Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en République Démocratique du Congo, de 2013 à 2022par Raphaël WADIADIO Université de Kinshasa - Licence 2022 |
(b) 3.2. Perspectives pour l'avenir48(*)Au regard des contraintes élucidées ci-haut sur tout ce qui empêche une bonne applicabilité de la politique monétaire et de change dans l'économie congolaise, ce présent travail présente une série des mesures à mettre en oeuvre pour chaque contrainte afin d'éliminer ce fléau. (c) 3.2.1. Perspective liée à la dollarisationLa forte dollarisation constitue un frein à l'efficacité de la politique monétaire. On peut penser que cette situation va perdurer en RDC dans les années à venir. Avec le régime actuel de taux de change flottants, la BCC a une certaine marge d'autonomie pour fixer sa politique monétaire, malgré un grand nombre de facteurs limitatifs, comme le peu de profondeur du marché de capitaux, la forterépercussion du taux d'intérêt, la faiblesse des institutions monétaires et la dollarisation du marché du crédit. En remédiant à ces faiblesses structurelles, on pourrait inverser la tendance à la dollarisation, mais cela devrait prendre un certain temps.D'autres cadres de politique monétaire pourraient permettre une plus grande efficacité mais chaque type de cadre présente des inconvénients dans le contexte économique et institutionnel actuel. Nous allons examiner ci-dessous quelques-unesde ces options d'amélioration par rapport au statu quo: en particulier la dollarisation complète etrégimes d'ancrage rigide. 1. La dollarisation complète pourrait accélérer l'approfondissement du secteur financier. Étant donné la petite taille du marché en monnaie nationale dans le régime actuel, le développement d'instruments financiers en monnaie nationale est coûteux et peu attractif. En outre, les réserves obligatoires en monnaie nationale limitent la capacité des banques commerciales à accroître leur base de dépôts en dollars, ce qui pousse les gros investisseurs à opérer à l'aide de comptes off-shore. Avec la dollarisation complète, cette contrainte disparaîtrait. 2. Le principal avantage d'un ancrage rigide est d'arrimer la politique monétaire nationale à une banque centrale étrangère respectée. A la différence des autres objectifs monétaires, un objectif de taux de change est simple et facile à comprendre et à suivre pour le public. Un ancrage rigide peut aussi contribuer à atténuer le problème de crédibilité « comme celui dont souffre la RDC » parce qu'il impose un resserrement des conditions monétaires lorsque la monnaie nationale a tendance à se déprécier (et vice versa), au prix d'un épuisement des réserves de devises. L'avantage d'un régime d'ancrage rigide par rapport à la dollarisation complète est qu'il permet de garder ouverte la possibilité d'ajuster le Taux de change en cas de très gros choc, mais un manque de crédibilité peut être une invitation aux attaques spéculatives et conduire à un épuisement rapide des réserves internationales. La possibilité de jouer sur le taux de change permettrait d'alléger la pression vers une réponse budgétaire ou des ajustements de salaires. Un système de dollarisation totale ou d'ancrage fixe pourrait être un moyen rapide de renforcer la crédibilité et améliorer la stabilité macroéconomique. La forte dollarisation présente des caractéristiques qui l'apparentent à un système de rattachement strict. En éliminant de facto la possibilité de monétiser les déficits budgétaires, la dollarisation complète pourrait offrir l'avantage de renforcer la stabilité macroéconomique et la confiance des investisseurs. * 48 Felix Fischer, Charlotte L. et Samir J, Op. Cit, pp. 19-27. |
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