CONCLUSION
Il nous parait important de souligner ici quelques
difficultés rencontrées durant la réalisation de ce stage.
En effet, Nous tenon à souligner ici que le stage que nous avons
effectué est non-rémunéré. Ceci à constituer
pour nous une difficulté presque insurmontable. C'est pourquoi nous
tenons à remercier l'université de Poitiers qui nous a fait un
don de 350 euros. IL importe pour nous aussi de souligner qu'effectuer un stage
en période de congé constitue une gageure. La belle preuve, c'est
que la plupart de personnes que nous avons souhaité rencontrer
n'était pas disponible à raison des congés
d'été. Certains nous ont répondu alors que nous avions
déjà finalisé notre rapport en arguant qu'ils
étaient en congés. Une autre difficulté, c'est le fait que
nous manquions de spécialiste du plaidoyer au sein de l'association. Ce
qui nous a poussés à effectuer ce travail dans une certaine
solitude malgré les ajustements du président de l'association.
Heureusement que nous avons rencontré des spécialiste de la
question qui nous ont conseillés et recadrés dans la finalisation
du document.
Enfin, savons-nous ou du moins savent-ils que l'eau c'est la
vie ? Voilà l'interrogation qui nous vient à l'idée
lorsque nous pensons aux conditions de vie des occupants sans droits ni titres.
Mais cette interrogation ne s'adresse pas à eux. Elle s'adresse à
tout individu lambda, à toute personne vivant en société.
Mais elle s'adresse encore plus à nos dirigeants, aux personnes en
charge de la gestion de la cité. Lors d'une activité de recherche
de fond en tant que stagiaire, nous avons fait le choix d'adresser cette
interrogation aux usagers d'un supermarché de Bègles. Il en
ressort que le citoyen lambda a conscience du fait que l'eau, c'est la vie.
Mais il n'a pas forcément conscience de l'existence des squats et du
fait que des individus en soit privés sur leur territoire. Ceux qui en
ont conscience n'hésiteront pas à nous rappeler que c'est le
devoir de l'Etat de permettre aux individus de vivre dans des conditions dignes
et non dégradantes.
Pourquoi faisons-nous ce détour ? C'est simplement
parce que les habitants de la Gironde et de métropole bordelaise n'ont
pas forcément conscience de la réalité qui se vit sur leur
territoire. Cela n'est que la résultante d'un problème
sociétal qui s'exprime à travers l'individualisme à
outrance. L'on évite de porter le regard sur la misère de
l'autre, l'on évite que l'autre porte son regard sur soi. Tout cela nous
rend indifférent à ce qui se passe autour de nous. C'est en cela
que l'activité associative vient nous ouvrir les yeux sur ce qu'on ne
veut pas voir, sur ce qu'on feint de ne pas voir, sur ce qu'on évite...
sur l'autre partie de la société, sur l'autre partie de nous.
En effet, l'activité de l'association Dynam'eau
auprès des occupants sans droits ni titres en Gironde reste un combat
courageux pour la vie et le bien être de ces occupants, mais aussi
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La mise en place d'une stratégie de plaidoyer
pour l'accès à l'eau et à l'assainissement
des occupants sans droits ni titres en Gironde
pour toute la cité. Au sein de la Gironde, toutes les
associations s'intéressent à diverses thématiques telles
que la santé, l'habitat...Dynam'eau constitue la seule association qui
s'intéresse à la thématique de l'eau et de
l'assainissement en Gironde.
L'eau, c'est la vie. Aucune société, aucun
individu ne peut exister si l'accès à l'eau n'est pas une
garanti. C'est pourquoi il importe que les autorités de nos pays
prennent conscience de cela et posent les actes idoines pour l'accès de
tous à la ressource.
En ce qui concerne les occupants sans droits ni titres, la
réponse des autorités doit se faire sans attendre : relogement ou
mis à disposition d'infrastructures sanitaires et hydriques. S'il semble
difficile de procéder à ces travaux, il serait louable de
créer des douches et toilettes collectives un peu partout dans le
département, surtout à proximité des zones où se
concentrent les occupants sans droits ni titres. Le financement de telles
infrastructures peut être assuré par les aides sociales de l'Etat.
L'interdiction de travailler paupérise encore plus ces personnes qui
vivent dans la précarité absolue. Il faudrait donc que ce droit
soit allégé pour permettre à ces individus de
répondre à leur besoins élémentaires. Une chose que
nous avons compris, c'est que ces personnes sont dans une voie de fait qui
s'étend à leur existence même en tant qu'humains : sans
droits (hébergement, eau, santé, éducation,
divertissement, travail...), sans titres (séjour, menacés
d'expulsions, peur...). Mais on-t-ils le choix ? Quelle alternative leur
propose-t-on ?
Toute la responsabilité revient à chaque
individu, à chaque citoyen capable de jouer sur le positionnement des
politiques, des dirigeants. La société française en
générale se paupérise de plus en plus. Et comme le dit un
ami lors d'une discussion informelle sur le sujet, «si rien n'est fait
dans quelques années, les conséquences seront dramatiques pour la
nation française». C'est en cela que le plaidoyer,
associé à des actions juridiques, trouve toute sa
légitimité. Il interpelle les pouvoirs sur le problème et
les incite à y trouver une solution. Car ce problème ne concerne
pas seulement des étrangers, mais des français, ça
concerne et interpelle chacun de nous. On ne peut refuser l'accès
à l'eau à des membres de notre société. Comme le
dit un adage de mon pays, « on ne doit refuser l'eau à quelqu'un,
c'est un crime contre la vie ». C'est pourquoi, nos dirigeants, tels des
« tresseurs de corde » doivent se faire les humbles
serviteurs de cette ressource plus précieuse que l'or en oeuvrant pour
que chacun et tous puisse y accéder.
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La mise en place d'une stratégie de plaidoyer
pour l'accès à l'eau et à l'assainissement
des occupants sans droits ni titres en Gironde
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