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Pression anthropique sur l'oryctérope (orycteropus afer) dans la forêt classée des monts Kouffé secteur de Bantè


par Mariano Koutchédi
Université d'Abomey-Calavi - Licence 2021
  

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INTRODUCTION

L'Afrique est immensément riche en biodiversité. Ses organismes vivants représentent près d'un quart de la biodiversité mondiale et elle abrite les plus grands assemblages intacts de grands mammifères présents sur terre, lesquels circulent librement dans de nombreux pays (B. Koudénoukpo et B. de Souza, 2016, p.iv).

La biodiversité ouest africaine est composée d'une grande diversité d'organismes appartenant à presque tous les grands taxons connus sous les tropiques. Cette diversité biologique se retrouve dans divers écosystèmes qui ont été façonnés depuis des siècles par les changements climatiques passés et actuels. Mais depuis le début du 20ième siècle, les effets de la forte croissance démographique et les activités anthropiques liées à l'utilisation accrue des terres qui l'accompagnent exercent une énorme pression sur ces écosystèmes, ce qui les déséquilibrent et les rendent vulnérables (B. Sinsin et D. Kampmann, 2010, p.13). Les interventions actuelles de conservation en Afrique de l'Ouest ne sont pas suffisamment efficaces pour garantir la protection des espèces sauvages et de l'énorme patrimoine constitué par la biodiversité (Commission Européenne, 2016, p.290).

Bien que situé dans le couloir sec dahoméen, le Bénin dispose des écosystèmes d'importance internationale servant de refuge pour la biodiversité faunique et floristique ouest africaine (MCVDD, 2017, p.4). Dans certaines Zones Agroécologiques du Bénin (ZAE 1, 2, 3 et 5), les changements intervenus au sein des écosystèmes sont: l'apparition de nouvelles formes de pressions sur les écosystèmes qui entrainent la modification et la dégradation des habitats des espèces fauniques, la pollution chimique due à l'utilisation des pesticides et produits chimiques dans la zone cotonnière, la dégradation des sols (mauvaises pratiques agricoles) et la disparition de certaines espèces végétales, animales du fait de leur surexploitation (UNEP, 2019, p.85).

La création des aires protégées avait pour ambition de contrer l'avancée du front agricole et des autres formes de pressions sur les écosystèmes naturels, mais aujourd'hui ces pressions touchent fortement ces aires protégées (S. Zakari et al., 2018, p.451).

Depuis la fin des années 1980, certaines forêts classées du Bénin ont bénéficié de plan d'aménagement participatif (Lama, Tchaourou, Toui-Kilibo, Ouémé Supérieur, Bassila, Goungoun, Sota, Wari Maro, Monts Kouffé, Agoua, Penessoulou, etc.) mais l'impact de ces aménagements sur la conservation durable de ces massifs n'est pas tangible (A. Assogbadjo et B. Sinsin, 2010, p.530). La Forêt Classée des Monts Kouffé (FCMK) bien qu'étant classée et bénéficiant d'un plan d'aménagement participatif subit de fortes pressions anthropiques. La faune mammalienne n'est pas épargnée par cette pression anthropique (I. Dotché, 2016, p.6).

Encore appelé cochon de terre, Orycteropus afer est un mammifère qui se nourrit essentiellement de termites et qui joue un rôle écologique important en contrôlant l'extension des populations de termites (A. Akpona et al., 2015, p.1). L'espèce est actuellement confinée aux aires protégées du pays notamment celle du centre et celle du nord. Si elle est rarement observée lors des dénombrements fauniques, des indices de présence (empreintes, terriers, etc.) confirment sa présence dans la Forêt Classée des Monts Kouffé et dans les parcs nationaux (A. Akpona et A. Daouda, 2011, p.301).

Orycteropus afer est recherché par les prêtres des religions endogènes et tradipraticiens. Il est aussi attaqué par les grands carnivores (hyène, panthère, etc.). Subissant des pressions diverses, l'espèce mérite une attention particulière (A. Akpona et A. Daouda, 2011, p. 302). Il est donc nécessaire de disposer d'information concernant les pressions des activités humaines sur Orycteropus afer dans la FCMK, ce qui pourrait être bénéfique pour sa conservation et celle d'autres espèces. C'est dans ce but que la présente recherche intitulée : «Pression anthropique sur Orycteropus afer dans la forêt classée des Monts Kouffé (secteur de Bantè) » est initiée. Le présent travail s'articule autour de trois (03) chapitres :

· le premier aborde la problématique et l'état des connaissances sur Orycteropus afer ;

· le deuxième présente le milieu d'étude et l'approche méthodologique;

· le troisième présente les résultats et la discussion.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo