CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE DU DROIT A L'EAU ET SA
MISE EN RELATION AVEC LA SITUATION DES OCCUPANTS SANS DROITS NI TITRES EN
GIRONDE
Avant d'aborder la question de la stratégie à
aborder, nous pensons qu'il faut comprendre deux situations bien
précises : le problème de droit à l'eau et à
l'assainissement et celui des occupations sans droits ni titres de Gironde. Ces
deux problématiques sont en réalités la raison de la
nécessité de la mise en place d'une stratégie à
l'endroit de toute personne ou structure détenteur du pouvoir d'agir.
I) L'EAU, UNE RESSOURCE INDISPENSABLE
1) L'eau : une ressource vitale pour le
développement
En plus du caractère de nécessité qui la
revêt, l'eau soulève d'autres problématiques qui font
d'elle un enjeu stratégique et politique majeur au niveau national et
international. Ceci s'explique par le nombre pléthorique de sommet
mondiaux et autres sur l'eau. L'eau est au centre du développement, mais
surtout de la survie de l'humanité. Elle commande le
développement. C'est donc à juste titre qu'on la nomme l'«Or
bleu». A première vue, l'on serait tenté d'affirmer
d'emblée que l'eau est disponible en quantité suffisante sur la
terre et qu'il n'y a pas des raisons de s'en inquiéter. On peut
même se demander la légitimité de ces nombreux sommets sur
l'eau. D'ailleurs, les scientifiques n'appellent-ils pas la terre la
planète bleu en raison de l'immense quantité d'eau qui la
recouvre ?
On comprend à travers ces quelques mots toute la valeur
que revêt l'eau. Elle maintien la survie de l'espèce animale et
végétale, elle est en amont et en aval de toutes nos
activités humaines. L'eau, c'est la vie tout simplement. Mais a-t-on
raison de s'inquiéter quant à la disponibilité de cette
ressource pour tous ?
Telle semble être la raison des inquiétudes de la
communauté internationale en la matière. Si nous tenons compte de
la réalité, nous sommes appelés à admettre les
disparités énormes qui concerne la question hydrique. En effet,
La terre regorge de beaucoup de cours d'eau. Nous sommes même
tentés de dire qu'elle est très abondante sur la planète
terre. Car, 75% de la surface de la terre est couverte d'eau. Mais la presque
totalité de cette eaux est impropre à la consommation humaine.
97,2% de l'eau présente sur terre est salée et donc impropre
à la consommation. Seul 2,8% est de l'eau douce. Et cette infime part
d'eau douce est inégalement répartie sur la planète.
« Un tiers de la population mondiale est privé d'eau potable. 1,1
milliard de personnes réparties dans 80 pays, n'ont pas accès
à une eau salubre, voyant leur développement entravé par
ce problème. Dans certains pays, moins de 40 % de la population a
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La mise en place d'une stratégie de plaidoyer
pour l'accès à l'eau et à l'assainissement
des occupants sans droits ni titres en Gironde
accès à l'eau potable. C'est le cas du Cambodge,
du Tchad, de l'Ethiopie, de la Mauritanie, de l'Afghanistan et d'Oman. Au
même moment, près de 60 % des ressources naturelles renouvelables
d'eau douce du monde sont partagés par 9 géants de l'eau :
Brésil, Fédération Russe, Indonésie, Chine, Canada,
Etats-Unis, Colombie, Pérou et Inde. A l'autre extrémité,
un certain nombre de pays disposent de ressources extrêmement faibles,
voire quasi nulles : Koweït, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Malte,
Libye, Singapour, Jordanie, Israël, Chypre »11. Dans de
telle condition, on comprend pourquoi sur nos chaines d'information, d'aucun
n'hésite pas à parler de probables futures guerres de l'eau. Si
nous conjuguons ces données à la pollution et la surconsommation
due à nos activités et à la démographie galopante,
on se rend compte qu'il y a lieu de s'inquiéter et que la
légitimité des différents sommets s'impose à nous.
C'est dire que dans la réalité, sous certains cieux, tout le
monde ne dispose pas des moyens pour accéder à l'eau. L'eau
semble être une denrée de prestige. Et cela doit en effet
inquiéter. Ne pas pouvoir accéder à l'eau constitue
au-delà des questions d'assainissement, un problème vital pour
l'individu. Au niveau sociétal, l'absence d'eau porte atteinte à
la santé de tous et empêche le développement de la nation
car l'alimentation, les maladies, bref tout est lié à la
disponibilité de la ressource en eau. Il est donc logique que le concert
des nations s'intéresse à cette denrée si banale en
s'interrogeant sur sa disponibilité mais surtout au droit de chacun et
de tous de pouvoir en disposer suffisamment.
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