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Analyse portant sur les transferts sans contrepartie et la croissance économique en Haiti pour la période allant de 1996 à  2013


par Diony PIERRE-LOUIS
Université d'état d'Haiti (faculté de Droit et Des Sciences Économiques) - Licence 2017
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI (UEH)

     

    Faculté de Droit et des Sciences Economiques (FDSE)

    THÈME : TRANSFERTS PRIVÉS SANS CONTREPARTIE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE

    Sujet : Analyse de la situation portant sur les transferts privés sans contrepartie et
    la croissance économique en Haïti pour la période allant de 1996 à 2013.

    Mémoire préparé par l'étudiant Diony PIERRE-LOUIS

    En vue de l'obtention du grade de Licencié ès Sciences Économiques
    Promotion 2011-2015

    Sous la direction du professeur : Ulysse GEORGES

    Janvier 2017

    II

    REMERCIEMENTS

    À toi Éternel, Dieu grand et redoutable pour l'accomplissement de ta parole écrite dans Josué 1 :5-9. Tu es Dieu de promesse et de réalisation. Nous te bénissons.

    Mes remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce modeste travail. Au premier rang desquels je peux citer sans cependant être exhaustif:

    Mes parents mention spéciale

    Mon encadreur, le Professeur Ulysse GEORGES à qui je décerne une mention très spéciale pour sa magnanimité, sa disponibilité, sa rigueur non empreint de doute aux exigences intellectuelles et pédagogiques et son sens de sérieux.

    J'adresse aussi mes sincères remerciements à Mr Evens JOICIN pour m'avoir éclairé par son conseil et aussi pour son regard déterminant notamment dans la rédaction de ce travail.

    Ce travail de longue haleine a été soutenu par ma famille, en particulier, toute ma gratitude et mes remerciements vont vers eux.

    Mon cher père, Vertus PIERRE-LOUIS, pour son soutien inconditionnel et pour avoir partagé ce rêve avec moi.

    Ma chère tante, Manite FRANEZY, pour avoir cru en moi et pour ses sacrifices.

    Pour mes parents, j'espère que cette réalisation sera à la hauteur des espérances qu'ils ont

    Placées en moi.

    Je remercie de manière non exhaustive Onèse PIERRE, Roldyne PIERRE-LOUIS, Nadine PIERRE-LOUIS, Stéphanie PIERRE-LOUIS, Nickensia PIERRE-LOUIS, James JEAN-BAPTISTE, Sophonie DANGER, Victony FRANEZY et Olivier BEAUGENAIS.

    Plusieurs personnes ont rendu mon travail agréable en me faisant l'honneur de leur amitié. Qu'elles trouvent dans ces lignes ma gratitude et ma sincère amitié. Le « groupe Exponentiel » fut un endroit où se sont retrouvé des personnes entre lesquelles se sont développés un sentiment de fraternité et une communauté d'ambitions et d'objectifs, des personnes animées par le désir d'avancer malgré les obstacles multiples qu'elles ont eu à affronter et devront encore affronter. Les moments que j'ai passés avec vous sont parmi les meilleurs de mon séjour.

    A Rousse LIBERTE pour qui j'exprime toute ma reconnaissance. J'apprécie beaucoup sa disponibilité, ses encouragements et sa volonté de toujours aider ses ami(e)s. J'admire surtout son dynamisme et son courage. Je lui souhaite un avenir radieux.

    III

    En lisant ces lignes, certaines personnes ne verront pas leur nom. Soyez rassurées que je ne vous ai pas oubliées. Du fond de mon coeur, je vous exprime ma gratitude et mon amitié sincère.

    J'ai pu progresser dans mes études et dans la vie grâce au soutien constant et indéfectible de mes parents. Leur amour et leurs encouragements m'ont aidé à affronter les défis et à surmonter les moments les plus difficiles que j'ai eu à rencontrer. J'ai une pensée particulière pour ma mère qui m'a enseigné les valeurs d'intégrité et de travail ainsi que le vrai sens de la vie. Je suis sûr que ma mère qui, de son vivant, a toujours été fière de mon travail l'est toujours là où elle se repose à présent. J'ai foi que le lien particulier qui s'est tissé entre nous traversa le temps et que les valeurs qu'elle m'a enseignées ne mourront jamais. Elle est la femme que j'admire et respecte le plus.

    RESUME

    Depuis le début de l'exode massif des Haïtiens vers l'étranger, les transferts d'argent ont entamé une courbe croissante. Déjà en 2006, la diaspora transférait plus d'un milliard de dollars vers le pays. Haïti était le deuxième pays de la région latino-américaine à comptabiliser tous ces transferts. Aujourd'hui, ce montant a atteint plus de 2 milliards de dollars américains et suscite alors l'intérêt des analystes. Notre étude permet de comprendre les impacts de cette arrivée de fonds sans contrepartie sur la croissance économique du pays. Bien que les anticipations macroéconomiques concernant ces envois de fonds pour les bénéficiaires soient positives. Pour valider les hypothèses énumérées dans l'introduction du document, nous avons procédé à une analyse économétrique en utilisant un modèle des Moindres Carrés Ordinaires. Les données sont annuelles et couvrent la période de 1996 à 2013.

    Les résultats, robustes à notre méthodes d'estimation, confirment un effet positif des transferts privés sur la croissance du PIB haïtien.

    Mots clés : transferts privés, croissance économique

    iv

    v

    TABLE DES MATIÈRES

    REMERCIEMENTS ii

    RESUME iv

    Introduction Générale 1

    CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE 6

    Section I : Cadre conceptuel 6

    1.1.1. Concept 6

    1.1.2. Transferts privés 6

    1.1.3. Agent économique 7

    1.1.4. Migration: 7

    1.1.5. Immigration 8

    1.1.6. Emigration 8

    1.1.7. Monnaie 8

    1.1.8. Croissance économique 9

    1.1.8.1. Les déterminants de la croissance économique 10

    1.1.9. La Balance des paiements et ses compartiments 12

    Section II : Revue de littérature 15

    Étude empirique sur les transferts privés et la croissance économique 15

    1.3.1. Effets positifs des transferts 16

    1.3.2. Effets négatifs des transferts 16

    CHAPITRE II : L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET SES TENDANCES ÉVOLUTIVES 20

    Section I : profil général de la République d'Haïti 20

    2.1.1. Caractéristiques démographiques 20

    Section II : Situation économique d'Haïti 24

    2.2.1. Analyse du cadrage macroéconomique 24

    2.2.2. Investissement 26

    2.2.3. Produit Intérieur Brut (PIB) 27

    2.2.4. Situation de l'inflation au cours de la période 27

    2.2.5. Situation de la Balance commerciale d'Haïti 29

    Section III : Diagnostic des transferts privés en Haïti 31

    2.3.1. Importance des transferts privés dans l'économie Haïtienne 32

    2.3.2. Niveau de dépendance de l'économie Haïtienne aux transferts de fonds. 34

    vi

    2.3.3. Dynamique de la dollarisation de l'économie haïtienne 38

    CHAPITRE III : SITUATION DES TRANSFERTS PRIVÉS EN HAÏTI ; UNE ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE 43

    Section I : La modélisation 44

    3.1.1. Modèle économique 44

    3.1.2. Modèle économétrique 45

    3.1.3. Collecte des données statistiques relatives aux principales variables du modèle 45

    Section II : Critère de jugement de la qualité de l'ajustement du modèle. 48

    3.2.1. Test de significativité des coefficients 49

    3.2.1.1. Test de student 49

    3.2.2. Test de normalité de résidus de Jarque-Bera 49

    3.2.3. Test de spécification : Test RESET de RAMSEY 51

    3.2.4. Test de la stabilité des coefficients ou de Grégory CHOW 51

    3.2.1.2. Test de Fisher- Snedecor 55

    3.2.5. Test de Multi colinéarité « Test de Klein » 55

    3.2.6. Test de Farrar -Glauber 56

    3.2.7. Test de Durbin et Watson 59

    3.2.8. Test de Breusch-Godfrey 60

    3.2.9. Test de Breusch- Pagan-Godfrey 61

    Section III : Interprétations des résultats du modèle 66

    3.3.1. Analyse de la significativité des coefficients 66

    3.3.2. Analyse économique du Modèle 67

    Conclusion et recommandations: 68

    ANNEXES viii

    BIBLIOGRAPHIE xxix

    Ouvrages : xxix

    Revues scientifiques : xxix

    Mémoires consultés : xxix

    vii

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1: Evolution de la consommation, des investissements, des importations ainsi que les

    transferts des migrants Haïtiens 2003-2010 19

    Graphique 2: Evolution de la population d'Haïti 1804-2012 (en millions d'habitants) 22

    Graphique 3 : Evolution du taux de croissance de l'économie et de l'inflation pour la période 2000-2012

    28

    Graphique 4: situation de la balance commerciale d'Haïti 1995-2013 30

    Graphique 5: Evolutions des envois de fonds, de l'APD et de l'IDE en Haïti de 1996 à 2013 33

    Graphique 6: Concentration du marché institutionnel des transferts en Haïti en 2012 Pourcentages du

    total du marché 37

    Graphique 7 : Evolution de l'indice de dollarisation de l'économie haïtienne (Sept 1995 à Sept 2013) 39

    Graphique 8: Évolution du taux de change nominal de 1980 à 2013 42

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Evolution de l'accroissement naturel en Haïti 1980-2010 23

    Tableau 2: Répartition géographique des transferts sans contrepartie 2004- 2007 36

    Tableau 3: Liste des variables explicatives ainsi que les signes attendus 44

    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1 : Résultats de tous les tests statistiques ainsi que les principales données utilisées dans le

    travail. ix

    Annexe 2 : Cadre légal des transferts sans contrepartie xviii

    Annexe 3 : Méthodologie et grille d'évaluation du mémoire xix

    Annexe 4 : Méthodologie et grille d'évaluation de la soutenance xx

    Annexe 5 : Règlements régissant la Faculté de Droit et des Sciences Economiques xxi

    VIII

    LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

    APD : Aide Publique au Développement

    BC : Banque Centrale

    DID : Banque Interaméricaine de Développement

    BM : Banque Mondiale

    BRH : Banque de la République d'Haïti

    CEPAL : Commission Economique pour l'Amérique Latine et la Caraïbe

    CNUCED : Conférence des Nations-Unis sur le Commerce et le Développement

    E-VIEWS : Econometric Views (logiciel spécialisé)

    FMI: Fond Monétaire International

    FOMIN : Fond Multinational d'Investissement

    IDE : Investissement Direct Etranger

    IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique

    M : Importation

    MCI : Ministère du Commerce et de l'Industrie

    MCO : Moindre Carré Ordinaire

    MEF : Ministère de l'économie et des Finances

    MHAVE : Ministre des Haïtiens Vivant à l'Etranger

    MPCE : Ministère de la Planification et de la Coopération Externe

    NEMT : Nouvelle Economie de la Migration et du Travail

    OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

    OMC : Organisation Mondiale du Commerce

    ONG : Organisation Non Gouvernemental

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PMC : Propension Moyenne à Consommer

    TFM : Transferts de fonds des Migrants

    US: United State

    X: Exportation

    X-M: Exportation Nette

    1

    Introduction Générale

    Le phénomène migratoire fait une recrudescence de débat sur la scène internationale, l'ampleur de ce phénomène est réelle ; pour cela, sa dimension économique et sociale mérite d'être étudiée sous plusieurs angles, notamment sous l'angle des envois de fonds. L'enjeu essentiel dans la problématique d'envois de fonds réside surtout à travers leur impact sur la croissance économique et développement économique. L'intérêt que suscite l'impact des transferts de fonds sur le développement économique des pays récipiendaires est témoigné par la multiplication des études des Observateurs, chercheurs, banques, grandes organisations internationales, agences des Nations Unies et gouvernements, qui se sont consacrés à ce sujet. Ces transferts de fonds désignent les sommes envoyées par les travailleurs migrants et les autres membres de la diaspora dans leurs pays d'origine, qui sont destinées soit à leurs familles, soit à la constitution d'épargne ou à la création d'activité lucrative ou non. Ces envois de fonds sont évalués en 2005 à 167 milliards de dollars US par la Banque Mondiale, ils constituent la deuxième source de financement des pays en développement après les investissements directs étrangers (IDE) (Ratha, 2013). En progression rapide, ces montants atteignent 285 milliards de dollars US en 2007. Et, malgré le contexte de 2008 caractérisé par la récession économique et la crise financière, et quand bien même ils baisseront au moins de 5,3% en 2009 atteignant 320 milliards de dollars US contre 328 milliards de dollars US un an plus tôt1. Aujourd'hui, il est reconnu qu'ils jouent un rôle financier très important pour les économies en développement en raison de leurs besoins énormes de financement. Les transferts suscitent de plus en plus d'intérêt en raison de leur croissance en volume et de leur relative stabilité par rapport aux autres sources alternatives de financement. Selon la Banque Mondiale (2009), les transferts favorisent l'augmentation des dépenses liées à l'éducation et à des investissements. Ils peuvent constituer selon (Chami et al, 2008) un bon instrument dans la lutte contre la pauvreté, car ils contribuent à la croissance économique s'ils sont investis et créent un effet multiplicateur considérable sur la production nationale. Cependant, l'un des effets néfaste des transferts sur l'économie receveuse c'est le cas où ils induisent une augmentation de la demande supérieure à la capacité de production de l'économie.

    Les transferts de fonds peuvent engendrer un autre effet négatif sur la balance des opérations courantes c'est ce que l'on appelle « l'effet boomerang ». C'est-ce qui se produit quand les

    1 Banque mondiale (2009)

    2

    transferts provoquent une augmentation des importations et des déficits de la balance commerciale.

    Pour Haïti, les transferts privés occupent aussi une place d'or dans l'économie en raison de l'insuffisance chronique de ressources financières nécessaire afin de stimuler la croissance économique. Au fil des années, ils sont devenus l'une des sources de financement les plus importantes pour les familles puisqu'ils soutiennent les ménages en finançant la scolarité de leurs enfants, le logement et les divers autres besoins.

    Haïti, étant l'un des pays les moins développés au monde et où, par conséquent, les besoins de financement sont énormes face à des ressources disponibles insuffisantes, les transferts privés constituent donc une opportunité à exploiter. Evalués en 2013 á environ 2 milliards de dollars US, les transferts privés constituent la deuxième source de financement extérieur derrière l'aide publique au développement. Dans ce cadre, il est important de dire que les transferts privés jouent un rôle important dans la balance des paiements. Ceux-ci compensent les déficits chroniques de la Balance des paiements en réduisant la pénurie des devises, sans lui, le déficit du compte courant aurait atteint des montants exagérés. En effet, durant toute la décennie, ils suivent un rythme exponentiel, ils étaient environ 578.7 millions de dollars US en 2000, soit 73.95% du total des transferts courants et se situent à environ 85% du total en 2012. Dans la même logique, les transferts privés représentent un pourcentage de plus en plus élevé dans le Produit intérieur Brut. En effet, en 1993, ils ont représenté environ 0.818% du PIB et respectivement 4.738% et 15.008% en 2000 et 2012. De plus, ces envois de fonds représentent plus de six fois le montant des IDE en 2012 et procurent aux ménages plus de revenus que les exportations2. Certains auteurs comme : Taylor (1999), Rocher et Pelletier (2008) considèrent que ces transferts contribuent à l'amélioration du niveau de vie des ménages ayant un faible niveau de revenu; et constituent une importante source de devises pour les économies receveuses.

    Malgré le poids des transferts privés dans la construction du PIB du pays, Haïti fait face à des défis important dans ses efforts pour générer une croissance plus rapide et lutter contre la pauvreté. La croissance économique poursuit sa décélération en passant 5.5% pour l'exercice de 2010 à 2.8% en 2012 et 4.3%en 2013. Ceci est la résultante de la baisse des investissements, de l'environnement politique incertain. Avec le ralentissement de la croissance du PIB, les appuis étrangers ont chuté de 14.1% à 5.8% entre 2010 et 2012 (BRH, 2013). Les financements de petro

    2 Situation économique, Financière, sociale en Haïti et perspectives à court terme, MEF, 2013

    3

    caribe ont sensiblement diminué en raison de la baisse du prix de pétrole ; ce qui occasionne une réduction des investissements publics.

    Par ailleurs, durant cette dernière décennie, la monnaie nationale (gourde) connait une dépréciation accélérée par rapport au dollar US; ce qui est le résultat des différents chocs tant internes qu'externes ou encore des politiques appliquée par la Banque Centrale dans le but de préserver la compétitivité du commerce avec l'extérieur. En effet, de 1996 jusqu'en 2002 la fourchette du taux de change envoisinait entre 16 et 29 gourdes pour 1 dollar US. Ensuite atteignait 44 gourdes en Février 2003 et jusqu'à présent cette tendance à la hausse ne cesse de perdurer3. Ceci ne reste pas sans effet sur le niveau des prix des biens et services puisqu'une hausse du dollar engendre automatiquement une hausse des prix sur le marché national. Compte tenu du poids de l'importation dans l'offre globale en Haïti, la hausse des prix des produits importés(en particulier les produits pétroliers) joue un rôle non négligeable dans l'augmentation du niveau général des prix. L'économie nationale a connu des périodes de fortes inflations, suivies d'épisodes d'inflation modérée, en tout cas plus élevée que celles de nos principaux partenaires et de la plus part des pays de la région. En effet, durant les périodes 1991-1994, 2003-2005, les prix ont fortement augmenté, avec des taux d'inflation atteignant des pics de 51,85% et 38,40% respectivement, tandis qu'ils ont crû à des rythmes un peu plus faibles au cours des périodes 1997-2002, 2006-20074. Ces taux d'inflation qui sont, impitoyables à de divers facteurs, notamment la contraction de l'offre combinée à une augmentation de la masse monétaire, et la dépréciation de la monnaie nationale, représente un poids lourd à notre économie affaiblissant les pouvoirs d'achat des ménages qui étaient déjà en situation chaotique. Si aucune mesure n'est pas prise rapidement par les autorités monétaires pour remédier à cette situation, les conséquences seront très compliqués dans la vie économique du pays.

    Les statistiques provenant du Fond Monétaire International (FMI, 2013) relatent que le déficit de la balance commerciale du pays est passé de 500 millions de dollars US à 2.2 milliards de dollars US en 2012. Ce déficit chronique de la balance commerciale du pays est le résultat de la forte propension moyenne à consommer (PMC) des Haïtiens portant sur les produits importés selon Fred DOURA5. Eu égard au fait que Haïti est une économie ouverte, le commerce international joue un rôle particulièrement important dans ses interactions. Toute augmentation

    3 Rapport annuel de la BRH

    4 Rapport présenté annuellement par l'IHSI

    5 Fred DOURA auteur du livre « Economie d'Haïti, dépendance, crise et développement, vol 2, chp8, pg 315 »

    4

    des prix dans les pays partenaires d'Haïti via le poids important des importations entraineront une détérioration de la balance commerciale. Pour mieux comprendre cette situation, nous partons d'une analyse d'un rapport du centre d'exploitation et d'investissement de la République Dominicaine (CEI-RD) et la Banque Centrale (BC) de ce pays. Selon ces rapports, les relations commerciales entre ces deux pays sont très inégales. En effet, entre les années 2000 et 2013, les exportations des dominicains vers Haïti ont augmenté de 57% contre 13% pour Haïti6. Ainsi, durant l'année 2013 les exportations des dominicains vers Haïti ont évalué entre 1.4 et 1.8 milliards de dollars contre 60 millions d'importation7.

    Si l'on considère le montant des investissements directs étrangers injectés dans la région des Caraïbes, Haïti est classé en dernière position8. Cette situation s'est aggravée du fait de l'incapacité du pays d'obtenir des prêts sur le marché international, en raison du risque élevé de défaut de paiement. En outre, Haïti souffre d'un chômage chronique. Cette variable est difficile à évaluer. Car, environ 60% des activités productives se réalisent dans le secteur informel. Cette situation tend à s'aggraver avec la faiblesse d'un secteur privé fragmenté et le manque d'institutions susceptibles de favoriser son expansion.

    Cependant, les dernières années ont vu Haïti bénéficier d'une assistance externe (dons et prêts) à un montant s'élevant à plus d'un milliard de dollars en 2012. Ces fonds ont été destinés à la reconstruction du pays après le tremblement de terre de janvier 2010, à travers plusieurs projets du gouvernement. Toutefois, cette source de financement est transitoire. Car elle n'est disponible que pour une période de temps limitée.

    Avec les piètres performances de l'économie haïtienne en matière de croissance économique et suite aux observations et analyses de l'ensemble de ces éléments susmentionnés, il nous parait important de formuler notre interrogation comme suit : les transferts privés, contribuent-ils de manière significative à la croissance économique d'Haïti pour la période 1996-2013 ? Cette question laisse présager la pensée des économistes, qui pour certains, en se basant sur les faits empiriques, arrivent à la conclusion commune que les transferts privés ne se répercutent pas entièrement sur la croissance économique.

    6 Voir article paru au Journal Le Nouvelliste du 21 0ctobre 2014

    ( http://www.lenouvelliste.com/article/137179/Limpoprtance-des-exportations-dominicaines-vers-Haiti.hlml). Consulté le 30 novembre 2016 à 4h10PM

    7 Mathelier, R. 2013, «une perspective des relations haitiano-dominicaines: l'interdépendance des deux économies, un défis sur le moyen-long terme» paru dans le nouvelliste, 10 mai 2013.

    8 (EDIC, P.77).

    5

    Ainsi, ce travail se propose comme objectif de comprendre et expliquer à travers une évaluation empirique l'impact des transferts privés sur la croissance économique du pays. Il s'agit aussi pour nous de comprendre et d'expliquer ce phénomène en vue d'appréhender les significations que les acteurs économiques attachent à cette réalité. En fait, de manière opérationnelle, cette recherche vise à prouver la relation qui existe entre les transferts privés et la croissance économique en Haïti et à quantifier cette relation au travers un modèle économétrique dans un contexte où le pays cherche á avoir une croissance économique soutenable. Et enfin, proposer des pistes de solutions visant à canaliser ces envois de fonds vers un investissement productif afin de stimuler la croissance économique en Haïti.

    Ces constats interpellent conséquemment la réflexion des économistes, chercheurs, banques et des organisations. Ce travail si modeste que soit-il, contient certes des informations utiles qui pourra servir d'outil de référence à d'autres chercheurs.

    Notre étude se place dans une perspective d'analyse économétrique. Elle s'articule autour de trois chapitres repartis en huit sections dont deux au premier chapitre et trois à chacun des deux autres. Au premier chapitre, nous présentons le cadre conceptuel et la revue de littérature.

    Le deuxième chapitre, exposera le cadre Macroéconomique d'Haïti. Dans le dernier chapitre, nous nous pencherons sur la méthodologie empirique à savoir l'estimation de notre modèle économétrique avant de finir par la conclusion qui récapitulera les principaux résultats obtenus de notre travail.

    Hypothèses du travail

    Une hypothèse est une proposition de réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche, propositions formulées de telle sorte que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse à la question de recherche formulée.

    Dans ce travail nous avons formulé nos hypothèses de la manière ci-après

    Hypothèse principale

    Les transferts privés ont des impacts peu significatifs sur la croissance économique d'Haïti. Hypothèses spécifiques

    H1- les transferts privés ont une influence positive sur le PIB à court terme.

    H2- les transferts privés influencent de manière positive les importations.

    6

    CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE

    Tout travail scientifique n'aura de sens et de la valeur que lorsque ses résultats sont mis à la disposition des praticiens ou des lecteurs et son contenu ne pose pas des problèmes de compréhension et d'application.

    C'est ainsi qu'avant d'aborder le fond de notre travail, il est utile et impérieux pour nous d'en définir les principaux concepts de base afin de mieux cerner le sujet sous examen.

    Section I : Cadre conceptuel

    1.1.1. Concept

    Selon Docteur Mokhtar LAKAHAL, un concept est un terme forgé par un théoricien où un mot courant dénué de son sens habituel auquel le théoricien donne un autre sens, il est une boite á outil mis á la disposition du théoricien pour analyser des situations ou des problèmes9. Après avoir défini le mot concept, il est important, pour nous aussi, de définir d'autres concepts qui feront partie intégrante du développement de notre recherche.

    1.1.2. Transferts privés

    Les transferts privés appelés aussi transferts directs sans contrepartie ou encore envois de fonds ou transferts de fonds sont considérés comme une opération de répartition sans contrepartie effectué par un agent économique au profit d'un autre agent économique. Pour Bascom (1990), les transferts privés sont considérés comme étant des transferts effectués par les individus qui sont résidents dans un pays étranger (temporaire ou permanent) á leur pays d'origine au support de leur famille ou á titre d'investissement. Généralement, ces transferts proviennent de salaires et/ou de l'accumulation des richesses et sont envoyés sous forme de ressources financières ou de biens tangibles.

    Le Fond Monétaire International, définit les transferts privés comme :

    « Le revenu des ménages issu d'une économie étrangère, provenant principalement des mouvements de personnes, temporaires ou permanents, vers les économies d'origines.

    Ils consistent principalement en flux financiers et non-financiers envoyés ou donnés par des individus qui ont migré dans une nouvelle économie et y sont devenus résidents10 ».

    Les transferts de fonds des migrants (TFM) sont la partie du revenu des migrants expédiés vers leur pays d'origine, le plus souvent à destination de leur famille. En réalité, cette définition

    9 LAKEHAL, Dictionnaire économique et sociale, paris, 1962, P 141.

    10 (FMI, 2009)

    7

    mérite d'être précisée, car plusieurs éléments sont ambigus. Il n'existe pas de définition unique des TFM. Cependant, l'enregistrement de ces flux dans la balance des paiements impose d'en spécifier les différentes catégories. Les transferts de fonds des émigrés sont comptabilisés dans trois postes de la balance des paiements (FMI, 2007 ; FMI, 2006).

    1-La rémunération des salariés où l'on enregistre les salaires et traitements des travailleurs résidents à l'étranger pendant moins de 12 mois (non-résidents). Ce poste enregistre donc les transferts des travailleurs saisonniers ou transfrontaliers.

    2-Les envois de fonds des travailleurs ; Ce poste enregistre les transferts à destination des pays d'origine des travailleurs résidents à l'étranger pendant au moins 12 mois (résident).

    3-Les transferts des migrants ; Ce sont les transferts associés aux flux de biens et d'actifs financiers liés à la migration (changement de résidence pour une durée supérieure à 1 an).

    Ces trois postes recouvrent l'ensemble des transactions monétaires et financières liées à la migration, de courte ou de longue durée.

    1.1.3. Agent économique

    Un agent économique est une personne physique ou morale qui a un comportement économique, c'est-à-dire qui prend des décisions qui influencent l'économie d'un pays.

    Un agent économique est défini par :

    ? Ses fonctions : consommer, produire, épargner, etc.

    ? Ses ressources : revenus, salaires, impôts, recette.

    ? Ses dépenses : consommation, paiement des salaires, etc.

    1.1.4. Migration:

    La migration se définit comme étant les déplacements de populations d'un territoire ou d'une communauté á une autre dans l'intention d'y rester pour une période donnée afin d'accomplir une mission. Il existe différents types de migration, cependant, notre étude s'intéresse uniquement à la migration humaine11.

    Les différentes formes de migrations

    Migration économique : cette migration est par nature difficile à évaluer compte tenu du manque de chiffre pour le secteur informel et des clandestins. Les flux migratoires concernent environs 100 millions de personnes. Selon les statistiques du rapport des Nations-Unis sur les migrations

    11 La migration humaine est considérée comme un déplacement d'un lieu de vie d'individus.

    8

    internationales, les principaux foyers de la migration de travail se trouveraient en Inde et au Canada qui ont des politiques d'accueil à l' égard des populations.

    Migration permanente : il s'agit d'une migration forcée, c'est-à-dire non volontaire. Ce sont par exemple les réfugiés politiques, cette forme de migration se manifeste dans les pays en guerre et où les catastrophes naturelles ne cessent de se passer.

    1.1.5. Immigration

    Pour LAWIN (2000), l'immigration est considérée comme un concept qu'on applique généralement aux personnes nées á l'extérieur du milieu hôte, mais, peut aussi s'appliquer á un petit nombre de personnes dans le milieu, de parents qui sont d'origine d'autres localités. En conséquence, les immigrants sont classés selon la période d'immigration dans le but de faire la distinction entre les personnes arrivées récemment et celles qui y résident depuis un certain nombre d'années (Monde et développement, 2001).

    1.1.6. Emigration

    L'émigration est considérée comme le départ de population d'un pays pour s'installer dans un autre pays, l'émigration désigne le départ de personnes d'un lieu quelconque vers un autre dans le but de s'y établir. Elle rend compte de l'histoire et des itinéraires effectués par les populations d'un point donné à un autre (Ague, 1997) et parfois des causes de leurs mouvements (Henri, 1998). Toutefois, elle peut contribuer au surpeuplement des lieux hôtes et á l'accroissement du taux de chômage et conduit sans doute au développement des vices sociaux.

    1.1.7. Monnaie

    Quand on parle de monnaie, on ne parle pas des pièces sonnantes et trébuchantes, mais on parle tout simplement de moyens facilitant les transactions entre les agents économiques. Par définition, la monnaie est tout objet accepté et utilisé pour régler des transactions financières ou pour échanger des biens et des services. En Haïti, la gourde est l'unité monétaire nationale. Les économistes définissent la monnaie à partir de ses fonctions qu'elle remplit au niveau de l'économie dont trois d'entre elles sont fondamentales:

    1.1.7.1 La monnaie comme unité de compte

    La monnaie sert d'instrument de mesure de valeur relative de différents biens. Il s'agit de sa fonction d'unité de compte. La monnaie est un étalon simple et pratique pour mesurer les valeurs de marchés relatives des biens et services.

    9

    1.1.7.2. La monnaie comme instrument d'échange

    La fonction première de la monnaie est de faciliter le commerce, c'est- á -dire les échanges des biens et services bénéficiant aux deux parties concernés. Cette fonction est appelée instrument d'échange. De nos jours, tous les pays développés utilisent comme monnaie du papier (spécialement imprimé par l'Etat à cet effet) ainsi que des pièces de métal. Cependant, la plupart des échanges ne se font pas en argent liquide, mais á l'aide de chèques, des cartes de crédit ou de virement entre les banques.

    Les économistes considèrent que les encaisses détenues sous forme de compte-chèques sont de la monnaie au même titre que les billets parce qu'elles sont acceptées comme moyen de paiement presque partout, et remplissent donc une fonction d'instrument d'échange. Comme la plupart des agents économiques ont beaucoup plus d'argent sur leurs compte-chèques que dans leur porte-monnaie, personne ne s'étonnera que la définition de l'offre de monnaie retenue par les économistes corresponde á un total très supérieur au volume des pièces et des billets en circulation.

    1.1.7.3. La monnaie comme réserve de valeur

    Les gens n'acceptent de changer ce qu'ils possèdent contre la monnaie que s'ils pensent pouvoir ultérieurement échanger cette monnaie contre les biens et services qu'ils désirent. Par contre, pour que la monnaie puisse jouer son rôle d'instrument d'échange, elle doit garder sa valeur, du moins sur une courte période. Cette fonction est plus connue sous le nom de réserve de valeur de la monnaie. Selon COHEN (Alter Eco., Hors Série # 45) rapporté par DOURA (2003), la monnaie est un jeu à somme négative; Personne n'y gagne. Servant de pouvoir d'achat, la gourde contribue à lier socialement les haïtiens et est très influencée par la politique monétaire de la Banque Centrale quand son acceptation est contestée.

    1.1.8. Croissance économique

    La croissance économique est l'augmentation de la production totale d'une période bien déterminée. Selon la définition de François Perroux, la croissance d'une économie est « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en termes réels ». La croissance mesurée par le PIB correspond donc à l'accroissement de la quantité de biens et de services produits dans un pays au cours d'une période.

    10

    1.1.8.1. Les déterminants de la croissance économique

    La question de la création de la richesse, donc de la croissance économique, commençait à intéresser les économistes depuis Adam Smith dans « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)». Toutefois, il a fallu attendre la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour voir une nouvelle branche de l'économie se consacrer entièrement à l'étude de la croissance économique. Pendant cette période, la question de reconstruction des pays de l'Europe dévastée par la Guerre était en exergue. D'autre en plus, cette époque-là marquait l'indépendance de beaucoup de pays d'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique latine. En quelques sortes, la période post Deuxième Guerre mondiale a mis fin au colonialisme, une des modes d'enrichissement des pays colonisateurs.

    Ces nouveaux pays libres ainsi que les pays ravagés de l'Europe devaient faire le choix d'un système politique et économique devant favoriser leur développement ou leur reconstruction. Pendant Cette période, on a eu l'émergence de deux courants d'idées à savoir le communisme et le capitalisme. Le communisme attirait beaucoup les pays en question ; car ses adeptes enregistraient des taux de croissance très élevés. Dans les années 50, l'Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS) croissaient à un taux de 7.5 %, un peu moins que celui de la Chine pour la même époque (9.6 %) tandis que les États-Unis d'Amérique croissaient seulement à 3.1 %. Ces résultats rendaient les dirigeants communistes tellement optimistes qu'ils se donnaient pour objectif de dépasser le niveau de développement des États-Unis en très peu de temps.

    Quelques années plus tard, le système communisme n'a pas pu concrétiser son objectif ; cela a conduit à l'effondrement du système communisme. Les pays qui ont adopté ce système sont encore pauvres, parfois plus pauvres qu'ils ne l'étaient dans les années 60. Ils ont dû pour la plupart se convertir au capitalisme. Comment l'URSS et la Chine ont pu croitre à un tel rythme dans les années 50 et 60 ? Walt Whitman Rostow, auteur « des étapes de la croissance économiques, un manifeste non communiste (1960)», trouvait une réponse à cette question dans les travaux de Roy Forbes Harrod (1939) et Evsey Domar (1946). Ces deux économistes ont démontré que le taux de croissance économique dépend uniquement du niveau d'épargne, supposé égal à l'investissement, en tenant fixes le taux de croissance de la population et le niveau de dépréciation du capital. Selon le modèle Harrod-Domar, l'URSS et la Chine croissaient plus vite que les États-Unis parce qu'ils arrivaient à mobiliser beaucoup plus

    11

    d'épargne. D'ailleurs, le communisme, contrairement au capitalisme, pouvait se permettre le luxe de forcer les citoyens à maintenir un niveau élevé d'épargne.

    La réponse proposée par Robert Solow à la question d'intérêt a trouvé son fondement dans la loi des rendements marginaux décroissants. À chaque unité d'épargne additionnelle, donc d'investissement, l'effet sur la croissance diminue jusqu'au point où cet effet sera nul. De même, une personne ne deviendra pas plus productive si son employeur lui attribue plus qu'un ordinateur. Le modèle Harrod-Domar est donc incapable d'expliquer la croissance de long-terme. Et l'on se tourne donc vers Robert Solow pour trouver une explication à la croissance de long-terme. Solow (1956) soutient qu'à long-terme, la croissance ne dépend que du progrès technique. Les variables, capital et taux de croissance de la population, n'ont que des effets sur le niveau de vie, c'est-à-dire sur le niveau du PIB réel mais pas sur le taux de croissance du PIB réel. La distinction entre le niveau du PIB réel et son taux de croissance revêt une importance particulière. Car, même si Haïti se mettrait à croitre au taux de 10 % de façon continue, il lui prendrait des décennies pour attraper le niveau du PIB réel des États-Unis d'Amérique.

    Pour avoir un sens profond, le taux de croissance du PIB doit être analysé parallèlement à son niveau. Selon Solow, l'investissement ferait augmenter le PIB réel, la croissance de la population produit aussi le même effet sur le taux de croissance du PIB réel alors que le progrès technique agirait sur le taux de croissance du PIB réel à long-terme. Il faut cependant souligner que la croissance de la population fait baisser le taux de croissance du PIB réel per capita, car la hausse du taux de croissance du PIB est plus faible que la hausse du taux de croissance de la population à cause des rendements marginaux décroissants.

    Le problème avec le modèle de Solow est qu'il rend le progrès technique responsable de la croissance économique sans pour autant dire de quoi il en dépend. Au cours des 20 dernières années, plusieurs travaux ont été consacrés à l'étude des déterminants du progrès technique afin de mieux comprendre pourquoi et comment il arrive à expliquer la croissance économique. Paul Romer a tracé cette nouvelle voie en 1990 dans un article intitulé : « Endogenous Technological Change ». Selon ce modèle, le progrès technique vient des nouvelles connaissances et des nouvelles idées, soit sous la forme de variétés ou de la qualité des machines. L'un des apports de ce modèle et de ses variantes a été principalement de décrire les caractéristiques fondamentales et particulières des idées et des connaissances. Ces dernières, par leur caractère non-rival, sont des biens spéciaux. Elles peuvent être utilisées par de nombreuses personnes en même temps, contrairement aux biens et services rivaux. Cette caractéristique particulière des connaissances

    12

    permet de surpasser l'hypothèse de rendements d'échelle décroissants du modèle de Solow. Avec les nouvelles idées, on peut produire plus avec les mêmes quantités d'input. Le modèle de Paul Romer explique les déterminants du progrès technique qui détermine la croissance économique de long-terme. Ce progrès technique résulte soit des investissements en recherches et développement dans les pays développés soit par l'adoption des nouvelles technologies dans les pays en développement. Il n'est plus exogène comme c'était le cas dans le modèle de Solow ; il devient endogène. Il se pose alors la question de la durabilité de la croissance économique. 1.1.9. La Balance des paiements et ses compartiments

    La Balance des paiements est un document comptable qui recense l'ensemble des opérations effectuées, pendant une période de temps donnée (l'année, le plus souvent), d'un pays avec le reste du monde. Les balances de paiements se décomposent généralement en deux blocs :

    A- La balance des transactions courantes qui comprend elle-même quatre sous-ensembles :

    1- Les échanges des marchandises, comptabilisées dans la balance commerciale

    2- Le mouvement des touristes

    3- Les échanges de services et revenus

    4- Les transferts unilatéraux (aide, transferts des travailleurs migrants etc.) Ces trois composantes étant appelés les transactions invisibles

    B- La balance des capitaux qui peut être divisée en deux parties :

    1- Les mouvements de capitaux à long terme retracent les variations de créances et d'engagement vis-à-vis de l'extérieur dont l'échéance initiale est supérieure à un an. Ces capitaux sont composés par :

    a) Les crédits commerciaux à l'importation et à l'exportation

    b) Les emprunts et prêts financiers

    c) Les investissements de portefeuille, c'est-à-dire les échanges de valeurs mobilières avec l'étranger dans un but de placement

    d) Les investissements directs qui sont des opérations financières dans un but de prise de contrôle du capital social des entreprises.

    2- Les mouvements de capitaux à court terme correspondent à trois types de flux : a) Les opérations des entreprises destinées à aménager leur trésorerie et leurs termes de paiements

    b)

    13

    Les opérations de financement des banques entre elles ou avec leur clientèle qui se traduisent par les variations de la position à court terme des banques

    c) Les interventions des autorités monétaires sur les marchés de change.

    Les balances de paiements sont élaborés selon le principe habituel de la comptabilité en partie double c'est-à-dire chaque opération donne lieu à deux écritures de même montants de signes contraires. Ainsi, une importation de marchandises payées à crédit se traduit par une dépense (signe -) dans la balance commerciale et symétriquement par une entrée de capital (signe +) dans la balance des capitaux.

    Du point de vue de l'analyse économique, le solde des opérations courantes est le plus significatif pour deux raisons :

    Tout d'abord, il recense l'ensemble des flux réels échangés avec l'étranger et a donc pour contre parti le solde de la balance des capitaux. Par ailleurs, la signification macro-économique du solde courant est claire à partir de l'identité comptable fondamentale entre les utilisations et les ressources de biens et services d'une économie : Y+M= C+I+X

    Equivalent a: X-M=Y-E=S-I

    Où Y, C, I, M, X sont respectivement le revenu national, la consommation, l'investissement, l'importation et l'exportation des biens et services.

    Comme on l'a défini plus haut, la balance des paiements est un tableau montrant les flux des exportations et des importations de marchandises, services et capitaux. Cette balance des paiements comptabilise donc toutes les opérations économiques qu'un pays entretien avec le reste du monde pendant une année donnée et qui donnent lieu à des paiements. Elle doit être nécessairement équilibrée puisqu'un déficit ou un excèdent de la balance globale est compensé pour un montant équivalent par un accroissement ou une diminution de la position monétaire extérieure12.

    Le tableau ci-dessous présente (tableau 12 en annexe I) un examen des comptes de la balance des paiements en Haïti pour plusieurs années. On remarque que, tous les soldes des transactions de biens et services (marchandises, services, balance commerciale) sont toujours déficitaires, et cela remonte à fort longtemps.

    Depuis 2000, les déficits n'ont jamais cessé d'augmenter, comme le montre par exemple le solde des marchandises. En effet, bien avant la décennie 2000, soit au cours des années 1990, ou plus précisément pendant la période de l'embargo le déficit était de $ 140 millions environ (139

    12 Dumas Benjamin, La Monnaie et les Banques dans l'Economie, Educa vision, 2005. Page 248

    14

    millions en 1992, 180 en 1993), ensuite remonté à nouveau à 429 millions en 1995, 354 en 1997, et 341 en 1998). Au début de la décennie 2000, il était à 750 millions (soit 755 pour 2000 et 750 pour 2001), et en 2004 à 833 millions. À partir de 2006, il avait dépassé le milliard (soit 1 053), en 2009, il était à 1,48, et en 2010 à cause du séisme, était supérieure à 2 milliards(2,246)13.

    Pour la balance commerciale (biens et services), le problème du déficit ne cesse de régner, car les importations dépassent largement les exportations. En effet, le déficit a été de 946,5 millions en 2003, et à partir de 200414 atteint le 1 milliard de dollar US, ensuite 3 284,9 en 2010. A partir de l'année 2010, il n'était jamais situé au-dessous de 2 milliards, car il y' a eu davantage de sorties de devises (notamment en 2010 et 2011) que d'entrées de devises. Par conséquent, les recettes d'exportations sont loin d'être en mesure de financer les importations en provenance des Etats-Unis. En outre, selon les données de la Banque mondiale(BM), le déficit de la balance commerciale est passé de 392, 6 Millions de dollars US à 3,1 milliards de dollars en 2013. Cette nouvelle tendance s'explique en bonne partie par le solde de plus en plus négatif de la catégorie de biens et services du compte courant. Les intérêts et dividendes versés à l'étranger sont donc en hausse. Cette situation peut être à l' origine de la persistance de la crise politique qui affecte négativement le compte des opérations financières par le biais de décaissement externe, en régression importante par rapport aux années précédentes, en particulier ceux émanant des bailleurs multilatéraux. Par contre, ce déficit s'est replié de 2,35% pour les 10 premiers mois de l'exercice 2012-2013, passant de 2, 08 milliards de dollars US contre 2,13 milliards en 201215. Ce repli est attribuable selon la même note au fait que les exportations ont crû plus rapidement que les importations. En effet, les exportations ont accusé une hausse de 14,94% et les importations se sont accrues de 2,05%, suite au ralentissement dans le secteur de la construction. Malgré la baisse du déficit commercial et l'augmentation des transferts sans contrepartie (11,81%, glissement annuel) n'ont pas suffi pour calmer la tension sur le marché des changes. En effet, en juillet 2013 le taux de change (fin de période) s'est établi à 57, 22 gourdes pour un

    13 Rapport annuel de la BRH de 1990 à 2013.

    14 En 2004, la balance commerciale présentait un déficit de plus de 1 milliard de dollars américains, en nette augmentation par rapport à 2003 et 2002 qui sont respectivement de l'ordre de 866.87 dollars et 780.47 dollars, les exportations n'ayant pu couvrir que 26% environ des importations. La couverture s'est opérée principalement par les transferts privés des expatriés qui finançaient les importations à hauteur de 73% en 2003, en comparaison de 37% en 1990. Voir le texte : « les OMD en questionnement » écrit par Jean Claude PAULVIN et Toussaint MONESTIME.

    15 Note sur la Politique Monétaire-Quatrième trimestre 2013..

    15

    dollar américain contre 56,98 gourdes en juin 2013, soit une variation de 7,04% et 45,56 gourdes en septembre 2013, une hausse de 21,20%16.

    Notons cette analyse particulière de l'évolution des importations et des exportations était importante pour comprendre le poids que représente la balance commerciale dans la balance des paiements d'Haïti.

    Section II : Revue de littérature

    Étude empirique sur les transferts privés et la croissance économique

    Si pour les organisations internationales l'impact des transferts directs sans contrepartie sur les économies d'origine est ainsi considéré comme globalement positif, ce positionnement est contesté, notamment par une partie de la communauté scientifique. La littérature relative aux impacts des transferts privés sur certaines variables macroéconomique, notamment investissement produit souvent des résultats contradictoires. Ceci dit que cette littérature ne permet pas de dégager un consensus. Prenons comme exemple le cas de Philippines ; deux conclusions différentes sont parvenues suite à deux études menées sur ce pays. D'un côté, Burgess et Haksar (2005) ont montré que les transferts des travailleurs affectent de manière négative la croissance mesurée par le taux de croissance du revenu par tête. Et de l'autre côté, Ang (2006) est parvenu à un résultat contraire en relevant les effets positifs et significatifs entre croissance et les transferts des travailleurs à destination Philippines17. De cette hétérogénéité de résultats, on parvient à classer en deux groupes la littérature relative à l'impact des transferts de fonds sur la croissance économique. Premièrement, on distingue les auteurs qui sont d'avis aux effets positifs des transferts sur la croissance et deuxièmement, les défenseurs d'une relation négative voire même inexistante entre ces deux variables. En effet, il n'existe pas dans la littérature économique une théorie universelle faisant liaison entre les transferts privés et la croissance économique ; cependant, compte de son importance dans l'économie, plusieurs études empiriques ont été conduites dans le but de mesurer ses impacts sur les différentes variables motrices de la croissance économique.

    16 Bulletin economiques de la BRH, 2013

    17 Le système informel de transferts de fonds et le m'mécanisme automatique du Currency Board : Complémentarité ou antagonisme ?

    16

    1.3.1. Effets positifs des transferts

    Pour ses principaux défenseurs (ROCHER et PELLETIER 2008), l'augmentation de 10% de flux de transfert réduit de 1% le niveau de pauvreté par habitant et une part significative des montants des transferts est généralement dépensé en bien de consommation courante et une part très réduite est épargné ou investie. Et il y a une relation positive entre les transferts et la consommation des ménages, ce qui veut dire que les ménages consomment beaucoup plus quand leurs niveaux de transfert augmentent. Selon eux, Les transferts affectent aussi le financement des investissements en capital humain ou en infrastructure qui va influencer le développement à long terme18.

    Dans le même ordre d'idées, Ratha (2003) pousse plus loin l'analyse en chiffrant non seulement l'effet sur la production mais aussi en le décomposant par zone de résidence. Il a montré que chaque « migradollar » dépensé au Mexique fait augmenter le Produit National Brut de 2,69 dollar US si les bénéficiaires des transferts sont des ménages urbains, et de 3,17 dollar si les bénéficiaires sont des ruraux. Ce qui traduit que plus ces ressources s'accroissent, plus ils contribuent à la production nationale et ce d'autant plus dans les zones où les besoins en ressources étaient plus importants.

    Pour parvenir à la même conclusion, certains auteurs ont plutôt utilisé le canal indirect de l'investissement. L'idée est que les transferts permettent d'accroitre l'investissement qui à son tour impacte la croissance en augmentant la production domestique. A partir d'une étude réalisée sur des données de panel provenant de 11 pays d'Europe centrale et orientale, Léon-Ledesma et Piracha (2001) ont ainsi observé que les transferts contribuent fortement à l'accroissement du niveau d'investissement de ces pays même si l'ampleur est faible.

    1.3.2. Effets négatifs des transferts

    Pour les tenants de ce courant de pensée, les effets des transferts sur la croissance seraient plutôt négatifs à cause des effets pervers qu'ils engendrent et dont les coûts sont plus importants que les bénéfices qu'ils peuvent engendrer. Ils soutiennent leurs positions à travers ces arguments : si les transferts produisent une demande supérieure à la capacité productive de l'économie considérée, cela pourrait avoir un effet inflationniste dans le cas où la demande concerne des biens non marchands (OCDE, 2006), à l'image des terrains agricoles en Egypte dont les prix ont augmenté de 600% entre 1980 et 1986 à cause des transferts (Adams, 1991). Ensuite, les transferts peuvent

    18 Les transferts de revenus des migrants : quel impact sur le développement économique et financier des pays de l'Afrique subsaharienne ?, 2008, Emmanuel ROCHER et Adeline PELLETIER.

    17

    favoriser l'accroissement de la demande de produits importés aussi bien de la part des ménages ruraux qu'urbains, réduisant ainsi la demande de biens locaux avec pour effet une hausse du coût de la vie et une baisse du pouvoir d'achat des populations (Ahouré, 2008). Et enfin, les transferts pourraient influencer les taux de change en favorisant l'appréciation des monnaies des pays receveurs ou le ralentissement des dépréciations (le syndrome hollandais19) avec les effets néfastes sur les exportations, l'emploi et la croissance. Cette approche a été validée par des analyses économétriques sur un échantillon de 113 pays (Chami et al, 2005).

    Les transferts sans contrepartie permettent aux ménages bénéficiaires d'avoir la possibilité de profiter des services éducatifs et de santés parce que 80% des services d'éducation sont du secteur privé20 et les prix offerts sont au-dessus de la capacité de la majorité de la population. Donc les transferts améliorent le niveau de capital humain. Mais qu'en est-il pour les personnes qualifiées en Haïti ? Les transferts des migrants ont une relation inverse avec le nombre des personnes qualifiées qui est considérée comme instrument de développement pour le pays. Bénédique Paul explique que la migration possède un caractère auto-renforcement, ce qui veut dire que les transferts servent à financer le voyage d'un ou des membres d'une famille qui implique la fuite des cerveaux d'où l'effet d'imitation.

    Une part très faible des transferts est consacrée à financer le progrès technique dans certaines activités mais le reste sert à contribuer en grande partie à faire sortir l'argent du pays parce que l'industrie est très limité en Haïti. En effet, toujours dans la perspective d'analyse de lien entre transferts de fonds et croissance économique en Haïti, le livre intitulé « Economie d'Haïti, dépendance, crise et développement, vol. 2 » Fred DOURA a, lui aussi été objet d'exploration. Au chapitre 8, l'auteur met en relief les différents facteurs inhérents au problème de la stagnation de l'économie haïtienne. On retient entre autres le déficit de l'épargne et de la balance courante, l'insuffisance de l'investissement. Il avance par ailleurs que les facteurs économiques qui bloquent le développement sont la faiblesse de l'épargne et de l'investissement par tête qui ne permettent nullement au revenu national d'avoir un rythme de croissance supérieur au rythme de croissance de la population.

    19 La maladie Hollandaise est en général liée aux conséquences négatives provoquées par l'augmentation des revenus d'un pays et explique le lien entre le déclin de compétitivité des produits dans l'industrie manufacturière et l'exploitation des ressources naturelles dans les années 60 aux Pays bas. Ce sont des problèmes macroéconomiques liées a l'entrée massive de devise. Un de ces problèmes est le dutch disease effet ou mal hollandais qui engendre des influences négatives sur la capacité de production et sur la compétitivité nationale.

    20 Voir Bénédique PAUL, Migration et pauvreté en Haïti : impacts économiques et sociaux des envois de fonds sur l'inégalité et la pauvreté ? Page 15

    De ce même chapitre, l'auteur soulève un point d'un intérêt particulier pour ce travail lorsqu'il prend en compte les transferts de fonds de la diaspora Haïtienne au regard de la croissance économique. Son analyse traduit que les transferts n'ont pas vraiment d'impact positif sur la croissance économique, du fait que la propension moyenne à consommer des Haïtiens est trop élevée. Selon lui, une fraction importante de ces fonds est manifestement utilisée à des fins de consommations immédiates. Pour lui, bien que les devises étrangères soient augmentées, une large partie porte généralement sur les produits importés, par conséquent, l'effet multiplicateur se fait en partie au profit de l'étranger au détriment de l'économie nationale. Toutefois, si une grande partie de notre consommation est importée, donc l'argent des transferts est retourné vers son pays d'origine. «Les importations alimentaires représentent chaque année plus de 20% des importations totales d'Haïti, et près de 60,2 % des importations de ces biens proviennent des Etats-Unis, principal partenaire commercial d'Haïti21 »

    Considérons le graphique suivant, qui montre, à travers les données de l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique(IHSI), le niveau de consommation des ménages haïtiens et le niveau des importations par rapport au montant des transferts reçu. Donc on peut remarquer à travers le graphique suivant que la grande partie des transferts est consommée, ce qui influe grandement l'importation en raison de la faiblesse de la production nationale.

    18

    21Bénédique PAUL, Migration et pauvreté en Haïti : impacts économiques et sociaux des envois de fonds sur l'inégalité et la pauvreté ?

    Graphique 1: Evolution de la consommation, des investissements, des importations ainsi que les transferts des migrants Haïtiens 2003-2010

    Transfert des migrants, consommation, importation et
    investissement de 2003 a 2010.

    90000000 80000000 70000000 60000000 50000000 40000000 30000000 20000000 10000000

    0

     
     

    2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010

    transfert des Migrants Consommation Investissement importation

    Donc plus les transferts sans contrepartie augmentent plus la consommation des biens importés augmentent, ce qui traduit l'entrée massive de devises sert grandement à financer les importations au détriment des exportations, et donc l'aggravation du solde commercial. Ce graphique nous confirme leur évolution.

    Toutefois, l'augmentation de la consommation au détriment de l'investissement ne doit cependant pas être vue comme un effet exclusivement négatif. Ce phénomène permet au ménage de subvenir à ses besoins et d'augmenter son bien-être. Cependant, si les biens de consommation courante achetés par le ménage ne sont pas issus de l'importation, une augmentation de la consommation peut avoir un effet positif sur l'économie Haïtienne.

    19

    20

    CHAPITRE II : L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET SES TENDANCES ÉVOLUTIVES

    Ce chapitre est organisé en trois sections, dont la première présente le profil de la République d'Haïti, La deuxième section fait ressortir les tendances évolutives de l'économie haïtienne et finalement la section 3 présente un diagnostic des transferts de fonds et le phénomène de la dollarisation.

    Section I : profil général de la République d'Haïti

    La République d'Haïti occupe la partie Ouest de l'île d'Hispaniola avec une superficie d'environ 27500 km2. Sa capitale est Port-au-Prince et ses langues officielles sont le créole et le français. Ce pays est divisé en 10 départements géographiques. Sur le plan politique, Haïti est une république démocratique appliquant le régime parlementaire muni de trois (3) pouvoirs appelés institutions de l'État. Ce pays aux 1771 km de littoral dispose d'une topographie assez complexe et jouit d'un climat tropical marqué par une saisonnalité peu variée avec une température moyenne annuelle de 27?C. La couverture forestière est moins de 2% selon le PNUD et le FAO (elle était de 92% en 1492). Ses sols sont sujets à des phénomènes d'érosion et les terrains inaptes à la production agricole et les terres cultivables ne représentent que 44% ( MARNDR / DPV, 2007). Son potentiel minier est constitué essentiellement d'or, d'argent et de cuivre et son potentiel non-métallique tout aussi important, est constitué de calcaire marbrier, de carbonate de calcium, et l'exploitation des minéraux non-métalliques représente la principale activité minière du pays.

    2.1.1. Caractéristiques démographiques

    Selon les statistiques de l'IHSI, la population haïtienne de 2012 est estimée à environ 10 413 211 habitants22. Chiffrée à 500,000 après l'Indépendance (1804), elle a surtout cru à un rythme exponentiel notamment à cause des taux de croissance démographique moyens annuels au cours des périodes intercensitaires et les données y relatives peuvent le témoigner. Au cours de l'intervalle intercensitaire 1950-1970, le taux de croissance démographique était de 1,6% contre 1,4% pour l'intervalle 1971-1982, 2,5% pour 1982-2003. Haïti a déjà réalisé quatre (4) recensements de la population respectivement en 1950, 1971, 1982 et 2003. En 2009, le taux de croissance démographique était de 1,6%. Si la population est l'ensemble des personnes qui occupent un espace géographique déterminé à un moment bien spécifique, elle peut s'agir, soit

    22 Centre Latino-Américain de Démographe (CELADE), Institut-Haïtien de Statistique et d'informatique (IHSI), projection de population de 2014

    21

    de la population présente sur le territoire en question (population de fait), soit de la population qui réside habituellement sur le territoire considéré (population de droit). Les manuels démographiques font généralement référence à la population résidente estimée au milieu de l'année.

    Il y a trois variables démographiques qui peuvent agir sur la population.

    Il s'agit de :

    a) La fécondité

    b) La mortalité

    c) La migration

    Avec des niveaux toujours élevés de fécondité, Haïti apparaît comme le seul pays de la Caraïbe qui n'ait pas encore vraiment entamé la seconde phase de sa transition démographique caractérisée par la baisse de la fécondité. La lenteur de l'évolution de la fécondité et de la mortalité, le niveau de développement de l'émigration qui lui est associé, résultent largement de facteurs, aggravés par la situation politique particulière. La dynamique de la population a donné lieu ainsi à des irrégularités remarquables au niveau des espaces géographiques surtout en milieu urbain. Les niveaux de scolarisation atteints fournissent un autre exemple de l'insuffisance des progrès réalisés et de leur inégale répartition entre les milieux urbains et ruraux. Concernant les niveaux de mortalité, on dispose de trois sources de données. La première source de données est constituée par les résultats du recensement sur les décès survenus à travers le temps et la table de mortalité élaborée à partir de ces données donnait une espérance de vie à la naissance pour les deux sexes.

    22

    Graphique 2: Evolution de la population d'Haïti 1804-2012 (en millions d'habitants)

    tendance de la population Haitienne

    1804-2012

    1804 1950 1971 1982 2003 2012

    12000000

    10000000

    4000000

    8000000

    6000000

    2000000

    0

    500000

    3097220

    4329991

    5000000

    10413211

    8373750

    population

    Source : IHSI : Institut-Haïtien de Statistique et d'informatique

    Toujours selon le rapport de l'IHSI, Les départements les plus peuplés sont l'Ouest, l'Artibonite et le Nord. L'aire métropolitaine de Port-au-Prince est l'espace le plus dense d'Haïti soit 15 588 hab/km2. La densité pour l'ensemble du pays est d'environ cinq fois moins grande que celle de la zone métropolitaine de Port-au- Prince, mais toutefois est élevée (385hab/km2). Dans le bassin caribéen, Haïti détient la plus grande proportion de population jeune (60.7%). L'espérance de vie à la naissance des haïtiens est faible, soit 62.51 ans pour un âge médian est de 21.6 ans. Ce pays connaît une croissance démographique accélérée pendant la période de notre étude de cas. Pendant la première décennie, le taux de croissance démographique a été relativement stable avec une légère tendance à la baisse. Les naissances ont augmenté de manière considérable au début des années 80 et la tendance du taux a été à la hausse jusqu'en 1983. Ce même taux resta plus ou moins stable l'année suivante et c'est à partir de 1984 que ce taux commence à chuter et n'affiche point de tendance à la hausse. Par contre, le taux de mortalité ne suit pas la même tendance.

    23

    Le tableau qui suit donne une illustration :

    Tableau 1 : Evolution de l'accroissement naturel en Haïti 1980-2010

    Années Taux de naissance (brut)

    Taux de mortalité (brut)

    Ecart de taux Ecart en

    Nombre

    1980

    41.856 %

    15.82 %

    26.036 %

    148 195.4

    1985

    41.517 %

    14.596 %

    26.921 %

    172 009.7

    1990

    37.366 %

    12.818 %

    24.548 %

    174 539.1

    1995

    33.987 %

    11.196 %

    22.791 %

    178 641.4

    2000

    30.885 %

    10.303 %

    20.582 %

    176 557.2

    2005

    28.418 %

    9.645 %

    18.773 %

    173 854.5

    2010

    26.639 %

    8.956 %

    17.683 %

    174 998.0

    Source: Banque Mondiale23

    Parallèlement à cet important rythme d'accroissement démographique, on a constaté une dynamique de croissance économique régressive en Haïti. À titre d'exemple, la période contemporaine (1950 à nos jours), mise à part la « décennie glorieuse » (1970-1980) au cours de laquelle l'économie haïtienne a connu une certaine croissance liée principalement aux activités touristiques et manufacturières, le développement économique n'a pas accompagné cette importante croissance démographique24. Plus spécifiquement, à cause des troubles politiques décourageant les investissements productifs et occasionnant, par surcroît, la désintégration des industries de sous-traitance et du tourisme, le taux de croissance moyen annuel du Produit Intérieur Brut par habitant a régressé de 2,0% de 1980 à 1990, et de 2,7% de 1990 à 200025. De plus, la contribution du secteur agricole, où sont concentrés 49,6% des actifs occupés, dont 93,3% en milieu rural, dans la production nationale a évolué négativement ; elle est passée de 30,9% en 1996 à 26,2% en 2000 et à 25,4% en 2006.

    Cette situation socio-économique, qui est diachroniquement constituée de deux dynamiques (reproductive et productive) antinomique, à savoir l'accroissement démographique accéléré et la

    23 Base de données en ligne de la Banque Mondiale, disponible à l'adresse suivante: http : // www.données.banquemondiale.org/pays/haiti. Consulté 13 janvier 2016 à 7h45AM

    24 Montas, R., Évolution de l'économie haïtienne 1980-1994, Port-au-Prince, GHRAP, Mars 1995.

    25 Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde. Combattre la pauvreté, Washington, Banque Mondiale, 2001 ; Doura F., Économie d'Haïti. Dépendance, crises et développement, Tome 2, Montréal, Les Éditions DAMI, 2002.

    24

    régression économique, a contribué au ralentissement d'un possible décollage économique. Elle a plongé le pays dans une « trappe de sous-développement26 ». En effet, 56% de la population haïtienne sont reléguées en dessous de la ligne de pauvreté extrême fixée à 1 dollar par personne et par jour ; et 76% d'entre elle vivent avec moins de 2 dollars PPA/jour27. Et, sur le plan spatial, il ressort que le milieu rural (63% de la population) contribue davantage à la pauvreté extrême ; l'incidence de la pauvreté et de l'extrême pauvreté y est largement plus importante. S'agissant de la pauvreté extrême, elle est trois fois plus élevée que dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. La grande majorité des pauvres du pays (74%) habite donc en milieu rural, où l'agriculture représente paradoxalement la principale activité génératrice de revenu et où les services sociaux de base sont quasi-inexistants28.

    Section II : Situation économique d'Haïti

    2.2.1. Analyse du cadrage macroéconomique

    Normalement, si l'on veut analyser avec pertinence la performance Macroéconomique d'Haïti, il est crucial de cerner notre analyser sur l'évolution des quatre (4) grands secteurs de l'économie à savoir : le secteur réel, le secteur financier, le secteur externe et les finances publiques pour la période sous-étude.

    L'analyse de l'économie Haïtienne permet d'observer les grands problèmes de la conjoncture notamment la baisse de la production nationale, la hausse de l'inflation, la détérioration du déficit budgétaire et commercial et la forte dévaluation de la monnaie nationale. L'instabilité politique a aussi influencé fortement cette faible productivité de l'économie dont résulte la détérioration des conditions de vie de citoyens Haïtiens.

    Haïti est souvent décrit comme un pays « essentiellement agricole ». Pourtant, la situation de ce secteur n'a pas cessé de se détériorer, particulièrement depuis la seconde moitié du 20ème Siècle. De plus, au-delà du manque de performance occasionné par les carences de la politique agricole, l'agriculture haïtienne souffre de toute une série de facteurs qui sont très défavorables. Ces facteurs-là, constituent un blocage pour l'agriculture quant à la satisfaction de la demande locale et favoriser l'expansion des exportations. Jusqu'à présent c'est une agriculture insuffisamment

    26 Cf. Nelson, A., cité par Fritz DORVILIER «A Theory of the Low-Level Equilibrium Trap in Underdeveloped Economies», American Economic Review, 46-5, 1956) ; Fièvre, N., « Trappe de sous-développement et convergence macroéconomique : les défis et perspectives d'Haïti par rapport aux pays de la Caraïbe », in Davidas, L. et Lerat, C., Quels modèles pour la Caraïbe ?, Paris, L'Harmattan, 2008, pp. 357-375.

    27 Ministère de la Planification et de la Coopération Externe, Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP) (2008-2010), Port-au-Prince, Novembre, 2007, p. 32.

    28 Ibidem., pp. 34-35.

    25

    diversifiée et modernisée, et reste encore fortement dépendante des conditions climatiques. Ceux-ci constituent un obstacle au développement de ce secteur. Compte tenu du niveau de risque qui est associé à ce secteur, les institutions financières sont très retissant de fournir du crédit à ce dernier, ensuite l'inexistence d'une banque de développement agricole en Haïti sont d'autant des facteurs qui freinent le développement de ce secteur. L'agriculture occupe une place importante dans le PIB mais, de moins en moins à cause de la tertiarisation. Centralisée dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, l'économie haïtienne fait face à un phénomène démographique appelé exode rural qui commence exactement au début des années 1980. En conséquence, le secteur agricole connait une baisse continuelle. La contribution de l'agriculture dans le PIB pour l'année 80 est de 32.21%. Dix ans plus tard, soit l'année 1990, le pourcentage est réduit d'environ 2.5%. En dessous de 30% depuis le début des années 1990, le blocus économique imposé au pays a eu un impact positif sur ce secteur puisque la production agricole a progressé de 4.22% en 1992, par rapport à l'année précédente. C'était d'ailleurs la plus grande part de l'agriculture dans le PIB, soit 34.12% sur la période considérée. Depuis lors, la tendance évolutive de ce secteur est négative avec de légères progressions peu considérables. Ce pays situé au large du bassin Caribéen, est toujours à la croisée des intempéries qui en général, provoquent d'énormes pertes. C'est un secteur à tendance irrégulière, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse.

    En dépit de ces faiblesses, l'agriculture reste un secteur non négligeable dans la structure du PIB. Par exemple, pour l'année 1986, l'agriculture représente 30.71% du PIB, en 2006, ce secteur représente 26% du PIB haïtien.

    La faible production favorise une nette expansion de l'importation des produits pour satisfaire la demande globale. En conséquence, l'économie haïtienne devient très vulnérable aux chocs externes à cause de la dépendance de l'extérieur.

    Ce rapide survol a permis de jeter un peu de lumière sur les complexités et les blocages qui caractérisent le monde agricole haïtien. À cette réalité difficile s'ajoutent les méfaits causés par la nature. En effet, la position géographique d'Haïti la place dans l'oeil de la plupart des ouragans qui frappent la Caraïbe. Les plus violents de ces cyclones ont des effets désastreux sur la production agricole et le capital déjà faible dont dispose le monde rural.

    Les conséquences de ces aléas se sont aggravées ces derniers temps. S'il est vrai que tout au long de son histoire le pays n'a pas cessé de panser les blessures souvent mortelles infligées par les

    26

    dégâts naturels, les premières années du 21ème siècle se sont montrées particulièrement fatales. Quelques statistiques suffiront à le montrer (The Economist, 2009 ; Gd'H, 2008).

    En 2004, le cyclone Jeanne provoquait une inondation massive au sein même de la ville des Gonaïves, la quatrième ville d'Haïti, après avoir tué plus de 3 000 personnes et provoqué des dévastations évaluées à 7 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. À la fin de l'été 2008, quatre cyclones balayèrent le territoire haïtien dans l'espace d'un mois. Ils causèrent la perte de 60 % de la récolte de l'année, l'extermination de 160 000 caprins, 60 000 porcs et 25 000 bovins et, en fin de compte, des dégâts estimés à quelque 900 millions de dollars américains, soit l'anéantissement de 14,6 % du PIB haïtien.

    L'évidence est claire : les catastrophes naturelles récurrentes ont la capacité de donner les coups les plus terribles au monde agricole haïtien. Dès lors, en plus d'autres raisons tout aussi pertinentes, il est très difficile de planifier de manière systématique, soutenue et durable le développement économique du pays sur la base du seul secteur agricole.

    2.2.2. Investissement

    L'investissement étant considéré comme l'accélérateur de la croissance économique des nations est une condition préalable pour garantir une croissance soutenue. Cependant, en analysant l'évolution de ce dernier que ce soit public ou privé, nous pouvons constater que ce dernier n'augmente pas suffisamment pour résorber le taux de chômage très élevé que connait Haïti. Plusieurs raisons peuvent être justifiées cette situation : tout d'abord, l'instabilité politique pourrait empêcher de grands investissements dans le pays, en second lieu, le taux de croissance du pays n'est pas assez stable pour attirer les investissements étrangers. Les pays à haut taux de croissance ou à croissance continue, attirent beaucoup d'investissements étrangers.

    L'un des meilleurs indicateurs pour constater l'évolution de l'activité économique d'un pays est le taux d'investissement. Il est le rapport de l'investissement sur le niveau du PIB. En 1994, le taux d'investissement a connu son taux le plus faible, soit 10.76%. Ceci est la résultante des troubles politiques qu'a connus le pays durant cette période. En effet, cette même année, l'investissement a chuté de 34.94% après avoir connu un taux de croissance de -26.01% en 1993 et -0.56% en 199229. Apres l'embargo, on a eu une relance de l'activité économique soit en 1995, d'où une remontée des dépenses d'investissement a vu le jour. Ces derniers ont cru de 123.43% par rapport à l'année précédente.

    29 Bulletins économiques IHSI

    27

    2.2.3. Produit Intérieur Brut (PIB)

    Le PIB est l'agrégat le plus important lorsqu'il s'agit de mesurer la richesse d'un pays. Il est définit comme l'ensemble de tous les biens et services produits à l'intérieur d'une économie. Il est le produit de tout un ensemble de facteurs internes et externes : les investissements nationaux et internationaux, la stabilité sociopolitique, les ressources naturelles, la population, les

    formations, les conditions climatique

    En effet, une forte croissance implique un niveau de PIB fort et intéressant. Pour le début du millénaire, les politiques économiques avaient visé un niveau de croissance de 2.5%. Mais, qu'en est-il de la réalité ? Les estimations de l'Institut Haïtien de Statistique et d'informatique indiquent au cours de l'exercice 2004-2005 un taux de croissance de 1.8%, certes inférieur à 2.5% prévus, mais qui traduisent une hausse légère des activités par rapport au taux de croissance négatif enregistré au cours de l'exercice précédente de -3.5% et au très faible taux de croissance de 0.4% de 2002-2003. En effet, l'économie de ce pays est souvent bousculée par des instabilités sociopolitiques, une économie avec une quasi-totalité des entreprises appartenant au secteur informel (95%), avec un taux de chômage qui reste très élevé environ 60.% de la population active, on ne peut espérer grand-chose sinon des rentabilités en dents de scie. Confrontée par l'inégalité et la pauvreté extrême, plus de 70% de la population haïtienne vivait sous le seuil de moins de $US 2.00 dollars américains par jour (2010). Haïti est parmi les pays à faible revenu soit 827 dollars américains par tête. Quant à la distribution des revenus, c'est la débâcle : les plus pauvres reçoivent 0.7% du revenu national pour 50% alloués à aux plus riches. 2.2.4. Situation de l'inflation au cours de la période

    La dévalorisation de la gourde par rapport au dollar américain et la hausse continuelle du volume des importations le long de la période est un élément fondamental dans l'explication du niveau des prix en Haïti. En 1980, l'économie haïtienne a été au stade d'inflation rampante avec un taux de 18%. L'année subséquente, ce taux est passé de 18 à 11%. Pendant les cinq années d'après, il y eut une tendance désinflationniste caractérisée par une baisse de 8% en moyenne sur les six (6) premières années de l'échantillon pris en compte. L'inflation fût négative en 1987, avec un taux négatif (-11%) puis, devient positive l'année suivante (4%). Le niveau des prix est à la hausse passant de 7% (1989) à 21% (1990) ; restant à un taux élevé, 19% en 1992, 30% en 1993 et 39% en 1994. Entre 1994 et 1999, la pente affichée par cet indice est décroissante. Le niveau des prix dépasse encore une fois la barre des 30% soit 39% exactement en 2003. L'inflation est un élément nocif pouvant déstabiliser l'économie. Ses effets sont nombreux non seulement au

    28

    niveau micro mais aussi au niveau macroéconomique. Au niveau micro, l'inflation pénalise les créditeurs, les détenteurs de monnaie, les exportateurs, les ménages et les salariés. Au niveau macro, l'inflation augmente en général le niveau des prix et le loyer. Elle fait hausser le taux de crédit et le niveau de la dette ; elle réduit les incitations à investir et l'efficience des dépenses publiques.

