FACULTÉ DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES
BP. 832 KINSHASA XI
SYNERGIE POLITIQUE MONETAIRE ET POLITIQUE DE CHANGE POUR UNE
STABILITE DES PRIX EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO,
DE 2013 à 2022.
WADIADIO TONDELE Raphaël
Graduée en Sciences Economiques et de
Gestion
Année Académique 2021- 2022
Mémoire présenté et défendu en vue
de l'obtention du titre de licencié en sciences économiques
Directeur : Professeur Henry GERENDAWELE
NGBASE
Rapporteur : Assistant Walter NSONGOLO
SIKATOMISA
EPIGRAPHE
« La stabilité des prix est un objectif
essentiel de la politique monétaire, mais elle ne peut être
atteinte durablement sans une synergie avec la politique de change, qui doit
être cohérente avec les objectifs de stabilité des
prix. »
Jean-claude Trichet,
Ancien Président de la Banque Centrale
Européenne, 2006.
DEDICACE
Nous
dédions ce travail à nos chers parents, Moïse TONDELE MAMBU
et Aimérance DIABATANTU NDANGALA qui ont été pour nous un
soutient sur tous les plans et qui ne se sont jamais lassés pour notre
formation et notre avenir.
WADIADIO TONDELE Raphaël.
REMERCIEMENTS
Afin de répondre aux dispositions en vigueur,
régissant l'enseignement Supérieur et Universitaire en
République Démocratique du Congo, il est obligatoire pour tout
étudiant à la fin de deuxième cycle de produire un travail
de fin d'étude.
A tout Seigneur tout honneur, nous adressons nos remerciements
à notre Seigneur Dieu, qui nous a donnés la force, le courage,
l'intelligence et la sagesse pour arriver jusqu'ici.
Nos remerciements s'adressent au Directeur de ce travail, le
ProfesseurHenry GERENDAWELE NGBASEpour son aide, sa patience
et ses encouragements. Malgré ses multiples occupations, il a
accepté de diriger ce travail.
Nous exprimons notre gratitude à monsieur
l'AssistantWalter NSONGOLO SIKATOMISA pour son encadrement,
nous souhaitons qu'il reçoive à travers ces lignes toute notre
reconnaissance. Ses précieux conseils et suggestions nous ont beaucoup
aidés lors de la rédaction de ce travail.
Nos remerciements s'adressent à tous les Professeurs de
la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion qui se sont
donnés corps et âme pour nous former.Ainsi qu'à notre alma
mater, l'Université de Kinshasa.
Nous ne saurons oublier le soutien combien louable de nos
oncles, frères et soeurs ; A notre oncle KIMBANGI BUNZEYI Charles,
ainsiqu'à nos frères et soeurs NDOZIDIANU TONDELE
Chançard, BAKUTANA TONDELE Carmel, NSANA TONDELE Miriam, NTOMONO TONDELE
Gédéon pour leur soutien, conseil et prière.
A mes amis et connaissances pour le soutien inconditionnel que
nous avons bénéficié, MAKANA Plady, NTUALANI Daniel, YOMBO
Creolus, MIMPI Moïse, NZUZI Divin, MANDEKE Richard, BASALANGA Jordi,
KABATA Jordi, KABALAAaron, MABENGA Precilia, TEMBO Geneviève, NTELA
Cyndi, MPEMBELE Fauspa, nous ne trouvons pas les mots pour leur dire combien
leur fraternité doublée d'une amitié sans égale
nous a aidé dans ce parcours.
Nous exprimons notre gratitude à une personne
particulière avec laquelle nous avons mené ce combat corsé
durant ces cinq années et qui a ménagé beaucoup d'efforts
pour nous soutenir à travers ses multiples encouragements et
prières, MAFUTA SALEM Maeguy tu es et resteras à jamais dans
notre coeur.
Que ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont
contribué à la réalisation de ce modeste travail,
trouvent à travers de ces écrits l'expression de notre grande et
sincère reconnaissance.
WADIADIO TONDELE Raphaël.
LISTES DES SIGLES ET
ABREVIATIONS UTILISEES
ADF :Dickey - Fuller Augmenté
BCC : Banque Centrale du Congo
BCE : Banque Centrale Européenne
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
CDF : Franc Congolais
CEDEAO : Communauté des Etats De
l'Afrique de l'Ouest
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CFA : Communauté Française
d'Afrique
FED : Reserve Fédérale
FMI : Fond Monétaire
International
PIB : Produit Intérieur Brut
RDC : République Démocratique
du Congo
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest-Africaine
USD : United States Dollar
VAR : Vecteur Auto Régressif
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau 1: Evolution de l'offre de monnaie (en
millions de CDF) fin période de 2013 à 2022
2
Tableau 2 : Evolution du Taux directeur et du taux
d'inflation (officiels) de la BCC fin période de 2013 à 2022
37
Tableau 3 : Evolution de l'instrument coefficient
de réserves obligatoires (en milliards de CDF) et du taux d'inflation
fin période de 2013 à 2022
40
Tableau 4 : Evolution de l'instrument fourchettes
d'appel d'offres du bon BCC (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin
période de 2013 à 2022
42
Tableau 5 : Analyse de la corrélation entre
le taux directeur et le taux d'inflation fin période (de 2013 à
2022)
43
Tableau 6 : Evolution des types d'inflation fin
période en RDC (de 2013 à 2022)
46
Tableau 7 : Bilan de la stabilité
monétaire en RDC
47
Tableau 8 : Evolution du taux de change officiel
fin période de 2013 à 2022
49
Tableau 9 : Corrélation interventions
de la BCC et Stabilité du taux de change
53
Tableau 10 : Analyse de la corrélation
intervention (achat) de la BCC et Stabilité du taux de change
parallèle
54
Tableau 11 : Analyse de la corrélation
intervention (vente) de la BCC et Stabilité du taux de change
parallèle
55
Tableau 12 : Résultats des tests de
Dickey-Fuller Augmenté (ADF)
60
Tableau 13 : Détermination du
décalage optimal
61
Tableau 14 : Estimation des coefficients du
VAR(1)
62
Tableau 15 : Résultat du test de
causalité
64
Tableau 16 : Décomposition de la variance de
l'erreur
67
LISTE DES
GRAPRIQUES
Graphique 1 : Evolution de l'offre de monnaie (en
millions de CDF) fin période de 2013 à 2022
2
Graphique 2 : Evolution du multiplicateur
monétaire de 2013 à 2022
36
Graphique 3 : Evolution du Taux directeur et du
taux d'inflation (officiels) de la BCC fin période de 2013 à
2022
43
Graphique 4 : Evolution de coefficient de
réserves obligatoires et du taux d'inflation de 2013 à 2022
44
Graphique 5 : Evolution des fourchettes d'appel
d'offres du bon BCC et du taux d'inflation de 2013 à 2022
45
Graphique 6 : Evolution du taux de change officiel
fin période de 2013 à 2022
50
Graphique 7 : Evolution des interventions de
la BCC et la stabilité du taux de change parallèle
54
Article I. INTRODUCTION
0.1. Problématique
La République Démocratique du Congo, à
l'instar des autres pays en développement, est confrontée
à la problématique d'instabilité monétaire, qui
entrave le développement et la croissance économique du pays,
tout en fragilisant la situation sociale de la population.
Depuis son accession à l'indépendance en juin
1960, la stabilité monétaire est considérée comme
le cheval de batail de tous les gouvernements qui se sont
succédés enfin de préserver le pouvoir d'achat de la
population et d'assurer le bien-être de tous les congolais. La recherche
de la stabilité des prix est considérée comme le but
premier de la politique monétaire, car la maîtrise de l'inflation
est primordiale, non seulement pour l'activité privée, mais aussi
pour la sauvegarde du pouvoir d'achat de la population1(*). Vis-à-vis de
l'extérieur, une monnaie à faible pouvoir d'achat est moins
demandée sur le marché de change. Par conséquent, elle se
déprécie par rapport aux autres devises.
L'économie de la RDC étant une petite
économie ouverte, un grand nombre de biens qui y sont consommés
viennent de l'extérieur et l'instabilité externe de sa monnaie
entraine des effets pervers sur son économie. Il sied de noter que pour
obtenir et maintenir la stabilité interne et externe de la monnaie sur
la durée, l'autorité monétaire est appelée à
assurer une bonne coordination des politiques monétaire et de change.
La RDC a de 1990 à 2001, dans un contexte
d'instabilité politique et sécuritaire, affichée
d'importantes contreperformances économiques,
caractérisées par : une détérioration continue
de la balance commerciale, une hyper inflation, une dépréciation
continue de la monnaie nationale, un taux de croissance négatif et une
baisse considérable des réserves de change. Le taux d'inflation
s'est situé à plus de 1 900% en moyenne. Une grande
réforme monétaire a été opéré dans
l'objectif d'assurer la stabilité interne et externe de la monnaie
nationale. Le nouveau zaïre a été remplacé par le
franc congolais en 1998.
Depuis sa mise en circulation jusqu'à ce jour, le Franc
congolais est toujours marqué par des très fortes fluctuations.
Le taux de change qui était à 1,38 CDF/1$ est à ce jour
à 2 462,5CDF/1$, soit un taux de dépréciation de plus
de 178 000%. Le taux d'inflation a quant à lui, connu de
très forte variabilité suite aux différents chocs internes
et externes qu'a connu le pays. Il est resté néanmoins relative
stable durant les dix dernières années.
Au regard de ce qui précède, il y a lieu de
s'interroger sur le sens de la causalité entre ces deux indicateurs
macroéconomiques et la refondation de l'autorité monétaire
à travers la formulation ; et la mise en oeuvre de la politique
monétaire et de change dans l'évolution de la valeur interne et
externe de la monnaie nationale. Ainsi, les préoccupations
fondamentales, auxquelles la présente étude essaie d'analyser
sont les suivantes :
- Les politiques monétaire et de change mise
en oeuvre par la Banque Centrale du Congo durant la période sous
étude ont-t-elles été efficacement
coordonnées ?
- Existe-il une relation de cause à effet
entre le taux d''inflation et le taux de change en
RDC ?
0.2. Hypothèse
Une hypothèse est une proposition ou une explication
que l'on se contente d'énoncer sans prendre position sur son
caractère véridique, c'est-à-dire sans l'affirmer ou la
nier. Il s'agit donc d'une simple supposition.
Les hypothèses suivantes sont formulées comme
réponses aux préoccupations soulevées dans la
problématique :
- Les politiques de change et monétaire
mises en oeuvre durant la période sous étude ont
été inefficace et non cohérentes.
- Il existe une relation de cause à effet
entre l'évolution du taux d'inflation et le taux de change en RDC. Au
regard des caractéristiques de l'économie congolaise, c'est le
taux de change qui cause de l'inflation.
0.3. Objectif du travail
0.3.1. Objectif général
L'objectif général de la présente
étudea pour finalité de vérifier si une synergie politique
monétaire et politique de change seraient l'un des déterminants
de la stabilité du niveau général des prix en
République Démocratique du Congo.
0.3.2. Objectif
spécifique
De manière spécifique, il s'agira d'une part,
d'examiner l'efficacité cohérente des impulsions
monétaires (politique monétaire) et des interventions de
l'autorité monétaire sur le marché de change (politique de
change), et d'autre part, d'analyser le sens de la relation entre le taux
d'inflation et le taux de change.
0.4. Choix et intérêt du sujet
0.4.1. Choix du sujet
Le choix de ce sujet est dicté par l'importance
qu'occupe l'objectif de la stabilité interne et externe de la monnaie
dans la formulation et toute politique économique.
0.4.2. Intérêt du sujet
La présente étude trouve un intérêt
particulier dans le secteur économique où la notion de la
stabilité des prix dans la société humaine se
présente comme un outil très important de son
épanouissement. Il nous parait important de donner les motivations qui
nous ont conduits à aborder ce sujet.
L'Intérêt scientifique est celui de servir de
base aux futurs chercheurs qui voudront approfondir la question. Concernant
l'intérêt pratique, la présente étude peut servir de
base aux autorités monétaires pour prendre des mesures
préventives et curatives appropriées.
0.5. Méthodes et techniques de recherche
0.5.1. Méthodes
La méthodologie de recherche est un aperçu de la
façon dont une recherche donnée est effectuée.Nous avons
recouru aux méthodes ci-après :
1. La méthode
analytico-comparative : Consiste à analyser en
détail les éléments étudiés afin de mieux
les comprendre et de les mettre en relation les uns avec les autres. Elle nous
a permis d'analyser et comparer les données de l'économie
congolaise à celles des autres.
2. La méthode
descriptive :Consiste à observer et à
décrire le comportement d'un sujet sans l'influencer d'aucune
façon.Elle nous a permis de décrire le champ et la portée
de la politique monétaire et de change.
0.5.2. Techniques
Selon la pensée de l'auteur J.L Loubet Del Bayle, il
définit les techniques comme étant : « les
procédés de recherches qui serviront à mettre en oeuvre
concrètement et à réaliser les opérations
correspondantes aux différentes étapes de la
méthode2(*) ».
Sur ce, les méthodes analytico-comparative et descriptive sont soutenues
par les techniques suivantes :
1. Technique documentaire : qui consiste
à la revue de la littérature, cette dernière nous
permettrade soutirer des éléments nécessaires à
enrichir notre travail d'une part, et nous imprégner des
différentes autres informations en rapport avec notre étude
d'autre part.
2. Technique d'interview : qui permet au
chercheur d'interroger des personnes qui lui fournissent des informations
nécessaires et relatives à son sujet de recherche. L'utilisation
de l'interview libre dans le cadre de cette étude se justifie par le
fait que les entretiens exploratoires que nous avons eus avec certains cadres
de la Banque Centrale du Congo nous a permis de tirer des renseignements sur
les objectifs de la présente étude.
0.6. Délimitation spatio-temporelle
Notre champ d'action est la République
Démocratique Du Congo, il est question d'y effectuer une analyse qui
montre l'impact de la synergie politique monétaire et politique de
change pour une stabilité des prix. L'étude porte sur la
période allant de 2013 à 2022, cette détermination se
justifie par les contraintes académiques et la disponibilité des
données.
0.7. Canevas
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail comprend
quatre chapitres, à savoir :
Chapitre I : Cadre conceptuel de l'étude ;
Chapitre II : Cadre d'analyse théorique ;
Chapitre III : Analyse de la politique monétaire et de
change de la RDC ;
Chapitre IV : Analyse empirique de la relation Taux
d'inflation et taux de change.
Article II. CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Le présent chapitre porte sur le cadre conceptuel de
l'étude. Il sera question de définir les concepts clés
ayant trait à notre sujet d'étude afin de chasser toute
équivoque ayant trait à la compréhension du sujet. Il est
subdivisé en deux sections. La première donne un aperçu
sur la politique monétaire et la seconde sur la politique de change.
Section 2.01
SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE
Il est question dans cette section de définir la
politique monétaire, de donner son champs d'investigation, ses
objectifs, ses instruments et de présenter ses canaux de
transmission.
(a) 1.1.
Définitions de la Politique Monétaire
Les définitions de la politique monétaire
abordent dans la littérature économique qui pour Philipe JAFFRE,
la politique monétaire est l'une des composantes de la politique
économique générale. Les autres sont la politique
budgétaire et fiscale, la politique de revenu, les politiques
structurelles.3(*)
Selon l'économiste française Jézabel
Couppey-Soubeyran, la politique monétaire désigne l'ensemble des
décisions et des actions mises en oeuvre par les autorités
monétaires afin d'atteindre des objectifs en matière de
croissance, d'inflation, de taux de change.4(*)
La politique monétaire étant l'un des principaux
instruments de la politique économique, elle est placée sous la
responsabilité des banques centrales. Le rôle de cette
dernière est de veiller à la stabilité monétaire et
financière. Ce qui consiste à fournir les liquidités
nécessaires à la croissance de l'économie tout en
garantissant la stabilité de la monnaie.
(b) 1.2. Champs
d'investigation de la Politique Monétaire
Le champ d'investigation ou d'expérimentation de la
politique monétaire, c'est l'offre et la demande de monnaie.
(c) 1.2.1. Offre de
monnaie5(*)
L'offre de monnaie est l'ensemble de tous les moyens de
paiement disponibles dans une économie. Dans une économie
où prévaut la monnaie marchandise, l'offre de monnaie est
égale à la quantité de cette marchandise.
L'offre de monnaie peut se présenter sous plusieurs
formes. Ainsi, il y a : la masse monétaire, le stock monétaire et
la base monétaire.
(d) 1.2.1.1. Masse
monétaire (M2)
La masse monétaire d'une zone économique
donnée est généralement définie comme l'ensemble ou
la somme des actifs monétaires appartenant aux agents économiques
non bancaires. Autrement dit, c'est la somme de passif du bilan
monétaire à court terme des agents économiques bancaires.
Elle est composée de la circulation fiduciaire hors banques, des
dépôts à vue et ses dépôts à terme en
monnaie nationale.
Dans une économie caractérisée par une
forte dollarisation telle que celle de la RDC, à la masse
monétaire traditionnelle s'ajoute, dans les statistiques
monétaires, les dépôts à vue et à terme en
devises ainsi que les provisions pour importation.
(e) 1.2.1.2. Stock
monétaire (M1)
C'est la masse monétaire au sens strict. Il est
constitué de la circulation fiduciaire hors banques et des
dépôts à vue.
(f) 1.2.1.3. Base
monétaire
C'est la monnaie centrale. Elle est composée de la
circulation fiduciaire, des dépôts des banques à la Banque
Centrale, des provisions à l'importation et des autres
dépôts. L'offre de monnaie est ainsi déterminée et
calculée à partir des statistiques monétaires.
(g) 1.2.2. Demande
de monnaie
La demande de monnaie se définit comme la disposition
des agents économiques à détenir la monnaie. De
façon stricte, la demande de monnaie est la préférence
pour la liquidité par excellence, ou tout simplement la
préférence pour la monnaie fiduciaire.
Contrairement à l'offre de monnaie qui est
dérivée des statistiques monétaires, la demande de monnaie
n'est pas dès lors connue. Il faut alors l'approximer.
(h) 1.2.2.1.
Demande de monnaie chez les classiques
La monnaie n'existe pas de façon spécifique.
Elle est un bien parmi d'autres avec seulement une valeur d'usage
particulière. Cette dernière est attachée à la
seule fonction qu'elle remplit, celle d'instrument d'échange universel.
La monnaie n'est pas demandée pour elle-même mais uniquement pour
ce qu'elle permet d'acquérir. Elle n'a pour rôle que de couvrir
les transactions et de faciliter la réalisation des échanges.
Elle est un voile et un lubrifiant, pas plus. Pour les classiques, la demande
de monnaie n'est fonction que du revenu.
(i) 1.2.2.2.
Demande de monnaie chez les keynésiens
La monnaie peut être demandée pour
elle-même. De ce fait, elle n'est pas seulement un instrument
d'échange. Pour les keynésiens, la monnaie fait l'objet d'une
demande propre en raison de ses qualités particulières.
Keynes distingue trois motifs de demande de monnaie. Pour lui,
la détention de la monnaie ou la préférence pour la
liquidité est justifiée par trois motifs :
a. Motif de transaction : Pour palier à la
synchronisation entre les entrées (recettes) et les sorties
(dépenses). La constitution d'une encaisse de transaction est
liée aux échanges courants aussi bien personnels que commerciaux.
La demande de monnaie, pour le motif de transaction, est donc
proportionnellement liée au revenu ;
b. Motif de précaution : Pour prendre en compte
l'éventualité d'événements imprévus
nécessitant des dépenses. La demande de monnaie, pour le motif de
précaution, est donc proportionnellement liée au revenu ;
c. Motif de spéculation : Pour permettre à
l'argent, qui alloue sa richesse, d'attendre les conditions de placement
favorables. La demande de monnaie pour le motif de spéculation est
fonction inverse du taux d'intérêt.
(j) 1.2.2.3.
Demande de monnaie chez les monétaristes
L'objectif de Milton Friedman est de démontrer que,
contrairement aux idées de J. M. Keynes, la demande de monnaie est
stable. Pour ce faire, le rôle du taux d'intérêt est
minimisé et la demande de monnaie est présentée comme une
fonction stable du revenu permanent. M. Friedman établit une demande de
monnaie réelle caractérisée par l'absence d'illusion
monétaire des agents qui expriment une demande d'encaisses
réelles. Le choix ne concerne pas seulement la monnaie et les titres. Il
s'agit d'un choix global s'étendant à tous les actifs.
De ce fait, la monnaie dépend du rendement des
obligations, du rendement des actions, du revenu permanent, du rapport entre le
capital humain et le capital non humain, de la variation du niveau
général des prix et des goûts ou préférences
des individus.
La demande de monnaie joue alors un rôle très
important dans la formulation et la mise en oeuvre de la politique
monétaire. La politique monétaire agit sur l'offre de monnaie.
Elle cherche à adapter cette offre de moyens de paiements à ce
que désire détenir l'économie. Si cet ajustement ne se
fait pas de façon optimale, la politique monétaire ne sera pas
efficace. Car l'inadéquation entre l'offre et la demande de monnaie peut
produire les situations ci-après : l'inflation ou la
déflation.6(*)
(k) 1.3. Objectifs
de la politique monétaire
La politique monétaire a trois types d'objectifs,
à savoir : ultime ou final, intermédiaires et opératoire.
(l) 1.3.1. Objectif
ultime ou final
L'objectif ultime ou final de la politique de la politique
monétaire dépend d'un pays à un autre.
i. Aux États-Unis, à
travers la Réserve fédérale des États-Unis (FED),
la Banque centrale américaine, poursuit un double objectif dans le cadre
du mandat que lui a confié le Congrès américain : la
stabilité des prix et le plein-emploi.
ii. En Europe (union
européenne), la Banque Centrale Européenne (BCE) à travers
sa politique monétaire a pour objectif principal de maintenir la
stabilité des prix.
iii. Et en République démocratique
du Congo, cela est régit en son article 9 de la Loi
n° 18/027 du 13 décembre 2018 portant organisation et
fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, dispose qu'elle a pour objectif
principal d'assurer la stabilité du niveau général des
prix.7(*)
(m) 1.3.2.
Objectifs intermédiaires
La Banque Centrale du Congo pratique le ciblage
monétaire avec comme objectif intermédiaire l'offre de monnaie en
monnaie nationale.8(*) Bien
qu'elle participe à la réalisation des objectifs de la politique
économique générale, la politique monétaire a ses
propres points d'application ou ses cibles, désignées objectifs
intermédiaires ou spécifiques, à savoir :
- obtenir un bon niveau de croissance des agrégats
monétaires et de crédit ;
- maintenir un bon niveau de taux
d'intérêt ; et
- assurer un bon niveau de taux de change.
Ces objectifs propres de la politique monétaire sont
parfois agrégés en deux :
- l'objectif interne, faisant
référence à la stabilité de la monnaie ou la
stabilité de la valeur interne de la monnaie ou le pouvoir d'achat,
et
- l'objectif externe qui consiste au maintien
de la valeur externe de la monnaie ou à la stabilité du taux de
change.9(*)
(n) 1.3.3.
Objectifs opératoires
L'objectif opératoire de la Banque Centrale du Congo
est la base monétaire au sens strict. La variabilité des
objectifs intermédiaires de la politique monétaire et la
volatilité de certains d'entre eux ne permettant pas un contrôle
facile de la variable cible par les autorités monétaires, ces
dernières se fixent d'autres objectifs qui sont facilement saisissables,
malléables, contrôlables ou directement influençables dits
objectifs opératoires ou opérationnels. Il s'agit de la base
monétaire et du taux d'intérêt interbancaire.
Toutefois, il sied de signaler que ces deux objectifs ne sont
pas simultanément réalisables. La base monétaire comme
objectif opératoire peut conduire à une forte volatilité
de taux d'intérêt et inversement la poursuite d'un objectif
opératoire de taux d'intérêt peut se solder par des
variations des agrégats monétaires.
- objectif de la base monétaire : Pour
la politique de la base, l'autorité monétaire contrôle
l'offre de sa propre monnaie pour influencer l'ensemble de la création
monétaire. Le contrôle de la base, pour être pleinement
efficace, doit être susceptible d'agir sur M1, quantité de la
monnaie mise à la disposition des agents pour effectuer des paiements,
et sur M3, volume des liquidités servant à assurer l'ensemble du
financement monétaire.
- objectif des taux d'intérêt
interbancaires : En misant les taux d'intérêt
interbancaires, les autorités monétaires savent qu'elles peuvent
plus ou moins avoir une main mise les taux du marché monétaire et
ceux de son interface, le marché financier. Bien que la politique
monétaire soit principalement un outil de stabilisation
macroéconomique, et donc de redistribution inter temporelle, elle a
aussi des conséquences en terme d'allocations et de redistribution entre
acteurs de l'économie.10(*)
(o) 1.4.
Instruments de la Politique Monétaire
La banque centrale dispose d'un certain nombre d'instruments
qui l'aide à contrôler l'offre de monnaie. En vue d'atteindre
efficacement son objectif de stabilité du niveau général
des prix, la BCC recourt aux instruments ci-après :
(p) 1.4.1. Taux
d'intérêt directeur
Le taux d'intérêt directeur est le taux
fixé au jour le jour par une banque centrale pour prêter de
l'argent aux banques commerciales qui sont rattachées à cette
banque centrale, mais aussi pour rémunérer les
dépôts que ces banques effectuent auprès de la banque
centrale.
En RDC, c'est le taux d'intérêt sur le prêt
à court terme qui est considéré comme le taux directeur.
Ce dernier est le point de départ des principales impulsions de la
politique monétaire. En tant que taux débiteur, dans un contexte
où les banques sont en Banque, une augmentation ou une diminution du
taux directeur a des répercussions sur les conditions de financement
interne de l'économie.
En tant que taux créditeur, le taux directeur
détermine les conditions de placement des actifs financiers à
travers la rémunération des bons du Trésor et des bons de
la Banque Centrale. Dans ce dernier cas, la dépendance des banques
commerciales vis-à-vis du refinancement de la Banque Centrale n'est pas
une condition préalable. Les transactions financières y
afférentes portent sur le refinancement accordé par la BCC aux
banques pour une maturité maximale de 7 jours.
(q) 1.4.2.
Coefficients de la réserve obligatoire
En vue de faire face aux chocs structurels de
l'économie, la Banque Centrale du Congo fait recours aux coefficients de
la réserve obligatoire. Ces derniers sont discriminés, suivant la
monnaie et la maturité des dépôts. À cet effet,
quatre coefficients distincts sont utilisés :
- le coefficient appliqué sur les dépôts
à vue en devises ;
- le coefficient appliqué sur les dépôts
à terme en devises ;
- le coefficient appliqué sur les dépôts
à vue en monnaie nationale ;
- le coefficient appliqué sur les dépôts
à terme en monnaie nationale.
Les différents dépôts sont des assiettes
à partir des quelles sont constituées les réserves
obligatoires. Jusqu'à fin décembre 2021, les réserves
obligatoires étaient levées en monnaie nationale, indistinctement
de la monnaie des dépôts.
(r) 1.4.3.
Fourchettes d'adjudication du Bon BCC
Elles sont utilisées pour les fluctuations de la
liquidité bancaire, à savoir les avoirs libres des banques en les
livres de la Banque Centrale. Cette dernière émet un titre de
dette à court terme appelé « Bon de la Banque Centrale du
Congo », lequel est acheté par les banques commerciales moyennant
rémunération via le taux directeur minimum. Les opérations
y relatives sont organisées suivant des fréquences hebdomadaire,
mensuelle et trimestrielle.11(*)
(s) I.1.5. Canaux
de transmission de la Politique monétaire
Les décisions de politique monétaire se
transmettent à l'ensemble de l'économie par différents
canaux. Les canaux de transmission de la politique monétaire sont les
voies par lesquelles une décision de politique monétaire, en
affectant le comportement des agents économiques, agit sur la croissance
et sur les prix.
On distingue généralement cinq grands canaux de
transmission de la politique monétaire : le canal du taux
d'intérêt, du crédit, des prix des actifs, du taux de
change et les canaux subjectifs renvoyant au signal de l'information.
(t) 1.5.1. Canal du
taux d'intérêt
Le canal de transmission par le taux d'intérêt
renvoie au modèle keynésien traditionnel. Dans l'approche
keynésienne, plus précisément le modèle IS-LM,
lorsque l'offre de monnaie augmente alors que les prix sont constants (rigides
à court terme), il en résulte une diminution du taux
d'intérêt court (déplacement de LM vers la droite) qui
incite les entreprises à investir, ce qui accroit la demande globale en
raison du multiplicateur.
Cette conception keynésienne traditionnelle du
mécanisme de transmission de la politique monétaire peut se
résumer par le schéma suivant, qui illustre les effets d'une
expansion monétaire :
Où M indique la conduite d'une politique
monétaire expansionniste, qui aboutit à une baisse des taux
d'intérêt réels (ir) ; celle-ci réduit le
coût du capital, ce qui entraîne une augmentation des
dépenses d'investissement (I) et, par là-même, un
accroissement de la demande globale et de la production (Y).
(u) 1.5.2. Canal du
crédit
Le mécanisme du canal du crédit passe par
l'offre du crédit. En effet, les variations de la liquidité
bancaire influencent la capacité des banques à consentir des
prêts. En fait, le canal du crédit se situe dans le prolongement
du canal des taux. Cependant, le canal du crédit se distingue de celui
des taux d'intérêt en ce qu'il joue non sur les conditions de
financement (recours au marché) mais sur le volume et les conditions de
prêts bancaires.12(*)
(v) 1.5.3. Canal du
prix des actifs
Comme son nom l'indique, ce canal de transmission concerne les
prix des actifs comme les actions, obligations ou des biens immobiliers. Ce
canal se décompose en deux canaux essentiels :
- le canal de l'investissement : la théorie du q de
Tobin ;
- le canal des effets de richesse.
(w) 1.5.4. Canal du
taux de change
Une baisse des taux d'intérêt rend la monnaie
considérée moins attractive, entraînant sa
dépréciation dans un contexte de taux de change flottant et donc
une baisse des prix nationaux par rapport aux prix étrangers. Il en
résulte un accroissement des exportations favorable à la
production nationale. A l'inverse, une augmentation du taux
d'intérêt national provoque une appréciation de la
monnaie.En plus, cette baisse du taux d'intérêt implique une
moindre rémunération des actifs nationaux par rapport aux actifs
étrangers.
Ce canal revêt une importance particulière dans
les petites économies ouvertes où les modifications du taux de
change jouent un rôle important dans la détermination des prix et
de la production.
(x) 1.5.5. Canal de
l'information
Plus subjectif, le canal de l'information occupe une place
importante dans la stratégie des banques centrales. En premier lieu,
elles indiquent par avance leurs intentions afin d'influencer le comportement
des acteurs économiques, qui adaptent leur comportement sur la base
d'anticipations concernant l'évolution des rémunérations,
de la consommation, des capacités de production, etc.
En second lieu, cette action permet aussi de renforcer leur
crédibilité. Ainsi, les modifications de taux directeurs, sont
bien souvent annoncées, commentées et restituées dans une
logique générale de soutien à l'activité ou de
maîtrise de l'inflation, de telle sorte que les anticipations des acteurs
économiques diffèrent de ce qu'ils seraient en
considération du seul mouvement de taux. D'une certaine manière,
on peut avancer que les annonces préalables sont parfois si
précises que le canal de l'information aboutit à
«lisser» l'effet de la modification du taux sur la période
antérieure, les marchés ayant totalement intégré
l'information lors de la modification effective du taux directeur.13(*)
Section 2.02
SECTION 2. GENERALITES SUR LA POLITIQUE DE CHANGE
Il est question dans cette section de définir la
politique de change, dont nous allons nous atteler à clarifier sur ses
objectifs, ainsi que ses instruments enfin d'éliminer toute
équivoque liée à notre compréhension de ce
terme.
(a) 2.1.
Définitions de la politique de change
La politique de change essaie d'influencer la valeur de la
monnaie nationale. C'est-à-dire qu'il s'agit d'un ensemble de
décisions prises pour contrôler la valeur de la monnaie, toujours
par rapport au reste des devises étrangères. De cette
manière, le Gouvernement contrôle la valeur de sa monnaie à
travers l'application des différentes politiques de change qui sont
menées.
Théoriquement, la politique de change suppose avant
tout, l'organisation du marché des changes, dans la perspective
d'assurer la convertibilité de la monnaie nationale pour tirer parti des
avantages compétitifs de la mobilité internationale des capitaux
dans le sens favorable au plein emploi, pour la stabilité de la valeur
externe de la monnaie nationale sur le marché, pour l'équilibre
de la balance des paiements ainsi que la compétitivité
internationale de l'économie nationale. La politique de change consiste
également au choix du régime de change applicable et
adapté au contexte économique et sociopolitique du pays.14(*)
Alors que la politique monétaire se préoccupe de
la valeur interne de la monnaie, c'est-à-dire le pouvoir d'achat (la
quantité des biens et services qu'une unité monétaire
permet d'obtenir). La politique de change, quant à elle se concentre sur
la valeur externe de la monnaie, c'est-à-dire le pouvoir d'achat d'une
unité monétaire en termes des monnaies étrangères,
autrement dit le taux de change15(*).
(b) 2.2. Objectifs
de la politique de change
L'objectif principal de la politique de change tend à
se concentrer sur la stabilité de la valeur de la monnaie nationale, par
rapport aux devises étrangères. Ainsi, l'atteinte de
l'équilibre extérieur du pays par le choix d'un système de
change est l'un de ses principaux objectifs.
Les principaux objectifs de la politique de change, que nous
montrons ci-dessous :
- assure la stabilité de la monnaie nationale par
rapport aux devises étrangères.
- maintenir la stabilité des prix.
- atteindre l'équilibre extérieur avec un
système de taux de change optimal.
- accroître la compétitivité des
exportations.
(c) 2.3.
Instruments de la politique de change
Les autorités monétaires nationales disposent de
trois catégories d'instruments dont l'importance respective varie
beaucoup en fonction des époques et du contexte :
- la règlementation des changes ;
- les modifications de parité ;
- et les interventions des banques centrales sur les
marchés.
(d) 2.3.1.
Règlementation des changes et convertibilité des monnaies
Il existe une grande diversité de situation dans le
monde quant à l'importance et à la nature contrôle des
changes. Tous les pays ont connu, à un moment donné de leur
histoire, un dispositif règlementaire destiné à limiter
les opérations susceptibles d'entrainer des pressions sur le cours de
leur monnaie.
L'un des aspects essentiels des règlementations des
changes concerne la convertibilité des monnaies. Une monnaie est
convertible lorsque son détenteur peut l'échanger librement et
sans limites contre toute autre monnaie. La convertibilité repose une
double obligation de la part du pays émetteur de la monnaie : la Banque
Centrale de chaque pays doit, d'une part, racheter sa propre monnaie à
la demande de ses partenaires, et d'autre part, garantir la libre circulation
de sa monnaie sur les marchés.
Dans les Pays en développement dont les monnaies sont
souvent fragiles et les paiements extérieurs
déséquilibrés, la convertibilité est limitée
par des mesures administratives. Certaines de ces restrictions aboutissent
à une segmentation du marché des changes, accompagnée
d'une pluralité de taux de change suivant la nature des biens
échangés dont le but est de décourager certaines
importations (biens de luxe) ou de favoriser d'autres importations (biens de
première nécessité).
C'est ainsi que la plupart des pays Africains imposent des
restrictions rendant leurs monnaies pratiquement inconvertibles, ce qui
entraine le développement de marchés parallèles, des
marchés libres fonctionnant parallèlement aux marchés
réglementés. Le FMI et la Banque mondiale cherchent à
décourager cette forme de protection, alors que la plupart des pays du
sud n'ont pas les moyens de satisfaire les obligations liées à la
convertibilité de leur monnaie.
(e) 2.3.2.
Modifications de parité
Les modifications de parités sont une arme de politique
économique dont l'objectif premier est d'agir sur l'équilibre de
la balance des paiements. Les modifications de parités qualifiées
de dévaluations (ou de réévaluations) en régimes de
changes fixes ou assimilés, et de dépréciation (ou
appréciation) en changes flottants. Un pays recourt
généralement à la dévaluation ou
dépréciation de sa monnaie pour améliorer la
compétitivité-prix de ses entreprises et redresser son solde
commercial. On admet par ailleurs que les entreprises fixent leurs prix dans
leur monnaie nationale, ce qui est conforme à l'usage
commercial.16(*)
(f) 2.3.3.
Interventions publiques sur les marchés
Actuellement dans la plupart des pays, les banques centrales
garantes de la stabilité monétaire, surveillent et
régularisent les cours de change. Lorsqu'elles cherchent à
influencer l'évolution des cours de change, les autorités
monétaires interviennent souvent conjointement sur le marché des
changes et sur le marché monétaire. La majeure partie des
interventions des banques centrales sur le marché des changes ont lieu
au comptant. Leur principe est simple : elles consistent à acheter ou
à vendre des devises afin d'agir sur l'équilibre du
marché.17(*)
Article III.
CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE
Il nous a paru utile dans le cadre de ce premier chapitre de
notre étude qui s'intitulecadre conceptuel de l'étude de
présenterune vue d'ensemble sur la politique monétaire et la
politique de change.
Dans la première section, nous avons
présenté la généralité conceptuelle de la
politique monétaire où nous l'avions défini, donné
son champs d'investigation, ses objectifs, ses instruments, ainsi qu'à
la présentation de ses canaux de transmission. Dans la deuxième
section, il était question de présenté la
généralité conceptuelle de la politique de change
où nous l'avions défini, ens'attelantsur ses objectifs et ses
instruments enfin d'éliminer toute équivoque liée à
notre compréhension de ce terme.
Au regard de ce qui précède, le chapitre suivant
présente le cadre d'analyse théorique de la présente
étude.
Article IV. CHAPITRE II. CADRE D'ANALYSE
THEORIQUE
Le présent chapitre est axé sur les fondements
théoriques de la stabilité interne et externe des prix, ainsi que
la revue de la littérature qui nous sert de référence
scientifique pour notre étude, dans la mesure où il nous offre la
théorie sur laquelle se basera notre travail.
Section 4.01
SECTION 1. FONDEMENTS THEORIQUES DE LA STABILITE INTERNE ET EXTERNE DES
PRIX
La stabilité des prix détermine la
stabilité de la monnaie, tant du point de vue interne qu'externe. La
stabilité interne maîtrise de l'inflation pour préserver la
consommation et l'épargne. La hausse des prix, en diminuant le pouvoir
d'achat d'une unité monétaire, fait perdre la confiance des
résidents en sa valeur. La perte de confiance provoque le retrait des
dépôts bancaire. Et la stabilité externe recherche de la
valorisation de la monnaie face aux marchés des changes.
Vis-à-vis de l'extérieur, une monnaie à faible pouvoir
d'achat est moins demandée sur le marché de change. Elle se
déprécie par rapport aux autres devises.
Trois approches théoriques sont analysées dans
cette première section, à savoir :
1. l'approche monétaire de la balance des
paiements ;
2. l'approche de l'absorption ;
3. l'approche du taux de change d'équilibre et
stratégies d'ouverture.
(a) 1.1. Approche
monétaire de la balance des paiements (AMBP)18(*)
L'AMBP est le fondement théorique de tous les
programmes élaborés par le FMI. Dans cette approche, les
déséquilibres de la balance de paiement sont mis en relation avec
l'excès de création monétaire. Ce modèle, permet de
calculer le montant de crédit compatible avec un objectif fixé de
niveau des réserves extérieures. Il se repose sur deux
hypothèses :
a. la stabilité de la demande de
monnaie, qui ne dépendrait que des besoins de transaction et
correspondrait à une fraction du revenu nominal que les agents
économiques souhaitent détenir sous forme liquide.
b. le caractère exogène de l'offre de
monnaie, conçue comme résultant d'une décision
autonome des autorités monétaires qui fixent le niveau de la
composante interne de la base monétaire.
Le modèle de base de l'AMBP s'écrit comme suit
:
Md = kPY(1)
Ms = m(C + R) (2)
P = eP* (3)
Md = Ms (4)
B = ?R (5)
Avec
Md : la demande de monnaie ;
Ms : l'offre de monnaie ;
P : niveau des prix ;
Y : revenu national ;
C : contreparties internes de la base
monétaire ;
R : réserves extérieures nettes
;
P* : niveau étrangers ;
B : solde de la balance des paiements ;
k est l'inverse de la vitesse de
circulation-revenu de la monnaie; m est l'inverse du
coefficient de réserves appliqué par les banques de second
rang.
- la première équation (Md =
kPY) traduit la relation quantitative de la monnaie. Elle
décrit la stabilité de la demande de monnaie et sa relation
proportionnelle avec le revenu.
- la deuxième équation (Ms = m(C + R))
traduit l'idée que l'offre de monnaie dépend de la
contrepartie interne (C) et externe (R) de la base monétaire, par le jeu
d'un multiplicateur m (inverse du coefficient de réserve appliqué
par les banques du fait d'une réglementation ou du respect des normes
prudentielles).
- la troisième équation
(P = eP*) reprend l'hypothèse du prix unique :
pour un petit pays, c'est le niveau des prix internationaux qui s'applique, par
simple conversion au taux de change en vigueur.
- la quatrième équation
(Md = Ms) postule l'existence d'un équilibre
sur le marché de la monnaie ;
- la cinquième équation (B = ?R)
qui est une simple identité comptable, énonce le solde
de l'approche monétaire de la balance des paiements (ambp). Balance
globale des paiements est égal à la variation des réserves
de change.
Ceci permet d'écrire la relation souhaitée entre
la création monétaire et le niveau des réserves (en
situation de taux de change fixe) :
R = (k/m).eP*Y - C (la sixième
équation)
Le niveau des réserves, et donc le solde de la balance
de paiement (BP), en taux de change fixes et à niveau de revenu fixe
(donc à court terme) ne dépend que du niveau de crédit
interne accordé par la banque centrale (en supposant fixes les
coefficients k et m). Dans cette optique, tout déséquilibre de BP
a donc son origine dans un excès d'offre de monnaie. Il en
résulte que toute expansion du crédit intérieur se traduit
par une diminution du niveau des avoirs extérieurs nets. Si l'offre de
monnaie est supérieure à ce que les agents souhaitent
détenir sous forme liquide, l'excédent sera utilisé pour
acheter des biens importés (puisque la production, à court terme,
est fixe, surtout sous l'hypothèse de plein-emploi) ou pour faire des
placements à l'étranger (dans la mesure où le
marché financier interne ne permet pas de réaliser de tels
placements).
Dans une version plus complexe du modèle, on fait
intervenir une demande accrue de biens locaux résultant de
l'excès de monnaie, demande qui se traduirait par un processus
inflationniste du fait de la fixité de l'offre, et partant par une perte
de compétitivité débouchant sur un
déséquilibre de la balance commerciale (effets indirects). Quel
que soit le type d'effet retenu, les réserves baisseront jusqu'au moment
où le niveau de l'offre de monnaie retrouvera le niveau d'encaisses
désirées. Tout déséquilibre extérieur ne
serait donc que le symptôme d'un mal profond, d'origine monétaire.
Le rétablissement de l'équilibre de la BP passe donc alors par la
réduction du crédit intérieur : crédit à
l'Etat et crédit à l'économie.
Dans un premier temps, sera donc préconiser de
réduire le financement monétaire de l'Etat (ce qui élimine
aussi un éventuel effet d'éviction du secteur privé de
l'accès aux financements), et si cela s'avère insuffisant, de
réduire aussi le crédit à l'économie. Ce dernier
objectif peut s'atteindre de diverses manières, soit par plafonnement de
la progression des crédits, soit par le jeu du taux
d'intérêt : on préconise ainsi fréquemment le
rétablissement de taux d'intérêt positifs, dans le double
but de réduire le crédit et de stimuler l'épargne,
supposée sensible au taux d'intérêt (libéralisation
financière).
(b) 1.2. Approche
de l'absorption (aa)19(*)
Développée dans un cadre keynésien,
l'approche par l'absorption tend à montrer que, dans de nombreux cas,
une dévaluation se traduit par une détérioration du solde
courant, même lorsque la condition sur les élasticités est
respectée. Deux contributions ont été importantes à
cet égard :
- Sidney ALEXANDER (1952) qui étudie la réaction
du revenu sur la balance des paiements ;
- Harry JOHNSON (1955) qui complète cette analyse en
prenant en compte deux absorptions, celle du pays et celle du reste du
monde.
(c) 1.2.1.
Fondements de l'approche de l'absorption (Analyse d'ALEXANDER)
ALEXANDER utilise l'approche de l'absorption pour expliquer
les effets d'une dévaluation (dépréciation) sur la balance
commerciale. Pour lui, l'approche de l'absorption n'est qu'une modalité
de l'approche par le revenu (AFTALION, MEADE). L'analyse d'ALEXANDER fait
intervenir à la fois des effet-prix et effet-revenu. Il part de
l'équation de l'équilibre global en économie ouverte et
pose la condition suivante :
X - M = Y - A
Avec
X, la valeur des recettes courantes ;
M, la valeur des dépenses courantes ;
Y, le revenu national ;
A, l'absorption ou dépense domestique
globale (consommation + investissement).
Si B représente le solde des
transactions courantes, on peut écrire :
B = X- M = Y-A.
Ce qui donne en terme de variation :
B = Y - A.
Ainsi, la dévaluation (dépréciation) agit
de deux manières sur le solde courant :
- indirectement, à travers la variation des revenus
induite (Y) ;
- directement, à travers l'effet qu'elle exerce sur la
dépense domestique (à niveau de revenu inchangé A).
(d) 1.2.2. Effets
de l'approche de l'absorption
La variation de la balance correspond à la
différence entre la variation du revenu national et l'absorption. Une
dévaluation (dépréciation) améliore la balance si Y
augmente plus que A. Or, A résulte à la fois des variations de
revenu et des variations de prix. L'accroissement de revenu entraîne une
augmentation de áA de l'absorption, á étant la propension
marginale à absorber (ou ce que METZLER et MARSHALL appellent la
propension à la dépense domestique), la valeur de á est
égale à la somme de c et de e (respectivement les propensions
à consommer et à investir).
La dévaluation (dépréciation)
entraîne une augmentation des prix domestiques qui peut réduire
l'absorption d'un montant äA, d'où :
A = áY + äA,
On a :
B = Y - (áY + äA)
= Y - áY - äA
B = Y (l - á) - äA
Y (1 - á) correspond à l'effet-revenu direct et
indirect et äA à l'effet-prix direct sur l'absorption.
ALEXANDER combine ainsi les deux effets revenu et prix. Il
distingue logiquement les effets selon leur vecteur : le revenu réel et
l'absorption, (effet-balance = effet-revenu + effet-prix).
(e) 1.2.2.1.
Effet-revenu
La première action (action indirecte) se produit
lorsqu'il y a sous-emploi des capacités productives du pays. Dans ce
cas, le supplément d'exportation et la baisse des importations stimulent
le revenu national par l'entremise du multiplicateur du commerce
extérieur. ALEXANDER distingue un « effet de ressources
oisives » ou « effet de sous-emploi des ressources » et un
« effet termes de l'échange ». « L'effet de
sous-emploi de ressources » recouvre l'augmentation du revenu
consécutive à celle du produit, à la suite d'une hausse
des exportations. Toutefois « l'effet de ressources oisives »
n'améliore pas obligatoirement la balance courante, bien au contraire.
Pour que le multiplicateur du commerce extérieur provoque une
augmentation du revenu, il faut qu'il y ait sous-emploi, sinon il y aurait un
simple détournement de flux. Soit R, la modification résultant de
la variation de l'emploi. L'effet de sous-emploi des ressources R (1 -
á) est positif si á < 1. Or, á peut être
supérieure à 1, dans le cas d'un pays instable en isolement.
L'effet positif de stimulation de revenu, qui est dû
à la mise en oeuvre des capacités de production oisives
(exportations) et/ou à l'expansion des activités domestiques
substituts des importations, se double d'un second, lui négatif, qui
procède de la diminution induite de revenu imputable à la
détérioration des termes de l'échange. L'effet terme de
l'échange se manifeste nécessairement car
généralement la dévaluation (dépréciation)
entraîne une détérioration des termes de l'échange
du pays dévaluateur, donc une diminution du gain de l'échange et
une réduction du revenu. C'est une influence inverse de l'effet de
sous-emploi des ressources.
|
á ? 1
|
á 1
|
Effet de sous-emploi dominant
|
B 0
|
B ? 0
|
Effet terme de l'échange dominant
|
B ? 0
|
B ? 0
|
Pour ALEXANDER, le cas le plus courant correspond à
á > 1. De plus, si on se trouve en situation de sous-emploi, l'effet
de ressources oisives est habituellement dominant. La dévaluation
(dépréciation) se traduit alors par une
détérioration du solde courant.
(f) 1.2.2.2.
Effet-prix
Une dévaluation ou dépréciation
entraîne une hausse du niveau général des prix qui
parvient, selon ALEXANDER, à diminuer l'absorption et a un effet
favorable sur la balance des paiements, puisque B = Y - A. Si l'effet
d'accroissement du revenu l'emporte sur la réduction du revenu tenant
à la dégradation des termes de l'échange, on aura Y >
0. Pour que la dévaluation (dépréciation)
réussisse, c'est-à-dire qu'elle améliore le solde de la
balance courante, il faut que la variation de l'absorption soit négative
(effet direct de la variation de change sur l'absorption).
Trois mécanismes permettent généralement
de contracter l'absorption :
- l'effet d'encaisse ;
- l'effet de distribution de revenu ;
- l'effet d'illusion monétaire.
L'effet d'encaisse réelle (effet PIGOU) conduit les
agents à réduire leurs dépenses ou à vendre des
titres si l'offre de monnaie n'augmente pas. La dépréciation
élève le niveau général des prix et diminue la
valeur réelle des encaisses, ce qui conduit les agents à les
reconstituer. Cette diminution intervient soit à la suite d'une
réduction des dépenses d'importation, soit en économisant
sur les autres dépenses.
Un effet de redistribution ensuite, du fait que la
dépréciation améliore davantage les revenus des groupes
qui ont une propension à épargner importante, au détriment
de ceux qui consomment davantage. Pour ALEXANDER, la hausse des prix induite
par la baisse du change a le mérite de diminuer l'absorption.
Un effet d'illusion monétaire enfin, qui entraîne
une augmentation de l'épargne des agents qui s'appuient sur le
relèvement de leur niveau de revenu nominal (l'épargne est donc
une fonction croissante du revenu nominal).
(g) 1.2.3.
Prolongements de l'approche de l'absorption : l'apport de HARRY JOHNSON
JOHNSON introduit un nouveau concept : la propension du pays
à consommer les biens exportables. Il utilise alors quatre notions (la
première lettre indique l'origine, la seconde la destination des biens).
Pour le pays A, il définit deux propensions :
- Caa, la propension du pays A à consommer les biens
qu'il pourrait exporter ;
- Cba, la propension du pays A à consommer les biens
exportés par B (ma) ;
Pour le pays B ;
- Cbb, la propension du pays B à consommer les biens
qu'il pourrait exporter ;
- Cab, la propension du pays B à consommer les biens
exportés par A (mb).
Deux de ces propensions sont des propensions à importer
habituelles. S'il y a une baisse de revenu en B, l'effet sur les termes de
l'échange dépend de trois conditions :
- la somme des propensions à importer (Cba + Cbb) : si
(Cab + Cba) > 1, il y aura une amélioration des termes de
l'échange pour B parce que ses importations diminuent avec le revenu.
Cependant, les exportations restent élevées puisqu'elles
dépendent du revenu de A qui reste inchangé ;
- la différence entre les deux propensions du pays
considéré (Cba - Cbb) : si (Cba - Cbb) > 0, il y aura une
amélioration des termes de l'échange de B car ses produits sont
plus demandés par l'étranger que par lui-même ;
- la somme des propensions à consommer des biens
exportés (Caa + Cbb) : si (Caa + Cbb) < 1, il y aura une
amélioration des termes de l'échange de B, parce qu'aucun des
deux pays n'absorbe trop les biens qui pourraient être exportés.
Pour apprécier l'effet sur les prix d'une variation de
revenu, il faut qu'il y ait simultanément :
- (Cab + Cba) > 1 ;
- (Cba - Cbb) > 0 ;
- (Caa + Cbb) < l.
Si ces trois expressions sont positives, les deux effets se
compensent et facilitent le rééquilibrage de la balance.
L'approche en terme de revenu prévient les insuffisances de l'approche
en terme de prix. Elle établit que les effets recherchés d'une
dévaluation(dépréciation) ne persisteront que si la
production l'emporte sur l'absorption. Elle présente néanmoins
deux limites :
- axée sur les mécanismes d'ajustement de la
balance commerciale et au mieux de la balance courante, elle ignore les
mécanismes d'ajustement de la balance des paiements (balance globale)
;
- reposant sur une analyse en terme de flux, elle ignore les
réajustements destocks et leurs effets.
(h) 1.3. Approche
du taux de change d'équilibre et stratégies d'ouverture20(*)
Fondamentalement, l'approche du taux de change repose sur la
théorie de la parité des pouvoirs d'achat (PPA), qui
énonce que le taux de change d'équilibre est égal au
rapport entre les niveaux de prix d'un panier de biens
''représentatifs'' dans les deux économies
considérées :
P = eP*
Ou encore sous forme d'accroissement :
= +
Avec P : niveau des prix nationaux ;
P*: niveau des prix étrangers ;
e: le taux de change nominal (unités
de monnaie nationale pour une unité de monnaie
étrangère).On en déduit un indicateur de distorsion par
rapport au taux de change d'équilibre, le taux de change réel et
dont la formule est :
er =
Si l'évolution des prix nationaux est supérieure
à celle des prix étrangers corrigés par le taux de change
(perte de compétitivité), le taux de change réel
s'apprécie : la monnaie nationale est surévaluée. Cette
approche de base reste assez peu opérationnelle, car on ne peut
considérer que la loi du prix unique s'applique à tous les biens.
En réalité, il faut distinguer (au moins) les biens dits
"échangeables'' sur le plan International et ceux qui ne le sont pas
(biens domestiques). En effet, si on peut admettre que les prix s'unifient, ou,
au moins, varient dans le même sens lorsqu'il existe une occurrence
possible des produits nationaux avec des produits importés, certains
produits sont plus ou moins protégés. Evidemment, des situations
intermédiaires sont possibles telle que celles des biens locaux peu
substituables, comme les produits alimentaires de base correspondant à
des habitudes difficiles à modifier.
On peut montrer alors que le taux de change réel se
présente comme un rapport entre les prix relatifs des biens
échangeables et celui des biens domestiques des pays qui participent
à l'échange. Cette méthode permet d'éviter les
difficultés habituelles de mesures des taux de change réels. Elle
a conduit le FMI à modifier ses modes de calculs pour les pays
africains, intégrant maintenant, en partie les prix et les taux de
change des pays concurrents dans l'échange international).
Er =
Le niveau général des prix domestique
P se décompose en prix des produits échangeables
internationalement (niveau Pe) et des biens non échangeables (niveau
Pn), affecté des coefficients de pondération (a) et (1-a)
respectivement. Soit :
P = Pea.Pn(1-a)
d'où en multipliant et divisant par
Pt(1-a) et en écrivant q =
P =
De même, P* =
On obtient ainsi l'expression du taux de change réel en
fonction des rapports de prix internes, sous l'hypothèse du prix unique
(Pe = ePe*) :
e = [( ) / ( )]
Éviter la surévaluation externe de la monnaie
revient donc à maintenir un rapport adéquat entre prix internes
des biens échangeables et non échangeables.
Au égard de ce qui précède, le
modèle qui cadre mieux avec notre travail est le dernier modèle,
celui du taux de change réel en fonction des rapports de prix internes
car ça permettra de garder stable les prix internes face aux multiples
chocs économiques intérieurs causés par une croissance
hors norme de la dépréciation monétaire qui se
répercute sur le niveau général des prix causant ainsi
l'inflation. D'où, grâce à ce modèle, même en
période de crise liée à la dépréciation, les
ménages ainsi que les entreprises congolaises peuvent profiter de la
compétitivité monétaire extérieure pour garder les
prix internes stables.
Section 4.02
SECTION 2. REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE
Il est question dans cette section de présenter la
revue de la littérature empirique relative à notre sujet.
(a) 2.1. La revue
de la littérature européenne
Parmi les différentes études empiriques
européennes visualisées, nous avons retenu cinq études
empiriques ayant trait avec l'objet de la présente étude.
Pierre Jaillet (1998)dans
stratégies de politique monétaire, quelques enseignements du
passé récent et pistes pour l'avenir aexaminé les
perspectives d'avenir des stratégies de politique monétaire. Il a
démontré que les Banques centrales peuvent envisager une approche
combinant les éléments des deux stratégies aujourd'hui
dominantes.(Objectif intermédiaire monétaire et cible
d'inflation). À plus long terme, les Banques centrales seront conduites
à renouveler leurs stratégies du fait de l'évolution des
concepts de monnaie ou même de stabilité des prix et de
l'intégration de nouveaux types d'indicateurs.21(*)
DeBandt et al. (2007) dansla
répercussion à court et à long terme des variations du
taux de change sur les prix d'importations dans les pays de la zone euro,
ont, à travers d'une approche empirique basée sur la Co
intégration sur données de panel, démontré que la
phase d'appréciation de l'euro permet de retrouver une relation de long
terme entre le taux de change et les prix d'importation22(*).
Henri Sterdyniak et Pierre Villa (1993)
dansrégimes de change et coordination des politiques
économiques en Europe,ils ont examiné et discuté sur
les études empiriques qui ont comparé la stabilité des
économies européennes selon le régime de change. Et ont
démontré une illustration chiffrée des avantages et des
défauts de chacun des régimes de change selon le type de choc qui
frappe l'économie mondiale qui met en évidence les
problèmes qu'ils posent quant à l'organisation et à la
coopération des politiques économiques.23(*)
Michel Castel et Dominique Plihon (2009)
dansrevoir le rôle des banques centrales, examinentle rôle
que les banques centrales ont joué pendant la crise de l'effondrement
Subprimes en août 2007, ont démontré d'une part,que le
rôle des banques centrales ne peut plus se limiter à une
politique monétaire de lutte contre l'inflation des prix à la
consommation et à la production uniquement, mais il faut quela
stabilité des prix d'actifs (immobilier, Bourse),doit faire partie aussi
de leurs objectifs. D'autre part, si la fonction de prêteur en dernier
ressort est essentielle, les banques centrales doivent également
réformer leur politique de refinancement des banques et renforcer leur
rôle prudentiel, afin de prévenir les crises
financières.24(*)
Alexis Penot et Jean-Paul Pollin(1999)
dansconstruction d'une règle monétaire pour la zone
euro, examinent sur l'efficacité des règles de politique
monétaire qui s'articule autour d'objectifs d'inflation, ont
démontré par simulation d'un petit modèle
économétrique que les objectifs d'inflation sont une
stratégie que devrait suivre la Banque Centrale Européenne (BCE),
de tels objectifs peuvent même être complétés par une
règle activiste qui peut être alors utilisée comme un outil
d'évaluation et d'encadrement de la politique d'une BCE qui
échappe actuellement à toute forme de contrôle.25(*)
(b) 2.2. La revue
de la littérature africaine
En ce qui concerne notre continent africain, nous avons retenu
également cinq études qui ont marqué notre connaissance
ayant trait avec notre étude, à savoir :
Hervé Talabong (2014) dansdemande
de monnaie en zone CEMAC : une modélisation par
coïntégration avec ruptures structurelles,aexaminé,
à travers d'une approche empirique basée surl'existence d'une
relation Co-intégrante de demande de monnaie dans les pays de la
Commission économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC)
en tenant compte d'une possibilité de changements structurels affectant
les agrégats macroéconomiques, démontré à
travers la stabilité et l'homogénéité des
comportements de demande de monnaie dans ces pays faisant face à une
politique monétaire unique que si leur stabilité ne peut
être remise en cause, leur
hétérogénéité peut par contre accroitre la
dispersion de l'inflation dans ces différents pays.26(*)
Kako KossiviNubukpo (2007)dans
efficacité de la Politique Monétaire en Situation
d'Incertitude et d'Extraversion : le Cas de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA),a examinéla politique
monétaire conduite par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO) et a démontré que cette politique souffre d'une
faible efficacité d'où la prégnance de nombreuses
incertitudes dans la zone et la forte extraversion qui caractérise la
structure et le fonctionnement de ses institutions, sont à la base de
cette inefficacité, d'où leur prise en compte permet de
résoudre certains des paradoxes que suscite la politique
monétaire de la BCEAO.27(*)
Kako NUBUKPO (2010) danspolitique
monétaire et développement du marché régional en
Afrique de l'Ouest : les défis du franc CFA et les enjeux d'une monnaie
unique dans l'espace CEDEAO, a examinéla politique monétaire
et développement du marché régional en Afrique de l'Ouest
et adémontré sous quelles conditions la monnaie unique de la
CEDEAO en projet pourrait éviter les écueils rencontrés
par le Franc CFA et le pessimisme relatif à son succès,
annoncé par les études prospectives, afin d'être une zone
monétaire optimale et un véritable espace d'intégration
commerciale et économique régionale.28(*)
Bangura M. et al. (2012), dans Exchange
rate Pass-through to inflation in Sierra Leone,ont examiné,
à travers d'une approche empirique basée sur le modèle
VAR Structurel, démontré que la transmission du taux de change
est incomplète, significatif et élevé (atteignant
près de 50%). Cela suggère que la dépréciation du
taux de change est une source importante de l'inflation en Sierra
Leone29(*).
Zouheir A. et I. M. Sghaier
(2012) danstransmission des variations du taux de change aux prix :
évidence empirique pour la Tunisie et le Maroc,ont examiné
la relation entre le taux de change nominal et les prix dans le cadre de la
conduite de la politique monétaire en Tunisie et au Maroc, en utilisant
les méthodes d'Edwards (2006) et de Gerlach et Gerlach-Kristen (2006),
à travers d'une approche empirique basée surdes tests
économétriques, démontré qu'en premier lieu, il n'y
a pas d'évidence d'une transmission statistiquement significative des
variations du taux de change nominal aux prix. En se référant
à l'approche d'Edwards, en Tunisie et au Maroc, le taux de change
nominal n'est pas un outil d'ajustement des effets inflationnistes des chocs et
en second lieu, les variations du taux de change nominal ne constituent pas une
source de perturbation de l'objectif final de maîtrise de l'inflation,
poursuivi par les autorités tunisiennes et marocaines.30(*)
(c) 2.3. La revue
de la littérature congolaise
Etant le champ d'investigation du présent travail, nous
avons retenu dans la littérature congolaise également cinq
études ayant trait strictement avec notre étude, à
savoir:
MbuyiAllegraKabamba et T.
KojackKondolo (2020) dans impact du Policy mix sur la
stabilité du niveau général des prix en République
Démocratique du Congo, ont examiné l'impact de la
coordination des politiques monétaire et budgétaire sur la
stabilité du niveau général des prix en RDC et ont
démontré l'existence de cette coordination durant quelques
années. Aussi, cette coordination présente des effets positifs
sur la stabilité du niveau général des prix. Ont
proposé à travers ces preuves que la Banque Centrale du Congo
(BCC) doit travailler d'arrache-pied avec le gouvernement congolais pour
assurer la stabilité du niveau général des prix.31(*)
Christopher TWAIBU HEMEDI et Amani
ASSUMANI (2020) dansEffets de la politique monétaire sur le
taux de change en RD Congo par l'algorithme de représentation d'Engel et
Granger,ont examiné la vérification des effets de la
politique monétaire sur la stabilité externe de la monnaie
nationale à une période de 17 ans, à travers d'une
approche empirique basée sur le modèle à correction
d'erreur, l'algorithme de représentation d'Engel et Granger pour le
traitement des données, démontré que le coefficient du
taux de change au filtre logarithmique de la masse monétaire est de -16,
46570, toute augmentation de 1% d'offre de monnaie passant par une baisse du
taux d'intérêt entraine une dépréciation de la
monnaie nationale de -16, 46570%. Cette situation apprécie la monnaie
étrangère au détriment de la monnaie nationale. A court
terme, les variations de la masse monétaire n'ont pas toujours d'effet
sur les fluctuations de taux de change, mais à la différence de
long terme, la dépréciation de court terme est plus
importante.32(*)
Christian Pinshi et Emmanuel
Sungani (2018) dansla pertinence de l'effet pass-through : Faut-il
revisiter le régime de la politique monétaire ?, ont
analysé la relation entre le taux de change et les prix domestiques en
RD. Congo, plus particulièrement de mesurer le degré du
pass-through du taux de change nominal à l'inflation sur une
période allant de Janvier 2002 à Mars 2017 et ont, à
travers d'une approche empirique basée par la Co-intégration avec
le modèle à correction d'erreur, démontré qu'un
changement dans le taux de change affectera l'inflation plus que
proportionnellement, le degré du pass-through étant relativement
élevé. Une dépréciation de 1% cause une hausse du
niveau général des prix de 0,38% à court terme.33(*)
Eric LuyinduladioMenga
(2012)dansdegré de répercussion du taux de change sur
l'inflation en RDC de 2002 à 2007, a examinéla relation
entre les réactions de l'indice général des prix à
la consommation et de l'indice du prix de l'essence suite aux innovations du
taux de change en RDC. Il a, à travers d'une approche empirique
basée sur le modèle VAR, démontré que les
innovations sur le taux de change entraînent une réponse forte sur
l'indice des prix à la consommation (expliquant 52% de sa variance) et
l'indice des prix de l'essence (expliquant 11% de sa variance) au cours de la
période.34(*)
Jonas KibalaKuma (2011)dans contribution
à l'explication de la volatilité du taux de change en R.D.
Congo : Approche par la modélisation VAR, a examiné la
dynamique du taux de change en RDC de 2007 à 2010. Il a, à
travers d'une approche empirique basée sur la modélisation VAR,
démontré une causalité unidirectionnelle du taux
d'inflation au taux de change. Et a parvenu à montrer que la variation
du taux d'inflation est la cause de la volatilité du taux de change en
RDC. Et il a proposé des suggestions suivantes : (i)
Déterminer/faire respecter le plafond de concours au
trésors ; (ii) Amincir les dépenses de
« souveraineté » ; (iii) Réorienter les
IDEE dans les secteurs de production des biens capitaux et de consommation de
masse (relever la classe locale moyenne d'affaires) ; (iv) Contrôler
le marché de change en réorganisant le système financier
et bancaire (Rendre le crédit accessible aux congolais en monnaie
nationale) ; (v) Mettre en place un système de contrôle des
flux des capitaux étrangers35(*).
Article V. CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE
Il nous a paru impératif dans le cadre de ce
deuxième chapitre de notre étude qui s'intitule cadre d'analyse
théorique, de faire une revue sur les fondements théoriques de la
stabilité interne et externe des prix, ainsi qu'à la revue de la
littérature qui nous a servi de référence scientifique
pour notre étude, dans la mesure où il nous a offert la
théorie sur laquelle se basera notre travail.
Au regard de ce qui précède, le chapitre suivant
présente l'analyse de la politique monétaire et de change en
RDC.
Article VI. CHAPITRE III. ANALYSE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE ET POLITIQUE DE CHANGE EN RDC
Le présent chapitre axé sur l'analyse des
politiques monétaire et de change a pour objectif d'analyser
l'efficacité de ces politiques durant la période sous
étude. Il est subdivisé en deux sections. La première
présente le cadre de mise en oeuvre de la politique monétaire et
la seconde s'attèle sur l'évolution de la politique de change en
RDC.
Section 6.01
SECTION 1. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC
Il est question dans cette section, d'analyser
l'efficacité de la politique monétaire mise en oeuvre par la
Banque Centrale du Congo durant la période sous étude au travers
son arsenal instrumental. Cinq points seront abordés dans cette section,
à savoir : i) l'évolution de l'offre de monnaie ; ii)
l'évolution du multiplicateur monétaire ; iii) l'évolution
du dispositif instrumental ; iv) relation objectif et instruments de la
politique monétaire ; v) analyse de la stabilité du taux
d'inflation.
(a) 1.1. Evolution
de l'offre de monnaie
L'évolution de l'offre de monnaie de la BCC fait
référence à la façon dont la quantité de
monnaie en circulation dans l'économie congolaise a évolué
au fil du temps. Comme vu précédemment au premier chapitre, dans
une économie où prévaut la monnaie fiduciaire, comme le
cas des économies contemporaines, c'est l'État qui contrôle
la quantité de monnaie et cette offre de monnaie peut se
présenter sous la forme de : la masse monétaire, le stock
monétaire et la base monétaire.
En effet, s'agissant de l'évolution de l'offre de
monnaie, celle-ci peut être mesurée par différents
agrégats monétaires, tels que la M1 (monnaie fiduciaire en
circulation et les dépôts bancaires à vue) ou la M2 (M1
plus les comptes d'épargne). Comme toute évolution
économique, l'évolution de l'offre de monnaie de la BCC peut
être positive ou négative, reflétant ainsi les conditions
économiques sous-jacentes et les actions de la BCC pour réguler
la quantité de monnaie disponible. Elle peut varier d'année en
année en fonction de différents facteurs économiques,
politiques et financiers.
Tableau 1: Evolution de l'offre de monnaie (en
millions de CDF) fin période de 2013 à 2022
Années
|
Base monétaire
|
Masse monétaire
|
Multiplicateur monétaire
|
2013
|
994,4
|
3.492,4
|
3,51
|
2014
|
1.134,0
|
3.965,6
|
3,5
|
2015
|
1.267,7
|
4.355,8
|
3,44
|
2016
|
1.619,9
|
5.337,8
|
3,3
|
2017
|
1.984,1
|
7.842,9
|
3,95
|
2018
|
2.483,2
|
9.843,2
|
3,96
|
2019
|
3.039,7
|
12.727,5
|
4,19
|
2020
|
3.810,6
|
19.255,6
|
5,05
|
2021
|
5.840,2
|
24.957,0
|
4,27
|
2022
|
6.987,4
|
25.347,5
|
3,63
|
Source : BCC, Rapports annuels,
2013-2022.
Il ressort de la lecture de ce tableau que l'offre de monnaie
centrale a augmenté sensiblement durant la période
sous-étude. S'agissant de la masse monétaire, elle a aussi
augmenté passant de 3 492,4 millions de CDF en 2013 à
25 347,5 millions de CDF, soit une augmentation de 625,79%.
Graphique 1 : Evolution de
l'offre de monnaie (en millions de CDF) fin période de 2013 à
2022
Source : Auteur à l'aide du tableau
n°1.
On peut lire du graphique n°1 l'évolution d'une
relation directe entre la base monétaire et la masse monétaire.
Les augmentations de la base monétaire sont accompagnées des
celles de la masse monétaire. Un accroissement de 14% de base
monétaire entre 2013 et 2014 a occasionné un accroissement de la
masse monétaire de même pourcentage. Cependant, durant les deux
dernières années, la base monétaire a augmenté
beaucoup plus proportionnelle que celle de la masse monétaire.
A titre illustratif, la base monétaire a
augmenté de 19% entre 2021 et 2022 mais la masse monétaire n'a
augmenté que de 1,5% durant cette période.
(b) 1.2. Evolution
du multiplicateur monétaire
Le multiplicateur monétaire est la théorie qui
explique comment quel montant de crédit (masse monétaire) peut
être distribué par les banques à partir de la base
monétaire créée par la banque centrale.
Selon la théorie, l'expansion des crédits dans
le système bancaire serait le multiple de la monnaie centrale. Ce qui
veut dire que les banques peuvent accroître leurs crédits que si
elles disposent de la monnaie centrale supplémentaire. Ces
crédits engendrent de nouveaux dépôts se traduisant par un
besoin de monnaie centrale, qui absorbent une fraction de la monnaie centrale
dont disposaient les banques initialement (par exemple par le
phénomène de « fuites » hors
système bancaire).
Le processus se poursuit jusqu'à ce que les banques ne
possèdent comme monnaie centrale excédentaire que le volume
équivalent aux « fuites » sur leurs
dépôts.36(*)
Graphique 2 : Evolution du
multiplicateur monétaire de 2013 à 2022
Source : Auteur à l'aide du tableau
n°1.
Il est fort de constater qu'en République
Démocratique du Congo, le multiplicateur monétaire est
resté quasi stable pendant une longue période, en passant
respectivement de 3,51 en 2013 à 3,63 en 2022. Soit une variation de
0,12 en valeur absolue. Il sied aussi de noter qu'à la lumière du
graphique n°2 ci-dessus que durant la période de 2017 à 2020
le multiplicateur monétaire a été instable. Cette
instabilité peut se justifier par des troubles prés et post
électoraux et la crise sanitaire à corona virus.
(c) 1.3. Evolution
des instruments de la politique monétaire
Il est question dans ce point de voir et d'analyser les
différentes interventions de la BCC à travers son dispositif
instrumental pour réguler l'offre de monnaie et lutter contre
l'instabilité monétaire.
(d) 1.3.1. Taux
directeur
Le principal taux directeur de la BCC est le taux de
prêt à court terme. Il constitue un instrument important que
dispose l'autorité monétaire pour lutter contre les chocs
exogènes et endogènes. Sa diminution montre la volonté de
la BCC a amélioré le coût de crédit et par
conséquent a augmenté l'offre de monnaie. Son augmentation
restreint le potentiel d'octroi de crédit des banques et par ricochet
diminue l'offre de monnaie.
Tableau 2 : Evolution du
Taux directeur et du taux d'inflation (officiels) de la BCC fin période
de 2013 à 2022
Année
|
Taux directeur
|
Taux d'inflation
|
Taux d'intérêt réel
|
2013
|
2
|
1,08
|
0,92
|
2014
|
2
|
1,26
|
0,74
|
2015
|
2
|
1,6
|
0,40
|
2016
|
7
|
25,04
|
-18,04
|
2017
|
20
|
54,71
|
-34,71
|
2018
|
14
|
7,23
|
6,77
|
2019
|
9
|
4,59
|
4,41
|
2020
|
18,5
|
15,8
|
2,7
|
2021
|
7,5
|
5,3
|
2,2
|
2022
|
8,25
|
13,1
|
-4,85
|
Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.
Durant la période sous étude, l'autorité
monétaire a modifié sept fois le taux directeur. Il est
passé de 2% entre 2013 et 2015 à 7% en 2016, 20% en 2017, 14% en
2018, 9% en 2019, 18,5% en 2020, 7,5% en 2021, et 8,25% en 2022.
Etant l'un des instruments les plus importants de la politique
monétaire utilisée par la Banque Centrale du Congo (BCC) pour
réguler l'inflation et l'activité économique dans le pays.
Le taux directeur est le taux d'intérêt auquel les banques
commerciales peuvent emprunter des fonds à la BCC.
En 2013, la Banque Centrale du Congo avait revu à la
baisse le taux directeur à deux reprises de 4,0 % en 2012 à 3,0 %
à fin février 2013 et au second semestre, le taux directeur avait
baissé à 2,0 %ce qui constitue un niveau
historique le plus bas. Il est resté constant jusqu'à 2016
où il était passé de 2,0 % à 7,0
%, et en 2017, le taux était passé de 7,0% à
20,0% suite à la volonté de contrer les tensions
inflationnistes.
Ainsi, le taux de base était passé de 20,0%
à 14,0%, le 28 juin 2018. Le même taux de base
était passé de 14,0% à 9,0%, le 02 mai
2019. Cette baisse visait à alléger les conditions d'octroi des
crédits, en vue de contribuer au financement de l'économie. Et en
2020, ce taux était réajusté à deux reprises pour
le situer jusqu'à 18,5%.
En 2021, La Banque Centrale du Congo avait
procédé à la révision à la baisse de son
principal taux directeur, à quatre reprises, dont trois au premier
semestre.Ensuite en 2022, le taux directeur de la Banque Centrale du Congo
(BCC) était relevé de 7,5 à 8,25 %suite
à la décision prise à l'issue de la réunion du
Comité de politique monétaire.37(*)
(e) 1.3.2.
Coefficient de réserves obligatoires
Le coefficient de réserves obligatoires est un
instrument utilisé par la Banque Centrale du Congo (BCC) pour lutter
généralement contre le choc structurel de liquidités. En
date du 03 octobre 2013, il était revu à la hausse passant de 7,0
à 8,0 %. Ce qui permit de ponctionner 61,1 milliards de CDF en 2013
contre 35,5 milliards une année plus tôt.
En 2014, le coefficient de la réserve obligatoire avait
permis de ponctionner 16,1 milliards de CDF contre un niveau programmé
de 26,7 milliards. La ponction réalisée par la réserve
obligatoire en 2015 a été moins importante que prévu, soit
une stérilisation de 7,7milliards de CDF pour un niveau programmé
de 48,4 milliards.
Cette ponction demeurait faible par rapport à celle
réalisée l'année précédente, soit 16,1
milliards. Cette faible ponction tenait de la modification du coefficient de la
réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie
nationale, passant de 5,0% à 2,0% au mois d'avril.
En 2016, les coefficients de la réserve obligatoire
étaient revus à la hausse à deux reprises dont la
première majoration avait porté les coefficients sur les
dépôts en devises de 8,0 % à 10,0 % pour les
dépôts à vue et de 7,0 % à 9,0 % pour ceux à
terme qui avait hissé la ponction via cet instrument à 50,5
milliards de CDF. La seconde hausse, ayant porté les coefficients
à 12,0 % sur les dépôts à terme et 13,0 % sur les
dépôts à vue, occasionnant un accroissement de la
stérilisation pour un volume de 60,1 milliards de CDF.
L'année 2017 n'avait pas connu des modifications
jusqu'au mois d'avril 2020 où le coefficient de la réserve
obligatoire appliquée sur les dépôts à vue en
monnaie nationale a été abaissé de 2,0% à 0,0% qui
avait permis une ponction de la liquidité à la hauteur de 533,6
milliards de CDF contre celle qui était programmée de 205,6
milliardsgrâce au bon comportement du coefficient.
Les coefficients de la réserve obligatoire sont
restés inchangésen 2021 par rapport à leurs niveaux de
2020, ce qui a permis de ponctionner la liquidité à hauteur de
780,8 milliards de CDF contre celle programmée de 422,3 milliards de
CDF.38(*)
La Banque Centrale du Congo avait procédé,
depuis le mois de janvier 2022, à la levée de la réserve
obligatoire selon la monnaie des dépôts. Cette disposition avait
l'avantage de rétablir les positions excédentaires des
réserves des banques et de restaurer le potentiel d'octroi des
crédits en monnaie nationale pour poser les jalons de la
dé-dollarisation progressive de l'économie.
La structure des coefficients de la réserve obligatoire
était inchangée, les dépôts en devises à vue
et à terme étant établis respectivement à 13,0% et
12,0% et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et
à terme à 0,0%, ce qui avait permis de ponctionner 378,6
milliards de CDF.39(*)
Tableau 3 : Evolution de l'instrument coefficient de
réserves obligatoires (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin
période de 2013 à 2022
Années
|
Instrument coefficient de réserves
obligatoires
|
Taux d'inflation
|
2013
|
61,1
|
1,08
|
2014
|
16,1
|
1,26
|
2015
|
7,7
|
1,6
|
2016
|
60,1
|
25,04
|
2017
|
533,6
|
54,71
|
2018
|
376,8
|
7,23
|
2019
|
225,0
|
4,59
|
2020
|
533,6
|
15,8
|
2021
|
780,8
|
5,3
|
2022
|
378,6
|
13,1
|
Source : BCC, Rapports annuels,
2013-2022.
L'analyse de ce tableau nous montre clairement une
évolution à tendance proportionnelle entre les deux variables.
S'agissant du coefficient de réserves obligatoires, il a augmenté
de 7,7 milliards de CDF à 533,6 milliards de CDF entre 2015
jusqu'à 2017, soit une variation de 6 829,87% ce qui constitue la
plus grande variation durant la période sous étude.
(f) 1.3.3.
Fourchettes d'appel d'offres du Bon BCC
Elles sont utilisées généralement pour le
choc de liquidité transitoire. Son évolution est
influencée par le taux d'intérêt. En 2013, elle est
passée de 1,5% en 2012 à 5%,ce qui reflétait la
nécessité pour la BCC de lutter contre l'inflation persistante
dans le pays.
L'année 2014 était caractérisée
par la stabilité dont l'encours qui était établi à
164,3 milliards de CDF à fin 2013, s'est situé à 107,4
milliards à fin 2014. Au 31 décembre 2015, l'encours s'est
situé à 47,0milliards de CDF, dégageant une injection de
60,4milliards par rapport à 2014.
En 2016, ses actions se sont soldées par une injection
de 38,5 milliards de CDF portant l'encours à 8,5 milliards.Le Bon BCC
avait ponctionné moins en 2017 que le niveau programmé dont son
encours avait atteint 35,0 milliards de CDF contre celui de 71,5 milliards
attendus. Comparativement à la réalisation de 2016, cet encours
traduisait une injection de 26,5 milliards de CDF.
Le Bon BCC était resté actif en 2018 dont
l'encours s'est établi à 42,5 milliards de CDF enregistrant une
ponction de 7,5 milliards par rapport à fin 2017. Et en 2019, son
encours s'est établi à 55,0 milliards de CDF, dégageant
une ponction de 12,5 milliards de CDF dont le volume des transactions s'est
chiffré à 748,5 milliards de CDF avec une hausse de 18,0% par
rapport à l'année 2018.
Au premier semestre de l'année 2020, suite au faible
niveau de liquidité bancaire noté à partir du mois de
juillet avait entraîné une hausse du taux moyen
pondéré des bons de 7 jours qui s'est établi à
2,66% en moyenne, avec un pic de 5,43% au mois de mars. Et au second semestre,
le taux moyen pondéré du Bon BCC de 7 jours était
passé à 12% à fin décembre 2020.
Au cours de l'année 2021, il s'est observé une
réduction du taux moyen pondéré du Bon BCC à 7
jours. Aux six premiers mois de l'année 2021, le taux moyen
pondéré du Bon BCC à 7 jours s'est établi à
6,29% en moyenne mensuelle contre un niveau moyen de 4,82% observé au
second semestre de l'année.40(*)A fin juillet 2022, l'encours du bon BCC s'est
situé à 60,0 milliards de CDF contre 15,0 milliards à fin
juin2022.
En cumul annuel, il s'est observé une injection
annuelle de 50,0 milliards de CDF. Les coûts mensuel et annuel du Bon BCC
se sont établis respectivement à 106,94millions de CDF et
471,53millions.41(*)
Tableau 4 : Evolution de l'instrument fourchettes
d'appel d'offres du bon BCC (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin
période de 2013 à 2022
Années
|
Instrumentfourchettes d'appel d'offres du bon
BCC
|
Taux d'inflation
|
2013
|
164,3
|
1,08
|
2014
|
107,4
|
1,26
|
2015
|
47,0
|
1,6
|
2016
|
38,5
|
25,04
|
2017
|
35,0
|
54,71
|
2018
|
42,5
|
7,23
|
2019
|
55,0
|
4,59
|
2020
|
15,0
|
15,8
|
2021
|
110,0
|
5,3
|
2022
|
60,0
|
13,1
|
Source : BCC, Rapports annuels,
2013-2022.
Il ressort de la lecture de ce tableau que l'instrument
fourchettes d'appel d'offres du bon BCC a baissé sensiblement durant la
période comprise entre 2013 jusqu'à 2020. Soit un taux de -90,87%
de variation à tendance baissière.
(g) 1.4. Relation
objectif et instruments de la politique monétaire
Il est question dans ce point d'analyser l'efficacité
des différentes interventions de la BCC à travers son dispositif
instrumental pour réguler l'offre de monnaie et lutter contre
l'instabilité monétaire.
(h) 1.4.1. Taux
directeur
Théoriquement sa diminution montre la volonté de
la BCC a amélioré le coût de crédit et par
conséquent a augmenté l'offre de monnaie et son augmentation
restreint le potentiel d'octroi de crédit des banques et par ricochet
diminue l'offre de monnaie.
Graphique 3 : Evolution du Taux directeur et du taux
d'inflation (officiels) de la BCC fin période de 2013 à
2022
Source : Auteur à l'aide du
tableau n°2.
Il ressort clairement que les deux variables évoluent
dans le même sens contrairement à la théorie
économique, qui dit : la hausse (baisse) du taux directeur
s'accompagne de la baisse (hausse) du taux d'inflation et vice-versa. Donc nous
pouvons conclure que la politique monétaire de la BCC durant la
période sous étude était inefficace.
Tableau 5 : Analyse de la corrélation entre le
taux directeur et le taux d'inflation fin période (de 2013 à
2022)
|
TD
|
TINF
|
TD
|
1
|
0.702951
|
TINF
|
0.702951
|
1
|
Source : Auteur à l'aide
du logiciel Eviews 10
Nous avons obtenu un coefficient de corrélation
(r= 0,702951) se rapprochant de +1, ce qui nous indique
l'existence d'une forte corrélation entre le taux directeur et le taux
d'inflation. En conséquence, si une corrélation est positive,
cela signifie que lorsqu'une variable augmente, l'autre tend à augmenter
aussi. C'est qui veut dire que le Taux directeur accroit proportionnellement
avec le Taux d'inflation.
D'où l'existence d'une relation entre les deux
variables. Donc nous pouvons conclure avec exactitude que la politique
monétaire était inefficace durant la période sous
étude.
(i) 1.4.2.
Coefficient des réserves obligatoires
Utilisé par la Banque Centrale du Congo (BCC) pour
lutter généralement contre le choc structurel de
liquidités. Son augmentation doit s'accompagner avec une diminution de
liquidités.
Graphique 4 : Evolution de coefficient de
réserves obligatoires et du taux d'inflation de 2013 à
2022
Source : Auteur à l'aide du
tableau n°3.
Nous avons constaté que les deux variables
évoluent dans le même sens ce qui est contraire à la
théorie économique d'où la hausse (baisse) du coefficient
de réserves obligatoires s'accompagne de la baisse (hausse) du taux
d'inflation et vice-versa.
Donc nous pouvons conclure que la politique monétaire
de la BCC durant la période sous étude à travers son
instrument de coefficient de réserves obligatoires était
inefficace.
(j) 1.4.3.
Fourchettes d'appel d'offre du bon BCC
Utilisées généralement par la BCC pour le
choc de liquidité transitoire. Cet instrument permet de réguler
la liquidité dans l'économie.
Graphique 5 : Evolution des fourchettes d'appel
d'offres du bon BCC et du taux d'inflation de 2013 à 2022
Source : Auteur à l'aide du
tableau n°4.
Nous constatons une évolution des deux variables
évoluant dans le même sens à l'exception de 2015
jusqu'à 2018 où l'accroissement de l'inflation avait
incité l'autorité monétaire à réduire ses
fourchettes d'appel d'offres.
Nous pouvons conclure que la politique monétaire de la
BCC durant la période sous étude à travers son instrument
des fourchettes d'appel d'offres du bon BCC était inefficace.
(k) 1.5. Analyse de
la stabilité du taux d'inflation
Entre 2013 jusqu'à 2022, le taux d'inflation en RDC est
resté relativement instable. Il y a eu des pics et des creux tout au
long de la période sous étude. Le taux d'inflation était
de 1,08 % en 2013. Cependant, la Banque Centrale du Congo avait indiqué
une évolution maitrisée et contenue de l'inflation qui s'est
établie à 1,26 % en 2014 contre 1,08 % en 2013.
En 2015, l'inflation demeurait toujours sous contrôle,
s'établissant à 1,60 % contre 1,26% en 2014.
Arrivé en 2016, l'indice des prix à la consommation des
ménages avait affiché une forte hausse de 25,04 %, largement
supérieur à la cible de 4,20 %, contre 1,60 % en
2015.L'Indice des Prix à la Consommation produit par la BCC en 2017,
avait révélé une forte accélération de
l'inflation, soit 46,83% contre 25,04% en 2016. Le taux
d'inflation avait atteint 7,23% en 2018 après 54,71% en
2017.
Cette désinflation a été
consécutive, d'une part, à la stabilité du taux de change
et, d'autre part, au renforcement de la coordination des politiques
budgétaire et monétaire. La variation annuelle de l'Indice des
Prix à la Consommation (IPC) s'est établie à
4,59% en 2019 contre 7,23% l'année
précédente.Par ailleurs, en 2020 le taux d'inflation était
séparé en trois périodes :
- la première, au premier trimestre, marquée par
la réalisation de faibles taux d'inflation mensuels, avec une moyenne de
0,55% ;
- la deuxième, d'avril à juillet,
caractérisée par une forte accélération des prix
par un taux moyen mensuel de 2,50% ;
- la troisième, d'août à décembre,
était marquée par le retour de la stabilité, avec un taux
moyen mensuel de 0,63%.
En 2021, le taux d'inflation moyen mensuel s'est situé
à 0,43%. En effet, en rythme annuel, la variation de l'Indice
Général des Prix à la Consommation, telle que
calculée par l'Institut National des Statistiques (INS),
dégageait une inflation globale de 5,3% contre
15,8% une année auparavant.
Le taux d'inflation cumulé au septième mois en
2022 était porté à 6,832% et en glissement annuel, il
ressort à 9,452%. En annualisé, il s'est établit à
13,1%, soit un niveau largement au-dessus de sa cible de moyen
terme de 7,0% l'an.
Tableau 6: Evolution des types d'inflation fin
période en RDC (de 2013 à 2022)
Années
|
Taux d'inflation (en %)
|
Types d'inflation
|
2013
|
1,08
|
Inflation courte ou lente (faible)
|
2014
|
1,26
|
Inflation courte ou lente (faible)
|
2015
|
1,60
|
Inflation courte ou lente (faible)
|
2016
|
25,04
|
Inflation déclarée ou ouverte
|
2017
|
54,71
|
Inflation déclarée ou ouverte
|
2018
|
7,23
|
Inflation modérée ou rampante
|
2019
|
4,59
|
Inflation courte ou lente (faible)
|
2020
|
15,8
|
Inflation déclarée ou ouverte
|
2021
|
5,31
|
Inflation modérée ou rampante
|
2022
|
13,10
|
Inflation déclarée ou ouverte
|
Source : BCC, Rapports annuels,
2013-2022.
Moyenne de l'inflation faible : 0,853, Moyenne de
l'inflation ouverte : 10,865, Moyenne de l'inflation modérée :
1,253. Au regard de nos moyennes, nous avions constaté que la RDC
fait beaucoup plus face à l'inflation ouverte qui est
caractérisée par une hausse rapide et continue des prix,
généralement supérieure à 10% par an. Cette
inflation peut être due à plusieurs facteurs économiques,
tels que la mauvaise gestion, la corruption, l'instabilité politique,
etc.
Cette inflation peut avoir des conséquences
néfastes sur l'économie et la société, telles que
la dépréciation monétaire, l'augmentation du taux
d'intérêt, la baisse de l'investissement, la hausse du
chômage, etc.
Tableau 7 : Bilan de la stabilité
monétaire en RDC
|
Type d'inflation
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence cumulée
|
Situation maitrisable
|
Courte
|
4
|
40%
|
40%
|
Modérée
|
2
|
20%
|
60%
|
Situation non maitrisable
|
Déclarée
|
4
|
40%
|
100%
|
Galopante
|
0
|
0%
|
100%
|
Source : Auteur à l'aide du tableau
n°7.
Il ressort de ce bilan pendant la période sous
étude une situation maitrisable en valeur de 60% du cumul
inflationniste. Par conséquent, la stabilité monétaire en
RDC était maitrisable pendant la période sous étude.
Section 6.02
SECTION 2. ANALYSE DE LA POLITIQUE DE CHANGE EN RDC
Il est question dans cette section d'analyser
l'efficacité des interventions de l'autorité monétaire par
rapport au niveau des prix intérieurs. Sur ce, trois différents
points sont abordés dans cette section, à savoir : i)
l'évolution du taux de change ; ii) l'évolution des
réserves de change ; iii) corrélation intervention de la BCC et
Stabilité du taux de change.
(a) 2.1. Evolution
du taux de change
L'évolution du taux de change en RDC a
été marquée par une instabilité depuis plusieurs
années, suite à la faiblesse de la monnaie nationale vis à
vis des devises étrangères notamment le dollar américain.
En effet, fixé à 1,3 CDF à l'indicatif et
à 1,48 CDF au parallèle depuis sa mise en circulation en juin
1998 jusqu'à 2012, soit 14 années plus tard , le cours de change
a connu une dépréciation drastique de la monnaie nationale, se
situant à 915,2 CDF à l'indicatif et à 923,6 CDF au
parallèle en 2012, soit un taux de dépréciation de 70 300
% à l'indicatif et de 62 305 % au parallèle.
Cependant, le cours de change parallèle était
établi à 938,0 CDF/USD soit une
dépréciation de 1,13 % et à 925,5 CDF/USD
à l'indicatif à fin décembre 2013 avec un taux de
dépréciation de 1,56 %.
Le marché des changes était resté
globalement stable, établissant le cours de change parallèle
à 932,3 CDF le dollar à fin décembre 2014
soit une appréciation de 0,61 % et à 924,5 CDF
à l'indicatif avec un taux de 0,11 % d'appréciation de la monnaie
nationale par rapport à son niveau de l'année
précédente.
Cette appréciation s'est arrêtée en 2015,
avec un taux de 0,38 % de dépréciation, établissant ainsi
le cours de change à l'indicatif à 928,0 CDF et
au niveau parallèle de 0,5 %, établissant son cours à
937,0 CDF. Cette dépréciation s'est accrue en
2016, dont le cours de change parallèle s'établissait à
1.269,0 CDF soit un taux de dépréciation de
35,43 % et celui de l'indicatif à 1.216,0 CDF soit un
taux de dépréciation de 31,03 %.
En 2017, le marché de change était
caractérisé par la poursuite de la dépréciation du
taux de change. Sur le marché parallèle, la monnaie nationale
s'est dépréciée au taux de 27,34 % fixant son cours
à 1.616,0 CDF et à l'indicatif au taux de 30,92
% avec son cours de 1.592,0 CDF.
L'année 2018, caractérisée par le
ralentissement sensible du rythme de dépréciation du taux de
change, le taux de dépréciation était de 2,74 % au cours
de 1.635,62 CDF à l'indicatif et sur le marché
parallèle, le taux de dépréciation était de 3,65 %
avec son cours de change de 1.675,0 CDF. Il sied de signaler
que ce ralentissement du rythme de dépréciation de la monnaie
nationale était résulté de la bonne coordination des
politiques macroéconomiques sur fond d'un bon comportement de cours des
matières premières. Arrivé 2019, avec le ralentissement
moins soutenu, la monnaie nationale s'est encore dépréciée
à 2,2 % avec un cours de change à 1.672,95 CDF
à l'indicatif et au parallèle à 1.725,67
CDF soit un taux de dépréciation de 2,9 %.
Et en 2020, les transactions se sont traduites par une perte
profonde de la valeur externe du franc congolais en raison notamment de la
pandémie de COVID-19 et des mesures de confinement, établissant
ainsi une dépréciation au taux de 15,2 % soit un cours de change
à 1.971,8 CDF à l'indicatif et de 14,6 % soit
2.020,0 CDF au parallèle.
En 2021, le cours de change s'est situé à
2.000,0 CDF soit un taux de dépréciation de 1,41
% à l'indicatif et à 2.044,7 CDF avec un taux de
dépréciation de 1,21 % contre respectivement 15,16 % et 14,57 %
de l'année précédente. Ensuite, le cours de change
à l'indicatif se situait à 2.004,77 CDF avec un
taux de dépréciation de 0,24 % et à
2.116,00 CDF avec un taux de dépréciation de
3,49 % en 2022 par rapport à l'année précédente.
Il est important de noter que l'instabilité
économique générale de la RDC et les interventions de
nombreux acteurs non étatiques sur le marché rendent difficile
tout suivi précis du taux de change. Les investisseurs et les agents
économiques doivent donc être prudents et prendre en compte les
risques de variation au moment de planifier leurs opérations en RDC.
Tableau 8: Evolution du taux de change officiel fin
période de 2013 à 2022
Années
|
Indicatif (en cdf)
|
Parallèle (en cdf)
|
Variation (ind) en %
|
Variation (par) en %
|
2013
|
925,5
|
938
|
1,13
|
1,56
|
2014
|
924,5
|
932,3
|
0,11
|
0,61
|
2015
|
928
|
937
|
0,38
|
0,5
|
2016
|
1 216
|
1 269
|
31,03
|
35,43
|
2017
|
1 592
|
1 616
|
30,92
|
27,34
|
2018
|
1 635,62
|
1 675
|
2,74
|
3,65
|
2019
|
1 672,95
|
1 725,65
|
2,2
|
2,9
|
2020
|
1 971,80
|
2 020
|
15,2
|
14,6
|
2021
|
2 000
|
2 044,7
|
1,41
|
1,21
|
2022
|
2 004,77
|
2 116
|
0,24
|
3,49
|
Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.
Nous avons constaté une évolution à trois
périodes. La première période allant de 2013 à 2015
faisait état de stabilité du taux de change avec un taux de
dépréciation de 0,27 % à l'indicatif et une
appréciation de 0,11 % au parallèle de la monnaie nationale.
Ainsi, à la deuxième période, le cycle glorieux de
stabilité du taux de change était rompu en 2015 où la
monnaie nationale s'est dépréciée jusqu'à perdre
31,03 % de sa valeur en 2016 à 1'indicatif (l 216 CDF/USD)
comparativement à sa valeur en décembre 2015 (928 CDF/USD).
Le taux de change était resté stable dans une
période allant de fin 2017 jusqu'à fin décembre 2019 avec
un taux de dépréciation de 5,08 % à l'indicatif et de 6,79
% au parallèle par rapport à décembre 2017.
La troisième période, caractérisée
d'instabilité où la monnaie nationale a perdu 19,83 % de sa
valeur monétaire à l'indicatif et de 22,62 % au parallèle
par rapport à la fin de la période précédente.
Graphique 6 : Evolution du
taux de change officiel fin période de 2013 à 2022
Source : Auteur à l'aide du tableau
n°8.
Il ressort clairement que les deux variables évoluent
dans le même sens avec une tendance haussière durant la
période sous étude.
(b) 2.2. Evolution
des réserves de change
Les réserves de change d'un pays font
référence aux devises étrangères détenues
par la banque centrale pour réguler les fluctuations de la monnaie
locale sur le marché international.Elles se sont
consolidéesatteignant un montant de 1.745,4 millions de
USD au 31 décembre 2013. Au terme de l'année 2014, le stock des
réserves de change s'est fixé à 1.644,46
millions de USD, contre 1.745,1 millions à fin 2013. En moyenne
mensuelle, les réserves ont baissé de 20,1 millions de USD contre
6,1 millions en 2014.
Il s'en est dégagé un stock de réserves
de 1.403,6 millions de USD à fin décembre 2015.
A la suite de la baisse des exportations congolaises des biens et services, le
niveau des réserves de change a baissé en 2016 à
845,4 millions de USD. En 2017, le niveau des réserves
internationales a repris un trend haussier.
A cet effet, il a été réalisé des
réserves d'un import de 844,0 millions de USD,
après un creux de 660,4 millions en septembre 2017, contre 845,4
millions en 2016. A fin décembre 2018, les réserves de change se
sont établies à 879,5 millions de USD, soit une
accumulation de près de 35,0 millions par rapport à fin
décembre 2017. Les réserves internationales se sont
établies à 1.141,3 millions de USD en 2019
contre 879,5 millions en 2018, soit un relèvement de près de
261,8 millions, suite à l'encaissement de l'appui à la balance
des paiements du FMI.
A fin décembre 2020, les réserves de change se
sont situées à 708,89 millions de USD. À
fin décembre 2021, les réserves internationales se sont
situées à 2.751,33 millions de USD, contre 708,9
millions à la période correspondante de 2020.
Ce niveau des réserves en 2021 représente un
accroissement de 2.042,4 millions de USD par rapport à 2020. Et enfin,
au 29 juillet 2022, les réserves internationales se sont établies
à 4.156,90 millions de USD, contre 3.986,26 millions au
décembre 2021, soit un accroissement de 4,28 %. Ce niveau des
réserves correspond à 2,51 mois d'importations des biens et
services.
(c) 2.3.
Corrélation intervention de la BCC et Stabilité du taux de
change
La Banque Centrale du Congo peut, en cas de forte
volatilité du taux de change ou pour le besoin de conforter les
réserves officielles de la République, intervenir sur le
marché des changes pour céder ou acquérir les devises
étrangères contre la monnaie nationale. Elle intervient à
travers les opérations de gré à gré ou par voie
d'adjudication bilatérale, essentiellement sur base de la méthode
hollandaise. La Banque Centrale du Congo intervient sur le marché des
changes pour lisser les fluctuations du taux de change ou conforter le niveau
des réserves internationales.42(*)
En 2013, l'unique cession des devises d'un import de
24,0 millions de USD du mois de janvier avait permis de
contrer les pressions sur le taux de change qui s'est établi à
938 CDF. La BCC avait procédé aux achats de gré à
gré d'un import de 611,6 millions de USD sur le
marché des changes en 2014, ramenant ainsi le taux de change à
932,3 CDF en fin période.
En 2015, en baissant ces achats à
185,5 millions par rapport à l'année
précédente suite à la contraction des recettes et en
vendant 55,6 millions de ses devises sur le marché des
changes, qui ont accru le taux de change à 937 CDF.
Avec une dépréciation très remarquable de
la monnaie nationale suite à l'instabilité politique en 2016, la
BCC a visé essentiellement sur l'objectif de lissage des fluctuations du
taux de change en augmentant sa vente à 248,25 millions
de USD tout en ajustant ses achats à 1,5 millions de
USD sur le marché des changes dans le but de contrer cette
dépréciation, mais cela fut un échec car le taux de change
avait grimpé jusqu'à atteindre 1 269 CDF en fin
période.
En 2017, deux périodes ont été mises en
exergue. La première faisait état des fortes pressions sur le
marché des changes. La seconde était marquée par la baisse
des tensions résultant des effets des mesures de riposte mises en oeuvre
par le Gouvernement et la Banque Centrale qui s'agissaient notamment sur la
campagne de sensibilisation de rapatriement des devises par les miniers, ce qui
a occasionnée la vente des devises d'un import de 117,9
millions de USD et un achat de 53 millions de USD sur
le marché des changes.
En 2018, l'Institut d'émission était intervenu
de façon indirecte, en exécutant certaines dépenses
publiques à hauteur de 312,0 millions de USD aux besoins de financement
des élections de décembre 2018, soit environ 513,8 millions. Il
en était de même en décembre 2019, lequel a
été marqué par l'encaissement d'un import de
1 millions de USD.
En 2020, la BCC avait intervenu en deux périodes sur le
marché de change, dont la première faisait état d'un achat
à hauteur de 20 millions de USD. Et la seconde, en
vendant à hauteur de 53,5 millions de USD. Au cours de
l'année 2021, le marché de change de la RDC a brassé 1
milliard 256,8 millions USD sur les opérations d'achat contre
213,6 millions USD pour les opérations de vente de la
devise américaine. Maintenant ainsi stable le taux de change avec un
faible taux de dépréciation, soit 1,21% par rapport à
l'année précédente dont le taux était de 14,6 %.
En 2022, le gros des opérations sur le marché de
change s'est effectué dans les banques commerciales à raison de
583,88 millions pour l'achat et 361,93 millions à la vente,
précise la BCC, soit au total un volume de transactions de 945,81
millions USD. Dans les bureaux de change agréés, seulement 8,92
millions USD à l'achat et 370.000 USD à la vente ont
été retracés pendant la même période. Quant
à la Banque centrale, en 2022, elle a vendu sur le marché de
change 446,15 millions USD et acheté
826,8 millions USD, ramenant ainsi le taux de change à
2 044,7 CDF soit un taux de dépréciation de 3,49 % par
rapport à l'année précédente.43(*)
Tableau 9 : Corrélation interventions de
la BCC et Stabilité du taux de change
Années
|
Achat (en millions de USD)
|
Vente (en millions de USD)
|
Taux de change parallèle (en CDF)
|
2013
|
25
|
24
|
938
|
2014
|
611,6
|
0
|
932,3
|
2015
|
185,5
|
55,6
|
937
|
2016
|
1,5
|
248,25
|
1 269
|
2017
|
53
|
117,92
|
1 616
|
2018
|
0
|
0
|
1 675
|
2019
|
1
|
0
|
1 725,65
|
2020
|
20
|
53,5
|
2 020
|
2021
|
1 256,80
|
213,6
|
2 044,7
|
2022
|
826,8
|
446,15
|
2 116
|
Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.
Il ressort de tableau que les interventions d'achat sur le
marché de change influencent les variations du taux de change
parallèle à court terme et celles de ventedans la période
allant de 2013 à 2016 où le taux de change a enregistré
une variation haussière proportionnelle des interventions de vente.
Graphique 7 : Evolution des interventions de la
BCC et la stabilité du taux de change parallèle
Source : Auteur à l'aide du tableau
n°9.
Nous avons remarqué clairement que les deux variables
(achat et vente) évoluent dans le même sens que son objectif de
stabiliser le taux de change parallèle sur le marché de change,
ce qui est contraire à la théorie économique de la
politique de change. D'où cette dernière a été
inefficace durant la période sous étude.
Tableau 10 : Analyse de la corrélation
intervention (achat) de la BCC et Stabilité du taux de change
parallèle
|
ACHAT
|
TCHP
|
ACHAT
|
1
|
0.34708
|
TCHP
|
0.34708
|
1
|
Source : Auteur à l'aide de logiciel Eviews
10
Nous avons constaté l'existence d'une
corrélation positive de 0,34708 entre les interventions d'achat des
devises par la BCC sur le marché des changes et la stabilité du
taux de change parallèle. Ainsi, il y a une tendance à ce que les
deux variables augmentent (ou diminuent) au même moment.Cela renforce
à suffisance notre analyse graphiqueprécédemment.
D'où l'inefficacité de la politique de change de la BCC pendant
la période sous étude.
Tableau 11 : Analyse de la corrélation
intervention (vente) de la BCC et Stabilité du taux de change
parallèle
|
VENTE
|
TCHP
|
VENTE
|
1
|
0.47667
|
TCHP
|
0.47667
|
1
|
Source : Auteur à l'aide de logiciel Eviews
10
Il est fort de constater l'existence d'une corrélation
positive de 0,47667 entre les interventions de vente des devises par la BCC sur
le marché des changes et la stabilité du taux de change
parallèle. Ce qui signifie qu'il y a une tendance à ce que les
deux variables augmentent (ou diminuent) ensemble, ce qui contredit la
théorie économique de la politique de change. D'où son
inefficacité durant la période sous étude.
Article VII.
CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE
Dans le cadre de ce troisième chapitre qui
s'intituleanalyse de la politique monétaire et politique de change en
RDC, il nous a paru nécessaire d'analyser si les politiques
monétaire et de change mises en oeuvres par l'autorité
monétaire en RDC ont-elles été efficacement
coordonnées et cohérentes durant la période sous
étude à travers ses différents instruments.
Au regard de ce qui précède, le chapitre suivant
présente l'analyse empirique de la relation taux d'inflation et taux de
change.
Article VIII. CHAPITRE IV. ANALYSE EMPIRIQUE DE LA
RELATION TAUX D'INFLATION ET TAUX DE CHANGE
Dans ce quatrième chapitre de notre travail, il est
question d'analyser empiriquement la relation entre le taux d'inflation et le
taux de change, de vérifier les hypothèses que nous avons
émises au début de notre travail à partir du modèle
de vecteur autorégressif, et de faire un état de lieu sur les
contraintes et perspectives de l'économie congolaise. Ainsi, afin de
mieux appréhender un aspect d'actualité de l'économie
congolaise, touchant au débat sur l'inflation et le taux de change. Nous
nous sommes intéressés à étudier la synergie
politique monétaire et politique de change pour une stabilité des
prix en RDC.
A cet effet, la technique économétrique la plus
usité pour identifier l'impact d'une variable sur une autre ou pour
faire une analyse de cause à effet est la technique du vecteur
autorégressif (VAR). Ce modèle nous permettra à travers le
test de causalité au sens de Granger, l'analyse des fonctions de
réponses impulsionnelles et de la décomposition de la variance,
d'expliquer au mieux et voir clairement la relation de cause à effet
entre le taux d'inflation et le taux de change.
Ainsi, trois sections charpentent ce chapitre. La
première fait une brève présentation du modèle et
estimation des paramètres. La deuxième section sur l'analyse des
résultats des estimations et la vérification des
hypothèses du travail. Et la troisième section s'attèlera
sur les contraintes et perspectives de la politique monétaire et de
change.
Section 8.01
SECTION 1. PRESENTATION DU MODELE ET ESTIMATION DES PARAMETRES
Il est question dans cette section de faire d'abord un
aperçu à vol d'oiseau sur le modèle retenu, sa
justification ainsi que ces différentes étapes ; ensuite de
présenter les variables du modèle et enfin, de présenter
les résultats de l'estimation des paramètres du modèle.
(a) 1.1.
Brève présentation du modèle VAR
La modélisation VAR permet, sans recourir à une
théorie économique en amont, d'avoir un cadre relativement bien
adapté pour notre étude. Elle repose toutefois sur
l'hypothèse que l'évolution de l'économie peut être
bien approchée par la description du comportement dynamique d'un vecteur
de k variables dépendant linéairement du passé.
Le modèle VAR relie les variables en se basant sur
l'évolution des données elles-mêmes. Les variables dudit
modèle sont agencées dans un vecteur autorégressif d'un
ordre donné, mettant lesdites variables dans un cadre relationnel et
à cause du caractère de ses différentes parties
aléatoires, la modélisation VAR est utilisée dans le cadre
de l'analyse des impacts et de causalité.
Cependant, la particularité de ce modèle est que
toutes les variables ont à priori le même statut,
c'est-à-dire, toutes les variables du modèle sont
endogènes et chacune d'elles est fonction de ces propres valeurs
passées et des valeurs passées des autres variables44(*). L'utilisation d'un
modèle VAR est méthodiquement justifiée par le fait que
les modèles VAR autorisent des simulations permettant de saisir les
modifications des variables objectifs suite à un choc sur les variables
instruments.
Les modèles VAR comportent trois
avantages : en premier ils permettent d'expliquer une variable par rapport
à ses retards et en fonction de l'information contenue dans d'autres
variables pertinentes ce qui soulève des problèmes de
cointegration, en second on dispose d'un espace d'information très large
et enfin, cette méthode est assez simple à mettre en oeuvre et
comprend des procédures d'estimation et des tests45(*).
Les étapes à suivre pour estimer un
modèle VAR sont les suivantes :
Ø vérification de la stationnarité ;
Ø détermination du nombre de retard
(décalage) optimal du modèle VAR ;
Ø test de la Causalité de Granger ;
Ø estimation des paramètres du modèle
;
Ø dynamique du modèle VAR.
(b) 1.2.
Présentation des variables
Dans ce point, nous allons faire la description des variables
retenues dans le modèle, mais avant tout, il sera question de
présenter l'échantillon et la source des données.
(c) 1.2.1.
Echantillon et sources des données
L'échantillon retenu est composé de 120
observations et les données utilisées dans cette étude
sont des observations quantitatives, ce qui représente des
données mensuelles allant de janvier 2013 à décembre 2022.
Il s'agit des données secondaires, issues des rapports
annuels et des différents bulletins d'information statistiques de la
Banque Centrale du Congo. Les variables retenues dans cette étude sont
: le Taux d'inflation, la variation du Taux de change parallèle, le Taux
directeur, la variation des réserves de change et la variation de la
masse monétaire.
(d) 1.2.2.
Description des variables
Pour saisir le contour de la présente étude et
de faire des évaluations empiriques de la relation entre le taux
d'inflation et le taux de change en RDC, notre choix est porté sur cinq
variables, à savoir : le Taux d'inflation (TINF), la variation du Taux
de change parallèle (VTCH), le Taux directeur (TD), la variation des
réserves de change (VRCH) et la variation de la masse monétaire
(VMM). Ce choix est justifié par la pertinence de chaque variable
à apporter un élément des réponses. Ainsi nous
avons :
Ø Le taux d'inflation (TINF) :
est calculé en termes des variations de l'Indice des prix
à la consommation. C'est le taux d'inflation mensuel, il est choisi
comme indicateur de l'équilibre interne de la monnaie et est
exprimé en pourcentage ;
Ø La variation du taux de change
(VTCH) : est calculé en termes des variations du taux de
change parallèle. Il est choisi comme indicateur de l'équilibre
externe de la monnaie et est exprimé en pourcentage ;
Ø Le taux d'intérêt directeur
(TD) : Utilisé principalement par la Banque Centrale du
Congo pour influencer les décisions de prêt et d'emprunt
auprès des banques commerciales dans le but de contrôler
l'inflation, d'où il nous sera très utile pour nos
analyses ;
Ø La variation du niveau des réserves de
change (VRC) : étant donné que le matelas des
réserves de change soit un objectif utile de la politique de change pour
agir sur le marché de change enfin de maintenir stable les fluctuations
du taux de change, sa prise en compte nous sera capital ;
Ø La variation de la masse monétaire
(VMM) : nous savons qu'une augmentation de la masse
monétaire entraîne une augmentation des prix nationaux (inflation
interne), alors il y aura réduction de la compétitivité
prix des biens et services produits dans le pays. Une baisse de la masse
monétaire se manifeste par la dépréciation du taux de
change réel. Rien que par sa théorie, cette variable
présente d'une importance majeure dans l'analyse de notre travail.
(e) 1.3. Estimation
des paramètres et présentation des résultats
Il est question ici de procéder à l'estimation
des paramètres de notre modèle et à présenter les
résultats tout en respectant toutes les étapes
économétriques de la modélisation VAR tel que
décrit au premier point de la présente section
(f) 1.3.1. Test de
stationnarité
Avant de nous plonger dans la modélisation, nous avons
besoin d'étudier la stationnarité des variables que nous allons
utiliser. Une série est stationnaire si sa moyenne et sa variance sont
constantes à travers le temps. Cela veut dire l'évolution de la
série ne connait ni une tendance, ni des chocs aléatoires.
Le test de racine unitaire qui sera utilisé est celui
de Dickey Fuller Augmenté (ADF). Les résultats sont
consignés dans le tableau ci-dessous nous permet de confirmer la
stationnarité de la série ou de la série
différenciée si la statistique ADF en valeur absolue est
supérieure aux valeurs critiques de Mackinnon (VCM) en valeur absolue,
ou la non stationnarité dans le cas contraire.
Tableau 12 :
Résultats des tests de Dickey-Fuller Augmenté (ADF)
Séries
|
Test à niveau
|
Stationnarisation
|
Ordre d'intégration
|
ADF
|
Seuil
|
VCM
|
DECISION
|
ADF
|
VCM
|
DECISION
|
TINF
|
-5.25
|
1%
|
-3.487
|
Stationnaire
|
|
I(0)
|
5%
|
-2.886
|
10%
|
-2.580
|
VTCH
|
-6.28
|
1%
|
-3.486
|
Stationnaire
|
I(0)
|
5%
|
-2.886
|
10%
|
-2.580
|
TD
|
-1.63
|
1%
|
-3.486
|
Non
Stationnaire
|
-10.27
|
-3.487
|
Stationnaire
|
I(1)
|
5%
|
-2.886
|
-2.886
|
10%
|
-2.580
|
-2.580
|
VRCH
|
-11.82
|
1%
|
-3.486
|
Stationnaire
|
|
I(0)
|
5%
|
-2.886
|
10%
|
-2.580
|
VMM
|
-11.62
|
1%
|
-3.486
|
Stationnaire
|
I(0)
|
5%
|
-2.886
|
10%
|
-2.580
|
Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views
10
La lecture du tableau ci-haut, nous montre que quatre
séries sont stationnaire à niveau (le Taux d'inflation, la
variation du Taux de change parallèle, les réserves de change et
la variation de la masse monétaire) ; et une ne l'est pas (le Taux
directeur). D'où, il faut le rendre stationnaire en l'exprimant en
différence première. Apres l'avoir différentiée, la
série Taux directeur (TD) est devenue stationnaire ; elle est donc
intégrée d'ordre I(1).
(g) 1.3.2.
Détermination de décalage optimal
L'estimation d'un modèle à variables
explicatives échelonnées à décalage fini pose un
problème majeur, celui du nombre de décalages à utiliser.
Avant de passer aux méthodes d'estimation de ces modèles, il
s'avère nécessaire de déterminer au préalable le
retard maximum. Pour déterminer le nombre optimal de retards d'un
modèle à retards échelonnés, en
général on utilise les critères AKAIKE et
SCHWARTZ.46(*)
Pour se faire, l'on estime un nombre donné de
modèles VAR et l'on construit un tableau qui reprend les critères
AIC et SC de la dernière partie de l'output de chaque modèle
estimé et à partir de ce tableau nous pouvons, par ligne,
minimiser les critères AIC et SC pour obtenir le décalage optimal
du modèle VAR.
Tableau 13 :
Détermination du décalage optimal
Lag
|
AIC
|
SC
|
0
|
28,71460
|
28,83329
|
1
|
25,39982
|
26,11196*
|
2
|
25,57186
|
26,87744
|
3
|
25,36469
|
27,26372
|
4
|
25,35040*
|
27,84288
|
Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views
10
Note: AIC = Akaike Information Criterion SC =
Schwarz Criterion
Après avoir utilisé les critères d'AKAIKE
et de SCHWARZ pour déterminer le retard optimal du modèle VAR
pour un ordre allant de 0 à 4, le critère AIC est minimisé
au quatrième décalage alors que le critère SC est
minimisé au premier décalage.
En partant du principe de parcimonie et du fait qu'il est plus
facile d'interpréter un VAR dont le décalage est 1 que celui d'un
décalage plus élevé, nous avons retenu 1 comme
décalage optimal pour estimer notre modèle VAR.
(h) 1.3.3.
Estimation des coefficients du modèle VAR
Les résultats issus de l'estimation du processus VAR(1)
à l'aide du logiciel E-views se présentent comme suit (les
valeurs entre parenthèses présentant les écart-types et
entre crochet les t de student des paramètres estimés) :
Tableau 14 : Estimation
des coefficients du VAR(1)
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
TINF(-1)
|
0.684194
(0.08325)
[ 8.21860]
|
0.325230
(0.08414)
[ 3.86533]
|
0.518023
(0.09626)
[ 5.38156]
|
-0.506888
(1.96337)
[-0.25817]
|
0.046832
(0.21605)
[ 0.21676]
|
VTCH(-1)
|
0.007387
(0.09182)
[ 0.08045]
|
0.297320
(0.09280)
[ 3.20384]
|
-0.152569
(0.10617)
[-1.43706]
|
-1.511586
(2.16547)
[-0.69804]
|
-0.179673
(0.23829)
[-0.75400]
|
TD(-1)
|
0.002132
(0.02049)
[ 0.10403]
|
-0.027288
(0.02071)
[-1.31744]
|
0.925858
(0.02370)
[ 39.0723]
|
0.299209
(0.48332)
[ 0.61906]
|
0.070904
(0.05319)
[ 1.33314]
|
VRCH(-1)
|
6.65E-05
(0.00399)
[ 0.01667]
|
0.000978
(0.00403)
[ 0.24259]
|
-0.000586
(0.00461)
[-0.12703]
|
-0.091744
(0.09409)
[-0.97503]
|
0.015779
(0.01035)
[ 1.52392]
|
VMM(-1)
|
-0.042207
(0.03613)
[-1.16824]
|
-0.031409
(0.03652)
[-0.86014]
|
0.041981
(0.04178)
[ 1.00493]
|
-0.274673
(0.85208)
[-0.32236]
|
-0.109984
(0.09376)
[-1.17299]
|
C
|
0.328868
(0.21605)
[ 1.52221]
|
0.560582
(0.21836)
[ 2.56726]
|
0.279164
(0.24981)
[ 1.11751]
|
2.451502
(5.09530)
[ 0.48113]
|
0.893032
(0.56069)
[ 1.59272]
|
Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views
10
Ce qui nous intéresse en fait dans cette estimation du
modèle VAR(1) c'est d'exprimer l'inflation et la variation du taux de
change parallèle en fonction des autres variables du modèle.
