5.3. Gestion des ressources et développement
Le nombre important d'espèces en forte
régression révèle la nécessité
d'améliorer la gestion des ressources. Plusieurs des espèces les
plus utilisées sont en forte régression du point de vue des
populations locales. Dans notre cas, les espèces telles que
Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Adansonia digitata, Pterocarpus
erinaceus, Combretum collinum, Combretum glutinosum, Borassus aethiopum,
Tapinanthus dodoneifolius, Pilliostigma thonningii, Mytragyna inermis sont
largement préférées mais fortement menacées de
disparition et nécessitent une stratégie de gestion
particulière. Dans le même temps, il faudra une stratégie
de reconstitution des espèces telles que Afzelia africana, Kigelia
africa, Khaya senegalensis quasiment éteintes de la
périphérie du Parc W Bénin.
Au niveau local, les populations ne sont pas
indifférentes aux nombreux changements dans la végétation.
L'importance des espèces est tellement connue que des personnes
rapportent des plantules depuis l'intérieur du parc pour les mettre en
terre dans leur maison ou dans les champs. De plus la sensibilisation a
déjà pris corps dans certains villages en particulier à
Loumbou-loumbou et Kompanti pour la valorisation des espèces
fruitières. Également, des actions locales de protection des
espèces d'utilité sont menées et des décisions de
restauration sont prises. Par exemple, l'interdiction de la mise de feu de
végétation, la restauration des pieds dans les ménages et
les champs, la protection stricte des jeunes pieds sont des actions locales
déjà menées pour non seulement reconstruire le couvert
végétal, mais aussi protéger
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les cultures. La majorité des espèces sont
laissées dans les champs pour leurs produits non ligneux (fruits,
feuilles, écorces, racines) et pour protéger le sol. Ce sont des
espèces de valeur utilisées dans la nutrition, la
médecine, l'élevage et le commerce.
Les stratégies de gestion à venir devront
intégrer les connaissances ethnobotaniques et scientifiques au plan
social et économique dans les objectifs de conservations de la
biodiversité dans le parc W et à sa périphérie. La
mise en oeuvre des activités dans la zone tampon du Parc National du W
s'avère nécessaire pour l'application des principes de cogestion
et l'exercice des droits d'usage. Considérant les besoins en ressources
bois et produits forestiers non ligneux (PFNLs) exprimés par la
population locale, il peut être développé, dans cette zone,
des activités alternatives agro-sylvo-pastorales
génératrices de revenus.
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