie de
Melong à travers sa politique agricole.Elle nous permet d'expliquer non
seulement la relation que la ville de Melongentretient avec ses
localités environnant, mais aussi son influence dans l'exploitation
agricole avec sa proche campagne.
IX.2.2.
La théorie de l'offre et de la demande d'Adam Smith
Adam Smith dans son model, définit l'offre d'un bien
comme étant la quantité de produit offert à la vente par
les vendeurs pour un prix donné. Tandis que la demande est comprise
comme la quantité d'un certain produit demandé par les acheteurs
pour un prix donné. Quant au prix d'un objet, c'est une quantité
dépendant de l'offre et de la demande. Il s'agit d'un
résumé autour une loi appelée Loi du marché. C'est
une loi qui régit un marché, avec ou sans l'intervention de
l'Etat.
Ici l'offre et la demande sont indépendantes et le
comportement de l'une ou l'autre est relatif à la situation des prix du
marché. On parle alors de l'équilibre partiel dont la figure est
le suivant.
Figure 3 : Confrontation de l'offre et demande
Selon cette figure, dans les marches où on a une
situation d'équilibre, on aura les effets suivants :
v Lorsque le prix monte :
L'offre ici a tendance à augmenter car les producteurs
sont incités plus de bien, de nouveaux producteurs sont incités
à s'installer sur le marché. Ainsi la demande a tendance à
baisse, car plus les prix sont élevés, moins les acheteurs sont
disposés à acheter.
v Lorsque le prix baisse :
Dans cette situation contraire que la première l'offre
à tendance a tendance à baisser. Ainsi les producteurs sont
découragés à produire car l'activité ou le
marché n'est pas bon car personne ne peut accepter produire pour perdre.
C'est une situation vécue généralement en période
de crise ou les prix des produits chutent sur le marché. Cependant la
demande a tendance à augmenter. Car moins les prix sont
élevés, plus les acheteurs sont disposés à acheter.
Afin de résoudre ce problème de
déséquilibre entre le demandeur et l'offreur, il faut donc
trouver une situation ou un point d'intersection qui maximise le nombre
d'échanges. Un prix un peu au-dessus laissera des vendeurs voulant bien
vendre sans acheteurs. Par contre un prix un peu en dessous laissera des
acheteurs voulant bien acheter sans vendeur.
Dans les deux cas, le nombre d'échanges sera aussi plus
petit qu'au point d'intersection. Il y aura de toute façon des acheteurs
et des vendeurs qui ne seront pas satisfaits, mais ce sera à cause du
prix mais pas parce qu'ils n'ont trouvé personne en face.
Une courbe d'offre et de demande correspond à un nombre
donné d'offreurs et de demandeurs. Une augmentation ou diminution du
nombre d'offreurs ou de demandeurs provoque un déplacement vers la
droite ou vers la gauche, et donc une modification de l'équilibre. Smith
envisage ainsi une confrontation de l'offre et de la demande :
Figure 4 :Confrontation des prix
Le prix P d'un objet est déterminé par
l'équilibre entre les deux courbes de demande D ainsi que de l'offre O.
le graphique montre l'effet d'une augmentation de la courbe de demande D1
à D2 : le prix P et la quantité totale Q
vendue augmentent tous les deux.
Les principaux déterminants de l'offre sont le prix du
marché et les couts de production. Ceux de la demande sont le prix des
objets, le revenu, les gouts, mais aussi l'offre et la demande des biens des
objets. En construisant les deux courbes (offre et demande), on se trouve en
face d'une nouvelle situation de marché. La rencontre entre la courbe de
la demande et celle de l'offre, on obtient un point d'équilibre. Tant
que ce point n'est pas atteint, l'excédent d'offre provoque la baisse du
prix ou bien la forte demande provoque automatiquement sa montée. C'est
donc par tâtonnement censé être atteint ce prix dans la
réalité. Ainsi, la demande et l'offre connaissent des
évolutions :
v Evolution de la demande : lorsque d'avantage de
personnes désirent un bien, la quantité qui en est
demandée pour un prix donné tend à augmenter. Cette hausse
de la demande peut dériver d'une évolution des gouts, quand les
consommateurs accroissent le désir qu'ils aient d'un bien donné.
La conséquence de ce changement est la hausse du prix d'équilibre
qui passe de P1 à P2, tandis que s'accroit
également la quantité d'équilibre qui passe de
Q1 à Q2. Inversement, lorsque la demande diminue,
les phénomènes inverses se produisent. La quantité
échangée décroit ainsi que le prix.
v Evolution de l'offre : lorsque les couts de production
de l'offreur sont modifiés, la courbe de l'offre se déplace en
conséquence. Si, par exemple quelqu'un découvre une nouvelle
manière de faire pousser le rotin, les producteurs tenteront d'accroitre
les quantités vendues, si bien que la courbe O0 se
déplace vers la droite et deviendra O1.
Cet accroissement de l'offre provoque une diminution du prix
d'équilibre qui passe de P1 à P2. Quant
à la quantité d'équilibre, elle augmente de Q1
à Q2 car la quantité demandée est accrue par la
baisse du prix. Cette évolution n'a d'effet que sur l'offre, la courbe
de la demande reste identique.
Cette théorie présente clairement son rôle
dans notre travail car elle nous permet de comprendre le comportement des
différents acteurs de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong.
Cette théorie nous permettra également de comprendre ce qui
motive les agriculteurs de pratiquer de plus en plus ou de moins en moins de
nouvelles techniques. Cependant on peut aussi à partir de cette
théorie comprendre l'organisation du marché. L'agriculture
faisant partie d'une activité économique où l'offre et la
demande constituent les éléments essentiels dans le jeu du
prix.
IX.2.3.
La théorie systémique
Dans son ouvrage « introduction à la
cybernétique » publié en 1956, ROSS ASHBY a
essayé le premier, d'appliquer d'une manière rigoureuse, la
philosophie des systèmes dans les sciences humaines. L'approche
systémique se base sur le concept de système (qui est un ensemble
d'éléments interalliés où l'absence d'un peu
entrainer la chute du système tout entier) et met un accent particulier
sur l'interdépendance des parties qui intègre le système.
Elle étudie les interactions, autrement les interrelations
réciproques entre les parties et les sous parties qui constituent le
système.
Sur le plan sociologique, il faut noter que l'approche
systémique a émergé suite à l'influence de la
biologie sur le progrès des sciences humaines au XIXème
siècle avec comme figures de proue Hubert Spencer et Vilfredo Pareto.
Pour ainsi dire, cette approche explique les faits sociaux en
considérant la société comme un tout ou comme une
entité. Un système organique vivant à l'intérieur
duquel les relations entre les divers éléments qui la
constituent, contribuent de façon harmonieuse à son maintien et
aux impératifs de son fonctionnement.
Dans le cadre de notre étude, le système qui
retient notre attention est celui des différents
écosystèmes forestiers et Eco-socio-système. C'est cette
inter action qui favorise un équilibre naturel ou du moins
environnemental et les interrelations entre les hommes. Toutefois, l'analyse
systémique s'appuie sur quatre présupposés de base
à savoir : La fonction normative, la fonction d'intégration,
la fonction de poursuite de but et la fonction d'adaptation.
- La fonction normative renvoie à l'importance que
représente l'agriculture pour la population de Melong dans le domaine de
réduction de la pauvreté.
- La fonction d'intégration, elle consiste à la
coordination entre les différents éléments de la
biodiversité.
- En ce qui concerne la fonction de poursuite de but, nous
faisons référence à la mission que se sont donnés
les agriculteurs pour la valorisation de cette activité face aux
contraintes naturelles et humaines, condition sine qua non de suivi de
ceux-ci.
- Enfin, la fonction d'adaptation est liée aux moyens
dont disposent les agriculteurs pour parvenir à leurs objectifs.
Tout compte fait, le modèle systémique dans le
présent travail, nous offre la possibilité de voir les
différentes relations que les acteurs entretiennent entre eux et avec
leur milieu. En outre elle permet de comprendre les stratégies
développées par les agriculteurs pour pourvoir s'adapter aux
différents changements qui se sont opérés durant cette
décennie.
IX.2.4.
La théorie environnementaliste
HENRY DAVID THOREAU est le premier environnementaliste
(1817-1862). Cette théorie considère que l'homme a la
possibilité de poser des actes à ses risques et périls,
même si ces actions vont à l'encontre des directives
imposées par le milieu. Dans le même ordre d'idées, l'homme
peut réorganiser son cadre de vie ou choisir d'aller à l'encontre
des contraintes imposées par le milieu en exploitant son intelligence et
ses moyens.
En implémentant cette théorie dans le cadre de
notre thème nous pouvons dire que la pression des populations locales
sur le milieu agricole peut conduire à des impacts considérables
sur l'environnement. Montrer également que malgré la crise des
années 1980 et d'autres difficultés comme l'accès à
la terre et aux intrants, les populations de Melong ont su s'adapter aux
contraintes de l'environnement.
X.CADRE
OPERATOIRE
Il sera question pour nous de réaliser une
opérationnalisation des variables. Toutefois, signalons ici que pour
notre sujet portant sur « Impact des dynamiques agricoles
sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong ».Nous
avons deux variables. Une indépendante et l'autre dépendante.
X.1. La
variable indépendante
C'est celle qui décline la variable dépendante.
On peut encore l'appeler variable cause. Elle comprend plusieurs dimensions et
peut se mesurer en plusieurs indicateurs.
Tableau 2: Opérationnalisation de la variable
indépendante
Concepts
|
Dimensions
|
Variables
|
Indicateurs
|
Dynamiques agricoles
|
Spatiale
|
Distance d'accès
|
Courte, moyenne, longue
Moins de 1ha ; 1-5ha ; 6-10ha ; 11 a plus
Foret ; champ ; jachère
Augmentation ; diminution
|
Dimension des espaces cultivés
|
Types de végétation au départ
|
Variation des superficies
|
Socio-économique
|
Mode d'accès à la terre
|
Achat ; location ; dan ; legs
Appui financier ; les entrants ; autres
L'Etat ; Gic ; OP ; autres
|
Appuis étatiques
|
Acteurs
|
Politique
|
Niveau d'étude
|
Primaire ; secondaire ; supérieur
Augmentation ; diminution
Commercialisation ; autoconsommation
Augmentation ; diminution
Age
Sexe
Région d'origine
Activité d'élevage, chasse, commerce, autre
|
Production
|
Destination de la production
|
Variation du revenu
|
Tranche d'âge des agriculteurs
|
Influence du mode de vie
|
Activités connexes
|
Technique
|
Outillage
|
Maraicher, vivrier, fruitier, culture de rente
Houe, machette, tracteur, pulvérisateur, autre
Système intensif, extensif
Engrais, herbicide, pesticides
Polyculture, monoculture
Jachère, assolement, sur brulis
|
Type de culture
|
Système agricole
|
Entrants agricoles
|
Techniques agricoles
|
Source : Enquête de terrain, août
2020
X.2.
Variable dépendante
C'est la variable sur laquelle celle indépendante
produit des effets. On peut encore l'appeler variable-effet. Elle comprend
quatre dimension et chacune mesurable à partir des indicateurs.
Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable
dépendante
Concepts
|
Dimensions
|
Variables
|
Indicateurs
|
Impact environnemental
|
Socio-économique
|
Orientation du revenu
|
Etude, santé, construction, développer d'autres
activités
Augmentée, diminuée
Amélioration, pas d'amélioration
Conflit foncier, conflit agriculteur éleveur, conflit
entre agriculteurs
|
Quantité de production
|
Variation du pouvoir d'achat
|
difficultés
|
Milieu physique
|
Végétation
|
Dégradée, moins dégradée,
Changement, stable
Pauvre, riche
Faune
Flore
Eau
Accident
Autre
|
Climat
|
Sol
|
Autres ressources naturelles
|
Source : Enquête de terrain, août
2020
XI.INTERET DE L'ETUDE
La réalisation de ce travail de recherche n'est pas un
fait du hasard. Bien au contraire, elle est une manière de participer
à la réflexion sur un thème d'intérêt
général qui répond aux aspirations profondes du chercheur
et qui pourrait dans une simple mesure participer au bien-être des
populations.
XI.1.
Intérêt académique
La rédaction de ce travail répond avant tout
à une exigence académique à savoir, la rédaction
d'un mémoire sur un sujet original en vue de l'obtention d'un
diplôme de Master 2. Il s'inscrit dans le cadre général de
la recherche exigé dans l'enseignement post licence au Cameroun.Cette
étude permet de faire les premiers pas dans la recherche, de mettre
à la disposition de nos dirigeants et chercheurs, des informations afin
de bien mener leur initiative de développement économique,
politique et sociale en faveur de l'exploitation agricole.
XI.2.
Intérêt scientifique
S'agissant de son intérêt scientifique, il s'agit
d'apporter une contribution dans l'approfondissement des connaissances et des
informations dans la géographie rurale, plus précisément
dans l'exploitation agricole. Et surtout la place que cette activité
occupe dans nos communautés et plus particulièrement celle de
l'arrondissement de Melong. Ce phénomène a été
étudié dans d'autres arrondissements, mais dans l'arrondissement
de Melong reste à explorer, la perception des acteurs sur les pratiques
et leurs impacts à court, moyen et long terme.
XI.3.
Intérêt socio-économique et politique
Sur le plan opérationnel, cette étude met
à la disposition des décideurs des informations permettant de
mener à bien les initiatives de développement politique,
économique et social. Elle va jouer un rôle de plaidoyer en
fournissant ainsi aux chercheurs et aux acteurs du développement, des
informations nécessaires à la recherche des solutions aux
problèmes similaires.
Enfin, il permet de dresser un état des lieux et les
principales dynamiques de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong, afin
d'étudier ses impacts, tant sur le plan socio-économique
qu'environnemental. Cela va permettre aux différents acteurs et surtout
les agriculteurs de prendre conscience des méfaits de l'intensification
de cette activité. De susciter l'intérêt des
décideurs, afin que ces derniers puissent élaborer des politiques
appropriées pour une gestion durable des ressources naturelles dans la
zone rurale de l'arrondissement de Melong.
XII.APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
Au cours de nos recherches sur le terrain, nous avons
recueilli des informations de natures diverses. Toutefois celles-ci ne peuvent
être analysées que par des outils spécialisés.
L'objectif de cette partie est de présenter les processus de recherche
et collecte des données, ainsi que les méthodes d'analyse et de
traitement de ces données.
XII.1.
RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS
L'objectif poursuivi dans ce chapitre est de présenter
les méthodes et techniques mises en place pour la recherche des
informations et la collecte des données auprès des agriculteurs
qui constituent notre population cible.
XII.2.
DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE
Dans le cadre de ce travail de recherche qui porte sur
l'impact des dynamiques agricoles sur l'environnement dans
l'arrondissement de Melong, nous avons utilisé une
méthode basée sur une démarche hypothético
déductive. Elle consiste pour nous à formuler les
hypothèses que nous irons ensuite vérifier sur le terrain. Il
s'agit concrètement de confronter les tests empiriques
c'est-à-dire les réalités observées sur le terrain
aux hypothèses que nous avons formulé au préalable. Pour y
parvenir, il sera question pour nous de présenter d'abord les types de
données et ensuite la méthode et les outils utilisés pour
traiter ces données.
XII.3.
DONNEES PRIMAIRES ET SECONDAIRES
Pour accéder aux informations sur le
phénomène étudié, il faut dans notre travail
intégrer la recherche et la collecte des données
primairesetsecondaires.
XII.3.1.
Les données secondaires
Elles consistent à une recherche bibliographique,
notamment à travers des travaux divers qui ont été
menés sur certains aspects de notre thème. Ceci nous évite
le plagiat et nous oriente dans notre recherche afin de savoir ce qui a
déjà été fait ou quel aspect a été
négligé dans le domaine. Il s'agit en effet des thèses,
des mémoires, des revues scientifiques, des articles et des ouvrages.
Cette phase primordiale a débuté depuis le jour où notre
thème a été arrêté avec notre encadreur et a
consisté pour nous à effectuer des lectures dans les
bibliothèques et les centres de documentation divers notamment à
la bibliothèque de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences
Humaines de l'université de Douala, à la bibliothèque
centrale de l'Université de Yaoundé I. Outre ces centres, nous
avons également consulté les documents et différentes
publications à travers la recherche sur différents sites
disponibles sur internet ayant un rapport avec notre thème et notre zone
d'étude. Pour ce qui est des données iconographiques nous nous
sommes dirigés dans les centres de recherche comme à la
délégation d'arrondissement de l'agriculture, et à la
commune rurale de Melong afin d'avoir les informations d'ordre physique
notamment les cartes de la zone d'étude.
XII.3.2.
La collecte des données primaires
Il s'agit des données de première main
collectées par nous même à travers plusieurs
méthodes de collecte des données.
Ø L'observation directe
C'est l'observation à travers les sens de perception.
En effet il y a des informations que nous ne pouvions pas avoir à
travers le questionnaire ainsi les observations directes effectuées par
nous-mêmes nous ont aidé dans ce sens. Ainsi nous l'avons
effectué tant dans les plantations agricoles. Elle a consisté
pour nous de faire desprospections de terrain afin d'identifier les
différents acteurs ainsi que leur organisation. Elle a permis par la
suite des prises de photo pour illustrer le phénomène et les
informations recueillies pendant l'observation directe sur le terrain. Pour
cela nous nous sommes munis des appareils numériques de photographie et
une grille d'observation afin de discipliner notre regard.
Ø Les entretiens
Elle a consisté à échanger avec les
personnes importantes ou ressources qui pouvaient nous aider dans notre travail
de recherche. Nous avons procédé par des jeux de questions
réponses à travers un guide d'entretien pour pouvoir avoir des
informations utiles à notre étude que nous avons jugé
difficiles à obtenir en procédant par l'enquête par
questionnaire. Pour cela, nous nous sommes entretenus avec certains chefs du
village. Le délégué d'arrondissement de l'agriculture afin
de savoir s'il existe des données sur l'agriculture.
Ø Les enquêtes par
questionnaire
Dans le cadre de notre étude, nous allons administrer
le questionnaire pendant la période de décembre 2020. Il s'agit
d'une période de préparation de la rentrée scolaire du
deuxième trimestre, de la période de fête de Noel et nouvel
an, et surtout des récoltes et dont le moment où les parents sont
dans le besoin d'argent. Pour la réalisation de cette enquête,
nous allons administrer les questionnaires aux exploitants agricoles sans
distinction de sexe ni d'âge. Ceux-ci ont été
recensés dans les différents villages de l'arrondissement de
Melong, notamment les villages Mankwa et Essekou qui sont les plus importants
bassins de production. Ce questionnaire sera administré par
nous-mêmes, avec l'aide de quelques camarades formés pour la
circonstance afin d'aller très vite, ainsi on s'est organisé en
groupe d'aide tout en sachant que chacun aura son tour. Pour ce qui est du
temps, nous l'avons fait les matins et dans l'après-midi ceci pour
plusieurs raisons. Le matin est le moment propice ou les gens vont dans les
champs, dans l'après-midi c'est le moment ou les enquêtés
nous demandaient généralement de passer car disent-ils être
très pressés le matin et ne peuvent pas nous accorder de leur
temps.
Notre questionnaire est constitué de plusieurs
rubriques : rubrique identification du répondant, la rubrique
état des lieux de l'agriculture et celle des impacts de cette
exploitation sur l'environnement.
XII.4.
La population cible
C'est la population qui a fait l'objet de notre étude.
Ainsi dans le cadre de notre recherche, nous avons une population cible qui
intervient dans la pratique agricole. Il s'agit de la population paysanne.
Parlant de la population agricole, l'arrondissement de Melong en 2005 lors du
dernier recensement, comptait54279 habitants. Considérant un taux
d'accroissement de 2,6% au Cameroun, cette population est estimée en
2019 à 74037 habitants.
XII.5.
L'échantillonnage
Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé
un échantillonnage aléatoire simple dans la mesure où tous
ont la même chance d'être enquêté. Lors de nos
passages, nous avons enquêtépremièrement les grands
producteurs agricoles et qui sont propriétaires terriens. Mais tous
n'ont pas été enquêtés pour des raisons de temps et
d'accessibilité. En ce qui concerne les villages d'enquête nous
nous sommes basés sur certains critères pour effectuer des choix
car l'arrondissement de Melong compte deux cantons, un canton Mboet un canton
Elonget plus de30 villages qui ravitaillent le marché de Melong.
Ø Critères de choix des villages
enquêtés
Au terme de nos différents relevés sur le
marché de vivre de Melongqui a duré trois marchés de
samedi ainsi que nos différentes descentes dans les campagnes nous avons
à partir de certains critères retenus deux villages parmi les
sept recensés.
Tableau 4 : Critères de choix des
localités d'enquête
Villages
|
Fréquence d'observation sur le
marché
|
Type de production agricole
|
Disponibilité des données
|
Mankwa
|
5
|
Tout
|
peu
|
Mouanguel
|
3
|
Quelque
|
peu
|
Mbouroukou
|
6
|
Quelque
|
Existe
|
Nlelem
|
8
|
Quelque
|
Existe
|
Essekou
|
9
|
Tout
|
Existe
|
Mbouassoum
|
3
|
Tout
|
peu
|
mbokambo
|
1
|
Tout
|
non
|
Source : Enquête de terrain août et
septembre 2020.
Au regard de notre tableau nous avons retenu deux
villages : Essekou et Mankwa selon certains critères.
Ø Selon le critère de fréquence de
ravitaillement sur le marché de Melong, certains villages
présentent une fréquence élevée et d'autres une
fréquence moyenne. Le choix est porté respectivement surEssekou
et Mankwa qui sont des bassins de production agricole respectivement fort et
moyen.
Ø Suivant le critère basé sur le type de
produit agricole ou culture. Les deux villages font dans la polyculture. Les
populations cultivent de tout.
Ø Par rapport à la disponibilité des
informations certaines données existent sur ces deux villages,
réalisées par l'hôpital de district de Melong.
Ainsi nous nous sommes posé la question
suivante :
v Combien de personnes faudrait-il interroger afin que notre
échantillon soit acceptable ? Il ressort les hypothèses
suivantes :
ü L'enquêteur sera satisfait si la proportion de la
population est de 10% de la population estimée. C'est-à-dire la
marge d'erreur est e=0,10
ü L'enquêteur devra obtenir un niveau de confiance
de 95% dans l'estimation de l'enquête.
C'est-à-dire qu'il y aurait uniquement une chance sur
20 d'obtenir un échantillon qui donne une estimation
hors de l'étendueP=0,10. Pour se faire, la valeur
retenue est 1,96 pour le paramètreZ=1,96.
Un taux de réponse de 64% est prévu.
C'est-à-dire que r=1,01. En fin le degré de
satisfaction est de 80%. C'est-à-dire que s=0,5
XII.6.
La taille de l'échantillon
A partir des critères mentionnés ci-dessus,
nous avons choisi deux villages d'exploitation agricole: le village Mankwa
et celui d'Essekou qui ont respectivement un effectif agricole de 1200 et 700
exploitants agricoles(hôpital de district de Melong et les chefferies des
deux villages). Partant de la taille de la population parente qui est de 1900
exploitants, nous avons administré le questionnaire à un
échantillon de 190 agriculteurs soit les 10% de la population
agricole.
v Le taux de réponse de l'enquête : on a
comme données N= 1900 exploitants agricoles,
degré de satisfaction est de 80%et n=ajustement de
l'échantillon. Alors
n=1900x100/80=2375
v La taille de l'échantillon
(n1)
On donne e=0,10 ;
P=0,10 ; Z=1,96 ;
r=1,01 ; S=0,5
v Ajustementde la taille de la population
(n2)
n2=96 X=192
v Le plan d'échantillonnage
(n3)
n3=Deff x n2 or
Deff = 1 car ce plan est aléatoire simple.
n3=1x192
v L'ajustement du taux de
réponse (n4)
n4=192/1,01=190 exploitants
Comme nous l'avons déjà précisé
plus haut, la technique d'échantillonnage choisie est
l'échantillonnage aléatoire simple. Sachant que dans les
sciences sociales, pour qu'un échantillon soit représentatif, le
seuil d'échantillonnage doit être compris entre 5 et 10%. Dans le
cadre de notre recherche, nous avons opté pour un seuil
d'échantillonnage de 10%.
Ø Mankwa : 1200x10%=120
1900x10%=190
Ø Essekou : 700x10%=70
Pour obtenir notre échantillon, nous avons
déterminé le nombre total d'exploitants des deux zones
d'enquête. Ainsi, à travers le calcul des pourcentages de chaque
population parente dans l'effectif total ou dans la population cible, nous
avons trouvé le nombre d'exploitants à enquêter dans chacun
des villages. Comme signalé plus haut, notre seuil
d'échantillonnage est de 10% soit :
Cette technique utilisée nous a permis d'obtenir le
tableau et le graphique ci-dessous qui présentent la répartition
de cet échantillon.
Tableau 5 : La taille des échantillons par
village enquêtés
Localités enquêtées
|
Nombre total d'exploitants
|
Nombre total d'exploitants
enquêtés
|
Fréquences en %
|
Mankwa
|
1200
|
120
|
63%
|
Essekou
|
700
|
70
|
37%
|
Total
|
1900
|
190
|
100%
|
Source : Enquête de terrain Aout
2020
Figure 5 : Echantillon par village
Source : Enquête de terrain décembre
2020
D'après ce qui précède, un
échantillon de 190 agriculteurs a fait l'objet de l'étude sur le
terrain. Afin d'avoir les informations dans les différents villages
marqués par le phénomène d'exploitation agricole, nous
avons reparti les 190 exploitants dans les 2 villages sur 40 que comptent
Melong. Mankwa représente 63% et Essekou 37%
XII.7.
TRAITEMENT DES DONNEES
Il s'agit ici des outils d'analyse qui nous
ont permis de traiter nos informations collectées sur le terrain. Ainsi,
dans notre étude, plusieurs outils d'analyse et de traitement des
informations nous ont permis de mieux élaborer notre travail.
XII.7.1.
TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE
Pour le traitement des cartes les programmes d'application
ADOBE ILLUSTRATOR et le logiciel MAP INFO Arc Gis ont été
utilisés. Ceci nous a permis une fois de plus de mettre en application
nos connaissances en informatique reçues dans les niveaux
inférieurs. Nous avons à partir de ces logiciels conçus
des cartes de notre travail.
Pour ce qui est du traitement des photographies, nous avons
utilisé Microsoft Office Picture Management et le logiciel Photoshop.
XII.7.2.
TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES
Cette étape a consisté pour nous d'utiliser
plusieurs logiciels devant nous permettre le traitement des données
statistiques. Nous avons utilisé les logiciels comme SPHINX, Microsoft
Word et Excel 2013. Pour cela nous avons procédé tout d'abord par
dépouiller manuellement de notre questionnaire car après les
enquêtes beaucoup de modifications ce sont ajoutées, ensuite
l'introduction dans SPHINX qui constitue le masque des données.
C'est grâce à ces logiciels que nous avons pu
faire le masque de saisie, et l'analyse des données de l'enquête.
Ainsi donc, parvenu au terme de cette première partie ou il était
question pour nous de poser les jalons de notre travail, il sera ainsi
question dans la suite de celui-ci, vous montrez comment nous avons
procédé de la collecte jusqu'au traitement des données
afin de parvenir aux résultats.
METHODOLOGIE
COLLECTE DES
DONNEES
PRIMAIRES
TRAITEMENT
NUMERIQUE DES
DONNEES
TRAITEMENT D'IMAGE
ECHANTILLONNAGE
EXPLORATION DUSUJET
Première descente sur le terrain
Lectures
Définition de la technique d'échantillonnage
Administration du questionnaire et du guide d'entretien
Traitement numérique des photos
Exploration des fonds de carte et réalisation des
cartes
Dépouillement et masque de saisie
Traitement numérique dans SPSS et Excel
Problématique et hypothèses
Cartes et photos
Informations
Données brutes
Questionnaire
Choix de la population cible et des villages témoins
Figure 6 :Etape méthodologique de la
recherche
Source : Enquête de terrain, août
2020
XIII.LIMITES DE LA METHODOLOGIE
Toute méthodologie de
la recherche basée sur l'enquête de terrain admet toujours
à quelque degréque ce soit des limites, donc celle-ci n'en
saurait être exempte. Il faut dire que ce travail dontl'enquête a
été faite sur un échantillon aléatoire simple de
190 agriculteurs aurait pu non seulementtenir compte d'un échantillon de
plus grande taille, mais aussi s'étendre sur plusieurs d'autres villages
de l'arrondissement de Melong. Cependant, des contraintes d'ordre financier,
social, logistique et accessibilité nous ontempêchées de
satisfaire toutes les exigences requises pour une telle étude.
Toutefois, nous noussommes efforcés à donner le maximum de
nous-mêmes dans l'évaluation et le traitement
del'échantillon retenu afin que les résultats soient d'un point
de vue scientifiques enfin que cette étudepuisse être
satisfaisante et acceptable dans son ensemble.En outre, la faible
disponibilité de la littérature et certaines données
statistiques sur le phénomèneétudié sur notre site
d'étude ont constitué un handicap quant à la
présentation desdits villages notamment la taille de la population par
village. Toutefois, nonobstant ces contraintes, cetteapproche
méthodologique, est néanmoins la meilleure alternative dont nous
disposions nouspermettant d'atteindre les objectifs escomptés afin de
cerner la problématique sous étude selon leshypothèses
retenues.
XIV.DIFFICULTES RENCONTREES
Durant notre travail de recherche, nous avons fait face
à de nombreuses difficultés qu'il a fallu braver pour arriver
à la réalisation de ce travail. Ces difficultés, nous les
avons regroupés en difficultés primaires et difficultés
secondaires.
XIV.1.
Les difficultés au niveau de la conception et du cadrage du sujet
Celles-ci s'observent à plusieurs niveaux :
Ø Au niveau du choix du thème
Nos difficultés ont commencé depuis le jour
où nous étions appelés à faire des choix de
thème de mémoire. Pour trouver un thème faisable, il a
fallu faire plusieurs propositions à nos encadreurs pour que celui-ci
soit validé. Aussi il fallait se rassurer que les thèmes ne se
ressemblent avec celui des camarades de la promotion.
Ø Au niveau de la réalisation du contexte
scientifique
La réalisation du contexte scientifique a
été pour nous un grand parcours de combattant. On note ici la
rareté des documents qui traitent des dynamiques agricoles et surtout
del'agriculture dans l'arrondissement de Melong. En effet, le constat que nous
avons fait, c'est que les dynamiques agricoles jusqu'ici n'ont pas encore fait
l'objet de plusieurs études scientifiques.
Ø Au niveau académique
Il s'est posé ici un problème de temps. En
effet, la gestion du temps entre nos emplois de temps à
l'Université, dans la vie professionnelle et le temps consacré
à la recherche n'était pas du tout facile, car il a fallu
même parfois rater certains cours pour aller faire des recherches sur le
terrain. Même après les examens de fin des semestres un et deux,
il fallait gérer les examens officiels au lycée et la
recherche.
XIV.2.
Les difficultés au niveau de la collecte des données
On peut dire qu'elles ont été les plus
difficiles et rudes. Ceci a été un véritable parcours de
combattant. Dans la mesure où il a fallu braver plusieurs obstacles pour
aboutir à ces résultats.
Ø Au niveau de l'accessibilité des zones
d'enquête
Les zones rurales enclavées, il fallait parfois
parcourir des kilomètres à pied parfois sous la pluie ou sous un
soleil ardent. Les couts au niveau de l'accessibilité n'étaient
pas faciles car il fallait parfois prendre les motos de brousse pour atteindre
certaines localités.
Ø Les rendez-vous manqués
Ceci était lié à l'indisponibilité
de certains enquêtés. Pour certains exploitants, il fallait
calculer le moment où ils étaient libres et quand bien même
on venait et que la journée était mauvaise ou de mauvaise humeur,
ils étaient toujours énervés et nous renvoyaient en nous
disant qu'il faut revenir une prochaine fois.
Ø La réticence de certains acteurs
Il fallait parfois face à certains acteurs monnayer
pour qu'ils acceptent de nous recevoir. Car pour certains quand on leur disait
qu'on est étudiant en master, ils croyaient que nous avons de l'argent,
et qu'il fallait "donner leur part de gombo".
Ø Le problème de langue dans les villages
Etant pour la plupart des Mbo et Bamilékés et
pour certains enquêtés, ils n'ont jamais été
à l'école. Ainsi le dialogue n'était pas facile, il a
fallu parfois se faire aider par certains camarades et payer leur transport
pour traduire les entretiens et certaines questions du questionnaire.
Ø La méfiance de certains acteurs
Certains des acteurs que nous avons enquêté
pensaient que nous étions des services de renseignement. Il fallait
prendre du temps pour les mettre en confiance que ce n'était que pour
des études académiques, et que cela pourrait même un jour
améliorer leur condition de travail, leur faire connaitre en valorisant
leur métier, car s'ils sont négligés c'est justement parce
qu'on ne maitrise pas leur importance dans l'économie camerounaise. Il a
donc fallu procéder de cette façon pour relever ces
difficultés.
DEUXIEME
PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DE L'AGRICULTURE
INTRODUCTION
L'agriculture est une activité qui consiste à
cultiver la terre afin de produire les plantes et les animaux utiles à
l'homme. L'arrondissement de Melong comme partout au Cameroun pratique comme
activité première l'agriculture. Presque toute la population y
pratique avec des techniques et cultures différentes, ou on retrouve de
nombreux intervenants venant des origines diverses. Plusieurs bassins de
production.
I.1. DE NOMBREUSES TECHNIQUES
AGRICOLES UTILISÉES
En ce qui concerne le mode de préparation des champs,
plusieurs techniques sont utilisées par les paysans de la
localité pour préparer les champs ou les parcelles à
cultiver. Nous pouvons citer entre autres le défrichement, la coupe des
arbres, la pratique des feux de brousse et la pulvérisation.
L'utilisation de chacune de ces techniques varie en fonction des saisons.
Figure 7 : Les
différentes techniques agricoles
Source : Enquête de terrain décembre
2020
I.1.1 Le
défrichement et l'abattage des arbres restent incontournable et plus
utilisés
A partir de la figure 7 ci-dessus, on constate que parmi les
différentes techniques agricoles utilisées, le défrichage
représente plus de 90%. En effet, le défrichage reste
indispensable pour tous les agriculteurs.Le défrichement
s'effectue après le choix de la parcelle à cultiver qui doit
être en principe une jeune ou vieille jachère ou une forêt
primaire ou secondaire. Dans un premier temps, on coupe les herbes et les
arbustes au ras du sol. Cette étape dure généralement une
ou deux semaines, ceci en fonction de la dimension de la parcelle qu'on veut
atteindre et du nombre de personnes qui vont travailler. On essaie autant que
possible de grouper les herbes coupées à l'aide de la fourche qui
se tient à la main pendant le défrichement. Le
défrichement est facile dans la forêt primaire ou secondaire
ancienne où le sous-bois est clair. Il se complique dans la
jachère de trois ou quatre ans envahie par l'Eupathoriumendoratum et le
« Sissongo ». L'abattage des arbres comme on l'observe dans
notre photo 1 ci-dessous est l'une des étapes les plus
épuisantes, le paysan utilise la hache ou le scie à moteur pour
couper les arbres moyens et quelques gros ; ceci dans le but
d'aérer le champ. Dans la forêt primaire ou secondaire ancienne
où on note beaucoup d'essences, le travail est plus harassant si bien
qu'on est obligé de sélectionner celle à abattre. On abat
ce qu'on peut, les autres sont détruits d'une autre manière
(brulis). Généralement, l'abattage s'effectue en groupe de quatre
ou cinq paysans. Pour ceux qui sont riches, il se fait à l'aide des
tronçonneuses, capables d'éliminer tous les arbres donnant
l'ombre susceptibles de nuire au développement de la plante. Une fois
les arbres abattus, on procède au découpage des troncs et des
branchages en morceaux facilement transportables. Ensuite on laisse le champ
sécher pendant une semaine au moins.
Photo 1 : L'abattage des arbres à
Mankwa
Source : Enquête de terrain aout
2020
I.1.2. Le brulis en voie de
disparition
Les paysans de Mélong pratiquent l'agriculture sur
brulis. L'allumage des feux de brousse et de forêt fait partie des
techniques employées surtout en saison sèche. En effet, trois
à quatre semaines après l'abattage des arbres, le paysan met le
feu aux rameaux et troncs d'arbres lorsqu'ils sont secs.
Généralement lorsque le défrichement et l'abattage des
arbres se sont bien déroulés, le champ brule bien de façon
à ce qu'il ne reste que des morceaux de troncs d'arbres, auquel cas, on
organise des journées de nettoyage systématique du champ qui
consiste à dégager la terre de toute la saleté (reste de
branchage) Ces feux de défrichement et feux culturaux sont
utilisés pour défricher des morceaux de forêt, de galeries
forestières et de jachères et installer ses cultures ou les
étendre. En outre, par le système de l'écobuage des terres
agricoles et l'incinération des résidus de récoltes, le
paysan fertilise son champ à l'aide de la cendre obtenue. Les feux
cynégétiques permettent d'avoir une meilleure visibilité
et une pénétration facile en brousse, mais sont aussi
responsables de plusieurs sinistres. Après cette phase, le paysan
nettoie le sol et le débarrasse des troncs d'arbres qui ont
résistés au feu en les déposant en bordure du champ.
Ainsi, la terre est nue, prête à recevoir les semis. Toutefois,
lorsque le champ est laissé au repos parce qu'il ne produit plus, il ne
sera plus défriché, mais tout simplement brulé par le feu.
Cette période de mise en repos est appelée jachère et sa
durée est de plus en plus réduite de nos jours.
Photo 2 : Feu de défrichement à
Mankwa
Source : Enquête de terrain décembre
2020
D'après cette photo 2 sur le brulis, nous constatons
qu'elle laisse apparaitre des résidus de brulis et d'autre part, un sol
complètement dénudé. Ici le feu a été mis
sur une jachère sans avoir préalablementcoupé les herbes.
Ce choix est fait généralement quand il n'y a pas de culture dans
le champ qui peut êtredétruit par le feu. Aussi faute aux moyens
et l'urgence des travaux, le paysan en procède ainsi.
I.1.3 La pulvérisation
En saison pluvieuse, le brulis et les feux de brousse devenant
moins évidents, certains paysans utilisent des herbicides comme
procédé dedésherbage. Ce procédé consiste
à pulvériser des herbicides sur les herbes grâce à
un pulvérisateur. Ce qui facilite la tâche au paysan qui
économise ainsi la force physique du désherbage manuel.
A
B
Photo 3 : Parcelle de terre illustrant
l'utilisation de l'herbicide
Source : Enquête de terrain aout
2020
Après observation de cette photo 3, on aperçoit
une végétation dont la teinte jaune met en évidence
l'utilisation des herbicides représentée par la lettre A. A
l'opposé se trouve une végétation verte
représentée par la lettre B, encore non affectée par ces
produits chimiques. Il est important de noter que l'utilisation des herbicides
a un but. En effet, selon les paysans, elle permet d'éliminer les
mauvaises herbes surtout en saison pluvieuse où le défrichement
n'est pas évident. Il est à noter également que les
paysans utilisent toutes sortes de pesticides à savoir les fongicides
(Manèbe, Manocozèle, Ridonil plus, Zinèbe, Bedomyl,
Merpan, Peltar), les insecticides et les nématicides (Methyl, Parathion,
Dursban, Furadan, Actellic, Dimethode...). Ces produits (qui s'incorporent
à la sève des plantes) sont aux choix des paysans. Ils peuvent
utiliser les produits de substitution quand ils ne trouvent pas l'un de ces
produits sur le marché local. Ces pesticides utilisés sont
généralement en poudre. Les herbicides viennent en quelque sorte
simplifier le travail des agriculteurs qui n'utilise plus sa force manuelle.
Et même cette simplification des opérations de
travail du sol continue, notamment avec lasuppression du labour. Cette
technique de culture sans labour est de plus en plus utilisée par les
paysans qui après avoir pulvérisé les herbicides sur une
parcelle, sèment directement. La Technique Culturale
sansLabourconsisteà ne pas retourner le sol à l'aide d'une houe
comme c'était le cas au par-avant. Cette technique s'oppose donc au
labour conventionnel (labour entre 20 et 30 cm avec retournement). Ici, le
labour est réduit ; c'est-à-dire que le travail du sol est
superficiel avec semis direct sous couvert végétal. Ces
techniques (pulvérisation et non labour) ont été mises en
place afin d'apporter des réponses aux exigences économiques
(diminution des charges de mécanisation) et environnementales (lutte
contre l'érosion, stockage du carbone, biodiversité) de
l'agriculture actuelle.
Figure 8 : Proportion de
représentativité des techniques de désherbage
utilisées par les agriculteurs.
Source : Enquête de terrain décembre
2020
D'après cette figure 8, le
défrichement à la machette reste la technique la plus
utilisée par les paysans, soit un taux de représentativité
de 54%. La part négligeable du brulis (2%), peut s'expliquer par le
risque en couru à bruler les champs y compris celui du voisin. Les 44%
représentant l'utilisation du labour. Nous pouvons aussi constater que
pour préparer leurs plantations, plus de la moitié des personnes
interrogées associent plusieurs techniques à la fois. Ainsi,
avant la mise en culture d'un champ, ce dernier suit d'abord les étapes
de défrichement qui consiste à couper les arbustes et les herbes
dans la parcelle à cultiver. A la suite de l'élimination des
herbes, arbrisseaux et arbustes, les gros arbres sont coupés pour
aérer et libérer l'espace devant accueillir les cultures. Enfin
est mis dans la parcelle le feu, ceci dans le but non seulement de bruler les
arbres et herbes antérieurement coupés, mais aussi les plus gros
arbres dont la coupe demeure difficile.
I.1.4 Le billonnage
Photo 4 : billonnage d'un champ en vue de planter
les tubercules de manioc
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Les herbes défrichées sont mises en tas
parallèlement et sont recouvertes par la suite de terre à l'aide
de la houe pour servir de fumures organiques. Il en résulte un paysage
ressemblant à une tôle ondulée (J.L.DONGMO, 1981). Car les
billons sont les parties saillantes et les sillons les parties creuses. Leur
orientation se fait en fonction de la vigueur de la pente. Ainsi, sur les
pentes de moins de 8%, les billons sont confectionnés
parallèlement aux courbes de niveaux. Par contre sur les pentes
moyennement fortes ou fortes, les billons sont obliques à la pente.
Ce billonnage constitue le mode de préparation des
champs au labour. En saison pluvieuse, quelques semaines après le
défrichement, la terre est retournée à l'aide de la houe
et est prête pour les semailles. En saison sèche, les herbes
défrichées sont entassées horizontalement et verticalement
sur la future parcelle à labourer, et sont recouvertes à leur
sommet par quelques mottes de terre et brulées : c'est
l'écobuage. Pour les champs en jachère où poussent le
PenissetumPurpureum et les arbustes, les défrichements se font à
l'aide de machette et de pioche. Les arbustes et les graminées sont mis
en tas pour former l'écobuage ou alors après dessèchement,
sont brulés complètement. Les ingénieurs agronomes
utilisent les herbicides pour défricher leurs champs.
L'agriculture sur brulis tant à disparaitre
malgré les difficultés de moyens financiers pour se procurer les
herbicides. Les sillons permettent aux paysans de circuler librement sans
piétiner les billons ou les plantes. Cependant ce système de
billons n'est pas sans inconvénients. Les champs construits en billons
d'une largeur de 30-60cm, sont organisés en parcelles ayant des formes
géométriques bien déterminées.
La disposition des parcelles en billons et sillons
protège les cultures contre l'érosion torrentielle. C'est pour
cette raison qu'en saison de pluie, les sillons stockent la terre provenant des
billons voisins sur haut versant convexe aux profils tendus et aux pentes
raides. Par contre sur versant très fort les billons sont
orientés parallèlement à la pente à cause des
difficultés de confection des billons perpendiculaires à la pente
trop raide. C'est pour cette raison que l'érosion y est plus active. En
général, les billons alternés sont également
confectionnés sur les versants dont la pente est inférieure
à 75%. Ceci grâce aux nouvelles idées apportées par
les ingénieurs agronomes, les moniteurs et délégués
agricoles. La hauteur entre le billon et le sillon est de 30-45cm. Il
s'étale sur une longueur variant de 11-15cm contre 30-60cm de large.
Le billonnage outechniquede buttage est une opération
qui a pour objectif de ramener la terre au pied des plantes et d'y former une
sorte de butte. Cette technique s'emploie essentiellement dans la culture de
certaines cultures vivrières comme la
pomme
de terre, le
haricot. Butter une terre permet de blanchir les légumes et de ce
fait, d'augmenter le rendement de la plantation en favorisant la
création de racines et la croissance. Le buttage permet aussi de
protéger les plantes contre le froid.
Pour butter une terre, on utilise une houe. Elle permet de
ramener la terre vers le pied de la plante et de constituer ainsi, tout autour,
une petite butte de 10 à 15 centimètres de hauteur. Le buttage
doit être régulièrement répété, au fur
et à mesure de la croissance de la plante, afin d'augmenter en
conséquence la taille de la butte. La culture en butte est une
méthode de culture dans laquelle les végétaux sont
plantés dans des bandes de terre surélevées :
l'enracinement des plantes se fait donc en profondeur.
Ce sont des techniques courantes dans notre zone
d'étude pour assurer le bon développement des racines (manioc,
igname) et aussi une manière de rassembler la terre fertile autour des
plantes cultivées. Le billonnage permet également de
maîtriser plus facilement les mauvaises herbes en donnant aux plants
cultivés un avantage de 10 à 20 cm de hauteur par rapport aux
adventices. Cependant, le billonnage et surtout le buttage sont des pratiques
dangereuses car si, théoriquement, elles augmentent la surface
d'infiltration du sol (donc en principe diminuent le ruissellement), elles
augmentent aussi la pente moyenne du terrain, diminuent la
cohésion du sol et concentrent les eaux de ruissellement sur une ligne.
Finalement, elles augmentent l'érosion qui croît de façon
exponentielle avec la pente du terrain.
Il serait facile de réduire les pertes en terre et en
eau des cultures sur buttes et billons en les cloisonnant et en les paillant.
Mais dans ce cas, on ne peut éviter la formation d'une
structurelamellaire très défavorable dans les sillons et dans les
cuvettesformées qui réduisent la capacité d'infiltration
du sol en fin de saison des pluies. En zone soudano-sahélienne
semi-aride, la plantation à plat suivie d'un sarclage et d'un
sarclobuttage à trois semaines d'intervalle, puis d'un cloisonnement,
permet sur les glacis ferrugineux tropicaux, d'absorber des averses de l'ordre
de 50 à 70 mm qui sont les averses auxquelles on peut s'attendre en
début de saison des pluies lorsque le couvert n'est pas encore
fixé.
Malheureusement, sur certains solsgravillonnaires,peu profonds
sur cuirasse, la capacité de stockage des eauxet la fertilité des
sols sont si basses que le complément d'infiltration ne profite que
rarement au rendement des cultures. D'après les essais
effectués au simulateur de pluie dans la région du lac Bam par
Collinet et Lafforgue, le billonnage cloisonné sur des pentes de moins
de 1 % permet d'infiltrer une hauteur de pluie de 60 mm/h et de stocker dans le
sol plus de 100 mm, c'est à dire trois fois autant que si le sol n'avait
pas été travaillé.
L'effet d'un labour isohypse et surtout d'un billonnage
isohypse est difficile et même discutable à tester sur des
parcelles d'érosion d'aussi petites dimensions (5 m de large x 20 m de
long). Cependant, il est reconnu par de nombreux auteurs que le travail du sol
suivant les courbes de niveau réduit considérablement les risques
d'érosion, tout au moins sur des pentes inférieures à 10
%. Sur des pentes plus fortes, la lame d'eau retenue par les billons isohypses
diminue et par conséquent, les risques de rupture en chaîne des
billons le long des versants augmentent d'autant. Le drainage en
profondeurpeut également avoir une influence sur le ruissellement et
l'érosion. La pluie d'imbibition augmente ainsi que la capacité
finale d'infiltration. Cependant, dans bon nombre de ces sols comportant une
semelle de labour ou un horizon B peu perméable, l'amélioration
due au drainage est localisée à une faible distance de ces
drains.
Il faut encore souligner ici l'influence très
importante de la gestion des résidus de culture. Rappelons les
résultats obtenus lorsque les résidus d'ananas sont
brûlés et enfouis, l'érosion et le ruissellement augmentent
beaucoup plus rapidement que lorsque les résidus sont enfouis. Par
contre, lorsque les résidus sont laissés à la surface du
sol, l'érosion et le ruissellement deviennent négligeables,
quelle que soit la pente du terrain (Roose, 1980). En zone semi-aride où
l'augmentation de la densité du semis n'augmente pas les rendements car
le stockage d'eau du sol est trop faible, l'avenir consiste à mieux
aménager la surface du sol, d'une part en effaçant les pellicules
de battance et en approfondissant l'enracinement des plantes et d'autre part,
en maintenant à la surface du sol un maximum de résidus de
cultures. Sur ces sols volcaniques très riches, les paysans ont coutume,
sur les fortes pentes, de planter une demi-douzaine de plantes associées
sur de gros billons qu'ils orientent dans le sens de la pente (FOTSING, 1992).
Les agronomes inexpérimentés ont voulu orienter ces gros billons
perpendiculairement à la plus grande pente. Ils ont constaté que
dans ce cas, lors des plus fortes averses, les eaux se rassemblaient en
certains points du versant et débordaient les billons et formaient
ensuite des ravines plus graves encore que dans le système traditionnel.
Il est important de bien noter que sur les pentes supérieures à
25 %, il est plus avantageux d'orienter les billonnages dans le sens de la plus
grande pente, ce qui limite le bassin versant et donc le volume ruisselant
entre les billons. Pour les averses petites et moyennes, les
dégâts seront évidemment plus importants lorsque le buttage
est dans le sens de la pente, il se formera des petites griffes, mais pour les
plus grosses averses, il vaut mieux limiter les risques de catastrophe en
acceptant un billonnage dans le sens de la pente qui va entraîner certes
une érosion non négligeable tout au long de l'année, mais
va réduire les risquesmajeurs de glissement de terrain ou de
ravinement. On ne peut donc généraliser
la méthode du billonnage isohypse. Une solution élégante
consisterait à faire de gros billons en pente légère
(moins de 1 %) vers un exutoire aménagé à l'avance et de
prévoir le cloisonnement entre ces billons dans une limite comprise
entre 1 et 5 m. Ces cloisons doivent être moins hautes que les billons
eux-mêmes pour permettre un drainage latéral progressif lors des
averses exceptionnelles. Mais le secret de la réussite des
méthodes de billonnage consiste à maintenir à la surface
du sol un couvert permanent très dense grâce à
l'association d'un nombre important de cultures tout au long de l'année.
Mais l'efficacité des billons dépend du couvert
végétal développé par les cultures
associées.
I.1.5. Les labours et les
semis Les labours se font uniquement pour certaines plantes
alors que les semis sont pratiqués pour toutes les plantes. Les labours
se font à la houe et à la pioche. Pour les cultures
vivrières à l'exemple du mais, les paysans grattent le sol afin
de former des billons ou buttes d'environ 8 cm d'épaisseur. C'est
généralement la houe qu'on utilise dans ce genre de travail. Dans
certains secteurs avec la présence des sissongo et d'eupathlorium
restés enfouis sous terre, on utilise la pioche pour les dégager.
Les buttes sont disposées sans ordre précis et sur ces buttes, on
enterre deux ou trois graines de maize tout en espaçant en fonction de
la grandeur des billons. On associe les autres cultures telles que le haricot,
les rhizomes de macabo, le manioc, patates, l'avocat qu'on dissémine
çà et là entre les sillons. On met des tuteurs pour les
ignames sur chaque butte. Les légumes et gombo sont semés
à la volée par pockets. Quant au plantain, il se cultive par
rejet qui demande une trouaison au départ à l'aide du plantoir.
Les trous sont creusés à la profondeur de 10 à 15cm, on y
introduit immédiatement le rejet.
Photo 5 : Labour pour tomate
Source : Enquête de terrain aout
2020
Pour l'enfouissement des résidus et des adventices, on
ignore souvent la masse des résidus de culture, de racines et surtout
des adventices que les paysans enfouissent lors des labours et sarclages. C'est
pourtant une filière courte (1 à 3 mois) qui permet un recyclage
rapide des nutriments contenus dans la biomasse. Il existe d'ailleurs diverses
méthodes traditionnelles où l'on ramasse en tas les adventices
pour les faire sécher, puis on les recouvre d'une butte de terre que
l'on plante aussitôt de patates douces. A la récolte de celles-ci,
la terre riche en matière organique est répandue alentour. Ces
enfouissements répétés dans l'année de
matières organiques fraîches, permettent de maintenir un certain
niveau de carbone organique dans le sol, mais leur action sur la
fertilité du sol et sur sa résistance à l'érosion,
est limitée. D'une part, les paysans exploitent de plus en plus cette
biomasse pour l'élevage des animaux, puisque les jachères
disparaissent.
D'autre part, l'élévation de 1 % du taux de
matières organiques du sol ne réduit que de 5%
l'érodibilité du sol (Wischmeier, Johnson et Cross, 1972). Or, il
faut des apports considérables de matières organiques
évoluées pour augmenter de 1 % le taux de carbone de 10 cm de sol
(1 % de 1 500 tonnes de terre). L'enfouissement brutal de 15 tonnes de paille
peu évoluée entraîne par ailleurs une faim d'azote
(fixé par la masse microbienne) et réduit les rendements.
I.1.6 La jachère
Source : Enquête de terrain aout
2020
Photo 6 : Une jachère de deux
ans
Selon SEBILOT (1993), la jachère est l'état
d'une parcelle dont la culture a été momentanément
interrompue pour des raisons d'ordre agro écologique ou
socio-économique et même politique. Normalement à
Mélong comme en Afrique tropicale, les paysans, après la culture
d'une parcelle pendant 5 à 6 ans, doivent abandonner par la suite pour
une durée de 10 à 30 ans dès qu'une baisse de la
fertilité de sols se fait sentir, ou alors quand elle est envahie de
mauvaises herbes. Mais en réalité après plus de 5
années de culture d'une parcelle quelconque, elle est abandonnée
seulement pour une durée 6 mois à 1 an seulement. Ceci s'explique
par la forte pression démographique qui utilise presque tous les finages
de façon continue.
Or cette courte durée de jachère ne permet pas
la régénération des sols déjà pauvres, leur
protection contre l'érosion et la reprise des activités
fauniques. Cette situation est apparue donc après 1932 avec les impacts
de la colonisation. Le système d'occupation traditionnelle permettait
pourtant l'application de cette technique de protection des sols. Car de vastes
étendues de pâturages collectifs y existaient en réserves
foncières et permettaient donc une bonne rotation des cultures. Mais
à partir de la période coloniales jusqu'à l'heure
actuelle, le système de jachère à longue durée et
la rotation des cultures sont battus en brèche. A cette jachère,
s'est substitué les engrais organiques et chimiques comme mode de
régénération de la fertilité des sols. La
jachère reste encore présente dans les techniques de culture mais
sa durée a fortement changée. En observant notre figure
ci-dessous, on remarque que 58% de la population utilisent encore cette
technique contre 42% qui dit l'avoir abandonné.
Figure 9 : Avis sur l'utilisation de la
jachère
Source : Enquête de terrain aout
2020
I.1.7 Une utilisation
généralisée des engrais organiques et chimiques
A cause de la forte pression humaine sur les sols
déjà pauvres, les paysans, sous la conduite des moniteurs,
techniciens et délégué agricoles, ainsi que les
ingénieurs agronomes, se tournent vers l'utilisation des engrais
chimiques et organiques pour fertiliser leur sol. Cette technique a
commencé avec l'introduction de la caféiculture. Ces intrants
chimiques étaient subventionnés par l'Etat et était
à la portée de tous les paysans. Mais suite au
désengagement de l'Etat, les paysans en fonction de leurs moyens
utilisent différents fertilisants à savoir les engrais organiques
(fiente de poule, compost et fumure d'animaux). Les engrais chimiques quant
à eux sont sous la forme NPK (N=azote, P=potasse, K=phosphate) qui sont
fonction de la variation du degré de concentration des
éléments à l'exemple du 12-6-20, du 20-10-10. En plus
des KNP, l'Urée ou le 46%N, le NH3 et les engrais foliaires
sont autant de types d'engrais utilisés. Ces engrais chimiques se
vendent sur le marché local aussi bien en gros qu'en détail et le
prix du kilogramme varie de 350F CFA à 500F CFA (le kilogramme de
l'Urée coûte 450F CFA). Un commerçant d'engrais
nous-même confié que les quantités vendues sont
énormes actuellement.
Figure 10 : Utilisation des engrais
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Les produits phytosanitaires sont utilisés par les
paysans. En plus de ces produits, ils utilisent aussi des fongicides
spécialisés dans la lutte contre les champignons, les
bactéries. Les némacides sont utilisés pour
détruire les nématodes et les pesticides pour chasser les
insectes. Il faut noter que ces produits sont utilisés uniquement sur
les plantes de la famille des « solancées » donc les
cultures maraichères pour éviter les pourritures brunes.
Figure 11 : Types d'intrant
utilisés
Source : Enquête de terrain aout
2020
Il ressort de cette figure, que l'appauvrissement des sols a
conduit à l'utilisation quasi systématique d'engrais chimique,
quelle que soit la catégorie d'agriculteurs. En effet lors de notre
enquête sur le terrain, tous les agriculteurs s'accordent sur un fait
à savoir la production agricole a baissé de façon assez
importante au fil des années. Cette baisse du rendement est liée
au climat et à la baisse de la fertilité des sols à la
fois. Pour lutter contre le problème relatif à la baisse des
récoltes au champ, les paysans se sont lancés dans l'utilisation
généralisée des engrais chimiques avec 50,50% des paysans.
L'une des conséquences d'une agriculture
devenue « intensive » et
« continue » de la terre telle que décrite par J.L.
NDONGMO, en faisant allusion au système d'exploitation agricole du sol
chez les Bamilékés a été de rendre inefficaces les
techniques traditionnelles de fertilisation des sols cultivés.
Il s'agit de l'utilisation quasi exclusive de
« l'engrais vert, obtenu par enfouissement des mauvaises herbes, des
résidus de haricot et d'arachide, des tiges de mais, les feuilles de
bananier, etc. les cendres et les ordures ménagères. » De
nos jours il est devenu quasi impossible d'obtenir un rendement sur une
parcelle en n'utilisant uniquement que ce procédé comme seul
moyen d'enrichissement des sols en éléments minéraux. En
effet en nous référent aux résultats de notre
enquête, plus de la moitié des paysans enquêtés sont
d'accord sur le fait que les récoltes obtenues aux champs actuellement
sont plus faibles que celles qu'ils y obtenaient il y a 20 à 30
années.
D'après eux, les causes de cette baisse de rendement
sont la baisse de la fertilité des sols et le climat. C'est la raison
pour laquelle la position des paysans de Mélong à l'idée
d'utiliser les engrais chimiques de façon indispensable a fortement
changé et diffère de celle décrite par J.L. DONGMO
lorsqu'il écrivait à ce sujet : « L'utilisation
des engrais chimiques pour les cultures vivrières donne des
résultats intéressants, mais elle est malheureusement encore
très réduite. » En effet les paysans de Mélong
ont pris conscience de l'épuisement de leurs sols et du
bénéfice qu'ils pouvaient tirer de l'utilisation de ces engrais.
Ils les combinent par ailleurs avec les techniques traditionnelles de
fertilisation des sols décrites précédemment (20,5%
utilisent les types d'engrais). Seulement 7,5% de paysans utilisent
exclusivement l'engrais organique faute de moyens financiers.
I.1.8. La polyculture
Photo 7 : Champ contenant du macabo, gingembre et
maïs
Source : Enquête de terrain août
2020
Le système poly cultural est pratiqué à
Mélong. Ce système consiste à ensemencer deux ou plusieurs
espèces végétales sur une seule et même
parcelle « de façon à ce qu'il y ait chevauchement
temporel et spatial de la croissance et du développement de
quelques-unes ou de toutes ces espèces
végétales » (TAYLOR, 1977). Selon leur
répartition dans l'espace, nous pouvons distinguer en saison pluvieuse
de la vallée jusqu'aux altitudes et selon leur exigence en eau et
température les types de cultures suivants : les cultures
maraichères localisées dans certaines vallées humides et
sur quelques sommets où l'air est très froid et les pluies
journalières égales à 400mm de pluie. Il s'agit des
variétés telles que les légumes, les tomates qui poussent
sur les billons confectionnés en écobuage un peu partout sur les
versants. Les cultures de base étant constitués de maïs,
haricot, macabo, manioc, patate, taro, pomme de terre sont cultivés un
peu partout dans les champs, qu'ils aient des rendements élevés
ou non car ils rentrent facilement dans les habitudes alimentaires des
populations. Il en est de même pour la banane douce et le plantain. Ces
cultures sont élaborées en deux campagnes agricoles.
Contrairement aux plantes à cycle végétatif long (3
à 5 ans) comme le macabo, le taro, le bananier-plantain, les plantes
à cycle végétatif court (mais, haricot, culture
maraichère, pomme de terre) font le plus souvent l'objet de deux (02)
campagnes agricoles. Ces plantes à cycle végétatif court,
à l'aide des méthodes intensives (engrais chimique, fumure
animale, déchets de cuisine et semences sélectionnées et
diffusées par le PNVRA), peuvent être cultivées sur une
même parcelle deux (02) à trois (03) fois au cours de
l'année. La grande campagne agricole correspond à la saison
pluvieuse qui débute en Mars et se termine en Août. C'est la
période d'association des cultures (légumineuse-graminées)
à cycle précoce comme le haricot et à cycle tardif comme
le maïs et l'arachide. En réalité, les légumineuses
tels que le haricot et le soja tout comme l'arachide, ont la capacité de
capter l'azote de l'air grâce aux bactéries contenues dans leurs
racines. Par la suite lorsqu'elles sèchent ou pourrissent, ces
bactéries enrichissent le sol. D'où l'importance de la culture
associée. Pendant cette campagne, les cultures bénéficient
des eaux de pluie pour accomplir leur cycle végétatif. La
deuxième campagne débute en Août et se termine en
Décembre. Au cours de celle-ci, ce sont les cultures pures qui dominent
car on a affaire soit aux parcelles de haricot, de pomme de terre où
à celle de maïs uniquement.
I.2. LES SYSTÈMES DE
CULTURE
Ici nous avons les cultures vivrières, les cultures
maraichères et les cultures de rentes pérennes. L'activité
agricole dans la localité deMélong est marquée par la
production de la caféiculture dont elle constituait un grand foyer dans
les années d'avant la crise des années 1980. Mélong
constitue aussi un important pôle de production du vivrier marchand. En
effet, la zone présente une large gamme de produits agricoles issus de
la production vivrière (banane, plantain, macabo, maïs, manioc,
gingembre) et maraichère (tomate) qui font désormais de
Mélong un important grenier agricole. Elle approvisionne les
marchés de Nkongsamba, de Douala et des autres régions par sa
large variété de produits vivriers. A cette production, s'ajoute
une production fruitière considérable. La localité de
Mélong en effet, est réputée pour sa forte production en
fruits (mandarines, mangues, avocat...) importants pour la consommation locale
et le ravitaillement des grands centres urbains comme Douala.
Dans cette zone, en dehors des cultures maraichères qui
sont pratiquées à contre saison de façon intensive, la
production vivrière obéit à un calendrier agricole
observé et exécuté depuis des décennies. Dans ce
calendrier, chaque culture est pratiquée pendant les saisons propices
à son développement.
Tableau 6 : Calendrier
des activités agricoles
Domaines
|
Spéculations
|
Opérations culturales
|
Période
|
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Cultures
vivrières
|
Maïs et légumes
|
Préparation de terrain
|
x
|
X
|
|
|
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
Semis
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x
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x
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x
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x
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Entretien
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x
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x
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x
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x
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|
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Récolte
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x
|
X
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|
|
|
|
x
|
x
|
|
|
x
|
x
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Manioc
Macabo
Taro
Igname
|
Préparation de terrain
|
x
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Préparation du matériel végétal
|
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|
x
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x
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|
Mise en place des semences
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x
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x
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Entretien en champ
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x
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x
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X
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x
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x
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x
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x
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|
|
Récolte
|
x
|
X
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|
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|
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|
|
|
x
|
x
|
x
|
Patate
|
Préparation de terrain
|
|
|
x
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x
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|
|
x
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x
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x
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|
|
|
Planting boutures
|
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x
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x
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x
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x
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x
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|
Entretien en champ
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x
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X
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x
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x
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Récolte
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x
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x
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x
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x
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|
|
x
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Bananier
plantain
|
Préparation du terrain
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x
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x
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x
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X
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x
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|
Mise en place des rejets
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x
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x
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x
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X
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x
|
x
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|
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|
Entretien en champ
|
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|
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x
|
X
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x
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x
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x
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x
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x
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x
|
Récolte
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Cultures
maraichères
|
Piment
|
Conduite en pépinière
|
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X
|
x
|
|
|
|
x
|
x
|
x
|
|
|
|
Préparation du terrain
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|
|
x
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|
|
|
|
|
x
|
x
|
|
|
Repiquage
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|
|
|
x
|
x
|
|
|
x
|
x
|
|
|
|
Entretien en champ
|
|
|
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
|
Récolte
|
x
|
|
|
|
|
|
x
|
x
|
x
|
|
x
|
x
|
Concombre
|
Préparation du terrain
|
|
X
|
x
|
|
|
|
x
|
x
|
|
|
|
|
Semis
|
|
|
x
|
x
|
|
|
|
x
|
x
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
x
|
Pastèque
|
Préparation du terrain
|
|
|
|
|
|
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Semis
|
|
|
|
|
|
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x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Entretien en champ
|
|
|
|
|
|
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Récolte
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Gombo
|
Préparation du terrain
|
|
X
|
x
|
|
|
|
|
x
|
x
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|
|
|
Semis
|
|
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x
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x
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|
|
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|
x
|
x
|
|
|
Entretien en champ
|
|
|
x
|
x
|
|
|
|
|
x
|
x
|
|
|
Récolte
|
x
|
|
|
|
x
|
X
|
|
|
|
|
|
x
|
Tomate
|
Mise en place des germoirs
|
|
X
|
x
|
|
|
|
x
|
x
|
x
|
|
|
|
Préparation du terrain et planting
|
|
|
x
|
x
|
x
|
|
x
|
x
|
x
|
|
|
|
Entretien en champ
|
|
|
|
x
|
x
|
X
|
|
|
x
|
x
|
x
|
|
Récolte
|
|
|
|
|
x
|
X
|
|
|
x
|
x
|
x
|
|
Cultures
pérennes
|
Palmier à huile
|
Défrichage, abattage et andainage
|
x
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pépinière
|
x
|
X
|
x
|
|
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Piquetage, trouaison et planting
|
|
X
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
Entretien
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Récolte
|
|
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
Caféier robusta
|
Préparation de terrain
|
x
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Piquetage, trouaison et planting
|
|
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
Entretien de la plantation
|
|
|
|
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
|
|
|
Traitement phytosanitaire
|
|
|
|
x
|
x
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
Récolte
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
x
|
Conditionnement
|
x
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
|
Cacao
|
Préparation de terrain
|
x
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Piquetage, trouaison et plantation
|
|
X
|
x
|
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
|
|
Entretien de la plantation
|
|
X
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
|
|
|
Traitement phytosanitaire
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
|
|
|
Récolte
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
x
|
x
|
Conditionnement
|
x
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : DAADR et enquête de terrain
décembre 2020
X = Activités culturales
Ce calendrier agricole est variable dans sa globalité
selon les catégories de cultures. On distingue trois catégories
de cultures :
Ø Les cultures à cycles court (mais, piment,
pistache)
Ø Les cultures annuelles (bananier plantain, manioc,
macabo, taro)
Ø Les cultures pérennes (cacaoyer,
caféier robusta, palmier à huile)
A
B
D
C
Planche 1 : Quelques systèmes de
cultures
Source : Enquète de terrain Aout
2020
Cette planche1 de photos présente la large gamme de
plantes cultivées dans l'arrondissement de Mélong suivant
différents systèmes. Il s'agit surtout de cultures
associées de façon extensive (mais, haricot, bananier plantain
parsemé café et de palmier à huile) pour les trois
premières photos (A, B, C) et d'une monoculture de maraicher à
savoir la tomate pour la quatrième photo (D), ici c'est le
système intensif qui mis en jeu dans le but de maximiser la production.
Ceci pour montrer la prédominance de la polyculture dans la zone de
Mélong.
I.3. LES ACTEURS DE L'AGRICULTURE
DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
I.3.1.
De nombreux acteurs indirects
Ø L'Etat camerounais à travers le
MINADER
Photo 8 : DAADR de Melong
Source :Enquête de terrain
décembre 2020
Depuis l'indépendance, l'Etat a entrepris plusieurs
actions pour améliorer les conditions de vie des populations du Moungo
et de celles de Mélong en particulier. Plusieurs projets ont
été conçus : la construction des
établissements scolaires et des centres de formation des jeunes, le
FONADER pour la distribution et le recouvrement du crédit en milieu
rural, le soutien, l'appui et le contrôle des organes coopératifs
dans les zones d'intervention.
De même, les agents de service d'agriculture, moniteurs
assistants, conducteurs agricoles et animateurs ruraux sont chargés de
la vulgarisation agricole. C'est ainsi que le PNVRA se déploie sur le
terrain et ses missions sont les suivantes : la vulgarisation des produits
de la recherche auprès des producteurs agropastoraux, la recherche
agricole, la formation aux nouvelles techniques agropastorales, l'appui aux
producteurs en nature et même en espèce. En plus le programme
s'occupe de regrouper les producteurs en OP, de la valorisation des ressources
humaines, du développement participatif à l'échelon local,
de l'appui aux organisations et associations paysannes et liens avec les autres
partenaires et enfin du suivi évaluation et études. Actuellement,
l'Etat est le principal actionnaire du programme depuis le retrait de la Banque
Mondiale et du FIDA. Aussi, il transfère les matériels et
ressources humaines à ses partenaires et s'occupe juste du suivi
évaluation selon les conventions. L'existence des postes agricoles dans
la localité est aussi un atout dans la mesure où ceux-ci ont pour
missions : l'appui conseil et technique (pour la création des OP et
le montage des projets), la formation des producteurs organisés, la
vulgarisation des innovations agricoles dans la zone, le recensement et la
transmission des besoins et problèmes des agriculteurs à la
hiérarchie qui planifie les actions.
Tableau 7 : Liste des
op de la zone de Mankwaet Essekou
NOM DE L'OP
|
NOM DU DELEGUE
|
CONTACT
|
EFFECTIFS
|
SPECULATION SUIVIE
|
LOCALITE
|
|
H
|
F
|
T
|
|
ASSOCIATION GAM DE NDOM
|
EWANE CHARLES
|
760 81 65 25
|
09
|
00
|
09
|
Maïs
Bananier/plantain
|
MANKWA
|
GIC PROMAPOVO
|
NKENGMO ANDRE
|
695 86 30 91
|
04
|
06
|
10
|
Maïs
|
ESSEKOU
|
ASSOCIATION GALM
|
KENGNE WILLIAM
|
|
11
|
06
|
17
|
Café production
Maïs
|
ESSEKOU
|
AFAN
|
NTUBA THERESE
|
673 81 60 67
|
00
|
20
|
20
|
Maïs
Café production
|
MANKWA
|
GIC KOM NTANG WOMEN
|
DJOUDA HONORINE
|
678 18 88 29
|
00
|
20
|
20
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
GIC FONADA
|
TAYI HENRY NEMBUANYI
|
679 67 84 62
|
30
|
00
|
30
|
Maïs
Café production
|
NKANDJOU
|
GIC BINAM
|
YANLEU
|
|
05
|
05
|
10
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
SOCOOPENSECAML
|
EWESSU MICHEL
|
674 83 93 94
|
08
|
02
|
10
|
Maïs
Café production
|
MANKWA
|
GIC MAIN DANS LA MAIN
|
DJOUDA RENE
|
675 76 05 20
|
06
|
04
|
10
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
GIC PROGCAM
|
NGOUYEM SEVERIN
|
674 81 13 22
|
07
|
06
|
13
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
GIC PLAESDON
|
FOTOUO SADOUO HENRY
|
672 99 01 88
|
04
|
03
|
07
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
GIC CCRML
|
DIFFO ZACHARIE
|
675 05 09 23
|
16
|
06
|
22
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
GIC PLAEDIMONK
|
DONDJO FERDINAND
|
677 65 16 25
|
09
|
01
|
10
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
GIC FAPRACAL
|
CHETCHENG JEAN JACQUES
|
678 33 12 82
|
04
|
03
|
07
|
Café production
Palmier à huile
|
ESSEKOU
|
GIC JPAN
|
FONYOU JAXA
|
676 83 36 79
|
05
|
10
|
15
|
Maïs
Café production
|
NKANDJOU I
|
GIC PODEAN
|
BASHI BRIDGET MATANG
|
676 53 36 79
|
06
|
11
|
17
|
Maïs
Café production
|
NKANDJOU II
|
GIC MAIN FORTE
|
BIAKAM MIREILLE
|
679 07 62 33
|
05
|
15
|
20
|
Maïs
Café production
|
ESSEKOU
|
GPEN
|
MBOUKEU JEAN PIERRE
|
627 65 22 37
|
06
|
02
|
08
|
Maïs
Café production
|
NKANDJOU II
|
ASSOCIATION UTN
|
AKWELLE THOMAS
|
674 88 51 68
|
06
|
04
|
10
|
Maïs
Café production
|
MANKWA
|
COOP SOCEAL
|
NWONGULE ABOUBAKAR
|
675 95 62 62
|
11
|
04
|
15
|
|
|
|
|
TOTAL
|
172
|
108
|
280
|
|
|
Source : DAADR et enquête de terrain
décembre 2020
Ø Les ONG
Les ONG à travers la coopération
multilatérale l'Union Européenne par exemple, a mis sur pied le
PDRBA-MN. Ce programme fait partie des nombreux programmes initiés par
l'Union Européenne pour le développement rural au Cameroun.
L'objectif global de ce programme est de « relever significativement
le niveau de vie des populations rurales dans le bassin agricole du
Moungo-Nkam ». Les objectifs spécifiques étant :
l'amélioration de la circulation des biens et des personnes, la
facilitation de l'accès aux services sociaux de qualité,
l'amélioration durable des capacités des acteurs
économiques, le renforcement de la capacité de programmation des
communes afin que les populations soient mieux sensibilisées à la
gestion durable des ressources naturelles et que le dispositif
d'information-éducation-communication soit développé
durablement. La gestion du programme est effective et s'appuie sur un cadre
suivi/évaluation fonctionnel. Le projet a été
financé à un coût de 5 milliards de franc CFA. Il
démarre le 15 novembre 2006 pour une durée de 36 mois. Les
bénéficiaires sont : les populations des départements
du Moungoet duNkam, les populations de l'arrondissement de Santchou
(département de la Menoua), les arrondissements de Bafang, Bakou,
Kékem et de Banwa dans le département du Haut Nkam. Le
siège est installé à Nkongsamba.
Ø Les élites
Les élites ont intégré l'agriculture
après la réduction des salaires des fonctionnaires et agents de
l'Etat consécutive à la crise économique des années
1980. Pour supporter les charges tout au moins incompressibles deleur famille
(nutrition, santé, scolarité, loyer...), ces élites ont
décidé de recourir au travail de la terre et d'apporter l'aide
nécessaire aux acteurs locaux. Ces derniers se retrouvent au village
surtout les week-ends où se trouvent leurs exploitations et certains
membres de leur famille. Ces exploitations, généralement vastes
sont entretenues par une main d'oeuvre familiale ou salariale. C'est un moyen
pour ces ouvriers salariés de gagner beaucoup d'argent car ces
élites octroient de bonnes rémunérations. Parfois, on y
trouve aussi des jeunes du village venu travailler afin de résoudre un
problème ponctuel. Nous n'avons pas estimé leur pourcentage.
I.3.2.De
nombreux acteurs directs
Contrairement aux acteurs indirects, les acteurs directs ont
des affinités avec le terroir. Les populations de la localité de
Mélong ne sont pas en marge des préoccupations sur les questions
de développement. Elles sont impliquées de façon
individuelle et de façon collective.
Ø Les paysans
Les paysans sont le pilier principal du développement
de l'arrondissement. Ils mettent l'arrondissement en valeur à travers la
construction des maisons, la création des plantations et l'implantation
de nombreuses activités économiques. Les autochtones et les
ressortissants d'autres régions sont impliquées et travaillent
sans désemparer dans les plantations. La plupart des ménages
ruraux consacrent leur temps aux travaux agricoles. Pour la majorité
d'entre eux, le travail aux champs couvre toute l'année or tel
n'était pas le cas dans les années précédentes
à cause des effets de la crise des années 1980. Les plus
occupés sont ceux qui exploitent à la fois les plantations de
rente, les champs vivriers et maraichers.
Ø Les GIC (Groupement d'Initiative
Commune) :
Pour accroitre leur capacité de production et
réaliser le profit, bon nombre de paysans se sont regroupés dans
des structures formelles de travail en commun, dénommés GIC. Ces
groupements sont régis par la loi N°92/006 du 14 aout 1992, portant
création légale des sociétés coopératives et
des groupements d'initiatives communes et qui procède de la politique du
gouvernement camerounais de confier à l'initiative privée la part
essentielle de l'exercice des activités économiques. Les paysans
évoluaient avant dans les groupes de travail. Aujourd'hui, l'Etat a
décidé d'accorder l'aide au GIC, UGIC, FUGIG et les
coopératives. C'est à travers ces organisations qu'on passe la
formation des paysans (ELONG, 2004) et même les subventions. Depuis, on a
vu les groupements paysans se multiplier à un rythme rapide. En effet,
les GIC vont d'abord se former dans le chef-lieu d'arrondissement et ensuite
dans les villages. Dans notre zone d'étude, on dénombre depuis
1990, année de création des premiers GIC, plus d'une trentaine de
GIC actuellement. Exemples de GIC : Jeunes Producteurs du Cameroun,
CHARITE, UNE, Femmes Productrices de Vivriers et de Semences, etc. A l'instar
des tontines d'argent, les GIC sont administrés par un bureau
exécutif comprenant un président, un secrétaire, un
trésorier et un commissaire aux comptes. L'unité territoriale de
compétence d'un GIC est le canton ou le village. L'ensemble des GIC d'un
arrondissement constitue l'union des GIC du dit arrondissement. De son
côté, la fédération des GIC dont le ressort
territorial de compétence est le département, regroupe les unions
des GIC implantés dans le département. Constitué de
5à 40 personnes, les GIC concourent à la mise en valeur des
exploitations communautaires dont la production est généralement
répartie entre les différents membres. Les terrains sont mis
à la disposition des GIC par les notables ou les grands du village. Les
membres des GIC y travaillent à tour de rôle par des groupes de 3
à 5 personnes depuis le labour jusqu'aux récoltes. Les GIC
interviennent aussi dans la mise en valeur des exploitations individuelles. Les
personnes constituant un GIC travaillent dans les champs de chacune d'entre
elle suivant un calendrier préétabli. Ces GIC sont parfois
confrontés à certains problèmes qui entravent leur bon
fonctionnement tels que l'insuffisance des ressources financières et de
matériel de production, le refus des membres à épargner et
à cotiser, les conflits d'intérêts entre les membres.
I.4. DES AGRICULTEURS A
MAJORITÉ ORIGINAIRES DU LITTORAL
Les paysans exerçants dans la localité de
Mélong ou tout au moins dans les villages enquêtés sont
d'origines diverses. Ceci peut s'expliquer par le fait que Mélong est
situé au carrefour de trois à savoir l'Ouest, le Littoral, le
Nord-ouest, l'Extreme-Nord et le Sud-ouest. Cette situation a favorisé
diverses migrations dont la résultante est une population cosmopolite
aux cultures diverses. Cette diversité se ressent aussi au niveau de
l'importance des pratiques agricoles dans la zone. Elle regroupe dans son
ensemble, les natifs de la région et les migrants venant des autres
régions.
Figure 12: L'origine ethnique des
paysans
Source : Enquète de terrain decembre
2020
En ce qui concerne l'origine de provenance des agriculteurs
enquétés dans notre zone d'étude, la figure ci-dessus nous
indique qu'ils proviennent de milieux variés. En dehors des
ressortissants de la région du Littoral qui sont majoritaires soit plus
de 45% des agriculteurs enquetés. Ceci s'explique par le faite que
ceux-ci sont les premiers occupants de la localité et sont donc
autochtones. Les autres regions les plus impliqées sont les originaires
de la région de l'Ouest avec plus de 20% contre 15% originaires du
Nord-Ouest, 10% originaires du Sud-ouest et moins de 5% originaire du
l'Extreme-Nord.
On peut justifier le pourcentage élevé pour
ceux originaires de l'Ouest par le fait que la pratique de l'agriculture fait
partie de leurs habitudes acquises depuis leur tendre enfance à travers
leur socialisation. L'ethnie Bamiléké est particulièrement
reconnue dynamique du point de vue économique, partout où elle se
trouve. De même, en raison de leurs préférences culinaires,
ces acteurs produisent le mais qui leur permet entre autres de répondre
à la demande des consommateurs.
Ainsi donc la présence des populations issues des
autres régions se fait ressentir tant dans les types de cultures
privilégiées (céréales, tubercules majoritairement)
que dans les les techniques culturales. Il est démontré que le
brassage des peuples d'origine différente contribue à
l'enrichissement des habitudes alimentaires des zones
considérées.
I.5. LE
MODES D'ACCÈS À LA TERRE DOMINÉE PAR L'HÉRITAGE
Pour l'occupation des terres agricoles, certains
critères sanctionnent le choix des terres à cultiver dans la
localité. Il s'agit entre autres de l'héritage, la
disponibilité des terres, la qualité du sol, le type de culture
à pratiquer et la proximité du champ par rapport au village. Les
résultats de notre enquête montrent que l'héritage, la
qualité et la disponibilité des terres demeurent les principaux
critères de choix des terres à cultiver.
La figure ci-après présente la réponse
des différents enquêtés sur les critères
utilisés pour choisir leurs terres à cultiver.
Figure 13 : Mode
d'acquisition des terres arables
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Les modes d'appropriation des terres sont régis
par :
Ø L'héritage
L'héritage est le principal mode d'appropriation des
terres de la localité ou du moins des différents villages
échantillonnés où 41,60% des personnes
enquêtées ont répondu avoir hérité de leurs
plantations. En effet, si certains paysans affirment, hériter leurs
champs de leurs parents, la majorité de ces derniers affirment avoir
reçu des Jachères et des forets. La raison évoquée
par ces enquêtés est simple et fondée sur le seul fait que
la forêt et les Jachères leur appartiennent étant
donné qu'ils sont natifs du village comme nous le confirme la figure
ci-dessous.
Figure 14 :
L'état de terrain à l'acquisition
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Ø L'achat
L'acquisition des terres à cultiver par la voie d'achat
reste le deuxième mode le moins utilisé dans la zone
d'étude puisque les populations tiennent beaucoup à ce patrimoine
et ne le vendent pas facilement. En effet, sur les 200 personnes
enquêtées dans les différents villages
échantillonnés, seules quelques personnes (soit 38,40%) ont
répondu avoir acquis leurs champs moyennant une contrepartie. Cette
enquête menée auprès des paysans sur le mode
d'appropriation des terres nous a permis de comprendre que seuls les
allogènes obtiennent leurs terres après avoir versé une
certaine somme. En fait ces personnes viennent surtout des régions de
l'Ouest, du Centre, du Sud-ouest.
Ø La location
C'est le troisième mode d'appropriation des terres
dans la localité et représente 17,90% de l'effectif
enquêté. Les terres de la zone étant réputées
pour leur fertilité, certains agriculteurs viennent y exercer les droits
d'usufruit pour une période donnée. C'est ce qui explique le taux
relativement élevé de cette proportion.
Ø Le Don
C'est le dernier mode d'acquisition de terrain dans la
localité de Melong, il représente 2,10% de la proportion de la
population enquêtée. En effet suivant nos enquêtes sur le
terrain, ils nous affirmé que le don n'est pas l'héritage, car
ici un propriétaire peut faire le don à n'importe qui
dépendant des relations ou du service que vous lui avez rendu.
Figure 15 : Mode
d'acquisition du terrain en fonction de la région d'origine
Source : Enquête de terrain décembre
2020
De tout ce qui précède, nous remarquons que le
mode d'accès à la terre est fonction de la région
d'origine de l'agriculteur. Les originaires de la région du littoral ont
plus accès par l'héritage qui représente 79%. Les autres
modes sont le don et la location qui sont de 4%. Ici l'achat n'existe presque
pas. Par contre, les originaires d'autres régions n'ont pas
d'héritage, tous ont accès à travers l'chat qui est
majoritaire et la location.
I.6. DE
NOMBREUX BASSINS AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
L'arrondissement de Mélong est constitué de
plusieurs villages. Certains sont des villages de premier degré comme
Mbouroukou ; d'autre de deuxième degré comme Mouanguel et
enfin ceux du troisième degré. Ils pratiquent essentiellement de
l'agriculture. Cependant, ces villages agricoles sont pour certains accessibles
tandis que d'autres ne le sont pas. Tout ceci conditionne la pratique agricole.
Tableau 8 : Les différents sub-bassins
agricoles dans l'arrondissement de Melong
Bassins de production
|
Accessibilité
|
Mbouanssoum
|
accessible
|
Nyabang
|
inaccessible
|
Ekolkang
|
accessible
|
NgalMbo
|
accessible
|
Mbouroukou
|
accessible
|
Ekanang
|
accessible
|
Mboango
|
accessible
|
Nkah
|
accessible
|
Nkah
|
accessible
|
Mbokola
|
accessible
|
Mbomoungo
|
/
|
Denzo
|
accessible
|
Mbondang
|
accessible
|
Nlongko
|
accessible
|
Mankouat
|
Inaccessible
|
Njinjo Village
|
Inaccessible
|
Njinjo I
|
Inaccessible
|
Njinjo II
|
Inaccessible
|
Essékou
|
Inaccessible
|
LelemMouatong
|
accessible
|
LelemMangwete
|
accessible
|
Nkongsoung
|
accessible
|
Mbokambo
|
Inaccessible
|
Ekal
|
Inaccessible
|
Nlolack
|
Inaccessible
|
Etabang
|
Inaccessible
|
Ebakong
|
Inaccessible
|
Nsanke
|
Inaccessible
|
Mama
|
Inaccessible
|
Ebang Mama
|
Inaccessible
|
Nzobi
|
Inaccessible
|
Ediengo
|
Inaccessible
|
Manqwekang
|
Inaccessible
|
Ninong
|
Inaccessible
|
Ndokou
|
Inaccessible
|
Ekolbouni
|
Inaccessible
|
Mouangel
|
Accessible
|
Source : Enquêtes de terrain Aout 2020
CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre était de faire un état
des lieux de l'agriculture dans l'arrondissement de Melong. Pour atteindre cet
objectif, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle
l'agriculture est la principale activité à Melong et quelle porte
sur plusieurs systèmes agricoles à la fois intensive et
extensive.Au terme de ceci, nous notons que l'agriculture dans l'arrondissement
de Melong existe depuis des siècles et est pratiquée par les
populations autochtones, allogènes sans oublier les ONG et d'autres
acteurs. Jusqu'aujourd'hui, elle demeure l'activité principale des
populations de cet arrondissement. On y cultive presque toutes les cultures
avec de nombreuses techniques agricoles dans un système tantôt
intensif, tantôt extensif. Plusieurs cultures y sont cultivées.
Cependant on constate que les anciennes cultures cafetières ont
été fortement influencées par la maraichère et le
vivrier marchand qui sont aujourd'hui plus cultivés d'où
l'implementarisation de notre théorie systémique. Car
l'activité fonctionne comme un système dans lequel les
éléments sont liés. Bref, on retient ici que les
systèmes agricoles sont le système intensif beaucoup
utilisé dans le maraicher, et le système extensif dans le vivrier
et la caféiculture.
CHAPITRE II : LES
FACTEURS DES DYNAMIQUES AGRICOLES
INTRODUCTION
Les dynamiques agricoles ne sont pas un fait du hasard dans
l'arrondissement de Melong. Depuis des années, avec la croissance
démographique rapide, et afin d'assurer une alimentation suffisante. Le
monde agricole a toujours pensé comment accroitre sa production. Ainsi,
ce deuxième chapitre nous permettra dans ce travail d'examiner ses
éléments ayant participé à ces changements. Il
s'agit des facteurs qui sont à la fois naturels,
socioéconomiques, politiques etc.
II.1. LES FACTEURS NATURELS :
INCONTOURNABLES POUR LA PRATIQUE AGRICOLE
II.1.1. Climat
La commune de Mélong est soumise à un climat
équatorial de type guinéen. Les pluies y sont abondantes et
réparties sur presque toute l'année. On y enregistre en moyenne
1960 mm de pluies par an. Le climat est marqué par deux saisons de
pluies dont une grande qui va du 20 juin au 15 novembre et une petite qui va du
20 mars au 15 avril, et deux saisons sèches allant du 20 novembre au 15
mars pour la grande et du 20 avril au 15 mai pour la petite. La
pluviométrie de la commune est de l'ordre de 2350 mm de pluie par an
avec un maximum de précipitation en Août et septembre.
L'humidité permanente du climat est favorisée par la
proximité avec l'atlantique. Les températures sont basses et
peuvent descendre jusqu'à 10°C au sommet des montagnes. L'amplitude
thermique reste généralement faible.
Tableau 9 : Données pluviométriques
de la station de Nkongsamba en 2013
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Précipitation (mm)
|
38,9
|
451
|
1798
|
396
|
170
|
3354
|
2389
|
3232
|
3895
|
2551
|
2095
|
36
|
Température (°C)
|
24,9
|
25,3
|
23,9
|
24,6
|
23,4
|
23,6
|
22,3
|
21,9
|
22,2
|
23,3
|
22,6
|
24,7
|
Source : Station météorologique de
Nkongsamba
Le climat de Mélong est un climat chaud et humide. Il
est caractérisé par une forte pluviométrie et une
humidité relative importante et se prête très bien au
développement des cultures en toute saison. Il est également
favorable à la diversification des cultures, d'où l'existence
d'une large gamme de produits cultivés dans la localité. L'on
trouve aussi bien les céréales (mais), que les tubercules, les
légumes variés et de nombreuses espèces de fruits. Pour ce
qui est des vents dominants ; c'est principalement la mousson qui souffle
du golfe de Guinée vers l'intérieur. Un tel climat est favorable
au développement des activités agricoles avec des
éléments clés tels que l'altitude, la pluviométrie,
la température et le taux d'humidité. Ces éléments
confèrent à la zone des conditions agro-écologiques
convenables et qui expliquent l'essor de l'agriculture dans cette zone.
Figure 16 : Diagramme
ombrothermique de l'arrondissement de Mélong 2013
Source : Station météorologique de
Nkongsamba
II.1.2. Sols
Les sols de Mélong sont variés. Le sol est
défini comme « couche de terre généralement
meuble et peu épaisse (quelques mètres) produisant et contenant
tous les éléments nécessaires à la vie. Les sols
ici sont noirs et essentiellement argilo-latéritiques, mais on rencontre
par endroit des sols sablo argileux. Les sols hydro-morphes se trouvent
généralement dans les bas-fonds marécageux. Du nord au sud
de Melong, les sols sont constitués en grande partie des laves
volcaniques solidifiées qui sont des sédiments issus du Mont
Manengouba. On distingue quatre types de sols :
· Les sols ferralitiques ou sols
basiques : Ce sont les sols dérivés du
basalte, Ils sont argilo sablonneux, généralement pas profonds et
rajeunis par l'érosion.
· Les sols ferralitiques humifères
Ils sont argileux à PH acide avec une forte teneur en
matière organique (13%).
· Les sols ferralitiques
typiques :Ce sont des sols moyennement profonds, (moins de 2
m), argilo limoneux avec un PH compris entre 5,5 et 6,5. Ils sont sensibles
à l'érosion. On les rencontre à l'ouest de Melong.
· Les sols Hydromorphes
Figure 17 : Carte
pédologique de l'arrondissement de Melong
Source : BRGM (Bureau des recherches
géologiques et minières).Enquête terrain décembre
2020
Ils sont caractérisés par des concrétions
ferrugineuses et ont une texture argilo sableuse. Leur Ph est acide. Ces terres
agricoles sont d'importance inégale et de fertilité variable.
Malgré leur richesse naturelle, il faut toujours apporter un
complément azoté, phosphaté (pour compenser les fixations)
et potassique. Dans tous les cas et comme précédemment, le niveau
de ces apports complémentaires dépend de la culture
pratiquée. De même, la superficie de Mélong (495 km²)
offre une disponibilité relative d'espace cultivable. De ce fait, la
principale activité à Mélongc'est l'agriculture surtout le
vivrier marchand du fait de la déprise caféière.
II.1.3. Le relief
Le relief de la commune de Melong est très
varié. Toutefois, il se subdivise en deux zones : Les hautes et
nombreuses montagnes et les vastes plaines D'une manière
générale, l'élévation du relief se fait par paliers
successifs sous la forme d'un escalier. C'est ici qu'on retrouve les hauts
sommets dont l'altitude est comprise entre 740 m (Plaine des Mbos) et 2 268 m
(Mont Manengouba). La ville de Mélong a un relief accidenté fait
de plateaux, de vallées et de collines. Elle est marquée par des
pentes tapissées quelques fois de lits de cours d'eau de très
fort débit par le bas. C'est ainsi que ce relief est un facteur de
développement de l'agriculture car la réalisation des travaux de
champ sont faciles, la pratiques de plusieurs types de cultures surtout quand
il s'agit de la maraichère.
Figure 18 : Carte
topographique de l'arrondissement de Melong
Source : USGS, DEM ASTER, 2011. Enquête
terrain décembre 2020
II.1.4. Hydrographie
L'hydrographie de la localité est assez riche et
variée. On observe un seul fleuve : le Nkam et de nombreuses
rivières dont les principales sont : Mboussé, Edibwang,
Mouandjong, Mbe, Mounhe, Mbiang, Nkudi, Hué, Editebeng,
Mébondé, Aboho, Mbel, Meneh, Mê, Kousso, Ngoedi, Ebanouel,
Mbong, Mebang, Edjel, Moukang, Medo, Mwediboum, Mandi, Ngang, Black water,
Ma'a, Njoh, Mpouandang, Nkonkele, Mvou, Mwetibi, Otieu et Edikum desservant la
plupart des villages. De plus, il faut noter la présence de plusieurs
chutes dans les localités : Ndikambo (40m) et Schuio (37m). Les cours
d'eau rencontrés sont poissonneux, sablonneux et pour certains,
rocailleux. Ils sont exploités par les agriculteurs pendant les cultures
maraichères par l'irrigation, pour pulvériser et le traitement
des plantes.
Figure 19 : Carte
Hydrographie de l'arrondissement de Melong
Source : Extraction du MNT DEM ASTER, 2011.
Enquête terrain décembre 2020
II.1.5. Flore
En général, nous avons, dans les
localités proches du centre urbain, une végétation
constituée d'agroforesterie, et de savane. Dans les
extrémités nous avons des forêts secondaires et des
forêts galeries. Les principales espèces florales qu'on y retrouve
sont le Bilinga, l'Iroko, l'Azobé, le Baobab, le Padou, Landa, le
Mokingui,... ces forêts regorgent des produits forestiers non ligneux
(PFNL) tels le djansang, les noisettes, le « bitter Kola », le rotin,
le bambou, et le raphia ; et sans oublier les plantes médicinales
variées. La disparition de la forêt dans certaines
localités est une conséquence de la coupe anarchique d'arbre. La
végétation de cette zone d'étude est celle de la
forêt humide dite forêt humide sempervirente ou biafréenne
(l'humidité extrême donne l'aspect d'une forêt toujours
verte d'où la qualification de forêt sempervirente). Elle est
localisée entre les altitudes de 200 et 800 mètres,
composée d'arbres et d'arbustes divers constituant un étage
intermédiaire au-dessus du sous-bois de lianes et de plantes
herbacées (J.C.OLIVRY, Régime hydrologique des fleuves et
rivières du Cameroun, Tome I, 1ère et
2ème partie, P48). Seulement cette forêt est en
disparition à la suite de l'action anthropique et surtout à la
double exploitation sylvicole et agricole (E.C.TENGUE
NGOMEDJE, « La mise en valeur du Moungo : Impact
environnemental 1895-1995 », mémoire de Maitrise en
Histoire,UYI, 2000,P11). De cette exploitation, on est passé d'une
forêt entièrement boisée à une véritable
« zone franche agricole » (P.YEN EPOH,
« Cohabitation ethnique et conscience nationale au Cameroun :
Cas du Moungo, Kékem et Santchou (1884-2010) »9, 2010/2011,
P27). En raison de l'exploitation forestière, de multiples essences
végétales ont été détruites au profit des
palmerais, des bananerais, caféiers...A cela s'ajoutent la savane de
type Hyparreniarufa (Mbouassoum, Mankwa, Essékou), la réserve
forestière de Mélong.
Figure 20 : Carte de la végétation
de l'arrondissement de Melong
Source : Landsat TM du 17/10/2020 ; Google Earth
, 2020. Enquête terrain décembre 2021
D'après la figure20 ci-dessus on observe quatre types
de végétation à savoir la forêt dense humide
sempervirente, la forêt sempervirente dégradée, la
mosaïque de culture et de savane arborée et les prairies. Cependant
la végétation de cette localité reste dominée par
la forêt dégradée. Ceci peut s'expliquer par la croissance
ou le développement des activités agricoles dans cette zone.
Cette dégradation est plus intense dans la zone Sud de Mélong qui
constitue en fait le principal foyer agricole.
Ø L'écosystème forêt que l'on
retrouve surtout sur les flancs Sud du Mont Manengouba fait ressortir trois
types de formations forestières qui s'étendent sur au moins 100
hectares (FOMETE, 1998 qui cite CULVERWELL, 1997) ; une forêt semi
caducifiée ayant colonisée les laves volcaniques, une ceinture de
forêt atlantique à cesalpiniaceae rares entre 1200 et 1400 m et
des groupement saxicoles divers.
Ø L'écosystème de savane que l'on
rencontre sur les versants Nord et Est du Manengouba. Ces savanes
recèlent d'espèces floristiques telles que le Tremasorientalis,
le Harunganamadagascariensis et fauniques telles que le cerf, la biche, les
antilopes et les reptiles.
Les formations prairiales qui apparaissent lorsque la savane
se dégrade, notamment sur les sommets. Elles sont constituées
essentiellement de plantes herbacées et de graminées et
s'étendent sur les versants Nord et Est du Manengouba dont les flancs
sont soit entièrement dénudé, soit couverts par une
végétation herbacée dégradée par les
activités agropastorales.
Cette végétation est favorable à
l'agriculture pour plusieurs raisons, car elle est très facile pour la
mise en valeur ; favorable à l'élevage etc.
II.1.6.
Faune
L'effet de la déforestation rend la faune pauvre.
Plusieurs espèces ont disparues de ce qui autrefois était comme
savane et forêt. Nous avons par exemple le chimpanzé et le gorille
à Ediengo, Nzakon, Mama, Mbokem ; et l'éléphant.
Néanmoins, nous avons des oiseaux sauvages (le faisant, le corbeau,
l'épervier, le toucan, la perdrix, pigeons sauvages, des animaux
sauvages (les singes, les antilopes, lièvres, porc épic, les
chats tigres, les rats palmistes et autres petits mammifères rongeurs,
sans oublier les reptiles que l'on rencontre dans les zones humides). La faune
aquatique quant à elle regroupe des carpes, silures serpents, crabes, et
tilapias. Cette diversité faunique, que l'on relève est aussi
menacée considérablement de disparition de certaines
espèces, dues soit à la chasse non réglementée,
soit aux feux de brousses et, surtout cette déforestation continue.
II.2. LES FACTEURS
ÉCONOMIQUES : DE NOMBREUSES FACILITÉS ÉCONOMIQUES ET
LA CRISE CAFÉIÈRE
S'agissant de ces facteurs économiques, mous avons des
facilités de déplacement pour les agriculteurs qui vont au champ.
En effet dans l'arrondissement de Melong, chaque agriculteur dispose un moyen
de déplacement qui permet de se rendre au champ. Ces engins parfois
transporte la main d'oeuvre, transporte les engins, les engrais. Ainsi la
distance de la maison pour le champ ne constitue plus un obstacle. Aussi, il
est facile pour les agriculteurs que nous avons que nous avons rencontré
d'obtenir du crédit soit auprès des micros finances ou
auprès des boutiques de produits agricoles généralement
appelé maison de planteurs.
Planche 2 : Quelques facilités
économiques de l'agriculture
Source : Enquète de terrain Aout
2020
La décennie 1980 constitue pour le Cameroun une
période de forte turbulence. Ebranlé par les chocs externes d'une
ampleur inégalée qui conduisent à des
déséquilibres macroéconomiques graves, le pays plonge dans
une récession prolongée caractérisée par l'adoption
en 1989 des plans d'ajustement structurels(PAS). Cette situation se
répercute nécessairement sur le marché du travail
analysé sur deux plans : l'explosion du chômage et les
stratégies de survie. Avec la crise économique des années
1980, le café a connu une chute dans l'arrondissement de Melong,
dès lors de nombreux agriculteurs se sont tourné vers le vivrier
marchand. Aussi, avec l'augmentation du chômage, les jeunes se sont
tournés vers l'agriculture.
II.3.
FACTEURS SOCIOCULTURELS
S'agissant de ces facteurs, l'arrondissement de Melong
bénéficie d'un brassage culturel du aux migrations. En effet
Melong est limitrophe de la région de l'ouest qui est une région
avec des habitudes et cultures particulières, ainsi les peuples de cette
région ont transporté leur culture vers Melong à travers
les migrations. Ainsi dans l'arrondissement on pratique de nouvelles cultures
qu'on ne trouvait pas avant. De même la main d'oeuvre a augmenté.
Notons également que Melong est limitrophe de la région du
Sud-Ouest principalement Bagueme qui est une région en crise.
Figure 21 : L'origine des différents
agriculteurs
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Suivant cette figure les différents agriculteurs de
l'arrondissement de Melong sont d'origines diverses. La majorité d'entre
eux est d'origine de la localité qui représente plus de 45%,
cependant par l'effet des migrations plusieurs autres tribus se sont
implantés et de ce fait ont transporté leur culture.
II.3.1.
Une population en constante évolution et de plus en plus
diversifiée
La zone duMoungo en général et Mélong
en particulier, malgré sa grande fertilité, était
faiblement occupée avant l'arrivée des colons.Son peuplement est
composé des Elong et Mbo connus sous l'appellation « Ngoh et
Nsongo » qui occupe tout le pourtour du versant du Manengouba. Ces
ethniessont issues d'un même ancêtre commun appelé Ngoh
à qui ces autochtones doivent leur origine. D'après NGOULA
(2005), la population du sous ensemble Ngoh-Nsongo est incluse dans l'ensemble
« Oroko-Ngoh », qui lui est inclus dans le sous-groupe
Sawa. Lequel sous-groupe Sawa fait partir du sous-groupe Bantou. Les ethnies du
sous ensemble Ngoh et Nsongo ont la même culture et parlent le même
dialecte. Elles forment par conséquent un groupe uni culturellement et
linguistiquement. C'est pourquoi, les chercheurs pendant l'époque
coloniale, tentèrent de les inclure dans un même groupe.
Dès le XXe siècle, la région s'est présentée
comme une terre d'accueil pour les gens venus d'horizons divers (régions
voisines en l'occurrence le pays Bamiléké et le Nkam).
L'arrivée des allogènes lentes au début,
s'est donc accélérée avec la colonisation
européenne. D'après DONGMO (1981), on ne sait pas à
combien s'élevait la population à l'époque de la
colonisation, mais il est clair qu'elle était très peu nombreuse,
et que les densités étaient très inférieures
à celles d'autres région comme l'Ouest par exemple. En effet,
l'on note qu'en 1936, malgré l'existence d'une proportion
déjà importante d'allogènes dans sa population, le Moungo
n'avait qu'une densité de 15 habitants au km2, contre 85 pour le pays
Bamiléké.
L'augmentation de cette population a également
été encouragée par l'afflux des populations d'autres
régions sous forme de main d'oeuvre. En effet, les populations de la
région ne montraient guère d'ardeur au travail, à tort ou
à raison le surnom de « paresseux » par les
européens. Comme exemple de population venue en renfort de main
d'oeuvre, on peut citer les populations du pays Bamiléké et des
régions du Nkam, contribuant ainsi au brassage culturel dans la
région. Ce qui explique la raison pour laquelle jusqu'à nos jours
la population du Moungo est demeuréecosmopolite.
Le recensement général de la population de 2005
montre que Mélong connait une croissance démographique assez
remarquable, soit 54279 habitants pour un taux d'accroissement naturel de 2,8%
au niveau national (BUCREP(2010), RGPH 2005). Une projection statistique
faisant des paramètres de la croissance démographique
(mortalité, fécondité, migration) et considérant le
même taux d'accroissement, laisse apparaitre une population de 70541
habitants en 2015. La population de Mélong connait une évolution
nette. Cette projection statistique n'est valable que si les paramètres
de l'évolution démographique sont exclus et le taux
d'accroissement maintenu.
Tableau 10 : Projection
de l'évolution de la population de Mélong
Années
|
Population
|
2005
|
54279
|
2010
|
61878
|
2015
|
70541
|
2020
|
75447
|
Source : BUCREP, 2010, modifié par
Mboungue en 2020
Figure 22 : Evolution de la population de la
population de Melong
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Les projetions du tableau ci-dessus ont été
réalisées à partir des chiffres de la population de 2005
et le taux d'accroissement de la région (2,8%). Ce tableau décrit
la croissance arithmétique allant de 54279 habitants en 2005 à
75447 habitants en 2020, soit une augmentation d'environ 30000 habitants.
D'après ce tableau, nous constatons que la population de Mélong
connait une évolution nette. Ce phénomène s'explique non
seulement par un taux d'accroissement élevé, mais
également par un solde migratoire positif. Ce dernier facteur affecte
par ailleurs la structure et la composition de la population. C'est une
population dont la structure et la composition sont constamment
modifiées par l'exode rural et différentes formes de migrations
telles que les migrations temporaires, migration périodiques, migration
saisonnières, migrations quotidiennes, migrations de retour. En effet,
on remarque la présence de plusieurs groupes ethniques en
majorité en provenance des régions environnantes (Ouest,
Sud-ouest, Nord-ouest). Cette population est essentiellement agricole. Par
ailleurs, on note la présence des campements Bororo qui sont des
éleveurs nomades et sont installés aux pieds du Mont
Manengouba.
La population de Mélong est dominée par les
allogènes. La région a connu très tot un
phénomène migratoire intense, puisqu'elle offre de nombreuses
possibilités d'emploi par sa richesse naturelle. Ceci a contribué
à faire de cette région un lieu de brassage ethnique avec les
autochtones Ngoh et Nsongo et les immigrants parmi lesquels les
Bamiléké installés majoritairement au pied de la montagne
(Mont Manengouba). La présence d'une terre assez fertile et le
développement des plantations coloniales attireront une foule de
travailleurs à la recherche d'emploi dans la région du Moungo en
général et plus précisément de notre zone
d'étude. Les richesses naturelles, notamment la qualité du sol,
vont très vite être exploitées par les européens.
Les colons développent une économie de marché avec
utilisation d'une main d'oeuvre abondante. Les habitants de l'Ouest connus pour
être assidus au travail seront vite les fournisseurs de cette main
d'oeuvre relayés plus tard par ceux des autres régions du pays
(Nord-ouest, Sud-ouest...). Pour certains, il s'agira de migrations
définitives. Ce mouvement migratoire va donc faciliter la colonisation
de l'espace à travers la construction des habitations et la mise en
place des plantations.
II.3.2
Une population jeune, dynamique et beaucoup plus masculine
La structure de la population de Mélong à
l'image de celle du Cameroun, fait ressortir la jeunesse de la population. Dans
l'ensemble, la population de Mélong est constituée en
majorité de jeunes, suivis des adultes et des personnes
âgées.Cettepopulation de Mélong est résolument
décidée à engager tous leurs efforts dans l'agriculture.
Pour cette population, l'activité agro-pastorale n'est pas un simple
mode de vie mais une véritable entreprise sur laquelle repose toute leur
vie. Les femmes constituent l'essentiel de la force de production. Elles sont
des ouvrières non salariées et travaillent dans la plupart des
cas pour le compte du mari.
Figure 23 : Répartition par âge des
agriculteurs
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Figure 24 : Répartition par
âge et par sexe des agriculteurs
Source : Enquête de terrain
décembre 2020
Comme l'illustre les figures ci-dessus, l'agriculture reste
dominée par les hommes avec une représentativité de 67%
contre 33% des femmes. Ceci peut se justifier par le fait que les hommes sont
plus résistants que les femmes. C'est-à-dire que supporte la
douleur et la fatigue car c'est une activité qui demande plus de force
et également pénible avec les accidents rencontrés. Les
femmes disposent moins de temps car il est très difficile pour elles
d'associer les travaux champêtres, le foyer etc. Tout ceci demande
d'énormes sacrifices de leur part pour ce qui est du temps. Parlant de
la pénibilité du travail, les différentes taches demandent
trop d'effort physique car il faut défricher, aussi pulvériser ne
parait pas faciles. Généralement, dans la plupart des cas,
l'homme a plus besoin de moyens ou d'argent que la femme car étant le
chef de la famille, il lui revient la responsabilité d'assurer les
besoins de la famille et par conséquent il faut diversifier les sources
de revenu. Car l'agriculture a une rentabilité temporelle.
v L'exploitation agricole une activité qui
attire de plus en plus les jeunes
Au niveau de l'âge, d'après notre figure, la
majorité des agriculteurs sont des jeunes qui représentent plus
de 53% de l'ensemble des agriculteurs contre 47% des vieux. On peut justifier
cette des jeunes, du fait que ceux-ci sont plus actifs que les vieux qui par
contre sont fatigués par le poids de l'âge. Cette activité
exige trop d'effort, de courage, de force et de temps. Cependant la tranche
d'âge dominante est celle compris entre 40 et 50 ans qui
représente 38% comme l'illustre la figure ci-dessus.
II.4. LES FACTEURS
POLITIQUES : L'ETAT ET SA POLITIQUE AGRICOLE
Les services déconcentrés à l'instar de
la Délégation Départementale et la
Délégation d'Arrondissement du MINADER sont des garants de la
politique gouvernementale sur l'agriculture. En effet l'Etat pour atteindre sa
politique d'agriculture de seconde génération offre des
facilités aux agriculteurs à travers ses divers programmes.
MINADER, DDADER, DAADER, Postes agricoles favorisent la promotion de
l'agriculture, encadrement, suivi des agriculteurs et le développement
rural. Il y'a également le PNVRA Sensibilisation et vulgarisation des
innovations agropastorales.
Tableau 11: L'action de certains acteurs
indirects
ACTEURS
|
ACTIONS MENEES
|
Bailleurs de fonds, ONG
|
Appui matériel et financier aux groupes
|
MINADER, DDADER, DAADER, Postes agricoles
|
Promotion de l'agriculture, encadrement, suivi des
agriculteurs et développement rural, appui financier
|
PNVRA
|
Sensibilisation et vulgarisation des innovations
agropastorales
|
PROSAPVA
|
Regroupe tous projets agricoles dans l'arrondissement
|
Source : Enquête de
terrain décembre 2020
Il ressort de l'analyse de ce tableau que dans
l'arrondissement de Mélong, plusieurs catégories d'acteurs
agissent au côté des paysans qui développent des
techniques. Ces acteurs sont les membres de la société civile,
des bailleurs de fonds et des services déconcentrés de l'Etat.
CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre était de montrer les facteurs
de la dynamique agricole dans l'arrondissement de Melong. Et pour atteindre cet
objectif, nous avons émis l'hypothèse selon laquelle les facteurs
de la dynamique de l'agricole sont à la fois socio-économiques,
politiques, culturels et environnementaux. Au terme de ceci, nous notons que
les dynamiques agricoles ont été encouragées par les
facteurs naturels, car le milieu naturel est un élément
déterminant dans le type de culture et la technique agricole.
Malheureusement avec la culture du café longtemps pratiqué,
certains sols se sont épuisés. S'agissant des facteurs
socioculturels, ceci se justifie par le dynamisme de la population, la crise
économique des années 1980 qui a conduit à la chute des
produits de rente comme le café et favorisant l'émergence de
nouvelle culture maraichère et vivrière. Notons également
le brassage culturel qui a favorisé l'introduction de nouvelles tribus,
mais surtout des moyens dont dispose le paysan qui déterminent le type
de système à adopter. Enfin les facteurs politiques. Ceux-ci se
justifient à travers la politique agricole du gouvernement qui souhaite
atteindre l'agriculture de seconde génération en facilitant les
paysans dans l'accès à certaines possibilités agricoles.
Mais aussi c'est l'Etat en tant que pouvoir central, qui définit les
politiques agricoles. Comme dans la théorie de la centralité
galactique de René Joly AssakoAssako. Enfin les déplacements de
certaines populations des régions voisines vers Melongqui sont à
la recherche du bien-être, constituent aujourd'hui une main d'oeuvre
importante et certaines mêmes sont devenues propriétaires.
CHAPITRE III : LES
DIFFERENTES DYNAMIQUES AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
INTRODUCTION
Les dynamiques agricoles ici signifient les changements
survenus dans l'agriculture. Depuis quelques années, grâce à de nombreux facteurs, l'agriculture a connu de
nombreuses mutations. Ces changements peuvent être dans le sens de
progression ou de régression. Ainsi les dynamiques agricoles dans
l'arrondissement de Melong, cette dernière décennie sont à
la fois spatiales, sociales, économique, au niveau des techniques
agricoles et au niveau politique. Ce qui fera l'objet de notre étude
dans cette 3ème partie
III.1. LES DYNAMIQUES SPATIALES
III.1.1. Les distance entre les
maisons ou habitats et les plantations de plus en plus grandes.
Plusieurs localités constituent des bassins agricoles
dans l'arrondissement de Melong. Dans le cadre de cette étude ou nous
avons enquêté dans les deux villages, nous avons discuté
avec quelques agriculteurs âgés qui avaient des plantations depuis
des années sur la distance avec les champs agricoles. Plusieurs d'entre
eux nous ont confirmé que les distances ont aujourd'hui
évoluées, surtout lorsque vous voulez un champ fertile. Cette
dynamique s'observe au niveau de la distance parcourue par les agriculteurs
pour atteindre la plantation. Elle varie entre 2h et 5h de marche du village
pour le champ. D'après nos entretiens avec ces derniers dans les deux
localités, ils affirment que la distance a énormément
augmentée. Cette variation s'observe dans le tableau suivant :
Tableau 12 : Evolution des distances en km entre
habitations et les plantations d'après certains paysans.
Année
|
Mankwa
|
Essekou
|
1975
|
5,3
|
3,3
|
1990
|
6
|
3,8
|
2005
|
8,72
|
4,04
|
2020
|
10
|
5
|
Source : Enquêtes de terrain
Décembre 2020
Figure 25 : Evolution
des distances en km entre habitations et les plantations d'après
certains paysans.
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Suivant ce tableau 12 les distances ont au fil des
années connues une évolution considérable. Que ce soit
à Mankwa ou à Essekou, les deux localités ont
augmenté de distances entre les habitations et les sites agricoles. En
fait ces distances deviennent de plus en plus grandes à cause de la
recherche des terres un peu plus fertiles et d'un espace plus grand afin
d'augmenter la production. En dehors de la recherche des terres fertiles, cette
distance dépend également du type de culture et de la
disponibilité de l'espace. Comme le démontre notre figure 26
ci-dessous.
Figure 26 : les raisons
de l'évolution des distances entre habitations et les
plantations.
Source : Enquête de terrain décembre
2020
III.1.2. Des superficies des
cultures de plus en plus grandes
Au fil des années, les superficies agricoles ont connu
des dynamiques. Ceci peut s'expliquer par le fait que la demande de
consommation a augmenté à cause de la forte croissance de la
population, mais aussi à l'augmentation des travailleurs. Aussi certains
anciens espaces devenus pauvres, ont poussé le paysan à chercher
de nouveaux espaces. Cette dynamique peut s'observer sur notre carte
suivante :
Figure 27 : Carte de
l'évolution des superficies des espaces agricoles entre 1975 et 2020
Source : Image Landsat TM du 17/10/2020
Figure 28 : Evolution
des superficies agricoles entre 1975 et 2020
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Au regard de cette figure 28 présentant les dynamiques
des superficies agricoles, on constate que cette superficie a presque
doublée après chaque 15 ans. Par exemple de 1975 à 1990,
on est passé de 9063 à 15673 ha. Ceci peut s'expliquer par le
fait que c'est une période ou le Moungo de façon
générale et Melong en particulier connait l'afflux des migrants
Bamilékés venus de la région de l'Ouest. Pareille entre
2005 et 2020. Bref, les dynamiques au niveau de l'espace agricole ont toujours
été constantes. De 1975 à 2020 on est passé de
9063ha à 33061ha.
III.2. LES DYNAMIQUES SOCIALES
Aujourd'hui, les dynamiques agricoles ont
considérablement impacté le social des populations.
III.2.1. Evolution d'accès
genre à la terre
L'accès à la terre aujourd'hui n'est plus
l'affaire des hommes uniquement même si la proportion des femmes reste
toujours faible.
Figure 29 : Evolution
d'accès genre à la terre
Source : Enquête de terrain décembre
2020
D'après cette figure à proportion
d'accès à la terre reste dominée par les hommes qui
représentent 95%. Ceci se justifie par le fait que ce sont les hommes
qui sont des héritiers généralement. La proportion de
femmes représente 5%. En fait, il s'agit beaucoup plus des veuves et les
célibataires.
III.2.2. Les acteurs agricoles
dans l'arrondissement de Melong de plus en plus nombreux
De nos jours les acteurs agricoles deviennent de plus en plus
nombreux dans le but d'améliorer la production agricole. Ici nous avons
l'Etat qui met en place les programmes et projets agricoles, nous avons GIC au
sein duquel les agriculteurs se réunissent pour mettre en commun leur
initiative. Les élites qui font du champ dans le cadre de leur retraite.
Les ONG et les paysans eux même.
III.2.3. Les agriculteurs de plus
en plus jeunes
Après la crise des années 1980, l'agriculture a
été abandonnée par les jeunes. Seuls les vieux
étaient impliqués dans l'agriculture. Aujourd'hui de plus en plus
on observe un retour des jeunes dans l'agriculture. Ceci s'explique par le fait
qu'il y'a crise d'emploi a la fonction publique et de nombreux après
leur étude se lance dans l'agriculture. De même la politique du
gouvernement impulsée par le chef de l'Etat de passer à
l'agriculture de seconde génération permet de valoriser cette
activité et encourager l'implication des jeunes.
Figure 30 : Evolution
des âges des agriculteurs
Source : Enquête de terrain décembre
2020
III.2.4. Des agriculteurs de plus
en plus nombreux et d'origine diverses
L'agriculture dans les années 1980 jusqu'en 2000
était pratiquée par les populations locales du littoral et celle
de la région voisine de l'ouest qui avait connu les migrations dans le
moungo. Mais aujourd'hui n plus e ces deux régions on note
l'arrivée des populations d'origine autres. Ceci peut s'expliquer du
fait des crises du nord avec BOKO HARAM et celle de la zone anglophone du
Sud-ouest et du Nord-ouest.
Figure 31 : Evolution
d'origine des agriculteurs
Source : Enquête de terrain décembre
2020
III.3. DES DYNAMIQUES AU NIVEAU
ÉCONOMIQUE CONSIDÉRABLES
III.3.1. Au niveau des prix des
produits
Tableau 13 : Evolution des prix de quelques
produits
Produits
|
Année 2000
|
2005
|
2008
|
2015
|
2020
|
2021
|
Café
|
20000
|
20000
|
8000
|
20000
|
18000
|
18000
|
Maïs
|
10000
|
8000
|
11000
|
25000
|
30000
|
30000
|
Gingembre
|
7000
|
7000
|
7000
|
18000
|
45000
|
40000
|
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Figure 32 : Evolution
des prix de quelques productions agricoles
Source : Enquête de terrain décembre
2020
En observation de cette figure, on constate que les prix de
certains produits comme le café ont connu une régression au fil
des années. Pendant que d'autres ont plutôt évolué
avec le temps. C'est le cas beaucoup plus des produits vivriers comme le
maïs et gingembre. Avec encore l'avènement du COVID-19 le gingembre
a connu une inflation de plus de 100% en 2020. Ainsi on retient que les
dynamiques ne sont pas seulement évolutives mais aussi
régressives.
III.3.2. L'introduction de
nouveaux types de cultures
Depuis la période coloniale, les cultures qui
étaient cultivées sont les cultures de rente comme le
café. Aujourd'hui après les crises des années 1980 et
2008, le café a chuté et laisser place aux nombreuses autres
cultures comme le maïs, la banane plantain et le gingembre qui peuvent se
cultiver même deux à trois fois l'an.
Figure 33 : De nouveaux
types de cultures
Source : Enquête de terrain décembre
2020
III.3.3. Les quantités de
production en augmentation pour le vivrier marchant
Selon les entretiens sur le terrain avec certains
agriculteurs, les quantités de production ont considérablement
augmentées pour ce qui est du vivrier marchant. Par contre le
café a connu une chute de production importante. Car les agriculteurs
n'accordent plus d'importance au café mais ne l'abandonnent pas
totalement.
Figure 34 : Avis sur
l'augmentation de la production
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Un parent nous faisait comprendre que son champ de Café
de 1ha qui donnait plus de 20 à 25 sacs lui donne aujourd'hui à
peine 10 sacs comme le montre la photo 9 ci-dessous.
Photo 9 : production
caféière d'un hectare
Source : Enquète de terrain
décembre 2020
III.3.4. La destination de la
production de plus en plus diverse
Dans la localité de Melong, seules les cultures de
rente comme le café et la banane plantain étaient les produits
agricoles les plus commercialisés. Les produits vivriers connaissaient
uniquement une consommation familiale. Aujourd'hui la production
vivrière connait une destination à la fois familiale et surtout
commerciale. Ceci s'explique par le fait que les produits de rente ou de
commercialisation ont connu une chute drastique des prix. Ce qui ne permet pas
aux agriculteurs de vivre durant l'année.
Figure 35 : Avis sur la
destination de la production
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Au regard de cette figure, on note que aucun agriculteur ne
produit uniquement pour l'autoconsommation. La majorité de ces derniers,
c'est à dire 88% produisent pour la consommation et la vente. Ceci se
justifie par le fait que le vivrier marchant est devenu facilement
commerciable, la demande sur le marché est devenue de plus en plus
forte. De plus la commercialisation se fait à tout moment. Ce qui
produit un revenu permanent. En fin lorsqu'il y'a donc reste ou après le
tri de la production où les meilleurs produits sont vendus, le reste est
destiné à la consommation familiale. Dans ce groupe, il y'en a
qui produisent uniquement pour vendre. Ils représentent 12% de la
population.
III.4. AU NIVEAU DES TECHNIQUES
AGRICOLES
B
A
Aujourd'hui de plus en plus les techniques agricoles ont
évolué. Certaines comme la jachère et l'agriculture sur
brulis sont en voie de disparition. Les durées de jachère pour
ceux qui en font ont diminué. De même la polyculture, la
monoculture et l'agriculture mixte sont de plus en plus valorisées.
C
Planche 3 : Quelques
types de cultures
Source : Enquète de terrain Aout
2020
Au niveau de cette planche 3, on note sur les photos A et B la
polyculture ou respectivement on a deux culture de rente notamment le
café et le cacao. Au niveau de la photo C nous avons la monoculture
d'arachide.
III.4.1. Une agriculture de plus
en plus dominée par le vivrier marchand
Dans l'arrondissement de Melong, de plus en plus le vivrier
marchant domine l'agriculture au détriment des cultures de rente qui
connaissent de nos jours un recul considérable. Ceci s'explique par le
fait que les prix des produits de rente ont beaucoup chuté. De plus ces
cultures notamment le café ne produisent qu'une fois l'an, ainsi pendant
ce temps le paysan vit difficilement. C'est pourquoi ceux-ci ont opté
pour le vivrier marchant qui ont un cycle très court de production.
Planche 4 :
Récolte du vivrier marchand
Source : Enquète de terrain decembre
2020
III.4.2. L'amélioration
considérable des outils
L'outillage aujourd'hui a évolué. Il est
difficile de nos jours de parler de l'agriculture traditionnelle au sens pure,
car de plus en plus les agriculteurs utilisent des outils
améliorés. On assiste à la mécanisation. De
nombreux outils agricoles font leur apparition dans la localité non
seulement pour améliorer la production mais aussi les conditions de vie
des agriculteurs.
B
A
D
C
Planche 5 : Quelques
outils agricoles
Source : Enquète de terrain Aout et
decembre 2020
Sur cette planche 5, on note à la photo A un tracteur
à multiple utilisations, on peut l'utiliser pour transporter les
produits des champs, pour labourer en mettant les lames. A la photo B se trouve
une motopompe pour arroser les champs. Ainsi l'agriculteur n'a pas de
période et peut cultiver à tout moment. La photo C, il s'agit
d'un pulvérisateur permettant de pulvériser les herbes du champ
et de traiter les cultures. En fin nous avons des méthodes de
conservation des récoltes permettant d'attendre le moment propice pour
évacuer la production.
III.4.3. L'avènement des
intrants agricoles
Dans l'arrondissement de Melong, les paysans se sont
lancés dans l'utilisation généralisée de des
entrants agricoles à savoir les engrais et les produits phytosanitaires.
Ceci à cause de la forte pression humaine sur les sols
déjà pauvres, les paysans se tournent vers l'utilisation des
engrais chimiques et organiques pour fertiliser leur sol. Les paysans en
fonction de leurs moyens utilisent différents fertilisants à
savoir les engrais organiques (fiente de poule, compost et fumure
d'animaux) ; les engrais chimiques sous forme NPK (N=azote, P=potasse,
K=phosphate) qui sont fonction de la variation du degré de concentration
des éléments à l'exemple du 12-6-20, du 20-10-10. En
plus des KNP, l'Urée ou le 46%N, le NH3 et les engrais foliaires sont
autant de types d'engrais utilisés. Un commerçant d'engrais
nous-même confié que les quantités vendues sont
énormes actuellement.
Figure 36 : avis sur
l'utilisation des intrants agricoles
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Planche 6 : Quelques intrants
agricoles
Source : Enquète de terrain Aout et
decembre 2020
Aujourd'hui la majorité des agriculteurs utilisent les
entrants pour booster la production. Ceci est observé sur la figure 36
ou plus de 94% affirment ne pas travailler aujourd'hui sans intrants agricoles
car les sols sont devenus pauvre. Sur la planche 6, on retrouve parmi les
entrants, les fertilisants constitués du Sulfate, du 20-10-10 et de de
l'Urée. On retrouve des insecticides ou pesticides constitués du
Cypercal, du Piriforce, du Bomec, du Vertox, du K-optimal etc. En fin des
herbicides constitués du Glyphosate (Glycote) et du gramosole (Coxone
super).
III.5. AU NIVEAU POLITIQUE
III.5.1. Subventions
On appelle subventions agricole un outil utilisé par
l'Etat pour rechercher un (des) effet(s) levier(s) sur l'ensemble de
l'économie nationale et sur la filière agricole et
agroalimentaire en particulier. Cette subvention est vue comme un outil de
développement ayant des impacts au niveau politique, stratégique,
commercial, financier, alimentaire, social, environnemental, etc. Les points
touchés par la recherche d'effets leviers sont notamment :
Ø Appuyer et orienter le développement
économique du secteur agricole ;
Ø Réduire la dépendance à
l'égard des importations agroalimentaires ;
Ø Améliorer la balance nationale des paiements ;
Ø Augmenter la production agricole nationale
Le manuel de subvention des intrants et équipements
agricoles s'inscrit dans le cadre de la politique gouvernementale de soutien au
développement de l'agriculture camerounaise visant à atteindre
l'autosuffisance alimentaire nationale et l'amélioration de la balance
commerciale par le développement d'une agriculture de seconde
génération orientée sur le marché et
compétitive.
Le défi à relever étant le passage
à une production rurale intensive et industrielle, le Gouvernement
entend promouvoir, dans le cadre de la Révolution Agricole voulue par le
Chef de l'Etat, une agriculture dite de seconde génération par la
mise en place d'un plan d'accroissement et modernisation du circuit de la
production agricole. Le manuel de subvention agricole est donc un outil
permettant de répondre aux besoins des objectifs spécifiques de
la stratégie nationale (SDSR) du MINADER concernant
l'amélioration de la productivité des filières et la
modernisation des infrastructures du monde rural et des facteurs de production
agricole.
Les différentes subventions concernées sont des
subventions en intrants des équipements agricoles productifs notamment
de Catégorie 1 (engrais, semences, produits phytosanitaires) : ce sont
les subventions de masse, Catégorie 2 (équipements et machines
agricoles) qui sont les subventions ciblées.
Les bénéficiaires directes sont les agriculteurs
et les organisations de producteurs. Le manuel des subventions agricoles
s'adresse en particulier aux membres des commissions départementales et
régionales d'analyse de demandes de subventions de catégorie 2.
les subventions agricoles financées par le BIP du Cameroun. Toutefois,
les programmes financés sur d'autres ressources sont tenus de s'aligner
sur la même logique afin de préserver la cohérence de
l'action publique. Les critères pour bénéficier de ces
subventions sont :
Ø Une demande de subvention qui doit être
approuvée au niveau local dans les comités de sélection au
niveau des arrondissements
Ø Etre une organisation de producteurs, une
société de coopérative
Ø Le chef de poste agricole doit produire pour le
délégué d'arrondissement, un diagnostic exploratoire
d'exploitation, le but étant d'assurer que le demandeur dispose
véritablement d'une exploitation agricole.
Figure 37 : Avis sur
l'utilisation des subventions agricoles
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Cette figure 37 nous présente le pourcentage de
personnes bénéficiant des subventions agricoles. Cette proportion
certes encore faible mais est en hausse. Cette faible proportion vient du fait
que plusieurs personnes ignorent la procédure pour
bénéficier de ces subventions.
III.5.2. Mise en place des
politiques agricoles : de l'agriculture de survivance à
l'agriculture de seconde génération
Aujourd'hui au Cameroun, de manière
générale, quatre ministères sont directement
chargés du développement du secteur rural : Ministère de
l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER), Ministère de
l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA),
Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) et le
Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du
Développement durable (MINEPDED). En aval des administrations centrales,
les Collectivités territoriales décentralisées (CTD),
communes et régions, assurent le dialogue permanent et la concertation
avec les démembrements territoriaux desdits ministères pour la
résolution des problèmes locaux et de proximité. Du fait
de la décentralisation, les CTD sont appelées à jouer un
rôle déterminant dans la planification et le financement du
développement local au premier niveau duquel se trouvent l'agriculture,
l'élevage la pêche et la forêt. En plus des actions
menées par les ministères, l'Etat a créé des
établissements parapublics pour contribuer à moderniser
l'appareil de production et mener des interventions stratégiques en
faveur du milieu rural. Il s'agit notamment du Centre National d'Etude et
d'Expérimentation du Machinisme Agricole (CENEEMA), de l'Unité de
Traitement Agricole par Voie Aérienne (UTAVA), chargée de la
lutte contre les fléaux des cultures, les épizooties et la
protection de l'environnement rural et des Etablissements de micro finance
(EMF) orientés vers la satisfaction des besoins des ruraux en
matière de services financiers (crédit, épargne, transfert
de fonds, etc.). La politique de l'Etat du Cameroun est de quitter de
l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde
génération. La photo 10 ci-dessous permet de ressortir les
différences entre les deux types d'agriculture.
Photo 10 : De
l'agriculture de survivance à l'agriculture de seconde
génération
Source : Enquète de terrain decembre
2020
III.5.3. Les OP et GIC
A la base, le milieu rural est structuré en
Organisations de producteurs (OP) de taille très variable (Groupements
d'Initiative Commune (GIC), Fédérations de GIC,
Coopératives et Unions de Coopératives). Les OP rassemblent les
producteurs sur un produit particulier (coton, cacao, café,
hévéa, palmier à huile, oignon, etc.) ou sur une base
territoriale (village, département, région). Elles entretiennent
des relations plus ou moins soutenues avec les services centraux ou
décentralisés de l'Etat. Leur mise en place, leur
pérennité et leur opérationnalité sont souvent
liées à des projets qui suscitent leur création. Le
chantier de la restructuration de groupements d'initiatives communes (GIC) en
structures coopératives mieux organisées et structurées
pour en faire des interlocuteurs crédibles tant vis-à-vis de
l'Etat que des structures privées d'appui et de financement constitue
l'un des programmes majeurs du Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural. L'arrondissement de Melong n'est pas en reste,
aujourd'hui on compte plusieurs organisations paysannes qui oeuvrent pour le
développement du secteur agricole. Le rôle des OP se résume
dans ce schéma de Pesche (2001).
Développement local
Intérêt général
OP
Représentation des intérêts
Intérêt du groupe
Services aux membres
interets
Figure 38 : Rôles
des OP
Source : Pesche (2001)
Suivant cette figure 38 on distingue trois rôles des
OP : la fourniture de services à leurs membres qui peuvent
être de nature technique ou économique ; la
représentation des intérêts de leurs membres et, plus
largement, des agriculteurs ou ruraux sans forcément qu'ils soient
membres et enfin l'implication dans le développement local, sous forme
d'investissements sociaux en suppléant l'Etat.
III.6. AU NIVEAU
ENVIRONNEMENTAL
III.6.1. Les dimensions de terrain
occupées
De plus en plus avec la demande en produits vivriers de plus
en plus croissante, les agriculteurs ont augmenté leurs superficies. Les
dimensions du terrain sont majoritairement comprises entre 6 et 10ha. De plus
la plupart d'entre eux affirment qu'ils ont augmenté cet espace depuis
l'acquisition de leur premier champ. Ceux-là représentent 60% de
la population.
Figure 39 : Dimension de l'espace de terrain par
agriculteur et leur avis sur l'augmentation de l'espace.
Source : Enquête de terrain décembre
2020
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre dont l'objectif était de
montrer les différentes dynamiques survenues dans l'agriculturedans
l'arrondissement de Melong. Nous avons émis l'hypothèse selon
laquelleles principales dynamiques s'observent au niveau des espaces, du
social, politique, économique et des techniques. Bref nous notons que
celles-ci ont été observées dans tous les aspects. Cette
dynamique a été tantôt positive à travers des
évolutions, tantôt négatives par la régression.
C'est le cas des plantations de café et de leur production qui ont
aujourd'hui connu une baisse considérable par rapport aux années
d'avant la crise. Aujourd'hui les agriculteurs ont opté pour les
vivriers, le maraicher et les fruitiers.De même on note que les espaces
agricoles ont augmentés et presque doublés. De même,
l'agriculture extensive au sens stricte a presque disparue de nos jours. Car
aucun agriculteur ne travaille sans engrais ou sans pesticide. Le recours
à ces entrants agricoles s'est généralisé. Ceci
n'est pas sans conséquences sur l'environnement.
CHAPITRE IV : IMPACTS
DES DYNAMIQUES AGRICOLES
INTRODUCTION
L'agriculture est une activité humaine qui modifie
profondément les écosystèmes naturels afin de produire des
ressources (principalement alimentaires) utiles aux humains. Elle occupe une
proportion importante des surfaces de terres émergées, avec des
conséquences majeures pour être utiles aux humains. Les impacts de
l'agriculture sur les sols et la biodiversité existent depuis son
apparition, il y a environ 10 000 ans. À partir de 1945, l'augmentation
de l'utilisation des engrais minéraux, l'apparition des pesticides
organiques, le développement de l'irrigation (dans le cadre de la
révolution verte, notamment) et la motorisation de l'agriculture ont
fortement augmenté les impacts environnementaux de l'agriculture. Les
impacts environnementaux de l'agriculture contemporaine s'étendent
au-delà des écosystèmes agricoles, et incluent la
pollution des eaux et de l'air, la modification au niveau social,
économique, la contribution au réchauffement climatique. La
modification des pratiques agricoles a également des impacts
paysagers.
IV.1. IMPACT SOCIAL
IV.1.1. Au niveau de la
santé
L'argent issu de la vente, permet aux différents
agriculteurs de se soigner ou d'assurer la santé de leur famille.
Cependant l'utilisation des produits toxiques comme les
herbicides et les pesticides ont un effet pervers sur la santé. Selon
les informations recueillies auprès de certains agriculteurs,
« après une journée de longue utilisation de
pulvérisation, on a du mal à bien respirer en soirée et
surtout qu'on n'a pas de cache-nez ».
IV.1.2. Au niveau de
l'éducation
Les revenus issus de la vente de la vente de la production
agricole permettent à certains à investir dans l'école de
leurs enfants. Comme nous l'avons précisé plus haut dans les
types de revenu, certaines cultures procurent un argent rapide aux exploitants.
C'est pourquoi pendant les périodes de rentrées scolaires, on
observe une forte intensité de cette activité pour permettre
d'avoir de l'argent pour pouvoir inscrire leurs progénitures. De
nombreux parents ont financé les études de leurs enfants
grâce aux revenus issus de l'agriculture.
IV.1.3. Les pertes des valeurs
traditionnelles
Aujourd'hui, les dynamiques agricoles ont
considérablement impacté les valeurs traditionnelles. Il y en a
qui ont perdu les valeurs traditionnelles du travail du champ. Or avant les
subventions et les entrants on cultivait à base des traditions, on
lisait de façon traditionnelle la nature avant de cultiver. Mais
aujourd'hui tout est possible avec les entrants. S'il n'y a pas de pluie, il
y'a l'urée, on pouvait vérifier de façon traditionnelle et
évoquer les ancêtres en aspergeant le vin blanc et la nourriture
au champ avant de travailler. De nos jours on croit aux forces des entrants.
IV.1.3. Les conflits
L'agriculture est de plus en plus confrontée à
de nombreux conflits. On distingue ici les conflits entre les agriculteurs eux
même. Ceux-ci parfois se disputent les limites de champ ou victime entre
eux de vol de leur production. Généralement le premier coupable
est le voisin. De plus on assiste à la naissance des conflits entre
agriculteurs et éleveurs. Ces éleveurs sont
généralement des éleveurs bororos. Alors leur de
transhumance, les boeufs peuvent échapper à leur contrôle
et se retrouver dans le champ d'un agriculteur comme l'illustre la photo
ci-dessous :
B
A
Photo 11 : Un troupeau
de boeuf dans un champ de Manioc
Source : Enquète de terrain decembre
2020
Dans la photo 11 on constate que les boeufs (A) environnent le
champ de manioc (B). Pendant cette transhumance les boeufs têtus qui le
troupeau et se retrouvent dans les champs. Faisant ainsi les conflits entre ces
bergers et les agriculteurs.
IV.2. IMPACT ÉCONOMIQUE
IV.2.1. L'agriculture entraine la
création d'autres activités annexes directes ou indirectes
Les revenus issus de la vente des productions agricoles
permettent aux acteurs de l'agriculture de développer ou d'investir dans
d'autres activités lucratives. En effet, l'argent issus de la vente
permet aux paysans de développer le petit commerce au village ou ils
vendent les articles comme le cube, le savon, la cigarette, les whiskys en
sachet, etc. Ils investissent également dans l'ouverture des bars pour
la vente des bières, dans l'élevage. D'autres profitent pour
ouvrir des pressoirs afin de transformer l'huile de palme
généralement dans les bas-fonds comme le montre notre photo 12
ci-dessous.
Source : Enquète de terrain decembre
2020
Photo 12 : Un pressoir
né des bas-fonds d'un champ
IV.2.2. L'agriculture comme
première source d'emploi dans l'arrondissement de Melong
L'agriculture est une activité source d'emploi pour la
population de Melong. Elle emploie presque toute la population de
l'arrondissement de Melong. Il y'en a qui la pratique comme activité
principale ; d'autres comme activité secondaire. On retrouve dans
cette activité, toute classe sociale et tout niveau d'étude.
IV.2.3. L'augmentation du pouvoir
d'acheter et du niveau de vie des agriculteurs
L'agriculture contribue efficacement au renforcement du revenu
de tous les agriculteurs qui interviennent dans l'agriculture. La
filière agricole génère plusieurs types de revenus selon
le but de l'exploitation.
Les revenus urgents : Il s'agit des revenus qui
proviennent de la vente pour résoudre des besoins ponctuels. Ainsi, ce
revenu permet à l'exploitant de résoudre certains
évènements inattendus ou encore de s'offrir les produits pour des
besoins ponctuels. Par exemple s'acheter le pétrole de cuisine ou les
intrants agricoles. Ce genre de revenu est généralement obtenu
lorsque le paysan effectue un voyage en ville, ainsi il profite pour vendre
quelques régimes de plantains. Bref il s'agit du revenu issu de la vente
par occasion des produits agricoles.
Les revenus saisonniers : Il s'agit du revenu
généré par l'agriculture à un moment précis
de l'année. En effet, les paysans qui ont un niveau de vie
défavorisé et qui connaissent des saisons mortes de leur culture,
se trouvent parfois obligé de trouver d'autres activités qui leur
permettent de tenir le cap. Ainsi pendant la saison morte du café, la
vente d'autres produits permet de résoudre certains problèmes
comme les deuils, les baptêmes, la rentrée scolaire etc.
Les revenus permanents : il s'agit du revenu issu de
l'exploitation agricole pendant toute l'année.
Généralement ce revenu est issu des acteurs permanents, ceux qui
font dans diverses exploitations. Ainsi l'agriculture est pour eux une
activité principale. Ce revenu peut être épargné
pour résoudre les problèmes plus tard. Ainsi ces
différents revenus servent à résoudre différents
problèmes comme présente la figure ci-dessous.
Figure 40 : Orientation des revenus issus de
l'agriculture
Source : Enquête de terrain décembre
2020
La majorité des revenus ici de l'agriculture st
orientée à la fois dans l'école, la santé, et
l'agriculture. Il permet également l'achat des produits de
première nécessité et dans la construction de la
maison.
IV.3. AU NIVEAU
ENVIRONNEMENTAL
IV.3.1. Une agriculture de plus en
plus polluante
L'agriculture sur brulis pratiquée dans notre zone
d'étude est un facteur de pollution. Déjà chargée
de gaz carbonique, l'air que l'on respire à Mélong est
souillée par la fumée et les gaz qui émanent des feux qui
sont mis sur les herbes, fauchées ou pas, dans l'optique d'avoir de la
cendre pour fertiliser les sols.
Ces brulis causent également l'érosion rapide
des sols et provoquent l'ébranlement de ceux-ci sur les pentes plus ou
moins abruptes. Il est à noter aussi la perturbation du cycle de l'eau,
du carbone et la transformation du milieu écologique. En effet, la
disparition progressive de la forêt pour des fins agricoles a
provoqué un déséquilibre de l'eau et du carbone à
Mélong. Ceci a sans aucun doute contribué à la
réduction des quantités de pluies locales, ainsi que la
diminution progressive des capacités de séquestration des
différents gaz à effet de Serre. Ce qui entraine une variation
du microclimat.
L'un des rôles de la forêt est la
régulation des processus des écosystèmes tels que le
climat et le sol. Les techniques agricoles par ses impacts sur les ressources
végétales, entraine la rupture de ces principaux services,
conduisant au réchauffement du micro-climat dans l'arrondissement
Mélong. ACHIM STEIMER (2007) estime que 1 million d'arbres absorbent
près de 250 millions de carbone. Les arbres jouent donc un rôle
important dans la réduction des gaz à effets de Serre. Ainsi, le
déboisement dû à la pratique de certaines techniques
agricoles à Mélong entraine la diminution des puits de carbone.
Ceci baisse l'absorption du CO2 et le rejet de l'O2.
EMILIEN DUBIEZ (2008) montre que les arbres constituent des puits de carbone
importants pour la régulation du climat. Mais le déboisement
lié au brulis et à la coupe des arbres entraine une baisse
considérable de ces puits, d'où le réchauffement
climatique. Ces constats corroborent avec les données recueillies sur le
terrain.
L'utilisation accrue des engrais à Mélong
entraine la pollution de l'eau et de l'air. En effet, la majorité des
paysans enquêtés font recours aux produits chimiques pour
maximiser la production, lutter contre les maladies des plantes. Or ces
produits chimiques utilisés sont lessivés lors des pluies dans
les rivières ; et en plus des autres paramètres
d'évacuation de la pollution des cours d'eau de la région.L'usage
de pesticides, produits extrêmement nocifs aux êtres vivants,
entraine une dissémination de ces substances dans des milieux
aquatiques, souterrains ou de surface et provoque la mort de certaines
espèces animales. Les nitrates et les phosphates, contenus en fortes
quantités dans ces engrais, entrainent des problèmes
d'eutrophisation comme le montre la photo ci-après.
B
A
Planche 7 : Une
rivière eutrophiée dans le village Essekou
Source : Enquète de terrain Aout et
decembre 2020
Les engrais sont causes de pollution quand ils sont
appliqués en quantité supérieure à ce que les
cultures peuvent absorber, ou lorsqu'ils sont emportés par l'eau ou par
le vent avant de pouvoir être absorbés. L'excès d'azote et
de phosphates peut être lessivé dans les eaux souterraines ou
s'écouler dans les eaux de surface. Cette surcharge
d'éléments nutritifs cause l'eutrophisation des lacs,
réservoirs et mares, et provoque une prolifération d'algues qui
détruisent les autres plantes et les animaux aquatiques.Le (A) nous
montre le comblement du cours d'eau et la prolifération d'espèces
végétales invasives.Suivant l'entretien avec certain agriculteurs
environnants le cours d'eau, ils ont constaté qu'avec le temps la
couleur de la rivière a changé. Elle est passée du claire
au sombre. Ceci s'explique par la déforestation quia causé le
ruissellement et l'érosion des engrais chimiques, des fumiers, les eaux
usées et les boues. Le B sur la planche nous présente des
éléments fertilisants contenus dans un engrais de 2O-10-10. Il
s'agit de l'Azote (N), du Phosphate (P2 O5) et du
Potassium (K2O). Leur présence dans un cours d'eau entraine
la poussée rapide des algues et herbes. D'où ce comblement des
eaux.
IV.3.2. Un recul très
considérable du couvert végétal
L'agriculture contribue énormément à la
diminution du couvert végétal. Sa vitesse a dépendu de
l'augmentation de la population, de la création des voies de
communication, la coupe industrielle du bois et l'urbanisation. Cependant, le
facteur majeur qui explique cette régression du couvert
végétal est la pratique des activités agricoles. Car la
majorité de la population étant plus des agriculteurs. La mise en
culture récurrente des terres forestières, en plus de
réduire l'extension spatiale de la forêt, a un double effet sur le
peuplement de la végétation. Elle provoque une diminution
quantitative et qualitative des essences forestières.
Figure 41 : Régression de la
végétation entre 1975 et 2020
Souce :Image Landsat TM du 22/02/1975 ;
09/012/1990 ; 13/11/2005 ; 17/10/2020
Figure 42 : Régression de la
végétation entre 1975 et 2020
Source : Enquête de terrain décembre
2020
On constate qu'au cours de ces quatre periodes entre 1975 et
2020, la vegetation a considerablment diminuée. La forét est
passée de 28405ha a 9432ha. La forèt degradée a connu une
augmentation et est passée de 440ha a 599ha. La forèt galerie est
passée de 5662ha a 1995ha. En fin la prairie-steppe est passée de
14755ha a 7821ha.
IV.3.3. Une faune de plus en plus
très pauvre
La pratique de l'agriculture entraine une disparition non
seulement des espèces animales, mais aussi de la disponibilité
des animaux. Elle peut entrainer leur migration vers d'autres zones car leur
habitat est détruit après la coupe de la forêt. En dehors
de l'impact sur la faune, mentionnons que l'agriculture est liée
à la chasse. Certains agriculteurs associent l'activité à
la chasse des animaux soit par des pièges à câbles pour
protéger les champs des animaux qui mangent les plantes ou à
l'aide d'une arme à feu de chasse en sortant très tôt le
matin.
Figure 43 : disparition de la faune
Source : Enquête de terrain décembre
2020
IV.3.4. Changement du
microclimat
L'agriculture est une source importante d'émissions de
gaz à effet de serre. Elle dégage de grandes quantités de
gaz carbonique lors de la combustion de la biomasse, surtout dans les
localités de déboisement et de feux de prairies. L'agriculture
est également responsable du dégagement de grandes
quantités d'un autre gaz à effet de serre : l'oxyde nitreux. Ce
gaz est produit par des processus naturels, mais sa production est
renforcée par le lessivage, la volatilisation et le ruissellement des
engrais azotés, et la décomposition des résidus de
cultures et des déchets animaux. Dans l'arrondissement de Melong, les
agriculteurs commencent déjà à ressentir les effets de ce
changement du microclimat comme le montre la figure 44 ci-dessous sur leur
perception sur le changement du climat.
Figure 44 : Avis des agriculteurs sur le
changement du microclimat
Source : Enquête de terrain décembre
2020
La forêt joue un rôle très important dans
la régulation du climat dans la mesure où les arbres
l'adoucissent. En effet les arbres constituent des puits de carbone important
qui permettent de stocker le gaz carbonique. En effet, le CO2 est
un gaz à effet de serre qui accélère le
réchauffement climatique. Lorsque les arbres sont abattus ces puits de
carbone diminuent et le taux de CO2 dans la nature augmente. Les habitants de
l'arrondissement de Melong sont unanimes sur le fait que les
températures ont augmenté et les pluies ont
considérablement diminué. Au regard de cette figure 44, nous
constatons que la majorité des agriculteurs affirment constater un
changement de climat dans leur localité, soit une proportion de 88%
contre 12%. Rendu à la station météorologique de
Nkongsamba, nous avons pu recueillir uniquement les données
pluviométriques. Les températures n'étant pas disponibles.
Ainsi nous avons eu les données entre 2002 et 2020.
Figure 45 : Cumul de précipitations
annuelles de 2005à 2020
Source : Station météorologique de
Nkongsamba 2020
Au regard de cette figure 45 qui porte sur le cumul de
précipitations entre 2005 et 2020, nous remarquons qu'au fur et à
mesure que le temps passe, les précipitations diminuent.Entre ces deux
années on est passé de 2443,9mm à 1409,5mm. Soit une
diminution de 1034,4mm de précipitation. Ainsi on peut dire que le
microclimat de notre localité a subi un changement remarquable. De plus
ce changement est plus remarquable entre 2019 et 2020. Ceci est dû
à la déforestation rapide de la localité accentuée
par la pratique agricole. En effet, avec la pandémie de COVID-19, les
populations se sont concentré dans le vivrier et à utiliser plus
les techniques traditionnelles agricoles par manque de moyens et le
confinement dans les champs. C'est ainsi qu'un agriculteur nous a
affirmé que « vu que je ne pouvais pas voyager ni sortir, je
me confinais plus dans mes champs en attendant que la situation sanitaire
s'améliore »
IV.4. RECOMMANDATIONS
Importante sur les plans économique et social,
l'agriculture présente toutefois un bilan environnemental
déficitaire pouvant compromettre à long terme sa
pérennité ainsi que l'intégrité des milieux
naturels. De plus en plus populaires, les pratiques engendrent plusieurs effets
néfastes. Il faut toutefois que les agriculteurs concentrent leurs
efforts sur les pratiques alternatives les plus efficaces en termes de
réduction des impacts sur l'environnement. Ainsi nous présentons
ici des recommandations que les agriculteurs devraient privilégier pour
diminuer les pressions sur l'environnement et ainsi améliorer le bilan
agricole à Melong et partout au Cameroun. Pour agir sur les
problématiques locales et maximiser les gains environnementaux, il est
préférable d'identifier au préalable les impacts agricoles
les plus importants. Cela permet de choisir ensuite les pratiques
agroenvironnementales les plus efficientes pour atténuer ces pressions
sur l'environnement. En dehors des problèmes environnementaux dont les
agriculteurs font face il en existe d'autres comme le démontre le
tableau suivant :
Figure 46 : Différents problèmes
rencontrés par les agriculteurs
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Au regard de cette figure, mous constatons que le
problème majeur est celui de l'accès aux intrants agricoles qui
représente 55,80% de la population enquêtée. Ensuite nous
avons l'enclavement des routes ou les bassins agricoles ne sont pas desservis
en route.
Photo 13 : Route
Mankwa-Melong
Source :Enquète de terrain
août 2020
Les résultats obtenus dans le cadre de ce travail nous
permettent d'envisager les recommandations suivantes :
D'abord les recommandations à l'endroit des
agriculteurs
Ø L'essentiel des agriculteurs opère
individuellement, pour cela nous suggérons à ces derniers de se
regrouper en GIC (groupe d'initiative commune).
Cette stratégie leur permettrait de faire une sorte de
vente groupée de leur production et avoir une grande capacité de
négociation des prix sur le marché. Outre cet avantage, cette
organisation va également permettre aux agriculteurs de déposer
des demandes de subvention. Condition préalable d'accès aux
subventions de l'état.
Ø Procéder à l'utilisation réduite
des pesticides.
Cette pratique permet de réduire la quantité de
pesticides chimiques utilisée, en plus de pouvoir diminuer le nombre de
passages de la machinerie au champ.
Ø Désherbage mécanique
En pouvant réduire jusqu'à 100 % la consommation
d'herbicides et diminuer aussi l'apport en fertilisants, le désherbage
mécanique est bénéfique pour les dimensions de la
qualité de l'air et de la biodiversité.
Ø Épandeur avec incorporation simultanée
au sol (équipement d'épandage efficace)
Ce type d'épandeur permet l'incorporation directement
au sol des matières fertilisantes, favorisant notamment la diminution du
lessivage de celles-ci vers les cours d'eau, des odeurs et des polluants
atmosphériques.
Ø Travail réduit du sol
Cette pratique permettrait la diminution du nombre de passages
par la machinerie ou la houe au champ, la réduction du travail du
sol.
Ø Rotation des cultures
Permettant la succession de différents types de plantes
sur une même parcelle. La rotation des cultures brise aussi le cycle des
ravageurs, des adventices et des maladies, ce qui permet de réduire les
quantités de pesticides utilisées. Notons également que
face aux nombreuses difficultés que les agriculteurs rencontrent au
quotidien, certaines solutions ont été proposées par eux
mais au gouvernement.
Figure 47 : Différentes solutions
proposées par les agriculteurs
Source : Enquête de terrain décembre
2020
Recommandations à l'endroit des
autorités publiques
Dans le but d'optimiser la production agricole à Melong
et au Cameroun en général, nous suggérons à l'Etat
camerounais :
Ø D'intensifier les campagnes de sensibilisation sur la
protection de l'environnement
Ø L'Etat doit faciliter les subventions aux
agriculteurs en réduisant la procédure d'obtention
Pour faciliter la tâche aux paysans, l'Etat doit porter
un regard attentif sur les agriculteurs qui doivent être au centre de
toute politique agricole. C'est dans cette optique que LIEUGOMG (2000) dit que
le développement du monde rural ne sera palpable que s'il est
calqué sur la base d'un développement par le bas.
C'est-à-dire un développement qui prenne en compte les
aspirations profondes des basses couches de la société.
Ø L'entretien et la construction des infrastructures de
communication
Ø La formation des paysans
La formation d'un nombre importantde techniciens
agricoles : Le MINADER, structure étatique, doit former un plus
grand nombre d'ingénieurs des travaux agricoles pour répondre
à la forte demande en personnels techniques que nous avons
observé sur le terrain. Mélong fait partie des grandes zones
agricoles du Cameroun, mais qui souffre d'une insuffisance en personnels
spécialistes du domaine agricole. La résolution de ce
problème passe par la formation qualitative et quantitative en
personnels en vue d'assister les agriculteurs et les aider à
résoudre les problèmes qu'ils rencontrent au quotidien.
CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre était de montrer les facteurs
les dynamiques agricoles dans l'arrondissement de Melong ont eu des impacts.
Pour cela on a émis l'hypothèse selon laquelle les dynamiques
agricoles ont entrainé des impacts sur la vie sociale et
économique des agriculteurs, ainsi que la destruction des
écosystèmes.Au terme de ceci, nous notons que les pratiques
agricoles engendrent des impacts importants sur l'environnement et menacent
à long terme la pérennité de l'agriculture. Importante sur
les plans économique et social, l'agriculture présente toutefois
un bilan environnemental déficitaire pouvant compromettre à long
terme sa pérennité ainsi que l'intégrité des
milieux naturels. Aujourd'hui avec l'utilisation
généralisée des fertilisants dans l'arrondissement ou les
agriculteurs n'ont même pas de notion sur la protection de
l'environnement. Même s'il est vrai que la production et le revenu ont
augmenté il faut toutefois que les agriculteurs concentrent leurs
efforts sur les pratiques alternatives les plus efficaces en termes de
réduction des impacts sur l'environnement.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude qui porte sur la «
L'impact des dynamiques agricoles sur l'environnement dans l'arrondissement de
Melong », il a été question de ressortir les
principaux impacts dus aux différents changements survenus dans
l'agriculture sur l'environnement dans l'arrondissement de Melong ces
dernières décennies. Une fois le sujet cadré et la
méthodologie élaborée, nous avons trouvé important
de faire un état de lieux de l'agriculture dans cet arrondissement,
d'examiner les principaux facteurs et différentes dynamiques, pour en
fin ressortir son impact sur l'environnement.
Pour mener à bien ces travaux, nous avons
utilisé la méthode générale de recherche en
géographie qui a servi de cadre aux éléments
empruntés à diverses disciplines scientifiques. Ainsi grâce
aux étapes de la démarche géographique que sont :
l'observation, la description, l'analyse et l'interprétation les
présents travaux ont été réalisés et
édifiés. Le courant géographique qui a servi de tremplin
à cette étude est le courant hypothético-déductif
qui a consisté à poser des hypothèses afin de les
vérifier sur le terrain. A partir de nos observations sur le terrain, un
constat a permis de dégager le problème, celui du non-respect ou
la non-préservation de l'environnement à la suite des engouements
autour des pratiques agricoles par les agriculteurs de Melong. A coeur de
résoudre ce problème, nous avons effectué des descentes
sur le terrain à travers des enquêtes directes et indirectes ou
nous avons pris deux localités pour l'administration du questionnaire
à travers un échantillon de 190 agriculteurs. Pour le traitement
de données nous avons utilisé SPHINX pour le dépouillement
des questionnaires, EXCEL pour la réalisation des figures et les Image
Landsat TM pour la réalisation de nos cartes. Au terme de cette mise en
route, nous avons obtenu plusieurs résultats à partir des
objectifs suivants :
Ø Présenter l'état actuel de
l'agriculture dans l'arrondissement de Melong
Ø Identifier les facteurs des dynamiques agricoles dans
l'arrondissement de Melong
Ø Ressortir les dynamiques survenues dans l'agriculture
au cours de ces dernières décennies
Ø Ressortir les impacts de ces changements sur
l'environnement
S'agissant de l'état de lieu de l'agriculture dans
l'arrondissement, il ressort au terme de ceci, nous notons que l'agriculture
dans l'arrondissement de Melong existe depuis des siècles et est
pratiquée par les populations autochtones et allogènes.
Jusqu'aujourd'hui, elle demeure l'activité principale des populations de
cet arrondissement. On y cultive presque toutes les cultures avec de nombreuses
techniques agricoles dans un système tantôt intensif, tantôt
extensif. Plusieurs cultures y sont cultivées. Cependant on constate que
les anciennes cultures cafetières ont été fortement
influencées par la maraichère et le vivrier marchand qui sont
aujourd'hui plus cultivés. Bref, on retient ici que les systèmes
agricoles sont le système intensif beaucoup utilisé dans le
maraicher, et le système extensif dans le vivrier et la
caféiculture.
Au niveau des facteurs de la dynamique agricole, nous avons
noté la croissance démographique avec les migrations des
populations des régions voisines et dont les nouvelles émanent
des régions en crise du nord-ouest et du sud-ouest plus
précisément les zones de Baguem et de Bamenda. On note
également parmi les facteurs de la dynamique agricole de
l'arrondissement de Melong comme partout d'ailleurs au Cameroun, la crise
économique qui a engendré la montée du chômage et la
chute des produits de rente comme le café, laissant ainsi place à
l'émergence des produits du vivrier marchand et du maraicher. Il est
également important de mentionner parmi ceux-ci la politique
gouvernementale à propos de l'agriculture de seconde
génération caractérisée par une forte
mécanisation et l'utilisation accru des intrants. En fin les facteurs
naturels ont facilité la mise en place des pratiques agricoles et
l'application des politiques gouvernementales.
Au niveau des différentes dynamiques, la production des
cultures vivrières a augmenté tandis que celle du café a
considérablement baissée ainsi que les superficies des champs de
café. De même au niveau des techniques on note une utilisation
généralisée des fertilisants faisant disparaitre
l'agriculture traditionnelle au sens pure. Les superficies agricoles ont
augmenté connaissant même le double. Cette dynamique a
été tantôt positive à travers des évolutions,
tantôt négatives par la régression. Les plantations de
café et leur production ont aujourd'hui connu une baisse
considérable par rapport aux années d'avant la crise. Les
agriculteurs ont opté pour les vivriers, le maraicher et les
fruitiers.De même on note que les espaces agricoles ont augmentés
et presque doublés.
En fin au niveau des impacts, nous notons que les pratiques
agricoles engendrent des impacts importants sur l'environnement et menacent
à long terme la pérennité de l'agriculture. Importante sur
les plans économique et social, l'agriculture présente toutefois
un bilan environnemental déficitaire pouvant compromettre à long
terme sa pérennité ainsi que l'intégrité des
milieux naturels. Aujourd'hui avec l'utilisation
généralisée des fertilisants dans l'arrondissement ou les
agriculteurs n'ont même pas de notion sur la protection de
l'environnement même s'il est que la production et le revenu ont
augmenté il faut toutefois que les agriculteurs concentrent leurs
efforts sur les pratiques alternatives les plus efficaces en termes de
réduction des impacts sur l'environnement. La baisse ou l'ignorance des
considérations environnementales chez les exploitants agricoles, la
multiplication des actions dans le but d'augmenter la production laissent
présager un avenir negatif pour l'agriculture a Melong, d'autant plus
que les technologies et les nombreuses pratiques alternatives disponibles
actuellement ont le potentiel de modifier rapidement le visage de celle-ci. Ces
travaux contribuent au processus de changement d'une agriculture destructrice
vers une agriculture plus respectueuse de l'environnement en ciblant les
pratiques agroenvironnementales les plus efficaces en termes de gains
environnementaux. En privilégiant celles-ci, le bilan environnemental
est ainsi susceptible de s'améliorer plus rapidement. Toutefois, pour
inciter davantage les producteurs agricoles à favoriser ces pratiques
agroenvironnementales, des actions provenant des différentes instances
gouvernementales pourraient être nécessaires. D'ailleurs, il
serait intéressant d'étudier plus en profondeur le rôle que
devraient jouer les différents paliers gouvernementaux dans
l'amélioration du bilan environnemental de l'agriculture à
Melong, ainsi que les mesures à mettre en oeuvre, notamment en ce qui
concerne le cadre réglementaire et les mesures incitatives.
« L'impact des dynamiques agricoles sur
l'environnement dans l'arrondissement de Melong »
NB : Ces informations seront
utilisées dans un but exclusivement académique ; nous vous
Remercions d'avance pour votre participation et très bonne
compréhension. Nous comptons sur votre coopération pour mener nos
travaux.
Date de l'enquête..................
|
Questionnaire N0
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Village........................
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SECTION I : RENSEIGNEMENTS GENERAUX
Q1
|
Sexe
1=Masculin 2= Féminin
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Q2
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Age
1=10-20 ans 2=21-30 3=31-40 4=41-50 5=51-60 6=61
et plus
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Q3
|
Statut matrimonial
1= Célibataire 2= Marié(e) 3= Divorcé(e)
4=Veuf (ve)
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|__|
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Q4
|
Niveau d'étude
1=aucun 2=primaire 3= secondaire 4=
supérieur
|
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Q5
|
Qualification professionnelle
1=Oui 2=Non
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|__|
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Q6
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Région d'origine :
1 = Adamaoua 2= Centre 3= Est 4=
Extrême- nord 5= Littoral
6 =Nord 7=Nord-ouest 8=Ouest 9= Sud 10=Sud-ouest
|
|__|
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Q7
|
Nombre d'enfants
1= 0 2= 1 3= 2 4=3 5= 4 et plus
|
|__|
|
SECTION II : DONNEES SUR L'AGRICULTURE
Q8
|
Avez- vous une plantation ?
1= Oui 2= Non
|
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Q9
|
Comment avez-vous acquis la
plantation ?
1= Don 2= legs 3 = achat 4=location
5=autre---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q10
|
Quel était son état à
l'acquisition ?
1= champ 2= jachère 3 = foret
|
|__|
|
Q11
|
Les superficies approximatives
1= moins de 1ha 2= 1-5ha 3 = 6-10ha
4=11ha et plus
|
|__|
|
Q12
|
Qu'elle est l'année de création de votre
plantation ?
1=1 a 5ans 2= 6 a 10ans 3= 11 a 15ans 4= 16 ans
et plus 6=aucune idee
|
__|
|
Q13
|
Avez-vous augmenté cette superficie ?
1= Oui 2= Non
|
|__|
|
Q14
|
Si oui combien d'hectares ?
1= moins de 1ha 2= 1-5ha 3 = 6-10ha
4=11ha et plus
|
|__|
|
Q15
|
Quel type de végétation avez-vous
augmenté
1= la forêt 2= Vieille jachère
|
|__|
|
Q16
|
Pourquoi avez-vous eu recours à un nouvel
espace ?
1= agrandir la production 2= sol appauvri 3 =
juste avoir beaucoup d'espace 4=un legs
5=autre---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
Q17
|
Les critères de choix des
parcelles ?
1=Disponibilité des terres 2= Fertilité des
terres 3= Type de culture à pratiquer 4= Proximité au
village 5= héritage 6= Autres raisons (écrire)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q18
|
Les terres cultivables sont-elles encore
disponibles dans la zone?
1= Oui 2=Non
|
|__|
|
Q19
|
Sinon pourquoi ?____________________
|
|__|
|
Q20
|
Quels sont les modes d'acquisition des terres
arables ?
1= Héritage 2=Achat 3= Location 4= Autres
raisons________
|
|__|
|
Q21
|
Plantes cultivées et date des travaux
(remplir le tableau)
CULTURES/MOISJFMAMJJASONDMAISHARICOTBANANE/
PLANTAINPATATEMACABOIGNAMEIGNAME
DOUCEARACHIDEMANIOCGERGEMBECONCOMBREMARAICHERS : TOMATE PIMENT CONDIMENT
VERT
|
|
Q22
|
Activités et date des travaux dans les champs
(remplir le tableau)
ACTIVITES/MOISJFMAMJJASONDDéfrichementNettoyageSemisSarclageRécolte
|
|__|
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Q23
|
Qu'est-ce que vous utilisez pour nettoyer votre
plantation ?
1=machette 2=pulvérisation 3=tracteur 4=brulis
5=autres--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q24
|
Quelle technique utilisez-vous pour la mise en valeur
de vos champs ?
1=le défrichage 2=le brulis 3= le billonnage
4=autre (préciser)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
Q25
|
Pourquoi utilisez-vous cette
technique ?
1=la pauvreté 2=c'est par volonté 3=autres
raisons (préciser)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
Q26
|
Recevez-vous des subventions ?
1=Oui 2=Non
|
|
Q27
|
Utilisez-vous les intrants ?
1= Oui 2=Non
|
|__|
|
Q28
|
Si oui lesquels ?
1= Engrais chimique 2= Pesticides
3=Herbicides 4=Insecticides 5=Autres____
|
|__|
|
Q29
|
Sinon pourquoi ?_____________
|
|__|
|
Q30
|
Les utilisiez-vous avant ?
1= Oui 2=Non
|
|__|
|
Q31
|
Sinon pourquoi ?
1=Sol pauvre, 2=augmenter la production
3=autres-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q32
|
Utilisez-vous des ouvriers ?
1= Oui 2=Non
|
|
Q33
|
La production a-t-elle
augmentée ?
1=oui 2=non
|
|__|
|
Q34
|
Quels usages faites-vous de vos récoltes ?
1= Auto consommation 2= Commercialisation 3= Les deux
4= élevage
4=autres (préciser)
-------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q35
|
Laissez-vous souvent les plantations en
jachère ?
1=oui 2=non
|
|__|
|
Q36
|
Si oui, de combien d'années ?
DUREE DE LA JACHERERAISONS0-5 ans6- 10 ans11-15 ans16-20 ans21
ans et plus
|
|__|
|
SECTION III : PERCEPTION DE L'IMPACT DE
L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT
Q37
|
Quelle est la destination de votre
récolte ?
1=autoconsommation 2=vente 3=les deux
|
|__|
|
Q38
|
Si vente, quelles sont les orientations de
l'argent?
1= École 2= santé 3= agriculture 4=
Ecole, santé, agriculture 5= Achat des produits de premières
nécessités 6=construction maison
7=autre(apreciser)-------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q39
|
Les revenus issus de cette activité couvre-t-ils
tous vos besoins ?
1= Oui 2= Non
|
|__|
|
Q40
|
Si non, comment faites-vous pour subvenir à tous
vos besoins ?
1= commerce 2= Elevage 3= Chasse4= commerce, élevage et
chasse
|
|__|
|
Q41
|
Comment se présente la végétation
de nos jours selon vous ?
1=Dégradée 2= Moins dégradée
|
|__|
|
Q42
|
Le sol est-il encore riche comme
avant?
1=Oui 2=Non
|
|__|
|
Q43
|
Si non, comment le jugez-vous aujourd'hui ?
1=riche 2=pauvre 3= plus pauvre
|
|__|
|
Q44
|
Quels sont les éléments du milieu qui
sont touchés ?
1=le sol 2=l'eau 3=les arbres 4=les herbes 5=les animaux
6=autres
|
|__|
|
Q45
|
Avant la mise en valeur de votre espace, existaient-ils
les animaux ?
1=Oui 2=Non
|
|__|
|
Q46
|
Si oui lesquels ?
1=Les hérissons 2=les rats 3=Le
lièvre 4= antilope 5=autres (préciser)
---------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q47
|
Il en existe encore beaucoup ?
1=Oui 2=Non 3=aucune
connaissance
|
|__|
|
Q48
|
Les espèces d'arbre sont-elles en disparition dans
la zone ?
1=Oui 2=Non
|
|__|
|
Q49
|
Recevez-vous des conseils sur la protection de
l'environnement ?
1=Oui 2=Non
|
|__|
|
Q50
|
Si oui par quel moyen
1=par les media 2=les ONG 3=par l'Etat 4=par les associations
de protection de l'environnement 5=autre (préciser)
|
|__|
|
Q51
|
Quelles sont les difficultés rencontrées
dans l'exercice de cette activité ?
1=Les tracasseries 2= Accidents 3= Conflits 4= Problème
d'accès aux intrants 5 = L'enclavement de la route 6=
autres---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|__|
|
Q52
|
Que proposez-vous comme solutions ?
1= Organiser des formations 2=Financer les exploitants 3=
Aménager les voies d'accès
|
|__|
|
Merci pour votre bonne collaboration
BIBLIOGRAPHIE
A. OUVRAGES
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TABLE
DES MATIERES
AVANT PROPOS
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
RESUME
v
ABSTRACT
vi
SOMMAIRE
vii
LISTE
DES FIGURES
ix
LISTE
DES TABLEAUX
xi
LISTE
DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
xii
LISTE
DES PHOTOS
xiii
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
xiv
PREMIERE PARTIE : CADRAGE GENERAL DE
L'ETUDE, METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, COLLECTE ET TRAITEMENT DES
DONNEES
1
INTRODUCTON
GENERALE
2
I.CONTEXTE GENERALE DE L'ETUDE
2
II.JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
4
III.DELIMITATION DU SUJET DE RECHERCHE
5
III.1. Délimitation temporelle
5
III.2. Délimitation spatiale
6
III.3. Délimitation
épistémologique
8
IV.REVUE DE LA LITTERATURE
8
IV.1. Approche portant sur les rapports
ville-campagne et l'importance de l'agriculture
8
IV.2. Approche concernant l'apport positif des
pratiques agricoles sur l'environnement
11
IV.3. Concernant l'influence destructrice des
pratiques agricoles sur l'environnement
12
V.PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
13
VI.LES QUESTIONS DE RECHERCHE
15
VI.1. Question principale
16
VI.2. Questions spécifiques
16
VII.OBJECTIFS DE RECHERCHE
16
VII.1. Objectif principal
16
VII.2. Objectifs spécifiques
16
VIII.HYPOTHESE DE RECHERCHE
17
VIII.1. Hypothèse principale
17
VIII.2. Hypothèses spécifiques
17
IX.CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE
21
IX.1. Cadre conceptuel de la recherche
21
IX.1.1. Concept d'impact
21
IX.1.2. Concept de dynamique agricole
21
IX.1.3. Concept de système agricole
22
IX.1.4. Concept d'environnement
23
IX.1.5. Concept de biodiversité
25
IX.2. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
27
IX.2.1. La théorie de la Centralité
galactique de René Joly ASSAKA ASSAKO
28
IX.2.2. La théorie de l'offre et de la
demande d'Adam Smith
28
IX.2.3. La théorie systémique
31
IX.2.4. La théorie environnementaliste
32
X.CADRE OPERATOIRE
33
X.1. La variable indépendante
33
X.2. Variable dépendante
35
XI.INTERET DE L'ETUDE
35
XI.1. Intérêt académique
36
XI.2. Intérêt scientifique
36
XI.3. Intérêt socio-économique
et politique
36
XII.APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
37
XII.1. RECHERCHE ET COLLECTE DES INFORMATIONS
37
XII.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE GENERALE
37
XII.3. DONNEES PRIMAIRES ET SECONDAIRES
37
XII.3.1. Les données secondaires
37
XII.3.2. La collecte des données
primaires
38
XII.4. La population cible
39
XII.5. L'échantillonnage
39
XII.6. La taille de l'échantillon
41
XII.7. TRAITEMENT DES DONNEES
43
XII.7.1. TRAITEMENT ICONOGRAPHIQUE ET
CARTOGRAPHIQUE
43
XII.7.2. TRAITEMENT STATISTIQUES DES DONNEES
43
XIII. LIMITES DE LA METHODOLOGIE
45
XIV.DIFFICULTES RENCONTREES
45
XIV.1. Les difficultés au niveau de la
conception et du cadrage du sujet
45
XIV.2. Les difficultés au niveau de la
collecte des données
46
DEUXIEME
PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
48
CHAPITRE
I : ETAT DES LIEUX DE L'AGRICULTURE
49
INTRODUCTION
49
I.1. DE NOMBREUSES TECHNIQUES AGRICOLES
UTILISÉES
49
I.1.1 Le défrichement et l'abattage des
arbres restent incontournable et plus utilisés
50
I.1.2. Le brulis en voie de disparition
51
I.1.3 La pulvérisation
52
I.1.4 Le billonnage
55
I.1.5. Les labours et les semis
59
I.1.7 Une utilisation
généralisée des engrais organiques et chimiques
62
I.1.8. La polyculture
64
I.2. LES SYSTÈMES DE CULTURE
65
I.3. LES ACTEURS DE L'AGRICULTURE DANS
L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
69
I.3.1. De nombreux acteurs indirects
69
I.3.2.De nombreux acteurs directs
72
I.4. DES AGRICULTEURS A MAJORITÉ ORIGINAIRES
DU LITTORAL
74
I.5. LE MODES D'ACCÈS À LA TERRE
DOMINÉE PAR L'HÉRITAGE
75
I.6. DE NOMBREUX BASSINS AGRICOLES DANS
L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
78
CONCLUSION
80
CHAPITRE
II : LES FACTEURS DES DYNAMIQUES AGRICOLES
81
INTRODUCTION
81
II.1. LES FACTEURS NATURELS : INCONTOURNABLES
POUR LA PRATIQUE AGRICOLE
81
II.1.1. Climat
81
II.1.2. Sols
82
II.1.3. Le relief
84
II.1.4. Hydrographie
86
II.1.5. Flore
88
II.1.6. Faune
90
II.2. LES FACTEURS ÉCONOMIQUES : DE
NOMBREUSES FACILITÉS ÉCONOMIQUES ET LA CRISE
CAFÉIÈRE
91
II.3. FACTEURS SOCIOCULTURELS
92
II.3.1. Une population en constante évolution
et de plus en plus diversifiée
93
II.3.2 Une population jeune, dynamiqueet beaucoup
plus masculine
95
II.4. LES FACTEURS POLITIQUES : L'ETAT ET SA
POLITIQUE AGRICOLE
97
CONCLUSION
98
CHAPITRE
III : LES DIFFERENTES DYNAMIQUES AGRICOLES DANS L'ARRONDISSEMENT DE
MELONG
99
INTRODUCTION
99
III.1. LES DYNAMIQUES SPATIALES
99
III.1.1. Les distance entre les maisons ou habitats
et les plantations de plus en plus grandes.
99
III.1.2. Des superficies des cultures de plus en
plus grandes
101
III.2. LES DYNAMIQUES SOCIALES
102
III.2.1. Evolution d'accès genre à la
terre
102
III.2.2. Les acteurs agricoles dans l'arrondissement
de Melong de plus en plus nombreux
103
III.2.3. Les agriculteurs de plus en plus jeunes
103
III.2.4. Des agriculteurs de plus en plus nombreux
et d'origine diverses
104
III.3. DES DYNAMIQUES AU NIVEAU ÉCONOMIQUE
CONSIDÉRABLES
105
III.3.1. Au niveau des prix des produits
105
III.3.2. L'introduction de nouveaux types de
cultures
106
III.3.3. Les quantités de production en
augmentation pour le vivrier marchant
106
III.3.4. La destination de la production de plus en
plus diverse
108
III.4. AU NIVEAU DES TECHNIQUES AGRICOLES
109
III.4.1. Une agriculture de plus en plus
dominée par le vivrier marchand
110
III.4.2. L'amélioration considérable
des outils
111
III.4.3. L'avènement des intrants
agricoles
112
III.5. AU NIVEAU POLITIQUE
114
III.5.1. Subventions
114
III.5.2. Mise en place des politiques
agricoles : de l'agriculture de survivance à l'agriculture de
seconde génération
116
III.5.3. Les OP et GIC
117
III.6. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL
118
III.6.1. Les dimensions de terrain
occupées
118
CONCLUSION
119
CHAPITRE
IV : IMPACTS DES DYNAMIQUES AGRICOLES
120
INTRODUCTION
120
IV.1. IMPACT SOCIAL
120
IV.1.1. Au niveau de la santé
120
IV.1.2. Au niveau de l'éducation
120
IV.1.3. Les pertes des valeurs traditionnelles
121
IV.1.3. Les conflits
121
IV.2. IMPACT ÉCONOMIQUE
122
IV.2.1. L'agriculture entraine la création
d'autres activités annexes directes ou indirectes
122
IV.2.2. L'agriculture comme première source
d'emploi dans l'arrondissement de Melong
123
IV.2.3. L'augmentation du pouvoir d'acheter et du
niveau de vie des agriculteurs
123
IV.3. AU NIVEAU ENVIRONNEMENTAL
125
IV.3.1. Une agriculture de plus en plus
polluante
125
IV.3.2. Un recul très considérable du
couvert végétal
127
IV.3.3. Une faune de plus en plus très
pauvre
129
IV.3.4. Changement du microclimat
130
IV.4. RECOMMANDATIONS
132
CONCLUSION
137
CONCLUSION
GENERALE
138
BIBLIOGRAPHIE
148
TABLE
DES MATIERES
156
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