-Janvier 2016-
Centre universitaire de Kandi
École Nationale Supérieure d'Aménagement
et de Gestion des Aires Protégées
(ENSAGAP)
Département d'Économie et de Socio-Anthropologie
des Aires Protégées
PERCEPTION LOCALE DE LA DYNAMIQUE DU COUVERT VEGETAL
DES TERROIRS RIVERAINS DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DU W BENIN.
Cas de la zone de Karimama
1ère promotion
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de Licence Professionnelle en Aménagement et Gestion
des Aires protégées par
Sègun O. Gérard Hostor ADJE
Sous la direction de
Prof. Dr. Madjidou OUMOROU, MC., Superviseur (ENSAGAP /
Université de Parakou) Dr. Ir. Fifanou G. VODOUHE, Co-superviseur
(ENSAGAP / Université de Parakou) Mme Faï CHABI YAOURE.
Maître de stage (CENAGREF / DPNW Kandi)
i
CERTIFICATION
Nous, M. Madjidou OUMOROU Maître de conférences
et M. Fifanou VODOUHE Enseignant-Chercheur à ENSAGAP, certifions que le
présent rapport tenant lieu de mémoire intitulé «
Perception locale de la dynamique du couvert végétal dans la
commune de Karimama » a été réalisé sous notre
supervision par ADJE Sègun Oladélé Gérard Hostor,
étudiant à l'ENSAGAP/Kandi, dans le cadre de ses travaux de fin
de formation, en Sociologie Économie et Anthropologie des Aires
Protégées (SEAAP).
Superviseur
Co-superviseur:
Prof. Dr. Madjidou OUMOROU Dr. Fifanou G. VODOUHE
Maître de conférences D/ ENSAGAP Kandi
DEDICACE
ii
A
Vous mes parents BIAOU Taïbatou et
ADJE Alexandre qui n'avez jamais cessé de nourrir en
vous l'espoir de voir vos enfants réussir, dans tout ce qu'ils
entreprennent et surtout de les accompagner par vos nombreuses
bénédictions et vos soutiens de tout genre; sachez que vos
rêves continuent de se réaliser.
Ma nièce Saintiche, mes frères
et soeurs qui sont toujours à mes côtés pour me porter main
forte et me prodiguer des conseils.
Ce travail est le fruit de vos sacrifices, efforts et
prières qui ont été d'un soutien précieux. Qu'il
apporte satisfaction aux défis de gestion durable de la
biodiversité.
iii
REMERCIEMENTS
A tous ceux qui ont permis et favorisé
notre participation à la formation du premier cycle à ENSAGAP et
à la réalisation du présent travail, nous tenons à
exprimer notre reconnaissance. Nous tenons donc à remercier
sincèrement :
· Dr. Madjidou OUMOROU mon superviseur,
Dr. Fifanou VODOUHE mon Co-superviseur et Mme
Faï mon maître de stage qui malgré leurs multiples
occupations ont su mettre en oeuvre leur disponibilité, leur dynamisme
pour encadrer et diriger ce travail. Recevez ici toute ma profonde gratitude
· Dr. DJAGOUN Sylvestre qui m'a offert
l'opportunité de m'inscrire en Aménagement et Gestion des Aires
Protégées et mieux penser la biodiversité
;
· Col. Théophile A. SINADOUWIROU,
directeur du CENAGREF de Kandi
· A toute la population locale de Karimama sans
laquelle le présent travail ne saurait avoir lieu; recevez toutes mes
considérations
· Tous les enseignants et le personnel administratif de
ENSAGAP Kandi ayant contribué à notre
formation
· Mes camarades de ENSAGAP en
particulier ceux de la 1ère, 2ème et
3ème promotion pour leur aide et soutien tout au long de
cette formation académique.
Que toutes les personnes qui de près ou de loin
ont contribué à la réalisation de ce travail et dont les
noms ne sont pas ici cités trouvent également l'expression de ma
profonde gratitude.
iv
Table des figures
Figure 1 : Organigramme de la DPNW 7
Figure 2 : Karimama et communes limitrophes 12
Figure 3 : Parc W et Karimama 13
Figure 4 : Usage des espèces pour l'alimentation 17
Figure 5 : Usage des espèces dans la médecine
18
Figure 6 : Usage des espèces comme bois de feu/charbon
19
Figure 7 : Usage des espèces comme fourrage aux animaux
domestiques 20
Figure 8 : Usage des espèces dans la construction 21
Figure 9 : Espèces à valeur commerciale 22
Figure 10 : Cause de l'évolution récente de la
végétation 25
Figure 11 : Impact de la régression du couvert
végétal sur la santé 26
Figure 12 : Impact de la régression sur la satisfaction
alimentaire 26
Figure 13: Impact de la régression du couvert
végétal sur le revenu 26
Figure 14 : Proposition de stratégies de gestion
durable 27
v
Table des tableaux
Tableau 1 : Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces
8
Tableau 2 : Formules de calcul des valeurs 14
Tableau 3: Profil des enquêtés 15
Tableau 4 : Espèces utiles par catégories
d'usage 16
Tableau 5 : Disponibilité des espèces 23
Tableau 6 : Présentation structurelle 34
Tableau 7 : Calendrier d'exécution des activités
38
Tableau 8: Coût et financement du projet 40
Tableau 9 : Résultat prévisionnel
(Fcfa) 41
Tableau 10: Résumé des opérations 42
Tableau 11 : Détermination de l'amortissement annuel
43
Sigles et acronymes
AVIGREF CBD CENAGREF CeRPA CNUCED
vi
: Association Villageoise de Gestion des Réserves de
Faune
: Convention sur la Diversité Biologique
: Centre National de Gestion des Réserves de Faune
: Centre régional de Promotion agricole
: Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
DPNW ENSAGAP
Développement
: Direction du Parc National W
: École Nationale Supérieure d'Aménagement
et de Gestion des
FAO LMD PFLN PNW RGPH UICN ZOC
Aires Protégées
: Fond des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation
: Licence-Master-Doctorat
: Produit forestier non ligneux
: Parc National W
: Recensement Général des Populations et de
l'Habitation
: Union internationale pour la conservation de la nature
: Zone d'Occupation Contrôlée
vii
Table des matières
CERTIFICATION i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
Table des figures iv
Table des tableaux v
Sigles et acronymes vi
Résumé : ix
Abstract: x
Introduction 1
Première partie : Cadre institutionnel et
déroulement du stage 1
1. Présentation de la DPNW à travers sa mission et
ses objectifs 3
2. Historique de la structure 3
3. Situation géographique de la DPNW 3
4. Fonctionnement de la DPNW 4
4.1. La gestion des ressources 4
4.1.1 La surveillance 4
4.1.2. L'aménagement 4
4.1.3 Le suivi Écologie 4
4.2. L'utilisation des ressources 5
4.3. L'administration et gestion 5
4.3.1. L'administration 5
4.3.2. La gestion financière, comptable et du
matériel 6
Commentaire 6
5. Structure organisationnelle de la direction du Parc Nationale
W 7
6. Analyse fonctionnelle de la structure de stage 8
Deuxième partie : Recherche 3
1. Identification de la problématique de recherche :
10
2. Objectif : 11
3. Méthodologie : 12
3.1. Milieu d'étude : 12
3.2. Ressources forestières : 12
3.3. Collecte et analyse de données : 13
3.4. Collecte, traitement et analyse suivant les objectifs
spécifiques 14
4. Résultats 15
4.1 Informations personnelles des enquêtés 15
viii
4.2 Identification des espèces d'utilité pour les
hommes et les femmes 15
4.3 Classification des espèces suivant les
catégories d'usage 17
4.3.1. Alimentation 17
4.3.2. Médecine 18
4.3.3. Bois de feu/charbon 19
4.3.4. Élevage 20
4.3.5. Construction 21
4.3.6. Commercialisation 22
4.4. Causes et évolution de la végétation au
cours des dernières années 23
4.4.1. Disponibilité des espèces 23
4.4.2 Causes de l'évolution de la végétation
24
4.5. Impact de la régression et/ou de la disparition
d'espèces sur la vie sociale 25
4.5.1. Impact sur la santé 26
4.5.2. Impact sur la satisfaction alimentaire 26
4.5.3. Impact sur le revenu 26
4.6. Stratégies de conservation 27
5. Discussion 28
5.1. Évolution des espèces 28
5.2. Causes de la régression du couvert
végétal 29
5.3. Gestion des ressources et développement 30
Conclusion et suggestions 32
Troisième partie : Projet d'entreprise 33
Références bibliographiques xi
ix
Résumé :
Les stages effectués au Centre National de Gestion des
Réserves de Faune (CENAGREF) ont permis de mieux appréhender les
insuffisances dans le fonctionnement de l'organisme sous la tutelle duquel le
Parc W se trouve. La présente étude est articulée autour
d'une insuffisance particulière, celle de la gestion de la
diversité biologique à la périphérie du Parc W. Les
enquêtes quantitatives menées à travers des entretiens
semi-structurés ont permis de relever des informations ethnobotaniques
sur la gestion du couvert végétal dans la Commune de Karimama;
une Commune de la Réserve de Biosphère W Bénin. La
présente étude a porté sur 185 enquêtés
essentiellement des agriculteurs (95.14%) répartis dans 10 villages de
la Commune de Karimama. Les populations locales ont observé une
dynamique régressive du couvert végétal dans leur milieu
ces dernières années et considèrent cette situation comme
résultant de l'intensification des feux de végétations,
l'agriculture extensive et de la croissance démographique.
Six catégories d'usage ont été
identifiées et la valeur accordée à une espèce dans
l'une ou l'autre catégorie d'usage dépend de leur utilisation et
du degré de satisfaction procuré par cette dernière.
Prioritairement treize 13 espèces sont utilisées dans
l'alimentation, 19 dans la médecine, 14 comme bois de feu, 12 dans
l'élevage, 11 dans la construction et 10 comme produit commercial. Bon
nombre des espèces à forte préférence sont
considérées comme fortement en régression dans le milieu
local. Il s'agit entre autre de Prosopis africana, Pterocarpus erinaceus,
Borasssus aethiopica, Pilliostigma thonningii dont les valeurs d'usage sont
respectivement 1,20; 1,72; 1,08 et 1,55, utilisées pour
leur bois et Vitellaria paradoxa, Adansonia digitata, Parkia biglobosa,
dont les valeurs d'usage alimentaire sont respectivement 6,78; 1,59; 1,74
utilisées principalement pour leur fruits et autres produits forestiers
non ligneux. Dans le même temps pour la population, Afzelia africana
(1,62%), Khaya senegalensis (15,14%), Kigelia africana (4,32%) ont
disparues de la périphérie de l'aire protégée.
Cette dynamique régressive de la végétation affecte le
revenu (96%), l'alimentation (90 %) et le traitement médicinal (88,65%)
des populations qui dépendent étroitement de ces ressources.
L'étude a montré que les populations locales ont un souci de
conservation des espèces végétales tout comme les
gestionnaires du Parc W. Afin d'éviter la disparition totale de ces
espèces, des mesures de sanctions contre l'abattage des arbres et la
mise de feu de végétation, de protection des jeunes plants et de
plantation d'espèces à valeur socio-économique sont prises
au niveau local. La préférence élevée et la
diminution ou la disparition des espèces sont à considérer
pour des stratégies de gestion durables des ressources naturelles.
Mots clés : Enquêtes
quantitatives, couvert végétal, espèces
végétales, gestion durable, ressources naturelles.
x
Abstract:
The internships at Wildlife Reserves Management National
Centre (CENAGREF) allowed a better understanding of the shortcomings in the
functioning of the organism under the tutelage which the W Park is located.
This study is articulated around a particular failure, the management of
biodiversity on the outskirts of the Park W. Quantitative surveys conducted
through semi-structured interviews helped raise ethno-botanical information on
canopy management Plant in the Municipality of Karimama; Commune of a Biosphere
Reserve W Benin. This study involved 185 respondents mostly farmers (95.14%) in
10 villages in the Municipality of Karimama. Local people observed that the
vegetation cover decrease these last years in their area and think this as
result of intensification of vegetation fires, extensive agriculture and
population growth.
Six use categories were identified and the value given to
specie within a category depends on the use and the degree of satisfaction
provided by them. Globally, according to local population, 13 species are used
for food, 19 in medicine, 14 for firewood, 12 in breeding, 11 in construction
materials and 10 as a commercial product. Local communities considered that
preferred species such as Prosopis africana, Pterocarpus erinaceus,
Borasssus aethiopica, Pilliostigma thonningii with use value respectively is
1.20; 1.72; 1.08 and 1.55, used for timber and Vitellaria paradoxa,
Adansonia digitata, Parkia biglobosa, with use value respectively 6.78;
1.59; 1.74 used primarily for fruit and other non-timber forest products, are
declining in their area. Moreover, for local people, Afzelia africana
(1.62%), Khaya senegalensis (15.14%), Kigelia africana (4.32%) are
disappeared from the periphery of the protected area. This regressive dynamic
of vegetation affects local people income (96%), food (90%) and sanitary
treatment (88.65%). The study showed that local people have the interest in
plant species conservation as well as Park managers. In order to avoid the
complete disappearance of these species, actions such as sanctions against
felling trees and setting fire vegetation, protection of seedlings and growing
valued species are taken locally. The preferably high level and reduction or
loss of species should be considered for sustainable management strategies of
natural resources.
Keywords: Quantitative surveys, vegetation cover, plant
species, sustainable management, natural resources.
1
Introduction
Dans le souci de former des techniciens capables de fournir
des solutions face aux nombreux défis de conservation, il a
été créé en 2012 à Kandi en
République du Benin, l'École
Nationale Supérieure
d'Aménagement et de Gestion des
Aires Protégées (ENSAGAP)
conformément à l'arrête 2012-615 du 06 novembre 2012.
Sa mission est d'assurer au profit de la
société, la formation, la promotion, de la gestion durable et de
la conservation des ressources naturelles en général, de la faune
et de la flore en particulier.
L'école est placée sous la tutelle de
l'Université de Parakou et forme les étudiants dans le
système Licence-Master-Doctorat (LMD) conformément aux
dispositions du décret 2010-272 du 11 juin 2010.
Ainsi, pour parachever leur formation et obtenir un parchemin,
les apprenants sont tenus de soutenir publiquement un mémoire qui
sanctionne la fin de ladite formation. Le style mémoire-projet a donc
été proposé aux étudiants pour leur donner
l'occasion de se mettre au contact des réalités de la vie en
milieu professionnel et d'approfondir leurs connaissances théoriques
d'une part, et de soumettre un projet de service ou microprojet pour garantir
leur autonomisation après la formation d'autre part.
Aussi, ce mémoire nous permet de choisir une structure
pour mener nos stages, l'étudier et nous impliquer dans les actions de
conservation de la biodiversité. Le choix d'une structure intervenant
dans ce domaine et dont les impacts se ressentent sur le terrain nous
interpelle. C'est ainsi que notre choix est porté sur le Centre National
de Gestion des Réserves de Faunes (CENAGREF) intervenant au niveau du
Parc national W du Benin.
Le présent rapport comprend trois grandes parties : le
cadre institutionnel et de déroulement du stage, le projet de recherche
et le projet d'entreprise.
Première partie : Cadre institutionnel et
déroulement du stage
3
1. Présentation de la DPNW à travers sa
mission et ses objectifs
La Direction du Parc National W (DPNW) est sous
l'autorité du CENAGREF dont la mission est la conservation et la gestion
des Aires Protégées définies comme l'ensemble des
Réserves Naturelles Intégrales, des Parcs Nationaux, des
Réserves de Faunes, des Réserves Spéciales ou Sanctuaires,
des Zones Cynégétiques et leurs zones tampons.
Cette mission se fera avec les populations riveraines et la
société civile dans les zones cynégétiques et leurs
zones tampons. A ce titre, le centre est chargé de :
· Participer à l'élaboration des
stratégies nationales en matière d'aménagement et de
gestion de la faune et de son habitat et mettre en oeuvre lesdites
stratégies,
· Mettre en application les instruments
législatifs et règlementaires en vigueur en matière de
gestion de la faune et de son habitat,
· Concevoir et exécuter les programmes en vue de
la promotion du tourisme dans les parcs et les zones cynégétiques
du Bénin,
· Créer et entretenir les infrastructures
nécessaires à une meilleure gestion des Aires
Protégées,
· Valoriser en liaison avec les populations riveraines
les produits de chasse et promouvoir leur utilité,
· Promouvoir avec les populations riveraines et avec
l'appui des institutions compétentes spécialisées
l'élevage des animaux sauvages dont les techniques d'élevages
sont maîtrisées,
· Élaborer et exécuter les plans
d'aménagement des Aires protégées,
· Réaliser les études techniques pour une
meilleure connaissance et un meilleur développement des Aires
Protégées.
2. Historique de la structure
Le 13 novembre 1937 l'arrêté portant
création de la Réserve du Parc National W a été
signé par l'administration coloniale. Ce Parc est partagé par
trois pays : le Bénin, le Burkina-Faso et le Niger. Dans le but d'une
gestion rationnelle des Parcs nationaux, le Bénin avait adopté le
PGRN. Actuellement l'organe en charge de cette activité est le CENAGREF
(DPNW 2014).
En effet, le Centre National de Gestion des Réserves
de Faune (CENAGREF) est créé par le décret n°96-73 du
2 avril 1996. Ce décret, portant Création, Attribution et
Fonctionnement du CENAGREF a été adopté lors du dernier
conseil de gouvernement, la veille du changement de législature
(GTZ-KfW, Août 1996 ). Il est un établissement public placé
sous l'autorité du ministère de l'environnement chargé des
changements climatiques, du reboisement et de la protection des réserves
naturelles et forestières, aujourd'hui ministère de
l'environnement. Cette structure est dotée d'une personnalité
morale et d'une autonomie financière. Dans le souci d'être mieux
en contact avec les populations cibles et de mieux les impliquer dans la
gestion des aires protégées, cette structure basée
à Cotonou a décidé d'implanter ses directions à
proximité des Parcs nationaux. C'est ainsi que la Direction du Parc
national W a été implantée à Kandi.
3. Situation géographique de la DPNW
La Direction du Parc National du W est située à
l'extrême Nord-est de la République du Bénin, dans le
département de l'Alibori, commune de Kandi qui est traversée par
la voie inter-états Bénin-Niger.
4
4. Fonctionnement de la DPNW
Les activités du centre sont coordonnées par le
personnel administratif dont les membres sont consignés chacun à
une tâche spécifique. Ce personnel mis à la disposition du
Parc est organisé selon trois fonctions principales : la gestion des
ressources, l'utilisation des ressources ainsi que l'administration et
finance
4.1. La gestion des ressources
Ce volet s'occupe de la surveillance, de l'aménagement
et du suivi écologique. Ce qui permet une meilleure connaissance des
ressources du Parc et de leur état conservation
La fonction de conservation et d'aménagement est
assurée par le service surveillance. Deux grandes responsabilités
sont assurées par ce service : la surveillance et la mise en oeuvre des
plans d'aménagement :
4.1.1 La surveillance
La surveillance se déroule à partir de trois
bases-arrières (Banikoara, Karimama, et Kandi) et des postes de
permanence. Ces derniers ont pour rôle d'occuper de façon quasi
permanente le terrain à des fins de dissuasion, de collecte d'indices de
toutes natures, de piégeage et d'arrêter ceux qui vont contre la
loi régissant la gestion du Parc. Des patrouilles sont
régulièrement organisées. La surveillance du complexe W
est assurée avec le concours des auxiliaires villageois et des hommes
envoyés par les Associations Villageoises de Gestion des Réserves
de Faune (AVIGREF). Ces AVIGREF sont également associés dans la
délivrance des permis de visites et dans diverses réalisations de
travaux dans le complexe (pistes, information, et divers aménagement).
La surveillance est la première méthode utilisée pour
gérer le Parc. Elle constitue un outil indispensable au maintien de
l'intégrité du Parc. La survie du Parc est essentiellement
basée sur la surveillance. Ces objectifs principaux sont :
? La lutte contre la pêche frauduleuse
? La lutte anti braconnage
? La lutte contre la transhumance
? La réduction des impacts des activités
humaines
4.1.2. L'aménagement
L'aménagement se fait en concertation avec les autres
services du Parc. Le titulaire est chargé de concevoir les plans
d'aménagements des infrastructures et assurer : l'organisation, la
gestion, l'exécution, le contrôle et le suivi des activités
d'aménagement du parc.
Malgré les multiples efforts d'aménagement
fournit par la direction, le Parc n'est toujours pas bien
aménagé. Cela se traduit par l'impraticabilité des pistes
en saison pluvieuse
4.1.3 Le suivi Écologie
Le suivi écologie est considéré depuis
longtemps au PNW comme une fonction productive. Il vise à mieux
connaitre les sociétés humaines qui vivent en bordure du parc, la
faune et la flore du parc, à mieux comprendre le fonctionnement à
long terme de l'écosystème et à mesurer l'impact des
actions humaines sur l'environnement. Ce qui permet d'éclairer les
décisions de gestions et d'aménagement du parc en fournissant des
informations nécessaires sur l'état de son
écosystème et l'évolution de celui-ci et de satisfaire les
informations de la communauté nationale et internationale. Les objectifs
de ce volet sont :
? Analyser les effets du tourisme cynégétique
et du braconnage sur l'évolution du cheptel sauvage
5
> Gérer des feux en vue d'améliorer la
disponibilité en fourrage, les possibilités d'observation
touristique et enfin permettre aux plantes fruitières de mieux fleurir.
> La mesure de l'efficacité des activités de surveillance.
Au niveau du suivi écologie, plusieurs activités
sont menées à savoir :
> Suivi des feux
> Suivi de la faune
> Renforcement de la saline naturelle
> Collectes de données sur les indices
kilométriques d'abondances et de distance de
fuite
> Dénombrement
> Inventaire floristique
> Mise en feux dans la réserve afin de permettre une
bonne visibilité et de nouvelles
repousses
> Collecte des données sur la chasse sportive (effort
de chasse)
> Élaboration des cartes thématiques qui permet
de mieux connaitre la réserve à
travers les ressources qu'elle regorge.
Toutes ces différentes activités visent
à la connaissance des ressources du parc, à la sauvegarde de ces
ressources et à une gestion durable de celles-ci.
Nombreux sont les problèmes qui entravent l'atteinte
des objectifs de ce service : la présence de bétail dans le parc
W constitue une menace pour les écosystèmes et les espèces
en raison de la compétition de la faune sauvage et du bétail pour
les ressources alimentaires, et les risques de transmission d'épizooties
à la faune sauvage ; le traitement des champs de coton par les produits
chimiques entraînent l'empoisonnement des animaux sauvages.
4.2. L'utilisation des ressources
Ce service vise la valorisation des ressources du Parc
à travers la surveillance et l'aménagement, et surtout la
promotion du tourisme et la communication.
Le chargé de la promotion de l'écotourisme
assure la promotion et la diffusion du produit « Parc », planifie et
gère en collaboration avec les autres services du parc les
activités éco touristiques. Elle a également en charge
l'éducation des populations riveraines aux comportements et à
l'accueil des touristes par l'information et la communication. L'objectif
visé par ce service est l'amélioration des recettes de la DPNW.
Malheureusement le chargé de la promotion a été
affecté et actuellement le poste est vacant.
4.3. L'administration et gestion
L'administration et gestion permet de suivre les
activités au niveau de la DPNW et de veiller à une utilisation
rationnelle des ressources.
4.3.1. L'administration
La fonction d'administration crée la synergie entre
les acteurs et optimise l'utilisation des ressources grâce à un
bon système de pilotage et la qualité des décisions ; il
s'agit pour elle d'aboutir à une gestion rationnelle des ressources et
une optimisation des résultats techniques et économiques du Parc.
Ce service a pour fonction de garantir une organisation optimum des
activités de conservation, de développement à travers la
surveillance, l'écologie, la valorisation économique et
rationnelle de l'ensemble des ressources du Parc.
A cet effet, elle mène quelques activités telles
que :
·
6
Élaborer les Plan de Travaux Annuels
· Évaluer l'exécution des Plans de Travail
Annuel
· Organiser des réunions de coordination
· Faire la promotion technique de la DPNW
· Synthétiser les informations techniques
· Appuyer les services techniques
4.3.2. La gestion financière, comptable et du
matériel
Les activités à ce niveau sont assurées
par deux acteurs à savoir, d'une part le comptable qui, s'occupe de la
gestion des ressources financières. Il est chargé de :
> Évaluer le budget
> Suivre l'exécution du budget
> Sortir et analyser les états financiers
> Encaisser les recettes
> Exécuter les dépenses
Et d'autre part du chargé de la logistique qui est
chargé de :
> Suivre l'état du matériel
> Élaborer les contrats de prestation et
d'acquisition
> Suivre les contrats d'acquisition et des travaux
> Gérer les stocks de matériels et de fourniture
de bureau
Pour mieux assurer cette fonction, le chargé de la
logistique centralise les besoins de chaque bureau et du service en
général. Une fois ces besoins centralisés, ils sont pris
en charge par la caisse de la DPNW en cas de disponibilité de ressources
financières ; dans le cas contraire la demande est envoyée
à la direction générale du CENAGREF, ce qui est le plus
remarqué dans la structure.
Commentaire
La gestion du parc W est une activité très
complexe et nécessite l'implication de plusieurs acteurs ce qui fait
forcément naître la théorie de
complémentarité des connaissances. A côté des
nombreux efforts de conservation de la biodiversité et
d'intégration de la périphérie dans les mesures de
gestion, il ressort que le CENAGREF devra mieux internaliser les principes de
cogestion pour une gestion durable des ressources naturelles du Parc et de sa
périphérie. Également, il lui faut une ressource humaine
plus jeune avec des idées nouvelles de gestion adaptées à
la croissance sans cesse des besoins des populations à mesure que la
taille de la population accroît.
5. Structure organisationnelle de la direction du Parc
Nationale W
La direction du parc W rempli trois fonctions principales. Pour
chacune des fonctions, des activités précises sont menées
par l'ensemble des agents du parc dans le but d'atteindre la mission de
conservation des ressources de l'aire protégée comme l'indique
l'organigramme ci-après :
Conservation des ressources
Direction du Parc National « W »
Utilisation des ressources
Direction Générale
Direction du Parc National de la
Pendjari
Administration et gestion
Relation
Fonction
Suivi
|
Surveillance
|
Promotion du
|
Administration
|
Gestion des
|
écologie
|
&
aménagement
|
tourisme & communication
|
|
ressources
|
Activités
|
Collecte des Données
Coordination De recherche
Exploitation du SIG
|
|
|
|
|
|
Suivi des Aménagements
Documentation
|
Contrôle
|
Développement
|
Secrétariat
|
Élaboration et
|
Actions
|
des
|
|
suivi
|
illégales
|
actions IEC
|
Téléphone
|
du budget
|
Contrôle
|
Coopération
|
Gestion
|
Comptabilité
|
utilisation
|
Avec des
|
personnel
|
générale et
|
légale des ressources
|
opérateurs touristiques
|
|
analytique
|
|
|
|
Gestion du
|
Coopération avec
AVIGREF
|
Communication avec les
acteurs de développement
|
Caisse
|
matériel
|
Construction, entretien
et rentabilisation infrastructures
|
|
|
|
7
Figure 1 : Organigramme de la DPNW
Source : Travaux de terrain 2015
8
6. Analyse fonctionnelle de la structure de stage
L'analyse des Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces du
CENAGREF a été réalisée à partir de la
documentation et des observations de terrain. Les conclusions issues de cette
analyse sont consignées dans le tableau 1.
Tableau 1 : Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces
Forces
|
Opportunités
|
- Existence d'un bon dispositif de
surveillance
|
- Appuis de plusieurs partenaires
techniques et financiers
- Implication de la population dans la
valorisation et la protection du Parc
- Mise sur le marché de jeunes conservateur
formés pour la tâche
|
Faiblesses
|
Menaces
|
- Insuffisance du personnel passionné de
la biodiversité et surtout du bon fonctionnement du
Parc W ainsi que dans l'administration
- Difficulté d'intégration de la
périphérie dans la gestion des ressources
- Difficulté de contrôle de l'utilisation
des Produits Forestiers Non-Ligneux
- Insuffisance de données sur l'état et
la dynamique du couvert végétal à la
périphérie du W Benin.
|
- Braconnage
- Empiètement agricole continuel de l'espace
destiné au Parc
- Transhumance
- Exploitation du bois
- Forte pression sur les ressources végétales
pour l'utilisation des Produits Forestiers Non-Ligneux (PFNLs)
|
Source: Données de terrain 2015
Deuxième partie : Recherche
10
1. Identification de la problématique de
recherche :
Les aires protégées constituent la pierre
angulaire de la conservation in-situ de la biodiversité au Bénin.
Leur importance s'étend de la conservation de la diversité
biologique, au stockage du matériel génétique et à
la fourniture de biens et services essentiel au bien-être humain (CDB,
2004). Elles se retrouvent néanmoins confrontées à
d'énormes pressions érodant à grand échelle leur
richesse biologique (Sinsin et al., 2010).
De nos jours, les activités humaines sont l'une des
principales causes de l'évolution récente de la
végétation en Afrique, caractérisée par un
déclin du couvert végétal (Carr et al., 2005 ;
Oloukoi et al., 2006; Sounon et al., 2007; Shearman et
al., 2009), qui représente un des problèmes
écologiques majeur dans les pays en voie de développement,
particulièrement en Afrique (UNEP, 2008 ; Chazdon et al., 2009
; Arouna et al., 2011). Cette situation se trouve globalement
renforcer par la croissance démographique soutenue de ces
dernières décennies (Goudie, 2000). En effet, d'après la
4ème phase du recensement général de la
population et de l'habitat (INSAE, Juin 2013), le taux de croissance est
passé de 3,2% à 3,5%. Alors que, le taux de dégradation du
couvert végétal au niveau national est estimé à
50.000 ha par an (FAO, 2011).
Au Bénin, les tendances évolutives des
formations naturelles montrent une diminution des superficies
forestières au profit de celles des savanes et des espaces anthropiques
(Avakoudjo et al., 2014).Ainsi, le couvert végétal est
passé de 5 761 000 ha en 1990 à 4 561 000 ha en 2010, soit une
perte de 20,8%. Il est important de souligner que cette régression ou
transformation de la végétation se fait plus sentir à la
périphérie des aires protégées.
Bien que cette situation soit connue de tous les acteurs
(gestionnaires, élus locaux, communautés locales, scientifiques,
etc.) on dispose à ce jour de peu d'informations sur l'ampleur du
phénomène (en terme de régression du couvert
végétal) ainsi que sur sa dynamique au cours des dernières
décennies. La bonne connaissance du couvert végétal des
aires protégées et de leur dynamique suite aux différents
changements dans leur mode de gestion permettra de fournir des pistes de
solution pour la durabilité des actions qui s'y mènent.
Les études récentes sur l'évolution de la
végétation au Benin sont basées sur l'approche spatiale
à travers l'utilisation des images satellites et sur les études
botaniques de terrain. Il est cependant reconnu que les observations des
populations locales sont centrales dans l'appréhension des changements
à long terme, en matière de densité et de diversité
des espèces végétales, difficile à analyser par les
deux précédentes approches (Lykke, 2000; Wezel et Haigis,
2000).
Ainsi, pour mieux comprendre l'évolution récente
de la végétation autour de la Reserve de Biosphère du W,
il est important de prendre en compte les connaissances et les perceptions
locales qui, selon (West et al., 2008), constituent un
complément indispensable à la science. Cette approche est aussi
une source d'information fiable et a l'avantage de fournir des informations sur
chaque espèce végétale (Wezel et al., 2006).
C'est dans cette optique que nous formulons au vu des
observations faites le thème « Perception locale de la dynamique du
couvert végétal des terroirs riverains de la Réserve de
Biosphère du W Bénin : cas de la zone de Karimama ». La
présente étude permet de mieux renseigner le CENAGREF et tous les
acteurs sur l'utilité et la dynamique des espèces
végétales à la périphérie, et proposer un
mode de gestion efficace de ces dernières.
11
2. Objectif :
L`objectif principal de cette étude est de contribuer
à la gestion durable de la diversité biologique des zones
riveraines de la réserve de biosphère du W Bénin.
De cet objectif général, découlent les
objectifs spécifiques et hypothèses associées qui suivent
:
Objectif spécifique1 : Identifier les
espèces d'utilité pour les populations et leur importance chez
les hommes et les femmes
Hypothèse : Les hommes et les femmes
n'accordent pas la même importance aux espèces
utilisées.
Objectif spécifique 2 : Évaluer
l`évolution de la végétation au cours des dernières
années et les raisons de cette évolution
Hypothèse 1 : Les espèces
constituant le couvert végétal ont connu une évolution
régressive considérable ces dernières années.
Hypothèse 2 : Les activités anthropiques et la
pression démographique constitueraient l'une des principales causes de
la dynamique des ligneux ;
Objectif spécifique 3 :
Apprécier l`impact de la régression et/ou de la disparition de
certaines espèces sur la vie sociale des populations de Karimama
Hypothèse : les traitements
sanitaires, la nutrition, et le revenu de différents ménages sont
affectés par la régression de la végétation de ces
dernières décennies.
12
3. Méthodologie :
3.1.Milieu d'étude :
La Commune de Karimama qui s'étend sur une superficie
de 6102 km2, est située au Nord-Ouest du Département
de l'Alibori. Elle est limitée au Nord par le fleuve Niger au Sud-Ouest
par la Commune de Banikoara, au Sud -Est par la Commune de Kandi, à
l'Est par celle de Malanville et est longée à l'Ouest par le
fleuve Mékrou.
Figure 2 : Karimama et communes limitrophes
Karimama a connu comme bien d'autres Communes du Bénin,
une forte poussée démographique ces dernières
années. D'après les statistiques du 4ème
Recensement Général de la Population et de l'Habitat (INSAE, Juin
2013), la population de la commune est passée de 39.579 en 2002 à
66.675 en 2013. Ce qui n'est sans doute pas sans effet sur l'environnement car
impliquant une demande additionnelle de ressources à satisfaire.
3.2.Ressources forestières :
La végétation est caractérisée par
une savane Soudanienne et Soudano-Sahélienne, ce qui laisse place
à des espèces caractéristiques de la zone. Par ailleurs,
on y trouve plusieurs espèces allant des herbacées
(Andropogon spp.) aux ligneux (Parkia biglobosa). Toutes ces
espèces définissent un micro climat et fournissent des services
directs et indirects aux populations de Karimama. En plus, presque les 5/6 de
la superficie de Karimama se trouvent dans le Parc (Adjovi, 2006), ce qui
explique la relation entre ces populations et les ressources naturelles du
Parc.
13
Figure 3 : Parc W et Karimama
3.3.Collecte et analyse de données :
Les résultats présentés dans le
présent mémoire sont issus des enquêtes individuelles
semi-structurées à l'aide d'un questionnaire dans la zone
d'étude. Au total, 10 villages ont fait objet d'enquête :
Bogo-Bogo, Gorouberi, Kompanti, Loumbou-Loumbou, Mamassy-Gourma, Monssey Dendi,
Monssey Haoussa, Pékinga, Sakawanzinon et Kofonou.
Dans chaque village, le chef village est entretenu sur les
raisons de l'étude et avec son appui, la collecte des informations
auprès des habitants du village est faite. Le questionnaire a
porté sur (1) les
caractéristiques socioéconomiques des enquêtés,
(2) les changements observés au sein
de la végétation (diminution/augmentation de la
disponibilité des plantes au sein de la végétation,
espèces ayant disparues), (3) la
valeur accordée aux espèces (ordre d'importance par
catégorie d'usage et parties utilisées),
(4) les niveaux impactés par la
régression de la végétation et enfin sur
(5) des propositions de stratégies ou
solutions pour la gestion durable des espèces
végétales.
Ne pouvant enquêter toute la population de la zone
d'étude, nous avons procédé à un
échantillonnage représentatif de la population de la Commune de
Karimama.
Une enquête exploratoire a donc été
conduite dans la zone de Karimama sur un effectif de 30 individus de la
population choisi au hasard. Au cours de cette enquête, une seule
question est posée aux enquêtés, celle de savoir s'ils ont
observé une variation du couvert végétal ces 1020
dernières années. Le nombre « n »
d'enquêtés a été déterminé en
utilisant l'approximation normale de la distribution binomiale (Dagnelli, 1998)
:
U2(1-?
2)*p(1-p)
n = Avec
d2
|
p= proportion réponses positives à la question d=
marge d'erreur (5%=d=20%)
U2 1-á/2 = 1,96 avec un intervalle de
confiance á=5%
n la taille de l'échantillon.
|
Au total 185 personnes ont fait objet d'enquête. En
connaissant la taille totale de l'échantillon d'étude, le nombre
d'enquêté par village a été déterminé
en fonction de la taille actualisé de la population totale
estimée issue du recensement (INSAE, Mai 2004).
3.4. Collecte, traitement et analyse suivant les objectifs
spécifiques
Pour l'identification des espèces utiles pour les
populations, l'enquête a consisté à recenser les
espèces d'utilité par ordre d'importance suivant six (06)
catégories d'usage : alimentation, soin, bois de feu/charbon,
élevage, construction et commercialisation.
Pour chacune des six catégories d`usage, il est fait le
listing par ordre décroissante des huit espèces les plus
importantes exploitées ces 10-20 dernières années et
l'attribution de rang selon l'ordre décroissante de citation des
espèces. Les rangs sont ensuite convertit en de scores pour le calcul de
la valeur d'usage des espèces pour différents groupes, afin de
déterminer les espèces les plus importantes culturellement pour
les hommes et les femmes. Au cas où, l'enquêté ne cite pas
les huit espèces soit par exemple cinq 05, la première
espèce prend le score le plus élevé c'est-à-dire
huit 08 et régressivement la cinquième prend la valeur quatre 04
et le reste la valeur zéro (0).
Formules utilisées pour le calcul de la valeur des
espèces
Les deux modalités étant hommes et femmes, les
formules utilisées pour le calcul des valeurs des espèces sont
:
Tableau 2 : Formules de calcul des valeurs
Valeur Formules
Valeur attribuée par les hommes (h)
Fh
Ff
Valeur attribuée par les femmes (f)
VFfC = ? nf
14
Adapté de (Vodouhê, 2015). Avec
Fh et Ff respectivement la valeur de l'espèce pour les
hommes et les femmes ; nh et nf le nombre d'homme et de
femmes ayant mentionné l'espèce.
Seules les espèces mentionnées par au moins deux
enquêtes et dont les valeurs d'usage sont strictement supérieures
à 0,5 sont prises en compte pour la description et l'analyse. Des
graphes ont ensuite été réalisés suivant les six
catégories d'usage identifiées, pour faire ressortir l'importance
accordée aux espèces et surtout aux espèces culturellement
les plus importantes pour les femmes et pour les hommes.
Les entretiens individuels ont été
facilité par l'aide des interprètes parlant le dialecte local
Dendi, Gourmantché, Peulh, Haussa et Germa. Les espèces sont
recensées à partir de leurs noms locaux puis
récoltées et identifiées à l'aide des documents de
référence (Flore analytique du Bénin, guide des
adventices). Le classeur Excel a permis de dépouiller et traiter ces
données. Des graphes ont ensuite été
réalisés pour mieux expliquer l'évolution de la
végétation ces dernières décennies. Le logiciel
statistique SPSS a été utilisé dans le processus de
traitement et de calcul des fréquences. Concernant la perception des
populations de la régression des ressources forestières, une
appréciation du niveau d'impact (faiblement/ moyennement/ fortement) de
la régression sur la sante, l'alimentation et le revenu a
été faite par chaque enquêté. Le classeur Excel est
l'outil de préférence pour le traitement de ces données.
Ainsi les fréquences relatives ont été calculées et
comparées entre elles pour déterminer les aspects les plus
impactés et le degré de l'impact.
15
4. Résultats
4.1 Informations personnelles des enquêtés
La composition de l'échantillon de recherche est
présentée dans le Tableau 3 Des 185 enquêtés, 148
sont des hommes et 37 des femmes. L'âge moyen est de 41ans.
L'activité principale est l'agriculture (95.14%). Au total cinq groupes
sociolinguistiques ont été identifiés : Dendi, Peulh,
Haussa, Gourmantché et Germa. Le tableau suivant fait un résume
de la distribution des enquêtés suivants des critères
données :
Tableau 3: Profil des enquêtés
Sources de données
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
|
Groupes sociolinguistiques
|
|
Dendi
|
13
|
|
34
|
47
|
(25,41%)
|
Peulh
|
2
|
|
17
|
19
|
(10,27%)
|
Haousssa
|
3
|
|
5
|
8
|
(4,32%)
|
Gourmantché
|
11
|
|
74
|
85
|
(45,95%)
|
Germa
|
8
|
|
18
|
26
|
(14,05%)
|
|
Activité principale
|
|
Agriculture
|
35
|
|
141
|
176
|
(95,14%)
|
Élevage
|
0
|
|
3
|
3
|
(1,62%)
|
Commerce
|
1
|
|
3
|
4
|
(2,16%)
|
Autre
|
1
|
|
1
|
2
|
(1,08%)
|
Source : Travaux de terrain 2015
4.2 Identification des espèces d'utilité pour
les hommes et les femmes
Cette partie renseigne sur les différentes
espèces d'utilité pour les populations ainsi que leur importance
chez les femmes et les hommes. Les espèces ligneuses occupent une place
très importante dans les moyens de subsistance des populations locales
sahéliennes.
La valeur accordée aux espèces dépend de
leurs usages et du degré de satisfaction procuré par celles-ci.
Les espèces mentionnées sont préférées pour
leur usage dans la médecine, l'alimentation, la construction,
l'élevage, l'énergie et la commercialisation.
Rappelons que seules les espèces utilisées par au
moins deux enquêtes et dont les valeurs d'usage sont strictement
supérieures à 0,5 sont retenues. Il advient que 44 espèces
sur les 98 recensées se sont avérées utiles et
convoitées pour leur fruit, écorces, racines, feuilles, bois,
gommes comme l'indique le tableau ci-après :
16
Tableau 4 : Espèces utiles par
catégories d'usage
Fr : fruit ; fe : feuille ; Ec : écorce ; Rac :
racine ; Br : branche
17
4.3 Classification des espèces suivant les
catégories d'usage
La valeur d'une espèce n'est pas perçue de la
même manière par les hommes et les femmes bien qu'ils utilisent
presque les mêmes espèces. Les graphes suivant font état
des valeurs socio-culturelles des espèces du point de vue des hommes et
des femmes pour chaque catégorie d'usage. Ces graphes ont
été conçu sur la base des valeurs d'usage des
espèces et du nombre de personnes les ayant mentionnées. La
courbe de tendance polynomiale d'ordre 2 a été appliquée
et la corrélation ressortit.
4.3.1. Alimentation
Femmes
0
8
(a)
Valeur d'usage des espèces
4
7
6
5
3
2
1
V. donianaD. L. A. C. D. digitata
microcarpum
microcara nigricans mespiliformis
S. P. obtusifolia
biglobosa
M. indica
y = 0,0034x2 + 0,0689x + 0,5224
R2 = 0,9871
V. paradoxa
0 10 20 30 40
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
Hommes
8
0
Valeur d'usage des espèces
4
7
6
5
3
2
1
y = 0,0002x2 + 0,0275x + 0,2233 R2 =
0,9953
B. S. D. Faloun L. microcarpa
aethiop
obtusifo mic B. aegyptiaca
P. biglobosa
D. mespiliformis
M. indica
V. A. donanadigitata
arpum
V. paradoxa
0 50 100 150
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
(b)
Figure 4 : Usage des espèces pour
l'alimentation
Ces graphes renseignent sur les espèces prioritaires
utilisées par les hommes et les femmes pour l'alimentation.
Pour l'alimentation, la population préfère les
arbres et arbustes porteur de fruits comestibles telles Vitellaria
paradoxa, Diospyros mespiliformis, Lannea microcarpa, Vitex doniana,
Parkia biglobosa, Adansonia digitata, Mangifera indica et Detarium
microcarpum; une herbacée Senna obtusifolia et en fin le
Combretum nigricans pour la gomme qu'elle produit. Le Vitellaria
paradoxa est l'espèce culturellement la plus importante aussi bien
par les hommes que chez les femmes pour l'alimentation.
18
4.3.2. Médecine
Femmes
(a)
4
y = 0,0027x2 + 0,1396x + 0,0985 R2 =
0,9923
A. indica
K. senegalensis
P. africana
S. birrea
P. S. thonningii latifolius
X. americana V. M. Kokoa
setigeraS.
olefra ngricans
. C. V.
doniana
paradoxa
sieberiana
A. leiocarpa
Valeur d'usage des espèces
Série1
0
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0 5 10 15 20
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
0 10 20 30 40 50
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
(b)
Valeur d'usage des espèces
0,5
2,5
1,5
0
2
1
Hommes
y = 0,0001x2 + 0,0425x - 0,0011
R2 = 0,994
A. leiocarpa
P. africana
K. senegalensis C. sieberiana
A. S. indicalatifolius
S. birrea
Vitellaria d'eau
K. africana
P. erinaceus
V. paradoxa X. S. americana
setigera
P. biglobosa
Série1
Poly. (Série1)
Figure 5 : Usage des espèces dans la
médecine
Ces graphes renseignent sur les espèces prioritaires dont
usent les hommes et les femmes pour leurs soins médicaux.
Dans le traitement médicinal les espèces sont
sollicitées pour leurs écorces, racines et feuilles. Il s'agit
principalement de Anogeissus leiocarpa, Azadirachta indica, Khaya
senegalensis, Prosopis africana, Sclerocarya birrea, Piliostigma tonninghii,
Cassia sieberiana, Sterculia setigera, Sarcocephalus latifolius, Vitellaria
paradoxa, Kigelia africana, Vitex doniana, Combretum nigricans, Cassia
sieberiana, Moringa oleifera, Ximenia americana, Parkia
biglobosa.
Anogeissus leiocarpa est l'espèce
culturellement la plus importante pour les femmes que pour les hommes. Suivent
ensuite, Azadiractha indica, Khaya senegalensis et Prosopis africana
chez les femmes et Prosopis africana, Khaya senegalensis,
Sarcocephalus latifolius pour les hommes.
4.3.3. Bois de feu/charbon
Valeur d'usage des espèces
8
4
0
7
y = 0,0025x2 + 0,1114x + 0,1904
6
R2 = 0,9945
5
3
2
1
0 10 20 30 40
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
P. Combretum africana sp
V. paradoxa
D. microcarpum
Koobu
C. P. A. Saabrin
glutiosum
C. collinumItchinin-morogo
thonningii
erythrocalyx
(a)
A. leiocarpa P. erinaceus
Femmes
Série1
Poly. (Série1)
C. nigricans
Hommes
(b)
7
y = 6E-05x2 + 0,0442x - 0,0569
R2 = 0,9999
A. leiocarpa
P. P. erinaceus thonningii
V. paradoxa Combretum sp P. africana
Koou Saabrin Itchinin-morogo
Valeur d'usage des espèces
C. nigricans
Série1
Poly. (Série1)
0
6
5
4
3
2
1
0 20 40 60 80 100 120 140
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
19
Figure 6 : Usage des espèces comme bois
de feu/charbon
Ces graphes renseignent sur les espèces prioritaires
qu'utilisent les hommes et les femmes comme combustible.
La disponibilité d'arbres et arbustes dans le milieu
fait que les populations ne sentent pas la nécessité de fabriquer
du charbon. Ainsi la collecte de bois mort, de branches de Combretum
nigricans, Anogeissus leiocarpa, Pterocarpus erinaceus, Prosopis
africana, Combretum sp, Detarium microcarpum, Vitellaria paradoxa, Terminalia
laxiflora, Saabrin, Combretum glutinosum, Acacia erythrocalyx, Piliostigma
thonningii, Combretum collinum sont principalement destinés
à l'usage domestique donc pour le feu.
Combretum nigricans, Anogeissus leiocarpa, Pterocarpus
erinaceus sont les espèces culturellement plus importantes pour les
hommes et les femmes utilisées comme bois de feu par les populations.
4.3.4. Élevage
(a) Femmes
0
7
Valeur d'usage des espèces
4
6
5
3
2
1
M. S. inermis birrea
B. costatum
Séï K. M. Saakana indic
senegalensis
y = 0,0005x2 + 0,1921x - 0,1708 R2
= 0,9975
V. paradoxa F. exasperata
C. nigricans
P. erinaceus
Série1
Poly. (Série1)
0 10 20 30 40
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
(b)
Valeur d'usage des espèces
8
4
0
7
6
5
3
2
1
0 20 40 60 80 100 120 140
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
K. D.senegalensisSéïoliveri
C. nigricans
B. costatum F. exasperata
V. paradoxa
Hommes
y = 1E-04x2 + 0,0391x + 0,0166 R2 =
0,9996
Série1
Poly. (Série1)
P. erinaceus
20
Figure 7 : Usage des espèces comme
fourrage aux animaux domestiques
Les graphes renseignent sur les espèces prioritaires
qu'utilisent les hommes et les femmes comme fourrage pour alimenter leur
bétail.
L'alimentation du bétail nécessite la
connaissance des espèces appétées par ce dernier. C'est
ainsi que pour alimenter leurs animaux, la population privilégie les
espèces suivantes principalement pour les feuilles : Pterocarpus
erinaceus, Combretum nigricans, Vitellaria paradoxa, Ficus exasperata, Bombax
costatum, Sclerocarya birrea, Mitragyna inermis, Khaya senegalensis,
séï, Saankana, Mangifera indica et Daniellia oliveri.
4.3.5. Construction
0 5 10 15 20 25
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
Valeur d'usage des espèces
4,5
0,5
3,5
2,5
1,5
4
0
3
2
1
P. africana
B. aethiopica A. indica
Koobu
M. inermis E. P. camaldulensis
erinaceus
C. Soumbaï nigricans
Femmes
y = 0,001x2 + 0,174x + 0,0303 R2 =
0,9934
(a)
Saabrin
A. leiocarpa
Série1
Poly. (Série1)
(b)
Valeur d'usage des espèces
4,5
0,5
3,5
2,5
1,5
4
0
5
3
2
1
0 20 40 60 80 100
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
E. Koobu camaldulensis
B. aethiopica P. erinaceus
P. africana C. nigricans
y = 3E-05x2 + 0,0465x - 0,0268 R2 =
0,9979
Hommes
Saabrin
M. inermis
Série1
Poly. (Série1)
A. leiocarpa
21
Figure 8 : Usage des espèces dans la
construction
Ces graphes révèlent les espèces qui
interviennent dans les travaux de construction domestiques. Bien que les hommes
et les femmes n'accordent pas les mêmes valeurs aux espèces ils
partagent en commun les espèces telles : Anogeissus leiocarpa,
saabrin, Mitragyna inermis, Eucalyptus camaldulensis, koobu, Pterocarpus
erinaceus, Borassus aethiopica, Combretum nigricans, Prosopis africana.
Anogeissus leiocarpa est l'espèce culturellement la plus importante
chez les hommes tandis qu'elle est la deuxième derrière Saabrin
(espèce non identifiée) chez les femmes.
22
4.3.6. Commercialisation
0 10 20 30 40
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
Valeur d'usage des espèces
8
4
0
7
6
5
3
2
1
Femmes
(a)
y = 0,0014x2 + 0,1597x + 0,0247 R2 =
0,9978
S. obtusifolia
Série1
Poly. (Série1)
A. digitata
V. paradoxa
T. dodoneifolius
LéléV. Haanam doniana
M. oleifera
T. avicennoides
Hommes
(b)
6
y = 0,0001x2 + 0,0381x + 0,0589 R2 =
0,9991
T. dodoneifolius
V. paradoxa
A. digitata V. doniana
B. aegyptiaca Lélé Haanam
S. obtusifolia
Série1
Poly. (Série1)
Valeur d'usage des espèces
0
5
4
3
2
1
0 20 40 60 80 100 120
Nombre de personnes ayant mentionné
l'espèce
Figure 9 : Espèces à valeur
commerciale
Les graphes font part des espèces commercialisées
dans la Commune de Karimama en fonction des préférences des
populations.
Les espèces commercialisées varient d'arbres aux
arbustes en passant par les herbacées et les sous arbrisseaux
principalement pour leurs fruits et leurs feuilles. Celles qui font objet de
commercialisation sont : Senna obtusilolia, Tapinanthus dodoneifolius,
Vitellaria paradoxa, Adansonia digitata , Vitex doniana , Balanites aegyptiaca
, Lélé , Haanam, Moringa oleifera, et Terminalia
avicennoides.
Ces espèces ont connues soit une augmentation, une
régression ou ont disparues à la périphérie du Parc
à Karimama.
23
4.4. Causes et évolution de la
végétation au cours des dernières années
La première partie des résultats de cette
section concerne la perception locale de la disponibilité des
espèces au cours des 10-20 dernières années tandis que la
deuxième traite des raisons pouvant expliquer l'évolution de la
végétation.
4.4.1. Disponibilité des espèces
Le tableau 5 illustre les modifications intervenues dans la
végétation ces dernières années. Il a
été conçu à partir des fréquences absolues
des réponses sur la disponibilité de ces espèces
culturellement importantes. Ainsi la diminution, l'augmentation ou la
disparition d'une espèce est définie en considérant la
fréquence absolue la plus élevée.
Tableau 5 : Disponibilité des
espèces
N°
|
Espèces
|
Disponibilité
|
1
|
Acacia erythrocalyx
|
7
|
2
|
Adansonia digitata
|
L
|
3
|
Anacardium occidentale
|
7
|
4
|
Anogeissus leiocarpa
|
L
|
5
|
Azadirachta indica
|
7
|
6
|
Borassus aethiopum
|
L
|
7
|
Cassia sieberiana
|
7
|
8
|
Combretum collinum
|
L
|
9
|
Combretum nigricans
|
7
|
10
|
Combretum sp
|
7
|
11
|
Danielliaoliveri
|
L
|
12
|
Diospyros mespiliformis
|
7
|
13
|
Falounfa
|
7
|
14
|
Ficus exasperata
|
7
|
15
|
Haanam
|
7
|
16
|
Itchinin-morogo
|
7
|
17
|
Khaya senegalensis
|
1
|
18
|
Kigelia africana
|
1
|
19
|
Kokoda
|
7
|
20
|
Terminalia laxifolia
|
7
|
21
|
Lannea microcarpa
|
7
|
22
|
Lélé
|
7
|
23
|
Mangifera indica
|
7
|
24
|
Mitragyna inermis
|
L
|
25
|
Moringa oleifera
|
7
|
26
|
Parkia biglobosa
|
L
|
27
|
Piliostigma thonningii
|
L
|
28
|
Prosopis africana
|
L
|
29
|
Pterocarpus erinaceus
|
L
|
30
|
Saabrin
|
7
|
31
|
Sarcocephalus latifolius
|
7
|
24
32
|
Sclerocarya birrea
|
7
|
33
|
seï
|
?
|
34
|
Senna obtusifolia
|
7
|
35
|
soumbaï
|
?
|
36
|
Sterculia setigera
|
7
|
37
|
Tamarindus indica
|
?
|
38
|
Tapinanthus dodoneifolius
|
?
|
39
|
Terminalia avicennioides
|
7
|
40
|
Vitellaria d'eau
|
?
|
41
|
Vitellaria paradoxa
|
?
|
42
|
Vitex doniana
|
?
|
43
|
Ximenia americana
|
7
|
44
|
Ziziphus mauritiana
|
7
|
? disparue ; 7augmente ; ?diminue Source :
Données de terrain 2015
Au cours des 15-20 dernières années, le couvert
végétal a connu une évolution marquée soit par la
diminution, l'augmentation ou même la disparition des espèces
végétales à la périphérie du Parc W. Au
total, quinze (15) espèces culturellement important sont en forte
régression, vingt-six (26) en expansion et trois (03) ont totalement
disparues de la périphérie du W à Karimama. Des
informations (réponses) recueillies auprès de la population, il
ressort que les espèces culturellement important telles que
Vitellaria paradoxa (43,24%), Prosopis africana (16,76%),
Pterocarpus erinaceus (28,11%), Vitex doniana (9,73%) sont
menacées de disparition comme l'ont été le Khaya
senegalensis (15.14%), Kigelia africana (4.32%). Dans le même temps
les espèces à faible importance socio-économique telles
Sclerocarya birrea (8,11%), Ficus exasperata (5,95%),
Azadirachta indica (12,43%) connaissent un accroissement.
D'une part les pressions exercées sur les
espèces telles que Adansonia digitata, Borassus aethiopum,
Parkia biglobosa,Tamarindus indica, Vitellaria
paradoxa, Vitex doniana pour la collecte de produits forestiers
non ligneux et d'autre part celles sur Anogeissus leiocarpa,
Borassus aethiopum, Daniellia oliveri, Mitragyna inermis,
Piliostigma thonningii, Pterocarpus erinaceus, Prosopis
africanaont conduit à leur régression ces dernières
années à la périphérie du Parc.
4.4.2 Causes de l'évolution de la
végétation
Afin de mieux apprécier les causes de la
régression du couvert végétal dans la commune de Karimama,
les populations locales ont été soumises à une
appréciation de certains facteurs susceptibles d'influencer le cycle de
la végétation. La figure 10 fait un résumé du
degré d'influence des facteurs sur le couvert végétal.
Fréquences absolues
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
Faible Moyen Fort
25
Facteurs de régression
Figure 10 : Cause de l'évolution
récente de la végétation
Le graphe montre une diversité de perception des
facteurs pouvant influencer directement ou indirectement la
disponibilité des espèces. Ce graphe a été
conçu à base des fréquences absolues des
répondants. L'interprétation de ce graphe s'est faite en
considérant la modalité la plus citée des trois pour
chaque facteur de régression.
Des résultats de cette figure, il ressort que
l'agriculture (74,59%), les feux de végétation (83,78%) et la
croissance démographique (74,05%) constituent les principales causes de
la régression de la végétation dans la commune de
Karimama. En effet l'augmentation de la taille des ménages implique une
demande supplémentaire à satisfaire et les populations n'ont
autre choix que de défricher davantage de terres pour leur culture en
abandonnant celles dégradées.
La collecte de produits forestiers non ligneux (PFNLs) et la
coupe de bois d'oeuvre contribuent respectivement pour 50,27% et 58,91%
à la régression du couvert végétal dans la zone.
Dans le même temps, la collecte de bois pour le feu
domestique, la fabrication de charbon et le pâturage quant à eux
ne constituent pas de potentielles menaces à la durabilité du
couvert végétal à croire les propos des
enquêtés de la commune.
4.5. Impact de la régression et/ou de la disparition
d'espèces sur la vie sociale
La régression ou la disparition des espèces
végétales, infligent des coûts supplémentaires aux
populations sur leur alimentation (90%), leurs soins de santé (88,65%)
et leurs revenus (96%).Certes ces effets ne sont pas équitablement
ressentis par l'ensemble de la population.
4.5.1. Impact sur la santé
9,73%
1,62%
Faible Moyen Elevé
88,65
%
Figure 11 : Impact de la régression du
couvert végétal sur la santé
Cette figure montre la répartition des réponses
par rapport à l'appréciation de l'impact de la régression
de la végétation sur la résolution des problèmes de
santé des populations. Ainsi, la régression ou disparition de la
végétation affecte fortement (88.65%) la capacité des
populations à satisfaire leurs besoins sanitaire.
4.5.2. Impact sur la satisfaction alimentaire
1%
9%
faible moyen fort
90%
Figure 12 : Impact de la régression sur
la satisfaction alimentaire
La Figure 12 montre que la régression ou disparition de
la végétation réduit considérablement (90%) la
capacité de la population à satisfaire ses besoins alimentaires
à partir des biens offerts entre temps par les espèces
végétales utilisées.
4.5.3. Impact sur le revenu
1%
96%
3%
Faible Moyen Elevé
26
Figure 13: Impact de la régression du
couvert végétal sur le revenu
Cette figure montre la répartition des réponses
par rapport à l'appréciation de l'impact de la régression
de la végétation sur le revenu de la population. Ainsi, 96% de la
population a vu son revenu baissé du fait de la régression ou
disparition de la végétation.
4.6. Stratégies de conservation
Face à la régression continue de la
végétation, plusieurs mesures sont prises au niveau local pour
lutter contre la disparition des espèces fortement utilisées et
menacées d'extinction.
Ainsi, les populations locales protègent les jeunes
repousses des espèces ligneuses d'utilité. Certains installent
des plantations d'Eucalyptus dans le but d'exploiter son bois et ses PFNL. Des
interdictions et sanctions sont également utilisées. La coupe de
bois sans autorisation est de ce fait interdite, ainsi que la mise de feu de
végétation au risque de perdre les cultures; ceci permet dans une
certaine mesure la régénération des espèces.
Ajouter à ces actions locales qui protègent d'une façon ou
d'une autre les espèces végétales, les populations pensent
aussi faire des propositions d'actions pour la gestion durable de la
biodiversité à la périphérie de l'aire
protégée.
57,71%
120
100
80
60
40
20
0
22,28%
0,57%
10,28%
9,14%
Effectifs
Croyance
Agent de régulation Semences
Terre vers le Parc Sensibilisation
27
Figure 14 : Proposition de stratégies de
gestion durable
Pour eux la gestion durable d'un bien part d'abord de
l'existence de ce bien. C'est pourquoi 57,71% de la population
proposent l'installation de zones de production des semences ou dans le pire
des cas la mise à disposition de ces semences afin qu'elles soient mise
en terre.
Face à la nécessité de satisfaire leur
besoin en espace de production avec la croissance démographique et
l'appauvrissement des sols, 10,28%de la population envisage
migrer vers le parc dans l'intention d'y trouver des sols plus fertiles et
laisser ceux dégradés se reconstituer. Selon 9,14%
de la population, la présence d'un cadre pour orienter et
sensibiliser les populations contre les feux de végétation, le
déboisement, le prélèvement non durable des racines est
aussi une demande majeure à prendre en compte dans les plans de gestions
futures. Alors que des mesure de bonne gestion de la diversité
biologique sont proposées, 22,28% des populations
estiment que l'évolution actuelle de la végétation n'est
que résultante des oeuvres du créateur « Dieu » et seul
lui pourra remettre les choses en leur état originel.
28
5. Discussion
La question de la perception locale est de plus en plus
considérée dans les études portant sur l'évolution
des écosystèmes en relation avec les changements climatiques
(Roncoli, 2006 ; Thomas et al., 2007 ; Ouoba, 2013). En Afrique, les
informations ethnobotaniques restent l'un des moyens les plus indiqués
pour obtenir d'informations sur les dynamiques de la végétation.
Elles permettent largement de suppléer les photographies
aériennes et images satellitaires et donnent le point de vue et le
niveau de conscience des populations par rapport au phénomène.
5.1. Évolution des espèces
Les espèces ligneuses fournissent la grande
majorité de l'énergie domestique, de l'artisanat, des
matériaux de construction et de la pharmacopée (Sop et
al., 2011). Beaucoup de ces espèces contribuent à
l'alimentation du bétail par leurs feuilles et fruits (Hiernaux et
al., 2006). Il y a aussi des espèces ligneuses très
importantes dans l'alimentation des populations par leurs fruits et feuilles
(Lykke et al., 2004). Bien que les hommes et les femmes valorisent les
mêmes espèces, elles ne sont pas privilégiées de la
même manière. Parmi les espèces d'utilité d'autres
sont très sollicitées pour leur multiple usage. C'est le cas de
Anogeissus leiocarpa, Prosopis africana, Combretum nigricans, Khaya
senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Vitellaria paradoxa sur lesquelles
une forte pression est exercée pour satisfaire les besoins en
médecine, en énergie domestique, élevage et construction.
Ainsi, comme bois de construction, les hommes priorisent Anogeissus
leiocarpa alors que les femmes mettent cette espèce en
deuxième position. L'hypothèse de départ stipulant que les
hommes et les femmes n'accordent pas la même importance aux
espèces est donc vérifiée.
C'est l'évolution actuelle de la
végétation qui a conduit à la commercialisation de
certaines espèces végétales autre fois accessibles
à tous et d'aucune utilité commerciale. Néanmoins
seulement quelques espèces de grande utilité pour la nutrition
font objet de commercialisation surtout pour leurs feuilles et fruits. Il
s'agit de Adansonia digitata, Senna obtusifolia, Balanites aegyptiaca,
Vitellaria paradoxa, Vitex doniana, Tapinanthus dodoneifolius
(épiphyte du Karité). Les nombreuses utilisations de ces
espèces ont conduit à une modification de la
végétation ces dernières années.Le patrimoine
naturel est l'ensemble des actifs, matériels et immatériels,
produits ou offerts par la nature, qui permettent notre vie. C'est aussi ce que
nous avons hérité de nos ancêtres et ce que nous devons
léguer aux générations futures. Les considérations
à long terme y jouent un rôle essentiel, pour que
l'évolution que connait ce patrimoine ces dernières années
ne conduise pas à l'éradication de toutes formes de vie sur
terre.
La végétation a connu ces dernières
années une évolution marquée par la régression et
la disparition de certaines espèces d'une part et l'augmentation
d'autres espèces végétales dans le milieu d'autre part.Les
connaissances locales ont révélées que plusieurs
espèces régressent comparativement au passé et certains de
ces espèces ont totalement disparues de la périphérie du
Parc W, dans la commune de Karimama. La majorité des espèces
disparues ou en voie de disparition sont celles ayant une grande importance
socio culturelle comme l'ont dit (Wezel et al., 2006). L'utilisation
de ces espèces nécessite pour la plupart leur élimination
car sollicitées pour le feu domestique et la construction. C'est le cas
du Khaya senegalensis, Afzelia africana, Kigelia africana qui sont
très sollicitées pour leur bois et qui aujourd'hui ont disparues
de la périphérie du Parc W. La diminution du Tapinanthus
dodoneifolius, sous arbrisseaux du Vitellaria paradoxa est une
évidence car son hôte est en forte régression. Les autres
espèces à faible importance socio culturelle qui disparaissent ou
diminuent sont celles qui subissent les effets de l'avancé du front
agricole et/ou de l'accroissement démographique. Les espèces
fortement préférées et régressives sont
principalement celles utilisées pour leur bois et produits forestiers
non ligneux.
29
L'évolution régressive de la
végétation ligneuse perçue par la population dans la zone
d'étude pose le problème de durabilité de cette ressource
naturelle. Le nombre très important des espèces en diminution et
en voie d'extinction et l'envahissement des espèces ligneuses telles que
Balanites aegyptiaca constituent une menace pour le maintien de
l'équilibre écologique et de la diversité biologique dans
la zone d'étude.
Le nombre d'espèces qui augmentent est supérieur
à celui des espèces qui diminuent ou disparaissent. Ceci peut
être expliqué par le fait que ces espèces ne sont pas d'une
grande valeur socio-économique et donc ne subissent pas trop de
pression.
Parmi eux il y a des espèces de jachères donc de
reconstitution apparaissant sur des sols dégradées telles que
Cacia sieberiana, Combretum nigricans, Terminalia
laxiflora, Ficus exasperata, des herbacées périodiques
telles Senna obtusifolia, ainsi que des espèces
conservées pour l'utilisation de leur fruit, écorce ou feuille en
alimentation et en médecine Diospyros mespiliformis, Mangifera
indica, Moringa oleifera,, Anacardium occidentale, Ximenia americana. Ce
sont des espèces des milieux perturbé, ce qui prouve l'impact de
la régression du couvert végétal.
La prise de conscience aujourd'hui dans le milieu facilite la
reconstitution des espèces de façon naturelle ou sur initiative
précis des populations.
5.2. Causes de la régression du couvert
végétal
L'agriculture, les feux de végétation et la
démographie constituent les principales causes de la dégradation
du couvert végétal à la périphérie du Parc
W, selon les communautés locales de Karimama. Les travaux récents
de (Avakoudjo et al., 2014) sur la dynamique spatio-temporelle de
l'occupation des sols dans la même zone montrent que les formations
forestières ont régressées de 37.38% ces 36
dernières années et que le surpâturage est également
l'une des principales causes de cette régression.
Dans le sud du Parc National du W au Bénin, (Houessou
et al., 2013) ont trouvé que l'agriculture est la principale
force motrice du changement de la couverture végétale dans la
région. Ces travaux antérieurs dans la zone d'étude
confirment donc nos résultats qui sont aussi appuyés par la
thèse de (Lambin et al., 2003) qui ont conclu que l'agriculture
demeure le principal facteur induisant des changements de la couverture
végétale en Afrique subsaharienne.
En effet, la taille des actifs agricoles des ménages
affecte de manière significative la décision des ménages
à défricher de nouvelles terres pour l'agriculture (Houessou
et al., 2013). Ainsi, la croissance interne de la population implique
l'accroissement du nombre de personnes à nourrir, de sorte qu'il faut
plus de revenus et davantage de produits agricoles surtout quand la population
est principalement agricole (95,14%). En réponse à cette
exigence, les agriculteurs décident souvent de défricher de
nouveaux champs afin de surmonter la charge de plus en plus croissante de leurs
ménages. Ceci est en accord avec les résultats de (Orékan,
2007) et (Ouédraogo et al., 2010) qui ont conclu au terme de
leurs travaux qu'il existe une forte corrélation entre la croissance
démographique et la dégradation des terres. De plus, le
4ème recensement général de la population et de
l'habitation (INSAE, Juin 2013) montre que, le taux de croissance est
passé de 3,2% à 3,5%. Alors que, le taux de dégradation du
couvert végétal au niveau national est estimé à
50.000 ha par an (FAO, 2011).
Cependant, les perceptions peuvent varier d'une région
à l'autre et même à l'intérieur d'un même
pays. (Arouna et al., 2011) ont constaté que la production de
charbon de bois représente l'activité principale induisant le
changement de la couverture dans le centre du Bénin tandis que (Lykke,
2000) a signalé les feux intensifs fréquents et la diminution
des
30
précipitations comme facteurs induisant le changement
de végétation dans la zone semi-aride du Sine Saloum au
Sénégal.
La collecte de produits forestiers non ligneux (PFNLs) et la
coupe de bois d'oeuvre sont des sources potentielles de dégradation du
couvert végétal. Les facteurs précités constituent
des facteurs directs de la dynamique du couvert végétal. Pour
(Houessou et al., 2013), la dynamique du couvert végétal
résulte aussi bien des facteurs directs que de ceux indirects. Ces
facteurs indirects sont la somme des décisions au niveau local, national
et international prises par les décideurs des pays et qui ont un impact
sur la dynamique du couvert végétal.
Ces résultats confirment les hypothèses
émises sur la dynamique du couvert végétal et stipulant
que le couvert végétal a connu une régression ces
dernières années et que les activités anthropiques et la
croissance démographique constitueraient l'une des principales causes de
ce changement.
Cependant, la diminution des ressources forestière,
affecte tous les domaines de la vie des populations locales : essentiellement
l'alimentation, la santé et les revenus des populations. Ce
résultat corrobore ceux de (Wezel et al., 2006) pour qui la
régression des espèces utilisées dans la médecine,
l'alimentation, l'énergie ou la construction affecte la santé,
l'alimentation et les revenus des ménages. Des informations recueillies
sur le terrain, il ressort que l'ensemble de la population a vu sa satisfaction
diminuée du fait de l'accès difficile aux ressources ainsi que
son revenu baissé. De plus, la régression implique des
coûts supplémentaires aux éleveurs pour alimenter le
bétail et aux agriculteurs pour améliorer la productivité
des sols.
La dégradation continue de la végétation
ligneuse pourrait ainsi avoir des conséquences économiques sur
les populations du fait de leur forte dépendance à l'exploitation
de cette ressource. Cette situation fait donc appel au développement de
meilleures stratégies de conservation et gestion durable des
espèces menacées. Notre hypothèse est donc
vérifiée car des résultats de cette étude, la
régression du couvert végétal impact sur l'alimentation,
les traitements sanitaires et le revenu des populations.
5.3. Gestion des ressources et développement
Le nombre important d'espèces en forte
régression révèle la nécessité
d'améliorer la gestion des ressources. Plusieurs des espèces les
plus utilisées sont en forte régression du point de vue des
populations locales. Dans notre cas, les espèces telles que
Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Adansonia digitata, Pterocarpus
erinaceus, Combretum collinum, Combretum glutinosum, Borassus aethiopum,
Tapinanthus dodoneifolius, Pilliostigma thonningii, Mytragyna inermis sont
largement préférées mais fortement menacées de
disparition et nécessitent une stratégie de gestion
particulière. Dans le même temps, il faudra une stratégie
de reconstitution des espèces telles que Afzelia africana, Kigelia
africa, Khaya senegalensis quasiment éteintes de la
périphérie du Parc W Bénin.
Au niveau local, les populations ne sont pas
indifférentes aux nombreux changements dans la végétation.
L'importance des espèces est tellement connue que des personnes
rapportent des plantules depuis l'intérieur du parc pour les mettre en
terre dans leur maison ou dans les champs. De plus la sensibilisation a
déjà pris corps dans certains villages en particulier à
Loumbou-loumbou et Kompanti pour la valorisation des espèces
fruitières. Également, des actions locales de protection des
espèces d'utilité sont menées et des décisions de
restauration sont prises. Par exemple, l'interdiction de la mise de feu de
végétation, la restauration des pieds dans les ménages et
les champs, la protection stricte des jeunes pieds sont des actions locales
déjà menées pour non seulement reconstruire le couvert
végétal, mais aussi protéger
31
les cultures. La majorité des espèces sont
laissées dans les champs pour leurs produits non ligneux (fruits,
feuilles, écorces, racines) et pour protéger le sol. Ce sont des
espèces de valeur utilisées dans la nutrition, la
médecine, l'élevage et le commerce.
Les stratégies de gestion à venir devront
intégrer les connaissances ethnobotaniques et scientifiques au plan
social et économique dans les objectifs de conservations de la
biodiversité dans le parc W et à sa périphérie. La
mise en oeuvre des activités dans la zone tampon du Parc National du W
s'avère nécessaire pour l'application des principes de cogestion
et l'exercice des droits d'usage. Considérant les besoins en ressources
bois et produits forestiers non ligneux (PFNLs) exprimés par la
population locale, il peut être développé, dans cette zone,
des activités alternatives agro-sylvo-pastorales
génératrices de revenus.
32
Conclusion et suggestions
Les populations locales sont parfaitement conscientes de la
dynamique du couvert végétal de ces dernières
années et développent des actions pour contrer le
phénomène. La présente étude a montré le
potentiel des connaissances locales comme source fiable d'informations
relatives à la dynamique locale de la végétation pour
développer des stratégies durables de gestion des ressources. Les
données ethnobotaniques sur les changements dans la
végétation et les espèces prioritaires ont permis
d'identifier les espèces qui requièrent une attention
particulière pour les stratégies de gestion.
Les résultats montrent une dégradation rapide de
la végétation durant la période d'étude et une
avancée à grande échelle du front agricole vers le Parc W.
La démographie, l'agriculture et les feux de végétation
constituent les principales causes de dégradation du Parc National du W
et de sa périphérie. Il est donc important d'améliorer le
système de production agricole autour de cette aire
protégée en adéquation avec l'accroissement de la
population pour un développement harmonieux et durable. Il faut
souligner la nécessité de définir des pratiques durables
de gestion des ressources en vue de stabiliser le front agricole en
perpétuel progression vers le parc.
Les suggestions suivantes sont formulées à cet
effet :
1. Établir des plans de fertilisation des sols suivant
des méthodes respectueux de l'environnement ;
2. Sensibiliser la population sur l'importance du Parc,
l'évolution actuelle du couvert végétal et la
nécessité de conserver l'habitat de la faune, ainsi que les
services éco systémiques ;
3. Appuyer les initiatives locales de valorisation des
produits forestiers non ligneux ;
4. Intégrer les propositions des populations dans les
décisions de gestion ;
5. Créer des terres de parcours pour limiter les
pressions bovines sur les ressources ;
6. Créer des activités
génératrices de revenus (AGR) ;
7. Reboiser la périphérie à partir des
espèces d'utilité ;
8. Sensibiliser et appliquer le code forestier et les lois en
vigueur ;
9. Rediriger ou repenser l'agriculture actuelle face aux
variations climatiques.
Les présentes suggestions et recommandations devront
être prises en comptes dans les décisions de gestion au niveau
local, national et international, et constituées également des
propositions directes à l'organe en charge de la gestion du parc W qui
est la DPNW.
Le présent travail connaît cependant quelques
limites, notamment sur l'identification de certaines espèces
végétales recensées en langue locale lors de
l'enquête. Nous n'avons pas pu récolter de spécimens de ces
espèces, à cause de la période de terrain qui
coïncidait avec la saison des pluies ayant comme conséquence,
l'inaccessibilité au Parc pour la récolte de ces espèces
ligneuses qui ont disparues entre temps de la périphérie.
Troisième partie : Projet d'entreprise
34
Résumé opérationnel
Le présent projet vise l'utilisation durable et la
valorisation des produits issus du Karité en s'appuyant sur les
groupements de femmes. Il permettra de mettre sur le marché du beurre de
Karité de qualité supérieure à celles
déjà présente dans la Commune de Karimama. Les produits de
ce projet, se démarqueront de ceux du marché actuel par leur
qualité, leur esthétique et surtout par l'ensemble des techniques
d'hygiène qui caractériseront le processus de production de ces
produits.
Tableau 6 : Présentation structurelle
Titre du projet
|
Projet de valorisation du Karité
|
Informations relatives à l'entreprise porteuse du
projet
|
Dénomination
|
Acteurs des Produits Forestiers Non-Ligneux
|
Sigle
|
APFNL
|
Siège
|
Karimama
|
Promoteur
|
ADJE S. O. Gérard Hostor
|
Adresse du promoteur
|
+22994375807 / 97306326
|
|
Activité principale
|
Production de beurre de Karité
|
Coût global du projet
|
58,073,200Fcfa
|
Besoins de financement
|
Sources de financement prospectées
|
FNPEEJ, organismes de promotion agricole, Banque
|
Fond propre (10 %)
|
5,807,320Fcfa
|
Financement recherché (90 %)
|
52,265,880Fcfa
|
35
Titre : Projet de valorisation du Karité
(Vitellaria paradoxa)
Durée du projet : 04ans
Montant global du projet : 58.073.200Fcfa
Promoteur : ADJE S. O. Gérard Hostor
Licencié en AGAP
Contexte et justification :
Le développement durable est le processus par lequel
l'exploitation des ressources naturelles, l'orientation des investissements et
les changements techniques et institutionnelles sont en harmonie et renforcent
le potentiel actuel et futur de satisfaction des besoins des hommes «
Rapport de Bruntland ».
Les Produits Forestiers Non Ligneux sont des produits de
cueillette ou de ramassage, aussi bien d'origines végétales
qu'animales, issus de la forêt, de la savane et des systèmes agro
forestiers (jardins de case, vergers villageois, agriculture familiale). Selon
la définition de la FAO (Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation), un produit forestier non ligneux est « tout bien
d'origine biologique (transformé et non transformé) autre que le
bois et tout service, fournis par la forêt et d'autres systèmes
ayant des fonctions similaires ».
Même s'il y a une controverse sur la définition
des PFNL, l'unanimité se dégage actuellement, depuis la
conférence des Nations Unies pour l'environnement et le
développement en 1992, sur leur importance socio-économique et
sur leurs perspectives et leurs impacts pour le développement
socio-économique, surtout dans les pays pauvres comme le Bénin.
La zone d'étude (ici Karimama) regorge, de grandes potentialités
en matière de PFNL pour le bien-être des populations. Les
populations utilisent ces ressources au quotidien pour satisfaire leurs besoins
de subsistance aussi comme source de revenu et d'emploi. Que ce soit au niveau
local, national, régional et international, les PFNL procurent de la
nourriture, des plantes médicinales, des plantes ornementales, de
l'énergie, des matériaux de construction, des biens et des
ustensiles divers aux populations. A ce titre, les PFNL contribuent tant
à la sécurité alimentaire qu'au bien-être
général des populations en République du Bénin.
Malgré leur importance et leurs énormes
potentialités, on constate par contre au Bénin, une très
faible valorisation, un accès légal difficile de ces produits et
une exploitation à grande échelle malaisée par les
différentes couches sociales concernées. Cela se justifie
notamment par un cadre légal, règlementaire et institutionnel
inapproprié d'une part, et d'autre part, par une faible connaissance de
la ressource, un manque d'informations/des données sur le rôle des
PFNL dans l'économie de ménage et la sécurité
alimentaire.
Au titre des PFNL fortement exploités au Bénin,
le Vitellaria paradoxa est reconnu comme une espèce d'une
grande importance socio-économique par les populations de la commune de
Karimama en priorité pour les femmes. L'espèce est
utilisée dans l'alimentation, les traitements médicinaux,
l'élevage et la commercialisation. Ses branches sont utilisées
comme bois énergie. Au regard des nombreux services que rend le
Vitellaria paradoxa et de sa diminution progressive, les populations
ne l'utilisent pas dans la construction.
L'évolution négative de la
végétation ligneuse perçue par la population de Karimama
pose le problème de durabilité de cette ressource naturelle. Les
études sur la perception locale du couvert végétal dans la
commune de Karimama, ont révélées que le Vitellaria
paradoxa espèce dont les produits sont très utilisés
dans l'alimentation, la médecine, l'élevage des animaux et la
36
commercialisation, connaît une forte régression
ces dernières années. L'espèce est donc d'une grande
valeur socio-économique dans la vie des populations surtout celle des
femmes de la Commune.
Le karité (Vitellaria paradoxa) de la famille
des Sapotacées est une plante dont les amandes des fruits contiennent
une matière grasse appelée beurre de karité
utilisée en alimentation et en cosmétologie. En 2003, la
production de noix de Karité au Bénin était estimée
à 2% par le secrétariat de la (CNUCED, 2003) d'après les
données statistiques du Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation (FAO). La conservation de cette espèce et de ses valeurs
obligent donc à l'établissement d'une stratégie de gestion
adéquate.
C'est donc pour atteindre ce but que le présent projet
compte valoriser les produits issus du Vitellaria paradoxa à
travers les groupements de femmes de la Commune de Karimama. L'objectif est
l'utilisation durable et la valorisation des produits issus de l'espèce
en s'appuyant sur les groupements de femmes.
Description de l'espèce Karité «
Vitellaria paradoxa »
Arbre à feuilles caduques, le Vitellaria paradoxa
est une espèce protégée par la loi 93-009. Il est de
10 à 15 m de hauteur, il atteint rarement 25m, il est trapu avec une
cime sphérique ou hémisphérique. Le fruit dont est
tirée la noix pour la production du beurre est une baie elliptique
vert-jaune, très charnu, sucré à maturité. Au
Bénin, il est rencontré dans toute la zone soudanienne et
particulièrement dans les Départements des Collines, du Borgou,
de l'Alibori, de l'Atacora et de la Donga et exceptionnellement dans le Zou
(Commune de Djidja). Les fruits de karité constituent un apport
alimentaire considérable pour la population car leur période de
récolte correspond à un moment où la plupart des
ménages connaissent des difficultés de disponibilité en
céréales. Environs 50% de la population féminine des
Départements du septentrion, ramassent et transforment les noix de
karité en beurre pendant au moins 04 mois dans l'année. Les noix
se conservent mieux en hivernage par rapport aux fruits et aux amandes; Les
noix et les amandes sont destinées à la production du beurre de
karité qui est la principale source d'apport d'huile
végétale pour la population. L'origine des amandes de
Vitellaria paradoxa est pratiquement identique à celle des noix
dont elles sont issues. Les amandes sont extraites pour satisfaire les besoins
en beurre des ménages au cours de la saison des pluies compte tenu de
leur difficile conservation.
La gestion du projet
Cette composante vise l'exécution quotidienne de
l'ensemble des composantes du projet. La gestion du projet sera assurée
par une Cellule d'Exécution du Projet (CEP) basée à
Karimama centre, dans le Département de l'Alibori. La CEP sera
composée : d'un Chargé de Contacts avec les groupements de femmes
; d'une Responsable Chargée de la Transformation et Commercialisation ;
d'un Comptable / Secrétaire - Administratif.
La CEP sera en collaboration avec les unités de
collecte des graines de Karité. Elle contactera tout autre acteur qui se
trouverait impliqué directement ou indirectement dans le projet.
37
Zone d'implantation :
La Commune de Karimama qui s'étend sur une superficie
de 6102 km2, est située au Nord-Ouest du Département
de l'Alibori. Elle bénéficie d'une végétation
caractérisée par une savane Soudanienne et
Soudano-Sahélienne, ce qui laisse place à des espèces
caractéristiques de la zone. Par ailleurs, on y trouve plusieurs
espèces allant des herbacées (Andropogons spp..) aux
ligneux (Vitellaria paradoxa). Toutes ces espèces
définissent un micro climat et fournissent des services directs et
indirects aux populations de Karimama. En plus, presque les 5/6 de la
superficie de Karimama se trouvent dans le Parc (Adjovi, 2006), ce qui explique
la relation entre ces populations et les ressources naturelles du Parc.
Objectif
L'objectif du projet est de promouvoir l'utilisation durable et
la valorisation des produits issus de l'espèce en s'appuyant sur les
groupements de femmes de la commune de Karimama.
Spécifiquement, le projet vise à :
1. Former et renforcer la capacité des femmes dans la
transformation des amandes du karité ;
2. Équiper un bâtiment pour la transformation des
amandes du Karité ;
3. Transformer et commercialiser les produits issus des amandes
du Karité ;
4. Conquérir de nouveaux marchés pour
l'écoulement des produits.
38
Tableau 7 : Calendrier d'exécution des activités
|
année D
|
Annie 1
|
Arnie 2
|
:
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|
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|
|
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|
Installation et terrain
|
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Sensibilisation
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Recherche de financement
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Location du bâtiment
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x
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Démarche pour obtention de certficat
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X
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x
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X
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X
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Formation des femmes
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Collecte des graines
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x
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x
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x
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x
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Appui technique d'experts
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x
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Extraction du beurre
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x
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Acquisition des plastiques
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a
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x
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a
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Mise en pot
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x
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x
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Commercialisation
|
|
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x
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x
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x
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x
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Appui â la conservation
|
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Année 3
|
Année 4
|
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Juin
|
|
|
â [ln
|
Octobre
|
â Z
|
â p
|
|
Fëvrier
|
raa n
|
Avril
|
|
Juin
|
m
|
|
â
|
Octobre
|
â
x
|
â
ü
|
Installation et terrain
|
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|
Sensibilisation
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
Recherche de financement
|
|
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Location du batiment
|
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Démarche pour obtention de certificat
|
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Formation des femmes
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Collecte des graines
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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Appui technique d'experts
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Extraction du beurre
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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Acquisition des plastiques
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x
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x
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x
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x
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Mise enpot
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x
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x
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x
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x
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x
|
x
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x
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x
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Commer.alisation
|
x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
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x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Appui à la conservation
|
|
|
|
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|
|
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|
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x
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x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
39
Activités à mener
i. Recherche de financement ;
ii. Former des groupements de femmes sur les méthodes
semi-modernes de transformation des amandes de Karité
iii. Installation d'une unité fonctionnelle de production
de biens issus de la transformation des amandes de Karité
(matériels et techniques).
iv. Recherche de partenaires et de marchés
d'écoulement des produits
v. Démarche pour obtention de certificat pour les
produits.
Résultats attendus :
i. Les groupements de femmes sont bien formés et
contribuent activement à la transformation des amandes du karité
;
ii. La réduction de la pauvreté et
l'amélioration du pouvoir d'achat des populations ;
iii. La commercialisation du beurre de karité et celle du
savon sont effectives ;
iv. Le certificat est obtenu et protège les produits de
la transformation des amandes du Karité.
v. Les parcs à karité sont mieux
préservés.
40
PRÉSENTATION DU COÛT ET DU FINANCEMENT DU PROJET
Tableau 8: Coût et financement du projet
Coûts
|
Unité
|
Prix unitaire (Fcfa)
|
Total (Fcfa)
|
Frais de démarrage
|
|
|
|
Certification
|
Forfait
|
200000
|
200000
|
Ligne téléphonique
|
1
|
20000
|
20000
|
Imprimante
|
1
|
150000
|
150000
|
Publicité
|
Forfait
|
100000
|
100000
|
Équipements de soins (gans de protection etc.)
|
Forfait
|
100000
|
100000
|
Formation
|
Forfait
|
80000
|
80000
|
Brouette
|
3
|
100000
|
300000
|
Bassine en plastique de 30L
|
8
|
40000
|
320000
|
Bassine en plastique de 20L
|
4
|
30000
|
120000
|
Chaudron en fonte sur four amélioré
|
3
|
120000
|
360000
|
Moteur diesel
|
1
|
2000000
|
2000000
|
Concasseur mécanique
|
2
|
800000
|
1600000
|
Pilons en bois
|
4
|
6000
|
24000
|
Mortier
|
2
|
20000
|
40000
|
Séchoir tunnel (location)
|
4
|
5000
|
20000
|
Marmite en fonte
|
4
|
100000
|
400000
|
Moulineur mécanique
|
1
|
800000
|
800000
|
Tissus en soie double sur épaisseur moustiquaire
|
4
|
6000
|
24000
|
Immobilisations
|
|
|
|
Terrain
|
1
|
120000
|
120000
|
Bâtiment (location)
|
12 mois
|
12000
|
144000
|
Équipement du bâtiment
|
Forfait
|
600000
|
600000
|
Mobilier
|
Forfait
|
200000
|
200000
|
Matériel roulant
|
1
|
450000
|
450000
|
Réfrigérateur
|
1
|
300000
|
300000
|
|
|
Sous-total
|
8472000
|
|
Imprévus
|
10%
|
847200
|
|
|
Total
|
9,319,200
|
41
ÉTATS DES RÉSULTATS PRÉVISIONNELS
Tableau 9 : Résultat prévisionnel (Fcfa)
|
Année 0
|
Année 1
|
Année 2
|
Année 3
|
Année 4
|
Revenus
|
|
|
|
|
|
|
Ventes
|
1
|
|
16666666,67
|
23393333,33
|
30070000
|
40080000
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses
|
|
|
|
|
|
|
Achats matières premières
|
2
|
|
5000000
|
7000000
|
9000000
|
12000000
|
Amortissement
|
3
|
|
2292667
|
2292667
|
2292667
|
2292667
|
BÉNÉFICE BRUT (1-2)
:
|
4
|
|
11666666,67
|
16393333,33
|
21070000
|
28080000
|
|
|
|
|
|
|
|
Frais de vente et d'administration
|
|
|
|
|
|
|
Salaires et avantages sociaux
|
5
|
|
1296000
|
1404000
|
1512000
|
1620000
|
Publicité
|
6
|
|
50000
|
50000
|
50000
|
50000
|
Dépenses de roulant
|
7
|
|
144000
|
144000
|
144000
|
144000
|
Dépenses sur matériels (diesel)
|
8
|
|
600000
|
600000
|
600000
|
600000
|
Transport des produits
|
9
|
|
100000
|
200000
|
275000
|
325000
|
Investissement initial
|
10
|
9319200
|
|
|
|
|
Loyer
|
11
|
|
144000
|
144000
|
144000
|
144000
|
Énergie (feu)
|
12
|
|
144000
|
144000
|
144000
|
144000
|
Réparation
|
13
|
|
100000
|
100000
|
100000
|
100000
|
Électricité
|
14
|
|
180000
|
180000
|
180000
|
180000
|
Soneb
|
15
|
|
156000
|
156000
|
156000
|
156000
|
Assurances
|
16
|
|
120000
|
120000
|
120000
|
120000
|
Matériel de vente (plastiques etc.)
|
17
|
|
200000
|
225000
|
250000
|
275000
|
Intermédiaire du savon
|
18
|
|
360000
|
360000
|
360000
|
360000
|
Télécommunications
(téléphone)
|
19
|
|
20000
|
20000
|
20000
|
20000
|
Total des frais (5 à 19) :
|
20
|
9319200
|
3614000
|
3847000
|
4055000
|
4238000
|
Bénéfice (perte) avant amortissement et
impôt (4-20)
|
21
|
-9319200
|
8052666,667
|
12546333,33
|
17015000
|
23842000
|
Bénéfice (perte) après amortissement
(21-3)
|
22
|
-9319200
|
5759999,667
|
10253666,33
|
14722333
|
21549333
|
DR =
+ 2
19364490,09
17193105,2
42
Des plastiques allant de 0,5kg à 10kg seront
utilisées pour une meilleures présentation du produit et
faciliter sa conservation avant sa mise sur le marché. La fourniture du
beurre en plastique se fera en considérant les demandes du
marché.
Calcul de rentabilité du projet Tableau 10:
Résumé des opérations
Années
|
Recettes
|
Dépenses
|
Cash- flow(CF)
|
CF
cumulé
|
Taux
|
Cash-flow actualisé
|
CF actualisé
cumulé
|
0
|
0
|
42319200
|
-
42319200
|
-42319200
|
0,07
|
-42319200
|
-42319200
|
1
|
16666666,7
|
5906667
|
10760000
|
-31559200
|
0,07
|
10056074,45
|
-32263125,5
|
2
|
23393333,3
|
6139667
|
17253666
|
-14305534
|
0,07
|
15070020,38
|
-17193105,2
|
3
|
30070000
|
6347667
|
23722333
|
9416799
|
0,07
|
19364490,06
|
2171384,89
|
4
|
40080000
|
6530667
|
33549333
|
42966132
|
0,07
|
25594625,51
|
27766010,41
|
Les dépenses ici sont constituées des coûts
intermédiaires ajoutés aux amortissements annuels. Les recettes
proviennent de l'estimation annuelle des ventes totales des produits ici de la
transformation des amandes du Karité.
Calcul de la Valeur actuelle nette « VAN
»
La VAN est la Valeur Actuelle Nette du projet,
après application d'un taux d'actualisation ici 07%. Elle renseigne sur
la valeur créée par le projet pour l'investisseur.
VAN =
|
-I
(1 + ??)0 +
|
????1
+
(1 + ??)1
|
????2 ??????
(1 + ??)2 + ? +(1 + ??)??
|
CF : cash-flow et I : l'investissement initiale Du tableau 10,
VAN= 27766010,41FCFA La valeur actuelle nette du projet est
égale à 27766010,41FCFA à la fin de la
quatrième année. Calcul du délai de
récupération (DR)
Le délai de récupération est la durée
nécessaire pour qu'un investissement génère
d'entrée de fonds qui rembourse totalement son coût initial.
2 -17193105,2
DR 0
3 2171384,89
DR- 2
|
|
0 + 17193105,2
|
|
|
|
3 - 2
|
|
2171384,89 + 17193105,2
|
43
DR=2,88 ans
Le délai de récupération de
l'investissement initial est de 2ans 10 mois et 21 jours. Ceci
montre qu'en investissant dans le présent projet, l'on pourra entrer en
possession de ces fonds 2 ans 10 mois 21 jours après le début des
activités.
En conclusion, la Valeur actuelle nette du projet est positif
et 2ans 10 mois 21 jours après le démarrage des activités,
l'on est en mesure d'entrer en possession de son investissement. Ces valeurs
montrent que le projet de valorisation du Vitellaria paradoxa
est rentable et permettra une gestion durable de l'espèce
et une amélioration des revenus des ménages.
La détermination de l'amortissement annuel des
matériels s'est basée sur leur durée de vie. Le tableau 11
fait un résumé des opérations :
Tableau 11 : Détermination de
l'amortissement annuel
Matériels
|
Unité
|
Prix unitaire
|
Total
|
Durée de vie
|
Amortissement
|
Réfrigérateur
|
|
|
300000
|
5
|
60000
|
Équipements de soins (gans de protection etc.)
|
Forfait
|
100000
|
100000
|
1
|
100000
|
Bassine en plastique de 30L
|
8
|
40000
|
320000
|
2
|
160000
|
Bassine en plastique de 20L
|
4
|
30000
|
120000
|
2
|
60000
|
Chaudron en fonte sur four amélioré
|
3
|
120000
|
360000
|
2
|
180000
|
Moteur diesel
|
1
|
2000000
|
2000000
|
3
|
666666,67
|
Concasseur mécanique
|
2
|
800000
|
1600000
|
3
|
533333,33
|
Pilons en bois
|
4
|
6000
|
24000
|
2
|
12000
|
Mortier
|
2
|
20000
|
40000
|
2
|
20000
|
Séchoir tunnel (location)
|
4
|
5000
|
20000
|
2
|
10000
|
Marmite en fonte
|
4
|
100000
|
400000
|
2
|
200000
|
Moulineur mécanique
|
1
|
800000
|
800000
|
3
|
266666,67
|
Tissus en soie double sur Épaisseur moustiquaire
|
4
|
6000
|
24000
|
1
|
24000
|
|
Total
|
2292666,667
|
A partir de la troisième année, 10% seront
déduits des bénéfices et permettront de financer des
actions de préservation de l'espèce dans la zone.
L'exécution du présent projet nécessitera
une étude préalable du marché afin d'identifier des
paramètres de faisabilité et de réussite du projet dans la
zone d'implantation. Il s'agit entre autre de la détermination de la
part du marché, de la demande potentielle en beurre sur le
marché, du positionnement et de la promotion du produit à
offrir.
xi
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