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La baisse du nombre de licenciés de tennis en France


par Lucile Pothier
INSEEC U. Chambéry  - Master 2 2020
  

Disponible en mode multipage

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MÉMOIRE DE

RECHERCHE

APPLIQUÉE

La baisse du nombre de licenciés de tennis en France

"Comment la Fédération Française de
Tennis fait-elle pour surmonter la
baisse de son nombre de licenciés 1"

LUCILE POTHIER

M5c2 Marketing & Management du Sport

Promotion 2020

INSEEC U. CAMPUS CHAMBÉRY - SAVOIE

u

INSEEC U.

INSEEC U.

SPORT

M

TEN

FEDERATION FRANÇAISE

4

Ce mémoire marque la fin de mes deux années de Master spécialisé en Marketing et Management du Sport, mais également mon dernier challenge avant mes débuts dans la vie active. Je souhaite avant tout remercier toutes les personnes qui sont intervenues et qui m'ont accompagné lors de mes deux années d'alternance ainsi que dans la rédaction de ce mémoire.

Je voudrais dans un premier temps remercier mon directeur de programme et de mémoire, Julian DUPRAZ, pour ses conseils et le partage de ses nombreuses expériences dans le domaine du sport durant toute la durée de ce Master, qui ont grandement contribué à développer mes connaissances.

Je souhaite adresser ma reconnaissance à tous les intervenants et professeurs à l'INSEEC U. Sport de Chambéry, pour leur savoir-faire et leurs conseils qui m'ont conforté dans mon choix de continuer dans l'environnement du sport après mes études.

Je remercie mon tuteur de mémoire, Nicolas BEAUNE, pour avoir accepté de m'accompagner dans ce travail de recherche. Je le remercie pour sa disponibilité, ses précieux conseils et son soutien tout au long de la réalisation de ce mémoire.

Je tiens également à remercier toutes les personnes qui ont pris le temps de répondre à mes entretiens et de partager avec moi leurs expertises. Ces conseils m'ont permis de mener à bien ma réflexion.

J'adresse des remerciements particuliers à mon tuteur d'alternance depuis deux ans, Antoine OUI, pour sa confiance, ses conseils, les responsabilités qu'il m'a confiées et surtout pour le partage de ses nombreuses connaissances dans le marketing produit tout au long de mon alternance.

Enfin, je tiens à remercier mes proches pour leur soutien et leurs encouragements tout au long de ce travail ainsi que durant ces deux années de Master.

TEN

FEDERATION FRANÇAISE

6

La Fédération Française de Tennis (FFT) est la deuxième fédération sportive ainsi que la première fédération des sports individuels en France. Cependant, après avoir connu une période faste dans les années quatre-vingt, la FFT rencontre des difficultés à se renouveler. En effet, malgré une période d'amélioration entre 2000 et 2012, le nombre de licenciés de tennis continue de baisser chaque année, passant même sous la barre significative du million de licenciés. Ce travail de recherche a pour but de mettre en valeur comment la FFT fait pour surmonter la baisse de son nombre de licenciés.

Cette étude traite tout d'abord l'évolution des modes de consommations du sport en France. Le marché actuel des sports et des loisirs fait face à une forte concurrence avec l'émergence de nombreuses nouvelles pratiques sportives. Les acteurs du sport, notamment les fédérations sportives, sont obligés de se diversifier pour répondre aux mutations dans l'offre et la demande de pratique sportive. Pour mettre en valeur la pertinence de la problématique, une analyse complète est menée sur le fonctionnement de la FFT ainsi que la situation avec ses licenciés. À partir de cela, il a été constaté que la FFT avait des difficultés à fidéliser et attirer des licenciés. En effet, le tennis est un sport très technique qui peut être difficile à apprendre. Ce sport reflète également une image d'une pratique très axée sur la compétition qui ne répond plus aux attentes des pratiquants.

Suite à ce constat, l'étude se penche sur les actions que la FFT entreprend pour surmonter cette baisse. Elle est alimentée d'entretiens individuels réalisés auprès d'acteurs majeurs évoluant au sein de la FFT. Ces retours d'expériences permettent une analyse détaillée des axes de développement et des stratégies que la FFT déploient au sein de son réseau fédéral et de ses clubs. Un des axes majeurs de développement est consacré à rendre la pratique du tennis plus accessible à tous les publics. Par ailleurs, la FFT met en place des stratégies de communication et marketing pour étendre sa visibilité et faciliter le fonctionnement de ses clubs. Enfin, la FFT s'engage sur plusieurs autres axes de développement : la diversification de ses offres d'activités, de ses infrastructures au sein des clubs et la tenue d'événements majeurs pour promouvoir le tennis.

À la fin de cette recherche, plusieurs recommandations sont exposées afin d'apporter diverses solutions que la FFT ainsi que ses clubs peuvent mettre en place pour assurer un développement pérenne du tennis.

8

The French Tennis Federation (FFT in French) is the second sports federation as well as the first federation of individual sports in France. However, after a prosperous period in the eighties, the FFT is experiencing difficulties in renewing itself. Indeed, despite a period of improvement between 2000 and 2012, the number of licensed tennis players continues to fall each year, even falling below the significant threshold of one million licensees. The purpose of this research work is to highlight how the FFT is overcoming the decline in the number of its licensed players.

First of all, this study deals with the evolution of the ways of consumption of sport in France. The current sports and leisure market are facing strong competition with the emergence of many new sports. Sports players, particularly sports federations, must diversify their activities to respond to changes in the supply and demand of the practice of sports. To highlight the relevance of the issue, a comprehensive analysis is conducted on the functioning of the FFT as well as the situation with its licensed players. From this, it was found that the FFT had difficulties in retaining and attracting licensees. Indeed, tennis is a very technical sport which can be difficult to learn. This sport also reflects an image of a very competition-oriented practice that no longer satisfies the expectations of people.

Following this finding, the study examines the actions that the FFT is taking to overcome this decline. It is based on individual interviews conducted with major players of the FFT. This feedback enables a detailed analysis of the areas of development and strategies that the FFT deploys within its federal network and its clubs. One of the major areas of development is devoted to making tennis more accessible to all audience. In addition, the FFT implements communication and marketing strategies to extend its visibility and facilitate the operation of its clubs. Finally, the FFT is committed to several other areas of development: the diversification of its range of activities, its infrastructures within the clubs and the holding of major events to promote tennis.

Finally, at the end of this research, several recommendations are exposed in order to provide various solutions that the FFT as well as its clubs can establish to ensure the sustainable development of tennis.

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De nombreuses recommandations peuvent être implantées au sein de la FFT et de ses clubs affiliés pour fidéliser et attirer des licenciés. Elles viennent enrichir les initiatives développées au sein de la FFT.

Ces recommandations sont présentées sous formes stratégiques et opérationnelles. Les recommandations stratégiques sont des initiatives qui peuvent être réalisées sur le long terme, entre trois et cinq ans, tandis que les recommandations opérationnelles sont destinées à se dérouler à court terme, entre six mois et deux ans.

Les recommandations stratégiques

Au niveau fédéral, deux recommandations stratégiques majeures sont exposées : réformer le rôle des enseignants de tennis ainsi que proposer plus de formations aux dirigeants des clubs de tennis. Pour répondre aux nouvelles attentes des pratiquants, la position des enseignants doit évoluer au sein des clubs. Cette position ne peut plus se limiter uniquement à l'apprentissage du tennis, mais doit évoluer vers un rôle d'animateur pour contribuer au développement de la vie des clubs. Par ailleurs, la gestion d'un club demande davantage de compétences diverses ce qui entraîne une baisse de la participation des bénévoles dans ces fonctions dirigeantes. Cette recommandation vise à proposer plus de formations aux dirigeants des clubs de tennis pour faciliter leurs démarches et les guider dans le rôle difficile de manager d'équipe.

Par ailleurs, ces recommandations stratégiques se focalisent également sur le développement des clubs de tennis. Les clubs doivent de se tourner vers une organisation interne plus structurée pour assurer les nouveaux enjeux auxquels ils font face. De plus, pour fidéliser et attirer des licenciés, les clubs ont besoin de diversifier leurs offres. Afin de se différencier d'une concurrence intense entre le secteur associatif et marchand, les clubs doivent développer leurs infrastructures ainsi que leurs prestations. Enfin, pour accroître leurs ressources financières et implanter de nouveaux projets sportifs conséquents, la mutualisation des clubs de tennis entre eux, ou avec des associations sportives, peut devenir une solution pour pérenniser leurs activités.

11

Les recommandations opérationnelles

Pour répondre à l'émergence des nouveaux modes de consommations du sport, la FFT doit réformer ses licences à court terme. Les pratiquants s'éloignent de la pratique en compétition au profit d'une pratique loisir. La licence classique de club qui donne accès à la compétition ne correspond plus aux attentes. Par ailleurs, afin de revaloriser son image et promouvoir ses nouvelles pratiques plus accessibles, la FFT pourrait déployer son «FFT roadshow» à travers la France. Cette opération de marketing événementiel attrayante qui permet de se rapprocher au plus près du grand public.

Enfin, ces recommandations se concentrent sur l'intérêt pour les clubs de créer des communautés ainsi que de multiplier les points de contact au sein de leurs cibles pour fidéliser leurs adhérents et attirer de nouveaux licenciés.

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FEDERATION FRANÇAISE

13

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS 3

RÉSUMÉ 5

SUMMARY 7

SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS 9

INTRODUCTION 17

PARTIE 1 - ÉTAT DES LIEUX 21

I. LE SPORT EN FRANCE 22

A. MUTATIONS DANS LA PRATIQUE SPORTIVE DES FRANÇAIS 22

B. ÉVOLUTION DU NOMBRE DE LICENCIÉS DANS LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES FRANÇAISES 26

II. LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS, UNE FÉDÉRATION CENTENAIRE 28

A. SON HISTOIRE 28

B. SON RÔLE 29

III. LES LICENCIÉS 30

A. LES TYPES DE LICENCES PROPOSÉES 30

B. RÉTROSPECTIVE DU NOMBRE DE LICENCIÉS 32

C. LA RÉPARTITION HOMMES/FEMMES 34

D. LA RÉPARTITION JEUNES/ADULTES 36

E. LE TENNIS COMPÉTITION VERSUS LOISIR 39

IV. LES CLUBS 42

A. LA RÉPARTITION DES CLUBS EN FRANCE 42

B. LES INFRASTRUCTURES ACCESSIBLES 44

V. LES JOUEURS DE TENNIS PROFESSIONNELS FRANÇAIS 47

A. LES MEILLEURS JOUEURS FRANÇAIS FACE AUX MEILLEURS JOUEURS INTERNATIONAUX 47

1. Hommes 47

2. Femmes 48

VI. LES NOUVELLES PRATIQUES 48

A. LE BEACH TENNIS 48

B. LE PADEL 49

PARTIE 2 - ÉTUDE EMPIRIQUE 53

I. DÉVELOPPEMENT DE LA PRATIQUE 55

A. JEUNES 56

1. GALAXIE TENNIS 56

a. Évolution des méthodes d'apprentissage et d'enseignement 56

b. Compétition 59

c. Classements 60

 

B.

C.

2. TENNIS SCOLAIRE

3. ENSEIGNEMENT DES JEUNES JOUEURS VERS LE HAUT NIVEAU

ADULTES

1. TENNIS SANTÉ

2. CARDIO TENNIS

AUTRES CIBLES

1. TENNIS FEMININ

60 62 64 64

66

67

67

 
 

a. Mise en place de référents dans les clubs

70

 
 

b. Nouveaux formats de compétition

70

 
 

i. TMC

70

 
 

ii. Raquettes FFT

72

 
 

iii. Compétitions adaptées pour les jeunes filles

73

 
 

c. Animations diverses

73

 
 

d. Entraînements plus adaptés

74

II.

 

DÉVELOPPEMENT DE NOUVELLES STRATÉGIES DE COMMUNICATION ET MARKETING

76

 

A.

STRATÉGIE DIGITALE

78

 
 

1. TEN'UP

78

 
 

a. Fournir plus de visibilité aux clubs par une promotion des offres plus efficace

79

 
 

b. Faciliter et améliorer l'expérience des pratiquants dans la pratique du tennis

80

 
 

c. Un outil digital qui divise

80

 
 

2. FFT TV

82

 
 

3. SITES INTERNET ET RÉSEAUX SOCIAUX DES CLUBS

84

 

B.

OPTIMISATION DE LA GESTION DES CLUBS

87

 
 

1. ADOC

87

 

C.

STRATÉGIE DE SPONSORING

88

III.

 

AUTRES AXES DE DÉVELOPPEMENT

92

 

A.

FACILITER L'ACCÈS À LA COMPÉTITION

93

 
 

1. LES NOUVEAUX FORMATS DE COMPÉTITIONS

94

 
 

a. LA COMPÉTITION LIBRE

94

 
 

i. Jeunes

95

 
 

ii. Adultes

96

 
 

2. LES NOUVELLES RÈGLES DE JEU

98

 

B.

DIVERSIFICATION DES OFFRES

100

 
 

1. NOUVELLES LICENCES

100

 
 

2. DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES DES CLUBS

101

 
 

3. NOUVELLES PRATIQUES

104

 
 

a. E-TENNIS

104

 
 
 

14

b.

15

PADEL 105

c. BEACH TENNIS 108

C. ORGANISATION D'ÉVÉNEMENTS NATIONAUX ET INTERNATIONAUX 109

1. ROLAND-GARROS 110

2. FÊTE DU TENNIS 111

PARTIE 3 - RECOMMANDATIONS 113

I. LES RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES 114

A. PARTIE FÉDÉRALE 114

1. RÉFORMER LE RÔLE DES ENSEIGNANTS DE TENNIS 114

2. PROPOSER PLUS DE FORMATIONS POUR LES DIRIGEANTS 116

a. FACILITER LES DÉMARCHES DES DIRIGEANTS 117

b. MEILLEURE IMPLICATION ET MOTIVATION DES ÉQUIPES 118

B. PARTIE CLUBS 119

1. ORGANISATION INTERNE PLUS STRUCTURÉE 119

2. DIVERSIFICATION 120

a. INFRASTRUCTURES 121

b. DÉVELOPPER DAVANTAGE DE PRESTATIONS 122

i. Animations 122

ii. Nouvelles formules d'entraînements 123

3. MUTUALISATION 124

a. CLUBS DE TENNIS 124

b. ASSOCIATIONS SPORTIVES 125

II. LES RECOMMANDATIONS OPÉRATIONNELLES 126

A. PARTIE FÉDÉRALE 126

1. RÉFORME DES LICENCES 126

2. FFT ROADSHOW 128

B. PARTIE CLUBS 130

1. CRÉATION DE COMMUNAUTÉS 130

2. MULTIPLIER LES POINTS DE CONTACTS AU SEIN DES CIBLES 130

CONCLUSION 132

INTERVIEWS 138

INTERVIEW 1 - Bernard GIUDICELLI 139

INTERVIEW 2 - Lionel MALTESE 145

INTERVIEW 3 - Gilles MORETTON 149

INTERVIEW 4 - Éric LARGERON 153

INTERVIEW 5 - Julien ISARD 162

16

INTERVIEW 6 - Yann BANKHALTER 175

INTERVIEW 7 - Jean-Martial ANDRE 183

INTERVIEW 8 - Margaret HUREAU 188

INTERVIEW 9 - Sébastien CURTILLET 196

INTERVIEW 10 - Yannick DUC 201

INTERVIEW 11 - Robin GAILLARDET 205

INTERVIEW 12 - Valérie GESTAS 214

INTERVIEW 13 - Romain COTTAREL 220

INTERVIEW 14 - Yann CACHEUX 227

BIBLIOGRAPHIE 231

TEN

FEDERATION FRANÇAISE

18

Passionnée par le tennis depuis l'âge de quatre ans, ce sport a toujours fait partie de ma vie. D'abord joueuse de club, puis joueuse de haut niveau pendant quelques années, le choix de ce sujet n'a pas été anodin. Après avoir obtenu le Baccalauréat, je suis partie aux États-Unis pendant quatre années pour joueur au tennis dans une université en Division 1, tout en poursuivant des études en marketing. Cette expérience à l'étranger m'a permis d'acquérir un autre regard sur la pratique du tennis dans un autre pays. De retour en France, j'ai débuté une alternance en tant qu'assistante chef de produit tennis, chez Wilson Sporting Goods, un équipementier sportif américain, leader sur le marché du tennis dans le monde. Mes missions principales consistent à identifier les besoins et les attentes des pratiquants de tennis en termes d'équipements en France. Pour mieux comprendre leurs comportements, il faut avant tout s'interroger sur comment ces pratiquants consomment le tennis aujourd'hui. Le marché du sport a fortement évolué ces dernières années. Les pratiques sportives se diversifient et les pratiquants consomment le sport différemment. Ces évolutions sur le marché me poussent à m'interroger quotidiennement sur : comment le tennis se positionne-t-il sur ce marché en pleine mutation ? Souhaitant à terme travailler dans le milieu du tennis en France, j'ai souhaité m'intéresser plus profondément à cet environnement. Les diverses recherches réalisées lors de ce mémoire de recherche appliquée ont été menées dans le but de développer mes compétences sur la situation du tennis en France et d'aller au-delà de mon expérience en tant que joueuse de tennis.

Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, le marché du sport en France est en pleine mutation. De nombreux sports libres se sont développés naturellement, loin du secteur associatif. Par ailleurs, les modes de consommations ont évolué. En effet, les Français sont davantage à la recherche de pratiques sportives pour préserver leur santé et bien-être. De nouvelles attentes émergent également. Ils ne recherchent plus forcément à pratiquer un sport pour faire de la compétition. Ils ont tendance à s'éloigner petit à petit des pratiques qui se déroulent au sein des clubs associatifs affiliées aux fédérations sportives nationales pour se tourner davantage vers des sports qui se pratiquent dans la nature, moins contraignants et sans engagement annuel. Ces nouveaux comportements sont aussi liés à une image parfois trop vieillissante de certaines associations sportives. Face à ces changements, un véritable décalage entre l'offre et la demande des pratiques sportives est apparu en France. Avec l'émergence des nouvelles pratiques sportives, la concurrence entre les acteurs du secteur associatif et marchand sur le marché du sport est de plus en plus forte. Ces acteurs doivent s'adapter, adopter de nouvelles stratégies et se diversifier pour se démarquer.

19

Parmi ces acteurs, la Fédération Française de Tennis (FFT) est fortement concernée par ces mutations sur le marché du sport. Le tennis a été un sport tendance dans les années quatre-vingt, notamment durant les années Yannick Noah. Cependant, depuis plusieurs années, la FFT voit son nombre de terrains et de clubs diminuer progressivement chaque année. La pratique du tennis reste répandue en France, il est estimé qu'il existe entre trois à quatre millions de pratiquants, mais la FFT peine à fidéliser ses licenciés. En effet, depuis 2012, le nombre de licenciés baisse progressivement.

En effet, la FFT rencontre des difficultés à répondre aux nouvelles attentes des pratiquants. Plusieurs freins au développement du tennis peuvent être identifiés : un apprentissage exigeant, une image élitiste ainsi que plusieurs contraintes liées à sa pratique (nécessité de trouver un partenaire, disponibilité des terrains, disposer du matériel nécessaire, etc.). Malgré ces limites, la FFT reste tout de même la deuxième fédération derrière celle de football ainsi que la première fédération de sport individuel en France. Cependant, elle est l'une des seules fédérations de sport individuel qui affiche un nombre de licenciés en baisse depuis les années 2000. Face à ce constat, plusieurs questions surgissent : pourquoi la FFT perd ses licenciés ? Quelles sont les raisons ? Le passage significatif sous la barre symbolique du million de licenciés en 2018 est révélateur d'un sport qui peine à se renouveler. Face à ces évolutions sur le marché, la FFT doit fidéliser ses licenciés ainsi que reconquérir et attirer de nouveaux licenciés. Le développement de sa pratique et de ses offres devient des facteurs clés pour répondre à ces nouvelles attentes et inverser la tendance. Partant de ces différentes observations, ce mémoire s'articulera autour de la problématique suivante :

"Comment la Fédération Française de Tennis fait-elle pour surmonter la baisse de son nombre de licenciés ?"

Afin de répondre à cette problématique, diverses ressources internet, documentaires, études, rapports et vidéos ont été utilisées. Par ailleurs, cette étude se compose de plusieurs interviews réalisées auprès d'acteurs majeurs de la Fédération Française de Tennis.

Ce mémoire de recherche appliquée est constitué de trois grandes parties. Dans un premier temps, un état des lieux détaillé est mené sur les tendances du marché du sport en France, le fonctionnement ainsi que les diverses offres de la Fédération Française de Tennis. Cette partie se compose également d'une étude approfondie sur la situation du nombre de licenciés de tennis.

20

À la suite de cet état des lieux, une étude empirique est établie sur les diverses actions menées par la FFT pour surmonter la baisse de son nombre de licenciés. Tout d'abord, il est observé que la FFT se focalise sur le développement de la pratique du tennis chez les jeunes et les adultes, notamment chez les femmes. Dans un second temps, la FFT déploie de nouvelles stratégies de communication et de marketing pour améliorer l'attractivité de la pratique du tennis et optimiser le fonctionnement des clubs. Dans un troisième temps, la FFT se concentre sur d'autres axes de développement, notamment sur des initiatives pour faciliter l'accès à la compétition, diversifier les offres au sein des clubs et davantage promouvoir le tennis via des événements majeurs.

Enfin, diverses recommandations stratégiques et opérationnelles sont présentées afin d'apporter d'autres leviers de développement pérennes à la FFT pour surmonter la baisse de son nombre de licenciés.

22

Afin de mieux comprendre l'intérêt de la problématique, cet état des lieux débute par un aperçu de la situation globale du sport en France puis se focalise sur la Fédération Française de Tennis afin de mieux comprendre son fonctionnement et son environnement.

I. LE SPORT EN FRANCE

A. MUTATIONS DANS LA PRATIQUE SPORTIVE DES FRANÇAIS

Depuis quelques années, la demande et l'offre des pratiques sportives en France font face à des profondes mutations. En effet, les Français consomment le sport différemment. Ils sont davantage à la recherche de pratiques sportives pour préserver leur santé et bien-être. Ils ne pratiquent plus forcément en club, mais en pleine nature, chez soi ou même sur ordonnance1. Ces changements des modes de consommation dans la pratique sportive s'identifient sous plusieurs tendances.

Tout d'abord, la première tendance concerne des modes de consommations du sport qui évoluent. Les pratiquants ne font plus de sport pour faire de la compétition mais plutôt en loisir. Dans une étude récente menée par le Centre de Droit et d'Économie du Sport (CDES) démontre "la demande de pratique en compétition diminue au profit d'autres types de pratiques plus conviviales. Environ 54 % des pratiquants sont amateurs, 24 % occasionnels, 11 % compétiteurs2». On remarque un éloignement de la pratique compétitive au profit d'une pratique loisir. Les pratiquants ne cherchent plus à faire du sport de manière intensive, mais pour rester en forme et préserver leur santé. Ce phénomène a notamment été accentué par l'arrivée du culte de la minceur où l'importance sanitaire de la pratique du sport a largement contribué à l'évolution de la demande des pratiquants.

Par ailleurs, de plus en plus de sports se développent et deviennent accessibles au grand public. Cette évolution est notamment liée à la démocratisation du sport, mais aussi à plusieurs facteurs économique, social, politique et culturel. En effet, le sport n'est plus accessible uniquement

1 Gimbert, V. (2018). Activité physique et pratique sportive pour toutes et tous : France Stratégie. Consulté à l'adresse https://www.strategie.gouv.fr/publications/activite-physique-pratique-sportive-toutes

2 Centre de Droit et d'Economie du Sport. (2016). Diagnostic sur le décalage entre l'offre et la demande de pratique sportive en France. Consulté à l'adresse http://www.cdes.fr/expertise/economie-sport/nos-r-f-rences/diagnostic-sur-d-calage-entre-loffre-et-demande-pratique

23

aux groupes sociaux les plus aisés. Les seniors peuvent pratiquer du sport plus longtemps grâce à l'allongement de la durée de vie. Il faut également prendre en compte que la pratique sportive s'est amplement féminisée. On observe ainsi un véritable phénomène de massification des pratiques sportives qui se traduit par une augmentation du nombre de licences délivrées mais aussi par le nombre de Français qui déclarent pratiquer du sport3. Selon une étude menée en 2018 par l'Institut National de la Jeunesse et de l'Éducation Populaire, "66 % des Français de plus de 15 ans (soit un peu plus de 36 millions) ont eu une pratique sportive au cours des 12 derniers mois4".

De plus, l'offre de pratique s'élargit et se diversifie davantage pour répondre à la demande des pratiquants. De nombreux sports se pratiquant en dehors des structures associatives ont émergé et se sont fortement développés. Il s'agit des sports de glisse tels que le surf, le roller, les sports en nature comme la randonnée ou la marche. Aujourd'hui, les sports les plus pratiqués en France sont la course et la marche (40 %), les activités de la forme et de gymnastique (22 %), les sports aquatiques et nautiques (20 %) et les sports de cycle ou motorisés (18 %)

3 Centre de Droit et d'Economie du Sport. (2016). Diagnostic sur le décalage entre l'offre et la demande de pratique sportive en France. Consulté à l'adresse http://www.cdes.fr/expertise/economie-sport/nos-r-f-rences/diagnostic-sur-d-calage-entre-loffre-et-demande-pratique

4 Croutte, Müller, & Hoibian. (2019). INJEP - Baromètre national des pratiques sportives 2018 (2019/01). Consulté à l'adresse https://injep.fr/publication/barometre-national-des-pratiques-sportives-2018/

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Les pratiquants s'éloignent des activités sportives qui se pratiquent dans un cadre fédéral. Ils ont tendance à privilégier des sports qui peuvent se pratiquer en autonomie, sans contraintes et sans encadrements. La notion du temps prend de l'ampleur dans notre société actuelle et se transpose dans le sport. La pratique en autonomie correspond mieux à ces nouveaux modes de vie, "près de la moitié des sportifs (49 %) pratiquent leur activité principale "seuls". Les pratiques autonomes sont privilégiées par rapport à celles qui s'exercent dans un club ou une structure commerciale. 24 % des pratiquants font du sport dans un club ou une association, 8 % dans une structure commerciale alors que 61% optent pour une pratique plus autonome".

25

La pratique en autonomie est privilégiée pour deux raisons : sa flexibilité et son coût. Le pratiquant autonome peut évoluer à son rythme et sans contrainte d'horaires, c'est-à-dire loin des entraînements encadrés. La pratique est également moins chère car aucunes licences ou cotisations n'a besoin d'être payées5.

La demande évolue et se diversifie constamment au fil des années. L'offre se retrouve donc également impactée. Une autre tendance significative dans les mutations des pratiques sportives est que le contexte concurrentiel a fortement évolué et devient de plus en plus intense. Selon le Centre de Droit et d'Économie du Sport, il y a une concurrence intense entre les fédérations fédérales qui redoublent d'ingéniosité pour attirer des licenciés, mais aussi avec le secteur marchand. En effet, les salles de sport et les entraîneurs de fitness qui proposent des séances de coaching privées ne cessent d'accroître. L'apparition de ces salles de sport représente une vraie menace pour le secteur associatif. Elles proposent des équipements modernes avec des horaires extrêmement flexibles. Les associations sportives se retrouvent en difficulté avec des infrastructures vieillissantes qui dépendent des municipalités. D'autres sont en manque d'infrastructures, ce qui représente un frein pour leur développement. De plus, certaines structures n'ont pas les ressources humaines nécessaires pour être ouvertes toute la journée et tous les jours comme certaines salles de sport proposent à leurs membres. Par ailleurs, l'évolution des politiques publiques, notamment la diminution des financements publics pour les associations sportives, devient une difficulté réelle pour la pérennité de beaucoup de structures associatives6.

L'émergence d'une concurrence directe et indirecte impacte fortement les associations sportives traditionnelles. Ces mutations des modes de consommation du sport obligent les fédérations à développer leurs pratiques. La diversification de leurs offres devient nécessaire pour faire face à la concurrence mais aussi pour éviter de creuser davantage le décalage entre ce que les fédérations proposent et les attentes des pratiquants. La demande sportive évolue vers une pratique sportive non-compétitive, axée sur la santé, et les offres d'activités sportives se diversifient en permanence.

5 Croutte P., Y., Müller J. (2018). Baromètre national des pratiques sportives. Baromètre réalisé pour l'INJEP et le ministère des sports. Consulté à l'adresse https://injep.fr/wp-content/uploads/2019/01/Rapport2019-01Barometresport2018.pdf

6 Centre de Droit et d'Économie du Sport. (2016). Diagnostic sur le décalage entre l'offre et la demande de pratique sportive en France. Consulté à l'adresse http://www.cdes.fr/expertise/economie-sport/nos-r-f-rences/diagnostic-sur-d-calage-entre-loffre-et-demande-pratique

26

B. ÉVOLUTION DU NOMBRE DE LICENCIÉS DANS LES FÉDÉRATIONS SPORTIVES FRANÇAISES

Le nombre de licenciés au sein des fédérations sportives françaises est en constante augmentation. Depuis 1950, le nombre de licences délivrées a fortement augmenté, passant d'environ 3 millions à 18,4 millions en 20187. Les fédérations françaises qui comptent le plus de licenciés sont le football avec environ 2,1 millions de licenciés (11 %), le tennis avec 985 551 licenciés (5 %) et l'équitation avec 628 262 licenciés (4 %).

Le nombre de licences délivrées augmentent, mais il faut rester conscient que le nombre de pratiquants en dehors des fédérations sportives évolue également. En 2018, selon le baromètre national des pratiques sportives, environ un pratiquant sur quatre, soit 21 %, est licencié dans une fédération sportive8.

7 INJEP-MEDES. (2018). Recensement des licences sportives 2018, réalisé auprès des fédérations sportives agréées par le Ministère des Sports. Consulté à l'adresse https://injep.fr/donnee/tableaux-statistiques-relatifs-au-recensement-des-licences-sportives-de-2018/

8 Croutte, Müller, & Hoibian. (2019). INJEP - Baromètre national des pratiques sportives 2018 (2019/01). Consulté à l'adresse https://injep.fr/publication/barometre-national-des-pratiques-sportives-2018/

27

La Fédération Française de Tennis (FFT) est une fédération unisport olympique agréée. Au cours de cette étude, il est important d'analyser l'évolution du nombre de licenciés face à d'autres sports individuels, étant donné que le tennis est un sport individuel. Au niveau des Fédérations Françaises de sports individuels, la FFT se situe en première position devant la Fédération d'équitation et la Fédération de judo.

Cependant, si l'on prend en compte l'évolution du nombre de licences délivrées dans les fédérations sportives de sports individuels, la Fédération Française de Tennis est une des seules fédérations qui fait face à une baisse de son nombre de licenciés (-6 %) depuis 2000.

28

II. LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS, UNE FÉDÉRATION CENTENAIRE A. SON HISTOIRE

La Fédération Française de Tennis, prénommée à l'époque "Commission de Lawn Tennis Club", a été créé en 1888 sous la direction de l'Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA). En 1920, suite à la cessation de l'USFSA, la commission deviendra la Fédération Française de Lawn Tennis. Ce n'est seulement en 1976 que la Fédération abandonnera le terme "lawn" et prendra ainsi son nom actuel de Fédération Française de Tennis9. Son siège social se trouve aujourd'hui dans le stade de Roland-Garros à Paris.

En 2017, Bernard Giudicelli devient le nouveau président de la Fédération Française de Tennis pour une durée de quatre ans. Dès 2017, il met en oeuvre son nouveau projet fédéral «Agir et Gagner". Ce programme vise principalement à redynamiser la pratique du tennis. Il s'organise autour de plusieurs axes de développement10 :

· Passer la formation de sportifs de haut niveau à la formation de champions capables de gagner des titres majeurs

· Soutenir les clubs qui sont l'unité de la Fédération, où le tennis commence et grandit

· Redonner au tennis toute son attractivité

· Apporter des outils et la culture marketing aux clubs pour attirer et fidéliser de nouveaux licenciés

· Développer Roland-Garros "pour avoir un tournoi le plus performant possible afin de dégager des profits pour financer le développement du tennis français11"

9 Fédération Française de Tennis. (s. d.). Présentation générale de la FFT. Consulté le 5 janvier 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/la-federation/decouvrir/presentation-generale-de-la-fft

10 Fédération Française de Tennis. (2017). Projet Sportif 2017-2020 : Agir et Gagner ! Consulté à l'adresse https://www.fft.fr/la-federation/decouvrir/presentation-generale-de-la-fft

11 INTERVIEW 1 - Bernard GIUDICELLI

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B. SON RÔLE

La FFT est une association à but non lucratif, régie par la loi de 1901. Elle est détentrice d'une délégation ministérielle. Elle est également reconnue par la Fédération Internationale de tennis (ITF).

Le rôle principal de la FFT est "de promouvoir, organiser et développer la pratique du tennis, du beach tennis, du padel, du paratennis et de la courte paume en France". Concernant la pratique dans les clubs, elle accompagne le développement et l'amélioration de l'enseignement, de l'entraînement, de la compétition individuelle et par équipes. La promotion et le développement de ces différents sports de raquette passent par la coordination et le rassemblement des clubs de tennis affiliés à la FFT. La FFT gère également l'engagement des équipes de France qui sont très médiatisées dans les grandes compétitions internationales, la Coupe Davis, la Fed Cup et les Jeux olympiques12.

La FFT pilote une politique de développement fédérale qu'elle déploie à ses dix-huit Ligues régionales. Les Ligues, en collaboration avec leurs Comités départementaux, adaptent et assurent la mise en place de cette politique fédérale en fonction de leurs territoires. Elles accompagnent les clubs dans leurs zones d'action dans le développement des multiples pratiques sportives de la FFT13.

Par ailleurs, la FFT se distingue par l'organisation de deux grands événements internationaux tels que Roland-Garros, un des quatre Grand Chelem qui se déroulent dans le monde, ainsi que le Rolex Paris Master qui se déroule à l'AccorHotel Arena14.

Roland-Garros est un vrai levier de développement pour le tennis français. En 2019, le chiffre d'affaires de Roland-Garros s'élevait à 260 millions d'euros. D'après Lionel Maltese, membre du comité exécutif de la FFT en charge du développement économique, «si Roland Garros n'existait pas, 80 % des

12Fédération Française de Tennis. (s. d.). Présentation générale de la FFT. Consulté le 5 janvier 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/la-federation/decouvrir/presentation-generale-de-la-fft

13Fédération française de tennis. (s. d.). Les ligues et les comités départementaux. Consulté le 8 janvier 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/les-ligues-et-les-comites-departementaux

14 Fédération Française de Tennis. (s. d.). Présentation générale de la FFT. Consulté le 5 janvier 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/la-federation/decouvrir/presentation-generale-de-la-fft

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produits de la FFT n'existeraient pas15". En effet, Roland-Garros est indispensable au fonctionnement économique et social du tennis français. Selon Lionel Ollinger, président de la Ligue Grand-Est «c'est du budget de Roland-Garros que provient la Dotation Fédérale Globale (DFG), autrement dit la subvention poumon des Ligues régionales. La DFG représente environ 50 % de leur budget en moyenne. Elle est donc inhérente à leur survie16".

En 2019, le poids financier de la Fédération Française de Tennis s'élevait à 325 millions d'euros pour 309 millions d'euros de charges. Ce résultat financier est en constante amélioration depuis 201717.

III. LES LICENCIÉS

A. LES TYPES DE LICENCES PROPOSÉES

Afin de mieux cerner les enjeux d'une licence sportive, il est important de revoir de quoi il s'agit. La licence sportive permet au sein d'une fédération sportive d'avoir accès à la totalité ou une partie des différentes activités sportives et à la vie associative. Le licencié sera couvert par l'assurance de la fédération en cas de dommages ou blessures lors de l'activité. La licence est délivrée par la fédération sportive ou par un club affilié en son nom. En fonction des fédérations, il est possible d'avoir plusieurs types de licences : la licence "compétition" qui permet d'accéder aux compétitions organisées par la fédération, la licence "loisir" qui permet de participer aux différentes activités en dehors de la compétition puis la licence "dirigeant" qui ne donne pas le droit à la pratique sportive18. La Fédération Française de Tennis met à disposition de ses pratiquants quatre types de licences19:

1. Licence Club

15 Observatoire du Sport Business. (2020, avril 2). Sauver le soldat Roland Garros [Fichier vidéo]. Consulté à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=1kIhqYURdo&feature=youtu.be

16 Rech, A. (2020, avril 7). Pourquoi maintenir Roland-Garros est capital pour le tennis français. Consulté le 15 avril 2020, à l'adresse https://rmcsport.bfmtv.com/tennis/pourquoi-maintenir-roland-garros-est-capital-pour-le-tennis-francais-1890693.html

17 Observatoire du Sport Business. (2020, avril 2). Sauver le soldat Roland Garros [Fichier vidéo]. Consulté à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=1kIhqYURdo&feature=youtu.be

18 Service-public.fr. (2018, novembre 5). Licence sportive (licence compétition ou loisir) Consulté le 6 janvier 2020, à l'adresse https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1029

19 Fédération française de tennis. (s. d.). Toutes les licences. Consulté le 10 janvier 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/se-licencier/toutes-les-licences

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La licence Club représente environ 95 % des licences délivrées par la FFT. Au prix de 29 euros pour les adultes et 20 euros pour les jeunes (moins de 18 ans), cette licence permet d'avoir accès à tous les avantages des clubs FFT comme les infrastructures, l'enseignement ainsi qu'une assurance spécifique lors de la pratique du tennis en France et à l'étranger. Elle permet également de participer à des compétitions individuelles ou par équipes et d'obtenir un classement officiel. Cette licence est la seule donnant accès à une réservation prioritaire à la billetterie de Roland-Garros, du Rolex Paris Masters ainsi que des compétitions des équipes de France de la Coupe Davis et Fed Cup.

2. Licence Web

Cette licence est destinée aux personnes qui ne souhaitent pas être affiliées à un club, mais qui souhaitent tout de même participer à des compétitions et donc d'avoir un classement officiel. Cependant, cette licence ne permet pas de faire de compétition par équipes au sein d'un club. Au prix de 34 euros, elle ne prend pas en charge les coûts d'inscriptions aux tournois. Elle est accessible uniquement aux personnes majeures et donne accès à une assurance spécifique liée à la pratique du tennis.

3. Licence Découverte

La licence Découverte, accessible pour 3 euros et à toute personne de 15 ans ou plus, offre une possibilité aux pratiquants d'être licenciés et de découvrir le tennis, le padel et le beach tennis sur une période de 3 mois, non-renouvelable. Pour avoir accès à cette licence, le pratiquant ne doit pas avoir eu une licence de tennis depuis 3 ans au moins. Elle donne accès aux services et infrastructures des clubs ainsi qu'à une assurance spécifique liée à la pratique du tennis. Un certificat médical n'est pas nécessaire pour obtenir cette licence.

4. Licence Scolaire

La licence Scolaire est disponible aux enfants de 15 ans et moins non licenciés participant à un cycle tennis dans le cadre d'activités scolaires ou périscolaires au sein d'un club. Elle est valable 3 mois et coûte 3 euros.

Les licences Découverte et Scolaire ne donnent pas accès aux différentes compétitions proposées par la FFT.

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B. RÉTROSPECTIVE DU NOMBRE DE LICENCIÉS

L'évolution du nombre de licenciés de la Fédération Française de Tennis s'analyse sous quatre périodes distinctes.

Tout d'abord, la FFT a vécu une véritable expansion de son nombre de licenciés dans les années 1980. En effet, suite à la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983, plusieurs opérations fédérales ont été mises en place dans le but de démocratiser la pratique du tennis en France. En 1985, la construction d'environ 4 000 clubs tennis et 12 700 courts a fait exploser le nombre de joueurs de tennis atteignant plus de 1,3 millions de licenciés20. L'ascension du tennis en France a aussi été favorisée par le début de la diffusion du tennis à la télévision notamment avec Roland-Garros. Selon Gilles Moretton, président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes, «l'engouement pour le tennis était fort, c'était le sport à la mode, le sport tendance de l'époque. Les pratiquants étaient attirés par les clubs de tennis21". La FFT a donc su tirer profit de ces années fastes du tennis en France.

20 Fédération Française de Tennis. (2018). Dossier des statistiques fédérales à l'issue de l'année sportive 2018. Consulté à l'adresse https://www.fft.fr/file/9891/download?token=bhks9m

21 INTERVIEW 3 - Gilles MORETTON

33

Cependant, entre 1986 et 1999, le nombre de licenciés a commencé à diminuer progressivement pour atteindre une baisse de 27 % de son nombre de licenciés. Durant cette période, de nouvelles pratiques sportives plus libres se sont développées. En effet, la génération glisse s'est développée et plusieurs mutations dans la demande et l'offre de la pratique sportive ont émergé22. Ces nouveaux sports suscitent un véritable engouement chez les pratiquants parce qu'ils peuvent se pratiquer en autonomie, libre de toutes contraintes. Ces évolutions dans les pratiques sportives répondaient ont amené les pratiquants à consommer le sport d'une autre façon. Les pratiquants étaient libres de pratiquer dans les lieux qu'ils souhaitaient, loin des clubs et du système de licence des fédérations sportives.

Néanmoins, entre 2000 et 2012, le nombre de licenciés au sein de la FFT a augmenté de 8,23 %. Cette évolution s'explique en partie par la mise en place d'une opération fédérale «Pass Tennis» dont le but a été de promouvoir le tennis au grand public et de faciliter l'accès aux clubs en proposant une licence à prix réduit, voire même gratuite23. Par ailleurs, durant cette période, la FFT a développé plusieurs initiatives pédagogiques et marketing autour du tennis évolutif et le mini-tennis24. L'enjeu de la FFT était de faciliter l'apprentissage du tennis avec du matériel plus adapté pour les enfants comme des balles plus légères, des raquettes plus petites, etc.

Enfin, cette dernière phase se traduit par une baisse d'environ 11 % du nombre de licenciés depuis 2012. Cette diminution est davantage significative et alarmante pour la FFT, car le nombre de licenciés n'était plus passé sous la barre du million de licenciés depuis 1985. Cependant, depuis 2019, d'après une analyse plus poussée des statistiques de la FFT, la baisse du nombre de licenciés tend à se stabiliser. En effet, en 2019, la FFT a perdu seulement 6 000 licenciés contre 22 000 en moyenne par an depuis 201225. Ces données sont importantes à prendre en compte pour la suite de cette étude. Les différentes origines de cette baisse sont identifiées dans la partie suivante.

22 Durieux, L. (2007). Les sports de glisse (Chiron éd.). Consulté à l'adresse https://fr.calameo.com/read/0000071084f279bbfb5c1

23 Rager, A. (2015, septembre 20). Dopez le nombre de licenciés de votre club avec le Pass Tennis. Consulté le 27 avril 2020, à l'adresse http://tennis-club.org/le-coin-du-dirigeant/gestion-sportive/nombre-licencies-club-pass-tennis/

24 Zebbar, N. (2019, février 13). Le marché du tennis et ses pratiquants. Consulté le 8 janvier 2020, à l'adresse https://padelmagazine.fr/le-marche-du-tennis-et-ses-pratiquants/

25 Fédération Française de Tennis. (2018). Dossier des statistiques fédérales à l'issue de l'année sportive 2018. Consulté à l'adresse https://www.fft.fr/file/9891/download?token=bhks9m

Dans cette rétrospective du nombre de licenciés au sein de la FFT, il est important de prendre en compte les pratiquants de tennis qui ne sont pas licenciés. En effet, d'après Julien Isard, chargé de développement du tennis à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes, «selon une étude géomarketing réalisée en 2019, il y a seulement 30 % du nombre de pratiquants de tennis qui sont licenciés à la FFT. 70 % pratiquent le tennis sur des terrains non affiliés qui sont accessibles gratuitement. Ils se trouvent dans des universités, des campings, dans les communes sur des courts municipaux. Il y aurait environ 3 à 4 millions de ces pratiquants non licenciés26". Le nombre de licenciés est en baisse mais le nombre de pratiquants non licenciés reste considérable. L'enjeu de la FFT est de mieux pénétrer ce marché afin d'attirer ces types de pratiquants dans les clubs affiliés.

La suite de cette étude se concentre sur les deux dernières phases dans l'évolution du nombre de licenciés, de 2000 à 2018. Ces deux phases sont déterminantes sur les actions entreprises par la FFT pour faire face à la baisse de son nombre de licenciés.

C. LA RÉPARTITION HOMMES/FEMMES

Depuis l'apparition du tennis en France, les hommes ont toujours été plus nombreux à être licenciés au tennis que les femmes. En effet, en 2000, il y avait 66 % d'hommes licenciés contre 34 % de femmes. En 2018, l'écart s'est davantage creusé passant à 71 % d'hommes (34 % hommes, 37 % garçons) pour 29 % de femmes (14 % femmes, 15 % filles). Les statistiques des licences de la FFT en 2000 ne permettent pas de distinguer la répartition entre les hommes, femmes, garçons et filles.

34

26 INTERVIEW 5 - Julien ISARD

35

Afin de mieux comprendre les raisons d'abandon des licenciés, la Fédération Française de Tennis en collaboration avec l'Institut Régional de Développement du Sport (IRDS), ont mené une enquête nationale en 2010. Cette étude a permis de récolter 5 145 réponses de licenciés actuels et d'anciens licenciés. Les résultats de l'étude ont démontré deux périodes critiques chez les femmes et les filles : la pratique en école de tennis souligne peut-être un encadrement mal adapté (5-15 ans) et

36

la tranche d'âge 28-38 ans pour lesquels les contraintes familiales sont plus fortes27. D'autres statistiques datant de 2017, permettent de confirmer cette tendance, notamment chez les jeunes filles. Selon Yannick Cochennec, ancien rédacteur en chef adjoint de Tennis Magazine, «les écoles de tennis perdraient chaque année près de 40 % de leurs jeunes filles, contre "seulement" 30 % de leurs jeunes garçons. Une perte compensée en partie par l'afflux de nouveaux licenciés28». Le public féminin est un segment difficile à séduire pour la FFT.

D. LA RÉPARTITION JEUNES/ADULTES

Par ailleurs, l'analyse de la répartition des licenciés jeunes et adultes permet d'observer un rajeunissement des licenciés. En 2000, il y avait 50,9 % de licenciés adultes pour 49,1 % de licenciés jeunes. En 2018, la tendance s'est inversée avec 51,6 % des licenciés jeunes pour 48,4 % licenciés adultes29.

27 Institut Régional de Développement du Sport. (2010). Les raisons de l'abandon, et les motivations de la pratique du tennis en France. Consulté à l'adresse https://www.irds-idf.fr/fileadmin/DataStorageKit/IRDS/Publications/collaboration/plaquettetennis.pdf

28 Cochennec, Y. (2018, janvier 26). Le tennis a bien du mal à susciter des vocations chez les jeunes filles. Consulté le 15 février 2020, à l'adresse http://www.slate.fr/story/156865/sport-tennis-jeunes-filles-adolescentes-entrainement-competition

29 Fédération Française de Tennis. (2018). Dossier des statistiques fédérales à l'issue de l'année sportive 2018. Consulté à l'adresse https://www.fft.fr/file/9891/download?token=bhks9m

Cette inversion est en partie liée à une baisse significative du nombre de licenciés chez les adultes. Chez les jeunes, il est important de prendre en considération les actions que la FFT a mises en place pour développer et rendre plus accessible la pratique du tennis pour cette catégorie. En effet, l'apparition d'un matériel plus adapté a facilité l'accès chez les jeunes. De plus, cette inversion est aussi synonyme de difficultés financières pour les clubs puisque la licence et les cotisations chez les adultes sont plus élevées que chez les jeunes.

D'après l'enquête de l'IRDS, les principales raisons d'abandon des adultes sont liées au coût et l'accès de la pratique, "au tennis les difficultés pour accéder aux terrains sont multiples : le manque de créneaux horaires, la recherche de partenaires, le manque de courts, le système de réservation insatisfaisant, etc. Au sujet des installations, la demande pour des courts couverts prédomine (38 %) ainsi que la diversité des revêtements (32 %)30. Le tennis est également une discipline trop onéreuse. Près de la moitié des licenciés actuels estiment que le tennis n'est pas accessible financièrement au plus grand nombre. Les anciens licenciés expriment que la rentabilité entre leur fréquence de jeu et le prix acquitté les ont amenés à ne pas renouveler leur adhésion".

37

30 Institut Régional de Développement du Sport. (2010). Les raisons de l'abandon, et les motivations de la pratique du tennis en France. Consulté à l'adresse https://www.irds-idf.fr/fileadmin/DataStorageKit/IRDS/Publications/collaboration/plaquettetennis.pdf

Même si le tennis se rajeunit, le nombre de licenciés jeunes diminuent tout de même. Les adolescents, âgés entre 14 et 16 ans, sont les plus touchés notamment avec une baisse d'environ de 6 %. Chez les adultes, le taux d'abandon est plus important chez les jeunes adultes de 18 à 40 ans avec une baisse d'environ de 7 %. De plus, la catégorie jeune des moins de 10 ans a nettement été impactée par le changement de rythme scolaire qui est passé de quatre jours à quatre jours et demi chez les plus jeunes. Il a été difficile pour certains clubs de tennis de rattraper cette perte lorsque certaines communes sont repassées à quatre jours31.

31 Leasey, J.-D. (2013, novembre 2). La réforme des rythmes scolaires met le sport à rude épreuve. Consulté le 10 mars 2020, à l'adresse https://www.banquedesterritoires.fr/la-reforme-des-rythmes-scolaires-met-le-sport-rude-epreuve

38

39

E. LE TENNIS COMPÉTITION VERSUS LOISIR

Pour mieux comprendre la pratique du tennis en compétition et loisir, il est important d'identifier les différents profils des pratiquants de tennis. Selon l'enquête «Le tennis et moi» menée par l'Union Sport et Cycle en 2017, 6 profils de pratiquants licenciés sont caractérisés32 :

32 Union Sport & Cycle. (2017). Etude : Le Tennis et Moi. Consulté à l'adresse https://www.unionsportcycle.com/etudes

1) L'heureux compétiteur, 23 % des licenciés. Ce sont des joueurs âgés entre 45 et 54 ans qui jouent au tennis par passion, pour participer à des compétitions, s'amuser et faire des rencontres.

2) L'acharné, 18 % des licenciés. Ce profil de joueur correspond à deux catégories d'âge, les 1824 ans et les 45-54 ans. Le tennis est pour eux une véritable passion. Ils sont en recherche permanente de performance et jouent au tennis au minimum trois fois par semaine.

3) Les balles vertes, 17 % des licenciés. Il s'agit principalement de femmes et de jeunes pratiquants qui jouent au tennis pour se détendre et entretenir leur santé.

4) Le tennisman 2.0, 17 % des licenciés. Ce sont généralement des jeunes de 18-24 ans qui pratiquent régulièrement le tennis. Ils chercher à rencontrer de nouveaux joueurs et améliorer leur niveau en utilisant des objets connectés.

5) Le corporate, 14 % des licenciés. Il s'agit de joueurs sans motivations particulières qui jouent de manière occasionnelle avec des collègues de travail. Ils jouent en compétition également.

6) Le Vivement Dimanche, 11 % des licenciés. Appartenant à la catégorie 55 ans et plus, ils ne font pas de compétitions et ne cherchent pas à se dépasser dans le tennis. Ils pratiquent le tennis depuis plusieurs années et jouent une fois par semaine.

40

En 2018, la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis a également établi onze nouveaux types de profils de joueurs pour mieux identifier les pratiquants et permettre aux clubs de développer des offres plus adaptées pour chaque public.

41

Le tennis en compétition s'est largement développé depuis 2000. Effectivement, le nombre de tournoi proposés dans l'année a doublé passant de 9 622 à 18 588. Il y a également une augmentation de 54 % du nombre de licenciés classés. Cette augmentation montre que de plus en plus de licenciés se tournent vers le tennis en compétition. Les compétiteurs jouent davantage de matchs, passant d'environ 9,36 matchs à 10,41 matchs par an. Selon les statistiques de la FFT, environ 44 % des licenciés jouent en compétition contre 56 % qui pratiquent le tennis uniquement en loisir33.

La majorité des pratiquants de tennis sont en loisir, pourtant, il s'agit d'un public dont la FFT a du mal à fidéliser. En effet, le nombre de compétiteurs augmentent mais le nombre de licenciés continue de diminuer, ce qui prouve que le segment loisir est concerné. D'après Julien Isard, «entre 2018 et 2019, presque un nouveau licencié adulte sur deux n'a pas renouvelé sa licence en 2020. Sur 60 % des 18-35 ans qui ont abandonné, 50 % étaient des non classés». Selon l'enquête de l'IRDS, l'abandon des joueurs en loisir est dû à plusieurs raisons, "le début de l'âge adulte ne semble pas propice à la pratique du tennis (45 % de taux d'abandon). Il s'agit généralement d'une période d'instabilité marquée par de nombreux changements de vie (choix d'études ou d'orientations professionnelles, mobilité géographique...). Le non-renouvellement des adhésions est également plus

33 Fédération Française de Tennis. (2018). Dossier des statistiques fédérales à l'issue de l'année sportive 2018. Consulté à l'adresse https://www.fft.fr/file/9891/download?token=bhks9m

élevé chez les femmes (38 %). Il apparaît que la moitié des arrêts interviennent à l'issue de la première année d'inscription, c'est-à-dire lors de la séquence de découverte de l'activité. Cet échec peut être le fruit d'un décalage entre l'image que le novice a de l'activité tennis et la réalité de la pratique, mais il est sans doute aussi le reflet d'un problème de prise en charge des débutants dans les clubs de tennis". La population des compétiteurs reste très importante, car c'est l'origine de la pratique du tennis, un sport de duel. Cependant, la population loisir reste dominante, il faut réussir à davantage les fidéliser.

IV. LES CLUBS

A. LA RÉPARTITION DES CLUBS EN FRANCE

En 2018, la FFT compte 7 650 clubs affiliés34 mais ce nombre est en baisse. En effet, en 2000, il y avait 9 130 clubs affiliés. Cette diminution reste lente mais elle est non négligeable. Selon Nicolas Faydide, fondateur de l'application Les Déchaînés, «un club qui disparaît, c'est en général une agglomération de petite ou moyenne taille qui se prive d'un service sportif, d'un lieu de rencontre et d'un moyen de créer du lien social35«. Les clubs de tennis représentent le coeur d'activité de la pratique du tennis, ils sont indispensables à la FFT. Ils sont également indépendants de la FFT. Elle déploie ses initiatives fédérales, mais les clubs sont libres de les appliquer selon leurs projets sportifs et leurs structures. En 2018, la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes comptait le plus de clubs de tennis.

34 Fédération Française de Tennis. (2018). Do 2018. Consulté à l'adresse

https://www.fft.fr/file/9891/download?toke

42

35 SPORTéco. (Janvier, 2019). Le tennis : un s

43

La FFT a établi une nouvelle catégorisation de ses clubs en fonction de leur nombre de licenciés. Selon Bernard Giudicelli, «la FFT n'est pas structurée par 7 650 clubs, mais par des catégories de clubs. Il est évident que la gestion d'un club de 1 000 licenciés n'est pas la même qu'un club de 50 licenciés et moins. Il s'agit d'une entreprise avec des salariés, des comptables, etc.»

Répartitions des clubs par taille en 2018 (en fonction du nombre de licenciés)

44

1000 licenciés et plus

 

500 à

999 licenciés

200 à

499 licenciés

100 à

199

licenciés

50 à 99 licenciés

10 à 49 licenciés

5 à 9 licenciés

0 à 4 licenciés

Total

40

229

1 209

1 677

1 722

1 969

363

441

7 650

1 %

3 %

16 %

22 %

23 %

26 %

5 %

6 %

100 %

Les clubs de 10 à 199 licenciés représentent la majorité (83 %) des clubs de tennis en France. Les clubs de 1 000 licenciés et plus représentent seulement 1 % du nombre total de clubs.

B. LES INFRASTRUCTURES ACCESSIBLES

Le nombre de terrains de tennis disponibles en France a diminué de 4,32 % depuis 2000. En 2018, 31 687 terrains ont été comptabilisés36. Ces terrains correspondent seulement à ceux répertoriés dans les clubs affiliés à la FFT. D'autres terrains non répertoriés existent notamment dans les communes avec les terrains municipaux, mais également dans les campings et les universités.

36 Fédération Française de Tennis. (2018). Dossier des statistiques fédérales à l'issue de l'année sportive 2018. Consulté à l'adresse https://www.fft.fr/file/9891/download?token=bhks9m

D'après un recensement national des équipements sportifs par le ministère des Sports en 2011, 13 % de terrains de tennis sont couverts en France37. Cependant, il faut également prendre en compte que certains clubs de tennis utilisent des gymnases multisports ou des salles polyvalentes pour pratiquer en intérieur.

45

37 Ministère des Sports. (2011). Atlas des équipements sportifs français par grandes catégories. Consulté à l'adresse http://www.sports.gouv.fr/Atlasdesequipementssportifsfrancais/files/docs/all.pdf

46

Cours de tennis couverts

Courts de tennis découverts

47

V. LES JOUEURS DE TENNIS PROFESSIONNELS FRANÇAIS

A. LES MEILLEURS JOUEURS FRANÇAIS FACE AUX MEILLEURS JOUEURS INTERNATIONAUX

Les joueurs et joueuses français ne gagnent pas ou de façon très épisodique les titres majeurs du Grand Chelem. Chez les hommes, le dernier Français à avoir gagné un titre de Grand Chelem est Yannick Noah lors de Roland-Garros en 1983. Chez les femmes, il s'agit de Marion Bartoli en 2013 à Wimbledon. Selon Blanchard, la France est une nation en difficulté à l'international, «les États-Unis dominent le classement du nombre de titres par pays durant l'ère Open avec 52 titres, la Suède et l'Espagne sont secondes avec 25 titres. La Suisse complète le podium avec 23 titres38». Pour mieux analyser la situation du tennis français en termes de joueurs professionnels, il est important d'observer le classement des dix meilleurs joueurs et joueuses françaises au niveau international39.

1. Hommes

Classement mondial des 10 meilleurs joueurs français au 16 mars 202040

*Classements français basés sur les résultats de 2019. Classements mondiaux basés sur les résultats depuis le début de l'année 2020.

38 Blanchard, B. (2019, août 9). Cinq raisons du mal-être français en tournois du Grand Chelem. Consulté le 2 mai 2020, https://sport24.lefigaro.fr/tennis/us-open/actualites/le-mal-etre-francais-en-grand-chelem-en-5-points-972741

39 Fédération française de tennis. (2020). Les meilleurs joueurs français. Consulté le 22 mars 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/competition/tennis/le-classement/les-meilleurs-joueurs-francais

40 Rankings | Singles | ATP Tour | Tennis. (s. d.). Consulté le 10 mai 2020, à l'adresse https://www.atptour.com/en/rankings/singles

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2. Femmes

Classement mondial des 10 meilleures joueuses françaises au 16 mars 202041

*Classements français basés sur les résultats de 2019. Classements mondiaux basés sur les résultats depuis le début de l'année 2020.

VI. LES NOUVELLES PRATIQUES

A. LE BEACH TENNIS

Le beach tennis s'est développé en Italie en 1978 émigré dans d'autres pays tels que l'Espagne, le Brésil, le Japon et les États-Unis. En France, ce sport s'est d'abord développé à la Réunion dans les années 2000 puis en métropole depuis 2010. Les États-Unis et l'Italie sont les meilleures nations mondiales en termes de compétition, la France est en quatrième position. Il y a environ dix millions de joueurs de beach tennis dans le monde42.

Le beach tennis est un sport de raquette qui se pratique sur un terrain en sable aux dimensions d'un terrain de beach-volley avec un filet à 1,70 mètres du sol. Le beach tennis se joue en simple et en

41 WTA Singles Rankings Page. (s. d.). Consulté le 10 mai 2020, à l'adresse https://www.wtatennis.com/rankings/singles

42Fédération française de tennis. (s. d.). Découvrir le beach tennis. Consulté le 12 février 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/jouer/le-beach-tennis/decouvrir-le-beach-tennis

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double, principalement à l'extérieur sur les plages, mais peut également être pratiqué dans des structures couvertes. Les raquettes de beach tennis sont sans cordage. Il est possible d'acheter un kit de beach tennis pour construire son propre terrain. Le comptage de points est similaire au tennis.

La Fédération Internationale de Tennis (ITF) a établi les règles du beach en 2006. Aujourd'hui, elle dirige les fédérations nationales de tennis qui organise cette pratique43.

Le beach tennis a été intégré à la FFT en 2008 devenant ainsi un nouvel axe de développement pour la FFT. Une licence spécifique beach tennis n'a pas été créée afin de simplifier les démarches du système de licences et ainsi favoriser le développement de la pratique. Une seule licence FFT existe, regroupant le tennis, le beach tennis et le padel.

Selon Maxime Lahondès, président de la Commission fédérale de beach tennis, «les chiffres des pratiquants ne sont pas faciles à obtenir, car il existe une seule licence FFT. Cependant, on connaît le nombre de personnes classées en 2019 : 3 000 hommes, 2 000 femmes et environ 500 jeunes, même si le nombre de joueurs loisirs est bien plus important. Le beach tennis a connu une belle progression, mais depuis deux ans, elle est stable44".

Au niveau des infrastructures, 120 clubs sont affiliés dont 96 clubs qui disposent d'un équipement fixe de beach tennis. Il y a 181 terrains permanents de beach tennis dans ces structures fixes. Deux terrains en moyenne par structure sont nécessaires pour assurer le développement de l'activité et faciliter l'organisation des animations et des tournois45.

B. LE PADEL

43 Ligue Ile de France de Tennis. (2019, avril 23). Beach Tennis. Consulté le 15 mars 2020, à l'adresse https://tennis-idf.fr/beach-tennis/

44 Fédération Française de Tennis. (2019, mai 17). La France fait partie des 4 meilleures nations de beach tennis. Consulté le 15 mars 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/actualites/la-france-fait-partie-des-4-meilleures-nations-de-beach-tennis

45 Magazine Officiel de la Fédération Française de Tennis. (Mars, 2020). Tennis Info. Numéro 519, page 25.

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Le padel a été créé en 1969 par Enrique Corcuera un homme d'affaire Mexicain. Le padel est un sport dérivé du squash et du tennis. Il se joue en double, c'est-à-dire deux équipes de deux joueurs. Les balles sont les mêmes qu'au tennis, les raquettes sont plus petites, sans cordage. Le système de comptage des points est identique au tennis. Le padel se pratique sur un terrain plus petit qui mesure 20 mètres de long pour 10 mètres de large avec un filet au milieu du terrain. Le terrain est délimité par des vitres en verre spécifique46.

Le padel s'est ensuite développé en Argentine, puis en Espagne. Il y a environ dix millions de joueurs dans le monde, la majorité se trouvant dans les pays hispaniques. En Espagne, le padel rencontre un véritable engouement avec environ trois à quatre millions de pratiquants. C'est le troisième sport le plus pratiqué en Espagne derrière le football et le basket-ball. En 2017, le nombre de licenciés en padel avait pratiquement dépassé le nombre de licenciés en tennis47.

46 Decathlon. (2018, septembre 13). Qu'est-ce que le padel ? Consulté le 26 mars 2020, à l'adresse https://www.artengo.fr/conseils/quest-ce-que-le-padel-tp50844

47 Taupin, R. (s. d.). Padelonomics - Espagne, Padel vs Tennis. Consulté le 26 mars 2020, à l'adresse https://www.padelonomics.com/les-chiffres-du-padel/espagne-padel-vs-tennis

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En France, le padel rattaché à la FFT depuis 2014, est en pleine émergence. Entre 2015 et 2019, le nombre de licenciés est passé de 680 à 9 20848.

À noter qu'un licencié de padel est considéré par la FFT comme un joueur ayant participé au moins une fois à un tournoi de padel. Il y a beaucoup de pratiquants occasionnels ne pratiquant pas le padel en compétition49. Comme pour le beach tennis, il est difficile de déterminer le nombre exact de pratiquants parce qu'une seule licence est utilisée. Cependant, la Fédération Française de Tennis estime que le padel compte plus de 50 000 participants, licenciés et non licenciés confondus50.

Au niveau des infrastructures, l'évolution est également très impressionnante, preuve de l'émergence rapide du padel en France. Entre 2014 et 2019, le nombre de terrains de padel a été multiplié par 7, passant de 107 à 767 terrains. Le nombre de clubs créés a également explosé, passant de 50 à 355 clubs51.

48 Taupin, R. (s. d.). Padelonomics - Licenciés padel janvier 2020. Consulté le 26 mars 2020, à l'adresse https://www.padelonomics.com/les-chiffres-du-padel/licenci%C3%A9s-padel-janvier-2020

49 Binisti, F. (2017, mai 15). La Fédération Française de Tennis et le padel. Consulté le 26 mars 2020, à l'adresse https://padelmagazine.fr/la-federation-francaise-de-tennis-et-le-padel/

50 Fédération française de tennis. (s. d.). Découvrir le padel. Consulté le 26 mars 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/jouer/le-padel/decouvrir-le-padel

51 Taupin, R. (s. d.). Padelonomics - Chiffres du padel - janvier 2020. Consulté le 26 mars 2020, à l'adresse https://www.padelonomics.com/les-chiffres-du-padel/chiffres-du-padel-janvier-2020

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Nombre de terrains de padel créés

Nombre de clubs créés

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Pour donner suite à cet état des lieux qui a révélé les difficultés rencontrées par la FFT pour fidéliser et attirer de nouveaux licenciés, l'étude ci-dessous montrera les diverses actions mises en place pour remédier à l'érosion du nombre de licenciés.

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Face à la baisse de son nombre de licenciés, un des enjeux principaux de la FFT est de développer la pratique du tennis chez les jeunes et les adultes afin de fidéliser davantage ses licenciés et de rendre le tennis plus accessible à tous les publics. Selon Julien Isard, chargé de développement du tennis à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, «on véhicule l'image d'un sport très axé vers la compétition, élitiste et pas forcément très accessible techniquement. Tout l'enjeu est d'arriver à changer l'image de notre sport en développant notre pratique et en faisant comprendre que le tennis est un sport accessible». L'enjeu pour la FFT est de fidéliser, conquérir, voire même reconquérir les publics pour lesquels elle rencontre le plus de difficultés. Pour développer la pratique du tennis, la FFT créée chez les jeunes et les adultes des offres plus adaptées pour apprendre et pratiquer le tennis.

A. JEUNES

1. GALAXIE TENNIS

La Galaxie Tennis a été mise en place en 2015 par la FFT pour répondre à une perte de licenciés chez les plus jeunes entre 2011 et 2015. En effet, la Galaxie Tennis vise à améliorer la fidélisation du public jeune qui fait face à un nombre d'abandons conséquents dans les écoles de tennis chaque année. D'après Lionel Maltese, en charge du développement économique de la FFT, «cette nouvelle réforme est à l'origine d'une étude qui a été menée au sein de la FFT. En effet, on a analysé qu'environ 60 % des jeunes quittent nos écoles de tennis chaque année52». Cette réforme sportive sert à développer la pratique chez les jeunes joueurs de 12 ans et moins évoluant en école de tennis. Le but est de préserver l'apprentissage des enfants en les faisant jouer en compétition de manière ludique et formatrice. C'est également d'apporter des nouvelles méthodes d'enseignement.

a. Évolution des méthodes d'apprentissage et d'enseignement

Ce programme d'apprentissage vise à favoriser le plaisir et le jeu, «on a cherché à améliorer l'apprentissage. La plateforme Galaxie qui permet aux écoles de tennis, appelées les galaxies, de pouvoir avoir un suivi et un apprentissage le plus ludique et performant possible des jeunes de moins

52 INTERVIEW 2 - Lionel MALTESE

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de 12 ans. Un apprentissage technique et tactique plus facile et un enseignement plus adapté sont des critères d'attractivité d'une activité sportive», d'après Lionel Maltese.

La Galaxie Tennis classifie les jeunes selon cinq couleurs en fonction de leur niveau et leur âge. Chaque couleur possède des caractéristiques adaptées à l'apprentissage des jeunes. D'après Sébastien Curtillet53, président du Tennis Club du Nivolet, «du point de vue gestion de club, la Galaxie Tennis a surtout comme intérêt de permettre à un jeune qui débute le tennis de trouver un entraînement adapté à son niveau quel que soit son âge dans un club. Les enfants sont répartis sur cinq niveaux différents : blanc, violet, rouge, orange et vert. Chacun de ces niveaux correspond à une dimension spécifique du terrain, des tailles de balles et de raquettes».

La Galaxie Tennis permet également d'apporter un contenu pédagogique différent pour les enseignants et de rivaliser avec d'autres sports plus accessibles pour les jeunes, d'après Valérie Gestas54, entraîneuse titulaire du DES JEPS (Diplôme d'Etat Supérieur de la Jeunesse, de l'Education Populaire et du Sport) au Tennis Club d'Annecy-le-Vieux (1 100 licenciés), «on essaie de mettre en place des activités plus ludiques et moins techniques. Il y a un apport technique, mais très vite, on va faire des formes jouées avec un décompte de points pour que les enfants soient dans le jeu. Il s'agit d'une

53 INTERVIEW 9 - Sébastien CURTILLET

54 INTERVIEW 12 - Valérie GESTAS

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approche plus progressive. On évite d'être dans les anciennes méthodes d'apprentissages comme faire du panier, le positionnement, le coup droit avec la boucle, etc. La Galaxie Tennis est un format de jeu qui identifie bien le niveau de jeu des enfants. L'enfant s'installe dans un cadre qui lui est propre, sans brûler des étapes. C'est aussi une source de motivation pour nous parce qu'on fidélise davantage les enfants à travers ce format. Voir un enfant partir parce qu'il ne prend pas du plaisir, c'est toujours un moment difficile en tant qu'entraîneur».

Les nouvelles dimensions de terrains et l'adaptation du matériel favorisent les échanges de balles entre les enfants sur le terrain. C'est aussi un moyen de donner chez les enfants l'impression d'être dans le jeu, l'amusement, et de réussir plus rapidement. Pour Robin Gaillardet55, directeur sportif au Tennis Club de Pringy (473 licenciés), «la mise en place de la Galaxie Tennis a apporté énormément à l'enseignement. Maintenant qu'un joueur soit débutant ou un peu perfectionné, il est capable de faire des échanges grâce à l'évolution des balles et des dimensions de terrain. Il y a quelques années, l'apprentissage du tennis c'était avec des balles dures, des raquettes beaucoup trop grandes et sur un grand terrain. Maintenant, le matériel est beaucoup plus adapté. Cela permet d'être beaucoup plus progressif mais surtout productif, on peut travailler sûr plein de choses lors de l'apprentissage. On est beaucoup plus dans l'échange et donc plus rapidement dans la réussite».

La Galaxie Tennis continue de s'adapter aux besoins des enfants pour préserver leur progression dans les différentes catégories, précise Gaillardet, «à partir de cette année, si un enfant gagne un match en balles orange, il passe directement en balles vertes. Si un jeune en balles vertes remporte douze matchs, il passe directement en balles dures. C'est une directive efficace parce que beaucoup d'entraîneurs n'effectuaient pas le changement des niveaux de leurs joueurs. Par exemple, en balle rouge, il y avait des enfants de 10 ans qui étaient deux fois plus grands que les plus petits. Les matchs étaient très déséquilibrés. Cela a permis de mieux identifier et niveler les niveaux des enfants». Donner confiance aux jeunes représente un critère déterminant dans leur fidélisation.

Les jeunes sont évalués en fonction de plusieurs critères définis en amont pour passer d'un niveau à un autre, «on organise des journées "Jeu et Matchs" pendant lesquelles les enfants jouent en matchs contre d'autres enfants du même niveau. Cette journée nous permet d'évaluer les enfants

55 INTERVIEW 11 - Robin GAILLARDET

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selon quatre critères : la tactique, la technique, l'arbitrage et le comportement. En fonction de ces critères, nous pouvons choisir si un enfant peut changer de niveau ou non», d'après Valérie Gestas.

Par ailleurs, les enfants disposent également d'un suivi régulier de leur progression au sein des niveaux, témoigne Gestas, «la FFT a mis en place un passeport. Il s'agit un document qui retrace l'évolution des enfants du premier au dernier niveau de la Galaxie Tennis. C'est intéressant, car les enfants peuvent voir où ils se situent et quels sont les objectifs à atteindre. La FFT donne aussi des poignets éponges, très utilisés chez les joueurs de tennis, aux couleurs de leur niveau afin qu'ils puissent mieux s'identifier à leur niveau».

b. Compétition

Dans tous les sports, la compétition est rapidement enseignée chez les plus jeunes. Au tennis, il a souvent été reproché que le système de classement individuel provoquait trop de pression et de rivalité chez les jeunes, devenant un facteur majeur d'abandon. Avec la Galaxie Tennis, la FFT a entièrement revu ses formats de compétition pour cette catégorie de jeunes joueurs afin de limiter leur abandon.

La compétition agit positivement sur la fidélisation des joueurs. Cependant, l'offre de compétition pour les jeunes licenciés de 12 ans et moins n'était pas assez développée. Selon le guide de la réforme du Galaxie Tennis établit par la FFT en 2015, «75 % des jeunes licenciés de tennis de 12 ans et moins ne jouent aucun match56». Conserver la compétition chez les jeunes est important notamment pour répondre aux attentes des jeunes qui demandent souvent de faire des matchs dès le début. Pour Robin Gaillardet, «un enfant, quand il fait du football, il fait très vite un match avec son équipe. Au tennis, il faut maintenir cet esprit de compétition car c'est l'essence même de notre sport. Le côté duel est important. Si un enfant échoue, je ne vois pas trop d'inconvénients parce qu'en soit la compétition apporte des valeurs de vie et de l'expérience».

Les compétitions sont organisées différemment afin de sortir du modèle traditionnel des compétitions de tennis et pour répondre à une tendance sociétale où la notion du temps est considérable. Valérie Gestas explique que «les matchs sont plus courts et se déroulent en général sur

56 Fédération Française de Tennis. (2014). Réforme des moins de 12 ans : Guide à l'attention des Présidents et Enseignants de clubs. Consulté le 6 janvier 2020 à l'adresse http://www.club3.fft.fr/tcbaillynoisy/wp-

content/uploads/2014/10/reformedesmoinsde12ansguidedupresidentetdelenseignantdeclub.pdf

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une journée. C'est un critère important chez les parents parce qu'ils peuvent mieux organiser leurs calendriers».

c. Classements

De plus, le système de classement traditionnel présent chez les adultes n'est plus utilisé chez les jeunes de moins de 12 ans, «la FFT a mis en place des nouveaux classements adaptés pour les jeunes. Il fallait réduire la pression que les jeunes subissaient avec l'ancien système de classement. Avant, les jeunes entraient directement dans la compétition et dans cet état d'esprit de comparaison avec les autres. C'était un facteur d'abandon. Ils ne jouaient plus pour eux, mais pour être le mieux classé. Les jeunes étaient trop amenés à se focaliser sur le résultat et non la manière d'y arriver», selon Robin Gaillardet.

La Tennis Galaxie classe désormais les jeunes selon leurs âges, d'après Valérie Gestas, «la compétition est maintenant passée à âge réel pour limiter les inégalités ressenties chez les enfants nés en fin d'année. Avant l'âge de 8 ans, les compétitions ne sont pas homologuées. C'est important d'initier les enfants le plus tôt à la compétition, de manière progressive bien sûr, afin de leur enseigner plusieurs valeurs telles que la concentration, la confiance en soi, le respect des autres, etc. Le fait de ne pas homologuer ces matchs permet de réduire la pression du classement. À partir de 8 ans jusqu'à 10 ans, âge réel, les enfants participent à des compétitions homologuées. Après 11 ans, les joueurs peuvent participer aux compétitions traditionnelles par catégories d'âge».

La Galaxie Tennis est une réforme majeure dans la pratique du tennis chez les jeunes licenciés. Avec une formation plus adaptée, une participation progressive aux compétitions et des classements ajustés, la FFT cherche à répondre à un enjeu majeur de fidélisation de ses jeunes licenciés.

2. TENNIS SCOLAIRE

Dans cette même logique de volonté de fidélisation des jeunes, depuis quelques années, la FFT développe davantage sa présence dans les écoles. En 1994, une convention entre le ministère de l'Éducation nationale et la FFT a été signée pour permettre aux jeunes de découvrir le tennis au sein de leurs écoles. La FFT, l'UNSS, l'USEP et le ministère de l'Éducation nationale et de la Recherche ont renouvelé cette convention en 2010. Cette nouvelle convention élargit la pratique du tennis à tous les

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niveaux d'enseignements, des écoles primaires aux lycées. La FFT s'implique dans le milieu scolaire afin de faire découvrir le tennis sous un angle différent. Selon des statistiques de la FFT, le tennis scolaire en France, ce sont «4 494 classes concernées soit environ 135 000 élèves et 1 606 clubs intervenant dans le temps scolaire ou périscolaire à l'école primaire57».

Le tennis à l'école s'adapte en fonction des besoins des écoles, d'après Éric Largeron58, secrétaire général de la Ligue Occitanie de tennis, «le tennis à l'école peut s'organiser selon trois formes : au sein des infrastructures scolaires avec un entraîneur de tennis qui installent du matériel de tennis, dans les clubs à proximité des écoles ou bien du matériel est fourni par la FFT ou l'UNSS. Ces heures s'inscrivent dans le programme que les écoles ont dans la semaine pour la motricité, la vision dans l'espace, etc.». Le tennis scolaire permet d'attirer des jeunes pratiquants en leur faisant essayer une nouvelle activité sportive tout en répondant aux critères pédagogiques sportifs requis au sein de la scolarité.

Le tennis scolaire propose différentes activités en fonction des établissements scolaires, «à l'école les élèves pratiquent le tennis évolutif, au collège il s'agit du 6/3 tennis puis au lycée la FFT a implanté le beach tennis. Le tennis évolutif se joue avec du matériel adapté, notamment les balles et les raquettes, sur des terrains réduits. Le 6/3 tennis c'est également du matériel adapté, mais les élèves jouent sur un terrain de badminton où le filet est baissé permettant ainsi d'être facilement mis en place dans un gymnase par les enseignants. L'objectif n'est pas de faire comme dans les écoles de tennis de nos clubs. Ces deux activités permettent d'aborder tous les coups du tennis tout en favorisant les échanges, donc le plaisir de jouer». À la fin du cycle, un diplôme prénommé «Class'tennis» est remis aux élèves, permettant ainsi aux enfants qui le souhaitent de continuer la pratique du tennis dans un club59. Le tennis à l'école permet de créer un lien entre le milieu scolaire et le milieu sportif donnant ainsi un accès facilité à la pratique du tennis pour le grand public.

Par ailleurs, en 2019, la FFT a lancé une nouvelle opération au sein des écoles pour développer la pratique. D'après Bernard Giudicelli, «nous avons souhaité davantage développer la pratique dans le scolaire en lançant l'opération "De la cour aux courts», comme de la cour d'école aux courts de tennis. Elle a été conduite de façon différente de tout ce qu'on a fait par le passé avec le système

57 Fédération Française de Tennis. (s. d.). Le tennis à l'école. Consulté le 13 janvier 2020 à l'adresse https://www.fft.fr/jouer/le-tennis/le-tennis-partout/le-tennis-lecole

58 INTERVIEW 4 - Éric LARGERON

59 Ligue Auvergne Rhône Alpes de tennis. (s. d.). Tennis Scolaire. Consulté le 22 février 2020 à l'adresse https://ligueauvergnerhonealpestennis.com/tous-les-tennis/tennis-scolaire.html

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scolaire. Nous avons conduit une expérimentation en trois étapes. Aujourd'hui, il y a plus de 300 écoles primaires qui ont participé à cette opération. Elle a permis d'élaborer des outils pédagogiques, du contenu, des séquences pédagogiques et des séquences situationnelles».

Cette nouvelle opération est différente des opérations déjà menées entre la FFT et les écoles, «l'opération de la cour aux courts n'est pas une opération entre les clubs et les écoles. C'est une opération dans le système scolaire, sur le périmètre de l'école et notamment dans la cour de l'école. C'est pour que le jeu de raquette devienne un jeu de cour d'école et que des enfants découvrent le plaisir la main donc le plaisir du geste. À partir de la rentrée 2020, environ 200 classes pilotes vont être mises en place sur tout le territoire. Pour la saison 2022, il y aura une généralisation sur la base du volontariat des écoles. » Cette opération vise à développer une nouvelle forme de pratique du tennis, plus récréative, via un jeu dans les cours d'école qui permet de jouer au tennis en sécurité et en autonomie comme lorsqu'un enfant joue au foot avec un ballon.

La FFT développe le tennis à l'école afin de faire découvrir cette activité au plus grand nombre d'enfants, de créer un levier pour attirer plus de jeunes joueurs dans les clubs, mais surtout de préserver la santé en luttant contre la sédentarité de plus en plus fréquente chez les enfants.

3. ENSEIGNEMENT DES JEUNES JOUEURS VERS LE HAUT NIVEAU

Le tennis français est souvent reproché de ne pas avoir de champion évoluant durablement dans les meilleurs joueurs mondiaux, contrairement au football avec l'équipe de France récemment championne du monde, au handball ou bien encore au judo avec Teddy Riner. Ce constat récurrent est surtout défini comme un manque de joueurs qui gagnent des titres majeurs de Grand Chelem, les derniers en date étant Marion Bartoli (Wimbledon 2013) chez les femmes et Yannick Noah (Roland-Garros 1986) chez les hommes. Ce manque de champions de tennis français a un impact sur l'attractivité du tennis en France. D'après Margaret Hureau60, présidente du Tennis Club d'Annecy le Vieux (1100 licenciés), «en tant que club, on est en concurrence avec tous les autres sports autour de nous. Je pense que le fait de ne pas avoir de champion français qui gagne des Grand Chelem a un impact sur notre sport. On a gagné la Coupe Davis certes, mais il faut des joueurs qu'on voit

60 INTERVIEW 8 - Margaret HUREAU

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régulièrement sur la fin des tournois pour que les jeunes joueurs, notamment, puissent s'identifier». Cette absence champion, titré au plus haut niveau a un impact sur la consommation du tennis en France.

Pour pallier ce problème, développer la formation des jeunes joueurs en pôle compétition est devenu une priorité pour la FFT depuis 2017. Avoir des joueurs capables de gagner des Grand Chelem passe par une formation efficace dès le plus jeune âge. Selon Bernard Giudicelli, «la première étape a été de comprendre pourquoi depuis de nombreuses années, les Français ne gagnent pas. Il y a un virage que notre Fédération n'a pas su prendre au cours des années 2000, qui a été le développement, la professionnalisation de plus en plus précoce des parcours».

La première étape a été de renouveler le système mis en place dans le passé pour mieux privilégier l'enfant, «on a arrêté le système qui voulait une seule manière d'arriver à haut niveau, c'est-à-dire aller déraciner les enfants dès l'âge de 12 ans pour aller dans des pôles France. Désormais, le centre, c'est l'enfant, c'est la famille qui décide la structure qui est la plus adaptée après avoir entendu les conseils qui lui sont donnés». Il a été remarqué que beaucoup de jeunes joueurs abandonnaient lors de la première année d'entrée dans ces pôles à cause de l'éloignement de l'environnement familial ainsi que de responsabilités trop prématurées. Par ailleurs, ces pôles n'étaient plus adaptés à la société actuelle. Les jeunes ont moins tendance à partir en internat comme c'était le cas dans le passé.

Dans ce développement de la formation des jeunes en pôle compétition, le rôle des parents est devenu plus important pour préserver le développement des joueurs sur le long terme, «le rôle éducatif et affectif des parents est capital. Si entre 12 ans et 16 ans il n'y a pas une présence affective forte, des sentiments de sécurité et d'accompagnement dans le développement du jeune joueur de tennis et bien naturellement l'enfant va se protéger. Ce n'est que vers l'âge de 19-20 ans qu'il va avoir un effet «ouverture de tiroir» et tout le mal-être qu'il pouvait avoir peut ressortir. Donc cette phase-là de consolidation de la vie affective entre 12 et 16 ans par la famille est essentielle pour qu'un jeune joueur de tennis puisse évoluer dans des bonnes conditions».

Améliorer les conditions de formation des jeunes joueurs se dirigeant vers le haut-niveau en préservant leur développement psychologique lors de l'adolescence est un premier objectif. Le deuxième consiste à les préparer à la concurrence internationale. Pour Bernard Giudicelli, «ce qui est

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ressorti lors d'un diagnostic que nous avons fait, c'est qu'on avait des jeunes qui étaient de bon technicien, qui avaient même une technique au-dessus de la moyenne mais qui avait du mal à rivaliser avec les opposants à l'international. Cette culture de rivalité est devenue un enjeu majeur». Par l'amélioration des conditions d'apprentissage et une formation axée vers la compétition internationale, la FFT souhaite pallier ce manque de figures d'identifications chez les joueurs professionnels français.

B. ADULTES

1. TENNIS SANTÉ

Le Tennis Santé est une nouvelle pratique qui a été développée en 2018 par la FFT. Le développement de ce programme a eu pour objectif de combiner le médical et le sport. Le Tennis Santé s'adresse à un public qui est éloigné de la pratique sportive. Cette pratique vise à accueillir des jeunes et des adultes hospitalisés ou essayant de soigner une pathologie quelconque. Grâce à l'utilisation d'un équipement approprié et d'une formation spécifique, le tennis santé fournit des séances de sport santés adaptées pour lutter contre un vieillissement précaire ou bien pour traiter d'autres maladies, telles que l'hypertension artérielle, la dépression ou le diabète. Selon Julien Isard, «on essaie de montrer que le tennis est axé sur la santé et le bien-être. Le tennis est un sport qui est maintenant reconnu par le ministère de la Santé comme un sport santé bien-être. En effet, depuis 2016, une loi autorise les médecins à prescrire du sport sur ordonnance. Au lieu de prescrire un médicament, on prescrit du sport. Le tennis apporte vraiment des bien faits et on sait qu'aujourd'hui en France les notions de santé et bien-être ont pris énormément de place».

En effet, la santé et le bien-être sont devenus des préoccupations majeures dans notre société actuelle, de nombreuses études montrent que le sport aide à lutter contre des maladies. Lors d'un rassemblement pour introduire le tennis comme sport santé bien-être, les médecins de la FFT ont mis en avant les bénéfices de cette pratique. D'après Bernard Montalvan, médecin à la FFT, «c'est un outil thérapeutique pour rester en forme, et même prendre en charge certaines thérapies. C'est un élan national, quand les choses deviennent une évidence tout le monde s'y met. Le sport a aidé beaucoup de malades à surmonter et à mieux supporter la chimiothérapie. Pour le cancer, il y a 50 % de récidive en moins en fonction de l'activité sportive pratiquée. Les résultats sont indéniables : le sport maintenant est une source de soin». Anne Girs, médecin coordonnateur national à la FFT, explique

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pourquoi le tennis est apparu comme un sport évident «on a découvert que notre discipline avait des atouts absolument incroyables, par son côté ludique et modulable, mais aussi des atouts physiologiques. Dans le ludique, on ne pousse pas le coeur au maximum. Le risque cardiovasculaire est très faible avec des effets bénéfiques certains. Pour le diabète, on a besoin d'activité à intensité modérée, qui se fait en aérobic et qui ne pousse pas l'organisme à son extrême. De ce point de vue, le tennis a des atouts clés. Les clubs travaillent beaucoup avec les associations et les hôpitaux à proximité61».

Le Tennis Santé a l'atout d'être modulable, avec des équipements adaptés, et propose des exercices simples et adaptés à la pathologie de chacun. Julien Isard explique que l'intention est de s'éloigner d'une pratique du tennis très encadrée et compliquée, «on essaie de faire prendre conscience aux gens qu'on peut prendre du plaisir sur la pratique du tennis dès les premières séances avec du matériel pédagogique et des terrains aux dimensions plus adaptées. Le Tennis Santé propose des exercices avec des mouvements pour travailler sur l'assouplissement des muscles et la coordination».

Cette pratique va au-delà du sport même. Des moments de cohésion sociale et d'échanges sont également proposés. C'est un moyen de réduire l'isolement et d'apporter de la convivialité. Selon Michael Ooghe, enseignant du programme Tennis Santé, «les gens sont contents de venir et de sortir de leur environnement parfois difficile. C'est plus intéressant de se retrouver dans une ambiance sportive et non dans un hôpital. Cela leur apporte énormément de bien et ils se sentent bien dans leur peau. Pour moi, c'est une satisfaction personnelle parce que je leur apporte des choses qui facilitent leur vie. Il y a un côté social aussi où ils peuvent parler entre eux62».

Pour Yann Banhalter, responsable marketing à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de tennis, le Tennis Santé représente une opportunité pour les clubs de s'étendre sur leurs territoires et de se tourner vers les entreprises, "on travaille très peu avec les entreprises sur les problématiques de la santé. Quand on pense au tennis, on n'établit pas forcément tout de suite le lien avec la santé. Le tennis est plutôt vu comme un sport où on se fait mal au dos ou aux genoux. Alors qu'en fait, il s'agit

61 yoka. Innovation. (2019, mai 29). Ligue Ile de France de Tennis : Le Sport Santé Bien-Être [Fichier vidéo]. Consulté à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=AKGzR3-kvL0

62 Fédération Française de Tennis. (2020b, janvier 22). Le Programme Tennis Santé | FFT [Fichier vidéo]. Consulté à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=8AlTaP0W3zg

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d'un sport bon pour le cardio et pour plein d'autres choses. Le Tennis Santé consiste à travailler avec les clubs et les enseignants sur du contenu à proposer et sur comment développer son réseau. Pour faire du Tennis Santé, il faut s'implanter d'un point de vue local, travailler avec des associations spécifiques, des hôpitaux et les comités départementaux pour développer le réseau. Une fois qu'il y a une offre bien établie et que l'enseignant est formé, il faut développer son réseau, puis voir des entreprises"63.

En développant la pratique du tennis par le tennis santé, la FFT souhaite donner l'image d'un sport qui peut être source de bien-être. Cette nouvelle pratique répond à un enjeu national de santé publique. Cette démarche s'inscrit également dans une optique de rendre le tennis accessible au grand public.

2. CARDIO TENNIS

Les clubs affiliés à la FFT proposent également des séances de cardio tennis ou également appelé tennis fitness. La cardio est une nouvelle offre de pratique dérivée du tennis et destinée aux adhérents dans un club. Lors de ces séances, les personnes utilisent du matériel de tennis et travaillent sur de la préparation physique, «ce sont des séances d'une heure avec un mix de tennis au panier, de motricité, de renforcement musculaire et de cardio. Il est possible de mélanger les niveaux parce qu'il n'y a pas de face-à-face entre les pratiquants. Chacun le fait en fonction de son niveau. C'est une offre qui est en train de fortement émerger au sein des clubs. Elle est facile à mettre en place et c'est proposer quelque chose de nouveau», d'après Julien Isard.

Avec les changements de modes de consommation, les clubs ont besoin de s'adapter et de répondre à ce que les pratiquants demandent afin de les fidéliser. Pour Robin Gaillardet «il y a les formes de pratiques qu'il faudrait adapter notamment tout ce qui est du côté fitness et de la forme physique. Ce sont des attributs très important et convoité. Il faut qu'on arrive dans le tennis à faire ressortir ce côté-là. C'est ce que beaucoup de pratiquants tennis loisir demande. Leur objectif est de venir non pas pour progresser au tennis, mais plus pour se défouler. Trop longtemps, on est resté sur une approche plutôt technique gestuel et tactique alors que ce n'est plus ce que les gens demandent».

63 INTERVIEW 6 - Yann BANKHALTER

67

Il ne faut pas oublier que la population loisir au sein des licenciés est majoritaire. Cette nouvelle offre l'opportunité aux clubs de davantage séduire ce segment qui est difficile à fidéliser.

Dans ce même type d'activité, la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place le "Tennis Move". C'est un produit qui vise à développer la pratique en liant l'activité du tennis à une activité physique dans une ambiance avec de la musique. Cette activité est accessible et ouverte à tout le monde toute l'année. Ce type d'activité rejoint le même fonctionnement des cours de zumba que l'on peut retrouver dans les salles de sports.

Avec ces nouvelles activités, la FFT souhaite attirer des nouveaux membres en répondant à des tendances de la société actuelle. L'objectif principal du tennis santé également est d'aider des personnes à soigner leurs pathologies via la pratique du tennis. Le cardio tennis et le "Tennis Move" apportent des contenus supplémentaires dans les clubs tout en restant dans la pratique du tennis. Par ailleurs, ces nouvelles pratiques s'inscrivent dans une volonté de vouloir projeter une image différente du tennis mais aussi des clubs en les rendant plus ouverts et accessibles à tout le monde. C'est une opportunité pour les clubs d'améliorer le taux d'occupation de leurs terrains et de proposer des activités supplémentaires en diversifiant leurs offres.

C. AUTRES CIBLES

1. TENNIS FEMININ

Le public féminin représente 30 % du nombre total de licenciés de la FFT. Ce ratio reste proche de la répartition moyenne dans le sport en France. En 2014, au niveau national, la part hommes/femmes des licences sportives des fédérations sportives est supérieure chez les hommes avec environ 63 % de licences hommes pour 37 % de licences femmes64.

64 Sport Éducation Mixités Citoyenneté (SEMC). (2014). Les chiffres-clés de la féminisation du sport en France. Consulté à l'adresse https://eps.enseigne.ac-lyon.fr/spip/IMG/pdf/sportfacmininenchiffre.pdf

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Si on analyse le nombre des licences féminines dans les fédérations sportives en 2017, le tennis reste quand même le deuxième sport derrière l'équitation. À l'inverse des sports principaux en France comme le football et le judo qui ont un taux de licence féminine inférieur à 20 %65.

65 Delmas, A. (2018, octobre 10). En France, seuls 38% des licenciés sportifs sont des licenciées. Consulté le 13 mai 2020, à l'adresse https://www.liberation.fr/france/2018/10/10/en-france-seuls-38-des-licencies-sportifs-sont-des-licenciees1684144

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Cependant, il est important de remarquer qu'entre 2004 et 2014, le nombre de licences délivrées aux femmes est en constante augmentation, passant de 34,1 % à 37,3 %. Néanmoins, au tennis, la part des femmes a diminué de 3,4 % sur la même période.

Afin de redynamiser et d'attirer ce public peu présent, le tennis féminin est devenu une priorité de développement pour la FFT par la mise en place de nombreuses actions au sein des clubs et au niveau des compétitions.

La FFT a instauré des aides pour aider les clubs à développer ce segment. Selon Éric Largeron «chaque Ligue a des aides et des subventions pour les clubs qui font des actions sur des thèmes prioritaires préalablement établies par la FFT. Le tennis féminin fait partie d'une des actions prioritaires. Il y a beaucoup de choses mises en place comme des journées d'animations, des cours adultes gratuits où la FFT paie l'entraîneur. Le tennis féminin est une priorité de développement justement pour essayer d'attirer des femmes, mais surtout éviter que trop d'entre elles arrêtent le tennis». D'après Jean-Martial André66, président du Comité de Savoie de tennis, les comités ont établi des commissions spécifiquement dédiées au tennis féminin «cela fait quelques années que nous travaillons sur le tennis féminin. On relaie les actions fédérales. Il y a une commission tennis féminin au sein du Comité de Savoie qui a pour vocation de développer la pratique et de toucher tous les publics. Elle a pour but d'arriver à fidéliser les femmes parce que c'est une population volatile».

66 INTERVIEW 7 - Jean-Martial ANDRE

a. 70

Mise en place de référents dans les clubs

Une des premières actions a été de déployer des référents tennis féminin au sein des clubs afin d'être au coeur de l'activité des clubs et au plus proche du public féminin. Ces référents sont suivis et accompagnés par les conseillers en développement voire parfois les conseillers sportifs des comités. Selon André, «le référent est un relai au sein du club parce qu'il s'occupe de veiller à la convivialité, aux échanges et aux entraînements dans les clubs pour les femmes. L'objectif a été de tisser un maillage de référents, de les réunir et de créer des animations pour apporter des moments de convivialité pour les femmes. Ce n'est pas quelqu'un qui va systématiquement coordonner et animer quelque chose car cela peut également être assuré par les entraîneurs».

b. Nouveaux formats de compétition i. TMC

La création de nouveaux formats de compétition ont aussi fait partie des axes de développement du tennis féminin en France. Les tournois sous forme de TMC (Tournoi Multi-Chance) sont de plus en plus proposés pour les femmes. Le TMC est un format de compétition présent depuis plusieurs années, notamment chez les catégories seniors et chez les jeunes. Le TMC regroupe plusieurs caractéristiques qui correspondent beaucoup au public féminin pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, par l'offre des TMC, la FFT essaie de s'adapter aux demandes du marché. Selon André, «il s'agit d'une parallèle un peu commerciale, mais il faut adapter des produits qui intéressent les clients, surtout pour des gens actifs où aujourd'hui la notion du temps est importante. Le tennis est un sport où il faut s'accrocher quand on veut faire de la compétition». Le TMC limite les plus grosses contraintes temporelles que les tournois traditionnels rencontrent au niveau de leur format. En effet, les tournois traditionnels ont un inconvénient majeur : il y a toujours des incertitudes sur la date et les horaires des matchs. Les convocations des joueurs dépendent de leurs classements, du nombre d'inscrits, du nombre de terrains disponibles et du niveau du tournoi. Pour Julien Isard, «la contrainte du tennis, c'est qu'on ne sait jamais quand on va jouer et quand on va finir les matchs. On se base uniquement sur une estimation». Les tournois traditionnels se déroulent en général sur deux à trois semaines où chaque joueur entre dans un tableau en fonction de son classement. Les joueurs en quatrième série sont les premiers à débuter dans les tournois et les matchs se déroulent les soirs de semaine ainsi que les week-ends. La particularité du tennis est que le format des matchs ne permet

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pas de savoir quand un match va se terminer. Les dates et horaires des convocations lors d'un tournoi traditionnel varient énormément d'un tournoi à un autre en fonction du nombre de participants inscrit ainsi que de leurs classements.

Les TMC remédient à cette situation par la planification de matchs sur uniquement une ou deux journées durant lesquels les participants auront plusieurs matchs dans un format réduit. En tournoi traditionnel, c'est une élimination directe, ce qui est assez démotivant pour toute personne qui perd lord du premier match. Tandis que lors des TMC, les joueurs ou joueuses sont garanties de jouer un certain nombre de matchs peu importe leurs résultats. Les joueuses connaissent parfaitement à l'avance l'ensemble des conditions du tournoi, pour Isard, «le TMC permet d'être identifié dans un calendrier familial. Parfois les convocations en tournoi traditionnel sont la veille. On a besoin d'avoir une certaine visibilité et ce format-là plait beaucoup aux femmes tout simplement pour des raisons professionnelles et de vie familiale». Il facilite l'organisation de l'emploi du temps des joueuses. C'est un format de compétition qui présente ainsi de nombreux avantages face à une compétition dite traditionnelle.

Par ailleurs, la participation des femmes en tournoi est un cercle vicieux. Les femmes fuient les tournois à cause de leur organisation, mais également par manque de pratiquantes et donc d'homogénéité de l'adversité. En effet, selon Robin Gaillardet, «lorsque les femmes et les filles s'inscrivent dans un tournoi, une joueuse en troisième série va faire un premier tour contre une quatrième série puis va directement jouer en troisième ou seconde série. Elles se demandent quel est l'intérêt de faire des tournois. Elles paient 19 euros d'inscription, sans compter les frais de déplacement, pour jouer un match puis perdre le deuxième match où la différence de niveau est trop importante. Il n'y a aucun plaisir des deux côtés et rien de motivant à faire des tournois».

Le TMC possède un autre avantage. Il contribue au développement de la convivialité entre les joueuses et renforce le sentiment d'appartenance à une communauté, «les TMC créés des groupes de joueuses. Elles font des matchs contre des joueuses de leur niveau et ont la garantie de faire deux ou trois matchs. Il y a même parfois un repas offert avec des petites animations autour. Il s'agit d'un format de compétition conviviale qui convient tout à fait au public féminin. On reste dans la démarche commerciale où les joueurs paient, mais il y a un bon rapport qualité-prix».

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Cependant, le TMC représente une contrainte financière pour les clubs comparé à un tournoi traditionnel. Julien Isard met en avant cette contrainte, «les TMC sont faciles à organiser pour les clubs et les participantes qui en font sont plutôt contentes. Cependant, un TMC compte entre huit à seize joueuses, alors qu'un tournoi compte environ 300 joueurs dont 40 joueuses. Il faudrait faire beaucoup de TMC pour pouvoir toucher autant de personnes». L'offre de TMC au sein des clubs essaie de répondre aux problèmes d'un féminin qui a tendance à déserter les tournois traditionnels. Ce nouveau format de compétition vise à condenser la durée de la compétition, le nombre de matchs, réduire les écarts de niveaux et renforcer un esprit de communauté entre les joueuses.

ii. Raquettes FFT

Les «Raquettes FFT» est une compétition par équipe, non homologuée, destinée uniquement aux femmes de 15 ans et plus, non classées jusqu'à 30/4. La première édition s'est déroulée en 2017. Des phases en Club peuvent être organisées afin de faire participer des joueuses qui ne sont pas licenciées à la FFT67. À une certaine phase de la compétition, ces joueuses devront cependant acquérir une licence. L'objectif de cette épreuve est d'initier les joueuses à se lancer dans la compétition dans une ambiance conviviale au sein d'une équipe. Les équipes sont constituées de cinq joueuses. Les matchs ont un format plus court et des balles adaptées sont utilisées. Plusieurs étapes sont organisées, commençant dans les clubs, puis dans les comités, la ligue et enfin une finale nationale est organisée. Ce format permet aux femmes qui débutent de se sentir à l'aise à faire de la compétition. Selon Éric Largeron, secrétaire général de la Ligue Occitanie de Tennis, cette compétition a encore besoin de se développer pour attirer davantage de femmes, «lorsque les femmes font de la compétition, c'est essentiellement lors des matchs par équipes entre amies. Ce format correspond bien à la demande. Le but est vraiment de créer une dynamique au sein des clubs et de proposer une formule conviviale qui plaît aux femmes. Il faut encore développer cette compétition parce que toutes les femmes qui ont participé à ces compétitions ont été ravies, mais elles n'ont pas été beaucoup à participer».

67 Fédération Française de Tennis. (s. d.). Raquettes FFT. Consulté le 4 mai 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/competition/tennis/dames/raquettes-fft

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iii. Compétitions adaptées pour les jeunes filles

Il a été analysé dans l'état des lieux que 40 % des jeunes filles abandonnent les écoles de tennis chaque année. Une des causes d'abandon est due au manque de filles. En effet, la plupart des filles se retrouvent souvent à s'entraîner en majorité avec des garçons. Dans cette tranche d'âge, la présence de joueuses du même genre peut être une source de motivation déterminante dans le choix de continuer la pratique ou non. Ce manque de joueuse se ressent également lors des compétitions. Robin Gaillardet, directeur sportif au Tennis Club de Pringy, explique que plusieurs initiatives ont été entreprises par la FFT et les comités départementaux pour permettre aux jeunes filles de se retrouver entre elles lors des compétitions, « le «Circuit des Petites Étoiles» a été instauré en Haute-Savoie, puis les Raquettes Ado FFT au niveau national. Il s'agit d'une belle opportunité de faire jouer les petites filles entre elles parce que souvent elles ont l'habitude de jouer uniquement avec des garçons. Le côté convivial est très important chez les filles». Les Raquettes Ados FFT, dupliquée des Raquettes FFT adultes, ont également été développées en 2020 pour les adolescentes âgées de 11 à 16 ans, non classées jusqu'à 30/4. Les objectifs de cette compétition sont les mêmes que chez les adultes, c'est-à-dire de promouvoir l'esprit d'équipe, une ambiance sportive, amicale, dynamiser la vie des clubs et initier les joueuses à jouer au tennis par la compétition68.

c. Animations diverses

Par ailleurs, afin de fidéliser davantage les joueuses au sein des clubs, plusieurs animations sont organisées dans le but de réunir plusieurs joueuses entre elles, du même club ou non. L'objectif de ces animations est de rassembler les joueuses entre-elles dans les clubs pour développer des communautés. D'après Jean-Martial André, président du Comité de Savoie de Tennis, «dans le cadre du développement du tennis féminin, on travaille sur divers événements pour faire en sorte de les amener vers la pratique du tennis et les fidéliser».

Le Comité de Savoie de Tennis est à l'initiative de plusieurs événements visant à promouvoir la pratique du tennis au public féminin. Jean-Martial André présente ces diverses animations : «une journée «Tennis Féminin» est organisée reflétant un moment de jeu, d'échange et de partage entre chaque participante. Cette journée est un point culminant de la saison tennistique car elle rassemble

68 Fédération Française de Tennis. (s. d.). Les « Raquettes Ados FFT » arrivent! Consulté le 4 mai 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/actualites/les-raquettes-ados-fft-arrivent

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tous les référents tennis féminin et des pratiquantes de plusieurs clubs. Il faut que les joueuses se sentent bien. Il y a des rassemblements de petites filles adaptés au niveau de jeu. Dans les clubs, on a aussi mis en place du "marrainage" entre jeunes filles et compétitrices, peu importe le niveau. C'est important d'avoir des exemples, des modèles. Les enfants s'identifient tous à un sportif ou autres. On a également l'événement "Viens jouer avec ta copine", qui consiste à donner la possibilité à une jeune joueuse de club d'inviter une amie pour jouer, même si elle n'est pas licenciée à la FFT. Ce sont plein d'opérations événementielles. Le but est de faire jouer et échanger les joueuses entre elles".

De plus, une «Nocturne du tennis féminin savoyarde" a également été organisée, d'après Karine Logut, responsable de la commission du tennis féminin au Comité de Savoie, «l'objectif est de rassembler les joueuses de tous les clubs de Savoie à la fin de l'année, qu'elles soient compétitrices ou loisir. C'est un événement qui clôture toute la saison tennistique. Le but est de les rassembler dans un temps de convivialité autour du sport avec des activités tennistiques et leur faire découvrir un autre tennis que celui des clubs. Puis, on propose des moments un peu plus de relaxation et de soins de beauté. Par ces types d'animations, on essaie de promouvoir le tennis féminin au sein de plusieurs clubs en Savoie69". Ces types d'événements ne se développent pas uniquement en Savoie mais dans la France entière. Le tennis féminin est devenu un véritable enjeu pour la FFT, mais aussi pour les clubs.

d. Entraînements plus adaptés

Le développement du tennis féminin passe également par une adaptation des entraînements au sein des clubs. D'après Sébastien Curtillet, président du Tennis Club du Nivolet, «le public féminin est assez compliqué à cerner, il pratique peu la compétition, mais il est très assidu aux entraînements. Pour attirer ce public nous avons ouvert plus de créneaux dédiés uniquement aux femmes, jeunes filles et adolescentes sur la semaine».

Pour répondre aux attentes du public féminin, les méthodes d'entraînement sont plus adaptées. L'ambiance, le relationnel et la mise confiance des joueuses sont devenues des critères plus importants, et vont au-delà même de l'enseignement technique. Ces nouvelles méthodes sont déterminantes pour pérenniser la pratique du tennis chez les femmes. Pour Valérie Gestas, joueuse et

69 Savoie News. (2019, juillet 4). Barberaz : Nocturne de Tennis Féminin Savoyard [Fichier vidéo]. Consulté à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=NGuz3mPB5PE

75

entraîneuse depuis plusieurs années au Tennis Club d'Annecy-le-Vieux, «en général les filles sont moins attirées vers la compétition que les garçons. Au départ, ce sont les parents qui inscrivent les jeunes filles. Puis, elles restent pour les liens d'amitié créés avec leurs partenaires d'entraînement. En tant qu'entraîneur, notre but est de réussir à faire aimer l'activité, en plus des partenaires qu'elles ont à l'entraînement. On cherche à être dans le ludique et l'amusement. Il faut envoyer une image positive d'elles, pour leur donner confiance. On évolue vers de la psychologie».

Par le développement de la pratique du tennis chez les jeunes et les adultes, notamment les femmes, la FFT cherche à toucher tous les publics en rendant le tennis plus accessible. Les approches sont de plus en plus ciblées en fonction des publics. Toutes ces actions de développement sont réalisées dans le but de modifier l'image d'une pratique souvent perçue comme trop difficile, élitiste et axée uniquement vers la compétition.

DÉVELOPPEMENT DE

NOUVE1*.ES STRATÉGIES

DE COMMUNICATION ET

MARKETING

TEN

FEDERATION FRANCAISE

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Les modes de vie et de consommation des Français évoluent et se diversifient de plus en plus. L'apparition des nouvelles technologies oblige les acteurs du sport à s'adapter et à innover pour répondre à ces changements de comportement. Il a été observé précédemment dans cette recherche que la demande des pratiquants dans le sport évolue comme dans la société. Cependant, les offres des associations sportives tendent à se retrouver en difficulté face à ces évolutions. La FFT cherche à développer une culture marketing au sein de sa fédération et de ses clubs pour mieux répondre à ces nouvelles tendances. C'est également dans l'optique de fidéliser et d'attirer des nouveaux licenciés.

L'enjeu majeur est de faire adopter aux clubs de nouvelles stratégies de communication et marketing adaptée à leurs tailles et leurs positionnements sur leur territoire70. Selon Bernard Giudicelli, «développer la culture marketing pour aider les clubs était essentiel. Nous avons instauré une prise de conscience que notre FFT était structurée par plusieurs catégories de clubs au fonctionnement différents». Apporter la culture marketing aux clubs est un principe qui consiste à mieux analyser les besoins et demandes des pratiquants pour développer une offre de pratique la plus attrayante possible, "nous avons d'abord sensibilisé nos moyens d'actions qui sont les ligues et les comités départementaux. Pour instaurer une culture marketing, il faut d'abord bien identifier le marché et la zone de chalandise. Il faut offrir aux adhérents des activités qui correspondent aux attentes dans la pratique sportive d'aujourd'hui», explique le président de la fédération. Par ailleurs, selon Jérémy Botton, ex-directeur général de la FFT, »les clubs doivent se réformer et avoir une approche marketing et consumériste pour proposer à leurs clients un réel service. Les Français n'ont jamais autant pratiqué le sport. En revanche, les clubs ont du mal à proposer une offre de service différente. Je suis persuadé qu'il faut aider les clubs à entrer dans cette démarche commerciale71».

Ces stratégies se développent fortement depuis deux ans, mais la capacité des Ligues est limitée par un manque de connaissance sur ces sujets. Selon Éric Largeron, secrétaire général de la Ligue Occitanie de Tennis, «pour l'instant, nous ne sommes pas suffisamment compétents pour pouvoir bien expliquer aux clubs la culture marketing et leur faire adopter le principe. On a besoin de créer plus de formation au sein des Ligues pour pouvoir développer ces outils marketing plus facilement».

70 Fédération Française de Tennis. (2017). Projet Sportif 2017-2020 : Agir et Gagner ! Consulté à l'adresse https://www.fft.fr/la-federation/decouvrir/presentation-generale-de-la-fft

71 SPORTéco. (Janvier, 2019). Le tennis : un sport comme les autres. Numéro 746.

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A. STRATÉGIE DIGITALE

Pour apporter de la valeur ajoutée à la pratique du tennis et aux clubs, la FFT mène une véritable transformation digitale. La digitalisation du tennis est un axe majeur de développement. Cette transformation digitale a débuté par le développement du nouveau site Internet de la FFT, «un nouveau site fft.fr à l'image de la fédération : responsive (contenu accessible sur n'importe quels appareils mobiles), moderne et actuel», selon Dorothée De Suremain, chef de projet digital à la FFT72.

La digitalisation des moyens pour accéder à la pratique du tennis était devenue une nécessité pour s'adapter aux pratiquants, «le nouveau public du tennis est un public connecté. Il faut donc utiliser et développer tous les outils du numérique, sans pour autant oublier et négliger la bonne vieille affiche», d'après Sébastien Curtillet. Restaurer l'attractivité du tennis par le biais d'innovations représente un enjeu majeur de la FFT.

1. TEN'UP

TEN'UP est une nouvelle plateforme digitale, mise en place en avril 2019, qui comporte une application mobile et un site internet.

72 Fédération Française de Tennis. (2019, mai 6). États Généraux des Clubs 2019 : retour sur l'événement | FFT [Fichier vidéo]. Consulté à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=QbMidlrehm0

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Elle est consacrée à faciliter la pratique du tennis, du padel et du beach tennis dans les clubs affiliés à la FFT. Elle sert également à mieux promouvoir les offres et services des clubs. En développant TEN'UP, la volonté était de créer une nouvelle marque, celle de la FFT.

Avec l'arrivée de cet outil, la FFT a entamé une vraie transformation digitale dans son fonctionnement. Pour Bernard Giudicelli, l'objectif est de devenir une Fédération connectée : «80 % des licenciés pourront voir l'offre sportive de leur club sur TEN'UP». Par l'innovation et la modernisation de ses outils, la FFT souhaite également ouvrir et rendre plus visibles ses clubs au grand public pour séduire de nouveaux pratiquants. Avec l'évolution des modes de consommation, pour Lionel Maltese, en charge du développement économique de la FFT, «TEN'UP est outil logique à mettre en place. Aujourd'hui, il y a plus de 250 000 personnes connectées à TEN'UP. Il s'agit d'une application gratuite, offerte par la FFT. Une deuxième version devrait sortir prochainement. Elle permettra d'avoir une approche plus phygitale du tennis, c'est-à-dire à la fois sur le digital pour trouver un partenaire ou un tournoi, et en physique avec les clubs».

a. Fournir plus de visibilité aux clubs par une promotion des offres plus efficace

Le premier objectif de TEN'UP est de rendre les clubs plus visibles aux licenciés mais aussi aux pratiquants qui ne sont pas licenciés. Les joueurs qui possèdent cette application peuvent voir les clubs disponibles autour d'eux grâce à un système de géolocalisation. Ils ont également accès aux offres que les clubs proposent. Derrière TEN'UP, la FFT exprime »sa volonté de développer une offre digitalisée à la carte pour sortir de la routine de la simple cotisation annuelle73». Selon Robin Gaillardet, directeur sportif au Tennis Club de Pringy, cette nouvelle application sert à «rejoindre ce côté nouvelle consommation. Si demain je décide d'aller jouer dans un autre club, je peux directement avoir accès à leur planning de réservation et réserver un terrain. Je peux également m'inscrire à des tournois et payer directement en ligne si je suis licenciée. J'ai accès à un palmarès détaillé et je peux même chercher des partenaires. Avant cela n'existait pas. On a aussi des services internes au club où les gens peuvent acheter leur cotisation ou leur séance individuelle en ligne. Tout ce qui est produit, comme les boîtes de balle par exemple, ils peuvent également l'acheter en ligne. On tend à faciliter l'accès aux

73 SPORTéco. (Janvier, 2019). Le tennis : un sport comme les autres. Numéro 746.

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clubs par cet outil digital». Avec TEN'UP, la FFT cherche à s'adapter face aux nouvelles tendances sociétales où en quelques clics, il est possible d'accéder à un produit ou un service souhaité.

b. Faciliter et améliorer l'expérience des pratiquants dans la pratique du

tennis

De plus, lorsqu'on analyse l'évolution des habitudes de consommation dans le marché du sport, les pratiquants tendent à se tourner vers des sports non-contraignants et libres. Le tennis est un sport qui ne peut pas satisfaire cette demande car sa pratique est liée à ses équipements. Yann Bankhalter, responsable marketing à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de tennis, anciennement conseiller en développement, indique que l'intention de la FFT avec TEN'UP est de rendre le tennis plus accessible à tous, «on ne peut pas jouer au tennis dans un jardin. Il faut détenir les clés du court et un partenaire disponible. Cet outil a été mis en place pour faciliter l'accès à la pratique du tennis. Jouer au tennis doit être facile. C'est aussi pour développer l'attractivité de nos clubs». Le tennis est aussi vu comme étant fermé et inaccessible lorsqu'une personne n'est pas membre d'un club. Il s'agit d'un véritable frein au développement de la pratique. TEN'UP cherche à développer l'accessibilité des clubs en fournissant une expérience nouvelle aux consommateurs de tennis, «on ne parle plus de licenciés, mais de pratiquants. Un pratiquant lambda peut aller réserver un terrain dans un club affilié sans forcément être licencié. La FFT est en train de sortir du système unique des licences et donne à présent la possibilité à n'importe quel pratiquant de jouer dans un club. L'objectif est qu'une personne non licenciée puisse consommer du tennis dans un club affilié facilement», explique Yann Bankhalter.

c. Un outil digital qui divise

Malgré la volonté de moderniser les démarches et répondre aux nouvelles attentes des pratiquants, TEN'UP est un outil qui divise encore certains acteurs de l'écosystème du tennis. En effet, pour Yann Bankhalter, il faut que les clubs soient prêts à implanter ce système et surtout le développer, «le problème lorsqu'on fait le tour des clubs de tennis de petites et moyennes tailles, si l'enseignant n'est pas là, le club est fermé. Quand quelqu'un qui ne connaît le tennis et arrive dans un club fermé, on reflète une image d'inaccessibilité et on perd un licencié potentiel». TEN'UP donne la possibilité à n'importe qui de réserver un terrain dans n'importe quel club. Cependant, dans la plupart des clubs, les courts ne sont pas en accès libre. La présence d'une personne au sein du club pour ouvrir l'accès

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aux terrains est nécessaire. Une personne peut réserver un terrain via TEN'UP, mais cela ne garantit pas qu'il aura accès aux courts de tennis.

Par ailleurs, la digitalisation du tennis est une solution nécessaire pour contrer une certaine «ubérisation de la pratique«. Ce terme fait référence à l'utilisation du modèle utilisé par l'entreprise Uber, c'est-à-dire que «les technologies numériques viennent bouleverser les associations en proposant directement aux usagers des offres sportives adaptées à leurs attentes et/ou moins chères. Une plateforme pourrait se positionner comme intermédiaire global entre tous les acteurs du sport et menacerait de supplanter les fédérations en apportant aux clubs une plus grande capacité à toucher de nouveaux publics et de nouveaux services pour assurer leur développement74«.

Néanmoins, la digitalisation est certes nécessaire, mais TEN'UP est considéré comme un risque pour la vie des clubs. En effet, ils doivent avant tout rester un lieu de loisir, d'échange et de partage. Selon la présidente du Tennis Club d'Annecy-le-Vieux, Margaret Hureau, «pour moi, TEN'UP n'est pas un outil qui contribue à la convivialité des clubs. On l'utilise, mais on préfère garder des hôtesses à l'accueil, car elles ont un impact positif sur la convivialité de notre club. Avec TEN'UP, plus personne n'est obligé de passer par le club-house, alors c'est le noyau d'un club. Pour les adhérents qu'on connaît et qui réservent sur TEN'UP, ce n'est pas un problème. En revanche, les joueurs qu'on ne connaît pas, ils vont directement sur un terrain sans avoir d'échanges avec nous. Le but est de rencontrer des nouveaux joueurs pour justement essayer de les fidéliser et leur proposer des offres intéressantes». TEN'UP facilite l'accès aux clubs aux joueurs déjà licenciés mais pas pour ceux que la FFT cherche justement à attirer, «il y a un système de recherche de partenaires, mais quand on est un nouveau joueur et qu'on ne connaît personne, ce n'est pas évident de demander à un inconnu de venir jouer avec soi. On met en quelques sortes des barrières pour le développement du club. C'est un outil à double tranchant». TEN'UP est un outil difficile à implanter équitablement dans l'ensemble des clubs. Ils ne fonctionnent pas tous pareil due à leurs tailles. Pour certains clubs, l'outil permet de réduire des tâches comme maintenir un planning de réservation à distance. Pour d'autres, il nuit aux systèmes déjà mis en place.

TEN'UP rencontre également encore des bugs qui ont un effet inverse sur ce que l'outil essaie de promouvoir, «il arrive parfois que la liaison entre l'outil et la réservation au sein du club ne se fasse

74 Olbia Conseil. (2017). Fédérations et associations sportives: vers un nouveau modèle de développement ? (Débat n°5). Consulté à l'adresse https://sportapres2017.files.wordpress.com/2017/01/sport-apres2017-debat5.pdf

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pas correctement. TEN'UP affiche des terrains disponibles, alors que tous les terrains sont occupés. Cela engendre une image défavorable de notre club si les personnes arrivent et ne peuvent pas jouer».

La stratégie digitale mise en place par la FFT était nécessaire, mais son développement à l'avenir doit être régulé. D'après Gilles Moretton, président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, «il faut remettre la digitalisation à sa place. On ne remplacera jamais l'humain. Il faut même s'en méfier car le tennis est fait de contact. L'humain doit rester la priorité dans nos clubs. Il s'agit d'un outil performant et efficace, mais attention à ne pas délaisser entièrement l'humain pour le digital au risque de perdre l'authenticité de notre sport».

TEN'UP représente un outil digital performant, développé pour redynamiser la pratique du tennis. C'est un atout majeur pour améliorer la visibilité des clubs affiliés et mieux mettre en avant leurs offres proposées. Cependant, TEN'UP possède encore certaines failles. Cette plateforme risque de nuire au développement de la pratique à cause d'un fonctionnement qui privilégie un service dans les clubs plus quantitatif que qualitatif.

2. FFT TV

Mise en ligne le 2 avril 2020, la FFT TV est une plateforme de vidéos 100 % tennis développée par la FFT.

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Par cette plateforme digitale, la FFT cherche à innover et poursuivre sa transformation digitale dans le but de «promouvoir le tennis et ses disciplines associées, donner l'envie de jouer au plus grand nombre et de partager le plaisir du «vivre et jouer» ensemble dans les clubs75». Ce type de média aide à la diffusion de la culture du tennis en France.

Pour Bernard Giudicelli, cette plateforme «est la vitrine des clubs. Il s'agit de montrer ce que les autres chaînes ne montrent pas.» Au niveau de la médiatisation du tennis en France, «chaque tournoi est indépendant donc chacun est à la recherche de ses propres recettes. Le marché de la retransmission est très fragmenté. Le tennis est très peu diffusé sur les chaînes gratuites en dehors de Roland-Garros. Le but de la FFT TV est de mettre le tennis en avant en France par une diffusion de ce sport plus accessible», selon le président de la FFT. Cette plateforme vidéo est accessible pour tout le monde. Elle est gratuite et disponible en ligne via un portable, une tablette ou un ordinateur.

Lionel Maltese, en charge du développement économique de la FFT, explique que cette idée de plateforme vidéo vient de la Fédération Italienne de Tennis. En effet, «les italiens ont créé une chaîne de télévision de tennis appelée "Super Tennis". Cette chaîne possède des droits. Ils diffusent beaucoup de matchs, mais ils ont surtout réussi à développer un lien entre la pratique du tennis et la chaîne. La FFT TV est plus comme « le Netflix du tennis français ». On ne diffusera pas en direct tous les matchs l'ATP (Association of Tennis Professionals) et de la WTA (Women Tennis Association) parce

75 Fédération Française de Tennis. (2020, avril 6). FFT TV, 100% tennis. Consulté le 6 avril 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/actualites/fft-tv-100-tennis

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que les droits sont chers. Une production sera internalisée à la FFT afin d'avoir du direct sur un certain nombre de compétitions uniquement au niveau national».

La FFT TV proposera quatre types de contenu :

l Un contenu sur la vie sportive des clubs, leurs fonctionnements, des reportages sur les expériences qui sont conduits dans certains clubs et des contenus pédagogiques sur comment gérer son club.

l Un contenu dédié à la pratique et à la technicité pour les diplômés d'État et les joueurs. Les meilleurs joueurs français vont aider les spectateurs en leur donnant des conseils de jeu.

l Un contenu sur les émissions de type débat, échange sur des sujets légers ou des sujets plus compliqués notamment sur un sujet qui a beaucoup été évoqué récemment, les violences sexuelles dans le sport. Dans ce contenu, il y aura aussi un magazine qui intégrera tout ce qui est "Behind the Scene", afin d'avoir des contenus plus inside, avec les coulisses de Roland-Garros, des équipes de France, des tournois et des meilleurs joueurs français.

l Puis un contenu avec la diffusion en live des compétitions amateurs, des très bons tournois jeunes comme les Petits As, les championnats de France et d'autres tournois qui se déroulent en France comme Bercy, l'Open 13 et l'Open de Lyon.

3. SITES INTERNET ET RÉSEAUX SOCIAUX DES CLUBS

Les sites internet sont devenus essentiels au développement de la notoriété et la visibilité d'une marque. Ils sont déterminants dans les choix des consommateurs. Ils jouent également un rôle important dans la communication des prestations offertes des marques ou bien des clubs. Une culture marketing est surtout inculquée aux clubs de tennis pour changer l'image du tennis, mais aussi améliorer leur visibilité dans un environnement très concurrentiel. Selon Julien Isard, chargé de développement du tennis à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes du Tennis, le constat est sans appel, beaucoup de clubs de tennis sont en retard dans le développement de leurs sites internet, «concernant la visibilité sur Internet, on a réalisé une étude sur les sites Internet des clubs. Cet axe n'est pas du tout développé dans les petits clubs mais aussi dans les grands clubs«. Pour Yann Bankhalter, responsable marketing à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, les clubs reflètent une image d'un sport

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vieillissant «si on se dirige sur les sites Internet des clubs, ils ne sont pas modernes. Certains n'ont pas été mis à jour depuis 10 ans, ils ne font pas du tout professionnels».

Développer des sites internet pour un club qui ne possèdent pas de compétences dans ce domaine est un frein majeur au développement de la stratégie digitale des clubs. Selon Jean-Martial André, président du Comité de Savoie de Tennis, depuis septembre 2018, la FFT a fait évoluer son outil de gestion de contenu des sites internet des clubs. Le CMS ONE2R (Content Management System) est un outil gratuit, qui permet aux clubs de «gérer leurs propres sites internet d'une manière simple et efficace.

 

Une charte graphique fédérale est fournie et les clubs n'ont plus qu'à ajouter le contenu qu'ils souhaitent sur leur site internet. Aucun autre logiciel spécifique n'est nécessaire. Ces sites sont également responsive (consultables sur les appareils mobiles). Les partenaires peuvent aussi être mis en avant ainsi que les réseaux sociaux d'un club.» L'amélioration de cet outil vise à donner aux clubs la possibilité d'avoir un modèle prédéfini dans lequel ils sont libres d'ajouter le contenu qu'ils désirent.

Pour davantage développer ce pilier essentiel de la stratégie digitale de la FFT, les Ligues accompagnent également les clubs par la mise en place de partenariat avec des entreprises spécialisées dans le domaine. Pour Julien Isard, l'objectif est de rendre les clubs plus attractifs vers l'extérieur en leur fournissant des outils simples et les moins contraignants possibles, «on a signé un partenariat avec une entreprise qui fait de la création de sites Internet puis on a constitué une offre pour les clubs. On propose des sites clés en mains, haut de gamme, mais en essayant d'être accessible

 
 

76 INTERVIEW 10 - Yannick DUC

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financièrement pour les clubs pour avoir des sites Internet entièrement développés. Ce partenariat permet d'offrir l'opportunité aux clubs d'avoir des sites performants, modernes et beaucoup plus attractifs».

D'autre part, les clubs essaient de développer leur présence sur les réseaux sociaux. Ils cherchent à augmenter leur notoriété, créer de l'engagement et générer des nouvelles visites qui pourraient potentiellement devenir de futurs licenciés. Pour Robin Gaillardet, l'activité de son club sur les réseaux sociaux a généré beaucoup de prospects, «nous avons des bons retours des adhérents, mais également des personnes externes au club. Souvent, on dit que notre club bouge parce qu'il est très actif sur les réseaux sociaux. C'est un moyen de se faire connaître et d'être transparent sur la vie du club.» Ils ont également mis en place une stratégie d'inbound marketing. Cette stratégie vise à attirer des clients potentiels en créant, par exemple, des contenus pertinents sur les réseaux sociaux, au lieu de les attirer via de la publicité traditionnelle, «on essaie de mettre des petits défis internes, mais aussi externes au club, pour élire un adhérent chaque mois ou bien faire gagner un mois d'adhésion au sein du club ou une leçon de tennis avec un enseignement.»

Pour Yannick DUC76, président du Tennis Club de Mouxy (189 licenciés), la digitalisation est devenue une priorité dans son club, «il y a des bénévoles dans notre club très compétents dans ce domaine, il faut en profiter. Ils dynamisent la communication de notre club via les réseaux sociaux et notre site Internet. On a beaucoup d'adhérents qui ont choisi notre club, parce que justement c'était vivant sur les réseaux sociaux. Ils étaient aussi au courant des animations organisées. Le fait d'avoir des informations à jour sur notre club les a confortés dans leurs choix.» Des sites internet modernes et une présence active sur les réseaux sociaux permet de développer un marché de prospection et d'attirer des clients, autrement dit de nouveaux licenciés potentiels au sein des clubs.

Se développer en digital est un enjeu majeur pour les marques, mais aussi les clubs, dans la société actuelle. Déployer une stratégie digitale au sein de la FFT était devenue une nécessité. Les outils digitaux permettent d'améliorer la visibilité des clubs sportifs, et surtout mieux adapter le sport à la vie moderne. Via la mise en place de diverses stratégies digitales, la FFT et ses clubs cherchent à développer l'attractivité du tennis et à se différencier des autres sports.

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B. OPTIMISATION DE LA GESTION DES CLUBS

1. ADOC

Depuis plusieurs années, la FFT a développé un outil appelé ADOC (Aide au Développement et à l'Organisation des Clubs). En 2018, cet outil a été entièrement mis à jour pour mieux répondre aux attentes des clubs. ADOC est un «outil modulaire, évolutif, pérenne et adapté à tous les clubs. Son objectif est d'améliorer la gestion des clubs et du suivi des projets. ADOC répond aux attentes identifiées des dirigeants des clubs affiliées FFT et de leurs adhérents77». Les offres présentes sur TEN'UP proviennent d'ADOC. Afin d'accompagner les clubs au mieux, plusieurs fonctionnalités ont été intégrées. D'après Julien Isard, «ADOC permet de construire l'offre des clubs qui ensuite se retrouve sur TEN'UP. Via ADOC, les clubs peuvent gérer les cotisations, les licences, organiser la réservation des terrains en ligne, cibler la communication avec les adhérents, homologuer les tournois ainsi que saisir les résultats des matchs. C'est un vrai gain de temps pour les dirigeants. Les clubs peuvent aussi gérer leur gestion financière de club en ajoutant le paiement en ligne des cotisations, des tournois et des stages". ADOC est un outil complet qui contribue au développement et à l'organisation des clubs. Il vise à alléger et mutualiser les démarches administratives des dirigeants.

Par ailleurs, ADOC permet d'avoir accès à des indicateurs clés de performance pour les clubs, «cet outil nous permet de tout savoir des licenciés des clubs. On peut connaître combien de fois ils ont réservé un terrain par mois, s'ils ont acheté des prestations au sein du club, mais aussi d'évaluer la performance du club en analysant le taux d'occupation des courts et les formules de cotisations les plus consommées. Les clubs doivent prendre conscience de la base de données qu'ils ont et mieux l'utiliser. Ces indicateurs doivent les mener à mieux structurer leurs démarches de projet de club», explique Julien Isard.

L'outil de gestion ADOC subvient au développement des clubs en proposant des fonctionnalités qui préserve leurs fonctionnements. Elles permettent aussi d'étudier l'efficacité des offres proposées au sein des clubs. Un club qui évolue efficacement est source de satisfaction élevée chez les adhérents et donc aussi significatif de fidélisation.

77 Ligue Auvergne Rhône Alpes. (s. d.). Développement - ADOC. Consulté le 6 mai 2020, à l'adresse https://ligueauvergnerhonealpestennis.com/developpement/applications-federales/adoc.html

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C. STRATÉGIE DE SPONSORING

Les subventions pour les associations sportives ne cessent de diminuer d'année en année. En effet, en 2018, "le ministère des Sports a annoncé que le budget destiné aux sports devrait être diminué de 7 % en 2018 et de 6 % en 201978». Cette réduction de budget n'est pas sans conséquence pour le fonctionnement des associations sportives. Selon une enquête menée sur la nature des financements des associations sportives par le Centre économique de la Sorbonne, en 2011-2012, les cotisations s'élevaient à 40,9 %, les recettes d'activités publiques et privées à 39 %, les subventions publiques à 14,6 % et le mécénat, et dons, à 5,4 %79. Les associations sportives doivent donc chercher à diversifier leurs modes de financement pour assurer une pérennité financière de leurs structures.

78 Casabianca, P. (2018, septembre 23). Les clubs de sports inquiets de la baisse des subventions. Consulté le 6 mai 2020, https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/clubs-sports-inquiets-baisse-subventions-1546278.html

79 Olbia Conseil. (2017). Fédérations et associations sportives : vers un nouveau modèle de développement ? (Débat n°5). https://sportapres2017.files.wordpress.com/2017/01/sport-apres2017-debat5.pdf

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La FFT, par l'intermédiaire de ses ligues et comités départementaux, accompagne les démarches marketing des clubs affiliés afin de leur apporter de nouvelles ressources financières. Selon Jean-Martial André, président du Comité de Savoie de Tennis, impliquer les acteurs privés avec du sponsoring et du mécénat dans les clubs de tennis devient nécessaire pour faire face à la diminution des ressources publiques. Par exemple, "38 clubs en Savoie ont fait part qu'ils doivent compléter les subventions publiques par du sponsoring ou du mécénat parce qu'elles sont insuffisantes aux exigences des projets».

Pour mettre en place efficacement cette stratégie de sponsoring dans les clubs, le Comité de Savoie a mis en place des formations pour les clubs, «en 2018, on a lancé une sensibilisation à l'approche du sponsoring et des partenariats au sein des clubs. Former les clubs était essentiel pour approfondir leurs connaissances et les aider à mieux appréhender cette stratégie de sponsoring. Certains dirigeants n'ont pas de connaissances sur ce sujet ou alors ils connaissent très peu le fonctionnement du sponsoring. Il s'agit d'un enjeu considérable, il ne fallait pas le négliger.» Les clubs de tennis commencent également à utiliser le financement participatif (ou crowdfunding), «c'est une alternative intéressante pour financer une partie d'un projet bien défini du club, notamment la partie développement et promotion de l'activité. Les clubs utilisent beaucoup le financement participatif pour développer le padel».

Le sponsoring se définit comme un soutien financier ou matériel apporté par une entreprise en échange de différentes formes d'actions ou de visibilité. C'est une opération de communication à des fins commerciales. Le mécénat se différencie du sponsoring (ou parrainage) par l'absence de compensation directe lorsqu'un soutien matériel est apporté. Le mécénat est considéré fiscalement comme un don. Le mécène bénéficie d'avantages fiscaux comme une réduction d'impôts à l'inverse du sponsoring. Le financement participatif consiste à collecter des fonds pour financer un projet. Ces collectes sont organisées sur des plateformes en ligne où les personnes peuvent participer80.

Entre fin 2019 et début 2020, le Comité de Savoie de tennis, avec l'aide de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de tennis, a construit un kit méthodologique pour guider les clubs. L'enjeu de cette formation est d'accompagner les clubs, d'après Jean-Martial André, sur «comment générer de

80 Assistant-Juridique.fr. (2020, mai 6). De quels subventions et financements les associations sportives peuvent-elles bénéficier ? Consulté le 7 mai 2020, à l'adresse https://www.assistant-juridique.fr/subventionssport.jsp

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nouvelles ressources financières dans les clubs. Sur trois modules, le premier était une présentation de la démarche et un état des lieux des différentes sources de financement privés. Le deuxième était sur comment construire une offre de partenariat/mécénat et enfin le dernier module concernait la réalisation d'une prospection efficace pour fidéliser les partenaires».

Le Comité de Savoie et la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes se sont beaucoup appuyés sur un outil géomarketing afin de développer leurs formations, «cet outil permet d'avoir accès à des données sociodémographiques et de voir la répartition des licenciés par secteurs dans la région. On donne à chaque club dans sa zone de chalandise quels sont ses potentiels, quel est son public, les pratiquants, où sont les licenciés. Ce sont des données marketing qui servent à la culture du club», explique le président du Comité de Savoie.

Ces formations ont pour but de mieux préparer les clubs, «ils ne peuvent pas aller se vendre sans être préparés. Le message global est de dire aux clubs qu'il faut arriver avec une offre, mais aussi un état des lieux de l'environnement du club et de ce qu'il représente. Si un club indique sa zone de chalandise, son rayonnement sur la ville, son pourcentage de licenciés, les profils des adhérents comme les catégories socio-professionnelles, il y a plus de chances de créer une relation sur le long terme entre un club et une entreprise. Il faut vraiment établir un ciblage de qualité pour éviter de perdre du temps. Il faut également faire valoir la création d'un fichier de partenaires potentiels». Par ces formations, l'objectif est de structurer au mieux la démarche des clubs.

Ces démarches peuvent paraître évidentes pour une entreprise, mais une association sportive ne dispose pas toujours des ressources humaines nécessaires pour constituer ce type de démarche. Selon Jean-Martial André, l'enjeu à travers ces formations est de construire un rapport gagnant-gagnant entre les deux entités, «l'approche est d'avoir un produit packagé qui permet de répondre à un commerçant ou à une entreprise qui veut gagner en notoriété, trouver de nouveaux clients ou même fidéliser ses collaborateurs. La dernière étape pour le club consiste à être en capacité d'aller vendre le club. C'est toujours là où on fait le grand écart parce qu'on est dans un cadre associatif où on est en train d'expliquer une démarche commerciale qui n'est pas simple. C'est un accompagnement qui est nécessaire».

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Pour mettre en place une stratégie de sponsoring au sein des clubs, il faut réussir à ouvrir les esprits des clubs en les informant sur d'autres opportunités de développement. Néanmoins, chaque club à son propre fonctionnement en fonction de sa taille et de ses contraintes, par exemple avec la disponibilité ou non de bénévoles. Pour le président du Comité de Savoie, «souvent certains clubs n'ont pas d'objectifs précis sur le long terme. Ils ont 50 licenciés et souhaitent continuer sur le même rythme. Mais s'il s'agit d'un club avec des salariés, il faut être dans une logique d'entreprise. Avec la crise sanitaire, certains clubs vont peut-être recréer un projet associatif dans lequel ils vont devoir établir une stratégie de sponsoring pour assurer leur stabilité financière. C'est un volet très important dans la vie d'un club». À terme, les clubs de tennis devront se tourner de plus en plus vers ce mode de financement privé pour faire face à la diminution des subventions publiques, «mais le côté finance au sein d'une association sportive reste toujours délicat à évoquer».

Ces formations sur le sponsoring continuent de se développer dans d'autres Ligues afin de mieux accompagner les clubs dans leurs développements. Guider les clubs dans ces démarches est nécessaire parce que les entreprises sont déjà bien formées dans ces domaines. Mieux maîtriser les financements privés et comprendre leurs enjeux est une issue pour préserver la stabilité financière des clubs de tennis. Une situation financière équilibrée des clubs permet de mettre en place des moyens pour développer la pratique, mais aussi pour continuer à diversifier leurs offres pour répondre aux besoins des adhérents.

AUTRES AXES DE

-

TEN

FEDERATION FRANÇAISE

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A. FACILITER L'ACCÈS À LA COMPÉTITION

Faciliter l'accès à la compétition est un plan d'action instauré par la FFT dans son projet sportif «Agir et Gagner» en 2017. Nous avons pu voir, dans la partie sur le développement de la pratique pour le public féminin, que les formats de tournois et de matchs traditionnels ne correspondent plus aux tendances de la société actuelle. Le manque de visibilité sur les jours et les horaires des matchs n'incite pas les joueurs à s'inscrire en compétition. Cependant, la compétition est un facteur de fidélisation des licenciés. Selon Lionel Maltese, en charge du développement économique à la FFT, des nouveaux formats de compétitions ont été créés pour adapter la compétition à la vie moderne, »la FFT considère dans sa globalité que la compétition impacte positivement la fidélisation dans les clubs. Dans cette dynamique, on a instauré le système de matchs libres. Le fait de pouvoir faire des matchs libres chez les non classés, les quatrièmes séries et les jeunes dans les clubs, et de les officialiser, permet de créer une dynamique compétitive. Cela a un impact sur la fidélisation des pratiquants et donc la conquête de pratiquants».

Par ailleurs, pour faciliter l'accès à la compétition, un système de classement mensuel a été introduit en décembre 2017. Les classements intermédiaires des joueurs de plus de 11 ans sont devenus mensuels, au lieu de seulement trois fois dans l'année. Cette réforme permet de mieux représenter le niveau réel des joueurs et donc de dynamiser la compétition. En effet, trop de joueurs se trouvaient confrontés à des écarts entre le niveau et le classement de certains joueurs. Ces joueurs se retrouvaient à faire de nombreux matchs d'affilés en tournoi lorsqu'il reprenait la compétition. En outre, l'écart entre le classement et le niveau réel (bien meilleur), mène à des matchs sans aucun intérêt pour l'adversaire. En plus de cette initiative, la FFT facilite l'accès à la compétition en instaurant des nouveaux formats de compétition chez les jeunes et les adultes ainsi que de nouvelles règles de jeu.

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1. LES NOUVEAUX FORMATS DE COMPÉTITIONS a. LA COMPÉTITION LIBRE

La compétition a toujours fait partie intégrante du tennis. Elle est l'essence même du tennis. Le tennis est un sport de duel où jouer sous forme comptée est souvent vite utilisée. Mais la FFT s'est rendu compte que trop se concentrer sur la compétition met des barrières au développement de la pratique du tennis en France. En effet, selon Bernard Giudicelli, président de la FFT, «le tennis a connu une phase de démocratisation importante, mais à cause d'une compétition trop codifiée et restreinte, des schémas à l'ancienne sont revenus. Donc, on a voulu libéraliser la pratique pour notre plus grosse part de marché de licenciés, puisque si on combine les jeunes et les adultes, les non classés et quatrième série représentent environ 75 % des licenciés».

La compétition libre a été créée pour répondre au mieux aux attentes des joueurs. Elle permet aux joueurs non classés et quatrième série, adultes et jeunes confondus, d'accéder à la compétition officielle plus facilement, sans contrainte et dans leurs clubs. Plusieurs critères distinguent la compétition libre de la compétition traditionnelle. Tout d'abord, pour les clubs, il n'y a pas besoin d'avoir un juge-arbitre présent durant les matchs. Les résultats sont renseignés via ADOC par l'entraîneur ou le président du club. Puis, pour les joueurs, les matchs se déroulent dans leur club, aucun déplacement n'est nécessaire. Ils ont accès plus facile à la compétition et peuvent jouer contre des personnes qu'ils fréquentent81. Selon Julien Isard, en charge du développement du tennis à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, la compétition libre prend deux formes : la compétition libre individuelle ou organisée. «La compétition libre individuelle est lorsque deux personnes jouent leur match entre elles et homologuent le match ensuite en demandant à une personne du club de rentrer le résultat sur ADOC. La compétition libre organisée est lorsque le club organise des moments banalisés où les courts sont réservés pour faire ces matchs. Les clubs organisent souvent une animation à la fin de cette journée».

Le choix du format de la compétition libre s'est fait pour plusieurs raisons. Ce format de compétition répond à la répartition inégale de l'offre de tournois présente dans certaines régions et réduit aussi les contraintes temporelles liées à la compétition traditionnelle. Eric Largeron, secrétaire

81 Fédération Française de Tennis. (2019). Le Match Libre. Consulté à l'adresse https://ligue.fft.fr/bfc-tennis/pdf/politique-sportive-jeunes/matchs-competition-libre.pdf

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général de la Ligue Occitanie de Tennis, expose l'origine de ce format de compétition et les raisons pourquoi la FFT a décidé de le mettre en place, «les joueurs de golf pratiquent de l'auto-compétition, c'est-à-dire qu'ils font leurs parcours seuls et le résultat compte pour leurs classements. On s'est inspiré de ce fonctionnement. Le but est que le match de tennis contre un ami se transforme en match officiel et homologué. L'offre de tournois dans certains départements n'est pas forcément adaptée, elle parfois inférieure à la demande. De plus, quand un joueur s'inscrit à un tournoi, il doit payer une inscription et se déplacer parfois assez loin. Pour les clubs, quand un tournoi est organisé, il faut avoir des créneaux pour utiliser les terrains, au détriment des adhérents ou de l'école de tennis. L'idée est de rendre la compétition plus attrayante et d'alléger les contraintes pour les joueurs et les clubs.»

Le format de compétition libre vise également à enlever ces barrières qui peuvent être ressenties lorsqu'un joueur veut faire une compétition officielle, mais c'est aussi répondre aux nouvelles attentes des pratiquants de tennis. Selon Julien Isard, «on se rend compte que pour les nouveaux pratiquants, il est difficile de les motiver à s'inscrire à un tournoi. Ils se dévalorisent de peur de ne pas être à la hauteur et ne veulent pas forcément se déplacer pour jouer dans un autre club. On avait du mal à les amener à la compétition, alors qu'elle a tendance à fidéliser les joueurs. Avec la compétition libre, on se rapproche de cette pratique libre qui est au coeur des nouveaux modes de consommation du sport. Faire un match de compétition contre un ami devrait devenir aussi simple que d'aller courir». En développant la compétition libre chez les jeunes et les adultes, l'objectif «n'est pas de développer la compétition à outrance. Les clubs sont saturés et la compétition traditionnelle n'est pas faite pour tout le monde. C'est inenvisageable de se tourner uniquement à 100 % sur la compétition car on risquerait d'avoir un manque de terrains disponibles pour les loisirs dans les clubs. Il ne faut pas retomber dans cette image qui donnait l'impression que la FFT se focalisait uniquement sur la compétition aux dépens de la pratique loisir». La compétition libre vise aussi à développer la fréquence de jeu en dehors des entraînements pour augmenter le taux d'occupation des courts dans les clubs.

j. Jeunes

La compétition libre a d'abord été implantée chez les jeunes en 2019. Cette démarche a été entreprise pour permettre aux jeunes de moins de 18 ans d'accéder plus facilement à la compétition officielle. Pour les joueurs de moins de 12 ans, cette compétition est préconisée et vient accompagner les matchs de la Galaxie Tennis. Via cette compétition, les jeunes évoluent dans un environnement qui

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leur est familier : leur club. Ils font des matchs dans des formats simplifiés entre amis, ce qui leur enlève la pression du résultat. Un autre avantage de cette formule est que les parents n'ont plus besoin de se déplacer loin du club de l'enfant pour les faire jouer en match. Enfin, faire des matchs est un moyen de fidéliser les jeunes et de les faire progresser. D'après Bernard Giudicelli, la compétition libre chez les jeunes est un succès, «cette compétition est en place depuis février 2019. Entre février et août 2019, il y a eu 10 000 matchs libres joués. Entre septembre 2019 et fin février 2020, le nombre de matchs libres joués est passé à 50 000. Le succès est fulgurant», déclare le président de la FFT.

De plus, la compétition libre chez les jeunes est aussi un moyen de faire face à la concurrence des sports collectifs. En effet, selon Eric Largeron, les jeunes qui jouent au tennis ne font pas souvent des matchs à l'inverse des autres sports, «quand ils débutent le tennis, les jeunes demandent tout de suite de jouer en compétition et de faire des matchs. Un enfant, quand il fait du football ou du rugby, très vite joue en match avec son équipe. Au tennis, il n'y a pas forcément cette possibilité de faire un match dans un tournoi. La compétition libre est une bonne chose pour cette raison. Elle permet de leur faire goûter à la compétition tout en restant dans une certaine zone de confort (club et adversaire connus, etc.). On n'arrivait pas à fidéliser nos jeunes licenciés car trop peu faisaient de la compétition».

ii. Adultes

À la suite du succès chez les jeunes, le format de compétition libre s'est également développé chez les adultes. Elle a été mise en place en avril 2020, mais aucun match n'a encore été joué à cause de la crise sanitaire mondiale du coronavirus. La compétition libre chez les adultes est accessible uniquement pour les non classés et les quatrièmes séries. La FFT a observé que ces deux catégories d'adultes participent très peu aux compétitions traditionnelles. En effet, selon une étude réalisée par Kantar (entreprise spécialisée dans les études de marché) pour la FFT en 2019, «sur 4 275 licenciés interrogés, 77 % des adultes non classés ou quatrièmes séries ne participent peu ou pas à la compétition traditionnelle. Parmi les licenciés, 68 % se considèrent comme des joueurs loisirs et 82 % apprécient de pouvoir compter les points82». Ces données récentes montrent une opportunité non-négligeable pour la FFT de fidéliser ces licenciés qui ont souvent tendance à ne pas renouveler leurs

82 Fédération française de tennis. (2019, décembre 17). Matchs libres adultes : on ouvre ! Consulté le 3 avril 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/actualites/matchs-libres-adultes-ouvre

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licences. La compétition libre semble répondre à ces attentes : pouvoir jouer un match en comptant les points tout en restant dans une ambiance loisir, dans son club.

Ce format chez les adultes réduit surtout les contraintes créées entre activité professionnelle et les compétitions traditionnelles. D'après Bernard Giudicelli, «pour les joueurs adultes non classés et quatrièmes séries, le seul moyen de pouvoir se classer est participer à des tournois ou des matchs par équipes. Pour autant, lorsqu'ils jouent en loisir, ils ont l'habitude de faire des matchs selon les règles. C'est un format qui libéralise la compétition. Via l'application TEN'UP, les joueurs peuvent se défier, jouer un match et l'enregistrer sur TEN'UP, cela comptera pour leur classement». Pour Éric Largeron, les avantages sont les mêmes que chez les jeunes. Elle répond aussi aux difficultés rencontrées lorsqu'il faut allier travail et compétition de tennis, «certaines personnes n'ont pas forcément le réflexe tournoi. Si elles gagnent un match, elles sont peut-être incapables de se libérer deux jours après, à une heure spécifique, pour affronter un autre adversaire. C'est difficile de faire de la compétition au tennis surtout quand on ne connaît pas l'horaire de fin d'un match et que l'on travaille le lendemain matin».

Cependant, il évoque la crainte que ce format de compétition entraîne un effet de cannibalisation sur les tournois traditionnels adultes. En effet, «on pense que les tableaux des non classés et quatrièmes séries risquent de se vider dans les tournois traditionnels. On craint une désaffection sur le long terme. Quand les personnes vont comprendre qu'il est possible de jouer contre une autre personne de son club sur une partie d'une heure gratuitement et d'avoir un résultat homologué, cette situation peut remplacer un tournoi. On craint aussi que la compétition libre vide les matchs par équipes. En effet, les quatrièmes séries doivent souvent se libérer le week-end pour jouer des simples et doubles. On s'inquiète aussi au niveau des abus car il n'y a pas de contrôles lors de la rentrée des résultats. Les gens ne vont pas forcément jouer le match en entier. Il faut essayer, on adaptera en fonction des résultats».

Par ces nouveaux formats de compétitions libres chez les jeunes et les adultes, la FFT cherche à faciliter l'accès à la compétition en réduisant les contraintes des formats de compétition traditionnelle afin de fidéliser ses pratiquants. Ce format plus attractif vise à préserver l'esprit de compétition et la convivialité dans les clubs.

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2. LES NOUVELLES RÈGLES DE JEU

Il a été observé dans les parties précédentes que les matchs de tennis ont la particularité de ne jamais commencer et finir à une heure définie. En effet, la durée d'un match n'est jamais connue à l'avance, contrairement à d'autres sports, car le système de comptage de point au tennis ne le permet pas. La volonté de la FFT est de proposer une autre solution pour correspondre aux nouveaux comportements des pratiquants. Avec un rythme de vie de plus en plus intense en dehors du sport, les joueurs de tennis n'ont plus le temps de passer plus de trois heures sur un terrain pour faire un match. Pour faire face à ces nouvelles attentes, la FFT a instauré deux nouvelles règles lors des matchs : le «super tie-break» en remplacement du troisième set et un format de «no-ad» lors des doubles. Le «no-ad» supprime les points «égalité» et «avantage service/dehors» qui peuvent parfois rallonger la durée du match assez significativement.

Selon Bernard Giudicelli, «depuis quatre ans nous avons codifié un certain nombre de formats de jeu pour qu'ils puissent s'adapter à la demande des joueurs mais aussi des clubs. C'est aussi une volonté de réduire la durée des matchs et de répondre à des attentes de joueurs qui n'ont plus forcément envie de passer trois heures sur un court. Le choix existe, après c'est à l'organisateur du tournoi d'appliquer ces règles ou non».

D'après Margaret Hureau, présidente du Tennis Club d'Annecy-le-Vieux, ce changement de règle de jeu était nécessaire, «par rapport à d'autres sports, on ne s'est pas assez vite adapté. Par exemple, au volley-ball, ils ont raccourci et changé leurs formats de jeu. Au tennis, on a changé le format de jeu, mais est-ce qu'on ne prend pas le train un peu trop tard ? Maintenant les habitudes des pratiquants ont changé. Ils sont impatients, il faut que tout avance vite. On s'adapte aux nouvelles demandes du coup on a changé les formats de jeu notamment avec les TMC, les no-ad et le super tie-break dans le troisième set».

Dans son club, ils ont décidé d'adopté ce format de super tie-break pour faciliter l'organisation des tournois car les matchs sont moins longs. Cependant, beaucoup de pratiquants restent réticents à ce nouveau format de jeu, «il y a beaucoup d'avis divisés. Certains disent que les super tie-breaks font disparaître l'authenticité des matchs de tennis et réduisent la dépense physique. Cependant, en réduisant le format des matchs, il est possible maintenant d'organiser deux matchs dans la journée.

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Deux matchs dans une journée c'est déjà très physique. Avec l'utilisation du super tie-break, on réduit considérablement la durée des matchs même si certains continuent de durer plus de deux heures. Je ne pense pas que ce nouveau format enlève le côté atypique des matchs de tennis où on ne sait jamais à quelle heure on va finir, il le réduit juste».

Cette nouvelle règle a été appliquée à la suite de plusieurs années de réflexions dues notamment à une augmentation des nombres de forfaits lors des tournois. Selon Lou Adler, fondatrice de l'application WO Tennis (une application destinée à mettre en relation les compétiteurs entre eux pour se faire remplacer en tournoi, dans le même esprit que sur le marché des courses à pied avec la possibilité de reprendre un dossard en cas de forfait), «le taux moyen de forfait par tournois est passé à 10 % alors qu'avant il était de 5 %83».

Margaret Hureau a remarqué ces changements lors des tournois de son club, «beaucoup de joueurs déclarent forfait en tournoi parce qu'ils ne peuvent pas jouer plusieurs fois dans la semaine ou ils ont trop d'incertitude sur la durée des matchs. Cela ne colle pas avec leur travail ou leur vie familiale. Les nouvelles règles sont des bonnes solutions face à ces problèmes. Après, c'est comme les règles d'un jeu de société. À l'inscription, les joueurs sont au courant du format des matchs. S'ils ne sont pas d'accord, rien ne les oblige à s'inscrire. Dans une société qui change, où le temps est précieux, ils peuvent davantage anticiper leurs activités avec ces règles». Les règles de jeu doivent évoluer sur le long terme pour assurer la pérennité des compétitions de tennis, «il faut prendre des décisions pour que le tennis soit plus condensé, il faut le raccourcir. C'est la société qui veut ça, le sport doit être plus dynamique. Même à la télévision, c'est difficile à gérer pour les multiples acteurs lorsqu'un match en cinq sets dure quatre heures».

Afin d'attirer de nouveaux pratiquants vers la compétition et de fidéliser les compétiteurs, la FFT développe de nouveaux formats de compétitions et des nouvelles règles pour réagir et de s'adapter aux nouvelles attentes.

83 SPORTéco. (Janvier, 2019). Le tennis : un sport comme les autres. Numéro 746.

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B. DIVERSIFICATION DES OFFRES

Pour faire face à la concurrence accrue des autres pratiques sportives ainsi que des structures privées, la FFT et ses clubs se diversifient en proposant des nouveaux services, mais également de nouvelles pratiques similaires au tennis. La diversification des offres répond à une volonté de fidéliser les membres existants et d'attirer des nouveaux licenciés. Cette diversification vise aussi à se différencier des autres sports et de répondre aux nouvelles attentes. Cela permet également d'obtenir d'autres ressources financières pour sécuriser l'avenir des clubs.

1. NOUVELLES LICENCES

En 2017, la FFT a introduit trois nouvelles licences : Découverte, Scolaire et Web. Ces nouvelles licences visent à proposer des offres sportives plus adaptées à tous les publics. Le but est de recruter de nouveaux pratiquants mais aussi reconquérir des pratiquants qui sont plus dans des clubs affiliés à la FFT.

Selon Éric Largeron, secrétaire général de la Ligue Occitanie de Tennis, la licence Découverte et la licence Scolaire sont «des licences d'appels. La licence Découverte a pour objectif d'ouvrir facilement l'accès au club à de nouveaux pratiquants ou à ceux qui jouent occasionnellement sans avoir de licence. Cette licence leur permet de jouer au tennis, au padel ou au beach tennis sur une période de trois mois et d'accéder aux services des clubs pour un prix dérisoire de 3 euros. On essaie de s'éloigner du système d'engagement sur un an qui ne répond plus à ce que les pratiquants recherchent. La licence Scolaire offre l'opportunité aux enfants de revenir plus facilement dans les clubs après leur cycle de pratique avec leurs écoles». Ces licences sont considérées comme des offres d'essais pour les pratiquants pour leur donner envie de revenir dans les clubs après. Si les pratiquants reviennent dans un club à l'issue de cette période d'essai, ils pourront bénéficier d'un tarif préférentiel sur la licence club.

La FFT a également développé une licence Web «pour attirer des joueurs qui n'étaient pas inscrits dans un club, ou qui ne voulaient plus être dans un club, mais qui étaient intéressés pour faire des tournois. Cette licence intéresse seulement quelques joueurs. Elle est légèrement plus chère que la licence classique. Les joueurs ont juste besoin de fournir un certificat les autorisant à la pratique du

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tennis lors de leur inscription sur Internet, et ils sont prêts pour faire de la compétition. En proportion du nombre de licences, la licence Web ne représente pas grand-chose», explique Éric Largeron.

Le système des licences au sein des associations sportives est souvent remis en question. La licence classique, qui donne accès à la compétition, ne serait-elle pas devenue obsolète ? En effet, elle peut être considérée comme un frein au développement de la pratique parce qu'elle ne répond plus aux nouvelles attentes des publics. De nombreuses fédérations sportives se tournent vers la diversification des licences. Du côté de la FFT, ces trois nouvelles licences sont des offres plus ciblées, adaptées et moins contraignantes pour pratiquer le tennis. Cependant, ces licences présentent encore des limites. Selon Eric Largeron, «les licences Découverte et Scolaire ne présentent pas suffisamment de caractéristiques qui les distinguent. Seulement l'assurance de la FFT est proposée. Aujourd'hui, tout le monde a une assurance en dehors de sa pratique sportive. La licence Découverte est une bonne intention parce qu'on essaie d'enlever certaines contraintes, surtout un engagement sur une année, mais les détenteurs de cette licence n'ont pas accès aux tournois. Il faudrait quand même leur laisser la possibilité de faire quelques matchs pour se classer. C'est une option qui pourrait les inciter à vouloir continuer, et par la suite, prendre une adhésion à l'année au sein d'un club».

2. DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES DES CLUBS

Pour faire face à la concurrence accrue des salles de sport et des autres sports qui disposent d'équipements modernes, la FFT a développé un projet national d'aide au développement des clubs et de la pratique. Comme le précise Julien Isard, chargé de développement à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, «on travaille énormément sur l'équipement des clubs, c'est très important. La FFT, les ligues régionales et les comités départementaux travaillent très étroitement avec les collectivités locales, les municipalités et les régions. Ce n'est pas facile de développer la pratique au sein d'un club de tennis sans terrains couverts, même s'il y a des terrains extérieurs, des bons enseignants et des dirigeants motivés. En effet, si par exemple à côté il y a un club de football avec des infrastructures magnifiques, un gymnase flambant neuf et chauffé pour le handball et le basket-ball, et une salle de sport privée avec des équipements récents, la concurrence est très difficile. On travaille aussi beaucoup pour enlever les terrains en bétons poreux pour mettre de la terre battue artificielle, plus confortable pour le jeu et plus accessible toute l'année» (il s'agit d'une surface qui absorbe davantage l'eau donc utilisable même durant l'hiver). Cette aide au développement des clubs et de la pratique permet de répondre aux principales raisons d'abandons chez les adultes que nous avons observées

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dans l'état des lieux de cette étude. En effet, en 2010, selon l'enquête menée par l'IRDS sur les raisons d'abandon du tennis chez les adultes, la demande pour les courts couverts prédominait (38 %) ainsi que la diversité des revêtements (32 %)84.

Les équipements sont souvent une préoccupation majeure au sein des clubs. Certains clubs de tennis ne disposent pas assez de terrains ce qui entraîne une saturation du taux d'occupation des courts. D'autres se retrouvent face à un manque crucial de courts couverts. Il a été remarqué dans l'état des lieux que seulement 13 % des terrains de tennis sont couverts. C'est une situation négative pour la pratique du tennis. Certains joueurs se retrouvent dans l'incapacité de pratiquer du tennis durant toute l'année, ce qui entraîne un risque qu'ils privilégient une autre activité sportive, plus accessible. L'équipement des clubs est un facteur déterminant dans la fidélisation des licenciés et la FFT accompagne ses clubs pour remédier à cela.

Dans ce projet national d'aide au développement des clubs et de de la pratique, la FFT investi beaucoup dans l'expansion des clubs, «500 clubs par an sont aidés et accompagnés par la FFT et les collectivités locales. Ils sont principalement accompagnés dans la rénovation ou le développement de leurs infrastructures sportives telles que les courts, l'installation d'éclairages, la création ou l'amélioration des club-houses, etc. En 2017, 1,7 million d'euros étaient investis, aujourd'hui on est à peu près à 7 millions d'investissement par an. Améliorer les infrastructures des clubs crée une dynamique importante parce qu'il y a une forte corrélation entre la qualité des infrastructures, le développement de la pratique et l'attractivité du sport», explique Lionel Maltese, en charge du développement économique de la FFT.

Ces investissements sont primordiaux pour renforcer la dynamique de développement des clubs. Selon Yannick Duc, président du Tennis Club de Mouxy (189 licenciés), l'ajout d'un troisième court ainsi que l'éclairage ont été bénéfique dans son club sur plusieurs aspects, «on a pu élargir notre offre d'entraînements en proposant plus de créneaux aux joueurs. Un court en plus permet d'entraîner quatre à six joueurs et de laisser un terrain pour les adhérents ou pour une location. C'est également une opportunité pour nous d'avoir un tournoi où on peut programmer plus de matchs donc accepter plus d'inscriptions. Le tournoi du club représente des retombées financières primordiales».

84 Institut Régional de Développement du Sport. (2010). Les raisons de l'abandon, et les motivations de la pratique du tennis en France. Consulté à l'adresse https://www.irds-idf.fr/fileadmin/DataStorageKit/IRDS/Publications/collaboration/plaquettetennis.pdf

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Par ailleurs, comme beaucoup d'associations sportives, les clubs de tennis se retrouvent face une contrainte de flexibilité au niveau de ses horaires d'ouvertures pour accéder aux terrains. Beaucoup de clubs ne possèdent pas les ressources financières pour disposer d'une personne présente en permanence qui garantit l'accès aux courts. Si une personne n'est ni licenciée, ni adhérente au club, elle ne dispose pas de clés ou bien de badges pour accéder aux terrains. Si une permanence n'est pas assurée pour accueillir ce type de joueurs, alors c'est une perte potentielle de location de terrains pour les clubs voire même d'un futur adhérent.

Romain Cottarel85, entraîneur titulaire du DE JEPS au sein des club de tennis de Drumettaz-Clarafond (100 licenciés) et du Bourget-du-Lac (85 licenciés), explique l'importance pour les petits clubs de développer leurs infrastructures pour faciliter l'accès aux terrains et surtout pour attirer de nouveaux pratiquants : «refaire nos courts de tennis en 2018 a fait doubler notre effectif d'adhérents dès la rentrée de septembre 2019. Nous avons aussi mis en place un système de réservation en ligne avec des codes d'accès pour rentrer sur les terrains. Les personnes reçoivent ces codes par message ou email. Ils ont également accès aux vestiaires et l'éclairage se met également en route, si besoin, pendant le créneau réservé. On n'avait pas de permanence parce qu'on ne pouvait pas embaucher quelqu'un à l'année en tant que salarié. Ce système permet de faire une rentrée financière supplémentaire parce qu'on ne manque plus de locations de terrains. On avait besoin de redynamiser le club. Après ce système de code d'accès a coûté entre 8 000 et 15 000 euros, cela reste un investissement conséquent, surtout pour un petit club».

De plus, développer les infrastructures des clubs en les rendant plus ouvertes est aussi un objectif pour redonner une image plus accessible de la pratique du tennis. D'après Gilles Moretton, président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, «aujourd'hui, l'image qu'on reflète de nos clubs est la suivante : quand vous êtes membres du club, les portes vous sont ouvertes. Mais si vous ne l'êtes pas et que vous souhaitez tout de même jouer, l'accès vous sera refusé. Il y a comme une présence de barbelés ou de mur qui vous indique si vous êtes «in or out». C'est une caricature, mais ces barrières de club doivent tomber pour rendre notre sport plus accessible». Ainsi, la FFT investi beaucoup dans le développement des clubs pour faire face à la concurrence, permettre aux clubs de diversifier leurs offres, être plus attractifs et surtout plus accessibles.

85 INTERVIEW 13 - Romain COTTAREL

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3. NOUVELLES PRATIQUES

Pour diversifier les offres afin de fidéliser et attirer de nouveaux licenciés, la FFT, à travers ses clubs, mise sur le développement et l'implantation de nouvelles pratiques dans son giron fédéral.

a. E-TENNIS

Développé à partir de 2010 en France, l'esport, contraction du terme anglais «electronic sport» signifiant sport électronique, est un phénomène qui connaît une ascension fulgurante dans le monde. En France, «le nombre de spectateurs de compétition d'esport était de 1,4 million en 2016. Cette pratique s'est notamment développée grâce à FIFA, un jeu vidéo de football86.

Face à cette industrie en plein essor, la FFT, dans une stratégie de diversification et d'innovation, a lancé la première édition de ses championnats de France e-tennis en 2020. Le vainqueur de ce championnat représentera la France aux Roland-Garros eseries by BNP PARIBAS87. Les RG eSeries by BNP Paribas est la version du tournoi de Roland-Garros mais en version esport. Cette compétition se déroule dans le monde entier via le jeu vidéo «Tennis World Tour» où les matchs en ligne se font sur un terrain aux couleurs du tournoi parisien. Roland-Garros «est le premier tournoi du Grand Chelem à proposer ce type de compétition depuis 201888».

Pour Éric Largeron, secrétaire général de la Ligue Occitanie de Tennis, il s'agit d'une idée innovante. Cependant, le fonctionnement choisi risque de limiter le développement de cette nouvelle pratique, «les qualifications se sont déroulées pendant le tournoi jeune international des Petits As à Tarbes, mais il n'y a eu aucune inscription. Des consoles de jeu étaient installées sur place pendant le tournoi et les gens pouvaient jouer les uns contre les autres, comme un tournoi avec des qualifications. Le e-tennis est difficile à implanter parce que, dans le esport, les gens jouent depuis chez eux, non dans un lieu où ils doivent se déplacer. C'est un milieu avec des gros rendez-vous, des forums importants

86 Institut de l'Internet et du Multimédia. (2018, avril 3). L'E-sport : un phénomène mondial en pleine effervescence. Consulté le 8 mai 2020, à l'adresse https://www.iim.fr/e-sport-phenomene-mondial/

87 Fédération française de tennis. Championnats de France e-tennis, première ! (2020, février 6). Consulté le 23 mars 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/actualites/championnats-de-france-e-tennis-premiere

88 Site officiel du Tournoi de Roland-Garros. (2018, mars 28). Roland-Garros : et maintenant le tournoi e-Sport ! Consulté le 23 mars 2020, à l'adresse https://www.rolandgarros.com/fr-fr/article/roland-garros-e-sport-jeux-video-gaming-e-series-by-bnp-paribas

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sur les jeux vidéo, mais souvent ce sont des jeux de guerres et de stratégies. Le football s'adapte plutôt bien, mais le tennis moins. C'est un sport trop monotone, le jeu n'accroche pas forcément». Le lancement du e-tennis vise à diversifier la pratique du tennis et d'attirer un public différent. Cependant, cette compétition a été annulée à cause de la crise sanitaire mondiale du coronavirus.

b. PADEL

Depuis que la FFT a intégré le padel dans ses statuts en 2014, ce sport est devenu un véritable enjeu pour la Fédération. Le padel rencontre un fort succès dans le monde, notamment en Espagne et Argentine, avec plus de 10 millions de pratiquants. La FFT a repris le développement du padel sous son giron fédéral pour plusieurs motifs. D'après Éric Largeron, l'émergence fulgurante du padel en Espagne et sa ressemblance avec le tennis ont été des facteurs non négligeables, «le padel est en train de connaître une expansion fulgurante car il s'agit d'un nouveau sport. Si la FFT ne reprenait pas le développement du padel, la Fédération qui allait se mettre en place risquait de prendre le dessus sur le tennis, comme en Espagne. Quand une municipalité, ou un club, décide de construire un court de padel, en général il décide de le placer dans un lieu stratégique pour le club. Si une autre Fédération était en charge du padel, le tennis n'aurait pas eu son mot à dire là-dessus. Une mairie peut très bien décider d'utiliser deux terrains couverts de tennis pour faire quatre terrains de padel couverts. On a préféré que le padel reste dans le giron fédéral pour pouvoir maîtriser le développement de ce sport». Afin de promouvoir davantage le padel, la FFT a lancé en 2019 son FFT Padel Tour. Ce circuit est composé de sept étapes rassemblant les meilleurs joueurs de la discipline. Durant certaines étapes, des courts de padel ont été construit sur des places publiques dans les centres-villes pour faire découvrir ce sport au grand public à travers des animations et des initiations89.

Le padel a besoin des clubs de tennis pour mieux se développer. Les structures privées, nécessairement couvertes pour des soucis de rentabilité, ont du mal à se développer et perdurer à cause de la location des locaux souvent très coûteuse. Il arrive que certains terrains de padel se développent également dans des structures couvertes multisport. Selon Bernard Giudicelli, président de la FFT, le padel n'est pas perçu comme un frein au développement du tennis, «les premières analyses et études que nous faisons montrent que le padel se développe plus facilement que lorsqu'il

89 Fédération française de tennis. (2019, mars 27). Lancement du FFT Padel Tour 2019. Consulté le 10 mai 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/actualites/lancement-du-fft-padel-tour-2019

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est couplé ou adossé à des installations de tennis. Dans les clubs où des terrains de padel ont été construits, c'est une totale cohabitation. Il n'existe pas de rivalités entre les joueurs de padel et de tennis. Il y a même une certaine mixité». Pour Romain Cottarel, entraîneur dans deux clubs d'environ 100 licenciés, il faut donner toutes les chances au padel de s'épanouir, «ce sport ne fera pas mal au tennis. C'est un moyen pour faire venir un nouveau public et que les clubs puissent plus ou moins subvenir à leur équilibre financier sur l'année. Même si ce public ne comprend pas des joueurs tennis, ce sont toujours des licences et des adhésions qui sont faites. Et puis le club propose une autre activité». Pour certains clubs, construire un terrain de padel offre plus d'opportunités de développement que construire un terrain de tennis. Romain Cottarel partage son expérience sur cette opportunité, «construire un nouveau court de tennis au Tennis Club du Bourget-du-Lac n'aurait pas forcément fait une grande rentrée d'argent pour le club. C'est juste une location supplémentaire. Cependant, avec deux terrains de padel, on a plus de chances d'attirer une autre clientèle». Les terrains de padel étant plus petit que ceux de tennis, il est possible de construire deux courts de padel sur un terrain de tennis. C'est un critère important à prendre en compte, car il s'agit d'un investissement moins élevé pour certains clubs. Un terrain de padel coûte en moyenne entre 19 000 et 25 000 euros90 alors qu'un terrain de tennis coûte entre 30 000 à 60 000 euros91. Ces prix varient en fonction du terrassement des sols et du revêtement de terrain choisi.

Le padel qui permet aux clubs de diversifier leur offre. Par rapport au tennis, le padel est un sport de raquette beaucoup plus accessible techniquement et plus ludique dès les premiers échanges. Selon Julien Isard, chargé du développement à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, diversifier l'offre des clubs de tennis est important, «le padel est un moyen pour attirer des nouveaux pratiquants. Une personne qui joue avec des raquettes de plage au bord de la mer peut jouer au padel. C'est un véritable atout qu'on souhaite développer pour attirer des pratiquants pour qui le niveau technique requis pour le tennis fait peur». Le padel plaît pour sa facilité d'apprentissage et son format de compétition, «on retrouve tout ce qu'on ne trouve pas dans le tennis : abordable, convivial, plus de proximité entre les joueurs et techniquement moins exigeant que le tennis. C'est un sport ludique, où on s'amuse très vite, contrairement au tennis où il y a toujours cette difficulté d'apprentissage notamment du service et des effets. En compétition, les tournois se déroulent sur un jour voire un

90 Vw Sports. (2018, janvier 15). Construire un terrain de padel : quels tarifs ? quel entretien ? Consulté le 10 mai 2020, à l'adresse https://www.vwsports.fr/construire-terrain-de-padel/

91 Travaux.com. (s. d.). Prix de la construction d'un court de tennis. Consulté le 10 mai 2020, à l'adresse https://www.travaux.com/construction-renovation-maison/guide-des-prix/prix-de-construction-dun-court-de-tennis

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week-end maximum. Le padel offre plus de possibilités et de disponibilités», explique Robin Gaillardet, directeur sportif au Tennis Club de Pringy.

Par ailleurs, le développement et l'implantation du padel au sein des clubs permettent d'augmenter le nombre d'adhésions, mais aussi de réduire le taux d'abandon des joueurs de tennis. Selon Yann Cacheux92, responsable de la commission sportive du Tennis Club de Chambéry (364 licenciés) où deux terrains de padel ont été construits en 2019, «l'arrivée du padel à Chambéry a particulièrement attiré des joueurs de tennis des alentours. Cette nouvelle activité a surtout permis d'augmenter le nombre d'adhésions au club. Pour le moment, ce sont les joueurs de tennis qui sont les principaux utilisateurs de ces terrains. Cela évite en quelque sorte que les joueurs de tennis lassés du tennis abandonnent totalement. Beaucoup se sont mis à jouer au padel».

De plus, pour que le padel se développe durablement au sein des clubs, il faut créer de nombreuses animations pour sensibiliser et faire découvrir ce nouveau sport. Yann Cacheux explique pourquoi : «avant d'investir dans deux terrains de padel, nous avons beaucoup étudié les autres clubs qui avaient construits des terrains de padel. Pour certains d'entre eux, le padel ne s'est pas développé autant qu'ils espéraient. Très peu ont proposé des animations pour faire découvrir ce sport. De notre côté, nous avons formé nos deux entraîneurs pour qu'ils puissent donner des cours. Nous mettons en place des séances à thèmes pour que chacun puisse progresser à son rythme et recevoir des conseils. Nous proposons également des tournois pour faire connaître la compétition aux joueurs de tennis qui aiment déjà cela. Nous voulions aussi participer aux rencontres par équipes parce qu'il s'agit d'une compétition qui a tendance à fidéliser dans le tennis, mais malheureusement ces épreuves ont été annulées avec le coronavirus».

Par ailleurs, lorsque Yann Bankhalter était conseiller en développement au sein du Comité de Savoie, il a beaucoup étudié le sujet de l'arrivée du padel dans les clubs de tennis, notamment en Savoie. Il explique que les clubs ont besoin de déployer plusieurs moyens pour réussir à développer cette nouvelle pratique efficacement, «le padel c'est très bien, mais est-ce que les clubs sont suffisamment outillés pour diversifier leurs offres ? Si on regarde le padel en tant que tel : un joueur vient essayer une fois, il paie sa location, mais il ne deviendra pas licencié. Avec ce schéma, on répond à la problématique financière des clubs, mais on ne répond pas à la problématique du nombre de

92 INTERVIEW 14 - Yann CACHEUX

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licenciés. Il faut que les clubs soient adaptés à proposer des offres, de l'enseignement, des animations et des prestations».

Le padel est devenu un levier de développement considérable pour la FFT. Plus ludique et accessible au grand public que le tennis, c'est aussi une retombée financière supplémentaire pour les clubs. Ce sport permet redynamiser les clubs, avec des investissements moins élevés, et d'apporter une nouvelle offre de pratique pour les adhérents. La diversification des offres au sein des clubs de tennis est essentielle pour répondre aux nouvelles attentes des pratiquants. Cependant, l'implantation du padel dans les clubs ne peut se faire par lui-même. Les clubs doivent établir un projet sportif complet pour proposer des offres qualitatives.

c. BEACH TENNIS

Le beach tennis, très similaire au tennis, est une pratique que la FFT essaie de davantage développer dans ses clubs. Cette discipline est un véritable outil de développement et diversification pour les clubs. Les terrains de beach tennis peuvent être facilement implantés dans les clubs. En effet, comme au padel, sur un terrain de tennis, deux terrains de beach tennis peuvent être construits. C'est un projet qui est financièrement abordable pour les clubs. Si les clubs décident d'utiliser un terrain, qui est par exemple abandonné, alors les travaux consistent uniquement à délimiter le terrain et à rajouter du sable. Fabienne Sauquet, présidente du Tennis Club des Coqs Rouge (qui dispose de six terrains de beach tennis), évoque que «la construction de quatre terrains de beach tennis n'a coûté que 36 000 euros à son club93».

Par ailleurs, cette discipline touche un large public car elle est plus accessible que le tennis, notamment au niveau de sa technicité et de son coût. Les joueurs ont seulement besoin de raquette et des balles, la pratique se fait pieds nus. Elle touche également un public qui difficile à fidéliser pour la FFT : les jeunes de 12 à 18 ans. D'ailleurs, il a été vu précédemment dans cette étude, que le beach tennis a été instauré dans les programmes d'EPS dans les lycées. De plus, avec sa surface de jeu, cette activité est moins traumatisante pour le corps. Les entraîneurs peuvent l'utiliser pour développer la préparation physique et proposer des séances de tennis cardio. Le beach tennis répond aux nouvelles

93 Magazine Officiel de la Fédération Française de Tennis. (Mars, 2020). Tennis Info : Open d'Australie, les juniors français au top. Numéro 519.

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attentes des pratiques sportives pour son côté convivial. De nombreuses animations peuvent être mises en place, notamment des tournois, des entraînements, voire même des stages avec des entreprises. D'après Fabienne Sauquet, «le beach tennis a beaucoup d'avantages pour la fidélisation. Les adhérents bénéficient d'une nouvelle activité et les enfants de l'école de tennis peuvent découvrir une nouvelle discipline. Pour le développement du club, on peut proposer aux personnes extérieures au club une cotisation annuelle dédiée uniquement à la pratique du beach tennis et moins onéreuse que celle du tennis».

Cette discipline s'est fortement développée à la Réunion depuis 2010. Elle se développe plus lentement en métropole. D'après Éric Largeron, le développement du beach tennis n'est pas aussi rapide que le padel pour plusieurs raisons, «si les clubs n'ont pas d'équipements fixes, il faut monter son propre terrain. Il y a toute une préparation avant de pouvoir jouer : tirer des lignes, mettre le filet, etc. Après avoir joué, il faut ranger l'équipement. Cette particularité n'attire pas forcément beaucoup de joueurs car c'est contraignant. Par ailleurs, dans certaines régions, le beach tennis ne peut pas se jouer toute l'année. Cette activité reste essentiellement estivale ce qui limite son développement».

Ainsi, le beach tennis est également une pratique qui aide à redynamiser les clubs de tennis. Cette diversification de l'offre est un vrai enjeu pour la FFT afin de lutter contre la concurrence, mais surtout pour attirer d'autres types de licenciés que le Fédération n'arrive pas forcément à conquérir avec le tennis.

C. ORGANISATION D'ÉVÉNEMENTS NATIONAUX ET INTERNATIONAUX

Les événements sportifs sont de véritables leviers de visibilités, d'actions et d'influence pour les sports concernés. Ils constituent la vitrine médiatique du sport. La FFT organise plusieurs événements durant l'année pour promouvoir la pratique du tennis mais aussi pour développer son fonctionnement. L'enjeu est de sensibiliser tous les types de public. Ces multiples événements se déroulent sous plusieurs formes : d'une journée portes ouvertes de ses clubs au niveau national à un tournoi international réunissant les meilleurs joueurs du monde et des milliers de spectateurs.

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1. ROLAND-GARROS

Pour promouvoir la pratique du tennis en France, la FFT dispose d'un atout majeur : Roland-Garros. Ce tournoi de Grand Chelem est une vitrine considérable pour le tennis en France. En 2019, Roland-Garros représentait 520 000 spectateurs sur deux semaines, un tournoi à guichets fermés et un chiffre d'affaires de 260 millions d'euros. Pour rester sur le devant de la scène internationale et répondre à la concurrence des trois autres tournois de Grand Chelem, Roland-Garros s'est modernisé : inauguration du nouveau court Simonne-Matthieu en 2019, agrandissement de plusieurs courts annexes, mise en place d'éclairage sur les quatre plus grand courts, création de la place des Mousquetaires ainsi que l'agrandissement et l'ajout d'un toit sur le court central Philippe Chatrier pour l'édition de 2020. 380 millions d'euros ont été investis dans ce nouveau stade, financé à 100 % par la FFT94.

Roland-Garros est un grand événement sportif qui permet de mettre en valeur le tennis en France, mais aussi de développer la pratique dans les clubs. D'après Bernard Giudicelli, président de la FFT, «lorsque nous avons mis en place notre projet fédéral "Agir et Gagner", un des objectifs majeurs était d'avoir Roland-Garros qui soit le plus performant possible afin de dégager des moyens pour financer le développement du tennis professionnel et amateur». En effet, Lionel Maltese, en charge du développement économique de la FFT, démontre que «80 % des produits de la FFT proviennent de Roland-Garros, sachant que le réseau fédéral pèse environ 100 millions d'euros aujourd'hui. Si Roland-Garros n'a pas lieu, c'est un véritable manque à gagner pour le financement de tout le tennis français. La FFT pourrait tout investir dans Roland-Garros et choisir de ne pas investir dans ses clubs. C'est ce que font d'autres Grand Chelem et d'autres grands événements. Cela représente énormément d'emplois, plus de 1 800. Roland-Garros est la vitalité sociale et économique du tennis français.»

Cet événement majeur est un vrai levier de développement pour le tennis français. Ce tournoi aide au développement des clubs notamment grâce à son attractivité, sa visibilité et sa médiatisation. En effet, selon Julien Isard, lors de Roland-Garros le taux de nouveaux licenciés dans les clubs augmente, «c'est une vraie vitrine. On observe une augmentation de la fréquentation dans les clubs pendant cette période-là parce que les gens voient Roland-Garros à la télévision et souhaitent jouer».

94 Le site officiel du Tournoi de Roland-Garros. (2019, juin 9). 520 000 spectateurs, « un record de fréquentation » - Roland-Garros.Consulté le 9 mai 2020, à l'adresse https://www.rolandgarros.com/fr-fr/article/2019-conference-presse-bilan

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Il faut s'appuyer sur cette manifestation sportive ainsi que les autres tournois qui se déroulent en France pour promouvoir davantage la pratique du tennis. Pour Sébastien Curtillet, président du Tennis Club du Nivolet, «il n'y a rien de mieux que de voir de bons joueurs pour avoir envie de jouer. C'est grâce à eux aussi que les jeunes des écoles de tennis entrent dans la compétition et veulent les imiter. Ils servent d'exemple et ont un rôle d'identification».

Par ailleurs, en plus des événements fédéraux tels que Roland-Garros et le Rolex Paris Master. La FFT dispose d'un réseau de tournoi très dense : des compétitions amateures pour jeunes et seniors, des tournois professionnels ATP, WTA, ITF, Challenger et Futures. Selon Lionel Maltese, ces nombreux événements aident à promouvoir le tennis dans la France entière, «ce réseau de tournois irrigue quasiment tout le territoire français. Ce maillage événementiel fait qu'il y a beaucoup de joueurs Français qui jouent. C'est une belle vitrine du tennis français. Les gens ont plusieurs opportunités pour assister à des tournois en France et regarder du tennis autre qu'à la télévision».

2. FÊTE DU TENNIS

La Fête du Tennis est un événement qui a été créé par la FFT en 2016. Cet événement se déroule lors du week-end des finales de Roland-Garros. C'est une opération nationale durant laquelle les clubs affiliés à la FFT ouvrent leurs portes au grand public pour faire découvrir gratuitement la pratique du tennis, du padel et du beach tennis. Plusieurs animations conviviales sont également proposées. En 2019, 1 500 clubs ont organisé cet événement, 72 500 personnes ont visité les clubs et 5 000 licences supplémentaires ont été générées95.

Selon Yannick DUC, président du Tennis Club de Mouxy (189 licenciés), ce type d'opération événementielle permet de faire tomber les a priori sur l'accessibilité et le coût de la pratique du tennis, «c'est une opportunité pour faire découvrir notre club, son ambiance, et le tennis à tous les types de public. Le tennis est un sport qui peut faire «peur», notamment sur les idées qu'on se fait de son coût, mais aussi pour ses difficultés d'apprentissage. La FFT et les comités départementaux nous

95 Fédération française de tennis. (2019, avril 18). En bref: Fête du tennis: soyez de la partie! Consulté le 8 mai 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/en-bref-fete-du-tennis-soyez-de-la-partie

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accompagne dans l'organisation de cette opération, ils nous envoient des flyers, des affiches pour communiquer sur cet événement».

D'après Margaret Hureau, la Fête du Tennis permet de promouvoir le tennis en France. Cependant, il s'agit aussi d'une contrainte pour les clubs au niveau de son organisation, «c'est une bonne initiative parce que les gens surfent sur la vague générée par Roland-Garros, cela crée de l'envie. Néanmoins, pendant ce week-end, on a aussi les matchs par équipes qui monopolisent les terrains. La FFT a la volonté de faire bouger le tennis, mais il y a une contrainte de calendrier avec les clubs. On ne peut pas supprimer les matchs par équipes, c'est une compétition énormément appréciée par les licenciés. Les matchs par équipes créés et nourrissent ce sentiment d'appartenance à un club. La Fête du Tennis apporte de la visibilité aux clubs, mais la FFT devrait ajuster davantage le calendrier des opérations événementielles au sein des clubs».

L'organisation de ces genres d'événements tend à faire découvrir le tennis et autres activités proposées par les clubs affiliés de la FFT au grand public. La FFT organise et accompagne plusieurs autres événements durant l'année pour promouvoir le tennis et mettre en avant ses actions. Par exemple avec «Opération Balles Jaune», qui consiste à recycler les balles de tennis dans une démarche de développement durable, ou bien l'opération«Fête le Mur», avec comme ambassadeur Yannick Noah, qui permet aux enfants des quartiers défavorisés de lutter contre l'exclusion et d'avoir accès à la pratique du tennis. Ces types d'opérations permet de communiquer sur les clubs, d'attirer des nouveaux publics, les sensibiliser et susciter de l'intérêt pour la pratique du tennis en club.

RECOMMANDATIO

PARTIE 3

TEN

FEDERATION FRANÇAISE

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Les raisons d'abandons des licenciés de la FFT varient selon plusieurs facteurs démographiques : le sexe, l'âge, le club et l'ancienneté dans la pratique. Afin de fournir d'autres éléments de réponses à la problématique, qui est la suivante "Comment la FFT fait-elle pour surmonter la baisse de son nombre de licenciés ?", plusieurs recommandations pourront être établies à long et court terme au sein de la FFT et de ses clubs affiliés. Ces recommandations viennent enrichir les initiatives mises en place par la FFT évoquées précédemment dans cette étude.

I. LES RECOMMANDATIONS STRATÉGIQUES

A. PARTIE FÉDÉRALE

1. RÉFORMER LE RÔLE DES ENSEIGNANTS DE TENNIS

L'entraîneur joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des clubs sportif. Il encadre les joueurs au sein des clubs pour les faire progresser en fonction de leurs objectifs. Il participe également à la vie et la gestion du club dans lequel il est employé.

Au sein de la FFT, il y a quatre statuts d'enseignants de tennis, dont trois qui sont rémunérés96 :

1. Le professeur de tennis qui dispose le DES JEPS (Diplôme d'État Supérieur de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sports). Cette qualification permet de devenir formateur d'enseignants de tennis, directeur sportif et entraîneur de joueurs en niveau régional.

2. Le moniteur de tennis qui possède le DE JEPS (Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sports). Il peut enseigner tous les niveaux.

3. L'éducateur de tennis. Il est titulaire d'un Certificat de Qualification Professionnelle d'Éducateur de Tennis (CQP ET). Il s'occupe de l'initiation du tennis dans les clubs.

4. L'initiateur fédéral qui enseigne bénévolement les jeunes âgés de moins de 18 ans.

96 Fédération française de tennis. (s. d.). Devenir enseignant. Consulté le 5 mai 2020, à l'adresse https://www.fft.fr/enseigner/devenir-enseignant

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Ces différentes certifications sont obtenues après un certain nombre d'heures d'enseignement et de formation. Il existe deux manières d'enseigner le tennis : en tant qu'indépendant ou en tant que salarié dans un club.

Avec les nouvelles attentes des pratiquants et le développement des nouvelles pratiques au sein de la FFT, réformer le métier de professeur de tennis est une nécessité pour relancer et dynamiser le nombre de licenciés de tennis.

Lors de l'analyse du développement de la pratique au début de cette étude, notamment sur le tennis féminin, il a été observé que les pratiquants sont de plus en plus à la recherche d'une activité loisir et conviviale. Sur l'ensemble des licenciés, la population loisir (56 %) est supérieure à celle qui pratique de la compétition. Dans un club, en volume, il y a plus de pratiquants loisirs que de compétiteur. Il est certain que la FFT doit travailler sur le développement du tennis loisir. Pour cela, le métier d'entraîneur de tennis doit évoluer, notamment sur le rôle d'animateur. Il faut tout de même préserver la compétition parce qu'il s'agit du coeur du métier d'entraîneur. Cependant, il faut adapter ce métier au segment loisir qui rencontre des difficultés à être fidélisé et attiré.

Les pratiquants sont plus à la recherche d'entraînements pour être dans une ambiance conviviale que pour faire de la performance. Valérie Gestas, entraîneuse au Tennis Club d'Annecy-le-Vieux, a expliqué que les méthodes d'enseignements doivent évoluer. Elles doivent être dans la psychologie et l'encouragement des joueurs et s'éloigner des pratiques ancestrales du panier où l'enseignant distribue les balles à son élève et parle uniquement de technique.

Le rôle majeur de l'entraîneur est d'enseigner le tennis, mais cela va parfois au-delà de la pratique même du tennis. Un gros club de tennis attirera constamment des pratiquants par ses infrastructures. Les petits et moyens clubs sont dépendants des entraîneurs. Ils assurent un rôle important dans le dynamisme au sein de ces clubs. L'enseignant est vu comme une sorte de modèle. Les jeunes s'identifient beaucoup plus aux entraîneurs des petits clubs. Dans les gros clubs, l'entraîneur à tendance à changer d'une année sur l'autre. Par cette figure d'identification, les joueurs s'identifient indirectement à leur club. Il faut établir de l'affect pour fidéliser. Dans les grands clubs, il faut créer de la stabilité afin que les élèves puissent avoir les mêmes enseignants pendant plusieurs années pour justement développer cet affect et établir une relation de confiance.

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Dans cette réforme, les formations des enseignants doivent plus privilégier les qualités humaines de l'enseignant. L'entraîneur de tennis doit en quelque sorte devenir animateur et apprendre à mieux communiquer avec ses élèves. Le contact humain est devenu un critère aussi important que l'enseignement du sport. Dans cette formation, l'idée est de transposer le rôle de G.O (Gentil Organisateurs), qu'on retrouve dans les clubs Med, dans les métiers du professeur de tennis. Ils portent les valeurs du Club Med en diffusant de la bonne humeur, de la convivialité et créé des liens en personnalisant les services offerts aux individus.

Par ailleurs, plusieurs typologies d'enseignants de tennis devraient être établies, similaire à ce qu'on peut retrouver dans les universités. En effet, dans les écoles, il y a plusieurs types de professeurs. Il peut avoir les enseignants-chercheurs, les intervenants qui enseignent sur leur milieu professionnel, les professeurs qui pilotent les formations et recrutent des étudiants. Dans les clubs, une typologie d'entraîneurs pourrait être établie en fonction de la taille et des besoins des clubs. Le club est aussi un lieu avec plusieurs activités, il n'y a pas que du tennis. On peut retrouver de la compétition, du loisir, l'école de tennis, des animations, de la préparation physique, de la compétition libre, du tennis santé ou de la restauration. Le coeur de l'activité est le tennis, mais finalement beaucoup de cibles se mélangent. L'enseignant se retrouve un peu comme rôle de manager de tennis, mais qui dépasse la pratique même.

Aujourd'hui, l'enseignant de tennis occupe une place en quelque sorte monolithique, car il ne gère qu'une seule activité, il s'occupe des entraînements de tennis. Les formations ont besoin d'évoluer pour apporter des nouvelles compétences aux entraîneurs. Il faut les préparer à répondre aux multiples activités dans les clubs. Par ailleurs, pour rivaliser face à la concurrence des sports libres, les entraîneurs doivent être en capacité de répondre aux nouvelles attentes des pratiquants en offrant plus de possibilités aux pratiquants de pratiquer le tennis avec moins de contraintes.

2. PROPOSER PLUS DE FORMATIONS POUR LES DIRIGEANTS

Le sport est le secteur qui comprend le plus de bénévoles. Il représente 23,8 % des participations bénévoles, soit 5,7 millions sur un total de 17,2 millions. Ils sont une ressource primordiale dans le fonctionnement des associations sportives. La participation des bénévoles dans le sport a augmenté de 7,1 % entre 2006 et 2011. Cependant, les bénévoles ne se mobilisent plus de la

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même façon. Ils sont plus impliqués dans des missions à caractère plus ponctuelles, comme des événements, plutôt que dans la durée avec des fonctions dirigeantes. En effet, il devient de plus en plus difficile de trouver des bénévoles qui veulent diriger une association. La gestion des clubs est devenue plus complexe, plusieurs compétences transversales sont maintenant nécessaires. On peut évoquer une crise du bénévolat dans ce contexte-là97. Pour accompagner et soutenir les dirigeants dans ce rôle aux responsabilités diverses, il faut leur apporter davantage de formations et d'accompagnement pour qu'ils puissent pérenniser leur activité au sein des clubs.

a. FACILITER LES DÉMARCHES DES DIRIGEANTS

Les bénévoles qui souhaitent devenir dirigeant d'une association sportive sont devenus rares. La gestion d'un club est devenue de plus en plus compliquée. De nombreuses démarches administratives ainsi que des compétences sont demandées. Les ligues régionales et les comités départementaux ont un rôle déterminant dans l'aide au développement des clubs et dans l'accompagnement des dirigeants.

Il a été observé que la FFT aide à l'optimisation de la gestion des clubs en développant l'outil ADOC pour faciliter leurs démarches administratives. Par ailleurs, les clubs ont besoin de développer leurs infrastructures pour élargir leurs offres et faire face à la concurrence. La FFT fournit une aide à certains clubs, mais beaucoup dépendent des subventions obtenues par les collectivités locales pour développer leurs infrastructures. Faire une demande de subventions est une démarche complexe et qui prend du temps. Les comités directeurs des clubs ne détiennent pas forcément les compétences requises pour remplir une demande de subvention. Il devient ainsi complexe pour les clubs d'obtenir des aides suffisantes pour améliorer leurs structures. Pour cela, il est important que la FFT, à travers ses ligues et comités, propose plus de formations pour aider les dirigeants à répondre à ces démarches.

Par ailleurs, certains comités départementaux, proposent des formations pour aider les clubs à développer des stratégies de sponsoring. De nouvelles sources de financements sont nécessaires afin de faire face à la réduction des financements publics. Pour guider les clubs à se diriger vers le

97 Olbia Conseil. (2017). Fédérations et associations sportives: vers un nouveau modèle de développement ? (Débat n°5). Consulté à l'adresse https://sportapres2017.files.wordpress.com/2017/01/sport-apres2017-debat5.pdf

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sponsoring et le mécénat, il faut continuer à fournir des formations pour mieux développer cette stratégie encore trop méconnue des associations sportives.

Avec l'augmentation des compétences requises et démarches administratives, les dirigeants n'ont plus forcément la volonté et les capacités de gérer un club. Il est important de continuer à multiplier les offres de formations pour attirer, fidéliser et optimiser les compétences des dirigeants des clubs de tennis.

b. MEILLEURE IMPLICATION ET MOTIVATION DES ÉQUIPES

La FFT met en place de nombreuses initiatives pour fidéliser et attirer des licenciés. Cependant, pour pouvoir les mettre en place, les dirigeants doivent motiver et impliquer leurs équipes. Avec l'émergence des multiples enjeux et besoins au sein des clubs, le dirigeant se retrouve dans une position de manager, comme dans une entreprise. Être un bon manager n'est pas facile. Ces dirigeants bénévoles ne sont pas forcément habilités à manager des personnes. Pour motiver leurs équipes efficacement, ils ont besoin d'être formés continuellement pour mieux maîtriser le management. Il faut développer des actions pour attirer les bénévoles, car ils viennent moins naturellement. Par ailleurs, il est important de former l'ensemble des bénévoles des clubs pour les valoriser et les fidéliser. Pour cela, l'équipe entière doit être impliquée dans le projet sportif du club. Pour que les bénévoles s'impliquent plus, il faut leur donner des missions, de la valeur à ce qu'ils font et les responsabiliser.

En plus de motiver l'équipe bénévole du club, les dirigeants doivent aussi réussir à motiver leurs enseignants de tennis. Aujourd'hui, la plupart des clubs de tennis qui fonctionnent sont des clubs qui dispose d'une équipe pédagogique compétente, impliquée et motivée. Pour être compétente, il faut que l'équipe enseignante soit formée. La formation rejoint la réforme des enseignants expliquée précédemment. Mais pour que les enseignants soient impliqués et motivés, les dirigeants ont besoin de les responsabiliser et les valoriser. C'est une méthode qui rejoint le système de suivi d'objectifs et de feedback que l'on peut retrouver dans les grandes entreprises avec leurs employés. Il faut aussi rémunérer convenablement les enseignants. Les entraîneurs de tennis ont des conditions de travail exigeantes, surtout lorsqu'un entraîneur est tout seul dans un petit club. Ils entraînent tous les soirs, ils s'occupent des animations ou font du suivi en compétition pendant le week-end, et ils organisent des stages pendant les vacances scolaires. Le turnover chez les entraîneurs est important parce qu'au

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bout de quelques années, ils sont démotivés et isolés dans leur travail. Former les dirigeants à mieux manager leurs équipes permettrait de mieux valoriser et fidéliser les équipes au sein des clubs.

Par ailleurs, les enseignants peuvent enseigner le tennis soit en tant qu'indépendant ou en tant que salarié dans un club. Pour la FFT et les ligues, l'objectif est d'essayer de salarier les enseignants de tennis. En les salariant, ils auront des objectifs définis et ils pourront développer l'activité fédérale, développer le club et augmenter le nombre de licenciés. Lorsqu'ils sont indépendants, dans leur intérêt personnel, ils vont plus développer leurs propres activités que celles du club.

Pour salarier, motiver et valoriser les équipes, il faut que des activités soient mises en place au sein de clubs pour apporter de nouvelles ressources financières. Pour avoir plus de retombées financières, il faut fidéliser, attirer de nouveaux licenciés et développer le sponsoring. Tout est étroitement lié, c'est pour cela que les formations, pour investir sur l'humain, sont nécessaires. Elles subviennent au fonctionnement des clubs de tennis, le coeur d'activité de la pratique.

B. PARTIE CLUBS

Les recommandations suivantes sont destinées aux clubs. Elles regroupent un ensemble d'actions assez vastes afin de pouvoir les implanter dans chaque catégorie de clubs.

1. ORGANISATION INTERNE PLUS STRUCTURÉE

La majorité des clubs affiliés à la FFT ont entre 10 et 200 licenciés, avec notamment 26 % d'entre eux qui disposent entre 10 et 49 licenciés. Certains de ces petits clubs ont encore un fonctionnement peu structuré en termes de ressources humaines et de trésorerie. La structure interne des clubs a besoin de devenir plus claire et transparente pour se développer efficacement. Les clubs ont maintenant beaucoup d'enjeux pour développer la pratique et attirer des licenciés. Dans le passé, les clubs pouvaient fonctionner avec un seul dirigeant qui avait tendance à tout prendre en charge. Aujourd'hui, ce n'est plus possible, car les adhérents ont des motivations et des besoins multiples.

Pour répondre à toutes ces demandes, les services au sein des clubs ont besoin de se multiplier. Ce n'est plus possible pour une seule personne de s'occuper d'une association sportive.

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Pour avoir un fonctionnement plus fluide et pérenne, les clubs doivent s'éloigner d'une organisation hiérarchique, couramment appelée pyramidale, et se rapprocher d'une organisation dite en holacratie, un modèle plus souple donnant plus d'autonomie aux membres des comités directeurs des clubs. Ce modèle permet d'impliquer davantage les personnes dans le fonctionnement des clubs tout en évitant de surcharger les bénévoles, qui se font rares. Des clubs ont déjà instauré ce fonctionnement en désignant plusieurs responsables pour gérer les animations, la compétition, les subventions et la trésorerie. Ainsi, un club sain permet de refléter une image saine à l'extérieur pour les adhérents. Il faut que les clubs se tournent vers un système de ressources humaines plus professionnalisées pour assurer leur développement.

Par ailleurs, cette structuration plus professionnelle doit passer par une transformation dans la gestion des clubs. La trésorerie dans les clubs est toujours un sujet délicat à aborder. Avec la baisse des financements publiques, les clubs vont devoir se tourner vers un le sponsoring et le mécénat. Cependant, les clubs ont besoin de commencer à se structurer comme une entreprise. Pour mettre en place ces stratégies de sponsoring, il faut que les clubs régularisent davantage leurs démarches notamment vis-à-vis des contrats de travail des entraîneurs des clubs. Il faut intégrer la notion d'employés rémunérés. Les entraîneurs sont devenus des professionnels de l'apprentissage du tennis.

Afin de mieux développer la pratique, établir les nouvelles stratégies de communication et marketing ainsi que les autres axes de développement évoqués dans cette étude, les clubs doivent être davantage structurés.

2. DIVERSIFICATION

Les clubs ont besoin de diversifier leurs activités sportives pour se redynamiser et continuer à se développer. Pour répondre aux nouvelles attentes des adhérents et se différencier de la concurrence, les clubs doivent élargir leurs offres auprès des licenciés. Diversifier les activités est également synonyme de nouvelles ressources financières pour les clubs. Pour cela, les clubs doivent innover leurs infrastructures et leurs prestations.

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a. INFRASTRUCTURES

Les clubs de tennis font face à une concurrence accrue des salles de sports qui disposent d'infrastructures modernes. À l'inverse, les clubs de tennis se retrouvent parfois sans club house ou bien ses infrastructures sont vieillissantes, voire insuffisantes. Les clubs ont besoin de développer et moderniser leurs infrastructures afin de les rendre plus fonctionnelles et attractives.

L'autre problème rencontré par les clubs de tennis est l'accessibilité, notamment au niveau de la flexibilité des horaires d'ouverture. La plupart de ces clubs n'ont pas de salariés à plein temps et ne disposent pas forcément de club-house. C'est un véritable frein pour leur attractivité et leur développement. La plupart des salles de sports sont ouvertes tous les jours avec des plages horaires d'ouverture très large. Ce fonctionnement permet aux adhérents de venir librement et quand ils souhaitent. À l'inverse, les clubs de tennis sont souvent dépendants de leurs entraîneurs, ou bien de bénévoles qui viennent faire des permanences, pour assurer l'ouverture des courts aux personnes qui ne sont pas membres. Ces personnes doivent alors se baser sur ces créneaux pour pouvoir venir pratiquer. Ces modes de fonctionnement repoussent de plus en plus les pratiquants.

Le développement de nouvelles infrastructures passe par la création de nouveaux courts avec différentes surfaces pour améliorer le confort de jeu. La construction de courts couverts est aussi nécessaire afin de permettre aux adhérents de pratiquer le tennis toute l'année. Les clubs peuvent se différencier également par la modernisation de leurs clubs-houses qui sont le noyau des clubs où les adhérents aiment se retrouver.

Par la mise en place d'un système de réservation à distance via internet similaire au Tennis Club du Bourget du Lac, les clubs peuvent répondre à ces problèmes de flexibilité horaire. Ce système offre plus de flexibilité et rend les clubs plus accessibles, surtout pour les joueurs non-licenciés. Il s'agit également d'un moyen pour les clubs d'assurer une retombée financière, car ils ne manqueront aucune location de terrains. Le développement du padel et du beach tennis sont aussi des activités à implanter dans les clubs pour développer leurs attractivités. Ce sont des sports plus ludiques et accessibles aux débutants. Ils contribuent aussi à la convivialité dans les clubs. La diversification des infrastructures rejoint l'initiative prise par la FFT avec son aide au développement des clubs.

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b. DÉVELOPPER DAVANTAGE DE PRESTATIONS

Pour dynamiser les clubs et les rendre plus attractifs, il faut développer plus de prestations pour répondre aux nouvelles attentes. Ces prestations peuvent être liées à la pratique du tennis ou d'autres activités physiques, mais également se rapprocher des prestations à caractères commerciales.

i. Animations

Aujourd'hui, beaucoup de pratiquants non-licenciés jouent sur des terrains non affiliés à la FFT. Pour les attirer dans les clubs affiliés à la FFT, il faut créer de la valeur ajoutée dans les clubs sinon ils n'ont aucune motivation à venir pratiquer le tennis dans un club. Afin d'attirer davantage de licenciés, les clubs de tennis doivent se différencier en proposant plus de prestations. Elles doivent évoluer au-delà de l'offre d'entraînement classique qui ne suffit plus. Les pratiquants viennent consommer des produits. En effet, la personne lambda qui vient dans un club uniquement pour jouer au tennis est de plus en plus rare. Les pratiquants recherchent en premier une prestation, comme la qualité et les méthodes d'enseignement, ou bien la convivialité. Les prestations ont besoin d'évoluer pour fidéliser les licenciés.

Pour dynamiser la vie dans les clubs, beaucoup de clubs de tennis proposent des stages de tennis pendant les vacances scolaires. Ils proposent aussi des activités qui n'ont pas de rapport avec le tennis comme des sorties raquettes pendant l'hiver. C'est un moyen d'aller à la rencontre des personnes au-delà du cadre de tennis et de partager des moments avec eux. Ces prestations en dehors des clubs de tennis sont aussi des opportunités pour permettre aux adhérents de se rencontrer et de peut-être devenir des potentiels partenaires pour jouer.

Concernant les animations tennis, les clubs devraient également proposer des rendez-vous prédéfinis lors de la prise d'adhésion au début de la saison sportive. Par exemple, durant l'année, un club pourrait s'engager à proposer trois événements différents durant lesquels des boissons et une partie restauration sont offertes. Cette démarche permet de rassembler les joueurs entre eux, peu importe leurs niveaux, et de contribuer à la convivialité des clubs. Par ailleurs, certains clubs ont l'opportunité de développer d'autres activités en dehors du tennis comme de la restauration ou des

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espaces pour organiser des séminaires pour les entreprises. Les clubs travaillent très peu avec les entreprises. C'est un segment qui pourrait être davantage développé.

ii. Nouvelles formules d'entraînements

Les entraînements font partie intégrante des clubs. C'est l'activité principale proposée dans les clubs. Le fonctionnement des entraînements chez les jeunes doit sortir du schéma classique. La Galaxie Tennis a permis aux jeunes de moins de 12 ans d'accéder plus facilement au tennis. La mise en place des niveaux pour les faire évoluer progressivement et favoriser le jeu a permis de réduire la pression du résultat qui représentait un facteur d'abandon assez important. Cependant, dans l'état des lieux de cette étude, il a été remarqué que durant l'adolescence, de 12 à 18 ans, beaucoup de joueurs abandonnent. Il y a un manque d'offres proposées pour cette catégorie. La FFT met beaucoup d'initiatives en place pour essayer d'inciter les jeunes à la compétition, notamment les matchs par équipes et la compétition libre. Ces démarches fidélisent, mais ce n'est pas toujours ce que les jeunes recherchent. L'enjeu pour les clubs est de réussir à fidéliser cette catégorie d'adolescents, car beaucoup trop d'entre eux abandonnent. Il faut bien sûr prendre en considération que ces abandons sont aussi liés aux changements de comportements rencontrées lors de la puberté. Pour cela, dans les écoles de tennis des clubs, il faut créer une autre école de tennis. Cette école de tennis doit proposer des contenus pédagogiques différents et diffuser d'autres valeurs. De mon expérience d'enseignement dans une école de tennis, beaucoup de jeunes ne venaient pas aux entraînements lorsqu'une journée était dédiée aux matchs.

Par ailleurs, l'enseignement du tennis par les jeunes est aussi une autre méthode qui permet de fidéliser les jeunes dans les clubs. La FFT a développé une formation afin de devenir titulaire d'un Certificat de Qualification Professionnelle d'Éducateur de Tennis (CQP ET) pour initier le tennis à tous les publics. Cette formation devrait être davantage proposées aux jeunes dans les clubs, qui ont un niveau tennistique qui le permet, pour les inciter à rentrer dans l'équipe bénévole du club par l'animation et l'enseignement. C'est une démarche efficace pour encourager le bénévolat des jeunes. Si les jeunes se retrouvent à enseigner dans les écoles de tennis, cela permet d'apporter plus de proximité avec les élèves et de les fidéliser davantage par l'effet de figure d'identification. Impliquer les jeunes dans l'enseignement provoque un double effet. En effet, les jeunes qui enseignent sont plus impliqués dans leur club parce qu'ils contribuent directement à la progression des joueurs de l'école

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de tennis. Par ailleurs, les jeunes qui s'entraînent se sentent plus proche de leur entraîneur et souvent cherchent à prendre exemple sur eux et leur niveau au tennis.

Ainsi, pour diversifier leurs offres, les clubs doivent également développer davantage de prestations à travers des animations et des nouvelles formules d'entraînements pour répondre aux nouvelles attentes et fidéliser leurs licenciés.

3. MUTUALISATION

La mutualisation, ou la fusion, entre deux associations sportives se traduit par une mise en commun des infrastructures, des équipements, des services, des compétences, de la gestion financière et des ressources humaines. Parfois, cette mutualisation se limite seulement à une gestion commune des infrastructures. Il s'agit d'une démarche qui contribue à leur développement.

a. CLUBS DE TENNIS

La mutualisation entre deux clubs de tennis est une solution pour avoir plus de moyens dans le développement des clubs et de pouvoir dans l'implantation de nouveaux projets. Cette mutualisation peut être délicate à instaurer vis-à-vis de la rivalité qui peut exister entre deux clubs sur un même territoire. En effet, il y a souvent une concurrence dans les démarches pour obtenir des financements publics auprès des collectivités locales, pour accéder à des équipements et aussi pour attirer des nouveaux licenciés. Mutualiser deux clubs de tennis est un mode de fonctionnement complexe à instaurer, mais qui contribue au développement la pratique du tennis.

La majorité des clubs de tennis en France sont des petites structures. Mutualiser deux clubs de tennis comporte plusieurs bénéfices. Tout d'abord, ce sont des ressources financières plus importantes. Mutualiser deux clubs est une solution pour répondre à ce problème et apporter un poids financier plus important pour développer des projets sportifs. En effet, la mutualisation est synonyme de plus de licenciés donc plus de poids et de légitimité dans la décision politique des municipalités. Un club de 300 licenciés aura plus d'influence pour obtenir des financements pour un projet, qu'un club qui n'a que 100 licenciés. Lors de l'analyse de la situation des infrastructures des clubs de tennis en

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France, le constat a été le suivant : un manque de courts couverts pour pratiquer toute la saison. Le manque d'infrastructures est évidemment un frein pour le développement du tennis. Mais il est difficile pour certains clubs de construire des courts couverts notamment à cause de contraintes financières, mais aussi par manque de place. Les espaces pour construire des infrastructures sportives deviennent de plus en plus limités surtout dans les villes. En fusionnant deux clubs, cela offre l'opportunité d'avoir plus d'espace disponible et un poids financier plus conséquent.

De plus, c'est aussi un moyen de fidéliser et d'attirer plus de pratiquants parce que le club élargira ses offres. La diversification des offres d'activités sportives est un moyen pour répondre aux nouvelles attentes des pratiquants observées précédemment dans cette étude. La mutualisation de deux clubs est aussi une opportunité pour les adhérents de trouver plus de partenaires pour jouer. Par ailleurs, la fusion permet à des petits clubs de déployer leur offre de compétition en accédant aux compétitions par équipes, jusqu'alors impossibles par manque de joueurs. Les matchs par équipes tendent à fidéliser les participants.

La mutualisation entre deux clubs de tennis est un nouveau modèle d'organisation et de fonctionnement complexe à mettre en place dans les associations sportives. C'est une démarche qui doit être progressive. La fusion entraîne une perte d'identité des deux clubs et peut impacter le sentiment d'appartenance des adhérents également. Pour que ce mode de fonctionnement soit pérenne dans le temps, il faut que des projets sportifs soit établis. Un club sans projet est un club qui végète et donc perd ses adhérents. Pour ralentir et inverser la courbe du nombre de licenciés, les clubs ont besoin d'élargir leurs offres auprès des licenciés. Pour cela, les clubs doivent se doter de moyens plus importants, notamment en structures. Pour arriver à ces objectifs, la mutualisation entre deux clubs est une solution.

b. ASSOCIATIONS SPORTIVES

Les pratiquants consomment le sport en mode zapping et ne sont plus impliqués dans un seul sport. Ils recherchent plusieurs pratiques sportives pour se maintenir en forme et préserver leur santé. Les salles de sports proposent plusieurs activités au sein même de leurs structures. Les pratiquants sont libres de choisir entre de la musculation, des cours de pilates, de zumba ou de yoga. Cette diversité d'offres séduit beaucoup les pratiquants. Proposer une adhésion multisports commune entre

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différents clubs de sports rejoint le modèle des salles de sports. C'est un moyen de fidéliser les pratiquants parce qu'ils seront moins contraints d'abandonner une pratique pour une autre. Cela réduit également les coûts pour les pratiquants lorsqu'ils pratiquent plusieurs activités sportives dans différents clubs. Il faut davantage développer le travail en réseau entre les associations sportives.

Pour mutualiser les différentes associations sportives entre-elles, les clubs, tous sports confondus, devraient se rassembler et proposer des adhésions multisports communes tout en conservant la possibilité d'une adhésion unique. La mutualisation des associations sportives vise à offrir plus de possibilités aux pratiquants pour participer à diverses activités sportives et laisser le choix à ceux qui ne sont pas intéressés. Cette adhésion permettrait à ceux qui la détiennent de se rendre dans plusieurs clubs, qui auront établi un partenariat ensemble, pour pratiquer où ils le souhaitent. De nombreuses associations sportives proposent des stages multisports aux jeunes pour leur faire découvrir deux pratiques différentes. Ce modèle pourrait être intéressant à dupliquer sous forme d'adhésion à l'année. Il faut arriver à apporter des solutions aux clubs pour qu'ils puissent proposer des offres variées, fidéliser et recruter des nouveaux licenciés.

II. LES RECOMMANDATIONS OPÉRATIONNELLES A. PARTIE FÉDÉRALE

1. RÉFORME DES LICENCES

A court terme, la FFT doit réformer ses licences pour avoir des offres plus adaptées aux nouvelles attentes. Ce constat est souvent ressorti lors des recherches et interviews menées pour cette étude. La majorité des licenciés sont des loisirs, pourtant aucune licence n'est destinée à ce public. Les pratiquants ne consomment plus le sport de la même manière. Ils ne sont plus forcément intéressés par la licence classique qui fournit l'accès à la compétition. Il a été remarqué, au cours de l'état des lieux et l'étude empirique, que la pratique ne consiste plus à prendre une licence et rester dans un club pendant plusieurs années. Les pratiquants consomment le sport en mode zapping. Les pratiques se diversifient incitant les pratiquants à être plus volatile d'un sport à l'autre.

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Il faut analyser les offres de licences de la FFT pour mieux cerner que rien ne distingue clairement les prestations offertes dans la licence Club, la licence Web et Découverte. La seule distinction est un accès ou non à la compétition, une assurance et un accès prioritaire à la billetterie de Roland-Garros et du Paris Master. Suite à l'analyse des licences et des services qu'elles proposent, la question suivante peut se poser : pour un joueur loisir, qui ne cherche pas à faire de la compétition, quel contenu pourrait l'attirer au sein d'une fédération comme la FFT ? Le nombre de compétiteurs augmentent, cependant, le nombre de licenciés continue de baisser. Cette analyse confirme que le segment loisir a besoin d'être davantage développé. Dans la partie sur la réforme des métiers des enseignants, il a été analysé que le tennis loisir a besoin de se développer. Cependant, pour développer cette pratique, il faut que l'offre d'entrée soit adaptée, c'est-à-dire la licence. De plus, la licence Club est la même pour tous les pratiquants qui la possède. Son prix est identique pour tous et garantit les mêmes services. Pourtant, les joueurs qui pratiquent de la compétition consomment davantage les services de la FFT. En effet, ils ont accès à des tournois et un système de classement spécifique est mis en place pour eux, tandis que certains pratiquent le tennis uniquement deux ou trois fois dans l'année en loisir. La FFT peut endiguer la baisse de son nombre de licenciés, mais il faut développer une réflexion au niveau du produit de la licence en tant que tel.

Créer de nouvelles licences permettrait d'apporter plus de valeur ajoutée entre les différentes offres de licences mais aussi pour se différencier des offres des autres sports. La FFT à l'opportunité de mieux pénétrer le marché des pratiquants qui jouent au tennis en dehors des clubs sur des terrains non affiliés (estimé avec environ trois à quatre millions de joueurs). Pourquoi ces joueurs ne viennent pas dans les clubs affiliés à la FFT ? Il n'y a pas de réponse exacte, mais une des raisons est peut-être que l'offre n'est pas assez attractive pour leur donner envie de venir jouer dans ses clubs. Créer de la valeur ajoutée dans l'offre de licences permettrait de rendre les clubs plus attractifs.

Les licences permettent aux fédérations de développer leurs activités. Il faut également arriver à mieux valoriser ce que les licences offrent aux clubs. Elles offrent la gratuité des services comme l'outil de gestion ADOC, des formations offertes par les comités et des conseillers pour développer la pratique dans les clubs. À travers cette réforme des licences, il faut considérer le modèle économique spécial de la FFT, qui dépend à 80 % de Roland-Garros.

Pour implanter cette réforme, il faut développer des licences «à la carte» avec une licence compétition et une licence loisir. L'objectif est surtout d'apporter plus de clarté et de distinction entre les licences. En effet, est-ce qu'on peut considérer les enfants qui possèdent la licence Scolaire actuelle

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comme des vrais licenciés ? Les enfants jouent au tennis pendant leur cursus scolaire mais la plupart ne fréquentent pas les clubs le reste de l'année. Cette distinction entre les deux licences permettrait aussi d'avoir un rayonnement plus large des publics.

L'idée est d'imiter le fonctionnement des salles de sports qui propose plusieurs types d'abonnements à l'année en fonction des profils des pratiquants. Par exemple, certains ont accès aux activités annexes de la salle comme la zumba, le renforcement musculaire, etc., d'autres ont accès seulement aux équipements pour faire du sport en autonomie. Il faudra établir les personas des licenciés de la FFT. La majorité des licenciés de la FFT pratique le tennis en loisir. Lorsqu'on regarde les licences, il n'y a pas d'offre spécifique pour les pratiquants loisirs à l'année. Il faut que cette licence loisir soit attractive pour les joueurs qui jouent seulement quelques fois dans l'année. Avec une licence loisir, les joueurs pourront rentabiliser leur adhésion dans les clubs et améliorer leur expérience en tant que licencié. Bien sûr, pour que cette licence loisir soit attractive, les clubs doivent également développer la pratique loisir. L'intérêt est de fidéliser les pratiquants, mais aussi de d'attirer de nouveaux pratiquants. Pour cela, il faut limiter les contraintes et tendre vers un modèle plus souple et adapté. Au niveau du coût, la licence loisir sera moins chère pour les pratiquants parce qu'elle consommera moins les services de la FFT. Cela risque d'occasionner un manque à gagner financièrement pour la FFT. Cette perte pourra être compensée, car la licence loisir représente un levier potentiel pour fidéliser davantage de licenciés et en attirer des nouveaux.

2. FFT ROADSHOW

Le roadshow est une méthode de communication promotionnelle en marketing. C'est une opération événementielle qui vise à faire une tournée promotionnelle et rencontrer directement les cibles visées sur un territoire déterminé. Cette méthode est souvent utilisée pour faire découvrir des nouveaux produits, développer la notoriété ou bien valoriser l'image d'une marque98. Cette opération peut être également couplée avec du street marketing.

Cette méthode contribue à l'amélioration de l'expérience des consommateurs. Cela permet aussi de se distinguer de la concurrence. L'expérience client est un concept qui prend de plus en plus

98 Bathelot, B. (2016, novembre 20). Roadshow - Définitions Marketing. Consulté le 12 mai 2020, à l'adresse https://www.definitions-marketing.com/definition/roadshow/

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d'importance pour établir une relation sur le long terme avec les clients. Elle impacte beaucoup le comportement d'un client. Si l'expérience client n'est pas assurée, alors il y a de faible chance que le client achète ou consomme un produit donné. Le roadshow contribue également aux relations publiques, développe la notoriété, la perception et l'influence d'une marque, d'un club voire même d'une fédération. L'idée est d'intégrer la méthode du roadshow au sein de la FFT pour améliorer sa visibilité, valoriser la pratique du tennis et donc d'attirer des nouveaux licenciés. Cette méthode viendrait compléter la «Fête du Tennis» déjà proposé par la FFT. En vue des Jeux olympiques en 2024, le roadshow représente une opportunité pour davantage promouvoir les offres de la FFT en France, notamment sur les nouvelles activités développées dans ses clubs. C'est aussi un moyen pour reconquérir des pratiquants qui ont abandonné à cause de la difficulté de la pratique du tennis.

Le «FFT roadshow» peut se développer en créant un bus électrique qui se déplace de villes en villes pour promouvoir le tennis. Les pratiquants ont du mal à venir dans les clubs, souvent à cause d'une image des clubs qui sont inaccessibles. Le FFT roadshow permet d'aller directement leur rencontre. Il sera difficile de se rendre dans chacun des 7 650 clubs. Cependant, si les autorisations le permettent, le FFT roadshow pourrait s'organiser sur les places publiques des centres-villes. C'est une solution pour centraliser l'événement et permettre aux plusieurs clubs d'une même ville d'être présents pour mettre en avant leur activité. La FFT développe de nombre activités, mais il faut les promouvoir à travers des initiations et des animations. L'objectif de cet événement est de revaloriser l'image du tennis, trop souvent perçu comme inaccessible, et de promouvoir ce sport sous un autre aspect en étant au plus proche des consommateurs.

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B. PARTIE CLUBS

1. CRÉATION DE COMMUNAUTÉS

La création de communautés se fait généralement en ligne via les réseaux sociaux ou des sites internet. Les communautés visent à rassembler plusieurs personnes qui partagent un partage un intérêt commun. Souvent il s'agit d'un lieu d'échange et de partage d'expérience.

Un autre moyen de fidéliser les licenciés dans les clubs est de créer un sentiment d'appartenance. Pour cela, il faut créer une ambiance conviviale en innovant et dynamisant la communication dans les clubs. Il faut que les clubs deviennent de véritables lieux de vie et d'échanges. Les outils digitaux vont contribuer au taux de remplissage des terrains, cependant les clubs doivent continuer à animer leurs communautés.

Afin de développer ces communautés, il est possible de créer des groupes en ligne via Facebook ou WhatsApp. Pour toucher les licenciés plus jeunes, il est conseillé d'utiliser Instagram et TikTok. Une personne bénévole du club, un ambassadeur/ambassadrice, pourra être désignée afin d'implanter et animer ses groupes. Pour assurer une cohérence dans les publications et engager la communauté régulièrement, il faudra assurer un rétroplanning. Ces communautés permettront aux adhérents d'échanger entre eux, voire même de trouver des partenaires pour jouer au tennis. Par ailleurs, des rendez-vous pourraient être mis en place sur des matinées ou soirées pour regrouper plusieurs types de joueurs du club : un adulte loisir, une mère d'un enfant de l'école de tennis, un compétiteur, un senior, etc. Dans ces rendez-vous, ils pourront échanger sur la situation du club et des entraînements. Il faut les faire participer dans les prises de décision des axes de développement des clubs. Les clubs pourront ainsi instaurer des actions qui correspondent aux besoins des adhérents.

2. MULTIPLIER LES POINTS DE CONTACTS AU SEIN DES CIBLES

Pour fidéliser et potentiellement attirer des nouveaux licenciés au sein des clubs, il faut multiplier les points de contacts au sein des cibles. Pour cela, il est important d'identifier plusieurs cibles potentielles au sein des clubs. Dans cette démarche, la famille représente une cible idéale. Si un enfant est en école de tennis, il faut essayer de proposer une offre pour les autres membres de la

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famille, comme la mère ou le père. Si seulement un enfant joue au tennis dans la famille, la probabilité qu'il arrête est plus probable que si plusieurs autres membres de sa famille jouent au tennis. En effet, l'effet de fidélisation sera plus important, car ils vont revenir jouer entre eux en dehors des entraînements et vont possiblement participer à des animations ensemble. La création d'un effet de groupe peut engendrer un taux de fidélisation plus important.

Pour construire des offres adaptées pour la famille, les clubs peuvent proposer des offres découvertes aux parents lors de la prise de licence au début de la saison sportive. De plus, pour faciliter cette démarche, des entraînements peuvent être proposés en même temps que leurs enfants. Par exemple, lorsqu'un jeune s'entraîne à l'école de tennis, sa mère peut avoir accès un entraînement de tennis ou à du tennis cardio en même temps.

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Pour rivaliser face à l'émergence et la diversification des nouvelles pratiques sportives en France, le développement de nouvelles mesures pour faciliter l'accessibilité et l'attractivité de tennis est devenu indispensable pour la FFT. L'étude avait pour but répondre à la problématique suivante : «Comment la FFT fait-elle pour surmonter la baisse de son nombre de licenciés ?". Cette analyse a donc cherché à mieux comprendre les actions entreprises par la FFT pour faire face à cette baisse.

En conclusion, le tennis est un sport qui malgré tout reste encore beaucoup pratiqué en France, mais souvent en dehors du cadre fédéral. En effet, la FFT rencontre des difficultés à fidéliser et attirer des licenciés. Depuis 2012, son nombre de licenciés diminue progressivement, passant même en dessous du million de licenciés. Cette diminution est liée à plusieurs causes. Tout d'abord, les modes de consommations du sport ont évolué en France. Les pratiquants ont des nouvelles attentes et veulent consommer le sport différemment. Par ailleurs, les offres de pratiques sportives se sont multipliées, accentuant la concurrence entre les différents acteurs. Le bilan dressé lors de l'état des lieux a permis de mettre en lumière l'abandon du tennis par plusieurs publics. Ces abandons étaient notamment liés à une mauvaise adaptation de l'offre par rapport à leurs attentes. Ainsi, trois axes de réflexions ont été menés afin de mettre en avant ce que la FFT entreprend pour réduire le taux d'abandon et répondre aux nouvelles attentes.

Dans un premier temps, il a été observé qu'un des axes majeurs de développement de la FFT est de faciliter l'accès au tennis en proposant des offres adaptées à tous les publics. Pour développer la pratique chez les jeunes, la FFT a développé la Galaxie Tennis. Il s'agit d'un programme qui vise à faciliter l'apprentissage du tennis avec des méthodes d'enseignement et des équipements plus adaptés. Ce programme a également pour objectif de mener les enfants vers la compétition en les préservant de la pression que les résultats peuvent engendrer sur leurs motivations à pratiquer le tennis. Selon les interviews menées, cette réforme a été bien reçue et perçue par l'ensemble des acteurs du tennis.

Par ailleurs, la FFT poursuit son implantation dans les écoles via l'action "de la cour aux courts". Ce programme permet de faire découvrir la pratique du tennis sous différentes formes, adaptées en fonction du niveau d'enseignement des enfants. Cette action est encore en train d'être mise en place au sein des écoles, il est encore trop tôt pour en dresser un bilan.

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La FFT se concentre également sur le développement d'autres offres de pratiques pour les adultes. Elle se penche notamment sur les enjeux de santé publique et du bien-être en proposant deux types d'activités : le Tennis Santé et le Cardio Tennis. Le Tennis Santé est une offre sportive destinée à mettre en valeur les bienfaits que le tennis peut apporter à des personnes atteintes de maladies chroniques. Grâce à des équipements spécialisés, l'activité peut être adaptée aux caractéristiques médicales de chaque personne. Le Cardio Tennis représente quant à elle une activité proposée au sein des clubs qui mélange du fitness et du tennis. Ces nouvelles offres de pratique du tennis s'inscrivent aussi dans un plan d'action plus vaste qui consiste à développer le tennis pour les femmes. En effet, ce public a encore du mal à être satisfait par la pratique et fidélisé au sein des clubs.

Dans un second temps, la FFT déploie de nouvelles stratégies de communication et de marketing pour répondre aux nouveaux modes de consommations des pratiquants et faciliter les démarches des clubs. La FFT a entamé une véritable transformation digitale en créant une nouvelle plateforme appelée TEN'UP, disponible pour les licenciés, mais également les non-licenciés. Ce nouvel outil a été développé afin de faciliter la pratique dans les clubs. Grâce à un système de réservation en ligne à distance, il permet aux clubs affiliés à la FFT de promouvoir leurs offres et services.

Par ailleurs, la FFT a mis en place la FFT TV, une nouvelle plateforme de vidéos en ligne 100 % tennis, accessible à tout le monde gratuitement, pour promouvoir tous les aspects du tennis en France sous différents angles. Cette nouvelle stratégie digitale vise à développer la visibilité des clubs, les rendre plus attractifs et améliorer l'expérience des pratiquants dans la pratique du tennis. Cette transformation passe également par la création de l'outil CMS ONE2R afin de permettre aux clubs de créer et de gérer leurs sites Internet. Le développement de la présence des clubs sur les réseaux sociaux est aussi devenu un enjeu majeur.

Les dernières mises à jour de l'outil de gestion des clubs, ADOC, permettent aux clubs d'avoir désormais une organisation plus efficace de leurs offres avec notamment le paiement en ligne des licenciés via TEN'UP. Ces nouveautés s'inscrivent dans une volonté de faciliter la gestion des clubs et réduire les démarches administratives. De plus, suite à la baisse des financements publiques, certains comités départementaux commencent à proposer des formations pour soutenir les clubs à développer leurs stratégies de sponsoring. Elles ont pour but d'aider à obtenir des nouvelles sources de financement pour assurer la stabilité financière des clubs.

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Ensuite, pour fidéliser et attirer de nouveaux licenciés, la FFT se concentre également sur plusieurs autres axes de développement. Elle cherche notamment à faciliter l'accès à la compétition en instaurant des nouveaux formats de compétition et de nouvelles règles de jeu. La compétition représente une épreuve sportive qui a tendance à fidéliser les pratiquants. Cependant, les débutants présentaient des réticences à participer aux compétitions. Par ailleurs, le format très contraignant ne répond plus aux rythmes de vie des participants. La FFT a alors développé la compétition libre, en premier chez les jeunes, puis elle a été transposée chez les adultes suite au succès rencontré chez les jeunes. Des nouvelles règles de jeu ont également été instaurées lors des épreuves de double et de simple, avec un super tie-break au troisième set, afin de réduire la durée des matchs. L'objectif est de répondre à un public pour qui la notion du temps est devenue une condition déterminante à leur participation aux compétitions.

Par ailleurs, la FFT poursuit le développement d'autres actions comme :

· La diversification des offres au sein de la FFT et des clubs, nécessaire pour faire face à la concurrence. Pour cela, la FFT propose maintenant trois autres types de licences en plus de la licence classique de club. Deux d'entre-elles sont moins chère et permettent d'accéder à tous les services d'un club affilié à la FFT pendant une durée limitée. Tandis que la dernière licence permet de participer à des compétitions sans être référencé dans un club.

· L'amélioration des infrastructures parfois vieillissantes. Certains clubs se retrouvent même face à un manque d'équipement. Pour les aider, la FFT mis en place une aide au développement des clubs en distribuant des subventions pour les accompagner dans la construction de nouvelles infrastructures.

La FFT mise également beaucoup sur le développement de nouvelles pratiques qui se rapprochent du tennis et qui sont plus ludiques. Le e-tennis est un moyen d'attirer un autre public, mais surtout de suivre une tendance où les jeux vidéo prennent de plus en plus d'importance. Puis, depuis son affiliation en 2014, le padel est un enjeu de développement majeur pour la FFT. Ce sport très similaire au tennis, cette pratique vise un conquérir ou reconquérir un public qui s'est éloigné du tennis. Le padel est un sport très ludique et convivial, qui représente une opportunité pour les clubs de se développer et d'apporter une offre différente à leurs adhérents ainsi qu'aux non-licenciés. La FFT mise aussi beaucoup sur le développement du beach tennis, qui dispose de caractéristiques similaires au padel au niveau de sa convivialité.

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Enfin, la FFT organise plusieurs événements nationaux et internationaux pour promouvoir le tennis, mais aussi accroître sa visibilité. L'événement international majeur que la FFT organise est Roland-Garros. Roland-Garros est un atout majeur pour la FFT et représente une vitrine considérable pour le tennis en France. Ces dernières années la FFT a beaucoup investi pour continuer de moderniser et d'organiser cet événement d'une telle envergure. C'est un levier de développement très important pour le tennis français puisque 80 % des recettes de Roland-Garros sont investies dans le réseau fédéral et dans les clubs. Au niveau national, la FFT organise chaque année dans ses clubs la Fête du Tennis. Cet événement vise à ouvrir tous ses clubs durant la dernière semaine de Roland-Garros afin de faire découvrir gratuitement la pratique du tennis au grand public.

En résumé, de nombreuses actions sont développées et implantées par la FFT afin de d'inverser la tendance avec son nombre de licenciés. Il sera intéressant de suivre l'évolution de ce chiffre lors des prochaines années pour vérifier l'efficacité de ces mesures. Le monde du sport, et particulièrement du tennis, est en perpétuel évolution. Ce pourquoi il est important de constamment s'adapter à la demande. C'est dans cette optique que plusieurs recommandations ont été dressées, pouvant s'adapter à la FFT mais également aux clubs.

Nous avons présenté, en fin de cette étude, de nombreuses recommandations pouvant s'adapter à la FFT ainsi que dans les clubs. Présentées en deux parties, stratégiques (long terme) et opérationnelles (court terme), certaines paraissent indispensables à mettre en place et d'autres sont complémentaires aux actions déjà développées par la FFT. Réformer le rôle des enseignants de tennis et proposer davantage de formations pour les dirigeants vont aider au développement de la pratique dans les clubs. Ces démarches peuvent être accompagnées par une organisation plus structurée dans les clubs, une diversification des infrastructures et des prestations ainsi que la mutualisation des clubs entre eux. Par ailleurs, sur le court terme, une réforme des licences semblait évidente pour répondre aux nouvelles attentes des pratiquants. Pour davantage promouvoir le tennis et être au plus proche des pratiquants, un FFT roadshow est une solution pour la FFT également. Enfin, deux actions peuvent être prises par les clubs afin de fidéliser leurs licenciés et en attirer des nouveaux : créer des communautés et multiplier les points de contacts au sein des cibles. Il reste ainsi des solutions pour rendre le tennis encore plus accessible et attractif au sein d'une fédération. Mais une question se pose : avec l'arrivée d'une nouvelle présidence à la Fédération Française de Tennis en décembre 2020, va-t-elle poursuivre la même politique de développement du tennis en France ?

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Les recherches et les réflexions menées au cours de ce mémoire m'ont apporté des connaissances plus approfondies sur les actions mises en place par la FFT pour développer le tennis en France. Cela m'a permis d'aller au-delà de la vision que je pouvais avoir en tant que joueuse. C'était l'objectif recherché. Cette analyse détaillée m'a fourni des compétences supplémentaires sur une problématique à laquelle j'espère être confrontée au cours de ma future carrière professionnelle. Cela me permettra d'anticiper les actions et de pouvoir être proactif dans mon travail. Par ailleurs, le travail mené pour ce mémoire était un défi enrichissant par la mise en oeuvre directe des compétence acquises au cours de mes années d'études.

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FEDERATION FRANÇAISE

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Cette partie a été construite autour d'interviews réalisées auprès des acteurs majeurs de la Fédération Française de Tennis. Le but a été d'aller à la rencontre de personnes évoluant à tous les niveaux de la FFT, du président de la FFT, de Ligue, de clubs pour aller jusqu'au terrain avec des entraîneurs qui évoluent dans des structures plus ou moins grandes.

INTERVIEW 1 - Bernard GIUDICELLI

Président Fédération Française de Tennis

Interview téléphonique réalisée le 27 mars 2020

1. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de la FFT pour fidéliser et attirer des licenciés ?

Tout d'abord, nous avons mis en place de notre projet fédéral qui s'appelle "Agir et Gagner" dès 2017. Agir veut dire transformer. Puis nous avons fixé plusieurs grands objectifs. Le premier était effectivement de gagner des pratiquants, des licenciés, mais surtout de faire en sorte que plus de gens jouent au tennis Deuxièmement, c'était de gagner des titres majeurs chez les adultes ainsi que chez les juniors. Puis, d'avoir Roland-Garros qui soit le plus performant possible pour dégager des moyens pour financer le développement du tennis. Enfin, c'était de gagner en compétences. Faire en sorte qu'à tous les niveaux de la FFT, d'abord dans les clubs, pour que les bénévoles gagnent en compétences, puis nos collaborateurs dans les départements, dans les ligues et bien sûr au niveau des collaborateurs au niveau du siège de la Fédération. Le fait d'arrêter de perdre des licenciés était une des motivations majeures.

Par ailleurs, il a fallu comprendre les raisons pourquoi depuis de nombreuses années, les Français ne gagnent pas. Les personnes qui jouent au tennis pour la France ne gagne pas, ou de façon très épisodique, les titres majeurs du Grand Chelem. Il y a un virage que notre Fédération n'a pas su prendre au cours des années 2000, qui a été le développement, la professionnalisation de plus en plus précoce des parcours. Désormais les joueurs rentrent dans le professionnalisme de plus en plus tôt et les marques sont elles-mêmes présentent très tôt sur le circuit des jeunes, pour pouvoir recruter et ensuite fidéliser des joueurs qui peuvent demain devenir des champions et faire vendre leurs produits.

La première action que nous avons mise en place est de rompre et arrêter ce système qui voulait une seule manière d'arriver à haut niveau, c'est-à-dire aller dans des pôles France, se déraciner à 12 ans

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pour aller dans des centres. Désormais, le centre, est l'enfant. C'est la famille qui décide la structure qui est la plus adaptée, après avoir entendu les conseils qui lui sont donnés. L'autre action de ce dispositif se base sur la formation de joueurs qui sont capables de rivaliser à l'international dès le plus jeune âge. Le diagnostic que nous avons fait a montré qu'on avait des jeunes qui étaient de bon technicien, qui avaient même une technique au-dessus de la moyenne, mais qui n'arrivaient pas, qui avait du mal à rivaliser avec les opposants. La culture de la rivalité est devenue un enjeu majeur. Voilà l'élément essentiel, désormais quand on dit qu'on veut passer de la formation de joueurs de haut niveau à la formation de joueurs, joueuses capables d'aller gagner des titres majeurs, il s'agit de ce principe-là. Il faut faire partie des meilleurs mondiaux quand on a 12 ans, puis rester quand on a 14 ans, 16 ans, et puis rester quand on arrive sur le circuit professionnel, ce sont exactement les chemins qu'ont emprunté les meilleurs joueurs du monde aujourd'hui.

Autre élément qui est très important, dans la construction, dans la personnalité d'un être humain, il y a la phase de l'enfance où tout est jeu, où l'enfant n'est pas capable de nommer les émotions qu'il ressent, il est dans l'amusement. Et lorsqu'arrive l'âge de l'adolescence à partir de la puberté, pour les filles qui est beaucoup plus précoce d'ailleurs que chez les garçons, on commence à se construire un registre lexical, on commence à mettre des mots sur ce qu'on ressent, des émotions. Et le premier vecteur d'apprentissage de l'émotion est la vie familiale. Il y a le rôle éducatif et affectif des parents. Ce rôle affectif est capital. S'il n'y a pas entre 12 ans et 16 ans cette présence affective forte, les sentiments de sécurité, d'accompagnement, quelles que soient les étapes de la vie et bien naturellement l'enfant va se protéger. Le cerveau va éviter d'aller essayer de mettre des mots sur des choses qui peuvent être douloureuses. Ce n'est qu'à l'âge adulte, entre 18 et 20 ans, quand les mots vont être utilisés par d'autres, cela va avoir un effet ouverture de tiroir et il y a tout le mal être qui peut ressortir. Donc cette phase-là de consolidation de la vie affective entre 12 et 16 ans par la famille, elle est essentielle.

Par ailleurs, nous avons souhaité davantage développer la pratique dans le scolaire en lançant l'opération Tennis Cool. Maintenant cette opération s'appelle "de la cour, comme la cour d'école, aux courts de tennis", "De la cour aux courts". Elle a été conduite de façon différente de tout ce qu'on a fait par le passé avec le système scolaire. Nous avons d'abord conduit une expérimentation en trois étapes. D'abord avec quatre classes, ensuite avec une vingtaine de classes, puis 180 classes dans le département du Val d'Oise et ensuite dans l'Île de France.

Aujourd'hui, il y a plus de 300 écoles primaires qui ont participé à cette opération. Ce qui a permis d'élaborer des outils pédagogiques, du contenu, des séquences pédagogiques, des séquences situationnelles. À partir de la rentrée 2020, il va avoir des classes pilotes qui vont être mises en place

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sur tout le territoire, à peu près 200 classes pilotes, pour la saison 2020-2021. Et pour la saison 2022, il y aura une généralisation sur la base du volontariat des écoles. L'opération "de la cour aux courts" n'est pas une opération entre les clubs et des écoles. Il s'agit d'une opération dans le système scolaire, sur le périmètre de l'école et notamment de la cour de l'école afin que le jeu de raquette devienne un jeu de cour d'école et que les enfants découvrent le plaisir qu'on appelle au tennis, le plaisir de la main, donc le plaisir du geste.

2. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Développer la culture marketing et digitale pour aider les clubs étaient des actions nécessaires à entreprendre. Déjà ce qui a été mis en place est la prise de conscience que notre FFT n'était pas structurée par 7500 clubs, mais par des catégories de clubs.

Nous avons produit, ce que nous appelons désormais, une matrice fédérale. Qu'est-ce que la matrice ? Elle permet de donner naissance à des projets. Chaque club devrait avoir un projet sportif, certains le formalisent plus que d'autres. Mais il y a une différence lorsqu'on est un petit club, un club moyen ou un grand club dans la nature du projet.

Le principe d'amener la culture marketing est d'élaborer une offre de pratique pour tous les acteurs du club de façon que cette offre de pratique corresponde à la demande des pratiquants et qu'elle corresponde aussi aux capacités de mise en oeuvre par le club lui-même. D'abord, nous avons sensibilisé nos moyens d'actions qui sont les ligues et les comités départementaux.

Nous les avons sensibilisés à l'occasion de congrès inter régionaux. Pour vous donner un chiffre qui est parlant : il y a 6% des licenciés de la fédération qui sont dans des clubs de 50 licenciés et moins, et il y a 6% des licenciés qui sont dans des clubs où il y a plus de 1000 adhérents, mais il y a 2800 clubs de 50 licenciés et moins à comparer aux 43 clubs de plus de 1000 licenciés. Il est quand même assez évident qu'on ne gère pas un club où il y a plus de 1000 licenciés comme on gère un club de 50 licenciés et moins. C'est une entreprise avec des salariés, des experts-comptables, etc.

La culture marketing, est d'abord bien identifier son marché, sa zone de chalandise, son territoire et offrir aux adhérents, aux utilisateurs des installations sportives, des activités qui correspondent aux attentes dans la pratique sportive d'aujourd'hui. On a commencé avec l'arrivée de TEN'UP, on souhaite

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devenir une Fédération connectée. 80 % des licenciés de la FFT pourront voir l'offre sportive de leur club sur cet outil.

Nous allons également mettre en place l'outil FFT TV, qui sera mis en ligne le 2 avril 2020. Au niveau de la médiatisation du tennis en France, il est évident que la fragmentation du circuit professionnel et notamment le fait que chaque tournoi est indépendant donc chacun d'entre eux sont à la recherche de leurs propres recettes. Cela nourrit un marché de la retransmission qui est fragmenté. Certains diffusent Roland-Garros en clair, certains le diffuse en payant, d'autres ne le diffuse pas du tout. Pour ce qui est de la France, en dehors du tournoi de Roland-Garros qui lui est pratiquement à plus de 80% en accès libre, et bien si on veut regarder le tournoi de Wimbledon, il faut payer et pareil pour les autres grands tournois.

Le but de la FFT TV est d'être une plateforme qui dans un premier temps est la vitrine des clubs. Il s'agit de montrer ce que les autres chaînes ne montrent pas à propos des clubs comme la vie sportive, éducative et les expériences qui sont conduites. Puis, montrer des séquences avec des objectifs de pratique et de niveau de jeu. Nos champions Français vont aider les spectateurs de la chaîne en leur donnant des conseils techniques et tactiques. Il y aura également une émission de type débat, échange sur des sujets légers ou des sujets plus compliqués et plus lourd en communication notamment un sujet qui a beaucoup été évoqué récemment, les violences sexuelles dans le sport. Comment on aborde le sujet, comment on prévient ce type de vice. Enfin, il y aura la diffusion des tournois de jeunes et les tournois Futures.

Bien sûr, il y aura une audience qui sera sans doute beaucoup plus réduite des audiences qu'on a habituellement avec Roland-Garros. Mais certains tournois de jeunes pourront regrouper 4 000, 5 000, 6 000 personnes pour regarder un des meilleurs joueurs Français jouer.

3. Pour faciliter l'accès à la compétition, la FFT a mis en place un système de compétition «libre» chez les adultes et les jeunes, en quoi consiste cette initiative ?

La compétition libre répond à des attentes qu'on a analysé chez les joueurs. Elle est un énorme succès chez les jeunes. Cette compétition est en place depuis février 2019 et pour donner un chiffre, entre février et août 2019, il y a eu 10 000 matchs libres et entre septembre 2019 et fin février 2020, il y a eu 50 000 matchs libres. Le succès est fulgurant.

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Cette compétition est destinée chez les adultes aux non-classés et quatrième série. Ils représentent plus des trois-quarts des joueurs des clubs. Le seul moyen de pouvoir se classer est de participer à des tournois ou des matchs par équipes. Il y a des gens qui travaillent, qui ne peuvent pas être assujetti à des convocations de juges arbitres, mais qui pour autant quand ils jouaient ce qu'on appelle du jeu en loisir, avait l'habitude de faire des matchs selon les règles. Ce format libéralise la compétition.

Le tennis a connu une phase de démocratisation importante, mais à cause d'une compétition trop codifiée, restreinte, on voyait revenir des schémas à l'ancienne où finalement certains jeunes joueurs devenaient très bons uniquement en grande partie parce que leurs parents jouaient. Donc on a voulu libéraliser la pratique. On le fait à peu près pour 90 % des licenciés puisque si on ajoute les jeunes et les adultes, les non-classés et quatrième série représentent à peu près 90 % des licenciés. Pour les jeunes, il faut qu'une personne du club, un entraîneur ou un président, soit présent. Cependant, pour les adultes, via l'application TEN'UP, les joueurs peuvent se défier, jouer le match et l'enregistrer sur TEN'UP. Ces matchs compteront pour leur classement.

Concernant les nouveaux formats de jeu, je ne soutiens pas tellement le super tie-break parce que je considère que le troisième set, Il s'agit du match dans le match. Ce format accroît la loterie en quelque sorte. Nous avons depuis quatre ans codifié un certain nombre de formats de jeu pour le format puisse s'adapter. Par exemple, sur les matchs de joueurs plus âgés, les seniors+, l'an dernier il y a eu cette décision de remplacer le troisième set par un super tie-break. Les résultats ont été assez négatifs de la part des joueurs. On a mené une enquête auprès de tous les joueurs qui ont joué en équipe Séniors+ en 2019, on a vu que 54 % des joueurs étaient défavorables au super tie-break. Il s'agit d'une majorité qui est très faible, mais qui reste parlante pour autant. En double, ce format est accepté. Cependant, en simple, les joueurs veulent jouer un match complet. On a décidé de modifier le règlement pour l'année prochaine et de nouveau laisser le troisième set normal. C'est sans doute aussi une volonté de réduire la durée des matchs et de pouvoir en faire plus dans une journée mais peut-être aussi pour répondre à des attentes de joueurs qui n'ont plus forcément envie de passer trois heures sur un court. À partir du moment où on libéralise la compétition et qu'on sait qu'il peut avoir soit un tournoi traditionnel, soit un TMC (Tournoi Multi Chance) qui joue selon ces règles-là, à partir du moment, où en tant que joueur, on s'engage dans ces tournois, cela veut dire qu'on accepte leurs formats. Le choix existe après l'organisateur du tournoi détermine s'il veut les appliquer ou non.

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4. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Le padel est un sport qui a connu une croissance rapide dans des pays où la météo est plutôt clémente comme en Espagne et Amérique du Sud. Les premières analyses et études que nous faisons montre que le padel ne se développe vraiment que lorsqu'il est couplé ou adossé à des installations de tennis.

Il s'agit d'un sport qui est très ludique, où on s'amuse très vite, contrairement au tennis où il y a toujours cette difficulté d'apprentissage notamment du service. Au padel on n'a pas de contrainte de service, on effectue le service par le bas et on y joue très vite. En tout cas dans les clubs où les installations ont été construites, le tennis et le padel sont en totale cohabitation. Il n'existe pas de rivalités entre les joueurs de padel et de tennis. Il y a même une certaine mixité. On peut dire que le padel à un bel avenir pour notre Fédération.

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INTERVIEW 2 - Lionel MALTESE

Membre du Comité Exécutif de la Fédération Française de Tennis en charge de son développement économique

Interview téléphonique réalisée le 31 mars 2020

1. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de la FFT pour fidéliser et attirer des licenciés ?

Le nombre de licenciés a augmenté de nouveau. En tout cas, il s'est stabilisé date à date par rapport à l'année dernière. Plusieurs actions ont été mises en place pour développer la pratique. La FFT considère dans sa globalité le fait de jouer en match, faire des matchs, de savoir matcher, cela permet de fidéliser. Dans cette dynamique-là, il y a deux initiatives majeures. Tout d'abord, on a développé la plateforme Galaxie qui permet aux écoles de tennis, appelées les Galaxies, de pouvoir avoir un suivi et un apprentissage le plus ludique et performant possible des jeunes de moins de 12 ans. Un apprentissage technique et tactique plus facile et un enseignement plus adapté sont des critères d'attractivité d'une activité sportive. Une deuxième version devrait sortir début 2021. Par ailleurs, on a instauré le système de matchs libres. Le fait de pouvoir faire des matchs libres pour des non-classés, quatrième série et des jeunes dans les clubs et de les officialiser et cela permet de créer une dynamique compétitive. Cela un impact clair sur la fidélisation des pratiquants et donc la conquête de pratiquants. Cette nouvelle réforme est à l'origine d'une étude qui a été menée au sein de la FFT. En effet, on a analysé qu'environ 30 % des garçons et 40 % des filles abandonnaient et quittaient l'école de tennis chaque année. Ce sont deux actions sportives avant tout.

Par ailleurs, une réforme de la licence est une initiative qui devra être prise. Une étude a été faite, il y a une prise de position de la FFT qui considère à juste titre en fait que sur le million de licenciés, il y a 433 000 compétiteurs. Dans les compétiteurs, la majorité sont des jeunes. Pour les adultes, ce sont les non classés et quatrième série. Il s'avère que quasiment 90 % de la population connue (parce qu'il y a pas mal de joueurs qui ne sont pas licenciés) de joueurs de tennis sont plutôt des non-compétiteurs. La création de valeur pour le pratiquant de tennis en compétition est bien plus importante puisqu'il a accès à des compétitions, à un classement, à des championnats par équipes et beaucoup d'informations sur son palmarès. Alors que le loisir vient juste jouer dans son club, sans matcher, sans

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faire de compétition. Au final, il paie une licence uniquement pour son assurance. La question : qu'est-ce qu'il y a l'intérieur de la licence et comment travailler sur la population loisir ?

Sur cet axe de la population loisir, il y a un gros travail qui est mis en place sur la réforme du métier de professeur de tennis qui est à mon avis l'action majoritaire pour relancer, ou pour dynamiser le nombre de pratiquant. Les diplômés d'état qui sont à peu près 6000 enseignants professionnels en France pour 7500 clubs environ. Il y a eu la création d'un CFA (Centre de Formation Agrée) qui remet petit à petit à plat tous les métiers qui touchent au tennis et notamment le métier d'entraineur, de diplômé d'état, notamment sur le rôle d'animateur. Il y a vraiment une grosse action sur la réforme des métiers.

Il y a une volonté de revoir la formation des dirigeants et optimiser leurs compétences pour pouvoir promouvoir la pratique dans les clubs.

Une autre action qui se mesure facilement est l'investissement immobilier. 500 clubs par an sont aidés, accompagnés par la FFT et par les collectivités qui cofinance pour la plupart, pour rénover ou développer leurs infrastructures sportives comme les courts, la terre-battue, les différentes surfaces, l'éclairage, etc. En 2017, 1,7 millions d'euros qui étaient investis. Aujourd'hui on est à peu près à 7 millions d'euros d'investissement par an. Cela fait à peu près 500 clubs depuis 2017 qui ont pu développer des améliorations de leurs infrastructures qui crée quand même une dynamique forte parce qu'il y a une corrélation forte entre la qualité d'infrastructures et le développement de la pratique.

On développe les événements aussi. Principalement les événements fédéraux avec Roland-Garros et le Rolex Paris Master, mais aussi un réseau de tournois assez denses, jeunes, moins jeunes, tournoi de très bon niveau avec l'ATP, WTA, Challenger et ITF. Ce réseau de tournois de très haut niveau qui irrigue quasiment tout le territoire, peut-être un peu moins le Sud-ouest où il n'y a pas de très grandes manifestations. Il y a un maillage événementiel qui fait qu'il y a beaucoup de joueurs Français qui jouent. Il s'agit une belle vitrine du tennis français et les personnes ont plusieurs opportunités de regarder du tennis.

Le lancement d'une chaîne de télévision à l'image de qu'a fait la Fédération Italienne de tennis. Les Italiens ont créé une chaîne de télévision de tennis qui s'appelle "Super Tennis" et qui possède des

·

droits. Sur cette chaîne il y a beaucoup de matchs, mais ils ont réussi à développer un lien entre la pratique du tennis et la chaîne. Nous, on va lancer une chaîne de tennis, quelque chose comme le Netflix du tennis français avec de l'OTT, du replay et du direct. Sans acheter du direct parce que ces

droits sont chers. La FFT TV aura quatre contenus

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Un contenu dédié à la pratique, à la technicité, à la technique pour les diplômés d'État et les joueurs.

· Un contenu plutôt corporate sur les clubs et le fonctionnement des clubs. Tout ce
qui concerne la vie des clubs, reportages sur des clubs, des contenus pédagogiques sur comment gérer son club.

· Un magazine qui intégrera tout ce qui est "Behind the Scene", ce qu'il se passe en coulisse de Roland-Garros, des équipes de France, des tournois, des joueurs français qui permettra d'avoir plus de contenu inside.

· Du live avec du streaming sur des compétitions amateures, les très bons tournois jeunes comme les Petits As, le tournoi du Pont des Générations, les championnats de France, les finales d'autres tournois.

Une production internalisée à la Fédération va permettre d'avoir du live sur un certain

nombre de compétitions de niveau national. Peut-être des qualifications sur les tournois qui ne sont pas diffusées, parce que celles de Roland-Garros sont diffusées sur Eurosport, chaîne payante, puis diffuser d'autres tournoi comme Bercy, l'Open 13 et l'Open de Lyon.

2. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

TEN'UP est un outil logique devait être mis en place, surtout avec l'évolution de nos modes de consommations, mais je ne comprends pas pourquoi cela n'a pas été fait avant.

Cette application a été mise en place l'année dernière en avril 2019. Elle va avoir une deuxième version qui permettra d'avoir une approche un peu plus phygitale du tennis c'est-à-dire à la fois sur le digital pour trouver un partenaire, un tournoi, pour avoir des informations, pouvoir avoir une plateforme de marque collective. Aujourd'hui, il y a plus de 250 000 personnes qui sont connectés à TEN'UP,

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l'application est gratuite et offerte par la FFT et qui permet aussi aux clubs de pouvoir communiquer avec les différents clients, c'est-à-dire les adhérents ou voir les joueurs de tennis dans les clubs, ceux qui viennent faire des tournois, les touristes et ceux qui viennent de manière particulière.

Après, il y a des actions classiques : la publicité, des actions de communication, etc. Ce qu'il y a pour l'instant d'impactant, je dirais à court terme, c'est le fait de créer, rénover les courts de tennis et de proposer des outils comme la plateforme de marque TEN'UP ou le système d'information pour les clubs. Cela touche le plus leur quotidien, surtout au niveau du relationnel, mais surtout, c'est l'amélioration de leurs installations qui est primordiale.

Je suis en train de faire un article car je suis chercheur dans la vie, en dehors de mon rôle à la FFT et de mon rôle de professionnel dans le milieu du sport, j'enseigne et je fais de la recherche. Je suis en train de réfléchir aux compétences nécessaires pour les professeurs de tennis qui ne se limite pas juste à la base, à la balle de tennis en fait. Il y a vraiment le fait d'animer un club qui reste globalement. Bien sûr même si la compétition, c'est très important, mais si votre sujet est axé sur la volumétrie, la volumétrie va plus être sur le loisir. Quelle est la valeur ajoutée d'être un licencié à la FFT en faisant que du loisir ? Quels sont les avantages du "client" en faisant du loisir ? Sur la compétition, il y a beaucoup de choses mises en place, mais sur le loisir, appartenir à cette fédération, à part être adhérent au club, peu d'initiatives existent alors que le loisir représente quand même 90 % de la population des licenciés de la FFT.

Je pense qu'il devrait avoir une typologie. Un peu comme les professeurs, vous avez des professeurs qui sont plutôt chercheurs donc ils vont aller faire de la recherche, ils ne vont pas donner trop de cours, mais ils vont être des savants ou des experts sur des domaines. D'autres professeurs sont plutôt des professionnels, des gens qui ont fait les bonnes études et qui après vont appliquer dans les entreprises. Puis les professeurs qui sont des très bons animateurs, qui ont un bon réseau, qui pilote des formations, qui recrutent des étudiants, qui accueille les étudiants. Et puis vous avez des professionnels savants, c'est-à-dire des gens qui ont eu un très bon niveau technique et qui continue à l'appliquer, des professionnels académiques.

En général, il y a un attelage dirigeant et entraîneur, mais clairement aujourd'hui ce qui fait l'attractivité d'une organisation associative, c'est son entraîneur.

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INTERVIEW 3 - Gilles MORETTON

Président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis Interview téléphonique réalisée le 3 avril 2020

1. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes pour fidéliser et attirer des licenciés ?

Le problème de la baisse des licenciés est un faux problème. Ce n'est pas le problème majeur. Le problème majeur est plus dans la façon dont les gens aujourd'hui consomment le sport en général.

La licence, qui est quelque chose d'institutionnel et qui existe depuis toujours, n'est plus forcément adaptée aux modes de consommation. On a vécu une période faste du tennis dans les années 1980, 1990 où le tennis était le sport à la mode, le sport tendance où les gens allaient dans les clubs, faisaient des stages de tennis. On avait des appels entrants dans les clubs, il y avait presque la queue et on avait 1,4 millions de licenciés. Le concept de la pratique du sport dans ces années était : je pratique le sport dans un club affilié à une fédération avec une licence.

Dans les années 1990, est apparue une nouvelle génération qu'on appelle dans le marketing sportif la génération de "glisse". Cette génération de glisse est née avec le roller, le skate. Mais en fait elle correspondait à une façon de consommer le sport toute nouvelle et différente. C'était, "je pratique du sport où je veux, quand je veux, avec même parfois mes propres règles". Les pratiquants créent leurs propres règles. Tout cela c'était hors cadre clubs, licences, fédérations. En même temps est apparue la génération "zapping", c'est-à-dire que les gens sont amenés à consommer, à picorer des activités à droite, à gauche. Pendant deux mois, je vais dans une salle de gym, pendant deux mois, je vais faire du ski, ensuite, je vais faire du tennis et autre chose. La façon de consommer du sport est devenue très différente.

Et nous, pour revenir sur la baisse du nombre de licenciés, toute cette période-là pour arriver jusqu'à maintenant, 2020, le tennis n'est plus d'abord le sport tendance et le sport à la mode. Le tennis a pris sa place, et une très belle place puisqu'on est le deuxième sport en France en termes de licenciés. Mais est-ce que la licence aujourd'hui est la référence dans la mesure où les études montrent qu'il y a

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environ 3 millions, 4 millions de pratiquants de tennis, sans qu'on tout soit exact, mais il y a énormément de courts de tennis qui sont non affiliés à la FFT, qui se situent dans des campings, dans des universités, dans les communes avec les courts municipaux où on va jouer gratuitement.

Donc la vraie réflexion par rapport à cette problématique, il faut absolument réfléchir sur la licence. La licence n'a quasiment pas bougé. Alors qu'il y avait eu dans des études des résultats qui montraient l'inverse. On était parti d'un verbatim sur les demandes qui pouvaient émaner des pratiquants, des présidents de clubs, des non-licenciés qui jouaient au tennis. Ce verbatim n'a pas été respecté, n'a pas été pris en compte et donc on a abouti en fin 2019 a une non-réforme. La licence n'a pas été réformée alors que je pense pour surmonter la baisse du nombre de licenciés, il faut réformer la licence.

À mon avis le problème est assez vaste, beaucoup plus vaste parce que cela touche la licence, mais touche aussi la façon dont les gens aujourd'hui consomment et pratique le sport. On est dans un phénomène qui est beaucoup plus large, qui est sociétal. On a eu le siècle dernier qui a été le siècle de l'industrialisation et là, on vient de rentrer dans un siècle nouveau, on va au contraire s'éloigner de l'industrialisation parce que maintenant on a tous les outils. Les gens maintenant sont aussi sur une notion de partage, on a BlaBlaCar, Airbnb. Il y a des tas de choses qui font que le phénomène qui est en train de se passer va nous emmener à reconsidérer aussi plein de choses dans notre façon de vivre.

Et nos clubs de tennis, alors j'en viens à la licence et à nos clubs, la réforme elle est très large, elle va porter sur la licence, mais elle va reporter aussi sur l'existence même de nos clubs. Le principe d'un club, c'est qu'il est fermé. Un club veut dire vous êtes membres ou vous n'êtes pas membre. Aujourd'hui, nos clubs de tennis et bien ils sont réservés et les autres, ils n'ont pas le droit de rentrer. Il y a même des gens qui aimeraient peut-être pratiquer le tennis, mais je ne suis pas membre, je n'ai pas le droit d'aller dans un club.

Aujourd'hui, l'image, la caricature qu'on pourrait avoir : autour d'un club, il y a des barrières, des barbelés. Il s'agit d'une caricature mais vous êtes "in or out". Quand vous êtes membre vous pouvez aller dans le club. Mais sans être un membre, même si vous êtes un petit peu attiré, la réponse est "je ne suis pas membre, je n'ai pas le droit d'y aller". La réforme générale, elle est peut-être sur le fait que ces barrières de club doivent tomber. Parce que cela caractérise quelqu'un qui est dans un club et quelqu'un qui n'est pas membre. Et là c'est la licence, le fait d'être membre, mais membre cela veut dire automatiquement une licence. Et donc, aujourd'hui, on ne différencie pas la licence du

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compétiteur et du non-compétiteur. Je pense qu'il s'agit de la société qui change et que la façon de consommer le sport qui va nous amener à faire des modifications. Ces modifications vont porter sur la licence, mais pas seulement.

Je pense qu'il y a une énorme réforme à faire dans la façon dont on forme les enseignants. Effectivement, la première qualité qu'on demande aujourd'hui à un enseignant est l'humain, il faut aimer les individus. Si on a quelqu'un qui est introverti, qui a du mal à communiquer cela va être compliqué. La première qualité est l'humain et la passion. Dans les critères de formation, il s'agit d'un élément très fort.

On a maintenant les CQP AT (Certificat de Qualification Professionnelle Animation Tennis) et CQP ET (Certificat de Qualification Professionnelle Enseignant Tennis). Des formations sont faites, il y en très peu malheureusement pour l'instant, mais cela existe pour des gens qui voudraient jouer ce rôle de G.O, des organisateurs comme au Club Med, dans un club. Cela est indispensable. C'est un rôle d'animation mais qui doit faire partir de la formation de l'enseignant. Je vais exagérer mais l'enseignement du coup droit et du revers vient après. Première qualité, c'est l'humain. Deuxième qualité, c'est aimer les autres, être capable de jouer ce rôle dans un club. Après, bien évidemment, il faut apprendre le coup droit et le revers, mais cela vient derrière. Et en matière de formation, il y a effectivement un certain nombre de choses qu'il faut revoir. On est pareil sur un modèle très ancien de formation avec le besoin d'évaluer le formateur. Il y a tout un programme. Il y a un combat aujourd'hui qui se mène entre le ministère des Sports et la FFT. Les fédérations veulent récupérer la formation et le diplôme. Il ne faut pas oublier que les diplômes d'enseignants sont des diplômes d'État, c'est sous la coupe du ministère de la Jeunesse et des Sports mais que les fédérations voudraient en fonction de leurs sports faire évoluer le diplôme. La volonté est de ne plus avoir un diplôme d'État, mais un diplôme fédéral. Il y a un match en ce moment entre les fédérations sportives et le ministère pour récupérer le contenu et puis adapter justement le contenu et dont l'animation fait partie.

2. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Il faut remettre la digitalisation à sa place, il s'agit d'un outil. On ne remplacera jamais l'humain. Et le tort qu'on a, il faut même s'en méfier : le tennis était fait de contact. J'arrive dans un club, je n'ai pas de partenaires, les clubs qui peuvent se le permettre ont une personne, c'est un "go between", un

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intermédiaire qui met en relation des gens qui cherchent des partenaires. L'humain doit rester la priorité dans nos clubs. L'outil TEN'UP aujourd'hui est une catastrophe. On peut le prendre sous un angle pratique et on peut le prendre sous un angle où on enlève toute relation humaine. Je réserve un court sur mon téléphone, je vais jouer, je ne vois plus personnes et je m'en vais. C'est la mort de l'esprit de club tel qu'on l'envisageait. Aujourd'hui, sur des grands clubs qui ont la chance d'avoir un salarié ou une personne, ou un club house avec un bar avec un gérant, cela marche bien. La moyenne de nos clubs en Rhône-Alpes ce sont 110 licenciés. Mais dans mon club, on est 200 licenciés, on n'a pas de personnel permanent donc on arrive dans le club, il n'y a personne, je réserve, et je m'en vais. Je n'ai vu personnes, je n'ai parlé qu'avec mon adversaire avec lequel j'ai réservé. C'est quelque chose dont nous, on doit se méfier. Il s'agit d'un outil performant et efficace, mais attention de ne pas délaisser l'humain pour le digital.

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INTERVIEW 4 - Éric LARGERON

Secrétaire Général de la Ligue Occitanie de Tennis Interview téléphonique réalisée le 27 mars 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

J'ai été secrétaire général de mon club en 1981 à 19 ans. Ensuite, je suis passé par la commission d'arbitrage de 1990 à 1995, puis à la commission sportive de 1996 à 2000. À partir de 2000 j'ai été président d'un club, dans le comité de l'Hérault. Ensuite de 2008 à 2017, j'ai été président de la Ligue Languedoc-Roussillon. Quand on a fusionné avec la région du Midi-Pyrénées pour faire Occitanie, je suis devenu secrétaire générale de cette nouvelle ligue.

2. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés ? Quel a été le constat ? Si oui, comment l'expliquez-vous ?

J'ai été un petit joueur de club, mais je connais bien le fonctionnement des clubs. J'ai vécu la grosse expansion du tennis du début des années 1980, à 1990. À la suite de la victoire de Yannick Noah, il y a eu des opérations fédérales comme la construction des 5000 courts qui ont fait exploser le tennis en France avec un nombre de licences qui a dépassé 1,3 millions. Ensuite, la licence a augmenté un petit peu, les charges des clubs aussi, et puis les propositions de loisirs dans d'autres clubs étaient plus importantes.

Je me suis aperçu d'une érosion, tout d'abord chez les adultes, assez tôt, au milieu des années 2000, entre 2005 et 2010. Et ensuite, il y a également eu l'érosion des jeunes aussi par l'avènement de tout ce qui est vidéo et téléphone. Puis il y a eu toutes les nouvelles propositions de sports et autres activités.

Le gros boom négatif a été le passage des rythmes scolaires à quatre jours et demi d'école au lieu de quatre jours pour les enfants. Il y a eu un saut, plus la conjoncture qui n'était pas forcément très positive. Je dirais que notre sport est un petit peu vieillissant. Oui, la baisse se ressent. Une érosion chez les adultes, plus marquée chez les dames, et ce contre coup chez les enfants avec les rythmes

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scolaires parce que quand on est repassé à 4 jours pour la plupart des communes, on n'a pas forcément beaucoup rattrapé.

Depuis deux ans, cependant, la baisse de licenciés va mieux. L'année dernière on a gagné entre 1 à 2 % par rapport à l'année d'avant. C'est la deuxième saison où on a enrayé la baisse continuelle du nombre de licenciés.

3. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de la Ligue Occitanie pour fidéliser et attirer des licenciés ?

Les actions qui ont été mises en place, est surtout de jouer sur le prix de la licence. J'étais vice-président de la FFT à l'époque de 2013 à 2017, et j'ai fait partie du groupe qui réfléchissait sur les prix de licences, des licences moins chères. On n'a jamais bien abouti sur ce projet.

On était allé sur des licences scolaires beaucoup moins chères. Après, il y a eu la sortie de la licence Découverte. La licence Scolaire est aussi pour faire du chiffre. La licence Découverte est une possibilité offerte aux personnes d'être licenciées alors qu'elles ne prennent pas de cotisation, mais qui prennent des cours ou jouent au tennis seulement au mois de mai ou juin. Elle est valable trois mois. Ce sont des licences d'appel. La licence Découverte est apparue pour ouvrir les clubs facilement à de nouveaux pratiquants ou pour ceux qui jouent occasionnellement, mais qui n'ont jamais pris de licences. Cette licence leur permet de prendre des cours ou jouer au tennis, au padel ou au beach tennis sur une période de trois mois pour un prix dérisoire de 3 euros. La licence Découverte est vraiment pour faciliter l'accès à la pratique du tennis en évitant de faire peur aux pratiquants avec un engagement sur un an. La licence Scolaire est pour offrir une assurance aux enfants lorsqu'ils pratiquent avec leurs écoles. L'objectif est de les faire revenir plus facilement dans les clubs après leur cycle de pratique.

À l'époque, il y a eu une opération appelée "Pass Tennis". Elle était constituée de licences gratuites entre 2000 et 2013. Il n'y a pas eu de résultat particulièrement positif. En pourcentage par rapport au million de licenciés cela ne représentait vraiment pas grand-chose, mais permettait à certains de pouvoir arrondir un peu, de ne pas afficher qu'ils étaient bas au niveau des licences.

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Le reproche que je fais aux deux nouvelles licences Découverte et Scolaire : rien ne les distingue. Il n'y a seulement qu'une assurance proposée. Par exemple, les personnes n'ont pas le droit de faire de compétitions. Il s'agit d'un frein majeur parce qu'on se met au tennis au mois de mai, on veut faire un ou deux tournois pour se classer et puis après cela peut enchaîner sur quelque chose comme une adhésion à l'année au sein d'un club. Si avec une licence découverte, la compétition n'est pas autorisée, cela n'intéresse pas.

Il y a eu également l'instauration de la licence Web. La FFT espérait récupérer des licenciés qui n'étaient pas inscrit dans des clubs, mais qui étaient intéressés que pour faire des tournois. Cette licence intéresse quelques joueurs. Elle est légèrement plus chère que la licence classique. En pourcentage, c'est également très faible, cela ne représente pas grand-chose.

Dans les élections 2017, il y avait trois listes. La liste qui a été choisie s'est démarquée sur trois grands thèmes. Tout d'abord les classements avec la sortie du classement mensuel. Pour les plus petits, l'arrêt de l'âge réel, parce qu'il était mis en place une usine à gaz avec l'âge réel avec le Tennis Galaxie qui allaient. Les enfants jouaient contre des enfants strictement de leurs âges et non pas de leurs catégories d'âges. C'était un des gros aspects de campagne. Et, de changer les missions de la DTN (Direction Technique Nationale) pour aller plus vers les projets individuels. Les mises en place fédérales, les raquettes FFT, ils devaient avoir les raquettes FFT Ados, ce sont des actions fédérales qui ont plus ou moins de succès, mais qui sont bien et qui permettent aux gens de pouvoir adhérer au tennis. Les actions en elles-mêmes sont bien.

Il y a également le projet "de la cour aux courts" au niveau scolaire. A peu près le même projet est mis en place depuis longtemps. Soit les clubs vont dans les cours de récréations et installent du matériel tennis et font jouer une classe, soit la classe vient dans un club pour faire du tennis. Cela est inscrit dans le programme des heures qu'ils ont dans la semaine pour la motricité, la vision dans l'espace, etc. Une convention est signée avec l'Éducation Nationale et l'UNSS pour justement encourager cette action et le faire savoir. L'objectif n'est pas de faire comme dans les écoles de tennis de nos clubs. Le tennis à l'école peut s'organiser selon trois formes : au sein des infrastructures scolaires avec un entraîneur de tennis qui installe du matériel de tennis, dans les clubs à proximité des écoles ou bien du matériel est fourni par la FFT ou l'UNSS.

À l'école les élèves pratiquent le tennis évolutif, au collège, le 6/3 tennis puis au lycée la FFT a développé le beach tennis lycée. Le tennis évolutif correspond à du matériel adapté, notamment les

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balles et les raquettes, qui se joue sur des terrains plus ou moins réduit. Le 6/3 tennis propose un matériel adapté avec des raquettes plus petites et des balles en mousses ce qui permet de faire des échanges. Cela se joue sur un terrain de badminton où le filet est baissé, permettant ainsi d'être facilement mis en place dans un gymnase par les enseignants. Ces deux activités permettent d'aborder tous les coups du tennis tout en favorisant les échanges, donc le plaisir de jouer.

Il y a quelque chose qui à mon avis ne marchera pas : le e-tennis, le tennis sur console. Il y a un Championnat de France qui devait être mis en place en 2020. Les qualifications se sont déroulées pendant le tournoi de Tarbes, il n'y a pas eu d'inscrit. Ils installent des consoles sur un lieu et les gens viennent jouer les uns contre les autres avec des qualifications comme un petit tournoi. Au lieu d'avoir la raquette en main, ils ont les manettes. Cette idée ne marche pas parce que les gens jouent de chez eux. Il y a certes des gros rendez-vous comme les gros forums sur des jeux vidéo, mais ce sont souvent des jeux de guerres et des jeux de stratégie. Le foot s'adapte, mais le tennis moins, il s'agit d'un style de jeu trop monotone, cela n'accroche pas forcément.

4. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Pour l'instant, on n'est pas suffisamment compétent pour pouvoir bien expliquer aux clubs la culture marketing et leur faire adopter le principe. On a besoin d'apporter plus de formation au sein des Ligues pour pouvoir développer ces outils plus facilement au sein des comités et des clubs. Puis certains clubs ne cherchent pas forcément à se développer. Ils ont déjà une activité qui leur suffise. Par exemple ils ont 200 membres, ils restent sur 200. Ils tournent bien, ils ont le nombre de terrains correspondant, les équipes correspondantes et ils vivent comme cela. C'est vrai qu'on pousse les clubs à en faire plus, à se développer davantage, mais parfois, ils se contentent de ce qu'ils ont. Ils ont un équilibre financier, un équilibre au niveau de leurs adhérents et ils ont du monde dans leurs tournois, ce qui leur permet d'avoir un peu de retombées financières. Ils font des animations pour gagner un peu d'argent, ils fonctionnent comme cela. Si effectivement l'activité, donc le nombre d'adhérents, baisse trop, là ils seront plus en difficulté économique. Souvent, la plupart des clubs mettent des choses en place pour maintenir leurs effectifs et non pas pour attirer de nouveaux pratiquants.

Le problème politique qu'il y a souvent à la FFT est qu'on lance une idée et elle est lancée même si elle n'est pas parfaite, même si elle reste totalement perfectible. Cela a été le cas et l'inconvénient de

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l'application TEN'UP. TEN'UP a été annoncé comme sortant le 26 avril 2019. L'application est sortie à cette date alors qu'il y avait des bugs et des choses qui ne marchaient pas. Il s'agit d'un bon outil. Cela remplace l'ancien espace du licencié. Il est beaucoup plus dynamique.

Cependant, il y a des petites imperfections. Par exemple, il n'y a pas de possibilité de communauté, de pouvoir partager un petit peu comme une sorte de réseau social interne au club ou à la FFT. Il y a également différents problèmes. Par exemple, je ne joue pas en équipe, mais mon club m'a quand même mis sur une liste type. Si je regarde mon profil TEN'UP, j'ai un rendez-vous le 24 mai pour jouer contre un tel club en match par équipe. La gestion sportive a programmé un match mais je suis sur la liste type au cas où il y a des problèmes sur les autres joueurs engager. Souvent, sur quatre joueurs, dix joueurs sont inscrits sur les listes au cas où. Mais cela ne veut pas dire qu'ils vont jouer. C'est souvent ce que les clubs font pour apporter de la sécurité et ne pas pénaliser une équipe. Donc, sur tous ceux qui sont sur la liste, il est indiqué qu'ils ont un match le 24 mai sur leur profil TEN'UP. Cela peut poser des problèmes pour celui qui fait l'équipe et qui doit dire aux joueurs "non désolé ce n'est pas toi". En Championnat de France, ce sont des listes de dix joueurs qui sont imposées, du coup les dix joueurs reçoivent la même information. Cela reste minime mais pour la communication interne et la cohérence des clubs ce n'est pas top. Pour moi, il y a un manque de communauté et une grande quantité de bugs qui apparaissent assez souvent.

Par ailleurs, les clubs ont été obligés de mettre en place des offres pour apparaître sur TEN'UP. Ils ont été obligés de mettre en place plein de paramètres assez rapidement, cela été compliqué. Ils s'agissaient plus de contraintes pour les clubs qu'une aide, c'est dommage.

Au niveau de la FFT TV, ils ont évolué. Dans le programme Agir et Gagner, au départ c'était une chaîne 100 % tennis, maintenant, il s'agit plus d'une Web TV. L'inspiration vient d'une chaîne italienne. Ils proposeront une succession de vidéos que les personnes pourront regarder. Ils veulent du one shot, de l'instantané, ils ne veulent pas passer deux heures devant une chaîne. Les spectateurs recherchent cela aujourd'hui. Repasser des matches entiers n'intéresse pas les gens.

5.

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Le tennis est un sport pratiqué majoritairement par un public masculin, que mettez-vous en place pour attirer un public davantage féminin ?

Toutes les dames qui ont participé à ces compétitions ont été ravies, malheureusement, il y en a eu beaucoup trop peu. Les épreuves de Raquettes FFT se sont jouées à Annecy en 2018, en 2019 à Saint-Malo. En Occitanie, il y a deux équipes de quatre joueuses donc cela fait dix joueuses par rapport à une Ligue de 90 000 licenciés, dont environ 40 000 adultes dont 12 000 femmes. Le but est vraiment de créer une dynamique au sein des clubs et de proposer une formule qui plaît aux femmes comme un repas et des animations pour assurer une ambiance conviviale. Dans les dix joueuses qui participent aux Raquettes FFT, ce n'est pas forcément cette compétition qui va sauver le tennis féminin. Surtout que nos qualifications concernaient très peu de joueuses. Il faut encore développer cette compétition. Toutes les dames qui ont participé à ces compétitions ont été ravies, malheureusement, il y en a eu beaucoup trop peu. Lorsque les femmes font de la compétition, cela est essentiellement en matchs par équipes avec les copines. Ce format correspond bien à la demande.

Concernant les actions pour le tennis féminin, chaque Ligue a des aides, des subventions pour les clubs qui font des actions. Les Ligues donnent une liste de thèmes prioritaires pour justement pouvoir aider ces actions. Le tennis féminin fait partie d'une des actions prioritaires. Il y a beaucoup de choses mises en place comme des journées d'animations, des cours adultes gratuits où la FFT qui paie le moniteur, tout ceci est mis en place. Il y a également une aide de l'État qui s'appelle l'ANF, anciennement CMDF. Ces systèmes d'aides sont pareils, ils demandent aux Ligues de doter les clubs avec des subventions sur différents thèmes comme le tennis dans les quartiers, le paratennis, le tennis féminin, l'accès à la compétition, le sport adapté, la santé. Le tennis féminin reste quand même une priorité de développement possible, justement pour éviter qu'il y ait trop de femmes qui arrêtent et surtout essayer d'en récupérer d'autres.

6. Les initiatives mises en place sont-elles trop tournées vers la pratique en compétition aux dépens de la pratique loisir ?

Le loisir est souvent l'affaire des clubs. Je ne pense pas que cela soit une initiative mise en place pour la FFT. C'est-à-dire que ce sont eux qui montent leurs soirées salades où ils proposent de jouer au tennis puis font des soirées à thèmes derrière. Nous au niveau de la FFT si on peut aider, on aide, mais cela vient souvent des clubs. Notre rôle est axé sur la partie plus compétitive.

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7. Pour faciliter l'accès à la compétition, la FFT a mis en place un système de compétition «libre» chez les adultes et les jeunes, en quoi consiste cette initiative ?

La compétition libre est un sujet relativement complexe. La compétition libre pour les jeunes est une bonne chose pour plusieurs raisons. Les jeunes demandent tout de suite quand ils débutent par jouer en compétition, de faire des matchs, et l'offre de compétitions faite par les départements ou par les clubs par l'intermédiaire de leurs tournois n'est pas forcément adaptée. Quand on fait un tournoi, il faut payer une inscription, quand on fait des matchs par équipes, il faut avoir des créneaux pour laisser les terrains au détriment des adhérents ou de l'école de tennis, donc ce n'est pas simple.

L'idée de ce nouveau format est un peu comme le golf. Les joueurs de golf font de l'auto-compétition, c'est-à-dire qu'ils font un parcours et cela compte pour leurs classements. L'idée est que le match contre le copain se transforme en quelque chose d'homologué. Puisque souvent, les personnes prennent le classement comme une récompense et en fait le classement dans la réalité, c'est un niveau de jeu. Si par exemple un jeune bat trois fois un joueur classé 30/5, si ce n'est pas dans le cadre d'un tournoi, mais dans un cadre amical, ce n'est pas gênant qu'il soit 30/4 ou 30/5 à la fin. Il s'agit d'une bonne chose.

Ce même format va être transposé chez les adultes en avril 2020. Il y a des avantages, pareil que chez les jeunes parce qu'il y a des endroits où il n'y a pas de tournois. Certaines personnes n'ont pas le réflexe tournoi parce que s'ils gagnent un match et bien, ils ne sont pas capables de se libérer deux jours après à une heure spécifique pour affronter un autre adversaire. La compétition libre, qui est limitée à 30/1, répond effectivement aux besoins, notamment pour les personnes qui ne peuvent pas faire de compétition le dimanche matin ou en tournois. Mais, justement, on a peur et on pense que les tableaux des non-classés, quatrième série risquent de se vider dans les tournois traditionnels. Pas forcément au départ, mais sur le long terme. Quand les personnes vont comprendre qu'il est possible de jouer contre une autre personne du club, un copain, ou une personne qu'on ne connaît pas forcément, sur une partie d'une heure, et d'avoir un résultat homologué, cette situation-là peut remplacer un tournoi. Donc, on craint que cela vide les matchs par équipes parce que les quatrièmes séries doivent se libérer en général le dimanche de 9 h à 14 h, pour jouer des simples et doubles. Dans la compétition libre, il n'a qu'un seul match à faire et puis le joueur peut rentrer chez lui. Il y a la peur d'une désaffection sur les tournois, on a peur que ce format entraîne un effet de cannibalisation. Il y a déjà certains au service compétition à Paris qui le disent. Par exemple, si on est quatrième série, je décide de jouer quelqu'un qui est classé 30/2, je prends rendez-vous, je joue le match, et nous rentrons nous-même le résultat via TEN'UP sur le téléphone. Ce n'est pas encore en place sur TEN'UP donc pour

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le moment les clubs utilisent ADOC. Le responsable du club ou l'entraîneur de tennis rentrent le résultat. Mais à la longue, l'idée est de rentrer son propre résultat sur TEN'UP. Ce n'est pas forcément très bien au niveau de la vérité et du système. À la FFT on se dit que cela ne concerne que les joueurs en quatrièmes séries, donc au pire si les gens trichent, s'il y a de l'abus, ils n'iront pas tellement haut dans les classements. Il y a l'inquiétude au niveau des abus, notamment du fait qu'il n'y ait pas de contrôles. Les gens ne vont pas forcément jouer le match en entier et faire seulement un seul set. Il faut essayer, on verra bien.

Pour les jeunes, il s'agit d'un format qui marche bien. Au tennis, il n'y a pas forcément cette possibilité d'avoir un match qui compte dans une compétition. La compétition libre est une bonne chose pour cela. Elle permet de faire de la compétition, une fois par semaine comme un jeune qui fait du foot ou du rugby. Par rapport à nos licenciés, il y en a trop peu qui faisait de la compétition, une des raisons pourquoi on n'arrivait pas à fidéliser les jeunes. Par rapport, aux professeurs, il faut leur apprendre à s'amuser, à matcher plutôt que des cours théoriques avec le panier. Il faut mettre en place des revirements pédagogiques.

8. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Même si le padel n'explose pas en nombre de licences, il est en train de connaître une grosse expansion parce qu'il s'agit d'un nouveau sport.

Ma Ligue est frontalière avec l'Espagne. De notre côté le padel est arrivé déjà depuis quelque temps, en particulier dans les Pyrénées Oriental. J'ai vécu l'avènement de ce sport d'abord en Espagne puis en France. En Occitanie, les structures "poussent comme des champignons". Il y a même une réelle désaffection presque des terrains de tennis au profit des terrains de padel. Tout club qui est important dans notre Ligue a au moins un projet pour construire un ou deux terrains de padel, en plus des terrains de tennis qu'ils ont. Et souvent ils construisent les terrains sur les installations tennis, c'est-à-dire par forcément à part. Un terrain de tennis est utilisé pour faire deux terrains de padel dessus.

Lorsque j'étais encore à la FFT, on s'était posé beaucoup de questions si on allait prendre le padel sous le giron de la FFT ou non. On s'était dit qui si on le prenait sous notre giron, cela serait beaucoup de boulot et n'allait pas être simple. Mais si on ne le prenait pas, la Fédération qui allait se mettre en place et prendre ce sport, risquait de prendre le dessus comme la Fédération de padel en Espagne avec le

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tennis. On a préféré maîtriser le développement de ce sport. Quand une municipalité ou un club décide de faire un ou deux courts de padel, en général, il décide de le placer dans un lieu stratégique qui n'enlèvera qu'un seul terrain de tennis. Si c'était une autre Fédération en charge du padel, le tennis n'aurait pas eu droit à la parole là-dessus. Un maire peut très bien dire qu'il décide de prendre deux terrains couverts de tennis pour faire quatre terrains de padel couvert. On a préféré que le padel reste dans le giron fédéral pour pouvoir maîtriser le développement de ce sport.

En Occitanie, on est dans une courbe ascendante en nombre de pratiquants. Surtout de compétiteurs puisque pour l'instant on ne peut pas vraiment les compter. En Occitanie, il y a entre 70 et 100 structures qui ont des terrains de padel. C'est énorme. Il y a des structures privées avec uniquement des padel et il y a pas mal de gros clubs qui possède au moins un terrain de padel. Après, arrivera le moment où il y aura trop d'installations par rapport aux pratiquants. On s'aperçoit déjà que chez les compétiteurs, ils ont un très bon réseau social entre eux, ils communiquent, partagent beaucoup entre eux, il y a des groupes WhatsApp, ils s'envoient plein d'informations, mais dans les tournois il s'agit plus ou moins les mêmes qui jouent. À un moment donné, on va créer des structures supplémentaires mais est-ce que cela va amener plus d'adhérents pour autant ? Oui, mais pas forcément autant qu'on peut le penser.

Pour l'intégration du beach tennis à la FFT il y a eu le même raisonnement que le padel. En Italie, le beach tennis marche mieux que le tennis. On a décidé de le prendre dans notre giron. Mais en France, ce sport n'a pas forcément accroché. En plus, on a commencé par la vitrine, on a commencé par les Championnats de France. On a organisé des super Championnats de France sur une plage. On voulait avoir un effet de cascade avec la création de structures, etc. En Occitanie, on va dire qu'il y a cinq à six structures de tennis qui ont du beach tennis. Par rapport au padel, cela très peu. Contrairement au padel, où un joueur vient avec ses chaussures, sa raquette et ses balles, le beach tennis se joue sur le sable donc il faut se mettre pieds nus et juste prendre sa raquette et ses balles. Au beach tennis il faut également monter son propre terrain avec les lignes que l'on tend avec des jalons plus le filet que l'on tend aussi, etc. Donc il y a une préparation à faire avant de pouvoir jouer. Après avoir joué, il faut tout ranger dans les sacs, etc. Cette particularité n'attire pas forcément beaucoup de joueurs parce qu'il y a trop de contraintes. Le beach tennis n'attire que les vrais passionnés. Par ailleurs le beach ne peut pas se jouer toute l'année, cette activité reste essentiellement estivale. Pour le développement de cette activité, ce n'est pas un point positif. On doit avoir 200-300 joueurs à peu près en tout en Occitanie. Pour le championnat régional, on a une centaine d'équipes, tout confondu. C'est très occasionnel. On a très peu de vrai joueur de beach tennis.

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INTERVIEW 5 - Julien ISARD

Chargé de développement à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis Interview téléphonique réalisée le 27 mars 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

J'ai passé mon DEJEPS au Tennis Club de Pringy puis j'ai été Directeur Sportif au club. Après, j'ai enchainé sur le DESJEPS que j'ai passé en deux ans. Ensuite j'ai été recruté par la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes pour être Conseiller Sportif Territorial sur le département de la Haute-Savoie et de l'Ain. Ensuite, j'ai basculé sur la direction de développement où je gère le développement de la pratique, des clubs et du marketing des clubs. Je suis également beaucoup sur la formation DE, DES à Seyssins et à Bron. Je suis en train de travailler sur un plan pluriannuel sur le développement du tennis. On suit les directives fédérales, on essaie cependant d'avoir une vision innovante et moderne au sein de la Ligue.

2. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés ? Si oui, comment l'expliquez-vous ? Quels ont été les changements majeurs ?

Oui, il y a eu une baisse ces dernières années du nombre de licenciés, ceci dit on reste quand même le premier sport individuel en France et le deuxième sport fédéral. On se maintient quand même à un niveau plutôt élevé, on ne s'alarme pas trop de ce genre de chose.

La deuxième chose, il est difficile de dire que le tennis en France, le tennis fédéral en tout cas, régresse parce que ce n'est pas forcément vrai. Ce n'est pas vrai de partout et ce n'est pas dans tous les clubs. Il s'agit d'une donnée très importante. Si on avait une donnée généralisée dans l'ensemble des clubs, là, on pourrait se dire : oui, le tennis est en baisse.

Gilles MORETTON, Président de la Ligue, candidat à la présidentielle de la FFT cette année, il partage cette vision. Il prend souvent cet exemple : "si tu vas dans une rue bondée de restaurant à Lyon, tu demandes à un restaurateur où il n'y a pas beaucoup de monde dedans, comment se passe la restauration en France : "c'est la catastrophe, on paie trop de charges, il y a plus personnes dans les

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restaurants". Deux mètres plus loin, tu as un restaurant qui est plein à craquer, si tu demandes à un autre restaurateur : "non, nous la restauration cartonne, on n'a jamais eu autant de monde, on a embauché encore deux nouvelles personnes"".

Ce sont vraiment des problématiques de clubs, voire de territoires où le tennis marche plus ou moins bien. Par exemple, dans mon club à Pringy, pendant que le nombre de licenciés de la FFT baissait, nous on était en hausse constante pendant 3 ans.

Si on regarde le TC Annecy-le-Vieux, est-ce que le tennis va mal ? Il y a 1100 licenciés, trois terrains couverts, tout va bien. Ce sont vraiment des problématiques de clubs, d'enseignants, de dirigeants, de comment ils font pour que les choses bougent.

Oui, il y a des directives fédérales. On les suit, mais on essaie cependant d'avoir une vision innovante, moderne. Effectivement, la tendance était déjà un peu à la baisse. Passer sous ce fameux chiffre des 1 million de licenciés reste assez symbolique, ce n'est pas des baisses de 15-20 % non plus, il n'y a pas eu un crash. Sur l'année dernière, on a fini en baisse de 1,7 %.

Par ailleurs, dates à dates par rapport à l'année dernière, bon le coronavirus va nous impacter un peu, voire beaucoup, mais début mars, le nombre de licenciés en France était en progression de 2% par rapport à l'année passée, il y a une inversion de la courbe cette année. Dans quasiment dans toutes les ligues, on voit une hausse des effectifs par rapport à ce qu'il se faisait l'année dernière date à date en mars. C'est quand même très prometteur. Il y a cette relance-là qui est en marche, j'espère que le coronavirus va nous laisser tranquille rapidement pour qu'on puisse continuer et clôturer cette année en hausse par rapport à l'an dernier. Il faut prendre cela en considération, cette année marque une rupture et on a une progression qui s'installe.

Cependant, il y a deux autres points à prendre en compte concernant la baisse du nombre de licenciés. Le contexte concurrentiel a beaucoup évolué et il est devenu de plus en plus intense. Aujourd'hui, il y a une concurrence entre les fédérations fédérales, foot, tennis, les grands sports où tout le monde redouble d'ingéniosité pour attirer des licenciés.

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La fédération de boxe, on n'en a jamais entendu parler avant. Maintenant, ils mettent en place des plans de communication, etc. Il y a quand même beaucoup plus de monde qui pratique la boxe en France. Avant la boxe n'était pas un concurrent, et maintenant, ce sport est en train de monter un peu en puissance. Il y a des nouveaux sports fédéraux qui rentre dans cette bataille. Ce contexte évolue. Il est de plus en plus concurrentiel et intense avec des habitudes de consommations qui changent. Nous devons nous adapter.

Ensuite il y a une concurrence accrue des associations non-fédérales. Par exemple, il y a de plus en plus des cours de zumba qui se font à droite à gauche, qui ne sont pas forcément sous la base des licenciés. Il y a eu un essor ces dernières années assez important. Il s'agit d'un autre type de concurrence.

Il y a la concurrence des marques, Nike ou Décathlon organisent des runs dans les rues le soir de semaine, ou même organisé par d'autres marques. C'est quelque chose de nouveau et un autre type de concurrence.

Il y a également les collectivités aussi qui s'y mettent. Maintenant de plus en plus de municipalités pour développer le sport, développer le bien-être, la santé, organisent des événements sportifs notamment de la marche et de la course à pied, au détriment d'une pratique fédérale. Ces pratiques viennent de rentrer en concurrence.

Les sports de la pratique libre de l'outdoor : le sport de montagne, de randonnée, la marche, la course à pied, on vient pratiquer une activité physique et sportive libre, sans contraintes, au moment où on le décide, avec qui on veut, voire seul. C'est quelque chose aussi qui a complétement explosé en France ces dernières années. Forcément, toutes ces concurrences-là, directes ou indirectes, font que le tennis a été légèrement impacté. Les habitudes de consommation des gens ont changé, forcément, maintenant les gens qui viennent dans les sports associatifs pour passer du temps existe un peu moins.

3.

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Pensez-vous vous que les actions misent en place par la FFT incite les personnes à découvrir le tennis ou de rester dans les clubs ?

Les gens veulent consommer du sport sans contraintes, nous, on est une vraie difficulté aussi par rapport à la licence fédérale qui est annuelle, et souvent les clubs proposent des cotisations annuelles à leurs adhérents. Finalement, les gens souhaitent de moins en moins s'engager aussi bien dans le sport que d'une manière générale. Donc il va falloir qu'on s'adapte. Par rapport à cela, il y a des groupes de travail à la Fédération qui sont mis en place.

Il y a une donnée très importante, tout l'enjeu pour nous est vraiment là : on estime à seulement 25 % le nombre de pratiquants de tennis qui sont licenciés à la FFT. Il y en a 75 % qui pratiquent le tennis sur les terrains municipaux, en vacances. Nous, on ne les a pas dans nos statistiques. On a un véritable enjeu, le marché existe, mais pour l'instant, il faut qu'on le pénètre mieux.

Au niveau de la Ligue, on travaille avec une société qui s'appelle France Pub, société lyonnaise. Ils travaillent beaucoup avec des grandes enseignes nationales comme Auchan, Carrefour, Décathlon pour faire du "géomarketing". Cela fait bientôt un an qu'on est client chez eux. On sait exactement ville par ville, voire parfois quartier par quartier dans les grandes villes le nombre de pratiquant tennis et le nombre pratiquant de tennis licenciés. Sur la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes, 30 % des pratiquants de tennis sont licenciés. Ce sont les mêmes chiffres au niveau national. On a encore une marge de développement énorme.

4. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de la Ligue-Auvergne-Rhône Alpes pour fidéliser et attirer des licenciés ?

On essaie également de montrer que le tennis est axé sur la santé et le bien-être parce qu'il faut savoir que le tennis est un sport qui maintenant est reconnu par le Ministère de la Santé comme un sport santé bien être. Cela est quelque chose de nouveau qui date de deux ans. Maintenant un médecin généraliste peut faire de la prescription de tennis sur ordonnance, cela veut dire que le tennis apporte vraiment des bien faits et on sait qu'aujourd'hui en France la notion de santé bien être a pris énormément de place.

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La plupart des gens qui vont courir dehors pour être en bonne santé, se sentir bien. Ce n'est pas pour faire de la performance. Quand je vais courir, ce n'est pas pour aller battre un temps sur dix kilomètres, mais pour me sentir bien pour toute la journée. On est assez éloigné d'une pratique compétitive, de tennis très, très compliquée. Il faut qu'on fasse prendre conscience aux gens qu'on peut prendre du plaisir sur la pratique du tennis dès nos premiers courts. Avec s'adapter, le nouveau matériel pédagogique, les nouveaux terrains, notamment le Tennis Galaxie. Faire changer l'image du sport et montrer aussi qu'on peut pratiquer le tennis sans contraintes, on a un vrai travail à faire là-dessus. Le Tennis Santé propose des exercices avec des mouvements pour travailler sur l'assouplissement des muscles et la coordination.

On développe effectivement l'offre tennis santé-bien être. C'est quelque chose sur laquelle la Ligue et la Fédération travaillent beaucoup. On développe des nouveaux services comme le cardio-tennis sur des séances d'1 h, 1 h 30 avec du mix panier tennis, renforcement musculaire, cardio. Finalement le niveau tennis n'est pas obligatoire, on peut mélanger les niveaux, ce n'est pas très grave, il n'y a pas de face-à-face. Un joueur en deuxième série et une joueuse en troisième série peuvent faire la même séance. Il y a du travail au panier, chacun le fait en fonction de son niveau. Des ateliers de motricité, de renfort, de cardio, n'importe qui peut le faire. Cette offre est en train d'énormément émerger au sein des clubs, qui est facile à mettre en place et qui propose quelque chose de nouveau.

5. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Un des autres enjeux pour changer l'image de notre sport est que nous, les équipes de développement, on arrive à inculquer une culture marketing aux clubs pour recruter notamment sur la visibilité digitale. Aujourd'hui, on a un nouvel outil TEN'UP qui est bien mais qui n'est pas encore top à 100 %. Il faut encore que les équipes techniques travaillent dessus parce que le produit n'est pas au point. Il mérite encore d'être travaillé, mais on est sur une voie de développement.

Concernant la visibilité sur Internet, on a fait une étude sur les sites Internet des clubs de la Ligue, c'est à tomber par terre. Cet axe n'est pas du tout développé, que cela soit chez les gros et petits clubs. On travaille sur ces différents piliers pour être plus attractif vers l'extérieur. On a signé un partenariat avec une entreprise qui faitt de la création de site Internet, référencement, développement. On a monté

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une offre pour les clubs. On propose des sites clés en mains, haut de gamme, mais en essayant d'être accessible financièrement pour les clubs pour avoir des sites Internet développés.

On a fait une offre digitale pour les clubs avec différentes options, standard au premium en fonction des tailles de clubs. Par exemple, Annecy Tennis va être le premier club à rentrer dans la démarche très rapidement. On apporte ce service supplémentaire par le biais du partenariat.

Par ailleurs, on a développé un outil ADOC (Aide au Développement et à l'Organisation des Clubs). Il s'agit simplement de la gestion de club comme un back-office. ADOC permet de construire l'offre des clubs et ils les mettent dans TEN'UP. Cela permet aux clubs de créer les groupes d'enseignements, les cotisations, licencier les gens, homologuer les tournois, saisir les résultats, toutes ces étapes se font dans ADOC. On peut même faire sa gestion financière de club dans ADOC. Cet outil complet a ses failles, il y a encore des possibilités d'améliorer le développement de cet outil. Il a quand même bien évolué ces dernières années, il devient un outil fiable. Il est également possible d'intégrer le paiement en ligne, quand quelqu'un se rend sur TEN'UP pour acheter un stage de tennis, il peut payer en ligne, le paramétrage se fait sur ADOC. Il s'agit vraiment un outil pour toute la gestion de club. Avant ADOC était aussi bien un outil qui servait à la gestion de club et il était aussi ouvert aux adhérents pour la réservation des courts. Maintenant toute la partie vitrine, adhérent a basculé sur TEN'UP.

6. Le tennis est un sport pratiqué majoritairement par un public masculin, que mettez-vous en place pour attirer un public davantage féminin ?

Le TMC (Tournoi Multi-Chance) permet d'être identifié dans un calendrier familial, et cela dure une journée en général. La contrainte du tennis est qu'on ne sait jamais quand on va jouer, quand on va finir les matchs. On se base uniquement sur une estimation. Parfois, les convocations arrivent la veille. On a besoin d'avoir une certaine visibilité et ce format-là plaît beaucoup aux femmes. Cela leur permet également de se retrouver entre elles dans un esprit de compétition certes, mais avec beaucoup plus de convivialité que dans un tournoi traditionnel. Il y a un manque de femmes dans les tournois, les niveaux au niveau des classements sont trop différents. Elles fuient la compétition traditionnelle parce que cela ne les intéresse pas de jouer pour perdre en deuxième match contre une femme beaucoup mieux classée. Le format TMC a une contrainte cependant. Ce type de compétition est facile à organiser pour les clubs, cela rapporte de l'argent, les gens qui en font sont plutôt contents. Cependant, un TMC à entre 8 et 16 personnes, un tournoi comprend 300 joueurs, dont 40 joueuses. Il faudrait faire beaucoup de TMC pour pouvoir toucher autant de personnes. Il s'agit d'une des limites

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aux compétitions type TMC. La compétition traditionnelle sous forme de tournoi à élimination directe, il faut la conserver. Elle est ancrée de notre culture, il ne faut pas l'arrêter pour les gens qui sont déjà des compétiteurs aujourd'hui.

Pour les nouveaux compétiteurs, les formats courts comme le super tie-break au troisième set, l'arrivée des no-ad, signifie moins de contraintes. Cela est un critère important.

7. Les initiatives mises en place sont-elles trop tournées vers la pratique en compétition aux dépens de la pratique loisir ?

Nous, on véhicule l'image d'un sport très axé vers la compétition et pas forcément hyper accessible techniquement. La pratique du tennis pour beaucoup est très difficile. En plus physiquement cela est dur parce que beaucoup gardent en tête le match de Rafael Nadal contre Novak Djokovic en finale de Roland-Garros en cinq sets. Ils trouvent que le sport est beau, mais il parait extrêmement compliqué. À l'inverse d'autres sports comme le foot ou la course pied où tout de suite on se dit n'importe quelle personne peut pratiquer ce sport. Nous, on a une image pas très accessible, plutôt élitiste et très compétitrice. L'image qu'on dégage aujourd'hui est un vrai problème. Tout l'enjeu est que nous arrivons à faire changer l'image de notre sport en développant notre pratique et en faisant comprendre que le tennis est un sport accessible à tous.

8. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Cela est important de diversifier l'offre de notre sport. Le beach tennis marche plus ou moins, surtout dans notre région. Cette activité attire plus dans le sud. Cependant, le padel est en plein essor. Le padel est un des moyens pour attirer des nouveaux pratiquants. C'est facile d'accès, fun et marrant. On retrouve tout ce qu'on n'a pas dans le tennis : la proximité entre les joueurs, la convivialité. Une personne qui joue avec des raquettes de plage au bord de la mer, il peut jouer au padel. N'importe quelle personne peut s'y mettre. Il s'agit d'un véritable atout qu'on souhaite développer justement pour attirer le genre de personnes pour qui le niveau technique requis pour le tennis fait peur.

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9. Pour faciliter l'accès à la compétition, la FFT a mis en place un système de compétition «libre» chez les adultes et les jeunes, en quoi consiste cette initiative ?

On considère que la compétition impacte positivement la fidélisation dans les clubs. Il y a un vaste débat en interne, si on développe la compétition, mais que tout autour, l'enseignant n'est pas bon, les infrastructures ne sont pas bonnes, la compétition ne suffira pas à fidéliser, mais en tout cas cela participe à fidéliser. On se rend compte que pour tous ces nouveaux pratiquants, ces pratiquants débutants, leur dire de s'inscrire à un tournoi ou de jouer en match par équipe est difficile pour eux. Ils se dévalorisent, ils se disent de ne pas être à la hauteur et ils ne veulent pas y participer. On avait du mal à les amener à la compétition. Pour développer le nombre de compétiteurs est né l'idée des compétitions libres pour les jeunes. Elles ont été mises depuis un an à peu près. Cela marche plutôt pas mal, c'est en développement. À partir du 1er avril 2020, les matchs de compétitions libres seront ouverts pour les adultes non classés et quatrième série.

Si on prend tous ces nouveaux pratiquants débutants, en plus des cours de tennis, on organise des petites compétitions au sein du club, sans pression, ni contrainte, avec les gens du club comme les enseignements, on organise une animation derrière, cela devrait faciliter l'accès à la compétition. Ceux qui ne prennent pas goût, ils pourront toujours choisir de faire de la compétition plus traditionnelle ou de rester de cette compétition libre. On se rapproche de cette pratique libre qui est au coeur des nouveaux modes de consommation de la pratique sportive. Faire un match de compétition contre un ami, cela devrait venir aussi simple et aussi libre que d'aller courir. On joue le dimanche matin, on décide de l'homologuer, on le dit à l'enseignant de le renseigner dans la base de la FFT. Cette initiative devrait contribuer à cela.

Il s'agit également d'un bon moyen pour faire rencontrer les gens, donner du sens aux animations qu'on fait. Les matchs libres existent depuis toujours. Donner ce côté un peu plus officiel, cela devient intéressant et créer un peu d'enjeu indirectement. Dans le palmarès, cela ne rapporte pas beaucoup de points mais au moins il y a quelque chose de pris en compte. Un peu comme l'image du poker. Il y a juste un peu de pression qui cadre un peu la compétition et change l'état d'esprit parce qu'il y a une petite "récompense" à gagner à la fin. C'est un bon moyen pour amener du fun dans les clubs. Ce n'est pas dans le but de développer la compétition à outrance. Les clubs sont saturés et la compétition traditionnelle n'est pas faite pour tout le monde. On peut être passionnés mais non-compétiteurs.

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Il y a une statistique qui est intéressante en France, seulement 9 % des personnes questionnées évaluent la compétition comme un facteur principal de motivation. Tout miser sur le développement de la compétition est utopique et faux. Cela n'aura pas d'impact. Il faut que la compétition serve à une tranche de la population définie. La compétition libre, est intéressante car ce n'est pas «une vraie compétition», mais l'entre-deux peut être intéressant. Cela est inenvisageable de se tourner uniquement à 100 % sur la compétition car les clubs auront moins de terrains disponibles pour les loisirs. Ce n'est pas possible.

La compétition libre vise aussi à développer la fréquence de jeux et de faire venir jouer les licenciés en dehors des entraînements. Les enseignements de club sont suffisamment expérimentés, ils connaissent bien les joueurs pour voir s'il y en qui abuse ou pas de format.

Il y a deux formats possibles : la compétition libre individuelle ou organisée. Le match libre individuel correspond à deux personnes qui jouent le dimanche matin et qui l'homologuent entre elles. Soit le club qui organise des moments banalisés, le samedi après-midi par exemple où ce sont uniquement des matchs libres et derrière, ils organisent une animation style pétanque avec une soirée derrière.

10. Les changements de compétitions historiques (telle que la Coupe Davis) ont-ils un impact selon vous sur l'attractivité du tennis en France ?

C'était suivi par des téléspectateurs, mais la Coupe Davis marchait bien dans notre pays, mais dans d'autres pays cet événement ne marchait plus. Si on regarde de manière générale, elle devait évoluer. Tous les meilleurs joueurs mondiaux ne participaient plus. La Laver Cup, l'ATP Cup et la Coupe Davis à six semaines d'intervalles - trois compétitions qui se ressemblent, l'ATP/ITF devraient se mettre d'accord sur un format unique qui permettrait d'avoir plus de visibilité et d'avoir une compétition énorme, une vraie coupe du monde de tennis comme dans le foot. Il faut donner du temps, c'était la première édition. Dans le cycle de vie d'un projet, la phase de lancement n'a pas forcément des résultats tout de suite et la phase de croissance prend quelques années. Il y a des choses à améliorer. L'ATP Cup a bien marché. L'ancien format qui disparaît parait logique. Parfois dans le tennis on vit un peu trop avec le passé, il faut savoir évoluer avec le monde moderne.

11.

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La France est l'un des pays qui compte le plus de compétitions, notamment Roland-Garros, comment expliquer cette baisse de licenciés malgré de nombreuses manifestations ? Faut-il s'appuyer sur ces manifestations sportives pour promouvoir davantage la pratique du tennis ?

Le tennis marche plutôt bien. D'ailleurs Roland-Garros n'a jamais été aussi plein. Le tournoi se joue à guichet fermés tout le temps, même si quelquefois dans les tribunes il n'y a pas grand monde. En tout cas les places sont vendues. Il y a le problème des loges, mais en tout cas, à part les loges, le stade est toujours plein. Il s'agit d'un élément révélateur que le tennis en France ait encore une grande notoriété, une image très positive. Roland-Garros est un vrai levier de développement pour le tennis français. Avec les nouveaux terrains et l'arrivée du toit sur le central, cela va changer beaucoup de choses. Ces travaux étaient pour moi primordial pour continuer de rivaliser avec les trois autres Grand Chelem dans le monde. On voit d'ailleurs que le chiffre d'affaires du tournoi ne cesse d'augmenter d'année en année, cela prouve qu'il y a des visiteurs qui viennent. Roland-Garros est une vraie vitrine. D'ailleurs dans les clubs, on observe une augmentation de fréquentation pendant cette période-là parce que les gens voient Roland-Garros à la télévision et souhaitent jouer, en plus ce sont les beaux jours avec l'arrivée de l'été.

12. Pour vous, quelles seraient les solutions pour atténuer la baisse des licenciés ? Attirer un nouveau public ou fidéliser davantage les licenciés ?

On a un gros travail à faire en premier sur la fidélisation des personnes. On a énormément mal à fidéliser les adultes notamment et les nouveaux licenciés, on a des taux d'abandon à l'issue de la première année de pratique qui est énorme : entre 2018-2019, 1/3 des licenciés ont abandonné en France. 50 % des nouveaux licenciés ont abandonné, presque un nouveau licencié sur deux n'a pas renouvelé cette année, c'est énorme. 60 % des nouveaux seniors, des 18-35 ans, ont abandonné. Et 50 % des non classés.

Par un exemple, si on prend ce profil de joueur, 30 ans, j'ai vu Roland-Garros cela m'a plus, je vais m'inscrire au tennis. Je prends l'exemple de Pringy, je connais les tarifs. 230 euros l'adhésion à l'année. Cependant, il n'a jamais joué, il aimerait prendre des courts mais tout est déjà plein ce n'est pas possible. Il faut savoir que le taux de renouvellement sur les courts collectifs avoisine les 100 %, assez

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peu de joueurs abandonnent quand ils prennent des cours. On lui propose donc des cours individuels avec les profs. Il a déjà payé 230 euros d'adhésion puis il doit payer 30 à 40 euros un cours individuel, ce n'est pas tout le monde qui peut. Par ailleurs, il n'a pas de partenaire, il ne prend pas de cours. Le club envoie des mails pour participer à des animations, mais comme le joueur ne connait personne, il ne vient pas, il ne se sent pas concerné. Au bout de six mois, on regarde les statistiques dans ADOC, il n'a encore jamais réservé. Ce genre de joueurs, pour 230 euros, il ne joue jamais et il s'agit un problème.

On essaie de mettre en place tout un programme de fidélisation, justement pour mieux s'occuper de nos clients, j'utilise ce mot client volontairement. Il faut faire changer l'état d'esprit des clubs. Les clubs pensent encore que les gens viennent et que ce sont juste des adhérents. Non, ce sont des vrais clients qui viennent consommer et si on ne leur apporte pas de satisfaction, ce n'est pas possible. Dans la vie de tous les jours, si on n'est pas satisfait d'un produit ou d'un service, on ne rachète pas. On est vraiment là-dedans.

Il y a différents leviers pour la fidélisation :

1. La cotisation

2. La diversification de l'offre

3. Mieux s'occuper de nos clients, mieux les connaître

Si on descendait de 5 à 10 % le taux d'abandon, on repasserait sur la barre des millions sans problème, sans forcément recruter un nouveau public. Il y a un véritable enjeu sur mieux fidéliser au sein des clubs.

De mon côté, j'ai identifié quelques points qui doivent permettre de mieux fidéliser les licenciés tennis. Soigner l'image du club. Soigner la première prise de contact, la première connexion est importante avec quelqu'un. Un nouvel adhérent qui arrive en club, la personne qui s'occupe de lui doit être en mesure en cinq minutes de lui expliquer le fonctionnement du club, de lui donner une plaquette, la carte de visite de l'enseignant pour peut-être prendre des cours plus tard, lui expliquer comment fonctionne TEN'UP, télécharger l'application avec lui. Très rapidement, on doit être en mesure de lui trouver des nouveaux partenaires de jeu. Prendre des informations sur son niveau, avoir une base de joueurs disponible en fonction des niveaux. Le TC Annecy le Vieux le fait très bien, les hôtesses font

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même la première réservation. Même si la personne ne prend pas de cours, mais qu'elle a un ou deux partenaires, correspond à une présence dans le club assurée.

S'assurer de la satisfaction de nos clients. Trop peu de clubs questionnent leurs adhérents sur la qualité de l'enseignement, la qualité des animations au sein des clubs. Il y a assez peu d'enquêtes de satisfaction auprès des clients. La qualité de l'accueil est quelque chose que les clubs doivent améliorer.

Les clubs doivent mieux connaître leurs clients. On a la chance d'avoir cet outil ADOC, on devrait tout savoir de nos clients, aussi bien au niveau du chiffre d'affaires que du nombre de réservations. Les clubs doivent prendre conscience de la base de données qu'ils ont et mieux l'utiliser.

Élargir son offre via le padel et le beach tennis par exemple.

Le bénévolat. Tout cela est possible uniquement si on motive et implique ses équipes. Il y a une mission humaine. Le coté bénévole, motiver et impliquer ses équipes bénévoles, ce n'est pas facile. Les gens s'investissent de moins en moins dans le bénévolat, comment les valoriser, les impliquer.

Motivation et implication des entraîneurs de tennis. Aujourd'hui, les clubs qui marchent est lorsqu'il y a une équipe pédagogique qui est compétente, impliquée et motivée. Pour être compétente, il faut se former. La formation initiale et continue, proposée par la FFT et la Ligue, est importante. Au niveau des clubs, il faut qu'ils rémunèrent correctement leurs enseignants, c'est un métier qui est beau mais difficile. Être entraîneur tout seul signifie être obligé de tout faire, tous les soirs, le week-end.

Par exemple, Romain COTTAREL, entraineur au TC Drumettaz, qui a 100 licenciés. Il est tout seul, pas de terrains couverts convenables (ils ont un parquet de salle de fête l'hiver, les terrains sont abimés, le club house est un vieux chalet, les équipes bénévoles sont quasi inexistante). C'est difficile, les qualités de travail ne sont pas faciles. Les dirigeants doivent en prendre davantage conscience, il faut que les entraîneurs soient valorisés, responsabilisés.

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Je connais trop d'entraîneurs qui me disent : "j'essaie de mettre des choses en place, je n'ai pas de retour de mes dirigeants. J'ai le sentiment d'être inutile, c'est décourageant". On a un turnover chez les enseignants qui est plutôt important parce qu'on se rend compte au bout de quelques années la motivation baisse et ils se sentent un peu isolés. Dans les gros clubs, il y a des bonnes conditions de travail. Dans les petits clubs, cela est plus difficile.

On travaille également énormément sur l'équipement aussi. C'est très important. Il faut savoir que la FFT et la Ligue, à tous les niveaux, on travaille très étroitement avec les collectivités, avec les municipalités et les régions. On a un schéma directeur entre la Ligue et la Région qui fonctionne extrêmement bien. La Région aide énormément le tennis pour le développement de ses infrastructures. Effectivement, un club de tennis sans terrain couverts ce n'est pas évident même s'il y a deux terrains extérieurs, des enseignants bons, des dirigeants motivés. Si à côté il y a un club de foot avec des infrastructures magnifiques, un gymnase flambant neuf, chauffé, pour le hand et le basket, et une salle de sport privée comme l'Appart Fitness avec des structures splendides. La concurrence, elle est dure. On travaille beaucoup pour enlever tous les terrains en bétons poreux pour mettre de la terre battue artificielle. Développer également au maximum le nombre de structures couvertes, en Haute-Savoie on a de la chance on a beaucoup de terrains avec des courts couverts, ce n'est pas le cas de partout. La Savoie souffre beaucoup du manque de terrains couverts.

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INTERVIEW 6 - Yann BANKHALTER

Responsable Marketing à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis Interview téléphonique réalisée le 9 avril 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

J'ai été Conseiller en Développement sur la Haute-Savoie, Savoie et l'Isère pendant quatre ans. Maintenant, je travaille dans le service marketing à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes sur tout ce qui est partenariat, marketing, communication.

J'ai une mission effectivement d'accompagnement des clubs de formation sur la thématique de partenariat parce que certains ont des situations économiques parfois tendues, complexe à gérer. Ils se posent la question de comment trouver des ressources, des financements privés.

2. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes pour fidéliser et attirer davantage de licenciés ?

Malheureusement il n'y a pas de réponses miracles, mais effectivement il y a des initiatives, il y a des choses qu'on met en place pour accompagner les clubs. En tout cas, c'est une vraie question que la FFT se pose.

La FFT pilote une politique de développement fédérale, il y a la DTN (Directeur Technique National), plutôt au niveau du point de vue sportif, entraînement. À côté de ça il y a un pôle de développement, il y a le pôle fédéral qui est à la fédération qui pilote une stratégie politique et derrière ce sont les Ligues qui les déploient sur le terrain. Nous au niveau de la Ligue, on est une équipe de neuf conseillers en développement plus un responsable régional de développement qui pilote notre équipe qui ont pour mission d'accompagner les clubs dans le développement de la pratique. Nous ce qu'on appelle des CED - Conseiller en Développement - ils ont des territoires et on est censé déployer la politique fédérale avec évidemment des adaptions en fonction des territoires. Par exemple, moi je suis conseiller en développement sur la Savoie et Haute-Savoie, je ne vais pas avoir les mêmes problématiques que mon collègue qui est en développement dans l'Allier. Dans l'Allier, sa

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problématique va être l'emploi, moi en Haute-Savoie cela va être comment on peut structurer les clubs pour accueillir plus de monde l'été, comment on peut travailler avec les secteurs privés.

Ce qu'il faut savoir ce que nous, on est pour la plupart des salariés de la Ligue. En étant mis à disposition des comités sur leurs territoires. Pour résumé, la fédération déploie une politique, la Ligue au travers de ses salariés là déploie sur son territoire en étant mise à disposition des comités.

Les initiatives de la FFT partent un peu de partout. La FFT déploie une politique fédérale avec des fois des initiatives que nous, on met en place. Après nous les adapte. Nous aussi de part de notre connaissance du territoire, on essaie de développer nos propres initiatives pour essayer de développer la pratique. Effectivement, le comité peut également avoir des initiatives de son côté pour jouer son rôle de proximité avec les clubs.

Il faut se poser la question du produit qu'est la licence. Si un joueur ne fait pas de compétition au tennis, la licence n'a que très peu d'intérêt en fait. À part d'être prioritaire sur la billetterie de Roland-Garros ou le Master de Paris Bercy. Finalement, quels sont les avantages d'être licencié pour un non-compétiteur. Par exemple, les joueurs compétiteurs et non compétiteurs paient la licence au même prix et les mêmes avantages. Nous quand on est conseiller en développement pour faire la promotion de nos licences vis à vis d'un pratiquant qui va venir jouer une à deux fois dans l'année, cela est compliqué parce que cette licence club, licence traditionnelle, n'a pas d'intérêt. La licence propose une assurance, mais dans la vie les personnes ont déjà toute une assurance pour la responsabilité civile, etc. La licence présente que peu d'intérêts finalement en tant que tel. Comment la FFT peut endiguer la baisse du nombre de licenciés, il faut avoir une réflexion au niveau du produit de la licence en tant que tel. Est-ce que la licence est toujours adaptée à la pratique et à la manière dont en pratique.

Si on veut développer le nombre de licenciés aussi, on travaille très peu avec les entreprises sur les problématiques de la santé. Quand on pense au tennis, on ne fait pas forcément tout de suite le lien avec la santé. Le tennis est plutôt vu comme un sport où on se fait mal au dos ou aux genoux. Alors qu'en fait le tennis est bon pour le cardio et pour plein d'autres choses. L'idée du Tennis Santé est de travailler avec les clubs et les enseignants sur du contenu à proposer et aussi sur comment développer son réseau. Pour faire du Tennis Santé, il faut s'implanter d'un point de vue local, travailler avec des associations spécifiques, des hôpitaux, les comités départementaux pour développer le réseau. Une

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fois qu'il y a une offre bien établie et que l'enseignant est formé, il faut développer son réseau et puis voir des entreprises. On essaie d'accompagner les clubs pour structurer leurs démarches.

3. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Si on regarde l'évolution de la pratique sportive, on est davantage sur une pratique sans contraintes et libre. Le tennis souffre de cela parce qu'on est lié à nos équipements. On ne peut pas jouer au tennis dans un jardin, sur un parking de supermarché et du coup cela représente une difficulté. Le marché du sport évolue. Les gens ne veulent plus avoir de contraintes. Moi le premier, je ne joue plus pratiquement au tennis et quand j'ai envie de faire du sport et que j'ai un peu de temps, je prends mes chaussures de running et je vais courir à côté dans la campagne. J'ai fait mon activité sportive et je n'ai pas besoin d'avoir les clés du court, un partenaire et des raquettes. Il faut parler de cette contrainte-là de notre pratique. Il est là le lien avec TEN'UP. Cet outil a été mis en place pour faciliter l'accès à la pratique. Après cet outil pose d'autres problématiques, il faut que les clubs derrières soit prêt à le mettre en place et le développer. Mais le produit en tant que tel est bien parce que l'idée est de faciliter l'accès à la pratiquer. Il faut que "jouer au tennis" devienne facile. Le problème est lorsqu'on fait le tour des clubs de tennis, souvent, à part les gros clubs, s'il n'y a pas l'enseignant qui est là, le club est fermé, pas forcément très accessible. Quand quelqu'un ne connaît pas du tout le tennis et arrive dans un club en plein tournoi, ce n'est pas très accessible. Les clubs ne donnent pas cette sensation-là. C'est une vraie problématique. La FFT a mis en place TEN'UP pour faire face pour répondre à cette problématique. L'idée est de développer l'attractivité de nos clubs et de les rendre plus accessibles.

Pour jouer au tennis, il faut avoir les codes, il faut payer son adhésion. Parfois, les licenciés payent une adhésion, mais ils jouent que cinq fois dans l'année donc ils sont loin de l'avoir rentabilisée. Le système location ou d'avoir une licence adaptée pour ce type de prestation où derrière ils ont quand même accès aux animations cela pourrait être plus adapté. D'avoir des produits un peu intermédiaires sur le sujet.

TEN'UP est un bon outil, mais après les clubs doivent être en capacité d'attirer en mettant en place des offres. Nous notre rôle est d'accompagner les clubs dans cette modernisation et de développer une branche marketing sur comment les clubs peuvent mettre en place des offres attractives pour attirer les adhérents à venir jouer et à s'adapter au plus près de leurs pratiques. TEN'UP permet de

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donner de la visibilité à ces offres-là. Aujourd'hui, si on se dirige sur les sites Internet des clubs, ils ne sont pas modernes, certaines dates d'au moins 10 ans et ne font pas professionnels. Alors que pourtant certains clubs sont grands et bien développé sur plusieurs autres axes, mais la visibilité digitale est importante. Il y aussi l'outil CMS ONE2R qui aide les clubs dans la gestion de leur propre site internet d'une manière simple et efficace. Une charte graphique fédérale est fournie et les clubs n'ont plus qu'à ajouter le contenu qu'ils souhaitent sur le site internet comme des photos, des annonces, etc. Aucun logiciel spécifique n'est nécessaire. Ces sites sont également consultables sur téléphone. Les partenaires peuvent être mis en avant ainsi que les réseaux sociaux d'un club.

Au niveau de la Ligue, on a mis en place un partenariat avec un prestataire qui fait des sites Internet et on a négocié des prix, mais ces prix ne sont pas donnés, ce n'est pas accessibles à tous les clubs. Mais ce partenariat permet d'offre l'opportunité aux clubs d'avoir des sites performants, modernes et beaucoup plus attractifs. Surtout, on accompagne les clubs dans la mise en place de leurs offres sur TEN'UP. TEN'UP est très bien sauf si le club n'a pas mis à jour et en place ces offres cela fera comme un site Internet, cela ne servira pas à grand-chose en fait. TEN'UP est un moyen, après il faut qu'on accompagne les clubs.

TEN'UP est accessible à n'importe quelle personne. On ne parle plus de licenciés, mais de pratiquants. Un pratiquant lambda peut aller réserver un terrain dans un club affilié sans forcément être licencié. La FFT est en train de sortir de cette réflexion sur la licence seulement. Elle donne maintenant la possibilité à n'importe quel pratiquant de réserver dans un club. TEN'UP est accessible à tous et l'objectif était comment une personne qui n'est pas licenciée dans un club peut aller consommer du tennis dans un club affilié facilement. C'est valable pour le licencié, comment il peut consommer du tennis, réserver un terrain, s'inscrire à un tournoi, prendre une adhésion dans un club. Le pratiquant de tennis de manière générale ou non, il faut que cela soit facile pour lui d'aller consommer du tennis.

On a commandé une étude géomarketing chez les pratiquants de tennis. En Auvergne-Rhône-Alpes, on est 123 000 licenciés, mais cette étude a démontré qu'il y a 300 000 pratiquants de tennis dans la région. C'est une vraie difficulté au niveau fédéral, on parle d'environ un million de licenciés, mais quatre millions de pratiquants, tennis et padel compris. On est en capacité de dire sur le territoire le potentiel. On sait ce que représente le pratiquant de tennis moyen, il gagne x euros, il consomme de telle manière. Cela nous permet sur un territoire de savoir quel est le potentiel. Est-ce que sur ce territoire-là on a plus de pratiquants potentiels. On a travaillé avec une société qui travaille sur le

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recueil de données sur la pratique sportive et sur plein d'autres choses. D'après leurs estimations qui sont justifiées, on est à 300 000 pratiquants qui jouent au moins une fois au tennis dans l'année sur la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes. Effectivement, le nombre de licenciés baissent, mais est-ce que le nombre de pratiquants baisse également ? Ce n'est pas certain et difficile de répondre à cette question.

Les écoles de tennis sont très reliées aux enseignants. Au niveau fédéral, on se préoccupe de la relation avec les enseignants. Il s'agit d'un sujet qui délicat. On forme des enseignants dans nos centres de formations au niveau des Ligues. Le problème est que derrière leurs formations, ils sont lâchés dans les clubs et parfois, cela se comprend, mais ils sont plus dans leur intérêt personnel de développer leurs propres activités que de développer l'activité fédérale, augmenter le nombre de licenciés et de développer le club en fait. Il y a deux manières d'enseigner le tennis, soit en indépendant, soit le salarié du club. Nous la position de la FFT, et de la Ligue, est plutôt d'essayer de salarier les enseignants parce que derrière cela permet de leur donner des objectifs et de développer la pratique. Le problème ce n'est pas le statut de salarié, mais le management des clubs. Les clubs, ce sont des bénévoles, ils ne sont pas forcément formés, habilités à manager des enseignants, des personnes.

L'ARA Tennis Tour est un projet de la Ligue au niveau du développement de la pratique, on a vraiment voulu mettre en place et accompagner les clubs. C'était d'aller faire le tour des clubs, présenter des produits et échanger. Le Tennis Move est un produit mis en place par la Ligue destiné à essayer de lier l'activité du tennis à une activité physique accessible, un peu fitness et ouvert à tous. Les personnes ne sont pas obligées de venir à chaque fois, la prestation est proposée toute l'année. Il s'agit d'une activité physique avec un peu de musique et d'offrir quelque chose à boire derrière. On est sur un produit dérivé du tennis en fait. On avait présenté un produit sur le Tennis Galaxie qui s'appelle Tennis Cooleur. C'est sur l'organisation des contenus pédagogique vis-à-vis des jeunes de l'école de tennis. Comment arriver à mettre en place des jeux et non pas des exercices pour essayer de fidéliser nos jeunes dans les écoles de tennis.

On échangeait avec les dirigeants des clubs sur leurs problématiques de territoires, etc. Ce qu'on mettait nous en avant est l'importance d'avoir une vraie cohérence entre le dirigeant, l'enseignant et la municipalité. On disait que ces partenaires devaient aller dans le même sens pour développer le club. Quand l'enseignant est salarié, lui forcément, plus il va développer l'activité plus il va avoir d'heures d'enseignement, plus il va être content et finalement, il va pouvoir être rémunéré et

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récompensé et ce genre de choses. Alors que dans le cadre d'indépendants, il ne sera pas forcément dans ce type de fonctionnement. La relation entre l'enseignant et l'équipe dirigeantes est très importante. Pour développer le club et donc la pratique, il faut que l'enseignant soit épanoui, qu'il soit récompensé si les actions mises en place marchent bien. C'est une vraie problématique pour nous dans les formations. Ce sont des bénévoles, ils n'ont pas forcément les compétences.

Dans les centres formations, on a déployé une formation sur le Tennis Santé. Après l'ARA Tennis Tour, on a déployé dans les clubs des programmes de formation notamment sur quatre thématiques. Sur le Tennis Move, le marketing et partenariat, le Tennis Cooleur et sur les ressources humaines et le management. On a une vraie politique de volontarisme. On a envie d'être sur le terrain et d'accompagner les clubs, de former nos dirigeants et nos enseignants.

Le club est un modèle associatif, mais qui pourrait très bien travailler directement avec des enseignants et des structures privées qui gèrent le tennis. Cela pourrait être intéressant de pouvoir travailler avec des structures privées sous forme d'habilitation. À la FFT, les clubs sont affiliés et les structures privées sont habilitées. Le problème est que pour l'instant on n'a pas trouvé le modèle viable. Les structures privées sont là pour faire leur business et nous finalement on a du mal à faire le lien avec eux parce qu'une licence coûte 30 euros donc il s'agit d'une charge de 30 euros en plus. À court terme, il faut qu'on arrive à travailler de plus en plus avec les structures privées. Il faut que le tennis se professionnalise. En Savoie, j'ai habilité une structure qui s'appelait Tennis Aventure qui proposait des stages en altitude. Cela n'a pas forcément fonctionné parce qu'ils ne jouaient pas forcément le jeu de la licence, ils ne trouvaient pas leur intérêt. Ce qui les intéressait, c'était de proposer des prestations, des tournois et faire venir des licenciés mais faire la promotion de la licence ce n'était pas dans leur ADN. Ils ne trouvaient pas leur intérêt. Tout cela est difficile à implanter avec une licence non adaptée. On pourra mettre toutes les actions en place possible, mais si les clubs ne sont pas structurés pour les accueillir et les organiser, on manquera de ressources.

4. Le tennis est un sport pratiqué majoritairement par un public masculin, que mettez-vous en place pour attirer un public davantage féminin ?

Le tennis féminin est une problématique à part entière. On travaille sur comment essayer d'inverser la courbe au niveau de la pratique des compétitions chez le tennis féminin. La problématique est que pour faire un tournoi, il faut vraiment avoir envie car cela est contraignant. Parfois il y a du retard dans les matchs, on ne connaît pas les horaires du prochain match, etc. Le TMC cela permet de cadrer la

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compétition. Les Raquettes FFT sont pour les filles entre 30/4 et non classées pour apporter une découverte de la compétition. La FFT met des offres de compétitions adaptées pour ce public-là. Après, est-ce que cela fonctionne ? Je ne sais pas, mais en tout cas elle agit vraiment sur l'offre de compétition.

5. Le Tennis Galaxie a été instauré en 2015, qu'a-t-il apporté de nouveau à l'enseignement du tennis chez les jeunes ?

Il y a une vraie problématique au niveau des jeunes. Au niveau de la pratique, on a énormément de difficultés à fidéliser nos jeunes dans les écoles de tennis. La FFT perd un jeune sur trois au tennis une année sur l'autre. On se rend compte, moins sur les moins de 12 ans que sur les 12-18 ans, parce qu'avec la Galaxie, des choses sont faites. On perd beaucoup de jeunes sur la catégorie ado, on n'arrive pas à les conserver parce qu'on n'a pas d'offres adaptées. Dans les écoles de tennis, on consacre énormément de thèmes pédagogiques à la compétition, cela est très. Sur les compétitions par équipes, on se rend que ces démarches ont de l'impact. Mais est-ce qu'il ne faudrait pas développer une autre école de tennis un peu différente basée sur d'autres valeurs et principes ? C'est un enjeu, comment peut-on arriver à fidéliser davantage nos jeunes parce que perdre un jeune sur trois chaque année, car cela beaucoup trop. Si on demande aux personnes ce qu'est le tennis pour eux, ils vont répondre : c'est la compétition. Sauf que chez les jeunes, surtout en 12-18 ans, ce n'est pas forcément ce qu'ils recherchent.

6. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis, padel, tennis fitness ? Sont-elles motrices ou bien un frein au développement du tennis ?

Le beach tennis concerne très peu de gens et il y a très peu de lieux de pratique. Le padel on souffre encore du manque de lieux de pratique, surtout en Savoie. Le padel, est une nouvelle activité très bien, mais comment cela peut développer le nombre de licenciés dans un club ? Il faut que le club soit outillé pour proposer des offres. Parce que le padel en tant que tel, si on vient jouer une fois, on paie notre location, on n'est pas licenciés, on répond à la problématique financière des clubs, mais on ne répond pas à la problématique du nombre de licenciés.

Il faut que les clubs soient adaptés à proposer des offres, de l'enseignement, des animations et des prestations. Il s'agit d'un vrai enjeu pour la FFT et la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes.

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7. La France est l'un des pays qui compte le plus de tournois de tennis (ATP, WTA, Grand Chelem, Master 1000), comment expliquer cette baisse de licenciés malgré de

nombreuses manifestations ? Faut-il s'appuyer sur ces manifestations sportives pour promouvoir davantage la pratique du tennis ?

La FFT a 80 % de son chiffre d'affaires lié à Roland-Garros. S'il n'y a pas de Roland-Garros, il n'y a plus de modèle fédéral comme on a actuellement. D'un point de vue promotion de la pratique, la FFT organise chaque année pendant les week-ends des finales de Roland-Garros la Fête du Tennis. La Fête du Tennis est une opération qui vise à ce que les clubs ouvrent leurs portes au grand public. C'est bien d'ouvrir les clubs, mais il faut qu'ils soient outillés pour pouvoir intégrer les personnes à l'activité et leur proposer des prestations. Utiliser les événements pour faire la promotion du tennis est important. On a Roland-Garros qui est un outil magnifique, le tournoi donne envie aux personnes qui regardent de faire du tennis. La Fête du Tennis est une belle opération. Il faut juste que nos clubs derrière soient outillés pour proposer des offres, fidéliser et recruter.

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INTERVIEW 7 - Jean-Martial ANDRE

Président du Comité de Savoie de Tennis

Interview téléphonique réalisée le 28 avril 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

J'ai toujours été impliqué dans le tennis d'abord en tant que joueur puis je suis rentré au comité après avoir été président du Tennis Club de Chambéry pendant quelques années pour rester dans le tennis, mais en dehors des terrains, car avec mon travail, j'avais moins l'occasion de jouer.

2. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés ? Si oui, comment l'expliquez-vous ? Quels ont été les changements majeurs ?

Cette question fait parallèle sur les licences et le projet de nouvelles licences. Historiquement, il y a la licence que tout le monde prend sans dissociation entre le tennis en compétition et loisir. L'approche, aujourd'hui, est d'aller vers des choses plus adaptées. Par exemple, il y a des gens qui ne font pas de compétition et la licence a toujours été perçue comme : j'ai une licence, je fais de la compétition. C'est un peu cette vision dans l'esprit collectif. Il y a l'histoire du prix, mais quelque part avec l'évolution d'une licence loisir et compétition un peu à la carte on pourra ratisser plus large au niveau des publics. Il s'agit quand même d'une réforme qui pourrait être importante.

3. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein du Comité de Savoie pour fidéliser et attirer des licenciés ?

Cela fait quelques années que nous travaillons dessus le tennis féminin. Il y a environ 2000 licenciés en Savoie. On vient puis on relai des actions fédérales. Il y a une commission tennis féminin au sein du Comité de Savoie qui a pour vocation de développer la pratique évidemment et de toucher tous les publics. C'est surtout aussi d'arriver à les fidéliser parce que la population volatile. C'est une approche un peu globale qui a été faite par la FFT.

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Aujourd'hui les approches sont de plus en plus ciblées. Ce qui a été menée comme action principale depuis quelques années, est d'avoir des référents tennis féminin au sein des clubs, suivis et accompagnés par les conseillers en développement voire conseillers sportifs qu'on pouvait avoir. Il s'agit d'une mécanique assez simple, c'est-à-dire que la FFT met en place plein d'actions mais il y a différents types de DE et ce n'est pas forcément dans ses fonctions, il assure plus le relai. Ce n'est pas quelqu'un qui va systématiquement coordonner et animer quelque chose. Le référent est un relai au sein du club parce qu'il organise de la convivialité, des échanges, des entraînements et ainsi de suite. L'objectif a été de tisser un maillage de référents, de les réunir et de créer des animations, des moments de convivialité avec par exemple les TMC.

Les TMC ont été faits au départ pour les seniors puis le format s'est même développé pour les jeunes. Maintenant, il est également utilisé pour le tennis féminin. En fait, il s'agit de s'adapter au marché, avec une parallèle un peu commerciale, mais il faut adapter des produits qui intéressent les clients. Par exemple, moi quand je faisais des tournois, on commence dans un tournoi, on joue en semaine le soir, on ne sait pas quand on va terminer et si on gagne, parfois on rejoue même quelques heures après. Pour des gens actifs où aujourd'hui la notion du temps est importante. On est quand même dans un sport où il faut être accroché. Je suis un peu provocateur, mais pour des parents, si leur enfant joue au foot, il part avec son équipe dans un car pour jouer le samedi, pour le tennis, il n'y a pas de car, les déplacements sont individuels. Le TMC garantit plusieurs matchs en un week-end.

L'avantage du TMC est que cette compétition créée une sorte de tribu de joueuses. Le concept est de jouer des matchs avec des joueurs de mon niveau, j'ai la garantie de faire deux ou trois matchs, à côté, il y a un repas offert, des petites animations comme une petite soirée en fin de tournoi. C'est vraiment la compétition conviviale. Donc le TMC a quand même été une évolution importante. D'ailleurs il s'est développé sur plusieurs autres catégories comme les troisièmes et secondes séries. On s'adapte à cette fameuse notion du temps. On sait que le samedi il y aura trois matchs et on est encore dans la démarche commerciale où les joueurs paient, mais il y a un bon rapport qualité prix.

Après, il y a également les championnats par équipes mixtes, jeunes, seniors et individuel pour les joueuses qui souhaitent faire de la compétition. Il y a aussi des rassemblements sportifs pour des joueuses de certains clubs, notamment les jeunes. Il y a une journée Tennis Féminin qui est un moment de jeu, d'échange, de partage entre chaque participante. Au Comité, on met en place des journées, des soirées notamment la Nocturne des femmes où il y a des animations. C'est un point un peu culminant qui rassemble tous les référents et des pratiquantes de plusieurs clubs. Il faut que les gens

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se sentent bien. Il y a des rassemblements de petites filles adaptés au niveau de jeu. Dans les clubs, on a aussi mis en place du "marrainage "entre jeunes filles et compétitrices. C'est important d'avoir des exemples, des modèles. On a tous besoin d'un exemple. Les enfants s'identifient tous à un sportif ou autre. On a aussi mis en place "Viens jouer avec ta copine". Il y a beaucoup d'opérations. Après, on dit souvent, ce n'est pas toujours vrai mais qu'on voit des filles qui sont moins nombreuses et qui sont dans une école tennis où il y a beaucoup de garçons qui vont être directement dans la compétition en mode, je vais gagner tous les points alors que les petites filles vont être plus dans l'échange et les enjeux. C'est une caricature mais cela reste quand même très représentatif.

Ce n'est pas que par la compétition, mais le tennis par essence est quand même une compétition. Oui on peut jouer en loisir et se renvoyer la balle. Mais même en loisir, à un moment donné ils font quand même un petit format de match. La finalité est de faire des jeux joués.

Après le Comité de Savoie a été à l'initiative des formations des clubs sur le sponsoring pour obtenir d'autres retombées financières. On a été un des premiers comités à le faire. Il y a deux, trois ans, on avait déjà fait une sorte de sensibilisation à l'approche du sponsoring et des partenariats au sein des clubs. On a lancé des formations pour les clubs. Entre fin 2019 et début 2020, on a fait un cycle de formation où on a construit un package entier pour guider les clubs, comme un kit méthodologique.

On avait fait sur comment générer de nouvelles ressources financières dans les clubs. On avait fait un module en trois parties. Le premier module était une présentation de la démarche et un état des lieux. Le deuxième était sur comment construire une offre de partenariat/mécénat et enfin le dernier module reflétait sur comment prospecter de manière efficace.

On a rejoint la Ligue qui a utilisé un outil géomarketing afin de développer notre formation. C'est un outil qui permet d'avoir accès à des données sociales démographiques et qui a permis de voir la répartition des licenciés par secteurs dans la région. Après, on peut potentiellement donner à chaque club dans sa zone de chalandise quels sont ses potentiels, quel est son public, les pratiquants, où sont les licenciés. Ce sont des données marketing qui servent à la culture du club.

Cela a permis aussi de mieux préparer les clubs. Les clubs ne peuvent pas aller vendre sans être entièrement préparé. Le message global est de dire, si vous allez voir des entreprises en tant que club et que vous vendez votre club, il faut arriver avec une offre, mais aussi une analyse de l'environnement du club et de ce qu'il représente. Parce que si un club va voir un annonceur en disant : nous, tel club,

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on est sur telle zone de chalandise, on a tel rayonnement sur la ville, on représente tant de pourcentage de sportifs, de licenciés, nos adhérents appartiennent à telles catégories socioprofessionnelles. C'est d'analyser de manière plus précise et décrire au maximum le produit et ce que le club est. Les clubs ne doivent pas y aller en disant par exemple "vous êtes gentils, on va mettre une banderole sur le court numéro 1 et vous nous donnez 100 euros". Il faut arriver dans un rapport gagnant-gagnant en disant qu'il y a beaucoup de prestations et de choses qui peuvent être mis en place. Et de montrer qu'à travers le club une entreprise peut gagner en notoriété.

C'est aussi une approche d'avoir un produit un peu packagé qui permet de répondre à un commerçant ou à une entreprise qui veut peut-être gagner en notoriété, trouver de nouveaux clients ou même fidéliser ses collaborateurs en apportant quelque chose de plus. Le module trois correspond à être capable d'aller vendre le club. Ce n'est pas tout d'avoir l'outil, il faut avoir après la capacité d'aller le vendre. C'est toujours là où on fait le grand écart parce qu'on est dans un cadre associatif et on explique une démarche commerciale qui n'est pas simple. Il y a pas mal de clubs qui ont suivi et qui ont bien aimé.

L'idée est d'ouvrir les esprits des clubs. C'est un peu la réflexion que l'on a avec la FFT pour répondre par rapport à la crise actuelle. Comme dans toutes situations, il y a ceux qui se demande comment ils vont s'en sortir et qui baissent les bras et puis il y a ceux, les clubs, qui souhaitent construire quelque chose dans la durée avec de l'ambition. Tout est imbriqué. Souvent, des clubs ne cherchent pas à avoir des objectifs sur le long terme, ils ont 50 licenciés et souhaite continuer sur le même rythme avec les mêmes animations. Mais si on est dans une optique où le club a des salariés, il faut être dans une logique d'entreprise. Donc s'il n'y a pas un projet associatif qui embarque tous les volets d'un club tels que les animations, etc. son avenir peut être en danger. S'il n'y pas un projet cohérent et un tableau de bord financier qui va avec, dans un club tel qui soit, il y a les plus et les moins au niveau de la finance, c'est une démarche qui risque d'être compliquée. Tout est imbriqué. Avec la période qu'on vit actuellement, certains clubs vont justement pouvoir se motiver pour recréer un projet associatif dans lequel, vu la situation, il va falloir mettre quelque chose en place pour aller chercher des partenaires en leur montrant ce qu'on leur apporte et ainsi de suite. C'est aussi un volet très important dans la vie d'un club.

On est disponible et on accompagne les clubs dans cette démarche de partenariat. Cela reste quand même du cas par cas lorsqu'il s'agit de la réalisation d'un dossier, même si l'ossature reste commune

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à tous les clubs. Après le côté finance au sein d'une association sportive reste toujours délicat quand même.

La vocation d'un Comité est d'être le "bras armé, les yeux et les oreilles de la FFT". Les conseillers suivent l'évolution des clubs avec ADOC, en effet, mais nous notre secrétaire maitrise parfaitement ADOC et on a mis en place une assistance téléphonique où lorsqu'il y a le moindre questionnement, ou problème, elle est disponible pour répondre. Il faut valoriser ce genre de chose. Souvent, les gens se demandent à quoi sert la licence. La licence correspond aussi à des conseillers et des salariés des comités voire de la Ligue. Ce sont des conseillers qui sont sur le terrain, c'est aussi ADOC et TEN'UP qui sont un outil gratuit. Il y a aussi le CMS ONE2R, ce n'est pas un outil brillant, mais qui permet de mettre en place les sites web. Derrière la licence, il y a aussi quand même beaucoup d'avantages. Tous les conseillers sportifs qui développent la pratique en allant sur le terrain, qui passent de nombreuses heures pour les clubs, on n'envoie pas de factures au club. Aujourd'hui dans n'importe quel secteur d'activité, les formations coûte de l'argent alors que les formations mises en place par la FFT, donc les comités, sont entièrement gratuites. La licence en fait n'a pas été valorisée avec le temps. Bien sûr il y a l'assurance et la possibilité de faire des tournois, mais faut aller au-delà de cela. Après le modèle économique de la FFT est spécial, 80 % vient de Roland-Garros.

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INTERVIEW 8 - Margaret HUREAU

Présidente du Tennis Club d'Annecy-le-Vieux (1100 licenciés) Interview téléphonique réalisée le 21 mars 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

Il y a vingt-trois ans je suis rentrée au Comité de Haute-Savoie en tant que secrétaire générale. J'ai toujours été dans le tennis. J'étais classée négative et mes deux enfants jouent également au tennis. Cela fait maintenant treize ans que je suis présidente du club d'Annecy le Vieux.

2. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés dans le tennis ? Si oui, comment l'expliquez-vous ?

Quand je suis arrivée au club, il y avait certaines données qui n'étaient pas très claires. C'est difficile à dire sur plusieurs années si le nombre de licenciés a baissé au sein du club parce qu'il y avait un montant de licenciés très important et en vérifiant, on avait l'impression que certains jeunes payaient deux fois leurs licences dans l'année. Les chiffres étaient un peu trop gonflés. Il faut faire attention, il y a certainement une baisse nationale du nombre de licenciés. Ce n'est plus comme à l'époque où ils ont construit plusieurs courts en France pour démocratiser la pratique. Il faut également prendre en compte comment ce nombre de licenciés est calculé. Est-ce qu'il faut licencier les personnes qui viennent dans le club pour jouer une seule fois pendant l'été ? La licence, c'est une assurance, mais si les pratiquants ont déjà une assurance et le club est déjà assuré, est-ce que cela sert d'avoir une licence en plus par-dessus ?

Il faut un système de licences pour que les joueurs soient assurés, mais si le club est assuré et que le pratiquant à sa propre assurance aussi, ce n'est pas forcément attractif. Il faudrait une offre type "tourisme" aussi. Les étrangers doivent payer 30 euros pour jouer trois fois au club pendant leurs vacances. Peut-être dans le futur, c'est d'avoir une licence par ville qui permet de rentrer dans tous les clubs. A l'origine la licence classique était attractive pour avoir accès aux places de Roland-Garros en avant-première.

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C'est dans les clubs que le travail doit être fait. Ils existent beaucoup de clubs municipaux non affiliés à la FFT, mais où sont les entraîneurs pour donner des cours et servir de support. Tant qu'il y a des courts on peut faire des choses. Il faudrait regarder au niveau des départements d'aller voir les mairies et de mettre des choses en places pour utiliser ces terrains et attirer des gens. Il faudrait répertorier ces terrains et faire des activités avec les enfants. Il y a un vrai axe de développement sur ce sujet. Pour développer le tennis, il faut que l'activité se passe sur le terrain.

C'est sûr qu'il y a un impact, mais je ne pense pas que le tennis soit onéreux. Il y a plusieurs clubs municipaux qui fonctionne. Je pense que par rapport à d'autres sports on ne s'est pas assez vite adapté. Par exemple, au volley-ball, ils ont raccourci et changé leurs formats de jeu. Au tennis on a changé le format de jeu mais est-ce qu'on ne prend pas le train un peu tard en soit ? Maintenant les habitudes des jeunes ont changé. Ils sont impatients, il faut que tout avance vite donc on a changé les formats de jeu notamment avec les TMC et le super tie break dans le troisième set. Je pense que c'est une très bonne chose, mais est-ce qu'on n'arrive pas trop tard ?

Il y a le fait de ne pas avoir de champion français qui gagne des Grand Chelem. On a gagné la Coupe Davis certes, mais il faut des joueurs qu'on voit régulièrement pour que les jeunes joueurs notamment puissent s'identifier. Après, on a compensé en faisant des licences scolaires, mais on n'est pas vraiment certains s'il faut considérer ces jeunes comme des vrais joueurs de tennis. On est en concurrence avec tous les autres clubs autour de nous et je pense que c'est un facteur impactant de ne pas avoir de joueurs champions.

Tous les sports sont en concurrence, pour les subventions notamment. Il faut essayer d'être droit dans ses bottes avec le système de licence. À la fin ces toujours une bagarre de celui qui a le plus de licenciés dans son club.

On a perdu des adhérents lorsqu'on a refait nos courts couverts parce que pendant une année, il n'y avait plus de terrains couverts. Quand ils ont changé les rythmes scolaires, il y a également eu un impact. Le mercredi, on avait beaucoup d'enfants qui étaient dans des écoles publiques, on a gardé un peu d'enfant venant du privé, mais pas beaucoup. Alors qu'il y a d'autres sports comme le foot et rugby, ils n'avaient pas d'entraînements le mercredi matin donc ils n'ont pas tellement été impacté. On a essayé d'occuper les terrains dès qu'on pouvait avec les enfants. Le mercredi entier est dédié aux enfants dans notre club. Les plus jeunes le matin et les adolescents l'après-midi. On a perdu pas mal de jeunes à ce moment-là. Maintenant, on va mieux, on a repris des jeunes.

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À mon avis, il y a une tendance générale du tennis qui descend parce qu'il n'y a pas assez de joueurs sur la scène internationale qui gagne des gros tournois. La baisse du tennis est une tendance depuis un moment. C'est un mix de l'attractivité du sport et du changement de comportements des pratiquants. Par exemple, Roland-Garros arrive, les gens sont contents, il fait beau, ils regardent Roland-Garros à la télévision. Ils ont envie de jouer. Et nous, on ne peut pas recevoir ces gens-là parce qu'on a les matchs par équipes programmés. Les terrains ne sont pas disponibles le week-end. C'est un problème, il faut que les courts soient disponibles quand les gens ont envie de jouer surtout on a remarqué que quand un joueur français fait un bon parcours à Roland-Garros, il y a souvent quelques pratiquants irréguliers qui viennent jouer pendant cette période et nous on est à la limite au niveau de la disponibilité des terrains, pourtant on n'est pas le plus petit club.

Il faut garder Roland-Garros parce que ce tournoi amène un effet positif sur le tennis français en général. Je pense que c'est un événement qui développe indirectement le tennis loisir aussi.

3. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de votre club pour fidéliser et attirer davantage de licenciés ?

Il faut passer à un format plus rapide notamment pour l'organisation des tournois. Il y a beaucoup d'avis divisés à ce sujet. Certains disent que si on réduit le format, on perd l'authenticité du tennis et le côté physique d'avoir des matchs plus ou moins longs. Cependant, si on réduit le format des matchs, il est possible maintenant d'organiser deux matchs dans la journée. Deux matchs dans une journée est déjà très physique. En réduisant le format des matchs, on a quand même des matchs qui durent jusqu'à deux heures, ce n'est pas rien. Je ne pense pas que ce nouveau format enlève le côté authentique des matchs de tennis où on ne sait jamais à quelle heure on va finir, il le réduit juste.

Au club, on organise beaucoup de tournois. On a remarqué ces dernières années que beaucoup de gens déclaraient forfait parce qu'ils ne pouvaient pas jouer plusieurs fois dans la semaine avec leur travail. La raison principale, c'était parce que les matchs de tennis ont une durée indéterminée et ils ne veulent pas venir jouer si le lendemain, ils ont une réunion importante par exemple. Le super tie-break au troisième permet de réduire la durée d'un match. Je pense qu'il s'agit d'une bonne solution. Après, c'est comme les règles de beaucoup de jeux. À l'inscription, les gens sont au courant du format des matchs. S'ils ne sont pas d'accord, rien ne les oblige à s'inscrire. Dans une société qui change et où le temps est précieux, les gens ne veulent plus passer trois heures sur un court de tennis et finir à minuit. Ils peuvent davantage anticiper leurs activités avec ce format. En plus, on ne prend pas de

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retard avec les matchs prévu après. Au tennis, on a souvent un horaire de début de match en début de journée et après les horaires des autres matchs varient beaucoup en fonction de ce premier match. À un moment donné, il faut prendre des décisions pour que le sport soit plus condensé, il faut raccourcir. La société recherche cela, que le sport soit plus dynamique. Même à la télévision, c'est difficile à gérer lorsqu'un match est en cinq sets et dure quatre heures.

La FFT a programmé la Fête du Tennis début juin, pendant les phases finales de Roland-Garros. C'est une bonne initiative, parce que les gens surfent sur Roland-Garros et cela crée de l'envie. Mais le problème est que pendant ce week-end, on a nos matchs par équipes donc on organise notre Fête du Tennis plus tard. Je pense qu'il y a une volonté de faire bouger le tennis, mais il y a une contrainte de calendrier avec les clubs. Maintenant encore plus parce que la plupart des matchs par équipes se déroulent au mois de mai. Et on ne peut pas supprimer cet événement-là. Les matchs par équipes sont énormément appréciés par les adhérents d'un club. C'est une compétition qui leur donne le sentiment d'être dans une équipe pour défendre leur club. Je trouve que les personnes travaillent à la FFT ne sont pas assez à l'écoute de ce qu'il se passe dans les clubs.

Ce sont les gens dans les clubs qui font que le tennis marche. La Ligue nous donne des recommandations qui viennent de la FFT, mais il faut pouvoir les tenir. Ils nous imposent pour les matchs par équipes d'avoir des arbitres de chaises lorsqu'une équipe est en division Nationale. Cependant, il faut d'abord les trouver, mais aussi pouvoir les convaincre de venir passer deux ou trois dimanches à arbitrer dès 9 h du matin.

On fait également attention aux bénévoles dans notre club. Les bénévoles, ce sont eux qui tiennent les clubs. Ils ont un livre de reconnaissance, etc. Le bénévolat sans compensation financière s'est compliqué maintenant. Il y en a encore des gens, mais cela est compliqué de les trouver et de les motiver.

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4. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

J'ai le retour des DE et des jeunes sur ces nouveaux outils mais pour moi ce n'est pas la meilleure convivialité. La digitalisation est un gros débat au sein du comité. Au club, on utilise TEN'UP l'hiver mais pas l'été parce que tant que nous pouvons payer et avoir des hôtesses à l'accueil, on continuera parce qu'elles ont un impact plus que positif sur la convivialité de notre club. Je pense qu'avec ces outils, on essaie de limiter l'administratif au sein des clubs, mais on ne réalise pas son importance. Avec TEN'UP, personne n'est obligée de passer par le club house ce que je trouve dommage. On s'est battu pour avoir un gérant au sein du club pour développer la convivialité. Le club house est quand même le noyau du club. Pour nous, la convivialité est importante. On fait moitié hôtesse, moitié TEN'UP tant qu'on peut encore continuer de cette manière. Le problème est que nous avons un système de partenaire pour les réservations. On a développé ce moyen qui permet aux personnes du club de trouver un partenaire pour jouer avec un niveau similaire. Il n'y a pas de partenaires sur TEN'UP.

Les gens quand ils viennent au club demander leur terrain, ils ne passent pas le club house. Pour les adhérents qu'on connaît qui réserve sur TEN'UP, ce n'est pas un problème, par contre les adhérents qu'on ne connaît pas, ils vont directement sur leur terrain et on les voit plus. Il n'y a pas d'échanges. Le but est de connaître les gens, les hôtesses connaissent les gens pour ensuite les mettre en partenariat avec d'autres joueurs et les gens sont contents. Via TEN'UP, ils viennent jouer et ne voient personne. Et les nouveaux, on ne les voit pas alors que ce genre de personne nous intéresse pour justement essayer de les fidéliser et leur proposer des offres intéressantes.

Par exemple, il arrive parfois que la liaison entre l'outil TEN'UP et la réservation au sein du club ne fasse pas correctement. TEN'UP affiche des terrains libres alors que tous les terrains sont occupés. C'est une mauvaise image si les personnes arrivent et ne peuvent pas jouer. Autre problème, si un pratiquant voit que tous les terrains sont pris, il va chercher dans un autre club, alors que s'il appelle le club, les hôtesses pourront lui conseiller un autre horaire ou autre chose. S'il y a un bug avec l'application alors il ne passe rien et on ne peut pas jouer alors que si des hôtesses sont là, elles peuvent trouver des solutions.

En plus, la FFT fait des maintenances un peu n'importe quand dans la journée, avec l'outil ADOC notamment. L'année dernière, pendant notre tournoi, ils ont fait des maintenances en plein milieu de la journée, il était donc impossible pour nous de faire les tableaux et de contacter les joueurs pour leur

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donner un horaire de convocation. Ils ont également instauré le paiement en ligne via ADOC pour mettre sur TEN'UP, mais il s'agit plus d'une contrainte qu'autre chose, au niveau administratif cet outil multiplie davantage nos opérations. Quand il faut rembourser les gens, ADOC ne fait plus de remboursement en ligne, on ne peut plus rembourser les gens. Il faut passer par un autre outil et retrouver les coordonnées bancaires. ADOC a été adapté en fonction des demandes des clubs, mais il n'y a plus aucune cohérence dans cet outil, on s'y perd. C'est ADOC qui est derrière TEN'UP donc si le système de base n'est pas au point, TEN'UP ne peut pas bien fonctionner. Il y a une limite du système. L'accueil au sein du club ce n'est pas simplement répondre au téléphone pour réserver un terrain. On discute avec les gens et on développe la convivialité via ce fonctionnement. C'est l'occasion de leur faire passer de messages, il est important d'avoir ces dialogues. Avec TEN'UP, il faut reconnaître que la vie dans le club est plus calme, il y a moins de passage dans le club. Mais bon, on rend un service. Avant de toucher aux hôtesses si jamais cela devient trop cher, on touchera à d'autres choses. TEN'UP est pratique quand on connaît d'autres joueurs dans les clubs, mais quand on est nouveau, on ne peut pas trouver des joueurs via une application, on met en quelques sortes des barrières pour le développement du club. C'est à double tranchant.

Surtout avec la situation du coronavirus, on se rend compte que les gens nous appellent parce que la convivialité du club leur manque et TEN'UP ne peut pas donner cette convivialité du contact humain. Les réseaux sociaux, je suis d'accord, il faut passer par là, mais si on se base que là-dessus, je pense qu'on perd quelque chose. Les nouveaux, ceux qui n'ont pas l'habitude, disent que la convivialité fait la force de notre club. Pour en finir, avec la digitalisation, on ne connaîtra pas les nouveaux et le but est de les connaître.

5. Le tennis est un sport pratiqué majoritairement par un public masculin, que mettez-vous en place pour attirer un public davantage féminin ?

Il faut continuer les TMC pour les femmes et pour les jeunes parce que cela marche bien. C'est un format de compétition qui fidélise. Les Raquettes FFT aussi marchent bien. Je pense qu'il faut continuer ces initiatives. Je soutiens ces initiatives parce que le tennis est un sport homme/femme. Mais de faire des événements uniquement pour les femmes, je ne suis pas forcément partante. On fait des TMC femmes quand même et c'est très bien. On offre des cadeaux un peu plus féminins comme des vernis, etc. au lieu de donner le traditionnel t-shirt blanc en coton. Par contre on ne fait pas les balles roses, etc. On a mis en place les matinées de la femme, physique et tennis, il y a eu pas mal de joueuses qui sont venues. On a toujours mis en place des événements pour les femmes, mais on ne fait pas

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uniquement cela. Il ne faut pas faire que de la féminisation, il faut faire un mélange des deux. On fait également de la recherche de partenaire pour les femmes. C'est prendre en compte la femme, mais pas seulement en tant que femme, mais en tant que joueuse de tennis.

6. Les initiatives mises en place sont-elles trop tournées vers la pratique compétition aux dépens de la compétition ?

Il faut déjà fidéliser les adhérents. Il faut d'abord penser la qualité de vie du club avec des animations puis la qualité des entraînements. Les compétitions passent après. Pour attirer du monde, il faut ouvrir le club aux loisirs. La plupart des gens ne sont pas dans la compétition. Il faut que les courts soient libres pour que les gens puissent jouer. Avec le coronavirus, les pratiquants sont frustrés de ne pas pouvoir jouer. À la fin de cette crise sanitaire, il faudra rouvrir les clubs et être sûr que les courts soient disponibles au maximum. On ne favorisera pas la compétition. Il faut penser à l'avenir et souvent au club, mais je pense aussi à la Ligue, on est sous la pression des compétiteurs et on n'ose pas mettre des choses en place. Il faut penser au tennis sur l'avenir, au sport en général. Les compétiteurs augmentent, mais pourtant le nombre de licenciés continue de baisser. Je pense qu'il s'agit du public loisir qui ne vient plus dans les clubs ou alors ce sont les clubs qui ne leur donnent pas accès à des offres intéressantes pour eux. Il faut raisonner le plus global possible. Les compétitions sont super, on attire du monde avec, mais il faut voir plus loin.

7. Le Tennis Galaxie a été instauré en 2015, qu'a-t-il apporté de nouveau à l'enseignement du tennis chez les jeunes ?

Je pense qu'il s'agit d'une bonne initiative. Après je ne suis pas la mieux placée pour en parler. C'est aux enseignants de s'adapter aussi et d'offrir un apprentissage plus accessible. C'est important au niveau de la FFT de ne pas changer les programmes toutes les années, il faut qu'ils instaurent des choses qui soient plus pérennes, surtout chez les jeunes.

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8. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Si on avait de la place dans notre club, on construirait deux terrains de padel. C'est une activité et une animation en plus. Mais dans notre club, il y a déjà un manque de terrains de tennis. Je ne nous verrais pas enlever un terrain pour faire un padel. Le beach tennis est moins intéressant surtout l'hiver avec les pieds dans le sable. La réussite de la mise en place d'une activité, ce sont les animations qui sont faites autour aussi. Il faut continuer à faire vivre cette activité.

Le padel est plus facile et convivial. Je ne sais pas si le padel amène des adhérents en plus, c'est encore trop tôt pour le dire. Peut-être un peu, parce qu'il s'agit d'une nouveauté, un nouveau produit pour les licenciés des clubs. Par ailleurs, le padel n'a pas forcément besoin d'un club de tennis pour se développer, des structures privées sont montées et marche très bien. Je le vois plus comme un complexe à part. C'est différent, il s'agit d'un autre fonctionnement. Au Tennis Club de Seynod, la commune a dépensé 160 000 euros pour deux terrains où il ne se passe pas grand-chose donc les aides et investissements pour les autres clubs sont moins importants.

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INTERVIEW 9 - Sébastien CURTILLET

Président du Tennis Club du Nivolet (370 licenciés) Interview par email réalisée le 6 avril 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

J'ai débuté le tennis en 2012 pour jouer avec mon fils, je suis entré au bureau du TC Bassens en 2014, d'abord comme à la commission d'animation, puis trésorier adjoint et enfin coprésident.

1. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés dans le tennis ? Si oui, comment l'expliquez-vous ?

Non, nous sommes chanceux, nous n'avons pas observé une baisse de notre nombre de licenciés. Par contre nous avons remarqué une demande différente. Du tennis accessible toute l'année et un accès plus simple et plus rapide aux installations.

2. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de votre club pour fidéliser et attirer davantage de licenciés ?

Nous sommes un club à vocation sur l'école de tennis. Pour fidéliser et attirer plus de joueurs nous avons deux atouts très importants : une politique de prix assez bas (de 150 à 250 euros licence comprise pour une année complète) et un binôme de DE de grande qualité permettant un entraînement riche et varié, inculquant l'esprit de compétition aux plus jeunes sans oublier pour autant que le tennis reste un jeu.

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Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Oui, cela fait écho aux changements dans les demandes de pratique que je signalais dans une des questions précédentes. Le nouveau public du tennis est un public connecté. Il faut donc utiliser et développer tous les outils du numérique, sans pour autant oublier et négliger la bonne vieille affiche.

4. Le tennis est un sport pratiqué majoritairement par un public masculin, que mettez-vous en place pour attirer un public davantage féminin ?

Le public féminin est assez compliqué à cerner, il ne pratique peu ou pas la compétition, mais il est très assidu aux entraînements. Pour attirer ce public nous avons ouvert plus de créneaux dédiés uniquement aux femmes, jeunes filles et adolescentes sur la semaine. Le taux de remplissage est souvent inférieur au seuil de rentabilité, nous sommes sur du projet, sur de l'investissement club.

5. Les initiatives mises en place sont-elles trop tournées vers la pratique en compétition aux dépens de la pratique loisir ?

Non, je soutiens que l'un ne va pas sans l'autre. Sans loisir, il n'y a pas de groupes compétitions possibles dans les clubs. Sans la compétition, il n'y a pas une vie de club organisée autour du tennis possible.

6. Le Tennis Galaxie a été instauré en 2015, qu'a-t-il apporté de nouveau à l'enseignement du tennis chez les jeunes ?

Du point de vue gestion de club, le tennis galaxie a surtout comme intérêt de permettre à un jeune qui débute le tennis de trouver un entraînement adapté à son niveau quel que soit son âge dans un club. Les enfants sont répartis sur cinq niveaux différents : blanc, violet, rouge, orange et vert. Chacun de ces niveaux correspond à une dimension spécifique du terrain, des balles et de leurs raquettes. Du point de vue pédagogique, la réponse doit venir des professionnels, je ne suis pas en capacité de répondre pour eux.

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Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Pour bien jouer au tennis cela demande du temps et de l'énergie. Les nouvelles pratiques comme le padel semblent d'un abord plus facile et ont un côté ludique plus immédiat. Sans être l'avenir du tennis elles constituent une manière différente de vivre ce sport : le négliger serait une erreur.

8. Les changements de compétitions historiques (telle que la Coupe Davis) ont-ils un impact selon vous sur l'attractivité du tennis en France ?

Pour l'instant, nous ne voyions aucun impact.

9. La France est l'un des pays qui compte le plus de tournois de tennis (ATP, WTA, Grand Chelem, Master 1000), comment expliquer cette baisse de licenciés malgré de nombreuses manifestations ? Faut-il s'appuyer sur ces manifestations sportives pour promouvoir davantage la pratique du tennis ?

Bien sûr que oui ! Il n'y a rien de mieux que de voir de bons joueurs pour avoir envie de jouer. Dans les bons joueurs je ne me restreins pas aux internationaux, j'inclus également tous les joueurs seconde série dans les clubs. C'est grâce à eux que les jeunes des écoles de tennis entrent dans la compétition et veulent les imiter. Ils servent d'exemple et ont un rôle d'identification.

10. Le TC Bassens a décidé de se mutualiser avec le TC St Alban, quelles sont les raisons de cette mutualisation ?

Elles sont nombreuses et difficiles à expliquer en quelques lignes. Mais en résumant la situation nous pouvons l'exposer en deux temps.

Tout d'abord, nous nous trouvions devant une situation gagnant-gagnant. D'un côté un club, St Alban Leysse, sans entraîneur et avec moins de 70 adhérents, mais avec des infrastructures neuves avec notamment quatre courts en bon état. De l'autre, TC Bassens, presque 300 adhérents, deux entraîneurs et deux courts en état et deux courts en fin de vie. Lorsqu'on

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regarde ces chiffes froidement, sans tenir compte de la rivalité entre ces deux clubs distants de quelques kilomètres, la mutualisation de nos moyens devient une évidence pour que chaque club continue d'exister.

Ensuite, il y a les limites de la mutualisation notamment le passage à la fusion. Mutualiser, c'est bien, mais cela ne permet aucun projet d'avenir ni aucune construction. Un exemple typique, un jeune veut jouer en équipe. Or, dans son club, il est le seul à son niveau, pour l'entraînement pas de problème, on mélange tout le monde. En équipe c'est impossible, ce jeune voit donc ses copains faire des matchs, lui reste sur la touche.

Au TC Bassens, nous savons qu'un club sans projet est un club qui végète, qui perd des adhérents. Nous avions deux énormes projets structuraux à envisager : la refonte du site de Bassens et la création de court couvert avec des terrains de padel. Le nouveau comité directeur à St Alban Leysse issu de la mutualisation en était convaincu également. C'est donc sous l'impulsion des dirigeants des deux clubs que la fusion des deux entités en une seule, le Tennis Club du Nivolet s'est faite. Elle nous rendait plus légitime pour mener à bien ces projets.

La fusion est ensuite devenue une évidence et lors des Assemblées Générales le vote des adhérents en faveur de la fusion a été une simple formalité.

11. Selon vous, que faudrait-il mettre en place pour limiter cette baisse de licenciés sur le court et long terme ?

Question bien difficile, il faut d'une part élargir notre offre auprès des licenciés, pour cela, il faut que les clubs se dotent de moyens plus importants, en structure (courts, courts couverts, padel...), quitte à fusionner comme nous l'avons fait pour arriver à ces objectifs.

Mais d'autre part, il faut aussi et surtout un investissement humain. Comme je l'ai dit précédemment la force de notre club résiste dans la compétence et la complémentarité de ses DE avant tout bien matériel. Cela exige deux étapes importantes. Une formation plus qualifiante de la part de la FFT, attention, je ne parle pas ici du niveau tennistique, mais bien d'une action sur la pédagogie, l'apprentissage de l'enfant (ce qu'on peut lui demander, ces stades de développement, etc....), puis une transformation dans la gestion des clubs, intégrer

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la notion d'employés rémunérés avec des professionnels de l'apprentissage du sport tennis. Il y a un besoin de professionnalisation des professeurs. Les faire fonctionner comme une petite entreprise. Cette mutation a été faite sur Bassens par Mr Florent Melet.

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INTERVIEW 10 - Yannick DUC

Président du Tennis Club de Mouxy (189 licenciés) Interview téléphonique réalisée le 4 avril 2020

1. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de votre club pour fidéliser et attirer des licenciés ?

Attirer d'autres licenciés, ce n'est pas forcément notre but principal parce qu'on n'a pas trop à se plaindre de ce côté-là. Sans vraiment aller chercher du monde, on tourne avec un effectif qui permet d'assurer la pérennité du club. On a des activités quand même qui sont assez régulières. On fait des tournois salades en printemps et en automne. On fait un tournoi Open en avril, puis des soirées barbecues, raclettes. L'évolution la plus importante depuis quatre, cinq ans, elle est due à l'embauche à mi-temps de deux entraîneurs. Le nombre de personnes qui prennent des cours a fortement augmenté, il a même doublé. Sur 189 adhérents, ce sont 105-110 adhérents qui prennent des cours. On va dire que notre club a deux forces. Premièrement, le tarif qui est très intéressant au niveau des jeunes, c'est pour cela qu'on récupère aussi beaucoup de jeunes du club d'Aix les bains et des alentours. Puis deuxièmement au niveau des cours adultes. Il y a de plus en plus de cours demandé, notamment des femmes qui veulent prendre des cours. Elles sont à la recherche d'un entraînement pour progresser, mais pas forcément pour faire de la compétition. Elles prennent des cours pour s'améliorer afin de pouvoir jouer entre amies, faire du sport et passer un bon moment en se faisant plaisir.

On a également développé nos infrastructures. Nous avons construit un troisième cours, puis nous avons installé un éclairage dessus. Cela nous a permis de développer davantage notre offre et d'offrir plus de créneaux pour que les joueurs puissent venir jouer. Notre dernière installation est un éclairage sur notre deuxième court. Je ne pourrais pas répondre si le troisième court a ramené du monde. En tout cas, ce nouvel équipement a permis d'augmenter justement le nombre de cours avec les entraîneurs qu'on peut fournir. En effet, maintenant quand on a les courts pour les adultes, notamment on va dire 18 h à 21 h le soir, on peut donner la possibilité aux adhérents de venir jouer pendant ces créneaux là et surtout on peut ajouter plus de monde dans les cours adultes. Le but d'avoir éclairé ce court, c'était de pouvoir justement laisser aux adhérents la possibilité de jouer à partir de 18 h notamment à partir d'octobre à mars. C'est également une opportunité pour nous de faire un tournoi

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FFT, qui n'aura pour l'instant pas lieu avec le coronavirus, qui peut monter plus haut au niveau des classements. Cela veut dire donc plus d'inscriptions et donc plus de rentrées d'argent pour le club. Le tournoi représente de belles retombées financières pour le club, notamment au niveau des inscriptions et de la buvette. Cela nous permet d'améliorer nos infrastructures. On prend soin de l'environnement du club, notamment la pelouse autour du club, les allées. C'est important, on souhaite donner l'impression aux adhérents d'être comme à la maison, dans le jardin. De leur donner envie de venir même quand ils ne jouent pas au tennis, soit pour venir regarder des amis, soit pour venir boire un coup. Nous n'avons pas une personne permanente au club, cependant l'été nous essayons d'avoir des heures de permanence afin d'offrir la possibilité de boire un coup après une partie de tennis.

Par ailleurs, on reçoit de plus en plus d'informations. Jusqu'à présent on avait quelques informations et on était très peu sollicité par la FFT. Depuis deux ans, j'ai vu une différence. On a beaucoup plus d'information qui reviennent de la Fédération, qui redescendent étape par étape, et on voit quand ils veulent mettre en place une initiative, on a des directives et davantage d'information. Ils nous offrent même des supports pour davantage promouvoir l'initiative qu'ils souhaitent mettre en place. Cette démarche nous incite à mettre plus d'animations en place au sein du club.

Par exemple, on a essayé de mettre en place le tennis à l'école cette année. Bien évidemment, avec le Coronavirus, c'est tombé à l'eau. On a fait deux périodes, on a essayé de faire une période en novembre, il n'a pas fait très beau donc il y a eu très peu de cours avec l'école de Mouxy. Puis on avait relancé cette activité après les vacances de février, début mars, mais le premier cours avait lieu le jour du confinement donc on a mis cette activité entre parenthèses. On essayera de relancer cette activité l'année prochaine. Sinon, c'est vrai qu'on essaie de faire redescendre les informations qu'on reçoit de la ligue ou du comité et de communiquer sur des actions et d'essayer d'y participer pour voir et apporter des choses nouvelles.

On a essayé de mettre en place l'année dernière la Fête du Tennis. Sauf qu'on avait fait beaucoup d'animations, surtout au mois de juin. Au niveau des dates, on avait beaucoup de choses de prévu avec notamment le Tournoi Interne, notre fête du club, la fête du tennis.

Ce week-end-là, on avait personnes pour se mobiliser pour cet événement. On avait cependant la possibilité de décaler cet événement dans les quinze jours suivant la Fête du Tennis. On avait cependant la possibilité de décaler cet événement dans les quinze jours suivant la Fête du Tennis. En début de saison, on a un mail justement du comité ou de la FFT qui nous demande si on veut participer. Si on s'inscrit, ils nous envoient des flyers, des affiches afin de communiquer là-dessus. C'est une

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opportunité pour ouvrir notre club à tout type de public et de leur faire découvrir le sport. C'est également une opportunité de montrer l'ambiance de notre club également. Le tennis est un sport qui peut faire peur, notamment sur les idées qu'on se fait de son coût, mais aussi pour les difficultés d'apprentissage. Ce sont des contraintes franchissables. Il faut casser cette fausse idée que le tennis est un sport cher. On peut trouver maintenant du matériel à prix réduit, puis on essaie d'adapter le prix des cotisations. Surtout dans notre où nous n'avons pas de courts couverts donc la possibilité de jouer douze mois dans l'année. La difficulté d'apprentissage de notre sport peut être comblée par une bonne ambiance et des bons entraîneurs.

2. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Oui, c'est une priorité parce que justement, on a des personnes très compétentes là-dedans. Il y a trois bénévoles qui s'occupent des réseaux sociaux. Le fait qu'ils soient bien organisés là-dessus nous aide beaucoup, c'est vrai qu'on délègue complètement les réseaux et le site Internet du club. Personnellement, je ne le ferais pas en tant que président, je ne suis pas connecté à tous ces réseaux. Mais comme il y a des personnes au club très compétentes, on en profite. Cela permet de bien dynamiser la communication. On a aussi beaucoup d'adhérents qui ont choisi notre club parce que justement, c'était vivant, parce qu'il y avait des animations. Quand ils cherchaient une information, ils allaient sur le site Internet qui était à jour. Ils ont comparé par rapport aux autres clubs aux alentours. Il y a deux, trois adhérents qui nous ont dit, "on est venu dans ce club parce qu'on a regardé sur plusieurs sites Internet des clubs du coin et il y en a qui n'ont pas mis leur site Internet à jour depuis un ou deux, il n'y a pas beaucoup d'animations qui sont présentées, etc".

3. Êtes-vous épaulé dans vos démarches notamment pour développer vos infrastructures ?

Au niveau municipal, on a un budget de fonctionnement annuel, mais tout ce qui est projet, on a aucune aide, on a totalement financé le troisième court et l'éclairage. Pour l'éclairage on s'est autofinancé également.

Après, on a des budgets au niveau de la région, le département un petit peu, mais ce n'est pas vraiment lié aux travaux. La région nous aide, on a un budget, on a fait une demande de subventions qui est toujours en attente pour l'instant. Au niveau de la FFT, comité, tout est lié. Il y a pas mal de possibilité d'aller chercher des subventions, en revanche, il faut soi-même se renseigner, faire beaucoup de démarches.

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Avec la dernière élection du comité, ils ont mis en place une réunion pour nous tenir informé des initiatives mises en place par la FFT et la Ligue et ce qu'ils prévoyaient de mettre en place. Avant l'année passée, on n'avait pas trop d'informations, maintenant, on a un retour un peu plus précis de ce qu'ils veulent faire. Ils nous ont même questionnés en tant que président pour avoir notre avis sur l'évolution de certains outils. Cependant, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas forcément adaptés à des petits clubs comme le nôtre. Au sujet de la compétition et du loisir. Les joueurs qui veulent faire de la compétition, ce sont toujours les mêmes et ils continueront à en faire. On ne cherche pas à inciter les adhérents à faire de la compétition. Puis, au niveau des jeunes qui viennent dans notre club, il y en a très peu qui sont là pour faire de la compétition. Dès qu'ils veulent avoir un niveau supérieur, ils vont dans un plus gros club comme le TC Aix les Bains.

4. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Dans notre club, construire un padel n'a pas été une initiative que nous voulions prendre. Nous étions plutôt sur l'objectif d'installer des éclairages afin de permettre que tous les adhérents puissent jouer déjà plus souvent. C'était déjà plus de développer les infrastructures. Si on veut continuer à évoluer, cela sera plutôt dans l'amélioration de notre club-house avec notamment des vestiaires. Le beach tennis n'était pas non plus une option.

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INTERVIEW 11 - Robin GAILLARDET

DE JEPS et Directeur Sportif au Tennis Club de Pringy (473 licenciés) Interview téléphonique réalisée le 20 mars 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

J'ai commencé le tennis, je devais avoir 8 ans. À partir de 16 ans, je n'ai pas lâché, j'ai 27 ans aujourd'hui. Je suis passé par STAPS et j'ai commencé l'enseignement du tennis en deuxième année. Cela doit faire sept ans que j'enseigne le tennis. Je suis arrivée au TC Pringy 2019. Avant, j'étais au GUC à Grenoble. J'ai toujours eu un passé de compétiteur et j'adore enseigner la compétition.

2. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés dans le tennis ? Si oui, comment l'expliquez-vous ?

J'ai un peu connu cette situation quand j'étais à Grenoble. Il y a énormément de concurrence là-bas. Il y a trois grosses structures qui ont pris le monopole sur tout le bassin grenoblois. Le GUC, Echirolles et le Grenoble Tennis. La plus grosse perte d'adhérent, c'était par rapport aux infrastructures. Au GUC, on avait quatre courts couverts, mais qui était très vieillissant. Au Grenoble Tennis, ils ont créé une grande et nouvelle structure. Beaucoup de joueurs sont partis là-bas parce qu'ils peuvent jouer en permanence, il y a énormément de terrains. Au GUC, en dehors des entraînements il y avait très peu de possibilités. Les licenciés sont partis par rapport aux infrastructures.

3. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de votre club pour fidéliser et attirer davantage de licenciés ?

Au TC Pringy, on est en augmentation depuis trois, quatre ans. On a une courbe qui augmente chez les adultes. On est quasiment équilibrés entre adulte et enfant, mais on a plutôt une tendance à avoir une légère augmentation chez les adultes et une légère baisse chez les enfants. Parmi ces adultes, il y a

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beaucoup plus de joueurs loisirs que de compétition qui viennent. Chez les enfants, c'est plutôt l'inverse, ce sont plus des joueurs de compétition que de loisirs.

Quand je suis arrivé, j'ai toujours entendu parler de Pringy pour sa bonne ambiance, pour son côté familial et convivial que les gens n'avaient pas forcément dans leur ancien club.

On a pris la démarche d'avoir que DE sur notre entraînement et je sais que dans certains clubs ce sont souvent des initiateurs. Ce n'est pas la même qualité d'enseignement on va dire même si bien sûr il y a des DE qui ne sont pas forcément au top. Avec cette démarche, cela est un plus dans l'offre du club.

On propose pas mal de choses à côté des séances de tennis. Les adhérents sont au courant qu'ils ont quatre rendez-vous dans l'année avec des animations qui leur sont dédiés. En plus, on a un gros avantage, car on a un restaurant, donc le cadre est plutôt sympa. Les adhérents viennent manger entre midi et deux et après leurs parties de tennis, ils viennent boire un coup. C'est un cadre global qui fait que les gens ont envie de s'installer et de rester dans notre club.

Les animations et ce type d'événement sont vraiment interne au club. Ce n'est pas la FFT qui vient nous donner des idées d'animations. Elles sont inclues dans leur service à l'année, le club prend en charge si on leur offre un pot par le biais du restaurant. C'est le club qui prend en charge, on ne les inclut pas dans les adhésions. Cela permet de fidéliser. C'est une contrepartie. Ils jouent le jeu en venant et en consommant notre produit de tennis adulte loisir et nous en contrepartie, on montre qu'ils ne sont pas là comme simple client, mais qu'ils font bien partie intégrante du club.

On a également mis en place une formule adhésion au mois. On est parti du principe que la société est en train de changer. Les personnes sont plus sur un mode de consommation rapide. On est parti de l'exemple des salles de sport. Il existe soit une adhésion à l'année, soit sur un mois. On a observé que les salles de sport sont en train de se démocratiser avec beaucoup plus d'adhésion. On s'est dit pourquoi pas mettre cela au tennis. C'est vrai que les gens quand on leur demande de mettre 200 euros en début d'année voire un peu plus, souvent, on a des retours négatifs sur cela. Ils le disent, ils vont prendre leurs adhésions, mais ils vont jouer une fois dans le mois. Ils n'ont pas envie de mettre 200 euros. Cette méthode leur permet de venir autant de fois qu'ils veulent dans leur mois d'adhésion. Ils ont aussi accès aux réservations via TEN'UP, ils auront leur identifiant. On offre un service en plus et on montre que pendant un mois, ils font partie intégrante du club. Ils recevront également toute la communication interne et du coup, ils sont libres de faire ce qu'ils veulent pendant un mois au club. Le service est très attractif. On a décomposé cette offre en plusieurs sous-offres avec des services

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suivant les heures creuses et heures pleines pour essayer d'utiliser au maximum nos terrains. Quand on a six terrains avec deux terrains intérieurs qui sont pris, il y a quand même quatre terrains extérieurs qui sont libres, cela fait un peu mal au coeur. On se dit que les joueurs ne viennent jamais jouer, cela est dommage.

Je pense que le système fédéral actuel n'a pas que du négatif. On sent qu'il y a une volonté d'attirer des joueurs, mais également de fidéliser les joueurs qui sont déjà pratiquants.

Je pense que c'est surtout et avant tout aux clubs d'essayer d'aller démarcher les gens et de fidéliser, de faire en sorte de garder leurs joueurs. Je ne sens pas trop l'impact que la FFT pourrait avoir. C'est intéressant, car il y a plein de secteurs que la FFT touche par exemple le tennis à l'école, le tennis santé et le cardio tennis. Mais si les clubs ne sont pas prêts à pouvoir le faire, ni à former ses enseignants pour le faire, cela va être compliqué. Le tennis à l'école, tous les entraîneurs peuvent le faire, mais si les directives du club ne sont pas mises en place correctement alors il ne se passera rien. Pour aller recruter des joueurs comme des petits c'est compliqué.

Je pense vraiment qu'il y a assez de choses mises en place. Il faut peut-être donner du temps et mieux les appliquer dans certains clubs. Pour les adultes, il y a le sport santé, le cardio tennis, plein d'exercices de physique en plus. Il essaie vraiment de se diversifier. Après peut-être le comportement et les changements de consommation des personnes font qu'on est moins sur des inscriptions à l'année. Parce que les personnes maintenant elles ont envie d'avoir un accès immédiat à leurs séances et puis ils viennent quand ils ont envie. Il faut laisser les gens pratiquer librement.

On veut toujours laisser un terrain de libre à nos adhérents pour les laisser jouer. On a environ 86 % d'occupation terrain sous les couverts. On a énormément de personnes qui viennent jouer. C'est aussi pour cela que les gens viennent, ils peuvent venir jouer, il y a toujours un terrain disponible.

Je pense qu'il est important de montrer aux personnes qu'on s'intéresse à eux. C'est important de proposer des animations sportives voir même social où les gens se rassemblent. Pendant les vacances de février, on a proposé une sortie raquette, il y a eu des très bons retours. C'est vraiment sur ces éléments-là qu'on peut jouer pour montrer aux personnes qu'on tient à elles. Du coup, on a tendance à s'écarter de l'essence même d'un club de tennis. On a de plus en plus tendance à sortir du cadre du club et de faire des animations qui ne sont pas forcément en lien avec le tennis. Les adhérents aiment bien cela.

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Trop longtemps, on est resté sur ce qui fait l'authenticité du tennis, je pense que les clubs qui ont du mal à garder leurs licenciés, c'est peut-être en partie parce qu'ils n'ont pas su adapter leur offre en fonction de la demande de leurs joueurs. On est moins sur cet ancien mode de consommation. J'ai l'impression que les clubs qui n'ont pas su adapter leur offre en fonction de ce que les joueurs demandaient, ce sont souvent les clubs qui ont eu du mal. Au GUC, c'était vraiment que j'avais ressenti. On a perdu cette convivialité. C'était "je fais mon heure de cours et après, je rentre". Ces joueurs-là revenaient seulement la semaine d'après. Il ne revenait plus au club en dehors de leurs entraînements. C'est dommage.

À Pringy ce qui est très intéressant et gratifiant, après un entraînement de tennis, on a tendance à voir les joueurs revenir deux, trois jours après pour rejouer entre eux, ils viennent boire un coup après au restaurant. Il y a tout le temps des échanges.

4. Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Je pense que la digitalisation du tennis est primordiale. Elle simplifie énormément les démarches. On est de moins en moins à vouloir téléphoner et à passer directement par une personne. L'outil ADOC est très intéressant. Maintenant tout est relié à cet outil. Via TEN'UP, on peut avoir directement le planning des réservations sur n'importe quels clubs. Si demain je décide d'aller jouer dans un autre club, je peux directement avoir accès à leur planning de réservation et réserver directement un terrain. On rejoint un peu ce côté de nouvelle consommation. Avant cela n'existait pas. On a aussi des services interne au club où les gens peuvent acheter leur cotisation en ligne, ils peuvent acheter leur séance individuelle en ligne. Tout ce qui est produit comme boîtes de balle, ils peuvent également l'acheter en ligne. On tend à faciliter l'accès aux clubs par cet outil digital.

On garde quand même une secrétaire qui est à mi-temps, on ne pourrait pas se passer d'elle. De mon côté, je suis énormément sur le terrain, car j'ai également une partie libérale. Elle reste très importante parce qu'elle est la première relation avec les adhérents quand ils arrivent au club alors que nous, on est sur les terrains. Elle s'occupe de tout ce qui est licence et adhésion. Après tout ce qui est au niveau sportif et les changements de niveau des jeunes, c'est nous en tant qu'entraîneur qui nous nous en occupons. Elle nous décharge énormément surtout au niveau de cette mise en place digital. En tant qu'entraîneur ce n'est pas notre coeur de métier.

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Depuis que je suis arrivé au club, nous avons vraiment fait un focus sur notre activité sur les réseaux sociaux. Nous avons des bons retours des adhérents, mais également des personnes externes au club. Souvent, on entend que notre club est un club qui bouge et qui est très actif sur les réseaux. Cela est souvent vu de manière positive. C'est un moyen de se faire connaître aussi et d'être transparent sur ce qui se passe dans la vie du club. Les adhérents aiment bien. On essaie de mettre des petits défis internes au sein du club pour élire un adhérent chaque mois. Les gens aiment bien qu'on parle d'eux.

5. Le tennis est un sport pratiqué majoritairement par un public masculin, que mettez-vous en place pour attirer un public davantage féminin ?

Je trouve que les démarches mises en place par la FFT notamment les compétitions pour les filles très intéressantes. Le comité de Haute-Savoie avait mis en place le Circuit des Petites Étoiles avec au départ un système de classement en fonction du nombre de joueuses qui participent. Cependant, le comité a été pris de court et ce système de classement n'a pas existé. Du coup, ce type de tournoi rejoint un petit peu les offres que tout le monde propose au niveau des tournois. Je pense que quand on met quelque chose en place, il faut que cela aille jusqu'au bout. Tous les clubs qui participent à ce circuit ne font rien en commun, chacun fait un petit peu sa propre démarche. Il n'y a pas de suite après ce genre d'événement. Je trouve cela dommage notamment au niveau de la fidélisation parce qu'il n'y a pas de système de classement à la fin de ce circuit. Il n'y a pas d'objectifs. Je pense que pour fidéliser les joueuses ce n'est pas la meilleure manière.

Après, il s'agit d'une belle opportunité de faire venir les petites filles et de les faire jouer entre elles. Parce que souvent, elles ont l'habitude de jouer avec des garçons. Le côté convivial et très important chez les filles. Quand on regarde le tennis féminin en France, il n'y a personne, cela fait peur. Après pour les adultes tout ce qui est Raquettes FFT et le Challenger Balle aux Dames, une compétition similaire au Raquettes FFT mais elle est pour les filles de moins de 18 ans. Ce sont des étapes le weekend et il y a une phase finale départementale et régionale. Cette démarche est vraiment très bien avec également les TMC dames. C'est l'occasion de faire une autre sorte de tournoi et ils sont complets en général. Parce que quand on regarde les tableaux des tournois féminins, ce n'est pas rassurant.

L'origine de pourquoi il y a moins de filles qui pratiquent le tennis, je pense que déjà l'adolescence pour les filles est une période compliquée et le tennis est un sport de duel. C'est beaucoup dans la concentration, dans la comparaison avec l'autre. Je pense que si cela ne marche pas, il va vite avoir une ascendance à abandonner. Je pense que cela est plus marqué chez les filles que chez les garçons.

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Après, chez les femmes/filles lorsqu'elles s'inscrivent dans un tournoi, une fille qui est en troisième série va faire un premier tour contre une quatrième série et puis derrière elle va jouer directement à troisième ou seconde série. Elles se demandent à quoi sert de faire des tournois pour payer 18-19 euros, passer un tour et puis revenir pour un match où la différence de niveau est trop importante donc il n'y a aucun plaisir des deux côtés. Il n'y a rien de motivant pour ces femmes.

Le format TMC est pas mal par rapport à ces critères, cela permet de réduire l'écart de classement et de faire plusieurs matchs lors d'une même journée.

Il y a également les formes de pratiques qu'il faudrait adapter. Tout ce qui est du côté fitness et de la forme physique. Ce sont des attributs très important et beaucoup convoité. Je pense qu'il faut qu'on arrive dans le tennis à faire ressortir ce côté-là. C'est ce que beaucoup de pratiquant tennis loisir demande. Leur objectif est de venir non pas pour progresser au tennis, mais plus pour se défouler. Trop longtemps, on est resté sur une approche plutôt technique gestuel, savoir où jouer, alors que ce n'est plus ce que les gens demandent.

6. Les initiatives mises en place sont-elles trop tournées vers la pratique en compétition aux dépens de la pratique loisir ?

Je pense que la FFT donne plusieurs moyens, elle diversifie ses offres et essayer de faire venir de plus en plus de monde. Je parle vraiment sur la pratique loisir, on sent qu'il y a un vrai focus dernièrement sur la pratique loisir.

Après, il ne faut pas oublier la compétition non plus. On sait au sein de la FFT que faire de la compétition fidélise beaucoup. 70 % des pratiquants qui ont déjà fait un match continuent le tennis derrière. C'est un chiffre très important. Il y a beaucoup de compétitions nationales pour les quatrièmes séries jusqu'à troisièmes séries. Il y a des compétitions qui sont quand même ouverte à plein de monde.

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7. Le Tennis Galaxie a été instauré en 2015, qu'a-t-il apporté de nouveau à l'enseignement du tennis chez les jeunes ?

C'est vrai que la mise en place du tennis Galaxie a apporté énormément à l'enseignement. Maintenant qu'un joueur soit débutant ou un peu perfectionné, ils sont capables de faire des échanges grâce à l'évolution des balles et des dimensions de terrain. Il y a quelques années, l'apprentissage du tennis c'était avec des balles dures, des raquettes beaucoup trop grandes et sur un grand terrain.

Maintenant le matériel est beaucoup plus adapté. Maintenant, on est beaucoup plus dans l'échange et donc plus rapidement dans la réussite. Après, ils ont instauré ce système pour arrêter l'ancien système de classement et la pression liée aux classements. Ce système mettait directement les jeunes dans la compétition et dans cet état d'esprit de comparaison avec les autres ce qui était un facteur d'abandon. Surtout pour ceux qui n'arrivaient pas. Cependant, il y a toujours ce système de compétition, mais moins accentué. Je trouve que c'est très intéressant parce qu'il s'agit de l'essence même du tennis. Un enfant quand il fait du foot, il fait très vite un match avec son équipe. C'est important tout de même de garder ce côté «duel». Que l'autre échoue je ne vois pas trop d'inconvénients parce qu'en soit cela apporte des valeurs de vie et de l'expérience. Au niveau de l'enseignement, cela permet d'être beaucoup plus progressifs, mais surtout productif, on peut travailler plein de choses lors de l'apprentissage.

Il s'agit d'une bonne initiative parce qu'un petit qui va sortir du lot va brûler des étapes et s'il doit jouer directement en balle dure alors il jouera directement en balle dur. Mais pour un petit qui a un peu plus de mal, qui est dans les normes de l'apprentissage, mais qui ne sorte pas du lot, on va dire, il pourra faire n'importe quelle compétition à son niveau dans sa balle dans sa dimension de terrain et dans son format de jeux. L'enfant s'installe dans un cadre qui lui est propre, sans brûler des étapes.

À partir de cette année, pour les balles orange, si un petit gagne un match à la fin de l'année, il passe directement en balles vertes. Si un jeune en balles vertes gagne 12 matchs, il passe directement en balles dures. C'est une bonne directive mise en place parce qu'il y avait énormément d'entraîneurs qui ne faisaient pas le changement de niveau. Et donc des fois en balles rouges, il y avait des enfants qui avait 10 ans et qui étaient deux fois plus grand que les plus petits. Il n'y avait pas de match et ce n'était pas intéressant pour les deux joueurs. Cela a permis de niveler les niveaux.

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Pour faciliter l'accès à la compétition, la FFT a mis en place un système de compétition «libre» chez les adultes et les jeunes, en quoi consiste cette initiative ?

Je pense que le projet de compétition libre est très intéressant. Pour faire un premier pas dans la compétition, il s'agit d'un bon moyen pour ne pas se prendre la tête et de limiter les contraintes. C'est vraiment une partie amicale avec un enjeu tout de même. Comme un match de foot, on va essayer de se donner les moyens pour gagner le match sans trop d'incidence négatif derrière.

9. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

L'ajout du terrain de padel à ajouter quelques personnes, mais cela reste très petit. Il y a eu seulement cinq, six personnes maximums. Sachant que ce sont des gens qui sont licenciés dans d'autres clubs de tennis qui n'ont pas actuellement de padel. Ils prennent juste une adhésion. On ne les compte pas dans notre quota de licences. Tous nos joueurs padel sont vraiment des joueurs qui sont confirmés au tennis.

C'est super compliqué de faire venir des personnes de l'extérieur et surtout des personnes extérieures au tennis. Pour des personnes qui sont débutantes au tennis c'est hors de question qu'ils jouent au padel. Cela peut intéresser une cible de joueurs qui sont secondes séries. En effet, quand il rentre dans la vie active c'est compliqué pour eux à ce niveau-là de continuer la compétition. Souvent, ils font des tournois dans les clubs où il rencontre toujours les mêmes personnes. Le fait d'aller au padel diversifie la pratique, qui est tout de suite plus abordable, plus ludique et plus convivial parce que ce sport se joue à quatre et techniquement, qui est aussi moins négligent que le tennis. Par exemple avec les effets, mais aussi le service et puis les joueurs savent s'ils veulent faire un tournoi, c'est sur un jour seulement voire un week-end maximum. Ils peuvent vraiment bloquer leurs dates. Alors qu'un tournoi de tennis, ils ne savent jamais trop précisément quand ils vont jouer. Ils ne peuvent qu'estimer. Et puis des fois les matchs finissent à minuit pour être au travail le lendemain à 8 h. Je pense que le padel peut représenter un frein au tennis par rapport à ces aspects-là. Disons que le padel offre plus de possibilités et plus de disponibilités.

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Il y a quelques clubs qui ont construit des terrains de padel dans la région, mais ils n'ont pas trop le service qui va avec. On voulait mettre des cours en place parce que mon collègue est professeur de padel. Cela ne marche pas. Je pense que ce sport a un immense potentiel, mais si on veut le lancer, il faut le faire correctement.

10. La France est l'un des pays qui compte le plus de tournois de tennis (ATP, WTA, Grand Chelem, Master 1000), comment expliquer cette baisse de licenciés malgré de

nombreuses manifestations ? Faut-il s'appuyer sur ces manifestations sportives pour promouvoir davantage la pratique du tennis ?

Pour moi, oui, c'est important de garder des événements sportifs tels que la Coupe Davis, Roland-Garros ou d'autres tournoi de tennis tout aussi important. Parce qu'il s'agit d'une vitrine pour notre sport. Beaucoup d'enfants s'identifient à des champions, par exemple avec Mbappé, quand ils regardent le foot ils sont tous avec leur t-shirt. Après le tennis est de moins en moins médiatisé. Par exemple la Coupe Davis on a été quasiment champion du monde deux années de suite, mais les enfants ne savent même pas ce qu'est la Coupe Davis ou ils n'ont pas regardé. Les Françaises ont gagné l'année dernière et cela n'a pas fait de bond en termes de licenciés. Je pense qu'en termes de médiatisation, on peut faire beaucoup mieux. Pour Roland-Garros, si on n'a pas Eurosport, il y a de moins en moins de retransmission de match à la télé sur les chaînes gratuites. Après aussi, il ne faut pas se le cacher le niveau français, il est de moins en moins intéressant, moins performant. Il y a une telle suprématie des dix meilleurs joueurs mondiaux. De temps en temps les Français vont faire l'exploit mais cela ne va pas forcément être décisif. Certains joueurs ont des instabilités dans le résultat sportif du coup les enfants ne s'identifie pas forcément dans ses joueurs.

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INTERVIEW 12 - Valérie GESTAS

DES JEPS au Tennis Club d'Annecy-le-Vieux (1100 licenciés) Interview téléphonique réalisée le 19 mars 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

J'ai commencé dans l'enseignement du tennis il y a 20 ans. J'ai été joueuse, j'ai travaillé en club, puis à la Ligue Dauphiné Savoie et après, je suis repassée en club par la suite. À la Ligue j'étais CSD (Conseiller Sportif Départemental) sur le département de l'Isère. J'avais des missions sur la formation des jeunes joueurs au niveau départemental et de la Ligue. Puis de la détection dans les clubs de mon secteur, mise en place de structure pédagogique dans les clubs, aider les gens sur l'organisation pédagogique dans leur club. J'étais l'interlocuteur entre les présidents et les enseignants. Actuellement, je suis entraîneur au club du TCAV et je suis titulaire du DE2, équivalent au DES JEPS maintenant.

2. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés dans le tennis ? Si oui, comment l'expliquez-vous ?

On a un petit peu ressenti la baisse, on s'est posé la question, on a perdu quelques licenciés. Le constat aujourd'hui est que la baisse de licenciés de manière générale est plus sur le plan national. Je pense qu'aujourd'hui on est dans une société où les gens zappent beaucoup. Ils essaient beaucoup d'activités. Une année du tennis, l'année d'après ils font faire d'autres activités. Ils ont cette dynamique-là. Ils sont plus du tout comme avant, avec un public qui était inscrit dans un club de tennis toute leur vie. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus d'activités et les gens sont tentés à faire d'autres choses. Les gens zappent plus qu'avant.

Dans notre activité, les stages notamment, on s'est posé les questions de changer nos contenus de stage pour avoir une activité beaucoup plus fun, qui attire beaucoup plus les enfants, qui soit plus marrante, moins stéréotypée coup droit, revers, etc. C'est vrai que dans nos stages, on a des stages multisports. Dans notre contenu sur le terrain, on essaie d'avoir vraiment des exercices sympas. De repenser un peu le tennis, l'enseignement du tennis sur du loisir et non pas sur de la compétition. On se rend compte que les enfants aiment bien, ils s'amusent un peu plus. C'est pour que cela qu'on

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fonctionne toujours aussi bien. On s'adapte en fonction de la société. On a environ 600 enfants, 200250 enfants sont l'école de tennis loisir.

C'est la problématique qu'on a tous les jours au club, la baisse des licenciés. On reçoit des directives du comité, de la Ligue, de la FFT sur la baisse des licences depuis pas mal d'années. Au club, on a une baisse de licenciés qui est minime comparée à la tendance régionale et nationale. Parce que je pense que la force du club, aujourd'hui, est qu'on va vraiment sur le terrain et on prend l'avis des gens, on propose, on essaie de garder l'équilibre entre la compétition et le loisir, qui représente un adhérent lambda. Le point important où on essaie d'être bon et de toujours s'améliorer, c'est tout ce qui est convivialité et surtout l'importance des relations humaines au niveau des clubs. On défend fortement le rôle des hôtesses qui sont à l'accueil, elles ont un rôle primordial. Je connais les adhérents par leur prénom, on s'intéresse à eux, la proximité des adhérents et de proposer des animations pour chaque type d'adhérents. Pour l'enfant du mini-tennis, pour le retraité qui a 70 ans, pour les mamans qui ne travaillent pas, pour les mamans qui travaillent, pour les hommes qui veulent de la compétition. On essaie d'avoir un panel de propositions qui correspondent à tous ces profils. Et d'être proche et accessible aux gens. Il m'arrive de passer au club même quand il est fermé. C'est une présence et être accessible à tout le monde. C'est un des points qui fait la force de notre club, dès qu'on propose une animation, qu'on propose des cours pour n'importe quel public, on est rempli, on a des listes d'attente. Pour nous ce qui est baisse de licenciés, on ne connaît pas tellement. Il faut entretenir tout cela, il faut en permanence proposer des choses. On fait d'autres choses avec les gens. Il faut écouter tout le monde.

On ne refuse pas des adhérents, mais on limite, car on ne peut pas faire plus avec nos infrastructures intérieures et extérieures. Notre cotisation n'est pas excessivement chère parce que les adhérents ont très peu accès aux courts couverts. Quand ils prennent leur adhésion, on leur explique qu'on favorise les entraînements. C'est un club en Haute-Savoie donc l'hiver ils jouent moins au tennis, ils sont au ski.

3.

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Pensez-vous vous que les actions misent en place par la FFT incite les personnes à découvrir le tennis ou de rester dans les clubs ?

Aujourd'hui au niveau de la FFT je regarde plus trop ce qu'il passe. Ils sont tellement loin de ce qui se passe dans les clubs, leurs directives ne servent à rien. On parle de haut niveau chez les enfants nés en 2014 sur un projet sportif. Ils ne se rendent pas compte du quotidien des clubs. Ils sont plus crédibles, ils ne sont pas dans les problématiques de club. Sur la formation des bons joueurs, cela coute une fortune aux parents et la FFT n'aide pas beaucoup. Les clubs ne peuvent pas non plus aider. Ils sont plus assez sur le terrain, ils ne voient ce qu'il se passe.

4. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de votre club pour fidéliser et attirer davantage de licenciés ?

On a un petit turnover, il y a eu des nouveaux licenciés. Ici, on est une ville où les gens s'installent. Il y a deux types de profils, ceux qui jouent au tennis et ceux qui débutent.

Il y a beaucoup de gens qui viennent au tennis et qui attendent une dimension physique. Je demande en général ce que mes adhérents souhaitent en début d'année. Il y a une attente de physique, de remise en forme. Il y a une approche d'hygiène de vie, les femmes sont demandeuses de ce type d'activité. On a mis en place des séances de tennis cardio chez les femmes aussi, je propose une séance de préparation physique et 7 personnes sur 10 sont des femmes. Il y a beaucoup de mamans et de jeunes adolescentes.

Notre club est une famille. Les familles peuvent laisser les enfants car le club est clos. C'est un lieu de vie. Je pense qu'il faut créer ce contexte-là pour que les gens viennent plus dans les clubs. Le bénévolat joue un rôle important aussi là-dedans.

On propose du physique, du tennis. On va faire la fête du club et la fête du tennis. Tout le monde vient et tout le monde a une occupation. Les gens s'y retrouvent. Il faudrait beaucoup plus diffuser cette idée, il faudrait proposer des choses à toute la famille.

5.

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Que pensez-vous de la digitalisation du tennis au niveau national et au sein des clubs, faut-il développer davantage ce secteur ?

Il ne faut pas exagérer. Le contact humain est important. Il faut avoir deux systèmes : un système informatique mais aussi humain. On a la chance d'avoir des hôtesses à l'accueil. Il ne faut pas que tout soit digital. Quand le système ne marche pas, c'est difficile de résoudre le problème.

6. Le tennis est un sport pratiqué majoritairement par un public masculin, que mettez-vous en place pour attirer un public davantage féminin ?

Je pense que de manière générale par rapport aux garçons, les filles sont moins branchées avec la compétition, elles sont moins attirées par cela. Quand les jeunes filles viennent au tennis, au départ, ce sont les parents qui inscrivent et après elles restent parce qu'il y a les copines. De manière générale par rapport aux hommes, les femmes sont moins branchées avec la compétition, elles sont moins attirées. C'est important de faire aimer l'activité en plus des copines. Le rôle de l'entraîneur de leur fait aimer l'activité et de leur faire prendre confiance en elles. Elles ne vont pas devenir championnes de tennis, mais par contre elles vont s'affirmer, elles vont prendre confiance en elles. Il faut avoir quelqu'un qui leur envoie une image positive d'elle pour leur donner confiance. C'est devenu de la psychologie.

La formule TMC est un nouveau format de compétition qui est très bien que les gens aiment beaucoup. Surtout les femmes et les filles. C'est une formule où elles viennent une journée, une demi-journée, il y a plusieurs matchs, elles rencontrent d'autres filles. Ce format convient tout à fait au public féminin. Cette formule trouvée est très bien. Cette année, la FFT a mis en place les raquettes FFT ados. Ils nous envoient une affiche. On a monté une équipe. Il y a une date de finale nationale. Quand j'ai appelé le comité départemental, au niveau du département, ils ne font pas ce type de compétition, au niveau de la Ligue de Lyon, ils ne connaissaient pas de quoi il s'agissait. C'est moi qui leur ai appris ce que c'était. La FFT met des initiatives en place et après il n'y a rien. Il n'y a pas de suivi derrière. Ce n'est pas toujours cohérent. Il y a des bonnes idées, mais pas de suivi.

On est un grand club, on met des équipes de partout parce qu'on a du public qui répond en face. Dans un petit club, ce sont des choses qui passent inaperçu. Nous, on est l'affût de ces activités, on a cette volonté de faire bouger les choses.

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7. La Galaxie Tennis a été instaurée en 2015, qu'a-t-il apporté de nouveau à l'enseignement du tennis chez les jeunes ?

Il s'agit d'un nouveau format de jeu. Cela identifie bien le niveau de jeu des enfants, ce n'est pas lié à l'âge, mais plus au niveau des enfants. On essaie de mettre en place des activités plus ludique et moins technique. Il y a un apport technique, mais très vite, on va faire des formes jouées avec un décompte de points pour que les enfants soient dans le jeu. On évite d'être dans les anciennes méthodes d'apprentissages comme du panier, le positionnement, le coup droit avec la boucle, etc. La Galaxie Tennis est un nouveau format de jeu qui identifie bien le niveau de jeu des enfants. L'enfant s'installe dans un cadre qui lui est propre, sans brûler des étapes. C'est aussi une source de motivation pour nous parce qu'on fidélise davantage les enfants à travers ce format. Voir un enfant partir parce qu'il ne prend pas du plaisir est toujours un moment difficile en tant qu'entraîneur. Les matchs sont plus courts et se déroulent en général sur une journée. C'est vraiment un atout pour les parents parce qu'ils peuvent mieux organiser leurs calendriers.

On organise des journées "Jeu et Matchs" pendant lesquelles les enfants jouent en matchs contre d'autres enfants du même niveau. Cette journée nous permet d'évaluer les enfants selon quatre critères, la tactique, la technique, l'arbitrage et le comportement. En fonction de ces critères, nous pouvons choisir si un enfant peut changer de niveau ou non. La FFT a mis en place un passeport. Il s'agit d'un document qui retrace l'évolution des enfants du premier au dernier niveau de la Galaxie Tennis. Les enfants peuvent voir où ils se situent et quels sont les objectifs à atteindre. La FFT donne aussi des poignets éponges, très utilisés chez les joueurs de tennis, aux couleurs de leur niveau afin qu'ils identifient mieux leur niveau

La compétition est maintenant passée à âge réel afin de limiter les inégalités pour les enfants nés en fin d'année. Avant l'âge de 8 ans, les compétitions ne sont pas homologuées. Mais c'est important d'initier les enfants le plus tôt à la compétition, de manière progressive bien sûr, afin de leur enseigner plusieurs valeurs telles que la concentration, la confiance en soi, le respect des autres, etc. Le fait de ne pas homologuer ces matchs permet d'enlever la pression du classement. À partir de 8 ans jusqu'à 10 ans, âge réel, les enfants participent à des compétitions homologuées. Après 11 ans, les joueurs participent aux compétitions traditionnelles par catégories d'âge.

8.

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Pour faciliter l'accès à la compétition, la FFT a mis en place un système de compétition «libre» chez les adultes et les jeunes, en quoi consiste cette initiative ?

Honnêtement, c'est une contrainte. On va passer les samedis à regarder les matchs et les homologuer. On a utilisé ce système sur les TMC orange et vert, on a des enfants qui sont trop jeunes pour valider leurs matchs du coup, on les a rentrés dans le système. Il n'y a pas de cohérence, les enfants de 2014 ne rentrent pas dans le système, car ils sont trop jeunes. Ce sont seulement les entraîneurs et les présidents qui peuvent homologuer les matchs.

9. Les changements de compétitions historiques (telle que la Coupe Davis) ont-ils un impact selon vous sur l'attractivité du tennis en France ?

Pas forcément. Ils ont fait une grosse erreur avec la Coupe Davis car on a perdu un des fondements des matchs par équipes par pays. C'était un évènement historique lié au tennis. Sur une semaine, c'est comme un tournoi. Au club, les matchs par équipes sont des moments hyper importants dans la vie du club. Ce sont des grands moments au sein des clubs.

10. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Je ne pense pas que cela va développer le tennis. Il s'agit d'un autre sport. On est un club qui marche et qui a besoin de tous nos terrains, on n'a pas d'intérêt à faire un terrain de padel au club. Pour moi, le padel est un autre sport. Cela ne fera pas plus marcher le tennis, ni le freiner.

11. Selon vous, que faudrait-il mettre en place pour limiter cette baisse de licenciés sur le court et long terme ?

C'est une action de tous les jours, ce n'est pas seulement une action à un moment précis. C'est la convivialité. On organise un apéro en fin d'année, c'est ce moment-là qui fidélise les licenciés dans les clubs. Il faut identifier des moments importants dans les clubs pour faire venir les gens et puis leur proposer après ce que tu as en face comme activité, comme service, comme animation. C'est ça qui fait venir les gens dans les clubs. Après c'est beaucoup de bouche à oreille.

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INTERVIEW 13 - Romain COTTAREL

DE JEPS au Tennis Club de Drumettaz-Clarafond (100 licenciés) et au Tennis Club du Bourget-du-Lac (85 licenciés)

Interview téléphonique réalisée le 2 avril 2020

1. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés dans le tennis ? Si oui, comment l'expliquez-vous ?

J'ai fait une étude en sociologie sur le nombre de licenciés en tennis. Le tennis reste quand même le deuxième sport français en termes de licenciés et le premier sport individuel. C'est vrai que le tennis maintenant est plus ouvert parce qu'avant il était un peu plus bourgeois. Maintenant le tennis touche un peu tous les publics, ce sport est disponible à la télévision pendant Roland-Garros et sur les chaînes payantes, les équipements sont moins chers même si c'est toujours un petit peu élitiste.

Cependant maintenant cette année, il est possible d'être adhérent sans prendre de licence. Il y a un petit peu moins d'un million de licenciés, mais si on prend tous les gens qui pratique le tennis en France, ils sont plus de quatre millions. En dehors des licenciés, il y a plein de personnes qui jouent en dehors pour le loisir.

Dans mon club au Bourget du Lac, ce qui fait défaut au tennis est la localisation du club. On est dans une cuve où on touche uniquement un public Bourgetin. Ceux qui viennent, c'est parce qu'ils me connaissent ou qu'ils sont déjà venus au club. Vu qu'il y a énormément de clubs qui ont explosé aux alentours avec pleins de petits clubs, les gens préfèrent aller à d'autres endroits où la structure est un peu plus grande, où il y a des courts couverts. Il y a aussi peut-être plus de pratiquants pour qu'ils puissent chercher des partenaires pour jouer. On est un peu limité.

De plus, il y a la vieillesse de la structure. Le fait d'avoir refait les courts l'année dernière, nous a fait doubler l'effectif d'adhérents dès la rentrée de septembre. Ils ont mis un système en place de réservation en ligne avec des codes d'accès que les personnes reçoivent par message ou e-mail. Du coup, il y a énormément de gens qui ne sont plus obligés de passer par le club. On n'avait pas de permanence parce qu'on ne pouvait pas embaucher quelqu'un à l'année en tant que salarié. Les gens réservent en ligne, ils ont leurs codes, ils rentrent, ils vont jouer. Ils ont également accès aux vestiaires, l'éclairage se met également en route pendant le créneau qu'ils ont réservé. Cela permet de faire une

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petite rentrée financière supplémentaire. C'est hyper intéressant pour le club. On en avait besoin pour le redynamiser. Après, si on arrive à attirer cette clientèle location, c'est toujours cela. Après, ils peuvent peut-être prendre l'adhésion qui est moins chère pour qu'ils profitent un peu plus des terrains. Et puis maintenant, les licences ne sont plus obligatoires. Cette année, il y a plein de personnes qui ont pris juste une adhésion sans licence.

Pour eux, la licence, parfois, était un frein, surtout le fait de payer 20 à 30 euros supplémentaires. Ils se sentaient obligés de faire de la compétition. Le fait qu'ils ne la prennent pas, ils sont plus libres donc ils viennent quand ils veulent. Ils sont sur un autre mode de pratique.

Le Vice-président du TC Bourget du Lac, également Trésorier du Comité de Savoie de Tennis, est quelqu'un qui a déjà fait énormément de choses en termes de financement dans des projets pour le tennis. Il s'y connaît énormément. Il a fait un énorme dossier en une année pour mettre en place les nouvelles infrastructures. On a réussi à avoir une aide exceptionnelle de la FFT de 25 000 euros. C'est très rare que la FFT donne directement autant d'argent à un club. On a eu l'aide du Conseil Régional, Conseil Général, Ligue Auvergne-Rhône-Alpes puis on a eu deux, trois sponsors autour du club. Le sponsoring fait quand même 60 % de l'apport. La mairie a mis 40 % de son côté. Il faut donc avoir quelqu'un dans le club qui a le temps et l'envie de mettre toutes ces démarches en place pour améliorer les infrastructures.

On est les premiers à avoir mis le système électronique en place en Savoie. Le système s'appelle Balle Jaune. Il a coûté entre 8 000 et 15 000 euros. C'est vraiment un très bon système à l'année. Cela nous permet de louper aucunes locations. D'ailleurs maintenant, quand on cherche sur Internet "réservation en ligne terrains de tennis", en fonction de la localisation, on apparaît en deuxième ou troisième position. Les personnes savent qu'elles peuvent réserver. Ils ont besoin de personne, ils viennent tous seuls. Ce système évite de faire payer une somme d'argent supplémentaire sur la location, notamment pour les jetons d'éclairage ou badge. Cela permet pour les adhérents en dehors de la saison où le club est ouvert de venir jouer en soirée, ou week-end quand les conditions climatiques ne sont pas trop mauvaises.

Refaire un terrain a un coût. Cela dépend si la dalle existe ou pas, s'il faut terrasser ou non. Le troisième terrain à Drumettaz nous a coûté environ 120 000 euros avec l'éclairage. Au Bourget du Lac, refaire les deux terrains de devant, remis une moquette sur un court, avec éclairage sur les 3 courts et une clôture toute neuve nous a coûté 160 000 euros.

Il y a plein de choses que je pourrais faire et mettre en place au niveau des animations. Mais tout seul je ne peux pas tout faire. Le samedi, je suis au Bourget du Lac toute la journée donc je ne peux rien

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proposer une animation à Drumettaz. Le dimanche est mon seul jour de repos de la semaine. Après toutes les animations comme le Tennis Galaxie avec le challenge rouge, orange et vert, je ne peux pas les faire. J'ai essayé de le mettre en place une année, mais on attire très peu de monde dans les petits clubs comme Drumettaz et Bourget du Lac. Je pense à cause de la localisation et la réputation des clubs. Les grands clubs, ils attirent toujours plus d'enfants à proposer des animations comme cela, ils ont plus de temps et ils sont plus adaptés avec des plus grands club-houses.

C'est pour cela qu'on a essayé de créer un tournoi de double amical à Drumettaz pour essayer d'attirer un peu de monde. On essaie de récupérer des gens par l'ambiance qu'on dégage. Il y a que là-dessus que l'on peut compter. Avec la qualité de nos infrastructures et les offres proposées, il n'y a que par l'ambiance qu'on peut attirer des gens. Les connaissances entre eux jouent un rôle important. Avant, c'étaient les résultats qui primaient dans les compétitions, notamment les matchs par équipes, maintenant, on ne les a plus. Pour survivre et attirer du monde ce n'est pas évident.

Après les gens, quand ils voient les infrastructures du club d'Aix les Bains, ils veulent aller là-bas. Après avoir beaucoup de terrains, un grand club-house et la possibilité de manger le midi n'est pas une garantie que l'ambiance est bien.

2. Quelles sont les initiatives majeures que vous mettez en place au sein de la FFT pour fidéliser et attirer des licenciés ?

Ce n'est pas l'envie qui manque d'essayer d'attirer et de fidéliser davantage les licenciés. Cependant, c'est super compliqué de le mettre en place du fait qu'on ait des petites structures et que moi, je ne suis pas embauché à plein-temps sur un club. J'enseigne sur deux clubs. Financièrement, être dans un seul club cela ne suffit pas, il faut être dans plusieurs petits clubs pour s'en sortir.

Il y a énormément de choses qu'on pourrait mettre en place. Malheureusement, je ne peux pas le faire parce que l'initiative partant de moi pourrait en soit marcher, mais après, il faut d'autres personnes qui puissent être là pour m'aider et m'assister dans la mise en place de ces initiatives.

Des idées, il y en a, mais c'est plus évident de les mettre en place dans les grands clubs et les grandes structures. Ils ont plus l'opportunité de mettre en place des petites animations pour attirer un nouveau public. Nous malheureusement dans notre club, on n'est pas très fort là-dedans. On essaie plutôt de garder nos licenciés actuels. En école de tennis et en cours adultes, on est à la limite, je ne pourrais

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pas faire mieux. Je ne peux pas mettre douze joueurs sur un seul terrain, tout d'abord pour des questions de sécurité avec les raquettes et les balles, puis pour préserver la qualité au lieu de la quantité. La seule animation qui fait vivre le club, ce sont les deux tournois qu'on organise durant l'été avec le tournoi Open et le tournoi vétéran. Il y a énormément de choses que les clubs peuvent proposer, mais nous, on ne peut pas tant le faire, il y aussi un manque de bénévoles aussi pour pouvoir m'assister dans ces animations.

Après des initiatives, il y en a énormément. La FFT a essayé depuis longtemps de mettre en place de la pédagogie, le système de jeux pour les enfants Tennis Galaxie. Il s'agit d'une bonne initiative pour faciliter l'apprentissage des enfants. Ils ont du matériel et un terrain adapté. J'essaie de les mettre en place.

Au TC de Drumettaz, il n'y a rien qui ne s'est passé. Cela fait maintenant vingt ans que je travaille là-bas. La seule initiative qui a été bénéfique est la construction d'un troisième court il y a dix ans. Cela a permis que j'utilise deux terrains en extérieur pour les cours de tennis, donc de proposer plus de places disponibles en entrainement pour les adhérents, et de garder un terrain pour les adhérents. Après, les gens venaient pour l'ambiance et les résultats en équipes. Il faut ce genre de choses dans des clubs comme les nôtres. Pour attirer du monde dans des petites structures, ce n'est pas évident par rapport à tout ce qu'il se passe autour au niveau des activités sportives.

On aimerait mettre en place des choses pour attirer un nouveau public, mais nous sommes dans l'attente de la mairie. Ils doivent refaire le troisième court en moquette synthétique afin de pouvoir jouer plus souvent dans l'année avec les conditions et d'attirer un autre public et pour essayer de se démarquer des autres clubs qui ne possèdes que des courts en bétons poreux. On souhaiterait également mettre une bulle sur un des terrains pour permettre d'avoir un court couvert pendant l'hiver pour que les gens puissent s'entraîner pendant la saison.

En termes d'animations, il y a plein de choses qu'on aimerait faire. On voulait faire un tournoi de belote, mais il a été annulé avec le coronavirus. On va essayer de faire plus d'animations en dehors des terrains. Créer une petite ambiance qui s'était perdue ces dernières années. J'espère que la mise en place d'un bureau plus jeune avec l'arrivée de nouveaux membres va nous permettre de proposer plus d'animations. C'est l'ambiance dans un club qui fait énormément. Il y a des grands clubs qui ont des structures mais il n'y a rien, il n'y a pas d'ambiance ni d'animations. Parfois, il y a des animations, mais on sent qu'il n'y a pas d'âme. Même s'ils ont tout pour bien faire au niveau du tennis, ce n'est pas suffisant. Il faut trouver le juste équilibre.

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Il y a énormément d'animations mises en place pour les doubles afin de privilégier la convivialité. Il y a des tournois internes également pour rapprocher les membres du club entre eux et se connaître davantage. Connaître plus de monde dans un club amène parfois les gens à rejouer entre eux à d'autres moments. C'est ce qu'on souhaite, de voir des gens jouer en dehors des heures de cours et occuper nos terrains. Il y a énormément d'autres activités qui sont apparues comme le tennis zumba, cardio ou fitness. Il y a certains clubs qui en propose pour essayer de faire venir une clientèle plus féminine. Il y a des séances un peu performance, un peu physique adaptée. Ils essaient de s'adapter parce que maintenant on est beaucoup dans une société de bien-être où les gens courent pour eux, ils font du yoga, etc. Tous les sports qui émergent font du mal au tennis, ils ont du mal à faire face et à s'adapter à cette nouvelle demande et à attirer du monde. Même s'il y a de nouvelles pratiques qui sont mises en place. C'est le plus lourd et le plus difficile à gérer pour les clubs. Toutes les apparitions de nouveaux sports super tendance font énormément de mal à des sports qui sont depuis plusieurs années dans les traditions.

Ils font énormément de TMC pour les femmes, mais on reste assez limité en termes de public féminin adulte. Chez les petites filles, s'est compliqué vu que c'est un sport assez technique. Si les petites filles ne sont pas dans le duel et ne trouvent pas de plaisir dans la pratique du tennis, elles vont malheureusement s'arrêter au bout d'un an ou deux ans.

En attendant les directives de la Fédération et du Gouvernement, tous les cours sont annulés et le club fermé. Après selon la tournure, des événements et la date à laquelle on va reprendre, on va essayer de faire un grand évènement pour qu'on se retrouve tous ensemble, faire une journée pour les adultes et les enfants, histoire de marquer le coup. On ne pourra rembourser les adhésions des adhérents, cela risquerait de faire couler le club. Après, c'est indépendant de notre volonté et beaucoup de clubs seront dans cette situation.

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3. Quelle est votre opinion quant à l'arrivée des nouvelles pratiques telles que le beach tennis et le padel ?

Le padel je ne vois pas ce sport comme un frein. Je le vois comme une activité exponentielle. Le problème est qu'avec les mentalités françaises, on est sur le recul, on a peur de faire du mal au sport initial qu'est le tennis. Alors qu'au contraire, il faudrait donner toutes les chances possibles à ce sport de s'épanouir. Je ne pense pas qu'il fera du mal au tennis. Au moins il permettrait de faire venir un nouveau public et puis que les clubs puissent plus ou moins subvenir à leur équilibre financier sur l'année. Parce que même si ce public n'est pas des joueurs tennis, mais de padel, ce sont toujours des licences et des adhésions qui sont inscrites. Puis, au moins, le club propose une autre activité dans le club. Cela peut quasiment doubler les effectifs. Quand on voit en Espagne que le padel est passé numéro 1 en termes de licences par rapport au tennis, c'est parlant. Au niveau de la maîtrise, il est plus facile de faire du padel que du tennis, ce sport est aussi plus ludique. Il n'y a pas le geste du service, le terrain est plus petit, c'est plus convivial car on joue en double avec un partenaire.

On est en train de monter un dossier également un projet padel pour avoir deux terrains au Bourget du Lac. Les adhérents étaient plus pour faire un quatrième court. Le quatrième court nous aurait plus particulièrement aidé l'été parce qu'entre les stages et le tournoi de tennis, je suis tout le temps en train d'utiliser les terrains. Du coup, les adhérents ont très peu d'opportunités pour venir jouer. On perd un peu de location également. Mais au pro rata, cette situation n'arrive que 2 mois dans l'année. Faire un quatrième court n'aurait pas forcément fait une grande rentrée d'argent pour le club. Alors que faire deux terrains de padel, on a plus de chance d'attirer une autre clientèle. Surtout que le club se trouve à côté d'un accès direct au lac, l'été beaucoup de vacanciers se promènent autour du club. On est dans un cadre loisir, tourisme, vacances été et le padel répond bien à ce cadre-là. À voir également sur les alentours si les gens veulent pratiquer. On peut avoir une opportunité de doubler les effectifs, voire même de rentabiliser la construction des terrains. Beaucoup de clubs s'en sont sortis comme cela. Il y a seulement deux terrains de padel qui existent en Savoie. L'avantage est que le padel peut se jouer durant toute l'année. Certes, sur les périodes plus froides, il faut venir jouer entre midi et deux avec l'humidité qui se met sur les vitres et la moquette, mais cela pourrait permettre d'avoir d'autres locations à l'année.

Après bien sûr, installer des padel dépend également de la structure du club. À Drumettaz, on voulait faire des padels. Cependant, le club house est un chalet, les gens auraient pu venir jouer, mais ils ne pouvaient pas se doucher. On n'aurait pas eu la possibilité de mettre du matériel en location, les gens

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n'auraient pas pu boire un coup à la fin de la partie. Le jour où un autre terrain de padel se serait construit dans un club aux alentours un peu plus développé, on aurait perdu beaucoup de personnes.

Après, juste la construction des terrains ne fait pas tout. Il faut trouver les gens pour s'en occuper, faire des animations, communiquer dessus, mettre des tournois en place pour faire découvrir la pratique. En tant que DE, on est déjà beaucoup occupé sur la partie tennis.

Le beach tennis s'est plus compliqué. Cette pratique est très peu développée en Savoie, les conditions climatiques ne sont pas optimales. L'activité est disponible uniquement durant la période estivale. Il faut mettre du sable, dès qu'il fait froid, on n'a pas forcément envie de se mettre pieds nus. De plus, il y a la plage du Bourget du Lac juste à côté du club, les gens sont plus intéressés d'aller jouer gratuitement sur la place avec des raquettes de plage.

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INTERVIEW 14 - Yann CACHEUX

Joueur et Responsable de la Commission Sportive du Tennis Club de Chambéry (364 licenciés) Interview par email réalisée le 11 avril 2020

1. Depuis combien de temps faites-vous parti de l'écosystème du tennis ? Quel a été votre parcours ?

Je suis rentré dans l'univers du tennis à l'âge de 13 ans en loisir, puis me suis mis à l'a compétition deux ans plus tard. Depuis, je ne suis jamais sorti de cet univers.

Au sein du club de tennis de Chambéry, j'ai commencé en tant que joueur compétiteur puis il y a deux ans, je suis rentré dans la « commission sportive » pour suivre et appuyer le projet Padel du club.

2. Depuis votre position, avez-vous ressenti la baisse du nombre de licenciés dans le tennis ? Si oui, comment l'expliquez-vous ?

Nous n'avons pas connu de baisse de licenciés depuis cinq ans. Il y a cinq ans une présidente au fonctionnement autocratique a fait sérieusement chuter le nombre de licenciés, mais cela n'est, en aucun cas, dû à un phénomène lié au monde du tennis, mais bien à cause de la présidence du club.

3. Quelles sont les principales initiatives majeures que vous mettez en place au sein de votre club pour fidéliser et attirer davantage de licenciés ?

La politique du club est beaucoup tournée vers la famille. On se focalise sur le recrutement des enfants. Notamment avec le tennis à l'école, nous avons un partenariat avec un collège. Puis l'organisation de stages multi-activités ainsi qu'une offre d'adhésion très avantageuse pour les familles. Sans délaisser la compétition, le club propose à ses meilleurs jeunes des entraînements et des horaires adaptés. Le club est représenté tous les ans dans le championnat de France chez les seniors +.

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Mais aussi une équipe de bénévoles investis autour du bureau qui propose des animations tout au long de l'année en suivant les événements mis en place par la FFT comme la Fête du tennis, des journée portes ouvertes pour connaître davantage le club et ses infrastructures. Mais aussi par l'organisation de tournois (Interne, Open senior et Seniors+, Jeunes), de matchs par équipes (Jeunes, Seniors et Senior +), autour du tennis féminin également (TMC et raquette FFT). Et enfin la construction de deux terrains de padel.

4. Le IC Chambéry a été le premier club en Savoie à construire des padels, quels ont été les enjeux de ce projet ? Pourquoi avoir choisi de développer le padel ?

Tout d'abord, en interne, différents projets faisaient débat, la rénovation du mur avec la construction en plus d'un terrain de mini-tennis, construire un terrain de tennis supplémentaire en dur, ou un terrain de padel.

Le président, son bureau et toute l'équipe dirigeante du club ont choisi les terrains de Padel, pour attirer un nouveau public et diversifier l'offre pour les adhérents du club.

Il a fallu ensuite aller voir la Mairie de Chambéry, car le club ne pouvait pas porter financièrement ce projet.

Nous avons donc proposé des devis, et présenté les différents dossiers de subventions et attendu la réponse de la Mairie, qui finalement nous a accompagné dans ce projet. Puis au fil du projet la FFT avec les acteurs locaux (ligue et comité de Savoie) nous ont également accompagné pour accomplir ce projet.

Il est clair que le padel est un plus, c'est pourquoi il s'est d'abord voulu accessible pour nos adhérents en proposant une offre d'adhésion peu chère afin de permettre à ceux qui ne souhaitent pas utiliser ces terrains de ne pas être pénalisés financièrement sur leur adhésion tennis. Cela évite aussi que les joueurs de tennis qui en ont marre peu du tennis abandonne totalement parce que beaucoup se sont mis au padel. Ce sont souvent des anciens joueurs de tennis d'ailleurs pour le moment. Pour le moment il est quand même difficile de dire que le padel amène un nouveau public, mais en tout cas le padel permet de réduire le nombre de joueurs qui abandonnent le tennis.

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Le padel est aussi un moyen de faire connaître le club à plus de joueurs de tennis du bassin chambérien. En effet, venir jouer au padel durant l'année montre le club sous un autre angle, différent des périodes de tournoi ou de matchs par équipes qui sont des ambiances particulières à un moment de l'année.

C'est un outil de développement, mais qui doit également servir pour le tennis. La différence entre la quantité d'infrastructure (2 terrains extérieurs contre 3 terrains couverts et 7 terrains extérieurs dont 5 en terre battues) et la différence de quantité d'offre entre le tennis et le padel ne permet pas aujourd'hui de dire que le padel est un frein pour le développement du tennis dans notre club en tout cas. Cependant, nous n'avons pas encore une année d'expérience et elle va être bien tronquée avec ce COVID-19 qui nous empêche de réaliser beaucoup d'événements pour le développement du padel.

5. Quels ont été les acteurs qui ont financé le projet ? (FFT, Ligue, Collectivités)

Les acteurs qui nous ont aidés financièrement pour le développement du projet ont été la mairie qui a supporté financièrement et a été le maître d'oeuvre du projet. La Région avec une aide à hauteur d'environ 30 000 euros. Puis, la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes qui nous a donné une aide de 11 000 euros (cette aide n'est pas destinée à la construction des terrains mais au développement de l'activité pour les clubs).

Il faut savoir que chaque aide est différente pour chaque club. En effet, dans ces dossiers, il faut que le club joue le jeu au plus près de ce que peut demander la FFT en termes d'équipement, d'équipe pédagogique, d'événements tennistiques, de logiciel, etc. Pour que l'aide puisse être le plus important possible.

6. Est-ce que l'arrivée des padel a augmenté votre nombre de licenciés ou adhésions au club ?

Concernant le nombre de licenciés, le padel n'a pas fait augmenter le nombre de licenciés de manière spectaculaire comme on pourrait s'y attendre, je dirai maximum 20 personnes.

Le padel a surtout attiré les joueurs de tennis des alentours. Cette nouvelle activité a surtout

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permis d'augmenter le nombre d'adhésions au club de la part des joueurs de tennis du secteur qui sont les principaux utilisateurs de ces terrains.

Cette année, nous avons une hausse du nombre de licenciés, mais au travers de nos offres

tennis. Le club compte aujourd'hui 384 licenciés. Nous avons eu 245 adhésions padel tout confondus (adhérents du TCC, adhérents extérieurs et nouvelles licences padel).

7. Que mettez-vous en place pour dynamiser l'arrivée de cette nouvelle pratique ?

Pour développer cette activité, il nous a paru évident qu'il fallait d'abord faire découvrir cette activité. Nous avons donc proposé des séances découvertes tout au long du mois de septembre (les terrains de padel ont fini d'être construit au mois d'août 2019) afin que chacun puisse venir essayer, et récupérer les informations d'organisation.

La volonté du club est de laisser une pratique libre de ce sport au moins pendant un an, afin de garder de la disponibilité sur les terrains pour tous. Pour donner suite aux animations découvertes, nous avons créé un groupe WhatsApp pour que les gens puissent se contacter et une grille de niveau où chacun s'évalue personnellement pour rechercher ses partenaires. À partir de là, plusieurs autres groupes sont nés et une dynamique de jeu s'est créée. On remarque que certains créneaux sont souvent réservés par les mêmes joueurs en semaine par exemple.

Nous voulions aussi proposer des tournois pour commencer à faire connaître la compétition au public de joueurs de tennis qui aiment déjà cela. À partir de là, plusieurs autres groupes sont nés et une dynamique de jeu s'est créé. Nous avons formé nos deux DE pour qu'ils puissent donner des cours, et nous souhaitions mettre en place des séances à thèmes pour que chacun puisse progresser à son rythme en profitant des conseils donnés lors de ces séances.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand