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Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en République Démocratique du Congo, de 2013 à  2022


par Raphaël WADIADIO
Université de Kinshasa  - Licence 2022
  

Disponible en mode multipage

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FACULTÉ DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

BP. 832 KINSHASA XI

SYNERGIE POLITIQUE MONETAIRE ET POLITIQUE DE CHANGE POUR UNE STABILITE DES PRIX EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO,

DE 2013 à 2022.

WADIADIO TONDELE Raphaël

Graduée en Sciences Economiques et de Gestion

Année Académique 2021- 2022

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du titre de licencié en sciences économiques

Directeur : Professeur Henry GERENDAWELE NGBASE

Rapporteur : Assistant Walter NSONGOLO SIKATOMISA

EPIGRAPHE

« La stabilité des prix est un objectif essentiel de la politique monétaire, mais elle ne peut être atteinte durablement sans une synergie avec la politique de change, qui doit être cohérente avec les objectifs de stabilité des prix. »

Jean-claude Trichet,

Ancien Président de la Banque Centrale Européenne, 2006.

DEDICACE

Nous dédions ce travail à nos chers parents, Moïse TONDELE MAMBU et Aimérance DIABATANTU NDANGALA qui ont été pour nous un soutient sur tous les plans et qui ne se sont jamais lassés pour notre formation et notre avenir.

WADIADIO TONDELE Raphaël.

REMERCIEMENTS

Afin de répondre aux dispositions en vigueur, régissant l'enseignement Supérieur et Universitaire en République Démocratique du Congo, il est obligatoire pour tout étudiant à la fin de deuxième cycle de produire un travail de fin d'étude.

A tout Seigneur tout honneur, nous adressons nos remerciements à notre Seigneur Dieu, qui nous a donnés la force, le courage, l'intelligence et la sagesse pour arriver jusqu'ici.

Nos remerciements s'adressent au Directeur de ce travail, le ProfesseurHenry GERENDAWELE NGBASEpour son aide, sa patience et ses encouragements. Malgré ses multiples occupations, il a accepté de diriger ce travail.

Nous exprimons notre gratitude à monsieur l'AssistantWalter NSONGOLO SIKATOMISA pour son encadrement, nous souhaitons qu'il reçoive à travers ces lignes toute notre reconnaissance. Ses précieux conseils et suggestions nous ont beaucoup aidés lors de la rédaction de ce travail.

Nos remerciements s'adressent à tous les Professeurs de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion qui se sont donnés corps et âme pour nous former.Ainsi qu'à notre alma mater, l'Université de Kinshasa.

Nous ne saurons oublier le soutien combien louable de nos oncles, frères et soeurs ; A notre oncle KIMBANGI BUNZEYI Charles, ainsiqu'à nos frères et soeurs NDOZIDIANU TONDELE Chançard, BAKUTANA TONDELE Carmel, NSANA TONDELE Miriam, NTOMONO TONDELE Gédéon pour leur soutien, conseil et prière.

A mes amis et connaissances pour le soutien inconditionnel que nous avons bénéficié, MAKANA Plady, NTUALANI Daniel, YOMBO Creolus, MIMPI Moïse, NZUZI Divin, MANDEKE Richard, BASALANGA Jordi, KABATA Jordi, KABALAAaron, MABENGA Precilia, TEMBO Geneviève, NTELA Cyndi, MPEMBELE Fauspa, nous ne trouvons pas les mots pour leur dire combien leur fraternité doublée d'une amitié sans égale nous a aidé dans ce parcours.

Nous exprimons notre gratitude à une personne particulière avec laquelle nous avons mené ce combat corsé durant ces cinq années et qui a ménagé beaucoup d'efforts pour nous soutenir à travers ses multiples encouragements et prières, MAFUTA SALEM Maeguy tu es et resteras à jamais dans notre coeur.

Que ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à la réalisation de ce modeste travail, trouvent à travers de ces écrits l'expression de notre grande et sincère reconnaissance.

WADIADIO TONDELE Raphaël.

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISEES

ADF :Dickey - Fuller Augmenté

BCC : Banque Centrale du Congo

BCE : Banque Centrale Européenne

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CDF : Franc Congolais

CEDEAO : Communauté des Etats De l'Afrique de l'Ouest

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CFA : Communauté Française d'Afrique

FED : Reserve Fédérale

FMI : Fond Monétaire International

PIB : Produit Intérieur Brut

RDC : République Démocratique du Congo

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

USD : United States Dollar

VAR : Vecteur Auto Régressif

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Evolution de l'offre de monnaie (en millions de CDF) fin période de 2013 à 2022 2

Tableau 2 : Evolution du Taux directeur et du taux d'inflation (officiels) de la BCC fin période de 2013 à 2022 37

Tableau 3 : Evolution de l'instrument coefficient de réserves obligatoires (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin période de 2013 à 2022 40

Tableau 4 : Evolution de l'instrument fourchettes d'appel d'offres du bon BCC (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin période de 2013 à 2022 42

Tableau 5 : Analyse de la corrélation entre le taux directeur et le taux d'inflation fin période (de 2013 à 2022) 43

Tableau 6 : Evolution des types d'inflation fin période en RDC (de 2013 à 2022) 46

Tableau 7 : Bilan de la stabilité monétaire en RDC 47

Tableau 8 : Evolution du taux de change officiel fin période de 2013 à 2022 49

Tableau 9 : Corrélation interventions de la BCC et Stabilité du taux de change 53

Tableau 10 : Analyse de la corrélation intervention (achat) de la BCC et Stabilité du taux de change parallèle 54

Tableau 11 : Analyse de la corrélation intervention (vente) de la BCC et Stabilité du taux de change parallèle 55

Tableau 12 : Résultats des tests de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) 60

Tableau 13 : Détermination du décalage optimal 61

Tableau 14 : Estimation des coefficients du VAR(1) 62

Tableau 15 : Résultat du test de causalité 64

Tableau 16 : Décomposition de la variance de l'erreur 67

LISTE DES GRAPRIQUES

Graphique 1 : Evolution de l'offre de monnaie (en millions de CDF) fin période de 2013 à 2022 2

Graphique 2 : Evolution du multiplicateur monétaire de 2013 à 2022 36

Graphique 3 : Evolution du Taux directeur et du taux d'inflation (officiels) de la BCC fin période de 2013 à 2022 43

Graphique 4 : Evolution de coefficient de réserves obligatoires et du taux d'inflation de 2013 à 2022 44

Graphique 5 : Evolution des fourchettes d'appel d'offres du bon BCC et du taux d'inflation de 2013 à 2022 45

Graphique 6 : Evolution du taux de change officiel fin période de 2013 à 2022 50

Graphique 7 : Evolution des interventions de la BCC et la stabilité du taux de change parallèle 54

Article I. INTRODUCTION

0.1. Problématique

La République Démocratique du Congo, à l'instar des autres pays en développement, est confrontée à la problématique d'instabilité monétaire, qui entrave le développement et la croissance économique du pays, tout en fragilisant la situation sociale de la population.

Depuis son accession à l'indépendance en juin 1960, la stabilité monétaire est considérée comme le cheval de batail de tous les gouvernements qui se sont succédés enfin de préserver le pouvoir d'achat de la population et d'assurer le bien-être de tous les congolais. La recherche de la stabilité des prix est considérée comme le but premier de la politique monétaire, car la maîtrise de l'inflation est primordiale, non seulement pour l'activité privée, mais aussi pour la sauvegarde du pouvoir d'achat de la population1(*). Vis-à-vis de l'extérieur, une monnaie à faible pouvoir d'achat est moins demandée sur le marché de change. Par conséquent, elle se déprécie par rapport aux autres devises.

L'économie de la RDC étant une petite économie ouverte, un grand nombre de biens qui y sont consommés viennent de l'extérieur et l'instabilité externe de sa monnaie entraine des effets pervers sur son économie. Il sied de noter que pour obtenir et maintenir la stabilité interne et externe de la monnaie sur la durée, l'autorité monétaire est appelée à assurer une bonne coordination des politiques monétaire et de change.

La RDC a de 1990 à 2001, dans un contexte d'instabilité politique et sécuritaire, affichée d'importantes contreperformances économiques, caractérisées par : une détérioration continue de la balance commerciale, une hyper inflation, une dépréciation continue de la monnaie nationale, un taux de croissance négatif et une baisse considérable des réserves de change. Le taux d'inflation s'est situé à plus de 1 900% en moyenne. Une grande réforme monétaire a été opéré dans l'objectif d'assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale. Le nouveau zaïre a été remplacé par le franc congolais en 1998.

Depuis sa mise en circulation jusqu'à ce jour, le Franc congolais est toujours marqué par des très fortes fluctuations. Le taux de change qui était à 1,38 CDF/1$ est à ce jour à 2 462,5CDF/1$, soit un taux de dépréciation de plus de 178 000%. Le taux d'inflation a quant à lui, connu de très forte variabilité suite aux différents chocs internes et externes qu'a connu le pays. Il est resté néanmoins relative stable durant les dix dernières années.

Au regard de ce qui précède, il y a lieu de s'interroger sur le sens de la causalité entre ces deux indicateurs macroéconomiques et la refondation de l'autorité monétaire à travers la formulation ; et la mise en oeuvre de la politique monétaire et de change dans l'évolution de la valeur interne et externe de la monnaie nationale. Ainsi, les préoccupations fondamentales, auxquelles la présente étude essaie d'analyser sont les suivantes :

- Les politiques monétaire et de change mise en oeuvre par la Banque Centrale du Congo durant la période sous étude ont-t-elles été efficacement coordonnées ?

- Existe-il une relation de cause à effet entre le taux d''inflation et le taux de change en RDC ? 

0.2. Hypothèse

Une hypothèse est une proposition ou une explication que l'on se contente d'énoncer sans prendre position sur son caractère véridique, c'est-à-dire sans l'affirmer ou la nier. Il s'agit donc d'une simple supposition.

Les hypothèses suivantes sont formulées comme réponses aux préoccupations soulevées dans la problématique :

- Les politiques de change et monétaire mises en oeuvre durant la période sous étude ont été inefficace et non cohérentes.

- Il existe une relation de cause à effet entre l'évolution du taux d'inflation et le taux de change en RDC. Au regard des caractéristiques de l'économie congolaise, c'est le taux de change qui cause de l'inflation.

0.3. Objectif du travail

0.3.1. Objectif général

L'objectif général de la présente étudea pour finalité de vérifier si une synergie politique monétaire et politique de change seraient l'un des déterminants de la stabilité du niveau général des prix en République Démocratique du Congo.

0.3.2. Objectif spécifique

De manière spécifique, il s'agira d'une part, d'examiner l'efficacité cohérente des impulsions monétaires (politique monétaire) et des interventions de l'autorité monétaire sur le marché de change (politique de change), et d'autre part, d'analyser le sens de la relation entre le taux d'inflation et le taux de change.

0.4. Choix et intérêt du sujet

0.4.1. Choix du sujet

Le choix de ce sujet est dicté par l'importance qu'occupe l'objectif de la stabilité interne et externe de la monnaie dans la formulation et toute politique économique.

0.4.2. Intérêt du sujet

La présente étude trouve un intérêt particulier dans le secteur économique où la notion de la stabilité des prix dans la société humaine se présente comme un outil très important de son épanouissement. Il nous parait important de donner les motivations qui nous ont conduits à aborder ce sujet.

L'Intérêt scientifique est celui de servir de base aux futurs chercheurs qui voudront approfondir la question. Concernant l'intérêt pratique, la présente étude peut servir de base aux autorités monétaires pour prendre des mesures préventives et curatives appropriées.

0.5. Méthodes et techniques de recherche

0.5.1. Méthodes

La méthodologie de recherche est un aperçu de la façon dont une recherche donnée est effectuée.Nous avons recouru aux méthodes ci-après :

1. La méthode analytico-comparative : Consiste à analyser en détail les éléments étudiés afin de mieux les comprendre et de les mettre en relation les uns avec les autres. Elle nous a permis d'analyser et comparer les données de l'économie congolaise à celles des autres.

2. La méthode descriptive :Consiste à observer et à décrire le comportement d'un sujet sans l'influencer d'aucune façon.Elle nous a permis de décrire le champ et la portée de la politique monétaire et de change.

0.5.2. Techniques

Selon la pensée de l'auteur J.L Loubet Del Bayle, il définit les techniques comme étant : « les procédés de recherches qui serviront à mettre en oeuvre concrètement et à réaliser les opérations correspondantes aux différentes étapes de la méthode2(*) ». Sur ce, les méthodes analytico-comparative et descriptive sont soutenues par les techniques suivantes :

1. Technique documentaire : qui consiste à la revue de la littérature, cette dernière nous permettrade soutirer des éléments nécessaires à enrichir notre travail d'une part, et nous imprégner des différentes autres informations en rapport avec notre étude d'autre part.

2. Technique d'interview : qui permet au chercheur d'interroger des personnes qui lui fournissent des informations nécessaires et relatives à son sujet de recherche. L'utilisation de l'interview libre dans le cadre de cette étude se justifie par le fait que les entretiens exploratoires que nous avons eus avec certains cadres de la Banque Centrale du Congo nous a permis de tirer des renseignements sur les objectifs de la présente étude.

0.6. Délimitation spatio-temporelle

Notre champ d'action est la République Démocratique Du Congo, il est question d'y effectuer une analyse qui montre l'impact de la synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix. L'étude porte sur la période allant de 2013 à 2022, cette détermination se justifie par les contraintes académiques et la disponibilité des données.

0.7. Canevas

Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail comprend quatre chapitres, à savoir :

Chapitre I : Cadre conceptuel de l'étude ;

Chapitre II : Cadre d'analyse théorique ;

Chapitre III : Analyse de la politique monétaire et de change de la RDC ;

Chapitre IV : Analyse empirique de la relation Taux d'inflation et taux de change.

Article II. CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE

Le présent chapitre porte sur le cadre conceptuel de l'étude. Il sera question de définir les concepts clés ayant trait à notre sujet d'étude afin de chasser toute équivoque ayant trait à la compréhension du sujet. Il est subdivisé en deux sections. La première donne un aperçu sur la politique monétaire et la seconde sur la politique de change.

Section 2.01 SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE

Il est question dans cette section de définir la politique monétaire, de donner son champs d'investigation, ses objectifs, ses instruments et de présenter ses canaux de transmission.

(a) 1.1. Définitions de la Politique Monétaire

Les définitions de la politique monétaire abordent dans la littérature économique qui pour Philipe JAFFRE, la politique monétaire est l'une des composantes de la politique économique générale. Les autres sont la politique budgétaire et fiscale, la politique de revenu, les politiques structurelles.3(*)

Selon l'économiste française Jézabel Couppey-Soubeyran, la politique monétaire désigne l'ensemble des décisions et des actions mises en oeuvre par les autorités monétaires afin d'atteindre des objectifs en matière de croissance, d'inflation, de taux de change.4(*)

La politique monétaire étant l'un des principaux instruments de la politique économique, elle est placée sous la responsabilité des banques centrales. Le rôle de cette dernière est de veiller à la stabilité monétaire et financière. Ce qui consiste à fournir les liquidités nécessaires à la croissance de l'économie tout en garantissant la stabilité de la monnaie.

(b) 1.2. Champs d'investigation de la Politique Monétaire

Le champ d'investigation ou d'expérimentation de la politique monétaire, c'est l'offre et la demande de monnaie.

(c) 1.2.1. Offre de monnaie5(*)

L'offre de monnaie est l'ensemble de tous les moyens de paiement disponibles dans une économie. Dans une économie où prévaut la monnaie marchandise, l'offre de monnaie est égale à la quantité de cette marchandise.

L'offre de monnaie peut se présenter sous plusieurs formes. Ainsi, il y a : la masse monétaire, le stock monétaire et la base monétaire.

(d) 1.2.1.1. Masse monétaire (M2)

La masse monétaire d'une zone économique donnée est généralement définie comme l'ensemble ou la somme des actifs monétaires appartenant aux agents économiques non bancaires. Autrement dit, c'est la somme de passif du bilan monétaire à court terme des agents économiques bancaires. Elle est composée de la circulation fiduciaire hors banques, des dépôts à vue et ses dépôts à terme en monnaie nationale.

Dans une économie caractérisée par une forte dollarisation telle que celle de la RDC, à la masse monétaire traditionnelle s'ajoute, dans les statistiques monétaires, les dépôts à vue et à terme en devises ainsi que les provisions pour importation.

(e) 1.2.1.2. Stock monétaire (M1)

C'est la masse monétaire au sens strict. Il est constitué de la circulation fiduciaire hors banques et des dépôts à vue.

(f) 1.2.1.3. Base monétaire

C'est la monnaie centrale. Elle est composée de la circulation fiduciaire, des dépôts des banques à la Banque Centrale, des provisions à l'importation et des autres dépôts. L'offre de monnaie est ainsi déterminée et calculée à partir des statistiques monétaires.

(g) 1.2.2. Demande de monnaie

La demande de monnaie se définit comme la disposition des agents économiques à détenir la monnaie. De façon stricte, la demande de monnaie est la préférence pour la liquidité par excellence, ou tout simplement la préférence pour la monnaie fiduciaire.

Contrairement à l'offre de monnaie qui est dérivée des statistiques monétaires, la demande de monnaie n'est pas dès lors connue. Il faut alors l'approximer.

(h) 1.2.2.1. Demande de monnaie chez les classiques

La monnaie n'existe pas de façon spécifique. Elle est un bien parmi d'autres avec seulement une valeur d'usage particulière. Cette dernière est attachée à la seule fonction qu'elle remplit, celle d'instrument d'échange universel. La monnaie n'est pas demandée pour elle-même mais uniquement pour ce qu'elle permet d'acquérir. Elle n'a pour rôle que de couvrir les transactions et de faciliter la réalisation des échanges. Elle est un voile et un lubrifiant, pas plus. Pour les classiques, la demande de monnaie n'est fonction que du revenu.

(i) 1.2.2.2. Demande de monnaie chez les keynésiens

La monnaie peut être demandée pour elle-même. De ce fait, elle n'est pas seulement un instrument d'échange. Pour les keynésiens, la monnaie fait l'objet d'une demande propre en raison de ses qualités particulières.

Keynes distingue trois motifs de demande de monnaie. Pour lui, la détention de la monnaie ou la préférence pour la liquidité est justifiée par trois motifs :

a. Motif de transaction : Pour palier à la synchronisation entre les entrées (recettes) et les sorties (dépenses). La constitution d'une encaisse de transaction est liée aux échanges courants aussi bien personnels que commerciaux. La demande de monnaie, pour le motif de transaction, est donc proportionnellement liée au revenu ;

b. Motif de précaution : Pour prendre en compte l'éventualité d'événements imprévus nécessitant des dépenses. La demande de monnaie, pour le motif de précaution, est donc proportionnellement liée au revenu ;

c. Motif de spéculation : Pour permettre à l'argent, qui alloue sa richesse, d'attendre les conditions de placement favorables. La demande de monnaie pour le motif de spéculation est fonction inverse du taux d'intérêt.

(j) 1.2.2.3. Demande de monnaie chez les monétaristes

L'objectif de Milton Friedman est de démontrer que, contrairement aux idées de J. M. Keynes, la demande de monnaie est stable. Pour ce faire, le rôle du taux d'intérêt est minimisé et la demande de monnaie est présentée comme une fonction stable du revenu permanent. M. Friedman établit une demande de monnaie réelle caractérisée par l'absence d'illusion monétaire des agents qui expriment une demande d'encaisses réelles. Le choix ne concerne pas seulement la monnaie et les titres. Il s'agit d'un choix global s'étendant à tous les actifs.

De ce fait, la monnaie dépend du rendement des obligations, du rendement des actions, du revenu permanent, du rapport entre le capital humain et le capital non humain, de la variation du niveau général des prix et des goûts ou préférences des individus.

La demande de monnaie joue alors un rôle très important dans la formulation et la mise en oeuvre de la politique monétaire. La politique monétaire agit sur l'offre de monnaie. Elle cherche à adapter cette offre de moyens de paiements à ce que désire détenir l'économie. Si cet ajustement ne se fait pas de façon optimale, la politique monétaire ne sera pas efficace. Car l'inadéquation entre l'offre et la demande de monnaie peut produire les situations ci-après : l'inflation ou la déflation.6(*)

(k) 1.3. Objectifs de la politique monétaire

La politique monétaire a trois types d'objectifs, à savoir : ultime ou final, intermédiaires et opératoire.

(l) 1.3.1. Objectif ultime ou final

L'objectif ultime ou final de la politique de la politique monétaire dépend d'un pays à un autre.

i. Aux États-Unis, à travers la Réserve fédérale des États-Unis (FED), la Banque centrale américaine, poursuit un double objectif dans le cadre du mandat que lui a confié le Congrès américain : la stabilité des prix et le plein-emploi.

ii. En Europe (union européenne), la Banque Centrale Européenne (BCE) à travers sa politique monétaire a pour objectif principal de maintenir la stabilité des prix.

iii. Et en République démocratique du Congo, cela est régit en son article 9 de la Loi n° 18/027 du 13 décembre 2018 portant organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, dispose qu'elle a pour objectif principal d'assurer la stabilité du niveau général des prix.7(*)

(m) 1.3.2. Objectifs intermédiaires

La Banque Centrale du Congo pratique le ciblage monétaire avec comme objectif intermédiaire l'offre de monnaie en monnaie nationale.8(*) Bien qu'elle participe à la réalisation des objectifs de la politique économique générale, la politique monétaire a ses propres points d'application ou ses cibles, désignées objectifs intermédiaires ou spécifiques, à savoir :

- obtenir un bon niveau de croissance des agrégats monétaires et de crédit ;

- maintenir un bon niveau de taux d'intérêt ; et

- assurer un bon niveau de taux de change.

Ces objectifs propres de la politique monétaire sont parfois agrégés en deux :

- l'objectif interne, faisant référence à la stabilité de la monnaie ou la stabilité de la valeur interne de la monnaie ou le pouvoir d'achat, et

- l'objectif externe qui consiste au maintien de la valeur externe de la monnaie ou à la stabilité du taux de change.9(*)

(n) 1.3.3. Objectifs opératoires

L'objectif opératoire de la Banque Centrale du Congo est la base monétaire au sens strict. La variabilité des objectifs intermédiaires de la politique monétaire et la volatilité de certains d'entre eux ne permettant pas un contrôle facile de la variable cible par les autorités monétaires, ces dernières se fixent d'autres objectifs qui sont facilement saisissables, malléables, contrôlables ou directement influençables dits objectifs opératoires ou opérationnels. Il s'agit de la base monétaire et du taux d'intérêt interbancaire.

Toutefois, il sied de signaler que ces deux objectifs ne sont pas simultanément réalisables. La base monétaire comme objectif opératoire peut conduire à une forte volatilité de taux d'intérêt et inversement la poursuite d'un objectif opératoire de taux d'intérêt peut se solder par des variations des agrégats monétaires.

- objectif de la base monétaire : Pour la politique de la base, l'autorité monétaire contrôle l'offre de sa propre monnaie pour influencer l'ensemble de la création monétaire. Le contrôle de la base, pour être pleinement efficace, doit être susceptible d'agir sur M1, quantité de la monnaie mise à la disposition des agents pour effectuer des paiements, et sur M3, volume des liquidités servant à assurer l'ensemble du financement monétaire.

- objectif des taux d'intérêt interbancaires : En misant les taux d'intérêt interbancaires, les autorités monétaires savent qu'elles peuvent plus ou moins avoir une main mise les taux du marché monétaire et ceux de son interface, le marché financier. Bien que la politique monétaire soit principalement un outil de stabilisation macroéconomique, et donc de redistribution inter temporelle, elle a aussi des conséquences en terme d'allocations et de redistribution entre acteurs de l'économie.10(*)

(o) 1.4. Instruments de la Politique Monétaire

La banque centrale dispose d'un certain nombre d'instruments qui l'aide à contrôler l'offre de monnaie. En vue d'atteindre efficacement son objectif de stabilité du niveau général des prix, la BCC recourt aux instruments ci-après :

(p) 1.4.1. Taux d'intérêt directeur

Le taux d'intérêt directeur est le taux fixé au jour le jour par une banque centrale pour prêter de l'argent aux banques commerciales qui sont rattachées à cette banque centrale, mais aussi pour rémunérer les dépôts que ces banques effectuent auprès de la banque centrale.

En RDC, c'est le taux d'intérêt sur le prêt à court terme qui est considéré comme le taux directeur. Ce dernier est le point de départ des principales impulsions de la politique monétaire. En tant que taux débiteur, dans un contexte où les banques sont en Banque, une augmentation ou une diminution du taux directeur a des répercussions sur les conditions de financement interne de l'économie.

En tant que taux créditeur, le taux directeur détermine les conditions de placement des actifs financiers à travers la rémunération des bons du Trésor et des bons de la Banque Centrale. Dans ce dernier cas, la dépendance des banques commerciales vis-à-vis du refinancement de la Banque Centrale n'est pas une condition préalable. Les transactions financières y afférentes portent sur le refinancement accordé par la BCC aux banques pour une maturité maximale de 7 jours.

(q) 1.4.2. Coefficients de la réserve obligatoire

En vue de faire face aux chocs structurels de l'économie, la Banque Centrale du Congo fait recours aux coefficients de la réserve obligatoire. Ces derniers sont discriminés, suivant la monnaie et la maturité des dépôts. À cet effet, quatre coefficients distincts sont utilisés :

- le coefficient appliqué sur les dépôts à vue en devises ;

- le coefficient appliqué sur les dépôts à terme en devises ;

- le coefficient appliqué sur les dépôts à vue en monnaie nationale ;

- le coefficient appliqué sur les dépôts à terme en monnaie nationale.

Les différents dépôts sont des assiettes à partir des quelles sont constituées les réserves obligatoires. Jusqu'à fin décembre 2021, les réserves obligatoires étaient levées en monnaie nationale, indistinctement de la monnaie des dépôts.

(r) 1.4.3. Fourchettes d'adjudication du Bon BCC

Elles sont utilisées pour les fluctuations de la liquidité bancaire, à savoir les avoirs libres des banques en les livres de la Banque Centrale. Cette dernière émet un titre de dette à court terme appelé « Bon de la Banque Centrale du Congo », lequel est acheté par les banques commerciales moyennant rémunération via le taux directeur minimum. Les opérations y relatives sont organisées suivant des fréquences hebdomadaire, mensuelle et trimestrielle.11(*)

(s) I.1.5. Canaux de transmission de la Politique monétaire

Les décisions de politique monétaire se transmettent à l'ensemble de l'économie par différents canaux. Les canaux de transmission de la politique monétaire sont les voies par lesquelles une décision de politique monétaire, en affectant le comportement des agents économiques, agit sur la croissance et sur les prix.

On distingue généralement cinq grands canaux de transmission de la politique monétaire : le canal du taux d'intérêt, du crédit, des prix des actifs, du taux de change et les canaux subjectifs renvoyant au signal de l'information.

(t) 1.5.1. Canal du taux d'intérêt

Le canal de transmission par le taux d'intérêt renvoie au modèle keynésien traditionnel. Dans l'approche keynésienne, plus précisément le modèle IS-LM, lorsque l'offre de monnaie augmente alors que les prix sont constants (rigides à court terme), il en résulte une diminution du taux d'intérêt court (déplacement de LM vers la droite) qui incite les entreprises à investir, ce qui accroit la demande globale en raison du multiplicateur.

Cette conception keynésienne traditionnelle du mécanisme de transmission de la politique monétaire peut se résumer par le schéma suivant, qui illustre les effets d'une expansion monétaire :

Où M indique la conduite d'une politique monétaire expansionniste, qui aboutit à une baisse des taux d'intérêt réels (ir) ; celle-ci réduit le coût du capital, ce qui entraîne une augmentation des dépenses d'investissement (I) et, par là-même, un accroissement de la demande globale et de la production (Y).

(u) 1.5.2. Canal du crédit

Le mécanisme du canal du crédit passe par l'offre du crédit. En effet, les variations de la liquidité bancaire influencent la capacité des banques à consentir des prêts. En fait, le canal du crédit se situe dans le prolongement du canal des taux. Cependant, le canal du crédit se distingue de celui des taux d'intérêt en ce qu'il joue non sur les conditions de financement (recours au marché) mais sur le volume et les conditions de prêts bancaires.12(*)

(v) 1.5.3. Canal du prix des actifs

Comme son nom l'indique, ce canal de transmission concerne les prix des actifs comme les actions, obligations ou des biens immobiliers. Ce canal se décompose en deux canaux essentiels :

- le canal de l'investissement : la théorie du q de Tobin ;

- le canal des effets de richesse.

(w) 1.5.4. Canal du taux de change

Une baisse des taux d'intérêt rend la monnaie considérée moins attractive, entraînant sa dépréciation dans un contexte de taux de change flottant et donc une baisse des prix nationaux par rapport aux prix étrangers. Il en résulte un accroissement des exportations favorable à la production nationale. A l'inverse, une augmentation du taux d'intérêt national provoque une appréciation de la monnaie.En plus, cette baisse du taux d'intérêt implique une moindre rémunération des actifs nationaux par rapport aux actifs étrangers.

Ce canal revêt une importance particulière dans les petites économies ouvertes où les modifications du taux de change jouent un rôle important dans la détermination des prix et de la production.

(x) 1.5.5. Canal de l'information

Plus subjectif, le canal de l'information occupe une place importante dans la stratégie des banques centrales. En premier lieu, elles indiquent par avance leurs intentions afin d'influencer le comportement des acteurs économiques, qui adaptent leur comportement sur la base d'anticipations concernant l'évolution des rémunérations, de la consommation, des capacités de production, etc.

En second lieu, cette action permet aussi de renforcer leur crédibilité. Ainsi, les modifications de taux directeurs, sont bien souvent annoncées, commentées et restituées dans une logique générale de soutien à l'activité ou de maîtrise de l'inflation, de telle sorte que les anticipations des acteurs économiques diffèrent de ce qu'ils seraient en considération du seul mouvement de taux. D'une certaine manière, on peut avancer que les annonces préalables sont parfois si précises que le canal de l'information aboutit à «lisser» l'effet de la modification du taux sur la période antérieure, les marchés ayant totalement intégré l'information lors de la modification effective du taux directeur.13(*)

Section 2.02 SECTION 2. GENERALITES SUR LA POLITIQUE DE CHANGE

Il est question dans cette section de définir la politique de change, dont nous allons nous atteler à clarifier sur ses objectifs, ainsi que ses instruments enfin d'éliminer toute équivoque liée à notre compréhension de ce terme.

(a) 2.1. Définitions de la politique de change

La politique de change essaie d'influencer la valeur de la monnaie nationale. C'est-à-dire qu'il s'agit d'un ensemble de décisions prises pour contrôler la valeur de la monnaie, toujours par rapport au reste des devises étrangères. De cette manière, le Gouvernement contrôle la valeur de sa monnaie à travers l'application des différentes politiques de change qui sont menées.

Théoriquement, la politique de change suppose avant tout, l'organisation du marché des changes, dans la perspective d'assurer la convertibilité de la monnaie nationale pour tirer parti des avantages compétitifs de la mobilité internationale des capitaux dans le sens favorable au plein emploi, pour la stabilité de la valeur externe de la monnaie nationale sur le marché, pour l'équilibre de la balance des paiements ainsi que la compétitivité internationale de l'économie nationale. La politique de change consiste également au choix du régime de change applicable et adapté au contexte économique et sociopolitique du pays.14(*)

Alors que la politique monétaire se préoccupe de la valeur interne de la monnaie, c'est-à-dire le pouvoir d'achat (la quantité des biens et services qu'une unité monétaire permet d'obtenir). La politique de change, quant à elle se concentre sur la valeur externe de la monnaie, c'est-à-dire le pouvoir d'achat d'une unité monétaire en termes des monnaies étrangères, autrement dit le taux de change15(*).

(b) 2.2. Objectifs de la politique de change

L'objectif principal de la politique de change tend à se concentrer sur la stabilité de la valeur de la monnaie nationale, par rapport aux devises étrangères. Ainsi, l'atteinte de l'équilibre extérieur du pays par le choix d'un système de change est l'un de ses principaux objectifs.

Les principaux objectifs de la politique de change, que nous montrons ci-dessous :

- assure la stabilité de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères.

- maintenir la stabilité des prix.

- atteindre l'équilibre extérieur avec un système de taux de change optimal.

- accroître la compétitivité des exportations.

(c) 2.3. Instruments de la politique de change

Les autorités monétaires nationales disposent de trois catégories d'instruments dont l'importance respective varie beaucoup en fonction des époques et du contexte :

- la règlementation des changes ;

- les modifications de parité ;

- et les interventions des banques centrales sur les marchés.

(d) 2.3.1. Règlementation des changes et convertibilité des monnaies

Il existe une grande diversité de situation dans le monde quant à l'importance et à la nature contrôle des changes. Tous les pays ont connu, à un moment donné de leur histoire, un dispositif règlementaire destiné à limiter les opérations susceptibles d'entrainer des pressions sur le cours de leur monnaie.

L'un des aspects essentiels des règlementations des changes concerne la convertibilité des monnaies. Une monnaie est convertible lorsque son détenteur peut l'échanger librement et sans limites contre toute autre monnaie. La convertibilité repose une double obligation de la part du pays émetteur de la monnaie : la Banque Centrale de chaque pays doit, d'une part, racheter sa propre monnaie à la demande de ses partenaires, et d'autre part, garantir la libre circulation de sa monnaie sur les marchés.

Dans les Pays en développement dont les monnaies sont souvent fragiles et les paiements extérieurs déséquilibrés, la convertibilité est limitée par des mesures administratives. Certaines de ces restrictions aboutissent à une segmentation du marché des changes, accompagnée d'une pluralité de taux de change suivant la nature des biens échangés dont le but est de décourager certaines importations (biens de luxe) ou de favoriser d'autres importations (biens de première nécessité).

C'est ainsi que la plupart des pays Africains imposent des restrictions rendant leurs monnaies pratiquement inconvertibles, ce qui entraine le développement de marchés parallèles, des marchés libres fonctionnant parallèlement aux marchés réglementés. Le FMI et la Banque mondiale cherchent à décourager cette forme de protection, alors que la plupart des pays du sud n'ont pas les moyens de satisfaire les obligations liées à la convertibilité de leur monnaie.

(e) 2.3.2. Modifications de parité

Les modifications de parités sont une arme de politique économique dont l'objectif premier est d'agir sur l'équilibre de la balance des paiements. Les modifications de parités qualifiées de dévaluations (ou de réévaluations) en régimes de changes fixes ou assimilés, et de dépréciation (ou appréciation) en changes flottants. Un pays recourt généralement à la dévaluation ou dépréciation de sa monnaie pour améliorer la compétitivité-prix de ses entreprises et redresser son solde commercial. On admet par ailleurs que les entreprises fixent leurs prix dans leur monnaie nationale, ce qui est conforme à l'usage commercial.16(*)

(f) 2.3.3. Interventions publiques sur les marchés

Actuellement dans la plupart des pays, les banques centrales garantes de la stabilité monétaire, surveillent et régularisent les cours de change. Lorsqu'elles cherchent à influencer l'évolution des cours de change, les autorités monétaires interviennent souvent conjointement sur le marché des changes et sur le marché monétaire. La majeure partie des interventions des banques centrales sur le marché des changes ont lieu au comptant. Leur principe est simple : elles consistent à acheter ou à vendre des devises afin d'agir sur l'équilibre du marché.17(*)

Article III. CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE

Il nous a paru utile dans le cadre de ce premier chapitre de notre étude qui s'intitulecadre conceptuel de l'étude de présenterune vue d'ensemble sur la politique monétaire et la politique de change.

Dans la première section, nous avons présenté la généralité conceptuelle de la politique monétaire où nous l'avions défini, donné son champs d'investigation, ses objectifs, ses instruments, ainsi qu'à la présentation de ses canaux de transmission. Dans la deuxième section, il était question de présenté la généralité conceptuelle de la politique de change où nous l'avions défini, ens'attelantsur ses objectifs et ses instruments enfin d'éliminer toute équivoque liée à notre compréhension de ce terme.

Au regard de ce qui précède, le chapitre suivant présente le cadre d'analyse théorique de la présente étude.

Article IV. CHAPITRE II. CADRE D'ANALYSE THEORIQUE

Le présent chapitre est axé sur les fondements théoriques de la stabilité interne et externe des prix, ainsi que la revue de la littérature qui nous sert de référence scientifique pour notre étude, dans la mesure où il nous offre la théorie sur laquelle se basera notre travail.

Section 4.01 SECTION 1. FONDEMENTS THEORIQUES DE LA STABILITE INTERNE ET EXTERNE DES PRIX

La stabilité des prix détermine la stabilité de la monnaie, tant du point de vue interne qu'externe. La stabilité interne maîtrise de l'inflation pour préserver la consommation et l'épargne. La hausse des prix, en diminuant le pouvoir d'achat d'une unité monétaire, fait perdre la confiance des résidents en sa valeur. La perte de confiance provoque le retrait des dépôts bancaire. Et la stabilité externe recherche de la valorisation de la monnaie face aux marchés des changes. Vis-à-vis de l'extérieur, une monnaie à faible pouvoir d'achat est moins demandée sur le marché de change. Elle se déprécie par rapport aux autres devises.

Trois approches théoriques sont analysées dans cette première section, à savoir :

1. l'approche monétaire de la balance des paiements ;

2. l'approche de l'absorption ;

3. l'approche du taux de change d'équilibre et stratégies d'ouverture.

(a) 1.1. Approche monétaire de la balance des paiements (AMBP)18(*)

L'AMBP est le fondement théorique de tous les programmes élaborés par le FMI. Dans cette approche, les déséquilibres de la balance de paiement sont mis en relation avec l'excès de création monétaire. Ce modèle, permet de calculer le montant de crédit compatible avec un objectif fixé de niveau des réserves extérieures. Il se repose sur deux hypothèses :

a. la stabilité de la demande de monnaie, qui ne dépendrait que des besoins de transaction et correspondrait à une fraction du revenu nominal que les agents économiques souhaitent détenir sous forme liquide.

b. le caractère exogène de l'offre de monnaie, conçue comme résultant d'une décision autonome des autorités monétaires qui fixent le niveau de la composante interne de la base monétaire.

Le modèle de base de l'AMBP s'écrit comme suit :

Md = kPY(1)

Ms = m(C + R) (2)

P = eP* (3)

Md = Ms (4)

B = ?R (5)

Avec

Md : la demande de monnaie ;

Ms : l'offre de monnaie ;

P : niveau des prix ;

Y : revenu national ;

C : contreparties internes de la base monétaire ;

R : réserves extérieures nettes ;

P* : niveau étrangers ;

B : solde de la balance des paiements ;

k est l'inverse de la vitesse de circulation-revenu de la monnaie; m est l'inverse du coefficient de réserves appliqué par les banques de second rang.

- la première équation (Md = kPY) traduit la relation quantitative de la monnaie. Elle décrit la stabilité de la demande de monnaie et sa relation proportionnelle avec le revenu.

- la deuxième équation (Ms = m(C + R)) traduit l'idée que l'offre de monnaie dépend de la contrepartie interne (C) et externe (R) de la base monétaire, par le jeu d'un multiplicateur m (inverse du coefficient de réserve appliqué par les banques du fait d'une réglementation ou du respect des normes prudentielles).

- la troisième équation (P = eP*) reprend l'hypothèse du prix unique : pour un petit pays, c'est le niveau des prix internationaux qui s'applique, par simple conversion au taux de change en vigueur.

- la quatrième équation (Md = Ms) postule l'existence d'un équilibre sur le marché de la monnaie ;

- la cinquième équation (B = ?R) qui est une simple identité comptable, énonce le solde de l'approche monétaire de la balance des paiements (ambp). Balance globale des paiements est égal à la variation des réserves de change.

Ceci permet d'écrire la relation souhaitée entre la création monétaire et le niveau des réserves (en situation de taux de change fixe) :

R = (k/m).eP*Y - C (la sixième équation)

Le niveau des réserves, et donc le solde de la balance de paiement (BP), en taux de change fixes et à niveau de revenu fixe (donc à court terme) ne dépend que du niveau de crédit interne accordé par la banque centrale (en supposant fixes les coefficients k et m). Dans cette optique, tout déséquilibre de BP a donc son origine dans un excès d'offre de monnaie. Il en résulte que toute expansion du crédit intérieur se traduit par une diminution du niveau des avoirs extérieurs nets. Si l'offre de monnaie est supérieure à ce que les agents souhaitent détenir sous forme liquide, l'excédent sera utilisé pour acheter des biens importés (puisque la production, à court terme, est fixe, surtout sous l'hypothèse de plein-emploi) ou pour faire des placements à l'étranger (dans la mesure où le marché financier interne ne permet pas de réaliser de tels placements).

Dans une version plus complexe du modèle, on fait intervenir une demande accrue de biens locaux résultant de l'excès de monnaie, demande qui se traduirait par un processus inflationniste du fait de la fixité de l'offre, et partant par une perte de compétitivité débouchant sur un déséquilibre de la balance commerciale (effets indirects). Quel que soit le type d'effet retenu, les réserves baisseront jusqu'au moment où le niveau de l'offre de monnaie retrouvera le niveau d'encaisses désirées. Tout déséquilibre extérieur ne serait donc que le symptôme d'un mal profond, d'origine monétaire. Le rétablissement de l'équilibre de la BP passe donc alors par la réduction du crédit intérieur : crédit à l'Etat et crédit à l'économie.

Dans un premier temps, sera donc préconiser de réduire le financement monétaire de l'Etat (ce qui élimine aussi un éventuel effet d'éviction du secteur privé de l'accès aux financements), et si cela s'avère insuffisant, de réduire aussi le crédit à l'économie. Ce dernier objectif peut s'atteindre de diverses manières, soit par plafonnement de la progression des crédits, soit par le jeu du taux d'intérêt : on préconise ainsi fréquemment le rétablissement de taux d'intérêt positifs, dans le double but de réduire le crédit et de stimuler l'épargne, supposée sensible au taux d'intérêt (libéralisation financière).

(b) 1.2. Approche de l'absorption (aa)19(*)

Développée dans un cadre keynésien, l'approche par l'absorption tend à montrer que, dans de nombreux cas, une dévaluation se traduit par une détérioration du solde courant, même lorsque la condition sur les élasticités est respectée. Deux contributions ont été importantes à cet égard :

- Sidney ALEXANDER (1952) qui étudie la réaction du revenu sur la balance des paiements ;

- Harry JOHNSON (1955) qui complète cette analyse en prenant en compte deux absorptions, celle du pays et celle du reste du monde.

(c) 1.2.1. Fondements de l'approche de l'absorption (Analyse d'ALEXANDER)

ALEXANDER utilise l'approche de l'absorption pour expliquer les effets d'une dévaluation (dépréciation) sur la balance commerciale. Pour lui, l'approche de l'absorption n'est qu'une modalité de l'approche par le revenu (AFTALION, MEADE). L'analyse d'ALEXANDER fait intervenir à la fois des effet-prix et effet-revenu. Il part de l'équation de l'équilibre global en économie ouverte et pose la condition suivante :

X - M = Y - A

Avec

X, la valeur des recettes courantes ;

M, la valeur des dépenses courantes ;

Y, le revenu national ;

A, l'absorption ou dépense domestique globale (consommation + investissement).

Si B représente le solde des transactions courantes, on peut écrire :

B = X- M = Y-A.

Ce qui donne en terme de variation :

B = Y - A.

Ainsi, la dévaluation (dépréciation) agit de deux manières sur le solde courant :

- indirectement, à travers la variation des revenus induite (Y) ;

- directement, à travers l'effet qu'elle exerce sur la dépense domestique (à niveau de revenu inchangé A).

(d) 1.2.2. Effets de l'approche de l'absorption

La variation de la balance correspond à la différence entre la variation du revenu national et l'absorption. Une dévaluation (dépréciation) améliore la balance si Y augmente plus que A. Or, A résulte à la fois des variations de revenu et des variations de prix. L'accroissement de revenu entraîne une augmentation de áA de l'absorption, á étant la propension marginale à absorber (ou ce que METZLER et MARSHALL appellent la propension à la dépense domestique), la valeur de á est égale à la somme de c et de e (respectivement les propensions à consommer et à investir).

La dévaluation (dépréciation) entraîne une augmentation des prix domestiques qui peut réduire l'absorption d'un montant äA, d'où :

A = áY + äA,

On a :

B = Y - (áY + äA)

= Y - áY - äA

B = Y (l - á) - äA

Y (1 - á) correspond à l'effet-revenu direct et indirect et äA à l'effet-prix direct sur l'absorption.

ALEXANDER combine ainsi les deux effets revenu et prix. Il distingue logiquement les effets selon leur vecteur : le revenu réel et l'absorption, (effet-balance = effet-revenu + effet-prix).

(e) 1.2.2.1. Effet-revenu

La première action (action indirecte) se produit lorsqu'il y a sous-emploi des capacités productives du pays. Dans ce cas, le supplément d'exportation et la baisse des importations stimulent le revenu national par l'entremise du multiplicateur du commerce extérieur. ALEXANDER distingue un « effet de ressources oisives » ou « effet de sous-emploi des ressources » et un « effet termes de l'échange ». « L'effet de sous-emploi de ressources » recouvre l'augmentation du revenu consécutive à celle du produit, à la suite d'une hausse des exportations. Toutefois « l'effet de ressources oisives » n'améliore pas obligatoirement la balance courante, bien au contraire. Pour que le multiplicateur du commerce extérieur provoque une augmentation du revenu, il faut qu'il y ait sous-emploi, sinon il y aurait un simple détournement de flux. Soit R, la modification résultant de la variation de l'emploi. L'effet de sous-emploi des ressources R (1 - á) est positif si á < 1. Or, á peut être supérieure à 1, dans le cas d'un pays instable en isolement.

L'effet positif de stimulation de revenu, qui est dû à la mise en oeuvre des capacités de production oisives (exportations) et/ou à l'expansion des activités domestiques substituts des importations, se double d'un second, lui négatif, qui procède de la diminution induite de revenu imputable à la détérioration des termes de l'échange. L'effet terme de l'échange se manifeste nécessairement car généralement la dévaluation (dépréciation) entraîne une détérioration des termes de l'échange du pays dévaluateur, donc une diminution du gain de l'échange et une réduction du revenu. C'est une influence inverse de l'effet de sous-emploi des ressources.

