5.3.3. Niveau d'instruction des membres des exploitations
agricoles
Les données recueillies répartissent l'instruction
des membres d'exploitations agricoles en trois niveaux, dont chefs
d'exploitations agricoles, femmes de chefs d'exploitations et enfants y compris
non-membres de la famille (voir la figure 19).
Figure 19: Niveau d'instruction des chefs
d'EA
![](Caracterisation-des-exploitations-agricoles-en-Hati-Cas-de-la-1ere-section-communale-de-Milot-a18.png)
120.00%
100.00%
100.00%
66.66%
80.00%
60.00%
40.00%
20.00%
0.00%
Plaine
Piémont
Montagne
16.66% 25.00%
P. EA M. EA P. EA M. EA G. EA P. EA M. EA
Chefs des menages agricoles
100.00% 100.00% 100.00% 100.00%
Analphabète Primaire Secondaire Professionnelle
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données au tableau ci-avant montrent que le niveau
d'analphabétisme des chefs des ménages agricoles
représente presque 2/3 de tout l'échantillon
enquêté. Du même angle, le niveau analphabète des
chefs d'EA est plus remarqué en piémont et en montagne alors
qu'en plaine plus d'1/3 de l'échantillon atteint au moins le
niveau primaire.
En conséquence, l'étude permet de conclure que
la situation analphabète est plus alarmante en montagne, en
piémont et dans la catégorie des petites EA en plaine. Les moyens
exploitants en montagne atteignent au plus le niveau primaire alors qu'en
plaine les petits et moyens exploitants atteignent au plus le secondaire. Ces
données permettent de déduire que le niveau d'instruction des
chefs d'EA joue sur la planification familiale, la gestion des parcelles et du
bétail. Car, en piémont la totalité des chefs d'EA est
à la fois analphabète et renferment plus de membres par
ménage en moyenne. Pourtant, en plaine la situation n'est pas critique
où le niveau d'instruction est plus varié et de ce fait semble
planifier le but du ménage en termes sociodémographique où
le nombre de membres par ménage n'excède pas 7 en moyenne.
Il est à mentionner qu'aucun chef des moyennes EA en
plaine n'est analphabète. De ce fait, les moyennes EA en plaine semblent
aussi les moins peuplées. Ceci revient à dire que le niveau
d'instruction des chefs d'EA joue beaucoup.
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Figure 20: Niveau d'instruction des femmes des chefs
d'EA
![](Caracterisation-des-exploitations-agricoles-en-Hati-Cas-de-la-1ere-section-communale-de-Milot-a19.png)
120.00%
100.00%
80.00%
60.00%
40.00%
50.00%
16.66%
20.00%
16.66%
0.00%
P. EA M. EA
Plaine
Piémont
Montagne
66.66% 50.00%
Femmes des chefs de menages
100.00% 100.00% 100.00% 100.00% 100.00%
P. EA M. EA G. EA P. EA M. EA
Analphabète Primaire Secondaire
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Dans la figure 20, comme les chefs des ménages
agricoles, la donne ne varie pas pour leur femme dont le niveau
d'analphabétisme est élevé surtout en zone de montagne et
de piémont. Les données traitées permettent de tirer la
même conclusion que le niveau d'instruction des chefs d'EA.
En conséquence, les données montrent qu'en
montagne les femmes des chefs des petites et moyennes EA sont toutes
analphabètes alors qu'en piémont le taux d'analphabétisme
ne représente que 2/3. Ceci exprime les méfaits que puissent
impacter le niveau d'analphabétisme des femmes sur la
compréhension et concertation dans les activités agricoles et
dans la gestion des ressources humaines voire des conflits entre les
différents membres du ménage agricole.
Figure 21: Niveau d'instruction des enfants des
ménages agricoles
120.00%
100.00%
100.00%
80.00%
47.22%
60.00%
60.00%
60.00%
47.22% 47.37%
36.84%
40.00%
30.00%
20.00%
2.77% 5.26%
0.00%
Plaine
Piémont
Montagne
P. EA M. EA P. EA M. EA G. EA P. EA M. EA
Enfants des menages agricoles
71.43% 75.00%
28.57% 25.00% 40.00%
Préscolaire Primaire Secondaire Universitaire
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Dans la figure 21, pour le niveau d'instruction des enfants des
ménages agricoles, la donne est complètement différente
des chefs et femmes des chefs des ménages agricoles.
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En effet, les données traitées montrent qu'il y
a de l'espoir pour la zone d'étude vu que les enfants atteignent au
moins le niveau primaire sauf rare exception des enfants à l'âge
préscolaire. Il faut signaler dans bon nombre d'EA que les enfants bien
qu'ils pèsent lourds sur l'exploitation ne permettent pas une diminution
de la main d'oeuvre externe. De là, les enfants en majeure partie
élèves ou étudiants ne contribuent pas aux
activités agricoles. Ceci s'explique surtout par le
phénomène de complexe de supériorité.
Les données au graphe ci-avant montrent que les chefs
d'EA y compris leur femme ne peuvent pas s'attendre à effectuer une
pause en ce qui concerne les activités agricoles bien qu'il est dit dans
la zone d'étude «manman bourik fè pitit li, se pou do'l
poze». (Cette expression créole haïtienne met en relief
l'objectif dans lequel les parents naissent des enfants. D'après eux,
ils enfantent de façon à préparer leur vieillesse au cas
où les enfants sont reconnaissants. De manière plus exhaustive,
les enfants sont des semences qui se convertiront en fruits dont ils
récolteront si les conditions sont favorables). En plaine, les
petites et moyennes EA ont des enfants en âge de
préscolarité jusqu'à l'université. Ceci montre que
les frais de scolarité des enfants pèsent assez lourds sur ces
exploitations agricoles. Par ailleurs, en piémont et en montagne, bon
nombre d'enfants des petites, moyennes et grandes EA arrêtent leur cycle
d'étude en primaire. La raison qui explique cette fermeture de cycle
d'études dès les classes primaires se révèle
premièrement les conditions socio-économiques difficiles de la
zone d'étude et l'influence de certains jeunes sur d'autres qui
reviennent de la République Dominicaine avec l'impression d'une
amélioration des conditions de vie. De là, plus de jeunes et
enfants sous-estiment l'intérêt de se rendre à
l'école et mettent une fin à leur instruction de manière
prématurée en espérant améliorer les conditions de
vie au pays voisin. Ce qui n'est pas toujours le cas disent des témoins
de la zone d'étude qui croient le lieu qu'ils seraient plus à
l'aise demeure leur habitation originaire.
En conclusion, malgré le taux d'analphabétisme
est plus élevé chez les femmes des chefs des exploitations
agricoles, cela ne dérange pas grandement le processus de concertation
des chefs d'EA avec leur femme en domaine agricole. Car, le taux de
concertation des exploitants agricoles avec leur femme s'élève
à plus de 80% témoignent les enquêtés. Du même
coup, les données montrent la nécessité d'investir dans
l'alphabétisation des adultes de manière réaliste surtout
si l'on tient compte des retours volontaires et des déportations
massives des haïtiens vivant en pays voisin cette dernière
année.
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