I - 1 - 4 - 5 - Nombre de générations
Le nombre de générations annuelles qu'une
espèce peut présenter correspond au voltinisme. On distingue des
espèces univoltines, n'effectuant qu'une seule génération
dans l'année et des espèces polyvoltines à plusieurs
générations annuelles. Parmi ces dernières, on
sépare les espèces en bivoltines, en trivoltines et en
tétravoltines selon qu'elles aient 2, 3 ou 4 générations
par an. Le nombre maximal de générations qu'une espèce
peut effectuer en une année semble être de 5 chez les acridiens,
encore que ces cas soient assez rares. A l'opposé, on connaît des
espèces qui ont besoin de deux années au moins pour effectuer un
cycle complet, particulièrement dans les régions froides et
très arides. En zone tropicale sèche, les acridiens
présentent en majorité de 1 à 3 générations
par an. Pour une même espèce, le nombre de
générations peut être variable suivant la région
dans laquelle la population se développe ou en fonction des
caractéristiques météorologiques annuelles (Duranton et
al., 1982). D'après Gillon (1989), plusieurs espèces
dangereuses ne possèdent qu'une génération par an; elles
passent la saison sèche à l'état d'oeuf ou d'ailé
immature. A l'opposé, chez les espèces les plus à craindre
en Afrique comme le Criquet pèlerin et le Criquet migrateur, il peut y
avoir quatre à cinq générations successives dans
l'année si les conditions écologique s'y prêtent. Profitant
des crues saisonnières du Niger pour prolonger sa période
annuelle de reproduction, le Criquet migrateur africain peut avoir par exemple
Jusqu'à 4 ou 5 générations au Mali. Dans les conditions
normales de sécheresse, il n'y a que 2 générations. En
colonisant d'autres habitats dans certaines régions agricoles, comme
c'est le cas notamment, en Afrique du Sud, ce Criquet est capable de
développer 3 à 4 générations, ce qui le rend
problématique (Mason, 1989).
I - 1 - 5 - Influence des facteurs écologiques
I - 1 - 5 - 1 - Température
Dans la nature, l'influence des changements de
température sur le comportement des acridiens est considérable.
Tous les mouvements semblent conditionnés par ce facteur et
l'étude de son action apporte la notion d'un optimum au dessus et au
dessous duquel les mouvements subissent un ralentissement aboutissant,
lorsqu'on s'en éloigne, à l'immobilité, puis à la
mort. La température préférentiel le ou
préférendum thermique varie beaucoup
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suivant les espèces et selon le stade de
développement. Chez le Criquet pèlerin Schistocerca
gregaria, Bodenheimer (1930) in Dajoz (1971), trouve les
préférendum suivants :
Adulte en période de ponte : 29,4°C
Larve du premier stade : 30,1°C
Larve du second stade : 28,8°C
Larve du troisième stade : 31,6°C
Larve du quatrième stade : 37,1°C
Larve du cinquième stade : 36,7°C
Jeune adulte : 39,3°C
L'importance du préférendum thermique est
grande; elle explique très souvent les particularités de la
répartition des animaux dans leurs biotopes ainsi que leurs
déplacements. Les limites extrêmes sont généralement
assez éloignées, allant parfois de -5 à +55 °C soit
une tolérance de 60 degrés environ; toutefois les insectes ne
sont capables d'une activité normale et de s'alimenter qu'entre 20 et 30
°C environ (Chopard, 1949). Selon Charras (1979), la température
représente le facteur écologique essentiel puisque son influence
se fait sentir de façon constante sur les oeufs, les larves et les
adultes. Elle influe sur l'émergence, l'activité de vol, la
reproduction, le développement embryonnaire, la nutrition et le
métabolisme Albrecht et al., (1978), notent que
l'activité de vol est considérablement augmentée chez
Schistocerca comme chez Locusta, lorsque les insectes sont
élevés à une haute température diurne. Encore plus
souvent, le facteur limitant est la moyenne des températures non pas de
toute l'année, mais seulement de certains mois, les plus importants pour
le cycle de l'espèce. Ceci se manifeste particulièrement pour les
organismes qui passent la mauvaise saison à l'état de vie
ralentie. Ils sont donc pendant ce temps là insensibles à
l'action des températures défavorables. Par exemple, en Europe
Orientale, le Criquet migrateur Locusta migratoria a besoin d'une
moyenne de juin supérieure à 20°C (Dreux, 1980).
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