Mars 2016
UNIVERSITÉ CHRÉTIENNE DU NORD
D'HAÏTI
UCNH
FACULTÉ D'AGRONOMIE
Caractérisation de 15 exploitations agricoles de la
commune de Milot, cas de la première section
«Perches-de-Bonnet» au cours de l'année 2015.
Mémoire de fin d'études préparé par
: Marc-Donald VINCENT
Pour l'obtention du titre licencié en Sciences
Agricoles
Sous la direction de l'ingénieur Agronome Guy MATHIEU
ii
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES SIGLES vii
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES ANNEXES xii
REMERCIEMENTS xiii
DÉDICACES xiv
RÉSUMÉ xv
ABSTRACT xvi
CHAPITRE I : INTRODUCTION 1
1.1. Généralité 1
1.2. Problématique 2
1.3. Justification 5
1.4. Objectifs 6
1.4.1. Objectif général 6
1.4.2. Objectifs spécifiques 7
1.5. Hypothèses 7
1.6. Intérêts de l'étude 7
CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE 8
2.1. Présentation des composantes géographiques
8
2.1.1. Cadre territorial de la commune de Milot 8
2.1.2. Superficie de la commune de Milot 9
2.1.3. Démographie 9
2.2. Présentation du milieu physique 9
2.2.1. Relief et environnement 9
2.2.2. Pluviométrie 10
2.2.3. Hydrographie 11
iii
2.3. Présentation de la situation économique 12
2.3.1. Agriculture 12
2.3.2. Élevage 14
2.3.3. Tourisme 14
2.3.4. Commerce 14
2.4. Présentation de la situation sociale 15
2.4.1. Santé 15
2.4.2. Eaux potables 15
2.4.3. Education 15
2.4.4. Infrastructures de base et organisationnelles 16
CHAPITRE III : REVUE DE LITTERATURE 18
3.1. Présentation générale de l'exploitation
agricole 18
3.1.1. Typologie des exploitations agricoles 19
3.1.1.1. Les types de typologies 20
3.1.2. Présentation des variables structurelles de
l'exploitation agricole 21
3.1.2.1. Famille 21
3.1.2.2. Superficie 21
3.1.2.3. Intrants et matériels agricoles 22
3.1.2.4. Production des différentes cultures 22
3.1.2.5. Bétail 23
3.1.2.6. Main-d'oeuvre 23
3.1.3. Présentation des variables fonctionnelles de
l'exploitation agricole 24
3.1.3.1. Itinéraire technique 24
3.1.3.2. Prise de décision 24
3.2. Présentation générale de la
caractérisation 25
3.2.1. Compréhension des types de caractérisation
liés à l'exploitation agricole 26
3.2.1.1. Caractérisation sociodémographique 26
3.2.1.2. Caractérisation des ressources de l'exploitation
27
3.2.1.3. Caractérisation des activités
économiques 27
3.2.1.4. Contraintes et stratégies des exploitations
agricoles familiales 27
iv
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE 28
4.1. Phase de recherches bibliographiques 28
4.2. Phase de collecte des données 28
4.2.1. Enquête informelle 29
4.2.2. Échantillonnage 29
4.2.3. Enquête formelle 30
4.2.4. Typologie 30
4.3. Phase de traitement et d'analyse des données 31
4.4. Matériels et outils utilisés 31
CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSION 32
5.1. Contexte Général 32
5.2. Typologie des exploitations agricoles 32
5.2.1. Analyse des exploitations agricoles en montagne 33
5.2.1.1. Mode de tenure des parcelles des EA en montagne 35
5.2.1.2. Temps d'accès de l'habitat aux parcelles des EA
en montagne 36
5.2.1.3. Système de culture des parcelles des EA en
montagne 36
5.2.1.4. Occupation des parcelles des EA en montagne 37
5.2.1.5. Mode et type de culture 37
5.2.1.5. Présentation des CE des systèmes de
culture des EA en montagne 38
5.2.1.6. L'élevage en montagne 39
5.2.2. Analyse des exploitations agricoles en piémont
40
5.2.2.1. Mode de tenure des parcelles des EA en piémont
42
5.2.2.2. Temps d'accès de l'habitat aux parcelles des EA
en piémont 42
5.2.2.3. Système de culture des parcelles des EA en
piémont 43
5.2.2.4. Occupation des parcelles des EA en piémont 44
5.2.2.5. Mode et type de culture en piémont 45
5.2.2.5. Présentation des CE des systèmes de
culture des EA en piémont 45
5.2.2.6. L'élevage en piémont 47
5.2.3. Analyse des exploitations agricoles en plaine 48
v
5.2.3.1. Mode de tenure des parcelles des EA en plaine 50
5.2.3.2. Temps d'accès de l'habitat aux parcelles des EA
en plaine 51
5.2.3.3. Système de culture des parcelles des EA en plaine
51
5.2.3.4. Occupation des parcelles des EA en plaine 53
5.2.3.5. Mode et type de culture en plaine 54
5.2.1.5. Présentation des CE des systèmes de
culture des EA en plaine 54
5.2.3.1. Elevage en plaine 57
5.3. Caractérisation sociodémographique 58
5.3.1. Situation des chefs d'exploitation agricole 58
5.3.2. Situation des ménages agricoles 60
5.3.2.1. Habitats et infrastructures 62
5.3.2.2. Etat sanitaire des ménages agricoles 63
5.3.2.3. Activités extra-agricoles des ménages
agricoles 64
5.3.3. Niveau d'instruction des membres des exploitations
agricoles 65
5.4. Caractérisation des moyens de production 68
5.4.1. Le foncier 68
5.4.2. La main-d'oeuvre 69
5.4.3. Intrants et matériels agricoles 69
5.5. Analyse des impacts de la variation et
l'irrégularité climatique sur les EA 71
5.6. Caractérisation pédoclimatique et inventaire
des espèces 73
5.6.1. Caractérisation pédoclimatique des cultures
73
5.6.1.1. Succession culturale 74
5.6.1.2. Rotation culturale 75
5.6.1.3. Itinéraire technique 75
5.6.2. Inventaire des espèces végétales et
animales 75
5.7. Caractérisation des activités
économiques 77
5.7.1. Destination des ressources de l'exploitation agricole
78
5.7.2. Circuit de commercialisation 81
5.7.3. Situation sociodémographique des trois types de
ménages agricoles 82
5.7.4. Produit brut et revenu agricole 83
5.8. Contraintes et stratégies des exploitations agricoles
83
5.8.1. Les contraintes des exploitations agricoles 83
5.8.2. Les stratégies développées par les
exploitations agricoles 84
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATION 87
6.1. Conclusion 87
6.2. Recommandation 90
6.2.1. Recommandation technique 92
Bibliographie 94
vii
LISTE DES SIGLES
CE : Compte d'Exploitation
CNIGS : Centre National de l'Information Géo-Spatiale
CNSA : Coordination Nationale pour la Sécurité
Alimentaire
EA : Exploitation agricole
EDH : Electricité D'Haïti
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture / Food and
Agriculture Organization of United Nations
Gdes : Gourdes
IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique
MARNDR : Ministère de l'Agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement Rural
MEF : Ministère de l'Économie et des Finances
MFVD : Mode de Faire Valoir Direct
MFVI : Mode de Faire Valoir Indirect
Mm : Millimètre
Mns : Minutes
ONU-HABITAT : Programme des Nations Unies pour les
Établissements Humains
PAST : Préservation du Patrimoine et Appui au Secteur
Tourisme
PIB : Produit Intérieur Brut
PNH : Parc National Historique
PNH-CSSR : Parc National Historique Citadelle-Sans-Souci-Ramiers
PROMODEV/CTA : Promotion pour le Développement
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
UTE : Unité Technique d'Exécution
viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: La superficie de la commune et le nombre de
ménages par section communale 9
Tableau 2: La population et la densité de la commune
9
Tableau 3: Les typologies permettant d'analyser les
exploitations agricoles 20
Tableau 4: Schéma de catégorisation des
exploitations agricoles 33
Tableau 5: Mode de tenure des parcelles des EA en montagne
35
Tableau 6: Distance des parcelles par rapport aux habitats des
EA en montagne 36
Tableau 7: Occupation des parcelles des EA en montagne 37
Tableau 8: Compte d'exploitation de l'association Manioc,
Igname, Banane d'une moyenne EA
en montagne 38
Tableau 9: Compte d'exploitation de l'association Taro,
Banane, Giraumont, igname d'une petite
EA en montagne 39
Tableau 10: Catégorie des éleveurs en montagne
40
Tableau 11: Mode de tenure des parcelles des EA en
piémont 42
Tableau 12: Distance des parcelles par rapport aux habitats
des EA en piémont 42
Tableau 13: Occupation des parcelles des EA en piémont
44
Tableau 14: Compte d'exploitation de la culture pure de
canne-à-sucre d'une grande EA en piémont
45
Tableau 15: Compte d'exploitation de l'association Manioc,
Pois congo, Banane d'une moyenne
EA en piémont 46
Tableau 16: Compte d'exploitation des associations Manioc,
Pois congo, et Maïs, Haricot d'une
petite EA en piémont 47
ix
Tableau 17: Catégorie des éleveurs en
piémont 48
Tableau 18: Mode de tenure des parcelles des EA en plaine
50
Tableau 19: Distance des parcelles par rapport aux habitats
des EA en plaine 51
Tableau 20: Occupation des parcelles des EA en plaine 53
Tableau 21: Compte d'exploitation de la culture pure de
canne-à-sucre d'une moyenne EA en plaine
55
Tableau 22: Compte d'exploitation de l'association
Canne-à-sucre, manioc douce, pois nègre d'une
petite EA en plaine 56
Tableau 23: Nombre moyen de membres par ménage 60
Tableau 24: Etat de santé des ménages agricoles
63
Tableau 25: Revenu de l'exploitation forestière 64
Tableau 26: Type de main d'oeuvre employée 69
Tableau 27: Origine des intrants agricoles 70
Tableau 28: Nombre moyen de matériels agricoles en
possession des EA 70
Tableau 29: Identification des espèces de la zone
d'étude 76
Tableau 30: Compte d'exploitation-type pour un cycle d'un an
78
Tableau 31: Présentation des indices de seuil de
pauvreté des EA 82
Tableau 32: Répartition des cultures par aire
topographique 84
Tableau 33: Système de culture mise en oeuvre 85
Tableau 34: Calendrier cultural adopté dans la zone
d'étude 85
x
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Localisation de la commune de Milot 8
Figure 2: Les classes de pentes de la commune de Milot 10
Figure 3: Pluviométrie de la commune de Milot 11
Figure 4: Hydrographie de la commune de Milot 12
Figure 5: Carte d'utilisation du sol de la commune de Milot
13
Figure 6: Présentation des mécanismes de la
typologie 31
Figure 7: Catégorisation des exploitations agricoles
par aire topographique 32
Figure 8: Catégories des EA en montagne 34
Figure 9: Catégorisation des aires topographiques des
parcelles des EA en montagne 34
Figure 10: Catégories des EA en piémont 41
Figure 11: Catégorisation des aires topographiques des
parcelles des EA en piémont 41
Figure 12: Système de culture des parcelles des EA en
piémont 43
Figure 13: Catégories des EA en plaine 48
Figure 14: Catégorisation des aires topographiques des
parcelles des EA en plaine 49
Figure 15: Système de culture adopté en plaine
52
Figure 16: Catégories des éleveurs en plaine
57
Figure 17: Statut des chefs d'EA selon leur catégorie
59
Figure 18: Situation des ménages agricoles 62
Figure 19: Niveau d'instruction des chefs d'EA 65
xi
Figure 20: Niveau d'instruction des femmes des chefs d'EA
66
Figure 21: Niveau d'instruction des enfants des ménages
agricoles 66
Figure 22: Catégorisation de l'ensemble des parcelles
des EA 68
Figure 23: Comparaison des économies du marché
et du besoin des petites EA 79
Figure 24: Comparaison des économies du marché
et du besoin des moyennes EA 80
Figure 25: Circuit de commercialisation des produits
récoltés 81
xii
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Fiche d'enquête 97
Annexe 2: Photos prises lors des enquêtes 109
xiii
REMERCIEMENTS
Tout d'abord, je souhaite remercier mon directeur de
mémoire en occurrence «Ingénieur Agronome Guy MATHIEU»
pour son accueil, son aide, son attention et sa gentillesse tout au long de
l'étude.
Je remercie également toutes les personnes sans qui
cette étude n'aurait pas été possible : Les membres des
différents ménages agricoles dont les chefs d'EA qui ont
accepté de me renseigner sur leurs activités agricoles et
extra-agricoles, mes frères et soeurs, cousins et cousines, Andrew
HAMMOND et Julien Bélony l'ancien coordonnateur du PDZ Bassin Diamant de
la World Vision qui d'une façon ou d'une autre m'ont supporté
dans la réussite de ce travail.
Merci également aux autres exploitants agricoles de la
zone d'étude qui n'étaient pas directement concernés mais
qui ont apporté de nombreux conseils et ont supporté ma vision.
Du même coup, j'adresse mes sincères remerciements à
Ing. Agronome Énoch Firmin et Ing. Agronome Alexandre
Wilkens pour leurs conseils et les méthodologies scientifiques
inculquées à nous en classe.
Un grand merci à l'ensemble des personnes que j'ai eu
la chance de rencontrer dans la commune de Milot, principalement dans la
1ère section «Perches-de-Bonnet» pour leur accueil
chaleureux. Mes pensées se tournent en particulier vers tous mes
camarades d'étude pour l'excellente ambiance qui a régné
ici durant les 10 semestres. Je remercie d'une façon ou d'une autre le
staff du décanat de la faculté d'Agronomie de l'université
et tous les professeurs principalement le doyen ROBERT Brunet et
l'Ingénieur Agronome «Joseph Henri Claude Cadet» qui
son cours m'a orienté dans le choix de ce thème.
Enfin, je ne peux pas passer sous silence les noms de deux
institutions : La WORLD VISION qui a supporté mes études depuis
mon enfance jusqu'au 7ème semestre universitaire ; La MAIRIE
DE MILOT à qui j'adresse mes sincères remerciements pour leur
soutien. En guise de remerciement à Dieu, je préfère
répéter que «la crainte de l'éternel est le
commencement de la sagesse.»
xiv
DÉDICACES
Ce travail de recherche est dédicacé aux personnes
physiques ou morales suivantes:
Les exploitations agricoles de la commune de Milot.
Le décanat de la faculté et professeurs dont
«Ingénieur agronome Guy MATHIEU» et» Ingénieur
agronome Enoch FIRMIN».
La WORLD VISON, la MAIRIE DE MILOT, IF FUNDATION et al.
Le Bureau Agricole Communal (BAC) de Milot.
La Ministre de la culture Monique ROCOURT et le Directeur
Marketing de DLOHAITI OPÉRATIONS S.A. en occurrence M.
«ROMÉUS Léone».
Madame Pascale JAUNAY, consultante du PEC/COOPI.
Les institutions publiques ou communautaires de la commune de
Milot.
Les Soeurs de Sainte-Croix dont Soeurs Réjeanne
CHAREST, ST-AMOUR Marie Pierre, Zaphélia CESAR et Denise LANGLOISE.
Mes collègues de travail à la Mairie de Milot:
Phiroser DESFORGES, Ronel CLÉMENT, Yliomar Lagredelle, Jocelyn FUSSIEN,
Archange CASSÉUS et Silvio SYLVESTRE. La promotion Olivier de Serre
(Février 2011).
Mes frères et soeurs : VINCENT Magalie, Dumane,
Magdala, Makendy, Majorie et Marc-Méland ; et mes cousins et cousines de
la famille Télusma, St-Amour et Dupin ; mes chers amis Andrew HAMMOND,
Alves DAWN, CHERY Hérold, Rick Géthro MACAJOUX, Castant
Joël, METELLUS Pierre Marius, JEAN Jones Joseph, ST-FLEUR Vionise, CHARLOT
Yvenot, PRÉMÉUS Renique, OCTÉUS Héribert, JEAN
Miriame, Gérard ORNÉ, ST-AMOUR France de Kins-Car, Daphnie
ADHEMAR, Shedly MARCELIN, JEAN Widely, ST-MARTIN Wilfrid, JEAN Wilnique,
FILS-AIMÉ Monique, PHANORD Edelin, TELUSMA Alfred, et tout ce dont leur
nom est écrit dans mon coeur. Les professionnels agricoles et
lecteurs.
En mémoire de mes parents morts en 2003 et 2008 et De
tous mes camarades de la promotion 2009 en médecine De
l'Université Lumière qui ne survivaient pas lors du séisme
du 12 Janvier 2010
xv
RÉSUMÉ
Dans la commune de Milot, cas de la 1ère
section Perches-de-Bonnet, les ménages se regroupent selon la nature de
leur activité. Les ménages agricoles représentent 47.21%
de l'ensemble des 6'145 ménages de la commune. De là,
considérant que la majorité des ménages s'adonnent aux
activités agricoles avec une intégration d'élevage
à plus de 90% et de l'exploitation forestière à plus 70%
des EA, les perspectives et la vision de la zone devraient être
tournées vers une caractérisation des exploitations agricoles en
vue de lier les trois potentialités touristique, agricole et
commerçante de la zone. Dans un contexte où le niveau
démographique des ménages agricoles s'intensifie, les
économies du marché des EA augmentent par rapport aux
économies du besoin pendant que l'inflation diminue leur pouvoir d'achat
progressivement. Néanmoins, de par l'apparence des exploitations
agricoles homogènes selon les contraintes de production, il
s'avère difficile de conseiller les exploitants agricoles sur une
adaptation des pratiques culturales vu qu'il n'y a pas de solution passe
partout. Sur ce, l'orientation d'une étude sur la caractérisation
des exploitations agricoles selon la typologie structurelle et fonctionnelle
demeurait un acte sine qua non aux planifications de développement et
d'innovation. Pour son élaboration, une méthodologie repartie en
trois phases suivantes : recherches bibliographiques, collecte des
données, traitement et analyse des données a été
adressée dans le but d'atteindre les objectifs fixés.
De cette étude, deux hypothèses ont
été énoncées, la première en vue de
vérifier le rapport de l'économie du marché face à
l'économie du besoin et la seconde de façon à
étudier les performances des exploitations agricoles. En
conséquence, l'analyse des résultats permet de déduire
d'une part, qu'une partie des produits de récolte dans les exploitations
agricoles sont utilisées à des fins d'autoconsommation qui
représente 1/3 de l'ensemble des produits de récolte,
et d'autre part, que les exploitations agricoles ne peuvent pas subvenir
à tous les besoins des membres des ménages agricoles vu que
73.33% d'EA pratiquent des activités extra-agricoles à tendance
d'exploitation forestière. Par ailleurs, considérant ces
résultats, des recommandations sont suggérées d'une part
aux agriculteurs afin de considérer tous les paramètres
structurels et fonctionnels des EA et d'autre part, aux organismes publics et
communautaires de façon à cerner les causes des problèmes
des exploitations agricoles dépendamment des aires topographiques et des
catégories petites, moyennes et grandes exploitations agricoles. Ce
travail loin d'être exhaustif peut servir de guide à toutes celles
et tous ceux qui veulent optimiser les rendements des EA.
xvi
ABSTRACT
In the municipality of Milot, where the first section
Perches-de-Bonnet, households are grouped according to the nature of their
business. Farm households represent 47.21% of 6'145 households in the
municipality. From there, whereas the majority of households are engaged in
agricultural activities with livestock integration to more than 90% of logging
over of farms, perspectives and vision of the area should be targeted to a
characterization of farms in linking the tourism, agricultural and shopping
potential in the area. In a context where the demographic of agricultural
households intensifies, farm market economies rise relative to economies need
while inflation reduces their purchasing power gradually. Nevertheless, because
of the appearance of farms homogeneous according to production constraints, it
is difficult to advise farmers on an adaptation of farming practices seen that
there is no solution that goes everywhere. In fact, the orientation of a study
on the characterization of farms according to agricultural structural and
functional typology act remained a sine qua non to the schedules of development
and innovation. For its preparation, a methodology distributed into three
phases: bibliographical research, data collection, processing and analysis of
data was sent in order to achieve the objectives.
In this study, two hypotheses have been set. The first is to
verify the report of the market economy facing the economy needs, and the
second in order to study the performance of farms. Consequently, the analysis
of results allow to deduce the one hand, that part of crop products in the
farms are used for home consumption, which represents 1/3 of all crop products,
and secondly, that farms cannot meet all the needs of the members of farming
according that 73.33% farms practicing extra agricultural activities tend to
logging. Moreover, considering these results, recommendations are suggested on
the one hand to farmers to consider all the structural and functional
parameters of farms, and secondly, public and community organizations in order
to identify the causes of farm problems depending agro-ecological areas be
small, medium and large farms. This work far from exhaustive is a guide for all
those who want to optimize yields of farms with an analysis of the typology of
farms from the point that farm be in mountains, foothills and plain.
1
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1. Généralité
Le fait de vivre nécessite un ensemble de mise en place
non seulement dans le but d'assurer sa survie mais pour ne pas compromettre
l'avenir des nouvelles générations. De là, l'agriculture
revêt l'un des secteurs les plus promoteurs pouvant
considérablement contribuer au développement durable des pays,
elle peut même constituer comme moteur de développement (Joseph
Henri Claude Cadet, 2014). Pourtant, tout ce ne serait possible sans
l'implication et le contrôle des exploitations agricoles. En effet, le
monde rural des pays sous-développés et en voie de
développement dont celui d'Haïti en particulier est composé
d'une diversité d'exploitations familiales qui se différencient
les unes des autres par les caractéristiques structurelles et
fonctionnelles qui leur sont propres. Ces exploitations sont majoritairement de
petites exploitations gérées par des familles ou en mode de
faire-valoir direct, en fermage, en métayage, en usufruit (Eurostat,
1996 ).
L'exploitation agricole revêt la base sur laquelle
repose le développement des pays dits à potentialités
agricoles. Selon CIRAD, les formes familiales de production sont largement
majoritaires : la FAO avance le chiffre de 88% des exploitations agricoles
étant familiales. Elles donnent du travail à l'immense
majorité des actifs agricoles, qui représentent toujours 40% de
la population active mondiale, malgré des situations contrastées
(moins de 2% en Europe occidentale ; près de 80% en Afrique de l'Ouest)
; elles sont le principal fournisseur de la plupart des marchés
agricoles mondiaux (Jean-Michel SOURISSEAU, Jean-François
Bélières, Philippe Bonnal, et al , 2014). Ces exploitations
jouent un rôle crucial socio-économiquement à travers
l'autoconsommation des ménages, la fourniture des produits bio,
l'approvisionnement des villes en fruits et vivres, le maintien des liens de
solidarité au sein des ménages. Les exploitations agricoles
résultent à la réduction de la pauvreté et
constitue le secteur d'accueil des chômeurs. En effet, le bon
fonctionnement des exploitations agricoles constitue l'étape clé
et de motivation favorisant d'une part l'investissement dans le secteur
agricole et d'autre part la satisfaction des besoins des membres des
ménages agricoles.
2
Selon les dernières données du MARNDR
jusqu'à date le nombre d'exploitations agricoles recensé est
estimé à 1'053'107 sur le territoire national (Georges B.
BOLIVAR, Rideler PHILIUS, 2012) et 103'624 pour le département du Nord
qui représente 9.8% de l'ensemble du pays. Le nombre d'exploitations
agricoles recensé dans la commune de Milot est estimé à
2.8% soit 2'901 du nombre départemental (Ibid.). Le nombre
d'exploitations agricoles représente 47.21% des 6'145 ménages sur
l'ensemble du territoire de la commune (IHSI, CNIGS, 2012). Vu l'insatisfaction
des exploitants agricoles en termes de rendement espéré de leurs
parcelles, considérant l'incidence de vulnérabilité des
exploitations dépourvues de moyens techniques et d'investissement, vu
les politiques de développement agricoles qui n'impactent
réellement sur les exploitations agricoles, le constat se fait sentir et
suggère une caractérisation qui permettrait une meilleure
appréhension des effets des politiques agricoles sur chacune des
catégories d'exploitation agricole familiale en vue de déterminer
les forces et les faiblesses des différentes exploitations agricoles
sous l'angle des approches structurelles et fonctionnelles.
1.2. Problématique
De tout temps, l'agriculture fait partie des activités
haïtiennes. Dépendamment des formes d'occupation du territoire dont
elle dépend, elle a marqué la géographie et l'histoire des
collectivités territoriales.
Les pratiques agricoles mises en oeuvre par les agriculteurs
haïtiens suscitent depuis plusieurs décennies des remises en
question sur la durabilité de la structure actuelle des activités
agraires. Le rapport du Journal Le Matin montre clairement que la
priorité n'est pas accordée au secteur agricole en dépit
que 60% de la population d'Haïti vit en milieu rural et que l'agriculture
emploie 66% de la force de travail. Pourtant, ce secteur ne peut fournir le 1/3
du PIB. D'après ce journal, en 2005, les crédits agricoles sont
passés de 1.7% à 0.07%, soit une baisse d'environ 100%. (Thomas
Lalime, 2007) Ceci pourrait expliquer la cause du faible investissement dans
l'agriculture et de nombreux autres problèmes que font face les
exploitants et chefs d'exploitations agricoles de la commune.
3
Bien que le secteur agricole contribue à environ 25% du
PIB selon le rapport de PROMODEV/CTA, il est à remarquer la place de
l'agriculture dans la zone d'étude en dépit des problèmes
qui font obstacles aux exploitations agricoles. En effet, l'agriculture
constitue la principale source de revenu en milieu rural, occupe environ 60% de
la population active et 50% de la disponibilité alimentaire en 2011
selon la CNSA (PROMODEV/CTA, 2013).
Par ailleurs, d'après le même rapport, environ
70% des consommations haïtiennes sont importées et la tendance est
vers un accroissement des importations concurrençant les produits de
récoltes des exploitations agricoles haïtiennes et compromettant
davantage le niveau d'autosuffisance du pays. Dans la zone d'étude, il
parait que les produits de récolte ne permettent pas de répondre
aux divers besoins des ménages bien que l'autoconsommation et
l'intraconsommation deviennent un passage obligé. Vu la faible
productivité des exploitations agricoles sur lesquelles repose
l'agriculture haïtienne dont celle de Milot, considérant la faible
compétitivité et la faible création de valeur
ajoutée, le secteur agricole haïtien devient incapable d'assurer
une autosuffisance alimentaire voire de produire pour le marché
international. En conséquence, les exploitations agricoles de la commune
de Milot ne sont pas exemptées de ces situations que traversent
nombreuses autres exploitations agricoles du pays en dépit du faible
niveau de production, du faible rendement escompté lors des
récoltes. Par conséquent, pour mieux comprendre ces
problèmes, il faut nécessairement se rendre compte des causes qui
leurs ont engendrés. En effet, ces causes sont d'ordres structurels,
fonctionnels ou les deux à la fois.
1.2.1. Problèmes d'ordre structurel Ces
problèmes sont liés:
? À l'instabilité de la
structure
Ces problèmes provoquent un déséquilibre
dans la production et dans sa survie. Car, le but de l'exploitation agricole
est de pouvoir subvenir aux besoins des différents membres du
ménage qui peut contenir en plus des membres de la famille d'autres
membres ne faisant partie de la famille et qui pèsent lourds sur
l'exploitation agricole certaines fois soit en raison de leur bas-âge ou
autres.
4
V' Au niveau foncier
L'agriculteur qui cultive la terre ou élève des
animaux n'est pas forcément propriétaire de l'espace sur lequel
il travaille. Il peut être tout du moins soit métayer, soit
fermier, soit usufruitier. Ce qui lui augmente les charges suivant le mode de
tenure des surfaces agricoles qu'il aimerait utiliser.
V' À la variation et l'irrégularité
climatique
Les problèmes de sécheresse et d'inondation
consistent en une instabilité au niveau de la durabilité et
l'équilibre de la structure. Ceci s'explique du fait que les cultures ne
s'adaptent pas à toutes les conditions climatiques et réclament
un optimum de facteurs pour leur croissance et leur développement.
V' À l'inaccessibilité aux intrants
importants agricoles et de matériels agricoles
Considérant que 88% des personnes vivant en milieu
rural sont au-dessous du seuil de la pauvreté et 77% des personnes en
situation d'insécurité alimentaire se retrouvent en milieu rural
(Ibid.), l'acquisition de matériels agricoles et intrants adaptés
aux différentes opérations culturales constitue une contrainte
pour la production culturale et augmente la durée des travaux.
D'où, un ensemble de problèmes liés à l'utilisation
de techniques culturales traditionnelles, à l'utilisation des
variétés peu tolérantes, non résistantes et au
sous-développement de la mécanisation.
1.2.2. Problèmes d'ordre fonctionnel Ces
problèmes sont liés:
À la non-maitrise des itinéraires
techniques au niveau d'une série d'exploitations agricoles
Le processus de production qui réclame une suite
logique et ordonné des techniques culturales appliquée à
une espèce végétale n'est pas constant dans toutes les
exploitations des habitations de la zone d'étude. Ce qui engendre des
récoltes variables pour une même quantité de surface
agricole mise en valeur par des exploitants différents.
5
Au découragement des exploitants ou chefs
d'exploitations agricoles
Dans la zone d'étude, l'exploitant met en valeur des
terres en vue de subvenir à certains besoins dont il juge
nécessaire. Pourtant, il n'y arrive pas si les prises de décision
(bonne gestion) ne concordent aux localités et aux moyens
nécessaires. De là, nombreuses sont les exploitations agricoles
qui tombent en déclin annuellement. Les exploitants se laissent aller au
découragement attestant qu'ils enregistrent des pertes énormes
comparativement aux années précédentes et à
certains exploitants agricoles de la zone. De là, la durabilité
des exploitations fait surface pendant que l'exploitant se trouve perplexe dans
l'allocation de surface à chaque culture (assolement) et dans
l'allocation des travaux à chaque opération (organisation de
travail).
1.2.3. Problèmes de caractérisation
Pour toute zone aspirant au développement, un plan
d'action s'avère nécessaire. Pourtant, la bonne
compréhension des besoins de la population, l'identification des atouts
et contraintes de la zone demeurent sine qua non en vue de mieux projeter dans
le temps. Elles sont nombreuses les habitations de la commune de Milot dont
leurs données sont inexistantes en raison de la non
caractérisation des unités sectorielles. Ce problème
relève une contrainte aux investisseurs de connaitre les besoins du
secteur agricole et de faire des choix en fonction de la caractérisation
des activités qu'exercent les gens dans la commune. De là, les
problèmes de caractérisation sont liés au manque
d'informations concernant la structure, le fonctionnement et la vocation des
exploitations agricoles de la commune pour les éventuelles prises de
décision communale et gouvernementale dans le secteur agricole et une
amélioration des conditions de vie des membres du secteur
concerné.
1.3. Justification
Dans bon nombre de communes haïtiennes dont à
Milot, l'agriculture reste tributaire des performances des exploitations
agricoles. Ces dernières contribue à fournir des aliments,
malgré en infime quantité, au marché local et tout en
assurant l'essentiel de la production agricole. Le nombre de ménages
agricoles estimé à 47.21% des 6'145 ménages sur l'ensemble
du territoire de la commune détermine le rôle dont joue les
exploitations agricoles à répondre aux besoins de leur
ménage. Cette caractérisation serait un outil devant guider les
autorités gouvernementales, municipales et les organisations travaillant
dans le secteur agricole tout en tenant compte des
6
contraintes, des réalités et des
stratégies mises en oeuvre par les agriculteurs. Elle est d'une part un
travail de mémorisation pour constituer des repères en vue
d'organiser et de planifier des activités ultérieures et d'autre
part un outil de transfert de connaissances.
En conséquences, considérant
l'instabilité de la structure des exploitations agricoles,
considérant les problèmes liés au foncier, vu la variation
et l'irrégularité climatique, considérant
l'inaccessibilité des intrants importants agricoles et de
matériels agricoles, vu la non-maitrise des itinéraires
techniques au niveau d'une série d'exploitations agricoles,
considérant le découragement des exploitants ou chefs
d'exploitations agricoles, vu que l'agriculture est une science de
localité, considérant le manque d'informations sur les
exploitations agricoles de la commune de Milot, la caractérisation d'un
échantillon d'exploitations agricoles de la commune de Milot, cas de la
première section «Perches-de-Bonnet», vise à
présenter d'une part la description structurelle des exploitations
agricoles de la zone d'étude et d'autre part le fonctionnement des
exploitations agricoles ciblées.
Le découragement de cultiver la terre devient un
indicateur avertissant le déclin d'une exploitation agricole sous
prétexte d'être une activité risquée et de longue
échéance. De là, cette étude vise une analyse des
données sur les causes et les impacts du découragement des
agriculteurs, sur l'adaptation de systèmes de culture et de pratiques
culturales et d'élevage. Ensuite, cette étude aidera à
déterminer le poids du ménage agricole sur l'exploitation
agricole tout en analysant si l'agriculteur tient-il compte de la survie de
l'exploitation et de l'utilisation des pratiques topographiques. Par
conséquent, une panoplie de questionnements justifie le choix de cette
étude structurelle et fonctionnelle des exploitations agricoles de la
commune de Milot, tous dans le but de déterminer des stratégies
aux décisions d'assolement et d'organisation du travail au bon
moment.
1.4. Objectifs
1.4.1. Objectif général
Caractériser 15 exploitations agricoles de la commune
de Milot, cas de la première section «Perches-de-Bonnet» au
cours de l'année 2015 afin d'analyser d'une part les
caractéristiques structurelles et fonctionnelles des exploitations
agricoles et d'autre part en vue de cerner les performances des exploitations
agricoles afin de dégager des mesures appropriées.
7
1.4.2. Objectifs spécifiques
+ Catégoriser les exploitations agricoles selon les
zones topographiques et la superficie des parcelles exploitées.
+ Analyser les performances et les contraintes des exploitations
agricoles.
+ Evaluer les stratégies mises en oeuvre par les
exploitants agricoles en vue de répondre aux
besoins des ménages. + Présenter les comptes
d'exploitation des systèmes de culture des exploitations agricoles
selon leur catégorie.
1.5. Hypothèses
+ Les exploitations agricoles ne peuvent pas subvenir à
tous les besoins des membres des ménages agricoles.
+ Une partie des produits de récoltes dans les
exploitations agricoles est utilisée pour l'autoconsommation des
ménages.
1.6. Intérêts de l'étude
En plus d'être une condition académique sine qua
non pour que l'étudiant puisse réaliser un travail scientifique
et sanctionné par un jury, cette étude revêt d'une
importance cruciale dans les préparatifs d'éventuels
investissements dans le secteur agricole. Elle peut servir dans la prise des
décisions dans des contextes similaires à la zone d'étude.
En somme, cette étude peut aider aux avancements scientifiques et
résulte de l'envie d'apporter des propositions ou pistes de solution
dans le secteur agricole.
8
CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE
2.1. Présentation des composantes
géographiques
2.1.1. Cadre territorial de la commune de Milot
Selon Philippe FILS-AIMÉ et Sem HYPOLYTE, la ville de
Milot a été fondée par le roi Henry Christophe en 1805.
Elle a été la capitale de l'empire du roi Henry Christophe qui y
construisit son Eglise, son palais et la citadelle (Philippe FILS-AIMÉ,
Sem HYPOLYTE, 2009). La commune de Milot est située entre 19o
36' 32»de latitude nord et 72o 145» de longitude ouest
avec pour une altitude 105 m. La ville de Milot jouxte le PNH de la Citadelle
Henry, seul site caribéen classé au Patrimoine mondial de
l'Unesco (1982).
La commune de Milot est bornée au Nord par la Commune
de Cap-Haïtien (Arrondissement de Cap-Haïtien), au Sud par la Commune
de Dondon (Arrondissement de Saint-Raphaël), à l'Est par les
Communes de Quartier-Morin (Arrondissement de Cap-Haïtien) et de
Grande-Rivière-du-Nord (Arrondissement de
Grande-Rivière-du-Nord), et à l'Ouest par la Commune de
Plaine-du-Nord (Arrondissement de l'Acul-du-Nord) (IBI/DAA, MPCE, PNUD,
2013).
Elle comporte les trois sections communales suivantes :
1ère Perches-de-Bonnet, 2ème
Bonnet-à-l' Evêque, 3ème Génipailler. Le
patron de la commune est la Vierge Immaculée pourtant celui de la
1ère section est la Saint Yves qui est fêtée le 19 Mai de
chaque année (voir la figure 1).
Figure 1: Localisation de la commune de Milot
Source : Réalisation de l'auteur, décembre 2015
9
2.1.2. Superficie de la commune de Milot
La commune de Milot s'étend sur 71.64 km2. Sa
superficie est répartie comme suit :
Tableau 1: La superficie de la commune et le nombre de
ménages par section communale
Unité géographique Ménages
Superficie en Km2
1ère perches-de-Bonnet 1'828 28.87 Km2
2ème Bonnet-à-l `évêque 2'522 13.75
Km2 Urbain : 0.70 Rural : 13.05
3ème Génipailler 1'795 29.02 Km2 Urbain
: 1.13 Rural : 27.89
Source : IHSI & CNIGS, 2012
2.1.3. Démographie
La population de la commune de Milot est estimée
à 30'530 personnes avec une densité de 426 personnes par
Km2 selon le dernier recensement de l'ISHI et CNIGS (2012). La
répartition de la population de la commune de Milot par grands groupes
d'âges présente la structure suivante : 38.1% de la population ont
moins de 15 ans, 55.7% sont âgées de 15 et 64 ans et 6.2% de 65
ans et plus (MEF, 2014) (voir le tableau 2).
Tableau 2: La population et la densité de la
commune
Unité géographique Population
Densité
1ère perches-de-Bonnet 9'667 335 personnes /
Km2
2ème Bonnet-à-l `évêque 12'227 Urbain
: 10'657 Rural : 369
3ème Génipailler 8'586 Urbain : 1'619 Rural :
242
Source : IHSI & CNIGS, 2012
2.2. Présentation du milieu physique
La commune de Milot comme tout autre milieu partage des
caractéristiques ayant rapport au sol, à l'eau, au climat et
à l'environnement. Ces composantes représentent les
caractéristiques à la fois édaphiques, environnementales
et climatiques de la commune.
2.2.1. Relief et environnement
Milot a été choisi comme site du royaume
christophien en fonction de son relief selon les propos de l'architecte Maurice
Etienne qui vit et réside dans la commune. Le relief dominant dans la
commune de Milot est le plateau et le morne. L'état du relief se traduit
surtout par la couverture végétale qui comme constaté
depuis 2009 par Philipe Fils-Aimé et Hyppolite Sem est jusqu'à
nos
10
jours en dégradation permanente à cause de la
coupe anarchique des arbres aux fins de fabrication du charbon, de la chaux
vive et pour les besoins en menuiserie, en boulangerie. En conséquence,
la vulnérabilité des plateaux et mornes de la commune est
à la base même de l'érodabilité, de
l'appauvrissement des sols et de la baisse des productions
végétales et animales. Ce qui encourage des agriculteurs et
éleveurs à se rendre en ville ou vers un pays étranger en
quête d'une meilleure condition de vie. Cependant, l'environnement de la
collectivité décrite surtout dans les sections rurales
détériore au fil du temps, malgré l'exécution de
bon nombre de projets, en raison des politiques agricoles incohérentes
et inadaptées aux besoins des habitations locales (voir la figure 2).
Figure 2: Les classes de pentes de la commune de
Milot
Source : MEF, 2014
2.2.2. Pluviométrie
Le relief joue un rôle prépondérant sur le
climat. L'ensemble du massif du nord est caractérisé par une
pluviométrie abondante, souvent supérieure à 2'000 mm. Le
relief a aussi une incidence sur la direction des vents, fléchissant
parfois la direction générale des alizés de l'est et du
nord-est (MEF, 2014). La pluviométrie annuelle de la commune de Milot
est de 1'400-1'800 mm (voir la figure 3).
11
Figure 3: Pluviométrie de la commune de
Milot
Source : MEF, 2014
2.2.3. Hydrographie
La commune de Milot possède deux cours-d'eau
principales et des cours-d'eau secondaires. Les cours-d'eau principales sont
celle des Trois-Rivières qui se situent entre la 1ère
et la 2ème sections de la commune et celle de Campion qui
limite la 1ère section de la commune de Milot à celle
de Plaine-du-Nord. Par ailleurs, le Bassin Diamant qui se situe entre la
1ère section communale de Milot et la 3ème
section communale de Plaine du Nord dessert grandement des habitations de Milot
en raison de sa permanence et pourrait même irriguer certaines parcelles
agricoles des habitations proches (voir la figure 4).
12
Figure 4: Hydrographie de la commune de Milot
Source : MEF, 2014
2.3. Présentation de la situation
économique
Les deux (2) principales ressources de la commune de Milot
sont le tourisme et l'agriculture (ONU-HABITAT, 2012). Cette dernière
engage 47.21% des 6'145 ménages sur l'ensemble du territoire de la
commune.
2.3.1. Agriculture
Selon le MARNDR, l'agriculture est considérée
comme un secteur stratégique pouvant contribuer à la
stabilité sociale, à l'autosuffisance alimentaire et à la
régénération de l'environnement (MARNDR, 2013).
D'après Philippe FILS-AIMÉ et Sem HYPOLYTE, la zone reposait
économiquement sur l'agriculture dans le passé. Car, les terres
ont été plus fertiles et la production agricole constituait la
première source de revenu des habitants. Ces derniers cultivaient
le manioc, le maïs, l'igname, le pois, la patate, la
banane, le taro. Cependant, l'auteur et les faits relatent depuis plus de dix
ans que les agriculteurs s'intéressent de moins en moins à
l'agriculture et préfèrent se rendre en République
Dominicaine où la main-d'oeuvre est plus payante (Philippe
FILS-AIMÉ, Sem HYPOLYTE, 2009).
De nos jours, la commune de Milot est une zone d'agriculture
vivrière très diversifiée. Les cultures se font sur de
petites parcelles. En plus des productions de canne-à-sucre, haricot,
patate, taro, manioc, riz, se retrouve principalement l'igname, le
véritable, les bananes, le maïs, le café, les
chadèques et les oranges.
Pour ce qui a trait à sa végétation, elle
est sans doute une formation de type hygrophile, qui pouvait présenter
des faciès différents selon la nature du sol et de la
topographie. Historiquement, il s'agit d'une zone de production
caféière, les vestiges des plantations sont un témoignage
vivant. Cette production caféière cède de plus en plus
place à la production de haricot qui exige le débroussaillage.
Cette production agricole est supportée par un élevage libre qui
n'est pas sans impact négatif sur le milieu. Par ailleurs, les
associations végétales sont le résultat de l'action
conjuguée de la nature et de l'homme qui a défriché,
introduit des espèces exotiques, cultivé et entretenu une grande
variété de plantes utiles à son économie, à
sa santé, à son artisanat ou à son alimentation et
à celle de ces animaux (MEF, 2014) (voir la figure 5).
Figure 5: Carte d'utilisation du sol de la commune de
Milot
Source: Mairie de Milot-Urbanisme et
Aménagement , Aout 2015
13
14
2.3.2. Élevage
``A côté de la culture de la terre,
l'élevage est considéré comme la banque des paysans»
dixit Philippe FILS-AIMÉ et Sem HYPOLYTE dans Eléments d'un
plan de développement de la 1ère section, Perches-de-Bonnet. En
plus le peu de données existant sur l'élevage, le constat
reflète la réalité sur les principaux animaux
élevés à savoir le cochon, le boeuf, le cabri et la poule.
A l'exception des poules gardées en liberté, l'élevage
à la corde est le plus répandu en raison du manque d'espace et
des dégâts potentiels aux cultures. Pour ce qui concerne les
produits d'élevages, ils sont surtout utilisés à
l'autoconsommation et vendus sur les marchés locaux.
2.3.3. Tourisme
«C'est une opportunité et un
danger», dixit le maire de l'époque si la ville ne s'organise
pas, elle ne pourra ni répondre à l'arrivée massive de
touristes, ni à l'afflux de familles à la recherche
d'opportunités professionnelles (ONU-HABITAT, 2012). Milot est la
commune-accueil du Parc National historique Citadelle-Sans-Souci-Ramiers
(PNH-CSSR). De là, de nombreux efforts sont réalisés dans
le cadre infrastructurel et institutionnel en vue de mieux favoriser la bonne
gestion des monuments et le bon accueil des touristes locaux et
étrangers. La 1ère section communale possède un
bassin dénommé Bassin Diamant étant un petit lac
juché sur une montagne. Ce bassin pourra constituer en un atout
touristique à la section si des moyens se convergent vers la
réhabilitation de ce site. La 1ère section est la
trajectoire où se passe la route touristique conduisant au PNH-CSSR en
passant par l'Acul-du-Nord. Ce qui peut servir à la valorisation des
sites naturels et des produits agricoles et artisanaux de ladite section.
2.3.4. Commerce
Selon ONU-HABITAT, «6.6 % seulement des activités
informelles disposent d'un local (marchés publics, ateliers...), les
autres exercent sur la voie publique (37.8 %) ou à leur domicile (55.7
%). En outre, la branche d'activité dominante est le commerce (tous
commerces de produits primaires et manufacturés confondus) à
Milot» (Ibid.). Les types d'infrastructures commerciales retrouvés
dans la 1ère section sont les loteries, les gaguères,
les marchés, les coopératives, les moulins (riz,
canne-à-sucre, arachide, etc.).
15
2.4. Présentation de la situation sociale
2.4.1. Santé
Nombreuses sont les communes et sections d'Haïti dont les
services sanitaires ne sont pas fournis. Par ailleurs, la commune est
dotée d'un des meilleurs hôpitaux d'Haïti et le plus grand
établissement de santé privé du Département du
Nord, en l'occurrence l'Hôpital Sacré-Coeur de Milot (120 lits) et
environ une dizaine de centres de santé. La 1ère
section quant à elle est dotée de plusieurs centres de
santé minus d'infirmières, sans médecins dont l'un
à Thibeau géré par les Soeurs de Sainte-Croix et d'autres
à Dubré, à Bossa, etc. Cette section se sert de
l'hôpital Sacré-Coeur au cas où le problème est
critique.
2.4.2. Eaux potables
La potabilité d'une eau est admise quand elle peut
être bue pendant toute une vie sans risque pour la santé. La
commune de Milot détient un réseau en eau soit disant potable
géré par la DINEPA depuis 2013. Ce réseau ne couvre qu'une
infime partie du centre-ville. L'extension du réseau vers la
2ème section communale est sur le plan d'être
exécuté mais se fait attendre depuis un an. Pour ce qui a trait
à la 1ère section, un réseau d'eau potable
vient tout juste d'être installé et dessert quelques-unes des
habitations de la section. Par ailleurs, nombreuses habitations de la commune
se servent des sources d'eau et des puits fonctionnels. Bien que le Bassin
Diamant puisse servir, il est admis qu'il n'y a pas de canaux d'irrigation dans
la 1ère section.
2.4.3. Education
L'éducation en tant que vecteur de développement
revêt d'une importance cruciale pour la communauté milotienne. En
effet, la commune détient des écoles primaires et secondaires de
Kindergaten à la Terminale, elle est dotée d'écoles
professionnelles et d'une école de Formation Initiale
Accélérée (FIA) pour la formation des enseignants.
Certaines institutions sont privées et d'autres publiques. Toutefois, en
2009, la 1ère section comptait 23 écoles dont 7
kindergatens, 9 écoles primaires, 4 secondaires et 3 autres
écoles (Philippe FILS-AIMÉ, Sem HYPOLYTE, 2009). De nos jours,
deux lycées de troisième cycle viennent d'être
ajoutés sur la liste dans la 1ère section à
Bordes et Lecurier. La bibliothèque des Soeurs de Sainte-Croix de
Thibeau demeure l'unique de la 1ère section.
16
2.4.4. Infrastructures de base et organisationnelles
+ Routes : Le transport peut se faire par
véhicule, automobiles ou autres dans toutes les sections. Par ailleurs,
certains sentiers des sections et routes inter-sectionnelles sont en terres
battues et connaissent le glissement périodiquement.
+ Téléphonie : La Natcom et la
Digicel sont les deux compagnies qui couvrent entièrement la commune. La
couverture est faible dans certaines habitations reculées
dépourvues d'installation d'antennes.
+ Médias : Certaines chaines
télévisées et stations de radio des départements du
Nord, Ouest et Nord-Est couvrent la commune de Milot. Toutefois, la commune
possède deux stations de radio dont l'une au centre-ville et l'autre
dans la 1ère section à Coronel.
+ Justice : La commune est dotée d'un
tribunal de paix, d'un commissariat, deux offices d'état civil. La
1ère section n'en possède aucun, y compris notaire et
arpenteur.
+ Electricité : Une bonne partie de la
commune est électrifiée par l'EDH en dépit de
l'irrégularité du courant. La 1ère section est
électrifiée jusqu'à Lambert et devrait être
étendue jusqu'à Baquini la limite de la section à la
Plaine du Nord.
+ ONG : Deux Organisations Non
Gouvernementales agissent dans le développement de la première
section. World Vision via Bassin Diamant agit dans de nombreux secteurs dont
l'octroi de bourses d'études dans la section, dans l'agriculture,
l'artisanat, santé, structuration des organisations communautaires de
base etc. L'IF Foundation est une organisation qui détient des
infrastructures à Coronel toujours dans la 1ère
section et agit surtout dans le secteur agricole et dans la formation tout en
posant des actions communautaires.
+ Infrastructures culturelles: La commune de
Milot est dotée de deux places publiques dont l'une au pied du palais
Sans-Souci et l'autre à Carrefour des Pères dans la
troisième section. Elle renferme des terrains de football, des salles
paroissiales, de gaguères, de clubs culturels, de salles de
cinéma, dans toutes les sections. Elle détient d'une boite de
nuit au centre-ville. Les églises les plus connues et
hiérarchisées sont celles Catholiques, Adventistes, Baptistes.
Cependant, d'autres églises protestantes dominicales existent sous
différentes dénominations de part et d'autres dans les sections
de la commune. Toutefois, le secteur vodouisant via les péristyles est
très représentatif dans les nombreuses habitations des sections
communales.
17
? Infrastructures organisationnelles: Selon
le Chef du Service Animation Socio-Culturelle de la Mairie de Milot (Archange
CASSÉUS), une quatre vingtaine d'organisations communautaires de base
(OCB) ont leur siège dans la commune de Milot et sont
enregistrées audit service avec leurs statuts y compris leur mission.
Certaines organisations enregistrées à la Mairie travaillent dans
le processus de développement et dans la protection de l'environnement
pendant que d'autres regroupent des subordonnés défendant la
même cause en vue de concerter sur les prises de décisions
communautaires et d'agir en commun.
18
CHAPITRE III : REVUE DE LITTERATURE
3.1. Présentation générale de
l'exploitation agricole
Bien que l'exploitation agricole résulte d'un ensemble
de composantes liées aux productions animales et
végétales, à l'investissement en vue de subvenir aux
besoins des membres des ménages agricoles, elle doit être surtout
définie comme un système tel que conçut De Rosnay (1975)
étant un ensemble d'éléments en interaction dynamique
organisé en fonction d'un but. Selon De Gafsi (2006) l'exploitation
agricole se définit comme une notion complexe et multidimensionnelle
avec à l'intérieur : une unité de production, une cellule
sociale et familiale, un centre de décision et/ou un système
famille-exploitation (Marilys Pradel, Amélie De Gervillier, 2011). D'un
autre angle, Marilys Pradel et Amélie De Gervillier partent du principe
que l'exploitation agricole est déterminée par trois
sous-systèmes en interaction dont le sous-système de culture, le
sous-système d'élevage et le sous-système fourrager
(Ibid.).
Selon le professeur Joseph Henri Claude Cadet,
«l'exploitation agricole dans son fonctionnement est définie
comme une unité de production. C'est dans la pratique une combinaison de
terre, de travail, et de moyens de production choisie par l'exploitant pour
artificialiser (transformer) le milieu en sa faveur. Autrement dit,
l'exploitation agricole applique du travail et de moyens de productions aux
écosystèmes dans lesquels elle se trouve afin d'assurer au
système au moins la subsistance de ses travailleurs» (Joseph
Henri Claude Cadet, 2014).
Selon Agreste, l'exploitation agricole est définie, au
sens de la statistique agricole, comme une unité économique et de
production répondant simultanément à une activité
agricole, à une certaine dimension (superficie, nombre d'animaux,
production...) et à une gestion courante indépendante. Il faut
mentionner que sur les bases familiales, l'EA est aussi bien un centre de
décision. Cependant, le processus de prise de décision n'est pas
aussi simple et les objectifs peuvent être divers.
19
3.1.1. Typologie des exploitations agricoles
L'élaboration d'une typologie fait
référence aux perspectives et aux actions devant être
posées pour des raisons de développement d'une région
donnée. Tenant compte de la diversité, ces typologies sont mises
en place à des fins politiques locales d'appui technique, (Carpillon
1993) ou pour améliorer la connaissance de la dynamique de changement
d'une agriculture régionale ( Roza Chenoune, 2011).
Selon Roza Chenoune, la définition la plus
complète reste celle donnée par Emmanuel attestant que :
«la typologie est une caractérisation des particularismes
observés au niveau d'un sujet d'intérêt dont l'aspect
étudié présente une variabilité. Elle permet de
définir des groupes cibles pour des interventions plus
efficaces»(Ibid.). L'élaboration d'une typologie aide d'une
part à représenter les systèmes de culture et de
production par rapport à l'espace cultivé et d'autre part elle
vise à représenter les impacts environnemental et
socio-économique de tels systèmes à travers
l'évaluation de la durabilité des exploitations agricoles. En
effet, l'objectif principal de la typologie demeure la compréhension du
fonctionnement des exploitations agricoles en vue de déduire leurs
diversités. Par ailleurs, la typologie est un modèle de
représentation (tableau ou graphe) de la diversité des
exploitations composant une agriculture locale reposant sur la distinction de
types d'exploitations agricoles à partir de critères qui peuvent
être fonctionnels et/ou structurels et/ou encore de performances (Oumar
DIOP, 2006).
Le Groupe AGÉCO pour sa part déduit deux
objectifs de la typologie agricole selon leur finalité. D'une part, les
typologies dont la finalité est de décrire l'agriculture avec
pour objectif de comparaison entre les groupes et le temps, et d'autre part,
les typologies dont la finalité est d'orienter l'agriculture avec pour
objectif de servir de guide pour conceptualiser et appliquer les politiques
agricoles. (AGÉCO, 2007). La première finalité des
typologies consiste à fournir des conseils d'ordre
technico-économique. De telles typologies sont tirées
d'enquêtes, de sondages faisant état d'une situation
réelle.
3.1.1.1. Les types de typologies
La construction d'une typologie peut se faire de
différentes manières afin de représenter la
diversité des exploitations agricoles (voir le tableau 3).