 

á ? 1

á 1

Effet de sous-emploi dominant

B 0

B ? 0

Effet terme de l'échange dominant

B ? 0

B ? 0

Pour ALEXANDER, le cas le plus courant correspond à á > 1. De plus, si on se trouve en situation de sous-emploi, l'effet de ressources oisives est habituellement dominant. La dévaluation (dépréciation) se traduit alors par une détérioration du solde courant.

(f) 1.2.2.2. Effet-prix

Une dévaluation ou dépréciation entraîne une hausse du niveau général des prix qui parvient, selon ALEXANDER, à diminuer l'absorption et a un effet favorable sur la balance des paiements, puisque B = Y - A. Si l'effet d'accroissement du revenu l'emporte sur la réduction du revenu tenant à la dégradation des termes de l'échange, on aura Y > 0. Pour que la dévaluation (dépréciation) réussisse, c'est-à-dire qu'elle améliore le solde de la balance courante, il faut que la variation de l'absorption soit négative (effet direct de la variation de change sur l'absorption).

Trois mécanismes permettent généralement de contracter l'absorption :

- l'effet d'encaisse ;

- l'effet de distribution de revenu ;

- l'effet d'illusion monétaire.

L'effet d'encaisse réelle (effet PIGOU) conduit les agents à réduire leurs dépenses ou à vendre des titres si l'offre de monnaie n'augmente pas. La dépréciation élève le niveau général des prix et diminue la valeur réelle des encaisses, ce qui conduit les agents à les reconstituer. Cette diminution intervient soit à la suite d'une réduction des dépenses d'importation, soit en économisant sur les autres dépenses.

Un effet de redistribution ensuite, du fait que la dépréciation améliore davantage les revenus des groupes qui ont une propension à épargner importante, au détriment de ceux qui consomment davantage. Pour ALEXANDER, la hausse des prix induite par la baisse du change a le mérite de diminuer l'absorption.

Un effet d'illusion monétaire enfin, qui entraîne une augmentation de l'épargne des agents qui s'appuient sur le relèvement de leur niveau de revenu nominal (l'épargne est donc une fonction croissante du revenu nominal).

(g) 1.2.3. Prolongements de l'approche de l'absorption : l'apport de HARRY JOHNSON

JOHNSON introduit un nouveau concept : la propension du pays à consommer les biens exportables. Il utilise alors quatre notions (la première lettre indique l'origine, la seconde la destination des biens).

Pour le pays A, il définit deux propensions :

- Caa, la propension du pays A à consommer les biens qu'il pourrait exporter ;

- Cba, la propension du pays A à consommer les biens exportés par B (ma) ;

Pour le pays B ;

- Cbb, la propension du pays B à consommer les biens qu'il pourrait exporter ;

- Cab, la propension du pays B à consommer les biens exportés par A (mb).

Deux de ces propensions sont des propensions à importer habituelles. S'il y a une baisse de revenu en B, l'effet sur les termes de l'échange dépend de trois conditions :

- la somme des propensions à importer (Cba + Cbb) : si (Cab + Cba) > 1, il y aura une amélioration des termes de l'échange pour B parce que ses importations diminuent avec le revenu. Cependant, les exportations restent élevées puisqu'elles dépendent du revenu de A qui reste inchangé ;

- la différence entre les deux propensions du pays considéré (Cba - Cbb) : si (Cba - Cbb) > 0, il y aura une amélioration des termes de l'échange de B car ses produits sont plus demandés par l'étranger que par lui-même ;

- la somme des propensions à consommer des biens exportés (Caa + Cbb) : si (Caa + Cbb) < 1, il y aura une amélioration des termes de l'échange de B, parce qu'aucun des deux pays n'absorbe trop les biens qui pourraient être exportés.

Pour apprécier l'effet sur les prix d'une variation de revenu, il faut qu'il y ait simultanément :

- (Cab + Cba) > 1 ;

- (Cba - Cbb) > 0 ;

- (Caa + Cbb) < l.

Si ces trois expressions sont positives, les deux effets se compensent et facilitent le rééquilibrage de la balance. L'approche en terme de revenu prévient les insuffisances de l'approche en terme de prix. Elle établit que les effets recherchés d'une dévaluation(dépréciation) ne persisteront que si la production l'emporte sur l'absorption. Elle présente néanmoins deux limites :

- axée sur les mécanismes d'ajustement de la balance commerciale et au mieux de la balance courante, elle ignore les mécanismes d'ajustement de la balance des paiements (balance globale) ;

- reposant sur une analyse en terme de flux, elle ignore les réajustements destocks et leurs effets.

(h) 1.3. Approche du taux de change d'équilibre et stratégies d'ouverture20(*)

Fondamentalement, l'approche du taux de change repose sur la théorie de la parité des pouvoirs d'achat (PPA), qui énonce que le taux de change d'équilibre est égal au rapport entre les niveaux de prix d'un panier de biens ''représentatifs'' dans les deux économies considérées :

P = eP*

Ou encore sous forme d'accroissement :

= +

Avec P : niveau des prix nationaux ;

P*: niveau des prix étrangers ;

e: le taux de change nominal (unités de monnaie nationale pour une unité de monnaie étrangère).On en déduit un indicateur de distorsion par rapport au taux de change d'équilibre, le taux de change réel et dont la formule est :

er =

Si l'évolution des prix nationaux est supérieure à celle des prix étrangers corrigés par le taux de change (perte de compétitivité), le taux de change réel s'apprécie : la monnaie nationale est surévaluée. Cette approche de base reste assez peu opérationnelle, car on ne peut considérer que la loi du prix unique s'applique à tous les biens. En réalité, il faut distinguer (au moins) les biens dits "échangeables'' sur le plan International et ceux qui ne le sont pas (biens domestiques). En effet, si on peut admettre que les prix s'unifient, ou, au moins, varient dans le même sens lorsqu'il existe une occurrence possible des produits nationaux avec des produits importés, certains produits sont plus ou moins protégés. Evidemment, des situations intermédiaires sont possibles telle que celles des biens locaux peu substituables, comme les produits alimentaires de base correspondant à des habitudes difficiles à modifier.

On peut montrer alors que le taux de change réel se présente comme un rapport entre les prix relatifs des biens échangeables et celui des biens domestiques des pays qui participent à l'échange. Cette méthode permet d'éviter les difficultés habituelles de mesures des taux de change réels. Elle a conduit le FMI à modifier ses modes de calculs pour les pays africains, intégrant maintenant, en partie les prix et les taux de change des pays concurrents dans l'échange international).

Er =

Le niveau général des prix domestique P se décompose en prix des produits échangeables internationalement (niveau Pe) et des biens non échangeables (niveau Pn), affecté des coefficients de pondération (a) et (1-a) respectivement. Soit :

P = Pea.Pn(1-a)

d'où en multipliant et divisant par Pt(1-a) et en écrivant q =

P =

De même, P* =

On obtient ainsi l'expression du taux de change réel en fonction des rapports de prix internes, sous l'hypothèse du prix unique (Pe = ePe*) :

e = [( ) / ( )]

Éviter la surévaluation externe de la monnaie revient donc à maintenir un rapport adéquat entre prix internes des biens échangeables et non échangeables.

Au égard de ce qui précède, le modèle qui cadre mieux avec notre travail est le dernier modèle, celui du taux de change réel en fonction des rapports de prix internes car ça permettra de garder stable les prix internes face aux multiples chocs économiques intérieurs causés par une croissance hors norme de la dépréciation monétaire qui se répercute sur le niveau général des prix causant ainsi l'inflation. D'où, grâce à ce modèle, même en période de crise liée à la dépréciation, les ménages ainsi que les entreprises congolaises peuvent profiter de la compétitivité monétaire extérieure pour garder les prix internes stables.

Section 4.02 SECTION 2. REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE

Il est question dans cette section de présenter la revue de la littérature empirique relative à notre sujet.

(a) 2.1. La revue de la littérature européenne

Parmi les différentes études empiriques européennes visualisées, nous avons retenu cinq études empiriques ayant trait avec l'objet de la présente étude.

Pierre Jaillet (1998)dans stratégies de politique monétaire, quelques enseignements du passé récent et pistes pour l'avenir aexaminé les perspectives d'avenir des stratégies de politique monétaire. Il a démontré que les Banques centrales peuvent envisager une approche combinant les éléments des deux stratégies aujourd'hui dominantes.(Objectif intermédiaire monétaire et cible d'inflation). À plus long terme, les Banques centrales seront conduites à renouveler leurs stratégies du fait de l'évolution des concepts de monnaie ou même de stabilité des prix et de l'intégration de nouveaux types d'indicateurs.21(*)

DeBandt et al. (2007) dansla répercussion à court et à long terme des variations du taux de change sur les prix d'importations dans les pays de la zone euro, ont, à travers d'une approche empirique basée sur la Co intégration sur données de panel, démontré que la phase d'appréciation de l'euro permet de retrouver une relation de long terme entre le taux de change et les prix d'importation22(*).

Henri Sterdyniak et Pierre Villa (1993) dansrégimes de change et coordination des politiques économiques en Europe,ils ont examiné et discuté sur les études empiriques qui ont comparé la stabilité des économies européennes selon le régime de change. Et ont démontré une illustration chiffrée des avantages et des défauts de chacun des régimes de change selon le type de choc qui frappe l'économie mondiale qui met en évidence les problèmes qu'ils posent quant à l'organisation et à la coopération des politiques économiques.23(*)

Michel Castel et Dominique Plihon (2009) dansrevoir le rôle des banques centrales, examinentle rôle que les banques centrales ont joué pendant la crise de l'effondrement Subprimes en août 2007, ont démontré d'une part,que le rôle des banques centrales ne peut plus se limiter à une politique monétaire de lutte contre l'inflation des prix à la consommation et à la production uniquement, mais il faut quela stabilité des prix d'actifs (immobilier, Bourse),doit faire partie aussi de leurs objectifs. D'autre part, si la fonction de prêteur en dernier ressort est essentielle, les banques centrales doivent également réformer leur politique de refinancement des banques et renforcer leur rôle prudentiel, afin de prévenir les crises financières.24(*)

Alexis Penot et Jean-Paul Pollin(1999) dansconstruction d'une règle monétaire pour la zone euro, examinent sur l'efficacité des règles de politique monétaire qui s'articule autour d'objectifs d'inflation, ont démontré par simulation d'un petit modèle économétrique que les objectifs d'inflation sont une stratégie que devrait suivre la Banque Centrale Européenne (BCE), de tels objectifs peuvent même être complétés par une règle activiste qui peut être alors utilisée comme un outil d'évaluation et d'encadrement de la politique d'une BCE qui échappe actuellement à toute forme de contrôle.25(*)

(b) 2.2. La revue de la littérature africaine

En ce qui concerne notre continent africain, nous avons retenu également cinq études qui ont marqué notre connaissance ayant trait avec notre étude, à savoir :

Hervé Talabong (2014) dansdemande de monnaie en zone CEMAC : une modélisation par coïntégration avec ruptures structurelles,aexaminé, à travers d'une approche empirique basée surl'existence d'une relation Co-intégrante de demande de monnaie dans les pays de la Commission économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) en tenant compte d'une possibilité de changements structurels affectant les agrégats macroéconomiques, démontré à travers la stabilité et l'homogénéité des comportements de demande de monnaie dans ces pays faisant face à une politique monétaire unique que si leur stabilité ne peut être remise en cause, leur hétérogénéité peut par contre accroitre la dispersion de l'inflation dans ces différents pays.26(*)

Kako KossiviNubukpo (2007)dans efficacité de la Politique Monétaire en Situation d'Incertitude et d'Extraversion : le Cas de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA),a examinéla politique monétaire conduite par la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et a démontré que cette politique souffre d'une faible efficacité d'où la prégnance de nombreuses incertitudes dans la zone et la forte extraversion qui caractérise la structure et le fonctionnement de ses institutions, sont à la base de cette inefficacité, d'où leur prise en compte permet de résoudre certains des paradoxes que suscite la politique monétaire de la BCEAO.27(*)

Kako NUBUKPO (2010) danspolitique monétaire et développement du marché régional en Afrique de l'Ouest : les défis du franc CFA et les enjeux d'une monnaie unique dans l'espace CEDEAO, a examinéla politique monétaire et développement du marché régional en Afrique de l'Ouest et adémontré sous quelles conditions la monnaie unique de la CEDEAO en projet pourrait éviter les écueils rencontrés par le Franc CFA et le pessimisme relatif à son succès, annoncé par les études prospectives, afin d'être une zone monétaire optimale et un véritable espace d'intégration commerciale et économique régionale.28(*)

Bangura M. et al. (2012), dans Exchange rate Pass-through to inflation in Sierra Leone,ont examiné, à travers d'une approche empirique basée sur le modèle VAR Structurel, démontré que la transmission du taux de change est incomplète, significatif et élevé (atteignant près de 50%). Cela suggère que la dépréciation du taux de change est une source importante de l'inflation en Sierra Leone29(*).

Zouheir A. et I. M. Sghaier (2012) danstransmission des variations du taux de change aux prix : évidence empirique pour la Tunisie et le Maroc,ont examiné la relation entre le taux de change nominal et les prix dans le cadre de la conduite de la politique monétaire en Tunisie et au Maroc, en utilisant les méthodes d'Edwards (2006) et de Gerlach et Gerlach-Kristen (2006), à travers d'une approche empirique basée surdes tests économétriques, démontré qu'en premier lieu, il n'y a pas d'évidence d'une transmission statistiquement significative des variations du taux de change nominal aux prix. En se référant à l'approche d'Edwards, en Tunisie et au Maroc, le taux de change nominal n'est pas un outil d'ajustement des effets inflationnistes des chocs et en second lieu, les variations du taux de change nominal ne constituent pas une source de perturbation de l'objectif final de maîtrise de l'inflation, poursuivi par les autorités tunisiennes et marocaines.30(*)

(c) 2.3. La revue de la littérature congolaise

Etant le champ d'investigation du présent travail, nous avons retenu dans la littérature congolaise également cinq études ayant trait strictement avec notre étude, à savoir:

MbuyiAllegraKabamba et T. KojackKondolo (2020) dans impact du Policy mix sur la stabilité du niveau général des prix en République Démocratique du Congo, ont examiné l'impact de la coordination des politiques monétaire et budgétaire sur la stabilité du niveau général des prix en RDC et ont démontré l'existence de cette coordination durant quelques années. Aussi, cette coordination présente des effets positifs sur la stabilité du niveau général des prix. Ont proposé à travers ces preuves que la Banque Centrale du Congo (BCC) doit travailler d'arrache-pied avec le gouvernement congolais pour assurer la stabilité du niveau général des prix.31(*)

Christopher TWAIBU HEMEDI et Amani ASSUMANI (2020) dansEffets de la politique monétaire sur le taux de change en RD Congo par l'algorithme de représentation d'Engel et Granger,ont examiné la vérification des effets de la politique monétaire sur la stabilité externe de la monnaie nationale à une période de 17 ans, à travers d'une approche empirique basée sur le modèle à correction d'erreur, l'algorithme de représentation d'Engel et Granger pour le traitement des données, démontré que le coefficient du taux de change au filtre logarithmique de la masse monétaire est de -16, 46570, toute augmentation de 1% d'offre de monnaie passant par une baisse du taux d'intérêt entraine une dépréciation de la monnaie nationale de -16, 46570%. Cette situation apprécie la monnaie étrangère au détriment de la monnaie nationale. A court terme, les variations de la masse monétaire n'ont pas toujours d'effet sur les fluctuations de taux de change, mais à la différence de long terme, la dépréciation de court terme est plus importante.32(*)

Christian Pinshi et Emmanuel Sungani (2018) dansla pertinence de l'effet pass-through : Faut-il revisiter le régime de la politique monétaire ?, ont analysé la relation entre le taux de change et les prix domestiques en RD. Congo, plus particulièrement de mesurer le degré du pass-through du taux de change nominal à l'inflation sur une période allant de Janvier 2002 à Mars 2017 et ont, à travers d'une approche empirique basée par la Co-intégration avec le modèle à correction d'erreur, démontré qu'un changement dans le taux de change affectera l'inflation plus que proportionnellement, le degré du pass-through étant relativement élevé. Une dépréciation de 1% cause une hausse du niveau général des prix de 0,38% à court terme.33(*)

Eric LuyinduladioMenga (2012)dansdegré de répercussion du taux de change sur l'inflation en RDC de 2002 à 2007, a examinéla relation entre les réactions de l'indice général des prix à la consommation et de l'indice du prix de l'essence suite aux innovations du taux de change en RDC. Il a, à travers d'une approche empirique basée sur le modèle VAR, démontré que les innovations sur le taux de change entraînent une réponse forte sur l'indice des prix à la consommation (expliquant 52% de sa variance) et l'indice des prix de l'essence (expliquant 11% de sa variance) au cours de la période.34(*)

Jonas KibalaKuma (2011)dans contribution à l'explication de la volatilité du taux de change en R.D. Congo : Approche par la modélisation VAR, a examiné la dynamique du taux de change en RDC de 2007 à 2010. Il a, à travers d'une approche empirique basée sur la modélisation VAR, démontré une causalité unidirectionnelle du taux d'inflation au taux de change. Et a parvenu à montrer que la variation du taux d'inflation est la cause de la volatilité du taux de change en RDC. Et il a proposé des suggestions suivantes : (i) Déterminer/faire respecter le plafond de concours au trésors ; (ii) Amincir les dépenses de « souveraineté » ; (iii) Réorienter les IDEE dans les secteurs de production des biens capitaux et de consommation de masse (relever la classe locale moyenne d'affaires) ; (iv) Contrôler le marché de change en réorganisant le système financier et bancaire (Rendre le crédit accessible aux congolais en monnaie nationale) ; (v) Mettre en place un système de contrôle des flux des capitaux étrangers35(*).

Article V. CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE

Il nous a paru impératif dans le cadre de ce deuxième chapitre de notre étude qui s'intitule cadre d'analyse théorique, de faire une revue sur les fondements théoriques de la stabilité interne et externe des prix, ainsi qu'à la revue de la littérature qui nous a servi de référence scientifique pour notre étude, dans la mesure où il nous a offert la théorie sur laquelle se basera notre travail.

Au regard de ce qui précède, le chapitre suivant présente l'analyse de la politique monétaire et de change en RDC.

Article VI. CHAPITRE III. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET POLITIQUE DE CHANGE EN RDC

Le présent chapitre axé sur l'analyse des politiques monétaire et de change a pour objectif d'analyser l'efficacité de ces politiques durant la période sous étude. Il est subdivisé en deux sections. La première présente le cadre de mise en oeuvre de la politique monétaire et la seconde s'attèle sur l'évolution de la politique de change en RDC.

Section 6.01 SECTION 1. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC

Il est question dans cette section, d'analyser l'efficacité de la politique monétaire mise en oeuvre par la Banque Centrale du Congo durant la période sous étude au travers son arsenal instrumental. Cinq points seront abordés dans cette section, à savoir : i) l'évolution de l'offre de monnaie ; ii) l'évolution du multiplicateur monétaire ; iii) l'évolution du dispositif instrumental ; iv) relation objectif et instruments de la politique monétaire ; v) analyse de la stabilité du taux d'inflation.

(a) 1.1. Evolution de l'offre de monnaie

L'évolution de l'offre de monnaie de la BCC fait référence à la façon dont la quantité de monnaie en circulation dans l'économie congolaise a évolué au fil du temps. Comme vu précédemment au premier chapitre, dans une économie où prévaut la monnaie fiduciaire, comme le cas des économies contemporaines, c'est l'État qui contrôle la quantité de monnaie et cette offre de monnaie peut se présenter sous la forme de : la masse monétaire, le stock monétaire et la base monétaire.

En effet, s'agissant de l'évolution de l'offre de monnaie, celle-ci peut être mesurée par différents agrégats monétaires, tels que la M1 (monnaie fiduciaire en circulation et les dépôts bancaires à vue) ou la M2 (M1 plus les comptes d'épargne). Comme toute évolution économique, l'évolution de l'offre de monnaie de la BCC peut être positive ou négative, reflétant ainsi les conditions économiques sous-jacentes et les actions de la BCC pour réguler la quantité de monnaie disponible. Elle peut varier d'année en année en fonction de différents facteurs économiques, politiques et financiers.

Tableau 1: Evolution de l'offre de monnaie (en millions de CDF) fin période de 2013 à 2022

Années

Base monétaire

Masse monétaire

Multiplicateur monétaire

2013

994,4

3.492,4

3,51

2014

1.134,0

3.965,6

3,5

2015

1.267,7

4.355,8

3,44

2016

1.619,9

5.337,8

3,3

2017

1.984,1

7.842,9

3,95

2018

2.483,2

9.843,2

3,96

2019

3.039,7

12.727,5

4,19

2020

3.810,6

19.255,6

5,05

2021

5.840,2

24.957,0

4,27

2022

6.987,4

25.347,5

3,63

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

Il ressort de la lecture de ce tableau que l'offre de monnaie centrale a augmenté sensiblement durant la période sous-étude. S'agissant de la masse monétaire, elle a aussi augmenté passant de 3 492,4 millions de CDF en 2013 à 25 347,5 millions de CDF, soit une augmentation de 625,79%.

Graphique 1 : Evolution de l'offre de monnaie (en millions de CDF) fin période de 2013 à 2022

Source : Auteur à l'aide du tableau n°1.

On peut lire du graphique n°1 l'évolution d'une relation directe entre la base monétaire et la masse monétaire. Les augmentations de la base monétaire sont accompagnées des celles de la masse monétaire. Un accroissement de 14% de base monétaire entre 2013 et 2014 a occasionné un accroissement de la masse monétaire de même pourcentage. Cependant, durant les deux dernières années, la base monétaire a augmenté beaucoup plus proportionnelle que celle de la masse monétaire.

A titre illustratif, la base monétaire a augmenté de 19% entre 2021 et 2022 mais la masse monétaire n'a augmenté que de 1,5% durant cette période.

(b) 1.2. Evolution du multiplicateur monétaire

Le multiplicateur monétaire est la théorie qui explique comment quel montant de crédit (masse monétaire) peut être distribué par les banques à partir de la base monétaire créée par la banque centrale.

Selon la théorie, l'expansion des crédits dans le système bancaire serait le multiple de la monnaie centrale. Ce qui veut dire que les banques peuvent accroître leurs crédits que si elles disposent de la monnaie centrale supplémentaire. Ces crédits engendrent de nouveaux dépôts se traduisant par un besoin de monnaie centrale, qui absorbent une fraction de la monnaie centrale dont disposaient les banques initialement (par exemple par le phénomène de « fuites » hors système bancaire).

Le processus se poursuit jusqu'à ce que les banques ne possèdent comme monnaie centrale excédentaire que le volume équivalent aux « fuites » sur leurs dépôts.36(*)

Graphique 2 : Evolution du multiplicateur monétaire de 2013 à 2022

Source : Auteur à l'aide du tableau n°1.

Il est fort de constater qu'en République Démocratique du Congo, le multiplicateur monétaire est resté quasi stable pendant une longue période, en passant respectivement de 3,51 en 2013 à 3,63 en 2022. Soit une variation de 0,12 en valeur absolue. Il sied aussi de noter qu'à la lumière du graphique n°2 ci-dessus que durant la période de 2017 à 2020 le multiplicateur monétaire a été instable. Cette instabilité peut se justifier par des troubles prés et post électoraux et la crise sanitaire à corona virus.

