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INTRODUCTION GENERALE
Présentation du sujet
L'absence d'espaces publiques, entendus comme places et
jardins, dans les villes des pays en voie de développement se
présente non seulement comme un confinement de la région en cause
sur la trame urbaine, et internationale, mais aussi comme un frein notoire,
tant bien pour l'épanouissement des populations y résidant que
pour leur développement économique. Cela crée ainsi un
caractère stagnant des A.G.R des plus éprouvants, et des
répercussions considérables sur les objectifs du
millénaire des pays en cause. Pour ne parler que du cas qui nous
incombe, nous constatons grandement l'évolution de l'identité de
la ville de Nkongsamba au fil du temps et son caractère stagnant des
activités de rentabilisation tout comme celui de son économie qui
se voit être en baisse, tant par son absence de structures propices
à son étreinte touristique, que par son caractère morbide
actuel.
Nkongsamba est une ville du Cameroun. Située à
145 kilomètres de Douala et à 370 kilomètres de
Yaoundé soit 6 heures de route, Nkongsamba était un grand centre
agricole avec la culture et la commercialisation du café comme
activités principales. Blotties dans une cuvette triangulaire et
délimitée par des monts fascinants qui sont des cratères
volcaniques déchiquetés : MANENGOUBA avec 2 400 mètres,
NLONAKO et KOUPE, où, aux dires des villageois, habitent les dieux
protecteurs de la région.
Figure 1: VUE AERIENNE DE LA VILLE DE NKONGSAMBA source
Google Earth.
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S'inscrivant au patrimoine national du Cameroun, Nkongsamba se
présente comme étant les vestiges d'une ville très
prospère par le passé, tant par ses anciennes sources de revenus
et pas des moindres, que par son étreinte touristique non
négligeable. De par son aspect actuel, cette ville qui autrefois faisait
pâlir de jalousie le reste du Cameroun, se trouve reléguée
au titre de ville morte, tant par ses activités qui vont
décroissant que par son paysage abandonné à son propre
sort. Les populations s'y trouvant ainsi que les activités s'y
déroulant, présentant sans cesse ce caractère morbide, car
manquant d'infrastructures de divertissement et d'épanouissement, tant
ludiques que novateurs, se laissent sombrer dans la dépravation des
moeurs ancestrales et la perte lente mais certaine de l'espoir animant d'antan
cette ville. Nous avons malencontreusement rencontré des
difficultés notoires lors des manifestations et évènements
d'ampleur, dues au manque de places publiques, l'expansion
caractérisée de la végétation forestière,
dans ladite ville, ainsi que l'abandon des points stratégiques telle que
la majestueuse gare ferroviaire qui se trouve abandonnée et
désaffectée. D'où la proposition de notre concept,
l'aménagement de la place centrale de Nkongsamba pour une revitalisation
de cet espace urbain via des moyens architecturaux.
Objet d'étude
Etant donné les multiples contraintes climatiques,
écologiques et démographiques surgissant dans notre monde actuel,
il serait judicieux, voir primordial de prévoir des moyens naturels de
remédiation aux problèmes de réchauffement climatique et
autres ambiguïtés écologiques, tout en essayant de ne pas
nous éloigner d'une certaine conformité esthétique de
l'espace bâti qui, non seulement permettra la résolution de
problèmes d'ordre paysager, mais aussi la valorisation de l'espace
urbain et la résolution des problèmes de rassemblement des
populations en des endroits stratégiques tout en essayant de compenser
les insuffisances de logements, boutiques et autres. C'est dans cette optique
que nous observerons des concepts révolutionnaires tels que : les places
publiques, dont l'existence remonte bien au-delà de notre ère,
vers l'antiquité, dont, les jardins suspendus de Babylone, la ville de
Bagdad vers le 7ème siècle tiennent lieu de modèles. Les
parcs et jardins en ville, notamment de A. Le Notre à Paris, et les
logements collectifs, illustrés par Le Corbusier à travers la
cité radieuse. La place occupée par les places libres et espaces
verts dans une ville se fait des plus obligatoires, en ce
3
qui concerne les pays du nord, du fait de leur
industrialisation grandissante et leur croissance, sans omettre l'aspect
architectural, esthétique et urbanistique.
Les pays du sud quant à eux ne prennent pas vraiment en
compte ces paramètres environnementaux, et ce à cause de leur
verdure accrue, pourtant, qui pourraient leur permettre d'atteindre un stade
évolutif de la conceptualisation et conception architecturale. Afin de
ne pas persister dans cette lancée décadente, nous avons non
seulement opter pour une étude du principe de fonctionnement des places
publiques en ville, ainsi que celui des espaces dits
végétalisés en milieu urbain, mais aussi, nous proposons
un modèle de conception architectural et urbanistique propre aux pays du
sud en général, et au Cameroun en particulier. Nkongsamba se
présente comme un véritable site propice à cette
expérience tant par son aspect à l'abandon, démodé,
voire morbide, que par son étreinte solennelle et légendaire .En
pensant à revitaliser cet espace, nous entreprenons de le rendre des
plus éloquents, tant par les activités qui s'y dérouleront
que par sa présentation proprement dite au reste du monde.
Choix du sujet
« Renouer avec la nature, c'est réinvestir le
jardin dans sa fonction la plus impérieuse, où prennent part la
poésie comme la métaphysique. »
Hervé Brunon1 dans Le jardin, notre
double, Editions Autrement, 2003
Dans un esprit de divertissement et de contemplation
esthétique des structures qui seront offertes au regard des multiples
individus, nous avons choisi de proposer un nouveau regard sur la conception
des places publiques au Cameroun, ainsi que tous les éléments
entrant dans la réalisation d'espaces de cette envergure. A
côté des places libres, les espaces verts en milieu
1 Historien des jardins et du paysage, Hervé Brunon est
depuis 2002 chargé de recherche au CNRS. De 2010 à 2013, il a
été directeur adjoint du Centre André Chastel (Laboratoire
de recherche en histoire de l'art) et responsable de la section « Histoire
culturelle des jardins et du paysage » au sein de l'équipe de
recherche sur l'histoire de l'architecture moderne (ERHAM). Il coordonne depuis
2014 avec Thierry Laugée le nouveau thème « Images,
dispositifs, lieux : questions épistémologiques,
herméneutiques et anthropologiques ». Source :
http://www.centrechastel.paris-sorbonne.fr/membres/herve-brunon
4
urbain, certes présentent ils des avantages
considérables, mais aussi des inconvénients. Leur
prolifération sur le continent africain pourrait être entendue non
seulement comme un digne retour aux origines mais aussi comme des
véritables pas de géants vers son développement et dans sa
mouvance vers le modernisme. Les revenus qu'ils pourraient
générer, les vies qui seraient éventuellement
sauvées via des espaces végétalisés en milieu
hospitalier, etc. Tous ces aspects et paramètres sont assez
éloquents pour exprimer la profondeur et l'impact de notre regard sur le
choix du sujet qui nous incombe : développement durable en milieu urbain
et la revitalisation de l'espace via plusieurs volets qui nous a permis de nous
lancer de manière véritable dans le coeur de notre étude.
Il est aussi question pour nous de proposer un modèle de redynamisation
d'une place considérée comme centrale dans la ville de Nkongsamba
et les éléments structurant la juxtant , nous parlerons entre
autre de la gare ferroviaire et ses entrepôts désaffectés,
en passant par les contours du site qui nous incombe.
Intérêt du sujet
Sur le plan scientifique,
Notre thème, aménagement de la place centrale de
Nkongsamba via plusieurs stratégies, dont les espaces verts, en milieu
urbain présentent des intérêts des plus idoines en ce qui
nous concerne car il nous a permis d'amplifier notre connaissance et
d'élargir notre champ visuel en ce qui concerne l'aménagement du
territoire et la conception architecturale, aussi de nous familiariser avec les
matériaux, le mode de conception écologique, associé
à l'architecture bioclimatique. Toutefois, il présente aussi un
intérêt considérable dans l'évolution de la
conception des places publiques au Cameroun en général et
à Nkongsamba en particulier, par la contextualisation des espaces de
rencontres et autres monuments historiques susceptibles de promouvoir un
développement socio-économique.
Sur le plan économique,
Il s'agit de présenter les aboutissants de notre
thème dans le volet économique. Tant par leur apport financier,
que par les dépenses qu'ils entrainent. Les espaces verts peuvent aussi
être qualifiés d'espaces de culture (agriculture) et de
détente et de divertissement (tourisme), etc. Il est aussi important de
souligner les retombées sur le plan touristique, foncier et social,
5
par des stratégies de promotion de logements sociaux et
urbanistiques, revigorant le paysage urbain et l'environnement par la
même occasion.
Sur le plan artistique,
Les places libres tout comme les espaces verts
présentent une véritable source de méditation et
d'inspiration car éloigné de l'attrait moderne des
agglomérations urbaines. Il est aussi à noter leur aspect social
car, ces espaces sont bien en harmonie avec le reste de la
société qui les contient.
Sur le plan environnemental,
La conception écologique et bioclimatique des
édifices permet à ces derniers d'être en parfaite symbiose
avec leur environnement. Nul n'est besoin de réitérer
l'importance notoire d'une meilleure appréhension de nos milieux urbains
pour favoriser l'épanouissement des populations et activités du
secteur en cause. De ce fait, notre thème présente un attachement
des plus idoines quant au véritable sens de l'écologie en milieu
urbain, passant par une nouvelle architecture pour les compositions urbaines de
notre territoire.
Définition des concepts et notions
Revitalisation : Tissu urbain : Moyen :
Espaces publics :
6
Larousse définit l'espace public comme étant
« une surface, un volume, une étendue affectée à un
usage public ».
L'expression "espace public", est récente et
n'apparaît qu'à la fin des années 1970 et n'est
banalisée qu'au cours des années 1990. Elle n'est pas
définie dans les citations sur l'urbanisme avant les années
soixante-dix. L'espace public est à la fois un lieu où s'exercent
les fonctionnalités de la ville (circulation, déplacements,
réseaux techniques) et où se développent les innombrables
pratiques de la vie urbaine -commerce, services, détente, loisir,
rencontre.
Place publique : Le dictionnaire LAROUSSE
2016 définit la place comme un « lieu public découvert et
bordé de maisons ou de monuments », comme « un large espace
découvert auquel aboutissent plusieurs rues dans la ville », voire
comme un « endroit où ont lieu les prises d'armes et les
défilés ».
Délimitation spatiale du sujet
Problématique
Dans les années 1904 à 1960, la localité
de Nkongsamba a très vite su faire parler d'elle dans le monde, se
présentant comme troisième ville du Cameroun, ceci rendu possible
grâce à la possibilité d'un chemin de fer, un vaste
potentiel agricole, surtout dans le domaine du café robusta, mais encore
et surtout la mise sur pied d'un véritable pôle d'administration
territoriale. Aujourd'hui, la ville de Nkongsamba se présente comme un
vestige du passé tant par son aspect rustique, que délabré
et abandonné à son propre sort, surtout au regard d'un important
élément structurant tel que la gare ferroviaire
désaffectée. Ne comptant pas vraiment d'espaces publics pouvant
permettre la socialisation des populations et une meilleure appréhension
de son potentiel touristique, cette agglomération va vers la perte de sa
vitalité, certes lentement mais surement.
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Ce qui nous intéresse est la revitalisation du tissu
urbain par l'aménagement d'espaces publics, en rapport avec
l'identité du milieu, son histoire et les retombées
éventuelles qu'ils pourraient entrainer. De ce fait nous poserons le
problème de conception et aménagement d'une place publique, puis
, son rôle primordial dans la revitalisation de la trame urbaine, et le
cas échéant d'un manque en espaces publics, la proposition d'une
place publique dans la ville de Nkongsamba ,pour sa revitalisation et la
préservation de son histoire, en passant par une présentation
certaine de son étreinte touristique.
Questions de recherche
· Le manque d'engouement dans la conceptualisation et
l'aménagement des places- monuments au Cameroun en général
et à Nkongsamba en particulier.
· L'absence des stratégies écologiques,
économiques et bioclimatiques dans le processus de conception
architecturale dans ces espaces publics au Cameroun.
· L'envahissement du milieu urbain par la
végétation non contrôlée et les zones
enclavées, car manquant d'infrastructures en adéquation avec les
contraintes qu'elles impliquent.
Hypothèses
Comme hypothèses de recherche, nous avons opté
pour la connaissance des espaces publics proprement dits, places remarquables
entre autre, et leur impact sur la trame urbaine en passant par l'historique du
concept de place publique au fil du temps et autres caractéristiques
d'ampleur non négligeable dans le processus de conception et
aménagement d'une place, ainsi que la contextualisation de cette
dernière au Cameroun. Tout ceci pour combler un déficit en
espaces publics, places et jardins en ville et surtout, donner un nouveau
visage à la ville de Nkongsamba tout en conservant ses moeurs et
coutumes ancestrales pour un développement tant ludique que novateur.
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Hypothèses de recherche
a) Hypothèse principale
L'hypothèse que nous allons vérifier est la
suivante : un espace public est un cadre propice à la revitalisation et
au développement d'un tissu urbain.
b) Hypothèses spécifiques
· La conscientisation des entités sociales et
humaines sur le rôle et impact des espaces libres ainsi que des espaces
verts en milieu urbain et leur contextualisation au Cameroun et
précisément à Nkongsamba.
· Proposition des solutions urbanistiques dans
l'aménagement des places publiques au Cameroun ainsi que d'un
modèle typiquement africaniste et non un plagiat sur le style
occidental.
· Impact des espaces verts dans la remédiation
aux problèmes médico -sanitaires des populations en Afrique en
général et au Cameroun en particulier.
· Proposition d'un modèle architectural :
conception d'une place monument dans la ville de Nkongsamba.
· Accroissement des A.G.R, entendues comme
Activités Génératrices de Revenus.
Objectifs de recherche
a) Objectif principal
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Montrer que la place publique occupe une importance notoire
dans le processus de valorisation et attractivité du territoire,
favorisant de ce fait un développement socio-économique ludique
et novateur.
b) Objectifs spécifiques
? Montrer l'importance des espaces publics en milieu urbain et
les retombées sur le plan socio-économique
? Favoriser l'entretien et l'assainissement du paysage urbain
par des constructions en harmonie avec l'environnement.
? Favoriser le développement économique par des
méthodes passives
Revue de la littérature
Pour mener à bien notre travail, nous avons parcouru
plusieurs ouvrages d'auteurs traitant du même sujet à savoir les
espaces publiques dans le monde et les retombées que ces derniers
impliquent. Ce faisant, nous avons constaté que certains ont retenu
notre attention plus que d'autres. C'est dans cette optique que nous pourrons
entre autre parler de :
? Le dossier documentaire sur la place publique du
Séminaire Robert Auzelle qui traite du sujet de la place publique dans
sa quasi-totalité, se faisant par l'historique de la place publique dans
la ville, la morphologie, les typologies et autres aspects tels que la
conception, l'embellissement et, la création de cette dernière
avec l'appui de plusieurs auteurs, des quels de plus amples informations seront
donnés en annexe.
? Le livre HISTOIRE DE LA VILLE de L BENEVOLO, qui traite de
l'histoire proprement dite de la ville de sa genèse à l'heure
actuelle, en passant par les transformations des milieux urbains.
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CHAPITRE I LES PLACES LIBRES DANS LE MONDE
I. HISTORIQUE DES PLACES PUBLIQUES
ORIGINE DU CONCEPT DE LA PLACE
Dérivant de son origine latine - platea : rue large ou
place - le mot désigne le tout dans le cas de la place forte,
agglomération fortifiée, et de la ville de garnison, ou
s'applique à des fonctions caractéristiques lorsqu'il
désigne des corps de métiers réunis, par exemple, dans la
« place financière» de Paris; le « jour de place »
était celui où les négociants de la ville avaient coutume
de s'assembler.
La recherche étymologique nous a permis de déceler
une approche historique et sociale de cette notion :
- La place, mot dérivant du latin populaire (platea)
lui -même dérivant du latin classique (platea) désigne une
large rue, emprunté au grec (plateia) féminin de (platus)
correspondant au mot français.
L'histoire dans sa continuité fournit les
éléments indispensables à l'analyse, à la
compréhension des valeurs de l'espace2. L'étude
historique des places publiques, de leur emplacement, des comportements et
pratiques des usagers en leur sein, permettra d'appréhender
l'évolution de la forme urbaine au cours des civilisations, de
comprendre l'origine du lieu de sa forme, son fonctionnement, son accrochage au
tissu urbain.
Les places publiques de nos jours servent beaucoup plus
à procurer de l'air et de la lumière à un tissu urbain
très dense. On désigne toute parcelle de terrain entourée
de rues et sur laquelle on a renoncé à élever toute
construction comme « place ». Toutefois, cette définition ne
saurait s'appliquer à notre cas à Nkongsamba car
incomplète tant dans l'espace que dans le temps.
2 (Bertrand. J. M, LITOWSKI. H, 1974)
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Et notre théorie se réitère dans les
propos de Palladio A, « la place désigne un grand espace visible
par le moyen duquel on puisse jouir de l'aspect de quelques superbes
édifices ».
Ainsi notre proposition à Nkongsamba, d'une place
publique se greffe à cette dernière et épouse ses
critères notamment la présentation de l'aspect des
édifices dans l'environnement urbain, ainsi qu'une nouvelle vision
donnée au paysage par la réhabilitation d'un
élément structurant de cette ville : la gare ferroviaire.
Pour y parvenir, il serait déterminant de présenter
l'évolution de la place publique au fil des siècles,
commençant par :
L'ANTIQUITE
La Grèce antique : l'Agora
L'histoire de la place publique commence avec l'agora, centre
de la ville réunissant les fonctions essentielles de la cité
grecque. Au VIème siècle avant J-C, l'embellissement des villes,
est le fait des tyrans qui avaient le pouvoir, ils font appel à des
architectes et des ingénieurs pour l'aménagement et
l'embellissement de leur cité. Tous les espaces extérieurs de
l'agora, aux places et les voies ainsi que les édifices publics seront
touchés par cet aménagement.
Agora est le terme grec désignant la place publique qui
constitue le coeur de la cité grecque. Lieu saint où se
déroulent les cérémonies religieuses de la cité,
puis théâtre de la vie publique, enfin investie par la vie
économique, sa morphologie reflète l'histoire de ses
institutions. Bordée sur plusieurs côtés par des
édifices administratifs, elle peut regrouper aussi des édifices
religieux. Dès l'origine, elle est réservée aux multiples
rapports de la vie quotidienne ; et n'avait pas de forme
régulière.
L'agora grecque était un lieu collectif
d'échange politique, de tenue des assemblées et de discussions.
C'était aussi un lieu d'échanges culturels, de festivités,
de commémorations et de transmissions de nouvelles.
C'était enfin un lieu d'échanges commerciaux, de
marché, de ventes ambulantes ou permanentes.
Sa fonction sociale et politique acquiert de plus en plus
d'importance, et les édifices publics forment une sorte de
«corniche architectonique » de cette place à portiques,
agrémentée d'autels, de fontaines, et de statues.
Figure 2: Agora dans la Grèce antique
La Rome antique : le Forum
Chez les romains la place publique, appelée forum,
était destinée à plusieurs pratiques. C'est une place
ordonnancée réunissant des édifices administratifs,
juridiques, religieux et commerciaux, parfois en plusieurs espaces libres
publics connexes entourés de portiques, le tout formant le centre
civique d'une agglomération urbaine. Les dimensions du forum,
déclare VITRUVE , « doivent être calculées en
fonction du chiffre de la population, et à moins que l'espace disponible
se trouve naturellement restreint, elles doivent largement dépasser les
besoins apparents. La largeur sera calculée par rapport à la
longueur, dans la proportion des deux tiers. Ainsi le plan allongé sera
favorable à l'organisation des spectacles »3.
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Figure 3:Forum de Rome Figure 4: le Capitole d'
Athenes
3 (MUMFORD. L, 1964).
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Avec la cité médiévale, le rêve
d'une vie meilleure ne pouvait se réaliser qu'à travers la
croyance religieuse, pour cela, le retrait du monde prenait une forme
collective, les hommes se rassemblent, pour vivre en commun une vie de
prière consacrée exclusivement à Dieu.
L'influence de la religion pendant cette période, ne se
reflétait pas uniquement à travers la vie sociale, mais aussi sur
la conception spatiale de la cité médiévale, qui exprime
les valeurs symboliques à travers l'appropriation de l'espace.
Les places de la période médiévale,
appelées parvis, sont toujours associées à au moins un
édifice essentiel et prestigieux de la ville, attirant les
rassemblements populaires et les fêtes auxquelles elles prêtent un
cadre fonctionnel et symbolique : cathédrales, églises, ou palais
communal4. A l'origine, le parvis est un espace libre
dégagé devant la façade principale d'une église :
« Au coeur de la ville, faisait-il observer, il est
préférable que les rues ne soient pas rectilignes, mais qu'elles
ne cessent de se perdre en détours, comme le cours tranquille d'une
rivière. Elles semblent ainsi fort longues et propres à donner
une idée avantageuse de la cité, cependant qu'elles peuvent lui
éviter maintes surprises désagréables. En outre, le
passant qui suit ces détours des rues va découvrir à
chaque pas une perspective nouvelle ».
Figure 5: Le parvis
LA RENAISSANCE : LA PLACE ROYALE
4 (MERLIN. P et CHOAY. F 2005).
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La période de la renaissance fut marquée par un
retour aux traditions antiques et le développement d'une culture
artistique très élaborée et qui s'inspire des oeuvres et
ouvrages gréco-romains. L'art urbain n'avait donné lieu
qu'à des palais et des jardins, des places et des fontaines.
Apparaissent les notions de qualité de l'espace ouvert et de composition
de l'espace urbain ; la place devient un espace dont le seul but est de mettre
en valeur un palais, une église, une statue équestre, ou encore
de représenter en soi les valeurs esthétiques.
La place royale est une place ordonnancée
destinée à servir d'écrin à une statue de
souverain, souvent une statue équestre, généralement
accompagnée d'édifices administratifs importants, et parfois
partie constituante d'une composition urbaine pouvant comprendre lotissements
et édifices religieux. Sa forme est ronde, carrée, rectangulaire,
octogonale, etc. La place de la renaissance vise non seulement à
régler géométriquement l'espace, mais aussi, par la double
vertu de la perspective, de désigner et de fuir, à le rendre
transparent
Figure 6:Les Jardins de Versailles 5
LA PERIODE CLASSIQUE
Deux exemples peuvent être représentatifs de
l'époque : la place centrale de Grammichele en Sicile et la place des
Vosges à Paris.
- La place des Vosges à Paris
:
5 Source :
www.voyagesphotosmanu.com/jardins_versailles.html
Source :
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://ip-187-229.evc.net/
15
La place a pris son aspect définitif en 1612, à
l'origine place royale, à la révolution française, elle
deviendra place des Vosges. L'une des particularités de cette place
c'est qu'elle est à l'origine d'une invention d'un nouveau type
d'habitat ou même de quartiers.
Située sur le site à proximité de la
Bastille, elle a un aspect extérieur uniforme, sa forme est un
carré parfait de 140 m de côté, elle est bordée de
38 immeubles avec des façades identiques. La place des Vosges est un
prototype de la place résidentielle, elle est considérée
comme un ensemble résidentiel où la présence d'arcades
crée un espace d'entrée pour les immeubles et forme une
transition entre l'espace public et l'espace privé.
Figure 7:La place des Vosges
L'EPOQUE ARABO-MUSULMANE
La cité arabo-musulmane a marqué une
étape importante dans l'évolution de l'humanité, durant
l'époque médiévale ; lorsque l'Europe vivait son
obscurantisme, les villes arabes étaient les plus grandes et les plus
riches. 6
La place du marché est un lieu qui a accompagné
toutes les cités arabo-musulmanes, servant au regroupement, au contact
et à l'échange. Le tissu urbain se caractérise par un
tracé irrégulier des voies, l'intersection des voies les plus
importantes constitue les points fondamentaux dans le tissu urbain, ces noeuds
prennent des allures différentes selon leurs positions et les pratiques
de la communauté. En générale ils favorisent la rencontre,
le contact et l'échange. La mosquée et la place du marché
sont les éléments les plus importants qui caractérisent la
vie civique dans la ville arabo-musulmane.
6 BENEVELO. L ; 1983
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L'EPOQUE INDUSTRIELLE
Avec la ville industrielle, l'appropriation collective
disparaissait progressivement, dans cette société, ce
n'était plus l'éternité ou le goût de plaisir qui
comptaient, mais la fièvre du profit et de la capitalisation l'emportait
sur toute autre nécessité. Les fonctions assurées par la
place publique à cette époque disparaissent peu à peu en
vue de s'abriter ailleurs dans des édifices spécifiques.
La révolution industrielle a bouleversé
l'équilibre du rapport entre l'homme et son environnement.
L'EPOQUE MODERNE ET CONTEMPORAINE : LE COEUR DE LA
CITE
La révolution industrielle avait causé beaucoup de
pertes dans plusieurs domaines.
A l'époque moderne les architectes et les urbanistes
avaient essayé de résoudre ces problèmes. Pour concevoir
la ville moderne, les architectes modernes analysaient les besoins fondamentaux
et tentaient de les satisfaire séparément par diverses techniques
spécialisées, l'objectif de l'architecture moderne était
de créer un espace favorable pour accueillir l'homme moderne.
En juillet 1951, le VIIIème congrès
international d'architecture moderne (CIAM), réuni à HODDESDON en
Angleterre, fût consacré au thème de centre civique, que
les participants préféraient qualifier de coeur de ville, qui
désigne à la fois des lieux ouverts où se déroule
la vie collective des citadins et les symboles, porteurs de la
personnalité d'une ville. La place a eu une fonction essentielle pour la
vie économique et la vie représentative et symbolique de la ville
et du pays. Mais la folie fonctionnaliste donnant priorité à la
circulation des automobiles, s'est achevée par la démolition
d'une grande partie des bâtiments marquant la périphérie de
la place.
On peut dire que l'urbanisme moderne a provoqué
l'effacement de l'appropriation collective et individuelle, en faisant de la
ville moderne, une cité dépourvue de toute qualité de vie,
où l'habitant se trouve étranger à l'espace public aussi
bien qu'à l'espace privé.
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Figure 8:La place St -Pierre au début du
siècle7
II. LES ROLES DE LA PLACE PUBLIQUE EN MILIEU URBAIN
Une place peut être belle ou laide, agréable ou
déplaisante, nous l'aimons ou nous l'évitons. Ces sentiments,
qu'ils soient très largement communs ou strictement individuels
résultent de notre lecture d'un lieu, de son paysage. En plus des
aspects affectifs et sentimentaux, nous avons tout simplement besoin de nous
orienter, de nous retrouver afin de « pratiquer » ce lieu, et d'y
vivre.
Cela nous pousse donc à concevoir un espace public
d'intérêt général tant pour satisfaire les
populations que pour viabiliser un site des plus abandonnés, qui
présente pourtant des avantages des plus louables en communion parfaite
avec des contraints des plus éprouvantes dans la conception d'un tel
ouvrage architectural.
Cette place a donc comme rôle de :
-permettre la mise en place des stratégies pour
l'exploitation rationnelle de l'espace urbain de la ville de Nkongsamba.
- La conception d'une place publique centrale à
Nkongsamba et la revitalisation du paysage et environnement urbain
- l'accroissement des Activités Génératrices
de Revenus.
Et pour les populations, la concrétisation des besoins les
plus primordiaux vis-à-vis de cette place, qui sont entre autre :
- Le caractère propre de la place comme repère
exceptionnel du paysage.
7 Source : Leonardo
Benevolo, Histoire de la ville, Edition : Parenthèses 1994, p.298,
509
18
- Voir et observer les atouts que propose la place.
Les articulations de la structure urbaine en intégrant un
tel concept.
III. LES FONCTIONS DES PLACES PUBLIQUES
Parce que nous avons choisi de privilégier les
rôles et les pratiques citadines, les fonctions sont rattachées
aux thèmes concernant le « vécu ».Les fonctions les
plus couramment présentes sur les places publiques procèdent
évidemment de la nature même de celles-ci vouées au
rassemblement et au passage : la circulation et le commerce. Viennent ensuite
les activités sensibles à un certain décorum que procure
le dégagement des façades : administration, culte, bureaux.
L'habitat est le complément banal mais les plus belles maisons du
quartier se trouvent sur la place aussi bien que le long des principales
avenues.
IV- TYPES DE PLACES PUBLIQUES
L. Cloquet, fait remarquer qu'il existe trois types de places
publiques:
- Les places de circulation
Les places de circulation se situent aux croisements des voies
(rondpoint) et destinées spécialement au trafic routier. A titre
d'exemple on a la place des Martyrs au centre-ville de Constantine, la place du
1 er mai à Alger et la place de la concorde à Aix-en Provence
(France).
- Les places d'agrément
Elles sont situées dans le tissu urbain plus ou moins
dense, ces places dégagent une vue agréable, elles procurent de
l'air et de la lumière et servent aux jeux, aux rencontres, et aux
réunions publiques.
19
Figure 9:Place centrale de Èéske
Budìjovice (République tchèque)
La Fontaine de Samson, sur la place principale de
Èéske Budìjovice, est entourée d'arcades datant du
XVIIIè siècle. La bière légère
appelée Budweiser puise son origine dans le nom allemand de cette ville
de République tchèque : Böhmisch Budweis.
- Les places monumentales
Ce sont des places généralement encadrées
par des bâtiments avec des façades monumentales et dont le centre
est soit vide, soit occupé par un monument.
Figure 10: La place Charles de Gaulle-Etoile
Par sa dimension symbolique et ses proportions imposantes (50
m de hauteur sur 45 m de largeur), l'arc de triomphe est l'un des monuments les
plus emblématiques de Paris. Situé au centre de la place
Charles-de-Gaulle (l'ancienne place de l'Étoile) d'où rayonnent
douze avenues dont celle des Champs-Élysées, il fut
édifié en 1806 à l'initiative de Napoléon
Ier mais achevé seulement en 1836. Le monument abrite les
noms de 386 généraux de la République et de l'Empire, et,
depuis 1921, la tombe du Soldat inconnu.8
8 Microsoft ® Encarta ®
2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation.
20
Dans cette catégorie on a : la place de la
mosquée, de l'église, de l' hôtel de ville, du
château, celle du palais de justice et celle de la gare. On a une double
fonction de ces places :
- Une extension de la fonction de l'équipement principal
qui en fait
partie, vu le flux important de fréquentation :
mosquée, marché, mairie.
- Elle permet de mieux exposer un édifice important et
participe à
l'aération du tissu urbain généralement
dense au centre-ville.
Et plusieurs autres places sont encore à prendre en
compte dans ce processus d'élaboration d'une liste des diverses
typologies de places publiques dans le monde.
- La place d'armes
Elles dérivent d'un élargissement, ou d'une
fortification, ces places occupent en général une position
centrale et sont reliées directement au périmètre à
défendre. Elles sont de vastes esplanades destinées aux
entraînements et aux rassemblements militaires.
- La place du marché
C'est le lieu où se tient habituellement le
marché plus ou moins grand par son aménagement
spécialisé. Presque toutes les villes anciennes possèdent
ce genre de place, elles sont souvent associées à d'autres
fonctions principalement réligieuse, ce qui justifie la présence
de mosquée et de l'église dans le prolongement de la place.
V. LE MOBILIER URBAIN DANS L'ESPACE PUBLIC
Le mobilier urbain est l'ensemble des objets ou dispositifs,
publics ou privés, installés dans l'espace public et liés
à une fonction ou à un service offert aux usagers. Il est aussi
appelé « composant urbain » ou « matériel urbain
» ou tout simplement «équipement ».
LES DIFFERENTES FONCTIONS DU MOBILIER URBAIN
21
Le mobilier urbain fait partie intégrante de
l'environnement d'une ville dont il peut grandement faciliter l'identification
et l'appréhension globale. Ce rôle important s'accompagne bien
évidemment d'une multitude de fonctions secondes qui tiennent :
- à l'orientation des usagers et leur information
(panneaux directionnels,
plaques de noms de rues, enseignes, horloges, panneaux
d'information, publicité...) ;
- à la formulation des ordres (panneaux de stationnement,
d'interdiction,
d'obligation...)
- à la distribution ou la collecte de produits
(boîtes aux lettres, kiosques à
journaux...) ;
- à la protection du matériel des services de la
voirie (cabanes à outils, bacs
à sable) ;
- à la protection (balustrades, palissades,
clôtures...) ;
- à la détente ou à la mise à l'abri
(abris, bancs...) ;
- aux jeux pour enfants... ;
- à l'éclairage ;
- à la culture (sculptures, art...) ;
- à l'enregistrement (parcmètres, horodateurs,
barrières mobiles des
stationnements) ;
- à la consommation (terrasse de café kiosque,
bar...) ; - à l'hygiène
(sanisette, ...).
Le mobilier urbain doit être autre chose qu'une
accumulation d'objets, un amas hétéroclite digne des inventaires
« à la Prévert ».
LES DIFFERENTES CATEGORIES DE MOBILIER URBAIN
-Le mobilier urbain pour l'éclairage public
Il améliore la sécurité et rend la vile
plus attractive la nuit. L'éclairage est incontestablement un facteur
essentiel de confort et de sécurité dans la ville.
22
C'est aussi un élément qui contribue à la
qualité du paysage nocturne et diurne de la ville. Le mobilier urbain
d'esthétique et de repos, constitué par : les bancs, banquettes,
sièges et causeuses, ils sont parfois associés à des
tables.
CHAPITRE II : LES ESPACES VERTS DANS LA CONCEPTION DES
PLACES PUBLIQUES
I- HISTORIQUE
Etymologie du mot « jardin » :
« Jardin » remonte probablement à un
gallo-romain hortus gardinus (gardinium est attesté au
9ème siècle en latin médiéval) signifiant «
jardin entouré d'une clôture », dont le second
élément est issu de l'ancien bas-francique gart ou
gardo : « clôture »9
Un jardin est un terrain,
réservé par l'homme, généralement fermé,
où l'on cultive des plantes d'ornement ou d'alimentation (légume
et arbres fruitiers). L'existence des jardins suppose une maîtrise
établie des techniques agricoles.
Pierre Merlin et Françoise Choay (1996) rapportent que
ce terme est apparu pour la première fois en 1925, inventé par
JCN Forestier, Conservateur de Parcs et Jardins de Paris.
L'expression s'est répandue dans les années 50,
particulièrement avec l'émergence des grands ensembles, où
elle désignait les espaces non bâtis et non
bitumés10. Pour beaucoup, l'image des espaces verts est
toujours associée aux grands ensembles : une immense pelouse de
remplissage et quelques arbres. Il est vrai que les espaces verts qui
accompagnent le bâti sont souvent traités de manière
simpliste, monotone, et sont souvent défraîchis. L'espace vert est
assimilé à « un espace enherbé aux abords des
bâtiments et des routes. « Au mieux, c'est un bel assortiment de
verdure, au pire c'est un délaissé que l'on a oublié de
soigner comme un véritable jardin ! »11
9 Source :
http://www.cnrtl.fr/etymologie/jardin
10 (CERTU, 2001).
11 (Sansiot, 1992 in CERTU, 2001, p74)
II- 23
CONTEXTUALISATION
En effet, l'espace vert est appelé par rapport
à l'image donnée par son aménagement ou son affectation.
De cette façon, nous trouvons les plantations d'alignement,
d'accompagnement, promenades plantées, squares, places plantées,
jardins,...etc.
Pasquier définit l'espace vert comme étant :
«le lieu garnis d'un tapis végétal permanant, naturel ou
artificiel, urbain, suburbain ou rural et dont la fréquentation et
l'usage sont réservés à l'exercice, l'éducation ou
le délassement de l'homme ».
D'après Pierre Merlin et Françoise Choay :
« l'espace vert se définit en milieu urbain comme un espace public
de nature et de verdure. Sorte de poumon dans la cité, il se
définit comme étant un espace de liberté, d'ouverture et
de nature liée à la végétation. ».
Selon Boillot : « les espaces verts apparaissent comme
des surfaces de plein air privées ou publiques, semées ou
plantées de végétaux n'ayant pas comme finalité
première la production agricole, forestière ou industrielle, et
qui réservent aux usagers toute sécurité les conditions
optimales pour le délassement, le jeu et le sport ».
III- CARACTERISATION
Parc Urbain
Un parc urbain, aussi connu sous le nom de parc municipal (en
Amérique du Nord) ou d'espace ouvert (en Angleterre), est un parc qui
est aménagé dans les villes et les autres collectivités
locales en vue d'offrir des loisirs et des espaces verts aux résidents
et aux visiteurs de la municipalité. Un parc est une zone d'espace
ouvert prévu à l'usage récréatif, le plus souvent
détenue et entretenue par une collectivité locale avec un
accès public. Les parcs, communément, ressemblent aux prairies ou
aux forêts ouvertes les types de paysage que les êtres humains
trouvent le plus relaxant.
IV- CHAMPS D'ACTION DE LA POLITIQUE DES ESPACES VERTS
URBAINS
24
APPROCHE ECONOMIQUE
1) Attractivité du territoire
Les parcs et jardins sont fréquentés par les
résidents mais également par des habitants de la région de
passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se
développe, et est d'ailleurs considéré comme une
«opportunité constante pour la conservation de la diversité
biologique et sociale, la création d'emplois et l'amélioration de
la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel
qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait
pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la
ville.12
2) Agriculture
L'agriculture urbaine participe à la
réévaluation de l'alimentation, et suscite l'intérêt
pour les caractéristiques et l'origine des produits alimentaires. Le
maraîchage urbain et périurbain répond aujourd'hui à
une attente des consommateurs qui souhaitent consommer des produits
cultivés localement.
Les parcs et jardins sont fréquentés par les
résidents mais également par des habitants de la région de
passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se
développe, et est d'ailleurs considéré comme une
«opportunité constante pour la conservation de la diversité
biologique et sociale, la création d'emplois et l'amélioration de
la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel
qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait
pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la
ville.
3) Valorisation du bâti
En milieu urbain, l'étude des prix du foncier est une
manière d'approcher la valeur économique des espaces verts
.L'hypothèse est la suivante : si un acheteur accorde de la valeur
à un espace vert, il sera prêt à payer plus cher un
logement à caractéristiques égales plus proche de ce
dernier.
14
Planeta.com, (page
consultée le 5 mars 2013).Urban Ecotourism Declaration [en ligne].
http://www.planeta.com/ecotravel/
tour/urbandeclaration.html.
25
La proximité d'un espace vert fait augmenter La vue sur
un paysage agréable ou sur une le prix du foncier 13 .
Figure 11:espaces verts et bâti
4) Valorisation des déchets
Les déchets végétaux peuvent alimenter
les filières agro combustibles locales, ou au moins être
valorisés sous forme d'énergie par les gestionnaires. La
valorisation du bois en chaufferie est bien connue, et des
procédés similaires existent également pour les
résidus herbacés. Ces matériaux doivent être
déchiquetés ou broyés, dans le cas du bois, et parfois
transformés en granules dans le cas des résidus herbacés.
Ces opérations peuvent représenter un inconvénient
technique dans le cas d'une gestion en régie puisqu'il faut alors se
doter du matériel adéquat, mais la quantité de biomasse
valorisée permet généralement de rentabiliser rapidement
cet investissement. Dans d'autres cas, faire appel à une entreprise
locale pour la transformation des déchets herbacés en
granulés contribuera à l'économie locale.
Les déchets végétaux peuvent
également être employés pour les aménagements
paysagers, comme en témoignent les différents types de paillages
et de revêtements disponibles sur le marché. Les déchets de
taille ne suffisent en général pas à couvrir en
totalité les besoins pour le paillage des massifs, mais
l'économie réalisée reste substantielle. Là encore,
il sera nécessaire d'investir dans le matériel adéquat
pour la transformation des matériaux, ou de faire appel à une
entreprise spécialisée.
Utilisés en paillis, les déchets
végétaux ont une action favorable sur le sol puisqu'ils apportent
structure et matière organique. Ainsi, un paillage en BRF (bois
raméal fragmenté) de bonne qualité aura une durée
de vie de quelques années en se dégradant lentement au contact
13 Crompton, 2001).
26
du sol. Enfin, l'ensemble des déchets verts d'entretien
peuvent être valorisés sur les plateformes de compostage. Ici
encore, un investissement de départ est nécessaire mais la grande
durée de vie de ces installations ainsi que leur intérêt
dans une démarche globale de gestion raisonnée justifient
régulièrement ce choix.
APPROCHE HUMANITAIRE
Des effets indirects sont également recensés,
tels que l'augmentation de la satisfaction liée au cadre de vie du fait
d'aménagements fonctionnels pour la pratique d'une activité
récréative ou sportive. Toutes ces composantes sont fortement
appréciées par les résidents et usagers de l'espace
urbain. Une enquête de 2012 (voir encarta) montre que la qualité
du cadre de vie, en termes de proximité et d'état des espaces
verts, est plus appréciée par les ménages que la
proximité des commerces, ou l'accessibilité en transports en
commun.
Les espaces verts améliorent aussi bien l'état
de santé auto-déclaré des habitants que leur état
diagnostiqué par un médecin. Plusieurs grandes raisons expliquent
ce lien :
· Les espaces verts encouragent l'activité physique
;
· Ils améliorent la qualité de l'air ;
· Ils réduisent le stress ressenti par la population
;
· Ils renforcent le sentiment d'appartenance à la
communauté.
En favorisant les activités sportives et la
santé mentale, les espaces verts réduisent la prévalence
de nombreuses maladies et promeuvent la vitalité au quotidien. Ces
effets positifs ont été observés par de nombreuses
études qui se sont appuyées sur des enquêtes menées
dans différents pays.
Les espaces verts encouragent l'activité
physique, apaisent le stress et renforcent le sentiment
d'appartenance
L'effet favorable des espaces verts sur la santé des
citadins s'explique par la promotion de l'activité physique,
l'apaisement du stress et par un renforcement du sentiment d'appartenance
à la communauté.
27
Les espaces verts favorisent les activités
physiques
Les parcs, les aires de loisirs et les sentiers offrent un
cadre agréable à la pratique de diverses activités
physiques, comme la marche, les jeux collectifs ou la pratique de sports en
extérieur. Or qu'il s'agisse d'une balade à allure lente ou d'un
sport intense, une activité physique régulière est
associée à des effets fortement positifs sur la santé.
Elle réduit en effet le risque d'obésité ainsi que la
prévalence de maladies telles que le diabète de type 2, les
troubles cardiovasculaires et l'hypertension. Plus actifs, les individus
bénéficient en outre d'une meilleure vitalité au
quotidien.
Les espaces verts apaisent les états de stress et
favorisent la santé mentale
Les espaces de nature offrent un cadre propice à la
détente, à l'apaisement et à la récupération
au stress. Des théories psycho-évolutionnistes ont cherché
à expliquer cet effet. Notamment, l'hypothèse de la «
biophilie »14, développée dans les années
1980 par le biologiste américain Edward Osborne Wilson, suppose que le
contact des hommes avec les autres êtres vivants, animaux comme
végétaux, participe au fonctionnement harmonieux du corps humain.
Venant conforter cette hypothèse, de nombreux travaux scientifiques ont
identifié un effet positif de la proximité des animaux et des
plantes sur la physiologie et la psychologie humaines.
Figure 11: Le Jardin Blanc du Hidcote Manor Garden
APPROCHE ENVIRONNEMENTALE
Rôle environnemental : « Cette
fonction doit s'entendre à la fois dans le sens de la protection du sol
par l'usage valorisant qui est donné aux espaces verts contre le
14
28
développement anarchique des constructions et pour
la protection de l'équilibre de l'écosystème urbain
»15
Plusieurs travaux montrent que la végétation une
étude sur 70 parcs s'est intéressée à la
différente du reste de l'espace urbain. La filtre les particules
atmosphériques (dont qualité de l'air dans et en dehors des
parcs. Si végétation urbaine semble avoir un effet les PM2,5) et
absorbe les polluants (prouvé celle-ci est meilleure dans les parcs
qu'en bord global sur la qualité de l'air, non limité aux en
particulier pour NO2 et SO2). À Hong-Kong, de route, elle n'y est pas
significativement zones fortement végétalisées.
Les espaces verts ont un rôle primordial d'épurateur
de l'atmosphère :
Epuration chimique : (Larcher/Dubois, 1995)
la concentration de CO2 ne devrait pas dépasser 1/1000. Or elle est
continuellement enrichie par la respiration, les foyers domestiques et
industriels, et surtout par la circulation (qui produit par ailleurs d'autres
gaz toxiques). Grâce à la photosynthèse, les
végétaux fixent le CO2, produisent des quantités non
négligeables d'O2 et contribuent à l'épuration de
l'atmosphère. Cependant, dans certaines zones très
polluées, les éléments toxiques affaiblissent les
organismes vivants.
Epuration bactériologique : De
nombreux microbes et bactéries sont présents dans l'air. L'ozone
émis lors de l'assimilation chlorophyllienne a la
propriété d'en détruire une bonne
quantité16. . Pour que cette action épuratrice soit
efficace, il faut cependant que les végétaux ne soient pas
surchargés, ce qui suppose un minimum d'espaces verts. « Le
filtrage se produit surtout à une échelle micro climatique (dans
l'îlot de chaleur urbain), en particulier en soirée dans les
milieux les plus chauds (zones fortement minéralisés) et les plus
fraîches (espaces verts). Il est donc souhaitable de compartimenter
l'agglomération urbaine dense par des masses végétales
permettant entre autre de piéger la pollution17 .
L'accroissement des espaces verts fait donc partie intégrante de la
lutte contre la pollution.
15 De Vilmorin, 1976,
p174)
16 De Vilmorin, 1976, p. 161
17( Certu, 2002).
29
Thermorégulateur : L'atmosphère
est favorable à la vie si elle contient une certaine teneur en vapeur
d'eau. Les feuillages en émettent des quantités
considérables. La baisse des températures entraîne des
mouvements descendants qui compensent les mouvements ascendants de l'aire dans
les zones bâties. Ceci permet d'éviter, en l'absence de vent, que
des masses d'air pollué se forment au-dessus des villes.
CHAPITRE III : CONTEXTUALISATION DES ESPACES PUBLICS
AU CAMEROUN
I- REGLEMENTATION
NORMES DES ESPACES VERTS AU CAMEROUN
Le guide d'élaboration des espaces verts au Cameroun,
plus particulièrement à Nkongsamba est une innovation qui
accompagne la réforme d'un ensemble d'outils de planification et de
gestion urbaine. Cela laisse croire que les espaces verts dans cette ville sont
de type précaire. Il est dont à signaler que l'innovation partira
tout d'abord du respect des normes fixées par des acteurs de l'urbanisme
du territoire.
Au Cameroun, le ratio utilisé pour apprécier
l'importance de la composante végétale au sein de l'espace vert
urbain, est le mètre carré (m2) par habitant. En
effet, les densités, les configurations défendent l'augmentation
en trois seuils pour ce ratio. Pour cela, les quartiers résidentiels,
les centre villes et aussi les quartiers d'habitant économique ont
chacun leur dynamique, leur logique, et dont leur spécificité. Il
serait donc irréaliste d'imposer des normes universelles, mais
ignoré aussi les normes sous prétexte d'une
spécificité locale renverraient à un agissement fataliste
à l'égard du développement durable et de la gestion
urbaine.
L'augmentation successive des seuils minimal, normal et
optimal admet les contraintes liées à la composante
végétale en milieu urbain du Cameroun tout en proposant une
approche inscrite dans le court, moyen et long terme. Dans un premier temps, la
commune peut se fixer un objectif correspondant au seuil minimal à une
échéance donnée. Une fois ce ratio atteint, elle peut
décider de rehausser ce ratio dans le cadre du développement
urbain à venir ;telle est
30
l'approche envisagée pour éteindre le seuil
normal qui est celui de quelques villes dans le monde le mieux loties en
matière d'espace vert et de politique de développement
durable.
Cette approche vise à conforter la dimension
opérationnelle du plan vert, en ce sens où il sera adaptable
à des situations courantes ou marginales, tout en offrant l'avantage
d'un bon compromis entre ambitions et possibilités.
SEUIL MINIMAL : 10 m2/habitant pour tissus urbains à forte
densité SEUIL MOYEN : 15 m2/habitant pour tissus urbains à
moyenne densité SEUIL OPTIMAL : 25 m2/habitant pour tissus urbains
à faible densité
Ces normes sont à calculer en prenant en compte tous
les types d'espaces verts confondus. Ainsi, tous les espaces urbains ou
périurbains comprenant une composante végétale
significative, sans distinction de statut, de vocation, ou de taille pourront
s'inscrire, chacun à son niveau et selon ses caractéristiques
dans une vision, une politique et une stratégie en matière
d'espace vert.
II- COMMENT EMBELLIR, AMELIORER, TRANSFORMER, OU CREER
UNE PLACE PUBLIQUE ?
? Embellir une place publique consiste
à traiter les éléments constitutifs du paysage de
façon à rendre la place plus attractive sans remettre en cause
son usage : harmonisation de l'aspect des façades, adjonction de
plantations, renouvellement du mobilier urbain et des revêtements de sol,
etc.
? Améliorer une place publique
consiste à rendre plus agréable et plus commode, l'usage
de la place par des aménagements ponctuels, destinés à
corriger quelques défauts : relier les espaces réservés
aux piétons, élargir les trottoirs, créer des espaces de
détente, traiter les abords d'un édifice, etc.
? Transformer une place publique consiste
à modifier les fonctions et les usages de la place : modifier le volume
de la place, débarrasser l'espace de la circulation automobile, et le
rendre aux piétons.
31
? Créer une place consiste à
planifier la création d'un espace public lors de la réalisation
d'un ensemble urbain : programmer les services publics et commerces, ainsi que
la dimension de la place.
Pour embellir, améliorer, transformer ou créer
une place, il faut considérer le volume de la place, l'espace pour les
piétons, ainsi que les éléments de confort et d'usage,
ainsi que la relation avec le quartier environnant.
III- ELEMENTS DE CONCEPTION ET AMENAGEMENT D'UNE
PLACE PUBLIQUE
A- Le volume de la place
- Prendre en compte la place et son quartier
environnant : il y a des petites et des grandes
places.
- Donner de l'unité à la place,
généralement entourée de bâtiments; ceux-ci devant
constituer un cadre ordonnancé, par la hauteur, par la
présentation et l'aspect des façades.
- Mettre en valeur ou modifier le caractère de la
place et la qualité du paysage urbain, créés par les
rapports existants entre la surface de la place et la hauteur des constructions
alentour.
B- Le stationnement des véhicules et l'espace
pour les piétons
- Réduire, voire supprimer le stationnement des
véhicules de surface pour augmenter l'attractivité,
l'accessibilité de la place (report sur des aires de stationnement au
voisinage, mise en souterrain ou en silos, etc.)
- Revoir le plan de circulation, le plan de déplacement
et la desserte des transports en commun non nuisant (bruit, pollution de l'air,
etc.) à l'échelle de la ville, etc.
- Repenser la fréquentation et l'animation de la place,
par une bonne connaissance des divers modes d'occupation de l'espace pour les
activités sociales (fêtes, marchés, défilés,
etc.)
32
- Améliorer la sécurité du piéton,
par la réduction des conflits, voitures piétons, avec un
traitement au sol adapté aux piétons.
- Aménager des lieux de repos et de détente pour
les différents types de populations (personnes âgées,
jeunes enfants, etc.) et tenir compte de l'ensoleillement pour localiser les
terrasses des cafés, boutiques, etc.
C - L'eau, la végétation, les édicules,
le mobilier, les oeuvres d'art, la publicité et l'éclairage
- Intégrer la présence de l'eau à la
place, cela peut être un élément d'agrément
important (fontaine de village, monumentale, bassin, ruisseau, etc.).
- Privilégier l'utilisation d'essences
régionales plantations (la végétation à feuilles
caduques crée l'ombre l'été et laisser passer la
lumière l'hiver, etc.) et penser à faciliter son entretien
(accès pour la taille).
- Localiser les édicules (petits édifices
liés à la fréquentation et l'usage de la place) : kiosque
à musique, abri-bus, kiosques à journaux, bureaux d'information,
les dépôts de matériel, cabines
téléphoniques, toilettes, etc.
IV- QUELQUES PLACES PUBLIQUES REMARQUABLES
Une place n'est remarquable que par les éléments
qui la constituent et qui font son unicité aux yeux du reste du monde.
Ce faisant, nous avons dénoté quelques manquements visibles dans
la conception des places en Afrique et au Cameroun particulièrement.
C'est dans un souci de pallier à ces anomalies que nous
présenterons sommairement des icônes sur le plan urbain comme le
suggère le document 1 et 2 de l'annexe du présent document.
33
CHAPITRE IV : PROJET ARCHITECTURAL
A) CONCEPT ARCHITECTURAL
Le concept architectural que nous avons choisi afin de mieux
illustrer cette inadéquation entre le caractère actuel de la
ville de Nkongsamba et le besoin le plus alarmant en espaces publiques, est
»LA PLACE DE LA GARE DE NKONGSAMBA», via la
proposition d'une place urbaine centrale. Ici, cette place se
caractérise comme étant un espace vert de grande envergure, voire
une simulation de parc cerné de plusieurs bâtiments de hauteur
variante.
Ce choix se justifie par le manque et le besoin en espaces
publics au Cameroun, notamment dans les villes, mais aussi dans les structures
hospitalières, afin de pallier à nombre de problèmes en
relation avec le psychisme de l'individu. Ainsi notre étude, entendue
ici comme le concept de notre projet d'architecture, portera sur la
corrélation entre les diverses entités de notre parc en vue de
l'obtention de résultats intéressants dans le processus de
remédiation aux problèmes physiologiques et psychosomatiques des
populations de la sous-région en général et du Cameroun en
particulier, via le naturel (les espaces réservés à la
nature.)
Cela va sans dire, o combien de fois les espaces verts sont
primordiaux dans le processus de développement et d'évolution des
habitants de notre village planétaire, dans la mesure où en
regardant tous les avantages de la verdure en milieu urbain, nous
décèlerons certes des limites, mais il serait louable de nous
concentrer sur ses bienfaits et leur impact dans notre croissance
perpétuelle.
`La place centrale de Nkongsamba', concept que nous avons
daigné choisir, se définit comme étant, le résultat
de multiples expériences réalisées au sujet des places
publiques et des espaces verts dans le monde, et leur contextualisation dans le
cadre qui nous sied. Cette agglomération de bâtiments, espaces
verts publics, aires de jeux et espaces de détente, s'inscrit comme
remède préventif et curatif des maladies psychosomatiques et le
bon équilibre psychique des populations du Cameroun et d'ailleurs, tout
en soulignant leur impact dans le processus de développement de la
localité via certaines activités (commerce, logement, tourisme,
etc.).
34
B) DESCRIPTION DU SITE
Le site que nous avons choisi pour réaliser notre
ouvrage architectural se présente comme étant une ancienne gare
marchandise, désaffectée et abandonnée à l'anarchie
de la flore environnante, créant ainsi sur le dit site un
écosystème délabré et imbus d'esthétique. Il
y va sans dire l'importance que présente cette parcelle d'environ 7
Hectares sinon plus, dans le tissu urbain de la ville de Nkongsamba.
Situé à proximité de l'avenue de la gare et du centre
urbain, ce site nous permet (non pas de manière aisée)
d'appréhender toutes ses contraintes mais aussi ses points
stratégiques et de nous en servir comme composition dans ce processus
d'aménagement de cet espace urbain. On retrouvera par ailleurs sur le
site en cause, des dénivellations, bâtiments précaires,
entrepôts abandonnés, et le plus important, un marécage de
1000 m2 environ. L'accessibilité au site ne se fait pas
très complexe, mais le cheminement. Le panorama qu'il offre sur les
monts MANENGOUBA et NLONAKO s'avère des plus intéressants et
magnifiques.
Figure 12: Site de l'ancienne gare marchandise de
Nkongsamba
35
Toutefois son aspect actuel ne permet en aucun cas de se
rendre compte de tous ces avantages. Dans la ville de Nkongsamba, Les surfaces
forestières de qualité variée recouvrent une superficie de
l'ordre de 80% de la Région, mais qui tendent à régresser
progressivement au profit des activités agricoles et de l'exploitation
forestière. Les actions de reboisement restent timides dans les zones
forestières et notre site présente à cet effet un
caractère des plus alarment, car envahi par la flore sauvage et
désordonnée.
Figure 13: Etat actuel des lieux Figure 14:zone
marécageuse sur le site
Figure 15:vue arrière de l'hôtel NLONAKO
Entouré par deux routes des plus importantes de la
ville, ce site dorénavant, abritera une place centrale entourée
à son tour de bâtiments présentant des galeries et comptant
de multiples fonctions toutes très importantes à l'atteinte de
l'essor de la ville. On y retrouvera entre autre des immeubles
résidentiels, commerciaux, locatifs, etc.
Il est aussi à noter la rénovation de l'ancienne
gare marchandise et ses extensions (entrepôts, circulations) qui, non
seulement donneront un nouveau visage à cet environnement, mais
également permettront la croissance accélérée de la
ville, à cause des activités résultant de cette
opération. Cette gare sera le point d'ancrage de notre concept, autour
duquel se greffe les bâtiments, un peu comme pour l'avenue des champs
Elysées et ses nombreux atouts.
36
Figure 16:vue sur un entrepôt et le marécage
voisin
C) OUVRAGE ARCHITECTURAL
A la suite de l'analyse des multiples contraintes que
présente le site que nous avons choisi, nous constatons qu'il est aussi
plein de bénéfices, tant en parlant d'espaces libres, que des
structures qu'il abrite et qui pourraient éventuellement recouvrer leur
caractère flamboyant
Notre ouvrage se présente comme une synchronisation
entre une place publique et des espaces verts en milieu urbain.
Inspirés, du concept entrainant des jardins de Babylone et ceux de la
renaissance, à l'instar des jardins de Versailles, et en y ajoutant
l'agora de la Grèce antique, nous avons réalisé un
aménagement urbain des plus caractéristiques.
Dénommée ` place de la gare' cet espace fut pratiquement
conçu comme la place de la gare de Strasbourg et la place des Vosges de
Paris. En intégrant à ce concept la vision africaine, voire
camerounaise des espaces publics, il en ressort ce magnifique ouvrage, qui vous
est par ailleurs présenté.
Comptant environ trois espaces de parking, notre place
centrale se présente comme un lieu réservé uniquement
à la circulation piétonne, question de normes
sécuritaires, mais aussi de meilleure contemplation du paysage qui nous
est offert.
