HIPPOCRATE
des pierres et de la terre, et ont des
hémorroïdes
I
EPIGRAPHE
Les hommes et les femmes qui ont une mauvaise
couleur de peau, mais non
II
IN MEMORIUM
La mort est un chemin par lequel, tout être humain
créature de Dieu tout puissant ne peut s'échapper. Mais, ce fait
juridique bien qu'il est une loi de la nature, la plus choquante à sa
venue, cela nous pousse de reconnaitre l'image des personnes qui nous ont
précédées dans le monde des ancêtres.
A vous mon Père NGOY KISULA Artur, ma mère
BANZA NGOY Béatrice et mon Grand frère Grace à Dieu, vous
qui êtes partis sur le chemin qui n'a pas de retour sans profiter le
fruit de ce présente réflexion scientifique, sans prendre part
aux efforts scientifiques fournis par votre unique fils et petit frère
de la famille, vos images ne pourront jamais disparaitre dans notre esprit. Le
Dieu très haut vous protège là que vous êtes, que
vos âmes repose en paix.
III
DEDICACE
Je dédie ce travail :
A ma très chère Epouse Marthe MWILAMBWE pour
les soutiens tant moraux que spirituel et pour leur amour et leurs
encouragements tout au long de mon parcours estudiantin.
A mes frères et soeurs frère : Padou LUBABA,
Fabrice KISULA, Getty NGOIE, Labertine NDAY, Arthur NGOIE, Laurenne MUJINGA,
Baillon BANZA, Fanana KALUMBA, laudrice LUBUNGA, Cadette, Dorienne KYUNGU et
Solange Ngoy.
A vous mes amis et connaissances : Emmanuel TUNDWA,
Grâce Maswa et Emmanuel Kasaï pour votre affection, vos conseils et
vos soutiens nous ont étaient très
bénéfiques.
En définitif, que tous ceux qui ont
contribués d'une façon directe ou indirecte à la
réussite de ce travail, trouvent en cette page l'expression de notre
profonde gratitude.
IV
REMERCIEMENT
Au seuil de cette année académique de fin de
cycle, période traditionnelle sanctionnée par la rédaction
du travail de fin d'étude, nous nous offrons l'agréable devoir
d'exprimer nos très profonds remerciements à toute âme
sensible à cette cause pour sa contribution consciente ou inconsciente
tant au niveau de la mise en chantier que durant tout le cheminement de la
présente dissertation.
Aussi, aurions-nous été indélicat si
nous n'inaugurons pas cette série d'éloges pour notre Directeur
de travail à la personne de monsieur le chef de travaux Narcisse MWINKEU
pour ses remarquables, disponibilités assorties du souci
d'amélioration constante. Qu'il trouve nos sentiments de gratitude dans
cette modeste oeuvre qu'il a su accompagner avec rigueur et adresse
scientifique et ce, en dépit de ses multiples occupations à
divers échelons.
Nos remerciements s'orientent tout naturellement aussi
à l'ensemble du corps académique et administratif de l'Institut
Supérieur de Techniques Médicales de Lubumbashi pour la
qualité du travail en interface, synergie grâce à laquelle,
il nous est à terme possible de disposer de tous les supports de sortie
diversement requis par chaque finaliste.
Nous adressons également nos remerciements à
Madame Sandra MUTOMBO biologiste au grand laboratoire biomédical
provincial de référence de santé publique qui,
malgré ses multiples occupations, nous a orientés et conduits
tout au long des analyses biologiques des échantillons dont elle a
assume la responsabilité.
Qu'il en soit de même à tous nos proches
à diverses qualités au rang de quel figurent :les membres de la
famille du feu Pasteur Baillon BANZA, JeKas KASONGO, Jean KASONGO, Dorienne
KYUNGU, Nadège KIABU, Falonne KIHUNA, Agnès KYUNGU, Deborah
KALENGA, Docteur MBUYI.
V
RESUME
Le but de cette étude était de déterminer
la corrélation entre l'hémoglobine, fer et parasitoses chez les
consommatrices et les non-consommatrices du kaolin de la commune Katuba. Elle a
porté sur 100 femmes consommatrices et non-consommatrices du kaolin
habitants 5 quartiers de ladite commune. Chaque quartier a été
représenté par 20 femmes.
Les analyses biologiques de ces échantillons au
Laboratoire Médicale Provincial de Référence de
Santé Publique de Lubumbashi, nous avons révélés
une corrélation entre la consommation du kaolin et la diminution du taux
de fer sérique (81%), hémoglobinémie inférieure
à 12 g/dl (59%) et l'acquisition d'Ascaris lumbricoides
(67%). Le degré de corrélation a été
de 0,5, ce qui montre qu'il existe une faible corrélation. Ces
résultats ont été obtenus après dosage de
l'hémoglobine par la technique photométrique, dosage du fer par
le test colorimétrique et l'examen direct de selle par la technique
utilisant l'eau physiologique comme réactif.
Mots clés : étude corrélationnelle,
hémoglobine, kaolin, fer, parasitose
VI
ABSTRACT
The purpose of this study was to determine the correlation
between hemoglobin, iron and parasitosis among consumers and non-consumers of
Katuba commune kaolin. It covered 100 women consumers and non-consumers of
kaolin inhabitants 5 neighborhoods of said commune. Each district was
represented by 20 women.
The biological analyzes of these samples at the Lubumbashi
Provincial Public Health Reference Laboratory revealed a correlation between
the consumption of kaolin and the decrease in serum iron (81%), hemoglobin
concentration less than 12 g / dl (59%). %) and the acquisition of Ascaris
lumbricoides (67%). The degree of correlation was 0.5, which shows that there
is a weak correlation. These results were obtained after determination of
hemoglobin by the photometric technique, determination of iron by colorimetric
test and direct examination of stool by the technique using physiological water
as a reagent.
Key words: correlational study, hemoglobin, kaolin, iron,
parasitosis
VII
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION
EDTA : Ethylène Diamino Tétra Acétique
Hb : Hémoglobine
ISTM : Institut Supérieur des Techniques
Médicales
g/dl : Gramme par décilitre
ug/l : Microgramme par litre
% : Pourcentage
VIII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Répartition des
enquêtées selon l'état civil 38
Tableau 2. Répartition des
enquêtées selon l'état civil et les catégories
38
Tableau 3. Répartition des
enquêtées selon l'âge 39
Tableau 4. Répartition des
enquêtées selon l'âge et catégories 39
Tableau 5. Répartition des
enquêtées selon la profession 40
Tableau 6. Répartition des
enquêtées selon la profession et catégorie 41
Tableau 7. Répartition des consommatrices de
kaolin selon la fréquence journalière 42
Tableau 8. Répartition des consommatrices du
kaolin selon la durée de consommation
42
Tableau 9. Répartition des résultats
d'Hb selon la durée des consommations du kaolin
43
Tableau 10. Répartition des résultats
d'Hb selon la fréquence des consommations
journalière du kaolin 44
Tableau 11. Répartition des résultats
d'Hb selon les catégories 45
Tableau 12. Répartition des résultats du
fer selon la fréquence journalière de
consommation du kaolin 46
Tableau 13. Répartition des résultats du
fer selon la durée de consommation du kaolin
47
Tableau 14. Répartition des résultats du
fer selon les catégories 47
Tableau 15. Répartition des résultats
d'examen direct de selle selon la fréquence des
consommations du kaolin 49
Tableau 16. Répartition des résultats
d'examen direct des selles selon la durée de
consommation 50
Tableau 17. Répartition des résultats
d'examen direct des selles selon les catégories 51
IX
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Photographie du kaolin. 10
Figure 2. Structure de l'hème b, groupe
prosthétique de l'hémoglobine. 14
Figure 3. Structure de la globine, partie protéique
de l'hémoglobine. 15
Figure 4. Absorption digestive du fer : captation,
transfert et libération. 19
X
SOMMAIRE
EPIGRAPHE I
IN MEMORIUM II
DEDICACE III
REMERCIEMENT IV
RESUME V
ABSTRACTS VI
LISTE DES TABLEAUX VIII
LISTE DES FIGURES IX
SOMMAIRE X
INTRODUCTION 1
0.1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1
0.2. ETAT DE LA QUESTION
2
0.3. PROBLEMATIQUE 5
0.5 DÉLIMITATION DU SUJET
5
0.6 SUBDIVISION DU TRAVAIL
6
Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE 8
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE 8
I.1.1. Etude 8
I.1.2. Corrélation 8
I.1.3. Hémoglobine 8
I.1.4. Fer 8
I.1.5. Parasitoses 8
I.1.6. Consommateur 9
I.1.7. Kaolin 9
I.2 GENERALITES SUR LE KAOLIN ET LA GEOPHAGIE
10
I.2.1 APERCU HISTORIQUE 10
I.2.2 COMMERCE DU KAOLIN 11
I.2.3 ORIGINE DE KAOLIN PRIMAIRE ET SECONDAIRE
12
I.2.3.1 Kaolin primaire 12
I.2.3.2 Kaolin secondaire 12
I.2.4 PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES DU KAOLIN
12
I.3 APERCU SUR L'HEMOGLOBINE ET FER 14
XI
I.3.1 NOTION SUR L'HEMOGLOBINE 14
I.3.1.1 Structure et fonctionnement 14
a) Hème 14
b) Globine 15
I.3.1.2 Classification 15
a) Hémoglobines embryonnaires 15
b) Hémoglobines foetale 15
c) Hémoglobines de l'adulte 16
I.3.2 NOTION SUR LE FER 16
I.3.2.1 Rôle et stockage 16
I.3.2.2 Métabolisme 17
I.3.2.4 Absorption digestive 18
I.3.2.6 Régulations 19
I.4 NOTION SUR LE KAOLIN, CARENCE MARTIALE ET ANEMIE
20
I.4.1 KAOLIN : CAUSE DE CARENCE MARTIALE
20
I.4.1.1 Diminution de l'absorption du fer par
chélation ou échange d'ion 21
I.4.1.2 Diminution de l'absorption du fer par
altération de la muqueuse intestinale 22
I.4.2 CONSEQUENCE DE LA CARENCE MARTIALE CHEZ LES
CONSOMMATEURS DU
KAOLIN 23
I.4.3 PICA ET CARENCE MARTIALE : UN CERCLE VICIEUX
24
I.5 RAPPEL SUR LES PARASITOSES ET LA CONSOMMATION DU
KAOLIN 25
I.5.1 Ascaridiose 26
I.5.1.1 Définition 26
I.5.1.2 Transmission et cycle de vie 26
I.5.1.3 Physiopathologie 26
I.5.1.4 Diagnostic 27
I.5.1.5 Prévention et contrôle
27
I.5.1.5 Traitement curatif 27
I.5.2 Schistosomiase à S. mansoni
28
I.5.2.1 Définition 28
I.5.2.2 Transmission, cycle de vie 28
I.5.2.3 Physiopathologie 29
I.5.2.4 Diagnostic 30
I.5.2.5 Prévention et contrôle
30
XII
a) Principe 34
b) Mode opératoire 34
c) Expression de résultat 34
a) Principe 34
b) Technique d'analyse 35
a) Principe 35
b) Technique 35
2.5 ANALYSES DES DONNES 37
2.8 LIMITES DE L'ETUDE 37
Tableau 1. Répartition des
enquêtées selon l'état civil 38
Tableau 2. Répartition des
enquêtées selon l'état civil et les catégories
38
Tableau 3. Répartition des
enquêtées selon l'âge 39
Tableau 4. Répartition des
enquêtées selon l'âge et catégories 39
Tableau 5. Répartition des
enquêtées selon la profession 40
Tableau 6. Répartition des
enquêtées selon la profession et leurs association à la
consommation
41
Tableau 7. Répartition des consommatrices de
kaolin selon la fréquence journalière 42
Tableau 8. Répartition des consommatrices du
kaolin selon la durée de consommation 42
Tableau 9. Influence de la durée de
consommation sur le résultat de l'Hb 43
Tableau 10. Influence de la fréquence des
consommations journalière du kaolin sur baisse de
l'hémoglobine inférieure à 12
g/dl 44
Tableau 11. Répartition des résultats
d'Hb selon les catégories 45
Tableau 12. Répartition des résultats du
fer selon la fréquence journalière de consommation du
kaolin 46
Tableau 13. Répartition des résultats du
fer selon la durée de consommation du kaolin 47
Tableau 14. Répartition des résultats du
fer selon les catégories 47
Tableau 15. Répartition des résultats
d'examen direct de selle selon la fréquence des
consommations du kaolin 49
Tableau 16. Répartition des résultats
d'examen direct des selles selon la durée de consommation
50
Tableau 17. Répartition des résultats
d'examen direct des selles selon les catégories 51
Chapitre IV. DISCUSSION 52
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 55
REFERENCES 56
1
INTRODUCTION
0.1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le kaolin est le silicate d'aluminium pur provenant d'un
certain nombre de roche dont l'argile blanche. En rapport avec ses
propriétés, il est utilisé dans plusieurs domaines tels
que la céramique, porcelaine, industrie du papier, peinture et dans la
fabrication des produits de beauté [Koli, 2007].
Certains pays africains sont des grands producteurs du Kaolin
tels que le Cameroun, le Nigeria, le Sénégal, le Mali, le Congo
Brazza, la République Démocratique du Congo [François,
2012].
La consommation de cette substance est l'une de forme
géophagique la plus répandue en Afrique en général
et en République Démocratique du Congo en particulière.
Constitué de nanoparticules faites des strates de silicates et
d'aluminate, les kaolins disposent d'immenses espaces d'échanges
interfoliaires chargés négativement où l'eau et les ions
peuvent s'adsorber. Cette propriété lui confère la
capacité de former avec l'eau des solutions colloïdales, d'adsorber
à leurs surfaces toute sorte de substance toxique et leur donne la
capacité d'échange les ions avec le milieu ambiant [Reichardr et
al, 2008, Mascolo et al, 2004].
Ils se comportent donc en interface chimiquement active entre
les apports alimentaires et l'organisme vivant. C'est dans cette interaction
électrochimique que réside la clé des effets positifs et
négatifs de la géophagie. Leurs pouvoirs détoxifiant
s'explique par le fait que l'argile permet de protéger la paroi
intestinale contre l'infiltration de virus et des bactéries
entéropathogènes en offrant une barrière colloïde qui
renforcer l'effet du mucus d'une part, et d'autres part en créant des
liaisons ioniques neutralisant les toxines [Dasta JF, 1978]. La
géophagie permet dans certains cas de lutter contre les nausées
liées à la grossesse [Mariam Kanté, 2013].
Malgré les effets détoxifiant et ceux de lutter
contre les nausées liées à la grossesse, la consommation
du kaolin à d'énormes conséquences dangereuses et parfois
même irréversibles sur la santé humaine.
2
De ce fait, le kaolin est incriminé dans l'intoxication
aux métaux lourds tels que l'aluminium, le plomb, l'arsenic et le
mercure ; il entraine la diminution de fer sérique secondaire à
son pouvoir de chélation d'empêcher l'absorption du fer au niveau
intestinale. Ce pouvoir chélateur du kaolin face au fer aggrave
l'anémie qui est universellement constate chez les géophages
[Ukaonu. C et al, 2003]. En sus, les conditions non hygiéniques dans
lesquelles s'effectuent les ventes et conservations des kaolins exposent les
consommateurs aux maladies infectieuses dont les parasitoses intestinales
[Annie-Stevia, 2013].
A Lubumbashi, le commerce du kaolin se fait presque dans
toutes les communes de la ville via tous les milieux publics et privés
tels que les écoles, les églises, les universités, des
croissances, des grandes avenues et des marchés. Son coût varie
entre 100 à 200 franc congolais selon la quantité, et est
consommé fréquemment par les femmes enceintes et les femmes en
état ordinaire. En effet, cette pratique doit bénéficier
d'une attention particulière car les conséquences sur l'organisme
humain sont énormes. D'où l'intérêt de notre sujet
portant sur « Etude corrélationnelle de l'hémoglobine, du
fer et parasitoses chez les consommateurs du kaolin ».
Nous effectuons cette étude en vue d'apporter les
informations aux géophages de kaolin en rapport avec des impacts de
cette pratique sur le taux d'hémoglobine, du fer et des parasitoses
intestinales.
0.2. ETAT DE LA QUESTION
La consommation du kaolin induit l'hyposiderémie suite
à son pouvoir de chélation d'empêcher l'absorption du fer
au niveau intestinale, ce qui conduit à un état anémique
par diminution du taux d'hémoglobine d'une part, et la survenue des
parasitoses secondaires à l'état hygiénique dans
lesquelles s'effectuent les ventes et conservations de cette substance d'autre
part [Annie-Stevia, 2013].
A l'heure actuelle, la notion sur
l'hémoglobinémie et la siderémie fait l'objet des
plusieurs études chez les consommateurs du kaolin.
C'est le cas de l'étude menée par Chaumande
Bertrand (2011) sur « L'apport des analyses protéiniques et
métallo-protéiniques pour l'étude de la géophagie
». Dans cette étude, l'auteur avait affirmé que la
géophagie pouvait influer sur le taux de fer sanguin.
3
Yersin S. et al. (2012), dans leur étude
intitulée « Anémie ferriprive sur géophagie dans un
pays riche ». Les résultats de laboratoire avaient relevé
une anémie sévère avec carence martiale chez la jeune
femme géodépendante d'origine camerounaise.
Hooda et Al (2004) se sont particulièrement
intéressés, dans leur étude, aux mouvements du fer, cuivre
et zinc dans le tube digestif des géophages. A l'issue de leur
investigation, ils avaient conclu que, bien que riches en micronutriments
métalliques, les argiles ont tendance à aggraver les carences
minérales par diminution de la biodisponibilité intestinale des
minéraux et en particulier de celle du fer et du Zinc.
L'étude de Sontag Christelle (2012) a porté sur
le syndrome de Pica et carence martiale en région parisienne. L'auteur
avait rapporté les données expérimentales de
l'étude de Munnich et Al réalisée en 1968, qui avait
montré à l'époque que l'argile et la terre diminuaient
l'absorption de fer que les sujets aient la carence en fer ou pas. D'autre
part, cette étude avait comparé l'argile Turque à trois
sites différents des USA (Mississipi, Germanie et nouvelle Mexique). Il
s'est révélé que l'argile turque entrainait une diminution
importante de l'absorption du fer, et cet effet était moindre avec
l'argile américaine. L'analyse de ces argiles avait montré
qu'elles contenaient en proportions variables des cations (Calcium,
magnésium, manganèse, potassium, sodium, hydrogène),
qu'elles pouvaient les échanger contre le fer.
L'étude de Geissier et al. (1998) a montré le
rôle de la géophagie dans l'acquisition d'infections parasitaires
chez 204 enfants Kenyans d'âge scolaire. Cent cinquante-sept enfants
(77%) consommaient quotidienne de la terre et 48% des échantillons de
terre analysées étaient contaminés par des oeufs d'Ascaris
lumbricoides et 87 (46,6%) par Trichuri trichiura. Une réinfection avec
Ascaris lumbricoides était deux fois plus fréquente chez les
enfants non géophages (27% contre 12% ; P=0,03). Le risque relatif de
réinfection à Ascaris lumbricoides était de 2.28 pour les
enfants géophages et la fraction attribuable à la
géophagie était de 56%.
En 1999, Glickman et al ont confirmé dans une
étude concernant 286 enfants Guinnées que la géophagie
était un important facteur de risque d'infection par les
nématodes (Ascaris lumbricoides, Trichuri trichiura).
4
L'étude de Gardner, reprise par Tevetoglu en 1961, dont
le but était de montrer l'apport de la radiographie pour le diagnostic
de géophagie portait sur 60 américains de milieux
défavorisés, tous consommateurs de kaolin. Dans 26 cas sur 60, le
taux d'hémoglobine avait été dosé avant le
début de cette pratique, et était normal dans tous les cas.
Après une certaine période de la consommation, tous avaient une
anémie microcytaire hypochrome (hémoglobine de 4 à 9 g/dl)
et une achlorhydrie.
Lanzkowsky en 1959 trouvait une fréquence plus
élevée de parasitoses, principalement des ascaridioses, chez les
géophages, soit 83% contre 21% dans le groupe témoin.
Théophile BULUKU (2013) dans son étude
menée à Kinshasa portant sur « Dosage de
l'hémoglobine chez les femmes consommatrices du kaolin », avec
comme objectif de doser l'hémoglobine des femmes consommatrices du
kaolin. Le résultat de l'étude avait relevé 17 cas soit
40,47% de cas d'anémie modère et 8 cas soit 19,04% et 17 cas soit
40,47 des sujets non anémiques, ce qui justifie que le kaolin est un
facteur diminuant le taux d'hémoglobine chez les consommateurs.
NDAYE MALUBUNGI Mylène (2015), dans son étude
intitulée : « Le contrôle parasitologique sur le kaolin
consommé à Lubumbashi », a vise à déceler les
oeufs des parasites dans les kaolins via la réalisation des analyses
parasitologiques des selles. Au terme de cette étude, il a
été montré que les kaolins consommé à
Lubumbashi contiennent 1.25% des oeufs de parasites ce qui est un risque pour
les consommateurs.
Ndette LUSENGE en 2016 dans son travail portant sur «
étude comparative de fer chez les consommatrices et non consommatrices
du kaolin », les analyses biologiques avaient relevé une moyenne
sérique de 76,7 chez les consommatrices contre 46,3 chez les
non-consommatrices du kaolin et 16 cas sur 40 soit 40%
d'hyposiderémie.
Evoluant avec la même pensée, notre sujet sera
basé sur l'étude corrélationnelle de l'hémoglobine,
du fer et des parasitoses chez les consommateurs du kaolin en vue d'apporter
les informations aux consommateurs de ladite substance en rapport avec l'impact
sur le taux d'hémoglobine, du fer et des parasitoses intestinales.
5
0.3. PROBLEMATIQUE
Comme nous l'avons évoqué
précédemment, la consommation du kaolin induit une baisse du taux
d'hémoglobine et du fer ainsi que la survenue des parasitoses
digestives. Ces facteurs précités ont de répercussion sur
la santé humaine.
Voilà pourquoi nous nous posons les questions
ci-après :
V' Quels seraient les taux d'hémoglobine et du fer chez
les consommateurs du kaolin ?
V' Quelles sont les parasitoses digestives liées à
cette pratique?
V' Existe-t-elle une corrélation entre la consommation du
kaolin, l'hémoglobine, fer et parasitose?
C'est autour de ces questions que tournera notre
problématique.
0.4. OBJECTIFS
D'une manière générale, cette étude
vise à déterminer la corrélation entre la consommation du
kaolin et le taux d'hémoglobine, du fer ainsi que la survenue des
parasitoses intestinales résultant de cette pratique.
Spécifiquement, elle visera à :
V' Doser l'hémoglobine et fer ;
V' Réaliser les analyses coprologiques ;
V' Déterminer les parasitoses digestives liées
à la consommation du kaolin ;
V' Déterminer la corrélation entre
l'hémoglobine, fer et parasitose chez les
consommateurs du kaolin.
0.5 DÉLIMITATION DU SUJET
Ce travail est délimité dans le temps et dans
l'espace.
6
0.5.1 Cadre spatial
Sur le plan spatial, le prélèvement des
échantillons s'est effectué chez les consommateurs du kaolin
habitant différents quartiers de la ville de Lubumbashi et les analyses
au Grand laboratoire médical.
0.5.2 Cadre temporel
Sur le plan temporel, notre étude a pris une durée
de six mois ; soit de Janvier à
Juin 2019.
0.6 SUBDIVISION DU TRAVAIL
Notre travail comprend l'introduction, la revue de la
littérature, la méthodologie, les résultats, la
discussion, la conclusion ainsi que les recommandations.
PARTIE THÉORIQUE
7
8
Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE I.1.1.
Etude
C'est l'application méthodologique de l'esprit
cherchant à apprendre et à comprendre. C'est l'effort
intellectuel orienté vers l'observation et la compréhension des
êtres, des choses, des faits ou soit l'effort intellectuel pour
acquérir des connaissances [Josette
Rey-D. et al. 2014].
I.1.2. Corrélation
C'est une relation nécessaire, qu'elle soit de
dépendance ou d'exclusion logique, elle se rapproche de l'opposition
dans le second cas [Littré, 2012].
I.1.3. Hémoglobine
L'hémoglobine, couramment symbolisée par Hb,
parfois Hgb, est
une métalloprotéine contenant du fer,
présente essentiellement dans le sang des vertébrés au
sein de leurs globules rouges, ainsi que dans les tissus de certains
invertébrés. Elle a pour fonction de transporter l'oxygène
O2 depuis l'appareil respiratoire (poumons, branchies) vers le reste de
l'organisme. Elle libère l'oxygène dans les tissus afin d'y
permettre la respiration cellulaire aérobie, laquelle, à travers
le métabolisme, fournit l'énergie des processus biologiques
essentiels à la vie [Biomnis, 2012].
I.1.4. Fer
C'est un oligo-élément minéral de
numéro atomique 26 et de symbole Fe faisant partie des métaux de
transition et entrant dans la composition de l'hémoglobine et de
myoglobine.
I.1.5. Parasitoses
Ces sont des maladies parasitaires dues à la
présence des parasites dans l'organisme, elle désigne aussi une
maladie due à l'infestation par des parasites [T. Manya, 2015].
9
I.1.6. Consommateur
Le terme consommateur (synonyme : acheteur) désigne une
personne qui achète des produits pour les consommer [Littré,
2012].
I.1.7. Kaolin
Nom masculin désignant les substances argileuses
blanches, friables et réfractaires, composées principalement de
kaolinite, soit des silicates d'aluminium. Découverts à l'origine
en Chine, ils sont à la base de la fabrication de la porcelaine, mais
sont aussi utilisés dans l'industrie du papier, la médecine et la
cosmétique [Sustrac Gérard, 2011].
10
I.2 GENERALITES SUR LE KAOLIN ET LA
GEOPHAGIE
Figure 1. Photographie du kaolin.
I.2.1 APERCU HISTORIQUE
Le mot kaolin est dérivé du mot chinois GAOLING
signifiant collines hautes, et qui désigne une carrière
située à Jingdezhen, dans la province de Jiangxi en Chine. Le
kaolin est en effet la matière première utilisée dans la
fabrication de la porcelaine, découverte et invention chinoise qui a eu
lieu à Jingdezhen. La technique de la fabrication de la porcelaine n'a
été introduite en occident qu'au XVIIème
siècle par un Jésuite français, le père
d'Entrecelle, après qu'il en eut observé à Jingdezhen le
secret de la fabrication [Sustrac Gérard, 2011].
L'ingestion des substances non nutritives était
déjà connue dans l'antiquité par les grecs et les romains.
La géophagie représentait déjà la forme clinique la
plus connue et la plus citée dans la littérature de
l'époque. Une association à l'anémie a été
remarquée par Hippocrate : « Les hommes et les femmes qui ont une
mauvaise couleur de peau, mais non une jaunisse.... Mangent des pierres et de
la terre, et ont des hémorroïdes ». Ceux qui ont une couleur
variée, sans jaunisse franche, sont affectés de la même
manière » [Fairbanks et al, 1971].
A l'opposé du pica-symptôme décrit par
Hippocrate, on connaissait depuis l'antiquité gréco-romaine, une
ingestion d'argile dans un but esthétique et thérapeutique. Sur
le plan esthétique, le kaolin était très utilisé
par les jeunes filles qui cherchaient à obtenir un teint pâle,
considéré comme un critère de beauté [Dura JR et
al, 1988]. En thérapie, il était
11
utilisé dans le traitement des nombreuses maladies ou
comme antidos dans les empoisonnements [Black, 1956].
Au VIème siècle, Aetius d'Ameda, médecin
de Justinien 1er, rapportant la première description de
géophagie au cours d'une grossesse [Aetius, 2005]. Au XIème
siècle, Avicenne décrivait l'effet bénéfique de
l'apport de fer trempé dans du vin fin chez les géophages, «
Il est nécessaire de réprimer cette habitude, chez les
garçons par l'usage du fouet, chez les plus âgés par la
contrainte et la prison car les incorrigibles sont destinés au tombeau
» [Mcloughlin, 1990].
Le terme pica a fait son apparition pour la première
fois en 1563 dans un traité de chirurgie de Thomas Gale, chirurgien de
l'armée de Henry VIII. Le terme Pica lui-même, semble provenir du
nom latin de la pie, « pica picae », faisant allusion à la
fâcheuse tendance de cet oiseau à dérober des objets
hétéroclites et à les déposer en lieu sûr
sans les ingérer, ainsi qu'à la couleur vive de son plumage dont
l'éclat vert brillant rappelle la pigmentation sera tard
attribuée à l'ictère à biliverdine qui serait
secondaire à la compression de la vésicule biliaire par le port
du corset [Hudson, 2000].
En XVIème siècle, le terme pica a fait son
entrée dans les dictionnaires médicaux. Il était toujours
associé à la femme enceinte ou à la jeune femme
chlorotique, mais aucune description chez l'homme ou l'enfant n'y était
mentionnée.
I.2.2 COMMERCE DU KAOLIN
A Kinshasa, le kaolin est commercialisé dans toutes les
communes de la capitale, il est extrait aux abords du fleuve Congo et ses
affluents, la population riveraine est plus réputée pour
l'extraction et la commercialisation de cette denrée. Extrait sous forme
d'argile blanche, il est traité et transformé en baguette pour
faciliter leur commercialisation, les femmes enceintes sont les grandes
consommatrices de cette denrée en général et toutes femmes
en particulier en raison de leur prix bas.
A Lubumbashi, le commerce du kaolin se fait presque dans toute
les communes de la ville via tous les milieux publics et privés tels que
les écoles, les églises, les universités, des croissances,
des grandes avenues et des marchés. Son cout varie entre 100 à
200 franc congolais selon la quantité.
12
I.2.3 ORIGINE DE KAOLIN PRIMAIRE ET
SECONDAIRE
Les différents kaolins on les retrouve dans des
gisements dits « primaires» et dans des gisements dits «
secondaires ».
Les gisements primaires sont associés à des
paillettes de mica et du sable de quartz et proviennent de l'altération
sur place de roches granitiques alors que les gisements secondaires
résultent de l'entraînement de kaolin à partir de gisements
primaires, et de sa redéposition.
Le kaolin lui-même résulte de l'altération
des feldspaths. On le trouve déposés dans des poches plutôt
qu'en vastes couches stratifiées et ils sont relativement exempts
d'impuretés minérales comme le fer [Philippe Delanne, 2009].
I.2.3.1 Kaolin primaire
La kaolinite provient généralement de
l'hydrolyse de n'importe quel minéral ou verre silico-alumineux, par
exemple la formation de kaolinite à partir de feldspath potassique peut
s'écrire comme celui-ci : K20. Al203.6Si02 + 2H20 (aq) ?
Al203-Si02.2H20(S) + 4Si02 (sol).
La kaolinisation des minéraux silico- alumineux suppose
un lessivage total des éléments alcalins et alcalino- terreux
(potassium, sodium, calcium), du fer et le départ d'une partie de la
silice, on estime à environ 30%, la diminution de volume liée
à ces lessivages deux fluides peuvent être à l'origine des
phénomènes de kaolinisation [M. Koli, 2007].
I.2.3.2 Kaolin secondaire
Les kaolins dits secondaires ont pour origine des kaolins
primaires entrainés par les eaux de ruissellement puis
déposés. Les gisements de kaolin sédimentaires se
rencontrent dans les dépôts continentaux à
épicontinentaux, mis en place en générale au court de
cycles transgression régression [M. Koli, 2007].
I.2.4 PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES DU KAOLIN
De grain grossier et beaucoup moins plastiques que la plupart
des argiles sédimentaires, les kaolins purs sont très
réfractaires et leur point de fusion dépasse 1800 °C.
Employés seuls, ils sont d'une utilisation difficile à cause de
leur faible plasticité et de leur point de fusion
élevé.
13
Par conséquent, l'ajout d'autres matériaux au
kaolin permet de le rendre plus plastique et d'abaisser son point de fusion
afin d'obtenir des pièces vitrifiées. Ces kaolins ainsi
modifiés sont alors appelés porcelaines. Ils sont aussi
utilisés comme pigments. Mats, ils donnent une couleur peu
prononcée. Ils sont parfois utilisés en peinture
décorative, comme sur les masques Okuyi.
Les poudres de kaolin sont préparées
industriellement par broyage, extraction des résidus de fer par
aimantation et cuisson à 1200°C pour éliminer les
impuretés d'origine organique. Les poudres ainsi obtenues sont
suffisamment pures pour être incorporées aux peintures ou aux
céramiques de haut de gamme.
14
I.3 APERCU SUR L'HEMOGLOBINE ET FER
I.3.1 NOTION SUR L'HEMOGLOBINE I.3.1.1 Structure et
fonctionnement
L'hémoglobine possède une structure quaternaire
caractéristique de
nombreuses protéines à sous-unités
globulaires. La plupart de ses résidus d'acides aminés sont
engagés dans des hélices á reliées entre elles par
des segments non hélicoïdaux. Les sections hélicoïdales
sont stabilisées par des liaisons hydrogène qui confèrent
à la protéine sa structure tridimensionnelle
caractéristique, appelée repliement globine car on le retrouve
également dans d'autres globines à groupe prosthétique
héminique telles que la myoglobine. Ce repliement caractéristique
présente une cavité dans laquelle est étroitement
insérée une molécule d'hème constituant le groupe
prosthétique de la protéine. L'hémoglobine contient donc
une molécule d'hème par sous-unité et la globine (partie
protéique) [Ross C. Hardison, 1996].
a) Hème
C'est une partie prosthétique de d'hémoglobine
qui comprend quatre groupements dont chacun est constitué d'une
protoporphyrine IV et d'un atome de fer à l'état d'ion
ferreux.
La porphyrine ou protoporphyrine IV comprend elle- même
quatre noyaux pyrrol à sommet azote réunis par des ponts
méthanes et huit chaines latérales, méthyl, vyril acide
propionique [Bernard, 2002].
Figure 2. Structure de l'hème b, groupe
prosthétique de l'hémoglobine.
15
b) Globine
C'est une partie protéique de l'hémoglobine dont
chacune de ses molécules est constitués de deux parties de
chaines polypeptidiques qui sont identiques, elles sont deux à deux
appelées alpha et beta [Bernard, 2002].
Figure 3. Structure de la globine, partie protéique
de l'hémoglobine.
I.3.1.2 Classification
Il existe différentes variétés
d'hémoglobines qui sont fonction des différents types de
chaînes de globine synthétisées, à
des périodes différentes de la vie, et dont la composition en
hémoglobine n'est pas la même.
a) Hémoglobines embryonnaires
On connaît quatre types d'hémoglobine embryonnaire
chez l'homme : Hb Gower-1, de formule ä2å2,
Hb Gower-2, de formule á2å2, Hb
Portland-1, de formule ä2ã2 et Hb
Portland-2, de formule ä2â2.
On nomme ainsi l'hémoglobine dans chaque globule rouge
du foetus et juste après la naissance. Elle est
composée de 2 chaînes alpha et de 2 chaînes gamma.
b) Hémoglobines foetale
16
L'hémoglobine du foetus présente une
particularité : il s'agit de sa grande affinité pour
l'oxygène, plus forte que celle de l'hémoglobine
de l'adulte. En effet, l'oxygène du foetus est aspiré
préférentiellement par l'hémoglobine foetale aux
dépens du sang de la mère à travers le placenta. D'autre
part, l'hémoglobine foetale présente une autre
particularité : sa résistance à la dénaturation
(altération de sa structure) alcaline (milieu contraire de
l'acidité). Ce test permet de déceler la présence de
globules rouges foetaux (du foetus) dans le sang de la
mère. Ce test s'effectue chez les femmes enceintes de groupe Rh
négatif dont le foetus est potentiellement Rh positif (Rh du
père). Cette méthode est utilisée quand il existe un
risque d'incompatibilité foeto-maternelle (accouchement, avortement,
amniocentèse).
c) Hémoglobines de l'adulte
L'hémoglobine A1 (ou Hb A1) correspond à 98 % du
total de l'hémoglobine de l'adulte. Elle est constituée de 2
chaînes alpha et de 2 chaînes bêta. L'hémoglobine Hb
A2 correspond à 2 % du total de l'hémoglobine de l'adulte. Elle
est constituée de 2 chaînes alpha et de 2 chaînes delta.
C'est l'électrophorèse qui permet de différencier ces deux
types d'hémoglobine [Zhenning et al, 2001]
Il existe une autre variété d'hémoglobine
sur laquelle s'est fixée une molécule de glucose :
hémoglobine glycosylée ou hémoglobine glycquée
(HbA1c). Elle représente normalement moins de 5 % de
l'hémoglobine de l'organisme. Sa concentration est dépendante de
la glycémie (taux de glucose dans le sang). Son dosage permet de
surveiller efficacement un traitement au long cours chez un diabétique
[Russell et al, 2015].
I.3.2 NOTION SUR LE FER I.3.2.1 Rôle et
stockage
Le fer est un élément indispensable pour la
majorité des êtres vivants, notamment pour le transport de
l'oxygène, et en particulier pour le transport et l'échange des
électrons
(Fe2+ ? Fe3+) lors des réactions
d'oxydo-réduction (respiration cellulaire et fonctionnement
enzymatique) [Jean-Luc, 2000]. Cependant à l'état libre, le fer
est également très toxique, car les radicaux libres de fer
altèrent les structures cellulaires. Les atomes de fer sont toujours
utilisés et « contrôlés » en restant liés
à diverses molécules et protéines spécifiques pour
leur absorption, transport, stockage, utilisation et excrétion.
17
Le fer est stocké sous la forme de ferritine. Le
stockage le plus important est celui des cellules du foie ou
hépatocytes. Les hépatocytes jouent aussi un rôle
déterminant produisant l'hepcidine, hormone régulant le niveau du
fer absorbé et libéré dans la circulation [Yves. N,
1985].
I.3.2.2 Métabolisme
Le métabolisme du fer est l'ensemble des
réactions chimiques visant à l'homéostasie du fer. Le fer
est absorbé par voie digestive, en pouvant se présenter sous deux
formes : le fer héminique (viandes et poissons) beaucoup mieux
absorbé que le fer non héminique (végétaux
et produits laitiers).
Ce métabolisme est déterminé par des
cellules digestives, sanguines et hépatiques, en rapport avec des
protéines spécifiques de transport, stockage, et
régulation. Depuis les années 1990, les approches de
génétique moléculaire permettent d'en détailler le
mécanisme. Les besoins en fer varient selon l'âge et le sexe. Ils
sont les plus élevés lors de la grossesse et lors de la
croissance du tout petit enfant. Tout déséquilibre du
métabolisme du fer, d'origine génétique ou
environnementale, est nuisible que ce soit par déficit ou par surcharge
[Loréal, 2006].
De façon générale, le métabolisme
du fer « fonctionne à l'économie ». L'essentiel du fer
de l'organisme tourne en circuit fermé, par recyclage. En situation
d'équilibre, les humains absorbent et excrètent relativement peu
de fer. Du point de vue évolutif, ce métabolisme serait
l'adaptation à une pression de sélection exercée par
l'environnement (plus ou moins riche en fer), et par les micro-organismes
pathogènes qui utilisent le fer circulant des organismes
supérieurs qu'ils parasitent [Fleming E. 2012].
L'organisme humain contient 30 à 40 mg de fer par kg de
poids, soit autour de 3 à 5 g chez un adulte. Il en perd quotidiennement
1 à 2 mg en moyenne par les sécrétions et desquamation
intestinales et cutanées (éliminations des cellules mortes
superficielles), la sueur et l'urine, auxquelles il faut ajouter le sang
menstruel.
Chez l'homme, il n'existe pas de régulation de cette
excrétion, la principale régulation s'opère au niveau de
l'absorption digestive du fer, et cette absorption est relativement
limitée par rapport aux autres mammifères.
18
Cette étape intestinale est cependant essentiel, car
c'est par là que l'organisme humain, à l'état normal,
bloque un excès de fer ou compense ses pertes, en adaptant l'absorption
selon les possibilités et ses besoins [Jean-Luc, 2000].
Au total il existe 4 types cellulaires principaux qui
déterminent le métabolisme du fer : les entérocytes
(cellules intestinales qui absorbent le fer), les
érythroblastes (cellules-souches ou précurseurs des globules
rouges, qui captent et transportent le fer utilisable), les macrophages
(qui récupèrent et « recyclent » le fer des
globules rouges en fin de vie) et les hépatocytes (cellules du
foie qui stockent le fer, et qui jouent un rôle de « gestion du
stock »).
La circulation de fer entre ces quatre types cellulaires est
assurée par des protéines spécifiques. Dans les
années 1970-1980, on n'en connaissait que deux : la ferritine et la
transferrine [Deugnier, 2006].
En 2006, plus de 20 protéines ont été
identifiées à différentes étapes du
métabolisme du fer, dont l'hepcidine (hormone de régulation du
fer dans l'organisme) et les protéines régulatrices du fer
(régulation intracellulaire). Tout déséquilibre du
métabolisme du fer, d'origine génétique ou
environnementale, est nuisible que ce soit par déficit ou par surcharge
[Loréal, 2006].
I.3.2.4 Absorption digestive
L'absorption intestinale se situe principalement dans
l'intestin grêle au niveau du duodénum et du jéjunum. Elle
est régulée en fonction de la quantité de fer dans
l'organisme, de l'intensité de la production de globules rouges
(érythropoïèse), et elle dépend de la nature
du fer alimentaire.
Le fer ne peut être transporté dans sa forme
minérale que dans sa forme ferreuse. De plus, l'absorption du fer
héminique est très peu influencée par les autres aliments,
alors que ce n'est pas le cas du fer non héminique. Par exemple
l'absorption du fer non héminique se fait au mieux en présence de
vitamine C, alors qu'elle est entravée par les tanins (thé vert),
ovalbumine (blanc d'oeuf), caséine du lait, protéines de soja...
[Jean-Luc, 2000].
Dans l'estomac, les protéines héminiques
(hémoglobine, myoglobine) sont découpées par l'acide
gastrique, et l'hème (porteur de fer) ainsi libéré est
capté par les cellules (entérocytes) du duodénum et du
jéjunum.
19
Avant son absorption proprement dite, le fer non
héminique (fer inorganique ou minéral ferrique) doit être
réduit et libéré de ses complexes. Ce processus est
facilité par l'oxydation de la vitamine C [Loréal, 2006].
Seule une faible fraction (10-20 %) du fer
ingéré est absorbée par l'intestin grêle. Elle se
fait au niveau des entérocytes en 3 étapes : captation du fer
de la lumière intestinale au sommet de la cellule (pole apical),
puis transfert intracellulaire vers la base de la cellule, et
libération dans le secteur sanguin par franchissement du pole
basal.
Figure 4. Absorption digestive du fer : captation, transfert
et libération. I.3.2.6 Régulations
La régulation du métabolisme du fer se fait par
des signaux impliquant la tension en oxygène et les besoins
systémiques de fer. L'hormone principale qui régule l'absorption
intestinale de fer est l'hepcidine synthétisée par le
foie. Lorsque les niveaux de stockage hépatique de fer et du fer
circulant sont suffisants, cette hormone est exprimée.
Elle a pour propriété de bloquer la
ferroportine, donc l'entrée de fer dans le secteur sanguin au
niveau duodénal (entérocytes) et splénique (macrophages).
L'hepcidine joue un rôle « hyposidérémique
» (elle tend à abaisser le niveau de fer, lorsqu'il est plus
que suffisant).
Lorsque, pour diverses raisons,
l'érythropoïèse (production de globules rouges) augmente,
l'hepcidine décroit, ce qui augmente l'absorption digestive de fer
[Pierre Brissot, 2015].
20
I.4 NOTION SUR LE KAOLIN, CARENCE MARTIALE
ET
ANEMIE
Nous reprenons ici les différents arguments selon
lesquels la consommation du kaolin est une des causes de carence martiale d'une
part et d'anémie d'autre part.
I.4.1 KAOLIN : CAUSE DE CARENCE MARTIALE
Nombre d'observations isolées suggèrent que la
consommation du kaolin précède l'anémie [André R et
al, 1974]. Des constatations allant dans ce sens ont été faites
dans des séries de patients, notamment dans l'étude de Gardner
[Gardnen, 1957], reprise par Tevetoglu en 1961, dont le but était de
montrer l'apport de la radiographie pour le diagnostic de géophagie.
Cette étude portait sur 60 américains de milieu
défavorisé, tous consommateurs de kaolin. Dans 26 cas sur 60, le
taux d'hémoglobine avait été dosé avant le
début de cette pratique, et était normal dans tous les cas.
Après une certaine période de la consommation, tous avaient une
anémie microcytaire hypochrome (hémoglobine de 4 à 9 g/dl)
et une achlorhydrie.
Les auteurs ont expliqué la géophagie par le
niveau socio-économique bas. Ils ont conclu que la géophagie
était responsable de la constitution de l'anémie bien qu'ils
aient remarqué que le syndrome de pica cessait le plus souvent moins
d'une semaine après le début du traitement martial.
Une condition nécessaire à la
démonstration que la consommation du kaolin soit l'une des causes de la
carence martiale, est que le syndrome de pica précède la carence
martiale. L'ensemble de ces observations suggèrent que le pica peut
précéder l'anémie. Mais cela n'implique pas que le pica
précède la carence martiale. Celle-ci met en effet un certain
temps à se constituer avant d'entrainer une anémie [Andrews,
1986].
Dans le cas d'espèce, nous allons passer en revue
certains facteurs favorisants la survenue des carences martiales chez les
consommateurs du kaolin, entre autre la diminution de l'absorption du fer par
chélation ou échange d'ion et de la diminution de l'absorption du
fer par altération de la muqueuse intestinale.
21
I.4.1.1 Diminution de l'absorption du fer par
chélation ou échange d'ion
Cela a fait sujet de discussion par plusieurs auteurs.
Dès 1985, Black évoquait la capacité d'échange de
cations de l'argile à propos du mercure et non du fer [Black, 1956]. Il
rapportait l'histoire d'un condamné à mort en 1581 qui
s'était porté volontaire pour tester l'activité
protectrice de la « Terra sigillita », vendue alors pour
protéger de divers empoisonnements. On lui avait administré 6
grammes de « sublimé de mercure » (soit 44 mEq de chlorure de
mercure, équivalent à trois fois la dose létale
estimée à 2 grammes), puis de la « Terra sigillita ».
Il avait survécu et fut gracié. Black a suggéré
qu'un ion de mercure avait été échangé contre un
ion de calcium contenu dans la terre : la capacité d'échange de
cations de l'échantillon de « Terra sigillita » avait
été estimée alors entre 32 et 64 mEq.
Des expériences in vitro et in vivo, utilisant des
résines et des ions ferriques, ont confirmés l'idée de
Black. En 1964, Mengel et al [Mengel, 1964] rapportaient le cas d'une femme de
17 ans géophage présentant une anémie ferriprive et une
hypokaliémie. Après des expériences in vitro, les auteurs
avaient conclu que l'anémie ferriprive et l'hypokaliémie
relevaient de la même étiologie : l'argile chélatait le fer
et le potassium, empêchant ainsi leur absorption intestinale. Cet
argument a été aussi repris par Gonzalez et al en 1982.
[Gonzalez, 1982].
L'étude de Minnich et al [Minnich, 1969] en 1968 a
montré que l'argile et la terre diminuaient l'absorption du fer que les
sujets soient carencés en fer ou pas. D'autre part, cette étude a
comparé l'argile turque à trois argiles de trois sites
différents des USA (Mississippi, Géorgie, nouveau Mexique) :
l'argile turque entrainait une diminution importante de l'absorption digestive
du fer. Cet effet était moindre avec les argiles américaines.
L'analyse de ces argiles a montré qu'elles contenaient
en proportion variable des cations (Ca++, Mg++,
Mn++, K+, Na+, H+) qu'elles pouvaient
échanger contre le fer. Minnich et al ont conclu que la capacité
d'une substance à inhiber l'absorption du fer dépendait de deux
facteurs : sa capacité d'échange de cations et sa
granulométrie : plus les grains étaient petits, plus la surface
d'échange était grande, plus l'inhibition de l'absorption
était importante.
En 1968, Halsted [Halsted, 1968] a montré in vitro
qu'une argile iranienne chélatait aussi le zinc. L'effet
chélateur de la terre et de l'argile a été
démontré par d'autres études comme celles de Cavdar et al
[Cavdar, 1972] en 1972 et de Sayers et al [Sayer, 1974] en 1974. Mais un autre
blanche très prisées par les femmes enceintes du Sud des USA.
22
Cette étude a montré que quel que soit le type
d'argile, son ingestion n'interférait pas avec l'absorption du fer. Les
résultats des études portant sur les propriétés
chélatrices de l'amidon sont à première vue
contradictoires, sauf si l'on tient compte de la méthodologie
utilisée.
I.4.1.2 Diminution de l'absorption du fer par
altération de la muqueuse intestinale
Pour certains auteurs, le syndrome de pica, secondaire
à la consommation du kaolin, entraine une diminution de l'absorption du
fer, non pas par une chélation mais par une altération de la
muqueuse intestinale.
Arcasoy et al [Arcasoy, 1978] publia en 1978 une étude
portant sur des tests d'absorption du fer et du zinc pratiqués chez 12
villageois tures âgés de 8 à 21 ans, géophages,
ayant tous une anémie ferriprive. Un groupe contrôle avait
été formé de 5 enfants ayant une anémie mais non
géophages. Le fer et le zinc étaient beaucoup moins bien
absorbés chez les géophages que chez les non géophages.
Les géophages avaient des courbes d'hypersidérémie
provoquée (à jeun et sans terre) quasiment plates alors que les
non géophages avaient une absorption martiale augmentée par
rapport à la normale [Arcasoy, 1978].
Des biopsies duodénales faites sur 4 géophages
montraient une importante atrophie villositaire. Par ailleurs, il était
noté que les géophages avaient une carence en zinc. Les auteurs
concluaient que la géophagie par elle-même entrainait une
malabsorption du fer, en dehors de tout effet chélateur.
En 1990, les mêmes auteurs émettaient
l'hypothèse suivante : la diminution de l'absorption du fer serait
secondaire à l'altération de la muqueuse intestinale,
altération elle-même secondaire à la carence en zinc
[Beard, 1993].
? Altération de l'aldéhyde oxydase responsable
d'une augmentation de la sérotonine
23
I.4.2 CONSEQUENCE DE LA CARENCE MARTIALE CHEZ
LES CONSOMMATEURS DU KAOLIN
La carence en fer pourrait entrainer un dysfonctionnement des
neurotransmetteurs qui interviennent dans la régulation du comportement
alimentaire. Pour rappel, le fer est un composant essentiel du
métabolisme cérébral d'une part et de certains
systèmes enzymatiques du tissu cérébral d'autre part.
Comme composant essentiel du métabolisme, le fer
participer dans la synthèse de neurotransmetteurs (dopamine,
sérotonine, catécholamines), formation de la myéline et
dans le métabolisme oxydatif cellulaire par l'intermédiaire
d'enzymes fer dépendantes. Comme composant du système enzymatique
du tissu cérébral, le fer intervient dans le système
ci-après :
? Le tryptophane hydroxylase, intervenant dans la
première réaction transformant le tryptophane en
sérotonine
? L'aldéhyde oxydase nécessaire à la
dégradation du 5-HT
? La tyrosine hydroxylase qui catalyse l'hydroxylation de la
L-Thyroxine en L-dopa
L'assimilation, la mise en réserve et l'utilisation du
fer au niveau cérébral répond à des processus
dynamiques grâce à l'excellent système de régulation
que constituent le transferrine et son récepteur au niveau des cellules
nerveuses [Beard, 1993].
Dans l'hypothalamus et le noyau caudé, la concentration
en fer non héminique est aussi importante que celle du foie, principal
lieu de stockage [Beard, 199, Cornor, 1995]. Cette distribution est
superposable à celle des neurotransmetteurs dopaminergiques. Cette
similitude topographique entre le fer et le compartiment alimentaire dans le
cerveau pourrait peut-être expliquer le rôle de la carence en fer
dans les troubles du comportement alimentaire [Von Brosdorff, 1997].
Plusieurs hypothèses physiopathologiques ont
été émises pour expliquer les perturbations neurologiques
entrainées par les carences en fer :
24
? Augmentation des porphyrines selon un schéma
comparable à celui de l'intoxication au plomb ou d'une porphyrie
aigue
? Altération de la neurotransmission dopaminergique.
? Rôle éventuel des neuropeptides opioïdes
(enképhaline, endorphines). Les régions du cerveau les plus
riches en fer (noyau caudé, locus niger, putamen,
striatum, pallidum) sont aussi les plus riches en ces
neuropeptides.
I.4.3 PICA ET CARENCE MARTIALE : UN CERCLE
VICIEUX
Il apparait donc qu'une carence en fer peut provoquer
l'apparition d'un pica mais aussi que certains picas peuvent être
responsables de l'apparition d'une carence martiale. Il est donc logique de
penser qu'il existe un cercle vicieux.
Ce cercle vicieux est évoqué dans une
observation de Gutman et al [Gutman et al, 1979] : une haïtienne de 23 ans
est venue en France pour traiter une bilharziose intestinale et une
ankylostomiase. Il existait une importante anémie ferriprive (Hb= 3,2
g/dl, VGM = 66 fl, fer sérique = 20 ug/dl).
Les parasitoses ne semblaient pas expliquer l'importance de
l'anémie (ankylostomiase modeste et aucune lésion granulomateuse
à la rectoscopie). Aucune entre cause d'hémorragie n'était
retrouvée. L'interrogatoire a abouti à la découverte d'une
importante géophagie avec l'ingestion d'argile riche en kaolin. Gutman
et al suggérait donc que l'anémie due aux parasitoses avait pu
entrainer une géophagie, créant par la suite un cercle
vicieux.
25
I.5 RAPPEL SUR LES PARASITOSES ET LA CONSOMMATION DU
KAOLIN
Lors de la consommation du kaolin, le risque d'ingurgiter des
microbes est grand. Les conditions dans lesquelles cette substance est produite
est inconnu des consommateurs. Pire, les conditions dans lesquelles le kaolin
est traité, gardé et son exposition à l'air libre lors de
la vente font courir de grands risques de maladie aux consommateurs.
Les infections parasitaires (Toxocara canis, Ascaris
lombricoïdes, Trichuris trichiura) seraient une conséquence de
l'ingestion de terre. Lanzkowsky en 1959 trouvait une fréquence plus
élevée de parasitoses, principalement des ascaridioses, chez les
géophages, soit 83% contre 21% dans le groupe témoin [Lanzkowsky,
1959].
L'étude de Geissier et al, en 1998, a montré le
rôle de la géophagie dans l'acquisition d'infections parasitaires
chez 204 enfants Kenyans d'âge scolaire. Cent cinquante-sept enfants
(77%) consommaient quotidienne de la terre et 48% des échantillons de
terre analysées étaient contaminés par des oeufs d'Ascaris
lumbricoides et 87 (46,6%) par Trichuri trichiura. Une réinfection avec
Ascaris lumbricoides était deux fois plus fréquente chez les
enfants non géophages (27% contre 12% ; p=0,03). Le risque relatif de
réinfection à Ascaris lumbricoides était de 2.28 pour les
enfants géophages et la fraction attribuable à la
géophagie était de 56%. Il existait une association significative
entre la géophagie et l'intensité de la réinfection
à Ascaris lumbricoides d'autre part. Les enfants géophages
étaient significativement plus infectés par Trichuri trichiura
que les enfants non géophages. Aucune différence significative
entre les deux groupes n'a été dans la fréquence et
l'intensité de l'infection par Schistosoma mansoni et par les
ankylostomes qui sont réputés comme étaient les plus
générateurs d'anémie [Geissler, 1998].
En 1999, Glickman et al ont confirmé dans une
étude concernant 286 enfants Guinnées que la géophagie
était un important facteur de risque d'infection par les
nématodes (Ascaris lumbricoides, Trichuri trichiura). En 1981, Glickman
et al avaient déjà qu'il existait une association significative
entre la géophagie et l'infection à Toxocara canis, principal
cause de larva migrans aux Etats-Unis [Glickman et al, 1999]. Dans ce travail,
nous allons seulement détailler les notions relatives à
l'ascaridiose et la schistosomiase intestinale.
26
I.5.1 Ascaridiose
I.5.1.1 Définition
L'ascaridiose est une helminthiase due à un
nématode du tube digestif appelé Ascaris lumbricoides (du grec
« lombrico = ver de terre et eidos = aspect ». Il
est le nématode de l'homme le plus répandu dans le monde. Il est
plus fréquent dans les pays en développement,
particulièrement là ou l'hygiène fécale ou
alimentaire est défectueuse. L'Ascaris lombricoïdes
infecte aussi le chimpanzé.
I.5.1.2 Transmission et cycle de vie
Ascaris lombricoïdes est répandu par la pollution
fécale du sol (agriculture, mauvais assainissement).L'homme s'infecte en
intégrant des oeufs infectant contenu dans les aliments ou à
partir des mains contaminées. La femelle est très prolifique :
fécondée, elle peut pondre jusqu`à 200000 oeufs par jour.
Ces oeufs fraichement émis ne sont pas segmentes. Ils doivent subir une
maturation dans le milieu extérieur. Dans des conditions optimales (sol
argileux, chaud, humide et ombrage), l'oeuf devient embryoné (larve 1)
est infectant en 30 a 40 jours. Il résiste dans le sol grâce
à sa double coque : il peut ainsi demeurer viable pendant 10 ans ! Mais
il est détruit par les rayons directs du soleil. Une fois
ingéré, l'oeuf subit l'éclosion dans le duodénum
[Nacher et al, 2000].
La larve 2 sort : elle pénétré la
muqueuse, gagne la veine porte, puis le foie, le coeur et les poumons. La`,
elle sera retenue par les capillaires péri alvéolaires. Elle
perce la paroi capillaire et la membrane alvéolaire pour gagner
l'alvéole (larve 3).Elle remonte activement les bronchioles, bronche et
la trachée ; arrivée à la glotte, elle est déglutie
et se retrouve dans l'intestin ou, après une 4ème mue (larve 4),
elle devient adulte. Deux à trois mois après l'infection, les
oeufs apparaissent dans les selles. L'adulte peut vivre 1 à 2 ans dans
le tube digestif.
I.5.1.3 Physiopathologie
Au cours de sa migration cardio-pulmonaire, la larve d'Ascaris
peut causer une inflammation ou une réaction d'hypersensibilité
pouvant s'accompagner de fièvre, et des symptômes respiratoires :
toux, asthme, syndrome de Loffler (infiltrat fugace a la RX, accompagnée
d'éosinophilie). Larve migrans visceralis = granulomes a
éosinophilies formes par des larves embolisées dans
différents organes (cerveau, reins).
27
Les adultes vivent libres dans la lumière intestinale
(grêle). Ils résistent contre le péristaltisme intestinal
(contre l'expulsion) grâce leur tonus musculaire. La présence de
quelques vers peut être responsable de coliques, vomissements,
diarrhée et même obstruction intestinale (invagination,
occlusion).L'Ascaris peut pénétrer dans l'appendice
(appendicite), les canaux biliaires (ictère par obstruction) ou le canal
de Wirsung et provoquer une pancréatite. Il peut remonter dans
l'estomac, être vomi et même boucher l'entrée du canal
d'Eustache. Il peut perforer la paroi intestinale et causer une
péritonite ou pénétrer dans le foie, causant des
abcès. Les ascaris entravent la résorption des protéines
et des vitamines A et C.
I.5.1.4 Diagnostic
Il est base sur :
y' La découverte fortuite de l'adulte vomi ou expulse dans
les selles.
y' La recherche des oeufs dans les selles. Ils peuvent
présenter les 4 aspects suivants : complet féconde, complet
non-féconde, décortique et féconde et décortique et
non-féconde.
y' Exceptionnellement on peut retrouver des larves dans les
crachats(ou des adultes vu à la RX après repas baryte).
I.5.1.5 Prévention et contrôle
y' Prévenir la pollution fécale du sol en :
creusant et en utilisant des latrines, évitant l'usage des
excréments humains comme engrais organique et en faisant le traitement
de masse. Surtout des enfants d'âge scolaire
y' Prévenir l'ingestion des oeufs en : se lavant les
mains après toute selle et avant tout repas et évitant la
consommation de toutes crudités susceptibles d'être
contaminées par le sol (fruit, salades) ou bien les laver.
I.5.1.5 Traitement curatif
y' Pipérazine, Levamisole (Decaris ), Mebendazole y'
Albendazole, Ivermectine [Nacher et al, 2000].
Figure 5. Cycle biologique de Schistosoma mansoni
28
I.5.2 Schistosomiase à S. mansoni
I.5.2.1 Définition
La schistosomiase intestinale est une maladie parasitaire due
à S. mansoni qui est un parasite répandu en Afrique tropicale,
Egypte, Madagascar, en Amérique du sud (Brésil, Guyane,
Venezuela, Antilles) et au Moyen-Orient (Israël, Arabie).
L'homme n'est pas le seul hôte définitif (rongeurs,
bovidés, etc.). On estime plus de 50 millions le nombre de personnes
atteintes. Comme pour S. haematobium, les projets de
développement d'eau sont la base d'augmentation des cas.
I.5.2.2 Transmission, cycle de vie
29
Les personnes infectées qui défèquent
dans l'eau sont à la base de la dissémination du parasite. S.
mansoni requiert les mollusques du genre Biomphalaria (ou
Planorbis, mollusque de végétation de cours d'eau,
réservoir possible du parasite) pour le développement de son
miracidium en sporocystes, puis en cercaires. Chez l'homme, ce sont les enfants
qui sont les plus touches (car jouant à longueur des journées
dans les eaux infestées !).
Le cycle de S. mansoni est similaire à celui
de S. haematobium. L'exception consiste en ce que, après
fécondation, le couple migre vers les veinules sous-muqueuses des plexus
mésentériques qui irriguent le gros intestin. Les oeufs sont
pondus dans les veinules et traversent la paroi pour gagner la lumière
intestinale et excrètes dans les selles. S. mansoni peut pondre
de 100 à 300 oeufs par jour. Une fois dans l'eau, le miracidium
éclot, nage librement et pénètre dans le mollusque ou il
se développe en sporocystes, puis en cercaires ; ces derniers sont
éliminés pendant la journée (10h00 à 14h00). Les
adultes femelles mesurent 17mm/0,25 mm ; les males 6 à 13 mm/1 mm. Les
cercaires mesurent 200 à 400 um [Dominique et al, 2000].
I.5.2.3 Physiopathologie
On note la « démangeaison du baigneur »
à la pénétration de la cercaire. Pour le reste, c'est
également les oeufs qui sont à la base de la symptomatologie. La
majorité des oeufs de S. mansoni traversent la paroi et la
muqueuse intestinale et sont excrètes dans les selles muqueuses et
sanguinolentes. La réaction de l'hôte vis à vis des
dépôts d'oeufs dans la muqueuse intestinale peut conduire à
des granulomes, des ulcérations et a l'épaississement de la paroi
intestinale. De gros granulomes peuvent conduire à des polypes
(excroissances) du colon et du rectum. Une partie des oeufs sont entraines par
courant veineux et vont s'emboliser dans d'autres organes ou ils vont provoquer
de la nécrose et de la fibrose.
Dans le foie, la réaction vis à vis des oeufs
peut éventuellement entrainer un épaississement des vaisseaux
portaux : une infection massive et chronique peut entrainer une hypertrophie du
foie avec fibrose, hypertension portale et ascite. Il peut également y
avoir splénomégalie. La mort survient le plus souvent par
hématémèse, consécutive à la rupture des
varices oesophagiennes ou stomacales. La prévalence des atteintes
hépatiques dans les infections à S. mansoni est
heureusement assez basse (d'environ 40%). Des granulomes ectopiques peuvent
aussi être retrouves dans le système nerveux central et dans le
myocarde (myélite, myocardite) [Dominique et al, 2000].
30
I.5.2.4 Diagnostic
y' Recherche des oeufs (éperon latéral) dans les
selles (fortuitement dans les
urines) ;
y' Examen d'une biopsie rectale ;
y' Recherche de mucus et sang dans les selles ;
y' Eosinophilie avec VS augmentée ;
y' Anémie, SGPT, albuminurie, protéines lors des
atteintes hépatiques ;
y' Diagnostic immunologique.
I.5.2.5 Prévention et contrôle
La combinaison de plusieurs méthodes est chaque fois
nécessaire :
y' Eviter le contact avec toute eau contenant des cercaires :
y' Pourvoir au village de l'eau de bonne qualité (source
aménagée avec lieu de baignade et de lessive) ;
y' Construire des ponts et passerelles pour piétons sur
les cours d'eau infectées ; y' Créer des lieux convenables pour
les loisirs des enfants y' Prévenir la contamination de l'eau par les
oeufs en donnant une éducation, en
pourvoyant des lieux de toilette ; en traitant les personnes
infectées et en
minimisant les risques d'infection à partir des canaux
d'irrigation, lacs
artificiels, barrages hydroélectriques [Dominique et al,
2000].
PARTIE PRATIQUE
31
32
Chapitre II. METHODOLOGIE
2.1. MILIEU D'ETUDE
Notre étude a été menée dans la
commune Katuba où nous avons prélevé les
échantillons des sangs et des selles. Cette commune représentait
un endroit idéal pour nos investigations.
La commune Katuba est une commune du Sud-Ouest de la ville de
Lubumbashi en République Démocratique du Congo crée en
1932 par un décret-loi n° 076/AIMO du 18 Aout 1932 pour
répondre à l'urbanisation croissante de la ville, et est
limitée :
- Au nord par la route Kipushi qui le sépare de la commune
Lubumbashi ;
- Au sud par la rivière Kafubu qui la sépare de la
commune Annexe ;
- A l'est par la rivière Lubumbashi qui la sépare
de la commune Kenya ;
- Au sud-ouest : par la rivière Kafubu, et la
rivière Kisanga qui la sépare de la
commune annexe.
Cette partie de la ville comportée 9 quartiers à
savoir : Bukama, Kaponda, Lufira, Musumba, Nsele, Kinyama, Kimilolo, Kisale et
Mwana Shaba. Notre étude a porté sur les cinq premiers
quartiers.
Les analyses biologiques se sont déroulées dans
le service d'hématologie, parasitologie et biochimie du Grand
Laboratoire Médical Provincial de Référence de
Santé Publique de Lubumbashi qui est une institution médicale
à caractère public situé eu numéro 491 de l'avenue
Likasi dans la commune de Lubumbashi. Il est limité :
- Au nord par l'Avenue Likasi
- Au Sud par le laboratoire de la Médecine
vétérinaire de L'université de
Lubumbashi;
- A l'Est par la faculté de Médecine
vétérinaire
- A l'Ouest par l'église Méthodiste-unie paroisse
Jérusalem.
Comme réactifs, nous avons utilisés : le kit
complet de réactif de fer, la solution de Drabkin, eau physiologique.
33
2.2. TYPE D'ETUDE
Il s'agit d'une étude descriptive transversale sur la
corrélation entre l'hémoglobine, fer et parasitoses chez les
consommatrices du kaolin habitant la commune Katuba.
2.3. TECHNIQUES DE RECOLTE DES DONNEES
Comme technique de collecte des données, nous avons fait
recours :
? A la sélection des femmes volontaires qui a
été réalisée après un entretien avec les
consommatrices et non-consommatrices du kaolin ;
? Ensuite, nous avons procédé à la
collecte des échantillons des sangs dans deux séries des tubes
dont l'une des tubes secs destinés aux analyses biochimiques et l'autre
série constituée de tubes avec EDTA pour le dosage de
l'hémoglobine et une série des flacons stériles pour la
collecte des selles dans 5 quartiers de ladite commune ;
? Les techniques suivantes ont été choisies et
utilisées pour les analyses biologiques de ces échantillons dans
le service d'hématologie, biochimie et parasitologie du Laboratoire
Provincial de Référence de Santé de Lubumbashi. Il s'agit
du dosage de l'hémoglobine par la technique photométrique le test
colorimétrique pour le fer et la technique utilisant l'eau physiologique
comme réactif pour les selles.
2.3.1 PROCEDURE D'ANALYSES
2.3.1.1 Matériel de laboratoire
utilisé
Au laboratoire, le dosage d'hémoglobine et du fer ainsi
que la réalisation de l'examen de selle à frais a mobilisé
les instruments ci-après : tubes à essai stériles,
portoirs, lames porte objet, micropipette et embouts, microscope,
spectrophotomètre, chronomètre, mélangeur,
centrifugeuse.
34
2.3.1.2 Dosage d'hémoglobine (méthode
photométrique)
Pour être sûr de des résultats, nous avons
choisis d'utiliser la méthode photométrique qui est une
méthode ayant une bonne performance et une simplicité
d'interprétation lui permettant ainsi de représenter une aide
substantielle sans supplanter diagnostic des anémies.
a) Principe
Le sang est dilué dans la solution de Drabkin qui lyse
les globules rouges ou érythrocytes. Les hémoglobines
réagissent avec les composants de la solution de Drabkin (KCN.K2Fe CN6
NaC03), l'hémoglobine réagit simultanément avec le
ferricyanure de potassium et la KCN (cyanure de potassium) pour donner
respectivement la méthémoglobine et le
cyaméthémoglobine qui est lu au spectrophomètre à
540 nm.
b) Mode opératoire
V' Prélever le sang veineux ou capillaire
V' Ranger sur le portoir un tube pour chaque malade
V' Verser dans chaque tube 5 ml de réactif de Drabkin
V' Prélever 20ul de sang
V' Souffler le sang mesuré dans les 5 ml de réactif
de Drabkin
V' Mélanger la solution pour qu'elle soit
homogène
V' Incuber la préparation à 37°C pendant 5
min
V' Passer à la lecture au spectrophotomètre
à 540 nm [Cypress diagnostic, 2018].
c) Expression de résultat
Le résultat d'hémoglobine s'exprime en gramme
par décilitre ou gramme pourcentage.
2.3.1.3 Dosage de fer a) Principe
Dans le sérum, le fer est lié à la
transferrine. En présence d'une faible acidité, le fer se
dissocie de son complexe alors que les protéiniques sériques
restent en solution.
35
Après sa réduction par l'acide ascorbique le fer
est converti et se lie à la ferrozine pour former un complexe colore.
b) Technique d'analyse
V' Centrifuger l'échantillon
V' Décanter le surnageant
V' Allumer la machine
V' Paramétrer la machine
V' Ajuster le zéros de l'instrument
V' Pipeter 1000ul à place dans les 3 tubes
V' Pipeter 50ul d'eau dans le tube blanc
V' Ajouter 50ul de standard dans le tube standard
V' Puis 50ul de sérum à placer dans le tube
échantillon
V' Mélanger la solution pour qu'elle soit
homogène
V' Incuber la préparation à 37°C pendant 5
min
V' Passer à la lecture au spectrophotomètre
[Cypress diagnostic, 2018].
2.3.1.4 Examen de selle à frais
a) Principe
L'examen consiste à mettre en évidence et
à identifier les parasites digestifs à l'état frais dans
les selles au microscope à partir d'une portion de selle dilué
avec l'eau physiologique.
b) Technique
V' Recueillir les selles dans un flacon propre
V' Y ajouter l'eau physiologique dès la
réception de l'échantillon
V' Placer un morceau de selle sur la lame
V' Recouvrir la préparation ainsi obtenu d'une lamelle
couvre objet
V' Passer directement à la lecture au microscope
à l'objectif 10 et 40 fois.
36
2.4. POPULATION D'ETUDE ET ECHANTILLONNAGE 2.4.1 Taille
de l'échantillon
Notre étude a porté sur 100 personnes du sexe
féminin dont 50 consommatrices et 50 non consommatrices habitant les
quartiers Bukama, Nsele, Kaponda, Lufira et Musumba de la commune Katuba.
Nous avons procédé à un
échantillonnage par convenance ou accidentel. Etant donné que
nous avons connus la difficulté d'avoir la population totale de femmes
de ladite commune afin de tirer l'échantillon représentatif, la
taille de 100 individus a été prise par convenance.
En outre, dans l'échantillonnage par convenance ou
accidentel, l'échantillon est constitué d'individu qui sont
à la disponibilité du chercheur. Pour renforcer cet
échantillon, nous nous sommes basé sur l'utilisation des
critères de sélection plus restrictifs.
2.4.2 CRITERES DE SELECTION 2.4.2.1 Critères
d'inclusion
Nous avons inclus dans notre étude :
? Les consommatrices et non consommatrices du kaolin habitant
les 5 quartiers de la commune Katuba (Bukama, Nsele, Musumba, Lufira et
Kaponda) ayant compris l'objet de notre étude et consenti au
prélèvement ;
? Les consommatrices et non consommatrices en âge de
procréation ;
? Les femmes consommant du kaolin au moins une fois par jour
depuis plus d'une année.
2.4.2.2 Critères d'exclusion
Nous avons exclus dans l'étude :
? Toutes les consommatrices et non consommatrices en
période de gestation car la grossesse est un facteur diminuant le taux
d'hémoglobine secondaire aux besoins en fer ;
37
? Toutes les consommatrices et non consommatrices qui voient
ses menstrues car le cycle menstruel est un facteur entrainant la carence en
fer et la diminution d'hémoglobine.
2.5 ANALYSES DES DONNES
L'analyse descriptive a consisté au calcul des
fréquences pour les variables qualitatives. Pour la comparaison de
pourcentage en analyse bivariée, les valeurs de p au seuil de 0,05 et
Odds Ration si nécessaires ont été utilisées.
L'analyse statistique a été donc effectuée à l'aide
du logiciel Epi infos 7 après encodage sur Excel 2010.
2.6 DESCRIPTION DES VARIABLES ETUDIEES
L'interrogatoire sur l'identité a permis de recueillir
les paramètres suivants :
y' L'adresse des enquêtes (quartier) y' L'état
civil
y' L'âge et profession.
2.7 CONSIDERATION D'ORDRE ETHNIQUE
Après avoir donné les informations
nécessaires sur notre étude, les femmes ont donné leur
consentement et éclairé en signe. Pour de raisons ethniques, nous
leur avons rassuré le respect des dispositions relatives à la
confidentialité et à l'anonymat.
2.8 LIMITES DE L'ETUDE
Pour réaliser cette recherche, nous avons connu quelques
difficultés à savoir:
y' Certaines personnes exigeaient d'être
rassurées d'une possible prise en charge médicale avant de donner
leurs échantillons tandis que d'autres refusaient catégoriquement
de donner leur sang pour des raisons et des interprétations
socioculturelles ;
y' La non maitrise de l'anglais a retardé la
réalisation rédactionnelle de la partie théorique car la
plupart des meilleurs documents publiés sont rédigés en
anglais.
38
Chapitre III. RESULTATS
Tableau 1. Répartition des enquêtées
selon l'état civil
Etat civil Effectifs %
Célibataire 68 68
Marié 32 32
Total 100 100
Ce tableau montre que, sur les 100 femmes, 68% étaient
célibataires alors que 32% étaient mariées.
Tableau 2. Répartition des enquêtées
selon l'état civil et les catégories
Etat civil Catégories
Consommatrices Non consommatrices
Célibataire
|
32 (64%)
|
36 (72%)
|
Marié
|
18 (36%)
|
14 (28%)
|
Total
|
50 (100%)
|
50 (100%)
|
OR = 1,4
|
IC = 95 (0,6 -3,4)
|
P = 0,39
|
Le tableau II montre que, sur les 50 femmes consommatrices du
kaolin, 64% étaient célibataires et 36% étaient
mariées. Quant aux non consommatrices, 72 étaient de
célibataire et 28% étaient mariées. Bref, le mariage ou le
célibat n'avait aucune influence sur la consommation du kaolin.
39
Tableau 3. Répartition des enquêtées
selon l'âge
|
|
Tranche d'âge
|
Effectifs
|
%
|
15 - 25
|
53
|
53
|
25 - 30
|
36
|
36
|
30 - 35
|
8
|
8
|
35 - 40
|
3
|
3
|
Total
|
100
|
100
|
Il ressort de ce tableau que parmi les 100 femmes, celles dont
l'âge variait de 15 à 25 ans étaient au nombre de 53%,
suivies des celles dont l'âge variait de 25 à 30 ans
représenté par 36%.
Tableau 4. Répartition des enquêtées
selon l'âge et catégories
|
Catégories
|
|
|
Tranche d'âge
|
Consommatrices
|
Non- consommatrices
|
|
15 - 25
|
25 (50%)
|
28 (56%)
|
P = 0,5
|
25 - 30
|
19 (38%)
|
17 (34%)
|
P = 0,64
|
30- 35
|
4 (8%)
|
4 (8%)
|
P = 0,6
|
35 - 40
|
2 (4%)
|
1 (2%)
|
P = 1
|
Total
|
50 (100%)
|
50 (100)
|
|
Ce tableau montre dans l'ensemble, 50% des consommatrices du
kaolin dont l'âge variait de 15 à 25 ans contre 56% des
non-consommatrices du kaolin, suivies des 38% et 34% pour l'âge variait
de 25 à 30 ans. Bref, les tranches d'âges n'ont aucune influence
sur la consommation du kaolin.
40
Tableau 5. Répartition des
enquêtées selon la profession
|
|
Profession
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Elève Employée Etudiante
Ménagère Sans emploi
|
19 15 18 17 31
|
19 15 18 17 31
|
Total
|
100
|
100
|
Ce tableau montre que, sur l'ensemble de la population
enquêtée, 31% étaient sans emploi, 19% des
élevés, suivis de 18% d'étudiantes et 17% des
employée.
41
Tableau 6. Répartition des
enquêtées selon la profession et leurs association à la
consommation
Catégories
Profession
|
Consommatrices
|
Non-consommatrices
|
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
P = 0,05
|
Elève
|
9
|
18
|
10
|
20
|
P = 0,9
|
Employée
|
10
|
20
|
5
|
10
|
P = 0,24
|
Etudiante
|
14
|
28
|
4
|
8
|
P = 0,04
|
Ménagère
|
12
|
24
|
5
|
10
|
P = 0,13
|
Sans emploi
|
5
|
10
|
26
|
52
|
P = 1
|
Total
|
50
|
100
|
50
|
100
|
|
Ce tableau montre que, sur l'ensemble de la population
enquêtée, 28% des consommatrices contre 4% des non-consommatrices
étaient étudiantes, suivis de 24% des consommatrices contre 10%
des non-consommatrices et 20% des consommatrices contre 10% des
non-consommatrices qui étaient respectivement des
ménagères et employée. La consommation n'a
été corrélée qu'aux études
supérieures et universitaires.
42
Tableau 7. Répartition des consommatrices de
kaolin selon la fréquence journalière
Fréquence journalière
|
Effectifs
|
%
|
1 - 2
|
25
|
50
|
>3
|
25
|
50
|
Total
|
50
|
100
|
Le tableau ci-dessous montre que, sur les 50 femmes
consommatrices du kaolin, 50% en consommaient de 1 à 2 fois par jours
alors que 50% en consommait plus de 3 fois par jours.
Tableau 8. Répartition des consommatrices du
kaolin selon la durée de consommation
Durée de consommation
|
Effectifs
|
%
|
1 - 2
|
16
|
32
|
2 À 3
|
14
|
28
|
3 - 4
|
10
|
20
|
>4
|
10
|
20
|
TOTAL
|
50
|
100
|
Le tableau ci-dessous montre que, sur les 50 femmes
consommatrices du kaolin, 32% en consommaient depuis 1 à 2, 28% en
consommaient depuis 2 à 3 ans et 20% en consommaient depuis 3 à 4
ans et plus de 4 ans.
43
Tableau 9. Influence de la durée de consommation
sur le résultat de l'Hb
Durée
|
Inférieure à 12
|
|
12 à 16
|
Supérieure à 16
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif %
|
Effectif
|
%
|
1 - 2
|
4
|
21
|
11
|
37
|
1
|
100
|
P = 1
|
2 - 3
|
7
|
37
|
7
|
23
|
0
|
0
|
P = 0,19
|
3 - 4
|
5
|
26
|
5
|
17
|
0
|
0
|
P = 0,23
|
>4
|
3
|
16
|
7
|
23
|
0
|
0
|
P = 0,86
|
Total
|
19
|
100
|
30
|
100
|
1
|
100
|
|
Bref, aucune influence ni association n'a été
trouvée entre la durée de consommation et le taux
d'hémoglobine inférieure à 12 g/dl.
44
Tableau 10. Influence de la fréquence des
consommations journalière du kaolin sur baisse de l'hémoglobine
inférieure à 12 g/dl
Fréquence journalière
|
Inférieur à 12 12 à 16
Supérieur à 16
|
Effectif % Effectif % Effectif %
|
1 - 2
|
9
|
47
|
15
|
50
|
1
|
100
|
>3
|
10
|
53
|
15
|
30
|
0
|
0
|
Total
|
19
|
100
|
30
|
100
|
1
|
100
|
|
OR= 0,75
|
|
|
p= 0,6
|
|
|
Aucune influence n'a été constatée entre
le taux d'hémoglobine inférieur à 12 g/dl et la
fréquence des consommations journalières du kaolin.
45
Tableau 11. Répartition des résultats d'Hb
selon les catégories
Catégorie Inférieur à 12 12 à
16 Supérieur à
16
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Consommatrices
|
19
|
59
|
30
|
45
|
1
|
100
|
Non-consommatrices
|
13
|
41
|
37
|
55
|
0
|
0
|
Total
|
32
|
100
|
67
|
100
|
1
|
100
|
p = 0,1 OR = 1,8 IC = 95 [0,8 - 4,2]
Aucune association n'a été observée entre
la consommation du kaolin et la baisse de l'hémoglobine
inférieure à 12 g/dl malgré que ce tableau montre 59% de
cas observés chez les consommatrices contre 41 de non-consommatrices
avaient une hémoglobinémie inférieure à 12 g/dl.
46
Tableau 12. Répartition des résultats du
fer selon la fréquence journalière de consommation du
kaolin
Fréquence journalière Inférieur
à 40 40 à 150
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
1 - 2
|
8
|
47
|
17
|
52
|
>3
|
9
|
53
|
16
|
48
|
Total
|
17
|
100
|
32
|
100
|
Il ressort de l'étude que, 53% de femmes qui
consommaient les kaolins à plus de 3 fois par jour contre, 47% de celles
qui en consomment à une fréquence de 1 à 2 fois par jours
avaient un taux de Fer sérique inférieur à 40 ug/dl.
Tableau 14. Répartition des résultats du
fer selon les catégories
47
Tableau 13. Répartition des résultats du
fer selon la durée de consommation du kaolin
L
|
|
|
|
|
|
Durée
|
Inférieur à 40
|
40 à 150
|
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
e tableau
|
1 - 2
2 - 3
3 - 4
>4
|
5
7
2
3
|
29 41 12 18
|
11
7
8
7
|
33,3 21,2 24,2 21,2
|
ci-dessus montre que 41% de siderémie était
inférieur
à 40
|
Total
|
17
|
100
|
33
|
100
|
ug/dl
chez les
|
|
|
|
|
|
femmes
|
consommant le kaolin depuis 2 à 3 ans, suivis de 29% et
de 18% de cette même siderémie chez celles qui en consommaient
respectivement depuis 1 à 2 ans et depuis plus de 4 ans.
48
Catégories Inférieur à 40 40
à 150
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Consommatrices
|
17
|
81
|
33
|
42
|
Non-consommatrices
|
4
|
19
|
46
|
58
|
Total
|
21
|
100
|
33
|
100
|
IC 95% [1,8 - 19,2] Chi-carre = 10,1869 p= 0,0014 OR= 5.9
Ce tableau indique que 81% des femmes consommatrices contre
19% de non-consommatrices avaient un taux de Fer inférieur à 40
ug/dl. La consommation du kaolin a été fortement associée
et a influencé significativement la diminution du taux de fer en dessous
de 40 ug/dl.
49
Tableau 15. Répartition des résultats
d'examen direct de selle selon la fréquence des consommations du
kaolin
Fréquence journalière
|
OEuf d'Ascaris
|
|
PPO
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
1 - 2
>3
|
3
5
|
37,5
62,5
|
22
20
|
52
48
|
Total
|
8
|
100
|
42
|
100
|
Il ressort du tableau ci-dessus que, sur les 8
échantillons des selles contenant les oeufs d'Ascaris
lumbricoides, 62,5% étaient représentés par les
femmes qui consommaient le Kaolin à plus de 3 fois par jour et 37,5% par
celles qui en consommaient à une fréquence de 1 à 2 fois
par jours.
50
Tableau 16. Répartition des résultats
d'examen direct des selles selon la durée de consommation
Durée
|
OEuf d'Ascaris
|
|
PPO
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
1 - 2
|
2
|
25
|
14
|
33,3
|
2 - 3
|
3
|
37,5
|
11
|
26
|
3 - 4
|
2
|
25
|
8
|
19
|
>4
|
1
|
12,5
|
9
|
21
|
Total
|
8
|
100
|
42
|
100
|
Le tableau ci-haut montre que, les oeufs d'Ascaris
lumbricoides ont été retrouvés dans les selles de
37,5% des femmes qui consommaient le kaolin depuis 2 à 3 ans et dans
celles de 25% pour les femmes qui en consommaient depuis 1 à 2 ans et
pour celles qui en consommaient depuis 3 à 4 ans.
51
Tableau 17. Répartition des résultats
d'examen direct des selles selon les catégories
Catégorie Ascaris
lumbricoides
|
Schistosoma mansoni PPO
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Consommatrices
|
8
|
67
|
0
|
0
|
42
|
49
|
Non-consommatrice
|
4
|
33
|
2
|
100
|
44
|
51
|
Total
|
12
|
100
|
2
|
100
|
86
|
86
|
OR = 2 IC = 95 [0,6 - 7,5]
La consommation du kaolin augmente la fréquence des
oeufs d'Ascaris lumbricoides. La différence ne pas significatif, ce qui
va à l'encontre de la valeur de p signifiant la faible taille de
l'échantillon.
52
Chapitre IV. DISCUSSION
Notre étude a porté sur 100 femmes dont 50
consommatrices et 50 non consommatrices du kaolin habitant les quartiers
Bukama, Nsele, Kaponda, Lufira et Musumba de la commune Katuba. Chaque quartier
a été représenté par 20 femmes dont 10
consommatrices et 10 non consommatrices du kaolin.
Par rapport à l'état civil, 64% des
consommatrices du kaolin étaient célibataires et 36%
étaient mariées, alors que chez les non-consommatrices, 72%
étaient de célibataires et 28% étaient mariées. Ce
qui implique que le mariage ou le célibat n'a aucune influence sur la
consommation du kaolin.
Concernant la durée de consommation, 32% en
consommaient depuis 1 à 2, 28% en consommaient depuis 2 à 3 ans
et 20% en consommaient depuis 3 à 4 ans et plus de 4 ans. Eu
égard aux tranches d'âge, 50% des consommatrices du kaolin dont
l'âge variait de 15 à 25 ans contre 56% des non-consommatrices du
kaolin, suivies des 38% et 34% pour l'âge variait de 26 à 35 ans.
Ceci explique que les tranches d'âges n'ont pas d'impacts sur la
consommation du kaolin.
Les résultats de l'étude nous ont relevés
que 28% des consommatrices contre 4% des non-consommatrices étaient
étudiantes, suivis de 24% des consommatrices contre 10% des
non-consommatrices et 20% des consommatrices contre 10% des non-consommatrices
qui étaient respectivement des ménagères et
employées. La consommation n'a été corrélée
qu'aux études supérieures et universitaires. Etant donné
que les milieux universitaires sont les plus fréquentaient par les
étudiantes et que les vendeuses ambulantes fréquentent ces lieux
dans des fins de conquérir la clientèle, cela expliquerait la
corrélation entre la consommation du kaolin et les études
supérieures et universitaires.
Les valeurs moyennes, maximales et minimales de
l'hémoglobine chez les consommatrices du kaolin ont été
respectivement de 12,3 g/dl, 16,5 g /dl et 8 g/dl alors que chez les
non-consommatrices elles ont été respectivement de 13,2 g/dl,
16,5 g/dl et 10 g/dl. Comparativement à la valeur de
référence de Cypress diagnostic (12 à 16 g/dl), les
moyennes obtenues sont normales alors que les maximales s'écartent
légèrement de 0,5 g/dl. De même, les minimales ses sont
écartés de 4 g/dl chez les consommatrices et de 2 g/dl chez les
non-consommatrices par rapport à cette valeur de référence
précitée.
53
Chez les consommatrices du kaolin, 59% des consommatrices
contre 41% de non-consommatrices avaient une hémoglobinémie
inférieure à 12 g/dl. Cependant Théophile BULUKU (2013),
dans son étude menée à Kinshasa sur
l'hémoglobinémie chez les femmes consommatrices du kaolin avait
relevé 17 cas soit 40,47% de cas d'anémie modérée
et 8 cas soit 19,04% et 17 cas soit 40,47 des sujets non anémiques, ce
qui justifie que le kaolin est un facteur diminuant le taux
d'hémoglobine chez les consommateurs.
Nous avons constaté que la fréquence
journalière de la consommation du kaolin est inversement proportionnelle
à l'hémoglobinémie car 53%
d'hypohémoglobinémie (c'est-à-dire inférieure
à 12 g/dl) avaient été observées chez celles qui
consommaient le kaolin à une fréquence de plus de 3 fois par jour
alors que 47% à étaient observé chez celles qui en
consommaient à une fréquence de 1 à 2 fois par jour. La
fréquence de consommation du kaolin influence donc la survenue de
l'hypohémoglobinémie.
Par rapport à la concentration sérique moyenne
de Fer, nous avons obtenu, chez les consommatrices du Kaolin 65,9 ug/dl contre
76,8 ug/dl chez les non-consommatrices. Et pourtant N. LUSENGE (2016), dans son
étude comparative de fer sérique entre les consommatrices et non
consommatrices du kaolin, avait relevé une moyenne sérique de
76,7 ug/dl chez les consommatrices contre 46,3 ug/dl chez les
non-consommatrices du kaolin.
Les résultats de notre étude montrent que 81%
des femmes consommatrices du kaolin contre 19% de non-consommatrices avaient un
taux de Fer inférieur à 40 ug/dl ; cela montre que la
consommation du kaolin à une grande influence sur la survenue de
l'hyposiderémie que sur l'hypohémoglobinémie. Nos
résultats, comparativement à l'étude menée par
Lusenge (2015) chez les 40% des consommatrices du kaolin avec cette situation
d'hyposiderémie, sont largement supérieurs. L'étude de
Yersin et al. (2012) menée chez une jeune femme
géodépendante d'origine camerounaise a confirmé que la
géophagie est un important facteur de risque d'hyposiderémie
responsable d'anémie qui est universellement constaté chez les
consommatrices du kaolin. Comparant nos résultats avec l'affirmation qui
stipule que la consommation du kaolin entraine en première lieu la
diminution du taux de fer est tardivement l'anémie [Andrews, 2010 &
Yersin et al, 2012], cette affirmation appuie nos résultats. Comme
explication, nous avons noté que le fer est un élément
essentiel de la synthèse de l'hémoglobine. En plus, le kaolin
possède le pouvoir d'entrainer la diminution d'absorption du fer par
chélation et altérant ainsi la muqueuse intestinale où
s'effectue
54
l'absorption du fer. Pour nous, il est évident que la
siderémie soit affectée en premier et plus tard
l'hémoglobinémie.
Par rapport à la durée de consommation, 53% de
femmes qui consommaient les kaolins à plus de 3 fois par jour contre,
47% de celles qui en consomment à une fréquence de 1 à 2
fois par jours avaient un taux de Fer sérique inférieur à
40 ug/dl. Ces résultats montrent que, une longue durée de
consommation du kaolin influence négativement la concentration du taux
de fer sérique.
Concernant les parasitoses liées à la
géophagie, 67% des oeufs d'Ascaris lumbricoides ont été
retrouvés dans les selles des femmes consommatrices du kaolin alors que,
33% étaient retrouvés chez celles qui n'en consommaient pas.
L'étude de Geissier et al. (1998) menée chez 204 Kenyans
géophages montre que 48% des géophages 48% contenaient ce type
d'oeuf. L'étude de Glickman et al (1999) sur 286 géophages
guinées a confirmé que la géophagie est un important
facteur de risque d'infection par les nématodes (Ascaris lumbricoides,
Trichuri trichiura).
Eu égard à ce qui précède, nous
observons que la consommation du kaolin entraine une
géodépendance responsable d'une hyposiderémie,
hypohémoglobinémie et la survenue de parasitoses intestinales.
55
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Cette étude relative à la corrélation
entre l'hémoglobine, fer et parasitoses chez les consommatrices du
kaolin de la commune de Katuba a été descriptive transversale.
L'objectif visé a été de déterminer la
corrélation entre la consommation du kaolin, le taux
d'hémoglobine, et du fer ainsi que la survenue des parasitoses
intestinales résultant de cette pratique.
Elle a porté sur 100 femmes dont 50 consommatrices et
50 non consommatrices du kaolin, habitant les quartiers Bukama, Nsele, Kaponda,
Lufira et Musumba de ladite commune. Chaque quartier a été
représenté par 20 femmes dont 10 consommatrices et 10 non
consommatrice du kaolin. Parmi les femmes consommatrices du kaolin, 50% en
consommaient à une fréquence de 1 à 2 fois par jours et
50% à celle plus de 3 fois par jours.
Les résultats de cette étude ont
révélé une corrélation entre la consommation du
kaolin et la diminution du taux de fer sérique (81%),
hémoglobinémie inférieure à 12 g/dl (59%) et
l'acquisition d'Ascaris lumbricoides (67%). Le degré
de corrélation a été de 0,5, ce qui montre qu'il existe
une faible corrélation.
Eu égard à ce qui précède, nous
observons que la consommation du kaolin entraine une
géodépendance responsable d'une hyposiderémie,
hypohémoglobinémie et la survenue de parasitoses intestinales.
Vu les conséquences ci-haut citées, il semble
indispensable que les autorités appliquent des mesures interdisant la
vente de ces denrées alimentaires en vue de contraindre les
consommateurs d'abandonner cette pratique. Enfin, nous suggérons aux
futures chercheures d'élargir la taille de l'échantillon pour
étudier l'influence du kaolin sur la diminution de l'hémoglobine
et surtout approfondir un fait particulier observé par nous qui montrait
que le fer est affecté rapidement par la consommation du kaolin alors
que l'hémoglobine le sera tardivement. Dans la même logique, une
autre étude pourrait expliquer d'une part dans quelle mesure le kaolin
absorbe les toxiques de tout genre, et d'autre part comment il serait en
même temps responsable d'intoxication par des métaux lourds.
56
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