INSTITUT REGIONAL AFRICAIN DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES
DE
L'INFORMATION GEOSPATIALE (AFRIGIST)
Placé sous les auspices de la Commission Economique des
Nations Unies pour l'Afrique
(UNECA)
CAMPUS UNIVERSITAIRE OBAFEMI AWOLOWO, P.M.B : 5545, ILE-IFE, OSUN
STATE, NIGERIA
Dynamique spatiale et restructuration du noyau traditionnel de la
commune de Keur Massar, Dakar, Sénégal
Mémoire de recherche soumis au Département de
Photogrammétrie et de Télédétection
pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées (DESS) en Production et Gestion de l'Information
de l'Institut Régional Africain des Sciences et Technologies de
l'Information Géospatiale (AFRIGIST)
Présenté Par : Sous la supervision de
:
Oumar DIOP Mor Awa DIENG
Février, 2020
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ATTESTATION
Par l'étudiant
Je soussigné Monsieur DIOP Oumar, N° de Carte
d'étudiant PRS/PGD/318017 inscrit au programme Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées (DESS) en Production et Gestion
de l'Information Géospatiale, à l'Institut Régional
Africain des Sciences et Technologies de l'Information Géospatiale
(AFRIGIST), atteste que ce mémoire intitulé :
«Dynamique spatiale et restructuration du
noyau traditionnel de Keur Massar Dakar,
Sénégal» est un travail original et n'a
été présenté ailleurs pour l'obtention d'un
diplôme ou dans un but quelconque.
Par les autorités académiques
Je, soussigné M. Mor Awa DIENG (AFRIGIST, Nigeria),
atteste que ce travail intitulé :
«Dynamique spatiale et restructuration du
noyau traditionnel de Keur Massar Dakar, Sénégal
», réalisé par l'étudiant Monsieur DIOP
Oumar, N° de Carte d'étudiant PRS/PGD/318017 inscrit au programme
Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en
Production et Gestion de l'Information Géospatiale, à l'Institut
Régional Africain des Sciences et Technologies de l'Information
Géospatiale (AFRIGIST), satisfait les conditions requises pour
l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées (DESS) en Production et Gestion de l'Information
Géospatiale.
Superviseur
M. Mor Awa DIENG Signature Date .. ./. ../2020
Le Chef de Département PRS/AFRIGIST
M. Momodou SOUMAH Signature Date .. ./. ../2020
Le Directeur des Affaires
Académiques/AFRIGIST
Dr Joseph OLOUKOI Signature Date .. ./. ../2019
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SOMMAIRE
SOMMAIRE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ACRONYMES v
Résumé vii
Introduction 1
Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE 3
1) Problématique et justification 3
1.1) Questions de recherche 5
1.2) Objectifs de l'étude 5
2) Clarification des concepts 6
3) Revue de la littérature 10
Chapitre 2 : Cadre géographique de l'étude 12
Chapitre 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE 17
Chapitre 4 : EVOLUTION URBAINE ET CONFIGURATION ACTUELLE DE
KEUR
MASSAR 25
Introduction 25
4.1) Evolution urbaine de Keur Massar 25
4.2) Configuration actuelle de Keur Massar 34
Chapitre 5: RESTRUCTURATION 42
5.1) Stratégie de planification et cadre programmatique
42
5.2) Restructuration du noyau traditionnel de Keur massar
45
Discussions 56
Limites de l'étude 57
CONCLUSION 58
SUGGESTION 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60
Liste des Figures 61
Liste des graphiques 62
Liste des Tableaux 62
ANNEXES 63
TABLE DES MATIERES 65
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DEDICACE
Je dédie ce travail à :
Mon Papa qui n'est plus de ce monde et ma très
chère maman Binta SARR, femme exemplaire qui n'a ménagé
aucun effort pour la réussite de ses enfants , ·
Faty Tokossel SARR gardienne des finances et grande soeur
exceptionnelle , ·
Ndiaga SARR et Alassane DIOP, pour vos soutiens infaillibles
, ·
La famille de Keur Massar, pour votre présence de tous
les jours.
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REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous tenons à remercier :
- Monsieur Mor Awa DIENG, qui a bien voulu assurer la
direction de notre travail en dépit de ses multiples occupations. Nous
lui manifestons notre profonde gratitude pour sa disponibilité et sa
rigueur.
- Le corps enseignant d'AFRIGIST pour la qualité de la
formation reçue. Je veux citer Dr
Joseph OLOUKOI, Dr Inoussa TOKO MOUHAMADOU, Dr Côovi
Aimé Bernadin TOHOZIN, M. Momodou SOUMAH, M. Bendu Dode JOHNSON, M. Mor
Awa DIENG, M. Hubert YADJEMI et M. Ghislain ADIMOU. Merci pour vos propos
toujours rassurants.
Je tiens à manifester ma gratitude à l'Etat
sénégalais à travers la Direction des Travaux
Géographiques et de la Cartographie (DTGC) pour nous avoir
octroyé cette bourse d'étude. Un grand merci à M. Momodou
SOUMAH et M. Mor Awa DIENG pour le soutien constant apporté à la
communauté sénégalaise. Je vous témoigne toute ma
reconnaissance.
Je remercie très chaleureusement ma chère
famille qui a toujours été là pour moi. A mon
défunt papa, ma très chère maman pour le soutien, la
confiance et l'amour que m'avez donné. A toi, ma très
chère soeur qui assure depuis tant d'année, mes frères de
par votre disponibilité, votre engagement sans faille, je ne vous
remercierais jamais assez. Bref, frères, soeurs, cousins, amis et
proches que j'ai oublié de citer à cause de la mémoire
ingrate de l'homme, trouvez par ici l'expression de ma reconnaissance
Je souhaite également remercier les communautés
malienne, burkinabé, béninoise, nigérienne, camerounaise
et nigériane d'AFRIGIST pour la sympathie et la convivialité
partagée durant le séjour. Mention spéciale à la
communauté sénégalaise constituant le dernier rempart
familial, je veux nommer, Mohamed M. M. DIATTA, Ndongo DIOUF, Laity GNING,
Fatoumata Bintou DIALLO, Mame Couna NDAO et Adjaratou Nar DIAW, pour les
moments chaleureux partagés.
Enfin un grand merci à tous mes amis et promotionnaires
pour tous ces moments riches d'expérience partagés.
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SIGLES ET ACRONYMES
ANACIM : Agence Nationale de l'Aviation
Civile et de la météorologie
ANAT : Agence Nationale pour
l'Aménagement du Territoire
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et
de la Démographique
AOF : Afrique Occidentale Française
DTGC : Direction des Travaux
Géographiques et Cartographiques
EBBI : Enhanced Bareness and Built-up
Index
EPFL : Ecole Polytechnique
Fédérale de Lausanne
ETM+ : Enhanced Thematic Mapper Plus
FAO : Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture
GRET : Groupe de Recherche et d'Etude
Technologique
JICA : Japan International Cooperation
Agency
MRUHCV : Ministère du Renouveau Urbain
de l'Habitat et du Cadre de Vie
MOOC : Massive Open Online Course
NIR : Near Infrared
ODD : Objectif de Développement
Durable
OLI-TIRS: Operational Land Imager - Thermal
InfraRed Sensor
OS : Occupation du Sol
PAP : Plan d'Action Prioritaire
PDC : Plan de Développement
Communal
PDU : Plan Directeur d'Urbanisme
PSE : Plan Sénégal Emergeant
RGPHAE : Recensement Général de
la Population, de l'Habitat, de l'Agriculture et de
l'Elevage
SIG : Système d'Information
Géographique
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SRTM : Shuttle Radar Topography Mission
SWIR : Short Wave infrared
TIR : Thermal infrared
TM : Thematic Mapper
USGS : United State Geological Survey
UTM : Universal Transverse Mercator VDN :
Voie de Dégagement Nord WGS84 : World Geodetic
System
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Résumé
L'urbanisation qui sévit dans le monde est un
phénomène très courant et qui inquiète le
Sénégal et la région de Dakar en particulier. Ainsi Keur
Massar, une ville périphérique de Dakar qui constitue le cadre de
cette étude connait un afflux massif de population et échappe de
surcroit à toutes les mesures de planification et d'aménagement
des villes. L'objectif de cette étude est d'analyser à partir de
la télédétection et des SIG l'évolution urbaine de
la ville de Keur Massar en vue de la restructuration de son noyau. A cet effet,
la méthodologie s'est articulée autour de l'étude de
l'évolution spatiale de la ville, des analyses spatiales et simulations
cartographiques pour l'essai de restructuration. Des images Landsat (TM 1995,
ETM+ 2003, OLI 2018) et une image SAS Planet de 1,5 mètres
résolution ont servi pour l'analyse diachronique et la restructuration.
Ainsi à partir de ces analyses, il apparait que l'agglomération
urbaine s'accroit vertigineusement passant de 3,38 km2 soit 15,93%
en 1995 à 58,27% soit 12,36 km2 en 2018, pendant que la
population soit multipliée par 4. En effet, ce surpeuplement
amène avec lui ses corollaires tels que la spontanéité et
la précarité du cadre de vie. Ainsi, une opération de
restructuration a été simulée montrant les édifices
empiétant le domaine public. Quelques voies additionnelles ont
été rajoutées à la voirie urbaine dans le noyau
traditionnel qui présentait un gap énorme. Elle permet une
meilleure accessibilité à la zone et une rénovation
urbaine.
Mots clés : urbanisation,
restructuration, télédétection, SIG
Abstract
The urbanization which rages in the world is a very common
phenomenon and which worries Senegal and the region of Dakar in particular.
Thus Keur Massar, a peripheral city of Dakar which constitutes the framework of
this study knows a massive influx of population and escapes in addition to all
the measures of planning and urban development. The objective of this study is
to analyze from urban remote sensing and GIS the urban evolution of the city of
Keur Massar with a view to restructuring its core. To this end, the methodology
revolved around the study of the spatial evolution of the city, spatial
analyzes and cartographic simulations for the restructuring test. Landsat
images (TM 1995, ETM + 2003, OLI 2018) and a 1.5 meter resolution SAS Planet
image were used for diachronic analysis and restructuring. Thus from these
analyzes, it appears that the urban agglomeration increases vertiginously
passing from 3.38 km2 or 15.93% in 1995 to 58.27% or 12.36
km2 in 2018, while the population is multiplied par 4. Indeed, this
overcrowding brings with it its corollaries such as the spontaneity and the
precariousness of the living environment. Thus, a restructuring operation was
simulated showing the buildings encroaching on the public domain. Some
additional routes have been
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added to the urban road network in the traditional core which
presented a huge gap. It allows
better accessibility to the area and urban renewal
. Keywords: urbanization, restructuring, remote sensing,
GIS
Introduction
L'urbanisation est en phase de devenir un des
phénomènes mondiaux les plus accentués. Elle prend une
ampleur sans commune mesure et défie toutes les lois de la nature.
L'urbanisation du monde est, de manière
évidente, une tendance lourde, particulièrement structurante.
Toute réflexion sur ce que peut être un développement
durable de la planète conduit inévitablement à une
interrogation sur l'avenir des villes. Les modèles de consommation des
citadins et, plus généralement, leurs modes de vie tendent
à se généraliser : les populations rurales et
particulièrement les jeunes aspirent alors à vivre comme en ville
Ascher (1995). Selon Hou (2010), en 2007, le taux d'urbanisation dans le monde
a atteint les 50%, confirmant la vocation de la condition humaine à
devenir une « condition urbaine » comme définie par
Mongin (2005).
Aujourd'hui, avec plus de la moitié de la population
planétaire vivant dans les milieux urbains, l'humanité se trouve
face à un moment à la fois historique et critique. La
concentration sans précédent des populations et des ressources
dans les villes a ouvert la porte à la fois à de nouvelles
possibilités mais aussi à des défis pour le
développement (Lemaire, 2009). L'urbanisation de la planète se
présente depuis la fin du siècle dernier comme un
phénomène irréversible. Pour bien prendre la mesure de ce
fait urbain, rappelons qu'en 1950, moins d'un tiers seulement de la population
mondiale était urbain, soit 740 millions de citadins pour environ 1,8
milliard de ruraux (Ngendo-Yongsi, 2008).
Les villes du Sud sont marquées par la forte
présence de quartiers précaires, qu'il s'agisse de centres
anciens dégradés ou - plus largement - de bidonvilles.
Sous-équipés, densément peuplés et mal
connectés à la ville, ces derniers concernent aujourd'hui
près d'un milliard de personnes, soit environ un tiers des urbains des
pays en développement. Si aucune intervention n'est menée, ce
taux dépasserait 50% en 2050, voire 70% en Afrique subsaharienne (Groupe
HUIT, 2015).
Si en Afrique subsaharienne cette croissance urbaine
paraît préoccupante, c'est sans doute en raison de son
caractère non planifié. L'urbanisation incessante des villes
n'est souvent pas accompagnée par les mesures coercitives et
régulatrices qui devront permettre de garder une ligne directrice devant
commander l'aménagement urbain.
Ainsi, Keur Massar formée à la base par de
petits villages d'autochtones lébous et de migrants concentre à
la fois un mélange hétérogène de monde rural et
citadin qui toutefois rythme la vie des centres périurbains. Cette
dualité montre la complexité du phénomène et qu'il
convient d'aborder avec prudence. Face à une telle situation, il y a
nécessité de développer une politique
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globale de prévention qui permettra la programmation
des mesures de restructuration, de planification, de réhabilitation et
de restauration.
Selon Guimma (2015), le développement anarchique
débouche sur des problèmes multiples qui sont inter-liés
et aux conséquences souvent très nombreuses et fâcheuses
(promiscuité, délinquance, insécurité etc.). Ces
espaces à risques sont des lieux de prédilection des
établissements de l'habitat informel qu'il convient de revoir pour
permettre le renforcement de son niveau d'équipement et
l'accélération de l'intégration urbaine de ses populations
aux structures formelles de la ville.
La nécessité de déconcentrer les
quartiers en ouvrant de nouvelles voies et réorienter les nouveaux
projets de reconstruction devient de plus en plus incontournable. Cette
étude vise à apporter une solution efficace pour aider le
décideur à prendre position par rapport à la
stratégie pour la réhabilitation et la rénovation des
quartiers spontanés et traditionnels. Il s'agit de manière
spécifique, de recadrer en restructurant les quartiers implantés
dans des zones non aedificandi résultant du désengagement ou de
l'impuissance de l'état.
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Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE
L'ETUDE
Ce cadre vise à asseoir les bases théoriques et
conceptuelles de l'étude. Il est structuré autour de la
problématique, des questions et objectifs de recherche, de la
clarification des concepts et de la revue de littérature.
1) Problématique et justification
L'évolution urbaine est un phénomène qui
concerne toutes les villes du monde et principalement celles des pays en voie
du développement. L'après seconde guerre mondiale marque une
bousculade sans mesure dans le processus d'urbanisation des villes du Sud.
« La question urbaine est au coeur des mutations de la
société... » (Belguidoum, 2008). L'ampleur du mouvement
d'urbanisation s'est manifestée dans l'ensemble des centres urbains et
dans leurs périphéries qui s'étendent à un rythme
effréné ( Aguejdad, 2009).
Selon les chiffres des objectifs de développement
durable (ODD), la moitié de l'humanité (3,5 milliards) vit
aujourd'hui dans des villes. Ce chiffre devrait atteindre 5 milliards d'ici
2030, et que, 95 % de la croissance de la population urbaine mondiale se fera
dans des pays en développement dans les décennies à venir
(objectif 11, ODD). Le développement urbain et l'extension de la voirie
qui l'accompagne souvent engendrent beaucoup de mutations dans la morphologie
urbaine et une artificialisation des sols aux conséquences non
négligeable.
Ainsi, Dakar la capitale du Sénégal et ex
capitale de l'AOF, à l'image de ses pairs du littoral attire beaucoup de
monde et connait un afflux massif de la campagne et des régions
périphériques vers la ville. Au Sénégal,
l'urbanisation est liée particulièrement à deux
éléments essentiels : L'un est le croit naturel, l'autre
élément est le déplacement des hommes lié au
mouvement migratoire. L'accélération du fait urbain est
inhérente aux épisodes successives de sècheresse touchant
de plein fouet la campagne entrainant ainsi un exode massif des ruraux vers les
villes... (Ba, 2015).
Selon DIOP, 2006, citée toujours par (Ba, 2015) «
la péjoration climatique au Sénégal des années 1970
a fortement réduit le potentiel hydrique et a entrainé une forte
migration des régions périphériques vers la ville et un
début de transformation de ces espaces en zone d'habitation ».
Ainsi, cet attrait de la ville va constituer un facteur non négligeable
d'extension des espaces bâtis sur les terres agricoles, dans les
banlieues lointaines et des pressions sur l'environnement.
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Les littoraux concentrent de fortes densités de
population, en moyenne cinq (5) fois plus élevées que celle du
reste, du fait que ces espaces sont particulièrement attractifs pour les
hommes et propices à leurs activités. Ceci a entrainé
d'importants flux migratoires qui vont aboutir à une
macrocéphalie du tissu urbain (Ba, 2015). La région de Dakar se
caractérise par une urbanisation croissante et une croissance
démographique élevée. En 2016, la population urbaine de la
région de Dakar se chiffrait à 3 308 164 individus avec un taux
d'urbanisation de 96,4% (ANSD, 2019).
Cette urbanisation exponentielle de la capitale a
entrainé un étalement du tissu urbain. Keur Massar constitue
aujourd'hui le réceptacle de ce surplus de population non absorbé
du fait du manque d'espace en centre-ville, et de la cherté du
coût de la vie. La construction de l'autoroute à péage, et
la voix de dégagement nord (VDN) sont aussi des éléments
qui favorisent l'attraction de la ville. Fort de cela, la ville concentre
aujourd'hui une marée humaine inquiétante, ce qui donne comme
résultat la prolifération de quartiers spontanés, et ses
corollaires jumelés à un habitat traditionnel irrégulier
dans son noyau central villageois.
Située à une vingtaine de kilomètre de la
ville de Dakar, Keur Massar est aujourd'hui devenu un grand centre d'accueil
des populations modestes qui fuient leurs conditions de vie difficiles et
précaires du centre-ville. A cela s'ajoute les migrants qui viennent des
autres villes et de la campagne pour chercher une meilleure situation dans la
capitale qui concentre la quasi-totalité des activités
industrielles. En conséquence, l'implantation de ces nouvelles
populations se traduit le plus souvent par une occupation anarchique dans des
zones non aedificandi et un étalement du territoire urbain sans les
services qui doivent l'accompagner.
Cependant, beaucoup d'études ont été
faites sur la thématique de l'expansion urbaine à Dakar et
spécifiquement sur Keur Massar (Ba, 2015) ; (Fall, 2015). Il est
à noter que le caractère irrégulier et très
spontané de l'occupation du sol à Keur Massar a été
signalé dans la majeure partie des ouvrages. Mais, il se trouve que ces
derniers restent trop théoriques et n'ont pas fait usage, des techniques
de la télédétection et des systèmes d'information
géographique qui semblent pourtant être des outils de taille pour
de telles études à l'ère actuelle.
Selon (Yu & Ng, 2007; Herold et al., 2003; Herold et al.,
2005), cités par (Oloukoi, Oyinloye, & Yadjemi, 2014) la
télédétection et les SIG fournissent des outils pour la
surveillance et la planification spatiales avancées, ainsi que des
moyens potentiels pour comprendre comment les modèles urbains
évoluent et évoluent avec le temps. De plus, la
télédétection et les SIG se
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révèlent être un moyen efficace pour
extraire et traiter des données spatiales de résolutions
variées afin d'obtenir les informations nécessaires au suivi de
la croissance urbaine (Masser, 2001).
Ainsi, à partir de l'utilisation de la
télédétection et des systèmes d'information
géographique nous essaierons de porter un regard sur l'utilisation du
sol, des formes d'occupation du sol et de l'aménagement de la ville de
Keur Massar mais aussi de prendre des mesures pour pallier les
difficultés de mise en place des infrastructures de base dans le noyau
traditionnel urbain de Keur Massar.
1.1) Questions de recherche
Quels sont les mutations, la vitesse et les formes
d'urbanisation influant la dynamique spatiale et urbaine de Keur Massar dans
son noyau traditionnel et son expansion immédiat ?
La question de recherche va être scindée en
questions spécifiques :
+ Comment se manifeste l'évolution spatiale de Keur Massar
de 1995 à 2018 ?
+ Quelle est l'actuelle configuration du noyau urbain
traditionnel ?
+ Quel plan de restructuration pourra faciliter l'accès de
ladite zone aux services de base?
1.2) Objectifs de l'étude
L'objectif général de ce travail de recherche
est d'étudier l'évolution urbaine de la commune de Keur Massar en
vue de la restructuration du noyau urbain traditionnel.
Spécifiquement, il s'agit :
y' d'analyser l'évolution spatio-temporelle de la ville de
Keur Massar de 1995 à 2018 ; y' d'analyser la structure spatiale du
noyau urbain traditionnel; et y' de proposer un plan de restructuration du
noyau
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2) Clarification des concepts
Un certain nombre de concepts utilisés dans ce
mémoire méritent d'être clarifiés. Ces concepts sont
notamment : étalement urbain, urbanisation , la dynamique de
l'occupation du sol, l'aménagement du territoire, la
macrocéphalie, la télédétection et les
Systèmes d'Information Géographique (SIG).
2.1) Urbanisation
L'urbanisation désigne le processus, continu depuis la
première révolution industrielle, de croissance de la population
urbaine et d'extension des villes. Au début du XXIe siècle, le
phénomène tend même à s'accélérer avec
le développement des pays émergents et un exode rural parfois
massif. Concernant directement la ville, l'urbanisation est un
phénomène très fréquent dans les villes africaines.
Le continent africain connait la plus forte croissance des taux d'urbanisation.
Selon Alvergne .C [SD], « la population urbaine a augmenté de 6%
par an entre 1950 et 1990 » et « en Afrique de l'ouest aujourd'hui un
tiers des africains sont des urbains ». Ceci montre que les africains
aiment les villes même si celles-ci n'ont pas toujours le meilleur cadre
pour leur épanouissement puisqu'elles n'ont pas les
caractéristiques d'une ville mais plutôt celles de bidonvilles
précaires ou encore taudis. Cette mauvaise urbanisation est à
l'origine de plusieurs conséquences sociales, économiques et
politiques...
Depuis 2008, selon Géoconfluences (2006) plus de la
moitié des 6,7 milliards d'humains vivent dans des villes aux contours
de plus en plus flous, contre 1/3 seulement en 1950. Toujours selon la
même source, de 86 agglomérations de plus d'un million d'habitants
en 1950, on est passé à 430 en 2005. Les mégapoles de plus
de 10 millions d'habitants ont quintuplé depuis 1975,
passant de 4 à 20. . La
métropolisation évoque le même processus
que l'urbanisation mais en prenant davantage en compte ses dimensions
économiques, politiques et symboliques et en désignant les
niveaux supérieurs d'organisation des systèmes urbains en
fonction du niveau d'échelle étudié.
2.2) Etalement urbain (urban sprawl) / Expansion
urbaine
L'étalement urbain est l'augmentation de la superficie
d'une ville, et la diminution de sa densité de population. Il est l'une
des manifestations spatiales de la . Selon SAINTENY (2008), On parle
d'étalement urbain quand le rythme de cette extension se fait plus
rapide que celui de la croissance démographique : la surface
consommée par habitant s'accroît. Phénomène
physique
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d'extension de la ville sur son pourtour, l'étalement
décrit la croissance en surface au sol de l'emprise de la ville (revue
CGDD1 Mars 2012).
L'étalement urbain peut correspondre à ce que
les Anglophones désignent sous le nom de "urban
sprawl", expansion urbaine, qui peut comporter une
connotation négative pour désigner un mode d'expansion de la
tache urbaine plutôt anarchique et peu contrôlé.
L'étalement peut prendre plusieurs formes : on parle de tache d'huile
pour un étalement concentrique, de doigts de gant lorsque l'urbanisation
suit les axes de transports, et de mitage pour des formes urbaines plus
éparpillées.
2.3) Occupation du sol
La définition du terme OS a fait l'objet de plusieurs
études. La définition de la FAO (1997) citée par DIOP
(2006) considère l'OS comme la « couverture physique observable au
sol par technique de relevés de terrain ou par
télédétection. Elle comprend la végétation
(naturelle / cultivée) et l'aménagement du territoire (habitat,
bâtiment, routes) qui occupent la surface de la terre ainsi
l'hydrographie... De même en 1998 la FAO donne une définition plus
réduite de l'OS qui peut être succinctement comprise comme la
couverture biophysique de la surface des terres émergées.
Dans le dictionnaire « Mot de la géographie »
de Brunet en 1992, le mot est défini comme un mode d'affectation de
l'étendue à des usages, des activités
déterminées, à un moment donné.
2.4) Macrocéphalie
Le terme macrocéphalie (étymologiquement, grande
tête en grec) désigne l'hypertrophie de la ville la plus
peuplée d'un territoire. Le développement disproportionné
de la ville la plus grande
déséquilibre la hiérarchie urbaine sur le
territoire. . La macrocéphalie peut s'appréhender par le ratio
de population entre la ville la plus peuplée et la ville de rang 2.
C'est pourquoi la saturation qui en découle et les politiques
d'aménagement du territoire qui sont parfois conduites peuvent produire
un rééquilibrage à long terme du réseau.
La macrocéphalie se rencontre plus souvent dans les
États centralisés, dans les États en développement
et dans les petits États.
1 CGDD : Commission Générale du
Développement Durable, Mars 2012, Urbanisation et consommation de
l'espace, une question de mesure ; P6
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2.5) Zone périurbaine
Les zones périurbaines sont des zones de « frange
» parce qu'elles s'étendent aussi bien aux abords de la ville
qu'à la limite de l'espace rural. Ces mondes se chevauchent et
s'entremêlent, rendant difficile d'établir où l'urbain se
termine et où le rural commence (Bogaert & Halleux, 2015)
2.6) Restructuration urbaine
Elle est définie par (Diédhiou, 2015) comme
l'ensemble des actions visant à réorganiser un espace national,
régional, ou communal tant du point de vue économique et social
que géographique, de crises, d'inadaptations et de
déséquilibres structurels. Les actions de restructurations ne
peuvent en effet porter sur l'aspect des difficultés. Pour atteindre cet
aspect, elle doit s'exercer sur les secteurs économiques en crises et
sur les conséquences sociales de crises que sont le sous-emploi, le
chômage, prolifération des taudis et le manque
d'équipements.
La restructuration qui revêt à la fin un visage
géographique c'est-à-dire spatial, s'exerce alors sur les voies
de communication à moderniser, sur les villes à remodeler, en
gros sur les divers modes d'utilisation du sol.
Selon (TOHOZIN, 2016) la restructuration est une
opération d'aménagement consistant à réorganiser et
à équiper une partie aménagée ou non du tissu
urbain. La restructuration urbaine est une réorganisation de l'ensemble
du tissu urbain en prenant en compte l'évolution historique et les
actions qui en ont découlées. D'après le centre national
des ressources textuelles et lexicales, la restructuration est l'action de
réorganiser l'utilisation de l'espace à de nouvelles fins ou
suivant de nouvelles conceptions. Appliquée à notre zone, elle
prend tout son sens dans la mesure où, le noyau originel de Keur Massar
est une zone périphérique qui échappe à toutes
règles d'urbanisation et répond parfaitement à ces
critères pour susciter une telle opération. Des lors, sa
nécessité se fait sentir avec la plus grande acuité
à Keur Massar.
2.7) Systèmes d'Information Géographique
(SIG)
Un système d'information géographique est un
« ensemble de données repérées dans l'espace,
structuré de façon à pouvoir en extraire
commodément des synthèses utiles à la décision
». En d'autres termes, il s'agit de systèmes pour collecter,
stocker, vérifier, manipuler, analyser, et restituer des données
spatialement référencées à la surface de la terre
(Doe, 1987). Selon Maguire et al (1991), « un Système d'Information
Géographique (SIG) est un outil informatique
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permettant d'organiser et de présenter des
données alphanumériques spatialement
référencées, ainsi que de produire des plans et cartes.
Ses usages couvrent les activités géomatiques de traitement et
diffusion de l'information géographique
Pour les besoins de l'étude, le SIG se définit
comme un système informatisé de collecte de données
variées, dont le stockage, l'organisation et les manipulations peuvent
servir de base cohérente à des analyses spatiales et de
réaménagement de la ville de Keur Massar en vue de montrer son
influence sur la gestion et l'aménagement de la ville.
2.8) Télédétection
La Télédétection est définie comme
la « technique qui, par l'acquisition d'images, permet d'obtenir de
l'information sur la surface de la terre sans contact direct avec celle-ci. La
télédétection englobe tout le processus qui consiste
à capter et à enregistrer l'énergie d'un rayonnement
électromagnétique émis ou réfléchi, à
traiter et à analyser l'information, pour ensuite mettre en application
cette information » (Centre Canadien de
Télédétection, 1999). Nous pouvons alors dire que la
télédétection contribue à une meilleure
bienveillance des processus de l'univers. Les données de
télédétection permettent de saisir d'un coup d'oeil de
parties superficielles. Les prises de vue répétées de la
même zone avec le capteur constituent une source d'information unique
pour les activités de suivi et de détection des changements. Les
technologies d'observation de la Terre jouent un rôle majeur dans
l'étude, la modélisation et le suivi des phénomènes
environnementaux. Selon (Bonn et Rochon, 2000), la
télédétection est une discipline scientifique qui regroupe
l'ensemble des connaissances et des techniques utilisées pour
l'observation, l'analyse, l'interprétation et la gestion de
l'environnement, à partir des mesures et d'images obtenues à
l'aide de plateformes aéroportés, spatiales, terrestres ou
maritimes. Elles s'appuient sur des échelles spatiales et temporelles
variables et sur une base objective, exhaustive et permanente. Cette
télédétection connaît véritablement son
développement dans les années 1970-1980 (Bonn et Rochon,
1992), permettant alors de mieux appréhender
l'évolution des états de surface et de mieux interpréter
leurs modifications spatio-temporelles, leurs vulnérabilités et
les phénomènes associés Tidjani et al. (2009)
cité par Do (2014).
Ces technologies ouvrent ainsi la voie à la mise en
place de systèmes d'alerte précoce, et permettent aux politiques
et décideurs de définir des stratégies adéquates
dans le cadre d'un développement durable (Begni et al.
(sd)).
Page | 10
3) Revue de la littérature
Wolf E. et Delbart V. (2002) ont fait une analyse de
l'évolution urbaine de la ville de Kinshasa sur leur article «
Extension urbaine et densité de la population de Kinshasa : contribution
par la télédétection spatiale ». Une évolution
très soutenue depuis les indépendances et aussi marquée
par une forte densification de l'espace habitée. A cela s'ajoute, la
difficulté de l'accès à la donnée, composante
principale à ces études.
Dans son article, Ndiaye .I (2015), a analysé le
processus de l'étalement urbain de la ville de Dakar et ses
débuts datant de l'époque coloniale. Cet étalement se
manifeste par une différentiation de l'habitat urbain. La stratification
de l'habitat témoigne de la volonté depuis le départ d'une
volonté de ségrégation et discriminatoire. Ce faisant,
l'encombrement de la ville de Dakar pousse à la recherche de nouvelles
réserves foncières poussant à l'horizontalité de la
ville
Toujours dans cette même dynamique, Demaze et Trebouet
(2008) se sont intéressés à l'évaluation et au
suivi de la dynamique spatio-temporelle de la ville de Mans dans l'ouest de la
France. Ils ont fait usage des images multi date de SPOT de résolution
de 20m pour faire une classification et en ressortir une cartographie de
l'étalement urbain de la ville.
Diallo (2016) a traité de la dynamique de l'occupation
du sol à Malika. Il a analysé via les SIG et la
télédétection l'évolution urbaine et a
essayé d'en dégager les principales causes. Mais aussi, il a fait
ressortir les conséquences de cette évolution que sont entre
autres : la pression foncière, la dégradation des
écosystèmes et de la biodiversité et aussi la
réduction des espaces agricoles urbains
Comme Diallo, Mbaye C A B (2015), dans son mémoire
Utilisation de la Télédétection et du SIG pour le
suivi de l'évolution urbaine de Touba, Sénégal
fait une analyse spatio-temporelle de la ville de Touba. A travers des
images Landsat, il analyse l'évolution de la ville et son
développement qui sont à l'origine des différentes
pressions sur l'environnement et la saignée massive des populations
environnantes vers la ville. Néanmoins, l'étude reste trop
simpliste dans l'approche adoptée et manque d'indice palpable dans
l'étude du phénomène en question.
(Belguidoum, 2008), quant à lui dans son article
La ville en question - analyse des dynamiques urbaines en
Algérie Penser la ville - approches comparatives,
a traité de la dynamique urbaine en Algérie. Elle a
analysé ici, l'évolution sous un angle plutôt sociologique
de l'urbanisation
Page | 11
Abd. Rahman As-Syakur et al (2012) in
Enhanced Built-up and Bareness (EBBI) index for mapping Built-up and bare land
in urban area, ont utilisé un indice pas tellement
usité dans l'analyse de l'évolution du bâti et des sols
nus. L'indice amélioré du bâti et des sols nus (Indice de
développement et de nudité) est un indice qui utilise les bandes
spectrales proches infrarouge NIR, le moyen infrarouge SWIR et l'infrarouge
thermique TIR. L'étude a été réalisée sur la
ville de Denpasar (Bali, Indonésie) et fait une comparaison entre
différents indices liés aux bâtis et aux sols nus.
L'utilisation de l'EBBI a permis une meilleure précision dans la
cartographie du bâti et sols nus
(Oloukoi, Oyinloye, & Yadjemi, 2014), font une
étude sur l'étalement de la ville de ILE IFE en faisant recours
à la télédétection et les SIG. A travers une
approche multi-date, ils ont évalué l'urbanisation de la ville
à l'aide d'image Landsat et Ikonos. Mais aussi, les indices et taux
permettant d'avoir des statistiques fiables sur cet état de fait.
Cependant, la seule utilisation des images peut donner une vue globale de
l'étalement mais reste confrontée aux problèmes de
fiabilité et de précision.
Dans son mémoire La question de l'expansion
urbaine au Sénégal : l'exemple de la commune de Keur Massar,
(Ba, 2015) a fait une analyse de l'évolution urbaine de la
ville de Keur Massar. Il essaie de faire un diagnostic de l'expansion urbaine
de la ville et tente de le situer dans le temps. Bien que l'étude soit
assez théorique et non corrélée à des outils
permettant de quantifier la lancinante question de l'expansion urbaine.
(Fall, 2015) quant à elle a fait une analyse de la
dynamique urbaine de la ville de Keur Massar. L'étude a
révélé le caractère très irrégulier
dans la grande majorité de l'expansion de la ville. En effet, elle a
essayé de mettre en rapport aussi la dite évolution aux besoins
des populations en terme d'infrastructures et services de base. Mais aussi,
elle a passé en revue les différents défis auxquels les
pouvoirs publics et la population se heurtent face à une expansion
grandissante et un besoin croissant en termes de logement. Son mémoire
intitulé Dynamiques urbaines et recompositions territoriales :
cas de la commune de Keur Massar fait un diagnostic un tant soit peu
exhaustif de la dynamique urbaine et ses corollaires sur l'environnement, le
milieu naturel etc.
Chapitre 2 : Cadre géographique de l'étude
2.1) Situation géographique
La Commune de Keur Massar est située entre les
latitudes 14°45'4"N et 14°48'48"N puis entre les longitudes
17°17'20"W et 17°20'40"W. Elle a été
créée en 1996 par le décret n° 96 - 745 du 30
août 1996 portant création des communes d'arrondissement dans les
villes de Pikine, Dakar, Guédiawaye et Rufisque. Keur Massar compte
officiellement 128 quartiers et est l'une des 16 communes du département
de Pikine.
Figure1: Situation géographique de la
commune de Keur Massar 2.1.1) Sols et relief
La topographie à l'instar de celle de la région
est plate avec des pics autour de 16m par rapport au niveau de la mer. On note
la présence de deux cuvettes au nord-est. La pédologie de la zone
est constituée essentiellement de sol Dior (sols ferrugineux non
lessivés) propice à l'agriculture et à l'habitat.
Cependant il existe une zone marécageuse aux environs du lac Mbeubeuss
autour duquel les sols sont salés et hydro morphes.
Page | 12
Page | 13
La géologie dans la zone de Keur Massar est surtout
caractérisée par la présence de dunes rouges Ogoliennes
correspondant à des sables.
Figure 2: Vue 2D du relief de la commune de
Keur Massar
2.1.2) Climat
Le climat de Keur Massar étant dit "de steppe", les
précipitations sont faibles toute l'année. La moyenne des
précipitations sur la période des trente dernières
années s'élève à 397mm (19892018).
La variation des précipitations entre le mois le plus
sec et le mois le plus humide est de 172 mm. Sur l'année, la
température varie de 5.9 °C. Avec une température moyenne de
28.4 °C, le mois d'Octobre reste le plus chaud de la série de 1989
à 2018 et inversement, Février est le mois le plus froid de
l'année avec 21,5°C.
La température est marquée par un alizé
maritime de décembre à juin, caractérisé par une
isotherme moyenne annuelle de 25°C pour une amplitude thermique diurne
annuelle de l'ordre de 10°C. Les maxima interviennent en aout, septembre
et octobre pendant la saison des pluies
Page | 14
et les minima sont observés en décembre janvier
durant l'hiver. Elle dépend largement de celle de la région tout
entière de Dakar laquelle l'humidité est particulièrement
influencée par la clémence des températures à Dakar
et sa proximité avec la mer.
Température °C
|
35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
|
Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct
Nov Déc
TX TN
|
Graphique 1:Evolution moyenne mensuelle de la
température à Dakar de 1989 à 2018
? TX température moyenne maximale
? TN température moyenne minimale
? AM Amplitude moyenne =TX-TN
? TM température moyenne = TX+TN/2
La station de Dakar est marquée par un climat doux sur
presque toute l'année. Les températures maximales ne
dépassent que de rarement les 30°C sur la série 1989-2018.
Les mois les plus chauds se rencontrent pendant l'hivernage. Ainsi, la
température moyenne en dit long sur son caractère de
presqu'ile.
Pour la pluviométrie, l'isohyète moyen annuel
s'établit entre 400 et 500 mm/an pour une saison pluvieuse de trois
mois. La zone de Keur Massar appartient au domaine climatique de type
plutôt sahélo-soudanien où deux (2) saisons peuvent
être distinguées en fonction du critère
pluviométrique : une longue saison sèche et une courte saison
pluvieuse.
Les mois d'aout et de septembre concentre la
quasi-totalité des précipitations avec respectivement 172mm et
136mm. Cependant, le climat de la région est relativement doux et ceci,
en raison notamment de sa position géographique
"privilégiée" et des influences océaniques.
P(mm)
160
120
80
40
0
J F M A M J J A S O N D
T°C
Pluvio Tmoy
Page | 15
Graphique 2: Diagramme ombrothermique de la
commune de Keur Massar de 1989 à 2018
L'analyse du graphique ci-après montre une saison
pluvieuse qui peut durer 3 à 4 mois avec un maximum de 2mois humides sur
la série.
2.1.3) Eaux de surface
L'hydrographie communale est dominée par le lac
salé de Mbeubeuss auquel il faut ajouter les marigots temporaires tels
que Thiourour et Warouwaye occasionnés par les inondations qui se
produisent occasionnellement au nord-est de la commune faisant de cette partie
une zone maraîchère.
2.2) Caractéristiques sociodémographiques
2.2.1) Population
La population de la commune de Keur Massar est estimée
en 2019 à 239904 habitants avec une densité de 9227,12
hbts/km2, selon les projections du dernier recensement
général de la population de l'habitat, de l'agriculture et de
l'élevage (RGPHAE 2013). Elle reste la plus importante du
département de Pikine avec 17.22 % devant les communes de Yeumbeul Nord
avec 14,38 % et Diamaguène Sicap Mbao avec 10,97 %.
Le taux d'accroissement de la population de Keur Massar reste
élevé. Il se situe à 2,8% entre les années de 2018
et 2019. Sur le graphique suivant, l'évolution de la commune de Keur
Massar depuis le dernier recensement général de la population de
2013 jusqu'en 2025.
Population
300000
250000
200000
150000
100000
50000
0
2013
2014
2015
2016
2017
2018
Années
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
Page | 16
Graphique 3:Diagramme de Population de Keur
Massar de 2013 à 2025 2.2.2) Répartition de la population
selon les ethnies
La population de Keur Massar était initialement
composée de wolofs, halpoulars et lébous. Avec l'explosion
démographique connue ces dernières décennies, elle est
devenue cosmopolite avec l'arrivée, entre autres des Diolas, des
Sérères, Manjacks etc.
Les Wolofs sont les autochtones de l'ancien village de Keur
Massar et seront rejoint plus tard par les déguerpis des quartiers de la
ville de Dakar et enfin par des migrants ayant quitté les autres
régions du Sénégal à la suite des années de
sécheresse ayant frappé le pays (1970 - 2003).
2.2.3) Historique du peuplement
Les premiers occupants de Keur Massar se composent de quelques
familles Ouolofs, Lébous et Toucouleurs qui s'y sont installées
il y a plus de trois siècles. Ces populations venues du Cayor et du
Fouta, ayant trouvé un environnement favorable à leur
épanouissement économique et social, s'y sont
définitivement implantées. Vers 1920, on assiste à une
nouvelle migration d'agriculteurs et d'éleveurs qui entraîne
l'évolution de la population autour du village traditionnel. C'est le
phénomène de migration rurale.
Au début des années 1990, on observe un
peuplement de type nouveau résultant du besoin grandissant en
urbanisation, de la saturation de la banlieue Pikinoise et de l'engorgement de
la ville de Dakar. De cette migration urbaine résulte le peuplement des
parcelles assainies Malika-Keur Massar, des cités Aïnoumady, de SCI
BASSE, de la coopérative de la gendarmerie, de la coopérative des
gardes pénitenciers, de SCI Darou SALAM et des parcelles assainies Keur
Massar et Rufisque.
Page | 17
Chapitre 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE
Elle porte sur la collecte de données qui ont
été utilisées dans le cadre de cette étude et de
leur traitement. Il s'agit de montrer les différentes étapes
suivies pour la réalisation de ce travail de recherche. Un certain
nombre de sites (internet) et la bibliothèque de AFRIGIST ont
été visités pour la recherche documentaire afin d'y
consulter des ouvrages (livres, thèses, mémoires) qui nous ont
aidé à comprendre notre thème. Ainsi, la méthode
choisie s'inspire de la télédétection et des
Systèmes d'Information Géographique (SIG). Elle s'articule autour
de ces axes :
? Acquisitions des données
? Traitements et analyse des données 3.1)
Acquisitions des données
Les données utilisées dans le cadre de ce projet
ont été : les images satellitaires, les photographies
aériennes, les données climatologiques et les données
démographiques.
3.1.1) Images satellitaires
Ces données images comprennent des images satellitaires
notamment Landsat (TM ; ETM+ ; OLI) permettant à partir de la
classification d'avoir l'occupation du sol. Mais aussi, des images de haute
résolution ont été utilisées dans le cadre de ce
travail pour l'identification des unités et des zones
irrégulières. Une image de SAS Planet avec une résolution
de l'ordre de 1, 5m a été utilisée pour le bâti.
Elle a servi à la numérisation pour l'extraction des couches
concernées.
3.1.2) Données climatologiques
Les données climatologiques sont constituées
d'une série qui s'étale de 1987 à 2016 et qui ont
été complétées par des données issues de
www.infoclimat.fr pour les
années 2017 et 2018. Il s'agit des données pluviométriques
mensuelles et des données de températures maximales et minimales
de la station de Dakar Yoff.
3.1.3) Données démographiques
Elles émanent de l'Agence Nationale de la Statistique
et de la Démographie (ANSD) du Sénégal. Ces données
sont utilisées dans l'analyse et l'interprétation des
résultats de l'évolution de la population de la zone et leur
éventuelle liaison avec la dynamique de l'occupation du sol.
Tableau 1: Caractéristiques et
intérêts des données
Données
|
Format
|
Sources
|
Résolution
|
Utilité
|
Image Landsat
|
Tiff
|
USGS
|
30m
|
Classification
|
ALOSR DEM
|
Tiff
|
USGS
|
30m
|
Extraction des pentes
|
Image SAS Planet
|
Tiff
|
DTGC
|
1,5m
|
Numérisation
|
Données
climatiques et socio-économiques
|
Excel
|
ANACIM, Info-climat, ANSD, mémoires
|
|
Statistique climatique et
socio-économique
|
Fichiers de forme
|
shp
|
http://www.basegeo.gouv.sn
|
|
Extraction des couches
d'information
|
|
Carte pédologique
|
Tiff
|
sphaera.cartographie.ird.fr
|
1/1000000
|
Extraction de la pédologie
|
|
3.2) LES METHODES
Toutes les données utilisées dans cette
étude ont les référentielles suivantes : UTM, WGS84 et la
Zone 28N.
3.2.1) Le traitement et l'analyse des données
Le traitement de données est l'ensemble des
étapes permettant d'obtenir des informations sur des données. Ce
travail, est fait sur l'environnement ENVI et comporte les phases suivantes :
la composition colorée, la classification le changement de
détection et la vectorisation. Il faut noter que trois images de
différentes années sont traitées (1995, 2003, et 2018).
3.2.2) La composition colorée
La composition colorée est un processus qui permet de
produire des images en couleur en tenant compte de la signature spectrale des
objets afin de discerner les éléments de la terre. Une
opération de composition colorée a été
effectuée pour les différentes images pour permettre une
identification des différents éléments terrestres.
L'opération consiste à assigner à chaque canal du RGB une
bande et aussi en fonction du capteur utilisé.
Page | 18
Page | 19
3.2.3) La classification
L'opération de classification supervisée a
consisté à identifier, à partir des éléments
d'interprétation visuelle (la taille, la forme, le ton ou nuance, la
couleur, la texture, le motif, le voisinage, etc.), des groupes
homogènes de pixels représentant différentes
entités d'occupation du sol (Ahohoundo, 2017 cité pat Boton,
2019). Des sites d'entrainement ont été créés
permettant ainsi de définir la base de la classification. L'algorithme
maximum de vraisemblance (Maximum likelihood), qui est une méthode
probabiliste est adoptée à cet effet. Lors de l'opération,
la signature spectrale de chaque pixel, dans chacun des trois canaux (S1S2S ou
4-3-2 ou 5-4-3) est comparée à celle des zones d'entrainement.
Les pixels sont alors affectés dans la classe dont ils sont le plus
proches. Sur la base de comparaison des valeurs de chaque pixel aux signatures
spectrales des différentes classes, la probabilité d'appartenance
du pixel aux classes est déterminée. La classe présentant
la probabilité maximum est donc attribuée au pixel
considéré. Ainsi, la même opération est
répétée pour les trois différentes images.
3.2.4) Evaluation des résultats de la
classification
Une évaluation des résultats de la
classification a été faite à partir d'une matrice de
confusion et le calcul des erreurs et indices de précision (par Tohozin,
2016 ; Toko Mouhamadou, 2014 cités par Boton .E, 2019).
Ce sont :
- Erreur d'omission EO : EO = I/ TPC ; où I est le
nombre total de pixel mal classé de la colonne et TPC, le nombre total
de pixels de la colonne.
- Erreur de commission EC : EC = I?/ TPL ; où I? est le
nombre total de pixel mal classé de la ligne et TPL, le nombre total de
pixel de la ligne.
- Indice de pureté des classes IPC : IPC = X/NPC ;
où X est le nombre de pixel bien classé de chaque classe et NPC,
le nombre d'échantillon prélevé pour chaque classe.
- Précision globale PG : PG = f3/NPTC ; où f3
est le nombre total de pixel bien classé et NPTC, le nombre total
d'échantillon de pixel prélevé.
3.2.5) Le changement de détection
La détection des changements qui est une méthode
permettant d'analyser l'évolution des changements intervenue est
réalisée. Entre les différentes dates
précitées plus haut, l'analyse de l'évolution spatiale de
Keur Massar est faite pour bien cerner sa dynamique urbaine.
Page | 20
Cette opération très importante permet de mettre
en évidence la dynamique urbaine très
accélérée de Keur Massar ces dernières
années. En effet, les matrices de transition et de confusion ont permis
d'observer les changements réels intervenus entre les différents
éléments et les erreurs qui liées aux opérations
réalisées.
En outre, il est aussi question, de faire une
évaluation sur les caractéristiques de l'urbanisation en faisant
recours à différents coefficient et taux qui permettent de faire
un bilan de l'évolution de l'occupation des terres due à
l'expansion spatiale (dans les travaux de TOHOZIN .A, 2012, cités BOTON
.E, 2019).
- Taux d'expansion moyen annuel
T= (1/ (t2-t1)) x ln (S2/S1)
Avec :
'7 S) la superficie de chaque unité d'occupation du sol
;
'7 (S1) et (S2), correspondant respectivement à la
superficie d'une catégorie d'occupation des terres (par exemple
agglomération) en année t1 et en année t2 ;
'7 (t1) et (t2), correspondant respectivement à
l'année t1 et à l'année t2 ; '7 ln le logarithme
népérien.
- Taux de consommation des terres TCT
TCT= S/P
Avec TCT : Taux de Consommation des Terres ; S la superficie et P
l'effectif de la population
- Coefficient d'Absorption des Terres CAP
CAT=S2- S1/P2-P1
Avec CAT : Coefficient d'Absorption des Terres ; S1 :
superficie initiale ; S2 : superficie finale ; P1 : population initiale et P2 :
population finale.
En effet, pour corroborer les précédents
résultats, il est aussi question de mettre en application d'autres
indices qui ont été appliqués sur la ville de Denpasar en
Indonésie (As-syakur .A .R et al, 2012)
Page | 21
- Enhanced Built-up and Bareness Index
L'indice amélioré de bâti et de sol nu ou
EBBI, est un indice qui utilise simultanément les bandes NIR, SWIR et
TIR. Il permet de distinguer le bâti et le sol nu avec une
précision qui ne se retrouve pas dans les autres indices de
télédétection
EBBI =
|
Band 5 - Band 4
|
10vBand 5 + Band 6
|
3.2.6) Evaluation de la dynamique spatiale urbaine
à partir des densités
L'évolution de la surface bâtie présente donc
un indicateur discriminant pour qualifier le mode et le rythme de la croissance
spatiale (DECHAICHA, 2013). La dynamique urbaine a été
examinée à travers l'étude des différentes
densités utilisées dans les études urbaines
La densité du bâtie
La valeur de la densité bâtie (DB) a
été identifiée par le calcul du ratio superficie
bâtie d'une zone à sa superficie administrative
DB =
|
superficie bâtie (km2)
|
superficie totale (km2)
|
Densité résidentielle
C'est un rapport entre une population et une superficie.
Néanmoins, elle peut être exprimée en densité
résidentielle brute (DRb) qui est selon (Enault, 2003), le rapport de la
population résidentielle totale P à l'aire urbaine qu'elle occupe
S.
Avec : P = Population et S = Superficie
P P
À cette définition, souvent qualifiée de
standard et incomplète, s'ajoute la densité résidentielle
nette : « elle rapporte la population de l'aire de référence
à une superficie résidentielle nette. On retranche alors de S une
mesure des surfaces affectées à d'autres usages Se » Deryck
(1999), ce qui se traduit par :
Page | 22
Avec : P =Population ; S = Superficie ; Se = Surface
affectée à d'autres usage ; Sn = surface résidentielle
nette
Ainsi la densité résidentielle nette est toujours
supérieure à la densité résidentielle brute.
3.2.7) L'analyse morphologique avec l'indice de
compacité de Gravelius
L'indice de compacité est un indice morphologique qui
permet d'appréhender la forme d'un bassin versant. Il correspond au
rapport du périmètre urbain à celui d'un cercle de
même superficie. Une valeur faible de cet indice indique le
caractère compact de l'urbanisation tandis qu'une valeur forte montre
une extension linéaire ou morcelée. Il a permis de voir la forme
de la ville de Keur Massar dans le cadre de cette étude
P P
KG = 2vð. S ? 0,28. vS
|
3.2.8) La vectorisation
La vectorisation consiste à convertir l'image raster en
mode vecteur. Après la classification, nous avons procédé
à la vectorisation. Cette vectorisation dans ENVI a permis l'obtention
de valeurs attributaires des différentes couches.
3.2.9) Numérisation
Une opération de numérisation a
été faite via le logiciel ArcGis 10.4.1 sur l'image de haute
résolution et ayant permis d'avoir le bâti et les
différentes unités d'occupation du sol. A partir de l'image,
l'identification des zones irrégulières a été
aisément faite et pour pourvoir ensuite le superposer avec les cartes
découlant de la classification. Mais avant cette étape de
numérisation, un géoréférencement a
été nécessaire pour ensuite faire l'extraction de la zone
d'étude.
3.2.10) Méthodes d'analyse utilisées pour la
restructuration de la ville de Keur Massar
La lenteur accusée au niveau de l'acquisition de
l'image récente, nous a poussés à nous rabattre sur une
image SAS Planet, d'une résolution spatiale de 1,5m pour faire le
travail. Bien que ne disposant pas d'un ensemble d'éléments comme
les capteurs reconnus (SPOT, IKONOS, Landsat...), une amélioration est
en train d'être faite à ce niveau. Une mise à jour des
versions de SAS Planet est mise à disposition à période
d'intervalle régulière ainsi que les dates et la
résolution de l'image mise à disposition. Pour notre cas, la
version stable du 22-11-2019 a été utilisée.
Page | 23
Ainsi le noyau central villageois (Keur Massar village et son
extension) a été numérisée. Opération
très fastidieuse liée à la spontanéité et
à l'irrégularité du bâti mais en grande partie de sa
grandeur. La couche bâtie a été créée ainsi
que les voiries urbaines ont été mises à jour.
Cette opération de restructuration sous forme de
simulation a été basée plus sur l'un des noyaux villageois
de la ville. Disséminés en petit villages au départ, notre
attention s'est plutôt porté sur le noyau central de Keur Massar
village et sur son extension où il reste encore quelques petites
réserves foncières.
Dans le noyau traditionnel de la ville, les emprises des
routes ne sont pas respectées suite à l'occupation anarchique
concomitante à l'auto construction échappant au contrôle et
au désengagement de l'autorité publique. En effet, dans certaine
partie de son extension immédiate aussi, se répercute cette
absence de planification.
Pour restructurer les routes, les critères suivants ont
été retenus (Mevoa, 2014 ; Tohozin et al., 2014): Les
maisons doivent être situées à :
o 12 m de la route principale à partir de l'axe de la
route,
o 10 m des axes secondaires,
Cependant, quelques routes ont été
ajoutées à la trame existante, ceci du fait de la faiblesse des
voies qui entrent à l'intérieur de la zone, ce qui fluidifiera
l'accès à la zone et une meilleure desserte
Image Landsat
1995 ; 2006 ; 2018
MNT ALOS 30m
Fichier de forme
Image SAS PLANET 2018
Données climatiques
Données socio- économiques
R ; CC ; CS Gr ; N ; Ext Traitement statistique
ENVI 5.1
|
Excel /R Studio
|
ArcGis 10.4.1/QGIS 3.8.3
|
Base de données
Carte du noyau traditionnel
Carte OS 2018
Carte des zones irrégulières
Carte des pentes
Page | 24
OS 1995, 2003, 2018 Carte EBBI
Carte des changements
Carte des zones Carte de restructuration du
irrégulières noyau
R : rehaussement ; CC :
Composition colorée ; CS : Classification
supervisée ; Gr : Géoréfencement ;
N : numérisation ; Ext : extraction
Graphique 4: Diagramme méthodologique
Chapitre 4 : EVOLUTION URBAINE ET CONFIGURATION
ACTUELLE DE KEUR MASSAR
Introduction
Keur Massar comme la quasi-totalité des villes du
département de Pikine et de la région de Dakar de manière
générale a connu ces dernières années une
évolution urbaine très soutenue. Dans ce chapitre, il est
question de faire une évaluation de l'occupation du sol, à
travers sa vitesse, les mutations et la configuration actuelle de la ville de
Keur Massar.
4.1) Evolution urbaine de Keur Massar
L'étude de l'évolution urbaine de la commune de
Keur Massar aux années 1995, 2003 et 2018 permet d'appréhender le
processus d'expansion grandissant de la ville. Ces dernières
années sont marquées par un rythme croissant de la population
urbaine de la région de Dakar, ce qui se répercute sur la commune
de Keur Massar de manière générale. Les images satellites,
avec leur large couverture spatiale et leur répétitivité
élevée, ont contribué à l'identification de
l'état de l'occupation. Une classification supervisée a
été appliquée à toutes les images avec l'algorithme
maximum de vraisemblance (maximum likelihood).
Des Indices Cartographiques de Validation (ICV) et de
Pureté des Classes (IPC) et les erreurs liées (erreur d'omission
et erreur de commission) sont calculés pour chacune des classifications
issues des images TM de 1995, ETM+ de 2003, et d'OLI de 2018 à partir
des formules :
NCC
ICV = NT
|
NCC
et IPC = NC
|
EC = 100 - IPC et EO = 100 - ICV:
NC = Nombre de pixels de la classe, NT = Nombre de pixels du
thème T sur le terrain et NCC =
Nombre de pixels correctement classés dans la classe.
EC =Erreur de Commission, EO = Erreur d'Omission
Tableau 1: Paramètres de validation de la classification
(issus de la classification des images)
Années
Paramètres de validation
|
1995
|
2003
|
2018
|
IPC (%)
|
89
|
98
|
91
|
EC (%)
|
11
|
2
|
9
|
ICV (%)
|
94
|
98
|
96
|
EO (%)
|
6
|
2
|
4
|
26
L'analyse de ce tableau récapitulatif des
différentes matrices de confusion donne une idée
générale sur la précision des classifications. Dans
l'ensemble, la classification est bonne donnant des indices de précision
et de validation qui sont presque tous supérieurs à 90%, et en
aval des erreurs (E0, EC) qui n'excèdent pas les 10% à
l'exception de 1995.
4.1.1) L'occupation du sol
4.1.1.1) L'occupation du sol de la commune de Keur Massar
en 1995
La carte de l'occupation du sol de la commune de Keur Massar
en 1995 est réalisée à partir de l'image Landsat Thematic
Mapper (TM). Le résultat de la classification a été
validé par la matrice de confusion, l'indice de pureté de classe
et l'indice de validation cartographique. Six (6) unités d'occupation du
sol ont été identifiées : Bâti, surface d'eau, zone
de culture, végétation, sol nu et décharge.
Figure 2: Occupation du sol de la commune de
Keur Massar en 1995
L'analyse de cette carte montre un faible peuplement de la
zone (zone bâtie) en 1995 qui ne représente que 3,38
km2 soit 15,93% de la superficie totale de la commune. Le
développement urbain de Keur Massar en 1995 était très
limite et se concentrait sur les parties Sud-est et Sud-
27
ouest de la ville. Les zones de culture qui se confondent
souvent avec la végétation du fait des petites erreurs de
classification sont très représentatives et occupent la
moitié de la superficie de la ville avec environ 52%. De même que
les sols nus qui occupent une grande surface et venant en deuxième
position de représentativité en terme d'occupation.
4.1.1.2) L'occupation du sol de la commune de Keur Massar
en 2003
L'occupation du sol de la commune de Keur Massar en 2003 est
réalisée à partir de l'image Landsat Enhanced Thematic
Mapper Plus (ETM+). Les mêmes unités ont été
définies pour cette image aussi pour mieux correspondre.
Figure 3 : Occupation du sol de la commune de
Keur Massar en 2003
En 2003, l'agglomération de Keur Massar concentrait
28,76% de la superficie de la ville, soit presque un doublement de sa
superficie en huit ans. Les zones de culture et les sols nus
dégringolent au profit du bâti occupant ainsi respectivement 8,38
et 1,71 km2. Le processus de l'expansion de la ville semble
être lancé coïncidant ainsi avec l'alternance politique au
Sénégal et donc l'attraction de plus en plus forte de Dakar. Les
surfaces d'eau témoignent de l'occupation des voies naturelles de l'eau
avec des marécages qui se forment dans l'aire urbaine.
28
4.1.1.3) L'occupation du sol de la commune de Keur Massar
en 2018
Pour l'étude de l'occupation du sol en 2018, une image
de Landsat OLI-TIRS a été utilisée. Les mêmes
étapes précédentes pour la validation de la classification
et les classes d'occupation du sol ont été effectuées
aussi pour une bonne concordance et la synchronisation d'ensemble. L'image a
été acquise pendant une période où la couverture
nuageuse est de très bonne qualité, et ceci pour toutes les
autres images.
Figure 4: Occupation du sol de la commune de
Keur Massar en 2018
La tendance observée sur l'évolution
exponentielle du bâti au détriment des autres classes d'occupation
ne fait que se confirmer. En 2018, l'agglomération de Keur Massar
représente 58,27% soit une superficie en valeur absolue de 12,36
km2. Quelques poches de résistance s'observent toujours sur
les surfaces culturales (5,06 km2) à l'intérieur de
l'aire urbaine qui est en constante évolution. Cette situation
s'expliquant par la détention des champs clôturés par des
autochtones à l'intérieur de la ville à usage
d'agriculture (arbre fruitier et maraichages). Mais aussi, elle peut
s'expliquer par le fait de la spéculation foncière qui permet de
profiter des prix des terrains qui évoluent decrescendo de Dakar centre
vers la périphérie, mais toujours très
29
intéressants pour les propriétaires terriens.
Cependant, la végétation et la décharge de Mbeubeuss ne
connaissant pas de grandes fluctuations suivant les différentes
années.
10,5
10
9,5
9
8,5
8
7,5 7 6,5 6
5,5
5 4,5 4 3,5
3 2,5 2
0,5
0
1,5
1
Bati Eau Vegetation Solnu Culture Decharge
Occupation du sol de Keur massar en
1995
Type
8 7,5 7 6,5
6 5,5 5 4,5 4
3,5 3 2,5 2 1,5
1 0,5 0
Bati Eau Vegetation Solnu Culture Decharge
Occupation du sol de Keur massar en
2003
Type
12 11 10 9
8 7 6 5 4 3
2
0
1
Bati Eau Vegetation Solnu Culture Decharge
Occupation du sol de keur massar en
2018
Type
Graphique 5: histogrammes de l'occupation du
sol en 1995, 2003 et 2018
Superficie km2
2003
2018
1995
14
12
10
4
8
6
0
2
12,36
3,38
Bâti
6,1
0,57
0,32
0,36
Eau
3,08
1995 2003
Végétation
1,85
1,56
2018
Sol nu
3,71
1,71
1
Culture
10,97
8,38
5,06
Décharge
0,74
0,87
1,62
Graphique 6: histogramme récapitulatif de
l'occupation du sol aux différentes années
Tableau 2: Matrice de transition des
unités d'occupation entre 1995 et 2003 (superficie km2)
Unité en km2
|
1995
|
|
Bâti
|
Eau
|
Végétation
|
Sols nus
|
Culture
|
Décharge
|
Total
|
2003
|
Bâti
|
2.36
|
0.01
|
0.06
|
1.76
|
1.87
|
0.01
|
6.06
|
Eau
|
0.02
|
0.17
|
0.02
|
0.01
|
0.02
|
0.09
|
0.32
|
Végétation
|
0.12
|
0.11
|
0.90
|
0.01
|
1.96
|
0.00
|
3.10
|
Sols nus
|
0.07
|
0.01
|
0.05
|
1.12
|
0.46
|
0.00
|
1.71
|
Culture
|
0.73
|
0.10
|
0.78
|
0.21
|
6.56
|
0.02
|
8.41
|
Décharge
|
0.01
|
0.17
|
0.05
|
0.62
|
0.15
|
0.62
|
1.62
|
Total
|
3.31
|
0.57
|
1.86
|
3.73
|
11.01
|
0.74
|
0.00
|
|
Changement
|
0.95
|
0.41
|
0.96
|
2.61
|
4.45
|
0.12
|
0.00
|
|
Différence
|
2.75
|
-0.25
|
1.24
|
-2.02
|
-2.60
|
0.88
|
0.00
|
L'analyse de la matrice de transition entre 1995 et 2003
montre une tendance de forte anthropisation et d'artificialisation des sols.
Les cultures et les sols nus sont très affectés par le processus
d'urbanisation de la ville (le bâti grignote 2,75km2 au
détriment des autres unités). Et sous ce même ordre, la
végétation et la décharge de Mbeubeuss connaissent une
progression de
30
l'ordre respective de 1,24 km2 et 0,88Kkm2.
Toutes les autres unités d'occupation sont en régression
Tableau 3: Matrice de transition des
unités d'occupation entre 2003 et 2018 (superficie km2)
De 2003 à 2018, la tendance observée est en
perpétuelle évolution. L'attraction de la ville de Dakar draine
d'importantes vagues de population qui entrainent à leurs tours,
l'installation de
Unité km2
|
2003
|
Bâti
|
Eau
|
végétation
|
Sols nus
|
culture
|
Décharge
|
Total
|
2018
|
Bâti
|
4.78
|
0.07
|
1.54
|
1.24
|
4.53
|
0.19
|
12.36
|
Eau
|
0.03
|
0.10
|
0.03
|
0.00
|
0.04
|
0.07
|
0.28
|
végétation
|
0.34
|
0.07
|
0.43
|
0.02
|
0.54
|
0.16
|
1.56
|
Sols nus
|
0.26
|
0.01
|
0.13
|
0.25
|
0.25
|
0.12
|
1.01
|
culture
|
0.53
|
0.04
|
0.94
|
0.19
|
2.98
|
0.39
|
5.07
|
Décharge
|
0.11
|
0.05
|
0.00
|
0.00
|
0.02
|
0.69
|
0.87
|
Total
|
6.06
|
0.32
|
3.08
|
1.70
|
8.36
|
1.62
|
0.00
|
|
Changement
|
1.27
|
0.23
|
2.64
|
1.45
|
5.38
|
0.93
|
0.00
|
|
Différence
|
6.30
|
-0.04
|
-1.51
|
-0.69
|
-3.29
|
-0.76
|
0.00
|
ces populations dans les zones périphériques. Le
bâti progresse de 6,30 km2 en l'espace de 15ans. Les espaces
culturales perdent une grande partie de leur surface qui se transforme en
habitation. Par ailleurs, pendant cette dernière période, toutes
les autres unités d'occupation du sol sont en régression.
4.1.2) Vitesse et mutations relatives à
l'évolution urbaine de Keur Massar
Keur Massar a subi ces dernières années une
évolution très soutenue. Cette dernière est liée
selon (Fall, 2015) à une croissance de population venue d'horizon divers
et sous le coup de l'attractivité de la ville de Keur Massar
favorisée par de nombreuses opportunités. La construction de
l'autoroute à péage et la voix de dégagement nord (VDN) de
part et d'autres ceinturant la ville contribue grandement à
l'attractivité de celle-ci. Les distances décroissent avec
l'avènement de ces infrastructures qui desservissent la ville.
Figure 7: évolution du bâti de1995,
2003 et 2018 (données issues de la classification)
Figure 8: Indice de développement et de
nudité en 1995, 2003 et 2018
31
De ces deux figures ci-dessus, la vitesse et
l'évolution urbaine de Keur Massar s'observent suivant les
années. La plus grande période de croissance concerne celle entre
2003 et 2018. A partir de l'EBBI, les sols nus et autres surfaces qui
apparaissent en noirs et gris clair perdent leur superficie au profit du
bâti. Cet indice qui a été utilisé par (As-syakur et
al, 2012 ; Kaimaris D, Patias .P, 2016) donne une exactitude
élevée pour l'identification des sols nus et du bâti.
32
Tableau 4: Evolution générale
des unités d'occupation du sol
CLASSE
|
SUPERFICIE km2
|
TAUX D'EVOLUTION
|
1995
|
2003
|
2018
|
1995-2003
|
2003-2018
|
Sup km2
|
%
|
Sup km2
|
%
|
Bâti
|
3,38
|
6,1
|
12,36
|
2,72
|
80,47
|
6,26
|
102,62
|
Eau
|
0,57
|
0,32
|
0,36
|
-0,25
|
-43,86
|
0,04
|
12,50
|
Végétation
|
1,85
|
3,08
|
1,56
|
1,23
|
66,49
|
-1,52
|
-49,35
|
Sol nu
|
3,71
|
1,71
|
1
|
-2
|
-53,91
|
-0,71
|
-41,52
|
Culture
|
10,97
|
8,38
|
5,06
|
-2,59
|
-23,61
|
-3,32
|
-39,62
|
Décharge
|
0,74
|
1,62
|
0,87
|
0,88
|
118,92
|
-0,75
|
-46,30
|
Total
|
21,22
|
21,21
|
21,21
|
|
L'analyse du tableau de l'évolution de l'occupation du
sol dans la commune de Keur Massar montre une croissance fulgurante de la
surface bâtie entre 1995 et 2018. Elle passe de 3,38 km2
à 12,36 km2 soit 265,68% en l'espace de 23ans. Elle est
très largement au-dessus des autres unités qui évoluent
dans une tendance directionnelle inverse et très faible. Ce qui conforte
très largement toutes les statistiques avancées. Les espaces de
culture sont très impactés par cette expansion de la ville avec
une diminution de 53,87% de leur superficie.
Taux d'évolution %
120
100
-20
-40
-60
40
80
60
20
0
140
-80
120
-60
Taux d'évolution %
100
-20
-40
40
80
60
20
0
Graphique 8: Evolution des unités OS
1995-2003 Graphique 9: Evolution des unités OS
2003-2018
Les graphiques ci-après donnent une vue sur
l'évolution des unités d'occupation du sol entre les
différentes périodes. De 1995 à 2003, le bâti, la
végétation et la décharge de Mbeubeuss connaissent une
évolution à l'inverse des surfaces d'eau, des sols nus et des
cultures. Sur la deuxième période, seul le bâti et les
plans d'eau qui connaissent une évolution. La croissance du bâti
de Keur Massar est sans précédente, allant jusqu' à 102%,
ceci inhérent à l'attractivité de la ville due par les
infrastructures routières et la disponibilité des terrains. Les
plans d'eau et les marécages commencent à leur tour à se
développer, lié à l'occupation anarchique des voix de
passage de l'eau.
33
Dans le tableau ci-après, les différentes
tendances d'évolution entre les dates 1995 et 2018 de la commune de Keur
Massar. Il en ressort une urbanisation très soutenue sans pour autant
consommer beaucoup d'espace.
Tableau 6: Taux de consommation et coefficient
d'absorption des terres
Années
|
Population
|
Superficie ha
|
TCT %
|
Période
|
CAT
|
1995
|
7990
|
337,59
|
4,22
|
|
|
2003
|
59515
|
610,14
|
1,02
|
1995-2003
|
0,0053
|
2018
|
233350
|
1229,58
|
0,53
|
2003-2018
|
0,0036
|
L'analyse du tableau 6 démontre une
très forte augmentation de la population d'abord. La population
communale a quadruplé en l'espace de 15ans (3,92) passant de 59515
à 233350 habitants, faisant de Keur Massar, la plus peuplée du
département de Pikine avec 17% de la population pikinoise. La
consommation des terres est cependant en progression décroissante
faisant état d'une densification de l'habitat urbain passant de 4,22
à 1,02 jusqu'à 0,53 en 2018. Keur Massar se distingue par une
densité moyenne très forte s'élevant à 9334
hbts/km2. Cette tendance des taux de consommation des terres se
confirme aussi avec le coefficient d'absorption des terres qui est très
bas.
0,0300
0,0250
0,0200
0,0150
0,0100
0,0050
0,0350
0,0000
|
TEU
|
CAT
|
1995-2003
|
0,0325
|
0,0053
|
2003-2018
|
0,0206
|
0,0036
|
1995-2003 2003-2018
Graphique 10: Evolution du Taux d'Expansion
Urbain et du Coefficient d'Absorption des Terres
Le graphique 9 montre l'évolution du taux d'expansion
urbaine, et du coefficient de consommation des terres (CAT) suivant deux
périodes. Il ressort que la première période n'est pas
caractérisée par une évolution remarquable de
l'urbanisation. La zone est marquée par un fort taux d'expansion par
rapport à la deuxième période (0,0325 contre 0,206).
Cependant, le coefficient d'absorption des terres bien que plus
élevé sur la période 1995-2003 reste de manière
34
générale très faible. Ce qui
témoigne d'une faible expansion et d'absorption : l'étalement
urbain n'est pas une réalité mais il s'agit d'une concentration
urbaine
4.2) Configuration actuelle de Keur Massar
Le processus d'urbanisation de la ville de Keur Massar est la
résultante d'un étouffement de la ville de Dakar. Le manque
d'espace habitable, la cherté du coût de la vie et l'encombrement
sont autant de facteurs qui poussent les populations à chercher des
espaces habitables hors du centre-ville. Ainsi, à l'image de tout le
département de Pikine, Keur Massar est aujourd'hui, un des centres
d'accueil actif de la population urbaine dakaroise.
4.2.1) Tendance directionnelle de l'urbanisation et
densification de Keur Massar
Aujourd'hui selon (Ba, 2015), la très forte demande en
terrain à bâtir se traduit par la prolifération des projets
de lotissements et de programme immobiliers. Toujours selon le même
auteur, c'est dans cette optique que Keur Massar a été
ciblée comme l'une des zones privilégiées d'extension de
la région de Dakar avec la réalisation de plusieurs programmes de
lotissements
4.2.1.1) Évolution des densités urbaines
entre 1995 et 2018
Selon (DECHAICHA, 2013) La question relative à
l'évaluation des tendances « densification/dédensification
» sera en fonction des variations de l'occupation humaine de l'espace.
Cette évaluation pourra s'effectuer en tenant en compte
l'évolution des densités urbaines: la densité
résidentielle brute/nette et la densité bâtie (l'emprise au
sol). Ces indicateurs seront calculés en se référant aux
surfaces issues de l'occupation du sol et extraites à partir d'ArcGIS et
des données de Population de l'ANSD.
Cependant, il est évident de montrer l'allure de la
population aux différentes dates concernées pour le mettre en
corrélation avec l'évolution spatiale.
250000
200000
Population
150000
100000
35
Graphique 1: Evolution de la Population de
Keur Massar de 1995 à 2018
La population communale est passée d'environ 8000
à 233350 habitants en l'espace de 23ans. Cette ascension fulgurante et
très soutenue sur la deuxième période est inhérente
à la promotion de la ville de Pikine comme réceptrice de la
population urbaine grandissante et en particulier Keur Massar. Cette
dernière devient la risée de la population et est
favorisée en cela par la construction des nombreuses infrastructures
routières.
Tableau 2: Evolution des densités de
1995 à 2018
|
1995
|
2003
|
2018
|
Densité bâti
|
0,16
|
0,28
|
0,58
|
Densité Résidentielle brute
|
377
|
2806
|
11002
|
Densité Résidentielle nette
|
2364
|
9756
|
18879
|
L'analyse des densités reflète une
évolution spatiale très avancée. Cependant, elles cachent
des disparités énormes entre les différents quartiers de
la zone. Aux quartiers centraux avec des habitations en concessions et
très denses s'opposent des densités et habitations très
relâchées à l'extrême nord coïncidant avec la
zone d'extension de la ville. Cependant toutes les trois densités
étudiées démontrent une très grande
évolution. De 1995 à 2018 la densité du bâti a
été multipliée par 3,6 témoignant ainsi de
l'augmentation du bâti. Pendant cette période aussi, la
densité résidentielle nette (DRn) a été
multipliée par 8 et est passée de 2364 à 18879
hbts/km2. Keur Massar se densifie à un rythme fulgurant et
sans toutefois que les normes d'urbanisme et d'aménagement soient
respectées.
36
Figure 1: Infrastructures routières
Cette figure donne l'aperçu sur les infrastructures
routières qui ceinturent la ville. Un réseau routier qui permet
d'accéder très rapidement le centre-ville qui constitue la
principale destination des populations périphériques pour le
travail. La construction de ces infrastructures a contribué pour
beaucoup à l'attraction de la ville car les temps de trajet jadis
très long à Dakar et sa banlieue décroissent sensiblement.
A travers la VDN au Nord et l'autoroute à péage au Sud du
territoire communal, les mouvements pendulaires prennent une très grande
ampleur.
Tendance directionnelle
L'analyse de la tendance directionnelle permet d'obtenir des
renseignements plus ou moins précis sur le déplacement du front
d'urbanisation.
37
Figure 2: Tendance directionnelle de
l'urbanisation de 1995 à 2018
Le site de Keur Massar d'abord établi à partir
de village traditionnel lébou et peul (Fall, 2015), était
éparpillé sur de petit terroir à l'exception du Sud-Ouest
rattaché au village de Boune. Ainsi, au fur des années, Keur
Massar devenait un centre urbain avec la forte migration qui alimente Dakar. La
direction du peuplement se fait dans tous les sens entre 1995 et 2018. La
partie Nord reste la moins habitée aujourd'hui liée aux effets
néfastes de la décharge de Mbeubeuss.
IV.2.1.2) La forte urbanisation de la ville de Keur
Massar
Le développement urbain de Keur Massar est très
récent. L'augmentation de la population de la commune ces quinze
dernières est révélateur d'une vitesse de croissance
très soutenue. La commune de Keur Massar compte officiellement 128
quartiers qui sont répartis selon les autorités municipales en 7
zones que sont : Keur Massar centre, Keur Massar extension, Ainoumady et
extension, le village de Aladji Pathé, le village de Boune, le village
de Darou missette.
38
En effet, le développement des transports urbains et
les infrastructures routières suite aux programmes de
désengorgement de la ville de Dakar ont constitué des
éléments phares de la croissance urbaine de la ville. Sur la
carte ci-dessous, se matérialise le zonage de la ville de Keur
Massar.
Sur les 16 communes que comptent le département de
Pikine, Keur Massar en constitue le plus grand en termes de superficie et aussi
de population (25km2 et 233350hbts en 2018): Ce qui en fait une
proportion de 17% de la population départementale. Ainsi, la croissance
spatiale de la ville de Keur Massar, se traduit par la multiplication des
quartiers. La densification de l'habitat prend la place de l'habit
éparpillé de type villageois de départ.
Figure 3: Différentes zones de la ville
de Keur Massar
L'analyse de la figure 10 permet de voir la situation actuelle
de ladite ville. De ces 128 quartiers officiels, une subdivision de 7 zones a
été refaite par l'autorité municipale. La zone de Keur
Massar centre et extension constitue aujourd'hui la partie où il reste
plus d'espaces habitables. L'extrême sud-ouest, le centre et le sud-est
constituent les principaux foyers de peuplement à l'origine de Keur
Massar.
39
En effet, selon (World Bank, 2009) l'accroissement naturel
accéléré à Dakar et l'afflux migratoire des
régions de l'intérieur ont ensuite entrainé une forte
demande en logement. Pour y faire face, le département de Pikine,
principal site des niayes est choisi par les autorités comme la pierre
angulaire de l'urbanisation et de l'extension de la capitale
Sénégalaise (Vernière, 1977). Ainsi, selon (NDAO, 2012),
la répartition spatiale de l'habitat dans la région de Dakar
montre que les départements de Pikine et de Guédiawaye font plus
face à l'irrégularité du bâti avec un taux de
quartiers irréguliers qui est passé de 33% en 1960 à 64%
en 1993.
La carte ci-après donne une situation par rapport
à la dualité régulier/irrégulier
dans la ville de Keur Massar.
Figure 4: Dualité Zones
régulières et irrégulières de la ville de Keur
Massar
L'analyse de la figure montre une très grande
proportion de zone irrégulière dans la commune de Keur Massar
village. Cette zone habitée essentiellement par des lébous et
wolofs constitue le plus grand foyer de peuplement irrégulier dans la
commune de Keur Massar. Mais aussi, l'absence de contrôle et le
développement de l'auto construction font que
l'irrégularité se propage dans sa zone d'extension. A cela
s'ajoute les villages et Darou missette de Boune qui sont situés au Sud
et Sud-ouest de la ville. Le morcellement des vergers (qui était
disséminés
40
dans l'espace communal) par les propriétaires a
contribué de manière conséquente à la forte
urbanisation et au développement de l'habitat de type
irrégulier.
4.2.2) La morphologie de Keur Massar
L'analyse morphologique par l'indice de compacité
de Gravelius
Nombreux sont les méthodologies qui permettent
d'appréhender la structure de la forme d'urbanisation, pour notre cas
d'étude, l'indice de compacité de Gravelius a été
utilisé. C'est un indice morphologique qui permet d'avoir un
aperçu sur la répartition de l'organisation du bâti sur le
territoire. Très usité en hydrologie pour la
caractérisation des bassins versants, il a fait l'objet de plusieurs
utilisation en étude urbaine notamment sur la ville de Batna en
Algérie (Benyahia & Hadda, 2017).
Tableau 3: Évolution de l'indice de
compacité de la ville de Keur Massar de 1995 à 2018
Années
|
Superficie du bâti (Km2)
|
Périmètre du bâti (Km)
|
Indice de
compacité
|
1995
|
3,36
|
105,88
|
16,2
|
2003
|
6.1
|
111,46
|
12,63
|
2018
|
12,38
|
207,18
|
16,48
|
Avec : P : périmètre en km. S : la surface en
km2
|
20 15 10 5 0
|
|
|
|
|
Indice de Gravélius
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1995 2003 2018
|
|
Graphique 2: Evolution de l'indice de
Gravelius de 1995 à 2018
Le tableau 8 montre l'évolution de l'indice de
compacité de la ville de Keur Massar de 1995 à 2018. Le graphique
permet de constater la forme étalée de la ville de Keur Massar.
Les valeurs de l'indice sont très élevées montrant de fait
la dispersion de la population de la commune. En 1995, le peuplement
était très étalé faisant état des
habitations types villageois et rural. Connaissant une diminution en 2003
à cause de la nouvelle destination de la ville de Keur
Massar, mais restant toujours d'un étalement soutenu.
Cependant, en dernière année, la ville renoue avec l'expansion
grandissante du fait des facteurs tels que les infrastructures routières
réduisant sensiblement les distances.
Le noyau traditionnel
Le noyau traditionnel de Keur Massar présente un aspect
très irrégulier. A l'image de tous les villages traditionnels,
Keur Massar village (un des noyaux traditionnels) présente un aspect
fort contigu et condensé. La morphologie du bâti est un
mélange de concessions et ruelles tortueuses. Les concessions qui
s'empiètent les unes des autres traduisent éloquemment l'absence
d'organisation spatiale du quartier.
Figure 5: Noyau traditionnel de Keur Massar
(Keur Massar Village)
L'analyse de la figure 12 montre le niveau
d'irrégularité du noyau de Keur Massar. La zone est
marquée par un manque de planification découlant de l'habitat
spontané et de l'auto construction. Cette situation est d'autant plus
accrue par le pouvoir des autorités coutumières détenteurs
et législateurs en même temps. Ce pouvoir local échappe
à l'autorité publique est favorise l'installation dans des zones
non aedificandi et de l'insalubrité.
41
Chapitre 5: RESTRUCTURATION
42
Dans ce chapitre, il est question de faire une analyse de la
vision stratégique en matière de restructuration en urbanisme et
planification à l'échelle globale et locale. Il s'en suit les
approches de restructuration (approche inclusive et approche non inclusive)
avec des simulations cartographiques visant à améliorer le cadre
de vie des populations de la zone concernée.
5.1) Stratégie de planification et cadre
programmatique
La macrocéphalie de la région de Dakar,
corrélée aux différentes conjonctures a joué un
rôle prépondérant dans la dynamique urbaine
exacerbée de la région. Le cadre réglementaire de
l'urbanisation se heurte à des contraintes d'ordre économique,
technique, et social
5.1.1) Plan directeur d'urbanisme de Dakar et ses environs
horizon 2035
Ce cadre de référence en matière
d'urbanisation et de planification lance les jalons d'une politique urbaine qui
prend en compte toutes les aspirations managériale, politique et
sociétale. Elle répond aux enjeux du développement et de
gestion efficace de l'urbanisation de l'axe Dakar-Thiès-Mbour. Ce
document de référence s'élargit à un cadre plus
large et globalisant.
Les principaux enjeux de développement ont
été identifiés pour chaque secteur et mettant ainsi en
place une ligne directrice qui permet de conduire les visions et programmes
d'aménagement et de développement urbain. Entre autres, les
enjeux ayant trait à l'environnement naturel, au développement
économique, aux infrastructures ont été définis.
Quant au développement urbain, les enjeux
identifiés sont:
? Un développement incontrôlé a lieu en
raison de la croissance rapide de la population et de la capacité
insuffisante du gouvernement à gérer l'aménagement du
territoire par la préparation et la mise en oeuvre de plans d'urbanisme
en temps opportun.
? les risques de catastrophes urbaines augmentent en raison de
l'expansion des zones d'habitation sur des zones impropres au
développement urbain telles que les zones inondables et les zones
adjacentes aux usines.
? L'offre limitée de logements abordables causée
par un système foncier traditionnel et l'immaturité du secteur du
logement a entrainé l'expansion des zones d'habitation sur des zones
inadaptées.
43
? La concentration des activités commerciales et
professionnelles dans le Plateau a entrainé une pression excessive sur
les infrastructures urbaines et des embouteillages chroniques pendant les
heures de pointe du matin et du soir.
? Les disparités entre localités et quartiers en
matière de disponibilité des services urbains se creusent en
raison de l'accroissement démographique et du manque de budget, de
planification et de capacité de mise en oeuvre du gouvernement.
Selon le PDU Horizon 2035, Le flux continu de population force
l'expansion de la zone bâtie. Actuellement, l'expansion des zones
d'habitat est en cours dans des endroits non adaptés tels que les
forêts classées et les zones à risques. Il est
nécessaire de classifier les zones adaptées pour l'urbanisation
à partir de ces zones contrôlées ou interdites.
Sur cette base, il a été proposé
d'introduire les Limites de la Croissance Urbaine (LCU) qui permettent de
délimiter la zone administrative en deux types
i) zone de promotion de l'urbanisation et
ii) ii) zone de contrôle de l'urbanisation.
Il faut encourager la future urbanisation à
l'intérieur de la LCU, alors qu'elle est contrôlée ou
découragée dans d'autres zones externes. La Figure ci-dessous
montre le plan conceptuel de la LCU qui délimite la zone de promotion de
l'urbanisation et les zones inappropriées pour l'urbanisation (PDU,
Horizon 2035).
Figure 6: limite de la croissance urbaine
(Source : PDU, Horizon 2035)
44
La figure 13 est une illustration de la politique
d'urbanisation déclinée dans le PDU 2035 définissant les
zones de promotion et de contrôle de l'urbanisation. Elle permet de
mettre en évidence à partir de la vision globale
déclinée les mécanismes de suivi d'urbanisation de
Dakar.
5.1.2) Plan de développement communal (PDC) de Keur
Massar
Le plan de développement communal est un outil de
planification qui permet de construire une vision globale et concertée
du développement local à l'échelle de la commune (PDC Keur
Massar, 2017). Il promeut ainsi des programmes et projets suffisamment
articulés d'une part aux besoins et aspirations de leurs citoyens,
à ceux des communautés de base qui vivent dans leurs
arrières pays et d'autre part aux orientations nationales.
L'un des enjeux majeurs souligné dans le PDC de Keur
Massar est l'amélioration du cadre de vie. Cette dernière
constitue un véritable enjeu de développement au regard de
l'ampleur des besoins auxquels il faut répondre dans beaucoup de
domaines tels que la gestion des ordures avec la décharge de Mbeubeuss,
le ramassage des ordures ménagères, le système
d'assainissement presque inexistant, l'évacuation des eaux pluviales et
usées, l'implication des populations dans la gestion des ouvrages de
drainage des eaux, l'insécurité publique, etc.
Ainsi, un ensemble d'orientation stratégique et
d'objectifs de développement a été défini et
arrimé aux PSE et aux ODD.
Axe 1 : Amélioration de l'accès
aux services sociaux de base ; Axe 2 : Renforcement de la
dynamique économique locale ;
Axe 3 : Amélioration du cadre de vie et
de l'habitat ;
Axe 4 : Promouvoir une bonne gouvernance et un
leadership local.
L'accent dans le cadre de cette étude est plutôt
porté sur les axes 1 et 3. Dans ces derniers, il est question de:
- accroitre le paquet de service et des infrastructures
éducatives; moderniser le secteur des transports et rendre fluide la
mobilité
- promotion cadre de vie décent ; amélioration
de la voirie urbaine et occupation de l'espace ; améliorer la gestion de
l'urbanisme et l'habitat
45
Tableau 4: extrait du Plan d'Actions Pluriannuel
(PAP) de Keur massar (2017 - 2022)
Intitulé
|
Descriptif
|
Secteur
|
Localisation
|
Coût total
|
A
1
|
nnn
A
2
|
A
3
|
A n
4
|
A n
5
|
Acteurs
|
AXES 3 : Amélioration du cadre de vie et de
l'habitat
|
OD 15 : Améliorer la gestion de l'urbanisme et
l'habitat
|
A.1. Restructuration et régularisation des quartiers
traditionnels et irréguliers
|
Lotisse ment
|
Urbani sme et Habita t
|
Quartiers traditionnels et irréguliers
|
1 Milli ards
|
|
|
X
|
X
|
X
|
Etat,
Commune, service de l'urbanisme
|
Sous-total OD 15
|
|
|
|
1 Milli ards
|
|
|
|
|
|
|
Ce tableau est un extrait du PAP et défini en axes
stratégiques. Ainsi, notre projet s'insère directement dans la
vision globale déclinée par les autorités locales en
termes de planification et de gestion urbaine. Ainsi, cet objectif
décliné « restructuration et régularisation des
quartiers traditionnels et irréguliers » par la collectivité
locale dans sa politique d'aménagement et de planification/orientation
stratégique 2017-2022 donne plus de tonus à notre projet de
restructuration du noyau traditionnel.
5.2) Restructuration du noyau traditionnel de Keur
massar
L'approche utilisée ici a été
inspirée de la restructuration in-situ, qui consiste à maintenir
le plus possible les populations qui habitent les quartiers irréguliers
sur le site et de faciliter leur accès à la
propriété foncière et aux infrastructures de base. Cette
approche a été inspirée du MOOC « Villes
africaines : restructuration des quartiers précaires » de
l'école polytechnique fédérale de Lausanne.
L'objectif final étant l'amélioration de leur
cadre de vie et de permettre un regain d'activité et de fluidité
dans le noyau traditionnel dense. Elle vise l'amélioration du quartier
en minimisant les déplacements de population.
L'amélioration des conditions de vie dans le noyau
traditionnel villageois (Keur Massar village) par le renforcement de son niveau
d'équipement et l'accélération de l'intégration
urbaine de ses populations aux structures formelles de la ville.
46
Tableau 5: Avantages et inconvénients
de la restructuration in-situ
SAvantages
|
Inconvénients
|
maintient les populations sur place et renforcer leurs
situations
|
Nombreux litiges à arbitrer
|
Limiter les dégâts sociaux
|
Nécessité d'une ingénierie sociale
d'accompagnement
|
Amorce d'une dynamique de changement in-situ
|
Amélioration physique du quartier
différée
|
Coûts modérés pour l'administration
|
Nécessité de maitriser l'existant et faible
maitrise des coûts
|
Source : MOOC restructuration des quartiers
précaires, EPFL (Plateforme Coursera)
« Tout projet de résorption de l'habitat
précaire quel que soit son échelle de référence et
d'action globale (ville) ou partielle (quartier), fait nécessairement
appel à une approche proprement technique et opérationnelle qui
se traduit par l'identification claire d'une série d'étapes
intermédiaires telles que la détermination des enjeux, le choix
d'une stratégie et enfin l'inventaire des scénarios » (MOOC
EPFL). Il fait également appel à une approche relationnelle
basée essentiellement sur la nécessité de l'incorporation
des populations de manière structurelle, et non seulement comme
bénéficiaires des projets d'habitat.
« L'examen de l'urbanisation actuelle au
Sénégal selon (TINE, 2012) révèle deux faits :
L'incapacité des pouvoirs publics à stabiliser
l'actuel accroissement urbain et à gérer le développement
cohérent des grandes agglomérations du pays.
La modestie des ressources budgétaires de l'Etat, ce qui
limite considérablement les actions ou velléités de
résorption de l'habitat spontané et de construction de logements
sociaux en nombres suffisants.
Toujours selon la même source une telle situation
justifie, l'élaboration d'une nouvelle politique urbaine plus
adéquate et basée sur une stratégie participative.
Celle-ci pourrait améliorer le sort de la grande masse des populations
des zones urbaines déshéritées, voire contribué
à la résorption des bidonvilles.
5.2.1) Scénario de restructuration inclusive
(concertée)
Dans un tel scénario, en raison d'un vouloir
d'adhésion et de pleine implication des populations dans
l'opération de restructuration et de son effectivité, l'inclusion
de la population semble être très évidente. Pour leur
permettre de mieux accueillir le projet et puisqu'étant les principaux
bénéficiaires du projet, leur adhésion est une condition
sine qua none. Pour (TOHOZIN, 2016), ce scénario dit participatif et
concerté peut faire l'objet d'un projet bénéficiant de
l'appui des partenaires et des collectivités locales.
Ainsi, des auteurs (ARSTEIN, 1969); (THIBAUT, LEQUIN, &
TREMBLAY, 2000)) ont préconisé différents niveaux
d'implications des populations. A cet effet, Arnstein, donne une échelle
allant de la non-participation des populations (manipulation et
thérapie) en passant par une participation symbolique (information,
consultation, réassurance), à un pouvoir effectif des citoyens.
Thibault, Lequin et Tremblay quant à eux mettent en relation les
techniques de participation avec le niveau de pouvoir des citoyens, mais en
proposant aux niveaux les plus bas la communication, le marketing et le
sondage.
47
Graphique 3: Echelle d'Arstein Graphique
4: modalités de participation publique
Source : Thibaut et al
48
En effet, cette opération pourrait être
confortée par la perception générale sur le niveau de vie
des populations. La population Keur Massar et en l'occurrence celle de Keur
Massar village (noyau traditionnel villageois) présente un certains
nombres de caractéristiques liées au statut
socio-économique de la plupart de ses habitants.
? Précarité des conditions de vie
? Faiblesse de la desserte en services collectifs et sociaux
? Faiblesse et insuffisance d'infrastructures et
d'équipements ? Occupation anarchique de l'espace géographique
Au vue d'une telle opération, la population pour un
besoin de rénovation et de réhabilitation du cadre de vie,
adhérera à la décision pour une amélioration par
rapport aux difficultés quotidiennes citées plus haut
La voirie urbaine :
L'élargissement de la voirie urbaine dans la zone du
noyau se fera suivant des critères préétablis par la
réglementation en vigueur au Sénégal. Ainsi, une zone
tampon de 10 mètres est appliquée sur l'axe des routes. En effet,
du fait du manque de voirie urbaine dans la zone d'étude, des axes ont
été rajoutés au circuit existant pour mieux desservir la
ville. Ces voies (4 tronçons au total) permettront d'aérer la
zone et la libre circulation des biens et des services. Sur la capture
suivante, la sélection de toutes les maisons qui empiètent sur
l'emprise de la voirie dans la zone du noyau ont été
sélectionnées.
49
Capture 1: Sélection par
location
La fonction « select by location »
a permis d'avoir les maisons qui empiètent l'emprise de la voirie
urbaine. Ici, elle a été appliquée à la zone tampon
qui a été créée au départ. Mais la
sélection pouvait se faire suivant plusieurs méthodes d'analyse
spatiale.
Figure 7: Bâtis
sélectionnés empiétant l'emprise de la voirie urbaine
50
L'opération effectuée a permis de
sélectionner 144 unités de bâtis qui se retrouvent dans
l'emprise de la voirie urbaine. Elles se retrouvent pour la plus grande part
sur le long des axes qui ont été ajoutés.
Les voies principales :
Comme précédemment sur la voirie urbaine, la
route principale qui est une route à grande envergure va subir un
élargissement de son emprise. Sur les axes principaux, un buffer ou zone
tampon de 12 mètres est appliqué permettant ainsi de
dégager la voie pour une circulation plus fluide et efficace.
Capture 2: emprise de la route principale
Figure 8: Bâtis empiétant l'emprise de la
route
La sélection par location montre un ensemble
d'unités de bâti qui empiète la route. Un ensemble de 47
bâtis a été sélectionné. Toutes les
unités se retrouvent dans la zone du noyau traditionnel. L'implantation
du village de Keur Massar semble au départ échapper à
toutes idées de planification. Elle est marquée en partie par de
grandes concessions qui jouxtent de part et d'autres des routes.
Cette sélection montre très clairement que
l'extension de la zone de Keur Massar village n'empiète pas sur la route
principale. Ce qui explique que la nouvelle extension de la zone respecte le
règlement. Dans cette zone, l'implantation est l'oeuvre de promoteurs
immobiliers
51
et des coopératives d'habitat qui répondent aux
désirs de plus en plus nombreux de parcelles à usages
d'habitation à Dakar par les populations.
Après avoir effectué toutes les
opérations de sélection des unités de bâtis sises
sur les emprises de routes, on passera à la suppression sur le plan de
ces unités qui ne respectent pas le règlement. L'essai de
régularisation n'est pas chose aisée, car devant toucher à
une couche défavorisée et aux conditions de vie
précaires
Figure 9: restructuration du bâti selon
l'approche concertée
Au vue de la situation de la zone après la simulation
de restructuration, l'effet escompté donne une cadre plus
agréable et conviviale. Au total 197 unités de bâti ont
été enlevées de la zone. Toutefois, bien que
nécessaire pour éradiquer la promiscuité, la
précarité des conditions sociales et la rénovation de cet
espace, il ne reste pas sans conséquence aussi.
Cette opération permettra une meilleure desserte de la
zone en transport et une libre circulation des personnes et des biens.
L'évacuation des ordures ménagères qui se trouve
être un problème très important de la zone pourrait
être enrayé car, les bennes à ordures peinent pour entrer
à
52
l'intérieur en ce moment. En sus de cela, les camions
vidanges des fosses septiques éprouvent de réelles
difficultés à cause des petites ruelles étroites et
ensablées.
5.2.2) Scénario de restructuration non inclusive
La restructuration urbaine a pour vocation de contribuer au
développement urbain durable puisqu'il s'agit de travailler sur le tissu
urbain existant pour répondre à différents enjeux d'ordre
géographiques, sociaux, économiques, et environnementaux, on
parle de « restructuration urbaine durable » (TOHOZIN, 2016). Ainsi,
elle répond à un souci de normalisation, d'esthétique mais
aussi de rénovation pouvant donner une bouffée d'oxygène
très primordiale au cadre de vie.
Ainsi donc, l'approche de restructuration non inclusive bien
que décision unilatérale semble être une solution aussi
face à une réticence de la population dans l'exécution des
projets à fort impact social.
Dans un tel cas, l'Etat central ou la collectivité
locale passera nécessairement par un déguerpissement de la zone
et exécuter l'opération de restructuration. Une telle
opération, bien qu'avec des objectifs à très fort impact
social, présente aussi ses inconvénients et ses limites.
La proposition d'augmentation de quelques voies urbaines, et
aussi de régularisation de l'emprise des routes appliquée
précédemment dans l'approche concertée vont être
reconduite ici dans le scénario non inclusif.
Par ailleurs, dans ce choix de scénario,
l'ambiguïté tient du fait de la détention de titre donnant
plein pouvoir aux populations locales.
53
Figure 10: Dissidents à la
restructuration détenant titre foncier (TF)
Sous l'angle de la restructuration inclusive, beaucoup de
problèmes peuvent surgir. Les détenteurs de titres fonciers font
preuve de résistance. Pour une telle opération, l'autorité
municipale peut échouer sous le coup de ces limites. Seul l'Etat central
dans un souci de mettre fin à la promiscuité et
l'irrégularité grandissante, peut faire appliquer une telle
mesure. La zone de Keur Massar village, est une zone habitée par des
autochtones lébous et peuls qui sont de surcroit propriétaires
terriens dans cette partie de la région de Dakar. Les familles
détenteurs de titre foncier n'ont pas fait l'objet d'une enquête,
mais ont été sélectionné à but indicatif
pour montrer le rôle de blocus qu'ils peuvent jouer.
Cependant, la restructuration non inclusif peut ne pas
être la meilleure solution possible, mais constitue aussi une alternative
très crédible pour le projet de restructuration.
54
Figure 11: Zoom du quartier après
restructuration
La figure 18 donne un aperçu sur la situation du
quartier après la restructuration. En tenant en considération la
dimension historique, sociologique, et aussi économique de la population
résidente, le choix d'une méthode de restructuration in-situ a
été appliqué qui consiste à minimiser le nombre de
personnes déplacés. Ainsi, cette partie de la commune de Keur
Massar où, il manquait cruellement de voirie urbaine se voit desservie
et par conséquent permettra une meilleure accessibilité à
la zone. Des espaces ont été gagnés le long des axes
favorisant ainsi une meilleure gestion des ordures ménagères, des
eaux vannes et la libre intervention des services d'urgence en cas de
nécessité.
Impact de la restructuration
De manière générale, la restructuration
est une opération qui créé des frustrations d'une part et
aussi elle est source d'effets positives non négligeable de l'autre.
Initiée pour apporter un regain de vivacité et renouveler la
ville ou le quartier irrégulier et spontané, elle ne reste pas
cependant sans conséquence.
Dans le cadre de notre étude, un ensemble de famille
(197) va subir les effets de la restructuration et concomitamment à leur
niveau de vie faible, les difficultés vont s'entasser, à
défaut d'une prise en charge d'un ensemble de prérequis pour la
relocalisation. En effet, même si pour ces familles, des plans de
relocalisation ont été définis, les aspects sociologique,
historique et humain ne pourront être pris en charge dans leur
globalité.
Les opérations de casse vont entrainer un ensemble de
difficultés aux familles :
- Augmentation des charges financières
- Famille entière disloquée
- Rupture des liens sociaux
- Déséquilibre social et financier au premier
abord
Néanmoins, entre autres de ces effets négatifs
de la restructuration, cette dernière produit
inéluctablement un ensemble de points positifs pour la
société :
- Elargissement des voies de communication
- Fluidité de la circulation
- Diminution des embouteillages
- Meilleure gestion des déchets solides et liquides
- Accessibilité aux infrastructures et services sociaux
de base
- Ville aérée ; réduction de la
promiscuité...
55
Discussions
56
? Dynamique spatiale de la ville de Keur
Massar
L'analyse de la dynamique spatiale de la ville de Keur Massar
reflète la nature même du phénomène d'urbanisation
très soutenue de la région globalement. En 2018, 58,27% des
unités d'OS concernaient le bâti de ladite ville,
témoignant ainsi d'un fort et très rapide peuplement de Keur
Massar. Au fur des années, les réserves foncières de la
région s'amenuisent entrainant de facto la délocalisation du
déversoir du surplus urbain de Dakar.
Ainsi, les résultats de l'occupation du sol aux
années 1995, 2003 et 2018 démontrent très clairement cette
tendance qui est mis en relief dans beaucoup de travaux (DIOP, 2006), (NDAO,
2012) (Ba, 2015) (Fall, 2015). L'urbanisation de la région de Dakar avec
comme principal pourvoyeur la croissance annuelle et l'exode rural est à
l'origine de pressions sur l'environnement, de l'installation dans des zones
non aedificandi et aussi de la récurrence des inondations. Ce qui est
souligné par Géoflash (2016) en ces termes « des quartiers
installés le plus souvent dans des zones impropres à l'habitation
sans autorisation préalable qui provoquent des dysfonctionnements
structurels ».
En l'espace de 23, l'espace occupé par le bâti
dans la commune de Keur Massar est passé de 3,36km2 à
12,36 km2 expliquant de facto l'urbanisation très soutenue de
la ville de Dakar et de Keur Massar en particulier nouvelle destination des
populations. Ces résultats sont confirmés par le bulletin
d'information du plan national de géomatique du Sénégal
(Geoflash janvier/février 2016) qui stipule que « plus de la
moitié de la population urbaine du Sénégal vit à
Dakar sur une superficie de 547 km2 soit 25% de la population du
Sénégal. [...] Cet accroissement extrêmement rapide de la
population a entrainé une forte occupation de l'espace dans la
presqu'île du Cap-Vert avec la création de nouveaux
quartiers».
Cette expansion urbaine vertigineuse entraine ainsi des
conséquences sur la planification, l'aménagement l'environnement.
A cet effet, un article de la revue Jeune Afrique en ligne (du 04 avril 2011
à 17h07) dit « Dakar étouffe. Dakar refuse du monde. Et
Dakar souffre de problèmes environnementaux ».
? Restructuration du noyau traditionnel
L'urbanisation galopante et non contrôlée
amène avec lui des corollaires tels que l'absence de planification, la
perte de contrôle des pouvoirs publics et beaucoup de difficultés.
Face à cela, la restructuration du noyau traditionnel de Keur Massar
constitue un projet phare pour réinventer la ville et la renouveler.
Cette opération qui s'est appuyé sur la restructuration in-situ
vise à améliorer les conditions de vie des quartiers
précaires. Cette dernière consiste à
réaménager en minimalisant les dégâts.
Ce qui impacte positivement dans la vie du noyau, à travers la gestion
des déchets solides et liquides, l'accessibilité aux services
sociaux de base. L'opération impacte sur 197 d'unités de
bâties et a donc permis de fluidifier la circulation, d'aérer la
ville. Le bien-fondé de cette opération comme souligné
dans cette étude a été confirmé par les travaux de
(GUIMMA, 2011) (TOHOZIN, 2016).
La restructuration entraine en effet des
désagréments pour les populations mais, en amont doivent
être prises des solutions pour ces déguerpis. Néanmoins,
L'approche de la restructuration ici vise à préserver les formes
urbaines et architecturales en cherchant à les améliorer pout un
meilleur cadre de vie.
L'étude a démontré aussi les facteurs de
croissance de l'habitat spontané et précaire et son
nécessaire encadrement par les autorités de planification. Les
voies de communication sont empiétés rendant ainsi difficile la
circulation. Ainsi, pour remédier à cela, une zone tampon
équivalant à l'emprise normale en vigueur au
Sénégal a été appliquée. Chose qui a permis
d'extraire tous les infrastructures qui débordent. La gestion de
l'aménagement et de la planification requiert une politique rigoureuse
permettant ainsi d'assainir la ville.
Limites de l'étude
Les résultats de l'étude sont tributaires en
grande partie d'images de télédétection. Ces
dernières bien que constituant une grande base de travail,
présentent une qualité assez réduite. La résolution
spatiale (30m des images Landsat) constitue un grand problème pour
l'étude d'éléments urbains qui demandent un niveau de
précision élevé. A cet effet, la dynamique spatiale de
Keur Massar pourrait se révéler plus intéressante et
fiable avec des images de haute résolution.
En effet, pour l'objectif de restructuration,
l'intégration d'un ensemble de paramètres historique,
sociologique mais aussi économique doit être prise en compte pour
une meilleure exécution du projet. La fiabilité et la
reconnaissance de la plateforme SAS Planet par la communauté
scientifique qui a permis la numérisation et la mise à jour des
unités d'occupation pose aussi problème.
57
CONCLUSION
58
Au terme de cette étude, il apparait clair que
l'urbanisation incontrôlée et les phénomènes de
mutations urbaines sont à la base de nombreux problèmes
d'aménagement et de planification des villes du Sud. Aujourd'hui Keur
Massar est le centre d'une grande concentration humaine alliant à la
fois territoire aux allures rurales et urbaines. Cette dualité
reflète très grandement le dysfonctionnement des systèmes
de management et la concentration de l'économie
sénégalaise dans la ville de Dakar qui attire de plus en plus les
populations. Il ressort de cette étude une évolution urbaine
très soutenue de la ville de Keur Massar ces dernières
années.
Une mutation de la morphologie urbaine est observée sur
l'ensemble des unités d'occupation du sol. Les espaces à usage
d'habitation emboitent le pas à toutes les unités d'occupation
passant de 3,38km2 en 1995 à 12,36km2 en 2018
(soit 58,76%) témoignant ainsi du niveau d'attraction de la ville. La
mégapole de Dakar avance à grands pas et tous les espaces
s'amenuisent au profit de l'urbanisation croissante. Ce qui a comme
conséquence la prolifération des quartiers précaires et
l'établissement des populations dans des zones non aedificandi.
Ainsi, l'opération de restructuration est une
réponse aux manques d'aménagement et de planification de plus en
plus croissants dans les zones périphériques. Dans le cadre de
cette étude, elle va impacter sur le quotidien du noyau traditionnel de
Keur Massar qui souffre de problème d'aménagement, de
promiscuité et de précarité sociale. Basé sur un
modèle de restructuration in-situ, la proportion de déguerpis
sera minime et ne touchera qu'une proportion de 197 ménages sur
l'ensemble.
L'utilisation des images satellites multi-temporelles de
Landsat aide grandement à l'observation des changements de l'occupation
du sol. En plus les Systèmes d'Information Géographique
permettent le suivi et l'évaluation de l'évolution spatiale, en
identifiant les tendances actuelles de l'occupation du sol dans la commune de
Keur Massar mais aussi à l'analyse spatiale afin de prendre des
décisions. La Télédétection et les SIG constituent
donc des outils efficaces de gestion de l'espace urbain.
SUGGESTION
Une opération de restructuration nécessite
à la base l'identification de l'ensemble des parties prenantes et aussi
la définition précise d'un canevas de travail.
En amont, identifier un site de relocalisation ou plan de
gestion des déguerpis et s'atteler à la dimension participative
du projet. La population résidente doit être au centre d'un tel
projet. La sensibilisation de la population est primordiale, afin que la
population adhère à ce projet, elle doit comprendre son
bien-fondé qui est l'amélioration de leur condition.
A cela s'ajoute, l'intégration des
réalités historiques, sociologiques et organisationnelles du
milieu récepteur. Mais aussi, il faudrait mettre en place une base de
données spatiale permettant intégration et manipulation des
données. En plus de ça, elle permettra de mieux connaitre les
personnes impactées.
En définitive, il faut vérifier:
y' La préfaisabilité et la faisabilité du
projet.
y' Le budget à allouer au projet.
y' Les délais de réalisation.
y' L'impact environnemental, etc.
59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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impact sur la biodiversité, de la reconstitution des trajectoires
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60
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Webographie
https://www.lesedc.org/eclairage/echelle-participation-sherry-arnstein/,
Consulté le 15-012020 à 00h57mn
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consulté le 22-01-2020 à 13h05mn
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/urbanisation-1
http://blogs.worldbank.org/fr/africacan/la-place-des-villes-dans-un-senegal-emergent
61
Liste des Figures
Figure 1: Infrastructures routières
36
Figure 2: Tendance directionnelle de
l'urbanisation de 1995 à 2018 37
Figure 3: Différentes zones de la ville
de Keur Massar 38
Figure 4: Dualité Zones
régulières et irrégulières de la ville de Keur
Massar 39
Figure 5: Noyau traditionnel de Keur Massar
(Keur Massar Village) 41
Figure 6: limite de la croissance urbaine
(Source : PDU, Horizon 2035) 43
Figure 7: Bâtis sélectionnés
empiétant l'emprise de la voirie urbaine 49
Capture 2: emprise de la route principale
Figure 8: Bâtis empiétant l'emprise de la route
50
Figure 9: restructuration du bâti selon
l'approche concertée 51
Figure 10: Dissidents à la
restructuration détenant titre foncier (TF) 53
Figure 11: Zoom du quartier après
restructuration 54
Liste des graphiques
62
Graphique 1: Evolution de la Population de Keur
Massar de 1995 à 2018 35
Graphique 2: Evolution de l'indice de Gravelius
de 1995 à 2018 40
Graphique 3: Echelle d'Arstein Graphique
4: modalités de participation publique 47 Liste des
Tableaux
Tableau 1: Caractéristiques et
intérêts des données 18
Tableau 2: Paramètres de validation de la classification
(issus de la classification des images) 25
Tableau 3: Matrice de transition des
unités d'occupation entre 1995 et 2003 (superficie km2) 29
Tableau 4: Matrice de transition des
unités d'occupation entre 2003 et 2018 (superficie km2) 30
Tableau 5: Evolution générale des unités
d'occupation du sol 32
Tableau 6: Taux de consommation et coefficient
d'absorption des terres 33
Tableau 7: Evolution des densités de 1995
à 2018 35
Tableau 8: Évolution de l'indice de
compacité de la ville de Keur Massar de 1995 à 2018 40
Tableau 9: extrait du Plan d'Actions Pluriannuel
(PAP) de Keur massar (2017 - 2022) 45
Tableau 10: Avantages et inconvénients de
la restructuration in-situ 46
63
ANNEXES
Matrices de Confusion des différentes années
classifiées
Terrain
|
|
|
Classification(1995)
|
|
|
|
|
Bâti
|
|
Eau
|
|
Végétation
|
sol nu
|
Culture
|
Décharge
|
Total
|
IPC
|
|
EC
|
|
Bâti
|
|
384
|
|
0
|
0
|
14
|
1
|
0
|
399
|
|
0,96
|
|
0,04
|
Eau
|
|
0
|
|
202
|
0
|
0
|
0
|
0
|
202
|
|
1
|
|
0
|
Végétation
|
|
0
|
|
0
|
142
|
0
|
0
|
0
|
142
|
|
1
|
|
0
|
sol nu
|
|
24
|
|
0
|
0
|
564
|
0
|
0
|
588
|
|
0,96
|
|
0,04
|
Culture
|
|
3
|
|
0
|
0
|
140
|
198
|
0
|
341
|
|
0,58
|
|
0,42
|
Décharge
|
|
0
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
139
|
139
|
|
1
|
|
0
|
Total
|
|
411
|
|
202
|
142
|
718
|
199
|
139
|
1811
|
|
|
|
|
ICV
|
|
0,93
|
|
1
|
1
|
0,79
|
0,99
|
1
|
|
|
|
|
|
EO
|
|
0,03
|
|
0
|
0
|
0,21
|
0,01
|
0
|
|
|
|
|
|
IPT= (1629/1811)
|
89.9503%
|
|
|
|
|
Kappa = 0.8705
|
|
|
|
Terrain
|
|
|
Classification (2003)
|
|
|
Bâti
|
|
Eau
|
|
végétation
|
Sol nu
|
culture
|
Décharge
|
Total
|
IPC
|
|
EC
|
|
Bâti
|
|
389
|
|
0
|
0
|
2
|
13
|
0
|
404
|
|
0,96
|
|
0,04
|
Eau
|
|
0
|
|
52
|
0
|
0
|
0
|
3
|
55
|
|
0,95
|
|
0,05
|
végétation
|
|
0
|
|
0
|
226
|
0
|
0
|
0
|
226
|
|
1
|
|
0
|
Sol nu
|
|
0
|
|
0
|
0
|
400
|
0
|
0
|
400
|
|
1
|
|
0
|
culture
|
|
0
|
|
0
|
1
|
0
|
170
|
0
|
171
|
|
0,99
|
|
0,01
|
Décharge
|
|
0
|
|
1
|
0
|
0
|
0
|
353
|
354
|
|
0,99
|
|
0,01
|
Total
|
|
389
|
|
53
|
227
|
402
|
183
|
356
|
1610
|
|
|
|
|
ICV
|
|
1
|
|
0,98
|
0,99
|
0,99
|
0,93
|
0,99
|
|
|
|
|
|
EO
|
|
0
|
|
0,02
|
0,01
|
0,01
|
0,07
|
0,01
|
|
|
|
|
|
IPT = (1590/1610)
|
98.7578%
|
|
|
|
|
Kappa
|
0.9844
|
|
|
|
64
Terrain
|
Classification(2018)
|
Bati
|
Eau
|
Végétation
|
sol nu
|
Culture
|
Décharge
|
Total
|
IPC
|
EC
|
Bati
|
580
|
0
|
0
|
31
|
2
|
0
|
613
|
0,95
|
0,05
|
Eau
|
0
|
54
|
0
|
0
|
0
|
0
|
54
|
1
|
0,00
|
Végétation
|
0
|
7
|
116
|
0
|
0
|
0
|
123
|
0,94
|
0,06
|
sol nu
|
12
|
0
|
0
|
100
|
0
|
0
|
112
|
0,89
|
0,11
|
Culture
|
13
|
0
|
1
|
0
|
165
|
0
|
179
|
0,92
|
0,08
|
Décharge
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
125
|
125
|
1
|
0
|
Total
|
605
|
61
|
117
|
131
|
167
|
125
|
1206
|
|
|
ICV
|
0,96
|
0,89
|
0,99
|
0,76
|
0,99
|
1
|
|
|
|
EO
|
0,04
|
0,11
|
0,01
|
0,24
|
0,01
|
0
|
|
|
|
IPT = (1140/1206)94.5274%
|
|
Kappa= 0.9209
|
|
65
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ACRONYMES v
Résumé vii
Introduction 1
Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE 3
1) Problématique et justification 3
1.1) Questions de recherche 5
1.2) Objectifs de l'étude 5
2) Clarification des concepts 6
2.1) Urbanisation 6
2.2) Etalement urbain (urban sprawl) / Expansion urbaine 6
2.3) Occupation du sol 7
2.4) Macrocéphalie 7
2.5) Zone périurbaine 8
2.6) Restructuration urbaine 8
2.7) Systèmes d'Information Géographique (SIG)
8
2.8) Télédétection 9
3) Revue de la littérature 10
Chapitre 2 : Cadre géographique de l'étude 12
2.1) Situation géographique 12
2.1.1) Sols et relief 12
2.1.2) Climat 13
2.1.3) Eaux de surface 15
2.2) Caractéristiques sociodémographiques 15
66
2.2.1) Population 15
2.2.2) Répartition de la population selon les ethnies
16
2.2.3) Historique du peuplement 16
Chapitre 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE 17
3.1) Acquisitions des données 17
3.2) LES METHODES 18
Chapitre 4 : EVOLUTION URBAINE ET CONFIGURATION ACTUELLE DE
KEUR
MASSAR 25
Introduction 25
4.1) Evolution urbaine de Keur Massar 25
4.1.1) L'occupation du sol 26
4.1.2) Vitesse et mutations relatives à
l'évolution urbaine de Keur Massar 30
4.2) Configuration actuelle de Keur Massar 34
4.2.1) Tendance directionnelle de l'urbanisation et
densification de Keur Massar 34
4.2.2) La morphologie de Keur Massar 40
Chapitre 5: RESTRUCTURATION 42
5.1) Stratégie de planification et cadre programmatique
42
5.1.1) Plan directeur d'urbanisme de Dakar et ses environs
horizon 2035 42
5.1.2) Plan de développement communal (PDC) de Keur
Massar 44
5.2) Restructuration du noyau traditionnel de Keur massar
45
5.2.1) Scénario de restructuration inclusive
(concertée) 47
5.2.2) Scénario de restructuration non inclusive 52
Impact de la restructuration 54
Discussions 56
Limites de l'étude 57
CONCLUSION 58
SUGGESTION 59
67
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60
Liste des Figures 61
Liste des graphiques 62
Liste des Tableaux 62
ANNEXES 63
TABLE DES MATIERES 65
|