UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI (UEH)
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Faculté de Droit et des Sciences Economiques
(FDSE)
THÈME : TRANSFERTS PRIVÉS SANS
CONTREPARTIE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Sujet : Analyse de la situation portant sur les transferts
privés sans contrepartie et
la croissance économique en
Haïti pour la période allant de 1996 à 2013.
Mémoire préparé par l'étudiant
Diony PIERRE-LOUIS
En vue de l'obtention du grade de Licencié
ès Sciences Économiques
Promotion 2011-2015
Sous la direction du professeur : Ulysse
GEORGES
Janvier 2017
II
REMERCIEMENTS
À toi Éternel, Dieu grand et redoutable pour
l'accomplissement de ta parole écrite dans Josué 1 :5-9. Tu es
Dieu de promesse et de réalisation. Nous te bénissons.
Mes remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
modeste travail. Au premier rang desquels je peux citer sans cependant
être exhaustif:
Mes parents mention spéciale
Mon encadreur, le Professeur Ulysse GEORGES à qui je
décerne une mention très spéciale pour sa
magnanimité, sa disponibilité, sa rigueur non empreint de doute
aux exigences intellectuelles et pédagogiques et son sens de
sérieux.
J'adresse aussi mes sincères remerciements à
Mr Evens JOICIN pour m'avoir éclairé par son conseil
et aussi pour son regard déterminant notamment dans la rédaction
de ce travail.
Ce travail de longue haleine a été soutenu par
ma famille, en particulier, toute ma gratitude et mes remerciements vont vers
eux.
Mon cher père, Vertus PIERRE-LOUIS, pour son soutien
inconditionnel et pour avoir partagé ce rêve avec moi.
Ma chère tante, Manite FRANEZY, pour avoir cru en moi et
pour ses sacrifices.
Pour mes parents, j'espère que cette réalisation
sera à la hauteur des espérances qu'ils ont
Placées en moi.
Je remercie de manière non exhaustive Onèse
PIERRE, Roldyne PIERRE-LOUIS, Nadine PIERRE-LOUIS, Stéphanie
PIERRE-LOUIS, Nickensia PIERRE-LOUIS, James JEAN-BAPTISTE, Sophonie DANGER,
Victony FRANEZY et Olivier BEAUGENAIS.
Plusieurs personnes ont rendu mon travail agréable en
me faisant l'honneur de leur amitié. Qu'elles trouvent dans ces lignes
ma gratitude et ma sincère amitié. Le « groupe Exponentiel
» fut un endroit où se sont retrouvé des personnes entre
lesquelles se sont développés un sentiment de fraternité
et une communauté d'ambitions et d'objectifs, des personnes
animées par le désir d'avancer malgré les obstacles
multiples qu'elles ont eu à affronter et devront encore affronter. Les
moments que j'ai passés avec vous sont parmi les meilleurs de mon
séjour.
A Rousse LIBERTE pour qui j'exprime toute ma reconnaissance.
J'apprécie beaucoup sa disponibilité, ses encouragements et sa
volonté de toujours aider ses ami(e)s. J'admire surtout son dynamisme et
son courage. Je lui souhaite un avenir radieux.
III
En lisant ces lignes, certaines personnes ne verront pas leur
nom. Soyez rassurées que je ne vous ai pas oubliées. Du fond de
mon coeur, je vous exprime ma gratitude et mon amitié sincère.
J'ai pu progresser dans mes études et dans la vie
grâce au soutien constant et indéfectible de mes parents. Leur
amour et leurs encouragements m'ont aidé à affronter les
défis et à surmonter les moments les plus difficiles que j'ai eu
à rencontrer. J'ai une pensée particulière pour ma
mère qui m'a enseigné les valeurs d'intégrité et de
travail ainsi que le vrai sens de la vie. Je suis sûr que ma mère
qui, de son vivant, a toujours été fière de mon travail
l'est toujours là où elle se repose à présent. J'ai
foi que le lien particulier qui s'est tissé entre nous traversa le temps
et que les valeurs qu'elle m'a enseignées ne mourront jamais. Elle est
la femme que j'admire et respecte le plus.
RESUME
Depuis le début de l'exode massif des Haïtiens
vers l'étranger, les transferts d'argent ont entamé une courbe
croissante. Déjà en 2006, la diaspora transférait plus
d'un milliard de dollars vers le pays. Haïti était le
deuxième pays de la région latino-américaine à
comptabiliser tous ces transferts. Aujourd'hui, ce montant a atteint plus de 2
milliards de dollars américains et suscite alors l'intérêt
des analystes. Notre étude permet de comprendre les impacts de cette
arrivée de fonds sans contrepartie sur la croissance économique
du pays. Bien que les anticipations macroéconomiques concernant ces
envois de fonds pour les bénéficiaires soient positives. Pour
valider les hypothèses énumérées dans
l'introduction du document, nous avons procédé à une
analyse économétrique en utilisant un modèle des Moindres
Carrés Ordinaires. Les données sont annuelles et couvrent la
période de 1996 à 2013.
Les résultats, robustes à notre méthodes
d'estimation, confirment un effet positif des transferts privés sur la
croissance du PIB haïtien.
Mots clés : transferts privés, croissance
économique
iv
v
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS ii
RESUME iv
Introduction Générale 1
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE 6
Section I : Cadre conceptuel 6
1.1.1. Concept 6
1.1.2. Transferts privés 6
1.1.3. Agent économique 7
1.1.4. Migration: 7
1.1.5. Immigration 8
1.1.6. Emigration 8
1.1.7. Monnaie 8
1.1.8. Croissance économique 9
1.1.8.1. Les déterminants de la croissance
économique 10
1.1.9. La Balance des paiements et ses compartiments 12
Section II : Revue de littérature 15
Étude empirique sur les transferts privés et la
croissance économique 15
1.3.1. Effets positifs des transferts 16
1.3.2. Effets négatifs des transferts 16
CHAPITRE II : L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET SES TENDANCES
ÉVOLUTIVES 20
Section I : profil général de la République
d'Haïti 20
2.1.1. Caractéristiques démographiques 20
Section II : Situation économique d'Haïti 24
2.2.1. Analyse du cadrage macroéconomique 24
2.2.2. Investissement 26
2.2.3. Produit Intérieur Brut (PIB) 27
2.2.4. Situation de l'inflation au cours de la période
27
2.2.5. Situation de la Balance commerciale d'Haïti 29
Section III : Diagnostic des transferts privés en
Haïti 31
2.3.1. Importance des transferts privés dans
l'économie Haïtienne 32
2.3.2. Niveau de dépendance de l'économie
Haïtienne aux transferts de fonds. 34
vi
2.3.3. Dynamique de la dollarisation de l'économie
haïtienne 38
CHAPITRE III : SITUATION DES TRANSFERTS PRIVÉS EN
HAÏTI ; UNE ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE 43
Section I : La modélisation 44
3.1.1. Modèle économique 44
3.1.2. Modèle économétrique 45
3.1.3. Collecte des données statistiques relatives aux
principales variables du modèle 45
Section II : Critère de jugement de la qualité de
l'ajustement du modèle. 48
3.2.1. Test de significativité des coefficients 49
3.2.1.1. Test de student 49
3.2.2. Test de normalité de résidus de Jarque-Bera
49
3.2.3. Test de spécification : Test RESET de RAMSEY 51
3.2.4. Test de la stabilité des coefficients ou de
Grégory CHOW 51
3.2.1.2. Test de Fisher- Snedecor 55
3.2.5. Test de Multi colinéarité « Test de
Klein » 55
3.2.6. Test de Farrar -Glauber 56
3.2.7. Test de Durbin et Watson 59
3.2.8. Test de Breusch-Godfrey 60
3.2.9. Test de Breusch- Pagan-Godfrey 61
Section III : Interprétations des résultats du
modèle 66
3.3.1. Analyse de la significativité des coefficients
66
3.3.2. Analyse économique du Modèle 67
Conclusion et recommandations: 68
ANNEXES viii
BIBLIOGRAPHIE xxix
Ouvrages : xxix
Revues scientifiques : xxix
Mémoires consultés : xxix
vii
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution de la
consommation, des investissements, des importations ainsi que les
transferts des migrants Haïtiens 2003-2010 19
Graphique 2: Evolution de la population
d'Haïti 1804-2012 (en millions d'habitants) 22
Graphique 3 : Evolution du taux de
croissance de l'économie et de l'inflation pour la période
2000-2012
28
Graphique 4: situation de la balance
commerciale d'Haïti 1995-2013 30
Graphique 5: Evolutions des envois de
fonds, de l'APD et de l'IDE en Haïti de 1996 à 2013 33
Graphique 6: Concentration du
marché institutionnel des transferts en Haïti en 2012 Pourcentages
du
total du marché 37
Graphique 7 : Evolution de l'indice de
dollarisation de l'économie haïtienne (Sept 1995 à Sept
2013) 39
Graphique 8: Évolution du taux de
change nominal de 1980 à 2013 42
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution de l'accroissement
naturel en Haïti 1980-2010 23
Tableau 2: Répartition
géographique des transferts sans contrepartie 2004- 2007
36
Tableau 3: Liste des variables
explicatives ainsi que les signes attendus 44
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Résultats de tous les
tests statistiques ainsi que les principales données utilisées
dans le
travail. ix
Annexe 2 : Cadre légal des
transferts sans contrepartie xviii
Annexe 3 : Méthodologie et grille
d'évaluation du mémoire xix
Annexe 4 : Méthodologie et grille
d'évaluation de la soutenance xx
Annexe 5 : Règlements
régissant la Faculté de Droit et des Sciences Economiques
xxi
VIII
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
APD : Aide Publique au Développement
BC : Banque Centrale
DID : Banque Interaméricaine de Développement
BM : Banque Mondiale
BRH : Banque de la République d'Haïti
CEPAL : Commission Economique pour l'Amérique Latine et
la Caraïbe
CNUCED : Conférence des Nations-Unis sur le Commerce et
le Développement
E-VIEWS : Econometric Views (logiciel
spécialisé)
FMI: Fond Monétaire International
FOMIN : Fond Multinational d'Investissement
IDE : Investissement Direct Etranger
IHSI : Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique
M : Importation
MCI : Ministère du Commerce et de l'Industrie
MCO : Moindre Carré Ordinaire
MEF : Ministère de l'économie et des Finances
MHAVE : Ministre des Haïtiens Vivant à
l'Etranger
MPCE : Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe
NEMT : Nouvelle Economie de la Migration et du Travail
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONG : Organisation Non Gouvernemental
PIB : Produit Intérieur Brut
PMC : Propension Moyenne à Consommer
TFM : Transferts de fonds des Migrants
US: United State
X: Exportation
X-M: Exportation Nette
1
Introduction Générale
Le phénomène migratoire fait une recrudescence
de débat sur la scène internationale, l'ampleur de ce
phénomène est réelle ; pour cela, sa dimension
économique et sociale mérite d'être étudiée
sous plusieurs angles, notamment sous l'angle des envois de fonds. L'enjeu
essentiel dans la problématique d'envois de fonds réside surtout
à travers leur impact sur la croissance économique et
développement économique. L'intérêt que suscite
l'impact des transferts de fonds sur le développement économique
des pays récipiendaires est témoigné par la multiplication
des études des Observateurs, chercheurs, banques, grandes organisations
internationales, agences des Nations Unies et gouvernements, qui se sont
consacrés à ce sujet. Ces transferts de fonds désignent
les sommes envoyées par les travailleurs migrants et les autres membres
de la diaspora dans leurs pays d'origine, qui sont destinées soit
à leurs familles, soit à la constitution d'épargne ou
à la création d'activité lucrative ou non. Ces envois de
fonds sont évalués en 2005 à 167 milliards de dollars US
par la Banque Mondiale, ils constituent la deuxième source de
financement des pays en développement après les investissements
directs étrangers (IDE) (Ratha, 2013). En progression rapide, ces
montants atteignent 285 milliards de dollars US en 2007. Et, malgré le
contexte de 2008 caractérisé par la récession
économique et la crise financière, et quand bien même ils
baisseront au moins de 5,3% en 2009 atteignant 320 milliards de dollars US
contre 328 milliards de dollars US un an plus tôt1.
Aujourd'hui, il est reconnu qu'ils jouent un rôle financier très
important pour les économies en développement en raison de leurs
besoins énormes de financement. Les transferts suscitent de plus en plus
d'intérêt en raison de leur croissance en volume et de leur
relative stabilité par rapport aux autres sources alternatives de
financement. Selon la Banque Mondiale (2009), les transferts favorisent
l'augmentation des dépenses liées à l'éducation et
à des investissements. Ils peuvent constituer selon (Chami et al, 2008)
un bon instrument dans la lutte contre la pauvreté, car ils contribuent
à la croissance économique s'ils sont investis et créent
un effet multiplicateur considérable sur la production nationale.
Cependant, l'un des effets néfaste des transferts sur l'économie
receveuse c'est le cas où ils induisent une augmentation de la demande
supérieure à la capacité de production de
l'économie.
Les transferts de fonds peuvent engendrer un autre effet
négatif sur la balance des opérations courantes c'est ce que l'on
appelle « l'effet boomerang ». C'est-ce qui se produit quand les
1 Banque mondiale
(2009)
2
transferts provoquent une augmentation des importations et des
déficits de la balance commerciale.
Pour Haïti, les transferts privés occupent aussi
une place d'or dans l'économie en raison de l'insuffisance chronique de
ressources financières nécessaire afin de stimuler la croissance
économique. Au fil des années, ils sont devenus l'une des sources
de financement les plus importantes pour les familles puisqu'ils soutiennent
les ménages en finançant la scolarité de leurs enfants, le
logement et les divers autres besoins.
Haïti, étant l'un des pays les moins
développés au monde et où, par conséquent, les
besoins de financement sont énormes face à des ressources
disponibles insuffisantes, les transferts privés constituent donc une
opportunité à exploiter. Evalués en 2013 á environ
2 milliards de dollars US, les transferts privés constituent la
deuxième source de financement extérieur derrière l'aide
publique au développement. Dans ce cadre, il est important de dire que
les transferts privés jouent un rôle important dans la balance des
paiements. Ceux-ci compensent les déficits chroniques de la Balance des
paiements en réduisant la pénurie des devises, sans lui, le
déficit du compte courant aurait atteint des montants
exagérés. En effet, durant toute la décennie, ils suivent
un rythme exponentiel, ils étaient environ 578.7 millions de dollars US
en 2000, soit 73.95% du total des transferts courants et se situent à
environ 85% du total en 2012. Dans la même logique, les transferts
privés représentent un pourcentage de plus en plus
élevé dans le Produit intérieur Brut. En effet, en 1993,
ils ont représenté environ 0.818% du PIB et respectivement 4.738%
et 15.008% en 2000 et 2012. De plus, ces envois de fonds représentent
plus de six fois le montant des IDE en 2012 et procurent aux ménages
plus de revenus que les exportations2. Certains auteurs comme :
Taylor (1999), Rocher et Pelletier (2008) considèrent que ces transferts
contribuent à l'amélioration du niveau de vie des ménages
ayant un faible niveau de revenu; et constituent une importante source de
devises pour les économies receveuses.
Malgré le poids des transferts privés dans la
construction du PIB du pays, Haïti fait face à des défis
important dans ses efforts pour générer une croissance plus
rapide et lutter contre la pauvreté. La croissance économique
poursuit sa décélération en passant 5.5% pour l'exercice
de 2010 à 2.8% en 2012 et 4.3%en 2013. Ceci est la résultante de
la baisse des investissements, de l'environnement politique incertain. Avec le
ralentissement de la croissance du PIB, les appuis étrangers ont
chuté de 14.1% à 5.8% entre 2010 et 2012 (BRH, 2013). Les
financements de petro
2 Situation économique, Financière,
sociale en Haïti et perspectives à court terme, MEF, 2013
3
caribe ont sensiblement diminué en raison de la baisse
du prix de pétrole ; ce qui occasionne une réduction des
investissements publics.
Par ailleurs, durant cette dernière décennie, la
monnaie nationale (gourde) connait une dépréciation
accélérée par rapport au dollar US; ce qui est le
résultat des différents chocs tant internes qu'externes ou encore
des politiques appliquée par la Banque Centrale dans le but de
préserver la compétitivité du commerce avec
l'extérieur. En effet, de 1996 jusqu'en 2002 la
fourchette du taux de change envoisinait entre 16 et 29 gourdes pour 1 dollar
US. Ensuite atteignait 44 gourdes en Février 2003 et jusqu'à
présent cette tendance à la hausse ne cesse de
perdurer3. Ceci ne reste pas sans effet sur le niveau des prix des
biens et services puisqu'une hausse du dollar engendre automatiquement une
hausse des prix sur le marché national. Compte tenu du poids de
l'importation dans l'offre globale en Haïti, la hausse des prix des
produits importés(en particulier les produits pétroliers) joue un
rôle non négligeable dans l'augmentation du niveau
général des prix. L'économie nationale a connu des
périodes de fortes inflations, suivies d'épisodes d'inflation
modérée, en tout cas plus élevée que celles de nos
principaux partenaires et de la plus part des pays de la région. En
effet, durant les périodes 1991-1994, 2003-2005, les prix ont fortement
augmenté, avec des taux d'inflation atteignant des pics de 51,85% et
38,40% respectivement, tandis qu'ils ont crû à des rythmes un peu
plus faibles au cours des périodes 1997-2002, 2006-20074. Ces
taux d'inflation qui sont, impitoyables à de divers facteurs, notamment
la contraction de l'offre combinée à une augmentation de la masse
monétaire, et la dépréciation de la monnaie nationale,
représente un poids lourd à notre économie affaiblissant
les pouvoirs d'achat des ménages qui étaient déjà
en situation chaotique. Si aucune mesure n'est pas prise rapidement par les
autorités monétaires pour remédier à cette
situation, les conséquences seront très compliqués dans la
vie économique du pays.
Les statistiques provenant du Fond Monétaire
International (FMI, 2013) relatent que le déficit de la balance
commerciale du pays est passé de 500 millions de dollars US à 2.2
milliards de dollars US en 2012. Ce déficit chronique de la balance
commerciale du pays est le résultat de la forte propension moyenne
à consommer (PMC) des Haïtiens portant sur les produits
importés selon Fred DOURA5. Eu égard au fait que
Haïti est une économie ouverte, le commerce international joue un
rôle particulièrement important dans ses interactions. Toute
augmentation
3 Rapport annuel de la BRH
4 Rapport présenté annuellement par
l'IHSI
5 Fred DOURA auteur du livre « Economie
d'Haïti, dépendance, crise et développement, vol 2, chp8, pg
315 »
4
des prix dans les pays partenaires d'Haïti via le poids
important des importations entraineront une détérioration de la
balance commerciale. Pour mieux comprendre cette situation, nous partons d'une
analyse d'un rapport du centre d'exploitation et d'investissement de la
République Dominicaine (CEI-RD) et la Banque Centrale (BC) de ce pays.
Selon ces rapports, les relations commerciales entre ces deux pays sont
très inégales. En effet, entre les années 2000 et 2013,
les exportations des dominicains vers Haïti ont augmenté de 57%
contre 13% pour Haïti6. Ainsi, durant l'année 2013 les
exportations des dominicains vers Haïti ont évalué entre 1.4
et 1.8 milliards de dollars contre 60 millions d'importation7.
Si l'on considère le montant des investissements
directs étrangers injectés dans la région des
Caraïbes, Haïti est classé en dernière
position8. Cette situation s'est aggravée du fait de
l'incapacité du pays d'obtenir des prêts sur le marché
international, en raison du risque élevé de défaut de
paiement. En outre, Haïti souffre d'un chômage chronique. Cette
variable est difficile à évaluer. Car, environ 60% des
activités productives se réalisent dans le secteur informel.
Cette situation tend à s'aggraver avec la faiblesse d'un secteur
privé fragmenté et le manque d'institutions susceptibles de
favoriser son expansion.
Cependant, les dernières années ont vu
Haïti bénéficier d'une assistance externe (dons et
prêts) à un montant s'élevant à plus d'un milliard
de dollars en 2012. Ces fonds ont été destinés à la
reconstruction du pays après le tremblement de terre de janvier 2010,
à travers plusieurs projets du gouvernement. Toutefois, cette source de
financement est transitoire. Car elle n'est disponible que pour une
période de temps limitée.
Avec les piètres performances de l'économie
haïtienne en matière de croissance économique et suite aux
observations et analyses de l'ensemble de ces éléments
susmentionnés, il nous parait important de formuler notre interrogation
comme suit : les transferts privés, contribuent-ils de
manière significative à la croissance économique
d'Haïti pour la période 1996-2013 ? Cette question laisse
présager la pensée des économistes, qui pour certains, en
se basant sur les faits empiriques, arrivent à la conclusion commune que
les transferts privés ne se répercutent pas entièrement
sur la croissance économique.
6 Voir article paru au Journal Le Nouvelliste du 21
0ctobre 2014
(
http://www.lenouvelliste.com/article/137179/Limpoprtance-des-exportations-dominicaines-vers-Haiti.hlml).
Consulté le 30 novembre 2016 à 4h10PM
7 Mathelier, R. 2013, «une perspective des
relations haitiano-dominicaines: l'interdépendance des deux
économies, un défis sur le moyen-long terme» paru dans le
nouvelliste, 10 mai 2013.
8 (EDIC, P.77).
5
Ainsi, ce travail se propose comme objectif de comprendre et
expliquer à travers une évaluation empirique l'impact des
transferts privés sur la croissance économique du pays. Il s'agit
aussi pour nous de comprendre et d'expliquer ce phénomène en vue
d'appréhender les significations que les acteurs économiques
attachent à cette réalité. En fait, de manière
opérationnelle, cette recherche vise à prouver la relation qui
existe entre les transferts privés et la croissance économique en
Haïti et à quantifier cette relation au travers un modèle
économétrique dans un contexte où le pays cherche á
avoir une croissance économique soutenable. Et enfin, proposer des
pistes de solutions visant à canaliser ces envois de fonds vers un
investissement productif afin de stimuler la croissance économique en
Haïti.
Ces constats interpellent conséquemment la
réflexion des économistes, chercheurs, banques et des
organisations. Ce travail si modeste que soit-il, contient certes des
informations utiles qui pourra servir d'outil de référence
à d'autres chercheurs.
Notre étude se place dans une perspective d'analyse
économétrique. Elle s'articule autour de trois chapitres repartis
en huit sections dont deux au premier chapitre et trois à chacun des
deux autres. Au premier chapitre, nous présentons le cadre conceptuel et
la revue de littérature.
Le deuxième chapitre, exposera le cadre
Macroéconomique d'Haïti. Dans le dernier chapitre, nous nous
pencherons sur la méthodologie empirique à savoir l'estimation de
notre modèle économétrique avant de finir par la
conclusion qui récapitulera les principaux résultats obtenus de
notre travail.
Hypothèses du travail
Une hypothèse est une proposition de réponses
aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche,
propositions formulées de telle sorte que l'observation et l'analyse
puissent fournir une réponse à la question de recherche
formulée.
Dans ce travail nous avons formulé nos hypothèses
de la manière ci-après
Hypothèse principale
Les transferts privés ont des impacts peu significatifs
sur la croissance économique d'Haïti. Hypothèses
spécifiques
H1- les transferts privés ont une influence positive sur
le PIB à court terme.
H2- les transferts privés influencent de manière
positive les importations.
6
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE
LITTERATURE
Tout travail scientifique n'aura de sens et de la valeur que
lorsque ses résultats sont mis à la disposition des praticiens ou
des lecteurs et son contenu ne pose pas des problèmes de
compréhension et d'application.
C'est ainsi qu'avant d'aborder le fond de notre travail, il
est utile et impérieux pour nous d'en définir les principaux
concepts de base afin de mieux cerner le sujet sous examen.
Section I : Cadre conceptuel
1.1.1. Concept
Selon Docteur Mokhtar LAKAHAL, un concept est un terme
forgé par un théoricien où un mot courant
dénué de son sens habituel auquel le théoricien donne un
autre sens, il est une boite á outil mis á la disposition du
théoricien pour analyser des situations ou des
problèmes9. Après avoir défini le mot concept,
il est important, pour nous aussi, de définir d'autres concepts qui
feront partie intégrante du développement de notre recherche.
1.1.2. Transferts privés
Les transferts privés appelés aussi transferts
directs sans contrepartie ou encore envois de fonds ou transferts de fonds sont
considérés comme une opération de répartition sans
contrepartie effectué par un agent économique au profit d'un
autre agent économique. Pour Bascom (1990), les transferts privés
sont considérés comme étant des transferts
effectués par les individus qui sont résidents dans un pays
étranger (temporaire ou permanent) á leur pays d'origine au
support de leur famille ou á titre d'investissement.
Généralement, ces transferts proviennent de salaires et/ou de
l'accumulation des richesses et sont envoyés sous forme de ressources
financières ou de biens tangibles.
Le Fond Monétaire International, définit les
transferts privés comme :
« Le revenu des ménages issu d'une économie
étrangère, provenant principalement des mouvements de personnes,
temporaires ou permanents, vers les économies d'origines.
Ils consistent principalement en flux financiers et
non-financiers envoyés ou donnés par des individus qui ont
migré dans une nouvelle économie et y sont devenus
résidents10 ».
Les transferts de fonds des migrants (TFM) sont la partie du
revenu des migrants expédiés vers leur pays d'origine, le plus
souvent à destination de leur famille. En réalité, cette
définition
9 LAKEHAL, Dictionnaire
économique et sociale, paris, 1962, P 141.
10 (FMI, 2009)
7
mérite d'être précisée, car
plusieurs éléments sont ambigus. Il n'existe pas de
définition unique des TFM. Cependant, l'enregistrement de ces flux dans
la balance des paiements impose d'en spécifier les différentes
catégories. Les transferts de fonds des émigrés sont
comptabilisés dans trois postes de la balance des paiements (FMI, 2007 ;
FMI, 2006).
1-La rémunération des salariés où
l'on enregistre les salaires et traitements des travailleurs résidents
à l'étranger pendant moins de 12 mois (non-résidents). Ce
poste enregistre donc les transferts des travailleurs saisonniers ou
transfrontaliers.
2-Les envois de fonds des travailleurs ; Ce poste enregistre
les transferts à destination des pays d'origine des travailleurs
résidents à l'étranger pendant au moins 12 mois
(résident).
3-Les transferts des migrants ; Ce sont les transferts
associés aux flux de biens et d'actifs financiers liés à
la migration (changement de résidence pour une durée
supérieure à 1 an).
Ces trois postes recouvrent l'ensemble des transactions
monétaires et financières liées à la migration, de
courte ou de longue durée.
1.1.3. Agent économique
Un agent économique est une personne physique ou morale
qui a un comportement économique, c'est-à-dire qui prend des
décisions qui influencent l'économie d'un pays.
Un agent économique est défini par
:
? Ses fonctions : consommer, produire, épargner, etc.
? Ses ressources : revenus, salaires, impôts, recette.
? Ses dépenses : consommation, paiement des salaires,
etc.
1.1.4. Migration:
La migration se définit comme étant les
déplacements de populations d'un territoire ou d'une communauté
á une autre dans l'intention d'y rester pour une période
donnée afin d'accomplir une mission. Il existe différents types
de migration, cependant, notre étude s'intéresse uniquement
à la migration humaine11.
Les différentes formes de
migrations
Migration économique : cette migration est par nature
difficile à évaluer compte tenu du manque de chiffre pour le
secteur informel et des clandestins. Les flux migratoires concernent environs
100 millions de personnes. Selon les statistiques du rapport des Nations-Unis
sur les migrations
11 La migration humaine est considérée
comme un déplacement d'un lieu de vie d'individus.
8
internationales, les principaux foyers de la migration de
travail se trouveraient en Inde et au Canada qui ont des politiques d'accueil
à l' égard des populations.
Migration permanente : il s'agit d'une migration
forcée, c'est-à-dire non volontaire. Ce sont par exemple les
réfugiés politiques, cette forme de migration se manifeste dans
les pays en guerre et où les catastrophes naturelles ne cessent de se
passer.
1.1.5. Immigration
Pour LAWIN (2000), l'immigration est considérée
comme un concept qu'on applique généralement aux personnes
nées á l'extérieur du milieu hôte, mais, peut aussi
s'appliquer á un petit nombre de personnes dans le milieu, de parents
qui sont d'origine d'autres localités. En conséquence, les
immigrants sont classés selon la période d'immigration dans le
but de faire la distinction entre les personnes arrivées
récemment et celles qui y résident depuis un certain nombre
d'années (Monde et développement, 2001).
1.1.6. Emigration
L'émigration est considérée comme le
départ de population d'un pays pour s'installer dans un autre pays,
l'émigration désigne le départ de personnes d'un lieu
quelconque vers un autre dans le but de s'y établir. Elle rend compte de
l'histoire et des itinéraires effectués par les populations d'un
point donné à un autre (Ague, 1997) et parfois des causes de
leurs mouvements (Henri, 1998). Toutefois, elle peut contribuer au
surpeuplement des lieux hôtes et á l'accroissement du taux de
chômage et conduit sans doute au développement des vices
sociaux.
1.1.7. Monnaie
Quand on parle de monnaie, on ne parle pas des pièces
sonnantes et trébuchantes, mais on parle tout simplement de moyens
facilitant les transactions entre les agents économiques. Par
définition, la monnaie est tout objet accepté et utilisé
pour régler des transactions financières ou pour échanger
des biens et des services. En Haïti, la gourde est l'unité
monétaire nationale. Les économistes définissent la
monnaie à partir de ses fonctions qu'elle remplit au niveau de
l'économie dont trois d'entre elles sont fondamentales:
1.1.7.1 La monnaie comme unité de
compte
La monnaie sert d'instrument de mesure de valeur relative de
différents biens. Il s'agit de sa fonction d'unité de compte. La
monnaie est un étalon simple et pratique pour mesurer les valeurs de
marchés relatives des biens et services.
9
1.1.7.2. La monnaie comme instrument
d'échange
La fonction première de la monnaie est de faciliter le
commerce, c'est- á -dire les échanges des biens et services
bénéficiant aux deux parties concernés. Cette fonction est
appelée instrument d'échange. De nos jours, tous les pays
développés utilisent comme monnaie du papier (spécialement
imprimé par l'Etat à cet effet) ainsi que des pièces de
métal. Cependant, la plupart des échanges ne se font pas en
argent liquide, mais á l'aide de chèques, des cartes de
crédit ou de virement entre les banques.
Les économistes considèrent que les encaisses
détenues sous forme de compte-chèques sont de la monnaie au
même titre que les billets parce qu'elles sont acceptées comme
moyen de paiement presque partout, et remplissent donc une fonction
d'instrument d'échange. Comme la plupart des agents économiques
ont beaucoup plus d'argent sur leurs compte-chèques que dans leur
porte-monnaie, personne ne s'étonnera que la définition de
l'offre de monnaie retenue par les économistes corresponde á un
total très supérieur au volume des pièces et des billets
en circulation.
1.1.7.3. La monnaie comme réserve de
valeur
Les gens n'acceptent de changer ce qu'ils possèdent
contre la monnaie que s'ils pensent pouvoir ultérieurement
échanger cette monnaie contre les biens et services qu'ils
désirent. Par contre, pour que la monnaie puisse jouer son rôle
d'instrument d'échange, elle doit garder sa valeur, du moins sur une
courte période. Cette fonction est plus connue sous le nom de
réserve de valeur de la monnaie. Selon COHEN (Alter Eco., Hors
Série # 45) rapporté par DOURA (2003), la monnaie est un jeu
à somme négative; Personne n'y gagne. Servant de pouvoir d'achat,
la gourde contribue à lier socialement les haïtiens et est
très influencée par la politique monétaire de la Banque
Centrale quand son acceptation est contestée.
1.1.8. Croissance
économique
La croissance économique est l'augmentation de la
production totale d'une période bien déterminée. Selon la
définition de François Perroux, la croissance d'une
économie est « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global en termes réels ». La croissance mesurée par
le PIB correspond donc à l'accroissement de la quantité de biens
et de services produits dans un pays au cours d'une période.
10
1.1.8.1. Les déterminants de la croissance
économique
La question de la création de la richesse, donc de la
croissance économique, commençait à intéresser les
économistes depuis Adam Smith dans « Recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations (1776)». Toutefois, il a fallu attendre
la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour voir une nouvelle branche de
l'économie se consacrer entièrement à l'étude de la
croissance économique. Pendant cette période, la question de
reconstruction des pays de l'Europe dévastée par la Guerre
était en exergue. D'autre en plus, cette époque-là
marquait l'indépendance de beaucoup de pays d'Afrique, de l'Asie et de
l'Amérique latine. En quelques sortes, la période post
Deuxième Guerre mondiale a mis fin au colonialisme, une des modes
d'enrichissement des pays colonisateurs.
Ces nouveaux pays libres ainsi que les pays ravagés de
l'Europe devaient faire le choix d'un système politique et
économique devant favoriser leur développement ou leur
reconstruction. Pendant Cette période, on a eu l'émergence de
deux courants d'idées à savoir le communisme et le capitalisme.
Le communisme attirait beaucoup les pays en question ; car ses adeptes
enregistraient des taux de croissance très élevés. Dans
les années 50, l'Union des Républiques socialistes
soviétiques (URSS) croissaient à un taux de 7.5 %, un peu moins
que celui de la Chine pour la même époque (9.6 %) tandis que les
États-Unis d'Amérique croissaient seulement à 3.1 %. Ces
résultats rendaient les dirigeants communistes tellement optimistes
qu'ils se donnaient pour objectif de dépasser le niveau de
développement des États-Unis en très peu de temps.
Quelques années plus tard, le système communisme
n'a pas pu concrétiser son objectif ; cela a conduit à
l'effondrement du système communisme. Les pays qui ont adopté ce
système sont encore pauvres, parfois plus pauvres qu'ils ne
l'étaient dans les années 60. Ils ont dû pour la plupart se
convertir au capitalisme. Comment l'URSS et la Chine ont pu croitre à un
tel rythme dans les années 50 et 60 ? Walt Whitman Rostow, auteur «
des étapes de la croissance économiques, un manifeste non
communiste (1960)», trouvait une réponse à cette question
dans les travaux de Roy Forbes Harrod (1939) et Evsey Domar (1946). Ces deux
économistes ont démontré que le taux de croissance
économique dépend uniquement du niveau d'épargne,
supposé égal à l'investissement, en tenant fixes le taux
de croissance de la population et le niveau de dépréciation du
capital. Selon le modèle Harrod-Domar, l'URSS et la Chine croissaient
plus vite que les États-Unis parce qu'ils arrivaient à mobiliser
beaucoup plus
11
d'épargne. D'ailleurs, le communisme, contrairement au
capitalisme, pouvait se permettre le luxe de forcer les citoyens à
maintenir un niveau élevé d'épargne.
La réponse proposée par Robert Solow à la
question d'intérêt a trouvé son fondement dans la loi des
rendements marginaux décroissants. À chaque unité
d'épargne additionnelle, donc d'investissement, l'effet sur la
croissance diminue jusqu'au point où cet effet sera nul. De même,
une personne ne deviendra pas plus productive si son employeur lui attribue
plus qu'un ordinateur. Le modèle Harrod-Domar est donc incapable
d'expliquer la croissance de long-terme. Et l'on se tourne donc vers Robert
Solow pour trouver une explication à la croissance de long-terme. Solow
(1956) soutient qu'à long-terme, la croissance ne dépend que du
progrès technique. Les variables, capital et taux de croissance de la
population, n'ont que des effets sur le niveau de vie, c'est-à-dire sur
le niveau du PIB réel mais pas sur le taux de croissance du PIB
réel. La distinction entre le niveau du PIB réel et son taux de
croissance revêt une importance particulière. Car, même si
Haïti se mettrait à croitre au taux de 10 % de façon
continue, il lui prendrait des décennies pour attraper le niveau du PIB
réel des États-Unis d'Amérique.
Pour avoir un sens profond, le taux de croissance du PIB doit
être analysé parallèlement à son niveau. Selon
Solow, l'investissement ferait augmenter le PIB réel, la croissance de
la population produit aussi le même effet sur le taux de croissance du
PIB réel alors que le progrès technique agirait sur le taux de
croissance du PIB réel à long-terme. Il faut cependant souligner
que la croissance de la population fait baisser le taux de croissance du PIB
réel per capita, car la hausse du taux de croissance du PIB est plus
faible que la hausse du taux de croissance de la population à cause des
rendements marginaux décroissants.
Le problème avec le modèle de Solow est qu'il
rend le progrès technique responsable de la croissance économique
sans pour autant dire de quoi il en dépend. Au cours des 20
dernières années, plusieurs travaux ont été
consacrés à l'étude des déterminants du
progrès technique afin de mieux comprendre pourquoi et comment il arrive
à expliquer la croissance économique. Paul Romer a tracé
cette nouvelle voie en 1990 dans un article intitulé : « Endogenous
Technological Change ». Selon ce modèle, le progrès
technique vient des nouvelles connaissances et des nouvelles idées, soit
sous la forme de variétés ou de la qualité des machines.
L'un des apports de ce modèle et de ses variantes a été
principalement de décrire les caractéristiques fondamentales et
particulières des idées et des connaissances. Ces
dernières, par leur caractère non-rival, sont des biens
spéciaux. Elles peuvent être utilisées par de nombreuses
personnes en même temps, contrairement aux biens et services rivaux.
Cette caractéristique particulière des connaissances
12
permet de surpasser l'hypothèse de rendements
d'échelle décroissants du modèle de Solow. Avec les
nouvelles idées, on peut produire plus avec les mêmes
quantités d'input. Le modèle de Paul Romer explique les
déterminants du progrès technique qui détermine la
croissance économique de long-terme. Ce progrès technique
résulte soit des investissements en recherches et développement
dans les pays développés soit par l'adoption des nouvelles
technologies dans les pays en développement. Il n'est plus
exogène comme c'était le cas dans le modèle de Solow ; il
devient endogène. Il se pose alors la question de la durabilité
de la croissance économique. 1.1.9. La Balance des
paiements et ses compartiments
La Balance des paiements est un document comptable qui recense
l'ensemble des opérations effectuées, pendant une période
de temps donnée (l'année, le plus souvent), d'un pays avec le
reste du monde. Les balances de paiements se décomposent
généralement en deux blocs :
A- La balance des transactions courantes qui comprend
elle-même quatre sous-ensembles :
1- Les échanges des marchandises, comptabilisées
dans la balance commerciale
2- Le mouvement des touristes
3- Les échanges de services et revenus
4- Les transferts unilatéraux (aide, transferts des
travailleurs migrants etc.) Ces trois composantes étant appelés
les transactions invisibles
B- La balance des capitaux qui peut être divisée en
deux parties :
1- Les mouvements de capitaux à long terme retracent
les variations de créances et d'engagement vis-à-vis de
l'extérieur dont l'échéance initiale est supérieure
à un an. Ces capitaux sont composés par :
a) Les crédits commerciaux à l'importation et
à l'exportation
b) Les emprunts et prêts financiers
c) Les investissements de portefeuille, c'est-à-dire
les échanges de valeurs mobilières avec l'étranger dans un
but de placement
d) Les investissements directs qui sont des opérations
financières dans un but de prise de contrôle du capital social des
entreprises.
2- Les mouvements de capitaux à court terme correspondent
à trois types de flux : a) Les opérations des entreprises
destinées à aménager leur trésorerie et leurs
termes de paiements
b)
13
Les opérations de financement des banques entre elles
ou avec leur clientèle qui se traduisent par les variations de la
position à court terme des banques
c) Les interventions des autorités monétaires
sur les marchés de change.
Les balances de paiements sont élaborés selon le
principe habituel de la comptabilité en partie double
c'est-à-dire chaque opération donne lieu à deux
écritures de même montants de signes contraires. Ainsi, une
importation de marchandises payées à crédit se traduit par
une dépense (signe -) dans la balance commerciale et
symétriquement par une entrée de capital (signe +) dans la
balance des capitaux.
Du point de vue de l'analyse économique, le solde des
opérations courantes est le plus significatif pour deux raisons :
Tout d'abord, il recense l'ensemble des flux réels
échangés avec l'étranger et a donc pour contre parti le
solde de la balance des capitaux. Par ailleurs, la signification
macro-économique du solde courant est claire à partir de
l'identité comptable fondamentale entre les utilisations et les
ressources de biens et services d'une économie : Y+M= C+I+X
Equivalent a: X-M=Y-E=S-I
Où Y, C, I, M, X sont respectivement le revenu
national, la consommation, l'investissement, l'importation et l'exportation des
biens et services.
Comme on l'a défini plus haut, la balance des paiements
est un tableau montrant les flux des exportations et des importations de
marchandises, services et capitaux. Cette balance des paiements comptabilise
donc toutes les opérations économiques qu'un pays entretien avec
le reste du monde pendant une année donnée et qui donnent lieu
à des paiements. Elle doit être nécessairement
équilibrée puisqu'un déficit ou un excèdent de la
balance globale est compensé pour un montant équivalent par un
accroissement ou une diminution de la position monétaire
extérieure12.
Le tableau ci-dessous présente (tableau 12 en
annexe I) un examen des comptes de la balance des paiements en
Haïti pour plusieurs années. On remarque que, tous les soldes des
transactions de biens et services (marchandises, services, balance commerciale)
sont toujours déficitaires, et cela remonte à fort longtemps.
Depuis 2000, les déficits n'ont jamais cessé
d'augmenter, comme le montre par exemple le solde des marchandises. En effet,
bien avant la décennie 2000, soit au cours des années 1990, ou
plus précisément pendant la période de l'embargo le
déficit était de $ 140 millions environ (139
12 Dumas Benjamin, La Monnaie et les
Banques dans l'Economie, Educa vision, 2005. Page 248
14
millions en 1992, 180 en 1993), ensuite remonté
à nouveau à 429 millions en 1995, 354 en 1997, et 341 en 1998).
Au début de la décennie 2000, il était à 750
millions (soit 755 pour 2000 et 750 pour 2001), et en 2004 à 833
millions. À partir de 2006, il avait dépassé le milliard
(soit 1 053), en 2009, il était à 1,48, et en 2010 à cause
du séisme, était supérieure à 2
milliards(2,246)13.
Pour la balance commerciale (biens et services), le
problème du déficit ne cesse de régner, car les
importations dépassent largement les exportations. En effet, le
déficit a été de 946,5 millions en 2003, et à
partir de 200414 atteint le 1 milliard de dollar US, ensuite 3 284,9
en 2010. A partir de l'année 2010, il n'était jamais situé
au-dessous de 2 milliards, car il y' a eu davantage de sorties de devises
(notamment en 2010 et 2011) que d'entrées de devises. Par
conséquent, les recettes d'exportations sont loin d'être en mesure
de financer les importations en provenance des Etats-Unis. En outre, selon les
données de la Banque mondiale(BM), le déficit de la balance
commerciale est passé de 392, 6 Millions de dollars US à 3,1
milliards de dollars en 2013. Cette nouvelle tendance s'explique en bonne
partie par le solde de plus en plus négatif de la catégorie de
biens et services du compte courant. Les intérêts et dividendes
versés à l'étranger sont donc en hausse. Cette situation
peut être à l' origine de la persistance de la crise politique qui
affecte négativement le compte des opérations financières
par le biais de décaissement externe, en régression importante
par rapport aux années précédentes, en particulier ceux
émanant des bailleurs multilatéraux. Par contre, ce
déficit s'est replié de 2,35% pour les 10 premiers mois de
l'exercice 2012-2013, passant de 2, 08 milliards de dollars US contre 2,13
milliards en 201215. Ce repli est attribuable selon la même
note au fait que les exportations ont crû plus rapidement que les
importations. En effet, les exportations ont accusé une hausse de 14,94%
et les importations se sont accrues de 2,05%, suite au ralentissement dans le
secteur de la construction. Malgré la baisse du déficit
commercial et l'augmentation des transferts sans contrepartie (11,81%,
glissement annuel) n'ont pas suffi pour calmer la tension sur le marché
des changes. En effet, en juillet 2013 le taux de change (fin de
période) s'est établi à 57, 22 gourdes pour un
13 Rapport annuel de la BRH de 1990 à 2013.
14 En 2004, la balance commerciale présentait
un déficit de plus de 1 milliard de dollars américains, en nette
augmentation par rapport à 2003 et 2002 qui sont respectivement de
l'ordre de 866.87 dollars et 780.47 dollars, les exportations n'ayant pu
couvrir que 26% environ des importations. La couverture s'est
opérée principalement par les transferts privés des
expatriés qui finançaient les importations à hauteur de
73% en 2003, en comparaison de 37% en 1990. Voir le texte : « les OMD en
questionnement » écrit par Jean Claude PAULVIN et Toussaint
MONESTIME.
15 Note sur la Politique
Monétaire-Quatrième trimestre 2013..
15
dollar américain contre 56,98 gourdes en juin 2013,
soit une variation de 7,04% et 45,56 gourdes en septembre 2013, une hausse de
21,20%16.
Notons cette analyse particulière de l'évolution
des importations et des exportations était importante pour comprendre le
poids que représente la balance commerciale dans la balance des
paiements d'Haïti.
Section II : Revue de littérature
Étude empirique sur les transferts
privés et la croissance économique
Si pour les organisations internationales l'impact des
transferts directs sans contrepartie sur les économies d'origine est
ainsi considéré comme globalement positif, ce positionnement est
contesté, notamment par une partie de la communauté scientifique.
La littérature relative aux impacts des transferts privés sur
certaines variables macroéconomique, notamment investissement produit
souvent des résultats contradictoires. Ceci dit que cette
littérature ne permet pas de dégager un consensus. Prenons comme
exemple le cas de Philippines ; deux conclusions différentes sont
parvenues suite à deux études menées sur ce pays. D'un
côté, Burgess et Haksar (2005) ont montré que les
transferts des travailleurs affectent de manière négative la
croissance mesurée par le taux de croissance du revenu par tête.
Et de l'autre côté, Ang (2006) est parvenu à un
résultat contraire en relevant les effets positifs et significatifs
entre croissance et les transferts des travailleurs à destination
Philippines17. De cette
hétérogénéité de résultats, on
parvient à classer en deux groupes la littérature relative
à l'impact des transferts de fonds sur la croissance économique.
Premièrement, on distingue les auteurs qui sont d'avis aux effets
positifs des transferts sur la croissance et deuxièmement, les
défenseurs d'une relation négative voire même inexistante
entre ces deux variables. En effet, il n'existe pas dans la littérature
économique une théorie universelle faisant liaison entre les
transferts privés et la croissance économique ; cependant, compte
de son importance dans l'économie, plusieurs études empiriques
ont été conduites dans le but de mesurer ses impacts sur les
différentes variables motrices de la croissance économique.
16 Bulletin economiques de la BRH, 2013
17 Le système informel de transferts de fonds
et le m'mécanisme automatique du Currency Board :
Complémentarité ou antagonisme ?
16
1.3.1. Effets positifs des
transferts
Pour ses principaux défenseurs (ROCHER et PELLETIER
2008), l'augmentation de 10% de flux de transfert réduit de 1% le niveau
de pauvreté par habitant et une part significative des montants des
transferts est généralement dépensé en bien de
consommation courante et une part très réduite est
épargné ou investie. Et il y a une relation positive entre les
transferts et la consommation des ménages, ce qui veut dire que les
ménages consomment beaucoup plus quand leurs niveaux de transfert
augmentent. Selon eux, Les transferts affectent aussi le financement des
investissements en capital humain ou en infrastructure qui va influencer le
développement à long terme18.
Dans le même ordre d'idées, Ratha (2003) pousse
plus loin l'analyse en chiffrant non seulement l'effet sur la production mais
aussi en le décomposant par zone de résidence. Il a montré
que chaque « migradollar » dépensé au Mexique
fait augmenter le Produit National Brut de 2,69 dollar US si les
bénéficiaires des transferts sont des ménages urbains, et
de 3,17 dollar si les bénéficiaires sont des ruraux. Ce qui
traduit que plus ces ressources s'accroissent, plus ils contribuent à la
production nationale et ce d'autant plus dans les zones où les besoins
en ressources étaient plus importants.
Pour parvenir à la même conclusion, certains
auteurs ont plutôt utilisé le canal indirect de l'investissement.
L'idée est que les transferts permettent d'accroitre l'investissement
qui à son tour impacte la croissance en augmentant la production
domestique. A partir d'une étude réalisée sur des
données de panel provenant de 11 pays d'Europe centrale et orientale,
Léon-Ledesma et Piracha (2001) ont ainsi observé que les
transferts contribuent fortement à l'accroissement du niveau
d'investissement de ces pays même si l'ampleur est faible.
1.3.2. Effets négatifs des
transferts
Pour les tenants de ce courant de pensée, les effets
des transferts sur la croissance seraient plutôt négatifs à
cause des effets pervers qu'ils engendrent et dont les coûts sont plus
importants que les bénéfices qu'ils peuvent engendrer. Ils
soutiennent leurs positions à travers ces arguments : si les transferts
produisent une demande supérieure à la capacité productive
de l'économie considérée, cela pourrait avoir un effet
inflationniste dans le cas où la demande concerne des biens non
marchands (OCDE, 2006), à l'image des terrains agricoles en Egypte dont
les prix ont augmenté de 600% entre 1980 et 1986 à cause des
transferts (Adams, 1991). Ensuite, les transferts peuvent
18 Les transferts de revenus des migrants :
quel impact sur le développement économique et financier des pays
de l'Afrique subsaharienne ?, 2008, Emmanuel ROCHER et Adeline
PELLETIER.
17
favoriser l'accroissement de la demande de produits
importés aussi bien de la part des ménages ruraux qu'urbains,
réduisant ainsi la demande de biens locaux avec pour effet une hausse du
coût de la vie et une baisse du pouvoir d'achat des populations
(Ahouré, 2008). Et enfin, les transferts pourraient influencer les taux
de change en favorisant l'appréciation des monnaies des pays receveurs
ou le ralentissement des dépréciations (le syndrome
hollandais19) avec les effets néfastes sur les
exportations, l'emploi et la croissance. Cette approche a été
validée par des analyses économétriques sur un
échantillon de 113 pays (Chami et al, 2005).
Les transferts sans contrepartie permettent aux ménages
bénéficiaires d'avoir la possibilité de profiter des
services éducatifs et de santés parce que 80% des services
d'éducation sont du secteur privé20 et les prix
offerts sont au-dessus de la capacité de la majorité de la
population. Donc les transferts améliorent le niveau de capital humain.
Mais qu'en est-il pour les personnes qualifiées en Haïti ? Les
transferts des migrants ont une relation inverse avec le nombre des personnes
qualifiées qui est considérée comme instrument de
développement pour le pays. Bénédique Paul explique que la
migration possède un caractère auto-renforcement, ce qui veut
dire que les transferts servent à financer le voyage d'un ou des membres
d'une famille qui implique la fuite des cerveaux d'où l'effet
d'imitation.
Une part très faible des transferts est
consacrée à financer le progrès technique dans certaines
activités mais le reste sert à contribuer en grande partie
à faire sortir l'argent du pays parce que l'industrie est très
limité en Haïti. En effet, toujours dans la perspective d'analyse
de lien entre transferts de fonds et croissance économique en
Haïti, le livre intitulé « Economie d'Haïti,
dépendance, crise et développement, vol. 2 » Fred DOURA a,
lui aussi été objet d'exploration. Au chapitre 8, l'auteur met en
relief les différents facteurs inhérents au problème de la
stagnation de l'économie haïtienne. On retient entre autres le
déficit de l'épargne et de la balance courante, l'insuffisance de
l'investissement. Il avance par ailleurs que les facteurs économiques
qui bloquent le développement sont la faiblesse de l'épargne et
de l'investissement par tête qui ne permettent nullement au revenu
national d'avoir un rythme de croissance supérieur au rythme de
croissance de la population.
19 La maladie Hollandaise est
en général liée aux conséquences négatives
provoquées par l'augmentation des revenus d'un pays et explique le lien
entre le déclin de compétitivité des produits dans
l'industrie manufacturière et l'exploitation des ressources naturelles
dans les années 60 aux Pays bas. Ce sont des problèmes
macroéconomiques liées a l'entrée massive de devise. Un de
ces problèmes est le dutch disease effet ou mal hollandais qui engendre
des influences négatives sur la capacité de production et sur la
compétitivité nationale.
20 Voir
Bénédique PAUL, Migration et pauvreté en Haïti :
impacts économiques et sociaux des envois de fonds sur
l'inégalité et la pauvreté ? Page 15
De ce même chapitre, l'auteur soulève un point
d'un intérêt particulier pour ce travail lorsqu'il prend en compte
les transferts de fonds de la diaspora Haïtienne au regard de la
croissance économique. Son analyse traduit que les transferts n'ont pas
vraiment d'impact positif sur la croissance économique, du fait que la
propension moyenne à consommer des Haïtiens est trop
élevée. Selon lui, une fraction importante de ces fonds est
manifestement utilisée à des fins de consommations
immédiates. Pour lui, bien que les devises étrangères
soient augmentées, une large partie porte généralement sur
les produits importés, par conséquent, l'effet multiplicateur se
fait en partie au profit de l'étranger au détriment de
l'économie nationale. Toutefois, si une grande partie de notre
consommation est importée, donc l'argent des transferts est
retourné vers son pays d'origine. «Les importations alimentaires
représentent chaque année plus de 20% des importations totales
d'Haïti, et près de 60,2 % des importations de ces biens
proviennent des Etats-Unis, principal partenaire commercial
d'Haïti21 »
Considérons le graphique suivant, qui montre, à
travers les données de l'Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique(IHSI), le niveau de consommation des ménages
haïtiens et le niveau des importations par rapport au montant des
transferts reçu. Donc on peut remarquer à travers le graphique
suivant que la grande partie des transferts est consommée, ce qui influe
grandement l'importation en raison de la faiblesse de la production
nationale.
18
21Bénédique PAUL, Migration et
pauvreté en Haïti : impacts économiques et sociaux des
envois de fonds sur l'inégalité et la pauvreté ?
Graphique 1: Evolution de la consommation, des
investissements, des importations ainsi que les transferts des migrants
Haïtiens 2003-2010
Transfert des migrants, consommation, importation
et
investissement de 2003 a 2010.
90000000 80000000 70000000 60000000 50000000 40000000 30000000
20000000 10000000
0
|
|
|
2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009
2009-2010
|
transfert des Migrants Consommation Investissement importation
Donc plus les transferts sans contrepartie augmentent plus la
consommation des biens importés augmentent, ce qui traduit
l'entrée massive de devises sert grandement à financer les
importations au détriment des exportations, et donc l'aggravation du
solde commercial. Ce graphique nous confirme leur évolution.
Toutefois, l'augmentation de la consommation au
détriment de l'investissement ne doit cependant pas être vue comme
un effet exclusivement négatif. Ce phénomène permet au
ménage de subvenir à ses besoins et d'augmenter son
bien-être. Cependant, si les biens de consommation courante
achetés par le ménage ne sont pas issus de l'importation, une
augmentation de la consommation peut avoir un effet positif sur
l'économie Haïtienne.
19
20
CHAPITRE II : L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET SES
TENDANCES ÉVOLUTIVES
Ce chapitre est organisé en trois sections, dont la
première présente le profil de la République d'Haïti,
La deuxième section fait ressortir les tendances évolutives de
l'économie haïtienne et finalement la section 3 présente un
diagnostic des transferts de fonds et le phénomène de la
dollarisation.
Section I : profil général de la
République d'Haïti
La République d'Haïti occupe la partie Ouest de
l'île d'Hispaniola avec une superficie d'environ 27500 km2. Sa
capitale est Port-au-Prince et ses langues officielles sont le créole et
le français. Ce pays est divisé en 10 départements
géographiques. Sur le plan politique, Haïti est une
république démocratique appliquant le régime parlementaire
muni de trois (3) pouvoirs appelés institutions de
l'État. Ce pays aux 1771 km de littoral dispose d'une topographie
assez complexe et jouit d'un climat tropical marqué par une
saisonnalité peu variée avec une température moyenne
annuelle de 27?C. La couverture forestière est moins de 2% selon le PNUD
et le FAO (elle était de 92% en 1492). Ses sols sont sujets à des
phénomènes d'érosion et les terrains inaptes à la
production agricole et les terres cultivables ne représentent que 44% (
MARNDR / DPV, 2007). Son potentiel minier est constitué essentiellement
d'or, d'argent et de cuivre et son potentiel non-métallique tout aussi
important, est constitué de calcaire marbrier, de carbonate de calcium,
et l'exploitation des minéraux non-métalliques représente
la principale activité minière du pays.
2.1.1. Caractéristiques
démographiques
Selon les statistiques de l'IHSI, la population haïtienne
de 2012 est estimée à environ 10 413 211 habitants22.
Chiffrée à 500,000 après l'Indépendance (1804),
elle a surtout cru à un rythme exponentiel notamment à cause des
taux de croissance démographique moyens annuels au cours des
périodes intercensitaires et les données y relatives peuvent le
témoigner. Au cours de l'intervalle intercensitaire 1950-1970, le taux
de croissance démographique était de 1,6% contre 1,4% pour
l'intervalle 1971-1982, 2,5% pour 1982-2003. Haïti a déjà
réalisé quatre (4) recensements de la population respectivement
en 1950, 1971, 1982 et 2003. En 2009, le taux de croissance
démographique était de 1,6%. Si la population est l'ensemble des
personnes qui occupent un espace géographique déterminé
à un moment bien spécifique, elle peut s'agir, soit
22 Centre Latino-Américain de
Démographe (CELADE), Institut-Haïtien de Statistique et
d'informatique (IHSI), projection de population de 2014
21
de la population présente sur le territoire en question
(population de fait), soit de la population qui réside habituellement
sur le territoire considéré (population de droit). Les manuels
démographiques font généralement référence
à la population résidente estimée au milieu de
l'année.
Il y a trois variables démographiques qui peuvent agir sur
la population.
Il s'agit de :
a) La fécondité
b) La mortalité
c) La migration
Avec des niveaux toujours élevés de
fécondité, Haïti apparaît comme le seul pays de la
Caraïbe qui n'ait pas encore vraiment entamé la seconde phase de sa
transition démographique caractérisée par la baisse de la
fécondité. La lenteur de l'évolution de la
fécondité et de la mortalité, le niveau de
développement de l'émigration qui lui est associé,
résultent largement de facteurs, aggravés par la situation
politique particulière. La dynamique de la population a donné
lieu ainsi à des irrégularités remarquables au niveau des
espaces géographiques surtout en milieu urbain. Les niveaux de
scolarisation atteints fournissent un autre exemple de l'insuffisance des
progrès réalisés et de leur inégale
répartition entre les milieux urbains et ruraux. Concernant les niveaux
de mortalité, on dispose de trois sources de données. La
première source de données est constituée par les
résultats du recensement sur les décès survenus à
travers le temps et la table de mortalité élaborée
à partir de ces données donnait une espérance de vie
à la naissance pour les deux sexes.
22
Graphique 2: Evolution de la population d'Haïti
1804-2012 (en millions d'habitants)
tendance de la population Haitienne
1804-2012
1804 1950 1971 1982 2003 2012
12000000
10000000
4000000
8000000
6000000
2000000
0
500000
3097220
4329991
5000000
10413211
8373750
population
Source : IHSI : Institut-Haïtien de Statistique et
d'informatique
Toujours selon le rapport de l'IHSI, Les départements
les plus peuplés sont l'Ouest, l'Artibonite et le Nord. L'aire
métropolitaine de Port-au-Prince est l'espace le plus dense d'Haïti
soit 15 588 hab/km2. La densité pour l'ensemble du pays est
d'environ cinq fois moins grande que celle de la zone métropolitaine de
Port-au- Prince, mais toutefois est élevée
(385hab/km2). Dans le bassin caribéen, Haïti
détient la plus grande proportion de population jeune (60.7%).
L'espérance de vie à la naissance des haïtiens est faible,
soit 62.51 ans pour un âge médian est de 21.6 ans. Ce pays
connaît une croissance démographique
accélérée pendant la période de notre étude
de cas. Pendant la première décennie, le taux de croissance
démographique a été relativement stable avec une
légère tendance à la baisse. Les naissances ont
augmenté de manière considérable au début des
années 80 et la tendance du taux a été à la hausse
jusqu'en 1983. Ce même taux resta plus ou moins stable l'année
suivante et c'est à partir de 1984 que ce taux commence à chuter
et n'affiche point de tendance à la hausse. Par contre, le taux de
mortalité ne suit pas la même tendance.
23
Le tableau qui suit donne une illustration :
Tableau 1 : Evolution de l'accroissement naturel en
Haïti 1980-2010
Années Taux de naissance (brut)
|
Taux de mortalité (brut)
|
Ecart de taux Ecart en
Nombre
|
1980
|
41.856 %
|
15.82 %
|
26.036 %
|
148 195.4
|
1985
|
41.517 %
|
14.596 %
|
26.921 %
|
172 009.7
|
1990
|
37.366 %
|
12.818 %
|
24.548 %
|
174 539.1
|
1995
|
33.987 %
|
11.196 %
|
22.791 %
|
178 641.4
|
2000
|
30.885 %
|
10.303 %
|
20.582 %
|
176 557.2
|
2005
|
28.418 %
|
9.645 %
|
18.773 %
|
173 854.5
|
2010
|
26.639 %
|
8.956 %
|
17.683 %
|
174 998.0
|
Source: Banque Mondiale23
Parallèlement à cet important rythme
d'accroissement démographique, on a constaté une dynamique de
croissance économique régressive en Haïti. À titre
d'exemple, la période contemporaine (1950 à nos jours), mise
à part la « décennie glorieuse » (1970-1980) au cours
de laquelle l'économie haïtienne a connu une certaine croissance
liée principalement aux activités touristiques et
manufacturières, le développement économique n'a pas
accompagné cette importante croissance
démographique24. Plus spécifiquement, à cause
des troubles politiques décourageant les investissements productifs et
occasionnant, par surcroît, la désintégration des
industries de sous-traitance et du tourisme, le taux de croissance moyen annuel
du Produit Intérieur Brut par habitant a régressé de 2,0%
de 1980 à 1990, et de 2,7% de 1990 à 200025. De plus,
la contribution du secteur agricole, où sont concentrés 49,6% des
actifs occupés, dont 93,3% en milieu rural, dans la production nationale
a évolué négativement ; elle est passée de 30,9% en
1996 à 26,2% en 2000 et à 25,4% en 2006.
Cette situation socio-économique, qui est
diachroniquement constituée de deux dynamiques (reproductive et
productive) antinomique, à savoir l'accroissement démographique
accéléré et la
23 Base de données en ligne de la
Banque Mondiale, disponible à l'adresse suivante: http : //
www.données.banquemondiale.org/pays/haiti.
Consulté 13 janvier 2016 à 7h45AM
24 Montas, R., Évolution de
l'économie haïtienne 1980-1994, Port-au-Prince, GHRAP, Mars
1995.
25 Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans
le monde. Combattre la pauvreté, Washington, Banque Mondiale, 2001 ;
Doura F., Économie d'Haïti. Dépendance, crises et
développement, Tome 2, Montréal, Les Éditions DAMI,
2002.
24
régression économique, a contribué au
ralentissement d'un possible décollage économique. Elle a
plongé le pays dans une « trappe de
sous-développement26 ». En effet, 56% de la population
haïtienne sont reléguées en dessous de la ligne de
pauvreté extrême fixée à 1 dollar par personne et
par jour ; et 76% d'entre elle vivent avec moins de 2 dollars
PPA/jour27. Et, sur le plan spatial, il ressort que le milieu rural
(63% de la population) contribue davantage à la pauvreté
extrême ; l'incidence de la pauvreté et de l'extrême
pauvreté y est largement plus importante. S'agissant de la
pauvreté extrême, elle est trois fois plus élevée
que dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. La grande
majorité des pauvres du pays (74%) habite donc en milieu rural,
où l'agriculture représente paradoxalement la principale
activité génératrice de revenu et où les services
sociaux de base sont quasi-inexistants28.
Section II : Situation économique
d'Haïti
2.2.1. Analyse du cadrage
macroéconomique
Normalement, si l'on veut analyser avec pertinence la
performance Macroéconomique d'Haïti, il est crucial de cerner notre
analyser sur l'évolution des quatre (4) grands secteurs de
l'économie à savoir : le secteur réel, le secteur
financier, le secteur externe et les finances publiques pour la période
sous-étude.
L'analyse de l'économie Haïtienne permet
d'observer les grands problèmes de la conjoncture notamment la baisse de
la production nationale, la hausse de l'inflation, la
détérioration du déficit budgétaire et commercial
et la forte dévaluation de la monnaie nationale. L'instabilité
politique a aussi influencé fortement cette faible productivité
de l'économie dont résulte la détérioration des
conditions de vie de citoyens Haïtiens.
Haïti est souvent décrit comme un pays «
essentiellement agricole ». Pourtant, la situation de ce secteur n'a pas
cessé de se détériorer, particulièrement depuis la
seconde moitié du 20ème Siècle. De plus,
au-delà du manque de performance occasionné par les carences de
la politique agricole, l'agriculture haïtienne souffre de toute une
série de facteurs qui sont très défavorables. Ces
facteurs-là, constituent un blocage pour l'agriculture quant à la
satisfaction de la demande locale et favoriser l'expansion des exportations.
Jusqu'à présent c'est une agriculture insuffisamment
26 Cf. Nelson, A., cité par Fritz DORVILIER «A
Theory of the Low-Level Equilibrium Trap in Underdeveloped Economies»,
American Economic Review, 46-5, 1956) ; Fièvre, N., « Trappe de
sous-développement et convergence macroéconomique : les
défis et perspectives d'Haïti par rapport aux pays de la
Caraïbe », in Davidas, L. et Lerat, C., Quels modèles pour la
Caraïbe ?, Paris, L'Harmattan, 2008, pp. 357-375.
27 Ministère de la
Planification et de la Coopération Externe, Document de Stratégie
Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
(DSNCRP) (2008-2010), Port-au-Prince, Novembre, 2007, p. 32.
28 Ibidem., pp. 34-35.
25
diversifiée et modernisée, et reste encore
fortement dépendante des conditions climatiques. Ceux-ci constituent un
obstacle au développement de ce secteur. Compte tenu du niveau de risque
qui est associé à ce secteur, les institutions financières
sont très retissant de fournir du crédit à ce dernier,
ensuite l'inexistence d'une banque de développement agricole en
Haïti sont d'autant des facteurs qui freinent le développement de
ce secteur. L'agriculture occupe une place importante dans le PIB mais, de
moins en moins à cause de la tertiarisation. Centralisée dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, l'économie
haïtienne fait face à un phénomène
démographique appelé exode rural qui commence exactement au
début des années 1980. En conséquence, le secteur agricole
connait une baisse continuelle. La contribution de l'agriculture dans le PIB
pour l'année 80 est de 32.21%. Dix ans plus tard, soit l'année
1990, le pourcentage est réduit d'environ 2.5%. En dessous de 30% depuis
le début des années 1990, le blocus économique
imposé au pays a eu un impact positif sur ce secteur puisque la
production agricole a progressé de 4.22% en 1992, par rapport à
l'année précédente. C'était d'ailleurs la plus
grande part de l'agriculture dans le PIB, soit 34.12% sur la période
considérée. Depuis lors, la tendance évolutive de ce
secteur est négative avec de légères progressions peu
considérables. Ce pays situé au large du bassin Caribéen,
est toujours à la croisée des intempéries qui en
général, provoquent d'énormes pertes. C'est un secteur
à tendance irrégulière, tantôt à la hausse,
tantôt à la baisse.
En dépit de ces faiblesses, l'agriculture reste un
secteur non négligeable dans la structure du PIB. Par exemple, pour
l'année 1986, l'agriculture représente 30.71% du PIB, en 2006, ce
secteur représente 26% du PIB haïtien.
La faible production favorise une nette expansion de
l'importation des produits pour satisfaire la demande globale. En
conséquence, l'économie haïtienne devient très
vulnérable aux chocs externes à cause de la dépendance de
l'extérieur.
Ce rapide survol a permis de jeter un peu de lumière
sur les complexités et les blocages qui caractérisent le monde
agricole haïtien. À cette réalité difficile
s'ajoutent les méfaits causés par la nature. En effet, la
position géographique d'Haïti la place dans l'oeil de la plupart
des ouragans qui frappent la Caraïbe. Les plus violents de ces cyclones
ont des effets désastreux sur la production agricole et le capital
déjà faible dont dispose le monde rural.
Les conséquences de ces aléas se sont
aggravées ces derniers temps. S'il est vrai que tout au long de son
histoire le pays n'a pas cessé de panser les blessures souvent mortelles
infligées par les
26
dégâts naturels, les premières
années du 21ème siècle se sont montrées
particulièrement fatales. Quelques statistiques suffiront à le
montrer (The Economist, 2009 ; Gd'H, 2008).
En 2004, le cyclone Jeanne provoquait une inondation massive
au sein même de la ville des Gonaïves, la quatrième ville
d'Haïti, après avoir tué plus de 3 000 personnes et
provoqué des dévastations évaluées à 7 % du
produit intérieur brut (PIB) du pays. À la fin de
l'été 2008, quatre cyclones balayèrent le territoire
haïtien dans l'espace d'un mois. Ils causèrent la perte de 60 % de
la récolte de l'année, l'extermination de 160 000 caprins, 60 000
porcs et 25 000 bovins et, en fin de compte, des dégâts
estimés à quelque 900 millions de dollars américains, soit
l'anéantissement de 14,6 % du PIB haïtien.
L'évidence est claire : les catastrophes naturelles
récurrentes ont la capacité de donner les coups les plus
terribles au monde agricole haïtien. Dès lors, en plus d'autres
raisons tout aussi pertinentes, il est très difficile de planifier de
manière systématique, soutenue et durable le développement
économique du pays sur la base du seul secteur agricole.
2.2.2. Investissement
L'investissement étant considéré comme
l'accélérateur de la croissance économique des nations est
une condition préalable pour garantir une croissance soutenue.
Cependant, en analysant l'évolution de ce dernier que ce soit public ou
privé, nous pouvons constater que ce dernier n'augmente pas suffisamment
pour résorber le taux de chômage très élevé
que connait Haïti. Plusieurs raisons peuvent être justifiées
cette situation : tout d'abord, l'instabilité politique pourrait
empêcher de grands investissements dans le pays, en second lieu, le taux
de croissance du pays n'est pas assez stable pour attirer les investissements
étrangers. Les pays à haut taux de croissance ou à
croissance continue, attirent beaucoup d'investissements étrangers.
L'un des meilleurs indicateurs pour constater
l'évolution de l'activité économique d'un pays est le taux
d'investissement. Il est le rapport de l'investissement sur le niveau du PIB.
En 1994, le taux d'investissement a connu son taux le plus faible, soit 10.76%.
Ceci est la résultante des troubles politiques qu'a connus le pays
durant cette période. En effet, cette même année,
l'investissement a chuté de 34.94% après avoir connu un taux de
croissance de -26.01% en 1993 et -0.56% en 199229. Apres l'embargo,
on a eu une relance de l'activité économique soit en 1995,
d'où une remontée des dépenses d'investissement a vu le
jour. Ces derniers ont cru de 123.43% par rapport à l'année
précédente.
29 Bulletins économiques IHSI
27
2.2.3. Produit Intérieur Brut
(PIB)
Le PIB est l'agrégat le plus important lorsqu'il s'agit
de mesurer la richesse d'un pays. Il est définit comme l'ensemble de
tous les biens et services produits à l'intérieur d'une
économie. Il est le produit de tout un ensemble de facteurs internes et
externes : les investissements nationaux et internationaux, la stabilité
sociopolitique, les ressources naturelles, la population, les
formations, les conditions climatique
En effet, une forte croissance implique un niveau de PIB fort
et intéressant. Pour le début du millénaire, les
politiques économiques avaient visé un niveau de croissance de
2.5%. Mais, qu'en est-il de la réalité ? Les estimations de
l'Institut Haïtien de Statistique et d'informatique indiquent au cours de
l'exercice 2004-2005 un taux de croissance de 1.8%, certes inférieur
à 2.5% prévus, mais qui traduisent une hausse
légère des activités par rapport au taux de croissance
négatif enregistré au cours de l'exercice
précédente de -3.5% et au très faible taux de croissance
de 0.4% de 2002-2003. En effet, l'économie de ce pays est souvent
bousculée par des instabilités sociopolitiques, une
économie avec une quasi-totalité des entreprises appartenant au
secteur informel (95%), avec un taux de chômage qui reste très
élevé environ 60.% de la population active, on ne peut
espérer grand-chose sinon des rentabilités en dents de scie.
Confrontée par l'inégalité et la pauvreté
extrême, plus de 70% de la population haïtienne vivait sous le seuil
de moins de $US 2.00 dollars américains par jour (2010). Haïti est
parmi les pays à faible revenu soit 827 dollars américains par
tête. Quant à la distribution des revenus, c'est la
débâcle : les plus pauvres reçoivent 0.7% du revenu
national pour 50% alloués à aux plus riches. 2.2.4.
Situation de l'inflation au cours de la période
La dévalorisation de la gourde par rapport au dollar
américain et la hausse continuelle du volume des importations le long de
la période est un élément fondamental dans l'explication
du niveau des prix en Haïti. En 1980, l'économie haïtienne a
été au stade d'inflation rampante avec un taux de 18%.
L'année subséquente, ce taux est passé de 18 à 11%.
Pendant les cinq années d'après, il y eut une tendance
désinflationniste caractérisée par une baisse de 8% en
moyenne sur les six (6) premières années de l'échantillon
pris en compte. L'inflation fût négative en 1987, avec un taux
négatif (-11%) puis, devient positive l'année suivante (4%). Le
niveau des prix est à la hausse passant de 7% (1989) à 21% (1990)
; restant à un taux élevé, 19% en 1992, 30% en 1993 et 39%
en 1994. Entre 1994 et 1999, la pente affichée par cet indice est
décroissante. Le niveau des prix dépasse encore une fois la barre
des 30% soit 39% exactement en 2003. L'inflation est un élément
nocif pouvant déstabiliser l'économie. Ses effets sont nombreux
non seulement au
28
niveau micro mais aussi au niveau macroéconomique. Au
niveau micro, l'inflation pénalise les créditeurs, les
détenteurs de monnaie, les exportateurs, les ménages et les
salariés. Au niveau macro, l'inflation augmente en général
le niveau des prix et le loyer. Elle fait hausser le taux de crédit et
le niveau de la dette ; elle réduit les incitations à investir et
l'efficience des dépenses publiques.
Graphique 3 : Evolution du taux de croissance de
l'économie et de l'inflation pour la période
2000-2012
-10
40
50
30
20
10
0
Evolution du taux de croissance du PIB et de l'IPC
2000-2012
% du PIB % IPC
Source : graphique fourni par Excel à partir
des données obtenues de la BRH
Une analyse globale de ce graphe nous montre comment le PIB
évolue d'une année à l'autre. Sur certaines années
nous pouvons constater une augmentation, sur d'autres une diminution.
Généralement, c'est le deuxième cas qui se
répète. C'est pour la cinquième année
consécutive (2004-2009) que le PIB a évolué à un
rythme croissant. Mais en 2010, l'économie n'a pas pu tenir son rythme,
et cette tendance a été chutée cette
année-là pour passer de 2.9% en 2009 à - 5.4%. Cette
situation est la résultante du séisme catastrophique qui a
frappé l'économie Haïtienne le mardi 12 janvier 2010. Par
contre, nous pouvons aussi remarquer que dans les années qui suivent,
l'économie a commencé à se refaire pour prendre timidement
sa vitesse de croisière. En dépit de tout, la croissance moyenne
de l'activité économique pendant ces dernières
années (2,20 %) demeure insuffisante au regard de la croissance
démographique de 2,5 % l'an. Par conséquent, des rythmes de
croissance plus élevés et plus soutenus s'avèrent
nécessaires pour la réduction de la pauvreté et
l'amélioration des conditions de vie de la population. En outre, le
niveau général des prix (IPC) ne fait qu'augmenter allant de
295.50 gourdes pour un
29
panier de biens en 1990 à 1125.70 gourdes ce même
panier de bien en 2005. Il est important de noter que le passage du taux de
change de 7.112gourdes pour 1 USD en 1990 à 42.3 en 2012 n'est pas le
fruit du hasard. La production nationale baisse, la population augmente, donc
de nouvelles bouches à nourrir. D'où la nécessité
des importations.
2.2.5. Situation de la Balance commerciale
d'Haïti
Généralement, on définit la balance
commerciale comme le solde des exportations et des importations.
Structurellement, la balance commerciale d'Haïti est déficitaire,
cependant, la balance des capitaux affiche un surplus surtout dans sa
composante « prêt ». Cette situation se révèle
inquiétante, dans la mesure où son excédent correspond
à des investissements directs, liés surtout à des
prêts. Ce qui se traduit que, dans le cas d'Haïti, le pays vend des
actifs nationaux, par conséquent, vend son potentiel productif, pour
payer l'excédent des importations souvent alimentaires, de luxes et
quelques biens d'équipements30.
Si le commerce et certains services non porteurs peuvent
assurer une rotation plus ou moins rapide du capital investi, ils n'ont en
général pas une vertu qui est essentielle au développement
économique : celle de promouvoir la création de la valeur. Un
pays ne s'enrichit par le commerce que lorsqu'un État stratège
compétent et diligent établit un système approprié
d'incitations propres à encourager les entrepreneurs commerciaux, petits
et grands, à se réorienter vers des activités productives,
génératrices de plus-values pour l'économie. Ainsi
émerge, au fur et à mesure, une nouvelle classe d'entrepreneurs
et, même, de capitaines d'industrie, fer de lance de la dynamisation de
l'économie et de son essor soutenu grâce à ces taux de
croissance à deux chiffres dont nous avons parlé tantôt.
Une telle stratégie permet non seulement de satisfaire
de plus en plus les besoins du marché intérieur en biens et
services, particulièrement en produits manufacturés, mais aussi
de dégager un surplus pour l'exportation, virant ainsi au positif une
balance commerciale couramment déficitaire avant la nouvelle donne.
Haïti n'en est pas encore là. Depuis les
années 1980, le commerce resserre sa prise sur l'économie tandis
que la capacité productive se détériore. De nos jours, le
pays enregistre un niveau d'exportation anémique alors que 72 % de la
consommation intérieure globale provient des importations31.
Au sein de celle-ci, les denrées agricoles et produits alimentaires
occupent
30 Fred DOURA « Economie
d'Haïti, dépendance, crise et développement, vol. 2
»
31 Institut Haïtien de
Statistique et d'Informatique, 2011
30
une place grandissante. Haïti est devenu plus
dépendante des États-Unis et de son voisin limitrophe, la
République Dominicaine, pour nourrir son peuple.
Aujourd'hui, le pays est encore plus appauvri qu'il ne l'a
jamais été et ce, depuis bien avant le séisme
dévastateur du 12 janvier 2010. Pour alimenter ses diverses sortes de
commerce, Haïti importe dudit voisin pour près de 2 milliards de
dollars de biens et services alors qu'il n'y exporte que pour 50
millions32.
Les exportations de biens et services dépendent de la
demande du marché extérieur pour la production Haïtienne,
des manques de capacités de production et surtout de la
compétitivité c'est-à-dire la capacité de
l'économie haïtienne à vendre ses produits sur le
marché étranger. Tandis que les importations représentent
une offre provenant du reste du monde servant à satisfaire une fraction
de la demande globale en Haïti. Dans le cas de notre économie,
cette fraction est très importante, car nous importons presque tout,
surtout les produits de premières nécessités. Du fait que
notre importation excède toujours nos exportations, cela crée un
déséquilibre chronique dans la balance commerciale
d'Haïti.
Graphique 4: situation de la balance commerciale
d'Haïti 1995-2013
solde de la balance commerciale
d'Haiti
-8.2
montant en millions de dollars us
|
-8.4
-8.6
-8.8
-9 -9.2 -9.4 -9.6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
solde commerciale
|
|
|
|
|
Source : données provenant de l'OMC
Le graphe ci-dessus présente l'évolution de la
balance commerciale d'Haïti pour la période 1995-2013. Il importe
de constater que durant cette période la balance commerciale
présente un déficit chronique et que ce dernier tend à
perdurer d'années en année. Le déficit structurel de la
balance commerciale résultant du faible volume des exportations par
rapport à celui des
32 Ministère de l'économie et des
Finances, 2011
31
importations, a créé une forte pression sur la
monnaie nationale aboutissant ainsi à une dépréciation
continue de la gourde.
Le taux de couverture représente le rapport des
exportations en valeur sur les importations en valeur sur une période.
C'est la mesure qui indique dans quelle proportion les importations sont
couvertes par les exportations au cours d'une période donnée.
Ainsi, dans le graphique précédent, nous constatons que le solde
durant toute la période étudiée a été
déficitaire. Cela traduit que les exportations haïtiennes
n'arrivent pas à compenser les importations. Ce qui oblige les
commerçants à emprunter de l'extérieur pour financer leurs
importations. En plus une analyse sur le taux de couverture des importations
sur les exportations pendant cette période, nous apercevons que les
exportations ont financé faiblement les importations. C'est le cas
notamment de 2004, 2007 et 2009 où ce taux s'élevait
respectivement à 32.695, 33.99% et 27.11%. Ce taux tend à
diminuer progressivement du fait le volume des importations continuent à
grimper continuellement.
Section III : Diagnostic des transferts privés en
Haïti
Personne ne peut ignorer l'importance des transferts
privés au sein de l'économie haïtienne. Compte tenu de la
faiblesse au niveau des revenus des ménages Haïtiens, les
transferts d'argent vers Haïti deviennent de plus en plus importants soit
pour financer ses dépenses de fonctionnements ou d'investissements. Au
fil des années, ils sont devenus l'une des sources de financement les
plus importants de l'économie haïtienne puisqu'ils soutiennent les
ménages en finançant la scolarité de leurs enfants, le
logement et les divers autres besoins.
Haïti, étant l'un des pays les moins
développés au monde et où, par conséquent, les
besoins de financement sont énormes face à des ressources
disponibles insuffisantes, les transferts de fonds constituent donc une
opportunité à exploiter.
Considérés comme étant une source
d'entrée dans l'économie Haïtienne, les revenus issus des
transferts privés dépassent largement ceux provenant des
exportations de biens et services et ceux générés par les
transferts et dons officiels33. En effet, ils représentent en
moyenne, entre 1996 et 2013, 3% du PIB, 14,2% des importations, 27,8% de
l'investissement et 27,7% des exportations. En 1999, les sommes envoyées
on atteint 61% de la valeur de l'investissement internes, et 56,5% de celle des
exportations. Plus récemment, en 2010, les transferts ont atteint
près du double des recettes d'exportations.
33 Uniquement en 2010, l'année du
tremblement de terre, les revenus des transferts officiels ont
dépassé ceux des transferts privés, BRH 2011.
32
Les transferts privés exercent une influence
très significative sur l'économie haïtienne, que ce soit au
niveau microéconomie qu'au niveau macroéconomie. Sur le plan
microéconomique, les foyers percevant des remises appartiennent
généralement aux couches socio-économiques pauvres ;
ainsi, les ressources reçues les aident à améliorer la
qualité de leurs vies. Et ceci particulièrement si l'on
considère que les transferts fournissent un appui pour l'accès
à la consommation, au logement et autres. Au niveau
macroéconomique, ils contribuent à l'amélioration de la
balance des paiements en vue d'attirer des investissements étrangers.
Cependant, vue les contraintes à la croissance de la production
nationale, la demande des agents économiques Haïtiens s'est
tournés vers l'extérieur, ce qui crée le déficit
commercial durable pendant ces dernières années. A titre
d'exemple, les dépenses liées aux importations pour
l'année 2005 représentent 34.99% du PIB, pour l'année
2012, ce taux est passé à 43%. Comme conséquence, les flux
de devises générés par les transferts privés ont en
quelque sorte aidé à financer les dépenses d'importation,
et donc aggraver le solde de la balance commerciale.
2.3.1. Importance des transferts privés
dans l'économie Haïtienne
Dans le but d'apprécier son importance dans
l'économie haïtienne, nous allons procéder à une
analyse comparative entre les transferts privés, les IDE et l'APD.
Les transferts privés constituent le flux de devise le
plus constant pour Haïti comparativement aux flux des IDE et de l'APD
(graphique 5). A l'instar de nombreux pays en
développement, la Diaspora haïtienne peut véritablement
être considérée comme un moyen d'élaboration et de
financement d'activité génératrice de fonds pour
Haïti.
En terme de pourcentage par rapport au PIB, Haïti est
classé dans la première catégorie de la Caraïbe ayant
un fort pourcentage des transferts privés (BM, 2012). Par exemple, selon
la Banque Mondiale, les transferts privés pour l'année 2012 sont
arrivés à atteindre 22% du PIB d'Haïti, soit plus d'un quart
de la richesse nationale contrairement à l'année 2000 où
ils représentaient 4.738%. Cette contribution, si elle est investie dans
des activités productives, peut devenir un potentiel énorme pour
le développement économique d'Haïti. Néanmoins, les
transferts servent à très court terme, notamment en
périodes de crise, à lisser la consommation des
bénéficiaires restés en Haïti.
Les IDE pour cette même période, ont
représenté environ 0.022% dans la construction du PIB du pays
contrairement à l'année 2000 où ils ont
représenté environ 0.003%.
33
Selon les données recueillies sur le volume d'aide au
développement accordé à l'économie haïtienne,
nous avons constaté pour l'année 2000, ils ont
représenté prés de 0.056% du PIB Haïtien. En 2012,
ils ont atteint à peu prés 0.162% dans le PIB du pays.
A travers cette comparaison, nous remarquons que pendant cette
période de 12 ans les transferts privés, les investissements
directs étrangers et l'aide publique au développement ont cru en
moyenne respectivement de 0.78%,0.86% et de 0.65%.
Le comportement acycliques des transferts privés peut
être expliqué en raison de la croissance continue de la migration
ou encore l'augmentation du revenus des ménages dans les pays
d'accueil.
Graphique 5: Evolutions des envois de fonds, de
l'APD et de l'IDE en Haïti de 1996 à 2013
Evolution des envois de fonds, de l'APD et de l'IDE en
Haiti
12
transferts prives IDE
APD
0
Montant en dollars US
10
8 6 4 2
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010 2011 2012 2013
Années
Source : graphique fournit par Excel à partir
des données de la Banque Mondiale
Le graphique ci-dessus révèle que sur la
période 1996-2013, les transferts de fonds se situent au-dessus de
l'investissement direct étranger (IDE) mais sont plus faibles que l'aide
publique au développement. Cependant, il apparaît clairement que
ces transferts de fonds soient moins volatiles, donc plus stables que ces deux
autres flux intérieurs de capitaux.
L'économie Haïtienne reste toutefois l'une des
plus dépendantes de l'aide étrangère dans
l'Amérique depuis plus de deux décennies ; ce qui
représente environ le double du volume des envois de fonds. Les
transferts de fonds ont ainsi enregistré une forte croissance dont le
montant
34
dépasse la barre de 1 milliard de dollars US á
partir de 2006. Cette hausse peut également se justifier par la
prolifération des sociétés de transferts urgents
grâce á la densification du système financier qui a permis
une meilleure comptabilité des flux. On estime en effet qu'une bonne
partie des transferts de fonds dits informels ne transite pas par le
système financier (banques et organisme de transferts). Au plan
national, les transferts de fonds ont l'avantage d'être cyclique
c'est-á-dire qu'ils augmentent en cas de ralentissement
économique ou en cas des chocs macroéconomiques dus par exemple
á des crises financières et dans un contexte de crise
économique mondiale. Les envois de fonds permettent d'éviter
à la demande intérieure de chuter trop lourdement. Ce sont des
résultats macroéconomiques surprenants à attribuer aux
simples transferts de fonds destinés principalement á soutenir
des familles.
2.3.2. Niveau de dépendance de
l'économie Haïtienne aux transferts de fonds.
Les TFM sont des flux financiers extérieurs entrant
pour le pays receveur.
Pour pouvoir évaluer le niveau de dépendance de
l'économie Haïtienne aux TFM, nous utilisons la méthode
proposée par La Conférence des Nations-Unis sur le Commerce et de
Développement Economique. Cette méthode comprend deux (2) phases
:
1-Dans un premier temps, on constate que le ratio TFM/X =2.078
pour l'année 2008 (se référant au tableau III,
Annexe I), ce qui permet de mesurer le poids des revenus
générés par les transferts privés par rapport aux
revenus d'exportations. Cette optique peut convenir à l'analyse des pays
dits « exportateurs de travail » pour souligner l'importance des TFM.
Dans ce cas, « l'export de migrants » correspond à une
exportation de service, donnant lieu à un revenu. Cependant, le ratio
TFM/X ne semble pas adapté pour rendre compte de la dépendance de
l'économie aux TFM car il ne prend en compte que les secteurs
exportateurs.
2-Dans un second temps, l'indice TFM/M=0.464 pour cette
même année; il mesure également les variations conjointes
des TFM et des importations. Cet indicateur permet de rendre compte du
rôle des TFM dans le financement des importations.
L'impact des TFM sur les importations dépend de la
propension marginale à importer des ménages. Plus la propension
est élevée, plus le ratio est proche de 1. Mais c'est
l'évolution du ratio dans le temps, en fonction de la croissance des TFM
qui est intéressante.
Deux scenarios sont envisageables selon l'équation
présentée par Kireyev en 200634.
M = mY avec Y = y + R
34 Les déterminants et impacts
macroéconomiques des transferts de fonds des migrants : une analyse du
cas des pays fortement dépendants
35
Avec M les importations, m la propension à importer, Y
le revenu global du ménage dans le pays receveur, (y) le revenu
lié à l'activité du ménage dans le pays receveur et
(R) les transferts d'un migrant à l'endroit du ménage dans le
pays d'accueil.
i) Les TFM n'ont pas d'impact sur la propension à
importer (m reste constant). Si les TFM augmentent, le revenu du ménage
receveur (Y) s'accroit. Alors les importations augmentent, mais moins vite que
Y. alors le ratio TFM/M varie à la hausse.
ii) Les TFM modifie la propension à importer (m
augmente). Si R s'accroit, les importations s'élèvent plus vite
que dans la situation précédente. Le ratio TFM/M peut rester
stable (voire diminuer).
En effet, l'observation du ratio TFM/M permet d'estimer la
modification des dépenses des ménages au niveau
macroéconomique. Si le ratio reste relativement stable voire diminue,
alors les TFM sont corrélés positivement aux importations,
pouvant déclencher une forme de syndrome hollandais.
En conclusion, le ratio TFM/M nous permet d'analyser le
rôle que peuvent jouer les TFM dans le financement des importations,
ainsi que l'évolution de la propension á importer des
ménages récipiendaires. Toutefois, cet indice n'est pas
suffisamment efficace pour apprécier l'impact global des TFM sur
l'économie nationale, et en particulier sur la production et
l'investissement. De l'autre côté, le ratio TFM/X est
également limité du fait qu'il permet de comparer les TFM
seulement aux richesses produites à des fins d'exportation.
36
Structure des transferts Privés en
Haïti
Dans un rapport publié en 2008, la Banque Centrale
Haïtienne a fait mention que pour la période
allant de 2004 à 2007, les transferts privés
proviennent dans différents régions de la planète dont les
États-Unis d'Amérique occupent la première place. Pas de
manière surprenante puisque les États-Unis est
considéré comme la plus grande économie mondiale; d'autre
en plus en 2010 environ 1.2 millions Haïtiens ont résidé
dans ce pays.
Tableau 2: Répartition
géographique des transferts sans contrepartie 2004- 2007
En pourcentage
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
USA
|
65.56
|
85.87
|
71.57
|
Canada
|
2.01
|
3.47
|
5.80
|
Europe
|
18.21
|
5.70
|
13.25
|
Antilles
|
5.52
|
1.49
|
2.24
|
Autres
|
8.70
|
3.49
|
6.44
|
Source : BRH 2008, mesure et évaluation des transferts
dans le cas Haïtien Industrie des transferts privés en
Haïti
Il existe deux canaux principaux par lesquels transitent les
transferts internationaux en Haïti : ceux qui se passent par le canal des
Institutions (formels) et ceux qui se passent par voie informelle. Les canaux
Institutionnels regroupent les entités qui disposent des permis
émis par les autorités pour réaliser ces
opérations. Dans le cas haïtien, le canal institutionnel, au
travers duquel sont réalisés les transferts formels, devrait
être conformé par les Maisons de Transferts (MT) et les banques
commerciales. Ces institutions ont pour mission de collecter les informations
sur les montants des transferts ainsi que leur origine sur une base mensuelle
afin de les transférer à la Banque Centrale. C'est ainsi, qu'on
retrouve 7 Maisons de Transfert en Haïti qui fonctionnent comme
émettrices et réceptrices de transferts vers Haïti et de
l'extérieur avec des parts de marché inégalement
répartie. En terme de montant de transferts reçus dans le pays en
2012, Sogexpress est le principal payeur avec 31% des transferts reçus,
suivi de Caribbean Air Mail (C.A.M) avec 25% et d'Unitransfer avec 19%. Ces
trois payeurs rassemblent 75% du marché de paiement de remises en
Haïti.
Compte tenu du taux de l'économie informelle en
Haïti, il est évident que bon nombre de change se fait sur ce
marché et que la Banque Centrale ne parvient pas à capter
l'importance de ce marché sur le taux de change d'équilibre.
Graphique 6: Concentration du marché
institutionnel des transferts en Haïti en 2012 Pourcentages du total du
marché
CWT-
RAPID
TRANSFER
7%
WESTERN
UNION /
SOGEXPRES
31%
Part du marché des Maisons de transfert en
2012
UNITRANSFER
19%
MONEY GRAM (BUH
CAPITAL 2% TRANSFER
8%
MONEY
GRAM
(Unibank
8%
Caribbean
Air Mail
25%
Source : BRH Évaluation et recommandations sur le
système de mesure des transferts en Haïti, 16 Décembre
2013
Cependant, il faut toutefois reconnaitre que bons nombres de
transferts ne passent pas dans le circuit formel. Ce qui pourrait changer
probablement l'écart existant entre les maisons de transferts.
37
38
2.3.3. Dynamique de la dollarisation de
l'économie haïtienne
Généralement, on définit la dollarisation
comme étant le recours par les agents économiques à une
devise afin de régler les transactions à l'intérieur d'une
économie ayant sa propre monnaie nationale. Mercedes
García-Escribano et Sebastián Sosa35
définissent la dollarisation financière comme le processus par
lequel la majeure partie des actifs et des dettes des agents économiques
résidents d'un pays sont libellés en dollar US au
détriment de la monnaie nationale.
Il est á retenir que la dollarisation peut être
totale ou partielle, dans le premier cas, une monnaie étrangère
est adoptée comme monnaie ayant cours légal dans le pays,
à titre d'exemple l'Equateur en janvier 2000. Un autre cas de figure
consiste à garder sa monnaie nationale en circulation tout en permettant
d'effectuer des paiements et des transactions en monnaie
étrangère : c'est la dollarisation partielle, ou de fait ou
officieuse (avant novembre 200836, l'économie
zimbabwéenne a été frappée par l'hyperinflation, ce
qui a été la base d'une dollarisation dite officieuse).
Très souvent, la dollarisation naît des
épisodes de crises, d'instabilités économiques par une
inflation élevée, voire l'hyperinflation. Les agents
économiques y recourent, alors, pour se prémunir des
éventuels risques de dépréciation, en voulant ainsi
diversifier et protéger leurs avoirs.
En Haïti le phénomène de dollarisation est
marqué d'une part, par la poursuite de la dollarisation
financière par les dépôts qui est en augmentation
graduelle. Elle s'accompagne d'une dollarisation des paiements car la plupart
des entreprises importatrices libellent les prix de leurs produits en gourdes
et de plus en plus, des salaires et contrats sont libellés et
payés en dollars. D'autres parts la dollarisation par le crédit,
en croissance rapide depuis le début des années 90, a
amorcé une baisse depuis l'exercice fiscal 2009-2010 dans un contexte de
change moins volatile, d'une dépréciation plus lente et
d'amélioration de la stabilité macroéconomique. En outre,
la prédominance du dollar dans les transactions financières et
sur des actifs (assurances, biens immobiliers, etc.). Par ailleurs, le taux de
change nominal affiche une nette tendance à la hausse et une
réduction de sa volatilité, il est marqué par un pic en
2003 à un niveau non encore atteint depuis. La période 2002-2008
s'est caractérisée par une volatilité prononcée du
change.
35 What is Driving Financial
De-dollarization in Latin America? IMF Working paper, january 2011.
36 À partir de novembre 2008, la
dollarisation allait devenir légale au Zimbabwe.
39
Malgré les différentes mesures37
prises par les autorités monétaires pour limiter la
dépréciation continue de la gourde, le processus de dollarisation
par les dépôts (ratio dépôts en $/dépôts
totaux) continue de se raffermir davantage au cours des 20 dernières
années. Par contre, la dollarisation par les crédits
(Crédit $/Crédit total) a une tendance baissière depuis la
fin de septembre de 2008. En effet, il est passé de 56.5% en octobre
2008 pour atteindre 40.3% en septembre 2013. Ce résultat est le fruit
d'un réajustement dans la gestion des coefficients de réserves
obligatoires entamée depuis octobre 2007. Le graphique ci-dessous montre
l'évolution de ces indicateurs au cours de la période
sous-étude.
Graphique 7 : Evolution de l'indice de
dollarisation de l'économie haïtienne (Sept 1995 à Sept
2013)
250
200
150
100
50
0
Sep-95 May-96 Jan-97 Sep-97 May-98 Jan-99 Sep-99 May-00 Jan-01
Sep-01 May-02 Jan-03 Sep-03 May-04 Janv.05 Sep-05 May-06 Jan-07 Sep-07 May-08
Janv.09 Sep-09 May-10 Jan-11 Sep-11 May-12 Jan-13 Sep-13
Indicateurs de la dollarisation
Dépot $/Dép.tot. Crédit $/Dépot $
Crédit $/Crédit total Dépot $/M3
Source : rapport annuel de la BRH
La substitution du dollar américain à la gourde
est croissante. Elle renforce la dollarisation de l'économie et sa
dépendance vis-à-vis de l'économie Américaine. Les
facteurs de la dollarisation de l'économie sont : le ratio des
prêts en dollar / dépôts en dollar, la part des
dépôts en dollar par rapport aux dépôts en gourde et
le ratio des dépôts en dollar par rapport à M3. La part des
dépôts et le ratio de ces derniers en dollar accuse une tendance
croissante.
37 Depuis novembre 2007, la BRH applique des coefficients de
réserve obligatoire plus élevés sur les passifs des
Banques Commerciales (bc) libellés en dollar (voir circulaire 86-12G).
Cette tendance avait été renforcée au 16 mars 2009 et
maintenue jusqu'à date (voir circulaires # : 87, 86-12K, 86-12L, 88-13-M
et 89). En février 2013, les taux de réserves ont
été augmentés de 5% sur tous les passifs.
40
D'après la BRH (2001), la part des dépôts
en dollar par rapport à ceux en gourde est passée de 29,34% en
1998 à environ 40% en juin 2001, le ratio des dépôts en
dollar de 31% en juin 2000 à 33% en juin 2001 en glissement annuel.
Selon DOURA (2003), les dépôts en US comptaient pour 47,5 % du
total des dépôts en janvier 2003 contre 38% en juin 2000 alors
qu'en juin 2003, 52,5 % des prêts consentis par les banques commerciales
au secteur privé étaient libellés en US contre 41 en juin
2000.
Les principaux facteurs responsables dudit
phénomène sont l'incertitude relative à la situation
politico-économique, l'utilisation de certains instruments de politique
monétaire, l'imposition d'un coefficient obligatoire de réserve
particulièrement élevé sur les dépôts en
gourdes par rapport à ceux en devises (DOURA, 2003).
Le dollar US remplit actuellement le rôle que devrait
jouer la gourde. Il est à la fois vecteur d'échange, unité
de compte et réserve de valeur. Cette substitution progressive du dollar
à la gourde traduit déjà une dollarisation partielle de
l'économie haïtienne.
L'indice de dollarisation comme proportion du total des
dépôts en dollars en Haïti croit en moyenne annuelle de 131%
pour la dernière décennie et 95% pour l'année 2011. De
plus, il faut aussi remarquer la tendance à la hausse des transferts
vers Haïti contre le niveau pratiquement constant des investissements
directs. Si les transferts de la diaspora haïtienne sont chiffrés
en milliards de dollar, les investissements directs n'ont jamais atteint 200
millions de dollars, car leur niveau le plus élevé, atteint en
2011, est évalué à 181 millions38. Bref, les
transferts de la diaspora haïtienne représentent environ 13 fois
les investissements directs en Haïti.
Quand on sait que la participation des investissements directs
en Haïti en 2011 n'a représenté que 11% du total des
dépôts en dollar et que le montant envoyé par les
haïtiens de l'extérieur en est 95%, on peut facilement conclure que
la tendance vers la dollarisation d'Haïti est expliquée pour une
large part par les transferts de la diaspora. Pour Grégoire N. (2012, 1
juin), les organisations non gouvernementales constituent en toute
évidence un groupe déterminant dans la dollarisation en
Haïti. Selon lui, Actuellement, l'aide internationale passe par les ONG et
l'Etat haïtien n'en reçoit qu'une mince partie. Au passage, il est
bon de rappeler que les ONG
38Transferts de devises vers Haïti et vers la
République Dominicaine Par Joseph Harold Pierre *Soumis à
AlterPresse le 27 octobre 2012, consultation : 3 mai 2015 à
10h30PM.
41
multiplient dans le pays. Elles sont 10 mille environ, suivant
les données du gouvernement, parmi lesquelles seulement 400 sont
enregistrées au Ministère de la planification39
Dilemme gourde/dollar
américain
Historiquement, comme tout le monde peut se le rappeler, le
régime de change en Haïti était un régime de change
fixe où la gourde a été définie par rapport
à l'étalon dollar (il fallait 5 gourdes pour acheter un dollar
américain: 1/5 c'est-à-dire 1 US = 5 Gourdes). À partir
des années 1991, on a eu un régime de taux de change flexible,
avec pour objectif de stabiliser le taux de change (celui-ci est
déterminé par les conditions du marché), afin
d'éviter toute perte de compétitivité du pays. Cette
flexibilité étant l'une des exigences importantes des politiques
des gouvernements (politiques d'ajustement structurel vers la fin des
années 1980).
Bien avant la décennie 2000, la gourde fut
déjà en état de dépréciation par rapport au
dollar américain. Ce qui parait étonnant c'est la rapidité
de la chute de notre monnaie. En effet, le taux de change passait de 5 gourdes
en 1980 à 20 gourdes en 2000, ou de façon opérationnelle,
entre 1991-1994, la gourde se dépréciait progressivement par
rapport au dollar, le taux de change de référence passait de 7,45
Gourdes en 1991 à 15,10 Gourdes en 1994 pour des taux d'inflation de
22.8% et 40% respectivement en 1991 et 1994. Ce passage ne venait
qu'entériner en quelque sorte ce qui se passait déjà sur
le marché non officiel, celui de l'informel. Cependant entre 19941999 on
a eu une stabilité du taux de change qui a entraîné une
faible appréciation de la gourde comparativement à 1991-1994.
Cette situation peut être due à la reprise timide des
activités économiques dans le pays et à l'assistance
économique externe après les trois ans de marasme
économique40. Vers les années 2000, l'ampleur de la
dépréciation s'est accrue, le taux de change augmente
continuellement, voire de façon exponentielle. En effet, le taux de
change est passé brutalement de 28,33 Gourdes pour 1 dollar en septembre
2000, à 42,03 Gourdes en septembre 2003, et pour le reste de la
décennie il n'est jamais tomber au-dessous de 36 gourdes. En fait, le
taux de change n'avait cessé de s'accroitre de 2003 à 2013, mais
arrivant à l'année 2010, le taux de change suit un rythme
exponentiel, soit 39,94 gourdes en 2010 ; 40,87 en 2011 ; 42,32 en 2012, et
atteignant cette dernière année 43,74 gourdes. Beaucoup ont
cité l'instabilité politique comme étant à
l'origine de l'évolution anormale de la gourde, mais il est beaucoup
plus sensé de
39 Grégoire N. (2012, 1 juin). "Les
priorités du gouvernement débattus en Conseil des ministres", Le
Nouvelliste.
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=105790
article consulté 10 octobre 2015, 8h30PM.
40 Voir Cahier de la BRH, paru en Janvier 2008.
42
penser que c'est le régime de change flexible
lui-même et les comportements spéculatifs qu'il induit qui en sont
responsable.
La dualité gourde / dollar US n'est pas une pratique
nouvelle en Haïti. Plus d'un demi-siècle, soit en décembre
1991, cité par Châtelain (1954) et rapporté par DOURA
(2003), le gouvernement haïtien accordait le pouvoir libératoire
illimité sur le territoire de la République à la monnaie
des USA. D'où son statut de monnaie nationale.
Désormais, l'accès au dollar paraît
difficile car la gourde dépréciée éclipse le
dollar. Ce qui est en conformité avec la loi de Gresham « selon
laquelle lorsque dans l'économie d'un pays donné, deux monnaies
ont droit de cité, l'une étant considérée comme
bonne et l'autre comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne celle qui
n'est pas dépréciée».
Graphique 8: Évolution du taux de change
nominal de 1980 à 2013
taux de change nominal
40
30
20
10
50
0
tx change
Sources : calcul de l'auteur à partir des
statistiques financières de la BRH
43
CHAPITRE III : SITUATION DES TRANSFERTS PRIVÉS EN
HAÏTI ; UNE ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE
Comme nous l'avons mentionné dans les chapitres
antérieurs, l'étude portant sur la situation des TFM
présente des controverses chez les théoriciens, chercheurs depuis
plus d'un demi-siècle. Ainsi, ce chapitre vise à présenter
une analyse empirique sur les TFM en Haïti pour la période
1996-2013. Dans cette partie, nous allons confronter les principaux
résultats théoriques élucidés à la
réalité Haïtienne. De ce fait, il est organisé en
trois grandes sections : la section 1 présente la modélisation,
la section 2 est consacrée à la présentation des
différents tests statistiques et la troisième section
présente l'interprétation et l'analyse des résultats
empiriques du modèle spécifié.
Justification des variables explicatives et signes
attendus
Dans cette partie, nous proposons la justification de ces
variables ainsi que le signe attendu pour chacune des variables :
Transferts privés
Les transferts privés, quel que soit son utilisation,
peuvent exercer un effet positif sur la croissance économique même
s'ils ne sont pas souvent utilisés à des fins d'investissement.
Compte tenu de l'évolution des transferts en Haïti, nous nous
attendons alors à un signe positif pour cette variable.
Importation
L'importation qui consiste à acheter des produits dans
des pays étranger, représente une sortie de ressources
financières pour le pays, en conséquence, à court terme,
l'importation massive des facteurs de production détériore la
production locale. De ce fait, nous attendons un signe négatif à
court terme de l'importation sur la croissance.
Indice de dollarisation
Il permet aux ménages de protéger leurs
patrimoines financiers et à les prémunir contre la perte du
pouvoir d'achat. En effet, nous attendons à un effet positif sur la
croissance.
Taux de change
Le taux de change est un indicateur clé permettant
d'apprécier l'état de santé d'une économie. Si l'on
se réfère à la condition de
Marshal-Lerner qui stipule que toute hausse du taux de change
augmentera les exportations c'est-à-dire amélioré la
balance commerciale, donc porteuse de croissance. En effet, vue la faiblesse de
notre appareil productif, cette condition n'est pas adaptée à la
réalité haïtienne. Donc toute hausse du taux de change
engendre des effets négatifs, elle
occasionne entre autre, la hausse des prix, ce qui constitue
un obstacle pour les investissements en agissant sur les coûts de
production, cette hausse du cout de production décourage les
producteurs, donc on est obligé de se détourner vers les
importations pour satisfaire la demande locale au détriment de la
production nationale ; ce qui alimente la hausse des importations, d'où
le déficit de la balance commerciales. Ce constat nous permet d'attendre
à un signe négatif pour la variable taux de change
Tableau 3: Liste des variables explicatives ainsi
que les signes attendus
Variables explicatives Notation Résultats attendus
Signes
LTSPt Positif +
Transferts privés
Importation LMt Négatif
-
Indice de dollarisation
IDOLt Positif +
Taux de change txCHNGt Négatif
-
Section I : La modélisation
A partir de la modélisation, les économistes
parviennent à représenter un phénomène très
complexe de manière simple. Généralement un modèle
se définit comme étant une représentation
simplifiée d'un phénomène quelconque. Ainsi, dans ce
travail, pour analyser les liens existant entre les transferts privés
sans contrepartie et la croissance économique qui est très
complexe, il est impérieux pour nous de le modéliser.
3.1.1. Modèle
économique
A la lumière des analyses empiriques
énoncées plus haut, le Produit Intérieur Brut est fonction
des transferts privés sans contrepartie, des importations, de l'indice
de dollarisation et du taux de change.
La formulation mathématique du modèle est la
suivante :
PIB= f (Transferts privés, importation, indice de
dollarisation, taux de change).
44
45
3.1.2. Modèle
économétrique
Différemment de l'économiste,
l'économètre prend en contre des autres facteurs qui pourraient
influencer le modèle, c'est pourquoi il inclut le terme d'erreur.
Le modèle économétrique peut s'écrire
de cette façon :
PIBt=â0+â1TSPt+â2Mt+â3IDOLt+â4txCHNGt+ìt
t=1996 2013
Où
â0 : PIB autonome
â1, â2, â3 et â4 sont
respectivement les paramètres associés aux variables explicatives
suivantes:
TSPt : les transferts sans contrepartie au temps t,
Mt : les importations au temps t,
IDOLt : Indice de dollarisation de l'économie au temps
t,
txCHNGt : taux de change au temps t
PIBt : activité économique en terme réel au
temps t
ìt: Erreur de spécification, c'est
l'ensemble des phénomènes explicatifs du PIB non liés
aux
quatre variables explicatives choisies.
Afin de diminuer des erreurs d'estimations associées aux
variables, certaines variables comme
PIB, TSP et M seront prises sous leur forme logarithmique et les
deux autres variables seront
restées constantes :
La nouvelle formulation statistique de ce modèle est le
suivant :
LPIBt=â0+â1LTSPt+â2LMt+â3IDOLt+â4txCHNGt+ìt
3.1.3. Collecte des données statistiques
relatives aux principales variables du modèle
Les données annuelles (Annexe I) ont été
collectées à l'Institut Haïtien de Statistique et
d'informatique (IHSI), la Banque de la République d'Haïti (BRH), du
Ministère de l'Économie et des Finances (MEF), du Fond
Monétaire Internationale (FMI) et la Banque Mondiale (BM) pour la
période allant de 1996 à 2013, donc elles sont en série
temporelle ou chronologique. Elles sont exprimées en millions de dollars
constants à base 2005.
46
Estimation des paramètres du
modèle
Pour estimer les paramètres du modèle, nous
avons traité les données à travers le logiciel EVIEWS 7
par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Cette
méthode consiste minimiser la somme des carrés des erreurs afin
d'obtenir des paramètres sans biais et convergent. Pour que ces
paramètres respectent ces propriétés, ils doivent
obéir aux hypothèses de base des MCO.
Les hypothèses d'application des M.C.O.
Les hypothèses des MCO sont divisées en deux
catégories
-Hypothèses stochastiques
H1:Le modèle doit être
bien spécifié et les variables observées sans erreurs et
sans biais.
H2: E ) = 0. L'espérance mathématique est nulle
sinon l'estimateur mathématique est biaisé.
H3: E( . La variance de U est constante
(homocédasticité) sinon
c'est
l'hétérocédasticité.
H4: E ( pour i ? j les erreurs sont indépendantes,
c'est l'hypothèse de non auto
corrélation des
résidus.
H5: cov( l'erreur est indépendante des variables
explicatives.
H6: les erreurs sont distribuées suivant une loi
normale.
-Hypothèses structurelles
H7: la matrice (X'X) est régulière,
c'est-à-dire dét |X'X| ? 0 et (X'X)-1 existe. Elle
indique l'absence de colinéarité entre les variables
exogènes.
H8 : (X'X)/n tend vers une matrice finie non
régulière quand n??.
H9 : n>k+1, le nombre d'observation est
supérieur au nombre de séries explicatives.
Théorème de Gauss-Markov
:
Dans la classe des estimateurs linéaires et sans biais,
l'estimateur fournit par les MCO est le meilleur parce qu'il a la variance
minimale (BEST LINEAR UNBISED ESTIMATOR BLUE).
47
ESTIMATIONS DU MODÈLE
Le résultat des estimations donne le résultat
suivant :
Dependent Variable: PIB
Method: Least Squares
Date: 11/08/16 Time: 21:36
Sample (adjusted): 1996 2013
Included observations: 18 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
4.977073
|
1.826453 2.724993
|
0.0173
|
TSP1
|
0.239599
|
0.120688 1.985274
|
0.0686
|
M1
|
0.637710
|
0.148634 4.290471
|
0.0009
|
IDOL1
|
0.248462
|
0.321028 0.773956
|
0.4528
|
TXCHNG1
|
-0.028333
|
0.007682 -3.688064
|
0.0027
|
R-squared
|
0.932342
|
Mean dependent var
|
22.25635
|
Adjusted R-squared
|
0.911524
|
S.D. dependent var
|
0.356112
|
S.E. of regression
|
0.105925
|
Akaike info criterion
|
-1.422035
|
Sum squared resid
|
0.145862
|
Schwarz criterion
|
-1.174709
|
Log likelihood
|
17.79831
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.387932
|
F-statistic
|
44.78567
|
Durbin-Watson stat
|
1.369286
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
LPIB=4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG
(2.724993), (1.985274), (4.290471), (0.773956), (-3.688064)
(
): Sont les T student.
a o a
= a 4\ = a 3
a
48
Section II : Critère de jugement de la
qualité de l'ajustement du modèle.
Question : Quelle est la qualité
d'ajustement de l'équation de la régression estimée? En
quelle mesure arrive-t-elle à expliquer les variations de la variable
dépendante?
Comme pour le modèle de régression multiple, on a
la décomposition suivante :
SCT = SCR + SCE avec SCT, la somme des carrées totales
ou variabilités totales de PIBt, SCE, somme des carrés
expliquée ou variabilité expliquée par le PIBt, SCR est la
somme des carrés des résidus ou variabilité des
résidus.
D'où
Comme pour le modèle de régression multiple on va
construire le critère du R2 á partir de
l'équation d'analyse de la variance, d'où
?
Le R2 ne permet de comparer que des modèles
ayant le même nombre de variable explicative, le même nombre
d'observation et la même forme.
Lorsque l'on ajoute des variables explicatives dans un
modèle, le R2 a tendance à augmenter sans qu'il y ait
forcement amélioration du modèle. C'est pourquoi lorsqu'on veut
comparer des
modèles qui n'ont pas le même nombre de variables
explicatives, on utilise le corrigé pour
s'affranchir du biais.
D'où 2 corrigé = 1-
Règle de décision :
Plus la SCE est proche de SCT, meilleur est l'ajustement du
nuage de points par la droite des MCO.
Le R2 est compris entre 0 et 1 : plus il est proche de
1, meilleur est l'ajustement.
Etant donné que le R2 est proche de 1,
l'ajustement est meilleur. Donc l'ensemble des quatre variables explicatives
influencent le phénomène sous études à 91.1524%.
A noter que le R2-carré ne peut être
interprété comme mesure de la signification statistique de la
relation estimée entre les X et Y. Une telle conclusion devra être
fondée sur des considérations qui impliquent la taille de
l'échantillon et les propriétés d'échantillonnage
de l'estimateur des MCO.
Tout comme le PIB, les paramètres estimés f30,
f31,f32, f33 et f34 sont des variables aléatoires qui varient d'un
échantillon à l'autre et possèdent donc une distribution
d'échantillonnage permettant
49
le développement des méthodes
inférentielles. Ainsi nous passons maintenant à
l'inférence statistique c'est-à-dire les tests d'hypothèse
basés sur des raisonnements probabilistes.
3.2.1. Test de significativité des
coefficients
Les différents tests statistiques sont importants dans
un travail économétrique car ils permettent de confirmer ou
d'infirmer la validité du modèle, et de voir le pouvoir
explicatif de chaque variable exogène. Ces tests sont utilisés
pour vérifier si, au cours de l'estimation, les hypothèses
classiques n'étaient pas violées car la violation de certaines
hypothèses fait perdre aux paramètres estimés certaines
qualités de bons estimateurs. Ainsi, dans le cadre de ce travail nous
nous recourons à un ensemble de tests.
3.2.1.1. Test de student
Pour savoir si une variable joue un rôle explicatif dans
un modèle, on effectue un test de student ou test de
significativité du coefficient de la variable explicative. Pour faire un
test de student, il faut vérifier au préalable que les erreurs
suivent une loi normale.
Soit H6: ìt N (0,
ó2) Laplace Gauss hypothèse de normalité des
erreurs.
Tout d'abord appliquons le test de normalité de des
résidus de Jarque-Bera.
3.2.2. Test de normalité de résidus de
Jarque-Bera
Pour savoir si les erreurs sont distribuées de
manière asymptotiquement normale, nous introduisons dans ce travail le
test de Jarque-Bera (1982). Ce dernier est fondé sur la
notion de Skewness (asymétrie) et de Kurtosis (aplatissement), qui
doivent être respectivement proches de 0 et de 3 dans le cas normal,
permet de vérifier une distribution statistique. Les tests de cette
spécification ont été effectués pour le
résidu du système (c'est-à-dire l'ensemble du
modèle). La statistique est la suivante :
La notion du Skewness et Kurtosis
P1= coefficient d'asymétrie (Skewness)
P2= coefficient d'aplatissement Kurtosis
Si la distribution est normale et le nombre d'observation grand
(n>30)
P1--* N (0 : et P2--*
On construit alors les statistiques :
v1= |P1 -0|/ et v2=|P2-3|/ que l'on compare
á 1.96 (valeur de la loi normale au
seuil de 5%).
50
Si les hypothèses H0 : V1=0 (symétrie) et v2=0
(aplatissement normal) sont vérifiées, alors V1 1.96 et v2 ; dans
le cas contraire, l'hypothèse de normalité est rejetée
B) test de normalité de résidus de
Jarque-Bera
Il s'agit d'un test qui synthétise les résultats
précédents ; si f31 et f32 obéissent à des lois
normales alors la quantité s : s= n/6
â1+n/24(â2-3)2 suit un X2 á deux
degré de liberté.
La forme quadratique associée permet de produire la
statistique de Jarque-Bera JB qui s'écrit :
Avec n = Nombre d'observations
k = Nombre de variables explicatives si les données
proviennent des résidus d'une régression
linéaire. Sinon, k=0.
S =Coefficient d'asymétrie de l'échantillon
testé.
K = Kurtosis de l'échantillon testé.
Elle est distribuée asymptotiquement selon une loi du
÷2 1-á à 2 degrés de liberté. La statistique
JB
prend des valeurs d'autant plus élevées que
l'écart entre la distribution empirique et la loi normale
est manifeste.
Hypothèses du test :
H0 : les données suivent une loi normale.
H1 : les données ne suivent pas une loi normale.
Règle de décision : On rejette l'hypothèse
de la normalité si JB> ÷21-á(2),
÷2
1-á(2) = 5.99 au seuil critique de 5 %), sinon on accepte
l'hypothèse.
Ces tests de normalité servent également dans le
cas où il y a hétéroscédasticité. En effet,
l'hétéroscédasticité se manifeste sur le graphe de
la distribution par des queues de probabilité plus épaisses
(distribution leptokurtique) que les queues de la loi normale.
Règle de décision : Si la
probabilité associée au test de Jarque-Bera est supérieure
au seuil critique (5% habituellement), on rejette l'hypothèse de
normalité des erreurs en ce qui concerne la symétrie et
l'aplatissement de la distribution(H0), cela est conforme à la
statistique de Jarque-Bera et on accepte H1.
Par contre, si la probabilité est inférieure, on
accepte H1 en rejetant H0.
Eviews fournit la statistique de JB directement
JB = 1.445788
51
Analyse des résultats du test de
Jarque-Bera
D'après les règles de décisions du test,
nous pouvons dire que les erreurs sont normalement
distribuées, car la probabilité associée
à Jarque-Bera Pr (JB) = 0.485346 ? 0.05
3.2.3. Test de spécification : Test RESET
de RAMSEY
Le test de spécification de Ramsey RESET repose sur la
même idée simplificatrice que la forme
spéciale du test White. Au lieu d'inclure toutes les
spécifications possibles des variables
explicatives, on teste la significativité de fonctions
de la variable simulée .
Ce test consiste à tester s'il y a manque de variables
ou problème de formes fonctionnelles dans
notre modèle.
Les procédures se font en trois (3) étapes :
Estimation de la forme linéaire :
y=â0+â1X1+...+âkXk+U
Simulation de la variable prédite
Estimation de la forme linéaire :
y=â0+â1X1+...+âkXk+ó 2 +ó
3+v
Les hypothèses sont :
H0 : le modèle est bien
spécifié
H1 : le modèle est mal
spécifié
On accepte H0 si la valeur de la
probabilité associée au test de Ramsey est supérieure
à 5%
(seuil que l'on travaille), dans le cas contraire, on accepte
H1.
RAMSEY RESET Test :
|
F-statistic
|
0.821750
|
Probabilité
|
0.3825
|
Likelihood ratio
|
1.192253
|
Probabilité
|
0.2749
|
Analyse du test de RAMSEY RESET
Suivant les règles de décision du test, H0
est acceptée au risque de 5% de se tromper, on peut conclure que le
modèle est bien spécifié, ce qui signifie qu'il n'y a pas
manque de variables ni problème de forme fonctionnelle dans notre
modèle.
3.2.4. Test de la stabilité des
coefficients ou de Grégory CHOW
Lorsqu'on utilise un modèle en séries
temporelles, des changements structurels peuvent se produire entre la variable
à expliquer et les variables explicatives : les paramètres ne
restent pas globalement identiques sur toute la période. En effet,
comment détecter un changement structurel ? Pour détecter un
changement structurel dans un tel model, on fait appel à un test
appelé Test de Grégory CHOW.
52
Ce test, a été élaboré par
Grégory CHOW, pour stabiliser un modèle
économétrique. Le test de
CHOW estime deux modèles en utilisant l'ensemble des
données et un autre utilisant une période
restreinte. Ce test nous permet de répondre à la
question suivante. Peut-on considérer le modèle
comme étant stable sur la totalité de la
période ou bien doit-on considérer deux périodes
distinctes d'estimation ?
Etape 1 : En effet, pour effectuer ce test,
les étapes suivantes doivent être suivies
H0: SCR = SCR1 + SCR2, le
modèle est stable
H1: SCR ? SCR1 + SCR2, le
modèle est instable
Etape 2
On divise la taille de l'échantillon en deux
sous-périodes
T = T1 + T2, puis on estime le modèle sur T1
et T2 et on calcule SCR1 et SCR2
Ainsi, le travail à faire c'est de chercher s'il existe
une différence explicative entre la somme des
carrés des résidus du modèle
estimés sur l'ensemble de la période T et l'addition de la
somme
des carrés du résidu calculé à
partir de deux sous-période.
Règle de décision :
Les coefficients du modèle sont stables si la
probabilité est supérieure à 5%, tandis que les
coefficients du modèle sont instables si la
probabilité est inférieure à 5%.
Les résultats de ce test en utilisant le
logiciel EVIEWS nous donnent :
Chow Breakpoint Test: 2007
Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints Varying
regressors: All equation variables
Equation Sample: 1996 2013
F-statistic
|
1.310169
|
Prob. F(5,8)
|
0.3489
|
Log likelihood ratio
|
10.76773
|
Prob. Chi-Square(5)
|
0.0562
|
Wald Statistic
|
6.550844
|
Prob. Chi-Square(5)
|
0.2562
|
Analyse du test de CHOW
Selon la règle de décision attribuée au test
de Gregory CHOW, l'une des deux probabilités étant
Null Hypothesis: No breaks at specfied breakpoints Vyng regr All
eq bs
donc inférieures à 5%, on accepte
H0, et on conclut que les coefficients du modèle sont
stables.
Equaion Sample 996 2013
53
Testons chaque paramètre du modèle
:
Tout d'abord les étapes du test de
student
Etape 1 : Hypothèse
H0 : ai ? 0 avec i=1,2..., (k-1) --le coefficient est
significatif
H1 : ai = 0 --le coefficient n'est pas significatif
Tout en choisissant un seuil critique, soit á = 5% et
ttab=2.145
Etape 2 : La statistique de test est la suivante
:
--S(T-K)
La statistique de test suit une loi de student à T-k
degrés de liberté car les erreurs du modèle suivent une
loi normale.
Sous H0 vraie, on a -- S(T-k)
Etape 3 : La règle de décision est
la suivante :
-Si ItcalculéI>ttab où
ttab est la valeur critique de la table de student pour un risque
fixé et un
nombre de degré de liberté égal à
(T-K)
On rejette H0 et on accepte H1 c'est-à-dire le coefficient
est significativement différent de zéro et
la variable joue un rôle explicatif dans le
modèle.
-Si ItcalculéI<ttab on accepte H0 et on rejette H1
Pour Test du paramètre â0 :
En regardant les résultats de l'estimation du
modèle, nous voyons la valeur calculée de Student
ainsi que sa probabilité pour le paramètre f30,
à savoir pour la constante C.
ItcalculéI= 2.724993 et Prob(tf30)= 0.0173 á =
5%
2.724993. Etant donné que ItcalculéI>ttab, 0n
rejette H0 donc le paramètre f30 est
statistiquement non significatif pour á= 5%.
Pour test du paramètre â1
ItcalculéI= 1.985274 et Prob(tf31)= 0,0686 et á=
5%
. ItcalculéI< ttab, nous acceptons H0. Donc le
paramètre f31est statistiquement
significatif pour á= 5%.
Pour test du paramètre â2
ItcalculéI=4.290471 et Prob(tf32)= 0.0009 et á =
5%
, Etant donné que ItcalculéI>ttab, 0n rejette
H0 donc le paramètre f32 est
statistiquement non significatif pour á= 5%.
54
Pour test du paramètre f3
tcalculé= 0.773956 et Prob(tf33)= 0.4528 et á =
5%
, tcalculé< ttab, nous acceptons H0. Donc le
paramètre f33 est statistiquement
significatif pour á= 5%.
Pour test du paramètre f4
tcalculé= -3.688064 et Prob(tf34)= 0.0027 et á =
5%
, tcalculé< ttab, nous acceptons H0. Donc le
paramètre f34 est statistiquement
significatif pour á= 5%.
Intervalle de confiance sur les
paramètres
L'intervalle de confiance (IC) est un intervalle de valeur qui
a un pourcentage de chance de contenir la vraie valeur du paramètre
estimé. Avec moins de rigueur, il est possible de dire que l'IC
représente la fourchette de valeurs à l'intérieur de
laquelle nous sommes certains que ce pourcentage représente la vraie
valeur recherchée. L'intervalle de confiance est donc l'ensemble des
valeurs raisonnablement compatibles avec le résultat observé
(l'estimation ponctuelle). Il donne une visualisation de l'incertitude de
l'estimation. Des intervalles de confiances à 99% ou à 90% sont
parfois utilisés. La probabilité (degré de confiance) de
ces intervalles de contenir la vraie valeur est respectivement 99%, 95% et 90%.
Dans notre cas, nous avons utilisé le seuil critique de 5% pour calculer
l'intervalle de confiance.
Coefficient Confidence Intervals Date: 11/05/16 Time: 09:31
Sample: 1996 2013
Included observations: 18
|
|
|
|
|
|
95% CI
|
Variable
|
Coefficient
|
Low
|
High
|
C
|
4.977073
|
1.031261
|
8.922885
|
TSP
|
0.239599
|
-0.021132
|
0.500329
|
M
|
0.637710
|
0.316605
|
0.958814
|
IDOL
|
0.248462
|
-0.445078
|
0.942002
|
TXCHNG
|
-0.028333
|
-0.044929
|
-0.011736
|
55
P0 à l'intervalle [1.031261, 8.922885] ;
nous avons donc un risque de 5% que le véritable coefficient P0
se trouve à l'intérieur de cet intervalle.
P1 se trouve dans l'intervalle [-0.021132,
0.500329] ; on peut faire confiance à 95% que le véritable
coefficient de P1 se trouve à l'intérieur de cet
intervalle.
P2 appartient à l'intervalle [0.316605,
0.958814] ; au risque de 5%, nous pouvons conclure que le véritable
coefficient P2 se trouve à l'intérieur de cet
intervalle.
P3 se trouve dans l'intervalle [-0.445078,
0.942002] ; au seuil critique de 5%, nous pouvons conclure que le
véritable coefficient de P3 appartient à cet
intervalle.
P4 se trouve dans l'intervalle [-0.044929,
-0.011736] ; le véritable coefficient de P4 se trouve
à
l'intérieur de cet intervalle, toutefois, nous avons le
risque de 5% de se tromper.
A la lecture de ces résultats, nous pouvons conclure qu'il
y'a 95% de chance pour que les
soient les vraies valeurs de P0, P1, P2, P3 et
P4
3.2.1.2. Test de Fisher- Snedecor
Le test de Fisher permet de tester la significativité de
l'ensemble des coefficients du modèle.
Etape 1 : Les hypothèses du test de Fisher sont
les suivantes :
H0 : â1=â2 =......=ak-1=0 (la
constante â0 est non nul). L'ensemble des coefficients du modèle
est
non significatif
H1 : il existe au moins un coefficient non
nul.
La statistique de test sous H0 vraie est :
F* = (R2/ K) ? F* =
44.78567
[(1-R2)/(T-K- 1)]
Etape 2 : Règle de décision
-Si F* on accepte H0 et on rejette H1, le
modèle est globalement significatif.
Si F* on rejette H0 et on accepte H1 le modèle
n'est pas globalement significatif.
á = 5%, V2 = T-K- 1 alors V2 = 18-4-1= 13
V1 = K-K' ? V1 = 4-1, V1 = 3
Ftab = 3.41
Etant donné que F* est supérieur à
Ftab, nous acceptons H0, donc nous pouvons dire que le
modèle est globalement significatif.
3.2.5. Test de Multi colinéarité «
Test de Klein »
Le test de Klein est fondé sur la comparaison du
coefficient de détermination calculé sur le
modèle à k variables explicatives
56
Et les coefficients de corrélation simple entre les
variables explicatives pour i ? j.
Règle de décision
Si , il y a presomption de multicolinéarité.
Dans le cas contraire il n'y aura pas de risque de multi
colinéarité
Il ne s'agit pas d'un test statistique au sens d'un test
d'hypothèses mais simplement d'un critère de présomption
de multi colinéarité.
Les résultats de l'estimation sont les suivants :
LPIB=4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG
(2.724993), (1.985274), (4.290471), (0.773956), (-3.688064)
(
): Sont les T student.
n = 18 R2 =0.932342
Les coefficients de corrélations simples d'après le
logiciel Eviews sont : r2 x1 x2 = 0.935608 r2 x1 x3= -0.579071 r2 x1
x4=0.933987
r2x2 x3=-0.507809
r2x2x4=0.833077 r2x3
x4=-0.456956
À la lecture de ces coefficients, il semble que notre
modèle est frappé de multi colinéarité puisque les
coefficients de corrélation liés aux transferts sans contre parti
et l'importation, soit r2 x1 x2=0.935608 et les
coefficients de corrélation liés aux transferts sans contrepartie
et le taux de change, soit r2 x1 x4=0.933987 sont
supérieurs du coefficient de détermination. A cet effet, nous
allons procéder à un autre test qui est celui de Farrar-Glauber
pour pouvoir conclure s'il y a multi colinéarité ou non.
3.2.6. Test de Farrar -Glauber
Le test de Farrar et Glauber est utilisé pour
détecter l'éventualité d'une multi
colinéarité. Ce test permet de mesurer l'importance de la multi
colinéarité, sa structure, et donc sa localisation. Il comprend
les étapes suivantes :
Etape 1 : on établit la matrice des
coefficients de corrélation des variables explicatives :
57
1
1
1
Lorsque la valeur du déterminant D tend vers zéro
le risque de multi colinéarité est important. Etape 2
: les hypothèses du test sont les suivantes :
H0 = |D| = 1 les séries sont orthogonales H1 =
|D| < 1 les séries sont déterminantes Etape 3
: La deuxième étape consiste à calculer le
déterminant de la matrice des coefficients de corrélation entre
les variables explicatives :
D =
Lorsque la valeur du déterminant D tend vers
Zéro, le risque de multi colinéarité est important. Calcul
du déterminant de la matrice
2
D =
D =0.008215
Etape 4 : la quatrième étape
consiste à effectuer un test du X2, en posant les
hypothèses ci-
dessus.
H0 : D=1 (Les séries sont orthogonales)
H1 : D?1 (Les séries sont dépendantes)
La valeur empirique du X2 est :
* ÷
= - [n - 1- (1/6) (2 K + 5)] ln D
n : taille de l'échantillon
K : nombre de variable explicative
(terme constant inclus, K = k + 1)
58
Ln : logarithme
népérien
= - [18 - 1- (1/6) (2 × 5 + 5)] ln 0.008215
=68.02541
Cette valeur est à comparer à la valeur lue dans la
table : ddl à Y2 K (K-1) = Y2. 5(5-1) = 10 pour un seuil á = 0.05
= 18.307
Etape 5 : Règle de décision
Si X2 X2 tab. On rejette H0 on dit qu'il y a multi
colinéarité
Si X2< X2 tab. On accepte H0 et on conclut qu'il n'y a pas
présomption de multi colinéarité.
Puisque > nous rejetons l'hypothèse H0, il y a
présomption de multi colinéarité entre les
variables explicatives dans le modèle.
Ces deux tests conduisent donc à des résultats
différents, cependant le test de Farrar et Glauber,
dont le fondement théorique est plus affirmé,
semble devoir être privilégié.
Correction de la multi colinéarité
Afin d'apporter des solutions au problème de multi
colinéarité, deux méthodologies peuvent être
adopté :
L'augmentation de la taille de l'échantillon.
La Ridge Regression
Afin de corriger la multi colinéarité de notre
modèle économétrique, nous avons choisis
d'adopter la deuxième méthode.
La Ridge Régression est une réponse purement
numérique. Il s'agit de transformer la matrice
X'X en (X'X + cI) où c'est une constante choisie
arbitrairement qui, en augmentant les valeurs
de la première diagonale, réduit les effets «
numériques » de la multi colinéarité.
Nous allons transformer la matrice X'X en (X'X+cI),
où c'est une scalaire arbitraire (c = 2 dans
notre cas). Ainsi, on arrivera à réduire les effets
numériques de la multi colinéarité.
D'abord, nous allons déterminer (X'X +
cI)-1, ensuite nous calculerons â = (X'X +
cI)-1 X'Y
D'après les calculs, on a trouvé les
résultats suivants :
D'o â = (2.488536; 0.239599 ; 0.637710 ; 0.248462
;-0.028333)
Ainsi le modèle estimé à nouveau
s'écrit de la façon suivante:
Y= 2.488536+0.239599 LTSP1t+0.637710 LM2t+0.248462
IDOL3t-0.028333txCHNG4t
59
Détection de l'autocorrélation des
erreurs
Le phénomène d'autocorrélation des
erreurs est issu de la violation de l'hypothèse H4. En effet, il y a
auto corrélation des lorsque les erreurs sont liées par un
processus de reproduction. L'auto-corrélation peut être
observée pour plusieurs raisons:
L'absence d'une variable explicative importante dont
l'explication résiduelle permettrait de blanchir les erreurs.
Une mauvaise spécification du modèle, les
relations entre la variable à expliquer et les variables explicatives ne
sont pas linéaires et s'exprimant sur une autre forme que celle du
modèle exprimé (logarithme, différences premières
etc....).
Un lissage par moyenne mobile ou une interpolation des
données créer une auto corrélation artificielle des
erreurs dues à l'usage de ses deux opérateurs.
L'auto- corrélation des erreurs se rencontre
essentiellement dans les modèles en série temporelle où
l'influence d'une erreur due à une mauvaise spécification d'une
période sur l'autre est plausible.
Au fait, nous allons utiliser le test de DURBIN-WATSON (DW)
pour pourvoir détecté s'il y a auto corrélation des
erreurs dans notre modèle.
3.2.7. Test de Durbin et Watson
Etape 1 : Le test de Durbin et Watson (DW)
permet de détecter l'auto corrélation des erreurs d'ordre 1 selon
la forme
Etape 2 : Le test d'hypothèses est le
suivant :
H0 : ñ = 0
H1 : ñ ? 0
Pour tester l'hypothèse nulle H0, nous calculons la
statistique de Durbin et Watson :
DW =Ó (Ût - Ût-1)2
ÓÛ2 t
Conditions d'utilisation de ce test :
-Le modèle doit comporter impérativement un
terme constant.
-La variable à expliquer ne doit pas figurer parmi les
variables explicatives(en tant que variable
retardée), il faut alors recourir à la
statistique h de Durbin.
60
-Pour les modèles en coupe instantanée, les
observations doivent être ordonnées en fonction des
valeurs croissantes ou décroissantes de la variable
à expliquer ou d'une variable explicative
soupçonnée être la cause de l'auto
corrélation.
-Le nombre d'observations doit être supérieur ou
égal à 15
-Le test de Durbin et Watson est un test présomptif
d'indépendance des erreurs du fait qu'il
utilise les résidus ; de plus, il ne test qu'une auto
corrélation d'ordre 1.
Règle de décision :
Selon la position du DW empirique dans cet espace, nous pouvons
conclure :
Si d2< *DW < 4-d2, on accepte l'hypothèse H0 -
ñ = 0 ; (pas d'auto corrélation).
Si 0 < *DW < d1, on rejette l'hypothèse H0 -
ñ > 0 ; (auto corrélation positive)
Si 4 - d1< *DW< 4, on rejette l'hypothèse H0 -
ñ < ; 0 (auto corrélation négative).
Si d1< *DW < d2 ou 4 -d2< *DW < 4 -d1, il y a
doute.
Sachant que : á= 5%, d1=0.82 d2= 1.87 k=4 DW=
1.369286
d1<DW<d2 la valeur de DW se situe dans la zone de
l'incertitude, cependant à proximité immédiate de la zone
d'acceptation de H0, nous pouvons conclure à une absence d'auto
corrélation des résidus.
Graphique de l'autocorrélation des erreurs
3.2.8. Test de Breusch-Godfrey
Ce test est un test de stabilité sur les erreurs. Il
est important parce qu'il permet de remplir l'une des conditions de la
validité des résultats de la Méthode des MCO
(Méthode que nous avons utilisé dans l'étude pour la
régression) ; cette condition est la non corrélation
sérielle des résidus. Nous utilisons à cet effet, le test
de Breusch-Goldfrey ; il consiste à tester l'hypothèse nulle
H0 (les résidus ne présentent pas de
corrélation sérielle) conte l'hypothèse alternative
H1 (les résidus présentent de corrélation
sérielle).
?, la statistique de BG, par définition tend vers une
loi Khi deux à h degré de liberté (ddl), avec h le nombre
de retard. Mathématiquement, cela s'écrit :
?~÷2(h).
La décision suivante en découle selon le
résultat obtenu.
61
Si ?<÷2(h), alors nous
acceptons l'hypothèse nulle H0 et les résidus ne
présentent pas une corrélation sérielle ; dans ce cas, les
résultats données par la méthode des MCO sont
validées. Si ?>÷2(h), alors nous
rejetons l'hypothèse nulle H0 et les résidus
présentent une corrélation Sérielle ; alors les
résultats données par la Méthode des MCO ne peuvent
être validées.
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
1.145039
|
Probabilité
|
0.3534
|
Obs*R-squared
|
3.101667
|
Probabilité
|
0.2121
|
Analyse du test de non auto corrélation de
Beusch-Godfrey
Les valeurs des deux probabilités étant
supérieures à 5%, dans ce cas H0 est
acceptée, à savoir les erreurs sont non auto
corrélés entre elles à 95% de confiance.
Test D'HETEROCEDASTICITE
L'hétéroscédasticité qualifie des
données qui n'ont pas une variance constante. En effet,
l'hétéroscédasticité ne biaise pas l'estimation des
coefficients, mais l'inférence habituelle n'est plus valide puisque les
écarts-types trouvés ne sont pas les bons.
Ils existent plusieurs tests qui se ressemblant pour
détecter l'hétéroscédasticité dont le test
de Breusch- Pagan dont l'hypothèse H0 est que tous les coefficients de
la régression des résidus au carré sont nuls,
c'est-à-dire que : les variables du modèle n'expliquent pas la
variance observée. Si le <<p-value>> est
inférieur au seuil de significativité (1%, 5%, 10%), on rejette
l'hypothèse nulle.
3.2.9. Test de Breusch-
Pagan-Godfrey
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
F-statistic 0.266735 Prob. F(4,13) 0.8941
Obs*R-squared 1.365251 Prob. Chi-Square(4) 0.8502
Scaled explained SS 0.620047 Prob. Chi-Square(4) 0.9608
Les résultats issus de l'estimation sous eviews nous
montrent que les erreurs sont homoscédastiques puisque la
probabilité affichée est supérieure à 5%.
Précédemment, on a pu constater que le
modèle explique la réalité à 93.2342%. À
présent, nous allons apprécier le caractère
prévisible du modèle. A cet effet, nous allons confronter les
données statistiques de la réalité observée.
62
Validation du modèle (diagnostic,
prévision, simulation)
La dernière étape est celle de la validation du
modèle :
- Les relations spécifiées sont-elles valides ?
- Peut-on estimer avec suffisamment de précision les
coefficients ?
- Le modèle est-il vérifié sur la
totalité de la période ?
- Les coefficients sont-ils stables ?
Diagnostic :
Utilisons le modèle estime : Y = â1 X1 + â2 X2
+ â3 X3 + â4 X4+ ? en déterminant la dérivée
de Y
par rapport à X1, X2 , X3 et X4 pour trouver la
valeur des estimateurs â1, â2, â3 et â4.
Le modele estimé est :
E
Th=4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG
(2.724993), (1.985274), (4.290471), (0.773956), (-3.688064)
(
): Sont les T student.
n = 18 R2 =0.932342
DW*=1.369286
Prévision pour un niveau donne de X
Présenter un modèle économétrique,
cela doit permettre de faire des prévisisons sur les valeurs futures de
la variable expliquée.
Le principe demeure le même que pour la régression
simple. On veut savoir quelle est la valeur future de la variable
endogène, si on connait la valeur future de la variable exogène,
avec un ensemble de variable exogène.
Soit le modèle suivant : Yt+2 = â0 +
â1Õ1+2 + â2Õ2+2 +â3Õ3+2
+â4Õ4+2
Estimation ponctuelle pour un niveau de X donne, X=Xp
La prévision de la valeur individuelle de y pour un niveau
de X donne est la même que la prévision de la moyenne
conditionnelle de Y étant donne X=Xp.
Yt+2 =Yt +ÄYt X1+2 =X1 + ÄX1 X2+2 =
X2 + ÄX2 X3+2 = X3 + ÄX3 X4+2 = X4 + ÄX4 Donc, il
s'agit de déterminer la valeur future du Produit Intérieur Brut
de l'année 2015, 2016, 20017et 20018 considérant que les
transferts privés, les importations, l'indice de dollarisation et le
taux de change varient au cours de ces quatre périodes.
63
Faisons une prévision pour un horizon de quatre
années suivantes, c'est-à-dire 2015, 2016, 2017
et 2018
Soit le modèle :
=4.977073+0.239599LTSP+0.637710LM+0.248462IDOL-0.028333txCHNG
Calculons la variation moyenne de X1, X2 X3 et X4 selon la
formule suivante :
4Xi= n .
En remplaçant les variables par leur valeur, nous avons
comme résultats :
4X1= s 4X2=
008323
4X3= -- 1 * 4X4=
Pour l'année 2015 on a : Compte tenu des
estimations :
X1+2
|
=
|
20.98533
|
(1+0.36941)2 = 39.3534
|
X2+2
|
=
|
21.99054
|
(1+ 0.31549)2 =38.0549
|
X3+2
|
=
|
0.008323
|
(1+0.61405)2 =0.0144
|
X4+2
|
=43.73
|
(1+0.69196)2=125.1871
|
En revenant dans l'équation initiale, on a :
2015=4.977073+0.239599*39.3534+0.637710*38.0549+0.248462*0.0144-0.028333*125.1871
2015=35.13077
Donc, pour l'annee 2015, le PIB reel de l'économie
haitienne s'elevera à 35.13077 suivant la prévision du modele.
Il est important de souligner que cette valeur du PIB
est sous la forme logarithmique. Tandis que l'estimation ponctuelle
est la même qu'on cherche à prédire la valeur individuelle
de Y pour Xp ou la moyenne conditionnelle de Y étant donne Xp, le
calcul inférentiel sur les quatre variables n'est pas
identique. L'inférence sur la moyenne conditionnelle ne tient compte que
de l'erreur d'estimation sur les paramètres à estimer, tandis que
l'inférence sur une valeur individuelle de Y doit tenir compte en plus
de la variance Ut.
64
Estimation par intervalle de confiance
t+2
t+2 - óEp. tá/2T-K-1 t+2 +
óEp. tá/2T-K-1
Pour toute prévision, on doit avoir une marge d'erreur.
Ainsi, nous allons calculer l'erreur de prévision. La variance de cette
erreur est donnée par la formule suivante :
Var (Ep) = Ó / (T -K - 1) * [ * (X'X)-1
* + 1]
Var (Ep)= 0.016452
Et son écart-type est : óEp = ?
óEp =0.12826
Et l'intervalle de t+2 devient alors :
35.13077-0.12826*2.179 35.13077+0.12826*2.179
34.8513 35.4102
Pour l'année 2016 on a
: Compte tenu des estimations :
Õ1+3
|
=
|
20.98533
|
(1+0.36941)3 = 53.8910
|
Õ2+3
|
=
|
21.99054
|
(1+ 0.31549)3 =50.0608
|
Õ3+3
|
=
|
0.008323
|
(1+0.61405)3 =0.0349
|
Õ4+3
|
=43.73
|
(1+0.69196)3=211.8116
|
La nouvelle prévision du PIB pour l'année 2016
devient alors :
2016=4.977073+0.239599*53.8910+0.637710*50.0608+0.248462*0.0349-0.028333*211.8116
D'où 2016=43.8209
Donc, le PIB en l'année 2016 s'élèvent
à 43.8209 selon la prévision du modèle.
Intervalle de confiance
t+3 - óEp. tá/2T-K-1 t+3 +
óEp. tá/2T-K-1
43.8209-0.12826*2.179 43.8209+0.12826*2.179
43.3514 44.1003
Pour l'année 2017 on a
: Compte tenu des estimations :
Õ1+4
|
=
|
20.98533
|
(1+0.36941)4 = 73.7988
|
Õ2+4
|
=
|
21.99054
|
(1+ 0.31549)4 =65.5996
|
Õ3+4
|
=
|
0.008323
|
(1+0.61405)4=0.0564
|
65
X4+4 =43.73 (1+0.69196)4=358.3767
La nouvelle prévision du PI13 pour l'année 2017
devient alors :
2017=4.977073+0.239599*73.7988+0.637710*65.5996+0.248462*0.0564-0.028333*358.3767
D'où 2017=54.3528
Donc, le PI13 en l'année 2016 s'élèvent
à 54.3528 selon la prévision du modèle.
Intervalle de confiance
t+4 - óåp. tá/2T-K-1 t+4 +
óåp. tá/2T-K-1
54.3528-0.12826*2.179 54.3528+0.12826*2.179
54.0733 54.6322
Pour l'année 2018 on a
: Compte tenu des estimations :
X1+5
|
=
|
20.98533
|
(1+0.36941)5 = 101.0609
|
X3+5
|
=
|
21.99054
|
(1+ 0.31549)5 =86.6310
|
X4+5
|
=
|
0.008323
|
(1+0.61405)5=0.0911
|
X5+5
|
=43.73
|
(1+0.69196)5=606.3591
|
La nouvelle prévision du PI13 pour l'année 2018
devient alors :
2018=4.977073+0.239599*101.0609+0.637710*86.6310+0.248462*0.0911-0.028333*606.3591
D'où 2018=67.2792
Donc, le PI13 en l'année 2018 s'élèvent
à 67.2792 selon la prévision du modèle.
Intervalle de confiance
t+5 - óåp. ta/21,4(4
<
aJ2T-K1< PIB
t+5 + óåp. tá/2T-K-1
67.2792-0.12826*2.179 67.2792+0.12826*2.179
66.9997 67.5586
NB : rappelons que les valeurs prévisibles pour
les PIB sont en logarithme
66
Section III : Interprétations des
résultats du modèle
3.3.1. Analyse de la significativité des
coefficients
Notre analyse sur la significativité des coefficients se
fera en deux étapes :
L'analyse du point de vue de la qualité globale de
l'ajustement d'une part et celle de la qualité individuelle des
estimateurs d'autres part.
Le test d'adéquation d'ensemble est fait à
travers le test de Fisher. La validation statistique de la qualité
globale des modèles est appréciée par le coefficient de
détermination des modèles et par le test de Fisher. L'analyse de
la qualité globale du modèle s'effectue à travers le
coefficient de détermination du modèle (R2). Ce
coefficient explique la part de l'évolution de la variable
dépendante qui est expliquée par les variables exogènes.
En effet le coefficient de détermination de R2
s'élève à 0.932342. Si l'on tient compte du nombre de
degré de liberté, ce coefficient de détermination (
2 corrigé passe à 0.911524). Cela veut dire que les
variables explicatives du modèle : les transferts privés, les
importations, l'indice de dollarisation et le taux de change expliquent
seulement 93.2342% du taux de croissance de l'économie durant la
période sous-étude. Le reste du pourcentage est à
rechercher ailleurs.
Le test de significativité de student indique que toutes
les variables sont statistiquement significatives au seuil de 5% sauf les
variables liées aux importations et au taux de change. Le test de Fisher
de significativité globale indique que le modèle est globalement
significatif au seuil de 5%.
Le test de Jarque-Bera nous dit que les résidus sont
normalement distribués puisque sa probabilité est
supérieure au seuil critique de 5%.
Le test de Ramsey de son côté, indique que notre
modèle est bien spécifié car la probabilité
liée à ce test est supérieure à la valeur critique
de 5%.
En conclusion, le modèle est validé
économétriquement et peut faire l'objet de l'analyse
économique.
67
3.3.2. Analyse économique du
Modèle
IL s'agit ici de vérifier si les variables explicatives
utilisées respectent ou pas les signes attendus et de faire ressortir
leur importance dans la croissance économique en Haïti.
Tout d'abord, si toutes les variables explicatives sont
égales à zéro, la valeur moyenne de la variable
dépendante vaut 4.977073 au minimum.
Du coté des transferts directs, lorsque ce dernier
augmente d'une unité, il aura une augmentation de 0.239599 unité
sur la croissance économique, les autres variables sont constantes.
Pour cela, notre hypothèse principale selon laquelle
les transferts privés ont des impacts peu significatifs sur la
croissance économique d'Haïti est vérifiée.
De même, lorsque l'importation et l'indice de
dollarisation augmentent d'un point de pourcentage, la croissance
économique augmente respectivement de 0.637710% et 0.248462,
considérant que les autres variables sont constantes.
Cependant, la croissance économique diminuera de
0.028333 % à chaque fois le taux de change augmente d'un point de
pourcentage. Cette relation est inversement proportionnelle. Un fort taux de
change diminue le niveau de l'investissement privé; ce qui constitue un
frein pour la croissance économique. Donc ce que nous avons
constaté pour l'économie Haïtienne tout au long de la
période considérée.
Comme conclusion partielle, le Produit intérieur Brut
Haïtien est significativement influencé par les transferts directs
sans contrepartie (TSP), les importations (M), l'indice de (IDOL) et le taux de
change (txCHNG). Les signes attendus des différentes variables sont
vérifiés pour le modèle sauf pour les importations. Le
signe négatif du taux de change indique une appréciation de ce
taux produit une diminution du taux de croissance de l'économie faute de
l'investissement.
68
Conclusion et recommandations:
Nous voici à la fin de notre travail, l'objectif
était d'analyser la situation portant sur les transferts privés
et la croissance économique en Haïti pour la période qui va
de 1996 à 2013. Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
procédé à différentes estimations. Les
résultats de cette étude révèlent que l'influence
des transferts sans contrepartie sur la croissance économique est peu
significative. En effet, l'estimation du modèle nous montre qu'une
augmentation de 1% des transferts sans contrepartie engendra une augmentation
de 0.239599% de la croissance économique. Même si les transferts
d'argents effectués par les migrants Haïtiens sont de petits
montants, et qu'ainsi ils peuvent être difficilement mobilisés
dans le cadre de grands programmes nationaux, une meilleure canalisation de
cette contribution est possible. Rappelons que, ceux-ci parviennent à
hisser à la fois le revenu individuel des familles receveuses et peut
provoquer dans un pays comme Haïti une poussée de la croissance
économique par la relance de la consommation dans la mesure où la
production nationale suit le même rythme que cette demande. Ces
transferts sont surtout effectués par les migrants, et constituent une
ressource stable qui contribue largement à la sécurité
financière des ménages récipiendaires.
Il a été démontré que les
transferts privés ont un impact limité sur la croissance
économique parce qu'ils ne participent pas ou parce qu'ils participent
trop peu à la production nationale. Par conséquent, les
transferts sans contrepartie ne sont pas un « outil de
développement » car ils participent faiblement à
l'investissement productif dans l'économie nationale.
La dépense des transferts reçus par les
ménages dans la consommation est souvent opposée à la
dépense d'investissement. Donc, l'analyse d'un possible « effet-
fuite » vers les importations nous parait être un prolongement
indispensable de ce travail, afin de déterminer la cause de «
l'improductivité » des transferts privés en Haïti.
Les envois de fonds des travailleurs augmentent la
disponibilité des revenus dans l'économie locale et alimentent le
circuit de la consommation des biens et services produits tant par
l'économie nationale que par le reste du monde. Face à ce double
objectif accompli par ces flux de capitaux, il importe d'en assurer une
certaine canalisation dans le souci d'en faire bénéficier la
production locale.
69
Malgré le doute qui pèse sur la potentialité
réelle, les envois de fonds peuvent contribuer
à la croissance à condition que des mesures
soient prises pour les canaliser afin de maximiser leur rendement. Et ce
d'autant plus qu'en contribuant à la croissance, les ressources des
migrants créent les conditions pour une réduction de la
dépendance des populations vis-à-vis de ces flux financiers. Il
revient alors aux autorités de poursuivre et d'achever la politique
d'amélioration des conditions d'investissement dans le pays. Cette
politique doit encourager les Haïtiens de l'extérieur à
accroitre leur investissement dans des secteurs clés en s'inspirant des
expériences menées dans d'autres pays.
Une politique de la diaspora axé sur les trois
instruments suivants peut contribuer à créer un environnement
favorable à l'investissement et au développement
économique.
? La création d'un environnement viable propice
à l'engagement de la diaspora, généralement à
travers l'adaptation de la législation.
? Le montage et la gestion de programmes qui ciblent
spécifiquement les membres de la diaspora en tant qu'acteurs de
développement.
? Création de Cadre pour l'engagement de la diaspora,
la première étape pour attirer les investissements de la diaspora
consiste à créer une atmosphère économique
adéquate ainsi qu'en leur fournissant certains privilèges qui les
incitent à investir dans le pays d'origine tels que :
? Droits de propriété, Une
autre façon d'augmenter les investissements de la diaspora est de leur
er des droits de propriété spéciaux. Cette politique a
été tentée en Inde et aux Philippines. N'importe qui de
n'importe quel pays qui n'avait jamais obtenu un passeport indien ou dont le
père ou grand-père était citoyen indien peut
acquérir une quantité illimitée de terrains à usage
commercial. Aux Philippines, les personnes émigrées et
nées citoyens de ce pays peuvent acheter un terrain résidentiel
ou commercial dans le pays.
? Impôts sur les Revenus, Certains pays
offrent des taux d'impôt sur le revenu réduit pour les membres de
la diaspora qui ont travaillé à l'étranger. Le «
Returning Expert Program » (REP) de la Malaisie en est un exemple. La
politique offre des exonérations fiscales pour ces ménages ainsi
que pour leurs importations de voitures. Elle garantit un taux d'imposition
forfaitaire de 15% du revenu d'emploi pendant une période de cinq
ans.
70
En synthèse : Une politique qui
permettrait aux membres de la diaspora haïtienne d'investir dans leur pays
d'origine serait nécessaire pour Haïti, compte tenu du niveau du
déficit budgétaire qui semble être un problème
structurel. Ce déficit était fixé de l'ordre de 8.3
milliards gourdes, soit environ 2% du PIB en 2013. De l'épargne
additionnelle mobilisée pour le financement du développement,
provenant de sources non traditionnelles et l'apport des ressources humaines
qualifiées de la diaspora facilitant l'opérationnalisation de
projets économiques viables en Haïti seraient plus que
nécessaire pour ce pays. Les problèmes mentionnés
ci-dessus montrent que les problèmes économiques et sociaux
d'Haïti sont compliqués. Une politique de la diaspora peut avoir
des retombées sur le développement économique du pays. Car
l'épargne de la diaspora orientée vers l'économie
haïtienne peut contribuer á la réalisation de politiques ou
de programmes dans ce pays. Le succès, qu'il faut espérer, aura
certainement un impact significatif sur la création d'emplois et la
croissance économique.
VIII
ANNEXES
ix
Annexe 1 : Résultats de tous les
tests statistiques ainsi que les principales données utilisées
dans le travail.
Dependent Variable: PIB Method: Least Squares Date: 11/04/16
Time: 23:15 Sample: 1996 2013
Included observations: 18
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
4.977073
|
1.826453 2.724993
|
0.0173
|
TSP
|
0.239599
|
0.120688 1.985274
|
0.0686
|
M
|
0.637710
|
0.148634 4.290471
|
0.0009
|
IDOL
|
0.248462
|
0.321028 0.773956
|
0.4528
|
TXCHNG
|
-0.028333
|
0.007682 -3.688064
|
0.0027
|
R-squared
|
0.932342
|
Mean dependent var
|
22.25635
|
Adjusted R-squared
|
0.911524
|
S.D. dependent var
|
0.356112
|
S.E. of regression
|
0.105925
|
Akaike info criterion
|
-1.422035
|
Sum squared resid
|
0.145862
|
Schwarz criterion
|
-1.174709
|
Log likelihood
|
17.79831
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.387932
|
F-statistic
|
44.78567
|
Durbin-Watson stat
|
1.369286
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
La régression simple entre les transferts
privés sans contrepartie et les importations
Dependent Variable: TSP Method: Least Squares Date: 12/17/16
Time: 14:11 Sample: 1996 2013
Included observations: 18
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-21.67968
|
3.911801 -5.542123
|
0.0000
|
M
|
1.963291
|
0.185206 10.60055
|
0.0000
|
R-squared
|
0.875362
|
Mean dependent var
|
19.77514
|
Adjusted R-squared
|
0.867572
|
S.D. dependent var
|
1.116331
|
S.E. of regression
|
0.406240
|
Akaike info criterion
|
1.140694
|
Sum squared resid
|
2.640494
|
Schwarz criterion
|
1.239624
|
Log likelihood
|
-8.266242
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.154335
|
F-statistic
|
112.3717
|
Durbin-Watson stat
|
0.406608
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
Graphique IX : Représentation
graphique des variables étudiées
PIB
23.0
22.8
|
|
|
22.6 22.4 22.2 22.0
21.8 21.6
|
|
96 98 00 02 04 06 08 10 12
|
M
22.4
22.0
|
|
|
21.6 21.2 20.8 20.4
20.0
|
|
96 98 00 02 04 06 08 10 12
|
TSP
22
21
|
|
|
20 19 18 17
|
|
96 98 00 02 04 06 08 10 12
|
IDOL
.4
.3
|
|
|
.2 .1 .0 -.1
|
|
96 98 00 02 04 06 08 10 12
|
TXCHNG
44 40 36 32
28 24 20 16 12
|
|
|
96 98 00 02 04 06 08 10 12
|
X
4
6
5
3
2
1
Series: Residuals
Sample 1996 2013
Observations 18
Mean Median Maximum
Minimum
Skewness
Kurtosis
Jarque-Bera
Probability
|
|
Graphique X : Test de normalité des
erreurs (Jarque-Bera)
xi
xii
Tableau VII : Test RESET de RAMSEY
Ramsey RESET Test
Equation: MEMOIR
Specification: PIB C TSP M IDOL TXCHNG Omitted Variables: Squares
of fitted values
|
Value
|
df
|
Probability
|
t-statistic
|
0.906504
|
12
|
0.3825
|
F-statistic
|
0.821750
|
(1, 12)
|
0.3825
|
Likelihood ratio
|
1.192253
|
1
|
0.2749
|
F-test summary:
Sum of Sq.
|
Mean
df Squares
|
|
Test SSR Restricted SSR Unrestricted SSR Unrestricted SSR
|
0.009348 0.145862 0.136513 0.136513
|
1 0.009348
13 0.011220
12 0.011376
12 0.011376
|
LR test summary:
|
|
|
|
|
Value
|
df
|
|
Restricted LogL
|
17.79831
|
13
|
|
Unrestricted LogL
|
18.39444
|
12
|
|
Unrestricted Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: PIB
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 11/04/16 Time: 23:22
|
|
|
|
Sample: 1996 2013
|
|
|
|
Included observations: 18
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
128.1674
|
135.9084 0.943042
|
0.3643
|
TSP
|
-4.346395
|
5.060447 -0.858896
|
0.4072
|
M
|
-12.17090
|
14.13047 -0.861323
|
0.4059
|
IDOL
|
-4.572169
|
5.327640 -0.858198
|
0.4076
|
TXCHNG
|
0.525821
|
0.611357 0.860088
|
0.4066
|
FITTED^2
|
0.443785
|
0.489556 0.906504
|
0.3825
|
R-squared
|
0.936678
|
Mean dependent var
|
22.25635
|
Adjusted R-squared
|
0.910294
|
S.D. dependent var
|
0.356112
|
S.E. of regression
|
0.106659
|
Akaike info criterion
|
-1.377160
|
Sum squared resid
|
0.136513
|
Schwarz criterion
|
-1.080369
|
Log likelihood
|
18.39444
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.336237
|
F-statistic
|
35.50162
|
Durbin-Watson stat
|
1.579536
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
XIII
Tableau VIII : Test de la stabilité des
coefficients
Chow Breakpoint Test: 2007
Null Hypothesis: No breaks at specified breakpoints Varying
regressors: All equation variables
Equation Sample: 1996 2013
F-statistic
|
1.310169
|
Prob. F(5,8)
|
0.3489
|
Log likelihood ratio
|
10.76773
|
Prob. Chi-Square(5)
|
0.0562
|
Wald Statistic
|
6.550844
|
Prob. Chi-Square(5)
|
0.2562
|
Tableau III : ratio transferts privés exportations
et importations
Années
|
TFM/X
|
TFM/M
|
1995
|
0.22531451
|
0.03730373
|
1996
|
0.47276568
|
0.06396605
|
1997
|
0.30712161
|
0.10050391
|
1998
|
0.23905569
|
0.09595813
|
1999
|
0.38678937
|
0.12603673
|
2000
|
0.54594442
|
0.16757753
|
2001
|
2.55063485
|
0.22661119
|
2002
|
0.96524389
|
0.23917548
|
2003
|
0.93856851
|
0.27383244
|
2004
|
1.19034657
|
0.35663913
|
2005
|
1.42708474
|
0.4615295
|
2006
|
1.52550949
|
0.47264008
|
2007
|
1.70986831
|
0.53079542
|
2008
|
2.07856698
|
0.46418623
|
2009
|
1.74246758
|
0.45955014
|
2010
|
1.85714123
|
0.35602167
|
2011
|
1.47803633
|
0.39111706
|
2012
|
1.44399767
|
0.38695021
|
2013
|
1.44400144
|
0.36596467
|
xiv
Tableau IX : Test de Breusch-Godfrey
F-statistic 1.145039 Prob. F(2,11) 0.3534
Obs*R-squared 3.101667 Prob. Chi-Square(2) 0.2121
Test Equation:
Dependent Variable: RESID
Method: Least Squares
Date: 11/07/16 Time: 01:02
Sample: 1996 2013
Included observations: 18
Presample missing value lagged residuals set to zero.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 1.871566 2.538580 0.737249 0.4764
TSP -0.056778 0.138611 -0.409622 0.6899
M -0.049545 0.151211 -0.327654 0.7493
IDOL -0.009231 0.424395 -0.021752 0.9830
TXCHNG 0.009002 0.011383 0.790850 0.4457
RESID(-1) 0.540942 0.363264 1.489115 0.1646
RESID(-2) 0.107480 0.449116 0.239316 0.8153
R-squared 0.172315 Mean dependent var 6.08E-15
Adjusted R-squared -0.279150 S.D. dependent var 0.092629
S.E. of regression 0.104763 Akaike info criterion -1.388935
Sum squared resid 0.120728 Schwarz criterion -1.042679
Log likelihood 19.50041 Hannan-Quinn criter. -1.341191
F-statistic 0.381680 Durbin-Watson stat 1.957379
Prob(F-statistic) 0.875880
xv
Tableau X : Test de
Breusch-Pagan-Godfrey
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
F-statistic
|
0.266735
|
Prob. F(4,13)
|
0.8941
|
Obs*R-squared
|
1.365251
|
Prob. Chi-Square(4)
|
0.8502
|
Scaled explained SS
|
0.620047
|
Prob. Chi-Square(4)
|
0.9608
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: SID^2
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
Date: 11/07/16 Time: 01:12 Sample: 1996 2013
Included observations: 18
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.020401
|
0.208576 0.097811
|
0.9236
|
TSP
|
0.006900
|
0.013782 0.500649
|
0.6250
|
M
|
-0.005979
|
0.016974 -0.352245
|
0.7303
|
IDOL
|
-0.003878
|
0.036661 -0.105774
|
0.9174
|
TXCHNG
|
-0.000670
|
0.000877 -0.764240
|
0.4584
|
R-squared
|
0.075847
|
Mean dependent var
|
0.008103
|
Adjusted R-squared
|
-0.208507
|
S.D. dependent var
|
0.011004
|
S.E. of regression
|
0.012096
|
Akaike info criterion
|
-5.761687
|
Sum squared resid
|
0.001902
|
Schwarz criterion
|
-5.514361
|
Log likelihood
|
56.85518
|
Hannan-Quinn criter.
|
-5.727584
|
F-statistic
|
0.266735
|
Durbin-Watson stat
|
1.863119
|
Prob(F-statistic)
|
0.894121
|
|
|
xvi
Tableau XI : les principales données
utilisées dans le travail
Années
|
Transferts sans
contrepartie
|
Importations
|
taux de change
|
Indice de dollarisation
|
PIB à prix constants
|
1995
|
24784596.28
|
664400000
|
15.54
|
19.35
|
3998627199
|
1996
|
42548911.46
|
665179600
|
15.05
|
23.8
|
4109586022
|
1997
|
65109781.51
|
647833300
|
16.95
|
27.3
|
4118647046
|
1998
|
76497820.05
|
797200000
|
16.85
|
29.34
|
4232936327
|
1999
|
129187647.9
|
1025000000
|
16.94
|
31.56
|
4269984676
|
2000
|
173610325.8
|
1036000000
|
28.33
|
43.45
|
4225461660
|
2001
|
229557136.2
|
1013000000
|
25.49
|
41.06
|
4214412153
|
2002
|
270268289.6
|
1130000000
|
29.7
|
45.02
|
4229686472
|
2003
|
325260915.7
|
1187810000
|
42.03
|
49.04
|
4081168092
|
2004
|
465770709.3
|
1306000000
|
38.82
|
46.29
|
4154289832
|
2005
|
670943892.6
|
1453740000
|
43.04
|
51
|
4247885661
|
2006
|
776041933.2
|
1641930000
|
39.19
|
50.53
|
4389904330
|
2007
|
892123792.9
|
1680730000
|
36.38
|
50.73
|
4426952679
|
2008
|
997150939.7
|
2148170000
|
39.95
|
53.31
|
4563446595
|
2009
|
1004149217
|
2185070000
|
41.77
|
53.78
|
4312557778
|
2010
|
1075396202
|
3020592000
|
39.94
|
55.3
|
4550772160
|
2011
|
1133491278
|
2898087000
|
40.87
|
56.55
|
4682066308
|
2012
|
1177118017
|
3042040000
|
42.32
|
56.47
|
4883232342
|
2013
|
1299601292
|
3551166000
|
43.74
|
56
|
4984222340
|
xvii
Tableau XII :
|
Résumé de la balance des paiements d'Haïti
En millions de dollars de dollars us (sauf indication
contraire)
|
|
|
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
A. COMPTE DES TRANSACTIONS
|
-85.06
|
-85.78
|
-289.05
|
-226.29
|
-165.81
|
COURANTES
|
|
|
|
|
|
Biens et services
|
-1452.49
|
-1605.25
|
-2020.81
|
-1874.31
|
-3284.1
|
Crédit
|
689.10
|
779.19
|
832.97
|
929.89
|
802.39
|
Débit
|
-2141.59
|
-2384.44
|
-2853.78
|
-2804.2
|
-4083.6
|
Biens
|
-1053.06
|
-1182.12
|
-1617.54
|
-1481.11
|
-2249.8
|
Crédit
|
495.17
|
522.08
|
490.20
|
551.00
|
559.74
|
Débit
|
-1548.23
|
-1704.2
|
-2107.74
|
-2032.11
|
-2809.5
|
Services
|
-399.43
|
-423.13
|
-403.27
|
-393.20
|
-
|
Crédit
|
193.93
|
257.11
|
342.77
|
378.88
|
1053.12
|
Débit
|
-593.36
|
-680.24
|
-746.04
|
-772.08
|
239.02
|
|
|
|
|
|
-1274.
|
Revenus
|
6.63
|
2.19
|
5.55
|
12.80
|
22.28
|
Crédit
|
18.69
|
21.78
|
28.03
|
31.13
|
32.70
|
Débit
|
-12.06
|
-19.59
|
-22.48
|
-18.33
|
-10.42
|
Transferts courants
|
1360.8
|
1517.28
|
1726.21
|
1635.21
|
3096.83
|
Crédit :
|
1436.32
|
1613.69
|
1843.29
|
1770.05
|
3263.81
|
Dons officiels
|
373.45
|
391.60
|
473.54
|
394.5
|
1790.00
|
Transferts privés
|
1062.87
|
1222.09
|
1369.75
|
1375.55
|
1473.80
|
Débit
|
-75.52
|
-96.41
|
-117.08
|
-134.82
|
-166.98
|
B. COMPTE DE CAPITAL
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
893.39
|
1470.98
|
Crédit
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
893.39
|
1470.98
|
Débit
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
C. COMPTE D'OPERATIONS
|
139.50
|
138.30
|
308.23
|
-470.54
|
-770.46
|
FINANCIERES
|
|
|
|
|
|
Investissements directs
|
160.60
|
74.50
|
29.80
|
37.95
|
150.00
|
Autres investissements
|
-21.10
|
63.80
|
278.43
|
-508.49
|
-920.46
|
Administrations publiques
|
39.57
|
51.51
|
284.11
|
-706.86
|
-529.73
|
Décaissements
|
|
|
333.87
|
224.81
|
291.41
|
Amortissements
|
|
|
49.76
|
931.67
|
821.14
|
Dont et annulation de la dette
|
|
|
|
893.39
|
812.98
|
Secteur bancaire (net)
|
-83.46
|
14.43
|
-141.67
|
56.54
|
-307.21
|
Secteur non bancaire (net)
|
19.80
|
-2.00
|
86.00
|
19.00
|
-40.00
|
Autres avoirs et engagements (nets)
|
2.99
|
-0.14
|
49.99
|
122.82
|
-43.52
|
D. ERREURS ET OMMISSION NETTES
|
39.51
|
145.52
|
71.20
|
-46.09
|
208.12
|
BALANCE GLOBALE (A+B+C)
|
93.95
|
198.05
|
90.38
|
150.47
|
742.83
|
E. FINANCEMENT
|
-93.95
|
-198.05
|
-90.38
|
-150.47
|
-742.83
|
|
Avoirs de réserve 1/
|
-108.87
|
-208.27
|
-163.28
|
-239.89
|
-844.89
|
Utilisation des crédits et prêts du FMI
|
12.43
|
23.21
|
49.20
|
64.84
|
96.86
|
Autres engagements 2/
|
0.80
|
0.47
|
0.71
|
3.09
|
-0.08
|
Variations des arrières de paiements 3/
|
1.69
|
-38.04
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
Remise de dette
|
|
21.01
|
18.66
|
17.87
|
3.07
|
Rééchelonnement obtenu
|
|
3.58
|
4.33
|
3.63
|
2.21
|
Annexe 2 : Cadre légal des transferts
sans contrepartie
? Les maisons de transferts opérant dans le pays sont
régies par le décret du 6 juillet 198941. Ce
décret traite l'autorisation, du fonctionnement, du suivi et du
contrôle.
? De l'autorisation ; c'est sous avis favorable de la Banque
de la République d'Haïti (BRH) que le Ministère des Finances
délivre l'autorisation de fonctionnement à toutes les entreprises
voulant s'adonner au transfert des devises entre le pays et le reste du
monde.
? Fonctionnement et suivi ; Dépôt de (gdes
100,000 à la BRH sans être inférieur à 25% des
chiffres d'affaires mensuels. Comme pour les banques, un contact permanent est
établi entre la BRH et les maisons de transferts qui fournissent des
rapports réguliers sur leurs activités.
? Contrôle ; la BRH s'assure de l'applicabilité
des recommandations faites aux maisons de transferts et sanctionnera s'il y a
lieu.
xviii
41 Mesure et évaluation des transferts dans le
cas haïtien, Banque de la République d'Haïti, octobre 2008.
xix
Annexe 3 : Méthodologie et grille
d'évaluation du mémoire
Titre du Mémoire : TRANSFERTS PRIVÉS ET CROISSANCE
ÉCONOMIQUE
|
|
|
|
Nom de l'étudiant :
|
Diony PIERRE-LOUIS
|
|
ÉLÉMENT DES FORMES
|
Insuffisant
|
Médiocre
|
Passable
|
Assez Bien
|
Bien
|
Très Bien
|
Présentation, orthographe, grammaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Clarté et concision
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Respect des normes de présentation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Professionnalisme de la communication avec le tuteur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
7
|
8
|
|
10
|
|
APPRECIATION GLOBALE :
|
|
|
Note / 10
|
|
|
ÉLÉMENTS DE FOND
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Qualité de la partie théorique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Qualité de la problématique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pertinence des pistes de recherche
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rigueur de la méthodologie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pertinence de l'analyse des résultats
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Esprit critique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Qualité du plan, organisation des idées
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
5
|
6
|
7
|
|
8
|
|
10
|
APPRECIATION GLOBALE
|
|
|
Note /10
|
|
|
Directeur du mémoire : Ulysse GEORGES
|
|
|
Note globale x 10
|
|
|
xx
Annexe 4 : Méthodologie et grille
d'évaluation de la soutenance
Titre du Mémoire : TRANSFERTS PRIVÉS ET CROISSANCE
ÉCONOMIQUE
|
Nom de l'étudiant : Diony PIERRE-LOUIS
|
ÉLÉMENT DES FORMES
|
Insuffisant
|
Médiocre
|
Passable
|
Assez Bien
|
Bien
|
Très Bien
|
Présentation, vocabulaire et syntaxe
|
|
|
|
|
|
|
Clarté et concision
|
|
|
|
|
|
|
Respect du temps de présentation
|
|
|
|
|
|
|
Qualité de contact avec le jury
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
10
|
APPRECIATION GLOBALE :
|
Note / 10
|
ÉLÉMENTS DE FOND
|
|
|
|
|
|
|
Développement identique à celui de
mémoire
|
|
|
|
|
|
|
Qualité des informations complémentaires
|
|
|
|
|
|
|
Pertinence des outils de présentation
(diapositives,...)
|
|
|
|
|
|
|
Qualité du plan, organisation des idées
|
|
|
|
|
|
|
Capacité à argumenter
|
|
|
|
|
|
|
|
4 5 6 7 8 10
|
APPRECIATION GLOBALE
|
Note /10
|
Directeur du mémoire Ulysse GEORGES
|
Note globale x 10
|
xxi
Annexe 5 : Règlements
régissant la Faculté de Droit et des Sciences Economiques
Décret du 23 janvier 1969 réglementant
autrement l'organisation et les conditions de fonctionnement de la
Faculté de Droit et des sciences Economiques de Port-au-Prince, et
instituant les Écoles de Droit dans les villes de provinces à la
place des anciennes Écoles libres de Droit et changeant leur
dénomination.
Moniteur. No. 10 du lundi 3 février
1969
Vu les articles 90. 177. 178 et 190 de la
constitution :
Vu le Décret-loi du 1er
septembre 1942 sur le Ecoles libres de Droit :
Vu le Décret-loi du 13 janvier 1944
faisant de l'Ecole de droit de Port-au-Prince la Faculté de Droit de
Port-au-Prince et rendant uniforme la législation sur l'enseignement de
Droit dans cette faculté et les Écoles libres de droit :
Vu le Décret du 27 septembre 1950
créant la Faculté de Droit de Port-au-Prince une section
spéciale dénommée section spéciale sociale et
administrative :
Vu le Décret du 24 février 1944
établissant les règlements de la Faculté de Droit de
Port-au-Prince et les arrêtés du 21 avril 1946 et du 31 Mai 1951
qui l'ont modifié :
Vu le Décret du 16 Décembre 1960
remplaçant l'ancien conseil de l'Université d'Haïti par
l'Université d'État d'Haïti :
Vu l'arrêté du 20 Décembre
1961 prévoyant les modalités d'application du Décret-loi
du 16 Décembre 1960 :
Vu la loi du 24 juillet 1967 créant la
Faculté de Droit et Sciences Économiques de Port-au-Prince en
lieu et place de la Faculté de Droit :
Vu l'article du 20 Décembre 1967
prévoyant les modalités d'application de la Loi du 24 juillet
1967 concernant la Faculté de Droit et des Sciences Économiques
de Port-au-Prince.
Vu le Décret de la Chambre
Législative en date du 22 juillet 1968 suspendant les garanties
prévues aux articles 17, 18, 19, 20, 25, 31, 34 : 48, 70, 71, 72, 93
(7èm alinéa). 97, 109, 110 ; 119
(2èm alinéa) ; 147 ; 148 ; 151 ; 152 ; 190 ; 195 de la
constitution et accordant, plein pouvoir au Chef du pouvoir Exécutif
pour lui permettre de prendre jusqu'au deuxième lundi d'avril 1969 par
décrets ayant force de lois, toutes les mesures qu'il aura jugées
nécessaires à la sauvegarde de l'intégrité du
territoire national et de la Souveraineté de l'État, à la
consolidation de l'ordre de paix, au maintien de la stabilité politique,
économique et financière de la Nation, à
l'approfondissement du bien-être des populations rurales et urbaines
à la défense des intérêts généraux de
la République :
xxii
Considérant que la Faculté de
Droit et des sciences Economiques de Port-au-Prince et les Ecoles libres de
Droit et certaines villes de province dispensent un enseignement qui est
jugé incomplet et sur le mode duquel il convient nécessairement
de revenir ;
Considérant que cet enseignement
exclusivement théorique qui est dispensé dans cette
Faculté et ces Ecoles, il importe d'ajouter l'Enseignement sous forme de
travaux pratiques qui seront réalisés par les étudiants,
sous la direction de leurs professeurs dans le cadre des matières
enseignées ;
Considérant que cet enseignement
théorique lui-même mérite d'être revalorisé
actuellement au niveau de la Licence, en attendant que puisse être
envisagé le mode d'enseignement approprié au grade de Doctorat
;
Considérant, par ailleurs, qu'il est
observé en Haïti, chez les étudiants, une tendance profonde
à la spécialisation dans certaines disciplines scientifiques et
qu'il convient d'encourager cette tendance d'autant plus qu'elle rencontre un
besoin actuel et également profond ressenti dans le pays tout entier,
besoin de qualification technique nécessaire, sur tous les plans, au
développement du pays ;
Considérant, dans ces conditions, qu'il y
a lieu, pour leur donner un nouveau statut entièrement conforme aux fins
envisagés, de réglementer autrement l'organisation et les
conditions de fonctionnements de la Faculté de Droit et des Sciences
Économiques de port -au -prince, et les Écoles Libres de Droit
des villes de provinces, et d'en profiter pour changer leur dénomination
;
Sur le rapport du Secrétaire d'État de l'Education
Nationale ; Et après délibération en Conseil des
Secrétaires d'État ;
Décrète :
TITRE I
DE LA FACULTE DE DROIT DE PORT-AU-PRINCE ET DES
ÉCOLES DE DROIT DE CERTAINES VILLES DE PROVINCES
Article 1.- La Faculté de Droit et des
Sciences Économiques de Port-au-Prince conserve son appellation.
Article 2.- Les écoles Libres de Droit
des villes de provinces deviennent des Ecoles de Droit. Chaque École de
Droit portera la dénomination de « École de droit »
suivi du nom de la ville où elle est établie.
Article 3.- La Faculté et des Sciences
Économiques de Port-au-Prince et les écoles de Droit de provinces
sont organisées et fonctionnent de la manière prévue par
le présent Décret et les règlements d'administrations
publiques qui seront ultérieurement pris sous forme
d'arrêté ou autrement.
xxiii
TITRE II
DE LA FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE PORT-AU-PRINCE
Section I
Article 4.- La Faculté de Droit est
une Institution d'Enseignement Supérieur établie à
Port-au-Prince où elle fonctionne dans le cadre de l'Université
d'État d'Haïti, sous la direction d'un Doyen.
Article 5.- La Faculté de Droit et des
Sciences Économiques dispense un enseignement théorique et
pratique.
Article 6.- Les matières dont
l'enseignement théorique est dispensé à cette
Faculté sont, les unes comme à tous les étudiants
généralement quelconques durant les quatre années de leur
scolarité.
Article 7.- Les deux sections de la
quatrième année d'études sont :
1.- La section Juridique
2.- La section Économique et Financière
Article 8.- Le choix d'une section est
obligatoire. Une fois fait par l'étudiant, il est définitif.
Article 9.- Les matières qui sont
spéciales à chacune des deux sections de la quatrième
année d'études sont les suivantes et sont reparties, entre ces
sections. Comme suit :
1.- SECTION JURIDIQUE
1) Procédure pénale
2) Procédure commerciale
3) Procédure de règlement des conflits sociaux
4) Contentieux administratif (Cours commun avec la section
III)
5) Voies d'exécution
6) Droit civil (étude de problèmes
spéciaux)
2.- SECTION ECONOMIQUE ET FINANCIÈRE
1) Économie Haïtienne
2) Économie Financière
3) Économie internationale
4) Économie du développement
5) Théorie des jeux
6) Mathématiques appliquées à
l'économie
xxiv
SECTION II
GRADE ET DIPLOME
Article 10.- La Faculté de Droit et des
Sciences Économiques de Port-au-Prince décerné aux
étudiants les grades et diplômes de licence et de Doctorat en
Droit.
Article 11.- Le grade, le diplôme,
l'enseignement et la scolarité pour le Doctorat seront envisagés
et réglementés ultérieurement.
Article 12.- Le grade et le diplôme de
licenciés de la Faculté de Droit Port-au-Prince, avec mention de
la section que les étudiants auront choisie dans la quatrième
année de leur scolarité seront décernés à
ceux qui auront subi avec le succès, tous les examens organisés
au cours de cette scolarité, et qui auront soutenu un mémoire de
sortie jugez assez bien, bien ou très bien.
SECTION III
DES EXAMENS
Article 13.- La durée des études
pour l'obtention du grade et du diplôme de Licencié de la
Faculté de Droit de Port-au-Prince est de quatre années.
Article 14.- Il est prévu pour les trois
premières années d'études trois sessions d'examens : une
session en février, une session en juillet et une session extraordinaire
avant la rentrée du mois d'octobre. Les étudiants de la
4ème année sont soumis à des tests
périodiques.
Article 18.- Est ajourné tout
étudiant qui a une note inférieure à 15 sur 100 pour une
matière, soit aux épreuves écrites, soit aux
épreuves orales aux sessions de juillet et d'octobre, même s'il a
obtenu sa moyenne.
Article 19.- Pour subir les examens d'une
session, les étudiants doivent, quinze jours avant la date d'ouverture
de ces examens, se faire inscrire au Secrétariat de la Faculté.
Sur la liste des candidats, moyennant paiement d'un droit d'examen de dix
gourdes (G. 10.00).
Article 21.- Les étudiants de la
quatrième année, reçus au grade de Licenciés de la
Faculté, acquitteront immédiatement un droit de diplôme de
VINGT CINQ GOURDES (G.25.00).
Arrêté du 30 septembre 1969
établissant un nouveau régime pour l'organisation, le
fonctionnement de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques
de Port-au-Prince ensemble les Écoles de Droit des villes de
province,
Moniteur No.95 de jeudi 2 octobre 1969
Vu les articles 93 et 105 de la Constitution
;
Vu le décret du 23 janvier 1969
établissant un nouveau régime pour l'organisation, le
fonctionnement et les conditions de fonctionnement de la Faculté de
Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince, et instituant les
Écoles de Droit des villes de provinces à la place des anciennes
Écoles Libres de Droit de Jérémie, des Cayes, des
Gonaïves et du Cap-Haitien ;
Considérant que, pour la mise en place
de la reforme réalisé par le décret, la
nécessité s'impose de prendre certaines dispositions
règlementaires,
Sur le rapport su Secrétaire d'État à
l'Éducation Nationale ;
ARRETÉ :
Article 1.- À partir du 15 septembre
de chaque année, les professeurs de la Faculté de Droit et des
Sciences Économiques de Port-au-Prince , sur convocation du Doyen et
sous sa présidence, se réunissent en Conseil pour discuter de
toutes questions importantes se rapportant à la Faculté et
portées à leur connaissance suivant l'ordre du jour ; pour un
plan détaillé de leurs cours respectifs, établi suivant le
programme d'étude de la Faculté et pour adopter l'horaire des
cours qui seront assurés et des travaux pratiques qui seront
commencé à la rentrée d'octobre.
DES ÉTUDIANTS
Articles 2.-N'est autorisé à
suivre les cours et à participer aux travaux pratiques que
l'étudiant admis et inscrit à la Faculté.
xxv
CONDITION D'ADMISSION ET D'INSCRIPTION À LA
FACULTÉ
xxvi
Article 3.- L'haïtien ou
l'étranger, quel que soit son âge, qui désire être
admis comme étudiant à la Faculté de Droit et des Sciences
Économiques de Port-au-Prince en fait la demande au Doyen de cette
Faculté par lettre signée de lui et accompagnée des
pièces suivantes :
1) Son acte de naissance ou à défaut, tout acte
qui en tient lieu ;
2) Un certificat de bonnes vies et moeurs délivré
par le juge de paix de sa résidence
3) Un certificat de santé délivré par le
Directeur du centre de santé de Port-au-Prince, en déclarant que
le postulant n'est affligé d'aucune maladie contagieuse ou infectieuse
;
4) Le certificat de fin d'Études Secondaires
Classiques deuxième partie ;
5) La carte d'identité du postulant ;
6) Trois photographies d'identité.
Si le postulant est admis comme étudiant, toutes
ces pièces resteront, jusqu'à la fin de ses études, en
dépôt, dans les archives de la Faculté
Article 4.- seul sera admis comme
étudiant de la Faculté le postulant qui présente des
pièces jugées en tous points conforme à la loi.
Toute admission faite contrairement aux dispositions du
présent article est nulle, de nullité absolue
Article 5.- l'admission faite à la
Faculté donne droit à l'assistance aux cours, à la
participation aux travaux pratiques, à l'utilisation des ouvrages et
documents de la bibliothèque de la Faculté et au
bénéfice de tous autres avantages qui peuvent être
attachés à la qualité d'étudiant en droit de la
Faculté de Droit et des Sciences Économiques de
Port-au-Prince.
Article 6.- l'étudiant admis en 1ere
année est assujetti au paiement d'un droit annuel d'inscription de
TRENTE GOURDES (G.30). Il reçoit, contre paiement de ce droit, sa carte
d'étudiant pour l'année de son admission.
Article 7.- Également,
l'étudiant des trois autres années d'études paie
annuellement un droit d'inscription de TRENTE GOURDES qui lui donne droit
à sa carte d'étudiant. Cette carte est obtenue au
Secrétariat de la Faculté, chaque année au plus tard,
quinze jours avant la date prévue pour le commencement des cours
à la rentrée d'octobre.
xxvii
LE MEMOIRE DE SORTIE : PRESENTATION ET
SOUTENANCE
Article 54.- L'étudiant de
quatrième année qui satisfait à toutes les conditions de
scolarité et qui, en outre, n'est sous le coup d'aucune sanction
disciplinaire, est habile à présenter, puis à soutenir le
mémoire de sortie prévu à l'article 13 du décret du
23 janvier 1969.
Article 55.- Le mémoire est
l'étude originale et approfondie d'un sujet ayant rapport avec au moins
une des matières enseignées à la Faculté pour la
licence.
Il comporte un minimum de Soixante Quinze pages
dactylographiées ou miméographiées, à double
interligne format 81/2*11. En aucun cas, le nombre de ces pages ne
doit dépasser Cent Vingt Cinq.
Article 56.- Le Mémoire doit contenir,
avec précision, toutes les indicateurs se rapportant aux ouvrages,
documents, notes etc... qui sont consultés par l'étudiant ou
auxquels celui-ci a fait un emprunt.
Article 57.- Le sujet du Mémoire doit
être limité. En outre, il doit, pour son agrément,
être soumis au plus tard fin janvier de l'année universitaire,
suivant un plan détaillé d'au moins six pages
dactylographiées, au professeur de la Faculté que
l'étudiant choisit pour le diriger dans les recherches bibliographiques
et son travail de rédaction.
Article 58.- Le plan présenté,
s'il est agrée, sera signé par le professeur
intéressé avec le consentement du Doyen. Dans le cas contraire,
il est, par le professeur, rendu à l'étudiant qui, s'il juge
nécessaire le modifiera suivant les observations critiques ou les
annotations du professeur sinon l'étudiant, s'il est dans le
délai, présentera, à l'agrément du même
professeur ou d'un autre, le plan d'un sujet diffèrent du premier. Le
Mémoire doit être rédigé en français.
Article 59.- Le Mémoire doit
être déposé, au moins Vingt jours avant la date de sa
soutenance, en quatre exemplaires dont un est destiné à la
bibliothèque la Faculté et les trois autres distribués aux
trois professeurs de la Faculté composant le jury de soutenance.
Une personnalité étrangère à la
Faculté, et spécialiste en la question se rapportant au sujet du
mémoire, toutefois, peut être appelée, avec deux
professeurs de la Faculté, à composer le jury de soutenance.
Article 60.-Sous peine de refus par la
Faculté, le Mémoire ne peut, sous une forme quelconque être
publié ou mise en vente, avant sa soutenance, ni donner lieu à
aucune appréciation ou aucun commentaire dans les journaux ou
périodiques.
xxviii
Article 61.- La soutenance a lieu à la
Faculté, en séance publique, à la date fixé par le
Doyen. Elle a lieu avant la fin de l'année universitaire.
L'étudiant qui n'a pas pu soutenir son Mémoire
avant la fin d'une année universitaire est néanmoins, habile
à le faire au cours d'une année subséquente, pourvu que ce
soit au cours des vacances universitaires.
Article 62.- Le professeur qui a guidé
l'étudiant dans les travaux de préparation du Mémoire
dirige la séance de soutenance.
A cet égard, après l'ouverture de la
séance, il accorde la parole à l'étudiant
intéressée, lequel, tout d'abord, exposera son sujet, puis
l'expliquera.
Le président du jury donnera ensuite la parole
successivement à chacun des deux autres membres du jury pour qu'ils
posent les questions et qu'ils adressent à l'étudiant les
critiques jugées appropriées. Le président du jury en fera
de même, s'il y a lieu, enfin, lèvera la séance.
Article 63.- toute soutenance doit durer au
moins une heure.
Article 64.- Apres la soutenance, les membres
du jury se retirent , en la salle de délibération de la
Faculté, pour décider sur la valeur du Mémoire, puis
donner à l'étudiant, une note, et le président du jury,
ensuite, rédige son rapport qu'il transmettra au Conseil des
Professeurs.
xxix
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
V' ANGERS, M. (1996). initiation pratique à la
méthodologie des sciences humaines. paris: CEC inc.
V' BOURBONNAIS, R. (2004). Econométrie. paris:
Dunod.
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developpement. Québec: Dami.
V' Durand, J. (1993). Quand le dollar des mirants arrivent in
prèter et emprunter,
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sciences de l'homme.
V' Mankiw, N. (2003). Macroéconomie "traduction de
la 5ème éddition par Jean Houard. paris: nouveaux
horizon.
V' RIGAUD, J. R. (2011). Exposé de la methodologie
du mémoire en droit. port-au-prince: des Antilles S.A.
V' TOUSSAINT, H. (2011). le métier de
l'étudiant, guide méthodologique du travail intellectuel.
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Revues scientifiques :
V' Bénédique PAUL, H. S. (n.d.).
l'haitianité et la responsabilité sociale de la diaspora dans le
developpement d'Haiti.
V' Paul, B. (n.d.). migration et pauvreté en Haiti:
impacts économiques et sociaux des envois de Fonds sur
l'inégalité et la pauvreté.
V' DORVILIER, F. (2010). les causes de la transition
démographique en Haiti, une analyse néo-institutionnelle.
Ralentissement, resistances et ruptures dans les transitions
démographiques.
V' HADDADI, R. T. (n.d.). impacts économiques et
sociaux sur les pays en developpement des envois de Fonds des
émigrés sur leur région d'origine.
Mémoires consultés :
V' Impacts de l'aide publique au développement sur la
croissance économique en Haïti : évidence empirique
1980-2009, LOUIDIEU Sévère
V' Coopération externe, croissance et développement
économique en Haïti : 1990-2009