REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie
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REPUBLIC OF CAMEROON Peace - Work -
Fatherland
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UNIVERSITE DE DOUALA
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THE UNIVERSITY OF DOUALA
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INSTITUT DES BEAUX ARTS A NKONGSAMBA
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INSTITUTE OF FINE ARTS AT NKONGSAMBA
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BP 2701 - Douala - Cameroun
Tél: (237) 33 49 12 01 / 33 49 12 02
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PO Box 2701 - Douala - Cameroun Tél : (237) 33 49
12 01 / 33 49 12 02
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THEME DE MEMOIRE DE FIN
D'ETUDES
Présenté par ENDANTE ESSONO LUCIEN KEVIN,
Matricule: 14B00161 en vue de
l'obtention du Diplôme d'Etudes
Supérieures en Architecture et Urbanisme (D.E.S.A.U.)
Sous la supervision académique de
:
Dr. Silvère BANDJOKOTOK
MISSIKON
Chargé de cours
Et professionnelle de :
Dr. Alain ABA NKASSE
Architecte ONAC et Enseignant.
Année Académique 2019/2020
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DEDICACE
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A mes parents, ENDANTE ALO'O IDRISS et MFOLO
NDJANA AGATHE épse ENDANTE.
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REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier : > Nos encadreurs
Académique, le Dr. BANDJOKOTOK MISSIKON Silvère,
pour sa disponibilité, ses conseils et son encadrement, tout au long de
notre formation, et durant la production de ce travail.
Professionnel, Dr Alain ABA NKASSE, Architecte-Urbaniste, DPLG
ONAC pour avoir consenti à suivre ce travail, pour ses conseils et
encouragements.
> Le Pr. ANGOUA Annette, Directeur de l'Institut des
Beaux-Arts de l'Université de Douala à Nkongsamba, pour sa
diligence sans laquelle, notre formation n'aurait pas été
possible pendant toutes ces années.
> Tous les enseignants de l'Institut des Beaux-Arts, en
particulier ceux de la filière Architecture, pour leurs enseignements et
leur assistance durant toute notre formation.
> Mme ELOUNDOU Marie Thérèse, pour son
encadrement maternel et le suivi.
> Ms. MOUKOURI MOUKOURI III et NJOUME NGWALA, pour leur
collaboration et contribution à la réalisation de notre
projet.
> Toute notre famille, nos camarades et connaissances qui
ont aidé à la réalisation de ce
travail.
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RESUME
Après analyse du paysage urbain de la ville de
Nkongsamba, puis du site de l'ancienne gare marchandise, enfin du potentiel
environnemental offert par la localité, nous retenons que la ville
nécessite une revitalisation et rénovation urbaine, afin de
répondre aux exigences du développement urbain durable (au moment
où se font ressentir à l'échelle mondiale les
méfaits de la crise climatique), et d'autre part mettre en valeur le
potentiel touristique et environnemental de la ville, par une architecture
écologique et innovante ,axée sur un matériau peu commun
mais exceptionnel, le bambou. Cela nous mène donc à notre
objectif, celui de concevoir un projet de rénovation urbaine du quartier
de la gare ferroviaire à Nkongsamba, à partir des principes de
l'architecture écologique, axée sur les potentialités du
bambou structurel. Dès lors, il s'est posé une question
fondamentale, comment rénover le tissu urbain de la gare à
Nkongsamba par le biais d'une architecture axée sur le bambou ? Comme
hypothèse, nous avons proposé les principes de l'architecture
écologique, ceux du développement durable et les
propriétés du bambou dans la construction, en
élément de réponse au problème soulevé
ci-dessus. Afin de vérifier cette réflexion, un sondage
auprès d'une population cible était nécessaire, ainsi
qu'une recherche documentaire rigoureuse et appliquée en architecture
écologique, développement durable, analyse de la ville de
Nkongsamba et sur propriétés du bambou. Ce n'est qu'à la
suite de ces recherches et traitement de données, que nous avons
affirmé que la quartier de la gare mérite une rénovation
suivant les principes de la ville durable, que le bambou se présente
comme un matériau aux multiples usages, et qu'il peut mettre en valeur
le potentiel touristique de la ville de Nkongsamba, tout en
générant des revenus, favorisant la socialisation et respectant
l'envi-ronnement. Toutefois, beaucoup reste à faire dans la formation
des professionnels sur la production du bambou, la sensibilisation des
populations sur les bienfaits et les prouesses d'un tel matériau.
Mots clés : éco-architecture, rénovation
urbaine, urbanisme, bambou, Nkongsamba
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ABSTRACT
The Nkongsamba's city, created in the 1900s, developed rapidly
to the point of ranking as the third city of Cameroon in the 1960s. Thanks to
the possibility of exporting robusta coffee, the region became first producer
and quickly reached its development. Unfortunately, this boom did not last,
because today this city is more dilapidated than dilapidated, due to its almost
nonexistent economy and the buildings of another age still current, without
renovation. It is above all the advanced state of degradation of the district
of the old train station, which led us to glimpse the renovation of an urban
fabric of this scope through ecological architecture backed by bamboo. After
analysis of the urban landscape of the city of Nkongsamba, then of the site of
the old goods station, finally the environmental potential offered by the
locality, we note that the city requires urban revitalization and renovation,
in order to meet the requirements of urban development sustainable (at a time
when the effects of the climate crisis are being felt on a global scale), and
on the other hand highlighting the tourist and environmental potential of the
city, through an ecological and innovative architecture, focused on a little
material common but exceptional, bamboo. This brings us to our objective, that
of designing an urban renovation project for the Nkongsamba railway station
district, based on the principles of ecological architecture, focused on the
potential of structural bamboo. Therefore, he asked himself a fundamental
question, how to renovate the urban fabric of the station in Nkongsamba through
an architecture based on bamboo? Hypothetically, we have proposed the
principles of ecological architecture, those of sustainable development and the
properties of bamboo in construction, as an element of response to the problem
raised above. To verify this reflection, a survey of a target population was
necessary, as well as a rigorous and applied documentary research in ecological
architecture, sustainable development, analysis of the city of Nkongsamba and
properties of bamboo. It was only after this research and data processing that
we affirmed that the station district deserves a renovation following the
principles of the sustainable city and that bamboo is presented as a material
with multiple uses, and that it can enhance the tourism potential of the city
of Nkongsamba, while generating income, promoting socialization and respecting
the environment. However, much remains to be done in the training of
professionals, and the production of bamboo, and awareness of the populations
on the benefits and prowess of such a material., Propose an innovative
ecological architecture, promote the sustainable development of environments
respecting the environment, improving the urban composition, opening up a field
of perspectives on bamboo (material interesting in several fields), these are
the themes that motivated us, hence the renovation of an urban heritage fabric,
by public spaces and positive energy buildings, built almost entirely in
bamboo.
Key words: eco-architecture, urban renovation, town planning,
bamboo, Nkongsamba.
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SOMMAIRE
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
RESUME 4
ABSTRACT 5
LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS 8
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 12
INTRODUCTION GENERALE 13
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE THEORICO-EMPIRIQUE DE
L'ECO
ARCHITECTURE ET LA RENOVATION URBAINE. 25
CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA
LITTERATURE
SUR LA RENOVATION URBAINE ET L'ECO-ARCHITECTURE.
26
I- APPROCHE CONCEPTUELLE 26
II- REVUE DE LA LITTERATURE 45
CHAPITRE II :
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, PRESENTATION DE LA
VILLE ET DU SITE DU PROJET 62
I- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PLAN DE TRAVAIL 62
II- PRESENTATION DE NKONGSAMBA ET DU SITE DU PROJET 65
DEUXIEME PARTIE : SENSIBILISATION A L'ARCHITECTURE
ECOLOGIQUE (BAMBOU STRUCTUREL) ET PRESENTATION DU PROJET DE
RENOVATION
URBAINE. 82
CHAPITRE III : ETUDE DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE POUR
LE
DEVELOPPEMENT DE L'ECO-ARCHITECTURE. 83
A) PRESENTATION DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE ET INNOVANT
83
B) CARACTERISTIQUES ET PROPRIETES DU BAMBOU STRUCTUREL
92
CHAPITRE IV : ETUDE DES CAS (QUELQUES PROJETS
ARCHITECTURAUX
EN BAMBOU DANS LE MONDE) 117
A) ETUDE DE CAS QUELQUES PROJETS EN AFRIQUE ET AU CAMEROUN
117
B) ETUDE DE QUELQUES PROJETS EN BAMBOU A L'INTERNATIONAL
119
C) Page | 7
L'ECONOMIE CIRCULAIRE DU BAMBOU DANS LA REVITALISATION
URBAINE
131
D) LIMITES D'UTILISATION ET CONTRAINTES DES CONSTRUCTIONS
EN
BAMBOU. 139
CHAPITRE V : CADRE PRATIQUE ET APPLICATION DU PROJET
143
I- DESCRIPTION DU SITE 143
II- DEMARCHE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION URBAINE 145
III- PROGRAMMATION URBAINE DU PROJET 147
IV- PROJET D'ARCHITECTURE : IMMEUBLE DE BUREAUX A NKONGSAMBA
151
CONCLUSION 157
BIBLIOGRAPHIE 164
TABLE DES MATIERES 180
Page | 8
LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS
Figure 1: Stratégie énergétique en hiver,
source Centre de la nature 29
Figure 2: Stratégie énergétique en
Eté, source Centre de la nature 30
Figure 3: Orientation et Positionnement du bâtiment
suivant les principes bioclimatiques,
source Neufert 8 31
Figure 4: Aperçu du matériau terre et Vue de
l'école primaire de Gando depuis la cour. 32
Figure 5: La trilogie du développement durable, source
rapport Brundtland 1987. 33
Figure 6:Plan général de New Gourna. Emplacement
des différents quartiers. 37
Figure 7: Espaces verts en milieu urbain 39
Figure 8: L'agora dans la Grèce antique 43
Figure 9: Vue sur la poste, Yaoundé- Cameroun 44
Figure 10: La place des Vosges, France Place centrale de
Èéske Budìjovice
(République tchèque) 45
Figure 11: La place Charles de Gaulle-Etoile Place de la
Bastille 45
Figure 12: Vincent Callebaut. Projet Agora Garden Figure 13:
Ken
Yeang. Tour Solaris 19
Figure 14: Pyramide des ages , Nkongsamba 73
Figure 15: Précarité de l'habitat
spontané, Nkongsamba 80
Figure 16: Habitat populaire, Nkongsamba 80
Figure 17:Tige de bambou 84
Figure 18: Aire naturelle des répartitions des bambous,
85
Figure 19: Chaumes de bambou récoltés
récemment en cours de conservation par trempage
dans un réservoir de solution chimique. Source: Craig
Bielema 88
Figure 20:Le système de boucherie à ECHO. 89
Figure 21:Traitement des tiges à l'huile de lin.
Patrice Lamballe, Gret. 90
Figure 22:Un foyer ouvert (gauche) et un feu basé sur
trois pierres (droite) à l'intérieur d'une
maison traditionnelle en bambou dans le nord de la
Thaïlande. Source: Craig Bielema 91
Figure 23:Tiges thermo-traitées. Patrice Lamballe,
Gret. 92
Figure 24:Structure d'une canne de bambou 94
Figure 25:Principes de fonctionnement des différents
groupes d'assemblages distingués, source
Janssen 2000 103
Figure 26 : Assemblages liés par l'intermédiaire
d'un joint de colle d'après [JAN 2000] 104
Figure 27:Assemblages liés par l'intermédiaire
d'une cheville [JAN 2000] 105
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Figure 28:Assemblages liés par des lanières
d'après Janssen et pignon d'une façade d'une
maison à Bali utilisant ce type d'assemblage (Langlais
2002) 105
Figure 29:Assemblages liés par des lanières: (a)
Principe de l'assemblage, Janssen. (b)Application pour une clôture
ROTTKE,E. (c)Application pour contreventer une maison à
Bali, Langlais. 106
Figure 30: Assemblage lié
à la fois par des chevilles et du cordage (JANSSEN 2000) et une
application concrète ROTTKE, E. (2009) 106
Figure 31:Assemblage du groupe 1 lié par le bambou
lui-même (JANSSEN 2000) 107
Figure 32:Assemblage lié par l'intermédiaire
d'un crochet et de vis (ROTTKE, E. 2009) 107
Figure 33:Assemblage utilisant une tige pour le passage des
efforts entre plusieurs chaumes
(JANSSEN 2000) 108
Figure 34:Assemblage imaginé par Yoh (ROTTKE E. 2009)
108
Figure 35:Assemblage du groupe 5 utilisant des plaques
métalliques :(a)et(b) (JANSSEN 2000)
(c)Assemblage imaginé par Renzo Piano (ROT 2009).
108
Figure 36:Le Fish Mouth joint: assemblage lié par
l'intermédiaire d'une tige filetée et de mortier
[DEB 2009] 109
Figure 37:Détail du pavillon Zéri [ROT 2009]
109
Figure 38:Assemblage traditionnel utilisant les cordages pour
transmettre les efforts entre chaume par l'intermédiaire de leur paroi
extérieur : (a) principe de fonctionnement (JAN 2000)
(b) applications concrètes (ROT 2009) 110
Figure 39:Assemblage de Brusnowitz (BRU 1989) 111
Figure 40:Assemblage développé par Alberman et
al (ALB 2006) 111
Figure 41:Description du système Bambutec (BAM 2009)
112
Figure 42:Connexion par une calle de bois [ROT 2009] 113
Figure 43:Assemblage utilisant le système Pan (ROT
2009) 113
Figure 44:Assemblage permettant le transfert des efforts de
l'intérieur du chaume 113
Figure 45:Assemblage Mero (ROT 2009) 114
Figure 46:Assemblage imaginé par Duff en 1941(JAN 1981)
115
Figure 47:Principe d'attache GUADUATECH -
www.guaduatech.com 115
Figure 48:Assemblage de Londono et Cheyne (LON 2005) 116
Figure 49:Passage des efforts du cône intérieur
vers le bambou (une moitié de l'assemblage est
représenté) dans le cas des assemblages Duff
(1941) [JAN 1981] et [LON 2005] 116
Figure 50: Répartition des espèces de bambou au
Cameroun, Source : ANAFOR 59
Figure 51: Régénération du bambou au
Cameroun, Source : ANAFOR 60
Page | 10
Figure 52: Vue sur le mur de bambou du pavillon Koffi et
Diabaté ARCHITECTS 118
Figure 53: DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, CRG ARCHITECTS. 120
Figure 54:Modelisation de la structure, CRG ARCHITECTS.
120
Figure 55: Organisation spatiale et vue aérienne, CRG
ARCHITECTS. 121
Figure 56: Structure en bambou, Payaden School. 122
Figure 57:Gymnase de la Payaden School entièrement en
bambou 122
Figure 58: Vues extérieures et aperçu sur le
pont d'accès à la maison six étages d'Elora Hardy,
Bali. 123
Figure 59: Vues sur la cuisine et plancher haut, Bali. 124
Figure 60: Structure du Pavillon, ZCB BAMBOU, UNIVERSITE
CHINOISE DE HONG
KONG 124
Figure 61: Ambiances du pavillon dans la journée.
125
Figure 62:Plan de masse et Façade de L'ECOLE
METI,BANGLADESH. 126
Figure 63: Charpente et Fenêtres en Bambou, école
METI. 126
Figure 64: Vue sur la cour de l'école et le pont sur la
rivière, Green School Bali. 127
Figure 65: Chantier de construction et outils de travail du
bambou, Bali 128
Figure 66: Vue sur le hall en Rez de chaussée et sur le
plancher supérieur, Green School. 128
Figure 67: Vues intérieures et plan de masse de
l'école.Bali. 129
Figure 68: Pavillon Zéri lors de l'expo universelle de
Hanovre, Allemagne, en 2000 129
Figure 69: Pont Nankun, chine. 130
Figure 70: Structure du Pont ( béton, acier, bambou)
131
Figure 71: Aéroport de Madrid - arch. Richard Rogers,
Estudio Lamela 135
Figure 72: Maisons et mobilier en bambou 137
Figure 73: Intérieur, séparations et cloisons
137
Figure 74: Site de l'ancienne gare marchandise de
Nkongsamba 144
Figure 75: Etat actuel des lieux Figure 76:zone
marécageuse sur le site 144
Figure 77:vue arrière de l'hôtel NLONAKO
Figure 78:vue sur un
entrepôt et le marécage voisin
145
Figure 79 Esthétisme du bambou dans les constructions,
façade en bambou à Carré Sénart,
source Végétal et situation d'un édifice
de bambou en période de précipitations 152
Figure 80: Temple of No Religion, Simón Vélez,
Namagool Figure 81:structure en
bambou 153
Figure 82:Fondations, source Figure 83:Assemblage
de poutres 154
Page | 11
Figure 84: réalisation du coffrage, source K. Ghavami
Figure 85:principe des planchers et
structure 155
Figure 86:Dôme géodésique
réalisé en bambou par Buckminster Fuller. 155
Page | 12
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AG : Assemblée
générale
ANAFOR : Agence nationale d'appui au
développement forestier
BEAC: Banque des états de l'Afrique
centrale
BTP : Bâtiments et travaux publics
BUCREP : Bureau Central de Recensement et
d'Etude de la population au Cameroun
Cam Water: Camerounaise des eaux
CEMAC : Comité économique et
monétaire d'Afrique centrale
CIAM : congrès international de
l'architecture moderne
CMED : Commission mondiale pour
l'environnement et le développement
CNU: congress of the new urbanism
COS : Coefficient d'occupation du sol
DAO : Dessin assisté par ordinateur
DSCE : Document de stratégie pour la
naissance et l'emploi
FNDC : Fond national de développement
du Congo
I.B.A : Institut des beaux-arts
INBAR: International network of Bamboo and
roti
MINDUH: Ministère du
développement urbain et de l'habitat
MINEPAT : Ministère de
l'économie, de la planification et aménagement du territoire
ONG : organisation non gouvernementales
ONU : Organisation des nations unies
PDU : Plan directeur d'urbanisme
PMR : Personnes à mobilité
réduite
POS : Plan d'occupation des sols
RUI : Rentabilisation urbaine
intégrée
UAU : Union des architectes et urbanistes
UNESCO: Organisation des Nations unies pour
l'éducation, la science et la culture
SSI : Système de
sécurité incendie
Page | 13
INTRODUCTION GENERALE
Dans le cadre de l'élaboration de notre projet de fin
d'études en architecture et urbanisme, nous nous sommes
intéressés à des aspects de l'architecture
écologique, du développement durable et de la morphologie du
tissu urbain de la ville de Nkongsamba, en y intégrant un
matériau mal connu mais pourtant présent dans notre
environnement, le bambou.
1. Présentation du sujet
Notre travail de recherche s'inscrit comme une
réflexion sur la revitalisation du tissu urbain de la ville de
Nkongsamba. Il aboutit à la proposition d'une
rénovation du quartier de l'ancienne gare marchandise
aujourd'hui désaffectée, pourtant lieu
stratégique, de mémoire et de rafraichissement de ladite ville.
C'est une recherche qui révèle le caractère
sensibilisateur de l'éco-architecture, et son implication dans la
résolution de certains problèmes, aussi bien environnementaux que
sociologiques. Cette étude a pour objectif de présenter les
propriétés et prouesses du bambou, appliquées dans le
traitement de quelques ambiguïtés liées à l'habitat,
dans une logique de développement urbain durable. C'est aussi une
recherche de solutions passives de remédiation au problème de
perte de vitalité, constatée dans cette ville, au regard de son
caractère quasi morbide et peu attrayant, car manquant
d'attractivité pour les riverains et étrangers. En outre, cette
recherche est de prime à bord une analyse de certains problèmes
précis du tissu urbain de la ville de Nkongsamba, ensuite se
présente comme une esquisse de solutions aux besoins d'espaces viables,
sollicités et sollicitables, tant bien sur le plan social que celui de
la préservation environnementale, au travers des constructions et
aménagements novateurs, durables et surtout en harmonie avec la
nature.
Notre travail est axé sur trois principaux piliers
à savoir : le pilier éducationnel, le pilier écologique,
et, le pilier urbanistique. Ainsi, en plus de son côté
sensibilisateur et novateur, il vise la proposition et production
d'aménagements urbains inspirés de la nature, par culture,
récolte et assemblage au moyen de l'architecture. En parlant de culture,
récolte et utilisation en architecture, il s'agit d'édifices
conçus et construits sur la base de la production agricole du
matériau principal ou phare desdites constructions (le bambou). C'est
donc la proposition d'ou-vrages `'verts» tel que
le soutien John Hardy (2015)1 ou
`'circulaires» comme le réitère
1 John Hardy (2015), architecte et
fondateur de la Green School de Bali en
Indonésie.
Page | 14
Vincent Callebaut (Février
2015)2. Tout ceci pouvant être appliqué dans la
revitalisation urbaine intégrée d'un tissu situé en plein
coeur de la ville, au travers des sources d'énergie, le design, l'usage
et l'emploi de certains matériaux, combinés à d'autres
moyens.
2. Motivations du choix du projet
Plusieurs raisons nous ont inspiré pour
l'élaboration de ce travail de recherche, qui pourrait se
présenter comme complexe en raison de son étendue et les
thèmes qui y sont développés.
2.1.Motivation personnelle
C'est en raison d'un intérêt très
poussé sur la protection de l'environnement, les problèmes de
logements, l'importance accordée aux espaces verts en milieu urbain, et
les politiques actuelles de gestion du territoire, que nous avons
orienté le choix de notre travail. C'est aussi à la
lumière des travaux sur l'architecture écologique, concept
développé et illustré par des architectes tels que :
Hassan Fathy, Francis Kéré, Ken Yeang,
Vincent Callebaut, Simon Velez, etc, que nous avons
orienté notre projet de recherche. Toutefois, nous avons opté
pour une étude approfondie dans le domaine de l'urbanisme durable, par
le biais des méthodes et stratégies conceptuelles, puis
structurelles des édifices urbains, portant ainsi un
intérêt particulier sur le développement durable. C'est
encore et surtout pour nous l'occasion de présenter l'impact et les
enjeux d'une architecture écologique appliquée à la
revitalisation de nos milieux urbains, en encourageant la prise en compte des
paramètres écologiques, bioclimatiques, et structurels dans nos
conceptions architecturales et urbanistiques. Tout cela, pour améliorer
la qualité de vie des populations, et proposer une architecture
expérimentale et prospective.
2.2.Motivation professionnelle
Arrivés en fin de formation, l'un des désirs les
plus profonds pour le diplômé étant de trouver un emploi en
relation avec ce qu'il aime afin d'allier travail et passion, la motivation qui
soutient cette recherche scientifique est celle de travailler sur un
thème fécond jumelant architecture et urbanisme, afin de
résoudre les problèmes de l'heure dans le monde, à savoir
le réchauffement climatique, les crises de logements décents,
l'identité des milieux urbains et autres problèmes
infrastructurels, au regard de la démographie grandissante et la
croissance urbaine, tout en y intégrant un matériau innovant de
par son utilisation dans la construction : le Bambou.
2.3.Motivation scientifique
2 Vincent Callebaut
(Février 2015, architecte précurseur de l'architecture
écologique)
Page | 15
Sur le plan théorique,
Nous voulons contribuer à la recherche pour ce qui est
des nouvelles modalités et normes de construction en y intégrant
les volets durables, vernaculaires ou locaux, au regard des tendances
d'évolution architecturales actuelles et les accords de partenariat
entre le Cameroun et la chine, sur la question de l'utilisation du bambou et
son ampliation dans l'architecture par la mise sur pied d'une filière de
production de ce matériau à réétudier pour
insuffler un nouvel esprit à la construction au Cameroun.
Sur le plan pratique,
D'autre part, nous voulons aussi, grâce à notre
travail de recherche, contribuer une meilleure appréhension du
territoire, tout en repensant l'habitat dans nos villes. Il s'agit enfin de
trouver des moyens de restructuration des milieux, et insertion des villes au
niveau de la scène internationale, du fait de leur identité
architecturale, artistique et culturelle. Des édifices et construction
en harmonie avec la nature du fait de leur mode de conception et construction,
dans un souci de valorisation des matériaux locaux en limitant leur
consommation énergétique.
2.4.Motivation sociale
Notre thème de recherche présente quelques
intérêts sur l'aspect social dans la mesure où, il traite
des problèmes de l'habitat, de chômage, d'accessibilité au
logement décent, de bien-être des populations face à la
promiscuité et insalubrité, etc. En parlant de revalorisation du
tissu urbain, l'organisation de la trame urbaine, la proximité des
services, la socialisation, sont autant d'autres paramètres à
prendre en compte pour l'épanouissement des populations. Notre travail
met aussi en lumière la problématique de logement décent
en milieu urbain pour toutes les strates sociales en les sensibilisant sur
l'emploi des matériaux vernaculaires dans la construction, et une
présentation des retombées d'une telle architecture sur la
qualité de vie des populations qui se verra rehaussée et
améliorée, tout en stabilisant le volet environnemental et
économique.
2.5 Motivation environnementale
Notre travail se penche aussi sur les problèmes de
salubrité du paysage urbain, du fait de la végétation mal
entretenue, quasi inexistante ou encore intempestive, que présente
actuellement les villes des pays du sud. La notion d'espaces verts
n'étant encore qu'en phase primaire d'ap-préhension, le paysage
se voit délaissé à une évolution anarchique et
insalubre. Pourtant, ces
Page | 16
mêmes espaces associés aux théories et
principes de développement durable, deviendraient attractifs et
rafraichissants pour le tissu urbain et les populations y résidant.
Notre approche de revitalisation urbaine prône ainsi une vulgarisation
des espaces verts, par une meilleure intégration de ces derniers dans la
composition urbaine, qui rafraichirait le paysage urbain tout en favorisant la
protection de la couche d'ozone, objectif du millénaire.
3. Intérêt de la recherche
L'intention majeure de notre travail de recherche est de
participer à la rénovation du tissu urbain de la ville de
Nkongsamba, tout en mettant l'accent sur les matériaux
écologiques de construction, surtout les plus récents à
l'instar du bambou. Cette recherche vise la conception d'un projet
architectural et urbain innovant, aux formes inspirées de la nature et
des principes du développement durable. Il s'agit de ce fait, d'apporter
des esquisses de solutions aux problèmes urbains de la ville de
Nkongsamba, par le biais d'une éco-architecture, sensibilisatrice sur la
protection de l'environnement et le développement durable. Servant aussi
d'élément interpellateur aux acteurs de la conception
architecturale, de la planification de l'espace urbain et de
l'amélioration du cadre de vie des résidents et usagers, notre
travail actuel est une approche de conscientisation sur la prise en compte des
mesures écologiques dans les conceptions architecturales et urbaines,
après analyse des différents indicateurs et paramètres du
milieu en cause. Ainsi notre travail portera un intérêt sur
l'accessibilité à un logement décent, le moyen
d'amé-liorer les théories conceptuelles sur les volets
architecturaux et urbanistiques, la vulgarisation des espaces verts et publics
en milieu urbain, dans une optique de revalorisation et rafraichis-sement du
tissu urbain des villes du Cameroun en général et de Nkongsamba
en particulier.
4. Problématique
4.1 Problème de recherche
La ville de Nkongsamba, dans le département du Moungo,
région du Littoral au Cameroun, a su faire parler d'elle entre les
années 1904 et 1960. Ceci fut possible grâce à l'existence
d'un chemin de fer et un vaste potentiel agricole dont la
spécialité était le café robusta, mais aussi et
surtout, grâce à la mise sur pied d'un véritable pôle
d'administration territoriale, la transformant en agglomération urbaine.
Aujourd'hui, la ville de Nkongsamba se présente comme un vestige du
passé, de par son aspect rustique, délabré, et
abandonné à son propre sort. Pourtant, ce vestige du passé
essaye tant bien que mal de reprendre vie, au regard des politiques de
décentralisation dernièrement ajustées.
Page | 17
La population essentiellement jeune et en pleine forme, comme
le signale la pyramide des âges3, les établissements
universitaires, s'y trouvant et l'étalement urbain dernièrement
constaté sur le continent africain4, etc. En effet, notons
que les villes actuelles connaissent un certain nombre de problèmes
communs liés à la croissance urbaine et de la population, ce qui
engendre par la suite des contraintes de développement et
d'accessibilité des citadins aux services de proximité et
commodités fondamentales énoncées par la charte
d'Athènes, lors du C.I.A.M.5 Pour le cas qui nous incombe, il
s'agit de résoudre les problèmes d'accessibilité au
logement décent, de promiscuité et d'insalubrité du
paysage urbain, par une architecture qualifiée d'éco-logique, en
y associant les théories de l'urbanisme durable, pour enclencher un
processus de revitalisation urbaine intégrée, assortie à
l'usage par implémentation des matériaux peu connus tel que le
bambou, sur un site historique de la ville.
De manière spécifique, le tissu urbain de
l'ancienne gare ferroviaire de la ville de Nkong-samba est
délabré, insalubre et désorganisé. L'habitat y est
précaire, anarchique et la promiscuité règne sur les
habitants. Pourtant un site historique et patrimonial tel que celui-là
devrait être la fierté de l'ancienne 3ème ville
du Cameroun et sa prise en charge devait être une priorité pour la
localité. Hors la végétation intempestive, les inondations
du fait de la perméabilité du sol, et la vétusté
des édifices environnants, en font un site dépourvu
d'esthétique et quasi dé-goutant pour la vue. Ce faisant, nous
nous intéresserons donc à la rénovation de ce tissu
urbain, considéré comme un site emblématique de la ville
aux sept villages, ainsi qu'à l'apport de l'éco architecture dans
son processus de régénération et développement des
activités génératrices de revenus et socialisantes, au
travers de la valorisation des matériaux écologiques et
décoratifs mal connus comme le bambou, dans une optique d'accroitre son
développement durable, son assainissement et enfin, son étreinte
touristique par mise en valeur de son potentiel naturel et environnemental.
4.2 Questions de recherche
Ainsi la problématique de notre recherche s'appuie
essentiellement sur cette interrogation :
Comment concevoir la rénovation du quartier de
la gare ferroviaire de Nkongsamba tout en valorisant son potentiel
écologique et culturel ?
3 BUCREP, Rapport diagnostic,
Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013.
4 Etalement urbain en Afrique, d'un collectif
d'auteurs sous la direction d'Emil TCHAWE, Editions Harmattan Cameroun
5 Congrès International de l'Architecture
Moderne.
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A partir de cette question, principale, nous avons trois
questions spécifiques qui en découlent :
1) Quel est l'état des lieux de la ville de Nkongsamba,
pour ce qui est de son aménagement et développement
infrastructurel ?
2) Quels sont les atouts écologiques, naturels et
environnementaux pouvant être valorisés dans la rénovation
de l'ancienne gare ferroviaire de la ville de Nkongsamba ?
4.3 Hypothèses de recherche
Afin de mieux cerner le thème de notre recherche, puis
faire une analyse conséquente et utile pour le cadre socio -
environnemental, nous avons énoncé certaines hypothèses
dont la principale est la suivante :
a) Hypothèse principale
L'architecture écologique adossée sur
le concept du développement durable, donne des opportunités de
rénovation du quartier de la gare de Nkongsamba en mettant en exergue
premièrement, son potentiel environnemental, puis l'aspect novateur et
éco responsable des matériaux inexplorés tels que le
bambou, et enfin l'épanouissement et la socialisation des populations
par amélioration de leur qualité de vie.
b) Hypothèses
spécifiques
De cette hypothèse, et à partir des questions
posées précédemment, nous pouvons formuler les
hypothèses de second ordre suivantes :
1) Le tissu urbain de la ville de Nkongsamba présente
d'abord un état des lieux de ville obsolète et en
désarticulation avec son potentiel naturel et environnemental
2) L'usage du bambou dans la rénovation du tissu
urbain du quartier gare ferroviaire de Nkongsamba, relève de
l'architecture écologique adossée sur le concept de
développement durable des villes en Afrique et dans le monde.
3) Le Bambou, matériau écologique et novateur
présente des propriétés des plus intéressantes, qui
lui confère le statut de matériau durable, aussi bien en
structure que sur d'autres plans. Ce faisant, la contribution de l'architecture
de Bambou est non seulement de permettre la construction des édifices
solides, durables, bioclimatiques et respectueux de l'environnement, mais aussi
d'assurer l'esthétique, confort et la décoration.
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A) CADRE THEORIQUE
Pour un meilleur aboutissement de notre travail de recherche,
ainsi que pour l'élaboration d'une analyse harmonieuse des
différents domaines qui ont retenus notre attention, nous avons pris en
compte quelques théories de l'aménagement de l'espace, du
développement durable et de l'habitat, pour vérifier certaines de
nos déductions en relation avec nos hypothèses. C'est donc
à la lumière de certains travaux et réflexions ,
architecturales et urbanistiques que nous avons proposé un modèle
de quartier écologique limitant l'étalement urbain, favorisant
l'épa-nouissement des populations, ainsi que l'accroissement des
activités socialisantes et génératrices de revenus, dans
une logique de développement durable efficient des milieux urbains. Il
s'agit entre autre des théories énoncées par quelques
auteurs dans les différents domaines d'im-plication de notre travail de
recherche:
-Les jardins suspendus et les terrasses
végétalisées, stratégies de l'architecture
écologique.
Vincent Callebaut, avec son projet
de construction d'un immeuble multifonctionnel : L'agora Garden, dans lequel il
illustre et présente les fondements de l'architecture écologique.
Le projet se présente comme étant un immeuble résidentiel
au coeur de la ville de Taipei à Taiwan. Il s'agit d'un édifice
complètement autonome en énergie, dont la structure prend la
forme de la double hélice droite de la molécule d'ADN. Les
terrasses sont des espaces végétalisés, ou il est possible
de retrouver des jardins et potagers, mais ces espaces verts sont aussi des
régulateurs de température du bâtiment. Les échanges
d'air sont fréquents et les dépenses énergétiques
sont restreintes. Tout comme Vincent Callebaut, Ken Yeang
est un architecte orienté vers l'écolo-gie. Les
principes et stratégies architecturales employés par Callebaut se
retrouvent aussi dans la Tour Solaris de Yeang,
à la différence qu'elle possède de plus larges terrasses
et un grand atrium central pour la ventilation, l'éclairage et la
ballade architecturale.
Figure 1: Vincent Callebaut. Projet Agora Garden Figure 2:
Ken Yeang. Tour Solaris
Page | 20
-Le développement socio-économique via la
perma-culture et les énergies renouvelables.
Le père Godfrey Nzamujo, qui fonda l'ONG Songhaï
au Bénin, qui est un centre de formation, production et recherche en
agriculture durable. Ce mouvement vise à élever le niveau de vie
des populations en Afrique pour un développement social et
économique, en utilisant les ressources locales, les méthodes
traditionnelles et modernes, par une rationalisation, traduite ici par un
recyclage permanent et continu, de sorte que rien ne se perde, mais se conserve
toujours. De plus l'intégration des énergies renouvelables est
primordiale dans la mesure où ce mouvement prône le
développement socio-économique, mais aussi la protection
environnementale et l'utilisation des ressources locales (naturelles).
-Approches vernaculaire, participative et auto
constructive de l'architecture écologique
Autre théorie que nous avons
expérimentée, celle de l'architecture vernaculaire et
participative de Francis Kéré, dans son
projet de l'école primaire de Gando, au
Burkina Faso. L'idée majeure développée ici est apprendre
à être autonome. L'architecte contextualise dès lors les
modes de construction traditionnels, et invente une architecture dont la
simplicité, la générosité et
l'élégance expriment une grande modernité. Il
présente ainsi le métier d'architecte comme une profession
reposant sur quelques principes : humilité, altruisme, invention et
pensée critique. D'autre part, nous avons aussi John
Hardy, qui nous présente la première école
100 % verte à Bali, en Indonésie. Construite en 2015, cette
école prône le développement local, par la culture d'un
matériau écologique très prisé, d'une
résistance par unité de masse et supérieure à
l'acier, avec une croissance rapide qui nous produit du bois exploitable
dès la 3ème année. Le bambou se présente
donc comme une ressource vraiment intéressante dans la mesure où
il est caractéristique de l'architecture écologique et
vernaculaire. C'est aussi un moyen de préserver l'environnement tout en
y intégrant des constructions solides, durables et esthétiques.
C'est ce que nous réitère Elora Hardy,
architecte, avec son projet de construction d'un immeuble
résidentiel de six étages, entièrement en bambou, à
Bali en Indonésie. Aidée de la fondation IBUKU, dont elle est
fondatrice, elle démontre les prouesses du Bambou dans la construction,
par une combinaison des différentes parties de la plante,
traitées individuellement puis mise ensemble afin de bâtir un
édifice architectural novateur et respectueux de l'environnement. Pour
ce qui est de l'architecture participative, nous pouvons en avoir une autre
appréhension, car elle peut tout aussi aboutir à la
création d'emplois et apprentissage des techniques constructives. Cela
nous est présenté par L'architecte Shigeru Ban,
dans son projet du pavillon Forest
Page | 21
Park en Colombie, où il démontre la
malléabilité du bambou, par des ouvrages et édifices
réalisés quasiment à la main uniquement, grâce
à un tissage minutieux des fibres de bambou par les artisans.
Grâce à cette approche, la génération des emplois
est impressionnante, dans la mesure où elle mobilise une quantité
intéressante de personnes aptes à apprendre, enseigner et
appliquer des techniques traditionnelles de construction dans un monde à
l'ère des nouvelles technologies.
- Architecture végétarienne et
structurelle : l'implication du bambou dans l'attractivité du territoire
et efficacité économique.
Simon Vélez, l'ami du bambou travaille le bambou depuis
plus d'une vingtaine d'années. Il construit des ponts, des toitures
suspendues, des pavillons, des stades, des immeubles, et plus surprenant encore
une cathédrale en Amérique Latine. L'homme fait taire tous les
préjugés autour du bambou. Ce matériau, on pourrait le
penser instable, il est raide comme la justice. On l'imagine susceptible de
plier, il est aussi solide que l'acier. Pourquoi l'a-t-on si longtemps
laissé de côté ? On s'est rué avec
frénésie sur le tout béton et nous pensons aujourd'hui
à faire marche arrière. Lors d'une exposition au Domaine de
Boisbuchet en métropole où étaient
présentées quelques-unes de ses oeuvres, Simon Vélez avait
écrit cette petite phrase pleine de bon sens : « Aujourd'hui,
l'architecture suit un régime carnivore très mauvais pour la
santé. La nature a besoin de retrouver un régime plus
équilibré, plus végétarien. » L'enjeu est
clairement de s'orienter vers « une architecture
végétarienne. Pour sa part l'architecte Vo Trong
Nghia, pour répondre à la commande de son client,
un espace de rencontre pour la communauté, ne s'est pas contenté
d'une simple réponse. Il s'est laissé entraîner par
l'esprit du lieu et a construit avec l'aide d'une vingtaine de fermiers un
dôme en bambou et en chaume. Son but était d'enseigner à la
population locale comment réaliser un édifice de grande taille,
pouvant pallier le manque d'infrastructures dans cette région propice
aux inondations. Nghia réalise lui-même sans ingénieurs les
dessins techniques de sa structure : 48 modules en formes d'arc créant
un dôme de 10 m de hauteur et de 17 m de diamètre. C'est de
façon expérimentale que l'architecte et son équipe
assemblent la cinquantaine de modules constituant le dôme, tout en
assumant les erreurs de calcul et de modifications de plans au cours de la
construction. Parce que chaque canne est différente, et que le
diamètre de chacune évolue entre sa base et son sommet, les
calculs structurels sont approximatifs, explique l'architecte. Pour favoriser
une climatisation de l'intérieur, Vo Trong Nghia positionne son
dôme au milieu d'un lac artificiel. Alors que l'air extérieur,
rafraîchi par l'étendue d'eau, pénètre par les
fenêtres ouvertes, l'air chaud s'échappe de l'inté-rieur
par l'oculus au sommet. Ce système éprouvé fait descendre
la température à 25°C alors
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qu'il fait 35°C à l'extérieur, rapporte
l'architecte. Suite à cette présentation de l'architecture
végétarienne de Simon vélez et l'aspect structurel du
bambou développé par Vo trong nghia, nous parlerons d'une autre
théorie architecturale, celle de Kengo Kuma (synthèse
orient-occident) toujours par le biais du matériau bambou. Par contre,
Kengo Kuma un autre architecte ayant travaillé
sur le matériau bambou, réalise une
synthèse orient et occident, invention et tradition, son architecture ne
souhaite pas produire d'objet mais donner un sens à la construction et
la fondre le plus possible dans son environnement. La maison de bambou de Kengo
Kuma près de Pékin exprime la synthèse entre
l'architecture et le paysage, entre l'intervention humaine et le travail de la
nature. Faite de bambou, matériau de construction local et traditionnel,
de papier de riz, d'ardoise et de verre, la Great (Bamboo) Wall House
séduit par sa poésie et par la finesse de son expression. En
façade les tiges de bambous se dressent, parallèles et
espacées de manière variable, filtrant la vue ou l'offrant plus
largement selon les endroits, faisant varier l'ambiance lumineuse
intérieure. L'intérieur se trouve ainsi tour à tour plus
protégé, ouvert par endroits comme « tamisé » ou
s'offre complètement au paysage en un jeu de lumières et d'ombres
qui assument le rôle de matériaux proprement dits.
La théorie du « New Urbanism
», à travers le CNU, constituant un nouveau mode de
conception des villes actuelles au travers du Congress for the New
Urbanism (CNU) fondé aux États-Unis en 1993 par un
groupe d'architectes, dont Peter Katz l'actuel directeur exécutif. Leur
préoccupation principale est de concevoir aux échelles du
bâtiment, du quartier et de la région, des projets qui mettent de
l'avant la qualité de vie et la protection de l'environnement
(Steuteville, 2001). Ils préconisent un retour à un urbanisme
esthétiquement plus « traditionnel » qui répond mieux
aux enjeux de mixité sociale, de convivialité, de transports
alternatifs, de qualité architecturale et de densité. À
cela, s'ajoute, sans encore clairement s'intégrer, l'enjeu de
l'énergie renouvelable.
4.4 Objectifs de recherche
Notre travail de recherche est une réflexion sur divers
problèmes de conceptions architecturales, aménagements urbains
qui regroupe les fondements et applications du développement durable.
Toutefois, il traite aussi des problèmes englobant les constructions et
aménagements de l'homme face à la nature, pour l'atteinte d'une
harmonie entre les différents paramètres et con-
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traintes existants. Ce faisant, les objectifs de notre travail
peuvent s'énoncer suivant deux principales dimensions à savoir,
les objectifs théoriques de la recherche et les objectifs de notre
projet architectural. En outre, l'objectif principal de notre travail se
présente comme :
Concevoir un projet de rénovation urbaine, du
quartier de l'ancienne gare ferroviaire dans la ville de Nkongsamba à
partir de l'architecture écologique, sous tendue par le matériau
bambou.
Objectifs théoriques et
pratiques
1) Analyser le paysage urbain et l'état des lieux du
tissu urbain de l'ancienne gare ferroviaire de la ville de Nkongsamba,
comprendre son fonctionnement général, puis analyser et ressortir
quelques limites de la projection urbaine PDU 2028. Etudier quelques
théories et stratégies du développement durable ainsi que
leur rapport avec les nouveaux matériaux écologiques peu connus
tels que le bambou structurel. Cette analyse nous permettra donc de concevoir
un projet architectural et urbain dans la ville de Nkong-samba, comme cas
pratique, visant à rehausser les enjeux environnementaux et sociaux en
son sein, en y introduisant les fonctions primaires de la ville : habiter,
travailler, circuler et se recréer.
2) Etudier les atouts écologiques, environnementaux et
naturels valorisables dans la rénovation urbaine du quartier gare
ferroviaire de la ville de Nkongsamba et faire des études analytiques
des cas nationaux et internationaux pouvant servir de sources d'inspiration
pour la revitalisation de ce tissu urbain . Nous comptons par la suite proposer
un projet urbain apportant un espace public végétalisé
dans la ville et y développer la notion de conservation d'espaces verts
et lieux historiques, qui constituent le patrimoine architectural. Proposer une
multifonctionnalité de l'espace, par la diversification des
équipements urbains offerts dans le programme urbain
élaboré.
3) Optimiser l'usage du bambou dans la rénovation du
quartier de la gare ferroviaire à Nkongsamba et étudier la
contribution de l'architecture, de l'urbanisme, et du bambou structurel dans la
résolution des problèmes actuels de la dite cité, par une
restructuration urbaine intégrée, afin de s'inscrire dans la
mouvance de développement durable et meilleure planification de l'espace
urbain. De ce qui précède, nous voulons imaginer un
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projet urbain futuriste et novateur, sensibilisateur et
compréhensible par tous, professionnels, usagers et investisseurs en
prévoyant l'usage des matériaux inédits ainsi que des
énergies renouvelables pour une réduction considérable de
la consommation énergétique en renforçant le
caractère passif des constructions. En outre, il est question de
réaménager le quartier de la Gare de Nkongsamba, en y
intégrant les volets touristique, récréatif, festif et
économique à partir des constructions axées sur le
fonctionnalisme et quelques atouts des éco-quartiers, dans une
contextualisation optimisée.
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PREMIERE PARTIE : CONTEXTE THEORICO-EMPIRIQUE DE
L'ECO ARCHI-
TECTURE ET LA RENOVATION URBAINE.
Notre étude portant sur un projet de rénovation
urbaine, particulièrement sur le site de l'ancienne gare marchandise de
la ville de Nkongsamba, il est essentiel de prime à bord de
délimiter le champ d'application de notre démarche. Pour se
faire, nous avons optez premièrement pour une approche conceptuelle,
définissant le champ sémantique et lexical de notre travail,
associé au contexte théorique. Ensuite, nous y faisons une
analyse des différents concepts et mots clés susceptibles d'avoir
une notoriété tout au long de notre recherche, puis nous allons y
rajouter la revue de la littérature sur l'éco-architecture, le
développement durable et la revitalisation urbaine.
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CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA
LITTERATURE
SUR LA RENOVATION URBAINE ET
L'ECO-ARCHITECTURE.
Afin de mener à bien notre travail de recherche, il
serait primordial de limiter notre champ d'investigation, par un
développement substantiel de quelques concepts et oeuvres
littéraires qui nous ont guidés durant notre démarche.
Prioritairement, les concepts proches de l'architecture et de l'urbanisme. Nous
étudierons donc les rapports de causalité existants entre les
entités ou éléments de la ville et l'architecture
(composition urbaine, répartition de la ville en différents
systèmes, le développement durable, le mode de conception
écologique, et la revitalisation ou rénovation d'une portion de
ville : le tissu urbain.)
I- APPROCHE CONCEPTUELLE
Dans cette partie de notre travail, il sera question pour nous
de définir les termes et expressions fondamentales de notre thème
de recherche dans un cadre sémantique bien circonscrit. L'approche
conceptuelle ou définitionnelle n'est pas une juxtaposition incipit des
définitions des concepts, mais c'est une analyse conceptuelle qui part
des définitions du concept au sens qu'on compte lui accorder. Il s'agira
donc pour notre cas présent, de rattacher toutes ces expressions
à des domaines spécifiques, à savoir celui de
l'architecture et de l'urbanisme.
a) Architecture :
Le terme architecture du latin architectura, est issu
du
grec ?ñ÷éôêôùí de
?ñ÷üò/Þ (« chef, principe ») et
ôêôùí (« couvreur », « charpente
») qui désigne à l'origine l'art de concevoir des espaces
couverts et de construire des édifices. Par la suite, on voit dans les
Dix livres de l'architecture de Vitruve que
l'architecture comprend aussi l'édification de toutes les sortes de
bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi
que les villes. L'architecture est définie à notre époque
comme l'art de bâtir qui s'ajoute à la simple construction des
édifices. On utilise l'architecture aussi bien pour la création
que pour la restauration ou la transformation (rénovation)
des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action
d'ornementation du bâti et pour des constructions anciennes de
ré-ornementation avec retour à l'aspect initial ou à
l'inverse avec ajout de différences les modernisant. Dans certains cas
cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la
constitution de cité. L'architecture est l'art d'imaginer, de
concevoir -éventuellement avec une pensée philosophique et/ou
religieuse- et de réaliser des édifices. L'architecture a ainsi
introduit l'art dans une partie des
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constructions que l'humanité a pu réaliser,
penser, organiser, qu'elles soient habitables ou utilitaires, monumentales ou
vernaculaires, religieuses ou militaires, etc. L'architecture occidentale
actuelle ajoute à une conception technique de la construction des
objectifs esthétiques, sociaux et environnementaux liés à
la fonction du bâtiment et à son intégration dans son
environnement.
b) Développement durable :
La définition la plus répandue et la plus
officielle du développement durable est la suivante : "un
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre les capacités des générations futures
à répondre à leurs propres besoins"6.
Toutefois, Il existe aussi d'autres définitions du développement
durable, ou des politiques de développement durable. On dira par exemple
qu'il s'agit d'un développement qui intègre, les aspects
économiques, sociaux, et environnementaux, pendant que d'autres
formulations disent, qui équilibre ces aspects économiques,
sociaux, environnementaux, ou des aspects institutionnels aussi, ou encore
culturels. Différentes variations donc, mais des formules dont la
vérification reste toujours peu aisée7.
c) Eco- construction :
L'écoconstruction, également appelée
construction durable consiste en la réalisation ou la rénovation
d'un bâtiment ou d'une pièce de la manière la plus
respectueuse de la nature possible. Ainsi, l'écoconstruction prend en
compte l'ensemble des techniques de développement durable, le but
étant de créer une réalisation humaine, la moins polluante
possible. Cela, passant avant tout par le choix des matériaux
(utilisation d'un nombre restreint de machines). Aussi
l'éco-construction se doit d'être peu gourmande en énergie
et de vulgariser l'usage des énergies renouvelables, un système
de récupération d'eau, etc.
d) Rénovation urbaine :
La rénovation désigne les opérations par
lesquelles un bâtiment ou l'un de ses éléments voit sa
condition améliorée par l'utilisation de matériaux neufs,
modernes en remplacement des parties endommagées ou obsolètes. Le
plus souvent il s'agit d'une construction neuve après démolition
totale8. D'autre part, la rénovation est aussi un changement
en mieux, une modernisation. On
6 Ce texte est une actualisation de la
conférence données à la Cité des Sciences en mai
2002, voir
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/conferen/rio/global_fs.htm
7 Edwin Zaccaï, Centre d'Etudes du
développement durable, Université Libre de Bruxelles
8
www.notrefamille.com/dictionnaire/définition/rénovation/
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parle de rénovation urbaine lors de la reconstruction
d'un ilot, d'un quartier après la démolition des immeubles et
bâtiments anciens.9.
e) Espace public : Larousse définit
l'espace public comme étant « une surface, un volume, une
étendue affectée à un usage public ».
L'expression "espace public", est récente et
n'apparaît qu'à la fin des années 1970 et n'est
banalisée qu'au cours des années 1990. Elle n'est pas
définie dans les citations sur l'urbanisme avant les années
soixante-dix. L'espace public est à la fois un lieu où s'exercent
les fonctionnalités de la ville (circulation, déplacements,
réseaux techniques) et où se développent les innombrables
pratiques de la vie urbaine -commerce, services, détente, loisir,
rencontre.
f) Tissu urbain : Selon le dictionnaire
Larousse, le tissu urbain se présente comme la disposition de l'habitat
et des activités dans une ville. C'est aussi, l'ensemble des
constructions, équipements et réseaux constitutifs d'une ville ou
d'un quartier (source Dictionnaire professionnel du B.T.P). D'autre part, c'est
la combinaison des différents systèmes fondamentaux de la ville
(système bâti, système viaire, système parcellaire
et système des espaces libres).
A) L'ECO-ARCHITECTURE
L'éco-architecture, facilement assimilable à
l'écoconstruction, se présente comme un mode de conception et
construction des édifices architecturaux dans une logique plus accrue de
respect de l'environnement. D'autre part, l'éco-architecture se
définit aussi comme l'architecture écologique ou architecture
dite durable.
Comme présentée ci-dessus,
l'éco-architecture ou architecture écologique est un mode de
conception et de réalisation des ouvrages architecturaux ayant pour
objectif majeur le respect de l'environnement. Il existe une multitude de
facteurs pris en compte dans cette logique conceptuelle. Certains
s'intéressent à la technologie, la gestion, tandis que d'autres
privilégient la santé de l'homme en plaçant le respect de
la nature au centre des préoccupations. Cela nous permet donc de
distinguer plusieurs lignes directrices :
- le choix des matériaux, naturels et respectueux de
la santé de l'homme
9 Dictionnaire le petit Larousse illustré,
2000
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- le choix de la disposition des pièces, favorisant
ainsi les économies d'énergie en réduisant les besoins
énergétiques
- le choix des méthodes d'apports
énergétiques
- Le choix du cadre de vie offert ensuite à l'homme
? Consommation énergétique
Le but fondamental de l'architecture écologique est
l'efficacité énergétique de la totalité du cycle de
vie d'un bâtiment. Les architectes utilisent de nombreuses techniques,
les unes différentes des autres, afin de réduire les besoins
énergétiques des bâtiments. Ils peuvent décider de
la capacité d'un bâtiment à capturer ou
auto-générer sa propre énergie. Un bâtiment
qualifié d'efficace, nécessite une génération
amoindrie de chaleur, tout en requérant une plus grande capacité
de ventilation pour extraire l'air vicié.
Le site d'implantation et l'orientation ont aussi un impact
majeur dans la gestion de l'effi-cacité énergétique du
système de chauffage et de ventilation. Prévenir les gains de
chaleur excessifs dus au soleil les mois chaud, est important pour
réduire les besoins de climatisation. Ainsi, les arbres caducs sont
souvent plantés devant les fenêtres, car leurs feuilles font
écran l'été et leurs branches nues laissent passer la
lumière en hiver. L'installation de persiennes et brise-soleil permet un
ensoleillement maximal pendant l'hiver (période de l'année durant
laquelle le soleil est bas dans le ciel), et une protection efficace en
été, (période de l'année durant laquelle le soleil
brille avec une grande intensité du fait de sa grande hauteur dans le
ciel.)
Figure 3: Stratégie énergétique
en hiver, source Centre de la nature
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Figure 4: Stratégie énergétique
en Eté, source Centre de la nature
? Le positionnement et la conception des
bâtiments
Un autre aspect, et souvent de grande importance de
l'éco-architecture est l'orientation du bâtiment, associé
au lieu d'implantation. Beaucoup peuvent penser qu'un bâtiment
environnemental idéal nécessite forcement une implantation dans
un lieu isolé d'une forêt ou broussaille, mais ce n'est
guère le cas car, ce genre de localisation se fait quelques fois au
détriment de la nature ou de l'environnement. Les conséquences y
résultant sont souvent de plusieurs ordres. Primo, ce mode
d'implantation ou de localisation génère un étalement
urbain aux contraintes indéfinies, secundo il accroit en
général la consommation d'énergie, due au transport,
proximité des services et commodités de première
nécessité, des émissions de CO2 parfois inutiles, etc.
Or, un bâtiment ou édifice durable devrait
essayer de limiter ce fléau qu'est l'étalement urbain,
privilégier un urbanisme plus léger, digeste et mieux
développé par les urbanistes néo-traditionnels. La
résultante serait alors zones urbaines multifonctionnelles, des
quartiers à la fois commerciaux, résidentiels et quelque peu
industriels accessibles aux piétons, cyclistes, P.M.R, et utilisateurs
de transports en commun, comme le suggère les principes d'un urbanisme
intelligent. Pour l'orientation et la conception d'un bâtiment, elle est
plus complexe qu'elle n'en a l'air, et en y faisant attention nous remarquerons
que les ouvertures sont le plus souvent situées au Sud et un
regroupement des pièces en fonction de leur exposition aux
températures élevées ou basses.
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Figure 5: Orientation et Positionnement du
bâtiment suivant les principes bioclimatiques, source Neufert 8
? Les matériaux de construction durables ou
écologiques
Hors mis les facteurs et paramètres déjà
présentés, nous allons à présent parler des
matériaux considérés comme durables, à cause de
leur statut d'écologiques. Avant de commencer, qu'ap-pelle-t-on un
« Eco-matériau » ?
Il n'existe pas de définition d'un éco
matériau. « Eco » peut être le raccourci de «
Ecolo-gique » ou encore d' »Economique », il peut être
envisagé sous ces deux aspects du développement durable. Il
s'agit d'abord d'un matériau de construction, qui répond à
une fonction ou un usage, qui possède des qualités techniques et
règlementaires. Il présente un faible impact environnemental dans
sa phase d'extraction et/ou de fabrication, ainsi que pendant son cycle de vie.
Il est issu de préférence :
- de matière recyclable et lui-même recyclable
afin de limiter le recours aux matières premières
épuisables et de limiter ainsi la quantité d'énergie grise
qu'il contient.
- de filières locales ou fait appel à des savoirs
faire locaux.
Il est respectueux de la santé humaine et animale ce
qui constitue la troisième caractéristique de la notion de
Développement Durable. Toutes ces qualités ne sont pas toujours
rassemblées et c'est en définitive sur la convergence de ces
critères que le choix est établi, selon les priorités de
chacun dans un contexte spécifique. Il existe parfois des paradoxes dans
la sélection d'un éco matériau. Nous avons
étudié le matériau terre et ses champs d'application dans
le domaine de la construction, au travers des quelques architectes et les
projets réalisés. C'est entre autre le cas de Francis
kéré, architecte burkinabé qui réalisa la
célèbre école de Gando au Burkina Faso, principalement en
brique de terre. Il s'agit du premier projet de Francis Kéré,
celui qui le fera connaître au monde entier, puisque ce projet a
été récompensé par le prix Aga Khan en 2004.
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Francis Kéré emprunte son architecture à
des architectes tels que Louis Khan, qui révèle la matière
à travers des volumes généreux, ou encore Mies van der
Rohe de par sa rationalité et l'harmonie qu'il créé avec
la nature. L'architecte dessine un plan orthogonal régit par une
simplicité rendue évidente qui rompt de manière formelle
avec les courbes de l'architecture traditionnelle. L'édifice
s'insère avec subtilité dans le site en profitant d'une
légère différence de niveau pour venir s'insérer en
contrebas. On observe une alternance de trois classes de neuf mètres de
long et de deux espaces-tampons ventilés. Ces espaces-tampons servent de
transition entre l'intérieur et l'extérieur. Ils sont un lieu
d'échange et de rencontre et il n'est pas rare qu'ils soient
également utilisés pour enseigner en plein air. Une des
nombreuses qualités de ce projet réside dans le fait d'optimiser
les ressources en utilisant les bons matériaux au bon endroit.
Les fondations sont réalisées en pierres
provenant d'une colline à proximité afin de se prémunir
des remontées capillaires. Puis les briques de terre ont pris le relais.
L'idée est de réin-terpréter des matériaux
traditionnels et les modernisant. Ici, ce sont des briques de terre crue
comprimée (BTC) de 40 x 20 x 10 cm qui sont employées. Il s'agit
d'un mélange de terre à l'état humide (92 %) et de ciment
(8 %) brassé, pressé par une presse à parpaings, puis
séché. C'est l'achat d'une presse à parpaing qui a permis
le début de la production. Enfin, en ce qui concerne le toit, Francis
Kéré a mis au point une structure tridimensionnelle faite de fers
à béton et portant une toiture en tôle ondulée.
Figure 6: Aperçu du matériau terre et
Vue de l'école primaire de Gando depuis la cour.
Entre la toiture et les classes, « l'air entrant par les
fenêtres est évacué par de fines ouvertures dans les sous
toitures, en briquettes pour le bâtiment initial ou constituées
d'une large voûte de briques en ce qui concerne l'extension,
améliorant par ailleurs les conditions acoustiques51. » Enfin, de
larges débords de toiture permettent de protéger les murs de
l'école. Cependant, soulignons que l'école de Gando n'est pas
uniquement en brique de terre, car on y retrouve aussi du bois, des pierres du
béton. Mais dans l'ensemble ce projet se rapproche de l'idéal de
la construction écologique grâce à l'utilisation des
matériaux locaux, des techniques traditionnelles de construction et une
main d'oeuvre locale dans la logique construction participative.
Page | 33
B) LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA RENOVATION
URBAINE
«Le développement durable est un mode de
développement qui répond aux besoins des
générations présentes sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux
leurs.»10 A travers la définition du rapport
Brundtland, on retrouve la nécessité à long terme du
développement économique sans toutefois y opposer l'environnement
et le social. Les modes de production et de consommation doivent s'efforcer de
respecter l'environnement et permettre à tous les habitants du globe de
combler leurs besoins essentiels. Schématiquement, on peut illustrer le
développement durable comme suit :
Figure 7: La trilogie du développement
durable, source rapport Brundtland 1987.
Les objectifs fondamentaux du développement durable
sont l'équité entre les nations, les générations et
les individus, l'intégrité écologique et
l'efficacité économique. La concrétisation de ces trois
objectifs s'appuie sur les mesures suivantes :
1. Assurer l'équité sociale :
permettre la satisfaction des besoins essentiels des communautés
humaines pour le présent et le futur, au niveau local et global, et
l'amélioration de la qualité de vie (accès pour tous
à l'emploi, à l'éducation, aux soins médicaux et
aux services sociaux, à un logement de qualité, ainsi que par le
respect des droits et des libertés de la personne, et par la
participation des différents groupes de la société aux
processus de prise de décision).
2. Conserver l'intégrité de
l'environnement : intégrer, dans l'ensemble des actions
sociales, culturelles et économiques, la préoccupation du
maintien de la vitalité, de la diversité et de la reproduction
des espèces et des écosystèmes naturels terrestres et
marins. Ceci, par des mesures de protection de l'environnement, par la
restauration, l'aménagement et le maintien des habitats essentiels aux
espèces ainsi que par une gestion durable de l'utilisation des
écosystèmes exploités.
10 Rapport Brundltand, 1987
Page | 34
3. Améliorer l'efficacité
économique : favoriser une gestion optimale des ressources
humaines, naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction
des besoins des communautés humaines. Ceci, par la responsabilisation
des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu'ils
produisent et consomment ainsi que par l'adoption de politiques
gouvernementales appropriées (principe du pollueur/utilisateur-payeur,
internalisation des coûts environnementaux et sociaux,
éco-fiscalité, etc.).
Le défi de la mise en oeuvre du développement
durable consiste à faire en sorte que l'en-semble des parties prenantes
(citoyens, associations, entreprises, gouvernements, etc.), adaptent leurs
comportements, actions, politiques, programmes, lois et règlements,
selon une visions globale pour atteindre simultanément
l'équilibre de ces trois objectifs fondamentaux.
Au niveau international, le thème du
développement durable englobe à présent celui de
l'envi-ronnement. Ce constat se reflète à travers
l'intitulé des trois sommets de la Terre :
- 1972 : Conférence des Nations Unies sur l'environnement
de Stockholm
- 1992 : Conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement de Rio de Janeiro
- 2002 : Sommet mondial du développement durable de
Johannesburg
En ce qui concerne la revitalisation urbaine, nous pouvons
définir cette notion comme étant comme un moyen
d'améliorer les conditions socio-économiques et le cadre de vie
d'un territoire défavorisé donné. Cette approche
présente de nombreux objectifs et caractéristiques visant la
rénovation d'un tissu urbain bien spécifique. Les
caractéristiques relevées peuvent être11:
- une vision globale et concertée de la situation du
territoire;
- une intervention de façon concertée, dans un
grand nombre de domaines, en fonction des réalités et des
problèmes rencontrés;
- la concentration, la coordination et l'adaptation de
l'action des ressources publiques, communautaires et privées, pour
régler les problèmes rencontrés ou améliorer
sensiblement la situation;
11 Ville de Montréal, Service du
Développement social et communautaire, Direction du développement
social Projet pilote de revitalisation urbaine intégrée,
Octobre 2003, 12 p.
Page | 35
- l'octroi d'une large part à la population du
territoire touché et aux instances qui la représentent, dans la
planification, la mise en oeuvre et le suivi des actions.
- une action efficiente sur les facteurs qui engendrent la
pauvreté dans une optique de changement durable;
- une vision à long terme du développement
urbain.
Ayant présenté succinctement les
caractéristiques et missions de l'approche de revitalisation urbaine
intégrée, nous allons à présent nous tourner vers
ses objectifs. Au préalable, retenons que six mots et expressions phares
régissent la mise en oeuvre de cette politique de gestion du territoire
urbain. Il s'agit entre autre de : vision, concertation,
participation, adaptation, action en amont (agir sur les facteurs), insertion
globale (cadre de l'agglomération).
La mise en place de cette approche concourra à
créer des milieux de vie dynamiques et agréables à vivre
par le biais d'interventions intégrées et concertées
visant à :
- développer une offre de services publics (municipaux
et gouvernementaux) plus complète et mieux adaptée aux besoins
des personnes défavorisées;
- améliorer le milieu physique, notamment à
l'aide de programmes ou projets en matière d'habitation,
d'aménagement urbain, d'infrastructures, d'espaces verts et
d'équipements collectifs;
- encourager le dynamisme économique local;
- réduire les impacts générés par les
problématiques sociales;
- améliorer la sécurité et le sentiment de
sécurité dans les secteurs visés;
- encourager la participation sociale, notamment en augmentant
le pouvoir des personnes défavorisées dans leurs propres
conditions de vie;
- favoriser une cohabitation plus harmonieuse entre les
résidents des secteurs visés;
- encourager l'innovation dans les démarches pour
lutter efficacement contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
Ainsi, nous pouvons donc comprendre que ces objectifs touchent
donc à la fois :
- au milieu : cadre physique, offre de
services, dynamisme économique
- à la population :
sécurité, réduction des impacts, participation sociale,
cohabitation
- aux façons de faire :
innovation et rénovation du tissu urbain.
Afin de mieux expliquer cette notion de rénovation
urbaine, associée à l'architecture écologique, nous avons
étudié le village New Gourna en Egypte, de l'architecte Hassan
fathy. Déjà proposé dans une logique de restructuration
d'un tissu urbain, ce village est à la fois un modèle
d'organisation de la composition de la ville et d'un style architectural
soucieux du respect des principes fondamentaux du développement
durable.
Le village de New Gourna est un village expérimental
situé en Haute-Égypte, sur la rive occidentale du Nil au niveau
de Louxor. Il se situe près du site de l'antique Thèbes,
patrimoine mondial de l'UNESCO, qui compte parmi les sites les plus
visités en Égypte. En 1945, le ministère égyptien
des Antiquités demande à Hassan Fathy de concevoir un village
afin de reloger les habitants de l'ancien Gourna dans le but de limiter le
pillage sur les sites pharaoniques et de faciliter le développement
touristique. Il s'agit de l'occasion parfaite pour Fathy pour enfin tester les
idées dévoilées au Mansouria12 sur une grande
échelle et voir si elles peuvent vraiment offrir une solution viable au
problème du logement rural en Égypte. Cinquante acres de terre
cultivable (environ 20 hectares) sont achetées. Il s'agit d'une parcelle
à plat protégée par des digues et située à
proximité de la route principale ainsi que d'une voie ferrée.
Pour ce qui est de la réorganisation du village, la
conception du village fusionne volontairement un système
radioconcentrique et un système de grille. Cette conception évite
délibérément tout le caractère systématique
ou symétrique et les répétitions qui conduisent, comme le
dit Fathy, « à ces rangées ennuyeuses de logements
identiques dont on considère souvent que c'est tout ce que les pauvres
méritent. »13 Ainsi, elle permet de stimuler
l'imagination et d'en-courager une architecture riche et variée.
Page | 36
12Fathy, Hassan, 1996, p. 130. 13 Fathy,
Hassan, p. 126.
Page | 37
Figure 8:Plan général de New Gourna.
Emplacement des différents quartiers.
Le village est donc divisé en quatre parties
principales séparées par des rues d'au moins 10 mètres de
large, correspondant aux quatre tribus Gourni. Les Hassassna
et les Atteyat occupent le quartier en demi-cercle au nord du
village. Les Horobats se trouvent au sud de la rue principale, dans le
quartier englobant ce demi-cercle. Les Ghabat, la troisième
tribu, se situent à l'ouest du village. Enfin, les Baerat sont
logés « à l'extrême ouest du New Gourna,
séparés du reste du village par une large rue. »14
Ayant globalement présenté le contexte du projet
du New Gourna de Hassan Fathy, nous avons orienté notre
regard vers son mode d'organisation d'un tissu urbain dans la ville, et nous
retenons que la répartition des espaces se fait suivant des contraintes
de plusieurs ordres (orientation, accessibilité, le viaire, etc.)
Passons à présent à d'autres aspects ou paramètres
intervenant dans la rénovation d'un tissu urbain, les espaces de
rencontres et autres espaces publics, à l'instar des places et des
jardins. Nous commencerons par présenter l'importance des espaces
végétalisés en milieu urbain, puis nous nous
attèlerons à poser le problème de création des
places publiques, par une brève analyse de ses contraintes et
retombées dans le paysage urbain.
? LES ESPACES VERTS DANS LA RENOVATION D'UN TISSU
URBAIN
Pour une rénovation urbaine de grande
efficacité, il est impossible de penser la ville sans tenir compte des
espaces publics entendus comme les places et les jardins. C'est dans cette
logique que nous avons trouvé judicieux de remettre au-devant de la
scène, les espaces verts ou
14 Idem
Page | 38
végétalisés en relation étroite
avec l'écoconstruction. En effet, l'espace vert est appelé par
rapport à l'image donnée par son aménagement ou son
affectation. De cette façon, nous trouvons les plantations d'alignement,
d'accompagnement, promenades plantées, squares, places plantées,
jardins,...etc.
Pasquier définit l'espace vert comme
étant : «le lieu garnis d'un tapis végétal permanant,
naturel ou artificiel, urbain, suburbain ou rural et dont la
fréquentation et l'usage sont réservés à
l'exercice, l'éducation ou le délassement de l'homme ».
D'après Pierre Merlin et Françoise Choay
: « l'espace vert se définit en milieu urbain comme un
espace public de nature et de verdure. Sorte de poumon dans la cité, il
se définit comme étant un espace de liberté, d'ouverture
et de nature liée à la végétation. ».
Selon Boillot : « les espaces verts
apparaissent comme des surfaces de plein air privées ou publiques,
semées ou plantées de végétaux n'ayant pas comme
finalité première la production agricole, forestière ou
industrielle, et qui réservent aux usagers toute sécurité
les conditions optimales pour le délassement, le jeu et le sport ».
Les parcs et jardins sont fréquentés par les résidents
mais également par des habitants de la région de passage, ou des
touristes en visite. L'écotourisme urbain se développe, et est
d'ailleurs considéré comme une «opportunité constante
pour la conservation de la diversité biologique et sociale, la
création d'emplois et l'amé-lioration de la qualité de
vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel qualifié de
« tourisme urbain durable », associe l'attrait pour les jardins et
les espaces de nature à la découverte de la
ville.15Les dimensions du forum (place publique à
l'époque romaine), déclare VITRUVE, «
doivent être calculées en fonction du chiffre de la population, et
à moins que l'espace disponible se trouve naturellement restreint, elles
doivent largement dépasser les besoins apparents. La largeur sera
calculée par rapport à la longueur, dans la proportion des deux
tiers. Ainsi le plan allongé sera favorable à l'organisation des
spectacles »16.
- IMPACT ECONOMIQUE DES ESPACES VERTS EN MILLIEU
URBAIN 1) Attractivité du territoire
Les parcs et jardins sont fréquentés par les
résidents mais également par des habitants de la région de
passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se
développe, et est d'ailleurs considéré comme une
«opportunité constante pour la conservation de la diversité
biologique et
15
Planeta.com, (page consultée le
5 mars 2020). Urban Ecotourism Declaration [en ligne].
http://www.pla-neta.com/ecotravel/
tour/urbandeclaration.html.
16 (MUMFORD. L, 1964).
Page | 39
sociale, la création d'emplois et l'amélioration
de la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme
culturel qualifié de « tourisme urbain durable », associe
l'attrait pour les jardins et les espaces de nature à la
découverte de la ville.
2) Agriculture
L'agriculture urbaine participe à la
réévaluation de l'alimentation, et suscite l'intérêt
pour les caractéristiques et l'origine des produits alimentaires. Le
maraîchage urbain et périurbain répond aujourd'hui à
une attente des consommateurs qui souhaitent consommer des produits
cultivés localement.
Les parcs et jardins sont fréquentés par les
résidents mais également par des habitants de la région de
passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se
développe, et est d'ailleurs considéré comme une
«opportunité constante pour la conservation de la diversité
biologique et sociale, la création d'emplois et l'amélioration de
la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel
qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait
pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la
ville.
3) Valorisation du bâti
En milieu urbain, l'étude des prix du foncier est une
manière d'approcher la valeur économique des espaces verts
.L'hypothèse est la suivante : si un acheteur accorde de la valeur
à un espace vert, il sera prêt à payer plus cher un
logement à caractéristiques égales plus proche de ce
dernier. La proximité d'un espace vert fait augmenter le prix du foncier
ou la vue sur un paysage agréable.
Figure 9: Espaces verts en milieu urbain
- IMPACT HUMANITAIRE DES ESPACES VERTS EN MILLIEU
URBAIN
Des effets indirects sont également recensés,
tels que l'augmentation de la satisfaction liée au cadre de vie du fait
d'aménagements fonctionnels pour la pratique d'une activité
récréative ou
Page | 40
sportive. Toutes ces composantes sont fortement
appréciées par les résidents et usagers de l'es-pace
urbain. Une enquête de 2012 (voir encarta) montre que la qualité
du cadre de vie, en termes de proximité et d'état des espaces
verts, est plus appréciée par les ménages que la
proximité des commerces, ou l'accessibilité en transports en
commun.
Les espaces verts améliorent aussi bien l'état
de santé auto-déclaré des habitants que leur état
diagnostiqué par un médecin. Plusieurs grandes raisons expliquent
ce lien :
· Les espaces verts encouragent l'activité physique
;
· Ils améliorent la qualité de l'air ;
· Ils réduisent le stress ressenti par la population
;
· Ils renforcent le sentiment d'appartenance à la
communauté.
En favorisant les activités sportives et la
santé mentale, les espaces verts réduisent la prévalence
de nombreuses maladies et promeuvent la vitalité au quotidien. Ces
effets positifs ont été observés par de nombreuses
études qui se sont appuyées sur des enquêtes menées
dans différents pays. Les espaces verts encouragent l'activité
physique, apaisent le stress et renforcent le sentiment d'appartenance L'effet
favorable des espaces verts sur la santé des citadins s'explique par la
promotion de l'activité physique, l'apaisement du stress et par un
renforcement du sentiment d'appartenance à la communauté.
LES ESPACES VERTS FAVORISENT LES ACTIVITES
PHYSIQUES
Les parcs, les aires de loisirs et les sentiers offrent un
cadre agréable à la pratique de diverses activités
physiques, comme la marche, les jeux collectifs ou la pratique de sports en
extérieur. Or qu'il s'agisse d'une balade à allure lente ou d'un
sport intense, une activité physique régulière est
associée à des effets fortement positifs sur la santé.
Elle réduit en effet le risque d'obésité ainsi que la
prévalence de maladies telles que le diabète de type 2, les
troubles cardiovasculaires et l'hypertension. Plus actifs, les individus
bénéficient en outre d'une meilleure vitalité au
quotidien.
LES ESPACES VERTS APAISENT LES ETATS DE STRESS ET
FAVORISENT LA SANTE MENTALE
Les espaces de nature offrent un cadre propice à la
détente, à l'apaisement et à la récupération
au stress. Des théories psycho-évolutionnistes ont cherché
à expliquer cet effet. Notamment, l'hypothèse de la
« biophilie », développée
dans les années 1980 par le biologiste
Page | 41
américain Edward Osborne Wilson, suppose que le contact
des hommes avec les autres êtres vivants, animaux comme
végétaux, participe au fonctionnement harmonieux du corps humain.
Venant conforter cette hypothèse, de nombreux travaux scientifiques ont
identifié un effet positif de la proximité des animaux et des
plantes sur la physiologie et la psychologie humaines.
- IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES ESPACES VERTS EN MILLIEU
URBAIN
Rôle environnemental : « Cette
fonction doit s'entendre à la fois dans le sens de la protection du sol
par l'usage valorisant qui est donné aux espaces verts contre le
développement anarchique des constructions et pour la protection de
l'équilibre de l'écosystème urbain »17
Plusieurs travaux montrent que la végétation une
étude sur 70 parcs s'est intéressée à la
différente du reste de l'espace urbain. La filtre les particules
atmosphériques (dont qualité de l'air dans et en dehors des
parcs. Si végétation urbaine semble avoir un effet les PM2,5) et
absorbe les polluants (prouvé celle-ci est meilleure dans les parcs
qu'en bord global sur la qualité de l'air, non limité aux en
particulier pour NO2 et SO2). À Hong-Kong, de route, elle n'y est pas
significativement zones fortement végétalisées.
Epuration chimique : (Larcher/Dubois, 1995)
la concentration de CO2 ne devrait pas dépasser 1/1000. Or elle est
continuellement enrichie par la respiration, les foyers domestiques et
industriels, et surtout par la circulation (qui produit par ailleurs d'autres
gaz toxiques). Grâce à la photosynthèse, les
végétaux fixent le CO2, produisent des quantités non
négligeables d'O2 et contribuent à l'épuration de
l'atmosphère. Cependant, dans certaines zones très
polluées, les éléments toxiques affaiblissent les
organismes vivants.
Epuration bactériologique : De
nombreux microbes et bactéries sont présents dans l'air. L'ozone
émis lors de l'assimilation chlorophyllienne à la
propriété d'en détruire une bonne
quantité18. . Pour que cette action épuratrice soit
efficace, il faut cependant que les végétaux ne soient pas
surchargés, ce qui suppose un minimum d'espaces verts. « Le
filtrage se produit surtout à une échelle micro climatique (dans
l'îlot de chaleur urbain), en particulier en soirée dans les
milieux les plus chauds (zones fortement minéralisés) et les plus
fraîches (espaces verts). Il est donc souhaitable de compartimenter
l'agglomération urbaine dense par des masses végétales
permettant entre autre de piéger la pollution19 .
L'accroissement des espaces verts fait donc partie intégrante de la
lutte contre la pollution.
17 De Vilmorin, 1976, p174)
18 De Vilmorin, 1976, p. 161
19( Certu, 2002).
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Thermorégulateur : L'atmosphère
est favorable à la vie si elle contient une certaine teneur en vapeur
d'eau. Les feuillages en émettent des quantités
considérables. La baisse des températures entraîne des
mouvements descendants qui compensent les mouvements ascendants de l'aire dans
les zones bâties. Ceci permet d'éviter, en l'absence de vent, que
des masses d'air pollué se forment au-dessus des villes.
NORMES DES ESPACES VERTS AU CAMEROUN
Le guide d'élaboration des espaces verts au Cameroun,
plus particulièrement à Nkongsamba est une innovation qui
accompagne la réforme d'un ensemble d'outils de planification et de
gestion urbaine. Cela laisse croire que les espaces verts dans cette ville sont
de type précaire. Il est dont à signaler que l'innovation partira
tout d'abord du respect des normes fixées par des acteurs de l'urbanisme
du territoire.
Au Cameroun, le ratio utilisé pour apprécier
l'importance de la composante végétale au sein de l'espace vert
urbain, est le mètre carré (m2) par habitant. En
effet, les densités, les configurations défendent l'augmentation
en trois seuils pour ce ratio. Pour cela, les quartiers résidentiels,
les centre villes et aussi les quartiers d'habitant économique ont
chacun leur dynamique, leur logique, et dont leur spécificité. Il
serait donc irréaliste d'imposer des normes universelles, mais
ignoré aussi les normes sous prétexte d'une
spécificité locale renverraient à un agissement fataliste
à l'égard du développement durable et de la gestion
urbaine.
L'augmentation successive des seuils minimal, normal et
optimal admet les contraintes liées à la composante
végétale en milieu urbain du Cameroun tout en proposant une
approche inscrite dans le court, moyen et long terme. Dans un premier temps, la
commune peut se fixer un objectif correspondant au seuil minimal à une
échéance donnée. Une fois ce ratio atteint, elle peut
décider de rehausser ce ratio dans le cadre du développement
urbain à venir ;telle est l'approche envisagée pour
éteindre le seuil normal qui est celui de quelques villes dans le monde
le mieux loties en matière d'espace vert et de politique de
développement durable. Cette approche vise à conforter la
dimension opérationnelle du plan vert, en ce sens où il sera
adaptable à des situations courantes ou marginales, tout en offrant
l'avantage d'un bon compromis entre ambitions et possibilités.
SEUIL MINIMAL : 10 m2/habitant pour tissus urbains
à forte densité SEUIL MOYEN : 15 m2/habitant pour
tissus urbains à moyenne densité SEUIL OPTIMAL : 25
m2/habitant pour tissus urbains à faible densité
Page | 43
Ces normes sont à calculer en prenant en compte tous
les types d'espaces verts confondus. Ainsi, tous les espaces urbains ou
périurbains comprenant une composante végétale
significative, sans distinction de statut, de vocation, ou de taille pourront
s'inscrire, chacun à son niveau et selon ses caractéristiques
dans une vision, une politique et une stratégie en matière
d'espace vert.
A côté des espaces verts dans la
rénovation d'un tissu urbain, nous avons aussi trouvé
intéressant de penser aux places libres et à leur fonction dans
la ville. Nous avons donc fait un résumé sur l'historique et
quelques fonctions pouvant être affectées aux places, car cette
étude nous sera nécessaire dans la suite de notre recherche dans
la mesure où notre proposition urbaine intègre le concept des
espaces publics dans la ville, pour un développement urbain durable.
? LES PLACES PUBLIQUES, ATOUTS MAJEURS DANS LA
RENOVATION D'UN TISSU URBAIN
Agora est le terme grec désignant la place publique qui
constitue le coeur de la cité grecque. Lieu saint où se
déroulent les cérémonies religieuses de la cité,
puis théâtre de la vie publique, enfin investie par la vie
économique, sa morphologie reflète l'histoire de ses
institutions. Bordée sur plusieurs côtés par des
édifices administratifs, elle peut regrouper aussi des édifices
religieux. Dès l'origine, elle est réservée aux multiples
rapports de la vie quotidienne ; et n'avait pas de forme
régulière. L'agora grecque était un lieu collectif
d'échange politique, de tenue des assemblées et de discussions.
C'était aussi un lieu d'échanges culturels, de festivités,
de commémorations et de transmissions de nouvelles.
Les places publiques de nos jours servent beaucoup plus
à procurer de l'air et de la lumière à un tissu urbain
très dense. On désigne toute parcelle de terrain entourée
de rues et sur laquelle on a renoncé à élever toute
construction comme « place ».
Figure 10: L'agora dans la Grèce
antique
Page | 44
Une place peut être belle ou laide, agréable ou
déplaisante, nous l'aimons ou nous l'évitons. Ces sentiments,
qu'ils soient très largement communs ou strictement individuels
résultent de notre lecture d'un lieu, de son paysage. En plus des
aspects affectifs et sentimentaux, nous avons tout simplement besoin de nous
orienter, de nous retrouver afin de « pratiquer » ce lieu, et d'y
vivre. Cela nous pousse donc à concevoir un espace public
d'intérêt général tant pour satisfaire les
populations que pour viabiliser un site des plus abandonnés, qui
présente pourtant des avantages des plus louables en communion parfaite
avec des contraints des plus éprouvantes dans la conception d'un tel
ouvrage architectural. L. Cloquet, fait remarquer qu'il existe
trois types de places publiques:
- Les places de circulation
Les places de circulation se situent aux croisements des voies
(rondpoint) et destinées spécialement au trafic routier. A titre
d'exemple on a la place des Martyrs au centre-ville de Constantine, la place du
1 er mai à Alger et la place de la concorde à Aix-en Provence
(France), ou la poste centrale à Yaoundé au Cameroun.
Figure 11: Vue sur la poste, Yaoundé-
Cameroun et Marrakech -Maroc
- Les places d'agrément
Elles sont situées dans le tissu urbain plus ou moins
dense, ces places dégagent une vue agréable, elles procurent de
l'air et de la lumière et servent aux jeux, aux rencontres, et aux
réunions publiques. Plusieurs exemples sont plausibles de par le monde
mais nous avons étudiée une en particulier à cause de ses
proportions et son implantation, la place des Vosges à
paris. Dans une superficie d'environ 2 Ha, cette place est
cernée de bâtiments et offre des possibilités de
contemplation du paysage, en intégrant une ballade architecturale.
Page | 45
Figure 12: La place des Vosges, France Place centrale
de Èéske Budìjovice (République
tchèque)
- Les places monumentales
Ce sont des places généralement encadrées
par des bâtiments avec des façades monumentales et dont le centre
est soit vide, soit occupé par un monument. Par sa dimension symbolique
et ses proportions imposantes (50 m de hauteur sur 45 m de largeur), l'arc de
triomphe est l'un des monuments les plus emblématiques de Paris.
Situé au centre de la place Charles-de-Gaulle (l'ancienne place de
l'Étoile) d'où rayonnent douze avenues dont celle des
Champs-Élysées, il fut édifié en 1806 à
l'initiative de Napoléon Ier mais achevé seulement en
1836. Le monument abrite les noms de 386 généraux de la
République et de l'Empire, et, depuis 1921, la tombe du Soldat
inconnu.20
Figure 13: La place Charles de Gaulle-Etoile Place de
la Bastille
II- REVUE DE LA LITTERATURE
20 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft
Corporation.
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A) REVUE DE LA LITTERATURE
Parce qu'il est important de situer la recherche et les
questions qui s'y rapportent dans notre contexte socio-culturel, nous avons
trouvé judicieux de présenter les principaux auteurs qui ont
retenu notre attention et orienté notre investigation, grâce
à leurs travaux dans le domaine du bambou, du développement et de
l'urbanisme durables. La revue de la littérature, est un exercice de
rédaction visant une logique de déroulement (explication),
discussion puis analyse des différents courants de pensée,
théories contextuelles, et points de vue d'autres auteurs autour de
l'objectif qui nous préoccupe. Nous avons opté pour une approche
comparative et spatio-temporelle des atouts ou potentialités du bambou,
appliqués dans divers contexte mais aussi le nôtre qui est : la
rénovation d'un tissu urbain dans la localité de Nkongsamba. Cela
en nous appuyant sur nos hypothèses et les résultats obtenus par
d'autres auteurs du même sujet.
Le Bambou : Entre architecture, Rénovation
urbaine et développement durable
Depuis toujours, l'homme utilise différents
matériaux (naturels ou pas) afin de construire des édifices
architecturaux voire des villes entières. Parmi ces matériaux se
trouve la terre, la pierre, le bois, le béton, le verre, l'acier, mais
aussi le bambou, matériau écologique, biosourcé, et peu
connu, retrouvé dans une zone bien précise du globe. Aujourd'hui,
le bambou fait sa grande apparition dans le contexte camerounais et
international grâce à l'INBAR. Afin de mieux en apprécier
les potentialités, nous avons entrepris de le présenter au coeur
d'un processus de rénovation d'un tissu urbain, spécialement
celui de l'ancienne gare ferroviaire de Nkongsamba. La rénovation
urbaine, est un procédé de restructuration et
réhabilitation en mieux d'un milieu citadin, par revitalisation de
l'espace en cause, amélioration des constructions et édifices
victimes de vétusté, et rehaussement de la qualité de vie
des populations y résidant. Ainsi, il est question pour nous grâce
à ce travail de recherche, de rénover le tissu urbain de
l'ancienne gare de Nkongsamba par le biais d'un matériau mal connu : le
bambou. Pour entamer notre investigation, le dossier Green Steel
Concept21, de Marc Raison nous présente le
bambou, comme matériau de l'avenir en passant par un bref historique,
les prouesses et caractéristiques de ce matériau qualifié
d' acier végétal.
En ce qui concerne notre rénovation, notons de prime
à bord que, le tissu urbain de la ville de Nkongsamba,
précisément au lieu-dit ancienne gare ferroviaire,
présente un aspect des plus obsolètes face aux défis et
objectifs de développement des milieux urbains. Ajouté à
cela, le bambou se présente comme une herbe géante
utilisée dans plusieurs domaines partout dans le
21 Greensteel Concept sprl -
www.greensteel.be
Page | 47
monde. Selon certains auteurs, il s'agit d'un cadeau des
dieux, mais il semblerait que l'Afrique en général et le Cameroun
en particulier vient tout juste de commencer à s'intéresser
à ce matériau biosourcé. Enfin c'est une nouvelle vision
ou un nouveau courant de pensée architecturale, évoluant dans la
logique de développement durable et efficient des villes du Cameroun, au
travers de l'urbanisme. Afin de mieux appréhender notre
thématique, il est important de préciser qu'une meilleure
utilisation du bambou passe par une maitrise accrue de ses
potentialités, prouesses et éventuelles limites, ceci en
s'appuyant sur les travaux de quelques précurseurs des différents
domaines. Pour cela nous étudierons donc le bambou dans sa
globalité, en convoquant quelques auteurs spécifiques ayant
produit des travaux scientifiques notoires dans la description et
présentation de la plante, ses caractéristiques et
propriétés, ainsi que les différentes manières donc
le bambou intervient dans la construction. Enfin nous reviendrons aussi sur son
implication dans la résolution des problèmes constatés sur
le tissu urbain de quelques villes dans le monde, et les perspectives d'une
implémentation d'une architecture de bambou dans un processus de
revitalisation et rénovation du quartier de la gare à
Nkongsamba.
A- Le Bambou : matériau de construction
écologique, économique et innovant.
Le bambou, communément appelé bambou
de chine se présente comme une herbe ligneuse aux
multiples propriétés, et est issue de la famille des
graminées. Parmi ses différents domaines ou champs d'application,
on peut citer l'architecture ou la construction. Ayant une croissance
suffisamment rapide, une résistance supérieure à celle du
béton, et une teneur en carbone inférieure à celle du
bois, le bambou aujourd'hui se trouve être le matériau de
construction du futur. Il peut servir à ériger des constructions
innovantes par leur aspect, impressionnantes par leur structure et
esthétiques en ce qui concerne le design architectural. Soulignons qu'il
existe une multitude d'espèces de bambou (environ 1450) dans le monde
entier, mais aussi que toutes ne sont pas utilisées dans le domaine de
la construction.
Certains, décident de n'utiliser qu'une seule
espèce, tandis que d'autres en utilisent plusieurs. C'est le cas de
Simon Vélez, architecte colombien, qui travaille en
priorité une seule espèce particulière, un bambou
géant, guadua angustifolia. Cette même
espèce avec laquelle les Indiens construisaient leur habitat
traditionnel. Pourtant ce n'est pas la seule espèce capable de montrer
une importance aussi capitale dans la construction. C'est ce que nous
apprennent par la suite Patrice Lamballe et
Aurélie Vogel dans un ouvrage qui traite des techniques
de trans-
Page | 48
formation et d'utilisation du bambou Luông.
L'essentiel des données est issu de l'expé-rience du Gret au
Vietnam de 2005 à 2014 dans la Province de Thanh Hoa au nord-est du
pays, dans le cadre des projets LDP (Luong Development
Projet) puis Green Bamboo. Ce guide pratique traite de la
transformation des bambous dits « géants », mesurant plusieurs
dizaines de mètres de hauteur, adaptes a la construction et aux
utilisations semi-industrielles, en s' appuyant sur l'exemple de la
filière de transformation du Luông (Dendrocalamus
barbatus) au Nord-Vietnam. Il s'adresse aux entrepreneurs qui souhaitent
développer de petites et moyennes entreprises de transformation et de
valorisation du bambou géant. Il est également destiné aux
responsables des projets et politiques d'appui aux filières bambou, et a
tous ceux qui s'y intéressent.
En Amérique du Sud, Oscar Hidalgo
est également un pionnier en matière
d'études sur le bambou. En 2003, il a édité un livre
également incontournable : Le bambou, cadeau des
dieux. Il s'agit essentiellement d'un testament des
découvertes de sa vie relatives à son étude sur le bambou.
Y sont abordés tous les aspects du bambou en tant que plante, sa
taxonomie, son écologie, sa sylviculture, ses propriétés
mécaniques et chimiques, le rôle de la conservation et de la
protection dans sa longévité, son utilisation en usages
traditionnels et artisanat, dans la fabrication des produits modernes et
matériaux, ainsi que les technologies de construction en bambou et les
possibilités modernes d'ingénierie. Cette démarche n'est
pas totalement concrète et complète dans la mesure où il
lui manque un certain nombre d'éléments ou informations
complémentaires, notamment ceux de la structure particulière des
édifices de bambou. On parlera donc ici de bambou structurel, pour
lequel Jules JANSSEN se présente comme un des précurseurs. Afin
de mieux cerner cet autre domaine et champ d'implication du bambou, le dossier
Green Steel Concept22 a aussi retenu notre
attention.
Ce document nous apprend qu'en Europe et dans le monde, le
pionnier de la recherche structurelle en bambou se nomme Jules
Janssen. Celui-ci commence sa carrière d'enseignant en
septembre 1967 à la faculté d'architecture et construction de
l'université technique d'Eindho-ven, où il enseigne la conception
structurelle et la mécanique appliquée. Pour ce qui est de
l'étude du matériau bambou dans sa globalité, l'auteur
s'attelle à nous informer que, le bambou quel que soit son
diamètre, est facile à couper, manipuler, réparer,
remplacer et conserve ses avantages comme matériau de construction, sans
besoin d'outils ou d'équipement sophistiqués. En raison de ses
caractéristiques physiques extraordinaires, le bambou convient à
tous les types
22 Greensteel Concept -
www.greensteel.be
Page | 49
de structure et de construction, puisqu'il est non polluant et
n'a pas de croûtes ou de parties qui peuvent être
considérées comme rebut. Au lieu de s'ajouter aux
problèmes de pollution dans des décharges comme les
déchets conventionnels du bâtiment, n'importe quelle partie du
bambou qui n'est pas employée peut être réutilisée
de nouveau dans la terre comme engrais ou peut être traitée en
tant que charbon de bois. D'autre part, sa forme circulaire et ses sections
creuses font du bambou un matériau de construction léger, il est
facile à manipuler, à transporter et à stocker. Par
conséquent, construire avec le bambou épargne du temps et
évidemment de l'argent. Abondant, durable et extrêmement
résistant, le bambou a un réel potentiel pour devenir un
remplacement idéal à l'acier.
Dans différents domaines et à différentes
échelles, d'un groupe d'architectes de Gand qui utilisent le bambou dans
la construction de maisons (y compris la leur), au terminal aérien
madrilène de Barajas dont les plafonds sont en bambou. Enfin, une des
propriétés du bambou qui rendent le bois et les chaumes tellement
appropriés pour des travaux de construction est leur importante force de
traction. Il s'agit du stress maximal que peut supporter un type de
matériau sans casser lorsqu'il est étiré. La force de
traction du bambou peut augmenter jusqu'à 370 mé-gapascals.
À titre comparatif : le rapport entre la force de traction et la masse
volumique est six fois supérieur pour le bambou que pour l'acier.
A bien des égards, le bambou se présente comme
une innovation parmi les matériaux de construction dans le monde, mais
cette logique n'est pas totalement applicable dans le contexte camerounais
actuel, du fait d'un manque de formation aux techniques traditionnelles et
artisanales de construction, depuis la récolte du bambou en forêt,
jusqu'à la transformation, etc.
De ce qui précède, nous constatons que quelques
variétés de bambou sont privilégiées par rapport
à d'autres, et que le bambou peut aussi bien intervenir dans la
structure d'un édifice que dans l'esthétique. C'est ce qui nous a
permis de faire une investigation au Cameroun afin de trouver dans un premier
temps les genres présents, leur application et leur utilisation.
B- Le Bambou : développement de l'artisanat,
l'agro-alimentaire et la médecine, grâce à son
économie circulaire
De par sa facilité d'utilisation et
d'implémentation, le bambou peut être utilisé pour des
constructions définitives comme provisoires. Sans compter que, s'il peut
être employé comme élément structurel, le bambou
peut également remplir d'autres fonctions, comme les planchers,
Page | 50
le panneautage de mur, conduites d'eau, drainage, et meubles.
A côté du domaine de la construction, nous avons découvert
que le bambou est aussi appliqué à l'artisanat, fabrication
d'ob-jets couramment utilisés. Grace à lui, on peut fabriquer des
meubles, des objets, des tuiles pour la toiture, etc. Plusieurs auteurs nous
renseigne à ce sujet, la revue trimestrielle MENS
(Milieu, Education, Nature et Société), d'Avril-mai-Juin
2012, qui présente le bambou au coeur d'une étude comparative :
bois des pauvres ou cadeaux des dieux. Suite à une consultation de ce
document, il en ressort que le bambou représente la tradition orientale.
Il est la matière première servant à la production d'un
grand nombre d'objets traditionnels, surtout dans les cultures orientales,
où les tiges lignifiées de la plante sont utilisées pour
la fabrication de paniers, meubles, embarcations, huttes, ponts, canaux
d'irrigation , et même jusqu'aux immenses échafaudages autour des
gratte-ciels en Chine et en Corée. Le bambou sert d'aliment : les jeunes
pousses subissent un traitement de fermentation (avec des bactéries qui
produisent de l'acide) ; les feuilles sont utilisées pour nourrir le
bétail.
C- Le Bambou, malgré ses multiples
prouesses, présente aussi des contraintes dues à son
utilisation
Malgré toutes les potentialités et prouesses du
bambou, notons que sur certains plans ou aspects, le bambou n'est pas
facilement accessible par la population censée l'utiliser. Dans la
mesure où la vulgarisation de ce matériau n'est pas encore
effective et qu'il ne court pas les rues. Il vient tout juste d'être
réinterprété pas les pays du continent africain et son
utilisation nécessite une démarche particulière en ce qui
concerne ses procédés de transformation. Comme encombres à
l'implémentation optimale du bambou dans la construction, nous avons la
disponibilité du matériau, le manque de techniciens et
professionnels spécialisés, l'absence des centres de formation
sur les technologies du bambou, l'éducation des populations sur les
atouts du bambou.
D- Le Bambou, bien que mal connu et
inexploré, reste une richesse tangible et mérite une attention
particulière
Au regard de ses atouts et potentialités des plus
intéressantes, le bambou se présente actuellement sur la
scène internationale comme un remplaçant végétal de
l'acier dans la construction, ainsi qu'un substitut remarquable du bois. Il
pourrait être novateur et bénéfique de s'attarder sur un
tel matériau, commencer à ouvrir un large champ d'investigation
le concernant car il est bel et bien présent sur notre continent et en
abondance de surcroit. Le sol, le toit, les
Page | 51
murs, les fenêtres, les portes, la pergola... tous les
éléments d'une maison quels qu'ils soient peuvent être
réalisés en bambou. En Tanzanie, on utilise du bambou pour les
conduites d'eau et au Kenya, on l'utilise pour stabiliser les fondations. Et
même pendant le processus de construction lui-même, le bambou se
distingue comme un matériau utile. Ainsi, il permet de construire des
échafaudages autour du gros oeuvre, même en présence de
gratte-ciels ultra-modernes ! Étant donné que le bambou peut
être affecté à des usages aussi universels, c'était
aussi souvent le matériau favori (lire : le seul disponible) des
pauvres. C'est pourquoi le bambou a aussi souvent été
consigné comme `le bois des pauvres'.
E- En définitive, le bambou peut
intervenir dans la rénovation d'un tissu urbain
Choisir le bambou est avantageux : sa croissance est rapide,
sa résistance est terrible (on dit qu'il est cinquante fois plus
résistant que le chêne), sa durée dans le temps est
incroyablement longue. Un matériau très léger (bien plus
léger que l'acier et le béton) et versatile. On dit aussi de lui
qu'il peut résister à un tremblement de terre d'une magnitude de
5 sur l'échelle de Richter alors que d'autres se sont déjà
effondrés. Autre avantage non négligeable, choisir le bambou,
c'est faire des économies. Son prix est presque 50% moins cher qu'un
autre matériau de construction. Les architectes demeurent frileux, les
designers, eux, se sont emparés de la tige creuse. Meubles,
canapé, fauteuil, sommier, étagère, bougeoir, banquette,
lampes... Nous n'avons que l'embarras du choix.
F- Comment allier le matériau bambou
à la rénovation urbaine et au développement durable
?
Pour ce qui est de la rénovation d'un tissu urbain,
nous avons pu constater dans nos recherches et investigations qu'elle
dépend de certains facteurs à prendre en compte dans
l'éla-boration d'un programme urbain optimal. Afin de parler de
rénovation urbaine, il est primordial de relever les incohérences
et entraves au développement efficient du milieu urbain en cause, les
politiques de gestion (gouvernance) urbaines appliquées, se
référer aux nouvelles méthodes de conception de la ville
durable tout en y intégrant le volet développement durable.
Ainsi, nous avons parcouru l'article de Mario
Gauthier intitulé Urbanisme et développement
durable, qui sous-tend notre point de vue. Dans cet article, il
nous est présenté que le développement durable, au cours
de ces dernières années s'est imposé comme un nouvel
Page | 52
impératif de l'action publique urbaine et
métropolitaine, touchant ainsi les conceptions et pratiques de
l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. Il souligne aussi le fait
que le terme « ville durable », de
même que l'expression « développement urbain
durable », sont maintenant fréquemment
utilisés pour désigner à la fois des intentions et des
idéaux qui relèvent de l'utopie politique et des pratiques
d'aménagement et d'urbanisme qui se veulent innovantes. D'autre part,
dans le même article, David Guéranger et François-Mathieu
Poupeau23 nous rappellent d'abord que le thème de la «
ville durable » s'accompagne de
nouveaux mots d'ordre : devant le phénomène de l'étalement
urbain, il faut dorénavant densifier la ville, reconstruire la ville sur
elle-même et mettre en oeuvre la « ville compacte
». Le rapport
Brundtland24, publié en 1987 et principalement
axé sur le développement durable. Comme le suggèrent les
repères historiques, le niveau de l'ONU a joué un rôle
capital dans le modelage officiel, institutionnel, de la figure du
développement durable. En 1984, l'AG de l'ONU donne mandat à une
commission d'experts, dénommée Commission Mondiale pour
l'Environnement et le Développement (CMED), de proposer des lignes
directrices pour un projet de développement mondial capable de
protéger l'environnement mais aussi de remplir les autres missions
incluses dans l'objectif de développement urbain durable.
Nous revenons donc à une seconde hypothèse, la
rénovation d'un tissu urbain passe par le regroupement des fonctions
urbaines dans un procédé de zonage, comprenant le travail, la
circulation, le divertissement et le logement. Le logement et le travail
nécessitant plus d'espaces bâtis que libres, nous allons
présenter un autre aspect la rénovation urbaine, les espaces
libres végétalisés ou pas. Notons déjà que
la végétation urbaine joue un rôle très important
dans la rénovation d'un tissu urbain, car elle est souvent la
résultante d'une opération de revitalisation des anciennes
friches industrielles. Nous avons proposé l'aménagement d'une
place publique végétalisée sur notre site, et afin d'en
vérifier la pertinence à cet endroit, nous nous sommes
appuyés sur l'article de Paul L. Nichols qui traite des
aspects sociaux de la foresterie urbaine.
Son texte se présente comme une réflexion
intéressante sur les rapports entre les projets de revitalisation des
anciennes friches industrielles (brownfields
redevelopment) et la foresterie urbaine. L'auteur examine plus
spécifiquement les efforts entrepris par la Société de
revitalisation du secteur riverain de Toronto pour restaurer et revitaliser les
West Don Lands à Toronto, en centrant
l'analyse sur le rôle que la foresterie urbaine peut jouer sur la
création de liens
23 Environnement Urbain, Volume 3, 2009
24 1987 : Rapport "Brundtland" (CMED) D'autres
documents et liens à ce sujet se trouvent sur le site
www.ulb.ac.be/igeat/cedd,
ainsi que dans le livre E. Zaccaï, Le développement
durable. Dynamique et constitution d'un projet, Peter Lang,
Berne-Bruxelles, 2002.
physiques et sociaux. L'article met l'emphase sur les
bénéfices sociaux des forêts urbaines en favorisant les
interactions sociales et la cohésion des communautés. A
côté de cette réflexion, nous avons aussi consulté
l'article de Tanya Markvart, qui discute du rôle que la
théorie politique verte et radicale pourrait jouer en ce qui a trait aux
processus décisionnels en matière d'aménagement du
territoire dans une perspective de développement durable.
Pour ce faire, elle dégage d'abord une série de
critères génériques à partir d'une revue critique
des travaux de Dobson (2000) portant sur l'écologisme. Ces
critères génériques sont ensuite confrontés aux
principaux critères de durabilité développés par
Gibson et al. (2005) pour inscrire la pratique de l'évaluation
environnementale dans une perspective de développement durable. Cette
grille d'analyse est finalement appliquée à l'étude du cas
de la Moraine de Waterloo, à Waterloo (Ontario, Canada), ce qui permet
à l'auteure de conclure que l'écolo-gisme, en raison de son
orientation sur les aspects non-humain, limite ses habilités à
prendre en compte les facteurs politiques et socio-économiques en
matière d'aménagement du territoire. Selon elle,
l'écologisme ne prend pas suffisamment en compte les critères de
durabilité tels que proposés par Gibson et al. (2005), dont les
disparités entre les riches et les pauvres, les
générations futures, les processus décisionnels
participatifs, les principes de précaution et d'adapta-tion, etc.
Suite à cette analyse des courants de pensées
sur la rénovation urbaine, particulièrement sur les espaces
libres en milieu urbain, nous pouvons retenir que les auteurs cités
ci-dessus proposent des solutions intéressantes, mais pas totalement
applicables dans notre contexte car nécessitant une contextualisation
optimale dans le cas actuel, la ville de Nkongsamba.
Certes cette ville présente une situation alarmante en
termes d'espaces végétalisés, mais faudrait-il encore que
les populations y trouvent leur compte et en profitent pour accroitre la
socialisation. Nous pouvons donc entrevoir une rénovation du quartier de
la gare, passant par la proposition d'un espace de divertissement (place
publique) ceinturé de plants de bambou, en dépit du fait que
toute les constructions dorénavant présentent sur le site font
l'éloge de ce matériau novateur.
B) ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU DANS LE MONDE ET
EN AFRIQUE
Page | 53
? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU A
L'INTERNATIONAL
Page | 54
Le bambou pousse principalement dans les zones chaudes et
humides d'Asie, d'Amérique, d'Afrique et d'Océanie. Il peut aussi
pousser dans les zones tempérées, comme en Europe ou il a
été importé, voire dans des zones froides et à des
altitudes très élevées, comme en Equateur ou dans
l'Himalaya (jusqu'à 4 000 mètres d'altitude et a une
température atteignant -25 °C l'hiver). Certaines espèces
supportent de fortes sècheresses, d'autres encore les inondations et
quelques-unes résistent même au gel. La plupart des bambous
récoltes pour être commercialisés proviennent de
forêts naturelles, même si les plantations ont beaucoup progresse
durant ces dernières années25. On estime au niveau
mondial, que les forêts naturelles représentent plus de 75 % des
forets de bambou. En Asie, environ 30 % de la surface de bambou est
plantée. Durant les quinze dernières années, la surface de
bambou a augmenté de 10 % dans cette partie du monde, principalement du
fait des plantations à grande échelle en Chine et, dans une
moindre mesure, en Inde (25 % de la surface de bambou y est plantée,
soit près de trois millions d' hectares).
Hans Friedrich, directeur de l'Organisation
internationale du bambou et du rotin à Beijing en Chine explique comment
le bambou peut aider à fournir aux pays en développement des
infrastructures à faible émission de carbone. Parfois, la
meilleure technologie n'est pas une technologie du tout. Le bambou, plante
herbacée à croissance rapide, commune à l'Afrique,
à l'Asie et à l'Amérique du Sud est un matériau
naturel, renouvelable et à faible teneur en carbone, doté d'une
résistance à la traction de l'acier et d'un énorme
potentiel pour une infrastructure écologique. Au fur et à mesure
que des solutions évolutives se présentent, le bambou est une
solution oubliée. Il y a plus de 30 millions d'hectares de bambous dans
le monde. C'est une plante capable de restaurer les terres
dégradées, considérée comme source vitale de
revenus pour des millions de personnes dans le monde entier. Et lors du Forum
sur la coopération sino-africaine, qui s'est tenu à Pékin
cette année, tous les chefs d'État se sont mis d'accord sur un
plan d'action qui mentionne la nécessité d'un «
développement innovant des industries du bambou et du rotin », en
citant son potentiel pour la réduction de la pauvreté et une
croissance économique durable.
Comme dit si bien Sébastien FONLUPT :
« Le bambou, matériau écologique présent
sur la majorité du globe, à des milliers d'applications qui
permettent à des milliards de personnes
25 Guide pratique, Transformation du bambou, Patrice
Lamballe et Aurélie Vogel, Editions du Gret, p.15
Page | 55
de subsister. Dans le domaine de la construction, son
utilisation est favorisée par ses excellentes qualités
structurelles et la question grandissante du développement durable.
»
En Occident, le bambou a encore du mal à s'imposer face
aux matériaux de construction habituels que sont l'acier, le
béton et le bois. Un fossé subsiste entre les savoir-faire locaux
(au Vietnam ou en Chine, par exemple) et les connaissances
internationales.26
En Chine, le bambou est utilisé pour
construire des tuyaux d'évacuation des eaux pluviales, des poteaux
électriques, des lampadaires, des pales d'éoliennes et des
éléments extérieurs résistants aux chocs pour les
wagons de trains, ce qui a incité The Economist à
prédire l'an dernier que le secteur chinois du bambou est «
sur le point de se relever ». Avec une résistance
à la traction supérieure à celle de l'acier doux et une
capacité de résistance à la compression deux fois
supérieure à celle du béton, les produits en bambou
peuvent fournir une alternative à faible teneur en carbone, voire
négative, aux matériaux comme le PVC, le béton, le
plastique et l'acier.27
Au Vietnam, la surface de bambou au Vietnam
se partage entre 850 000 ha de forêts pures et 600 000 ha de forêts
mixtes. Elle totalise 1,45 millions d'hectares, soit près de 4 % de la
superficie du pays et 11 % de la surface forestière. Sur ce total, les
surfaces plantées représentent près de 150 000 ha, et
l'espèce Luông est majoritaire (près de 100 000 ha). Le
reste correspond aux forêts naturelles de bambou. Dixième pays au
monde pour sa superficie en bambou, le Vietnam serait le deuxième pays
pour sa biodiversité en bambou, avant le Brésil et l'Inde. On y
dénombre une trentaine de genres et le nombre d'espèces varie
selon les sources - de 69 naturellement présentes dans le pays à
140-150 au total. Quatorze espèces sont endémiques et une
quinzaine fait déjà l'objet d'un réel intérêt
commercial.
En 2005, le marché mondial du bambou (comprenant
marches domestiques et exportations et incluant le plus souvent bambou et
rotin) était estime à 7 milliards de dollars américains
(USD). Il atteint 12 milliards en 2009, puis 15 milliards en 2012. C'est un
marché significatif
en forte augmentation, même s'il est loin d'atteindre le
marché du bois qui dépasse en 2012 les 500 milliards de dollars.
La Chine y occuperait une place prépondérante : entre 75 et 80 %
du total en valeur du marché mondial, soit 10,5 milliards de dollars en
2009, et plus de 50 % des exportations. Les chiffres des exportations ne
donnent toutefois pas une image suffisante de l'activité. Ainsi, en
Chine, environ 85 % des produits du bambou sont commercialises sur
26 Rapport de semaine d'ouverture Introduction aux
matériaux Ecole nationale des ponts et chaussées 2008/2009
27
https://www.build-green.fr/le-bambou-un-materiau-biosource-en-devenir-pour-leco-construction/
Page | 56
le marché domestique. En Inde également, les
exportations sont très limitées par rapport aux échanges
entre les régions et les différents Etats du pays. Pour 2010,
toujours au sujet des exportations de produits manufactures, les chiffres du
réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR) donnent la
structure suivante : produits lamines, formes, industriels (19 %), pousses en
conserves (18 %), paniers (16 %), meubles en bambou et rotin (13 %), nattes et
stores (10 %). Hormis pour les meubles en bambou et en rotin, qui viennent
principalement d' Indonésie, les quatre autres produits sont exportes
pour 85 à 90 % du total par les Chinois. Les produits bruts, non
finalises, ne représentent que 5 %.
? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU EN
AFRIQUE
La sous-exploitation est la cause du manque de reconnaissance
de la valeur du bambou. Par exemple, sur le continent africain, pas moins de 36
pays ont des forêts naturelles de bambou totalisant une zone de 1,5
million d'hectares, dont la plupart sont, toutefois, négligées et
absolument pas développées. Sans compter le manque de
financement, ces pays ne disposent pas de politiques ou de plans nationaux sur
l'utilisation des ressources en bambou pour démarrer et coordonner le
développement entre les secteurs publics et privés. Les
agriculteurs doivent également recevoir la formation requise et
assimiler des capacités de construction. Il est donc impossible de
créer une chaîne de valeur sur le marché à partir
des agriculteurs.28
L'INBAR est une organisation intergouvernementale qui se
consacre à l'amélioration des avantages que peuvent apporter le
bambou et le rotin, aux niveaux social, économique et environnemental,
aux producteurs et aux utilisateurs, tout en maintenant une base de ressources
durables en appuyant la recherche et le développement novateurs. Son
secrétariat est basé à Beijing en Chine et des bureaux
régionaux ouverts en Équateur, en Inde, au Ghana et en
Éthiopie. Pour le moment, dix-huit pays africains où le bambou
pousse naturellement le Bénin, le Burundi, le Cameroun,
l'Érythrée, l'Éthiopie, le Ghana, le Libéria, le
Kenya, le Malawi, Madagascar, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le
Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et l'Ouganda sont
membres de l'INBAR. L'organisation leur fournit des informations sur le
transfert technologique, le renforcement des capacités et
l'établissement de politiques aux
28 Les forêts de bambou à la pointe de
l'innovation / French.china.org.cn/ 09. 05. 2018 (
french.china.org.cn/china/txt/2018-05/09/content_51189394.htm)
Page | 57
fins de la culture de cette plante. D'autres pays, comme
l'Angola, le Gabon et la Zambie, devraient prochainement rejoindre
l'organisation.29
En R.D.C (République démocratique du
Congo), Le président directeur général du Fond
national de développement du Congo (FNDC) Huo Kouyin a affirmé le
8 janvier à Brazzaville que le bambou sera bientôt
industrialisé pour devenir un pilier de l'économie verte du
Congo. « Nous prévoyons de mettre en place un Fonds industriel des
bambous en vue de promouvoir la planification et le développement de
l'industrie du bambou en un développement rapide. Nous mettrons
également en place l'institut de recherche en économie des
ressources en bambou »30. Aussi, Rosalie Matondo a
expliqué que le bambou s'utilisait en construction, à
l'écha-faudage, il servait de toit, de mur, de parquet, de chaise, de
banc, de lit, de clôture, de ponts, de canalisation d'eau, de
gouttière pour la collecte d'eau de pluie et qu'il s'utilisait en guise
de corde pour prendre de l'eau dans un puits .Il est également
comestible sous forme de pousses, de boissons, de médicaments et
contribue à la fabrication des ustensiles de cuisine des briquettes de
charbon pour lutter contre la dégradation des ressources
ligneuses.31
Au RWANDA, le ministère rwandais de
l'Environnement a signé un accord avec China Bamboo Aid
Project pour l'importation et la culture de plusieurs
variétés de bambou au Rwanda. Ces plantes serviront à
fabriquer du papier, des emballages et serviront aussi de légumes . Le
ministère de l'Environnement, par le biais de l'Office rwandais des eaux
et forêts, a conclu un accord avec China Bamboo Aid
Project, une agence chinoise de promotion du bambou. Le Rwanda
met les bouchées doubles pour faire aboutir son projet. Une
pépinière de bambous a déjà vu le jour dans la
ville de Kigali et au Centre national des semences d'arbres, situé au
coeur de la forêt de l'Arboretum, dans le district de Huye au sud du
Rwanda. Une autre est en cours de construction dans le district de Rwamagana,
à l'est du pays. L'Office rwandais des eaux et forêts
s'apprête également à construire une nouvelle
pépinière dans la capitale rwandaise. De plus, une
première plantation de 3 hectares de bambou a été
lancée dans le district de Nyaruguru, au sud du Rwanda. Les jeunes
pousses issues des pépinières seront également
plantées le long des cours d'eau pour protéger les berges. Pour
le moment les 3 hectares de bambous cultivés dans le district de
Nyaruguru sont en phase test. Mais d'ici 6 mois, selon les autorités
rwandaises, l'ensemble des pépinières auront déjà
produit 1 500 jeunes plantes. Il faudra alors
29
https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2016/le-bambou-ressource-inexploitée
30
www.vox.cg; le 11 janvier 2020
31
vegetal-e.com/fr/actu_4829/rep-democratique-du-congo-le-congo-ratifie-un-protocole-pour-valoriser-le-bam-bou.html
Page | 58
créer au moins 300 hectares de plantation au cours de
l'exercice 2019/2020. Ce projet sera confronté à un défi
majeur : le manque de terrain. Car la superficie du Rwanda n'est que de 26 338
km2, une superficie comparable à Israël, Djibouti ou
Haiti.
Quoi qu'il en soit, les bambous produits seront
destinés à divers usages. « Nous avons environ cinq grandes
espèces de bambous, dont certaines sont comestibles comme des
légumes (en salade) quand elles sont encore jeunes et peuvent aussi
être transformées en d'autres produits alimentaires, grâce
à une technologie déjà utilisée en Chine. Les
autres sont destinés à la production de tuiles, de papiers
d'emballage et de papiers hygiéniques », explique Augustin
Mihigo32.
Pour ce qui est de la consommation du bambou comme salade, on
verra si les Rwandais s'y habituent... Concernant la fabrication d'emballages
et de papier, les autorités rwandaises sont à la recherche d'une
entreprise qui assurera la transformation du bambou. « Nous n'avons pas
encore assez de bambous, mais nous avons terminé l'étude de
faisabilité de l'usine pour laquelle nous recherchons un investisseur
avec qui travailler. Nous commencerons par une petite usine modèle qui
peut traiter les bambous produits sur 500 hectares. Mais nous aurons besoin
d'au moins 5 000 hectares pour alimenter une grande usine », explique
Augustin Mihigo.
Les gouvernements africains doivent aussi contribuer à
développer les compétences des agriculteurs en matière de
culture et d'entretien des bambous, fournir des semences et organiser des
partenariats avec le secteur privé afin de transformer cette
matière première et accroître sa valeur ajoutée.
? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU AU
CAMEROUN
Lors de la conférence sur le bambou face aux
défis de la séquestration du carbone, de la restauration des
paysages et de la création d'emplois du 11 au 12 Aout 2016, il est
apparu un outillage très bien élaboré par SIME SIOHDJE
Christian33. Dans un document produit par ce dernier, il en ressort
l'état de la sylviculture du bambou au Cameroun ainsi que tous les
paramètres et facteurs à considérer dans
l'implémentation de ce nouveau matériau dans la construction
à l'heure actuelle.
Au Cameroun, les principales espèces de bambou
retrouvées sont :
32 Spécialiste de la production de bambou et de
produits forestiers non ligneux à l'Office rwandais des eaux et
forêts.
33 Chef d'antenne Régionale ANAFOR, Savane
Humide
Page | 59
- Le Bambusa Vulgaris (espèce
dominante appartenant à la forêt dense et à la zone
cô-
tière) localisé au Centre, Sud, Est, Littoral et
Sud-ouest du Cameroun.
- L'Oxytenanthéra Abyssinica
(espèce dominante appartenant à la savane humide)
loca-
lisé à l'Ouest et au Nord-ouest du Cameroun.
- Le Yushania Alpina, anciennement
appelée Arundinaria Alpina.
- Le Bambusa Vitata
- L'Ochlandra Travancorica
- Le Puelia Atractocarpa
- L'Oreobambos Buchwaldii
La majorité des forets de bambou de chine au Cameroun
sont à l'état sauvage et quelques vielles plantations
expérimentales existent dans la région du Sud-Ouest et
près d'Edéa. Pour parvenir à une rénovation urbaine
efficace du quartier de la gare de Nkongsamba, il serait primordial de
connaitre les diverses espèces présentes sur le territoire, puis
dans la sous-région et enfin sur le continent. Tout ceci dans une
logique de vérifier l'hypothèse de transplantation du
matériau au Cameroun et à Nkongsamba précisément.
Le tableau qui suit est un rapport de recherches effectuées par l'ANAFOR
au Cameroun, et il en ressort que le bambou est présent dans plusieurs
localité sur toute l'étendue du pays mais aussi dans la
sous-région de l'Afrique centrale et la notoriété ou forte
présence du matériau dépend de certaines zones
spécifiques.
Figure 14: Répartition des espèces de
bambou au Cameroun, Source : ANAFOR
Page | 60
Après la signature d'un mémorandum d'entente en
2013 avec l'Organisation internationale sur le bambou et le rotin (INBAR), le
Cameroun a effectué un nouveau pas pour promouvoir le
développement de cette ressource naturelle dans le pays.
Figure 15: Régénération du
bambou au Cameroun, Source : ANAFOR
En effet, en vertu de l'accord de siège signé
à Pékin en Chine, en marge du troisième Forum sur la
coopération sino-africaine qui s'est achevé le mardi 4 septembre
2018, l'INBAR va installer son bureau régional Afrique centrale à
Yaoundé, la capitale camerounaise. L'accord entre les deux parties a
été signé par le ministre camerounais des Relations
extérieures, Lejeune Mbella Mbella, et le directeur
général de l'INBAR, Dr Hans Friedrich. De quoi annoncer de
nouvelles perspectives de développement pour la quoi annoncer de
nouvelles perspectives de développement pour la filière bambou et
rotin au Cameroun, dont nombre d'acteurs demeurent dans le secteur informel.
L'INBAR se consacrera notamment à la formation des acteurs, à la
recherche et aux investissements. Pour booster le secteur, le gouvernement
camerounais devrait lancer bientôt deux projets sur l'amélioration
des chaînes de valeurs du bambou et de son utilisation dans la
restauration des sols. Et ce, avec l'aide du Global environnement
facility et le Fond international de
développement agricole.
Le commerce mondial du bambou et du rotin rapporterait plus de
11.300 milliards de francs CFA, avec plus de 200 produits dérivés
dans des domaines variés. Une manne dont voudrait profiter le Cameroun,
pays dont la chaîne de valeur du bambou et du rotin (de la forêt au
traitement primaire puis à la transformation) a le potentiel de
créer de nouveaux emplois, notamment pour les populations
défavorisées en zone rurale. Mais son potentiel reste peu
exploité, à cause notamment du manque d'informations et de
volonté politique.34
34 Le 360 Afrique, Cameroun: cap sur le
développement de l'industrie du bambou et du rotin, 12 mars 2020
Page | 61
Dans cette partie de notre travail, il était question
de présenter notre revue de la littérature, en expliquant les
différents points de vue des auteurs ayant travaillé sur le
bambou, la rénovation urbaine et le développement durable, dans
la logique de comparer de manière analytique notre objectif aux leurs.
Il en ressort suite à une discussion scientifique, qu'à bien des
égards, notre approche de valorisation du bambou comme matériau
écologique et novateur a déjà été
développé sous divers angles, mais avec quelques zones qui
restent à explorer. D'autre part, le développement d'un tissu
urbain peut effectivement se faire via le bambou, à cause de son
économie circulaire. Eduquer les populations cibles, vulgariser
l'utilisation de ce matériau nouveau, favoriser la formation des
techniciens et professionnels du bambou (construction, médecine,
agro-alimentaire, sylviculture, etc.), tels sont les paramètres à
prendre en compte dans la procédure de valorisation de l'industrie du
bambou au Cameroun.
Afin de mener à bien notre travail de recherche, le
premier chapitre nous a permis de limiter notre champ d'investigation, par une
analyse et explication de quelques concepts et oeuvres littéraires qui
nous ont guidés durant notre démarche. En premier lieu, nous
avons étudié les concepts proches de l'architecture et de
l'urbanisme, ensuite les rapports de causalité existants entre
éléments de la ville et l'architecture, enfin nous avons pu
procéder à la confrontation de différents points de vue et
opinions de quelques auteurs qui ont fait des recherches dans ce sens. Ceci
nous a permis de mieux appréhender les différents atouts et
contraintes du bambou, afin d'optimiser son utilisation dans la
réalisation de notre projet de rénovation urbaine.
Page | 62
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, PRESENTATION
DE LA
VILLE ET DU SITE DU PROJET
La méthodologie que nous avons utilisée pour
notre mémoire de fin d'études, est celle qui se prête
à la recherche en sciences sociales, associée aux principaux
objectifs de notre projet architectural et urbain. Il s'agit donc d'une
approche qui tend à élargir le champ de notre investigation. Afin
de traiter notre sujet au mieux, nous avons opté pour plusieurs
démarches dans la collecte des données. Pour avoir une vue
globale de la question de rénovation urbaine appliquée à
la ville de Nkongsamba, nous avons parcouru la littérature,
exploité les travaux effectués au Cameroun et partout dans le
monde, nous nous sommes servi des entretiens auprès des responsables
administratifs et du questionnaire traitant des enjeux de notre recherche,
soumis à un échantillon de la population de Nkongsamba.
I- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PLAN DE TRAVAIL
Dans cette partie, il sera question pour nous de
présenter premièrement, le champ spatio-temporel de notre
étude, puis le mode de collecte des données pour lequel nous
avons opté, et enfin le plan de travail résultant d'une analyse
méticuleuse de ces données collectées.
1- Délimitation spatio-temporelle du
sujet
Nkongsamba est une ville du Cameroun. Située à
145 kilomètres de Douala et à 370 kilomètres de
Yaoundé soit 6 heures de route, Nkongsamba était un grand centre
agricole avec la culture et la commercialisation du café comme
activités principales. Blotties dans une cuvette triangulaire et
délimitée par des monts fascinants qui sont des cratères
volcaniques déchiquetés : MANENGOUBA avec 2 400 mètres,
NLONAKO et KOUPE, où, aux dires des villageois, habitent les dieux
protecteurs de la région35.
S'inscrivant au patrimoine national du Cameroun, Nkongsamba se
présente comme étant les vestiges d'une ville très
prospère par le passé, tant par ses anciennes sources de revenus
et pas des moindres, que par son étreinte touristique non
négligeable. De par son aspect actuel, cette ville qui autrefois faisait
pâlir de jalousie le reste du Cameroun, se trouve reléguée
au titre de ville morte, tant par ses activités qui vont
décroissant que par son paysage abandonné à son propre
sort. Les populations s'y trouvant ainsi que les activités s'y
déroulant, présentant sans
35 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic,
Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013.
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cesse ce caractère morbide, car manquant
d'infrastructures de divertissement et d'épanouisse-ment, tant ludiques
que novateurs, se laissent sombrer dans la dépravation des moeurs
ancestrales et la perte lente mais certaine de l'espoir animant d'antan cette
ville. Nous avons malencontreusement rencontré des difficultés
notoires lors des manifestations et évènements d'am-pleur, dues
au manque de places publiques, l'expansion caractérisée de la
végétation forestière, 0dans ladite ville, ainsi que
l'abandon des points stratégiques telle que la majestueuse gare
ferroviaire qui se trouve abandonnée et désaffectée.
D'où la proposition de notre concept, l'amé-nagement de la place
centrale de Nkongsamba pour une revitalisation de cet espace urbain via des
moyens architecturaux.
2- Collecte et Traitement des données
Dans l'optique et la logique de mener à bien notre
travail, nous avons eu recours à une collecte de données
bilatérale, dans la mesure où nous pouvons regrouper les
informations recueillies et obtenues en deux grands ensembles. D'abord, nous
avons des données primaires, iconographiques et statistiques
résultant de divers entretiens et interviews effectuées
auprès de la population de Nkongsamba, ainsi que des personnes
ressources. Ensuite, nous nous sommes déployés avec des
téléphones portables et appareils photographiques afin de
compléter les données iconographiques. Puis nous avons
élaboré des questionnaires, afin de recueillir certaines
informations liées à l'appréciation et perception de la
population, de certaines notions qui leur étaient soumises, grâce
à un sondage d'opinion effectué au sein du tissu urbain qui nous
intéresse lors de cette recherche.
En ce qui concerne les données secondaires
utilisées, elles sont de diverses origines, et sont aussi
constituées de données iconographiques, statistiques et
littéraires. Afin de les obtenir, nous avons principalement
consulté des documents de certaines administrations, des livres, des
mémoires, des articles, des rapports de conférences, des
vidéos et interviews traitant de l'archi-tecture, de l'urbanisme, du
bambou, du développement durable et de la revitalisation urbaine. Ainsi,
par le biais de cet outil informatique qu'est internet, nous avons pu avoir
accès à une panoplie d'informations, qui nous ont aidés
à compléter nos analyses durant toute la période de
rédaction.
Pour ce qui est du traitement de ces données
collectées, nous avons sélectionné les informations
utiles, et en rapport avec notre contexte, après avoir parcouru la
littérature à notre disposition. Grace à quelques
ouvrages, nous avons pu comprendre ce qu'est réellement le
développement durable, l'éco-architecture, le bambou structurel
et la revitalisation urbaine. Nous
Page | 64
avons aussi compris comment faire une évaluation des
besoins de la population, à partir des principes urbanistiques,
associés aux fonctions de la ville. Les problèmes de
développement des milieux urbains, résultant d'un manque de
vitalité (soit à cause de l'économie, les infrastructures,
le réchauffement climatique, etc.), ont été notre fil
conducteur tout au long de notre démarche. Avec des outils statistiques,
nous avons pu étudier et évaluer certains problèmes
urbains, et les besoins de la population en types d'équipements de
divertissement et de socialisation surtout.
Nous avons aussi parcouru la littérature afin de mieux
comprendre la bonne manière d'aborder un projet d'aménagement
urbain, puis nous avons ressorti quelques principes théoriques et de
contextualisation. Ayant présenté et analysé des cas
nationaux et internationaux, nous avons proposé un projet
répondant aux exigences écologiques et urbanistiques actuelles,
axé sur le développement durable, mais étant aussi
adapté au contexte local.
3- Analyse des données et Annonce du
plan
L'analyse des données relatives à notre travail
de recherche est essentiellement basée sur un traitement manuel et
numérique des informations. Nous avons utilisés des documents
physiques et numériques, dans notre littérature. Aussi, pour le
traitement des données statistiques issues du sondage effectué,
des calculs ont été réalisés puis les
résultats ont été interprétés dans un bref
résumé dans la partie préparée à cet effet.
Pour le traitement du texte, des tableaux et organigrammes nous avons
employé les logiciels Word, Excel et Publisher du pack Microsoft 2015.
Une partie des représentations graphiques de notre projet est
composée de croquis manuels, esquisses faites à main levée
puis numérisées. Les logiciels Google Maps et Google Earth nous
ont aussi permis d'entrer en possession d'informations importantes sur la ville
de Nkong-samba et notre site d'étude. Les plans ont été
réalisés avec des logiciels de Dessin assisté par
Ordinateur (DAO), via les logiciels AutoCAD 2016 et ArchiCAD 22. Les
façades et vues axonométriques ont été
réalisées grâce aux logiciels Sketch up, Twinmotion 19,
3DSmax, et Revit Architecture.
Pour ce qui est de notre plan de travail, la première
partie est dédiée au contexte théorique et empirique de
l'éco-architecture, la revitalisation urbaine, le développement
durable et une analyse du paysage urbain de la ville de Nkongsamba. La
deuxième partie est consacrée à une sensibilisation
à l'architecture de bambou, passant par la présentation du
matériau bambou, ses caractéristiques, typologies et
variétés ainsi que ses prouesses. On y retrouve aussi une
étude
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de quelques cas nationaux, africains et internationaux, des
maisons d'habitation aux équipements urbains, de socialisation, de
divertissement et générateurs de revenus. Enfin, nous
présenterons notre projet d'architecture, relié à un
aménagement de l'espace ou du tissu urbain, respectant les normes
bioclimatiques, écologiques et de développement durable.
II- PRESENTATION DE NKONGSAMBA ET DU SITE DU PROJET
Ayant déjà présenté la
méthodologie de notre recherche et la plan de notre travail, nous nous
attarderons dans cette partie sur la présentation et analyse de notre
site d'étude, entendu comme la ville de Nkongsamba en
général, et le site de l'ancienne gare ferroviaire en
particulier. Il sera question de faire un bref exposé sur la ville,
passant par son historique, son aspect institutionnel et son contexte
géographique. Ensuite, nous reviendrons sur le site de la gare, lieu de
mémoire que nous voulons rénover, en montrant les limites et
encombres à son développement que nous aurons eu à
relever.
