NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR I
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Sommaire
Sommaire i
Dédicace ii
Remerciements iii
Liste des figures et tableaux iv
Liste des abréviations v
Résumé vi
Abstract vii
PREMIERE PARTIE : RAPPORT DE STAGE 1
CHAPITRE I : STRUCTURE DU STAGE DANS SON ENVIRONNEMENT 3
CHAPITRE II DEROULEMENT DU STAGE 15
CHAPITRE III : 40 DE LA PERFECTIBILITE DE LA FORMATION DES
STAGIAIRES ET DU SERVICE
PUBLIC 40
LA SECURITE FONCIERE AU CAMEROUN : UNE ETUDE DE CAS A PARTIR
DU
DEPARTEMENT DE LA MEFOU ET AFAMBA 48
CHAPITRE IV 63
LA CONSECRATION INSTITUTIONNELLE DE LA SECURITE FONCIERE AU
CAMEROUN DES ACTEURS ET DES PROCEDURES 63
CHAPITRE V : 80
LA PROBLEMATIQUE SECURITE FONCIERE DANS LA MEFOU ET AFAMBA 80
Conclusion générale 92
Bibliographie 93
Annexes 96
Table des matières 97
RAPPORT DE STAGE
Dédicace
A MA FAMILLLE...
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR II
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Remerciements
Je remercie
Madame Ndengué Yvette, Premier Adjoint Préfectoral
du Département de la Mefou et Afamba pour l'encadrement, le suivi et les
multiples conseils Ma mère Madame Alima Marie Solange épouse
Ntoual, pour les sacrifices, le soutien, les conseils, que ce travail en soit
l'aboutissement
Mon père, Monsieur Ntoual Elie pour les encouragements
distingués
Ma Marraine Madame Andjongo Isabelle Monique épouse
Ntoual, pour les encouragements protéiformes
Tous mes frères et soeurs, Eric, Jacques, Paul, Patrick,
Aurélie, Achille, Leonel, Reine, Aubin, Estelle, Romuald, Arlette, pour
leur inconditionnel soutien
Tous mes neveux et nièces aussi nombreux soient-ils, pour
la joie et le sourire qu'ils me procurent
Akamba Thérèse Tatiana Amélie, mon autre
Mes amis Mindza Madou Isidore et Yédé Mayi
Joël pour tout le soutien durant la formation
Tous mes camarades de promotion AGA « AFD » Dialogue
& tolérance avec lesquels j'ai cheminé tout au long de ces
eux années de formation
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR III
CIVIL
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR IV
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Liste des figures et tableaux
Tableau 1: Répartition de la population de la Mefou et
Afamba 5
Tableau 2: préfet s'étant succédés
dans le département de la Mefou puis de la Mefou et Afamba
8
Figure 1: carte de la Comme d'Arrondissement de Mfou 18
Figure 2: carte de la commune d'Arrondissement de Nkolafamba
19
Figure 3: carte de la commune d'arrondissement d'Assamba 21
Figure 4: carte de la commune d'arrondissement d'Awae 22
Figure 5 Département de la MEFOU ET AFAMBA 51
Tableau 3 : redevance de base des concessions des
dépendances du domaine national 81
Tableau 4 : tarifs des tirages de plans 82
RAPPORT DE STAGE
Liste des abréviations
SDL : Service du Développement Local
SASC : Service des Affaires Sociales et Culturelles SAG : Service
des Affaires Générales
SAEF : Service des Affaires Economiques et Financières
SAAJP : Service des Affaires Juridiques et Politiques
P : Page
Op.cit. : Opéré Citatum
N° : Numéro
M : Monsieur
Etc. : Etcetera
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature
DG : Direction Générale
DA : Division Administrative
CTD : Collectivité Territoriale
Décentralisée BRQ : Bulletin de Renseignement Quotidien ACP :
Administrateur Civil Principal
AC : Administrateur Civil
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR V
CIVIL
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR VI
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Résumé
La sécurité foncière au Cameroun est
consacrée par un dispositif à la fois institutionnel, normatif et
procédural. Implémenté dans le département de la
Mefou et Afamba, ce dispositif de sécurité foncière a du
mal à prendre corps au regard des heurts qui recouvrent à la fois
les conflits familiaux, l'ignorance du droit foncier substantiel et processuel
ainsi que le fait majoritaire des oppositions. Ce travail de recherche vise
ainsi, à saisir la sécurité sous le prisme du foncier, en
intégrant les dynamiques locales de l'action publique en la
matière au Cameroun.
Mots clés :
sécurité, foncier, sécurité foncière,
opposition, conflits intrafamilial
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR VII
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Abstract
Land security within Cameroon in prescribed by institutional,
normative and procedural institutions. Implemented within Mefou and Afamba
department, this land security device has struggling to take shape to the gaze
of clashes like family conflicts, the ignoring of substantial and procedural
land rights, as well as the majority fact of oppositions. This research work,
aim so to input the security under the prism of land, integrating local's
dynamics of public action in the mater within Cameroon.
Keywords: Security; Land; Land security;
opposition; intra-family conflict
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 1
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
PREMIERE PARTIE : RAPPORT DE STAGE
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 2
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
L'École Nationale d'Administration et de Magistrature
(ENAM) a vu le jour en 1959. Elle a pour mission principale, la formation des
cadres de l'administration publique camerounaise. Sa devise reflète
entièrement cette mission : une Ecole au Service de l'État et du
Citoyen.
Dans le cadre de la professionnalisation des enseignements et
du perfectionnement des apprenants, les élèves ayant obtenu leur
entrée en deuxième année, sont admis en stage pour une
durée de six mois au moins, auprès des différentes
administrations publiques. C'est l'occasion pour les élèves
d'acquérir des aptitudes et des attitudes professionnelles.
En application de la Décision N° 00/ENAM/DG/DA du
15 décembre 2021 Portant mise en stage pratique et professionnel des
élèves de la division administrative de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature, Promotion Dialogue et Tolérance
« 2019-2021 » , nous avons effectué le stage à la
Préfecture de MFOU dans le Département de la Mefou et Afamba, du
21 décembre 2020 au 20 juin 2021. Pour rendre compte de ce stage dans
toute son étendue substantielle, il importe, primo, de situer
le stage dans son environnement (chapitre I), secundo, de mettre en
scène le déroulement du stage (chapitre II), et tertio,
de proposer des solutions afin non seulement d'améliorer la
pratique du stage, mais également le service public (chapitre III)
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 3
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
CHAPITRE I :
STRUCTURE DU STAGE DANS SON ENVIRONNEMENT
Introduction
Dans un souci d'adaptation, l'agent public doit connaitre et
maitriser l'environnement dans lequel il évolue. Pour ce faire, il est
appelé à se déployer, afin de toucher du doigt, les
disparités du point de vue des cultures, des habitudes et des
comportements des administrés. Le stagiaire affecté dans le
Département de la Mefou et Afamba n'échappe guère à
cette considération. C'est la raison pour laquelle, le programme de
stage lui offre l'opportunité de se déployer à dessein. Ce
déploiement permet ainsi, non seulement de présenter de
manière générale le département de la Mefou et
Afamba (section I) mais également la préfecture de Mfou (section
I).
Section I. Présentation générale du
département de la Mefou et Afamba
Présenter le département de la Mefou et Afamba
reviens à saisir à la fois son histoire (I) et sa
géographie (II).
I. Aux origines du département de la Mefou et Afamba
Le Décret n° 64/DF/219 du 20 juin 1964 portant
réorganisation de l'ancien Département du NYONG-ET-SANAGA, qui
avait pour chef-lieu YAOUNDE, a donné naissance aux Départements
tels que celui de la Haute Sanaga, de la Lekie, du Nyong et So'o, du Nyong et
Mfoumou et de la MEFOU
Dix années plutard, par Décret n° 74/194 du
11 Mars 1974, naquit le Département de la MEFOU, séparé de
la ville de YAOUNDE qui devint désormais chef-lieu d'un
Département du MFOUNDI. Aux termes de ce décret, le MFOUNDI fut
créé et la MEFOU changea seulement de chef-lieu qui devint
MFOU.
En effet, le Département de la MEFOU n'était
amputé territorialement que de la ville de YAOUNDE et de quelques
villages environnants. Il a donc gardé intactes toutes les
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 4
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
anciennes unités administratives rurales avec de
légères modifications de limites. Plusieurs raisons auraient
motivé cet éclatement de l'ancienne MEFOU. En la
réalité, YAOUNDE, siège des institutions nationales, est
le Cameroun en miniature. L'ampleur et la complexité de ses
problèmes étaient telles que l'on avait tendance de plus en plus
à reléguer au second plan les préoccupations de la zone
rurale. Conscient de cette situation et afin d'éviter tout isolement
prolongé de cette zone rurale, le Chef de l'Etat avait
décidé par Décret N°74/542 du 07 juin 1974 de nommer
un Préfet à YAOUNDE et un autre à MFOU. Le
Département de la MEFOU était alors le dernier né de
l'ancienne Province du CENTRE -SUD. Par Décret N° 92/186 du 1er
septembre 1992, le Département de la MEFOU subit ensuite un
éclatement pour donner naissance au Département de la MEFOU ET
AKONO et au Département de la MEFOU ET AFAMBA.
II. Présentation géographique du département
de la Mefou et Afamba
A. La géographie physique
Le département de la Mefou et Afamba est
délimité au Sud-Est et à l'Est par les Départements
du Nyong et Mfoumou et du Nyong Et So'o. Au Sud-Ouest et à l'Ouest par
le Département de la Mefou et Akono. Au Nord-Ouest par le
Département de la Lekie. Il forme une sorte de ceinture autour du
Département du Mfoundi. Jouissant d'un climat de type équatorial,
légèrement tempéré, le Département de la
Mefou et Afamba subit chaque année quatre saisons qui connaissent
quelques irrégularités liées aux changements climatiques.
La petite saison des pluies (Mars-Mai), la petite saison sèche
(Juin-Août) la grande saison des pluies (Août-Octobre), la grande
saison sèche (Novembre - Février).
Le Département est traversé par des cours d'eau
au Nord par l'ASSAMBA et au Sud par l'AFAMBA (qui se jette dans le NYONG)
où la nécessité de construire un pont s'impose pour
réduire la distance entre les Départements de MEFOU - ET -
AFAMBA, du DJA - ET - LOBO et le NYONG ET SO'O. Il convient de noter qu'un bac
est en cours de construction dans ce secteur.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 5
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
B. La géographie humaine
Le Département de la MEFOU ET AFAMBA qui s'étend
sur 25.960 Km2 compte près de 125.000 habitants
répartis de manière inégale dans huit unités
administratives, selon le dernier recensement :
Tableau 1: Répartition de la
population de la Mefou et Afamba
Arrondissements
|
Nombre d'habitants
|
MFOU
|
37.209
|
AWAE
|
15.888
|
SOA
|
30.588
|
ESSE...
|
16.822
|
NKOLAFAMBA
|
14.494
|
ASSAMBA
|
4.801
|
AFANLOUM
|
1.787
|
EDZENDOUAN
|
4.436
|
L'analyse de la situation et de l'origine de la population
n'est pas aisée à déterminer. Mais à l'observation,
il est possible de regrouper ces populations au sein des tribus
ci-après:
? Les « BANE » se retrouvent surtout dans
l'Arrondissement de MFOU. On y rencontre aussi une infime fraction des «
NTOUMOU » émigrés d'AMBAM (EKALI - ESSAZOK), ainsi que les
« TSIAKA » (NKOLAFAMBA), les « EWONDO » et bien d'autres
tribus dans la zone péri - urbaine de Yaoundé.
? Au Nord du Département (ESSE - AWAE - AFANLOUM -
ASSAMBA - EDZENDOUAN), se retrouvent exclusivement les « MVELE »,
initiateurs et créateurs
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 6
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
du rythme BIKUTSI. Mais de plus en plus nombreux, les ETON en
provenance de la LEKIE viennent exploiter les terres disponibles.
? Dans l'Arrondissement de SOA, dominent
essentiellement les EWONDO auxquels se joignent les ETON et une population
cosmopolite urbaine à cause de la présence de l'université
de Yaoundé II.
C. La géographie administrative
Le Département de MEFOU ET AFAMBA est composé de
huit (08) Arrondissements.
MFOU : Il abrite le chef-lieu du Département et a
été créé par Arrêté N° 469 du 28
juillet 1952 du Haut - Commissaire de la République Française au
Cameroun. Cet arrondissement a perdu certains de ses villages des Groupements
MVOG-BELINGA, MVOG-MANEZE et MVOG-MANGA II, rattachés au
Département du MFOUNDI. ESSE : Créé par
Arrêté N° 3257 du 03 juillet 1952 du Haut-Commissaire de la
République Française au Cameroun, ce vaste arrondissement fut
amputé du territoire d'AWAE d'abord district (Décret N°
67/DF/227 du 24 Mai 1967), ensuite (Décret N° 70/DF/20 du 26
janvier 1970).
SOA : D'abord district créé par Décret
N° 64/DF/221 du 20 juin 1964, SOA a été érigé
en arrondissement par Décret N° 79/469 du 14 novembre 1979.
AWAE : Né de l'éclatement de l'ancien
Arrondissement d'ESSE qui lui a donné naissance.
NKOLAFAMBA : Né de l'éclatement de l'ancien vaste
Arrondissement de MFOU. AFANLOUM : Issu de l'éclatement du vaste
Arrondissement d'ESSE qui pourrait encore donner naissance au moins à
une autre unité administrative.
EDZENDOUAN : Issu de l'éclatement du vaste
Arrondissement d'ESSE qui pourrait encore donner naissance au moins à
une autre unité administrative.
ASSAMBA : ou OLANGUINA (terminologie locale), est né de
l'éclatement de l'Arrondissement d'AWAE.
Il existe huit Communes dont les limites sont identiques
à celles des unités administratives correspondantes. Aussi, on y
retrouve des chefferies de deuxième degré répartis de la
manière suivante :
RAPPORT DE STAGE
MFOU
|
:
|
08 dont 02 vacantes.
|
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 7
CIVIL
ESSE : 07
AWAE : 05
SOA : 04
NKOLAFAMBA : 04 dont 02 vacantes.
AFANLOUM : 01 EDZENDOUAN : 01
ASSAMBA : 01
Le département de la MEFOU ET AFAMBA recouvre
également services publics et para publics à l'instar de la
- Délégation Départementale des
Transports
- Délégation Départementale des
Enseignements Secondaires
- Délégation Départementale de la
Communication
- Délégation Départementale du Commerce
- Délégation Départementale des Travaux
Publics
- Délégation Départementale de l'Education
de Base
- Délégation Départementale de l'Agriculture
et du Développement Rural
- Délégation Départementale de la Jeunesse
et de l'Education Civique
- Délégation Départementale des Sports et de
l'Education Physique
- Délégation Départementale de l'Economie de
la Planification et de l'Aménagement du
Territoire
- Délégation Départementale de l'Eau et de
l'Energie
- Délégation Départementale des Mines, de
l'Industrie et du Développement
Technologique
- Délégation Départementale des Forêts
et de la Faune
- Délégation Départementale de
l'Environnement et de la Protection de la Nature
- Délégation Départementale du Travail et de
la Sécurité Sociale
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 8
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
- Délégation Départementale de l'Elevage,
des Pêches et des Industries Animales
- Délégation Départementale de l'Emploi et
de la Formation Professionnelle
- Délégation Départementale des Affaires
Sociales
- Délégation Départementale de l'Habitat et
du Développement Urbain
- Délégation Départementale des Domaines, du
Cadastre et des Affaires Foncières
- Délégation Départementale de la Promotion
de la Femme et de la
Famille
- Services de Santé (Hôpital de district de Mfou,
District de santé)
- Contrôle Départemental des Finances
- Recette des Finances
- Centre Départemental des Impôts
- Délégation Départementale des Petites et
Moyennes Entreprises, de l'Economie
Sociales et de l'Artisanat
- Délégation Départementale des
Marchés Publics
- Délégation Départementale du Tourisme et
des Loisirs
- Postes et Télécommunications
Section 2 : présentation de la préfecture de
Mfou
Le préfet est l'autorité qui est à la
tête du Département. Le Département de la Mefou et Afamba a
connu depuis sa création dix (10) Préfets. Le tableau suivant
fait énumération de ces 10 Préfets dans l'ordre
chronologique.
Tableau 2: préfet
s'étant succédé dans le département de la Mefou
puis de la Mefou et
Afamba
n°
|
Noms et prénoms
|
Grade
|
Date d'arrivée
|
Date de
départ
|
1
|
ETOGO Paul Vincent
|
AC de classe
exceptionnelle
|
25.09.1992
|
14.10.1995
|
2
|
MEBE NGO'O Edgar Alain
|
AC
|
14.10.1995
|
01.11.1996
|
3
|
YOMO Alexandre Marie
|
AC
|
01.11.1996
|
17.08.2000
|
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 9
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
4
|
AMVENE ENGOLO
Marcel
|
ACP
|
17.08.2000
|
01.08.2003
|
5
|
OBATE Jacques
|
ACP
|
01.08.2003
|
10.07.2008
|
6
|
NGOLLE III Patrice
Emmanuel
|
ACP
|
10.07.2008
|
25.06.2010
|
7
|
SIBAMA PICHOK
|
ACP
|
25.06.2010
|
07.11.2012
|
8
|
MBEMI NYAKNGA
|
ACP
|
07.11.2012
|
|
9
|
DJIKDENT Emmanuel Mariel
|
ACP
|
22.04.2016
|
11.01.2021
|
10
|
KIN-NOU Nana Thierry
|
AC
|
11.01.2021
|
|
Le Préfet du Département de la Mefou Afamba au
moment où nous entamions notre stage était DJIKDENT Emmanuel
Mariel, Administrateur Civil Principal. Trois jours avant le début de
notre stage, par le Décret n°2020/758 du 18 Décembre 2020
portant nomination de Préfets, il a été nommé
à la tête du Département du Mfoundi et nous avons quelques
jours plus tard accueilli un nouveau Préfet en la Personne de KIN-NOU
Nana Thierry, Administrateur civil, précédemment
Secrétaire Général des Services du Gouverneur de la
Région du Littoral.
Le Préfet est d'après les dispositions du
Décret N°2008/377 du 12 Novembre 2008, fixant les attributions des
Chefs des circonscriptions administratives et portant organisation et
fonctionnement de leurs services, assisté d'adjoints préfectoraux
et dispose d'un certain nombre de services pour l'accomplissement de ses
missions.
I. Le préfet
Le Préfet a un statut particulier (A) dans le
département, et ses missions (B) sont contenues dans le décret
n° 2008/377 du 12 novembre 2008 fixant les attributions des chefs de
circonscriptions administratives et l'organisation de leur service.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 10
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
A. Le statut du Préfet
Le Préfet est un haut fonctionnaire nommé par
Décret du Président de la République, il est le
dépositaire de l'autorité de l'Etat dans le Département.
Il est dans le Département, le représentant du Président
de la République, du Gouvernement et de chacun des Ministres. Le
Préfet du Département de la Mefou et Afamba est placé sous
l'autorité hiérarchique du Ministre en charge de l'Administration
Territoriale (MINAT), et sous l'autorité directe du Gouverneur de la
Région du Centre. Depuis le 11 janvier 2021, le Département de la
Mefou et Afamba est administré par Monsieur KIN-NOU Nana Thierry ;
Administrateur Civil Principal nommé par Décret
Présidentiel.
B. Les attributions du Préfet
Le Préfet est investi pour le compte du Gouvernement,
d'une mission permanente et générale d'information et de
coordination en matière sécuritaire, économique, sociale
et culturelle à l'échelon du Département. À ce
titre, il représente l'Etat dans tous les actes de la vie civile et en
justice, il veille au maintien de l'ordre, à l'exécution des lois
et règlements ainsi qu'à l'exécution des plans et
programmes de développement. Il procède aux arbitrages
nécessaires à la préservation de la paix sociale et au bon
fonctionnement des services déconcentrés de l'Etat dans le
Département. Il s'assure le cas échéant, de
l'effectivité de la continuité du service public dans les
administrations et organismes placés sous son contrôle. Il remplit
en outre toute autre attribution ou missions qui lui sont confiées par
les autorités compétentes. Sous l'autorité des ministres
compétents et du gouverneur de région, le préfet assure la
supervision générale, l'animation, la coordination et le
contrôle des services civils déconcentrés de l'Etat dans le
département à l'exception de ceux relevant de la justice.
II. Les adjoints préfectoraux
Les adjoints préfectoraux accomplissent toutes les
études ou missions qui leurs sont confiées par le préfet.
Ils assurent sous son autorité la direction des services de la
préfecture et la coordination de l'action des sous-préfets ainsi
que celle de l'ensemble des services déconcentrés de l'Etat dans
le département. La préfecture de Mfou compte au moment où
nous débutions notre stage trois(03) adjoints préfectoraux. Le
premier adjoint préfectoral est Madame NDJAWE née NDENGUE Yvette,
elle remplace de plein droit le préfet en cas
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 11
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
d'absence ou d'empêchement temporaire de ce dernier.
Elle est par ailleurs chargée de l'encadrement des stagiaires. Le
deuxième adjoint préfectoral Monsieur ABUI MAMA ELOUNDOU Alain,
Secrétaire d'administration principal, par le Décret
N°2020/759 du 18 décembre 2020 portant nomination de
sous-préfets a été porté à la tête de
l'arrondissement de LEMBE-YEZOUM dans le département de la Haute-Sanaga,
région du Centre et le poste est resté vacant. Le
troisième adjoint préfectoral de Mfou est Monsieur TAKREO GASSO
Georges Noel, Secrétaire d'administration principal.
III. Les services de la Préfecture de Mfou
Le préfet pour l'accomplissement de ses missions dispose
d'un :
· Un Secrétariat particulier (SP)
· Un Service des Affaires Générales (SAG)
· Un Service des Affaires Administratives Juridiques et
Politiques(SAAJP)
· Un Service des Affaires Economiques et Financières
(SAEF)
· Un Service des Affaires Sociales et Culturelles (SASC)
· Un Service du Développement Local(SDL) ? Le
Secrétariat Particulier
Placé sous l'autorité d'un Chef de
Secrétariat Particulier, le Secrétariat Particulier est
chargé du courrier, des archives, de la traduction, du protocole, de
l'accueil et de la sécurité du Préfet, des relations avec
les médias, des questions relatives aux armes et munitions, et de toutes
autres missions qui lui sont confiées par le Préfet. Monsieur
NYEMBE MBOND Victor est le Chef de Secrétariat Particulier de la
Préfecture de Mfou.
? Le Service des Affaires Générales
Placé sous l'autorité de Monsieur ONGUENE TSALA
Marie Paul, Chef de Service, le Service des Affaires Générales
est chargé du budget et de la gestion des crédits de la
préfecture, de l'approvisionnement et de l'intendance, de la
comptabilité matière, de l'entretien des locaux et des
équipements, de la gestion et de la maintenance des moyens de
communication et des transports.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 12
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
? Le Service des Affaires Administratives, Juridiques et
Politiques
Mr ZANG ZANG Charles Achille est à la tête du
Service des Affaires Administratives, Juridiques et Politiques. Ce service est
chargé : des questions relatives à la défense, à la
sécurité et au maintien de l'ordre, du contrôle de
l'exercice des libertés publiques, du suivi de l'activité des
partis politiques et des associations, des questions relatives à la
population, à l'état civil et à la nationalité, de
la coordination des activités des Sous-préfets, des chefferies
traditionnelles, de la reproduction et de la diffusion des lois et
règlements, de la mise en forme des actes du Préfet, des affaires
contentieuses, de l'étude des autorisations et permis divers
délivrés par le Préfet, de la gestion des personnels des
services de la Préfecture et du département, du suivi des examens
et concours en liaison avec les services compétents et des affaires
domaniales et foncières.