Tableau 3: Les typologies permettant d'analyser les
exploitations agricoles
Besoin de connaissances des exploitations
agricoles
Typologies Histoire Situation actuelle
Perspectives
- + -
- + +
+ - -
- + +
- + +
Structurelle Fonctionnelle Archétype Dire
d'experts Dire d'acteurs
20
Source : Roza Chenoune, 2011
? Typologie structurelle
Selon Roza Chenoune, c'est une typologie descriptive
fondée sur un ensemble de variables quantitatives qui peuvent être
utilisées à des fins qualitatives. Ces données
quantitatives sont souvent collectées par des enquêtes à
l'aide d'un questionnaire portant sur la famille, les superficies, les
productions des différentes cultures, les intrants, les animaux, les
matériels agricoles et la main-d'oeuvre. L'objectif essentiel de cette
typologie est la caractérisation de la diversité des
exploitations agricoles (Roza Chenoune, 2011). Dans la typologie structurelle,
les variables qui doivent être étudiées dans la commune
demeurent la famille, la superficie des espaces cultivés, les intrants
et matériels agricoles, la production des cultures, le bétail et
la main-d'oeuvre.
? Typologie fonctionnelle
D'après le même auteur, c'est une typologie qui
s'intéresse à l'analyse des processus de production et de prise
de décision, fondées sur le fonctionnement actuel de
l'exploitation (pratique et stratégie). En conséquence, la
collecte des données pour ces typologies sont réalisées
à l'aide des guides d'entretien ouverts sur l'histoire, l'objectif, les
stratégies, les atouts, les contraintes, les performances et les
pratiques des exploitations de façon à décrire
l'itinéraire technique et le processus de prise de décision pour
la survie de l'EA.
21
? Les autres types de typologie
Les deux derniers types de typologies quant à eux se
basent sur la situation actuelle et les perspectives des exploitations sans
tenir compte de l'histoire de ces dernières. Alors que la typologie de
type archétype s'appuie seulement sur l'histoire des exploitations
étudiées.
3.1.2. Présentation des variables structurelles de
l'exploitation agricole
Les variables structurelles sont celles qui permettent
d'obtenir une véritable photographie des exploitations agricoles d'une
région à un moment donné, sur les moyens de production
disponibles dans l'exploitation comme la taille de la surface cultivable
(petite, moyenne ou grande) ou le niveau du revenu agricole (faible ou
important) (Ibid.).
3.1.2.1. Famille
Selon Ali Ait Abdelmalek : «la production agricole,
quels que soient les systèmes socio-politiques, les formations sociales
ou les évolutions historiques - dans tous les pays où un
marché organise les échanges - est assurée par des
exploitations familiales, «c'est-à-dire des exploitations où
la famille participe à la production» (Ali Ait Abdelmalek,
2000). De là, la famille est une composante de l'exploitation agricole.
Elle s'assure de la capacité de production de l'exploitation tout en
contribuant grandement dans les opérations culturales. En Haïti,
l'exploitation agricole est en majeure partie familiale. Car, l'agriculture est
mise en valeur par une famille composée de père, mère,
enfants et dans certains cas, la famille est au sens large du terme.
3.1.2.2. Superficie
La superficie est une variable structurelle fondamentale de
l'EA. Dans la zone d'étude, la superficie exploitée est fonction
des aires topographiques. La terre constitue l'espace sur lequel l'exploitant
agricole met en oeuvre les modalités culturales en espérant en
retour la récolte. Sa performance dépend du relief, du type de
sol, des conditions climatiques, etc. Par ailleurs, la notion de superficie est
d'une importance capitale pour l'exploitant. Car, plus la Surface Agricole
Utilisée est dense, plus l'assolement et l'organisation du travail est
possible. Cependant, il arrive que celui qui met en valeur la surface agricole
ne soit le propriétaire. De là, s'ajoute la rente foncière
étant la caution versée au propriétaire par
l'exploitant.
22
3.1.2.3. Intrants et matériels agricoles
Comparativement aux données du MARNDR, les observations
dans la zone d'étude montrent que les intrants majeurs du secteur
agricole auxquels les exploitants devraient avoir accès sont: les
semences et du matériel végétal de qualité à
haut potentiel de rendement et adaptées au contexte local; les engrais;
les produits phytosanitaires dont le choix et l'utilisation devront faire
l'objet d'un encadrement spécifique; et l'outillage et les
équipements agricoles (MARNDR, 2008). Les matériels agricoles les
plus utilisés dans le milieu rural sont la houe, la machette, la hache,
la pioche et la serpette.
3.1.2.4. Production des différentes cultures
Parler de production culturale revêt à parler de
deux termes, dont le système de production et système de
culture.
? Système de production
D'après la FAO : «un système de
production est défini comme étant un regroupement de
systèmes d'exploitation individuels disposant à peu près
d'un même niveau de ressources, pratiquant les mêmes modes de
production, bénéficiant des mêmes sources de subsistance et
assujettis aux mêmes contraintes et pour lesquels des stratégies
et interventions de développement similaires peuvent être
élaborées»(FAO et Banque mondiale, 2001).
Un système de production est dans le contexte de la
zone d'étude une combinaison de facteurs de production (capital
d'exploitation, foncier, travail) et des productions dans l'EA. Il est, de ce
fait, une combinaison de moyens de production organisés par un chef
d'exploitation inséré dans un groupe familial en vue d'atteindre
un certain nombre d'objectifs. Jusqu'ici, la définition la plus
adaptée demeure une façon de produire, de combiner les facteurs
de production (terre, force de travail, capital immobilisé et
circulant), il en découle qu'un système de production
donné sera mis en oeuvre par un ensemble d'exploitations ayant
accès aux mêmes types de ressources, dans des proportions
équivalentes (Nicolas Ferraton, et al, 2009).
23
? Système de culture
Selon Anne Biarnès, le système de culture se
résume en un ensemble des modalités techniques mises en oeuvre
sur des parcelles traitées de manière identique. Il se
définit d'une part, par la nature des cultures et leur ordre de
succession (rotation) et d'autre part, par les itinéraires techniques
appliqués à chacune de ces cultures (Anne Biarnès,
2015).
En effet, ce qui définit un système de culture
dans la zone d'étude revêt l'ordre dans lequel les espèces
cultivées, annuelles ou pérennes se succèdent dans le
temps sur une même parcelle. L'implantation d'un système de
culture (association culturale ou culture pure voire la jachère)
constitue une prise de décision sur la base de gestion d'espace en
majeure partie dans la zone d'étude.
3.1.2.5. Bétail
Le bétail est une variable structurelle que bon nombre
de ménages agricoles intègrent à l'agriculture. Cette
variable aide à comprendre la part de contribution aux besoins des
ménages. Le bétail est, en majeure partie,
considéré comme le compte d'épargne des agriculteurs.
L'élevage des animaux est pratiqué en vue de répondre aux
besoins de cérémonie nuptiale, funérailles, graduation,
l'écolage des enfants et toute autre activité réclamant un
investissement plus important. De par son fonctionnement, l'étude de
cette variable aide à saisir les pratiques d'élevage dans la zone
d'étude.
3.1.2.6. Main-d'oeuvre
Le travail consiste la force qui fait tourner la machine pour
produire de l'extrant nécessaire, dit le professeur Joseph Henri Claude
Cadet. Ce dernier distingue deux types de main-d'oeuvre à savoir la
main-d'oeuvre interne et la main-d'oeuvre externe (Joseph Henri Claude Cadet,
2014).
? La main-d'oeuvre interne est celle
produite par les membres de la famille ou du ménage agricole. Elle est
fournie par le père, la mère et les enfants. Dans la zone
d'étude, la main-d'oeuvre familiale utilisée est celle
élargie (père, mère, enfants, grands-parents,
proches-parents, neveux et autres). Les enfants et neveux quant à eux
travaillent en fonction de leur âge et de la période des vacances
alors que les parents et proches-parents travaillent dépendamment de
leur disponibilité.
24
? La main-d'oeuvre externe
est celle produite par les personnes ne faisant pas partie de la famille
ou du ménage agricole. De ce fait, l'exploitant en engage les services
pour être rémunérées en espèce ou en nature
ou par force de travail. Dans la zone d'étude, la main-d'oeuvre externe
utilisée demeure l'avan-jou, l'eskwad, la konbit et parfois le
contrat.
L'avan-jou consiste, de ce fait, à la vente ou
à l'échange de la force de travail par un groupe fixe de
personnes qui travaille ensemble. Cette forme de mobilisation est
caractérisée par une demi-journée de travail et au
paiement comptant à l'issue de la tache réalisée.
L'eskwad n'est pas différent de l'avan-jou qui s'agit d'un
groupe fixe de personnes avec un chef d'eskwad qui se charge d'organiser les
tours. Cette forme de mobilisation est caractérisée par une
journée complète de travail et au paiement du travail à
terme. La konbit est une forme de mobilisation où la force de
travail est récompensée en contrepartie d'un repas ou d'une
boisson.
3.1.3. Présentation des variables fonctionnelles de
l'exploitation agricole
Les variables fonctionnelles de l'exploitation agricole sont
plus qualitatives que quantitatives. Ce sont des variables qui ont à
voir avec le fonctionnement de l'exploitation comparativement aux
itinéraires techniques utilisés et aux prises de décision
d'assolement et d'organisation du travail.
3.1.3.1. Itinéraire technique
Le professeur Museau Hérauld définit
l'itinéraire technique comme la suite logique et ordonnée des
techniques culturales appliquées à une espèce
végétale donnée (Museau Hérauld, 2013). Par
conséquent, l'exploitant agricole dans la conduite de sa culture part
des travaux de préparation des sols (défrichage et sarclage) en
passant par le semis à plat ou sur billon pour arriver au stade
d'entretien (sarclage) jusqu'à la récolte.
3.1.3.2. Prise de décision
Les objectifs de l'exploitation agricole sont divers
dépendamment des besoins les plus primordiaux. Ce qui assure le bon
fonctionnement de l'exploitation agricole revêt la bonne prise de
décision en ce qui concerne l'assolement, les troupeaux, et
l'organisation du travail. Dans la zone d'étude, les prises de
décisions concernent surtout le calendrier cultural, l'occupation des
parcelles selon le système cultural et le pâturage des animaux
quotidiennement.
25
Il faut remarquer que bon nombre d'exploitations agricoles
font en sorte que les ressources de l'EA soient accessibles lors de l'ouverture
des classes.
? Assolement ou/et Troupeaux
L'assolement revêt un choix technique de l'agriculteur
relatif à la gestion de la production et notamment au choix des cultures
et à la surface qu'on leur attribue en vue de conduire ses productions
végétales (Ibid.). De manière plus explicite, il
correspond à l'allocation de surface à chaque culture. Par
ailleurs, le troupeau correspond à l'allocation de surface à
chaque type de bétail. Dans la zone d'étude, l'assolement est
pratiqué selon les aires topographiques. Car, les parcelles en montagne
ne sont pas occupées des mêmes espèces que celles en plaine
ou en piémont. De même, les systèmes forestiers ne sont pas
associés à toute sorte de culture réclamant une somme de
température dont le couvert des systèmes forestiers ne peut pas
fournir de façon optimale. De là, L'organisation de travail s'y
ajoute en allouant du travail aux différentes opérations
culturales. Elle consiste dans le bon sens de l'exploitant à
décider de quand fait quoi, où fait quoi et en fonction des
réalités de la localité.
3.2. Présentation générale de la
caractérisation
La comparaison d'une parcelle ou d'une exploitation à
une autre donne lieu à l'observation des variabilités que ce soit
dans la gestion des parcelles, dans la structure du sol, la répartition
des éléments nutritifs et de l'eau, dans l'utilisation des
méthodes et pratiques culturales. Avec la notion que l'agriculture est
une science de localité, il revêt qu'une habitation agricole est
différente d'une autre pour les mêmes facteurs mais aussi parce
que la densité de population est différente, de même pour
le climat, l'accès aux ressources et l'accès aux marchés.
Ce qui rend possible la caractérisation.
Cette dernière permet, d'une part, de comprendre le
fonctionnement de l'agroécosystème des habitations, de quantifier
les contraintes et le potentiel de production et d'autre part, d'évaluer
la variabilité des caractéristiques au sein des habitations.
Cette caractérisation permet d'identifier les problèmes au niveau
de l'exploitation dans les systèmes de production agricole
utilisés.
Dans la zone d'étude, rare est la
caractérisation des activités des exploitations agricoles.
Cependant, la caractérisation revêt un outil pouvant faciliter une
intervention soutenue et légitime des projets en perspectives aux
différentes aires topographiques.
26
Car, les besoins des habitations de la zone d'étude ne
sont pas les mêmes en montagne ou en piémont. De là, la
caractérisation vient dans un souci de catégoriser les EA,
d'analyser leur performance et leur contrainte, d'évaluer les
stratégies mises en oeuvre par les EA en vue de répondre aux
besoins de leur ménage.
3.2.1. Compréhension des types de
caractérisation liés à l'exploitation agricole
Bien que souvent utilisé dans le cas de descriptions
spécifiques, la caractérisation d'une exploitation agricole est
une approche plus large qui sous-entend une description intégrée
des conditions sociodémographiques, des systèmes de production,
des ressources de l'exploitation, des activités économiques, des
contraintes et stratégies de ces exploitations agricoles sans
écarter l'accès aux services agricoles et ruraux. Vu que
l'exploitation n'est pas fermée uniquement sur la production ou le
ménage, il en revêt une caractérisation tenant en compte
des conditions de vie des ménages agricoles, des aspects techniques,
climatiques, etc.
3.2.1.1. Caractérisation
sociodémographique
La caractérisation sociodémographique fait
ressortir trois niveaux d'analyse (Goulé Guèye, Moussa Sall, et
al, 2008):
? la situation des chefs d'exploitation : en fonction
de leur sexe et de leur statut matrimonial. Dans la commune, l'observation
montre que le sexe de la totalité des chefs d'exploitation est le
masculin alors que la femme et les enfants n'y accèdent que pour des
raisons de maladie ou d'absence du chef pendant un moment donné. Par
contre, le statut des chefs d'EA est diversifié selon les aires
topographiques. A par du mariage et du concubinage, le célibat est
rarement observé comme statut du chef du ménage.
? La situation des ménages agricoles : Elle
est représentée en fonction du poids des membres du ménage
sur l'exploitation agricole, de leur implication dans les activités
agricoles, de leur habitat, de leur approvisionnement en eau, de
l'assainissement, de l'électrification et de la composition des
ménages agricoles.
? le niveau d'instruction des membres de l'exploitation
en fonction du niveau d'alphabétisation ou d'enseignement du membre
du ménage. Dans la zone d'étude, le niveau
d'analphabétisme est élevé chez les chefs et femmes des
chefs d'EA alors que les traces d'analphabétisme sont rares chez les
enfants.
27
3.2.1.2. Caractérisation des ressources de
l'exploitation
Ce qui définit une exploitation agricole est
l'acquisition des ressources de base comme le foncier, le matériel
agricole, le bétail et la main-d'oeuvre (Ibid.). De là, pour que
l'exploitation ne puisse tomber en déclin, ces ressources demeurent
essentielles et doivent-être prises en compte de manière
renforcée.
3.2.1.3. Caractérisation des activités
économiques
La caractérisation des activités
économiques de l'exploitation permet de positionner l'agriculture par
rapport aux besoins des membres du ménage agricole et d'étudier
la destination des revenus et dépenses (compte d'exploitation) de
l'exploitation agricole. Elle permet d'étudier la valeur de la
production de l'exploitation pour une période d'un an (produit
bruit).
3.2.1.4. Contraintes et stratégies des
exploitations agricoles familiales
Ce qui rend fort est la connaissance de ses faiblesses en vue
de l'utilisation de nouvelles stratégies. En effet, l'exploitation
voulant s'assurer de son suivi doit nécessairement tenir compte des
contraintes, des pratiques ou systèmes utilisés. Cette
caractérisation est essentielle non seulement pour la prise en compte
des contraintes (mauvaise gestion ou autres) mais aussi bien des
stratégies à développer pour la bonne marche de
l'exploitation agricole.
28
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE
En tant que travail de recherche, le mémoire fait
référence aux exigences scientifiques de la recherche via une
démarche qui renvoie aux procédés pratiques que l'on mette
en oeuvre en vue de réaliser son travail. De ce fait, ce travail de
caractérisation dans la commune de Milot a été fait selon
cette méthodologie qui renferme les phases suivantes :
4.1. Phase de recherches bibliographiques
Cette phase consistait à constituer les travaux de
recherche qui ont été réalisés
antérieurement sur le thème étudié. Cette phase
permettait de porter une attention particulière sur des variables qui
devaient être étudiées et s'il en fallait de
considérer les paramètres jugés pertinents. Pour se faire,
les documents en rapport avec le travail de recherche mené ont
été consultés dans les bibliothèques des Soeurs
de Sainte-Croix de Thibeau, de l'Université Chrétienne
du Nord d'Haïti. Des documents ont été
téléchargés de Google Académique (format PDF) en
vue de mieux décrire le lien entre le thème traité dans le
mémoire et les travaux antérieurs réalisés. Cette
phase a permis de passer en revue les résultats de recherche et
d'étude relatifs au thème traité.
4.2. Phase de collecte des données
Les données ont été collectées
entre Octobre et Novembre 2015 lors des enquêtes formelle et informelle
à passage unique mais répété dans certains cas
compte tenu le devoir de vérification de certaines informations pour en
assurer leur pertinence. Comme relaté dans l'ouvrage de la FAO, pour
dresser un programme d'enquête agricole, il a été
indispensable de considérer des paramètres suivants : production
totale des denrées ; superficies ; effectif du cheptel ; nombre
d'exploitation et répartition géographique ; distribution
géographique des cultures et du cheptel ; taille moyenne des
exploitations ; pourcentage d'exploitations produisant des denrées
d'intérêts ; nombre moyen de parcelles par exploitation et
distance moyenne entre les exploitations ; proportions d'exploitants vivant sur
les exploitations, à proximité ou dans les villages ; distances
moyennes parcourues par les exploitants pour atteindre leur exploitation ; mode
de faire valoir; système de culture ; pratiques culturales,
itinéraire technique ; conditions atmosphériques et communication
; circuits commerciaux (FAO, 1997).
29
Pour la collecte des données, on a veillé
à ce que les exploitants développassent une aptitude à
fournir des données exactes. Pour se faire, cette phase a
été divisée en deux sous-phases dont l'enquête
formelle et l'enquête informelle. L'exploration n'a pas été
prise en compte du fait qu'on vit quotidiennement dans la zone
d'étude.
4.2.1. Enquête informelle
L'enquête informelle est celle qui permettait d'avoir
des entretiens avec les autorités publiques, les notables et des
concernés en matière agricole. En conséquence,
l'enquête informelle a été conduite de façon
à développer des mécanismes typologiques et un
schéma de catégorisation des exploitations agricoles de la zone
d'étude. De là, pour collecter les informations, le cible a
été porté sur le profil des gens à caractère
agricole ou leur intérêt dans la vie socio-agricole. Dans cette
enquête, environ une centaine de gens ont été
interviewée sur leur perception de l'agriculture dans la zone
d'étude, sur les aires topographiques des EA, sur les contraintes
auxquelles font face les agriculteurs, sur les stratégies et leur
vision, sur le schéma de catégorisation des EA, sur la variation
et l'irrégularité climatique, etc. Par ailleurs, cette
enquête n'a pas été guidée mais a été
réalisée uniquement par des entrevues avec les agriculteurs y
compris les gens qui n'ont pas été concernés dans
l'échantillon mais dont leurs parcelles situaient à
proximité des exploitations étudiées (voir l'annexe 2).
4.2.2. Échantillonnage
L'échantillonnage est cette partie qui est
considéré comme un prérequis à l'enquête
formelle. La méthode d'échantillonnage qui a été
adoptée est celle appelée échantillonnage
répété tel que décrit dans l'ouvrage de la FAO
cité ci-devant. Elle consiste dans la sélection d'un certain
nombre de petits échantillons indépendants (appelés
échantillons répétés) en vue de représenter
la population ou l'univers, au lieu de choisir un grand échantillon. Le
choix de cette méthode d'échantillonnage consistait à
écarter une partie des exploitations agricoles dont les
caractéristiques sont communes en termes de relief ou de typologie. De
ce fait, le pourcentage qui a été adopté est 10% de 863
exploitations agricoles en moyenne dans la 1ère section. Par
ailleurs, vu que la méthode qui a été utilisée est
celle d'échantillonnage répété,
l'échantillon a été minoré jusqu'à quinze
(15) unités statistiques à raison d'une exploitation agricole par
habitation (voir l'annexe 1).
30
4.2.3. Enquête formelle
Pour mener à bien la caractérisation des EA dans
la zone d'étude, une enquête formelle a été
nécessaire. Elle permettait de se renseigner sur tous les
paramètres jugés pertinents à l'étude de
caractérisation menée dépendamment de la typologie
adoptée. Le type d'enquête statistique agricole qui a
été utilisé est l'enquête agricole par sondage
systématique ou aléatoire (Ibid.). Elle a été
réalisée à l'aide d'un questionnaire concordant aux
objectifs de l'étude. Le cible de cette enquête a
été portée sur les exploitations agricoles de la zone
d'étude et dûment sélectionnées dans
l'échantillon. Les paramètres établis dans le
questionnaire ont été basés sur le programme
d'enquête agricole de la FAO mentionné ci-avant et sur les
éléments de la caractérisation structurelle et
fonctionnelle dont le ménage, les main-d' oeuvres, les moyens de
production, les aspects techniques, les aspects climatiques, les aspects
environnementaux. Ensuite, cette enquête tenait compte de la collecte des
informations en rapport avec les coûts de production, valeur de ventes,
les charges et les produits des exploitations agricoles ciblées (voir
l'annexe 1 et 2).
4.2.4. Typologie
Pour arriver à atteindre les objectifs visés, la
catégorisation a été faite en fonction des ressources des
exploitants dont la superficie exploitée et le nombre de bétail
conduit (Grand-Moyen-Petit exploitant) et en fonction aires topographiques
(montagne-piémont-plaine).
La typologie adoptée s'explique par une
déduction analytique. Ce choix de typologie s'explique par le fait que
le relief de la zone d'étude n'est pas uniforme. Ceci dit qu'elle se
compose des trois aires topographiques dont Montagne, Piémont et Plaine.
Il est à signaler que le choix des exploitations agricoles (EA)
découle des différentes habitations
présélectionnées dans la zone d'étude
dépendamment de leur relief.
De là, cette typologie envisage une
catégorisation de chaque aire topographique qui par la suite sont
catégorisées en agriculture et élevage pour lesquels une
sous-catégorisation est faite en fonction des Grandes, Moyennes et
Petites exploitations agricoles et en fonction des Grands, Moyens et Petits
éleveurs (voir la figure ci-après).
31
Figure 6: Présentation des mécanismes de la
typologie
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
4.3. Phase de traitement et d'analyse des
données
Le but des phases précédentes de collecte de
données a été d'amener à un travail scientifique.
De ce fait, les données recueillies ont été
dépouillées puis traitées, et analysées en vue de
mieux caractériser les exploitations agricoles de la zone d'étude
et de tirer une conclusion tout en faisant des recommandations y
afférentes. En conséquence, l'utilisation de la méthode
comparative des moyennes arithmétiques et des fréquences simples
aidait à présenter les données sous forme de figure et de
tableau.
4.4. Matériels et outils utilisés
En vue de mener à bien ce travail de recherche, des
matériels et outils jugés facilitateurs comme ordinateur
(logiciels Microsoft office, QGis), stylos, crayons, gommes, papier,
règle, calculatrice et caméra ont été
utilisés.
32
CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSION
5.1. Contexte Général
Toute activité de développement y compris
l'agriculture et ses dépendances passe par la planification.
Historiquement à potentialités agricoles, Haïti pour renouer
auxdites potentialités doit nécessairement tenir compte de la
réalité d'aujourd'hui qui n'est pas vraisemblablement la
même après un peu plus de 200 ans de son indépendance. De
là, la caractérisation devient la piste sur laquelle l'on doit
analyser les contraintes, moyens et stratégies mises en oeuvre par les
agriculteurs en vue d'optimiser leur rendement agricole. Du même coup, la
caractérisation des exploitations agricoles de la commune de Milot, cas
de la 1ère section (Perches-de-Bonnet) se fait sur la base
que l'agriculture est une science de localité. Par conséquent,
pour atteindre les objectifs de l'étude, elle tient compte de la
réalité des aires topographiques de la commune de façon
à être un outil pouvant guider vers des actions communes et
cohérentes du développement.
5.2. Typologie des exploitations agricoles
La compréhension de la structure et du fonctionnement
de l'exploitation agricole passe nécessairement par l'élaboration
d'une typologie qui permettrait de mieux catégoriser les exploitations
agricoles de la zone d'étude. La méthodologie retenue pour
l'élaboration de cette typologie est celle définie par des
indicateurs d'aires topographiques (montagne, piémont, plaine). Il est
à signaler que les raisons qui expliquent le choix de cette typologie
s'expliquent dans le chapitre de la méthodologie de l'étude (voir
la figure 7).
Figure 7: Catégorisation des exploitations
agricoles par aire topographique
70.00%
|
66.66%
|
60.00%
|
Aires topographiques
|
|
50.00%
|
|
|
40.00%
|
|
|
30.00%
|
|
|
20.00%
|
20%
|
|
10.00%
|
13.33%
|
|
0.00%
|
|
|
|
Montagne Piemont
|
Plaine
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
33
Ces données montrent que 2/3 des
exploitations agricoles se trouvent en plaine dans la zone d'étude.
L'autre 1/3 se trouve en piémont et en montagne. Ce graphe
exprime le phénomène de déplacement des exploitations
agricoles des montagnes en plaine pour des raisons d'accès aux services
de base (santé, éducation des enfants, église, etc.),
d'économie du temps, d'intégration sociale, etc. Du même
coup, si des conditions des exploitations agricoles des montagnes et des
piémonts ne s'améliorent pas, des négligences en ce qui
concerne la prise en charge des parcelles seront observées de la part
des exploitations agricoles bien que l'abandon de leur habitation d'origine en
montagne ne serait pas définitif vu leur attachement à leur
terre.
Pour chacune des aires topographiques, le critère de
catégorisation demeure la quantité de terre exploitée et
le nombre de bétail possédé. En effet, les exploitations
sont catégorisées en fonction des observations faites dans la
zone d'étude et des concertations trouvées dans la phase
d'enquête informelle (voir le tableau 4).
Tableau 4: Schéma de catégorisation des
exploitations agricoles
Agriculture
Grande exploitation
|
Moyenne exploitation
|
Petite exploitation
|
Plus de 4 ha
|
2 à 4 ha
|
Moins de 2 ha
|
Elevage
Bovin |
Equin
|
|
Grand éleveur
|
Moyen éleveur
|
Petit éleveur
|
Plus de 5
|
3 à 4
|
Moins de 3
|
Caprin | Porcin
|
|
Grand éleveur
|
Moyen éleveur
|
Petit éleveur
|
Plus de 10
|
5 à 10
|
Moins de 5
|
Source : Enquête de l'auteur (Focus
group), Septembre 2015
5.2.1. Analyse des exploitations agricoles en montagne
Les exploitations agricoles en montagne représentent
13.33% de l'échantillon étudié. En montagne, la
catégorisation des exploitations agricoles en termes de surface
exploitée montre que 50% des exploitations agricoles possèdent
moins de 2 ha (1.55 Cx) et 50% des exploitations agricoles se situent entre 2
à 4 ha (1.55 à 3.10 Cx) (voir la figure 8).
34
Figure 8: Catégories des EA en
montagne
50% 40% 30% 20% 10%
0%
|
|
|
|
|
|
|
|
0%
|
|
50% 50%
60%
Petites EA Moyennes EA Grandes EA
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
La figure (8) ci-avant montre à quel point le foncier
en tant que moyen de production sine qua non pour l'exploitant ne
représente pas une surface pouvant lui permettre de choisir quelle
culture faire dans quelle parcelle. Ceci dit que la surface
possédée ne laisse pas de choix aux petites EA de faire un
assolement considérant l'exiguïté des parcelles. Par contre,
l'étude montre qu'il n'y a pas de grand exploitant en zone de montagne
alors que la moitié des exploitations agricoles est petite et l'autre
moitié est moyenne.
Figure 9: Catégorisation des aires topographiques
des parcelles des EA en montagne
60.00% 57.14%
|
|
|
50.00%
|
|
|
|
|
|
|
40.00%
|
|
|
|
30.00%
|
|
28.57%
|
|
|
|
|
|
|
20.00%
|
|
|
|
|
|
|
14.28%
|
|
|
10.00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0.00%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Montagne Piémont Plaine
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Par ailleurs, dans la figure 9, l'étude montre que
57.14% des parcelles que possèdent les exploitants agricoles habitant en
montagne se situent la même aire topographique alors que 28.57% des
parcelles exploitées se trouvent en plaine et 14.28% se trouvent en
piémont. En effet,
35
l'échantillonnage enquêté montre que les
petites EA possèdent uniquement des parcelles en montagne alors que les
moyennes en possèdent partout.
Par conséquent, ces données montrent que les
exploitants agricoles en montagne ont une aptitude pour les parcelles en
montagne. Ceci s'explique en raison des liens de proximité d'une part et
des offres qui peuvent provenir des proches qui n'habitent pas en montagne mais
qui y possèdent des parcelles dont ils n'ont pas le temps de les mettre
en valeur.
5.2.1.1. Mode de tenure des parcelles des EA en
montagne
Les exploitants agricoles de la zone d'étude pour
concrétiser la vision de leur ménage se repose
nécessairement sur la mise en valeur des parcelles. En effet, ces
parcelles sont acquises de différentes façons dont 42.85% en
propriété, 14.28% en fermage, 28.57% en héritage et 14.28%
en métayage (voir le tableau 5).
Tableau 5: Mode de tenure des parcelles des EA en
montagne
Catégories
|
Propriétaire
|
Fermage
|
Héritage
|
Métayage
|
Usufruit
|
Petite EA
|
-
|
-
|
100%
|
-
|
-
|
Moyenne EA
|
60%
|
20%
|
-
|
20%
|
-
|
Grande EA
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'étude montre que l'héritage est le seul mode
de tenure des parcelles que possèdent les petites exploitations. Ceci
s'explique en majeure partie en raison de la valeur marchande des terres en
montagne qui est moindre que celle des terres en plaine. Car, en guise de les
vendre après la mort des parents, des héritiers
préfèrent les mettre en valeur en vue de tirer plus via des
récoltes.
Pour ce qui concerne les moyennes EA, il faut mentionner plus
le mode d'acquisition est la propriété, plus la gestion est
bonne. Car, l'exploitant qui exploite sa propre terre prend des
précautions de ne pas compromettre l'avenir des nouvelles cultures et de
ne pas vouer le sol de ses parcelles à la perte de fertilité vu
qu'il en dépend directement. D'autre part, les observations permettent
de comprendre plus le mode de faire-valoir de certaines parcelles est direct,
plus l'exploitant peut choisir d'en laisser quelques-unes en jachère
alors que les exploitants des parcelles en mode de faire-valoir indirect ont
tendance à épuiser le sol de certaines parcelles
36
acquises en fermage et métayage en vue de tirer profit le
maximum possible pour la période du contrat. Certaines fois, en guise de
laisser inculte sa terre, le propriétaire le met en fermage ou en
métayage aux gens habitants la même aire topographique de sa
terre.
5.2.1.2. Temps d'accès de l'habitat aux
parcelles des EA en montagne
Pour se rendre aux parcelles, les exploitants agricoles doivent
planifier un temps de départ afin qu'ils puissent réaliser le
maximum de travaux possibles (voir le tableau 6).
Tableau 6: Distance des parcelles par rapport aux
habitats des EA en montagne
Catégories
|
lieu d'habitat
|
Moins de 15 mns
|
15-30 mns
|
31-45 mns
|
Petite EA
|
-
|
100%
|
-
|
-
|
Moyenne EA
|
20%
|
20%
|
40%
|
20%
|
Grande EA
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'étude montre que le lieu d'habitat n'est pas
forcément un lieu de résidence mais il sert aussi d'un espace de
production animale et d'élevage. Par ailleurs, les parcelles des petites
exploitations agricoles se situent plus à proximité de leur
habitat que les parcelles des moyennes EA. Cela permet aux petits exploitants
non seulement d'effectuer plusieurs travaux (mise au piquet du bétail)
avant de se rendre aux parcelles mais notamment cette proximité permet
aux petits et moyens exploitants de visiter ou travailler dans
différentes parcelles la même matinée. Il faut relater que
la proximité des parcelles aux habitats augmente le contrôle des
membres du ménage sur les parcelles et sert de secours aux
ménages certaines fois en termes alimentaire.
5.2.1.3. Système de culture des parcelles des EA
en montagne
Le système de culture retrouvé à
l'unanime dans les parcelles des exploitations agricoles en montagne demeure
l'association culturale bien que les exploitations agricoles n'écartent
pas l'idée de cultiver l'arachide en culture pure certaines fois. En
effet, les données nous montrent que la totalité des EA en
montagne que ce soit petites ou moyennes adoptent l'association culturale comme
système de culture. Les jachères sont rarement pratiquées
vu les problèmes liés au manque de surface à mettre en
valeur et au mode de faire-valoir indirect.
37
Le système de culture semble être fonction des
aires topographiques. Car, l'exploitant agricole en montagne ne conçoit
pas des projets futiles sans tenir compte de sa localité en termes de
potentialités des espaces cultivables et de la variation ou
l'irrégularité climatique. L'exploitant associe des
espèces en vue d'exploiter sa terre au maximum possible et afin de
réduire les marges de perdre toute une campagne agricole.
5.2.1.4. Occupation des parcelles des EA en
montagne
Il est dit que l'agriculture est une science de
localité dans le sens que les climats, les microclimats, les cultures et
les techniques différent. Ce qui implique une adaptation des
systèmes de culture et des techniques à adopter (voir le tableau
7).
Tableau 7: Occupation des parcelles des EA en
montagne
Catégories
|
Système de culture
|
Espèces cultivées
|
Petite EA
|
Association
|
1- Taro, banane, ignames, giraumont
2- Manioc, pois congo
|
Moyenne EA
|
Association
|
1- Maïs, pois nègre
2- Manioc, culture de banane figue, ignames, ananas
3- Agroforesterie
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ces données permettent de comprendre le rôle dont
joue l'agroforesterie pour non seulement les exploitations agricoles en
montagne qui ont des parcelles dans la même aire mais aussi pour celles
d'autre aire ayant les parcelles en montagne. Car, l'agroforesterie permet aux
moyennes et petites EA d'une part de conserver les sols de leurs parcelles en
vue d'éviter l'érosion et d'autre part de produire pour
l'abattage pendant qu'ils tirent profit des cultures annuelles, pluriannuelles
et d'autres arbres fruitiers du genre cacaoyer, avocatier, arbre
véritable, arbre à pain, noix d'acajou, etc. Il arrive que
certains exploitants agricoles comparent le cycle végétatif des
espèces cultivées en montagne par rapport à celles
cultivées en plaine. En effet, l'étude confirme plus on cultive
en haute altitude, plus le cycle végétatif s'allonge.
5.2.1.5. Mode et type de culture
Le mode de culture retrouvé un peu partout des
parcelles des EA en montagne est traditionnel. Car, les principes et techniques
ont été transféré des parents ou proches aux
membres
38
des ménages avec les matériels agricoles parfois
non adapté aux pratiques culturales. Pour ce qui concerne le type de
culture, l'agriculture pluviale demeure le seul utilisé par les EA en
montagne. Ce qui rend vulnérable certaines parcelles des EA qui
dépendent uniquement de la pluviométrie considérant la
variation et l'irrégularité climatique.
5.2.1.5. Présentation des CE des systèmes
de culture des EA en montagne
Un compte d'exploitation est celui qui permet de
déterminer un résultat par la différence des produits
(recettes) et des charges (dépenses). Les données
collectées permettent de catégoriser deux comptes d'exploitation
en montagne (voir les tableaux ci-après).
Tableau 8: Compte d'exploitation de l'association
Manioc, Igname, Banane d'une moyenne EA en montagne
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Main d'oeuvre externe
|
5'000 gdes
|
|
Achats de semences
|
7'100 gdes
|
|
Amortissement fermage
|
571.2 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
900 gdes
|
|
Vente de produits d'association
|
|
12'000 gdes
|
Vente de fruits (cacao, avocat)
|
|
3'000 gdes
|
Total
|
13'571,2 gdes
|
|
Bénéfice
|
+ 1'428.8 gdes
|
|
TOTAL
|
15'000 gdes
|
15'000 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ce tableau (8) présente les différentes
données chiffrées d'une moyenne EA en montagne. Dans ce tableau
il est à remarquer l'investissement élevé en main d'oeuvre
et achats de semences par l'exploitant. Cependant, l'on peut voir que la marge
brute est inférieure à cet investissement. Cette situation
s'explique par un moyen investissement dans des cultures pluriannuelles (taro,
banane, ignames). Ceci dit que le revenu ne vient pas la même campagne
agricole vu les cycles végétatifs des plantes
ensemencées.
39
Considérant que ce revenu ne peut permettre à
l'exploitant de répondre à tous les besoins de son ménage,
il recourt en majeure partie à l'abattage des arbres pour la production
de charbon et de planche. Ce revenu sert d'ajustement aux autres
activités agricoles.
Tableau 9: Compte d'exploitation de l'association
Taro, Banane, Giraumont, igname d'une petite EA en montagne
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Main d'oeuvre externe
|
1'500 gdes
|
|
Achats de semences
|
310 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
400 gdes
|
|
Vente de produits de l'association
|
|
4'400 gdes
|
Vente d'ananas
|
|
1'500 gdes
|
Total
|
2'210 gdes
|
|
Bénéfice
|
+ 3690 gdes
|
|
TOTAL
|
5'900 gdes
|
5900 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données traitées dans ce tableau (9)
montrent la position des petites EA en montagne. En plus de l'utilisation de la
main d'oeuvre familiale, le petit exploitant recourt à la main d'oeuvre
externe pour laquelle l'investissement est faible. Cependant, il faut signaler
que les recettes effectuées ne peuvent pas couvrir tous les besoins du
ménage.
En somme, cette étude montre que le petit exploitant en
montagne vend moins par rapport au moyen exploitant. Cependant, la marge brute
du petit exploitant est double de celle du moyen exploitant. Ce fait s'explique
par une utilisation supérieure de main d'oeuvre externe et d'achat de
semences par le moyen exploitant alors que le petit exploitant utilise
davantage la main d'oeuvre familiale et l'intraconsommation.
5.2.1.6. L'élevage en montagne
L'élevage extensif est le seul retrouvé dans la
zone d'étude où les éleveurs n'apportent aucun soin
prophylactique si ce n'est une campagne subventionnée de l'État
qui ne se fait pas régulièrement. En fait, le mode de conduite se
fait dans sa totalité à la corde de manière traditionnelle
(mise au piquet). Pour conduire son bétail, l'éleveur en montagne
dépense 240 gdes
40
en moyenne. Cette main d'oeuvre sert surtout pour l'achat de
cordes qui dure plus d'un mois dépendamment des éleveurs. Le mode
de pâturage des animaux demeurent les parcelles exploitées et
celles d'autrui en jachère ou déjà
récoltées. Pour l'abreuvement des animaux, il se fait près
des plans d'eau et/ou par l'apport de récipient aux bétails (voir
le tableau 10).
Tableau 10: Catégorie des éleveurs en
montagne
Bovin |
Equin
|
|
Grand éleveur
|
Moyen éleveur
|
Petit éleveur
|
0
|
0
|
1 cheval
|
Caprin |
Porcin
|
|
Grand éleveur
|
Moyen éleveur
|
Petit éleveur
|
0
|
0
|
2 porcs et 1 cabri
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Le tableau (10) ci-avant montre qu'il n'existe que de petits
exploitants équins (avec 1 cheval), caprins (1 cabri en moyenne) et
porcins (2 porcs) en montagne alors que la tendance d'élevage des bovins
diminue en raison des risques de suffocation lorsqu'ils sont piqués
à la corde en montagne et des vols en pleine journée en montagne.
Il faut mentionner que l'élevage équin se fait surtout à
des fins de transport de marchandises vers les marchés avoisinants et
certaines fois à la ville de Milot et à Cap-Haitien.
Par ailleurs, le mode de conduite des cabris et chevaux se
fait à la corde alors que l'élevage porcin se fait à
travers des parcs aux alentours de la maison. L'étude permet de
comprendre d'après les enquêtes que la majeure partie des bovins
et caprins disparus ou volés a pris la direction des montagnes. Ce que
les éleveurs en montagne semble bien assimiler en évitant le
grand investissement en élevage bovin et caprin.
5.2.2. Analyse des exploitations agricoles en
piémont
Les exploitations agricoles en piémont
représentent 20% de l'échantillon enquêté. La
catégorisation des EA en termes de surface exploitée montre que
33.33% des exploitations agricoles possèdent moins de 2 ha (1.55 Cx) et
33.33% des exploitations agricoles se situent entre 2 à 4 ha (1.55
à 3.10 Cx) et 33.33% des EA possèdent plus de 4 ha (3.10 Cx)
(voir la figure ci-après).
41
Figure 10: Catégories des EA en
piémont
40.00%
33.33% 33.33% 33.33%
30.00% 20.00% 10.00% 0.00%
|
|
Petites EA Moyennes EA Grandes EA
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Afférant à la représentativité de
toutes les catégories des EA, les données dans la figure ci-avant
montre un équilibre en piémont. Cette figure montre l'existence
des trois catégories d'EA en piémont. Car, le problème
foncier est répété pour les petites EA au point qu'elles
ne peuvent pas faire de grand choix en termes d'allocation de
différentes cultures à chaque parcelle. Pourtant, les moyennes et
grandes EA ont d'une façon ou d'une autre le choix en termes
d'assolement et d'allocation de travail à chaque parcelle. Il faut
mentionner aussi que la totalité (100%) des petites EA utilise la main
d'oeuvre familiale vu qu'elles ne possèdent pas plusieurs parcelles pour
lesquelles elles auraient contracté la main d'oeuvre externe.
Figure 11: Catégorisation des aires topographiques
des parcelles des EA en piémont
Montagne Piémont Plaine
57.14%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
21.43% 21.43%
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
En conséquence, selon la figure 11 contrairement aux
exploitants de montagne qui possèdent plus de parcelles dans la
même aire, 57.14% de parcelles mises en valeur se trouvent en plaine
alors que l'autre 42.86% des parcelles se trouvent symétriquement en
piémont et en montagne.
42
A cet effet, les petites EA en piémont possèdent
des parcelles uniquement en montagne alors que les moyennes EA en
possèdent dans toutes les aires topographiques pourtant les grandes EA
en possèdent seulement en piémont et en plaine. Cette
étude permet de conclure que les moyens et grands exploitants agricoles
en piémont n'exploitent pas uniquement les parcelles en piémont
mais cherche à élargir leur EA pendant que les petits exploitants
n'ont pas de choix vu ce moyen de production qui leur fait défaut.
5.2.2.1. Mode de tenure des parcelles des EA en
piémont
Plus de 90% des parcelles sont acquises en mode de
propriété par les EA en piémont alors que le reste
s'obtient par héritage (voir le tableau 11).
Tableau 11: Mode de tenure des parcelles des EA en
piémont
Catégories
|
Propriétaire
|
Fermage
|
Héritage
|
Métayage
|
Usufruit
|
Petite EA
|
100%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Moyenne EA
|
100%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Grande EA
|
83.33%
|
-
|
16.66%
|
-
|
-
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ces données montrent la tendance vers un mode de
faire-valoir direct des parcelles de toutes les trois catégories d'EA en
piémont. Ainsi, le mode d'héritage existe du fait de l'indivision
des terres après la mort des parents. Il est à remarquer que le
mode d'acquisition par héritage crée l'instabilité
certaines fois. La prévalence du mode de tenure propriétaire
s'explique surtout en raison que les terres de la zone d'étude ne sont
pas du domaine public de l'État. De là, l'exploitant opte pour un
faire-valoir direct de façon non seulement à tirer tout profit
mais en vue de mieux protéger ses parcelles.
5.2.2.2. Temps d'accès de l'habitat aux
parcelles des EA en piémont
L'exploitant agricole en piémont comme en montagne
planifie l'heure de réveil de façon à se rendre au travail
au moins 5 fois par semaine s'il n'y a pas d'inconvénient (voir le
tableau 12).
Tableau 12: Distance des parcelles par rapport aux
habitats des EA en piémont
Catégories
|
lieu d'habitat
|
Moins de 15 mns
|
15-30 mns
|
31-45 mns
|
Petite EA
|
-
|
-
|
100%
|
-
|
Moyenne EA
|
14.28%
|
14.28%
|
42.85%
|
28.57%
|
Grande EA
|
-
|
33.33%
|
66.66%
|
-
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
43
Les données montrent que les parcelles des petites EA
en piémont ont un écart par rapport aux habitats. Ce qui demande
à l'exploitant de réveiller plus tôt afin qu'il arrive
avant la levée du soleil. Par contre, il faut remarquer que les moyennes
EA profitent par mettre en valeur une partie des terres où s'implante
leur habitat. Ces données peuvent aussi aider à comprendre que
les parcelles d'une EA ne se situent pas obligatoirement la même
habitation ou la même aire.
L'avantage est que plus les parcelles se situent à
proximité des habitats des EA, plus le temps d'action de l'exploitant
s'intensifie. C'est le cas des petites EA dont les parcelles se situent en
moyenne entre 15 et 30 minutes de leur habitat. Cependant, il faut remarquer
que les moyennes et grandes EA malgré que leurs parcelles sont
dispersées de leur habitat ne posent pas problème vu que les
moyens de déplacement leur sont parfois accessibles.
5.2.2.3. Système de culture des parcelles des EA
en piémont
Dans les EA en piémont, l'association culturale se
retrouve dans 57.14% des parcelles alors que la culture pure occupe 14.28% des
parcelles et 28.57% des parcelles sont en jachère (voir la figure
12).
Figure 12: Système de culture des parcelles des EA
en piémont
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Association culturale Culture pure Jachere
57.14%
14.28%
28.57%
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Il faut remarquer que nombreuses parcelles en jachère
de courte durée ne le sont pas volontairement mais en raison des moyens
de production qui font défaut aux EA en piémont. Les petites EA
pratiquent uniquement l'association culturale en vue de diversifier les
espèces et de tirer profit de la gestion de l'espace.
44
Les moyennes et grandes EA demeurent les seules à
posséder des parcelles en jachère. La fréquence de
jachère qui va de trois mois jusqu'à un an dépend en
majeure partie des moyens de production de l'EA. Car, plus les EA
possède plus de terre en termes de superficie, plus certaines de ces
parcelles sont laissées en jachère. Il est aussi à
remarquer que la culture pure (canne-à-sucre) est pratiquée en
piémont uniquement par les grandes EA.
5.2.2.4. Occupation des parcelles des EA en
piémont
Les exploitations agricoles en piémont se reposent
directement des activités agricoles de façon à couvrir les
besoins de leur ménage. Pour ce, elles développent des
stratégies d'occupation des parcelles en vue de réussir les
cultures mises en terre. Le tableau suivant fait une description des
différentes espèces cultivées par les EA en piémont
dépendamment du système de culture (voir le tableau 13).
Tableau 13: Occupation des parcelles des EA en
piémont
Catégories
|
Système de culture
|
Espèces cultivées
|
Petite EA
|
Association
|
1- Maïs, haricot
2- Manioc, pois congo
|
Moyenne EA
|
Association
|
1- Banane, ignames, taro, cacao
2- Agroforesterie (arbres véritable, avocat, oranger)
3- Manioc, pois congo, banane
|
Grande EA
|
Culture pure
|
Canne-à-sucre
|
Association
|
Mais, pois nègre
|
Association
|
Agroforesterie
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les petites EA n'arrivent pas à adopter la culture pure
sous des contraintes liées au manque d'espace cultivable. Pourtant les
grandes EA s'oeuvrent dans la culture pure de la canne-à-sucre dans
diverses parcelles. Il parait que le choix de la culture pure en
canne-à-sucre par les grands exploitants agricoles s'explique en raison
de la quantité de surface possédée, de l'adaptation des
espèces et de la facilité de coordonner les activités de
contrôle et de la main d'oeuvre salariale.
45
5.2.2.5. Mode et type de culture en piémont
L'étude montre que la totalité des parcelles en
piémont de toutes les catégories d'EA pratiquent une agriculture
traditionnelle et pluviale. Ceci s'explique par les faibles moyens des chefs
exploitants agricoles et de la fréquence des autres facteurs et
conditions de croissance. L'étude permet de comprendre que les
exploitants agricoles ne pratiquent pas la rotation culturale. La succession
culturale pratiquée par les EA ne tient compte pas des effets des
cultures précédentes, de la famille de la plante et de l'organe
récoltable.
5.2.2.5. Présentation des CE des systèmes
de culture des EA en piémont
Les données collectées en piémont
montrent la tendance avec une plus grande diversité en termes de
catégories des EA. La présentation des comptes d'exploitation des
différentes catégories des EA en piémont se fonde sur la
base de compréhension des bénéfices obtenus au moyen de la
différence des charges et des revenus des systèmes de culture
qu'adoptent les EA. De là, les comptes d'exploitation des petites,
moyennes et grandes EA sont présentés aux tableaux
ci-après :
Tableau 14: Compte d'exploitation de la culture pure
de canne-à-sucre d'une grande EA en piémont
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Main d'oeuvre externe
|
23'000 gdes
|
|
Achats de semences
|
400 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
700 gdes
|
|
Vente de produits ou sous-produits de canne-à-sucre
|
|
47'500 gdes
|
Total
|
24'100 gdes
|
|
Bénéfice
|
+ 23'400 gdes
|
|
TOTAL
|
47'500 gdes
|
47'500 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ce tableau (14) montre une marge brute
(bénéfice) acceptable par rapport à l'investissement en
intrants et en main d'oeuvre salariale. Cette marge brute s'explique par
l'importance de la culture pure en canne-à-sucre dans l'exploitation
agricole. La main d'oeuvre absorbeur concerne surtout le ramassage et transport
des boutures de canne-à-sucre aux guildives.
46
Du même angle, il est à remarquer que la coupe de
la canne-à-sucre n'est pas une activité payante et se fait par
des volontaires éleveurs d'animaux qui en retour ramassent les fourrages
pour leur bétail de l'ordre bovin et équin. Dans la zone
d'étude, la pratique du système de culture pure en
canne-à-sucre est très représentative en
piémont.
Tableau 15: Compte d'exploitation de l'association
Manioc, Pois congo, Banane d'une moyenne EA en piémont
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Main d'oeuvre externe
|
2'250 gdes
|
|
Achats de semences
|
1'200 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
250 gdes
|
|
Vente de produits de l'association
|
|
9'300 gdes
|
Vente de fruits (arbres véritables, orangers, etc.)
|
|
1'700 gdes
|
Total
|
3'700 gdes
|
|
Bénéfice
|
+ 7'300 gdes
|
|
TOTAL
|
11'000 gdes
|
11'000 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Le tableau 15 (ci-avant) montre qu'une moyenne exploitation
détient une marge brute de 7'300 gdes par an. L'utilisation
supérieure du type de main d'oeuvre externe et les achats de semences en
quantité par les moyens exploitants agricoles augmentent la charge et
diminuent du même coup la marge brute des moyennes EA. En effet, il faut
signaler que les récoltes obtenues par les moyens exploitants en
piémont ne sont pas toutes vendues sur le marché mais une partie
de ces récoltes est autoconsommée. Ceci dit que le compte
d'exploitation tient uniquement compte de l'économie du marché
(vente des récoltes) et non de l'économie du besoin
(autoconsommation). En outre, il est à remarquer que les travaux
d'entretien qui ne sont pratiqués dans certaines parcelles des moyennes
EA jouent sur la production espérée par l'exploitant.
47
Tableau 16: Compte d'exploitation des associations
Manioc, Pois congo, et Maïs, Haricot d'une petite EA en
piémont
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Achats de semences
|
150 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
400 gdes
|
|
Vente de manioc et pois congo
|
|
8'500 gdes
|
Vente du maïs et d'haricot
|
|
3'500 gdes
|
Total
|
550 gdes
|
|
Bénéfice
|
+ 11'450 gdes
|
|
TOTAL
|
12'000 gdes
|
12'000 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ce qui augmente la marge brute des petites EA en
piémont revêt le mode gestion du temps en termes d'utilisation de
main d'oeuvre familiale et de l'intraconsommation. La non-utilisation de main
d'oeuvre externe s'explique du fait que l'exploitant ne possède pas
beaucoup de parcelles. En plus, la petite exploitation agricole vend les
produits de récoltes de certains arbres fruitiers à des
époques de façon à répondre à certains
besoins du ménage. Comparativement à la moyenne exploitation, la
marge brute de la petite exploitation a un indice de 1.57. En
conséquence, la main d'oeuvre interne utilisée par la petite
exploitation lui permet d'économiser certaines de ces devises ou les
investir dans d'autres activités agricoles. L'étude permet de
conclure que plus les exploitations agricoles sont petites, plus elles
créent les conditions de diminuer les marges d'erreur et plus le
contrôle des parcelles exploitées est fait.
5.2.2.6. L'élevage en piémont
Bien que le type d'élevage reste traditionnel, les
enquêtes montrent qu'on a affaire à des moyens et des petits
éleveurs bovins et caprins. Le mode de conduite se fait à la
corde alors que l'élevage en liberté n'est retrouvé que
par accident. Il faut mentionner que les éleveurs bovins pour compenser
le manque de fourrage dans certaines habitations procèdent par la coupe
de canne-à-sucre de façon à récolter les fourrages
qui en découlent (voir le tableau ci-après).
48
Tableau 17: Catégorie des éleveurs en
piémont
Bovin |
Equin
|
|
Grand éleveur
|
Moyen éleveur
|
Petit éleveur
|
0
|
3 vaches
|
2 vaches
|
Caprin |
Porcin
|
|
Grand éleveur
|
Moyen éleveur
|
Petit éleveur
|
0
|
6 cabris
|
1 cabri
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données traitées au tableau montrent qu'il
n'existe pas de grand éleveur en piémont. Il est à
mentionner que le fait qu'on est grand exploitant agricole ne veut pas dire
qu'on est forcément grand éleveur d'animaux. Car, les faits
montrent le petit exploitant agricole en piémont est moyen
éleveur dans la même zone topographiques.
Par ailleurs, le moyen exploitant agricole reste moyen
éleveur caprin et petit éleveur bovin. Ceci traduit que la
catégorie d'EA du point de vue agricole en piémont n'influence
pas sa place en catégorie d'éleveur. Cette disparité
s'explique par la priorité qui est accordée aux activités
à tendance agricole alors que l'élevage n'est que secondaire et
est intégré à l'agriculture.
5.2.3. Analyse des exploitations agricoles en plaine
Les exploitations agricoles en plaine représentent
66.66% de l''échantillon étudié. De cette zone
topographique, 60% des EA en sont petites (moins de 2 ha) alors que 40% (2
à 4 ha) en sont moyennes. De fait, il n'y a pas de grandes EA (plus de 4
ha) en plaine. En effet, la figure suivante montre la tendance vers une plus
grande quantité de petites exploitations agricoles en plaine (voir la
figure 13).
