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La renovation d'un tissu urbain au moyen d'eco-structures: application du bambou structurel au quartier de la gare ferroviaire de Nkongsamba


par Lucien Kevin ENDANTE ESSONO
Institut des beaux arts de l'université de Douala à  Nkongsamba - Diplome d'études en Architecture et Urbanisme 2020
  

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    UNIVERSITE DE DOUALA

    THE UNIVERSITY OF DOUALA

     
     
     
     
     
     
     
     

    INSTITUT DES BEAUX ARTS A NKONGSAMBA

    INSTITUTE OF FINE ARTS AT NKONGSAMBA

     
     
     
     
     
     
     
     

    BP 2701 - Douala - Cameroun

    Tél: (237) 33 49 12 01 / 33 49 12 02

    PO Box 2701 - Douala - Cameroun Tél : (237) 33 49 12 01 / 33 49 12 02

    THEME DE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

    Présenté par ENDANTE ESSONO LUCIEN KEVIN, Matricule: 14B00161 en vue de
    l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures en Architecture et Urbanisme (D.E.S.A.U.)

    Sous la supervision académique de :

    Dr. Silvère BANDJOKOTOK MISSIKON
    Chargé de cours

    Et professionnelle de :

    Dr. Alain ABA NKASSE

    Architecte ONAC et Enseignant.

    Année Académique 2019/2020

    Page | 1

    DEDICACE

    Page | 2

    A mes parents, ENDANTE ALO'O IDRISS et MFOLO NDJANA AGATHE épse ENDANTE.

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    REMERCIEMENTS

    Nous tenons à remercier : > Nos encadreurs

    Académique, le Dr. BANDJOKOTOK MISSIKON Silvère, pour sa disponibilité, ses conseils et son encadrement, tout au long de notre formation, et durant la production de ce travail.

    Professionnel, Dr Alain ABA NKASSE, Architecte-Urbaniste, DPLG ONAC pour avoir consenti à suivre ce travail, pour ses conseils et encouragements.

    > Le Pr. ANGOUA Annette, Directeur de l'Institut des Beaux-Arts de l'Université de Douala à Nkongsamba, pour sa diligence sans laquelle, notre formation n'aurait pas été possible pendant toutes ces années.

    > Tous les enseignants de l'Institut des Beaux-Arts, en particulier ceux de la filière Architecture, pour leurs enseignements et leur assistance durant toute notre formation.

    > Mme ELOUNDOU Marie Thérèse, pour son encadrement maternel et le suivi.

    > Ms. MOUKOURI MOUKOURI III et NJOUME NGWALA, pour leur collaboration et contribution à la réalisation de notre projet.

    > Toute notre famille, nos camarades et connaissances qui ont aidé à la réalisation de ce

    travail.

    Page | 4

    RESUME

    Après analyse du paysage urbain de la ville de Nkongsamba, puis du site de l'ancienne gare marchandise, enfin du potentiel environnemental offert par la localité, nous retenons que la ville nécessite une revitalisation et rénovation urbaine, afin de répondre aux exigences du développement urbain durable (au moment où se font ressentir à l'échelle mondiale les méfaits de la crise climatique), et d'autre part mettre en valeur le potentiel touristique et environnemental de la ville, par une architecture écologique et innovante ,axée sur un matériau peu commun mais exceptionnel, le bambou. Cela nous mène donc à notre objectif, celui de concevoir un projet de rénovation urbaine du quartier de la gare ferroviaire à Nkongsamba, à partir des principes de l'architecture écologique, axée sur les potentialités du bambou structurel. Dès lors, il s'est posé une question fondamentale, comment rénover le tissu urbain de la gare à Nkongsamba par le biais d'une architecture axée sur le bambou ? Comme hypothèse, nous avons proposé les principes de l'architecture écologique, ceux du développement durable et les propriétés du bambou dans la construction, en élément de réponse au problème soulevé ci-dessus. Afin de vérifier cette réflexion, un sondage auprès d'une population cible était nécessaire, ainsi qu'une recherche documentaire rigoureuse et appliquée en architecture écologique, développement durable, analyse de la ville de Nkongsamba et sur propriétés du bambou. Ce n'est qu'à la suite de ces recherches et traitement de données, que nous avons affirmé que la quartier de la gare mérite une rénovation suivant les principes de la ville durable, que le bambou se présente comme un matériau aux multiples usages, et qu'il peut mettre en valeur le potentiel touristique de la ville de Nkongsamba, tout en générant des revenus, favorisant la socialisation et respectant l'envi-ronnement. Toutefois, beaucoup reste à faire dans la formation des professionnels sur la production du bambou, la sensibilisation des populations sur les bienfaits et les prouesses d'un tel matériau.

    Mots clés : éco-architecture, rénovation urbaine, urbanisme, bambou, Nkongsamba

    Page | 5

    ABSTRACT

    The Nkongsamba's city, created in the 1900s, developed rapidly to the point of ranking as the third city of Cameroon in the 1960s. Thanks to the possibility of exporting robusta coffee, the region became first producer and quickly reached its development. Unfortunately, this boom did not last, because today this city is more dilapidated than dilapidated, due to its almost nonexistent economy and the buildings of another age still current, without renovation. It is above all the advanced state of degradation of the district of the old train station, which led us to glimpse the renovation of an urban fabric of this scope through ecological architecture backed by bamboo. After analysis of the urban landscape of the city of Nkongsamba, then of the site of the old goods station, finally the environmental potential offered by the locality, we note that the city requires urban revitalization and renovation, in order to meet the requirements of urban development sustainable (at a time when the effects of the climate crisis are being felt on a global scale), and on the other hand highlighting the tourist and environmental potential of the city, through an ecological and innovative architecture, focused on a little material common but exceptional, bamboo. This brings us to our objective, that of designing an urban renovation project for the Nkongsamba railway station district, based on the principles of ecological architecture, focused on the potential of structural bamboo. Therefore, he asked himself a fundamental question, how to renovate the urban fabric of the station in Nkongsamba through an architecture based on bamboo? Hypothetically, we have proposed the principles of ecological architecture, those of sustainable development and the properties of bamboo in construction, as an element of response to the problem raised above. To verify this reflection, a survey of a target population was necessary, as well as a rigorous and applied documentary research in ecological architecture, sustainable development, analysis of the city of Nkongsamba and properties of bamboo. It was only after this research and data processing that we affirmed that the station district deserves a renovation following the principles of the sustainable city and that bamboo is presented as a material with multiple uses, and that it can enhance the tourism potential of the city of Nkongsamba, while generating income, promoting socialization and respecting the environment. However, much remains to be done in the training of professionals, and the production of bamboo, and awareness of the populations on the benefits and prowess of such a material., Propose an innovative ecological architecture, promote the sustainable development of environments respecting the environment, improving the urban composition, opening up a field of perspectives on bamboo (material interesting in several fields), these are the themes that motivated us, hence the renovation of an urban heritage fabric, by public spaces and positive energy buildings, built almost entirely in bamboo.

    Key words: eco-architecture, urban renovation, town planning, bamboo, Nkongsamba.

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    SOMMAIRE

    DEDICACE 2

    REMERCIEMENTS 3

    RESUME 4

    ABSTRACT 5

    LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS 8

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 12

    INTRODUCTION GENERALE 13

    PREMIERE PARTIE : CONTEXTE THEORICO-EMPIRIQUE DE L'ECO

    ARCHITECTURE ET LA RENOVATION URBAINE. 25

    CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA LITTERATURE

    SUR LA RENOVATION URBAINE ET L'ECO-ARCHITECTURE. 26

    I- APPROCHE CONCEPTUELLE 26

    II- REVUE DE LA LITTERATURE 45
    CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, PRESENTATION DE LA

    VILLE ET DU SITE DU PROJET 62

    I- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PLAN DE TRAVAIL 62

    II- PRESENTATION DE NKONGSAMBA ET DU SITE DU PROJET 65

    DEUXIEME PARTIE : SENSIBILISATION A L'ARCHITECTURE ECOLOGIQUE (BAMBOU STRUCTUREL) ET PRESENTATION DU PROJET DE RENOVATION

    URBAINE. 82

    CHAPITRE III : ETUDE DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE POUR LE

    DEVELOPPEMENT DE L'ECO-ARCHITECTURE. 83

    A) PRESENTATION DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE ET INNOVANT 83

    B) CARACTERISTIQUES ET PROPRIETES DU BAMBOU STRUCTUREL 92

    CHAPITRE IV : ETUDE DES CAS (QUELQUES PROJETS ARCHITECTURAUX

    EN BAMBOU DANS LE MONDE) 117

    A) ETUDE DE CAS QUELQUES PROJETS EN AFRIQUE ET AU CAMEROUN 117

    B) ETUDE DE QUELQUES PROJETS EN BAMBOU A L'INTERNATIONAL 119

    C) Page | 7

    L'ECONOMIE CIRCULAIRE DU BAMBOU DANS LA REVITALISATION URBAINE

    131

    D) LIMITES D'UTILISATION ET CONTRAINTES DES CONSTRUCTIONS EN

    BAMBOU. 139

    CHAPITRE V : CADRE PRATIQUE ET APPLICATION DU PROJET 143

    I- DESCRIPTION DU SITE 143

    II- DEMARCHE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION URBAINE 145

    III- PROGRAMMATION URBAINE DU PROJET 147

    IV- PROJET D'ARCHITECTURE : IMMEUBLE DE BUREAUX A NKONGSAMBA 151

    CONCLUSION 157

    BIBLIOGRAPHIE 164

    TABLE DES MATIERES 180

    Page | 8

    LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS

    Figure 1: Stratégie énergétique en hiver, source Centre de la nature 29

    Figure 2: Stratégie énergétique en Eté, source Centre de la nature 30

    Figure 3: Orientation et Positionnement du bâtiment suivant les principes bioclimatiques,

    source Neufert 8 31

    Figure 4: Aperçu du matériau terre et Vue de l'école primaire de Gando depuis la cour. 32

    Figure 5: La trilogie du développement durable, source rapport Brundtland 1987. 33

    Figure 6:Plan général de New Gourna. Emplacement des différents quartiers. 37

    Figure 7: Espaces verts en milieu urbain 39

    Figure 8: L'agora dans la Grèce antique 43

    Figure 9: Vue sur la poste, Yaoundé- Cameroun 44

    Figure 10: La place des Vosges, France Place centrale de Èéske Budìjovice

    (République tchèque) 45

    Figure 11: La place Charles de Gaulle-Etoile Place de la Bastille 45

    Figure 12: Vincent Callebaut. Projet Agora Garden Figure 13: Ken

    Yeang. Tour Solaris 19

    Figure 14: Pyramide des ages , Nkongsamba 73

    Figure 15: Précarité de l'habitat spontané, Nkongsamba 80

    Figure 16: Habitat populaire, Nkongsamba 80

    Figure 17:Tige de bambou 84

    Figure 18: Aire naturelle des répartitions des bambous, 85

    Figure 19: Chaumes de bambou récoltés récemment en cours de conservation par trempage

    dans un réservoir de solution chimique. Source: Craig Bielema 88

    Figure 20:Le système de boucherie à ECHO. 89

    Figure 21:Traitement des tiges à l'huile de lin. Patrice Lamballe, Gret. 90

    Figure 22:Un foyer ouvert (gauche) et un feu basé sur trois pierres (droite) à l'intérieur d'une

    maison traditionnelle en bambou dans le nord de la Thaïlande. Source: Craig Bielema 91

    Figure 23:Tiges thermo-traitées. Patrice Lamballe, Gret. 92

    Figure 24:Structure d'une canne de bambou 94

    Figure 25:Principes de fonctionnement des différents groupes d'assemblages distingués, source

    Janssen 2000 103

    Figure 26 : Assemblages liés par l'intermédiaire d'un joint de colle d'après [JAN 2000] 104

    Figure 27:Assemblages liés par l'intermédiaire d'une cheville [JAN 2000] 105

    Page | 9

    Figure 28:Assemblages liés par des lanières d'après Janssen et pignon d'une façade d'une

    maison à Bali utilisant ce type d'assemblage (Langlais 2002) 105
    Figure 29:Assemblages liés par des lanières: (a) Principe de l'assemblage, Janssen. (b)Application pour une clôture ROTTKE,E. (c)Application pour contreventer une maison à

    Bali, Langlais. 106
    Figure 30: Assemblage lié à la fois par des chevilles et du cordage (JANSSEN 2000) et une

    application concrète ROTTKE, E. (2009) 106

    Figure 31:Assemblage du groupe 1 lié par le bambou lui-même (JANSSEN 2000) 107

    Figure 32:Assemblage lié par l'intermédiaire d'un crochet et de vis (ROTTKE, E. 2009) 107

    Figure 33:Assemblage utilisant une tige pour le passage des efforts entre plusieurs chaumes

    (JANSSEN 2000) 108

    Figure 34:Assemblage imaginé par Yoh (ROTTKE E. 2009) 108

    Figure 35:Assemblage du groupe 5 utilisant des plaques métalliques :(a)et(b) (JANSSEN 2000)

    (c)Assemblage imaginé par Renzo Piano (ROT 2009). 108
    Figure 36:Le Fish Mouth joint: assemblage lié par l'intermédiaire d'une tige filetée et de mortier

    [DEB 2009] 109

    Figure 37:Détail du pavillon Zéri [ROT 2009] 109

    Figure 38:Assemblage traditionnel utilisant les cordages pour transmettre les efforts entre chaume par l'intermédiaire de leur paroi extérieur : (a) principe de fonctionnement (JAN 2000)

    (b) applications concrètes (ROT 2009) 110

    Figure 39:Assemblage de Brusnowitz (BRU 1989) 111

    Figure 40:Assemblage développé par Alberman et al (ALB 2006) 111

    Figure 41:Description du système Bambutec (BAM 2009) 112

    Figure 42:Connexion par une calle de bois [ROT 2009] 113

    Figure 43:Assemblage utilisant le système Pan (ROT 2009) 113

    Figure 44:Assemblage permettant le transfert des efforts de l'intérieur du chaume 113

    Figure 45:Assemblage Mero (ROT 2009) 114

    Figure 46:Assemblage imaginé par Duff en 1941(JAN 1981) 115

    Figure 47:Principe d'attache GUADUATECH - www.guaduatech.com 115

    Figure 48:Assemblage de Londono et Cheyne (LON 2005) 116

    Figure 49:Passage des efforts du cône intérieur vers le bambou (une moitié de l'assemblage est

    représenté) dans le cas des assemblages Duff (1941) [JAN 1981] et [LON 2005] 116

    Figure 50: Répartition des espèces de bambou au Cameroun, Source : ANAFOR 59

    Figure 51: Régénération du bambou au Cameroun, Source : ANAFOR 60

    Page | 10

    Figure 52: Vue sur le mur de bambou du pavillon Koffi et Diabaté ARCHITECTS 118

    Figure 53: DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, CRG ARCHITECTS. 120

    Figure 54:Modelisation de la structure, CRG ARCHITECTS. 120

    Figure 55: Organisation spatiale et vue aérienne, CRG ARCHITECTS. 121

    Figure 56: Structure en bambou, Payaden School. 122

    Figure 57:Gymnase de la Payaden School entièrement en bambou 122

    Figure 58: Vues extérieures et aperçu sur le pont d'accès à la maison six étages d'Elora Hardy,

    Bali. 123

    Figure 59: Vues sur la cuisine et plancher haut, Bali. 124

    Figure 60: Structure du Pavillon, ZCB BAMBOU, UNIVERSITE CHINOISE DE HONG

    KONG 124

    Figure 61: Ambiances du pavillon dans la journée. 125

    Figure 62:Plan de masse et Façade de L'ECOLE METI,BANGLADESH. 126

    Figure 63: Charpente et Fenêtres en Bambou, école METI. 126

    Figure 64: Vue sur la cour de l'école et le pont sur la rivière, Green School Bali. 127

    Figure 65: Chantier de construction et outils de travail du bambou, Bali 128

    Figure 66: Vue sur le hall en Rez de chaussée et sur le plancher supérieur, Green School. 128

    Figure 67: Vues intérieures et plan de masse de l'école.Bali. 129

    Figure 68: Pavillon Zéri lors de l'expo universelle de Hanovre, Allemagne, en 2000 129

    Figure 69: Pont Nankun, chine. 130

    Figure 70: Structure du Pont ( béton, acier, bambou) 131

    Figure 71: Aéroport de Madrid - arch. Richard Rogers, Estudio Lamela 135

    Figure 72: Maisons et mobilier en bambou 137

    Figure 73: Intérieur, séparations et cloisons 137

    Figure 74: Site de l'ancienne gare marchandise de Nkongsamba 144

    Figure 75: Etat actuel des lieux Figure 76:zone marécageuse sur le site 144

    Figure 77:vue arrière de l'hôtel NLONAKO Figure 78:vue sur un

    entrepôt et le marécage voisin 145
    Figure 79 Esthétisme du bambou dans les constructions, façade en bambou à Carré Sénart,

    source Végétal et situation d'un édifice de bambou en période de précipitations 152

    Figure 80: Temple of No Religion, Simón Vélez, Namagool Figure 81:structure en

    bambou 153

    Figure 82:Fondations, source Figure 83:Assemblage

    de poutres 154

    Page | 11

    Figure 84: réalisation du coffrage, source K. Ghavami Figure 85:principe des planchers et

    structure 155

    Figure 86:Dôme géodésique réalisé en bambou par Buckminster Fuller. 155

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    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    AG : Assemblée générale

    ANAFOR : Agence nationale d'appui au développement forestier

    BEAC: Banque des états de l'Afrique centrale

    BTP : Bâtiments et travaux publics

    BUCREP : Bureau Central de Recensement et d'Etude de la population au Cameroun

    Cam Water: Camerounaise des eaux

    CEMAC : Comité économique et monétaire d'Afrique centrale

    CIAM : congrès international de l'architecture moderne

    CMED : Commission mondiale pour l'environnement et le développement

    CNU: congress of the new urbanism

    COS : Coefficient d'occupation du sol

    DAO : Dessin assisté par ordinateur

    DSCE : Document de stratégie pour la naissance et l'emploi

    FNDC : Fond national de développement du Congo

    I.B.A : Institut des beaux-arts

    INBAR: International network of Bamboo and roti

    MINDUH: Ministère du développement urbain et de l'habitat

    MINEPAT : Ministère de l'économie, de la planification et aménagement du territoire

    ONG : organisation non gouvernementales

    ONU : Organisation des nations unies

    PDU : Plan directeur d'urbanisme

    PMR : Personnes à mobilité réduite

    POS : Plan d'occupation des sols

    RUI : Rentabilisation urbaine intégrée

    UAU : Union des architectes et urbanistes

    UNESCO: Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture

    SSI : Système de sécurité incendie

    Page | 13

    INTRODUCTION GENERALE

    Dans le cadre de l'élaboration de notre projet de fin d'études en architecture et urbanisme, nous nous sommes intéressés à des aspects de l'architecture écologique, du développement durable et de la morphologie du tissu urbain de la ville de Nkongsamba, en y intégrant un matériau mal connu mais pourtant présent dans notre environnement, le bambou.

    1. Présentation du sujet

    Notre travail de recherche s'inscrit comme une réflexion sur la revitalisation du tissu urbain de la ville de Nkongsamba. Il aboutit à la proposition d'une rénovation du quartier de l'ancienne gare marchandise aujourd'hui désaffectée, pourtant lieu stratégique, de mémoire et de rafraichissement de ladite ville. C'est une recherche qui révèle le caractère sensibilisateur de l'éco-architecture, et son implication dans la résolution de certains problèmes, aussi bien environnementaux que sociologiques. Cette étude a pour objectif de présenter les propriétés et prouesses du bambou, appliquées dans le traitement de quelques ambiguïtés liées à l'habitat, dans une logique de développement urbain durable. C'est aussi une recherche de solutions passives de remédiation au problème de perte de vitalité, constatée dans cette ville, au regard de son caractère quasi morbide et peu attrayant, car manquant d'attractivité pour les riverains et étrangers. En outre, cette recherche est de prime à bord une analyse de certains problèmes précis du tissu urbain de la ville de Nkongsamba, ensuite se présente comme une esquisse de solutions aux besoins d'espaces viables, sollicités et sollicitables, tant bien sur le plan social que celui de la préservation environnementale, au travers des constructions et aménagements novateurs, durables et surtout en harmonie avec la nature.

    Notre travail est axé sur trois principaux piliers à savoir : le pilier éducationnel, le pilier écologique, et, le pilier urbanistique. Ainsi, en plus de son côté sensibilisateur et novateur, il vise la proposition et production d'aménagements urbains inspirés de la nature, par culture, récolte et assemblage au moyen de l'architecture. En parlant de culture, récolte et utilisation en architecture, il s'agit d'édifices conçus et construits sur la base de la production agricole du matériau principal ou phare desdites constructions (le bambou). C'est donc la proposition d'ou-vrages `'verts» tel que le soutien John Hardy (2015)1 ou `'circulaires» comme le réitère

    1 John Hardy (2015), architecte et fondateur de la Green School de Bali en Indonésie.

    Page | 14

    Vincent Callebaut (Février 2015)2. Tout ceci pouvant être appliqué dans la revitalisation urbaine intégrée d'un tissu situé en plein coeur de la ville, au travers des sources d'énergie, le design, l'usage et l'emploi de certains matériaux, combinés à d'autres moyens.

    2. Motivations du choix du projet

    Plusieurs raisons nous ont inspiré pour l'élaboration de ce travail de recherche, qui pourrait se présenter comme complexe en raison de son étendue et les thèmes qui y sont développés.

    2.1.Motivation personnelle

    C'est en raison d'un intérêt très poussé sur la protection de l'environnement, les problèmes de logements, l'importance accordée aux espaces verts en milieu urbain, et les politiques actuelles de gestion du territoire, que nous avons orienté le choix de notre travail. C'est aussi à la lumière des travaux sur l'architecture écologique, concept développé et illustré par des architectes tels que : Hassan Fathy, Francis Kéré, Ken Yeang, Vincent Callebaut, Simon Velez, etc, que nous avons orienté notre projet de recherche. Toutefois, nous avons opté pour une étude approfondie dans le domaine de l'urbanisme durable, par le biais des méthodes et stratégies conceptuelles, puis structurelles des édifices urbains, portant ainsi un intérêt particulier sur le développement durable. C'est encore et surtout pour nous l'occasion de présenter l'impact et les enjeux d'une architecture écologique appliquée à la revitalisation de nos milieux urbains, en encourageant la prise en compte des paramètres écologiques, bioclimatiques, et structurels dans nos conceptions architecturales et urbanistiques. Tout cela, pour améliorer la qualité de vie des populations, et proposer une architecture expérimentale et prospective.

    2.2.Motivation professionnelle

    Arrivés en fin de formation, l'un des désirs les plus profonds pour le diplômé étant de trouver un emploi en relation avec ce qu'il aime afin d'allier travail et passion, la motivation qui soutient cette recherche scientifique est celle de travailler sur un thème fécond jumelant architecture et urbanisme, afin de résoudre les problèmes de l'heure dans le monde, à savoir le réchauffement climatique, les crises de logements décents, l'identité des milieux urbains et autres problèmes infrastructurels, au regard de la démographie grandissante et la croissance urbaine, tout en y intégrant un matériau innovant de par son utilisation dans la construction : le Bambou.

    2.3.Motivation scientifique

    2 Vincent Callebaut (Février 2015, architecte précurseur de l'architecture écologique)

    Page | 15

    Sur le plan théorique,

    Nous voulons contribuer à la recherche pour ce qui est des nouvelles modalités et normes de construction en y intégrant les volets durables, vernaculaires ou locaux, au regard des tendances d'évolution architecturales actuelles et les accords de partenariat entre le Cameroun et la chine, sur la question de l'utilisation du bambou et son ampliation dans l'architecture par la mise sur pied d'une filière de production de ce matériau à réétudier pour insuffler un nouvel esprit à la construction au Cameroun.

    Sur le plan pratique,

    D'autre part, nous voulons aussi, grâce à notre travail de recherche, contribuer une meilleure appréhension du territoire, tout en repensant l'habitat dans nos villes. Il s'agit enfin de trouver des moyens de restructuration des milieux, et insertion des villes au niveau de la scène internationale, du fait de leur identité architecturale, artistique et culturelle. Des édifices et construction en harmonie avec la nature du fait de leur mode de conception et construction, dans un souci de valorisation des matériaux locaux en limitant leur consommation énergétique.

    2.4.Motivation sociale

    Notre thème de recherche présente quelques intérêts sur l'aspect social dans la mesure où, il traite des problèmes de l'habitat, de chômage, d'accessibilité au logement décent, de bien-être des populations face à la promiscuité et insalubrité, etc. En parlant de revalorisation du tissu urbain, l'organisation de la trame urbaine, la proximité des services, la socialisation, sont autant d'autres paramètres à prendre en compte pour l'épanouissement des populations. Notre travail met aussi en lumière la problématique de logement décent en milieu urbain pour toutes les strates sociales en les sensibilisant sur l'emploi des matériaux vernaculaires dans la construction, et une présentation des retombées d'une telle architecture sur la qualité de vie des populations qui se verra rehaussée et améliorée, tout en stabilisant le volet environnemental et économique.

    2.5 Motivation environnementale

    Notre travail se penche aussi sur les problèmes de salubrité du paysage urbain, du fait de la végétation mal entretenue, quasi inexistante ou encore intempestive, que présente actuellement les villes des pays du sud. La notion d'espaces verts n'étant encore qu'en phase primaire d'ap-préhension, le paysage se voit délaissé à une évolution anarchique et insalubre. Pourtant, ces

    Page | 16

    mêmes espaces associés aux théories et principes de développement durable, deviendraient attractifs et rafraichissants pour le tissu urbain et les populations y résidant. Notre approche de revitalisation urbaine prône ainsi une vulgarisation des espaces verts, par une meilleure intégration de ces derniers dans la composition urbaine, qui rafraichirait le paysage urbain tout en favorisant la protection de la couche d'ozone, objectif du millénaire.

    3. Intérêt de la recherche

    L'intention majeure de notre travail de recherche est de participer à la rénovation du tissu urbain de la ville de Nkongsamba, tout en mettant l'accent sur les matériaux écologiques de construction, surtout les plus récents à l'instar du bambou. Cette recherche vise la conception d'un projet architectural et urbain innovant, aux formes inspirées de la nature et des principes du développement durable. Il s'agit de ce fait, d'apporter des esquisses de solutions aux problèmes urbains de la ville de Nkongsamba, par le biais d'une éco-architecture, sensibilisatrice sur la protection de l'environnement et le développement durable. Servant aussi d'élément interpellateur aux acteurs de la conception architecturale, de la planification de l'espace urbain et de l'amélioration du cadre de vie des résidents et usagers, notre travail actuel est une approche de conscientisation sur la prise en compte des mesures écologiques dans les conceptions architecturales et urbaines, après analyse des différents indicateurs et paramètres du milieu en cause. Ainsi notre travail portera un intérêt sur l'accessibilité à un logement décent, le moyen d'amé-liorer les théories conceptuelles sur les volets architecturaux et urbanistiques, la vulgarisation des espaces verts et publics en milieu urbain, dans une optique de revalorisation et rafraichis-sement du tissu urbain des villes du Cameroun en général et de Nkongsamba en particulier.

    4. Problématique

    4.1 Problème de recherche

    La ville de Nkongsamba, dans le département du Moungo, région du Littoral au Cameroun, a su faire parler d'elle entre les années 1904 et 1960. Ceci fut possible grâce à l'existence d'un chemin de fer et un vaste potentiel agricole dont la spécialité était le café robusta, mais aussi et surtout, grâce à la mise sur pied d'un véritable pôle d'administration territoriale, la transformant en agglomération urbaine. Aujourd'hui, la ville de Nkongsamba se présente comme un vestige du passé, de par son aspect rustique, délabré, et abandonné à son propre sort. Pourtant, ce vestige du passé essaye tant bien que mal de reprendre vie, au regard des politiques de décentralisation dernièrement ajustées.

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    La population essentiellement jeune et en pleine forme, comme le signale la pyramide des âges3, les établissements universitaires, s'y trouvant et l'étalement urbain dernièrement constaté sur le continent africain4, etc. En effet, notons que les villes actuelles connaissent un certain nombre de problèmes communs liés à la croissance urbaine et de la population, ce qui engendre par la suite des contraintes de développement et d'accessibilité des citadins aux services de proximité et commodités fondamentales énoncées par la charte d'Athènes, lors du C.I.A.M.5 Pour le cas qui nous incombe, il s'agit de résoudre les problèmes d'accessibilité au logement décent, de promiscuité et d'insalubrité du paysage urbain, par une architecture qualifiée d'éco-logique, en y associant les théories de l'urbanisme durable, pour enclencher un processus de revitalisation urbaine intégrée, assortie à l'usage par implémentation des matériaux peu connus tel que le bambou, sur un site historique de la ville.

    De manière spécifique, le tissu urbain de l'ancienne gare ferroviaire de la ville de Nkong-samba est délabré, insalubre et désorganisé. L'habitat y est précaire, anarchique et la promiscuité règne sur les habitants. Pourtant un site historique et patrimonial tel que celui-là devrait être la fierté de l'ancienne 3ème ville du Cameroun et sa prise en charge devait être une priorité pour la localité. Hors la végétation intempestive, les inondations du fait de la perméabilité du sol, et la vétusté des édifices environnants, en font un site dépourvu d'esthétique et quasi dé-goutant pour la vue. Ce faisant, nous nous intéresserons donc à la rénovation de ce tissu urbain, considéré comme un site emblématique de la ville aux sept villages, ainsi qu'à l'apport de l'éco architecture dans son processus de régénération et développement des activités génératrices de revenus et socialisantes, au travers de la valorisation des matériaux écologiques et décoratifs mal connus comme le bambou, dans une optique d'accroitre son développement durable, son assainissement et enfin, son étreinte touristique par mise en valeur de son potentiel naturel et environnemental.

    4.2 Questions de recherche

    Ainsi la problématique de notre recherche s'appuie essentiellement sur cette interrogation :

    Comment concevoir la rénovation du quartier de la gare ferroviaire de Nkongsamba tout en valorisant son potentiel écologique et culturel ?

    3 BUCREP, Rapport diagnostic, Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013.

    4 Etalement urbain en Afrique, d'un collectif d'auteurs sous la direction d'Emil TCHAWE, Editions Harmattan Cameroun

    5 Congrès International de l'Architecture Moderne.

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    A partir de cette question, principale, nous avons trois questions spécifiques qui en découlent :

    1) Quel est l'état des lieux de la ville de Nkongsamba, pour ce qui est de son aménagement et développement infrastructurel ?

    2) Quels sont les atouts écologiques, naturels et environnementaux pouvant être valorisés dans la rénovation de l'ancienne gare ferroviaire de la ville de Nkongsamba ?

    4.3 Hypothèses de recherche

    Afin de mieux cerner le thème de notre recherche, puis faire une analyse conséquente et utile pour le cadre socio - environnemental, nous avons énoncé certaines hypothèses dont la principale est la suivante :

    a) Hypothèse principale

    L'architecture écologique adossée sur le concept du développement durable, donne des opportunités de rénovation du quartier de la gare de Nkongsamba en mettant en exergue premièrement, son potentiel environnemental, puis l'aspect novateur et éco responsable des matériaux inexplorés tels que le bambou, et enfin l'épanouissement et la socialisation des populations par amélioration de leur qualité de vie.

    b) Hypothèses spécifiques

    De cette hypothèse, et à partir des questions posées précédemment, nous pouvons formuler les hypothèses de second ordre suivantes :

    1) Le tissu urbain de la ville de Nkongsamba présente d'abord un état des lieux de ville obsolète et en désarticulation avec son potentiel naturel et environnemental

    2) L'usage du bambou dans la rénovation du tissu urbain du quartier gare ferroviaire de Nkongsamba, relève de l'architecture écologique adossée sur le concept de développement durable des villes en Afrique et dans le monde.

    3) Le Bambou, matériau écologique et novateur présente des propriétés des plus intéressantes, qui lui confère le statut de matériau durable, aussi bien en structure que sur d'autres plans. Ce faisant, la contribution de l'architecture de Bambou est non seulement de permettre la construction des édifices solides, durables, bioclimatiques et respectueux de l'environnement, mais aussi d'assurer l'esthétique, confort et la décoration.

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    A) CADRE THEORIQUE

    Pour un meilleur aboutissement de notre travail de recherche, ainsi que pour l'élaboration d'une analyse harmonieuse des différents domaines qui ont retenus notre attention, nous avons pris en compte quelques théories de l'aménagement de l'espace, du développement durable et de l'habitat, pour vérifier certaines de nos déductions en relation avec nos hypothèses. C'est donc à la lumière de certains travaux et réflexions , architecturales et urbanistiques que nous avons proposé un modèle de quartier écologique limitant l'étalement urbain, favorisant l'épa-nouissement des populations, ainsi que l'accroissement des activités socialisantes et génératrices de revenus, dans une logique de développement durable efficient des milieux urbains. Il s'agit entre autre des théories énoncées par quelques auteurs dans les différents domaines d'im-plication de notre travail de recherche:

    -Les jardins suspendus et les terrasses végétalisées, stratégies de l'architecture écologique.

    Vincent Callebaut, avec son projet de construction d'un immeuble multifonctionnel : L'agora Garden, dans lequel il illustre et présente les fondements de l'architecture écologique. Le projet se présente comme étant un immeuble résidentiel au coeur de la ville de Taipei à Taiwan. Il s'agit d'un édifice complètement autonome en énergie, dont la structure prend la forme de la double hélice droite de la molécule d'ADN. Les terrasses sont des espaces végétalisés, ou il est possible de retrouver des jardins et potagers, mais ces espaces verts sont aussi des régulateurs de température du bâtiment. Les échanges d'air sont fréquents et les dépenses énergétiques sont restreintes. Tout comme Vincent Callebaut, Ken Yeang est un architecte orienté vers l'écolo-gie. Les principes et stratégies architecturales employés par Callebaut se retrouvent aussi dans la Tour Solaris de Yeang, à la différence qu'elle possède de plus larges terrasses et un grand atrium central pour la ventilation, l'éclairage et la ballade architecturale.

    Figure 1: Vincent Callebaut. Projet Agora Garden Figure 2: Ken Yeang. Tour Solaris

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    -Le développement socio-économique via la perma-culture et les énergies renouvelables.

    Le père Godfrey Nzamujo, qui fonda l'ONG Songhaï au Bénin, qui est un centre de formation, production et recherche en agriculture durable. Ce mouvement vise à élever le niveau de vie des populations en Afrique pour un développement social et économique, en utilisant les ressources locales, les méthodes traditionnelles et modernes, par une rationalisation, traduite ici par un recyclage permanent et continu, de sorte que rien ne se perde, mais se conserve toujours. De plus l'intégration des énergies renouvelables est primordiale dans la mesure où ce mouvement prône le développement socio-économique, mais aussi la protection environnementale et l'utilisation des ressources locales (naturelles).

    -Approches vernaculaire, participative et auto constructive de l'architecture écologique

    Autre théorie que nous avons expérimentée, celle de l'architecture vernaculaire et participative de Francis Kéré, dans son projet de l'école primaire de Gando, au Burkina Faso. L'idée majeure développée ici est apprendre à être autonome. L'architecte contextualise dès lors les modes de construction traditionnels, et invente une architecture dont la simplicité, la générosité et l'élégance expriment une grande modernité. Il présente ainsi le métier d'architecte comme une profession reposant sur quelques principes : humilité, altruisme, invention et pensée critique. D'autre part, nous avons aussi John Hardy, qui nous présente la première école 100 % verte à Bali, en Indonésie. Construite en 2015, cette école prône le développement local, par la culture d'un matériau écologique très prisé, d'une résistance par unité de masse et supérieure à l'acier, avec une croissance rapide qui nous produit du bois exploitable dès la 3ème année. Le bambou se présente donc comme une ressource vraiment intéressante dans la mesure où il est caractéristique de l'architecture écologique et vernaculaire. C'est aussi un moyen de préserver l'environnement tout en y intégrant des constructions solides, durables et esthétiques. C'est ce que nous réitère Elora Hardy, architecte, avec son projet de construction d'un immeuble résidentiel de six étages, entièrement en bambou, à Bali en Indonésie. Aidée de la fondation IBUKU, dont elle est fondatrice, elle démontre les prouesses du Bambou dans la construction, par une combinaison des différentes parties de la plante, traitées individuellement puis mise ensemble afin de bâtir un édifice architectural novateur et respectueux de l'environnement. Pour ce qui est de l'architecture participative, nous pouvons en avoir une autre appréhension, car elle peut tout aussi aboutir à la création d'emplois et apprentissage des techniques constructives. Cela nous est présenté par L'architecte Shigeru Ban, dans son projet du pavillon Forest

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    Park en Colombie, où il démontre la malléabilité du bambou, par des ouvrages et édifices réalisés quasiment à la main uniquement, grâce à un tissage minutieux des fibres de bambou par les artisans. Grâce à cette approche, la génération des emplois est impressionnante, dans la mesure où elle mobilise une quantité intéressante de personnes aptes à apprendre, enseigner et appliquer des techniques traditionnelles de construction dans un monde à l'ère des nouvelles technologies.

    - Architecture végétarienne et structurelle : l'implication du bambou dans l'attractivité du territoire et efficacité économique.

    Simon Vélez, l'ami du bambou travaille le bambou depuis plus d'une vingtaine d'années. Il construit des ponts, des toitures suspendues, des pavillons, des stades, des immeubles, et plus surprenant encore une cathédrale en Amérique Latine. L'homme fait taire tous les préjugés autour du bambou. Ce matériau, on pourrait le penser instable, il est raide comme la justice. On l'imagine susceptible de plier, il est aussi solide que l'acier. Pourquoi l'a-t-on si longtemps laissé de côté ? On s'est rué avec frénésie sur le tout béton et nous pensons aujourd'hui à faire marche arrière. Lors d'une exposition au Domaine de Boisbuchet en métropole où étaient présentées quelques-unes de ses oeuvres, Simon Vélez avait écrit cette petite phrase pleine de bon sens : « Aujourd'hui, l'architecture suit un régime carnivore très mauvais pour la santé. La nature a besoin de retrouver un régime plus équilibré, plus végétarien. » L'enjeu est clairement de s'orienter vers « une architecture végétarienne. Pour sa part l'architecte Vo Trong Nghia, pour répondre à la commande de son client, un espace de rencontre pour la communauté, ne s'est pas contenté d'une simple réponse. Il s'est laissé entraîner par l'esprit du lieu et a construit avec l'aide d'une vingtaine de fermiers un dôme en bambou et en chaume. Son but était d'enseigner à la population locale comment réaliser un édifice de grande taille, pouvant pallier le manque d'infrastructures dans cette région propice aux inondations. Nghia réalise lui-même sans ingénieurs les dessins techniques de sa structure : 48 modules en formes d'arc créant un dôme de 10 m de hauteur et de 17 m de diamètre. C'est de façon expérimentale que l'architecte et son équipe assemblent la cinquantaine de modules constituant le dôme, tout en assumant les erreurs de calcul et de modifications de plans au cours de la construction. Parce que chaque canne est différente, et que le diamètre de chacune évolue entre sa base et son sommet, les calculs structurels sont approximatifs, explique l'architecte. Pour favoriser une climatisation de l'intérieur, Vo Trong Nghia positionne son dôme au milieu d'un lac artificiel. Alors que l'air extérieur, rafraîchi par l'étendue d'eau, pénètre par les fenêtres ouvertes, l'air chaud s'échappe de l'inté-rieur par l'oculus au sommet. Ce système éprouvé fait descendre la température à 25°C alors

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    qu'il fait 35°C à l'extérieur, rapporte l'architecte. Suite à cette présentation de l'architecture végétarienne de Simon vélez et l'aspect structurel du bambou développé par Vo trong nghia, nous parlerons d'une autre théorie architecturale, celle de Kengo Kuma (synthèse orient-occident) toujours par le biais du matériau bambou. Par contre, Kengo Kuma un autre architecte ayant travaillé sur le matériau bambou, réalise une synthèse orient et occident, invention et tradition, son architecture ne souhaite pas produire d'objet mais donner un sens à la construction et la fondre le plus possible dans son environnement. La maison de bambou de Kengo Kuma près de Pékin exprime la synthèse entre l'architecture et le paysage, entre l'intervention humaine et le travail de la nature. Faite de bambou, matériau de construction local et traditionnel, de papier de riz, d'ardoise et de verre, la Great (Bamboo) Wall House séduit par sa poésie et par la finesse de son expression. En façade les tiges de bambous se dressent, parallèles et espacées de manière variable, filtrant la vue ou l'offrant plus largement selon les endroits, faisant varier l'ambiance lumineuse intérieure. L'intérieur se trouve ainsi tour à tour plus protégé, ouvert par endroits comme « tamisé » ou s'offre complètement au paysage en un jeu de lumières et d'ombres qui assument le rôle de matériaux proprement dits.

    La théorie du « New Urbanism », à travers le CNU, constituant un nouveau mode de conception des villes actuelles au travers du Congress for the New Urbanism (CNU) fondé aux États-Unis en 1993 par un groupe d'architectes, dont Peter Katz l'actuel directeur exécutif. Leur préoccupation principale est de concevoir aux échelles du bâtiment, du quartier et de la région, des projets qui mettent de l'avant la qualité de vie et la protection de l'environnement (Steuteville, 2001). Ils préconisent un retour à un urbanisme esthétiquement plus « traditionnel » qui répond mieux aux enjeux de mixité sociale, de convivialité, de transports alternatifs, de qualité architecturale et de densité. À cela, s'ajoute, sans encore clairement s'intégrer, l'enjeu de l'énergie renouvelable.

    4.4 Objectifs de recherche

    Notre travail de recherche est une réflexion sur divers problèmes de conceptions architecturales, aménagements urbains qui regroupe les fondements et applications du développement durable. Toutefois, il traite aussi des problèmes englobant les constructions et aménagements de l'homme face à la nature, pour l'atteinte d'une harmonie entre les différents paramètres et con-

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    traintes existants. Ce faisant, les objectifs de notre travail peuvent s'énoncer suivant deux principales dimensions à savoir, les objectifs théoriques de la recherche et les objectifs de notre projet architectural. En outre, l'objectif principal de notre travail se présente comme :

    Concevoir un projet de rénovation urbaine, du quartier de l'ancienne gare ferroviaire dans la ville de Nkongsamba à partir de l'architecture écologique, sous tendue par le matériau bambou.

    Objectifs théoriques et pratiques

    1) Analyser le paysage urbain et l'état des lieux du tissu urbain de l'ancienne gare ferroviaire de la ville de Nkongsamba, comprendre son fonctionnement général, puis analyser et ressortir quelques limites de la projection urbaine PDU 2028. Etudier quelques théories et stratégies du développement durable ainsi que leur rapport avec les nouveaux matériaux écologiques peu connus tels que le bambou structurel. Cette analyse nous permettra donc de concevoir un projet architectural et urbain dans la ville de Nkong-samba, comme cas pratique, visant à rehausser les enjeux environnementaux et sociaux en son sein, en y introduisant les fonctions primaires de la ville : habiter, travailler, circuler et se recréer.

    2) Etudier les atouts écologiques, environnementaux et naturels valorisables dans la rénovation urbaine du quartier gare ferroviaire de la ville de Nkongsamba et faire des études analytiques des cas nationaux et internationaux pouvant servir de sources d'inspiration pour la revitalisation de ce tissu urbain . Nous comptons par la suite proposer un projet urbain apportant un espace public végétalisé dans la ville et y développer la notion de conservation d'espaces verts et lieux historiques, qui constituent le patrimoine architectural. Proposer une multifonctionnalité de l'espace, par la diversification des équipements urbains offerts dans le programme urbain élaboré.

    3) Optimiser l'usage du bambou dans la rénovation du quartier de la gare ferroviaire à Nkongsamba et étudier la contribution de l'architecture, de l'urbanisme, et du bambou structurel dans la résolution des problèmes actuels de la dite cité, par une restructuration urbaine intégrée, afin de s'inscrire dans la mouvance de développement durable et meilleure planification de l'espace urbain. De ce qui précède, nous voulons imaginer un

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    projet urbain futuriste et novateur, sensibilisateur et compréhensible par tous, professionnels, usagers et investisseurs en prévoyant l'usage des matériaux inédits ainsi que des énergies renouvelables pour une réduction considérable de la consommation énergétique en renforçant le caractère passif des constructions. En outre, il est question de réaménager le quartier de la Gare de Nkongsamba, en y intégrant les volets touristique, récréatif, festif et économique à partir des constructions axées sur le fonctionnalisme et quelques atouts des éco-quartiers, dans une contextualisation optimisée.

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    PREMIERE PARTIE : CONTEXTE THEORICO-EMPIRIQUE DE L'ECO ARCHI-

    TECTURE ET LA RENOVATION URBAINE.

    Notre étude portant sur un projet de rénovation urbaine, particulièrement sur le site de l'ancienne gare marchandise de la ville de Nkongsamba, il est essentiel de prime à bord de délimiter le champ d'application de notre démarche. Pour se faire, nous avons optez premièrement pour une approche conceptuelle, définissant le champ sémantique et lexical de notre travail, associé au contexte théorique. Ensuite, nous y faisons une analyse des différents concepts et mots clés susceptibles d'avoir une notoriété tout au long de notre recherche, puis nous allons y rajouter la revue de la littérature sur l'éco-architecture, le développement durable et la revitalisation urbaine.

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    CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA LITTERATURE

    SUR LA RENOVATION URBAINE ET L'ECO-ARCHITECTURE.

    Afin de mener à bien notre travail de recherche, il serait primordial de limiter notre champ d'investigation, par un développement substantiel de quelques concepts et oeuvres littéraires qui nous ont guidés durant notre démarche. Prioritairement, les concepts proches de l'architecture et de l'urbanisme. Nous étudierons donc les rapports de causalité existants entre les entités ou éléments de la ville et l'architecture (composition urbaine, répartition de la ville en différents systèmes, le développement durable, le mode de conception écologique, et la revitalisation ou rénovation d'une portion de ville : le tissu urbain.)

    I- APPROCHE CONCEPTUELLE

    Dans cette partie de notre travail, il sera question pour nous de définir les termes et expressions fondamentales de notre thème de recherche dans un cadre sémantique bien circonscrit. L'approche conceptuelle ou définitionnelle n'est pas une juxtaposition incipit des définitions des concepts, mais c'est une analyse conceptuelle qui part des définitions du concept au sens qu'on compte lui accorder. Il s'agira donc pour notre cas présent, de rattacher toutes ces expressions à des domaines spécifiques, à savoir celui de l'architecture et de l'urbanisme.

    a) Architecture :

    Le terme architecture du latin architectura, est issu du
    grec ?ñ÷éôêôùí de ?ñ÷üò/Þ (« chef, principe ») et ôêôùí (« couvreur », « charpente ») qui désigne à l'origine l'art de concevoir des espaces couverts et de construire des édifices. Par la suite, on voit dans les Dix livres de l'architecture de Vitruve que l'architecture comprend aussi l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes. L'architecture est définie à notre époque comme l'art de bâtir qui s'ajoute à la simple construction des édifices. On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti et pour des constructions anciennes de ré-ornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse avec ajout de différences les modernisant. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de cité. L'architecture est l'art d'imaginer, de concevoir -éventuellement avec une pensée philosophique et/ou religieuse- et de réaliser des édifices. L'architecture a ainsi introduit l'art dans une partie des

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    constructions que l'humanité a pu réaliser, penser, organiser, qu'elles soient habitables ou utilitaires, monumentales ou vernaculaires, religieuses ou militaires, etc. L'architecture occidentale actuelle ajoute à une conception technique de la construction des objectifs esthétiques, sociaux et environnementaux liés à la fonction du bâtiment et à son intégration dans son environnement.

    b) Développement durable :

    La définition la plus répandue et la plus officielle du développement durable est la suivante : "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre à leurs propres besoins"6. Toutefois, Il existe aussi d'autres définitions du développement durable, ou des politiques de développement durable. On dira par exemple qu'il s'agit d'un développement qui intègre, les aspects économiques, sociaux, et environnementaux, pendant que d'autres formulations disent, qui équilibre ces aspects économiques, sociaux, environnementaux, ou des aspects institutionnels aussi, ou encore culturels. Différentes variations donc, mais des formules dont la vérification reste toujours peu aisée7.

    c) Eco- construction :

    L'écoconstruction, également appelée construction durable consiste en la réalisation ou la rénovation d'un bâtiment ou d'une pièce de la manière la plus respectueuse de la nature possible. Ainsi, l'écoconstruction prend en compte l'ensemble des techniques de développement durable, le but étant de créer une réalisation humaine, la moins polluante possible. Cela, passant avant tout par le choix des matériaux (utilisation d'un nombre restreint de machines). Aussi l'éco-construction se doit d'être peu gourmande en énergie et de vulgariser l'usage des énergies renouvelables, un système de récupération d'eau, etc.

    d) Rénovation urbaine :

    La rénovation désigne les opérations par lesquelles un bâtiment ou l'un de ses éléments voit sa condition améliorée par l'utilisation de matériaux neufs, modernes en remplacement des parties endommagées ou obsolètes. Le plus souvent il s'agit d'une construction neuve après démolition totale8. D'autre part, la rénovation est aussi un changement en mieux, une modernisation. On

    6 Ce texte est une actualisation de la conférence données à la Cité des Sciences en mai 2002, voir http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/conferen/rio/global_fs.htm

    7 Edwin Zaccaï, Centre d'Etudes du développement durable, Université Libre de Bruxelles

    8 www.notrefamille.com/dictionnaire/définition/rénovation/

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    parle de rénovation urbaine lors de la reconstruction d'un ilot, d'un quartier après la démolition des immeubles et bâtiments anciens.9.

    e) Espace public : Larousse définit l'espace public comme étant « une surface, un volume, une étendue affectée à un usage public ».

    L'expression "espace public", est récente et n'apparaît qu'à la fin des années 1970 et n'est banalisée qu'au cours des années 1990. Elle n'est pas définie dans les citations sur l'urbanisme avant les années soixante-dix. L'espace public est à la fois un lieu où s'exercent les fonctionnalités de la ville (circulation, déplacements, réseaux techniques) et où se développent les innombrables pratiques de la vie urbaine -commerce, services, détente, loisir, rencontre.

    f) Tissu urbain : Selon le dictionnaire Larousse, le tissu urbain se présente comme la disposition de l'habitat et des activités dans une ville. C'est aussi, l'ensemble des constructions, équipements et réseaux constitutifs d'une ville ou d'un quartier (source Dictionnaire professionnel du B.T.P). D'autre part, c'est la combinaison des différents systèmes fondamentaux de la ville (système bâti, système viaire, système parcellaire et système des espaces libres).

    A) L'ECO-ARCHITECTURE

    L'éco-architecture, facilement assimilable à l'écoconstruction, se présente comme un mode de conception et construction des édifices architecturaux dans une logique plus accrue de respect de l'environnement. D'autre part, l'éco-architecture se définit aussi comme l'architecture écologique ou architecture dite durable.

    Comme présentée ci-dessus, l'éco-architecture ou architecture écologique est un mode de conception et de réalisation des ouvrages architecturaux ayant pour objectif majeur le respect de l'environnement. Il existe une multitude de facteurs pris en compte dans cette logique conceptuelle. Certains s'intéressent à la technologie, la gestion, tandis que d'autres privilégient la santé de l'homme en plaçant le respect de la nature au centre des préoccupations. Cela nous permet donc de distinguer plusieurs lignes directrices :

    - le choix des matériaux, naturels et respectueux de la santé de l'homme

    9 Dictionnaire le petit Larousse illustré, 2000

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    - le choix de la disposition des pièces, favorisant ainsi les économies d'énergie en réduisant les besoins énergétiques

    - le choix des méthodes d'apports énergétiques

    - Le choix du cadre de vie offert ensuite à l'homme ? Consommation énergétique

    Le but fondamental de l'architecture écologique est l'efficacité énergétique de la totalité du cycle de vie d'un bâtiment. Les architectes utilisent de nombreuses techniques, les unes différentes des autres, afin de réduire les besoins énergétiques des bâtiments. Ils peuvent décider de la capacité d'un bâtiment à capturer ou auto-générer sa propre énergie. Un bâtiment qualifié d'efficace, nécessite une génération amoindrie de chaleur, tout en requérant une plus grande capacité de ventilation pour extraire l'air vicié.

    Le site d'implantation et l'orientation ont aussi un impact majeur dans la gestion de l'effi-cacité énergétique du système de chauffage et de ventilation. Prévenir les gains de chaleur excessifs dus au soleil les mois chaud, est important pour réduire les besoins de climatisation. Ainsi, les arbres caducs sont souvent plantés devant les fenêtres, car leurs feuilles font écran l'été et leurs branches nues laissent passer la lumière en hiver. L'installation de persiennes et brise-soleil permet un ensoleillement maximal pendant l'hiver (période de l'année durant laquelle le soleil est bas dans le ciel), et une protection efficace en été, (période de l'année durant laquelle le soleil brille avec une grande intensité du fait de sa grande hauteur dans le ciel.)

    Figure 3: Stratégie énergétique en hiver, source Centre de la nature

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    Figure 4: Stratégie énergétique en Eté, source Centre de la nature

    ? Le positionnement et la conception des bâtiments

    Un autre aspect, et souvent de grande importance de l'éco-architecture est l'orientation du bâtiment, associé au lieu d'implantation. Beaucoup peuvent penser qu'un bâtiment environnemental idéal nécessite forcement une implantation dans un lieu isolé d'une forêt ou broussaille, mais ce n'est guère le cas car, ce genre de localisation se fait quelques fois au détriment de la nature ou de l'environnement. Les conséquences y résultant sont souvent de plusieurs ordres. Primo, ce mode d'implantation ou de localisation génère un étalement urbain aux contraintes indéfinies, secundo il accroit en général la consommation d'énergie, due au transport, proximité des services et commodités de première nécessité, des émissions de CO2 parfois inutiles, etc.

    Or, un bâtiment ou édifice durable devrait essayer de limiter ce fléau qu'est l'étalement urbain, privilégier un urbanisme plus léger, digeste et mieux développé par les urbanistes néo-traditionnels. La résultante serait alors zones urbaines multifonctionnelles, des quartiers à la fois commerciaux, résidentiels et quelque peu industriels accessibles aux piétons, cyclistes, P.M.R, et utilisateurs de transports en commun, comme le suggère les principes d'un urbanisme intelligent. Pour l'orientation et la conception d'un bâtiment, elle est plus complexe qu'elle n'en a l'air, et en y faisant attention nous remarquerons que les ouvertures sont le plus souvent situées au Sud et un regroupement des pièces en fonction de leur exposition aux températures élevées ou basses.

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    Figure 5: Orientation et Positionnement du bâtiment suivant les principes bioclimatiques, source Neufert 8

    ? Les matériaux de construction durables ou écologiques

    Hors mis les facteurs et paramètres déjà présentés, nous allons à présent parler des matériaux considérés comme durables, à cause de leur statut d'écologiques. Avant de commencer, qu'ap-pelle-t-on un « Eco-matériau » ?

    Il n'existe pas de définition d'un éco matériau. « Eco » peut être le raccourci de « Ecolo-gique » ou encore d' »Economique », il peut être envisagé sous ces deux aspects du développement durable. Il s'agit d'abord d'un matériau de construction, qui répond à une fonction ou un usage, qui possède des qualités techniques et règlementaires. Il présente un faible impact environnemental dans sa phase d'extraction et/ou de fabrication, ainsi que pendant son cycle de vie. Il est issu de préférence :

    - de matière recyclable et lui-même recyclable afin de limiter le recours aux matières premières épuisables et de limiter ainsi la quantité d'énergie grise qu'il contient.

    - de filières locales ou fait appel à des savoirs faire locaux.

    Il est respectueux de la santé humaine et animale ce qui constitue la troisième caractéristique de la notion de Développement Durable. Toutes ces qualités ne sont pas toujours rassemblées et c'est en définitive sur la convergence de ces critères que le choix est établi, selon les priorités de chacun dans un contexte spécifique. Il existe parfois des paradoxes dans la sélection d'un éco matériau. Nous avons étudié le matériau terre et ses champs d'application dans le domaine de la construction, au travers des quelques architectes et les projets réalisés. C'est entre autre le cas de Francis kéré, architecte burkinabé qui réalisa la célèbre école de Gando au Burkina Faso, principalement en brique de terre. Il s'agit du premier projet de Francis Kéré, celui qui le fera connaître au monde entier, puisque ce projet a été récompensé par le prix Aga Khan en 2004.

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    Francis Kéré emprunte son architecture à des architectes tels que Louis Khan, qui révèle la matière à travers des volumes généreux, ou encore Mies van der Rohe de par sa rationalité et l'harmonie qu'il créé avec la nature. L'architecte dessine un plan orthogonal régit par une simplicité rendue évidente qui rompt de manière formelle avec les courbes de l'architecture traditionnelle. L'édifice s'insère avec subtilité dans le site en profitant d'une légère différence de niveau pour venir s'insérer en contrebas. On observe une alternance de trois classes de neuf mètres de long et de deux espaces-tampons ventilés. Ces espaces-tampons servent de transition entre l'intérieur et l'extérieur. Ils sont un lieu d'échange et de rencontre et il n'est pas rare qu'ils soient également utilisés pour enseigner en plein air. Une des nombreuses qualités de ce projet réside dans le fait d'optimiser les ressources en utilisant les bons matériaux au bon endroit.

    Les fondations sont réalisées en pierres provenant d'une colline à proximité afin de se prémunir des remontées capillaires. Puis les briques de terre ont pris le relais. L'idée est de réin-terpréter des matériaux traditionnels et les modernisant. Ici, ce sont des briques de terre crue comprimée (BTC) de 40 x 20 x 10 cm qui sont employées. Il s'agit d'un mélange de terre à l'état humide (92 %) et de ciment (8 %) brassé, pressé par une presse à parpaings, puis séché. C'est l'achat d'une presse à parpaing qui a permis le début de la production. Enfin, en ce qui concerne le toit, Francis Kéré a mis au point une structure tridimensionnelle faite de fers à béton et portant une toiture en tôle ondulée.

    Figure 6: Aperçu du matériau terre et Vue de l'école primaire de Gando depuis la cour.

    Entre la toiture et les classes, « l'air entrant par les fenêtres est évacué par de fines ouvertures dans les sous toitures, en briquettes pour le bâtiment initial ou constituées d'une large voûte de briques en ce qui concerne l'extension, améliorant par ailleurs les conditions acoustiques51. » Enfin, de larges débords de toiture permettent de protéger les murs de l'école. Cependant, soulignons que l'école de Gando n'est pas uniquement en brique de terre, car on y retrouve aussi du bois, des pierres du béton. Mais dans l'ensemble ce projet se rapproche de l'idéal de la construction écologique grâce à l'utilisation des matériaux locaux, des techniques traditionnelles de construction et une main d'oeuvre locale dans la logique construction participative.

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    B) LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA RENOVATION URBAINE

    «Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.»10 A travers la définition du rapport Brundtland, on retrouve la nécessité à long terme du développement économique sans toutefois y opposer l'environnement et le social. Les modes de production et de consommation doivent s'efforcer de respecter l'environnement et permettre à tous les habitants du globe de combler leurs besoins essentiels. Schématiquement, on peut illustrer le développement durable comme suit :

    Figure 7: La trilogie du développement durable, source rapport Brundtland 1987.

    Les objectifs fondamentaux du développement durable sont l'équité entre les nations, les générations et les individus, l'intégrité écologique et l'efficacité économique. La concrétisation de ces trois objectifs s'appuie sur les mesures suivantes :

    1. Assurer l'équité sociale : permettre la satisfaction des besoins essentiels des communautés humaines pour le présent et le futur, au niveau local et global, et l'amélioration de la qualité de vie (accès pour tous à l'emploi, à l'éducation, aux soins médicaux et aux services sociaux, à un logement de qualité, ainsi que par le respect des droits et des libertés de la personne, et par la participation des différents groupes de la société aux processus de prise de décision).

    2. Conserver l'intégrité de l'environnement : intégrer, dans l'ensemble des actions sociales, culturelles et économiques, la préoccupation du maintien de la vitalité, de la diversité et de la reproduction des espèces et des écosystèmes naturels terrestres et marins. Ceci, par des mesures de protection de l'environnement, par la restauration, l'aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l'utilisation des écosystèmes exploités.

    10 Rapport Brundltand, 1987

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    3. Améliorer l'efficacité économique : favoriser une gestion optimale des ressources humaines, naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction des besoins des communautés humaines. Ceci, par la responsabilisation des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et consomment ainsi que par l'adoption de politiques gouvernementales appropriées (principe du pollueur/utilisateur-payeur, internalisation des coûts environnementaux et sociaux, éco-fiscalité, etc.).

    Le défi de la mise en oeuvre du développement durable consiste à faire en sorte que l'en-semble des parties prenantes (citoyens, associations, entreprises, gouvernements, etc.), adaptent leurs comportements, actions, politiques, programmes, lois et règlements, selon une visions globale pour atteindre simultanément l'équilibre de ces trois objectifs fondamentaux.

    Au niveau international, le thème du développement durable englobe à présent celui de l'envi-ronnement. Ce constat se reflète à travers l'intitulé des trois sommets de la Terre :

    - 1972 : Conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm

    - 1992 : Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement de Rio de Janeiro

    - 2002 : Sommet mondial du développement durable de Johannesburg

    En ce qui concerne la revitalisation urbaine, nous pouvons définir cette notion comme étant comme un moyen d'améliorer les conditions socio-économiques et le cadre de vie d'un territoire défavorisé donné. Cette approche présente de nombreux objectifs et caractéristiques visant la rénovation d'un tissu urbain bien spécifique. Les caractéristiques relevées peuvent être11:

    - une vision globale et concertée de la situation du territoire;

    - une intervention de façon concertée, dans un grand nombre de domaines, en fonction des réalités et des problèmes rencontrés;

    - la concentration, la coordination et l'adaptation de l'action des ressources publiques, communautaires et privées, pour régler les problèmes rencontrés ou améliorer sensiblement la situation;

    11 Ville de Montréal, Service du Développement social et communautaire, Direction du développement social Projet pilote de revitalisation urbaine intégrée, Octobre 2003, 12 p.

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    - l'octroi d'une large part à la population du territoire touché et aux instances qui la représentent, dans la planification, la mise en oeuvre et le suivi des actions.

    - une action efficiente sur les facteurs qui engendrent la pauvreté dans une optique de changement durable;

    - une vision à long terme du développement urbain.

    Ayant présenté succinctement les caractéristiques et missions de l'approche de revitalisation urbaine intégrée, nous allons à présent nous tourner vers ses objectifs. Au préalable, retenons que six mots et expressions phares régissent la mise en oeuvre de cette politique de gestion du territoire urbain. Il s'agit entre autre de : vision, concertation, participation, adaptation, action en amont (agir sur les facteurs), insertion globale (cadre de l'agglomération).

    La mise en place de cette approche concourra à créer des milieux de vie dynamiques et agréables à vivre par le biais d'interventions intégrées et concertées visant à :

    - développer une offre de services publics (municipaux et gouvernementaux) plus complète et mieux adaptée aux besoins des personnes défavorisées;

    - améliorer le milieu physique, notamment à l'aide de programmes ou projets en matière d'habitation, d'aménagement urbain, d'infrastructures, d'espaces verts et d'équipements collectifs;

    - encourager le dynamisme économique local;

    - réduire les impacts générés par les problématiques sociales;

    - améliorer la sécurité et le sentiment de sécurité dans les secteurs visés;

    - encourager la participation sociale, notamment en augmentant le pouvoir des personnes défavorisées dans leurs propres conditions de vie;

    - favoriser une cohabitation plus harmonieuse entre les résidents des secteurs visés;

    - encourager l'innovation dans les démarches pour lutter efficacement contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

    Ainsi, nous pouvons donc comprendre que ces objectifs touchent donc à la fois :

    - au milieu : cadre physique, offre de services, dynamisme économique

    - à la population : sécurité, réduction des impacts, participation sociale, cohabitation

    - aux façons de faire : innovation et rénovation du tissu urbain.

    Afin de mieux expliquer cette notion de rénovation urbaine, associée à l'architecture écologique, nous avons étudié le village New Gourna en Egypte, de l'architecte Hassan fathy. Déjà proposé dans une logique de restructuration d'un tissu urbain, ce village est à la fois un modèle d'organisation de la composition de la ville et d'un style architectural soucieux du respect des principes fondamentaux du développement durable.

    Le village de New Gourna est un village expérimental situé en Haute-Égypte, sur la rive occidentale du Nil au niveau de Louxor. Il se situe près du site de l'antique Thèbes, patrimoine mondial de l'UNESCO, qui compte parmi les sites les plus visités en Égypte. En 1945, le ministère égyptien des Antiquités demande à Hassan Fathy de concevoir un village afin de reloger les habitants de l'ancien Gourna dans le but de limiter le pillage sur les sites pharaoniques et de faciliter le développement touristique. Il s'agit de l'occasion parfaite pour Fathy pour enfin tester les idées dévoilées au Mansouria12 sur une grande échelle et voir si elles peuvent vraiment offrir une solution viable au problème du logement rural en Égypte. Cinquante acres de terre cultivable (environ 20 hectares) sont achetées. Il s'agit d'une parcelle à plat protégée par des digues et située à proximité de la route principale ainsi que d'une voie ferrée.

    Pour ce qui est de la réorganisation du village, la conception du village fusionne volontairement un système radioconcentrique et un système de grille. Cette conception évite délibérément tout le caractère systématique ou symétrique et les répétitions qui conduisent, comme le dit Fathy, « à ces rangées ennuyeuses de logements identiques dont on considère souvent que c'est tout ce que les pauvres méritent. »13 Ainsi, elle permet de stimuler l'imagination et d'en-courager une architecture riche et variée.

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    12Fathy, Hassan, 1996, p. 130. 13 Fathy, Hassan, p. 126.

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    Figure 8:Plan général de New Gourna. Emplacement des différents quartiers.

    Le village est donc divisé en quatre parties principales séparées par des rues d'au moins 10 mètres de large, correspondant aux quatre tribus Gourni. Les Hassassna et les Atteyat occupent le quartier en demi-cercle au nord du village. Les Horobats se trouvent au sud de la rue principale, dans le quartier englobant ce demi-cercle. Les Ghabat, la troisième tribu, se situent à l'ouest du village. Enfin, les Baerat sont logés « à l'extrême ouest du New Gourna, séparés du reste du village par une large rue. »14

    Ayant globalement présenté le contexte du projet du New Gourna de Hassan Fathy, nous avons orienté notre regard vers son mode d'organisation d'un tissu urbain dans la ville, et nous retenons que la répartition des espaces se fait suivant des contraintes de plusieurs ordres (orientation, accessibilité, le viaire, etc.) Passons à présent à d'autres aspects ou paramètres intervenant dans la rénovation d'un tissu urbain, les espaces de rencontres et autres espaces publics, à l'instar des places et des jardins. Nous commencerons par présenter l'importance des espaces végétalisés en milieu urbain, puis nous nous attèlerons à poser le problème de création des places publiques, par une brève analyse de ses contraintes et retombées dans le paysage urbain.

    ? LES ESPACES VERTS DANS LA RENOVATION D'UN TISSU URBAIN

    Pour une rénovation urbaine de grande efficacité, il est impossible de penser la ville sans tenir compte des espaces publics entendus comme les places et les jardins. C'est dans cette logique que nous avons trouvé judicieux de remettre au-devant de la scène, les espaces verts ou

    14 Idem

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    végétalisés en relation étroite avec l'écoconstruction. En effet, l'espace vert est appelé par rapport à l'image donnée par son aménagement ou son affectation. De cette façon, nous trouvons les plantations d'alignement, d'accompagnement, promenades plantées, squares, places plantées, jardins,...etc.

    Pasquier définit l'espace vert comme étant : «le lieu garnis d'un tapis végétal permanant, naturel ou artificiel, urbain, suburbain ou rural et dont la fréquentation et l'usage sont réservés à l'exercice, l'éducation ou le délassement de l'homme ».

    D'après Pierre Merlin et Françoise Choay : « l'espace vert se définit en milieu urbain comme un espace public de nature et de verdure. Sorte de poumon dans la cité, il se définit comme étant un espace de liberté, d'ouverture et de nature liée à la végétation. ».

    Selon Boillot : « les espaces verts apparaissent comme des surfaces de plein air privées ou publiques, semées ou plantées de végétaux n'ayant pas comme finalité première la production agricole, forestière ou industrielle, et qui réservent aux usagers toute sécurité les conditions optimales pour le délassement, le jeu et le sport ». Les parcs et jardins sont fréquentés par les résidents mais également par des habitants de la région de passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se développe, et est d'ailleurs considéré comme une «opportunité constante pour la conservation de la diversité biologique et sociale, la création d'emplois et l'amé-lioration de la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la ville.15Les dimensions du forum (place publique à l'époque romaine), déclare VITRUVE, « doivent être calculées en fonction du chiffre de la population, et à moins que l'espace disponible se trouve naturellement restreint, elles doivent largement dépasser les besoins apparents. La largeur sera calculée par rapport à la longueur, dans la proportion des deux tiers. Ainsi le plan allongé sera favorable à l'organisation des spectacles »16.

    - IMPACT ECONOMIQUE DES ESPACES VERTS EN MILLIEU URBAIN 1) Attractivité du territoire

    Les parcs et jardins sont fréquentés par les résidents mais également par des habitants de la région de passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se développe, et est d'ailleurs considéré comme une «opportunité constante pour la conservation de la diversité biologique et

    15 Planeta.com, (page consultée le 5 mars 2020). Urban Ecotourism Declaration [en ligne]. http://www.pla-neta.com/ecotravel/ tour/urbandeclaration.html.

    16 (MUMFORD. L, 1964).

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    sociale, la création d'emplois et l'amélioration de la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la ville.

    2) Agriculture

    L'agriculture urbaine participe à la réévaluation de l'alimentation, et suscite l'intérêt pour les caractéristiques et l'origine des produits alimentaires. Le maraîchage urbain et périurbain répond aujourd'hui à une attente des consommateurs qui souhaitent consommer des produits cultivés localement.

    Les parcs et jardins sont fréquentés par les résidents mais également par des habitants de la région de passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se développe, et est d'ailleurs considéré comme une «opportunité constante pour la conservation de la diversité biologique et sociale, la création d'emplois et l'amélioration de la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la ville.

    3) Valorisation du bâti

    En milieu urbain, l'étude des prix du foncier est une manière d'approcher la valeur économique des espaces verts .L'hypothèse est la suivante : si un acheteur accorde de la valeur à un espace vert, il sera prêt à payer plus cher un logement à caractéristiques égales plus proche de ce dernier. La proximité d'un espace vert fait augmenter le prix du foncier ou la vue sur un paysage agréable.

    Figure 9: Espaces verts en milieu urbain

    - IMPACT HUMANITAIRE DES ESPACES VERTS EN MILLIEU URBAIN

    Des effets indirects sont également recensés, tels que l'augmentation de la satisfaction liée au cadre de vie du fait d'aménagements fonctionnels pour la pratique d'une activité récréative ou

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    sportive. Toutes ces composantes sont fortement appréciées par les résidents et usagers de l'es-pace urbain. Une enquête de 2012 (voir encarta) montre que la qualité du cadre de vie, en termes de proximité et d'état des espaces verts, est plus appréciée par les ménages que la proximité des commerces, ou l'accessibilité en transports en commun.

    Les espaces verts améliorent aussi bien l'état de santé auto-déclaré des habitants que leur état diagnostiqué par un médecin. Plusieurs grandes raisons expliquent ce lien :

    · Les espaces verts encouragent l'activité physique ;

    · Ils améliorent la qualité de l'air ;

    · Ils réduisent le stress ressenti par la population ;

    · Ils renforcent le sentiment d'appartenance à la communauté.

    En favorisant les activités sportives et la santé mentale, les espaces verts réduisent la prévalence de nombreuses maladies et promeuvent la vitalité au quotidien. Ces effets positifs ont été observés par de nombreuses études qui se sont appuyées sur des enquêtes menées dans différents pays. Les espaces verts encouragent l'activité physique, apaisent le stress et renforcent le sentiment d'appartenance L'effet favorable des espaces verts sur la santé des citadins s'explique par la promotion de l'activité physique, l'apaisement du stress et par un renforcement du sentiment d'appartenance à la communauté.

    LES ESPACES VERTS FAVORISENT LES ACTIVITES PHYSIQUES

    Les parcs, les aires de loisirs et les sentiers offrent un cadre agréable à la pratique de diverses activités physiques, comme la marche, les jeux collectifs ou la pratique de sports en extérieur. Or qu'il s'agisse d'une balade à allure lente ou d'un sport intense, une activité physique régulière est associée à des effets fortement positifs sur la santé. Elle réduit en effet le risque d'obésité ainsi que la prévalence de maladies telles que le diabète de type 2, les troubles cardiovasculaires et l'hypertension. Plus actifs, les individus bénéficient en outre d'une meilleure vitalité au quotidien.

    LES ESPACES VERTS APAISENT LES ETATS DE STRESS ET FAVORISENT LA SANTE MENTALE

    Les espaces de nature offrent un cadre propice à la détente, à l'apaisement et à la récupération au stress. Des théories psycho-évolutionnistes ont cherché à expliquer cet effet. Notamment, l'hypothèse de la « biophilie », développée dans les années 1980 par le biologiste

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    américain Edward Osborne Wilson, suppose que le contact des hommes avec les autres êtres vivants, animaux comme végétaux, participe au fonctionnement harmonieux du corps humain. Venant conforter cette hypothèse, de nombreux travaux scientifiques ont identifié un effet positif de la proximité des animaux et des plantes sur la physiologie et la psychologie humaines.

    - IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES ESPACES VERTS EN MILLIEU URBAIN

    Rôle environnemental : « Cette fonction doit s'entendre à la fois dans le sens de la protection du sol par l'usage valorisant qui est donné aux espaces verts contre le développement anarchique des constructions et pour la protection de l'équilibre de l'écosystème urbain »17

    Plusieurs travaux montrent que la végétation une étude sur 70 parcs s'est intéressée à la différente du reste de l'espace urbain. La filtre les particules atmosphériques (dont qualité de l'air dans et en dehors des parcs. Si végétation urbaine semble avoir un effet les PM2,5) et absorbe les polluants (prouvé celle-ci est meilleure dans les parcs qu'en bord global sur la qualité de l'air, non limité aux en particulier pour NO2 et SO2). À Hong-Kong, de route, elle n'y est pas significativement zones fortement végétalisées.

    Epuration chimique : (Larcher/Dubois, 1995) la concentration de CO2 ne devrait pas dépasser 1/1000. Or elle est continuellement enrichie par la respiration, les foyers domestiques et industriels, et surtout par la circulation (qui produit par ailleurs d'autres gaz toxiques). Grâce à la photosynthèse, les végétaux fixent le CO2, produisent des quantités non négligeables d'O2 et contribuent à l'épuration de l'atmosphère. Cependant, dans certaines zones très polluées, les éléments toxiques affaiblissent les organismes vivants.

    Epuration bactériologique : De nombreux microbes et bactéries sont présents dans l'air. L'ozone émis lors de l'assimilation chlorophyllienne à la propriété d'en détruire une bonne quantité18. . Pour que cette action épuratrice soit efficace, il faut cependant que les végétaux ne soient pas surchargés, ce qui suppose un minimum d'espaces verts. « Le filtrage se produit surtout à une échelle micro climatique (dans l'îlot de chaleur urbain), en particulier en soirée dans les milieux les plus chauds (zones fortement minéralisés) et les plus fraîches (espaces verts). Il est donc souhaitable de compartimenter l'agglomération urbaine dense par des masses végétales permettant entre autre de piéger la pollution19 . L'accroissement des espaces verts fait donc partie intégrante de la lutte contre la pollution.

    17 De Vilmorin, 1976, p174)

    18 De Vilmorin, 1976, p. 161 19( Certu, 2002).

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    Thermorégulateur : L'atmosphère est favorable à la vie si elle contient une certaine teneur en vapeur d'eau. Les feuillages en émettent des quantités considérables. La baisse des températures entraîne des mouvements descendants qui compensent les mouvements ascendants de l'aire dans les zones bâties. Ceci permet d'éviter, en l'absence de vent, que des masses d'air pollué se forment au-dessus des villes.

    NORMES DES ESPACES VERTS AU CAMEROUN

    Le guide d'élaboration des espaces verts au Cameroun, plus particulièrement à Nkongsamba est une innovation qui accompagne la réforme d'un ensemble d'outils de planification et de gestion urbaine. Cela laisse croire que les espaces verts dans cette ville sont de type précaire. Il est dont à signaler que l'innovation partira tout d'abord du respect des normes fixées par des acteurs de l'urbanisme du territoire.

    Au Cameroun, le ratio utilisé pour apprécier l'importance de la composante végétale au sein de l'espace vert urbain, est le mètre carré (m2) par habitant. En effet, les densités, les configurations défendent l'augmentation en trois seuils pour ce ratio. Pour cela, les quartiers résidentiels, les centre villes et aussi les quartiers d'habitant économique ont chacun leur dynamique, leur logique, et dont leur spécificité. Il serait donc irréaliste d'imposer des normes universelles, mais ignoré aussi les normes sous prétexte d'une spécificité locale renverraient à un agissement fataliste à l'égard du développement durable et de la gestion urbaine.

    L'augmentation successive des seuils minimal, normal et optimal admet les contraintes liées à la composante végétale en milieu urbain du Cameroun tout en proposant une approche inscrite dans le court, moyen et long terme. Dans un premier temps, la commune peut se fixer un objectif correspondant au seuil minimal à une échéance donnée. Une fois ce ratio atteint, elle peut décider de rehausser ce ratio dans le cadre du développement urbain à venir ;telle est l'approche envisagée pour éteindre le seuil normal qui est celui de quelques villes dans le monde le mieux loties en matière d'espace vert et de politique de développement durable. Cette approche vise à conforter la dimension opérationnelle du plan vert, en ce sens où il sera adaptable à des situations courantes ou marginales, tout en offrant l'avantage d'un bon compromis entre ambitions et possibilités.

    SEUIL MINIMAL : 10 m2/habitant pour tissus urbains à forte densité SEUIL MOYEN : 15 m2/habitant pour tissus urbains à moyenne densité SEUIL OPTIMAL : 25 m2/habitant pour tissus urbains à faible densité

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    Ces normes sont à calculer en prenant en compte tous les types d'espaces verts confondus. Ainsi, tous les espaces urbains ou périurbains comprenant une composante végétale significative, sans distinction de statut, de vocation, ou de taille pourront s'inscrire, chacun à son niveau et selon ses caractéristiques dans une vision, une politique et une stratégie en matière d'espace vert.

    A côté des espaces verts dans la rénovation d'un tissu urbain, nous avons aussi trouvé intéressant de penser aux places libres et à leur fonction dans la ville. Nous avons donc fait un résumé sur l'historique et quelques fonctions pouvant être affectées aux places, car cette étude nous sera nécessaire dans la suite de notre recherche dans la mesure où notre proposition urbaine intègre le concept des espaces publics dans la ville, pour un développement urbain durable.

    ? LES PLACES PUBLIQUES, ATOUTS MAJEURS DANS LA RENOVATION D'UN TISSU URBAIN

    Agora est le terme grec désignant la place publique qui constitue le coeur de la cité grecque. Lieu saint où se déroulent les cérémonies religieuses de la cité, puis théâtre de la vie publique, enfin investie par la vie économique, sa morphologie reflète l'histoire de ses institutions. Bordée sur plusieurs côtés par des édifices administratifs, elle peut regrouper aussi des édifices religieux. Dès l'origine, elle est réservée aux multiples rapports de la vie quotidienne ; et n'avait pas de forme régulière. L'agora grecque était un lieu collectif d'échange politique, de tenue des assemblées et de discussions. C'était aussi un lieu d'échanges culturels, de festivités, de commémorations et de transmissions de nouvelles.

    Les places publiques de nos jours servent beaucoup plus à procurer de l'air et de la lumière à un tissu urbain très dense. On désigne toute parcelle de terrain entourée de rues et sur laquelle on a renoncé à élever toute construction comme « place ».

    Figure 10: L'agora dans la Grèce antique

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    Une place peut être belle ou laide, agréable ou déplaisante, nous l'aimons ou nous l'évitons. Ces sentiments, qu'ils soient très largement communs ou strictement individuels résultent de notre lecture d'un lieu, de son paysage. En plus des aspects affectifs et sentimentaux, nous avons tout simplement besoin de nous orienter, de nous retrouver afin de « pratiquer » ce lieu, et d'y vivre. Cela nous pousse donc à concevoir un espace public d'intérêt général tant pour satisfaire les populations que pour viabiliser un site des plus abandonnés, qui présente pourtant des avantages des plus louables en communion parfaite avec des contraints des plus éprouvantes dans la conception d'un tel ouvrage architectural. L. Cloquet, fait remarquer qu'il existe trois types de places publiques:

    - Les places de circulation

    Les places de circulation se situent aux croisements des voies (rondpoint) et destinées spécialement au trafic routier. A titre d'exemple on a la place des Martyrs au centre-ville de Constantine, la place du 1 er mai à Alger et la place de la concorde à Aix-en Provence (France), ou la poste centrale à Yaoundé au Cameroun.

    Figure 11: Vue sur la poste, Yaoundé- Cameroun et Marrakech -Maroc

    - Les places d'agrément

    Elles sont situées dans le tissu urbain plus ou moins dense, ces places dégagent une vue agréable, elles procurent de l'air et de la lumière et servent aux jeux, aux rencontres, et aux réunions publiques. Plusieurs exemples sont plausibles de par le monde mais nous avons étudiée une en particulier à cause de ses proportions et son implantation, la place des Vosges à

    paris. Dans une superficie d'environ 2 Ha, cette place est cernée de bâtiments et offre des possibilités de contemplation du paysage, en intégrant une ballade architecturale.

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    Figure 12: La place des Vosges, France Place centrale de Èéske Budìjovice (République tchèque)

    - Les places monumentales

    Ce sont des places généralement encadrées par des bâtiments avec des façades monumentales et dont le centre est soit vide, soit occupé par un monument. Par sa dimension symbolique et ses proportions imposantes (50 m de hauteur sur 45 m de largeur), l'arc de triomphe est l'un des monuments les plus emblématiques de Paris. Situé au centre de la place Charles-de-Gaulle (l'ancienne place de l'Étoile) d'où rayonnent douze avenues dont celle des Champs-Élysées, il fut édifié en 1806 à l'initiative de Napoléon Ier mais achevé seulement en 1836. Le monument abrite les noms de 386 généraux de la République et de l'Empire, et, depuis 1921, la tombe du Soldat inconnu.20

    Figure 13: La place Charles de Gaulle-Etoile Place de la Bastille

    II- REVUE DE LA LITTERATURE

    20 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation.

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    A) REVUE DE LA LITTERATURE

    Parce qu'il est important de situer la recherche et les questions qui s'y rapportent dans notre contexte socio-culturel, nous avons trouvé judicieux de présenter les principaux auteurs qui ont retenu notre attention et orienté notre investigation, grâce à leurs travaux dans le domaine du bambou, du développement et de l'urbanisme durables. La revue de la littérature, est un exercice de rédaction visant une logique de déroulement (explication), discussion puis analyse des différents courants de pensée, théories contextuelles, et points de vue d'autres auteurs autour de l'objectif qui nous préoccupe. Nous avons opté pour une approche comparative et spatio-temporelle des atouts ou potentialités du bambou, appliqués dans divers contexte mais aussi le nôtre qui est : la rénovation d'un tissu urbain dans la localité de Nkongsamba. Cela en nous appuyant sur nos hypothèses et les résultats obtenus par d'autres auteurs du même sujet.

    Le Bambou : Entre architecture, Rénovation urbaine et développement durable

    Depuis toujours, l'homme utilise différents matériaux (naturels ou pas) afin de construire des édifices architecturaux voire des villes entières. Parmi ces matériaux se trouve la terre, la pierre, le bois, le béton, le verre, l'acier, mais aussi le bambou, matériau écologique, biosourcé, et peu connu, retrouvé dans une zone bien précise du globe. Aujourd'hui, le bambou fait sa grande apparition dans le contexte camerounais et international grâce à l'INBAR. Afin de mieux en apprécier les potentialités, nous avons entrepris de le présenter au coeur d'un processus de rénovation d'un tissu urbain, spécialement celui de l'ancienne gare ferroviaire de Nkongsamba. La rénovation urbaine, est un procédé de restructuration et réhabilitation en mieux d'un milieu citadin, par revitalisation de l'espace en cause, amélioration des constructions et édifices victimes de vétusté, et rehaussement de la qualité de vie des populations y résidant. Ainsi, il est question pour nous grâce à ce travail de recherche, de rénover le tissu urbain de l'ancienne gare de Nkongsamba par le biais d'un matériau mal connu : le bambou. Pour entamer notre investigation, le dossier Green Steel Concept21, de Marc Raison nous présente le bambou, comme matériau de l'avenir en passant par un bref historique, les prouesses et caractéristiques de ce matériau qualifié d' acier végétal.

    En ce qui concerne notre rénovation, notons de prime à bord que, le tissu urbain de la ville de Nkongsamba, précisément au lieu-dit ancienne gare ferroviaire, présente un aspect des plus obsolètes face aux défis et objectifs de développement des milieux urbains. Ajouté à cela, le bambou se présente comme une herbe géante utilisée dans plusieurs domaines partout dans le

    21 Greensteel Concept sprl - www.greensteel.be

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    monde. Selon certains auteurs, il s'agit d'un cadeau des dieux, mais il semblerait que l'Afrique en général et le Cameroun en particulier vient tout juste de commencer à s'intéresser à ce matériau biosourcé. Enfin c'est une nouvelle vision ou un nouveau courant de pensée architecturale, évoluant dans la logique de développement durable et efficient des villes du Cameroun, au travers de l'urbanisme. Afin de mieux appréhender notre thématique, il est important de préciser qu'une meilleure utilisation du bambou passe par une maitrise accrue de ses potentialités, prouesses et éventuelles limites, ceci en s'appuyant sur les travaux de quelques précurseurs des différents domaines. Pour cela nous étudierons donc le bambou dans sa globalité, en convoquant quelques auteurs spécifiques ayant produit des travaux scientifiques notoires dans la description et présentation de la plante, ses caractéristiques et propriétés, ainsi que les différentes manières donc le bambou intervient dans la construction. Enfin nous reviendrons aussi sur son implication dans la résolution des problèmes constatés sur le tissu urbain de quelques villes dans le monde, et les perspectives d'une implémentation d'une architecture de bambou dans un processus de revitalisation et rénovation du quartier de la gare à Nkongsamba.

    A- Le Bambou : matériau de construction écologique, économique et innovant.

    Le bambou, communément appelé bambou de chine se présente comme une herbe ligneuse aux multiples propriétés, et est issue de la famille des graminées. Parmi ses différents domaines ou champs d'application, on peut citer l'architecture ou la construction. Ayant une croissance suffisamment rapide, une résistance supérieure à celle du béton, et une teneur en carbone inférieure à celle du bois, le bambou aujourd'hui se trouve être le matériau de construction du futur. Il peut servir à ériger des constructions innovantes par leur aspect, impressionnantes par leur structure et esthétiques en ce qui concerne le design architectural. Soulignons qu'il existe une multitude d'espèces de bambou (environ 1450) dans le monde entier, mais aussi que toutes ne sont pas utilisées dans le domaine de la construction.

    Certains, décident de n'utiliser qu'une seule espèce, tandis que d'autres en utilisent plusieurs. C'est le cas de Simon Vélez, architecte colombien, qui travaille en priorité une seule espèce particulière, un bambou géant, guadua angustifolia. Cette même espèce avec laquelle les Indiens construisaient leur habitat traditionnel. Pourtant ce n'est pas la seule espèce capable de montrer une importance aussi capitale dans la construction. C'est ce que nous apprennent par la suite Patrice Lamballe et Aurélie Vogel dans un ouvrage qui traite des techniques de trans-

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    formation et d'utilisation du bambou Luông. L'essentiel des données est issu de l'expé-rience du Gret au Vietnam de 2005 à 2014 dans la Province de Thanh Hoa au nord-est du pays, dans le cadre des projets LDP (Luong Development Projet) puis Green Bamboo. Ce guide pratique traite de la transformation des bambous dits « géants », mesurant plusieurs dizaines de mètres de hauteur, adaptes a la construction et aux utilisations semi-industrielles, en s' appuyant sur l'exemple de la filière de transformation du Luông (Dendrocalamus barbatus) au Nord-Vietnam. Il s'adresse aux entrepreneurs qui souhaitent développer de petites et moyennes entreprises de transformation et de valorisation du bambou géant. Il est également destiné aux responsables des projets et politiques d'appui aux filières bambou, et a tous ceux qui s'y intéressent.

    En Amérique du Sud, Oscar Hidalgo est également un pionnier en matière d'études sur le bambou. En 2003, il a édité un livre également incontournable : Le bambou, cadeau des dieux. Il s'agit essentiellement d'un testament des découvertes de sa vie relatives à son étude sur le bambou. Y sont abordés tous les aspects du bambou en tant que plante, sa taxonomie, son écologie, sa sylviculture, ses propriétés mécaniques et chimiques, le rôle de la conservation et de la protection dans sa longévité, son utilisation en usages traditionnels et artisanat, dans la fabrication des produits modernes et matériaux, ainsi que les technologies de construction en bambou et les possibilités modernes d'ingénierie. Cette démarche n'est pas totalement concrète et complète dans la mesure où il lui manque un certain nombre d'éléments ou informations complémentaires, notamment ceux de la structure particulière des édifices de bambou. On parlera donc ici de bambou structurel, pour lequel Jules JANSSEN se présente comme un des précurseurs. Afin de mieux cerner cet autre domaine et champ d'implication du bambou, le dossier Green Steel Concept22 a aussi retenu notre attention.

    Ce document nous apprend qu'en Europe et dans le monde, le pionnier de la recherche structurelle en bambou se nomme Jules Janssen. Celui-ci commence sa carrière d'enseignant en septembre 1967 à la faculté d'architecture et construction de l'université technique d'Eindho-ven, où il enseigne la conception structurelle et la mécanique appliquée. Pour ce qui est de l'étude du matériau bambou dans sa globalité, l'auteur s'attelle à nous informer que, le bambou quel que soit son diamètre, est facile à couper, manipuler, réparer, remplacer et conserve ses avantages comme matériau de construction, sans besoin d'outils ou d'équipement sophistiqués. En raison de ses caractéristiques physiques extraordinaires, le bambou convient à tous les types

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    de structure et de construction, puisqu'il est non polluant et n'a pas de croûtes ou de parties qui peuvent être considérées comme rebut. Au lieu de s'ajouter aux problèmes de pollution dans des décharges comme les déchets conventionnels du bâtiment, n'importe quelle partie du bambou qui n'est pas employée peut être réutilisée de nouveau dans la terre comme engrais ou peut être traitée en tant que charbon de bois. D'autre part, sa forme circulaire et ses sections creuses font du bambou un matériau de construction léger, il est facile à manipuler, à transporter et à stocker. Par conséquent, construire avec le bambou épargne du temps et évidemment de l'argent. Abondant, durable et extrêmement résistant, le bambou a un réel potentiel pour devenir un remplacement idéal à l'acier.

    Dans différents domaines et à différentes échelles, d'un groupe d'architectes de Gand qui utilisent le bambou dans la construction de maisons (y compris la leur), au terminal aérien madrilène de Barajas dont les plafonds sont en bambou. Enfin, une des propriétés du bambou qui rendent le bois et les chaumes tellement appropriés pour des travaux de construction est leur importante force de traction. Il s'agit du stress maximal que peut supporter un type de matériau sans casser lorsqu'il est étiré. La force de traction du bambou peut augmenter jusqu'à 370 mé-gapascals. À titre comparatif : le rapport entre la force de traction et la masse volumique est six fois supérieur pour le bambou que pour l'acier.

    A bien des égards, le bambou se présente comme une innovation parmi les matériaux de construction dans le monde, mais cette logique n'est pas totalement applicable dans le contexte camerounais actuel, du fait d'un manque de formation aux techniques traditionnelles et artisanales de construction, depuis la récolte du bambou en forêt, jusqu'à la transformation, etc.

    De ce qui précède, nous constatons que quelques variétés de bambou sont privilégiées par rapport à d'autres, et que le bambou peut aussi bien intervenir dans la structure d'un édifice que dans l'esthétique. C'est ce qui nous a permis de faire une investigation au Cameroun afin de trouver dans un premier temps les genres présents, leur application et leur utilisation.

    B- Le Bambou : développement de l'artisanat, l'agro-alimentaire et la médecine, grâce à son économie circulaire

    De par sa facilité d'utilisation et d'implémentation, le bambou peut être utilisé pour des constructions définitives comme provisoires. Sans compter que, s'il peut être employé comme élément structurel, le bambou peut également remplir d'autres fonctions, comme les planchers,

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    le panneautage de mur, conduites d'eau, drainage, et meubles. A côté du domaine de la construction, nous avons découvert que le bambou est aussi appliqué à l'artisanat, fabrication d'ob-jets couramment utilisés. Grace à lui, on peut fabriquer des meubles, des objets, des tuiles pour la toiture, etc. Plusieurs auteurs nous renseigne à ce sujet, la revue trimestrielle MENS (Milieu, Education, Nature et Société), d'Avril-mai-Juin 2012, qui présente le bambou au coeur d'une étude comparative : bois des pauvres ou cadeaux des dieux. Suite à une consultation de ce document, il en ressort que le bambou représente la tradition orientale. Il est la matière première servant à la production d'un grand nombre d'objets traditionnels, surtout dans les cultures orientales, où les tiges lignifiées de la plante sont utilisées pour la fabrication de paniers, meubles, embarcations, huttes, ponts, canaux d'irrigation , et même jusqu'aux immenses échafaudages autour des gratte-ciels en Chine et en Corée. Le bambou sert d'aliment : les jeunes pousses subissent un traitement de fermentation (avec des bactéries qui produisent de l'acide) ; les feuilles sont utilisées pour nourrir le bétail.

    C- Le Bambou, malgré ses multiples prouesses, présente aussi des contraintes dues à son utilisation

    Malgré toutes les potentialités et prouesses du bambou, notons que sur certains plans ou aspects, le bambou n'est pas facilement accessible par la population censée l'utiliser. Dans la mesure où la vulgarisation de ce matériau n'est pas encore effective et qu'il ne court pas les rues. Il vient tout juste d'être réinterprété pas les pays du continent africain et son utilisation nécessite une démarche particulière en ce qui concerne ses procédés de transformation. Comme encombres à l'implémentation optimale du bambou dans la construction, nous avons la disponibilité du matériau, le manque de techniciens et professionnels spécialisés, l'absence des centres de formation sur les technologies du bambou, l'éducation des populations sur les atouts du bambou.

    D- Le Bambou, bien que mal connu et inexploré, reste une richesse tangible et mérite une attention particulière

    Au regard de ses atouts et potentialités des plus intéressantes, le bambou se présente actuellement sur la scène internationale comme un remplaçant végétal de l'acier dans la construction, ainsi qu'un substitut remarquable du bois. Il pourrait être novateur et bénéfique de s'attarder sur un tel matériau, commencer à ouvrir un large champ d'investigation le concernant car il est bel et bien présent sur notre continent et en abondance de surcroit. Le sol, le toit, les

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    murs, les fenêtres, les portes, la pergola... tous les éléments d'une maison quels qu'ils soient peuvent être réalisés en bambou. En Tanzanie, on utilise du bambou pour les conduites d'eau et au Kenya, on l'utilise pour stabiliser les fondations. Et même pendant le processus de construction lui-même, le bambou se distingue comme un matériau utile. Ainsi, il permet de construire des échafaudages autour du gros oeuvre, même en présence de gratte-ciels ultra-modernes ! Étant donné que le bambou peut être affecté à des usages aussi universels, c'était aussi souvent le matériau favori (lire : le seul disponible) des pauvres. C'est pourquoi le bambou a aussi souvent été consigné comme `le bois des pauvres'.

    E- En définitive, le bambou peut intervenir dans la rénovation d'un tissu urbain

    Choisir le bambou est avantageux : sa croissance est rapide, sa résistance est terrible (on dit qu'il est cinquante fois plus résistant que le chêne), sa durée dans le temps est incroyablement longue. Un matériau très léger (bien plus léger que l'acier et le béton) et versatile. On dit aussi de lui qu'il peut résister à un tremblement de terre d'une magnitude de 5 sur l'échelle de Richter alors que d'autres se sont déjà effondrés. Autre avantage non négligeable, choisir le bambou, c'est faire des économies. Son prix est presque 50% moins cher qu'un autre matériau de construction. Les architectes demeurent frileux, les designers, eux, se sont emparés de la tige creuse. Meubles, canapé, fauteuil, sommier, étagère, bougeoir, banquette, lampes... Nous n'avons que l'embarras du choix.

    F- Comment allier le matériau bambou à la rénovation urbaine et au développement durable ?

    Pour ce qui est de la rénovation d'un tissu urbain, nous avons pu constater dans nos recherches et investigations qu'elle dépend de certains facteurs à prendre en compte dans l'éla-boration d'un programme urbain optimal. Afin de parler de rénovation urbaine, il est primordial de relever les incohérences et entraves au développement efficient du milieu urbain en cause, les politiques de gestion (gouvernance) urbaines appliquées, se référer aux nouvelles méthodes de conception de la ville durable tout en y intégrant le volet développement durable.

    Ainsi, nous avons parcouru l'article de Mario Gauthier intitulé Urbanisme et développement durable, qui sous-tend notre point de vue. Dans cet article, il nous est présenté que le développement durable, au cours de ces dernières années s'est imposé comme un nouvel

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    impératif de l'action publique urbaine et métropolitaine, touchant ainsi les conceptions et pratiques de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. Il souligne aussi le fait que le terme « ville durable », de même que l'expression « développement urbain durable », sont maintenant fréquemment utilisés pour désigner à la fois des intentions et des idéaux qui relèvent de l'utopie politique et des pratiques d'aménagement et d'urbanisme qui se veulent innovantes. D'autre part, dans le même article, David Guéranger et François-Mathieu Poupeau23 nous rappellent d'abord que le thème de la « ville durable » s'accompagne de nouveaux mots d'ordre : devant le phénomène de l'étalement urbain, il faut dorénavant densifier la ville, reconstruire la ville sur elle-même et mettre en oeuvre la « ville compacte ». Le rapport Brundtland24, publié en 1987 et principalement axé sur le développement durable. Comme le suggèrent les repères historiques, le niveau de l'ONU a joué un rôle capital dans le modelage officiel, institutionnel, de la figure du développement durable. En 1984, l'AG de l'ONU donne mandat à une commission d'experts, dénommée Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement (CMED), de proposer des lignes directrices pour un projet de développement mondial capable de protéger l'environnement mais aussi de remplir les autres missions incluses dans l'objectif de développement urbain durable.

    Nous revenons donc à une seconde hypothèse, la rénovation d'un tissu urbain passe par le regroupement des fonctions urbaines dans un procédé de zonage, comprenant le travail, la circulation, le divertissement et le logement. Le logement et le travail nécessitant plus d'espaces bâtis que libres, nous allons présenter un autre aspect la rénovation urbaine, les espaces libres végétalisés ou pas. Notons déjà que la végétation urbaine joue un rôle très important dans la rénovation d'un tissu urbain, car elle est souvent la résultante d'une opération de revitalisation des anciennes friches industrielles. Nous avons proposé l'aménagement d'une place publique végétalisée sur notre site, et afin d'en vérifier la pertinence à cet endroit, nous nous sommes appuyés sur l'article de Paul L. Nichols qui traite des aspects sociaux de la foresterie urbaine.

    Son texte se présente comme une réflexion intéressante sur les rapports entre les projets de revitalisation des anciennes friches industrielles (brownfields redevelopment) et la foresterie urbaine. L'auteur examine plus spécifiquement les efforts entrepris par la Société de revitalisation du secteur riverain de Toronto pour restaurer et revitaliser les West Don Lands à Toronto, en centrant l'analyse sur le rôle que la foresterie urbaine peut jouer sur la création de liens

    23 Environnement Urbain, Volume 3, 2009

    24 1987 : Rapport "Brundtland" (CMED) D'autres documents et liens à ce sujet se trouvent sur le site www.ulb.ac.be/igeat/cedd, ainsi que dans le livre E. Zaccaï, Le développement durable. Dynamique et constitution d'un projet, Peter Lang, Berne-Bruxelles, 2002.

    physiques et sociaux. L'article met l'emphase sur les bénéfices sociaux des forêts urbaines en favorisant les interactions sociales et la cohésion des communautés. A côté de cette réflexion, nous avons aussi consulté l'article de Tanya Markvart, qui discute du rôle que la théorie politique verte et radicale pourrait jouer en ce qui a trait aux processus décisionnels en matière d'aménagement du territoire dans une perspective de développement durable.

    Pour ce faire, elle dégage d'abord une série de critères génériques à partir d'une revue critique des travaux de Dobson (2000) portant sur l'écologisme. Ces critères génériques sont ensuite confrontés aux principaux critères de durabilité développés par Gibson et al. (2005) pour inscrire la pratique de l'évaluation environnementale dans une perspective de développement durable. Cette grille d'analyse est finalement appliquée à l'étude du cas de la Moraine de Waterloo, à Waterloo (Ontario, Canada), ce qui permet à l'auteure de conclure que l'écolo-gisme, en raison de son orientation sur les aspects non-humain, limite ses habilités à prendre en compte les facteurs politiques et socio-économiques en matière d'aménagement du territoire. Selon elle, l'écologisme ne prend pas suffisamment en compte les critères de durabilité tels que proposés par Gibson et al. (2005), dont les disparités entre les riches et les pauvres, les générations futures, les processus décisionnels participatifs, les principes de précaution et d'adapta-tion, etc.

    Suite à cette analyse des courants de pensées sur la rénovation urbaine, particulièrement sur les espaces libres en milieu urbain, nous pouvons retenir que les auteurs cités ci-dessus proposent des solutions intéressantes, mais pas totalement applicables dans notre contexte car nécessitant une contextualisation optimale dans le cas actuel, la ville de Nkongsamba.

    Certes cette ville présente une situation alarmante en termes d'espaces végétalisés, mais faudrait-il encore que les populations y trouvent leur compte et en profitent pour accroitre la socialisation. Nous pouvons donc entrevoir une rénovation du quartier de la gare, passant par la proposition d'un espace de divertissement (place publique) ceinturé de plants de bambou, en dépit du fait que toute les constructions dorénavant présentent sur le site font l'éloge de ce matériau novateur.

    B) ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU DANS LE MONDE ET EN AFRIQUE

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    ? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU A L'INTERNATIONAL

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    Le bambou pousse principalement dans les zones chaudes et humides d'Asie, d'Amérique, d'Afrique et d'Océanie. Il peut aussi pousser dans les zones tempérées, comme en Europe ou il a été importé, voire dans des zones froides et à des altitudes très élevées, comme en Equateur ou dans l'Himalaya (jusqu'à 4 000 mètres d'altitude et a une température atteignant -25 °C l'hiver). Certaines espèces supportent de fortes sècheresses, d'autres encore les inondations et quelques-unes résistent même au gel. La plupart des bambous récoltes pour être commercialisés proviennent de forêts naturelles, même si les plantations ont beaucoup progresse durant ces dernières années25. On estime au niveau mondial, que les forêts naturelles représentent plus de 75 % des forets de bambou. En Asie, environ 30 % de la surface de bambou est plantée. Durant les quinze dernières années, la surface de bambou a augmenté de 10 % dans cette partie du monde, principalement du fait des plantations à grande échelle en Chine et, dans une moindre mesure, en Inde (25 % de la surface de bambou y est plantée, soit près de trois millions d' hectares).

    Hans Friedrich, directeur de l'Organisation internationale du bambou et du rotin à Beijing en Chine explique comment le bambou peut aider à fournir aux pays en développement des infrastructures à faible émission de carbone. Parfois, la meilleure technologie n'est pas une technologie du tout. Le bambou, plante herbacée à croissance rapide, commune à l'Afrique, à l'Asie et à l'Amérique du Sud est un matériau naturel, renouvelable et à faible teneur en carbone, doté d'une résistance à la traction de l'acier et d'un énorme potentiel pour une infrastructure écologique. Au fur et à mesure que des solutions évolutives se présentent, le bambou est une solution oubliée. Il y a plus de 30 millions d'hectares de bambous dans le monde. C'est une plante capable de restaurer les terres dégradées, considérée comme source vitale de revenus pour des millions de personnes dans le monde entier. Et lors du Forum sur la coopération sino-africaine, qui s'est tenu à Pékin cette année, tous les chefs d'État se sont mis d'accord sur un plan d'action qui mentionne la nécessité d'un « développement innovant des industries du bambou et du rotin », en citant son potentiel pour la réduction de la pauvreté et une croissance économique durable.

    Comme dit si bien Sébastien FONLUPT : « Le bambou, matériau écologique présent sur la majorité du globe, à des milliers d'applications qui permettent à des milliards de personnes

    25 Guide pratique, Transformation du bambou, Patrice Lamballe et Aurélie Vogel, Editions du Gret, p.15

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    de subsister. Dans le domaine de la construction, son utilisation est favorisée par ses excellentes qualités structurelles et la question grandissante du développement durable. »

    En Occident, le bambou a encore du mal à s'imposer face aux matériaux de construction habituels que sont l'acier, le béton et le bois. Un fossé subsiste entre les savoir-faire locaux (au Vietnam ou en Chine, par exemple) et les connaissances internationales.26

    En Chine, le bambou est utilisé pour construire des tuyaux d'évacuation des eaux pluviales, des poteaux électriques, des lampadaires, des pales d'éoliennes et des éléments extérieurs résistants aux chocs pour les wagons de trains, ce qui a incité The Economist à prédire l'an dernier que le secteur chinois du bambou est « sur le point de se relever ». Avec une résistance à la traction supérieure à celle de l'acier doux et une capacité de résistance à la compression deux fois supérieure à celle du béton, les produits en bambou peuvent fournir une alternative à faible teneur en carbone, voire négative, aux matériaux comme le PVC, le béton, le plastique et l'acier.27

    Au Vietnam, la surface de bambou au Vietnam se partage entre 850 000 ha de forêts pures et 600 000 ha de forêts mixtes. Elle totalise 1,45 millions d'hectares, soit près de 4 % de la superficie du pays et 11 % de la surface forestière. Sur ce total, les surfaces plantées représentent près de 150 000 ha, et l'espèce Luông est majoritaire (près de 100 000 ha). Le reste correspond aux forêts naturelles de bambou. Dixième pays au monde pour sa superficie en bambou, le Vietnam serait le deuxième pays pour sa biodiversité en bambou, avant le Brésil et l'Inde. On y dénombre une trentaine de genres et le nombre d'espèces varie selon les sources - de 69 naturellement présentes dans le pays à 140-150 au total. Quatorze espèces sont endémiques et une quinzaine fait déjà l'objet d'un réel intérêt commercial.

    En 2005, le marché mondial du bambou (comprenant marches domestiques et exportations et incluant le plus souvent bambou et rotin) était estime à 7 milliards de dollars américains (USD). Il atteint 12 milliards en 2009, puis 15 milliards en 2012. C'est un marché significatif

    en forte augmentation, même s'il est loin d'atteindre le marché du bois qui dépasse en 2012 les 500 milliards de dollars. La Chine y occuperait une place prépondérante : entre 75 et 80 % du total en valeur du marché mondial, soit 10,5 milliards de dollars en 2009, et plus de 50 % des exportations. Les chiffres des exportations ne donnent toutefois pas une image suffisante de l'activité. Ainsi, en Chine, environ 85 % des produits du bambou sont commercialises sur

    26 Rapport de semaine d'ouverture Introduction aux matériaux Ecole nationale des ponts et chaussées 2008/2009 27 https://www.build-green.fr/le-bambou-un-materiau-biosource-en-devenir-pour-leco-construction/

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    le marché domestique. En Inde également, les exportations sont très limitées par rapport aux échanges entre les régions et les différents Etats du pays. Pour 2010, toujours au sujet des exportations de produits manufactures, les chiffres du réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR) donnent la structure suivante : produits lamines, formes, industriels (19 %), pousses en conserves (18 %), paniers (16 %), meubles en bambou et rotin (13 %), nattes et stores (10 %). Hormis pour les meubles en bambou et en rotin, qui viennent principalement d' Indonésie, les quatre autres produits sont exportes pour 85 à 90 % du total par les Chinois. Les produits bruts, non finalises, ne représentent que 5 %.

    ? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU EN AFRIQUE

    La sous-exploitation est la cause du manque de reconnaissance de la valeur du bambou. Par exemple, sur le continent africain, pas moins de 36 pays ont des forêts naturelles de bambou totalisant une zone de 1,5 million d'hectares, dont la plupart sont, toutefois, négligées et absolument pas développées. Sans compter le manque de financement, ces pays ne disposent pas de politiques ou de plans nationaux sur l'utilisation des ressources en bambou pour démarrer et coordonner le développement entre les secteurs publics et privés. Les agriculteurs doivent également recevoir la formation requise et assimiler des capacités de construction. Il est donc impossible de créer une chaîne de valeur sur le marché à partir des agriculteurs.28

    L'INBAR est une organisation intergouvernementale qui se consacre à l'amélioration des avantages que peuvent apporter le bambou et le rotin, aux niveaux social, économique et environnemental, aux producteurs et aux utilisateurs, tout en maintenant une base de ressources durables en appuyant la recherche et le développement novateurs. Son secrétariat est basé à Beijing en Chine et des bureaux régionaux ouverts en Équateur, en Inde, au Ghana et en Éthiopie. Pour le moment, dix-huit pays africains où le bambou pousse naturellement le Bénin, le Burundi, le Cameroun, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Ghana, le Libéria, le Kenya, le Malawi, Madagascar, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et l'Ouganda sont membres de l'INBAR. L'organisation leur fournit des informations sur le transfert technologique, le renforcement des capacités et l'établissement de politiques aux

    28 Les forêts de bambou à la pointe de l'innovation / French.china.org.cn/ 09. 05. 2018 ( french.china.org.cn/china/txt/2018-05/09/content_51189394.htm)

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    fins de la culture de cette plante. D'autres pays, comme l'Angola, le Gabon et la Zambie, devraient prochainement rejoindre l'organisation.29

    En R.D.C (République démocratique du Congo), Le président directeur général du Fond national de développement du Congo (FNDC) Huo Kouyin a affirmé le 8 janvier à Brazzaville que le bambou sera bientôt industrialisé pour devenir un pilier de l'économie verte du Congo. « Nous prévoyons de mettre en place un Fonds industriel des bambous en vue de promouvoir la planification et le développement de l'industrie du bambou en un développement rapide. Nous mettrons également en place l'institut de recherche en économie des ressources en bambou »30. Aussi, Rosalie Matondo a expliqué que le bambou s'utilisait en construction, à l'écha-faudage, il servait de toit, de mur, de parquet, de chaise, de banc, de lit, de clôture, de ponts, de canalisation d'eau, de gouttière pour la collecte d'eau de pluie et qu'il s'utilisait en guise de corde pour prendre de l'eau dans un puits .Il est également comestible sous forme de pousses, de boissons, de médicaments et contribue à la fabrication des ustensiles de cuisine des briquettes de charbon pour lutter contre la dégradation des ressources ligneuses.31

    Au RWANDA, le ministère rwandais de l'Environnement a signé un accord avec China Bamboo Aid Project pour l'importation et la culture de plusieurs variétés de bambou au Rwanda. Ces plantes serviront à fabriquer du papier, des emballages et serviront aussi de légumes . Le ministère de l'Environnement, par le biais de l'Office rwandais des eaux et forêts, a conclu un accord avec China Bamboo Aid Project, une agence chinoise de promotion du bambou. Le Rwanda met les bouchées doubles pour faire aboutir son projet. Une pépinière de bambous a déjà vu le jour dans la ville de Kigali et au Centre national des semences d'arbres, situé au coeur de la forêt de l'Arboretum, dans le district de Huye au sud du Rwanda. Une autre est en cours de construction dans le district de Rwamagana, à l'est du pays. L'Office rwandais des eaux et forêts s'apprête également à construire une nouvelle pépinière dans la capitale rwandaise. De plus, une première plantation de 3 hectares de bambou a été lancée dans le district de Nyaruguru, au sud du Rwanda. Les jeunes pousses issues des pépinières seront également plantées le long des cours d'eau pour protéger les berges. Pour le moment les 3 hectares de bambous cultivés dans le district de Nyaruguru sont en phase test. Mais d'ici 6 mois, selon les autorités rwandaises, l'ensemble des pépinières auront déjà produit 1 500 jeunes plantes. Il faudra alors

    29 https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2016/le-bambou-ressource-inexploitée

    30 www.vox.cg; le 11 janvier 2020

    31 vegetal-e.com/fr/actu_4829/rep-democratique-du-congo-le-congo-ratifie-un-protocole-pour-valoriser-le-bam-bou.html

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    créer au moins 300 hectares de plantation au cours de l'exercice 2019/2020. Ce projet sera confronté à un défi majeur : le manque de terrain. Car la superficie du Rwanda n'est que de 26 338 km2, une superficie comparable à Israël, Djibouti ou Haiti.

    Quoi qu'il en soit, les bambous produits seront destinés à divers usages. « Nous avons environ cinq grandes espèces de bambous, dont certaines sont comestibles comme des légumes (en salade) quand elles sont encore jeunes et peuvent aussi être transformées en d'autres produits alimentaires, grâce à une technologie déjà utilisée en Chine. Les autres sont destinés à la production de tuiles, de papiers d'emballage et de papiers hygiéniques », explique Augustin Mihigo32.

    Pour ce qui est de la consommation du bambou comme salade, on verra si les Rwandais s'y habituent... Concernant la fabrication d'emballages et de papier, les autorités rwandaises sont à la recherche d'une entreprise qui assurera la transformation du bambou. « Nous n'avons pas encore assez de bambous, mais nous avons terminé l'étude de faisabilité de l'usine pour laquelle nous recherchons un investisseur avec qui travailler. Nous commencerons par une petite usine modèle qui peut traiter les bambous produits sur 500 hectares. Mais nous aurons besoin d'au moins 5 000 hectares pour alimenter une grande usine », explique Augustin Mihigo.

    Les gouvernements africains doivent aussi contribuer à développer les compétences des agriculteurs en matière de culture et d'entretien des bambous, fournir des semences et organiser des partenariats avec le secteur privé afin de transformer cette matière première et accroître sa valeur ajoutée.

    ? ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU AU CAMEROUN

    Lors de la conférence sur le bambou face aux défis de la séquestration du carbone, de la restauration des paysages et de la création d'emplois du 11 au 12 Aout 2016, il est apparu un outillage très bien élaboré par SIME SIOHDJE Christian33. Dans un document produit par ce dernier, il en ressort l'état de la sylviculture du bambou au Cameroun ainsi que tous les paramètres et facteurs à considérer dans l'implémentation de ce nouveau matériau dans la construction à l'heure actuelle.

    Au Cameroun, les principales espèces de bambou retrouvées sont :

    32 Spécialiste de la production de bambou et de produits forestiers non ligneux à l'Office rwandais des eaux et forêts.

    33 Chef d'antenne Régionale ANAFOR, Savane Humide

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    - Le Bambusa Vulgaris (espèce dominante appartenant à la forêt dense et à la zone cô-

    tière) localisé au Centre, Sud, Est, Littoral et Sud-ouest du Cameroun.

    - L'Oxytenanthéra Abyssinica (espèce dominante appartenant à la savane humide) loca-

    lisé à l'Ouest et au Nord-ouest du Cameroun.

    - Le Yushania Alpina, anciennement appelée Arundinaria Alpina.

    - Le Bambusa Vitata

    - L'Ochlandra Travancorica

    - Le Puelia Atractocarpa

    - L'Oreobambos Buchwaldii

    La majorité des forets de bambou de chine au Cameroun sont à l'état sauvage et quelques vielles plantations expérimentales existent dans la région du Sud-Ouest et près d'Edéa. Pour parvenir à une rénovation urbaine efficace du quartier de la gare de Nkongsamba, il serait primordial de connaitre les diverses espèces présentes sur le territoire, puis dans la sous-région et enfin sur le continent. Tout ceci dans une logique de vérifier l'hypothèse de transplantation du matériau au Cameroun et à Nkongsamba précisément. Le tableau qui suit est un rapport de recherches effectuées par l'ANAFOR au Cameroun, et il en ressort que le bambou est présent dans plusieurs localité sur toute l'étendue du pays mais aussi dans la sous-région de l'Afrique centrale et la notoriété ou forte présence du matériau dépend de certaines zones spécifiques.

    Figure 14: Répartition des espèces de bambou au Cameroun, Source : ANAFOR

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    Après la signature d'un mémorandum d'entente en 2013 avec l'Organisation internationale sur le bambou et le rotin (INBAR), le Cameroun a effectué un nouveau pas pour promouvoir le développement de cette ressource naturelle dans le pays.

    Figure 15: Régénération du bambou au Cameroun, Source : ANAFOR

    En effet, en vertu de l'accord de siège signé à Pékin en Chine, en marge du troisième Forum sur la coopération sino-africaine qui s'est achevé le mardi 4 septembre 2018, l'INBAR va installer son bureau régional Afrique centrale à Yaoundé, la capitale camerounaise. L'accord entre les deux parties a été signé par le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, et le directeur général de l'INBAR, Dr Hans Friedrich. De quoi annoncer de nouvelles perspectives de développement pour la quoi annoncer de nouvelles perspectives de développement pour la filière bambou et rotin au Cameroun, dont nombre d'acteurs demeurent dans le secteur informel. L'INBAR se consacrera notamment à la formation des acteurs, à la recherche et aux investissements. Pour booster le secteur, le gouvernement camerounais devrait lancer bientôt deux projets sur l'amélioration des chaînes de valeurs du bambou et de son utilisation dans la restauration des sols. Et ce, avec l'aide du Global environnement facility et le Fond international de développement agricole.

    Le commerce mondial du bambou et du rotin rapporterait plus de 11.300 milliards de francs CFA, avec plus de 200 produits dérivés dans des domaines variés. Une manne dont voudrait profiter le Cameroun, pays dont la chaîne de valeur du bambou et du rotin (de la forêt au traitement primaire puis à la transformation) a le potentiel de créer de nouveaux emplois, notamment pour les populations défavorisées en zone rurale. Mais son potentiel reste peu exploité, à cause notamment du manque d'informations et de volonté politique.34

    34 Le 360 Afrique, Cameroun: cap sur le développement de l'industrie du bambou et du rotin, 12 mars 2020

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    Dans cette partie de notre travail, il était question de présenter notre revue de la littérature, en expliquant les différents points de vue des auteurs ayant travaillé sur le bambou, la rénovation urbaine et le développement durable, dans la logique de comparer de manière analytique notre objectif aux leurs. Il en ressort suite à une discussion scientifique, qu'à bien des égards, notre approche de valorisation du bambou comme matériau écologique et novateur a déjà été développé sous divers angles, mais avec quelques zones qui restent à explorer. D'autre part, le développement d'un tissu urbain peut effectivement se faire via le bambou, à cause de son économie circulaire. Eduquer les populations cibles, vulgariser l'utilisation de ce matériau nouveau, favoriser la formation des techniciens et professionnels du bambou (construction, médecine, agro-alimentaire, sylviculture, etc.), tels sont les paramètres à prendre en compte dans la procédure de valorisation de l'industrie du bambou au Cameroun.

    Afin de mener à bien notre travail de recherche, le premier chapitre nous a permis de limiter notre champ d'investigation, par une analyse et explication de quelques concepts et oeuvres littéraires qui nous ont guidés durant notre démarche. En premier lieu, nous avons étudié les concepts proches de l'architecture et de l'urbanisme, ensuite les rapports de causalité existants entre éléments de la ville et l'architecture, enfin nous avons pu procéder à la confrontation de différents points de vue et opinions de quelques auteurs qui ont fait des recherches dans ce sens. Ceci nous a permis de mieux appréhender les différents atouts et contraintes du bambou, afin d'optimiser son utilisation dans la réalisation de notre projet de rénovation urbaine.

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    CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, PRESENTATION DE LA

    VILLE ET DU SITE DU PROJET

    La méthodologie que nous avons utilisée pour notre mémoire de fin d'études, est celle qui se prête à la recherche en sciences sociales, associée aux principaux objectifs de notre projet architectural et urbain. Il s'agit donc d'une approche qui tend à élargir le champ de notre investigation. Afin de traiter notre sujet au mieux, nous avons opté pour plusieurs démarches dans la collecte des données. Pour avoir une vue globale de la question de rénovation urbaine appliquée à la ville de Nkongsamba, nous avons parcouru la littérature, exploité les travaux effectués au Cameroun et partout dans le monde, nous nous sommes servi des entretiens auprès des responsables administratifs et du questionnaire traitant des enjeux de notre recherche, soumis à un échantillon de la population de Nkongsamba.

    I- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PLAN DE TRAVAIL

    Dans cette partie, il sera question pour nous de présenter premièrement, le champ spatio-temporel de notre étude, puis le mode de collecte des données pour lequel nous avons opté, et enfin le plan de travail résultant d'une analyse méticuleuse de ces données collectées.

    1- Délimitation spatio-temporelle du sujet

    Nkongsamba est une ville du Cameroun. Située à 145 kilomètres de Douala et à 370 kilomètres de Yaoundé soit 6 heures de route, Nkongsamba était un grand centre agricole avec la culture et la commercialisation du café comme activités principales. Blotties dans une cuvette triangulaire et délimitée par des monts fascinants qui sont des cratères volcaniques déchiquetés : MANENGOUBA avec 2 400 mètres, NLONAKO et KOUPE, où, aux dires des villageois, habitent les dieux protecteurs de la région35.

    S'inscrivant au patrimoine national du Cameroun, Nkongsamba se présente comme étant les vestiges d'une ville très prospère par le passé, tant par ses anciennes sources de revenus et pas des moindres, que par son étreinte touristique non négligeable. De par son aspect actuel, cette ville qui autrefois faisait pâlir de jalousie le reste du Cameroun, se trouve reléguée au titre de ville morte, tant par ses activités qui vont décroissant que par son paysage abandonné à son propre sort. Les populations s'y trouvant ainsi que les activités s'y déroulant, présentant sans

    35 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic, Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013.

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    cesse ce caractère morbide, car manquant d'infrastructures de divertissement et d'épanouisse-ment, tant ludiques que novateurs, se laissent sombrer dans la dépravation des moeurs ancestrales et la perte lente mais certaine de l'espoir animant d'antan cette ville. Nous avons malencontreusement rencontré des difficultés notoires lors des manifestations et évènements d'am-pleur, dues au manque de places publiques, l'expansion caractérisée de la végétation forestière, 0dans ladite ville, ainsi que l'abandon des points stratégiques telle que la majestueuse gare ferroviaire qui se trouve abandonnée et désaffectée. D'où la proposition de notre concept, l'amé-nagement de la place centrale de Nkongsamba pour une revitalisation de cet espace urbain via des moyens architecturaux.

    2- Collecte et Traitement des données

    Dans l'optique et la logique de mener à bien notre travail, nous avons eu recours à une collecte de données bilatérale, dans la mesure où nous pouvons regrouper les informations recueillies et obtenues en deux grands ensembles. D'abord, nous avons des données primaires, iconographiques et statistiques résultant de divers entretiens et interviews effectuées auprès de la population de Nkongsamba, ainsi que des personnes ressources. Ensuite, nous nous sommes déployés avec des téléphones portables et appareils photographiques afin de compléter les données iconographiques. Puis nous avons élaboré des questionnaires, afin de recueillir certaines informations liées à l'appréciation et perception de la population, de certaines notions qui leur étaient soumises, grâce à un sondage d'opinion effectué au sein du tissu urbain qui nous intéresse lors de cette recherche.

    En ce qui concerne les données secondaires utilisées, elles sont de diverses origines, et sont aussi constituées de données iconographiques, statistiques et littéraires. Afin de les obtenir, nous avons principalement consulté des documents de certaines administrations, des livres, des mémoires, des articles, des rapports de conférences, des vidéos et interviews traitant de l'archi-tecture, de l'urbanisme, du bambou, du développement durable et de la revitalisation urbaine. Ainsi, par le biais de cet outil informatique qu'est internet, nous avons pu avoir accès à une panoplie d'informations, qui nous ont aidés à compléter nos analyses durant toute la période de rédaction.

    Pour ce qui est du traitement de ces données collectées, nous avons sélectionné les informations utiles, et en rapport avec notre contexte, après avoir parcouru la littérature à notre disposition. Grace à quelques ouvrages, nous avons pu comprendre ce qu'est réellement le développement durable, l'éco-architecture, le bambou structurel et la revitalisation urbaine. Nous

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    avons aussi compris comment faire une évaluation des besoins de la population, à partir des principes urbanistiques, associés aux fonctions de la ville. Les problèmes de développement des milieux urbains, résultant d'un manque de vitalité (soit à cause de l'économie, les infrastructures, le réchauffement climatique, etc.), ont été notre fil conducteur tout au long de notre démarche. Avec des outils statistiques, nous avons pu étudier et évaluer certains problèmes urbains, et les besoins de la population en types d'équipements de divertissement et de socialisation surtout.

    Nous avons aussi parcouru la littérature afin de mieux comprendre la bonne manière d'aborder un projet d'aménagement urbain, puis nous avons ressorti quelques principes théoriques et de contextualisation. Ayant présenté et analysé des cas nationaux et internationaux, nous avons proposé un projet répondant aux exigences écologiques et urbanistiques actuelles, axé sur le développement durable, mais étant aussi adapté au contexte local.

    3- Analyse des données et Annonce du plan

    L'analyse des données relatives à notre travail de recherche est essentiellement basée sur un traitement manuel et numérique des informations. Nous avons utilisés des documents physiques et numériques, dans notre littérature. Aussi, pour le traitement des données statistiques issues du sondage effectué, des calculs ont été réalisés puis les résultats ont été interprétés dans un bref résumé dans la partie préparée à cet effet. Pour le traitement du texte, des tableaux et organigrammes nous avons employé les logiciels Word, Excel et Publisher du pack Microsoft 2015. Une partie des représentations graphiques de notre projet est composée de croquis manuels, esquisses faites à main levée puis numérisées. Les logiciels Google Maps et Google Earth nous ont aussi permis d'entrer en possession d'informations importantes sur la ville de Nkong-samba et notre site d'étude. Les plans ont été réalisés avec des logiciels de Dessin assisté par Ordinateur (DAO), via les logiciels AutoCAD 2016 et ArchiCAD 22. Les façades et vues axonométriques ont été réalisées grâce aux logiciels Sketch up, Twinmotion 19, 3DSmax, et Revit Architecture.

    Pour ce qui est de notre plan de travail, la première partie est dédiée au contexte théorique et empirique de l'éco-architecture, la revitalisation urbaine, le développement durable et une analyse du paysage urbain de la ville de Nkongsamba. La deuxième partie est consacrée à une sensibilisation à l'architecture de bambou, passant par la présentation du matériau bambou, ses caractéristiques, typologies et variétés ainsi que ses prouesses. On y retrouve aussi une étude

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    de quelques cas nationaux, africains et internationaux, des maisons d'habitation aux équipements urbains, de socialisation, de divertissement et générateurs de revenus. Enfin, nous présenterons notre projet d'architecture, relié à un aménagement de l'espace ou du tissu urbain, respectant les normes bioclimatiques, écologiques et de développement durable.

    II- PRESENTATION DE NKONGSAMBA ET DU SITE DU PROJET

    Ayant déjà présenté la méthodologie de notre recherche et la plan de notre travail, nous nous attarderons dans cette partie sur la présentation et analyse de notre site d'étude, entendu comme la ville de Nkongsamba en général, et le site de l'ancienne gare ferroviaire en particulier. Il sera question de faire un bref exposé sur la ville, passant par son historique, son aspect institutionnel et son contexte géographique. Ensuite, nous reviendrons sur le site de la gare, lieu de mémoire que nous voulons rénover, en montrant les limites et encombres à son développement que nous aurons eu à relever.

    1- Présentation et Analyse du paysage urbain de la ville de NKONGSAMBA a) Contexte historique et géographique

    Géographie

    Accrochée sur les flancs du mont Manengouba (2396m) à l'Ouest, et prenant son appui dans les piémonts du mont Nlonako (1822m), la ville de Nkongsamba se trouve sur la charnière entre la plaine côtière au Sud et les Hauts plateaux de l'Ouest. Ses coordonnées géographiques indiquent qu'elle se déploie entre le 4°54' et le 5°10' de latitude Nord, et entre le 9°30' et le 10° de longitude Est. Cette situation lui confère un climat doux avec des températures oscillant entre et 23°C. Les écarts thermiques sont relativement faibles : entre 3°C et 4°C. Les pluies sont abondantes et couvre 9 mois dans l'année. La ville de Nkongsamba est située à près de 140 km de Douala la capitale économique du Cameroun, à près de 440 km de Yaoundé la capitale politique à laquelle il est relié par un axe routier bitumé, à 240 km de Bafoussam chef-lieu de la Région de l'Ouest. Sa situation lui confère beaucoup plus le rôle de ville relais que de carrefour pour toute personne souhaitant partir de Douala vers les Régions de l'Ouest et du Nord-Ouest et réciproquement.

    Le visiteur qui arrive pour la première fois à Nkongsamba est d'abord frappé par le chaos de son site d'implantation. En effet, le relief de la ville est assez tourmenté, incliné du Nord

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    au Sud, d'ouest en Est, du mont Manengouba vers le mont Nlonako. Il est fortement raviné par de nombreuses dépressions et autres cours d'eau sur le flanc du mont Manengouba. C'est d'ailleurs l'une de ces dépressions au creux de laquelle coule en cascade le cours d'eau Essoua, qui semble avoir barré la progression de la ligne de chemin de fer dit du Nord dont l'un des objectifs était d'atteindre le poste administratif de Barré au Nord.

    Rien, absolument rien ne permettait d'imaginer la localisation d'une ville à Nkongsamba. Elle ne doit sa création qu'au terminus de la voie ferrée Douala-Nkongsamba. Cette position a également été renforcée par sa situation comme chef-lieu administratif au milieu d'un vaste territoire de près de 360 km2 et fortement agricole. Sa position de terminus de la voie ferrée lui a permis pendant des décennies de jouer à la fois le rôle d'un centre convergent des matières premières et celui d'un centre divergent des produits manufacturés.

    Aujourd'hui, Nkongsamba ne joue plus pleinement ces rôles. Le train ne siffle plus. Les usines de café ne tournent plus plein régime. Et on a de la peine à croire qu'elle fût naguère la « troisième ville » économique du Cameroun.

    Histoire

    Les documents relatifs à l'histoire de la ville de Nkongsamba sont rares. Les avis parfois sont divergents pour un même sujet et d'un autochtone à l'autre. Pour exposer brièvement cette histoire, on peut la répartir en quatre périodes. Depuis le 18ème siècle, le territoire est occupé par les descendants du peuple BAKOUNDOU, les NGOH et NSONGO. Ce sont les cousins des Douala. Ils « partagent la même cosmogonie ou la même culture : la croyance aux esprits de l'eau et la composition clanique des villages... ». A la fin du 19ème siècle, ils forment déjà un effectif significatif.

    Et quand les colons allemands BECKE, ESCH et HASSER-SCHLISSER arrivent dans la localité en 1894, le territoire est déjà occupé par 200 habitants organisés en sept (7) villages que sont : EBOUM, EKEL, DOGMOA, EDJOMOA, EKANGTE, BARRES-SOUMTOU, POOLA. Il semble que c'est de là que vient le nom « Nkongsamba ». En effet, pour dire aux Allemands dans quelle localité ils se trouvent, les indigènes n'avaient trouvé que l'expression « NKONGSAMBA » pour signifier la localité de sept clans/villages : « NKONG » en langue locale veut dire « clan », et SAMBA veut dire « sept » : NKONG-SAMBA vient ainsi de naître.

    b) Contexte institutionnel

    Malgré son déclin économique fulgurant, la ville a connu un parcours institutionnel riche et varié en mouvements. Puisque pour boucler la longue liste des mutations institutionnelles antérieures, elle est érigée en COMMUNE URBAINE à REGIME SPECIAL en 1993, avec à sa tête un DELEGUE de GOUVERNEMENT, puis en 2008 en COMMUNAUTE URBAINE à la faveur du « Décret n° 2008/019 du 17 janvier 2008 portant création de la Communauté urbaine de Nkongsamba ». Cette communauté urbaine se structure de la manière suivante :

    ? Trois Communes d'arrondissement que sont : Nkongsamba 1er, Nkongsamba 2ème, Nkongsamba 3ème.

    ? Vingt-deux (22) quartiers et six Villages répartis de la manière suivante : (voir tableau)

     

    Communes d'Arrondisse-Quartiers

    ment

     

    Villages

    Nkongsamba 1er

    EBOUM 1, EBOUMDJA, MOUAN MBO, MOUANDA, NLONKO'O, EDIP, EKEL KO'O, EKEL MBENG, MBARESSOUMTOU STADE, BARESSOUMTOU CARRI7RE, et BARESSOUMTOU MOSQEE

    NGALMOA, ENI-OKI

    Nkongsamba 2ème

    DOGMOA MBENG, EDJOGMOA, EHALMOA, BONANGOH, SOSSO, EKANGTE MBENG...

    DOGMOA, EDIAKAP

    Nkongsamba 3ème

    EKOL MBENG,

    MBARESSOUMTOU AVIATION,

    MBARESSOUMTOU VILLAGE,

    MBARESSOUMTOU RAIL,
    POOLA...

    MBORIKO, NGWA

    3 Arrondissements

    22 quartiers

    6 villages

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    La structure administrative a, à la tête, le Préfet du Département du Moungo avec trois sous-préfets dans chacun des Arrondissements. Tous les services déconcentrés de l'Etat sont représentés. On relève aussi la présence de plusieurs Chefferies traditionnelles. Cette nouvelle organisation est mise en place pour accompagner le processus de décentralisation en cours dans le pays.

    A la tête de la Communauté urbaine siège un Délégué de Gouvernement, tandis qu'à la tête des Communes d'Arrondissement siègent les Maires assistés d'un Conseil municipal formé de 25 Conseillers. Il faut également rappeler que le Délégué du Gouvernement est nommé par un décret du Président de la République. Il est assisté dans ses attributions d'un Conseil Municipal élu au suffrage universel. L'actuel Conseil compte une quarantaine de membres.

    c) Contexte urbain et urbanistique

    Sur le plan urbain la ville de Nkongsamba porte bien les cicatrices de son déclin économique : une voirie en terre réduite à n'être plus que de simples réserves d'emprises pour la plupart, des usines abandonnées, un tissu urbain vétuste et anarchique qui prend par endroits des allures de bidonville, un habitat extrêmement précaire et délabré et une dégradation dangereuse de l'environnement urbain...On ne peut non plus oublier l'aspect anarchique et spontané des nouvelles extensions périphériques et surtout les occupations des zones impropres (flans des collines, dépressions, criques, talwegs...) à l'urbanisation.

    Du point de vue urbanistique, c'est-à-dire ce qui a trait aux documents de planification, Nkongsamba n'a pas été implantée à partir d'un plan préalable sensé orienter et coordonner son développement et les différentes interventions des différents acteurs. Tout semble avoir été fait à la hâte, au coup par coup, au grès des opportunités foncières et suivant les urgences et exigences du moment. Il faut dire que le souci des autorités en ces années cinquante était surtout dominés par la volonté de pacifier le territoire et non par celle d'organiser et maîtriser l'urbanisation.

    Entre temps Nkongsamba se développe en tâches d'huile, sans grandes ambitions. Les petits lotissements publics ou privés qui sont conçus ou réalisés ne présentent aucun souci d'in-tégration ou de cohérence de l'ensemble avec les zones ou quartiers proches ou limitrophes. Le plan directeur d'urbanisme fait à la hâte en 1965 par le Ministère des Travaux Publics n'y change rien. De ce plan il ne reste plus qu'une vieille carte délabrée et muette. Le rapport

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    justificatif et l'annexe règlementaire qui sont sensés accompagner ce document sont introuvables : rien à l'Hôtel de ville, rien à la Délégation Départementale du Développement Urbain. On ne peut donc pas instruire sereinement les actes d'urbanisme (permis de construire, certificat d'urbanisme, permis d'implanter, certificat de conformité...) à partir de cette carte. Et pourtant l'urbanisation se poursuit. Il s'en suit une prolifération des occupations spontanées et anarchiques de l'espace qui ne laisse plus personne indifférente aujourd'hui.

    Actuellement, à la faveur de la reprise économique dans le pays, le Gouvernement a de nouveau opté pour la planification comme moyen réaliste de gestion et de maîtrise du développement urbain. Cette option est clairement exprimée au niveau du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (D.S.C.E.).

    L'adoption en 2004 par l'Assemblée Nationale de la loi N°2004/003 du 21 avril, 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun s'inscrit parfaitement dans cette nouvelle volonté de l'Etat d'orienter la gestion urbaine dans le sens de la décentralisation en cours. Cette loi offre l'op-portunité d'élaboration d'une nouvelle génération de documents de planification urbaine. Au MINDHU désormais, on souhaite que tous les centres urbains soient dotés d'un document de planification élaboré en concertation avec tous les acteurs.

    2- Présentation et Analyse du site du projet : L'ancienne gare ferroviaire de Nkong-samba

    a) Contexte écologique et environnemental 1. Les déchets

    "Déchet" : tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance ou tout matériau produit ou, plus généralement, tout bien meuble ou immeuble abandonné ou destiné à l'abandon ;

    "Elimination des déchets" : l'ensemble des opérations comprenant la collecte, le transport, le stockage et le traitement nécessaires à la récupération des matériaux utiles ou de l'énergie, à leur recyclage, ou tout dépôt ou rejet sur les endroits appropriés de tout autre produit dans des conditions à éviter les nuisances et la dégradation de l'environnement;

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    Du point de vue environnemental le déchet est représenté comme une menace, un risque dès que l'on envisage son contact, direct ou après traitement, avec l'environnement. La diffusion des polluants dans le milieu s'accompagne souvent d'un risque sanitaire. L'évaluation des nuisances associées aux déchets et à leurs modes de gestion est un champ complexe de la santé environnementale. Sur notre site d'étude, celui de l'ancienne gare marchandise, les principaux types de déchets retrouvés sont :

    y' les ordures ménagères, les boues résiduelles, les déchets d'espaces verts et les déchets en provenance d'administrations et d'entreprises actuellement présentes sur le site; y' les déchets de l'agriculture et de l'agroalimentaire ; 36

    Les ordures ménagères de Nkongsamba comme dans la plupart des autres villes du pays sont essentiellement constituées de matières fermentescibles, pauvres en matériaux recyclages mais, par contre très riche en végétaux. Dans la plupart des familles, les enfants sont en charge de vider les poubelles. Ce qu'il faut remarquer est que, dans la plupart des cas, ils n'arrivent pas dans les points de collecte et déversent les ordures là où ils veulent et comme ils peuvent.

    Constitue également une préoccupation de nature environnementale dans le quartier de la gare, la gestion de certains déchets solides tels que les carcasses de voiture, abandonnées le long de la voie publique, à l'intérieur du site du fait de la présence de plusieurs ateliers de réparation d' automobiles, et les déchets provenant des marchés spontanés sur le site ,ainsi que des usines à café. Or, les habitants de Nkongsamba gagneraient à valoriser leurs déchets, car l'activité (réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir à partir des déchets des matériaux réutilisables ou de l'énergie) présente plusieurs avantages notamment, la protection de l'environnement et la promotion des activités économiques (création des petites et moyennes entreprises, et autres emplois).

    A l'issue des entretiens, il y a lieu de retenir des responsables communaux que les communes ne s'occupent que de la collecte des déchets sur les grands axes de la ville. Quant au traitement des ordures ménagères, une décharge a existé au quelque part dans la ville, bien qu'elle soit déjà pleine. Actuellement, les communes et la Délégation Départementale de l'Environnement et de la Protection de la Nature oeuvrent ensemble pour la création d'une nouvelle décharge dans la zone périphérique de la ville.37

    2. Les nuisances diverses

    36 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic, Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013.

    37 Nkongsamba de A à Z, Rapport diagnostic, Communauté urbaine de NKONGSAMBA, Février 2013

    "Nuisance" : l'ensemble des facteurs d'origine technique ou sociale qui compromettent l'environnement et rendent la vie malsaine ou pénible. De par son ampleur, le problème des déchets a, nous semble-t-il, atteint le seuil de l'intolérable dans la ville de Nkongsamba. Au-delà des nombreuses atteintes à la santé publique et à l'environnement, l'invasion par les déchets de l'ex 3ème ville du pays trahit en quelque sorte l'idée que l'on se fait de la ville de Nkongsamba. Au titre des nuisances, nous avons :

    y' Nuisances olfactives

    Elles sont fortement ressenties à proximité des bars ou des débits de boissons, dans les couloirs du marché principal et dans certaines artères de la ville où ont élus domicile les déchets de toutes sortes. Les mêmes gênes sont perçues dans les agences de voyages et représentent un véritable danger pour les usagers et les passants. Dans le quartier de la gare, à certains endroits, les latrines sont d'un autre âge et offrent un parfum de dépouille d'animaux : odeurs écoeurantes, milieu idéal à la reproduction des vecteurs des maladies, non-respect des normes et de la qualité du matériau utilisé et, prêts à céder sous le poids de la durée. Les déchets, parfois brûlés à l'air libre sont sources d'une importante pollution de l'air. Ils attirent par ailleurs différents animaux, rats, mais aussi des animaux d'élevage qui se nourrissent des ordures et peuvent ainsi être vecteur de maladies pour les humains.

    y' Nuisances visuelles

    Il n'est pas étrange de trouver des tas d'ordures à Nkongsamba. Même si le centre-ville fait des efforts pour ne pas afficher cet aspect hideux de la ville, il n'y a qu'à faire un tour dans les quartiers. Certains tas d'ordures rivalisent de hauteur avec les maisons en étages. Peut aussi être perçues comme des gênes environnementales visuelles, les nuages de poussières qui se dégagent aux passages des automobiles en saison sèche. Durant les mois sec, le problème des poussières est fortement ressenti. En saison pluvieuse, ce sont les boues qui freinent considérablement les déplacements, et donnent aux voiries des ondulations rougeâtres. Pollution visuelle engendrée par le spectacle d'un paysage urbain dominé par l'anarchie, la vétusté, le délabrement des bâtisses, les matériaux de construction composites et précaires, le spectacle des toitures en zinc rouillé, tel est l'ensemble des nuisances visuelles observées sur notre site, et à Nkongsamba en général.

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    3. Hydrologie et Pédologie

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    En milieu urbain, les problèmes environnementaux se posent en termes de nuisances, de pollutions liées aux conditions de vie des populations. Nous pouvons aussi constater d'autres encombres au développement et à la salubrité de la ville. Il s'agit des problèmes pédologiques et hydrologiques. De ce fait, sur le plan hydrologique, nous constatons :

    - Une Abondance des pluies avec des orages, surtout en Juin, Juillet, septembre et octobre, entraînant une dégradation rapide des chaussées en terre. On ne doit pas oublier que plus de 60% des terrains sont sur de pentes supérieures à 10%...

    - Les rivières sont polluées par les déchets qui y sont déversés, notamment lors de la saison des pluies ; or, elles sont largement utilisées dans la vie quotidienne pour des usages domestiques, et bien autres. Elles servent aussi pour irriguer des potagers, exploités au milieu des déchets, et nécessaires à la `'stratégie de survie» des populations.

    Sur le plan pédologique, nous pouvons remarquer la présence des très nombreux cailloux dans le sol, rendant difficile les déplacements sur certaines voiries en terre et l'enfouis-sement du réseau CamWater. D'où des dégâts récurrents causés sur la tuyauterie qui est presqu'à fleur du sol. On distingue de nombreux types des sols dont les plus représentatifs sont

    ? Les sols volcaniques issus des irruptions du mont Manengouba. Ces sols sont très riches en humus et offrent des conditions optimales pour la culture des céréales.

    ? Les sols ferralitiques qui reposent en discordance présentent plusieurs variantes des cultures de rente (Caféier, cacaoyer, palmier à huile et autres)

    ? Les sols hydro morphes dans les bas-fonds et le long des cours d'eau. Ils sont généralement des sols d'apport très riches et favorables à la culture de légumes et légumineuses, maraichage et raphias.

    b) Contexte social et économique

    La pyramide des âges de la population de Nkongsamba présente une allure perturbée jusqu'aux alentours de 25 ans, probablement à cause des effets des migrations internes des jeunes vers le milieu urbain qui offre plus d'opportunités pour continuer les études secondaires et supérieures ou pour rechercher un emploi non agricole. Aux âges avancés, la pyramide des âges s'effile rapidement. Dans son allure générale, la pyramide par groupes d'âges est dissymétrique en faveur des femmes. L'âge médian de la population urbaine est supérieur à celui de

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    la population totale (18,0 ans). Il est de 19,1 ans soit 19,2 ans pour les femmes et 19,0 ans pour les hommes.

    Figure 16: Pyramide des âges, Nkongsamba

    Un ménage est un ensemble composé d'une ou de plusieurs personnes apparentées ou non, vivant dans un ou plusieurs logements de la même concession, prenant le plus souvent leurs repas en commun et mettant en commun tout ou partie de leurs ressources pour subvenir aux besoins courants ou vitaux. Ces personnes reconnaissent d'une seule personne qui est le Chef de ménage. L'âge moyen des chefs de ménages se situe entre quarante-cinq et cinquante ans. Du point de vue des âges, les ménages sont presque également répartis dans la ville. On rencontre un nombre significatif des chefs de ménages de plus de 60 ans dans toutes les communes de Nkongsamba.

    A Nkongsamba, une part importante des revenus des ménages est dépensée dans la nourriture en premier lieu, l'éducation des enfants en second et la santé après. La part réservée à l'épargne et à l'amélioration des conditions d'habitat est assez dérisoire, soit respectivement 5% et 0,2%. Les dépenses pour l'eau et l'électricité sont assez significatives (10%), ainsi que la part réservée au loyer (15%). Les dépenses de transports sont faibles.

    En ce qui concerne le volet économique, nous pouvons nous rendre compte que la ville de Nkongsamba, et particulièrement la zone de l'ancienne gare ferroviaire, a été prospère et tout part de l'époque colonial. Les colons ont constaté que la région était une zone d'agriculture tropicale par excellence. La zone a des sols extrêmement riches.

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    Au milieu des années 70 tout allait pour le mieux. Les productions partaient vers Douala par camion et par train. Mais à partir du milieu de la décennie 1980, la crise économique a entrainé une baisse des cours qui a découragé tous les acteurs de la filière agricole. Il y a eu beaucoup de départ. Ce qui marque le début du déclin de la ville de Nkongsamba. Entre 1985 et 1994 par exemple, on assiste à la chute drastique des cours mondiaux de café robusta. Principale culture d'exportation de la localité et du pays. Le prix du kg de ce produit dégringole en passant de 1000 FCFA en 1985 à 650 FCFA en 1987, puis à 350 FCFA en 1990 et 300 FCFA en 1991....Cette situation a porté un coup dur à l'économie locale. C'est surtout à partir de cette période que l'évolution de la population a connu un point d'inflexion, les taux de croissance devenant dès lors décroissant. Les usines de café ont été fermées, les expatriés sont partis, beaucoup d'exploitations agricoles ont été abandonnées et comme nous l'avons dit ci-dessus, la décadence démographique a été brutale, la ville ayant perdu tout intérêt économique.

    De nos jours, en dehors des activités administratives et des services bancaires, toutes les activités développées surtout en zone urbaine, sont des activités de survie, qui ne donne aucune perspective de développement de la ville. En comparaison à d'autres milieux urbains du pays, la situation sociale de la ville de Nkongsamba est l'une des plus précaires, sinon la plus difficile de toutes. La pauvreté a atteint une telle sévérité et une telle profondeur que la ville se vide tous les jours de sa population surtout les jeunes. Même si certaines autorités de la ville notent une relative reprise ces trois dernières années, les populations sont si pessimistes qu'elles «estiment que même si Jésus lui-même descendait sur terre il ne pourrait rien pour relancer l'écono-mie de la ville ».Pour une vue synoptique des activités économiques, notre analyse a été effectuée par secteur de production (primaire, secondaire et tertiaire).

    Le secteur primaire regroupe les activités liées à l'exploitation de ressources naturelles : agriculture, sylviculture, pêche et activités minières (qui portent dans notre cadre d'étude sur l'exploitation forestière, l'exploitation des carrières de sable et celle des carrières de sable. Il occupe une place importante dans l'économie et le développement social de la localité, du fait qu'il absorbe une proportion significative de la population active, même si depuis quelques années on observe une baisse progressive de la production et de la productivité. Il noter d'em-blée que les activités du secteur primaire ne sont développée par les populations que pour leur survie et non pas pour eux un grand intérêt économique ; à l'exception peut-être de celles qui sont liées à l'exportation. L'agriculture est le secteur qui emploie la plus grande partie de la population active aussi bien en zone urbaine que périurbaine et rurale. Elle emploierait à elle

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    seule plus de 50 000 individus dans la localité où le taux d'activité agricole est très élevé. Il faut tout de même noter qu'en ce qui concerne le nombre d'emplois, ce secteur se recoupe avec le secteur tertiaire, notamment le commerce et les services administratifs. Dans la localité de Nkongsamba, le faible niveau de revenu oblige les individus à développer plusieurs activités alternatives afin de subvenir aux besoins. On retrouve ainsi facilement des fonctionnaires et des commerçants qui mutent en agriculteurs après les heures de service et le week-end. De même les cultivatrices surtout des cultures vivrières commercialisent elles-mêmes leur production à l'occasion des marchés périodiques ou des marchés spontanés qui se tiennent en général en soirée en milieu urbain.

    Le secteur agricole de la région souffre des mêmes problèmes que rencontre toute la filière agricole camerounaise. On peut citer entre autre les problèmes d'Encadrement, les problèmes de Financement, la mécanisation et le manque des intrants agricoles.

    Le secteur secondaire regroupe les activités liées à la transformation des matières premières issues du secteur primaire (industrie manufacturière, construction). Ce secteur est non seulement sous représenté dans la localité, mais aussi reste embryonnaire. Il faut dire que cette situation n'est pas surprenante à cause d'une part de l'état d'occlusion dans laquelle se trouve l'économie camerounaise, et de la présence de la ville de Douala d'autre part. En effet, la ville de Douala, à cause de son vaste marché et son port aspire toute activité industrielle susceptible d'être développé dans la région du littoral.

    INDUSTRIES

    Avant la crise des années 1980, la ville de Nkongsamba comptait plusieurs usines notamment de café. Ces usines ont fermés les portes au cours des années 1990. Même si certaines recommencent à ouvrir, cette reprise reste timide à cause de la sous-activité et la plupart d'entre elles sont encore fermées. Il n'existe dont pas véritablement d'industrie dans la ville. Néanmoins ont dénombres quelques unités de petites industries telles que les boulangeries, les unités de production de provende, les couveuses de poussins et un abattoir de boeuf. Le centre urbain comporte une seule boulangerie moderne qui alimente la ville en pain fait à base de farine de blé importé. Ce dernier emploi environ 10 personnes. En effet, le territoire modulaire de la ville ne lui permet pas de faire fonctionner durablement et de manière rentable deux boulangeries.

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    ARTISANAT

    L'absence de vraies industries a permis à l'artisanat de se développer dans la localité. Même s'il souffre de nanisme, ce groupe d'activités assurent la production de produits ou services variés grâce à un savoir-faire particulier acquis en général sur le tas par un processus d'appren-tissage par initiation des jeunes (apprentis) dans les ateliers de fabrication. Ce sous-secteur comporte en lui-même tous les stades du processus de production, ainsi que la commercialisation de celle-ci. La localité de Nkongsamba développe trois types d'artisanats à savoir : (i) l'artisanat d'art (métiers de fabrication et commercialisation des objets d'art), (ii) l'artisanat de production (Fabrication des biens d'usage courant sans un recours à la standardisation industrielle) et (iii) l'artisanat de service (distribution et fourniture à une petite échelle des biens et services nécessaires de la vie courante). Ces activités concernent notamment : l'agroalimen-taire, la construction mécanique, la petite industrie chimique et les métiers du bois.

    INDUSTRIE DU BOIS

    Les activités liées aux bois occupent une place importante dans les petits métiers développés en milieu urbain et périurbain. On dénombre plus de 80 menuiseries. Parmi cellesci, seulement 03 sont de niveau semi-industriel. Les équipements sont d'un niveau évolué et le nombre moyen d'employé par unité est de 15 personnes. Le bois utilisé est acheté à des points de vente spécifiques qui eux-mêmes s'approvisionnent dans les zones environnantes. En effet les scieries localisés dans le département du Moungo et au sud-ouest acheminent des livraisons de bois vers la ville de Nkongsamba par camion, qui sont ensuite vendus dans des espaces aménagés. Les menuisiers et les charpentiers qui font partie de l'artisanat achètent ce bois qui subit une première transformation dans les menuiseries semi-industriels avant la production des biens finis tels que les chaises les lits les cercueils, des objets d'art etc. Le transport de ce bois d'une menuiserie à l'autre se fait à l'aide de pousse-pousse. Les sciures sont regroupées et revendus aux ménages et aux restaurants, qui les utilisent comme source d'énergie pour la cuisson. Ces menuiseries semi-industrielles, outre leur rôle de première transformation des planches, produisent aussi des biens d'usage en bois mais de manière plus compétitive. Elles produisent notamment les emballages en bois tels que les palettes, les caisses ou les cageots qui servent au transport de produits agro-pastoraux divers (volaille et produits agricoles). L'évacuation des déchets de sciage et leur valorisation est un aspect important de l'industrie du bois. Malheureusement il n'existe aucune action pour la valorisation de ces déchets qui pourraient être source de revenu important et pourvoyeurs d'emploi direct.

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    LES BTP (BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICS)

    Lorsque l'on circule dans la ville on rencontre très rarement des chantiers ou des maisons en construction. Signe que le secteur des BTP demeure morose. Ce secteur est à l'image de l'évolution démographique assez faible. Néanmoins le secteur connait une relative activité en milieu périurbain. En effet selon la structure de distribution Fokou présent dans la ville, le ciment importé, transporté de Douala à Nkongsamba et stocké dans les magasins est en grande partie acheté par des revendeurs qui viennent des villages périphériques à la ville. C'est donc dire que le secteur des BTP est plus animé en milieu périurbain qu'en milieu urbain.

    De manière générale, bien que le secteur secondaire permette aux populations de gagner des revenus non négligeables, il convient de signaler que plusieurs problèmes persistent et sont à résoudre pour que le secteur devienne un levier concret et pertinent de la relance de la croissance économique de la ville. On peut citer : (i) la sous-utilisation des capacités qui reste une préoccupation majeure pour les petites industries et plusieurs unités de production artisanales.

    Cette situation est aggravée par la stagnation du pouvoir d'achat des ménages et l'insuffi-sance des voies de communication (notamment les pistes rurales) qui augmenteraient l'intensité des relations commerciales interactivités ; (ii) le manque d'une stratégie locale spécifique de promotion de l'industrie, de la PMI/PME et de l'artisanat ; (iii) le déficit et l'insuffisante de l'énergie électrique qui demeure un frein majeur et (iv) l'épineux problème du manque de financement qui parfois contraint à l'usage du troc.

    Tableau : emploi du secteur secondaire

    activités

    Emplois

    industrie

    30

    agroalimentaire

    332

    construction mécanique

    172

    métiers du bois

    240

    eau et énergie

    30

    BTP

    -

    total

    804

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    Le secteur tertiaire regroupe toutes les activités économiques qui ne font pas partie du secteur primaire ou du secteur secondaire. Il s'agit du secteur qui produit des services. Il est pour la ville de Nkongsamba le secteur le plus important de par le nombre d'actifs et le nombre d'immeubles (bâtis ou non) qu'il occupe. On distinguera les activités du secteur tertiaire marchand qui regroupe les services privés et le commerce de ceux du secteur tertiaire non marchand qui regroupe les activités administratives non échangeables comme la justice, la sécurité, etc. on évoquera aussi mes petits métiers qui font partie de l'économie informelle, voire souterraine.

    Par son ancien statut de troisième ville du Cameroun, Nkongsamba a longtemps été considéré comme la onzième province du Cameroun postcolonial. On notera d'ailleurs que l'agence BEAC y était présente avant qu'elle ne soit ouverte à Bafoussam qui est pourtant chef-lieu de Région. Par ce statut, la ville a abrité une multitude d'institutions qui demeurent jusqu'à nos jours. Toutes les administrations du niveau départemental y sont représentées. On peut citer : Les services de la communauté urbaine de Nkongsamba qui emploient environ 53 personnes, puis les communes d'arrondissement avec un effectif d'employé de 60 personnes. Les services de sécurité publique (avec un effectif de plus de 50 personnes), la base militaire, les hôpitaux publics, les délégations départementales des différents ministères, les délégations d'arrondissement, les services préfectoraux et la BEAC. Ce secteur emploie environ 2200 personnes. La ville est caractérisée par un fort taux d'activité pendant que tout le monde a le sentiment d'être au chômage. Ce que nous calculons n'est pas un taux d'emploi au sens du BIT, mais seulement un taux d'activité. Si on s'en tient aux statistiques démographiques du BUCREP, tout le monde fait quelque chose dans la ville de Nkongsamba, le taux d'activité étant de 100%. Cependant, il faut relever que les statistiques du tableau ci-dessous comportent des doubles comptabilisations à cause de la confusion qui existe entre les activités du primaire et celles du tertiaire.

    Tableau : récapitulatif des emplois par secteur

    Secteurs

    Emplois

    Primaire

    50 523

    secondaire

    794

    Tertiaire

    15 045

    Total

    66 462

    Source : nos estimations

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    c) Contexte urbain et urbanistique

    Pour les problèmes urbains et urbanistiques relatifs à notre site d'étude, qui se présente comme étant le quartier de la gare ferroviaire de Nkongsamba aujourd'hui désaffectée, nous avons relevé :

    - Le développement spatial de type mono polaire conduisant à la concentration de l'essentiel des investissements publics (équipements collectifs, entretient des infrastructures, éclairage public...) dans la zone centrale ou péri centrale.

    - L'absence d'un véritable document initial de planification de l'ensemble. Tout semble s'être fait au coup par coup.

    - La négligence urbanistique de la part des administrateurs municipaux successifs. Ce qui traduit un manque d'ambition et d'intérêt. Il faut rappeler qu'un plan directeur d'urbanisme fut conçu en 1965 par l'Union d'Architectes et d'Urbanistes (UAU). Malheureusement, ce plan n'a jamais été appliqué sur le terrain. Aujourd'hui, il n'en subsiste qu'une vieille carte inexploitable, sans document justificatif ni règlementaire.

    - Une urbanisation de crête : l'urbanisation naît sur la crête, le long de l'axe routier où elle progresse en ignorant les zones en direction des fonds de vallée qui sera ainsi progressivement enclavée, ainsi qu'une tendance à un développement linéaire de l'organisme urbain orienté Nord-Sud. Mais il serait aussi judicieux de relever l'influence forte de l'axe routier Douala-Bafoussam sur la nouvelle morphologie urbaine. L'urbanisation nouvelle a tendance à s'appuyer sur lui, et les parcelles de terrains limitrophes font l'objet d'âpres spéculations.

    - L'étalement horizontal de la ville au détriment de la croissance verticale.

    - Un manque d'ambition et d'intérêt : L'espace urbain de ce lotissement présente aujourd'hui une triste physionomie, avec des constructions inachevées, des maisons abandonnées à la toiture de zinc rouillée, et un délabrement général assez inquiétant. Les ruelles autrefois bitumées sont devenues pour la plupart des voies en terre et même impraticables à motos pour certaines d'entre elles. En certains endroits les emprises de ces voies sont occupées. Certains espaces conçus par le colon pour être inconstructibles (dépressions) sont au-jourd'hui envahis par des constructions spontanées. Si l'on ajoute à cela les sous morcellement des parcelles initiales on obtient en fin de compte un tissu d'apparence spontanée.

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    Ce quartier fait aujourd'hui partie des zones d'habitat de forte densité de la ville. On relève la présence de l'eau et de l'électricité.

    - L'aspect spontané et anarchique des constructions surtout de l'habitat.

    Parlant de l'habitat, nous distinguons des typologies d'habitations différentes et variées sur notre site d'étude. Afin de rénover ce quartier autrefois prospère, il faut identifier ses points forts et faiblesses sur le plan de l'habitat, du logement et du tissu urbain. Parmi les typologies d'habitat rencontrées, nous pouvons donc citer :

    L'habitat spontané central : Cette zone dès le départ est un vaste marécage difficile à drainer ou des terres très pentues. Les services urbains de base y sont rares. Les inondations y sont récurrentes et les habitants exposées à des maladies comme le paludisme, la typhoïde... Pour éradiquer tous ces maux une intervention opérationnelle complexe sera souhaitable.

    Figure 17: Précarité de l'habitat spontané, Nkongsamba

    L'habitat populaire : Ce quartier est remarquable par la forte densité d'occupation du sol, par la présence des anciennes constructions, et par la dégradation et le délabrement poussé du cadre bâti... On y rencontre aussi des constructions inachevées, des maisons abandonnées comme presque partout dans la ville. Les services urbains de base y sont inexistants ou insuffisants. La voirie en terre y est impraticable en saison des pluies ou envahie par de la broussaille du fait de peu de motorisation, tandis que la voirie bitumée est soit inexistante soit complètement dégradée.

    Figure 18: Habitat populaire, Nkongsamba

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    L'habitat de standing : Cette catégorie d'habitat est assez minoritaire si l'on considère l'ensemble de l'agglomération, mais en quantité importante dans le quartier. Il convient de noter que ce type d'habitat est issu d'une opération de lotissement. Les caractéristiques dominantes de ce type d'habitat sont surtout :

    - Un niveau de construction plus élaboré et utilisation des matériaux « définitifs »

    - un niveau d'équipement plus élevé que partout ailleurs,

    - la présence de l'eau et de l'électricité, avec un coefficient d'occupation du sol plus faible, avec des tailles de parcelles supérieures à 500m2.

    En ce qui concerne les tendances actuelles ou récentes de l'urbanisation, il faut combiner la présence de l'axe routier et la disponibilité foncière. On doit souligner la tendance quasi générale à la généralisation de l'habitat individuel dans la ville. C'est difficile de trouver des constructions en hauteur de plus de 2 niveaux. C'est dire qu'ici l'habitat collectif est rare..., et la ville s''étend, plate. Pour briser cet état des choses on peut imaginer l'intervention des aménageurs institutionnels tels que la SIC ou la MAETUR.

    Dans cette partie de notre travail, il était question de présenter notre site d'étude (la ville de Nkongsamba), ainsi qu'un aperçu du site de notre projet urbain (le quartier de l'ancienne gare ferroviaire). Nous avons présenté la localité de Nkongsamba dans une logique de délimitation spatio-temporelle, passant par son historique, ses repères géologiques et géographiques, et sa morphologie urbaine. Ajouté à cela, nous avons produit une analyse de son paysage urbain en faisant ressortir les éléments de climatologie, pédologie et de l'environnement.

    C'est à la suite de ce travail que nous avons abouti à une description de ses atouts sociaux, démographiques, économiques, et surtout environnementaux. Cela nous a permis de cerner quelques points faibles et entraves à son développement, mais aussi nous apporter des esquisses de solutions aux problèmes rencontrés.

    Grace aux suggestions et bilans relevés, nous allons ainsi vérifier l'implication directe du bambou comme outil de rénovation et revitalisation urbaine, par la mise en exergue de son économie circulaire, déjà remarquée sur la scène internationale, et très prisée par certains pays des zones tropicale, équatoriale, et orientale. Pour cela nous nous questionnerons sur l'essence du bambou, ses propriétés sa culture, bref toutes ses potentialités, dans une optique d'entamer un processus de rénovation urbaine du tissu urbain de l'ancienne gare de Nkongsamba.

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    DEUXIEME PARTIE : SENSIBILISATION A L'ARCHITECTURE ECOLOGIQUE (BAMBOU STRUCTUREL) ET PRESENTATION DU PROJET DE RENOVATION

    URBAINE.

    Cette deuxième partie est principalement axée sur la sensibilisation de la population et vulgarisation de l'architecture écologique au travers des prouesses et atouts du bambou, matériau naturel et innovant sur le plan de la construction à Nkongsamba. Ainsi il sera question dans cette partie, de présenter le bambou, premièrement comme une plante avec une étude sur ses propriétés, son mode de culture, les variétés et espèces existantes, ensuite nous le présenterons comme matériau propice à la construction, par le biais de ses propriétés physiques, mécaniques et chimiques. Enfin, nous aurons un aperçu de l'état de l'art de la filière bambou dans le monde, en Afrique, et au Cameroun au travers de quelques cas étudiés (nationaux et internationaux).

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    CHAPITRE III : ETUDE DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE POUR LE

    DEVELOPPEMENT DE L'ECO-ARCHITECTURE.

    Le bambou est présent naturellement sur tous les continents (Amériques, Asie, Afrique et Océanie) et survit au gel dans le nord de l'Europe. Plante aux particularités uniques dans le monde végétal, le bambou ne présente pas pour autant un aspect uniforme. Suivant l'endroit où il pousse, la nature du terrain, le climat, l'altitude, il peut être très différent de taille, de forme, voire de couleur. Nous allons nous atteler dans ce chapitre à présenter cette plante aux caractéristiques insoupçonnées surtout dans le domaine de la construction, en tant que matériau écologique et innovant pour la revitalisation d'un tissu urbain, comme celui de la gare à Nkongsamba. Dans cette partie de notre travail, nous présenterons premièrement les caractéristiques du bambou, en tant que plante puis, ses propriétés et méthodes d'utilisation comme matériau de construction. Suite à cette étape, nous donnerons un aperçu sur l'état de l'art de la filière sylviculture du bambou au Cameroun, en Afrique et dans le monde, passant par la culture, le traitement et l'avenir de ce matériau dans les diverses parties du globe énoncées. Toutefois, nous allons vérifier que cette plante autrefois considérée comme bois des pauvres, peut avoir d'autres aspects suivant son utilisation, surtout dans le domaine de la construction via l'éco architecture, que nous avons choisi pour moteur de développement urbain dit « durable ».

    A) PRESENTATION DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE ET INNO-

    VANT

    GENERALITES

    Le bambou fait partie des plantes à fleurs et plus particulièrement des monocotylédones. Il appartient à la sous-famille des bambousoïdées (Bambusiadeae). C'est une graminée, au même titre que le blé, le riz, les palmiers ou le roseau, d'où son appellation d'« herbe géante ». Il est classifié parmi les produits forestiers non ligneux, bien que sur le plan technologique il possède des caractéristiques très proches de celles du bois. Aussi, Le bambou est une plante à tige parfaitement cylindrique et lisse de la famille des Poacées. Il en existe plus de 1 500 espèces appartenant à environ 80 genres. Le bambou n'est donc pas considéré comme un arbre, malgré des espèces dont la taille peut dépasser une quarantaine de mètres. Deux de ses caractéristiques botaniques sont particulièrement intéressantes pour son utilisation comme bois de construction.

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    Figure 19:Tige de bambou38

    CULTURE DU BAMBOU

    Le bambou pousse principalement dans les zones chaudes et humides d'Asie, d'Amé-rique, d'Afrique et d'Océanie. Il peut aussi pousser dans les zones tempérées, comme en Europe où il a été importé, voire dans des zones froides et à des altitudes très élevées, comme en Équateur ou dans l'Himalaya (jusqu'à 4 000 mètres d'altitude et à une température atteignant -25 °C l'hiver). Certaines espèces supportent de fortes sécheresses, d'autres encore les inondations et quelques-unes résistent même au gel. La plupart des bambous récoltés pour être commercialisés proviennent de forêts naturelles, même si les plantations ont beaucoup progressé durant ces dernières années.

    On estime qu'au niveau mondial, les forêts naturelles représentent plus de 75 % des forêts de bambou. En Asie, environ 30 % de la surface de bambou est plantée. Durant les quinze dernières années, la surface de bambou a augmenté de 10 % dans cette partie du monde, principalement du fait des plantations à grande échelle en Chine et, dans une moindre mesure, en Inde (25 % de la surface de bambou y est plantée, soit près de trois millions d'hectares).

    38 TRUMEL, M. & BOUDASSOU B. (1999)

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    Figure 20: Aire naturelle des répartitions des bambous,39

    Les forêts de bambou s'étendent dans le monde entier sur près de 37 millions d'hectares, ce qui représente 3,2 % des surfaces mondiales en forêt, dont 65 % en Asie (principalement en Inde, avec 11,4 millions d'hectares, et en Chine avec 5,4 millions), 28 % en Amérique et 7 % en Afrique. Les surfaces de bambou sont supérieures à un million d'hectares au Brésil, en Indonésie, au Laos et au Nigéria. Elles dépassent les 800 000 ha au Myanmar, au Chili, en Éthiopie et au Vietnam.

    VARIETES ET DIFFERENTES ESPECES DE BAMBOU

    Les premières pousses de bambou sont apparues il y a 200 millions d'années, et ont survécu aux événements biologiques, notamment dans les pays d'Asie centrale et du Sud. Des études sur le terrain ont ainsi montré la présence de plusieurs de ces espèces il y a 3 millions d'années, qui n'auraient pas survécu à la dernière période glaciaire. Au cours des derniers siècles, la présence de bambou a été particulièrement influencée par sa culture et son acclimatation. Un exemple historique est l'utilisation du bambou par les colons portugais dans leur colonie comme le Brésil. L'auteur français E. Verdier-Latour, dans son livre paru en 1853, insiste également sur la présence majoritaire de bambou dans les pays d'Asie Centrale (Chine...) ou d'Asie du Sud (Iles Philippines...)

    Tout d'abord, sa tige formée d'un chaume (ou canne) est dite ligneuse. Les cellules la constituant fabriquent des lignines en importante quantité. La présence de fibres cellulosiques,

    39 FAL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=129361

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    extrêmement serrées notamment sur la couche externe du chaume, offre également une grande souplesse. La tige du bambou est creuse entre deux diaphragmes, ce qui donne au bois une grande légèreté. Elle contient un exsudat riche en silice, déjà utilisé en médecine pour aider à la guérison de fractures. Il existe plus de 90 genres de bambou, et entre 1 200 et 1 400 espèces différentes en termes de tailles, de formes et de couleurs, dont 40 à 50 sont communément cultivées. Contrairement aux autres plantes, l'identification de l'espèce ne se fait pas en observant les fleurs, car la floraison est un phénomène irrégulier dont la dynamique reste encore mal comprise. On identifie les bambous à partir de la forme de leurs tiges, de leurs feuilles et des gaines qui protègent les jeunes pousses. Les genres les plus répandus peuvent se regrouper en :

    - Bambusa : une centaine d'espèces, poussant sous des températures supérieures à 10 °C - Sasa : originaires du Japon, de petite taille et rustiques (bonne résistance au froid) ; - Chusquea : 180 espèces, originaires d'Amérique latine ;

    - Fargesia : 100 espèces, majoritairement originaires de Chine, souvent trouvées en

    altitude ;

    - Phyllostachys : 80 espèces, les plus répandues en Europe car adaptées au climat assez froid ; comme l'espèce Phyllostachys pubescens ou Moso, cultivée en Chine du centre-est ;

    - Dendrocalamus : bambous géants tropicaux, appréciés pour leur utilisation indus-

    trielle.

    - Phyllostachys pubescens (plus connu sous le nom de Moso en Chine) ;

    - Dendrocalamus hamiltonii, ou le Dendrocalamus barbatus (Luông en vietnamien) ; - Bambusa arundinacea, Bambusa vulgaris ou bambou commun.

    La question sous-jacente porte donc sur les conditions géographiques favorables à la culture de bambou, et par conséquent : serait-il possible de cultiver aujourd'hui du bambou au Cameroun et particulièrement à Nkongsamba ? Pour croître dans de bonnes conditions, le bambou tolère une grande variété de sols (des sols pauvres en matière organique jusqu'aux sols riches en minéraux), ce qui explique leur présence étendue dans le monde. De plus, plusieurs espèces sont particulièrement résistantes aux grandes variations de température. Ainsi, en Chine, des plantations survivent à des hivers rudes à -24°C associés à des températures estivales dépassant les 30°C. Cette grande adaptabilité vis-à-vis des conditions climatiques est un atout majeur pour l'introduction et la culture du bambou.

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    Les pays comportant le plus grand nombre d'espèces sont la Chine (625), le Vietnam (140-150), le Brésil (134), l'Inde (100), le Japon (84) et le Myanmar. Le Yunnan, province du centre-sud de la Chine, présente la plus grande biodiversité, avec 250 espèces appartenant à 28 genres. On y recense une zone de 900 km2 où se trouvent en moyenne 142 espèces de bambou par km2. Classification en fonction de la taille et du calibre La longueur et le calibre des tiges varient fortement d'une espèce à l'autre. On distingue quatre catégories de bambou : - géants (9 à 40 m de haut), genres Dendrocalamus, Gigantochloa, Guadua, etc. - moyens (3 à 9 m) ; - petits (1,5 à 3 m) ; - nains (< 1,5 m).

    METHODES DE CONSERVATION ET TRAITEMENT POST-RECOLTE DU BAMBOU

    Les méthodes de conservation et traitement post-récolte du bambou sont destinées à réduire la quantité d'amidon dans le chaume et / ou pour rendre le matériau peu attrayant pour les insectes et les champignons. Parmi ces opérations de traitement et protection du bambou, on distingue des méthodes traditionnelles ou naturelles telles que :

    LE TREMPAGE DANS L'EAU : Le trempage dans de l'eau, une méthode traditionnelle de préservation du bambou, utilise de l'eau pour diluer et faire partir l'amidon du bambou au lavage. Cette technique simple et peu coûteuse consiste à submerger le bambou dans un étang ou une rivière pendant 1 à 3 mois, puis à l'enlever et à le laisser sécher. Puisque le bambou a tendance à flotter, on devra le rendre pesant pour le faire descendre sous l'eau. Pour réduire la flottabilité, vous pouvez également percer un trou dans chaque entre noeud pour libérer l'air emprisonné. Cette méthode est peu susceptible d'éliminer tout l'amidon présent dans le bambou. L'eau courante propre d'un ruisseau ou d'une rivière serait probablement plus performante que l'eau sale et stagnante d'un étang, mais ce qui est le plus facilement accessible est probablement le plus approprié.

    LE SECHAGE INTRA-MASSIF: Le séchage intra-massif est une autre méthode traditionnelle pour réduire la teneur en amidon dans un chaume de bambou. Avec cette méthode, coupez la base du chaume, placez-le sur une pierre, et laissez-le debout dans le massif avec les branches et les feuilles intactes. Tant que les feuilles sont vertes, le chaume consommera l'énergie stockée, diminuant ainsi la teneur en amidon.

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    LE SECHAGE : Après l'avoir récolté et conservé, laissez le bambou sécher complètement avant de l'utiliser comme matériau de construction. Vous pourriez être tenté de l'utiliser lorsqu'il est encore vert pour éviter d'attendre, et aussi parce qu'il est plus facile à couper lorsqu'il est mouillé. Mais le bambou rétrécit au fur et à mesure qu'il sèche; s'il est joint ensemble alors qu'il est encore vert, le rétrécissement provoquera l'étirement ou la rupture des joints. Le temps de séchage varie selon la taille du bambou, la méthode de séchage et les conditions ambiantes, mais en général, vous pouvez vous attendre à ce qu'il prenne environ deux mois. Le bambou peut être séché horizontalement à l'ombre ou verticalement à l'air libre. Cette dernière option est plus rapide et occupe moins de terrain, mais chaque chaume doit être assez fréquemment retourné pour éviter des fissures. Le séchage horizontal à l'ombre prendra plus de temps, et les chaumes devraient être empilés de manière à optimiser la circulation de l'air. Les supports de séchage horizontaux peuvent également servir d'entrepôt à long terme pour le bambou.

    LE TRAITEMENT CHIMIQUE : D'autre part, on retrouve aussi des moyens de traitement d'ordre chimique, du bambou après sa récolte. Ces divers traitements chimiques peuvent dissuader les ravageurs de consommer l'amidon présent dans le bambou. Un mélange de borax et d'acide borique est un choix courant, en raison de sa disponibilité, de son faible coût et de sa faible toxicité. Le sulfate de cuivre est un peu plus puissant que le borax, mais nécessite plus de précautions lors de la manipulation. Les solutions chimiques contenant de la créosote ou du chrome sont de puissants agents de dissuasion contre les ravageurs et sont plus stables que le sulfate de cuivre ou le borax, mais les risques qu'elles présentent pour le l'utilisateur et l'envi-ronnement en font des options moins viables40.

    Figure 21: Chaumes de bambou récoltés récemment en cours de conservation par trempage dans un réservoir
    de solution chimique. Source: Craig Bielema

    40 https://www.agriculture-afrique.com/conservation-et-traitement-post-recolte-du-bambou/ consultée le 12 mars 2020

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    À la ferme de ECHO dans le sud-ouest de la Floride, nous avons découvert qu'un mélange de 80% de borax et de 20% d'acide borique, mélangé à raison de 1 livre par gallon d'eau, pouvait être un produit chimique suffisamment répulsif. Lors du mélange de la solution, il est utile de chauffer l'eau afin de dissoudre complètement tout le borax et l'acide borique. Un moyen simple d'appliquer la solution chimique est d'utiliser la méthode de séchage intra-massif mentionnée plus haut, mais placez l'extrémité coupée de la chaume dans un seau de solution chimique, plutôt que de simplement la mettre sur une pierre. Le chaume aspirera la solution du seau à mesure que les feuilles continuent à transpirer et à réclamer plus d'eau. Laissez le chaume dans le seau pendant quelques semaines avant de l'enlever et de l'utiliser. Bien que simple en théorie, ce processus peut être difficile à contrôler; le vent peut renverser la disposition, la puissance de la solution variera en fonction de l'évaporation et de la pluie, et le massif peut devenir plutôt encombrée si vous essayez de récolter une grande quantité de chaumes.

    Figure 22:Le système de boucherie à ECHO.

    Une version plus contrôlée de la même méthode est de récolter le bambou, le couper en parties de 2 mètres, et les placer toutes verticalement dans un tonneau avec suffisamment de solution de sorte que la partie inférieure du bambou soit complètement submergée. La solution pénètre dans le chaume par capillarité (effet de mèche). Laissez le bambou dans le tonneau pendant 3 semaines, puis retournez les longueurs et laissez-les tremper pendant 3 semaines supplémentaires. Ce processus est plus contrôlé car il peut être installé dans un endroit protégé où le renversement, la dilution par la pluie, l'évaporation ou l'altération sont peu probables.

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    L'option la plus efficace pour la préservation du bambou permettrait à la fois de réduire l'ami-don et de le remplacer par un produit chimique qui repousse les parasites. La méthode de conservation par le remplacement de la sève ne fait que cela, mais elle est plus coûteuse et demande beaucoup plus de travail que le traitement chimique mentionné précédemment.

    Une variante de la méthode de remplacement de la sève consiste à tremper le bambou dans un grand réservoir de solution chimique; cette méthode nécessite de lourds investissements, à la fois en termes d'infrastructures (construction d'un réservoir pour contenir le bambou et la solution) et de la grande quantité de solution chimique nécessaire.

    Le remplacement de la sève peut également se faire en appliquant une solution chimique sous pression à une extrémité d'un chaume de bambou jusqu'à ce que la solution vienne s'égoutter par l'autre extrémité ; on appelle communément cela la méthode de boucherie. Pour ce faire, un tuyau flexible en caoutchouc est installé sur l'extrémité fraîchement coupée d'un chaume de bambou récemment récolté et fixé avec un collier de serrage en acier.

    L'autre extrémité du tuyau en caoutchouc est attachée aux raccords de tuyauterie en plomberie le reliant à une source de solution chimique pressurisée (la solution peut être pressurisée avec une pression d'air, avec une pompe mécanique ou simplement par gravité en plaçant le réservoir à une altitude plus élevée que le bambou à traiter)41. La solution sous pression va se frayer un chemin à travers les tubes vasculaires qui composent le bambou, forçant la sève sucrée à s'infiltrer partout où la couche externe du bambou a été coupée. Pour s'assurer que le plus de sève possible soit éliminée et remplacée par la solution chimique, vous pouvez ajouter une teinture ou un colorant à la solution chimique; quand le liquide qui suinte du bambou change de couleur, vous saurez que c'est la solution chimique qui sort au lieu de la sève.

    Figure 23:Traitement des tiges à l'huile de lin. Patrice Lamballe, Gret.

    41 https://www.agriculture-afrique.com/conservation-et-traitement-post-recolte-du-bambou/ consultée le 12 mars 2020.

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    Si le bambou est fraîchement coupé (c'est-à-dire que les tubes vasculaires ne sont pas bloqués), le temps requis pour traiter un chaume complet dépendra uniquement de la pression du liquide et de la longueur du chaume. Une pression plus élevée augmentera la vitesse à laquelle le liquide est poussé à travers le chaume, mais cela peut également causer une fuite au niveau de la jonction entre le tuyau en caoutchouc et le bambou, ce qui peut la détacher. Une pression de 10 pascals semble être assez faible pour éviter la plupart des fuites, mais suffisamment élevée pour un temps de traitement relativement rapide (environ 1 heure pour un chaume de 20 pieds).

    Des tuyaux en caoutchouc bien ajustés et des colliers de serrage robustes minimiseront la probabilité de fuites et de glissements au niveau du raccordement au bambou. Immédiatement avant de faire le raccordement avec le tuyau en caoutchouc, utilisez une machette pour couper l'extrémité du bambou à un angle tout autour, en le faisant en forme de cône, pour faciliter le raccordement d'un tuyau en caoutchouc très serré au bambou. Si possible, faites cette coupe juste avant un noeud; la légère protubérance du noeud agira comme une barbe, empêchant le collier de serrage et le tuyau en caoutchouc de se détacher du bambou.

    LE TRAITEMENT THERMIQUE : La chaleur peut être appliquée au bambou comme autre méthode de conservation. Placer le bambou au-dessus d'une flamme nue et le faire tourner uniformément détruira l'amidon dans le bambou. Le traitement thermique convient le mieux aux bambous à parois minces, car la chaleur ne pénètre pas facilement l'intérieur des bambous à parois épaisses. De plus, en raison de la main-d'oeuvre et du combustible (bois de chauffe) requis, il convient souvent mieux aux meubles et instruments de musique qu'aux grandes structures. Un avantage secondaire du traitement thermique est que vous pouvez modifier la couleur du bambou à presque n'importe quelle teinte de brun.

    Figure 24:Un foyer ouvert (gauche) et un feu basé sur trois pierres (droite) à l'intérieur d'une maison tradition-
    nelle en bambou dans le nord de la Thaïlande. Source: Craig Bielema

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    Beaucoup de maisons indigènes construites principalement avec du bambou présentent peu de preuves de dégâts causés par des insectes ou des champignons, même si le bambou n'a pas été préservé. Certaines espèces de bambou sont moins sensibles aux ravageurs que d'autres espèces. Cependant, le bambou pourrait également être préservé quotidiennement par la fumée et la chaleur générées par le fourneau traditionnel à feu ouvert dans la maison; la même fumée et la même chaleur dissuadent les parasites de consommer le bambou. Réalisant cet avantage, beaucoup de gens placent du bambou sur un support au-dessus de l'âtre pendant un certain temps avant de l'utiliser à d'autres fins.

    Malheureusement, la fumée des feux de cuisson a d'autres effets moins bénéfiques sur les personnes vivant dans la maison. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS 2016), la pollution de l'air intérieur générée par les feux ouverts et les poêles qui fuient est responsable de plus de 4 millions de décès prématurés par an. La mise en place de foyers de cuisson propres et efficaces dans la maison améliorera la santé pulmonaire et préviendra d'autres problèmes de santé; cependant, cela peut également entraîner des problèmes dus à la perte de la préservation du bambou.

    Figure 25:Tiges thermo-traitées. Patrice Lamballe, Gret.

    B) CARACTERISTIQUES ET PROPRIETES DU BAMBOU STRUCTUREL

    1- CARACTERISTIQUES DU BAMBOU

    Une caractéristique majeure du bambou est la vitesse de croissance de ses tiges : selon les espèces, celles-ci gagnent en moyenne entre 10 et 50 cm de hauteur par jour pendant la période de forte croissance, qui dure environ deux mois sur la totalité du cycle, et atteignent leur taille définitive au bout de deux à quatre mois. Au plus fort de leur croissance, certains

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    bambous s'allongent de près d'un mètre en une journée. L'épuisement des ressources naturelles posera un problème grave d'existence avant les prochaines générations. Les chercheurs travaillent au remplacement des matériaux conventionnels de la construction et des bâtiments par des matériaux écologiques.

    ? Croissance du Bambou

    Le bambou est réputé pour sa croissance rapide, avec une taille finale pouvant atteindre plus d'une quarantaine de mètres dans certaines régions. Cette plante, extrêmement résistante, est insensible à de fortes variations de température. Elle n'a pas besoin d'un apport d'engrais, ni de produits phytosanitaires pour grandir convenablement. C'est donc une potentielle solution économique et écologique future en devenant, par son utilisation comme bois de construction, une alternative à la déforestation. Les espèces de bambou intéressantes pour les filières du Génie Civil atteignent leur maturité après quatre ou cinq années de pousse. Après la première coupe, les suivantes peuvent s'enchaîner tous les deux ans, voire même plus régulièrement pour certaines espèces. Il est ainsi estimé qu'un bambou peut produire jusqu'à 15 km de perche utilisable en 35 ans. Le bambou se régénère seul et peut être employé comme matériau dès l'âge de quatre ans.

    Cette croissance se fait par élongation successive des entre-noeuds, dont la longueur varie selon les espèces. En revanche, le bambou ne se développe pas en largeur : les jeunes pousses émergent du sol avec un diamètre qui sera définitif car le bambou, comme les autres monocotylédones, ne possède pas de réserve pour croître en épaisseur. Une fois qu'il a atteint sa hauteur maximale, le bambou cesse de pousser, bien qu'il ne soit pas encore pleinement mature, et reste en constante évolution : les cellules de la paroi se modifient, ses fibres s'épais-sissent.

    ? Les différentes parties et typologies du bambou

    Le bambou se compose de trois parties : les tiges (partie aérienne), le collet des tiges (partie proximale, au niveau du sol) et le rhizome (partie souterraine d'où partent les racines). La tige, appelée chaume ou canne, est toujours cylindrique et creuse (sauf pour quelques espèces dont le chaume est plein). Elle est composée de noeuds (correspondant à une cloison rigide) et d'entre-noeuds (les parties creuses), dont la longueur diffère selon les espèces. À la base de la tige, le diamètre est plus élevé qu'au sommet, la paroi est plus épaisse et les entre-noeuds

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    sont plus courts. Plus on se rapproche du sommet de la tige, plus son diamètre est réduit, sa paroi fine et ses entre-noeuds longs.

    Figure 26:Structure d'une canne de bambou42

    On distingue deux grands types de bambous, selon leur système souterrain (rhizomes) et leur occupation de l'espace :

    - les bambous à rhizomes sympodiaux (ou pachymorphes), qui poussent surtout dans les régions tropicales et subtropicales (genres Bambusa, Guadua, Dendrocalamus). Les rhizomes sont courts et épais, avec une sortie prévisible près du pied-mère. Ces bambous sont plus facilement contrôlables car ils poussent en touffes compactes et ne sont pas invasifs ;

    - les bambous à rhizomes monopodiaux (ou leptomorphes) poussent habituellement dans les régions tempérées (genres Phyllostachys et Pleioblastus). Leurs rhizomes courent horizontalement (d'où le nom de bambous traçants ou invasifs), avec des tiges isolées assez éloig0nées du pied-mère. Les bambous sympodiaux sont dominants au niveau mondial, mais la part des espèces monopodiales serait passée à 30 % durant les quinze dernières années, du fait du développement des plantations de Moso en Chine.

    ? Le Bambou, Fixateur écologique de carbone

    Sa croissance rapide exige que l'herbe (car le bambou est bien une herbe) absorbe de grandes quantités de CO2, ce qui signifie que sa culture en tant que matériau de construction aiderait à réduire le taux de changement climatique. Ces facteurs incitent à eux seuls à s'investir dans le développement du bambou comme nouveau matériau. Cependant, parce qu'il croît particulièrement vite, il peut être récolté régulièrement. Cela signifie que le bambou peut créer un grand

    42 http://www.voiles-alternatives.com/

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    nombre de produits durables qui stockent le carbone sur plusieurs années. Des recherches récentes montrent que sur une période de 30 ans, un hectare de plantes et de produits de bambou peut stocker jusqu'à 600 tonnes de carbone 43, soit plus que certaines espèces d'arbres. Remplacer les matériaux traditionnels par du bambou pourrait être un moyen important de mettre en place des initiatives d'infrastructures « vertes ». Le secret du succès du bambou réside aussi dans le revêtement de sol, de meubles et de logements, comme l'a montré un jeune designer qui a récemment remporté un prix d'architecture

    ? Le Bambou en construction, choix du matériau

    Le bambou est un excellent choix de matériau pour une grande variété de projets de construction. Il est souvent fendu pour tisser des paniers, des cages, des nattes, etc. Il est également couramment utilisé pour fabriquer des meubles, des clôtures, des treillis, des ponts et des maisons. Il est même utilisé dans la fabrication d'instruments de musique et de bicyclettes! Cette section explique comment travailler avec le bambou et comment il interagit avec d'autres matériaux de construction.

    Le bambou est un matériau non uniforme et chaque chaume est différent, donc chaque morceau doit être choisi avec précaution. Les caractéristiques les plus manifestes et les plus élémentaires à rechercher sont le diamètre et la longueur du chaume. Le diamètre du bambou dépend de l'espèce, de l'âge de la plante et des conditions de croissance. Choisissez les tailles de diamètre en fonction du type de bambou disponible, les exigences de résistance pour l'utili-sation prévue, et l'esthétique. Notez que le diamètre d'un seul chaume de bambou varie le long de sa longueur. La portion de plus grand diamètre de tout chaume est située à l'extrémité de base. Le diamètre du chaume se rétrécit irrégulièrement du bas vers le haut.

    L'épaisseur de la paroi du bambou est une autre caractéristique à évaluer lors du choix de votre matériau. Comme le diamètre, l'épaisseur de la paroi est déterminée en fonction de l'espèce, elle est directement liée à la force du chaume et elle diminue à un rythme variable sur toute la longueur du chaume. Prenez également en considération la distance entre les noeuds (appelée longueur des entre-noeuds), qui est déterminée par les espèces et qui change à un taux variable sur toute la longueur du chaume, et qui affectera les emplacements et la résistance des joints. Un noeud est la partie la plus forte d'un chaume; Les morceaux doivent être raccordés

    43 Le bambou : un matériau biosourcé en devenir pour l'éco-construction | Build Green, 12 mars 2020.

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    non pas directement au niveau du noeud, mais plutôt juste à côté, pour éviter un fractionnement indésirable.

    Un chaume complet de bambou peut être divisé en trois sections, de longueur variable. La section la plus basse a le diamètre le plus grand, la paroi la plus épaisse et l'espacement des noeuds le plus rapproché. Cette section est très vigoureuse, mais elle est si lourde et les noeuds sont si proches qu'il est difficile de travailler avec et elle n'est pas idéale pour la construction. La partie inférieure a également tendance à avoir des courbes serrées, car le bambou semble émerger du sol à un angle, puis se redirige pour se redresser.

    La section centrale d'un chaume de bambou est la plus uniforme en termes d'épaisseur de la paroi, de diamètre et d'espacement des noeuds. C'est la partie du bambou que vous devez récolter et conserver. Vous devriez être en mesure de voir une transition de la partie inférieure, avec son tronc énorme et sinueux et ses noeuds rapprochés, à la partie du milieu avec son tube droit et uniforme et ses noeuds presqu'uniformément espacés. Les noeuds dans cette partie centrale sont espacés d'une manière qui permet une menuiserie facile. Le bambou a tendance à être à la fois léger et solide.

    La partie supérieure d'un chaume de bambou est marquée par une diminution soudaine du diamètre et de l'épaisseur de la paroi, et par une distance allongée entre les noeuds. Cette partie est assez faible et indésirable pour la construction. Cependant, elle a généralement beaucoup plus de branches et de feuilles, et peut être utilisée comme fourrage pour les animaux.

    Après avoir récolté la partie centrale du bambou, puis l'avoir conservé et la séché, il faut encore faire des choix. Lors du choix de chaque morceau pour la construction, vous devez déterminer à quel point chaque morceau doit être droit ou courbe pour votre projet. Certains chaumes auront une longue courbe oscillante résultant de leurs conditions de croissance; la courbe est facile à voir en regardant la longueur du chaume. Le bambou aura également une courbure de type zigzag dans un plan. En regardant la longueur d'un morceau de bambou avec les branches intactes, vous remarquerez que des branches émergent des côtés opposés des noeuds consécutifs. Le motif en zigzag dans un chaume semble suivre les habitudes de ramification; tout se passera comme si le chaume pousse vers la branche d'un côté, puis change de direction pour croître vers la branche suivante du côté opposé.

    Sans branches présentes, le zigzag sera moins évident, mais vous devriez pouvoir le voir en observant la longueur du chaume. Ce zigzag caractéristique sera assez prononcé chez certaines espèces et presque indétectable chez d'autres.

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    ? Le bambou lutte contre l'érosion des sols

    Grâce au réseau de rhizomes44 très dense, le bambou limite l'érosion des sols, notamment sur les rives des fleuves ou les pentes des collines (un plant de bambou peut fixer 6 m3 de sol). Le feuillage touffu des bambous freine le déferlement des pluies sur la couche superficielle du sol. Les feuilles tombées qui forment un tapis d'environ 10 cm d'épaisseur par an, amortissent l'impact de la pluie sur le sol et facilitent l'absorption et la rétention d'eau de la terre. Le bambou est une plante pionnière, et peut être plantée sur des sols endommagés préalablement par une surexploitation. Sa récolte, réalisée de façon raisonnée ne porte aucune atteinte au système de la bambouseraie (pas d'érosion des sols et conservation de l'écosystème).

    ? Le bambou consomme peu d'énergie

    La culture du bambou ne nécessite peu ou pas d'engrais, ni de produits phytosanitaires. L'étude de la balance énergétique (en unités d'énergie pour leur capacité à supporter une charge) des matériaux de construction traditionnels est largement favorable au bambou (ciment : 240 unités, acier : 1500 unités, bois : 80 unités, bambou : 30 unités). L'analyse du cycle de vie du bambou montre qu'il s'agit d'un matériau hautement écologique. Son rendement en termes de fixation de carbone, son rôle contre l'érosion des sols et le peu d'énergie nécessaire à sa croissance militent pour la démocratisation de son utilisation dans la construction.

    2- LES PROPRIETES PHYSIQUES, CHIMIQUES ET MECANIQUES DU BAMBOU

    Le bambou est un matériau solide, résistant et flexible, qui peut se substituer à de nombreux produits de construction. Soumis à des forces de compression ou de tension, il montre une résistance équivalente, voire supérieure, aux bois de construction ordinaires. Sa résistance à la traction est supérieure à celle de l'acier et le rapport entre sa masse volumique et sa résistance le classe devant l'acier, le béton et le bois de construction traditionnel. Les fibres de la tige, longitudinales et serrées, confèrent au bambou sa souplesse, sa flexibilité, son élasticité et sa grande résistance à la traction. L'épaisse paroi secondaire des fibres, alternant lamelles larges et étroites, renforce sa solidité qui s'explique également par le fort taux de silice contenu dans les cellules de la tige.

    44 Une même racine peut donner jusqu'à 100 pousses de bambous d'où un maillage très efficace pour solidifier les sols

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    En Europe et dans le monde, le pionnier de la recherche structurelle en bambou se nomme Jules Janssen. Celui-ci commence sa carrière d'enseignant en septembre 1967 à la faculté d'architecture et construction de l'université technique d'Eindhoven, où il enseigne la conception structurelle et la mécanique appliquée. En 2004, après quarante années de travail, notamment en collaboration avec l'INBAR, l'incontournable réseau international du bambou, les normes sur la détermination des propriétés physiques et mécaniques (ISO-22157) et la conception de structures en bambou (ISO-22156) sont approuvées par l'Organisation internationale de Normalisation .C'est un accomplissement incroyable dans l'acceptation du bambou comme alternative légitime au bois de construction traditionnel, qui ouvre de nombreuses portes pour l'utilisation du bambou dans les pays développés. Par conséquent, construire avec le bambou épargne du temps et évidemment de l'argent. De par sa facilité d'utilisation et d'implémentation, le bambou peut être utilisé pour des constructions définitives comme provisoires. Dans chacun de ses noeuds, le bambou a une division ou une paroi transversale qui maintient sa force et le laisse plier pour empêcher de ce fait la rupture.

    a. Propriétés mécaniques

    Le bambou, quel que soit son diamètre, est facile à couper, manipuler, réparer, remplacer et conserve ses avantages comme matériau de construction, sans besoin d'outils ou d'équipement sophistiques. En raison de ses caractéristiques physiques extraordinaires, le bambou convient à tous les types de structure et de construction. Le bambou est non polluant et n'a pas de croutes ou de parties qui peuvent être considérées comme rebut. Au lieu de s'ajouter aux problèmes de pollution dans des décharges comme les déchets conventionnels du bâtiment, n'importe quelle partie du bambou qui n'est pas employée peut être réutilisée de nouveau dans la terre comme engrais ou peut être traitée en tant que charbon de bois. Sa forme circulaire et ses sections creuses font du bambou un matériau de construction léger, il est facile à manipuler, à transporter et à stocker

    En raison de cette caractéristique, une construction en bambou offre une solidité supérieure. La composition des fibres dans les parois du bambou lui permet d'être coupé dans le sens de la longueur en utilisant des outils courants et simples. La surface naturelle du bambou est lisse, propre, avec une couleur attrayante qui n'exige pas de peinture, éraflant ou polissant. Sans compter que, s'il peut être employé comme élément structurel, le bambou peut également remplir d'autres fonctions, comme les planchers, le panneautage de mur, conduites d'eau, drainage, et meubles.

    L'autre avantage du bâtiment avec le bambou est qu'il peut être employé en combinaison avec d'autres types de matériaux de construction, comme par exemple renforcer des matériaux pour des bases existantes. Abondant, durable et extrêmement résistant, le bambou a un réel potentiel pour devenir un remplacement idéal à l `acier. Les essais de résistance à la traction prouvent que le bambou surpasse la plupart des autres matériaux, l'acier de renforcement inclus. Il atteint cette force grâce à sa structure tubulaire creuse, évoluée au cours des millénaires pour résister aux forces du vent dans son habitat naturel. Cette structure légère facilite également la récolte et le transport.

    1- Essai de traction

    Au cours d'un essai de traction, le bois de bambou est sollicité par un effort dont la direction est parallèle aux fibres. Deux grandeurs sont mesurées en particulier : le MORT (contrainte ultime en traction axiale) et le MOET (module d'Young axial). La rupture observée est systématiquement de type fragile, la plage plastique étant réduit. Les premières expériences permettent de mettre en évidence plusieurs causes de variabilité des propriétés mécaniques au sein d'un matériau : ? la présence de points de faiblesse facilite une rupture locale bien avant la rupture finale ; ? l'épaisseur du bois influe également sur les propriétés mécaniques.

    Position de l'éprouvette dans l'épaisseur de la paroi

    MORT [MPa] moyenne et coefficient de variation

    MOET [MPa] moyenne et coefficient de variation

    Intérieur

    79 - 0,25

    5311 - 0,15

    Milieu

    140 - 0,12

    7660 - 0,16

    Extérieur

    213 - 0,09

    13460 - 0,05

     

    Tableau 1 : Variabilité des propriétés mécaniques en fonction de l'épaisseur de la paroi 45

    2- Essai de compression

    Lorsqu'il est comprimé en grandes déformations, le bambou présente un important palier plastique, à la manière des autres bois de construction. Le MORC (contrainte ultime en compression axiale) est nettement moins important, ce qui est lié à un phénomène de flambement et donc de décohésion des fibres au niveau du plan de cisaillement. Les éprouvettes de bambou choisies sont prises avec des diamètres différents, avec la contrainte cependant d'être

    45 Bambou Science et Innovation, Caractéristiques mécaniques du Bambou, 2018, http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/

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    une portion de la tige entre deux noeuds afin de ne pas prendre en compte la discontinuité dans les fibres. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous :

    Diamètre des tiges [mm]

    MORC [MPa]

    Coefficient de variation

    40

    80

    Non évalué

    60

    50

    Non évalué

    Tableau 2 : Variabilité des propriétés mécaniques en fonction du diamètre des tiges46

    3- Essai de flexion

    Les essais réalisés sont des essais de flexion 3 points. Les expérimentations révèlent aussi la forte influence du diamètre des tiges sur le comportement en flexion des tiges de bambou. Une autre cause de variabilité, d'après les expériences menées, viendrait de la hauteur de l'échantil-lon dans le pied de bambou.

    Diamètre des tiges [mm]

    MORF [MPa]

    MOEF [MPa]

    40

    100

    13500

    60

    50

    6500

    Tableau 3 : Variabilité des propriétés mécaniques en fonction du diamètre des tiges, source47

    Ainsi, plus l'échantillon est pris haut, plus le module élastique MOEF augmente. On peut donc « sélectionner » les propriétés mécaniques du matériau en fonction de l'utilisation désirée.

    Le bambou est vulnérable aux attaques d'insectes et de champignons. Il est également sensible à l'humidité. Les produits non traités, destinés à un usage en extérieur, ont une durée de vie limitée entre trois et cinq ans. Cette difficulté peut être réduite par des traitements préalables (thermo-traitement, vernis, etc.) et un entretien régulier, les produits pouvant alors se conserver une trentaine d'années. Les propriétés mécaniques du bambou dépendent de l'espèce et de l'âge des tiges. Plus celles-ci s'approchent de leur maturité (entre 3 et 4 ans pour le Luông), plus le bambou est sec (taux d'humidité optimal de 20 %) et meilleures sont ses propriétés. Au-delà, les tiges continuent de sécher jusqu'à devenir cassantes. On peut comparer les performances du bambou avec celles d'autres matériaux de construction comme le chêne, le pin et le béton.

    46 Bambou Science et Innovation, Caractéristique mécaniques du Bambou, 2018, http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/

    47: // www.bambouscience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/

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    La densité d'un matériau, calculée en masse volumique (kg/m3), est liée à la résistance de ce matériau au poids. Le bambou est plus dense que le pin et aussi dense que le chêne.

    La contrainte ultime en traction axiale mesure la résistance des matériaux à l'élonga-tion. Le bambou est le matériau le plus résistant à l'élongation. Il est trois fois plus résistant que le chêne.

    La contrainte ultime en compression axiale sert à prévoir le comportement des zones comprimées qui devront supporter des efforts. Le bambou est plus résistant à la compression que les trois autres matériaux.

    Performances mécaniques comparées

    Caractéristiques

    Bam- bou

    Chêne

    Pin

    Béton

    Masse volumique [kg.m-3]

    580-

    700

    530

    2400

     

    700

     
     
     

    Contrainte ultime en traction axiale [MPa]

    240

    90

    100

    2

    Contrainte ultime en compression axiale [MPa]

    80

    58

    50

    25

    Module de Young en flexion [MPa]

    14000

    13000

    12000

    24000

    Energie de production [MJ.m-3]

    30

    80

    80

    240

    Coefficient de Fail Safe48

    50

    20

    20

    10

    Tableau 4 : Comparaison des performances mécaniques du bambou avec d'autres matériaux de construction49

    La comparaison ci-dessus montre les nombreuses performances mécaniques du bambou face à des chargements en traction - compression - flexion, et ce, avec une masse volumique relativement faible. Deux facteurs sont également à prendre en compte : une faible énergie de production alliée à une grande capacité à supporter des accidents extérieurs de type séisme. Cependant, seules les performances à court terme des produits sont globalement connues. Les performances à long terme, comme la prise en compte du fluage, sont à considérer dans le cadre d'habitats appelés à tenir plusieurs dizaines d'années.

    b. Propriétés Chimiques

    Le bambou est une herbe dont le nom scientifique est Gramineae (Poaceae). Il fait partie dela sous-famille des Bambusoideae et de la branche des Bambuseae. Les bambous sont très

    48 Exprime la capacité à supporter des contraintes accidentelles extérieures très forte : limite élastique/contrainte

    49 Bambou Science et Innovation, Caractéristique mécaniques du Bambou, 2018, http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/

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    faciles à cultiver, très appropriés pour les régions tropicales et subtropicales, ils poussent en touffes, ont une reproduction unisexuée et une durée de vie de 5 à 20 ans. Le bambou est l'espèce la plus ancienne et il fait partie des plantes les plus répandues et les plus utilisées dans le monde.

    Sa croissance est parmi les plus rapides : 20 à 60 cm par jour et 1 - 6 m en 1 an. Il est mûr en 4 ans, et utilisable après une année de croissance. La croissance naturellement rapide du bambou est un avantage pour sa culture et son utilisation sans influence négative sur l'écosys-tème.

    L'étude des interactions entre les fibres de bambou et les composites nécessite de connaître la structure et la composition chimique des fibres. La composition chimique du bambou est similaire à celle du bois. Les principaux constituants des tiges de bambou sont la cellulose, l'hémicellulose et la lignine, qui représentent plus de 90% de la masse totale. Une étude de la composition chimique de bambous âgés d'un, deux et trois ans indique que la teneur en holo-cellulose ne varie pas beaucoup avec l'âge du bambou. Le bambou contient d'autres composants organiques, en plus de la cellulose, l'hémicellulose et la lignine. Il contient environ 2 à 6% d'amidon, 2% de saccharide désoxydé, 2 à 4% de matières grasses, et 0,8 à 6% de protéines.

    Le bambou contient également des composants mineurs comme des résines, des cires, des tanins et des sels inorganiques. Le bambou est connu pour être sensible aux attaques de champignons et d'insectes mais la résistance du bambou à la moisissure, aux champignons et aux insectes est fortement associée à sa composition chimique.

    c. Techniques d'assemblage et de liaison du bambou dans la construction

    Outre les difficultés liées à sa forte orthotropie, le bambou utilisé dans sa forme tubulaire présente d'autres difficultés pour son assemblage. La première contrainte est liée à sa forme. En effet, les connections pour des matériaux circulaires et creux ne sont pas fréquentes. De plus, le bambou est une plante naturelle qui présente donc des irrégularités: sa section est plus souvent elliptique que circulaire, sa section diminue du bas vers le haut du chaume et son épaisseur n'est pas forcément constante le long de la section et de la longueur de la plante. Les noeuds sont des discontinuités le long de la tige qu'il faut prendre en compte. Lors de son séchage, le bambou subit des contraintes assez importantes qui conduisent le plus souvent à l'apparition de fentes. Ce phénomène de fendage est à prendre en compte dès que ce matériau est utilisé en construction.

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    De plus, l'épiderme du bambou produisant de la cire, il est difficile de coller le chaume à partir de sa surface extérieure. Enfin, sa surface extérieure est dure ce qui rend le clouage et le perçage difficiles. Janssen (JAN 2000) définit sept groupes d'assemblages pour le bambou dans sa forme tubulaire:

    Groupe 1: la liaison entre les deux tiges de bambou se fait par contact de toute la section. Groupe 2 : la liaison se fait par l'intérieur du chaume parallèlement aux fibres. Groupe 3: la liaison se fait par l'intérieur du chaume perpendiculairement aux fibres. Groupe 4: la liaison se fait par la section du chaume parallèlement aux fibres. Groupe 5: la liaison se fait par la section du chaume perpendiculairement aux fibres. Groupe 6:la liaison se fait par l'extérieur du chaume parallèlement aux fibres. Groupe 7: la liaison se fait par l'extérieur du chaume perpendiculairement aux fibres.

    Les groupes 3 et 7 sont théoriques et n'ont aucune réalité pratique; les autres groupes sont représentés sur les figures ci-après.

    Figure 27:Principes de fonctionnement des différents groupes d'assemblages distingués, source Janssen 2000

    Le fait de solliciter le chaume de bambou sur toute sa section (groupe 1) impose la plupart du temps d'insérer des tiges dans le chaume qui est alors sollicité parallèlement ou perpendiculairement à la direction des fibres. De plus, le fait de faire transiter les efforts parallèlement ou perpendiculairement à la direction du chaume impose d'utiliser en outre la section du chaume du fait de la faible résistance en cisaillement du bambou. Aussi, les groupes 1, 4 et 5 peuvent être alors regroupés en une famille d'assemblage. Trois familles d'assemblage sont donc distinguées dans la suite du paragraphe : la famille I où la liaison se fait par la section du

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    chaume du bambou, la famille II où la liaison se fait par l'extérieur du chaume et la famille III où la liaison se fait par l'intérieur du chaume. Pour les deux dernières familles, seuls les cas où les efforts sont parallèles aux fibres sont réalistes.

    ? ASSEMBLAGES FAMILLE I

    Cette famille d'assemblages est utilisée traditionnellement par les pays producteurs de bambou, elle est donc la plus répandue à travers le monde. Elle se caractérise par le contact de toute la section d'un chaume de bambou sur un autre. Pour un bon fonctionnement de ce type d'assemblage, il est nécessaire de lier les deux chaumes de bambou. Cette liaison s'effectue souvent en introduisant des efforts perpendiculairement ou parallèlement aux fibres (ce qui explique pourquoi les assemblages des groupes 1, 4 et 5 ont été rassemblés)

    Une application directe de ce type d'assemblage est de lier deux chaumes par un joint de colle. Dans ce cas, il s'agit d'assemblages appartenant uniquement au groupe 1 défini par Janssen. Ce procédé est peu utilisé en pratique car le collage est rendu difficile à cause de la cire produite par les cellules épidermiques. Ce procédé permet de reprendre des efforts de compression et de cisaillement mais est incapable de reprendre des efforts de traction.

    Figure 28 : Assemblages liés par l'intermédiaire d'un joint de colle d'après [JAN 2000]

    Une autre manière de lier les deux tiges de bambou consiste à utiliser une cheville qui peut être en bambou, en bois ou en acier. Cette liaison, présentée sur la prochaine figure, peut être classée dans les groupes 1 et 5 définis par Janssen. L'exemple 2 de la figure ci-dessous présente une cheville plus sophistiquée que celle de l'exemple 1 et permet de mieux résister à l'arrachement.

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    Figure 29:Assemblages liés par l'intermédiaire d'une cheville [JAN 2000]

    La liaison entre les deux chaumes peut se faire également par des lanières qui peuvent être en rotin, bambou, fibre de palmier, fil de fer galvanisé, nylon ou tout autre matériau?durable et résistant50. Ce type de liaison, présenté sur la figure 4 peut être classé dans les groupes 1 et 6. L'assemblage (b) de la figure envoie par le bambou vertical (tige 3) un effort de compression qui permet de maintenir la tige 1 qui reprend des efforts de traction.

    Figure 30:Assemblages liés par des lanières d'après Janssen et pignon d'une façade d'une maison à Bali utili-
    sant ce type d'assemblage (Langlais 2002)

    Les assemblages de la figure 3et de la figure 4 consistent donc à tailler une tige de bambou en biseau (tige 1) pour qu'elle épouse la forme de l'autre tige (tige 2) et de lier ces deux

    50 LANGLAIS, G. 2002

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    tiges. Ce type de liaison est utilisé entre autre pour la liaison entre un arbalétrier et l'entrait des fermes traditionnelles. Une autre façon d'utiliser les cordages est présentée sur la figure 5. Dans ce cas, l'assemblage n'est pas capable de reprendre un effort de cisaillement et il est souvent utilisé pour réaliser des clôtures ou contreventer des maisons.

    Figure 31:Assemblages liés par des lanières: (a) Principe de l'assemblage, Janssen. (b)Application pour une
    clôture ROTTKE,E. (c)Application pour contreventer une maison à Bali, Langlais.

    Il est possible d'utiliser à la fois des chevilles et du cordage comme le montre la figure 6. Dans ce cas, l'assemblage est constitué de trois éléments: les deux encoches A et B qui reprennent les efforts de cisaillement, la zone de contact qui reprend les efforts de compression et la cheville C avec le cordage qui reprennent les efforts de traction. Ce type d'assemblage appartient à la fois aux groupes 1, 4 et 5 définis par Janssen.

    Figure 32: Assemblage lié à la fois par des chevilles et du cordage (JANSSEN 2000) et une application concrète

    ROTTKE, E. (2009)

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    Une autre manière pour lier les tiges de bambou entre elles et d'utiliser le bambou lui-même. L'assemblage de la figure 6 est très utilisé en Asie traditionnelle. Dans ce cas, le bambou vertical, (tige 1) possède une « languette » qui permet de fixer le chaume situé à l'horizontal (tige 2) ce qui améliore la stabilité de l'assemblage. Ce type d'assemblage peut être classé dans les groupes 1 et 6 définis par Janssen.

    Figure 33:Assemblage du groupe 1 lié par le bambou lui-même (JANSSEN 2000)

    Des moyens plus modernes existent également pour lier les deux chaumes de bambou. Ainsi, une version plus moderne de l'assemblage de la figure 5 est présentée sur la figure 7: cet assemblage utilise deux vis et un crochet.

    Figure 34:Assemblage lié par l'intermédiaire d'un crochet et de vis (ROTTKE, E. 2009)

    La plupart des assemblages présentés ci-dessus utilisent les noeuds comme point de solidité du matériau à l'effondrement et utilisent toute la section du bambou pour reprendre les efforts de cisaillement. Il existe des assemblages où l'effort transite directement parallèlement et/ou perpendiculairement aux fibres (assemblages du groupe 4 et/ou 5 définis par Janssen). Ces assemblages ont pour la plupart été développés plus récemment.

    Par exemple, la figure 8 présente un assemblage utilisé pour réaliser des fermes en bambou utilisant soit des tiges en acier soit des chevilles en bambou cet assemblage est peu coûteux mais semble peu efficace. Les efforts passent directement entre chaumes par l'intermédiaire de la tige placée au niveau d'un noeud qui est un point de résistance du chaume.

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    Figure 35:Assemblage utilisant une tige pour le passage des efforts entre plusieurs chaumes (JANSSEN 2000)

    Shoei Yoh a réalisé un assemblage en 1989 permettant le transfert des efforts entre plusieurs chaumes de bambou grâce à des tubes d'acier placés à l'intérieur des tiges. Les tubes sont alors boulonnés sur chacun des chaumes par plusieurs boulons (Figure 9).

    Figure 36:Assemblage imaginé par Yoh (ROTTKE E. 2009)

    Il est également possible d'utiliser des plaques métalliques, des panneaux de particules ou de bambous pour lier les chaumes (Figure 10). Différentes possibilités existent pour lier les bambous aux plaques mais les plus fréquentes sont les boulons ou la colle.

    Figure 37:Assemblage du groupe 5 utilisant des plaques métalliques :(a)et(b) (JANSSEN 2000) (c)Assemblage
    imaginé par Renzo Piano (ROT 2009).

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    Les noeuds présents sur le chaume sont donc utilisés dans la plupart des cas pour lier les bambous. Ils sont utilisés soit comme point de solidité pour la transmission des efforts de cisaillement soit pour éviter la rupture par aplatissement des tiges sur elles même. Pour ce dernier point, il est possible d'utiliser d'autres méthodes pour renforcer le bambou. Ainsi, sur le site Internet de « Deboer Architects » [DEB 2009], une version moderne de l'assemblage de la Figure est présentée: il s'agit du «Fish Mouth joint» (Figure). Cet assemblage, développé par Simon Vélèz renforce le bambou à l'écrasement par l'intermédiaire de mortier.

    Figure 38:Le Fish Mouth joint: assemblage lié par l'intermédiaire d'une tige filetée et de mortier [DEB 2009]

    Cette technique de renforcement est également utilisée pour lier plusieurs tiges de bambou entre elles pour la réalisation de structures importantes. Vélèz lors de la réalisation du pavillon Zéri (Figure (f)) a utilisé cette technique particulière pour lier les chaumes et réaliser des poteaux. Les chaumes sont percés et des tiges filetées sont passées dans ces trous pour les lier entre eux. L'entre noeud où sont placées les tiges est rempli de ciment (un trou est réservé pour cette opération) pour éviter la rupture par aplatissement des chaumes sur eux-mêmes. Cette technique est présentée sur la figure 42. Cet assemblage appartient uniquement au groupe 4 de Janssen car la section du bambou n'est pas utilisée.

    Figure 39:Détail du pavillon Zéri [ROT 2009]

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    Les assemblages de la famille I permettent de réaliser la grande majorité des structures traditionnelles et une partie des structures modernes. Ils peuvent transmettre des efforts de compression axiale en utilisant toute la section du chaume. La transmission des efforts de traction axiale se fait par l'intermédiaire d'efforts de cisaillement (comme pour les assemblages brochés bois) uniquement en utilisant les renforts naturels de la plante (les noeuds).La forme tubulaire du bambou le rendant vulnérable aux efforts de compression transversale (risque d'effondre-ment par aplatissement du chaume), le passage de ces derniers est permis par l'utilisation des renforts naturels de la plante (les noeuds) et/ou en renforçant artificiellement la tige par l'inter-médiaire de mortier. Aucun des assemblages de la famille I ne permet d'utiliser toute la capacité résistante du matériau en traction longitudinale.

    ? ASSEMBLAGES FAMILLE II

    Pour les assemblages appartenant à cette famille, les efforts sont repris de l'extérieur de la paroi parallèlement au sens du fil ce qui correspond aux assemblages du groupe 6 défini par Janssen (JAN 2000). Les assemblages de la figure montrent des solutions traditionnelles utilisant ce principe: les efforts passent de l'extérieur de la paroi par l'intermédiaire de cordages. Les cordages sont traditionnellement en fibre de cocotier ou en bande de bambou. Pour ce dernier procédé, les bandes sont posées vertes et lorsqu'elles sèchent, elles rétrécissent et resserrent les bambous à lier entre eux. Aujourd'hui, des matériaux plus modernes sont utilisés (liens d'acier ou bandes de plastique). Une autre application traditionnelle de cette famille d'assem-blage est rencontrée pour renforcer des poteaux de bambou. Ces deniers sont liés par des cordages entre eux pour former des poteaux d'inertie plus importante.

    Figure 40:Assemblage traditionnel utilisant les cordages pour transmettre les efforts entre chaume par l'inter-médiaire de leur paroi extérieur : (a) principe de fonctionnement (JAN 2000) (b) applications concrètes (ROT

    2009)

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    Brusnowitz (BRU 1989) a déposé un brevet sur un procédé proche de ceux décrits précédemment (Figure)

    Figure 41:Assemblage de Brusnowitz (BRU 1989)

    Albermanu et al. (ALB 2006) ont réalisé un assemblage léger pour les tiges de bambou. Ce dernier est en PVC et prend la forme indiquée sur la figure : les efforts passent de l'extérieur de la tige de bambou vers l'embout par l'intermédiaire d'une colle. Les auteurs soulignent que pour optimiser l'assemblage, il est nécessaire de faire des entailles à l'extrémité des bambous. Le test en traction montre que ce type d'assemblage peut monter jusqu'à 19 kN pour des bambous de 50 à 65 mm de diamètre extérieur. A partir de cet assemblage, un treillis a été réalisé.

    Figure 42:Assemblage développé par Alberman et al (ALB 2006)

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    Le système Bambutec reprend les efforts à la fois de l'intérieur et de l'extérieur de la tige de bambou. En effet, à partir de bois de résineux usinés pour recevoir les tiges de bambou, ces dernières sont collées et orientées pour réaliser des structures en treillis comme l'indique la Figure

    Figure 43:Description du système Bambutec (BAM 2009)

    Peu d'assemblages permettent le passage des efforts par l'extérieur de la tige. Les assemblages les plus performants utilisant cette technique nécessitent l'utilisation de colle mais ne permettent pas l'utilisation de 100% de la capacité résistante du bambou en traction.

    ? ASSEMBLAGES FAMILLE III

    Pour les assemblages de cette famille, les efforts sont repris à l'intérieur du chaume parallèlement aux fibres par l'intermédiaire d'un élément linéaire (une tige filetée ou autre). Les efforts à l'intérieur du bambou peuvent être repris par différents types de liant. Cette famille d'assemblages, correspondant au groupe 2 défini par Janssen, est peu utilisée dans les assemblages traditionnels et permet d'imposer au bambou des efforts de traction et de compression parallèles aux fibres. Le premier liant permettant le transfert des efforts du chaume vers un élément linéaire est la colle. Par exemple, les efforts peuvent être transmis de l'intérieur du chaume par l'intermédiaire d'une cale de bois cylindrique. Dans ce cas, le bois est collé sur la

    paroi intérieure de la tige. Une plaque de métal peut alors être collée dans une fente préalablement réalisée dans la calle de bois. Différentes géométries de plaques métalliques peuvent être utilisées; quelques-unes sont présentées sur la figure ci-après.

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    Figure 44:Connexion par une calle de bois [ROT 2009]

    Pour les bambous de petit diamètre, le système Pan peut être utilisé. Dans ce cas, une tige métallique est collée dans le chaume. Ce système permettrait de reprendre 50% de la capacité résistante du bambou (Figure ).

    Figure 45:Assemblage utilisant le système Pan (ROT 2009)

    Un autre liant possible est le béton. Janssen (JAN 1981) cite des travaux russes qui n'ont pas pu être retrouvés et qui rapporteraient que l'assemblage serait aussi fort que le bambou lui-même.

    Figure 46:Assemblage permettant le transfert des efforts de l'intérieur du chaume

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    Pour les bambous de gros diamètres, des assemblages spéciaux peuvent être utilisés. Dans ce cas, un profilé métallique particulier est ancré dans la tige de bambou préalablement remplie de ciment. Cet assemblage, présenté sur la figure 50, a été développé par l'entreprise Mero.

    Figure 47:Assemblage Mero (ROT 2009)

    En 2001, Rabot-Querci (RAB 2001) décrit deux assemblages utilisant le scellement d'une tige filetée dans le chaume par l'intermédiaire d'un mortier de scellement fluide. Le premier de ces assemblages est un assemblage sur le noeud, c'est à dire que le bambou est coupé avec un noeud à son extrémité et que ce dernier est percé en son milieu d'un diamètre supérieur d'un millimètre à celui de la tige. L'entre noeud es alors rempli de mortier et la tige est insérée dedans. La même opération est réalisée à l'autre extrémité du bambou pour pouvoir le tester en traction après séchage du mortier. Certaines de ces éprouvettes sont ligaturées avant de les tester, c'est-à-dire que leur extrémité est entourée de fil polyamide ou de fibre de verre collée sur le chaume. Le fait de ligaturer permet de limiter la fissuration du chaume et d'augmenter la résistance de l'assemblage. Le mode de rupture le plus souvent observé est l'arrachement de la cloison au niveau du noeud ce qui correspond à une contrainte de 52,3MPa: cet assemblage ne permet donc pas d'utiliser toutes les capacités du bambou en traction longitudinale. Le deuxième assemblage est un assemblage en cône : des entailles sont réalisées à l'extrémité du chaume qui est resserré en cône. Cette manipulation permet d'augmenter l'adhérence entre le mortier et le bambou. Avant que le mortier ne soit coulé dans l'entre noeud, le chaume est maintenu fermé par le même principe de ligature décrit précédemment. Après séchage du mortier, l'assemblage est testé en traction. Le mode de rupture le plus observé est le relâchement de la ligature entraînant une sortie du bloc. Malgré cela, la ruine des éprouvettes apparaît plus tard que pour l'assemblage précédent mais avec un déplacement plus important. L'auteur souligne que lors du séchage du mortier, ce dernier subit une phase d'expansion exerçant une poussée

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    sur les parois du chaume. Le bambou n'ayant pas une résistance en traction transversale importante, cette poussée conduit parfois à la ruine des éprouvettes avant même de les tester.

    Le fait de donner une forme conique au bambou a été imaginé dès 1941 par Duff. Cette référence n'a pas été trouvée et est citée par Janssen [JAN 1981]51. L'assemblage de Duff est constitué d'un « bouchon» de bois en forme de cône tronqué lié à un boulon qui permet le passage des efforts du boulon au chaume (Figure). Pour éviter l'ouverture du chaume, ce dernier est entouré d'un anneau en aluminium ou en acier.

    Figure 48:Assemblage imaginé par Duff en 1941(JAN 1981)

    En 2005, Londono et Cheyne [LON 2005] posent un brevet sur un assemblage très semblable à celui de Duff. Dans cet assemblage, l'effort transite dans le bambou par l'intérieur du chaume par l'intermédiaire d'un «bouchon» constitué 0,5 litres d'un mélange de sable, de résine phénolique et d'un catalyseur. Pour que ce bouchon passe les efforts vers le chaume, l 'extrémité de ce dernier est usinée en cône grâce à des entailles (Figure 52). Pour empêcher l'ouver-ture de la tige de bambou, cette dernière est maintenue fermée par un câble en acier. Ce type d'assemblage permet d'utiliser 100% de la capacité résistante du bambou lors d'un test en traction.

    Figure 49:Principe d'attache GUADUATECH - www.guaduatech.com

    51 Duff C.H. (1941), Bamboo and its structural use, Institution of Civil Engineers, Shanghai, pp.2, 27.

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    Figure 50:Assemblage de Londono et Cheyne (LON 2005)

    Dans les derniers assemblages décrits, 100% de la capacité résistante du bambou en traction longitudinale est utilisée. Ceci st permis par la forme de la zone d'assemblage (Figure): les efforts de traction (F) sont transférés dans le chaume de bambou par l'intermédiaire du cône intérieur qui envoie dans le bambou un effort de traction longitudinale (Ft) et un effort perpendiculaire (Fc) repris par le cône extérieur (anneau métallique ou câble en acier). Le bambou est donc sollicité en traction longitudinale par l'effort Ft et en compression transversale par l'effort Fc. Cette dernière sollicitation est permise (contrairement au bois) grâce à la forte limite élastique du bambou en compression transversale.

    Figure 51:Passage des efforts du cône intérieur vers le bambou (une moitié de l'assemblage est représenté)
    dans le cas des assemblages Duff (1941) [JAN 1981] et [LON 2005]

    Ainsi les assemblages coniques pour le bambou mettent en jeu à la fois de la compression transversale et de la traction longitudinale tout comme les assemblages métalliques précontraints. Cependant les efforts transitent peu ou pas par frottement, l'effort n'est pas garanti et les glissements initiaux sont importants.

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    CHAPITRE IV : ETUDE DES CAS (QUELQUES PROJETS ARCHITECTURAUX
    EN BAMBOU DANS LE MONDE)

    L'objectif majeur de notre étude de cas est de réussir à faire une lecture d'ensemble de quelques projets de construction et aménagements ayant un trait de similarité avec notre proposition. Le bambou étant un matériau novateur dans la construction surtout au niveau de l'aspect structurel, nous avons élaboré une étude de quelques cas nationaux et internationaux, dont les critères de choix sont, les caractéristiques de la construction ou de l'aménagement, l'idée générale de l'approche développée, les considérations écologiques et environnementales, les besoins sociaux de ces espaces et l'impact du projet dans la considération du matériau bambou. Ces quelques points évoqués sont les principaux outils d'analyse de ces projets, afin de mieux appréhender une contextualisation de l'architecture de bambou dans nos milieux urbains.

    A) ETUDE DE CAS QUELQUES PROJETS EN AFRIQUE ET AU CAMEROUN

    En Afrique, nous n'avons pas trouvé beaucoup de références dans le domaine de la conception et construction architecturale en bambou. Cela s'explique par le fait que, le bambou n'était pas encore considéré comme véritable matériau aux multiples propriétés et applicable dans le développement des activités génératrices de revenus d'un territoire précis. C'est à la lumière des multiples conventions et accords de partenariats entre les pays africains et l'INBAR que la prise en conscience a été effective. Toutefois, certains architectes se sont démarqués par leur utilisation de cette ressource naturelle, abondante et riche en potentiel. Des architectes ayant réalisés des ouvrages architecturaux en bambou en Afrique et au Cameroun, nous nous sommes principalement attardés sur Guillaume KOFFI, Issa DIABATE et Lionel TSAGUE.

    1- LE PAVILLON DE BAMBOU DU CABINET KOFFI ET DIABATE ARCHITECTS

    Les architectes ivoiriens Guillaume Koffi et Issa Diabaté s'inspirent de l'architecture traditionnelle africaine pour concevoir des bâtiments de plus en plus passifs, mais résolument modernes. "On ne vend pas des mètres carrés mais un concept, un mode de vie", affirment les architectes stars de la lagune Ébrié Guillaume Koffi et Issa Diabaté. Connus pour leurs réalisations futuristes comme les sièges de la Bridge Bank et la Versus Bank à Abidjan ou les hôtels Onomo à Abidjan et Libreville, les deux compères, diplômés respectivement de l'École spéciale d'architecture de Paris et de l'université Yale, créent des bâtiments de plus en plus passifs.

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    Les pavillons conçus dans le cadre d'une éco-cité durable qu'ils développent à Assinie (station balnéaire à 80 km d'Abidjan) comprennent un lieu de culte, un jardin public, des zones pédestres, en recourant aux matériaux locaux, comme le bambou ou le framiré.

    Avec de grands espaces ouverts protégés du soleil et de la chaleur par des panneaux de bois et un large double toit, des ventilations naturelles transversales , un système de récupération des eaux de pluie... leurs réalisations proposent des produits haut de gamme entre 150 et 300 millions de F CFA, respectueux de l'environnement, résolument modernes tout en s'inspi-rant des habitats traditionnels.

    Figure 52: Vue sur le mur de bambou du pavillon Koffi et Diabaté ARCHITECTS

    2- LE PROJET DU RESTAURANT BOUKAROU LOUNGE EN BAMBOU A YAOUNDE

    En ce qui concerne Lionel TSAGUE, autre architecte ayant réussi à se faire connaitre par le biais de l'utilisation du matériau bambou dans un projet d'architecture, soulignons le fait que, c'est lors du lancement du bureau régional de l'INBAR à Yaoundé au Cameroun qui a marqué une nouvelle période de coopération entre l'Organisation internationale pour le bambou et le rotin (INBAR) et l'Afrique de l'Ouest, que cet architecte de tout juste 25 ans s'est fait connaitre du grand public. Sur l'internet il a trouvé de l'information concernant les bénéfices du bambou, l'herbe géante qui est super renouvelable et une efficace stockeuse du carbone. Inspiré par plusieurs architectes contemporaines comme Simon Velez et Vo Trong Nghia, il a été convaincu qu'il pourra créer une carrière comme architecte utilisant le bambou qui pousse en Cameroun. Il y a des espèces locales et introduit qui se trouve dans les forêts, au bord des rues et de plus en plus dans les plantations qui sont encore en train de développer pour cette industrie naissante. Pour le projet, « Boukarou Lounge » un nouveau restaurant qui se trouve en centre-ville de Yaoundé, il a voulu utiliser le bambou pour la structure du bâtiment, mais malheureusement la compagnie d'assurance n'a pas pu accepter à cause des régulations. Alors, il avait utilisé du bois local pour la majeure partie des structures et du bambou pour l'extérieur

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    et le décor, résultant en un endroit qui mélange le traditionnel et le moderne. Le restaurant est devenu populaire et est fréquenté par beaucoup des clients. L'effet final n'est pas totalement manquant de bambou mais il espère que la prochaine fois il aura l'opportunité pour réaliser son rêve de construire quelque chose totalement en bambou. D'autre part il est aussi l'auteur d'un projet virtuel d'une gare associée à un espace public, ce qui a été son projet de fin d'études.

    Figure 53: Restaurants en Bambou. L'un à Nkongsamba, l'autre à Yaoundé- Cameroun. Source Lucien ESSONO

    B) ETUDE DE QUELQUES PROJETS EN BAMBOU A L'INTERNATIONAL

    1- DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, PAR L'AGENCE D'ARCHITECTURE AMERI-CAINE CRG ARCHITECTS.

    Construire à partir de déchets de fibres et d'herbe signifie utiliser moins d'arbres et plus de plantes. Le bambou est une herbe géante qui est plus dure que le bois de chêne Pourquoi ne pas exploiter cette ressource naturelle capable de se renouveler en seulement cinq ans pour construire des projets entiers ?

    Telle est la proposition de l'agence d'architecture américaine « CRG Architect » qui, tout en se basant sur les diverses qualités du bambou, a imaginé un quartier entier utilisant ce matériau. Pour développer leur concept, les architectes ont longtemps étudié d'une part le comportement des hommes vis-à-vis de la nature et d'autre part le temps que met le bambou pour sa prolifération, sans parler de ses caractéristiques utiles pour l'acte de bâtir. Une idée qui se base sur le renforcement et l'amélioration des qualités structurelles du bambou ainsi que son intérêt durab0le pour encourager les usagers à appliquer le concept sur les immeubles de grande hauteur. Une avancée au haut potentiel surtout quand cela touche le développement des villes.

    « Un quartier entier construit en bambou où les constructions suivent la forme de la parcelle et la hauteur des édifices guide leur orientation, où les bâtiments disposent du rayonnement du

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    soleil et profitent des meilleures vues. Cette distribution nous donne un sentiment d'enrichisse-ment. Le projet cherche à concevoir un village entier de gratte-ciel où le bambou serait la source d'inspiration, que ce soit pour la hauteur ou pour sa qualité durable. C'est un exemple de faisabilité urbaine pour la ville de Singapour. »

    Figure 54: DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, CRG ARCHITECTS.

    Le Bambou : Souple, résistant, durable et local

    Etant donné qu'un village urbain a besoin de planification et de conception, l'existence d'un matériau aussi génial soit-il n'occulte point les principes fondamentaux de n'importe quel projet de ville. Est-ce que « CRG Architect » a abordé le sujet ? La réponse est rapide et les explications plus approfondies. Les architectes expliquent que dès le départ leur objectif était de parvenir à une méthode qui allie plusieurs variétés de bambous formant des assemblages utiles à grande précision et qui puisse s'intégrer à toute autre forme de système structurel. L'acier inoxyd0able serait l'une des meilleures solutions en raison de sa résistance dans l'assemblage des poteaux dans les bâtiments où l'utilisation des cordes serait tout simplement dangereuse.

    Figure 55:Modelisation de la structure, CRG ARCHITECTS.

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    Les architectes, se basent sur les mêmes principes utilisées dans la construction de la German-Chinese House de l'exposition universelle de Shanghai 2010, et insistent sur l'utilisation de l'ETFE (éthylène tétrafluoroéthylène) comme matière principale qui offre une résistance élevée à la corrosion et à la hausse des températures tout en étant un matériau autonettoyant et recyclable. De même, vu la grande élasticité du bambou, son utilisation dans des zones menacées par les séismes serait un avantage pour l'humanité. Que des vertus qui peuvent probablement changer notre manière de penser.

    Figure 56: Organisation spatiale et vue aérienne, CRG ARCHITECTS.

    2- LA SALLE DE SPORT CONSTRUITE EN BAMBOU DE LA PANYADEN SCHOOL SIGNEE CHIANGMAI LIFE CONSTRUCTION

    La Panyaden School est une école verte à Chiang Mai entièrement construite en bambou et en terre. Cette école a été fondée dans le but d'offrir une atmosphère paisible et proche de la nature. Elle vise à démontrer comment vivre une vie respectant l'environnement grâce à une faible empreinte carbone. La salle de sport est un espace qui devrait fournir de l'espace pour le futsal, le volleyball, le basketball et le badminton. De plus, elle est également prévue pour faire place aux cours de pratique des plus petits. La construction globale de l'Indoor Sports hall est directement inspirée de la fleur de lotus. En effet, étant donné que l'école de Panyaden enseigne principalement les principes éducatifs bouddhistes, leurs structures architecturales se devaient d'être en ligne avec leur thématique d'enseignement.

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    Figure 57: Structure en bambou, Payaden School.

    L'architecture de ce projet est unique, utilisant les pratiques d'ingénierie du 21ème siècle. En effet, la salle de sport est dotée de fermes en pur bambou utilisées pour créer une travée de 15 mètres de hauteur. Elles ont été au préalable construites à même le sol, préparées pour ensuite être assemblées. Les arches, quant à elles également en bambou, créent un vaste espace confortable. Aucun renforcement en acier n'a été placé. Deux ingénieurs ont travaillé sur les charges, les tensions ainsi que sur les forces de cisaillement an de les peser et les déterminer de la manière la plus précise. Enfin, la ventilation est assurée par d'éparses ouvertures dans le toit à trois couches qui apportent également de la lumière. En aval du processus de construction, lors de la conception, une maquette a été réalisée à base de petits bâtons de bambou. Elle a permis la démonstration du projet au client, mas surtout de répondre aux questions structurelles.

    Figure 58:Gymnase de la Payaden School entièrement en bambou

    3- LA MERVEILLEUSE MAISON EN BAMBOU D'ELORA HARDY A BALI

    Lors de la conférence Ted 2015, Elora Hardy 52présente de superbes maisons de bambou construites par son équipe à Bali et partage le potentiel du bambou, tellement énigmatique. Il

    52 ( http://ibuku.com/)

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    n'y a pas deux poteaux de bambou identiques, ils se déforment, se courbent et surprennent à chaque tournant.

    Le village se situe le long des pentes en terrasses de la Rivière d'Ayung à Bali, le « Green village » est un ensemble de dix-huit maisons magiquement uniques, construites à la main par l'équipe d'Ibuku. Chaque maison est faite sur-mesure et vise à incarner à la perfection les forces et la polyvalence du bambou. Situé à quelques pas de l'École Verte, le « Green Village » est un bel exemple de la combinaison de l'innovation architecturale, des principes de développement durable et de l'artisanat.

    Figure 59: Vues extérieures et aperçu sur le pont d'accès à la maison six étages d'Elora Hardy, Bali.

    Après avoir quitté une brillante carrière dans la mode à New York, Elora Hardy a rejoint ses parents à Bali en 2010, où elle a grandi. Son projet inspiré par l'école fondée par son père, elle souhaite étudier la faisabilité des maisons en bambou. «La première fois que j'ai observé ces structures en construction à la Green School il y a six ans, j'ai trouvé ça parfaitement sensé. Le bambou pousse tout autour de nous, il est fort, il est élégant et résiste aux séismes. Pourquoi n'est-ce pas arrivé plus tôt, et que pouvons-nous en faire pour la suite ?» se demande-t-elle. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt? Aisément transportable, souple mais résistant, léger, facile à trouver sur place et surtout très écologique, le matériau semble avoir toutes les qualités. Problème: les constructions en bambou sont éphémères, car les insectes l'adorent et le dévorent. Après une longue étude, Elora finit par trouver la solution: traiter le bambou avec sel de bore, ce qui le rend indigeste pour nos amis à six pattes.

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    Figure 60: Vues sur la cuisine et plancher haut, Bali.

    4- LE PAVILLON ZCB BAMBOU, UNIVERSITE CHINOISE DE HONG KONG

    Le ZCB Bamboo Pavilion conçu par un groupe de recherche de l'Ecole d'Architecture de l'Université de Hong Kong, coordonné par le Pr Kristof Crolla, a été récompensé par l'attribution du titre The Small Project of the Year 2016 à l'occasion du World Architecture Festival (WAF) qui a eu lieu à Berlin du 16 au 18 novembre 2016. Le pavillon, utilisé pour la présentation de spectacles, l'organisation d'expositions et d'événements, est une grille en bambou. Il exploite les caractéristiques structurelles de la coque et des structures réticulaires pour obtenir une construction légère et résistante à double courbure, qui a une surface utile d'environ 350 m2 et une capacité de 200 personnes. Le pavillon est constitué de 473 pieux de bambou cintrés sur place.

    Figure 61: Structure du Pavillon, ZCB BAMBOU, UNIVERSITE CHINOISE DE HONG KONG

    La grille est revêtue d'un tissu blanc ouvert dans la partie inférieure pour dévoiler la structure en bambou. La réalisation de cette architecture est une heureuse combinaison de techniques basées sur la tradition artisanale cantonaise et la fabrication de maquettes et la simulation numériques. Le projet met en outre en lumière les propriétés intrinsèques du bambou comme

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    matériau pour l'architecture, un matériau à faible impact environnemental et largement disponible dans cette zone géographique, où il est utilisé principalement pour des installations temporaires ou comme matériau alternatif au bois ou à l'acier.

    Figure 62: Ambiances du pavillon dans la journée.

    5- LE BAMBOU EN APPLICATION STRUCTURELLE A L'ECOLE METI AU BANGLA-DESH

    L'école du METI (Modern Education and Training Institute) a été couronnée de nombreux prix (Aga Khan award en 2007 ; International Bamboo Building Design Competition ; AR Awards for emerging architecture) pour sa beauté, sa simplicité et son côté humain. Son architecte, Anna Heringer a su démontrer la modernité de la bauge et du bambou à travers ce projet, construite dans un village du nord Bangladesh. Il est la preuve vivante de l'efficacité des procédés constructifs traditionnels.

    L'architecture de l'école est la transcription de la philosophie du METI, «apprendre dans la joie» : des espaces flexibles, diversifiés dans leurs tailles et les ambiances proposées afin de répondre à des formes pédagogiques variées. Au rez de- chaussée, trois classes entre des murs en boules de terre empilées de 50 cm d'épaisseur sont reliées chacune par des ouvertures rondes à deux « grottes » aux surfaces douces destinées à un travail concentré, seul ou en petit groupe, ou à des réflexions créatives dans une atmosphère protectrice. Léger et ouvert vers l'extérieur, l'étage en bambou offre un espace vaste dédié au rassemblement et au mouvement.

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    Figure 63:Plan de masse et Façade de L'ECOLE METI, BANGLADESH.

    L'école de Rudapur, déjà plusieurs fois primée, soulève l'enthousiasme dans les revues internationales. Un étudiant en architecture de Dhaka, capital du Bangladesh, a écrit à Anna : "Je n'avais jamais imaginé qu'il était possible de créer une architecture aussi extraordinaire avec nos matériaux indigènes". Le projet illustre le potentiel offert par une conception judicieuse, du choix de l'implantation jusqu'aux détails de construction. Les multiples feedbacks sur l'école du METI ont pourtant montré que ce ne sont pas les avantages écologiques, ni même l'économie du projet, qui ont convaincu usagers et professionnels, mais les facteurs émotionnels : les couleurs, l'atmosphère, le confort, l'esthétique.

    Figure 64: Charpente et Fenêtres en Bambou, école METI.

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    6- LA GREEN SCHOOL, Ecole 100% verte à BALI en INDONESIE

    L'école est située dans un cadre naturel, sur un campus de 8 hectares près du village de Sibang Kaja, à Bali (Indonésie) divisé par la rivière Ayung53.

    Figure 65: Vue sur la cour de l'école et le pont sur la rivière, Green School Bali.

    Deux entrées donnent accès aux 8 hectares de cet immense campus. Les élèves qui rentrent à l'est parcourent un paysage de rizières, de jardins potagers biologiques, de forêts. Puis ils traversent un spectaculaire pont de bambou coiffé de toit en paillote, enjambant la rivière Ayung. Sur l'autre berge, ils atteignent leurs six salles de classe : laboratoires, gymnase, et le « Hearth of school » qui regroupe la bibliothèque, la salle informatique, l'administration et des salles d'exposition. Tous ces bâtiments ont une structure en bambou, des toits en paillote, des murs en pisé et sont ouverts à la brise ambiante. Dans les salles de classe, tables, chaises, étagères tableaux : tout est bambou54.

    C'est la société PT bambu qui conçoit et construit les meubles et les bâtiments en bambou ; et la Merangi Foundation qui s'assure du réapprovisionnement de la matière première. A Bali, 90% du bambou cultivé correspond à des espèces aux diamètres trop petits pour servir à la construction alors qu'à Java, l'île voisine, sa culture est davantage soutenue et plus diversifiée. Parmi les 7-8 espèces qui y poussent, le Géant Bétung (Dendrocalamus Asper) est particulièrement adapté à la construction puisque ses cannes peuvent atteindre 60 m de haut et leur diamètre de 10 à 14 cm.55

    53 Sibangkaja, Bali en indonesie, mainguyen.nhaan.free.fr/wiki/index.php, 3/12/2020

    54 Source : grazia.fr

    55 Revue Ecologik n°15 (juin/juillet 2010 )- p. 76

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    Figure 66: Chantier de construction et outils de travail du bambou, Bali

    Le bambou tali est, lui, plus approprié pour les meubles avec son diamètre de 3 à 9 cm. PT bambu conçoit son architecture sur le terrain, avec l'aide des aînés de la communauté locale, qui ont montré aux bâtisseurs comment couper la plante pour fabriquer les joints, sélectionner la bonne canne pour chaque position, ... Des plateformes sont érigées ensuite, à hauteur des futurs étages, pour juger les panoramas et construire autour de ces points de vue. Avant le dessin de tout plan, des maquettes sont construites au 1/50è ou 1/100è pour expérimenter la forme et structure du futur bâtiment. Les maquettes sont vitales à la communication avec des aînés des villages qui n'ont jamais utilisé de plans.

    Figure 67: Vue sur le hall en Rez de chaussée et sur le plancher supérieur, Green School.

    Fondée par John et Cynthia Hardy (pionniers en matière de commerce équitable), subventionnée par l'association Sustainable Educational Trust, et faisant également appel aux dons privés, l'école est une organisation à but non lucratif qui se donne pour mission de former des éco-citoyens du monde, responsables et conscients du lien étroit qui unit l'homme à son écosystème, à même de relever les défis encore inconnus du futur. La Green School est une initiative encore inédite, mais elle prend place dans un contexte favorable à l'innovation et à

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    une réforme de l'enseignement qui prenne en compte des préoccupations écologiques toujours plus pressantes.

    Figure 68: Vues intérieures et plan de masse de l'école.Bali.

    7- LES PROUESSES DU BAMBOU DANS LES OEUVRES DE SIMON VELEZ 1) Pavillon de la Colombie - Hanovre - Allemagne :

    Le réseau « Global ZERI » participait à l'expo universelle de Hanovre, Allemagne, en 2000, avec une structure en bambou qui est devenue référence de l'architecture durable. Le pavillon ZERI de Simon Velez a été soumis à une série de tests scientifiques en collaboration avec plusieurs institutions universitaires. Il est témoin d'un effort remarquable pour changer l'image de bambou dans la construction ; souvent on le considère comme un matériau de pauvreté. Le but de ce projet est de créer une structure qui susciterait la fierté et stimuler l'utilisation de cette abondante production. Après sa remarquable présence à l'Expo de Hanovre, le pavillon a été reconstruit à Manizales, en Colombie.56

    Figure 69: Pavillon Zéri lors de l'expo universelle de Hanovre, Allemagne, en 2000

    56 ACIER VEGETAL, Le guadua pour des constructions écologiques, Septembre 2016.

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    2) Pont Nankun - Chine :

    Au sud de la Chine, à moins d'une heure de route de la rivière des Perles et de Guangzhou (Canton), capitale de la province du Guangdong, les montagnes du Nankun figurent une exubérante oasis tropicale. Un itinéraire sinueux conduit à travers une gorge jusqu'à l'emplacement du Crosswaters Ecolodge qui, comme son nom l'indique, a essaimé ses pavillons au confluent de deux rivières.

    Figure 70: Pont Nankun, chine.

    La récolte de l'espèce principale, le «Phyllostachys pubescens », utilisée pour les échafaudages de Hong Kong, fait vivre la communauté locale des Keija, soit cinq mille personnes. Si le pont couvert réalisé par l'un des meilleurs spécialistes de ce matériau, l'architecte colombien Simón Vélez, constitue une prouesse technique, il n'en existe que deux autres semblables dans le monde. Le pont couvert en bambou est une innovation technique. Son concepteur a fait couler du mortier dans les tiges avant de les assembler avec des boulons. L'ambition étant de rester fidèle à l'esprit des lieux et aux pratiques traditionnelles de ses habitants.

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    Figure 71: Structure du Pont (béton, acier, bambou)

    C) L'ECONOMIE CIRCULAIRE DU BAMBOU DANS LA REVITALISATION URBAINE

    Léger, résistant, facile à mettre en oeuvre, à la croissance rapide et au charme visuel délicat, le bambou est essentiel à la vie quotidienne de bien des personnes dans le monde. Il est parmi les plantes celle qui offre les plus grand nombre de possibilités d'utilisations. Il sert à l'homme pour fabriquer des outils de travail, des jouets, des armes, des instruments de musique, du papier, des médicaments, des aliments, pour le génie civil et, enfin, pour les maisons : un milliard d'êtres humains habite une maison partiellement ou entièrement en bambou.

    L'émergence du bambou comme substitut du bois a bénéficié des limites de l'approvi-sionnement en bois (notamment en bois certifié) face à une demande croissante en produits ligneux. Les produits de transformation du bambou les plus récents, développés au cours des quinze dernières années, tels que parquets, panneaux, meubles en lamellé-collé, produits pour menuiserie et charpente, charbon et charbon actif, représentent aujourd'hui 30 % des volumes de produits à base de bambou commercialisés, mais moins de 2 % du marché total des produits ligneux bois/ bambou. Ils possèdent un fort potentiel de développement s'ils se montrent économiquement compétitifs avec le bois à qualité équivalente. L'aspect extérieur du bambou, sa résistance et sa dureté (comparable au chêne), combinés à son cycle de croissance rapide et à son mode de récolte durable, en font un potentiel substitut au bois. C'est un produit de plus en plus attractif, en particulier sur les marchés des pays développés. Les perspectives de croissance de ces marchés sont élevées, bien que l'on observe ces dernières années un tassement, lié à la crise économique mondiale.

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    Différents produits dérivés en bois peuvent parfaitement être fabriqués en bambou. Les chaumes peuvent être coupés en fines lamelles qui sont ensuite collées les unes aux autres et pressées ensemble pour former des panneaux de bois. Ces panneaux sont souvent plus solides qu'un bois dur classique. Il existe donc du bambou triplex ou multiplex : il s'agit de plaques de bois formées d'un nombre impair de couches de placage (très fines couches) qui sont collées entre elles en les entrecroisant.

    1- DOMAINE DE L'ALIMENTATION

    Le bambou sert d'aliment : les jeunes pousses subissent un traitement de fermentation (avec des bactéries qui produisent de l'acide) ; les feuilles sont utilisées pour nourrir le bétail. Les jeunes racines sont utilisées pour la nourriture; on les extrait dès leur formation, sinon elles deviennent vite fibreuses, on enlève les gaines protectrices, on les coupe en petits morceaux et on les fait bouillir pendant une demi-heure environ. Les rhizomes sont ensuite mangés principalement en salades57. En Extrême-Orient, le bambou n'est pas uniquement utilisé pour fabriquer l'assiette et les couverts, mais aussi pour ce qu'on y dépose. Les pousses de bambou sont de savoureuses sources de minéraux (potassium, calcium, manganèse, zinc, chrome, cuivre, fer, phosphore et sélénium) et de fibres, et elles contiennent même les huit acides aminés que l'homme peut trouver dans sa nourriture. Les pousses de bambou fraîches sont de plus une source de vitamines A, B1, B3, B6 et E. Elles contiennent par ailleurs ce que l'on appelle les phytostérols, qui font baisser le taux de cholestérol. Selon certains, le bambou serait également un `nutraceutique' (un aliment aux effets bénéfiques pour la santé). En raison des glycosides cyanogènes présents dans les pousses (auxquels les hommes sont particulièrement sensibles),

    57 M. NÈGRE, Ingénieur Agronome. Domaine de PraFrance par Générargues (Gard).

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    nous devons toutefois d'abord les faire bouillir, car la chaleur de cette cuisson décompose ces molécules en résidus sûrs. Les plus vieilles pousses contiennent quant à elles trop de lignine.

    Loempia Photo: Joi Ito

    2-DOMAINE DE L'ARTISANAT

    Les bambous sont également utilisés pour la fabrication d'articles de vannerie et de bimbeloterie; pour la confection des stores, des pergolas. Qui peut s'imaginer les nombreux paniers tissés à partir de bandelettes de bambou puis abondamment peints dans des couleurs vives ? Ou l'une des mille autres sortes d'objets usuels qui sont fabriqués à partir de la plante : assiettes, cuillères, paniers de cuisson à la vapeur, mannes, coffres, lits, sièges, tapis, coussins, théières, armoires, tiroirs, bouliers, règles graduées, lanternes et torches, balais, rideaux, vases, rien qu'avec le bambou, il est possible de mener une vie convenable.

    Le chaume de bambou est un matériau qui permet de réaliser plusieurs objets du quotidien. Il est employé dans la réalisation de divers objets tels que plateaux, canne à pêche, pinceaux à calligraphie, louche, arc.... Aujourd'hui de nouvelles techniques de traitement du bambou permettent de l'utiliser pour la construction de produits finis à haute valeur ajoutée tels que les ordinateurs portables. Une grande marque a récemment sorti un portable écologique dont la coque est faite en bambou !

    OEuvres d'art , Photo: Mikael Restoux

    3- DOMAINE DE L'ORNEMENTATION

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    Dans ce domaine le bambou est aussi utilisé comme revêtement décoratif, au travers des panneaux tissés. Ces panneaux de bambou tressé sont traditionnellement utilisés au Japon pour habiller murs et plafonds. Ils servent également de charte graphique à de nombreuses autres applications en décoration, textile, et sont souvent revisités par les créateurs contemporains.

    Hana Ajiro Yotsume Kuzushi Renzoku Ajiro

    Mutsume Koire Asanoha Tobi Gozame Matsuba Ami

    Le terminal 4 (T4), dessiné par l'agence Richard Rogers est inauguré en 2006, il a été construit pour faire face à la croissance du trafic aérien sur Madrid, qui voit doubler sa fréquentation et atteindre les 70 million passagers, devenant le premier aéroport européen. La maîtrise d'ou-vrage avait demandé à ce qu'il soit ouvert au maximum sur le paysage et l'extérieur, et minimalise les consommations énergétiques. Le choix s'est finalement porté sur le bambou, pour des raisons environnementales. Les bambouseraies étant contrôlées, et par désir d'expérimenter un matériau jamais utilisé.

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    Figure 72: Aéroport de Madrid - arch. Richard Rogers, Estudio Lamela

    4- INDUSTRIE DE PAPETERIE

    Les bambous servent, en Extrême-Orient, à la fabrication d'un très bon papier de Chine. Toutes les parties de la tige riches en cellulose s'emploient pour la fabrication de la pâte que Ton obtient par la macération et la trituration des tiges, préalablement divisée en lanières. Lessivé à la chaux, le bambou donne une pâte très résistante servant à la fabrication des papiers de pliage : le bambou sec donne un rendement de 75 %. Lessivé à la soude et blanchi entièrement, le bambou sec donne un rendement de 35 à 40 %. En France, il faudrait évidemment développer la culture du bambou, car, pour pouvoir alimenter une papeterie de façon permanente, il faudrait lui fournir au minimum 40 mètres cubes de bambou par semaine.

    Une dernière application du bambou repose sur les fibres que nous pouvons extraire des chaumes. Traditionnellement, ces fibres ne sont rien d'autre que de longues cellules individuelles du chaume, enveloppées d'une paroi cellulaire lignifiée solide. De cette manière, nous obtenons une fibre de bambou raisonnablement courte (plus courte que 3 millimètres). Ces fibres peuvent être utilisées pour la production de papier, ce qui se passait déjà il y a plus de 2000 ans en Chine.

    C'est en chine, en 105 après J-C, qu'est codifié l'art de créer du papier. Les fibres naturelles telles que le bambou, le in ou le chanvre sont à l'époque préconisées. Au XIXème siècle, la fabrication du papier passe d'une production artisanale à une production industrielle avec l'ar-rivée de la machine à fabriquer le papier « à grande étendue » de Nicolas Robert. La pâte à papier autrefois réalisée à partir de fibres végétales naturelles, est maintenant réalisée en grande quantité grâce à l'utilisation du bois. Des procédés chimiques sont mis au point pour obtenir des fibres à partir du bois.

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    Ils permettent d'augmenter considérablement la solidité des papiers et par la même, leur vitesse de production. Toutes les cellules végétales contiennent une substance blanche et fibreuse, chimiquement identique au coton des chiffons : la cellulose, nommée ainsi car constituant l'essentiel des cellules. Les procédés chimiques consistent donc à extraire du bois les fibres cellulosiques à partir desquelles on fabrique du papier.

    Aujourd'hui, l'Inde est leader mondial en matière de production de fibres de bambou pour l'industrie du papier. En traitant aussi chimiquement ce matériau, nous obtenons de plus longues fibres, appelées fibres de viscose. Celles-ci sont plus utiles que la version plus courte dans l'industrie du textile en orient et en occident. Rien d'étonnant donc à ce qu'on trouve sur le marché de plus en plus de serviettes, chaussettes et T-shirts en viscose de bambou.

    5- LE BAMBOU EN CONSTRUCTION ET DESIGN ARCHITECTURAL

    Le bambou représente aussi la tradition orientale. Il est la matière première servant à la production d'un grand nombre d'objets traditionnels, surtout dans les cultures orientales, où les tiges lignifiées de la plante sont utilisées pour la fabrication de paniers, meubles, embarcations, huttes, ponts, canaux d'irrigation - et même jusqu'aux immenses échafaudages autour des gratte-ciels en Chine et en Corée. Tout bien considéré, il n'y a pas de grosse différence entre le bambou et les autres types de bois. Les principaux éléments sont la cellulose (40-50%), l'hémi-cellulose (20%) et la lignine (25%), auxquelles s'ajoutent un peu moins souvent des substances éventuelles comme les tanins, les résines et les minéraux, par exemple le dioxyde de silicium.

    Par ailleurs, les chaumes de bambou contiennent une réserve de substances facilement digestibles comme 2 à 6% d'amidon, 2 à 4% de graisse et 1 à 6% de protéines - assurément une délicieuse collation pour les nombreuses moisissures et les insectes qui sont à l'affût pour dévorer ces substances de réserve riches en énergie. Les principaux insectes sont les coléoptères des bambous, les termites et les cynips des bambous. Dans des circonstances humides et chaudes, le bambou est principalement attaqué par la rouille foliaire. Sans protection supplémentaire, un chaume de bambou tient au maximum 36 mois avant sa décomposition.

    Une des meilleures façons de protéger le chaume de bambou coupé est de la faire sécher le plus rapidement possible. Cette étape est indispensable avant de réaliser toute sorte de travaux de construction avec le bambou : des chaumes verts, pas séchés se contractent encore pendant leur séchage et peuvent littéralement remettre en question toute une construction. Guadua an-gustifolia, pour citer cette variété en exemple, présente un temps de séchage de six à douze

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    semaines. À titre d'alternative, il est possible de placer les bois un certain temps dans de l'eau qui s'écoule (par exemple un ruisseau), de manière à ce que les sucres et les protéines soient entraînés par le courant hors du chaume. Si on souhaite conserver le bois sur une longue période, un traitement avec des produits chimiques toxiques est nécessaire.

    Figure 73: Maisons et mobilier en bambou

    Le projet du Great Bamboo (wall) House (Pékin, Chine) s'inscrit dans un programme plus vaste auquel les architectes asiatiques les plus célèbres dont Yung-Ho Chang, Shigeru Ban et Gary Chang ont pris part en 2002 avec la réalisation d'un complexe touristique constitué de douze habitations et d'un club house. À propos de cet ouvrage, Kengo Kuma raconte de s'être basé sur la forme de la Grande Muraille. Il explique avoir été attiré par son parcours, par sa course infinie le long des lignes des reliefs avec lesquels elle crée un lien indestructible. Le bambou, le papier de riz, l'ardoise et le verre sont les matériaux avec lesquels la maison se lie au lieu. Le bambou, le matériau de la tradition locale en matière de construction, recouvre en particulier l'habitation avec les tiges placées à une distance variable l'une de l'autre. L'intérieur se trouve ainsi tour à tour plus protégé, ouvert par endroits comme « tamisé » ou s'offre complètement au paysage en un jeu de lumières et d'ombres.

    Figure 74: Intérieur, séparations et cloisons

    6- Page | 138

    DOMAINE MEDICINAL

    Tant dans la médecine ayurvédique58, unani ou chinoise, le bambou est considéré comme une plante médicinale. Il est bon pour pratiquement tout : du simple rhume à la tuberculose. Ainsi, le `tabasheer' est une des composantes de base d'une série de médicaments ayurvédiques et tibétains. Il se compose essentiellement de jus de bambou déshydraté (surtout celui du Bam-busa arundinacea) mélangé à du dioxyde de silicium, de l'eau et des spores de calcaire et de potasse (carbonate de potassium).59 Le bambou, tout particulièrement le tabasheer, substance siliceuse extraite de la plante est utilisée pour calmer l'asthme et les rhumatismes. En phytothérapie, le bambousil soulage les maux de dos grâce à ses13 propriétés reminéralisantes. Le bambou est aussi utilisé, par de nombreuses marques, dans la fabrication de produits cosmétiques.

    7- ENVIRONNEMENT ET ENERGIE

    « Sur le plan environnemental, le bambou a l'avantage de pousser très vite. Il peut atteindre sa maturité après trois ou quatre ans. Ce qui le rend très compétitif par rapport au bois. Et il a aussi une grande capacité de séquestration du carbone. Aujourd'hui, nous parlons de changement climatique, de réchauffement de la planète. Avec les plantations de bambou, nous avons la capacité de séquestrer le carbone en grande quantité » a souligné René Kaam, directeur et chef du bureau régional d'Afrique centrale d'INBAR.60

    En dépit des possibilités commerciales qui s'offrent à elles, les personnes désireuses de vendre des produits en bambou peuvent se heurter à certains manques en matière de recherche, d'innovation et de marketing. Il faut en outre que les productions de bambous soient adaptées aux normes commerciales et forestières internationales. « Le secteur du bambou est prometteur mais pâtit de son image», estime Gary Quince, ambassadeur de l'Union européenne auprès de

    58 Médecine traditionnelle hindoue

    59 www.dehlvi.com

    60 https://www.afrik21.africa/afrique-centrale-inbar-vante-le-bambou-et-le-rotin-comme-alternative-au-bois/

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    l'Union africaine. « Nombre d'agriculteurs considèrent le bambou comme une nuisance parce qu'il pousse vite alors que c'est là son véritable avantage.»61

    Il existe différentes manières de produire avec cette énergie de bois. La plus simple consiste à le brûler. Avec la chaleur qui s'en dégage, une grande quantité d'eau peut être chauffée. La vapeur qui est alors produite peut soit activer une turbine (qui génère de l'électricité), soit répandre la chaleur via un système de chauffage central d'une maison, une serre, une rue ou un quartier... La valeur calorifique du bambou est semblable à celle du bois (18,3 MJ/kg de matière sèche). Tant des pellets que des briquettes peuvent être fabriqués à partir du bambou. Tous deux se composent de chutes de bois compressées. La seule différence entre les pellets et les briquettes est que les pellets sont plus petits. Une variante de cette méthode consiste à gazéifier tout d'abord le bois en méthane, puis à brûler ce gaz. Par ailleurs, le méthane peut servir de matière première au niveau de certaines synthèses industrielles.

    D) LIMITES D'UTILISATION ET CONTRAINTES DES CONSTRUCTIONS EN BAMBOU.

    En plus du fait que le bambou soit un matériau de construction, il peut aussi revêtir plusieurs autres casquettes. Ce faisant, il est souvent confronté à des ennemis suivant le domaine au sein duquel il est employé. De nos recherches et analyses, il en ressort que les ennemis du bambou ne sont pas très nombreux. Avant de traiter le bambou ou le bois, il est important de savoir pourquoi le traitement est nécessaire et de quoi il s'agit. Pour cela il est important de mieux connaître les «ennemis» du bambou, pour mieux engager le «combat» ou plus exactement trouver le meilleur moyen pour vivre avec eux en bonne intelligence.

    1- TRAITEMENT PHYSIQUE, RISQUES D'INCENDIES ET INSECTES

    -Traitement : Le bambou ayant une tige creuse, il est difficile de le courber, surtout dès que la canne devient large. Aussi, il est rare de trouver des meubles en bambou tressé. De plus, le bambou est très difficile à teinter et les possibilités de personnalisation d'un meuble en bambou sont donc limitées. Il est donc surtout proposé dans sa couleur naturelle. C'est d'ailleurs pour cette raison que le bambou est souvent utilisé uniquement pour la structure des meubles. D' autre part, le bambou est un matériau remarquable pour la construction des maisons, des infrastructures et des moyens de transport. Il sert à faire des poutres, des parquets, des toits, des ponts, ou encore des bateaux. Pourtant, dans les parquets produits à bas prix en Chine, on trouve de

    61 https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2016/le-bambou-ressource-inexploitée

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    l'acide acétique, un produit corrosif. Ces planchers peuvent émettre des composés organiques volatiles, mauvais pour la santé et l'environnement. Mais en acheteur averti, tournez-vous vers des fournisseurs qui garantissent l'origine du bambou et optent pour des procédés de transformation écologiques. Cette observation vaut aussi pour les meubles.

    -Risques d'incendie : Le bambou entretient une longue histoire avec le feu. Pendant une réaction de combustion du bambou, on observe un éclatement des entre-noeuds du bambou. Cette réaction d'éclatement est en fait due à l'air bloquée dans les entre-noeuds, qui sous l'effet de la chaleur se trouve sous pression comme dans une cocotte-minute. Les fissures transversales qui se forment alors diminuent significativement les caractéristiques mécaniques du chaume. Pour l'éviter il est impératif de percer l'opercule des noeuds, en leur centre par un petit trou. Ce qui permet de laisser circuler l'air et d'éviter le phénomène. Une fois ce problème maîtrisé, le Bambou est très résistant au feu. Du fait de sa concentration élevée en acide silicique dans l'écorce et de sa haute densité, le bambou est classifié, selon le DIN 4102 (classification du comportement au feu des matériaux de construction), comme inflammable mais peu combustible. Sa capacité d'allumage dépend en particulier de la position du chaume. Ainsi les chaumes horizontaux sont moins susceptibles de brûler que ceux placés dans une position oblique ou encore verticale. Sur un chaume horizontal, la flamme se déplace le long de l'entre-noeud jusqu'au prochain noeud. Là, le feu meurt car la flamme passe difficilement l'opercule, très peu combustible. Il s'étouffe avant d'atteindre la prochaine poche d'air formé par l'entre-noeud suivant. Toutefois, l'utilisation qui est faite du bambou peut nécessiter une protection supplémentaire. On peut envisager un traitement au sel de Bohr qui est un retardant de flamme mais aussi un traitement efficace contre les nuisibles ; Un enduit au plâtre, qui a depuis longtemps fait ces preuves face au feu ; Tout autre technique utilisé pour le bois peut aussi intervenir.

    -Insectes et Climat : En ce qui concerne les insectes, ils sont attirés par la cellulose et l'amidon. Le bambou en contient comme le bois, mais il contient également de la silice (du sable, c'est d'ailleurs cela qui le rend si résistant) et, heureusement pour le bambou, les termites ne le digèrent pas facilement. Ils préféreront donc un morceau de bois tendre à un chaume de bambou. Toutefois par mesure de précaution, des actions préventives simples dans la conception de l'ha-bitation sont à respecter (nettement au niveau des fondations pour limiter l'accessibilité du bambou par le sol). Actuellement, alors qu'en France on ne connaît aucune maladie, il est signalé aux Antilles un coléoptère, le « Dinoderus minutus » qui creuse des tunnels dans les bambous coupés. On lutte contre ce coléoptère par poudrage de D.D.T.

    ? Sécheresse:

    Page | 141

    Nous avons déjà signalé les besoins en eau du bambou et la nécessité absolue d'arroser ou d'irriguer les bambous principalement au moment de la transplantation et pendant l'été.

    ? Froid:

    Le bambou est en général très résistant au froid, toutefois, de basses températures peuvent arrêter le développement du chaume, nous l'avons constaté sur des variétés tardives (Phyllosta-chys Quadrangularis par exemple). A Prafrance, les bambous adultes ont très bien supporté des températures entre -1o° et -150°. En février 1956, seulement 25 % des bambous n'ont pas résisté à la température -160°. Si le bambou résiste bien au froid, il craint énormément la neige qui lui fait beaucoup de mal par son poids; en effet, la neige se collant aux feuilles, oblige les tiges à se courber et celles-ci sont cassées; si la neige est abondante, cela entraîne un enchevêtrement inextricable de tiges de bambous cassés. Les méfaits les plus importants dus à la neige ont été constatés à PraFrance, en février 1929, mars 1935 et janvier 1951.

    -Les moisissures(Champignons) : Elles ont la particularité de se développer pour un taux d'hu-midité du bambou (ou du bois) supérieur à 20 %. Dans les climats tropicaux, ces moisissures sont responsables de nombreux problèmes, mais sous nos climats européens, ces conditions d'humidités sont rarement atteintes. Par exemple, pour une humidité de l'air à 60 % pour 20°C, l'humidité du bambou ne sera que de 18%. Certaines zones particulièrement humides resteront donc à surveiller comme la salle de bain, la cuisine et les fondations (dans le cas de remontées capillaires).

    2- CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES

    L'utilisation de plus en plus massive du bambou entraîne une production excessive, qui peut poser problème. L'exploitation intensive donne naissance à d'immenses plantations, ce qui entraîne la destruction d'autres espèces végétales. La surproduction de bambou planté hors de son milieu naturel est susceptible d'affecter les écosystèmes environnants. De plus, la transformation du matériau nécessite des produits chimiques, comme la soude ou le sulfure d'hydrogène. Le bilan écologique du bambou est donc mitigé. Tout dépend de son utilisation, mais aussi de sa provenance. Autre bémol, le bambou est classé comme plante invasive. Cela est surtout dû à ses racines, qui sont en fait des rhizomes et envahissent les terrains à grande allure. C'est le revers de la médaille d'une plante facile à cultiver.

    Page | 142

    Les plantes invasives peuvent endommager des écosystèmes entiers, comme c'est le cas en Europe où il a été importé. Là où les bambous prennent du terrain, d'autres plantes vitales à l'écosystème ne peuvent plus pousser, au détriment de l'ensemble de la faune et de la flore. L'écosystème est donc modifié. Dans certains cas, l'écosystème peut s'accommoder relativement aisément de l'introduction d'une plante non-native. Dans d'autres cas la plante importée prend le dessus et éradique l'écosystème originel, laissant place à une monoculture appauvrissant l'environnement. C'est le cas du bambou.

    3- CONTRAINTES SOCIO-ECONOMIQUES

    Les noeuds proéminents peuvent également être désagréables, c'est pourquoi on l'utilise peut pour les assises. Enfin, le prix parfois élevé du bambou en fait également un produit à choisir avec attention. Aussi, en Chine, où son emploi est connu depuis le néolithique, les utilisations du bambou sont innombrables. Au XIX° siècle, les marins utilisent les chaumes pour les vergues des voiles, les charpentiers pour les étais des maisons, la charpente, les murs et les échafaudages. Les scribes font leurs pinceaux et leur papier avec le bambou ; les paysans les manches de leurs outils ou les perches pour porter les fardeaux. On tresse des paniers avec les jeunes tiges. Sauf que l'inconvénient est qu'il n'existe à l'heure actuelle en Europe et aux Etats-Unis (sauf à Hawaii) aucune plantation commerciale de bambous de construction. La plus grande partie vient de Chine, d'Inde, du Vietnam et d'Amérique latine. La nécessité d'expédier le bambou et ses produits dérivés partout dans le monde en fait donc un matériau beaucoup moins respectueux de l'environnement qu'on ne pourrait le croire. Enfin, le bambou pendant plusieurs siècles a été considéré comme matériau des pauvres, pourtant à l'heure actuelle, il se présente comme matériau de luxe, exotique et de contemplation esthétique.

    Cette partie de notre travail consistait à présenter et étudier le bambou, premièrement comme plante puis, comme matériau de construction biosourcé contribuant ainsi à l'écologie. Au long de notre analyse, nous avons étudié les caractéristiques et propriétés du bambou, son importance dans la construction au regard de ses prouesses et sa matérialisation dans une étude de quelques projets architecturaux de par le monde. Résultants de la conception propre à chaque architecte, la nature et situation du site, et le type de bambou utilisé, les projets que nous avons parcourus nous présentent ce matériau sous son grand jour, tout en nous mettant en garde contre ses éventuels ennemis (le feu, les produits de transformation du bambou, le climat et les insectes). Dès lors en appliquant les méthodes de préventions adéquates, il est possible traiter efficacement le bambou, le rendant ainsi plus écologique et durable sur un plus long terme.

    Page | 143

    CHAPITRE V : CADRE PRATIQUE ET APPLICATION DU PROJET

    Dans cette partie de notre travail, il sera essentiellement question pour nous de présenter le site de notre projet de rénovation du quartier de la gare ferroviaire à Nkongsamba, alliant à la fois architecture et urbanisme. On retrouvera donc dans ce chapitre la description de notre site du projet (ses contraintes climatiques, topographiques, etc.), suivie de la démarche conceptuelle pour laquelle nous avons opté, les équipements et éléments de notre programmation urbaine. Concernant notre projet proprement dit, il s'agit d'un aménagement urbain appuyé sur un édifice en particulier. Il sera présenté par la suite avec une brève description des différents éléments structurants (les matériaux, la structure, les techniques d'assemblage et des éventuelles perspectives et recommandations liées aux nouvelles formes d'urbanisme et l'essor de la filière sylvicole du bambou au Cameroun et surtout à Nkongsamba.

    I- DESCRIPTION DU SITE

    Le site que nous avons choisi pour réaliser notre projet architectural et urbain se présente comme étant une ancienne gare marchandise, désaffectée et abandonnée à l'anarchie de la flore environnante, créant ainsi sur le dit site un écosystème délabré et imbus d'esthétique. Il y va sans dire l'importance que présente cette parcelle d'environ 10 Hectares sinon plus, dans le tissu urbain de la ville de Nkongsamba. Situé à proximité de l'avenue de la gare et du centre urbain (centre-ville), ce site nous permet (non pas de manière aisée) d'appréhender toutes ses contraintes mais aussi ses points stratégiques et de nous en servir comme composition dans ce processus d'aménagement de cet espace urbain. On retrouvera par ailleurs sur le site en cause, des dénivellations, bâtiments précaires, entrepôts abandonnés, et le plus important, un marécage de 1000 m2 environ. L'accessibilité au site ne se fait pas très complexe, mais le cheminement. Le panorama qu'il offre sur les monts MANENGOUBA et NLONAKO s'avère des plus intéressants et magnifiques.

    Page | 144

    Figure 75: Site de l'ancienne gare marchandise de Nkongsamba

    Toutefois son aspect actuel ne permet en aucun cas de se rendre compte de tous ces avantages. Dans la ville de Nkongsamba, Les surfaces forestières de qualité variée recouvrent une superficie de l'ordre de 80% de la Région, mais qui tendent à régresser progressivement au profit des activités agricoles et de l'exploitation forestière. Les actions de reboisement restent timides dans les zones forestières et notre site présente à cet effet un caractère des plus alarment, car envahi par la flore sauvage et désordonnée.

    Figure 76: Etat actuel des lieux Figure 77:zone marécageuse sur le site

    Entouré par deux routes des plus importantes de la ville, ce site dorénavant, abritera une place centrale entourée à son tour de bâtiments présentant des galeries et comptant de multiples fonctions toutes très importantes à l'atteinte de l'essor de la ville. On y retrouvera entre autre des immeubles résidentiels, commerciaux, locatifs, etc. Il est aussi à noter la rénovation de

    l'ancienne gare marchandise et ses extensions (entrepôts, circulations) qui, non seulement donneront un nouveau visage à cet environnement, mais également permettront la croissance accélérée de la ville, à cause des a0ctivités résultant de cette opération. Cette gare sera le point d'ancrage de notre concept, autour duquel se greffe les bâtiments, un peu comme pour l'avenue des champs Elysées et ses nombreux atouts.

    !

    Figure 78:vue arrière de l'hôtel NLONAKO Figure 79:vue sur un entrepôt et le marécage voisin

    II- DEMARCHE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION URBAINE

    Page | 145

    Le concept que nous avons choisi afin de mieux illustrer notre thématique, se présent comme la vallée du bambou à Nkongsamba. Ce projet se caractérise par la topographie, l'orientation et l'usage fait du site. Il était question de présenter la ville de Nkongsamba, en forme de vallée située entre trois (03) monts : Manengouba, Nlonako, Koupé. En effet le site de l'ancienne gare se trouve dans un plateau presque semblable à une vallée orienté Nord -Est ; Sud-Ouest.

    C'est dans cette cuvette que nous entamons les fondations d'un nouveau quartier au travers d'une rénovation urbaine entièrement à base du bambou, matériau de prédilection pour toutes les constructions futures. En respectant les principes fondamentaux de conception de la ville énoncés par la charte d'Athènes, nous retrouverons sur notre site réaménagé les 04 fonctions primaires de la ville : travailler, circuler, se recréer et habiter. Nous entrevoyons ainsi l'avenir de ce site de mémoire et patrimonial, jalonné de l'utilisation après une meilleure appréhension du matériau bambou.

    Suite à l'analyse des multiples contraintes que présente notre site d'étude, nous constatons qu'il présente une multitude de points forts tant par son orientation que par son relief. Notre ouvrage se présente comme une synchronisation entre architecture et urbanisme, exclusivement

    Page | 146

    adossée sur le développement durable et l'écologie. En effet, nous présentons dans notre projet des constructions écologiques à base de bambou, des aménagements sollicités et sollicitables, tels que les espaces verts, places de divertissement intégrant une circulation fluide des hommes. Nous sommes donc dans un projet de développement urbain durable, inspiré des concepts novateurs, à l'instar de la Green School de Bali, les jardins de la renaissance (place des Vosges), le New Gourna en Egypte, et les techniques traditionnelles de construction, intégrant les énergies renouvelables et l'éducation environnementale.

    Notre projet d'architecture se présente comme un aménagement urbain, inscrit dans une démarche de revitalisation et rénovation du tissu urbain de l'ancienne gare marchandise de la ville de Nkongsamba. De par son aspect urbanistique, il est important de souligner que ce projet est la synchronisation entre une éco-architecture axée sur l'utilisation du bambou dans la construction, et la conception d'un village urbain, reposant sur les principes du développement durable et les méthodes de production des villes durables.

    A cause de la densité du travail à effectuer, nous nous sommes attardés sur quelques édifices, qualifiés de phares ou modèles de notre projet. Il s'agit notamment d'un immeuble de bureau, les abris taxis et boucaros, une bibliothèque et un restaurant. Ces édifices feront l'objet d'une présentation plus détaillée. A côté de ces derniers, nous avons aussi présenté le tissu urbain de la gare réaménagé, intégrant toutes les fonctions de la ville d'après la charte d'Athènes, et les solutions proposées par des architectes et urbanistes tels que Hassan Fathy avec le village New Gourna en Egypte, Ébernerez Howard avec les cités jardins pour ce qui est de la planification urbaine, et le Corbusier avec la cité radieuse, Ken Yeang avec son projet de l'immeuble Solaris en ce qui concerne notre projet d'architecture.

    Afin de mieux appréhender notre démarche, nous avons présenté une programmation urbaine, emphase avec les besoins de la population, mais nous y avons ajouté des espaces et équipements urbains nécessaires pour une meilleure rénovation efficiente de cet espace, puis de la ville en général. Ainsi le tableau qui suit est une brève description de la programmation des espaces de notre projet. Elle se veut à la fois architecturale et urbanistique. En partant du principe du zonage, nous pouvons regrouper les équipements par fonction et emprise au sol. Ceci en englobant les systèmes fondamentaux de la ville (le parcellaire, le bâti, le viaire et les espaces libres). Au-delà de l'aspect esthétique, la planification et l'organisation des espaces sont fondamentaux, par exemple en créant des zones piétonnes, des zones avec des bancs, des zones interdites aux passages ainsi que des itinéraires préétablis à suivre ; de plus, il faut penser à l'éco-système urbain avec ses fleurs pour la verdure sur les places, des rues et des zones pavées où il

    n'est pas possible d'avoir des parterres de fleurs sur le sol ; enfin, placez les lampadaires et ses points d'éclairages qui rendent la ville praticable la nuit. Telle est la vocation de notre proposition de rénovation du quartier de la gare à Nkongsamba. Combiner les outils et éléments de la ville durable à l'aspect novateur et insoupçonné du bambou dans la construction et autres domaines.

    III- PROGRAMMATION URBAINE DU PROJET

     

    DENOMINATION DES ELEMENTS ET ESPACES DU PROGRAMME URBAIN

     

    A-

    UNE PLACE PUBLIQUE (Espace public de libre accès)

    1.

     

    Un espace parking visiteurs

    2.

     

    Un espace vert et Promenades

    3.

     

    Des bancs publics et pompes à eau

    4.

     

    Des bacs pour ordures

    5.

     

    Des toilettes publiques

    6.

     

    Des kiosques et boukarous, fast-food, buvettes, etc.

    7.

     

    Une aire de jeux pour enfant et espaces pique-nique

    8.

     

    Des abris-bus et autres types d'abris

    9.

     

    Une petite infirmerie

    10.

     

    Un local technique et Coin surveillance

    11.

     

    Un espace entièrement Boisé

    12.

     

    Des fontaines publiques

    13.

     

    Un monument ou mausolée

     

    B-

    UNE BIBLIOTHEQUE-MEDIATHEQUE (Equipement urbain public de lecture et recherche)

    14.

     

    Une entrée

    15.

     

    Une réception (comptoir, inscriptions, prêts et retour des livres)

    16.

     

    Une salle d'attente

    17.

     

    Un espace de lecture pour magazines

    18.

     

    Un espace d'éducation et de formation aux prouesses du bambou et son utilisation

    19.

     

    Des toilettes pour visiteurs et personnel

    20.

     

    Des réserves

     

    Page | 147

    21.

    Un poste de surveillance

    22

    Un poste de vidéo-surveillance

    23.

    Des vestiaires et toilettes

    24.

    Un espace d'affichage, ventes périodiques et annonces

    25.

    Une salle de réunion/ Conférences

    26.

    Des salles de jeux culturels

    27.

    Une salle de lecture commune

     

    280.

    Une salle de lecture pour enfants

    29.

    Une salle de lecture spécialisée (recherches scientifiques, sociales et environnementales)

    30.

    Une salle de consultation électronique (médiathèque)

    31.

    une salle du personnel

    32.

    Un bloc toilettes

    33.

    Le bureau du bibliothécaire

    34.

    Le secrétariat

    35.

    Le service de comptabilité

    36.

    Le service des archives

    37.

    Une salle d'édition et restauration des livres

    38.

    Un local technique

    39.

    Un local poubelle

     

    C-

    UNE ZONE FESTIVE (Une salle des fêtes ou de banquets)

    41.

    Un hall d'entrée

    42.

    Un espace de divertissement et passe-temps (foyer)

    43.

    Un poste de sécurité et vidéo-surveillance

    44.

    Des toilettes visiteurs

    45.

    Des vestiaires pour le personnel et toilettes

    46.

    Une réception et billetterie

    47.

    Une grande salle

    48.

    Une cuisine avec un office

     

    Page | 148

    49.

     

    Un cellier et une chambre froide

    50.

     

    Une cave à vin et un bistrot

    51.

     

    Des loges en coulisses

    52.

     
     
     

    D-

    UNE ZONE ADMINISTRATIVE

    53.

     

    Des bureaux pour fonctionnaires

    54.

     

    Une entrée et hall d'accueil (réception, attente, tableau d'informations, etc.)

    55.

     

    Un local sécurité et vidéo surveillance

    56.

     

    Une salle de réunion

    57.

     

    Un local Technique et Sécurité incendie

    58.

     

    Des toilettes visiteurs et personnel administratif

    59.

     

    Un espace parking personnel et visiteur

    60.

     

    Un jardin public et espace vert aménagé

     

    E-

    UNE ZONE DE RESTAURATION (restaurant)

    61.

     

    Un hall d'entrée et une réception

    62.

     

    Des toilettes pour usagers et visiteurs

    63.

     

    Un espace de restauration (places assises)

    64.

     

    Un office de service et un bar

    65.

     

    Une cuisine

    66.

     

    Une chambre froide et cave à vin

    67.

     

    Une plonge et un rangement pour vaisselle

    68.

     

    Des vestiaires et toilettes pour employés

    69.

     

    Un bureau pour le cuisinier en chef

    70.

     

    Un cellier et magasin

    71.

     

    Un débarras et local des déchets

    72.

     

    Un local technique et Sécurité incendie

     

    F-

    UNE ZONE UTILITAIRE (Technique et assainissement)

    73.

     

    Un bio digesteur

    74.

     

    Un générateur électrique

    Page | 149

    75.

    Une station d'épuration des eaux

    76.

    Un espace de gestion et traitement des déchets

    77.

    Un poste de gestion et distribution de l'électricité

    G-

    UNE ZONE D'APPROVISIONNEMENT OU COMMERCIALE

    78.

    Des boutiques et Hangars

    79.

    Des espaces de vente en plein air

    80.

    Des parkings pour commerçants et usagers

    81.

    Un poste de sécurité et surveillance

    82.

    Un local technique et de Sécurité incendie

    83.

    Des magasins et entrepôts

    84.

    Des espaces de divertissement (snack-bars, toilettes, aires de repos)

    85.

    Un local des déchets et débarras

    H-

    UNE ZONE RESIDENTIELLE OU HEBERGEMENT

    86.

    Un immeuble résidentiel

    87.

    Des logements individuels constitué chacun de :

    87. a

    Un jardin

    87. b

    Un séjour

    87. c

    Une cuisine

    87. d

    Un cellier

    87. e

    Un w.-c. pour visiteurs

    87. f

    Une chambre de type Parents

    87. g

    Une ou deux chambres de type Enfants

    87. h

    Une salle de bains

    87. i

    Une entrée

    87. j

    Une véranda et terrasse

    88.

    Un espace parking

    Page | 150

    Page | 151

    IV- PROJET D'ARCHITECTURE : Immeuble de Bureaux à Nkongsamba

    Afin de mieux appréhender le matériau bambou dans un contexte de rénovation urbaine, nous avons présenté un édifice en particulier, l'immeuble de bureau de la vallée du bambou à Nkongsamba. Ce bâtiment se situe sur le site de l'actuelle délégation des affaires foncières et du cadastre, à côté de la sous-préfecture de Nkongsamba 2ème. Ce site a été choisi pour sa position stratégique, en tant que zone administrative du quartier de la gare. La projection urbaine de la ville de Nkongsamba à l'horizon 2028 nous le réitère d'ailleurs. Il s'agira donc de présenter tous les résultats de notre investigation sur le matériau bambou, appliqué à la rénovation du tissu de la gare, dans un modèle de bâtiment administratif presque totalement en bambou.

    1- DESCRIPTION DE L'OUVRAGE

    Notre bâtiment administratif est un modèle d'immeuble multifonctionnel de 8 étages réalisé en bambou. Au sein de cet édifice, nous retrouvons toutes les commodités utiles et nécessaires au bon fonctionnement d'une structure administrative. Le programme architectural de l'ouvrage souligne d'ailleurs la présence de bureaux, salle de réunion, salle de conférence, etc. La salle de conférence se situe au niveau R-1(sous-sol), avec des espaces accessoires (blocs sanitaires, locaux entretien et technique. Elle est constituée d'une scène, un auditorium, une loge. Elle est accessible à partir du hall au rez de chaussée, via un escalier et un ascenseur.

    Au rez de chaussée on retrouve le hall d'accueil, la réception, les bureaux de la sécurité et vidéo surveillance, des escaliers et un ascenseur. Les étages supérieurs sont repartis en bureaux, salles de réunions, blocs sanitaires, locaux techniques. Du 7ème au 8ème étage on retrouve un restaurant avec mezzanine, ainsi que les locaux accessoires. Les parkings sont au rez de chaussée et au sous-sol, avec des jardins autour du bâtiment.

    2- STRUCTURE ET MATERIAUX

    La structure est presque totalement faite en bambou, mais associé au béton et l'acier le résultat est encore plus intéressant. Inspiré de la forme naturelle d'une cabosse de cacao, cet ouvrage surplombant la vallée du bambou à Nkongsamba combine à la fois histoire, culture et développement. La sécurité et l'accessibilité entant primordiales, nous avons pris des dispositions grâce aux postes de surveillance et la facilitation de la circulation verticale des hommes (ascenseurs et escaliers).

    Page | 152

    En parlant des matériaux, nous avons principalement utilisé le bambou (sous ses différentes formes) le béton, l'acier et le verre. De ce fait, on retrouvera dans notre immeuble des murs en briques de bambou, des poutres en bambou et en béton, des panneaux de lamellés collés, des liaisons en acier, des fenêtres de verre, etc. La structure principale du bâtiment est faite de bambou, béton et acier. L'usage du bambou comme matériau de construction semble une évidence pour nous. Car s'il est présent en abondance dans la région et repoussant rapidement, son empreinte énergétique est quasiment nulle.

    De plus sa souplesse permet qu'on le courbe sans avoir recours à d'autres forces que celles des hommes. S'il est bien traité, sa durée de vie peut atteindre 20 à 30 ans. Le bois de bambou est déjà présent en Europe, Asie, Amériques et récemment en Afrique dans des habitations. Il prend généralement la forme de planchers, de parquets ou de pare-soleils en façade de bâtiments. C'est donc majoritairement une utilisation esthétique et non comme bois de construction. L'utilisation du bambou comme matériel de renfort du béton a été étudiée par le laboratoire naval de génie civil des Etats-Unis ; la Californie a édité la première fois un rapport en 1966 pour aider le personnel de construction dans la conception et la construction des pièces de charpente de béton arme de bambou.

    Des études plus récentes concernant l'utilisation du bambou comme alternative au paillage d'acier pour béton armé montrent d'ores et déjà qu'il s'agit d'une solution pérenne. Toutefois, Il s'avère que ce bois n'est pas un bon isolant thermique. Plusieurs projets déjà réalisés citent l'utilisation de plusieurs isolants permettant de garantir une isolation thermique et phonique :

    V' béton de chanvre ; laine de chanvre ; et blocs de chanvre V' fibres de bois + enduit à la chaux ;

    V' plâtre + mortier.

    Figure 80 Esthétisme du bambou dans les constructions, façade en bambou à Carré Sénart, source Végétal et
    situation d'un édifice de bambou en période de précipitations 62

    62 http://vegetal-e.com/fr/fiche/chantier-33/bambou-carre-senart.html

    Page | 153

    Page | 154

    Figure 81: Temple of No Religion, Simón Vélez, Namagool63 Figure 82:structure en bambou

    3- TECHNIQUES DE LIAISON ET D'ASSEMBLAGE

    Pour les techniques d'assemblage et liaisons des éléments de construction, nous nous sommes inspirés de quelques techniciens et architectes du bambou à l'instar de Simon Vélèz, John Hardy, Shigeru Ban et Vo Trong Nghia. Ils ont présenté plusieurs techniques, traditionnelles et modernes utiles pour les constructions et ces dernières combinées à celles de Jules JANSSEN sont fréquemment retrouvées dans les édifices et ouvrages architecturaux ayant pour principal matériau le bambou structurel.

    ? Fondations

    Notre ouvrage architectural se présente comme un immeuble de bureaux de type R+8, et un modèle d'étude pour la construction des BGH en bambou. Nous y avons intégré les techniques de construction en bambou, les solutions d'assemblage et les méthodes de traitement du bambou, dans une logique de conception d'un équipement urbain public soucieux respectueux de l'environnement et adossé sur les principes du développement durable des milieux urbains. Les fondations de l'édifice comportent des semelles en béton et bambou, raccordés grâce au matériau acier.

    Nous entrevoyons donc la réalisation des semelles en béton, contenant des encoches en acier, auxquels viendront s'ajouter les terminaisons ou bases des poteaux de bambou. Pour ce principe de réalisation des fondations de notre structure, nous nous sommes confrontés aux travaux de Simon Vélèz avec ses liaisons modernes, les tubes de bambou de Renzo Piano, Frei Otto et ses couvertures légères.

    63 Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=62535726

    Figure 83:Fondations, source64 Figure 84:Assemblage de poutres

    ? Elévations et Cloisonnement

    Afin de limiter considérablement les charges de la structure, et assurer la fluidité de la circulation, nous avons opté pour une séparation légère de l'espace par l'utilisation des panneaux de bambou, associés des isolants thermiques et acoustiques. Toutefois il faut aussi prendre en compte l'usage des briques de bambou. Les ouvertures sont aussi faites de bambou et verre, pour un éclairage optimal et une ventilation permanente. Les murs ne sont plus porteurs mais servent de cloisons mobiles aux différents espaces suivant les besoins et les fonctions.

    ? Dallages et Planchers

    Comme dallages et planchers, nous avons toujours orienté nos choix vers le bambou. Cette fois il nous sera utile à l'intérieur comme revêtement et structure de toutes les dalles du bâtiment. Ces planchers de bambou seront évidemment supportés par des poutres de bambou qui faciliteront la transmission des charges aux principaux axes de l'édifice. A l'extérieur le bambou sera utilisé dans la réalisation des structures en béton armé et autres parties du gros oeuvre.

    Au rez de chaussée, considéré comme le niveau de référence, le bambou sera utilisé en dallage et revêtement. Tandis que le sous-sol, ou se situeront les semelles et fond sera en béton.

    64 https://hiveminer.com/Tags/bambus%2Cjenny

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    Les poutres de bambou peuvent prendre n'importe quelle forme, suivant la transmission des charges et la portée entre les poteaux structurels.

    Figure 85: réalisation du coffrage, source K. Ghavami65 Figure 86:principe des planchers et structure

    ? Couverture et Charpente

    Afin comme couverture de notre édifice, nous avons opté pour des tuiles de bambou fixés sur une charpente de bambou. Nous avons beaucoup appris des travaux de l'architecte Shoei Yoh. Pour ses toits de bambou à Fukuoka, Yoh place un tube d'acier dans le bambou et le connecte aux tubes grâce à des écrous. Le tube doit pouvoir résister à la pression exercée par les écrous serrés. Un noeud est vissé à l'extrémité de la barre d'acier, elle-même soudée au tube. À cause des nombreux boulons, ce type de connexion est aussi approprié pour des charges plus importantes. C'est donc dans la même mouvance que nous avons adapté ce système à nos tuiles de bambou. En ce qui concerne la charpente de l'ouvrage, elle sera aussi réalisée en bambou mais associé à l'acier pour une résistance efficace. Pour cela nous utiliserons des techniques de liaison des familles d'assemblage 1 et 3 présentées précédemment au niveau des méthodes d'as-semblage du bambou.

    Figure 87:Dôme géodésique réalisé en bambou par Buckminster Fuller.

    65 Bamboo as reinforcement in structural concrete elements, Department of Civil Engineering, Pontificia Univer-sidade Catolica, PUC-Rio, 2004

    4- Page | 156

    ACCESSIBILITE ET CIRCULATION

    Notre site d'étude étant soumis à un flux quasi dense d'usagers, nous avons proposé des accès en fonction de notre organisation et des équipements mis à la disposition du grand public. Les allées seront accessibles aux personnes à mobilité réduite, aux poussettes et aux vélos. Leur largeur sera assez confortable pour permettre le croisement aisé des différents usagers.

    - les pavés et dalles seront en pierre, ou en béton qualitatif.

    - les sols coulés en place seront limités par des voliges (bois / métal) ou des longrines béton. - les sols seront stables et ne nécessiteront pas d'entretien annuel.

    La mise en place de clôtures, seuils et épaisseur de transition est primordiale dans la réussite de cette opération. L'ordonnancement des clôtures (altimétrie, hauteur, rythme, végétalisation) sera un élément important du projet architectural.

    5- ENERGIE, SALUBRITE ET SECURITE INCENDIE

    Le bambou est une matière première énergétique, en effet il peut être valorisé dans une filière énergie pour la production d'électricité ou de chaleur, ce qui en fait une alternative à la déforestation si sa culture est maitrisée. Il rentre donc dans la catégorie biomasse ; Il serait possible de produire de l'éthanol à partir du Bambou, tout comme il est possible de produire du charbon de bois au bambou. La possibilité de créer de l'éthanol avec du bambou est nous semble-t-il une réelle opportunité dans la mesure où cela permettrait d'enrayer le recours massif aux matières premières agricoles base de l'alimentation telles que la canne à sucre ou le maïs.

    Concernant le volet énergétique du bâtiment que nous proposons, nous avons pensé aux formes d'énergie renouvelable surtout à l'énergie solaire, présente et abondante en Afrique. Nous avons donc opté pour l'utilisation des panneaux photovoltaïques dans notre projet. Le rôle de cette forme d'énergie est de limiter l'activité énergétique du bâtiment et le rendre autonome et indépendant en énergie électrique. Pour la salubrité, nous avons aussi un système d'entretien par étages qui veillent à la propreté des locaux. De plus les déchets sont aussi une importante source d'énergie exploitable dans notre contexte. La présence des points d'eau est aussi primordiale tant pour la consommation que le lavage des mains nécessaire pour limiter la propagation de la pandémie actuelle. Un autre aspect est la sécurité incendie. Nous avons intégré des systèmes de détection, alarmes et matériels de lutte contre les incendies. Accès et sorties de secours, points d'eau, etc.

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    CONCLUSION

    Rendus au crépuscule de notre analyse ou il était question de montrer l'intérêt, d'une éco-architecture axée sur l'utilisation du bambou, dans une mouvance de rénovation du tissu urbain de la ville de Nkongsamba au lieudit ancienne gare ferroviaire, il en ressort que la rénovation urbaine est une démarche judicieuse dans l'atteinte des objectifs du développement durable toutefois, cette opération nécessite et ensemble d'éléments importants accentuant ainsi son organisation et une meilleure planification des milieux urbains en Afrique, et précisément à Nkongsamba au Cameroun. Associée au matériau inédit qu'est le bambou, une restructuration du quartier de la gare serait un atout majeur dans la revitalisation de l'aire urbaine et accroissement des activités génératrices de revenus. Notre travail s'inscrivait donc comme une réflexion sur divers problèmes de conceptions architecturales, aménagements urbains, et encombres aux fondements et applications du développement durable. Son objectif majeur était celui de concevoir un projet de rénovation urbaine, du quartier ancienne gare ferroviaire dans la ville de Nkongsamba à partir de l'architecture écologique, sous tendue par le bambou. Cet objectif était motivé par notre problématique et question de recherche reposant uniquement sur la possibilité de rénovation du tissu urbain de l'ancienne gare ferroviaire à NKONGSAMBA au moyen d'une architecture éco -responsable, axée sur l'utilisation d'un matériau innovant et bio-sourcé tel que le Bambou, tout en mettant en exergue le potentiel environnemental et écologique de la ville. Se basant sur les principes fondamentaux du développement durable, nous avons mené cette recherche dans l'optique de vérifier que l'architecture écologique adossée sur le concept du développement durable, peut selon les contraintes offrir des opportunités de rénovation urbaine dans la localité de Nkongsamba, tout en mettant en exergue premièrement, son potentiel environnemental, puis l'aspect novateur et éco responsable des matériaux inexplorés tels que bambou, et enfin l'épanouissement et la socialisation des populations par amélioration leur qualité de vie. Afin de parvenir à des conclusions concrètes et plausibles, nous avons commencé notre investigation aidé de plusieurs auteurs et acteurs des projets urbains par, l'analyse de notre site d'étude (celui de la ville de Nkongsamba suivi du site de l'ancienne gare ferroviaire) en présentant sa situation historique, géographique, administrative et les autres paramètres de la région. Après cette présentation du site nous avons présenté le bambou, premièrement comme plante avec ses caractéristiques et propriétés, puis comme matériau de construction dans le cadre de la vulgarisation de l'éco-architecture. Au terme de cette démarche nous avons présenté notre projet d'architecture visant la rénovation du quartier de la gare grâce au bambou.

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    Dans une logique de meilleure appréhension de notre plan de recherche, la première partie consistait en la délimitation du champ d'application de notre démarche (le champ sémantique et lexical de notre travail, associé au contexte théorique) ensuite, nous y faisons une analyse des différents concepts et mots clés susceptibles d'avoir une notoriété tout au long de notre recherche, enfin nous avons rajouté la revue de la littérature sur l'éco-architecture, le développement durable et la revitalisation urbaine. Le chapitre 1 avait pour objectif de définir les principales notions et concepts, présenter les caractéristiques et principes de l'éco-architecture, le développement durable et la rénovation urbaine. Il y était aussi question de présenter les théories de quelques auteurs et trouver les points de convergence et/ou de divergence avec notre projet. La chapitre 2 quand à lui renvoyait à la méthodologie employée dans notre recherche, allant de la délimitation spatio-temporelle à l'analyse des résultats des enquêtes, passant par la collecte et le traitement des données. C'est dans cette partie que nous avons présenté notre site d'étude, premièrement la ville de Nkongsamba, ensuite le site de l'ancienne gare marchandise.

    La deuxième partie de notre travail portait sur la sensibilisation à l'architecture écologique axée sur le bambou au regard de ces atouts et son économie circulaire, et a été organisée en deux chapitres. Le premier chapitre présente le bambou par ses généralités, caractéristiques, prouesses dans la construction, et l'état de la filière dans le monde, en Afrique et au Cameroun. Nous avons aussi réalisé une étude cas d'utilisation du bambou dans la construction, afin d'orienter notre projet de rénovation urbaine et justifier nos choix architecturaux. Il s'agissait des cas nationaux, africains et des cas internationaux. Suite à cette étude analytique, nous avons présenté l'économie circulaire du bambou, car applicable et utile dans plusieurs domaines. Il était ainsi question de présenter les divers champs d'application du bambou et les retombées. Le chapitre 2 de cette partie était exclusivement réservé à notre parti architectural et cas pratique. Nous y présentons la description du site du projet englobant, ses contraintes, forces et faiblesses. Ensuite nous avons l'approche conceptuelle de la rénovation et la programmation urbaine, définissant les espaces et fonctions de chaque équipement urbain. Ce n'est qu'à la suite de ces études préliminaires que nous avons présenté notre projet phare : un immeuble de bureaux en bambou. A la fin du chapitre nous avons effectué une brève description des éléments architecturaux constitutifs du projet et ouvert des perspectives en ce qui concerne le domaine de l'urbanisme et la planification du territoire dans les villes d'Afrique et surtout au Cameroun.

    Tout au long de notre travail, il était question pour nous de vérifier que, la rénovation du tissu urbain de la gare ferroviaire désaffectée de Nkongsamba peut se faire grâce au matériau bambou, associé aux prescriptions de l'architecture écologique et du développement durable. Suite

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    à notre analyse, nous nous sommes rendus compte que le bambou, herbe ligneuse appartenant à la famille des graminées est un matériau écologique phénoménal. Au regard de ses propriétés, prouesses, et domaines d'application, c'est une ressource innovante et pluridisciplinaire. Aussi, le bambou est un matériau innovant, dans la mesure où, il est encore peu connu et sous exploité en Afrique et précisément au Cameroun, mais nécessite un accent particulier à cause de sa notoriété et vulgarisation dans le monde.

    Il ressort encore de notre investigation que, la ville de Nkongsamba requiert une réelle revitalisation allant dans une mouvance de développement urbain durable axée sur le volet social, économique et environnemental. Or, le bambou est présent et en grande quantité sur le continent africain, ou il pousse naturellement et ses champs d'application sont multiples. Ainsi cultiver, récolter, transformer et utiliser le bambou pourrait redonner vie à la ville de Nkongsamba et au site de la gare en particulier. C'est dans cette logique de raisonnement que nous avons vérifié notre hypothèse en proposant une rénovation urbaine du quartier de la gare entièrement appuyée sur le bambou. Premièrement, nous avons étudié la ville de Nkongsamba dans son ensemble, le site de la gare ferroviaire dans ses spécificités, puis le bambou dans son intégralité et faisant appel aux retombées de son utilisation. Deuxièmement, nous avons proposé un projet de rénovation urbaine, inspiré de quelques concepts et théories élaborées par quelques architectes et urbanistes (Hassan Fathy, Francis Kéré, Ebenezer Howard, John Hardy, etc), montrant l'ef-ficience d'une meilleure organisation du tissu urbain, et axée sur les principes de l'éco architecture et du développement durable des milieux urbains. Enfin, nous avons vérifié que l'opti-misation de l'usage du bambou, dans la rénovation du quartier de l'ancienne gare ferroviaire de Nkongsamba, contribuerait grandement à la résolution des problèmes urbains (insalubrité du paysage, pollution, nuisances diverses, chômage, etc.), au travers d'une planification optimale, une meilleure conception et aménagement des espaces et des politiques de gestion du territoire améliorées.

    PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

    L'urbanisation: Un impératif pour la transformation structurelle de l'Afrique

    La transformation structurelle de l'Afrique constitue la première des priorités politiques en vue du développement inclusif et durable du continent. Comme le démontre clairement l'Agenda 2063 de l'Union africaine, il y a désormais un consensus parmi les dirigeants africains et les parties prenantes sur le fait que la transformation structurelle est une condition nécessaire

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    pour que les taux de croissance impressionnants que la région a enregistré récemment se traduisent par un développement inclusif et durable. Historiquement, l'urbanisation est étroitement associée à la transformation structurelle. Partout dans le monde, les faits indiquent que l'articulation du développement économique et de l'urbanisation crée des interactions et des retombées positives qui améliorent la productivité et le bien- être. En particulier, les effets d'ag-glomération et les gains de productivité qui y sont associes du fait d'une urbanisation bien planifiée sont essentiels pour réaliser la transformation structurelle.66

    L'urbanisation est une tendance dominante en Afrique, le continent affichant le taux de croissance urbaine le plus élevé au monde, à 4,5 %. Dans 15 ans (2035), la population de l'Afrique sera majoritairement urbaine et la population urbaine aura doublé. L'urbanisation, de même que l'augmentation du nombre de jeunes Africains et le possible dividende démographique, représentent des déterminants décisifs du développement économique, social et politique de l'Afrique pour les années qui viennent. D'autre part cette urbanisation en Afrique a été considérée, dans le passé, comme trop rapide et ingérable, et devant donc être freinée. Conscients du fait qu'il faut se concentrer davantage sur les possibilités qu'offre l'urbanisation en termes de prospérité et de bien-être accrus aux niveaux national et local, en dépassant le discours dominant s'attachant à ses externalités négatives, nombreux sont les décideurs qui, à l'échelle mondiale, régionale et nationale, admettent désormais que l'urbanisation est non seulement inévitable, mais constitue aussi une force considérable de transformation, ce dont l'Agenda 2063 rend clairement compte. C'est dans cette logique que le CEA prend une part active à l'élaboration d'un nouveau discours concernant l'urbanisation en Afrique, qui soit conforme à l'Agenda 2063. Ce faisant, elle met l'accent sur l'importance d'harmoniser les processus d'urbanisation et de transformation structurelle. C'est seulement à cette condition que l'Afrique pourra déployer un nouveau discours sur ses villes et autres établissements humains.

    Les principaux critères à prendre en compte dans l'analyse de la qualité urbaine

    La qualité urbaine est éminemment relative, sa définition n'étant pas stabilisée. Elle apparaît souvent subjective selon qu'elle appréhendée en termes esthétiques, paysagers ou en termes d'usages. Dans le contexte d'un projet de transformation urbaine, notre évaluation repose sur une problématique qui vise à identifier les facteurs qualifiant les espaces qui contribuent à générer le fonctionnement social urbain. Dans cette perspective nous avons retenu un certain nombre de critères qui permettent de qualifier :

    66Source: Organisation des Nations Unies (2014).

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    - les caractéristiques du contexte urbain large (la ville), du territoire et de l'environnement urbain dans lequel s'inscrit le quartier et ses caractéristiques propres, en identifiant les facteurs qui nous paraissent constituer des atouts et ceux qui semblent problématiques ;

    - la conception du projet et les modes d'action mis en oeuvre en distinguant ceux qui nous paraissent pertinents et par ailleurs les limites des actions réalisées, les points critiques et les interrogations que nous pouvons avoir sur certains choix.

    Les caractéristiques du contexte urbain large, du territoire et de l'environnement urbain dans lequel s'inscrit le quartier. Nous avons décliné différents critères pour qualifier le contexte urbain et le rapport à ce contexte :

    - le contexte urbain large (le type de ville), la localisation, la place et le statut des quartiers dans ce contexte ;

    - le territoire auquel appartient le quartier lorsque celui-ci constitue, un univers particulier dans la ville ;

    - l'environnement immédiat dans lequel il s'inscrit ;

    - le « potentiel urbain » qu'offrent le contexte et l'environnement, c'est-à-dire les ressources et les dynamiques existantes qu'elles soient naturelles, sociales, économiques, historiques ou symboliques, mais aussi les dispositions spatiales et architecturales ;

    - les modes de liaison et d'interaction avec ce contexte et cet environnement.

    Les champs d'application du bambou dans la rénovation urbaine et les retombées. LES BTP (BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICS)

    Au travers des propriétés et atouts structurels du bambou que nous avons développés au long de notre travail, il nous parait judicieux de l'intégrer dans la construction au Cameroun. C'est un matériau présent, en abondance sur notre continent et dans notre pays, il est innovant du fait de la prise en compte récente de l'utilisation du bambou en architecture, et par les équipements qui sont proposés dans la programmation des espaces. Toutefois, le bambou contribuerait grandement à l'avancée de la logique projectuelle au Cameroun, dans la mesure où l'utilisation du bambou structurel nécessite un travail accru et minutieux. C'est donc un moyen de revaloriser le secteur des BTP, tout en générant des emplois suivant les différents domaines d'application

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    du bambou. La formation des techniciens et professionnels sera prioritaire pour une meilleure appréhension de ce matériau et ses retombées sur le plan social, économique et urbain.

    INDUSTRIES

    Après le café, la ville de Nkongsamba mérite volontiers d'orienter son regard vers d'autres cieux (opportunités). Parce que la production du bambou nécessite un temps et un personnel actif, nous sommes en train d'entrevoir la localité de Nkongsamba revigorée par l'intense activité industrielle découlant de la transformation du bambou. Des usines de transformation du bambou emploieront les jeunes de la région, après une formation dans des centres spécialisés du bambou

    LE TRAVAIL ET LA SECURITE SOCIALE

    La rénovation du tissu urbain de l'ancienne gare ferroviaire de la ville de Nkongsamba appuyée sur l'utilisation du matériau bambou, offre des opportunités dans divers secteurs et domaines surtout en ce qui concerne le travail via la création des emplois et la sécurité sociale. En mettant en exergue les prouesses et caractéristiques du bambou, nous pouvons aisément comprendre que, l'appréhension et la vulgarisation de ce matériau ne présente que des avantages et sur le long terme dans le domaine du travail. Grace au bambou, plusieurs industries de transformation seront nécessaires, ces dernières fonctionnant à plein régime devront être saturées d'employés et ouvriers. D'où la résolution du problème de chômage dans la zone d'étude. D'autre part, plusieurs pourront se spécialiser après leur formation dans le domaine afin de devenir des techniciens aguerris dans les multiples champs d'expérimentation offerts par le bambou.

    EDUCATION ET FORMATION DES POPULATIONS SUR LE BAMBOU

    Notre travail de recherche s'inscrivant dans une logique de rénovation urbaine, prend en compte le volet ou aspect éducationnel. Par éducation nous entendons un élan de sensibilisation et formation de la population aux bienfaits d'une utilisation d'un tel matériau dans la construction des édifices dans une optique de développement durable et accroissement des activités génératrices de revenus. Toutefois, les principaux acteurs de cette démarcher sont les jeunes, car plusieurs peuvent décider de se lancer dans le vaste domaine d'exploration du bambou que nous entrouvrons. Ainsi, l'avenir de la ville de Nkongsamba, serait plus intéressant et radieux, en y intégrant la conception et construction d'un centre de formation aux techniques et potentialités

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    du bambou0. On pourra retrouver dans ce centre des domaines tels que : l'alimentation, la médecine, la production du papier et autre textiles, la construction, la culture puis transformation du bambou en matériau malléable, ainsi que l'artisanat, forme d'art en régression dans la ville.

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    - www.cru-architecten.be/bamboe/bamboe.html

    - www.ikebana-bamboo.eu

    - www.inagro.be/default.aspx

    .- J. Arias, S. Baccifava, M. Bernardi, M. A. Lencina, A. Slingo, Monografía de análisis de autores Simón Vélez, UNR, FCEIA, 2011

    -Ecoplanet bambou: bamboo worldwide. The current Market and future potential

    -M. Linders, Le Bambou, l'herbe magique, 2018, http://www.bambous-cience.fr/2011/06/24/caracteristiques-mecaniques-du-bambou/

    Page | 168

    ANNEXE

    QUESTIONNAIRE D'APPRECIATION DE LA RENOVATION URBAINE ET DU BAMBOU STRUCTUREL, SUR LA POPULATION DE NKONGSAMBA

    Nous sommes étudiant de Master II, en filière Architecture et Urbanisme, à l'Institut des Beaux-Arts de l'université de Douala à Nkongsamba. Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin d'études, qui porte sur le thème :

    LA RENOVATION URBAINE AU MOYEN D'UNE ECO-ARCHITECTURE : APPLICATION DU BAMBOU STRUCTUREL AU QUARTIER DE LA GARE DE NKONGSAMBA

    Nous vous soumettons ce questionnaire pour récolter un certain nombre d'informations. Nous vous prions de bien vouloir nous apporter des éléments de réponses à ce questionnaire. Bien

    vouloir cocher par une croix la ou les cases qui vous semblent intéressantes et argumentez
    quand cela est nécessaire.

    1. A quelle tranche d'âge appartenez-vous ?

    10 - 18ans

    18 - 55 ans

    55 et plus

     

    2. Depuis combien d'années vivez-vous à Nkongsamba ?

    0-5ans 5-10ans 10-15ans Plus

    3. Comment trouvez-vous la ville de Nkongsamba ?

    Attrayante

    à l'agonie

    Morte

    Autre

     

    4. Connaissez-vous le site de l'ancienne gare ferroviaire ?

    Oui

    Non

    Peut-être

     

    5. Comment trouvez-vous ce site ?

    Propre

    Intéressant

    Sale

    Hideux

     

    6. Comment trouvez-vous les constructions présentes sur ce site ?

    Bonnes, pourquoi ?

    Mauvaises, pourquoi ?

    7. Selon vous, la reconstruction de ce site serait-elle favorable et intéressante ?

    Oui, pourquoi ?

    Non, pourquoi ?

    Peut-etre , pourquoi ?

    8. Quel(s) type(s) d'équipement(s) serait (ent) intéressant (s) sur le site ?

    Une bibliothèque un espace vert Un restaurant

    Supermarché salle de fêtes Place publique

    Logements sociaux salle de spectacle Immeuble de bureaux

    9. Avez-vous déjà entendu parler du Bambou de chine ?

    Oui

    Non

     

    10. Pour vous, le bambou de chine est :

    Une fleur un arbre une Herbe Autre
    Précisez :

    11. Comment peut-on utiliser le bambou de chine selon vous ?

    Construction

    Consommation

    Objets

    Autre

     

    Précisez :

    12. Selon vous quel aspect peut avoir le Bambou de chine dans la construction ?

    Structurel Esthétique Décoratif Autre
    Précisez :

    13. Accepteriez-vous de vivre dans un logement en bambou?

    Page | 169

    Oui, pourquoi ?

    Non, pourquoi ?

    14. Si on vous proposait de transformer tous les bâtiments du quartier de la gare en édifices en bambou, quelle serait votre opinion? Cela serait :

    Intéressant
    Attrayant

    Durable

    Impossible Couteux Rentable

    Inconscient Rafraichissant Aucune Idée

     

    15. Comment entrevoyez-vous l'avenir de l'habitat à Nkongsamba ?

    16. Pensez-vous que le bambou de chine peut permettre la rénovation du quartier de la gare, tout en y générant des revenus ?

    Oui, pourquoi ?

    Non, pourquoi ?

    Nous vous remercions pour votre franche collaboration.

    Page | 170

    Page | 171

    Loi N° 2004/003 du 21 avril. 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun

    L'Assemblée Nationale a délibéré et adopté, le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit:

    TITRE I

    DES REGLEMENTS GENERALES D'URBANISME

    D'AMENAGEMENT URBAIN ET DE CONSTRUCTION

    CHAPITRE

    DES DISPOSITIONS GENERALES D'UTILISATION DU SOL

    SECTION I

    DES DISPOSITIONS GENERALES

    Article 1er : La présente loi régit l'urbanisme, l'aménagement urbain et la construction sur l'ensemble du territoire camerounais.'

    A ce titre, elle fixe les règles générales d'utilisation du sol, définit les prévisions, règles et actes d'urbanisme, organise les opérations d'aménagement foncier et les relations entre les différents acteurs urbains.

    Article 2 : Le territoire camerounais est le patrimoine commun de la Nation. L'Etat et les collectivités territoriales décentralisées en sont les gestionnaires et les garants dans le cadre de leurs compétences respectives. Les collectivités : territoriales décentralisées harmonisent, dans le respect réciproque de leur , autonomie, leurs prévisions et leurs décisions d'utilisation de l'espace.

    Article 3 : L'urbanisme est, au sens de la présente loi, l'ensemble des mesures législatives, réglementaires, administratives, techniques, économiques, sociales et culturelles visant le développement harmonieux et cohérent des établissements humains, en favorisant l'utilisation rationnelle des' sols, leur mise en valeur 'et l'amélioration du cadre de vie, ainsi que le développement économique et social.

    Article 4 :

    (1) Les établissements humains concernés' par le présent texte comprennent les centres urbains ou les communautés rurales concentrées d'au moins deux mille (2 000) habitants, occupant un espace bâti de façon continue et manifeste.

    (2) Le classement d'un établissement humain en centre urbain est prononcé par décret.

    Article 5 : La délimitation du périmètre urbain, ainsi que les modifications subséquentes de celui-ci sont déterminées par un arrêté du .Ministre chargé des domaines, à l'initiative de l'Etat

    Page | 172

    ou de la commune concernée, après avis des Ministres chargés de l'urbanisme ou des questions urbaines selon le cas.

    Article 6 : Dans les périmètres considérés, le champ d'application des règles générales d'utilisation du sol s'étend à la localisation, à la desserte, à l'implantation et à l'architecture des bâtiments, au mode de clôture et à la tenue décente des propriétés foncières et des constructions.

    Article 7 :

    (1) L'urbanisme est régi au Cameroun par des règles générales d'urbanisme et mis en oeuvre par des documents de planification urbaine, des opérations d'aménagement et des actes d'urbanisme.

    (2) Les formes et conditions d'établissement de ces documents et de ces actes, ainsi que les .formes et conditions d'exécution des opérations visées, sont précisées par voie réglementaire.

    Article 8 : Les communes ne possédant pas de document de planification urbaine en cours de validité, ou comprenant des zones de leur centre urbain non couvertes par un plan en vigueur, appliqueront les dispositions prévues aux règles générales d'urbanisme et de construction définies dans la section Il ci-après.

    SECTION Il

    DES REGLES GENERALES D'URBANISME ET DE CONSTRUCTION Article 9 :

    (1) Sont inconstructibles, sauf prescriptions spéciales, les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.); les parties du domaine public classées comme telles et les aires écologiquement protégées telles que définies par la législation relative à la gestion de l'environnement.

    (2) Sont impropres à l'habitat les terrains exposés à un risque industriel ou à des nuisances graves (pollutions industrielles, acoustiques etc.) et ceux de nature à porter atteinte à la santé publique ou aux valeurs culturelles locales.

    (3) Les zones dans lesquelles se trouvent ces terrains sont précisées dans les documents de planification urbaine ou, à défaut, par un arrêté municipal.

    (4). Les mesures de protection, ainsi que les périmètres de sécurité à prendre en compte dans l'élaboration des documents de planification urbaine, sont précisés par les administrations compétentes, notamment celles chargées des mines, de la défense, de l'environnement, du tourisme et des domaines.

    Article 10 : Les études d'urbanisme doivent intégrer les études d'impact environnemental prescrites par la législation relative à la gestion de l'environnement.

    Page | 173

    Article 11 :

    (1) Sauf prescription spéciale des documents de planification urbaine ou du Maire de la commune concernée, notamment en matière de restructuration urbaine, la constructibilité des terrains est subordonnée à leur desserte par des voies publiques ou privées d'une emprise minimale de sept (7) mètres.

    (2) En tout état de cause, toute parcelle à bâtir doit permettre l'intervention des services de secours et de voirie (pompiers, assainissement, enlèvement des ordures ménagères, etc.).

    Article 12 : Le propriétaire, dont les fonds sont 'enclavés ou ne disposent pas de voies d'écoulement des eaux pluviales, est fondé à réclamer et à obtenir un passage sur les fonds voisins, particulièrement ceux situés en aval, dans les conditions prévues par les articles 682 à 710 du Code Civil.

    Article 13 : L'emprise au sol d'un bâtiment est la projection libre de toute construction couverte, même partiellement. Celle-ci est déterminée par le coefficient d'emprise au sol qui est le rapport de la surface de la projection verticale du bâtiment sur la superficie de la parcelle. Ce coefficient ne peut dépasser 0.6, sauf dérogation expressément prévue dans les documents de planification urbaine tels que définis à l'article 26 ci-dessous.

    Article 14 : Le coefficient d'occupation des sols est le rapport entre la surface totale de plancher construite et la surface de la parcelle. Il est fixé dans les documents de planification urbaine.

    Article 15 :

    (1) Il ne peut être construit sur la partie restante d'un terrain dont la totalité des droits de construire, compte tenu notamment du coefficient d'occupation des sols en vigueur, a été préalablement utilisée.

    (2) Tout acte sanctionnant une transaction doit reproduire les indications énoncées dans le certificat d'urbanisme défini à l'article 101 de la présente loi.

    Article 16 : Sauf disposition contraire contenue dans les documents de planification urbaine, la façade principale donnant sur rue de toute nouvelle construction doit être implantée à une distance des limites parcellaires au moins égale à cinq (5) mètres.

    Article 17 : Tout propriétaire d'un bâtiment existant non conforme aux dispositions de la présente loi est tenu d'y conformer ce dernier en cas de modifications effectuées sur celui-ci.

    Article 18 : Les maires assurent la diffusion et l'application des dispositions prévues aux règles générales d'urbanisme et de construction, en recourant à tous les moyens nécessaires et en impliquant, notamment, les services locaux de l'urbanisme ou ceux chargés des questions urbaines, selon le cas, ainsi que les associations de quartiers.

    Article 19 : Aucune construction provisoire ou définitive, aucune modification extérieure d'un bâtiment existant, aucune, installation matérialisée de façon permanente ou temporaire par l'occupation d'une emprise de quelques dimensions que ce soit sur une parcelle du périmètre urbain

    Page | 174

    d'une commune, ne peut être édifiée sans autorisation préalable de la mairie compétente, sous peine des sanctions prévues au titre IV de la présente loi.

    Article 20 : Toute construction doit permettre à ses occupants d'évacuer rapidement les lieux ou de recevoir aisément des secours extérieurs.

    Article 21 : Les règles de construction en matière de sécurité, d'hygiène et d'assainissement sont précisées par décret, en ce qui concerne, notamment:

    - les bâtiments à usage d'habitation:

    - les bâtiments de grande hauteur:

    - les bâtiments recevant le public;

    - les bâtiments industriels;

    - les bâtiments situés dans des zones à risques.

    Article 22 : La hauteur, les matériaux employés, la forme architecturale des constructions et des clôtures situées en façade principale sont précisés par les documents de planification urbaine ou, à défaut, par un arrêté municipal.

    Article 23: Les présentes règles s'imposent aux personnes qui aménagent ou font aménager, construisent ou font construire, ou. installent des équipements de toute nature,notamment aux urbanistes, architectes, ingénieurs du génie civil, techniciens, entrepreneurs et autres personnes responsables de l'exécution des constructions.

    Article 24 : Les dérogations aux règles édictées par le présent chapitre, notamment en ce qui concerne le changement de vocation des zones, la constructibilité ou la desserte des terrains, la hauteur, l'aspect ou les normes de construction, peuvent être accordées par le Ministre chargé de l'urbanisme et de l'architecture, sur avis motivé du Maire.

    SECTION III

    TITRE Il

    DE L'AMENAGEMENT FONCIER

    CHAPITRE I

    DES OPERATIONS D'AMENAGEMENT

    Article 51 : Les opérations d'aménagement foncier ont pour objet d'organiser Je maintien, l'ex-tension ou l'accueil de l'habitat ou des activités, de réaliser des équipements collectifs, de sauvegarder ou de mettre en valeur le patrimoine bâti ou non bâti et les espaces naturels.

    Sont considérés, au sens de la présente loi, comme opérations d'aménagement foncier :

    - La restructuration et/ou rénovation urbaine;

    - Les lotissements;

    - Les opérations d'aménagement concerté ;

    - Toute autre opération touchant au foncier urbain (voirie et réseaux divers

    équipement, remembrement, etc.).

    Page | 175

    Article 52 : Les procédures et les modalités d'exécution de chaque type d'opération d'aménagement sont précisées par décret.

    SECTION 1

    DE LA RESTRUCTURATION ET/OU DE LA RENOVATION URBAINE

    Article 53 :

    (1-) La restructuration urbaine est un ensemble d'actions d'aménagement sur des espaces bâtis de manière anarchique, dégradés ou réalisées en secteur ancien, destinées à l'intégration d'équipements déterminés ou à l'amélioration du tissu urbain des agglomérations.

    (2) La rénovation urbaine est un ensemble de mesures et opérations d'aménagement qui consiste en la démolition totale ou partielle d'un secteur urbain insalubre, défectueux ou inadapté, en vue d'y implanter des constructions nouvelles.

    Article 54 : La restructuration et la rénovation urbaine ont pour objet:

    - L'amélioration des conditions de vie et de sécurité des populations, au regard:

    de la situation foncière; de l'état des constructions; des accès aux habitations; des espaces verts;

    de l'environnement;

    des voiries et réseaux divers

    - Le renforcement de la fonctionnalité du périmètre considéré, au regard :
    De la vie économique;

    Des équipements collectifs d'ordre social et culturel.

    Article 55 :

    (1) Les opérations de restructuration et/ou de rénovation urbaine sont localisées à, l'intérieur d'un, périmètre opérationnel appelé secteur de restructuration urbaine ou secteur de rénovation urbaine. Délimité par les actes prescrivant l'opération visée.

    (2) Dans la zone concernée. Le plan de restructuration et/ou de rénovation approuvé par arrêté municipal précise ou complète les documents de planification urbaine existants.

    (3) Après approbation du plan de restructuration et/ou de rénovation, les emprises des voies, des servitudes et des équipements publics prévus sont reversées au domaine public.

    (4) Les opérations de restructuration et/ou de rénovation urbaine sont entreprises à l'initiative de l'Etat ou d'une commune ou d'un groupement de communes et s'effectuent conformément à un plan de restructuration et/ou de rénovation.

    Article 56 :

    (1)

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    Les opérations de restructuration et/ou de rénovation urbaine sont réalisées sous la responsabilité des communes concernées, soit en régie. Soit par voie de convention avec un aménageur public ou privé, avec l'aide éventuelle de l'État ou de toute autre forme d'intervention multilatérale, bilatérale ou décentralisée.

    (2) En tant que de besoin, les services locaux de l'Etat peuvent être mis à la disposition des communes ou des groupements de communes compétents, pour la mise au point technique ou l'exécution des opérations de restructuration et/ou de rénovation urbaine.

    (3) Les conditions de la mise à disposition des services locaux de l'Etat sont définies par convention spécifique entre l'Etat et la commune concernée. Ces conventions sont passées dans les formes et conditions définies par la législation et la réglementation en vigueur.

    Article 57 : En tout état de cause. Les opérations de restructuration et/ou de rénovation urbaine doivent être conduites en concertation avec les populations concernées conformément aux prescriptions du titre I, chapitre III de la présente loi, et suivies des mesures appropriées d'accom-pagnement social.

    Article 58: La recherche des financements nécessaires pour couvrir les dépenses entraînées par la mise au point et de l'exécution des opérations de restructuration et/ou de rénovation urbaine est de la responsabilité de l'Etat, des communes ou des groupements de communes compétents.

    SECTION III

    DES OPERATIONS D' AMENAGEMENT CONCERTE

    Article 65 : Les opérations d'aménagement concerté sont menées en vue de l'aménagement, de la restructuration ou de l'équipement de terrains situés en milieu urbain ou périurbain. Elles sont conduites sous forme concertée entre la puissance publique et les propriétaires fonciers identifiés ou, le cas échéant, entre un aménageur et les populations concernées. Les zones faisant l'objet desdites opérations sont dénommées Zones d'Aménagement Concerté.

    Article 66 : Préalablement à la mise en oeuvre de l'opération d'aménagement concerté, sur proposition du Maire et après avis des services locaux de l'urbanisme ou ceux chargés des questions urbaines selon le cas, un arrêté préfectoral délimite le périmètre opérationnel de la Zone d'Aménagement Concerté.

    Dans tout secteur concerné par une opération d'aménagement concerté, il est établi un plan d'aménagement qui doit être approuvé par arrêté municipal.

    Article 67 : Les opérations d'aménagement concerté peuvent être autorisées sur les concessions, du domaine national octroyées à une personne morale constituée des populations concernées et de l'aménageur public ou privé.'

    La convention signée entre les populations concernées et l'aménageur fait partie intégrante du cahier des charges de la concession provisoire, et la réalisation effective des travaux d'aménagement vaut mise en valeur pour l'obtention de la concession définitive.

    Article 68 : Une opération d'aménagement concerté vise notamment:

    Page | 177

    - La maîtrise de l'occupation des sols par. une structuration de l'espace;

    - La mise à disposition des parcelles de terrain équipées pouvant être affectées à l'habitat,

    à des activités économiques, sociales, éducatives, culturelles et de loisirs;

    - L'apurement des statuts fonciers;

    - La récupération éventuelle des coûts de l'urbanisation.

    Article 69 :

    (1) Les opérations d'aménagement concerté sont initiées par l'État, les collectivités territoriales décentralisées, les personnes physiques ou morales, publiques ou privées, ou les populations intéressées, et sont conduites dans le respect des documents de planification urbaine en vigueur ou, à défaut, des règles générales d'urbanisme et de construction.

    (2) La puissance publique veille, notamment, à la prévision des équipements d'utilité publique et des réseaux primaires par les concessionnaires de services publics.

    Article 70 :

    (1) Les opérations d'aménagement concerté font l'objet de conventions libres passées entre la puissance publique ou l'aménageur public ou privé et les populations intéressées, constituées en personne morale de droit commun;

    (2) Ces conventions précisent, outre les limites du périmètre de la Zone d'Aménagement Concerté, les modalités de la concertation qui associera, pendant toute la durée de l'opération l'ensemble des personnes concernées.

    CHAPITRE Il

    DES ORGANISMES D'ETUDES ET D'EXECUTION

    Article 71 : Les dispositions du présent chapitre s'appliquent aux organismes d'études et d'exécution oeuvrant pour le compte de l'Etat et des collectivités territoriales décentralisées, susceptibles, par ailleurs d'exécuter en régie ou de faire exécuter leurs études et leurs travaux d'aménagement.

    SECTION I

    DES AGENCES D'URBANISME

    Article 72 : Les communes et groupements de communes peuvent créer, avec l'Etat et les établissements publics ou autres organismes qui contribuent à l'aménagement et au développement de leur territoire, des organismes de réflexion, d'études et de . contrôle appelés Agences d'Urbanisme. Ces agences ont notamment pour mission de suivre les évolutions urbaines, de participer à la définition des politiques d'aménagement et de développement et de préparer les projets de développement communaux, dans un souci d'harmonisation des politiques publiques. Elles peuvent prendre la forme d'association.

    SECTION III

    CHAPITRE III

    Page | 178

    DES DISPOSITIONS FINANCIERES

    SECTION I

    DU FINANCEMENT DES DEPENSES D'AMENAGEMENT

    Article 78 : Les dépenses obligatoires de l'Etat en matière d'urbanisation concernent tous les équipements structurants et stratégiques, notamment:

    - Les grands équipements sanitaires, éducatifs et sportifs;

    - Les voies et réseaux primaires;

    - Les ports et aéroports ;

    - Les gares ferroviaires.

    Article 79 : Les dépenses obligatoires des collectivités territoriales décentralisées: en matière d'urbanisation sont définies par la législation relative à l'organisation de collectivités territoriales décentralisées.

    Article 80 : L'accès à certains modes de financement des investissements est défini par la législation et la réglementation en vigueur, notamment :

    - Les subventions et autres dotations de l'Etat ;

    - Les crédits à taux bonifiés ;

    - Les dons et legs ;

    - Les opportunités de la coopération internationale, décentralisée ou non.

    Article 81 : Le système de financement des dépenses d'aménagement des collectivités territoriales décentralisées est constitué de taxes, redevances et autres dotations de l'Etat, ainsi que de ressources provenant de la coopération décentralisée.

    Ce système de financement n'est pas exclusif des mécanismes de prêt mis en place au travers des organismes de financement existants ou à créer.

    TITRE V

    DES DISPOSITIONS DIVERSES, TRANSITOIRES ET FINALES

    Article 133 : Les documents de planification urbaine élaborés et approuvé, à la date de promulgation de la présente loi, restent en vigueur jusqu'à échéance de leur validité.

    Ceux en cours d'élaboration devront se conformer au contenu des documents de planification tels que définis à l'article 26 de la présente loi, ainsi qu'aux procédures d'approbation et de révision définies aux articles 29 et 30 ci-dessus.

    Article 134 : Les modalités d'application de la présente loi sont, en tant que de besoin précisées par voie réglementaire.

    Page | 179

    Article 135 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à la présente loi, notamment celles de l'ordonnance 73/20 du 29 mai 1973 régissant l'urbanisme en République Unie du Cameroun.

    Article 136 : La présente loi sera enregistrée et publiée selon la procédure d'urgence puis insérée au Journal Officiel en français et en anglais.

    Yaoundé, le 21 avril 2004,

    Le Président de la République, (é) Paul Biya

    Page | 180

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE 2

    REMERCIEMENTS 3

    RESUME 4

    ABSTRACT 5

    LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS 8

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 12

    INTRODUCTION GENERALE 13

    1. PRESENTATION DU SUJET 13

    2. MOTIVATIONS DU CHOIX DU PROJET 14

    2.1. Motivation personnelle 14

    2.2. Motivation professionnelle 14

    2.3. Motivation scientifique 14

    2.4. Motivation sociale 15

    2.5 Motivation environnementale 15

    3. INTERET DE LA RECHERCHE 16

    4. PROBLEMATIQUE 16

    4.1 Problème de recherche 16

    4.2 Questions de recherche 17

    4.3 Hypothèses de recherche 18

    a) Hypothèse principale 18

    b) Hypothèses spécifiques 18

    A) CADRE THEORIQUE 19

    4.4 Objectifs de recherche 22

    PREMIERE PARTIE : CONTEXTE THEORICO-EMPIRIQUE DE L'ECO

    ARCHITECTURE ET LA RENOVATION URBAINE. 25

    CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA LITTERATURE

    SUR LA RENOVATION URBAINE ET L'ECO-ARCHITECTURE. 26

    I- APPROCHE CONCEPTUELLE 26

    A)

    Page | 181

    L'ECO-ARCHITECTURE 28

    B) LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA RENOVATION URBAINE 33

    II- REVUE DE LA LITTERATURE 45

    A) REVUE DE LA LITTERATURE 46

    B) ETAT DE L'ART DE LA FILIERE BAMBOU AU CAMEROUN ET EN AFRIQUE 53

    CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE, PRESENTATION DE LA

    VILLE ET DU SITE DU PROJET 62

    I- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PLAN DE TRAVAIL 62

    1- Délimitation spatio-temporelle du sujet 62

    2- Collecte et Traitement des données 63

    3- Analyse des données et Annonce du plan 64

    II- PRESENTATION DE NKONGSAMBA ET DU SITE DU PROJET 65

    1- Présentation et Analyse du paysage urbain de la ville de NKONGSAMBA 65

    2- Présentation et Analyse du site du projet : L'ancienne gare ferroviaire de

    Nkongsamba 69

    DEUXIEME PARTIE : SENSIBILISATION A L'ARCHITECTURE ECOLOGIQUE (BAMBOU STRUCTUREL) ET PRESENTATION DU PROJET DE RENOVATION

    URBAINE. 82

    CHAPITRE III : ETUDE DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE POUR LE

    DEVELOPPEMENT DE L'ECO-ARCHITECTURE. 83

    A) PRESENTATION DU BAMBOU, MATERIAU ECOLOGIQUE ET INNOVANT 83

    B) CARACTERISTIQUES ET PROPRIETES DU BAMBOU STRUCTUREL 92

    CHAPITRE IV : ETUDE DES CAS (QUELQUES PROJETS ARCHITECTURAUX

    EN BAMBOU DANS LE MONDE) 117

    A) ETUDE DE CAS QUELQUES PROJETS EN AFRIQUE ET AU CAMEROUN 117

    1- LE PAVILLON DE BAMBOU DU CABINET KOFFI ET DIABATE

    ARCHITECTS 117

    2- LE PROJET DU RESTAURANT BOUKAROU LOUNGE EN BAMBOU A

    YAOUNDE 118

    B) ETUDE DE QUELQUES PROJETS EN BAMBOU A L'INTERNATIONAL 119

    1- DES GRATTE-CIEL EN BAMBOU, PAR L'AGENCE D'ARCHITECTURE

    AMERICAINE CRG ARCHITECTS. 119

    2- Page | 182

    LA SALLE DE SPORT CONSTRUITE EN BAMBOU DE LA PANYADEN

    SCHOOL SIGNEE CHIANGMAI LIFE CONSTRUCTION 121

    3- LA MERVEILLEUSE MAISON EN BAMBOU D'ELORA HARDY A BALI 122

    4- LE PAVILLON ZCB BAMBOU, UNIVERSITE CHINOISE DE HONG KONG 124

    5- LE BAMBOU EN APPLICATION STRUCTURELLE A L'ECOLE METI AU

    BANGLADESH 125

    6- LA GREEN SCHOOL, Ecole 100% verte à BALI en INDONESIE 127

    7- LES PROUESSES DU BAMBOU DANS LES OEUVRES DE SIMON VELEZ 129

    C) L'ECONOMIE CIRCULAIRE DU BAMBOU DANS LA REVITALISATION URBAINE

    131

    1- DOMAINE DE L'ALIMENTATION 132

    2-DOMAINE DE L'ARTISANAT 133

    3- DOMAINE DE L'ORNEMENTATION 133

    4- INDUSTRIE DE PAPETERIE 135

    5- LE BAMBOU EN CONSTRUCTION ET DESIGN ARCHITECTURAL 136

    6- DOMAINE MEDICINAL 138

    7- ENVIRONNEMENT ET ENERGIE 138

    D) LIMITES D'UTILISATION ET CONTRAINTES DES CONSTRUCTIONS EN

    BAMBOU. 139

    1- TRAITEMENT PHYSIQUE, RISQUES D'INCENDIES ET INSECTES 139

    2- CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES 141

    3- CONTRAINTES SOCIO-ECONOMIQUES 142

    CHAPITRE V : CADRE PRATIQUE ET APPLICATION DU PROJET 143

    I- DESCRIPTION DU SITE 143

    II- DEMARCHE CONCEPTUELLE ET PROPOSITION URBAINE 145

    III- PROGRAMMATION URBAINE DU PROJET 147

    IV- PROJET D'ARCHITECTURE : IMMEUBLE DE BUREAUX A NKONGSAMBA 151

    CONCLUSION 157

    BIBLIOGRAPHIE 164

    TABLE DES MATIERES 180






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand