II- PRESENTATION DE NKONGSAMBA ET DU SITE DU PROJET
Ayant déjà présenté la
méthodologie de notre recherche et la plan de notre travail, nous nous
attarderons dans cette partie sur la présentation et analyse de notre
site d'étude, entendu comme la ville de Nkongsamba en
général, et le site de l'ancienne gare ferroviaire en
particulier. Il sera question de faire un bref exposé sur la ville,
passant par son historique, son aspect institutionnel et son contexte
géographique. Ensuite, nous reviendrons sur le site de la gare, lieu de
mémoire que nous voulons rénover, en montrant les limites et
encombres à son développement que nous aurons eu à
relever.
1- Présentation et Analyse du paysage urbain de la
ville de NKONGSAMBA a) Contexte historique et géographique
Géographie
Accrochée sur les flancs du mont Manengouba (2396m)
à l'Ouest, et prenant son appui dans les piémonts du mont Nlonako
(1822m), la ville de Nkongsamba se trouve sur la charnière entre la
plaine côtière au Sud et les Hauts plateaux de l'Ouest. Ses
coordonnées géographiques indiquent qu'elle se déploie
entre le 4°54' et le 5°10' de latitude Nord, et entre le 9°30'
et le 10° de longitude Est. Cette situation lui confère un climat
doux avec des températures oscillant entre et 23°C. Les
écarts thermiques sont relativement faibles : entre 3°C et
4°C. Les pluies sont abondantes et couvre 9 mois dans l'année. La
ville de Nkongsamba est située à près de 140 km de Douala
la capitale économique du Cameroun, à près de 440 km de
Yaoundé la capitale politique à laquelle il est relié par
un axe routier bitumé, à 240 km de Bafoussam chef-lieu de la
Région de l'Ouest. Sa situation lui confère beaucoup plus le
rôle de ville relais que de carrefour pour toute personne souhaitant
partir de Douala vers les Régions de l'Ouest et du Nord-Ouest et
réciproquement.
Le visiteur qui arrive pour la première fois à
Nkongsamba est d'abord frappé par le chaos de son site d'implantation.
En effet, le relief de la ville est assez tourmenté, incliné du
Nord
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au Sud, d'ouest en Est, du mont Manengouba vers le mont
Nlonako. Il est fortement raviné par de nombreuses dépressions et
autres cours d'eau sur le flanc du mont Manengouba. C'est d'ailleurs l'une de
ces dépressions au creux de laquelle coule en cascade le cours d'eau
Essoua, qui semble avoir barré la progression de la ligne de chemin de
fer dit du Nord dont l'un des objectifs était d'atteindre le poste
administratif de Barré au Nord.
Rien, absolument rien ne permettait d'imaginer la localisation
d'une ville à Nkongsamba. Elle ne doit sa création qu'au terminus
de la voie ferrée Douala-Nkongsamba. Cette position a également
été renforcée par sa situation comme chef-lieu
administratif au milieu d'un vaste territoire de près de 360 km2 et
fortement agricole. Sa position de terminus de la voie ferrée lui a
permis pendant des décennies de jouer à la fois le rôle
d'un centre convergent des matières premières et celui d'un
centre divergent des produits manufacturés.
Aujourd'hui, Nkongsamba ne joue plus pleinement ces
rôles. Le train ne siffle plus. Les usines de café ne tournent
plus plein régime. Et on a de la peine à croire qu'elle fût
naguère la « troisième ville » économique du
Cameroun.
Histoire
Les documents relatifs à l'histoire de la ville de
Nkongsamba sont rares. Les avis parfois sont divergents pour un même
sujet et d'un autochtone à l'autre. Pour exposer brièvement cette
histoire, on peut la répartir en quatre périodes. Depuis le
18ème siècle, le territoire est occupé par les descendants
du peuple BAKOUNDOU, les NGOH et NSONGO. Ce sont les cousins des Douala. Ils
« partagent la même cosmogonie ou la même culture : la
croyance aux esprits de l'eau et la composition clanique des villages...
». A la fin du 19ème siècle, ils forment déjà
un effectif significatif.
Et quand les colons allemands BECKE, ESCH et HASSER-SCHLISSER
arrivent dans la localité en 1894, le territoire est déjà
occupé par 200 habitants organisés en sept (7) villages que sont
: EBOUM, EKEL, DOGMOA, EDJOMOA, EKANGTE, BARRES-SOUMTOU, POOLA. Il semble que
c'est de là que vient le nom « Nkongsamba ». En effet, pour
dire aux Allemands dans quelle localité ils se trouvent, les
indigènes n'avaient trouvé que l'expression « NKONGSAMBA
» pour signifier la localité de sept clans/villages : «
NKONG » en langue locale veut dire « clan », et
SAMBA veut dire « sept » : NKONG-SAMBA
vient ainsi de naître.
b) Contexte institutionnel
Malgré son déclin économique fulgurant,
la ville a connu un parcours institutionnel riche et varié en
mouvements. Puisque pour boucler la longue liste des mutations
institutionnelles antérieures, elle est érigée en COMMUNE
URBAINE à REGIME SPECIAL en 1993, avec à sa tête un DELEGUE
de GOUVERNEMENT, puis en 2008 en COMMUNAUTE URBAINE à la faveur du
« Décret n° 2008/019 du 17 janvier 2008 portant
création de la Communauté urbaine de Nkongsamba ». Cette
communauté urbaine se structure de la manière suivante :
? Trois Communes d'arrondissement que sont : Nkongsamba 1er,
Nkongsamba 2ème, Nkongsamba 3ème.
? Vingt-deux (22) quartiers et six Villages répartis de
la manière suivante : (voir tableau)
|
Communes d'Arrondisse-Quartiers
ment
|
|
Villages
|
Nkongsamba 1er
|
EBOUM 1, EBOUMDJA, MOUAN MBO, MOUANDA, NLONKO'O, EDIP, EKEL KO'O,
EKEL MBENG, MBARESSOUMTOU STADE, BARESSOUMTOU CARRI7RE, et BARESSOUMTOU
MOSQEE
|
NGALMOA, ENI-OKI
|
Nkongsamba 2ème
|
DOGMOA MBENG, EDJOGMOA, EHALMOA, BONANGOH, SOSSO, EKANGTE
MBENG...
|
DOGMOA, EDIAKAP
|
Nkongsamba 3ème
|
EKOL MBENG,
MBARESSOUMTOU AVIATION,
MBARESSOUMTOU VILLAGE,
MBARESSOUMTOU RAIL, POOLA...
|
MBORIKO, NGWA
|
3 Arrondissements
|
22 quartiers
|
6 villages
|
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La structure administrative a, à la tête, le
Préfet du Département du Moungo avec trois sous-préfets
dans chacun des Arrondissements. Tous les services déconcentrés
de l'Etat sont représentés. On relève aussi la
présence de plusieurs Chefferies traditionnelles. Cette nouvelle
organisation est mise en place pour accompagner le processus de
décentralisation en cours dans le pays.
A la tête de la Communauté urbaine siège
un Délégué de Gouvernement, tandis qu'à la
tête des Communes d'Arrondissement siègent les Maires
assistés d'un Conseil municipal formé de 25 Conseillers. Il faut
également rappeler que le Délégué du Gouvernement
est nommé par un décret du Président de la
République. Il est assisté dans ses attributions d'un Conseil
Municipal élu au suffrage universel. L'actuel Conseil compte une
quarantaine de membres.
c) Contexte urbain et urbanistique
Sur le plan urbain la ville de Nkongsamba porte bien les
cicatrices de son déclin économique : une voirie en terre
réduite à n'être plus que de simples réserves
d'emprises pour la plupart, des usines abandonnées, un tissu urbain
vétuste et anarchique qui prend par endroits des allures de bidonville,
un habitat extrêmement précaire et délabré et une
dégradation dangereuse de l'environnement urbain...On ne peut non plus
oublier l'aspect anarchique et spontané des nouvelles extensions
périphériques et surtout les occupations des zones impropres
(flans des collines, dépressions, criques, talwegs...) à
l'urbanisation.
Du point de vue urbanistique, c'est-à-dire ce qui a
trait aux documents de planification, Nkongsamba n'a pas été
implantée à partir d'un plan préalable sensé
orienter et coordonner son développement et les différentes
interventions des différents acteurs. Tout semble avoir
été fait à la hâte, au coup par coup, au grès
des opportunités foncières et suivant les urgences et exigences
du moment. Il faut dire que le souci des autorités en ces années
cinquante était surtout dominés par la volonté de pacifier
le territoire et non par celle d'organiser et maîtriser
l'urbanisation.
Entre temps Nkongsamba se développe en tâches
d'huile, sans grandes ambitions. Les petits lotissements publics ou
privés qui sont conçus ou réalisés ne
présentent aucun souci d'in-tégration ou de cohérence de
l'ensemble avec les zones ou quartiers proches ou limitrophes. Le plan
directeur d'urbanisme fait à la hâte en 1965 par le
Ministère des Travaux Publics n'y change rien. De ce plan il ne reste
plus qu'une vieille carte délabrée et muette. Le rapport
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justificatif et l'annexe règlementaire qui sont
sensés accompagner ce document sont introuvables : rien à
l'Hôtel de ville, rien à la Délégation
Départementale du Développement Urbain. On ne peut donc pas
instruire sereinement les actes d'urbanisme (permis de construire, certificat
d'urbanisme, permis d'implanter, certificat de conformité...) à
partir de cette carte. Et pourtant l'urbanisation se poursuit. Il s'en suit une
prolifération des occupations spontanées et anarchiques de
l'espace qui ne laisse plus personne indifférente aujourd'hui.
Actuellement, à la faveur de la reprise
économique dans le pays, le Gouvernement a de nouveau opté pour
la planification comme moyen réaliste de gestion et de maîtrise du
développement urbain. Cette option est clairement exprimée au
niveau du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi
(D.S.C.E.).
L'adoption en 2004 par l'Assemblée Nationale de la loi
N°2004/003 du 21 avril, 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun
s'inscrit parfaitement dans cette nouvelle volonté de l'Etat d'orienter
la gestion urbaine dans le sens de la décentralisation en cours. Cette
loi offre l'op-portunité d'élaboration d'une nouvelle
génération de documents de planification urbaine. Au MINDHU
désormais, on souhaite que tous les centres urbains soient dotés
d'un document de planification élaboré en concertation avec tous
les acteurs.
2- Présentation et Analyse du site du projet :
L'ancienne gare ferroviaire de Nkong-samba
a) Contexte écologique et environnemental 1. Les
déchets
"Déchet" : tout résidu
d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute
substance ou tout matériau produit ou, plus généralement,
tout bien meuble ou immeuble abandonné ou destiné à
l'abandon ;
"Elimination des déchets" :
l'ensemble des opérations comprenant la collecte, le transport, le
stockage et le traitement nécessaires à la
récupération des matériaux utiles ou de l'énergie,
à leur recyclage, ou tout dépôt ou rejet sur les endroits
appropriés de tout autre produit dans des conditions à
éviter les nuisances et la dégradation de l'environnement;
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Du point de vue environnemental le déchet est
représenté comme une menace, un risque dès que l'on
envisage son contact, direct ou après traitement, avec l'environnement.
La diffusion des polluants dans le milieu s'accompagne souvent d'un risque
sanitaire. L'évaluation des nuisances associées aux
déchets et à leurs modes de gestion est un champ complexe de la
santé environnementale. Sur notre site d'étude, celui de
l'ancienne gare marchandise, les principaux types de déchets
retrouvés sont :
y' les ordures ménagères, les boues
résiduelles, les déchets d'espaces verts et les déchets en
provenance d'administrations et d'entreprises actuellement présentes sur
le site; y' les déchets de l'agriculture et de l'agroalimentaire ; 36
Les ordures ménagères de Nkongsamba comme dans
la plupart des autres villes du pays sont essentiellement constituées de
matières fermentescibles, pauvres en matériaux recyclages mais,
par contre très riche en végétaux. Dans la plupart des
familles, les enfants sont en charge de vider les poubelles. Ce qu'il faut
remarquer est que, dans la plupart des cas, ils n'arrivent pas dans les points
de collecte et déversent les ordures là où ils veulent et
comme ils peuvent.
Constitue également une préoccupation de nature
environnementale dans le quartier de la gare, la gestion de certains
déchets solides tels que les carcasses de voiture, abandonnées le
long de la voie publique, à l'intérieur du site du fait de la
présence de plusieurs ateliers de réparation d' automobiles, et
les déchets provenant des marchés spontanés sur le site
,ainsi que des usines à café. Or, les habitants de Nkongsamba
gagneraient à valoriser leurs déchets, car l'activité
(réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir
à partir des déchets des matériaux réutilisables ou
de l'énergie) présente plusieurs avantages notamment, la
protection de l'environnement et la promotion des activités
économiques (création des petites et moyennes entreprises, et
autres emplois).
A l'issue des entretiens, il y a lieu de retenir des
responsables communaux que les communes ne s'occupent que de la collecte des
déchets sur les grands axes de la ville. Quant au traitement des ordures
ménagères, une décharge a existé au quelque part
dans la ville, bien qu'elle soit déjà pleine. Actuellement, les
communes et la Délégation Départementale de
l'Environnement et de la Protection de la Nature oeuvrent ensemble pour la
création d'une nouvelle décharge dans la zone
périphérique de la ville.37
2. Les nuisances diverses
36 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic,
Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013.
37 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic,
Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013
"Nuisance" : l'ensemble des facteurs
d'origine technique ou sociale qui compromettent l'environnement et rendent la
vie malsaine ou pénible. De par son ampleur, le problème des
déchets a, nous semble-t-il, atteint le seuil de l'intolérable
dans la ville de Nkongsamba. Au-delà des nombreuses atteintes à
la santé publique et à l'environnement, l'invasion par les
déchets de l'ex 3ème ville du pays trahit en quelque sorte
l'idée que l'on se fait de la ville de Nkongsamba. Au titre des
nuisances, nous avons :
y' Nuisances olfactives
Elles sont fortement ressenties à proximité des
bars ou des débits de boissons, dans les couloirs du marché
principal et dans certaines artères de la ville où ont
élus domicile les déchets de toutes sortes. Les mêmes
gênes sont perçues dans les agences de voyages et
représentent un véritable danger pour les usagers et les
passants. Dans le quartier de la gare, à certains endroits, les latrines
sont d'un autre âge et offrent un parfum de dépouille d'animaux :
odeurs écoeurantes, milieu idéal à la reproduction des
vecteurs des maladies, non-respect des normes et de la qualité du
matériau utilisé et, prêts à céder sous le
poids de la durée. Les déchets, parfois brûlés
à l'air libre sont sources d'une importante pollution de l'air. Ils
attirent par ailleurs différents animaux, rats, mais aussi des animaux
d'élevage qui se nourrissent des ordures et peuvent ainsi être
vecteur de maladies pour les humains.
y' Nuisances visuelles
Il n'est pas étrange de trouver des tas d'ordures
à Nkongsamba. Même si le centre-ville fait des efforts pour ne pas
afficher cet aspect hideux de la ville, il n'y a qu'à faire un tour dans
les quartiers. Certains tas d'ordures rivalisent de hauteur avec les maisons en
étages. Peut aussi être perçues comme des gênes
environnementales visuelles, les nuages de poussières qui se
dégagent aux passages des automobiles en saison sèche. Durant les
mois sec, le problème des poussières est fortement ressenti. En
saison pluvieuse, ce sont les boues qui freinent considérablement les
déplacements, et donnent aux voiries des ondulations rougeâtres.
Pollution visuelle engendrée par le spectacle d'un paysage urbain
dominé par l'anarchie, la vétusté, le délabrement
des bâtisses, les matériaux de construction composites et
précaires, le spectacle des toitures en zinc rouillé, tel est
l'ensemble des nuisances visuelles observées sur notre site, et à
Nkongsamba en général.
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3. Hydrologie et Pédologie
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En milieu urbain, les problèmes environnementaux se
posent en termes de nuisances, de pollutions liées aux conditions de vie
des populations. Nous pouvons aussi constater d'autres encombres au
développement et à la salubrité de la ville. Il s'agit des
problèmes pédologiques et hydrologiques. De ce fait, sur le plan
hydrologique, nous constatons :
- Une Abondance des pluies avec des orages, surtout en Juin,
Juillet, septembre et octobre, entraînant une dégradation rapide
des chaussées en terre. On ne doit pas oublier que plus de 60% des
terrains sont sur de pentes supérieures à 10%...
- Les rivières sont polluées par les
déchets qui y sont déversés, notamment lors de la saison
des pluies ; or, elles sont largement utilisées dans la vie quotidienne
pour des usages domestiques, et bien autres. Elles servent aussi pour irriguer
des potagers, exploités au milieu des déchets, et
nécessaires à la `'stratégie de survie» des
populations.
Sur le plan pédologique, nous pouvons remarquer la
présence des très nombreux cailloux dans le sol, rendant
difficile les déplacements sur certaines voiries en terre et
l'enfouis-sement du réseau CamWater. D'où des dégâts
récurrents causés sur la tuyauterie qui est presqu'à fleur
du sol. On distingue de nombreux types des sols dont les plus
représentatifs sont
? Les sols volcaniques issus des irruptions du mont
Manengouba. Ces sols sont très riches en humus et offrent des conditions
optimales pour la culture des céréales.
? Les sols ferralitiques qui reposent en discordance
présentent plusieurs variantes des cultures de rente (Caféier,
cacaoyer, palmier à huile et autres)
? Les sols hydro morphes dans les bas-fonds et le long des
cours d'eau. Ils sont généralement des sols d'apport très
riches et favorables à la culture de légumes et
légumineuses, maraichage et raphias.
b) Contexte social et économique
La pyramide des âges de la population de Nkongsamba
présente une allure perturbée jusqu'aux alentours de 25 ans,
probablement à cause des effets des migrations internes des jeunes vers
le milieu urbain qui offre plus d'opportunités pour continuer les
études secondaires et supérieures ou pour rechercher un emploi
non agricole. Aux âges avancés, la pyramide des âges
s'effile rapidement. Dans son allure générale, la pyramide par
groupes d'âges est dissymétrique en faveur des femmes. L'âge
médian de la population urbaine est supérieur à celui
de
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la population totale (18,0 ans). Il est de 19,1 ans soit 19,2 ans
pour les femmes et 19,0 ans pour les hommes.
Figure 16: Pyramide des âges,
Nkongsamba
Un ménage est un ensemble composé d'une ou de
plusieurs personnes apparentées ou non, vivant dans un ou plusieurs
logements de la même concession, prenant le plus souvent leurs repas en
commun et mettant en commun tout ou partie de leurs ressources pour subvenir
aux besoins courants ou vitaux. Ces personnes reconnaissent d'une seule
personne qui est le Chef de ménage. L'âge moyen des chefs de
ménages se situe entre quarante-cinq et cinquante ans. Du point de vue
des âges, les ménages sont presque également
répartis dans la ville. On rencontre un nombre significatif des chefs de
ménages de plus de 60 ans dans toutes les communes de Nkongsamba.
A Nkongsamba, une part importante des revenus des
ménages est dépensée dans la nourriture en
premier lieu, l'éducation des enfants en second et la
santé après. La part réservée à
l'épargne et à l'amélioration des conditions d'habitat est
assez dérisoire, soit respectivement 5% et 0,2%. Les dépenses
pour l'eau et l'électricité sont assez significatives (10%),
ainsi que la part réservée au loyer (15%). Les dépenses de
transports sont faibles.
En ce qui concerne le volet économique, nous pouvons
nous rendre compte que la ville de Nkongsamba, et particulièrement la
zone de l'ancienne gare ferroviaire, a été prospère et
tout part de l'époque colonial. Les colons ont constaté que la
région était une zone d'agriculture tropicale par excellence. La
zone a des sols extrêmement riches.
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Au milieu des années 70 tout allait pour le mieux. Les
productions partaient vers Douala par camion et par train. Mais à partir
du milieu de la décennie 1980, la crise économique a
entrainé une baisse des cours qui a découragé tous les
acteurs de la filière agricole. Il y a eu beaucoup de départ. Ce
qui marque le début du déclin de la ville de Nkongsamba. Entre
1985 et 1994 par exemple, on assiste à la chute drastique des cours
mondiaux de café robusta. Principale culture d'exportation de la
localité et du pays. Le prix du kg de ce produit dégringole en
passant de 1000 FCFA en 1985 à 650 FCFA en 1987, puis à 350 FCFA
en 1990 et 300 FCFA en 1991....Cette situation a porté un coup dur
à l'économie locale. C'est surtout à partir de cette
période que l'évolution de la population a connu un point
d'inflexion, les taux de croissance devenant dès lors
décroissant. Les usines de café ont été
fermées, les expatriés sont partis, beaucoup d'exploitations
agricoles ont été abandonnées et comme nous l'avons dit
ci-dessus, la décadence démographique a été
brutale, la ville ayant perdu tout intérêt économique.
De nos jours, en dehors des activités administratives
et des services bancaires, toutes les activités
développées surtout en zone urbaine, sont des activités de
survie, qui ne donne aucune perspective de développement de la ville. En
comparaison à d'autres milieux urbains du pays, la situation sociale de
la ville de Nkongsamba est l'une des plus précaires, sinon la plus
difficile de toutes. La pauvreté a atteint une telle
sévérité et une telle profondeur que la ville se vide tous
les jours de sa population surtout les jeunes. Même si certaines
autorités de la ville notent une relative reprise ces trois
dernières années, les populations sont si pessimistes qu'elles
«estiment que même si Jésus lui-même
descendait sur terre il ne pourrait rien pour relancer l'écono-mie de la
ville ».Pour une vue synoptique des activités
économiques, notre analyse a été effectuée par
secteur de production (primaire, secondaire et tertiaire).
Le secteur primaire regroupe les
activités liées à l'exploitation de ressources naturelles
: agriculture, sylviculture, pêche et activités minières
(qui portent dans notre cadre d'étude sur l'exploitation
forestière, l'exploitation des carrières de sable et celle des
carrières de sable. Il occupe une place importante dans
l'économie et le développement social de la localité, du
fait qu'il absorbe une proportion significative de la population active,
même si depuis quelques années on observe une baisse progressive
de la production et de la productivité. Il noter d'em-blée que
les activités du secteur primaire ne sont développée par
les populations que pour leur survie et non pas pour eux un grand
intérêt économique ; à l'exception peut-être
de celles qui sont liées à l'exportation. L'agriculture est le
secteur qui emploie la plus grande partie de la population active aussi bien en
zone urbaine que périurbaine et rurale. Elle emploierait à
elle
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seule plus de 50 000 individus dans la localité
où le taux d'activité agricole est très
élevé. Il faut tout de même noter qu'en ce qui concerne le
nombre d'emplois, ce secteur se recoupe avec le secteur tertiaire, notamment le
commerce et les services administratifs. Dans la localité de Nkongsamba,
le faible niveau de revenu oblige les individus à développer
plusieurs activités alternatives afin de subvenir aux besoins. On
retrouve ainsi facilement des fonctionnaires et des commerçants qui
mutent en agriculteurs après les heures de service et le week-end. De
même les cultivatrices surtout des cultures vivrières
commercialisent elles-mêmes leur production à l'occasion des
marchés périodiques ou des marchés spontanés qui se
tiennent en général en soirée en milieu urbain.
Le secteur agricole de la région souffre des
mêmes problèmes que rencontre toute la filière agricole
camerounaise. On peut citer entre autre les problèmes d'Encadrement, les
problèmes de Financement, la mécanisation et le manque des
intrants agricoles.
Le secteur secondaire regroupe les
activités liées à la transformation des matières
premières issues du secteur primaire (industrie manufacturière,
construction). Ce secteur est non seulement sous représenté dans
la localité, mais aussi reste embryonnaire. Il faut dire que cette
situation n'est pas surprenante à cause d'une part de l'état
d'occlusion dans laquelle se trouve l'économie camerounaise, et de la
présence de la ville de Douala d'autre part. En effet, la ville de
Douala, à cause de son vaste marché et son port aspire toute
activité industrielle susceptible d'être développé
dans la région du littoral.
INDUSTRIES
Avant la crise des années 1980, la ville de Nkongsamba
comptait plusieurs usines notamment de café. Ces usines ont
fermés les portes au cours des années 1990. Même si
certaines recommencent à ouvrir, cette reprise reste timide à
cause de la sous-activité et la plupart d'entre elles sont encore
fermées. Il n'existe dont pas véritablement d'industrie dans la
ville. Néanmoins ont dénombres quelques unités de petites
industries telles que les boulangeries, les unités de production de
provende, les couveuses de poussins et un abattoir de boeuf. Le centre urbain
comporte une seule boulangerie moderne qui alimente la ville en pain fait
à base de farine de blé importé. Ce dernier emploi environ
10 personnes. En effet, le territoire modulaire de la ville ne lui permet pas
de faire fonctionner durablement et de manière rentable deux
boulangeries.
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ARTISANAT
L'absence de vraies industries a permis à l'artisanat
de se développer dans la localité. Même s'il souffre de
nanisme, ce groupe d'activités assurent la production de produits ou
services variés grâce à un savoir-faire particulier acquis
en général sur le tas par un processus d'appren-tissage par
initiation des jeunes (apprentis) dans les ateliers de fabrication. Ce
sous-secteur comporte en lui-même tous les stades du processus de
production, ainsi que la commercialisation de celle-ci. La localité de
Nkongsamba développe trois types d'artisanats à savoir : (i)
l'artisanat d'art (métiers de fabrication et commercialisation des
objets d'art), (ii) l'artisanat de production (Fabrication des biens d'usage
courant sans un recours à la standardisation industrielle) et (iii)
l'artisanat de service (distribution et fourniture à une petite
échelle des biens et services nécessaires de la vie courante).
Ces activités concernent notamment : l'agroalimen-taire, la construction
mécanique, la petite industrie chimique et les métiers du
bois.
INDUSTRIE DU BOIS
Les activités liées aux bois occupent une place
importante dans les petits métiers développés en milieu
urbain et périurbain. On dénombre plus de 80 menuiseries. Parmi
cellesci, seulement 03 sont de niveau semi-industriel. Les équipements
sont d'un niveau évolué et le nombre moyen d'employé par
unité est de 15 personnes. Le bois utilisé est acheté
à des points de vente spécifiques qui eux-mêmes
s'approvisionnent dans les zones environnantes. En effet les scieries
localisés dans le département du Moungo et au sud-ouest
acheminent des livraisons de bois vers la ville de Nkongsamba par camion, qui
sont ensuite vendus dans des espaces aménagés. Les menuisiers et
les charpentiers qui font partie de l'artisanat achètent ce bois qui
subit une première transformation dans les menuiseries semi-industriels
avant la production des biens finis tels que les chaises les lits les
cercueils, des objets d'art etc. Le transport de ce bois d'une menuiserie
à l'autre se fait à l'aide de pousse-pousse. Les sciures sont
regroupées et revendus aux ménages et aux restaurants, qui les
utilisent comme source d'énergie pour la cuisson. Ces menuiseries
semi-industrielles, outre leur rôle de première transformation des
planches, produisent aussi des biens d'usage en bois mais de manière
plus compétitive. Elles produisent notamment les emballages en bois tels
que les palettes, les caisses ou les cageots qui servent au transport de
produits agro-pastoraux divers (volaille et produits agricoles).
L'évacuation des déchets de sciage et leur valorisation est un
aspect important de l'industrie du bois. Malheureusement il n'existe aucune
action pour la valorisation de ces déchets qui pourraient être
source de revenu important et pourvoyeurs d'emploi direct.
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LES BTP (BATIMENTS ET TRAVAUX
PUBLICS)
Lorsque l'on circule dans la ville on rencontre très
rarement des chantiers ou des maisons en construction. Signe que le secteur des
BTP demeure morose. Ce secteur est à l'image de l'évolution
démographique assez faible. Néanmoins le secteur connait une
relative activité en milieu périurbain. En effet selon la
structure de distribution Fokou présent dans la ville, le ciment
importé, transporté de Douala à Nkongsamba et
stocké dans les magasins est en grande partie acheté par des
revendeurs qui viennent des villages périphériques à la
ville. C'est donc dire que le secteur des BTP est plus animé en milieu
périurbain qu'en milieu urbain.
De manière générale, bien que le secteur
secondaire permette aux populations de gagner des revenus non
négligeables, il convient de signaler que plusieurs problèmes
persistent et sont à résoudre pour que le secteur devienne un
levier concret et pertinent de la relance de la croissance économique de
la ville. On peut citer : (i) la sous-utilisation des capacités qui
reste une préoccupation majeure pour les petites industries et plusieurs
unités de production artisanales.
Cette situation est aggravée par la stagnation du
pouvoir d'achat des ménages et l'insuffi-sance des voies de
communication (notamment les pistes rurales) qui augmenteraient
l'intensité des relations commerciales interactivités ; (ii) le
manque d'une stratégie locale spécifique de promotion de
l'industrie, de la PMI/PME et de l'artisanat ; (iii) le déficit et
l'insuffisante de l'énergie électrique qui demeure un frein
majeur et (iv) l'épineux problème du manque de financement qui
parfois contraint à l'usage du troc.
Tableau : emploi du secteur secondaire
activités
|
Emplois
|
industrie
|
30
|
agroalimentaire
|
332
|
construction mécanique
|
172
|
métiers du bois
|
240
|
eau et énergie
|
30
|
BTP
|
-
|
total
|
804
|
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Le secteur tertiaire regroupe toutes
les activités économiques qui ne font pas partie du secteur
primaire ou du secteur secondaire. Il s'agit du secteur qui produit des
services. Il est pour la ville de Nkongsamba le secteur le plus important de
par le nombre d'actifs et le nombre d'immeubles (bâtis ou non) qu'il
occupe. On distinguera les activités du secteur tertiaire marchand qui
regroupe les services privés et le commerce de ceux du secteur tertiaire
non marchand qui regroupe les activités administratives non
échangeables comme la justice, la sécurité, etc. on
évoquera aussi mes petits métiers qui font partie de
l'économie informelle, voire souterraine.
Par son ancien statut de troisième ville du Cameroun,
Nkongsamba a longtemps été considéré comme la
onzième province du Cameroun postcolonial. On notera d'ailleurs que
l'agence BEAC y était présente avant qu'elle ne soit ouverte
à Bafoussam qui est pourtant chef-lieu de Région. Par ce statut,
la ville a abrité une multitude d'institutions qui demeurent
jusqu'à nos jours. Toutes les administrations du niveau
départemental y sont représentées. On peut citer : Les
services de la communauté urbaine de Nkongsamba qui emploient environ 53
personnes, puis les communes d'arrondissement avec un effectif d'employé
de 60 personnes. Les services de sécurité publique (avec un
effectif de plus de 50 personnes), la base militaire, les hôpitaux
publics, les délégations départementales des
différents ministères, les délégations
d'arrondissement, les services préfectoraux et la BEAC. Ce secteur
emploie environ 2200 personnes. La ville est caractérisée par un
fort taux d'activité pendant que tout le monde a le sentiment
d'être au chômage. Ce que nous calculons n'est pas un taux d'emploi
au sens du BIT, mais seulement un taux d'activité. Si on s'en tient aux
statistiques démographiques du BUCREP, tout le monde fait quelque chose
dans la ville de Nkongsamba, le taux d'activité étant de 100%.
Cependant, il faut relever que les statistiques du tableau ci-dessous
comportent des doubles comptabilisations à cause de la confusion qui
existe entre les activités du primaire et celles du tertiaire.
Tableau : récapitulatif des emplois par
secteur
Secteurs
|
Emplois
|
Primaire
|
50 523
|
secondaire
|
794
|
Tertiaire
|
15 045
|
Total
|
66 462
|
Source : nos estimations
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c) Contexte urbain et urbanistique
Pour les problèmes urbains et urbanistiques relatifs
à notre site d'étude, qui se présente comme étant
le quartier de la gare ferroviaire de Nkongsamba aujourd'hui
désaffectée, nous avons relevé :
- Le développement spatial de type mono polaire
conduisant à la concentration de l'essentiel des investissements publics
(équipements collectifs, entretient des infrastructures,
éclairage public...) dans la zone centrale ou péri centrale.
- L'absence d'un véritable document initial de
planification de l'ensemble. Tout semble s'être fait au coup par coup.
- La négligence urbanistique de la part des
administrateurs municipaux successifs. Ce qui traduit un manque d'ambition et
d'intérêt. Il faut rappeler qu'un plan directeur d'urbanisme fut
conçu en 1965 par l'Union d'Architectes et d'Urbanistes (UAU).
Malheureusement, ce plan n'a jamais été appliqué sur le
terrain. Aujourd'hui, il n'en subsiste qu'une vieille carte inexploitable, sans
document justificatif ni règlementaire.
- Une urbanisation de crête : l'urbanisation naît
sur la crête, le long de l'axe routier où elle progresse en
ignorant les zones en direction des fonds de vallée qui sera ainsi
progressivement enclavée, ainsi qu'une tendance à un
développement linéaire de l'organisme urbain orienté
Nord-Sud. Mais il serait aussi judicieux de relever l'influence forte de l'axe
routier Douala-Bafoussam sur la nouvelle morphologie urbaine. L'urbanisation
nouvelle a tendance à s'appuyer sur lui, et les parcelles de terrains
limitrophes font l'objet d'âpres spéculations.
- L'étalement horizontal de la ville au détriment
de la croissance verticale.
- Un manque d'ambition et d'intérêt : L'espace
urbain de ce lotissement présente aujourd'hui une triste physionomie,
avec des constructions inachevées, des maisons abandonnées
à la toiture de zinc rouillée, et un délabrement
général assez inquiétant. Les ruelles autrefois
bitumées sont devenues pour la plupart des voies en terre et même
impraticables à motos pour certaines d'entre elles. En certains endroits
les emprises de ces voies sont occupées. Certains espaces conçus
par le colon pour être inconstructibles (dépressions) sont
au-jourd'hui envahis par des constructions spontanées. Si l'on ajoute
à cela les sous morcellement des parcelles initiales on obtient en fin
de compte un tissu d'apparence spontanée.
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Ce quartier fait aujourd'hui partie des zones d'habitat de forte
densité de la ville. On relève la présence de l'eau et de
l'électricité.
- L'aspect spontané et anarchique des constructions
surtout de l'habitat.
Parlant de l'habitat, nous distinguons des typologies
d'habitations différentes et variées sur notre site
d'étude. Afin de rénover ce quartier autrefois prospère,
il faut identifier ses points forts et faiblesses sur le plan de l'habitat, du
logement et du tissu urbain. Parmi les typologies d'habitat rencontrées,
nous pouvons donc citer :
L'habitat spontané central : Cette
zone dès le départ est un vaste marécage difficile
à drainer ou des terres très pentues. Les services urbains de
base y sont rares. Les inondations y sont récurrentes et les habitants
exposées à des maladies comme le paludisme, la typhoïde...
Pour éradiquer tous ces maux une intervention opérationnelle
complexe sera souhaitable.
Figure 17: Précarité de l'habitat
spontané, Nkongsamba
L'habitat populaire : Ce quartier est
remarquable par la forte densité d'occupation du sol, par la
présence des anciennes constructions, et par la dégradation et le
délabrement poussé du cadre bâti... On y rencontre aussi
des constructions inachevées, des maisons abandonnées comme
presque partout dans la ville. Les services urbains de base y sont inexistants
ou insuffisants. La voirie en terre y est impraticable en saison des pluies ou
envahie par de la broussaille du fait de peu de motorisation, tandis que la
voirie bitumée est soit inexistante soit complètement
dégradée.
Figure 18: Habitat populaire, Nkongsamba
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L'habitat de standing : Cette
catégorie d'habitat est assez minoritaire si l'on considère
l'ensemble de l'agglomération, mais en quantité importante dans
le quartier. Il convient de noter que ce type d'habitat est issu d'une
opération de lotissement. Les caractéristiques dominantes de ce
type d'habitat sont surtout :
- Un niveau de construction plus élaboré et
utilisation des matériaux « définitifs
»
- un niveau d'équipement plus élevé que
partout ailleurs,
- la présence de l'eau et de
l'électricité, avec un coefficient d'occupation du sol plus
faible, avec des tailles de parcelles supérieures à
500m2.
En ce qui concerne les tendances actuelles ou récentes
de l'urbanisation, il faut combiner la présence de l'axe routier et la
disponibilité foncière. On doit souligner la tendance quasi
générale à la généralisation de l'habitat
individuel dans la ville. C'est difficile de trouver des constructions en
hauteur de plus de 2 niveaux. C'est dire qu'ici l'habitat collectif est
rare..., et la ville s''étend, plate. Pour briser cet état des
choses on peut imaginer l'intervention des aménageurs institutionnels
tels que la SIC ou la MAETUR.
Dans cette partie de notre travail, il était question
de présenter notre site d'étude (la ville de Nkongsamba), ainsi
qu'un aperçu du site de notre projet urbain (le quartier de l'ancienne
gare ferroviaire). Nous avons présenté la localité de
Nkongsamba dans une logique de délimitation spatio-temporelle, passant
par son historique, ses repères géologiques et
géographiques, et sa morphologie urbaine. Ajouté à cela,
nous avons produit une analyse de son paysage urbain en faisant ressortir les
éléments de climatologie, pédologie et de
l'environnement.
C'est à la suite de ce travail que nous avons abouti
à une description de ses atouts sociaux, démographiques,
économiques, et surtout environnementaux. Cela nous a permis de cerner
quelques points faibles et entraves à son développement, mais
aussi nous apporter des esquisses de solutions aux problèmes
rencontrés.
Grace aux suggestions et bilans relevés, nous allons
ainsi vérifier l'implication directe du bambou comme outil de
rénovation et revitalisation urbaine, par la mise en exergue de son
économie circulaire, déjà remarquée sur la
scène internationale, et très prisée par certains pays des
zones tropicale, équatoriale, et orientale. Pour cela nous nous
questionnerons sur l'essence du bambou, ses propriétés sa
culture, bref toutes ses potentialités, dans une optique d'entamer un
processus de rénovation urbaine du tissu urbain de l'ancienne gare de
Nkongsamba.
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DEUXIEME PARTIE : SENSIBILISATION A
L'ARCHITECTURE ECOLOGIQUE (BAMBOU STRUCTUREL) ET PRESENTATION DU PROJET DE
RENOVATION
URBAINE.
Cette deuxième partie est principalement axée
sur la sensibilisation de la population et vulgarisation de l'architecture
écologique au travers des prouesses et atouts du bambou, matériau
naturel et innovant sur le plan de la construction à Nkongsamba. Ainsi
il sera question dans cette partie, de présenter le bambou,
premièrement comme une plante avec une étude sur ses
propriétés, son mode de culture, les variétés et
espèces existantes, ensuite nous le présenterons comme
matériau propice à la construction, par le biais de ses
propriétés physiques, mécaniques et chimiques. Enfin, nous
aurons un aperçu de l'état de l'art de la filière bambou
dans le monde, en Afrique, et au Cameroun au travers de quelques cas
étudiés (nationaux et internationaux).
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