(c) 1.3. Evolution des instruments de la politique monétaire

Il est question dans ce point de voir et d'analyser les différentes interventions de la BCC à travers son dispositif instrumental pour réguler l'offre de monnaie et lutter contre l'instabilité monétaire.

(d) 1.3.1. Taux directeur

Le principal taux directeur de la BCC est le taux de prêt à court terme. Il constitue un instrument important que dispose l'autorité monétaire pour lutter contre les chocs exogènes et endogènes. Sa diminution montre la volonté de la BCC a amélioré le coût de crédit et par conséquent a augmenté l'offre de monnaie. Son augmentation restreint le potentiel d'octroi de crédit des banques et par ricochet diminue l'offre de monnaie.

Tableau 2 : Evolution du Taux directeur et du taux d'inflation (officiels) de la BCC fin période de 2013 à 2022

Année

Taux directeur

Taux d'inflation

Taux d'intérêt réel

2013

2

1,08

0,92

2014

2

1,26

0,74

2015

2

1,6

0,40

2016

7

25,04

-18,04

2017

20

54,71

-34,71

2018

14

7,23

6,77

2019

9

4,59

4,41

2020

18,5

15,8

2,7

2021

7,5

5,3

2,2

2022

8,25

13,1

-4,85

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

Durant la période sous étude, l'autorité monétaire a modifié sept fois le taux directeur. Il est passé de 2% entre 2013 et 2015 à 7% en 2016, 20% en 2017, 14% en 2018, 9% en 2019, 18,5% en 2020, 7,5% en 2021, et 8,25% en 2022.

Etant l'un des instruments les plus importants de la politique monétaire utilisée par la Banque Centrale du Congo (BCC) pour réguler l'inflation et l'activité économique dans le pays. Le taux directeur est le taux d'intérêt auquel les banques commerciales peuvent emprunter des fonds à la BCC.

En 2013, la Banque Centrale du Congo avait revu à la baisse le taux directeur à deux reprises de 4,0 % en 2012 à 3,0 % à fin février 2013 et au second semestre, le taux directeur avait baissé à 2,0 %ce qui constitue un niveau historique le plus bas. Il est resté constant jusqu'à 2016 où il était passé de 2,0 % à 7,0 %, et en 2017, le taux était passé de 7,0% à 20,0% suite à la volonté de contrer les tensions inflationnistes.

Ainsi, le taux de base était passé de 20,0% à 14,0%, le 28 juin 2018. Le même taux de base était passé de 14,0% à 9,0%, le 02 mai 2019. Cette baisse visait à alléger les conditions d'octroi des crédits, en vue de contribuer au financement de l'économie. Et en 2020, ce taux était réajusté à deux reprises pour le situer jusqu'à 18,5%.

En 2021, La Banque Centrale du Congo avait procédé à la révision à la baisse de son principal taux directeur, à quatre reprises, dont trois au premier semestre.Ensuite en 2022, le taux directeur de la Banque Centrale du Congo (BCC) était relevé de 7,5 à 8,25 %suite à la décision prise à l'issue de la réunion du Comité de politique monétaire.37(*)

(e) 1.3.2. Coefficient de réserves obligatoires

Le coefficient de réserves obligatoires est un instrument utilisé par la Banque Centrale du Congo (BCC) pour lutter généralement contre le choc structurel de liquidités. En date du 03 octobre 2013, il était revu à la hausse passant de 7,0 à 8,0 %. Ce qui permit de ponctionner 61,1 milliards de CDF en 2013 contre 35,5 milliards une année plus tôt.

En 2014, le coefficient de la réserve obligatoire avait permis de ponctionner 16,1 milliards de CDF contre un niveau programmé de 26,7 milliards. La ponction réalisée par la réserve obligatoire en 2015 a été moins importante que prévu, soit une stérilisation de 7,7milliards de CDF pour un niveau programmé de 48,4 milliards.

Cette ponction demeurait faible par rapport à celle réalisée l'année précédente, soit 16,1 milliards. Cette faible ponction tenait de la modification du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie nationale, passant de 5,0% à 2,0% au mois d'avril.

En 2016, les coefficients de la réserve obligatoire étaient revus à la hausse à deux reprises dont la première majoration avait porté les coefficients sur les dépôts en devises de 8,0 % à 10,0 % pour les dépôts à vue et de 7,0 % à 9,0 % pour ceux à terme qui avait hissé la ponction via cet instrument à 50,5 milliards de CDF. La seconde hausse, ayant porté les coefficients à 12,0 % sur les dépôts à terme et 13,0 % sur les dépôts à vue, occasionnant un accroissement de la stérilisation pour un volume de 60,1 milliards de CDF.

L'année 2017 n'avait pas connu des modifications jusqu'au mois d'avril 2020 où le coefficient de la réserve obligatoire appliquée sur les dépôts à vue en monnaie nationale a été abaissé de 2,0% à 0,0% qui avait permis une ponction de la liquidité à la hauteur de 533,6 milliards de CDF contre celle qui était programmée de 205,6 milliardsgrâce au bon comportement du coefficient.

Les coefficients de la réserve obligatoire sont restés inchangésen 2021 par rapport à leurs niveaux de 2020, ce qui a permis de ponctionner la liquidité à hauteur de 780,8 milliards de CDF contre celle programmée de 422,3 milliards de CDF.38(*)

La Banque Centrale du Congo avait procédé, depuis le mois de janvier 2022, à la levée de la réserve obligatoire selon la monnaie des dépôts. Cette disposition avait l'avantage de rétablir les positions excédentaires des réserves des banques et de restaurer le potentiel d'octroi des crédits en monnaie nationale pour poser les jalons de la dé-dollarisation progressive de l'économie.

La structure des coefficients de la réserve obligatoire était inchangée, les dépôts en devises à vue et à terme étant établis respectivement à 13,0% et 12,0% et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 0,0%, ce qui avait permis de ponctionner 378,6 milliards de CDF.39(*)

Tableau 3 : Evolution de l'instrument coefficient de réserves obligatoires (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin période de 2013 à 2022

Années

Instrument coefficient de réserves obligatoires

Taux d'inflation

2013

61,1

1,08

2014

16,1

1,26

2015

7,7

1,6

2016

60,1

25,04

2017

533,6

54,71

2018

376,8

7,23

2019

225,0

4,59

2020

533,6

15,8

2021

780,8

5,3

2022

378,6

13,1

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

L'analyse de ce tableau nous montre clairement une évolution à tendance proportionnelle entre les deux variables. S'agissant du coefficient de réserves obligatoires, il a augmenté de 7,7 milliards de CDF à 533,6 milliards de CDF entre 2015 jusqu'à 2017, soit une variation de 6 829,87% ce qui constitue la plus grande variation durant la période sous étude.

(f) 1.3.3. Fourchettes d'appel d'offres du Bon BCC

Elles sont utilisées généralement pour le choc de liquidité transitoire. Son évolution est influencée par le taux d'intérêt. En 2013, elle est passée de 1,5% en 2012 à 5%,ce qui reflétait la nécessité pour la BCC de lutter contre l'inflation persistante dans le pays.

L'année 2014 était caractérisée par la stabilité dont l'encours qui était établi à 164,3 milliards de CDF à fin 2013, s'est situé à 107,4 milliards à fin 2014. Au 31 décembre 2015, l'encours s'est situé à 47,0milliards de CDF, dégageant une injection de 60,4milliards par rapport à 2014.

En 2016, ses actions se sont soldées par une injection de 38,5 milliards de CDF portant l'encours à 8,5 milliards.Le Bon BCC avait ponctionné moins en 2017 que le niveau programmé dont son encours avait atteint 35,0 milliards de CDF contre celui de 71,5 milliards attendus. Comparativement à la réalisation de 2016, cet encours traduisait une injection de 26,5 milliards de CDF.

Le Bon BCC était resté actif en 2018 dont l'encours s'est établi à 42,5 milliards de CDF enregistrant une ponction de 7,5 milliards par rapport à fin 2017. Et en 2019, son encours s'est établi à 55,0 milliards de CDF, dégageant une ponction de 12,5 milliards de CDF dont le volume des transactions s'est chiffré à 748,5 milliards de CDF avec une hausse de 18,0% par rapport à l'année 2018.

Au premier semestre de l'année 2020, suite au faible niveau de liquidité bancaire noté à partir du mois de juillet avait entraîné une hausse du taux moyen pondéré des bons de 7 jours qui s'est établi à 2,66% en moyenne, avec un pic de 5,43% au mois de mars. Et au second semestre, le taux moyen pondéré du Bon BCC de 7 jours était passé à 12% à fin décembre 2020.

Au cours de l'année 2021, il s'est observé une réduction du taux moyen pondéré du Bon BCC à 7 jours. Aux six premiers mois de l'année 2021, le taux moyen pondéré du Bon BCC à 7 jours s'est établi à 6,29% en moyenne mensuelle contre un niveau moyen de 4,82% observé au second semestre de l'année.40(*)A fin juillet 2022, l'encours du bon BCC s'est situé à 60,0 milliards de CDF contre 15,0 milliards à fin juin2022.

En cumul annuel, il s'est observé une injection annuelle de 50,0 milliards de CDF. Les coûts mensuel et annuel du Bon BCC se sont établis respectivement à 106,94millions de CDF et 471,53millions.41(*)

Tableau 4 : Evolution de l'instrument fourchettes d'appel d'offres du bon BCC (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin période de 2013 à 2022

Années

Instrumentfourchettes d'appel d'offres du bon BCC

Taux d'inflation

2013

164,3

1,08

2014

107,4

1,26

2015

47,0

1,6

2016

38,5

25,04

2017

35,0

54,71

2018

42,5

7,23

2019

55,0

4,59

2020

15,0

15,8

2021

110,0

5,3

2022

60,0

13,1

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

Il ressort de la lecture de ce tableau que l'instrument fourchettes d'appel d'offres du bon BCC a baissé sensiblement durant la période comprise entre 2013 jusqu'à 2020. Soit un taux de -90,87% de variation à tendance baissière.

(g) 1.4. Relation objectif et instruments de la politique monétaire

Il est question dans ce point d'analyser l'efficacité des différentes interventions de la BCC à travers son dispositif instrumental pour réguler l'offre de monnaie et lutter contre l'instabilité monétaire.

(h) 1.4.1. Taux directeur

Théoriquement sa diminution montre la volonté de la BCC a amélioré le coût de crédit et par conséquent a augmenté l'offre de monnaie et son augmentation restreint le potentiel d'octroi de crédit des banques et par ricochet diminue l'offre de monnaie.

Graphique 3 : Evolution du Taux directeur et du taux d'inflation (officiels) de la BCC fin période de 2013 à 2022

Source : Auteur à l'aide du tableau n°2.

Il ressort clairement que les deux variables évoluent dans le même sens contrairement à la théorie économique, qui dit : la hausse (baisse) du taux directeur s'accompagne de la baisse (hausse) du taux d'inflation et vice-versa. Donc nous pouvons conclure que la politique monétaire de la BCC durant la période sous étude était inefficace.

Tableau 5 : Analyse de la corrélation entre le taux directeur et le taux d'inflation fin période (de 2013 à 2022)

 

TD

TINF

TD

1

0.702951

TINF

0.702951

1

Source : Auteur à l'aide du logiciel Eviews 10

Nous avons obtenu un coefficient de corrélation (r= 0,702951) se rapprochant de +1, ce qui nous indique l'existence d'une forte corrélation entre le taux directeur et le taux d'inflation. En conséquence, si une corrélation est positive, cela signifie que lorsqu'une variable augmente, l'autre tend à augmenter aussi. C'est qui veut dire que le Taux directeur accroit proportionnellement avec le Taux d'inflation.

D'où l'existence d'une relation entre les deux variables. Donc nous pouvons conclure avec exactitude que la politique monétaire était inefficace durant la période sous étude.

(i) 1.4.2. Coefficient des réserves obligatoires

Utilisé par la Banque Centrale du Congo (BCC) pour lutter généralement contre le choc structurel de liquidités. Son augmentation doit s'accompagner avec une diminution de liquidités.

Graphique 4 : Evolution de coefficient de réserves obligatoires et du taux d'inflation de 2013 à 2022

Source : Auteur à l'aide du tableau n°3.

Nous avons constaté que les deux variables évoluent dans le même sens ce qui est contraire à la théorie économique d'où la hausse (baisse) du coefficient de réserves obligatoires s'accompagne de la baisse (hausse) du taux d'inflation et vice-versa.

Donc nous pouvons conclure que la politique monétaire de la BCC durant la période sous étude à travers son instrument de coefficient de réserves obligatoires était inefficace.

(j) 1.4.3. Fourchettes d'appel d'offre du bon BCC

Utilisées généralement par la BCC pour le choc de liquidité transitoire. Cet instrument permet de réguler la liquidité dans l'économie.

Graphique 5 : Evolution des fourchettes d'appel d'offres du bon BCC et du taux d'inflation de 2013 à 2022

Source : Auteur à l'aide du tableau n°4.

Nous constatons une évolution des deux variables évoluant dans le même sens à l'exception de 2015 jusqu'à 2018 où l'accroissement de l'inflation avait incité l'autorité monétaire à réduire ses fourchettes d'appel d'offres.

Nous pouvons conclure que la politique monétaire de la BCC durant la période sous étude à travers son instrument des fourchettes d'appel d'offres du bon BCC était inefficace.

(k) 1.5. Analyse de la stabilité du taux d'inflation

Entre 2013 jusqu'à 2022, le taux d'inflation en RDC est resté relativement instable. Il y a eu des pics et des creux tout au long de la période sous étude. Le taux d'inflation était de 1,08 % en 2013. Cependant, la Banque Centrale du Congo avait indiqué une évolution maitrisée et contenue de l'inflation qui s'est établie à 1,26 % en 2014 contre 1,08 % en 2013.

En 2015, l'inflation demeurait toujours sous contrôle, s'établissant à 1,60 % contre 1,26% en 2014. Arrivé en 2016, l'indice des prix à la consommation des ménages avait affiché une forte hausse de 25,04 %, largement supérieur à la cible de 4,20 %, contre 1,60 % en 2015.L'Indice des Prix à la Consommation produit par la BCC en 2017, avait révélé une forte accélération de l'inflation, soit 46,83% contre 25,04% en 2016. Le taux d'inflation avait atteint 7,23% en 2018 après 54,71% en 2017.

Cette désinflation a été consécutive, d'une part, à la stabilité du taux de change et, d'autre part, au renforcement de la coordination des politiques budgétaire et monétaire. La variation annuelle de l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) s'est établie à 4,59% en 2019 contre 7,23% l'année précédente.Par ailleurs, en 2020 le taux d'inflation était séparé en trois périodes :

- la première, au premier trimestre, marquée par la réalisation de faibles taux d'inflation mensuels, avec une moyenne de 0,55% ;

- la deuxième, d'avril à juillet, caractérisée par une forte accélération des prix par un taux moyen mensuel de 2,50% ;

- la troisième, d'août à décembre, était marquée par le retour de la stabilité, avec un taux moyen mensuel de 0,63%.

En 2021, le taux d'inflation moyen mensuel s'est situé à 0,43%. En effet, en rythme annuel, la variation de l'Indice Général des Prix à la Consommation, telle que calculée par l'Institut National des Statistiques (INS), dégageait une inflation globale de 5,3% contre 15,8% une année auparavant.

Le taux d'inflation cumulé au septième mois en 2022 était porté à 6,832% et en glissement annuel, il ressort à 9,452%. En annualisé, il s'est établit à 13,1%, soit un niveau largement au-dessus de sa cible de moyen terme de 7,0% l'an.

Tableau 6: Evolution des types d'inflation fin période en RDC (de 2013 à 2022)

Années

Taux d'inflation (en %)

Types d'inflation

2013

1,08

Inflation courte ou lente (faible)

2014

1,26

Inflation courte ou lente (faible)

2015

1,60

Inflation courte ou lente (faible)

2016

25,04

Inflation déclarée ou ouverte

2017

54,71

Inflation déclarée ou ouverte

2018

7,23

Inflation modérée ou rampante

2019

4,59

Inflation courte ou lente (faible)

2020

15,8

Inflation déclarée ou ouverte

2021

5,31

Inflation modérée ou rampante

2022

13,10

Inflation déclarée ou ouverte

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

Moyenne de l'inflation faible : 0,853, Moyenne de l'inflation ouverte : 10,865, Moyenne de l'inflation modérée : 1,253. Au regard de nos moyennes, nous avions constaté que la RDC fait beaucoup plus face à l'inflation ouverte qui est caractérisée par une hausse rapide et continue des prix, généralement supérieure à 10% par an. Cette inflation peut être due à plusieurs facteurs économiques, tels que la mauvaise gestion, la corruption, l'instabilité politique, etc.

Cette inflation peut avoir des conséquences néfastes sur l'économie et la société, telles que la dépréciation monétaire, l'augmentation du taux d'intérêt, la baisse de l'investissement, la hausse du chômage, etc.

Tableau 7 : Bilan de la stabilité monétaire en RDC

 

Type d'inflation

Fréquence

Pourcentage

Fréquence cumulée

Situation maitrisable

Courte

4

40%

40%

Modérée

2

20%

60%

Situation non maitrisable

Déclarée

4

40%

100%

Galopante

0

0%

100%

Source : Auteur à l'aide du tableau n°7.

Il ressort de ce bilan pendant la période sous étude une situation maitrisable en valeur de 60% du cumul inflationniste. Par conséquent, la stabilité monétaire en RDC était maitrisable pendant la période sous étude.

Section 6.02 SECTION 2. ANALYSE DE LA POLITIQUE DE CHANGE EN RDC

Il est question dans cette section d'analyser l'efficacité des interventions de l'autorité monétaire par rapport au niveau des prix intérieurs. Sur ce, trois différents points sont abordés dans cette section, à savoir : i) l'évolution du taux de change ; ii) l'évolution des réserves de change ; iii) corrélation intervention de la BCC et Stabilité du taux de change.

(a) 2.1. Evolution du taux de change

L'évolution du taux de change en RDC a été marquée par une instabilité depuis plusieurs années, suite à la faiblesse de la monnaie nationale vis à vis des devises étrangères notamment le dollar américain.

En effet, fixé à 1,3 CDF à l'indicatif et à 1,48 CDF au parallèle depuis sa mise en circulation en juin 1998 jusqu'à 2012, soit 14 années plus tard , le cours de change a connu une dépréciation drastique de la monnaie nationale, se situant à 915,2 CDF à l'indicatif et à 923,6 CDF au parallèle en 2012, soit un taux de dépréciation de 70 300 % à l'indicatif et de 62 305 % au parallèle.

Cependant, le cours de change parallèle était établi à 938,0 CDF/USD soit une dépréciation de 1,13 % et à 925,5 CDF/USD à l'indicatif à fin décembre 2013 avec un taux de dépréciation de 1,56 %.

Le marché des changes était resté globalement stable, établissant le cours de change parallèle à 932,3 CDF le dollar à fin décembre 2014 soit une appréciation de 0,61 % et à 924,5 CDF à l'indicatif avec un taux de 0,11 % d'appréciation de la monnaie nationale par rapport à son niveau de l'année précédente.

Cette appréciation s'est arrêtée en 2015, avec un taux de 0,38 % de dépréciation, établissant ainsi le cours de change à l'indicatif à 928,0 CDF et au niveau parallèle de 0,5 %, établissant son cours à 937,0 CDF. Cette dépréciation s'est accrue en 2016, dont le cours de change parallèle s'établissait à 1.269,0 CDF soit un taux de dépréciation de 35,43 % et celui de l'indicatif à 1.216,0 CDF soit un taux de dépréciation de 31,03 %.

En 2017, le marché de change était caractérisé par la poursuite de la dépréciation du taux de change. Sur le marché parallèle, la monnaie nationale s'est dépréciée au taux de 27,34 % fixant son cours à 1.616,0 CDF et à l'indicatif au taux de 30,92 % avec son cours de 1.592,0 CDF.

L'année 2018, caractérisée par le ralentissement sensible du rythme de dépréciation du taux de change, le taux de dépréciation était de 2,74 % au cours de 1.635,62 CDF à l'indicatif et sur le marché parallèle, le taux de dépréciation était de 3,65 % avec son cours de change de 1.675,0 CDF. Il sied de signaler que ce ralentissement du rythme de dépréciation de la monnaie nationale était résulté de la bonne coordination des politiques macroéconomiques sur fond d'un bon comportement de cours des matières premières. Arrivé 2019, avec le ralentissement moins soutenu, la monnaie nationale s'est encore dépréciée à 2,2 % avec un cours de change à 1.672,95 CDF à l'indicatif et au parallèle à 1.725,67 CDF soit un taux de dépréciation de 2,9 %.

Et en 2020, les transactions se sont traduites par une perte profonde de la valeur externe du franc congolais en raison notamment de la pandémie de COVID-19 et des mesures de confinement, établissant ainsi une dépréciation au taux de 15,2 % soit un cours de change à 1.971,8 CDF à l'indicatif et de 14,6 % soit 2.020,0 CDF au parallèle.

En 2021, le cours de change s'est situé à 2.000,0 CDF soit un taux de dépréciation de 1,41 % à l'indicatif et à 2.044,7 CDF avec un taux de dépréciation de 1,21 % contre respectivement 15,16 % et 14,57 % de l'année précédente. Ensuite, le cours de change à l'indicatif se situait à 2.004,77 CDF avec un taux de dépréciation de 0,24 % et à 2.116,00 CDF avec un taux de dépréciation de 3,49 % en 2022 par rapport à l'année précédente.

Il est important de noter que l'instabilité économique générale de la RDC et les interventions de nombreux acteurs non étatiques sur le marché rendent difficile tout suivi précis du taux de change. Les investisseurs et les agents économiques doivent donc être prudents et prendre en compte les risques de variation au moment de planifier leurs opérations en RDC.

Tableau 8: Evolution du taux de change officiel fin période de 2013 à 2022

Années

Indicatif (en cdf)

Parallèle (en cdf)

Variation (ind) en %

Variation (par) en %

2013

925,5

938

1,13

1,56

2014

924,5

932,3

0,11

0,61

2015

928

937

0,38

0,5

2016

1 216

1 269

31,03

35,43

2017

1 592

1 616

30,92

27,34

2018

1 635,62

1 675

2,74

3,65

2019

1 672,95

1 725,65

2,2

2,9

2020

1 971,80

2 020

15,2

14,6

2021

2 000

2 044,7

1,41

1,21

2022

2 004,77

2 116

0,24

3,49

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

Nous avons constaté une évolution à trois périodes. La première période allant de 2013 à 2015 faisait état de stabilité du taux de change avec un taux de dépréciation de 0,27 % à l'indicatif et une appréciation de 0,11 % au parallèle de la monnaie nationale. Ainsi, à la deuxième période, le cycle glorieux de stabilité du taux de change était rompu en 2015 où la monnaie nationale s'est dépréciée jusqu'à perdre 31,03 % de sa valeur en 2016 à 1'indicatif (l 216 CDF/USD) comparativement à sa valeur en décembre 2015 (928 CDF/USD).

