I.5 .3. La centralisation des projets qui induit
des déformations et des ajustements dans la mise en oeuvre
L'ACMS a été présenté comme le
maître d'oeuvre du PPSAC au Cameroun. C'est cette structure qui est
chargée d'implémenter le projet sur le terrain. A cet effet, un
contrat de services a été signé entre l'OCEAC le maitre
d'ouvrage du projet et ladite structure. Mais, l'ACMS n'a pas à sa
charge uniquement la mise oeuvre du PPSAC. Tout comme l'OCEAC, beaucoup
d'autres institutions et Partenaires Techniques et Financiers (PTF) ont
paraphé des accords avec elle. C'est le cas par exemple du Fonds mondial
(Round 9) qui lui confié la mise en oeuvre de la lutte contre le
paludisme aux côtés du Programme National de Lutte contre le
Paludisme (PNLP).
Dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, deux autres
projets sont mis en oeuvre par l'ACMS. Il s'agit notamment du projet
d'Accès Universel au Préservatif Féminin (UAFC) qui a pour
but de réduire le nombre de nouvelles infections à VIH, le nombre
de grossesses non désirées et d'élargir l'offre en
matière de contraceptif au Cameroun ; sa cible principale
étant les femmes de 15 à 49 ans. L'autre projet visant la lutte
contre le VIH/SIDA est le projet CAS-Cameroun (CAS étant mis pour
Coup d'Arrêt SIDA) ; celui-ci vise la prévention du VIH/SIDA
auprès des hommes en tenue. Toutefois, des dires des responsables de
l'ACMS, le budget du PPSAC représente en général plus de
80 % de l'enveloppe consacrée à la lutte contre le VIH/SIDA.
Disposant d'un vaste portefeuille de projets à mettre
en oeuvre, l'ACMS est souvent tentée de procéder à des
ajustements dans la mise en oeuvre en vue d'optimiser ses déplacements
sur le terrain. La quête de cette optimisation se fait souvent au
détriment de l'exécution normale de certains projets. Par
exemple, si l'on considère le résultat 2 du PPSAC qui vise la
promotion des comportements à moindre risque, trois des huit
indicateurs utilisés pour appréhender ce résultat font
référence à la santé sexuelle de reproduction.
C'est le cas par exemple de IR2.6 (le pourcentage des femmes en âge de
procréer qui connaissent au moins trois méthodes contraceptives),
IR2.7 (le pourcentage des femmes en âge de procréer ayant
utilisé une méthode contraceptive au cours d'une période
donnée) et enfin IR2.8 (le pourcentage d'hommes ayant accepté la
pratique de la planification familiale). Le souci avec le PPSAC c'est qu'il ne
permet pas d'approvisionner en contraceptifs autres que les préservatifs
masculins. Ainsi, le PPSAC mesure des activités qu'il ne réalise
pas.
Sur le terrain, un projet (Pro Fam) financé par l'USAID
est lui chargée de promouvoir l'utilisation des différents
contraceptifs auprès des adultes en âge de procréer. Les
résultats atteints par ce projet sont généralement
imputés au PPSAC. Par ailleurs des ajustements de planning sont souvent
observés entre les activités du PPSAC et celles du projet Pro
Fam.
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