Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en République Démocratique du Congo, de 2013 à 2022par Raphaël WADIADIO Université de Kinshasa - Licence 2022 |
Article III. CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITREIl nous a paru utile dans le cadre de ce premier chapitre de notre étude qui s'intitulecadre conceptuel de l'étude de présenterune vue d'ensemble sur la politique monétaire et la politique de change. Dans la première section, nous avons présenté la généralité conceptuelle de la politique monétaire où nous l'avions défini, donné son champs d'investigation, ses objectifs, ses instruments, ainsi qu'à la présentation de ses canaux de transmission. Dans la deuxième section, il était question de présenté la généralité conceptuelle de la politique de change où nous l'avions défini, ens'attelantsur ses objectifs et ses instruments enfin d'éliminer toute équivoque liée à notre compréhension de ce terme. Au regard de ce qui précède, le chapitre suivant présente le cadre d'analyse théorique de la présente étude. Article IV. CHAPITRE II. CADRE D'ANALYSE THEORIQUELe présent chapitre est axé sur les fondements théoriques de la stabilité interne et externe des prix, ainsi que la revue de la littérature qui nous sert de référence scientifique pour notre étude, dans la mesure où il nous offre la théorie sur laquelle se basera notre travail. Section 4.01 SECTION 1. FONDEMENTS THEORIQUES DE LA STABILITE INTERNE ET EXTERNE DES PRIXLa stabilité des prix détermine la stabilité de la monnaie, tant du point de vue interne qu'externe. La stabilité interne maîtrise de l'inflation pour préserver la consommation et l'épargne. La hausse des prix, en diminuant le pouvoir d'achat d'une unité monétaire, fait perdre la confiance des résidents en sa valeur. La perte de confiance provoque le retrait des dépôts bancaire. Et la stabilité externe recherche de la valorisation de la monnaie face aux marchés des changes. Vis-à-vis de l'extérieur, une monnaie à faible pouvoir d'achat est moins demandée sur le marché de change. Elle se déprécie par rapport aux autres devises. Trois approches théoriques sont analysées dans cette première section, à savoir : 1. l'approche monétaire de la balance des paiements ; 2. l'approche de l'absorption ; 3. l'approche du taux de change d'équilibre et stratégies d'ouverture. (a) 1.1. Approche monétaire de la balance des paiements (AMBP)18(*)L'AMBP est le fondement théorique de tous les programmes élaborés par le FMI. Dans cette approche, les déséquilibres de la balance de paiement sont mis en relation avec l'excès de création monétaire. Ce modèle, permet de calculer le montant de crédit compatible avec un objectif fixé de niveau des réserves extérieures. Il se repose sur deux hypothèses : a. la stabilité de la demande de monnaie, qui ne dépendrait que des besoins de transaction et correspondrait à une fraction du revenu nominal que les agents économiques souhaitent détenir sous forme liquide. b. le caractère exogène de l'offre de monnaie, conçue comme résultant d'une décision autonome des autorités monétaires qui fixent le niveau de la composante interne de la base monétaire. Le modèle de base de l'AMBP s'écrit comme suit : Md = kPY(1) Ms = m(C + R) (2) P = eP* (3) Md = Ms (4) B = ?R (5) Avec Md : la demande de monnaie ; Ms : l'offre de monnaie ; P : niveau des prix ; Y : revenu national ; C : contreparties internes de la base monétaire ; R : réserves extérieures nettes ; P* : niveau étrangers ; B : solde de la balance des paiements ; k est l'inverse de la vitesse de circulation-revenu de la monnaie; m est l'inverse du coefficient de réserves appliqué par les banques de second rang. - la première équation (Md = kPY) traduit la relation quantitative de la monnaie. Elle décrit la stabilité de la demande de monnaie et sa relation proportionnelle avec le revenu. - la deuxième équation (Ms = m(C + R)) traduit l'idée que l'offre de monnaie dépend de la contrepartie interne (C) et externe (R) de la base monétaire, par le jeu d'un multiplicateur m (inverse du coefficient de réserve appliqué par les banques du fait d'une réglementation ou du respect des normes prudentielles). - la troisième équation (P = eP*) reprend l'hypothèse du prix unique : pour un petit pays, c'est le niveau des prix internationaux qui s'applique, par simple conversion au taux de change en vigueur. - la quatrième équation (Md = Ms) postule l'existence d'un équilibre sur le marché de la monnaie ; - la cinquième équation (B = ?R) qui est une simple identité comptable, énonce le solde de l'approche monétaire de la balance des paiements (ambp). Balance globale des paiements est égal à la variation des réserves de change. Ceci permet d'écrire la relation souhaitée entre la création monétaire et le niveau des réserves (en situation de taux de change fixe) : R = (k/m).eP*Y - C (la sixième équation) Le niveau des réserves, et donc le solde de la balance de paiement (BP), en taux de change fixes et à niveau de revenu fixe (donc à court terme) ne dépend que du niveau de crédit interne accordé par la banque centrale (en supposant fixes les coefficients k et m). Dans cette optique, tout déséquilibre de BP a donc son origine dans un excès d'offre de monnaie. Il en résulte que toute expansion du crédit intérieur se traduit par une diminution du niveau des avoirs extérieurs nets. Si l'offre de monnaie est supérieure à ce que les agents souhaitent détenir sous forme liquide, l'excédent sera utilisé pour acheter des biens importés (puisque la production, à court terme, est fixe, surtout sous l'hypothèse de plein-emploi) ou pour faire des placements à l'étranger (dans la mesure où le marché financier interne ne permet pas de réaliser de tels placements). Dans une version plus complexe du modèle, on fait intervenir une demande accrue de biens locaux résultant de l'excès de monnaie, demande qui se traduirait par un processus inflationniste du fait de la fixité de l'offre, et partant par une perte de compétitivité débouchant sur un déséquilibre de la balance commerciale (effets indirects). Quel que soit le type d'effet retenu, les réserves baisseront jusqu'au moment où le niveau de l'offre de monnaie retrouvera le niveau d'encaisses désirées. Tout déséquilibre extérieur ne serait donc que le symptôme d'un mal profond, d'origine monétaire. Le rétablissement de l'équilibre de la BP passe donc alors par la réduction du crédit intérieur : crédit à l'Etat et crédit à l'économie. Dans un premier temps, sera donc préconiser de réduire le financement monétaire de l'Etat (ce qui élimine aussi un éventuel effet d'éviction du secteur privé de l'accès aux financements), et si cela s'avère insuffisant, de réduire aussi le crédit à l'économie. Ce dernier objectif peut s'atteindre de diverses manières, soit par plafonnement de la progression des crédits, soit par le jeu du taux d'intérêt : on préconise ainsi fréquemment le rétablissement de taux d'intérêt positifs, dans le double but de réduire le crédit et de stimuler l'épargne, supposée sensible au taux d'intérêt (libéralisation financière). * 18 Leçon 6 : Fondements théoriques de la stabilisation et de l'ajustement, Bamba N'GALADJO, 2017. |
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