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La renovation d'un tissu urbain au moyen d'eco-structures: application du bambou structurel au quartier de la gare ferroviaire de Nkongsamba


par Lucien Kevin ENDANTE ESSONO
Institut des beaux arts de l'université de Douala à  Nkongsamba - Diplome d'études en Architecture et Urbanisme 2020
  

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II- REVUE DE LA LITTERATURE

20 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation.

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A) REVUE DE LA LITTERATURE

Parce qu'il est important de situer la recherche et les questions qui s'y rapportent dans notre contexte socio-culturel, nous avons trouvé judicieux de présenter les principaux auteurs qui ont retenu notre attention et orienté notre investigation, grâce à leurs travaux dans le domaine du bambou, du développement et de l'urbanisme durables. La revue de la littérature, est un exercice de rédaction visant une logique de déroulement (explication), discussion puis analyse des différents courants de pensée, théories contextuelles, et points de vue d'autres auteurs autour de l'objectif qui nous préoccupe. Nous avons opté pour une approche comparative et spatio-temporelle des atouts ou potentialités du bambou, appliqués dans divers contexte mais aussi le nôtre qui est : la rénovation d'un tissu urbain dans la localité de Nkongsamba. Cela en nous appuyant sur nos hypothèses et les résultats obtenus par d'autres auteurs du même sujet.

Le Bambou : Entre architecture, Rénovation urbaine et développement durable

Depuis toujours, l'homme utilise différents matériaux (naturels ou pas) afin de construire des édifices architecturaux voire des villes entières. Parmi ces matériaux se trouve la terre, la pierre, le bois, le béton, le verre, l'acier, mais aussi le bambou, matériau écologique, biosourcé, et peu connu, retrouvé dans une zone bien précise du globe. Aujourd'hui, le bambou fait sa grande apparition dans le contexte camerounais et international grâce à l'INBAR. Afin de mieux en apprécier les potentialités, nous avons entrepris de le présenter au coeur d'un processus de rénovation d'un tissu urbain, spécialement celui de l'ancienne gare ferroviaire de Nkongsamba. La rénovation urbaine, est un procédé de restructuration et réhabilitation en mieux d'un milieu citadin, par revitalisation de l'espace en cause, amélioration des constructions et édifices victimes de vétusté, et rehaussement de la qualité de vie des populations y résidant. Ainsi, il est question pour nous grâce à ce travail de recherche, de rénover le tissu urbain de l'ancienne gare de Nkongsamba par le biais d'un matériau mal connu : le bambou. Pour entamer notre investigation, le dossier Green Steel Concept21, de Marc Raison nous présente le bambou, comme matériau de l'avenir en passant par un bref historique, les prouesses et caractéristiques de ce matériau qualifié d' acier végétal.

En ce qui concerne notre rénovation, notons de prime à bord que, le tissu urbain de la ville de Nkongsamba, précisément au lieu-dit ancienne gare ferroviaire, présente un aspect des plus obsolètes face aux défis et objectifs de développement des milieux urbains. Ajouté à cela, le bambou se présente comme une herbe géante utilisée dans plusieurs domaines partout dans le

21 Greensteel Concept sprl - www.greensteel.be

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monde. Selon certains auteurs, il s'agit d'un cadeau des dieux, mais il semblerait que l'Afrique en général et le Cameroun en particulier vient tout juste de commencer à s'intéresser à ce matériau biosourcé. Enfin c'est une nouvelle vision ou un nouveau courant de pensée architecturale, évoluant dans la logique de développement durable et efficient des villes du Cameroun, au travers de l'urbanisme. Afin de mieux appréhender notre thématique, il est important de préciser qu'une meilleure utilisation du bambou passe par une maitrise accrue de ses potentialités, prouesses et éventuelles limites, ceci en s'appuyant sur les travaux de quelques précurseurs des différents domaines. Pour cela nous étudierons donc le bambou dans sa globalité, en convoquant quelques auteurs spécifiques ayant produit des travaux scientifiques notoires dans la description et présentation de la plante, ses caractéristiques et propriétés, ainsi que les différentes manières donc le bambou intervient dans la construction. Enfin nous reviendrons aussi sur son implication dans la résolution des problèmes constatés sur le tissu urbain de quelques villes dans le monde, et les perspectives d'une implémentation d'une architecture de bambou dans un processus de revitalisation et rénovation du quartier de la gare à Nkongsamba.

A- Le Bambou : matériau de construction écologique, économique et innovant.

Le bambou, communément appelé bambou de chine se présente comme une herbe ligneuse aux multiples propriétés, et est issue de la famille des graminées. Parmi ses différents domaines ou champs d'application, on peut citer l'architecture ou la construction. Ayant une croissance suffisamment rapide, une résistance supérieure à celle du béton, et une teneur en carbone inférieure à celle du bois, le bambou aujourd'hui se trouve être le matériau de construction du futur. Il peut servir à ériger des constructions innovantes par leur aspect, impressionnantes par leur structure et esthétiques en ce qui concerne le design architectural. Soulignons qu'il existe une multitude d'espèces de bambou (environ 1450) dans le monde entier, mais aussi que toutes ne sont pas utilisées dans le domaine de la construction.