Le taux de change était resté stable dans une période allant de fin 2017 jusqu'à fin décembre 2019 avec un taux de dépréciation de 5,08 % à l'indicatif et de 6,79 % au parallèle par rapport à décembre 2017.

La troisième période, caractérisée d'instabilité où la monnaie nationale a perdu 19,83 % de sa valeur monétaire à l'indicatif et de 22,62 % au parallèle par rapport à la fin de la période précédente.

Graphique 6 : Evolution du taux de change officiel fin période de 2013 à 2022

Source : Auteur à l'aide du tableau n°8.

Il ressort clairement que les deux variables évoluent dans le même sens avec une tendance haussière durant la période sous étude.

(b) 2.2. Evolution des réserves de change

Les réserves de change d'un pays font référence aux devises étrangères détenues par la banque centrale pour réguler les fluctuations de la monnaie locale sur le marché international.Elles se sont consolidéesatteignant un montant de 1.745,4 millions de USD au 31 décembre 2013. Au terme de l'année 2014, le stock des réserves de change s'est fixé à 1.644,46 millions de USD, contre 1.745,1 millions à fin 2013. En moyenne mensuelle, les réserves ont baissé de 20,1 millions de USD contre 6,1 millions en 2014.

Il s'en est dégagé un stock de réserves de 1.403,6 millions de USD à fin décembre 2015. A la suite de la baisse des exportations congolaises des biens et services, le niveau des réserves de change a baissé en 2016 à 845,4 millions de USD. En 2017, le niveau des réserves internationales a repris un trend haussier.

A cet effet, il a été réalisé des réserves d'un import de 844,0 millions de USD, après un creux de 660,4 millions en septembre 2017, contre 845,4 millions en 2016. A fin décembre 2018, les réserves de change se sont établies à 879,5 millions de USD, soit une accumulation de près de 35,0 millions par rapport à fin décembre 2017. Les réserves internationales se sont établies à 1.141,3 millions de USD en 2019 contre 879,5 millions en 2018, soit un relèvement de près de 261,8 millions, suite à l'encaissement de l'appui à la balance des paiements du FMI.

A fin décembre 2020, les réserves de change se sont situées à 708,89 millions de USD. À fin décembre 2021, les réserves internationales se sont situées à 2.751,33 millions de USD, contre 708,9 millions à la période correspondante de 2020.

Ce niveau des réserves en 2021 représente un accroissement de 2.042,4 millions de USD par rapport à 2020. Et enfin, au 29 juillet 2022, les réserves internationales se sont établies à 4.156,90 millions de USD, contre 3.986,26 millions au décembre 2021, soit un accroissement de 4,28 %. Ce niveau des réserves correspond à 2,51 mois d'importations des biens et services.

(c) 2.3. Corrélation intervention de la BCC et Stabilité du taux de change

La Banque Centrale du Congo peut, en cas de forte volatilité du taux de change ou pour le besoin de conforter les réserves officielles de la République, intervenir sur le marché des changes pour céder ou acquérir les devises étrangères contre la monnaie nationale. Elle intervient à travers les opérations de gré à gré ou par voie d'adjudication bilatérale, essentiellement sur base de la méthode hollandaise. La Banque Centrale du Congo intervient sur le marché des changes pour lisser les fluctuations du taux de change ou conforter le niveau des réserves internationales.42(*)

En 2013, l'unique cession des devises d'un import de 24,0 millions de USD du mois de janvier avait permis de contrer les pressions sur le taux de change qui s'est établi à 938 CDF. La BCC avait procédé aux achats de gré à gré d'un import de 611,6 millions de USD sur le marché des changes en 2014, ramenant ainsi le taux de change à 932,3 CDF en fin période.

En 2015, en baissant ces achats à 185,5 millions par rapport à l'année précédente suite à la contraction des recettes et en vendant 55,6 millions de ses devises sur le marché des changes, qui ont accru le taux de change à 937 CDF.

Avec une dépréciation très remarquable de la monnaie nationale suite à l'instabilité politique en 2016, la BCC a visé essentiellement sur l'objectif de lissage des fluctuations du taux de change en augmentant sa vente à 248,25 millions de USD tout en ajustant ses achats à 1,5 millions de USD sur le marché des changes dans le but de contrer cette dépréciation, mais cela fut un échec car le taux de change avait grimpé jusqu'à atteindre 1 269 CDF en fin période.

En 2017, deux périodes ont été mises en exergue. La première faisait état des fortes pressions sur le marché des changes. La seconde était marquée par la baisse des tensions résultant des effets des mesures de riposte mises en oeuvre par le Gouvernement et la Banque Centrale qui s'agissaient notamment sur la campagne de sensibilisation de rapatriement des devises par les miniers, ce qui a occasionnée la vente des devises d'un import de 117,9 millions de USD et un achat de 53 millions de USD sur le marché des changes.

En 2018, l'Institut d'émission était intervenu de façon indirecte, en exécutant certaines dépenses publiques à hauteur de 312,0 millions de USD aux besoins de financement des élections de décembre 2018, soit environ 513,8 millions. Il en était de même en décembre 2019, lequel a été marqué par l'encaissement d'un import de 1 millions de USD.

En 2020, la BCC avait intervenu en deux périodes sur le marché de change, dont la première faisait état d'un achat à hauteur de 20 millions de USD. Et la seconde, en vendant à hauteur de 53,5 millions de USD. Au cours de l'année 2021, le marché de change de la RDC a brassé 1 milliard 256,8 millions USD sur les opérations d'achat contre 213,6 millions USD pour les opérations de vente de la devise américaine. Maintenant ainsi stable le taux de change avec un faible taux de dépréciation, soit 1,21% par rapport à l'année précédente dont le taux était de 14,6 %.

En 2022, le gros des opérations sur le marché de change s'est effectué dans les banques commerciales à raison de 583,88 millions pour l'achat et 361,93 millions à la vente, précise la BCC, soit au total un volume de transactions de 945,81 millions USD. Dans les bureaux de change agréés, seulement 8,92 millions USD à l'achat et 370.000 USD à la vente ont été retracés pendant la même période. Quant à la Banque centrale, en 2022, elle a vendu sur le marché de change 446,15 millions USD et acheté 826,8 millions USD, ramenant ainsi le taux de change à 2 044,7 CDF soit un taux de dépréciation de 3,49 % par rapport à l'année précédente.43(*)

Tableau 9 : Corrélation interventions de la BCC et Stabilité du taux de change

Années

Achat (en millions de USD)

Vente (en millions de USD)

Taux de change parallèle (en CDF)

2013

25

24

938

2014

611,6

0

932,3

2015

185,5

55,6

937

2016

1,5

248,25

1 269

2017

53

117,92

1 616

2018

0

0

1 675

2019

1

0

1 725,65

2020

20

53,5

2 020

2021

1 256,80

213,6

2 044,7

2022

826,8

446,15

2 116

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

Il ressort de tableau que les interventions d'achat sur le marché de change influencent les variations du taux de change parallèle à court terme et celles de ventedans la période allant de 2013 à 2016 où le taux de change a enregistré une variation haussière proportionnelle des interventions de vente.

Graphique 7 : Evolution des interventions de la BCC et la stabilité du taux de change parallèle

Source : Auteur à l'aide du tableau n°9.

Nous avons remarqué clairement que les deux variables (achat et vente) évoluent dans le même sens que son objectif de stabiliser le taux de change parallèle sur le marché de change, ce qui est contraire à la théorie économique de la politique de change. D'où cette dernière a été inefficace durant la période sous étude.

Tableau 10 : Analyse de la corrélation intervention (achat) de la BCC et Stabilité du taux de change parallèle

 

ACHAT

TCHP

ACHAT

1

0.34708

TCHP

0.34708

1

Source : Auteur à l'aide de logiciel Eviews 10

Nous avons constaté l'existence d'une corrélation positive de 0,34708 entre les interventions d'achat des devises par la BCC sur le marché des changes et la stabilité du taux de change parallèle. Ainsi, il y a une tendance à ce que les deux variables augmentent (ou diminuent) au même moment.Cela renforce à suffisance notre analyse graphiqueprécédemment. D'où l'inefficacité de la politique de change de la BCC pendant la période sous étude.

Tableau 11 : Analyse de la corrélation intervention (vente) de la BCC et Stabilité du taux de change parallèle

 

VENTE

TCHP

VENTE

1

0.47667

TCHP

0.47667

1

Source : Auteur à l'aide de logiciel Eviews 10

Il est fort de constater l'existence d'une corrélation positive de 0,47667 entre les interventions de vente des devises par la BCC sur le marché des changes et la stabilité du taux de change parallèle. Ce qui signifie qu'il y a une tendance à ce que les deux variables augmentent (ou diminuent) ensemble, ce qui contredit la théorie économique de la politique de change. D'où son inefficacité durant la période sous étude.

Article VII. CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE

Dans le cadre de ce troisième chapitre qui s'intituleanalyse de la politique monétaire et politique de change en RDC, il nous a paru nécessaire d'analyser si les politiques monétaire et de change mises en oeuvres par l'autorité monétaire en RDC ont-elles été efficacement coordonnées et cohérentes durant la période sous étude à travers ses différents instruments.

Au regard de ce qui précède, le chapitre suivant présente l'analyse empirique de la relation taux d'inflation et taux de change.

Article VIII. CHAPITRE IV. ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION TAUX D'INFLATION ET TAUX DE CHANGE

Dans ce quatrième chapitre de notre travail, il est question d'analyser empiriquement la relation entre le taux d'inflation et le taux de change, de vérifier les hypothèses que nous avons émises au début de notre travail à partir du modèle de vecteur autorégressif, et de faire un état de lieu sur les contraintes et perspectives de l'économie congolaise. Ainsi, afin de mieux appréhender un aspect d'actualité de l'économie congolaise, touchant au débat sur l'inflation et le taux de change. Nous nous sommes intéressés à étudier la synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en RDC.

A cet effet, la technique économétrique la plus usité pour identifier l'impact d'une variable sur une autre ou pour faire une analyse de cause à effet est la technique du vecteur autorégressif (VAR). Ce modèle nous permettra à travers le test de causalité au sens de Granger, l'analyse des fonctions de réponses impulsionnelles et de la décomposition de la variance, d'expliquer au mieux et voir clairement la relation de cause à effet entre le taux d'inflation et le taux de change.

Ainsi, trois sections charpentent ce chapitre. La première fait une brève présentation du modèle et estimation des paramètres. La deuxième section sur l'analyse des résultats des estimations et la vérification des hypothèses du travail. Et la troisième section s'attèlera sur les contraintes et perspectives de la politique monétaire et de change.

Section 8.01 SECTION 1. PRESENTATION DU MODELE ET ESTIMATION DES PARAMETRES

Il est question dans cette section de faire d'abord un aperçu à vol d'oiseau sur le modèle retenu, sa justification ainsi que ces différentes étapes ; ensuite de présenter les variables du modèle et enfin, de présenter les résultats de l'estimation des paramètres du modèle.

(a) 1.1. Brève présentation du modèle VAR

La modélisation VAR permet, sans recourir à une théorie économique en amont, d'avoir un cadre relativement bien adapté pour notre étude. Elle repose toutefois sur l'hypothèse que l'évolution de l'économie peut être bien approchée par la description du comportement dynamique d'un vecteur de k variables dépendant linéairement du passé.

Le modèle VAR relie les variables en se basant sur l'évolution des données elles-mêmes. Les variables dudit modèle sont agencées dans un vecteur autorégressif d'un ordre donné, mettant lesdites variables dans un cadre relationnel et à cause du caractère de ses différentes parties aléatoires, la modélisation VAR est utilisée dans le cadre de l'analyse des impacts et de causalité.

Cependant, la particularité de ce modèle est que toutes les variables ont à priori le même statut, c'est-à-dire, toutes les variables du modèle sont endogènes et chacune d'elles est fonction de ces propres valeurs passées et des valeurs passées des autres variables44(*). L'utilisation d'un modèle VAR est méthodiquement justifiée par le fait que les modèles VAR autorisent des simulations permettant de saisir les modifications des variables objectifs suite à un choc sur les variables instruments.

Les modèles VAR comportent trois avantages : en premier ils permettent d'expliquer une variable par rapport à ses retards et en fonction de l'information contenue dans d'autres variables pertinentes ce qui soulève des problèmes de cointegration, en second on dispose d'un espace d'information très large et enfin, cette méthode est assez simple à mettre en oeuvre et comprend des procédures d'estimation et des tests45(*).

Les étapes à suivre pour estimer un modèle VAR sont les suivantes :

Ø vérification de la stationnarité ;

Ø détermination du nombre de retard (décalage) optimal du modèle VAR ;

Ø test de la Causalité de Granger ;

Ø estimation des paramètres du modèle ;

Ø dynamique du modèle VAR.

(b) 1.2. Présentation des variables

Dans ce point, nous allons faire la description des variables retenues dans le modèle, mais avant tout, il sera question de présenter l'échantillon et la source des données.

(c) 1.2.1. Echantillon et sources des données

L'échantillon retenu est composé de 120 observations et les données utilisées dans cette étude sont des observations quantitatives, ce qui représente des données mensuelles allant de janvier 2013 à décembre 2022.

Il s'agit des données secondaires, issues des rapports annuels et des différents bulletins d'information statistiques de la Banque Centrale du Congo. Les variables retenues dans cette étude sont : le Taux d'inflation, la variation du Taux de change parallèle, le Taux directeur, la variation des réserves de change et la variation de la masse monétaire.

(d) 1.2.2. Description des variables

Pour saisir le contour de la présente étude et de faire des évaluations empiriques de la relation entre le taux d'inflation et le taux de change en RDC, notre choix est porté sur cinq variables, à savoir : le Taux d'inflation (TINF), la variation du Taux de change parallèle (VTCH), le Taux directeur (TD), la variation des réserves de change (VRCH) et la variation de la masse monétaire (VMM). Ce choix est justifié par la pertinence de chaque variable à apporter un élément des réponses. Ainsi nous avons :

Ø Le taux d'inflation (TINF) : est calculé en termes des variations de l'Indice des prix à la consommation. C'est le taux d'inflation mensuel, il est choisi comme indicateur de l'équilibre interne de la monnaie et est exprimé en pourcentage ;

Ø La variation du taux de change (VTCH) : est calculé en termes des variations du taux de change parallèle. Il est choisi comme indicateur de l'équilibre externe de la monnaie et est exprimé en pourcentage ;

Ø Le taux d'intérêt directeur (TD) : Utilisé principalement par la Banque Centrale du Congo pour influencer les décisions de prêt et d'emprunt auprès des banques commerciales dans le but de contrôler l'inflation, d'où il nous sera très utile pour nos analyses ;

Ø La variation du niveau des réserves de change (VRC) : étant donné que le matelas des réserves de change soit un objectif utile de la politique de change pour agir sur le marché de change enfin de maintenir stable les fluctuations du taux de change, sa prise en compte nous sera capital ;

Ø La variation de la masse monétaire (VMM) : nous savons qu'une augmentation de la masse monétaire entraîne une augmentation des prix nationaux (inflation interne), alors il y aura réduction de la compétitivité prix des biens et services produits dans le pays. Une baisse de la masse monétaire se manifeste par la dépréciation du taux de change réel. Rien que par sa théorie, cette variable présente d'une importance majeure dans l'analyse de notre travail.

(e) 1.3. Estimation des paramètres et présentation des résultats

Il est question ici de procéder à l'estimation des paramètres de notre modèle et à présenter les résultats tout en respectant toutes les étapes économétriques de la modélisation VAR tel que décrit au premier point de la présente section

(f) 1.3.1. Test de stationnarité

Avant de nous plonger dans la modélisation, nous avons besoin d'étudier la stationnarité des variables que nous allons utiliser. Une série est stationnaire si sa moyenne et sa variance sont constantes à travers le temps. Cela veut dire l'évolution de la série ne connait ni une tendance, ni des chocs aléatoires.

Le test de racine unitaire qui sera utilisé est celui de Dickey Fuller Augmenté (ADF). Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous nous permet de confirmer la stationnarité de la série ou de la série différenciée si la statistique ADF en valeur absolue est supérieure aux valeurs critiques de Mackinnon (VCM) en valeur absolue, ou la non stationnarité dans le cas contraire.

Tableau 12 : Résultats des tests de Dickey-Fuller Augmenté (ADF)

Séries

Test à niveau

Stationnarisation

Ordre d'intégration

ADF

Seuil

VCM

DECISION

ADF

VCM

DECISION

TINF

-5.25

1%

-3.487

Stationnaire

 

I(0)

5%

-2.886

10%

-2.580

VTCH

-6.28

1%

-3.486

Stationnaire

I(0)

5%

-2.886

10%

-2.580

TD

-1.63

1%

-3.486

Non

Stationnaire

-10.27

-3.487

Stationnaire

I(1)

5%

-2.886

-2.886

10%

-2.580

-2.580

VRCH

-11.82

1%

-3.486

Stationnaire

 

I(0)

5%

-2.886

10%

-2.580

VMM

-11.62

1%

-3.486

Stationnaire

I(0)

5%

-2.886

10%

-2.580

Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10

La lecture du tableau ci-haut, nous montre que quatre séries sont stationnaire à niveau (le Taux d'inflation, la variation du Taux de change parallèle, les réserves de change et la variation de la masse monétaire) ; et une ne l'est pas (le Taux directeur). D'où, il faut le rendre stationnaire en l'exprimant en différence première. Apres l'avoir différentiée, la série Taux directeur (TD) est devenue stationnaire ; elle est donc intégrée d'ordre I(1).

(g) 1.3.2. Détermination de décalage optimal

L'estimation d'un modèle à variables explicatives échelonnées à décalage fini pose un problème majeur, celui du nombre de décalages à utiliser. Avant de passer aux méthodes d'estimation de ces modèles, il s'avère nécessaire de déterminer au préalable le retard maximum. Pour déterminer le nombre optimal de retards d'un modèle à retards échelonnés, en général on utilise les critères AKAIKE et SCHWARTZ.46(*)

Pour se faire, l'on estime un nombre donné de modèles VAR et l'on construit un tableau qui reprend les critères AIC et SC de la dernière partie de l'output de chaque modèle estimé et à partir de ce tableau nous pouvons, par ligne, minimiser les critères AIC et SC pour obtenir le décalage optimal du modèle VAR.

Tableau 13 : Détermination du décalage optimal

Lag

AIC

SC

0

28,71460

28,83329

1

25,39982

26,11196*

2

25,57186

26,87744

3

25,36469

27,26372

4

25,35040*

27,84288

Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10

Note: AIC = Akaike Information Criterion SC = Schwarz Criterion

Après avoir utilisé les critères d'AKAIKE et de SCHWARZ pour déterminer le retard optimal du modèle VAR pour un ordre allant de 0 à 4, le critère AIC est minimisé au quatrième décalage alors que le critère SC est minimisé au premier décalage.

En partant du principe de parcimonie et du fait qu'il est plus facile d'interpréter un VAR dont le décalage est 1 que celui d'un décalage plus élevé, nous avons retenu 1 comme décalage optimal pour estimer notre modèle VAR.

(h) 1.3.3. Estimation des coefficients du modèle VAR

Les résultats issus de l'estimation du processus VAR(1) à l'aide du logiciel E-views se présentent comme suit (les valeurs entre parenthèses présentant les écart-types et entre crochet les t de student des paramètres estimés) :

Tableau 14 : Estimation des coefficients du VAR(1)

 

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

TINF(-1)

0.684194

(0.08325)

[ 8.21860]

0.325230

(0.08414)

[ 3.86533]

0.518023

(0.09626)

[ 5.38156]

-0.506888

(1.96337)

[-0.25817]

0.046832

(0.21605)

[ 0.21676]

VTCH(-1)

 0.007387

(0.09182)

[ 0.08045]

 0.297320

(0.09280)

[ 3.20384]

 -0.152569

(0.10617)

[-1.43706]

 -1.511586

(2.16547)

[-0.69804]

-0.179673

(0.23829)

[-0.75400]

TD(-1)

0.002132

(0.02049)

[ 0.10403]

-0.027288 

(0.02071)

[-1.31744]

 0.925858

(0.02370)

[ 39.0723]

0.299209

(0.48332)

[ 0.61906]

0.070904

(0.05319)

[ 1.33314]

VRCH(-1)

 6.65E-05

(0.00399)

[ 0.01667]

 0.000978

(0.00403)

[ 0.24259]

 -0.000586

(0.00461)

[-0.12703]

 -0.091744

(0.09409)

[-0.97503]

0.015779

(0.01035)

[ 1.52392]

VMM(-1)

-0.042207

 (0.03613)

[-1.16824]

 -0.031409

(0.03652)

[-0.86014]

 0.041981

(0.04178)

[ 1.00493]

-0.274673

(0.85208)

[-0.32236]

-0.109984

(0.09376)

[-1.17299]

C

0.328868

(0.21605)

[ 1.52221]

0.560582

(0.21836)

[ 2.56726]

0.279164

(0.24981)

[ 1.11751]

2.451502

(5.09530)

[ 0.48113]

0.893032

(0.56069)

[ 1.59272]

Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10

Ce qui nous intéresse en fait dans cette estimation du modèle VAR(1) c'est d'exprimer l'inflation et la variation du taux de change parallèle en fonction des autres variables du modèle.

Les résultats indiquent que le taux d'inflation dépend positivement et de façon significative de ses propres valeurs passées. Il dépend positivement de la variation du taux de change parallèle, c'est-à-dire, la hausse de la variation du taux de change parallèle entraine également la hausse du taux d'inflation, il dépend positivement du taux directeur, des réserves de change et négativement de la variation de la masse monétaire décalés d'un mois.

Donc, la hausse de la variation du taux de change parallèle entraine l'augmentation de l'inflation, ce qui affirme et renforce notre supposition.

La variation du taux de change parallèle quant à lui dépend positivement de ses propres valeurs passées, du taux d'inflation et de la variation des réserves de change décalés d'un mois. C'est-à-dire, la hausse du taux d'inflation entraîne l'augmentation de la variation du taux de change parallèle. Egalement, la variation du taux de change parallèle dépend négativement du taux directeur et de la variation de la masse monétaire. Ce dernier résultat peut être mieux expliqué à l'aide des fonctions de réponses impultionnelles et la décomposition de la variance.

(i) 1.3.4. Test de causalité

La présente étude cherche à étudier et/ou à vérifier l'existence ou non de la relation de cause à effet entre le taux d'inflation, la variation du taux de change parallèle, le taux directeur, les réserves de change et la variation de la masse monétaire. Pour ce faire, nous nous recourons au test de causalité au sens de Granger (1969).

On dit qu'une variable X cause au sens de Granger une autre variable Y si les valeurs passées de X influencent significativement les valeurs futures de la variable Y.

Sur le plan statistique, le test de causalité au sens de Granger revient à un test de significativité globale des coefficients associés aux valeurs passées de la variable causale dans l'équation de la variable causée.

Lorsque la probabilité calculée de F de Fisher sera supérieure à la probabilité au seuil de 10%, on sera tenté d'accepter l'hypothèse soutenant l'absence de causalité au sens de Granger.

