3- L'enjeu social
La forêt et la vie des populations riveraines sont
liées. La lutte contre la déforestation permet d'adopter les
pratiques durables de l'exploitation des forêts. L'une d'elle est la
certification de l'exploitation forestière au Cameroun. C'est dans ce
sens que les organisations écologiques interprètent la notion de
gestion durable dans un sens plus large0. La gestion
forestière n'est pas seulement axée sur une récolte
durable du bois, mais elle accorde aussi de l'importance aux critères
sociaux (condition de travail, respect des populations
indigènes)0.
La gestion saine et équitable des forêts
camerounaises permettra à stabiliser la situation des populations qui
sont menacées par la disparition de celles-ci. On fait allusion aux
bantous et aux pygmées. Ces communautés ont été
désarticulées par l'exploitation anarchique des forêts par
les industries de bois et les agro-industries. La coupe de certaines
espèces comme le moabi pourrait à moyen terme fragiliser la vie
des pygmées. Car l'importance que revêt cet arbre dans le
quotidien de ces communautés sur le plan économique,
médicinale et culturel n'est plus à démontrer. Par exemple
voici ce que avance un Pygmée de Nkamouna : « La forêt est
pour chacun de nous comme un père et une mère, elle nous donne ce
dont on a besoin : nourriture, abri, vêtement, chaleur et affection
»0. Sur ce point, il n'ya pas que ces seules pygmées qui
bénéficient des biens faits du moabi. Même les populations
bantous tirent aussi profit de cet essence. Les activités de ces
entreprises ne tiennent pas compte de l'existence des populations autochtones.
Ce qui a causé de nombreux conflits sociaux dans toute la zone
forestière du pays. Alors, ce danger que courent ces communautés
devrait être pris au sérieux. Sinon, il est probable qu'elles
disparaissent ensemble de leur forêt d'ici peu de temps.
Il faut donc revoir cette gestion afin d'apporter à
nouveau la sérénité à ces populations. Ceci passe
par le zonage équitable et objectif des forêts.
C'est-à-dire ternir compte de ce qui doit revenir aux populations
locales.
0 Ibid.
0 Ibid.
0 Deravin, `'Projet coeur de forêt», 2010.
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