INTRODUCTION
Une infection urinaire est une infection qui peut toucher une
ou plusieurs parties du système urinaire : les reins, les
uretères, la vessie et l'urètre. Elle se manifeste le plus
souvent par des douleurs ou une sensation de brûlure lors de la miction
(l'émission de l'urine), parfois par des douleurs abdominales et de la
fièvre (Solano, 2014). Les bactéries les plus
souvent impliquées sont par ordre décroissant Escherichia
coli, Enterococcus spp, Pseudomonas aeruginosa et les
staphylocoques (Riegel, 2003). Dans plus de 80 % des
infections urinaires, le germe en cause est une bactérie intestinale de
type Escherichia coli (Lumbroso J.R. et al., 2018).
Quant à Staphylococcus aureus, elle est souvent
diagnostiquée à un stade avancé des infections
génito-urinaires (43 %) (Moussa et al.,
1999).
L'antibiothérapie est la méthode utilisée
dans le traitement de cette infection. Mais de nos jours la résistance
bactérienne aux antibiotiques devient récurrent et pose un
problème mondial de santé publique. La fréquence de
résistance globale des souches d'entérobactéries
hospitalières et communautaires à l'amoxicilline associée
aux inhibiteurs de bêtalactamases, quinolones, fluoroquinolones,
sulfaméthoxazole + triméthoprime et nitrofuranes est
élevée (Lahlou Amine et al., 2009).
En Afrique et en Asie, 80% de la population continue
d'utiliser des médicaments traditionnels plutôt que des
médicaments dits modernes pour les soins de santé primaire.
L'usage répandu de la médecine traditionnelle dans les pays en
voie de développement est due à la disponibilité des
ressources végétales utilisées et au coût souvent
abordable. Aux quatre coins du monde, décideurs professionnels de la
santé et grand public se débattent avec les questions
d'innocuité, d'efficacité, de qualité, de
disponibilité, de préservation et du
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
développement futur de ce type de soins de santé
(O.M.S., 2002). Ainsi, bon nombre de plante médicinale
sont utilisées en médecine traditionnelle parmi lesquelles
figurent Jatropha multifida et Artemisia annua.
Jatropha multifida ayant des propriétés
médicinales très reconnues est utilisée pour traiter
diverses maladies en Afrique, en Asie, ou en Amérique latine
(Aiyelaagbe, 2001). L'effet antibactérien des feuilles,
tiges, racines a été rapporté par diverses études
(Van der Berg et al., 1995 ; Aiyelaagbe, 2001 ; Aiyelaagbe et al.,
2008). La prescription de son jus dans la gestion des candidoses
buccales est une pratique courante chez les habitants des zones rurales de
l'ouest du Nigeria. En médecine chinoise, l'écorce et les
feuilles sont utilisées contre les démangeaisons cutanées
et l'eczéma (Hamza et al., 2006). Jatropha
multifida Linn est l'une des plantes médicinales dont la
sève est largement utilisée pour la cicatrisation des blessures
au Bénin. (Klotoe et al., 2014). Quant à
Artemisia annua L. (Asteraceae), est utilisée depuis des
siècles dans la médecine traditionnelle asiatique pour le
traitement et la prévention de la fièvre et des frissons
(Hien et al., 1993). Des propriétés
anti-oxydantes, anti inflammatoires, et antimicrobiennes des extraits de la
feuille de Artemisia annua ont été raportées
(Kim et al., 2015).
C'est dans le but de trouver une alternative naturelle, une
solution abordable, accessible à tous et efficace pour lutter contre la
résistance des bactéries responsables des infections urinaires
que le présent travail est initié. Ainsi, cette étude
s'est fixée pour objectif général d'évaluer
l'activité antibactérienne des extraits de Jatropha multifida
et Artemisia annua sur quelques souches cliniques
incriminées dans les infections urinaires.
Plus spécifiquement, il s'est agi de:
- Déterminer le profil de résistance des souches
isolées,
- Tester l'activité antibactérienne de la
sève de Jatropha multifida et de l'extrait aqueux de la feuille
de Artemisia annua sur quelques souches cliniques responsables
d'infection urinaire.
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Evaluation de l'activité
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sur quelques souches cliniques responsables d'infections
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PRESENTATION DU CADRE DE STAGE
PREMIERE PARTIE :
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Evaluation de l'activité
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sur quelques souches cliniques responsables d'infections
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1. Cadre institutionnel
L'Ecole Supérieure le Faucon (ESF) est une
université privée située dans la commune d'Abomey-Calavi
au Bénin. Elle a été créée le 16 novembre
2007 pour offrir au monde des cadres compétents et motivés. Elle
répond aux exigences du Système LMD et s'est entourée
d'enseignants et de praticiens émérites qui ne ménagent
aucun effort pour apporter aux étudiants des connaissances de pointe et
toujours actualisées. C'est une école, qui offre des programmes
de formation en licence professionnelle en génie biologique options
Analyses Biologiques et Biochimiques qui est la nôtre, Génie Civil
options BTP, comptabilité gestion, GRH, logistique et transport.
2. Cadre technique
Les manipulations se sont déroulées à
l'Hôpital de zone de Allada où s'est déroulé notre
stage et au laboratoire de l'URMAPha
2.1. Présentation de l'URMAPha
L'Unité de Recherche en Microbiologie Appliquée
et Pharmacologie des Substances Naturelles (U.R.M.A.Pha) a été
créée en 2017 en tant qu'Unité de recherche
trans-facultative. Elle est physiquement et administrativement située
dans l'Université d'Abomey-Calavi, au sein du Laboratoire de Recherche
en Biologie Appliquée (L.A.R.B.A) de l'Ecole Polytechnique
d'Abomey-Calavi (EPAC). Sa vision est d'être une unité nationale
d'excellence où les scientifiques travaillent ensemble pour trouver des
solutions aux problèmes sanitaires et environnementaux d'importance
majeure au Bénin et en Afrique. L'unité est constituée
d'un accueil, du bureau de Directeur, d'un laboratoire et d'une salle de
travail. Le laboratoire est composé de deux paillasses de manipulation.
Les analyses Biochimiques, hématologiques et bactériologiques y
sont réalisées. Le laboratoire dispose d'un Poste de
Sécurité en Microbiologie, d'un microscope et
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urinaires.
d'un microscope à camera, d'un autoclave, d'un
agitateur magnétique, d'un agitateur voltex, d'un
spectrophotomètre et d'un automate.
2.2. Présentation de l'Hôpital de Zone de
Allada
L'Hôpital de zone d'Allada est un établissement
sanitaire public à caractère social. Il est compétent pour
assurer la prise en charge des urgences médicales, pédiatriques,
obstétricales et chirurgicale dans la zone sanitaire couvrant une
superficie de 1526 Km2 dont Allada 381 km2, Toffo
492km2, et Zè 663 km2. Actuellement dirigé
par Mr Christian Modeste VIGAN. Il est composé du service administratif
et des services médicaux et techniques.
Image I : Plan d'orientation dans le centre
2.3. Présentation du laboratoire d'analyses
biomedicales de
L'Hôpital de Zone de Allada
Le laboratoire d'analyses biomédicales se situe
à côté du bureau des urgences. Il se retrouve sur un bord
technique en face du bloc administratif et du service de consultation. Il est
actuellement dirigé par Mme Pélagie ZODOME WOUEKPE.
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urinaires.
DEROULEMENT DU STAGE
DEUXIEME PARTIE :
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urinaires.
3. Objectifs de stage
3.1. Objectif général
Apprendre à utiliser tous les appareils de diagnostic en
biologie et en biochimie.
3.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de ce stages se
déclinent en comme suit :
- Participer aux différentes étapes de
réalisation des examens de biologie médicale en vue du diagnostic
courant ;
- Identifier les difficultés liées au processus du
diagnostic et à l'environnement du travail ;
- Analyser les difficultés identifiées ;
- Proposer des solutions techniques administratives et/ou de
gestions appropriées; - Avoir une maîtrise des ponctions veineuses
;
- Avoir une maîtrise des techniques de diagnostic et
savoir interpréter les résultats des différentes
analyses.
4. Travaux effectués par section de
laboratoire
Les activités aux laboratoires commencent d'abord par les
prélèvements qui
s'effectuent de 08h à 10h.
Tout autre prélèvement au-delà de 10h est
réalisé dans les salles d'hospitalisations et acheminé en
un bref délai au laboratoire pour la manipulation. On distingue
plusieurs types de prélèvements à savoir :
- Prélèvements sanguins veineux et
capillaires ;
- Prélèvements vaginaux (PV) ;
- Prélèvements urétrales (PU) ; -
Prélèvements des selles ;
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urinaires.
- Prélèvement d'urines etc.....
Après cette phase, les échantillons sont
triés et envoyés dans les différentes sections pour la
manipulation.
Les examens sont réalisés de 10h à 16h et
de 16h à 06h pour la garde.Voici décrites ci-dessous certaines
analyses par section.
4.1. Biochimie
Dans cette section on utilise deux méthodes pour les
examens : la méthode automatisée utilisée dans la
journée et la méthode manuelle utilisée à la garde
et également dans la journée pour certains examens. Plusieurs
examens sont effectués dans cette section. Il s'agit par exemples de :
Glycémie, Bilirubine Totale, Bilirubine Indirecte, Bilirubine Directe,
Transaminases GO, Transaminase, Cholestérol Total, Cholestérol
HDL, Uricémie, Urémie, Calcium, Magnésium, Sodium,
Potassium, Chlorure, Protides, Phosphore, Triglycérides,
Electrophorèse des protéines, Etc..... Les examens ci-dessus
mentionnés s'effectuent sur le sérum.
Les prélèvements en biochimie se font dans des
tubes secs. Après les prélèvements, les
échantillons sont centrifugés à 3500tours/min pendant 5min
pour obtenir le sérum. La méthode manuelle utilise comme appareil
le spectrophotomètre. Il permet de faire également tous les
examens en biochimie tout comme l'automate. Voici présenté
ci-dessous le mode opératoire de quelques examens que nous avons
nous-même réalisés.
4.1.1. Créatininémie
? Principe
Il est basé sur la réaction de Jaffé. La
créatinine forme, en présence de l'acide picrique en milieu
alcalin, du picrate de créatinine. La vitesse d'apparition du complexe
jaune orangé formé est proportionnelle à la concentration
en créatinine dans l'échantillon. (Lecture à 505nm)
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urinaires.
? Technique de réalisation
Préparation du réactif :
Mélanger le contenu du flacon R1 et du flacon R2
(volume à volume). Les volumes peuvent être mesurés avec
une éprouvette graduée.
Tableau I: Mode opératoire du
dosage de la créatinine (méthode manuelle)
Blanc (facultatif) Etalon Dosage
Réactif 1ml 1mL 1mL
Etalon 100uL
Echantillon 100uL
Calcul :
DO2 - DO1 dosage
Concentration dosage= X concentration étalon
DO2 - DO1 étalon
? Valeurs de références
Homme 8 à 14 mg/L
Femme 6 à 14 mg/L
? Interprétation des
résultats
- Lorsque la concentration du dosage est inférieure
à la valeur normale, on parle d'une hypocréatininémie
- Lorsque la concentration du dosage est supérieure
à la valeur normale, on parle d'une hypercréatininémie
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urinaires.
4.1.2. Hématologie
L'hématologie est l'étude du sang sur les plans
anatomique, physiologique et pathologique. Dans cette section, plusieurs
examens sont réalisés. Il s'agit par exemples de : La
numération formule sanguine (NFS), la Numération des
réticulocytes, La Vitesse de Sédimentation (VS), le Temps de
Saignement (TS), le Temps de Céphaline Activé (TCA), le Temps de
Prothrombine (TP), Etc...
Les examens réalisés dans cette section
s'effectuent sur le sang prélevé sur un tube contenant un
anticoagulant. Chacun des examens est spécifique d'un anticoagulant
donné. On a comme anticoagulants : l'Ethylène diamine
tétra acétique (EDTA), le citrate de sodium etc.
MATERIEL ET REACTIFS
- Lames et lamelles
- Les liquides de dilution
- Microscope
- Colorant : Giesma
- Eau physiologique
- Etc.
Parmi tous ces examens, nous avons eu à réaliser
nous-même les examens suivants :
4.1.2.1. Hémogramme ou NFS Principe :
L'automate Spincell 3 de SPINREACT (compteur) détecte
le changement de la résistance électrique lorsque l'on fait
passer un électrolyte contenant des particules ou des cellules au
travers d'une petite ouverture que l'on peut calibrer. Les cellules,
n'étant elles-mêmes pas conductrices, génèrent de ce
fait une
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urinaires.
variation de la résistance. Cette variation
dépend de la taille de chaque particule comptée.
Technique :
- Allumer l'appareil, et l'affichage de l'IPU
- Mélanger soigneusement
l'échantillon avant emploi
- Présenter verticalement le tube
d'échantillon et actionner en même temps l'aspiration en appuyant
sur le bouton START UP
- L'automate aspire 100ul de
l'échantillon bien homogène
- Attendre la rentrée de l'aiguille
d'aspiration et retirer verticalement le tube d'échantillon.
- L'impression automatique du résultat
signale la fin du processus. Résultats et interprétation
Anémie :
Elle se définit par la diminution du taux de
l'hémoglobine ; lors de l'interprétation d'une NFS. Une fois
l'anémie confirmée par un taux d'Hb bas, il faut analyser le VGM
et le taux de réticulocytes afin de classer cette anémie en
régénérative, arégénérative,
microcytaire ou macrocytaire. Globalement, il existe trois grands
mécanismes des anémies :
1. Défaut de production (anémie centrale)
2. Destruction augmentée (hémolyse)
3. Pertes sanguines
VGM : Volume globulaire moyen. La variation du VGM permet de
qualifier
l'anémie de :
V' Microcytaire : si VGM < 80 fl .
V' Macrocytaire : si VGM > 95 fl .
V' Normocytaire : si VGM entre 80 - 95 fl
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urinaires.
4.1.3. Parasitologie
Plusieurs examens sont réalisés dans cette section.
Il s'agit de : - Goutte épaisse - densité
parasitaire (GE-DP)
- AKOP (Amibes Kystes OEufs Parasites)
- Etc....
Ces deux examens cités sont les plus pratiqués
à l'Hôpital de Zone de Allada. Nous avons-nous même fait la
goutte épaisse tandis que pour l'AKOP on a juste assisté nos
supérieurs lors de la manipulation.
4.1.3.1. GE DP-Frottis sanguin 4.1.3.1.1. Le frottis
sanguin
Un frottis sanguin est un sang étalé sur une
lame porte-objet, dans le but d'observer des cellules et aussi de les
dénombrer. Le frottis doit subir une coloration pour rendre bien visible
les cellules. Il permet également de repérer un éventuel
parasite dans le sang comme l'agent du paludisme, le plasmodium falciparum.
Il est aussi indiqué dans l'établissement de la formule
leucocytaire.
Matériel
- Lames porte-objet propres,
dégraissées et sèches
- Lamelle pour étaler (ou utiliser une
lame à bord rodé)
? Technique
- Déposer une petite goutte de sang
(capillaire ou veineux) à 1cm de
l'extrémité de la lame.
- Placer une lame ou une lamelle au-devant de
la goutte en la touchant pour permettre que la goutte de sang soit
étalée sur l'extrémité de la lame ou de la
lamelle.
- Incliner la lame ou la lamelle (30-45°
avec le plan de la lame qui porte la goutte de sang) et tirer la lamelle
jusqu'à l'autre extrémité de la lame
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sur laquelle se fait l'étalement. Le sang suit alors le
mouvement de la lamelle tout en s'étalant sur la lame.
4.1.4. Sérologie
Plusieurs examens sont effectués sur cette paillasse
tels que : TPHA (Essay d'hemagglutination du tréponème pale),
VDRL (Venereal Disease Research Laboratory) , SDW (sérodiagnostic de
Widal), ASLO (Anticorps antistreptolysine), AgHBs (Antigène de
l'Hépatite virale B), Sérologie HIV, TBG sérique, Etc...
Tous les examens réalisés dans cette section s'effectuent sur le
sérum. Les prélèvements se font donc sur des tubes
secs.
Nous avons eu à réaliser tous les examens
cités. Voici détaillés deux de ces examens :
4.1.4.1. TPHA
V' Principe :
C'est un test qui permet de détecter la syphilis. Il
est basé sur le phénomène d'agglutination. Il utilise
trois réactifs dont le diluant, la cellule-contrôle et la
cellule-test.
V' Mode opératoire :
- Prélever 190ul du diluant qu'on met
dans le puits 1.
- Ajouter 10ul du sérum de
l'échantillon du patient et homogénéiser
- Prélever 25ul du mélange
qu'on met dans le puits 2 (témoin négatif) et dans le puits 3
(test)
- Ajouter 75ul de la cellule contrôle
et de la cellule test respectivement dans les puits 2 et 3
- Homogénéiser et le mettre
à l'abri de la lumière et des vibrations pendant 45-60 minutes
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urinaires.
? Interprétation du résultat
- Lorsqu'il y a apparition de fines
agglutinations dans le puits 3, alors le test est positif et donc le sujet est
atteint de la syphilis.
- Lorsqu'il y a absence d'agglutination dans
le puits 3 et donc semblable au puis 2 (témoin), alors le test est
négatif. D'où le sujet est sain.
- Si on observe des agglutinat à l'oeil
nu, le résultat est positif
5. Choix du sujet
Les infections urinaires sont les infections
bactériennes les plus fréquentes. Elles viennent en second rang
des motifs de consultation de prescription d'antibiotiques après les
infections respiratoires, et au premier rang des infections nosocomiales.
En effet la résistance accrue de nos jours des souches
isolées des infections urinaires à l'antibiothérapie
usuellement utilisés constitues un problème mondiale de
santé publique.
Artémisia annua et Jatropha multifida
sont deux plantes utilisés en médecine traditionnelle dont
les propriétés antibactériennes ont été
rapportées. Cela étant à pousser notre curiosité
à évaluer l'activité antibactérienne des extraits
de Jatropha multifida et de Artemisia annua, sur quelques
souches cliniques responsables d'infection urinaire.
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TROISIEME PARTIE : ETUDE DU THEME
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urinaires.
6. Objectifs de l'étude
6.1. Objectif Général
Evaluer l'activité antibactérienne des extraits
de Jatropha multifida et Artemisia annua sur quelques souches
cliniques incriminées dans les infections urinaires.
6.2. Objectifs Spécifiques
- Déterminer le profil de résistance des
souches cliniques isolées des infections urinaires.
- Tester l'activité antibactérienne de la
sève de Jatropha multifida et de l'extrait de la feuille
d'Artemisia annua sur quelques souches cliniques responsables
d'infection urinaire.
7. Synthèse bibliographique
7.1. Les infections urinaires
L'infection urinaire peut toucher plusieurs organes du
système urinaire (vessie, rein, urètre, prostate). Pour des
raisons anatomiques, les femmes sont plus souvent touchées par ces
infections qui prolifèrent au niveau de la vessie. Chez la femme, le
méat urinaire est proche de l'anus où sont toujours
présentes des bactéries. Ces bactéries peuvent remonter le
long de l'urètre vers la vessie et proliférer dans l'urine. Un
défaut d'hygiène locale peut donc favoriser les infections
urinaires de la femme.
L'homme est relativement protégé des infections
urinaires par la distance qui sépare l'anus et son méat urinaire
- orifice situé à l'extrémité du gland. L'infection
urinaire est donc plus souvent chez lui la traduction d'une anomalie au niveau
des voies urinaires, en particulier l'existence d'un adénome de la
prostate (qui provoque une stase des urines dans la vessie). Très
fréquentes, les cystites ce caractérisent pas des brûlures
lors des mictions et une fréquente envie d'uriner. Le
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urinaires.
plus souvent causée par la bactérie
Escherichia Coli ou Staphylococcus aureus, elles se traitent
par des antibiotiques. (Solano, 2014).
7.2. Notion sur quelques bactéries responsables de
l'infection urinaire 7.2.1. Bactéries à Gram
négatif
7.2.1.1. Les Entérobactéries
7.2.1.1.1. Caractères
généraux
Les Enterobacteries appartiennent à la famille des
Enterobacteriaceae. Cette fammille est composé de bacteries
caractérisées par : des bacilles à coloration de Gram
négative, mobile péritriche ou immobile, cultivable sur des
milieux ordinaires, fermentent le glucose avec ou sans production de gaz,
absence de cytochrome oxydaseC, produisent de catalase, réduisent les
nitrates en nitrites, aéro-anaérobies facultatives, vivant au
niveau du tube digestif de l'Homme (Abdoulaye, 2002 ;
Bousseboua, 2005 ; Yabi, 2006 ; Meziani, 2012)
7.2.1.1.2. Caractères
Bactériologiques
Toutes les entérobactéries ont une morphologie
habituellement typique de bacilles à coloration de Gram négative
de 2-3u de long sur 0,6u de large, généralement polymorphes. La
presence d'une capsule visible au microscope est habituelle chez les
Klebsielles. La plupart des espèces pathogènes pour
l'homme possèdent des fimbriae ou pili qui sont des facteurs
d'adhésion (Bakhoum, 2004).
7.2.1.1.3. Caractères culturaux
Les entérobactéries se développent
facilement sur les milieux ordinaires en 24heures à 37oC en
aérobiose et en anaérobiose. Sur milieux géloses, les
colonies d'entérobactéries sont habituellement lisses,
brillantes, de structure homogène «type S : smooth ». Cet
aspect peut évaluer après cultures successives pour donner des
colonies à surface sèche rugueuse (Brooks et al., 2003 ;
Bakhoum, 2004).
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Evaluation de l'activité
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7.2.2. Bactéries à Gram
positif
7.2.2.1. Les staphylocoques
7.2.2.1.1. Caractères morphologiques et culturaux
Ce sont des coques, immobiles acapsulés et non
sporulés, réunis en amas ou en grappe de raisin régulier.
Ils peuvent avoir aussi des courtes chainettes, des tétrades et
même des cocci isolés, de 0,8 à 1u de diamètre,
aéro-anaérobies facultatifs, à coloration de Gram
positive. Staphylococcus aureus est un germe mésophile
cultivable sur des milieux ordinaires de 6°C à 46°C. la
température optimale est de 37°C. Il est cultivable à un pH
qui va de 4 à 9,8. Le pH optimal se situe entre 6 et 7. Il est un germe
halophile qui supporte des taux de sel allant de 7 à 20%. Il
tolère une activité en eau très réduite
(Arnal, 2003 ; Kouta, 2009).
7.2.2.1.2. Caractère biochimiques
Il possède un métabolisme aérobie
facultatif, il est caractérisé par sa capacité à
produire une catalase et à fermenter le glucose ainsi que par l'absence
de production d'oxydase. Il est sensible à la lysostaphine et à
la nitrofurantoine (collomb, 2011).
7.2.2.1.3. Pouvoir pathogène
S.aureus exprime de nombreux facteurs de virulence :
protéines de surface qui initialisent la colonisation des tissus
hôte, facteurs inhibant la phagocytose, toxines qui nuisent les cellules
et provoquent les syndromes pathologiques (Stark, 2013 ; Aliou,
2015).
7.3- LA RESISTANCE AUX ANTIMICROBIENS
7.3.1 La résistance bactérienne
La résistance aux antibiotiques est la capacité
d'un micro-organisme à résister aux effets des antibiotiques. Ce
phénomène constitue un problème grave qui touche l'essence
des activités de lutte contre les maladies infectieuses, et peut
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urinaires.
mettre un frein aux progrès accomplis dans ce domaine.
Bien qu'elle constitue une réaction naturelle aux microbes, la
résistance peut être endiguée par un recours prudent et
approprié aux antibiotiques. Bien que l'utilisation excessive des
antibiotiques ait été la principale cause de la résistance
dans les pays développés, ce seul phénomène ne peut
expliquer l'émergence croissante des microorganismes résistants
dans le monde en développement. Les facteurs favorisants la
résistance en Afrique sont liées aux ressources humaines,
à l'hygiène, au diagnostic inapproprié avec pour
conséquence une sur utilisation des antibiotiques, aux mauvaises
pratiques en matière de prescription d'ordonnance, à la vente non
réglementée de médicaments et l'absence de programme de
lutte contre les infections. D'où la nécessité d'une
réforme croissante avec la mise en place d'une surveillance
bactériologique, à la mise en place et à l'application
stricte d'une réglementation sur les antibiotiques. (C. Walsh,
2003)
Le laboratoire de microbiologie est au coeur de la lutte
contre la résistance bactérienne. Sans lui sa stratégie
serait aveugle. Quelle que soit la région du monde, le laboratoire est
attendu à plusieurs niveaux : Face au malade suspect d'infection, le
clinicien a besoin d'un diagnostic pour guider le choix du traitement. Dans
l'incertitude, la pression pour la prescription d'un antibiotique à
large spectre est forte : Ne pas le prescrire alors qu'il est réellement
requis aurait des conséquences graves. Plus les possibilités
diagnostiques sont limitées, plus grande est alors l'utilisation des
antibiotiques, entraînant une expansion de la résistance
bactérienne..(Chaouche, 2015)
7.3.2. Nouvelles stratégies pour la recherche
de nouveaux antibiotiques et l'extension de leur durée de
vie
Le développement rapide de résistances
nécessite la poursuite des recherches en vue de trouver de nouveaux
antibiotiques et de prolonger la durée d'utilisation des antibiotiques
existants. Parmi les stratégies envisageables, il y a
35
Réalisé par SOVEGNON Sèmèvo Toussaint
Delberson
Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
la recherche de nouvelles cibles, la découverte de
nouvelles molécules et le sondage de composés non-antibiotiques
pouvant soigner les infections. (Walsh, 2003).
7.3.2.2. Place des plantes médicinales dans la
lutte contre les résistances aux antibiotiques
La résistance des microorganismes aux antibiotiques est
devenue un sérieux problème de santé publique. Si les
méthodes classiques permettent d'évaluer l'effet antimicrobien
des composés testés, une fois l'activité établie,
des méthodes plus élaborées sont requises pour
élucider le mécanisme d'action de ces composés.
Les nouveaux composés actifs peuvent être
recherchés dans les plantes médicinales, car celles-ci
constituent une source potentielle de composés antimicrobiens et
inhibiteurs des mécanismes de résistances aux antibiotiques. En
effet, de nombreux composés d'origine végétale ont
déjà démontré des propriétés
(Walsh, 2003; Murray et al., 2009).
7.4. MONOGRAPHIE DES PLANTES ETUDIEES
7.4.1 Jatropha multifida
Image 2 : Photo de Jatropha multifida
; Source : image Google
36
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Delberson
Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
7.4.1.1 Famille
Il appartient à la famille des Euphorbiaceae.
7.4.1.2 Noms vernaculaire
Alovi aton (Fon) ; Arbre corail (Francais) ; Noisette
purgative, Koray, Medecinier d'Espagne (Antilles) ; coral bush, Guatemala
rhubarb, physic nur (Anglais).
7.4.1.3 Les propriétés
La plante possède des propriétés
antibactériennes et antifongiques. Le latex comporte des peptides
cycliques, des phénols, un cyanoglucoside (la multifidine) et divers
glucosides. La tige contient des diterpénoïdes, une flavone,
et une coumarino-lignane.
Au Mexique, les jeunes feuilles sont consommées comme
légume. Les graines, purgatives, sont utilisées en
médecine traditionnelle.
En Tanzanie, les guérisseurs l'utilisent contre les
infections fongiques. En médecine traditionnelle chinoise,
l'écorce et les feuilles sont utilisées contre les
démangeaisons cutanées et l'eczéma.(«Jatropha
multifida, également appelé Arbre corail, Koray (Antilles),
Médicinier, Médicinier d'Espagne, Noisette purgative (Antilles),
sa description et les photos de ses fleurs, fruits et feuilles,».
2012).
37
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
7.4.2. Artemisia annua
Image3 : Plante de Artemisia
annua. (Source;NineteenGroupe, .2014.) 7.4.2.1.
Famille
Il appartient à la famille des Asteraceae
7.4.2.2. Noms vernaculaire
Armoise annuelle , Absinthe chinoise (Fr) ; qinghao (Chn),
annual wormwood (Eng), Assenzio annuale(Ital)
7.4.2.3. Botanique
Artemisia annua L. est une plante herbacée
annuelle, originaire de Chine, où elle est connue sous le nom de
qinghao. C'est une espèce qui peut atteindre jusqu'à 2 m de
hauteur. Ses rameaux et ses feuilles sont alternes, de 2,5 à 5,0 de
long, elles sont glabres, segmentées, dentées et pourvues d'un
appareil sécréteur aromatique. Ses fleurs, réunies en
capitule, sont jaunes et de très petite taille, 2 à 3 mm de
diamètre, et les capitules sont assemblés en panicules
verdâtres à jaunâtres. Les ovaires sont infères et
uniloculaires, chacun donnant un akène, sans pappus, d'environ 1mm de
diamètre. Les trichomes glandulaires, présents dans les feuilles
et les fleurs, contiennent une huile volatile. C'est précisément
dans ces trichomes que l'on retrouve l'artémisinine. La pollinisation se
fait par le vent et par les insectes ce qui est rare chez les
Asteraceae.(«Baxter et al.,» 2008.)
38
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
8. MATERIELS ET METHODE
8.1. MATERIEL
8.1.1. Matériel végétal
Le matériel végétal est constitué
de la sève de Jatropha multifida Linn qui a été
recueillie dans la commune d'Abomey-Calavi. Le prélèvement a
été fait directement dans les tubes stériles après
la coupure des branches de Jatropha multifida Linn sans aucune contamination
externe. Ces échantillons ont été maintenus à
4°C au réfrigérateur.
En ce qui concerne Artemisia annua, les feuilles et
tige séchés de la plante conditionnée et vendu dans le
commerce par par la maison de l'Artemisia.a été
utilisés
8.1.2. Matériel biologique
Il est constitué de 45 échantillons d'urines de
patients collectés pendant deux semaines au laboratoire de
l'Hôpital de Zone de Allada, de l'Hôpital de zone de Menontin, de
l'hôpital de zone de Calavi. Tous ces patients étaient venus au
laboratoire pour raison de recherche d'étiologie d'infection. Deux
souches de références (Escherichia coli ATCC 2552 et
Staphylococcus aureus ATCC 2552) fournies par le laboratoire de
L'U.R.M.A.Pha ont également été exploitées.
8.1.3. Milieux de culture
Les milieux de cultures usuels en bactériologie ont
été utilisés pour cette étude.
8.1.4. Réactifs et Colorants
Plusieurs réactifs ont été
réalisés comme pour citer : réactif de Kovacs, le violet
de gentiane, le lugol, l'alcool de 9Ø°, la solution de fuschine
diluée au 1/10ème, Bleu de méthylène,
l'eau oxygénée et le plasma frais de lapin.
39
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
8.1.5. Equipements
Plusieurs équipements ont été
utilisés tels que : le microscope optique, le
réfrigérateur, le l'étuve, l'autoclave, le poupinel, la
centrifugeuse, la balance de précision, le bec bunsen et le portoir. Les
boites de Pétri stériles, les tubes à hémolyse et
tubes à vis stériles, les plaques de TPHA, les
écouvillons, les disques d'antibiotiques, la jarre d'anaérobiose
et les gants ont également été utilisés.
9. METHODES
9.1. Type d'Etude
L'étude s'est déroulée sur une
durée d'un mois allant du 18 Mars au 18 Avril 2019, l'étude
était prospective à visé analytique. Elle a pris en compte
l'examen cytobactériologique des échantillons d'urines
collectés chez les patients reçus pendant la période de
collecte.
9.2. Prélèvements
Un flacon stérile de 20mL a été remis la
veille au patient après sensibilisation sur les conditions de
prélèvement, pour recueillir les urines matinales. Au
laboratoire, les échantillons ont été
identifiés.
? Condition de prélèvement
- Se laver les mains ;
- Faire une toilette intime soigneuse (région vulvaire
chez la femme et région du méat urinaire chez l'homme) à
l'aide de savon (antiseptique si possible) ;
- Ouvrir le flacon en prenant soin de ne pas toucher le bord
supérieur du flacon,
- Commencer à uriner dans les toilettes (cela contribue
à laver la partie inférieure de l'urètre),
- Stopper le jet,
40
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
- Recueillir le milieu du jet dans le flacon stérile,
- Finir d'uriner dans les toilettes,
- Refermer le flacon soigneusement et hermétiquement.
9.3. Manipulations au laboratoire
Première journée
Elle a été consacrée à la
réception des échantillons biologiques, à l'identification
des échantillons, à l'examen macroscopique et microscopique et
à la mise en culture.
- Identification
Après acheminement des échantillons au
laboratoire, un numéro d'ordre est attribué à chacun
d'entre eux. Les renseignements cliniques des patients ont été
pris au moment de la réception avant l'acheminement vers le
laboratoire.
- Examen macroscopique : Il Consiste à
observer l'aspect des échantillons à savoir la couleur et la
turbidité l'odeur et autres.
- Examen microscopique : Elle regroupe
l'ensemble des observations microscopiques faites à l'état frais
et à l'état coloré.
- La Culture : Elle est basée
sur les résultats obtenus à la coloration de GRAM. La culture
tient compte des géloses sélectives des
entérobactéries (gélose EMB), et des Staphylocoques
(gélose Chapman).
Deuxième journée : réalisation
des cultures pures
Elle a été consacrée à la lecture
des milieux ensemencés, à la réalisation du Gram
contrôle et à l'isolement pour l'obtention de souche pure.
Troisième journée : Identification et
antibiogramme
Elle a été consacrée à
l'identification des germes et à la réalisation de
l'antibiogramme
41
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
- Identification des germes
L'identification des germes a été faite en
réalisant des tests biochimiques tels que la galerie classique de
Leminor. Aussi, les souches de références utilisées ont
été confirmées avant utilisation. Toutes les souches
identifiées et isolées ont été conservées
pour la suite de l'étude dans la souchetèque du laboratoire de
l'URMAPha.
- Réalisation de l'antibiogramme
La réalisation de l'antibiogramme a eu pour but de
déterminer le profil de résistance aux antibiotiques sur les
germes isolés.
Quatrième journée : Lecture de
l'antibiogramme
A l'aide d'un traceur, des diamètres des zones
d'inhibition autour des disques ont été mesurés. Par
comparaison aux diamètres inscrits sur l'abaque de lecture
correspondant, le profil de résistance des différentes souches
testées a été déterminé. Une souche
bactérienne est dite multi-résistante lorsqu'elle présente
à au moins trois familles différentes d'antibiotique.
9.4. Activité antibactérienne des
extraits
La sève de Jatropha multifida Linn. a
été directement testée sur les souches isolées.
Quant à Artemisia annua, seul l'extrait aqueux des feuilles et tiges de
la plante a été testée sur les souches isolées.
9.4.1. Extraction et préparation des
extraits
9.4.1.1 Extraits aqueux
L'extraits totaux aqueux ont été obtenus par une
adaptation de la méthode mise au point par (Guede-Guina et al.,
1995). Cinquante (50) grammes de poudre ont été
macérées dans 500 ml d'eau distillée. Le mélange
est mis sous agitation continue(agitateur Stuart Bioblock Scientific Fisher)
pendant 72 heures à la température ambiante. L'homogénat
obtenu a été filtré trois fois sur du coton
42
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
hydrophile et une fois sur papier Wattman No 1. Ce
filtrat a été ensuite séché à 45°C au
four. La poudre ainsi obtenue est l'extrait total aqueux utilisé.
9.4.1.2. Préparation des extraits
L'extrait aqueux de Artemisia annua a
été repris dans de l'eau distillée à raison de 100
mg pour 1ml. Les solutions mères ainsi concentrées à 100
mg/ml ont ensuite été stérilisées à
l'autoclave à 121°C pendant 15 mn. La stérilité des
solutions mères d'extraits a été vérifiée en
ensemençant des aliquotes de chaque solution sur le milieu Mueller
Hinton et incubée à 37°C pendant 24 heures. L'absence de
colonies sur le milieu Mueller Hinton après 48 heures a confirmé
la stérilité de ces solutions mères d'extraits. En ce qui
concerne Jatropha multifia, la sève entière a
été utilisée. La concentration de la sève
entière de cette plante a été estimé à
320mg/ml selon les travaux réalisés par Klotoe et al.,2014 sur
l'exploration des propriétés antibactériennes et du
pouvoir cicatrisant de la sève de la sève de Jatropha
multifida linn chez le rat albinos de souche.
9.4.2. Rendement à l'extraction
Le rendement de l'extrait brut est définit comme
étant le rapport entre la masse de l'extrait sec obtenue et la masse du
matériel végétal traité (Baxter et al., 1998). Ce
rendement a été calculé via l'équation:
R(%) : Rendement en %
Me : Masse de l'extrait après l'évaporation du
solvant
Mv : Masse de la matière végétale
utilisée pour l'extraction
43
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
9.4.3. Test de l'activité antimicrobienne
réalisé sur gélose par la méthode de
diffusion
Une pré-culture bactérienne (1 colonie dans 5 ml
d'eau distillée stérile) de 18h a été diluée
pour obtenir une turbidité de 0,5 sur l'échelle de McFarland
(soit 108 UFC/ml). Chaque inoculum a été
ensemencé par écouvillonnage sur des boites de Pétri
contenant la gélose Mueller Hinton (CA-SFM, 2012). A l'aide du bout de
pipette pasteur stérile des puits de 6 mm de diamètre ont
été creusés. Ensuite à l'aide d'un cône
stérile et d'une micropipette 50 ul de chaque extrait a
été déposé dans les puits
précédemment creusés. Un puits contenant de l'eau
distillée stérile a servi de témoin négatif. Des
disques d'antibiotiques standards ont également été
utilisés pour servir de témoins positifs. Les boîtes ont
été laissées pendant 15 mn à la température
ambiante pour une pré-diffusion avant d'être incubées
à 37 °C pendant 24 h. Après la période d'incubation,
les boîtes ont été examinées pour noter les
éventuelles zones d'inhibition (diamètre mesuré en mm).
Tous les essais ont été réalisés en double.
Tableau II : Norme utilisée
pour la lecture des résultats des tests d'antibiogramme des extraits
végétaux.
Diamètre de zone d'inhibition (?)
|
Degré de sensibilité du germe
|
Symbole
|
?<7mm Insensible -
7mm =?< 8mm Sensible +
8mm=?<9mm Assez sensible ++
|
?=9mm Très sensible +++
Source : OMS, 2002 ; Tsirinirindravo et Andrianarisoa,
2009
44
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urinaires.
9.4.4. Détermination de la Concentration
Minimale Inhibitrice (CMI) par micro dilution et de la Concentration Minimale
Bactéricide (CMB)
Une solution mère d'extrait a été
préparée à la concentration de 100 mg/ml dans de l'eau
distillée. 100 ul de milieu Mueller-Hinton Broth (MHB) ont
été déposés dans chaque puits de la microplaque
(puits 1 à puits 8). 100 ul de la solution mère d'extrait ont
été déposés dans le 1er puits.
Après homogénéisation par aspiration-refoulement à
l'aide d'une micropipette on obtient 200 ul d'une solution d'extrait à
100 mg/ml. 100 ul de cette nouvelle solution ont été
prélevés et mélangés au milieu MHB contenu dans le
2nd puits et on poursuit cette série de dilution de raison 2
de puits en puits jusqu'au 6ième puits dont on jette les 100 ul. Enfin
100 ul de la suspension bactérienne ont été ajoutés
dans chaque puits. Les 7ième et 8ième puits
ont été respectivement le témoin positif et le
témoin négatif et contiennent 100 ul de MHB + 100 ul de
suspension bactérienne pour le témoin positif et 100 ul de MHB
pour le témoin négatif. Les microplaques ont été
recouvertes placées pendant 24heures à l'étuve à
37°C. Les CMI ont été estimées à l'oeil nu
comparativement aux témoins. Quant à la CMB, elle a
été déterminée après ensemencement du
contenu de chaque puits sur la gélose MH et incubé à
37°C pendant 24 heures. La CMB a correspondu à la plus petite
concentration d'extrait pour laquelle il n'y a pas eu de colonies
bactériennes.
Image 4: Photo d'une plaque de
détermination de la CMI. Source personnelle (Travaux de
laboratoire, Avril 2019)
45
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sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
9.4.5. Traitement et analyse des
données
La collecte des informations et l'analyse des tableaux
ont été réalisées grâce au logiciel
Excel 2013.
10. RESULTATS
10.1. Profil bactérien des souches isolées
des échantillons d'urines
Au terme des manipulations, les résultats obtenus ont
été interprétés selon les tableaux suivants.
Echantillons positif Echantillons Négatif
77,78
22,22
Figure 1 : Répartitions des
résultats
Sur 45 échantillons collectés, 10 ce sont
révélés positifs (22,22%) et 35 négatifs
(77,78%)
46
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antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
Echantillons
Echantillons
58%
20%
90%
80%
provenant d'homme provenant de femme
Echantillons
Résultats positifs Résultats négatifs
0%
2%
20%
Fréquences en %
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
Figure2 : Répartitions des
résultats en fonction du sexe
Sur 45 échantillons collectés la plupart des
échantillons provenaient de femme (78%) dont 20% positifs et 58%
négatifs. Seulement 22% des échantillons provenaient d'homme avec
2% d'échantillons positifs contre 20% d'échantillons
négatif.
45%
|
40%
40%
|
35%
|
|
|
30%
|
30%
|
25%
|
|
|
20%
20%
|
|
|
15%
|
|
|
|
|
10%
10%
|
|
|
|
5%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0%
|
K.oxytoca K.pneumoniae Citrobacter
freundii
Microorganismes isolées
|
S. aureus
|
Fréquences en %
Figure 3 : Fréquences des microorganismes
isolées
Citrobacter freundii était la bactérie la
plus isolée (40%) suivi par Staphylococcus aureus (30%).
47
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urinaires.
Tableau III : Profil de résistance
des souches de Staphylococcus aureus isolées
Souches Profil de résistance
1 AMPSOXASNFESGMNRERYSLCNSFOXRCHL R
2
AMPRAMCSNFESGMNRERYRLCNRFOX
RCHLR
Staphylococcus aureus
3
AMPSAMCSNFESGMNRERYRLCNRFOXRCHLR
S= Sensible ; R= Résistant
AMP= Ampicilline ; AMC= Amoxicilline + Acide
clavulanique ; NFE= Nitrofurantoin ; GMN= Gentamycine ; ERY= Erythromycine ;
LCN= Lincomycine ; FOX= Cefoxitin ; CHL=
Chloranphénicol
Les souches de Staphylococcus aureus isolées
présentes des résistances à plusieurs familles
d'antibiotiques dont la plupart excède trois familles différentes
d'antibiotiques. Ces souches sont donc toutes multi-résistantes.
Tableau IV : Profil de résistance
de la souche de Klebsiella oxytoca isolées
Souches Profil de résistance
Klebsiella oxytoca 10
AMCRNFESCRORCOXRGMNRCIPRFADR
S= Sensible ; R= Résistant
AMC= Amoxicilline + Acide clavulanique ; NFE=
Nitrofurantoin ; CRO=Ceftriaxone ; COX= Cefotaxime; GMN= Gentamicine ; CIP=
Ciprofloxacine ; FAD= Acide Fusidique ;
48
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urinaires.
La souche de Klebsiella oxytoca isolée
présente une résistance à plus de trois familles
d'antibiotiques, elle est donc multirésistante.
Tableau V: Profil de résistance
des souches de Klebsiella pneumoniae isolées
Souches Antibiotiques testés
1
AMCRNFERGMNRCRORCOXR
CIPRSXTR
K.pneumoniae
|
|
2
AMCSNFERGMNSCHLRCIP SCRORCOX
R
|
|
|
S= Sensible ; R= Résistant
AMC= Amoxicilline + Acide clavulanique ; NFE=
Nitrofurantoin ; CHL=Chloranphénicol ; COX= Cefotaxime; GMN= Gentamicine
; CIP= Ciprofloxacine ; CRO=Ceftriaxone ; SXT= Sulfamethoxazol +
Trimethoprim
Toutes les souches de Klebsiella pneumoniae testées
sont résistantes à au moins trois familles différentes
d'antibiotiques, elles sont multirésistantes.
Tableau VI : Profil de résistance
des souches de Citrobacter freundii isolées
Souches Antibiotiques Testés
Citrobacter freundii 1
AMCSCOXSCROSGMNSNFERCIPRSXTR
|
49
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urinaires.
2
AMCRCOXRCROSGMNRNFESSXTRCIPSFADR
3
AMCRGMNSCHLRCIPSCOXRCROSFADR
4
AMCRNFESGMNRCOXRCROSFADRCIPR
S= Sensible ; R= Résistant
AMC= Amoxicilline + Acide clavulanique ; NFE=
Nitrofurantoin ; CHL=Chloranphénicol ; COX= Cefotaxime; GMN= Gentamicine
; CIP= Ciprofloxacine ; CRO=Ceftriaxone ; SXT= Sulfamethoxazol + Trimethoprim ;
FAD= Acide Fusidique
Toutes les souches de Citrobacter freundii
isolées sont toutes multi résistantes.
10.2. Activité antibactérienne
10.2.1. Rendements à l'extraction
L'extrait aqueux des feuilles et tiges de Artemisia annua
présente un rendement de 23,72 %. Les tests de
stérilité ont révélé l'absence de
contamination au niveau de l'extrait et de la sève de Jatropha
multifida.
10.2.2. Test de Sensibilité
Les souches testées, à la concentration de
100mg/ml ont présenté une sensibilité variable à
l'égard des extraits testés. Les diamètres d'inhibition
des extraits ont varié entre 7 et 21mm. La sève de Jatropha
multifida, a été active sur toutes les souches
bactériennes testées. Contrairement à l'extrait aqueux de
Artemisia annua qui n'a présenté aucune activité
antimicrobienne.
50
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urinaires.
Tableau VII : Diamètre
d'inhibition des extraits des plantes étudiées sur les souches
cliniques bactériennes isolées
Espèces Plantes / bactériennes
|
C.freundii
K. pneumoniae
S. aureus
C.freundii
K. pneumoniae
S. aureus
S. aureus
C.freundii
C.freundii
K. oxytoca
E.coli ATCC
2552
S.aureus
ATCC 2552
|
SE Jatropha multifida (320mg/ml/plaq ue de
gélose)
|
16
|
10
|
17
|
11
|
18
|
16
|
13
|
9
|
10
|
12
|
07
|
21
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
E. Artemisia annua(100mg/m l/plaque de
gélose)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
SE= Sève entière de Jatropha multifida
; E= Extrait aqueux de Artemisia
annua
51
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sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
Image5: Photo de détermination des D.I.
Source personnelle (Travaux de laboratoire, Avril 2019)
L'augmentation de la concentration de l'extrait aqueux de
Artemisia annua n'a aucune effets sur les souches isolées y
compris les souches de référence. Ainsi nous avons testés
l'extrait aqueux à diverses concentration (100, 200, 400 et 600mg /ml,)
sur les souches isolées et sur les souches de référence
(E. coli ATC552 et S. aureus ATC552) mais aucune
activité antimicrobienne a été notée.
Images 6 : Photo de
détermination des D.I. Artemisia annua Source personnelle
(Travaux de laboratoire, Avril 2019).
10.2.3 Concentration Minimale Inhibitrice,
Concentration Minimales Bactéricides et pouvoir antibiotique de la
sève de Jatropha multifida
52
Réalisé par SOVEGNON Sèmèvo Toussaint
Delberson
Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
Les Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) obtenues sont
variables en fonction des types de souches. Les CMI les plus faibles ont
été obtenues à la concentration de 40mg. Les
concentrations minimales bactéricides (CMB) ont aussi varié en
fonction du type des souches sensibles. Le pouvoir antibiotique (a.p) a
été déterminé grâce au rapport CMB/CMI. Les
tableaux et présentent les concentrations minimales inhibitrice,
bactéricides et le pouvoir antibiotique des extraits aqueux.
Le rapport CMB/CMI de la sève de Jatropha multifida sur
Klebsiella pneumoniae, Citrobacter freundii , Staphylococcus aureus,
Klebsiella oxytoca est inférieure à 4. La sève de
Jatropha multifida a donc un pouvoir bactéricide sur ces
souches.
Tableau VIII : CMI, CMB et pouvoir
antibiotique (a .p.) de la sève de Jatropha multifida
Paramètres
Extraits
S. aureus
C.freundii
C.freundii
S.aureus
S. aureus
K.pneumoniae
E.coliATC5
52
S.aureusATCC
2552
C. freundii
K. pneumonia
C. freundii K.. oxytoca
Souches bactériennes
étudiées
Sève de CMI
|
40 -
|
20 -
|
80
|
40 -
|
40
|
40
|
80
|
-
|
40
|
Jatropha
|
CMB
|
40 -
|
40 -
|
160
|
40 -
|
80
|
80
|
160
|
80
|
40
|
multifida p. a.
|
1 -
|
2 -
|
2
|
1 -
|
2
|
2
|
2
|
-
|
1
|
P.a= Pouvoir antibiotique ; CMB=
Concentration minimal inhibitrice ; CMI= Concentration minimal
Bactéricide
11. Commentaire
La présente étude a permis d'évaluer les
propriétés antibactériennes des extraits de plantes de
Artemisia annua (feuille et tige), Jatropha multifida
(sève) sur des espèces bactériennes responsables
d'infections Urinaires. L'étude ressort
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Evaluation de l'activité
antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
urinaires.
que les bacteries les plus isolées sont respectivement
Citrobacter freundii (40%) Staphylococcus aureus (30%),
Klebsiella pneumoniae (20%), Klebsiella oxytoca (10%). Le
profil de résistance des souches isolées montre qu'elles sont
toutes multirésistantes. L'extrait aqueux de feuille et tige de
Artemisia annua ne possède aucune activité
antibactérienne sur les souches testées peu importe la
concentration. Par contre majoritairement avec une concentration minimale
bactéricide de 40mg/ml, la sève de Jatropha multifida a
eu une activité bactéricide sur la majorité des souches
testées malgré leurs multi-résistances aux disques
d'antibiotiques usuelle.
Les résultats obtenus de l'activité
antibactérienne ont montré que les 12 souches
étudiées ont été sensibles à la sève
de J. multifida y compris les deux souches de références
mais à degrés divers. En effet, la croissance de la plupart des
souches étudiées a été totalement inhibée
par la sève de Jatropha multifida avec une CMI minimal de
20mg/ml alors que la souche de Escherichia coli n'en n'a
été sensible que moyennement. En effet, les flavonoïdes, les
tanins, les terpènes mis en évidence lors du screening
phytochimique aurait une fortes activités antimicrobiennes
(Klotoé et al., 2012 ; James et Friday, 2010). Ces composés
étaient responsables de l'activité antimicrobienne de l'extrait
des feuilles de Melastoma malabathricum en raison de leurs
propriétés antibactériennes (Nurdiana et Marziana,
2013).
D'autres auteurs ont obtenu des résultats similaires
aux nôtres en étudiant l'activité antimicrobienne de
différentes parties de Jatropha multifida. En effet, la
sève de Jatropha multifida provenant de l'Université
d'Ibadan au Nigéria a totalement inhibé S. aureus, E. coli
et d'autres bactéries (Aransiola et al., 2014). En 2007, les
extraits aqueux et éthanolique des feuilles de J. multifida
étaient actifs sur E. coli et sur S. aureus
(Adesola et Adetunji, 2007). Des résultats similaires ont
été notés dans une étude sur les feuilles, tiges,
racines de Jatropha multifida (Aiyelaagbe, 2008). Même si ces
résultats sont similaires, les CMI diffèrent en termes d'effet
sur les souches. Au Nigeria, une CMI de 0,78ug/ml
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antibactérienne d'extraits de Jatropha multifida et Artemisia annua
sur quelques souches cliniques responsables d'infections
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pour S. aureus a été obtenu en 2008
avec les feuilles et racines de la plante (Aiyelaagbe, 2008)16mg/ml ,66mg/ml et
263 mg/ml ont été noté respectivement pour S. aureus ,
E. coli et K.pneumoniae avec la sève de Jatropha
multifida en 2014 (Aransiola et al., 2014). La différence de
sensibilité obtenue entre les sèves de Nigeria et du Bénin
pourrait être liée aux facteurs environnementaux
(pédographiques, climatiques), aux souches testées et à la
méthode utilisée (Djeddi, 2012).
En ce qui concerne l'extrait aqueux de Artemisia
annua, ces résultats sont contraires au résultat obtenus
lors des travaux réalisés sur l'activité
antibactérienne, antioxydant et anti inflammatoire de l'Artemisinin
extrait de Artemisia annua linn (Kim et al 2015). Ces résultats
s'expliquent par le fait que notre étude na prise en compte que
l'extrait aqueux de cette plante et que les souches testés sont
différentes. La qualité de l'extrait variant en fonction du
solvant utilisés lors de l'extraction (Souhila and Mustapha, 2013). Il
faudra donc réaliser d'autres extraits de la plante avec
différents solvant outre que l'eau distillée afin de mieux
évaluer les propriétés antibactérienne de cette
plante.
Les plantes médicinales constitueraient donc une bonne
alternative aux antibiotiques faisant face à la multirésistance
bactérienne observée ce jour. Il s'avère très
important d'effectuer diverses investigations sur les propriétés
nécessaires à une meilleure qualification de ces plantes afin de
minimiser tout risque à la santé.
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