Dans le cas contraire, on la rejette H0 en acceptant l'hypothèse alternative. Le résultat de test de causalité au sens de Granger se présente dans le tableau suivant :

Tableau 15 : Résultat du test de causalité

 
 
 
 
 
 
 
 

 NullHypothesis:

Obs

F-Statistic

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 

 VTCH does not Granger Cause TINF

 119

 0.02224

0.8817

 TINF does not Granger Cause VTCH

 13.6513

0.0003

 
 
 
 
 
 
 
 

 TD does not Granger Cause TINF

 119

 0.00343

0.9534

 TINF does not Granger Cause TD

 29.5406

3.E-07

 
 
 
 
 
 
 
 

 VRCH does not Granger Cause TINF

 119

 0.01915

0.8902

 TINF does not Granger Cause VRCH

 0.41377

0.5213

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause TINF

 119

 1.42579

0.2349

 TINF does not Granger Cause VMM

 0.00084

0.9769

 
 
 
 
 
 
 
 

 TD does not Granger Cause VTCH

 119

 0.43280

0.5119

 VTCH does not Granger Cause TD

 2.65172

0.1062

 
 
 
 
 
 
 
 

 VRCH does not Granger Cause VTCH

 119

 0.00870

0.9259

 VTCH does not Granger Cause VRCH

 0.88417

0.3490

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause VTCH

 119

 1.05305

0.3069

 VTCH does not Granger Cause VMM

 0.43879

0.5090

 
 
 
 
 
 
 
 

 VRCH does not Granger Cause TD

 119

 0.01753

0.8949

 TD does not Granger Cause VRCH

 0.18839

0.6651

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause TD

 119

 0.28418

0.5950

 TD does not Granger Cause VMM

 1.73100

0.1909

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause VRCH

 119

 0.02933

0.8643

 VRCH does not Granger Cause VMM

 2.45715

0.1197

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10

Les relations de causalités détectées dans ce tableau peuvent être schématisées comme suit :

Schéma 1. Représentation schématique des relations de causalité

TINF

VTCH

TD

Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10

Il appert de la lecture de ce schéma, l'existe une relation de causalité entre le taux d'inflation et la variation du taux de change parallèle, entre ce dernier et entre la variation du taux de change parallèle et le taux directeur. En effet, la relation entre le taux d'inflation et le taux directeur est aussi directe, elle peut passer directement ou indirectement par la variation du taux de change parallèle.

(j) 1.3.5. Analyse des réponses impulsionnelles et décompositions

Après avoir analysé les signes de coefficients des variables exogènes et le sens de causalité des variables (prises deux à deux), il est question dans cette dernière étape, d'analyser la réaction du taux d'inflation et de la variation du taux de change parallèle aux chocs du taux directeur, des réserves de change et de la variation de la masse monétaire. Mais aussi, de voir la part des variables exogènes sur l'explication des variables endogènes.

En d'autres termes, nous allons nous intéresser dans cette partie aux fonctions de réponse aux chocs et aux décompositions de la variance des erreurs de prévisions. Ces deux instruments nous permettront de synthétiser l'essentielle de l'information contenue dans la dynamique du système VAR estimé.

Les décompositions de la variance nous indiqueront l'importance relative de chaque choc dans l'explication des fluctuations de l'inflation et de la variation du taux de change parallèle. Quant aux fonctions de réactions aux chocs, elles nous permettront de mettre en évidence la nature des effets des différents chocs sur les variables.

Les graphiques ci-dessous ont été exécutés à l'aide du logiciel EVIEWS, ils représentent les réponses du taux d'inflation et de croissance de l'activité économique à des chocs de l'indice des prix pétroliers et le taux de change. L'horizon temporel des réponses des variables aux chocs est fixé à 10 mois, cet horizon représente le délai nécessaire pour que les variables retrouvent leurs niveaux de long terme.

Figure 1. Réponses impulsionnelles aux chocsSource : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10

L'analyse approfondie de la figure n°1 ci-dessus révèle ce qui suit :

Ø un choc positif sur le taux d'inflation se traduit par : (i) un effet nul sur la variation du taux de change, le taux directeur, la variation des réserves de changes et la variation de la masse monétaire à la première période. (ii) un effet positif sur la variation du taux de change et négatif sur les restes des variables à la cinquième période. (iii) cette situation demeure pour la dernière période ;

Ø un choc positif sur la variation du taux de change parallèle se traduit par : (i) un effet positif sur le taux d'inflation et un effet nul sur le taux directeur, la variation des réserves de change, ainsi que sur la variation de la masse monétaire à la première période. (ii) un effet positif sur le taux d'inflation et négatif sur le taux directeur, la variation des réserves de changes et sur la variation de la masse monétaire à la cinquième période. (iii) un choc négatif de la variation du taux de change à un effet négatif sur l'ensemble des variables à la dixième période.

L'analyse des fonctions de réponse impulsionnelle, peut être complétée par une analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision. L'objectif est de calculer la contribution de chacune des innovations à la variance de l'erreur. En d'autres termes, l'analyse de la décomposition de la variance de l'erreur permet de répondre à la question : « quelle variable produit plus d'impact sur une autre variable ? ». Les tableaux ci-dessous, exécutés avec le logiciel Eviews présentent la décomposition de la variance de l'erreur du taux d'inflation et de la variation du taux de change parallèle.

Tableau 16 : Décomposition de la variance de l'erreur

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of TINF:

 
 
 
 
 
 

 Period

S.E.

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 1.225574

 100.0000

 0.000000

 0.000000

 0.000000

 0.000000

 2

 1.598963

 99.23663

 0.048113

 0.000114

 0.011002

 0.704138

 3

 1.735624

 93.08959

 3.904555

 0.031424

 0.018053

 2.956383

 4

 1.801802

 87.95920

 8.283526

 0.071149

 0.057294

 3.628833

 5

 1.832809

 85.47154

 10.71769

 0.089055

 0.110070

 3.611646

 6

 1.846686

 84.50881

 11.70096

 0.091943

 0.123171

 3.575116

 7

 1.853589

 84.13731

 12.08594

 0.092239

 0.125165

 3.559340

 8

 1.857362

 83.96636

 12.26125

 0.092481

 0.125696

 3.554216

 9

 1.859475

 83.86953

 12.35822

 0.092873

 0.126046

 3.553326

 10

 1.860650

 83.81139

 12.41574

 0.093307

 0.126332

 3.553231

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variance Decomposition of VTCH:

 
 
 
 
 
 

 Period

S.E.

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 1.313896

 9.288417

 90.71158

 0.000000

 0.000000

 0.000000

 2

 1.478255

 23.13231

 75.97066

 0.556471

 0.015342

 0.325212

 3

 1.571219

 27.21622

 71.65076

 0.605088

 0.062100

 0.465833

 4

 1.616373

 27.87164

 70.54793

 0.668016

 0.061071

 0.851343

 5

 1.638246

 27.72687

 70.51456

 0.715748

 0.071639

 0.971186

 6

 1.647632

 27.59779

 70.56204

 0.772082

 0.079157

 0.988938

 7

 1.651610

 27.53180

 70.56136

 0.833772

 0.081068

 0.992000

 8

 1.653299

 27.49641

 70.53639

 0.893235

 0.081346

 0.992616

 9

 1.654088

 27.47302

 70.50647

 0.946724

 0.081349

 0.992441

 10

 1.654558

 27.45771

 70.47522

 0.993783

 0.081306

 0.991988

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Auteur à l'aide du logiciel E-views 10.

Ainsi, nous pouvons lire de ce tableau que :

Ø 88,61% de la variation de l'erreur de prévision du taux d'inflation sont dues à ses propres innovations,8,37% sont dues aux innovations de la variation du taux de change, 0,07% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,08% sont dues aux innovations de la variation des réserves de changeet 2,87% à celles de la variation de la masse monétaire ;

Ø 73,20% de la variation de l'erreur de prévision dela variation du taux de change sont dues à ses propres innovations, 25,28% sont dues aux innovations du taux d'inflation, 0,70% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,06% sont dues aux innovations de la variation des réserves de change et 0,76% à celle de la variation de la masse monétaire.

Section 8.02 SECTION 2. VALIDATION DU MODELE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

Après avoir estimé et interprété les résultats de notre modèle en suivant toutes les étapes économétriques, il est question dans cette deuxième section de procéder à la validation du modèle et à la vérification des hypothèses.

(a) 2.1. Validation du modèle

Un certain nombre de test est indispensable pour valider un modèle économétrique. Dans le cadre de cette étude, plusieurs tests ont été effectués notamment ceux des résidus afin de valider le modèle VAR (1). Le test AR Roots a aussi été effectué pour s'assurer de la stabilité de notre modèle. Le résultat trouvé montre que les racines caractéristiques du polynôme des retards associés à notre modèle estimé sont à l'intérieur du cercle unité du plan complexe. D'où, il revient à conclure sur la stabilité du modèle estimé. La figure suivante est illustrative :

Figure 2. Résultat du test de stabilité

C'est en raison de ce diagnostic satisfaisant que la validation du modèle a été faite.

(b) 2.2. Vérification des hypothèses

Ce point est consacré à la vérification des hypothèses formulées dans l'introduction pour répondre aux préoccupations soulevées par les questions de recherche. En effet, à cette étape du travail nous disposons des outils adéquats, des informations et résultats nécessaires à la confirmation ou infirmation des hypothèses de travail.

(c) 2.2.1. Vérification de la première hypothèse

La première hypothèse de notre travail a été énoncée comme suit : « Les politiques de change et monétaire mises en oeuvre durant la période sous étude ont été inefficace et non cohérente».

Il a été démontré dans le troisième chapitre que les politiques monétaire et de change mises en oeuvre par l'autorité monétaire pour réguler la stabilité monétaire ont été inefficace pendant la période sous étude, car les analyses graphiques nous montrent à suffisance que ses instruments évoluaient tous dans les mêmes sens avec leur objectif.

Ainsi, l'accroissement du variable objectif se faisait accompagner à celui des instruments de la politique monétaire et du taux de change à la politique de change, tandis que la BCC utilise ses instruments pour renverser la tendance en cas d'un choc dans l'économie congolaise, d'où l'inefficacité de ces dernières.

De ce fait, notre première hypothèse a été vérifiée et est confirmée.

(d) 2.2.2. Vérification de la deuxième hypothèse

La deuxième hypothèse de notre travail a été formulée comme suit :« Il existe une relation de cause à effet entre l'évolution du taux d'inflation et le taux de change en RDC. Au regard des caractéristiques de l'économie congolaise, c'est le taux de change qui cause de l'inflation ».

D'après les résultats des tests économétriques effectués, Il ressort du test de causalité au sens de GRANGER au seuil de 10% pour toutes les variables de l'étude que la variation du taux de change est causée par la variation du taux d'inflation. Notre conclusion corrobore aux résultats qui ressortent des études de Jonas KIBALA (2011) et LUYINDULADIO (2012), à la seule différence de LUYINDULADIO, est qu'il aurait trouvé une double causalité entre la variation de l'indice des prix à la consommation et celle du taux de change (de 2000 à 2007).

Il ressort également des estimations du modèle VAR(1) que le taux d'inflation dépend positivement et de façon significative de ses propres valeurs passées. Il dépend positivement de la variation du taux de change parallèle, ce qui veut dire que la hausse de la variation du taux de change parallèle entraine également la hausse du taux d'inflation.

Partant de ce qui précède, nous pouvons affirmer que notre deuxième hypothèse a été vérifiée et confirmée.

Section 8.03 SECTION 3. CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET DE CHANGE EN RDC

Après avoir estimé ainsi qu'interprété les résultats de notre modèle, puis à la validation du modèle et à la vérification des hypothèses. Il est question dans cette dernière section de présenter les contraintes qui empêchent à la politique monétaire et de change d'être efficace sur l'économie congolaise, également les perspectives pour l'avenir.

(a) 3.1. Contraintes47(*)

Plusieurs facteurs nuisent à l'efficacité de la politique monétaire en RDC: la forte dollarisation, l'absence d'un marché monétaire vraiment opérant, la faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires, la prééminence de la politique budgétaire, et le manque de capacités et de crédibilité des autorités monétaires.

3.1.1. Contrainte liée à la dollarisation

La forte dollarisation pose problème parce qu'elle limite la portée des leviers d'action de la BCC. Les secteurs dominants de l'économie (les secteurs tournés vers l'exportation, comme les industries extractives, représentant 98% du total des exportations) et les services financiers ne sont pratiquement pas affectés par les fluctuations du taux de change, et le taux directeur de la BCC n'a que peu d'influence sur les décisions d'emprunts, lesquels sont généralement souscrits en dollars. Pour ces acteurs, sachant que les exportations et les importations sont le plus souvent négociées à l'étranger en dollars, le taux directeur a surtout une influence sur leur choix de conserver des réserves en monnaie nationale ou en devises.

S'agissant généralement d'activités à forte intensité capitalistique, la part des salaires, payés en monnaie nationale, n'est pas un facteur très important.Par ailleurs, leurs liens avec le secteur réel sont limités.

Les secteurs tournés vers le marché intérieur (télécom, boissons) vendent leur production en monnaie nationale, alors que l'essentiel de leurs intrants sont achetés en devises. Ils sont de ce fait vulnérables aux fluctuations du taux de change, mais pas à la politique monétaire elle-même.

L'économie formelle en monnaie nationale est également relativement petite et dominée par le secteur public. Les choix budgétaires ont donc une influence disproportionnée sur les arbitrages monétaires, et la politique budgétaire échappe au contrôle de la BCC. La dollarisation, en plus de limiter la portée de la politique monétaire, réduit également la capacité de la BCC à agir comme prêteur en dernier ressort. La forte dollarisation signifie que la facilité de prêt en dernier ressort de la BCC doit détenir davantage de réserves internationales en cas de panique bancaire qui entraînerait des retraits massifs des dépôts en dollars.

3.1.2. Faiblesse du marché monétaire

Le mécanisme habituel de transmission entre les interventions des autorités monétaires et le marché interbancaire et le marché du crédit est entravé, faute d'un marché monétaire qui fonctionne bien et du fait de l'exclusion financière de la majorité de la population :

- le manque de profondeur et de liquidité du marché monétaire interbancaire empêche le système bancaire de transmettre efficacement les impulsions monétaires aux marchés financiers. Le bon fonctionnement des marchés monétaires, des marchés des changes et des marchés secondaires des titres est un facteur important pour la transmission de la politique monétaire à l'économie. Il permet la distribution des liquidités entre les établissements financiers qui ont un excédent ou un besoin de liquidités, et la fixation du prix de la liquidité, lequel influe sur le marché du crédit.

- la fragmentation financière pénalise la capacité à influencer le stock de monnaie via des leviers fondés sur le marché, c'est-à-dire la création de monnaie par les banques au moyen de leur activité de prêts. Trois quarts de la masse monétaire (M1) sont sous forme d'argent liquide détenu par des individus qui n'ont pas accès au système bancaire formel. Les avoirs de la population en monnaie nationale peuvent être sensibles à des variations du taux de change, et notre analyse empirique montre d'ailleurs que le niveau des prix est dans une large mesure déterminé par le taux de change, mais ils ne sont pas sensibles aux variations des taux d'intérêt puisqu'ils sont exclus du système bancaire.

3.1.3. Faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires

La faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires constitueune entrave à la conduite de l'action publique :

- du fait de son manque d'indépendance, la BCC est soumise à des objectifs multiples et contradictoires. Bien que la BCC obtienne de relativement bons scores de mesure d'indépendance de jure, d'un point de vue opérationnel, son indépendance est limitée et se trouve parfois obérée par le gouvernement. La mauvaise position financière de la BCC en est unecause importante. Actuellement, la banque centrale a un bilan négatif et continue d'accumuler les pertes sur ses opérations administratives et de politique monétaire. Ces pertes doivent être (à terme) financées par le gouvernement, ce qui lui donne un ascendant politique sur l'autorité monétaire.

- les interventions de politique monétaire de la BCC réagissent aux fluctuations de l'inflation à Kinshasa, et non à l'évolution des prix dans l'ensemble du territoire congolais. Les capacités de l'Institut national de la statistique (INS) ont été renforcées et, conformément aux bonnes pratiques, la compilation des données de l'inflation et leur couverture sont confiées à l'INS (et non plus à la BCC); un nouvel indice des prix à la consommation couvre désormais cinq villes principales.

- l'expérience des dernières années et notre analyse empirique montrent que la BCC réagit aux évolutions de l'inflation, mais que ses interventions sur le taux directeur tendent à se faire en réaction plutôt que par anticipation. Si la politique monétaire a souvent tendance à être à la remorque des événements, c'est en grande partie parce que la BCC ne dispose pas de la capacité technique suffisante pour évaluer l'évolution de l'inflation. Le manque de données de périodicité suffisamment élevée et suffisamment actualisées sur l'activité économique nuit à la BCC et à sa capacité à évaluer et déterminer les interventions de court terme nécessaires pour que les liquidités restent dans la trajectoire programmée.

- la gestion de la liquidité par la BCC est aussi pénalisée par la faiblesse de la supervision bancaire et de la surveillance des marchés. Elle peut entraîner une mauvaise estimation des besoins de refinancement des banques commerciales ou de leurs excédents de réserves.

3.1.4. Dépendance de l'économie congolaise

Les difficultés de la BCC tiennent aussi au fait que la RDC est une économie relativement ouverte, ce qui entraîne une forte transmission du taux de change vers l'inflation. Le modèle Mundell-Fleming-Dormbush montre que, même avec un régime de changes flottants, une économie ouverte ne conserve qu'une faible indépendance monétaire. Cette indépendance est encore réduite lorsque la répercussion du taux de change est élevée, et que la crédibilité de la Banque centrale est compromise par des objectifs contradictoires. Le degré d'indépendance de la politique monétaire est aussi influencé par la crédibilité des institutions qui conduisent l'action publique et par leur capacité à influencer les anticipations des agents économiques.

3.1.5. Manque de capacités et de crédibilité des autorités monétaires

Lorsque les objectifs sont en contradiction « stabilité des prix et déficit zéro pour la Banque centrale » cela peut nourrir des doutes quant à la détermination et à la capacité de la RDC à contrôler l'inflation. Si l'anticipation d'inflation est élevée, il en résulte des primes de risque plus élevées et des pressions plus fortes sur le taux de change. Dans ces circonstances, pour les petites économies ouvertes, une politique monétaire prudente et un régime de taux de change flottants peuvent nécessiter de lier la politique monétaire à un grand partenaire.

(b) 3.2. Perspectives pour l'avenir48(*)

Au regard des contraintes élucidées ci-haut sur tout ce qui empêche une bonne applicabilité de la politique monétaire et de change dans l'économie congolaise, ce présent travail présente une série des mesures à mettre en oeuvre pour chaque contrainte afin d'éliminer ce fléau.

(c) 3.2.1. Perspective liée à la dollarisation

La forte dollarisation constitue un frein à l'efficacité de la politique monétaire. On peut penser que cette situation va perdurer en RDC dans les années à venir. Avec le régime actuel de taux de change flottants, la BCC a une certaine marge d'autonomie pour fixer sa politique monétaire, malgré un grand nombre de facteurs limitatifs, comme le peu de profondeur du marché de capitaux, la forterépercussion du taux d'intérêt, la faiblesse des institutions monétaires et la dollarisation du marché du crédit.

En remédiant à ces faiblesses structurelles, on pourrait inverser la tendance à la dollarisation, mais cela devrait prendre un certain temps.D'autres cadres de politique monétaire pourraient permettre une plus grande efficacité mais chaque type de cadre présente des inconvénients dans le contexte économique et institutionnel actuel.

Nous allons examiner ci-dessous quelques-unesde ces options d'amélioration par rapport au statu quo: en particulier la dollarisation complète etrégimes d'ancrage rigide.

1. La dollarisation complète pourrait accélérer l'approfondissement du secteur financier. Étant donné la petite taille du marché en monnaie nationale dans le régime actuel, le développement d'instruments financiers en monnaie nationale est coûteux et peu attractif. En outre, les réserves obligatoires en monnaie nationale limitent la capacité des banques commerciales à accroître leur base de dépôts en dollars, ce qui pousse les gros investisseurs à opérer à l'aide de comptes off-shore. Avec la dollarisation complète, cette contrainte disparaîtrait.

2. Le principal avantage d'un ancrage rigide est d'arrimer la politique monétaire nationale à une banque centrale étrangère respectée. A la différence des autres objectifs monétaires, un objectif de taux de change est simple et facile à comprendre et à suivre pour le public. Un ancrage rigide peut aussi contribuer à atténuer le problème de crédibilité « comme celui dont souffre la RDC » parce qu'il impose un resserrement des conditions monétaires lorsque la monnaie nationale a tendance à se déprécier (et vice versa), au prix d'un épuisement des réserves de devises. L'avantage d'un régime d'ancrage rigide par rapport à la dollarisation complète est qu'il permet de garder ouverte la possibilité d'ajuster le Taux de change en cas de très gros choc, mais un manque de crédibilité peut être une invitation aux attaques spéculatives et conduire à un épuisement rapide des réserves internationales. La possibilité de jouer sur le taux de change permettrait d'alléger la pression vers une réponse budgétaire ou des ajustements de salaires.

Un système de dollarisation totale ou d'ancrage fixe pourrait être un moyen rapide de renforcer la crédibilité et améliorer la stabilité macroéconomique. La forte dollarisation présente des caractéristiques qui l'apparentent à un système de rattachement strict. En éliminant de facto la possibilité de monétiser les déficits budgétaires, la dollarisation complète pourrait offrir l'avantage de renforcer la stabilité macroéconomique et la confiance des investisseurs.

(d) 3.2.2. Perspective liée à la faiblesse du marché monétaire

Des mesures pour l'approfondissement financier permettraient d'accroître la part de la population ayant accès au système bancaire formel, et donc d'améliorer le mécanisme de transmission de la politique monétaire.

La confiance dans le système bancaire peut être confortée en améliorant la supervision bancaire et en assurant le bon fonctionnement du système de résolution des défaillances bancaires. Apporter des services financiers à tous les niveaux de la société, avec un choix de services plus large adaptés à tous, est toutefois un lent processus. Compte tenu de la modicité des montants et du coût élevé des transactions, le secteur bancaire est peu enclin à servir les segments les plus pauvres et les plus nombreux de la population.

Le paiement des salaires de la fonction publique par l'intermédiaire du système bancaire est une nécessaire première étape, qui doit être complétée par un cadre solide pour la micro finance.

(e) 3.2.3. Perspective liée à la faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires

Une Banque centrale bénéficiant d'une indépendance de facto se consacrant à l'application rigoureuse de sa mission de base, une amélioration de la disponibilité des données et de la capacité de recherche de la Banque centrale, des marchés financiers plus profonds, ainsi que des mesures incitatives de dé-dollarisation permettraient progressivement d'améliorer l'efficacité et l'indépendance de la politique monétaire de la RDC à long terme.

De telles mesures permettraient un cadre de politique monétaire plus flexible et modernisé, axé sur une stratégie cohérente et anticipatrice dans laquelle les agrégats monétaires sont suivis et analysés systématiquement de même qu'un large éventail d'indicateurs macroéconomiques et financiers, notamment l'inflation, la production, les taux d'intérêt et le taux de change. Mais la plupart de ces réformes sont longues à mettre en oeuvre, et les contraintes opérationnelles actuelles devraient perdurer un certain temps.Des réformes opérationnelles relativement simples permettraient de bien aligner les incitations et d'avoir une structure de responsabilités adéquate, ainsi que de renforcer la capacité de gestion de la liquidité, de recherche et d'analyse des données. La BCC a en particulier besoin de mieux développer son cadre opérationnel de Banque centrale et ses instruments de gestion de liquidité.

Les opérations de gestion de liquidité supposent habituellement deux types de mécanismes d'adjudication : (i) les actifs de court terme (titres vendus à terme sec, ou prise en pension ou dépôts à terme) émis au taux directeur (le montant de l'adjudication est déterminé par la demande du marché, et la Banque centrale accepte toutes les soumissions); et les actifs de plus long terme (le montant de l'adjudication est prédéterminé par la Banque centrale et dépend de la prévision de liquidité, tandis que les banques doivent décider du montant et du taux d'intérêt dans leurs soumissions).

La BCC doit aussi renforcer sa capacité technique à évaluer les fluctuations de l'inflation grâce à une compilation et une analyse systématiques de données à haute fréquence caractérisant l'activité économique.

3.2.4. Perspective liée à la dépendance de l'économie congolaise

Toutefois, la RDC n'a pas un historique très ancien de discipline macroéconomique et le niveau de ses réserves internationales est encore bas, ce qui met le franc à la merci d'attaques spéculatives. En outre, la fréquence relative des chocs d'origine nationale et externe pourrait conduire à des ajustements répétés du taux de change, ce qui affaiblirait encore la crédibilité de ses initiatives. Pour protéger le pays contre les attaques spéculatives, les autorités monétaires choisissent souvent de renforcer encore l'arrimage par une politique d'autolimitation : créer une caisse d'émission, adhérer à une union monétaire; ou, comme on l'a vu, établir la dollarisation complète.

3.2.5. Perspective liée au manque de capacités et de crédibilité des autorités monétaires

L'indépendance de la Banque centrale et l'adoption d'un ensemble ambitieux de réformes(institutionnelles, politiques et opérationnelles)sont nécessaires pour renforcer la crédibilité et améliorer l'efficacité de la politique monétaire. Ces réformes doivent cibler les contraintes de la politique monétaire évoquées précédemment, remédier à la faiblesse institutionnelle et administrative, à la fragmentation du secteur financier et s'accompagner de mesures pour réduire le niveau de dollarisation.

L'indépendance de la Banque centrale et une hiérarchisation claire de ses objectifs nécessitent qu'elle soit financièrementindépendante de l'Etat ce qui, pour la BCC, passe par la poursuite de sa recapitalisation. Pour cela, il faudrait que les bons de recapitalisation aient un rendement prévisible et soient rémunérés soit au taux du marché soit, au minimum,à un taux fixe garanti jusqu'à échéance. L'amélioration de l'indépendance de la Banque centrale présente aussi l'avantage de limiter le risque de prééminence de la politique budgétaire et d'améliorer la discipline budgétaire, parce que l'Etat aurait plus de difficultés à obtenir des rallonges de la Banque centrale pour couvrir le déficit budgétaire.

Article IX. CONCLUSION PARTIELLE DU QUATRIEME CHAPITRE

Cette analyse empirique nous montre l'impact du taux d'inflation sur le taux de change et se répercutentsur le taux directeur. Grace à ces résultats, nous nous sommes atteler à clarifier les différentes contraintes qui empêchent la bonne applicabilité de la politique monétaire et de change en RDC malgré les bonnes intentions des décideurs monétaires ainsi qu'à la proposition des perspectives pour chaque contrainte.

Article X. CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude intitulé : « Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en RDC, de 2013 à 2022 », notre objectif était de comprendresi une synergie politique monétaire et politique de change seraient l'un des déterminants de la stabilité du niveau général des prix en République Démocratique du Congo d'une façon générale et spécifiquement, d'examiner l'efficacité cohérente des impulsions monétaires (politique monétaire) et des interventions de l'autorité monétaire sur le marché de change (politique de change) d'une part, et d'analyser le sens de la relation entre le taux d'inflation et le taux de changed'autre part.

Partant de notre problématique de recherche, nous avons formulé les questions suivantes :

3. Les politiques monétaire et de change mise en oeuvre par la Banque Centrale du Congo durant la période sous étude ont-t-elles été efficacement coordonnées ?

4. Existe-il une relation de cause à effet entre le taux d''inflation et le taux de change en RDC ? 

Eu égard aux questions des recherches, nous avons formulés les hypothèses ci-après :

5. Les politiques de change et monétaire mises en oeuvre durant la période sous étude ont été inefficace et non cohérentes.

6. Il existe une relation de cause à effet entre l'évolution du taux d'inflation et le taux de change en RDC. Au regard des caractéristiques de l'économie congolaise, c'est le taux de change qui cause de l'inflation.

Dans le but de vérifier nos hypothèses des recherches en phase avec nos objectifs de l'étude, nous avons fait recours aux méthodes analytico-comparative ainsi que descriptive, appuyées par les techniques documentaire et d'interview libre pour des raisons de subdivisions, la présente étude est structurée en quatre (04) chapitres, à savoir :

Ø Chapitre premier : Cadre conceptuel de l'étude ;

Ø Chapitre deuxième : Cadre d'analyse théorique ;

Ø Chapitre troisième : Analyse de la politique monétaire et politique de change en RDC ;

Ø Chapitre quatrième : Analyse empirique de la relation taux d'inflation et de change.

Après analyse des données empiriques à notre disposition, nous avons abouti aux résultats ci-dessous :

1. Taux d'inflation : Il ressort sur l'analyse de la réponse impulsionnelle qu'un choc positif sur le taux d'inflation se traduit par un effet nul sur la variation du taux de change, le taux directeur, la variation des réserves de changes et la variation de la masse monétaire à la première période. Un effet positif sur la variation du taux de change et négatif sur les restes des variables à la cinquième période. Et cette situation demeure pour la dernière période.

2. Taux de change : Il ressort également sur l'analyse de la réponse impulsionnelle qu'un choc positif sur la variation du taux de change parallèle se traduit par un effet positif sur le taux d'inflation et un effet nul sur le taux directeur, la variation des réserves de change, ainsi que sur la variation de la masse monétaire à la première période. Un effet positif sur le taux d'inflation et négatif sur le taux directeur, la variation des réserves de changes et sur la variation de la masse monétaire à la cinquième période. Et un choc négatif de la variation du taux de change à un effet négatif sur l'ensemble des variables à la dixième période.

3. Parallélisme taux d'inflation et taux de change :Les résultats indiquent que le taux d'inflation dépend positivement et de façon significative de ses propres valeurs passées mais aussi positivement de la variation du taux de change parallèle. La hausse de la variation du taux de change parallèle entraine également la hausse du taux d'inflation, et positivement du taux directeur, des réserves de change et négativement de la variation de la masse monétaire décalés d'un mois. Donc, la hausse de la variation du taux de change parallèle entraine l'augmentation de l'inflation, ce qui affirme et renforce notre supposition. La variation du taux de change parallèle quant à elle dépend positivement de ses propres valeurs passées, du taux d'inflation et de la variation des réserves de change décalés d'un mois. C'est-à-dire, la hausse du taux d'inflation entraîne l'augmentation de la variation du taux de change parallèle. Egalement, la variation du taux de change parallèle dépend négativement du taux directeur et de la variation de la masse monétaire. Ces résultats nous ont amené à considérer que l'évolution de la variation du taux de change est causée par les fluctuations du taux d'inflation. En d'autre terme, une augmentation du niveau général des prix (inflation) entraîne une dépréciation de la monnaie nationale (taux de change). Au niveau externe cela se produit lorsque l'inflation est élevée dans le pays par rapport à un autre, la valeur de sa devise a tendance à diminuer par rapport à celle de l'autre pays. Cela se fait parce que l'inflation réduit le pouvoir d'achat de la devise, ce qui la rend moins attrayante pour les investisseurs étrangers. Au niveau interne, cela se réalise lorsque l'offre de monnaie de monnaie excelle la demande de monnaie entrainant ainsi l'accroissement de la masse monétaire qui occasionne de l'inflation en réduisant le pouvoir d'achat du consommateur, d'où la dépréciation.

4. Test de causalité : Il ressort au sens de GRANGER au seuil de 10% pour toutes les variables de l'étude que la variation du taux d'inflation cause celle du taux de change et cette dernière se répercute au taux directeur.

5. Variance des erreurs : Il ressort de ces résultats que, 88,61% de la variation de l'erreur de prévision du taux d'inflation sont dues à ses propres innovations, 8,37% sont dues aux innovations de la variation du taux de change, 0,07% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,08% sont dues aux innovations de la variation des réserves de change et 2,87% à celles de la variation de la masse monétaire. Et 73,20% de la variation de l'erreur de prévision de la variation du taux de change sont dues à ses propres innovations, 25,28% sont dues aux innovations du taux d'inflation, 0,70% sont dues aux innovations du taux directeur, 0,06% sont dues aux innovations de la variation des réserves de change et 0,76% à celle de la variation de la masse monétaire.

Au regard des résultats ci-dessus, nous formulons les recommandations suivantes :

1. Nous recommandons à l'autorité monétaire (BCC)la pérennisation de la stabilité de la monnaie en évitant la reproduction des phases alternatives de stabilité/instabilité (stop and go) qui ne favorisent pas la consolidation de la confiance du public en la monnaie nationale, ni l'accélération du processus de dé-dollarisation de l'économie ;

2. Nous recommandons à l'autorité monétaire (BCC) de contrôler le marché de change en réorganisant le système financier et bancaire (Rendre le crédit accessible aux congolais en monnaie nationale) ;

3. Nous recommandons au gouvernement une bonne tenue des finances publiques par la réalisation des marges de trésorerie dans l'exécution des opérations financières de l'Etat afin de réduire la pression sur le marché des changes découlant l'excès de l'offre de la monnaie locale.

Article XI. BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages

1. BAHATI NTUMWA Jachaziel, Politique de change et stabilité macroéconomique : cas de la RDC, Revue Française d'Economie et de Gestion, vol. 3, 2022.

2. Bangura.M., Caulker, E. et Pessima, S. (2012). Exchange rate Pass-through to inflation in Sierra Leone: a Structural Vector Autoregressive Approach. Journal of Monetary and EconomicIntegration, Volume.(12), 93-123.

3. GUILLOCHON Bernard, SALAMA Pierre, ECONOMIE MONETAIRE INTERNATIONNALE, 2èEd. Economica. 1992.

II. Documents officiels

1. Banque Centrale du Congo, bulletins mensuel d'information statistique 2013-2022.

2. Banque Centrale du Congo, rapports annuel 1994-2022.

3. Note de conjoncture sur la politique monétaire de la BCC, Juillet 2022.

III. Articles des Revus

1. CastelMichel, PlihonDominique, Revue d'économie financière, 235-240, 2009.

2. ChristensenBénédicte Vibe, Remarques liminaires, 41, 2011.

3. Couppey-SoubeyranJézabel : Monnaie, banques, finance, 2012.

4. De Bandt, O., Banerjee, A. et Kozluk, T. Measuring long-run exchange rate pass-through. Banque de France, 2007.

5. DurandJean-Jacques, PayelleNathalie, Revue économique, 1998

6. FischerFelix, L. Charlotte et J. Samir, Vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la RDC, 2013.

7. JailletPierre, Revue économique, 1998.

8. KABUYA KALALAFrançois, déterminants de l'inflation en Afrique au cours des dernières années : Plaidoyer pour le maintien de la lutte contre l'inflation même en cas de stratégie anticrise, 2009.

9. KibalaKuma Jonas, contribution à l'explication de la volatilité du taux de change en R.D. Congo : Approche par la modélisation VAR, 2011.

10. KossiviNubukpoKako, The European Journal of DevelopmentResearch 19, 2007.

11. LardicSandrine et Mignon Valérie: Econométrie des séries temporelles macroéconomiques et financières ; Paris, Economica 2002.

12. Lavoie, M. Inflation, chômage et la planification des récessions : la Théorie générale de Keynes et après. L'Actualité économique, 61(2), 1985.

13. Loubet Del BayleJ.L, Initiation aux Méthodes de Sciences Sociales, Paris-Montréal : Le Harmattan, éditeur, 2000.

14. Luyinduladio. M. Degré de répercussion du taux de change sur l'inflation en RDC de 2002 à 2007, 2012.

15. MbuyiKabambaAllegra et KondoloT. Kojack, Impact du Policy mix sur la stabilité du niveau général des prix en République Démocratique du Congo, 2020.

16. MEZENEMohammed, Les analyses théoriques du taux de change : des visions classiques aux débats actuels, 2018.

17. N'GALADJO Bamba, Leçon 6 : Fondements théoriques de la stabilisation et de l'ajustement, 2017.

18. NUBUKPOKako, Le Futur du Commerce Intra-régional en Afrique de l'Ouest 91, 2010.

19. PenotAlexis, PollinJean-Paul, Revue économique, 1999.

20. PinshiChristian, SunganiEmmanuel, Développement économique et sécurité en République Démocratique du Congo, 2018.

21. SterdyniakHenri, VillaPierre, Revue de l'OFCE 43, 1993.

22. TalabongHervé, Demande de monnaie en zone CEMAC, 2014.

23. TWAIBU HEMEDIChristopher, ASSUMANIAmani, Annales de l'UNIGOM 10 (02), 2020.

24. Zouheir A. et I. M. Sghaier, Transmission des variations du taux de change aux prix : évidence empirique pour la Tunisie et le Maroc, 2012.

IV. Notes des cours

1. BAENDE BOFOTA Youyou, notes de cours de la politique monétaire dispensé en première année de licence en économie monétaire, UNIKIN/FASEG, 2021.

2. GERENDAWELEHenry, Economie monétaire générale, cours dispensé en G3 Economie/UNIKIN-FASEG, 2019.

3. KINTAMBU, M., «introduction à l'économétrie », Syllabus du cours, inédit, UNIKIN, Kinshasa, 2006-2007.

4. LOMEMBE KAMBAJacques, Economie Monétaire Internationale, cours dispensés en L1 Economie Monétaire/UNIKIN-FASEG, 2022.

5. MABI MULUMBA, Théories monétaires, notes de cours pour la première licence en économie, UPC/FAASE, 2009.

6. MUKUNDI NYEMBO KAHUMBAEmmanuel, Politique économique, cours dispensé en L2 Economie toutes/UNIKIN-FASEG, 2020.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISEES iv

LISTE DES TABLEAUX v

LISTE DES GRAPRIQUES vi

0. INTRODUCTION 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèse 2

0.3. Objectif du travail 3

0.3.1. Objectif général 3

0.3.2. Objectif spécifique 3

0.4. Choix et intérêt du sujet 3

0.4.1. Choix du sujet 3

0.4.2. Intérêt du sujet 3

0.5. Méthodes et techniques de recherche 3

0.5.1. Méthodes 3

0.5.2. Techniques 4

0.6. Délimitation spatio-temporelle 4

0.7. Canevas 5

CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE 6

SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE 6

1.1. Définitions de la Politique Monétaire 6

1.2. Champs d'investigation de la Politique Monétaire 6

1.2.1. Offre de monnaie 7

1.2.1.1. Masse monétaire (M2) 7

1.2.1.2. Stock monétaire (M1) 7

1.2.1.3. Base monétaire 7

1.2.2. Demande de monnaie 7

1.2.2.1. Demande de monnaie chez les classiques 8

1.2.2.2. Demande de monnaie chez les keynésiens 8

1.2.2.3. Demande de monnaie chez les monétaristes 9

1.3. Objectifs de la politique monétaire 9

1.3.1. Objectif ultime ou final 9

1.3.2. Objectifs intermédiaires 10

1.3.3. Objectifs opératoires 10

1.4. Instruments de la Politique Monétaire 11

1.4.1. Taux d'intérêt directeur 11

1.4.2. Coefficients de la réserve obligatoire 12

1.4.3. Fourchettes d'adjudication du Bon BCC 12

I.1.5. Canaux de transmission de la Politique monétaire 13

1.5.1. Canal du taux d'intérêt 13

1.5.2. Canal du crédit 13

1.5.3. Canal du prix des actifs 14

1.5.4. Canal du taux de change 14

1.5.5. Canal de l'information 14

SECTION 2. GENERALITES SUR LA POLITIQUE DE CHANGE 15

2.1. Définitions de la politique de change 15

2.2. Objectifs de la politique de change 16

2.3. Instruments de la politique de change 16

2.3.1. Règlementation des changes et convertibilité des monnaies 16

2.3.2. Modifications de parité 17

2.3.3. Interventions publiques sur les marchés 17

CONCLUSION PARTIEL DU PREMIER CHAPITRE 18

CHAPITRE II. CADRE D'ANALYSE THEORIQUE 19

SECTION 1. FONDEMENTS THEORIQUES DE LA STABILITE INTERNE ET EXTERNE DES PRIX 19

1.1. Approche monétaire de la balance des paiements (AMBP) 19

1.2. Approche de l'absorption (aa) 22

1.2.1. Fondements de l'approche de l'absorption (Analyse d'ALEXANDER) 22

1.2.2. Effets de l'approche de l'absorption 23

1.2.2.1. Effet-revenu 23

1.2.2.2. Effet-prix 24

1.2.3. Prolongements de l'approche de l'absorption : l'apport de HARRY JOHNSON 25

1.3. Approche du taux de change d'équilibre et stratégies d'ouverture 26

SECTION 2. REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE 28

2.1. La revue de la littérature européenne 28

2.2. La revue de la littérature africaine 30

2.3. La revue de la littérature congolaise 31

CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE 33

CHAPITRE III. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET POLITIQUE DE CHANGE EN RDC 34

SECTION 1. ANALYSE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC 34

1.1. Evolution de l'offre de monnaie 34

1.2. Evolution du multiplicateur monétaire 36

1.3. Evolution des instruments de la politique monétaire 37

1.3.1. Taux directeur 37

1.3.2. Coefficient de réserves obligatoires 38

1.3.3. Fourchettes d'appel d'offres du Bon BCC 40

1.4. Relation objectif et instruments de la politique monétaire 42

1.4.1. Taux directeur 42

1.4.2. Coefficient des réserves obligatoires 44

1.4.3. Fourchettes d'appel d'offre du bon BCC 44

1.5. Analyse de la stabilité du taux d'inflation 45

SECTION 2. ANALYSE DE LA POLITIQUE DE CHANGE EN RDC 47

2.1. Evolution du taux de change 47

2.2. Evolution des réserves de change 50

2.3. Corrélation intervention de la BCC et Stabilité du taux de change 51

CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE 55

CHAPITRE IV. ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION TAUX D'INFLATION ET TAUX DE CHANGE 56

SECTION 1. PRESENTATION DU MODELE ET ESTIMATION DES PARAMETRES 56

1.1. Brève présentation du modèle VAR 56

1.2. Présentation des variables 58

1.2.1. Echantillon et sources des données 58

1.2.2. Description des variables 58

1.3. Estimation des paramètres et présentation des résultats 59

1.3.1. Test de stationnarité 59

1.3.2. Détermination de décalage optimal 60

1.3.3. Estimation des coefficients du modèle VAR 61

1.3.4. Test de causalité 63

1.3.5. Analyse des réponses impulsionnelles et décompositions 65

SECTION 2. VALIDATION DU MODELE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 68

2.1. Validation du modèle 68

2.2. Vérification des hypothèses 69

2.2.1. Vérification de la première hypothèse 69

2.2.2. Vérification de la deuxième hypothèse 70

SECTION 3. CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET DE CHANGE EN RDC 71

3.1. Contraintes 71

3.1.1.Contrainte liée à la dollarisation 71

3.1.2.Faiblesse du marché monétaire 72

3.1.3.Faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires 73

3.1.4.Dépendance de l'économie congolaise 74

3.1.5.Manque de capacités et de crédibilité des autorités monétaires 74

3.2. Perspectives pour l'avenir 74

3.2.1. Perspective liée à la dollarisation 74

3.2.2. Perspective liée à la faiblesse du marché monétaire 76

3.2.3. Perspective liée à la faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires 76

3.2.4.Perspective liée à la dépendance de l'économie congolaise 77

3.2.5.Perspective liée au manque de capacités et de crédibilité des autorités monétaires 77

CONCLUSION PARTIELLE DU QUATRIEME CHAPITRE 78

CONCLUSION GENERALE 79

BIBLIOGRAPHIE 83

TABLE DES MATIERES 86

ANNEXES 90

Article XII. ANNEXES

ANNEXE 1 : DONNÉES

 

VTCH

TINF

TD

VRC

VMM

2013M01

0.2

0.07

4.00

-0.02

0.29

2013M02

0.2

0.07

4.00

-0.37

-0.40

2013M03

0.0

0.06

4.00

4.93

8.81

2013M04

0.0

0.08

4.00

0.94

-0.48

2013M05

0.0

0.12

4.00

-4.51

-0.39

2013M06

0.3

0.08

4.00

-1.21

1.23

2013M07

0.1

0.11

4.00

-0.20

1.36

2013M08

0.3

0.08

4.00

0.78

5.68

2013M09

0.3

0.09

4.00

4.24

-2.05

2013M10

0.6

0.12

3.00

-1.20

2.16

2013M11

0.4

0.08

2.00

-0.49

2.26

2013M12

0.5

0.12

2.00

4.10

1.68

2014M01

0.1

0.15

2.00

2.22

0.99

2014M02

0.2

0.11

2.00

-0.05

0.34

2014M03

0.0

0.09

2.00

5.40

4.19

2014M04

0.3

0.09

2.00

-2.76

-0.27

2014M05

0.0

0.12

2.00

0.08

2.58

2014M06

0.0

0.07

2.00

-4.93

1.23

2014M07

0.1

0.13

2.00

1.06

0.10

2014M08

0.0

0.09

2.00

0.22

1.94

2014M09

0.1

0.12

2.00

-2.09

-0.72

2014M10

0.2

0.11

2.00

-0.49

2.07

2014M11

0.1

0.08

2.00

-0.31

-0.18

2014M12

0.2

0.09

2.00

-3.88

1.64

2015M01

0.1

0.13

2.00

6.51

2.67

2015M02

0.2

0.10

2.00

-0.99

0.79

2015M03

0.0

0.10

2.00

-2.20

0.17

2015M04

0.0

0.14

2.00

1.10

0.41

2015M05

0.1

0.11

2.00

-3.73

3.02

2015M06

0.0

0.11

2.00

-3.22

1.92

2015M07

0.0

0.13

2.00

2.59

-0.90

2015M08

0.0

0.15

2.00

-3.64

-1.56

2015M09

0.1

0.21

2.00

-6.11

0.15

2015M10

0.1

0.14

2.00

-2.58

-1.79

2015M11

0.0

0.11

2.00

2.20

1.80

2015M12

0.2

0.16

2.00

-4.90

1.80

2016M01

0.5

0.10

2.00

-2.56

-4.51

2016M02

0.4

0.12

2.00

-3.54

3.72

2016M03

0.7

0.15

2.00

-3.28

-1.27

2016M04

2.1

0.18

2.00

-6.52

-0.99

2016M05

0.9

0.19

2.00

-1.21

-0.24

2016M06

2.5

0.91

2.00

-8.04

1.77

2016M07

4.9

2.01

2.00

-5.80

0.07

2016M08

1.5

0.67

2.00

-2.15

-0.50

2016M09

10.8

0.62

7.00

-7.20

1.22

2016M10

2.5

2.04

7.00

-0.25

-4.48

2016M11

0.8

4.10

7.00

-4.73

-2.21

2016M12

2.4

12.70

7.00

-4.10

1.75

2017M01

3.5

6.22

14.00

-7.00

1.77

2017M02

1.6

2.62

14.00

-4.13

0.06

2017M03

3.1

1.82

14.00

-2.37

-2.97

2017M04

3.2

2.79

14.00

0.29

4.91

2017M05

1.9

3.42

14.00

-2.82

-0.82

2017M06

3.9

8.03

14.00

-1.11

0.68

2017M07

8.8

9.47

20.00

2.97

-3.13

2017M08

3.3

2.74

20.00

-8.63

6.31

2017M09

0.1

0.38

20.00

-1.03

1.71

2017M10

0.3

0.25

20.00

11.69

0.64

2017M11

0.6

0.42

20.00

9.79

0.96

2017M12

1.0

1.62

20.00

4.22

2.42

2018M01

1.2

1.55

20.00

-0.31

1.48

2018M02

0.2

0.79

20.00

10.29

1.83

2018M03

0.1

0.55

20.00

4.79

1.08

2018M04

0.2

1.22

14.00

20.02

1.32

2018M05

0.3

1.56

14.00

1.81

1.38

2018M06

0.1

0.58

14.00

0.30

2.19

2018M07

0.0

0.18

14.00

-3.77

1.67

2018M08

0.1

0.17

14.00

-4.23

2.31

2018M09

0.1

0.10

14.00

-4.93

0.38

2018M10

0.0

0.23

14.00

-1.05

3.01

2018M11

0.1

0.21

14.00

-2.70

0.55

2018M12

0.5

0.32

14.00

-12.52

2.50

2019M01

0.0

0.60

14.00

3.89

0.38

2019M02

0.0

0.42

14.00

6.16

5.53

2019M03

0.4

0.27

14.00

-7.08

1.83

2019M04

0.0

0.32

14.00

27.80

3.25

2019M05

0.0

0.30

14.00

-7.93

2.82

2019M06

0.4

0.22

14.00

-2.50

1.17

2019M07

0.2

0.19

14.00

-0.62

-0.65

2019M08

0.0

0.21

14.00

-9.39

1.84

2019M09

0.2

0.21

14.00

-7.76

0.31

2019M10

0.3

0.28

14.00

-1.89

4.65

2019M11

1.1

0.30

14.00

1.69

-0.22

2019M12

1.3

0.53

9.00

-4.44

-0.01

2020M01

0.8

0.51

9.00

-5.45

5.57

2020M02

0.6

0.26

9.00

-10.07

1.29

2020M03

0.7

0.88

7.50

-0.70

0.27

2020M04

2.0

2.20

7.50

41.79

0.81

2020M05

5.4

2.30

7.50

-5.81

0.64

2020M06

2.7

2.55

7.50

-4.73

2.27

2020M07

3.0

2.95

7.50

-5.38

1.44

2020M08

0.5

1.26

7.50

-3.44

4.37

2020M09

0.5

0.38

18.50

-12.92

5.02

2020M10

0.4

0.43

18.50

-3.63

-1.33

2020M11

0.3

0.40

18.50

-0.59

2.64

2020M12

0.2

0.78

18.50

5.75

0.52

2021M01

0.2

0.37

18.50

-2.25

6.18

2021M02

0.1

0.35

18.50

-8.72

3.79

2021M03

0.0

0.31

15.50

-20.05

1.81

2021M04

0.2

0.47

10.50

54.97

1.53

2021M05

0.2

0.43

10.50

42.60

3.58

2021M06

0.2

0.39

8.50

10.01

4.33

2021M07

0.1

0.42

8.50

-35.57

0.83

2021M08

0.3

0.31

8.50

308.63

3.70

2021M09

0.3

0.30

8.50

1.76

5.67

2021M10

0.3

0.38

8.50

7.80

2.94

2021M11

0.2

0.54

7.50

-6.97

1.92

2021M12

0.2

0.90

7.50

4.92

1.21

2022M01

0.1

0.47

7.50

-21.47

-26.49

2022M02

0.4

0.41

7.50

4.00

3.79

2022M03

0.1

1.41

7.50

-3.23

1.82

2022M04

0.0

1.03

7.50

7.34

1.53

2022M05

0.1

1.05

7.50

28.37

3.58

2022M06

0.3

1.31

7.50

5.61

4.33

2022M07

0.9

0.96

7.50

4.28

0.83

2022M08

2.0

1.10

7.50

5.75

3.71

2022M09

0.6

1.25

7.50

-10.83

5.67

2022M10

0.0

0.70

7.50

1.36

2.94

2022M11

0.6

0.83

8.25

0.61

1.92

2022M12

1.0

1.09

8.25

9.65

1.21

ANNEXE 2 : TEST INFORMEL DE STATIONNARITE

ANNEXE 3 : TEST DE STATONNARITE

Null Hypothesis: TINF has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-5.252872

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-3.486551

 
 

5% level

 

-2.886074

 
 

10% level

 

-2.579931

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: VTCH has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.277892

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-3.486064

 
 

5% level

 

-2.885863

 
 

10% level

 

-2.579818

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: D(TD) has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-10.27330

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-3.486551

 
 

5% level

 

-2.886074

 
 

10% level

 

-2.579931

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: VRCH has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-11.82374

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-3.486064

 
 

5% level

 

-2.885863

 
 

10% level

 

-2.579818

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Null Hypothesis: VMM has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-11.61848

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-3.486064

 
 

5% level

 

-2.885863

 
 

10% level

 

-2.579818

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 

ANNEXE 4 : DETERMINATION DE LAG

VAR Lag Order Selection Criteria

 
 
 

Endogenous variables: VTCH TINF TD VRC VMM 

 
 

Exogenous variables: C 

 
 
 
 

Date: 06/09/23 Time: 17:01

 
 
 
 

Sample: 2013M01 2022M12

 
 
 
 

Included observations: 116

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Lag

LogL

LR

FPE

AIC

SC

HQ

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

-1660.447

NA 

 2033389.

 28.71460

 28.83329

 28.76278

1

-1443.190

 412.0392

 73931.73

 25.39982

  26.11196*

  25.68891*

2

-1428.168

 27.19480

 88020.89

 25.57186

 26.87744

 26.10185

3

-1391.152

 63.82003

 71980.76

 25.36469

 27.26372

 26.13559

4

-1365.323

  42.30578*

  71767.83*

  25.35040*

 27.84288

 26.36220

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 * indicates lag order selected by the criterion

 
 

 LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)

 

 FPE: Final prediction error

 
 
 
 

 AIC: Akaike information criterion

 
 
 

 SC: Schwarz information criterion

 
 
 

 HQ: Hannan-Quinn information criterion

 
 
 


ANNEXE 5 : ESTIMATION DU VAR

Vector Autoregression Estimates

 
 
 

Date: 07/19/23 Time: 17:43

 
 
 

Sample (adjusted): 2013M02 2022M12

 
 
 

Included observations: 119 after adjustments

 
 

Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TINF(-1)

 0.684194

 0.325230

 0.518023

-0.506888

 0.046832

 

 (0.08325)

 (0.08414)

 (0.09626)

 (1.96337)

 (0.21605)

 

[ 8.21860]

[ 3.86533]

[ 5.38156]

[-0.25817]

[ 0.21676]

 
 
 
 
 
 

VTCH(-1)

 0.007387

 0.297320

-0.152569

-1.511586

-0.179673

 

 (0.09182)

 (0.09280)

 (0.10617)

 (2.16547)

 (0.23829)

 

[ 0.08045]

[ 3.20384]

[-1.43706]

[-0.69804]

[-0.75400]

 
 
 
 
 
 

TD(-1)

 0.002132

-0.027288

 0.925858

 0.299209

 0.070904

 

 (0.02049)

 (0.02071)

 (0.02370)

 (0.48332)

 (0.05319)

 

[ 0.10403]

[-1.31744]

[ 39.0723]

[ 0.61906]

[ 1.33314]

 
 
 
 
 
 

VRCH(-1)

 6.65E-05

 0.000978

-0.000586

-0.091744

 0.015779

 

 (0.00399)

 (0.00403)

 (0.00461)

 (0.09409)

 (0.01035)

 

[ 0.01667]

[ 0.24259]

[-0.12703]

[-0.97503]

[ 1.52392]

 
 
 
 
 
 

VMM(-1)

-0.042207

-0.031409

 0.041981

-0.274673

-0.109984

 

 (0.03613)

 (0.03652)

 (0.04178)

 (0.85208)

 (0.09376)

 

[-1.16824]

[-0.86014]

[ 1.00493]

[-0.32236]

[-1.17299]

 
 
 
 
 
 

C

 0.328868

 0.560582

 0.279164

 2.451502

 0.893032

 

 (0.21605)

 (0.21836)

 (0.24981)

 (5.09530)

 (0.56069)

 

[ 1.52221]

[ 2.56726]

[ 1.11751]

[ 0.48113]

[ 1.59272]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

 0.489158

 0.342779

 0.940606

 0.019406

 0.045653

Adj. R-squared

 0.466554

 0.313698

 0.937978

-0.023983

 0.003425

Sum sq. resids

 190.2174

 194.3101

 254.3129

 105802.0

 1281.173

S.E. equation

 1.297436

 1.311319

 1.500185

 30.59904

 3.367167

F-statistic

 21.64065

 11.78719

 357.9077

 0.447266

 1.081106

Log likelihood

-196.7618

-198.0284

-214.0405

-572.8707

-310.2500

Akaike AIC

 3.407762

 3.429049

 3.698159

 9.728919

 5.315125

Schwarz SC

 3.547885

 3.569173

 3.838283

 9.869043

 5.455249

Mean dependent

 0.927815

 0.826891

 8.768908

 2.756471

 1.307227

S.D. dependent

 1.776400

 1.582890

 6.023802

 30.23858

 3.372948

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Determinant resid covariance (dof adj.)

 52925.35

 
 
 

Determinant resid covariance

 40862.14

 
 
 

Log likelihood

-1476.037

 
 
 

Akaike information criterion

 25.31155

 
 
 

Schwarz criterion

 26.01217

 
 
 

Number of coefficients

 30

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ANNEXE 6 : TEST DE CAUSALITE

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 06/09/23 Time: 17:04

Sample: 2013M01 2022M12

Lags: 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 

 TINF does not Granger Cause VTCH

 119

 13.6513

0.0003

 VTCH does not Granger Cause TINF

 0.02224

0.8817

 
 
 
 
 
 
 
 

 TD does not Granger Cause VTCH

 119

 0.43280

0.5119

 VTCH does not Granger Cause TD

 2.65172

0.1062

 
 
 
 
 
 
 
 

 VRC does not Granger Cause VTCH

 119

 0.00870

0.9259

 VTCH does not Granger Cause VRC

 0.88417

0.3490

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause VTCH

 119

 1.05305

0.3069

 VTCH does not Granger Cause VMM

 0.43879

0.5090

 
 
 
 
 
 
 
 

 TD does not Granger Cause TINF

 119

 0.00343

0.9534

 TINF does not Granger Cause TD

 29.5406

3.E-07

 
 
 
 
 
 
 
 

 VRC does not Granger Cause TINF

 119

 0.01915

0.8902

 TINF does not Granger Cause VRC

 0.41377

0.5213

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause TINF

 119

 1.42579

0.2349

 TINF does not Granger Cause VMM

 0.00084

0.9769

 
 
 
 
 
 
 
 

 VRC does not Granger Cause TD

 119

 0.01753

0.8949

 TD does not Granger Cause VRC

 0.18839

0.6651

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause TD

 119

 0.28418

0.5950

 TD does not Granger Cause VMM

 1.73100

0.1909

 
 
 
 
 
 
 
 

 VMM does not Granger Cause VRC

 119

 0.02933

0.8643

 VRC does not Granger Cause VMM

 2.45715

0.1197

 
 
 
 
 
 
 
 


ANNEXE 7 :ANALYSE DE LA REPONSE IMPULSIONNELLE

ANNEXE 8 : DECOMPOSITION DE LA VARIANCE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of TINF:

 
 
 
 
 
 

 Period

S.E.

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 1.225574

 100.0000

 0.000000

 0.000000

 0.000000

 0.000000

 2

 1.598963

 99.23663

 0.048113

 0.000114

 0.011002

 0.704138

 3

 1.735624

 93.08959

 3.904555

 0.031424

 0.018053

 2.956383

 4

 1.801802

 87.95920

 8.283526

 0.071149

 0.057294

 3.628833

 5

 1.832809

 85.47154

 10.71769

 0.089055

 0.110070

 3.611646

 6

 1.846686

 84.50881

 11.70096

 0.091943

 0.123171

 3.575116

 7

 1.853589

 84.13731

 12.08594

 0.092239

 0.125165

 3.559340

 8

 1.857362

 83.96636

 12.26125

 0.092481

 0.125696

 3.554216

 9

 1.859475

 83.86953

 12.35822

 0.092873

 0.126046

 3.553326

 10

 1.860650

 83.81139

 12.41574

 0.093307

 0.126332

 3.553231

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of VTCH:

 
 
 
 
 
 

 Period

S.E.

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 1.313896

 9.288417

 90.71158

 0.000000

 0.000000

 0.000000

 2

 1.478255

 23.13231

 75.97066

 0.556471

 0.015342

 0.325212

 3

 1.571219

 27.21622

 71.65076

 0.605088

 0.062100

 0.465833

 4

 1.616373

 27.87164

 70.54793

 0.668016

 0.061071

 0.851343

 5

 1.638246

 27.72687

 70.51456

 0.715748

 0.071639

 0.971186

 6

 1.647632

 27.59779

 70.56204

 0.772082

 0.079157

 0.988938

 7

 1.651610

 27.53180

 70.56136

 0.833772

 0.081068

 0.992000

 8

 1.653299

 27.49641

 70.53639

 0.893235

 0.081346

 0.992616

 9

 1.654088

 27.47302

 70.50647

 0.946724

 0.081349

 0.992441

 10

 1.654558

 27.45771

 70.47522

 0.993783

 0.081306

 0.991988

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of TD:

 
 
 
 
 
 

 Period

S.E.

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 1.519665

 0.861381

 8.615285

 90.52333

 0.000000

 0.000000

 2

 2.121980

 4.203020

 4.860881

 90.47306

 0.001522

 0.461521

 3

 2.629291

 11.65148

 4.137772

 83.87649

 0.025050

 0.309215

 4

 3.088711

 17.82671

 4.774912

 76.90857

 0.030719

 0.459084

 5

 3.498164

 21.79741

 6.328482

 71.13934

 0.056890

 0.677882

 6

 3.857464

 24.35133

 8.128763

 66.58240

 0.085050

 0.852451

 7

 4.170698

 26.14547

 9.797928

 62.96761

 0.108691

 0.980301

 8

 4.442730

 27.50304

 11.21117

 60.08410

 0.126837

 1.074861

 9

 4.678368

 28.56281

 12.37782

 57.76970

 0.140614

 1.149049

 10

 4.881996

 29.39661

 13.33978

 55.90294

 0.151270

 1.209397

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of VRCH:

 
 
 
 
 
 

 Period

S.E.

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 31.17185

 0.044306

 0.037971

 0.241894

 99.67583

 0.000000

 2

 31.41018

 0.059110

 0.107105

 0.621163

 99.18077

 0.031854

 3

 31.63135

 0.274165

 0.330136

 0.693931

 97.83689

 0.864880

 4

 31.65731

 0.350472

 0.394791

 0.700098

 97.68715

 0.867489

 5

 31.67310

 0.365015

 0.441623

 0.730212

 97.59374

 0.869412

 6

 31.68215

 0.365464

 0.466389

 0.757621

 97.53802

 0.872506

 7

 31.68723

 0.366070

 0.472380

 0.782387

 97.50685

 0.872314

 8

 31.69140

 0.369243

 0.472670

 0.804712

 97.48120

 0.872174

 9

 31.69558

 0.374830

 0.472852

 0.824704

 97.45553

 0.872081

 10

 31.69991

 0.382411

 0.474468

 0.842084

 97.42894

 0.872095

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of VMM:

 
 
 
 
 
 

 Period

S.E.

TINF

VTCH

TD

VRCH

VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 3.416630

 1.018217

 0.260810

 0.606715

 1.745349

 96.36891

 2

 3.487652

 0.979246

 0.455744

 1.377675

 3.235407

 93.95193

 3

 3.498425

 0.978517

 0.609251

 1.447854

 3.575952

 93.38843

 4

 3.504376

 0.976819

 0.731472

 1.558862

 3.587399

 93.14545

 5

 3.506497

 0.977766

 0.740489

 1.664176

 3.584749

 93.03282

 6

 3.508421

 0.987792

 0.739700

 1.758013

 3.581036

 92.93346

 7

 3.510451

 1.010256

 0.741634

 1.844724

 3.577199

 92.82619

 8

 3.512560

 1.043917

 0.749070

 1.918362

 3.573124

 92.71553

 9

 3.514735

 1.084271

 0.762591

 1.981834

 3.568882

 92.60242

 10

 3.516894

 1.126887

 0.780801

 2.036922

 3.564759

 92.49063

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Cholesky Ordering: TINF VTCH TD VRCH VMM

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



* 1François KABUYA KALALA, Déterminants de l'inflation en Afrique au cours des dernières années : Plaidoyer pour le maintien de la lutte contre l'inflation même en cas de stratégie anticrise, 2009, p.130

* 2 J.L Loubet Del Bayle, Initiation aux Méthodes de Sciences Sociales, Paris-Montréal : Le Harmattan, éditeur, 2000, p.141.

* 3 Emmanuel MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Politique économique, cours dispensé en L2 Economie toutes/UNIKIN-FASEG, 2020, p. 74.

* 4 Jézabel Couppey-Soubeyran : Monnaie, banques, finance, 2012, p. 227.

* 5 Henry GERENDAWELE, Economie monétaire générale, cours dispensé en G3 Economie/UNIKIN-FASEG, 2019, pp. 97-98.

* 6Henry GERENDAWELE, Op.Cit, pp. 102-109.

* 7Rapport annuel sur la politique monétaire de la BCC, 2021, p.38.

* 8 BCC,Op. Cit, 2021, p.38.

* 9 Emmanuel MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Politique économique, cours dispensé en L2 Economie toutes/UNIKIN-FASEG, 2020, p. 75-76.

* 10 Emmanuel MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Op. Cit, Politique économique, cours dispensé en, pp. 77-78.

* 11 Rapport annuel sur la politique monétaire de la BCC, 2021, pp.39-40.

* 12 BAENDE BOFOTA Youyou,Op. Cit, pp. 46-49.

* 13 BAENDE BOFOTA Youyou, notes de cours de la politique monétaire dispensé en première année de licence en économie monétaire, UNIKIN/FASEG, 2021, pp. 49-53.

* 14 BAHATI NTUMWA Jachaziel, Politique de change et stabilité macroéconomique : cas de la RDC, Revue Française d'Economie et de Gestion, vol. 3, p.234, 2022.

* 15 Emmanuel MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA, Politique économique, cours dispensés en L2 Economie toutes/UNIKIN-FASEG, 2020, p. 87

* 16 Jacques LOMEMBE KAMBA, Economie Monétaire Internationale, cours dispensés en L1 Economie Monétaire/UNIKIN-FASEG, 2022, pp. 51-52.

* 17 Op. Cit. Jacques LOMEMBE KAMBA, pp. 52-54.

* 18 Leçon 6 : Fondements théoriques de la stabilisation et de l'ajustement, Bamba N'GALADJO, 2017.

* 19 Bernard GUILLOCHON, Pierre SALAMA, ECONOMIE MONETAIRE INTERNATIONNALE, 2èEd. Economica. 1992, pp.186-191.

* 20 Bamba N'GALADJO, Op. Cit,2017.

* 21 Pierre Jaillet, Revue économique, 1998.

* 22 De Bandt, O., Banerjee, A. et Kozluk, T. Measuring long-run exchange rate pass-through. Banque de France, p.173, 2007.

* 23 Henri Sterdyniak, Pierre Villa, Revue de l'OFCE 43, 1993.

* 24 Michel Castel, Dominique Plihon, Revue d'économie financière, 235-240, 2009.

* 25 Alexis Penot, Jean-Paul Pollin, Revue économique, 1999.

* 26Hervé Talabong, Demande de monnaie en zone CEMAC, 2014.

* 27 Kako KossiviNubukpo, The European Journal of DevelopmentResearch 19, 2007.

* 28 Kako NUBUKPO, Le Futur du Commerce Intra-régional en Afrique de l'Ouest 91, 2010.

* 29Bangura.M., Caulker, E. et Pessima, S. (2012). Exchange rate Pass-through to inflation in Sierra Leone: a Structural Vector Autoregressive Approach. Journal of Monetary and EconomicIntegration, Volume.(12), pp.93-123.

* 30 Zouheir A. et I. M. Sghaier, Transmission des variations du taux de change aux prix : évidence empirique pour la Tunisie et le Maroc, 2012.

* 31MbuyiAllegraKabamba et T. KojackKondolo, Impact du Policy mix sur la stabilité du niveau général des prix en République Démocratique du Congo, 2020.

* 32 Christopher TWAIBU HEMEDI, Amani ASSUMANI, Annales de l'UNIGOM 10 (02), 2020.

* 33 Christian Pinshi, Emmanuel Sungani, Développement économique et sécurité en République Démocratique du Congo, 2018.

* 34Luyinduladio. M. Degré de répercussion du taux de change sur l'inflation en RDC de 2002 à 2007, 2012.

* 35Jonas KibalaKuma, contribution à l'explication de la volatilité du taux de change en R.D. Congo : Approche par la modélisation VAR, 2011.

* 36 MABI MULUMBA, Théories monétaires, notes de cours pour la première licence en économie, UPC/FAASE, p.70, 2009.

* 37 Les rapports annuels de la BCC de 2013 à 2022.

* 38 Les rapports annuels de la BCC de 2013 à 2022.

* 39 Note de conjoncture sur la politique monétaire de la BCC, Juillet 2022, P. 9.

* 40 Les rapports annuels de la BCC de 2013 à 2021.

* 41 Note de conjoncture sur la politique monétaire de la BCC, Juillet 2022, p. 9.

* 42 Rapport sur la politique monétaire de la BCC, 2021. P. 61.

* 43 Les bulletins d'informations statistiques et les rapports annuels sur la politique monétaire de la BCC de 2013 à 2022.

* 44 Walter NSONGOLO, Taux directeur et refinancements des banques à la Banque centrale du Congo : une approche par la modélisation VAR, revue jeune économiste, Avril 2015, p21.

* 45Sandrine Lardic et Valérie Mignon : Econométrie des séries temporelles macroéconomiques et financières ; Paris, Economica 2002 p 83.

* 46 KINTAMBU, M., «introduction à l'économétrie », Syllabus du cours, inédit, UNIKIN, Kinshasa, 2006-2007, p.102.

* 47 Felix Fischer, Charlotte L. et Samir J. Vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la RDC, 2013, p. 14-19.

* 48 Felix Fischer, Charlotte L. et Samir J, Op. Cit, pp. 19-27.






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