Aménagement d'une station de maraàŪchage biologique à Dibwanguipar Christopher Dolmy IKAPI-IKAPI Université Omar Bongo - Master 2022 |
ProblématiqueSous l'impulsion des missionnaires catholiques, la localité de Dibwangui est connue pour avoir été un haut lieu de la formation des élites intellectuelles de la haute administration gabonaise et du clergécatholique au Gabon. Cette localité était aussi un important centre de formation aux métiers agricoles qui a contribué à mettre en placeun paysage agricole qui faisait la fierté de la localité et du Gabon. Pour des raisons diverses et variées (politiques, religieuses, géographiques) la localité de Dibwangui connait un certain déclin. En effet, faute d'entretien, le paysage agricole est aujourd'hui recolonisé par la végétation naturelle, le centre d'études rurales et ses bâtiments tombent en ruine. Les espoirs de développement de Dibwangui reposent actuellement sur la construction du barrage hydro électrique. Mais il est fort à craindre que cette infrastructure ne perturbe le fonctionnement des écosystèmes et des communautés dans ce milieu. Nous pensons par exemple aux perturbations de l'approvisionnement en produits agricoles vivriers et maraichers vu qu'il faudra nourrir 400 ménages supplémentaires. Nous pensons aussi à l'exacerbation des conflits homme-faune en particulier aux effets néfastes qu'engendrerait la perturbation de l'habitat des éléphants. L'aménagement d'un site de maraîchage biologique à Dibwangui étant la préoccupation majeure de ce mémoire, il convient de mettre l'accent sur les concept clés de la présente étude. Le premier concept qui nous vient à l'esprit est celui de l'Aménagement étant donné que notre cursus relève du Master Aménagement et gouvernance des Territoires.Selon le dictionnaire géographie d'Armand Colin, un aménagement est une transformation volontaire d'un espace géographique au bénéfice des populations et des communautés qui y vivent. Le second concept qui mérite notre attention est le concept de Station/Site. D'après le dictionnaire géographie d'Armand Colin, l'on entend par station/site une configuration propre du lieu occupé par une ville, et qui lui fournit les éléments locaux de vie matérielle et les possibilités d'extension (ravitaillement en eau, nature du sol, etc.). Par extension la station de maraîchage biologique de Dibwangui sera encrée dans un milieu où les éléments du sol, du climat, de la faune, de la flore et même les réalités humaines permettent le bon déroulement de la pratique de maraîchage biologique. Le Maraîchage biologique est le troisième et dernier concept clé de notre mémoire. Selonles auteurs Audrey LEDO et Anne Charlotte HULIN dans leur ouvrage intitulé (Problématique :Est-ce que le maraîchage biologique respecte vraiment l'environnement ?)lemaraîchage biologique s'applique à la production des fruits et légumes dans le respect de l'environnement. Ce dernier étant l'ensemble des éléments qui nous entourent. Respecter l'environnement signifie de le laisser dans son état initial et donc de ne pas le dégrader. Autrement dit, le maraîchage bio (ou biologique) consiste tout d'abord à cultiver les fruits et légumes en pleine terre et à utiliser des matières premières souvent produites sur l'exploitation. Il diffère de la culture conventionnelle qui utilise des produits issus de la chimie. Etat de la question de rechercheDepuis 2019, We Needmise son action surla problématique de l'insalubrité, la valorisation des déchets en milieu urbain, la pratique du maraîchage biologique et du compostage, ce, dans le but d'améliorer la qualité de l'environnement et du bien-être des personnes qui vivent sur un territoire donné. C'est la raison pour laquelle l'ANDLD asollicité l'expertise deWe Need pour l'aiderà implémenter le maraîchage biologiquedans la localité de Dibwangui, et à y bloquer l'extension de la culture centrée sur l'usage des engrais et des pesticides. Selon les estimations parue dans la revue intituléeRapport 2019 sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions (2019)du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE)4(*), 30 % des terres du globe sont menacés de la dégradation des terres et le tiers des régions sèches ont déjà perdu plus du quart de leur potentiel productif. Les moyens de subsistance de 900 millions de personnes, soient le sixième de l'humanité, en sont compromis. Les effets les plus immédiats et les plus manifestes s'observent dans les régions asiatiques, américaines et européennes. L'article 14 de la loi d'orientation agricole gabonaise de janvier 2009 fixe la prime de soutien à l'agro écologie.Cette primeest accordée aux exploitants agricoles qui,conformément aux objectifs nationaux en matière de politique agricole,innovent dans le développement des techniques de gestion rationnelles des ressources naturelles et de protection de l'environnement, laconservation du patrimoine agricole national et des caractéristiques traditionnelles des terres agricoles. Cette prime rend ainsi légitime l'aide publique agricole,une façon pourles pouvoirs publicsde mettre en oeuvre la politique d'aménagement du territoireinscrite dans l'objectif de développement durable. Puisque We Need fait siens les objectifs gouvernementaux en matière de politique agricole, notre étude s'inscrit naturellement dans son champ d'activité. Le partenariat avec l'ANDLD, et en l'occurrence, l'implémentation du prototype de maraîchage biologique de We Need dans la localité de Dibwangui apparait comme un terrain expérimental qui nous permet de vérifier la fiabilité et de la viabilité locale dudit prototype. Sur ce, nos questions de recherche s'énoncent comme suit : Ø Comment l'ANDLD s'approprie-t-elle le prototype de maraîchage biologique We Need ? Ø Comment son implémentation à Dibwangui participe-t-elle à la préservation de l'environnement et au développement économiquedes populations dans cette localité ? Ø Quelles contraintes ces populations rencontrent-elles et comment y composent-elles pour garantir la viabilité de leur projet ? * 4 Programme des Nations Unies pour l'Environnement |
|