Chapitre
6. Résultat et suividu projet de maraîchage biologique de
Dibwangui
Dans l'élaboration d'un modèle de maraichage
biologique, le suivi a constitué la dernière étape de la
démarche. Il avait pour objet de répondre à toutes les
sollicitations des populations impliquées dans le projet. C'était
l'occasion pour l'équipe We Needde préciser, en cours d'action,
en quoi consiste toutes les opérations requises pour la réussite
d'un maraichage biologique et l'intérêt de se démarquer
à la fois du modèle sur culture brulis et du recourt aux engrais
chimiques et des pesticides.Plus précisément, le suivi a
été centré sur les principales activités du
maraichage biologique, et entre autres, l'entretien des
pépinières, l'arrosage, le désherbage.
6.1Entretien de la
pépinière
L'entretien de la pépinière estune étape
très importante dans le suivi des activités d'élaboration
d'une station de maraichage biologique. Il consiste dans le binage et le
désherbage entre les plantes toutes les deux semaines. Il a pour buts
d'éliminer la concurrence, satisfaire constamment les besoins en eau des
plantes (Confère photo 7).
Photo 7: Entretien des planches
Cliché : ANDLD, le 24 Octobre
2021
6.2. L'arrosage
Il est important de satisfaire la demande en eau des cultures
légumières différentes selon les espèces et le
stade de culture. L'eau est un facteur limitant que ce soit par excès ou
par manque. C'est un facteur de production qui permet d'économiser tout
le reste (fertilisation, semences...). Des cultures correctement
irriguées offrent de meilleurs rendements (courgette : rendement 3 fois
supérieure) à l'inverse si la plante ne reçoit pas assez
d'eau le calibre et le rendement seront limités. Dans la mise en place
de notre station, nous faisions un sous arrosage pour éviter une
situation de « confort » à la plante qui la saturerait en eau
et limiterait alors l'exploration du sol par les racines. Sauf pour la salade,
ou l'arrosage couvrait 80% des besoins réels ainsi la teneur en
matière sèche des légumes augmente et permet d'obtenir une
meilleure conservation et un meilleur goût.
Le système racinaire des légumes couramment
cultivés supporte mieux le sec, ou l'alternance sec-humide que
l'humidité stagnante (présence d'eau libre) qui entraînent
une asphyxie racinaire. Il faut préférer des arrosages
réguliers, plutôt que d'apporter des quantités importantes
en une fois qui accentuent le lessivage, le tassement du sol et le risque
d'éclatement des fruits.
Planche 7: Arrosagede la
pépinière
Clichés : IKAPI-IKAPI Christopher Dolmy, le 20
Août 2021.
Planche 8: Les résultats du maraîchage
biologique de Dibwangui, la laitue
A
B
Clichés: ANDLD, le 24 Octobre 2021.
Le calendrier des semis nous permet de voir comment
gérer les différentes tâches sur une plantation, avec
objectif prioritaire la maitrise du temps de travail, pour permettre aux
populations locales de vaquer à d'autres occupations et à leur
vie privée.
Tableau 10: Calendrier du suivi des semis du
maraîchage biologique de Dibwangui
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Août
2021
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Septembre
2021
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Octobre
2021
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Novembre 2021
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Décembre 2021
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Papaye solo
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Carotte
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Concombre
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Pastèque
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Laitue
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Choux de chine
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Aubergine violette
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Radis
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Légende :
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Semis en pleine terre
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Repiquage
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Récolte
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Le temps de travail hebdomadaire, estimé à
27heurespartriade, est géré comme indiqué dans le tableau
10 ci-dessous.
Tableau 11: Planning de gestiondu temps
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Lundi
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Mardi
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Mercredi
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Jeudi
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Vendredi
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Samedi
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08H-12H
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Triade 1
Triade 2
Triade 3
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Triade 1
Triade 2
Triade 3
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Triade 1
Triade 2
Triade 3
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Triade 1
Triade 2
Triade 3
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Triade 1
Triade 2
Triade 3
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Triade 1
Triade 2
Triade 3
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14H-17H
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Triade 1
Triade 2
Triade 3
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Réalisé par : IKAPI-IKAPI
Christopher Dolmy, d'après les observations faites sur le
terrain.
Nous tenons à préciser ici que le terme triade
désigne un groupe constitué de trois (3) personnes. Nous
constatons que le temps défini est non seulement mis pour arroser,mais
il est aussi mis pour effectuer d'autres tâches au sein de la station de
maraîchage. Et cela se fait tous les jours pour une durée de 4
heures, sauf le jeudioù il passe de 4h à 7h.Celase justifie par
le fait que les populations locales de Dibwangui respectent leurs us et
coutumes. En effet, dans les provinces de la Ngounié et de la Nyanga,
une loi traditionnelle interditaux femmes d'aller en brousse les jeudis de peur
de croiser les génies de la forêt. Ainsi, le jeudi devient un jour
de repos pour les femmes. Dans le cadre de notre projet, la prise en compte de
la contrainte sus évoquée nous a conduit à aménager
la journée de jeudi de sorte que les hommes y travaillent7 heures au
lieu de 4 heures. Les trois heures supplémentaires de travail ainsi
affectées aux hommes permettaient à ces derniers de prendre en
charge l'activité des femmes qui doivent être fidèle
à la loi traditionnelle.
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