1- Présentation et Analyse du paysage urbain de la
ville de NKONGSAMBA a) Contexte historique et géographique
Géographie
Accrochée sur les flancs du mont Manengouba (2396m)
à l'Ouest, et prenant son appui dans les piémonts du mont Nlonako
(1822m), la ville de Nkongsamba se trouve sur la charnière entre la
plaine côtière au Sud et les Hauts plateaux de l'Ouest. Ses
coordonnées géographiques indiquent qu'elle se déploie
entre le 4°54' et le 5°10' de latitude Nord, et entre le 9°30'
et le 10° de longitude Est. Cette situation lui confère un climat
doux avec des températures oscillant entre et 23°C. Les
écarts thermiques sont relativement faibles : entre 3°C et
4°C. Les pluies sont abondantes et couvre 9 mois dans l'année. La
ville de Nkongsamba est située à près de 140 km de Douala
la capitale économique du Cameroun, à près de 440 km de
Yaoundé la capitale politique à laquelle il est relié par
un axe routier bitumé, à 240 km de Bafoussam chef-lieu de la
Région de l'Ouest. Sa situation lui confère beaucoup plus le
rôle de ville relais que de carrefour pour toute personne souhaitant
partir de Douala vers les Régions de l'Ouest et du Nord-Ouest et
réciproquement.
Le visiteur qui arrive pour la première fois à
Nkongsamba est d'abord frappé par le chaos de son site d'implantation.
En effet, le relief de la ville est assez tourmenté, incliné du
Nord
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au Sud, d'ouest en Est, du mont Manengouba vers le mont
Nlonako. Il est fortement raviné par de nombreuses dépressions et
autres cours d'eau sur le flanc du mont Manengouba. C'est d'ailleurs l'une de
ces dépressions au creux de laquelle coule en cascade le cours d'eau
Essoua, qui semble avoir barré la progression de la ligne de chemin de
fer dit du Nord dont l'un des objectifs était d'atteindre le poste
administratif de Barré au Nord.
Rien, absolument rien ne permettait d'imaginer la localisation
d'une ville à Nkongsamba. Elle ne doit sa création qu'au terminus
de la voie ferrée Douala-Nkongsamba. Cette position a également
été renforcée par sa situation comme chef-lieu
administratif au milieu d'un vaste territoire de près de 360 km2 et
fortement agricole. Sa position de terminus de la voie ferrée lui a
permis pendant des décennies de jouer à la fois le rôle
d'un centre convergent des matières premières et celui d'un
centre divergent des produits manufacturés.
Aujourd'hui, Nkongsamba ne joue plus pleinement ces
rôles. Le train ne siffle plus. Les usines de café ne tournent
plus plein régime. Et on a de la peine à croire qu'elle fût
naguère la « troisième ville » économique du
Cameroun.
Histoire
Les documents relatifs à l'histoire de la ville de
Nkongsamba sont rares. Les avis parfois sont divergents pour un même
sujet et d'un autochtone à l'autre. Pour exposer brièvement cette
histoire, on peut la répartir en quatre périodes. Depuis le
18ème siècle, le territoire est occupé par les descendants
du peuple BAKOUNDOU, les NGOH et NSONGO. Ce sont les cousins des Douala. Ils
« partagent la même cosmogonie ou la même culture : la
croyance aux esprits de l'eau et la composition clanique des villages...
». A la fin du 19ème siècle, ils forment déjà
un effectif significatif.
Et quand les colons allemands BECKE, ESCH et HASSER-SCHLISSER
arrivent dans la localité en 1894, le territoire est déjà
occupé par 200 habitants organisés en sept (7) villages que sont
: EBOUM, EKEL, DOGMOA, EDJOMOA, EKANGTE, BARRES-SOUMTOU, POOLA. Il semble que
c'est de là que vient le nom « Nkongsamba ». En effet, pour
dire aux Allemands dans quelle localité ils se trouvent, les
indigènes n'avaient trouvé que l'expression « NKONGSAMBA
» pour signifier la localité de sept clans/villages : «
NKONG » en langue locale veut dire « clan », et
SAMBA veut dire « sept » : NKONG-SAMBA
vient ainsi de naître.
b) Contexte institutionnel
Malgré son déclin économique fulgurant,
la ville a connu un parcours institutionnel riche et varié en
mouvements. Puisque pour boucler la longue liste des mutations
institutionnelles antérieures, elle est érigée en COMMUNE
URBAINE à REGIME SPECIAL en 1993, avec à sa tête un DELEGUE
de GOUVERNEMENT, puis en 2008 en COMMUNAUTE URBAINE à la faveur du
« Décret n° 2008/019 du 17 janvier 2008 portant
création de la Communauté urbaine de Nkongsamba ». Cette
communauté urbaine se structure de la manière suivante :
? Trois Communes d'arrondissement que sont : Nkongsamba 1er,
Nkongsamba 2ème, Nkongsamba 3ème.
? Vingt-deux (22) quartiers et six Villages répartis de
la manière suivante : (voir tableau)
|
Communes d'Arrondisse-Quartiers
ment
|
|
Villages
|
Nkongsamba 1er
|
EBOUM 1, EBOUMDJA, MOUAN MBO, MOUANDA, NLONKO'O, EDIP, EKEL KO'O,
EKEL MBENG, MBARESSOUMTOU STADE, BARESSOUMTOU CARRI7RE, et BARESSOUMTOU
MOSQEE
|
NGALMOA, ENI-OKI
|
Nkongsamba 2ème
|
DOGMOA MBENG, EDJOGMOA, EHALMOA, BONANGOH, SOSSO, EKANGTE
MBENG...
|
DOGMOA, EDIAKAP
|
Nkongsamba 3ème
|
EKOL MBENG,
MBARESSOUMTOU AVIATION,
MBARESSOUMTOU VILLAGE,
MBARESSOUMTOU RAIL, POOLA...
|
MBORIKO, NGWA
|
3 Arrondissements
|
22 quartiers
|
6 villages
|
Page | 67
Page | 68
La structure administrative a, à la tête, le
Préfet du Département du Moungo avec trois sous-préfets
dans chacun des Arrondissements. Tous les services déconcentrés
de l'Etat sont représentés. On relève aussi la
présence de plusieurs Chefferies traditionnelles. Cette nouvelle
organisation est mise en place pour accompagner le processus de
décentralisation en cours dans le pays.
A la tête de la Communauté urbaine siège
un Délégué de Gouvernement, tandis qu'à la
tête des Communes d'Arrondissement siègent les Maires
assistés d'un Conseil municipal formé de 25 Conseillers. Il faut
également rappeler que le Délégué du Gouvernement
est nommé par un décret du Président de la
République. Il est assisté dans ses attributions d'un Conseil
Municipal élu au suffrage universel. L'actuel Conseil compte une
quarantaine de membres.
c) Contexte urbain et urbanistique
Sur le plan urbain la ville de Nkongsamba porte bien les
cicatrices de son déclin économique : une voirie en terre
réduite à n'être plus que de simples réserves
d'emprises pour la plupart, des usines abandonnées, un tissu urbain
vétuste et anarchique qui prend par endroits des allures de bidonville,
un habitat extrêmement précaire et délabré et une
dégradation dangereuse de l'environnement urbain...On ne peut non plus
oublier l'aspect anarchique et spontané des nouvelles extensions
périphériques et surtout les occupations des zones impropres
(flans des collines, dépressions, criques, talwegs...) à
l'urbanisation.
Du point de vue urbanistique, c'est-à-dire ce qui a
trait aux documents de planification, Nkongsamba n'a pas été
implantée à partir d'un plan préalable sensé
orienter et coordonner son développement et les différentes
interventions des différents acteurs. Tout semble avoir
été fait à la hâte, au coup par coup, au grès
des opportunités foncières et suivant les urgences et exigences
du moment. Il faut dire que le souci des autorités en ces années
cinquante était surtout dominés par la volonté de pacifier
le territoire et non par celle d'organiser et maîtriser
l'urbanisation.
Entre temps Nkongsamba se développe en tâches
d'huile, sans grandes ambitions. Les petits lotissements publics ou
privés qui sont conçus ou réalisés ne
présentent aucun souci d'in-tégration ou de cohérence de
l'ensemble avec les zones ou quartiers proches ou limitrophes. Le plan
directeur d'urbanisme fait à la hâte en 1965 par le
Ministère des Travaux Publics n'y change rien. De ce plan il ne reste
plus qu'une vieille carte délabrée et muette. Le rapport
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justificatif et l'annexe règlementaire qui sont
sensés accompagner ce document sont introuvables : rien à
l'Hôtel de ville, rien à la Délégation
Départementale du Développement Urbain. On ne peut donc pas
instruire sereinement les actes d'urbanisme (permis de construire, certificat
d'urbanisme, permis d'implanter, certificat de conformité...) à
partir de cette carte. Et pourtant l'urbanisation se poursuit. Il s'en suit une
prolifération des occupations spontanées et anarchiques de
l'espace qui ne laisse plus personne indifférente aujourd'hui.
Actuellement, à la faveur de la reprise
économique dans le pays, le Gouvernement a de nouveau opté pour
la planification comme moyen réaliste de gestion et de maîtrise du
développement urbain. Cette option est clairement exprimée au
niveau du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi
(D.S.C.E.).
L'adoption en 2004 par l'Assemblée Nationale de la loi
N°2004/003 du 21 avril, 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun
s'inscrit parfaitement dans cette nouvelle volonté de l'Etat d'orienter
la gestion urbaine dans le sens de la décentralisation en cours. Cette
loi offre l'op-portunité d'élaboration d'une nouvelle
génération de documents de planification urbaine. Au MINDHU
désormais, on souhaite que tous les centres urbains soient dotés
d'un document de planification élaboré en concertation avec tous
les acteurs.
2- Présentation et Analyse du site du projet :
L'ancienne gare ferroviaire de Nkong-samba
a) Contexte écologique et environnemental 1. Les
déchets
"Déchet" : tout résidu
d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute
substance ou tout matériau produit ou, plus généralement,
tout bien meuble ou immeuble abandonné ou destiné à
l'abandon ;
"Elimination des déchets" :
l'ensemble des opérations comprenant la collecte, le transport, le
stockage et le traitement nécessaires à la
récupération des matériaux utiles ou de l'énergie,
à leur recyclage, ou tout dépôt ou rejet sur les endroits
appropriés de tout autre produit dans des conditions à
éviter les nuisances et la dégradation de l'environnement;
Page | 70
Du point de vue environnemental le déchet est
représenté comme une menace, un risque dès que l'on
envisage son contact, direct ou après traitement, avec l'environnement.
La diffusion des polluants dans le milieu s'accompagne souvent d'un risque
sanitaire. L'évaluation des nuisances associées aux
déchets et à leurs modes de gestion est un champ complexe de la
santé environnementale. Sur notre site d'étude, celui de
l'ancienne gare marchandise, les principaux types de déchets
retrouvés sont :
y' les ordures ménagères, les boues
résiduelles, les déchets d'espaces verts et les déchets en
provenance d'administrations et d'entreprises actuellement présentes sur
le site; y' les déchets de l'agriculture et de l'agroalimentaire ; 36
Les ordures ménagères de Nkongsamba comme dans
la plupart des autres villes du pays sont essentiellement constituées de
matières fermentescibles, pauvres en matériaux recyclages mais,
par contre très riche en végétaux. Dans la plupart des
familles, les enfants sont en charge de vider les poubelles. Ce qu'il faut
remarquer est que, dans la plupart des cas, ils n'arrivent pas dans les points
de collecte et déversent les ordures là où ils veulent et
comme ils peuvent.
Constitue également une préoccupation de nature
environnementale dans le quartier de la gare, la gestion de certains
déchets solides tels que les carcasses de voiture, abandonnées le
long de la voie publique, à l'intérieur du site du fait de la
présence de plusieurs ateliers de réparation d' automobiles, et
les déchets provenant des marchés spontanés sur le site
,ainsi que des usines à café. Or, les habitants de Nkongsamba
gagneraient à valoriser leurs déchets, car l'activité
(réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir
à partir des déchets des matériaux réutilisables ou
de l'énergie) présente plusieurs avantages notamment, la
protection de l'environnement et la promotion des activités
économiques (création des petites et moyennes entreprises, et
autres emplois).
A l'issue des entretiens, il y a lieu de retenir des
responsables communaux que les communes ne s'occupent que de la collecte des
déchets sur les grands axes de la ville. Quant au traitement des ordures
ménagères, une décharge a existé au quelque part
dans la ville, bien qu'elle soit déjà pleine. Actuellement, les
communes et la Délégation Départementale de
l'Environnement et de la Protection de la Nature oeuvrent ensemble pour la
création d'une nouvelle décharge dans la zone
périphérique de la ville.37
2. Les nuisances diverses
36 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic,
Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013.
37 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic,
Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013
"Nuisance" : l'ensemble des facteurs
d'origine technique ou sociale qui compromettent l'environnement et rendent la
vie malsaine ou pénible. De par son ampleur, le problème des
déchets a, nous semble-t-il, atteint le seuil de l'intolérable
dans la ville de Nkongsamba. Au-delà des nombreuses atteintes à
la santé publique et à l'environnement, l'invasion par les
déchets de l'ex 3ème ville du pays trahit en quelque sorte
l'idée que l'on se fait de la ville de Nkongsamba. Au titre des
nuisances, nous avons :
y' Nuisances olfactives
Elles sont fortement ressenties à proximité des
bars ou des débits de boissons, dans les couloirs du marché
principal et dans certaines artères de la ville où ont
élus domicile les déchets de toutes sortes. Les mêmes
gênes sont perçues dans les agences de voyages et
représentent un véritable danger pour les usagers et les
passants. Dans le quartier de la gare, à certains endroits, les latrines
sont d'un autre âge et offrent un parfum de dépouille d'animaux :
odeurs écoeurantes, milieu idéal à la reproduction des
vecteurs des maladies, non-respect des normes et de la qualité du
matériau utilisé et, prêts à céder sous le
poids de la durée. Les déchets, parfois brûlés
à l'air libre sont sources d'une importante pollution de l'air. Ils
attirent par ailleurs différents animaux, rats, mais aussi des animaux
d'élevage qui se nourrissent des ordures et peuvent ainsi être
vecteur de maladies pour les humains.
y' Nuisances visuelles
Il n'est pas étrange de trouver des tas d'ordures
à Nkongsamba. Même si le centre-ville fait des efforts pour ne pas
afficher cet aspect hideux de la ville, il n'y a qu'à faire un tour dans
les quartiers. Certains tas d'ordures rivalisent de hauteur avec les maisons en
étages. Peut aussi être perçues comme des gênes
environnementales visuelles, les nuages de poussières qui se
dégagent aux passages des automobiles en saison sèche. Durant les
mois sec, le problème des poussières est fortement ressenti. En
saison pluvieuse, ce sont les boues qui freinent considérablement les
déplacements, et donnent aux voiries des ondulations rougeâtres.
Pollution visuelle engendrée par le spectacle d'un paysage urbain
dominé par l'anarchie, la vétusté, le délabrement
des bâtisses, les matériaux de construction composites et
précaires, le spectacle des toitures en zinc rouillé, tel est
l'ensemble des nuisances visuelles observées sur notre site, et à
Nkongsamba en général.
Page | 71
3. Hydrologie et Pédologie
Page | 72
En milieu urbain, les problèmes environnementaux se
posent en termes de nuisances, de pollutions liées aux conditions de vie
des populations. Nous pouvons aussi constater d'autres encombres au
développement et à la salubrité de la ville. Il s'agit des
problèmes pédologiques et hydrologiques. De ce fait, sur le plan
hydrologique, nous constatons :
- Une Abondance des pluies avec des orages, surtout en Juin,
Juillet, septembre et octobre, entraînant une dégradation rapide
des chaussées en terre. On ne doit pas oublier que plus de 60% des
terrains sont sur de pentes supérieures à 10%...
- Les rivières sont polluées par les
déchets qui y sont déversés, notamment lors de la saison
des pluies ; or, elles sont largement utilisées dans la vie quotidienne
pour des usages domestiques, et bien autres. Elles servent aussi pour irriguer
des potagers, exploités au milieu des déchets, et
nécessaires à la `'stratégie de survie» des
populations.
Sur le plan pédologique, nous pouvons remarquer la
présence des très nombreux cailloux dans le sol, rendant
difficile les déplacements sur certaines voiries en terre et
l'enfouis-sement du réseau CamWater. D'où des dégâts
récurrents causés sur la tuyauterie qui est presqu'à fleur
du sol. On distingue de nombreux types des sols dont les plus
représentatifs sont
? Les sols volcaniques issus des irruptions du mont
Manengouba. Ces sols sont très riches en humus et offrent des conditions
optimales pour la culture des céréales.
? Les sols ferralitiques qui reposent en discordance
présentent plusieurs variantes des cultures de rente (Caféier,
cacaoyer, palmier à huile et autres)
? Les sols hydro morphes dans les bas-fonds et le long des
cours d'eau. Ils sont généralement des sols d'apport très
riches et favorables à la culture de légumes et
légumineuses, maraichage et raphias.
b) Contexte social et économique
La pyramide des âges de la population de Nkongsamba
présente une allure perturbée jusqu'aux alentours de 25 ans,
probablement à cause des effets des migrations internes des jeunes vers
le milieu urbain qui offre plus d'opportunités pour continuer les
études secondaires et supérieures ou pour rechercher un emploi
non agricole. Aux âges avancés, la pyramide des âges
s'effile rapidement. Dans son allure générale, la pyramide par
groupes d'âges est dissymétrique en faveur des femmes. L'âge
médian de la population urbaine est supérieur à celui
de
Page | 73
la population totale (18,0 ans). Il est de 19,1 ans soit 19,2 ans
pour les femmes et 19,0 ans pour les hommes.
Figure 16: Pyramide des âges,
Nkongsamba
Un ménage est un ensemble composé d'une ou de
plusieurs personnes apparentées ou non, vivant dans un ou plusieurs
logements de la même concession, prenant le plus souvent leurs repas en
commun et mettant en commun tout ou partie de leurs ressources pour subvenir
aux besoins courants ou vitaux. Ces personnes reconnaissent d'une seule
personne qui est le Chef de ménage. L'âge moyen des chefs de
ménages se situe entre quarante-cinq et cinquante ans. Du point de vue
des âges, les ménages sont presque également
répartis dans la ville. On rencontre un nombre significatif des chefs de
ménages de plus de 60 ans dans toutes les communes de Nkongsamba.
A Nkongsamba, une part importante des revenus des
ménages est dépensée dans la nourriture en
premier lieu, l'éducation des enfants en second et la
santé après. La part réservée à
l'épargne et à l'amélioration des conditions d'habitat est
assez dérisoire, soit respectivement 5% et 0,2%. Les dépenses
pour l'eau et l'électricité sont assez significatives (10%),
ainsi que la part réservée au loyer (15%). Les dépenses de
transports sont faibles.
En ce qui concerne le volet économique, nous pouvons
nous rendre compte que la ville de Nkongsamba, et particulièrement la
zone de l'ancienne gare ferroviaire, a été prospère et
tout part de l'époque colonial. Les colons ont constaté que la
région était une zone d'agriculture tropicale par excellence. La
zone a des sols extrêmement riches.
Page | 74
Au milieu des années 70 tout allait pour le mieux. Les
productions partaient vers Douala par camion et par train. Mais à partir
du milieu de la décennie 1980, la crise économique a
entrainé une baisse des cours qui a découragé tous les
acteurs de la filière agricole. Il y a eu beaucoup de départ. Ce
qui marque le début du déclin de la ville de Nkongsamba. Entre
1985 et 1994 par exemple, on assiste à la chute drastique des cours
mondiaux de café robusta. Principale culture d'exportation de la
localité et du pays. Le prix du kg de ce produit dégringole en
passant de 1000 FCFA en 1985 à 650 FCFA en 1987, puis à 350 FCFA
en 1990 et 300 FCFA en 1991....Cette situation a porté un coup dur
à l'économie locale. C'est surtout à partir de cette
période que l'évolution de la population a connu un point
d'inflexion, les taux de croissance devenant dès lors
décroissant. Les usines de café ont été
fermées, les expatriés sont partis, beaucoup d'exploitations
agricoles ont été abandonnées et comme nous l'avons dit
ci-dessus, la décadence démographique a été
brutale, la ville ayant perdu tout intérêt économique.
De nos jours, en dehors des activités administratives
et des services bancaires, toutes les activités
développées surtout en zone urbaine, sont des activités de
survie, qui ne donne aucune perspective de développement de la ville. En
comparaison à d'autres milieux urbains du pays, la situation sociale de
la ville de Nkongsamba est l'une des plus précaires, sinon la plus
difficile de toutes. La pauvreté a atteint une telle
sévérité et une telle profondeur que la ville se vide tous
les jours de sa population surtout les jeunes. Même si certaines
autorités de la ville notent une relative reprise ces trois
dernières années, les populations sont si pessimistes qu'elles
«estiment que même si Jésus lui-même
descendait sur terre il ne pourrait rien pour relancer l'écono-mie de la
ville ».Pour une vue synoptique des activités
économiques, notre analyse a été effectuée par
secteur de production (primaire, secondaire et tertiaire).
Le secteur primaire regroupe les
activités liées à l'exploitation de ressources naturelles
: agriculture, sylviculture, pêche et activités minières
(qui portent dans notre cadre d'étude sur l'exploitation
forestière, l'exploitation des carrières de sable et celle des
carrières de sable. Il occupe une place importante dans
l'économie et le développement social de la localité, du
fait qu'il absorbe une proportion significative de la population active,
même si depuis quelques années on observe une baisse progressive
de la production et de la productivité. Il noter d'em-blée que
les activités du secteur primaire ne sont développée par
les populations que pour leur survie et non pas pour eux un grand
intérêt économique ; à l'exception peut-être
de celles qui sont liées à l'exportation. L'agriculture est le
secteur qui emploie la plus grande partie de la population active aussi bien en
zone urbaine que périurbaine et rurale. Elle emploierait à
elle
Page | 75
seule plus de 50 000 individus dans la localité
où le taux d'activité agricole est très
élevé. Il faut tout de même noter qu'en ce qui concerne le
nombre d'emplois, ce secteur se recoupe avec le secteur tertiaire, notamment le
commerce et les services administratifs. Dans la localité de Nkongsamba,
le faible niveau de revenu oblige les individus à développer
plusieurs activités alternatives afin de subvenir aux besoins. On
retrouve ainsi facilement des fonctionnaires et des commerçants qui
mutent en agriculteurs après les heures de service et le week-end. De
même les cultivatrices surtout des cultures vivrières
commercialisent elles-mêmes leur production à l'occasion des
marchés périodiques ou des marchés spontanés qui se
tiennent en général en soirée en milieu urbain.
Le secteur agricole de la région souffre des
mêmes problèmes que rencontre toute la filière agricole
camerounaise. On peut citer entre autre les problèmes d'Encadrement, les
problèmes de Financement, la mécanisation et le manque des
intrants agricoles.
Le secteur secondaire regroupe les
activités liées à la transformation des matières
premières issues du secteur primaire (industrie manufacturière,
construction). Ce secteur est non seulement sous représenté dans
la localité, mais aussi reste embryonnaire. Il faut dire que cette
situation n'est pas surprenante à cause d'une part de l'état
d'occlusion dans laquelle se trouve l'économie camerounaise, et de la
présence de la ville de Douala d'autre part. En effet, la ville de
Douala, à cause de son vaste marché et son port aspire toute
activité industrielle susceptible d'être développé
dans la région du littoral.
INDUSTRIES
Avant la crise des années 1980, la ville de Nkongsamba
comptait plusieurs usines notamment de café. Ces usines ont
fermés les portes au cours des années 1990. Même si
certaines recommencent à ouvrir, cette reprise reste timide à
cause de la sous-activité et la plupart d'entre elles sont encore
fermées. Il n'existe dont pas véritablement d'industrie dans la
ville. Néanmoins ont dénombres quelques unités de petites
industries telles que les boulangeries, les unités de production de
provende, les couveuses de poussins et un abattoir de boeuf. Le centre urbain
comporte une seule boulangerie moderne qui alimente la ville en pain fait
à base de farine de blé importé. Ce dernier emploi environ
10 personnes. En effet, le territoire modulaire de la ville ne lui permet pas
de faire fonctionner durablement et de manière rentable deux
boulangeries.
Page | 76
ARTISANAT
L'absence de vraies industries a permis à l'artisanat
de se développer dans la localité. Même s'il souffre de
nanisme, ce groupe d'activités assurent la production de produits ou
services variés grâce à un savoir-faire particulier acquis
en général sur le tas par un processus d'appren-tissage par
initiation des jeunes (apprentis) dans les ateliers de fabrication. Ce
sous-secteur comporte en lui-même tous les stades du processus de
production, ainsi que la commercialisation de celle-ci. La localité de
Nkongsamba développe trois types d'artisanats à savoir : (i)
l'artisanat d'art (métiers de fabrication et commercialisation des
objets d'art), (ii) l'artisanat de production (Fabrication des biens d'usage
courant sans un recours à la standardisation industrielle) et (iii)
l'artisanat de service (distribution et fourniture à une petite
échelle des biens et services nécessaires de la vie courante).
Ces activités concernent notamment : l'agroalimen-taire, la construction
mécanique, la petite industrie chimique et les métiers du
bois.
INDUSTRIE DU BOIS
Les activités liées aux bois occupent une place
importante dans les petits métiers développés en milieu
urbain et périurbain. On dénombre plus de 80 menuiseries. Parmi
cellesci, seulement 03 sont de niveau semi-industriel. Les équipements
sont d'un niveau évolué et le nombre moyen d'employé par
unité est de 15 personnes. Le bois utilisé est acheté
à des points de vente spécifiques qui eux-mêmes
s'approvisionnent dans les zones environnantes. En effet les scieries
localisés dans le département du Moungo et au sud-ouest
acheminent des livraisons de bois vers la ville de Nkongsamba par camion, qui
sont ensuite vendus dans des espaces aménagés. Les menuisiers et
les charpentiers qui font partie de l'artisanat achètent ce bois qui
subit une première transformation dans les menuiseries semi-industriels
avant la production des biens finis tels que les chaises les lits les
cercueils, des objets d'art etc. Le transport de ce bois d'une menuiserie
à l'autre se fait à l'aide de pousse-pousse. Les sciures sont
regroupées et revendus aux ménages et aux restaurants, qui les
utilisent comme source d'énergie pour la cuisson. Ces menuiseries
semi-industrielles, outre leur rôle de première transformation des
planches, produisent aussi des biens d'usage en bois mais de manière
plus compétitive. Elles produisent notamment les emballages en bois tels
que les palettes, les caisses ou les cageots qui servent au transport de
produits agro-pastoraux divers (volaille et produits agricoles).
L'évacuation des déchets de sciage et leur valorisation est un
aspect important de l'industrie du bois. Malheureusement il n'existe aucune
action pour la valorisation de ces déchets qui pourraient être
source de revenu important et pourvoyeurs d'emploi direct.
Page | 77
LES BTP (BATIMENTS ET TRAVAUX
PUBLICS)
Lorsque l'on circule dans la ville on rencontre très
rarement des chantiers ou des maisons en construction. Signe que le secteur des
BTP demeure morose. Ce secteur est à l'image de l'évolution
démographique assez faible. Néanmoins le secteur connait une
relative activité en milieu périurbain. En effet selon la
structure de distribution Fokou présent dans la ville, le ciment
importé, transporté de Douala à Nkongsamba et
stocké dans les magasins est en grande partie acheté par des
revendeurs qui viennent des villages périphériques à la
ville. C'est donc dire que le secteur des BTP est plus animé en milieu
périurbain qu'en milieu urbain.
De manière générale, bien que le secteur
secondaire permette aux populations de gagner des revenus non
négligeables, il convient de signaler que plusieurs problèmes
persistent et sont à résoudre pour que le secteur devienne un
levier concret et pertinent de la relance de la croissance économique de
la ville. On peut citer : (i) la sous-utilisation des capacités qui
reste une préoccupation majeure pour les petites industries et plusieurs
unités de production artisanales.
Cette situation est aggravée par la stagnation du
pouvoir d'achat des ménages et l'insuffi-sance des voies de
communication (notamment les pistes rurales) qui augmenteraient
l'intensité des relations commerciales interactivités ; (ii) le
manque d'une stratégie locale spécifique de promotion de
l'industrie, de la PMI/PME et de l'artisanat ; (iii) le déficit et
l'insuffisante de l'énergie électrique qui demeure un frein
majeur et (iv) l'épineux problème du manque de financement qui
parfois contraint à l'usage du troc.
Tableau : emploi du secteur secondaire
activités
|
Emplois
|
industrie
|
30
|
agroalimentaire
|
332
|
construction mécanique
|
172
|
métiers du bois
|
240
|
eau et énergie
|
30
|
BTP
|
-
|
total
|
804
|
Page | 78
Le secteur tertiaire regroupe toutes
les activités économiques qui ne font pas partie du secteur
primaire ou du secteur secondaire. Il s'agit du secteur qui produit des
services. Il est pour la ville de Nkongsamba le secteur le plus important de
par le nombre d'actifs et le nombre d'immeubles (bâtis ou non) qu'il
occupe. On distinguera les activités du secteur tertiaire marchand qui
regroupe les services privés et le commerce de ceux du secteur tertiaire
non marchand qui regroupe les activités administratives non
échangeables comme la justice, la sécurité, etc. on
évoquera aussi mes petits métiers qui font partie de
l'économie informelle, voire souterraine.
Par son ancien statut de troisième ville du Cameroun,
Nkongsamba a longtemps été considéré comme la
onzième province du Cameroun postcolonial. On notera d'ailleurs que
l'agence BEAC y était présente avant qu'elle ne soit ouverte
à Bafoussam qui est pourtant chef-lieu de Région. Par ce statut,
la ville a abrité une multitude d'institutions qui demeurent
jusqu'à nos jours. Toutes les administrations du niveau
départemental y sont représentées. On peut citer : Les
services de la communauté urbaine de Nkongsamba qui emploient environ 53
personnes, puis les communes d'arrondissement avec un effectif d'employé
de 60 personnes. Les services de sécurité publique (avec un
effectif de plus de 50 personnes), la base militaire, les hôpitaux
publics, les délégations départementales des
différents ministères, les délégations
d'arrondissement, les services préfectoraux et la BEAC. Ce secteur
emploie environ 2200 personnes. La ville est caractérisée par un
fort taux d'activité pendant que tout le monde a le sentiment
d'être au chômage. Ce que nous calculons n'est pas un taux d'emploi
au sens du BIT, mais seulement un taux d'activité. Si on s'en tient aux
statistiques démographiques du BUCREP, tout le monde fait quelque chose
dans la ville de Nkongsamba, le taux d'activité étant de 100%.
Cependant, il faut relever que les statistiques du tableau ci-dessous
comportent des doubles comptabilisations à cause de la confusion qui
existe entre les activités du primaire et celles du tertiaire.
Tableau : récapitulatif des emplois par
secteur
Secteurs
|
Emplois
|
Primaire
|
50 523
|
secondaire
|
794
|
Tertiaire
|
15 045
|
Total
|
66 462
|
Source : nos estimations
Page | 79
c) Contexte urbain et urbanistique
Pour les problèmes urbains et urbanistiques relatifs
à notre site d'étude, qui se présente comme étant
le quartier de la gare ferroviaire de Nkongsamba aujourd'hui
désaffectée, nous avons relevé :
- Le développement spatial de type mono polaire
conduisant à la concentration de l'essentiel des investissements publics
(équipements collectifs, entretient des infrastructures,
éclairage public...) dans la zone centrale ou péri centrale.
- L'absence d'un véritable document initial de
planification de l'ensemble. Tout semble s'être fait au coup par coup.
- La négligence urbanistique de la part des
administrateurs municipaux successifs. Ce qui traduit un manque d'ambition et
d'intérêt. Il faut rappeler qu'un plan directeur d'urbanisme fut
conçu en 1965 par l'Union d'Architectes et d'Urbanistes (UAU).
Malheureusement, ce plan n'a jamais été appliqué sur le
terrain. Aujourd'hui, il n'en subsiste qu'une vieille carte inexploitable, sans
document justificatif ni règlementaire.
- Une urbanisation de crête : l'urbanisation naît
sur la crête, le long de l'axe routier où elle progresse en
ignorant les zones en direction des fonds de vallée qui sera ainsi
progressivement enclavée, ainsi qu'une tendance à un
développement linéaire de l'organisme urbain orienté
Nord-Sud. Mais il serait aussi judicieux de relever l'influence forte de l'axe
routier Douala-Bafoussam sur la nouvelle morphologie urbaine. L'urbanisation
nouvelle a tendance à s'appuyer sur lui, et les parcelles de terrains
limitrophes font l'objet d'âpres spéculations.
- L'étalement horizontal de la ville au détriment
de la croissance verticale.
- Un manque d'ambition et d'intérêt : L'espace
urbain de ce lotissement présente aujourd'hui une triste physionomie,
avec des constructions inachevées, des maisons abandonnées
à la toiture de zinc rouillée, et un délabrement
général assez inquiétant. Les ruelles autrefois
bitumées sont devenues pour la plupart des voies en terre et même
impraticables à motos pour certaines d'entre elles. En certains endroits
les emprises de ces voies sont occupées. Certains espaces conçus
par le colon pour être inconstructibles (dépressions) sont
au-jourd'hui envahis par des constructions spontanées. Si l'on ajoute
à cela les sous morcellement des parcelles initiales on obtient en fin
de compte un tissu d'apparence spontanée.
Page | 80
Ce quartier fait aujourd'hui partie des zones d'habitat de forte
densité de la ville. On relève la présence de l'eau et de
l'électricité.
- L'aspect spontané et anarchique des constructions
surtout de l'habitat.
Parlant de l'habitat, nous distinguons des typologies
d'habitations différentes et variées sur notre site
d'étude. Afin de rénover ce quartier autrefois prospère,
il faut identifier ses points forts et faiblesses sur le plan de l'habitat, du
logement et du tissu urbain. Parmi les typologies d'habitat rencontrées,
nous pouvons donc citer :
L'habitat spontané central : Cette
zone dès le départ est un vaste marécage difficile
à drainer ou des terres très pentues. Les services urbains de
base y sont rares. Les inondations y sont récurrentes et les habitants
exposées à des maladies comme le paludisme, la typhoïde...
Pour éradiquer tous ces maux une intervention opérationnelle
complexe sera souhaitable.
Figure 17: Précarité de l'habitat
spontané, Nkongsamba
L'habitat populaire : Ce quartier est
remarquable par la forte densité d'occupation du sol, par la
présence des anciennes constructions, et par la dégradation et le
délabrement poussé du cadre bâti... On y rencontre aussi
des constructions inachevées, des maisons abandonnées comme
presque partout dans la ville. Les services urbains de base y sont inexistants
ou insuffisants. La voirie en terre y est impraticable en saison des pluies ou
envahie par de la broussaille du fait de peu de motorisation, tandis que la
voirie bitumée est soit inexistante soit complètement
dégradée.
Figure 18: Habitat populaire, Nkongsamba
Page | 81
L'habitat de standing : Cette
catégorie d'habitat est assez minoritaire si l'on considère
l'ensemble de l'agglomération, mais en quantité importante dans
le quartier. Il convient de noter que ce type d'habitat est issu d'une
opération de lotissement. Les caractéristiques dominantes de ce
type d'habitat sont surtout :
- Un niveau de construction plus élaboré et
utilisation des matériaux « définitifs
»
- un niveau d'équipement plus élevé que
partout ailleurs,
- la présence de l'eau et de
l'électricité, avec un coefficient d'occupation du sol plus
faible, avec des tailles de parcelles supérieures à
500m2.
En ce qui concerne les tendances actuelles ou récentes
de l'urbanisation, il faut combiner la présence de l'axe routier et la
disponibilité foncière. On doit souligner la tendance quasi
générale à la généralisation de l'habitat
individuel dans la ville. C'est difficile de trouver des constructions en
hauteur de plus de 2 niveaux. C'est dire qu'ici l'habitat collectif est
rare..., et la ville s''étend, plate. Pour briser cet état des
choses on peut imaginer l'intervention des aménageurs institutionnels
tels que la SIC ou la MAETUR.
Dans cette partie de notre travail, il était question
de présenter notre site d'étude (la ville de Nkongsamba), ainsi
qu'un aperçu du site de notre projet urbain (le quartier de l'ancienne
gare ferroviaire). Nous avons présenté la localité de
Nkongsamba dans une logique de délimitation spatio-temporelle, passant
par son historique, ses repères géologiques et
géographiques, et sa morphologie urbaine. Ajouté à cela,
nous avons produit une analyse de son paysage urbain en faisant ressortir les
éléments de climatologie, pédologie et de
l'environnement.
C'est à la suite de ce travail que nous avons abouti
à une description de ses atouts sociaux, démographiques,
économiques, et surtout environnementaux. Cela nous a permis de cerner
quelques points faibles et entraves à son développement, mais
aussi nous apporter des esquisses de solutions aux problèmes
rencontrés.
Grace aux suggestions et bilans relevés, nous allons
ainsi vérifier l'implication directe du bambou comme outil de
rénovation et revitalisation urbaine, par la mise en exergue de son
économie circulaire, déjà remarquée sur la
scène internationale, et très prisée par certains pays des
zones tropicale, équatoriale, et orientale. Pour cela nous nous
questionnerons sur l'essence du bambou, ses propriétés sa
culture, bref toutes ses potentialités, dans une optique d'entamer un
processus de rénovation urbaine du tissu urbain de l'ancienne gare de
Nkongsamba.
Page | 82
DEUXIEME PARTIE : SENSIBILISATION A
L'ARCHITECTURE ECOLOGIQUE (BAMBOU STRUCTUREL) ET PRESENTATION DU PROJET DE
RENOVATION
URBAINE.
Cette deuxième partie est principalement axée
sur la sensibilisation de la population et vulgarisation de l'architecture
écologique au travers des prouesses et atouts du bambou, matériau
naturel et innovant sur le plan de la construction à Nkongsamba. Ainsi
il sera question dans cette partie, de présenter le bambou,
premièrement comme une plante avec une étude sur ses
propriétés, son mode de culture, les variétés et
espèces existantes, ensuite nous le présenterons comme
matériau propice à la construction, par le biais de ses
propriétés physiques, mécaniques et chimiques. Enfin, nous
aurons un aperçu de l'état de l'art de la filière bambou
dans le monde, en Afrique, et au Cameroun au travers de quelques cas
étudiés (nationaux et internationaux).
Page | 83
CHAPITRE III : ETUDE DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE
POUR LE
DEVELOPPEMENT DE L'ECO-ARCHITECTURE.
Le bambou est présent naturellement sur tous les
continents (Amériques, Asie, Afrique et Océanie) et survit au gel
dans le nord de l'Europe. Plante aux particularités uniques dans le
monde végétal, le bambou ne présente pas pour autant un
aspect uniforme. Suivant l'endroit où il pousse, la nature du terrain,
le climat, l'altitude, il peut être très différent de
taille, de forme, voire de couleur. Nous allons nous atteler dans ce chapitre
à présenter cette plante aux caractéristiques
insoupçonnées surtout dans le domaine de la construction, en tant
que matériau écologique et innovant pour la revitalisation d'un
tissu urbain, comme celui de la gare à Nkongsamba. Dans cette partie de
notre travail, nous présenterons premièrement les
caractéristiques du bambou, en tant que plante puis, ses
propriétés et méthodes d'utilisation comme matériau
de construction. Suite à cette étape, nous donnerons un
aperçu sur l'état de l'art de la filière sylviculture du
bambou au Cameroun, en Afrique et dans le monde, passant par la culture, le
traitement et l'avenir de ce matériau dans les diverses parties du globe
énoncées. Toutefois, nous allons vérifier que cette plante
autrefois considérée comme bois des pauvres, peut avoir d'autres
aspects suivant son utilisation, surtout dans le domaine de la construction via
l'éco architecture, que nous avons choisi pour moteur de
développement urbain dit « durable ».
A) PRESENTATION DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE ET
INNO-
VANT
GENERALITES
Le bambou fait partie des plantes à fleurs et plus
particulièrement des monocotylédones. Il appartient à la
sous-famille des bambousoïdées (Bambusiadeae).
C'est une graminée, au même titre que le blé,
le riz, les palmiers ou le roseau, d'où son appellation d'« herbe
géante ». Il est classifié parmi les produits forestiers non
ligneux, bien que sur le plan technologique il possède des
caractéristiques très proches de celles du bois. Aussi, Le bambou
est une plante à tige parfaitement cylindrique et lisse de la famille
des Poacées. Il en existe plus de 1 500
espèces appartenant à environ 80 genres. Le bambou n'est donc pas
considéré comme un arbre, malgré des espèces dont
la taille peut dépasser une quarantaine de mètres. Deux de ses
caractéristiques botaniques sont particulièrement
intéressantes pour son utilisation comme bois de construction.
Page | 84
Figure 19:Tige de bambou38
CULTURE DU BAMBOU
Le bambou pousse principalement dans les zones chaudes et
humides d'Asie, d'Amé-rique, d'Afrique et d'Océanie. Il peut
aussi pousser dans les zones tempérées, comme en Europe où
il a été importé, voire dans des zones froides et à
des altitudes très élevées, comme en Équateur ou
dans l'Himalaya (jusqu'à 4 000 mètres d'altitude et à une
température atteignant -25 °C l'hiver). Certaines espèces
supportent de fortes sécheresses, d'autres encore les inondations et
quelques-unes résistent même au gel. La plupart des bambous
récoltés pour être commercialisés proviennent de
forêts naturelles, même si les plantations ont beaucoup
progressé durant ces dernières années.
On estime qu'au niveau mondial, les forêts naturelles
représentent plus de 75 % des forêts de bambou. En Asie, environ
30 % de la surface de bambou est plantée. Durant les quinze
dernières années, la surface de bambou a augmenté de 10 %
dans cette partie du monde, principalement du fait des plantations à
grande échelle en Chine et, dans une moindre mesure, en Inde (25 % de la
surface de bambou y est plantée, soit près de trois millions
d'hectares).
38 TRUMEL, M. & BOUDASSOU B. (1999)
Page | 85
Figure 20: Aire naturelle des répartitions
des bambous,39
Les forêts de bambou s'étendent dans le monde
entier sur près de 37 millions d'hectares, ce qui représente 3,2
% des surfaces mondiales en forêt, dont 65 % en Asie (principalement en
Inde, avec 11,4 millions d'hectares, et en Chine avec 5,4 millions), 28 % en
Amérique et 7 % en Afrique. Les surfaces de bambou sont
supérieures à un million d'hectares au Brésil, en
Indonésie, au Laos et au Nigéria. Elles dépassent les 800
000 ha au Myanmar, au Chili, en Éthiopie et au Vietnam.
VARIETES ET DIFFERENTES ESPECES DE BAMBOU
Les premières pousses de bambou sont apparues il y a
200 millions d'années, et ont survécu aux
événements biologiques, notamment dans les pays d'Asie centrale
et du Sud. Des études sur le terrain ont ainsi montré la
présence de plusieurs de ces espèces il y a 3 millions
d'années, qui n'auraient pas survécu à la dernière
période glaciaire. Au cours des derniers siècles, la
présence de bambou a été particulièrement
influencée par sa culture et son acclimatation. Un exemple historique
est l'utilisation du bambou par les colons portugais dans leur colonie comme le
Brésil. L'auteur français E. Verdier-Latour, dans son livre paru
en 1853, insiste également sur la présence majoritaire de bambou
dans les pays d'Asie Centrale (Chine...) ou d'Asie du Sud (Iles
Philippines...)
Tout d'abord, sa tige formée d'un chaume (ou canne) est
dite ligneuse. Les cellules la constituant fabriquent des lignines en
importante quantité. La présence de fibres cellulosiques,
39 FAL,
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=129361
Page | 86
extrêmement serrées notamment sur la couche
externe du chaume, offre également une grande souplesse. La tige du
bambou est creuse entre deux diaphragmes, ce qui donne au bois une grande
légèreté. Elle contient un exsudat riche en silice,
déjà utilisé en médecine pour aider à la
guérison de fractures. Il existe plus de 90 genres de bambou, et entre 1
200 et 1 400 espèces différentes en termes de tailles, de formes
et de couleurs, dont 40 à 50 sont communément cultivées.
Contrairement aux autres plantes, l'identification de l'espèce ne se
fait pas en observant les fleurs, car la floraison est un
phénomène irrégulier dont la dynamique reste encore mal
comprise. On identifie les bambous à partir de la forme de leurs tiges,
de leurs feuilles et des gaines qui protègent les jeunes pousses. Les
genres les plus répandus peuvent se regrouper en :
- Bambusa : une centaine d'espèces, poussant sous des
températures supérieures à 10 °C - Sasa : originaires
du Japon, de petite taille et rustiques (bonne résistance au froid) ; -
Chusquea : 180 espèces, originaires d'Amérique latine ;
- Fargesia : 100 espèces, majoritairement originaires de
Chine, souvent trouvées en
altitude ;
- Phyllostachys : 80 espèces, les plus répandues
en Europe car adaptées au climat assez froid ; comme l'espèce
Phyllostachys pubescens ou Moso, cultivée en Chine du centre-est ;
- Dendrocalamus : bambous géants tropicaux,
appréciés pour leur utilisation indus-
trielle.
- Phyllostachys pubescens (plus connu sous le nom de Moso en
Chine) ;
- Dendrocalamus hamiltonii, ou le Dendrocalamus barbatus
(Luông en vietnamien) ; - Bambusa arundinacea, Bambusa vulgaris ou bambou
commun.
La question sous-jacente porte donc sur les conditions
géographiques favorables à la culture de bambou, et par
conséquent : serait-il possible de cultiver aujourd'hui du bambou au
Cameroun et particulièrement à Nkongsamba ? Pour croître
dans de bonnes conditions, le bambou tolère une grande
variété de sols (des sols pauvres en matière organique
jusqu'aux sols riches en minéraux), ce qui explique leur présence
étendue dans le monde. De plus, plusieurs espèces sont
particulièrement résistantes aux grandes variations de
température. Ainsi, en Chine, des plantations survivent à des
hivers rudes à -24°C associés à des
températures estivales dépassant les 30°C. Cette grande
adaptabilité vis-à-vis des conditions climatiques est un atout
majeur pour l'introduction et la culture du bambou.
Page | 87
Les pays comportant le plus grand nombre d'espèces sont
la Chine (625), le Vietnam (140-150), le Brésil (134), l'Inde (100), le
Japon (84) et le Myanmar. Le Yunnan, province du centre-sud de la Chine,
présente la plus grande biodiversité, avec 250 espèces
appartenant à 28 genres. On y recense une zone de 900 km2
où se trouvent en moyenne 142 espèces de bambou par
km2. Classification en fonction de la taille et du calibre La
longueur et le calibre des tiges varient fortement d'une espèce à
l'autre. On distingue quatre catégories de bambou : - géants (9
à 40 m de haut), genres Dendrocalamus, Gigantochloa, Guadua, etc. -
moyens (3 à 9 m) ; - petits (1,5 à 3 m) ; - nains (< 1,5
m).
METHODES DE CONSERVATION ET TRAITEMENT POST-RECOLTE DU
BAMBOU
Les méthodes de conservation et traitement
post-récolte du bambou sont destinées à réduire la
quantité d'amidon dans le chaume et / ou pour rendre le matériau
peu attrayant pour les insectes et les champignons. Parmi ces opérations
de traitement et protection du bambou, on distingue des méthodes
traditionnelles ou naturelles telles que :
LE TREMPAGE DANS L'EAU : Le
trempage dans de l'eau, une méthode traditionnelle de
préservation du bambou, utilise de l'eau pour diluer et faire partir
l'amidon du bambou au lavage. Cette technique simple et peu coûteuse
consiste à submerger le bambou dans un étang ou une
rivière pendant 1 à 3 mois, puis à l'enlever et à
le laisser sécher. Puisque le bambou a tendance à flotter, on
devra le rendre pesant pour le faire descendre sous l'eau. Pour réduire
la flottabilité, vous pouvez également percer un trou dans chaque
entre noeud pour libérer l'air emprisonné. Cette méthode
est peu susceptible d'éliminer tout l'amidon présent dans le
bambou. L'eau courante propre d'un ruisseau ou d'une rivière serait
probablement plus performante que l'eau sale et stagnante d'un étang,
mais ce qui est le plus facilement accessible est probablement le plus
approprié.
LE SECHAGE INTRA-MASSIF: Le
séchage intra-massif est une autre méthode traditionnelle pour
réduire la teneur en amidon dans un chaume de bambou. Avec cette
méthode, coupez la base du chaume, placez-le sur une pierre, et
laissez-le debout dans le massif avec les branches et les feuilles intactes.
Tant que les feuilles sont vertes, le chaume consommera l'énergie
stockée, diminuant ainsi la teneur en amidon.
Page | 88
LE SECHAGE :
Après l'avoir récolté et conservé, laissez le
bambou sécher complètement avant de l'utiliser comme
matériau de construction. Vous pourriez être tenté de
l'utiliser lorsqu'il est encore vert pour éviter d'attendre, et aussi
parce qu'il est plus facile à couper lorsqu'il est mouillé. Mais
le bambou rétrécit au fur et à mesure qu'il sèche;
s'il est joint ensemble alors qu'il est encore vert, le
rétrécissement provoquera l'étirement ou la rupture des
joints. Le temps de séchage varie selon la taille du bambou, la
méthode de séchage et les conditions ambiantes, mais en
général, vous pouvez vous attendre à ce qu'il prenne
environ deux mois. Le bambou peut être séché
horizontalement à l'ombre ou verticalement à l'air libre. Cette
dernière option est plus rapide et occupe moins de terrain, mais chaque
chaume doit être assez fréquemment retourné pour
éviter des fissures. Le séchage horizontal à l'ombre
prendra plus de temps, et les chaumes devraient être empilés de
manière à optimiser la circulation de l'air. Les supports de
séchage horizontaux peuvent également servir d'entrepôt
à long terme pour le bambou.
LE TRAITEMENT CHIMIQUE :
D'autre part, on retrouve aussi des moyens de traitement
d'ordre chimique, du bambou après sa récolte. Ces divers
traitements chimiques peuvent dissuader les ravageurs de consommer l'amidon
présent dans le bambou. Un mélange de borax et d'acide borique
est un choix courant, en raison de sa disponibilité, de son faible
coût et de sa faible toxicité. Le sulfate de cuivre est un peu
plus puissant que le borax, mais nécessite plus de précautions
lors de la manipulation. Les solutions chimiques contenant de la
créosote ou du chrome sont de puissants agents de dissuasion contre les
ravageurs et sont plus stables que le sulfate de cuivre ou le borax, mais les
risques qu'elles présentent pour le l'utilisateur et l'envi-ronnement en
font des options moins viables40.
Figure 21: Chaumes de bambou récoltés
récemment en cours de conservation par trempage dans un
réservoir
de solution chimique. Source: Craig Bielema
40
https://www.agriculture-afrique.com/conservation-et-traitement-post-recolte-du-bambou/
consultée le 12 mars 2020
Page | 89
À la ferme de ECHO dans le sud-ouest de la Floride,
nous avons découvert qu'un mélange de 80% de borax et de 20%
d'acide borique, mélangé à raison de 1 livre par gallon
d'eau, pouvait être un produit chimique suffisamment répulsif.
Lors du mélange de la solution, il est utile de chauffer l'eau afin de
dissoudre complètement tout le borax et l'acide borique. Un moyen simple
d'appliquer la solution chimique est d'utiliser la méthode de
séchage intra-massif mentionnée plus haut, mais placez
l'extrémité coupée de la chaume dans un seau de solution
chimique, plutôt que de simplement la mettre sur une pierre. Le chaume
aspirera la solution du seau à mesure que les feuilles continuent
à transpirer et à réclamer plus d'eau. Laissez le chaume
dans le seau pendant quelques semaines avant de l'enlever et de l'utiliser.
Bien que simple en théorie, ce processus peut être difficile
à contrôler; le vent peut renverser la disposition, la puissance
de la solution variera en fonction de l'évaporation et de la pluie, et
le massif peut devenir plutôt encombrée si vous essayez de
récolter une grande quantité de chaumes.
Figure 22:Le système de boucherie à
ECHO.
Une version plus contrôlée de la même
méthode est de récolter le bambou, le couper en parties de 2
mètres, et les placer toutes verticalement dans un tonneau avec
suffisamment de solution de sorte que la partie inférieure du bambou
soit complètement submergée. La solution pénètre
dans le chaume par capillarité (effet de mèche). Laissez le
bambou dans le tonneau pendant 3 semaines, puis retournez les longueurs et
laissez-les tremper pendant 3 semaines supplémentaires. Ce processus est
plus contrôlé car il peut être installé dans un
endroit protégé où le renversement, la dilution par la
pluie, l'évaporation ou l'altération sont peu probables.
Page | 90
L'option la plus efficace pour la préservation du
bambou permettrait à la fois de réduire l'ami-don et de le
remplacer par un produit chimique qui repousse les parasites. La méthode
de conservation par le remplacement de la sève ne fait que cela, mais
elle est plus coûteuse et demande beaucoup plus de travail que le
traitement chimique mentionné précédemment.
Une variante de la méthode de remplacement de la
sève consiste à tremper le bambou dans un grand réservoir
de solution chimique; cette méthode nécessite de lourds
investissements, à la fois en termes d'infrastructures (construction
d'un réservoir pour contenir le bambou et la solution) et de la grande
quantité de solution chimique nécessaire.
Le remplacement de la sève peut également se
faire en appliquant une solution chimique sous pression à une
extrémité d'un chaume de bambou jusqu'à ce que la solution
vienne s'égoutter par l'autre extrémité ; on appelle
communément cela la méthode de boucherie. Pour ce faire, un tuyau
flexible en caoutchouc est installé sur l'extrémité
fraîchement coupée d'un chaume de bambou récemment
récolté et fixé avec un collier de serrage en acier.
L'autre extrémité du tuyau en caoutchouc est
attachée aux raccords de tuyauterie en plomberie le reliant à une
source de solution chimique pressurisée (la solution peut être
pressurisée avec une pression d'air, avec une pompe mécanique ou
simplement par gravité en plaçant le réservoir à
une altitude plus élevée que le bambou à
traiter)41. La solution sous pression va se frayer un chemin
à travers les tubes vasculaires qui composent le bambou, forçant
la sève sucrée à s'infiltrer partout où la couche
externe du bambou a été coupée. Pour s'assurer que le plus
de sève possible soit éliminée et remplacée par la
solution chimique, vous pouvez ajouter une teinture ou un colorant à la
solution chimique; quand le liquide qui suinte du bambou change de couleur,
vous saurez que c'est la solution chimique qui sort au lieu de la
sève.
Figure 23:Traitement des tiges à l'huile de
lin. Patrice Lamballe, Gret.
41
https://www.agriculture-afrique.com/conservation-et-traitement-post-recolte-du-bambou/
consultée le 12 mars 2020.
Page | 91
Si le bambou est fraîchement coupé
(c'est-à-dire que les tubes vasculaires ne sont pas bloqués), le
temps requis pour traiter un chaume complet dépendra uniquement de la
pression du liquide et de la longueur du chaume. Une pression plus
élevée augmentera la vitesse à laquelle le liquide est
poussé à travers le chaume, mais cela peut également
causer une fuite au niveau de la jonction entre le tuyau en caoutchouc et le
bambou, ce qui peut la détacher. Une pression de 10 pascals semble
être assez faible pour éviter la plupart des fuites, mais
suffisamment élevée pour un temps de traitement relativement
rapide (environ 1 heure pour un chaume de 20 pieds).
Des tuyaux en caoutchouc bien ajustés et des colliers
de serrage robustes minimiseront la probabilité de fuites et de
glissements au niveau du raccordement au bambou. Immédiatement avant de
faire le raccordement avec le tuyau en caoutchouc, utilisez une machette pour
couper l'extrémité du bambou à un angle tout autour, en le
faisant en forme de cône, pour faciliter le raccordement d'un tuyau en
caoutchouc très serré au bambou. Si possible, faites cette coupe
juste avant un noeud; la légère protubérance du noeud
agira comme une barbe, empêchant le collier de serrage et le tuyau en
caoutchouc de se détacher du bambou.
LE TRAITEMENT THERMIQUE : La
chaleur peut être appliquée au bambou comme autre méthode
de conservation. Placer le bambou au-dessus d'une flamme nue et le faire
tourner uniformément détruira l'amidon dans le bambou. Le
traitement thermique convient le mieux aux bambous à parois minces, car
la chaleur ne pénètre pas facilement l'intérieur des
bambous à parois épaisses. De plus, en raison de la main-d'oeuvre
et du combustible (bois de chauffe) requis, il convient souvent mieux aux
meubles et instruments de musique qu'aux grandes structures. Un avantage
secondaire du traitement thermique est que vous pouvez modifier la couleur du
bambou à presque n'importe quelle teinte de brun.
Figure 24:Un foyer ouvert (gauche) et un feu
basé sur trois pierres (droite) à l'intérieur d'une maison
tradition-
nelle en bambou dans le nord de la Thaïlande.
Source: Craig Bielema
Page | 92
Beaucoup de maisons indigènes construites
principalement avec du bambou présentent peu de preuves de
dégâts causés par des insectes ou des champignons,
même si le bambou n'a pas été préservé.
Certaines espèces de bambou sont moins sensibles aux ravageurs que
d'autres espèces. Cependant, le bambou pourrait également
être préservé quotidiennement par la fumée et la
chaleur générées par le fourneau traditionnel à feu
ouvert dans la maison; la même fumée et la même chaleur
dissuadent les parasites de consommer le bambou. Réalisant cet avantage,
beaucoup de gens placent du bambou sur un support au-dessus de l'âtre
pendant un certain temps avant de l'utiliser à d'autres fins.
Malheureusement, la fumée des feux de cuisson a
d'autres effets moins bénéfiques sur les personnes vivant dans la
maison. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS 2016), la
pollution de l'air intérieur générée par les feux
ouverts et les poêles qui fuient est responsable de plus de 4 millions de
décès prématurés par an. La mise en place de foyers
de cuisson propres et efficaces dans la maison améliorera la
santé pulmonaire et préviendra d'autres problèmes de
santé; cependant, cela peut également entraîner des
problèmes dus à la perte de la préservation du bambou.
Figure 25:Tiges thermo-traitées. Patrice
Lamballe, Gret.
B) CARACTERISTIQUES ET PROPRIETES DU BAMBOU
STRUCTUREL
1- CARACTERISTIQUES DU BAMBOU
Une caractéristique majeure du bambou est la vitesse de
croissance de ses tiges : selon les espèces, celles-ci gagnent en
moyenne entre 10 et 50 cm de hauteur par jour pendant la période de
forte croissance, qui dure environ deux mois sur la totalité du cycle,
et atteignent leur taille définitive au bout de deux à quatre
mois. Au plus fort de leur croissance, certains
Page | 93
bambous s'allongent de près d'un mètre en une
journée. L'épuisement des ressources naturelles posera un
problème grave d'existence avant les prochaines
générations. Les chercheurs travaillent au remplacement des
matériaux conventionnels de la construction et des bâtiments par
des matériaux écologiques.
? Croissance du Bambou
Le bambou est réputé pour sa croissance rapide,
avec une taille finale pouvant atteindre plus d'une quarantaine de
mètres dans certaines régions. Cette plante, extrêmement
résistante, est insensible à de fortes variations de
température. Elle n'a pas besoin d'un apport d'engrais, ni de produits
phytosanitaires pour grandir convenablement. C'est donc une potentielle
solution économique et écologique future en devenant, par son
utilisation comme bois de construction, une alternative à la
déforestation. Les espèces de bambou intéressantes pour
les filières du Génie Civil atteignent leur maturité
après quatre ou cinq années de pousse. Après la
première coupe, les suivantes peuvent s'enchaîner tous les deux
ans, voire même plus régulièrement pour certaines
espèces. Il est ainsi estimé qu'un bambou peut produire
jusqu'à 15 km de perche utilisable en 35 ans. Le bambou se
régénère seul et peut être employé comme
matériau dès l'âge de quatre ans.
Cette croissance se fait par élongation successive des
entre-noeuds, dont la longueur varie selon les espèces. En revanche, le
bambou ne se développe pas en largeur : les jeunes pousses
émergent du sol avec un diamètre qui sera définitif car le
bambou, comme les autres monocotylédones, ne possède pas de
réserve pour croître en épaisseur. Une fois qu'il a atteint
sa hauteur maximale, le bambou cesse de pousser, bien qu'il ne soit pas encore
pleinement mature, et reste en constante évolution : les cellules de la
paroi se modifient, ses fibres s'épais-sissent.
? Les différentes parties et typologies du
bambou
Le bambou se compose de trois parties : les tiges (partie
aérienne), le collet des tiges (partie proximale, au niveau du sol) et
le rhizome (partie souterraine d'où partent les racines). La tige,
appelée chaume ou canne, est toujours cylindrique et creuse (sauf pour
quelques espèces dont le chaume est plein). Elle est composée de
noeuds (correspondant à une cloison rigide) et d'entre-noeuds (les
parties creuses), dont la longueur diffère selon les espèces.
À la base de la tige, le diamètre est plus élevé
qu'au sommet, la paroi est plus épaisse et les entre-noeuds
Page | 94
sont plus courts. Plus on se rapproche du sommet de la tige, plus
son diamètre est réduit, sa paroi fine et ses entre-noeuds
longs.
Figure 26:Structure d'une canne de
bambou42
On distingue deux grands types de bambous, selon leur
système souterrain (rhizomes) et leur occupation de l'espace :
- les bambous à rhizomes sympodiaux (ou pachymorphes),
qui poussent surtout dans les régions tropicales et subtropicales
(genres Bambusa, Guadua, Dendrocalamus). Les rhizomes sont courts et
épais, avec une sortie prévisible près du
pied-mère. Ces bambous sont plus facilement contrôlables car ils
poussent en touffes compactes et ne sont pas invasifs ;
- les bambous à rhizomes monopodiaux (ou leptomorphes)
poussent habituellement dans les régions tempérées (genres
Phyllostachys et Pleioblastus). Leurs rhizomes courent horizontalement
(d'où le nom de bambous traçants ou invasifs), avec des tiges
isolées assez éloig0nées du pied-mère. Les bambous
sympodiaux sont dominants au niveau mondial, mais la part des espèces
monopodiales serait passée à 30 % durant les quinze
dernières années, du fait du développement des plantations
de Moso en Chine.
? Le Bambou, Fixateur écologique de
carbone
Sa croissance rapide exige que l'herbe (car le bambou est bien
une herbe) absorbe de grandes quantités de CO2, ce qui
signifie que sa culture en tant que matériau de construction aiderait
à réduire le taux de changement climatique. Ces facteurs incitent
à eux seuls à s'investir dans le développement du bambou
comme nouveau matériau. Cependant, parce qu'il croît
particulièrement vite, il peut être récolté
régulièrement. Cela signifie que le bambou peut créer un
grand
42 http://www.voiles-alternatives.com/
Page | 95
nombre de produits durables qui stockent le carbone sur
plusieurs années. Des recherches récentes montrent que sur une
période de 30 ans, un hectare de plantes et de produits de bambou peut
stocker jusqu'à 600 tonnes de carbone 43, soit plus que
certaines espèces d'arbres. Remplacer les matériaux traditionnels
par du bambou pourrait être un moyen important de mettre en place des
initiatives d'infrastructures « vertes ». Le secret du succès
du bambou réside aussi dans le revêtement de sol, de meubles et de
logements, comme l'a montré un jeune designer qui a récemment
remporté un prix d'architecture
? Le Bambou en construction, choix du
matériau
Le bambou est un excellent choix de matériau pour une
grande variété de projets de construction. Il est souvent fendu
pour tisser des paniers, des cages, des nattes, etc. Il est également
couramment utilisé pour fabriquer des meubles, des clôtures, des
treillis, des ponts et des maisons. Il est même utilisé dans la
fabrication d'instruments de musique et de bicyclettes! Cette section explique
comment travailler avec le bambou et comment il interagit avec d'autres
matériaux de construction.
Le bambou est un matériau non uniforme et chaque chaume
est différent, donc chaque morceau doit être choisi avec
précaution. Les caractéristiques les plus manifestes et les plus
élémentaires à rechercher sont le diamètre et la
longueur du chaume. Le diamètre du bambou dépend de
l'espèce, de l'âge de la plante et des conditions de croissance.
Choisissez les tailles de diamètre en fonction du type de bambou
disponible, les exigences de résistance pour l'utili-sation
prévue, et l'esthétique. Notez que le diamètre d'un seul
chaume de bambou varie le long de sa longueur. La portion de plus grand
diamètre de tout chaume est située à
l'extrémité de base. Le diamètre du chaume se
rétrécit irrégulièrement du bas vers le haut.
L'épaisseur de la paroi du bambou est une autre
caractéristique à évaluer lors du choix de votre
matériau. Comme le diamètre, l'épaisseur de la paroi est
déterminée en fonction de l'espèce, elle est directement
liée à la force du chaume et elle diminue à un rythme
variable sur toute la longueur du chaume. Prenez également en
considération la distance entre les noeuds (appelée longueur des
entre-noeuds), qui est déterminée par les espèces et qui
change à un taux variable sur toute la longueur du chaume, et qui
affectera les emplacements et la résistance des joints. Un noeud est la
partie la plus forte d'un chaume; Les morceaux doivent être
raccordés
43 Le bambou : un matériau
biosourcé en devenir pour l'éco-construction | Build Green, 12
mars 2020.
Page | 96
non pas directement au niveau du noeud, mais plutôt
juste à côté, pour éviter un fractionnement
indésirable.
Un chaume complet de bambou peut être divisé en
trois sections, de longueur variable. La section la plus basse a le
diamètre le plus grand, la paroi la plus épaisse et l'espacement
des noeuds le plus rapproché. Cette section est très vigoureuse,
mais elle est si lourde et les noeuds sont si proches qu'il est difficile de
travailler avec et elle n'est pas idéale pour la construction. La partie
inférieure a également tendance à avoir des courbes
serrées, car le bambou semble émerger du sol à un angle,
puis se redirige pour se redresser.
La section centrale d'un chaume de bambou est la plus uniforme
en termes d'épaisseur de la paroi, de diamètre et d'espacement
des noeuds. C'est la partie du bambou que vous devez récolter et
conserver. Vous devriez être en mesure de voir une transition de la
partie inférieure, avec son tronc énorme et sinueux et ses noeuds
rapprochés, à la partie du milieu avec son tube droit et uniforme
et ses noeuds presqu'uniformément espacés. Les noeuds dans cette
partie centrale sont espacés d'une manière qui permet une
menuiserie facile. Le bambou a tendance à être à la fois
léger et solide.
La partie supérieure d'un chaume de bambou est
marquée par une diminution soudaine du diamètre et de
l'épaisseur de la paroi, et par une distance allongée entre les
noeuds. Cette partie est assez faible et indésirable pour la
construction. Cependant, elle a généralement beaucoup plus de
branches et de feuilles, et peut être utilisée comme fourrage pour
les animaux.
Après avoir récolté la partie centrale du
bambou, puis l'avoir conservé et la séché, il faut encore
faire des choix. Lors du choix de chaque morceau pour la construction, vous
devez déterminer à quel point chaque morceau doit être
droit ou courbe pour votre projet. Certains chaumes auront une longue courbe
oscillante résultant de leurs conditions de croissance; la courbe est
facile à voir en regardant la longueur du chaume. Le bambou aura
également une courbure de type zigzag dans un plan. En regardant la
longueur d'un morceau de bambou avec les branches intactes, vous remarquerez
que des branches émergent des côtés opposés des
noeuds consécutifs. Le motif en zigzag dans un chaume semble suivre les
habitudes de ramification; tout se passera comme si le chaume pousse vers la
branche d'un côté, puis change de direction pour croître
vers la branche suivante du côté opposé.
Sans branches présentes, le zigzag sera moins
évident, mais vous devriez pouvoir le voir en observant la longueur du
chaume. Ce zigzag caractéristique sera assez prononcé chez
certaines espèces et presque indétectable chez d'autres.
Page | 97
? Le bambou lutte contre l'érosion des
sols
Grâce au réseau de rhizomes44
très dense, le bambou limite l'érosion des sols, notamment
sur les rives des fleuves ou les pentes des collines (un plant de bambou peut
fixer 6 m3 de sol). Le feuillage touffu des bambous freine le
déferlement des pluies sur la couche superficielle du sol. Les feuilles
tombées qui forment un tapis d'environ 10 cm d'épaisseur par an,
amortissent l'impact de la pluie sur le sol et facilitent l'absorption et la
rétention d'eau de la terre. Le bambou est une plante pionnière,
et peut être plantée sur des sols endommagés
préalablement par une surexploitation. Sa récolte,
réalisée de façon raisonnée ne porte aucune
atteinte au système de la bambouseraie (pas d'érosion des sols et
conservation de l'écosystème).
? Le bambou consomme peu d'énergie
La culture du bambou ne nécessite peu ou pas d'engrais,
ni de produits phytosanitaires. L'étude de la balance
énergétique (en unités d'énergie pour leur
capacité à supporter une charge) des matériaux de
construction traditionnels est largement favorable au bambou (ciment : 240
unités, acier : 1500 unités, bois : 80 unités, bambou : 30
unités). L'analyse du cycle de vie du bambou montre qu'il s'agit
d'un matériau hautement écologique. Son rendement en termes de
fixation de carbone, son rôle contre l'érosion des sols et le peu
d'énergie nécessaire à sa croissance militent pour la
démocratisation de son utilisation dans la construction.
2- LES PROPRIETES PHYSIQUES, CHIMIQUES ET MECANIQUES DU
BAMBOU
Le bambou est un matériau solide, résistant et
flexible, qui peut se substituer à de nombreux produits de construction.
Soumis à des forces de compression ou de tension, il montre une
résistance équivalente, voire supérieure, aux bois de
construction ordinaires. Sa résistance à la traction est
supérieure à celle de l'acier et le rapport entre sa masse
volumique et sa résistance le classe devant l'acier, le béton et
le bois de construction traditionnel. Les fibres de la tige, longitudinales et
serrées, confèrent au bambou sa souplesse, sa flexibilité,
son élasticité et sa grande résistance à la
traction. L'épaisse paroi secondaire des fibres, alternant lamelles
larges et étroites, renforce sa solidité qui s'explique
également par le fort taux de silice contenu dans les cellules de la
tige.
44 Une même racine peut donner jusqu'à
100 pousses de bambous d'où un maillage très efficace pour
solidifier les sols
Page | 98
En Europe et dans le monde, le pionnier de la recherche
structurelle en bambou se nomme Jules Janssen. Celui-ci commence sa
carrière d'enseignant en septembre 1967 à la faculté
d'architecture et construction de l'université technique d'Eindhoven,
où il enseigne la conception structurelle et la mécanique
appliquée. En 2004, après quarante années de travail,
notamment en collaboration avec l'INBAR, l'incontournable réseau
international du bambou, les normes sur la détermination des
propriétés physiques et mécaniques (ISO-22157) et la
conception de structures en bambou (ISO-22156) sont approuvées par
l'Organisation internationale de Normalisation .C'est un accomplissement
incroyable dans l'acceptation du bambou comme alternative légitime au
bois de construction traditionnel, qui ouvre de nombreuses portes pour
l'utilisation du bambou dans les pays développés. Par
conséquent, construire avec le bambou épargne du temps et
évidemment de l'argent. De par sa facilité d'utilisation et
d'implémentation, le bambou peut être utilisé pour des
constructions définitives comme provisoires. Dans chacun de ses noeuds,
le bambou a une division ou une paroi transversale qui maintient sa force et le
laisse plier pour empêcher de ce fait la rupture.
a. Propriétés mécaniques
Le bambou, quel que soit son diamètre, est facile
à couper, manipuler, réparer, remplacer et conserve ses avantages
comme matériau de construction, sans besoin d'outils ou
d'équipement sophistiques. En raison de ses caractéristiques
physiques extraordinaires, le bambou convient à tous les types de
structure et de construction. Le bambou est non polluant et n'a pas de croutes
ou de parties qui peuvent être considérées comme rebut. Au
lieu de s'ajouter aux problèmes de pollution dans des décharges
comme les déchets conventionnels du bâtiment, n'importe quelle
partie du bambou qui n'est pas employée peut être
réutilisée de nouveau dans la terre comme engrais ou peut
être traitée en tant que charbon de bois. Sa forme circulaire et
ses sections creuses font du bambou un matériau de construction
léger, il est facile à manipuler, à transporter et
à stocker
En raison de cette caractéristique, une construction en
bambou offre une solidité supérieure. La composition des fibres
dans les parois du bambou lui permet d'être coupé dans le sens de
la longueur en utilisant des outils courants et simples. La surface naturelle
du bambou est lisse, propre, avec une couleur attrayante qui n'exige pas de
peinture, éraflant ou polissant. Sans compter que, s'il peut être
employé comme élément structurel, le bambou peut
également remplir d'autres fonctions, comme les planchers, le
panneautage de mur, conduites d'eau, drainage, et meubles.
L'autre avantage du bâtiment avec le bambou est qu'il
peut être employé en combinaison avec d'autres types de
matériaux de construction, comme par exemple renforcer des
matériaux pour des bases existantes. Abondant, durable et
extrêmement résistant, le bambou a un réel potentiel pour
devenir un remplacement idéal à l `acier. Les essais de
résistance à la traction prouvent que le bambou surpasse la
plupart des autres matériaux, l'acier de renforcement inclus. Il atteint
cette force grâce à sa structure tubulaire creuse,
évoluée au cours des millénaires pour résister aux
forces du vent dans son habitat naturel. Cette structure légère
facilite également la récolte et le transport.
1- Essai de traction
Au cours d'un essai de traction, le bois de bambou est
sollicité par un effort dont la direction est parallèle aux
fibres. Deux grandeurs sont mesurées en particulier : le MORT
(contrainte ultime en traction axiale) et le MOET (module d'Young axial). La
rupture observée est systématiquement de type fragile, la plage
plastique étant réduit. Les premières expériences
permettent de mettre en évidence plusieurs causes de variabilité
des propriétés mécaniques au sein d'un matériau : ?
la présence de points de faiblesse facilite une rupture locale bien
avant la rupture finale ; ? l'épaisseur du bois influe également
sur les propriétés mécaniques.
Position de l'éprouvette dans l'épaisseur de la
paroi
|
MORT [MPa] moyenne et coefficient de variation
|
MOET [MPa] moyenne et coefficient de variation
|
Intérieur
|
79 - 0,25
|
5311 - 0,15
|
Milieu
|
140 - 0,12
|
7660 - 0,16
|
Extérieur
|
213 - 0,09
|
13460 - 0,05
|
|
Tableau 1 : Variabilité des propriétés
mécaniques en fonction de l'épaisseur de la paroi
45
2- Essai de compression
Lorsqu'il est comprimé en grandes déformations,
le bambou présente un important palier plastique, à la
manière des autres bois de construction. Le MORC (contrainte ultime en
compression axiale) est nettement moins important, ce qui est lié
à un phénomène de flambement et donc de
décohésion des fibres au niveau du plan de cisaillement. Les
éprouvettes de bambou choisies sont prises avec des diamètres
différents, avec la contrainte cependant d'être
45 Bambou Science et Innovation,
Caractéristiques mécaniques du Bambou, 2018,
http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/
Page | 99
une portion de la tige entre deux noeuds afin de ne pas prendre
en compte la discontinuité dans les fibres. Les résultats sont
présentés dans le tableau ci-dessous :
Diamètre des tiges [mm]
|
MORC [MPa]
|
Coefficient de variation
|
40
|
80
|
Non évalué
|
60
|
50
|
Non évalué
|
Tableau 2 : Variabilité des propriétés
mécaniques en fonction du diamètre des tiges46
3- Essai de flexion
Les essais réalisés sont des essais de flexion 3
points. Les expérimentations révèlent aussi la forte
influence du diamètre des tiges sur le comportement en flexion des tiges
de bambou. Une autre cause de variabilité, d'après les
expériences menées, viendrait de la hauteur de
l'échantil-lon dans le pied de bambou.
Diamètre des tiges [mm]
|
MORF [MPa]
|
MOEF [MPa]
|
40
|
100
|
13500
|
60
|
50
|
6500
|
Tableau 3 : Variabilité des propriétés
mécaniques en fonction du diamètre des tiges,
source47
Ainsi, plus l'échantillon est pris haut, plus le module
élastique MOEF augmente. On peut donc « sélectionner »
les propriétés mécaniques du matériau en fonction
de l'utilisation désirée.
Le bambou est vulnérable aux attaques d'insectes et de
champignons. Il est également sensible à l'humidité. Les
produits non traités, destinés à un usage en
extérieur, ont une durée de vie limitée entre trois et
cinq ans. Cette difficulté peut être réduite par des
traitements préalables (thermo-traitement, vernis, etc.) et un entretien
régulier, les produits pouvant alors se conserver une trentaine
d'années. Les propriétés mécaniques du bambou
dépendent de l'espèce et de l'âge des tiges. Plus celles-ci
s'approchent de leur maturité (entre 3 et 4 ans pour le Luông),
plus le bambou est sec (taux d'humidité optimal de 20 %) et meilleures
sont ses propriétés. Au-delà, les tiges continuent de
sécher jusqu'à devenir cassantes. On peut comparer les
performances du bambou avec celles d'autres matériaux de construction
comme le chêne, le pin et le béton.
46 Bambou Science et Innovation,
Caractéristique mécaniques du Bambou, 2018,
http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/
47: //
www.bambouscience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/
Page | 100
La densité d'un matériau, calculée en masse
volumique (kg/m3), est liée à la résistance de ce
matériau au poids. Le bambou est plus dense que le pin et aussi dense
que le chêne.
La contrainte ultime en traction axiale mesure la
résistance des matériaux à l'élonga-tion. Le bambou
est le matériau le plus résistant à l'élongation.
Il est trois fois plus résistant que le chêne.
La contrainte ultime en compression axiale sert à
prévoir le comportement des zones comprimées qui devront
supporter des efforts. Le bambou est plus résistant à la
compression que les trois autres matériaux.
Performances mécaniques
comparées
Caractéristiques
|
Bam- bou
|
Chêne
|
Pin
|
Béton
|
Masse volumique [kg.m-3]
|
580-
|
700
|
530
|
2400
|
|
700
|
|
|
|
Contrainte ultime en traction axiale [MPa]
|
240
|
90
|
100
|
2
|
Contrainte ultime en compression axiale [MPa]
|
80
|
58
|
50
|
25
|
Module de Young en flexion [MPa]
|
14000
|
13000
|
12000
|
24000
|
Energie de production [MJ.m-3]
|
30
|
80
|
80
|
240
|
Coefficient de Fail Safe48
|
50
|
20
|
20
|
10
|
Tableau 4 : Comparaison des performances mécaniques du
bambou avec d'autres matériaux de construction49
La comparaison ci-dessus montre les nombreuses performances
mécaniques du bambou face à des chargements en traction -
compression - flexion, et ce, avec une masse volumique relativement faible.
Deux facteurs sont également à prendre en compte : une faible
énergie de production alliée à une grande capacité
à supporter des accidents extérieurs de type séisme.
Cependant, seules les performances à court terme des produits sont
globalement connues. Les performances à long terme, comme la prise en
compte du fluage, sont à considérer dans le cadre d'habitats
appelés à tenir plusieurs dizaines d'années.
b. Propriétés Chimiques
Le bambou est une herbe dont le nom scientifique est Gramineae
(Poaceae). Il fait partie dela sous-famille des Bambusoideae et de la branche
des Bambuseae. Les bambous sont très
48 Exprime la capacité à supporter des contraintes
accidentelles extérieures très forte : limite
élastique/contrainte
49 Bambou Science et Innovation,
Caractéristique mécaniques du Bambou, 2018,
http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/
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Page | 102
faciles à cultiver, très appropriés pour
les régions tropicales et subtropicales, ils poussent en touffes, ont
une reproduction unisexuée et une durée de vie de 5 à 20
ans. Le bambou est l'espèce la plus ancienne et il fait partie des
plantes les plus répandues et les plus utilisées dans le
monde.
Sa croissance est parmi les plus rapides : 20 à 60 cm
par jour et 1 - 6 m en 1 an. Il est mûr en 4 ans, et utilisable
après une année de croissance. La croissance naturellement rapide
du bambou est un avantage pour sa culture et son utilisation sans influence
négative sur l'écosys-tème.
L'étude des interactions entre les fibres de bambou et
les composites nécessite de connaître la structure et la
composition chimique des fibres. La composition chimique du bambou est
similaire à celle du bois. Les principaux constituants des tiges de
bambou sont la cellulose, l'hémicellulose et la lignine, qui
représentent plus de 90% de la masse totale. Une étude de la
composition chimique de bambous âgés d'un, deux et trois ans
indique que la teneur en holo-cellulose ne varie pas beaucoup avec l'âge
du bambou. Le bambou contient d'autres composants organiques, en plus de la
cellulose, l'hémicellulose et la lignine. Il contient environ 2 à
6% d'amidon, 2% de saccharide désoxydé, 2 à 4% de
matières grasses, et 0,8 à 6% de protéines.
Le bambou contient également des composants mineurs
comme des résines, des cires, des tanins et des sels inorganiques. Le
bambou est connu pour être sensible aux attaques de champignons et
d'insectes mais la résistance du bambou à la moisissure, aux
champignons et aux insectes est fortement associée à sa
composition chimique.
c. Techniques d'assemblage et de liaison du bambou dans
la construction
Outre les difficultés liées à sa forte
orthotropie, le bambou utilisé dans sa forme tubulaire présente
d'autres difficultés pour son assemblage. La première contrainte
est liée à sa forme. En effet, les connections pour des
matériaux circulaires et creux ne sont pas fréquentes. De plus,
le bambou est une plante naturelle qui présente donc des
irrégularités: sa section est plus souvent elliptique que
circulaire, sa section diminue du bas vers le haut du chaume et son
épaisseur n'est pas forcément constante le long de la section et
de la longueur de la plante. Les noeuds sont des discontinuités le long
de la tige qu'il faut prendre en compte. Lors de son séchage, le bambou
subit des contraintes assez importantes qui conduisent le plus souvent à
l'apparition de fentes. Ce phénomène de fendage est à
prendre en compte dès que ce matériau est utilisé en
construction.
Page | 103
De plus, l'épiderme du bambou produisant de la cire, il
est difficile de coller le chaume à partir de sa surface
extérieure. Enfin, sa surface extérieure est dure ce qui rend le
clouage et le perçage difficiles. Janssen (JAN 2000) définit sept
groupes d'assemblages pour le bambou dans sa forme tubulaire:
Groupe 1: la liaison entre les deux tiges de
bambou se fait par contact de toute la section. Groupe 2 : la
liaison se fait par l'intérieur du chaume parallèlement aux
fibres. Groupe 3: la liaison se fait par l'intérieur du
chaume perpendiculairement aux fibres. Groupe 4: la liaison se
fait par la section du chaume parallèlement aux fibres. Groupe
5: la liaison se fait par la section du chaume perpendiculairement aux
fibres. Groupe 6:la liaison se fait par l'extérieur du
chaume parallèlement aux fibres. Groupe 7: la liaison
se fait par l'extérieur du chaume perpendiculairement aux fibres.
Les groupes 3 et 7 sont théoriques et n'ont aucune
réalité pratique; les autres groupes sont
représentés sur les figures ci-après.
Figure 27:Principes de fonctionnement des
différents groupes d'assemblages distingués, source Janssen
2000
Le fait de solliciter le chaume de bambou sur toute sa section
(groupe 1) impose la plupart du temps d'insérer des tiges dans le chaume
qui est alors sollicité parallèlement ou perpendiculairement
à la direction des fibres. De plus, le fait de faire transiter les
efforts parallèlement ou perpendiculairement à la direction du
chaume impose d'utiliser en outre la section du chaume du fait de la faible
résistance en cisaillement du bambou. Aussi, les groupes 1, 4 et 5
peuvent être alors regroupés en une famille d'assemblage. Trois
familles d'assemblage sont donc distinguées dans la suite du paragraphe
: la famille I où la liaison se fait par la section du
Page | 104
chaume du bambou, la famille II où la liaison se fait
par l'extérieur du chaume et la famille III où la liaison se fait
par l'intérieur du chaume. Pour les deux dernières familles,
seuls les cas où les efforts sont parallèles aux fibres sont
réalistes.
? ASSEMBLAGES FAMILLE I
Cette famille d'assemblages est utilisée
traditionnellement par les pays producteurs de bambou, elle est donc la plus
répandue à travers le monde. Elle se caractérise par le
contact de toute la section d'un chaume de bambou sur un autre. Pour un bon
fonctionnement de ce type d'assemblage, il est nécessaire de lier les
deux chaumes de bambou. Cette liaison s'effectue souvent en introduisant des
efforts perpendiculairement ou parallèlement aux fibres (ce qui explique
pourquoi les assemblages des groupes 1, 4 et 5 ont été
rassemblés)
Une application directe de ce type d'assemblage est de lier
deux chaumes par un joint de colle. Dans ce cas, il s'agit d'assemblages
appartenant uniquement au groupe 1 défini par Janssen. Ce
procédé est peu utilisé en pratique car le collage est
rendu difficile à cause de la cire produite par les cellules
épidermiques. Ce procédé permet de reprendre des efforts
de compression et de cisaillement mais est incapable de reprendre des efforts
de traction.
Figure 28 : Assemblages liés par
l'intermédiaire d'un joint de colle d'après [JAN 2000]
Une autre manière de lier les deux tiges de bambou
consiste à utiliser une cheville qui peut être en bambou, en bois
ou en acier. Cette liaison, présentée sur la prochaine figure,
peut être classée dans les groupes 1 et 5 définis par
Janssen. L'exemple 2 de la figure ci-dessous présente une cheville plus
sophistiquée que celle de l'exemple 1 et permet de mieux résister
à l'arrachement.
Page | 105
Figure 29:Assemblages liés par
l'intermédiaire d'une cheville [JAN 2000]
La liaison entre les deux chaumes peut se faire
également par des lanières qui peuvent être en rotin,
bambou, fibre de palmier, fil de fer galvanisé, nylon ou tout autre
matériau?durable et résistant50. Ce type de liaison,
présenté sur la figure 4 peut être classé dans les
groupes 1 et 6. L'assemblage (b) de la figure envoie par le bambou vertical
(tige 3) un effort de compression qui permet de maintenir la tige 1 qui reprend
des efforts de traction.
Figure 30:Assemblages liés par des
lanières d'après Janssen et pignon d'une façade d'une
maison à Bali utili-
sant ce type d'assemblage (Langlais
2002)
Les assemblages de la figure 3et de la figure 4 consistent donc
à tailler une tige de bambou en biseau (tige 1) pour qu'elle
épouse la forme de l'autre tige (tige 2) et de lier ces deux
50 LANGLAIS, G. 2002
Page | 106
tiges. Ce type de liaison est utilisé entre autre pour
la liaison entre un arbalétrier et l'entrait des fermes traditionnelles.
Une autre façon d'utiliser les cordages est présentée sur
la figure 5. Dans ce cas, l'assemblage n'est pas capable de reprendre un effort
de cisaillement et il est souvent utilisé pour réaliser des
clôtures ou contreventer des maisons.
Figure 31:Assemblages liés par des
lanières: (a) Principe de l'assemblage, Janssen. (b)Application pour
une
clôture ROTTKE,E. (c)Application pour contreventer une maison
à Bali, Langlais.
Il est possible d'utiliser à la fois des chevilles et
du cordage comme le montre la figure 6. Dans ce cas, l'assemblage est
constitué de trois éléments: les deux encoches A et B qui
reprennent les efforts de cisaillement, la zone de contact qui reprend les
efforts de compression et la cheville C avec le cordage qui reprennent les
efforts de traction. Ce type d'assemblage appartient à la fois aux
groupes 1, 4 et 5 définis par Janssen.
Figure 32: Assemblage lié à la fois par
des chevilles et du cordage (JANSSEN 2000) et une application
concrète
ROTTKE, E. (2009)
Page | 107
Une autre manière pour lier les tiges de bambou entre
elles et d'utiliser le bambou lui-même. L'assemblage de la figure 6 est
très utilisé en Asie traditionnelle. Dans ce cas, le bambou
vertical, (tige 1) possède une « languette » qui permet de
fixer le chaume situé à l'horizontal (tige 2) ce qui
améliore la stabilité de l'assemblage. Ce type d'assemblage peut
être classé dans les groupes 1 et 6 définis par Janssen.
Figure 33:Assemblage du groupe 1 lié par le
bambou lui-même (JANSSEN 2000)
Des moyens plus modernes existent également pour lier
les deux chaumes de bambou. Ainsi, une version plus moderne de l'assemblage de
la figure 5 est présentée sur la figure 7: cet assemblage utilise
deux vis et un crochet.
Figure 34:Assemblage lié par
l'intermédiaire d'un crochet et de vis (ROTTKE, E. 2009)
La plupart des assemblages présentés ci-dessus
utilisent les noeuds comme point de solidité du matériau à
l'effondrement et utilisent toute la section du bambou pour reprendre les
efforts de cisaillement. Il existe des assemblages où l'effort transite
directement parallèlement et/ou perpendiculairement aux fibres
(assemblages du groupe 4 et/ou 5 définis par Janssen). Ces assemblages
ont pour la plupart été développés plus
récemment.
Par exemple, la figure 8 présente un assemblage
utilisé pour réaliser des fermes en bambou utilisant soit des
tiges en acier soit des chevilles en bambou cet assemblage est peu
coûteux mais semble peu efficace. Les efforts passent directement entre
chaumes par l'intermédiaire de la tige placée au niveau d'un
noeud qui est un point de résistance du chaume.
Page | 108
Figure 35:Assemblage utilisant une tige pour le
passage des efforts entre plusieurs chaumes (JANSSEN 2000)
Shoei Yoh a réalisé un assemblage en 1989
permettant le transfert des efforts entre plusieurs chaumes de bambou
grâce à des tubes d'acier placés à
l'intérieur des tiges. Les tubes sont alors boulonnés sur chacun
des chaumes par plusieurs boulons (Figure 9).
Figure 36:Assemblage imaginé par Yoh (ROTTKE
E. 2009)
Il est également possible d'utiliser des plaques
métalliques, des panneaux de particules ou de bambous pour lier les
chaumes (Figure 10). Différentes possibilités existent pour lier
les bambous aux plaques mais les plus fréquentes sont les boulons ou la
colle.
Figure 37:Assemblage du groupe 5 utilisant des
plaques métalliques :(a)et(b) (JANSSEN 2000)
(c)Assemblage
imaginé par Renzo Piano (ROT 2009).
Page | 109
Les noeuds présents sur le chaume sont donc
utilisés dans la plupart des cas pour lier les bambous. Ils sont
utilisés soit comme point de solidité pour la transmission des
efforts de cisaillement soit pour éviter la rupture par aplatissement
des tiges sur elles même. Pour ce dernier point, il est possible
d'utiliser d'autres méthodes pour renforcer le bambou. Ainsi, sur le
site Internet de « Deboer Architects » [DEB 2009], une version
moderne de l'assemblage de la Figure est présentée: il s'agit du
«Fish Mouth joint» (Figure). Cet assemblage, développé
par Simon Vélèz renforce le bambou à l'écrasement
par l'intermédiaire de mortier.
Figure 38:Le Fish Mouth joint: assemblage lié
par l'intermédiaire d'une tige filetée et de mortier [DEB
2009]
Cette technique de renforcement est également
utilisée pour lier plusieurs tiges de bambou entre elles pour la
réalisation de structures importantes. Vélèz lors de la
réalisation du pavillon Zéri (Figure (f)) a utilisé cette
technique particulière pour lier les chaumes et réaliser des
poteaux. Les chaumes sont percés et des tiges filetées sont
passées dans ces trous pour les lier entre eux. L'entre noeud où
sont placées les tiges est rempli de ciment (un trou est
réservé pour cette opération) pour éviter la
rupture par aplatissement des chaumes sur eux-mêmes. Cette technique est
présentée sur la figure 42. Cet assemblage appartient uniquement
au groupe 4 de Janssen car la section du bambou n'est pas utilisée.
Figure 39:Détail du pavillon Zéri [ROT
2009]
Page | 110
Les assemblages de la famille I permettent de réaliser
la grande majorité des structures traditionnelles et une partie des
structures modernes. Ils peuvent transmettre des efforts de compression axiale
en utilisant toute la section du chaume. La transmission des efforts de
traction axiale se fait par l'intermédiaire d'efforts de cisaillement
(comme pour les assemblages brochés bois) uniquement en utilisant les
renforts naturels de la plante (les noeuds).La forme tubulaire du bambou le
rendant vulnérable aux efforts de compression transversale (risque
d'effondre-ment par aplatissement du chaume), le passage de ces derniers est
permis par l'utilisation des renforts naturels de la plante (les noeuds) et/ou
en renforçant artificiellement la tige par l'inter-médiaire de
mortier. Aucun des assemblages de la famille I ne permet d'utiliser toute la
capacité résistante du matériau en traction
longitudinale.
? ASSEMBLAGES FAMILLE II
Pour les assemblages appartenant à cette famille, les
efforts sont repris de l'extérieur de la paroi parallèlement au
sens du fil ce qui correspond aux assemblages du groupe 6 défini par
Janssen (JAN 2000). Les assemblages de la figure montrent des solutions
traditionnelles utilisant ce principe: les efforts passent de
l'extérieur de la paroi par l'intermédiaire de cordages. Les
cordages sont traditionnellement en fibre de cocotier ou en bande de bambou.
Pour ce dernier procédé, les bandes sont posées vertes et
lorsqu'elles sèchent, elles rétrécissent et resserrent les
bambous à lier entre eux. Aujourd'hui, des matériaux plus
modernes sont utilisés (liens d'acier ou bandes de plastique). Une autre
application traditionnelle de cette famille d'assem-blage est rencontrée
pour renforcer des poteaux de bambou. Ces deniers sont liés par des
cordages entre eux pour former des poteaux d'inertie plus importante.
Figure 40:Assemblage traditionnel utilisant les
cordages pour transmettre les efforts entre chaume par l'inter-médiaire
de leur paroi extérieur : (a) principe de fonctionnement (JAN 2000) (b)
applications concrètes (ROT
2009)
Page | 111
Brusnowitz (BRU 1989) a déposé un brevet sur un
procédé proche de ceux décrits précédemment
(Figure)
Figure 41:Assemblage de Brusnowitz (BRU
1989)
Albermanu et al. (ALB 2006) ont réalisé un
assemblage léger pour les tiges de bambou. Ce dernier est en PVC et
prend la forme indiquée sur la figure : les efforts passent de
l'extérieur de la tige de bambou vers l'embout par
l'intermédiaire d'une colle. Les auteurs soulignent que pour optimiser
l'assemblage, il est nécessaire de faire des entailles à
l'extrémité des bambous. Le test en traction montre que ce type
d'assemblage peut monter jusqu'à 19 kN pour des bambous de 50 à
65 mm de diamètre extérieur. A partir de cet assemblage, un
treillis a été réalisé.
Figure 42:Assemblage développé par
Alberman et al (ALB 2006)
Page | 112
Le système Bambutec reprend les efforts à la
fois de l'intérieur et de l'extérieur de la tige de bambou. En
effet, à partir de bois de résineux usinés pour recevoir
les tiges de bambou, ces dernières sont collées et
orientées pour réaliser des structures en treillis comme
l'indique la Figure
Figure 43:Description du système Bambutec
(BAM 2009)
Peu d'assemblages permettent le passage des efforts par
l'extérieur de la tige. Les assemblages les plus performants utilisant
cette technique nécessitent l'utilisation de colle mais ne permettent
pas l'utilisation de 100% de la capacité résistante du bambou en
traction.
? ASSEMBLAGES FAMILLE III
Pour les assemblages de cette famille, les efforts sont repris
à l'intérieur du chaume parallèlement aux fibres par
l'intermédiaire d'un élément linéaire (une tige
filetée ou autre). Les efforts à l'intérieur du bambou
peuvent être repris par différents types de liant. Cette famille
d'assemblages, correspondant au groupe 2 défini par Janssen, est peu
utilisée dans les assemblages traditionnels et permet d'imposer au
bambou des efforts de traction et de compression parallèles aux fibres.
Le premier liant permettant le transfert des efforts du chaume vers un
élément linéaire est la colle. Par exemple, les efforts
peuvent être transmis de l'intérieur du chaume par
l'intermédiaire d'une cale de bois cylindrique. Dans ce cas, le bois est
collé sur la
paroi intérieure de la tige. Une plaque de métal
peut alors être collée dans une fente préalablement
réalisée dans la calle de bois. Différentes
géométries de plaques métalliques peuvent être
utilisées; quelques-unes sont présentées sur la figure
ci-après.
Page | 113
Figure 44:Connexion par une calle de bois [ROT
2009]
Pour les bambous de petit diamètre, le système
Pan peut être utilisé. Dans ce cas, une tige métallique est
collée dans le chaume. Ce système permettrait de reprendre 50% de
la capacité résistante du bambou (Figure ).
Figure 45:Assemblage utilisant le système Pan
(ROT 2009)
Un autre liant possible est le béton. Janssen (JAN
1981) cite des travaux russes qui n'ont pas pu être retrouvés et
qui rapporteraient que l'assemblage serait aussi fort que le bambou
lui-même.
Figure 46:Assemblage permettant le transfert des
efforts de l'intérieur du chaume
Page | 114
Pour les bambous de gros diamètres, des assemblages
spéciaux peuvent être utilisés. Dans ce cas, un
profilé métallique particulier est ancré dans la tige de
bambou préalablement remplie de ciment. Cet assemblage,
présenté sur la figure 50, a été
développé par l'entreprise Mero.
Figure 47:Assemblage Mero (ROT 2009)
En 2001, Rabot-Querci (RAB 2001) décrit deux
assemblages utilisant le scellement d'une tige filetée dans le chaume
par l'intermédiaire d'un mortier de scellement fluide. Le premier de ces
assemblages est un assemblage sur le noeud, c'est à dire que le bambou
est coupé avec un noeud à son extrémité et que ce
dernier est percé en son milieu d'un diamètre supérieur
d'un millimètre à celui de la tige. L'entre noeud es alors rempli
de mortier et la tige est insérée dedans. La même
opération est réalisée à l'autre
extrémité du bambou pour pouvoir le tester en traction
après séchage du mortier. Certaines de ces éprouvettes
sont ligaturées avant de les tester, c'est-à-dire que leur
extrémité est entourée de fil polyamide ou de fibre de
verre collée sur le chaume. Le fait de ligaturer permet de limiter la
fissuration du chaume et d'augmenter la résistance de l'assemblage. Le
mode de rupture le plus souvent observé est l'arrachement de la cloison
au niveau du noeud ce qui correspond à une contrainte de 52,3MPa: cet
assemblage ne permet donc pas d'utiliser toutes les capacités du bambou
en traction longitudinale. Le deuxième assemblage est un assemblage en
cône : des entailles sont réalisées à
l'extrémité du chaume qui est resserré en cône.
Cette manipulation permet d'augmenter l'adhérence entre le mortier et le
bambou. Avant que le mortier ne soit coulé dans l'entre noeud, le chaume
est maintenu fermé par le même principe de ligature décrit
précédemment. Après séchage du mortier,
l'assemblage est testé en traction. Le mode de rupture le plus
observé est le relâchement de la ligature entraînant une
sortie du bloc. Malgré cela, la ruine des éprouvettes
apparaît plus tard que pour l'assemblage précédent mais
avec un déplacement plus important. L'auteur souligne que lors du
séchage du mortier, ce dernier subit une phase d'expansion
exerçant une poussée
Page | 115
sur les parois du chaume. Le bambou n'ayant pas une
résistance en traction transversale importante, cette poussée
conduit parfois à la ruine des éprouvettes avant même de
les tester.
Le fait de donner une forme conique au bambou a
été imaginé dès 1941 par Duff. Cette
référence n'a pas été trouvée et est
citée par Janssen [JAN 1981]51. L'assemblage de Duff est
constitué d'un « bouchon» de bois en forme de cône
tronqué lié à un boulon qui permet le passage des efforts
du boulon au chaume (Figure). Pour éviter l'ouverture du chaume, ce
dernier est entouré d'un anneau en aluminium ou en acier.
Figure 48:Assemblage imaginé par Duff en
1941(JAN 1981)
En 2005, Londono et Cheyne [LON 2005] posent un brevet sur un
assemblage très semblable à celui de Duff. Dans cet assemblage,
l'effort transite dans le bambou par l'intérieur du chaume par
l'intermédiaire d'un «bouchon» constitué 0,5 litres
d'un mélange de sable, de résine phénolique et d'un
catalyseur. Pour que ce bouchon passe les efforts vers le chaume, l
'extrémité de ce dernier est usinée en cône
grâce à des entailles (Figure 52). Pour empêcher
l'ouver-ture de la tige de bambou, cette dernière est maintenue
fermée par un câble en acier. Ce type d'assemblage permet
d'utiliser 100% de la capacité résistante du bambou lors d'un
test en traction.
Figure 49:Principe d'attache GUADUATECH -
www.guaduatech.com
51 Duff C.H. (1941), Bamboo and its structural use,
Institution of Civil Engineers, Shanghai, pp.2, 27.
Page | 116
Figure 50:Assemblage de Londono et Cheyne (LON
2005)
Dans les derniers assemblages décrits, 100% de la
capacité résistante du bambou en traction longitudinale est
utilisée. Ceci st permis par la forme de la zone d'assemblage (Figure):
les efforts de traction (F) sont transférés dans le chaume de
bambou par l'intermédiaire du cône intérieur qui envoie
dans le bambou un effort de traction longitudinale (Ft) et un effort
perpendiculaire (Fc) repris par le cône extérieur (anneau
métallique ou câble en acier). Le bambou est donc sollicité
en traction longitudinale par l'effort Ft et en compression
transversale par l'effort Fc. Cette dernière
sollicitation est permise (contrairement au bois) grâce à la forte
limite élastique du bambou en compression transversale.
Figure 51:Passage des efforts du cône
intérieur vers le bambou (une moitié de l'assemblage est
représenté)
dans le cas des assemblages Duff (1941) [JAN 1981]
et [LON 2005]
Ainsi les assemblages coniques pour le bambou mettent en jeu
à la fois de la compression transversale et de la traction longitudinale
tout comme les assemblages métalliques précontraints. Cependant
les efforts transitent peu ou pas par frottement, l'effort n'est pas garanti et
les glissements initiaux sont importants.
Page | 117
CHAPITRE IV : ETUDE DES CAS (QUELQUES PROJETS
ARCHITECTURAUX
EN BAMBOU DANS LE MONDE)
L'objectif majeur de notre étude de cas est de
réussir à faire une lecture d'ensemble de quelques projets de
construction et aménagements ayant un trait de similarité avec
notre proposition. Le bambou étant un matériau novateur dans la
construction surtout au niveau de l'aspect structurel, nous avons
élaboré une étude de quelques cas nationaux et
internationaux, dont les critères de choix sont, les
caractéristiques de la construction ou de l'aménagement,
l'idée générale de l'approche développée,
les considérations écologiques et environnementales, les besoins
sociaux de ces espaces et l'impact du projet dans la considération du
matériau bambou. Ces quelques points évoqués sont les
principaux outils d'analyse de ces projets, afin de mieux appréhender
une contextualisation de l'architecture de bambou dans nos milieux urbains.
A) ETUDE DE CAS QUELQUES PROJETS EN AFRIQUE ET AU
CAMEROUN
En Afrique, nous n'avons pas trouvé beaucoup de
références dans le domaine de la conception et construction
architecturale en bambou. Cela s'explique par le fait que, le bambou
n'était pas encore considéré comme véritable
matériau aux multiples propriétés et applicable dans le
développement des activités génératrices de revenus
d'un territoire précis. C'est à la lumière des multiples
conventions et accords de partenariats entre les pays africains et l'INBAR que
la prise en conscience a été effective. Toutefois, certains
architectes se sont démarqués par leur utilisation de cette
ressource naturelle, abondante et riche en potentiel. Des architectes ayant
réalisés des ouvrages architecturaux en bambou en Afrique et au
Cameroun, nous nous sommes principalement attardés sur Guillaume KOFFI,
Issa DIABATE et Lionel TSAGUE.
1- LE PAVILLON DE BAMBOU DU CABINET KOFFI ET DIABATE
ARCHITECTS
Les architectes ivoiriens Guillaume Koffi et Issa
Diabaté s'inspirent de l'architecture traditionnelle africaine pour
concevoir des bâtiments de plus en plus passifs, mais résolument
modernes. "On ne vend pas des mètres carrés mais un concept, un
mode de vie", affirment les architectes stars de la lagune Ébrié
Guillaume Koffi et Issa Diabaté. Connus pour leurs réalisations
futuristes comme les sièges de la Bridge Bank et la Versus Bank à
Abidjan ou les hôtels Onomo à Abidjan et Libreville, les deux
compères, diplômés respectivement de l'École
spéciale d'architecture de Paris et de l'université Yale,
créent des bâtiments de plus en plus passifs.
Page | 118
Les pavillons conçus dans le cadre d'une
éco-cité durable qu'ils développent à Assinie
(station balnéaire à 80 km d'Abidjan) comprennent un lieu de
culte, un jardin public, des zones pédestres, en recourant aux
matériaux locaux, comme le bambou ou le framiré.
Avec de grands espaces ouverts protégés du
soleil et de la chaleur par des panneaux de bois et un large double toit, des
ventilations naturelles transversales , un système de
récupération des eaux de pluie... leurs réalisations
proposent des produits haut de gamme entre 150 et 300 millions de F CFA,
respectueux de l'environnement, résolument modernes tout en s'inspi-rant
des habitats traditionnels.
Figure 52: Vue sur le mur de bambou du pavillon
Koffi et Diabaté ARCHITECTS
2- LE PROJET DU RESTAURANT BOUKAROU LOUNGE EN BAMBOU A
YAOUNDE
En ce qui concerne Lionel TSAGUE, autre architecte ayant
réussi à se faire connaitre par le biais de l'utilisation du
matériau bambou dans un projet d'architecture, soulignons le fait que,
c'est lors du lancement du bureau régional de l'INBAR à
Yaoundé au Cameroun qui a marqué une nouvelle période de
coopération entre l'Organisation internationale pour le bambou et le
rotin (INBAR) et l'Afrique de l'Ouest, que cet architecte de tout juste 25 ans
s'est fait connaitre du grand public. Sur l'internet il a trouvé de
l'information concernant les bénéfices du bambou, l'herbe
géante qui est super renouvelable et une efficace stockeuse du carbone.
Inspiré par plusieurs architectes contemporaines comme Simon Velez et Vo
Trong Nghia, il a été convaincu qu'il pourra créer une
carrière comme architecte utilisant le bambou qui pousse en Cameroun. Il
y a des espèces locales et introduit qui se trouve dans les
forêts, au bord des rues et de plus en plus dans les plantations qui sont
encore en train de développer pour cette industrie naissante. Pour le
projet, « Boukarou Lounge » un nouveau restaurant
qui se trouve en centre-ville de Yaoundé, il a voulu utiliser le bambou
pour la structure du bâtiment, mais malheureusement la compagnie
d'assurance n'a pas pu accepter à cause des régulations. Alors,
il avait utilisé du bois local pour la majeure partie des structures et
du bambou pour l'extérieur
Page | 119
et le décor, résultant en un endroit qui
mélange le traditionnel et le moderne. Le restaurant est devenu
populaire et est fréquenté par beaucoup des clients. L'effet
final n'est pas totalement manquant de bambou mais il espère que la
prochaine fois il aura l'opportunité pour réaliser son rêve
de construire quelque chose totalement en bambou. D'autre part il est aussi
l'auteur d'un projet virtuel d'une gare associée à un espace
public, ce qui a été son projet de fin d'études.
Figure 53: Restaurants en Bambou. L'un à
Nkongsamba, l'autre à Yaoundé- Cameroun. Source Lucien
ESSONO
B) ETUDE DE QUELQUES PROJETS EN BAMBOU A
L'INTERNATIONAL
1- DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, PAR L'AGENCE D'ARCHITECTURE
AMERI-CAINE CRG ARCHITECTS.
Construire à partir de déchets de fibres et
d'herbe signifie utiliser moins d'arbres et plus de plantes. Le bambou est une
herbe géante qui est plus dure que le bois de chêne Pourquoi ne
pas exploiter cette ressource naturelle capable de se renouveler en seulement
cinq ans pour construire des projets entiers ?
Telle est la proposition de l'agence d'architecture
américaine « CRG Architect » qui, tout en se basant sur les
diverses qualités du bambou, a imaginé un quartier entier
utilisant ce matériau. Pour développer leur concept, les
architectes ont longtemps étudié d'une part le comportement des
hommes vis-à-vis de la nature et d'autre part le temps que met le bambou
pour sa prolifération, sans parler de ses caractéristiques utiles
pour l'acte de bâtir. Une idée qui se base sur le renforcement et
l'amélioration des qualités structurelles du bambou ainsi que son
intérêt durab0le pour encourager les usagers à appliquer le
concept sur les immeubles de grande hauteur. Une avancée au haut
potentiel surtout quand cela touche le développement des villes.
« Un quartier entier construit en bambou où
les constructions suivent la forme de la parcelle et la hauteur des
édifices guide leur orientation, où les bâtiments disposent
du rayonnement du
Page | 120
soleil et profitent des meilleures vues. Cette
distribution nous donne un sentiment d'enrichisse-ment. Le projet cherche
à concevoir un village entier de gratte-ciel où le bambou serait
la source d'inspiration, que ce soit pour la hauteur ou pour sa qualité
durable. C'est un exemple de faisabilité urbaine pour la ville de
Singapour. »
Figure 54: DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, CRG
ARCHITECTS.
Le Bambou : Souple, résistant, durable et
local
Etant donné qu'un village urbain a besoin de
planification et de conception, l'existence d'un matériau aussi
génial soit-il n'occulte point les principes fondamentaux de n'importe
quel projet de ville. Est-ce que « CRG Architect » a abordé le
sujet ? La réponse est rapide et les explications plus approfondies. Les
architectes expliquent que dès le départ leur objectif
était de parvenir à une méthode qui allie plusieurs
variétés de bambous formant des assemblages utiles à
grande précision et qui puisse s'intégrer à toute autre
forme de système structurel. L'acier inoxyd0able serait l'une des
meilleures solutions en raison de sa résistance dans l'assemblage des
poteaux dans les bâtiments où l'utilisation des cordes serait tout
simplement dangereuse.
Figure 55:Modelisation de la structure, CRG
ARCHITECTS.
Page | 121
Les architectes, se basent sur les mêmes principes
utilisées dans la construction de la German-Chinese
House de l'exposition universelle de Shanghai 2010, et insistent
sur l'utilisation de l'ETFE (éthylène
tétrafluoroéthylène) comme matière principale qui
offre une résistance élevée à la corrosion et
à la hausse des températures tout en étant un
matériau autonettoyant et recyclable. De même, vu la grande
élasticité du bambou, son utilisation dans des zones
menacées par les séismes serait un avantage pour
l'humanité. Que des vertus qui peuvent probablement changer notre
manière de penser.
Figure 56: Organisation spatiale et vue
aérienne, CRG ARCHITECTS.
2- LA SALLE DE SPORT CONSTRUITE EN BAMBOU DE LA PANYADEN
SCHOOL SIGNEE CHIANGMAI LIFE CONSTRUCTION
La Panyaden School est une école verte à Chiang
Mai entièrement construite en bambou et en terre. Cette école a
été fondée dans le but d'offrir une atmosphère
paisible et proche de la nature. Elle vise à démontrer comment
vivre une vie respectant l'environnement grâce à une faible
empreinte carbone. La salle de sport est un espace qui devrait fournir de
l'espace pour le futsal, le volleyball, le basketball et le badminton. De plus,
elle est également prévue pour faire place aux cours de pratique
des plus petits. La construction globale de l'Indoor Sports hall est
directement inspirée de la fleur de lotus. En effet, étant
donné que l'école de Panyaden enseigne principalement les
principes éducatifs bouddhistes, leurs structures architecturales se
devaient d'être en ligne avec leur thématique d'enseignement.
Page | 122
Figure 57: Structure en bambou, Payaden
School.
L'architecture de ce projet est unique, utilisant les
pratiques d'ingénierie du 21ème siècle. En effet, la salle
de sport est dotée de fermes en pur bambou utilisées pour
créer une travée de 15 mètres de hauteur. Elles ont
été au préalable construites à même le sol,
préparées pour ensuite être assemblées. Les arches,
quant à elles également en bambou, créent un vaste espace
confortable. Aucun renforcement en acier n'a été placé.
Deux ingénieurs ont travaillé sur les charges, les tensions ainsi
que sur les forces de cisaillement an de les peser et les déterminer de
la manière la plus précise. Enfin, la ventilation est
assurée par d'éparses ouvertures dans le toit à trois
couches qui apportent également de la lumière. En aval du
processus de construction, lors de la conception, une maquette a
été réalisée à base de petits bâtons
de bambou. Elle a permis la démonstration du projet au client, mas
surtout de répondre aux questions structurelles.
Figure 58:Gymnase de la Payaden School
entièrement en bambou
3- LA MERVEILLEUSE MAISON EN BAMBOU D'ELORA HARDY A
BALI
Lors de la conférence Ted 2015, Elora Hardy
52présente de superbes maisons de bambou construites par son
équipe à Bali et partage le potentiel du bambou, tellement
énigmatique. Il
52 (
http://ibuku.com/)
Page | 123
n'y a pas deux poteaux de bambou identiques, ils se
déforment, se courbent et surprennent à chaque tournant.
Le village se situe le long des pentes en terrasses de la
Rivière d'Ayung à Bali, le « Green village » est un
ensemble de dix-huit maisons magiquement uniques, construites à la main
par l'équipe d'Ibuku. Chaque maison est faite sur-mesure et vise
à incarner à la perfection les forces et la polyvalence du
bambou. Situé à quelques pas de l'École Verte, le «
Green Village » est un bel exemple de la combinaison de l'innovation
architecturale, des principes de développement durable et de
l'artisanat.
Figure 59: Vues extérieures et aperçu
sur le pont d'accès à la maison six étages d'Elora Hardy,
Bali.
Après avoir quitté une brillante carrière
dans la mode à New York, Elora Hardy a rejoint ses parents à Bali
en 2010, où elle a grandi. Son projet inspiré par l'école
fondée par son père, elle souhaite étudier la
faisabilité des maisons en bambou. «La première fois que
j'ai observé ces structures en construction à la Green School il
y a six ans, j'ai trouvé ça parfaitement sensé. Le bambou
pousse tout autour de nous, il est fort, il est élégant et
résiste aux séismes. Pourquoi n'est-ce pas arrivé plus
tôt, et que pouvons-nous en faire pour la suite ?» se
demande-t-elle. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt?
Aisément transportable, souple mais résistant, léger,
facile à trouver sur place et surtout très écologique, le
matériau semble avoir toutes les qualités. Problème: les
constructions en bambou sont éphémères, car les insectes
l'adorent et le dévorent. Après une longue étude, Elora
finit par trouver la solution: traiter le bambou avec sel de bore, ce qui le
rend indigeste pour nos amis à six pattes.
Page | 124
Figure 60: Vues sur la cuisine et plancher haut,
Bali.
4- LE PAVILLON ZCB BAMBOU, UNIVERSITE CHINOISE DE HONG
KONG
Le ZCB Bamboo Pavilion conçu par un groupe de recherche
de l'Ecole d'Architecture de l'Université de Hong Kong, coordonné
par le Pr Kristof Crolla, a été récompensé par
l'attribution du titre The Small Project of the Year 2016 à l'occasion
du World Architecture Festival (WAF) qui a eu lieu à Berlin du 16 au 18
novembre 2016. Le pavillon, utilisé pour la présentation de
spectacles, l'organisation d'expositions et d'événements, est une
grille en bambou. Il exploite les caractéristiques structurelles de la
coque et des structures réticulaires pour obtenir une construction
légère et résistante à double courbure, qui a une
surface utile d'environ 350 m2 et une capacité de 200
personnes. Le pavillon est constitué de 473 pieux de bambou
cintrés sur place.
Figure 61: Structure du Pavillon, ZCB BAMBOU,
UNIVERSITE CHINOISE DE HONG KONG
La grille est revêtue d'un tissu blanc ouvert dans la
partie inférieure pour dévoiler la structure en bambou. La
réalisation de cette architecture est une heureuse combinaison de
techniques basées sur la tradition artisanale cantonaise et la
fabrication de maquettes et la simulation numériques. Le projet met en
outre en lumière les propriétés intrinsèques du
bambou comme
Page | 125
matériau pour l'architecture, un matériau
à faible impact environnemental et largement disponible dans cette zone
géographique, où il est utilisé principalement pour des
installations temporaires ou comme matériau alternatif au bois ou
à l'acier.
Figure 62: Ambiances du pavillon dans la
journée.
5- LE BAMBOU EN APPLICATION STRUCTURELLE A L'ECOLE METI AU
BANGLA-DESH
L'école du METI (Modern Education and Training
Institute) a été couronnée de nombreux prix (Aga Khan
award en 2007 ; International Bamboo Building Design Competition ; AR Awards
for emerging architecture) pour sa beauté, sa simplicité et son
côté humain. Son architecte, Anna Heringer a su démontrer
la modernité de la bauge et du bambou à travers ce projet,
construite dans un village du nord Bangladesh. Il est la preuve vivante de
l'efficacité des procédés constructifs traditionnels.
L'architecture de l'école est la transcription de la
philosophie du METI, «apprendre dans la joie» : des espaces
flexibles, diversifiés dans leurs tailles et les ambiances
proposées afin de répondre à des formes
pédagogiques variées. Au rez de- chaussée, trois classes
entre des murs en boules de terre empilées de 50 cm d'épaisseur
sont reliées chacune par des ouvertures rondes à deux «
grottes » aux surfaces douces destinées à un travail
concentré, seul ou en petit groupe, ou à des réflexions
créatives dans une atmosphère protectrice. Léger et ouvert
vers l'extérieur, l'étage en bambou offre un espace vaste
dédié au rassemblement et au mouvement.
Page | 126
Figure 63:Plan de masse et Façade de L'ECOLE
METI, BANGLADESH.
L'école de Rudapur, déjà plusieurs fois
primée, soulève l'enthousiasme dans les revues internationales.
Un étudiant en architecture de Dhaka, capital du Bangladesh, a
écrit à Anna : "Je n'avais jamais imaginé qu'il
était possible de créer une architecture aussi extraordinaire
avec nos matériaux indigènes". Le projet illustre le potentiel
offert par une conception judicieuse, du choix de l'implantation jusqu'aux
détails de construction. Les multiples feedbacks sur l'école du
METI ont pourtant montré que ce ne sont pas les avantages
écologiques, ni même l'économie du projet, qui ont
convaincu usagers et professionnels, mais les facteurs émotionnels : les
couleurs, l'atmosphère, le confort, l'esthétique.
Figure 64: Charpente et Fenêtres en Bambou,
école METI.
Page | 127
6- LA GREEN SCHOOL, Ecole 100% verte à BALI en
INDONESIE
L'école est située dans un cadre naturel, sur un
campus de 8 hectares près du village de Sibang Kaja, à Bali
(Indonésie) divisé par la rivière Ayung53.
Figure 65: Vue sur la cour de l'école et le
pont sur la rivière, Green School Bali.
Deux entrées donnent accès aux 8 hectares de cet
immense campus. Les élèves qui rentrent à l'est parcourent
un paysage de rizières, de jardins potagers biologiques, de
forêts. Puis ils traversent un spectaculaire pont de bambou coiffé
de toit en paillote, enjambant la rivière Ayung. Sur
l'autre berge, ils atteignent leurs six salles de classe : laboratoires,
gymnase, et le « Hearth of school » qui regroupe la
bibliothèque, la salle informatique, l'administration et des salles
d'exposition. Tous ces bâtiments ont une structure en bambou, des toits
en paillote, des murs en pisé et sont ouverts à la brise
ambiante. Dans les salles de classe, tables, chaises, étagères
tableaux : tout est bambou54.
C'est la société PT
bambu qui conçoit et construit les meubles et les
bâtiments en bambou ; et la Merangi Foundation
qui s'assure du réapprovisionnement de la matière
première. A Bali, 90% du bambou cultivé correspond à des
espèces aux diamètres trop petits pour servir à la
construction alors qu'à Java, l'île voisine, sa culture est
davantage soutenue et plus diversifiée. Parmi les 7-8
espèces qui y poussent, le Géant Bétung
(Dendrocalamus Asper) est particulièrement
adapté à la construction puisque ses cannes peuvent atteindre 60
m de haut et leur diamètre de 10 à 14 cm.55
53 Sibangkaja, Bali en indonesie,
mainguyen.nhaan.free.fr/wiki/index.php,
3/12/2020
54 Source :
grazia.fr
55 Revue Ecologik n°15 (juin/juillet 2010 )- p.
76
Page | 128
Figure 66: Chantier de construction et outils de
travail du bambou, Bali
Le bambou tali est, lui, plus
approprié pour les meubles avec son diamètre de 3 à 9 cm.
PT bambu conçoit son architecture sur le terrain, avec
l'aide des aînés de la communauté locale, qui ont
montré aux bâtisseurs comment couper la plante pour fabriquer les
joints, sélectionner la bonne canne pour chaque position, ... Des
plateformes sont érigées ensuite, à hauteur des futurs
étages, pour juger les panoramas et construire autour de ces points de
vue. Avant le dessin de tout plan, des maquettes sont construites au
1/50è ou 1/100è pour expérimenter la forme et structure du
futur bâtiment. Les maquettes sont vitales à la communication avec
des aînés des villages qui n'ont jamais utilisé de
plans.
Figure 67: Vue sur le hall en Rez de chaussée
et sur le plancher supérieur, Green School.
Fondée par John et Cynthia Hardy (pionniers en
matière de commerce équitable), subventionnée par
l'association Sustainable Educational Trust, et faisant également appel
aux dons privés, l'école est une organisation à but non
lucratif qui se donne pour mission de former des éco-citoyens du monde,
responsables et conscients du lien étroit qui unit l'homme à son
écosystème, à même de relever les défis
encore inconnus du futur. La Green School est une initiative encore
inédite, mais elle prend place dans un contexte favorable à
l'innovation et à
Page | 129
une réforme de l'enseignement qui prenne en compte des
préoccupations écologiques toujours plus pressantes.
Figure 68: Vues intérieures et plan de masse
de l'école.Bali.
7- LES PROUESSES DU BAMBOU DANS LES OEUVRES DE SIMON VELEZ
1) Pavillon de la Colombie - Hanovre - Allemagne :
Le réseau « Global ZERI » participait
à l'expo universelle de Hanovre, Allemagne, en 2000, avec une structure
en bambou qui est devenue référence de l'architecture durable. Le
pavillon ZERI de Simon Velez a été soumis à une
série de tests scientifiques en collaboration avec plusieurs
institutions universitaires. Il est témoin d'un effort remarquable pour
changer l'image de bambou dans la construction ; souvent on le considère
comme un matériau de pauvreté. Le but de ce projet est de
créer une structure qui susciterait la fierté et stimuler
l'utilisation de cette abondante production. Après sa remarquable
présence à l'Expo de Hanovre, le pavillon a été
reconstruit à Manizales, en Colombie.56
Figure 69: Pavillon Zéri lors de l'expo
universelle de Hanovre, Allemagne, en 2000
56 ACIER VEGETAL, Le guadua pour des constructions
écologiques, Septembre 2016.
Page | 130
2) Pont Nankun - Chine :
Au sud de la Chine, à moins d'une heure de route de la
rivière des Perles et de Guangzhou (Canton), capitale de la province du
Guangdong, les montagnes du Nankun figurent une exubérante oasis
tropicale. Un itinéraire sinueux conduit à travers une gorge
jusqu'à l'emplacement du Crosswaters Ecolodge
qui, comme son nom l'indique, a essaimé ses pavillons au
confluent de deux rivières.
Figure 70: Pont Nankun, chine.
La récolte de l'espèce principale, le
«Phyllostachys pubescens », utilisée
pour les échafaudages de Hong Kong, fait vivre la communauté
locale des Keija, soit cinq mille personnes. Si le pont couvert
réalisé par l'un des meilleurs spécialistes de ce
matériau, l'architecte colombien Simón Vélez, constitue
une prouesse technique, il n'en existe que deux autres semblables dans le
monde. Le pont couvert en bambou est une innovation technique. Son concepteur a
fait couler du mortier dans les tiges avant de les assembler avec des boulons.
L'ambition étant de rester fidèle à l'esprit des lieux et
aux pratiques traditionnelles de ses habitants.
Page | 131
Figure 71: Structure du Pont (béton, acier,
bambou)
C) L'ECONOMIE CIRCULAIRE DU BAMBOU DANS LA
REVITALISATION URBAINE
Léger, résistant, facile à mettre en
oeuvre, à la croissance rapide et au charme visuel délicat, le
bambou est essentiel à la vie quotidienne de bien des personnes dans le
monde. Il est parmi les plantes celle qui offre les plus grand nombre de
possibilités d'utilisations. Il sert à l'homme pour fabriquer des
outils de travail, des jouets, des armes, des instruments de musique, du
papier, des médicaments, des aliments, pour le génie civil et,
enfin, pour les maisons : un milliard d'êtres humains habite une maison
partiellement ou entièrement en bambou.
L'émergence du bambou comme substitut du bois a
bénéficié des limites de l'approvi-sionnement en bois
(notamment en bois certifié) face à une demande croissante en
produits ligneux. Les produits de transformation du bambou les plus
récents, développés au cours des quinze dernières
années, tels que parquets, panneaux, meubles en
lamellé-collé, produits pour menuiserie et charpente, charbon et
charbon actif, représentent aujourd'hui 30 % des volumes de produits
à base de bambou commercialisés, mais moins de 2 % du
marché total des produits ligneux bois/ bambou. Ils possèdent un
fort potentiel de développement s'ils se montrent économiquement
compétitifs avec le bois à qualité équivalente.
L'aspect extérieur du bambou, sa résistance et sa dureté
(comparable au chêne), combinés à son cycle de croissance
rapide et à son mode de récolte durable, en font un potentiel
substitut au bois. C'est un produit de plus en plus attractif, en particulier
sur les marchés des pays développés. Les perspectives de
croissance de ces marchés sont élevées, bien que l'on
observe ces dernières années un tassement, lié à la
crise économique mondiale.
Page | 132
Différents produits dérivés en bois
peuvent parfaitement être fabriqués en bambou. Les chaumes peuvent
être coupés en fines lamelles qui sont ensuite collées les
unes aux autres et pressées ensemble pour former des panneaux de bois.
Ces panneaux sont souvent plus solides qu'un bois dur classique. Il existe donc
du bambou triplex ou multiplex : il s'agit de plaques de bois formées
d'un nombre impair de couches de placage (très fines couches) qui sont
collées entre elles en les entrecroisant.
1- DOMAINE DE L'ALIMENTATION
Le bambou sert d'aliment : les jeunes pousses subissent un
traitement de fermentation (avec des bactéries qui produisent de
l'acide) ; les feuilles sont utilisées pour nourrir le bétail.
Les jeunes racines sont utilisées pour la nourriture; on les extrait
dès leur formation, sinon elles deviennent vite fibreuses, on
enlève les gaines protectrices, on les coupe en petits morceaux et on
les fait bouillir pendant une demi-heure environ. Les rhizomes sont ensuite
mangés principalement en salades57. En Extrême-Orient,
le bambou n'est pas uniquement utilisé pour fabriquer l'assiette et les
couverts, mais aussi pour ce qu'on y dépose. Les pousses de bambou sont
de savoureuses sources de minéraux (potassium, calcium,
manganèse, zinc, chrome, cuivre, fer, phosphore et
sélénium) et de fibres, et elles contiennent même les huit
acides aminés que l'homme peut trouver dans sa nourriture. Les pousses
de bambou fraîches sont de plus une source de vitamines A, B1, B3, B6 et
E. Elles contiennent par ailleurs ce que l'on appelle les
phytostérols, qui font baisser le taux de
cholestérol. Selon certains, le bambou serait également un
`nutraceutique' (un aliment aux effets
bénéfiques pour la santé). En raison des glycosides
cyanogènes présents dans les pousses (auxquels les hommes sont
particulièrement sensibles),
57 M. NÈGRE, Ingénieur Agronome. Domaine
de PraFrance par Générargues (Gard).
Page | 133
nous devons toutefois d'abord les faire bouillir, car la chaleur
de cette cuisson décompose ces molécules en résidus
sûrs. Les plus vieilles pousses contiennent quant à elles trop de
lignine.
Loempia Photo: Joi Ito
2-DOMAINE DE L'ARTISANAT
Les bambous sont également utilisés pour la
fabrication d'articles de vannerie et de bimbeloterie; pour la confection des
stores, des pergolas. Qui peut s'imaginer les nombreux paniers tissés
à partir de bandelettes de bambou puis abondamment peints dans des
couleurs vives ? Ou l'une des mille autres sortes d'objets usuels qui sont
fabriqués à partir de la plante : assiettes, cuillères,
paniers de cuisson à la vapeur, mannes, coffres, lits, sièges,
tapis, coussins, théières, armoires, tiroirs, bouliers,
règles graduées, lanternes et torches, balais, rideaux, vases,
rien qu'avec le bambou, il est possible de mener une vie convenable.
Le chaume de bambou est un matériau qui permet de
réaliser plusieurs objets du quotidien. Il est employé dans la
réalisation de divers objets tels que plateaux, canne à
pêche, pinceaux à calligraphie, louche, arc.... Aujourd'hui de
nouvelles techniques de traitement du bambou permettent de l'utiliser pour la
construction de produits finis à haute valeur ajoutée tels que
les ordinateurs portables. Une grande marque a récemment sorti un
portable écologique dont la coque est faite en bambou !
OEuvres d'art , Photo: Mikael Restoux
3- DOMAINE DE L'ORNEMENTATION
Page | 134
Dans ce domaine le bambou est aussi utilisé comme
revêtement décoratif, au travers des
panneaux tissés. Ces panneaux de bambou tressé sont
traditionnellement utilisés au Japon pour habiller murs et plafonds. Ils
servent également de charte graphique à de nombreuses autres
applications en décoration, textile, et sont souvent revisités
par les créateurs contemporains.
Hana Ajiro Yotsume Kuzushi Renzoku Ajiro
Mutsume Koire Asanoha Tobi Gozame Matsuba Ami
Le terminal 4 (T4), dessiné par
l'agence Richard Rogers est inauguré en 2006, il a été
construit pour faire face à la croissance du trafic aérien sur
Madrid, qui voit doubler sa fréquentation et atteindre les 70 million
passagers, devenant le premier aéroport européen.
La maîtrise d'ou-vrage avait demandé à ce
qu'il soit ouvert au maximum sur le paysage et l'extérieur, et
minimalise les consommations énergétiques. Le choix s'est
finalement porté sur le bambou, pour des raisons environnementales. Les
bambouseraies étant contrôlées, et par désir
d'expérimenter un matériau jamais utilisé.
Page | 135
Figure 72: Aéroport de Madrid - arch. Richard
Rogers, Estudio Lamela
4- INDUSTRIE DE PAPETERIE
Les bambous servent, en Extrême-Orient, à la
fabrication d'un très bon papier de Chine. Toutes les parties de la tige
riches en cellulose s'emploient pour la fabrication de la pâte que Ton
obtient par la macération et la trituration des tiges,
préalablement divisée en lanières. Lessivé à
la chaux, le bambou donne une pâte très résistante servant
à la fabrication des papiers de pliage : le bambou sec donne un
rendement de 75 %. Lessivé à la soude et blanchi
entièrement, le bambou sec donne un rendement de 35 à 40 %. En
France, il faudrait évidemment développer la culture du bambou,
car, pour pouvoir alimenter une papeterie de façon permanente, il
faudrait lui fournir au minimum 40 mètres cubes de bambou par
semaine.
Une dernière application du bambou repose sur les
fibres que nous pouvons extraire des chaumes. Traditionnellement, ces fibres ne
sont rien d'autre que de longues cellules individuelles du chaume,
enveloppées d'une paroi cellulaire lignifiée solide. De cette
manière, nous obtenons une fibre de bambou raisonnablement courte (plus
courte que 3 millimètres). Ces fibres peuvent être
utilisées pour la production de papier, ce qui se passait
déjà il y a plus de 2000 ans en Chine.
C'est en chine, en 105 après J-C, qu'est codifié
l'art de créer du papier. Les fibres naturelles telles que le bambou, le
in ou le chanvre sont à l'époque préconisées. Au
XIXème siècle, la fabrication du papier passe d'une production
artisanale à une production industrielle avec l'ar-rivée de la
machine à fabriquer le papier « à grande étendue
» de Nicolas Robert. La pâte à papier autrefois
réalisée à partir de fibres végétales
naturelles, est maintenant réalisée en grande quantité
grâce à l'utilisation du bois. Des procédés
chimiques sont mis au point pour obtenir des fibres à partir du bois.
Page | 136
Ils permettent d'augmenter considérablement la
solidité des papiers et par la même, leur vitesse de production.
Toutes les cellules végétales contiennent une substance blanche
et fibreuse, chimiquement identique au coton des chiffons : la cellulose,
nommée ainsi car constituant l'essentiel des cellules. Les
procédés chimiques consistent donc à extraire du bois les
fibres cellulosiques à partir desquelles on fabrique du papier.
Aujourd'hui, l'Inde est leader mondial en matière de
production de fibres de bambou pour l'industrie du papier. En traitant aussi
chimiquement ce matériau, nous obtenons de plus longues fibres,
appelées fibres de viscose. Celles-ci sont plus utiles que la version
plus courte dans l'industrie du textile en orient et en occident. Rien
d'étonnant donc à ce qu'on trouve sur le marché de plus en
plus de serviettes, chaussettes et T-shirts en viscose de bambou.
5- LE BAMBOU EN CONSTRUCTION ET DESIGN ARCHITECTURAL
Le bambou représente aussi la tradition orientale. Il
est la matière première servant à la production d'un grand
nombre d'objets traditionnels, surtout dans les cultures orientales, où
les tiges lignifiées de la plante sont utilisées pour la
fabrication de paniers, meubles, embarcations, huttes, ponts, canaux
d'irrigation - et même jusqu'aux immenses échafaudages autour des
gratte-ciels en Chine et en Corée. Tout bien considéré, il
n'y a pas de grosse différence entre le bambou et les autres types de
bois. Les principaux éléments sont la cellulose (40-50%),
l'hémi-cellulose (20%) et la lignine (25%), auxquelles s'ajoutent un peu
moins souvent des substances éventuelles comme les tanins, les
résines et les minéraux, par exemple le dioxyde de silicium.
Par ailleurs, les chaumes de bambou contiennent une
réserve de substances facilement digestibles comme 2 à 6%
d'amidon, 2 à 4% de graisse et 1 à 6% de protéines -
assurément une délicieuse collation pour les nombreuses
moisissures et les insectes qui sont à l'affût pour dévorer
ces substances de réserve riches en énergie. Les principaux
insectes sont les coléoptères des bambous, les termites et les
cynips des bambous. Dans des circonstances humides et chaudes, le bambou est
principalement attaqué par la rouille foliaire. Sans protection
supplémentaire, un chaume de bambou tient au maximum 36 mois avant sa
décomposition.
Une des meilleures façons de protéger le chaume
de bambou coupé est de la faire sécher le plus rapidement
possible. Cette étape est indispensable avant de réaliser toute
sorte de travaux de construction avec le bambou : des chaumes verts, pas
séchés se contractent encore pendant leur séchage et
peuvent littéralement remettre en question toute une construction.
Guadua an-gustifolia, pour citer cette
variété en exemple, présente un temps de séchage de
six à douze
Page | 137
semaines. À titre d'alternative, il est possible de
placer les bois un certain temps dans de l'eau qui s'écoule (par exemple
un ruisseau), de manière à ce que les sucres et les
protéines soient entraînés par le courant hors du chaume.
Si on souhaite conserver le bois sur une longue période, un traitement
avec des produits chimiques toxiques est nécessaire.
Figure 73: Maisons et mobilier en bambou
Le projet du Great Bamboo (wall) House (Pékin, Chine)
s'inscrit dans un programme plus vaste auquel les architectes asiatiques les
plus célèbres dont Yung-Ho Chang, Shigeru Ban
et Gary Chang ont pris part en 2002
avec la réalisation d'un complexe touristique constitué de douze
habitations et d'un club house. À propos de cet ouvrage,
Kengo Kuma raconte de s'être basé sur la
forme de la Grande Muraille. Il explique avoir été attiré
par son parcours, par sa course infinie le long des lignes des reliefs avec
lesquels elle crée un lien indestructible. Le bambou,
le papier de riz, l'ardoise et le verre sont les matériaux avec lesquels
la maison se lie au lieu. Le bambou, le matériau de la tradition locale
en matière de construction, recouvre en particulier l'habitation avec
les tiges placées à une distance variable l'une de l'autre.
L'intérieur se trouve ainsi tour à tour plus
protégé, ouvert par endroits comme « tamisé » ou
s'offre complètement au paysage en un jeu de lumières et
d'ombres.
Figure 74: Intérieur, séparations et
cloisons
6- Page | 138
DOMAINE MEDICINAL
Tant dans la médecine ayurvédique58,
unani ou chinoise, le bambou est considéré comme une plante
médicinale. Il est bon pour pratiquement tout : du simple rhume à
la tuberculose. Ainsi, le `tabasheer' est une des
composantes de base d'une série de médicaments
ayurvédiques et tibétains. Il se compose essentiellement de jus
de bambou déshydraté (surtout celui du Bam-busa
arundinacea) mélangé à du dioxyde de
silicium, de l'eau et des spores de calcaire et de potasse (carbonate de
potassium).59 Le bambou, tout particulièrement le tabasheer,
substance siliceuse extraite de la plante est utilisée pour calmer
l'asthme et les rhumatismes. En phytothérapie, le bambousil soulage les
maux de dos grâce à ses13 propriétés
reminéralisantes. Le bambou est aussi utilisé, par de nombreuses
marques, dans la fabrication de produits cosmétiques.
7- ENVIRONNEMENT ET ENERGIE
« Sur le plan environnemental, le bambou a l'avantage de
pousser très vite. Il peut atteindre sa maturité après
trois ou quatre ans. Ce qui le rend très compétitif par rapport
au bois. Et il a aussi une grande capacité de séquestration du
carbone. Aujourd'hui, nous parlons de changement climatique, de
réchauffement de la planète. Avec les plantations de bambou, nous
avons la capacité de séquestrer le carbone en grande
quantité » a souligné René Kaam,
directeur et chef du bureau régional d'Afrique centrale
d'INBAR.60
En dépit des possibilités commerciales qui
s'offrent à elles, les personnes désireuses de vendre des
produits en bambou peuvent se heurter à certains manques en
matière de recherche, d'innovation et de marketing. Il faut en outre que
les productions de bambous soient adaptées aux normes commerciales et
forestières internationales. « Le secteur du bambou est prometteur
mais pâtit de son image», estime Gary Quince,
ambassadeur de l'Union européenne auprès de
58 Médecine traditionnelle hindoue
59
www.dehlvi.com
60
https://www.afrik21.africa/afrique-centrale-inbar-vante-le-bambou-et-le-rotin-comme-alternative-au-bois/
Page | 139
l'Union africaine. « Nombre d'agriculteurs
considèrent le bambou comme une nuisance parce qu'il pousse vite alors
que c'est là son véritable avantage.»61
Il existe différentes manières de produire avec
cette énergie de bois. La plus simple consiste à le brûler.
Avec la chaleur qui s'en dégage, une grande quantité d'eau peut
être chauffée. La vapeur qui est alors produite peut soit activer
une turbine (qui génère de l'électricité), soit
répandre la chaleur via un système de chauffage central d'une
maison, une serre, une rue ou un quartier... La valeur calorifique du bambou
est semblable à celle du bois (18,3 MJ/kg de matière
sèche). Tant des pellets que des briquettes peuvent être
fabriqués à partir du bambou. Tous deux se composent de chutes de
bois compressées. La seule différence entre les pellets et les
briquettes est que les pellets sont plus petits. Une variante de cette
méthode consiste à gazéifier tout d'abord le bois en
méthane, puis à brûler ce gaz. Par ailleurs, le
méthane peut servir de matière première au niveau de
certaines synthèses industrielles.
D) LIMITES D'UTILISATION ET CONTRAINTES DES
CONSTRUCTIONS EN BAMBOU.
En plus du fait que le bambou soit un matériau de
construction, il peut aussi revêtir plusieurs autres casquettes. Ce
faisant, il est souvent confronté à des ennemis suivant le
domaine au sein duquel il est employé. De nos recherches et analyses, il
en ressort que les ennemis du bambou ne sont pas très nombreux. Avant de
traiter le bambou ou le bois, il est important de savoir pourquoi le traitement
est nécessaire et de quoi il s'agit. Pour cela il est important de mieux
connaître les «ennemis» du bambou, pour mieux engager le
«combat» ou plus exactement trouver le meilleur moyen pour vivre avec
eux en bonne intelligence.
1- TRAITEMENT PHYSIQUE, RISQUES D'INCENDIES ET
INSECTES
-Traitement : Le bambou ayant
une tige creuse, il est difficile de le courber, surtout dès que la
canne devient large. Aussi, il est rare de trouver des meubles en bambou
tressé. De plus, le bambou est très difficile à teinter et
les possibilités de personnalisation d'un meuble en bambou sont donc
limitées. Il est donc surtout proposé dans sa couleur naturelle.
C'est d'ailleurs pour cette raison que le bambou est souvent utilisé
uniquement pour la structure des meubles. D' autre part, le bambou est un
matériau remarquable pour la construction des maisons, des
infrastructures et des moyens de transport. Il sert à faire des poutres,
des parquets, des toits, des ponts, ou encore des bateaux. Pourtant, dans les
parquets produits à bas prix en Chine, on trouve de
61
https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2016/le-bambou-ressource-inexploitée
Page | 140
l'acide acétique, un produit corrosif. Ces planchers
peuvent émettre des composés organiques volatiles, mauvais pour
la santé et l'environnement. Mais en acheteur averti, tournez-vous vers
des fournisseurs qui garantissent l'origine du bambou et optent pour des
procédés de transformation écologiques. Cette observation
vaut aussi pour les meubles.
-Risques d'incendie : Le
bambou entretient une longue histoire avec le feu. Pendant une réaction
de combustion du bambou, on observe un éclatement des entre-noeuds du
bambou. Cette réaction d'éclatement est en fait due à
l'air bloquée dans les entre-noeuds, qui sous l'effet de la chaleur se
trouve sous pression comme dans une cocotte-minute. Les fissures transversales
qui se forment alors diminuent significativement les caractéristiques
mécaniques du chaume. Pour l'éviter il est impératif de
percer l'opercule des noeuds, en leur centre par un petit trou. Ce qui permet
de laisser circuler l'air et d'éviter le phénomène. Une
fois ce problème maîtrisé, le Bambou est très
résistant au feu. Du fait de sa concentration élevée en
acide silicique dans l'écorce et de sa haute densité, le bambou
est classifié, selon le DIN 4102 (classification du comportement au feu
des matériaux de construction), comme inflammable mais peu combustible.
Sa capacité d'allumage dépend en particulier de la position du
chaume. Ainsi les chaumes horizontaux sont moins susceptibles de brûler
que ceux placés dans une position oblique ou encore verticale. Sur un
chaume horizontal, la flamme se déplace le long de l'entre-noeud
jusqu'au prochain noeud. Là, le feu meurt car la flamme passe
difficilement l'opercule, très peu combustible. Il s'étouffe
avant d'atteindre la prochaine poche d'air formé par l'entre-noeud
suivant. Toutefois, l'utilisation qui est faite du bambou peut
nécessiter une protection supplémentaire. On peut envisager un
traitement au sel de Bohr qui est un retardant de flamme mais aussi un
traitement efficace contre les nuisibles ; Un enduit au plâtre, qui a
depuis longtemps fait ces preuves face au feu ; Tout autre technique
utilisé pour le bois peut aussi intervenir.
-Insectes et Climat : En ce
qui concerne les insectes, ils sont attirés par la cellulose et
l'amidon. Le bambou en contient comme le bois, mais il contient
également de la silice (du sable, c'est d'ailleurs cela qui le rend si
résistant) et, heureusement pour le bambou, les termites ne le
digèrent pas facilement. Ils préféreront donc un morceau
de bois tendre à un chaume de bambou. Toutefois par mesure de
précaution, des actions préventives simples dans la conception de
l'ha-bitation sont à respecter (nettement au niveau des fondations pour
limiter l'accessibilité du bambou par le sol). Actuellement, alors qu'en
France on ne connaît aucune maladie, il est signalé aux Antilles
un coléoptère, le « Dinoderus minutus
» qui creuse des tunnels dans les bambous coupés. On
lutte contre ce coléoptère par poudrage de D.D.T.
? Sécheresse:
Page | 141
Nous avons déjà signalé les besoins en
eau du bambou et la nécessité absolue d'arroser ou d'irriguer les
bambous principalement au moment de la transplantation et pendant
l'été.
? Froid:
Le bambou est en général très
résistant au froid, toutefois, de basses températures peuvent
arrêter le développement du chaume, nous l'avons constaté
sur des variétés tardives (Phyllosta-chys
Quadrangularis par exemple). A Prafrance, les bambous adultes ont
très bien supporté des températures entre -1o° et
-150°. En février 1956, seulement 25 % des bambous n'ont pas
résisté à la température -160°. Si le bambou
résiste bien au froid, il craint énormément la neige qui
lui fait beaucoup de mal par son poids; en effet, la neige se collant aux
feuilles, oblige les tiges à se courber et celles-ci sont
cassées; si la neige est abondante, cela entraîne un
enchevêtrement inextricable de tiges de bambous cassés. Les
méfaits les plus importants dus à la neige ont été
constatés à PraFrance, en février 1929, mars 1935 et
janvier 1951.
-Les moisissures(Champignons)
: Elles ont la particularité de se développer
pour un taux d'hu-midité du bambou (ou du bois) supérieur
à 20 %. Dans les climats tropicaux, ces moisissures sont responsables de
nombreux problèmes, mais sous nos climats européens, ces
conditions d'humidités sont rarement atteintes. Par exemple, pour une
humidité de l'air à 60 % pour 20°C, l'humidité du
bambou ne sera que de 18%. Certaines zones particulièrement humides
resteront donc à surveiller comme la salle de bain, la cuisine et les
fondations (dans le cas de remontées capillaires).
2- CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES
L'utilisation de plus en plus massive du bambou entraîne
une production excessive, qui peut poser problème. L'exploitation
intensive donne naissance à d'immenses plantations, ce qui
entraîne la destruction d'autres espèces végétales.
La surproduction de bambou planté hors de son milieu naturel est
susceptible d'affecter les écosystèmes environnants. De plus, la
transformation du matériau nécessite des produits chimiques,
comme la soude ou le sulfure d'hydrogène. Le bilan
écologique du bambou est donc mitigé. Tout
dépend de son utilisation, mais aussi de sa provenance. Autre
bémol, le bambou est classé comme plante invasive. Cela est
surtout dû à ses racines, qui sont en fait des rhizomes et
envahissent les terrains à grande allure. C'est le revers de la
médaille d'une plante facile à cultiver.
Page | 142
Les plantes invasives peuvent endommager des
écosystèmes entiers, comme c'est le cas en Europe où il a
été importé. Là où les bambous prennent du
terrain, d'autres plantes vitales à l'écosystème ne
peuvent plus pousser, au détriment de l'ensemble de la faune et de la
flore. L'écosystème est donc modifié. Dans certains cas,
l'écosystème peut s'accommoder relativement aisément de
l'introduction d'une plante non-native. Dans d'autres cas la plante
importée prend le dessus et éradique l'écosystème
originel, laissant place à une monoculture appauvrissant
l'environnement. C'est le cas du bambou.
3- CONTRAINTES SOCIO-ECONOMIQUES
Les noeuds proéminents peuvent également
être désagréables, c'est pourquoi on l'utilise peut pour
les assises. Enfin, le prix parfois élevé du bambou en fait
également un produit à choisir avec attention. Aussi, en Chine,
où son emploi est connu depuis le néolithique, les utilisations
du bambou sont innombrables. Au XIX° siècle, les marins utilisent
les chaumes pour les vergues des voiles, les charpentiers pour les étais
des maisons, la charpente, les murs et les échafaudages. Les scribes
font leurs pinceaux et leur papier avec le bambou ; les paysans les manches de
leurs outils ou les perches pour porter les fardeaux. On tresse des paniers
avec les jeunes tiges. Sauf que l'inconvénient est qu'il n'existe
à l'heure actuelle en Europe et aux Etats-Unis (sauf à Hawaii)
aucune plantation commerciale de bambous de construction. La plus grande partie
vient de Chine, d'Inde, du Vietnam et d'Amérique latine. La
nécessité d'expédier le bambou et ses produits
dérivés partout dans le monde en fait donc un matériau
beaucoup moins respectueux de l'environnement qu'on ne pourrait le croire.
Enfin, le bambou pendant plusieurs siècles a été
considéré comme matériau des pauvres, pourtant à
l'heure actuelle, il se présente comme matériau de luxe, exotique
et de contemplation esthétique.
Cette partie de notre travail consistait à
présenter et étudier le bambou, premièrement comme plante
puis, comme matériau de construction biosourcé contribuant ainsi
à l'écologie. Au long de notre analyse, nous avons
étudié les caractéristiques et propriétés du
bambou, son importance dans la construction au regard de ses prouesses et sa
matérialisation dans une étude de quelques projets architecturaux
de par le monde. Résultants de la conception propre à chaque
architecte, la nature et situation du site, et le type de bambou
utilisé, les projets que nous avons parcourus nous présentent ce
matériau sous son grand jour, tout en nous mettant en garde contre ses
éventuels ennemis (le feu, les produits de transformation du bambou, le
climat et les insectes). Dès lors en appliquant les méthodes de
préventions adéquates, il est possible traiter efficacement le
bambou, le rendant ainsi plus écologique et durable sur un plus long
terme.
Page | 143
CHAPITRE V : CADRE PRATIQUE ET APPLICATION DU
PROJET
Dans cette partie de notre travail, il sera essentiellement
question pour nous de présenter le site de notre projet de
rénovation du quartier de la gare ferroviaire à
Nkongsamba, alliant à la fois architecture et urbanisme.
On retrouvera donc dans ce chapitre la description de notre site du projet (ses
contraintes climatiques, topographiques, etc.), suivie de la démarche
conceptuelle pour laquelle nous avons opté, les équipements et
éléments de notre programmation urbaine. Concernant notre projet
proprement dit, il s'agit d'un aménagement urbain appuyé sur un
édifice en particulier. Il sera présenté par la suite avec
une brève description des différents éléments
structurants (les matériaux, la structure, les techniques d'assemblage
et des éventuelles perspectives et recommandations liées aux
nouvelles formes d'urbanisme et l'essor de la filière sylvicole du
bambou au Cameroun et surtout à Nkongsamba.
I- DESCRIPTION DU SITE
Le site que nous avons choisi pour réaliser notre
projet architectural et urbain se présente comme étant une
ancienne gare marchandise, désaffectée et abandonnée
à l'anarchie de la flore environnante, créant ainsi sur le dit
site un écosystème délabré et imbus
d'esthétique. Il y va sans dire l'importance que présente cette
parcelle d'environ 10 Hectares sinon plus, dans le tissu urbain de la ville de
Nkongsamba. Situé à proximité de l'avenue de la gare et du
centre urbain (centre-ville), ce site nous permet (non pas de manière
aisée) d'appréhender toutes ses contraintes mais aussi ses points
stratégiques et de nous en servir comme composition dans ce processus
d'aménagement de cet espace urbain. On retrouvera par ailleurs sur le
site en cause, des dénivellations, bâtiments précaires,
entrepôts abandonnés, et le plus important, un marécage de
1000 m2 environ. L'accessibilité au site ne se fait pas
très complexe, mais le cheminement. Le panorama qu'il offre sur les
monts MANENGOUBA et NLONAKO s'avère des plus intéressants et
magnifiques.
Page | 144
Figure 75: Site de l'ancienne gare marchandise de
Nkongsamba
Toutefois son aspect actuel ne permet en aucun cas de se
rendre compte de tous ces avantages. Dans la ville de Nkongsamba, Les surfaces
forestières de qualité variée recouvrent une superficie de
l'ordre de 80% de la Région, mais qui tendent à régresser
progressivement au profit des activités agricoles et de l'exploitation
forestière. Les actions de reboisement restent timides dans les zones
forestières et notre site présente à cet effet un
caractère des plus alarment, car envahi par la flore sauvage et
désordonnée.
Figure 76: Etat actuel des lieux Figure 77:zone
marécageuse sur le site
Entouré par deux routes des plus importantes de la
ville, ce site dorénavant, abritera une place centrale entourée
à son tour de bâtiments présentant des galeries et comptant
de multiples fonctions toutes très importantes à l'atteinte de
l'essor de la ville. On y retrouvera entre autre des immeubles
résidentiels, commerciaux, locatifs, etc. Il est aussi à noter la
rénovation de
l'ancienne gare marchandise et ses extensions
(entrepôts, circulations) qui, non seulement donneront un nouveau visage
à cet environnement, mais également permettront la croissance
accélérée de la ville, à cause des
a0ctivités résultant de cette opération. Cette gare sera
le point d'ancrage de notre concept, autour duquel se greffe les
bâtiments, un peu comme pour l'avenue des champs Elysées et ses
nombreux atouts.
!
Figure 78:vue arrière de l'hôtel NLONAKO Figure
79:vue sur un entrepôt et le marécage voisin
II- DEMARCHE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION
URBAINE
Page | 145
Le concept que nous avons choisi afin de mieux illustrer notre
thématique, se présent comme la vallée du
bambou à Nkongsamba. Ce projet se caractérise par
la topographie, l'orientation et l'usage fait du site. Il était question
de présenter la ville de Nkongsamba, en forme de vallée
située entre trois (03) monts : Manengouba, Nlonako,
Koupé. En effet le site de l'ancienne gare se trouve dans un
plateau presque semblable à une vallée orienté Nord -Est ;
Sud-Ouest.
C'est dans cette cuvette que nous entamons les fondations d'un
nouveau quartier au travers d'une rénovation urbaine entièrement
à base du bambou, matériau de prédilection pour toutes les
constructions futures. En respectant les principes fondamentaux de conception
de la ville énoncés par la charte d'Athènes, nous
retrouverons sur notre site réaménagé les 04 fonctions
primaires de la ville : travailler, circuler, se recréer et habiter.
Nous entrevoyons ainsi l'avenir de ce site de mémoire et patrimonial,
jalonné de l'utilisation après une meilleure appréhension
du matériau bambou.
Suite à l'analyse des multiples contraintes que
présente notre site d'étude, nous constatons qu'il
présente une multitude de points forts tant par son orientation que par
son relief. Notre ouvrage se présente comme une synchronisation entre
architecture et urbanisme, exclusivement
Page | 146
adossée sur le développement durable et
l'écologie. En effet, nous présentons dans notre projet des
constructions écologiques à base de bambou, des
aménagements sollicités et sollicitables, tels que les espaces
verts, places de divertissement intégrant une circulation fluide des
hommes. Nous sommes donc dans un projet de développement urbain durable,
inspiré des concepts novateurs, à l'instar de la
Green School de Bali, les jardins de la renaissance
(place des Vosges), le New Gourna
en Egypte, et les techniques traditionnelles de construction,
intégrant les énergies renouvelables et l'éducation
environnementale.
Notre projet d'architecture se présente comme un
aménagement urbain, inscrit dans une démarche de revitalisation
et rénovation du tissu urbain de l'ancienne gare marchandise de la ville
de Nkongsamba. De par son aspect urbanistique, il est important de souligner
que ce projet est la synchronisation entre une éco-architecture
axée sur l'utilisation du bambou dans la construction, et la conception
d'un village urbain, reposant sur les principes du développement durable
et les méthodes de production des villes durables.
A cause de la densité du travail à effectuer,
nous nous sommes attardés sur quelques édifices, qualifiés
de phares ou modèles de notre projet. Il s'agit notamment d'un immeuble
de bureau, les abris taxis et boucaros, une bibliothèque et un
restaurant. Ces édifices feront l'objet d'une présentation plus
détaillée. A côté de ces derniers, nous avons aussi
présenté le tissu urbain de la gare
réaménagé, intégrant toutes les fonctions de la
ville d'après la charte d'Athènes, et les solutions
proposées par des architectes et urbanistes tels que Hassan
Fathy avec le village New Gourna en Egypte, Ébernerez
Howard avec les cités jardins pour ce qui est de la
planification urbaine, et le Corbusier avec la cité
radieuse, Ken Yeang avec son projet de l'immeuble Solaris en
ce qui concerne notre projet d'architecture.
Afin de mieux appréhender notre démarche, nous
avons présenté une programmation urbaine, emphase avec les
besoins de la population, mais nous y avons ajouté des espaces et
équipements urbains nécessaires pour une meilleure
rénovation efficiente de cet espace, puis de la ville en
général. Ainsi le tableau qui suit est une brève
description de la programmation des espaces de notre projet. Elle se veut
à la fois architecturale et urbanistique. En partant du principe du
zonage, nous pouvons regrouper les équipements par fonction et emprise
au sol. Ceci en englobant les systèmes fondamentaux de la ville (le
parcellaire, le bâti, le viaire et les espaces libres). Au-delà de
l'aspect esthétique, la planification et l'organisation des espaces sont
fondamentaux, par exemple en créant des zones piétonnes, des
zones avec des bancs, des zones interdites aux passages ainsi que des
itinéraires préétablis à suivre ; de plus, il faut
penser à l'éco-système urbain avec ses fleurs pour la
verdure sur les places, des rues et des zones pavées où il
n'est pas possible d'avoir des parterres de fleurs sur le sol
; enfin, placez les lampadaires et ses points d'éclairages qui rendent
la ville praticable la nuit. Telle est la vocation de notre proposition de
rénovation du quartier de la gare à Nkongsamba. Combiner les
outils et éléments de la ville durable à l'aspect novateur
et insoupçonné du bambou dans la construction et autres
domaines.
III- PROGRAMMATION URBAINE DU PROJET
N°
|
|
DENOMINATION DES ELEMENTS ET ESPACES DU PROGRAMME
URBAIN
|
|
A-
|
UNE PLACE PUBLIQUE (Espace public de libre accès)
|
1.
|
|
Un espace parking visiteurs
|
2.
|
|
Un espace vert et Promenades
|
3.
|
|
Des bancs publics et pompes à eau
|
4.
|
|
Des bacs pour ordures
|
5.
|
|
Des toilettes publiques
|
6.
|
|
Des kiosques et boukarous, fast-food, buvettes, etc.
|
7.
|
|
Une aire de jeux pour enfant et espaces pique-nique
|
8.
|
|
Des abris-bus et autres types d'abris
|
9.
|
|
Une petite infirmerie
|
10.
|
|
Un local technique et Coin surveillance
|
11.
|
|
Un espace entièrement Boisé
|
12.
|
|
Des fontaines publiques
|
13.
|
|
Un monument ou mausolée
|
|
B-
|
UNE BIBLIOTHEQUE-MEDIATHEQUE (Equipement urbain public de
lecture et recherche)
|
14.
|
|
Une entrée
|
15.
|
|
Une réception (comptoir, inscriptions, prêts et
retour des livres)
|
16.
|
|
Une salle d'attente
|
17.
|
|
Un espace de lecture pour magazines
|
18.
|
|
Un espace d'éducation et de formation aux prouesses du
bambou et son utilisation
|
19.
|
|
Des toilettes pour visiteurs et personnel
|
20.
|
|
Des réserves
|
|
Page | 147
21.
|
Un poste de surveillance
|
22
|
Un poste de vidéo-surveillance
|
23.
|
Des vestiaires et toilettes
|
24.
|
Un espace d'affichage, ventes périodiques et annonces
|
25.
|
Une salle de réunion/ Conférences
|
26.
|
Des salles de jeux culturels
|
27.
|
Une salle de lecture commune
|
|
280.
|
Une salle de lecture pour enfants
|
29.
|
Une salle de lecture spécialisée (recherches
scientifiques, sociales et environnementales)
|
30.
|
Une salle de consultation électronique
(médiathèque)
|
31.
|
une salle du personnel
|
32.
|
Un bloc toilettes
|
33.
|
Le bureau du bibliothécaire
|
34.
|
Le secrétariat
|
35.
|
Le service de comptabilité
|
36.
|
Le service des archives
|
37.
|
Une salle d'édition et restauration des livres
|
38.
|
Un local technique
|
39.
|
Un local poubelle
|
|
C-
|
UNE ZONE FESTIVE (Une salle des fêtes ou de banquets)
|
41.
|
Un hall d'entrée
|
42.
|
Un espace de divertissement et passe-temps (foyer)
|
43.
|
Un poste de sécurité et
vidéo-surveillance
|
44.
|
Des toilettes visiteurs
|
45.
|
Des vestiaires pour le personnel et toilettes
|
46.
|
Une réception et billetterie
|
47.
|
Une grande salle
|
48.
|
Une cuisine avec un office
|
|
Page | 148
49.
|
|
Un cellier et une chambre froide
|
50.
|
|
Une cave à vin et un bistrot
|
51.
|
|
Des loges en coulisses
|
52.
|
|
|
|
D-
|
UNE ZONE ADMINISTRATIVE
|
53.
|
|
Des bureaux pour fonctionnaires
|
54.
|
|
Une entrée et hall d'accueil (réception, attente,
tableau d'informations, etc.)
|
55.
|
|
Un local sécurité et vidéo surveillance
|
56.
|
|
Une salle de réunion
|
57.
|
|
Un local Technique et Sécurité incendie
|
58.
|
|
Des toilettes visiteurs et personnel administratif
|
59.
|
|
Un espace parking personnel et visiteur
|
60.
|
|
Un jardin public et espace vert aménagé
|
|
E-
|
UNE ZONE DE RESTAURATION (restaurant)
|
61.
|
|
Un hall d'entrée et une réception
|
62.
|
|
Des toilettes pour usagers et visiteurs
|
63.
|
|
Un espace de restauration (places assises)
|
64.
|
|
Un office de service et un bar
|
65.
|
|
Une cuisine
|
66.
|
|
Une chambre froide et cave à vin
|
67.
|
|
Une plonge et un rangement pour vaisselle
|
68.
|
|
Des vestiaires et toilettes pour employés
|
69.
|
|
Un bureau pour le cuisinier en chef
|
70.
|
|
Un cellier et magasin
|
71.
|
|
Un débarras et local des déchets
|
72.
|
|
Un local technique et Sécurité incendie
|
|
F-
|
UNE ZONE UTILITAIRE (Technique et assainissement)
|
73.
|
|
Un bio digesteur
|
74.
|
|
Un générateur électrique
|
Page | 149
75.
|
Une station d'épuration des eaux
|
76.
|
Un espace de gestion et traitement des déchets
|
77.
|
Un poste de gestion et distribution de
l'électricité
|
G-
|
UNE ZONE D'APPROVISIONNEMENT OU COMMERCIALE
|
78.
|
Des boutiques et Hangars
|
79.
|
Des espaces de vente en plein air
|
80.
|
Des parkings pour commerçants et usagers
|
81.
|
Un poste de sécurité et surveillance
|
82.
|
Un local technique et de Sécurité incendie
|
83.
|
Des magasins et entrepôts
|
84.
|
Des espaces de divertissement (snack-bars, toilettes, aires de
repos)
|
85.
|
Un local des déchets et débarras
|
H-
|
UNE ZONE RESIDENTIELLE OU HEBERGEMENT
|
86.
|
Un immeuble résidentiel
|
87.
|
Des logements individuels constitué chacun de :
|
87. a
|
Un jardin
|
87. b
|
Un séjour
|
87. c
|
Une cuisine
|
87. d
|
Un cellier
|
87. e
|
Un w.-c. pour visiteurs
|
87. f
|
Une chambre de type Parents
|
87. g
|
Une ou deux chambres de type Enfants
|
87. h
|
Une salle de bains
|
87. i
|
Une entrée
|
87. j
|
Une véranda et terrasse
|
88.
|
Un espace parking
|
Page | 150
Page | 151
IV- PROJET D'ARCHITECTURE : Immeuble de Bureaux à
Nkongsamba
Afin de mieux appréhender le matériau bambou
dans un contexte de rénovation urbaine, nous avons
présenté un édifice en particulier, l'immeuble de bureau
de la vallée du bambou à Nkongsamba. Ce bâtiment se situe
sur le site de l'actuelle délégation des affaires
foncières et du cadastre, à côté de la
sous-préfecture de Nkongsamba 2ème. Ce site a
été choisi pour sa position stratégique, en tant que zone
administrative du quartier de la gare. La projection urbaine de la ville de
Nkongsamba à l'horizon 2028 nous le réitère d'ailleurs. Il
s'agira donc de présenter tous les résultats de notre
investigation sur le matériau bambou, appliqué à la
rénovation du tissu de la gare, dans un modèle de bâtiment
administratif presque totalement en bambou.
1- DESCRIPTION DE L'OUVRAGE
Notre bâtiment administratif est un modèle
d'immeuble multifonctionnel de 8 étages réalisé en bambou.
Au sein de cet édifice, nous retrouvons toutes les commodités
utiles et nécessaires au bon fonctionnement d'une structure
administrative. Le programme architectural de l'ouvrage souligne d'ailleurs la
présence de bureaux, salle de réunion, salle de
conférence, etc. La salle de conférence se situe au niveau
R-1(sous-sol), avec des espaces accessoires (blocs sanitaires, locaux entretien
et technique. Elle est constituée d'une scène, un auditorium, une
loge. Elle est accessible à partir du hall au rez de chaussée,
via un escalier et un ascenseur.
Au rez de chaussée on retrouve le hall d'accueil, la
réception, les bureaux de la sécurité et vidéo
surveillance, des escaliers et un ascenseur. Les étages
supérieurs sont repartis en bureaux, salles de réunions, blocs
sanitaires, locaux techniques. Du 7ème au
8ème étage on retrouve un restaurant avec mezzanine,
ainsi que les locaux accessoires. Les parkings sont au rez de chaussée
et au sous-sol, avec des jardins autour du bâtiment.
2- STRUCTURE ET MATERIAUX
La structure est presque totalement faite en bambou, mais
associé au béton et l'acier le résultat est encore plus
intéressant. Inspiré de la forme naturelle d'une cabosse de
cacao, cet ouvrage surplombant la vallée du bambou à Nkongsamba
combine à la fois histoire, culture et développement. La
sécurité et l'accessibilité entant primordiales, nous
avons pris des dispositions grâce aux postes de surveillance et la
facilitation de la circulation verticale des hommes (ascenseurs et
escaliers).
Page | 152
En parlant des matériaux, nous avons principalement
utilisé le bambou (sous ses différentes formes) le béton,
l'acier et le verre. De ce fait, on retrouvera dans notre immeuble des murs en
briques de bambou, des poutres en bambou et en béton, des panneaux de
lamellés collés, des liaisons en acier, des fenêtres de
verre, etc. La structure principale du bâtiment est faite de bambou,
béton et acier. L'usage du bambou comme matériau de construction
semble une évidence pour nous. Car s'il est présent en abondance
dans la région et repoussant rapidement, son empreinte
énergétique est quasiment nulle.
De plus sa souplesse permet qu'on le courbe sans avoir recours
à d'autres forces que celles des hommes. S'il est bien traité, sa
durée de vie peut atteindre 20 à 30 ans. Le bois de bambou est
déjà présent en Europe, Asie, Amériques et
récemment en Afrique dans des habitations. Il prend
généralement la forme de planchers, de parquets ou de
pare-soleils en façade de bâtiments. C'est donc majoritairement
une utilisation esthétique et non comme bois de construction.
L'utilisation du bambou comme matériel de renfort du béton a
été étudiée par le laboratoire naval de
génie civil des Etats-Unis ; la Californie a édité la
première fois un rapport en 1966 pour aider le personnel de construction
dans la conception et la construction des pièces de charpente de
béton arme de bambou.
Des études plus récentes concernant
l'utilisation du bambou comme alternative au paillage d'acier pour béton
armé montrent d'ores et déjà qu'il s'agit d'une solution
pérenne. Toutefois, Il s'avère que ce bois n'est pas un bon
isolant thermique. Plusieurs projets déjà réalisés
citent l'utilisation de plusieurs isolants permettant de garantir une isolation
thermique et phonique :
V' béton de chanvre ; laine de chanvre ; et blocs de
chanvre V' fibres de bois + enduit à la chaux ;
V' plâtre + mortier.
Figure 80 Esthétisme du bambou dans les
constructions, façade en bambou à Carré Sénart,
source Végétal et
situation d'un édifice de bambou en
période de précipitations 62
62
http://vegetal-e.com/fr/fiche/chantier-33/bambou-carre-senart.html
Page | 153
Page | 154
Figure 81: Temple of No Religion, Simón Vélez,
Namagool63 Figure 82:structure en bambou
3- TECHNIQUES DE LIAISON ET D'ASSEMBLAGE
Pour les techniques d'assemblage et liaisons des
éléments de construction, nous nous sommes inspirés de
quelques techniciens et architectes du bambou à l'instar de Simon
Vélèz, John Hardy, Shigeru Ban et Vo Trong Nghia. Ils ont
présenté plusieurs techniques, traditionnelles et modernes utiles
pour les constructions et ces dernières combinées à celles
de Jules JANSSEN sont fréquemment retrouvées dans les
édifices et ouvrages architecturaux ayant pour principal matériau
le bambou structurel.
? Fondations
Notre ouvrage architectural se présente comme un
immeuble de bureaux de type R+8, et un modèle d'étude pour la
construction des BGH en bambou. Nous y avons intégré les
techniques de construction en bambou, les solutions d'assemblage et les
méthodes de traitement du bambou, dans une logique de conception d'un
équipement urbain public soucieux respectueux de l'environnement et
adossé sur les principes du développement durable des milieux
urbains. Les fondations de l'édifice comportent des semelles en
béton et bambou, raccordés grâce au matériau
acier.
Nous entrevoyons donc la réalisation des semelles en
béton, contenant des encoches en acier, auxquels viendront s'ajouter les
terminaisons ou bases des poteaux de bambou. Pour ce principe de
réalisation des fondations de notre structure, nous nous sommes
confrontés aux travaux de Simon Vélèz avec ses liaisons
modernes, les tubes de bambou de Renzo Piano, Frei Otto et ses couvertures
légères.
63 Own work, CC BY-SA 4.0,
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=62535726
Figure 83:Fondations, source64 Figure
84:Assemblage de poutres
? Elévations et Cloisonnement
Afin de limiter considérablement les charges de la
structure, et assurer la fluidité de la circulation, nous avons
opté pour une séparation légère de l'espace par
l'utilisation des panneaux de bambou, associés des isolants thermiques
et acoustiques. Toutefois il faut aussi prendre en compte l'usage des briques
de bambou. Les ouvertures sont aussi faites de bambou et verre, pour un
éclairage optimal et une ventilation permanente. Les murs ne sont plus
porteurs mais servent de cloisons mobiles aux différents espaces suivant
les besoins et les fonctions.
? Dallages et Planchers
Comme dallages et planchers, nous avons toujours
orienté nos choix vers le bambou. Cette fois il nous sera utile à
l'intérieur comme revêtement et structure de toutes les dalles du
bâtiment. Ces planchers de bambou seront évidemment
supportés par des poutres de bambou qui faciliteront la transmission des
charges aux principaux axes de l'édifice. A l'extérieur le bambou
sera utilisé dans la réalisation des structures en béton
armé et autres parties du gros oeuvre.
Au rez de chaussée, considéré comme le
niveau de référence, le bambou sera utilisé en dallage et
revêtement. Tandis que le sous-sol, ou se situeront les semelles et fond
sera en béton.
64
https://hiveminer.com/Tags/bambus%2Cjenny
Page | 155
Les poutres de bambou peuvent prendre n'importe quelle forme,
suivant la transmission des charges et la portée entre les poteaux
structurels.
Figure 85: réalisation du coffrage, source K.
Ghavami65 Figure 86:principe des planchers et structure
? Couverture et Charpente
Afin comme couverture de notre édifice, nous avons
opté pour des tuiles de bambou fixés sur une charpente de bambou.
Nous avons beaucoup appris des travaux de l'architecte Shoei Yoh. Pour ses
toits de bambou à Fukuoka, Yoh place un tube d'acier dans le bambou et
le connecte aux tubes grâce à des écrous. Le tube doit
pouvoir résister à la pression exercée par les
écrous serrés. Un noeud est vissé à
l'extrémité de la barre d'acier, elle-même soudée au
tube. À cause des nombreux boulons, ce type de connexion est aussi
approprié pour des charges plus importantes. C'est donc dans la
même mouvance que nous avons adapté ce système à nos
tuiles de bambou. En ce qui concerne la charpente de l'ouvrage, elle sera aussi
réalisée en bambou mais associé à l'acier pour une
résistance efficace. Pour cela nous utiliserons des techniques de
liaison des familles d'assemblage 1 et 3 présentées
précédemment au niveau des méthodes d'as-semblage du
bambou.
Figure 87:Dôme géodésique
réalisé en bambou par Buckminster Fuller.
65 Bamboo as reinforcement in structural concrete
elements, Department of Civil Engineering, Pontificia Univer-sidade Catolica,
PUC-Rio, 2004
4- Page | 156
ACCESSIBILITE ET CIRCULATION
Notre site d'étude étant soumis à un
flux quasi dense d'usagers, nous avons proposé des accès en
fonction de notre organisation et des équipements mis à la
disposition du grand public. Les allées seront accessibles aux personnes
à mobilité réduite, aux poussettes et aux vélos.
Leur largeur sera assez confortable pour permettre le croisement aisé
des différents usagers.
- les pavés et dalles seront en pierre, ou en
béton qualitatif.
- les sols coulés en place seront limités par des
voliges (bois / métal) ou des longrines béton. - les sols seront
stables et ne nécessiteront pas d'entretien annuel.
La mise en place de clôtures, seuils et
épaisseur de transition est primordiale dans la réussite de cette
opération. L'ordonnancement des clôtures (altimétrie,
hauteur, rythme, végétalisation) sera un élément
important du projet architectural.
5- ENERGIE, SALUBRITE ET SECURITE INCENDIE
Le bambou est une matière première
énergétique, en effet il peut être valorisé dans une
filière énergie pour la production d'électricité ou
de chaleur, ce qui en fait une alternative à la déforestation si
sa culture est maitrisée. Il rentre donc dans la catégorie
biomasse ; Il serait possible de produire de l'éthanol à partir
du Bambou, tout comme il est possible de produire du charbon de bois au bambou.
La possibilité de créer de l'éthanol avec du bambou est
nous semble-t-il une réelle opportunité dans la mesure où
cela permettrait d'enrayer le recours massif aux matières
premières agricoles base de l'alimentation telles que la canne à
sucre ou le maïs.
Concernant le volet énergétique du
bâtiment que nous proposons, nous avons pensé aux formes
d'énergie renouvelable surtout à l'énergie solaire,
présente et abondante en Afrique. Nous avons donc opté pour
l'utilisation des panneaux photovoltaïques dans notre projet. Le
rôle de cette forme d'énergie est de limiter l'activité
énergétique du bâtiment et le rendre autonome et
indépendant en énergie électrique. Pour la
salubrité, nous avons aussi un système d'entretien par
étages qui veillent à la propreté des locaux. De plus les
déchets sont aussi une importante source d'énergie exploitable
dans notre contexte. La présence des points d'eau est aussi primordiale
tant pour la consommation que le lavage des mains nécessaire pour
limiter la propagation de la pandémie actuelle. Un autre aspect est la
sécurité incendie. Nous avons intégré des
systèmes de détection, alarmes et matériels de lutte
contre les incendies. Accès et sorties de secours, points d'eau, etc.
Page | 157
CONCLUSION
Rendus au crépuscule de notre analyse ou il
était question de montrer l'intérêt, d'une
éco-architecture axée sur l'utilisation du bambou, dans une
mouvance de rénovation du tissu urbain de la ville de Nkongsamba au
lieudit ancienne gare ferroviaire, il en ressort que la rénovation
urbaine est une démarche judicieuse dans l'atteinte des objectifs du
développement durable toutefois, cette opération nécessite
et ensemble d'éléments importants accentuant ainsi son
organisation et une meilleure planification des milieux urbains en Afrique, et
précisément à Nkongsamba au Cameroun. Associée au
matériau inédit qu'est le bambou, une restructuration du quartier
de la gare serait un atout majeur dans la revitalisation de l'aire urbaine et
accroissement des activités génératrices de revenus. Notre
travail s'inscrivait donc comme une réflexion sur divers
problèmes de conceptions architecturales, aménagements urbains,
et encombres aux fondements et applications du développement durable.
Son objectif majeur était celui de concevoir un projet de
rénovation urbaine, du quartier ancienne gare ferroviaire dans la ville
de Nkongsamba à partir de l'architecture écologique, sous tendue
par le bambou. Cet objectif était motivé par notre
problématique et question de recherche reposant uniquement sur la
possibilité de rénovation du tissu urbain de l'ancienne gare
ferroviaire à NKONGSAMBA au moyen d'une architecture éco
-responsable, axée sur l'utilisation d'un matériau innovant et
bio-sourcé tel que le Bambou, tout en mettant en exergue le potentiel
environnemental et écologique de la ville. Se basant sur les principes
fondamentaux du développement durable, nous avons mené cette
recherche dans l'optique de vérifier que l'architecture
écologique adossée sur le concept du développement
durable, peut selon les contraintes offrir des opportunités de
rénovation urbaine dans la localité de Nkongsamba, tout en
mettant en exergue premièrement, son potentiel environnemental, puis
l'aspect novateur et éco responsable des matériaux
inexplorés tels que bambou, et enfin l'épanouissement et la
socialisation des populations par amélioration leur qualité de
vie. Afin de parvenir à des conclusions concrètes et plausibles,
nous avons commencé notre investigation aidé de plusieurs auteurs
et acteurs des projets urbains par, l'analyse de notre site d'étude
(celui de la ville de Nkongsamba suivi du site de l'ancienne gare ferroviaire)
en présentant sa situation historique, géographique,
administrative et les autres paramètres de la région.
Après cette présentation du site nous avons
présenté le bambou, premièrement comme plante avec ses
caractéristiques et propriétés, puis comme matériau
de construction dans le cadre de la vulgarisation de l'éco-architecture.
Au terme de cette démarche nous avons présenté notre
projet d'architecture visant la rénovation du quartier de la gare
grâce au bambou.
Page | 158
Dans une logique de meilleure appréhension de notre
plan de recherche, la première partie consistait en la
délimitation du champ d'application de notre démarche (le champ
sémantique et lexical de notre travail, associé au contexte
théorique) ensuite, nous y faisons une analyse des différents
concepts et mots clés susceptibles d'avoir une notoriété
tout au long de notre recherche, enfin nous avons rajouté la revue de la
littérature sur l'éco-architecture, le développement
durable et la revitalisation urbaine. Le chapitre 1 avait pour objectif de
définir les principales notions et concepts, présenter les
caractéristiques et principes de l'éco-architecture, le
développement durable et la rénovation urbaine. Il y était
aussi question de présenter les théories de quelques auteurs et
trouver les points de convergence et/ou de divergence avec notre projet. La
chapitre 2 quand à lui renvoyait à la méthodologie
employée dans notre recherche, allant de la délimitation
spatio-temporelle à l'analyse des résultats des enquêtes,
passant par la collecte et le traitement des données. C'est dans cette
partie que nous avons présenté notre site d'étude,
premièrement la ville de Nkongsamba, ensuite le site de l'ancienne gare
marchandise.
La deuxième partie de notre travail portait sur la
sensibilisation à l'architecture écologique axée sur le
bambou au regard de ces atouts et son économie circulaire, et a
été organisée en deux chapitres. Le premier chapitre
présente le bambou par ses généralités,
caractéristiques, prouesses dans la construction, et l'état de la
filière dans le monde, en Afrique et au Cameroun. Nous avons aussi
réalisé une étude cas d'utilisation du bambou dans la
construction, afin d'orienter notre projet de rénovation urbaine et
justifier nos choix architecturaux. Il s'agissait des cas nationaux, africains
et des cas internationaux. Suite à cette étude analytique, nous
avons présenté l'économie circulaire du bambou, car
applicable et utile dans plusieurs domaines. Il était ainsi question de
présenter les divers champs d'application du bambou et les
retombées. Le chapitre 2 de cette partie était exclusivement
réservé à notre parti architectural et cas pratique. Nous
y présentons la description du site du projet englobant, ses
contraintes, forces et faiblesses. Ensuite nous avons l'approche conceptuelle
de la rénovation et la programmation urbaine, définissant les
espaces et fonctions de chaque équipement urbain. Ce n'est qu'à
la suite de ces études préliminaires que nous avons
présenté notre projet phare : un immeuble de bureaux en bambou. A
la fin du chapitre nous avons effectué une brève description des
éléments architecturaux constitutifs du projet et ouvert des
perspectives en ce qui concerne le domaine de l'urbanisme et la planification
du territoire dans les villes d'Afrique et surtout au Cameroun.
Tout au long de notre travail, il était question pour
nous de vérifier que, la rénovation du tissu urbain de la gare
ferroviaire désaffectée de Nkongsamba peut se faire grâce
au matériau bambou, associé aux prescriptions de l'architecture
écologique et du développement durable. Suite
Page | 159
à notre analyse, nous nous sommes rendus compte que le
bambou, herbe ligneuse appartenant à la famille des graminées est
un matériau écologique phénoménal. Au regard de ses
propriétés, prouesses, et domaines d'application, c'est une
ressource innovante et pluridisciplinaire. Aussi, le bambou est un
matériau innovant, dans la mesure où, il est encore peu connu et
sous exploité en Afrique et précisément au Cameroun, mais
nécessite un accent particulier à cause de sa
notoriété et vulgarisation dans le monde.
Il ressort encore de notre investigation que, la ville de
Nkongsamba requiert une réelle revitalisation allant dans une mouvance
de développement urbain durable axée sur le volet social,
économique et environnemental. Or, le bambou est présent et en
grande quantité sur le continent africain, ou il pousse naturellement et
ses champs d'application sont multiples. Ainsi cultiver, récolter,
transformer et utiliser le bambou pourrait redonner vie à la ville de
Nkongsamba et au site de la gare en particulier. C'est dans cette logique de
raisonnement que nous avons vérifié notre hypothèse en
proposant une rénovation urbaine du quartier de la gare
entièrement appuyée sur le bambou. Premièrement, nous
avons étudié la ville de Nkongsamba dans son ensemble, le site de
la gare ferroviaire dans ses spécificités, puis le bambou dans
son intégralité et faisant appel aux retombées de son
utilisation. Deuxièmement, nous avons proposé un projet de
rénovation urbaine, inspiré de quelques concepts et
théories élaborées par quelques architectes et urbanistes
(Hassan Fathy, Francis Kéré, Ebenezer Howard, John
Hardy, etc), montrant l'ef-ficience d'une meilleure organisation
du tissu urbain, et axée sur les principes de l'éco architecture
et du développement durable des milieux urbains. Enfin, nous avons
vérifié que l'opti-misation de l'usage du bambou, dans la
rénovation du quartier de l'ancienne gare ferroviaire de Nkongsamba,
contribuerait grandement à la résolution des problèmes
urbains (insalubrité du paysage, pollution, nuisances diverses,
chômage, etc.), au travers d'une planification optimale, une meilleure
conception et aménagement des espaces et des politiques de gestion du
territoire améliorées.
PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
L'urbanisation: Un impératif pour la
transformation structurelle de l'Afrique
La transformation structurelle de l'Afrique constitue la
première des priorités politiques en vue du développement
inclusif et durable du continent. Comme le démontre clairement l'Agenda
2063 de l'Union africaine, il y a désormais un consensus parmi les
dirigeants africains et les parties prenantes sur le fait que la transformation
structurelle est une condition nécessaire
Page | 160
pour que les taux de croissance impressionnants que la
région a enregistré récemment se traduisent par un
développement inclusif et durable. Historiquement, l'urbanisation est
étroitement associée à la transformation structurelle.
Partout dans le monde, les faits indiquent que l'articulation du
développement économique et de l'urbanisation crée des
interactions et des retombées positives qui améliorent la
productivité et le bien- être. En particulier, les effets
d'ag-glomération et les gains de productivité qui y sont associes
du fait d'une urbanisation bien planifiée sont essentiels pour
réaliser la transformation structurelle.66
L'urbanisation est une tendance dominante en Afrique, le
continent affichant le taux de croissance urbaine le plus élevé
au monde, à 4,5 %. Dans 15 ans (2035), la population de l'Afrique sera
majoritairement urbaine et la population urbaine aura doublé.
L'urbanisation, de même que l'augmentation du nombre de jeunes Africains
et le possible dividende démographique, représentent des
déterminants décisifs du développement économique,
social et politique de l'Afrique pour les années qui viennent. D'autre
part cette urbanisation en Afrique a été
considérée, dans le passé, comme trop rapide et
ingérable, et devant donc être freinée. Conscients du fait
qu'il faut se concentrer davantage sur les possibilités qu'offre
l'urbanisation en termes de prospérité et de bien-être
accrus aux niveaux national et local, en dépassant le discours dominant
s'attachant à ses externalités négatives, nombreux sont
les décideurs qui, à l'échelle mondiale, régionale
et nationale, admettent désormais que l'urbanisation est non seulement
inévitable, mais constitue aussi une force considérable de
transformation, ce dont l'Agenda 2063 rend clairement compte. C'est dans cette
logique que le CEA prend une part active à l'élaboration d'un
nouveau discours concernant l'urbanisation en Afrique, qui soit conforme
à l'Agenda 2063. Ce faisant, elle met l'accent sur l'importance
d'harmoniser les processus d'urbanisation et de transformation structurelle.
C'est seulement à cette condition que l'Afrique pourra déployer
un nouveau discours sur ses villes et autres établissements humains.
Les principaux critères à prendre en compte
dans l'analyse de la qualité urbaine
La qualité urbaine est éminemment relative, sa
définition n'étant pas stabilisée. Elle apparaît
souvent subjective selon qu'elle appréhendée en termes
esthétiques, paysagers ou en termes d'usages. Dans le contexte d'un
projet de transformation urbaine, notre évaluation repose sur une
problématique qui vise à identifier les facteurs qualifiant les
espaces qui contribuent à générer le fonctionnement social
urbain. Dans cette perspective nous avons retenu un certain nombre de
critères qui permettent de qualifier :
66Source: Organisation des Nations Unies
(2014).
Page | 161
- les caractéristiques du contexte urbain large (la
ville), du territoire et de l'environnement urbain dans lequel s'inscrit le
quartier et ses caractéristiques propres, en identifiant les facteurs
qui nous paraissent constituer des atouts et ceux qui semblent
problématiques ;
- la conception du projet et les modes d'action mis en oeuvre
en distinguant ceux qui nous paraissent pertinents et par ailleurs les limites
des actions réalisées, les points critiques et les interrogations
que nous pouvons avoir sur certains choix.
Les caractéristiques du contexte urbain large, du
territoire et de l'environnement urbain dans lequel s'inscrit le quartier. Nous
avons décliné différents critères pour qualifier le
contexte urbain et le rapport à ce contexte :
- le contexte urbain large (le type de ville), la
localisation, la place et le statut des quartiers dans ce contexte ;
- le territoire auquel appartient le quartier lorsque celui-ci
constitue, un univers particulier dans la ville ;
- l'environnement immédiat dans lequel il s'inscrit ;
- le « potentiel urbain » qu'offrent le contexte et
l'environnement, c'est-à-dire les ressources et les dynamiques
existantes qu'elles soient naturelles, sociales, économiques,
historiques ou symboliques, mais aussi les dispositions spatiales et
architecturales ;
- les modes de liaison et d'interaction avec ce contexte et cet
environnement.
Les champs d'application du bambou dans la
rénovation urbaine et les retombées. LES BTP (BATIMENTS ET
TRAVAUX PUBLICS)
Au travers des propriétés et atouts structurels
du bambou que nous avons développés au long de notre travail, il
nous parait judicieux de l'intégrer dans la construction au Cameroun.
C'est un matériau présent, en abondance sur notre continent et
dans notre pays, il est innovant du fait de la prise en compte récente
de l'utilisation du bambou en architecture, et par les équipements qui
sont proposés dans la programmation des espaces. Toutefois, le bambou
contribuerait grandement à l'avancée de la logique projectuelle
au Cameroun, dans la mesure où l'utilisation du bambou structurel
nécessite un travail accru et minutieux. C'est donc un moyen de
revaloriser le secteur des BTP, tout en générant des emplois
suivant les différents domaines d'application
Page | 162
du bambou. La formation des techniciens et professionnels sera
prioritaire pour une meilleure appréhension de ce matériau et ses
retombées sur le plan social, économique et urbain.
INDUSTRIES
Après le café, la ville de Nkongsamba
mérite volontiers d'orienter son regard vers d'autres cieux
(opportunités). Parce que la production du bambou nécessite un
temps et un personnel actif, nous sommes en train d'entrevoir la
localité de Nkongsamba revigorée par l'intense activité
industrielle découlant de la transformation du bambou. Des usines de
transformation du bambou emploieront les jeunes de la région,
après une formation dans des centres spécialisés du
bambou
LE TRAVAIL ET LA SECURITE SOCIALE
La rénovation du tissu urbain de l'ancienne gare
ferroviaire de la ville de Nkongsamba appuyée sur l'utilisation du
matériau bambou, offre des opportunités dans divers secteurs et
domaines surtout en ce qui concerne le travail via la création des
emplois et la sécurité sociale. En mettant en exergue les
prouesses et caractéristiques du bambou, nous pouvons aisément
comprendre que, l'appréhension et la vulgarisation de ce matériau
ne présente que des avantages et sur le long terme dans le domaine du
travail. Grace au bambou, plusieurs industries de transformation seront
nécessaires, ces dernières fonctionnant à plein
régime devront être saturées d'employés et ouvriers.
D'où la résolution du problème de chômage dans la
zone d'étude. D'autre part, plusieurs pourront se spécialiser
après leur formation dans le domaine afin de devenir des techniciens
aguerris dans les multiples champs d'expérimentation offerts par le
bambou.
EDUCATION ET FORMATION DES POPULATIONS SUR LE
BAMBOU
Notre travail de recherche s'inscrivant dans une logique de
rénovation urbaine, prend en compte le volet ou aspect
éducationnel. Par éducation nous entendons un élan de
sensibilisation et formation de la population aux bienfaits d'une utilisation
d'un tel matériau dans la construction des édifices dans une
optique de développement durable et accroissement des activités
génératrices de revenus. Toutefois, les principaux acteurs de
cette démarcher sont les jeunes, car plusieurs peuvent décider de
se lancer dans le vaste domaine d'exploration du bambou que nous entrouvrons.
Ainsi, l'avenir de la ville de Nkongsamba, serait plus intéressant et
radieux, en y intégrant la conception et construction d'un centre de
formation aux techniques et potentialités
Page | 163
du bambou0. On pourra retrouver dans ce centre des domaines
tels que : l'alimentation, la médecine, la production du papier et autre
textiles, la construction, la culture puis transformation du bambou en
matériau malléable, ainsi que l'artisanat, forme d'art en
régression dans la ville.
Page | 164
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
littéraires
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BAMBOUS, Paris, Editions Hazan, 364 p.
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- Juancho858 Travail personnel, CC BY-SA 4.0,
https://commons.wikimedia.org/w/in-dex.php?curid=36484876
- K. Naouri, Treillis de bambou
utilisés comme renfort de structures mixtes en béton 17 - La
Cabane Bambou, http://www.lacabanebambou. com/
- Le bambou, un matériau pas comme les autres,
http://mainguyen.nhaan.free.fr/wiki/in-dex.php?view=bambou_3
- Les propriétés physiques et mécaniques
du bambou
http://archimede.bibl.ulaval.ca/archi-mede/files/19ce0f21-
862e-4188-8891- 6bd347db1556/ch03.html
- Maisons, cabanons, mobilier, ustensiles en bambou
http://www.habiterautrement.
org/11.construction/07_cons.htm
- Matthieu Ricard, France Info, Rencontres de
la photographie d'Arles : un temple en bambou pour exposer « la
banalité du bien », 2018 https://www.francetvinfo.fr/
- Réalisation d'une semelle en béton de chaux
armée en bambou, http://www.kejal.fr/
- ROTTKE, E. (2009) Rubrique:
Construction with Bamboo Bamboo Connections
http://bam-bus.rwth
aachen.de/index.html
- Structure en bambou,
http://www.deboerarchitects.com/
- Swiss feel pinch at hanover Expo 2000,
https://www.swissinfo.ch/eng/swiss-feel-pinch-at-hanover-expo-2000/1581408
- Une bambouseraie qui purifie,
http://www.phytorestore.com/
- Végétal[e],
http://vegetal-e.com/fr/fiche/chantier-33/bambou-carre-senart.html
-
www.bamboost.be
- www.bamboostic.be/
-
www.bebamboo.be
-
www.cru-architecten.be/bamboe/bamboe.html
-
www.ikebana-bamboo.eu
-
www.inagro.be/default.aspx
.- J. Arias, S. Baccifava, M. Bernardi, M. A. Lencina, A.
Slingo, Monografía de análisis de autores Simón
Vélez, UNR, FCEIA, 2011
-Ecoplanet bambou: bamboo worldwide. The current
Market and future potential
-M. Linders, Le Bambou, l'herbe magique, 2018,
http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/
Page | 168
ANNEXE
QUESTIONNAIRE D'APPRECIATION DE LA RENOVATION
URBAINE ET DU BAMBOU STRUCTUREL, SUR LA POPULATION DE NKONGSAMBA
Nous sommes étudiant de Master II, en filière
Architecture et Urbanisme, à l'Institut des Beaux-Arts de
l'université de Douala à Nkongsamba. Dans le cadre de la
rédaction de notre mémoire de fin d'études, qui porte sur
le thème :
LA RENOVATION URBAINE AU MOYEN D'UNE
ECO-ARCHITECTURE : APPLICATION DU BAMBOU STRUCTUREL AU QUARTIER DE LA GARE DE
NKONGSAMBA
Nous vous soumettons ce questionnaire pour récolter un
certain nombre d'informations. Nous vous prions de bien vouloir nous apporter
des éléments de réponses à ce questionnaire.
Bien
vouloir cocher par une croix la ou les cases qui vous semblent
intéressantes et argumentez
quand cela est nécessaire.
1. A quelle tranche d'âge appartenez-vous
?
10 - 18ans
|
18 - 55 ans
|
55 et plus
|
|
2. Depuis combien d'années vivez-vous à
Nkongsamba ?
0-5ans 5-10ans 10-15ans Plus
3. Comment trouvez-vous la ville de Nkongsamba
?
Attrayante
|
à l'agonie
|
Morte
|
Autre
|
|
4. Connaissez-vous le site de l'ancienne gare
ferroviaire ?
5. Comment trouvez-vous ce site ?
Propre
|
Intéressant
|
Sale
|
Hideux
|
|
6. Comment trouvez-vous les constructions
présentes sur ce site ?
Bonnes, pourquoi ?
Mauvaises, pourquoi ?
7. Selon vous, la reconstruction de ce site
serait-elle favorable et intéressante ?
Oui, pourquoi ?
Non, pourquoi ?
Peut-etre , pourquoi ?
8. Quel(s) type(s) d'équipement(s) serait
(ent) intéressant (s) sur le site ?
Une bibliothèque un espace vert Un restaurant
Supermarché salle de fêtes Place publique
Logements sociaux salle de spectacle Immeuble de bureaux
9. Avez-vous déjà entendu parler du
Bambou de chine ?
10. Pour vous, le bambou de chine est :
Une fleur un arbre une Herbe Autre
Précisez :
11. Comment peut-on utiliser le bambou de chine selon
vous ?
Construction
|
Consommation
|
Objets
|
Autre
|
|
Précisez :
12. Selon vous quel aspect peut avoir le Bambou de chine
dans la construction ?
Structurel Esthétique Décoratif
Autre
Précisez :
13. Accepteriez-vous de vivre dans un logement en
bambou?
Page | 169
Oui, pourquoi ?
Non, pourquoi ?
14. Si on vous proposait de transformer tous les
bâtiments du quartier de la gare en édifices en bambou, quelle
serait votre opinion? Cela serait :
Intéressant Attrayant
Durable
|
Impossible Couteux Rentable
|
Inconscient Rafraichissant Aucune Idée
|
|
15. Comment entrevoyez-vous l'avenir de l'habitat
à Nkongsamba ?
16. Pensez-vous que le bambou de chine peut permettre la
rénovation du quartier de la gare, tout en y générant des
revenus ?
Oui, pourquoi ?
Non, pourquoi ?
Nous vous remercions pour votre franche collaboration.
Page | 170
Page | 171
Loi N° 2004/003 du 21 avril. 2004 régissant
l'urbanisme au Cameroun
L'Assemblée Nationale a délibéré
et adopté, le Président de la République promulgue la loi
dont la teneur suit:
TITRE I
DES REGLEMENTS GENERALES D'URBANISME
D'AMENAGEMENT URBAIN ET DE CONSTRUCTION
CHAPITRE
DES DISPOSITIONS GENERALES D'UTILISATION DU SOL
SECTION I
DES DISPOSITIONS GENERALES
Article 1er : La présente loi
régit l'urbanisme, l'aménagement urbain et la construction sur
l'ensemble du territoire camerounais.'
A ce titre, elle fixe les règles
générales d'utilisation du sol, définit les
prévisions, règles et actes d'urbanisme, organise les
opérations d'aménagement foncier et les relations entre les
différents acteurs urbains.
Article 2 : Le territoire camerounais
est le patrimoine commun de la Nation. L'Etat et les collectivités
territoriales décentralisées en sont les gestionnaires et les
garants dans le cadre de leurs compétences respectives. Les
collectivités : territoriales décentralisées harmonisent,
dans le respect réciproque de leur , autonomie, leurs prévisions
et leurs décisions d'utilisation de l'espace.
Article 3 : L'urbanisme est, au sens
de la présente loi, l'ensemble des mesures législatives,
réglementaires, administratives, techniques, économiques,
sociales et culturelles visant le développement harmonieux et
cohérent des établissements humains, en favorisant l'utilisation
rationnelle des' sols, leur mise en valeur 'et l'amélioration du cadre
de vie, ainsi que le développement économique et social.
Article 4 :
(1) Les établissements humains concernés' par
le présent texte comprennent les centres urbains ou les
communautés rurales concentrées d'au moins deux mille (2 000)
habitants, occupant un espace bâti de façon continue et
manifeste.
(2) Le classement d'un établissement humain en centre
urbain est prononcé par décret.
Article 5 : La délimitation du
périmètre urbain, ainsi que les modifications subséquentes
de celui-ci sont déterminées par un arrêté du
.Ministre chargé des domaines, à l'initiative de l'Etat
Page | 172
ou de la commune concernée, après avis des
Ministres chargés de l'urbanisme ou des questions urbaines selon le
cas.
Article 6 : Dans les
périmètres considérés, le champ d'application des
règles générales d'utilisation du sol s'étend
à la localisation, à la desserte, à l'implantation et
à l'architecture des bâtiments, au mode de clôture et
à la tenue décente des propriétés foncières
et des constructions.
Article 7 :
(1) L'urbanisme est régi au Cameroun par des
règles générales d'urbanisme et mis en oeuvre par des
documents de planification urbaine, des opérations d'aménagement
et des actes d'urbanisme.
(2) Les formes et conditions d'établissement de ces
documents et de ces actes, ainsi que les .formes et conditions
d'exécution des opérations visées, sont
précisées par voie réglementaire.
Article 8 : Les communes ne
possédant pas de document de planification urbaine en cours de
validité, ou comprenant des zones de leur centre urbain non couvertes
par un plan en vigueur, appliqueront les dispositions prévues aux
règles générales d'urbanisme et de construction
définies dans la section Il ci-après.
SECTION Il
DES REGLES GENERALES D'URBANISME ET DE CONSTRUCTION
Article 9 :
(1) Sont inconstructibles, sauf prescriptions
spéciales, les terrains exposés à un risque naturel
(inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.); les
parties du domaine public classées comme telles et les aires
écologiquement protégées telles que définies par la
législation relative à la gestion de l'environnement.
(2) Sont impropres à l'habitat les terrains
exposés à un risque industriel ou à des nuisances graves
(pollutions industrielles, acoustiques etc.) et ceux de nature à porter
atteinte à la santé publique ou aux valeurs culturelles
locales.
(3) Les zones dans lesquelles se trouvent ces terrains sont
précisées dans les documents de planification urbaine ou,
à défaut, par un arrêté municipal.
(4). Les mesures de protection, ainsi que les
périmètres de sécurité à prendre en compte
dans l'élaboration des documents de planification urbaine, sont
précisés par les administrations compétentes, notamment
celles chargées des mines, de la défense, de l'environnement, du
tourisme et des domaines.
Article 10 : Les études
d'urbanisme doivent intégrer les études d'impact environnemental
prescrites par la législation relative à la gestion de
l'environnement.
Page | 173
Article 11 :
(1) Sauf prescription spéciale des documents de
planification urbaine ou du Maire de la commune concernée, notamment en
matière de restructuration urbaine, la constructibilité des
terrains est subordonnée à leur desserte par des voies publiques
ou privées d'une emprise minimale de sept (7) mètres.
(2) En tout état de cause, toute parcelle à
bâtir doit permettre l'intervention des services de secours et de voirie
(pompiers, assainissement, enlèvement des ordures
ménagères, etc.).
Article 12 : Le
propriétaire, dont les fonds sont 'enclavés ou ne disposent pas
de voies d'écoulement des eaux pluviales, est fondé à
réclamer et à obtenir un passage sur les fonds voisins,
particulièrement ceux situés en aval, dans les conditions
prévues par les articles 682 à 710 du Code Civil.
Article 13 : L'emprise au sol d'un
bâtiment est la projection libre de toute construction couverte,
même partiellement. Celle-ci est déterminée par le
coefficient d'emprise au sol qui est le rapport de la surface de la projection
verticale du bâtiment sur la superficie de la parcelle. Ce coefficient ne
peut dépasser 0.6, sauf dérogation expressément
prévue dans les documents de planification urbaine tels que
définis à l'article 26 ci-dessous.
Article 14 : Le coefficient
d'occupation des sols est le rapport entre la surface totale de plancher
construite et la surface de la parcelle. Il est fixé dans les documents
de planification urbaine.
Article 15 :
(1) Il ne peut être construit sur la partie restante
d'un terrain dont la totalité des droits de construire, compte tenu
notamment du coefficient d'occupation des sols en vigueur, a été
préalablement utilisée.
(2) Tout acte sanctionnant une transaction doit reproduire
les indications énoncées dans le certificat d'urbanisme
défini à l'article 101 de la présente loi.
Article 16 : Sauf disposition
contraire contenue dans les documents de planification urbaine, la
façade principale donnant sur rue de toute nouvelle construction doit
être implantée à une distance des limites parcellaires au
moins égale à cinq (5) mètres.
Article 17 : Tout propriétaire
d'un bâtiment existant non conforme aux dispositions de la
présente loi est tenu d'y conformer ce dernier en cas de modifications
effectuées sur celui-ci.
Article 18 : Les maires assurent la
diffusion et l'application des dispositions prévues aux règles
générales d'urbanisme et de construction, en recourant à
tous les moyens nécessaires et en impliquant, notamment, les services
locaux de l'urbanisme ou ceux chargés des questions urbaines, selon le
cas, ainsi que les associations de quartiers.
Article 19 : Aucune
construction provisoire ou définitive, aucune modification
extérieure d'un bâtiment existant, aucune, installation
matérialisée de façon permanente ou temporaire par
l'occupation d'une emprise de quelques dimensions que ce soit sur une parcelle
du périmètre urbain
Page | 174
d'une commune, ne peut être édifiée sans
autorisation préalable de la mairie compétente, sous peine des
sanctions prévues au titre IV de la présente loi.
Article 20 : Toute construction doit
permettre à ses occupants d'évacuer rapidement les lieux ou de
recevoir aisément des secours extérieurs.
Article 21 : Les règles de
construction en matière de sécurité, d'hygiène et
d'assainissement sont précisées par décret, en ce qui
concerne, notamment:
- les bâtiments à usage d'habitation:
- les bâtiments de grande hauteur:
- les bâtiments recevant le public;
- les bâtiments industriels;
- les bâtiments situés dans des zones à
risques.
Article 22 : La hauteur, les
matériaux employés, la forme architecturale des constructions et
des clôtures situées en façade principale sont
précisés par les documents de planification urbaine ou, à
défaut, par un arrêté municipal.
Article 23: Les
présentes règles s'imposent aux personnes qui aménagent ou
font aménager, construisent ou font construire, ou. installent des
équipements de toute nature,notamment aux urbanistes, architectes,
ingénieurs du génie civil, techniciens, entrepreneurs et autres
personnes responsables de l'exécution des constructions.
Article 24 : Les dérogations
aux règles édictées par le présent chapitre,
notamment en ce qui concerne le changement de vocation des zones, la
constructibilité ou la desserte des terrains, la hauteur, l'aspect ou
les normes de construction, peuvent être accordées par le Ministre
chargé de l'urbanisme et de l'architecture, sur avis motivé du
Maire.
SECTION III
TITRE Il
DE L'AMENAGEMENT FONCIER
CHAPITRE I
DES OPERATIONS D'AMENAGEMENT
Article 51 : Les opérations
d'aménagement foncier ont pour objet d'organiser Je maintien,
l'ex-tension ou l'accueil de l'habitat ou des activités, de
réaliser des équipements collectifs, de sauvegarder ou de mettre
en valeur le patrimoine bâti ou non bâti et les espaces
naturels.
Sont considérés, au sens de la présente loi,
comme opérations d'aménagement foncier :
- La restructuration et/ou rénovation urbaine;
- Les lotissements;
- Les opérations d'aménagement concerté ;
- Toute autre opération touchant au foncier urbain (voirie
et réseaux divers
équipement, remembrement, etc.).
Page | 175
Article 52 : Les procédures et
les modalités d'exécution de chaque type d'opération
d'aménagement sont précisées par décret.
SECTION 1
DE LA RESTRUCTURATION ET/OU DE LA RENOVATION
URBAINE
Article 53 :
(1-) La restructuration urbaine est un ensemble d'actions
d'aménagement sur des espaces bâtis de manière anarchique,
dégradés ou réalisées en secteur ancien,
destinées à l'intégration d'équipements
déterminés ou à l'amélioration du tissu urbain des
agglomérations.
(2) La rénovation urbaine est un ensemble de mesures et
opérations d'aménagement qui consiste en la démolition
totale ou partielle d'un secteur urbain insalubre, défectueux ou
inadapté, en vue d'y implanter des constructions nouvelles.
Article 54 : La restructuration et la
rénovation urbaine ont pour objet:
- L'amélioration des conditions de vie et de
sécurité des populations, au regard:
de la situation foncière; de l'état des
constructions; des accès aux habitations; des espaces verts;
de l'environnement;
des voiries et réseaux divers
- Le renforcement de la fonctionnalité du
périmètre considéré, au regard :
De la vie
économique;
Des équipements collectifs d'ordre social et culturel.
Article 55 :
(1) Les opérations de restructuration et/ou de
rénovation urbaine sont localisées à, l'intérieur
d'un, périmètre opérationnel appelé secteur de
restructuration urbaine ou secteur de rénovation urbaine.
Délimité par les actes prescrivant l'opération
visée.
(2) Dans la zone concernée. Le plan de restructuration
et/ou de rénovation approuvé par arrêté municipal
précise ou complète les documents de planification urbaine
existants.
(3) Après approbation du plan de restructuration et/ou
de rénovation, les emprises des voies, des servitudes et des
équipements publics prévus sont reversées au domaine
public.
(4) Les opérations de restructuration et/ou de
rénovation urbaine sont entreprises à l'initiative de l'Etat ou
d'une commune ou d'un groupement de communes et s'effectuent
conformément à un plan de restructuration et/ou de
rénovation.
Article 56 :
(1)
Page | 176
Les opérations de restructuration et/ou de
rénovation urbaine sont réalisées sous la
responsabilité des communes concernées, soit en régie.
Soit par voie de convention avec un aménageur public ou privé,
avec l'aide éventuelle de l'État ou de toute autre forme
d'intervention multilatérale, bilatérale ou
décentralisée.
(2) En tant que de besoin, les services locaux de
l'Etat peuvent être mis à la disposition des communes ou des
groupements de communes compétents, pour la mise au point technique ou
l'exécution des opérations de restructuration et/ou de
rénovation urbaine.
(3) Les conditions de la mise à disposition
des services locaux de l'Etat sont définies par convention
spécifique entre l'Etat et la commune concernée. Ces conventions
sont passées dans les formes et conditions définies par la
législation et la réglementation en vigueur.
Article 57 : En tout état de
cause. Les opérations de restructuration et/ou de rénovation
urbaine doivent être conduites en concertation avec les populations
concernées conformément aux prescriptions du titre I, chapitre
III de la présente loi, et suivies des mesures appropriées
d'accom-pagnement social.
Article 58: La recherche des
financements nécessaires pour couvrir les dépenses
entraînées par la mise au point et de l'exécution des
opérations de restructuration et/ou de rénovation urbaine est de
la responsabilité de l'Etat, des communes ou des groupements de communes
compétents.
SECTION III
DES OPERATIONS D' AMENAGEMENT CONCERTE
Article 65 : Les opérations
d'aménagement concerté sont menées en vue de
l'aménagement, de la restructuration ou de l'équipement de
terrains situés en milieu urbain ou périurbain. Elles sont
conduites sous forme concertée entre la puissance publique et les
propriétaires fonciers identifiés ou, le cas
échéant, entre un aménageur et les populations
concernées. Les zones faisant l'objet desdites opérations sont
dénommées Zones d'Aménagement Concerté.
Article 66 : Préalablement
à la mise en oeuvre de l'opération d'aménagement
concerté, sur proposition du Maire et après avis des services
locaux de l'urbanisme ou ceux chargés des questions urbaines selon le
cas, un arrêté préfectoral délimite le
périmètre opérationnel de la Zone d'Aménagement
Concerté.
Dans tout secteur concerné par une opération
d'aménagement concerté, il est établi un plan
d'aménagement qui doit être approuvé par
arrêté municipal.
Article 67 : Les opérations
d'aménagement concerté peuvent être autorisées sur
les concessions, du domaine national octroyées à une personne
morale constituée des populations concernées et de
l'aménageur public ou privé.'
La convention signée entre les populations
concernées et l'aménageur fait partie intégrante du cahier
des charges de la concession provisoire, et la réalisation effective des
travaux d'aménagement vaut mise en valeur pour l'obtention de la
concession définitive.
Article 68 : Une opération
d'aménagement concerté vise notamment:
Page | 177
- La maîtrise de l'occupation des sols par. une
structuration de l'espace;
- La mise à disposition des parcelles de terrain
équipées pouvant être affectées à
l'habitat,
à des activités économiques, sociales,
éducatives, culturelles et de loisirs;
- L'apurement des statuts fonciers;
- La récupération éventuelle des
coûts de l'urbanisation.
Article 69 :
(1) Les opérations d'aménagement
concerté sont initiées par l'État, les
collectivités territoriales décentralisées, les personnes
physiques ou morales, publiques ou privées, ou les populations
intéressées, et sont conduites dans le respect des documents de
planification urbaine en vigueur ou, à défaut, des règles
générales d'urbanisme et de construction.
(2) La puissance publique veille, notamment, à la
prévision des équipements d'utilité publique et des
réseaux primaires par les concessionnaires de services publics.
Article 70 :
(1) Les opérations d'aménagement
concerté font l'objet de conventions libres passées entre la
puissance publique ou l'aménageur public ou privé et les
populations intéressées, constituées en personne morale de
droit commun;
(2) Ces conventions précisent, outre les limites du
périmètre de la Zone d'Aménagement Concerté, les
modalités de la concertation qui associera, pendant toute la
durée de l'opération l'ensemble des personnes
concernées.
CHAPITRE Il
DES ORGANISMES D'ETUDES ET D'EXECUTION
Article 71 : Les dispositions du
présent chapitre s'appliquent aux organismes d'études et
d'exécution oeuvrant pour le compte de l'Etat et des
collectivités territoriales décentralisées, susceptibles,
par ailleurs d'exécuter en régie ou de faire exécuter
leurs études et leurs travaux d'aménagement.
SECTION I
DES AGENCES D'URBANISME
Article 72 : Les communes et
groupements de communes peuvent créer, avec l'Etat et les
établissements publics ou autres organismes qui contribuent à
l'aménagement et au développement de leur territoire, des
organismes de réflexion, d'études et de . contrôle
appelés Agences d'Urbanisme. Ces agences ont notamment pour mission de
suivre les évolutions urbaines, de participer à la
définition des politiques d'aménagement et de
développement et de préparer les projets de développement
communaux, dans un souci d'harmonisation des politiques publiques. Elles
peuvent prendre la forme d'association.
SECTION III
CHAPITRE III
Page | 178
DES DISPOSITIONS FINANCIERES
SECTION I
DU FINANCEMENT DES DEPENSES
D'AMENAGEMENT
Article 78 : Les dépenses
obligatoires de l'Etat en matière d'urbanisation concernent tous les
équipements structurants et stratégiques, notamment:
- Les grands équipements sanitaires, éducatifs
et sportifs;
- Les voies et réseaux primaires;
- Les ports et aéroports ;
- Les gares ferroviaires.
Article 79 : Les dépenses
obligatoires des collectivités territoriales
décentralisées: en matière d'urbanisation sont
définies par la législation relative à l'organisation de
collectivités territoriales décentralisées.
Article 80 : L'accès à
certains modes de financement des investissements est défini par la
législation et la réglementation en vigueur, notamment :
- Les subventions et autres dotations de l'Etat ;
- Les crédits à taux bonifiés ;
- Les dons et legs ;
- Les opportunités de la coopération
internationale, décentralisée ou non.
Article 81 : Le système de
financement des dépenses d'aménagement des collectivités
territoriales décentralisées est constitué de taxes,
redevances et autres dotations de l'Etat, ainsi que de ressources provenant de
la coopération décentralisée.
Ce système de financement n'est pas exclusif des
mécanismes de prêt mis en place au travers des organismes de
financement existants ou à créer.
TITRE V
DES DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES ET FINALES
Article 133 : Les documents de
planification urbaine élaborés et approuvé, à la
date de promulgation de la présente loi, restent en vigueur
jusqu'à échéance de leur validité.
Ceux en cours d'élaboration devront se conformer au
contenu des documents de planification tels que définis à
l'article 26 de la présente loi, ainsi qu'aux procédures
d'approbation et de révision définies aux articles 29 et 30
ci-dessus.
Article 134 : Les
modalités d'application de la présente loi sont, en tant que de
besoin précisées par voie réglementaire.
Page | 179
Article 135 : Sont abrogées
toutes les dispositions antérieures contraires à la
présente loi, notamment celles de l'ordonnance 73/20 du 29 mai 1973
régissant l'urbanisme en République Unie du Cameroun.
Article 136 : La présente loi sera
enregistrée et publiée selon la procédure d'urgence puis
insérée au Journal Officiel en français et en anglais.
Yaoundé, le 21 avril 2004,
Le Président de la République, (é) Paul
Biya
Page | 180
TABLE DES MATIERES
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
RESUME 4
ABSTRACT 5
LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS 8
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 12
INTRODUCTION GENERALE 13
1. PRESENTATION DU SUJET 13
2. MOTIVATIONS DU CHOIX DU PROJET 14
2.1. Motivation personnelle
14
2.2. Motivation professionnelle
14
2.3. Motivation scientifique
14
2.4. Motivation sociale 15
2.5 Motivation environnementale
15
3. INTERET DE LA RECHERCHE 16
4. PROBLEMATIQUE 16
4.1 Problème de recherche
16
4.2 Questions de recherche
17
4.3 Hypothèses de recherche 18
a) Hypothèse principale 18
b) Hypothèses spécifiques
18
A) CADRE THEORIQUE 19
4.4 Objectifs de recherche
22
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE THEORICO-EMPIRIQUE DE
L'ECO
ARCHITECTURE ET LA RENOVATION URBAINE. 25
CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA
LITTERATURE
SUR LA RENOVATION URBAINE ET L'ECO-ARCHITECTURE.
26
I- APPROCHE CONCEPTUELLE 26
A)
Page | 181
L'ECO-ARCHITECTURE 28
B) LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA RENOVATION URBAINE
33
II- REVUE DE LA LITTERATURE 45
A) REVUE DE LA LITTERATURE 46
B) ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU AU CAMEROUN ET EN
AFRIQUE 53
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE,
PRESENTATION DE LA
VILLE ET DU SITE DU PROJET 62
I- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PLAN DE TRAVAIL 62
1- Délimitation spatio-temporelle du sujet 62
2- Collecte et Traitement des données 63
3- Analyse des données et Annonce du plan 64
II- PRESENTATION DE NKONGSAMBA ET DU SITE DU PROJET 65
1- Présentation et Analyse du paysage urbain de la
ville de NKONGSAMBA 65
2- Présentation et Analyse du site du projet :
L'ancienne gare ferroviaire de
Nkongsamba 69
DEUXIEME PARTIE : SENSIBILISATION A L'ARCHITECTURE
ECOLOGIQUE (BAMBOU STRUCTUREL) ET PRESENTATION DU PROJET DE
RENOVATION
URBAINE. 82
CHAPITRE III : ETUDE DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE
POUR LE
DEVELOPPEMENT DE L'ECO-ARCHITECTURE. 83
A) PRESENTATION DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE ET INNOVANT
83
B) CARACTERISTIQUES ET PROPRIETES DU BAMBOU STRUCTUREL
92
CHAPITRE IV : ETUDE DES CAS (QUELQUES PROJETS
ARCHITECTURAUX
EN BAMBOU DANS LE MONDE) 117
A) ETUDE DE CAS QUELQUES PROJETS EN AFRIQUE ET AU CAMEROUN
117
1- LE PAVILLON DE BAMBOU DU CABINET KOFFI ET DIABATE
ARCHITECTS 117
2- LE PROJET DU RESTAURANT BOUKAROU LOUNGE EN BAMBOU
A
YAOUNDE 118
B) ETUDE DE QUELQUES PROJETS EN BAMBOU A L'INTERNATIONAL
119
1- DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, PAR L'AGENCE
D'ARCHITECTURE
AMERICAINE CRG ARCHITECTS. 119
2- Page | 182
LA SALLE DE SPORT CONSTRUITE EN BAMBOU DE LA PANYADEN
SCHOOL SIGNEE CHIANGMAI LIFE CONSTRUCTION 121
3- LA MERVEILLEUSE MAISON EN BAMBOU D'ELORA HARDY A BALI
122
4- LE PAVILLON ZCB BAMBOU, UNIVERSITE CHINOISE DE HONG KONG
124
5- LE BAMBOU EN APPLICATION STRUCTURELLE A L'ECOLE METI
AU
BANGLADESH 125
6- LA GREEN SCHOOL, Ecole 100% verte à BALI en
INDONESIE 127
7- LES PROUESSES DU BAMBOU DANS LES OEUVRES DE SIMON VELEZ
129
C) L'ECONOMIE CIRCULAIRE DU BAMBOU DANS LA REVITALISATION
URBAINE
131
1- DOMAINE DE L'ALIMENTATION 132
2-DOMAINE DE L'ARTISANAT 133
3- DOMAINE DE L'ORNEMENTATION 133
4- INDUSTRIE DE PAPETERIE 135
5- LE BAMBOU EN CONSTRUCTION ET DESIGN ARCHITECTURAL
136
6- DOMAINE MEDICINAL 138
7- ENVIRONNEMENT ET ENERGIE 138
D) LIMITES D'UTILISATION ET CONTRAINTES DES CONSTRUCTIONS
EN
BAMBOU. 139
1- TRAITEMENT PHYSIQUE, RISQUES D'INCENDIES ET INSECTES 139
2- CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES 141
3- CONTRAINTES SOCIO-ECONOMIQUES 142
CHAPITRE V : CADRE PRATIQUE ET APPLICATION DU PROJET
143
I- DESCRIPTION DU SITE 143
II- DEMARCHE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION URBAINE 145
III- PROGRAMMATION URBAINE DU PROJET 147
IV- PROJET D'ARCHITECTURE : IMMEUBLE DE BUREAUX A NKONGSAMBA
151
CONCLUSION 157
BIBLIOGRAPHIE 164
TABLE DES MATIERES 180