Certains, décident de n'utiliser qu'une seule espèce, tandis que d'autres en utilisent plusieurs. C'est le cas de Simon Vélez, architecte colombien, qui travaille en priorité une seule espèce particulière, un bambou géant, guadua angustifolia. Cette même espèce avec laquelle les Indiens construisaient leur habitat traditionnel. Pourtant ce n'est pas la seule espèce capable de montrer une importance aussi capitale dans la construction. C'est ce que nous apprennent par la suite Patrice Lamballe et Aurélie Vogel dans un ouvrage qui traite des techniques de trans-

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formation et d'utilisation du bambou Luông. L'essentiel des données est issu de l'expé-rience du Gret au Vietnam de 2005 à 2014 dans la Province de Thanh Hoa au nord-est du pays, dans le cadre des projets LDP (Luong Development Projet) puis Green Bamboo. Ce guide pratique traite de la transformation des bambous dits « géants », mesurant plusieurs dizaines de mètres de hauteur, adaptes a la construction et aux utilisations semi-industrielles, en s' appuyant sur l'exemple de la filière de transformation du Luông (Dendrocalamus barbatus) au Nord-Vietnam. Il s'adresse aux entrepreneurs qui souhaitent développer de petites et moyennes entreprises de transformation et de valorisation du bambou géant. Il est également destiné aux responsables des projets et politiques d'appui aux filières bambou, et a tous ceux qui s'y intéressent.

En Amérique du Sud, Oscar Hidalgo est également un pionnier en matière d'études sur le bambou. En 2003, il a édité un livre également incontournable : Le bambou, cadeau des dieux. Il s'agit essentiellement d'un testament des découvertes de sa vie relatives à son étude sur le bambou. Y sont abordés tous les aspects du bambou en tant que plante, sa taxonomie, son écologie, sa sylviculture, ses propriétés mécaniques et chimiques, le rôle de la conservation et de la protection dans sa longévité, son utilisation en usages traditionnels et artisanat, dans la fabrication des produits modernes et matériaux, ainsi que les technologies de construction en bambou et les possibilités modernes d'ingénierie. Cette démarche n'est pas totalement concrète et complète dans la mesure où il lui manque un certain nombre d'éléments ou informations complémentaires, notamment ceux de la structure particulière des édifices de bambou. On parlera donc ici de bambou structurel, pour lequel Jules JANSSEN se présente comme un des précurseurs. Afin de mieux cerner cet autre domaine et champ d'implication du bambou, le dossier Green Steel Concept22 a aussi retenu notre attention.

Ce document nous apprend qu'en Europe et dans le monde, le pionnier de la recherche structurelle en bambou se nomme Jules Janssen. Celui-ci commence sa carrière d'enseignant en septembre 1967 à la faculté d'architecture et construction de l'université technique d'Eindho-ven, où il enseigne la conception structurelle et la mécanique appliquée. Pour ce qui est de l'étude du matériau bambou dans sa globalité, l'auteur s'attelle à nous informer que, le bambou quel que soit son diamètre, est facile à couper, manipuler, réparer, remplacer et conserve ses avantages comme matériau de construction, sans besoin d'outils ou d'équipement sophistiqués. En raison de ses caractéristiques physiques extraordinaires, le bambou convient à tous les types

22 Greensteel Concept - www.greensteel.be

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de structure et de construction, puisqu'il est non polluant et n'a pas de croûtes ou de parties qui peuvent être considérées comme rebut. Au lieu de s'ajouter aux problèmes de pollution dans des décharges comme les déchets conventionnels du bâtiment, n'importe quelle partie du bambou qui n'est pas employée peut être réutilisée de nouveau dans la terre comme engrais ou peut être traitée en tant que charbon de bois. D'autre part, sa forme circulaire et ses sections creuses font du bambou un matériau de construction léger, il est facile à manipuler, à transporter et à stocker. Par conséquent, construire avec le bambou épargne du temps et évidemment de l'argent. Abondant, durable et extrêmement résistant, le bambou a un réel potentiel pour devenir un remplacement idéal à l'acier.

Dans différents domaines et à différentes échelles, d'un groupe d'architectes de Gand qui utilisent le bambou dans la construction de maisons (y compris la leur), au terminal aérien madrilène de Barajas dont les plafonds sont en bambou. Enfin, une des propriétés du bambou qui rendent le bois et les chaumes tellement appropriés pour des travaux de construction est leur importante force de traction. Il s'agit du stress maximal que peut supporter un type de matériau sans casser lorsqu'il est étiré. La force de traction du bambou peut augmenter jusqu'à 370 mé-gapascals. À titre comparatif : le rapport entre la force de traction et la masse volumique est six fois supérieur pour le bambou que pour l'acier.

A bien des égards, le bambou se présente comme une innovation parmi les matériaux de construction dans le monde, mais cette logique n'est pas totalement applicable dans le contexte camerounais actuel, du fait d'un manque de formation aux techniques traditionnelles et artisanales de construction, depuis la récolte du bambou en forêt, jusqu'à la transformation, etc.

De ce qui précède, nous constatons que quelques variétés de bambou sont privilégiées par rapport à d'autres, et que le bambou peut aussi bien intervenir dans la structure d'un édifice que dans l'esthétique. C'est ce qui nous a permis de faire une investigation au Cameroun afin de trouver dans un premier temps les genres présents, leur application et leur utilisation.

B- Le Bambou : développement de l'artisanat, l'agro-alimentaire et la médecine, grâce à son économie circulaire

De par sa facilité d'utilisation et d'implémentation, le bambou peut être utilisé pour des constructions définitives comme provisoires. Sans compter que, s'il peut être employé comme élément structurel, le bambou peut également remplir d'autres fonctions, comme les planchers,

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le panneautage de mur, conduites d'eau, drainage, et meubles. A côté du domaine de la construction, nous avons découvert que le bambou est aussi appliqué à l'artisanat, fabrication d'ob-jets couramment utilisés. Grace à lui, on peut fabriquer des meubles, des objets, des tuiles pour la toiture, etc. Plusieurs auteurs nous renseigne à ce sujet, la revue trimestrielle MENS (Milieu, Education, Nature et Société), d'Avril-mai-Juin 2012, qui présente le bambou au coeur d'une étude comparative : bois des pauvres ou cadeaux des dieux. Suite à une consultation de ce document, il en ressort que le bambou représente la tradition orientale. Il est la matière première servant à la production d'un grand nombre d'objets traditionnels, surtout dans les cultures orientales, où les tiges lignifiées de la plante sont utilisées pour la fabrication de paniers, meubles, embarcations, huttes, ponts, canaux d'irrigation , et même jusqu'aux immenses échafaudages autour des gratte-ciels en Chine et en Corée. Le bambou sert d'aliment : les jeunes pousses subissent un traitement de fermentation (avec des bactéries qui produisent de l'acide) ; les feuilles sont utilisées pour nourrir le bétail.

C- Le Bambou, malgré ses multiples prouesses, présente aussi des contraintes dues à son utilisation

Malgré toutes les potentialités et prouesses du bambou, notons que sur certains plans ou aspects, le bambou n'est pas facilement accessible par la population censée l'utiliser. Dans la mesure où la vulgarisation de ce matériau n'est pas encore effective et qu'il ne court pas les rues. Il vient tout juste d'être réinterprété pas les pays du continent africain et son utilisation nécessite une démarche particulière en ce qui concerne ses procédés de transformation. Comme encombres à l'implémentation optimale du bambou dans la construction, nous avons la disponibilité du matériau, le manque de techniciens et professionnels spécialisés, l'absence des centres de formation sur les technologies du bambou, l'éducation des populations sur les atouts du bambou.

D- Le Bambou, bien que mal connu et inexploré, reste une richesse tangible et mérite une attention particulière

Au regard de ses atouts et potentialités des plus intéressantes, le bambou se présente actuellement sur la scène internationale comme un remplaçant végétal de l'acier dans la construction, ainsi qu'un substitut remarquable du bois. Il pourrait être novateur et bénéfique de s'attarder sur un tel matériau, commencer à ouvrir un large champ d'investigation le concernant car il est bel et bien présent sur notre continent et en abondance de surcroit. Le sol, le toit, les

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murs, les fenêtres, les portes, la pergola... tous les éléments d'une maison quels qu'ils soient peuvent être réalisés en bambou. En Tanzanie, on utilise du bambou pour les conduites d'eau et au Kenya, on l'utilise pour stabiliser les fondations. Et même pendant le processus de construction lui-même, le bambou se distingue comme un matériau utile. Ainsi, il permet de construire des échafaudages autour du gros oeuvre, même en présence de gratte-ciels ultra-modernes ! Étant donné que le bambou peut être affecté à des usages aussi universels, c'était aussi souvent le matériau favori (lire : le seul disponible) des pauvres. C'est pourquoi le bambou a aussi souvent été consigné comme `le bois des pauvres'.

E- En définitive, le bambou peut intervenir dans la rénovation d'un tissu urbain

Choisir le bambou est avantageux : sa croissance est rapide, sa résistance est terrible (on dit qu'il est cinquante fois plus résistant que le chêne), sa durée dans le temps est incroyablement longue. Un matériau très léger (bien plus léger que l'acier et le béton) et versatile. On dit aussi de lui qu'il peut résister à un tremblement de terre d'une magnitude de 5 sur l'échelle de Richter alors que d'autres se sont déjà effondrés. Autre avantage non négligeable, choisir le bambou, c'est faire des économies. Son prix est presque 50% moins cher qu'un autre matériau de construction. Les architectes demeurent frileux, les designers, eux, se sont emparés de la tige creuse. Meubles, canapé, fauteuil, sommier, étagère, bougeoir, banquette, lampes... Nous n'avons que l'embarras du choix.

F- Comment allier le matériau bambou à la rénovation urbaine et au développement durable ?

Pour ce qui est de la rénovation d'un tissu urbain, nous avons pu constater dans nos recherches et investigations qu'elle dépend de certains facteurs à prendre en compte dans l'éla-boration d'un programme urbain optimal. Afin de parler de rénovation urbaine, il est primordial de relever les incohérences et entraves au développement efficient du milieu urbain en cause, les politiques de gestion (gouvernance) urbaines appliquées, se référer aux nouvelles méthodes de conception de la ville durable tout en y intégrant le volet développement durable.

Ainsi, nous avons parcouru l'article de Mario Gauthier intitulé Urbanisme et développement durable, qui sous-tend notre point de vue. Dans cet article, il nous est présenté que le développement durable, au cours de ces dernières années s'est imposé comme un nouvel

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impératif de l'action publique urbaine et métropolitaine, touchant ainsi les conceptions et pratiques de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. Il souligne aussi le fait que le terme « ville durable », de même que l'expression « développement urbain durable », sont maintenant fréquemment utilisés pour désigner à la fois des intentions et des idéaux qui relèvent de l'utopie politique et des pratiques d'aménagement et d'urbanisme qui se veulent innovantes. D'autre part, dans le même article, David Guéranger et François-Mathieu Poupeau23 nous rappellent d'abord que le thème de la « ville durable » s'accompagne de nouveaux mots d'ordre : devant le phénomène de l'étalement urbain, il faut dorénavant densifier la ville, reconstruire la ville sur elle-même et mettre en oeuvre la « ville compacte ». Le rapport Brundtland24, publié en 1987 et principalement axé sur le développement durable. Comme le suggèrent les repères historiques, le niveau de l'ONU a joué un rôle capital dans le modelage officiel, institutionnel, de la figure du développement durable. En 1984, l'AG de l'ONU donne mandat à une commission d'experts, dénommée Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement (CMED), de proposer des lignes directrices pour un projet de développement mondial capable de protéger l'environnement mais aussi de remplir les autres missions incluses dans l'objectif de développement urbain durable.

Nous revenons donc à une seconde hypothèse, la rénovation d'un tissu urbain passe par le regroupement des fonctions urbaines dans un procédé de zonage, comprenant le travail, la circulation, le divertissement et le logement. Le logement et le travail nécessitant plus d'espaces bâtis que libres, nous allons présenter un autre aspect la rénovation urbaine, les espaces libres végétalisés ou pas. Notons déjà que la végétation urbaine joue un rôle très important dans la rénovation d'un tissu urbain, car elle est souvent la résultante d'une opération de revitalisation des anciennes friches industrielles. Nous avons proposé l'aménagement d'une place publique végétalisée sur notre site, et afin d'en vérifier la pertinence à cet endroit, nous nous sommes appuyés sur l'article de Paul L. Nichols qui traite des aspects sociaux de la foresterie urbaine.

Son texte se présente comme une réflexion intéressante sur les rapports entre les projets de revitalisation des anciennes friches industrielles (brownfields redevelopment) et la foresterie urbaine. L'auteur examine plus spécifiquement les efforts entrepris par la Société de revitalisation du secteur riverain de Toronto pour restaurer et revitaliser les West Don Lands à Toronto, en centrant l'analyse sur le rôle que la foresterie urbaine peut jouer sur la création de liens

23 Environnement Urbain, Volume 3, 2009

24 1987 : Rapport "Brundtland" (CMED) D'autres documents et liens à ce sujet se trouvent sur le site www.ulb.ac.be/igeat/cedd, ainsi que dans le livre E. Zaccaï, Le développement durable. Dynamique et constitution d'un projet, Peter Lang, Berne-Bruxelles, 2002.

physiques et sociaux. L'article met l'emphase sur les bénéfices sociaux des forêts urbaines en favorisant les interactions sociales et la cohésion des communautés. A côté de cette réflexion, nous avons aussi consulté l'article de Tanya Markvart, qui discute du rôle que la théorie politique verte et radicale pourrait jouer en ce qui a trait aux processus décisionnels en matière d'aménagement du territoire dans une perspective de développement durable.

Pour ce faire, elle dégage d'abord une série de critères génériques à partir d'une revue critique des travaux de Dobson (2000) portant sur l'écologisme. Ces critères génériques sont ensuite confrontés aux principaux critères de durabilité développés par Gibson et al. (2005) pour inscrire la pratique de l'évaluation environnementale dans une perspective de développement durable. Cette grille d'analyse est finalement appliquée à l'étude du cas de la Moraine de Waterloo, à Waterloo (Ontario, Canada), ce qui permet à l'auteure de conclure que l'écolo-gisme, en raison de son orientation sur les aspects non-humain, limite ses habilités à prendre en compte les facteurs politiques et socio-économiques en matière d'aménagement du territoire. Selon elle, l'écologisme ne prend pas suffisamment en compte les critères de durabilité tels que proposés par Gibson et al. (2005), dont les disparités entre les riches et les pauvres, les générations futures, les processus décisionnels participatifs, les principes de précaution et d'adapta-tion, etc.

Suite à cette analyse des courants de pensées sur la rénovation urbaine, particulièrement sur les espaces libres en milieu urbain, nous pouvons retenir que les auteurs cités ci-dessus proposent des solutions intéressantes, mais pas totalement applicables dans notre contexte car nécessitant une contextualisation optimale dans le cas actuel, la ville de Nkongsamba.

Certes cette ville présente une situation alarmante en termes d'espaces végétalisés, mais faudrait-il encore que les populations y trouvent leur compte et en profitent pour accroitre la socialisation. Nous pouvons donc entrevoir une rénovation du quartier de la gare, passant par la proposition d'un espace de divertissement (place publique) ceinturé de plants de bambou, en dépit du fait que toute les constructions dorénavant présentent sur le site font l'éloge de ce matériau novateur.

B) ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU DANS LE MONDE ET EN AFRIQUE

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? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU A L'INTERNATIONAL

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Le bambou pousse principalement dans les zones chaudes et humides d'Asie, d'Amérique, d'Afrique et d'Océanie. Il peut aussi pousser dans les zones tempérées, comme en Europe ou il a été importé, voire dans des zones froides et à des altitudes très élevées, comme en Equateur ou dans l'Himalaya (jusqu'à 4 000 mètres d'altitude et a une température atteignant -25 °C l'hiver). Certaines espèces supportent de fortes sècheresses, d'autres encore les inondations et quelques-unes résistent même au gel. La plupart des bambous récoltes pour être commercialisés proviennent de forêts naturelles, même si les plantations ont beaucoup progresse durant ces dernières années25. On estime au niveau mondial, que les forêts naturelles représentent plus de 75 % des forets de bambou. En Asie, environ 30 % de la surface de bambou est plantée. Durant les quinze dernières années, la surface de bambou a augmenté de 10 % dans cette partie du monde, principalement du fait des plantations à grande échelle en Chine et, dans une moindre mesure, en Inde (25 % de la surface de bambou y est plantée, soit près de trois millions d' hectares).

Hans Friedrich, directeur de l'Organisation internationale du bambou et du rotin à Beijing en Chine explique comment le bambou peut aider à fournir aux pays en développement des infrastructures à faible émission de carbone. Parfois, la meilleure technologie n'est pas une technologie du tout. Le bambou, plante herbacée à croissance rapide, commune à l'Afrique, à l'Asie et à l'Amérique du Sud est un matériau naturel, renouvelable et à faible teneur en carbone, doté d'une résistance à la traction de l'acier et d'un énorme potentiel pour une infrastructure écologique. Au fur et à mesure que des solutions évolutives se présentent, le bambou est une solution oubliée. Il y a plus de 30 millions d'hectares de bambous dans le monde. C'est une plante capable de restaurer les terres dégradées, considérée comme source vitale de revenus pour des millions de personnes dans le monde entier. Et lors du Forum sur la coopération sino-africaine, qui s'est tenu à Pékin cette année, tous les chefs d'État se sont mis d'accord sur un plan d'action qui mentionne la nécessité d'un « développement innovant des industries du bambou et du rotin », en citant son potentiel pour la réduction de la pauvreté et une croissance économique durable.

Comme dit si bien Sébastien FONLUPT : « Le bambou, matériau écologique présent sur la majorité du globe, à des milliers d'applications qui permettent à des milliards de personnes

25 Guide pratique, Transformation du bambou, Patrice Lamballe et Aurélie Vogel, Editions du Gret, p.15

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de subsister. Dans le domaine de la construction, son utilisation est favorisée par ses excellentes qualités structurelles et la question grandissante du développement durable. »

En Occident, le bambou a encore du mal à s'imposer face aux matériaux de construction habituels que sont l'acier, le béton et le bois. Un fossé subsiste entre les savoir-faire locaux (au Vietnam ou en Chine, par exemple) et les connaissances internationales.26

En Chine, le bambou est utilisé pour construire des tuyaux d'évacuation des eaux pluviales, des poteaux électriques, des lampadaires, des pales d'éoliennes et des éléments extérieurs résistants aux chocs pour les wagons de trains, ce qui a incité The Economist à prédire l'an dernier que le secteur chinois du bambou est « sur le point de se relever ». Avec une résistance à la traction supérieure à celle de l'acier doux et une capacité de résistance à la compression deux fois supérieure à celle du béton, les produits en bambou peuvent fournir une alternative à faible teneur en carbone, voire négative, aux matériaux comme le PVC, le béton, le plastique et l'acier.27

Au Vietnam, la surface de bambou au Vietnam se partage entre 850 000 ha de forêts pures et 600 000 ha de forêts mixtes. Elle totalise 1,45 millions d'hectares, soit près de 4 % de la superficie du pays et 11 % de la surface forestière. Sur ce total, les surfaces plantées représentent près de 150 000 ha, et l'espèce Luông est majoritaire (près de 100 000 ha). Le reste correspond aux forêts naturelles de bambou. Dixième pays au monde pour sa superficie en bambou, le Vietnam serait le deuxième pays pour sa biodiversité en bambou, avant le Brésil et l'Inde. On y dénombre une trentaine de genres et le nombre d'espèces varie selon les sources - de 69 naturellement présentes dans le pays à 140-150 au total. Quatorze espèces sont endémiques et une quinzaine fait déjà l'objet d'un réel intérêt commercial.

En 2005, le marché mondial du bambou (comprenant marches domestiques et exportations et incluant le plus souvent bambou et rotin) était estime à 7 milliards de dollars américains (USD). Il atteint 12 milliards en 2009, puis 15 milliards en 2012. C'est un marché significatif

en forte augmentation, même s'il est loin d'atteindre le marché du bois qui dépasse en 2012 les 500 milliards de dollars. La Chine y occuperait une place prépondérante : entre 75 et 80 % du total en valeur du marché mondial, soit 10,5 milliards de dollars en 2009, et plus de 50 % des exportations. Les chiffres des exportations ne donnent toutefois pas une image suffisante de l'activité. Ainsi, en Chine, environ 85 % des produits du bambou sont commercialises sur

26 Rapport de semaine d'ouverture Introduction aux matériaux Ecole nationale des ponts et chaussées 2008/2009 27 https://www.build-green.fr/le-bambou-un-materiau-biosource-en-devenir-pour-leco-construction/

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le marché domestique. En Inde également, les exportations sont très limitées par rapport aux échanges entre les régions et les différents Etats du pays. Pour 2010, toujours au sujet des exportations de produits manufactures, les chiffres du réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR) donnent la structure suivante : produits lamines, formes, industriels (19 %), pousses en conserves (18 %), paniers (16 %), meubles en bambou et rotin (13 %), nattes et stores (10 %). Hormis pour les meubles en bambou et en rotin, qui viennent principalement d' Indonésie, les quatre autres produits sont exportes pour 85 à 90 % du total par les Chinois. Les produits bruts, non finalises, ne représentent que 5 %.

? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU EN AFRIQUE

La sous-exploitation est la cause du manque de reconnaissance de la valeur du bambou. Par exemple, sur le continent africain, pas moins de 36 pays ont des forêts naturelles de bambou totalisant une zone de 1,5 million d'hectares, dont la plupart sont, toutefois, négligées et absolument pas développées. Sans compter le manque de financement, ces pays ne disposent pas de politiques ou de plans nationaux sur l'utilisation des ressources en bambou pour démarrer et coordonner le développement entre les secteurs publics et privés. Les agriculteurs doivent également recevoir la formation requise et assimiler des capacités de construction. Il est donc impossible de créer une chaîne de valeur sur le marché à partir des agriculteurs.28

L'INBAR est une organisation intergouvernementale qui se consacre à l'amélioration des avantages que peuvent apporter le bambou et le rotin, aux niveaux social, économique et environnemental, aux producteurs et aux utilisateurs, tout en maintenant une base de ressources durables en appuyant la recherche et le développement novateurs. Son secrétariat est basé à Beijing en Chine et des bureaux régionaux ouverts en Équateur, en Inde, au Ghana et en Éthiopie. Pour le moment, dix-huit pays africains où le bambou pousse naturellement le Bénin, le Burundi, le Cameroun, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Ghana, le Libéria, le Kenya, le Malawi, Madagascar, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et l'Ouganda sont membres de l'INBAR. L'organisation leur fournit des informations sur le transfert technologique, le renforcement des capacités et l'établissement de politiques aux

28 Les forêts de bambou à la pointe de l'innovation / French.china.org.cn/ 09. 05. 2018 ( french.china.org.cn/china/txt/2018-05/09/content_51189394.htm)

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fins de la culture de cette plante. D'autres pays, comme l'Angola, le Gabon et la Zambie, devraient prochainement rejoindre l'organisation.29

En R.D.C (République démocratique du Congo), Le président directeur général du Fond national de développement du Congo (FNDC) Huo Kouyin a affirmé le 8 janvier à Brazzaville que le bambou sera bientôt industrialisé pour devenir un pilier de l'économie verte du Congo. « Nous prévoyons de mettre en place un Fonds industriel des bambous en vue de promouvoir la planification et le développement de l'industrie du bambou en un développement rapide. Nous mettrons également en place l'institut de recherche en économie des ressources en bambou »30. Aussi, Rosalie Matondo a expliqué que le bambou s'utilisait en construction, à l'écha-faudage, il servait de toit, de mur, de parquet, de chaise, de banc, de lit, de clôture, de ponts, de canalisation d'eau, de gouttière pour la collecte d'eau de pluie et qu'il s'utilisait en guise de corde pour prendre de l'eau dans un puits .Il est également comestible sous forme de pousses, de boissons, de médicaments et contribue à la fabrication des ustensiles de cuisine des briquettes de charbon pour lutter contre la dégradation des ressources ligneuses.31

Au RWANDA, le ministère rwandais de l'Environnement a signé un accord avec China Bamboo Aid Project pour l'importation et la culture de plusieurs variétés de bambou au Rwanda. Ces plantes serviront à fabriquer du papier, des emballages et serviront aussi de légumes . Le ministère de l'Environnement, par le biais de l'Office rwandais des eaux et forêts, a conclu un accord avec China Bamboo Aid Project, une agence chinoise de promotion du bambou. Le Rwanda met les bouchées doubles pour faire aboutir son projet. Une pépinière de bambous a déjà vu le jour dans la ville de Kigali et au Centre national des semences d'arbres, situé au coeur de la forêt de l'Arboretum, dans le district de Huye au sud du Rwanda. Une autre est en cours de construction dans le district de Rwamagana, à l'est du pays. L'Office rwandais des eaux et forêts s'apprête également à construire une nouvelle pépinière dans la capitale rwandaise. De plus, une première plantation de 3 hectares de bambou a été lancée dans le district de Nyaruguru, au sud du Rwanda. Les jeunes pousses issues des pépinières seront également plantées le long des cours d'eau pour protéger les berges. Pour le moment les 3 hectares de bambous cultivés dans le district de Nyaruguru sont en phase test. Mais d'ici 6 mois, selon les autorités rwandaises, l'ensemble des pépinières auront déjà produit 1 500 jeunes plantes. Il faudra alors

29 https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2016/le-bambou-ressource-inexploitée

30 www.vox.cg; le 11 janvier 2020

31 vegetal-e.com/fr/actu_4829/rep-democratique-du-congo-le-congo-ratifie-un-protocole-pour-valoriser-le-bam-bou.html

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créer au moins 300 hectares de plantation au cours de l'exercice 2019/2020. Ce projet sera confronté à un défi majeur : le manque de terrain. Car la superficie du Rwanda n'est que de 26 338 km2, une superficie comparable à Israël, Djibouti ou Haiti.

Quoi qu'il en soit, les bambous produits seront destinés à divers usages. « Nous avons environ cinq grandes espèces de bambous, dont certaines sont comestibles comme des légumes (en salade) quand elles sont encore jeunes et peuvent aussi être transformées en d'autres produits alimentaires, grâce à une technologie déjà utilisée en Chine. Les autres sont destinés à la production de tuiles, de papiers d'emballage et de papiers hygiéniques », explique Augustin Mihigo32.

Pour ce qui est de la consommation du bambou comme salade, on verra si les Rwandais s'y habituent... Concernant la fabrication d'emballages et de papier, les autorités rwandaises sont à la recherche d'une entreprise qui assurera la transformation du bambou. « Nous n'avons pas encore assez de bambous, mais nous avons terminé l'étude de faisabilité de l'usine pour laquelle nous recherchons un investisseur avec qui travailler. Nous commencerons par une petite usine modèle qui peut traiter les bambous produits sur 500 hectares. Mais nous aurons besoin d'au moins 5 000 hectares pour alimenter une grande usine », explique Augustin Mihigo.

Les gouvernements africains doivent aussi contribuer à développer les compétences des agriculteurs en matière de culture et d'entretien des bambous, fournir des semences et organiser des partenariats avec le secteur privé afin de transformer cette matière première et accroître sa valeur ajoutée.

? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU AU CAMEROUN

Lors de la conférence sur le bambou face aux défis de la séquestration du carbone, de la restauration des paysages et de la création d'emplois du 11 au 12 Aout 2016, il est apparu un outillage très bien élaboré par SIME SIOHDJE Christian33. Dans un document produit par ce dernier, il en ressort l'état de la sylviculture du bambou au Cameroun ainsi que tous les paramètres et facteurs à considérer dans l'implémentation de ce nouveau matériau dans la construction à l'heure actuelle.

Au Cameroun, les principales espèces de bambou retrouvées sont :

32 Spécialiste de la production de bambou et de produits forestiers non ligneux à l'Office rwandais des eaux et forêts.

33 Chef d'antenne Régionale ANAFOR, Savane Humide

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- Le Bambusa Vulgaris (espèce dominante appartenant à la forêt dense et à la zone cô-

tière) localisé au Centre, Sud, Est, Littoral et Sud-ouest du Cameroun.

- L'Oxytenanthéra Abyssinica (espèce dominante appartenant à la savane humide) loca-

lisé à l'Ouest et au Nord-ouest du Cameroun.

- Le Yushania Alpina, anciennement appelée Arundinaria Alpina.

- Le Bambusa Vitata

- L'Ochlandra Travancorica

- Le Puelia Atractocarpa

- L'Oreobambos Buchwaldii

La majorité des forets de bambou de chine au Cameroun sont à l'état sauvage et quelques vielles plantations expérimentales existent dans la région du Sud-Ouest et près d'Edéa. Pour parvenir à une rénovation urbaine efficace du quartier de la gare de Nkongsamba, il serait primordial de connaitre les diverses espèces présentes sur le territoire, puis dans la sous-région et enfin sur le continent. Tout ceci dans une logique de vérifier l'hypothèse de transplantation du matériau au Cameroun et à Nkongsamba précisément. Le tableau qui suit est un rapport de recherches effectuées par l'ANAFOR au Cameroun, et il en ressort que le bambou est présent dans plusieurs localité sur toute l'étendue du pays mais aussi dans la sous-région de l'Afrique centrale et la notoriété ou forte présence du matériau dépend de certaines zones spécifiques.

Figure 14: Répartition des espèces de bambou au Cameroun, Source : ANAFOR

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Après la signature d'un mémorandum d'entente en 2013 avec l'Organisation internationale sur le bambou et le rotin (INBAR), le Cameroun a effectué un nouveau pas pour promouvoir le développement de cette ressource naturelle dans le pays.

Figure 15: Régénération du bambou au Cameroun, Source : ANAFOR

En effet, en vertu de l'accord de siège signé à Pékin en Chine, en marge du troisième Forum sur la coopération sino-africaine qui s'est achevé le mardi 4 septembre 2018, l'INBAR va installer son bureau régional Afrique centrale à Yaoundé, la capitale camerounaise. L'accord entre les deux parties a été signé par le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, et le directeur général de l'INBAR, Dr Hans Friedrich. De quoi annoncer de nouvelles perspectives de développement pour la quoi annoncer de nouvelles perspectives de développement pour la filière bambou et rotin au Cameroun, dont nombre d'acteurs demeurent dans le secteur informel. L'INBAR se consacrera notamment à la formation des acteurs, à la recherche et aux investissements. Pour booster le secteur, le gouvernement camerounais devrait lancer bientôt deux projets sur l'amélioration des chaînes de valeurs du bambou et de son utilisation dans la restauration des sols. Et ce, avec l'aide du Global environnement facility et le Fond international de développement agricole.

Le commerce mondial du bambou et du rotin rapporterait plus de 11.300 milliards de francs CFA, avec plus de 200 produits dérivés dans des domaines variés. Une manne dont voudrait profiter le Cameroun, pays dont la chaîne de valeur du bambou et du rotin (de la forêt au traitement primaire puis à la transformation) a le potentiel de créer de nouveaux emplois, notamment pour les populations défavorisées en zone rurale. Mais son potentiel reste peu exploité, à cause notamment du manque d'informations et de volonté politique.34

34 Le 360 Afrique, Cameroun: cap sur le développement de l'industrie du bambou et du rotin, 12 mars 2020

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Dans cette partie de notre travail, il était question de présenter notre revue de la littérature, en expliquant les différents points de vue des auteurs ayant travaillé sur le bambou, la rénovation urbaine et le développement durable, dans la logique de comparer de manière analytique notre objectif aux leurs. Il en ressort suite à une discussion scientifique, qu'à bien des égards, notre approche de valorisation du bambou comme matériau écologique et novateur a déjà été développé sous divers angles, mais avec quelques zones qui restent à explorer. D'autre part, le développement d'un tissu urbain peut effectivement se faire via le bambou, à cause de son économie circulaire. Eduquer les populations cibles, vulgariser l'utilisation de ce matériau nouveau, favoriser la formation des techniciens et professionnels du bambou (construction, médecine, agro-alimentaire, sylviculture, etc.), tels sont les paramètres à prendre en compte dans la procédure de valorisation de l'industrie du bambou au Cameroun.

Afin de mener à bien notre travail de recherche, le premier chapitre nous a permis de limiter notre champ d'investigation, par une analyse et explication de quelques concepts et oeuvres littéraires qui nous ont guidés durant notre démarche. En premier lieu, nous avons étudié les concepts proches de l'architecture et de l'urbanisme, ensuite les rapports de causalité existants entre éléments de la ville et l'architecture, enfin nous avons pu procéder à la confrontation de différents points de vue et opinions de quelques auteurs qui ont fait des recherches dans ce sens. Ceci nous a permis de mieux appréhender les différents atouts et contraintes du bambou, afin d'optimiser son utilisation dans la réalisation de notre projet de rénovation urbaine.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld