Le passage des activités économiques informelles aux PME et PMI.( Télécharger le fichier original )par Elie KASANGU TSHITE Université Officielle de Mbujimayi - Licence en Sciences économiques et de gestion 2013 |
C : Apport au niveau socialDans ce point, nous démontrons la contribution offerte par l'économie informelle dans la création des emplois d'une part, et d'autre part présentons son rôle du point de vue de l'amélioration du pouvoir d'achat des consommateurs. 1° au niveau de l'emploi De la lecture du professeur Fields, nous notons que le secteur informel est à la fois une « éponge propre à absorber (à des niveaux de productivité et de gains décroissants) tous ceux qui ne peuvent trouver à s'employer ailleurs et aussi, une source d'innovation, de créativité et de croissance peu capitalistique, de nature à assurer une vie à peu près décente aux nombreux demandeurs d'emplois qui arrivent sur le marché du travail. Ainsi nous enseigne KIONI, le secteur informel est son propre champ d'apprentissage car il forme la main d'oeuvre qu'il utilise ensuite et qu'utilise aussi le secteur formel34(*). Portes(1983), BROMLEY et Gerry(1974) sont de cet avis lorsqu'en analysant le concept type de production, ils affirment que les unités de production informelles sont de fournisseurs de main-d'oeuvre salariée déguisée pour les grandes entreprises modernes35(*). 2° au niveau du pouvoir d'achat La relation vendeur/acheteur, au-delà de sa fonction économique, favorise une convivialité absente dans le secteur formel ou les prix ne donnent pas lieu à des négociations. La baisse sans cesse croissante du pouvoir des salariés exerçant dans le secteur moderne incite les ménages à rechercher des revenus complémentaires dans le secteur informel pour joindre les deux bouts du mois. L'adoption et la mise en oeuvre des politiques d'ajustement structurel avec ses effets pervers ont contribué au gonflement du nombre de personnes opérant dans l'informel. Dans les lignes qui précèdent, nous avons eu à démontrer que plus de la moitié de la population congolaise exerce des activités dites informelles. Ces dernières occupent une main d'oeuvre qui bénéficie de maigres revenus, certes, mais de revenus procurant la possibilité de pouvoir augmenter les consommations collectives et individuelles. Bien qu'en marge du système formel, il n'est pas moins une dynamique socio-économique réelle, par la demande et l'offre qu'il crée, par la concurrence qu'il exerce etc. Cogitant sur l'estimation du revenu des activités du secteur informel Harold LUBELL montre systématiquement que les gains moyens de ses chefs d'entreprises sont plus élevés (quelquefois considérablement) que le salaire minimum officiel ou que le salaire moyen du secteur formel. Des gains plus élevés et un goût presque universel pour une relative indépendance expliquent l'attrait pour les activités du secteur informel36(*). Présenté de la sorte, l'économie informelle nous donne l'impression de n'être que rose, la morosité n'y trouverait donc pas de place. Le paragraphe ci-dessous aura le mérite d'épingler les maux engendrés par cette économie qui laisse couler tant d'encre et de salive. * 34 KIONI Kia BANTU, art.cit, p.13. * 35 TOKMAN E., art.cit, p.09 * 36 LUBELL H., Le secteur informel dans les années 80 et 90. |
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