Résumé :
Les stages effectués au Centre National de Gestion des
Réserves de Faune (CENAGREF) ont permis de mieux appréhender les
insuffisances dans le fonctionnement de l'organisme sous la tutelle duquel le
Parc W se trouve. La présente étude est articulée autour
d'une insuffisance particulière, celle de la gestion de la
diversité biologique à la périphérie du Parc W. Les
enquêtes quantitatives menées à travers des entretiens
semi-structurés ont permis de relever des informations ethnobotaniques
sur la gestion du couvert végétal dans la Commune de Karimama;
une Commune de la Réserve de Biosphère W Bénin. La
présente étude a porté sur 185 enquêtés
essentiellement des agriculteurs (95.14%) répartis dans 10 villages de
la Commune de Karimama. Les populations locales ont observé une
dynamique régressive du couvert végétal dans leur milieu
ces dernières années et considèrent cette situation comme
résultant de l'intensification des feux de végétations,
l'agriculture extensive et de la croissance démographique.
Six catégories d'usage ont été
identifiées et la valeur accordée à une espèce dans
l'une ou l'autre catégorie d'usage dépend de leur utilisation et
du degré de satisfaction procuré par cette dernière.
Prioritairement treize 13 espèces sont utilisées dans
l'alimentation, 19 dans la médecine, 14 comme bois de feu, 12 dans
l'élevage, 11 dans la construction et 10 comme produit commercial. Bon
nombre des espèces à forte préférence sont
considérées comme fortement en régression dans le milieu
local. Il s'agit entre autre de Prosopis africana, Pterocarpus erinaceus,
Borasssus aethiopica, Pilliostigma thonningii dont les valeurs d'usage sont
respectivement 1,20; 1,72; 1,08 et 1,55, utilisées pour
leur bois et Vitellaria paradoxa, Adansonia digitata, Parkia biglobosa,
dont les valeurs d'usage alimentaire sont respectivement 6,78; 1,59; 1,74
utilisées principalement pour leur fruits et autres produits forestiers
non ligneux. Dans le même temps pour la population, Afzelia africana
(1,62%), Khaya senegalensis (15,14%), Kigelia africana (4,32%) ont
disparues de la périphérie de l'aire protégée.
Cette dynamique régressive de la végétation affecte le
revenu (96%), l'alimentation (90 %) et le traitement médicinal (88,65%)
des populations qui dépendent étroitement de ces ressources.
L'étude a montré que les populations locales ont un souci de
conservation des espèces végétales tout comme les
gestionnaires du Parc W. Afin d'éviter la disparition totale de ces
espèces, des mesures de sanctions contre l'abattage des arbres et la
mise de feu de végétation, de protection des jeunes plants et de
plantation d'espèces à valeur socio-économique sont prises
au niveau local. La préférence élevée et la
diminution ou la disparition des espèces sont à considérer
pour des stratégies de gestion durables des ressources naturelles.
Mots clés : Enquêtes
quantitatives, couvert végétal, espèces
végétales, gestion durable, ressources naturelles.
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