Les bâtiments s'y trouvant sont pour la plupart
destinés à des activités commerciales, de prestation de
service, et quelques-uns sont destinés à un autre dessein : le
résidentiel. Le secteur hôtelier a beaucoup d'avenir, si l'on s'en
tient au flux des voyageurs, tout comme la position géographique de
zone. D'autre part, Les constructions traditionnelles en matériaux
provisoires dominent le paysage architectural de Nkongsamba, si l'on excepte le
quartier administratif, BARESSOUMTOU, AVIATION, la Cité verte,
37
EKOL-MBENG, POOLA et quelques enclaves
périphériques tout le long de l'axe routier bitumé. Les
matériaux provisoires les plus présents sont surtout le carabot
et la planche. Ainsi, dans le domaine de l'immobilier le niveau
d'investissement reste très faible. A travers certains indicateurs, tels
que le type d'habitat, le type de construction, la taille des parcelles ou du
logement, on peut appréhender les problèmes d'habitat et de
logement.
On retrouve aussi sur notre site aménagé des
bibliothèques, entrepôts, positionnés de manière
à communiquer avec la gare, et la place proprement dite. Une fontaine
centrale souligne le caractère symbolique de l'eau dans un endroit de
détente et de divertissement .Un lac fut aussi aménagé au
niveau du marécage appartenant au site, et il servira de lieu de
détente, mais aussi un début d'infrastructure pour la
pisciculture, activité appropriée mais inexplorée à
cause du manque de structures en adéquation avec ses
propriétés et contraintes, mais aussi pouvant combler les
attentes des populations dans le domaine en cause. Il est à
préciser que notre rendu se présente comme étude et
analyse de la place centrale que nous voulons aménager, ainsi que la
volumétrie des bâtiments qui s'y retrouveront. De ce fait
l'étude des façades est pour nous, une priorité que celle
des distributions des autres entités (bâtiments).
D) LIMITES DE LA MISE EN OEUVRE DE L'OUVRAGE
Comme limites envisageables de l'élaboration de notre
stratégie de développement de la ville de Nkongsamba via une
place centrale, nous avons pu inventorier des structures ou entités
présentes tout d'abord sur notre site, à savoir :
? Le pourcentage de population à évacuer et
reloger, lors du terrassement et implantation de notre ouvrage dans cette zone,
qui représente d'après notre estimation les
? La ligne de chemin de fer qui traverse tout le site, nous
obligeant ainsi à créer un passage à niveau ou
créer un canal souterrain pour des raisons d'accessibilité et
sécuritaires.
? Les points d'eau, encore appelés sources
présentes sur le site pour lequel nous avons opté.
38
CONCLUSION GENERALE
Rendus au crépuscule de notre analyse sur l'importance
et la magnanimité des espaces publics comme source de
développement et caractérisation d'une agglomération
urbaine, présentant des facteurs ne favorisant pas son
attractivité, et à la lumière de la ville de NKONGSAMBA
notre terrain d'étude, il fut question pour nous de remettre sur le
tapis des faits et problèmes marquants d'ordre architectural et dans un
sens urbanistique, tout en proposant des solutions y afférant. Pour
parvenir à une telle finalité, fort a été pour nous
de présenter les divers types d'espaces publics retrouvés en
milieu urbain dans le monde, (les places publiques et espaces verts), leur
historique et leur évolution au fil du temps, en passant par leurs
différents traits caractéristiques et les mises à jour
possibles pour une amélioration de leur conception dans les villes des
pays en voie de développement en général et au CAMEROUN en
particulier. Notre composition urbaine présentée
précédemment tient lieu de stratégie écologique,
bioclimatique et architecturale dans le processus de remédiation non
seulement aux problèmes, d'identité d'un espace urbain, de son
économie, au regard des activités et revenus
générés, mais aussi et surtout, favorise la
prévention et le traitement passif des anomalies et déficits
physiologiques et psychosomatiques des populations de la zone en cause.
N'étant qu'un modèle suggéré, le projet que nous
avons soumis renferme des rouages applicables à plusieurs autre sites
présentant des contraintes approximativement semblables, et rien ne nous
coute de dire que la concrétisation d'une politique d'accroissement des
espaces publics dans nos villes aurait un impact des plus prometteurs aussi
bien sur le plan national, qu'à l'échelle internationale.
39
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
· André, L,. (1882). «Les parcs et les
jardins ». Paris. P :7 .
· André, L,. (1882). «Les parcs et les
jardins ». Paris. P :97 .
· André, L,. (1882). «Les parcs et les
jardins ». Paris. P :179-180
· Elisabeth, B,. Mac, D,. Welhelmina, M,. Feemster, J,.
(1981).« Ancien Roman
Garden». Dumbarton Oaks. Volume 7. P :76.
· Gabrielle, V, Z,. « Tous les jardins du monde
». Découverte Gallimard, Culture et science.
· Journal officiel de la république
Algérienne N°31. 13 Mai 2007.
· Pierre, M,. Françoise, C. (1980). «
Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement». PUF. Paris. p
:275
· Touam, B, N,. (2004-2005). «Approche
théorique sur la notion d'Espace vert ».
Publication de l'université de Constantine. P : 6.
THESES ET MEMOIRES
V' Ali-Khodja, A,. (1999). « Aménagement et
conception des espaces verts
publics à Constantine ». Mémoire de
magister. P : 15L'espace vert urbain entre l'imaginaire et la
réalité : Cas de Batna (Algérie)
V' Boureghda, A,. (1998). « Perspective de
développement des espaces verts dans l'agglomération de
Constantine ». Mémoire de magister. P : 20
WEBOGRAPHIE
? GOOGLE WIKIPEDIA ? ENCARTA
40
ANNEXES
Figure 19: Carrefour poste centrale à YAOUNDE
LA VILLE DE BAGDAD AU 7ème siècle
après JC
41
Figure 17: place des fêtes de NKONGSAMBA Figure 18: place
de l'indépendance à YAOUNDE
LA PLACE DE LA BASTILLE EN 1878
LA PLACE DES VOSGES à Paris
42
43
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE 1
PRESENTATION DU SUJET 1
OBJET D'ETUDE 2
CHOIX DU SUJET 3
INTERET DU SUJET 4
DEFINITION DES CONCEPTS ET NOTIONS 5
DELIMITATION SPATIALE DU SUJET 6
PROBLEMATIQUE 6
QUESTIONS DE RECHERCHE 7
HYPOTHESES 7
HYPOTHESES DE RECHERCHE 8
A) HYPOTHESE PRINCIPALE 8
B) HYPOTHESES SPECIFIQUES 8
OBJECTIFS DE RECHERCHE 8
A) OBJECTIF PRINCIPAL 8
B) OBJECTIFS SPECIFIQUES 9
REVUE DE LA LITTERATURE 9
CHAPITRE I LES PLACES LIBRES DANS LE MONDE
10
I. HISTORIQUE DES PLACES PUBLIQUES 10
II. LES ROLES DE LA PLACE PUBLIQUE EN MILIEU URBAIN
17
III. LES FONCTIONS DES PLACES PUBLIQUES
18
IV- TYPES DE PLACES PUBLIQUES 18
CHAPITRE II : LES ESPACES VERTS DANS LA CONCEPTION DES
PLACES
PUBLIQUES 22
I- HISTORIQUE 22
II- CONTEXTUALISATION 23
III- CARACTERISATION 23
IV- CHAMPS D'ACTION DE LA POLITIQUE DES ESPACES VERTS
URBAINS 23
APPROCHE ECONOMIQUE 24
APPROCHE HUMANITAIRE 26
APPROCHE ENVIRONNEMENTALE
27
CHAPITRE III : CONTEXTUALISATION DES ESPACES PUBLICS
AU
CAMEROUN 29
I- REGLEMENTATION 29
II- COMMENT EMBELLIR, AMELIORER, TRANSFORMER, OU CREER
UNE
PLACE PUBLIQUE ? 30
III- ELEMENTS DE CONCEPTION ET AMENAGEMENT D'UNE
PLACE
PUBLIQUE 31
IV- QUELQUES PLACES PUBLIQUES REMARQUABLES
32
CHAPITRE IV : PROJET ARCHITECTURAL 33
A) CONCEPT ARCHITECTURAL
33
B) DESCRIPTION DU SITE 34
C) OUVRAGE ARCHITECTURAL
36
D) LIMITES DE LA MISE EN OEUVRE DE L'OUVRAGE
37
44
CONCLUSION GENERALE 38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 39
45
ANNEXES 40
46
47
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