II.3. Analyse et traitement
des coûts du projet
Dans cette section, nous procédons à l'analyse
et au traitement des coûts du PPSAC. Nous commencerons par l'analyse de
la structure générale des coûts du projet. Le travail ici
consistera à présenter les éléments qui constituent
le coût global du projet et comment ceux-ci ont évolué au
cours de la période de mise en oeuvre des deux phases.
Par suite, nous nous pencherons sur les dépenses
d'investissement. Ces dépenses présentent un caractère
particulier, en effet elles permettent d'acquérir des biens qui sont
consommés sur plus d'année. Il convient donc d'imputer la part
annuelle correspondant à ces dépenses.
Nous terminerons par l'harmonisation des coûts
relativement au niveau d'inflation et au taux de change. En effet, l'inflation
et le taux de change varient généralement d'une année
à l'autre. Ces variations ne sont pas sans avoir des conséquences
sur le pouvoir d'achat. La procédure d'harmonisation permet de ce fait
d'éliminer ces distorsions produites par ces deux taux.
II.3.1. Analyse de la structure générale
des coûts du PPSAC au Cameroun
Dans la conduite d'une évaluation coût
efficacité, l'analyse des coûts compte tout aussi que l'analyse
des effets. En effet, dans les développements précédents,
nous avons signalé que les évaluations économiques
tiennent compte à la fois des coûts et des résultats. Les
analyses coûts efficacité, comme catégorie
particulière des évaluations économiques
n'échappent pas à cette règle.
Nous commencerons donc par l'analyse des coûts du PPSAC
au Cameroun. Le tableau ci-dessous fournit la présentation
détaillée des dépenses liées au projet.
L'exploitation des éléments de ce tableau nous
permettra de dresser un panorama général de la structure des
coûts du projet. D'entrée de jeu, soulignons que les
dépenses liées au PPSAC se scindent en trois principales
catégories que sont le paiement des consultants, les dépenses
d'investissement et d'équipement et enfin les dépenses de
fonctionnement. Pour ce qui est de l'origine de ces dépenses, on recense
d'une part les dépenses d'origine étrangère et les
dépenses locales.
Les dépenses d'investissement et d'équipement
constituent le poste le plus volumineux avec une proportion estimée
à 61,4 % lors de la première phase du projet et 77,24 % lors de
la seconde phase. La part des dépenses d'investissement et
d'équipement dans les dépenses totales du projet diminue avec le
temps, et ce pour chaque phase. Lors de la dernière année de la
phase I, c'est à dire en 2008, celles-ci ne représentaient que 16
% du total des dépenses contre 74 % et 64 % les deux années
précédentes. Les dépenses d'investissement et
d'équipement de la dernière année de mise en oeuvre de la
phase II s'établissaient à 45 % contre 72 %, 81 % et 83 % les
années précédentes. Il apparait donc que, de
manière générale, les dépenses d'investissement
diminuent drastiquement la dernière année de mise en oeuvre pour
une phase donnée.
Deux postes constituent l'essentiel des dépenses
d'investissement et d'équipement ; ce sont principalement les
achats internationaux généraux et, les achats locaux et frais de
promotion. Les achats internationaux généraux sont
constitués d'achats de préservatifs masculins et féminins,
d'achats de véhicules et autres. Le poste des achats internationaux
généraux a constitué près 90 % des dépenses
d'investissement lors de chacune des deux phases projet. Les achats locaux et
frais de promotion pour leur part n'ont constitué dans l'ensemble, qu'un
peu plus de 10 % des dépenses d'investissement et d'équipement du
projet ; à l'exception de la première année de la
phase II c'est à dire en 2009 où celles-ci représentaient
plus de 33 % de ces dépenses d'investissement.
A côté des dépenses d'investissement, les
dépenses de fonctionnement constituent le second poste le plus
élevé des coûts annuels du PPSAC. Ils représentaient
23 % des coûts du projet lors de la phase I et un peu plus de la
moitié en phase II c'est-à-dire 13 %. Au cours des trois
années de la première phase du projet, les dépenses de
fonctionnement n'ont cessé d'augmenter. Partant de 13 % en 2006,
celles-ci ont atteint 23 % en 2007 pour enfin s'établir à 51 % en
2008. Pour ce qui est de la phase II du projet, les dépenses de
fonctionnement étaient sur l'ensemble supérieur à 350
millions de F CFA à l'exception de la première année
où celle-ci s'établissait à 110 millions de F CFA.
Les dépenses relatives au paiement des consultants
représentaient 6,34 % (262 millions de F CFA) des dépenses du
projet lors de la phase I et 3,5 % (328 millions) de ces dépenses lors
de la phase II. Lors de la seconde phase du projet, les dépenses
liées au paiement des consultants internationaux de longue et ceux de
courte durée n'ont cessé de diminuer. Partant de 103 millions de
FCFA en 2009, elles s'établissaient à seulement 61 millions de
FCFA en 2012. L'année 2007 a constaté la plus forte somme
consacrée au paiement des consultants avec un montant de 120 millions
de FCFA qui y étaient alloués.
Le poste dépenses imprévues permet de prendre en
compte les activités non budgétisées qui surviennent lors
de la mise en oeuvre du projet. Une somme fixe y est consacrée par phase
du projet.
En définitive, en ce qui concerne l'analyse de la
structure des coûts du PPSAC, certains faits saillants méritent
d'être évoqués. Les dépenses d'investissement et
d'équipement diminuent drastiquement la dernière année de
mise en oeuvre du projet pour une phase donnée ce qui se justifie. En
effet aucun d'investissement n'est nécessaire lorsqu'une phase est sur
le point de s'achever. Les dépenses de fonctionnement pour leur part
sont relativement stables sur la durée du projet.
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