? Le Service des Affaires Economiques et
Financières
Placé sous l'autorité d'un Chef de Service, le
Service des Affaires Économiques et Financières est
chargé, en liaison avec les services départementaux
compétents de la centralisation de la documentation économique
intéressant le Département, de l'exploitation et de
l'élaboration des rapports économiques, des problèmes
concernant la production, la commercialisation des produits, les prix et les
mercuriales, des problèmes relatifs aux transports, de la coordination
de la préparation des budgets de fonctionnement et d'investissement des
services civils départementaux, du suivi et du contrôle de la
gestion des crédits délégués au niveau du
département; des marchés publics, du recensement fiscal, de la
confection des rôles en matière d'impôt libératoire,
de taxes sur les armes et sur le bétail et de l'élaboration du
projet de budget des services de la Préfecture. Monsieur FOTSEU William
est à la tête de ce service.
? Le Service des Affaires Sociales et Culturelles
Ayant pour Chef de Service Mr ONANA Innocent Alain, le
Service des Affaires Sociales et Culturelles est chargé, en liaison avec
les services départementaux compétents de la protection civile,
de la protection sociale et familiale, de l'emploi et de la main-d'oeuvre, de
l'urbanisme et de l'habitat, de l'animation urbaine et rurale, de la jeunesse
et des sports, des jeux et des loisirs, du tourisme, de l'art et de l'artisanat
et de tous les problèmes à caractères social et
culturel.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 13
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
? Le Service du Développement Local
Placé sous l'autorité de Mr TOULOU Jacques
Bertrand , le Service du Développement Local est chargé
d'assister le Préfet dans l'exercice de la tutelle de l'État sur
les communes et les établissements publics communaux, de l'appui conseil
en vue du fonctionnement harmonieux des communes et de leurs
établissements, du contrôle budgétaire et du contrôle
de légalité des actes des communes et de leurs
établissements, du suivi de la coopération
décentralisée, du suivi et de l'animation des activités
relevant du domaine de l'aménagement du territoire au niveau
départemental, des relations avec les organismes d'aménagement du
territoire, du suivi des projets de mise en valeur, de la promotion et du suivi
des initiatives de développement local. Au demeurant la
Préfecture de Mfou est le centre de coordination des activités
administratives du département. Par ailleurs, elle nous a accueillis
pendant les mois de stage pratique et professionnel que nous avons
passés dans le Département.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 14
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Conclusion
Le département de la Mefou et Afamba se
caractérise par sa grande superficie, et surtout les dynamiques
foncières qui s'y trouvent. Département très cosmopolite,
il est un exemple du vivre ensemble de par son immense richesse, sa
diversité culturelle, géographique et institutionnelle, le
département de la Mefou et Afamba est une véritable région
du centre en miniature.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 15
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
CHAPITRE II
DEROULEMENT DU STAGE
Introduction
Le lundi 21 Décembre 2020, faisant suite à la
lettre N° 000033/L/ENAM/DG/DA portant notre mise en stage à la
Préfecture de Mfou, nous avons chaleureusement été
reçus juste avant le début de la réunion
d'État-major de sécurité mixte, par Monsieur le
Préfet du Département de la Mefou et Afamba, dans les locaux de
la Préfecture. Lors de cette prise de contact, Monsieur le Préfet
nous a souhaité la bienvenue dans ses services et nous a convié
à assisté à la traditionnelle réunion de
sécurité en compagnie de son Etat-major. A la fin de la
réunion, Mr le Préfet nous a mis à la disposition de Mme
NDJAWE née NDENGUE Yvette, le Premier adjoint Préfectoral, qui
est chargé de l'encadrement et du suivi quotidien des stagiaires. Elle
nous a reçu dans son bureau et nous a longuement entretenu sur les
modalités pratiques liées au déroulement de notre stage,
en nous prescrivant la rigueur et la discipline pour son bon
déroulement. Elle nous a ensuite confié successivement au
Deuxième adjoint Préfectoral et au Troisième adjoint
Préfectoral qui nous ont fait part de leurs expériences dans
l'administration en général et la Préfectorale en
particulier et nous ont prodigué quelques conseils. La prise de contact
s'achève avec Madame le Premier adjoint préfectoral, qui a bien
voulu répondre à toutes nos interrogations sans manquer de nous
rappeler la conduite qui devrait être la nôtre durant le stage.
Elle est par ailleurs chargée de la planification de notre stage et de
la supervision des différentes activités. Les points suivants
meubleront ce chapitre :
· Planification et lieux de stage visités (Section
1)
· Les activités du stage (Section 2)
Section I. Planification du stage et services
visités
La note de service N°0000001/NS/JO5/SAAJP du 18 janvier
2021, fixant le chronogramme de stage pratique et professionnel des
élèves Administrateurs civils et Secrétaires
d'administration de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature
(ENAM), affectés à la Préfecture de Mfou , au titre de
l'année académique 2020-2021, prévoit 5 étapes :
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RAPPORT DE STAGE
Étape n°1 : Imprégnation à la
Préfecture de Mfou
Étape n°2 : Visite des services publics
départementaux (Du 12 au 26 avril 2021) Étape n°3 : Visite
des unités administratives de base et CTD (Du 27 avril au 07 mai
2021)
Étape n°4 : Visite des services de
sécurité (Du 10 au 21 mai 2021)
Étape n°5 : Synthèse, Rédaction des
mémoires et rapports à la Préfecture de Mfou et fin de
stage (Du 17 mai au 18 juin 2021)
La phase d'imprégnation à la Préfecture a
consisté à nous affecter dans les différents services ou
il nous était généralement présenté le
personnel, les attributions, l'organisation et le fonctionnement de chaque
service et les types de dossiers qui y sont quotidiennement traités.
Nous avons dans le cadre de notre stage visité les Services techniques
déconcentrés ; les arrondissements(Sous-préfectures) ; les
CTD et les Services de Sécurité.
I. Les arrondissements
L'arrondissement est l'unité administrative de base, il
est placé sous l'autorité d'un Sous-préfet, haut
fonctionnaire nommé par Décret présidentiel. Il est le
dépositaire de l'autorité de l'Etat dans l'arrondissement. Sous
la hiérarchie directe du Préfet, le Sous-préfet est
chargé du maintien de l'ordre, de l'exécution des lois,
règlements et décisions du gouvernement ainsi que de la
supervision, de l'animation, de la coordination et du contrôle de
l'activité des services publics civils installés dans
l'arrondissement à l'exception de ceux de la justice.
Le Sous-préfet est d'après les dispositions du
Décret N°2008/377 du 12 novembre 2008 assisté d'un adjoint
et dispose dans l'accomplissement de ses missions d'un:
- Secrétaire Particulier
- Bureau des Affaires Générales
- Bureau d'Appui au Développement Local.
Sur les huit (08) que compte le Département de la Mefou
et Afamba, nous avons visité
cinq (05) arrondissements : Mfou, Nkolafamba, Soa, Assamba et
Awae
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RAPPORT DE STAGE
A. L'arrondissement de Mfou
C'est à la Sous-préfecture de Mfou que nous
débutons l'étape du stage consacrée à la visite des
circonscriptions administratives. En date du 27 avril 2021, nous avons
été accueillis par l'Adjoint au Sous-préfet Mr NAMA ADZABA
Protais, Secrétaire d'administration principal qui nous a entretenu sur
l'organisation et le fonctionnement de la Sous-préfecture, la
collaboration avec le Préfet compte tenu de la proximité
géographique qui les lie. Nous avons ensuite été
reçus par Madame le Sous-préfet elle-même qui nous a
entretenus sur les questions de finances et de maintien de l'ordre. Crée
en 1952, l'arrondissement de Mfou est particulier en ce que son chef-lieu se
confond à celui du Département. Il est placé sous
l'autorité de Mme WANDJA TCHAKOUNTE Germaine, administrateur civil.
Cette unité administrative de 000Km2 et dont la population
est estimée à 42 000 habitants est située à 18 km
de Yaoundé et est limitée :
- Au Nord par les arrondissements de Yaoundé 4
(Département du Mfoundi) et de Soa ;
- Au Sud par les arrondissements de Mbalmayo et de Nkolmetet
(Département du Nyong et So'o) ;
- A l'Est et au Sud-Est par les arrondissements d'Awae, de
Nkolafamba (Mefou et Afamba), de Dzeng (Nyong et So'o) ;
- A l'Ouest par celui de Bikok (Mefou et akono
L'arrondissement compte huit (08) groupements :
- Mvog Amougou 1
- Mvog Amougou 2
- Mvog Amougou 3
- Ndi-Bene
- Mvog Nnomo
- Mvog Zambo
- Mvog Owondzouli
- Bene
On y recense 88 chefferies de 3ème
degré. La Sous-préfecture de Mfou dispose de 4
bureaux :
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- Bureau des Affaires Administratives, Juridiques et
Politiques
- Bureau des Affaires Générales
- Bureau du Courrier
- Bureau d'Appui au Développement Local. L'effectif du
personnel s'élève à
quinze (15).
Figure 1: carte de la Comme
d'Arrondissement de Mfou
B. L'arrondissement de Nkolafamba
L'arrondissement de Nkolafamba est placé sous
l'autorité de Mr HEUNGAP Arnaud, Administrateur civil assisté de
Mme MBOUOL KOULBOUT Tatiana, Secrétaire d'administration, l'adjoint au
Sous-préfet. L'unité administrative de 652km2 et de 14 494
habitants voit le jour en 1992, elle est limitée :
- Au Nord par les arrondissements d'Awae et de Dzeng ; - Au Sud
par l'arrondissement de Yaoundé 4 ;
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- A l'Est par l'arrondissement de Mfou ;
- A l'Ouest par celui de Soa
L'arrondissement de Nkolafamba compte 48 chefferies de
3ème degré réparties dans 4 groupements :
- Groupement Mvog Manga 1
- Groupement Mvog Manga 2
- Groupement Evondo
- Groupement Tsinga
Notre passage à la Sous-préfecture de Nkolafamba
le 29 avril 2021 a été un moment particulier de notre stage, car
après notre entretien avec Mr le Sous-préfet, nous avons pu sur
invitation de ce dernier effectuer une descente sur le terrain avec les membres
de la commission consultative de gestion du domaine national.
Figure 2: carte de la
commune d'Arrondissement de Nkolafamba
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C. L'Arrondissement de Soa
Créé en 1979, l'arrondissement de Soa a
à sa tête Mr NNA MVA EVEMBE Claude Bernard, Régisseur
général des prisons assisté par Mr NGOUO SABIMBI Joli
Francis, Secrétaire d'administration. Soa s'étend sur 326 km2 et
compte environ 69 084 habitants, il est limité :
- Au Nord par les arrondissements d'Obala et d'Edzendouan
;
- Au Sud par les arrondissements de Nkolafamba et de
Yaoundé 5 ;
- A l'Ouest par l'arrondissement d'Obala
- A l'Est par les arrondissements d'Esse et d'Awae
Soa est une ville universitaire qui abrite le principal
campus de l'Université de Yaoundé 2. La proximité d'avec
la capitale Yaoundé et la forte population estudiantine interpellent
davantage l'autorité administrative dans ses missions de maintien de
l'ordre. Du fait de la proximité avec la capitale, on note en termes de
fréquence d'importants litiges fonciers : 90% des dossiers
traités quotidiennement à la Sous-préfecture ont trait au
foncier. L'arrondissement de Soa compte quarante (40) chefferies de
3ème degré réparties dans quatre (04)
groupements:
- Mbende ;
- Ntouessong ;
- Ebang ;
- Ngali
C'est en date du 03 mai 2021 que nous avons eu l'honneur de
rencontrer le patron de l'arrondissement, un des plus
expérimentés Sous-préfets encore en fonction qui a bien
voulu partager avec nous sa riche expérience dans la fonction
préfectorale. Il nous a également permis d'assister en compagnie
des responsables des Forces de maintien de l'ordre de l'arrondissement à
la réunion de sécurité qu'il préside tous les
lundis matin.
D. L'Arrondissement d'Assamba
Le district d'Assamba est érigé en
arrondissement en 2010 suite à l'éclatement de l'arrondissement
d'Awae. L'arrondissement d'Assamba dont le chef-lieu est Olanguina
s'étend sur 600 km2 et est limitée :
- -Au Nord par l'arrondissement d'Esse ;
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- Au Sud par Awae ;
- A l'Est par Akonolinga ;
- A l'Ouest par Lembe-Yezoum
L'unité administrative compte une (01) chefferie de
2ème degré et 17 chefferies de 3ème
degré. Monsieur ANABA BEKONO Armand, Sous-préfet de
l'arrondissement et Madame EKANGA Inès Elodie, l'Adjoint au
Sous-préfet nous ont chaleureusement accueillis le 05 mai 2021 dans les
locaux de la Sous-préfecture quelque peu vétustes et
délabrés. Le Chef de la circonscription administrative nous a
lors de notre entretien présenté les atouts de son unité
de commandement tout en relevant les raisons qui maintiennent l'arrondissement
dans l'enclavement. Nous avons entre autre les problèmes de sorcellerie
et le conflit qui règne entre les élites qui constituent
véritablement un frein pour le développement de la
localité.
L'arrondissement dispose d'un grand atout naturel, notamment
d'une carrière dont l'exploitation a du mal à être effectif
depuis plus de douze (12) ans du fait des guerres de leadership au sein de
l'élite.
Figure 3: carte de la commune
d'arrondissement d'Assamba
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E. L'Arrondissement d'Awae
La phase du stage impartie à la visite des
unités administrative s'achève le 07 mai 2021 à la
Sous-préfecture d'Awae. En l'absence de Madame SOP MOTE Adeline Claude
Françoise, Sous-préfet de l'arrondissement d'Awae, c'est son
adjoint Mme DJAMA Pauline qui nous a reçus. Après une
brève présentation de la circonscription administrative, elle
nous a fait comprendre que plus de 90% des activités de la
Sous-préfecture portaient sur les litiges fonciers. Elle a
également relevé les problèmes d'insécurité
et le fait qu'Awae du fait de sa situation géographique (sur la route
nationale n°10) constitue une plaque tournante du trafic du carburant.
Situé à 50 km environ de Yaoundé, sur la
Nationale N° 10, l'arrondissement de 15 888 habitants est limité
:
- Au Nord par les arrondissements de Soa et d'Esse ;
- Au Sud par l'arrondissement de Dzeng ;
- A l'Est par l'arrondissement d'Assamba ;
- A l'Ouest par l'arrondissement de Nkolafamba
L'unité administrative compte 54 villages répartis
dans 4 groupements :
- Groupement Ava manga ; - Groupement Mintom ; - Groupement
Atemanga ; - Groupement Yemessomo
Figure 4: carte de la commune
d'arrondissement d'Awae
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RAPPORT DE STAGE
II. Les Collectivités Territoriales
Décentralisées
Une Collectivité Territoriale
Décentralisée est une unité, dotée d'une
personnalité morale et d'une certaine autonomie de gestion. Les
collectivités territoriales au Cameroun sont les Communes et les
Régions. Notre stage dans le département de la Mefou et Afamba
nous a permis de visiter quelques communes. La Commune est la
collectivité territoriale de base, elle a une mission principale de
développement au niveau local et d'amélioration des conditions de
vie des populations.
Les organes de la commune sont d'après les dispositions
de la Loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 Portant Code
Général des Collectivités Territoriales
Décentralisées, le Conseil Municipal et l'Exécutif
Communal. La tutelle de l'Etat sur les communes est assurée par le
Préfet. Les mairies que nous avons eu à visiter comprennent en
général les services suivants :
- Secrétariat Général
- Recette Municipale
- Service Economique et Financier (Budget, compte administratif,
suivi des
engagements...)
- Service des Affaires Générales
- Service des Assiettes
- Service de l'Hygiène et de la Salubrité
- Service Social et Culturel
- Service Technique
- Service des Marchés
- Cellule de Contrôle et d'Audit
Nous avons dans visité 4 Mairies sur les huit (08) que
compte le département de la
Mefou et Afamba :
A. La Mairie de Mfou
Nous avons entamé notre stage dans les
Collectivités territoriales décentralisées (CTD) le 28
avril 2021 à la Mairie de Mfou. La commune de Mfou est
créée le 21 aout 1952 par arrêté préfectoral
des colonies du Cameroun oriental. La mairie de Mfou est placée sous
l'autorité de Mr NGOUMOU Francis et le Secrétariat
général a à sa tête Mme ESSOMBE MOUASSO
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Alvine Hélène épse NDO. Monsieur le maire
et ses collaborateurs nous ont réservé un accueil chaleureux et
nous ont entretenu sur l'organisation et le fonctionnement de la commune
après nous avoir présenté brièvement la ville de
Mfou, qui est une ville cosmopolite, où les populations venant de divers
horizons vivent en parfaite harmonie.
Nous avons également lors de nos échanges
abordé la question de la tutelle de l'Etat sur les collectivités
territoriales décentralisées et à la question de savoir
s'il estimait comme certains magistrats municipaux que la tutelle de l'Etat est
un peu étouffante, Mr le maire a répondu par la négative
et a présenté la tutelle comme un appui , il a relevé
l'ignorance des textes de lois et règlement de la part de certains
magistrats municipaux comme ce qui pouvant expliquer cette façon de voir
la tutelle comme une force de pression compromettant considérablement
l'autonomie des communes. Il nous a d'ailleurs dit qu'il a toujours entretenu
de bons rapports avec le Préfet grâce à une bonne maitrise
des lois de la part de chacune des autorités.
B. La Mairie de Nkolafamba
La commune de Nkolafamba voit le jour suite au Décret
N°95/82 du 24 avril 1995, elle compte 25 conseillers municipaux et 2
adjoints au maire. La commune est placée sous l'autorité de Mr
ONDINGUI OWONA Jean François et le poste de Secrétaire
général est occupé par Madame MBIDA MANGA Simone. Notre
passage le 30 avril 2021 à la Mairie de Nkolafamba nous a permis
d'être davantage édifiés sur les différentes sources
de revenus des communes notamment celle qui nous accueillait ce jour.
En plus de la dotation annuelle du Ministère de la
Décentralisation et du développement local (MINDDEVEL) qui
s'élève à 100 millions de francs CFA , on a les recettes
issues des activités suivantes : la délivrance des permis de
bâtir , les impôts libératoires, l'occupation temporaire de
la voie publique, la taxe foncière, la taxe d'abattage etc. Le
marché de Nkoabang est l'une des plus importantes sources de revenus de
la commune de Nkolafamba. Nous avons par ailleurs pu obtenir la liste des
différentes commissions du conseil municipal de la commune de
Nkolafamba.
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C. La Mairie de Soa
Créée en Mars 1959 suite à
l'éclatement de la commune de Djoungolo, la commune de Soa nous a
accueilli le 04 mai 2021. Le Maire Mr ESSAMA EMBOLO et ses collaborateurs dont
le Secrétaire Général Mme MAINAWA TYAM épse BINDZI
nous ont fait un exposé sur les réalisations de la commune,
duquel il ressort que 34 villages sur les 39 que compte la collectivité
sont électrifiés. Le plan d'occupation des sols est en cours
d'implémentation dans le cadre du projet d'urbanisation du « Grand
Yaoundé », la capitale et ses environs.
Soa est une ville cosmopolite du fait de la présence
de l'université et de la proximité d'avec la capitale
Yaoundé, elle draine des étudiants de tous les coins du pays et
même de l'étranger. Le vivre ensemble y est une
réalité, nous avons pour preuve la composition du conseil
municipal qui réserve 02 places aux camerounais d'autres Régions
dans chaque mandature.
D. La Mairie d'Awae
Notre passage dans les CTD s'achève le 07 mai 2021
à la Mairie d'Awae, qui a pour patron Mr AKONO ALINGA André
Rémi, le poste de Secrétaire général est
occupé par Mme SIBEFO MENYE Eliane Julie. Comme pratiquement toutes les
communes de la Mefou et Afamba, la commune d'Awae compte 25 conseillers
municipaux et 02 adjoints au maire. Nos échanges avec Mr le Maire ont
porté sur le Budget de la commune, la coopération
décentralisée, les rapports de tutelle et les difficultés
que rencontre la commune.
Le budget de la commune pour l'exercice 2021
s'élève à 835 163 719 FCFA. Un service d'assiette fiscale
établi le fichier des contribuables et la Recette municipale se charge
du recouvrement. La commune d'Awae fait partie des Communes et villes unies du
Cameroun et travaille en synergie avec les autres communes du
Département de la Mefou et Afamba. L'un des principaux problèmes
auxquels fait face la commune est la braderie abusive des terres, la
localité étant très propice à l'agriculture,
notamment la culture de l'ananas. On a donc la montée en puissance du
phénomène de « Financiers » qui sont des groupes
d'investisseurs parfois véreux qui viennent s'accaparer d'énormes
quantités de terres au détriment des populations autochtones qui
commencent à manquer d'espace pour cultiver. Mr le maire nous
présenté une situation où un individu a pu entrer en
possession de plus de 900 hectares de terre. On note également
l'incivisme fiscal des populations et l'exploitation abusive des forets.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 26
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RAPPORT DE STAGE
Il y a tout de même, relativement au
développement de la localité, une lueur d'espoir avec les projets
en cours tels que le reprofilage des routes, l'électrification de
certains villages, la construction de 05 forages et de 02 blocs de salles de
classe grâce à la dotation générale de la
décentralisation.
III. Les services publics départementaux
Les Services publics départementaux sont les
démembrements des administrations centrales au niveau du
département. Dans le cadre de notre stage, nous avons pu visiter les
services suivants :
- La Délégation Départementale du MINDCAF
(DD MINDCAF)
- Le Contrôle Départemental des Finances
- La Recette des Finances
- Le Centre Départemental des Impôts
- La Délégation Départementale du MINEPAT
(DD MINEPAT)
- La Délégation Départementale du MINMAP (DD
MINMAP)
- La Délégation Départementale du
MINCOMMERCE (DD MINCOMMERCE)
- La Délégation Départementale du MINADER
(DD MINADER)
- La Délégation Départementale du MINTP (DD
MINTP)
- La Délégation Départementale des
TRANSPORTS (DD TRANSPORTS)
A. La Délégation Départementale du
MINDCAF
La visite des services publics départementaux commence
par la délégation départementale du Ministère des
Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières le 12 avril 2021. Elle
est placée sous l'autorité de Monsieur ALIMA ONANA. Nous y
étions censés passer 02 jours, mais compte tenu de l'importance
particulière de cette délégation nous avons estimé
que ce temps n'était pas assez pour une bonne imprégnation, nous
avons par conséquent sollicité de Mr le Préfet de nous
accorder une semaine de plus, ce qui a été fait. Les principaux
services de la délégation départementale du MINDCAF sont
:
- Le Service des Domaines
- Le Service des Affaires Foncières
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- Le Service du Cadastre
- Le Service du Patrimoine de l'Etat
- La Conservation Foncière - La Recette des Domaines
Nous avons d'abord été reçus par le Chef
service du Cadastre Mr TSANGA Achille qui nous a présenté les
attributions du Service et son rôle dans la commission consultative de
gestion du domaine national, tout en relevant les difficultés qu'il
rencontre. Ensuite, Mr le délégué nous a accueilli dans
son bureau et nous a présenté les textes de loi et
règlement sur lesquels il s'appuie pour traiter les dossiers qui lui
parviennent quotidiennement en quantité très importante. A la fin
de notre entretien, il nous a confié successivement au Chef de Service
des Domaines Mr ATANGANA Jean Marie et au Conservateur Foncier Mr ASSE
Albert.
Au Service des Domaines, nos échanges ont porté
sur la procédure d'obtention du titre foncier sur le domaine national de
deuxième catégorie et l'acquisition d'une parcelle relevant du
domaine privé de l'Etat. Le Conservateur foncier nous a listé les
différents titres de propriété susceptibles d'être
transformés en titres fonciers, il nous a fait une présentation
détaillée de la copie du titre foncier. Nous nous sommes
exercés à établir un titre foncier.
B. Le Contrôle Départemental des Finances
Madame ONGUENE née NSEGUE Anne Marie, contrôleur
financier du département de la Mefou et Afamba nous a reçu le 14
avril 2021. Elle nous édifié sur la chaine de dépense
publique et nous présenté les missions de son service qui se
résument à veiller à la régularité de la
dépense publique. Elle nous a présentés pour chaque type
d'opération d'engagement des fonds, la liste des pièces à
fournir et les logiciels informatiques utilisés dans son service.
C. La Recette des Finances
Nous avons visité ce service le 15 avril 2021.Le
receveur des finances Madame MOUTHO épse NJOU Stéphanie
après la présentation des attributions de son service nous a
présenté ses principaux collaborateurs : Le Fondé de
pouvoir, le Chef service de la comptabilité, le Chef service de la
dépense, l'Inspecteur vérificateur. Elle a également
relevé les problèmes d'insécurité, du fait d'un
personnel très réduit au sein des services de
sécurité, il n'y a aucun agent pour assurer la
sécurité des locaux abritant ce service haut combien sensible.
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D. Le Centre Départemental des Impôts
Placé sous l'autorité de Madame BOUKAR Rosalie,
ce service nous a accueillis le 16 avril 2021. Le Centre Départemental
des Impôts (CDI) de Mfou est le représentant de l'administration
fiscale dans le département. Le Centre départemental des
impôts comprend :
- Une Recette des Impôts
- Une Brigade de Contrôle et de Vérification
- Une Cellule de Gestion (avec plusieurs unités)
La Direction générale des impôts assigne en
début d'année un objectif chiffré à chaque
centre des impôts.
Le Chef du CDI de Mfou avec plus de 100 millions de FCFA par
mois et environ 1 milliard 200 millions de FCFA par an d'entrées
budgétaires générées, va au-delà de cet
objectif malgré le problème de sous-effectif qui se pose avec
acuité. Le problème de sous-effectif a pour effet d'alourdir
considérablement le travail du Chef de centre et de ses collaborateurs.
Le CDI a un fichier de contribuable diversifié avec les
commerçants, les exploitants agricoles.
E. La Délégation Départementale du
MINEPAT
La délégation départementale du
Ministère de l'Economie de la Planification et de l'Aménagement
du Territoire nous a ouvert ses portes le 19 avril 2021. Madame SOUGA Marie
Odile, le Délégué, nous a présenté les
différents services de la délégation :
- Bureau des Affaires Générales
- Bureau des Affaires Economiques et de la Programmation
- Bureau de l'Aménagement du Territoire
- Bureau du Développement Rural
- Bureau de la Planification
Nos échanges ont essentiellement porté sur le
Budget d'Investissement Public (BIP). La
principale mission de ce service est le suivi de
l'exécution du BIP au niveau du département. Il
nous a été présenté les manuels pour
mener à bien cette mission. La délégation est
également
chargée du recensement et du suivi administratif des
différents projets du département.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 29
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RAPPORT DE STAGE
Il existe une Sous-commission technique au niveau du
département qui est une instance où on gère les projets
des services déconcentrés, des communes. On y examine les projets
et on en retient ceux qui sont matures. L'activité de ce service
consiste en générale à produire des rapports
d'activités. Madame le Délégué nous a
également parlé des réalités de l'administration et
nous a prodigué quelques conseils. La Matrice nous a été
présentée comme un document comportant l'ensemble des
activités menées par la délégation durant
l'année.
F. La Délégation Départementale du
MINMAP
Notre visite de la délégation
départementale du Ministère en charge des Marchés publics
a eu lieu le 20 avril 2021. Placée sous l'autorité de Madame
OUNDI née NGO Nelly Joëlle, elle a pour principales missions le
contrôle de la passation des marchés publics, veiller au respect
des textes et le suivi de l'exécution des marchés publics au
niveau départemental. La délégation dispose de :
- Un Service de Passation des Marchés
- Des Brigades
- Quatre (04) contrôleurs
- Un Bureau des Affaires Générales
- Un Bureau du Courrier et de la Liaison
Les brigades sont chargées des travaux sur le terrain.
La délégation départementale fait des rapports mensuels et
trimestriels au délégué régional. Il nous a
été présenté quelques documents tels que le Dossier
d'appel d'offre (DAO) et le Plan de recollement qui est document comportant
tous les éléments relatifs à la passation et à
l'exécution des marchés publics, il est transmis à la
délégation par le maitre d'ouvrage dans les quinze (15) jours
suivants la réception de l'ouvrage. Comme difficulté on note le
défaut de ressources logistiques et financières qui a une
incidence négative sur les missions de contrôle.
G. La Délégation Départementale du
MINCOMMERCE
La visite des services publics départementaux se
poursuit le 21 avril 2021 à la délégation
départementale du Ministère du Commerce. Elle a à sa
tête Monsieur MBARGA Claude et ses missions se résument à
:
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 30
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RAPPORT DE STAGE
- S'assurer de la qualité des produits sur le
marché
- S'assurer de l'approvisionnement régulier
- Fixer les marges des prix des produits
La délégation dispose de plusieurs brigades pour
les missions de contrôle et les difficultés rencontrées
sont entre autre liées à la non maitrise des textes, la non
application des prix des prix homologués.
H. La Délégation Départementale du
MINADER
Nous avons visité la délégation
départementale du Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural le 22 avril 2021. Elle est placée sous
l'autorité de Mme NSI NAMA Hélène et a pour missions
l'animation, la coordination, le contrôle et l'évaluation des
activités du Ministère, la gestion des crédits
délégués aux arrondissements, la promotion de
l'agriculture et du développement rural dans le département,
l'animation et l'évaluation des services techniques d'appui.
Elle travaille avec les Chefs de poste agricole. On recense
35 postes agricoles dans la Mefou et Afamba, dont 21 pourvus et 14 vacants. Le
département compte 3700 GIC légalisés. Les
difficultés rencontrées sont liées au foncier, aux
maladies qui attaquent les cultures, aux feux de brousse, à
l'enclavement des pistes agricoles et à l'insuffisance des semences.
Pour mener ses missions le délégué dispose de :
- Un Service du Développement Agricole
- Un Service des Statistiques et des Enquêtes
- Un Service du Développement Local et Communautaire
- Un Service d'Appui aux Projets
- Un Service du Génie Rural
- Un Service de la Coopération GIC
- Un Bureau des Affaires Administratives et
Financières
I. La Délégation Départementale du MINTP
La délégation départementale du
Ministère en charge des Travaux Publics nous a accueillis le 23 avril
2021. Placée sous l'autorité de Monsieur MBOUDA, elle a pour
missions :
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 31
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
- La Surveillance du Réseau Routier
- L'Exécution en Régie des travaux d'Entretien
Routier
- L'Application des Directives relatives à la Gestion de
l'Environnement, aux Normes et
à la Protection du Patrimoine Routier
- Le Contrôle de l'exécution des travaux routiers
confiés aux entreprises privés
- L'assistance technique aux CTD
- Le suivi de l'application des conventions signées entre
l'Etat, les communes et les
communautés villageoises
- Le suivi de la gestion des BAC (Ponts flottants)
- L'appui à la construction des routes et ouvrages
d'art
- L'assistance technique en matière de construction
civile
- Contrôle du fonctionnement des équipements
routiers
- Promotion des travaux HIMO (Haute intensité de main
d'oeuvre
- Elaboration des travaux de bord
Pour mener ces missions, le délégué dispose
d'un Service technique avec des ingénieurs
d'appui et des ingénieurs de suivi, d'un Bureau des
affaires générales et d'un effectif de 17
personnels.
J. La Délégation Départementale du
MINTRANSPORTS
Notre visite des services publics départementaux
s'achève le 26 avril 2021 à la délégation
départementale du Ministère des Transports. Elle est
placée sous l'autorité de Mme ENGAMA ELONGO Estelle épse
BELOMBE NSEGBE et est chargée de :
- L'implémentation des plans d'action des Ministres
- La prévention et la sécurité
routière
- De l'organisation des sessions d'obtention des permis de
conduire
- La sanction des contrevenants à la loi régissant
les transports
- D'assurer le processus de sécurisation des recettes au
niveau des postes de péage et des
postes de pesage.
Le département de Mefou et Afamba compte deux (02) postes
de péage et un (01) poste de
pesage.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 32
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
K. Les services de sécurité
L'une des principales missions de l'autorité
administrative est celle d'assurer le maintien de l'ordre public. Pour mener
cette mission les Forces de Maintien de l'Ordre (FMO) sont mises à sa
disposition pour emploi. Les Forces de maintien de l'ordre sont la Gendarmerie
Nationale et la Sureté Nationale. En plus des services de la Gendarmerie
Nationale et de la Police du département de la Mefou et Afamba, nous
avons visité la Prison principale de Mfou.
IV. Les services de sécurité
A. L'Etat-Major de la Compagnie de Gendarmerie de Mfou
La visite de ce service de sécurité aurait
dû se faire d'après notre chronogramme de stage le 10 mai 2021,
mais du fait de l'emploi de temps surchargé du Commandant de Compagnie
(COCOM), on a dû la renvoyer au 17 juin 2021. Le Chef d'escadron CESAR
DINA BELL et ses collaborateurs nous ont réservé un accueil
chaleureux. Après avoir mobilisé tout son personnel pour
l'occasion, le COCOM nous a fait un exposé très
détaillé sur les missions du service placé sous son
autorité. De cet exposé, il ressort que les missions de ce
service se résument à veiller à la sureté publique
et au respect des lois. La Gendarmerie mène :
- Des missions de police administrative qui consiste à
prévenir les troubles à l'ordre public ou à
rétablir l'ordre une fois qu'il est troublé
- Des missions de police judiciaire qui consiste à
constater les infractions, rechercher les preuves, appréhender les
auteurs et les soumettre à la justice, on a également
l'exécution des mandats de justice
- Des missions de police spéciale (Gestion des
entrées et sorties du territoire)
- Des missions militaires
La Compagnie de Gendarmerie de Mfou a sous son
autorité 11 unités : 08 Brigades et 03 postes de gendarmerie. Le
COCOM nous a fait visiter les locaux de la compagnie, les différents
services et nous a présenté les différents
responsables.
B. Le Commissariat spécial de Mfou
Le commissaire de police MINLO Jean Claude nous a reçus
le Mardi, 11 mai 2021, nous avons pu nous enquérir des missions du
Commissariat Spécial qui sont les suivantes :
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 33
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
- La recherche et l'exploitation des renseignements d'ordre
politique et sociale
- L'information de l'autorité administrative de tout fait
digne d'intérêt
- Le suivi de l'évolution de l'opinion publique
- Assurer l'exécution des enquêtes
administratives
- Enquêtes de moralité
Le commissaire est assisté de 02 adjoints. Les documents
quotidiennement produits sont la
Note d'information, la Note de renseignement et le Bulletin
quotidien de renseignement.
C. Le Commissariat de sécurité publique de Mfou
Nous avons visité ce service de sécurité
le 12 mai 2021. Il est placé sous l'autorité du Commissaire de
police BENGONO BENGONO Jean Marie. La sécurisation de la voie publique,
des édifices et des points sensibles est sa principale mission. Le
sous-effectif du personnel et les moyens logistiques insuffisants compromettent
considérablement cette mission.
D. La Prison Principale de Mfou
Monsieur MESSINA Bertin, Régisseur de la prison
principale de Mfou nous a reçus le 08 juin 2021. La prison principale de
Mfou, construite en 1973 et mise en service en 1975 est à l'origine
réservée aux femmes et aux enfants du fait du faible taux de
criminalité, c'est donc à la base une prison de moyenne
sécurité. Cependant, avec la surpopulation que subit la Prison
centrale de Yaoundé et dans le souci de désengorger celle-ci, la
Prison principale de Mfou a été étendue aux autres types
de détenus.
L'architecture de la prison et la nature de base de la prison
des locaux ne permet pas les détenus particulièrement dangereux
des délinquants primaires, la seule séparation est celle des
hommes et des femmes. La prison a un rôle de resocialisation des
détenus, elle a également un rôle de protection de la
société. Le Régisseur est assisté d'un adjoint et
dispose de :
- Un bureau de la discipline
- Un bureau des greffes et du personnel - Un bureau de l'action
sociale
- Un bureau des affaires financières
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 34
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
- Une infirmerie
Un bureau intérieur seconde le bureau de la discipline.
La prison principale de Mfou est relativement très calme, les produits
alcooliques et les stupéfiants y sont formellement interdits et ne
peuvent s'y trouver clandestinement. Il existe à cet effet 03
barrières de fouille. Outre son règlement intérieur,
l'administration pénitentiaire dispose d'un certain nombre de moyens de
coercition pour réprimer les écarts de comportement. On a entre
autre la cellule d'isolement, la suspension des visites et l'enchainement. Au
moment de notre passage, l'effectif de la prison affichait 561 détenus,
soit 532 hommes et 29 femmes. Durant tout ce stage, des activités nous
ont été confiées, il importe à présent d'en
faire état.
Section II. Les activités du stage
Notre séjour dans le département de la Mefou et
Afamba a été ponctué d'activités diverses. Nous
distinguerons ici les activités menées à la
Préfecture de Mfou de celles menées hors de la
Préfecture.
I. Les activités menées à la
préfecture
Le traitement des dossiers administratifs, la participation
aux réunions d'État-major mixte du département et la
gestion du courrier ont été les principales activités au
sein de la Préfecture.
A. le traitement des dossiers administratifs
Les dossiers mis à notre disposition par le Premier
adjoint préfectoral et les Chefs de service étaient relatifs pour
la plupart aux litiges fonciers, aux chefferies traditionnels, à la
légalisation des associations, à la gestion des fonctionnaires et
agents de l'Etat en poste dans le département. Le traitement de ces
dossiers nous a permis d'améliorer et de compléter nos
connaissances en Rédaction administrative à travers les notes
d'étude, les projets de lettre, les messages portés, les lettres
de transmission et les comptes rendus que nous avons rédigés.
Nous avons constaté qu'il est essentiel voire incontournable d'avoir une
bonne maitrise des textes et des rouages administratifs pour le traitement
efficace d'un dossier. En dehors des dossiers physiques, nous avons
traité de nombreux cas pratiques à travers des entretiens avec
les Responsables de la procédure.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 35
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
B. La participation aux réunions de l'Etat-major mixte
départemental
Tous les lundis dès 10 heures, se tient à la
salle de conférence de la Préfecture de Mfou, la Réunion
de l'état-major mixte départemental, présidée par
le Préfet. Y prennent part :
- Le Préfet et ses adjoints
- Le Sous-préfet de l'arrondissement de Mfou
- Le Commandant de compagnie de gendarmerie de Mfou
- Le Commissaire de Sécurité publique
- Le Commissaire Spéciale
- Le chef d'antenne opérationnel de la Surveillance du
territoire
- Le Régisseur de la Prison principale de Mfou
- Le Chef de la cellule de suivi des anciens combattants
- Le Procureur ou son représentant
Cette réunion a pour but d'aider le Préfet dans
sa prise de décision à travers les
informations qui lui sont fournies, surtout de savoir comment
se porte son Département sur les plans administratif, politique, social,
économique, sécuritaire et sanitaire. Aussi sur l'état
d'esprit des populations et les difficultés qu'elles rencontrent. Nous
avons eu l'honneur de prendre part à ces réunions et ce depuis le
premier jour de notre stage. A l'issu de la réunion, il nous
était quelques fois demandé de rédiger le Bulletin de
Renseignement Quotidien (BRQ).
C. La gestion du courrier et la formalisation des documents
Le service du courrier est la porte d'entrée et de
sortie des dossiers administratifs et de ce fait, il revêt une importance
et une sensibilité particulières. Gérer le courrier
entrant consiste à le réceptionner, l'enregistrer,
procéder au tri, le classer et le transmettre au destinataire. Pour le
courrier sortant, il est également question de l'enregistrer, de le
mettre sous plis et procéder à l'envoi. Durant le temps
passé au Secrétariat particulier de la Préfecture, il
était question pour nous d'enregistrer le courrier entrant et
sortant.
Le bon management du courrier est un facteur
d'efficacité de la Préfecture, en d'autres termes la
qualité du service public est en grande partie tributaire de la
diligence et du sérieux avec lesquels fonctionne le service du
courrier.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 36
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Il est particulièrement important de pouvoir mettre
rapidement et simplement la main sur une information reçue en courrier
en courrier entrant pour vérifier des données internes. Dans le
cas d'un litige ou du suivi d'un projet par exemple, le courrier constitue une
preuve de document authentifié. En cela, le registre du courrier est une
référence, notamment concernant la date d'arrivée, l'objet
du courrier, le cachet. Outre l'enregistrement du courrier, il était
également question pour nous au Secrétariat particulier de
formaliser les documents déjà signés par le préfet
en y apposant les différents cachets.
II. Les activités menées hors de la
préfecture
Hors de la Préfecture, nous avons pu effectuer des
tournées de prise de contact, nous avons assisté à des
cérémonies officielles de prise de commandement, nous avons aux
cotés des membres de la commission consultative de gestion du domaine
national effectué des descentes sur le terrain et nous avons accueilli
un membre du gouvernement en visite dans le département.
A. Cérémonies publiques de prise de commandement
Le début de notre stage a coïncidé avec une
période de transition et de ce fait nous avons eu la chance par deux
fois, d'assister à la traditionnelle cérémonie de
passation de commandement. Sur invitation de Mr DJIKDENT Emmanuel Mariel,
Préfet sortant du Département de la Mefou et Afamba et par
ailleurs Préfet entrant du Département du Mfoundi, nous avons le
06 janvier 2021, à l'esplanade de l'hôtel de ville de
Yaoundé assisté à la cérémonie de prise de
commandement de ce dernier qui remplaçait le Préfet Mr TSILA Jean
Claude, décédé.
La seconde cérémonie officielle de passation de
commandement à laquelle nous avons assisté s'est tenue le 11
janvier 2021 à la place des fêtes de Mfou, entre le Préfet
entrant Mr KIN-NOU Nana Thierry et le Préfet sortant Mr DJIKDENT
Emmanuel Mariel, en présence de Mr le Gouverneur de la Région du
Centre NASERI BEA Paul.
La prise de commandement revêt un caractère
hautement solennel, dont l'un des objectifs est de dévoiler la puissance
de l'Etat. Tout y concourt : le décor de la place de
cérémonie, l'uniforme des autorités concernées et
enfin un rituel bien organisé. S'agissant de
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 37
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
l'uniforme, la tenue de couleur bleue nuit est celle qui est
réservée pour l'occasion. Pour ce qui est du rituel de passation
de commandement proprement, il se décline en 05 actes :
- La disposition des troupes et des corps constitués
pendant que tous les invités prennent place à la tribune, puis
arrivée des Chefs de circonscription administrative entrant et sortant
dans un même véhicule, l'autorité entrante s'installe
à la gauche du siège de l'autorité officiante pendant que
l'autorité sortante passe les troupes en revue et salue les corps
constitués en guise d'au revoir ;
- L'officiant est accueilli à la place des fêtes
par le Chef de circonscription administrative sortant et le Maire, suivront
immédiatement l'exécution de l'hymne national et le salut aux
couleurs ;
- La phase des discours. Il y en a généralement
02, celui du magistrat municipal et le discours d'installation ;
- Le rituel de l'installation proprement dite. Après le
discours de l'autorité officiante, les deux chefs d'unité
administrative rejoignent les cercles matérialisés par le
protocole, le sortant à gauche et l'entrant à droite. Un des
membres de la suite de l'officiant donne lecture de l'acte de nomination puis
l'officiant prononce la phrase rituelle ;
- Le défilé des troupes consacre
l'effectivité de de la prise de commandement, la signature des documents
suit dans les bureaux de l'autorité installée.
B. Tournée de prise de contact et de redynamisation
socio-économique
La tournée de prise de contact est entreprise quelques
temps après l'installation d'un Chef de circonscription administrative.
Elle donne l'occasion à la nouvelle autorité administrative de
prendre le pouls de son unité de commandement, d'apprécier
l'environnement socio physique et de rencontrer dans leurs milieux naturels
toutes les forces vives.
Nous avons eu l'honneur de faire partie de la suite du
Préfet de la Mefou et Afamba lors des tournées de prise de
contact effectuées dans les arrondissements d'Awae, Nkolafamba, Esse,
Edzendouan, Assamba, Afanloum et Mfou.
C'était l'occasion pour nous de découvrir les
autres coins du département en particulier et de notre pays en
général. Nous avons pu saisir le contraste existant entre les
zones rurales et
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 38
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
les zones urbaines. La tournée de prise de contact
donne lieu à un rapport à adresser à la hiérarchie
et relevant les problèmes et les faits majeurs notés à
l'occasion.
C. Descente sur le terrain avec la Commission Consultative de
gestion du domaine national
Notre passage dans l'arrondissement de Nkolafamba dans le
cadre des visites des unités administratives nous a donné
l'occasion d'effectuer des descentes sur le terrain avec les membres de la
commission consultative de gestion du domaine national. Le 29 avril 2021, le
Sous-préfet de l'arrondissement de Nkolafamba nous a invités
à prendre part aux cotés des membres de la commission, aux
différentes descentes prévues ce jour.
Avec les membres de la commission de règlement de
litige, nous avons effectuées deux descentes pour des levées
d'opposition. Ce fut une expérience particulière que nous avons
vécue et nous avons pu apprécier le tact et l'autorité
avec lesquels l'autorité administrative a géré ces
litiges. Monsieur le Sous-préfet de Nkolafamba a mobilisé en vue
du règlement de ce litige, le Chef du village du lieu de situation de la
parcelle de terre querellée, les différentes parties en
opposition et les riverains. L'autorité administrative a permis à
toute personne qui voulait prendre la parole de le faire. Il y a eu des
échanges assez houleux pendant des heures, la séance a
été renvoyée à une date ultérieure.
D. Accueil d'un membre du gouvernement dans le
Département
Le 05 avril 2021 nous avons eu l'honneur de recevoir dans le
Département Mr le Ministre DODO NDOKE Gabriel, Ministre des Mines, de
l'Industrie et du Développement Technologique dans le cadre d'une
tournée socio-économique. Nous avons, avec lui, visité
deux sociétés d'exploitation et de transformation du bois :
- La FIPCAM (Fabrique Camerounaise de Parquet), située
à Mfou - DINO ET FILS située à Soa
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 39
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Conclusion
L'expérience en termes de stage dans les services du
département de la Mefou et Afamba a été très
enrichissante d'un point de vue pédagogique, didactique, culturel,
administratif etc. Ce stage nous a permis de saisir la réalité du
terrain et de joindre à la théorie acquise à
l'école, une pratique non pas en total déphasage, mais en terme
de véritable départ, car dit-on souvent, c'est bien le terrain
qui commande la manoeuvre.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 40
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
CHAPITRE III :
DE LA PERFECTIBILITE DE LA FORMATION DES STAGIAIRES ET
DU
SERVICE PUBLIC
Introduction
Dans l'ensemble, le stage dans le département de la
Mefou et Afamba s'est déroulé de la plus belle des
manières. Quoique, il existe des difficultés, des zones d'ombre
et des manquements qu'il importe de relever, peut-être, dénoncer
(section I), aux fins d'amélioration, afin de proposer de manière
concrètes, des pistes de solutions pour non seulement améliorer
le déroulement du stage des élèves de l'ENAM dans le
département de la Mefou et Afamba, et mais également le service
public dans son ensemble (section II).
Section I. Remarques et difficultés rencontrées
durant le stage
Notre stage dans la Mefou et Afamba a été
marqué par un certain nombre de difficultés. Nous
présenterons d'une part les difficultés rencontrées par
les services administratifs et celles rencontrées par les stagiaires que
nous sommes d'autre part.
I. Les difficultés rencontrées par les services
publics
Les services publics du département font face à
plusieurs difficultés qui rendent l'accomplissement de leurs missions
pénible voire impossible. Nous avons entre autre l'insuffisance des
moyens matériels, infrastructurels et financiers, les coupures
régulières d'énergie électrique, l'insuffisance de
la ressource humaine et la vétusté des bâtiments abritant
les services, l'insécurité.
A. L'insuffisance des moyens matériels, infrastructurels
et financiers
C'est une des difficultés majeures, commune à la
plupart des services du Département. Dans certains services où
nous sommes passés, le déficit en matériel informatique
par exemple était criard. Nous avons également constaté
que certains bâtiments n'avaient pas assez de bureaux pour contenir tout
le personnel, de ce fait un bureau pouvait être partagé par
plusieurs responsables. S'agissant des ressources financières plusieurs
responsables nous ont fait comprendre qu'il n'y en avait pas assez pour leur
permettre de mener sereinement leurs missions.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 41
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
B. Les coupures régulières d'énergie
électrique
L'énergie électrique est disponible de
manière intermittente dans le Département, ce qui a pour effet
pour effet d'instaurer une certaine lenteur dans le traitement des dossiers.
Dans les services déconcentrés du Ministère des finances
par exemple le traitement des dossiers se fait essentiellement via l'outil
informatique, l'indisponibilité fréquente de l'énergie
électrique a ainsi un impact considérable dans le travail de ces
services qui dépendent fortement de l'énergie pour faire
fonctionner leurs outils de travail. Certains responsables n'ont d'autre choix
que de trouver des alternatives afin de ne pas compromettre la
continuité du service public, ils font recourt aux appareils
électrogènes bien que très couteux.
C. L'insuffisance de la ressource humaine et la
vétusté des locaux abritant les services
On rencontre ce problème à la Préfecture
de Mfou et dans plusieurs autres services publics du Département. Le
Sous-effectif en termes de personnel constaté dans certains services
compromet considérablement l'efficacité de ceux-ci. Certains
responsables sont obligés de cumuler des taches qui ne sont en principes
pas les leurs. Ce problème se pose avec beaucoup plus d'acuité
dans les services de gendarmerie et de police qui limite de manière
significative l'accomplissement de leur mission de sécurisation des
édifices publics.
Aussi, les locaux abritant les services de la
préfecture sont par endroit délabrés et lorsqu'il se met
à pleuvoir, on peut voir de l'eau s'infiltrer dans certains bureaux,
notamment celui qui nous a été affecté. Lors de nos
visites des services de l'Etat et des unités administratives nous avons
été frappés par l'Etat de délabrement avancé
de certains bâtiments. C'est un problème sérieux dans la
mesure où l'efficacité du service public est en partie
liée à la qualité de l'environnement de travail.
D. L'insécurité
Un matin à notre arrivé à la
Préfecture de Mfou, nous avons été choqués de voir
des portes forcées, certains bureaux complètement saccagés
y compris celui du Préfet. Cette situation a-t-on appris était
récurrente. Cette insécurité procède fortement du
sous-effectif que présentent les services de sécurité du
département.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 42
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
II. Les difficultés rencontrées par les
stagiaires
Notre stage dans le Département de la Mefou et Afamba
n'a pas connu de difficulté majeure du fait de notre faculté
d'adaptation, de la disponibilité et de l'attention à nous
accordées, par les différents responsables qui nous ont
accueillis dans leurs services.
Toutefois, quelques éléments dignes
d'intérêt méritent d'être relevés, notamment :
le temps imparti au stage relativement court pour une bonne imprégnation
des réalités professionnelles, les difficultés
liées au transport et au logement et la lenteur dans la transmission du
chronogramme de stage aux différents responsables.
A. La durée du stage relativement courte
Les six mois passés dans la Mefou et Afamba se sont
avérés insuffisants pour une profonde imprégnation des
réalités du monde professionnel et du fonctionnement des
services. Dans le cadre des visites des différents services du
département nous n'y séjournions que pendant une seule
journée, ce qui était vraiment insuffisant pour pouvoir cerner
leur fonctionnement et leur organisation.
Pour une bonne imprégnation, certains services
nécessitent particulièrement qu'on y passe deux semaines au
moins. Les deux jours passés dans les services de la
Délégation départementale des Domaines, du Cadastre et des
Affaires foncières par exemple ne nous ont pas permis d'avoir une bonne
maitrise , du moins un minimum de connaissance des différentes
procédures administratives relatives aux questions foncières et
domaniales. De ce fait nous avons dû suggérer à Monsieur le
Préfet de nous permettre de passer une semaine de plus à la
Délégation départementale du MINDCAF.
B. Les difficultés liées au transport et au
logement
Dès le début de notre stage, notre
préoccupation première, du moins pour la plupart d'entre nous
était celle de trouver un logement non loin de la Préfecture,
mais cela n'a pas été possible. Nous étions contraints de
parcourir de longues distances pour nous rendre chaque matin à la
Préfecture, ce qui était vraiment pénible compte tenu des
difficultés liées au transport. L'état de la route rendait
nos déplacements pénibles et dangereux. Pour nous rendre dans
certains arrondissements, on a dû traverser des routes extrêmement
enclavées.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 43
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
C. La lenteur dans la transmission du chronogramme de stage aux
différents responsables
Tous les responsables des structures que nous devions visiter
devraient en principe être informés à l'avance de notre
passage dans leurs services. Certains responsables étaient surpris de
notre visite, car n'ayant pas reçu à temps notre planning de
passage dans leurs services et parfois jamais. Sans préparation, il
était difficile pour ces derniers de nous apporter l'encadrement dont
nous avions besoin.
Section II. Suggestions en vue de l'amélioration
du stage et du service public
Pour l'amélioration de la qualité du service
public et du stage des étudiants de l'ENAM, il est nécessaire
d'entreprendre quelques actions. Nous proposerons tout d'abord des solutions
pour l'amélioration de la qualité du service public administratif
et ensuite quelques suggestions seront émises en vue du perfectionnement
du stage.
I. Suggestions pour l'amélioration du service public
administratif
La recherche de l'efficacité du service et la
satisfaction des besoins des usagers sont sans nul doute les buts poursuivis
par les Administrations Publiques. L'atteinte de ces objectifs dans le
Département de la Mefou et Afamba impose de disposer d'un personnel en
nombre suffisant, de se doter des moyens matériels nécessaires et
surtout de résoudre le problème d'énergie
électrique.
A. Un personnel en nombre suffisant
La plupart des services du Département exprime un
besoin en personnel, il est urgent de résoudre ce problème. Pour
mener à bien leurs missions il est impératif pour ces services
d'avoir un effectif en nombre suffisant. Si les FMO par exemple disposaient
d'assez de personnel, elles seraient plus efficaces dans leurs missions de
sécurisation des points sensibles du département.
B. La fourniture en moyens matériels
Nous avons été surpris de constater que certains
des services que nous avons eus à visiter ne disposaient même pas
d'un ordinateur. L'outil informatique est de nos jours incontournable dans
l'administration publique, d'autant plus que notre administration s'inscrit
dans une
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 44
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
dynamique de modernisation avec la
dématérialisation de certaines procédures administrative
Il est donc nécessaire si l'on ne veut pas compromettre la
qualité du service public dans le Département de la Mefou et
Afamba, de doter toutes les administrations de moyens matériels
nécessaires à l'accomplissement de leurs missions.
C. La résolution du problème d'énergie
électrique
L'énergie électrique est quasiment une
denréée rare dans le Département. Elle est parfois
indisponible pendant des journées entières et cela a pour effet
de plomber significativement les activités des services. Dans les
services déconcentrés du Ministère des Finances par
exemple, il est pratiquement impossible de traiter un dossier sans
énergie électrique, car le traitement des dossiers se fait
à l'aide des logiciels informatiques. Il est donc impératif que
l'alimentation constante en énergie électrique soit une
réalité dans le Département.
II. Suggestions pour l'amélioration du stage
L'amélioration de la qualité du stage des
élèves de l'ENAM pourrait passer d'une part par l'allongement du
temps imparti au stage et d'autre part par le logement des stagiaires
près de la structure d'affectation.
A. L'allongement du temps imparti au stage
La période de six (06) mois que nous avons
passée dans le Département de la Mefou Afamba a certes
été pleine d'apprentissage, mais nous a semblée quelque
peu insuffisante pour une profonde imprégnation des
réalités professionnelles et du travail administratif. En effet
le fait que nous ne séjournions qu'en général une seule
journée dans un service ne favorisait pas la maitrise des rouages et
contours de ceux-ci.
Il conviendrait, par conséquent, d'étendre la
durée du stage pratique et professionnel à neuf (09) mois, voire
douze (12) mois afin de favoriser une meilleure imprégnation des
réalités du terrain et du fonctionnement des services
administratifs.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 45
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
B. Le logement des stagiaires
L'une des premières difficultés auxquelles nous
avons fait face est celle liée au logement, dans un Département
que la plupart d'entre nous découvraient. La question du logement des
stagiaires nous semble pertinente dans la mesure où elle peut avoir une
incidence sur leur assiduité et leur ponctualité.
Il serait avantageux pour les stagiaires d'être
logés non loin de la structure d'accueil. En effet si l'Ecole veille
à ce que les stagiaires résident près du lieu
d'affectation, le déroulement du stage serait considérablement
facilité.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 46
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Conclusion
Au demeurant, le stage dans le département de la Mefou
et Afamba était très pratique. La certitude se situe au niveau du
fait qu'aucun stagiaire n'est sorti de ce stage comme il y est entré.
Mais, l'amélioration de certaines choses et l'ajustement de certains
éléments ne seraient que bienvenue, dans le but de parfaire le
stage pratique et professionnel des élèves de l'ENAM.
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 47
CIVIL
RAPPORT DE STAGE
Conclusion de la première partie
Le stage dans le département de la Mefou et Afamba en
général, et dans les services du préfet en particulier,
nous a permis de nous imprégner des outils et de l'ouillage
administratif. En effet, cette partie avait pour but de saisir le stage dans
tous ses relents. Pour ce faire, nous avons jugé opportun de
présenter en premier abord, le département de la Mefou et Afamba
dans sa dimension historique, géographique et administrative. Ensuite,
la présentation du déroulement du stage avec ses axes, ses
étapes, ses périodes, nous a permis de saisir ce stage dans son
aspect pratique et pédagogique. Enfin, il fut capital de pour nous, de
relever certains manquements qui pourraient attenter au service public, afin
d'améliorer non seulement les performances de l'agent public, mais
également le stage pratique des stagiaires. Il en ressort donc que les
dynamiques de stage qui meublent la formation de l'élève de
l'ENAM sont très capitales. Même si ce stage ne fournit pas tout
le matériau parce que ne durant que six mois, il permet néanmoins
à l'apprenant de toucher du doigt les réalités auxquelles
il fera face dans sa future carrière au service de l'Etat et du
citoyen.
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
|
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 48
CIVIL
DEUXIEME PARTIE :
LA SECURITE FONCIERE AU CAMEROUN : UNE ETUDE DE CAS A
PARTIR DU DEPARTEMENT DE LA MEFOU ET AFAMBA
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
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Les problématiques de sécurité font
partie des énoncés les plus prononcés aussi bien sur les
scènes nationale qu'internationale. La sécurité serait,
dans ce sens, une croisade internationale, le phénomène
n'étant par conséquent pas en marge du mouvement de la
mondialisation. Aussi variés et divers que peuvent être les
énoncés sur la sécurité, il importe de confesser
solennellement la variété spécifique de la dynamique
prospective dudit concept. En la réalité les trajets et
trajectoires d'analyse et de perception de la sécurité semblent
embrasser divers domaines de la vie en général. Parle-t-on ainsi
souvent, de sécurité alimentaire', de sécurité des
personnes et de leurs biens2, de sécurité
informatique3, de sécurité sociale4, de
sécurité juridique5, de sécurité
militaire6, de sécurité au travail7, de
sécurité industrielle8, de sécurité des
transports9, de sécurité
nucléaire'0, de sécurité privée'' ; la
liste n'est, sans doute, pas exhaustive. Quel que soit l'aspect ou le domaine
usité en la matière, la sécurité reste et demeure
la première des libertés. Elle s'envisage collectivement ou de
manière individuelle soit comme objectif, soit en qualité de
droit, soit en tant que valeur ou encore en tant que fonction qui vise à
sécuriser. Selon les dynamiques, il semble clair que la
sécurité investit déjà des domaines et aspects
nouveaux et dignes d'intérêt et d'attrait, à l'instar de la
terre, du foncier. La présente étude vise ainsi à saisir
les logiques qui participent aux trajectoires d'une sécurité en
matière foncière au Cameroun, en termes de mécanismes,
d'acteurs, d'institution, et de coutumes traditionnelles en vigueur au
Cameroun.
1 Depuis le Sommet Mondial de
l'Alimentation réuni à Rome en 1996, la sécurité
alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout
moment, la possibilité physique, sociale et économique de se
procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de
satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener
une vie saine et active.
2 Il s'agit ici `actions
volontaires d'atteintes aux personnes, aux biens. Elles nécessitent
ainsi l'application des mesures de sûreté visant à
prévenir et à lutter contre ces actes
délibérés.
3 Il est question de cet ensemble
de moyens techniques, organisationnels, juridiques et humains
nécessaires à la mise en place de moyens visant à
empêcher l'utilisation non autorisée, le mauvais usage, la
modification ou le détournement du système d'information.
4 Système assurant des
ressources dans un certain espace financier prévu à cet effet,
ainsi que l'accès aux besoins essentiels à certains citoyens.
5 Principe de droit qui a pour
objectif de protéger les citoyens contre les effets secondaires
négatifs du droit, en particulier les incohérences ou la
complexité des lois et règlements, ou leur changement
fréquents.
6 Elle peut désigner les
services de renseignements, tout comme la protection de l'institution militaire
contre des menées subversives.
7 Diverses disciplines et actions
visant à supprimer ou limiter certains effets nuisibles du travail sur
l'être humain.
8 Il s'agit de concilier les
exigences de rentabilité avec les exigences de sécurité
des biens et des personnes visant à réduire les risques sur
divers plans.
9 Il s'agit de la lutte ou de
l'élimination de l'ensemble de risques internes et externes liés
au transport.
10 Ensemble des mesures relatives
à la protection des matières nucléaires, de leurs
installations et de leur transport contre des actes malveillants, permettant de
garantir l'absence de conséquence inacceptable pour les populations et
l'environnement,
11 Secteur professionnel
comportant majoritairement des entreprises de prestation de service en
matière de sécurité.
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Objet de l'étude
La présente étude a pour objet de saisir le
foncier sous le prisme de la sécurité. En effet, l'étude
des questions de sécurité en matière foncière au
Cameroun s'intègre de manière générale dans les
trajectoires et stratégies de développement. A ce titre, le
foncier constituerait un atout implacable, car il touche tous les domaines de
développement, de l'agriculture à l'industrie, en passant par la
santé, le sport, les infrastructures routières ; il serait donc
un concept attrape-tout. Il est donc question de lire avec les textes et
au-delà, avec les institutions et les pratiques coutumières, les
processus de sécurisation du foncier, c'est-à-dire ces pratiques
qui confèrent en la réalité, la certification officielle
de la propriété immobilière12. Toutefois, il
importe ici de spécifier la nature des terres objet de
sécurité, afin d'éviter toute généralisation
et toute amalgame, au regard de la catégorisation des terres au Cameroun
en quatre groupes à savoir, le domaine public, le domaine privé
de l'Etat, le domaine national et les terres des particuliers. La
sécurité foncière s'appréhendera ainsi sous l'ange
des terres du domaine national.
B. Intérêt de l'étude
Les questions foncières connaissent de nombreux
problèmes qui souvent, sont sources de tensions et de conflits. En la
réalité, la terre attire et attise des convoitises, car le
foncier occupe de nos jours, une place primordiale dans le développement
politique, sociale et économique. La force sociale tire souvent sa
source dans le foncier dans la mesure où, le foncier occupe près
de 70% des activités. De ces points de vue, l'intérêt de
l'étude se veut être stratégique.
L'étude revêt également un
intérêt statistique dans la mesure où, seuls 6% des
terrains au Cameroun sont immatriculés, en raison de 5,5% en zone
urbaine et le reste en zone rurale. De plus, la statistique constitue un outil
d'aide à la décision. En outre, l'intérêt se veut
être pratique, car l'étude permet d'avoir une vue panoramique sur
la gestion des sols au Cameroun, en mettant en exergue, non seulement le droit
substantiel en matière foncière mais également le droit
processuel en termes de procédures et même de contentieux foncier.
L'intérêt se veut enfin théorique dans la perspective selon
laquelle, cette recherche ouvre un pan de voile sur la théorie
foncière et domaniale. Elle permet dans cette veine, une analyse des
textes sur le foncier,
12 Article 1er du décret
n°76-165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d'obtention du titre
foncier.
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sur les procédures foncières, laquelle analyse
débouche sur la recherche d'une cohérence, et sur la question de
l'adaptation des textes au contexte actuel.
C. Délimitation de la recherche
La délimitation d'un travail scientifique est d'une
importance capitale, car les aspects spatiaux et temporels rendent comptent des
logiques de bornages d'une recherche et de son positionnement dans le temps et
dans l'espace.
1. Délimitation spatiale
La question de la sécurité foncière sera,
dans le cadre de cette recherche, centrée sur le département de
la MEFOU ET AFAMBA. Ce dernier fait partie des 10 départements que
compte la Région du centre, il a pour chef-lieu la ville de MFOU. Le
département de la MEFOU ET AFAMBA abrite une population cosmopolite de
108 805 habitants pour une densité de 27 H/km2. Sa superficie
s'élève à plus de 333 800 ha, soit 3 338 km2,
pour 8 arrondissements13
Figure 5 Départements de la MEFOU ET
AFAMBA
13 A savoir, les arrondissements de Mfou, d'Awae,
de Nkolafamba, de Soa, d'Olanguina, d'Afanloum, d'Esse et d'Edzendouan.
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Le choix d'une telle aire géographie ne s'est pas
opéré ex nihilo. En la vérité, le
département de la MEFOU ET AFAMBA connait une réelle pression
foncière due à sa proximité d'avec la capitale politique
du Cameroun. Cet attrait prononcé pour la terre a ainsi poussé le
Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières à
prendre une décision relative à la suspension des
immatriculations dans certains localités ou arrondissements du
département. Aussi, le foncier couvre plus de la moitié du
contentieux dans les juridictions du département. De plus, la MEFOU et
AFAMBA constitue le département qui nous a permis pendant six mois de
mettre en évidence de manière pratique les connaissances
théoriques acquises, dans le cadre d'un stage professionnel et
pratique.
2. Délimitation temporelle
La question foncière au Cameroun a connu des
évolutions et parfois des trajectoires erratiques. Cependant, la balise
temporelle de la révolution normative en la matière se situe
fournit des éléments de temporalisation. Cependant, loin de nous
l'intention d'étudier et d'analyser la sécurité
foncière de la réforme de 1974, mais de l'appréhender de
manière singulière dans le département de la Mefou et
Afamba, pour une période comprise entre 2019 et 2021.
3. Délimitation matérielle
L'ancrage disciplinaire de ce travail de recherche est celui
de la sociologie du droit, et celui de la sociologie de l'action publique.
La sociologie du droit est une branche de la sociologie qui
étudie les phénomènes juridiques, en prêtant
attention aux pratiques effectives des acteurs du champ juridique, et non
simplement aux textes règlementaires. Cette discipline entretient des
rapports complexes avec le droit d'une part et la science du droit d'autre
part. La sociologie du droit permet ainsi de nouer des relations
étroites entre la sociologie et le droit, en leur qualité de
sciences humaines et sociales14. En la réalité,
l'objet d'étude de l'un est une partie de l'autre et que certains
auteurs paraissent ne pas appartenir ou avoir appartenu à une discipline
plus qu'à l'autre15. Le droit est
14 L.M Friedman, « La sociologie du droit
est-elle vraiment une science ? », Dr et société,
1986, p. 114. Il n'est donc pas possible de retenir que, avant 1940, on ne
peut discerner chez les spécialistes des sciences sociales un
intérêt spécifique pour l'étude du droit puisqu'il
existait depuis longtemps des juristes intéressés par le droit.
De même, il n'est pas possible d'opposer les juristes d'une part et les
spécialistes des sciences sociales d'autre part.
15 F. Audrien, B. Karsenti, « Emmanuel
Lévy (1871-1944) : juriste, socialiste et sociologue », Dr et
société, 2004, p. 75.
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une partie des phénomènes sociaux, de telle
sorte que les juristes ont pour objet d'étude une partie de celui des
sociologues. Raymond Saleilles retenait que le droit et l'histoire seraient les
deux branches de la sociologie16. Peut-être la liste est-elle
très incomplète, mais il est vrai que la sociologie est plus
grande que la science juridique qui, si elle n'est pas une sous-discipline au
sein de la sociologie, étudie un objet qui fait partie de celui
étudié par les sociologues. Dans le même sens, Gény
faisait de la science juridique une branche de la sociologie
appliquée17. Par la suite, il est erroné d'opposer
sphère juridique et sphère sociale18 , la
sphère juridique étant une partie de la sphère sociale.
La situation de la sociologie du droit n'a pu qu'être
encore plus précaire et, aujourd'hui toujours, elle ne paraît pas
véritablement institutionnalisée19, de telle sorte que
sa place dans le champ des savoirs ne manque pas de poser question et qu'il
semble excessif de parler, à son égard, de « succès
»20. Par exemple, on fait parfois de la théorie
réaliste de l'interprétation le fondement de toute sociologie du
droit21, alors que, si les réalistes américains
recourent abondamment à des considérations sociologiques
lorsqu'il s'agit de comprendre les choix des juges22, théorie
réaliste du droit et sociologie du droit n'ont ni la même ambition
ni les mêmes outils ; et un sociologue comme Gurvitch était sans
doute plus proche du jus naturalisme que du réalisme23. En
1940, ce dernier regrettait que la sociologie du droit « ne possède
pas encore
16 R. Saleilles, « De la personnalité
juridique - Histoire et théories », La mémoire du droit,
2003 (cité par J.-L. Halpérin, « Saleilles Raymond »,
in O. CAYLA, J.-L. HALPÉRIN, dir., Dictionnaire des grandes oeuvres
juridiques, Dalloz, 2008, p. 509).
17 F. Gény, Méthode
d'interprétation et sources en droit privé positif, tome II,
LGDJ, 1919, p. 221.
18 P. Lascoumes, É. Serverin, «
Théories et pratiques de l'effectivité du droit », Dr.
et société 1986, p. 128.
19 Cf., bien que ces études soient
maintenant datées, A.-J. ARNAUD, « Une enquête sur
l'état actuel de la sociologie juridique », RTD civ. 1976, p. 492
s. ; F. TERRÉ, « Un bilan de la sociologie juridique », JCP
1966, I, n° 2015. Bien évidemment, cela se discute et on peut
soutenir que la sociologie juridique se serait vue institutionnalisée
« durant la période 1940-1980 » (J.-G. BELLEY, «
L'État et la régulation juridique des sociétés
globales - Pour une problématique du pluralisme juridique »,
Sociologie et sociétés 1986, n° 18, p. 18). Tout
dépend des critères de l'institutionnalisation retenus. Par
rapport à la science juridique, à la sociologie et à
beaucoup de matières désormais parfaitement installées
dans le paysage disciplinaire français, il semble que la sociologie du
droit, pour l'heure, ne soit guère institutionnalisée.
Peut-être est-elle « semi-institutionnalisée » ou «
en voie d'institutionnalisation ». Le même auteur qui évoque
l'institutionnalisation aboutie de la sociologie du droit ajoute d'ailleurs que
celle-ci reste marquée par des « problèmes d'identité
» (ibid.). Un autre qualifie la sociologie du droit de « jeune
branche des sciences sociales » (Th. RAISER, « Les relations entre la
sociologie du droit et les sciences juridiques », Dr. et
société 1989, p. 131).
20 C. Marcel, « Georges Gurvitch : les raisons
d'un succès », Cahiers internationaux de sociologie 2001, n°
110, p. 97.
21M. TROPER, Pour une théorie juridique de
l'État, Puf, coll. Leviathan, 1994, p. 99.
22 Par exemple, R. B. M. Cotterrell, The Sociology
of Law - An Introduction, 2e éd., Butterworth's (Londres), 1992; R.
Tomasic, The Sociology of Law, Sage Publications (Londres), 1985.
23 Par exemple, le sociologue soutenait qu'un fait
peut être « normatif » à condition d'être «
pénétré de valeurs juridiques et morales » (G.
GURVITCH, Le temps présent et l'idée du droit social,
Vrin, 1932,
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de cadres nettement fixés »24 ; la
conjoncture actuelle ne paraît guère
différente25, malgré les efforts entrepris en son
temps par cet auteur. De toute évidence, la sociologie du droit imbrique
à la fois les pratiques sociales et les normes juridiques qui, en la
vérité, n'en constituent que de simples fruits,
c'est-à-dire que la norme juridique est fille de la pratique sociale.
Cette discipline nous permettra d'appréhender les mécanismes de
régulation étatique du foncier ainsi que le rôle des
acteurs institutionnels dans le processus de sécurisation de la
terre.
La sociologie de l'action publique est une discipline qui
décrit l'action publique dans sa dimension collective surtout dans un
contexte de gouvernance multi-acteurs et multiniveaux. Cette discipline s'est
dotée d'outils d'analyse spécifiques pour rendre compte des
différentes séquences de l'action publique et identifier les
facteurs et mécanismes qui structurent son
développement26. La sociologie de l'action publique permet
ainsi de saisir les rôles des acteurs dans le processus
d'institutionnalisation de l'action publique.
En effet, les rôles forment une autre dimension du
processus d'institutionnalisation de l'action publique, et des processus par
lesquels l'action publique participe à l'institutionnalisation du
social. Ils constituent également une entrée permettant
d'articuler approche socio-historique et analyse du cours des pratiques, en
offrant un bon moyen de saisir la dialectique entre histoire faite chose et
histoire faite corps27 . La sociologie de l'action publique
permettra ainsi, de saisir la dynamique des rôles des acteurs dans le
processus de sécurisation des terres au Cameroun.
D. Cadre conceptuel
L'étayage des concepts dans un travail de recherche se
veut nécessaire, dans la mesure où l'appréhension
notionnelle des différents mots prête souvent à
équivoque. De ce point de
p. 129). Mais Carbonnier, à la vue des écrits de
Gurvitch, de commenter : « La sociologie juridique était mise en
péril de philosophie du droit. [...] Le fait est que, s'il fallait une
sociologie du droit qui fût une vraie science, elle aurait bien dû
se montrer plus matérialiste, plus résolument agnostique en faits
d'essences » (J. CARBONNIER, Sociologie juridique, Puf, coll.
Quadrige, 1994). Cf., également, D. TOURET, Introduction à la
sociologie et à la philosophie du droit : la bio-logique du droit,
Litec, 1995.
24 G. Gurvitch, Éléments de
sociologie juridique, Aubier, 1940, p. 1. L'auteur soulignait que les
différents représentants de cette discipline naissante « ne
sont pas d'accord sur son objet même, ni sur les problèmes qu'il
s'agit de résoudre, ni sur ses rapports avec les autres disciplines
étudiant le droit » (ibid.).
25 Par exemple, É. Millard, Théorie
générale du droit, Dalloz, coll. Connaissance du droit, 2006, p.
54.
26 Charlotte Halpern et Brigitte
Fouiland, « Sociologie de l'action publique, Collections Sciencespo,
2014.
27 Pierre Bourdieu, Le mort
saisit le vif. Les relations entre l'histoire réifiéé et
l'histoire incorporée, Actes de la recherche en sciences sociales,
32-33, p. 3-14.
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vue, deux expressions ou concepts, méritent
d'être définis dans la perspective de la saisie des logiques de
mobilisations desdits concepts dans ce travail de recherche.
? La sécurité
De manière étymologique, le concept de
sécurité vient du latin securitas, qui signifiait alors
une exemption ou une absence de soucis, une tranquillité d'esprit. Le
dictionnaire Larousse définit la sécurité comme
étant la situation de quelqu'un de quelque chose qui n'est exposé
à aucun danger, à aucun risque, qui se sent à l'abri du
danger, qui est assuré. Dans les arènes militaires, la
sécurité est souvent rapprochée à la notion de
défense. Mais d'emblée, la différence se fait ressentir
lorsqu'on saisit la défense comme une action déclenchée
pour parer une menace, et la sécurité comme le sentiment d'un
état dans lequel se trouve le sujet. De ce point de vue, la
sécurité comporte un aspect psychologique.
La notion de sécurité est omniprésente
dans les préoccupations quotidiennes. On évoque le besoin de
sécurité, le désir de sécurité. Mais en
même temps, la notion de sécurité parait si évidente
que l'on se donne très peu la peine de s'interroger sur elle. Or comme
le dit Arthur Koestler, les choses les plus évidentes sont celles qui
méritent le plus d'être examinées. Ainsi, dans sa
contribution au critical security studies, Silon Dalby reprend la
formule employée par Barry Buzan pour caractériser le concept de
sécurité comme un essentially contested
concept28, c'est dire que ce concept revêt plusieurs
significations. La question de la signification de la sécurité
est de nouveau posée depuis l'effort d'élargissement et
d'approfondissement de l'agenda des études de sécurité.
Pour certains auteurs, analyser le sens de la sécurité revient
à la définir, c'est-à-dire à lui donner une
signification condensée dans un énoncé. Pour d'autres par
contre, à l'instar d'Ole Waever, il faut plutôt la conceptualiser,
lui donner un contenu spécifique plus large et plus complexe. Mais la
réalité est que, ces deux manières de donner du contenu
à la sécurité s'emblent s'imbriquer. De ces conceptions,
la sécurité serait alors non seulement un état d'esprit,
mais également une quiétude d'esprit, c'est-à-dire cette
assurance de pouvoir librement recourir aux mécanismes de
sécurisation et de disposer intégralement de son droit de
propriété.
28 Simon Dalby, « Constesting
an essential concept: Reading the dilemmas in contemporary security discourse
», in critical security studies, p. 6.
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? Le foncier
Le terme foncier est issu de l'ancien français
fonds, relatif à un fonds de terre. Au sens premier, le mot
désigne ce qui est relatif à un fonds de terre, à son
exploitation, à son imposition, d'où les notions de
propriétaire, de propriété ou de taxe en la
matière. Dans le langage de la promotion immobilière, le foncier
désigne généralement le terrain qui sert de support
à une construction immobilière. Il reste que, le foncier, dans
l'usage courant, désigne un bien relatif à la
propriété non-bâtie mais aussi à la
propriété bâtie.
Le foncier peut être défini comme l'ensemble des
rapports humains ou sociaux à la terre. Dans la perspective de
l'anthropologie, le foncier est l'ensemble particulier des rapports sociaux
ayant pour support la terre ou l'espace territorial. Ces rapports sociaux sont
principalement dominés par des facteurs économiques, juridiques,
puis par les techniques d'aménagement pouvant matérialiser et
caractériser ces rapports en ayant des régimes distincts. Mais
plus substantiellement, c'est le politique qui influe sur la manière de
poser et de traiter la politique foncière29
Toutefois, avec la variation des contextes, la
législation et la loi du marché, le sol acquiert une certaine
valeur ou en perd, ce qui génère ou entretient un
véritable marché foncier. Mais toutes ces dimensions ne
renseignent qu'approximativement, sur ce qu'est le foncier, au point où,
il existe tout un régime en la matière30. En la
réalité, le foncier renvoie aux parcelles, c'est-à-dire
à l'ensemble des terres dont l'Etat est gardien31. Mais la
préoccupation demeure sur la question de savoir de quelles terres
s'agit-il, lorsqu'il est consacré une division catégorielle
desdites terres ? Dans le cadre de ce travail de recherche, l'accent sera mis
sur les terres du domaine national. En effet, les dépendances du domaine
national sont divisées en deux catégories, qui recouvrent les
terrains dits d'habitation32, et les terrains libres de toute
occupation effective. De manière sommaire il est question des terres du
domaine national de première catégorie, c'est-à-dire
l'ensemble des terres mis en valeur avant le 5 août 1974, et les terres
du domaine national de deuxième catégorie.
29 M. Soro et J.P Colin, « Marchandisation,
individualisation et gestion intrafamiliale des droits sur la terre en basse
Côte d'Ivoire », Economie rurale, 2008.
30 En l'occurrence au Cameroun, avec l'ordonnance
n°74-1 du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier.
31 Article 1er de l'ordonnance n°74-1
du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier.
32 C'est-à-dire les terres de culture, de
plantation, de pâturage et de parcours, dont l'occupation se traduit par
une emprise évidente de l'homme sur la terre et une mise en valeur
probante.
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E. Construction de la problématique 1. L'état de la
question
L'Afrique dispose de tout ce qu'il faut pour faire face
à ses problèmes, c'est-à-dire, des terres arables non
cultivées d'environ 60%, du sous-sol très riche, ce qui devrait
normalement favoriser son développement. La tendance dans les pays en
voie de développement semble être commune, du point de vue selon
lequel, la terre constituerait une source majeure et importante de richesse. En
effet, la terre représente dans la plupart des pays, un des facteurs
politiques et économiques les plus importants pour la planification et
les gestions des terroirs, car les modes d'accès et les conditions
d'occupation connaissent constamment des mutations. Dans les pays
sous-développés, la terre constitue la principale source des
différentes activités de revenus des populations. La terre sert
non seulement de soubassement à toutes les activités humaines,
mais aussi de lien entre les vivants et les morts. Dans toutes les cultures, le
rapport de l'homme à la terre revêt donc une importance capitale.
Mais le développement de l'économie du marché a
donné à la terre une valeur marchande qui s'est d'abord
imposée dans les sociétés européennes, puis
progressivement dans les pays africains, d'abord par le biais de la traite puis
de la colonisation.
Ainsi, l'attribution de la terre, son utilisation, sa
transaction, sa taxation sont devenues des enjeux importants. C'est la raison
pour laquelle la terre constitue un bien souvent à l'origine des
conflits entre différents ayant droits sur un même espace. La
tendance qui semble se généraliser, est celle d'une
insécurité foncière galopante, du fait des transactions
illicites, des vices et de l'ignorance des procédures, du dol dans les
transactions. Ainsi la sécurité foncière semble rester et
demeurer une réelle bastille à prendre par les populations.
Toutefois, il est à noter la résurgence des
antagonismes fonciers longtemps cachés par un système politique
et administratif dans les années postindépendances
véhiculés par l'idéologie de l'unité nationale. La
crise qui en découle parfois en milieu urbain et très souvent en
milieu rural est marquée par la saturation foncière qui conduit
à réinterpréter le processus de négociation des
droits fonciers et de l'accès à la terre entre les
allogènes et les autochtones33.
33 A. Babo, « Conflits fonciers,
ethnicité politique et guerre en Côte d'Ivoire », in
Racisme : entre exclusion sociale et peur identitaire, ALTERNATIVES
SUD, Vol 17, 2010, p. 95.
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Cette perspective est parfaitement illustrée par
Djiré34 lorsqu'il estime que l'effondrement ou la crise de
l'Etat providence35 a entrainé la valorisation de la terre
comme source de richesses. Cette situation entraine ainsi la hausse de la
demande ou des convoitises foncières, les tensions intrafamiliales,
l'érection des micro-bureaucraties36.
De manière générale, la
dépréciation des cours de certaines marchandises,
conjuguée au chômage grandissant des jeunes et à la
pauvreté, ont tendance à affaiblir le gouvernement, qui abandonne
l'élément essentiel de son ancrage social37.
Colin38 souligne par ailleurs, une mutation au niveau des
transactions foncières qui sont passées du don symbolique
à des débours monétaires. Ainsi, la terre-esprit à
caractère non marchand fait dore et déjà, l'objet de
transactions monétaires. De telles situations sont de nature à
promouvoir la braderie des terres, aux financiers galopants, capables de se
procurer au grand-dam des populations, des dizaines d'hectares de parcelles de
terres, parfois à des prix dérisoires. Au regard de ces points de
vue, la position qui est la nôtre permet de saisir la
sécurité foncière sous le prisme d'une dynamique
institutionnelle, c'est-à-dire, la saisie du rôle des acteurs dans
le processus de sécurisation des terres.
2. Formulation de la problématique
La sécurité foncière semble être
une problématique actuelle, au regard de la pression foncière qui
s'exerce dans le département de la MEFOU ET AFAMBA. Les litiges et
contentieux fonciers y sont vulgarisés, les populations bradant les
terrains, et les oppositions se faisant légions. Cependant, les titres
fonciers voient le jour sur un volume assourdissant, soit plus de 300 par
an39, preuve du souci de sécurisation des terres dans ce
département. Ainsi,
34 M. Djiré, Réformes
légales et dynamiques foncière - Quelques études de cas
sur les droits d'accès à la terre et la gestion ressources
naturelles dans les communes de Sanankoroba et Dialakoroba, Rapport de
recherche CLAIMS, Bamako, 2004.
35 William Zartma, L'effondrement de l'Etat.
Désintégration et restauration du pouvoir légitime,
Nouveaux Horizons, 1997, 313 pages.
36 M. Djiré, op.cit., p.
38.
37 Lire sur l'ensemble de la question des travaux
de J.P Chauveau, « Question foncière et construction nationale en
Côte d'Ivoire. Les enjeux silencieux d'un coup d'Etat »,
Politique Africaine n°78, 2000, p. 74-125. Ou davantage, J.P
Chauveau, « Problèmes fonciers dans les régions Gagnoa et de
Daloa », mission d'études des groupements immigrés en
Côte d'Ivoire, Paris, ORSOM, 2000. J.P Chauveau, « La
réforme foncière de 1998 EN Côte d'Ivoire à la
lumière des dispositifs de sécurisation des droits coutumiers
», Montpellier, l'UMR MOISA, 2006.
38 J.P Colin, Droits fonciers
et dimension intrafamiliale de la gestion foncière, Note
méthodologique pour une ethnographie économique de l'accès
à la terre en Afrique. Document de travail n°8 IRD/REFO, 2004.
39 Entretien avec le conservateur
foncier de la Mefou et Afamba le 19 mai 2021.
La sécurité foncière au Cameroun : une
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l'aménagement institutionnel en la matière,
permet-il une sécurité foncière dans le département
de la MEFOU ET AFAMBA ? Mieux, comment les acteurs de la chaine foncière
participent - ils au processus de sécurisation des terres dans le
département de la MEFOU ET AFAMBA ? Sinon, quel rôle joue chaque
dans ce processus ?
3. Hypothèses de recherche
a. Hypothèse principale
Malgré un aménagement institutionnel
substantiel, la sécurité foncière reste et demeure une
bastille à prendre par les populations du département de la Mefou
et Afamba.
b. Hypothèses secondaires
? l'indigence économique des populations et la
méconnaissance des procédures constituent des cimetières
où vont s'enterrer la dynamique de sécurité
foncière dans le département de la Mefou et Afamba
? les oppositions et conflits familiaux restent et demeurent
des pierres d'achoppement à la sécurité foncière
dans le département de la Mefou et Afamba.
F. Méthodologie de la recherche
1. Le cadre d'analyse
a. Le néo institutionnalisme sociologique
Le néo-institutionnalisme est un courant qui s'inscrit
dans la trajectoire de développement de la science politique
américaine et est légèrement moins connu dans les
réseaux francophones. C'est un courant né de la critique et de la
crise du vieil institutionnalisme qui se caractérisait par un
légalisme et un formalisme importants, et par sa nature descriptive et
a-théorique40. Le néo-institutionnalisme a
été développé par des auteurs tels que March et
Olson. Cette approche postule de l'influence des institutions sur les
phénomènes sociopolitiques, qui s'articulent autour de deux
questionnements, voire problématiques. La première concerne
l'influence des institutions sur l'action, et pousse à l'exploration de
l'impact qu'ont les institutions sur les manières et les logiques
d'actions des acteurs, leurs préférences, leurs identités,
leurs stratégies et même leur nature. La seconde
préoccupation est celle du
40 Peter Hall et Rosemary Taylor, « La science
politique et les trois néo-institutionnalismes », Revue
Française de Science Politique 47e année n°3-4, 1997, Pp.
469-496.
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CIVIL
développement institutionnel qui consiste à
s'interroger sur les origines et le caractère des institutions tout en
examinant comment leur production et leur reproduction s'inscrivent dans un
processus où l'univers institutionnel existant conditionne la
possibilité et la trajectoire du changement institutionnel. Il permet
ainsi de structurer le politique en conférant aux institutions une
importance théorique.
Le néo-institutionnalisme se subdivise en trois
branches : le néo-institutionnalisme historique qui insiste sur la
dimension contingente du poids des institutions sur l'action, le
néo-institutionnalisme du choix rationnel qui se concentre sur
l'importance stratégique41 des institutions et le
néo-institutionnalisme sociologique qui postule que, la création
de nouvelles institutions se fait dans une logique de compatibilité avec
celles qui existent déjà.
Dans le cadre de ce travail de recherche, nous mobiliserons le
néo-institutionnalisme sociologique, car il permet de lier la
société aux institutions par le sens que celles-ci
acquièrent et diffusent. Il met donc l'accent sur l'aspect cognitif des
institutions et non sur l'effet contingent ou sur leur dimension
stratégique. Etant donné que les institutions existent parce
qu'elles remplissent un besoin social, cette approche nous permettra de montrer
que la sécurité foncière dans le département de la
Mefou et Afamba est non seulement une question de conflits, mais
également et davantage une problématique en soi.
En d'autres termes, la sécurité foncière
serait une arène pour les forces sociales en confrontation, en
même temps qu'elle est des procédures, des collections standards
et des structures qui définissent et défendent des valeurs,
normes, intérêts et des identités. Cette
sécurité foncière serait donc une institution à
part entière et donc au sens de March et Olson, des règles de
comportement, des normes, des rôles, des aménagements physiques,
des bâtiments et des archives, de ce fait, il est un type de comportement
relativement durable (Roger Smith) car comme le dit si bien Jean Monnet, rien
n'est possible sans les hommes et rien n'est durable sans les institutions. Au
regard de toutes ces considérations, nous pensons donc que l'analyse
institutionnelle42 sociologique est appropriée pour
réaliser notre travail de recherche.
41 L. Zucker, « The role of institutionalization
in cultural persistence », in W.W. Powell et P. DiMaggio (eds), The new
institutional in organization analysis, Pp. 83-107.
42 Lire dans cette direction, R. Laurau, L'analyse
institutionnelle, Paris, 1970.
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b. La dogmatique juridique
La dogmatique juridique est le domaine de la science du droit
consacré à l'interprétation et à la
systématisation des normes juridiques. Elle peut également
être définie comme l'étude savante et raisonnée du
droit positif dans la perspective de l'adoption d'une solution souhaitable.
S'inspirant de la dogmatique théologique traitant des dogmes religieux,
la dogmatique juridique permet de désigner l'étude objective des
normes juridiques sans distinction de leur. Dans le cadre de ce travail de
recherche, la dogmatique juridique sera mobilisée pour saisir le droit
substantiel en matière foncière au Cameroun, c'est-à-dire
l'ensemble des textes, lois, décrets, ordonnances qui ont trait au
foncier, et qui participent à l'institutionnalisation d'une
sécurité foncière au Cameroun en général, et
dans la Mefou et Afamba en particulier.
2. La collecte des données
La collecte des données s'est opérée
suivant deux logiques d'observation, qui recouvrent l'observation indirecte et
l'observation directe.
L'observation indirecte ou documentaire nous a permis
d'entrer en possession des données de secondes mains de par
l'utilisation et la mobilisation des documents relatifs au foncier à
l'instar du régime foncier et domanial du Cameroun, des
arrêtés ministériels, préfectoraux, des archives,
des coupures de presse, des procès-verbaux.
L'entretien semi directif sera mobilisé ici dans le
but d'obtenir des données de première main par l'interview des
personnes ressources à l'instar des chefs traditionnels, des
sous-préfets, des chefs services départementaux du cadastre, des
domaines et éventuellement des requérants.
3. Répartition de l'échantillon
L'échantillon est la partie de l'univers qui sera
effectivement étudiée et permettra par extrapolation de connaitre
les caractéristiques de la totalité de l'univers43. La
réalisation de l'échantillon peut s'effectuer soit par sondage
probabiliste, soit par la technique de quota. Dans le cadre de cette recherche,
la technique de quota a été retenue. Ainsi, suivant cette
technique, l'échantillon se répartie de la manière
suivante.
43 Jean Louis Loubet Del Bayle, Introduction aux
méthodes des sciences sociales, Toulouse, Privat, 1978, p. 48.
La sécurité foncière au Cameroun : une
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? Autorité administratives : sous-préfets de
Nkolafamhba et de Soa
? Délégué départemental du MINDCAF
? Chefs services départementaux : Cadastre et affaires
foncières
? Le conservateur foncier
? 15 Requérants, dont 9 en immatriculation directe, et 6
en concession provisoire.
G. Articulation du plan
Au Cameroun, le foncier prise beaucoup de convoitise.
L'érection du phénomène des financiers favorise la
braderie des terres parfois non immatriculés. Malgré le fait que
les politiques institutionnelles (chapitre I) en termes de d'acteurs et de leur
rôle (section I), ainsi que de procédure de sécurisation
(section II), soient consacrées, la sécurité
foncière dans le département de la Mefou et Afamba reste
plombée (chapitre II) non seulement par l'indigence économique
des populations (section I) mais également par l'abondance des conflits
familiaux et des oppositions (section II).
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CHAPITRE IV
LA CONSECRATION INSTITUTIONNELLE DE LA SECURITE FONCIERE AU
CAMEROUN DES ACTEURS ET DES PROCEDURES
Introduction
« Rien n'est possible sans les Hommes, mais rien n'est
durable sans les institutions »44. Cette affirmation
témoigne clairement de la centralité du dispositif institutionnel
dans une logique de régulation sociale et macro sociale. De ce point de
vue, les institutions jouent un rôle incontournable dans le maintien et
la pérennité de l'équilibre et du lien entre les
différentes perceptions des acteurs formant le tissu social. La
résurgence des institutions comme référent
théorique fondamental représente un développement
théorique important dans l'évolution de la science politique et
des sciences sociales en général. Les institutions politiques en
l'occurrence, s'affirment davantage comme étant des centres
d'intérêt de construction théorique et des recherches
empiriques45. En effet, le phénomène institutionnel se
manifeste par un large programme d'enquêtes et de recherches, toutes
centrées sur l'influence qu'ont institutions sur les
phénomènes sociopolitiques46. De ce point de vue, les
institutions auraient une influence considérable sur les comportements
des acteurs, leurs actions, leurs stratégies et parfois même leur
identité.
Sous cet angle, analyser la problématique de
l'institutionnalisation dans le domaine des politiques publiques ou encore de
la sociologie de l'action publique voire du droit, revient de prime à
bord à appréhender la notion d'institution. Un tel effort de
clarification conceptuelle ne peut trouver d'ancrage que dans un registre
propre au déploiement institutionnel, et à l'analyse du
système d'acteurs dans une logique de conception et de maturation des
institutions. De ce fait, le néo-institutionnalisme offre une grille
d'appréhension assez panoramique du concept, et apporte deux
réponses à la préoccupation.
Ainsi, d'un côté, on retrouve les
néo-institutionnalistes qui suivent au plus près l'idée du
retour de l'Etat et adoptent une définition matérialiste des
institutions qui inclut les organes
44Affirmation de Jean Monnet, père fondateur de
l'Union Européenne.
45 Peter Evans et al., Bringing the State back in,
Cambridge, Cambridge University Press, 1985.
46 R. Kent Weaver et Bert, A. Rockman (dir), Do
institutions matter? Government capabilities in the United States and Abroad,
Washington, the Brookings Institution's, 1993.
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de l'Etat, par exemple la structure des législatures,
des exécutifs, des bureaucraties et des tribunaux, les constitutions,
les arrangements de division territoriale du pouvoir tels le
fédéralisme et le système d'autonomie ; et les
systèmes de partis. De l'autre côté, il y'à les
néo-institutionnalistes qui voient les institutions en termes de normes,
explicitement définies ou non, qui peuvent prendre la forme de
paramètres culturels et cognitifs ou des règles et de
procédures47.
De cette considération notionnelle, il est aisé
de s'apercevoir du fait que l'institution, à plusieurs égards est
gage de sécurité. En la réalité,
l'institutionnalisation de la sécurité foncière au
Cameroun est le fruit des relations de complémentarité entre les
logiques et dynamiques d'acteurs du système foncier (section I) et
s'appréhende comme un phénomène social total. Aussi, il en
ressort que, les institutions de la sécurité foncière au
Cameroun sont non seulement des organes, mais aussi des normes, des
comportements et surtout des procédures (section II).
Section I. Les acteurs de la sécurité
foncière au Cameroun : une dynamique de
complémentarité des rôles
La sécurité en matière foncière
est une entreprise ardue, qui nécessite une collaboration, voire, une
complémentarité entre les différents aux rôles
singuliers. En la réalité, la sécurité
foncière est matérialisée par un certificat de
propriété que constitue le titre foncier, même si ses
caractères intangible et inattaquable sont remis en cause du fait qu'il
soit un acte administratif unilatéral spécifique48. Il
est donc question ici, de saisir la dynamique des acteurs et de leurs
rôles dans le processus de la sécurité foncière
à partir du titre foncier. Dans cette perspective il est important de
saisir les acteurs de la sécurité foncière et leurs
rôles, en les subsumant en deux catégories. Nous distinguerons
ainsi dans cette perspective, les acteurs de la sécurisation
foncière entendue comme processus (paragraphe I), des acteurs de la
sécurité foncière entendue comme procédé
(paragraphe II).
47 André Lecours, « L'approche
néo institutionnaliste en science politique : unité ou
diversité ? », in Politiques et Sociétés,
vol 21 n°3, 2002, Pp. 10-11.
48 Urbain Noel Ebang Mve, Le titre foncier au
Cameroun. Recherche sur la spécificité d'un acte administratif
unilatéral, Paris, L'Harmattan, 2011, 274 pages.
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I. Les acteurs de la sécurisation foncière au
Cameroun
Il convient de le rappeler et le noter d'emblée, la
sécurité foncière dont il est question dans le cadre de
cette recherche, est adossée sur les terres ou dépendances du
domaine national exclusivement, dont le processus de sécurisation
aboutira ou pas, à l'établissement d'un titre
foncier-mère. Ce processus de sécurité foncière est
alors le fruit d'une construction collective d'acteurs en
interaction49, dont la substance est appréhendée soit
de manière collégiale (A), soit de manière individuelle
(B).
A. Les acteurs collégiaux de la sécurité
foncière au Cameroun
Le processus de sécurité foncière est
à pesanteur holistique, c'est-à-dire, qu'elle fait intervenir des
acteurs réunis en collège dont les segments disposent dans
certains cas, d'une posture statutaire. Il s'agit alors d'une part, de la
commission consultative (1) et d'autre part de la commission de
règlement des litiges (2)
1. L'importance du rôle de la commission consultative
La commission consultative se présente comme un organe
essentiel dans la procédure d'immatriculation des terres du domaine
national de première catégorie. De par son rôle, elle
constitue la force motrice de la procédure. Il serait ainsi important
d'avoir un aperçu sur sa composition, avant de dégager de
manière explicite son rôle.
La composition de la commission consultative est fixée
par le décret n°76/166 du 27 avril 1976 fixant les modalités
de gestion du domaine national. Au terme de l'article 12 de ce décret,
la commission consultative est composée d'un président, qui est
le sous-préfet qui, en la matière dispose d'une compétence
materiae loci, d'un secrétaire, qui est un représentant
du service des domaines. A côté du président et du
secrétaire de la commission, il existe d'autres membres statutaires,
à l'instar du représentant des services du cadastre, du
représentant des services de l'urbanisme au cas où le projet est
urbain, du représentant du ministre dont la compétence a un
rapport avec le projet, du chef et de deux notables du village ou de la
collectivité où se trouve le terrain. Cette composition de la
commission consultative peut, dans certaines circonstances
49 Patrick Hassenteufel, « L'action publique
comme construction collective d'acteurs en interaction », in
Sociologie de l'action publique, 2011, p. 115.
La sécurité foncière au Cameroun : une
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variée, pour les besoins de nécessité de
service, dans le but le remplir sa mission ou rôle, dans des conditions
optimales.
La commission consultative joue un rôle très
capital dans le processus de sécurisation foncière au Cameroun.
L'un de ses principaux rôles s'avère être le constat de la
mise en valeur des terrains pour l'obtention d'un titre foncier.
C'est-à-dire qu'elle est chargée de déterminer si les
terrains ont été mis en valeur avant le 5 août 1974,
conformément à l'article 9 alinéa a du décret de
n°76/165 du 27 avril 1976. Aux côtés de cette mission, la
commission consultative émet un avis sur les demandes d'attribution des
concessions, reçoit toutes observations et toutes informations en
rapport avec la gestion du domaine national et fait des recommandations au
ministre chargé des domaines. Toutefois, cette commission consultative
se mue le cas échéant, en commission de règlement des
litiges.
2. La commission de règlement des litiges
La commission de règlement des litiges se
présente le prolongement de la commission consultative. En la
réalité, il s'agit bel et bien de la commission consultative qui
de manière circonstanciée, la commission de règlement des
litiges.
A ce titre, cette commission est chargée de l'examen et
du règlement le cas échéant, des litiges qui lui sont
soumis dans le cadre de la procédure d'obtention du titre foncier sur
les dépendances du domaine national occupées ou
exploitées. Il en résulte donc que, l'examen des oppositions, des
levées d'opposition ou des demandes d'inscription des droits,
relève de la compétence des commissions de règlement des
litiges. Toutefois, à côté de ces acteurs
collégiaux, il existe des acteurs individuels qui sont indispensables au
processus de sécurité foncière.
B. Les acteurs individuels de la sécurisation
foncière
La sécurisation foncière ne saurait aboutir si,
un certain nombre d'acteur individuels ne participent pas au processus. A cet
égard, si le rôle du sous-préfet en la matière n'est
guère à discuter (1), le chef service départemental du
cadastre joue y joue un rôle capital (2).
1. Le sous-préfet dans le processus de sécurisation
foncière
Le sous-préfet se présente comme un acteur
sine qua non du processus de sécurisation foncière. En
la réalité, il est en aval de ce processus car,
conformément à l'article 12 nouveau
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du décret de 2005, la demande d'immatriculation est
déposée auprès du sous-préfet du lieu de situation
de l'immeuble. Il appartient ainsi au sous-préfet, de diligenter les
procédures d'immatriculation.
La mainmise du sous-préfet en matière
foncière s'est faite grandissante, et rentre dans un souci de
déconcentrer la gestion des affaires foncières. C'est
auprès de ses services qu'est déposé le dossier de demande
d'immatriculation. Le sous-préfet est en effet, la première
autorité administrative saisie en cas d'immatriculation. Il
préside les commissions consultatives et les commissions de
règlement des litiges, il est un maillon incontournable des descentes
sur le terrain pour le constat des mises en valeur et le règlement des
litiges relatifs à l'immatriculation. Il est somme toute, la pompe
aspirante et refoulante en matière de gestion du domaine national, et
donc de sécurité foncière au Cameroun. Que dire alors du
chef service départemental du cadastre ?
2. Le chef service départemental du cadastre : un acteur
technique incontournable
Si le sous-préfet joue davantage un rôle de
coordination dans le processus de sécurisation foncière, le
rôle du chef service département du cadastre est davantage
technique, pratique, voire pragmatique. A ce titre, il contrôle et vise
les plans et procès-verbaux de délimitation et de bornage et
établit les programmes annuels des travaux topographiques et cadastraux.
L'importance de son rôle se perçoit encore dans sa participation
aux travaux des commissions en matière de gestion du domaine national ou
des expropriations pour cause d'utilité publique.
Le chef service départemental du cadastre confectionne
les plans cadastraux, procède au suivi de l'établissement des
registres cadastraux et de la délivrance des extraits des documents
cadastraux. En outre, il est chargé de la mise à jour des mappes
foncières, du contrôle des travaux en entreprise, du suivi de
liaison entre le cadastre et le livre foncier, ainsi que de l'exécution
des actes administratifs, des actes notariés et des jugements
définitifs en matière foncière. En définitive, le
chef service départemental du cadastre à la responsabilité
de la conservation des archives. Il est donc la mémoire du processus de
sécurisation foncière. Cette dynamique d'acteurs a pour
rôle de manière globale, de permettre à ce que les dossiers
de requérants aboutissent à l'obtention du titre foncier,
c'est-à-dire à une sécurité foncière. Cette
dernière est assurée par deux acteurs capitaux qui consacrent
cette sécurité foncière en procédé,
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c'est-à-dire en un document qui certifiera de
manière officielle la propriété immobilière. C'est
là tout le rôle des acteurs de la sécurité
foncière.
II. Les acteurs de la sécurité foncière au
Cameroun
La sécurité foncière a pour vocation
à garantir le droit de propriété avec tous ses attributs.
Il est donc question de fournir aux requérants une
sécurité immobilière, soit par la prise de
différents actes, soit par la transformation de ses actes en titre
foncier ou par l'établissement direct desdits titres foncier ; c'est
là toute la mission du Ministre des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières (MINDCAF) (A) et du conservateur foncier (B).
A. Le rôle du Ministre des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières dans la sécurité foncière au
Cameroun
Le Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires
Foncières est l'autorité suprême en matière
foncière et domaniale au Cameroun. A ce titre, pour saisir la
spécificité de son rôle dans la sécurité
foncière (2), il convient, au préalable, de statuer sur
l'étendue de ses attributions (1).
1. Les compétences générales du Ministre
des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières
Le décret n°2012/390 du 18 septembre 2012 portant
organisation du Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires
Foncières précise l'étendue des compétences du
MINDCAF. Au terme de l'article 1er du décret sus-cité,
le MINDCAF est chargé de l'élaboration, de la mise en oeuvre et
de l'évaluation de la politique du gouvernement en matière
domaniale, foncière et cadastrale. Sur le fondement de cette mission, le
MINDCAF a la responsabilité de la gestion des domaines public et
privé de l'Etat, du domaine national et des propositions
d'affectation.
En outre, et en collaboration avec les administrations
déconcentrées, le MINDCAF est chargé de la protection
contre toute atteinte, du domaine public et privé de l'Etat. Il
élabore et tient les plans cadastraux tout comme il réalise les
études nécessaires à la délimitation des
périmètres d'intégration cadastrale, à la
constitution et à la maîtrise des réserves foncières
en relation avec le Ministère chargé du développement
urbain et des collectivités territoriales décentralisées.
De plus, le MINDCAF est chargé de la gestion et de l'entretien du
patrimoine immobilier de l'Etat, de l'acquisition et de l'expropriation des
biens immobiliers au profit de
La sécurité foncière au Cameroun : une
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l'Etat, des établissements publics administratifs et
des sociétés à capital public, en collaboration avec les
administrations et organismes concernés. Au regard et ses
compétences générales, le MINDCAF joue un rôle
spécifique en matière de sécurité
foncière.
2. La sécurité foncière et le MINDCAF : cas
spécifique des concessions
La compétence du Ministre des Domaines du Cadastre et
des Affaires Foncières en matière de sécurité
foncière dans le cadre des concessions semble être exclusive. En
la réalité, cette activité de sécurité
foncière se veut être typiquement administrative, car se
manifestant par la prise d'arrêtés ministériels.
En effet, au terme de l'article 7 du décret
n°76/166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de gestion du
domaine national, l'attribution des concessions de moins de 50 hectares
ressortit de la compétence du MINDCAF, qui l'exerce au moyen d'un
arrêté. De manière plus centrée, le Ministre des
Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières attribut de
manière définitive par arrêté, les concessions
domaniales. Cet acte d'attribution définitive confère en la
vérité une sécurité foncière car, il sera
transformé en titre foncier par le conservateur foncier.
B. Le conservateur foncier et la sécurité
foncière au Cameroun
L'institution de la conservation foncière dans le
système foncier camerounais s'avère capitale, en ce qui concerne
la délivrance du titre foncier et la sécurité
foncière. Le conservateur foncier est la pierre angulaire de
l'institution de la conservation foncière, car, il intervient dans la
procédure d'immatriculation et d'inscription des droits réels
dans le livre foncier (1) et il a la charge de la conservation des documents
(2).
1. Le conservateur foncier et l'établissement du titre
foncier
Le conservateur foncier et le personnage principal dans la
procédure d'établissement du titre foncier ou dans la
procédure d'immatriculation des immeubles. L'immatriculation est
l'opération juridique qui consiste à dégager de
façon nettement définie, les droits individuels de l'emprise
communautaire et à les placer sous l'empire du régime foncier
dont l'aboutissement est pour les droits immobilier, la délivrance du
titre foncier. A ce titre, le conservateur foncier a un double pouvoir de
vérification et de délivrance. Vérification, car celui-ci
est tenu de contrôler l'existence de la régularité des
pièces nécessaires dans un dossier de réquisition
d'immatriculation. Ainsi, dès réception du dossier, il
l'enregistre dans un
La sécurité foncière au Cameroun : une
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« registre d'arrivée », puis s'assure que le
dossier a été visé et fait une vérification de
toutes les pièces annexées au dossier de demande
d'immatriculation. Après avoir vérifié la
régularité de toutes ces pièces, le conservateur foncier
a, ensuite, un pouvoir de délivrance. Il procède si tout est
régulier, à l'immatriculation de l'immeuble sur les livres
fonciers et délivre au demandeur une copie du titre foncier. De plus, le
conservateur foncier est chargé de la transformation des divers actes en
titre foncier50 qu'il saurait dans l'ensemble entretenir et
conserver à titre d'archives.
2. L'entretien et la conservation des livres fonciers
Le livre foncier est un registre spécial sur lequel le
conservateur foncier inscrit toutes les modifications affectant un immeuble.
Avant son utilisation, le livre foncier doit être côté et
paraphé par le président du tribunal de première instance
du ressort territorial de la conservation foncière et ce, sur diligence
du conservateur51 . Il ressort de l'article 10 du décret de
1932 instituant le régime de l'immatriculation au Cameroun, que les
titres fonciers dont établis sur des registres dits livres fonciers,
dont la forme et le nombre seront réglés par arrêté.
A cet effet, c'est l'arrêté du 24 mars 1934 relatif à
l'application du décret du 21 juillet 1932 qui a été pris.
Sur ce fondement, aucun feuillet des livres fonciers ne peut servir
successivement à l'établissement des titres fonciers de deux
immeubles différents alors même que le premier titre se trouverait
annulé52. Quoiqu'il en soit, le conservateur foncier joue un
rôle spécifique dans la sécurité foncière au
Cameroun. Cependant, la délivrance du titre foncier est assujettie
à l'observance et la suivie de certaines règles de
procédure qu'il convient d'élucider.
Section II. Les procédures de la sécurité
foncière au Cameroun
La sécurité foncière est de connivence
avec le droit de propriété, c'est-à-dire ce régime
général de possession exclusive, quoiqu'en droit foncier
camerounais, la possession ne joue qu'un rôle résiduel. En la
réalité, depuis la réforme foncière de 1974, la loi
organise la preuve de la propriété foncière au moyen du
titre foncier considéré comme la certification officielle de
50Il s'agit notamment, des actes
d'acquisition de terrains inscrits au « Grund-buch » ; des actes
acquisition de terrain selon les règles de la transcription ; des
arrêtés d'attribution définitive d'une concession domaniale
; des livrets fonciers, ou des certificates of occupancy ; des
jugements définitifs ou translatifs de droits réels ; des
conventions entre Africains passées sous le régime du
décret du 29 septembre 1920, abrogé par la loi du 27 juin 1961
relative aux actes notariés, des actes d'acquisition des « Freehold
lands ».
51 Voir instruction
n°000007-Y.18-MINDAF-D300 du 29 décembre 2005 relative au
fonctionnement de la conservation foncière.
52 Il en serait ainsi en cas de
fusion de deux terrains contigus.
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la propriété immobilière. Ce titre
foncier confère ainsi, une sécurité foncière. De
ces points de vue, la sécurité foncière annexée sur
les terres du domaine national connait une variation de procédure, selon
qu'on se trouve sur le domaine national de première catégorie
(I), ou sur le domaine national de deuxième catégorie (II).
I. La sécurité foncière à partir
du domaine national de première catégorie : l'immatriculation
directe
L'étude de l'immatriculation permet de relever qu'il
s'agit de la principale opération de régime foncier et domanial,
d'une activité règlementée sur le fondement d'un droit en
construction au Cameroun, avec un maillage des textes anciens et nouveaux. Il
est question d'une opération à la croisée d'enjeux
essentiels, qui repose sur une législation importante dans laquelle se
manifeste la volonté ferme des pouvoirs publics d'y conjuguer le droit
positif et le droit coutumier. Cependant, il importe, avant d'étudier la
procédure de l'immatriculation directe (B), d'en relever, au
préalable, ses caractères ainsi que les conditions d'habilitation
(A).
A. Caractères de l'immatriculation et les conditions
d'habilitation
L'immatriculation a essentiellement pour but, de mettre sous
l'emprise du régime des livres fonciers, une parcelle de terrain en lui
attribuant un numéro dans le cadre de l'établissement d'un titre
foncier ou d'un titre de propriété, ceci après une
procédure d'identification de ladite parcelle. Cette opération
vise à assurer au titulaire, la garantie et la sécurité
des droits immobiliers qu'il possède sur les terrains pour leur
inscription et leur publication dans le livre foncier. Cette immatriculation a
donc des caractères sui generis (1) et est
réservée à une catégorie de personne (2).
1. Les caractères de l'immatriculation
Sur le fondement de l'article 2 du décret du 21 juillet
1932, l'immatriculation est facultative. Ce caractère est repris dans
les dispositions du décret n°2005/481 du 16 décembre 2005
complétant les dispositions du décret n°76/265 du 27 avril
1976, fixant les conditions d'obtention du titre foncier. Ceci veut dire que
nul ne saurait être tenu d'immatriculer son terrain. Toutefois, ce
caractère facultatif s'estompe, lorsque le terrain est objet de
transaction. Dans cette perspective, l'immatriculation est préalable
à toute transaction.
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De plus, l'immatriculation est non rétroactive,
c'est-à-dire qu'elle ne régit l'immeuble que pour l'avenir en
respectant tout ce qui a été fait dans le passé. C'est
pour cette raison qu'en cas de transaction nouvelle, il est entièrement
tenu compte des opérations légales des engagements passés
restés d'actualité. En outre, l'immatriculation est
irrévocable, car lorsqu'elle effectuée et acquise, elle devient
définitive. Aucun immeuble immatriculé ne peut être
soustrait au régime, sauf en cas d'utilité publique. Toutefois,
cette immatriculation connait des restrictions liées aux personnes qui
la sollicitent.
2. Les conditions d'habilitation en matière
d'immatriculation directe
Au terme du décret n°76/165 du 27 avril 1976
fixant les conditions d'obtention du titre foncier, modifié et
complété par le décret n°2005/481 du 16
décembre 2005, les personnes habilitées à solliciter
l'obtention d'un titre foncier sur une dépendance du domaine national
qu'elles occupent ou exploitent, sont les collectivités
coutumières, leurs membres ou toute autre personne de nationalité
camerounaise, à condition que l'occupation ou l'exploitation soit
antérieure au 5 août 1974, correspondant à la date de
publication de l'ordonnance fixant le régime foncier53.A
côté de cette catégorie de personnes, celles
habilitées à solliciter l'obtention d'un titre foncier en la
matière sont les personnes déchues de leurs droits par
application des articles 454, 555 et 656, du
décret du 6 juillet 1974. Toutes ces conditions remplies, la
procédure d'immatriculation peut alors être initiée.
B. La procédure d'immatriculation directe
Au-delà du rôle des acteurs, étudier la
procédure d'immatriculation revient à faire ressortir d'une part
la constitution du dossier (1) et d'autre part le parcours ou le traitement
dudit dossier (2).
53 Il s'agit de l'ordonnance n°74/1 du 6 juillet
1974.
54 Les titulaires de livrets fonciers ou de
certificate of occupancy sur les terrains en milieu urbain sont tenus sous
peine de déchéance, de les faire transformer en titre foncier
dans un délai de six ans à compter du 5 août 1974... ledit
délai est porté à 15 ans pour les terrains en milieu
rural.
55 Les titulaires des jugements définitifs
constitutifs ou translatifs des droits sur les terrains en milieu urbain
doivent également sous peine de déchéance, en saisir le
service des domaines compétent dans un délai de dix ans à
compter du 15 août 1974 en vue d'obtenir leur transformation en titre
foncier.
56Les procédures d'obtention de titre
foncier ou de certificate of ocuupancy en cours à la date
d'entrée en vigueur de la présente ordonnance seront poursuivies
jusqu'à leur terme, conformément à la
règlementation en vigueur.
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1. La constitution du dossier de l'immatriculation
Sur le fondement du décret n°76/165 du 27 avril
1976, fixant les conditions d'obtention du titre foncier, modifié et
complété par le décret n°2005/481 du 16
décembre 2005, le dossier d'immatriculation comprend une demande en
quatre exemplaires, dont l'original est timbré, indiquant les noms et
prénoms, la filiation, le domicile, la profession, le régime
matrimonial, la nationalité du requérant ainsi que le nom sous
lequel l'immeuble doit être immatriculé. Aussi, ce dossier doit
comprendre la description de l'immeuble, c'est-à-dire sa situation, sa
superficie, la nature de l'occupation ou de l'exploitation, l'estimation de sa
valeur, et l'indication des charges qui le grèvent. Une fois le dossier
constitué et déposé, il est appelé à suivre
un cheminement consacré par les textes.
2. Parcours et traitement du dossier
Le dossier d'immatriculation est déposé
auprès du Sous-préfet du lieu de situation de l'immeuble qui,
dans les soixante-douze (72) heures délivre sans aucune formalité
préalable sur le terrain, un récépissé à
l'adresse y indiquée, puis le transmet dans les huit jours à la
Délégation Départementale des Affaires
Foncières.
Dès réception du dossier, le
délégué départemental des Affaires foncières
fait publier dans les quinze jours, par le chef de service départemental
des affaires foncières, un extrait de la demande par voie d'affichage
dans les locaux du service, de la sous-préfecture, de la mairie et
à la chefferie du village concerné. Sur proposition du chef de
service départemental des affaires foncières, le
sous-préfet territorialement compétent, président de la
commission consultative, fixe par décision, la date de constat
d'occupation ou d'exploitation. Lorsqu'il y a plusieurs demandes, il est
établi chaque mois, à la diligence du chef de service
départemental des affaires foncières, et par décision du
préfet ou du chef de district concerné, un calendrier des travaux
de la Commission consultative. En vertu des dispositions de l'article 16 de
l'ordonnance n° 74/1 du 6 juillet 1974, fixant le régime foncier,
seule la Commission consultative est compétente pour établir les
constats d'occupation ou d'exploitation des dépendances du domaine
national de 1ère catégorie en vue de l'obtention du titre
foncier.
Lorsque l'immeuble à immatriculer intéresse
plusieurs circonscriptions administratives, les commissions consultatives
concernées siègent ensemble, à l'initiative de celle qui
détient le dossier. En cas d'occupation ou d'exploitation effective, la
Commission consultative fait
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CIVIL
immédiatement procéder au bornage de l'immeuble
par un géomètre assermenté du cadastre, en présence
des riverains. Les frais de bornage sont à la charge du
requérant. Lorsque le bornage ne peut être achevé en
présence de l'ensemble des membres de la Commission consultative, le
président de ladite commission désigne un comité ad hoc
qui supervise les travaux de bornage jusqu'à leur achèvement. Le
chef de village et un notable du lieu font obligatoirement partie de ce
comité.
A peine de nullité, aucun bornage d'immatriculation ne
peut être effectué par le géomètre seul. A l'issue
du bornage, un plan et un procès-verbal sont dressés par le
géomètre. Le plan est signé du géomètre. Le
procès-verbal de bornage est signé du géomètre, du
président de la Commission consultative, du chef de service
départemental des Affaires foncières, du chef du village
concerné et des riverains. Il y est fait mention des nom et
prénoms des participants, des mises en valeur et de leurs auteurs de la
description des limites reconnues, de la longueur des côtés.
Chacun des sommets du polygone formé par l'immeuble est
désigné par un numéro d'ordre. Le plan de bornage est
rattaché aux points de triangulation ou de polygonisation.
Dans les trente (30) jours qui suivent la réunion de la
Commission consultative prévue à l'article, le
délégué départemental des Affaires foncières
transmet au délégué régional des Affaires
foncières le dossier comprenant outre les pièces
énumérées, le procès-verbal de la Commission
consultative, cinq (5) exemplaires du plan et le procès-verbal de
bornage de l'immeuble. Le chef de service provincial des Affaires
foncières l'inscrit dans le registre provincial de suivi des
réquisitions d'immatriculation, lui affecte un numéro, examine la
régularité des pièces produites, le vise le cas
échéant, et établit un avis de clôture de bornage
qu'il fait publier dans le bulletin des avis domaniaux et fonciers. Le dossier
est transmis au Conservateur Foncier pour suite de la procédure s'il est
visé, et au délégué départemental des
Affaires foncières pour redressement s'il n'est pas visé.
Le bulletin des avis domaniaux et fonciers est publié
par chaque délégation régionale du ministère
chargé des Domaines et des Affaires Foncières. Son organisation
et ses modalités de fonctionnement sont fixées par un
décret du Premier Ministre. Partir du jour du dépôt au
district ou à la sous-préfecture de la réquisition
d'immatriculation, et jusqu'à l'expiration d'un délai de trente
(30) jours à compter de la publication du bulletin des avis domaniaux et
fonciers de l'avis de clôture de bornage, toute personne
intéressée peut intervenir, soit par voie d'opposition et
uniquement s'il y a contestation sur l'auteur, ou l'étendue de la mise
en valeur, soit par demande
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d'inscription de droit, en cas de prétention
élevée sur l'existence d'un droit réel ou d'une charge
susceptible de figurer au titre à établir.
Les oppositions et les demandes d'inscription de droits sont
formées par requête timbrée comportant l'indication des
noms, prénoms, domicile des intervenants, les causes d'intervention et
l'énoncé des actes, titres ou pièces sur lesquels elles
sont appuyées. La requête formée avant la séance de
la commission consultative est adressée au Sous-préfet du lieu de
situation de l'immeuble qui doit la soumettre à l'examen de ladite
commission le jour de la descente sur le terrain.
Les oppositions ou les demandes d'inscriptions des droits non
examinées le jour du constat d'occupation ou formulées
ultérieurement sont adressées au Conservateur Foncier qui doit
les consigner dès réception et dans l'ordre d'arrivée,
dans un registre spécial. A l'expiration du délai sur la
réception des oppositions ou des demandes d'inscription de droits, le
Conservateur Foncier notifie au requérant à domicile élu,
toutes les mentions inscrites au registre des oppositions. Le requérant
doit, dans un délai de trente (30) jours, à compter de la date de
notification, soit rapporter au Conservateur Foncier, mainlevée formelle
des oppositions ou des demandes d'inscription, soit lui déclarer y
acquiescer, soit enfin lui faire connaître son refus d'acquiescement et
l'impossibilité pour lui d'obtenir mainlevée.
En cas d'absence, d'opposition, de demande d'inscription de
droits ou de production de la mainlevée d'opposition, le Conservateur
Foncier procède à l'immatriculation de l'immeuble sur le livre
foncier. Les oppositions ou demandes d'inscription de droits non levées
à l'expiration sont soumises au gouverneur territorialement
compétent pour règlement après avis de la commission
consultative. Sur proposition du chef du service régional des Affaires
Foncières, le gouverneur peut, par arrêté selon le cas,
autoriser le conservateur foncier, soit à immatriculer le terrain au nom
du requérant, avec inscription des droits le cas échéant,
soit à faire exclure avant immatriculation, la parcelle
contestée, soit enfin à rejeter la demande d'immatriculation.
La décision du gouverneur est susceptible de recours
hiérarchique devant le ministre chargé des Affaires
foncières. La décision du ministre chargé des Affaires
foncières est susceptible de recours devant la juridiction
administrative compétente. Lorsque l'opposition touche à la fois
la mise en valeur et la limite des circonscriptions administratives, la
commission des litiges frontalier instituée par décret
n°74/490 du 17 mai 1974 est seule compétente pour statuer,
à
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l'exclusion des commissions consultatives. Cette
procédure qui s'applique sur les terres du domaine national de
première catégorie semble être différente de la
procédure en vigueur sur les terres du domaine national de
deuxième catégorie, mettant en scène la procédure
de concession.
II. La sécurité foncière à partir du
domaine national de deuxième catégorie : la concession
La concession s'appréhende comme la procédure
par laquelle, l'Etat autorise toute personne qui le désire et qui a un
projet de développement, à le réaliser sur une
période bien déterminée, et sur un espace national de
deuxième catégorie. Ainsi, sur le fondement de l'article 1er du
décret n°76/166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de
gestion du domaine national, les dépendances non occupées ou non
exploitées du domaine national sont attribuées par voie de
concession, sous certaines conditions. Cette concession peut alors être
soit provisoire (A), soit définitive ou transformée en bail
(B).
A. La concession provisoire : un gage de sécurité
foncière
La sécurité foncière Cameroun, peut
être garantie par le mécanisme de concession provisoire. Pour ce
faire, il importe d'abord d'examiner les modalités du dépôt
des demandes (1), avant d'étudier à la fois, les aspects
liés à l'attribution et à la fin de cette concession
provisoire (2).
1. Les conditions de recevabilité des dossiers : du
dépôt des demandes
Le décret n°76/166 du 27 avril 1976 fixant les
modalités de gestion du domaine national précise la question du
dépôt des demandes en concession provisoire. Sur le fondement de
ce décret, toute personne physique ou morale désirant mettre en
valeur une dépendance du Domaine national non occupée ou
exploitée, doit en faire la demande en 3 exemplaires sur des formulaires
spéciaux comportant les renseignements suivants : non, prénoms,
filiation, domicile, régime matrimonial, profession, nationalité.
S'il s'agit d'une société ou si le déclarant est un
mandataire, un exemplaire des statuts de la société, ou une
procuration du requérant doit être fournie. Toute demande doit en
outre être accompagnée : D'un croquis du terrain, en 4 exemplaires
; D'une copie certifiée conforme de la carte nationale d'identité
ou d'un extrait d'acte de naissance ; D'un programme de mise en valeur faisant
ressortir les étapes de la réalisation.
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La demande est adressée au service des domaines du lieu
de situation de l'immeuble, qui délivre un
récépissé au requérant. Après avoir
recueilli tous les avis utiles, notamment ceux des services publics locaux
intéressés par le projet, le chef de service compétant
transmet le dossier pour examen à la commission consultative. Une fois
le dossier constitué et déposé, il est examiné, ce
qui pourrait aboutir à la concession provisoire pour une durée ne
pouvant excéder 5 ans.
2. Le cycle de vie de la concession provisoire : de l'attribution
à la fin de la concession
Au Cameroun, les concessions de moins de 50 hectares sont
attribuées par arrêté du ministre chargé des
domaines. Celles de plus de 50 hectares sont attribuées par
décret présidentiel. Un cahier des charges indique les droits et
obligations du concessionnaire et de l'Etat57.
La concession provisoire prend fin à l'expiration du
délai de cinq années au plus, en cas de non-respect des
obligations imposées au concessionnaire, par abandon volontaire, par
aliénation du terrain, sans le consentement de l'autorité
concédante, par la suite du décès du
bénéficiaire, si l'héritier ne demande pas le transfert de
droits dans un délai d'un an à compter de la date du
décès En cas de faillite du concessionnaire ou de dissolution
s'il s'agit d'une société, par l'octroi d'une concession
définitive, un arrêté du ministre chargé des
domaines ou un décret, sanctionne la fin de la concession provisoire.
Toutefois, à l'expiration de la durée de la concession
provisoire, la dépendance du domaine national peut alors être
concédée de manière définitive, ou être
transformée en bail emphytéotique.
B. De la sécurité foncière à partir
de la concession définitive ou du bail emphytéotique
La concession définitive s'octroie suivant certaines
conditions (1), et connait ainsi des inférences singulières
(2).
1. Les conditions de la concession provisoire et le rôle
des acteurs
A l'expiration de la durée de la concession provisoire,
la Commission consultative procède à un constat de mise en valeur
des lieux et dresse un procès-verbal faisant ressortir le montant des
investissements réalisés. Si le projet de mise en valeur est
réalisé en totalité, avant l'expiration de la concession
provisoire, le concessionnaire peut demander à la Commission de
57 Article 7 du décret n°76/166 du 27
avril 1976 fixant les modalités de gestion du domaine national
La sécurité foncière au Cameroun : une
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 78
CIVIL
procéder à ce constat. Le procès-verbal
de ce constat est adressé au préfet qui peut proposer selon les
cas : la prolongation de la durée de la concession provisoire,
l'attribution définitive, la déchéance, l'octroi d'un bail
emphytéotique sous certaines conditions.
Le préfet tient compte du montant des investissements
réalisés et ne peut proposer l'attribution en concession
définitive que si le terrain a été mis en valeur
conformément aux conditions imposées par l'acte de concession et
ses avenants éventuels. En cas de mise en valeur partielle du terrain
concédé, le préfet peut demander l'attribution en
concession définitive de tout ou partie de ce terrain. Il ne peut
proposer que les baux emphytéotiques pour les étrangers ayant mis
en valeur une dépendance du domaine national. S'il n'est pas
renouvelé, le bail est résilié à l'expiration du
délai initial .Toutefois, il peut être renouvelé selon les
cas, par arrêté du ministre chargé du domaine ou par
décret, La demande de renouvellement doit être formulée six
mois avant l'expiration du bail. L'Etat peut exiger des investissements
supplémentaires à l'occasion du renouvellement. Lorsque la
demande de renouvellement du bail n'est pas agréée ou en cas de
résiliation, le sort des impenses est fixé comme en
matière de baux sur le domaine privé de l'Etat. Que dire alors,
des inférences de cette concession définitive ?
2. Les inférences financières de la concession
définitive
Les revenus tirés de l'attribution des parcelles du
domaine national soit à titre de concession, soit à titre de
bail, sont repartis à raison de 40% à l'Etat, 40 % à la
Commune du lieu de situation du terrain, et 20% à la Collectivité
villageoise intéressée pour une réalisation
d'intérêt. Les baux ordinaires ou emphytéotiques consentis
sur des dépendances du domaine national non occupées ou non
exploitées, sont soumis aux règles générales
applicables aux baux des terrains domaniaux. Lorsqu'un crédit bancaire
est sollicité en vue de la mise en valeur d'une concession provisoire,
le titre foncier peut être accordé immédiatement au
concessionnaire. Dans ce cas, l'organisme de crédit doit saisir à
cet effet le ministre chargé des domaines qui requiert le chef de
service régional des domaines compétent, pour établir un
tel titre avec inscription à la même date, et aux frais du
bénéficiaire, d'une hypothèque au profit de l'organisme de
crédit, et de la clause résolutoire au profit de l'Etat.
La sécurité foncière au Cameroun : une
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 79
CIVIL
Conclusion
La sécurité foncière au Cameroun est
consacrée à la fois par les institutions que par les nomes et les
procédures. De ce fait, pour en arriver à ce stade, la
socialisation juridique se présente comme étant indispensable au
regard de la complexité de l'objet : le foncier. Les experts en la
matière ont parfois du mal face à la complexité de la
chose, car en dehors du droit dans sa dimension régulatrice, la paix
sociale semble être très capitale. Ceci dit, le droit et les
rapports sociaux davantage communautaires méritent d'être pris en
compte dans les dynamiques foncières.
La sécurité foncière au Cameroun : une
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 80
CIVIL
CHAPITRE V :
LA PROBLEMATIQUE SECURITE FONCIERE DANS LA MEFOU
ET
AFAMBA
Introduction
La sociologie de l'action publique saisie par les institutions
permet en effet, de rendre compte des dynamiques sociales des politiques
publiques dans les rapports qu'entretiennent le centre et la
périphérie. Les nouvelles stratégies gouvernementales
d'intervention publique dans le domaine du foncier au Cameroun permettent de
mener une sociologie de la réception des normes et procédures en
la matière par les populations du département de la Mefou et
Afamba.
Les dynamiques sociales de l'action publique de la
sécurité foncière au Cameroun et particulièrement
dans le département de la Mefou et Afamba permettent d'analyser
l'ancrage sociologique de ce processus, les pratiques quotidiennes, l'habitus
des populations en la matière. Cette sociologie de
l'implémentation s'inscrit dans une dimension cognitive qui permet de
saisir l'impact des institutions sur les comportements des populations, en
fournissant des schèmes de représentation cognitifs que se
taillent les administrés du département de la Mefou et Afamba. Ce
chapitre au détail, s'attèle à faire une sociologie de la
sécurité foncière dans la Mefou et Afamba, afin de saisir
les facteurs, obstacles et écueils éventuels. De plus, il sera
question d'analyser la connaissance par les populations, des règles de
procédures de sécurisation des terres. A l'épreuve des
faits, il est aisé de s'apercevoir que la sécurité
foncière ne se présente pas comme la chose du monde la mieux
partagée chez les populations du département de ma Mefou et
Afamba. Une telle situation est causée par de nombreux écueils
dont les premiers semblent être logistiques entendus au sens des moyens
économiques et intellectuels (section I), et les seconds sociologiques,
au regard du nombre important des conflits familiaux et des oppositions
(section II).
Section I. La sécurité foncière dans la
Mefou et Afamba : des heurts logistiques
La sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba semble être et demeurer une
réelle bastille à prendre. Cette situation est, à
l'épreuve des faits, due à un certain nombre d'heurts à
consonance logistique, qui hissent l'indigence économique (I) et
l'ignorance des textes et procédures (II), au pinacle d'un
déficit de sécurité en matière foncière.
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 81
CIVIL
I. La sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba neutralisée par l'indigence
économique des populations
Le processus de sécurité ou de
sécurisation foncière est adossé sur des relents d'ordre
économique ou financier. C'est dire que la sécurité des
terres a un coût (A). Cependant à l'épreuve des faits et de
l'observation, ce coût se présente comme étant un obstacle
à la sécurité des terres des populations de la Mefou et
Afamba, qui, séduites par les financiers, sont parfois obligées
de brader leur patrimoine foncier (B).
A. Aperçu de la consistance du coût de la
sécurité foncière
La consistance économique ou financière de la
sécurité foncière varie selon les cas d'immatriculation
directe ou de concession (1), mais ces deux procédures
n'échappent point aux travaux topographiques et cadastraux (2).
1. Grille tarifaire des droits afférents aux
procédures d'immatriculation et de concession
Les procédures d'immatriculation et de concession sont
frappées d'une fiscalité, conformément à la loi des
finances. Dans cette veine, par voie d'immatriculation sur le domaine national
de première catégorie, dix francs par m2 dans la zone
urbaine, avec pour minimum à percevoir de 5000 FCFA, et un franc par
m2 dans la zone rurale avec pour minimum à percevoir de 3000
FCFA. La redevance de base des concessions des dépendances du domaine
national est, suivant la nature de l'affectation du terrain fixée de la
manière suivante :
Tableau 3 : redevance de base des concessions des
dépendances du domaine national
Affectation du terrain
|
Terrain urbain
|
Terrain rural
|
Résidentiel
|
200 francs
|
100 francs
|
Commercial
|
300 francs
|
150 francs
|
Industriel
|
90 francs
|
45 francs
|
Social
|
30 francs
|
15 francs
|
Culturel
|
15 francs
|
8 francs
|
Agricole
|
1 franc
|
1 franc
|
La sécurité foncière au Cameroun : une
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 82
CIVIL
A toutes ces redevances et perceptions, s'ajoutent les frais
inhérents aux travaux topographiques et cadastraux.
2. Aperçu du coût des travaux topographiques et
cadastraux
Les travaux topographiques et cadastraux se
répartissent en deux groupes à savoir, les travaux topographiques
de terrain, et les travaux de bureau. Dans le groupe des travaux topographiques
figurent les travaux planimétriques et altimétriques. Les
premiers comportent le bornage et les divers travaux planimétriques. En
effet, les bornages d'immatriculation et de concession sont frappés de
tarifs, qui varient selon la situation de l'immeuble. En la
réalité, pour les terrains situés à
l'intérieur du périmètre urbain, le coût est de
25000 FCFA pour une superficie inférieure ou égal à 5000
m2, et 2000 FCFA par are en plus, pour la superficie
supérieure à 5000 m2. Pour les terrains situés
hors du périmètre urbain, le coût est de 25000 FCFA pour
une superficie inférieure ou égale à 5 hectares, 50000
FCFA pour une superficie comprise entre 5 hectares et 20 hectares, et 10000
FCFA par hectare supplémentaire au-delà de 20 hectares. Pour les
divers travaux planimétriques, il est perçu un droit fixe de
25000 FCFA avant toute descente sur le terrain, et 5000 FCFA par borne
reconstituée, rectifiée ou implantée.
Les seconds comportent les levées avec des points
côtes et éventuellement le traçage de courbes à
niveau. Pour ces travaux, il est perçu 35000 FCFA pour une superficie
inférieure ou égale à 1000 m2, 700 FCFA par are
supplémentaire pour une superficie supérieure à 1000
m2. Dans le groupe des travaux de bureaux, rentrent les tirages de
plans, le dossier de plans et la mise à jour des plans. Le tableau
ci-après fait état des tarifs des tirages de plans.
Tableau 4 : tarifs des tirages de plans
Nature du format
|
Coût par tirage
|
Format 21*31 cm
|
150 FCFA
|
Format 26*37 cm
|
250 FCFA
|
Format 37*52 cm
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300 FCFA
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Format 52*105 cm
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1000 FCFA
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Au regard de ce qui précède, il semble
aisé de s'apercevoir que le processus de sécurisation ou de
sécurité des terres est d'un coût relativement
élevé, et par conséquent
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étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
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CIVIL
difficilement à la portée des populations du
département de la Mefou et Afamba. Sur ce point de vue, l'indigence
économique de ces populations constitue un obstacle à la
sécurité foncière.
B. Le niveau de vie des populations comme obstacle à la
sécurité foncière dans le département de la Mefou
et Afamba
L'analyse du niveau de vie des populations du
département de la Mefou et Afamba se présente comme un obstacle
pour elles, quant à la sécurité foncière. En effet,
les populations de la région de l'Est sont en majorité
commerçantes et agricultrices et la terre se présente comme
étant leur patrimoine essentiel. Ainsi, si les populations du
département de la Mefou et Afamba ne peuvent pas facilement
sécuriser leurs terres en raison de leur niveau de vie (1), elles ne
résistent que difficilement au charme économique de ces
financiers (2).
1. La vie économique des populations du département
de la Mefou et Afamba
Les populations cibles ne présentent pas une vie
économique et financière assez fructueuse. A l'épreuve des
faits, la vie économique et financière des populations de ce
département relativement à leur revenu journalier ne place pas la
sécurité foncière au premier rang des priorités.
Ainsi, les autochtones et les propriétaires terriens ne disposent pas de
revenus stables pour ainsi permettre d'initier le processus de
sécurisation des terres, au regard de son coût relativement
important. L'exploration du niveau de vie de quelque enquêté nous
a permis de comprendre que, dans Le département, les populations ont
davantage des besoins physiologiques58 que des besoins de
sécurité, d'appartenance, d'estime ou encore
d'autodétermination. De ce point de vue, elles ne peuvent que
difficilement lancer le processus de sécurité foncière,
car cette action leur prendrait non seulement beaucoup de temps dans la
quête de la satisfaction de leur besoin physiologique, mais
également beaucoup d'argent pour ainsi suivre quotidiennement le
dossier. C'est certainement la raison pour laquelle, elles
préfèrent brader leurs terres, aux financiers.
58 Abraham H. Maslow théorise
la hiérarchie des besoins. Il part du principe selon lequel, les
individus ont un ensemble complexe de besoins exceptionnellement forts, qui
peuvent être classés dans un ordre hiérarchique. Voir dans
cette direction, Abraham H. Maslow, « Theory of human motivation »,
Psychological Review, 1943, n°80, p370-396 ou son ouvrage Motivation and
personnality, New York, Harper and Row, 1970.
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CIVIL
2. Sécurité foncière, populations du
département de la Mefou et Afamba et les « financiers »
Le département de la Mefou et Afamba connait une
pression foncière des plus accrue et prononcée. Cette pression et
convoitise font émerger un phénomène localisé,
connu sous le vocable de « financier ». En la réalité,
les financiers constituent cette catégorie d'acteurs au fort poids
économique et financier, qui pour des raisons agricoles ou autres,
s'accaparent de milliers d'hectares dans le département de la Mefou et
Afamba, au grand-dam des populations locales. La tendance
générale au sein du département de la Mefou et Afamba est
l'insécurité foncière, qui manifestement plombe la
licéité des transactions. De ces points de vue et face à
l'indigence économique des populations du département de la Mefou
et Afamba, ces financiers se présentent comme étant des
bienfaiteurs, plombant ainsi l'important patrimoine foncier du
département. Ce point de vue avait été
généralisé par le Préfet du département,
qui, lors de sa tournée de prise de contact et de redynamisation
socioéconomique, interpellait déjà la vigilance et la
sagesse des populations sur la question, et les invitait à recourir
à la sécurité foncière. Dans une localité
comme Awae, le phénomène est prégnant disait monsieur le
Maire « on retrouve une seule personne avec plus de 50 hectares,
c'est-à-dire presque tout un village »59. Toutefois,
l'indigence économique ne saurait être hissé comme le seul
obstacle à la sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba, car l'ignorance des procédures
se présente aussi comme un cimetière où vont s'enterrer
les prétentions de sécurité foncière des
populations de ce département.
II. L'ignorance des textes et des procédures comme entrave
à la sécurité foncière dans le département
de la Mefou et Afamba
Dans le département de la Mefou et Afamba, l'ignorance
des textes (A) et procédures (B) par les populations reste et demeure un
cimetière où vont s'enterrer les prétentions
sécuritaires des populations. En la réalité, les
populations du département observé, font preuve d'un
sous-développement juridique important dans le domaine foncier.
59 Entretien avec Monsieur le Maire de la Commune
d'Awae le 6 mai 2021.
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CIVIL
A. Le sous-développement juridique des populations du
département de la Mefou et Afamba en matière foncière
Les populations du département de la Mefou et Afamba
font état d'un substantiel sous-développement juridique, qui se
manifeste par la quasi-méconnaissance des textes régissant le
foncier au Cameroun, que ce soit en matière des terres de
première catégorie (1) ou en matière des terres de
deuxième catégorie (2).
1. L'ignorance du droit foncier substantiel en matière
d'immatriculation par les populations
L'obtention d'un titre foncier par la procédure
d'immatriculation directe est régie par le décret n°76/165
du 27 avril 1976 fixant les conditions d'obtention du titre foncier,
modifié et complété par le décret n°2005/481
du 16 décembre 2005. Ce décret en l'occurrence n'est pas
vulgarisé auprès des populations, ce qui justifie l'important
taux de rejet des demandes en immatriculation directe dans le
département. Ces populations fortement rurales ne se sont pas
appropriées de telles dispositions normatives afin de recourir à
la sécurité de leur patrimoine foncier. C'est certainement la
raison pour laquelle, elles sont parfois obligées de barder leurs
terres, ne maitrisant pas la règlementation. C'est état des
choses est également perceptible en matière de gestion des terres
du domaine national de deuxième catégorie.
2. L'ignorance du décret fixant des modalités de
gestion du domaine national
Tout comme le décret fixant les conditions d'obtention
du titre foncier, le décret n°76/166 du 27 avril 1976 fixant les
modalités de gestion domaine national est tout aussi ignoré par
les populations du département de la Mefou et Afamba. En la
réalité, l'ensemble de l'échantillon, opte pour
l'immatriculation directe alors qu'on observe une mise en valeur
problématique des terres datant d'avant le 5 août 1974. La
tendance est très souvent un essai de contournement aux fins
d'immatriculation directe, d'où la quantité importe des
procès60. Toutefois, si le droit substantiel en
matière foncière est ignoré par les populations du
60 Certaines personnes dans
l'échantillon ont eu l'idée de contourner la procédure de
concession pour celle de l'immatriculation directe, en immatriculant le terrain
au non d'une personne âgée de plus de 47. Mais parfois ça
tournait mal, car avant la procédure de mutation, la personne en
question décède est ses enfants, avec raison, s'accaparent du
terrain et généralement le vendent.
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département de la Mefou et Afamba, le droit processuel
l'est davantage, plombant ainsi la dynamique de sécurité
foncière prônée par l'Etat du Cameroun.
B. Un droit foncier processuel ésotériste chez
les populations du département de la Mefou et Afamba
Les populations du département de la Mefou et Afamba
connaissent très peu le droit foncier processuel. En effet, les
descentes sur le terrain permettent de comprendre que la procédure en
matière foncière constitue un obstacle à la
procédure foncière pour ces populations qui l'ignorent quasiment
(1), mais optent davantage pour des transactions illicites (2).
1. Une méconnaissance accrue des procédures chez
les populations
La sociologie de la connaissance des procédures en
matière foncière dans le département de la Mefou et Afamba
révèle une méconnaissance profonde de la part des
populations. De cette considération, il est possible de relever une
vulgarisation absente des procédures que ce soit celle de
l'immatriculation directe ou celle de la concession. Cette ignorance des
procédures conjuguées à l'important formalisme ne peuvent
que pousser les populations à opter les transactions illicites.
2. Le fait majoritaire des transactions illicites : la
persistance de l'abandon des droits coutumiers
Lors de la tournée de prise de contact et de
redynamisation socioéconomique de Monsieur le Préfet dans
l'arrondissement d'Assamba, un conseiller municipal posait alors la question
sur la valeur juridique du certificat d'abandon des droits coutumiers. La
réponse était sans appel : « le certificat d'abandon des
droits coutumiers n'a aucune valeur juridique ». Cependant, l'on note
le fait majoritaire des transactions foncières sous le fondement de ce
certificat dans le département de la Mefou et Afamba, grippant ainsi la
chaine de la sécurité foncière au Cameroun. Mais cette
sécurité foncière n'est pas seulement mise à mal
par l'indigence économique des populations et leur
sous-développement juridique, mais également par l'important taux
d'opposition et de conflits familiaux.
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Section II. Les obstacles sociologiques à la
sécurité foncière dans le département de
la Mefou et Afamba
L'une des principales caractéristiques du
Département de la Mefou et Afamba est l'important rythme des
transactions foncières. Soient-elles illicites ou licites, les
transactions foncières meublent le quotidien des populations de la Mefou
et Afamba. Aussi nombreuses sont-elles, elles ne sont pas exemptes de toutes
irrégularités qui justifient parfois, l'important nombre de
conflits familiaux (I) et d'oppositions (II).
I Les conflits fonciers intrafamiliaux : des obstacles
à la sécurité foncière dans le département
de la Mefou et Afamba
L'analyse de la situation foncière de la Mefou et
Afamba permet de distinguer deux catégories de populations, les
populations détentrices de droits d'appropriation sur la terre, et les
populations dont les membres accèdent à la terre essentiellement
à travers des arrangements institutionnels locaux à l'instar de
la location, du métayage, des prêts contre entretien des
plantations. Les conflits qui peuvent en naitre, sont de l'ordre de la donation
intergénérationnelle (A), d'une part, et des transferts
intrafamiliaux d'autre part (B).
A. Impact de la donation sur le foncier familial et entrave
à la sécurité foncière
Le fonctionnement du système foncier fait apparaitre
des changements sociaux importants dans le processus de transmission
intergénérationnelle des droits sur la ressource. La donation
constitue le mode principal de transmission des droits de gestion sur le
patrimoine foncier familial. Cependant, le réseau de parenté dans
le département de la Mefou et Afamba permet de diffuser et d'entretenir
des conflits. Dans le village « Ebolmedjom » dans
l'arrondissement de Nkolafamba en l'occurrence, la transmission
intergénérationnelle des droits fonciers a été
à l'origine des conflits résolus par le Sous-préfet de
cette unité administrative. En l'espèce, le système de
donation remis en cause par les membres de la famille biologique avait abouti
à des conflits énormes diffusés par l'appétit
foncier. Quoiqu'il en soit, la dynamique de donation est appelé à
disparaitre sous réserve d'un établissement sous forme
notariée. Ces conflits familiaux se manifestent également par un
transfert intrafamilial des terres ou des plantations.
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CIVIL
B. Les transferts intrafamiliaux des terres et des plantations
comme source de conflits et entraves à la sécurité
foncière
Les transferts intrafamiliaux des terres ou des plantations
s'opèrent majoritairement en ligne patrilinéaire. Les
gestionnaires actuels des patrimoines dans leur stratégie de
transmission des droits de propriété sur la terre des nouvelles
générations, distribuent une proportion importante des terres
à leurs propres enfants via la donation. Ce résultat traduit une
évolution dans les pratiques sociales de transmission des droits sur la
terre. Dans un contexte de recomposition des relations sociales entre les
membres de la famille sous l'influence des facteurs internes, et externes, les
structures familiales foncières du département de la Mefou et
Afamba ne peuvent garantir actuellement la sécurité
foncière. Avec les changements qui s'opèrent et la
généralisation des pratiques de l'agriculture, la gestion des
patrimoines fonciers familiaux n'incombe au seul chef de matrilignage, mais
à différents aînés au sein des familles. Toutefois,
il importe également de relever le fait majoritaire des oppositions,
comme entrave à la sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba.
II Les oppositions comme obstacles à la
sécurité foncière dans la Mefou la Mefou et Afamba
Les oppositions trouvent leur fondement à l'article 16
nouveau du décret n°2005/481 du 16 décembre 2005. En effet,
à partir du jour du dépôt à la
sous-préfecture de la réquisition d'immatriculation, et
jusqu'à la publication au bulletin des avis fonciers et domaniaux, de
l'avis de clôture de bornage, toute personne intéressée
peut intervenir soit par voie d'opposition, soit par demande d'inscription. Ces
oppositions sont omniprésentes dans le département de la Mefou et
Afamba (B), même si la législation les encadre en termes de
conditions (A).
A. Les conditions de l'opposition
Il se dégage du décret n°2005/481 du 16
décembre 2005 que, les personnes habilitées à faire
opposition doivent préalablement avoir un intérêt. Aussi,
l'auteur de l'opposition ou des demandes d'inscription doit être un tiers
à la procédure d'immatriculation, c'est-à-dire une
personne autre que le requérant, comme le souligne Nenzeko Kagho
Clarisse Julienne61. L'opposant peut alors être une personne
physique ou morale dont l'immatriculation préjudicie
61 C.J Nenzeko Kagho, Le contentieux foncier,
Mémoire de DEA droit privé, Université de Yaoundé
II, 2003.
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à ses droits. De même, une collectivité
coutumière peut s'opposer pour le compte de ses membres. Cependant,
l'intérêt doit être suffisant pour faire opposition ou
demander une inscription. Ainsi, le titulaire d'une autorisation d'exporter de
l'or a un intérêt suffisant pour faire opposition, lorsque le
législateur lui donne le droit d'occuper le terrain
domanial62. Ces oppositions constituent alors à proprement
parlé, une entrave à la sécurité
foncière.
B. L'impossible sécurité foncière dans le
Mefou et Afamba en cas d'opposition
Les oppositions à l'immatriculation constituent l'un
des obstacles des plus prégnants à la sécurité
foncière dans le département de la Mefou et Afamba. En la
réalité et sous peine de nullité, aucun titre foncier ne
saurait être établi avec des oppositions en marge. Dans le
département de la Mefou et Afamba en l'occurrence, l'on observe un
important rythme des oppositions chez les populations. Ce
phénomène est observable dans presque tous les arrondissements
que compte la Mefou et Afamba. Dans l'arrondissement de la Nkolafamba
spécifiquement, les descentes sur le terrain ont permis de constater la
surcharge du calendrier de Monsieur le Sous-Préfet pour cause de
levée d'oppositions, afin de booster la dynamique de sécurisation
foncière dans l'unité administrative dont il a la charge.
62 V. Gasse, Le droit foncier
outre-mer et son évolution depuis les indépendances, Th.
Dacty, Tome I, Aix-Marseille, 1968, p. 77.
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Conclusion
La sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba se trouve être
problématique. Ceci en raison des heurts à la fois logistiques et
sociologiques. En la réalité, si l'indigence économique
des populations conjuguée à l'ignorance des procédures
vient considérablement obstruer la sécurité
foncière, les conflits intrafamiliaux et les oppositions ne font que
plomber cette réalité à laquelle tient l'Etat.
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CIVIL
Conclusion de la deuxième partie
La sécurité foncière est une
réalité à laquelle tient l'Etat camerounais. Malgré
les singularités contextuelles, il est à préciser que
l'Etat du Cameroun a aménagé un dispositif à la fois
institutionnel et procédural en la matière. Le droit substantiel
et le droit processuel sont contenus et reconnus en matière de
sécurité foncière au Cameroun. Mais le terrain fait
état de certains heurts qui ont tendance à plomber cette
dynamique. Dans le département de la Mefou et Afamba en l'occurrence, il
est possible d'observer des résistances non pas naturelles ou expresses,
mais dues non seulement à l'indigence économique, mais aussi au
sous-développement juridique des populations. A cela, s'ajoutent les
conflits intrafamiliaux et le fait majoritaire des oppositions. Ce qu'il y'a
à retenir c'est que la sécurité foncière reste et
demeure un vaste chantier, une réelle bastille à prendre par les
populations.
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Conclusion générale
Au demeurant, le stage dans le département de la Mefou
et Afamba nous a permis de saisir la réalité du terrain. En la
réalité, ce travail de recherche et de compte rendu nous a permis
de mettre en exergue le département de la Mefou et Afamba d'un point de
vue historique et géographique. Par la suite, nous avons mis sur
scène le déroulement de stage avant de présenter la
problématique de la sécurité foncière dans ledit
département. Il en ressort donc que la sécurité
foncière reste un vaste chantier à acheminer par les
autorités administratives ainsi que par les citoyens qui se doivent
d'être civiquement responsables. Pour l'agent public, il se
présente juste comme un facilitateur en la matière car il est au
service de l'Etat et du citoyen.
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Annexes
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Table des matières
Sommaire i
Dédicace ii
Remerciements iii
Liste des figures et tableaux iv
Liste des abréviations v
Résumé vi
Abstract vii
PREMIERE PARTIE : RAPPORT DE STAGE 1
CHAPITRE I : STRUCTURE DU STAGE DANS SON ENVIRONNEMENT 3
Introduction 3
Section I. Présentation générale du
département de la Mefou et Afamba 3
I.Aux origines du département de la Mefou et Afamba
3
II.Présentation géographique du
département de la Mefou et Afamba
4
A. La géographie physique 4
B. La géographie humaine 5
Tableau 1: Répartition de la population de la Mefou et
Afamba 5
C. La géographie administrative 6
Section 2 : présentation de la préfecture de
Mfou 8
Tableau 2: préfet s'étant succédés
dans le département de la Mefou puis de la Mefou et Afamba
8
I.Le préfet
9
A. Le statut du Préfet 10
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B. Les attributions du Préfet 10
II.Les adjoints préfectoraux
10
III.Les services de la Préfecture de Mfou
11
Conclusion 14
CHAPITRE II 15
DEROULEMENT DU STAGE 15
Introduction 15
Section I. Planification du stage et services visités
15
I.Les arrondissements
16
A. L'arrondissement de Mfou 17
Figure 1: carte de la Comme d'Arrondissement de Mfou 18
B. L'arrondissement de Nkolafamba 18
Figure 2: carte de la commune d'Arrondissement de Nkolafamba
19
C. L'Arrondissement de Soa 20
D. L'Arrondissement d'Assamba 20
Figure 3: carte de la commune d'arrondissement d'Assamba
21
E. L'Arrondissement d'Awae 22
Figure 4: carte de la commune d'arrondissement d'Awae 22
II.Les Collectivités Territoriales
Décentralisées
23
A. La Mairie de Mfou 23
B. La Mairie de Nkolafamba 24
C. La Mairie de Soa 25
D. La Mairie d'Awae 25
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III.Les services publics départementaux
26
A. La Délégation Départementale du
MINDCAF 26
B. Le Contrôle Départemental des Finances 27
C. La Recette des Finances 27
D. Le Centre Départemental des Impôts 28
E. La Délégation Départementale du
MINEPAT 28
F. La Délégation Départementale du
MINMAP 29
G. La Délégation Départementale du
MINCOMMERCE 29
H. La Délégation Départementale du
MINADER 30
I. La Délégation Départementale du MINTP
30
J. La Délégation Départementale du
MINTRANSPORTS 31
K. Les services de sécurité 32
IV.Les services de sécurité
32
A. L'Etat-Major de la Compagnie de Gendarmerie de Mfou 32
B. Le Commissariat spécial de Mfou 32
C. Le Commissariat de sécurité publique de Mfou
33
D. La Prison Principale de Mfou 33
Section II. Les activités du stage 34
I. Les activités menées à la
préfecture 34
A. le traitement des dossiers administratifs 34
B. La participation aux réunions de l'Etat-major mixte
départemental 35
C. La gestion du courrier et la formalisation des documents
35
II.Les activités menées hors de la
préfecture
36
A. Cérémonies publiques de prise de
commandement 36
B. Tournée de prise de contact et de redynamisation
socio-économique 37
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
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C. NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 100
CIVIL
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 101
CIVIL
Descente sur le terrain avec la Commission Consultative de
gestion du domaine
national 38
D. Accueil d'un membre du gouvernement dans le
Département 38
Conclusion 39
CHAPITRE 3 : 40
DE LA PERFECTIBILITE DE LA FORMATION DES STAGIAIRES ET DU
SERVICE
PUBLIC 40
Introduction 40
Section I. Remarques et difficultés rencontrées
durant le stage 40
I.Les difficultés rencontrées par les services
publics
40
A.L'insuffisance des moyens matériels, infrastructurels
et financiers
40
B. Les coupures régulières d'énergie
électrique 41
C. L'insuffisance de la ressource humaine et la
vétusté des locaux abritant les services 41
D. L'insécurité 41
II.Les difficultés rencontrées par les
stagiaires
42
A. La durée du stage relativement courte 42
B. Les difficultés liées au transport et au
logement 42
C. La lenteur dans la transmission du chronogramme de stage
aux différents responsables 43
Section II. Suggestions en vue de l'amélioration du stage
et du service public 43
I.Suggestions pour l'amélioration du service public
administratif
43
A. Un personnel en nombre suffisant 43
B. La fourniture en moyens matériels 43
C. La résolution du problème d'énergie
électrique 44
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
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II.Suggestions pour l'amélioration du stage
44
A. L'allongement du temps imparti au stage 44
B. Le logement des stagiaires 45
Conclusion 46
Conclusion de la première partie 47
DEUXIEME PARTIE : 48
LA SECURITE FONCIERE AU CAMEROUN : UNE ETUDE DE CAS A PARTIR
DU
DEPARTEMENT DE LA MEFOU ET AFAMBA 48
A. Objet de l'étude 50
B. Intérêt de l'étude 50
C. Délimitation de la recherche 51
1. Délimitation spatiale 51
Figure 5 Départements de la MEFOU ET AFAMBA 51
2. Délimitation temporelle 52
3. Délimitation matérielle 52
D. Cadre conceptuel 54
E. Construction de la problématique 57
1. L'état de la question 57
2. Formulation de la problématique 58
3. Hypothèses de recherche 59
a. Hypothèse principale 59
b. Hypothèses secondaires 59
F. Méthodologie de la recherche 59
1. Le cadre d'analyse 59
a. Le néo institutionnalisme sociologique 59
b. La dogmatique juridique 61
2. La collecte des données 61
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 102
CIVIL
3. Répartition de l'échantillon 61
G. Articulation du plan 62
CHAPITRE IV 63
LA CONSECRATION INSTITUTIONNELLE DE LA SECURITE FONCIERE AU
CAMEROUN DES ACTEURS ET DES PROCEDURES 63
Introduction 63
Section I. Les acteurs de la sécurité
foncière au Cameroun : une dynamique de
complémentarité des rôles 64
I.Les acteurs de la sécurisation foncière au
Cameroun
65
A. Les acteurs collégiaux de la sécurité
foncière au Cameroun 65
1. L'importance du rôle de la commission consultative
65
2. La commission de règlement des litiges 66
B. Les acteurs individuels de la sécurisation
foncière 66
1. Le sous-préfet dans le processus de
sécurisation foncière 66
2. Le chef service départemental du cadastre : un acteur
technique incontournable 67
II.Les acteurs de la sécurité foncière au
Cameroun
68
A. Le rôle du Ministre des Domaines, du Cadastre et des
Affaires Foncières dans la
sécurité foncière au Cameroun 68
1. Les compétences générales du Ministre
des Domaines, du Cadastre et des Affaires
Foncières 68
2. La sécurité foncière et le MINDCAF : cas
spécifique des concessions 69
B. Le conservateur foncier et la sécurité
foncière au Cameroun 69
1. Le conservateur foncier et l'établissement du titre
foncier 69
2. L'entretien et la conservation des livres fonciers 70
Section II. Les procédures de la sécurité
foncière au Cameroun 70
I.La sécurité foncière à partir du
domaine national de première catégorie : l'immatriculation
directe 71
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 103
CIVIL
NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 104
CIVIL
A. Caractères de l'immatriculation et les conditions
d'habilitation 71
1. Les caractères de l'immatriculation 71
2. Les conditions d'habilitation en matière
d'immatriculation directe 72
B. La procédure d'immatriculation directe 72
1. La constitution du dossier de l'immatriculation 73
2. Parcours et traitement du dossier 73
II.La sécurité foncière à partir du
domaine national de deuxième catégorie : la concession
76
A. La concession provisoire : un gage de sécurité
foncière 76
1. Les conditions de recevabilité des dossiers : du
dépôt des demandes 76
2. Le cycle de vie de la concession provisoire : de
l'attribution à la fin de la concession
77
B. De la sécurité foncière à partir
de la concession définitive ou du bail emphytéotique 77
1. Les conditions de la concession provisoire et le rôle
des acteurs 77
2. Les inférences financières de la concession
définitive 78
Conclusion 79
CHAPITRE V : 80
LA PROBLEMATIQUE SECURITE FONCIERE DANS LA MEFOU ET AFAMBA 80
Introduction 80
Section I. La sécurité foncière dans la
Mefou et Afamba : des heurts logistiques 80
I. La sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba neutralisée par l'indigence
économique des populations 81
A. Aperçu de la consistance du coût de la
sécurité foncière 81
1. Grille tarifaire des droits afférents aux
procédures d'immatriculation et de
concession 81
Tableau 3 : redevance de base des concessions des
dépendances du domaine national 81
2. Aperçu du coût des travaux topographiques et
cadastraux 82
Tableau 4 : tarifs des tirages de plans 82
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
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B. Le niveau de vie des populations comme obstacle à
la sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba 83
1. La vie économique des populations du
département de la Mefou et Afamba 83
2. Sécurité foncière, populations du
département de la Mefou et Afamba et les « financiers » 84
II.L'ignorance des textes et des procédures comme entrave
à la sécurité foncière dans le
département de la Mefou et Afamba 84
A. Le sous-développement juridique des populations du
département de la Mefou et
Afamba en matière foncière 85
1. L'ignorance du droit foncier substantiel en matière
d'immatriculation par les populations 85
2. L'ignorance du décret fixant des modalités de
gestion du domaine national 85
B. Un droit foncier processuel ésotériste chez
les populations du département de la Mefou et Afamba 86
1. Une méconnaissance accrue des procédures chez
les populations 86
2. Le fait majoritaire des transactions illicites : la
persistance de l'abandon des droits coutumiers 86
Section II. Les obstacles sociologiques à la
sécurité foncière dans le département de la
Mefou
et Afamba 87
ILes conflits fonciers intrafamiliaux : des obstacles à la
sécurité foncière dans le département
de la Mefou et Afamba 87
A. Impact de la donation sur le foncier familial et entrave
à la sécurité foncière 87
B. Les transferts intrafamiliaux des terres et des plantations
comme source de conflits et
entraves à la sécurité foncière 88
IILes oppositions comme obstacles à la
sécurité foncière dans la Mefou la Mefou et Afamba
88
A. Les conditions de l'opposition 88
B. L'impossible sécurité foncière dans le
Mefou et Afamba en cas d'opposition 89
Conclusion 90
Conclusion de la deuxième partie 91
La sécurité foncière au Cameroun : une
étude de cas à partir du département de la Mefou et
Afamba
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NTOUAL AMOUGOU CEDRIC/ ELEVE ADMINISTRATEUR 105
CIVIL
Conclusion générale 92
Bibliographie 93
Annexes 96
Table des matières 97
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