Les résultats indiquent que le taux d'inflation
dépend positivement et de façon significative de ses propres
valeurs passées. Il dépend positivement de la variation du taux
de change parallèle, c'est-à-dire, la hausse de la variation du
taux de change parallèle entraine également la hausse du taux
d'inflation, il dépend positivement du taux directeur, des
réserves de change et négativement de la variation de la masse
monétaire décalés d'un mois.
Donc, la hausse de la variation du taux de change
parallèle entraine l'augmentation de l'inflation, ce qui affirme et
renforce notre supposition.
La variation du taux de change parallèle quant à
lui dépend positivement de ses propres valeurs passées, du taux
d'inflation et de la variation des réserves de change
décalés d'un mois. C'est-à-dire, la hausse du taux
d'inflation entraîne l'augmentation de la variation du taux de change
parallèle. Egalement, la variation du taux de change parallèle
dépend négativement du taux directeur et de la variation de la
masse monétaire. Ce dernier résultat peut être mieux
expliqué à l'aide des fonctions de réponses
impultionnelles et la décomposition de la variance.
(i) 1.3.4. Test de
causalité
La présente étude cherche à
étudier et/ou à vérifier l'existence ou non de la relation
de cause à effet entre le taux d'inflation, la variation du taux de
change parallèle, le taux directeur, les réserves de change et la
variation de la masse monétaire. Pour ce faire, nous nous recourons au
test de causalité au sens de Granger (1969).
On dit qu'une variable X cause au sens de Granger une autre
variable Y si les valeurs passées de X influencent significativement les
valeurs futures de la variable Y.
Sur le plan statistique, le test de causalité au sens
de Granger revient à un test de significativité globale des
coefficients associés aux valeurs passées de la variable causale
dans l'équation de la variable causée.
Lorsque la probabilité calculée de F de Fisher
sera supérieure à la probabilité au seuil de 10%, on sera
tenté d'accepter l'hypothèse soutenant l'absence de
causalité au sens de Granger.
Dans le cas contraire, on la rejette H0 en acceptant
l'hypothèse alternative. Le résultat de test de causalité
au sens de Granger se présente dans le tableau suivant :
Tableau 15 :
Résultat du test de causalité
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VTCH does not Granger Cause TINF
|
119
|
0.02224
|
0.8817
|
TINF does not Granger Cause VTCH
|
13.6513
|
0.0003
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TD does not Granger Cause TINF
|
119
|
0.00343
|
0.9534
|
TINF does not Granger Cause TD
|
29.5406
|
3.E-07
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VRCH does not Granger Cause TINF
|
119
|
0.01915
|
0.8902
|
TINF does not Granger Cause VRCH
|
0.41377
|
0.5213
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause TINF
|
119
|
1.42579
|
0.2349
|
TINF does not Granger Cause VMM
|
0.00084
|
0.9769
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TD does not Granger Cause VTCH
|
119
|
0.43280
|
0.5119
|
VTCH does not Granger Cause TD
|
2.65172
|
0.1062
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VRCH does not Granger Cause VTCH
|
119
|
0.00870
|
0.9259
|
VTCH does not Granger Cause VRCH
|
0.88417
|
0.3490
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause VTCH
|
119
|
1.05305
|
0.3069
|
VTCH does not Granger Cause VMM
|
0.43879
|
0.5090
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VRCH does not Granger Cause TD
|
119
|
0.01753
|
0.8949
|
TD does not Granger Cause VRCH
|
0.18839
|
0.6651
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause TD
|
119
|
0.28418
|
0.5950
|
TD does not Granger Cause VMM
|
1.73100
|
0.1909
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause VRCH
|
119
|
0.02933
|
0.8643
|
VRCH does not Granger Cause VMM
|
2.45715
|
0.1197
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views
10
Les relations de causalités détectées
dans ce tableau peuvent être schématisées comme
suit :
Schéma 1. Représentation
schématique des relations de causalité
TINF
VTCH
TD
Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views
10
Il appert de la lecture de ce schéma, l'existe une
relation de causalité entre le taux d'inflation et la variation du taux
de change parallèle, entre ce dernier et entre la variation du taux de
change parallèle et le taux directeur. En effet, la relation entre le
taux d'inflation et le taux directeur est aussi directe, elle peut passer
directement ou indirectement par la variation du taux de change
parallèle.
(j) 1.3.5. Analyse
des réponses impulsionnelles et décompositions
Après avoir analysé les signes de coefficients
des variables exogènes et le sens de causalité des variables
(prises deux à deux), il est question dans cette dernière
étape, d'analyser la réaction du taux d'inflation et de la
variation du taux de change parallèle aux chocs du taux directeur, des
réserves de change et de la variation de la masse monétaire. Mais
aussi, de voir la part des variables exogènes sur l'explication des
variables endogènes.
En d'autres termes, nous allons nous intéresser dans
cette partie aux fonctions de réponse aux chocs et aux
décompositions de la variance des erreurs de prévisions. Ces deux
instruments nous permettront de synthétiser l'essentielle de
l'information contenue dans la dynamique du système VAR estimé.
Les décompositions de la variance nous indiqueront
l'importance relative de chaque choc dans l'explication des fluctuations de
l'inflation et de la variation du taux de change parallèle. Quant aux
fonctions de réactions aux chocs, elles nous permettront de mettre en
évidence la nature des effets des différents chocs sur les
variables.
Les graphiques ci-dessous ont
été exécutés à l'aide du logiciel EVIEWS,
ils représentent les réponses du taux d'inflation et de
croissance de l'activité économique à des chocs de
l'indice des prix pétroliers et le taux de change. L'horizon temporel
des réponses des variables aux chocs est fixé à 10 mois,
cet horizon représente le délai nécessaire pour que les
variables retrouvent leurs niveaux de long terme.
Figure 1. Réponses impulsionnelles aux
chocsSource : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10
L'analyse approfondie de la figure n°1 ci-dessus
révèle ce qui suit :
Ø un choc positif sur le taux d'inflation se traduit
par : (i) un effet nul sur la variation du taux de change, le taux
directeur, la variation des réserves de changes et la variation de la
masse monétaire à la première période. (ii) un
effet positif sur la variation du taux de change et négatif sur les
restes des variables à la cinquième période. (iii) cette
situation demeure pour la dernière période ;
Ø un choc positif sur la variation du taux de change
parallèle se traduit par : (i) un effet positif sur le taux
d'inflation et un effet nul sur le taux directeur, la variation des
réserves de change, ainsi que sur la variation de la masse
monétaire à la première période. (ii) un effet
positif sur le taux d'inflation et négatif sur le taux directeur, la
variation des réserves de changes et sur la variation de la masse
monétaire à la cinquième période. (iii) un choc
négatif de la variation du taux de change à un effet
négatif sur l'ensemble des variables à la dixième
période.
L'analyse des fonctions de réponse impulsionnelle, peut
être complétée par une analyse de la décomposition
de la variance de l'erreur de prévision. L'objectif est de calculer la
contribution de chacune des innovations à la variance de l'erreur. En
d'autres termes, l'analyse de la décomposition de la variance de
l'erreur permet de répondre à la question : « quelle
variable produit plus d'impact sur une autre variable ? ». Les tableaux
ci-dessous, exécutés avec le logiciel Eviews présentent la
décomposition de la variance de l'erreur du taux d'inflation et de la
variation du taux de change parallèle.
Tableau 16 :
Décomposition de la variance de l'erreur
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Variance Decomposition of TINF:
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|
Period
|
S.E.
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1.225574
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
1.598963
|
99.23663
|
0.048113
|
0.000114
|
0.011002
|
0.704138
|
3
|
1.735624
|
93.08959
|
3.904555
|
0.031424
|
0.018053
|
2.956383
|
4
|
1.801802
|
87.95920
|
8.283526
|
0.071149
|
0.057294
|
3.628833
|
5
|
1.832809
|
85.47154
|
10.71769
|
0.089055
|
0.110070
|
3.611646
|
6
|
1.846686
|
84.50881
|
11.70096
|
0.091943
|
0.123171
|
3.575116
|
7
|
1.853589
|
84.13731
|
12.08594
|
0.092239
|
0.125165
|
3.559340
|
8
|
1.857362
|
83.96636
|
12.26125
|
0.092481
|
0.125696
|
3.554216
|
9
|
1.859475
|
83.86953
|
12.35822
|
0.092873
|
0.126046
|
3.553326
|
10
|
1.860650
|
83.81139
|
12.41574
|
0.093307
|
0.126332
|
3.553231
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of VTCH:
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1.313896
|
9.288417
|
90.71158
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
1.478255
|
23.13231
|
75.97066
|
0.556471
|
0.015342
|
0.325212
|
3
|
1.571219
|
27.21622
|
71.65076
|
0.605088
|
0.062100
|
0.465833
|
4
|
1.616373
|
27.87164
|
70.54793
|
0.668016
|
0.061071
|
0.851343
|
5
|
1.638246
|
27.72687
|
70.51456
|
0.715748
|
0.071639
|
0.971186
|
6
|
1.647632
|
27.59779
|
70.56204
|
0.772082
|
0.079157
|
0.988938
|
7
|
1.651610
|
27.53180
|
70.56136
|
0.833772
|
0.081068
|
0.992000
|
8
|
1.653299
|
27.49641
|
70.53639
|
0.893235
|
0.081346
|
0.992616
|
9
|
1.654088
|
27.47302
|
70.50647
|
0.946724
|
0.081349
|
0.992441
|
10
|
1.654558
|
27.45771
|
70.47522
|
0.993783
|
0.081306
|
0.991988
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views
10.
Ainsi, nous pouvons lire de ce tableau que :
Ø 88,61% de la variation de l'erreur de
prévision du taux d'inflation sont dues à ses propres
innovations,8,37% sont dues aux innovations de la variation du taux de change,
0,07% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,08% sont dues aux
innovations de la variation des réserves de changeet 2,87% à
celles de la variation de la masse monétaire ;
Ø 73,20% de la variation de l'erreur de
prévision dela variation du taux de change sont dues à ses
propres innovations, 25,28% sont dues aux innovations du taux d'inflation,
0,70% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,06% sont dues aux
innovations de la variation des réserves de change et 0,76% à
celle de la variation de la masse monétaire.
Section 8.02
SECTION 2. VALIDATION DU MODELE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
Après avoir estimé et interprété
les résultats de notre modèle en suivant toutes les étapes
économétriques, il est question dans cette deuxième
section de procéder à la validation du modèle et à
la vérification des hypothèses.
(a) 2.1. Validation
du modèle
Un certain nombre de test est indispensable pour valider un
modèle économétrique. Dans le cadre de cette étude,
plusieurs tests ont été effectués notamment ceux des
résidus afin de valider le modèle VAR (1). Le test AR Roots a
aussi été effectué pour s'assurer de la stabilité
de notre modèle. Le résultat trouvé montre que les racines
caractéristiques du polynôme des retards associés à
notre modèle estimé sont à l'intérieur du cercle
unité du plan complexe. D'où, il revient à conclure sur la
stabilité du modèle estimé. La figure suivante est
illustrative :
Figure 2. Résultat du test de
stabilité
C'est en raison de ce diagnostic satisfaisant que la
validation du modèle a été faite.
(b) 2.2.
Vérification des hypothèses
Ce point est consacré à la vérification
des hypothèses formulées dans l'introduction pour répondre
aux préoccupations soulevées par les questions de recherche. En
effet, à cette étape du travail nous disposons des outils
adéquats, des informations et résultats nécessaires
à la confirmation ou infirmation des hypothèses de travail.
(c) 2.2.1.
Vérification de la première hypothèse
La première hypothèse de notre travail a
été énoncée comme suit :
« Les politiques de change et monétaire mises en
oeuvre durant la période sous étude ont été
inefficace et non cohérente».
Il a été démontré dans le
troisième chapitre que les politiques monétaire et de change
mises en oeuvre par l'autorité monétaire pour réguler la
stabilité monétaire ont été inefficace pendant la
période sous étude, car les analyses graphiques nous montrent
à suffisance que ses instruments évoluaient tous dans les
mêmes sens avec leur objectif.
Ainsi, l'accroissement du variable objectif se faisait
accompagner à celui des instruments de la politique monétaire et
du taux de change à la politique de change, tandis que la BCC utilise
ses instruments pour renverser la tendance en cas d'un choc dans
l'économie congolaise, d'où l'inefficacité de ces
dernières.
De ce fait, notre première hypothèse a
été vérifiée et est confirmée.
(d) 2.2.2.
Vérification de la deuxième hypothèse
La deuxième hypothèse de notre travail a
été formulée comme suit :« Il
existe une relation de cause à effet entre l'évolution du taux
d'inflation et le taux de change en RDC. Au regard des caractéristiques
de l'économie congolaise, c'est le taux de change qui cause de
l'inflation ».
D'après les résultats des tests
économétriques effectués, Il ressort du test de
causalité au sens de GRANGER au seuil de 10% pour toutes les variables
de l'étude que la variation du taux de change est causée par la
variation du taux d'inflation. Notre conclusion corrobore aux résultats
qui ressortent des études de Jonas KIBALA (2011) et LUYINDULADIO (2012),
à la seule différence de LUYINDULADIO, est qu'il aurait
trouvé une double causalité entre la variation de l'indice des
prix à la consommation et celle du taux de change (de 2000 à
2007).
Il ressort également des estimations du modèle
VAR(1) que le taux d'inflation dépend positivement et de façon
significative de ses propres valeurs passées. Il dépend
positivement de la variation du taux de change parallèle, ce qui veut
dire que la hausse de la variation du taux de change parallèle entraine
également la hausse du taux d'inflation.
Partant de ce qui précède, nous pouvons
affirmer que notre deuxième hypothèse a été
vérifiée et confirmée.
Section 8.03
SECTION 3. CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET DE CHANGE
EN RDC
Après avoir estimé ainsi
qu'interprété les résultats de notre modèle, puis
à la validation du modèle et à la vérification des
hypothèses. Il est question dans cette dernière section de
présenter les contraintes qui empêchent à la politique
monétaire et de change d'être efficace sur l'économie
congolaise, également les perspectives pour l'avenir.
(a) 3.1.
Contraintes47(*)
Plusieurs facteurs nuisent à l'efficacité de la
politique monétaire en RDC: la forte dollarisation, l'absence d'un
marché monétaire vraiment opérant, la faiblesse
institutionnelle et administrative des autorités monétaires, la
prééminence de la politique budgétaire, et le manque de
capacités et de crédibilité des autorités
monétaires.
3.1.1. Contrainte liée
à la dollarisation
La forte dollarisation pose problème parce qu'elle
limite la portée des leviers d'action de la BCC. Les secteurs dominants
de l'économie (les secteurs tournés vers l'exportation, comme les
industries extractives, représentant 98% du total des exportations) et
les services financiers ne sont pratiquement pas affectés par les
fluctuations du taux de change, et le taux directeur de la BCC n'a que peu
d'influence sur les décisions d'emprunts, lesquels sont
généralement souscrits en dollars. Pour ces acteurs, sachant que
les exportations et les importations sont le plus souvent
négociées à l'étranger en dollars, le taux
directeur a surtout une influence sur leur choix de conserver des
réserves en monnaie nationale ou en devises.
S'agissant généralement d'activités
à forte intensité capitalistique, la part des salaires,
payés en monnaie nationale, n'est pas un facteur très
important.Par ailleurs, leurs liens avec le secteur réel sont
limités.
Les secteurs tournés vers le marché
intérieur (télécom, boissons) vendent leur production en
monnaie nationale, alors que l'essentiel de leurs intrants sont achetés
en devises. Ils sont de ce fait vulnérables aux fluctuations du taux de
change, mais pas à la politique monétaire elle-même.
L'économie formelle en monnaie nationale est
également relativement petite et dominée par le secteur public.
Les choix budgétaires ont donc une influence disproportionnée sur
les arbitrages monétaires, et la politique budgétaire
échappe au contrôle de la BCC. La dollarisation, en plus de
limiter la portée de la politique monétaire, réduit
également la capacité de la BCC à agir comme prêteur
en dernier ressort. La forte dollarisation signifie que la facilité de
prêt en dernier ressort de la BCC doit détenir davantage de
réserves internationales en cas de panique bancaire qui
entraînerait des retraits massifs des dépôts en dollars.
3.1.2. Faiblesse du
marché monétaire
Le mécanisme habituel de transmission entre les
interventions des autorités monétaires et le marché
interbancaire et le marché du crédit est entravé, faute
d'un marché monétaire qui fonctionne bien et du fait de
l'exclusion financière de la majorité de la population :
- le manque de profondeur et de liquidité du
marché monétaire interbancaire empêche le système
bancaire de transmettre efficacement les impulsions monétaires aux
marchés financiers. Le bon fonctionnement des marchés
monétaires, des marchés des changes et des marchés
secondaires des titres est un facteur important pour la transmission de la
politique monétaire à l'économie. Il permet la
distribution des liquidités entre les établissements financiers
qui ont un excédent ou un besoin de liquidités, et la fixation du
prix de la liquidité, lequel influe sur le marché du
crédit.
- la fragmentation financière pénalise la
capacité à influencer le stock de monnaie via des leviers
fondés sur le marché, c'est-à-dire la création de
monnaie par les banques au moyen de leur activité de prêts. Trois
quarts de la masse monétaire (M1) sont sous forme d'argent liquide
détenu par des individus qui n'ont pas accès au système
bancaire formel. Les avoirs de la population en monnaie nationale peuvent
être sensibles à des variations du taux de change, et notre
analyse empirique montre d'ailleurs que le niveau des prix est dans une large
mesure déterminé par le taux de change, mais ils ne sont pas
sensibles aux variations des taux d'intérêt puisqu'ils sont exclus
du système bancaire.
3.1.3. Faiblesse
institutionnelle et administrative des autorités
monétaires
La faiblesse institutionnelle et administrative des
autorités monétaires constitueune entrave à la conduite de
l'action publique :
- du fait de son manque d'indépendance, la BCC est
soumise à des objectifs multiples et contradictoires. Bien que la BCC
obtienne de relativement bons scores de mesure d'indépendance de jure,
d'un point de vue opérationnel, son indépendance est
limitée et se trouve parfois obérée par le gouvernement.
La mauvaise position financière de la BCC en est unecause importante.
Actuellement, la banque centrale a un bilan négatif et continue
d'accumuler les pertes sur ses opérations administratives et de
politique monétaire. Ces pertes doivent être (à terme)
financées par le gouvernement, ce qui lui donne un ascendant politique
sur l'autorité monétaire.
- les interventions de politique monétaire de la BCC
réagissent aux fluctuations de l'inflation à Kinshasa, et non
à l'évolution des prix dans l'ensemble du territoire congolais.
Les capacités de l'Institut national de la statistique (INS) ont
été renforcées et, conformément aux bonnes
pratiques, la compilation des données de l'inflation et leur couverture
sont confiées à l'INS (et non plus à la BCC); un nouvel
indice des prix à la consommation couvre désormais cinq villes
principales.
- l'expérience des dernières années et
notre analyse empirique montrent que la BCC réagit aux évolutions
de l'inflation, mais que ses interventions sur le taux directeur tendent
à se faire en réaction plutôt que par anticipation. Si la
politique monétaire a souvent tendance à être à la
remorque des événements, c'est en grande partie parce que la BCC
ne dispose pas de la capacité technique suffisante pour évaluer
l'évolution de l'inflation. Le manque de données de
périodicité suffisamment élevée et suffisamment
actualisées sur l'activité économique nuit à la BCC
et à sa capacité à évaluer et déterminer les
interventions de court terme nécessaires pour que les liquidités
restent dans la trajectoire programmée.
- la gestion de la liquidité par la BCC est aussi
pénalisée par la faiblesse de la supervision bancaire et de la
surveillance des marchés. Elle peut entraîner une mauvaise
estimation des besoins de refinancement des banques commerciales ou de leurs
excédents de réserves.
3.1.4. Dépendance de
l'économie congolaise
Les difficultés de la BCC tiennent aussi au fait que la
RDC est une économie relativement ouverte, ce qui entraîne une
forte transmission du taux de change vers l'inflation. Le modèle
Mundell-Fleming-Dormbush montre que, même avec un régime de
changes flottants, une économie ouverte ne conserve qu'une faible
indépendance monétaire. Cette indépendance est encore
réduite lorsque la répercussion du taux de change est
élevée, et que la crédibilité de la Banque centrale
est compromise par des objectifs contradictoires. Le degré
d'indépendance de la politique monétaire est aussi
influencé par la crédibilité des institutions qui
conduisent l'action publique et par leur capacité à influencer
les anticipations des agents économiques.
3.1.5. Manque de
capacités et de crédibilité des autorités
monétaires
Lorsque les objectifs sont en contradiction
« stabilité des prix et déficit zéro pour la
Banque centrale » cela peut nourrir des doutes quant à la
détermination et à la capacité de la RDC à
contrôler l'inflation. Si l'anticipation d'inflation est
élevée, il en résulte des primes de risque plus
élevées et des pressions plus fortes sur le taux de change. Dans
ces circonstances, pour les petites économies ouvertes, une politique
monétaire prudente et un régime de taux de change flottants
peuvent nécessiter de lier la politique monétaire à un
grand partenaire.
(b) 3.2.
Perspectives pour l'avenir48(*)
Au regard des contraintes élucidées ci-haut sur
tout ce qui empêche une bonne applicabilité de la politique
monétaire et de change dans l'économie congolaise, ce
présent travail présente une série des mesures à
mettre en oeuvre pour chaque contrainte afin d'éliminer ce
fléau.
(c) 3.2.1.
Perspective liée à la dollarisation
La forte dollarisation constitue un frein à
l'efficacité de la politique monétaire. On peut penser que cette
situation va perdurer en RDC dans les années à venir. Avec le
régime actuel de taux de change flottants, la BCC a une certaine marge
d'autonomie pour fixer sa politique monétaire, malgré un grand
nombre de facteurs limitatifs, comme le peu de profondeur du marché de
capitaux, la forterépercussion du taux d'intérêt, la
faiblesse des institutions monétaires et la dollarisation du
marché du crédit.
En remédiant à ces faiblesses structurelles, on
pourrait inverser la tendance à la dollarisation, mais cela devrait
prendre un certain temps.D'autres cadres de politique monétaire
pourraient permettre une plus grande efficacité mais chaque type de
cadre présente des inconvénients dans le contexte
économique et institutionnel actuel.
Nous allons examiner ci-dessous quelques-unesde ces options
d'amélioration par rapport au statu quo: en particulier la dollarisation
complète etrégimes d'ancrage rigide.
1. La dollarisation complète pourrait
accélérer l'approfondissement du secteur financier. Étant
donné la petite taille du marché en monnaie nationale dans le
régime actuel, le développement d'instruments financiers en
monnaie nationale est coûteux et peu attractif. En outre, les
réserves obligatoires en monnaie nationale limitent la capacité
des banques commerciales à accroître leur base de
dépôts en dollars, ce qui pousse les gros investisseurs à
opérer à l'aide de comptes off-shore. Avec la dollarisation
complète, cette contrainte disparaîtrait.
2. Le principal avantage d'un ancrage rigide est d'arrimer la
politique monétaire nationale à une banque centrale
étrangère respectée. A la différence des autres
objectifs monétaires, un objectif de taux de change est simple et facile
à comprendre et à suivre pour le public. Un ancrage rigide peut
aussi contribuer à atténuer le problème de
crédibilité « comme celui dont souffre la
RDC » parce qu'il impose un resserrement des conditions
monétaires lorsque la monnaie nationale a tendance à se
déprécier (et vice versa), au prix d'un épuisement des
réserves de devises. L'avantage d'un régime d'ancrage rigide par
rapport à la dollarisation complète est qu'il permet de garder
ouverte la possibilité d'ajuster le Taux de change en cas de très
gros choc, mais un manque de crédibilité peut être une
invitation aux attaques spéculatives et conduire à un
épuisement rapide des réserves internationales. La
possibilité de jouer sur le taux de change permettrait d'alléger
la pression vers une réponse budgétaire ou des ajustements de
salaires.
