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La mise en place d'une stratégie de plaidoyer pour l'accès à  l''eau et à  l'assainissement des occupants sans droits ni titres en Gironde


par Sewanou Patient Germain TOI
Université de Poitiers - Master gestion de projets 2018
  

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2) La question de la pertinence du projet

Le projet accès à l'eau et à l'assainissement des occupants sans droits ni titres en Gironde constitue en soi une sorte d'innovation. L'action humanitaire doit se faire avant tout sur son propre territoire avant d'être porté vers d'autres horizons. En étant bénévole de l'ordre de malte à Poitiers durant une activité d'hiver auprès des personnes vulnérables, nous avons compris combien il importe d'aller vers les misères qui sont sous nos yeux. En cela, le projet de Dynam'eau est une vrai prouesse. Il s'agit de permettre à des individus qu'on feint d'ignorer de pouvoir vivre décemment. Même si les bénéficiaires du projet semblent n'être que les occupants sans droits ni titres, on peut dire que les bénéficiaires secondaires sont les voisins directs ou les populations bordelaise en générale. Nous avons une telle idée parce que les maladies dues à l'insalubrité et au manque d'insalubrité peuvent constituer un risque pour toute personne entrant en interaction avec ces individus. Médecins du Monde faisait dans l'un de ses rapports sur la mission squat dans Gironde que tout un groupe de squatteurs fut contaminés par une fièvre d'hépatite. Les activités et actions préconisés par le projet sont donc d'une certaine utilité qu'on ne saurait ne pas le leur reconnaitre.

Par contre, une question reste et semble peindre ce projet d'une certaine couleur d'impertinence. En effet, les squats sont des lieux de vie certes, mais il n'est pas dans l'intérêt des occupants sans droits ni titres d'y vivre perpétuellement. Assurément, un changement de situation meilleure les incitera forcément à quitter ce monde de risques continuels. Sauf aux cas où il s'agirait des personnes ayant tendance à vivre en marge des règles de la société. Secundo, les squats sont régulièrement sujets à évacuation. Ce qui constitue une situation de mouvement continuel pour les squatteurs. A chaque expulsion correspond un nouveau squat sauf en cas de

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occupants sans droits ni titres en Gironde

prise en charge par les services publics compétents. Alors quel est l'intérêt d'investir des fonds pour réaliser des infrastructures qui peut-être dans les jours ou mois qui suivent, seront démolis ou inusités ? En quoi les activités du projet impacteront durablement ces individus. En d'autres termes, le projet a-t-il un impact significatif et durable sur les bénéficiaires ?

On est bien tenté de s'inscrire en faux en tenant compte des raisons précitées. Une telle posture est bien juste en ce sens que le problème des occupants sans droits ni titres ne constitue pas en soi un problème d'eau, mais d'acceptation, d'accueil, de reconnaissance, de logement, de travail, un problème de dignité...Au fait, les besoins de ces personnes dépendent de la particularité de chacun d'eux. Nous ne sommes pas sans savoir que la loi française interdit l'embauche des personnes sans papiers pour ce qui les concerne par exemple. Comment faire sortir ces personnes de la précarité sans leur permettre d'avoir une source de revenus pour subvenir à leur besoin et sortir de la déchéance. L'idéal serait donc de poser des actions pour un logement des occupants sans droits ni titres. Nous voulons dire ici, qu'au lieu de penser « eau », il faudra penser « eau et logement ». La thématique « eau » et la thématique « logement » doivent aller de pair. Dans le cas échéant, se serait peine perdu.

Mais là se trouve toute la nuance. Les porteurs du projet s'inscrivent dans une démarche de progression. En effet, malgré toutes les dispositions existantes et dont la mise en oeuvre permettrait assurément l'hébergement de ces individus, il nous parait vain voir absurde de demander aux autorités publiques de loger toutes ses personnes. Une chose est claire, c'est qu'ils n'ont pas le désir de le faire. Ils sont pertinemment informés de l'existence de ces personnes et de la disponibilité de logement. Il est clair qu'il sera très difficile pour les autorités de faire des installations aux frais du contribuable lambda dans des installations non sécurisées, invivables et de surcroit interdits à l'habitation. Ce serait se dédire en ne respectant pas les normes minima en vigueur.

Alors, à défaut d'atteindre un objectif qui semble irréaliste et trop ambitieux, il serait bien de procéder en crescendo, c'est-à-dire du moindre au plus élevé. Ici, à défaut de pouvoir obtenir un logement pour chaque individu, le projet envisage de mettre à dispositions de ces personnes le minima pour vivre décemment. Il y va du droit à la vie, à la santé de ces individus.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984