    Graphique 3 : Evolution du taux de croissance de l'économie et de l'inflation pour la période 2000-2012

    -10

    40

    50

    30

    20

    10

    0

    Evolution du taux de croissance du PIB et de l'IPC 2000-2012

    % du PIB % IPC

    Source : graphique fourni par Excel à partir des données obtenues de la BRH

    Une analyse globale de ce graphe nous montre comment le PIB évolue d'une année à l'autre. Sur certaines années nous pouvons constater une augmentation, sur d'autres une diminution. Généralement, c'est le deuxième cas qui se répète. C'est pour la cinquième année consécutive (2004-2009) que le PIB a évolué à un rythme croissant. Mais en 2010, l'économie n'a pas pu tenir son rythme, et cette tendance a été chutée cette année-là pour passer de 2.9% en 2009 à - 5.4%. Cette situation est la résultante du séisme catastrophique qui a frappé l'économie Haïtienne le mardi 12 janvier 2010. Par contre, nous pouvons aussi remarquer que dans les années qui suivent, l'économie a commencé à se refaire pour prendre timidement sa vitesse de croisière. En dépit de tout, la croissance moyenne de l'activité économique pendant ces dernières années (2,20 %) demeure insuffisante au regard de la croissance démographique de 2,5 % l'an. Par conséquent, des rythmes de croissance plus élevés et plus soutenus s'avèrent nécessaires pour la réduction de la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie de la population. En outre, le niveau général des prix (IPC) ne fait qu'augmenter allant de 295.50 gourdes pour un

    29

    panier de biens en 1990 à 1125.70 gourdes ce même panier de bien en 2005. Il est important de noter que le passage du taux de change de 7.112gourdes pour 1 USD en 1990 à 42.3 en 2012 n'est pas le fruit du hasard. La production nationale baisse, la population augmente, donc de nouvelles bouches à nourrir. D'où la nécessité des importations.

    2.2.5. Situation de la Balance commerciale d'Haïti

    Généralement, on définit la balance commerciale comme le solde des exportations et des importations. Structurellement, la balance commerciale d'Haïti est déficitaire, cependant, la balance des capitaux affiche un surplus surtout dans sa composante « prêt ». Cette situation se révèle inquiétante, dans la mesure où son excédent correspond à des investissements directs, liés surtout à des prêts. Ce qui se traduit que, dans le cas d'Haïti, le pays vend des actifs nationaux, par conséquent, vend son potentiel productif, pour payer l'excédent des importations souvent alimentaires, de luxes et quelques biens d'équipements30.

    Si le commerce et certains services non porteurs peuvent assurer une rotation plus ou moins rapide du capital investi, ils n'ont en général pas une vertu qui est essentielle au développement économique : celle de promouvoir la création de la valeur. Un pays ne s'enrichit par le commerce que lorsqu'un État stratège compétent et diligent établit un système approprié d'incitations propres à encourager les entrepreneurs commerciaux, petits et grands, à se réorienter vers des activités productives, génératrices de plus-values pour l'économie. Ainsi émerge, au fur et à mesure, une nouvelle classe d'entrepreneurs et, même, de capitaines d'industrie, fer de lance de la dynamisation de l'économie et de son essor soutenu grâce à ces taux de croissance à deux chiffres dont nous avons parlé tantôt.

    Une telle stratégie permet non seulement de satisfaire de plus en plus les besoins du marché intérieur en biens et services, particulièrement en produits manufacturés, mais aussi de dégager un surplus pour l'exportation, virant ainsi au positif une balance commerciale couramment déficitaire avant la nouvelle donne.

    Haïti n'en est pas encore là. Depuis les années 1980, le commerce resserre sa prise sur l'économie tandis que la capacité productive se détériore. De nos jours, le pays enregistre un niveau d'exportation anémique alors que 72 % de la consommation intérieure globale provient des importations31. Au sein de celle-ci, les denrées agricoles et produits alimentaires occupent

    30 Fred DOURA « Economie d'Haïti, dépendance, crise et développement, vol. 2 »

    31 Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique, 2011

    30

    une place grandissante. Haïti est devenu plus dépendante des États-Unis et de son voisin limitrophe, la République Dominicaine, pour nourrir son peuple.

    Aujourd'hui, le pays est encore plus appauvri qu'il ne l'a jamais été et ce, depuis bien avant le séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Pour alimenter ses diverses sortes de commerce, Haïti importe dudit voisin pour près de 2 milliards de dollars de biens et services alors qu'il n'y exporte que pour 50 millions32.

    Les exportations de biens et services dépendent de la demande du marché extérieur pour la production Haïtienne, des manques de capacités de production et surtout de la compétitivité c'est-à-dire la capacité de l'économie haïtienne à vendre ses produits sur le marché étranger. Tandis que les importations représentent une offre provenant du reste du monde servant à satisfaire une fraction de la demande globale en Haïti. Dans le cas de notre économie, cette fraction est très importante, car nous importons presque tout, surtout les produits de premières nécessités. Du fait que notre importation excède toujours nos exportations, cela crée un déséquilibre chronique dans la balance commerciale d'Haïti.

    Graphique 4: situation de la balance commerciale d'Haïti 1995-2013

    solde de la balance commerciale
    d'Haiti

    -8.2

    montant en millions de dollars us

    -8.4

    -8.6

    -8.8

    -9 -9.2 -9.4 -9.6

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    solde commerciale

     
     
     
     

    Source : données provenant de l'OMC

    Le graphe ci-dessus présente l'évolution de la balance commerciale d'Haïti pour la période 1995-2013. Il importe de constater que durant cette période la balance commerciale présente un déficit chronique et que ce dernier tend à perdurer d'années en année. Le déficit structurel de la balance commerciale résultant du faible volume des exportations par rapport à celui des

    32 Ministère de l'économie et des Finances, 2011

    31

    importations, a créé une forte pression sur la monnaie nationale aboutissant ainsi à une dépréciation continue de la gourde.

    Le taux de couverture représente le rapport des exportations en valeur sur les importations en valeur sur une période. C'est la mesure qui indique dans quelle proportion les importations sont couvertes par les exportations au cours d'une période donnée. Ainsi, dans le graphique précédent, nous constatons que le solde durant toute la période étudiée a été déficitaire. Cela traduit que les exportations haïtiennes n'arrivent pas à compenser les importations. Ce qui oblige les commerçants à emprunter de l'extérieur pour financer leurs importations. En plus une analyse sur le taux de couverture des importations sur les exportations pendant cette période, nous apercevons que les exportations ont financé faiblement les importations. C'est le cas notamment de 2004, 2007 et 2009 où ce taux s'élevait respectivement à 32.695, 33.99% et 27.11%. Ce taux tend à diminuer progressivement du fait le volume des importations continuent à grimper continuellement.

    Section III : Diagnostic des transferts privés en Haïti

    Personne ne peut ignorer l'importance des transferts privés au sein de l'économie haïtienne. Compte tenu de la faiblesse au niveau des revenus des ménages Haïtiens, les transferts d'argent vers Haïti deviennent de plus en plus importants soit pour financer ses dépenses de fonctionnements ou d'investissements. Au fil des années, ils sont devenus l'une des sources de financement les plus importants de l'économie haïtienne puisqu'ils soutiennent les ménages en finançant la scolarité de leurs enfants, le logement et les divers autres besoins.

    Haïti, étant l'un des pays les moins développés au monde et où, par conséquent, les besoins de financement sont énormes face à des ressources disponibles insuffisantes, les transferts de fonds constituent donc une opportunité à exploiter.

    Considérés comme étant une source d'entrée dans l'économie Haïtienne, les revenus issus des transferts privés dépassent largement ceux provenant des exportations de biens et services et ceux générés par les transferts et dons officiels33. En effet, ils représentent en moyenne, entre 1996 et 2013, 3% du PIB, 14,2% des importations, 27,8% de l'investissement et 27,7% des exportations. En 1999, les sommes envoyées on atteint 61% de la valeur de l'investissement internes, et 56,5% de celle des exportations. Plus récemment, en 2010, les transferts ont atteint près du double des recettes d'exportations.

    33 Uniquement en 2010, l'année du tremblement de terre, les revenus des transferts officiels ont dépassé ceux des transferts privés, BRH 2011.

    32

    Les transferts privés exercent une influence très significative sur l'économie haïtienne, que ce soit au niveau microéconomie qu'au niveau macroéconomie. Sur le plan microéconomique, les foyers percevant des remises appartiennent généralement aux couches socio-économiques pauvres ; ainsi, les ressources reçues les aident à améliorer la qualité de leurs vies. Et ceci particulièrement si l'on considère que les transferts fournissent un appui pour l'accès à la consommation, au logement et autres. Au niveau macroéconomique, ils contribuent à l'amélioration de la balance des paiements en vue d'attirer des investissements étrangers. Cependant, vue les contraintes à la croissance de la production nationale, la demande des agents économiques Haïtiens s'est tournés vers l'extérieur, ce qui crée le déficit commercial durable pendant ces dernières années. A titre d'exemple, les dépenses liées aux importations pour l'année 2005 représentent 34.99% du PIB, pour l'année 2012, ce taux est passé à 43%. Comme conséquence, les flux de devises générés par les transferts privés ont en quelque sorte aidé à financer les dépenses d'importation, et donc aggraver le solde de la balance commerciale.

    2.3.1. Importance des transferts privés dans l'économie Haïtienne

    Dans le but d'apprécier son importance dans l'économie haïtienne, nous allons procéder à une analyse comparative entre les transferts privés, les IDE et l'APD.

    Les transferts privés constituent le flux de devise le plus constant pour Haïti comparativement aux flux des IDE et de l'APD (graphique 5). A l'instar de nombreux pays en développement, la Diaspora haïtienne peut véritablement être considérée comme un moyen d'élaboration et de financement d'activité génératrice de fonds pour Haïti.

    En terme de pourcentage par rapport au PIB, Haïti est classé dans la première catégorie de la Caraïbe ayant un fort pourcentage des transferts privés (BM, 2012). Par exemple, selon la Banque Mondiale, les transferts privés pour l'année 2012 sont arrivés à atteindre 22% du PIB d'Haïti, soit plus d'un quart de la richesse nationale contrairement à l'année 2000 où ils représentaient 4.738%. Cette contribution, si elle est investie dans des activités productives, peut devenir un potentiel énorme pour le développement économique d'Haïti. Néanmoins, les transferts servent à très court terme, notamment en périodes de crise, à lisser la consommation des bénéficiaires restés en Haïti.

    Les IDE pour cette même période, ont représenté environ 0.022% dans la construction du PIB du pays contrairement à l'année 2000 où ils ont représenté environ 0.003%.

    33

    Selon les données recueillies sur le volume d'aide au développement accordé à l'économie haïtienne, nous avons constaté pour l'année 2000, ils ont représenté prés de 0.056% du PIB Haïtien. En 2012, ils ont atteint à peu prés 0.162% dans le PIB du pays.

    A travers cette comparaison, nous remarquons que pendant cette période de 12 ans les transferts privés, les investissements directs étrangers et l'aide publique au développement ont cru en moyenne respectivement de 0.78%,0.86% et de 0.65%.

    Le comportement acycliques des transferts privés peut être expliqué en raison de la croissance continue de la migration ou encore l'augmentation du revenus des ménages dans les pays d'accueil.

    Graphique 5: Evolutions des envois de fonds, de l'APD et de l'IDE en Haïti de 1996 à 2013

    Evolution des envois de fonds, de l'APD et de l'IDE en Haiti

    12

    transferts prives IDE

    APD

    0

    Montant en dollars US

    10

    8 6 4 2

    1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

    Années

    Source : graphique fournit par Excel à partir des données de la Banque Mondiale

    Le graphique ci-dessus révèle que sur la période 1996-2013, les transferts de fonds se situent au-dessus de l'investissement direct étranger (IDE) mais sont plus faibles que l'aide publique au développement. Cependant, il apparaît clairement que ces transferts de fonds soient moins volatiles, donc plus stables que ces deux autres flux intérieurs de capitaux.

    L'économie Haïtienne reste toutefois l'une des plus dépendantes de l'aide étrangère dans l'Amérique depuis plus de deux décennies ; ce qui représente environ le double du volume des envois de fonds. Les transferts de fonds ont ainsi enregistré une forte croissance dont le montant

    34

    dépasse la barre de 1 milliard de dollars US á partir de 2006. Cette hausse peut également se justifier par la prolifération des sociétés de transferts urgents grâce á la densification du système financier qui a permis une meilleure comptabilité des flux. On estime en effet qu'une bonne partie des transferts de fonds dits informels ne transite pas par le système financier (banques et organisme de transferts). Au plan national, les transferts de fonds ont l'avantage d'être cyclique c'est-á-dire qu'ils augmentent en cas de ralentissement économique ou en cas des chocs macroéconomiques dus par exemple á des crises financières et dans un contexte de crise économique mondiale. Les envois de fonds permettent d'éviter à la demande intérieure de chuter trop lourdement. Ce sont des résultats macroéconomiques surprenants à attribuer aux simples transferts de fonds destinés principalement á soutenir des familles.

    2.3.2. Niveau de dépendance de l'économie Haïtienne aux transferts de fonds.

    Les TFM sont des flux financiers extérieurs entrant pour le pays receveur.

    Pour pouvoir évaluer le niveau de dépendance de l'économie Haïtienne aux TFM, nous utilisons la méthode proposée par La Conférence des Nations-Unis sur le Commerce et de Développement Economique. Cette méthode comprend deux (2) phases :

    1-Dans un premier temps, on constate que le ratio TFM/X =2.078 pour l'année 2008 (se référant au tableau III, Annexe I), ce qui permet de mesurer le poids des revenus générés par les transferts privés par rapport aux revenus d'exportations. Cette optique peut convenir à l'analyse des pays dits « exportateurs de travail » pour souligner l'importance des TFM. Dans ce cas, « l'export de migrants » correspond à une exportation de service, donnant lieu à un revenu. Cependant, le ratio TFM/X ne semble pas adapté pour rendre compte de la dépendance de l'économie aux TFM car il ne prend en compte que les secteurs exportateurs.

    2-Dans un second temps, l'indice TFM/M=0.464 pour cette même année; il mesure également les variations conjointes des TFM et des importations. Cet indicateur permet de rendre compte du rôle des TFM dans le financement des importations.

    L'impact des TFM sur les importations dépend de la propension marginale à importer des ménages. Plus la propension est élevée, plus le ratio est proche de 1. Mais c'est l'évolution du ratio dans le temps, en fonction de la croissance des TFM qui est intéressante.

    Deux scenarios sont envisageables selon l'équation présentée par Kireyev en 200634.

    M = mY avec Y = y + R

    34 Les déterminants et impacts macroéconomiques des transferts de fonds des migrants : une analyse du cas des pays fortement dépendants

    35

    Avec M les importations, m la propension à importer, Y le revenu global du ménage dans le pays receveur, (y) le revenu lié à l'activité du ménage dans le pays receveur et (R) les transferts d'un migrant à l'endroit du ménage dans le pays d'accueil.

    i) Les TFM n'ont pas d'impact sur la propension à importer (m reste constant). Si les TFM augmentent, le revenu du ménage receveur (Y) s'accroit. Alors les importations augmentent, mais moins vite que Y. alors le ratio TFM/M varie à la hausse.

    ii) Les TFM modifie la propension à importer (m augmente). Si R s'accroit, les importations s'élèvent plus vite que dans la situation précédente. Le ratio TFM/M peut rester stable (voire diminuer).

    En effet, l'observation du ratio TFM/M permet d'estimer la modification des dépenses des ménages au niveau macroéconomique. Si le ratio reste relativement stable voire diminue, alors les TFM sont corrélés positivement aux importations, pouvant déclencher une forme de syndrome hollandais.

    En conclusion, le ratio TFM/M nous permet d'analyser le rôle que peuvent jouer les TFM dans le financement des importations, ainsi que l'évolution de la propension á importer des ménages récipiendaires. Toutefois, cet indice n'est pas suffisamment efficace pour apprécier l'impact global des TFM sur l'économie nationale, et en particulier sur la production et l'investissement. De l'autre côté, le ratio TFM/X est également limité du fait qu'il permet de comparer les TFM seulement aux richesses produites à des fins d'exportation.

    36

    Structure des transferts Privés en Haïti

    Dans un rapport publié en 2008, la Banque Centrale Haïtienne a fait mention que pour la période

    allant de 2004 à 2007, les transferts privés proviennent dans différents régions de la planète dont les États-Unis d'Amérique occupent la première place. Pas de manière surprenante puisque les États-Unis est considéré comme la plus grande économie mondiale; d'autre en plus en 2010 environ 1.2 millions Haïtiens ont résidé dans ce pays.

    Tableau 2: Répartition géographique des transferts sans contrepartie 2004- 2007

    En pourcentage

    2004-2005

    2005-2006

    2006-2007

    USA

    65.56

    85.87

    71.57

    Canada

    2.01

    3.47

    5.80

    Europe

    18.21

    5.70

    13.25

    Antilles

    5.52

    1.49

    2.24

    Autres

    8.70

    3.49

    6.44

    Source : BRH 2008, mesure et évaluation des transferts dans le cas Haïtien Industrie des transferts privés en Haïti

    Il existe deux canaux principaux par lesquels transitent les transferts internationaux en Haïti : ceux qui se passent par le canal des Institutions (formels) et ceux qui se passent par voie informelle. Les canaux Institutionnels regroupent les entités qui disposent des permis émis par les autorités pour réaliser ces opérations. Dans le cas haïtien, le canal institutionnel, au travers duquel sont réalisés les transferts formels, devrait être conformé par les Maisons de Transferts (MT) et les banques commerciales. Ces institutions ont pour mission de collecter les informations sur les montants des transferts ainsi que leur origine sur une base mensuelle afin de les transférer à la Banque Centrale. C'est ainsi, qu'on retrouve 7 Maisons de Transfert en Haïti qui fonctionnent comme émettrices et réceptrices de transferts vers Haïti et de l'extérieur avec des parts de marché inégalement répartie. En terme de montant de transferts reçus dans le pays en 2012, Sogexpress est le principal payeur avec 31% des transferts reçus, suivi de Caribbean Air Mail (C.A.M) avec 25% et d'Unitransfer avec 19%. Ces trois payeurs rassemblent 75% du marché de paiement de remises en Haïti.

    Compte tenu du taux de l'économie informelle en Haïti, il est évident que bon nombre de change se fait sur ce marché et que la Banque Centrale ne parvient pas à capter l'importance de ce marché sur le taux de change d'équilibre.

    Graphique 6: Concentration du marché institutionnel des transferts en Haïti en 2012 Pourcentages du total du marché

    CWT-
    RAPID
    TRANSFER
    7%

    WESTERN
    UNION /
    SOGEXPRES
    31%

    Part du marché des Maisons de transfert en 2012

    UNITRANSFER

    19%

    MONEY GRAM (BUH

    CAPITAL 2% TRANSFER

    8%

    MONEY
    GRAM
    (Unibank
    8%

    Caribbean
    Air Mail

    25%

    Source : BRH Évaluation et recommandations sur le système de mesure des transferts en Haïti, 16 Décembre 2013

    Cependant, il faut toutefois reconnaitre que bons nombres de transferts ne passent pas dans le circuit formel. Ce qui pourrait changer probablement l'écart existant entre les maisons de transferts.

    37

    38

    2.3.3. Dynamique de la dollarisation de l'économie haïtienne

    Généralement, on définit la dollarisation comme étant le recours par les agents économiques à une devise afin de régler les transactions à l'intérieur d'une économie ayant sa propre monnaie nationale. Mercedes García-Escribano et Sebastián Sosa35 définissent la dollarisation financière comme le processus par lequel la majeure partie des actifs et des dettes des agents économiques résidents d'un pays sont libellés en dollar US au détriment de la monnaie nationale.

    Il est á retenir que la dollarisation peut être totale ou partielle, dans le premier cas, une monnaie étrangère est adoptée comme monnaie ayant cours légal dans le pays, à titre d'exemple l'Equateur en janvier 2000. Un autre cas de figure consiste à garder sa monnaie nationale en circulation tout en permettant d'effectuer des paiements et des transactions en monnaie étrangère : c'est la dollarisation partielle, ou de fait ou officieuse (avant novembre 200836, l'économie zimbabwéenne a été frappée par l'hyperinflation, ce qui a été la base d'une dollarisation dite officieuse).

    Très souvent, la dollarisation naît des épisodes de crises, d'instabilités économiques par une inflation élevée, voire l'hyperinflation. Les agents économiques y recourent, alors, pour se prémunir des éventuels risques de dépréciation, en voulant ainsi diversifier et protéger leurs avoirs.

    En Haïti le phénomène de dollarisation est marqué d'une part, par la poursuite de la dollarisation financière par les dépôts qui est en augmentation graduelle. Elle s'accompagne d'une dollarisation des paiements car la plupart des entreprises importatrices libellent les prix de leurs produits en gourdes et de plus en plus, des salaires et contrats sont libellés et payés en dollars. D'autres parts la dollarisation par le crédit, en croissance rapide depuis le début des années 90, a amorcé une baisse depuis l'exercice fiscal 2009-2010 dans un contexte de change moins volatile, d'une dépréciation plus lente et d'amélioration de la stabilité macroéconomique. En outre, la prédominance du dollar dans les transactions financières et sur des actifs (assurances, biens immobiliers, etc.). Par ailleurs, le taux de change nominal affiche une nette tendance à la hausse et une réduction de sa volatilité, il est marqué par un pic en 2003 à un niveau non encore atteint depuis. La période 2002-2008 s'est caractérisée par une volatilité prononcée du change.

    35 What is Driving Financial De-dollarization in Latin America? IMF Working paper, january 2011.

    36 À partir de novembre 2008, la dollarisation allait devenir légale au Zimbabwe.

    39

    Malgré les différentes mesures37 prises par les autorités monétaires pour limiter la dépréciation continue de la gourde, le processus de dollarisation par les dépôts (ratio dépôts en $/dépôts totaux) continue de se raffermir davantage au cours des 20 dernières années. Par contre, la dollarisation par les crédits (Crédit $/Crédit total) a une tendance baissière depuis la fin de septembre de 2008. En effet, il est passé de 56.5% en octobre 2008 pour atteindre 40.3% en septembre 2013. Ce résultat est le fruit d'un réajustement dans la gestion des coefficients de réserves obligatoires entamée depuis octobre 2007. Le graphique ci-dessous montre l'évolution de ces indicateurs au cours de la période sous-étude.

    Graphique 7 : Evolution de l'indice de dollarisation de l'économie haïtienne (Sept 1995 à Sept 2013)

    250

    200

    150

    100

    50

    0

    Sep-95 May-96 Jan-97 Sep-97 May-98 Jan-99 Sep-99 May-00 Jan-01 Sep-01 May-02 Jan-03 Sep-03 May-04 Janv.05 Sep-05 May-06 Jan-07 Sep-07 May-08 Janv.09 Sep-09 May-10 Jan-11 Sep-11 May-12 Jan-13 Sep-13

    Indicateurs de la dollarisation

    Dépot $/Dép.tot. Crédit $/Dépot $

    Crédit $/Crédit total Dépot $/M3

    Source : rapport annuel de la BRH

    La substitution du dollar américain à la gourde est croissante. Elle renforce la dollarisation de l'économie et sa dépendance vis-à-vis de l'économie Américaine. Les facteurs de la dollarisation de l'économie sont : le ratio des prêts en dollar / dépôts en dollar, la part des dépôts en dollar par rapport aux dépôts en gourde et le ratio des dépôts en dollar par rapport à M3. La part des dépôts et le ratio de ces derniers en dollar accuse une tendance croissante.

    37 Depuis novembre 2007, la BRH applique des coefficients de réserve obligatoire plus élevés sur les passifs des Banques Commerciales (bc) libellés en dollar (voir circulaire 86-12G). Cette tendance avait été renforcée au 16 mars 2009 et maintenue jusqu'à date (voir circulaires # : 87, 86-12K, 86-12L, 88-13-M et 89). En février 2013, les taux de réserves ont été augmentés de 5% sur tous les passifs.

    40

    D'après la BRH (2001), la part des dépôts en dollar par rapport à ceux en gourde est passée de 29,34% en 1998 à environ 40% en juin 2001, le ratio des dépôts en dollar de 31% en juin 2000 à 33% en juin 2001 en glissement annuel. Selon DOURA (2003), les dépôts en US comptaient pour 47,5 % du total des dépôts en janvier 2003 contre 38% en juin 2000 alors qu'en juin 2003, 52,5 % des prêts consentis par les banques commerciales au secteur privé étaient libellés en US contre 41 en juin 2000.

    Les principaux facteurs responsables dudit phénomène sont l'incertitude relative à la situation politico-économique, l'utilisation de certains instruments de politique monétaire, l'imposition d'un coefficient obligatoire de réserve particulièrement élevé sur les dépôts en gourdes par rapport à ceux en devises (DOURA, 2003).

    Le dollar US remplit actuellement le rôle que devrait jouer la gourde. Il est à la fois vecteur d'échange, unité de compte et réserve de valeur. Cette substitution progressive du dollar à la gourde traduit déjà une dollarisation partielle de l'économie haïtienne.

    L'indice de dollarisation comme proportion du total des dépôts en dollars en Haïti croit en moyenne annuelle de 131% pour la dernière décennie et 95% pour l'année 2011. De plus, il faut aussi remarquer la tendance à la hausse des transferts vers Haïti contre le niveau pratiquement constant des investissements directs. Si les transferts de la diaspora haïtienne sont chiffrés en milliards de dollar, les investissements directs n'ont jamais atteint 200 millions de dollars, car leur niveau le plus élevé, atteint en 2011, est évalué à 181 millions38. Bref, les transferts de la diaspora haïtienne représentent environ 13 fois les investissements directs en Haïti.

    Quand on sait que la participation des investissements directs en Haïti en 2011 n'a représenté que 11% du total des dépôts en dollar et que le montant envoyé par les haïtiens de l'extérieur en est 95%, on peut facilement conclure que la tendance vers la dollarisation d'Haïti est expliquée pour une large part par les transferts de la diaspora. Pour Grégoire N. (2012, 1 juin), les organisations non gouvernementales constituent en toute évidence un groupe déterminant dans la dollarisation en Haïti. Selon lui, Actuellement, l'aide internationale passe par les ONG et l'Etat haïtien n'en reçoit qu'une mince partie. Au passage, il est bon de rappeler que les ONG

    38Transferts de devises vers Haïti et vers la République Dominicaine Par Joseph Harold Pierre *Soumis à AlterPresse le 27 octobre 2012, consultation : 3 mai 2015 à 10h30PM.

    41

    multiplient dans le pays. Elles sont 10 mille environ, suivant les données du gouvernement, parmi lesquelles seulement 400 sont enregistrées au Ministère de la planification39

    Dilemme gourde/dollar américain

    Historiquement, comme tout le monde peut se le rappeler, le régime de change en Haïti était un régime de change fixe où la gourde a été définie par rapport à l'étalon dollar (il fallait 5 gourdes pour acheter un dollar américain: 1/5 c'est-à-dire 1 US = 5 Gourdes). À partir des années 1991, on a eu un régime de taux de change flexible, avec pour objectif de stabiliser le taux de change (celui-ci est déterminé par les conditions du marché), afin d'éviter toute perte de compétitivité du pays. Cette flexibilité étant l'une des exigences importantes des politiques des gouvernements (politiques d'ajustement structurel vers la fin des années 1980).

    Bien avant la décennie 2000, la gourde fut déjà en état de dépréciation par rapport au dollar américain. Ce qui parait étonnant c'est la rapidité de la chute de notre monnaie. En effet, le taux de change passait de 5 gourdes en 1980 à 20 gourdes en 2000, ou de façon opérationnelle, entre 1991-1994, la gourde se dépréciait progressivement par rapport au dollar, le taux de change de référence passait de 7,45 Gourdes en 1991 à 15,10 Gourdes en 1994 pour des taux d'inflation de 22.8% et 40% respectivement en 1991 et 1994. Ce passage ne venait qu'entériner en quelque sorte ce qui se passait déjà sur le marché non officiel, celui de l'informel. Cependant entre 19941999 on a eu une stabilité du taux de change qui a entraîné une faible appréciation de la gourde comparativement à 1991-1994. Cette situation peut être due à la reprise timide des activités économiques dans le pays et à l'assistance économique externe après les trois ans de marasme économique40. Vers les années 2000, l'ampleur de la dépréciation s'est accrue, le taux de change augmente continuellement, voire de façon exponentielle. En effet, le taux de change est passé brutalement de 28,33 Gourdes pour 1 dollar en septembre 2000, à 42,03 Gourdes en septembre 2003, et pour le reste de la décennie il n'est jamais tomber au-dessous de 36 gourdes. En fait, le taux de change n'avait cessé de s'accroitre de 2003 à 2013, mais arrivant à l'année 2010, le taux de change suit un rythme exponentiel, soit 39,94 gourdes en 2010 ; 40,87 en 2011 ; 42,32 en 2012, et atteignant cette dernière année 43,74 gourdes. Beaucoup ont cité l'instabilité politique comme étant à l'origine de l'évolution anormale de la gourde, mais il est beaucoup plus sensé de

    39 Grégoire N. (2012, 1 juin). "Les priorités du gouvernement débattus en Conseil des ministres", Le Nouvelliste. http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=105790 article consulté 10 octobre 2015, 8h30PM.

    40 Voir Cahier de la BRH, paru en Janvier 2008.

    42

    penser que c'est le régime de change flexible lui-même et les comportements spéculatifs qu'il induit qui en sont responsable.

    La dualité gourde / dollar US n'est pas une pratique nouvelle en Haïti. Plus d'un demi-siècle, soit en décembre 1991, cité par Châtelain (1954) et rapporté par DOURA (2003), le gouvernement haïtien accordait le pouvoir libératoire illimité sur le territoire de la République à la monnaie des USA. D'où son statut de monnaie nationale.

    Désormais, l'accès au dollar paraît difficile car la gourde dépréciée éclipse le dollar. Ce qui est en conformité avec la loi de Gresham « selon laquelle lorsque dans l'économie d'un pays donné, deux monnaies ont droit de cité, l'une étant considérée comme bonne et l'autre comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne celle qui n'est pas dépréciée».

    Graphique 8: Évolution du taux de change nominal de 1980 à 2013

    taux de change nominal

    40

    30

    20

    10

    50

    0

    tx change

    Sources : calcul de l'auteur à partir des statistiques financières de la BRH

    43

    CHAPITRE III : SITUATION DES TRANSFERTS PRIVÉS EN HAÏTI ; UNE ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE

    Comme nous l'avons mentionné dans les chapitres antérieurs, l'étude portant sur la situation des TFM présente des controverses chez les théoriciens, chercheurs depuis plus d'un demi-siècle. Ainsi, ce chapitre vise à présenter une analyse empirique sur les TFM en Haïti pour la période 1996-2013. Dans cette partie, nous allons confronter les principaux résultats théoriques élucidés à la réalité Haïtienne. De ce fait, il est organisé en trois grandes sections : la section 1 présente la modélisation, la section 2 est consacrée à la présentation des différents tests statistiques et la troisième section présente l'interprétation et l'analyse des résultats empiriques du modèle spécifié.

    Justification des variables explicatives et signes attendus

    Dans cette partie, nous proposons la justification de ces variables ainsi que le signe attendu pour chacune des variables :

    Transferts privés

    Les transferts privés, quel que soit son utilisation, peuvent exercer un effet positif sur la croissance économique même s'ils ne sont pas souvent utilisés à des fins d'investissement. Compte tenu de l'évolution des transferts en Haïti, nous nous attendons alors à un signe positif pour cette variable.

    Importation

    L'importation qui consiste à acheter des produits dans des pays étranger, représente une sortie de ressources financières pour le pays, en conséquence, à court terme, l'importation massive des facteurs de production détériore la production locale. De ce fait, nous attendons un signe négatif à court terme de l'importation sur la croissance.

    Indice de dollarisation

    Il permet aux ménages de protéger leurs patrimoines financiers et à les prémunir contre la perte du pouvoir d'achat. En effet, nous attendons à un effet positif sur la croissance.

    Taux de change

    Le taux de change est un indicateur clé permettant d'apprécier l'état de santé d'une économie. Si l'on se réfère à la condition de Marshal-Lerner qui stipule que toute hausse du taux de change augmentera les exportations c'est-à-dire amélioré la balance commerciale, donc porteuse de croissance. En effet, vue la faiblesse de notre appareil productif, cette condition n'est pas adaptée à la réalité haïtienne. Donc toute hausse du taux de change engendre des effets négatifs, elle

    occasionne entre autre, la hausse des prix, ce qui constitue un obstacle pour les investissements en agissant sur les coûts de production, cette hausse du cout de production décourage les producteurs, donc on est obligé de se détourner vers les importations pour satisfaire la demande locale au détriment de la production nationale ; ce qui alimente la hausse des importations, d'où le déficit de la balance commerciales. Ce constat nous permet d'attendre à un signe négatif pour la variable taux de change

    Tableau 3: Liste des variables explicatives ainsi que les signes attendus

    Variables explicatives Notation Résultats attendus Signes

    LTSPt Positif +

    Transferts privés

    Importation LMt Négatif

    -

    Indice de dollarisation

    IDOLt Positif +

    Taux de change txCHNGt Négatif

    -

    Section I : La modélisation

    A partir de la modélisation, les économistes parviennent à représenter un phénomène très complexe de manière simple. Généralement un modèle se définit comme étant une représentation simplifiée d'un phénomène quelconque. Ainsi, dans ce travail, pour analyser les liens existant entre les transferts privés sans contrepartie et la croissance économique qui est très complexe, il est impérieux pour nous de le modéliser.

    3.1.1. Modèle économique

    A la lumière des analyses empiriques énoncées plus haut, le Produit Intérieur Brut est fonction des transferts privés sans contrepartie, des importations, de l'indice de dollarisation et du taux de change.

    La formulation mathématique du modèle est la suivante :

    PIB= f (Transferts privés, importation, indice de dollarisation, taux de change).

    44

    45

    3.1.2. Modèle économétrique

    Différemment de l'économiste, l'économètre prend en contre des autres facteurs qui pourraient influencer le modèle, c'est pourquoi il inclut le terme d'erreur.

    Le modèle économétrique peut s'écrire de cette façon :

    PIBt=â0+â1TSPt+â2Mt+â3IDOLt+â4txCHNGt+ìt t=1996 2013

    â0 : PIB autonome

    â1, â2, â3 et â4 sont respectivement les paramètres associés aux variables explicatives suivantes:

    TSPt : les transferts sans contrepartie au temps t,

    Mt : les importations au temps t,

    IDOLt : Indice de dollarisation de l'économie au temps t,

    txCHNGt : taux de change au temps t

    PIBt : activité économique en terme réel au temps t

    ìt: Erreur de spécification, c'est l'ensemble des phénomènes explicatifs du PIB non liés aux

    quatre variables explicatives choisies.

    Afin de diminuer des erreurs d'estimations associées aux variables, certaines variables comme

    PIB, TSP et M seront prises sous leur forme logarithmique et les deux autres variables seront

    restées constantes :

    La nouvelle formulation statistique de ce modèle est le suivant :

    LPIBt=â0+â1LTSPt+â2LMt+â3IDOLt+â4txCHNGt+ìt

    3.1.3. Collecte des données statistiques relatives aux principales variables du modèle

    Les données annuelles (Annexe I) ont été collectées à l'Institut Haïtien de Statistique et d'informatique (IHSI), la Banque de la République d'Haïti (BRH), du Ministère de l'Économie et des Finances (MEF), du Fond Monétaire Internationale (FMI) et la Banque Mondiale (BM) pour la période allant de 1996 à 2013, donc elles sont en série temporelle ou chronologique. Elles sont exprimées en millions de dollars constants à base 2005.

    46

    Estimation des paramètres du modèle

    Pour estimer les paramètres du modèle, nous avons traité les données à travers le logiciel EVIEWS 7 par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Cette méthode consiste minimiser la somme des carrés des erreurs afin d'obtenir des paramètres sans biais et convergent. Pour que ces paramètres respectent ces propriétés, ils doivent obéir aux hypothèses de base des MCO.

    Les hypothèses d'application des M.C.O.

    Les hypothèses des MCO sont divisées en deux catégories

    -Hypothèses stochastiques

    H1:Le modèle doit être bien spécifié et les variables observées sans erreurs et sans biais.

    H2: E ) = 0. L'espérance mathématique est nulle sinon l'estimateur mathématique est biaisé.

    H3: E( . La variance de U est constante (homocédasticité) sinon c'est
    l'hétérocédasticité.

    H4: E ( pour i ? j les erreurs sont indépendantes, c'est l'hypothèse de non auto
    corrélation des résidus.

    H5: cov( l'erreur est indépendante des variables explicatives.

    H6: les erreurs sont distribuées suivant une loi normale.
    -Hypothèses structurelles

    H7: la matrice (X'X) est régulière, c'est-à-dire dét |X'X| ? 0 et (X'X)-1 existe. Elle indique l'absence de colinéarité entre les variables exogènes.

    H8 : (X'X)/n tend vers une matrice finie non régulière quand n??.

    H9 : n>k+1, le nombre d'observation est supérieur au nombre de séries explicatives.

    Théorème de Gauss-Markov :

    Dans la classe des estimateurs linéaires et sans biais, l'estimateur fournit par les MCO est le meilleur parce qu'il a la variance minimale (BEST LINEAR UNBISED ESTIMATOR BLUE).

    47

    ESTIMATIONS DU MODÈLE

    Le résultat des estimations donne le résultat suivant :

    Dependent Variable: PIB

    Method: Least Squares

    Date: 11/08/16 Time: 21:36

    Sample (adjusted): 1996 2013

    Included observations: 18 after adjustments

    Variable

    Coefficient

    Std. Error t-Statistic

    Prob.

    C

    4.977073

    1.826453 2.724993

    0.0173

    TSP1

    0.239599

    0.120688 1.985274

    0.0686

    M1

    0.637710

    0.148634 4.290471

    0.0009

    IDOL1

    0.248462

    0.321028 0.773956

    0.4528

    TXCHNG1

    -0.028333

    0.007682 -3.688064

    0.0027

    R-squared

    0.932342

    Mean dependent var

    22.25635

    Adjusted R-squared

    0.911524

    S.D. dependent var

    0.356112

    S.E. of regression

    0.105925

    Akaike info criterion

    -1.422035

    Sum squared resid

    0.145862

    Schwarz criterion

    -1.174709

    Log likelihood

    17.79831

    Hannan-Quinn criter.

    -1.387932

    F-statistic

    44.78567

    Durbin-Watson stat

    1.369286

    Prob(F-statistic)

    0.000000

     
     

    LPIB=4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG

    (2.724993), (1.985274), (4.290471), (0.773956), (-3.688064)
    ( ): Sont les T student.

    a o a

    = a 4\ = a 3

    a

    48

    Section II : Critère de jugement de la qualité de l'ajustement du modèle.

    Question : Quelle est la qualité d'ajustement de l'équation de la régression estimée? En quelle mesure arrive-t-elle à expliquer les variations de la variable dépendante?

    Comme pour le modèle de régression multiple, on a la décomposition suivante :

    SCT = SCR + SCE avec SCT, la somme des carrées totales ou variabilités totales de PIBt, SCE, somme des carrés expliquée ou variabilité expliquée par le PIBt, SCR est la somme des carrés des résidus ou variabilité des résidus.

    D'où

    Comme pour le modèle de régression multiple on va construire le critère du R2 á partir de

    l'équation d'analyse de la variance, d'où ?

    Le R2 ne permet de comparer que des modèles ayant le même nombre de variable explicative, le même nombre d'observation et la même forme.

    Lorsque l'on ajoute des variables explicatives dans un modèle, le R2 a tendance à augmenter sans qu'il y ait forcement amélioration du modèle. C'est pourquoi lorsqu'on veut comparer des

    modèles qui n'ont pas le même nombre de variables explicatives, on utilise le corrigé pour
    s'affranchir du biais.

    D'où 2 corrigé = 1-

    Règle de décision :

    Plus la SCE est proche de SCT, meilleur est l'ajustement du nuage de points par la droite des MCO.

    Le R2 est compris entre 0 et 1 : plus il est proche de 1, meilleur est l'ajustement.

    Etant donné que le R2 est proche de 1, l'ajustement est meilleur. Donc l'ensemble des quatre variables explicatives influencent le phénomène sous études à 91.1524%.

    A noter que le R2-carré ne peut être interprété comme mesure de la signification statistique de la relation estimée entre les X et Y. Une telle conclusion devra être fondée sur des considérations qui impliquent la taille de l'échantillon et les propriétés d'échantillonnage de l'estimateur des MCO.

    Tout comme le PIB, les paramètres estimés f30, f31,f32, f33 et f34 sont des variables aléatoires qui varient d'un échantillon à l'autre et possèdent donc une distribution d'échantillonnage permettant

    49

    le développement des méthodes inférentielles. Ainsi nous passons maintenant à l'inférence statistique c'est-à-dire les tests d'hypothèse basés sur des raisonnements probabilistes.

    3.2.1. Test de significativité des coefficients

    Les différents tests statistiques sont importants dans un travail économétrique car ils permettent de confirmer ou d'infirmer la validité du modèle, et de voir le pouvoir explicatif de chaque variable exogène. Ces tests sont utilisés pour vérifier si, au cours de l'estimation, les hypothèses classiques n'étaient pas violées car la violation de certaines hypothèses fait perdre aux paramètres estimés certaines qualités de bons estimateurs. Ainsi, dans le cadre de ce travail nous nous recourons à un ensemble de tests.

    3.2.1.1. Test de student

    Pour savoir si une variable joue un rôle explicatif dans un modèle, on effectue un test de student ou test de significativité du coefficient de la variable explicative. Pour faire un test de student, il faut vérifier au préalable que les erreurs suivent une loi normale.

    Soit H6: ìt N (0, ó2) Laplace Gauss hypothèse de normalité des erreurs.

    Tout d'abord appliquons le test de normalité de des résidus de Jarque-Bera.

    3.2.2. Test de normalité de résidus de Jarque-Bera

    Pour savoir si les erreurs sont distribuées de manière asymptotiquement normale, nous introduisons dans ce travail le test de Jarque-Bera (1982). Ce dernier est fondé sur la notion de Skewness (asymétrie) et de Kurtosis (aplatissement), qui doivent être respectivement proches de 0 et de 3 dans le cas normal, permet de vérifier une distribution statistique. Les tests de cette spécification ont été effectués pour le résidu du système (c'est-à-dire l'ensemble du modèle). La statistique est la suivante :

    La notion du Skewness et Kurtosis

    P1= coefficient d'asymétrie (Skewness)

    P2= coefficient d'aplatissement Kurtosis

    Si la distribution est normale et le nombre d'observation grand (n>30)

    P1--* N (0 : et P2--*

    On construit alors les statistiques :

    v1= |P1 -0|/ et v2=|P2-3|/ que l'on compare á 1.96 (valeur de la loi normale au
    seuil de 5%).

    50

    Si les hypothèses H0 : V1=0 (symétrie) et v2=0 (aplatissement normal) sont vérifiées, alors V1 1.96 et v2 ; dans le cas contraire, l'hypothèse de normalité est rejetée

    B) test de normalité de résidus de Jarque-Bera

    Il s'agit d'un test qui synthétise les résultats précédents ; si f31 et f32 obéissent à des lois normales alors la quantité s : s= n/6 â1+n/24(â2-3)2 suit un X2 á deux degré de liberté.

    La forme quadratique associée permet de produire la statistique de Jarque-Bera JB qui s'écrit :

    Avec n = Nombre d'observations

    k = Nombre de variables explicatives si les données proviennent des résidus d'une régression

    linéaire. Sinon, k=0.

    S =Coefficient d'asymétrie de l'échantillon testé.

    K = Kurtosis de l'échantillon testé.

    Elle est distribuée asymptotiquement selon une loi du ÷2 1-á à 2 degrés de liberté. La statistique JB

    prend des valeurs d'autant plus élevées que l'écart entre la distribution empirique et la loi normale

    est manifeste.

    Hypothèses du test :

    H0 : les données suivent une loi normale.

    H1 : les données ne suivent pas une loi normale.

    Règle de décision : On rejette l'hypothèse de la normalité si JB> ÷21-á(2),

    ÷2

    1-á(2) = 5.99 au seuil critique de 5 %), sinon on accepte l'hypothèse.

    Ces tests de normalité servent également dans le cas où il y a hétéroscédasticité. En effet, l'hétéroscédasticité se manifeste sur le graphe de la distribution par des queues de probabilité plus épaisses (distribution leptokurtique) que les queues de la loi normale.

    Règle de décision : Si la probabilité associée au test de Jarque-Bera est supérieure au seuil critique (5% habituellement), on rejette l'hypothèse de normalité des erreurs en ce qui concerne la symétrie et l'aplatissement de la distribution(H0), cela est conforme à la statistique de Jarque-Bera et on accepte H1.

    Par contre, si la probabilité est inférieure, on accepte H1 en rejetant H0.

    Eviews fournit la statistique de JB directement

    JB = 1.445788

    51

    Analyse des résultats du test de Jarque-Bera

    D'après les règles de décisions du test, nous pouvons dire que les erreurs sont normalement

    distribuées, car la probabilité associée à Jarque-Bera Pr (JB) = 0.485346 ? 0.05

    3.2.3. Test de spécification : Test RESET de RAMSEY

    Le test de spécification de Ramsey RESET repose sur la même idée simplificatrice que la forme

    spéciale du test White. Au lieu d'inclure toutes les spécifications possibles des variables

    explicatives, on teste la significativité de fonctions de la variable simulée .

    Ce test consiste à tester s'il y a manque de variables ou problème de formes fonctionnelles dans

    notre modèle.

    Les procédures se font en trois (3) étapes :

    Estimation de la forme linéaire : y=â0+â1X1+...+âkXk+U

    Simulation de la variable prédite

    Estimation de la forme linéaire : y=â0+â1X1+...+âkXk+ó 23+v

    Les hypothèses sont :

    H0 : le modèle est bien spécifié

    H1 : le modèle est mal spécifié

    On accepte H0 si la valeur de la probabilité associée au test de Ramsey est supérieure à 5%

    (seuil que l'on travaille), dans le cas contraire, on accepte H1.

    RAMSEY RESET Test :

    F-statistic

    0.821750

    Probabilité

    0.3825

    Likelihood ratio

    1.192253

    Probabilité

    0.2749

    Analyse du test de RAMSEY RESET

    Suivant les règles de décision du test, H0 est acceptée au risque de 5% de se tromper, on peut conclure que le modèle est bien spécifié, ce qui signifie qu'il n'y a pas manque de variables ni problème de forme fonctionnelle dans notre modèle.

    3.2.4. Test de la stabilité des coefficients ou de Grégory CHOW

    Lorsqu'on utilise un modèle en séries temporelles, des changements structurels peuvent se produire entre la variable à expliquer et les variables explicatives : les paramètres ne restent pas globalement identiques sur toute la période. En effet, comment détecter un changement structurel ? Pour détecter un changement structurel dans un tel model, on fait appel à un test appelé Test de Grégory CHOW.

    52

    Ce test, a été élaboré par Grégory CHOW, pour stabiliser un modèle économétrique. Le test de

    CHOW estime deux modèles en utilisant l'ensemble des données et un autre utilisant une période

    restreinte. Ce test nous permet de répondre à la question suivante. Peut-on considérer le modèle

    comme étant stable sur la totalité de la période ou bien doit-on considérer deux périodes

    distinctes d'estimation ?

    Etape 1 : En effet, pour effectuer ce test, les étapes suivantes doivent être suivies

    H0: SCR = SCR1 + SCR2, le modèle est stable

    H1: SCR ? SCR1 + SCR2, le modèle est instable

    Etape 2

    On divise la taille de l'échantillon en deux sous-périodes

    T = T1 + T2, puis on estime le modèle sur T1 et T2 et on calcule SCR1 et SCR2

    Ainsi, le travail à faire c'est de chercher s'il existe une différence explicative entre la somme des

    carrés des résidus du modèle estimés sur l'ensemble de la période T et l'addition de la somme

    des carrés du résidu calculé à partir de deux sous-période.

    Règle de décision :

    Les coefficients du modèle sont stables si la probabilité est supérieure à 5%, tandis que les

    coefficients du modèle sont instables si la probabilité est inférieure à 5%.

    Les résultats de ce test en utilisant le logiciel EVIEWS nous donnent :

    Chow Breakpoint Test: 2007

    Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints Varying regressors: All equation variables

    Equation Sample: 1996 2013

    F-statistic

    1.310169

    Prob. F(5,8)

    0.3489

    Log likelihood ratio

    10.76773

    Prob. Chi-Square(5)

    0.0562

    Wald Statistic

    6.550844

    Prob. Chi-Square(5)

    0.2562

    Analyse du test de CHOW

    Selon la règle de décision attribuée au test de Gregory CHOW, l'une des deux probabilités étant

    Null Hypothesis: No breaks at specfied breakpoints Vyng regr All eq bs

    donc inférieures à 5%, on accepte H0, et on conclut que les coefficients du modèle sont stables.

    Equaion Sample 996 2013

    53

    Testons chaque paramètre du modèle :

    Tout d'abord les étapes du test de student

    Etape 1 : Hypothèse

    H0 : ai ? 0 avec i=1,2..., (k-1) --le coefficient est significatif

    H1 : ai = 0 --le coefficient n'est pas significatif

    Tout en choisissant un seuil critique, soit á = 5% et ttab=2.145

    Etape 2 : La statistique de test est la suivante :

    --S(T-K)

    La statistique de test suit une loi de student à T-k degrés de liberté car les erreurs du modèle suivent une loi normale.

    Sous H0 vraie, on a -- S(T-k)

    Etape 3 : La règle de décision est la suivante :

    -Si ItcalculéI>ttab ttab est la valeur critique de la table de student pour un risque fixé et un

    nombre de degré de liberté égal à (T-K)

    On rejette H0 et on accepte H1 c'est-à-dire le coefficient est significativement différent de zéro et

    la variable joue un rôle explicatif dans le modèle.

    -Si ItcalculéI<ttab on accepte H0 et on rejette H1

    Pour Test du paramètre â0 :

    En regardant les résultats de l'estimation du modèle, nous voyons la valeur calculée de Student

    ainsi que sa probabilité pour le paramètre f30, à savoir pour la constante C.

    ItcalculéI= 2.724993 et Prob(tf30)= 0.0173 á = 5%

    2.724993. Etant donné que ItcalculéI>ttab, 0n rejette H0 donc le paramètre f30 est

    statistiquement non significatif pour á= 5%.

    Pour test du paramètre â1

    ItcalculéI= 1.985274 et Prob(tf31)= 0,0686 et á= 5%

    . ItcalculéI< ttab, nous acceptons H0. Donc le paramètre f31est statistiquement

    significatif pour á= 5%.

    Pour test du paramètre â2

    ItcalculéI=4.290471 et Prob(tf32)= 0.0009 et á = 5%

    , Etant donné que ItcalculéI>ttab, 0n rejette H0 donc le paramètre f32 est

    statistiquement non significatif pour á= 5%.

    54

    Pour test du paramètre f3

    tcalculé= 0.773956 et Prob(tf33)= 0.4528 et á = 5%

    , tcalculé< ttab, nous acceptons H0. Donc le paramètre f33 est statistiquement

    significatif pour á= 5%.

    Pour test du paramètre f4

    tcalculé= -3.688064 et Prob(tf34)= 0.0027 et á = 5%

    , tcalculé< ttab, nous acceptons H0. Donc le paramètre f34 est statistiquement

    significatif pour á= 5%.

    Intervalle de confiance sur les paramètres

    L'intervalle de confiance (IC) est un intervalle de valeur qui a un pourcentage de chance de contenir la vraie valeur du paramètre estimé. Avec moins de rigueur, il est possible de dire que l'IC représente la fourchette de valeurs à l'intérieur de laquelle nous sommes certains que ce pourcentage représente la vraie valeur recherchée. L'intervalle de confiance est donc l'ensemble des valeurs raisonnablement compatibles avec le résultat observé (l'estimation ponctuelle). Il donne une visualisation de l'incertitude de l'estimation. Des intervalles de confiances à 99% ou à 90% sont parfois utilisés. La probabilité (degré de confiance) de ces intervalles de contenir la vraie valeur est respectivement 99%, 95% et 90%. Dans notre cas, nous avons utilisé le seuil critique de 5% pour calculer l'intervalle de confiance.

    Coefficient Confidence Intervals Date: 11/05/16 Time: 09:31 Sample: 1996 2013

    Included observations: 18

     
     
     
     
     

    95% CI

    Variable

    Coefficient

    Low

    High

    C

    4.977073

    1.031261

    8.922885

    TSP

    0.239599

    -0.021132

    0.500329

    M

    0.637710

    0.316605

    0.958814

    IDOL

    0.248462

    -0.445078

    0.942002

    TXCHNG

    -0.028333

    -0.044929

    -0.011736

    55

    P0 à l'intervalle [1.031261, 8.922885] ; nous avons donc un risque de 5% que le véritable coefficient P0 se trouve à l'intérieur de cet intervalle.

    P1 se trouve dans l'intervalle [-0.021132, 0.500329] ; on peut faire confiance à 95% que le véritable coefficient de P1 se trouve à l'intérieur de cet intervalle.

    P2 appartient à l'intervalle [0.316605, 0.958814] ; au risque de 5%, nous pouvons conclure que le véritable coefficient P2 se trouve à l'intérieur de cet intervalle.

    P3 se trouve dans l'intervalle [-0.445078, 0.942002] ; au seuil critique de 5%, nous pouvons conclure que le véritable coefficient de P3 appartient à cet intervalle.

    P4 se trouve dans l'intervalle [-0.044929, -0.011736] ; le véritable coefficient de P4 se trouve à

    l'intérieur de cet intervalle, toutefois, nous avons le risque de 5% de se tromper.

    A la lecture de ces résultats, nous pouvons conclure qu'il y'a 95% de chance pour que les

    soient les vraies valeurs de P0, P1, P2, P3 et P4

    3.2.1.2. Test de Fisher- Snedecor

    Le test de Fisher permet de tester la significativité de l'ensemble des coefficients du modèle.

    Etape 1 : Les hypothèses du test de Fisher sont les suivantes :

    H0 : â1=â2 =......=ak-1=0 (la constante â0 est non nul). L'ensemble des coefficients du modèle est

    non significatif

    H1 : il existe au moins un coefficient non nul.

    La statistique de test sous H0 vraie est :

    F* = (R2/ K) ? F* = 44.78567
    [(1-R2)/(T-K- 1)]

    Etape 2 : Règle de décision

    -Si F* on accepte H0 et on rejette H1, le modèle est globalement significatif.

    Si F* on rejette H0 et on accepte H1 le modèle n'est pas globalement significatif.

    á = 5%, V2 = T-K- 1 alors V2 = 18-4-1= 13

    V1 = K-K' ? V1 = 4-1, V1 = 3

    Ftab = 3.41

    Etant donné que F* est supérieur à Ftab, nous acceptons H0, donc nous pouvons dire que le

    modèle est globalement significatif.

    3.2.5. Test de Multi colinéarité « Test de Klein »

    Le test de Klein est fondé sur la comparaison du coefficient de détermination calculé sur le

    modèle à k variables explicatives

    56

    Et les coefficients de corrélation simple entre les variables explicatives pour i ? j.

    Règle de décision

    Si , il y a presomption de multicolinéarité.

    Dans le cas contraire il n'y aura pas de risque de multi colinéarité

    Il ne s'agit pas d'un test statistique au sens d'un test d'hypothèses mais simplement d'un critère de présomption de multi colinéarité.

    Les résultats de l'estimation sont les suivants :

    LPIB=4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG

    (2.724993), (1.985274), (4.290471), (0.773956), (-3.688064)
    ( ): Sont les T student.

    n = 18 R2 =0.932342

    Les coefficients de corrélations simples d'après le logiciel Eviews sont : r2 x1 x2 = 0.935608 r2 x1 x3= -0.579071 r2 x1 x4=0.933987

    r2x2 x3=-0.507809 r2x2x4=0.833077 r2x3 x4=-0.456956

    À la lecture de ces coefficients, il semble que notre modèle est frappé de multi colinéarité puisque les coefficients de corrélation liés aux transferts sans contre parti et l'importation, soit r2 x1 x2=0.935608 et les coefficients de corrélation liés aux transferts sans contrepartie et le taux de change, soit r2 x1 x4=0.933987 sont supérieurs du coefficient de détermination. A cet effet, nous allons procéder à un autre test qui est celui de Farrar-Glauber pour pouvoir conclure s'il y a multi colinéarité ou non.

    3.2.6. Test de Farrar -Glauber

    Le test de Farrar et Glauber est utilisé pour détecter l'éventualité d'une multi colinéarité. Ce test permet de mesurer l'importance de la multi colinéarité, sa structure, et donc sa localisation. Il comprend les étapes suivantes :

    Etape 1 : on établit la matrice des coefficients de corrélation des variables explicatives :

    57

    1

    1

    1

    Lorsque la valeur du déterminant D tend vers zéro le risque de multi colinéarité est important. Etape 2 : les hypothèses du test sont les suivantes :

    H0 = |D| = 1 les séries sont orthogonales H1 = |D| < 1 les séries sont déterminantes Etape 3 : La deuxième étape consiste à calculer le déterminant de la matrice des coefficients de corrélation entre les variables explicatives :

    D =

    Lorsque la valeur du déterminant D tend vers Zéro, le risque de multi colinéarité est important. Calcul du déterminant de la matrice

    2

    D =

    D =0.008215

    Etape 4 : la quatrième étape consiste à effectuer un test du X2, en posant les hypothèses ci-

    dessus.

    H0 : D=1 (Les séries sont orthogonales)

    H1 : D?1 (Les séries sont dépendantes)

    La valeur empirique du X2 est :

    * ÷

    = - [n - 1- (1/6) (2 K + 5)] ln D

    n : taille de l'échantillon

    K : nombre de variable explicative (terme constant inclus, K = k + 1)

    58

    Ln : logarithme népérien

    = - [18 - 1- (1/6) (2 × 5 + 5)] ln 0.008215

    =68.02541

    Cette valeur est à comparer à la valeur lue dans la table : ddl à Y2 K (K-1) = Y2. 5(5-1) = 10 pour un seuil á = 0.05 = 18.307

    Etape 5 : Règle de décision

    Si X2 X2 tab. On rejette H0 on dit qu'il y a multi colinéarité

    Si X2< X2 tab. On accepte H0 et on conclut qu'il n'y a pas présomption de multi colinéarité.

    Puisque > nous rejetons l'hypothèse H0, il y a présomption de multi colinéarité entre les

    variables explicatives dans le modèle.

    Ces deux tests conduisent donc à des résultats différents, cependant le test de Farrar et Glauber,

    dont le fondement théorique est plus affirmé, semble devoir être privilégié.

    Correction de la multi colinéarité

    Afin d'apporter des solutions au problème de multi colinéarité, deux méthodologies peuvent être

    adopté :

    L'augmentation de la taille de l'échantillon.

    La Ridge Regression

    Afin de corriger la multi colinéarité de notre modèle économétrique, nous avons choisis

    d'adopter la deuxième méthode.

    La Ridge Régression est une réponse purement numérique. Il s'agit de transformer la matrice

    X'X en (X'X + cI) où c'est une constante choisie arbitrairement qui, en augmentant les valeurs

    de la première diagonale, réduit les effets « numériques » de la multi colinéarité.

    Nous allons transformer la matrice X'X en (X'X+cI), où c'est une scalaire arbitraire (c = 2 dans

    notre cas). Ainsi, on arrivera à réduire les effets numériques de la multi colinéarité.

    D'abord, nous allons déterminer (X'X + cI)-1, ensuite nous calculerons â = (X'X + cI)-1 X'Y

    D'après les calculs, on a trouvé les résultats suivants :

    D'o â = (2.488536; 0.239599 ; 0.637710 ; 0.248462 ;-0.028333)

    Ainsi le modèle estimé à nouveau s'écrit de la façon suivante:

    Y= 2.488536+0.239599 LTSP1t+0.637710 LM2t+0.248462 IDOL3t-0.028333txCHNG4t

    59

    Détection de l'autocorrélation des erreurs

    Le phénomène d'autocorrélation des erreurs est issu de la violation de l'hypothèse H4. En effet, il y a auto corrélation des lorsque les erreurs sont liées par un processus de reproduction. L'auto-corrélation peut être observée pour plusieurs raisons:

    L'absence d'une variable explicative importante dont l'explication résiduelle permettrait de blanchir les erreurs.

    Une mauvaise spécification du modèle, les relations entre la variable à expliquer et les variables explicatives ne sont pas linéaires et s'exprimant sur une autre forme que celle du modèle exprimé (logarithme, différences premières etc....).

    Un lissage par moyenne mobile ou une interpolation des données créer une auto corrélation artificielle des erreurs dues à l'usage de ses deux opérateurs.

    L'auto- corrélation des erreurs se rencontre essentiellement dans les modèles en série temporelle où l'influence d'une erreur due à une mauvaise spécification d'une période sur l'autre est plausible.

    Au fait, nous allons utiliser le test de DURBIN-WATSON (DW) pour pourvoir détecté s'il y a auto corrélation des erreurs dans notre modèle.

    3.2.7. Test de Durbin et Watson

    Etape 1 : Le test de Durbin et Watson (DW) permet de détecter l'auto corrélation des erreurs d'ordre 1 selon la forme

    Etape 2 : Le test d'hypothèses est le suivant :

    H0 : ñ = 0

    H1 : ñ ? 0

    Pour tester l'hypothèse nulle H0, nous calculons la statistique de Durbin et Watson :

    DW =Ó (Ût - Ût-1)2

    ÓÛ2 t

    Conditions d'utilisation de ce test :

    -Le modèle doit comporter impérativement un terme constant.

    -La variable à expliquer ne doit pas figurer parmi les variables explicatives(en tant que variable

    retardée), il faut alors recourir à la statistique h de Durbin.

    60

    -Pour les modèles en coupe instantanée, les observations doivent être ordonnées en fonction des

    valeurs croissantes ou décroissantes de la variable à expliquer ou d'une variable explicative

    soupçonnée être la cause de l'auto corrélation.

    -Le nombre d'observations doit être supérieur ou égal à 15

    -Le test de Durbin et Watson est un test présomptif d'indépendance des erreurs du fait qu'il

    utilise les résidus ; de plus, il ne test qu'une auto corrélation d'ordre 1.

    Règle de décision :

    Selon la position du DW empirique dans cet espace, nous pouvons conclure :

    Si d2< *DW < 4-d2, on accepte l'hypothèse H0 - ñ = 0 ; (pas d'auto corrélation).

    Si 0 < *DW < d1, on rejette l'hypothèse H0 - ñ > 0 ; (auto corrélation positive)

    Si 4 - d1< *DW< 4, on rejette l'hypothèse H0 - ñ < ; 0 (auto corrélation négative).

    Si d1< *DW < d2 ou 4 -d2< *DW < 4 -d1, il y a doute.

    Sachant que : á= 5%, d1=0.82 d2= 1.87 k=4 DW= 1.369286
    d1<DW<d2 la valeur de DW se situe dans la zone de l'incertitude, cependant à proximité immédiate de la zone d'acceptation de H0, nous pouvons conclure à une absence d'auto corrélation des résidus.

    Graphique de l'autocorrélation des erreurs

    3.2.8. Test de Breusch-Godfrey

    Ce test est un test de stabilité sur les erreurs. Il est important parce qu'il permet de remplir l'une des conditions de la validité des résultats de la Méthode des MCO (Méthode que nous avons utilisé dans l'étude pour la régression) ; cette condition est la non corrélation sérielle des résidus. Nous utilisons à cet effet, le test de Breusch-Goldfrey ; il consiste à tester l'hypothèse nulle H0 (les résidus ne présentent pas de corrélation sérielle) conte l'hypothèse alternative H1 (les résidus présentent de corrélation sérielle).

    ?, la statistique de BG, par définition tend vers une loi Khi deux à h degré de liberté (ddl), avec h le nombre de retard. Mathématiquement, cela s'écrit : ?~÷2(h).

    La décision suivante en découle selon le résultat obtenu.

    61

    Si ?<÷2(h), alors nous acceptons l'hypothèse nulle H0 et les résidus ne présentent pas une corrélation sérielle ; dans ce cas, les résultats données par la méthode des MCO sont validées. Si ?>÷2(h), alors nous rejetons l'hypothèse nulle H0 et les résidus présentent une corrélation Sérielle ; alors les résultats données par la Méthode des MCO ne peuvent être validées.

    Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

    F-statistic

    1.145039

    Probabilité

    0.3534

    Obs*R-squared

    3.101667

    Probabilité

    0.2121

    Analyse du test de non auto corrélation de Beusch-Godfrey

    Les valeurs des deux probabilités étant supérieures à 5%, dans ce cas H0 est acceptée, à savoir les erreurs sont non auto corrélés entre elles à 95% de confiance.

    Test D'HETEROCEDASTICITE

    L'hétéroscédasticité qualifie des données qui n'ont pas une variance constante. En effet, l'hétéroscédasticité ne biaise pas l'estimation des coefficients, mais l'inférence habituelle n'est plus valide puisque les écarts-types trouvés ne sont pas les bons.

    Ils existent plusieurs tests qui se ressemblant pour détecter l'hétéroscédasticité dont le test de Breusch- Pagan dont l'hypothèse H0 est que tous les coefficients de la régression des résidus au carré sont nuls, c'est-à-dire que : les variables du modèle n'expliquent pas la variance observée. Si le <<p-value>> est inférieur au seuil de significativité (1%, 5%, 10%), on rejette l'hypothèse nulle.

    3.2.9. Test de Breusch- Pagan-Godfrey

    Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

    F-statistic 0.266735 Prob. F(4,13) 0.8941

    Obs*R-squared 1.365251 Prob. Chi-Square(4) 0.8502

    Scaled explained SS 0.620047 Prob. Chi-Square(4) 0.9608

    Les résultats issus de l'estimation sous eviews nous montrent que les erreurs sont homoscédastiques puisque la probabilité affichée est supérieure à 5%.

    Précédemment, on a pu constater que le modèle explique la réalité à 93.2342%. À présent, nous allons apprécier le caractère prévisible du modèle. A cet effet, nous allons confronter les données statistiques de la réalité observée.

    62

    Validation du modèle (diagnostic, prévision, simulation)

    La dernière étape est celle de la validation du modèle :

    - Les relations spécifiées sont-elles valides ?

    - Peut-on estimer avec suffisamment de précision les coefficients ?

    - Le modèle est-il vérifié sur la totalité de la période ?

    - Les coefficients sont-ils stables ?

    Diagnostic :

    Utilisons le modèle estime : Y = â1 X1 + â2 X2 + â3 X3 + â4 X4+ ? en déterminant la dérivée de Y

    par rapport à X1, X2 , X3 et X4 pour trouver la valeur des estimateurs â1, â2, â3 et â4.

    Le modele estimé est :

    E Th=4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG

    (2.724993), (1.985274), (4.290471), (0.773956), (-3.688064)
    ( ): Sont les T student.

    n = 18 R2 =0.932342 DW*=1.369286

    Prévision pour un niveau donne de X

    Présenter un modèle économétrique, cela doit permettre de faire des prévisisons sur les valeurs futures de la variable expliquée.

    Le principe demeure le même que pour la régression simple. On veut savoir quelle est la valeur future de la variable endogène, si on connait la valeur future de la variable exogène, avec un ensemble de variable exogène.

    Soit le modèle suivant : Yt+2 = â0 + â1Õ1+2 + â2Õ2+2 +â3Õ3+2 +â4Õ4+2

    Estimation ponctuelle pour un niveau de X donne, X=Xp

    La prévision de la valeur individuelle de y pour un niveau de X donne est la même que la prévision de la moyenne conditionnelle de Y étant donne X=Xp.

    Yt+2 =Yt +ÄYt X1+2 =X1 + ÄX1 X2+2 = X2 + ÄX2 X3+2 = X3 + ÄX3 X4+2 = X4 + ÄX4 Donc, il s'agit de déterminer la valeur future du Produit Intérieur Brut de l'année 2015, 2016, 20017et 20018 considérant que les transferts privés, les importations, l'indice de dollarisation et le taux de change varient au cours de ces quatre périodes.

    63

    Faisons une prévision pour un horizon de quatre années suivantes, c'est-à-dire 2015, 2016, 2017

    et 2018

    Soit le modèle :

    =4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG

    Calculons la variation moyenne de X1, X2 X3 et X4 selon la formule suivante :

    4Xi= n .

    En remplaçant les variables par leur valeur, nous avons comme résultats :

    4X1= s 4X2=

    008323

    4X3= -- 1 * 4X4=

    Pour l'année 2015 on a : Compte tenu des estimations :

    X1+2

    =

    20.98533

    (1+0.36941)2 = 39.3534

    X2+2

    =

    21.99054

    (1+ 0.31549)2 =38.0549

    X3+2

    =

    0.008323

    (1+0.61405)2 =0.0144

    X4+2

    =43.73

    (1+0.69196)2=125.1871

    En revenant dans l'équation initiale, on a :

    2015=4.977073+0.239599*39.3534+0.637710*38.0549+0.248462*0.0144-0.028333*125.1871

    2015=35.13077

    Donc, pour l'annee 2015, le PIB reel de l'économie haitienne s'elevera à 35.13077 suivant la prévision du modele.

    Il est important de souligner que cette valeur du PIB est sous la forme logarithmique. Tandis que l'estimation ponctuelle est la même qu'on cherche à prédire la valeur individuelle de Y pour Xp ou la moyenne conditionnelle de Y étant donne Xp, le calcul inférentiel sur les quatre variables n'est pas identique. L'inférence sur la moyenne conditionnelle ne tient compte que de l'erreur d'estimation sur les paramètres à estimer, tandis que l'inférence sur une valeur individuelle de Y doit tenir compte en plus de la variance Ut.

    64

    Estimation par intervalle de confiance t+2

    t+2 - óEp. tá/2T-K-1 t+2 + óEp. tá/2T-K-1

    Pour toute prévision, on doit avoir une marge d'erreur. Ainsi, nous allons calculer l'erreur de prévision. La variance de cette erreur est donnée par la formule suivante :

    Var (Ep) = Ó / (T -K - 1) * [ * (X'X)-1 * + 1]

    Var (Ep)= 0.016452

    Et son écart-type est : óEp = ? óEp =0.12826

    Et l'intervalle de t+2 devient alors :

    35.13077-0.12826*2.179 35.13077+0.12826*2.179

    34.8513 35.4102
    Pour l'année 2016 on a : Compte tenu des estimations :

    Õ1+3

    =

    20.98533

    (1+0.36941)3 = 53.8910

    Õ2+3

    =

    21.99054

    (1+ 0.31549)3 =50.0608

    Õ3+3

    =

    0.008323

    (1+0.61405)3 =0.0349

    Õ4+3

    =43.73

    (1+0.69196)3=211.8116

    La nouvelle prévision du PIB pour l'année 2016 devient alors :

    2016=4.977073+0.239599*53.8910+0.637710*50.0608+0.248462*0.0349-0.028333*211.8116

    D'où 2016=43.8209

    Donc, le PIB en l'année 2016 s'élèvent à 43.8209 selon la prévision du modèle. Intervalle de confiance

    t+3 - óEp. tá/2T-K-1 t+3 + óEp. tá/2T-K-1

    43.8209-0.12826*2.179 43.8209+0.12826*2.179

    43.3514 44.1003
    Pour l'année 2017 on a
    : Compte tenu des estimations :

    Õ1+4

    =

    20.98533

    (1+0.36941)4 = 73.7988

    Õ2+4

    =

    21.99054

    (1+ 0.31549)4 =65.5996

    Õ3+4

    =

    0.008323

    (1+0.61405)4=0.0564

    65

    X4+4 =43.73 (1+0.69196)4=358.3767

    La nouvelle prévision du PI13 pour l'année 2017 devient alors :

    2017=4.977073+0.239599*73.7988+0.637710*65.5996+0.248462*0.0564-0.028333*358.3767

    D'où 2017=54.3528

    Donc, le PI13 en l'année 2016 s'élèvent à 54.3528 selon la prévision du modèle. Intervalle de confiance

    t+4 - óåp. tá/2T-K-1 t+4 + óåp. tá/2T-K-1

    54.3528-0.12826*2.179 54.3528+0.12826*2.179

    54.0733 54.6322
    Pour l'année 2018 on a
    : Compte tenu des estimations :

    X1+5

    =

    20.98533

    (1+0.36941)5 = 101.0609

    X3+5

    =

    21.99054

    (1+ 0.31549)5 =86.6310

    X4+5

    =

    0.008323

    (1+0.61405)5=0.0911

    X5+5

    =43.73

    (1+0.69196)5=606.3591

    La nouvelle prévision du PI13 pour l'année 2018 devient alors :

    2018=4.977073+0.239599*101.0609+0.637710*86.6310+0.248462*0.0911-0.028333*606.3591

    D'où 2018=67.2792

    Donc, le PI13 en l'année 2018 s'élèvent à 67.2792 selon la prévision du modèle. Intervalle de confiance

    t+5 - óåp. ta/21,4(4 <

    aJ2T-K1< PIB t+5 + óåp. tá/2T-K-1

    67.2792-0.12826*2.179 67.2792+0.12826*2.179

    66.9997 67.5586

    NB : rappelons que les valeurs prévisibles pour les PIB sont en logarithme

    66

    Section III : Interprétations des résultats du modèle

    3.3.1. Analyse de la significativité des coefficients

    Notre analyse sur la significativité des coefficients se fera en deux étapes :

    L'analyse du point de vue de la qualité globale de l'ajustement d'une part et celle de la qualité individuelle des estimateurs d'autres part.

    Le test d'adéquation d'ensemble est fait à travers le test de Fisher. La validation statistique de la qualité globale des modèles est appréciée par le coefficient de détermination des modèles et par le test de Fisher. L'analyse de la qualité globale du modèle s'effectue à travers le coefficient de détermination du modèle (R2). Ce coefficient explique la part de l'évolution de la variable dépendante qui est expliquée par les variables exogènes. En effet le coefficient de détermination de R2 s'élève à 0.932342. Si l'on tient compte du nombre de degré de liberté, ce coefficient de détermination ( 2 corrigé passe à 0.911524). Cela veut dire que les variables explicatives du modèle : les transferts privés, les importations, l'indice de dollarisation et le taux de change expliquent seulement 93.2342% du taux de croissance de l'économie durant la période sous-étude. Le reste du pourcentage est à rechercher ailleurs.

    Le test de significativité de student indique que toutes les variables sont statistiquement significatives au seuil de 5% sauf les variables liées aux importations et au taux de change. Le test de Fisher de significativité globale indique que le modèle est globalement significatif au seuil de 5%.

    Le test de Jarque-Bera nous dit que les résidus sont normalement distribués puisque sa probabilité est supérieure au seuil critique de 5%.

    Le test de Ramsey de son côté, indique que notre modèle est bien spécifié car la probabilité liée à ce test est supérieure à la valeur critique de 5%.

    En conclusion, le modèle est validé économétriquement et peut faire l'objet de l'analyse économique.

    67

    3.3.2. Analyse économique du Modèle

    IL s'agit ici de vérifier si les variables explicatives utilisées respectent ou pas les signes attendus et de faire ressortir leur importance dans la croissance économique en Haïti.

    Tout d'abord, si toutes les variables explicatives sont égales à zéro, la valeur moyenne de la variable dépendante vaut 4.977073 au minimum.

    Du coté des transferts directs, lorsque ce dernier augmente d'une unité, il aura une augmentation de 0.239599 unité sur la croissance économique, les autres variables sont constantes.

    Pour cela, notre hypothèse principale selon laquelle les transferts privés ont des impacts peu significatifs sur la croissance économique d'Haïti est vérifiée.

    De même, lorsque l'importation et l'indice de dollarisation augmentent d'un point de pourcentage, la croissance économique augmente respectivement de 0.637710% et 0.248462, considérant que les autres variables sont constantes.

    Cependant, la croissance économique diminuera de 0.028333 % à chaque fois le taux de change augmente d'un point de pourcentage. Cette relation est inversement proportionnelle. Un fort taux de change diminue le niveau de l'investissement privé; ce qui constitue un frein pour la croissance économique. Donc ce que nous avons constaté pour l'économie Haïtienne tout au long de la période considérée.

    Comme conclusion partielle, le Produit intérieur Brut Haïtien est significativement influencé par les transferts directs sans contrepartie (TSP), les importations (M), l'indice de (IDOL) et le taux de change (txCHNG). Les signes attendus des différentes variables sont vérifiés pour le modèle sauf pour les importations. Le signe négatif du taux de change indique une appréciation de ce taux produit une diminution du taux de croissance de l'économie faute de l'investissement.

    68

    Conclusion et recommandations:

    Nous voici à la fin de notre travail, l'objectif était d'analyser la situation portant sur les transferts privés et la croissance économique en Haïti pour la période qui va de 1996 à 2013. Pour vérifier nos hypothèses, nous avons procédé à différentes estimations. Les résultats de cette étude révèlent que l'influence des transferts sans contrepartie sur la croissance économique est peu significative. En effet, l'estimation du modèle nous montre qu'une augmentation de 1% des transferts sans contrepartie engendra une augmentation de 0.239599% de la croissance économique. Même si les transferts d'argents effectués par les migrants Haïtiens sont de petits montants, et qu'ainsi ils peuvent être difficilement mobilisés dans le cadre de grands programmes nationaux, une meilleure canalisation de cette contribution est possible. Rappelons que, ceux-ci parviennent à hisser à la fois le revenu individuel des familles receveuses et peut provoquer dans un pays comme Haïti une poussée de la croissance économique par la relance de la consommation dans la mesure où la production nationale suit le même rythme que cette demande. Ces transferts sont surtout effectués par les migrants, et constituent une ressource stable qui contribue largement à la sécurité financière des ménages récipiendaires.

    Il a été démontré que les transferts privés ont un impact limité sur la croissance économique parce qu'ils ne participent pas ou parce qu'ils participent trop peu à la production nationale. Par conséquent, les transferts sans contrepartie ne sont pas un « outil de développement » car ils participent faiblement à l'investissement productif dans l'économie nationale.

    La dépense des transferts reçus par les ménages dans la consommation est souvent opposée à la dépense d'investissement. Donc, l'analyse d'un possible « effet- fuite » vers les importations nous parait être un prolongement indispensable de ce travail, afin de déterminer la cause de « l'improductivité » des transferts privés en Haïti.

    Les envois de fonds des travailleurs augmentent la disponibilité des revenus dans l'économie locale et alimentent le circuit de la consommation des biens et services produits tant par l'économie nationale que par le reste du monde. Face à ce double objectif accompli par ces flux de capitaux, il importe d'en assurer une certaine canalisation dans le souci d'en faire bénéficier la production locale.

    69

    Malgré le doute qui pèse sur la potentialité réelle, les envois de fonds peuvent contribuer

    à la croissance à condition que des mesures soient prises pour les canaliser afin de maximiser leur rendement. Et ce d'autant plus qu'en contribuant à la croissance, les ressources des migrants créent les conditions pour une réduction de la dépendance des populations vis-à-vis de ces flux financiers. Il revient alors aux autorités de poursuivre et d'achever la politique d'amélioration des conditions d'investissement dans le pays. Cette politique doit encourager les Haïtiens de l'extérieur à accroitre leur investissement dans des secteurs clés en s'inspirant des expériences menées dans d'autres pays.

    Une politique de la diaspora axé sur les trois instruments suivants peut contribuer à créer un environnement favorable à l'investissement et au développement économique.

    ? La création d'un environnement viable propice à l'engagement de la diaspora, généralement à travers l'adaptation de la législation.

    ? Le montage et la gestion de programmes qui ciblent spécifiquement les membres de la diaspora en tant qu'acteurs de développement.

    ? Création de Cadre pour l'engagement de la diaspora, la première étape pour attirer les investissements de la diaspora consiste à créer une atmosphère économique adéquate ainsi qu'en leur fournissant certains privilèges qui les incitent à investir dans le pays d'origine tels que :

    ? Droits de propriété, Une autre façon d'augmenter les investissements de la diaspora est de leur er des droits de propriété spéciaux. Cette politique a été tentée en Inde et aux Philippines. N'importe qui de n'importe quel pays qui n'avait jamais obtenu un passeport indien ou dont le père ou grand-père était citoyen indien peut acquérir une quantité illimitée de terrains à usage commercial. Aux Philippines, les personnes émigrées et nées citoyens de ce pays peuvent acheter un terrain résidentiel ou commercial dans le pays.

    ? Impôts sur les Revenus, Certains pays offrent des taux d'impôt sur le revenu réduit pour les membres de la diaspora qui ont travaillé à l'étranger. Le « Returning Expert Program » (REP) de la Malaisie en est un exemple. La politique offre des exonérations fiscales pour ces ménages ainsi que pour leurs importations de voitures. Elle garantit un taux d'imposition forfaitaire de 15% du revenu d'emploi pendant une période de cinq ans.

    70

    En synthèse : Une politique qui permettrait aux membres de la diaspora haïtienne d'investir dans leur pays d'origine serait nécessaire pour Haïti, compte tenu du niveau du déficit budgétaire qui semble être un problème structurel. Ce déficit était fixé de l'ordre de 8.3 milliards gourdes, soit environ 2% du PIB en 2013. De l'épargne additionnelle mobilisée pour le financement du développement, provenant de sources non traditionnelles et l'apport des ressources humaines qualifiées de la diaspora facilitant l'opérationnalisation de projets économiques viables en Haïti seraient plus que nécessaire pour ce pays. Les problèmes mentionnés ci-dessus montrent que les problèmes économiques et sociaux d'Haïti sont compliqués. Une politique de la diaspora peut avoir des retombées sur le développement économique du pays. Car l'épargne de la diaspora orientée vers l'économie haïtienne peut contribuer á la réalisation de politiques ou de programmes dans ce pays. Le succès, qu'il faut espérer, aura certainement un impact significatif sur la création d'emplois et la croissance économique.

    VIII

    ANNEXES

    ix

    Annexe 1 : Résultats de tous les tests statistiques ainsi que les principales données utilisées dans le travail.

    Dependent Variable: PIB Method: Least Squares Date: 11/04/16 Time: 23:15 Sample: 1996 2013

    Included observations: 18

     
     
     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error t-Statistic

    Prob.

    C

    4.977073

    1.826453 2.724993

    0.0173

    TSP

    0.239599

    0.120688 1.985274

    0.0686

    M

    0.637710

    0.148634 4.290471

    0.0009

    IDOL

    0.248462

    0.321028 0.773956

    0.4528

    TXCHNG

    -0.028333

    0.007682 -3.688064

    0.0027

    R-squared

    0.932342

    Mean dependent var

    22.25635

    Adjusted R-squared

    0.911524

    S.D. dependent var

    0.356112

    S.E. of regression

    0.105925

    Akaike info criterion

    -1.422035

    Sum squared resid

    0.145862

    Schwarz criterion

    -1.174709

    Log likelihood

    17.79831

    Hannan-Quinn criter.

    -1.387932

    F-statistic

    44.78567

    Durbin-Watson stat

    1.369286

    Prob(F-statistic)

    0.000000

     
     

    La régression simple entre les transferts privés sans contrepartie et les importations

    Dependent Variable: TSP Method: Least Squares Date: 12/17/16 Time: 14:11 Sample: 1996 2013

    Included observations: 18

    Variable

    Coefficient

    Std. Error t-Statistic

    Prob.

    C

    -21.67968

    3.911801 -5.542123

    0.0000

    M

    1.963291

    0.185206 10.60055

    0.0000

    R-squared

    0.875362

    Mean dependent var

    19.77514

    Adjusted R-squared

    0.867572

    S.D. dependent var

    1.116331

    S.E. of regression

    0.406240

    Akaike info criterion

    1.140694

    Sum squared resid

    2.640494

    Schwarz criterion

    1.239624

    Log likelihood

    -8.266242

    Hannan-Quinn criter.

    1.154335

    F-statistic

    112.3717

    Durbin-Watson stat

    0.406608

    Prob(F-statistic)

    0.000000

     
     

    Graphique IX : Représentation graphique des variables étudiées

    PIB

    23.0

    22.8

     
     

    22.6 22.4 22.2 22.0 21.8 21.6

     

    96 98 00 02 04 06 08 10 12

    M

    22.4

    22.0

     
     

    21.6 21.2 20.8 20.4 20.0

     

    96 98 00 02 04 06 08 10 12

    TSP

    22

    21

     
     

    20 19 18 17

     

    96 98 00 02 04 06 08 10 12

    IDOL

    .4

    .3

     
     

    .2 .1 .0 -.1

     

    96 98 00 02 04 06 08 10 12

    TXCHNG

    44 40 36 32 28 24 20 16 12

     
     

    96 98 00 02 04 06 08 10 12

    X

    4

    6

    5

    3

    2

    1

    Series: Residuals

    Sample 1996 2013

    Observations 18

    Mean Median Maximum Minimum

    Skewness

    Kurtosis

    Jarque-Bera

    Probability

     

    Graphique X : Test de normalité des erreurs (Jarque-Bera)

    xi

    xii

    Tableau VII : Test RESET de RAMSEY

    Ramsey RESET Test

    Equation: MEMOIR

    Specification: PIB C TSP M IDOL TXCHNG Omitted Variables: Squares of fitted values

     

    Value

    df

    Probability

    t-statistic

    0.906504

    12

    0.3825

    F-statistic

    0.821750

    (1, 12)

    0.3825

    Likelihood ratio

    1.192253

    1

    0.2749

    F-test summary:

    Sum of Sq.

    Mean

    df Squares

     

    Test SSR Restricted SSR Unrestricted SSR Unrestricted SSR

    0.009348 0.145862 0.136513 0.136513

    1 0.009348

    13 0.011220

    12 0.011376

    12 0.011376

    LR test summary:

     
     
     
     

    Value

    df

     

    Restricted LogL

    17.79831

    13

     

    Unrestricted LogL

    18.39444

    12

     

    Unrestricted Test Equation:

     
     
     

    Dependent Variable: PIB

     
     
     

    Method: Least Squares

     
     
     

    Date: 11/04/16 Time: 23:22

     
     
     

    Sample: 1996 2013

     
     
     

    Included observations: 18

     
     
     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error t-Statistic

    Prob.

    C

    128.1674

    135.9084 0.943042

    0.3643

    TSP

    -4.346395

    5.060447 -0.858896

    0.4072

    M

    -12.17090

    14.13047 -0.861323

    0.4059

    IDOL

    -4.572169

    5.327640 -0.858198

    0.4076

    TXCHNG

    0.525821

    0.611357 0.860088

    0.4066

    FITTED^2

    0.443785

    0.489556 0.906504

    0.3825

    R-squared

    0.936678

    Mean dependent var

    22.25635

    Adjusted R-squared

    0.910294

    S.D. dependent var

    0.356112

    S.E. of regression

    0.106659

    Akaike info criterion

    -1.377160

    Sum squared resid

    0.136513

    Schwarz criterion

    -1.080369

    Log likelihood

    18.39444

    Hannan-Quinn criter.

    -1.336237

    F-statistic

    35.50162

    Durbin-Watson stat

    1.579536

    Prob(F-statistic)

    0.000001

     
     

    XIII

    Tableau VIII : Test de la stabilité des coefficients

    Chow Breakpoint Test: 2007

    Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints Varying regressors: All equation variables

    Equation Sample: 1996 2013

    F-statistic

    1.310169

    Prob. F(5,8)

    0.3489

    Log likelihood ratio

    10.76773

    Prob. Chi-Square(5)

    0.0562

    Wald Statistic

    6.550844

    Prob. Chi-Square(5)

    0.2562

    Tableau III : ratio transferts privés exportations et importations

    Années

    TFM/X

    TFM/M

    1995

    0.22531451

    0.03730373

    1996

    0.47276568

    0.06396605

    1997

    0.30712161

    0.10050391

    1998

    0.23905569

    0.09595813

    1999

    0.38678937

    0.12603673

    2000

    0.54594442

    0.16757753

    2001

    2.55063485

    0.22661119

    2002

    0.96524389

    0.23917548

    2003

    0.93856851

    0.27383244

    2004

    1.19034657

    0.35663913

    2005

    1.42708474

    0.4615295

    2006

    1.52550949

    0.47264008

    2007

    1.70986831

    0.53079542

    2008

    2.07856698

    0.46418623

    2009

    1.74246758

    0.45955014

    2010

    1.85714123

    0.35602167

    2011

    1.47803633

    0.39111706

    2012

    1.44399767

    0.38695021

    2013

    1.44400144

    0.36596467

    xiv

    Tableau IX : Test de Breusch-Godfrey

    F-statistic 1.145039 Prob. F(2,11) 0.3534

    Obs*R-squared 3.101667 Prob. Chi-Square(2) 0.2121

    Test Equation:

    Dependent Variable: RESID

    Method: Least Squares

    Date: 11/07/16 Time: 01:02

    Sample: 1996 2013

    Included observations: 18

    Presample missing value lagged residuals set to zero.

    Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

    C 1.871566 2.538580 0.737249 0.4764

    TSP -0.056778 0.138611 -0.409622 0.6899

    M -0.049545 0.151211 -0.327654 0.7493

    IDOL -0.009231 0.424395 -0.021752 0.9830

    TXCHNG 0.009002 0.011383 0.790850 0.4457

    RESID(-1) 0.540942 0.363264 1.489115 0.1646

    RESID(-2) 0.107480 0.449116 0.239316 0.8153

    R-squared 0.172315 Mean dependent var 6.08E-15

    Adjusted R-squared -0.279150 S.D. dependent var 0.092629

    S.E. of regression 0.104763 Akaike info criterion -1.388935

    Sum squared resid 0.120728 Schwarz criterion -1.042679

    Log likelihood 19.50041 Hannan-Quinn criter. -1.341191

    F-statistic 0.381680 Durbin-Watson stat 1.957379

    Prob(F-statistic) 0.875880

    xv

    Tableau X : Test de Breusch-Pagan-Godfrey

    Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

    F-statistic

    0.266735

    Prob. F(4,13)

    0.8941

    Obs*R-squared

    1.365251

    Prob. Chi-Square(4)

    0.8502

    Scaled explained SS

    0.620047

    Prob. Chi-Square(4)

    0.9608

    Test Equation:

     
     
     

    Dependent Variable: SID^2

     
     
     

    Method: Least Squares

     
     
     

    Date: 11/07/16 Time: 01:12 Sample: 1996 2013

    Included observations: 18

     
     
     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error t-Statistic

    Prob.

    C

    0.020401

    0.208576 0.097811

    0.9236

    TSP

    0.006900

    0.013782 0.500649

    0.6250

    M

    -0.005979

    0.016974 -0.352245

    0.7303

    IDOL

    -0.003878

    0.036661 -0.105774

    0.9174

    TXCHNG

    -0.000670

    0.000877 -0.764240

    0.4584

    R-squared

    0.075847

    Mean dependent var

    0.008103

    Adjusted R-squared

    -0.208507

    S.D. dependent var

    0.011004

    S.E. of regression

    0.012096

    Akaike info criterion

    -5.761687

    Sum squared resid

    0.001902

    Schwarz criterion

    -5.514361

    Log likelihood

    56.85518

    Hannan-Quinn criter.

    -5.727584

    F-statistic

    0.266735

    Durbin-Watson stat

    1.863119

    Prob(F-statistic)

    0.894121

     
     

    xvi

    Tableau XI : les principales données utilisées dans le travail

    Années

    Transferts sans

    contrepartie

    Importations

    taux de
    change

    Indice de dollarisation

    PIB à prix
    constants

    1995

    24784596.28

    664400000

    15.54

    19.35

    3998627199

    1996

    42548911.46

    665179600

    15.05

    23.8

    4109586022

    1997

    65109781.51

    647833300

    16.95

    27.3

    4118647046

    1998

    76497820.05

    797200000

    16.85

    29.34

    4232936327

    1999

    129187647.9

    1025000000

    16.94

    31.56

    4269984676

    2000

    173610325.8

    1036000000

    28.33

    43.45

    4225461660

    2001

    229557136.2

    1013000000

    25.49

    41.06

    4214412153

    2002

    270268289.6

    1130000000

    29.7

    45.02

    4229686472

    2003

    325260915.7

    1187810000

    42.03

    49.04

    4081168092

    2004

    465770709.3

    1306000000

    38.82

    46.29

    4154289832

    2005

    670943892.6

    1453740000

    43.04

    51

    4247885661

    2006

    776041933.2

    1641930000

    39.19

    50.53

    4389904330

    2007

    892123792.9

    1680730000

    36.38

    50.73

    4426952679

    2008

    997150939.7

    2148170000

    39.95

    53.31

    4563446595

    2009

    1004149217

    2185070000

    41.77

    53.78

    4312557778

    2010

    1075396202

    3020592000

    39.94

    55.3

    4550772160

    2011

    1133491278

    2898087000

    40.87

    56.55

    4682066308

    2012

    1177118017

    3042040000

    42.32

    56.47

    4883232342

    2013

    1299601292

    3551166000

    43.74

    56

    4984222340

    xvii

    Tableau XII :

    Résumé de la balance des paiements d'Haïti

    En millions de dollars de dollars us (sauf indication contraire)

     
     
     

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    A. COMPTE DES TRANSACTIONS

    -85.06

    -85.78

    -289.05

    -226.29

    -165.81

    COURANTES

     
     
     
     
     

    Biens et services

    -1452.49

    -1605.25

    -2020.81

    -1874.31

    -3284.1

    Crédit

    689.10

    779.19

    832.97

    929.89

    802.39

    Débit

    -2141.59

    -2384.44

    -2853.78

    -2804.2

    -4083.6

    Biens

    -1053.06

    -1182.12

    -1617.54

    -1481.11

    -2249.8

    Crédit

    495.17

    522.08

    490.20

    551.00

    559.74

    Débit

    -1548.23

    -1704.2

    -2107.74

    -2032.11

    -2809.5

    Services

    -399.43

    -423.13

    -403.27

    -393.20

    -

    Crédit

    193.93

    257.11

    342.77

    378.88

    1053.12

    Débit

    -593.36

    -680.24

    -746.04

    -772.08

    239.02

     
     
     
     
     

    -1274.

    Revenus

    6.63

    2.19

    5.55

    12.80

    22.28

    Crédit

    18.69

    21.78

    28.03

    31.13

    32.70

    Débit

    -12.06

    -19.59

    -22.48

    -18.33

    -10.42

    Transferts courants

    1360.8

    1517.28

    1726.21

    1635.21

    3096.83

    Crédit :

    1436.32

    1613.69

    1843.29

    1770.05

    3263.81

    Dons officiels

    373.45

    391.60

    473.54

    394.5

    1790.00

    Transferts privés

    1062.87

    1222.09

    1369.75

    1375.55

    1473.80

    Débit

    -75.52

    -96.41

    -117.08

    -134.82

    -166.98

    B. COMPTE DE CAPITAL

    0.00

    0.00

    0.00

    893.39

    1470.98

    Crédit

    0.00

    0.00

    0.00

    893.39

    1470.98

    Débit

    0.00

    0.00

    0.00

    0.00

    0.00

    C. COMPTE D'OPERATIONS

    139.50

    138.30

    308.23

    -470.54

    -770.46

    FINANCIERES

     
     
     
     
     

    Investissements directs

    160.60

    74.50

    29.80

    37.95

    150.00

    Autres investissements

    -21.10

    63.80

    278.43

    -508.49

    -920.46

    Administrations publiques

    39.57

    51.51

    284.11

    -706.86

    -529.73

    Décaissements

     
     

    333.87

    224.81

    291.41

    Amortissements

     
     

    49.76

    931.67

    821.14

    Dont et annulation de la dette

     
     
     

    893.39

    812.98

    Secteur bancaire (net)

    -83.46

    14.43

    -141.67

    56.54

    -307.21

    Secteur non bancaire (net)

    19.80

    -2.00

    86.00

    19.00

    -40.00

    Autres avoirs et engagements (nets)

    2.99

    -0.14

    49.99

    122.82

    -43.52

    D. ERREURS ET OMMISSION NETTES

    39.51

    145.52

    71.20

    -46.09

    208.12

    BALANCE GLOBALE (A+B+C)

    93.95

    198.05

    90.38

    150.47

    742.83

    E. FINANCEMENT

    -93.95

    -198.05

    -90.38

    -150.47

    -742.83

     

    Avoirs de réserve 1/

    -108.87

    -208.27

    -163.28

    -239.89

    -844.89

    Utilisation des crédits et prêts du FMI

    12.43

    23.21

    49.20

    64.84

    96.86

    Autres engagements 2/

    0.80

    0.47

    0.71

    3.09

    -0.08

    Variations des arrières de paiements 3/

    1.69

    -38.04

    0.00

    0.00

    0.00

    Remise de dette

     

    21.01

    18.66

    17.87

    3.07

    Rééchelonnement obtenu

     

    3.58

    4.33

    3.63

    2.21

    Annexe 2 : Cadre légal des transferts sans contrepartie

    ? Les maisons de transferts opérant dans le pays sont régies par le décret du 6 juillet 198941. Ce décret traite l'autorisation, du fonctionnement, du suivi et du contrôle.

    ? De l'autorisation ; c'est sous avis favorable de la Banque de la République d'Haïti (BRH) que le Ministère des Finances délivre l'autorisation de fonctionnement à toutes les entreprises voulant s'adonner au transfert des devises entre le pays et le reste du monde.

    ? Fonctionnement et suivi ; Dépôt de (gdes 100,000 à la BRH sans être inférieur à 25% des chiffres d'affaires mensuels. Comme pour les banques, un contact permanent est établi entre la BRH et les maisons de transferts qui fournissent des rapports réguliers sur leurs activités.

    ? Contrôle ; la BRH s'assure de l'applicabilité des recommandations faites aux maisons de transferts et sanctionnera s'il y a lieu.

    xviii

    41 Mesure et évaluation des transferts dans le cas haïtien, Banque de la République d'Haïti, octobre 2008.

    xix

    Annexe 3 : Méthodologie et grille d'évaluation du mémoire

    Titre du Mémoire : TRANSFERTS PRIVÉS ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE

     
     
     

    Nom de l'étudiant :

    Diony PIERRE-LOUIS

     

    ÉLÉMENT DES FORMES

    Insuffisant

    Médiocre

    Passable

    Assez
    Bien

    Bien

    Très
    Bien

    Présentation, orthographe, grammaire

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Clarté et concision

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Respect des normes de présentation

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Professionnalisme de la communication avec le tuteur

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4

     

    5

     

    6

    7

    8

     

    10

     

    APPRECIATION GLOBALE :

     
     

    Note / 10

     
     

    ÉLÉMENTS DE FOND

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Qualité de la partie théorique

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Qualité de la problématique

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Pertinence des pistes de recherche

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Rigueur de la méthodologie

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Pertinence de l'analyse des résultats

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Esprit critique

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Qualité du plan, organisation des idées

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4

     

    5

    6

    7

     

    8

     

    10

    APPRECIATION GLOBALE

     
     

    Note /10

     
     

    Directeur du mémoire : Ulysse GEORGES

     
     

    Note globale x 10

     
     

    xx

    Annexe 4 : Méthodologie et grille d'évaluation de la soutenance

    Titre du Mémoire : TRANSFERTS PRIVÉS ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE

    Nom de l'étudiant : Diony PIERRE-LOUIS

    ÉLÉMENT DES FORMES

    Insuffisant

    Médiocre

    Passable

    Assez
    Bien

    Bien

    Très
    Bien

    Présentation, vocabulaire et syntaxe

     
     
     
     
     
     

    Clarté et concision

     
     
     
     
     
     

    Respect du temps de présentation

     
     
     
     
     
     

    Qualité de contact avec le jury

     
     
     
     
     
     
     

    4

    5

    6

    7

    8

    10

    APPRECIATION GLOBALE :

    Note / 10

    ÉLÉMENTS DE FOND

     
     
     
     
     
     

    Développement identique à celui de mémoire

     
     
     
     
     
     

    Qualité des informations complémentaires

     
     
     
     
     
     

    Pertinence des outils de présentation (diapositives,...)

     
     
     
     
     
     

    Qualité du plan, organisation des idées

     
     
     
     
     
     

    Capacité à argumenter

     
     
     
     
     
     
     

    4 5 6 7 8 10

    APPRECIATION GLOBALE

    Note /10

    Directeur du mémoire Ulysse GEORGES

    Note globale x 10

    xxi

    Annexe 5 : Règlements régissant la Faculté de Droit et des Sciences Economiques

    Décret du 23 janvier 1969 réglementant autrement l'organisation et les conditions de fonctionnement de la Faculté de Droit et des sciences Economiques de Port-au-Prince, et instituant les Écoles de Droit dans les villes de provinces à la place des anciennes Écoles libres de Droit et changeant leur dénomination.

    Moniteur. No. 10 du lundi 3 février 1969

    Vu les articles 90. 177. 178 et 190 de la constitution :

    Vu le Décret-loi du 1er septembre 1942 sur le Ecoles libres de Droit :

    Vu le Décret-loi du 13 janvier 1944 faisant de l'Ecole de droit de Port-au-Prince la Faculté de Droit de Port-au-Prince et rendant uniforme la législation sur l'enseignement de Droit dans cette faculté et les Écoles libres de droit :

    Vu le Décret du 27 septembre 1950 créant la Faculté de Droit de Port-au-Prince une section spéciale dénommée section spéciale sociale et administrative :

    Vu le Décret du 24 février 1944 établissant les règlements de la Faculté de Droit de Port-au-Prince et les arrêtés du 21 avril 1946 et du 31 Mai 1951 qui l'ont modifié :

    Vu le Décret du 16 Décembre 1960 remplaçant l'ancien conseil de l'Université d'Haïti par l'Université d'État d'Haïti :

    Vu l'arrêté du 20 Décembre 1961 prévoyant les modalités d'application du Décret-loi du 16 Décembre 1960 :

    Vu la loi du 24 juillet 1967 créant la Faculté de Droit et Sciences Économiques de Port-au-Prince en lieu et place de la Faculté de Droit :

    Vu l'article du 20 Décembre 1967 prévoyant les modalités d'application de la Loi du 24 juillet 1967 concernant la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince.

    Vu le Décret de la Chambre Législative en date du 22 juillet 1968 suspendant les garanties prévues aux articles 17, 18, 19, 20, 25, 31, 34 : 48, 70, 71, 72, 93 (7èm alinéa). 97, 109, 110 ; 119 (2èm alinéa) ; 147 ; 148 ; 151 ; 152 ; 190 ; 195 de la constitution et accordant, plein pouvoir au Chef du pouvoir Exécutif pour lui permettre de prendre jusqu'au deuxième lundi d'avril 1969 par décrets ayant force de lois, toutes les mesures qu'il aura jugées nécessaires à la sauvegarde de l'intégrité du territoire national et de la Souveraineté de l'État, à la consolidation de l'ordre de paix, au maintien de la stabilité politique, économique et financière de la Nation, à l'approfondissement du bien-être des populations rurales et urbaines à la défense des intérêts généraux de la République :

    xxii

    Considérant que la Faculté de Droit et des sciences Economiques de Port-au-Prince et les Ecoles libres de Droit et certaines villes de province dispensent un enseignement qui est jugé incomplet et sur le mode duquel il convient nécessairement de revenir ;

    Considérant que cet enseignement exclusivement théorique qui est dispensé dans cette Faculté et ces Ecoles, il importe d'ajouter l'Enseignement sous forme de travaux pratiques qui seront réalisés par les étudiants, sous la direction de leurs professeurs dans le cadre des matières enseignées ;

    Considérant que cet enseignement théorique lui-même mérite d'être revalorisé actuellement au niveau de la Licence, en attendant que puisse être envisagé le mode d'enseignement approprié au grade de Doctorat ;

    Considérant, par ailleurs, qu'il est observé en Haïti, chez les étudiants, une tendance profonde à la spécialisation dans certaines disciplines scientifiques et qu'il convient d'encourager cette tendance d'autant plus qu'elle rencontre un besoin actuel et également profond ressenti dans le pays tout entier, besoin de qualification technique nécessaire, sur tous les plans, au développement du pays ;

    Considérant, dans ces conditions, qu'il y a lieu, pour leur donner un nouveau statut entièrement conforme aux fins envisagés, de réglementer autrement l'organisation et les conditions de fonctionnements de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de port -au -prince, et les Écoles Libres de Droit des villes de provinces, et d'en profiter pour changer leur dénomination ;

    Sur le rapport du Secrétaire d'État de l'Education Nationale ; Et après délibération en Conseil des Secrétaires d'État ;

    Décrète :
    TITRE I

    DE LA FACULTE DE DROIT DE PORT-AU-PRINCE ET DES ÉCOLES DE DROIT DE CERTAINES VILLES DE PROVINCES

    Article 1.- La Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince conserve son appellation.

    Article 2.- Les écoles Libres de Droit des villes de provinces deviennent des Ecoles de Droit. Chaque École de Droit portera la dénomination de « École de droit » suivi du nom de la ville où elle est établie.

    Article 3.- La Faculté et des Sciences Économiques de Port-au-Prince et les écoles de Droit de provinces sont organisées et fonctionnent de la manière prévue par le présent Décret et les règlements d'administrations publiques qui seront ultérieurement pris sous forme d'arrêté ou autrement.

    xxiii

    TITRE II

    DE LA FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES ÉCONOMIQUES DE PORT-AU-PRINCE

    Section I

    Article 4.- La Faculté de Droit est une Institution d'Enseignement Supérieur établie à Port-au-Prince où elle fonctionne dans le cadre de l'Université d'État d'Haïti, sous la direction d'un Doyen.

    Article 5.- La Faculté de Droit et des Sciences Économiques dispense un enseignement théorique et pratique.

    Article 6.- Les matières dont l'enseignement théorique est dispensé à cette Faculté sont, les unes comme à tous les étudiants généralement quelconques durant les quatre années de leur scolarité.

    Article 7.- Les deux sections de la quatrième année d'études sont :

    1.- La section Juridique

    2.- La section Économique et Financière

    Article 8.- Le choix d'une section est obligatoire. Une fois fait par l'étudiant, il est définitif.

    Article 9.- Les matières qui sont spéciales à chacune des deux sections de la quatrième année d'études sont les suivantes et sont reparties, entre ces sections. Comme suit :

    1.- SECTION JURIDIQUE

    1) Procédure pénale

    2) Procédure commerciale

    3) Procédure de règlement des conflits sociaux

    4) Contentieux administratif (Cours commun avec la section III)

    5) Voies d'exécution

    6) Droit civil (étude de problèmes spéciaux)

    2.- SECTION ECONOMIQUE ET FINANCIÈRE

    1) Économie Haïtienne

    2) Économie Financière

    3) Économie internationale

    4) Économie du développement

    5) Théorie des jeux

    6) Mathématiques appliquées à l'économie

    xxiv

    SECTION II

    GRADE ET DIPLOME

    Article 10.- La Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince décerné aux étudiants les grades et diplômes de licence et de Doctorat en Droit.

    Article 11.- Le grade, le diplôme, l'enseignement et la scolarité pour le Doctorat seront envisagés et réglementés ultérieurement.

    Article 12.- Le grade et le diplôme de licenciés de la Faculté de Droit Port-au-Prince, avec mention de la section que les étudiants auront choisie dans la quatrième année de leur scolarité seront décernés à ceux qui auront subi avec le succès, tous les examens organisés au cours de cette scolarité, et qui auront soutenu un mémoire de sortie jugez assez bien, bien ou très bien.

    SECTION III
    DES EXAMENS

    Article 13.- La durée des études pour l'obtention du grade et du diplôme de Licencié de la Faculté de Droit de Port-au-Prince est de quatre années.

    Article 14.- Il est prévu pour les trois premières années d'études trois sessions d'examens : une session en février, une session en juillet et une session extraordinaire avant la rentrée du mois d'octobre. Les étudiants de la 4ème année sont soumis à des tests périodiques.

    Article 18.- Est ajourné tout étudiant qui a une note inférieure à 15 sur 100 pour une matière, soit aux épreuves écrites, soit aux épreuves orales aux sessions de juillet et d'octobre, même s'il a obtenu sa moyenne.

    Article 19.- Pour subir les examens d'une session, les étudiants doivent, quinze jours avant la date d'ouverture de ces examens, se faire inscrire au Secrétariat de la Faculté. Sur la liste des candidats, moyennant paiement d'un droit d'examen de dix gourdes (G. 10.00).

    Article 21.- Les étudiants de la quatrième année, reçus au grade de Licenciés de la Faculté, acquitteront immédiatement un droit de diplôme de VINGT CINQ GOURDES (G.25.00).

    Arrêté du 30 septembre 1969 établissant un nouveau régime pour l'organisation, le fonctionnement de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince ensemble les Écoles de Droit des villes de province,

    Moniteur No.95 de jeudi 2 octobre 1969

    Vu les articles 93 et 105 de la Constitution ;

    Vu le décret du 23 janvier 1969 établissant un nouveau régime pour l'organisation, le fonctionnement et les conditions de fonctionnement de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince, et instituant les Écoles de Droit des villes de provinces à la place des anciennes Écoles Libres de Droit de Jérémie, des Cayes, des Gonaïves et du Cap-Haitien ;

    Considérant que, pour la mise en place de la reforme réalisé par le décret, la nécessité s'impose de prendre certaines dispositions règlementaires,

    Sur le rapport su Secrétaire d'État à l'Éducation Nationale ;

    ARRETÉ :

    Article 1.- À partir du 15 septembre de chaque année, les professeurs de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince , sur convocation du Doyen et sous sa présidence, se réunissent en Conseil pour discuter de toutes questions importantes se rapportant à la Faculté et portées à leur connaissance suivant l'ordre du jour ; pour un plan détaillé de leurs cours respectifs, établi suivant le programme d'étude de la Faculté et pour adopter l'horaire des cours qui seront assurés et des travaux pratiques qui seront commencé à la rentrée d'octobre.

    DES ÉTUDIANTS

    Articles 2.-N'est autorisé à suivre les cours et à participer aux travaux pratiques que l'étudiant admis et inscrit à la Faculté.

    xxv

    CONDITION D'ADMISSION ET D'INSCRIPTION À LA FACULTÉ

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    Article 3.- L'haïtien ou l'étranger, quel que soit son âge, qui désire être admis comme étudiant à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince en fait la demande au Doyen de cette Faculté par lettre signée de lui et accompagnée des pièces suivantes :

    1) Son acte de naissance ou à défaut, tout acte qui en tient lieu ;

    2) Un certificat de bonnes vies et moeurs délivré par le juge de paix de sa résidence

    3) Un certificat de santé délivré par le Directeur du centre de santé de Port-au-Prince, en déclarant que le postulant n'est affligé d'aucune maladie contagieuse ou infectieuse ;

    4) Le certificat de fin d'Études Secondaires Classiques deuxième partie ;

    5) La carte d'identité du postulant ;

    6) Trois photographies d'identité.

    Si le postulant est admis comme étudiant, toutes ces pièces resteront, jusqu'à la fin de ses études, en dépôt, dans les archives de la Faculté

    Article 4.- seul sera admis comme étudiant de la Faculté le postulant qui présente des pièces jugées en tous points conforme à la loi.

    Toute admission faite contrairement aux dispositions du présent article est nulle, de nullité absolue

    Article 5.- l'admission faite à la Faculté donne droit à l'assistance aux cours, à la participation aux travaux pratiques, à l'utilisation des ouvrages et documents de la bibliothèque de la Faculté et au bénéfice de tous autres avantages qui peuvent être attachés à la qualité d'étudiant en droit de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince.

    Article 6.- l'étudiant admis en 1ere année est assujetti au paiement d'un droit annuel d'inscription de TRENTE GOURDES (G.30). Il reçoit, contre paiement de ce droit, sa carte d'étudiant pour l'année de son admission.

    Article 7.- Également, l'étudiant des trois autres années d'études paie annuellement un droit d'inscription de TRENTE GOURDES qui lui donne droit à sa carte d'étudiant. Cette carte est obtenue au Secrétariat de la Faculté, chaque année au plus tard, quinze jours avant la date prévue pour le commencement des cours à la rentrée d'octobre.

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    LE MEMOIRE DE SORTIE : PRESENTATION ET SOUTENANCE

    Article 54.- L'étudiant de quatrième année qui satisfait à toutes les conditions de scolarité et qui, en outre, n'est sous le coup d'aucune sanction disciplinaire, est habile à présenter, puis à soutenir le mémoire de sortie prévu à l'article 13 du décret du 23 janvier 1969.

    Article 55.- Le mémoire est l'étude originale et approfondie d'un sujet ayant rapport avec au moins une des matières enseignées à la Faculté pour la licence.

    Il comporte un minimum de Soixante Quinze pages dactylographiées ou miméographiées, à double interligne format 81/2*11. En aucun cas, le nombre de ces pages ne doit dépasser Cent Vingt Cinq.

    Article 56.- Le Mémoire doit contenir, avec précision, toutes les indicateurs se rapportant aux ouvrages, documents, notes etc... qui sont consultés par l'étudiant ou auxquels celui-ci a fait un emprunt.

    Article 57.- Le sujet du Mémoire doit être limité. En outre, il doit, pour son agrément, être soumis au plus tard fin janvier de l'année universitaire, suivant un plan détaillé d'au moins six pages dactylographiées, au professeur de la Faculté que l'étudiant choisit pour le diriger dans les recherches bibliographiques et son travail de rédaction.

    Article 58.- Le plan présenté, s'il est agrée, sera signé par le professeur intéressé avec le consentement du Doyen. Dans le cas contraire, il est, par le professeur, rendu à l'étudiant qui, s'il juge nécessaire le modifiera suivant les observations critiques ou les annotations du professeur sinon l'étudiant, s'il est dans le délai, présentera, à l'agrément du même professeur ou d'un autre, le plan d'un sujet diffèrent du premier. Le Mémoire doit être rédigé en français.

    Article 59.- Le Mémoire doit être déposé, au moins Vingt jours avant la date de sa soutenance, en quatre exemplaires dont un est destiné à la bibliothèque la Faculté et les trois autres distribués aux trois professeurs de la Faculté composant le jury de soutenance.

    Une personnalité étrangère à la Faculté, et spécialiste en la question se rapportant au sujet du mémoire, toutefois, peut être appelée, avec deux professeurs de la Faculté, à composer le jury de soutenance.

    Article 60.-Sous peine de refus par la Faculté, le Mémoire ne peut, sous une forme quelconque être publié ou mise en vente, avant sa soutenance, ni donner lieu à aucune appréciation ou aucun commentaire dans les journaux ou périodiques.

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    Article 61.- La soutenance a lieu à la Faculté, en séance publique, à la date fixé par le Doyen. Elle a lieu avant la fin de l'année universitaire.

    L'étudiant qui n'a pas pu soutenir son Mémoire avant la fin d'une année universitaire est néanmoins, habile à le faire au cours d'une année subséquente, pourvu que ce soit au cours des vacances universitaires.

    Article 62.- Le professeur qui a guidé l'étudiant dans les travaux de préparation du Mémoire dirige la séance de soutenance.

    A cet égard, après l'ouverture de la séance, il accorde la parole à l'étudiant intéressée, lequel, tout d'abord, exposera son sujet, puis l'expliquera.

    Le président du jury donnera ensuite la parole successivement à chacun des deux autres membres du jury pour qu'ils posent les questions et qu'ils adressent à l'étudiant les critiques jugées appropriées. Le président du jury en fera de même, s'il y a lieu, enfin, lèvera la séance.

    Article 63.- toute soutenance doit durer au moins une heure.

    Article 64.- Apres la soutenance, les membres du jury se retirent , en la salle de délibération de la Faculté, pour décider sur la valeur du Mémoire, puis donner à l'étudiant, une note, et le président du jury, ensuite, rédige son rapport qu'il transmettra au Conseil des Professeurs.

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    BIBLIOGRAPHIE

    Ouvrages :

    V' ANGERS, M. (1996). initiation pratique à la méthodologie des sciences humaines. paris: CEC inc.

    V' BOURBONNAIS, R. (2004). Econométrie. paris: Dunod.

    V' DOURA, F. (2002). Economie d'Haiti, crise et developpement. Québec: Dami.

    V' Durand, J. (1993). Quand le dollar des mirants arrivent in prèter et emprunter,

    pratique de credit au Mexique. paris: paris maison des sciences de l'homme.

    V' Mankiw, N. (2003). Macroéconomie "traduction de la 5ème éddition par Jean Houard. paris: nouveaux horizon.

    V' RIGAUD, J. R. (2011). Exposé de la methodologie du mémoire en droit. port-au-prince: des Antilles S.A.

    V' TOUSSAINT, H. (2011). le métier de l'étudiant, guide méthodologique du travail intellectuel. port-au-prince: presse nationale.

    Revues scientifiques :

    V' Bénédique PAUL, H. S. (n.d.). l'haitianité et la responsabilité sociale de la diaspora dans le developpement d'Haiti.

    V' Paul, B. (n.d.). migration et pauvreté en Haiti: impacts économiques et sociaux des envois de Fonds sur l'inégalité et la pauvreté.

    V' DORVILIER, F. (2010). les causes de la transition démographique en Haiti, une analyse néo-institutionnelle. Ralentissement, resistances et ruptures dans les transitions démographiques.

    V' HADDADI, R. T. (n.d.). impacts économiques et sociaux sur les pays en developpement des envois de Fonds des émigrés sur leur région d'origine.

    Mémoires consultés :

    V' Impacts de l'aide publique au développement sur la croissance économique en Haïti : évidence empirique 1980-2009, LOUIDIEU Sévère

    V' Coopération externe, croissance et développement économique en Haïti : 1990-2009






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