1. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du
nombre de licenciés dans le tennis ? Si oui, comment l'expliquez-vous
?
J'ai fait une étude en sociologie sur le nombre de
licenciés en tennis. Le tennis reste quand même le deuxième
sport français en termes de licenciés et le premier sport
individuel. C'est vrai que le tennis maintenant est plus ouvert parce qu'avant
il était un peu plus bourgeois. Maintenant le tennis touche un peu tous
les publics, ce sport est disponible à la télévision
pendant Roland-Garros et sur les chaînes payantes, les équipements
sont moins chers même si c'est toujours un petit peu élitiste.
Cependant maintenant cette année, il est possible
d'être adhérent sans prendre de licence. Il y a un petit peu moins
d'un million de licenciés, mais si on prend tous les gens qui pratique
le tennis en France, ils sont plus de quatre millions. En dehors des
licenciés, il y a plein de personnes qui jouent en dehors pour le
loisir.
Dans mon club au Bourget du Lac, ce qui fait défaut au
tennis est la localisation du club. On est dans une cuve où on touche
uniquement un public Bourgetin. Ceux qui viennent, c'est parce qu'ils me
connaissent ou qu'ils sont déjà venus au club. Vu qu'il y a
énormément de clubs qui ont explosé aux alentours avec
pleins de petits clubs, les gens préfèrent aller à
d'autres endroits où la structure est un peu plus grande, où il y
a des courts couverts. Il y a aussi peut-être plus de pratiquants pour
qu'ils puissent chercher des partenaires pour jouer. On est un peu
limité.
De plus, il y a la vieillesse de la structure. Le fait d'avoir
refait les courts l'année dernière, nous a fait doubler
l'effectif d'adhérents dès la rentrée de septembre. Ils
ont mis un système en place de réservation en ligne avec des
codes d'accès que les personnes reçoivent par message ou e-mail.
Du coup, il y a énormément de gens qui ne sont plus
obligés de passer par le club. On n'avait pas de permanence parce qu'on
ne pouvait pas embaucher quelqu'un à l'année en tant que
salarié. Les gens réservent en ligne, ils ont leurs codes, ils
rentrent, ils vont jouer. Ils ont également accès aux vestiaires,
l'éclairage se met également en route pendant le créneau
qu'ils ont réservé. Cela permet de faire une
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petite rentrée financière supplémentaire.
C'est hyper intéressant pour le club. On en avait besoin pour le
redynamiser. Après, si on arrive à attirer cette clientèle
location, c'est toujours cela. Après, ils peuvent peut-être
prendre l'adhésion qui est moins chère pour qu'ils profitent un
peu plus des terrains. Et puis maintenant, les licences ne sont plus
obligatoires. Cette année, il y a plein de personnes qui ont pris juste
une adhésion sans licence.
Pour eux, la licence, parfois, était un frein, surtout
le fait de payer 20 à 30 euros supplémentaires. Ils se sentaient
obligés de faire de la compétition. Le fait qu'ils ne la prennent
pas, ils sont plus libres donc ils viennent quand ils veulent. Ils sont sur un
autre mode de pratique.
Le Vice-président du TC Bourget du Lac,
également Trésorier du Comité de Savoie de Tennis, est
quelqu'un qui a déjà fait énormément de choses en
termes de financement dans des projets pour le tennis. Il s'y connaît
énormément. Il a fait un énorme dossier en une
année pour mettre en place les nouvelles infrastructures. On a
réussi à avoir une aide exceptionnelle de la FFT de 25 000 euros.
C'est très rare que la FFT donne directement autant d'argent à un
club. On a eu l'aide du Conseil Régional, Conseil Général,
Ligue Auvergne-Rhône-Alpes puis on a eu deux, trois sponsors autour du
club. Le sponsoring fait quand même 60 % de l'apport. La mairie a mis 40
% de son côté. Il faut donc avoir quelqu'un dans le club qui a le
temps et l'envie de mettre toutes ces démarches en place pour
améliorer les infrastructures.
On est les premiers à avoir mis le système
électronique en place en Savoie. Le système s'appelle Balle
Jaune. Il a coûté entre 8 000 et 15 000 euros. C'est vraiment un
très bon système à l'année. Cela nous permet de
louper aucunes locations. D'ailleurs maintenant, quand on cherche sur Internet
"réservation en ligne terrains de tennis", en fonction de la
localisation, on apparaît en deuxième ou troisième
position. Les personnes savent qu'elles peuvent réserver. Ils ont besoin
de personne, ils viennent tous seuls. Ce système évite de faire
payer une somme d'argent supplémentaire sur la location, notamment pour
les jetons d'éclairage ou badge. Cela permet pour les adhérents
en dehors de la saison où le club est ouvert de venir jouer en
soirée, ou week-end quand les conditions climatiques ne sont pas trop
mauvaises.
Refaire un terrain a un coût. Cela dépend si la
dalle existe ou pas, s'il faut terrasser ou non. Le troisième terrain
à Drumettaz nous a coûté environ 120 000 euros avec
l'éclairage. Au Bourget du Lac, refaire les deux terrains de devant,
remis une moquette sur un court, avec éclairage sur les 3 courts et une
clôture toute neuve nous a coûté 160 000 euros.
Il y a plein de choses que je pourrais faire et mettre en
place au niveau des animations. Mais tout seul je ne peux pas tout faire. Le
samedi, je suis au Bourget du Lac toute la journée donc je ne peux
rien
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proposer une animation à Drumettaz. Le dimanche est mon
seul jour de repos de la semaine. Après toutes les animations comme le
Tennis Galaxie avec le challenge rouge, orange et vert, je ne peux pas les
faire. J'ai essayé de le mettre en place une année, mais on
attire très peu de monde dans les petits clubs comme Drumettaz et
Bourget du Lac. Je pense à cause de la localisation et la
réputation des clubs. Les grands clubs, ils attirent toujours plus
d'enfants à proposer des animations comme cela, ils ont plus de temps et
ils sont plus adaptés avec des plus grands club-houses.
C'est pour cela qu'on a essayé de créer un
tournoi de double amical à Drumettaz pour essayer d'attirer un peu de
monde. On essaie de récupérer des gens par l'ambiance qu'on
dégage. Il y a que là-dessus que l'on peut compter. Avec la
qualité de nos infrastructures et les offres proposées, il n'y a
que par l'ambiance qu'on peut attirer des gens. Les connaissances entre eux
jouent un rôle important. Avant, c'étaient les résultats
qui primaient dans les compétitions, notamment les matchs par
équipes, maintenant, on ne les a plus. Pour survivre et attirer du monde
ce n'est pas évident.
Après les gens, quand ils voient les infrastructures du
club d'Aix les Bains, ils veulent aller là-bas. Après avoir
beaucoup de terrains, un grand club-house et la possibilité de manger le
midi n'est pas une garantie que l'ambiance est bien.
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