Figure 13: Catégories des EA en plaine
40%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Petites EA Moyennes EA Grandes EA
60%
40%
0%
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
49
Les données au graphe montrent d'une part que la
tendance est vers de petites EA en plaine (60%) et d'autres part, elles
montrent l'importance des terres en plaine à tel point qu'un exploitant
ne possède plus que 4 ha. Ce fait s'explique d'une part par le fait que
les routes communales passent aux alentours des parcelles en plaine et d'autre
part vu qu'une partie des habitations en plaines se transforment au fil du
temps en zone résidentielle. Par conséquent, il faut signaler
l'inexistence des grandes EA en plaine selon le schéma de
catégorisation des exploitations agricoles de la zone d'étude.
Donc, il revêt que plus l'emplacement des EA est en zone
de plaine, moins de superficie possèdent les parcelles des
exploitations. D'autres raisons s'en expliquent, comme l'adaptation de
nombreuses espèces cultivées dont la canne-à-sucre, le riz
etc. De là, en plaine, s'ajoute la possibilité d'avoir un bon
contrôle des parcelles, le transport des matières premières
(canne-à-sucre, manioc) aux guildives et aux cassaveries et cela
implique la cohésion sociale (voir la figure 14).
Figure 14: Catégorisation des aires topographiques
des parcelles des EA en plaine
90.00%
|
80.00%
|
80.85%
|
70.00%
|
|
|
60.00%
|
|
|
50.00%
|
|
|
40.00%
|
|
|
30.00%
|
|
|
20.00%
|
16.66%
|
|
10.00%
|
|
|
|
|
|
|
|
2.38%
|
|
0.00%
|
Montagne Piemont Plaine
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données traitées montrent que la majeure
partie (80.85%) des parcelles des exploitations agricoles en plaine a pour
emplacement la même aire topographique (plaine). Ceci est, de toute
façon, l'effet d'un souci d'appartenance à l'aire dans laquelle
se positionne l'habitat du ménage et notamment des potentialités
des parcelles en plaine auxquelles plus d'espèces s'en adaptent.
50
En effet, les exploitants agricoles en plaine ont une plus
grande affinité pour les terres en plaine réduite que puisse
être leur superficie. Il est à signaler que les parcelles en
plaine ont une importance capitale pour les EA grâce à leur faible
niveau de dégradation, à leur adaptation à de nombreuses
espèces (canne-à-sucre et riz), à la facilité de
commercialiser les fruits (orange, chadèque, arbres véritables,
etc.) découlant des parcelles situées à proximité
des rues. Ces raisons expliquent la préférence de certains
exploitants pour les parcelles en plaine. Il faut mentionner que nombreux
agriculteurs enquêtés que ce soit en zone de piémont ou en
zone de montagne avoue qu'il aimerait posséder un lopin de terre en
plaine. De ce fait, si des contrôles ne sont pas effectués par la
MAIRIE, la TPTC et la DGI concernant l'application des normes de lotissement,
des habitations en plaine seront trop morcelées.
5.2.3.1. Mode de tenure des parcelles des EA en
plaine
L'échantillon étudié montre le mode de
tenure de terre le plus retrouvé est la propriété à
83.33%, le fermage, métayage chacun à 4.76% et l'usufruit
à 7.14% (voir le tableau 18).
Tableau 18: Mode de tenure des parcelles des EA en
plaine
Catégories
|
Propriétaire
|
Fermage
|
Héritage
|
Métayage
|
Usufruit
|
Petite EA
|
75%
|
15%
|
-
|
10%
|
-
|
Moyenne EA
|
86.36%
|
-
|
-
|
-
|
13.63%
|
Grande EA
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les résultats de l'étude montrent que les
petites et moyennes EA en plaine exploitent une grande partie de parcelles en
propriété alors que les autres formes d'acquisition indirecte des
parcelles sont rarement retrouvées. La raison qui explique le fort taux
de mode de faire-valoir direct en plaine s'explique par le fait que certaines
espèces cultivées en plaine (surtout la canne-à-sucre) ne
sont pas trop exigeantes.
En plus, il faut mentionner que les exploitants agricoles en
plaine utilisent de l'usufruit à 13.63% pour lequel aucune redevance
n'est payée au propriétaire. En majeure partie, le
propriétaire ne se rend pas compte de l'exploitation de sa terre. Par
ailleurs, d'autres savent mais ne s'en soucient pas.
51
5.2.3.2. Temps d'accès de l'habitat aux
parcelles des EA en plaine
Comme tout exploitant, les exploitants en plaine ne sont pas
exemptés de déplacement pour se rendre sur les lieux des
différentes parcelles. En effet, ces parcelles ne sont pas toutes
situées dans une même habitation voire une même zone
topographique. De là, selon l'emplacement des parcelles, l'exploitant
dépense une énergie bien avant le démarrage des travaux au
champ (voir le tableau 19).
Tableau 19: Distance des parcelles par rapport aux
habitats des EA en plaine
Catégories
|
lieu d'habitat
|
Moins de 15 mns
|
15-30 mns
|
31-45 mns
|
+ de 45 mns
|
Petite EA
|
10%
|
50%
|
30%
|
|
10%
|
Moyenne EA
|
9.09%
|
45.45%
|
22.72%
|
9.09%
|
13.63%
|
Grande EA
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données traitées montrent une plus grande
diversité en termes de distance des parcelles par rapport à
l'emplacement des habitats des EA en plaine. En effet, on peut conclure que les
parcelles des petites et moyennes EA en plaine sont dispersées l'une de
l'autre.
Généralement, la dispersion des parcelles nuit
beaucoup surtout face aux pluies sectorielles et la dépense
d'énergie. Car, il arrive à certaines périodes que les
pluies ne soient pas abattues sur toutes les parcelles bien que situées
parfois sur la même aire topographique. D'autre part, l'accès
à la commercialisation des fruits et le transport des boutures de
canne-à-sucre aux guildives sont autant d'intérêts pour
lesquels l'exploitant fait certaines fois une analyse d'occupation des
parcelles. Il est aussi à relater que la dispersion des parcelles d'une
même EA diminue le champ d'activité de l'exploitant pour une
période donnée.
5.2.3.3. Système de culture des parcelles des EA
en plaine
Pour ce qui concerne les systèmes de culture, sur un
total de 42 parcelles des EA en plaine, 57.14% sont en association, 28.57% sont
en culture pure et 14.28% restent en jachère. Selon ces données,
l'association culturale est le système cultural le mieux
représenté dans les exploitations agricoles en plaine. Il faut
aussi mentionner que certaines parcelles des EA en plaine sont en
52
jachère de courte durée pour des raisons de
variation et d'irrégularité climatique en majeure partie (voir la
figure 15).
Figure 15: Système de culture adopté en
plaine
Association Culture pure Jachere
Petites EA Moyennes EA
50%
63.64%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
40%
18.18% 18.18%
10%
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ces données montrent que les moyennes EA en plaine ont
plus de parcelles en association que les petites EA en plaine alors que les
petites EA possèdent plus de parcelles en culture pure que les moyennes
EA. Pour ce qui concerne les parcelles incultes, la tendance est vers les
moyennes EA.
Ce qui définit le choix d'un système de culture
(association ou culture pure voire jachère) est dans bon nombre de cas
le souci de gestion des espaces cultivés et l'intérêt d'en
tirer divers types de production végétale. De là, le choix
d'un système de culture ne se fait pas au hasard par l'exploitant
agricole. Il prend les initiatives en fonction de la réalité de
la zone de ses parcelles et des besoins du ménage en économie du
marché. L'association culturale consiste pour les moyennes et petites EA
un moyen de cultiver plusieurs espèces sur une même surface.
Il faut mentionner que le phénomène de
complémentarité des espèces associées est
remarqué dans l'association culturale de nombreuses habitations de la
zone d'étude. Cependant, il arrive parfois que l'exploitant pratique un
système de culture sans maitriser ses avantages et sans tenir compte des
exigences en éléments nutritifs des cultures associées.
Pour ce qui concerne la culture pure, étant pratiquée sur
plusieurs années successives, il faut obligatoirement s'attendre
à
53
une baisse de rendement et des attaques périodiques
d'insectes nuisibles aux espèces cultivées. Ce qui diminuerait si
l'on pratiquait la succession culturale et la rotation culturale
raisonnées dans l'espace et le temps.
5.2.3.4. Occupation des parcelles des EA en plaine
L'objectif des EA en plaine comme à travers les autres
aires topographiques (piémont et montagne) est de couvrir les besoins de
leur ménage agricole. Pour se faire, les exploitants occupent des
parcelles des espèces selon le calendrier cultural (voir le tableau 34)
et des besoins du marché de la zone d'étude.
Tableau 20: Occupation des parcelles des EA en
plaine
Catégories
|
Système de culture
|
Espèces cultivées
|
Petite EA
|
Association
|
1- Canne-à-sucre,
maïs, manioc douce, pois nègre
|
2- Maïs, pois nègre,
manioc
|
|
3- Banane, taro,
ignames
|
4- Manioc, pois congo
5- Agroforesterie
|
Culture pure
|
1- Canne-à-sucre
|
2- Riz
|
|
3- Pistache
|
4- Patate
|
Moyenne EA
|
Culture pure
|
1- Canne-à-sucre
2- Pistache
|
|
Association
|
1- Manioc, pois congo
2- Canne de bouche, gombo, piment
3- Agroforesterie (taro, haricot, igname, cacao, etc.)
4- Canne-à-sucre, pois nègre
5- Pois congo, maïs
6- Café, banane, ignames
7- Banane, taro et ignames
8- Pépinières
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
54
Les données traitées montrent que les EA en
plaine pratiquent les deux types de système de culture (Association et
culture pure). En effet, la canne-à-sucre, le riz et l'arachide sont les
plus cultivés en culture pure (30%) alors que |le maïs et le pois
nègre|, |le manioc et pois congo| sont les plus cultivés en
association (70%).
Ce tableau nous amène à conclure que le type
d'espèces cultivées ne dépend pas des catégories
moyennes et petites exploitations agricoles. En effet, les cultures de
canne-à-sucre, manioc, riz considérées comme principales
productions de certains ménages ne sont pas fonction de la
catégorie mais de l'intérêt économique des
récoltes, du rôle d'ajustement en autoconsommation des produits de
récoltes et de la volonté d'en cultiver peu importe
réduite est la surface.
5.2.3.5. Mode et type de culture en plaine
Malgré l'utilisation pas trop signifiante de l'attelage
et du tracteur, il faut de toute façon mentionner la diversité
des modes de culture par les EA en plaine. En fait, dans 42 parcelles
explorées, le mode de culture reste traditionnel. L'attelage est
rarement pratiqué en raison des vols incessants de vaches dans la zone
d'étude. Pour ce qui concerne la typologie d'agriculture, elle reste
pluviale dans la totalité des parcelles. L'agriculture inondée se
fait surtout dans les habitations à potentialités
marécageuses (Dubré, Lafitte) alors que l'irrigation d'appoint
est pratiquée spécialement à travers les
pépinières. L'attelage tend à diminuer en raison de la
disparition des espèces de vaches adaptées à de telles
activités.
5.2.1.5. Présentation des CE des systèmes
de culture des EA en plaine
La compréhension de la valeur des exploitations
agricoles passe nécessairement par l'étude des différentes
activités (main d'oeuvre, achats, vente, etc.) de celles-ci. Par
conséquent, les enquêtes dans la zone d'étude permettent de
présenter les comptes d'exploitation de deux catégories d'EA en
occurrence ceux des moyennes et petites EA (voir les tableaux
ci-après).
55
Tableau 21: Compte d'exploitation de la culture pure de
canne-à-sucre d'une moyenne EA en plaine
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Main d'oeuvre externe
|
5'475 gdes
|
|
Achats de semences
|
825 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
987.5 gdes
|
|
Vente des produits et sous-produits de canne-à-sucre
|
|
24'625 gdes
|
Total
|
7'287.5 gdes
|
|
Bénéfice
|
+ 17'337.5 gdes
|
|
TOTAL
|
24'625 gdes
|
24'625 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
En définitive, cette marge brute traduit le rôle
que joue la culture pure des espèces de canne-à-sucre en plaine.
Il en résulte que plus l'exploitation agricole pratique un
système agricole pur des espèces citées ci-avant, plus le
revenu sera grand. Par ailleurs, l'utilisation de la main d'oeuvre salariale
tend à augmenter les charges de l'exploitation agricole alors qu'il faut
mentionner que l'investissement des moyennes EA en intrants est relativement
faible.
Ce qui peut s'expliquer en raison des semences stockées
(intraconsommation) lors des récoltes précédentes ou mieux
encore des dons de semences que font d'autres exploitants de la zone
d'étude. D'un autre angle, la production du charbon génère
à une moyenne exploitation un revenu d'ajustement. Ceci revient à
dire que l'abattage des arbres est pratiqué à des fins de
commercialisation sur les marchés locaux et du chef-lieu du
département.
56
Tableau 22: Compte d'exploitation de l'association
Canne-à-sucre, manioc douce, pois nègre d'une petite EA en
plaine
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Main d'oeuvre externe
|
2'425 gdes
|
|
Achats de semences
|
580 gdes
|
|
Amortissement fermage
|
404.6 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
300 gdes
|
|
Vente de produits de l'association
|
|
12'000 gdes
|
Vente des fruits (orange, arbres véritables, etc.)
|
|
3'908.33 gdes
|
Total
|
3'709.6 gdes
|
|
Bénéfice
|
+ 12'198.73 gdes
|
|
TOTAL
|
15'908.33 gdes
|
15'908.33 gdes
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Dans le tableau (22) ci-avant, l'échantillon
étudié permet de comprendre l'importance d'une utilisation des
deux types de main d'oeuvre à la fois. Car, plus l'exploitation utilise
les deux types de main d'oeuvre à la fois, mieux elle contrôle le
travail fourni par les contractuels. Par conséquent, les petits
exploitants sont plus fermes de façon à ce que les contractuels
ne fassent passer le temps.
Comme les autres types d'exploitation, il ressort que les
petites exploitations agricoles produisent plus de charbon et de planche au cas
où le rendement espéré au niveau cultural n'est pas
atteint. Il est relativement vrai que les petites exploitations agricoles
après l'agriculture et l'élevage dont elles pratiquent n'ont
d'autres recours qu'à l'abattage des arbres pour la production de
charbon et de planche. Il faut mentionner nombreuses sont des petites EA qui
produisent le charbon de bois mais qui n'en servent pas. De ce fait, ces
exploitations servent du bois en majeure partie. Ceci montre
l'intérêt de telles exploitations agricoles à vendre le
charbon de façon à combler d'autres besoins plus importants pour
leur ménage.
57
5.2.3.1. Elevage en plaine
L'élevage en plaine montre une plus grande
diversité en termes de catégories des éleveurs par rapport
aux autres aires topographiques. L'échantillon étudié
montre que 77% des éleveurs bovins possèdent moins de 3 boeufs
alors que 22.22% des éleveurs en possèdent 3 à 4 en
moyenne. D'autre part, l'étude révèle que 57.14% des
éleveurs caprins conduisent moins de 5 cabris, 28.57% conduisent 5
à 10 cabris et 14.28% en conduisent plus de 10 (voir le tableau 16).
Figure 16: Catégories des éleveurs en
plaine
90%
|
|
|
|
80%
|
|
|
77.77%
|
|
70%
|
|
|
|
|
60%
|
|
|
57.14%
|
|
50%
|
|
|
|
|
40%
|
|
|
|
Bovin
|
30%
|
|
28.57%
|
|
Caprin
|
20%
|
14.28%
|
22.22%
|
|
|
10%
|
|
|
|
|
0%
|
0%
|
|
|
|
|
Grand
|
Moyen
|
Petit
|
|
|
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données au graphe montrent la tendance vers des
petits éleveurs bovins et caprins en plaine. Les critères qui
font d'une EA une moyenne ou une petite n'influencent en aucun cas la
catégorie de l'éleveur. Au contraire, il en ressort que plus les
EA sont les petites, plus elles s'oeuvrent dans l'élevage. Les faits
montrent que les moyennes EA ne s'intéressent pas trop à
l'élevage bovin et caprin. Ceci s'explique par l'indisponibilité
des moyens exploitants de porter une attention soutenue aux pâturages du
bétail vu les pertes de certains animaux soit en raison des vols de
vaches, soit en vertu du phénomène de carnage des cabris par des
chiens de la zone d'étude le soir surtout.
L'élevage en plaine devient de plus en plus affaibli
à cause du vol incessant des boeufs et du phénomène de
carnage des cabris par des chiens le soir. Cependant, il faut remarquer que
l'élevage compte beaucoup pour les exploitations agricoles. La forme de
production de fourrage pour les bovins et équins se fait lors des
périodes de coupe de la canne-à-sucre de manière
volontaire en vue de récolter les flèches y découlant.
58
En outre, comme pour les éleveurs en piémont,
ceux en plaine pratiquent grandement l'affouragement (flèches de
canne-à-sucre). De ce fait, les éleveurs stockent leur paquet de
fourrages aux pâturages en vue de les distribuer au bétail au
moment opportun. Dépendamment des catégories d'éleveurs et
de la capacité des pâturages disponibles, l'alimentation du
bétail donne fil à retorde certaines périodes de
l'année à cause de la sécheresse. De là, les
différentes catégories d'EA adoptent des comportements de
façon à compenser le déficit de fourrage aux sols. Pour se
faire, les moyens éleveurs comme les petits éleveurs bovins
utilisent l'affouragement des flèches de canne-à-sucre et de
l'herbe guinée alors que les grands éleveurs caprins
procèdent à la conduite en pâturage clos. Quant aux moyens
et petits éleveurs caprins, l'affouragement consiste pour eux au port
des branches de feuilles de certains arbres fruitiers comme celles des
avocatiers, du gommier, etc.
5.3. Caractérisation
sociodémographique
Cette étude montre une répartition
sociodémographique des exploitations agricoles en trois niveaux, dont la
situation des chefs d'exploitation agricole, la situation des ménages
agricoles et le niveau d'instruction des membres de ménages
agricoles.
5.3.1. Situation des chefs d'exploitation agricole
Toutes les observations faites que ce soit lors des
enquêtes informelles (focus group) et formelles montrent que la
totalité des chefs d'exploitation agricole sont des hommes et plus de
90% sont exploitants de leurs propres parcelles. Moins de 10% exploitent des
parcelles d'autres chefs exploitants. Cependant, il arrive que certaines femmes
ou des enfants ainés assument la responsabilité des chefs
d'exploitation agricole au cas où ce dernier est contraint à ne
pas être disponible pour des raisons maladives ou de recherche de travail
en République Dominicaine pendant un moment donné.
Pour ce qui a trait à la situation matrimoniale, il en
ressort généralement que 66.66% de chefs d'exploitation sont
mariés et 33.33% vivent en concubinage. La classe d'âge des chefs
d'exploitants agricoles est comprise entre 33 ans et 64 ans. L'âge moyen
d'un exploitant agricole est de 52 ans. Ceci montre à quel niveau que
les jeunes se retirent des activités agricoles (voir la figure 17).
59
Figure 17: Statut des chefs d'EA selon leur
catégorie
120%
100.00% 100.00% 100.00%100.00% 100.00% 100.00%
Concubinage Mariage
50%
100%
80%
60%
40%
20%
0%
50%
P. EA M. EA
Plaine
P. EA M. EA G. EA
Piémont
P. EA M. EA
Montagne
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'étude montre de toutes les aires topographiques, le
mariage est le statut des chefs de ménages des moyennes EA
enquêtées. Il faut mentionner que le fait de vivre en concubinage
dans la zone d'étude ne veut pas dire que la femme se réside le
ménage.
De ce fait, ce résultat revient à dire qu'en
plaine les moyennes EA ont généralement un statut nuptial alors
que les petites EA n'ont pas toutes ce statut où 50% d'entre eux vivent
en concubinage. Cette situation en plaine s'explique par l'offre de
cérémonies nuptiales dans certaines églises protestantes.
De là, les chefs de ménages qui vivaient en concubinage acceptent
de se faire marier sous l'organisation de l'église sans dépenser
aucun frais.
En piémont et en montagne, presque 2/3 des
chefs d'EA sont mariés et l'autre 1/3 vivent en concubinage.
Ceci dit que l'accès au même service des chefs d'EA en plaine leur
est favorable. En conséquences, les femmes n'accèdent au statut
de chef de ménage que si les hommes avant de migrer vers la
République Dominicaine (en quête du travail
rémunéré en espèce) travaillent certaines parcelles
jusqu'à l'ensemencement des grains ou boutures. La femme ou l'enfant
ainé désiré, à cet effet, a pour tâche
d'assurer la gestion des parcelles en termes d'entretien et de récoltes
voire la prise en charge du bétail. Il arrive parfois que l'exploitant
soit de retour avant les récoltes des cultures pluriannuelles et
industrielles.
60
Il est aussi à remarquer que le statut
célibataire n'est retrouvé sous aucune forme dans
l'échantillon enquêté dans la zone d'étude. Ceci
traduit que les jeunes s'intéressent plus à leur instruction
scolaire ou professionnelle. Afférant aux influences des relations
nuptiales sur le comportement du ménage et le fonctionnement des
exploitations agricoles, personne ne peut croire qu'elles sont sans effet.
Donc, les relations nuptiales sont une étape importante pour la survie
des exploitations agricoles du fait que les partenaires se sentent
concernés de la réussite de leur culture ou mieux encore de la
conduite de leur bétail. Ce qui est le contraire au statut concubin,
car, l'un des partenaires se réserve toujours le droit de ne pas
s'intégrer à fond dans les activités agricoles ou autres
de façon à éviter certains préjudices liés
aux enfants légitimes ou sous prétexte du regard de la
société. Il est à signaler que la majorité des
chefs de ménages vivant en concubinage sont des veufs.
5.3.2. Situation des ménages agricoles
Ce qui fait de l'exploitation agricole un système est
sa composition de moyens de production, d'espace de production, de travail et
du ménage agricole (social). D'après les études
menées, le ménage agricole est composé de 98.30% de
membres liés à la famille. L'autre 1.69% représentent les
non-membres de la famille (étrangers ou cousins). En moyenne, un
ménage agricole dans la commune de Milot renferme 8 membres. Le nombre
maximal de membres au sein d'un ménage retrouvé est de 12 alors
que le minimum est de 4 y compris chef et femme du chef d'exploitation agricole
(voir le tableau 23).
Tableau 23: Nombre moyen de membres par
ménage
Catégorie 1
|
Plaine
|
Piémont
|
Montagne
|
Catégorie 2
|
P. EA
|
M. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
G. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
Nombre moyen
|
8
|
6
|
9
|
10
|
7
|
6
|
12
|
P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations
agricoles
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
En conclusion, les ménages des EA en plaine
possèdent 7 membres en moyenne, ceux des piémonts en
possèdent 8 alors que ceux des montagnes en possèdent 9. Ceci
montre que plus les exploitations agricoles ne sont positionnées en
altitude, moins de membres en possèdent-elles.
61
Par ailleurs, l'étude montre que le nombre de membres
que comprennent les ménages des EA selon qu'ils soient petits, moyens ou
grands ne permettrait pas de porter des solutions vu que la différence
observée entre les catégories d'EA en termes de surface
exploitée n'est pas significative. Néanmoins, des actions peuvent
être portées sur les EA catégorisées par aire
topographique. En fait, la quantité de membres que possèdent une
EA n'est pas sans effet sur le ménage agricole surtout si la
majorité des membres sont des enfants qui ne peuvent pas aider à
la réduction de la main d'oeuvre salariale.
En plaine, les petites EA renferment plus de membres que les
moyennes EA. Ceci montre que les petites EA, en dépit qu'elles
possèdent moins de superficie à mettre en valeur, ont des
responsabilités énormes en vue de répondre aux besoins des
membres du ménage qui dans la majorité ne travaillent pas encore.
De là, une politique de sensibilisation des parents sur la planification
familiale demeure nécessaire de façon à aider aux parents
et jeunes désirant de vivre en foyer de planifier leur vie
dépendamment de leur ressource. En piémont, la situation des EA
n'est pas différente où les petites et moyennes EA se composent
de 9 membres en moyenne pourtant les grandes EA renferment 7 membres. Ceci dit
que les grandes EA en piémont planifient mieux leur vie selon leur
ressource. De là, les EA qui possèdent plus de membres
malgré que ces derniers pèsent lourds sur l'exploitation
présentent un atout de trouver plus de main d'oeuvre interne si les
membres sont en âge de maturité. Néanmoins, en montagne, la
donne est vraiment différente des deux autres aires topographiques
où ce sont les moyennes EA qui renferment jusqu'à une douzaine de
membres (enfants et parents). De là, l'impact n'est pas trop lourd vu
que les ressources que possèdent les moyennes EA peuvent les permettre
à répondre aux besoins les plus primordiaux.
Par ailleurs, il y a avantage pour le ménage qui
possède moins de membres de façon à limiter les
dépenses quotidiennes et périodiques alors que le ménage
qui en possède plus peut utiliser leur force de travail pour
réduire la main-d'oeuvre externe et augmenter le champ d'action de
l'exploitation agricole. Il faut signaler que certains ménages agricoles
possèdent une quantité élevée de membres en raison
de leur foi chrétienne en limitant l'utilisation des préservatifs
et le planning médical dont on juge que la bible n'en permet pas
l'utilisation. Loin de se statuer sur ce débat, des théologiens
doivent donner une alternative chrétienne.
62
5.3.2.1. Habitats et infrastructures
Les données traitées à la figure suivante
concernent les types d'habitat, l'approvisionnement en eau.
L'électrification n'est retrouvée sous aucune forme dans les
ménages, que ce soit de l'EDH, par Génératrice ou
Solaires. Pourtant, la totalité des ménages se servent des fosses
septiques en bois ou béton (voir la figure 18).
Figure 18: Situation des ménages
agricoles
120%
80%
13.33% 6.66%
98.30%
40%
6.66%
Composition des ménages agricoles
Approvisionnement en eau
Type d'habitat
20%
1.69%
0%
100%
80%
60%
40%
66.66%
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
En conséquence, l'étude montre que les habitats
construits en bloc et tôle sont plus possédés par les
moyens et grands exploitants en piémont alors que ceux construits en
dalle sont possédés par les moyens exploitants en plaine. Il est
à noter que la totalité des petites EA possèdent des
habitats construits en bois et tôle. Pour ce qui concerne
l'approvisionnement en eau, les EA des plaines et piémonts se servent
des puits communautaires et des sources au cas de dysfonctionnement. Quant aux
EA en montagne, elles se servent des sources et des cours d'eau. D'une
façon ou d'une autre, les types d'habitat et l'approvisionnement en eau
sont des facteurs qui facilitent à déterminer la situation
économique des ménages agricoles.
Ceci traduit que les moyens des petites EA ne permettent pas
un investissement dans la construction d'une nouvelle maison malgré le
mauvais état de certains habitats qui peuvent tromper le soleil mais
subir l'oppression de la pluie. De là, il faut raconter cet anecdote
qu'on vivait lors des enquêtes où un exploitant agricole dit prier
Dieu pour que la pluie n'abatte pas or, il pratique une agriculture pluviale.
Ceci admet que de supports sociaux (logement, eau potable,
électricité solaire) devraient être accordés aux
plus déminus de la zone d'étude.
63
5.3.2.2. Etat sanitaire des ménages
agricoles
En ce qui a trait à l'état de santé des
membres de ménages agricoles, les données montrent que les
enfants sont les plus affectés par des maladies dont les plus communes
sont la typhoïde, la malaria, l'anémie, la fièvre et les
maux de tête. Les parents quant à eux ont plus souvent
attrapé des douleurs musculaires, maux de tête et d'autres
malaises pour lesquels ils ne consultent aucun centre de santé si ce ne
sont des maladies artérielles, maladies oculaires, etc (voir le tableau
24).
Tableau 24: Etat de santé des ménages
agricoles
Catégorie 1
|
Plaine
|
Piémont
|
Montagne
|
Catégorie 2
|
P. EA
|
M. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
G. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
Signes et
maladies
|
Douleurs
|
Maux de tête
|
Fièvre
|
Douleur musculaire
|
Anémie
|
Typhoïde
|
Tension artérielle
|
Fièvre
|
Fièvre
|
Douleurs
|
Fièvre
|
Douleurs
|
Malaria
|
Douleurs
|
Anémie
|
Douleurs
|
|
Glaucome
|
|
|
Fièvre
|
P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations
agricoles
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
A cet effet, les données au tableau permettent de
conclure que l'approvisionnement en eau de source par les EA en montagne serait
l'une des causes de la typhoïde et de la malaria. Il faut mentionner
considérant l'incapacité de certaines exploitations agricoles,
l'accès aux soins sanitaires ne paraissent pas toujours primordial sous
prétexte que certaines maladies sont mineures pour lesquelles
l'utilisation des plantes médicinales emprunte plutôt le coup. A
remarquer que les maladies les plus communes chez les chefs de ménages
sont les douleurs musculaires, les maladies artérielles et oculaires,
les fractures d'os et des malaises.
Les données traitées montrent qu'un
ménage agricole dépense 570 gourdes en moyenne pour les soins des
membres y compris parents. De cette somme, les maladies liées aux
fractures d'os et aux anomalies oculaires ne sont pas prise en compte. Car, ces
cas ne se répètent que périodiquement. Le cas de fracture
d'os s'explique en majeure partie lors des chutes des membres de l'EA sur des
arbres fruitiers qu'ils sont en train de récolter ou des arbres dont ils
font la taille. Face à la non-utilisation des échelles pour se
rendre sur les arbres, ce phénomène concède plusieurs
victimes (surtout des chefs d'EA) de paralysie totale ou de déformation
après les chutes. Face à ces difficultés, les
ménages agricoles n'ont que le choix de vendre des animaux ou des
parcelles ou d'arbres voire recourir à des prêts de personne
à personne en vue d'éviter le pis.
64
5.3.2.3. Activités extra-agricoles des
ménages agricoles
Pour ce qui concerne les activités extra-agricoles, les
travaux qui ont un apport financier considérable sur les ménages
agricoles sont l'ébénisterie avec une contribution allant de
55'000 gdes jusqu'à 100'000 gdes par an, la production de chaux avec une
contribution de 30'000 gdes par an, l'exploitation forestière
(production de charbon et de planche) avec une contribution d'ajustement de
5'795.45 gdes, l'enseignement avec une contribution 24'000 gdes par an, et le
commerce informel avec une contribution moyenne de 11'575 gdes par an.
De là, l'étude permet d'identifier que le
commerce ne se fait que par les grandes EA en piémont et par les petites
EA en plaine. Alors que l'ébénisterie n'est pratiquée que
par les petites et moyennes EA en plaine (voir le tableau 25).
Tableau 25: Revenu de l'exploitation
forestière
Catégorie 1
|
Plaine
|
Piémont
|
Montagne
|
Catégorie 2
|
P. EA
|
M. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
G. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
Revenu moyen
|
6'425 gdes
|
2'350 gdes
|
15'000 gdes
|
-
|
7'500 gdes
|
1'200 gdes
|
6'500 gdes
|
P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations
agricoles
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'étude montre que l'exploitation forestière est
très représentative dans la zone d'étude. Elle
représente 73.33% de l'échantillon étudié avec
64.70% de production de charbon. Cette étude permet de comprendre que
les arbres abattus sont en majeure partie des forestiers (78.45%) alors que les
fruitiers ne sont abattus que s'ils sont de moindre importance ou si des signes
ou symptômes de maladies y sont remarqués.
En conséquence, sauf rare exception, aucune
catégorie d'EA n'est exemptée de l'exploitation forestière
pour la production du charbon et de planche. Cependant, il parait que les
petites EA ont une tendance supérieure par rapport aux autres. Du
même coup, comme les moyennes et grandes EA, le revenu provenant de
l'exploitation forestière de petites EA servent d'ajustement au revenu
de travail agricole.
65
5.3.3. Niveau d'instruction des membres des exploitations
agricoles
Les données recueillies répartissent l'instruction
des membres d'exploitations agricoles en trois niveaux, dont chefs
d'exploitations agricoles, femmes de chefs d'exploitations et enfants y compris
non-membres de la famille (voir la figure 19).
Figure 19: Niveau d'instruction des chefs
d'EA
120.00%
100.00%
100.00%
66.66%
80.00%
60.00%
40.00%
20.00%
0.00%
Plaine
Piémont
Montagne
16.66% 25.00%
P. EA M. EA P. EA M. EA G. EA P. EA M. EA
Chefs des menages agricoles
100.00% 100.00% 100.00% 100.00%
Analphabète Primaire Secondaire Professionnelle
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données au tableau ci-avant montrent que le niveau
d'analphabétisme des chefs des ménages agricoles
représente presque 2/3 de tout l'échantillon
enquêté. Du même angle, le niveau analphabète des
chefs d'EA est plus remarqué en piémont et en montagne alors
qu'en plaine plus d'1/3 de l'échantillon atteint au moins le
niveau primaire.
En conséquence, l'étude permet de conclure que
la situation analphabète est plus alarmante en montagne, en
piémont et dans la catégorie des petites EA en plaine. Les moyens
exploitants en montagne atteignent au plus le niveau primaire alors qu'en
plaine les petits et moyens exploitants atteignent au plus le secondaire. Ces
données permettent de déduire que le niveau d'instruction des
chefs d'EA joue sur la planification familiale, la gestion des parcelles et du
bétail. Car, en piémont la totalité des chefs d'EA est
à la fois analphabète et renferment plus de membres par
ménage en moyenne. Pourtant, en plaine la situation n'est pas critique
où le niveau d'instruction est plus varié et de ce fait semble
planifier le but du ménage en termes sociodémographique où
le nombre de membres par ménage n'excède pas 7 en moyenne.
Il est à mentionner qu'aucun chef des moyennes EA en
plaine n'est analphabète. De ce fait, les moyennes EA en plaine semblent
aussi les moins peuplées. Ceci revient à dire que le niveau
d'instruction des chefs d'EA joue beaucoup.
66
Figure 20: Niveau d'instruction des femmes des chefs
d'EA
120.00%
100.00%
80.00%
60.00%
40.00%
50.00%
16.66%
20.00%
16.66%
0.00%
P. EA M. EA
Plaine
Piémont
Montagne
66.66% 50.00%
Femmes des chefs de menages
100.00% 100.00% 100.00% 100.00% 100.00%
P. EA M. EA G. EA P. EA M. EA
Analphabète Primaire Secondaire
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Dans la figure 20, comme les chefs des ménages
agricoles, la donne ne varie pas pour leur femme dont le niveau
d'analphabétisme est élevé surtout en zone de montagne et
de piémont. Les données traitées permettent de tirer la
même conclusion que le niveau d'instruction des chefs d'EA.
En conséquence, les données montrent qu'en
montagne les femmes des chefs des petites et moyennes EA sont toutes
analphabètes alors qu'en piémont le taux d'analphabétisme
ne représente que 2/3. Ceci exprime les méfaits que puissent
impacter le niveau d'analphabétisme des femmes sur la
compréhension et concertation dans les activités agricoles et
dans la gestion des ressources humaines voire des conflits entre les
différents membres du ménage agricole.
Figure 21: Niveau d'instruction des enfants des
ménages agricoles
120.00%
100.00%
100.00%
80.00%
47.22%
60.00%
60.00%
60.00%
47.22% 47.37%
36.84%
40.00%
30.00%
20.00%
2.77% 5.26%
0.00%
Plaine
Piémont
Montagne
P. EA M. EA P. EA M. EA G. EA P. EA M. EA
Enfants des menages agricoles
71.43% 75.00%
28.57% 25.00% 40.00%
Préscolaire Primaire Secondaire Universitaire
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Dans la figure 21, pour le niveau d'instruction des enfants des
ménages agricoles, la donne est complètement différente
des chefs et femmes des chefs des ménages agricoles.
67
En effet, les données traitées montrent qu'il y
a de l'espoir pour la zone d'étude vu que les enfants atteignent au
moins le niveau primaire sauf rare exception des enfants à l'âge
préscolaire. Il faut signaler dans bon nombre d'EA que les enfants bien
qu'ils pèsent lourds sur l'exploitation ne permettent pas une diminution
de la main d'oeuvre externe. De là, les enfants en majeure partie
élèves ou étudiants ne contribuent pas aux
activités agricoles. Ceci s'explique surtout par le
phénomène de complexe de supériorité.
Les données au graphe ci-avant montrent que les chefs
d'EA y compris leur femme ne peuvent pas s'attendre à effectuer une
pause en ce qui concerne les activités agricoles bien qu'il est dit dans
la zone d'étude «manman bourik fè pitit li, se pou do'l
poze». (Cette expression créole haïtienne met en relief
l'objectif dans lequel les parents naissent des enfants. D'après eux,
ils enfantent de façon à préparer leur vieillesse au cas
où les enfants sont reconnaissants. De manière plus exhaustive,
les enfants sont des semences qui se convertiront en fruits dont ils
récolteront si les conditions sont favorables). En plaine, les
petites et moyennes EA ont des enfants en âge de
préscolarité jusqu'à l'université. Ceci montre que
les frais de scolarité des enfants pèsent assez lourds sur ces
exploitations agricoles. Par ailleurs, en piémont et en montagne, bon
nombre d'enfants des petites, moyennes et grandes EA arrêtent leur cycle
d'étude en primaire. La raison qui explique cette fermeture de cycle
d'études dès les classes primaires se révèle
premièrement les conditions socio-économiques difficiles de la
zone d'étude et l'influence de certains jeunes sur d'autres qui
reviennent de la République Dominicaine avec l'impression d'une
amélioration des conditions de vie. De là, plus de jeunes et
enfants sous-estiment l'intérêt de se rendre à
l'école et mettent une fin à leur instruction de manière
prématurée en espérant améliorer les conditions de
vie au pays voisin. Ce qui n'est pas toujours le cas disent des témoins
de la zone d'étude qui croient le lieu qu'ils seraient plus à
l'aise demeure leur habitation originaire.
En conclusion, malgré le taux d'analphabétisme
est plus élevé chez les femmes des chefs des exploitations
agricoles, cela ne dérange pas grandement le processus de concertation
des chefs d'EA avec leur femme en domaine agricole. Car, le taux de
concertation des exploitants agricoles avec leur femme s'élève
à plus de 80% témoignent les enquêtés. Du même
coup, les données montrent la nécessité d'investir dans
l'alphabétisation des adultes de manière réaliste surtout
si l'on tient compte des retours volontaires et des déportations
massives des haïtiens vivant en pays voisin cette dernière
année.
68
5.4. Caractérisation des moyens de
production
Le fonctionnement de l'exploitation agricole passe par un
ensemble de mise en place et la disponibilité des principales ressources
comme le foncier, et la main-d'oeuvre, les intrants et matériels
agricoles. Il faut signaler que les détails sur les moyens de production
liés au foncier sont analysés dans la partie typologie des
exploitations agricoles de ce chapitre.
5.4.1. Le foncier
La caractérisation du foncier se voit sous l'angle de
la catégorisation de l'ensemble de parcelles exploitées par les
différentes catégories d'EA dans la zone d'étude (voir la
figure 22).
Figure 22: Catégorisation de l'ensemble des
parcelles des EA
33.33%
33.33%
50%
50%
33.33%
60%
40%
Nombre moyen
60%
50%
50% 50%
33.33% 33.33% 33.33%
40%
20%
10%
0%
P. EA M. EA
Plaine
P. EA M. EA G. EA
Piémont
P. EA M. EA
Montagne
70%
60%
40%
30%
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Cette étude montre de l'ensemble des parcelles
exploitées que 92.06 % sont moins d'un carreau de terre (soit 1.29 ha),
6.35 % se situent entre un (1.29 ha) à deux (2.58 ha) carreaux de terre
et 1.59 % des parcelles exploitées sont plus de deux (2.58 ha) carreaux
de terre.
Ces données recueillies montrent la tendance vers
l'exploitation de petites parcelles qui ne dépasse pas un (1.29 ha)
carreau de terre. En effet, les grandes exploitations agricoles n'existent
qu'en piémont. Ceci s'explique par le fait qu'elles exploitent des
terres peu fertiles en zone de montagne. Ces terres d'après des
agriculteurs situées en zone de montagne ne sont pas prometteuses. En
conséquence, les données montrent que la zone d'étude
comporte plus de petites exploitations agricoles. Ce fait traduit le faible
moyen des EA pour se procurer des parcelles davantage qui pourrait faciliter
leur choix d'assolement et d'organisation du travail.
69
5.4.2. La main-d'oeuvre
L'exploitant agricole en vue de réussir ses cultures,
met en place des structures concernant la préparation des sols,
l'entretien des parcelles et parfois des récoltes. Pour se faire, il a
le choix d'employer les différents types de main-d'oeuvre avec
l'utilisation des formes de mobilisation de travail Avan-jou, Eskwad et Konbit
(voir le tableau 26).
Tableau 26: Type de main d'oeuvre
employée
Catégorie 1
|
Plaine
|
Piémont
|
Montagne
|
Catégorie 2
|
P. EA
|
M. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
G. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
M.O. Interne
|
100%
|
100%
|
100%
|
0%
|
100%
|
100%
|
100%
|
M.O. Externe
|
66.66%
|
100%
|
0%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations
agricoles M.O.=Main d'oeuvre
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'échantillon étudié montre que la
main-d'oeuvre la plus représentative demeure celle interne (plus de 90%
des exploitants l'utilisent). Il faut signaler que la forme de mobilisation de
travail la plus populaire des différentes catégories d'EA demeure
l'avan-jou. D'une autre part, l'étude permet de constater que la konbit
et la rémunération en nature et par force de travail ne se
pratiquent par les EA en zone de montagne et de piémont. L'étude
montre que les petites EA utilisent la main d'oeuvre externe à titre de
compensation à la main d'oeuvre interne.
Le type de rémunération le plus fréquent
est celui en espèce avec une représentativité de 71.43%,
alors que le reste 28.57% est rémunéré en force de travail
ou en nature (via la konbit). La main-d'oeuvre absorbeur reste les travaux de
préparation des sols et d'entretien des cultures de riz, de
canne-à-sucre, des tubercules, et du taro. Il faut se rappeler que la
main d'oeuvre externe de chacune des catégories d'exploitation agricole
selon leur aire topographique est décrite dans la présentation
des comptes d'exploitation de la typologie des EA.
5.4.3. Intrants et matériels agricoles
L'exécution d'un protocole par l'exploitant agricole
est inscrite dans le cadre de la disponibilité des ressources
fondamentales en outre du foncier. De là, après ce dernier, les
intrants et matériels agricoles demeurent la pierre angulaire pour
opérationnaliser son protocole (voir le tableau 27).
70
Tableau 27: Origine des intrants agricoles
Catégorie 1
|
Plaine
|
Piémont
|
Montagne
|
Catégorie 2
|
P. EA
|
M. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
G. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
Achats
|
83.33%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Culture précédente
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Don
|
-
|
-
|
-
|
-
|
100%
|
-
|
-
|
P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations
agricoles
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'étude montre que la grande partie des intrants
agricoles proviennent des cultures précédentes de la zone
d'étude. Il faut signaler que l'intrant peut être soit le stockage
de l'exploitant lui-même, soit le stockage d'un autre exploitant qui lui
a vendu ou lui a fait le don. En conséquence, l'acquisition des intrants
agricoles par achat et culture précédente est proportionnelle
dans les différentes catégories des zones de piémont et en
montagne alors qu'en plaine la tendance diminue en achat des intrants par les
petites EA. Le mode d'acquisition des intrants est un paramètre
très intéressant dans la caractérisation des exploitations
agricoles.
En fait, il est montré au tableau ci-avant que la
totalité des petites EA en plaine, comme en piémont ou en
montagne acquièrent une partie de leurs intrants agricoles grâce
au stockage des semences de qualité récoltés lors de la
culture précédente. Ceci présente indéniablement
des avantages dans le sens que les charges de l'EA sont diminuées.
Pourtant, tous les intrants agricoles ne sont pas conservables, c'en est le cas
des semences reproduites de manière végétative. De
là, l'exploitant procède par l'achat et rarement par don (voir le
tableau 28).
Tableau 28: Nombre moyen de matériels agricoles en
possession des EA
Catégorie 1
|
Plaine
|
Piémont
|
Montagne
|
Catégorie 2
|
P. EA
|
M. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
G. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
Houe
|
1
|
2
|
1
|
2
|
1
|
1
|
1
|
Machette
|
1
|
2
|
1
|
2
|
1
|
1
|
1
|
Hache
|
1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
Bêche
|
0
|
0.50
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Barre à mine
|
0.40
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
Pioche
|
0.60
|
0.50
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
Pelle
|
0.50
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Râteau
|
0.25
|
0.50
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations
agricoles
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
71
Quant aux matériels agricoles, les données
prouvent que tous les exploitants agricoles détiennent au moins une
houe, une hache et une machette alors que moins de 50% ne possèdent plus
qu'une barre de mine, une pelle, une pioche et un râteau. La
rareté des matériels agricoles en milieu rural s'explique surtout
par l'inflation et les boutiques agricoles qui leur font défaut. En
fait, les moyennes EA des plaines et piémonts de la zone d'étude
sont les seules à posséder deux d'un même matériel
au plus. Ceci s'explique par le fait qu'elles réinvestissent une part de
leur revenu en achat des matériels. Cependant, la situation des grandes
EA est similaire à celle des petites EA où elles possèdent
au plus un matériel par type. Ceci s'explique par le fait que les
grandes EA utilisent surtout la main d'oeuvre externe.
En conclusion, les causes qui expliquent que les petites
exploitations agricoles ne détiennent pas de matériels
adaptés aux différentes opérations agricoles demeurent les
faibles moyens financiers de ces derniers de se faire procurer. Par ailleurs,
certaines moyennes et grandes exploitations agricoles n'en détiennent
tous les matériels adaptés en raison qu'ils utilisent plus la
main d'oeuvre externe.
5.5. Analyse des impacts de la variation et
l'irrégularité climatique sur les EA L'exploitation
agricole durable passe nécessairement par une agriculture
économiquement viable, écologiquement saine et socialement
équitable, dixit Jean-Joseph CADILHON et al. (2006).
A l'échelle écologique, en plus des faits, la
totalité des exploitants agricoles enquêtés témoigne
des indices de changement climatique contrairement aux années
précédentes. En effet, la sécheresse demeure l'un des
indices les plus visibles même dans les parcelles de canne-à-sucre
les plus résistantes à celle-ci observe-t-on. En effet, cette
sécheresse a des conséquences :
? Sur la population : elle est la
cause de l'intensification du phénomène exode rural et migratoire
respectivement vers certaines zones urbaines haïtiennes et vers la
République Dominicaine en quête d'une amélioration des
conditions de vie. La sécheresse est la cause principale de l'abandon du
secteur agricole par certains jeunes agriculteurs pour le nouveau secteur de
taxi-motocycliste.
? Sur les ressources : elle est la
cause du dépérissement de bon nombre de cours-d'eau et du
tarissement de certains puits de la zone d'étude. En outre, la
sécheresse est l'une des causes augmentant l'abattage des arbres
à plus de 70% pour la production du charbon, de planche
72
et de chaux. Plus de 60% d'arbres abattus dans la zone
d'étude sont destinés vers la production du charbon. Plus de 70%
des arbres abattus sont des arbres forestiers alors que l'abattage des arbres
fruitiers se fait dans le cas où ils ne sont pas trop utiles à
l'exploitation ou s'ils produisent moindre.
? Sur les infrastructures
socio-économiques : Le regard est fixé sur la période
de disette et de la cherté des produits de récolte par rapport
à l'inflation découlant de la perte de valeur de la Gourde soit
plus de 50 gourdes pour $1.00 US.
Par ailleurs, à l'échelle
socio-économique, la totalité des exploitants
enquêtés formellement et informellement donne l'impression que
leur exploitation agricole est en déclin par rapport aux années
précédentes. La cause du déclin de leur exploitation
agricole est d'après eux la perte de fertilité des sols, la
sécheresse, le mode de faire-valoir indirect et l'inflation. Par contre,
plus de 60% ne sont pas découragés de pratiquer l'agriculture et
l'élevage considérant c'est leur champ d'activité. Vu les
besoins de leur ménage agricole, 60% des exploitants croient que leur
activité agricole arrivent à subvenir aux besoins du
ménage agricole alors que 40% des exploitants agricoles recourent
à la vente de quelques animaux, à la vente de lopin de terre,
à l'ébénisterie et à l'enseignement pour couvrir
d'autres besoins nécessaires.
Pour ce qui concerne la vente de journée de travail par
le biais des formes de mobilisation ou individuelle, uniquement 20% des
exploitants agricoles vendent des journées de travail en agriculture
proprement dite.
Quant au taux de concertation des exploitants agricoles avec
leur femme, il s'élève à plus de 80%. L'étude
montre que 53.33% des exploitants enquêtés ont l'habitude de
participer dans des séances de formation sur les pratiques culturales et
d'élevage.
Néanmoins, en période pluvieuse, les
exploitations agricoles ont confronté à d'autres problèmes
du genre d'inondation en majeure partie. En effet, les inondations voire de
très fortes averses ont des conséquences que ce soient sur la
population, les ressources et les infrastructures socioéconomiques de la
zone d'étude. Dans cette optique, les conséquences dues à
la sécheresse ne sont pas différentes de celles-ci. Cependant, il
est à mentionner les stratégies développées par les
exploitations agricoles en vue de consolider leur terre.
73
De ce fait, les exploitations agricoles utilisent des
dispositifs antiérosifs pour freiner la dégradation des sols de
leurs parcelles en fonction des priorités du moment. Les dispositifs
antiérosifs utilisés par les EA se font en fonction surtout du
niveau de dégradabilité des parcelles exploitées. Il est
à remarquer qu'il parait que certains exploitants attendent le pis pour
réagir ou freiner le processus de l'érosion de certaines de leurs
parcelles.
En conséquence, les observations montrent surtout des
seuils en pierres sèches construites récemment par AGRO-ACTION
ALLEMANDE, des structures antiérosives en sacs de terre (seuils en sac
de terre) construites par la FAGCOBAD /WORLD VISION depuis environ une
décennie, et des rampes en voie de disparition. Le clayonnage et le
fascinage se font surtout par des exploitants agricoles qui jugent la
précarité des ravines qui traversent leurs parcelles.
Du même angle, les systèmes agroforestiers sont
les dispositifs antiérosifs les plus communs bien que certaine fois
involontaire dans de nombreuses parcelles visitées. Certains exploitants
agricoles combine les systèmes forestiers avec l'agriculture
(agrosylviculture) alors que d'autres combine l'élevage aux
systèmes forestiers (sylvopastoralisme). Enfin, certains exploitants
agricoles font le tout sur leur parcelle en combinant les systèmes
forestiers à l'élevage et à la culture de certaines
espèces végétales (agrosylvopastoralisme).
En effet, les enquêtes menées dans la zone
d'étude montrent une nécessité d'action sur le traitement
des versants et la correction de certaines ravines de façon à
prévenir le pis et freiner le processus de dégradation des
sols.
5.6. Caractérisation pédoclimatique et
inventaire des espèces
Ce sous-chapitre traite les caractéristiques
pédoclimatiques des cultures et l'inventaire des espèces
végétales et animales dans la zone d'étude. En
conséquence, les paramètres pédoclimatiques sont
traités dans le chapitre cadre physique de l'étude.
5.6.1. Caractérisation pédoclimatique des
cultures
Les premiers éléments qui conditionnent le choix
des cultures sont le contexte pédoclimatique et la valorisation. Le
raisonnement agronomique peut intervenir sur les interactions entre les
cultures et le milieu (Jean-Baptiste BONTE, 2010).
74
? Impact des cultures sur les minéraux
Certaines plantes tendent à diminuer le stock
d'éléments minéraux du sol alors que d'autres auront une
action neutre voire améliorante (cas des légumineuses pour
l'azote).
? Impact des cultures sur les adventices
Certaines cultures ont un effet nettoyant grâce à
une forte concurrence vis-à-vis des adventices (par la lumière,
les nutriments ou l'eau) ou grâce à des pratiques culturales
spécifiques à la culture. Par ailleurs, d'autres seront
considérées comme salissantes.
? Impact des cultures sur les agents
pathogènes
Il existe des plantes hôtes, d'où la
nécessité d'éviter leur succession pour limiter la
conservation des agents pathogènes sur une même parcelle. Quant au
phénomène des effets précédents, des effets
cumulatifs et de la sensibilité du suivant, les exploitations agricoles
qui considèrent ces paramètres sont peu. La majorité des
exploitations agricoles enquêtées n'ont aucune idée des
phénomènes cités ci-avant. Néanmoins, certains
exploitants agricoles estimes des effets cumulatifs de certaines cultures qui
ne les laissent que le choix de la mise en jachère de courte
période.
5.6.1.1. Succession culturale
Les successions comme les rotations culturales demeurent des
pratiques culturales très demandées que ce soit dans
l'agriculture biologique ou dans la lutte agronomique des pestes de certaines
cultures. De là, dans les conditions normales, les exploitations
agricoles en prennent le soin dans l'assolement et dans l'organisation du
travail.
Au fil de la survie des exploitations agricoles, les
enquêtes ont montré que les cultures se succèdent selon une
fréquence irrégulière dans la zone d'étude selon le
système de culture. La succession des cultures dépendent quasi
totalement des conditions pédoclimatiques selon que le positionnement
des parcelles soit en montagne, en piémont ou en plaine. Il faut relater
que les systèmes agroforestiers à base de cacao, d'ignames, et de
taro sont en majeure partie permanents et occupent les parcelles pendant une
période très longue.
Comparativement aux données du MARNDR, l'étude
montre que les cultures vivrières associées aux cultures
pérennes des systèmes agroforestiers se renouvellent chaque un
à trois ans. La plantation de banane se renouvelle chaque trois ans
tandis que l'igname peut être replantée chaque 15 à 24 mois
sur les parcelles cacaoyères. Après la récolte de l'igname
et de la banane, les
75
agriculteurs laissent le cacao sous couvert d'arbres fruitiers
et forestiers pendant une année avant de retourner avec ces cultures
vivrières.
5.6.1.2. Rotation culturale
Dans la zone d'étude, la rotation culturale est peu
pratiquée par les EA pour ne pas dire inexistante. Les exploitants
agricoles n'ont pas les atouts du métier en vue de développer ces
techniques culturales considérant que la construction d'une rotation est
un processus de plusieurs étapes : en premier lieu, il faut prendre
connaissance des caractéristiques propres à chaque espèce
de façon à influencer sur le milieu (éléments
minéraux, structure du sol, impact sur les adventices ou les cultures
suivantes) ; sur l'adaptation au sol et au climat ; et sur les
caractéristiques techniques.
5.6.1.3. Itinéraire technique
L'itinéraire technique appliqué aux
différents systèmes dans la zone d'étude varie selon les
aires topographiques et le capital des exploitations agricoles. Les
différentes opérations qui y découlent sont :
La préparation de sol par défrichage, labourage
manuel ou sarclage qui se fait bien avant les périodes pluvieuses. Ceci
est fait selon le relief du sol et la nature du sol.
L'ensemencement des parcelles selon que la semence soit
végétative ou en grain.
L'entretien des cultures qui se fait surtout par le sarclage ou
la taille.
La récolte
En somme, la fertilisation et la lutte phytosanitaire ne sont
pas remarquées dans l'itinéraire technique des parcelles des
exploitations agricoles de la zone d'étude.
5.6.2. Inventaire des espèces
végétales et animales
Les parcelles des exploitations agricoles de la zone
d'étude est une combinaison de diverses espèces
végétales où l'élevage est intégré
aux surfaces mises en jachère ou aux bordures des différentes
parcelles cultivées. Cette étude permet de présenter la
diversité des espèces cultivées et des strates
arborée, arbustive et herbacée d'une part, et des espèces
animales d'autre part. En voici, les principales espèces
inventoriées dans la zone d'étude (voir le tableau 29).
76
Tableau 29: Identification des espèces de la zone
d'étude
Strate arborée
|
Strates
|
Espèces cultivées
|
Espèces
animales élevées
|
Strate arbustive
|
Mangue, (Mangifera indica)
|
Les citrus (Citrus sp)
|
Taro
|
Vache
|
Avocatier (Persea americana)
|
Goyavier (Psidium guajava)
|
Banane
|
Veau
|
campêche (Haematoxylon
campechianum)
|
Cachiman
|
Ignames
|
Taureau
|
Arbre véritable (Artocapus
incisa)
|
Papayer (Carica papaya)
|
Giraumont
|
Cabri
|
Eucalyptus (Eucalyptus sp)
|
Caféier (Coffea arabica)
|
Manioc douce
|
Porcs
|
mapou (Ceiba pentandra)
|
Cacaoyer
(Theobroma cacao)
|
Pois nègre
|
Cheval
|
palmier (Oreodoxa regia)
|
Corossolier (Annona muricata)
|
Banane figue, Gombo
|
Ane
|
Chêne (Macrocatalpa
longissima)
|
Etc.
|
Ananas
|
Poules
|
Arbre-à-pin (Artocapus
communise)
|
Strate Herbacée
|
Maïs, Piment
|
Dindes
|
|
Amandier (Terminalia catalpa)
|
1- Herbe guinée
|
Haricot
|
Pigeon
|
Acajou (Swietenia mahogani)
|
2- Herbe éléphant
|
Taro
|
Canard
|
Quenepier (Melicocca bijuca)
|
3- Etc.
|
Canne-à-sucre
|
Etc.
|
|
Cèdre (Cedrela odorata)
|
|
Pois congo
|
|
Cocotier (Cocos nucifera)
|
|
Manioc amer
|
|
Mombin (Spondias mombin)
|
|
Riz
|
|
Neem (Azadirachta indica)
|
|
Patate
|
|
Etc.
|
|
Arachide (pistache)
|
|
|
|
Canne de bouche
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Mars 2016
77
Il est à mentionner que certaines espèces du
genre d'oiseau-palmiste, de «malfini savann», de serpentier qui
existent seulement en Haïti, de taco, de tourterelle, de perroquets, de
campêche, et de taverneau sont à protéger en vertu de la
rareté dans l'écosystème milotien.
Par ailleurs, l'étude permet de relever certains
risques environnementaux qui sont à la base de la disparition de
certaines espèces dont :
La perte de la biodiversité (espèces d'oiseaux en
voie de disparition) L'exploitation anarchique des arbres forestiers à
des pentes trop élevées L'érosion des sols et la formation
de ravines
Le problème de drainage
En conséquence, le déboisement et l'échec
des campagnes de reboisement antérieur jouent beaucoup sur l'excursion
voire la disparition de certaines espèces qui devraient être
protégées. Du même angle, les enquêtes montrent qu'en
grande majorité le déboisement demeure la principale cause de
dégradation de l'environnement. Après quoi vient la forte
pression exercée sur les ressources ligneuses de la zone
d'étude.
5.7. Caractérisation des activités
économiques
Le but principal de l'exploitation agricole serait de
répondre aux différents besoins du ménage. Pour
concrétiser ce but, l'exploitant utilise toutes les manoeuvres possibles
en vue de faire en sorte que l'exploitation génère des ressources
qui peuvent être converties en revenu. En effet, les résultats de
cette étude montrent que les principales sources de grands revenus dans
les exploitations agricoles demeurent la canne-à-sucre, le riz et le
manioc. Il parait assez rare que l'exploitant agricole ne cultive au moins une
parcelle en manioc associé au pois congo.
Dans le tableau suivant, un compte d'exploitation-type y est
décrit. Les critères du choix de la petite EA en piémont
se fait sous la base de la différence de la marge brute par rapport aux
charges de l'exploitation dans les activités agricoles (voir le tableau
30).
Tableau 30: Compte d'exploitation-type pour un cycle d'un
an
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Achats de semences Déplacement et autres
Vente de manioc et pois congo Vente du maïs et d'haricot
Total
Bénéfice
TOTAL
150 gdes
8'500 gdes 3'500 gdes
400 gdes
550 gdes
+ 11'450 gdes
12'000 gdes 12'000 gdes
78
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ce tableau traduit les dépenses et les revenus moyens
d'un exploitant agricole dans la zone d'étude. Dépendamment de
l'année en question, la vente ne s'agit pas uniquement de celles des
cultures annuelles et pluriannuelles mais aussi bien celles des cultures
pérennes comme l'avocat, l'orange, la noix de cajou, etc.
En fait, les données montrent que les
différentes opérations culturales sont plus raisonnables dans la
catégorie des petites EA en piémont. Car, les petits exploitants
agricoles en piémont dépensent moins pour l'acquisition des
intrants agricoles et lors déplacement.
5.7.1. Destination des ressources de l'exploitation
agricole
L'étude montre que la destination des ressources de
l'exploitation agricole est orientée en grande partie à la
scolarité des enfants, aux besoins fondamentaux du ménage comme
l'alimentation, santé, habits, etc. L'exploitant procède comme en
veut la demande du marché et du ménage en vendant une part sur le
marché et en utilisant l'autre part récoltée dans le
ménage.
En effet, les données traitées estiment
l'autoconsommation moyenne d'une exploitation agricole à 5'900 gdes par
an alors que la consommation (achat uniquement d'autres aliments) moyenne d'une
exploitation agricole est estimée à 10'346 gdes par an.
L'autoconsommation représente plus d'1/3 des produits de récolte.
Le rapport Consommation/Autoconsommation est de l'ordre de 1.75.
79
Par ailleurs, l'estimation de vente des produits de
récolte des cultures annuelles, pluriannuelles et pérennes est
élevée en moyenne à 18'990 gdes par an. Le rapport de
Vente/Consommation totale est de l'ordre 1.17. Par contre,
l'étude montre une prédominance de l'économie du
marché (vente des produits récoltés) par rapport à
l'économie du besoin (autoconsommation) à un indice 3.22 (voir la
figure 23).
Figure 23: Comparaison des économies du
marché et du besoin des petites EA
18000
|
|
|
|
16000
|
En gourdes
|
|
|
15908.33
|
14000
|
|
|
|
|
12000
|
|
|
12000
|
|
10000
|
|
|
|
En montagne
|
8000
|
|
|
En
|
6000
|
6500
|
5900
|
piémont
|
4000
|
3000
|
|
En plaine
|
2000
|
1800
|
|
|
0
|
|
|
|
|
Autoconsommation
|
|
Vente
|
|
|
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ces données montrent plus on monte en altitude, moins
le niveau d'autoconsommation est élevé et plus le niveau de vente
est faible. L'étude révèle qu'au niveau de toutes les
aires topographiques des petites exploitations agricoles, l'économie du
marché est plus élevée que l'économie du besoin
avec un indice de 3.28 en montagne, 4 en piémont et 2.45 en plaine.
Par ailleurs, il faut signaler qu'en dehors de
l'autoconsommation, les petites exploitations agricoles consomment d'autres
produits qui ne viennent pas d'elle-même. Des produits qui valent 7'000
gdes en montagne, 10'000 gdes en piémont et 9'066.66 gdes en plaine.
80
Figure 24: Comparaison des économies du
marché et du besoin des moyennes EA
30000
24625
25000
20000
15000
15000
11000
10000
7050
6500
6000
5000
0
Autoconsommation Vente
En montagne En piémont En plaine
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Selon les données traitées, le cas figurant les
petites exploitations agricoles concernant le niveau d'autoconsommation suit la
même tendance pour les moyennes exploitations agricoles. Par contre,
l'étude montre plus les exploitations agricoles se trouvent en plaine
(basse altitude), plus le niveau de vente est élevé. En effet,
les données montrent qu'au niveau de toutes les aires topographiques des
moyennes exploitations agricoles, l'économie du besoin est moindre que
l'économie du marché avec un indice de 0.24 en montagne, 0.59 en
piémont et 0.28 en plaine.
La consommation moyenne d'autres produits des moyennes
exploitations agricoles s'estime à 12'000 gdes en montagne, alors
qu'elle s'élève à 11'000 gdes en piémont et
à 12'075 gdes en plaine.
En conclusion, la récolte des trois catégories
d'exploitations agricoles consiste d'une part à l'autoconsommation,
l'intraconsommation et d'autre part à la vente sur les marchés de
proximité. Il faut signaler que les exploitants récoltent
certaines cultures à l'état frais, à l'état mature
ou les deux à la fois.
81
5.7.2. Circuit de commercialisation
L'exploitation agricole produit en vue des récoltes
qu'elle peut s'en servir via l'autoconsommation et qu'elle peut convertir en
monnaie. De ce fait, l'exploitation agricole entant que centre de production du
ménage commercialise une partie de leur récolte de façon
à subvenir à d'autres besoins du ménage (voir la figure
25).
Figure 25: Circuit de commercialisation des produits
récoltés
Cap-Haitien
Consom mateur
Ménage Moulin
Transfor mation
Régiona l
La
bruyere
Consom mateur
Exploitation agricole
ou centre de production
Consom mateur
Grison-Garde
Distributeur
Distribu teur
Port-au-Prince
Consom mateur
National
Vente
Distribu teur
Gonaive s
Consom mateur
Narcisse
Marché local
Thibeau
Baquini
Consom mateur
Marché
Marché regional
Marché Milot
Marché
Cap-Haitien
Consom mateur
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'étude montre que les EA en montagne et piémont
vendent plus sur le marché local qu'aux distributeurs. Alors que les EA
en plaine commercialisent davantage de fruits (Arbres véritable et
82
à pin, oranges, avocats, mangues) aux distributeurs
nationaux. Ainsi, les produits de récolte arrivent aux consommateurs
malgré la dégradation des routes reliant les sections
communales.
5.7.3. Situation sociodémographique des trois types
de ménages agricoles
Le seuil de pauvreté constitue pour l'essentiel
l'estimation de ce qu'il est possible d'acheter avec $ 1.90 US par jour dans
différents pays. Le niveau de revenus à partir duquel un individu
est considéré comme pauvre relève de ce calcul. Donc, un
individu est en dessous du seuil de pauvreté si un montant de $1.90 US
ne lui est pas accessible par jour. Pour effectuer ce calcul, l'utilisation des
moyennes arithmétiques - 1 a été adoptée de
façon à raisonner le seuil par membre de ménage agricole.
(La différence d'un membre du nombre moyen de chaque catégorie
des EA constitue une façon de diminuer les marges d'erreurs vu que les
besoins des enfants ne sont pas les mêmes aux adultes) (voir le tableau
31).
Tableau 31: Présentation des indices de seuil de
pauvreté des EA
Catégorie 1
|
Plaine
|
Piémont
|
Montagne
|
Catégorie 2
|
P. EA
|
M. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
G. EA
|
P. EA
|
M. EA
|
Indice de seuil de pauvreté
|
0.12
|
0.19
|
0.11
|
0.05
|
0.28
|
0.05
|
0.07
|
P. = Petites M. = Moyennes G. = Grandes EA= Exploitations
agricoles
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les données montrent qu'à l'exception des
moyennes EA en piémont, plus l'exploitation agricole n'est petite, moins
son indice de seuil de pauvreté est faible. En effet, le calcul moyen de
personnes vivant dans les ménages agricoles par rapport à la
somme du revenu et d'autoconsommation montre la tendance des exploitations
(petites, moyennes et grandes) de toutes les aires topographiques en dessous du
seuil de pauvreté soit 98.8 gdes ($1.98 US) par jour (Kaushik BASU,
2015).
L'étude montre que la situation est plus critique chez
les petites et moyennes EA des habitations de piémont et de montagne
alors qu'en plaine la situation est moins critique. Donc, ceci montre
l'importance de l'autoconsommation dans les ménages agricoles de la zone
d'étude.
83
De là, elles sont nombreuses les EA qui subsistent
grâce à l'autoconsommation des produits de leur récolte.
5.7.4. Produit brut et revenu agricole
Le produit brut (PB) désigne la valeur de la production
de l'exploitation agricole. Il consiste dans la sommation du produit brut
végétal (PBV) et du produit brut animal (PBA). Dans cette
étude, l'exploitation agricole est évaluée en termes de
prix.
En conséquence, le produit brut de l'exploitation
agricole est estimé à 72'391.33 gdes par an en moyenne. Le
produit brut animal représente presque 2/3 du produit brut total, ceci
s'explique la place de l'intégration de l'élevage dans
l'agriculture pratiquée dans la zone d'étude. Par ailleurs, le
revenu agricole qui correspond à la rémunération du
travail familial est évalué à 60'582.19 gdes par an.
5.8. Contraintes et stratégies des
exploitations agricoles
Les contraintes dont les exploitations agricoles de la zone
d'étude sont confrontées ne sont pas les mêmes
dépendamment du mode de gestion, des pratiques culturales
adoptées et des facteurs climatiques. En effet, l'exploitant agricole
qui vit aux dépens de l'agriculture n'a pas droit à
l'échec et développe en ce sens un ensemble de stratégies
pouvant l'aider à réussir la plus forte possible de ses cultures
de façon à répondre aux besoins de son ménage.
5.8.1. Les contraintes des exploitations agricoles
Les enquêtes menées dans la zone d'étude
montrent que les contraintes auxquelles les exploitations sont
confrontées varient en fonction du type de culture au mode
d'élevage. Parmi les contraintes observées et
évoquées, les plus courantes demeurent :
La variation et l'irrégularité climatique
l'inaccessibilité aux intrants importants agricoles et de
matériels agricoles
Le manque d'espace de production végétale et
animale
L'instabilité de la structure
Le faible revenu des EA et le découragement de certains
exploitants agricoles
En plus de ces contraintes, les faits montrent que plus de 80%
des exploitants agricoles ne prennent en compte les caractéristiques des
organes récoltables (racines, tiges, fruits) des espèces
84
associées de façon à éviter la
compétition pour les mêmes éléments. De même,
la distance trop rapprochée des poquets se révèle un
facteur de compétition dans la zone d'étude qui tient à
réduire le niveau du rendement agronomique.
Pour ce qui concerne la quantité de semences mise par
poquet, on l'estime en moyenne à 4 par poquet pour les semences
multipliées par voie sexuée et à 2 par poquet pour les
semences multipliées par voie végétative.
5.8.2. Les stratégies développées par
les exploitations agricoles
Considérant ces contraintes et bien d'autres encore,
l'exploitant ne devrait pas laisser décider uniquement la nature, mais
aurait dû chercher à influencer la donne par une mise en oeuvre
des stratégies dotées d'une durabilité de production
allant au contexte de la demande et du milieu. Par ailleurs, vu que bon nombre
d'exploitants se contente de donner des solutions ponctuelles aux contraintes,
il arrive que celles-ci ne soient que passagères et reviennent au fil du
temps. Malgré tout, ils se concentrent vers un calendrier cultural et
des systèmes de culture qui sont présentés ci-après
(voir le tableau 32).
Tableau 32: Répartition des cultures par aire
topographique
Aire topographique
|
Plaine
|
Montagne
|
Piémont
|
Espèces cultivées
|
sèche
|
Marécage
|
Agroforesterie,
|
Taro,
igname, manioc, banane-figue
|
Banane, canne-à-
sucre, maïs, haricot, pois congo, patate
|
Marécage Riz,
mazombelle
|
manioc, certaines espèces
|
|
|
pluriannuelles
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ce tableau (32) présente les principales espèces
cultivées au niveau de 3 aires topographiques. Cette forme de mise en
valeur permet aux exploitants agricoles de tenir compte de la
réalité des différentes aires topographiques de la zone
d'étude.
85
Tableau 33: Système de culture mise en
oeuvre
Système de culture
|
Association culturale
|
Culture pure
|
|
Espèces cultivées
|
1-
|
Banane, taro, giraumont, igname
|
|
1-
|
Canne-à-sucre
|
|
2-
|
Riz
|
|
2-
|
Maïs, haricot, canne-à-sucre
|
|
3-
|
Mazombelle
|
3-
|
Maïs, pois congo
|
|
|
4-
|
Arachide
|
4-
|
Maïs, haricot
|
|
5-
|
Patate, manioc, pois congo
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Dans le tableau (33) ci-avant, l'étude montre que
l'association Maïs, haricot, canne-à-sucre se fait surtout lors de
la première plantation de la parcelle en canne-à-sucre. Il arrive
parfois que le riz soit associé au mazombelle sous forme de contour. Le
système d'association culturale est la plus pratiquée dans la
zone d'étude, elle représente presque 2/3 du système
cultural. En grande partie, les exploitants pratiquent l'association culturale
en vue de réduire les marges de perte des récoltes. Car, si les
conditions climatiques ne favorisent l'une, ils espèrent que les
conditions favorisent l'autre. Il faut relater que le système
d'association implique grandement les arbres fruitiers suivant : Oranger, Noix
d'acajou, Manguier, citron, chadèque, arbre véritable,
arbre-à-pain, grénadia, corossolier, cachiman, papayer, ananas,
quénepier, avocatier, cacaoyer, caféier, cocotier.
Tableau 34: Calendrier cultural adopté dans la
zone d'étude
|
Septembre à Décembre
|
|
|
Février à Juillet
|
|
|
1.
|
Patate
|
6-
|
Maïs
|
|
|
1.
|
Haricot
|
6.
|
Igname
|
6.
|
Manioc
|
7-
|
Banane
|
2.
|
Pois congo
|
7.
|
Banane
|
7.
|
Igname
|
8-
|
Pois congo
|
3.
|
Maïs
|
8.
|
Riz
|
4.
|
Giraumont
|
9-
|
Canne-à-sucre
|
4.
|
Manioc
|
|
5.
|
Riz
|
|
5.
|
Patate
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Le type de calendrier (tableau 34) utilisé par les
exploitants agricoles est similaire au calendrier scolaire haïtien
où l'ouverture de classe est faite en mois de septembre. Cette
86
comparaison n'est pas sans effet vu qu'une grande part des
revenus agricoles est destinée à la scolarité des membres
du ménage.
Les exploitants agricoles travaillent de façon à
récolter le plus de cultures possibles avant l'ouverture des classes. De
ce fait, ils divisent l'année culturale en deux saisons, dont l'une
petite saison appelé couramment Ti-sezon (de Septembre à
Décembre) et l'autre grande saison (de Février à
Juillet).
En outre, dans certains cas, l'exploitant agricole en vue
d'atteindre les objectifs fixés utilise un itinéraire technique
allant des travaux de préparation de sol (labourage à la pioche
et à la houe, le sarclage), du semis direct, de l'entretien des
cultures, jusqu'á la récolte.
Du même angle, pour combler le manque de fourrage,
l'affouragement (feuilles d'avocatier) est utilisé. Contre le risque
d'élevage en liberté, ils procèdent à la
clôture des parcelles par des espèces du genre cactus.
Face aux contraintes liées à
l'instabilité du foncier, plus de 40% des exploitants agricoles ne
pratiquent pas la jachère alors que 60% de ces exploitants
préfèrent pratiquer le brulis dans leurs parcelles de
canne-à-sucre et de riz pour augmenter la fertilité des sols en
diminuant les résidus de récolte. Certaines fois, le brulis est
pratiqué à des fins de défrichage. Ce qui est
déconseillé.
Face aux contraintes liées à la perte de
fertilité des sols de la zone d'étude, Moins de 40% des
exploitants fertilisent certaines de leur culture. A cet effet, le type de
fertilisants apportés à certaines cultures demeure l'organique
dont les plus communs sont le fumier et le paillage.
En conclusion, les stratégies développées
par les exploitations agricoles face aux contraintes dont elles font face
concernent surtout l'occupation des parcelles, les systèmes de culture
et l'application d'un calendrier cultural selon l'aire topographique, la saison
et les moyens de production dont elles disposent. De toute façon, ces
stratégies aident dans la mesure qu'elles évitent de cultiver
n'importe quelle semence n'importe où. En plus, elles permettent aux
chefs d'exploitation agricole de planifier les campagnes agricoles en fonction
de la saison à venir. Par ailleurs, les pratiques culturales ayant
rapport aux rotations, associations et successions culturales ne semblent-elles
pas assimilées par les chefs d'exploitation agricole de la zone
d'étude.
87
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATION
6.1. Conclusion
Cette étude a été portée sur la
caractérisation de 15 exploitations agricoles de la commune de Milot,
cas de la première section «Perches-de-Bonnet» au cours de
l'année 2015 afin d'analyser d'une part les caractéristiques
structurelles et fonctionnelles des exploitations agricoles et d'autre part en
vue de cerner les performances des exploitations agricoles afin de
dégager des mesures appropriées. De ce fait, les résultats
des données collectées relatives aux exploitations agricoles ont
orienté les discussions comme suit :
Pour ce qui concerne les performances des exploitations
agricoles, une typologie, effectuée à partir des
caractéristiques sociodémographiques, des caractéristiques
des ressources et des activités économiques des exploitations
agricoles, a donné trois catégories d'exploitations agricoles:
Les petites EA, les moyennes EA et les grandes EA selon leur aire
topographique. La 1ère catégorie, comparativement aux
économies du besoin, regroupe les petites exploitations agricoles dont
l'indice d'économie du marché est plus élevé en
piémont (avec un indice de 4) et en montagne (avec un indice de 3.28)
alors qu'il est moins élevé en plaine (avec un indice de 2.45).
La 2ème catégorie, comparativement aux
économies du marché, regroupe les moyennes exploitations
agricoles dont l'indice d'économie du besoin est moins
élevé en montagne (avec un indice de 0.24) et en plaine (avec un
indice de 0.28) alors qu'il est plus élevé en piémont
(0.59). La 3ème catégorie regroupe uniquement les
grandes exploitations agricoles en piémont où l'indice
d'économie du marché est plus élevé que celui du
besoin avec un indice de 11. De là, l'économie du besoin
représente plus d'1/3 des produits de récolte. Donc,
ces résultats confirment l'hypothèse de départ stipulant
que «une partie des produits de récoltes dans les exploitations
agricoles sont utilisés à des fins d'autoconsommation du
ménage».
En somme, des petites exploitations agricoles, le rapport de
vente/autoconsommation est plus acceptable en basse altitude
particulièrement en plaine. Alors que, des moyennes exploitations
agricoles, le rapport de vente/autoconsommation est acceptable en
plaine et en montagne. Entre autre, les résultats de cette étude
permettent de soutenir que, pour une même aire topographique, le
calendrier cultural, les pratiques culturales et les conditions auxquelles sont
soumises les exploitations agricoles sont en majeure partie les mêmes au
coup d'une campagne agricole.
88
En somme, à l'issu de cette étude, il est apparu
évident que la quasi-totalité des exploitations agricoles de la
commune de Milot, cas de la 1ère section est en déclin
comparativement aux années précédentes. De ce fait, pour
palier ce déclin, l'exploitation forestière est la plus
représentative des activités extra-agricoles des EA de la zone
d'étude. En effet, comparativement au revenu des différentes
catégories d'EA, il en ressort ce résultat :
En plaine, la contribution de l'exploitation forestière
est plus élevée chez les petites EA (28.77%) que chez les
moyennes EA (8.71%). En piémont, la contribution de l'exploitation
forestière est plus élevée chez les petites EA (125%) que
chez les grandes EA (13.33%). En montagne, la contribution de l'exploitation
forestière est moins élevée chez les petites EA (16.90%)
que chez les moyennes EA (30.23%). Vu que les activités agricoles ne
peuvent pas subvenir à tous les besoins des ménages agricoles et
que 73.33% d'EA pratiquent des activités extra-agricoles à
tendance d'exploitation forestière, la confirmation de la
deuxième hypothèse stipulant que «les exploitations
agricoles ne peuvent pas subvenir à tous les besoins des membres des
ménages agricoles» est obtenue.
L'analyse des performances des exploitations agricoles ont
révélé que:
y' L'exploitation d'une parcelle au moins en
canne-à-sucre ou manioc ou riz permet au ménage de
répondre à des besoins majeurs.
y' La totalité des exploitations agricoles vivent en
dessous du seuil de pauvreté soit 95.00 gdes ($1.90 US) par jour.
y' La main d'oeuvre salariale absorbe plus la marge brute des
moyennes et grandes exploitations agricoles.
y' Le découragement de certains jeunes exploitants
agricoles préfèrent s'adonner aux activités
taxi-motocyclistes.
y' L'instabilité du foncier joue contre certaines
exploitations agricoles.
y' L'agriculture pluviale, la variation et
l'irrégularité climatique sont des causes principales du faible
revenu des EA.
y' Les exploitations dont leurs activités agricoles ne
permettent pas de couvrir les besoins capitaux des ménages ont
procédé surtout par la vente des animaux et de lopin de terre, la
production du charbon de bois et des planches.
89
Compte tenu ces résultats, des efforts d'optimisation
des rendements des exploitations agricoles de la zone d'étude doivent
être faits en vue que les exploitations agricoles puissent
répondre aux besoins des ménages agricoles et arrêtent le
processus de déclin. De là, cette étude montre une
appréciation des activités agricoles sur les trois aires
topographiques (montagne-piémont-plaine) des exploitations agricoles
:
? En montagne, il y a moins d'exploitations agricoles (13.33%)
que les autres aires topographiques. Ceci est lié à la mauvaise
situation des ménages agricoles au problème de cohésion
sociale due à l'inexistence d'infrastructures socio-culturelle et
organisationnelle. De ce fait, l'étude menée auprès des
exploitations agricoles en montagne montre que 50% en sont petites et 50% en
sont moyennes sur la base de la typologie structurelle (quantité de
surface mise en valeur et en jachère). Du même angle, les EA en
montagne possèdent plus de parcelles en montagne (57.14%) qu'en
piémont ou en plaine. Alors que le mode de tenure des parcelles des EA
en montagne les plus représentatives sont la propriété
(42.85%) et l'héritage (28.57%). Pour ce qui concerne les
systèmes de culture, le seul retrouvé est l'association culturale
y compris l'agroforesterie à base de cacaoyer. L'élevage pour sa
part en montagne est extensif. Le type de bétail élevé
demeure le bovin, la caprin, le porcin et l'équin qui se fait à
la corde sans tenir compte des volailles.
? En piémont, les exploitations agricoles
représentent 20% des aires topographiques. Presque 2/3 des parcelles des
EA en piémont ont pour emplacement l'aire topographique plaine, alors
que l'autre 1/3 des parcelles se trouve en montagne et en piémont. Les
trois catégories structurelles d'EA (grandes, moyennes, petites)
existent équilatéralement en piémont. Par ailleurs, plus
de 90% des parcelles sont acquises en mode de faire valoir direct. Pour ce qui
concerne les systèmes de culture, l'association culturale couvre plus de
50% des parcelles cependant la culture pure en couvre moins de 15% pour moins
de 30% des parcelles en jachère. Il est aussi à signaler qu'en
piémont, les EA élèvent surtout des espèces de
l'ordre caprin et bovin à la corde.
? En plaine, les exploitations agricoles sont très
remarquables avec une représentation de plus de 60% par rapport aux
autres aires topographiques. Ceci s'explique en majeure partie grâce
à l'existence de certaines infrastructures routière et
organisationnelle. D'après les données, il n'y a pas de grandes
EA en plaine alors que 60% des EA sont petites et 40% en
90
sont moyennes. Du même coup, l'étude montre 80%
des parcelles des EA en plaine se trouvent en plaine même. Pour ce
concerne la tenure foncière, le mode de faire valoir direct
représente plus de 80% des parcelles.
Paradoxalement aux autres aires topographiques, il y a une
plus grande diversité au niveau des systèmes de culture dont
l'association couvre plus de 50% alors que moins de 30% sont en culture pure
(canne-à-sucre, riz, patate, arachide) pour moins de 15% en
jachère. L'élevage en plaine est plus diversifié en termes
d'espèces de l'ordre caprin et bovin. Il faut mentionner que
l'affouragement des bovins est grandement pratiqué en plaine en raison
de la coupe périodique de la canne-à-sucre dans la zone
d'étude et des habitations avoisinantes. Par contre, il est à
relater que l'élevage caprin est plus pratiqué considérant
que les types de fourrages qu'ingèrent les caprins renouvellent plus
facilement.
6.2. Recommandation
L'optimisation des rendements des exploitations agricoles
devient au fil du temps une réalité à considérer vu
le besoin d'assurer la sécurité alimentaire des ménages
agricoles et de générer des revenus substantiels pour ses
membres. Considérant les contraintes auxquelles sont soumises les
exploitations agricoles, il faudrait des pistes de solution durable
basées non sur les effets de ces contraintes mais sur les causes qui les
ont engendrées dans la zone d'étude.
? Face aux déficiences infrastructurelles, le Bassin
Diamant situant en amont de l'habitation Coronel dans la zone d'étude
pourrait servir à alimenter certains ménages en eau potable et
d'arroser plus d'une centaine de parcelles dans la zone d'étude. D'autre
part, les réseaux routiers communaux devraient au moins être
entretenus de façon à faciliter le transport et réduire
les risques qui y sont liés.
? Face aux aléas climatiques, l'utilisation d'une forme
de compensation du déficit pluviométrique aiderait à
réduire la probabilité de perte des récoltes. Par
ailleurs, face à l'instabilité du foncier, l'exploitant pourrait
recourir au fermage pour lequel une rente foncière est sine qua non.
L'exploitant, à cet effet, devrait s'assurer que le propriétaire
lui signe l'engagement défini dans le temps et dans l'espace.
? Face au manque d'intrants et matériels agricoles, une
boutique agricole municipale au moins dans la section aidera mieux à
procurer aux exploitants des matériels et des semences de qualité
résistantes, tolérantes et non mélangées en termes
de qualité variétale.
91
? Face au sous-développement de la zone d'étude,
il s'avère nécessaire de prendre en compte les
préoccupations des EA dans l'élaboration des programmes de
recherche. De ce fait, vu que cette étude ne pourrait couvrir
exhaustivement l'agriculture dans la zone d'étude, il est
conseillé aux chercheurs de mener une étude évaluative sur
la durabilité des exploitations agricoles selon les échelles de
la durabilité environnementale, sociale et économique.
? Face au manque de savoir-faire des exploitants et
d'encadrement technique, des séances de formation participative doivent
être organisées sur les thématiques suivantes :
Densité de peuplement, techniques de conservation des sols et des eaux,
soins sanitaires aux plantes et animaux, utilisation raisonnée des
ressources de l'EA, transformation des fruits en période de
pléthore, amendement des sols, importance de la succession et rotation
culturale, production et utilisation du fumier, compost, engrais vert, etc.
? De façon à inciter la diversité
culturale dans les différentes catégories d'exploitation agricole
de la commune de Milot, il est suggérable d'expérimenter des
fermes agricoles oeuvrant dans la culture maraichère. Ces fermes
agricoles devraient être gérées par des organisations
paysannes qui consentissent le besoin de la zone. Vu que les moyens de
production ne seront pas facilement joignables, des concertations devraient
être trouvées de manière formelle avec les exploitants qui
acceptent que telle organisation exploite leur terre sans les exclure dans
l'organisation du travail. Par ailleurs, l'irrigation d'appoint pourrait
être efficace selon la répartition des tâches au sein des
organisations paysannes.
En outre, si l'introduction de nouvelles espèces de
genre bovin (vache laitière) et caprin aiderait beaucoup les EA de la
commune de Milot, l'intégration de l'élevage dans les
exploitations agricoles est à promouvoir en vue d'augmenter les revenus
des ménages agricoles, voire les disponibilités en fumure
organique. Du même angle, le développement de l'entreprenariat est
conseillé en milieu rural dans le souci de développer des
activités découlant des matières premières
agricoles pour accroître les revenus par l'appui du secteur de
l'artisanat, par le conditionnement du fumier dont nombreuses guildives en
produisent, par la transformation et le commerce des produits agricoles.
92
6.2.1. Recommandation technique
A- Pour ce qui concerne le choix de la succession
culturale, la prise en compte des spécificités de chaque
culture permet d'établir de bonnes successions culturales. Il existe
quelques principes à respecter. Il est conseillé
généralement d'alterner :
Les légumineuses (fixatrices d'azote
atmosphérique) et les cultures exigeantes en azote; Les cultures
salissantes et nettoyantes;
Les cultures de grande saison et de petite saison (pour
rompre le cycle des bio-agresseurs); Les cultures à enracinements
différents en vue d'avoir une meilleure gestion des nutriments et une
amélioration de la structure du sol.
Les cultures de familles différentes et d'organe
récoltable différent, c'est-à-dire, succession de cultures
ayant pour organe récoltable aérien et radical, ou aérien
et tige, ou radical et tige, ou radical et feuille, ou tige et feuille.
En somme, ces techniques permettront, d'une part, d'augmenter
la complémentarité en besoins nutritifs des cultures du suivant
ou associées. D'autre part, elles permettent d'éviter que les
cultures associées ou du suivant soient attaquées par des
bio-agresseurs. De là, ceci permettrait d'optimiser le rendement des
cultures agricoles des exploitations agricoles.
B- Pour ce qui réfère à la rotation
culturale, il serait assez intéressant que les exploitations
agricoles de la zone d'étude prennent en considération des
paramètres suivants :
Éviter les successions de céréales ;
Respecter le délai de retour des plantes (12 mois au
moins (deux saisons) avant le retour des espèces en question);
Éviter les sols nus lors des périodes cycloniques
de façon de prévenir l'érosion et les fuites d'azote.
C- Pour ce qui concerne les systèmes de
culture, le respect des principes de l'association culturale est
très important pour une bonne réussite des cultures. D'abord, il
faudrait que les espèces associées ne soient pas de la même
famille botanique, non plus ayant des organes récoltable de même
nature (ex : manioc-pois congo, car manioc a pour organe récoltable un
tubercule alors que le pois congo a pour organe récoltable des gousses ;
céréales-légumineuses ; plantes nettoyantes avec plantes
salissantes). Pour la culture pure, il serait mieux d'intercaler une autre
espèce sur chaque trois ans de culture pure. Pour la
93
culture pure de canne-à-sucre, cultiver sur une
période de trois ans au moins des espèces de
légumineuses.
D- Pour ce qui concerne l'itinéraire technique
qui consiste à la mise en exécution de diverses
opérations culturales, il serait vu de bon oeil que
les exploitations agricoles ajoutent à leur coutume deux autres
opérations à savoir la fertilisation et la lutte
phytosanitaire:
La fertilisation organique
Les exploitations agricoles de la zone d'étude
détiennent une ressource très importante
dans le maintien de l'agriculture biologique. Cette ressource
tient pour nom L'HUMUS des bagasses qui se sont décomposées sur
une période quelconques dans les guildives. Les exploitations agricoles,
de ce fait, peuvent utiliser l'humus de bagasse de façon à
complémenter les besoins des espèces cultivées qui
réclament surtout une dose optimale en azote. Les espèces
auxquelles une dose leur sera favorable demeure surtout les
céréales. Du même angle, les guildives pourraient
rechercher des marchés du genre d'entreprise agricole en vue de
commercialiser les humus produits dans leur guildive.
La lutte phytosanitaire
L'utilisation d'une méthode phytosanitaire pour lutter
contre les pestes dans la zone d'étude dépendrait
indéniablement des moyens disponibles dans leur milieu. De là,
parmi les méthodes applicables aux exploitations agricoles, certaines se
révèlent plus nécessaires que d'autres, comme par exemple
: l'utilisation des pratiques agronomiques (rotation culturale, succession
culturale, itinéraire technique, etc.), la lutte physique (gestion des
facteurs topographiques), la lutte biologique (substances mutastatiques, lutte
autocide, inhibiteurs de la formation de la chitine, substances
anorexigènes, phéromones) et par lutte intégrée.
E- Pour ce qui concerne la conservation des sols, il serait
plus durable que les exploitations agricoles pratiquent davantage
l'agroforesterie dans les niveaux élevés alors qu'il serait de
bon de corriger les ravines à l'aide du clayonnage aussi appelé
klisaj ou waklaj dans le créole haïtien
(plantation sur courbes de niveau des piquets ou pieux, d'espèces qui
rejettent facilement, entre lesquels on entrelace horizontalement des rameaux
flexibles appelés clayons) et du fascinage aussi appelé
baryè pay dans le créole haïtien (attachement des
fagots de branchages derrière des lignes de piquets disposées en
courbes de niveau).
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95
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2006 la région de Kaolack au Sénégal,
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Philippe FILS-AIMÉ, Sem HYPOLYTE, Juin 2009
PROMODEV/CTA, Juillet 2013
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Valorisation des produits locaux, une alternative pour la
sécurité alimentaire en Haïti, Port-au-Prince,
Haïti, 6 p.
96
Roza Chenoune, 2011 Quelle approche pour représenter et
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à l'échelle de l'exploitation et de la
région ? CIHEAM, Montpellier, 59 p.
Thomas Lalime, (2007), La situation actuelle du
financement rural en Haïti, Le Matin, 3 p.
97
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Fiche d'enquête 1
Sujet : «Caractérisation de
15 exploitations agricoles de la commune de Milot, cas de la première
section Perches-de-Bonnet»
1- LISTE DES EXPLOITATIONS-ECHANTILLONS (A
remplir après le tirage de l'échantillon des
exploitations)
N° de l'exploitation- échantillon
|
Emplacement de l'exploitation
|
Nom et prénom de l'exploitant (e)
|
EA-1
|
Lambert
|
|
EA-2
|
Goran
|
|
EA-3
|
Thibeau
|
|
EA-4
|
Ducosse
|
|
EA-5
|
Létat
|
|
EA-6
|
Narcisse
|
|
EA-7
|
Pénifort
|
|
EA-8
|
Balan
|
|
EA-9
|
Coronel
|
|
EA-10
|
Baquini
|
|
EA-11
|
Bordes Grande Place
|
|
EA-12
|
Bordes Petite Place
|
|
EA-13
|
Jean-Michel
|
|
EA-14
|
Lafuite
|
|
EA-15
|
Dubré
|
|
1 VINCENT Marc-Donald, Tél :
+(509)46307623 / +(509)32218845 Email :
vmarcdonald@
gmail.com
98
2- CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
2.1- IDENTIFIACATION DES MEMBRES DU MENAGE DE L'EA
Nom et prénom
|
Lien de parenté avec le chef du
ménage
Chef de ménage = 1 Epoux ou Epouse = 2 Fils ou Fille =
3
Autres liens familiaux= 4 Sans lien familial= 5
|
Sexe et
statut
M = 1
F = 2
Et Ce=1 M=2 Co=3
|
Classe d'âge
<7 = 1
7 - 15 = 2
15 - 60 = 3
>60 = 4
|
Scolarisation
Analphabète = 0 Préscolaire = 1 Primaire = 2
Secondaire = 3 Professionnelle=4 Universitaire =5
|
Respons able de parcelle
Oui = 1 Non = 0
|
Propriétaire d'animaux
Possède = 1
Ne possède plus =2
Jamais Possédé =3
|
1-
|
|
|
|
|
|
|
2-
|
|
|
|
|
|
|
3-
|
|
|
|
|
|
|
4-
|
|
|
|
|
|
|
5-
|
|
|
|
|
|
|
6-
|
|
|
|
|
|
|
7-
|
|
|
|
|
|
|
8-
|
|
|
|
|
|
|
9-
|
|
|
|
|
|
|
10-
|
|
|
|
|
|
|
11-
|
|
|
|
|
|
|
12-
|
|
|
|
|
|
|
2.2- HABITATIONS ET QUALITÉS DE VIE:
V' Type d'habitats: Bois et Tôle Bloc et
Tôle Dale
V' Approvisionnement en eau : Réseau
Puits Source Fontaine
V' Electrification : EDH
Génératrice Panneaux Solaires
V' Assainissement : Fosse septique Aucun
2.3- INDICES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE LES PLUS MARQUANTS
DANS LA ZONE D'EXPLOITATION AGRICOLE:
V' Fréquence de la sécheresse : Nombre Date : .
V' Fréquence des inondations: Nombre Date :
V' Fréquences des tempêtes: Nombre Date :
V' Autres (spécifier): Nombre Date :
99
2.4- ET QUELS SONT LEURS IMPACTS :
y' Sur la population :
> Maladies infectieuses
> Sous-alimentation
> Mortalité
> Déplacement de la population
> Autres (spécifier):
y' Sur les infrastructures
socioéconomiques
> Destruction de logements :
> Dommages aux infrastructures de base > Autres
(spécifier):
y' Sur les ressources :
> Contamination de l'eau :
> Perte de récoltes :
2.5- ETAT DE SANTÉ DU MÉNAGE :
Membres de ménage
|
Maladies attrapées
|
Centre de santé
consulté
|
Dépenses annuelles y afférentes
|
Parents
|
|
|
|
Enfants
|
|
|
|
2.6- ACTIVITÉS NON AGRICOLES EXERCÉES PAR
MEMBRES DE MÉNAGES :
Membre du ménage
|
Nature du travail
|
Lieu
|
Apport financier par mois
|
1-
|
|
|
|
2-
|
|
|
|
3-
|
|
|
|
4-
|
|
|
|
5-
|
|
|
|
6-
|
|
|
|
100
3- CARACTÉRISTIQUES DES PARCELLES Tableau 3.1
No de l'EA
.
Identifier les parcelles par ordre d'importance selon
l'exploitant
|
Emplacement
Où se trouvent les
parcelles ?
|
Superficie
En leur langage
|
Temps d'accès
à partir de l'habitat
En minutes ou
heures
|
Position et
coordonnées
Sommet de montagne = 1 Flanc de montagne = 2 Piémonts =
3
Plaine = 4
Marécage = 5
|
Parcelle 1
|
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
|
Faites-vous en une remarque ?
Tableau 3.2
No de l'EA
.
Identifier les parcelles par ordre d'importance selon
l'exploitant
|
Mode d'acquisition
ou d'exploitation ou de tenure
Propriétaire (achat ou don) =
1
Héritage =2
Fermage= 3
Métayage = 4
Usufruit = 5
|
Typologie de culture
Pluvial =1 Irrigué =2 Drainage =3
|
Mode de culture
Culture traditionnelle =1 Culture attelée =2 Culture
mécanisée =3
|
Dispositifs antiérosifs
Comment vous évitez l'érosion de vos sols ?
|
Parcelle 1
|
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
|
Faites-vous en une remarque ?
101
Tableau 3.3
No de l'EA
.
Identifier les
parcelles par ordre
d'importance selon l'exploitant
|
Système de
culture
Association = 1 Pure =2
Jachère = 3
|
Occupation des parcelles
Citez les cultures pour chaque parcelle liées à
leur système
|
Estimation de
la couverture végétale
|
Parcelle 1
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
Faites-vous en une remarque ?
Tableau 3.4 - Pratique culturale
No de l'EA
.
Identifier les parcelles par ordre d'importance selon
l'exploitant
|
Pratique de culture
Succession=1 Rotation =2
|
Description de l'ordre dans lequel les cultures sont
conservées (Rotation) ; ne sont pas conservées
(Succession)
Citez les cultures pour chaque parcelle dans
l'ordre
|
Parcelle 1
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
Quels signes de maladies rencontrez-vous le plus souvent
dans vos parcelles ?
102
Tableau 3.5 - Itinéraire technique
No de l'EA
Identifier
parcelles par d'importance l'exploitant
|
.
les ordre selon
|
Labourage avant
plantation :
Oui = 1 Non = 2
|
Sarclage du jardin :
Oui = 1 Non = 2
|
Nombre de sarclage :
Un = 1 Deux = 2 Trois = 3 Plus de 3 = 4
|
Parcelle 1
|
|
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
|
|
Suite itinéraire technique:
1- Faites-vous la plantation de toutes les espèces
associées simultanément?
2- Rép : Oui Non
3- Si oui, à quelle distance et quelle quantité
de semence à chaque poquet plantez-vous pour
chacune de ces cultures? Rép : distance
rapprochée distance dispersée ; quantité
moyenne de semence par poquet
4- Généralement pour les cultures
associées après combien de jours faites-vous la plantation de
l'autre culture par rapport à la première ?
Rép
5- Prenez-vous en compte les caractéristiques des
organes récoltables (racines, tiges, feuilles,
fleurs) des espèces associées? Rép : Oui
Non
6- Quel arrangement adoptez-vous pour associer ces
différentes cultures ?
a) lignes intercalées b) mélange sur les lignes
c) quinconce
7- Apres la récolte de chaque culture dans les
associations, que faites-vous avec les biomasses
obtenues ? Rép : a) brûlis b) compostage c)
paillage d) autre
8- Après la récolte de chaque culture dans
l'association, ensemencez-vous rapidement la parcelle
? Oui non
9- Si oui, après combien de temps ?
Rép : a) un mois b) deux mois c) trois mois d) quatre
mois e) plus
10- Pratiquez-vous ces associations à plat ou sur
billon? Rép : à plat sur billon
11- Dépendamment des parcelles, les billons sont-ils
construits sur courbes de niveau ?
Rép : Oui non
12- Si non, pourquoi pas ? .
13- Où trouvez les semences ? Culture
précédente Achat Don Autre
14- Fertilisez-vous votre plantation ? Rép : Oui
Non
15- Si oui, quel type de fertilisant utilisez-vous ?
Rép : chimique organique
16- 103
Si organique, quel type utilisez-vous ?
Rép : Engrais vert Paillage Compost
17- Pratiquez-vous le brulis ? Rép : Oui Non
18- Si oui, pourquoi?
19- Avez-vous déjà bénéficié
des séances de formation sur les pratiques culturales et
d'élevage
dans la zone ? Oui Non
20- Est-ce la première fois qu'on évalue votre
exploitation agricole ? Oui Non Tableau 3.6 - Revenu
No de l'EA
Identifier
parcelles par d'importance l'exploitant
|
.
les ordre selon
|
Estimation d'auto
consommation
En gourdes ou en organes récoltables
|
Estimation de vente
En gourdes ou en organes
récoltables
|
Estimation de stockage
En organes récoltables
|
Parcelle 1
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 3.7 - Main-d'oeuvre employée
No de l'EA
.
Identifier les parcelles par ordre d'importance selon
l'exploitant
|
Type de main d'oeuvre
Familiale = 1 Externe = 2
Interne et externe = 3
|
Formes de
mobilisation de
travail (si externe)
Avan-jou = 1 Eskwad = 2 Konbit= 3
|
Type de
rémunération
En espèce = 1 En nature = 2 Force de travail =3
|
Estimation de main-d'oeuvre
En gourdes
|
Parcelle 1
|
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
|
104
Tableau 3.8 - Frais et Dépenses
No de l'EA
.
Identifier les parcelles par
ordre d'importance selon l'exploitant
|
Frais de préparation du sol et
entretien
En gourdes
|
Achat de semences
En gourdes
|
Autres dépenses
En gourdes
|
Parcelle 1
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
4- Cheptel de l'exploitation Tableau 4.1 - Cheptel
No de l'EA
.
Identifier les pâturages
|
Espèces
Aucun=0
Bovins=1 ;
Caprins=2 ;
Porcins=3 ;
Equin =4
Volailles =5
Autres=6
Ex : 7 vaches, 4 cabris, Six
porcs, sept poules :
1=7, 2=4, 3=6, 5=7
|
Sexe
Male=1 ; Femelle=2
Ex : Deux males et trois femelles : 1=2, 2=3
|
Utilisation des produits de la vente
Santé = 1
Scolarité = 2
Achat alimentaire = 3 Mariage = 4
Matériels agricoles = 5 Intrants agricoles = 6 Achat de
vêtements = 7 Autres = 8
|
Parcelle 1
|
|
|
|
Parcelle 2
|
|
|
|
Parcelle 3
|
|
|
|
Parcelle 4
|
|
|
|
Parcelle 5
|
|
|
|
Parcelle 6
|
|
|
|
Parcelle 7
|
|
|
|
Parcelle 8
|
|
|
|
Pâturage unique
|
|
|
|
Quels signes de maladies rencontrez-vous le plus souvent
chez vos troupeaux?
105
Tableau 4.2- Pratiques d'élevage
No de l'EA
.
Identifier les troupeaux
|
Type d'élevage
Traditionnel=1 Semi-intensif=2 Intensif=3
|
Mode conduite
En liberté=1 A la corde=2
|
Mode de pâturage
Propriétaire (achat ou don) = 1 Héritage =2
Fermage= 3 Métayage = 4 Usufruit = 5
|
Bovins
|
|
|
|
Caprins
|
|
|
|
Porcins
|
|
|
|
Equins
|
|
|
|
Volailles
|
|
|
|
..
|
|
|
|
.
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 4.3- Revenu et perte
No de l'EA
.
Identifier les troupeaux
|
Vente d'animaux et produits laitiers
En gourdes ou en termes de quantité
|
Estimation d'autoconsom mation
En gourdes ou en termes de quantité
|
Animaux morts
ou égarés
définitivement
En termes de quantité
|
Frais et
dépenses de
conduite
En termes de
gourdes
|
Bovins
|
|
|
|
|
Caprins
|
|
|
|
|
Porcins
|
|
|
|
|
Equins
|
|
|
|
|
Volailles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.4- Foresterie et énergie
I Abattez-vous des arbres de vos parcelles ? Oui Non I Si
oui, à quelles fins utilisez-vous le bois ?
Charbon Planche Production de la chaux Vente
I Si oui, remplacez-vous les arbres abattus? Oui Non
I Quel type d'arbres abattez-vous ? Fruitier Forestier (Si
les deux, estimer en pourcentage)
106
Tableau 4.5- Destination des revenus
(Estimer la destination des revenus en
espèces)
Scolarisation
Par exemple :
Kindergaten, primaire, secondaire, professionnelle,
universitaire
|
Consommation
Estimer uniquement l'achat
des autres aliments ne
provenant pas de l'exploitation agricole !
Voir tableau 4.3 pour autoconsommation
|
Réinvestissement dans l'agriculture
Intrants agricoles=1, Portion de terre=2, Matériels
agricoles=3, Rémunération= 4
|
Autres
Par exemple :
Construction=1, Mariage=2,
Achat de vêtement=3, funérailles= 4,
Création d'une entreprise non agricole= 5, Don= 6, autres=7
|
|
|
1
|
|
1
|
|
|
|
2
|
|
2
|
|
|
|
3
|
|
3
|
|
|
|
4
|
|
4
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
7
|
|
4.6- Récolte
V' Combien de récolte obtenez-vous par année en
condition normale?
Rép
V' Stockez-vous une partie de votre récolte ? Oui Non
V' Si oui, pourquoi faire ?
Stockage pour la vente Stockage pour semence Consommation
V' Où vendez-vous les produits récoltés ?
Marché Voisin Sur le champ 4.7- Probabilité de
déclin et de durabilité de l'exploitation agricole
V' Pensez-vous que votre exploitation agricole est en
déclin par rapport aux dernières
années (diminution du rendement de certaines parcelles)?
Oui Non V' Si oui, qu'est-ce qui peut être à la base de ce
déclin d'après vous?
Rép : Perte de fertilité des sols MFVI Inflation
Autre
V' Arrive-t-il que vous soyez découragé (e) de
cultiver la terre ? Oui Non
V' Arrive-t-il que vous soyez découragé (e)
d'élever des animaux ? Oui Non
V' D'après vous, laquelle de ces trois activités
(tourisme=1, élevage=2, agriculture=3) peut-
elle aider Haïti à devenir un pays émergent si
l'on crée les conditions favorables?
Rép :
V' Si vous aviez les moyens, penseriez-vous investir une part
dans l'ouverture d'une boutique
agricole ? Oui Non
V' Pourquoi ?
107
V' Seriez-vous en mesure de recevoir des stagiaires, conseillers
agricoles dans votre
exploitation pour se faire familiariser, suivre les techniques
utilisées et vous partager leurs
impressions avec vous ? Oui Non
V' Les activités agricoles arrivent-elles à
subvenir à tous les besoins des membres du ménage
y compris vous ? Oui Non
V' Si non, comment subvenez-vous aux autres besoins?
Rép
V' Avez-vous l'habitude de vendre des journées de travail
en agriculture (avan-jou, eskwad,
konbit) ? Oui Non
V' Si oui, à combien s'estime la
rémunération par année pour ces genres de travaux ?
Rép
V' Avez-vous l'habitude de vendre des journées de travail
en maçonnerie ou autres services ?
Oui Non
V' Si oui, à combien s'estime la
rémunération par année pour ces genres de travaux ?
Rép
V' Avez-vous des enfants ou autres proches hors du pays (à
l'étranger) ? Oui Non
V' Si oui, à combien estimez-vous qu'ils vous aident par
année ? Rép V' Concertez-vous avec votre femme lors des
prises de décision liées à l'agriculture et
l'élevage ? Oui Non
V' Dans quel sens les membres de votre ménage
contribuent-ils aux activités agricoles ?
Mère
|
Enfants de moins ou égal à 16 ans
|
Enfants de plus de 16 ans
|
V' Avez-vous l'habitude de recevoir des aides ou dons des
particuliers? Oui Non
V' Si oui, à combien en vous estimez par année?
Rép V' Quelles sont les contraintes que vous rencontrez le
plus souvent ?
12345-
V' Quelles sont les stratégies mettez-vous en
oeuvre face à ces contraintes ?
1234-
5
108
Les outils utilisés au sein des exploitations
agricoles
Outils
|
Quantité
|
Qualité
|
Propriétaire
|
Houes
|
|
|
|
Machettes
|
|
|
|
bêche
|
|
|
|
Piquets
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Calendrier cultural
|
Cultures propices
|
1-
|
|
|
2-
|
|
|
3-
|
|
|
Autres questions
1- Avez-vous l'habitude de perdre votre récolte ? Oui
Non
2- Si oui, quelle en est la cause ? Sécheresse
Inondation Tempête
Annexe 2: Photos prises lors des
enquêtes
Parcelle de pois congo au manioc Visite des parcelles des EA
Conduite à la corde des cabris
Approvisionnement en eau des EA Focus group-chapelle Thibeau
Préparation de sols à Coronel
Agroforesterie à Narcisse Visite des parcelles des EA
Conduite du porc à la corde
109
110
Cours d'eau de Pénifort Jardin horticole à Thibeau
Manque de fourage
Production du charbon Marché de planche à narcisse
Type d'habitat d'une EA
En zone de montagne Guildive en zone de plaine Type d'abitat
d'une EA
|