Un système de dollarisation totale ou d'ancrage fixe
pourrait être un moyen rapide de renforcer la crédibilité
et améliorer la stabilité macroéconomique. La forte
dollarisation présente des caractéristiques qui l'apparentent
à un système de rattachement strict. En éliminant de facto
la possibilité de monétiser les déficits
budgétaires, la dollarisation complète pourrait offrir l'avantage
de renforcer la stabilité macroéconomique et la confiance des
investisseurs.
(d) 3.2.2.
Perspective liée à la faiblesse du marché
monétaire
Des mesures pour l'approfondissement financier permettraient
d'accroître la part de la population ayant accès au système
bancaire formel, et donc d'améliorer le mécanisme de transmission
de la politique monétaire.
La confiance dans le système bancaire peut être
confortée en améliorant la supervision bancaire et en assurant le
bon fonctionnement du système de résolution des
défaillances bancaires. Apporter des services financiers à tous
les niveaux de la société, avec un choix de services plus large
adaptés à tous, est toutefois un lent processus. Compte tenu de
la modicité des montants et du coût élevé des
transactions, le secteur bancaire est peu enclin à servir les segments
les plus pauvres et les plus nombreux de la population.
Le paiement des salaires de la fonction publique par
l'intermédiaire du système bancaire est une nécessaire
première étape, qui doit être complétée par
un cadre solide pour la micro finance.
(e) 3.2.3.
Perspective liée à la faiblesse institutionnelle et
administrative des autorités monétaires
Une Banque centrale bénéficiant d'une
indépendance de facto se consacrant à l'application rigoureuse de
sa mission de base, une amélioration de la disponibilité des
données et de la capacité de recherche de la Banque centrale, des
marchés financiers plus profonds, ainsi que des mesures incitatives de
dé-dollarisation permettraient progressivement d'améliorer
l'efficacité et l'indépendance de la politique monétaire
de la RDC à long terme.
De telles mesures permettraient un cadre de politique
monétaire plus flexible et modernisé, axé sur une
stratégie cohérente et anticipatrice dans laquelle les
agrégats monétaires sont suivis et analysés
systématiquement de même qu'un large éventail d'indicateurs
macroéconomiques et financiers, notamment l'inflation, la production,
les taux d'intérêt et le taux de change. Mais la plupart de ces
réformes sont longues à mettre en oeuvre, et les contraintes
opérationnelles actuelles devraient perdurer un certain temps.Des
réformes opérationnelles relativement simples permettraient de
bien aligner les incitations et d'avoir une structure de responsabilités
adéquate, ainsi que de renforcer la capacité de gestion de la
liquidité, de recherche et d'analyse des données. La BCC a en
particulier besoin de mieux développer son cadre opérationnel de
Banque centrale et ses instruments de gestion de liquidité.
Les opérations de gestion de liquidité supposent
habituellement deux types de mécanismes d'adjudication : (i) les actifs
de court terme (titres vendus à terme sec, ou prise en pension ou
dépôts à terme) émis au taux directeur (le montant
de l'adjudication est déterminé par la demande du marché,
et la Banque centrale accepte toutes les soumissions); et les actifs de plus
long terme (le montant de l'adjudication est prédéterminé
par la Banque centrale et dépend de la prévision de
liquidité, tandis que les banques doivent décider du montant et
du taux d'intérêt dans leurs soumissions).
La BCC doit aussi renforcer sa capacité technique
à évaluer les fluctuations de l'inflation grâce à
une compilation et une analyse systématiques de données à
haute fréquence caractérisant l'activité
économique.
3.2.4. Perspective
liée à la dépendance de l'économie
congolaise
Toutefois, la RDC n'a pas un historique très ancien de
discipline macroéconomique et le niveau de ses réserves
internationales est encore bas, ce qui met le franc à la merci
d'attaques spéculatives. En outre, la fréquence relative des
chocs d'origine nationale et externe pourrait conduire à des ajustements
répétés du taux de change, ce qui affaiblirait encore la
crédibilité de ses initiatives. Pour protéger le pays
contre les attaques spéculatives, les autorités monétaires
choisissent souvent de renforcer encore l'arrimage par une politique
d'autolimitation : créer une caisse d'émission, adhérer
à une union monétaire; ou, comme on l'a vu, établir la
dollarisation complète.
3.2.5. Perspective
liée au manque de capacités et de crédibilité des
autorités monétaires
L'indépendance de la Banque centrale et l'adoption d'un
ensemble ambitieux de réformes(institutionnelles, politiques et
opérationnelles)sont nécessaires pour renforcer la
crédibilité et améliorer l'efficacité de la
politique monétaire. Ces réformes doivent cibler les contraintes
de la politique monétaire évoquées
précédemment, remédier à la faiblesse
institutionnelle et administrative, à la fragmentation du secteur
financier et s'accompagner de mesures pour réduire le niveau de
dollarisation.
L'indépendance de la Banque centrale et une
hiérarchisation claire de ses objectifs nécessitent qu'elle soit
financièrementindépendante de l'Etat ce qui, pour la BCC, passe
par la poursuite de sa recapitalisation. Pour cela, il faudrait que les bons de
recapitalisation aient un rendement prévisible et soient
rémunérés soit au taux du marché soit, au
minimum,à un taux fixe garanti jusqu'à échéance.
L'amélioration de l'indépendance de la Banque centrale
présente aussi l'avantage de limiter le risque de
prééminence de la politique budgétaire et
d'améliorer la discipline budgétaire, parce que l'Etat aurait
plus de difficultés à obtenir des rallonges de la Banque centrale
pour couvrir le déficit budgétaire.
Article IX. CONCLUSION PARTIELLE DU
QUATRIEME CHAPITRE
Cette analyse empirique nous montre l'impact du taux
d'inflation sur le taux de change et se répercutentsur le taux
directeur. Grace à ces résultats, nous nous sommes atteler
à clarifier les différentes contraintes qui empêchent la
bonne applicabilité de la politique monétaire et de change en RDC
malgré les bonnes intentions des décideurs monétaires
ainsi qu'à la proposition des perspectives pour chaque contrainte.
Article X.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude
intitulé : « Synergie politique monétaire et
politique de change pour une stabilité des prix en RDC, de 2013 à
2022 », notre objectif était de comprendresi une synergie
politique monétaire et politique de change seraient l'un des
déterminants de la stabilité du niveau général des
prix en République Démocratique du Congo d'une façon
générale et spécifiquement, d'examiner l'efficacité
cohérente des impulsions monétaires (politique monétaire)
et des interventions de l'autorité monétaire sur le marché
de change (politique de change) d'une part, et d'analyser le sens de la
relation entre le taux d'inflation et le taux de changed'autre part.
Partant de notre problématique de recherche, nous avons
formulé les questions suivantes :
3. Les politiques monétaire et de change mise en
oeuvre par la Banque Centrale du Congo durant la période sous
étude ont-t-elles été efficacement
coordonnées ?
4. Existe-il une relation de cause à effet entre le
taux d''inflation et le taux de change en RDC ?
Eu égard aux questions des recherches, nous avons
formulés les hypothèses ci-après :
5. Les politiques de change et monétaire mises en
oeuvre durant la période sous étude ont été
inefficace et non cohérentes.
6. Il existe une relation de cause à effet entre
l'évolution du taux d'inflation et le taux de change en RDC. Au regard
des caractéristiques de l'économie congolaise, c'est le taux de
change qui cause de l'inflation.
Dans le but de vérifier nos hypothèses des
recherches en phase avec nos objectifs de l'étude, nous avons fait
recours aux méthodes analytico-comparative ainsi que descriptive,
appuyées par les techniques documentaire et d'interview libre pour des
raisons de subdivisions, la présente étude est structurée
en quatre (04) chapitres, à savoir :
Ø Chapitre premier : Cadre conceptuel de
l'étude ;
Ø Chapitre deuxième : Cadre d'analyse
théorique ;
Ø Chapitre troisième : Analyse de la
politique monétaire et politique de change en RDC ;
Ø Chapitre quatrième : Analyse empirique de
la relation taux d'inflation et de change.
Après analyse des données empiriques à
notre disposition, nous avons abouti aux résultats ci-dessous :
1. Taux d'inflation : Il ressort sur
l'analyse de la réponse impulsionnelle qu'un choc positif sur le taux
d'inflation se traduit par un effet nul sur la variation du taux de
change, le taux directeur, la variation des réserves de changes et la
variation de la masse monétaire à la première
période. Un effet positif sur la variation du taux de change et
négatif sur les restes des variables à la cinquième
période. Et cette situation demeure pour la dernière
période.
2. Taux de change : Il ressort
également sur l'analyse de la réponse impulsionnelle qu'un choc
positif sur la variation du taux de change parallèle se traduit par un
effet positif sur le taux d'inflation et un effet nul sur le taux directeur, la
variation des réserves de change, ainsi que sur la variation de la masse
monétaire à la première période. Un effet positif
sur le taux d'inflation et négatif sur le taux directeur, la variation
des réserves de changes et sur la variation de la masse monétaire
à la cinquième période. Et un choc négatif de la
variation du taux de change à un effet négatif sur l'ensemble des
variables à la dixième période.
3. Parallélisme taux d'inflation et taux de
change :Les résultats indiquent que le taux d'inflation
dépend positivement et de façon significative de ses propres
valeurs passées mais aussi positivement de la variation du taux de
change parallèle. La hausse de la variation du taux de change
parallèle entraine également la hausse du taux d'inflation, et
positivement du taux directeur, des réserves de change et
négativement de la variation de la masse monétaire
décalés d'un mois. Donc, la hausse de la variation du taux de
change parallèle entraine l'augmentation de l'inflation, ce qui affirme
et renforce notre supposition. La variation du taux de change parallèle
quant à elle dépend positivement de ses propres valeurs
passées, du taux d'inflation et de la variation des réserves de
change décalés d'un mois. C'est-à-dire, la hausse du taux
d'inflation entraîne l'augmentation de la variation du taux de change
parallèle. Egalement, la variation du taux de change parallèle
dépend négativement du taux directeur et de la variation de la
masse monétaire. Ces résultats nous ont amené à
considérer que l'évolution de la variation du taux de change est
causée par les fluctuations du taux d'inflation. En d'autre terme, une
augmentation du niveau général des prix (inflation)
entraîne une dépréciation de la monnaie nationale (taux de
change). Au niveau externe cela se produit lorsque l'inflation est
élevée dans le pays par rapport à un autre, la valeur de
sa devise a tendance à diminuer par rapport à celle de l'autre
pays. Cela se fait parce que l'inflation réduit le pouvoir d'achat de la
devise, ce qui la rend moins attrayante pour les investisseurs
étrangers. Au niveau interne, cela se réalise lorsque l'offre de
monnaie de monnaie excelle la demande de monnaie entrainant ainsi
l'accroissement de la masse monétaire qui occasionne de l'inflation en
réduisant le pouvoir d'achat du consommateur, d'où la
dépréciation.
4. Test de causalité : Il ressort
au sens de GRANGER au seuil de 10% pour toutes les variables de l'étude
que la variation du taux d'inflation cause celle du taux de change et cette
dernière se répercute au taux directeur.
5. Variance des erreurs : Il ressort de
ces résultats que, 88,61% de la variation de l'erreur de
prévision du taux d'inflation sont dues à ses propres
innovations, 8,37% sont dues aux innovations de la variation du taux de change,
0,07% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,08% sont dues aux
innovations de la variation des réserves de change et 2,87% à
celles de la variation de la masse monétaire. Et 73,20% de la variation
de l'erreur de prévision de la variation du taux de change sont dues
à ses propres innovations, 25,28% sont dues aux innovations du taux
d'inflation, 0,70% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,06% sont dues
aux innovations de la variation des réserves de change et 0,76% à
celle de la variation de la masse monétaire.
Au regard des résultats ci-dessus, nous formulons les
recommandations suivantes :
1. Nous recommandons à l'autorité
monétaire (BCC)la pérennisation de la stabilité de la
monnaie en évitant la reproduction des phases alternatives de
stabilité/instabilité (stop and go) qui ne favorisent pas la
consolidation de la confiance du public en la monnaie nationale, ni
l'accélération du processus de dé-dollarisation de
l'économie ;
2. Nous recommandons à l'autorité
monétaire (BCC) de contrôler le marché de change en
réorganisant le système financier et bancaire (Rendre le
crédit accessible aux congolais en monnaie nationale) ;
3. Nous recommandons au gouvernement une bonne tenue des
finances publiques par la réalisation des marges de trésorerie
dans l'exécution des opérations financières de l'Etat afin
de réduire la pression sur le marché des changes découlant
l'excès de l'offre de la monnaie locale.
Article XI. BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. BAHATI NTUMWA Jachaziel, Politique de change et
stabilité macroéconomique : cas de la RDC, Revue
Française d'Economie et de Gestion, vol. 3, 2022.
2. Bangura.M., Caulker, E. et Pessima, S. (2012). Exchange
rate Pass-through to inflation in Sierra Leone: a Structural Vector
Autoregressive Approach. Journal of Monetary and EconomicIntegration,
Volume.(12), 93-123.
3. GUILLOCHON Bernard, SALAMA Pierre, ECONOMIE MONETAIRE
INTERNATIONNALE, 2èEd. Economica. 1992.
II. Documents officiels
1. Banque Centrale du Congo, bulletins mensuel d'information
statistique 2013-2022.
2. Banque Centrale du Congo, rapports annuel 1994-2022.
3. Note de conjoncture sur la politique monétaire de la
BCC, Juillet 2022.
III. Articles des Revus
1. CastelMichel, PlihonDominique, Revue d'économie
financière, 235-240, 2009.
2. ChristensenBénédicte Vibe, Remarques
liminaires, 41, 2011.
3. Couppey-SoubeyranJézabel : Monnaie, banques,
finance, 2012.
4. De Bandt, O., Banerjee, A. et Kozluk, T. Measuring long-run
exchange rate pass-through. Banque de France, 2007.
5. DurandJean-Jacques, PayelleNathalie, Revue
économique, 1998
6. FischerFelix, L. Charlotte et J. Samir, Vers une politique
monétaire plus efficace : le cas de la RDC, 2013.
7. JailletPierre, Revue économique, 1998.
8. KABUYA KALALAFrançois, déterminants de
l'inflation en Afrique au cours des dernières années :
Plaidoyer pour le maintien de la lutte contre l'inflation même en cas de
stratégie anticrise, 2009.
9. KibalaKuma Jonas, contribution à l'explication de la
volatilité du taux de change en R.D. Congo : Approche par la
modélisation VAR, 2011.
10. KossiviNubukpoKako, The European Journal of
DevelopmentResearch 19, 2007.
11. LardicSandrine et Mignon Valérie:
Econométrie des séries temporelles macroéconomiques et
financières ; Paris, Economica 2002.
12. Lavoie, M. Inflation, chômage et la planification
des récessions : la Théorie générale de Keynes et
après. L'Actualité économique, 61(2), 1985.
13. Loubet Del BayleJ.L, Initiation aux Méthodes de
Sciences Sociales, Paris-Montréal : Le Harmattan, éditeur,
2000.
14. Luyinduladio. M. Degré de répercussion du
taux de change sur l'inflation en RDC de 2002 à 2007, 2012.
15. MbuyiKabambaAllegra et KondoloT. Kojack, Impact du Policy
mix sur la stabilité du niveau général des prix en
République Démocratique du Congo, 2020.
16. MEZENEMohammed, Les analyses théoriques du taux de
change : des visions classiques aux débats actuels, 2018.
17. N'GALADJO Bamba, Leçon 6 : Fondements
théoriques de la stabilisation et de l'ajustement, 2017.
18. NUBUKPOKako, Le Futur du Commerce Intra-régional en
Afrique de l'Ouest 91, 2010.
19. PenotAlexis, PollinJean-Paul, Revue économique,
1999.
20. PinshiChristian, SunganiEmmanuel, Développement
économique et sécurité en République
Démocratique du Congo, 2018.
21. SterdyniakHenri, VillaPierre, Revue de l'OFCE 43, 1993.
22. TalabongHervé, Demande de monnaie en zone
CEMAC, 2014.
23. TWAIBU HEMEDIChristopher, ASSUMANIAmani, Annales de
l'UNIGOM 10 (02), 2020.
24. Zouheir A. et I. M. Sghaier, Transmission des variations
du taux de change aux prix : évidence empirique pour la Tunisie et le
Maroc, 2012.
IV. Notes des cours
1. BAENDE BOFOTA Youyou, notes de cours de la politique
monétaire dispensé en première année de licence en
économie monétaire, UNIKIN/FASEG, 2021.
2. GERENDAWELEHenry, Economie monétaire
générale, cours dispensé en G3 Economie/UNIKIN-FASEG,
2019.
3. KINTAMBU, M., «introduction à
l'économétrie », Syllabus du cours, inédit, UNIKIN,
Kinshasa, 2006-2007.
4. LOMEMBE KAMBAJacques, Economie Monétaire
Internationale, cours dispensés en L1 Economie
Monétaire/UNIKIN-FASEG, 2022.
5. MABI MULUMBA, Théories monétaires, notes de
cours pour la première licence en économie, UPC/FAASE, 2009.
6. MUKUNDI NYEMBO KAHUMBAEmmanuel, Politique
économique, cours dispensé en L2 Economie toutes/UNIKIN-FASEG,
2020.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISEES
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPRIQUES
vi
0.
INTRODUCTION
1
0.1. Problématique
1
0.2. Hypothèse
2
0.3. Objectif du travail
3
0.3.1. Objectif général
3
0.3.2. Objectif spécifique
3
0.4. Choix et intérêt du
sujet
3
0.4.1. Choix du sujet
3
0.4.2. Intérêt du sujet
3
0.5. Méthodes et techniques de
recherche
3
0.5.1. Méthodes
3
0.5.2. Techniques
4
0.6. Délimitation
spatio-temporelle
4
0.7. Canevas
5
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE
6
SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE
MONETAIRE
6
1.1. Définitions de la Politique
Monétaire
6
1.2. Champs d'investigation de la Politique
Monétaire
6
1.2.1. Offre de monnaie
7
1.2.1.1. Masse monétaire (M2)
7
1.2.1.2. Stock monétaire (M1)
7
1.2.1.3. Base monétaire
7
1.2.2. Demande de monnaie
7
1.2.2.1. Demande de monnaie chez les classiques
8
1.2.2.2. Demande de monnaie chez les
keynésiens
8
1.2.2.3. Demande de monnaie chez les
monétaristes
9
1.3. Objectifs de la politique monétaire
9
1.3.1. Objectif ultime ou final
9
1.3.2. Objectifs intermédiaires
10
1.3.3. Objectifs opératoires
10
1.4. Instruments de la Politique
Monétaire
11
1.4.1. Taux d'intérêt directeur
11
1.4.2. Coefficients de la réserve
obligatoire
12
1.4.3. Fourchettes d'adjudication du Bon BCC
12
I.1.5. Canaux de transmission de la Politique
monétaire
13
1.5.1. Canal du taux d'intérêt
13
1.5.2. Canal du crédit
13
1.5.3. Canal du prix des actifs
14
1.5.4. Canal du taux de change
14
1.5.5. Canal de l'information
14
SECTION 2. GENERALITES SUR LA POLITIQUE DE
CHANGE
15
2.1. Définitions de la politique de
change
15
2.2. Objectifs de la politique de change
16
2.3. Instruments de la politique de change
16
2.3.1. Règlementation des changes et
convertibilité des monnaies
16
2.3.2. Modifications de parité
17
2.3.3. Interventions publiques sur les
marchés
17
CONCLUSION PARTIEL DU PREMIER CHAPITRE
18
CHAPITRE II. CADRE D'ANALYSE THEORIQUE
19
SECTION 1. FONDEMENTS THEORIQUES DE LA STABILITE
INTERNE ET EXTERNE DES PRIX
19
1.1. Approche monétaire de la balance des
paiements (AMBP)
19
1.2. Approche de l'absorption (aa)
22
1.2.1. Fondements de l'approche de l'absorption
(Analyse d'ALEXANDER)
22
1.2.2. Effets de l'approche de l'absorption
23
1.2.2.1. Effet-revenu
23
1.2.2.2. Effet-prix
24
1.2.3. Prolongements de l'approche de l'absorption
: l'apport de HARRY JOHNSON
25
1.3. Approche du taux de change d'équilibre
et stratégies d'ouverture
26
SECTION 2. REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE
28
2.1. La revue de la littérature
européenne
28
2.2. La revue de la littérature
africaine
30
2.3. La revue de la littérature
congolaise
31
CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE
33
CHAPITRE III. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET
POLITIQUE DE CHANGE EN RDC
34
SECTION 1. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN
RDC
34
1.1. Evolution de l'offre de monnaie
34
1.2. Evolution du multiplicateur
monétaire
36
1.3. Evolution des instruments de la politique
monétaire
37
1.3.1. Taux directeur
37
1.3.2. Coefficient de réserves
obligatoires
38
1.3.3. Fourchettes d'appel d'offres du Bon BCC
40
1.4. Relation objectif et instruments de la
politique monétaire
42
1.4.1. Taux directeur
42
1.4.2. Coefficient des réserves
obligatoires
44
1.4.3. Fourchettes d'appel d'offre du bon BCC
44
1.5. Analyse de la stabilité du taux
d'inflation
45
SECTION 2. ANALYSE DE LA POLITIQUE DE CHANGE EN
RDC
47
2.1. Evolution du taux de change
47
2.2. Evolution des réserves de change
50
2.3. Corrélation intervention de la BCC et
Stabilité du taux de change
51
CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE
55
CHAPITRE IV. ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION
TAUX D'INFLATION ET TAUX DE CHANGE
56
SECTION 1. PRESENTATION DU MODELE ET ESTIMATION DES
PARAMETRES
56
1.1. Brève présentation du
modèle VAR
56
1.2. Présentation des variables
58
1.2.1. Echantillon et sources des
données
58
1.2.2. Description des variables
58
1.3. Estimation des paramètres et
présentation des résultats
59
1.3.1. Test de stationnarité
59
1.3.2. Détermination de décalage
optimal
60
1.3.3. Estimation des coefficients du modèle
VAR
61
1.3.4. Test de causalité
63
1.3.5. Analyse des réponses impulsionnelles
et décompositions
65
SECTION 2. VALIDATION DU MODELE ET VERIFICATION DES
HYPOTHESES
68
2.1. Validation du modèle
68
2.2. Vérification des hypothèses
69
2.2.1. Vérification de la première
hypothèse
69
2.2.2. Vérification de la deuxième
hypothèse
70
SECTION 3. CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA
POLITIQUE MONETAIRE ET DE CHANGE EN RDC
71
3.1. Contraintes
71
3.1.1.Contrainte liée à la
dollarisation
71
3.1.2.Faiblesse du marché
monétaire
72
3.1.3.Faiblesse institutionnelle et administrative
des autorités monétaires
73
3.1.4.Dépendance de l'économie
congolaise
74
3.1.5.Manque de capacités et de
crédibilité des autorités monétaires
74
3.2. Perspectives pour l'avenir
74
3.2.1. Perspective liée à la
dollarisation
74
3.2.2. Perspective liée à la
faiblesse du marché monétaire
76
3.2.3. Perspective liée à la
faiblesse institutionnelle et administrative des autorités
monétaires
76
3.2.4.Perspective liée à la
dépendance de l'économie congolaise
77
3.2.5.Perspective liée au manque de
capacités et de crédibilité des autorités
monétaires
77
CONCLUSION PARTIELLE DU QUATRIEME CHAPITRE
78
CONCLUSION GENERALE
79
BIBLIOGRAPHIE
83
TABLE DES MATIERES
86
ANNEXES
90
Article XII.
ANNEXES
ANNEXE 1 : DONNÉES
|
VTCH
|
TINF
|
TD
|
VRC
|
VMM
|
2013M01
|
0.2
|
0.07
|
4.00
|
-0.02
|
0.29
|
2013M02
|
0.2
|
0.07
|
4.00
|
-0.37
|
-0.40
|
2013M03
|
0.0
|
0.06
|
4.00
|
4.93
|
8.81
|
2013M04
|
0.0
|
0.08
|
4.00
|
0.94
|
-0.48
|
2013M05
|
0.0
|
0.12
|
4.00
|
-4.51
|
-0.39
|
2013M06
|
0.3
|
0.08
|
4.00
|
-1.21
|
1.23
|
2013M07
|
0.1
|
0.11
|
4.00
|
-0.20
|
1.36
|
2013M08
|
0.3
|
0.08
|
4.00
|
0.78
|
5.68
|
2013M09
|
0.3
|
0.09
|
4.00
|
4.24
|
-2.05
|
2013M10
|
0.6
|
0.12
|
3.00
|
-1.20
|
2.16
|
2013M11
|
0.4
|
0.08
|
2.00
|
-0.49
|
2.26
|
2013M12
|
0.5
|
0.12
|
2.00
|
4.10
|
1.68
|
2014M01
|
0.1
|
0.15
|
2.00
|
2.22
|
0.99
|
2014M02
|
0.2
|
0.11
|
2.00
|
-0.05
|
0.34
|
2014M03
|
0.0
|
0.09
|
2.00
|
5.40
|
4.19
|
2014M04
|
0.3
|
0.09
|
2.00
|
-2.76
|
-0.27
|
2014M05
|
0.0
|
0.12
|
2.00
|
0.08
|
2.58
|
2014M06
|
0.0
|
0.07
|
2.00
|
-4.93
|
1.23
|
2014M07
|
0.1
|
0.13
|
2.00
|
1.06
|
0.10
|
2014M08
|
0.0
|
0.09
|
2.00
|
0.22
|
1.94
|
2014M09
|
0.1
|
0.12
|
2.00
|
-2.09
|
-0.72
|
2014M10
|
0.2
|
0.11
|
2.00
|
-0.49
|
2.07
|
2014M11
|
0.1
|
0.08
|
2.00
|
-0.31
|
-0.18
|
2014M12
|
0.2
|
0.09
|
2.00
|
-3.88
|
1.64
|
2015M01
|
0.1
|
0.13
|
2.00
|
6.51
|
2.67
|
2015M02
|
0.2
|
0.10
|
2.00
|
-0.99
|
0.79
|
2015M03
|
0.0
|
0.10
|
2.00
|
-2.20
|
0.17
|
2015M04
|
0.0
|
0.14
|
2.00
|
1.10
|
0.41
|
2015M05
|
0.1
|
0.11
|
2.00
|
-3.73
|
3.02
|
2015M06
|
0.0
|
0.11
|
2.00
|
-3.22
|
1.92
|
2015M07
|
0.0
|
0.13
|
2.00
|
2.59
|
-0.90
|
2015M08
|
0.0
|
0.15
|
2.00
|
-3.64
|
-1.56
|
2015M09
|
0.1
|
0.21
|
2.00
|
-6.11
|
0.15
|
2015M10
|
0.1
|
0.14
|
2.00
|
-2.58
|
-1.79
|
2015M11
|
0.0
|
0.11
|
2.00
|
2.20
|
1.80
|
2015M12
|
0.2
|
0.16
|
2.00
|
-4.90
|
1.80
|
2016M01
|
0.5
|
0.10
|
2.00
|
-2.56
|
-4.51
|
2016M02
|
0.4
|
0.12
|
2.00
|
-3.54
|
3.72
|
2016M03
|
0.7
|
0.15
|
2.00
|
-3.28
|
-1.27
|
2016M04
|
2.1
|
0.18
|
2.00
|
-6.52
|
-0.99
|
2016M05
|
0.9
|
0.19
|
2.00
|
-1.21
|
-0.24
|
2016M06
|
2.5
|
0.91
|
2.00
|
-8.04
|
1.77
|
2016M07
|
4.9
|
2.01
|
2.00
|
-5.80
|
0.07
|
2016M08
|
1.5
|
0.67
|
2.00
|
-2.15
|
-0.50
|
2016M09
|
10.8
|
0.62
|
7.00
|
-7.20
|
1.22
|
2016M10
|
2.5
|
2.04
|
7.00
|
-0.25
|
-4.48
|
2016M11
|
0.8
|
4.10
|
7.00
|
-4.73
|
-2.21
|
2016M12
|
2.4
|
12.70
|
7.00
|
-4.10
|
1.75
|
2017M01
|
3.5
|
6.22
|
14.00
|
-7.00
|
1.77
|
2017M02
|
1.6
|
2.62
|
14.00
|
-4.13
|
0.06
|
2017M03
|
3.1
|
1.82
|
14.00
|
-2.37
|
-2.97
|
2017M04
|
3.2
|
2.79
|
14.00
|
0.29
|
4.91
|
2017M05
|
1.9
|
3.42
|
14.00
|
-2.82
|
-0.82
|
2017M06
|
3.9
|
8.03
|
14.00
|
-1.11
|
0.68
|
2017M07
|
8.8
|
9.47
|
20.00
|
2.97
|
-3.13
|
2017M08
|
3.3
|
2.74
|
20.00
|
-8.63
|
6.31
|
2017M09
|
0.1
|
0.38
|
20.00
|
-1.03
|
1.71
|
2017M10
|
0.3
|
0.25
|
20.00
|
11.69
|
0.64
|
2017M11
|
0.6
|
0.42
|
20.00
|
9.79
|
0.96
|
2017M12
|
1.0
|
1.62
|
20.00
|
4.22
|
2.42
|
2018M01
|
1.2
|
1.55
|
20.00
|
-0.31
|
1.48
|
2018M02
|
0.2
|
0.79
|
20.00
|
10.29
|
1.83
|
2018M03
|
0.1
|
0.55
|
20.00
|
4.79
|
1.08
|
2018M04
|
0.2
|
1.22
|
14.00
|
20.02
|
1.32
|
2018M05
|
0.3
|
1.56
|
14.00
|
1.81
|
1.38
|
2018M06
|
0.1
|
0.58
|
14.00
|
0.30
|
2.19
|
2018M07
|
0.0
|
0.18
|
14.00
|
-3.77
|
1.67
|
2018M08
|
0.1
|
0.17
|
14.00
|
-4.23
|
2.31
|
2018M09
|
0.1
|
0.10
|
14.00
|
-4.93
|
0.38
|
2018M10
|
0.0
|
0.23
|
14.00
|
-1.05
|
3.01
|
2018M11
|
0.1
|
0.21
|
14.00
|
-2.70
|
0.55
|
2018M12
|
0.5
|
0.32
|
14.00
|
-12.52
|
2.50
|
2019M01
|
0.0
|
0.60
|
14.00
|
3.89
|
0.38
|
2019M02
|
0.0
|
0.42
|
14.00
|
6.16
|
5.53
|
2019M03
|
0.4
|
0.27
|
14.00
|
-7.08
|
1.83
|
2019M04
|
0.0
|
0.32
|
14.00
|
27.80
|
3.25
|
2019M05
|
0.0
|
0.30
|
14.00
|
-7.93
|
2.82
|
2019M06
|
0.4
|
0.22
|
14.00
|
-2.50
|
1.17
|
2019M07
|
0.2
|
0.19
|
14.00
|
-0.62
|
-0.65
|
2019M08
|
0.0
|
0.21
|
14.00
|
-9.39
|
1.84
|
2019M09
|
0.2
|
0.21
|
14.00
|
-7.76
|
0.31
|
2019M10
|
0.3
|
0.28
|
14.00
|
-1.89
|
4.65
|
2019M11
|
1.1
|
0.30
|
14.00
|
1.69
|
-0.22
|
2019M12
|
1.3
|
0.53
|
9.00
|
-4.44
|
-0.01
|
2020M01
|
0.8
|
0.51
|
9.00
|
-5.45
|
5.57
|
2020M02
|
0.6
|
0.26
|
9.00
|
-10.07
|
1.29
|
2020M03
|
0.7
|
0.88
|
7.50
|
-0.70
|
0.27
|
2020M04
|
2.0
|
2.20
|
7.50
|
41.79
|
0.81
|
2020M05
|
5.4
|
2.30
|
7.50
|
-5.81
|
0.64
|
2020M06
|
2.7
|
2.55
|
7.50
|
-4.73
|
2.27
|
2020M07
|
3.0
|
2.95
|
7.50
|
-5.38
|
1.44
|
2020M08
|
0.5
|
1.26
|
7.50
|
-3.44
|
4.37
|
2020M09
|
0.5
|
0.38
|
18.50
|
-12.92
|
5.02
|
2020M10
|
0.4
|
0.43
|
18.50
|
-3.63
|
-1.33
|
2020M11
|
0.3
|
0.40
|
18.50
|
-0.59
|
2.64
|
2020M12
|
0.2
|
0.78
|
18.50
|
5.75
|
0.52
|
2021M01
|
0.2
|
0.37
|
18.50
|
-2.25
|
6.18
|
2021M02
|
0.1
|
0.35
|
18.50
|
-8.72
|
3.79
|
2021M03
|
0.0
|
0.31
|
15.50
|
-20.05
|
1.81
|
2021M04
|
0.2
|
0.47
|
10.50
|
54.97
|
1.53
|
2021M05
|
0.2
|
0.43
|
10.50
|
42.60
|
3.58
|
2021M06
|
0.2
|
0.39
|
8.50
|
10.01
|
4.33
|
2021M07
|
0.1
|
0.42
|
8.50
|
-35.57
|
0.83
|
2021M08
|
0.3
|
0.31
|
8.50
|
308.63
|
3.70
|
2021M09
|
0.3
|
0.30
|
8.50
|
1.76
|
5.67
|
2021M10
|
0.3
|
0.38
|
8.50
|
7.80
|
2.94
|
2021M11
|
0.2
|
0.54
|
7.50
|
-6.97
|
1.92
|
2021M12
|
0.2
|
0.90
|
7.50
|
4.92
|
1.21
|
2022M01
|
0.1
|
0.47
|
7.50
|
-21.47
|
-26.49
|
2022M02
|
0.4
|
0.41
|
7.50
|
4.00
|
3.79
|
2022M03
|
0.1
|
1.41
|
7.50
|
-3.23
|
1.82
|
2022M04
|
0.0
|
1.03
|
7.50
|
7.34
|
1.53
|
2022M05
|
0.1
|
1.05
|
7.50
|
28.37
|
3.58
|
2022M06
|
0.3
|
1.31
|
7.50
|
5.61
|
4.33
|
2022M07
|
0.9
|
0.96
|
7.50
|
4.28
|
0.83
|
2022M08
|
2.0
|
1.10
|
7.50
|
5.75
|
3.71
|
2022M09
|
0.6
|
1.25
|
7.50
|
-10.83
|
5.67
|
2022M10
|
0.0
|
0.70
|
7.50
|
1.36
|
2.94
|
2022M11
|
0.6
|
0.83
|
8.25
|
0.61
|
1.92
|
2022M12
|
1.0
|
1.09
|
8.25
|
9.65
|
1.21
|
ANNEXE 2 : TEST INFORMEL DE STATIONNARITE
ANNEXE 3 : TEST DE STATONNARITE
Null Hypothesis: TINF has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.252872
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.486551
|
|
|
5% level
|
|
-2.886074
|
|
|
10% level
|
|
-2.579931
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: VTCH has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.277892
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.486064
|
|
|
5% level
|
|
-2.885863
|
|
|
10% level
|
|
-2.579818
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(TD) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-10.27330
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.486551
|
|
|
5% level
|
|
-2.886074
|
|
|
10% level
|
|
-2.579931
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: VRCH has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-11.82374
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.486064
|
|
|
5% level
|
|
-2.885863
|
|
|
10% level
|
|
-2.579818
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: VMM has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-11.61848
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.486064
|
|
|
5% level
|
|
-2.885863
|
|
|
10% level
|
|
-2.579818
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 4 : DETERMINATION DE LAG
VAR Lag Order Selection Criteria
|
|
|
|
Endogenous variables: VTCH TINF TD VRC VMM
|
|
|
Exogenous variables: C
|
|
|
|
|
Date: 06/09/23 Time: 17:01
|
|
|
|
|
Sample: 2013M01 2022M12
|
|
|
|
|
Included observations: 116
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lag
|
LogL
|
LR
|
FPE
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
-1660.447
|
NA
|
2033389.
|
28.71460
|
28.83329
|
28.76278
|
1
|
-1443.190
|
412.0392
|
73931.73
|
25.39982
|
26.11196*
|
25.68891*
|
2
|
-1428.168
|
27.19480
|
88020.89
|
25.57186
|
26.87744
|
26.10185
|
3
|
-1391.152
|
63.82003
|
71980.76
|
25.36469
|
27.26372
|
26.13559
|
4
|
-1365.323
|
42.30578*
|
71767.83*
|
25.35040*
|
27.84288
|
26.36220
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* indicates lag order selected by the criterion
|
|
|
LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5%
level)
|
|
FPE: Final prediction error
|
|
|
|
|
AIC: Akaike information criterion
|
|
|
|
SC: Schwarz information criterion
|
|
|
|
HQ: Hannan-Quinn information criterion
|
|
|
|
ANNEXE 5 : ESTIMATION DU VAR
Vector Autoregression Estimates
|
|
|
|
Date: 07/19/23 Time: 17:43
|
|
|
|
Sample (adjusted): 2013M02 2022M12
|
|
|
|
Included observations: 119 after adjustments
|
|
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TINF(-1)
|
0.684194
|
0.325230
|
0.518023
|
-0.506888
|
0.046832
|
|
(0.08325)
|
(0.08414)
|
(0.09626)
|
(1.96337)
|
(0.21605)
|
|
[ 8.21860]
|
[ 3.86533]
|
[ 5.38156]
|
[-0.25817]
|
[ 0.21676]
|
|
|
|
|
|
|
VTCH(-1)
|
0.007387
|
0.297320
|
-0.152569
|
-1.511586
|
-0.179673
|
|
(0.09182)
|
(0.09280)
|
(0.10617)
|
(2.16547)
|
(0.23829)
|
|
[ 0.08045]
|
[ 3.20384]
|
[-1.43706]
|
[-0.69804]
|
[-0.75400]
|
|
|
|
|
|
|
TD(-1)
|
0.002132
|
-0.027288
|
0.925858
|
0.299209
|
0.070904
|
|
(0.02049)
|
(0.02071)
|
(0.02370)
|
(0.48332)
|
(0.05319)
|
|
[ 0.10403]
|
[-1.31744]
|
[ 39.0723]
|
[ 0.61906]
|
[ 1.33314]
|
|
|
|
|
|
|
VRCH(-1)
|
6.65E-05
|
0.000978
|
-0.000586
|
-0.091744
|
0.015779
|
|
(0.00399)
|
(0.00403)
|
(0.00461)
|
(0.09409)
|
(0.01035)
|
|
[ 0.01667]
|
[ 0.24259]
|
[-0.12703]
|
[-0.97503]
|
[ 1.52392]
|
|
|
|
|
|
|
VMM(-1)
|
-0.042207
|
-0.031409
|
0.041981
|
-0.274673
|
-0.109984
|
|
(0.03613)
|
(0.03652)
|
(0.04178)
|
(0.85208)
|
(0.09376)
|
|
[-1.16824]
|
[-0.86014]
|
[ 1.00493]
|
[-0.32236]
|
[-1.17299]
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.328868
|
0.560582
|
0.279164
|
2.451502
|
0.893032
|
|
(0.21605)
|
(0.21836)
|
(0.24981)
|
(5.09530)
|
(0.56069)
|
|
[ 1.52221]
|
[ 2.56726]
|
[ 1.11751]
|
[ 0.48113]
|
[ 1.59272]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.489158
|
0.342779
|
0.940606
|
0.019406
|
0.045653
|
Adj. R-squared
|
0.466554
|
0.313698
|
0.937978
|
-0.023983
|
0.003425
|
Sum sq. resids
|
190.2174
|
194.3101
|
254.3129
|
105802.0
|
1281.173
|
S.E. equation
|
1.297436
|
1.311319
|
1.500185
|
30.59904
|
3.367167
|
F-statistic
|
21.64065
|
11.78719
|
357.9077
|
0.447266
|
1.081106
|
Log likelihood
|
-196.7618
|
-198.0284
|
-214.0405
|
-572.8707
|
-310.2500
|
Akaike AIC
|
3.407762
|
3.429049
|
3.698159
|
9.728919
|
5.315125
|
Schwarz SC
|
3.547885
|
3.569173
|
3.838283
|
9.869043
|
5.455249
|
Mean dependent
|
0.927815
|
0.826891
|
8.768908
|
2.756471
|
1.307227
|
S.D. dependent
|
1.776400
|
1.582890
|
6.023802
|
30.23858
|
3.372948
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
52925.35
|
|
|
|
Determinant resid covariance
|
40862.14
|
|
|
|
Log likelihood
|
-1476.037
|
|
|
|
Akaike information criterion
|
25.31155
|
|
|
|
Schwarz criterion
|
26.01217
|
|
|
|
Number of coefficients
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 6 : TEST DE CAUSALITE
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 06/09/23 Time: 17:04
|
Sample: 2013M01 2022M12
|
Lags: 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TINF does not Granger Cause VTCH
|
119
|
13.6513
|
0.0003
|
VTCH does not Granger Cause TINF
|
0.02224
|
0.8817
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TD does not Granger Cause VTCH
|
119
|
0.43280
|
0.5119
|
VTCH does not Granger Cause TD
|
2.65172
|
0.1062
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VRC does not Granger Cause VTCH
|
119
|
0.00870
|
0.9259
|
VTCH does not Granger Cause VRC
|
0.88417
|
0.3490
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause VTCH
|
119
|
1.05305
|
0.3069
|
VTCH does not Granger Cause VMM
|
0.43879
|
0.5090
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TD does not Granger Cause TINF
|
119
|
0.00343
|
0.9534
|
TINF does not Granger Cause TD
|
29.5406
|
3.E-07
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VRC does not Granger Cause TINF
|
119
|
0.01915
|
0.8902
|
TINF does not Granger Cause VRC
|
0.41377
|
0.5213
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause TINF
|
119
|
1.42579
|
0.2349
|
TINF does not Granger Cause VMM
|
0.00084
|
0.9769
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VRC does not Granger Cause TD
|
119
|
0.01753
|
0.8949
|
TD does not Granger Cause VRC
|
0.18839
|
0.6651
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause TD
|
119
|
0.28418
|
0.5950
|
TD does not Granger Cause VMM
|
1.73100
|
0.1909
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VMM does not Granger Cause VRC
|
119
|
0.02933
|
0.8643
|
VRC does not Granger Cause VMM
|
2.45715
|
0.1197
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 7 :ANALYSE DE LA REPONSE
IMPULSIONNELLE
ANNEXE 8 : DECOMPOSITION DE LA
VARIANCE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TINF:
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1.225574
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
1.598963
|
99.23663
|
0.048113
|
0.000114
|
0.011002
|
0.704138
|
3
|
1.735624
|
93.08959
|
3.904555
|
0.031424
|
0.018053
|
2.956383
|
4
|
1.801802
|
87.95920
|
8.283526
|
0.071149
|
0.057294
|
3.628833
|
5
|
1.832809
|
85.47154
|
10.71769
|
0.089055
|
0.110070
|
3.611646
|
6
|
1.846686
|
84.50881
|
11.70096
|
0.091943
|
0.123171
|
3.575116
|
7
|
1.853589
|
84.13731
|
12.08594
|
0.092239
|
0.125165
|
3.559340
|
8
|
1.857362
|
83.96636
|
12.26125
|
0.092481
|
0.125696
|
3.554216
|
9
|
1.859475
|
83.86953
|
12.35822
|
0.092873
|
0.126046
|
3.553326
|
10
|
1.860650
|
83.81139
|
12.41574
|
0.093307
|
0.126332
|
3.553231
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of VTCH:
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1.313896
|
9.288417
|
90.71158
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
1.478255
|
23.13231
|
75.97066
|
0.556471
|
0.015342
|
0.325212
|
3
|
1.571219
|
27.21622
|
71.65076
|
0.605088
|
0.062100
|
0.465833
|
4
|
1.616373
|
27.87164
|
70.54793
|
0.668016
|
0.061071
|
0.851343
|
5
|
1.638246
|
27.72687
|
70.51456
|
0.715748
|
0.071639
|
0.971186
|
6
|
1.647632
|
27.59779
|
70.56204
|
0.772082
|
0.079157
|
0.988938
|
7
|
1.651610
|
27.53180
|
70.56136
|
0.833772
|
0.081068
|
0.992000
|
8
|
1.653299
|
27.49641
|
70.53639
|
0.893235
|
0.081346
|
0.992616
|
9
|
1.654088
|
27.47302
|
70.50647
|
0.946724
|
0.081349
|
0.992441
|
10
|
1.654558
|
27.45771
|
70.47522
|
0.993783
|
0.081306
|
0.991988
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TD:
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1.519665
|
0.861381
|
8.615285
|
90.52333
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
2.121980
|
4.203020
|
4.860881
|
90.47306
|
0.001522
|
0.461521
|
3
|
2.629291
|
11.65148
|
4.137772
|
83.87649
|
0.025050
|
0.309215
|
4
|
3.088711
|
17.82671
|
4.774912
|
76.90857
|
0.030719
|
0.459084
|
5
|
3.498164
|
21.79741
|
6.328482
|
71.13934
|
0.056890
|
0.677882
|
6
|
3.857464
|
24.35133
|
8.128763
|
66.58240
|
0.085050
|
0.852451
|
7
|
4.170698
|
26.14547
|
9.797928
|
62.96761
|
0.108691
|
0.980301
|
8
|
4.442730
|
27.50304
|
11.21117
|
60.08410
|
0.126837
|
1.074861
|
9
|
4.678368
|
28.56281
|
12.37782
|
57.76970
|
0.140614
|
1.149049
|
10
|
4.881996
|
29.39661
|
13.33978
|
55.90294
|
0.151270
|
1.209397
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of VRCH:
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
31.17185
|
0.044306
|
0.037971
|
0.241894
|
99.67583
|
0.000000
|
2
|
31.41018
|
0.059110
|
0.107105
|
0.621163
|
99.18077
|
0.031854
|
3
|
31.63135
|
0.274165
|
0.330136
|
0.693931
|
97.83689
|
0.864880
|
4
|
31.65731
|
0.350472
|
0.394791
|
0.700098
|
97.68715
|
0.867489
|
5
|
31.67310
|
0.365015
|
0.441623
|
0.730212
|
97.59374
|
0.869412
|
6
|
31.68215
|
0.365464
|
0.466389
|
0.757621
|
97.53802
|
0.872506
|
7
|
31.68723
|
0.366070
|
0.472380
|
0.782387
|
97.50685
|
0.872314
|
8
|
31.69140
|
0.369243
|
0.472670
|
0.804712
|
97.48120
|
0.872174
|
9
|
31.69558
|
0.374830
|
0.472852
|
0.824704
|
97.45553
|
0.872081
|
10
|
31.69991
|
0.382411
|
0.474468
|
0.842084
|
97.42894
|
0.872095
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of VMM:
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINF
|
VTCH
|
TD
|
VRCH
|
VMM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
3.416630
|
1.018217
|
0.260810
|
0.606715
|
1.745349
|
96.36891
|
2
|
3.487652
|
0.979246
|
0.455744
|
1.377675
|
3.235407
|
93.95193
|
3
|
3.498425
|
0.978517
|
0.609251
|
1.447854
|
3.575952
|
93.38843
|
4
|
3.504376
|
0.976819
|
0.731472
|
1.558862
|
3.587399
|
93.14545
|
5
|
3.506497
|
0.977766
|
0.740489
|
1.664176
|
3.584749
|
93.03282
|
6
|
3.508421
|
0.987792
|
0.739700
|
1.758013
|
3.581036
|
92.93346
|
7
|
3.510451
|
1.010256
|
0.741634
|
1.844724
|
3.577199
|
92.82619
|
8
|
3.512560
|
1.043917
|
0.749070
|
1.918362
|
3.573124
|
92.71553
|
9
|
3.514735
|
1.084271
|
0.762591
|
1.981834
|
3.568882
|
92.60242
|
10
|
3.516894
|
1.126887
|
0.780801
|
2.036922
|
3.564759
|
92.49063
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Cholesky Ordering: TINF VTCH TD VRCH VMM
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